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ETUDE D’IMPACT
___
COMMUNE DE ROQUEBRUNE-CAP-MARTIN
Aménagement du littoral dans l’emprise de la plage de St Roman
ANNEXE 3
Roquebrune/Cap-Martin
Détail des structures
(extrait de la notice d’assistance à maître d’ouvrage)
P2A Développement SARL
Siège : 12 rue des Mimosas,
F-34750 Villeneuve-lès-Maguelone
Tel : 06 60 89 55 24
E-mail : contact@p2adev.com
Site web: www.p2adev.com
Juin 2016
Roquebrune / Cap-Martin Pierre Louis Conseil
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Auteurs du rapport :
Jean-Yves Jouvenel, Ingrid Picard-Afrah et Hervé Violette
P2A Développement
contact@p2adev.com
Roquebrune / Cap-Martin Pierre Louis Conseil
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Sommaire 1 EXEMPLE DE DIFFERENTS TYPES DE STRUCTURES .................................................................................... 4
2 BLOCS D’ENROCHEMENTS ....................................................................................................................... 6
3 MODULES SARGASS ................................................................................................................................. 7
4 RECIFS NURSERIES ................................................................................................................................... 8
5 RECIFS SUPPORT TROPHIQUES ................................................................................................................. 8
6 TRANSPLANTATIONS DE CYSTOSEIRES (PROGRAMME FOREFISH) ............................................................ 9
7 PLOTS DE COMPLEXIFICATION ............................................................................................................... 10
8 MODULES INSERTS DE COMPLEXIFICATION DU PLATIER ........................................................................ 11
9 MODULES DE BUTEE DE PIED DE DIGUE ................................................................................................. 11
10 BLOCS MATRICES DE PLATELAGE DU PLATIER ........................................................................................ 13
11 OPTIMISATION DE LA BUTEE DE PIED DE PLAGE .................................................................................... 13
12 VALORISATION DES AMENAGEMENTS REALISES .................................................................................... 14
Roquebrune / Cap-Martin Pierre Louis Conseil
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1 Exemple de différents types de structures
Roquebrune / Cap-Martin Pierre Louis Conseil
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Roquebrune / Cap-Martin Pierre Louis Conseil
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2 Blocs d’enrochements
Dans cette configuration de base, des blocs de carrière sont utilisés. De formes variables, ils assurent
une bonne hétérogénéité avec un positionnement aléatoire. Néanmoins, les cavités sont
relativement calibrées comme le montre Ruitton (1999), et cela limite toutefois la diversité
spécifique. Les blocs de la carapace de 2 à 5 T ont des dimensions imposantes et génèrent des cavités
de grands volumes plus propices aux poissons adultes.
Des blocs plus petits, constituant le filtre seront utilisés à l’intérieur de la digue et ne présenteront
pas d’intérêt pour une majorité d’espèce. Seules quelques espèces cryptiques (congres, motelles,
crabes, cigales) sont susceptibles d’en profiter. Plusieurs mètres à l’intérieur de la digue,
l’éclairement est très faible voire nul.
La surface des blocs est le plus souvent assez lisse et ne présente pas de formation intéressante
comme les roches classiques qui constituent les petits fonds côtiers méditerranéens.
Les enrochements sont plutôt favorables à des individus adultes, Ruitton (1999) montre que près de
50 espèces peuvent être recensées sur des enrochements entre la surface et 8 m de profondeur ce
qui est loin d’être négligeable.
Figure 1 - Vue de blocs 2/5 T déposés à des fins de récifs artificiels dans la réserve de Cagnes-sur-Mer © P2A
Développement
Roquebrune / Cap-Martin Pierre Louis Conseil
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3 Modules Sargass
Des Dispositifs de Concentrations de Poissons (DCP) ont été développés pour stabiliser des zones de
pêche de grands pélagiques tels que les thons jaunes et les espadons en jouant le rôle d’attracteurs.
Pour appliquer cette technique aux très petits fonds côtiers et notamment sur les larves pélagiques,
des Attracteurs Pélagiques Littoraux (APL) ont été conçus par P2A Développement. Ces structures
permettent d’attirer les larves et juvéniles de poissons qui sont situés près de la surface et de les
amener à coloniser les nurseries placées au-dessous. La première installation d’APL s’est déroulée en
Polynésie Française et s’est montrée efficace. Moisset (2010) a observé un développement de
producteurs primaires (algues) sur ces APL, ce qui a permis aux larves et juvéniles de s’y installer et
de s’y nourrir.
Pour le présent projet, il est proposé une variante plus adaptée aux conditions environnementales et
aux attentes du gestionnaire du site, les modules Sargass. Il s’agit moins de travailler sur la colonne
d’eau mais plutôt de privilégier la complexité et de privilégier la surface d’implantation. Les volumes
interstitiels permettent aux bancs de postlarves et de juvéniles d’échapper aux prédateurs (dans une
certaine mesure). Les manchons de fibres permettent aux stades les plus jeunes de trouver un abri
efficace contre les prédateurs. Le couplage DNA et APL augmente l’efficacité du système de
nurseries. L’attraction des larves et juvéniles permettent leur installation plus rapide sur les
structures. En étant attirés par les dispositifs, ils réduisent leur phase pélagique et sont donc moins
soumis à la prédation.
L’intérêt des modules Sargass lorsqu’ils sont implantés avec une densité suffisante est de pouvoir
jouer un rôle d’atténuateur de houle comme les herbiers de posidonies voisins.
Figure 2 - Vue rapprochée d’un module Sargass (© P2A Développement)
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4 Récifs nurseries
Figure 3 – Prise de vue in situ de DNAP (île de La Réunion, © P2A Développement, 2000).
Ces structures très spécifiques sont conçues exclusivement pour les très jeunes stades : larvaires,
juvéniles et subadultes. Ce projet est l’occasion d’éprouver ce type de structures en Méditerranée
française dans des fonds meubles et homogènes. Le projet propose des modules légers faisant
intervenir des matériaux classiquement utilisés comme le béton, mais d’autres matériaux comme
l’acier peuvent être utilisés.
L’objectif de ce type de structure est de proposer aux jeunes poissons un habitat spécialement étudié
pour limiter leur mortalité par prédation directe. Il s’agit donc d’une manière naturelle de produire
un nombre très important de jeunes poissons dont une grande proportion sont des espèces
exploitées par la pêche professionnelle. Les autres espèces sont de toute façon intéressantes au titre
de leurs rangs inférieurs dans le réseau trophique profitant aux espèces exploitées. Dans le projet, il
est question de coupler les DNAP et les dispositifs supports trophiques.
5 Récifs support trophiques
Les dernières recherches, notamment grâce à la dynamique scientifique initiée par l’opération RECIFS
PRADO 2006, ont montré que les microstructures constituées de pochons remplis de coquilles
d’huîtres abritaient une très grande quantité d’espèces avec des densités très importantes. À titre
d’exemple (données provisoires), sur le suivi des récifs artificiels du Prado entre 2009 et 2010, le
nombre d’individus a doublé et 66 % d’espèces nouvelles ont été recensées parmi la faune mobile
(Dubois, non publié). Ces microstructures peuvent être rassemblées pour former un récif trophique.
Le principe est de permettre la colonisation des invertébrés sessiles, de la flore algale, de petites
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espèces de crustacés et de vers afin d’être ensuite utilisé par les poissons comme une ressource
trophique.
Principe de conception du récif trophique (concept P2A 2012)
• Conçu sur le modèle des récifs de production où sont rajoutées des microstructures
constituées de pochons remplis de coquilles d’huîtres. Ces poches à huitres ont pour objectif
de développer les habitats en augmentant le réseau de caches.
• Spécificités techniques :
- Support pour petites espèces
- Forte concentration
- Garnissage spécifique
- 40% de vide (circulation et habitat)
Dimensions : Les modules présentés ont une emprise de 1 x 1.2 m et s’élèvent à 1.5 m de haut.
Efficacité : les expérimentations réalisées sur pochons d’huître dans la baie du Prado ont montré un
potentiel très important pour les petites espèces constituant la nourriture de beaucoup d’espèces de
poissons installés sur les récifs de production (petits crustacés, vers tubicoles, bryozoaires).
Dans ce projet, il a été décidé d’intégrer des outils innovants en matière de génie écologique. Les
dispositifs de support trophique en font partie. Ils seront mis en place pour ce projet et seront
annexés aux nurseries DNAP (poissons) potentiellement porteuses d’un grand nombre d’individus, ce
qui suppose d’importants besoins en ressources trophiques.
Proposer d’augmenter les possibilités locales du milieu naturel n’est donc pas dénué de sens avec de
hautes densités de juvéniles. Il est proposé d’installer une douzaine de ces structures en pied de
digue.
6 Transplantations de cystoseires (programme
Forefish)
Parmi les habitats côtiers de Méditerranée, les forêts d’algues brunes du genre Cystoseira attirent
l’attention des scientifiques et gestionnaires : ces espèces, véritables ingénieurs de l’écosystème,
forment des habitats abritant une forte biodiversité et productivité. Ils sont actuellement en
régression sous l’effet des pressions d’origine anthropique. Cette transformation de l’habitat menace
les services écologiques rendus par ces espèces (Sala et al. 1998; Thibaut et al. 2005).
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Figure 4 - Vue de la cystoseire C. amentacea © Ruitton MIO Pythéas
Le but de ces transplantations est donc bien de pourvoir la digue d’un peuplement algal de qualité lui
conférant un très fort pourvoir d’attraction sur les juvéniles d’espèces infralittorales. L’objectif est
donc de réaliser 4 sites de transplantations de ces algues à haute valeur écologique.
7 Plots de complexification
Les plots de complexification sont des structures fixées après achèvement de l’ouvrage sur les blocs
les plus propices. Leur taille réduite 35 cm de diamètre, permet une multitude de configurations
possibles. Il est envisagé d’équiper 3 ou 4 sites sur l’ouvrage au niveau du platier notamment pour
constituer des surfaces à haute complexité dans la zone de déferlement. Ces biotopes sont
particulièrement prisés par des espèces telles que la girelle paon très colorées.
Chaque site pourra être équipé de 20 plots pour couvrir une surface de 10 à 15 m² environ. Le design
sera étudié pour offrir caches pour les poissons et support pour les algues.
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Figure 5 - Vues de la girelle paon Thalassoma pavo (© G. Mazza et Scubashooters)
Les plots sont disposés rapprochés les uns des autres de manière à mimer la surface des roches
naturelles de subsurfaces qui présentent de nombreuses failles et cavités conséquence de milliers
d’années d’érosion marine. Ces microhabitats sont très appréciés par les juvéniles de Labridés et de
Sparidés.
8 Modules inserts de complexification du platier
La digue prévoit une hauteur d’arase comprise entre 0,5 et 1,5 m devant servir pour l’amortissement
de la houle. Le dessus de l’ouvrage, d’une largeur d’environ 20 mètres que nous avons nommé
« platier », est l’objet d’un hydrodynamisme intense. C’est toutefois un habitat très utilisé par de
nombreuses espèces de poissons et colonisés souvent pas des algues encroûtantes et des brousses
de cystoseires représentatives d’une très bonne qualité du milieu. L’intense exposition à la lumière
en fait également un biotope à haute productivité primaire. La faible profondeur permet également,
par temps calme d’observer en détail cette vie marine.
Habituellement, les substrats rocheux naturels ou artificiels de très faible profondeur, tels que le
rivage ou bien les endigages portuaires, sont le siège d’une intense abrasion due à la mobilisation des
matériaux de fond à proximité (sables, sables grossiers). Dans le cas présent, cette abrasion ne
pourra pas avoir lieu et les communautés algales notamment pourront se développer.
Il y a donc un enjeu écologique intéressant à valoriser sur cette zone de platier. Dans cette optique, il
est donc proposer d’inclure en plus des tapis de plots de complexification décrits à l’option n°2, des
modules insérés à la construction qui présenteront d’autres caractéristiques de complexification
propres à valoriser biologiquement ce haut de digue.
Les formes seront naturellement étudiées sur des bases scientifiques notamment pour attirer un
maximum d’espèces.
9 Modules de butée de pied de digue
Près de 50 modules en béton de butée de pied de digue peuvent être disposés pour délimiter les 2
extrémités de l’ouvrage et ainsi préserver l’herbier de posidonie proche d’éventuels dommages en
contenant les blocs rocheux lors de la construction du brise-lame.
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Ces modules seront spécialement conçus pour former des habitats plus complexes et hétérogènes
que ceux formés par l’agencement des blocs 2/5 T.
Des cavités profondes ainsi que d’autres plus petites en surface des parois du module pourront servir
à des crustacés tels que les langoustes.
Sur les 50 unités prévues pour le projet, il est possible d’avoir 2 ou 3 modèles différents. Le dessin
des modules tiendra compte des potentialités écologiques du site qui seront déterminées par la
mission de terrain préalable dont un des aspects sera un inventaire de la faune présente
naturellement dans les zones adjacentes.
Figure 6 - A titre d’exemple, vue de modules MSAR développés par P2A Développement et fabriqués à
Aubagne © P2A Développement
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Figure 7 - A titre d’exemple, vue d’un dispositif de nurserie artificielle de poisson paysagers développé pour
le Ministère de la Mer de Polynésie française par P2A Développement © P2A Développement 2010
10 Blocs matricés de platelage du platier
Ces blocs se présentent sur le principe d’autobloquants et seraient, comme pour la butée de pied de
plage, moulés avec une surface présentant des ondulations sensées éviter de glisser (car un turf algal
gélatineux va s’y développer inévitablement) mais également d’améliorer l’aspect paysager.
Ces blocs, sur la face exposée ainsi que sur la face protégée (celle en regard de la plage), seraient
garnis de cavités afin de servir d’habitat aux petites espèces et d’agrémenter la vue par rapport à un
béton lisse.
11 Optimisation de la butée de pied de plage
Il est également possible d’apporter une écoconception dans l’ouvrage de confortement de plage. En
effet, la butée de pied de plage est constituée d’une assise en enrochements sur laquelle est disposé
un assemblage de blocs en béton. Le présent projet propose d’appliquer sur la face supérieure des
blocs, celle qui servira au piétinement des baigneurs, un motif ondulé imitant les ripple-marks des
fonds sableux. Ce traitement a aussi l’avantage d’éviter de glisser sur une surface lisse qui pourrait
être tapissée d’un turf algal particulièrement peu adhérent.
La face exposée au large des blocs « nez de marche » sera, elle, garnie de cavités réalisées lors des
coffrages desdits blocs. Ainsi certaines espèces pourront coloniser ce pied de plage et lui donner une
fonctionnalité écologique.
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12 Valorisation des aménagements réalisés
La création de cet ouvrage est naturellement l’occasion de stabiliser une plage et son accessibilité
mais également de concentrer sur une zone réduite un ensemble de structures avec un fort potentiel
écologique et paysager.
Etant donnée la configuration des lieux, il est tout à fait possible de complémenter le projet par un
équipement de communication et de valorisation de type sentier sous-marin destiné notamment aux
usagers familiers des randonnées palmées.
Il peut alors être mis en place un dispositif signalétique sécurisé présentant au public la biodiversité
en place ainsi qu’un message sur la restauration de fonctionnalités écologiques essentielles comme
les microhabitats pour les juvéniles de poissons, l’effet récif artificiel sur la productivité des
assemblages de poissons, l’importance de la diversité des habitats et de leur utilisation par des
espèces différentes.
Ce sentier sous-marin peut se matérialiser par des panneaux explicatifs sur la plage et par des bouées
observatoire spécialisées particulièrement adaptées aux jeunes randonneurs palmés.
Figure 8 - Vue de la bouée de sentier sous-marin (© Modèle déposé P2A Développement)
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