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Laurence Giuliani
DGAL/SA/SDSSA
Durée de vie microbiologique
des aliments
Exigences réglementaires, éléments de
justification, modalités d’évaluation
DGAL – SA/SDSSA – Durée de vie microbiologique – Séminaire ANSES – 25 novembre 2010 2
Définition de la durée de vie microbiologique des aliments
Période durant laquelle un produit répond à des
spécifications :
− de sécurité,
− de salubrité,
dans les conditions prévues de stockage et d’utilisation,
y compris par le consommateur
Détermine la date de durabilité (DLC ou DLUO)
Indique jusqu’à quelle date un aliment peut être
conservé sans devenir préjudiciable à la santé et/ou
sans subir d’altérations inacceptables
DGAL – SA/SDSSA – Durée de vie microbiologique – Séminaire ANSES – 25 novembre 2010 3
Durée de vie des aliments Contexte réglementaire (1)
Code de la consommation (article R112-9) prévoit,
pour les denrées alimentaires pré-emballées,
l’obligation d’indiquer sur l’étiquetage
La date de durabilité minimale (DLUO)
ou, dans le cas de
denrées microbiologiquement très périssables
La date limite de consommation (DLC) ainsi que
les conditions particulières de conservation
Directive 2000/13/CE du Parlement européen et du
Conseil du 20 mars 2000, repris dans le
Code de la consommation, articles R112-9 et R112-22
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Durée de vie des aliments Contexte réglementaire (2)
Code de la consommation (article R112-22)
L’étiquetage (d’une denrée alimentaire préemballée) comporte
l’inscription, sous la responsabilité du conditionneur, d’une date
jusqu’à laquelle la denrée conserve ses propriétés spécifiques
dans des conditions de conservation appropriées.
Dans le cas des denrées microbiologiquement très périssables, et qui, de ce fait, sont susceptibles, après une courte période, de présenter un danger immédiat pour la santé humaine (…) cette date est une date limite de consommation (DLC). Dans les autres cas, cette date est une date limite d’utilisation optimale (DLUO).
La date est accompagnée, le cas échéant, par l’indication des conditions de conservation, notamment de la température à respecter, en fonction desquelles elle a été déterminée.
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Distinction DLC/DLUO
DLC : risque pour le consommateur + courte période
évolutions de la flore microbienne susceptibles de rendre
l’aliment dangereux
risque pour le consommateur quand la DLC est dépassée
DLUO : longue durabilité
produit susceptible de dégradation organoleptique quand la
DLUO est dépassée
MAIS pas de risque pour le consommateur
Cas particulier des fromages
souvent DLUO mais doit être évaluée au cas par cas
le risque pour le consommateur se situe souvent avant la fin
de la durée de vie (avant ou après mise sur le marché ?)
Denrées alimentaires
très périssables
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Aliments très périssables
Définition
(Arrêté du 21 décembre 2009)
Toute denrée alimentaire périssable qui peut devenir
rapidement dangereuse, notamment du fait de son
instabilité microbiologique, lorsque la température de
conservation n'est pas maîtrisée.
Rattachée à la notion de DLC
Nécessité de réaliser une étude pour valider et
justifier la durée de vie fixée
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Règlement (CE) n°178/2002 Article 14
Prescriptions relatives à la sécurité
des denrées alimentaires
1. Aucune denrée alimentaire n'est mise sur le marché
si elle est dangereuse.
2. Une denrée alimentaire est dite dangereuse si elle
est considérée comme :
a) préjudiciable à la santé
b) impropre à la consommation humaine
Aspect sécurité bactéries
pathogènes
Aspect salubrité germes d’altération
ou indicateurs d’hygiène
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Article 3 – point 2
Le cas échéant, les exploitants du secteur
alimentaire (…) conduisent des études
conformément à l’annexe II afin d’examiner si les
critères sont respectés pendant toute la durée de
conservation.
Cette disposition s’applique notamment aux denrées
alimentaires prêtes à être consommées permettant
le développement de L. monocytogenes et
susceptibles de présenter un risque pour la santé
publique lié à L. monocytogenes.
Règlement (CE) nº2073/2005
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denrées prêtes à être consommées ne nécessitant pas une cuisson ou une autre transformation efficace
pour éliminer ou ramener à un niveau acceptable les micro-organismes dangereux
Si croissance de L. monocytogenes
Absence dans 25 g à la production
ou 100 ufc/g
jusqu’à la fin de la durée de vie
Si pas de croissance
de L. monocytogenes
100 ufc/g
fin de production et distribution
Critère Listeria monocytogenes
n = 5 C =0
(5) Le producteur doit démontrer que le produit ne dépassera pas la limite
de 100 ufc/g tout au long de sa durée de vie
Études de
validation de la
durée de vie
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Annexe II : Études
Les études prévues à l’article 3, comprennent :
+ détermination des caractéristiques physico-chimiques
pH, aw, teneur en sel, conservateurs, emballage…
+ consultation de données bibliographiques
caractéristiques de développement et de survie
± élaboration de modèles mathématiques prédictifs
(= microbiologie prévisionnelle)
± tests de croissance (= challenge-tests)
± études de vieillissement (= durability studies)
des conditions
de distribution,
d’entreposage et d’utilisation
raisonnablement
prévisibles
En tenant
compte :
de la variabilité
inhérente au produit,
aux micro-organismes,
conditions de transformation
et entreposage
et
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Lignes directrices
À destination des professionnels
Guidance document on Listeria monocytogenes shelf-life studies
for ready-to-eat foods, under Regulation (EC) n°2073/2005 of
15 November 2005 on microbiological criteria for foodstuffs
(SANCO/1628/2008) - Version 9.3 du 26/11/08
http://ec.europa.eu/food/food/biosafety/salmonella/docs/
guidoc_listeria_monocytogenes_en.pdf
2 documents publiés en 2008
(disponibles sur le site Internet de la DG SANCO)
À destination des laboratoires/centres techniques
Technical guidance document on shelf-life studies for Listeria
monocytogenes in ready-to-eat foods
Version 2 - Novembre 2008
http://ec.europa.eu/food/food/biosafety/salmonella/docs/
shelflife_listeria_monocytogenes_en.pdf
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Etudes de durée de vie : les outils disponibles
NF V01-003 (juin 2010)
Lignes directrices pour la réalisation des
tests de vieillissement microbiologique
(contamination naturelle)
NF V01-009 (sept. 2007)
Lignes directrices pour la réalisation des tests de croissance
microbiologiques (Listeria monocytogenes
contamination artificielle)
Fascicule de documentation FD V01-014 (mai 2009)
Recommandations sur les éléments utiles pour
la détermination de la durée de vie microbiologique
Choix de paramètres : organoleptiques, microbiologiques
(santé ou altération) en fonction des
caractéristiques du produit
Étude des connaissances acquises
Microbiologie prévisionnelle
+/- Guide des bonnes pratiques d’hygiène et
d’application de l’HACCP
Structure « labo et conseil » qui rassemble les éléments :
dossier concernant un produit
cf. note de service DGAL/SDSSA/N2010-8062 & guide ACTIA en cours de rédaction
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Études de durée de vie Priorité = PMS
La maîtrise d’un danger (ex. L. monocytogenes) doit être
évaluée au cas par cas en tenant compte des procédés
de fabrication propres à chaque producteur et des
caractéristiques spécifiques des produits
Si ce n’est pas le cas, la réalisation d’études de durée de
vie, parfois longues et coûteuses, n’est pas la priorité
Les bonnes pratiques d’hygiène et les procédures fondées sur
les principes HACCP doivent dans tous les cas être mises en
place de façon efficace pour permettre la validation de la
durée de vie microbiologique d’un produit
- Se poser les bonnes questions
- Bien connaître les caractéristiques
du produit, la flore microbienne et
surtout leur évolution et leur
variabilité
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Les autocontrôles
Obligation réglementaire de réaliser des autocontrôles
(règlement n°852/2004) incluant :
qualité des matières premières
contrôles de surface (matériels et locaux)
produits finis (sortie production et fin de durée de vie)
Le règlement n°2073/2005 est un des outils à destination
des professionnels pour valider et vérifier l’efficacité des
mesures préventives définies dans le cadre du PMS
Le plan d’autocontrôles doit donc être
intégré dans le PMS
Il peut être utilisé comme
élément de justification de la durée de vie
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Les analyses d’autocontrôles
bactériologiques
Choix des micro-organismes à rechercher fonction :
de l’analyse des dangers
du respect des critères réglementaires s’il en existe
des germes indicateurs d’hygiène pertinents
et de la flore d’altération (cf. durée de vie)
de l’existence ou non d’autres paramètres de surveillance pour la maîtrise du danger considéré
(+ des exigences des clients)
Exploitation des données historiques dans le cadre de la
vérification :
informations sur les fréquences/niveaux de contamination
justification de la durée de vie (tests de vieillissement)
Estimation du niveau
de confiance dans
l’efficacité des mesures
de maîtrise
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Utilité des données historiques :
autocontrôles & études de vieillissement Informations sur les fréquences/niveaux de contamination :
dans l’environnement de fabrication
matières premières
produits alimentaires
Des données d’autocontrôles relatives au niveau de
contamination en début et en fin de durée de vie peuvent :
permettre d’évaluer le potentiel de croissance
être utilisées pour vérifier la durabilité d’un produit et confirmer que la durée de vie est appropriée
Notion de
prévalence
Des résultats de tests de vieillissement permettent d’estimer
le degré de confiance en termes de santé publique et de
maîtrise de l’hygiène
Exploiter toutes
les données
disponibles
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Études DVM : comment ?
Les différents outils
microbiologie prévisionnelle (simulation)
études de vieillissement
tests de croissance
mais aussi l’exploitation des données historiques
Se poser les bonnes questions :
- Quels objectifs ?
- Quels outils ?
- Comment les articuler ?
Collaboration entre les professionnels utiliser les études existantes
mutualiser les nouvelles études
uniquement si la technologie de fabrication est similaire
et si les produits ont les mêmes caractéristiques
Dans tous les cas, le résultat d’une étude menée à un niveau collectif
doit être adaptée au contexte spécifique du site de production
considéré (environnement, prévalence, variabilité)
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CONCLUSION
Les études de validation de la durée de vie doivent être menées de façon raisonnée, en tenant compte :
- de l’environnement de fabrication
- de la technologie de fabrication
- des caractéristiques du(des) produit(s)
- de la variabilité
En n’oubliant jamais :
d’intégrer cette réflexion dans le dispositif général de
maîtrise sanitaire de l’entreprise
la priorité donnée aux actions préventives pour la
maîtrise de l’hygiène des aliments
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