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LE PALEOLITHIQUE ARCHAIQUE ET LE PALEOLITHIQUE INFERIEUR
Plan de l’exposé
INTRODUCTION
I/ Le paléolithique archaïque
1- Les caractéristiques générales du paléolithique archaïque
2- Modes de vie au paléolithique archaïque
II/ Le paléolithique inférieur
1- Les caractéristiques des hommes au paléolithique inférieur
2- Modes de vie au paléolithique inférieur
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
La préhistoire est une science passionnante en perpétuelle évolution. Elle se propose
d’appréhender l’histoire de ses racines profondes à ses premiers témoignages écrits.
Le paléolithique (du grec « paleos » = ancien et de « lithos » = pierre), terme créé par le
naturaliste britannique John Lubbock en 1865, est l’une des grandes périodes de la préhistoire.
Il commence il y a trois millions d’années lorsque les premiers hommes apparaissent et
travaillent des pierres pour en faire des outils. Cette époque est aussi appelée « l’âge de la
pierre taillée ». Ces hommes sont alors en continuel déplacement, vivant de chasse et de
cueillette, mais ils améliorent constamment leurs outillages, leurs armes et leur façon de vivre.
Cette période est divisée chronologiquement en quatre périodes : les paléolithiques archaïque
(3 000000 à 1 500000), inférieur (1 500000 à 200000), moyen (200000 à 35000) et
supérieur (35000 à 10000). Les différentes manifestations au sein des deux premières
périodes évoquées feront l’objet de notre exposé. Ainsi notre travail sera axé autour de deux
points à savoir les caractéristiques et les modes de vies des différentes lignées d’hommes pour
chacune de ces deux périodes.
I/ LE PALEOLITHIQUE ARCHAIQUE
Le très ancien paléolithique ou paléolithique archaïque est une subdivision du paléolithique de
l’ère quaternaire. Cette période marque l’apparition des premiers vestiges de la vie humaine
qui ne se retrouvaient qu’en Afrique. Dans son aspect physique, l’Afrique présentait un climat
favorable et adéquat à la condition humaine sur terre. N’oublions pas qu’en ce moment de
l’ère quaternaire, l’Europe connaissait une ère de glaciation ; donc en toute évidence, seule
l’Afrique pouvait permettre la vie humaine. Le paléolithique archaïque s’étire sur une période
assez logue allant de 3 millions d’années à 1,5 million d’années avant notre ère. Elle est
caractérisée par une industrie de galets aménagés et d’outils très schématiques.
1- Caractéristiques générales du paléolithique archaïque
Au sein de la classe des mammifères, les primates sont apparus il y a 70 millions d’années à la
fin de l’ère secondaire, avec des caractères tels que le développement du cerveau et une
amélioration de la vision. Leur premier représentant connu est Purgatorius. Ensuite, dans
l’ordre des Hominoïdes, est apparu le deuxième groupe de primates, les Simiens, singes plus
évolués que les prosimiens qui les ont précédés. Ce groupe se divise en trois groupes : les
Pongidés, les Hominidés et les Hylobatides. Suivant cette répartition, la branche des
Hominidés nous intéressera plus particulièrement, car c’est là bas que l’on retrouve les
Australopithèques, ancêtres de l’Homo. En effet, ce n'est qu'en 1924 que l'on découvrit en
Afrique du Sud, dans la grotte de Taung, le crâne d'un très jeune sujet, le tout premier
représentant d'un groupe d'hominidés très anciens, exclusivement fossiles et africains : les
Australopithèques. Désignée par son inventeur, Raymond Dart, sous le nom
d’Australopithecus (du latin australis, « du sud », et du grec ancien, píthēkos, « singe »)
africanus en 1925, cette créature fut considérée par lui comme un être intermédiaire entre les
grands singes et l'Homme. Pour la communauté scientifique, c'était un singe – le volume de
son cerveau était estimé à 520 cm3 – et il fallut attendre la découverte, par Robert Broom,
d'un crâne d'Australopithèque adulte en Afrique du Sud en 1936, pour en comprendre l'entière
signification et y reconnaître un véritable Hominidé.
Les Australopithèques, qui ont vécu entre 6 et 2,5 millions d'années environ, à la fin de l’ère
tertiaire, comprennent, de nos jours, plusieurs formes distinctes dont l'une est peut-être à
l'origine de la lignée humaine. En effet, les Australopithèques se divisent en deux groupes
principaux :
- les Paranthropes ou les australopithèques « Robustus » (robustes) sont plus massifs et de
plus forte corpulence ; ils pesaient jusqu’à 100kgs pour une taille pouvant dépasser 1,7m
- les Paraphylétiques ou Australopithèques graciles avaient une stature plutôt élancée et leur
poids était de 30 à 50kgs, leur taille de 1,20m à 1,5m.
La lignée humaine est probablement issue d'une forme gracile ancienne d'australopithèque.
Bien que l'intelligence de ces homininés précoces n'ait sans doute pas dépassé celle des
anthropoïdes modernes, la stature bipède est l'évidence clé qui distingue ce groupe des
primates qui l'ont précédé et qui sont quadrupèdes. La morphologie
d'Australopithecus contredit ce que les scientifiques avaient cru auparavant, à savoir, qu'un
cerveau plus volumineux et plus complexe a précédé la bipédie. Dans la mesure
où Australopithecus était un hominidé incontestable d'après les empreintes de pas qu'il a
laissées à Laetoli, il faut convenir que son petit cerveau ne l'empêchait pas d'être bipède.
L'avantage de la bipédie était qu'elle permettait aux mains d'être libres pour attraper des objets
tandis que les yeux pouvaient mieux examiner au-dessus des grandes herbes pour trouver des
sources d'aliments possibles ou repérer des prédateurs.
L’australopithèque Afarensis est le grand représentant du groupe Gracile. Il est âgé de
4 à 2,3 millions d’années, avec une taille de 1,10 à 1,3 pour un poids de 30 à 40kgs et
une capacité crânienne variant entre 380 et 430 cm3. Une face avec un prognathisme
prononcé et une machoire en V.
C'est lors d'une campagne internationale dans l'Afar (Ethiopie) dirigée par Donald Johanson,
Maurice Taieb et Yves Coppens que fut découvert l'un des plus célèbres fossiles au monde.
Ce squelette d'australopithèque féminin fut baptisé Lucy.
Elle fut très médiatisée lors de sa découverte car elle détenait le record du plus vieil hominidé
connu et que son squelette était complet à plus de 40% (soit 52 fragments osseux).
En 1978, Donald Johanson, Tim White et Yves Coppens définissent l'espèce Australopithecus
afarensis.
Sa capacité crânienne n'est que de 450 cm3, mais tout à fait en rapport avec la taille
d'Afarensis soit 1,06m.
Sa caractéristique principale : une bipédie quasi permanente toutefois plus chaloupée que
celle d'Homo sapiens.
"...La morphologie du bassin et des fémurs traduit un comportement bipède. En effet, le
bassin est court et évasé ce qui le rapproche plus de celui des hommes modernes que de celui
des grands singes... le bassin et le fémur de Lucy ne sont pas identiques à celui de l’homme
moderne, ce qui traduit une bipédie différente de la nôtre. En outre les membres supérieurs
ainsi que le genou traduisent des capacités arboricoles qui n’existent pas chez notre espèce.
La bipédie permanente est attestée aussi par la piste de Laetoli
(Tanzanie) datée de 3,6 Ma."
Jean-Luc Voisin (Institut de Paléontologie Humaine, UMR
5198 & USM 103)
C’est ce groupe d’australopithèques graciles qui aurait donné
naissance au grand artisan de la lignée de l’homme tel que nous
le connaissons aujourd’hui, l’espèce Homo dont Homo Habilis
qui est apparu à cette période du paléolithique archaïque.
Les premières découvertes d’Homo habilis datent de 1959 par Mary et Louis Leakey
qui fouillaient depuis 20 ans la large gorge semi-désertique d’Olduvai, en Tanzanie
(Afrique orientale)
A partir de 1964, au fil des découvertes, de nombreux fossiles exhumés en Ethiopie, au Kenya
et en Afrique du Sud sont rangés dans le genre Homo habilis.
Mais des différences apparaissent entre certains fossiles qui amènent certains scientifiques à
répartir ces premiers Homo africains en deux espèces :
Homo habilis
Homo rudolfensis
Caractéristiques d’Homo rudolfensis
Age : 2,4 à 1,6 millions d’années
Capacité crânienne : environ 750 cm3
Orbites très hautes
Ouverture nasale étroite
Omnivore
Taille : environ 1,60 m pour un poids estimé à 50 kg
Caractérist iques d’Homo habil i s
Homo habilis est apparu en Afrique orientale il y a environ 2,5 millions d’années. La stature
n’a pas vraiment évolué depuis les Australopithèques :
Taille : 1,20 m à 1,60 m pour un poids de 30 à 50 kg
Crâne épais avec une ébauche de front incliné au-dessus d’importantes arcades
sourcilières
Face moins haute et moins saillante que chez l’Australopithecus
Leurs dents sont celles d’omnivores : incisives assez grandes et molaires plus petites
Mais si le squelette général n’a pas beaucoup évolué, par contre, le cerveau a augmenté pour
atteindre 610 cm3.
Homo habilis.
Mais, le plus important est la morphologie de la main. Mis bout à bout, les ossements ne
laissent aucun doute.
Les premières phalanges (segments articulés des doigts et des orteils), longues et recourbées,
sont avant tout adaptées à la vie dans les arbres, mais les dernières phalanges, courtes et
élargies, et surtout le pouce, opposable aux autres doigts, sont proches des nôtres.
Avec une telle main, cet individu pouvait parfaitement attraper une pierre ou tout autre objet.
Il était habile. Il devint donc un homme habile (Homo habilis).
La main d’un primate peut, entre les extrémités de ses deux doigts, saisir, coincer et tenir la
nourriture ou des objets.
Le pouce humain est capable de rencontrer et presser fortement le bout des quatre autres
doigts.
Notre main est moins puissante, mais plus précise.
De gauche à droite, un chimpanzé, un gorille, un babouin et un homme.
2- Modes de vie au paléolithique archaïque
Des prélèvements effectués sur des spécimens d’australopithèques graciles et robustes
d’Afrique du Sud montrent que ces hominidés se nourrissaient d’une alimentation de
forét et de savane et qu’ils étaient capables de s’adapter aux deux écosystèmes.
L’homo habilis consomme plus de viande que les paranthropes. Il chasse en groupe
des proies qu’il mange cru. Et certains paléontologues s’accordent à dire qu’il menait
aussi une vie de charogne.
Pour l’habitat au paléolithique archaïque, les hominidés ayant vécu entre 2,9 et 1,8
millions d’années occupaient un paysage de savane et n’ont laissé que des traces
d’installation discrètes, indiquant un mode de vie organise autour de la quête de la
nourriture et sans doute de l’eau1. Les plus anciens sites se trouvent dans la région du
lac Turkana au Kenya et dans les vallées de l’Awash et de l’Omo en Ethiopie. A partir
de 1,8 million d’années, avec la présence de l’homo habilis, il semble que le territoire
commence a être occupé de manière plus réfléchie. Les accumulations indifférenciées
1 Aux origines de la constructionSophie A. de Beaune
de vestiges paraissent faire place a de véritables camps d’ou l’on rayonne pour des
activités périphériques : boucherie, taille… Et c’est d’ailleurs a ce moment
qu’apparaissent les plus anciens témoins d’aménagements de l’espace : des galets et
de petits blocs, vestiges de construction fugaces, sont associes aux accumulations
d’outils et d’os d’animaux. Le site de Gombore I à Melka Kunture (Ethiopie), qui date
de 1,7 a 1,6 million d’années a ainsi livré un cercle de pierres qui pourrait signaler
l’emplacement d’une structure d’habitat, peut-être une hutte. Dans deux autres sites de
la gorge d’Olduvai, le site DK (Douglas Korongo), date de 1,8 million d’années et le
site FLK Zinj, on a dégagé des cercles de 5 m de diamètre, constitues de blocs de
pierres de différentes tailles empilées sur 30 cm de hauteur, à proximité de reliefs de
repas et d’outils taillés. Il pourrait s’agir des fondations de soutien d’une structure de
branchages (fig. 1), mais le caractère intentionnel de ces cercles a été mis en doute.
On attribue à Homo habilis les premiers objets manufacturés. Ces premiers outils sont
constitués de roches. Au début, il semblerait qu’Homo habilis sélectionnait de petits
éclats de quartz rendus tranchants pour couper les chairs2. Homo habilis choisissait
une pierre assez lourde qu’on appelle le percuteur ; puis, un galet qui était soit en
silex, en grès ou en quartz. Avec le percuteur, il tapait très fort verticalement sur une
surface plane près du bord du galet ou sur tout son pourtour. Il créait ainsi un tranchant
sur un côté ou les deux faces du galet. Grâce à ses couteaux en silex ou en quartz, il
dépèce les carcasses d’antilopes ou de rhinocéros abandonnées par les lions ou les
tigres à dents de sabre.
Il utilise plusieurs outils :
Le chopper qui est un galet aménagé avec un tranchant d’un seul côté
Le chopping-tool qui coupe sur les deux faces
D’après les entailles retrouvées sur des ossements d’animaux, il récupère sans doute aussi
les tendons et la peau pour un usage domestique.
2 Berceaux de l'humanité : Des origines à l'Age de bronze.Pascal Picq Sous la direction d'Yves Coppens. Larousse. 2003. Patterns of Growth and Development in the Genus Homo. J. L. Thompson, G. E. Krovitz et A. J. Nelson 2003How Homo Became Sapiens: On the Evolution of Thinking. Peter Gardenfors. 2003
Chopping-tool: c'est un galet qui coupe sur les deux faces.
II/ LE PALEOLITHIQUE INFERIEUR
La classification du paléolithique inférieur intervient surtout avec le déplacement des homo
vers l’Europe et l’Asie. Cette période s’étend de 1,5 millions d’années à 200000 ans avant
notre ère. Elle se caractérise surtout par l’émergence d’une autre espèce d’homo : l’homo
Erectus, qui est considéré comme un intermédiaire entre l’homo habilis et l’homo sapiens.
1- Caractéristiques des hommes au paléolithique inférieur
L’acteur principal de cette période est Homo erectus (l'homme debout) qui dérive
probablement d’Homo habilis. Il vivait il y a environ 1,7 à 0.5 million d'années. Ses origines
se situent en Afrique de l’Est. C’est le début du quaternaire.
Cet hominidé va perdurer pendant presque 1,5 million d’années ce qui est un vrai record.
Ce nouveau venu va cohabiter avec Homo habilis pendant des centaines de milliers d’années.
Puis, il va le supplanter et occuper toute l’Afrique.
Homo erectus quitte rapidement l’Afrique et en quelques dizaines de milliers d’années, on le
retrouve au Proche-Orient. Par ce chemin, il atteint l’Eurasie.
La plus ancienne de toutes les sous-espèces d’Homo erectus a été mise au jour à Olduvai
Gorge, en Tanzanie. Appelée Homo erectus olduwaiensis, cette sous-espèce est considérée
par la majorité des paléontologues comme le seul spécimen d’Homo erectus en Afrique.
D’autres fossiles ont été retrouvés en Algérie qui remontent à environ 900 000 ans. Le plus
récent Homo erectus qui fait l’unanimité a été exhumé en Allemagne, à Bilzingsleben. Il est
daté de plus de 300 000 ans3.
Les fossiles africains et européens diffèrent des fossiles d’Homo erectus de Java et de Chine.
Les principales différences sont :
Bourrelets sus-orbitaux plus incurvés qui ne s’évasent pas sur les côtés
Boîte crânienne moins aplatie et anguleuse
Forme de la mâchoire différente
Certains chercheurs classent les fossiles d’Europe dans une autre espèce : Homo
heidelbergensis.
Par contre, d’autres estiment qu’il s’agit simplement d’une sous-espèce : Homo erectus
heidelbergensis.
Homo erectus conserve une importante arcade sourcilière mais elle est droite et épaisse. Sa
capacité crânienne a augmenté pour atteindre 1100 cm3 (1350 cm3 pour l'Homme
moderne).
Il existe des différences entre les crânes de Java et ceux de Chine. A Java, le front est plat et
fuyant alors qu’il est bombé en Chine.
Cette différence a créé deux sous-espèces : Homo erectus erectus à Java ; Homo erectus
pekinensis en Chine.
Principales caractéristiques :
Face plus gracile
Orbites basses
Crâne qui saille au niveau de l’occiput et sur le dessus en une sorte de crête
Pas de fosses au dessus de la canine
3 Berceaux de l'humanité Editions Larousse. 2003La vie des hommes de la préhistoire Editions Ouest France 2003
Mastoïde plus petite
Dents assez proches de l’Homme moderne mais encore assez volumineuses
Tête ronde sur un cou bien dégagé
Bassin haut et étroit
Jambes longues et bras courts
Les aires du langage sont bien marquées sur les moulages. Cependant, Homo erectus n’était
certainement pas un intellectuel car la partie frontale est très faible.
Deux crânes d'Homo erectus. © dinosoria.com
2- Modes de vies au paléolithique inférieur
C’est Homo erectus qui a inventé les premiers bifaces. Ce sont des pierres taillées
tranchantes des deux côtés et symétriques. Elles servent de « hache » pour
travailler le bois ou dépecer une carcasse d’animal.
Quand le biface est de petite taille, il l’emmanche à l’aide de tendons d’animaux à l’extrémité
d’un gros bâton. Le bâton se transforme alors en harpon et en lance.
Il peut ainsi pêcher du poisson et chasser de gros herbivores comme les éléphants.
Illustration d'un Homo erectus qui utilise la technique de la percussion oblique-lancée.
(Cleveland Museum of Natural History).
La découverte du feu
Il y a au moins 500 000 ans, Homo erectus a apprivoisé le feu. Il a alors franchi
une étape décisive qui allait le distinguer pour toujours des autres espèces
animales.
Comment Homo erectus a-t-il fait pour faire naître le feu ? C’est ce que les préhistoriens
ignorent. Plusieurs méthodes sont possibles. Par exemple, la percussion d’un silex sur un bloc
de pyrite suffit à enflammer certains champignons parasites comme l’amadou (on tape avec
une pierre sur un minéral particulier).
On peut aussi faire naître des braises par friction, avec un bâton et une planchette. Ensuite, on
embrase des petites feuilles séchées.
Il ne reste plus pour entretenir le feu qu’à ajouter du bois, de la tourbe, des os d’animaux et de
la graisse. Peut-être que le feu est né un jour par accident. L’homme a voulu reproduire les
incendies causés par la foudre. Mais, il est probable que nous ne le saurons jamais.
Grâce au feu, le mode d’alimentation de l’Homo erectus va évoluer. Il a pu faire
cuire sa viande, se réchauffer, s’éclairer dans les grottes et éloigner les animaux
sauvages.
Une viande cuite est plus digeste et elle est débarrassée de ses parasites.
À partir de 150 000 ans, pratiquement tous les lieux occupés par l’homme portent la trace
d’un feu.
Le feu permet aussi des rassemblements de la communauté. Homo erectus avait les moyens
physiologiques d’émettre des sons articulés. Il n’y a donc aucune raison de penser qu’il ne
parlait pas.
Ce sont les Homo heidelbergensis européens pour observer les premières traces
d’aménagement du sol pouvant être considérées comme des vestiges d’habitat. Ces
premiers hommes ont une économie fondée sur la chasse, la pêche et la cueillette4.
Ils se déplacent selon leurs besoins, occupant des sites de plein air, des abris-sous-
roche ou des grottes dont ils investissent plutôt l’entrée ou le porche, éclairé par la
lumière du jour. Cherchant des lieux propices a la quête des ressources naturelles,
ils s’installent a proximité des points d’eau ou des gites de matières premières, et
de préférence dans les fonds de vallée ou sur les surplombs d’où ils peuvent
guetter les passages de gibier. Les premiers aménagements sont sommaires : a la
Caune de l’Arago (Tautavel, Pyrenees-Orientales), certaines accumulations de
pierres évoquent un empierrement destine a se protéger de l’humidité. Les sols
empierrés pouvaient atteindre 1 m d’épaisseur, ce qui témoigne de la continuité de
l’occupation de la grotte à partir de 690 000 ans tout au long du Paléolithique inferieur. Les
premiers habitats organises font leur apparition il y a environ 500 a 450 000 ans, a peu près en
4 Aux origines de la constructionSophie A. de Beaune
même temps que l’usage du feu. Les hommes se protègent des intempéries en aménageant les
abris offerts par la nature ou en construisant des huttes, des cabanes ou des tentes.
Des aménagements intentionnels tels que pavages de sols, alignements de blocs, murets
constitués de blocs empiles, calages de poteaux, foyers divers, emplacements de litières,
montrent l’existence de cabanes construites aussi bien en plein air qu’en grotte. L’un des
exemples le mieux connu est celui de Terra Amata (Nice, Alpes-Maritimes), ou l’on a
retrouvé les vestiges d’un campement de chasseurs de cerfs et d’éléphants installe non loin du
rivage, a proximité d’une source, date de 380 000 ans. On ignore si la couverture était faite de
branchages ou de peaux assemblées.
On peut suivre, grâce aux fossiles, la progression d’Homo erectus à travers le monde. En voici
une synthèse :
Caucase, entre la Mer noire et la Mer Caspienne, à Dmanissi : 1,7 million d’années
environ
Italie, à Ceprano : 800 000 ans
Espagne, Gran Dolina : 800 000 ans et à Sima de los Huesos d’Atapuerca : 200 à 300
000 ans
Allemagne, à Heidelberg : 700 000 ans et à Steinheim : 300 000 ans
En France, l’Homo erectus est également appelé Anténéandertalien :
Tautavel : 450 000 ans
Montmaurin et Orgnac : 300 000 ans
Le Lazaret, Biache-Saint-Vaast et de La Chaise : 150 000 ans
CONCLUSION
L’étude du paléolithique archaïque et inférieur par les préhistoriens et chercheurs
paléontologues offre à l’humanité une connaissance plus maitrisée de ses origines et de son
évolution par le processus d’hominisation. Des génération de primates et de mammifères qui
se sont succédées, des évolutions des premiers simiens, du découpage des australopithèques, à
l’apparition des premiers homos, aux avancées dans le mode d’alimentation, de l’outillage et
même de l’habitat, toute cette évolution de plusieurs millions d’années, menait assurément
vers l’érection de l’être supérieur de la chaine animale : l’homo sapiens !
BIBLIOGRAPHIE
Propédeutique à l'Anthropologie Biologique, par Michel-Ange Momplaisir
Aux origines de la construction, Sophie A. de Beaune
Berceaux de l'humanité, Editions Larousse. 2003,
La vie des hommes de la préhistoire, Editions Ouest France 2003
Origines de l'homme - De la matière à la conscience, Yves Coppens, De Vive Voix, Paris,
2010
Le Singe, l'Afrique et l'homme, Yves Coppens, 1983, Fayard
Origines de la bipédie, Yves Coppens (avec Brigitte Senut), 1992, CNRS
La vie des premiers hommes, Yves Coppens, Paris, Éditions Odile Jacobs, 2010
Berceaux de l'humanité : Des origines à l'Age de bronze,. Pascal Picq Sous la direction d'Yves
Coppens. Larousse. 2003
Patterns of Growth and Development in the Genus Homo, J. L. Thompson, G. E. Krovitz et A. J.
Nelson 2003
How Homo Became Sapiens: On the Evolution of Thinking. Peter Gardenfors. 2003
WEBOGRAPHIE
www.wikipedia.com
www.hominidés.com
www.dinosoria.com
www.Encyclopédieuniversalis.com
Résumé :
INTRODUCTION
Le paléolithique est l’une des grandes périodes de la préhistoire. Il commence il y a trois millions d’années lorsque les premiers hommes apparaissent et travaillent des pierres pour en faire des outils.
I/ LE PALEOLITHIQUE ARCHAIQUE
Le paléolithique archaïque s’étend de 3 millions d’années à 1,5 million avant notre ère. Cette période marque l’apparition des premiers vestiges de la vie humaine qui ne se retrouvaient qu’en Afrique assez logue allant de d’années avant notre ère.
1- Caractéristiques générales du paléolithique archaïque
Les Australopithèques, qui ont vécu entre 6 et 2,5 millions d'années environ, comprennent deux groupes : les Paranthropes ou les australopithèques « Robustes » pesaient jusqu’à 100kgs pour une taille pouvant dépasser 1,7m ; et les Paraphylétiques ou Australopithèques graciles (30 à 50kgs, leur taille de 1,20m à 1,5m).
A la suite de l’australopithèque va apparaitre l’homo habilis il y a environ 2,5 millions d’années. Il se décompose en 2 genres : homo habilis et homo rudolfensis
Caractérist iques d’Homo habil i s : Taille : 1,20 m à 1,60 m pour un poids de 30 à 50 kg, crâne épais avec une ébauche de front incliné au-dessus d’importantes arcades sourcilières, face moins haute et moins saillante que chez l’Australopithèque, leurs dents sont celles d’omnivores : incisives assez grandes et molaires plus petites, et le cerveau a augmenté pour atteindre 610 cm3.
2- Modes de vie au paléolithique archaïque
L’australopithèque se nourrissait d’une alimentation de forêt et de savane. L’homo habilis consomme plus de viande que les paranthropes. Il chasse en groupe des proies qu’il mange cru.
Pour l’habitat au paléolithique archaïque, les traces laissées par les hominidés indiquent un mode de vie organise autour de la quête de la nourriture et sans doute de l’eau5. Les plus anciens sites se trouvent dans la région du lac Turkana au Kenya et dans les vallées de l’Awash et de l’Omo en Ethiopie. Avec l’homo habilis, apparaissent les plus anciens galets et de petits blocs, vestiges de construction fugaces,
On attribue à Homo habilis les premiers objets manufacturés. Ces premiers outils sont constitués de roches. Il utilise plusieurs outils : le chopper qui est un galet aménagé avec un tranchant d’un seul côté et le chopping-tool qui coupe sur les deux faces
5 Aux origines de la constructionSophie A. de Beaune
II/ LE PALEOLITHIQUE INFERIEUR
La classification du paléolithique inférieur intervient surtout avec l’apparition d’une autre espèce d’homo : l’homo Erectus. Cette période s’étend de 1,5 millions d’années à 200000 ans avant notre ère.
1- Caractéristiques des hommes au paléolithique inférieur
La plus ancienne de toutes les sous-espèces d’Homo erectus a été mise au jour à Olduvai Gorge, en Tanzanie et appelée Homo erectus olduwaiensis, cette sous-espèce est considérée par la majorité des paléontologues comme le seul spécimen d’Homo erectus en Afrique.
Le plus récent Homo erectus qui fait l’unanimité a été exhumé en Allemagne, à Bilzingsleben. Il est daté de plus de 300 000 ans6. Ses principales caractéristiques sont une importante arcade sourcilière droite et épaisse, sa capacité crânienne a augmenté pour atteindre 1100 cm3 (1350 cm3 pour l'Homme moderne).
Les aires du langage sont bien marquées sur les moulages. Cependant, Homo erectus n’était certainement pas un intellectuel car la partie frontale est très faible.
1- Modes de vies au paléolithique inférieur
-C’est Homo erectus qui a inventé les premiers bifaces. Ce sont des pierres taillées tranchantes des deux côtés et symétriques.
-Il y a au moins 500 000 ans, Homo erectus a apprivoisé le feu. Il a alors franchi une étape décisive qui allait le distinguer pour toujours des autres espèces animales.
Les premiers habitats organisés font leur apparition il y a environ 500 a 450 000 ans, a peu près en même temps que l’usage du feu. Les hommes se protègent des intempéries en aménageant les abris offerts par la nature ou en construisant des huttes, des cabanes ou des tentes.
CONCLUSION
L’étude du paléolithique archaïque et inférieur par les préhistoriens et chercheurs paléontologues offre à l’humanité une connaissance plus maitrisée de ses origines et de son évolution par le processus d’hominisation.
6 Berceaux de l'humanité Editions Larousse. 2003La vie des hommes de la préhistoire Editions Ouest France 2003
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