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CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET
ENVIRONNEMENTAL RÉGIONAL
PROCÈS-VERBAL DES DÉBATS
RÉUNIONS DES 22 ET 23 JUIN 2017
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Réunion du jeudi 22 juin 2017
- ooOoo -
PRESENTATION DU RAPPORT D’AUTOSAISINE DU CESER RELATIF A LA
CONJONCTURE 2016 ........................................................................................................... 4
EXAMEN DE L’AVIS SUR LE RAPPORT D’AUTOSAISINE DU CESER
RELATIF A LA CONJONCTURE 2016 ............................................................................ 10
EXAMEN DE L’AVIS DU CESER SUR LE RAPPORT DU PRÉSIDENT DU
CONSEIL RÉGIONAL RELATIF A LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE : AIDES ATTRIBUÉES SUR LE TERRITOIRE RÉGIONAL – ADOPTION DU CADRE
D’INTERVENTION SIMPLIFIÉ DANS LES DOMAINES DE L’ENTREPRISE,
DE L’ARTISANAT ET DU TOURISME ............................................................................ 30
EXAMEN DE L’AVIS DU CESER SUR LE RAPPORT DU PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL RELATIF A : « DONNER A L’AGRICULTURE
RÉGIONALE DES MOYENS POUR RESTER COMPÉTITIVE ET FAIRE DE LA RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE UN TERRITOIRE PIONNIER ET
EXEMPLAIRE POUR LA TRANSITION AGROÉCOLOGIQUE » ............................. 56
PRÉSENTATION DE LA CONTRIBUTION DU CESER RELATIVE A LA
STRATÉGIE RÉGIONALE DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE............... 79
EXAMEN DE L’AVIS DU CESER SUR LE RAPPORT DU PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL RELATIF A LA CULTURE ET AU PATRIMOINE POUR
UNE AMBITION CULTURELLE RÉGIONALE PARTAGÉE ...................................... 141
Réunion du vendredi 23 juin 2017
- ooOoo -
EXAMEN DE L’AVIS DU CESER SUR LE RAPPORT DU PRÉSIDENT DU
CONSEIL RÉEGIONAL RELATIF A L’APPROBATION DU CONTRAT DE PLAN RÉGIONAL DE DÉVELOPPEMENT DES FORAMTIONS ET
D’ORIENTATIONS PROFESSIONNELLE (CPRDFOP) ........................................... 164
EXAMEN DE L’AVIS DU CESER SUR LE RAPPORT DU PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL RELATIF A LA STRATÉGIE NUMÉRIQUE
RÉGIONALE : USAGES ET SERVICES (2017-2020) ............................................. 189
EXAMEN DE L’AVIS SUR LE RAPPORT DU PRÉSIDENT DU CONSEIL
RÉGIONAL RELATIF AU COMPTE ADMINISTRATIF 2016 ET SUR LE RAPPORT RELATIF A L’ACTIVITÉ ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
2016 ....................................................................................................................................... 215
EXAMEN DE L’AVIS DU CESER SUR LE RAPPORT DU PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL RELATIF A LA DÉCISION MODIFICATIVE
N° 1 POUR 2017 ................................................................................................................ 247
PRESENTATION DE LA COMMUNICATION DU CESER RELATIVE A :
« TRANSPORTER MIEUX, TRANSPORTER PLUS » ............................................. 264
PRESENTATION DE LA CONTRIBUTION DU CESER RELATIVE A LA
REVOYURE DE LA CONVENTION TER 2014-2020 ................................................ 297
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CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL
ET ENVIRONNEMENTAL RÉGIONAL
RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE
Réunion du jeudi 22 juin 2017
- ooOoo -
Le jeudi 22 juin 2017, s’est tenue à Orléans, à l’Hôtel régional, une séance plénière du
Conseil économique, social et environnemental de la Région Centre-Val de Loire, sous la
présidence de Monsieur Éric CHEVÉE, Monsieur Yves MARINIER étant secrétaire de
séance.
Étaient présents : Noël ADAM, Pierre ALLORANT, Caroline AUGER, Yves BAIJOT, Alain
BARIAUD, Jean-Pierre BARNAGAUD, Daniel BERNARD, Nathalie BLANC, Gérard BOBIER,
Odile BORDIER, Jean-Claude BOURQUIN, Jean-Claude BROSSIER, Armelle BRUANT, Alain
BRUNAUD, Jean-Paul CARRIÈRE, Joël CARRIGNON, Jean CARSOULE, Éric CHEVÉE, Pierre
CHÉZALVIEL, Michel COHU, Jean-Louis CORVAISIER, Hervé COUPEAU, Hugues de
BEAUVAIS, Jean-Michel DELAVEAU, Jean-Louis DESNOUES, Patrice DUCEAU, Nino-Anne
DUPIEUX, Pascal DUPREZ, Joël DURAND, Rose-Marie DUVEAU, Géraldine FERTEUX,
Patrick FOUCHER, Jean-Jacques FRANÇOIS, Jean-Marie GADOIS, Florie GAËTA, Bernard
GAGNEPAIN, Christine GONÇALVES, Daniel HERLEMONT, Jean-François HOGU, Guy
JANVROT, Éric JAVOY, Hubert JOUOT, Alain JUMEAU, Fatim LABIB, Cathy LAFOSSE,
Caroline LAIGNEAU, Patricia LAUPIN, Yves LAUVERGEAT, Annie LEBRUN-GOMBERT,
Sylvie LEFEVRE, Alain LEJEAU, Nicolas LEPAIN, Florent LEPRÊTRE, Anne-Gaëlle
LESPAGNOL, Gérard LIGER, Antonio LORENZO, Gilles LORY, Yves MARINIER, Murielle
MARITORENA, Alain MERCIER, Janine MILON, Jean-Paul MOKTAR, Jean-Claude MOREAU,
Gérard MORIN, Bernadette MOULIN, Jacky PERES, Dominique PORTE, Noémie POUZOL,
Martine RICO, Alain ROBERT, Daniel ROBIN, Marie-Béatrice ROCHARD, Jean-Claude
RONDEAU, René ROSOUX, Dominique ROUZIÈS, Dominique SACHER, Patrick UGARTE,
Jean-Paul VINCENT.
Étaient excusés : Régine AUDRY, Murielle BARTHÉLÉMY, Nathalie BERTIN, Arlette
BOSCH, Agnès DEMAISON, Yves DURET, Odile GRANGE, François-Xavier HAUVILLE,
Edwige LAUMONIER, Marie-Amélie LE FUR, Chantal LEFRANÇOIS, Jean-Pierre
LEVEILLARD, Abel MARTIN, Brigitte MAULÉON, Véronique MERCY, Sophie MONESTIER,
Sébastien ROBLIQUE, Stéphane ROI, Alain ROULLÉE, Didier TORTET, Algue
VANMAELDERGEM, Daniel VIORA.
(La séance est ouverte à 14 heures 03, sous la présidence de Monsieur Éric
CHEVÉE, Président du Conseil économique, social et environnemental régional.)
- ooOoo -
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M. le Président - Bonjour à tous. J’accueille avec plaisir Monsieur FLEUTIAUX, Secrétaire
général aux Affaires régionales, en remplacement de Monsieur le Préfet qui a été retenu,
compte tenu des derniers événements, selon ce que j’imagine mais il nous le dira. Je le
remercie d’être présent parmi nous. Nous avions souhaité, lors de la réunion que j’avais
eue avec Monsieur le Préfet, qu’il intervienne durant cette séance, afin de partager
l’intérêt que nous portons réciproquement, nous à l’État et à ses services, la préfecture
aux travaux du CESER et à nos éventuelles collaborations dans l’avenir.
Je lui avais proposé de venir lors de la présentation de notre rapport de
conjoncture, de façon que nous ayons une discussion de caractère plus général au sujet
du fonctionnement de la Région et des travaux qui pourraient être effectués.
Nous avons un secrétaire de séance : en l’occurrence, Yves MARINIER.
Merci, Yves.
Je vais ouvrir immédiatement les travaux avec le rapport de conjoncture
présenté par Jean-Jacques FRANÇOIS, suivi de la lecture de l’avis par notre Rapporteur
Jean-Louis CORVAISIER.
PRESENTATION DU RAPPORT D’AUTOSAISINE DU CESER RELATIF A LA
CONJONCTURE 2016
M. FRANÇOIS, Rapporteur du rapport - Bonjour à tous.
(Projection d’un PowerPoint.)
Monsieur le Secrétaire, Monsieur le Président, je vais faire une présentation
très synthétique du document de conjoncture, dans la mesure où les commissions et le
bureau ont eu deux à trois fois l’occasion de voir la préparation de ce travail. Je fais une
extraction mais vous avez la possibilité d’intervenir après, si vous le souhaitez.
Nous avons donné à cette partie le titre suivant : « Une économie encore au
ralenti ». Nous parlons de 2016.
L’actualité de la conjoncture montre un ralentissement de l’économie
américaine, moins importante en activité en 2016 que celle de l’Europe, les difficultés de
certains pays émergents, la baisse de la croissance européenne, une légère reprise de
l’activité en France et des tendances régionales globalement en retrait. Nous ferons le
point sur quelques aspects.
Cela se passe dans un contexte géopolitique et économique qui demeure
instable.
Trois indicateurs restent favorables pour la deuxième année consécutive, à
savoir le prix du pétrole, le cours de l’euro et les taux de refinancement, très bas au
niveau européen mais également en ce qui nous concerne.
En France, nous avons deux situations toujours présentées en cohérence :
- l’évolution de la dette : actuellement à 96 % du PIB, avec 2 147 milliards d’euros.
La norme qui avait été indiquée est de 60 % au niveau européen ; cela date !
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- le déficit public qui continue de diminuer : il était à 3,3 %. Je rappelle que la
norme européenne est de 3 % et qu’en l’occurrence, les tendances sont telles qu’il
faudrait être en dessous ou tout au moins à 3 % à la fin de l’année 2017. Le
graphique de droite montre l’évolution de cette décroissance, pour laquelle on
peut dire « tant mieux ! ».
Concernant le PIB et ses composantes, au cours de l’année, il a été soutenu
surtout par la consommation des ménages et plus indistinctement par d’autres aspects.
La croissance s’est inscrite à 1,1 %, pour 1,2 % l’année précédente, ce qui explique le
titre que j’ai indiqué au début de mon intervention.
Le Conseil économique et social prend un nouvel aspect en compte depuis
deux ans. Nous recherchions depuis longtemps de quelle manière compenser la difficulté
d’admettre que le PIB était le maître-mot et qu’il était seul à compter ; nous avions tenté
des expériences avec des indicateurs de bien-être et autres. Depuis deux ans, sous
l’inspiration de France Stratégie et du CESE, il a été proposé dix indicateurs, désormais
présentés tous les mois d’octobre avant l’étude du budget de la nation. Ce document
sera mis en ligne, en accord avec le Président ; nous en avions parlé mais nous avons
attendu que cette séance se tienne. Il est intéressant de comparer cette évolution et cela
redonne du sens au fait que le PIB n’est qu’une addition de chiffres ; ici, ce sont des
éléments plus concrets.
En ce qui concerne le pouvoir d’achat et l’indice des prix, cela s’est légèrement
amélioré. Le graphique du bas montre une inflation fort limitée, à raison de 0,6 % sur un
an.
De temps en temps, nous faisons un éclairage sur la Fonction publique : c’est
le graphique de droite au-dessus qui souligne que l’indice de la Fonction publique était
quasiment bloqué, avec des évolutions de prix supérieures. Cette diapositive permet de
situer ce qu’il en est en la matière.
Pour autant, vous le savez, s’agissant du pouvoir d’achat, cela ne concerne
pas la totalité de manière identique ; nous y reviendrons.
Les indicateurs d’opinion sont plus favorables qu’antérieurement, qu’il s’agisse
des entreprises que vous voyez en haut à droite, avec une remontée et une stabilisation
en fin d’année, ou des ménages, en haut à gauche, en évolution au cours des deux
dernières années. C’est surtout dû à une meilleure appréciation du chômage, comme
vous le voyez sur le graphique du bas à gauche, et à une évolution des prix : les
ménages sont sensibles à cette situation.
En ce qui concerne la situation des entreprises, plus particulièrement
l’industrie arrive dans la moyenne de longue période, ce qui n’était pas toujours le cas.
Les stocks sont en diminution mais les carnets de commandes sont assez nourris, ce qui
est un bon indicateur de l’activité.
Au CESER, nous avons souvent été critiques, au travers de la présentation du
Comité de conjoncture, sur l’utilisation des moyens de production relativement modeste
en région Centre. Tout récemment, elle a progressé et nous sommes à présent dans des
conditions relativement proches du niveau national, ce qui pourrait nous permettre une
relance dans l’investissement.
Pour l’emploi et le marché du travail, nous allons prendre très rapidement tout
ce qui concerne la région Centre. Vous voyez l’évolution du chômage dans le graphique
de gauche en haut, le plus gros. La ligne du bas indique le chômage de catégorie A et la
ligne du haut, assez sensiblement au-dessus, celui des catégories A, B et C, c’est-à-dire
d’une plus large population prise en compte.
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En revanche, le halo du chômage continue de perturber. Il apprécie non
seulement les gens inscrits à Pôle Emploi mais aussi tous ceux qui voudraient avoir un
emploi. Ce sont ainsi 65 000 personnes de plus enregistrées au niveau national au cours
de l’année 2016.
Souvenez-vous que le taux de chômage régional avait à une époque un écart
de 0,9 % par rapport au niveau national. Celui-ci s’amenuise à 0,3 % et cela fait partie
des éléments difficiles que j’ai indiqués précédemment.
Toujours à propos du marché du travail, dans le premier graphique en haut à
gauche, vous avez les hommes et les femmes : c’est à peu près similaire. Celui de droite
en haut indique les jeunes : vous constatez une amélioration mais cela reste encore le
taux de chômage le plus important. Ce sont des chiffres de la Région. Les personnes en
activité sont dans la courbe de gauche en bas. Le plus inquiétant, et que nous signalons
régulièrement depuis des années, concerne les chômeurs de longue durée, c’est-à-dire
de plus d’un an ; si l’on y ajoute les chômeurs seniors, ces deux situations sont
extrêmement préoccupantes.
Pour ce qui est de l’emploi et du marché du travail, nous avons pris l’habitude
de donner l’évolution de l’emploi parce que le chômage ne signifie pas toujours qu’il n’y a
pas d’évolution d’emploi. C’est le cas ici, avec une évolution de 0,6 % en région Centre et
de 1,2 % au niveau national. C’est un domaine dans lequel nous sommes un peu moins
performants. Le graphique qui vous est présenté montre que les deux secteurs qui ont la
perte d’emploi la plus importante sont – vous n’allez pas être surpris ! – la construction,
secteur relativement perturbé, et l’industrie qui continue à décélérer malgré le fait que
nous soyons dans une période où elle se redresse légèrement.
À propos de l’activité, l’agriculture est un secteur qui nous inquiète
régulièrement. Au mois de septembre, nous avions lancé une alerte, puisque notre
Président Xavier BEULIN avait accepté que nous fassions une intervention avec le
président de la Chambre d’agriculture à ce sujet. C’est résumé ici : l’année dernière,
l’agriculture a été perturbée par des inondations, donc de l’humidité, suivie d’une
sécheresse. Les cours étaient relativement bas et les récoltes ont été très mauvaises ; le
graphique en haut à droite met en exergue la chute brutale à la fin de la courbe. Les
problèmes laitiers sont indiqués dans le dernier schéma en bas.
L’agriculture reste un secteur très sensible et on peut compléter ces éléments
de deux informations :
- en région Centre, d’après les statistiques de la MSA, 30 à 35 % des agriculteurs
ont un revenu annuel inférieur à 4 248 euros, c’est-à-dire que l’on touche
vraiment le fond ! Quand on sait que le RSA ne peut être que très peu distribué
aux agriculteurs parce que chaque Département a sa propre politique et que l’on
prend en compte des aspects qui n’ont rien à voir avec la situation dramatique
que peuvent subir des agriculteurs, il fallait que nous l’inscrivions de nouveau
dans ce rapport.
- les mises au tribunal d’instance augmentent car des agriculteurs ne peuvent plus
faire face. On est arrivé à la fin des trésoreries, c’est-à-dire que tout ce qui avait
pu être anticipé, les aides et autres, n’existe plus. Des agriculteurs se trouvent
maintenant dans des situations où la survie de l’entreprise est en cause. Les
chambres d’agriculture que j’ai consultées avec mes collègues parlent d’un taux
minimum de 5 % d’exploitations qui pourraient disparaître dans la région.
Page 7 sur 321
Pour les TP, même réflexion, ce secteur a été très difficile mais on voit dans
les deux graphiques qu’une perspective de reprise se fait sentir, plus précisément dans le
bâtiment dans un premier temps, puis un peu dans le BTP. Cela étant, il faut savoir que,
s’il est possible de faire de la construction et que des mesures sont prises pour cela, en
ce qui concerne les gros investissements, les collectivités n’ont plus la possibilité de
subvenir aux besoins.
Il reste l’interrogation que nous avons posée et évoquée lors du Conseil
d’administration de la CER BTP la semaine dernière : quelle sera la répercussion des
travaux du Grand Paris ? On sent déjà que, dans le Nord de la région, des interférences
ont lieu au niveau des emplois, des entreprises sous-traitantes et des matériaux qui
seront mis en chantier un peu partout ; ainsi, la région Centre pourrait être impactée,
notamment dans sa partie Nord.
Sur l’artisanat, nous avons deux éléments.
Premièrement, l’évolution des entreprises existe mais se fait à 67 % au
travers de microentreprises, où aucun emploi ne se crée. En sus, on constate
590 emplois en moins dans l’artisanat en 2016. Le premier semestre a été positif mais le
deuxième « catastrophique », pourrais-je dire en voyant ces chiffres.
En ce qui concerne le commerce, la saison est en demi-teinte si l’on en croit la
CCI qui nous a donné ces éléments. Les tendances à la stagnation de l’activité
commerciale se reflètent au travers de ce qui se déroule notamment au niveau des villes,
à savoir que les centres villes se dépeuplent du point de vue commercial et que les
travaux réalisés dans certaines communes perturbent notablement le commerce,
particulièrement celui de centre-ville, au profit d’opérations beaucoup plus importantes à
l’extérieur et dans les grandes surfaces.
En revanche, en fin d’année, la tendance était à l’amélioration.
S’agissant de l’économie sociale et solidaire, je n’irai pas plus loin que vous
montrer le graphique et vous dire que c’est entre 10 et 11 % de l’activité ou du salariat.
Une présentation sera faite au cours de cette plénière, très précise et très complète sur
le sujet, donc je n’en dis pas plus.
Au sujet des professions libérales, nous avons eu de nouveau ce que nous
n’avions plus depuis trois ou quatre ans, à savoir la répartition des professions libérales
par secteur et en pourcentage d’activité. Nous avons découvert qu’il y avait près de
8 000 microentreprises dans ce domaine, chiffre qui était loin d’être connu. Quand on
sait qu’il ne peut pas y avoir de microentreprise dans la santé, vous voyez l’impact que
cela représente sur les 22 000 entreprises classiques existantes.
Dans le tourisme, la région Centre-Val de Loire ne s’en est pas mal sortie
l’année dernière grâce au fait que les étrangers qui ne sont pas venus ont été remplacés
de manière assez importante par des Français venant d’autres régions. Cela étant, pour
les monuments, cela représente moins 6 % et la Loire à Vélo moins 7 %, mais cela reste
limité. Dans ce secteur, le Zoo de Beauval garde des performances relativement
importantes, avec plus de 1,3 million d’entrées au cours de l’année 2016.
Le tourisme est une ouverture qu’il ne faut pas perdre de vue et je sais que la
Région est sur le sujet.
Page 8 sur 321
Nous avons toujours un chapitre sur l’environnement. Je ne vais pas entrer
dans le détail, nous vous avons donné les informations sur la production d’électricité, les
déchets et l’empreinte carbone, la qualité de l’air et de l’eau. Chaque fois, nous essayons
que ce chapitre soit étayé, dans la mesure où nous sommes devenus
« environnemental » depuis quelques années.
Je passe sur le détail des créations d’entreprise. Sachez que nos créations
d’entreprise (0,5 %) sont largement inférieures à celles du niveau national (1,6 %). De
plus, nous avons nettement moins de créations d’entreprise que dans les autres régions.
Je passe rapidement également sur les défaillances d’entreprise. Nous avons
reconstitué le tableau qui figure dans le rapport au travers des informations fournies par
les tribunaux de commerce de la région. Dans le bas, vous voyez que tous les tribunaux
de commerce, sauf un, ont moins de défaillances que les années précédentes. Vous
pouvez remarquer moins 35 % pour le Loiret qui avait eu un afflux, fin d’année 2015, de
près de 600 dossiers déposés par l’URSSAF d’une seule traite, ce qui avait sensiblement
perturbé les travaux de ce tribunal de commerce. Les défaillances sont en baisse, au
niveau tant national que régional.
Concernant le commerce extérieur, le solde reste structurellement positif.
Quelles que soient les années de 2010 à 2016, nous sommes toujours en excédent. Le
dernier chiffre se monte à 396 millions d’euros. Cela ne comprend ni l’armement,
puisqu’il n’est traduit qu’au niveau national, ni toute l’énergie, ni toute l’agriculture
puisque tout ce qui est dédouané dans les ports à l’extérieur de chez nous ne compte pas
dans nos propres chiffres. La situation du commerce extérieur est d’autant plus favorable
que nous avons des secteurs moteurs, en l’occurrence :
- la cosmétique et la pharmacie, même s’ils sont moins prépondérants cette
année ;
- l’aéronautique.
Pour ce qui est de l’activité internationale, je vous fournis deux informations
très rapides, au travers de deux structures :
- Centrexport, qui a pris l’habitude de s’occuper des salons depuis plusieurs années,
cela s’est traduit par une quarantaine d’actions sur des salons mais également
pour 392 entreprises de la région. Tout cela se passe notamment au niveau de
l’Europe.
- la CCI internationale qui travaille beaucoup maintenant. Elle a eu 1 724 contacts,
avec le détail qui vous est donné en dessous, pour toutes les opérations à titre
individuel.
Dans notre région, l’export est très sensible.
Du point de vue des aspects sociaux, le RSA est en légère baisse. J’ai parlé de
la difficulté pour les agriculteurs d’y accéder. De plus, certaines personnes ne souhaitent
pas, pour des raisons diverses, le demander, donc il n’est certainement pas en
adéquation.
Le nombre de dossiers de surendettement reste important, à raison de
1 000 par an environ, ce qui n’est pas neutre.
Nous insistons souvent sur le secteur de la pauvreté et de la précarité. Ce sont
deux sujets que nous mettons en avant dans nos travaux.
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Pour parler de la santé, on constate, de façon générale mais plus
particulièrement dans la région selon les études ARS, que le recours à la prévention est
assez difficile. Il est d’autant plus complexe que nous sommes dans la dernière région en
matière de compétences santé (médecins, spécialistes et autres), malgré un
aménagement du numerus clausus depuis quelque temps, mais celui-ci fait suite à une
dizaine d’années difficiles.
Pour terminer, je vais évoquer les données financières avec des taux
relativement bas. Je parle là des emprunts des entreprises et des particuliers. En
revanche, notre évolution des crédits depuis deux ans est inférieure à l’évolution
nationale, ce qui est un peu inquiétant.
BPI a soutenu 3 200 entreprises dans la région, avec 906 millions d’euros qui
ont permis d’aller beaucoup plus loin en termes de financements complémentaires.
Concernant la fiscalité, nous avons fait ici un crédit d’impôt pour la
compétitivité et l’emploi qui monte en puissance mais nous avons beaucoup de difficultés
à maîtriser son utilisation précisément. Les études nationales sont assez imprécises sur le
sujet et cela pose problème.
La fraude fiscale est importante mais nous avons un taux de récupération de
21 milliards d’euros en 2015 et ce chiffre est en constante augmentation.
Sur les perspectives, je n’irai pas plus loin parce qu’il y a un avis.
Le tableau de la Banque de France donne en fin d’année la situation en région
et au niveau national. Beaucoup de flèches vont vers le haut. Si l’on observe les
informations que nous venons d’obtenir, notamment de l’Insee, la situation semble
nettement s’améliorer, comme nous le pensions. Il reste tout de même que nous avons
des inquiétudes sur les tensions existant au niveau international : le Brexit, les élections
américaines, toutes les opérations géopolitiques sont loin de nous rassurer sur le fait que
tout cela puisse rester pérenne.
Voilà pour ce qui concerne les informations que je pouvais vous donner.
Je tiens à remercier :
- tous les organismes extérieurs qui nous assistent, à raison d’une quarantaine qui
travaillent avec nous, ce qui est fort intéressant ;
- les membres du CESER ;
- les membres du Comité de conjoncture ;
- les services ;
- les présidents de commission ;
- tous ceux qui apportent des idées, que nous avons reprises nombreuses dans nos
documents ;
- mon collègue Vice-président très assidu à nos réunions, avec lequel les
discussions sont assez ouvertes ;
- Julien MAUGÉ, notre chargé de mission qui veille au grain afin que nous restions
dans les statistiques.
Je vous remercie de votre attention.
Place à l’avis !
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EXAMEN DE L’AVIS SUR LE RAPPORT D’AUTOSAISINE DU CESER
RELATIF A LA CONJONCTURE 2016
M. le Président - Merci, Monsieur le Rapporteur général.
J’en profite pour noter la présence d’Yvonne PÉROT, directrice de l’Insee, qui
viendra nous présenter, lors du prochain bureau, des travaux importants dans le cadre
de la réflexion sur le futur SRADDET.
Nous allons passer à l’avis.
Monsieur le Rapporteur de l’avis, je vous en prie ?
M. CORVAISIER, Rapporteur de l’avis - Le Conseil économique, social et
environnemental de la région Centre-Val de Loire a souhaité que son avis de conjoncture
soit concentré sur les éléments d’analyses statistiques de la région et reflète les
principales préoccupations et remarques des membres de ses quatre commissions :
« Qualité de la vie », « Aménagement de l’espace », « Économie et Emploi »,
« Éducation, Formation et Recherche ».
Voici un an, dans sa conclusion, le CESER formulait le souhait d’une reprise économique
réelle, progressive et durable. Comme le mentionne le rapport, les espoirs d’une sortie
de crise sont loin d’être remplis malgré des indicateurs favorables : parités monétaires,
niveau très bas des taux d’intérêt, politique monétaire accommodante. L’économie
régionale a été moins dynamique qu’espéré, notamment en raison de la lente reprise du
BTP depuis la grave crise de 2012 et surtout la situation catastrophique de l’agriculture
régionale qui a connu une baisse de production sans précédent connu et touchant
l’ensemble de ses filières.
Si l’Insee, dans son rapport de mars 2017, constate que l’attractivité de notre région ne
s’améliore pas, le CESER tient à déplorer que des éléments d’activité, tels que l’industrie
de défense et une part de la production énergétique et de l’agriculture, ne figurent pas
dans le calcul du produit intérieur brut régional ni dans les statistiques du commerce
extérieur, par ailleurs structurellement excédentaire, ce qui modifierait substantiellement
la place de notre région par rapport à d’autres périmètres comparables.
Selon les enquêtes de conjoncture de la Banque de France, l’année 2016 a cependant été
favorable pour l’industrie régionale dont le chiffre d’affaires a progressé de 1 % grâce à
la bonne tenue de la demande intérieure notamment dans la cosmétique (+ 4,5 %), la
métallurgie (+ 2,6 %) ; les investissements ont progressé de 3,4 %. Les perspectives
pour 2017 tablent sur une accélération de l’activité et une nouvelle hausse des
investissements.
L’activité a été aussi soutenue dans la logistique (+ 2,5 %) et dans l’informatique
(+ 4,1 %), mais l’effort d’investissement n’a été soutenu que dans l’informatique
(+ 15 %), ce qui n’a pas été le cas dans les transports ni dans la logistique (- 8,9 %).
Page 11 sur 321
I) Économie - emploi - formation
Si la situation de l’emploi s’améliore, notamment en raison de l’intérim – mais cela
concerne des emplois principalement précaires –, le CESER reste néanmoins préoccupé
par la situation des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans, celle des chômeurs de
longue durée qui demandent des attentions particulières et celles des jeunes de moins de
25 ans non diplômés. L’emploi salarié progresse deux fois moins vite qu’au plan national.
La reprise est moins marquée et l’écart entre le taux de chômage régional et national ne
cesse de se réduire, 9,4 % contre 9,7 % à la fin de l’année 2016 (l’écart était de
0,8 point au début de la crise économique de 2008). Si une légère décrue du chômage
est constatée, le CESER demande la transparence sur les radiations de Pôle Emploi et
l’impact précis des formations sur l’emploi en qualité et en quantité.
Sur le plan économique, la situation est préoccupante puisque le nombre de créations
d’entreprise présente un solde négatif : - 0,5 % contre + 5,6 % au plan national.
Certains départements (Indre et Cher) connaissent des pertes importantes d’entreprises.
Le nombre de défaillances a diminué mais nous avons observé dans le passé que des
variations pouvaient se produire selon les décisions des créanciers publics.
Cette situation impose une réaction de l’Exécutif régional et de meilleures synergies avec
les territoires de la région. La situation de l’aéroport de Châteauroux est particulièrement
critique avec la perte de la moitié de son activité fret.
Les secteurs de l’artisanat et des TPE/PME du bâtiment, de la construction et même des
professions libérales posent cette année encore le problème de la microentreprise
(anciens autoentrepreneurs) qui déstructure l’activité et qui, en parallèle, ne permet pas
toujours un revenu décent à nombre de chefs d’entreprise. Au-delà des aménagements
récents de leur statut, l’accompagnement des microentreprises pourrait être l’une des
solutions au problème. Enfin, le recours aux travailleurs détachés de certaines
entreprises, connaissant des difficultés de recrutement, crée également des perturbations
dans des secteurs tels que le BTP, la restauration ou l’agriculture.
Concernant le BTP, le CESER note l’impact des chantiers en cours du « Grand Paris » sur
l’activité des entreprises régionales (1/3 de leur carnet de commandes), ce qui inverse la
chute du chiffre d’affaires évaluée à 30 % depuis la crise de 2012. Néanmoins, les
baisses de dotations financières des collectivités locales pèsent toujours sur la commande
publique qui répond pourtant à des besoins sociaux et environnementaux.
Une fois de plus, les TPE et les PME se plaignent du durcissement du crédit et des
facilités de trésorerie par les banques dont l’engagement est moindre qu’au niveau
national. Pour le CESER, ceci est inacceptable, d’autant que le secteur bancaire connaît
des conditions de refinancement très favorables. Il encourage l’Exécutif à mobiliser les
établissements financiers de la région, ainsi que la Banque Publique d’Investissement,
pour soutenir efficacement les créations d’entreprise, les investissements et les besoins
en trésorerie des TPE/TPI et PME/PMI régionales.
La conjoncture agricole reste très préoccupante et mérite toute notre attention et notre
soutien. Les aléas climatiques et les politiques des prix bas ont eu des conséquences sur
toutes les filières (grandes cultures, viticulture, élevage, fruits et légumes, horticulture)
ainsi que la crise avicole à la fin de l’année 2016. Les conséquences sur la survie d’un
grand nombre d’exploitations sont posées malgré les mesures nationales (dont le
dégrèvement du foncier non bâti) et régionales (dont les aides aux agriculteurs en
difficulté) et le soutien du secteur mutualiste.
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Le CESER demande aux Conseils départementaux d’harmoniser les conditions
d’attribution du RSA pour les agriculteurs qui ne parviennent pas à un revenu décent. Il
juge positif le soutien de la Région à une agriculture de qualité, aux circuits courts, au
soutien et au développement des productions biologiques. Il pense qu’une fois la crise
sanitaire résolue, la filière avicole devrait être soutenue en région, notamment par la
construction de bâtiments et d’abattoirs respectueux des normes environnementales,
sanitaires et animales. Un gisement de débouchés semble important en direction du
Maghreb.
Fiscalité
Le CESER se félicite des résultats positifs de la lutte contre la fraude fiscale qui a été
renforcée au plan national comme au plan européen et qui a rapporté 21,2 milliards
d’euros au budget de l’État. L’effort doit être poursuivi car la Cour des comptes et les
rapports parlementaires évaluent la fraude fiscale à 80 milliards d’euros et l’évasion
fiscale à 60 milliards d’euros, soit près de 50 % des recettes fiscales de l’État.
Le rapport de conjoncture montre que le CICE a concerné les grandes entreprises comme
les PME. Pour certaines entreprises de la région, il a permis de reconstituer des fonds
propres ou de la trésorerie et donc de maintenir l’emploi. Certains conseillers pensent
qu’il ne faut pas opposer marge et emploi. D’autres pensent qu’il y a inadéquation entre
les mesures fiscales et les créations d’emploi annoncées, certaines grandes entreprises,
comme celles du secteur bancaire, ayant renforcé leurs résultats tout en supprimant
massivement des emplois. Une évaluation du dispositif serait nécessaire pour en étudier
la véritable efficience, notamment en matière d’investissements ou de politiques
salariales. Certaines études, comme celle de France Stratégie, montrent que la
progression des salaires n’a concerné que les cadres et les cadres supérieurs.
Formation
Le plan de 500 000 formations (12 000 au plan régional), malgré le fait qu’il masque la
réalité du nombre de demandeurs d’emploi, a permis une réinsertion professionnelle.
Ainsi, selon les dernières statistiques de Pôle Emploi pour le premier semestre 2016, le
taux d’insertion dans l’emploi a été de 53,9 % au cours des six mois qui suivent la
formation. Le CESER et son Comité de conjoncture suivront les effets au niveau des
emplois ainsi créés et leur pérennité. La dernière enquête sur les besoins en main-
d’œuvre (BMO) fait état de 58 087 projets de recrutement pour la région en 2017 mais la
problématique de l’inadéquation entre l’offre et la demande reste un débat. Il existe, par
exemple, un engouement pour les métiers liés à l’environnement avec finalement peu
d’emplois disponibles, en qualité et en quantité, souvent précaires et mal rémunérés. À
l’inverse, le secteur agricole souffre d’emplois non pourvus.
Un grand nombre de membres de la commission « Éducation, Formation et Recherche »
posent la question d’une remise à plat de la formation continue.
Certains professionnels de la formation, acteurs sociaux et chambres consulaires
compris, regrettent parfois qu’un trop grand nombre d’appels d’offres de Pôle Emploi
favorisent les centres nationaux de formation au détriment des structures de formation
du territoire, sans doute mieux adaptées au tissu local de la région. L’efficacité repose,
en effet, sur de la proximité avec des populations en grande difficulté.
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L’objectif initial des baccalauréats professionnels est également à remettre en question,
dans la mesure où un grand nombre de jeunes bacheliers en Bac pro s’inscrivent mais
échouent à l’université alors qu’ils pourraient être mieux orientés vers des BTS. La
question de quotas et des priorités qui leur seraient accordées est posée. Il en résulte
une véritable fracture sociale pour ceux qui sortent sans diplôme. Il appartiendra au
SPRO (Service public régional d’orientation) de mener des campagnes d’information
auprès des jeunes et de leurs familles dans les lycées.
II) Social
Salaires – pouvoir d’achat
Pour le CESER, la légère progression du pouvoir d’achat est en trompe-l’œil. Elle se
justifie par la progression des plus hauts salaires, ce qui augmente le salaire médian. Il
est vivement préoccupé par les 8,8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté
au plan national, avec des écarts qui se creusent entre les plus riches et les plus pauvres.
C’est l’intensité de la pauvreté qui augmente, comme le démontre, département par
département, le rapport de l’Insee. Si la situation est moins critique qu’au plan national,
elle impose à l’Exécutif régional, comme aux collectivités locales, des plans d’actions pour
lutter contre la paupérisation de nos territoires avec le soutien des travailleurs sociaux.
Une fois de plus, le CESER s’interroge sur la politique mise en place concernant le RSA,
les chiffres publiés ne reflétant pas le nombre réel de potentiels bénéficiaires. Des efforts
pourraient être faits pour faciliter l’accès à cette prestation sociale (communication,
meilleur accompagnement social, etc.).
Les classes moyennes ont été, quant à elles, fragilisées par l’augmentation de la fiscalité.
Cette situation globale a pesé sur l’activité du commerce et de l’artisanat.
Santé
Comme l’année passée, le CESER alerte sur la gravité de la situation :
- 85 médecins généralistes pour 100 000 habitants contre 104 au plan national ;
- 70 médecins spécialistes pour 100 000 habitants contre 94 au plan national ;
- de fortes disparités territoriales (69 médecins généralistes pour 100 000 habitants
en Eure-et-Loir contre 115 en Indre-et-Loire, 47 médecins spécialistes pour
100 000 habitants dans l’Indre contre 101 en Indre-et-Loire).
Notre Région a investi 8 millions d’euros dans les maisons de santé pluridisciplinaires,
dont 67 projets ont été validés et dont 59 structures sont en fonctionnement, et
13 millions d’euros dans de nouvelles structures.
Le CESER sera attentif au bilan qui en sera fait en 2018 (dix ans après la création de la
première MSP). Toutes les mesures mises en œuvre, dont l’efficacité doit être évaluée
comme les aides à l’installation, la généralisation des stages, le recrutement de médecins
salariés par les collectivités et l’augmentation du numerus clausus mettront
probablement une décennie pour être efficaces. Il s’agit là d’un défi majeur pour notre
région qui doit sans tarder sensibiliser les externes et les internes actuels de la faculté de
médecine de Tours à privilégier des postes dans la région.
L’équilibre de la branche santé, annoncé par le précédent gouvernement, reste à vérifier,
d’autant que les plans d’économies ont creusé des déficits dans les hôpitaux. Le CESER
est inquiet des conséquences sur le niveau des soins et sur les conditions de travail des
personnels. Une fois de plus, il est convaincu que la qualité des soins est indissociable de
la qualité de vie dans nos territoires.
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Économie sociale et solidaire
L’économie sociale et solidaire représente 9 188 établissements employeurs dont
1 285 coopératives et 85 268 salariés dont 38 000 dans l’action sociale, soit 35 % des
emplois dans certains territoires.
De plus en plus d’entreprises du secteur se développent, favorisent une montée en
qualification de leurs salariés et proposent des plans de formation, à l’exception des
services à la personne, ces mesures sociales n’étant pas financées. Cette problématique
pose un réel problème car non seulement ces salariés sont au contact de populations
précaires et/ou dépendantes mais ils sont de plus parfois eux-mêmes en situation de
précarité, ce qui accentue le risque d’échec professionnel.
Ce secteur maîtrise mieux que quiconque la diversité de la société dont une certaine
partie d’exclus. Cette fracture sociale, auprès de ceux qui n’ont plus rien à perdre, mérite
toute l’attention des professionnels comme des responsables politiques.
Services publics
La disparition ou la réorganisation des services publics dans les territoires, notamment
ruraux, crée un profond mécontentement des habitants et une inégalité de traitement et
d’accès entre citoyens qui méritera, à travers le SRADDET, de trouver des réponses
appropriées. Une évaluation des maisons de services au public devra être réalisée par les
acteurs en charge de cette politique, pour savoir si elles correspondent ou non aux
besoins des populations.
III) Environnement
Notre rapport se concentre sur quatre domaines :
- la part des énergies renouvelables ;
- la production des déchets et l’empreinte carbone ;
- la qualité de l’air ;
- la qualité de l’eau.
La part de la production des énergies électriques renouvelables est particulièrement
faible dans notre région (2,6 % de la production électrique) dont 71 % par l’éolien, 9 %
par le solaire, 7 % par le bois, 6 % par l’hydraulique, 4 % par les déchets et 3 % par le
biogaz. Cette faiblesse s’explique en partie par la présence de quatre centrales nucléaires
dans le territoire. Le CESER souhaite une plus grande mobilisation des pouvoirs publics
pour augmenter, année après année, la part des énergies renouvelables.
La prévention et la gestion des déchets deviennent des prérogatives de la Région. Il
conviendra, entre autres, de poursuivre la baisse du nombre de tonnes de déchets (- 6 %
au plan national de 2012 à 2014) et une augmentation du recyclage (64 % au plan
national).
Émissions de gaz à effet de serre
Satisfaisant le protocole de Kyoto, la France a réduit ses émissions de gaz à effet de
serre. Le CESER est particulièrement sensible à cet objectif en produisant un rapport sur
le développement du fret ferroviaire et le développement des transports collectifs à faible
empreinte carbone. À travers ses propositions dans le futur SRADDET, le CESER
continuera à défendre l’intermodalité et l’évolution des comportements individuels et
collectifs, comme l’évolution des comportements des entreprises pour remplir les
objectifs de la COP21.
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Qualité de l’air et de l’eau
Un épisode de pollution de l’air a frappé la région du 30 novembre au 17 décembre.
Néanmoins, la qualité de l’air a été globalement bonne en région.
En Centre-Val de Loire, un très grand nombre de communes sont exposées au risque de
pollution de l’eau, notamment dans le Loiret et l’Eure-et-Loir.
Ces aspects, faisant partie intégrante de la qualité de vie en bonne santé des habitants
de la région, devront être suivis dans le temps et faire l’objet de mesures pour en
améliorer la situation.
Conclusion
Le CESER est convaincu des atouts de notre région et des potentialités de
développement économique en s’appuyant sur l’économie circulaire, notre secteur
industriel, le BTP, l’artisanat, le commerce, le tourisme, l’agriculture… À travers le SRDEII
(Schéma de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) et les
nouveaux outils comme Dev’Up, l’Exécutif régional peut mobiliser les énergies au service
du développement économique et de l’emploi.
Ce dynamisme retrouvé ne sera possible que par le soutien à l’investissement et par le
soutien des banques régionales à l’économie de nos territoires.
La confiance des ménages et la progression du pouvoir d’achat sont autant d’atouts pour
le développement de notre artisanat, des commerces et des services.
Enfin, personne ne doit rester au bord du chemin. C’est la raison pour laquelle des
politiques sociales devront prendre en compte les fractures de notre société et endiguer
la pauvreté.
Plus que jamais, le Conseil économique, social et environnemental, représentant de toute
la société civile, sera une force de propositions et d’actions au service de tous nos
territoires et de tous les habitants de notre région.
M. le Président - Merci, Monsieur le Rapporteur.
J’ouvre la discussion. Y a-t-il des interventions ? Michel COHU.
M. COHU - Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Président, Messieurs les
Rapporteurs, mes chers collègues, l’avis sur la conjoncture qui vient de nous être
présenté recueille l’assentiment du groupe Force Ouvrière. Notre propos sera donc limité,
dans la mesure où nous reprendrons tous les points et problématiques développés,
problématiques toujours en retrait sur les espérances de croissance souvent affichées
depuis plusieurs années, résultantes négatives d’une économie qui cherche encore un
second souffle : celui d’une reprise d’activité effective et soutenue permettant de
répondre aux attentes sociales.
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Nous l’avons déjà indiqué lors de nos précédentes interventions et nous le
faisons à nouveau aujourd’hui parce que nous ne pouvons pas accepter, bien que des
mesures de toutes natures aient été prises – mais étaient-elles les bonnes ? –, que le
niveau du chômage dans notre pays, et en région Centre Val Loire particulièrement,
laisse dans le désarroi tant de nos concitoyens ; de même que nous ne pouvons accepter
cette progression inquiétante de la pauvreté que masque en partie la nature des emplois
proposés actuellement et qui impacte toute vie sociale et espérance en un avenir plus
digne.
S’il est vrai que, depuis quelque temps, nous vivons sous le signe de
l’amélioration, encore faut-il que celle-ci se traduise dans les faits et soit, à terme, mieux
équilibrée dans ses retombées et ses bénéficiaires. Les exemples actuels, pour ne parler
que du cercle fermé des grandes entreprises du CAC40, ne plaident pas pour une
ouverture allant en ce sens.
Espérer en un avenir plus digne interroge aussi la désertification des espaces
ruraux de notre région, non pas en termes d’habitants mais bien de maillage des services
publics et non pas uniquement de services au public qui masque là aussi cette
désertification et le désengagement de l’État.
Cette espérance relève de la capacité des collectivités à organiser, notamment
et en complémentarité, des moyens de transports qui, bien souvent, ne sont plus
adaptés aux demandes et défavorisent ou créent des inégalités d’accessibilité.
Il en est de même de l’accès aux soins de santé – l’avis le précise – qui nous
renvoie aux dispositifs existants mais aussi à la volonté réellement partagée de
l’ensemble des acteurs pour que le devenir s’inscrive dans une dynamique propre à
répondre aux besoins des populations.
Nous soutiendrons l’avis.
M. le Président - Merci. Florie GAËTA.
Mme GAËTA - Monsieur le Président, Monsieur le Rapporteur, Mesdames et Messieurs
les conseillers, comme le mentionnent le rapport et l’avis, « les espoirs d’une sortie de
crise sont loin d’être remplis ». Malgré toutes les mesures ultralibérales prises par le
Gouvernement HOLLANDE, la situation sociale et environnementale en région souffre des
mêmes maux qu’au niveau national :
- chômage de masse ;
- pression sur les salaires (60 % des revenus sont en dessous du salaire médian)
avec augmentation des prix à la consommation ;
- attaque des services publics et donc des usagers.
On nous aurait donc menti ?! Le gouvernement sortant n’a pas réussi à remplir
son seul objectif, à savoir inverser la courbe du chômage, malgré les emplois aidés, les
formations parfois bidon des demandeurs d’emploi et le « bidouillage » des statistiques
Pôle Emploi.
Pas d’inquiétude ! Le messie MACRON va redresser la barre et tenir le cap. Le
candidat, créé de toutes pièces par le patronat et le système bancaire, avec l’aide des
médias qui ont réussi à le faire passer pour « le candidat du renouveau politique »,
homme tout neuf, vierge et immaculé, va tous nous sauver. Comment ? En détruisant
tout ce qui entrave la libre circulation des biens et des capitaux et en nous imposant plus
d’intégration européenne et plus de mondialisation.
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Loin du renouveau annoncé, le président et sa future assemblée ne feront
qu’assurer leur mission divine qui est de poursuivre la mise en place du programme
élaboré par le patronat, en totale cohérence avec les gouvernements précédents :
- fin du Code du travail, des garanties collectives, des conseils de prud’hommes et
même possibilité de négocier les critères de licenciement ;
- fin de la cotisation sociale de l’Assurance Maladie, donc fin de la Sécurité Sociale ;
- augmentation de la CSG, impôt universel et prétendument solidaire au nom d’une
pseudo-justice sociale ; les retraités apprécieront ;
- fin des cotisations d’assurance chômage ;
- destruction des services publics et du statut ;
- fin des 35 heures ;
- limitation, voire suppression des prérogatives et moyens des instances et
institutions représentatives du personnel.
« Nous sommes sur un nuage » : c’est ainsi que Monsieur Pierre GATTAZ a
résumé l’euphorie qui gagnait les milieux patronaux.
L’Histoire nous a montré que toutes ces mesures étaient inefficaces, si ce
n’était pour préserver et gonfler les profits. Ce qui attend les salariés et les générations
futures, c’est la précarité généralisée du travail, sous un patronat de droit divin
possédant les pleins pouvoirs, avec des droits totalement individualisés : chômage,
retraite, maladie dans un système assurantiel privé pour ceux qui auront les moyens de
se le payer. Les femmes en seront les premières victimes.
Tout cela à coup d’ordonnances ou non, ils se mettront d’accord pour la
régression sociale généralisée afin de préserver leurs intérêts de classe dirigeante et
dominante.
« En Marche », parti politique vieux d’une année d’existence, bénéficiant de
moyens financiers colossaux, remporte une large majorité des sièges à l’assemblée, avec
un taux d’abstention massif. Pour les élections professionnelles, lorsque le quorum n’est
pas atteint, elles sont à refaire !
Le président lui-même assoit sa crédibilité sur son succès, alors que ses
66,10 % ne sont que le résultat de l’arme redoutable du « front républicain ». C’est un
président qui n’a, en fait, une base d’adhésion réelle que de 10 % des inscrits.
Quant aux nouveaux ministres, à peine désignés, les conflits d’intérêts
fleurissent. Pour exemple, la nouvelle ministre de la Santé Agnès BUZYN veut rendre
obligatoires 11 vaccins alors qu’elle a été rémunérée directement par les laboratoires
pendant plus de quatorze ans : Merck, Sanofi, Novartis, etc. Considérer que les liens
d’intérêt entre experts et laboratoires sont un gage de compétence nous apparaît comme
extrêmement dangereux.
Quelques mots sur les libertés individuelles et collectives, notamment sur le
droit de manifester puisque le gouvernement voudrait faire entrer l’état d’urgence dans
le droit commun : au-delà des interdictions de manifester, nous nous trouvons de plus en
plus confrontés à des policiers et des magistrats, donc l’état de droit qui s’affranchit du
« droit commun » (perquisitions musclées, bavures, menaces avec armes à feu des
manifestants pacifiques… puis inculpations des témoins qui contredisent la version
policière).
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On peut ajouter les violences diverses dont certains journalistes sont victimes
(destruction de matériels, licenciements, etc.), certains parce qu’ils sont coupables
d’avoir des images sur les lieux de manifestation, d’autres parce qu’ils ont des prises de
position sur l’actualité sociale et économique. La répression des manifestants la plus
sévère a notamment été observée du côté de Rennes, région anciennement gérée par le
chef de cabinet actuel du président. Devons-nous nous attendre à une répression de plus
en plus musclée en tant qu’opposants à l’ordre libéral ?
Bref, la démocratie bourgeoise dans tout ce qu’elle a de plus répugnant !
Pour conclure, l’avis reprenant les préoccupations de la CGT (situation des
demandeurs d’emploi, transparence vis-à-vis de Pôle emploi, formation professionnelle,
travailleurs détachés, baisse des dotations financières aux collectivités, agriculture,
respect de l’environnement, etc.), nous le voterons.
M. le Président - Hervé COUPEAU.
M. COUPEAU - La conjoncture nous montre que des revenus en agriculture sont très
faibles, voire négatif pour certains.
Je tiens à dire que l’agriculture crée de la valeur ajoutée qui est mal répartie
au sein de la filière.
Aujourd’hui, des démarches citoyennes, comme « C’est moi, le patron ! »,
permettent une meilleure rémunération, plus juste, pour les agriculteurs sans pour
autant sacrifier le budget du consommateur.
Il y a des problèmes d’organisation de marché où les prix sont déterminés par
les grandes enseignes, afin de préserver leurs marges. Chaque intermédiaire s’octroie
des coûts de fonctionnement et marketing. Quant aux agriculteurs, le prix rémunéré ne
tient plus compte de leurs coûts de production et ils vendent souvent à perte. Ceci est
interdit en France. J’espère donc que les prisons seront agrandies car chaque agriculteur
pourrait y séjourner !
Il serait si simple de partir des coûts de production des agriculteurs et que
chaque intermédiaire soit raisonnable dans ses marges. On réussirait à avoir de la qualité
à des prix raisonnables pour le consommateur. Trop simple à mettre en place !
Certains nous diront : « L’économie est mondialisée, donc c’est un doux
rêve ! ». Non, car les cours mondiaux sont parfois plus élevés que les prix pratiqués dans
nos exploitations.
Imaginez-vous qu’un éleveur brésilien de viande bovine est mieux payé que
nos éleveurs ?!
Il y a besoin de courage politique pour établir des règles de concurrence loyale
et saine et pas ce que l’on vit aujourd’hui.
Je veux croire au changement.
Je veux croire en mon métier.
Sachez que vous aurez toujours besoin d’agriculteurs au moins trois fois par
jour !
Merci.
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M. le Président - Patrick UGARTE.
M. UGARTE - Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Président, Monsieur le
Rapporteur, chers collègues, j’interviens au nom des Entreprises afin de rappeler que
nous estimons que ce rapport de conjoncture se suffit à lui-même. À notre sens, il n’est
pas nécessaire d’ajouter un avis.
La composition de cette commission représente toutes les composantes de
notre assemblée ; c’est donc une élaboration collégiale qui préside.
C’est un document technique qui doit permettre à chacun d’avoir un éclairage.
Nous saluons le travail de collecte des données effectué, ainsi que la forte
implication de notre Rapporteur et du personnel du CESER.
Cependant, le Rapporteur de l’avis a joué son rôle en mettant en exergue
plusieurs points que ses zooms permettent de souligner. Il faut se féliciter de son
objectivité.
Je vous remercie de votre attention.
M. le Président - Merci.
Pas d’autres prises de parole ? Merci.
Nous allons demander au Rapporteur du rapport et à celui de l’avis de
répondre.
M. FRANÇOIS, Rapporteur du rapport - Je vous remercie de ces interventions.
Je n’ai personnellement rien à ajouter par rapport à ce qui a été dit. Je
reconnais que le sujet de la santé, repris par Michel COHU, nous préoccupe largement et
nous allons être amenés à le travailler sous peu. Les statistiques sont probantes.
Concernant l’agriculture, aussi bien dans le rapport que dans l’avis, même si je
ne vais pas prendre partie pour mon collègue, il me semble que nous avons été
suffisamment précis et aussi percutant que nous l’avons été pour la santé
précédemment. Néanmoins, je rappelle qu’il y a le bâtiment également.
M. le Président - Monsieur le Rapporteur de l’avis ?
M. CORVAISIER, Rapporteur de l’avis - Je n’ai pas de commentaire à faire. Chacun
s’est exprimé et j’ai été tout à fait sensible à tous les arguments développés par les uns
et les autres.
M. le Président - Je vous remercie tous les deux de vos travaux, ainsi que les services.
Monsieur le Secrétaire général, vous pourriez peut-être intervenir
maintenant ?
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M. FLEUTIAUX, Secrétaire général - Pas spécialement sur les interventions mais,
d’une manière plus générale, je voudrais, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs
les élus, Mesdames et Messieurs les membres du CESER, Mesdames et Messieurs, vous
prier d’excuser Monsieur le Préfet qui n’a pas pu répondre à l’engagement qu’il avait pris
vis-à-vis de vous cet après-midi.
Égoïstement, c’est un grand plaisir pour moi de le remplacer, d’être parmi
vous et de vous dire aujourd’hui qu’il faut que vous sachiez que les services de l’État,
dans leur diversité, sont toujours prêts à répondre à vos sollicitations. Ils le font avec
beaucoup de plaisir. Lorsqu’ils peuvent assister à vos séances ou même parfois
simplement lorsqu’ils lisent vos avis quand ils ont été publiés, ils ne manquent jamais de
faire remonter au préfet la teneur de vos avis, notamment ce qui leur semble le plus
percutant pour le travail de l’administration.
Vous avez un ordre du jour très fourni qui s’inscrit dans le prolongement de
divers travaux du Conseil régional, notamment de l’adoption de son SRDEII.
C’est l’occasion pour moi de vous dire que ce schéma fait partie d’autres –
vous avez évoqué le SRADDET – et a été élaboré dans le respect des compétences. C’est
un schéma de la Région, c’est elle qui l’élabore mais les services de l’État y ont contribué
très largement. Cela s’est fait dans une très bonne intelligence.
Vous allez donner également un avis sur le CPRDFOP. Là encore, j’ai participé
aux travaux des commissions qui l’ont élaboré. J’en ai suivi personnellement la genèse et
j’en ai apprécié le caractère partenarial très fort ; nous sommes dans un quadripartisme
qui fonctionne particulièrement bien dans cette région. J’ai apprécié de même la qualité
des travaux menés.
Plusieurs sujets que vous allez aborder sont d’ordre économique et social et
concernent notre territoire. D’autres sont moins de cette nature mais nous intéressent
tout autant. Nous allons particulièrement regarder ce que vous dites sur « culture et
patrimoine », sur le numérique, sur les transports et sur la contribution à la stratégie de
l’économie sociale et solidaire. Sachez que, sur tous ces sujets, le préfet ne manquera
pas d’avoir une remontée sur vos avis et vos débats.
En effet, votre assemblée représente les forces vives de la région. Du fait de
ses missions de consultation auprès des instances régionales, le CESER remplit un rôle
irremplaçable dans l’administration de notre territoire. Face à la complexité des
problèmes, il faut, en termes de politique publique, intégrer différents champs et
développer des synergies pour des politiques publiques de plus en plus intégratives. Vous
avez un rôle important dans la construction d’une analyse commune et partagée de notre
territoire.
D’ailleurs, à titre personnel, quand je vois votre assemblée et que j’y
reconnais plus de la moitié des membres que je rencontre par ailleurs dans d’autres
domaines – nous ne parlons alors pas du CESER mais des sujets qui les intéressent, des
actions qu’ils mènent –, cela montre bien le rôle essentiel du CESER.
Je vais dire un petit mot sur le sujet que vous venez d’aborder.
Les enquêtes de la Banque de France sont plutôt bien orientées. Elles nous
indiquent que le climat des affaires va dans le bon sens. Des chefs d’entreprise anticipent
les augmentations de chiffre d’affaires. Des investissements sont à prévoir dans
l’industrie, notamment dans les domaines des transports et de la pharmacie. Ce sont
autant d’éléments d’amélioration et de feux verts. Cela ne garantit rien, on ne sait pas ce
qu’il peut se passer mais, pour l’instant, les enquêtes de la Banque de France vont en ce
sens. J’espère que notre Région saura profiter de ces feux verts.
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Peut-être un petit mot avant de terminer, sans être trop long, sur les
perspectives qui s’annoncent et qui concernent votre assemblée.
Vous allez avoir un renouvellement au 1er janvier 2018. Vous comprendrez
qu’avec les élections, il est tout à fait normal que nous n’ayons pas encore les
instructions qui doivent venir du gouvernement. Elles ne tarderont pas mais, de ce fait,
depuis le premier trimestre, nous sommes dans l’attente de ces instructions
gouvernementales qui nous donneront des indications sur le nombre et les éléments de
représentativité, notamment la féminisation de l’assemblée.
Ce sont des éléments que vous connaissez déjà. Je n’en ai pas plus pour
l’instant, nous attendons et vous êtes autant en attente que moi. Très vite, nous nous
mettrons au travail avec vous, avec la Région et avec toutes les institutions qui
contribuent à la constitution de votre organisme.
Mesdames et Messieurs, je vous remercie encore de votre attention. Je
voudrais dire à nouveau tout l’intérêt des services de l’État pour vos travaux et le plaisir
que j’ai eu d’être avec vous au cours de ce début de séance.
M. le Président - Merci, Monsieur le Secrétaire général.
Je voudrais simplement, pour conclure ce débat sur la conjoncture et avant de
passer au vote de l’avis, dire quelques mots.
Je vous remercie de vos propos et d’être venu nous voir.
Nous sommes effectivement dans l’attente des procédures de renouvellement
de notre assemblée et nous resterons en contact tout l’été, si besoin est. Tout cela se
mettra en place à la rentrée.
Nous savons très bien que notre assemblée doit refléter la diversité de la
société régionale et française. La féminisation et le rajeunissement sont des objectifs
déjà inscrits dans ce futur renouvellement.
Nous sommes à disposition de Monsieur le Préfet pour réagir, le cas échéant.
Pour ce qui est de la collaboration avec les services de l’État, je ne peux que
me féliciter qu’elle ait toujours été d’excellente qualité. Nous aurons à l’avenir peut-être
encore plus à la renforcer, notamment peut-être sur la détermination de sujets communs
sur lesquels nous pourrions avoir envie de travailler, vous et nous, afin d’éclairer les
politiques régionales qui seront développées à l’avenir.
Cela m’amène à parler de ce rapport et de cet avis sur la conjoncture.
Clairement, vous avez bien compris que c’est un rapport de l’année 2016 et
que celle-ci n’était pas encore très brillante. Je ne sais pas si 2017 le sera mais ce qui
nous importe, nous, c’est le décalage entre, d’une part, l’activité nationale et, d’autre
part, l’activité régionale. Nous avons eu le désavantage de constater que, depuis la
désindustrialisation, nous étions plus exposés que par le passé. La question est de savoir
si la reprise que l’on sent pointer ici ou là apportera en région des réponses plus
favorables que dans les autres régions.
À propos de ce sujet précis, les politiques régionales qui seront développées
peuvent et doivent avoir une influence. C’est tout le sens des contributions que nous
émettons tout au long de l’année pour l’amélioration des politiques régionales.
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Sans plus de débat, je passe au vote.
(Lecture des pouvoirs.)
Que ceux qui sont d’avis de suivre notre Rapporteur d’avis veuillent bien
s’exprimer ? Merci. Y a-t-il des abstentions ? Je n’en vois pas. Y a-t-il des votes contre ?
Non plus. Avis adopté à l’unanimité, je vous remercie.
Je vous propose 5 minutes de suspension de séance, en attendant l’arrivée de
notre Vice-président régional en charge du développement économique.
Merci.
Séance plénière des 22 et 23 juin 2017
CONJONCTURE 2016
Le Conseil économique, social et environnemental régional,
Vu le code général des collectivités territoriales et notamment ses articles L 4131-2, L 4134-1 et suivants ;
Vu le décret n° 2001-731 du 31 juillet 2001, modifiant le code général des collectivités territoriales et relatif à la composition et au renouvellement des conseils économiques et sociaux régionaux ;
Vu l’avis des 4 commissions ;
Vu l’avis du Bureau ;
Monsieur Jean-Louis CORVAISIER, rapporteur entendu ;
DÉLIBÈRE
Le Conseil économique, social et environnemental de la région Centre-Val de Loire a souhaité que son avis de conjoncture soit concentré sur les éléments d’analyses statistiques de la région et reflète les principales préoccupations et remarques des membres de ses quatre commissions : « qualité de la vie », « aménagement de l’espace », « économie et emploi », « éducation, formation et recherche ».
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Il y a un an, dans sa conclusion, le CESER formulait le souhait d’une reprise économique réelle, progressive et durable. Comme le mentionne le rapport, les espoirs d’une sortie de crise sont loin d’être remplis malgré des indicateurs favorables : parités monétaires, niveau très bas des taux d’intérêt, politique monétaire accommodante. L’économie régionale a été moins dynamique qu’espéré, notamment en raison de la lente reprise du BTP depuis la grave crise de 2012 et surtout la situation catastrophique de l’agriculture régionale qui a connu une baisse de production sans précédent connu et touchant l’ensemble de ses filières. Si l’INSEE, dans son rapport de mars 2017, constate que l’attractivité de notre région ne s’améliore pas, le CESER tient à déplorer que des éléments d’activité tels que l’industrie de défense, une part de la production énergétique et de l’agriculture ne figurent pas dans le calcul du produit intérieur brut régional ni dans les statistiques du commerce extérieur, par ailleurs structurellement excédentaire, ce qui modifierait substantiellement la place de notre région par rapport à d’autres périmètres comparables. Selon les enquêtes de conjoncture de la Banque de France, l’année 2016 a cependant été favorable pour l’industrie régionale dont le chiffre d’affaires a progressé de 1 % grâce à la bonne tenue de la demande intérieure notamment dans la cosmétique (+ 4,5 %), la métallurgie (+ 2,6 %) ; les investissements ont progressé de 3,4 %. Les perspectives pour 2017 tablent sur une accélération de l’activité et une nouvelle hausse des investissements. L’activité a été aussi soutenue dans la logistique (+ 2,5 %) et dans l’informatique (+ 4,1 %) mais l’effort d’investissement n’a été soutenu que dans l’informatique (+ 15 %) ce qui n’a pas été le cas dans les transports ou dans la logistique (- 8,9 %). I] Économie - emploi - formation Si la situation de l’emploi s’améliore, notamment en raison de l’intérim -mais cela concerne des emplois principalement précaires-, le CESER reste néanmoins préoccupé par la situation des demandeurs d’emploi de plus de cinquante ans, celle des chômeurs de longue durée qui demandent des attentions particulières et celles des jeunes de moins de 25 ans non diplômés. L’emploi salarié progresse deux fois moins vite qu’au plan national. La reprise est moins marquée et l’écart entre le taux de chômage régional et national ne cesse de se réduire, 9,4 contre 9,7 à la fin de l’année 2016 (l’écart était de 0,8 point au début de la crise économique de 2008). Si une légère décrue du chômage est constatée, le CESER demande la transparence sur les radiations de Pôle Emploi et l’impact précis des formations sur l’emploi en qualité et en quantité. Sur le plan économique, la situation est préoccupante puisque le nombre de créations d’entreprises présente un solde négatif (- 0,5 %) contre + 5,6 % au plan national, certains départements (Indre et Cher) connaissent des pertes importantes d’entreprises. Le nombre de défaillances a diminué mais nous avons observé dans le passé que des variations pouvaient se produire selon les décisions des créanciers publics. Cette situation impose une réaction de l’exécutif régional et de meilleures synergies avec les territoires de la région. La situation de l’aéroport de Châteauroux est particulièrement critique avec la perte de la moitié de son activité fret. Les secteurs de l’artisanat et des TPE - PME du bâtiment, de la construction et même des professions libérales posent cette année encore le problème de la micro-entreprise (anciens auto-entrepreneurs) qui déstructure l’activité et qui en parallèle ne permet pas toujours un revenu décent à nombre de chefs d’entreprises. Au-delà des aménagements récents de leur statut,
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l’accompagnement des micro-entreprises pourrait être une des solutions au problème. Enfin, le recours aux travailleurs détachés de certaines entreprises, connaissant des difficultés de recrutement, crée également des perturbations dans des secteurs tels que le BTP, la restauration ou l’agriculture. Concernant le BTP, le CESER note l’impact des chantiers en cours du « Grand Paris » sur l’activité des entreprises régionales (1/3 de leur carnet de commandes) ce qui inverse la chute du chiffre d’affaires évaluée à - 30 % depuis la crise de 2012. Néanmoins, les baisses de dotations financières des collectivités locales pèsent toujours sur la commande publique qui répond pourtant à des besoins sociaux et environnementaux. Une fois de plus, les TPE et les petites PME se plaignent du durcissement du crédit et des facilités de trésorerie par les banques dont l’engagement est moindre qu’au niveau national. Ceci est, pour le CESER inacceptable d’autant que le secteur bancaire connaît des conditions de refinancement très favorables. Il encourage l’exécutif à mobiliser les établissements financiers de la région ainsi que la Banque Publique d’Investissement pour soutenir efficacement les créations d’entreprises, les investissements, les besoins en trésorerie des TPE – TPI, PME – PMI régionales. La conjoncture agricole reste très préoccupante et mérite toute notre attention et notre soutien. Les aléas climatiques et les politiques des prix bas ont eu des conséquences sur toutes les filières (grandes cultures, viticulture, élevage, fruits et légumes, horticulture) ainsi que la crise avicole à la fin de l’année 2016. Les conséquences sur la survie d’un grand nombre d’exploitations sont posées malgré les mesures nationales (dont le dégrèvement du foncier non bâti), régionales (dont les aides aux agriculteurs en difficulté) et le soutien du secteur mutualiste. Le CESER demande aux Conseils départementaux d’harmoniser les conditions d’attribution du RSA pour les agriculteurs qui ne parviennent pas à un revenu décent. Il juge positif le soutien de la Région à une agriculture de qualité, aux circuits courts, au soutien et au développement des productions biologiques. Il pense qu’une fois la crise sanitaire résolue, la filière avicole devrait être soutenue en région, notamment par la construction de bâtiments et d’abattoirs respectueux des normes environnementales, sanitaires et animales, un gisement de débouchés semble important en direction du Maghreb. Fiscalité Le CESER se félicite des résultats positifs de la lutte contre la fraude fiscale qui a été renforcée au plan national comme au plan européen et qui a rapporté 21,2 milliards au budget de l’État. L’effort doit être poursuivi car la Cour des Comptes et les rapports parlementaires évaluent la fraude fiscale à 80 milliards d’euros et l’évasion fiscale à 60 milliards soit près de 50 % des recettes fiscales de l’État. Le rapport de conjoncture montre que le CICE a concerné les grandes entreprises comme les PME. Pour certaines entreprises de la région, il a permis de reconstituer des fonds propres ou de la trésorerie et donc de maintenir l’emploi. Certains conseillers pensent qu’il ne faut pas opposer marge et emploi. D’autres pensent qu’il y a inadéquation entre les mesures fiscales et les créations d’emplois annoncées, certaines grandes entreprises, comme celles du secteur bancaire, ayant renforcé leurs résultats tout en supprimant massivement des emplois. Une évaluation du dispositif serait nécessaire pour en étudier la véritable efficience, notamment en matière d’investissements ou de politiques salariales, certaines études, comme celle de France Stratégie, montrent que la progression des salaires n’a concerné que les cadres et les cadres supérieurs.
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La formation Le plan de 500 000 formations (12 000 au plan régional), malgré le fait qu’il masque la réalité du nombre de demandeurs d’emplois, a permis une réinsertion professionnelle. Ainsi, selon les dernières statistiques de Pôle Emploi pour le 1er semestre 2016, le taux d’insertion dans l’emploi a été de 53,9 % au cours des six mois qui suivent la formation. Le CESER et son Comité de conjoncture suivront les effets au niveau des emplois ainsi créés et leur pérennité. La dernière enquête sur les Besoins en main d’œuvre (BMO) fait état de 58 087 projets de recrutements pour la région en 2017 mais la problématique de l’inadéquation entre l’offre et la demande reste un débat. Il existe par exemple un engouement pour les métiers liés à l’environnement avec finalement peu d’emplois disponibles, en qualité et en quantité, souvent précaires et mal rémunérés. A l’inverse le secteur agricole souffre d’emplois non pourvus. Un grand nombre de membres de la Commission « éducation, formation et recherche » pose la question d’une remise à plat de la formation continue. Certains professionnels de la formation, acteurs sociaux et chambres consulaires compris, regrettent parfois qu’un trop grand nombre d’appels d’offres de Pôle Emploi favorisent les centres nationaux de formation au détriment des structures de formation du territoire, sans doute mieux adaptées au tissu local de la région. L’efficacité repose en effet sur de la proximité avec des populations en grande difficulté. L’objectif initial des baccalauréats professionnels est également à remettre en question dans la mesure où un grand nombre de jeunes bacheliers en bac pro s’inscrivent mais échouent à l’université alors qu’ils pourraient être mieux orientés vers des BTS, la question de quotas et des priorités qui leur seraient accordées sont posés. Il en résulte une véritable fracture sociale pour ceux qui sortent sans diplôme. Il appartiendra au SPRO (Service public régional d’orientation) de mener des campagnes d’information auprès des jeunes et de leurs familles dans les lycées. II] Social Salaires – pouvoir d’achat Pour le CESER, la légère progression du pouvoir d’achat est en trompe-l’œil. Elle se justifie par la progression des plus hauts salaires ce qui augmente le salaire médian. Il est vivement préoccupé par les 8,8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté au plan national avec des écarts qui se creusent entre les plus riches et les plus pauvres. C’est l’intensité de la pauvreté qui augmente, comme le démontre, département par département, le rapport de l’INSEE. Si la situation est moins critique qu’au plan national, elle impose à l’exécutif régional comme aux collectivités locales des plans d’action pour lutter contre la paupérisation de nos territoires avec le soutien des travailleurs sociaux. Une fois de plus, le CESER s’interroge sur la politique mise en place concernant le RSA, les chiffres publiés ne reflétant pas le nombre réel de potentiels bénéficiaires. Des efforts pourraient être faits pour faciliter l’accès à cette prestation sociale (communication, meilleur accompagnement social, etc.). Les classes moyennes ont été, quant à elles, fragilisées par l’augmentation de la fiscalité. Cette situation globale a pesé sur l’activité du commerce et de l’artisanat.
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Santé Comme l’année passée, le CESER alerte sur la gravité de la situation :
- 85 médecins généralistes pour 100 000 habitants contre 104 au plan national ;
- 70 médecins spécialistes pour 100 000 habitants contre 94 au plan national ;
- de fortes disparités territoriales (69 médecins généralistes pour 100 000 habitants en Eure-
et-Loir contre 115 en Indre-et-Loire, 47 médecins spécialistes pour 100 000 habitants dans
l’Indre contre 101 en Indre-et-Loire).
Notre Région a investi 8 millions d’euros dans les maisons de santé pluridisciplinaires dont 67 projets ont été validés, et dont 59 structures sont en fonctionnement, et 13 millions dans de nouvelles structures. Le CESER sera attentif au bilan qui en sera fait en 2018 (10 ans après la création de la première MSP). Toutes les mesures mises en œuvre, dont l’efficacité doit être évaluée comme les aides à l’installation, la généralisation des stages, le recrutement de médecins salariés par les collectivités et l’augmentation du numerus clausus mettront probablement une décennie pour être efficaces. Il s’agit là d’un défi majeur pour notre région qui doit sans tarder sensibiliser les externes et les internes actuels de la faculté de médecine de Tours à privilégier des postes dans la région. L’équilibre de la branche santé, annoncé par le précèdent gouvernement reste à vérifier, d’autant que les plans d’économies ont creusé des déficits dans les hôpitaux. Le CESER est inquiet des conséquences sur le niveau des soins et sur les conditions de travail des personnels. Une fois de plus, il est convaincu que la qualité des soins est indissociable de la qualité de vie dans nos territoires. L’économie sociale et solidaire L’économie sociale et solidaire représente 9 188 établissements employeurs dont 1 285 coopératives et 85 268 salariés dont 38 000 dans l’action sociale. C’est 35 % des emplois dans certains territoires. De plus en plus d’entreprises du secteur se développent et favorisent une montée en qualification de leurs salariés, et proposent des plans de formation, à l’exception des services à la personne, ces mesures sociales n’étant pas financées. Cette problématique pose un réel problème car non seulement ces salariés sont au contact de populations précaires et/ou dépendantes mais ils sont parfois eux-mêmes en situation de précarité ce qui accentue le risque d’échec professionnel. Ce secteur maîtrise mieux que quiconque la diversité de la société dont une certaine partie d’exclus. Cette fracture sociale, auprès de ceux qui n’ont plus rien à perdre, mérite toute l’attention à la fois des professionnels comme des responsables politiques. Services publics La disparition ou la réorganisation des services publics dans les territoires notamment ruraux crée un profond mécontentement des habitants et une inégalité de traitement et d’accès entre citoyens qui méritera, à travers le SRADDET, de trouver des réponses appropriées. Une évaluation des maisons de services au public devra être réalisée par les acteurs en charge de cette politique pour savoir si elles correspondent ou non aux besoins des populations.
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III] L’environnement Notre rapport se concentre sur quatre domaines :
- la part des énergies renouvelables,
- la production des déchets et l’empreinte carbone,
- la qualité de l’air,
- la qualité de l’eau.
La part de la production des énergies électriques renouvelables est particulièrement faible dans notre région (2,6 % de la production électrique) dont 71 % par l’éolien, 9 % par le solaire, 7 % par le bois, 6 % par l’hydraulique, 4 % par les déchets et 3 % par le biogaz. Cette faiblesse s’explique en partie par la présence de quatre centrales nucléaires sur le territoire. Le CESER souhaite une plus grande mobilisation des pouvoirs publics pour augmenter, année après année, la part des énergies renouvelables. La prévention et la gestion des déchets deviennent des prérogatives de la Région. Il conviendra, entre autres, de poursuivre la baisse du nombre de tonnes de déchets (- 6 % au plan national de 2012 à 2014) et une augmentation du recyclage (64 % au plan national). Les émissions de gaz à effet de serre Satisfaisant le protocole de Kyoto, la France a réduit ses émissions de gaz à effet de serre. Le CESER est particulièrement sensible à cet objectif en produisant un rapport sur le développement du fret ferroviaire et le développement des transports collectifs à faible empreinte carbone. À travers ses propositions dans le futur SRADDET, le CESER continuera à défendre l’intermodalité et l’évolution des comportements individuels et collectifs comme l’évolution des comportements des entreprises pour remplir les objectifs de la COP21. La qualité de l’air et de l’eau Un épisode de pollution de l’air a frappé la région du 30 novembre au 17 décembre. Néanmoins, la qualité de l’air a été globalement bonne en région. En Centre-Val de Loire, un très grand nombre de communes sont exposées au risque de pollution de l’eau, notamment dans le Loiret et l’Eure-et-Loir. Ces aspects, faisant partie intégrante de la qualité de vie en bonne santé des habitants de la région, devront être suivis dans le temps et faire l’objet de mesures pour en améliorer la situation. Conclusion Le CESER est convaincu des atouts de notre région, des potentialités de développement économique en s’appuyant sur l’économie circulaire, sur notre secteur industriel, sur le BTP, sur l’artisanat, le commerce, le tourisme, l’agriculture… À travers le SRDEII (Schéma de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) et les nouveaux outils comme DEV’UP, l’exécutif régional peut mobiliser les énergies au service du développement économique et de l’emploi. Ce dynamisme retrouvé ne sera possible que par le soutien à l’investissement et par le soutien des banques régionales à l’économie de nos territoires.
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La confiance des ménages, la progression du pouvoir d’achat sont autant d’atouts pour le développement de notre artisanat, des commerces, des services. Enfin, personne ne doit rester au bord du chemin. C’est pourquoi, des politiques sociales devront prendre en compte les fractures de notre société et endiguer la pauvreté. Plus que jamais, le Conseil économique, social et environnemental, représentant toute la société civile, sera une force de propos
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