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Sommaire
Cinéma
Le cinéma d’Alain Resnais p.3
Litterature
Jacques Prévert hors norme p.8
Civilisation
L’Hellénisme p.12
Culture et société
De la courtisane à la future star, une Histoire de Divas p. 15
au XIXe
Art
Art et Nourriture p.19
Regard sur exposition p.23
La cathédrale p.26
Sciences
Les muscles et les os p.30
L’informatique hier, aujourd’hui et demain p.33
Archéologie
De la Méditerranée à l’Euphrate, le monde antique p.36
Histoire
Histoire des grandes religions nées en Inde p.39
Histoire politique et culturelle de l’Allemagne (2) p.42
La naissance de la science moderne en Europe p.46
Calendrier UniverCité Ouverte p.48
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CINEMA
Le cinéma d’Alain Resnais
14h00 – Central cinéma
Par Denis MELLIER
Professeur de littérature comparée et de cinéma à l’Université de
Poitiers.
L’œuvre d’Alain Resnais (1922-2014) est une des œuvres
majeures du cinéma et dépasse très largement, par son
inventivité formelle, l’intelligence de sa mise en scène,
l’intensité de sa réflexion sur l’histoire, le temps, la mémoire, le
couple ou la création artistique, les frontières de la production
hexagonale. C’est, avec celle de Jean-Luc Godard, l’œuvre d’un
cinéaste français la plus commentée et célébrée, par exemple,
dans les pays anglo-saxons. Un critique américain écrivait à
propos de Muriel : « il y a deux œuvres essentielles dans le
traitement du temps au cinéma, Citizen Kane d’Orson Welles, et
Muriel d’Alain Resnais ».
Resnais est d’abord un grand documentariste et signe, avant
son passage au long métrage avec Iroshima mon amour en 1959,
la première œuvre cinématographique d’importance sur
l’extermination et les camps, avec Nuits et brouillard (1956). Il
est de nombreuses fois primé pour ses documentaires Van Gogh
(1948), Les statues meurent aussi (1953), Toute la mémoire du
monde (1956), ou Le Chant du styrène (1958), sur un texte en
alexandrins de Raymond Queneau à la gloire de la matière
plastique.
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Resnais est un cinéaste réputé littéraire qui a travaillé avec
Margueritte Duras, Alain Robbe-Grillet, Raymond Queneau ou
Jean Cayrol, mais aussi, grand amateur de bandes dessinées,
avec Enki Bilal, Floch’ ou Blutch. Son monde
cinématographique voit se croiser toutes les formes artistiques, et
notamment une réflexion sur les rapports entre théâtre et cinéma
qui passe par l’utilisation du décor et du jeu de l’acteur. Cinéaste
de la complexité des voix, du récit non linéaire et des
temporalités tressées, Resnais est aussi celui où les plus simples
chansons expriment le tissu même des existences.
Jusqu’à ses dernières œuvres — Aimer, boire et chanter.
Alain Resnais a su conserver une légèreté et un humour
conjugués à un goût de l’intelligence formelle ainsi qu’une
volonté de porter les possibilités du cinéma à un degré
d’exigence et d’inventivité sans cesse remis en jeu.
Lundi 6 octobre : Séance introductive
Lundi 17 novembre : Muriel ou le temps d’un retour (1963)
Le temps d’un week end à Boulogne, Hélène (Delphine Seyrig)
et Alphonse (Jean-Pierre Kérien) se retrouvent pour tenter de
revenir sur leur passé et ce qui a pu les séparer pendant la guerre.
Boulogne est le théâtre de ces retrouvailles, ville bombardée et
reconstruite dans une France éprise de consommation, dont le
passé ressurgit sans cesse au rythme des souvenirs que l’une et
l’autre se remémorent différemment. Quelles formes
(cinématographiques) l’expression de temporalités distinctes
peut-elle prendre alors que les personnages ne cessent pourtant
de les éprouver dans la simultanéité ? Le passé est-il seul à être
affecté par l’oubli ? Ou bien l’oubli ne touche-t-il pas aussi le
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passé immédiat ? Celui que Bernard, tout juste rentré d’Algérie,
tente de conjurer caméra à la main, en documentant la vie de
Boulogne et en évoquant une mystérieuse amie, Muriel, dont le
nom est aussi celui d’une jeune femme torturée. Muriel est un
film sur le temps, la mémoire et l’oubli, comme avant lui l’ont
été Hiroshima mon amour (1959) et L’année dernière à
Marienbad (1961). C’est aussi un film sur la violence de
l’histoire et la façon dont les individus et la société, au
lendemain des conflits et des événements, tentent de
s’accommoder avec les images et les souvenirs.
Lundi 15 décembre : Providence (1977)
Sous ses allures d’étrange objet fantastique, tourné en terre
lovecraftienne à Providence (Maine, USA), avec son monde
totalitaire dans lequel on parque les vieux, ses hommes se
transformant en loup, Providence propose une intrigue qui
semble tout droit sortie d’un roman délirant qu’écrirait un vieil
auteur pendant une nuit d’insomnie, de souffrance due à la
maladie qui le ronge, et arrosé au vin blanc. Mais, c’est aussi à
travers les personnages de cette fiction qui s’écrit, se rature, se
reformule sous les yeux du spectateur, tout un matériau
autobiographique douloureux et drôle à la fois, que l’écrivain
(John Gielgud) retravaille pour en faire le tissu de sa fiction.
Dans cette réflexion complexe et ludique sur la création
littéraire, Resnais traite, par les possibilités formelles du
montage et de la mise en scène, le processus polyphonique qui
aboutit à l’écriture d’un texte littéraire : rêves, fantasmes, excès,
déplacements métaphoriques, voiles et dévoilements, inventions
et traits biographiques, jeux de langage et plasticité absolue des
formes nées de l’imagination sont autant de moyen que
s’échangent littérature et cinéma pour s’interroger sur le
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processus de la création.
Lundi 19 janvier : la vie est un roman (1983)
Ce film, mal reçu à sa sortie, repose sur trois récits imbriqués de
trois époques différentes. En 1919, le Conte Forbek veut faire de
son château le lieu d’une expérience qui conduira au bonheur
permanent mais au prix d’un strict enfermement dans son
enceinte. En 1982, le château devenu un collège pour une
pédagogie centrée sur l’imagination, accueille un colloque de
chercheurs. Trois enfants inventent un conte merveilleux avec un
Prince libérant un peuple opprimé. Les temps et les voix se
mêlent contribuant par les échos, les ruptures et les symétries à
traiter les thèmes de l’imagination et de la contrainte du monde
réel, de la possibilité du bonheur dans une perspective ironique
et ludique. Les passages chantés et les interventions de chœurs
créent des effets de distanciation qui convient le spectateur à une
expérience analogue à celle menée, à différents niveaux, dans les
récits présentés dans le film.
Lundi 9 février : vous n’avez encore rien vu (2012)
Trois générations de comédiens interprètent une version
d’Eurydice mais dans le cadre d’un dispositif cinémato-
graphique et théâtral original qui va conduire les acteurs, d’abord
spectateurs d’une pièce répétée dont ils regardent sur des écrans
la captation, a progressivement reprendre les rôles qu’ils ont
interprété par le passé. De part et d’autre de l’écran, les rôles et
les vies s’interpénètrent, la scène et la ville sont traversées de
conflits et d’échanges et les histoires d’amour s’expriment sur un
plan pour trouver leur aboutissement sur un autre.
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Antépénultième film d’Alain Resnais, c’est l’intelligence,
l’audace, et l’inventivité de son dispositif qui frappent, tout
comme la liberté et la qualité du regard porté sur les acteurs
parmi lesquels on retrouve ses fidèles, Azema, Arditi, Wilson,
Dussolier. Vous n’avez encore rien vu prolonge la réflexion
présente dans de nombreux moments de son œuvre, sur les
relations intriquées de la vie et de l’art.
Lundi 16 mars : séance d’analyse filmique
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LITTERATURE
Jacques Prévert hors norme
14h15 – Espace du Val de Gif
Par Danièle Gasiglia écrivain et critique et Arnaud Laster,
universitaire
Jacques Prévert hors normes
Prévert est tellement à part dans le paysage littéraire qu'il est
inclassable. Ses recueils mêlent poésie, théâtre, récits. Il a été
brillant scénariste et dialoguiste et a pratiqué avec inventivité
l'art du collage. Mais au-delà de cette hétérogénéité, l'oeuvre a
une réelle cohérence : liberté de ton, détournement des clichés,
rejet des idées reçues et des conformismes sociaux. Qu'il écrive
pour le cinéma ou pour le livre ou qu'il compose des images,
Prévert va à l'encontre des stéréotypes et des préjugés et cherche
à aiguiser chez le lecteur ou le spectateur une lucidité critique. Il
a réussi, tout en restant exigeant avec lui-même, à toucher un
public populaire.
Mardi 18 novembre : du Surréalisme au théâtre de combat
A partir de 1925 Jacques Prévert participe aux activités du
groupe surréaliste. Il est très apprécié de Breton et de la plupart
des Surréalistes qui voient dans ce rebelle un élément vivifiant.
Mais il est trop indépendant pour rester dans le groupe et s’en
sépare en 1930. Deux ans après, il devient le principal auteur
d'une petite troupe d'acteurs-amateurs qui prend le nom de
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"groupe Octobre" et intervient dans les rues, les lieux populaires,
les usines pour encourager les ouvriers et les soutenir dans leurs
révoltes. Peu à peu des personnalités du monde du spectacle,
comme Jean-Louis Barrault, s'intéressent au travail de la troupe
et y participent. Prévert écrit encore des pièces de théâtre pour le
cabaret d’Agnès Capri et insère souvent des dialogues de théâtre
dans ses recueils. Le passage par le surréalisme et par une
écriture qui s'enracine dans l'actualité imprègnent l'oeuvre
ultérieure.
Mardi 25 novembre : auteur de scénarios et dialogues de
films
Avant d’être le poète populaire que l’on connaît, Jacques Prévert
a été scénariste et dialoguiste de films. C’est cette activité qui le
fait d’abord connaître. Sa collaboration avec Marcel Carné, qui
produit quelques-unes des œuvres majeures du cinéma français
(de Drôle de drame aux Portes de la nuit en passant par Les
Enfants du paradis) est la plus connue mais il travaille pour de
nombreux réalisateurs : entre autres, Pierre Prévert, son frère
(Adieu Léonard), Jean Renoir (Le Crime de Monsieur Lange),
Jean Grémillon (Lumière d’été), Christian-Jaque (Sortilèges),
Cayatte (Les Amants de Vérone). Ses dialogues se distinguent
très vite, réussissant à concilier l’originalité de l’auteur (bien
reconnaissable) et la caractérisation très nette des personnages
(chacun a son propre langage). Tout en donnant la priorité à la
publication de ses textes à partir de 1946, Prévert ne cessera
jamais tout à fait de travailler pour l’écran, petit ou grand
(comme en témoignent, par exemple, Notre-Dame de Paris,
réalisé par Jean Delannoy, et le dessin animé de Paul Grimault,
Le Roi et l’Oiseau).
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Mardi 2 décembre : ses recueils, ses livres
Un jour de 1945, Prévert apprend qu'un jeune éditeur, René
Bertelé, rencontré deux ans auparavant dans le Midi, veut
rassembler ses textes dispersés, publiés dans des revues ou
donnés à des amis. Il le contacte et lui donne l'autorisation de les
retrouver et de les publier en recueil. Paroles est imprimé à la
fin de l'année et obtient un tel succès que beaucoup d'autres
recueils suivront : Histoires, Spectacle, La Pluie et le Beau
Temps, Fatras, Choses et autres. Il publiera aussi de nombreux
livres avec des peintres des photographes. Chantés, récités à
l'école, certains textes sont devenus très populaires. Quelles sont
les caractéristiques de cette écriture très personnelle ? En
invitant à se libérer des idées reçues, Danièle Gasiglia et Arnaud
Laster, eux-mêmes responsables de la publication des recueils
posthumes – Soleil de nuit et La Cinquième Saison -, tenteront
de montrer comment Prévert écrivait et quels sont les enjeux
d'une oeuvre originale et moderne.
Mardi 9 décembre : Jacques Prévert en chansons
Avant même d’être publiés en recueils, les poèmes de Prévert
sont popularisés par la chanson. Très vite, les compositeurs
s’intéressent à ses textes et les mettent en musique : Christiane
Verger, Hanns Eisler (musicien de Brecht), Wal-Berg, Louis
Bessières. Joseph Kosma sera le plus prolifique et Les Feuilles
mortes deviendront l’une des chansons les plus célèbres dans le
monde entier. Après-guerre, Henri Crolla prend le relais et,
dans les années 1970, Sebastian Maroto ; bien d’autres illustrent
ses textes. La plupart des grands interprètes du XXe siècle ont
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chanté Prévert (de Marianne Oswald à Serge Reggiani en passant
par Mouloudji, Trenet, Gréco, Les Frères Jacques et surtout
Montand). Cet intérêt des musiciens pour ses poèmes se
poursuit aujourd’hui encore Prévert est même chanté en rap.
D’une mise en musique à l’autre, d’un interprète à l’autre, le
texte prend des tonalités et des couleurs différentes.
Mardi 16 décembre : Jacques Prévert, auteur de collages
Prévert s’adonne aux collages de 1943 à la fin de sa vie. Exposés
puis intégrés par lui à des recueils – Fatras et Imaginaires -,
mais moins connus que le reste de son œuvre, ils méritent d’être
découverts. On y retrouve les mêmes thèmes que dans les textes
cinématographiques et littéraires, le même anticonformisme, la
même volonté d’aller à l’encontre des stéréotypes et un
indéniable savoir-faire admiré notamment par Picasso.
- Promenade sur les pas de Jacques Prévert dans le 6e
arrondissement.
- Visite guidée de l'appartement de Prévert, 6 bis Cité Véron
(sous réserve)
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CIVILISATION
L’Hellénisme dans tous ses états
14h15 – Espace du Val de Gif
L'hellénisme dans tous ses états. L'idée du cycle est de donner
une image de la variété de l'hellénisme tel qu'il s'est diffusé dans
une partie du monde après la conquête macédonienne. Sans
prétendre à l'exhaustivité, on donnera des aperçus de l'hellénisme
en Phénicie, en Asie Centrale, en Syrie, en Judée, mais aussi à
Alexandrie, variant à la fois les lieux et les époques. On vise
ainsi à montrer l'incroyable plasticité d'une culture qui a séduit
les milieux les plus divers.
Jeudi 5 mars : Un gymnase pour Arados ou L'hellénisme en
Phénicie
La dernière inscription phénicienne, ou plus exactement bilingue
gréco-phénicienne, est la dédicace du gymnase d'Arados sur la
côte syrienne. Quand commence la diffusion de la culture
grecque en Phénicie et quels en furent les effets ? Des
sarcophages de la nécropole royale de Sidon à la transformation
des cités phéniciennes en cités grecques, un parcours souvent
surprenant.
Par Maurice Sartre, professeur émérite d'Histoire Ancienne,
Université de Tours, Institut Universitaire de France.
Jeudi 12 mars : Une ville pour Alexandre ou Alexandrie,
capitale culturelle du monde grec
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Quel qu'ait été le projet d'Alexandre en fondant Alexandrie, il
n'eut pas le loisir de le développer puisqu'il n'y revint qu'après sa
mort. Mais Ptolémée et ses successeurs poursuivirent avec
persévérance l'objectif de faire d'Alexandrie une nouvelle
Athènes, le lieu d'où rayonnèrent de fait culture et science
grecque.
Par Bernard Legras, professeur d'Histoire grecque à
l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.
Jeudi 19 mars : Sophytès l'Indien ou Hellénisme et Culture
dans l'Afghanistan antique…
Une magnifique inscription grecque découverte près de
Kandahar, en Afghanistan, a mis en lumière un certain Sophytès
dont la carrière, racontée par le texte nouveau, remet en cause
bien des informations sur l'histoire des royaumes grecs d'Asie
Centrale et éclaire sur la présence de la culture grecque aux
marges de l'Inde bien longtemps après la disparition
d'Alexandre.
Par Georges Rougemont, professeur émérite de langue et
littérature grecques, Université Lumière-Lyon II.
Jeudi 26 mars : Judas Maccabée ; un champion juif contre
l'Hellénisme ?…
Les livres de Maccabées ont imposé l'image d'un peuple juif
presque unanimement dressé contre son hellénisation forcée et
l'abandon imposé de sa religion. Les réalités analysées
aujourd'hui par les historiens sont bien différentes et l'on tentera
de voir quelle fut l'attitude réelle des Juifs face à la culture de
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leur temps, et comment de la « révolte » des Maccabées surgit en
définitive un nouvel État hellénistique, celui des Hasmonéens.
Par Maurice Sartre, professeur émérite d’Histoire Ancienne à
l’Université de Tours
Jeudi 2 avril : Rabban Gamaliel ou comment entrer dans la
modernité
Les crises violentes que traverse la Judée entre l'arrivée au
pouvoir d'Hérode le Grand et la révolte de Bar Kokhba au début
du IIe siècle, reflètent le désarroi de beaucoup face aux
transformations de la société et aux tentations de la modernité
qu'incarne, aux yeux de beaucoup, l'hellénisme. Des rabbins,
avec intelligence, surent trouver les arguments intellectuels qui
permirent enfin de devenir grec tout en restant juif.
Par Maurice Sartre, professeur émérite d’Histoire Ancienne à
l’Université de Tours
Mardi 7 avril 2015 : Palmyre entre deux mondes…
Entrée dans l'Empire romain au début du Ier siècle de notre ère,
Palmyre fournit un exemple passionnant d'une ville qui tout en
préservant nombre de ses traditions propres en matière de
langue, de culte, de rites funéraires, notamment, sut adopter (et
parfois adapter) une foule de traits empruntés à la culture
grecque du temps, en matière d'organisation politique,
d'urbanisme, de décor urbain, jusqu'à abriter, au moins au temps
de Zénobie, un petit cénacle d'intellectuels grecs.
Par Jean-Baptiste Yon, chercheur au CNRS, Maison de l'Orient
et de la Méditerranée-Jean-Pouilloux, Université de Lyon II.
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CULTURE ET SOCIETE
De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au
XIXe
14h15 – Espace du Val de Gif
Par Catherine Authier, historienne de l’Art et diplômée de
l’Ecole du Louvre
« Paris, capitale des plaisirs et de la culture au XIXe siècle
constitue un écrin exceptionnel pour les artistes. Elle est le lieu
de tous les possibles et attire les compositeurs et les chanteuses
venus chercher la gloire devant un public féru de spectacles.
Dans ce contexte, nous voyagerons dans le XIXe siècle, celui du
rossinisme et des premières divas admirées par Stendhal et
Delacroix, avant de plonger dans l’univers de la fête impériale
qui voit naître les premières stars. »
Jeudi 28 mai : le Rossinisme, une composante italienne de la
vie parisienne.
La figure de Rossini a profondément marqué Paris. Le
compositeur a longtemps vécu dans cette ville, durant deux
grands séjours : l’un sous la restauration et la monarchie de
juillet de 1823 à 1836 et l’autre sous le second empire de 1855 à
sa mort, en 1868. Ce qui fait plus de vingt-six ans vécus à Paris.
Véritable phénomène historique, c’est une personnalité qui a
marqué son temps par sa présence artistique et mondaine. Nous
tenterons ainsi de comprendre comment le « Rossinisme » s’est
construit en véritable produit parisien dont nous évaluerons le
contexte, les ressorts et les enjeux dans la première moitié du
XIXe siècle.
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Jeudi 4 juin: de la courtisane à la diva, la notion de pouvoir
pour une cantatrice du premier XIXème siècle.
Au début du XIXe, quand l’opéra laisse tomber ses fonctions de
miroir de la vie de cour, la profession de chanteur lyrique subit
de profondes évolutions. Le système initial qui voyait les artistes
dépendants des gouvernants et des nobles disparait. L’artiste-
femme en particulier, autrefois exclue de la scène ou assimilée à
une courtisane, s’affirme progressivement dans un monde en
pleine mutation. C’est en effet, dans ces années du premier
XIX e siècle que naît la figure de la diva, figure qui allait
transformer le statut subordonné de « l’artiste courtisane » en un
être puissant et captivant qui allait dominer les théâtres et
subjuguer le public.
Jeudi 11 juin : «Giuditta Pasta, héroïne Stendhalienne ».
Le thème du chanteur, ou de la chanteuse inspire fortement et
nourrit une vaste littérature au XIXe siècle. Des noms de
personnes de renom qui appartiennent au monde lyrique de
l’époque, comme ceux de Giuditta Pasta, de Maria Malibran,
sont jetés dans de nombreuses pages de romans, comme autant
de références connues, reflets de leur importance dans les
représentations du temps. L’art vocal et ses idoles ont par
exemple largement imprégné les romans de Balzac. Georges
Sand multiplie elle aussi les évocations littéraires pour faire de
la cantatrice une figure représentative de son univers.
Mais c’est Stendhal qui nous offre les pages les plus riches
concernant la diva. Il évoque en effet les « inspirations
célestes » qu’elle révèle par son chant. Et il oppose, avec un parti
pris tenace, les voix de tête limpides et brillantes, aux voix de
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poitrine, rocailleuses, et brumeuses en leur accordant un surcroit
d’expressivité.
Mardi 16 juin : « Le marbre et la panthère » ou duel entre la
Pasta et la Malibran
Si les siècles passés ont connu de célèbres querelles, littéraires,
musicales ou philosophiques, le XIXe siècle est l’époque des
duels, notamment musicaux, au violon, au piano ou dans
l’univers du théâtre, du ballet et de l’art lyrique. La rivalité des
deux divas Giuditta Pasta et Maria Malibran est une réalité
quotidienne à l’époque romantique ; non seulement elles doivent
se côtoyer sur une même scène au gré des besoins du répertoire,
et donc de se mesurer entre elles devant le public, mais elles
guettent tous les rôles principaux que leur écrivent les
compositeurs dans une atmosphère d’âpre concurrence. Le duel
entre la Malibran et la Pasta fut ainsi construit par les témoins de
l’époque, la presse, bien évidemment, mais aussi par les
directeurs de théâtre pour qui la rivalité était un bon argument
publicitaire, les chroniqueurs et les écrivains de l’âge
romantique. Dans un bel article de la Revue des deux mondes, le
critique mélomane Henri Blaze de Bury établit une confrontation
entre les deux artistes en opposant « le marbre et la panthère »
(extrait de la Revue des Deux Mondes, 1856). Nous essaierons
alors justement de saisir quels sont précisément les termes de
cette comparaison, en étudiant l’histoire, la légitimité et l’impact
de ce duel qui marqua profondément les sensibilités des années
1830 en participant à la réflexion et à la définition du style
« romantique ».
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Jeudi 18 juin : la naissance de la star féminine sous le second
empire.
Sous le Second Empire, le public paraît s’exalter pour l’artiste-
femme, une figure qui cristallise bien des fantasmes, les actrices
étant perçues comme des femmes émancipées, à la vie
tapageuse, conjuguant une forme de sensualité et d’audace
transgressive. Devenues des êtres de démesure, elles incarnent le
trop, l’excès dans tous ses domaines : le talent, la gloire, la
fortune, mais aussi les amants, le luxe, l’excentricité, le scandale.
Or la naissance de ce phénomène culturel n’a rien d’un hasard et
s’explique par les cadres structurels de l’époque. Nous verrons
ainsi en quoi le Second Empire met en place un ensemble de
réformes favorables à l’émergence de la star féminine. Ce
régime a probablement inventé cette figure hors du commun telle
que l’on peut encore la concevoir aujourd’hui. Dans cette
optique, nous analyserons les enjeux politiques, sociaux,
économiques et médiatiques qui ont rendu possible cette
présentation en nourrissant notre réflexion de quelques
exemples de stars féminines qui émergent à cette époque, et qui
proviennent de l’univers du théâtre parlé (Rachel), du théâtre
lyrique (Adelina Patti, Hortense Schneider) ou du café-concert
(Théresa).
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ART
Art et nourriture
14h15 – MJC-Cyrano
Par Martine Le Gac, historienne de l’art
Cette série de conférences propose d’observer le lien qui unit art
ancien, contemporain et nourriture. La spécificité des
ingrédients, l’acte de les préparer, de les manger donnent lieu à
des représentations symboliques et codées de la société. Ils
deviennent pour les peintres, photographes, sculpteurs,
performeurs, les moyens d’une réflexion sur la pratique
artistique elle-même et ses processus de transformation. Les
œuvres qui font une place prépondérante à la nature morte se
déploient au fil des siècles jusqu’à faire de la nourriture une
nature vive et de la convivialité un acte créateur.
Vendredi 7 novembre
Natures mortes : d’Arcimboldo et Brueghel à Manet, en
regardant vers le Cubisme, le Futurisme et le Surréalisme.
La nature morte est un genre qui trouve son autonomie dans la
deuxième moitié du XVIe siècle. Prouesses techniques, autant
qu’images de la vanité de toute chose, les représentations de
fleurs, de fruits, légumes et gibiers, parfois environnés
d’ustensiles ou d’accessoires, cherchent à fixer ce qui est
éphémère et questionnent la fragilité de la vie. Les scènes de
cuisine ou de marché, les tables servies croulant sous les
victuailles montrent la beauté et la variété des créations divines
et humaines. Elles soulignent aussi les saisons, le statut social de
leurs propriétaires, ou remplissent une fonction décorative. Les
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partis pris esthétiques accompagnent le raffinement du mode de
vie ou l’injonction d’user modestement des biens matériels.
Eveillant les plaisirs des sens, les éléments sont porteurs de
messages symboliques et ne sont pas d’abord détachables de
significations morales ou religieuses. La première moitié du
XXème siècle ne se soucie plus tant d’imiter la nature que de
mener des recherches sur la forme et sa perception optique, et
sur le tableau en tant que réalité particulière.
Vendredi 5 décembre : à l’heure de la société de
consommation Pop Art, Hyperréalisme, les photos d’Irving
Penn et de Vik Muniz
L’après Seconde Guerre mondiale et le matérialisme croissant
font de la nourriture une marchandise par excellence. A l’heure
du fétichisme des marques et des réseaux de grande distribution,
l’art reflète une société capitaliste vantée par la publicité, où la
consommation est conçue comme une obligation citoyenne. A la
mesure des étalages et des vitrines qui développent l’appétit des
produits transformés, la peinture comme la photographie
s’exerce elle aussi à faire de leurs motifs des objets désirables.
La nourriture comme l’art sont sujets à plus-value et à
spéculation. Aidés par de nouvelles techniques picturales ou de
reproduction et des changements d’échelle, les objets saisis
incarnent la facticité. Ils interrogent le devenir des aliments
autant que celui des images et critiquent de manière à la fois
virulente et joyeuse la standardisation de masse.
Vendredi 9 janvier : Natures vives
Joseph Beuys, Mario Merz et Giovanni Anselmo, Wolfgang
Laib, Michel Blazy
Par l’apport effectif de denrées naturelles et périssables dans
leurs œuvres, des artistes contemporains se confrontent à des
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dispositifs évolutifs et donnent à expérimenter une nouvelle
relation à la matière et au temps. Lait, laitue, miel, graisse et riz,
fruits et légumes frais constituent une nouvelle palette de
textures et de formes et raniment de leurs couleurs et de leurs
odeurs les espaces mêmes d’exposition. Leur incorporation
directe dans l’art oblige à considérer tous les changements d’état
et notamment la moisissure ou le flétrissement comme une étape
significative dans le cycle du vivant, le devenir des apparences,
l’appréhension de l’environnement et le statut de l’œuvre. Une
quête d’ascèse, un positionnement philosophique sont souvent à
l’origine des installations proposées.
Vendredi 6 février : Corps et rituels
Actionnistes viennois, Michel Journiac, Gina Pane, Jana
Sterback, Laurent Moriceau, Erwin Wurm
L’art, en s’intéressant à la nourriture, y puise une nouvelle
conscience du corps et tout ce dont il peut être l’enjeu. Par la
performance, moyen d’expression privilégiée de cette approche,
les artistes incarnent l’introduction de la vie dans l’art. Leurs
actions artistiques méditent sur le banal et le quotidien, mais
aussi sur le sacrifice, le don de soi, les rites et la construction de
l’espace communautaire. Reconnaître des énergies à l’œuvre
dans la réalité ordinaire et dans les comportements autour de la
nourriture et par rapport aux autres, débouche sur des
significations à la fois spirituelles, économiques et politiques.
Vendredi 6 mars : Manières de dresser la table
Daniel Spoerri, Gordon Matta Clark, Antoni Miralda &
Dorothée Selz, Rikrit Tiravanija, Lucy Orta
Préparer des plats, desserts et boissons, en ordonner la
présentation avant de la partager deviennent des actions
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artistiques déterminantes dès les années 60. Ouvertures de
restaurants dans des galeries, organisations de banquets en plein
air théâtralisent les repas hors du cadre domestique. Les thèmes
choisis et l’ampleur des opérations mettent l’accent sur la
dimension sociale autant que festive de l’art. L’artiste sort de
l’atelier pour associer création et plaisir culinaire, aspects
gustatifs et conceptuels. Les processus de transformation y sont
manifestes. Manger devient le moyen d’une réflexion sur la
pratique artistique elle-même, les rassemblements qu’elle
génère, les traces qu’elle laisse.
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ART
Regard sur les grandes expositions
14h15 – MJC Cyrano
Par Charlotte De Mallet, diplômée de l’Ecole du Louvre,
maîtrise d’Histoire
Comme chaque année, l’UniverCité de Gif propose un cycle de
conférences autour des grandes expositions, présenté l’année
prochaine par Charlotte de Malet. Le programme prévu des
expositions dans les grands musées parisiens paraît
particulièrement prometteur : peinture, histoire, marché de l’art,
art contemporain ou école artistique, il y en aura pour tout le
monde.
Commençons par les grandes rétrospectives d’artistes, genre
classique certes, mais essentiel pour affiner les connaissances
sur une personnalité et faire un bilan des dernières recherches en
la matière. C’est Pérugin qui ouvrira le bal : pour certains, un
artiste d’une suavité et d’une douceur sans égales, pour d’autres,
un peintre au procédé répétitif et frisant l’ennui. L’exposition de
Jacquemart André permettra sans doute de tracer un chemin
intermédiaire dans l’analyse de l’œuvre de celui qui fut, quand
même, le premier maître de Raphael. Manquera certainement
toute son œuvre de fresquiste, de Pérouse à Sienne, mais la
conférence permettra de remédier à cette carence.
Dans un style et un genre bien différent, le Grand Palais
explorera la personnalité toute en couleurs de Niki de Saint-
Phalle, une des égéries de l’art contemporain des années 60 à 80.
De ses fusils à peinture jusqu’aux statues colorées animant les
24
fontaines de Paris et d’ailleurs, gaieté et humour seront au
rendez-vous, tout en découvrant une véritable sensibilité et une
volonté de donner une place aux femmes dans l’art, autre que
celle de modèle…
Plus classique, les expositions du printemps exploreront les
œuvres de deux grandes figures du XVIIe siècle : d’une part,
Valentin de Boulogne, grande figure européenne du
caravagisme, puisque originaire d’une zone limitrophe de la
Flandre, il travailla essentiellement en Italie où il fut
définitivement marqué par les œuvres de Caravage et de ses
suiveurs. Sa courte vie (il meurt à 40 ans) et son éloignement en
font un artiste encore assez peu connu du grand public. Et
pourtant, son apport à la peinture du XVIIe est essentiel. Le
Grand Palais lui se penchera sur l’œuvre de Velasquez. Certes,
celle-ci est déjà très connue, étudiée, explorée, analysée dans ses
moindres détails par les historiens de l’art et le public depuis des
siècles ; et pourtant, gageons qu’il en reste encore à découvrir,
notamment dans les relations que Velasquez a entretenu avec son
temps, ses contemporains mécènes et artistes, les influences qu’il
a reçues et surtout qu’il a exercées. C’est avec cette approche
renouvelée d’une œuvre immense que l’exposition devrait attirer
un public nombreux.
Par ailleurs, d’autres sujets vont également nous intéresser, grâce
aux expositions programmées au musée de Luxembourg. La
première est consacrée à Paul Durand-Ruel, figure essentielle de
l’impressionnisme, non en tant qu’artiste mais en tant que
découvreur, protecteur et diffuseur de cette nouvelle peinture.
C’est lui qui libéralise définitivement le marché de l’art, c’est
aussi lui qui soutient à bout de bras les artistes lorsqu’ils sont au
creux de la vague, c’est encore lui qui organise expositions et
galeries partout dans le monde, notamment aux Etats-Unis. A ce
25
titre, il constitue la véritable cheville ouvrière de la peinture
moderne et méritait certainement une exposition qui relatera
également ses liens étroits, mais pas toujours faciles, avec les
grandes personnalités de la peinture. Ensuite, le Luxembourg se
lancera dans le « people » en consacrant une grande exposition
aux Tudor, famille anglaise ô combien célèbre, marquée à tout
jamais par les grandes figures d’Henri VIII, Marie Tudor et
Elisabeth Ier. Au-delà du côté paillette, ces souverains ont fait
entrer l’Angleterre dans la modernité- nouvelle religion,
nouvelle économie, nouvelle culture faisant ainsi de leur pays, si
petit par rapport aux grandes puissances européennes de
l’Europe de la Renaissance, une véritable grande puissance.
vendredi 17 octobre : le Pérugin, maître de Raphaël, à
Jacquemart-André du 12/09 au 19/01
vendredi 28 novembre : Niki de Saint-Phalle, au Grand-Palais
du 17/09 au 05/01
vendredi 12 décembre : Paul Durand-Ruel, au Luxembourg du
16/03/15 au 19/07/15
vendredi 13 mars : Les Tudor, au Luxembourg du 15/10 au
08/02
vendredi 27 mars: Valentin de Boulogne, au Louvre, printemps
2015
vendredi 17 avril : Velasquez et les siens, au Grand-Palais du
23/03/15 au 29/06/15
26
ART
La cathédrale
14h15 – Espace du Val de Gif
La cathédrale est l’église par excellence, sublimée à la période
gothique qui vit au cours des quatre derniers siècles du Moyen
Age s’élever les monuments les plus ambitieux et les plus
impressionnants.
Au-delà des caractéristiques techniques qui en permirent
l’efflorescence avec le perfectionnement du voûtement d’ogives
ou des arcs-boutants notamment, la cathédrale gothique incarne
aussi un moment fort d’une Eglise qualifiée de triomphante au
XIIIe siècle. Architecture du pouvoir, elle doit être replacée dans
un contexte large, à commencer par celui du diocèse sur lequel
l’évêque exerce son autorité.
Œuvre d’art total, la cathédrale concentre toutes les formes d’art,
architecture, sculpture, peinture dont le vitrail, arts précieux,
mais aussi manifestations éphémère auxquelles on peut rattacher
la liturgie. Les nouvelles technologies d’imagerie numérique
permettent de restituer cet éclat disparu.
Jeudi 5 février
Le gothique : quatre siècles d’architecture.
Depuis les années 1130 jusqu’en plein XVIe siècle, l’Europe
occidentale a vu se développer une nouvelle architecture qu’on
qualifie de gothique dont la parfaite logique structurelle,
généralisant le voûtement d’ogives, a permis des constructions
d’une légèreté inouïe. Sur plus de quatre siècles, cette
27
architecture a pris différents visages, depuis le premier art
gothique jusqu’au gothique tardif, en passant par les phases dites
classique et rayonnante. Une approche à l’échelle de l’Europe
permettra de mieux saisir ce phénomène, dans son unité et sa
diversité.
Par Dany Sandron, professeur à la Sorbonne d’histoire de l’art
et d’archéologie du Moyen Age.
Jeudi 12 février
La cathédrale gothique : enjeux et signification.
La cathédrale gothique représente dans l’imaginaire l’église par
excellence : œuvre d’art total combinant architecture, sculpture,
peinture et arts précieux, elle manifeste avec éclat l’ambition de
ses commanditaires, qu’il s’agisse du clergé épiscopal pour la
plupart, d’une ville (Strasbourg à la fin du Moyen Age), voire
d’une nation (Cologne au XIXe siècle). A partir d’une sélection
de monuments, l’accent sera mis sur le rôle identitaire de ces
édifices.
Par Dany Sandron, professeur à la Sorbonne d’histoire de l’art
et d’archéologie du Moyen Age.
Jeudi 9 avril
La cathédrale à l’échelle du diocèse : une architecture de
référence pour toutes les églises.
La cathédrale est par définition l’église-mère du diocèse, la
circonscription religieuse sur laquelle s’étend l’autorité de
l’évêque. L’ensemble des diocésains fréquente au moins une fois
par an la grande église à l’occasion de fêtes solennelles. A cette
prégnance cultuelle, il faut ajouter l’impact déterminant que la
28
cathédrale exerce sur l’architecture des églises du diocèse qui lui
sont soumises. L’exemple de l’ancien diocèse de Paris permet
d’illustrer de manière éloquente la place éminente de la
cathédrale dans le paysage monumental religieux jusqu’à la fin
du Moyen Age et même au-delà.
Par Sabine Berger, maitre de conférences à la Sorbonne
d’histoire de l’art du Moyen Age.
Jeudi 16 avril
Le fidèle dans la cathédrale : une expérience sensorielle
extraordinaire.
Les témoignages laissés par les hommes du Moyen Age rendent
compte de la très forte impression laissée par la fréquentation
des cathédrales. Aux fêtes solennelles, la vue du monument et de
ses décors somptueux n’était pas seule à capter l’attention des
fidèles. Tous vivaient une expérience sensorielle totale où se
combinaient de multiples fragrances, les sonorités variées des
chœurs, des orgues et des cloches, le contact avec des objets
sacrés et la dégustation de produits particuliers. Cette
sollicitation des cinq sens permet d’évoquer des mises en scène
spectaculaires documentées dans bon nombre de cathédrales, à
commencer par Paris et Amiens.
Par Sabine Berger, maitre de conférences à la Sorbonne
d’histoire de l’art du Moyen Age.
Jeudi 7 mai : Vitrail et lumière dans la cathédrale
L’architecture gothique est définie essentiellement par la place
prépondérante accordée à la lumière assimilée à la présence
divine. Les progrès de la construction permettent d’alléger les
structures maçonnées au profit d’immenses surfaces vitrées qui
29
accueillent des milliers de scènes qui s’animent à la lumière du
jour. Si la technique du vitrail est attestée dès le haut Moyen
Age, ce sont les grandes églises qui à compter du XIIe siècle vont
permettre à ce medium de se déployer largement, depuis les
vitraux de la façade de la cathédrale de Chartres, au bleu
légendaire, jusqu’aux grandes compositions de la fin du Moyen
Age en passant par les vitraux saturés de couleur de la Sainte-
Chapelle de Paris au XIIIe siècle.
Par Sabine Berger, maitre de conférences à la Sorbonne
d’histoire de l’art du Moyen Age.
Jeudi 21 mai
Les nouvelles technologies au service de l’architecture
gothique : la cathédrale numérisée.
Les nouvelles technologies permettent d’obtenir des relevés
d’architecture d’une très haute précision. Les scanners ou des
appareils photographiques fixés à des drones livrent une
couverture complète des monuments qu’on peut modéliser en
trois dimensions. Ces représentations virtuelles se prêtent à
différents scénarios de restitution d’états anciens ou supposés
avec un intérêt didactique évident. Les relevés opérés sur Notre-
Dame de Paris permettront d’évoquer le potentiel énorme de ces
nouvelles approches.
Par Dany Sandron, professeur à la Sorbonne d’histoire de l’art
et d’archéologie du Moyen Age.
30
SCIENCES
Les muscles et les os
14h15 – Espace du Val de Gif
Ce cycle poursuit l'exploration des grandes fonctions du corps
humain entamée depuis 2011.
En chacun de nous se cachent plus de 200 os qui constituent la
charpente de notre corps et protègent nos organes les plus vitaux.
Ils servent également de points d'ancrage à près de 600 muscles,
avec lesquels ils forment le système locomoteur. Ces serviteurs
discrets travaillent sans cesse, que nous soyons immobiles ou en
mouvement.
Nous découvrirons leur anatomie, leur physiologie et leurs
principales pathologies, souvent dévastatrices, dont la prise en
charge a connu de nombreux progrès ces dernières décennies.
Mardi 23 septembre : Qu’est ce qui nous permet de bouger ?
Courir, sauter, marcher, lancer une balle... le muscle est présent
dans la vie de tous les jours. Fixé sur le squelette, le muscle,
qu'il ne faut d'ailleurs pas séparer de sa commande nerveuse,
assure les mouvements et fixe les postures. Il est formé d'un
ensemble de fibres s'insérant sur des aponévroses ou des
tendons, et présentant un ou plusieurs chefs. Les noms des
muscles sont généralement liés à leur localisation, leur taille ou
leur fonction.
Par Serge Le Bozec, université Paris –Sud
31
Mardi 30 septembre : les pathologies musculaires
Dans les 30 dernières années, le champ des affections
musculaires s'est considérablement étendu : de nombreuses
maladies musculaires acquises ou génétiques ont été identifiées.
Plusieurs dizaines de milliers de patients sont concernés en
France. Dans cette conférence, seront présentées les principales
affections musculaires et la stratégie diagnostique permettant de
les reconnaître, puis les progrès récents dans les domaines de
l'identification des maladies et de leur traitement.
Par le professeur Bruno Eymard, Institut de Myologie, Paris
Jeudi 9 octobre
Tout sur nos os : de la physiologie à la fracture.
Afin que notre squelette ait une résistance correcte, nos os se
renouvellent constamment. Lors du vieillissement, ce
phénomène cellulaire s'altère et la perte osseuse qui survient peut
augmenter le risque de fracture.
Par Marie-Christine de Vernejoul Hôpital de Bicêtre
Mardi 14 octobre : Les principales pathologies osseuses et
articulaires.
Cette conférence présentera les différents types d’articulations
qui relient nos os entre eux en permettant certains mouvements
tout en en limitant d’autres. Puis nous examinerons les
principales pathologies articulaires, leurs causes et leurs
conséquences qui peuvent aller des douleurs bénignes à des
handicaps majeurs. Enfin, nous ferons le point sur les progrès les
32
plus récents en matière de diagnostic et de traitement de ces
pathologies.
Par Corinne Miceli-Richard (ou un autre médecin du service
de rhumatologie), Hôpital de Bicêtre
33
SCIENCES
L’informatique hier, aujourd’hui et demain
14h15 – Espace du Val de Gif
Si l'on baptise couramment « nouvelles technologies » les
techniques de traitement numérique de l'information, elles
s'inscrivent pourtant dans une histoire déjà longue. Nous
envisagerons différentes facettes du domaine de l'informatique -
le matériel, le logiciel, les interactions, les données - en montrant
comment l'état de l'art actuel découle de l'évolution passée et
préfigure les progrès à venir.
Jeudi 8 janvier : une brève histoire de l’informatique
« 120 ans d'évolution ont fait naître une science nouvelle. »
À chaque époque le besoin a créé l'outil. D'abord des outils de
calcul, puis des outils pour traiter l'information. Après un très
bref rappel sur le calcul, nous aborderons l'informatique avec la
mécanographie à cartes perforées puis, avec l’exemple du BULL
Gamma 3, nous montrerons comment est apparu l'ordinateur et
comment il a évolué en utilisant tous les progrès de la
technologie. L'exposé sera appuyé principalement sur des photos
de machines et d'objets de la collection ACONIT.
Par Philippe Denoyelle, association ACONIT, Grenoble
34
Jeudi 15 janvier : le logiciel libre, un enjeu de société
Qui aurait cru, en 1985, que « libérer » le logiciel engendre un
mouvement d'une telle ampleur ? En effet, le mouvement du
logiciel libre a acquis une place incontournable dans le monde
du logiciel et de l'Internet ces trente dernières années, au point
d'en révolutionner les pratiques. Sans lui, l'essentiel de l'Internet
tel que nous le connaissons n'existerait pas. Et ce mouvement
influe de surcroît de nombreux domaines connexes.
Encyclopédies, gestion de projet, cartographie, politiques et
données publiques... la révolution du « libre » est en marche.
Par François Poulain, chercheur dans l’équipe Max du
laboratoire d’informatique de l’Ecole Polytechnique(LIX)
Jeudi 22 janvier
Des ordinateurs et des hommes : les défis de l'Interaction
Homme-Machine
Bien avant l'avènement des ordinateurs personnels, de l'internet
et des smartphones, l'Interaction Homme-Machine (IHM) était
déjà au c½ur des visions qui ont forgé l'Informatique, du
"Memex" de V. Bush (1945) au "Dynabook" de A. Kay (1972)
par exemple.
Dans cette conférence, nous ferons un tour d'horizon des
innovations d'aujourd'hui qui découlent des travaux de ces
pionniers de l'Interaction, et nous verrons aussi que ces visions
portent encore de nombreux défis actuels de l'IHM.
Par Stéphane Huot, laboratoire de Recherche en Informatique,
Orsay
35
Jeudi 29 janvier
Big Data : la recherche et la collecte d'informations sur le
Web
Les données sont le nouvel "or noir", du moins vous l'affirme-t-
on de tous côtés. Si la facilité avec laquelle les informations sont
retrouvées sur Internet nous simplifie la vie, des questions se
posent sur la façon dont nos données s'y retrouvent, et sur nos
moyens de contrôle sur cette prolifération souhaitée ou pas. La
conférence abordera les notions essentielles pour comprendre le
fonctionnement des moteurs de recherche et les aspects liés à la
collecte et la conservation des données de chacun dans cette
gigantesque base de données qu'est le Web.
Par Iona Manolescu-Goujot, laboratoire de Recherche en
Informatique, Université Paris-Sud Orsay
36
ARCHEOLOGIE
De la Méditerranée à l’Euphrate
14h15 – Espace du Val de Gif
Par Anne-Marie Terel, conférence en Histoire de l’Art
.
Riche foyer de civilisation, la région située entre la Méditerranée
et la Mésopotamie abrite de nombreux sites archéologiques
majeurs dont la plupart sont inscrits sur la liste du Patrimoine
mondial de l'Unesco. Cités caravanières ou sanctuaires, ils
illustrent la rencontre des mondes grec, romain, arabe et parthe,
c'est-à-dire de l'Orient et de l'Occident. Chaque culture y a laissé
son empreinte, dans l'urbanisme, l'architecture, le décor, la
sculpture, la religion.
Jeudi 20 novembre : Pétra, la cité caravanière des Nabatéens
Entourée de montagnes impressionnantes et d'un dédale de
rochers, au cœur d'une zone-carrefour entre l'Orient et la
Méditerranée, Petra se développe aux époques hellénistique et
romaine grâce au commerce caravanier. Si la plupart des édifices
construits ont disparu, les tombeaux monumentaux creusés dans
la roche présentent toujours leurs élégantes et somptueuses
façades aux allures de temple classique. L'étroit défilé du Siq
débouche devant la façade grandiose du Khazné. Le parcours se
poursuit vers d'autres ensembles de tombes, un théâtre taillé dans
le roc et différents temples construits. Des sanctuaires aménagés
sur les hauteurs dominent le site, notamment le célèbre Deir.
37
Jeudi 27 novembre : Palmyre, carrefour de l'Orient et de
l'Occident
Au cœur des grands axes commerciaux de Syrie, entre la
Méditerranée et l'Euphrate, Palmyre connaît son apogée aux trois
premiers siècles de notre ère, dans le cadre de l'empire romain.
Au 3e siècle, la célèbre reine Zénobie ose affronter l'empereur
romain Aurélien. Les vestiges archéologiques conservés sont
impressionnants : grandes voies à portiques, tétrapyle,
sanctuaires de Bel, de Baalchamin et de Nebo, monuments
funéraires illustrent une fusion très originale de l'Orient et de
l'Occident au niveau de l'art, de l'architecture et des croyances.
Hors des remparts, les nécropoles se composent de plusieurs
centaines de tombeaux de types divers.
Jeudi 4 décembre : De Palmyre à Baalbek, la ville du soleil
Site archéologique romain majeur du Liban, Baalbek
impressionne par son étendue et par la qualité de son architecture
qui illustrent l'opulence et la puissance de l'empire romain. Les
monuments marient les traits gréco-romains et les aménagements
relevant de la tradition locale. Le temple principal dédié à Jupiter
Héliopolitain était accessible par une succession de portes,
d'escaliers et de cours, à la manière orientale. Le "petit" temple,
l'un des mieux conservés du monde romain, possède une
organisation interne très originale.
38
Jeudi 11 décembre : La cité ronde d'Hatra et Doura-Europos
Proche de l'actuelle Mossoul en Irak, Hatra se trouve sur la
grande route qui reliait le golfe Persique à la Méditerranée. Elle
illustre l'influence romaine en territoire parthe au 2e siècle et au
début du 3e. La ville s'organise selon un plan circulaire propre au
Proche-Orient antique et les sanctuaires marient les influences
gréco-romaines aux formules locales telles que l'iwan, né en Iran
à l'époque parthe. Les sculpteurs ont représenté rois, reines et
divinités. Au bord de l'Euphrate, Doura-Europos était une ville
cosmopolite fondée au 3e siècle av. J.-C. par les Séleucides. Elle
a conservé son plan d'urbanisme régulier entouré de remparts.
Incorporée à l'empire parthe à la fin du 2e siècle, et pour près de
trois siècles, elle connaît une prospérité sans précédent. Elle
passe ensuite aux mains des Romains avant d'être dévastée par
les Sassanides en 256.
Jeudi 18 décembre
Les Grecs en Afrique : Cyrène
Cyrène est la seule colonie fondée par les habitants de
Théra/Santorin, poussés par la famine, au 7e siècle av. J.-C.
L'oracle de Delphes les oriente vers les côtes africaines. La ville
devient la plus grande cité d’Afrique. Sa richesse repose sur la
culture des céréales et du silphion, plante disparue mais très
réputée dans l'Antiquité. Le très vaste site se compose de trois
quartiers distincts : le sanctuaire d’Apollon, celui de Zeus dont la
statue de culte était une réplique du Zeus de Phidias à Olympie,
une des sept merveilles du monde antique, enfin la zone de
l’agora ou ville haute. Hors de l'enceinte de la cité, les vastes
nécropoles se composent de caveaux creusés et de chapelles
construites.
39
HISTOIRE
Histoire des grandes religions nées en Inde
14h15 - Espace du Val de Gif
Par Constance Barreault, maître de conférences à l’Université
de Jussieu Evoquer les plaisirs et les devoirs de la vie : la philosophie, la
morale, l’esthétique, la musique, la nourriture donnent racines et
éclairent la naissance des religions nées en Inde.
En effet, connaitre la base des histoires des grandes religions de
l’Inde donnent un sens aux civilisations de l’Asie, encore
aujourd’hui.
Sikhisme, Hindouisme, jaïnisme, bouddhisme, quels sont leurs
fondements, leurs représentations, leurs croyances ? Les
réponses à ces questions apporteront un éclairage nouveau sur
ces grandes religions toujours aussi méconnues dans nos sociétés
occidentales
Mardi 3 mars : Védisme, brahmanisme, sikhisme
Qui se souvient que le védisme, la plus ancienne religion dont
des traces subsistent en Inde, y a été apporté par les conquérants
Aryas ? Que le brahmanisme lui a succédé, donnant naissance à
l’hindouisme ? Qu’à cette même époque deux schismes font
apparaitre le jainisme et le bouddhisme. Puis, qu’au XVème,
dérivée de l’hindouisme mais aussi de l’islam, une nouvelle
religion importante voit le jour : le sikhisme.
Cette première conférence a pour but de situer, dans un contexte
historique et culturel, les croyances principales en Inde et de
reconnaitre leurs personnages ancestraux et symboles
principaux.
40
Mardi 10 mars : Hindouisme, Ramayana
Transmis par le dieu créateur de l’hindouisme, Brahma, le
Ramayana est un chant fabuleux. La trame de son histoire
d’amour et de droiture est universelle et intemporelle; c’est pour
cela que la plupart des populations de l’Inde et de l’Asie du sud-
est continuent à la décliner dans leurs contes et légendes, sur les
murs de leurs temples et au sein de leur musique.
En nous appuyant sur ces supports nous aussi, pénétrerons le
sens des épreuves de ce long poème, une façon agréable et
ludique d’appréhender la part des hommes, des démons et des
dieux dans l’hindouisme.
Mardi 17 mars : Hindouisme, Mahabharata
Comme le Ramayana, le Mahabharata est considéré comme l’un
des fondements de la culture indienne. Il est incontournable car
recèle le poème Baghavad gita, pilier de la religion hindoue. Son
précepte fondamental est celui de l’action. Nommée la vertu
totale dans le Mahabharata, elle y est positivement ordonnée, en
raison de l’idée que celui qui n’aide pas le prochain lui nuit.
Ainsi, plusieurs intrigues se développent, à des niveaux
différents, autour d’un combat fratricide entre cousins. Ces
oppositions entre forces du bien et du mal, entre celles de l’esprit
et de la matière sont d’une une grande complexité. Cependant,
puisque cette épopée se prétend être la synthèse de l’histoire de
l’humanité, nous devrions être à même de la comprendre.
Mardi 24 mars : Jaïnisme
« Les vêtus du ciel », qui s’astreignent à la nudité et « les vêtus
de blanc » sont les figures les plus connues des fidèles jaïns, que
l’on peut encore voir en Inde. Ils avancent souvent, une toile sur
la bouche, pour éviter d’avaler malencontreusement un insecte
ou munis d’un petit balai qui les empêcherait d’écraser un
animal. En effet, ils croient aux réincarnations dont il faut se
41
sortir. Mais, à la différence des bouddhistes, il existerait pour les
jaïns, une âme universelle, qui a établi les lois présidant à la
formation du monde et à sa conservation.
Les jaïns adhèrent à un code moral tel qu’ils réussissent très bien
dans les affaires, dans l’agriculture et dans la politique. C’est
d’ailleurs des préceptes jaïns que Gandhi s’est inspiré dans sa
lutte contre la violence.
Mardi 31 mars : Bouddhisme du premier véhicule, ou
doctrine des anciens
Le bouddhisme apporte une voie personnelle d’espérance par
rapport au jainisme ou à l’hindouisme, où vous avez mérité de
naitre dans une caste, dont vous aurez du mal à sortir. Cette
conférence traitera du premier enseignement du Bouddha
historique, tel qu’il est pratiqué au Sri Lanka, au Laos et en
Birmanie. L’éducation pour tous y est mise en valeur, de même
que l’entrainement à la discipline bouddhique. Sortir des
réincarnations est réputé être extrêmement difficile mais possible
aux hommes qui sont prêts à tout quitter. Ses symboles les plus
représentatifs sont d’abord les pieds du Bouddha, et les stupas,
monuments funéraires devenus, dans le deuxième véhicule, des
pagodes. A suivre l’an prochain.
42
HISTOIRE
Histoire de l’Allemagne (2ème partie)
14h15 - Espace du Val de Gif
La saison 2013/2014 a vu débuter un cycle sur l’histoire de
l’Allemagne depuis les origines jusqu’à nos jours. Cette
première partie, qui allait jusqu’au XVIIIe siècle, a reçu un bon
accueil du public ; à fortiori, la seconde moitié du programme,
qui couvrira les périodes plus récentes jusqu’à nos jours, sera
passionnante puisque ses résonances sur notre temps sont encore
plus évidentes. Cette histoire récente est perceptible aujourd’hui
non seulement dans les médias, mais aussi dans chaque élément
des paysages situés en Allemagne et en Europe centrale ;
malheureusement, faute de repères historiques suffisants, nous
avons souvent du mal à comprendre les structures profondes de
ce monde germanique.
C’est à ces lacunes que le cycle se propose de répondre selon les
mêmes règles que durant la saison passée. Comme l’an dernier,
les orateurs ont été choisis à la fois pour leur compétence de
spécialiste et pour leur capacité à s’adresser à un public de non-
initiés ; il n’est donc pas nécessaire d’être un expert en histoire,
ni d’avoir suivi la première moitié du programme, pour pouvoir
bénéficier des séances à venir. Comme l’an dernier, les
conférences feront la part belle aux données les plus parlantes
pour notre esprit contemporain, soit parce que ces données sont
devenues très exotiques pour nous, soit au contraire parce
qu’elles ont eu une portée longue et restent déterminantes pour
43
l’actualité allemande. Comme l’an dernier, les conférences ne
négligeront aucun aspect de l’histoire germanique, que ce soient
les aspects politiques, économiques, culturels, les mentalités ou
la vie privée. Comme l’an dernier, le cycle comportera une
séance un peu exceptionnelle, portant en l’occurrence l’histoire
de l’empire des Habsbourg : ce sera l’occasion de présenter cet
autre espace germanique, plus oriental même si le château des
Habsbourg lui-même se trouve à moins de 100 km du Rhin.
Cette séance servira de trou normand entre l’histoire du II ème
Reich fondé en 1870 sous l’impulsion de Bismarck et la
présentation de la République de Weimar et du nazisme. Puis on
reprendra le fil chronologique, avec la vie culturelle allemande
depuis la Seconde Guerre mondiale avec tout ce qu’elle a
d’original, les deux « Allemagne » et la Réunification, puis enfin
la politique et l’économie allemande dans les toutes dernières
années et au jour d’aujourd’hui. La boucle sera alors bouclée, et
l’épopée de l’histoire allemande depuis 2000 ans n’aura plus de
secrets pour les auditeurs.
Jeudi 18 septembre : le monde des Habsbourg et l’Europe
centrale à l’époque moderne
Pour cette première conférence du cycle « Allemagne » dans la
saison 2014/2015, on élargira provisoirement le cadre
géographique de l’étude : les Habsbourg, en effet, ont gouverné
non seulement l’espace de l’Allemagne actuelle, mais également
une grande part de l’Europe centrale, où ils ont accompagné la
Renaissance, les guerres de Religion, l’art baroque et classique,
les Lumières, l’industrialisation, bref l’entrée dans la modernité
sous toutes ses facettes dans un espace multiethnique.
Par Olivier Chaline
44
Jeudi 2 octobre : le deuxième Reich
Fondé sur la base de la victoire militaire de 1870 face à la
France, l’Empire allemand constitue alors l’une des grandes
puissances mondiales. La conférence sera l’occasion de
présenter les facettes de cette puissance sur le plan économique,
social, culturel ou colonial, mais aussi de présenter les points de
vue les plus récents des historiens sur cette période.
Par Marie-Bénédicte Vincent
Mardi 7 octobre : Weimar, le nazisme et la « crise de la
modernité », 1918-1945
Après le choc violent de la Première Guerre mondiale, le monde
germanique entre dans une nouvelle phase. C’est l’époque de la
République de Weimar, marquée par la double malédiction de la
défaite de 1918 et de la crise de 1929 ; c’est l’époque de la
modernité triomphante sur le plan économique ou culturel ; c’est
l’époque, enfin, de la réaction nazie et de la course vers
l’horreur.
Par Johan Chapoutot
Jeudi 16 octobre
1945/1948 : Les Deux « Allemagne »
Partagée entre les quatre vainqueurs de 1945, l’Allemagne se
voit ensuite divisée en deux pays qui, sur la base d’un passé
commun, revendiquent chacun le monopole de la légitimité
allemande. Gouvernements et populations de la RFA et de la
RDA oscillent alors entre nostalgie de l’unité, concurrence
exacerbée ou négation de l’existence de l’autre, tout en
45
développant deux démocraties dont les définitions respectives
sont très différentes. Jusqu’au 9 novembre 1989…
Par Ulrich Pfeill
Mardi 4 novembre : culture et société depuis 1945
Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne n’est pas
seulement le foyer d’une économie vigoureuse. Elle est
également le berceau d’une société originale, extrêmement
exotique pour l’observateur français. Sur le plan artistique,
intellectuel, urbanistique, démographique, religieux, sociétal,
quelles sont les grandes caractéristiques qui marquent
l’Allemagne jusqu’à nos jours ?
Par Marie-Bénédicte Vincent
Jeudi 13 novembre : politique et économie de l’Allemagne
aujourd’hui
La Réunification de 1989, si elle d’abord été un facteur
considérable de perturbation interne, a pourtant engendré un
renforcement de la reconnaissance internationale de
l’Allemagne. On reviendra donc ici sur la réalité de cette
puissance : l’économie allemande est-elle un miracle de l’emploi
ou un désastre social ? Comment les lignes politiques du pays
ont-elles évolué récemment ? Quel rôle l’Allemagne joue-t-elle à
l’échelle européenne et mondiale, et par quels moyens ? Cette
dernière conférence permettra ainsi de clore avec l’actualité la
plus brûlante les 2000 ans d’histoire présentés durant le cycle.
Par Fréderic Lemaître
46
HISTOIRE
La naissance de la science moderne en Europe
14h15 - Espace du Val de Gif
Par Marie-Odile Goetgheluck, professeur agrégée en Sciences
physiques
Ces conférences ont pour objet de montrer comment la Science
moderne s’est édifiée en Europe à partir de la nouvelle vision du
monde théorisée par Copernic. La période que nous évoquerons,
de Nicolas Copernic à Isaac Newton, fut à l’origine des
mutations profondes qui affectèrent les savoirs scientifiques de
la fin du XVIe siècle au XVIIIe siècle.
Mardi 6 janvier : Le monde des anciens
La représentation de l’univers adoptée par une grande majorité
de philosophes anciens, dont celle de Ptolémée, la plus
performante, était celle d’un univers géocentrique, c'est-à-dire
centré sur la terre immobile. C’est contre le rejet du système de
Ptolémée que s’est construite l’astronomie moderne.
Mardi 13 janvier : Copernic, la fin du géocentrisme
Dans un souci d’harmonie et de refondation de l’astronomie
partagé d’ailleurs avant lui par certains membres de la
communauté des astronomes, Copernic a proposé une nouvelle
vision du monde dans laquelle la terre tourne autour du soleil
fixe devenu le centre de l’univers. Cette vision héliocentrique
47
que nous évoquerons a progressivement congédié la vision
géocentrique qui avait dominé l’astronomie pendant environ
quinze siècles.
Mardi 20 janvier : Tycho Brahé une alternative à Copernic ?
L’assimilation du modèle copernicien fut d’autant plus difficile
que Tycho Brahé, le plus grand astronome de la fin du XVIe
siècle, théorisa un modèle qui corrigeait Ptolémée tout en
sauvegardant le géocentrisme. Compromis entre le géocentrisme
et l’héliocentrisme le modèle de Tycho Brahé que nous
évoquerons a lentement préparé les esprits à accepter
l’héliocentrisme.
Mardi 27 janvier : Galilée et la lunette
On verra que Galilée n’est pas l’inventeur de la lunette, qu’il
n’en donne aucune explication théorique ; son mérite fut d’avoir
fait entrer l’instrument dans le champ scientifique. Galilée,
copernicien convaincu, a cru à tort que les observations faites
avec la lunette pourraient convaincre de la justesse du schéma
copernicien. Or il n’en n’a rien été. Pourquoi ?
Mardi 3 février : Construction théorique et institutionnelle
de la science moderne
La dernière conférence est consacrée à l’émergence d’une
nouvelle pratique scientifique tant sur le plan conceptuel
qu’institutionnel. Nouvelle pratique qui est caractérisée par la
valorisation de l’expérience, par le rejet de la philosophie
naturelle d’Aristote, par l’utilisation des mathématiques et par
l’instrumentalisation de la science par le pouvoir politique.
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CALENDRIER 2014-2015
Septembre
Jeudi 18-14h15 (EVG)
Histoire de l’Allemagne
Le monde des Hasbourg et l’Europe centrale à l’époque moderne
Mardi 23-14h15 (EVG)
Sciences
Les muscles et les os
Qu’est ce qui nous permet de bouger
Mardi 30-14h15(EVG)
Sciences
Les muscles et les os
Les pathologies musculaires
Octobre
jeudi 2-14h15 (EVG)
Histoire de l’Allemagne
Le deuxième Reich
Lundi 6-14h00 (CC)
Cinéma :
Séance introductive
Mardi 7-14h15 (EVG)
Histoire de l’Allemagne
Weimar, le nazisme et la crise de la modernité (1918-1945)
Jeudi 9-14h15 (EVG)
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Sciences
Les muscles et les os
Tout sur nos os : de la physiologie à la fracture
Mardi 14-14h15 (EVG)
Sciences
Les muscles et les os
Les principales pathologies osseuses et articulaires
Jeudi 16-14h15 (EVG)
Histoire de l’Allemagne
1945/1948 : les deux « Allemagne »
Vendredi 17-14h15 (MJC)
Regard sur les grandes expositions
Le Pérugin, maître de Raphaël, à Jacquemart-André du 12/09 au
19/01
Novembre
Mardi 4-14h15 (EVG)
Histoire de l’Allemagne
Culture et société depuis 1945
Vendredi 7-14h15 (MJC)
Art et Nourriture :
Natures mortes
Jeudi 13-14h15 (EVG)
Histoire de l’Allemagne
Politique et économie de l’Allemagne aujourd’hui
Lundi 17-14h (CC)
Cinéma :
Muriel ou le temps d’un retour(1963)
50
Mardi 18-14h15 (EVG)
Jacques Prévert hors norme
Du Surréalisme au théâtre de combat
Jeudi 20-14h15 (EVG)
Le monde antique de la méditerranée à l’Euphrate
Pétra, la cité caravanière des Nabatéens
Mardi 25-14h15 (EVG)
Jacques Prévert hors norme
Auteur de scenarios et dialogues de films
Jeudi 27 -14h15 (EVG)
Le monde antique de la méditerranée à l’Euphrate
Palmyre carrefour de l’Orient et l’occident
Vendredi 28-14h15 (MJC)
Regard sur les grandes expositions
Niki de Saint Phalle, au Grand Palais du 17/09 au 05/01
Décembre
Mardi 2 -14h15 (EVG)
Jacques Prévert hors norme
Ses recueils, ses livres
Jeudi 4-14h15 (EVG)
Le monde antique de la méditerranée à l’Euphrate
De Palmyre à Baalbek, la ville du soleil
Vendredi 5-14h15 (MJC)
Art et Nourriture :
A l’heure de la société de consommation
51
Mardi 9-14h15 (EVG)
Jacques Prévert hors norme
Jacques Prévert en chansons
Jeudi 11 -14h15 (EVG)
Le monde antique de la méditerranée à l’Euphrate
La cité ronde d’Hatra et Doura-Europos
Vendredi 12-14h15 (MJC)
Regard sur les grandes expositions
Paul Durand-Ruel, au Luxembourg du 16/03 au 19/07
Lundi 15-14h00 (CC)
Cinéma :
Providence (1977)
Mardi 16-14h15 (EVG)
Jacques Prévert hors norme
Jacques Prévert auteur de collage
Jeudi 18 -14h15 (EVG)
Le monde antique de la méditerranée à l’Euphrate
Les Grecs en Afrique: Cyrène
Janvier
Mardi 6-14h15 (EVG)
La naissance de la science moderne en Europe
Le monde des anciens
Jeudi 8-14h15 (EVG)
Sciences
L’informatique hier, aujourd’hui et demain
Une brève histoire de l’informatique
52
Vendredi 9-14h15 (MJC)
Art et Nourriture :
Natures vives
Mardi 13-14h15 (EVG)
La naissance de la science moderne en Europe
Copernic, la fin du géocentrisme
Jeudi 15-14h15 (EVG)
Sciences
L’informatique hier, aujourd’hui et demain
Le logiciel libre, un enjeu de société
Lundi 19-14h (CC)
Cinéma :
La vie est un roman (1983)
Mardi 20-14h15 (EVG)
La naissance de la science moderne en Europe
Tycho Brahé une alternative Copernic ?
Jeudi 22-14h15 (EVG)
Sciences
L’informatique hier, aujourd’hui et demain
Des ordinateurs et des hommes : les défis de l’Interaction
Homme-Machine
Mardi 27-14h15 (EVG)
La naissance de la science moderne en Europe
Galilée et la lunette
Jeudi 29-14h15 (EVG)
Sciences
L’informatique hier, aujourd’hui et demain
Big Data : la recherche et la collecte d’informations sur le Web
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Février
Mardi 3-14h15 (EVG)
La naissance de la science moderne en Europe
Construction théorique et institutionnelle de la science moderne
Jeudi 5 14h15 (EVG)
La cathédrale
Le gothique : quatre siècles d’architecture
Vendredi 6-14h15 (MJC)
Art et Nourriture :
Corps et rituels
Lundi 9-14h00 (CC)
Cinéma :
Vous n’avez encore rien vu(2012)
Jeudi 12 14h15 (EVG)
La cathédrale
La cathédrale gothique: enjeux et significations
Mars
Mardi 3-14h15 (EVG)
Histoire des grandes religions nées en Inde
Védisme, brahmanisme, sikhisme
Jeudi 5 -14h15 (EVG)
L’Hellénisme dans tous ses états
Un gymnase pour Arados ou l’Hellénisme en Phénicie
Vendredi 6-14h15(MJC)
Art et Nourriture :
Manière de dresser la table
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Mardi 10-14h15 (EVG)
Histoire des grandes religions nées en Inde
Hindouisme, Ramayana
Jeudi 12-14h15 (EVG)
L’Hellénisme dans tous ses états
Une ville pour Alexandre ou Alexandrie, capitale culturelle du
monde grec
Vendredi 13-14h15 (MJC)
Regard sur les grandes expositions
Les Tudor, au Luxembourg du 15/10 au 08/02
Lundi 16-14h (CC)
Cinéma:
Séance analytique filmique
Mardi 17-14h15 (EVG)
Histoire des grandes religions nées en Inde
Hindouisme, Mahabharata
Jeudi 19-14h15 (EVG)
L’Hellénisme dans tous ses états
Sophytès l’Indien ou Hellénisme et culture dans l’Afghanistan
antique
Mardi 24-14h15 (EVG)
Histoire des grandes religions nées en Inde
Jaïnisme
Jeudi 26-14h15 (EVG)
L’Hellénisme dans tous ses états
Judas Maccabée : un champion juif contre l’Hellénisme
Vendredi 27-14h15 (MJC)
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Regard sur les grandes expositions
Valentin de Boulogne, au Louvres, printemps 2015
Mardi 31-14h15 (EVG)
Histoire des grandes religions nées en Inde
Bouddhisme du premier véhicule, ou doctrine des anciens
Avril
Jeudi 2 -14h15 (EVG)
L’Hellénisme dans tous ses états
Rabban Gamaliel ou comment entrer dans la modernité
Mardi 7-14h15 (EVG)
L’Hellénisme dans tous ses états
Palmyre entre deux mondes
Jeudi 9 -14h15 (EVG)
La cathédrale
La cathédrale à l’échelle du diocèse : une architecture de
référence pour toutes les églises
Jeudi 16 -14h15 (EVG)
La cathédrale
Le fidèle dans la cathédrale : une expérience sensorielle
extraordinaire
Vendredi 17-14h15 (MJC)
Regard sur les grandes expositions
Velasquez et les siens, au Grand Palais du 23/03 au 29/06
Mai
Jeudi 7 -14h15 (EVG)
La cathédrale
Vitrail et lumière dans la cathédrale
56
Jeudi 21-14h15 (EVG)
La cathédrale
Les nouvelles technologies au service de l’architecture
gothique : la cathédrale numérisée
Jeudi 28 -14h15 (EVG)
De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au XIXe
Le Rossinisme, une composante italienne de la vie parisienne
Juin
Jeudi 4-14h15 (EVG)
De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au XIXe
De la courtisane à la diva, la notion de pouvoir pour une
cantatrice de la première moitié du XIXème siècle
Jeudi 11-14h15 (EVG)
De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au XIXe
Giuditta Pasta, héroïne Stendhalienne
Mardi 16 juin – 14h15 (EVG)
De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au XIXe
« Le marbre et la Panthère » ou le duel entre la Pasta et la
Malibran
Jeudi 18-14h15 (EVG)
De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au XIXe
La naissance de la star féminine sous le Second Empire
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