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Détection des Infections Opportunistes Traitement AntirétroviralRappel général et cas cliniques
Matthieu Revest – CHU Rennes – Université Rennes 1
DIU de prise en charge multidisciplinaire du VIH Bujumbura, Burundi
15 novembre 2012
OBJECTIFS Reconnaître et citer les grandes lignes de traitement des
principales IO
Indications du Cotrimoxazole
Indication du traitement ARV
Mise en place d’une 1ère ligne de traitement
Reconnaître et évaluer l’échec
Cas clinique 1- Célestine P
Célestine, âgée de 25 ans, 3 enfants, secrétaire, vient consulter car depuis 2 mois
Elle tousse de plus en plus, il s’agit d’une toux sèche
Est apparue une dyspnée d’effort puis de repos Elle a un peu maigri (-1 kg, actuellement 65 kg ) Elle présente une fièvre à 38.5°C L’examen clinique ne retrouve pas grand chose
=> Le bilan retrouve La radiographie pulmonaire
Syndrome interstitiel bilatéral Autres explorations
NFS: lymphopénie 700/mm3 créatininémie, bilan hépatique: normaux Recherche de BK dans les crachats négative Sérologie VIH +
Quels signes de gravité avez-vous recherché?
Insuffisance respiratoire aiguë: Fréquence respiratoire Détresse respiratoire
Retentissement hémodynamique: Hypotension artérielle Tachycardie
Retentissement neurologique: Confusion Troubles de conscience
Quel diagnostic évoquez vous? Pneumocystose inaugurale d’une infection à
VIH stade sida
NB PCP = stade 4 de l’OMS
Quelle est votre prise en charge thérapeutique ?
COTRIMOXAZOLE:SMX 75 mg/kg/j ; TMP 15mg/kg/jMax 6 comprimés de Bactrim® Forte (800/160) /j
Traitement antirétroviral ?
Pneumocystose
Agent pathogène
Champignon: Pneumocystis jiroveci
Transmission vraisemblablement par voie aérienne
Patient immunodéprimé: VIH < 200 CD4/mm3
Pneumocystose (2)
Présentation TRIADE classique d’apparition progressive:
fièvre, toux sèche et dyspnée d’intensité croissante dans 50% des cas
Auscultation pulmonaire normale au début
Radiographie pulmonaire: infiltrat interstitiel diffus bilatéral à prédominance hilaire peut être normale
Pneumocystose (3)
Diagnostic: Clinique !!
En théorie : Lavage bronchiolo-alveolaire: très peu accessible Examen direct/ immunofluorescence
Pneumocytose (4): Traitement
Traitement de première intention : COTRIMOXAZOLE
Corticothérapie Dyspnée sévère ( PO2 < 70 mm Hg)
PCP (5): Prophylaxie I aire et II aire
COTRIMOXAZOLE 800/160 (bactrim forte): 1/j
Indications OMS 2,3,4 et/ou < 350 CD4/mm3
COTRIMOXAZOLE (CMX, bactrim®) EFFICACE SUR Toxoplasma gondii Pneumocystis carinii Isospora belli Réduction des infections bactériennes Paludisme
COTRIMOXAZOLE (bactrim®) CI: réaction d’hypersensibilité sévère BIEN TOLERE, effets indésirables: Rash Fièvre Nausées, vomissements Élévation des transaminases Insuffisance rénale, hyperkaliémie Toxicité hématologique (dose curative) Faible coût
COTRIMOXAZOLE (bactrim®) Grossesse CI au 1er trimestre ( risque malformatif faible) mais pas
d’alternative Supplémentation en folate 5mg/j (M-1, M+2) Information de la patiente Surveillance échographique si possible
Allaitement: Pas de CI (faible passage), sauf si enfant à risque de
déficit en G6PD
COTRIMOXAZOLE (bactrim®) Allergie : rare chez les Africains J8 - J12, x 100 VIH +/VIH-
Si allergie minime:- Eruption cutanée, prurit, fièvre modérée=> poursuite du traitement (les manifestations régressent
souvent (2/3) spontanément)
Si allergie grave :-Fièvre élevée, éruption diffuse, bulles, atteinte muqueuse=> Arrêt du CMX + Réferer
Cas Clinique 2 – Celestin P
Homme 35 ans VIH sous atripla® (EFZ-TDF-FTC), bien
observant Consulte au centre de santé pour fièvre, toux
productive, douleur thoracique, de survenue brutale
L’examen clinique est normal hormis une fièvre élevée à 39.5°C et des crépitants à droite
Examens complémentaires prescrits
NFS: GB 18000 /mm3, PNN 17000, lymphocytes 1000
Radio de thorax: opacité systématisée alvéolaire lobe moyen
Diagnostic ? Pneumopathie aiguë communautaire sans
critère de gravité: pneumopathie franche lobaire aiguë
Pneumocoque
Traitement ?
Amoxicilline 1 g X 3/jour pendant 7 jours
Pas d’anti-tussif
Arrêt du tabac
CC 3 – Desire N
Homme 35 ans VIH + connu depuis 2 ans, n’a jamais eu de
CD4 Pas d’autre antécédent Consulte au centre de santé pour fièvre
vespérale, asthénie, amaigrissement de 6kg, toux, sueurs nocturnes, évoluant depuis 1 mois
Q1 : Quels est votre 1er diagnostic, examens à visée diagnostique?
Tuberculose pulmonaire
Radiographie pulmonaire
BK crachats x 3
Le diagnostic de TB pulmonaire est confirmé et le traitement anti-TB débuté: lequel ?
Il a 350 CD4/mm3
Le patient revient vous voir à J15. Il va bien, n’a plus de fièvre et ne tousse plus
Bilan sanguin normal sauf ALAT 2xN (était normal avant traitement)
Q2: que faites vous ?
Toxicité hépatique peu grave
NE PAS REFERER
Surveillance clinique + contrôle ALAT 8 à 15 j plus tard
Q3- Principaux effets secondaires des antituberculoses? Clinique
Signes précoces Troubles digestifs: nausées, gastralgies (RMP, INH, PZA, EMB) Allergie cutanée rash, prurit, fièvre (RMP>PZA>INH>>EMB) Coloration orangée des urines, RMP (prévenir le patient) Ictère hépatite Troubles psychiatriques (INH)
Signes tardifs Paresthésies: neuropathie périphérique à l’INH (2% des pts traités) Troubles de la vision (EMB)
Biologique-Augmentation transaminases (INH, PZA, RMP)
-NFS: accidents immuno-allergiques lors administration intermittente de RMP (Sd pseudogrippal, dyspnée, néphrite interstitielle, anémie hémolytique, thrombopénie)
CC 4 - Sophie A
F 34 ans, vous est adressée pour débuter un suivi de TB ganglionnaire cervicale 1 mois après le début du traitement anti TB. Le traitement ARV vient d’être débuté car ses CD4 sont bas (70/mm3).
Elle va mieux, n’a plus de fièvre. Les ganglions cervicaux sont visibles mais « froids »
1,5 mois plus tard soit à M2,5 du début du TTT anti-TB et M1,5 du début des ARVs elle vient vous voir pour fièvre à 39° d’apparition récente et AEG ++. Elle dit bien prendre ses traitements.
Les ganglions cervicaux ont doublé de volume et sont très rouges, tendus et douloureux (très inflammatoires)
Q1 : quelles sont les 2 hypothèses principales ? Que faites vous ?
Hypothèses : Échec du traitement (inobservance,
interactions…) IRIS (sd de reconstitution immunitaire)
REFERER
Que faire ?
BK-VIHUne association meurtrière
BK
déficit immunitaire
réplication virale
déficit immunitaire
Aggrave BK
La plus fréquente des IO en Afrique1ère cause de mortalité
Histoire naturelle de la tuberculose après contage
Pas d’infection70 % PVVIH90% VIH-
Exposition aux particules infectieuses
Infection30 % PVVIH10 % VIH -
Maladie tuberculose précoce 5%
Infectionlatente 95 %
Tuberculosemaladie 8-15%/an PVVIH5-10% VIH -
Décès en l’absence de ttt90% PVVIH50% VIH -
Traitement de la tuberculose
2 mois de quadrithérapie: INH, Rifampicine, pyrazinamide, ETH
4 mois de bithérapie: INH + Rifam
Tous les jours, au mieux sous supervision (DOT)
Formes neurologiques, voire osseuses: 12 mois de traitement au total (2 mois de quadrithérapie)
Mise en route des ARV si TB
Dans les deux à 8 semaines
Plus l’immunodépression est importante, plus on commence tôt
Plus de mortalité si début des ARV au-delà de 8 semaines
2 INTI + EFV
Syndrome de reconstitution immunitaire Aggravation des symptômes d’une IO sous
ARV
Apparition de symptômes dévoilant une IO sous ARV
Poursuite traitement ARV et IO
Parfois corticoïdes
CC 5 : Jean Damascène T
Depuis quelques jours, hémiparésie gauche Depuis 4 mois, éruption papuleuse prurigineuse
généralisée Depuis 5 semaines, ulcération douloureuse au niveau du
pénis, persistante malgré plusieurs antibiothérapies Alcoolisme chronique, partenaires sexuels multiples
CC5Antécédents et histoire
de la maladie
Examen physique: Hémiparésie gauche Polyadénopathies TA 13/7
Examens biologiques: Hémoglobine 9g/dl, globules blancs 3200/mm3, dont
lymphocytes 20% Ionogramme sanguin et fonction rénale normaux Transaminases 2N
Quelle est à votre avis l’origine de sa crise convulsive? Justifiez
Diagnostic: Probable stade SIDA Toxoplasmose cérébrale
Quelle est votre prise en charge spécifique ?
Traitement anti-toxoplasmique Cotrimoxazole : bactrim forte 2 cp x 3/j 6 semaines Autre possibilité: sulfadiazine-pyriméthamine-acide folinique
Amélioration attendue en 15 jours
Prophylaxie secondaire par cotrimoxazole
Traitement antirétroviral
Quel sera le reste de votre prise en
charge ?
Traitement herpès chronique
Kinésithérapie motrice pour hémiparésie
Counselling pour dépistage de sa femme et partenaires sexuels, de ses enfants et conseils pour les rapports protégés
Entretien pour débuter un traitement antirétroviral
Aide pour sevrage alcool
Toxoplasmose Cérébrale Parasitose due à Toxoplasma gondii
Ubiquitaire
Réactivation endogène des kystes présents dans l’organisme, lors d’une profonde immunosuppression
Survient quand < 100 CD4/mm3, sérologie toxoplasmose positive, absence de prophylaxie par CMX
Traitement
Urgence thérapeutique
La réponse au ttt est l’argument diagnostic majeur # 90% des pts s’améliore dans les 14 jours
Durée 6 semaines
Traitement
CMX : TMP (10mg/kg/j), SMX (50mg/kg/j)
Traitement de référence Pyriméthamine (malocide) + sulfadiazine (Adiazine) + acide folinique
+/- Ttt anti-oedémateux seulement si HTIC: corticothérapie
Traitement d’attaque : 6 semaines
Traitement d’entretien ensuite : bactrim forte 1/j
Débuter ARV en moyenne 2/3 semaines après
Cas clinique 6 - Kimia C
Kimia, âgée de 26 ans
Consulte car elle présente des céphalées (apparues depuis quelques semaines) auxquelles se sont ajoutées il y a depuis quelques jours nausées et diplopie
A l’interrogatoire vous retrouvez une perte progressive de 10 kilos en 2 mois.
CC 6 - Kimia C
Examen clinique: Température à 38°C, pas de syndrome méningé
Paralysie du nerf abducteur de l’œil droit
Plusieurs lésions cutanées indolores, non prurigineuses, sombres, de topographie symétrique, prédominant sur le thorax et les bras apparues 4 mois auparavant et qui augmentent progressivement de taille
Plaques blanches buccales
Que pensez-vous des lésions cutanéo-muqueuses ?
Maladie de Kaposi.
Candidose orale
Quels sont les 2 diagnostics les plus vraisemblables dans ce contexte en ce qui concerne ses symptômes neurologiques?
Méningite à cryptocoques
Méningite tuberculeuse
Dans les 2 cas, le syndrome méningé peut être absent.
Comment confirmez-vous le diagnostic?
Ponction lombaire: Biochimie, bactériologie, mycobactériologie, Recherche de cryptocoques par encre de chine ++ Avec mesure de la pression du LCR
Rechercher signes de cryptococcose cutanée.
Si méningite sans cryptocoque: tuberculose ?
Prise en charge ? Traitement médical:
fluconazole 800 mg le premier jour puis 400mg/jour (ou plus) par voie orale pendant 8 à 10 semaines
Ponctions lombaires déplétives en cas de signes d’HTIC (2 fois par semaine, retrait 20-30cc).
Traitement antirétroviral à introduire
CRYPTOCOCCOSE (1)
• Levure Cryptococcus neoformans, cosmopolite• CD4 < 100/mm3
• Manifestations peu spécifiques, souvent trompeuses- de la méningite fulminante à la simple fièvre au long
cours-Céphalées et fièvre modérée : symptômes les
plus constants (70% des cas)-Syndrome meningé < 40% des cas
CRYPTOCOCCOSE (2)
• DIAGNOSTIC : ANALYSE DU LCR
coloration à l’encre de chine ++, + 80% des cas
Mesure de la pression du LCR systématique : LCR hypertendu = mauvais pronostic
CRYPTOCOCCOSE: traitement
Fluconazole:800 mg le premier jourPuis 400 à 800 mg/jPendant 8 à 10 semainesEntretien par fluconazole 200 à 400 mg/j tant que
restauration immunitaire non obtenue
PL soustractive si hypertension intracranienne
NB: traitement de référence Amphotéricine B + flucytosine
CC 7 – Firmin C, dysphagie
Firmin, 35 ans séropositif pour le VIH inobservant se présente pour une gêne à la déglutition depuis 15 jours.
L ’examen clinique est sans particularité, hormis l’examen de la cavité buccale
QUESTIONS: Diagnostic ? Prise en charge? Classification OMS du patient?
Diagnostic Candidose œsophagienne probable Prise en charge Fluconazole: 400 mg – 1er jour (dose de charge), puis
200 mg/j - 10 à 15 jours Stade Stade IV : « Candidose de l’oesophage, de la trachée, des
bronches ou des poumons » NB Candidose buccale (muguet) simple = stade III
CANDIDOSE
3- Autres atteintes oesophagiennes Oesophagite herpétique
Oesophagite à CMV (cf I 5 b)
Immunodépression très profonde (< 50 CD4)
Ulcères idiopathiques de l’œsophage: Dg differentiel de O. CMV
Corticoïdes
CC 8
Michel 37 ans
Connu séropositif depuis 6 mois sans traitement
Diarrhée depuis 3 mois
Perte de 8 kg
DIARRHEE
Symptôme fréquent: 50% PD, 90% PVD Retentissement: dénutrition
Déshydrations +++ 2 cadres nosologiques
diarrhée aiguë diarrhée chronique Etiologie non spécifique
de l’immunodépression Infection à VIH non contrôléeParasitose digestive
ETIOLOGIES Infections parasitaires ++
Cryptosporidium parvum
Microsporidium sp
Isospora belli
Giarda intestinalis
Etiologies (2) – infections bactériennes Salmonella sp, Shigella sp, Campylobacter
sp, Yersinia
Plus fréquente chez les patients VIH + Survenue à tous les stades de la maladie ↘ avec la prophylaxie par CMX Diarrhée aigue fébrile, glairosanglante, douleurs abdominales Coproculture, hémocultures
Clostridium difficile
Etiologies (3) - Diarrhée d’origine médicamenteuse Tous les ARV avec une fréquence variable
Prévalence : 5-15% selon les combinaisons
Habituellement diarrhée de moyenne abondance non fébrile, sensible aux ralentisseurs du transit
Approche syndromiquediarrhée chronique
Pas/peu accès aux moyens diagnostiques
Des étiologies fréquentes et traitables giardiose, isosporose, C difficile, entérites à
anaérobies
TTT présomptif d’emblée recommandé devant toute diarrhée chronique :
CMX + métronidazole
O. Bouchaud, C T. NdourPrise en charge globale du VIH à l’usage des paramédicaux dans les pays à ressources limitéesRAF VIH -ESTHER – IMEA Ed° 2011
CC 9 – Aline Z
Femme de 25 ans, sans antécédents, consulte pour douleurs thoraciques et éruption depuis 48 heures
Cas clinique 9
Comment décrivez-vous les lésions?
Quel est votre diagnostic et votre traitement?
Que devez-vous proposer à cette patiente et pourquoi?
Cas clinique 9
Lésions vésiculeuses sur fond érythémateux, de distribution métamérique
Zona thoracique
Antalgiques + abstention thérapeutique ou traitement antiviral par ACV
Sérologie VIH, classification OMS stade II
Quelle est votre conduite à tenir si la lésion est la suivante?
Atteinte oculaire avec risque de cécité
Aciclovir IV 10 mg/kg/8h pendant 10 jours
-Infection virale à VZV
- fréquence VIH > 15 fois celle des non VIH
=> Tout zona = sérologie VIH
-Chez le VIH sans immunodépression majeure: évolution clinique sans
spécificité
- Déficit immunitaire profond Localisations multimétamériques
Evolution hémorragique
et nécrosant
Récidives
Zona
Traitement
Intraveineux par ACV 10mg/kg/8h 7-10j SI:Si formes sévères (forme OPH,
multimétamérique , disseminée, …)
Autres cas: abstention thérapeutique ou ACV (aciclovir) 800mg x 5/j ou VCV PO pendant 7-10 jours
Cas clinique 10
Femme de 40 ans, séropositive depuis 7 ans, non traitée
Consulte pour les lésions vulvaires ulcérées évoluant depuis 5 semaines
Quel est votre diagnostic? Classification OMS? Quel traitement proposez-vous?
Stade IV OMS Traitement Traitement d’attaque:
Aciclovir 800mgX5 par jour pendant 5 à 10 jours ou jusqu’à disparition des lésions Antalgiques
Débuter ARV
CC 10: Herpès génital chronique
Cas clinique 11
Homme de 35 ans, séropositivité connue depuis 6 ans, non traité
Consulte pour éruption depuis 1 mois au niveau du visage, non prurigineuse
Signale d’autre part une fièvre et une asthénie depuis 2 semaines
Description des lésions et hypothèse(s)?
Papules ombiliquées, prédominant au niveau du visage, molluscum-like, parfois ulcérées
Diagnostic: cryptococcose
Que faites-vous ?
Une ponction lombaire
10% des cryptococcoses neuro-méningées ont des lésions cutanées
Cas clinique 12
Femme de 40 ans, séropositive depuis 7 ans, non traitée, non suivie
Consulte pour lésions prurigineuses évoluant depuis 1 an
CC 12
Comment décrivez-vous les lésions?
Quel est votre diagnostic?
Quel élément va particulièrement vous orienter pour votre traitement et pour définir son statut immunitaire?
Description: Grands placards érythémato-squameux Desquamation irrégulière périphérique, dépigmentés, plans Intervalles de peau saine Lésions disséminées sur le corps entier, en particulier au niveau des bras, des
creux axillaires, des jambes et du tronc
Diagnostic: dermatophytose disséminée de la peau glabre
Élément à rechercher: onyxis, si présent au niveau des pieds, probablement CD4<100
Traitement: kétoconazole topique ici car pas d’atteinte unguéale
CC 12
1-quand débuter un traitement antirétroviral?
CD4 < 350/mm3 (< 1200 lymphocytes totaux) quelques soient les symptômes cliniques
Maladie de stade clinique OMS 3 ou 4 quelque soit le nombre de CD4
Cas clinique 1 Noëlle 41 ans:
VIH + CD 4 à 280
Y-a-t-il une indication à un traitement antirétroviral, si oui quel est le bilan préthérapeutique?
CC 1
Indication aux TARV ?o Oui (<350 CD4)
Bilan Préthérapeutique?o NFSo Numération des CD4 (si n’avait pas été faite)o Créatinémieo ASAT, ALATo Test de grossesseo Glycémie A Jeuno (Charge virale VIH si réalisable)o Sérologie HVB et HVC
Traitement par AZT + 3TC + EFV
Noëlle se présente à 3 semaines du début du traitement , car elle se sent essoufflée à l’effort.
Examen clinique normal
NFS: Hb 8g/dL, VGM 110 Neutrophiles: 700 /mm3
Quelle est votre hypothèse, que faites vous?
Toxicité de l’AZT (anémie macrocytaire arégénérative, neutropénie)
Arrêt de l’AZT
On peut proposer par exemple: switch de l’AZT par le TDF → TDF + FTC (remplace le 3TC pour simplifier la prise) + EFZ → atripla® 1 le soir au coucher
AZT - Zidovudine
Insuffisance médullaire: Anémie macrocytaire modérée à sévère (parfois brutale), neutropénie
Intolérance digestive: nausées Myalgies, cephalées, insomnie, asthénie Hyperpigmentation (peau, ongles, langue) Gynécomastie Acidose lactique Adaptation à la fonction rénale
3 TC - LamivudineFTC - Emtricitabine Bien tolérées (quelques troubles digestifs
avec FTC) Acidose lactique ! Action sur le VHB: pas d’arrêt 3TC/FTC
chez patient co-infecté car risque de réactivation (hépatite aiguë sévère)
Adapation si insuffisance rénale
TDF - Tenofovir
Prise au cours du repas Troubles digestifs: diarrhée, nausées ,
vomissements Toxicité rénale : insuffisance rénale et
syndrome de Fanconi Diminution de la densité minérale osseuse Asthénie, céphalée Action sur VHB ++ (pas d’arrêt intempestif)
EFZ (EFV) - Efavirenz
Troubles neuropsychiques : - Dès la 1ère prise, en 2- 4 semaines↘
- Vertiges, insomnie, somnolence, cauchemars, hallucinations, confusion, dépression, réaction psychotique (! Si ATCD psychiatrique)
Allergies cutanées ( 2 1ères semaines)
Cytolyse hépatique Potentielle tératogènicité pour le foetus au 1er
trimestre de la grossesse
plus rares qu’avec la NVP
Lors du contrôle de la NFS, votre collègue responsable des prélèvements s’est piquée?
Quelle a été votre prise en charge (votre collègue est vaccinée contre l’hépatite B)?
Immédiatement (dans les 5 minutes):
-Nettoyage de la zone cutanée lésée à l’eau et au savon puis rinçage abondant
-Antisepsie au moins 5 minutes (eau de javel à 12° diluée au 1/10, dakin; à défaut: Bétadine®, alcool à 70°)
AES à risque car patiente VIH récemment mise sous traitement (CV élevée) + piqûre avec aiguille creuse
=> traitement post – exposition à introduire rapidement
exemple AZT+3TC+LPV/r (combivir® 300/150: 1x2/j pendant ou hors repas + kaletra 200/50: 2cp x2/j pendant ou hors repas )
4 semaines
Prélèvement victime:NFS ALAT Créatinine Test sanguin de grossesse Sérologie VIH Sérologie VHC Si disponible : Ac anti-HBs si vaccinée sans taux
connu (ou dépistage par AgHBs et Ac anti-HBc si non vaccinée)
Quels sont les effets indésirables du LPV/r Intolérance digestive: diarrhée, nausées,
vomissements, douleurs abdominales Élévation des enzymes hépatiques Asthénie NBo Interactions médicamenteuses, comme tous les IP car inhibiteur CYP3Ao Au long cours (hors cadre AES), complications métaboliques (INTI et
IP)LipodystrophieDyslipidémie: hypertriglycéridémieHyperglycémie
AES (accident d’exposition au sang) Définition: Tout contact accidentel -Avec du sang ou un liquide biologique
contenant du sang -et comportant : soit une effraction cutanée
(piqûre, coupure), soit une projection sur une muqueuse (oeil, bouche) ou une peau lésée.
Risque de contamination par le VHB, le VHC, le VIH (+ palu)
Critères de gravité: Blessure cutanée secondaire à l'accident est
profonde. Charge virale du patient source élevée Aiguille: utilisée pour un prélèvement
intraveineux ou intra-artérielvisiblement souilléegros calibrecreuse Temps de contact avec le sang prolongé
Conduite à tenir en cas d’AESProcédure écrite, affichée dans les locaux de
soinsNettoyer et désinfecter immédiatement (dans
les 5 minutes)-Si piqûre ou blessure cutanée (cf ci-dessus)-Si projection sur une muqueuse ou un oeil : Rinçage abondant à
l’eau ou au sérum physiologique au moins 5 minutes
Obtenir rapidement le statut sérologique VIH du patient source (test rapide, connaître également son statut VHC, VHB)
Poser l'indication du traitement post-exposition vis-à-vis du VIH
-Fonction de la nature de l'exposition et du statut sérologique du patient source
-Si indiquée, la trithérapie post-AES est définie dans le programme national (généralement: 2 INTI + 1 IP (le plus souvent AZT + 3TC + LPV/r), à adapter au profil de résistance du patient
-A instaurer très précocement +++ (au mieux dans les 2 heures ; au plus tard dans les 48 heures)
intérêt d’avoir des kits -Durée: 4 semaines
Suivi médical (clinique et biologique, selon recommandations, jusque M+ 6)
Rapports protégés, exclusion du don du sang jusque M6
Si victime non vaccinée VHB: devrait bénéficier d’une vaccination
La patiente vient pour sa consultation des 6 mois, quel est le bilan de suivi prescrit?
NFS Numération des CD4Transaminases (ALAT, ASAT)Créatininémie car TDF Glycémie à jeun Charge virale vih
CV 6000 cp/mL, CD4: 350 /mm3 /18%, NFS, créatinémie, ASAT, ALAT, glycémie à jeun : normales
=> Que concluez - vous? Que faites vous? Echec virologique : CV VIH > 5000 cp/mL à M6 Avant de décider d’un changement de
traitement, évaluer les raisons de l’échec, renforcer l'observance et répéter la mesure de la charge virale après 3 mois de traitement supplémentaire bien suivi
3 – Evaluer l’échec Identifier l’échec thérapeutique
ÉCHEC CLINIQUE: Survenue de nouvelles IO, rechute d’IOPas assez sensible (tardif), ni spécifique (IRIS)
ÉCHEC IMMUNOLOGIQUEAbsence d’augmentation, baisse CD4 à M6 du traitement
↘ des CD4 < 50 % du picCD4 < 100/mm 3 après 1 an de traitement bien suivi ! Dosage CD4 fait en l'absence d'infection intercurrente
ÉCHEC VIROLOGIQUECharge virale > 5 000 copies/ml après au moins 6 mois d'un traitement bien
suiviCV à mesurer tous les 6 (à 12) mois
Analyser les raisons de l’échec thérapeutique 1ère cause d’échec : mauvaise observance insister sur la prise quotidienne, à horaires fixes (décalage
maximum de 1-2h autorisé), respect des modalités de prise
Autres raisons de l’échec: - erreur de posologie des ARV- diminution d’efficacité des ARV par interactions médicamenteuses - prescription d’ARV de puissance antivirale insuffisante (TDF +
ABC + 3TC)
Réplication du VIH en présence d'ARV => sélection de souches du VIH « mutants-résistants » => résistance du VIH/ échec
Discuter l’indication d’un 2 traitement Auparavant évaluer l'observance et la renforcer
Si échec virologique => répéter la mesure de la charge virale après 3 mois de traitement supplémentaire bien suivi
Si CV toujours > 5 000 cp/ml => 2ème ligne de traitement à proposer
Recommandation OMS 2ème ligne ARV:-Changer les 3 ARV du 1er ttt pour 3 ARV que le patient n’a jamais
pris
-Associer 2 INTI + 1 IP boosté (ATZ/r > LPV/r)
Cas clinique 2 Mr K. est sous Triomune (3TC, D4T, NVP) depuis
plusieurs années.Il n’a pas d’ATCD en dehors de sa séropositivitéIl est indétectable depuis le début de ce traitementMais depuis quelques mois, il présente une gène
douloureuse avec sensation de brûlure et picotement des pieds, les symptômes s’aggravent progressivement, il a du mal à dormir à cause des douleurs
Hypothèse ? Conduite à tenir
Neuropathie au D4T Arrêt de cette molécule, peut être remplacée par
AZT ou TDF Effets indésirables du D4T:NeuropathieLipodystrophie Élévation des enzymes hépatiques Acidose lactique ! D4T n’est plus recommandé en traitement de
1ère intention (trop d’EI)
Cas Clinique 3
Une patiente a commencé un traitement par AZT+3TC+NVP il y a 7 jours.
Elle consulte en raison d’une éruption cutanée.
Quelle est votre hypothèse, quels signes de gravité devez-vous rechercher?
Allergie à la nevirapine Signes de gravité:Erythème intense et diffus
Décollements bulleux
Atteinte des muqueuses (conjonctives, lèvres et bouche, muqueuses génitales)
Œdème, arthralgies, myalgies
Fièvre > 39°C
Il s’agit d’un rash maculopapuleux localisé à l’abdomen, l’examen clinique et l’interrogatoire ne retrouvent pas d’autres anomalies
Quelles est votre prise en charge?
Poursuite du traitement à la même dose (200mg par jour) jusqu’à amélioration des symptômes
Augmenter la posologie à 200mgX2 la semaine suivante si les symptômes ont disparu
Si vous aviez constaté une des éruptions suivantes quelle aurait été la prise en charge?
Eruption de grade 4 Référer Stopper les ARV Stopper le cotrimoxazole si introduction
récente (dans les 2 à 3 dernières semaines) Discuter hospitalisation CI à vie des INNTI
Effets indésirables de la NVP?
Réactions allergiques cutanées parfois sévères6 1ères semaines20 % des patientsArrêt NVP : 7% des patients Hépatites parfois sévères : surveillance BH /15 jours -1 moisTA > 5N: stopper le traitementTA > 2N SANS autre symptôme: suivi rapproché Fièvre Nausées, vomissements Céphalées Augmentation progressive de la posologie (1/j-14j puis
1x2/j)
Effets indésirables, hors nevirapine
Effets secondaires nevirapine
Eruption grade 1: surveillance Sous NVP demi-dose: ne pas passer à une pleine dose tant que
l’éruption n’a pas régressé Sous NVP pleine dose: repasser à une demi-dose puis idem
Eruption grade 2: Arrêt NVP Remplacer par EFV
Eruption grade 3: Arrêt définitif NVP, remplacée par IP
Eruption grade 4: Arrêt définitif NVP et contre-indication absolue de l’EFV
Points essentiels
Observance Traitement à vie Indication du traitement 1ère ligne: 2 INTI + 1 INNTI (AZT ou TDF +
FTC ou 3TC + EFV ou NVP) Principaux effets secondaires de ces
traitements et leur gestion Reconnaître et analyser l’échec
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