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7182e Rapport annuel BRI
VI. volution du secteur bancaire aprs la crise
La crise financire rcente a transmis plusieurs messages clairs auxintervenants du march et aux autorits charges de la stabilit financire.
Elle leur a appris, par exemple, que les banques ont mal gr leur liquidit,
au niveau national et international, et quelles nont su ni sassurer des sources
de revenu stables et diversifies, ni matriser leurs cots. Une autre leon de la
crise est que lopacit des bilans a largement biais les analyses de risque,
retardant ainsi la prise de conscience de linsuffisance des volants de fonds
propres. Et les difficults qui ont assailli les banques ont, en fin de compte,
fait subir dimportantes pertes aux actionnaires et aux cranciers, paralys
lintermdiation financire et plong lconomie mondiale dans la rcession.
Ces enseignements ont non seulement influenc la perception des banquespar les marchs et les analystes, mais aussi conduit les autorits prendre de
nouvelles mesures qui faonneront les modles bancaires daprs-crise.
Entre-temps, les banques, malgr tous leurs efforts pour amliorer leur
rsilience, nont pas russi saffranchir de la crise. Les cours des actions et
des obligations indiquent que, en 2012, la situation densemble du secteur
ressemble celle de la priode qui a suivi leffondrement de Lehman Brothers.
Confronts des valuations de march ngatives et une crise de confiance
mutuelle, de nombreux tablissements restent trs dpendants des concours
des banques centrales et ne sont pas en position de favoriser la croissance
conomique.Les autorits ont un rle jouer pour renforcer la solidit du secteur
bancaire. Dans limmdiat, lune de leurs priorits est de sassurer que les
banques cribles dactifs dprcis assainissent leur bilan en comptabilisant
leurs pertes et en se recapitalisant. Cela restaurerait la confiance dans le secteur
et, par l, lui ouvrirait nouveau laccs aux financements traditionnels.
Paralllement, dans les conomies croissance rapide, o le dynamisme
des marchs amplifie artificiellement la solidit des banques et favorise la
prise de risque, les autorits devraient fonder leur action sur des valorisations
rigoureuses couvrant lensemble du cycle conjoncturel. terme, le nouvel
environnement rglementaire devrait inciter davantage les banques adopterdes modles oprationnels dgageant des revenus durables, rduisant le
recours au soutien des pouvoirs publics et attnuant le risque de propagation
des difficults financires au-del des frontires nationales.
Le prsent chapitre examine la situation du secteur bancaire et voque les
conditions ncessaires sa solidit future. Aprs avoir retrac les valuations
de march sur lvolution du secteur aprs lclatement de la crise, il examine
les bilans des banques et lorigine de leur rentabilit, analyse qui repose en
grande partie sur un chantillon de 100 banques comprenant des groupes
internationaux de pays avancs et de grands tablissements dconomies
mergentes (cm). Il formule ensuite des recommandations sur laction mener par les autorits pour aider les banques effacer les squelles de la
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crise. Il se termine par une prsentation des dfis long terme qui se posent
au secteur bancaire, en sattardant sur leur dimension internationale.
valuations du secteur bancaire par le march
Les marchs ont le sentiment que la crise nest pas termine. Lesproccupations concernant la vulnrabilit du secteur bancaire continuent
de peser sur les valorisations des actions et dlargir les primes de risque.
Les mesures de soutien officiel nont apport quun rpit temporaire.
Valorisations sur les marchs dactions
mi-2012, les cours des actions dnotaient encore un scepticisme gnral
envers le secteur bancaire. Par rapport un indice large, les valorisations
bancaires ne se sont que peu amliores et, dans certains cas, elles se sont
mme dtriores depuis fin 2008 (graphique VI.1, cadre suprieur gauche).
Par comparaison, le secteur de lassurancesest mieux comport sur la mmepriode (cadre suprieur droit), malgr le trs faible niveau des taux dintrt,
qui accrot la valeur actualise de ses passifs.
Secteur bancaire: valuation par le march et les analystes
Banques: cours relatif des actions1 Entreprises dassurance: cours relatif des actions1
0
50
100
150
200
250
300
0
50
100
150
200
250
300
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
AllemagneFranceRoyaume-Unitats-Unis
Japon
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
Prime CDS, enpb2 Banques: note intrinsque3
0
100
200
300
400
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Zone euroEurope (autres)tats-Unis
BBB
BBB+
A
A
A+AA
AA
AA+
XM (10) Eur (8) US (5) XM (12) Eur (8) US (6)
MoodysFitch
20072011
XM = zone euro; Eur = autres pays dEurope; US = tats-Unis.
1 Rapport lindice boursier large ; moyenne trimestrielle ; moyenne 2003 = 100. 2 Moyenne pondre par les actifs. chantillon:25 banques de la zone euro, 12 autres banques dEurope et 15 banques des tats-Unis. 3 Note de fin danne. Jalons : 2enote la plusbasse et 2enote la plus haute; point: note mdiane. Entre parenthses: nombre de banques.
Sources : Bloomberg; Datastream; Markit. Graphique VI.1
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Depuis longtemps, les marchs rcompensent les banques qui ont
une solide base de fonds propres par une moindre exigence de rentabilit.
Cest la consquence naturelle de la gestion du profil risque-rendement par
les investisseurs : les fonds propres, grce leur capacit dabsorption des
pertes, accroissent la rsilience des tablissements et leur assurent un accs
continu au financement. Les donnes collectes depuis 1990 sur 50 banquesdont les actions font lobjet dun ngoce actif montrent quune hausse de 2,5 %
5 % du ratio total des fonds propres/total de lactif, toutes choses gales
par ailleurs, permet dabaisser le cot des fonds propres de 80 pb1. Cette
relation sest vrifie tout au long de la crise rcente et sest mme plutt
renforce.
Valorisations sur les marchs de la dette
Les investisseurs sur les marchs de la dette ont une perception semblable.
Mme si les oprations de refinancement plus long terme de caractre
exceptionnel mises en place par la BCE fin 2011 ont fait baisser les primes CDS(credit default swaps, contrats drivs sur dfaut) exiges des emprunteurs de
la zone euro, ces primes approchaient, voire dpassaient, au printemps 2012,
le niveau atteint aprs la chute de Lehman Brothers (graphique VI.1, cadre
infrieur gauche). Seule la perception du risque de crdit relatif a chang :
alors que les banques des tats-Unis taient considres comme les plus
risques fin 2008, depuis 2010, ce sont celles de la zone euro qui le sont.
Les agences de notation ont galement fait part de proccupations
croissantes quant la solvabilit des banques. Ces proccupations se sont
manifestes dans les notes intrinsques, qui valuent la solidit financire
des banques en labsence de soutien des pouvoirs publics. Non seulementces notes se sont dtriores au cours des cinq dernires annes pour de
nombreuses banques, mais elles signalent aussi une diffrenciation croissante
de la situation financire des banques (graphique VI.1, cadre infrieur droit).
Rentabilit des banques : volution et origines
Les marchs et les analystes se font une opinion de ltat du secteur bancaire
en intgrant la capacit des tablissements sassurer une rentabilit durable,
apte soutenir la croissance du bilan et offrir une protection contre les
volutions externes dfavorables. Pour de nombreuses banques, le granddfi actuel est de se mnager de tels bnfices. (Lencadr VI.A est consacr
au systme bancaire parallle.)
Le bnfice dexploitation avant dprciations des banques des conomies
avances sest renforc par rapport au creux de 2008 (graphique VI.2, cadre de
gauche). Toutefois, le bas niveau du produit bancaire enregistr par de grands
groupes au premier trimestre 2012 fait douter que la progression de bnfice
puisse se maintenir. Entre 2009 et 2011, lun des principaux moteurs de cette
progression a t le produit du ngoce, que la crise a rvl tre peu fiable.
1 J. Yang et K. Tsatsaronis, Bank stock returns, leverage and the business cycle , Rapport trimestrielBRI, mars 2012, pp. 4559.
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Systme bancaire parallle: dimension et structure1
En %
Part des actifs du systme financier,par catgorie dinstitution2
Actifs des intermdiaires financiers non bancaires3
12
16
20
24
28
40
42
44
46
48
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Banques (d)Assureurs et fonds de pension (g)Autres intermdiaires financiers (g)
0
25
50
75
100
2005 2010
AutresCourtiers4
SocitsfinanciresVhiculesfinanciersad hoc
FondsmontairesAutres fondsdinvestis-sement
1 Lchantillon se compose dtablissements des pays suivants: Allemagne, Australie, Canada, Core, Espagne, tats-Unis, France,Italie, Japon, Pays-Bas et Royaume-Uni. 2 La somme des chiffres nest pas gale 100 % parce que dautres catgories ne sont pasreprsentes. 3 En % du total des actifs financiers qui ne sont pas dtenus par des banques, des entreprises dassurance ni des fondsde pension. 4 Y compris ngociateurs pour compte propre.
Sources : calculs CSF; donnes nationales; BRI, statistiques bancaires internationales. Graphique VI.A
Encadr VI.A Le systme bancaire parallle
Limportance croissante du systme bancaire parallle dans lintermdiation financire appelle lattentionsur leur rglementation. Sa dfinition varie, mais lexpression systme bancaire parallle dsignegnralement des entits financires non bancairesqui recourent leffet de levier et/ou pratiquent latransformation dchances et de liquidit. Ainsi, ces entits oprent ct des tablissements bancaires
traditionnels sans relever de leur rglementation. Divers facteurs, historiques et institutionnels, ainsi quele rythme rapide de linnovation et de la spcialisation financires ont contribu rendre attrayante lamigration de certaines formes dintermdiation hors du systme bancaire traditionnel. En temps normal,le systme parallle renforce la rsistance du systme financier au sens large, en offrant des produitsfinanciers la carte et une grande diversit doutils permettant de grer les risques de crdit, de liquiditet dchance. La crise financire rcente a, toutefois, montr quil peut aussi engendrer des risques etcompromettre la stabilit financire, en labsence de rgles prudentielles.
Lactivit bancaire parallle peut amplifier les cycles financiers : elle se dveloppe en phasedexpansion et reflue en phase de contraction, comme ce fut le cas rcemment durant la crise mondialeet durant les crises qui ont frapp la Sude et le Japon, dans les annes 1990. Aujourdhui encore, ilsemble que lactivit dintermdiation du secteur bancaire parallle alimente le boum du crdit et desprix des actifs en Chine. En phase dexpansion, lactivit bancaire parallle, en encourageant leffet de
levier et les dsquilibres en termes de liquidit et dchances actif/passif, contribue laccumulationde vulnrabilits. Or, les risques qui lui sont associs sortent souvent du champ de surveillance etdaction des instances publiques, sagissant, notamment, dassurance des dpts, dexigences de fondspropres et de liquidit ou daccs la monnaie banque centrale. Ces risques ne sont pourtant pas sansconsquences pour le systme bancaire traditionnel, qui lui fournit toute une gamme de services :garanties, lignes de crdit ou conservation des actifs titriser. Dailleurs, ces dernires annes, lesprincipales proccupations ont port sur lensemble de la chane de titrisation, les marchs des pensionset les activits des fonds montaires.
mesure que le systme parallle se dveloppe, la composante de lintermdiation financire quichappe en partie au contrle des autorits stend. En labsence de donnes suffisantes et de dfinitionsstatistiques concordantes, il est difficile dvaluer la taille et la porte de ce type dactivit. Cependant,des mesures approximatives tmoignent dune expansion au cours des annes prcdant la crisefinancire (graphique VI.A, cadre de gauche). Sur lensemble dun chantillon dconomies avances,les actifs dtenus par les autres intermdiaires financiers se sont accrus, en passant denviron$23 000 milliards (soit quelque 23 % du total des actifs du systme financier) en 2002, plus de$50 000 milliards (27 % du total) fin 2007, selon des donnes compiles par le Conseil de stabilit
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En revanche, le produit dintrts net, qui a rsist la crise, na, dans le
mme temps, pratiquement pas augment, en proportion du total de lactif.
Les banques des cm, elles, enregistrent un produit dintrts net
particulirement lev, puisquil a constamment reprsent les trois quarts
de leur bnfice avant dprciations, contre la moiti pour les banques des
conomies avances. Il se peut, toutefois, que le niveau du produit dintrts
net de certaines banques des cm ne soit pas viable. Ainsi, en Chine, larentabilit des banques a t gonfle par les planchers imposs par le
financire (CSF). Bien que leur rythme de croissance se soit ralenti pendant la crise, sous leffet dun vifrepli des marchs de la titrisation et des pensions, leur niveau reste lev. fin 2010, un tiers environdes avoirs du systme financier taient dtenus par des vhicules financiers ad hoc, socits financires,courtiers en titres, ngociateurs pour compte propre et fonds montaires, et un autre tiers, par les autresfonds dinvestissement (graphique VI.A, cadre de droite).
Compte tenu de la taille du systme bancaire parallle et de la rapidit de linnovation financire, les
initiatives des autorits, dans la priode rcente, ont privilgi le suivi rgulier avec interventions ciblesfondes sur des principes gnraux. la base de ces initiatives, la ncessit dempcher la constitutiondun levier excessif et la formation de dsquilibres de liquidit et dchance qui pourraient saper lastabilit financire. Le CSF travaille actuellement sur le suivi renforc du systme bancaire parallle, et ilpasse en revue la rglementation des activits de titrisation et de prts de titres du systme traditionnel,ainsi que des interactions avec les marchs des pensions, les fonds montaires et les autres intervenantsdu systme bancaire parallle. Dautres initiatives visent lamlioration des exigences de dclaration et une plus grande transparence de lintermdiation hors systme bancaire traditionnel.
Lexemple des fonds montaires illustre bien comment des principes gnraux peuvent treappliqus des structures particulires. Bien que prsents dans de nombreuses juridictions, ces fondsjouent un rle plus important aux tats-Unis, o les entreprises et les petits investisseurs les utilisentpour se fournir en ressources court terme. mi-2011, les avoirs sous gestion de ces fonds slevaient
$2 700 milliards aux tats-Unis, $1 500 milliards en Europe et $400 milliards environ dans le reste dumonde. Systmatiquement aux tats-Unis et le plus souvent en Europe, ces fonds obissent uneexigence de prservation de la valeur de lactif net (soit le ratio de la valeur de lactif, diminu de toutpassif, sur le nombre de parts du fonds). Sils facilitent la gestion de trsorerie, ils accroissent le risquedun dsengagement massif de la part dinvestisseurs ne bnficiant pas de nantissement lorsque lachute du prix des actifs menace de faire passer la valeur de lactif net au-dessous du pair. La perspectivedun tel retrait a dailleurs men plusieurs initiateurs de ces structures fournir des liquidits durgence,aprs, mais aussi avant, la chute de Lehman Brothers. Et les autorits amricaines ont estim ncessaire,aprs la faillite de Lehman Brothers, de crer des facilits afin de prvenir une contagion du systmefinancier.
Le risque de dsengagement des investisseurs non garantis est li au dcalage structurel entre lesactifs des fonds, gnralement court terme, mais plus ou moins liquides, et leurs passifs, qui sonttrs liquides, car ils sont le plus souvent remboursables sur demande. Pour rduire ce risque, la Securityand Exchange Commission des tats-Unis a, en 2010, renforc les exigences en termes de risques deliquidit et de crdit sur les fonds montaires. Les rgulateurs europens ont, paralllement, publi desrecommandations pour une harmonisation des dfinitions des fonds montaires en Europe.
Plus rcemment, un projet du CSF pilot par lOrganisation internationale des commissions devaleurs (OICV) a examin plusieurs options pour le renforcement de la rglementation des fondsmontaires, comme, par exemple, imposer aux fonds une valeur unitaire variable ; exiger un volant defonds propres pour les fonds capital garanti ; ou appliquer une clause restrictive en cas de nombreusesdemandes de retraits simultans. Si elles taient mises en pratique, ces propositions rapprocheraient larglementation des fonds montaires de celle des banques traditionnelles.
Les autres intermdiaires financiers sont ceux qui ne sont pas classs comme banques, entreprises dassurance,fonds de pension ni tablissements financiers publics dans les statist iques Flow of funds accounts de la Rserve
fdrale.
N. Baba, R. McCauley et S. Ramaswamy, US dollar money market funds and non-US banks , Rapport trimestrielBRI, mars 2009, pp. 6581.
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gouvernement sur les marges dintrt nettes. Or, ces pratiques compriment
les revenus des dposants et les banques risquent donc de voir leur base de
dpts se rduire avec lapparition dautres formules dpargne attrayantes
hors du secteur bancaire.Les provisions pour dprciations dactifs rvlent galement des
diffrences entre banques des conomies avances et mergentes. Pour les
tablissements amricains, europens et japonais, ces charges ont baiss,
revenant denviron 30 % du bnfice avant dprciations, en 20082009,
moins de 20 %, un an plus tard. Pour les banques europennes, ce ratio est
nanmoins remont 25 % en 2011, ce qui laisse penser que leurs bilans
restent obrs par des actifs dprcis. En revanche, pour les banques des
cm, le ratio est demeur infrieur 20 %, dans le contexte dune expansion
rapide du crdit depuis 2006 (graphique VI.2, cadre de gauche).
Renforcement des bilans
On ne soulignera pas assez limportance dune robuste base de fonds propres
et damples volants de liquidit. En cas de pertes, ce sont les banques les
mieux capitalises qui ont plus de chances de rester solvables, de continuer
fournir des services financiers et dassurer durablement des rendements
solides leurs actionnaires et cranciers. En cas de dfiance gnralise, seule
une liquidit bien gre peut soutenir lintermdiation financire. Mme si le
risque de liquidit est indissociable de la transformation dchances, les
banques seront mieux armes pour le matriser si elles sappuient davantagequavant la crise sur des ressources stables.
Banques: rentabilit et affectation des bnficesEn %
Dividendes3 : effet de lissageComposantes du revenu net
1,5
0,0
1,5
3,0
4,5
0
10
20
30
40
06 07 08 09 10 11 06 07 08 09 10 11 06 07 08 09 10 11 06 07 08 09 10 11Europe (39) tats-Unis (17) Japon (6) cm (25)
Composantes (g)1 : produit du ngocehonoraires et commissions
produit dintrts netdprciations dactifs
Dprciationsdactifs (d)2
3
0
3
6
9
12
2006 2007 2008 2009 2010 2011
DividendesBnfices non
distribus
cm = conomies mergentes.
1 En % du total de lactif ; moyenne des banques du pays ou du groupe. Entre parenthses : nombre de banques de lchantillon 2010.
Les 3 premires composantes constituent le bnfice dexploitation avant dprciations. La compensation des positions sur drivs,autorise par les principes comptables gnralement reconnus (GAAP) aux tats-Unis, gonfle le ratio revenu/total de lactif desbanques amricaines par rapport aux banques appliquant les IFRS ou les GAAP au Japon. 2 En % du bnfice dexploitation avantdprciations. 3 En % du total des fonds propres. chantillon2010: 82 banques du monde entier.
Sources : Bankscope; estimationsBRI. Graphique VI.2
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7782e Rapport annuel BRI
Fonds propres
Partout dans le monde, les banques ont largement renforc leurs fonds
propres ces dernires annes (graphique VI.3, cadre de gauche). Entre 2008
et 2011, les grands tablissements europens, amricains et japonais ont
accru de respectivement 20 %, 33 % et 15 % leur ratio des fonds propres au
sens le plus strict (actions ordinaires et assimiles) rapports au total de lactif.
Pour les banques des cm, ce ratio augmente depuis 2004.La dynamique de cette amlioration varie selon les systmes bancaires.
Les banques japonaises ont renforc cette catgorie de fonds propres de
60 %, tout en toffant nettement leur bilan, qui a progress de 20 % entre 2008
et 2011 (graphique VI.3, cadres du milieu et de droite). Une croissance
moins marque de ces fonds propres, aux tats-Unis et en Europe, sest
accompagne dune expansion plus modre des bilans dans le premier
cas, et dune diminution, dans le second. Certes, ces volutions ont eu une
incidence dfavorable sur la reprise mondiale, mais elles allaient dans le sens
dun redimensionnement souhaitable long terme.
Alors que la croissance des banques des pays avancs se ralentissait, lestablissements des cm se dveloppaient. Avec une hausse rgulire de
ses fonds propres au sens le plus strict, la banque moyenne des cm, parmi
un chantillon mondial de grands tablissements, rivalise avec son homologue
des tats-Unis en termes de volume des prts ; elle a, en outre, nettement
augment ses placements en titres (graphique VI.3, cadre de droite). En Chine
et en Inde, en particulier, les banques ont accru leur bilan denviron 75 % entre
2008 et 2011.
La politique traditionnelle daffectation des bnfices, dans un contexte
dinstabilit du produit bancaire, entame la capacit des banques reconstituer
leurs fonds propres partir de leur rsultat dexploitation. Il est vrai que lesbnfices non distribus sont positifs depuis 2008 (graphique VI.2, cadre
Bilans des banques: capacit dabsorption des pertes1
Ratio de fonds propres2 Actions ordinaires4, 5 Total de lactif5
0,0
2,5
5,0
7,5
10,0
97 99 01 03 05 07 09 11
Europetats-Unis3
Japoncm
0
15
30
45
60
Europe .-U. Japon cm .-U.Europe Japon cm
0
250
500
750
1000
Autres actifsPrts
1 chantillon de banques: voir graphique VI.2, cadre de gauche. 2 Actions ordinaires (y compris lments quivalents), en % du totalde lactif; moyenne. 3 La compensation des positions sur drivs, autorise par les GAAP aux tats-Unis, gonfle le ratio fondspropres/total de lactif des banques amricaines par rapport aux banques appliquant les IFRS ou les GAAP au Japon. 4 Y comprislments quivalents. 5 Moyenne 20062011, en milliards de dollars.
Sources : Bankscope; estimationsBRI. Graphique VI.3
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de droite), mais cela est largement attribuable au produit du ngoce, appel
disparatre en priode de tensions financires. De plus, les banques ont
pratiqu un lissage des dividendes, mme pendant la crise. En 2008, lorsque
les bnfices se sont effondrs, elles ont puis dans leurs volants de fonds
propres, dj peu levs, pour maintenir les dividendes un niveau
comparable celui davant la crise (5 % des fonds propres comptables). Cettepratique pourrait signifier que lintrt court terme des actionnaires tait
en contradiction avec lobjectif de rduction du risque de crdit. Elle pourrait
aussi laisser penser que les banques comptaient sur une aide des pouvoirs
publics si celle-ci devenait ncessaire pour assurer leur survie.
lavenir, les autorits encourageront les grandes banques recourir
une plus large gamme dinstruments pour grer leur base de fonds propres,
comme les obligations convertibles en actions : obligations requalifiables
(qui protgent dposants et contribuables en absorbant les pertes en cas
de dfaut) et obligations convertibles sous condition (qui prservent la
solvabilit et la continuit dexploitation en cas de difficults). Plusieurstablissements europens ont dj lanc des instruments assortis dune clause
de conversion lie aux ratios de fonds propres rglementaires. Le rle de
ces instruments dans le paysage financier futur dpendra essentiellement de
leur capacit attirer une demande suffisante de la part des investisseurs non
bancaires et protger les tablissements metteurs de comportements
spculatifs.
Liquidit
Les banques europennes ont encore largement recours aux financements
de gros, qui se sont pourtant rvls instables durant la crise. Leur ratioprts (par dfinition peu liquides)/dpts de dtail (stables) a augment
pendant la crise, pour passer 130 %, et il na pratiquement plus baiss depuis
(graphique VI.4, cadre de gauche). La situation est trs diffrente dans les
Grandes banques: liquidit et ressourcesMoyenne pondre, en%1
Ratio de ressources stables2Ratio prts/dpts
60
80
100
120
140
97 99 01 03 05 07 09 11 97 99 01 03 05 07 09 11
Europe
tats-UnisJaponcm
50
60
70
80
90
1 Les pondrations sont fondes sur les ressources long terme des banques. chantillon de banques : voir graphique VI.2, cadre degauche. 2 Dpts de la clientle plus ressources long terme, en % du total des ressources.
Sources : Bankscope; Dealogic ; BRI, statistiques financires internationales; estimationsBRI. Graphique VI.4
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autres systmes bancaires, qui affichent un ratio prts/dpts denviron 75 %
pour 2011. Le ratio de ressources stables (somme des financements de dtail
et de long terme par rapport au total des ressources) (graphique VI.4, cadre
de droite) renforce aussi limpression que les banques europennes pratiquent
la transformation dchances grande chelle. Le risque de liquidit inhrent
cette situation sest matrialis en 2011 et a fait perdre aux banques de la
zone euro laccs leurs ressources traditionnelles, ce qui a amen la BCE lancer des oprations de refinancement plus long terme de caractre
exceptionnel en dcembre 2011, puis en fvrier 2012.
Les banques vont bientt se trouver dans lobligation damliorer leur
situation de liquidit. Une tude dimpact quantitative du Comit de Ble fait
apparatre que, au 30 juin 2011, environ la moiti des 205 tablissements
examins devaient revoir leur stratgie, rduire leurs asymtries dchances
ou accrotre leurs actifs liquides ou ressources long terme, afin de satisfaire
aux futures exigences de liquidit2. Ces banques prsentaient en effet une
insuffisance de E1 760 milliards en termes dactifs liquides (soit 3 % des actifs
totaux de lensemble de lchantillon) et de E2 780 milliards en termes deressources stables. Bien sr, ces chiffres ne sont pas additionner, une action
donne pouvant permettre une banque de se conformer simultanment
plusieurs exigences de liquidit.
Srets
Une crise de confiance sur les marchs de financement a conduit les banques
nantir une part croissante de leurs actifs pour garantir leurs missions
de dette. Les tablissements europens, notamment, ont ainsi offert une
plus grande protection aux investisseurs, prouvs par les actifs dprcis
2 Comit de Ble sur le contrle bancaire, Results of the Basel III monitoring exercise as of30 June 2011, avril 2012.
Srets : utilisation et offre
missions avec srets, en % du total (d)
missions avec srets (g)2
missions sans srets (g)2Obligationsscurises
ABS et MBS
Entreprises
Autres tablissements financierstabliss. de crdit hypothcaireet banques du secteur public
metteurs souverains etinstitutions internationales
0
200
400
600
800
20
30
40
50
60
0
2
4
6
2007 2008 2009 2010 2011 2007 2008 2009 2010 2011
ABS = titres adosss des actifs (asset-backed securities) ; MBS = titres adosss des hypothques (mortgage-backed securities).
1 Les missions avec srets comprennent les obligations scurises et les ABS. 2 En milliards de dollars. 3 En milliers de milliardsde dollars.
Source: Dealogic. Graphique VI.5
missions dobligations1 : banques de la zone euro missions de titres nots AAA3
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des banques et leur exposition aux emprunteurs souverains en difficult
(graphique VI.5, cadre de gauche). Toutefois, en cas de faillite de lmetteur,
les actifs gags ne sont plus disponibles pour couvrir dautres obligations,
ce qui rend celles-ci plus risques, et les obligations garanties, plus
attrayantes. Il pourrait ainsi se crer une dynamique nfaste. Par ailleurs, en
cas dasschement des sources de financement prives, les banques sontamenes nantir leurs actifs pour obtenir un soutien public, ce qui grve
encore plus leur bilan.
Selon les estimations de la profession, les actifs des banques
europennes taient gags hauteur de 20 % en 2011. Ce chiffre global
traduit la dpendance accrue de certains tablissements lgard des prts
des banques centrales contre garanties. Cest le cas, par exemple, des banques
grecques, dont le ratio actifs gags/total de lactif a t multipli par dix entre
2005 et 2011, et atteint un tiers. Pour les tablissements irlandais, italiens et
portugais, ce ratio a plus que doubl sur la mme priode.
Les actifs gags affaiblissent en outre la capacit du systme absorberles chocs. Plus leur proportion est importante, plus les appels de marge,
en cas de dprciation des srets, fragilisent la banque. Si ces appels de
marge rsultent dun vnement systmique, de nombreuses banques seront
sollicites simultanment, ce qui se traduira par un affaiblissement de la
capacit dintermdiation du systme tout entier.
Alors que la demande dactifs ligibles augmente de la part des
banques, loffre dactifs de haute qualit apparat en baisse (graphique VI.5,
cadre de droite, et chapitre V). Cette volution incite rutiliser les
srets : un mme actif gag plusieurs fois successivement sert garantir
plusieurs investissements de diffrents tablissements (processus dit derehypothecation). Certes, la rutilisation des srets facilite les transactions
financires, mais elle nuit aussi la stabilit systmique en renforant, par
exemple, les effets nfastes dappels de marge concomitants3.
Dfis immdiats pour les autorits
Rtablir la solidit du secteur bancaire appelle des actions immdiates pour
restaurer la confiance du march dans des tablissements encore en difficult.
Les autorits doivent en outre, dans les conomies croissance rapide,
sassurer que le dynamisme des marchs nentrane pas une prise de risquecompromettant la stabilit financire.
De nombreuses banques ne se sont pas encore remises de la crise et
nont donc pas regagn la confiance des investisseurs, comme en tmoigne
laugmentation de la demande de protection sous forme de srets de la
part des cranciers (supra). De plus, le trs faible niveau du ratio cours/valeur
comptable, qui a chut jusqu 50 %, indique que les investisseurs en actions
sont aussi proccups par la vritable valeur des actifs bancaires, ces derniers
temps, quils lont t au plus fort de la crise.
3 H. Shin, Financial intermediation and the post-crisis financial system, BIS Working Papers, no 304,mars 2010.
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est rsume au graphique VI.2). Compte tenu de la composition diversifie
des expositions, un tel cart pourrait indiquer une gestion efficace des risques,
si les modles internes sont exacts. Il pourrait, au contraire, dnoter une
vulnrabilit systmique, si certains modles produisent des rsultats trop
optimistes, dans le but de lgitimer un faible ratio fonds propres/total de
lactif. tant donn les imperfections mises au jour par la crise rcente dansles modles internes de notation, le Comit de Ble sest fix pour priorit
de mener une valuation rigoureuse de ces modles et dharmoniser leur
application entre juridictions et entre tablissements.
Pour restaurer la confiance dans le secteur bancaire, il est aussi
essentiel que les autorits encouragent vivement les banques acclrer
lassainissement de leur bilan, lexemple de ce qui fut fait dans les pays
nordiques au cours des annes 1990. Elles pourraient galement utiliser
loutil budgtaire, l o elles disposent dune marge de manuvre, pour
allger les tensions qui psent sur les tablissements. Lorsque les banques
auront comptabilis leurs pertes sur actifs dprcis et quelles se serontrecapitalises, leur bilan sera plus solide et plus transparent. Cela contribuera
rtablir un accs durable des financements en blanc, et rduira limportance
des actifs gags.
En outre, la dprciation des actifs douteux permettrait de rapprocher
les incitations des banques et lobjectif gnral de croissance conomique
durable. Lexprience du Japon dans les annes 1990 montre quil peut tre
dans lintrt court terme des banques de conserver au bilan les prts
problmes, dans lespoir dune reprise ventuelle. Mais cette attitude
complaisante signifie souvent quelles offrent des conditions avantageuses
leurs emprunteurs en difficult afin de les maintenir en survie le pluslongtemps possible, et que leurs bnfices proviennent dune surfacturation
des emprunteurs financirement solides. Les prix relatifs et lallocation du
crdit sen trouvent fausss. Des signes dune telle complaisance sont apparus
en 2011 au Royaume-Uni (pour environ un tiers des prts dans limmobilier
commercial et 510 % des prts aux mnages) ainsi que dans la zone euro
(chapitre IV)4.
Les actionnaires et cranciers des banques devraient supporter les
pertes associes lassainissement des bilans. Cela permettrait daccrotre la
crdibilit des programmes publics qui prvoient un dsengagement de ltat.
son tour, ce dsengagement renforcerait la discipline de march, en incitantles investisseurs privs tre plus attentifs la solidit financire intrinsque
des banques.
En ce qui concerne les banques des cm, des questions subsistent aussi
sur leur solidit fondamentale, malgr leurs bons rsultats. Un peu comme les
pays avancs la veille de la crise rcente, certaines cm connaissent
4 Pour plus de dtails sur lexprience japonaise, voir J. Peek et E. Rosengren, Unnatural selection :perverse incentives and the misallocation of credit in Japan , American Economic Review, vol. 95, no 4,septembre 2005, pp. 11441166, ainsi que R. Caballero, T. Hoshi et A. Kashyap, Zombie lendingand depressed restructuring in Japan , American Economic Review, vol. 98, no 5, dcembre 2008,pp. 19431977. Pour une analyse de lattitude complaisante des banques europennes en 2011, voir
Banque dAngleterre, Financial Stability Report, no
30, dcembre 2011, et A. Enria, Supervisory policiesand bank deleveraging : a European perspective , discours prononc lors de la 21 e Confrence HymanP. Minsky sur la situation des conomies amricaine et mondiale, 1112 avril 2012.
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aujourdhui une vive expansion du crdit et des prix des actifs (chapitre III), qui
grossit artificiellement les bnfices des tablissements locaux. Les doutes
concernant la viabilit de ces boums font naturellement natre des doutes
sur la viabilit des rsultats des banques. La tche des autorits, dans les
cm, consiste donc sassurer que laction prudentielle se fonde sur des
valuations rigoureuses du degr de risque prsent par les tablissements,ralises sur toute la dure du cycle.
Dfis long terme pour le nouveau modle oprationnel des banques
Pour russir dans la dure, les banques devront sadapter un environnement
financier nouveau, faonn par les leons de la crise rcente. Lun des grands
dfis quelles auront relever provient de la demande croissante dactifs
admissibles comme srets. Le dveloppement du rle des contreparties
centrales, par exemple, implique que les srets quelles exigent pour couvrir
les transactions financires pourraient grever une part croissante des actifsbancaires, mme une fois rsolue la crise de confiance actuelle (supra).
Cette volution, ajoute aux nouveaux dispositifs de rsolution des
dfaillances bancaires (qui feront supporter aux dtenteurs dobligations
de plus lourdes pertes en cas de faillite dun tablissement), psera sur les
cots de financement des banques de faon permanente, toutes choses gales
par ailleurs.
La prsente partie examine dautres dfis long terme pour les banques.
Tout dabord, elle voque une autre source de tensions sur leurs cots de
financement : le retrait du soutien des pouvoirs publics. Ensuite, elle analyse la
marge de manuvre dont disposent les banques pour compenser la haussedes cots de financement par la matrise de leurs cots oprationnels. Elle se
conclut par un examen de lvolution de lactivit bancaire internationale.
Soutien des pouvoirs publics
Le mouvement de retrait du soutien des pouvoirs publics aux banques en est
encore ses dbuts. Plusieurs tats se sont explicitement engags liminer
les garanties fournies aux actionnaires et cranciers. Dautres, dont la situation
financire se dtriore, ont de plus en plus de mal fournir de telles garanties
(chapitre V). Pourtant, limpression demeure que les banques continuent de
recevoir un soutien public substantiel.Les agences de notation valuent dans quelle mesure le soutien public
rehausse la qualit de crdit des banques, laquelle a une incidence sur leurs
cots de financement. Les investisseurs en obligations bancaires ne sont pas
directement exposs au risque propre lemprunteur, reflt par la note
intrinsque (graphique VI.1, cadre infrieur droit). En effet, ils bnficient de
garanties dtat explicites et implicites, qui sont prises en compte dans la
notation globale5. Une comparaison entre notes intrinsques et notes globales
rvle que le soutien public tel que peru par les agences de notation a
5 F. Packer et N. Tarashev, Rating methodologies for banks , Rapport trimestriel BRI, juin 2011,pp. 3952.
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Encadr VI.B Exigences de fonds propres : de Ble II Ble III
Le dispositif de Ble III, qui recouvre la rglementation, la surveillance et la gestion des risques du secteur
bancaire, est au cur du programme de rforme rglementaire engag par le G 20. En 2011, lissue
dun processus de concertation auquel ont particip 27 juridictions, le Comit de Ble a publi les rgles
dfinitives de Ble III. Dune porte bien plus large que son prdcesseur, le nouveau dispositif associe
rformes de nature micro et macroprudentielle afin de couvrir les risques au niveau des tablissementsindividuels et du systme dans son ensemble.
Les lments nouveaux visent renforcer la base de fonds propres des banques. Premirement,
Ble III largit la couverture des risques, et donc, lassiette des actifs pondrs. Plus prcisment, il cible
les instruments et marchs ayant pos le plus de problmes durant la crise, savoir : le portefeuille de
ngociation, le risque de contrepartie et les actifs titriss. Deuximement et surtout, il dfinit les
fonds propres de faon plus restrictive, privilgiant les actions ordinaires et assimiles (tableau VI.B), et
excluant les instruments hybrides complexes qui se sont avrs incapables dabsorber les pertes en
priode de tension. Troisimement, il restreint la dfinition des actions ordinaires et assimiles elles-
mmes, en dduisant certains postes de lactif (comme la survaleur et les impts diffrs) qui ne peuvent
tre convertis en liquidits en cas de difficults ; en pratique, 70 % seulement du montant actuellement
dclar par les banques selon Ble II serait reconnu par la nouvelle norme. Enfin, Ble III fixe une limite
leffet de levier (ratio fonds propres/total de lactif), en complment du dispositif fond sur le risque.
Une particularit de Ble III est lintroduction de volants de fonds propres, dont les banquespeuvent disposer sans mettre en cause leur solvabilit, ainsi que dexigences supplmentaires,
permettant de couvrir la contribution des banques individuelles au risque systmique. Premirement, le
volant de conservationdes fonds propres vise prserver la continuit dexploitation dun tablissement
en limitant la distribution de dividendes et de bonus lorsque son ratio de fonds propres se dtriore.
Deuximement, le volant contracyclique, constitu en priodes favorables et disponible en cas de
tensions, aide protger les banques contre les fluctuations des risques au cours du cycle financier.
Troisimement, un volant supplmentaire de fonds propressera impos aux tablissements financiers
dimportance systmique (EFIS), cest--dire aux banques dont la taille, la complexit et linterdpendance
des activits sont leves, dans le but dviter la concentration des risques. La norme internationale
dtermine des niveaux planchers pour les rgulateurs ; les juridictions sont libres dappliquer des normes
plus svres en fonction de risques plus spcifiques leur contexte propre. Cette facult existait dailleurs
dj dans le cadre de Ble I et Ble II.
Ensemble, tous ces lments accrotront de manire substantielle les exigences de fonds propresdes banques. Ainsi, sous Ble III, un EFIS devra, lapoge du cycle financier, dtenir des actions
ordinaires et assimiles hauteur de 12 % de ses actifs pondrs. En retenant les dfinitions de fonds
propres de base de Ble II, le ratio correspondant serait de 15 %. Le niveau minimum de fonds propres
est ainsi multipli par plus de sept par rapport Ble II, sans tenir compte de la couverture largie des
actifs risque.
Comit de Ble sur le contrle bancaire, Ble III: dispositif rglementaire mondial visant renforcer la rsilience des
tablissements et systmes bancaires, Ble, juin 2011. Lexercice de suivi de la mise en uvre de Ble III estime que les
actions ordinaires et assimiles dtenues par les banques (dans la dfinition de Ble II) au 30 juin 2011 correspondaient
quelque 10 % de leurs actifs pondrs des risques, soit 7 % selon les normes plus strictes de Ble III. Le chiffre de 15 % cit ici
suppose que les lments qui ne sont plus ligibles (3 %) restent constants en proportion des actifs pondrs.
Exigences de fonds propres (en % des actifs pondrs des risques)
Ble III Ble II
Ratio
minimal
Volant de
conservation1Volant
contracyclique
Volant suppl.
EFIS2Total3 Ratio
minimal
Actions ordinaires etassimiles
4,5 2,5 02,5 12,5 712 2
Tier 14 6 8,513,5 4
Tier 1 + Tier 2 8 10,515,5 8
1 Volant limitant la distribution de dividendes lorsque le ratio de fonds propres passe au-dessous de 7 %. 2 Seuls les EFIS
seront soumis ce volant supplmentaire de fonds propres. Ils seront classs par tranches de risque, la tranche affecte du
coefficient le plus lev ne comportant, au dpart, aucun EFIS, de faon inciter les tablissements ne pas accrotre leur poids
systmique. Si un ou plusieurs EFIS sont intgrs cette tranche, une nouvelle tranche vide sera alors cre, avec un coefficient
suprieur. 3 Un EFIS devra dtenir des actions ordinaires et assimiles hauteur de 12 % de ses actifs pondrs des risques
lapoge du cycle financier. En retenant les dfinitions de fonds propres de base de Ble II, le ratio correspondant serait de15 %. 4 Actions ordinaires et assimiles + autres lments ligibles. Tableau VI.B
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Gestion des cots et stabilit des bnficesEn %
Charges et produits,en % des actifs1
Coefficient dexploitation1, 2 Coefficient dexploitation etvolatilit du RoE3
Produits dexploitation (g)
Charges dexploitation (d)
Zone euro
Europe (autres)tats-Unis
Volatilit
du
RoE
2,0
2,5
3,0
3,5
1,0
1,5
2,0
2,5
50
60
70
80
90
1
3
5
7
9
Coefficient dexploitation95 97 99 01 03 05 07 09 11 97 99 01 03 05 07 09 11 50 55 60 65 70 75 80
1 Moyenne des banques de lchantillon du graphique VI.2, cadre de gauche. 2 Une baisse indique un meilleur rapport cot/efficacit.3 Pour 30 grandes banques internationales, de 1994 2011. La volatilit du rendement des fonds propres (RoE) dune banque
correspond la moyenne des carts absolus du RoE par rapport sa moyenne. Le coefficient dexploitation est une moyennehistorique. Le coefficient positif (0,08) de la pente de la rgression est significatif un niveau de confiance de 1 %.
Sources : Bankscope ; estimations BRI Graphique VI.8
La crise a clairement montr que la prfrence des investisseurs en
actions pour un effet de levier suprieur refltait une vision court terme.
plus long terme, la hausse de volatilit qui accompagne un endettement
plus lourd rode les gains perus dans un premier temps. linverse, les
banques ayant moins recours leffet de levier se sont rvles plus rsilientes
et ont apport plus de valeur long terme toutes les parties prenantes, ycompris les actionnaires6. Aussi, un modle oprationnel reposant sur un
soutien modr de ltat et sur une solide base de fonds propres gnrerait
des bnfices durables et devrait attirer les investisseurs long terme. Le
programme de rformes engag vise inclure ce principe dans le nouveau
cadre rglementaire (encadr VI.B).
lavenir, une diminution du soutien public pourrait contribuer rendre
le secteur bancaire plus sain en faisant de la solidit financire intrinsque
des banques un facteur cl de leurs dcisions oprationnelles. Tout dabord,
llimination des garanties dtat renforerait la discipline de march, ce qui
inciterait les banques adopter un comportement plus prudent. De faon plusgnrale, une baisse du soutien public obligerait les banques amliorer leur
profil de risque intrinsque pour pouvoir mener leurs activits traditionnelles.
Par exemple, les banques ne peuvent tre des intermdiaires financiers viables
que si elles se financent un cot infrieur celui de leurs emprunteurs,
lesquels, sinon, sadresseraient directement aux marchs. Or, comme les cots
de financement sont troitement aligns sur les notations, les banques
europennes et amricaines auraient eu du mal attirer les emprunteurs nots
A et plus si elles avaient t prives de soutien public fin 2011 (graphique VI.7,
cadre de gauche). De mme, avec des notes plus basses, certaines banques
6 BRI, 80eRapport annuel, juin 2010.
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8782e Rapport annuel BRI
nauraient pu tre contreparties dans des oprations de pension et sur drivs,
ni mener des activits de teneur de march (encadr VI.C).
Gestion des cots
La rduction des cots serait une stratgie daprs-crise normale dans nimportequel secteur. Les modestes progrs accomplis par les banques dans ce domaine
permettent de supposer quelles disposent dun potentiel encore inexploit pour
raliser de confortables bnfices long terme. Entre 1997 et 2011, la hausse
des produits dexploitation des banques sest accompagne dune augmentation
pratiquement identique de leurs charges (graphique VI.8, cadre de gauche), ce
qui laisse penser que leurs gains defficience nont pas t trs importants
(graphique VI.8, cadre du milieu, et tableau VI.1).
Il est regrettable que les banques ne cherchent pas plus activement
raliser des gains defficience, qui pourraient pourtant bnficier leurs
actionnaires et cranciers. Une meilleure gestion des cots saccompagneen effet dune plus grande stabilit du rendement des fonds propres
(graphique VI.8, cadre de droite). De plus, lexprience des pays nordiques
dans les annes 1990 a montr quune rduction des cots entranait une
reprise durable7. Enfin, une meilleure efficience permet dappliquer un modle
oprationnel plus flexible, capable de ragir plus rapidement lvolution des
risques et, donc, dabaisser la probabilit de dfaillance bancaire8.
7 C. Borio, B. Vale et G. von Peter, Resolving the financial crisis: are we heeding the lessons from theNordics ?, BIS Working Papers, no 311, juin 2010.
8
A. Koutsomanoli-Filippaki et E. Mamatzakis, Efficiency under quantile regression: what is therelationship with risk in the EU banking industry? , Review of Financial Economics, vol. 20, no 2,mai 2011, pp. 8495.
Grandes banques1 : rentabilitEn % du total de lactif
Bnfice avantimpt
Marge dintrtnette
Dotations auxprovisions
Chargesdexploitation2
2009 2010 2011 2009 2010 2011 2009 2010 2011 2009 2010 2011
Allemagne (4) 0,02 0,20 0,20 0,84 0,87 0,88 0,29 0,15 0,12 1,24 1,23 1,21Australie (4) 0,93 1,14 1,19 1,88 1,89 1,83 0,54 0,31 0,19 1,20 1,24 1,17Autriche (2) 0,60 0,82 0,23 2,45 2,62 2,56 1,23 0,94 0,93 2,05 2,01 1,96Canada (6) 0,73 1,01 1,08 1,72 1,64 1,60 0,44 0,25 0,18 2,04 1,88 1,87Espagne (3) 0,98 1,02 0,61 2,47 2,42 2,38 1,00 0,84 0,82 1,57 1,61 1,72tats-Unis (9) 0,36 0,80 0,93 2,65 2,73 2,49 1,89 1,14 0,54 2,98 3,22 3,23France (4) 0,18 0,44 0,26 1,01 1,03 1,02 0,36 0,23 0,22 1,09 1,16 1,12Italie (3) 0,36 0,37 1,22 1,91 1,77 1,81 0,77 0,63 0,69 1,76 1,70 1,80Japon (5) 0,34 0,51 0,54 0,94 0,87 0,82 0,25 0,11 0,02 0,76 0,75 0,85Pays-Bas (2) 0,39 0,30 0,41 0,84 0,98 0,98 0,28 0,13 0,24 1,14 1,26 1,18Royaume-Uni (6) 0,18 0,37 0,33 1,09 1,19 1,15 0,90 0,59 0,46 1,32 1,37 1,41
Sude (4) 0,34 0,61 0,60 1,02 0,89 0,83 0,46 0,11 0,03 0,95 0,88 0,79Suisse (3) 0,22 0,60 0,33 0,56 0,54 0,53 0,10 0,0 0,01 1,97 1,97 1,74
1 Banques de chaque pays dont lactif total est le plus lev. Entre parenthses : nombre de banques de lchantillon 2011. 2 Y comprischarges de personnel (sauf pour les banques japonaises).
Source : Bankscope. Tableau VI.1
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En %
Activit bancaire internationale avant et aprs la crise
Ratio actifs trangers/total delactif1
Ratio actifs locaux/actifs trangers2 Part des actifs locaux, par systmebancaire3
Toutes les banquesBanques dEuropeAutres banques
Emprunteurs du monde entierEmprunteurs des cm
tats-UnisSuisseAllemagneEspagne
0201 03 04 05 06 07 0908 10 11 0201 03 04 05 06 07 0908 10 1104 05 06 07 08 09 10 11
20
30
40
50
60
30
36
42
48
54
0
20
40
60
80
Trait vertical: fin T3 2008.
1 Total des crances trangres des banques dclarantes BRI ayant leur sige en Allemagne, au Canada, aux tats-Unis, en France, enItalie, au Japon, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Suisse, en % du total estim de lactif. 2 Crances locales en monnaie locale desbanques dclarantes BRI, en % du total des crances trangres. 3 Part des crances trangres finances et prtes localement,en % du total. En pratique, il sagit du ratio du minimum des crances et engagements locaux par rapport au total des crancestrangres.
Sources : Bankscope; BRI, statistiques bancaires internationales; calculs BRI. Graphique VI.9
Activit bancaire internationale
Nombre des tablissements soumis des pressions pour renforcer leurs fonds
propres ont rduit leurs activits nationales et internationales (chapitre III).
Outre les dprciations dactifs transfrontires qui ont eu lieu pendant la crise,le renchrissement du financement par emprunt et apports de fonds propres
a entran une diminution des flux de crdits transfrontires. Par consquent,
la part des emprunteurs trangers a recul dans le total des actifs des banques
internationales (graphique VI.9, cadre de gauche, courbe rouge). Mme si cette
part na baiss que de 10 points de pourcentage depuis le dbut de 2008,
le recul cumul tait nanmoins estim $5 000 milliards fin 2011.
La contraction linternational a t particulirement notable pour
certaines banques europennes. Ainsi, les tablissements allemands, belges,
franais, italiens et nerlandais ont rduit leurs positions trangres cumules
de plus de $6 000 milliards (43 %) entre dbut 2008 et fin 2011. Si cetterduction a eu lieu pour lessentiel pendant les trimestres qui ont suivi
leffondrement de Lehman Brothers, une diminution de plus de $1 300 milliards
(14 %) a nanmoins t enregistre au second semestre 2011, lorsque les
proccupations concernant les expositions sur les emprunteurs souverains
dEurope se sont intensifies. Les prts internationaux se sont contracts
plus rapidement que les prts locaux, de sorte que les bilans de ces banques
se sont rorients vers leur march dorigine (graphique VI.9, cadre de gauche,
courbe verte).
Cependant, les banques nont pas toutes rduit leurs activits trangres.
Les groupes australiens, espagnols, japonais et sudois se sont substituspartiellement leurs homologues europens susmentionns. Sur une base
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gestion des risques que prsentent les CC sont donc indispensables pour garantir leur solidit et leurcapacit de rsistance. Le document Principles for financial market infrastructures, publi conjointementpar le CSPR et lOICV en avril 2012, tente de rpondre cette exigence, en formulant, lintention des CC,des recommandations pour une capitalisation solide, des accords explicites de soutien entre membresparticipants et lapplication rigoureuse des normes internationales en matire de gestion des risques.
En outre, le CSF coordonne les travaux portant sur quatre types dactions visant viter que les CC
denvergure mondiale ne crent de nouveaux risques systmiques. Premirement, il convient de mettreen place une surveillance conjointedes CC, pour donner aux autorits linformation et les instrumentsindispensables lvaluation et lattnuation des risques dans leur juridiction. Deuximement, un accslibre et quitable au march, garanti par des critres objectifs et transparents, est important pour offriraux courtiers, aux clients et aux plateformes de ngoce de bonnes conditions de concurrence. En effet,seuls un accs ouvert et une surveillance conjointe dcourageront lapparition, localement, de pluspetites CC, qui pourraient provoquer une segmentation du march, sans ncessairement renforcer sonefficacit et sa stabilit. Troisimement, chaque CC doit disposer de mcanismes de liquidit durgence,comprenant avant tout un portefeuille dactifs liquides et de lignes de crdit prtablies par la CC elle-mme, et ce, dans toutes les monnaies de libell des produits quelle compense. Enfin, des procduressolides de rsolutionordonne en cas de faillite des CC devraient tre instaures en vue de prserver lebon droulement des fonctions essentielles du march.
CSPR-OICV, Principles for financial market infrastructures, avril 2012 ; paratre en franais. Le processus de centralisationa atteint des degrs trs variables ; la moiti des positions sur swaps de taux conventionnels et OIS (overnight index swaps)taient centralises, fin 2011, mais seulement un dixime de celles sur CDS.
Drivs de gr gr dans le monde
Encours notionnel1 Indices Herfindahl du degr de concentration2
0
250
500
750
2006 2007 2008 2009 2010 2011
Taux dintrt
Actions
Devises
Autres
CDS
Produits de base
200
400
600
800
99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11
Swaps de taux : USD
Swaps de taux : EUR
Swaps cambistes
Options de change
1 Par catgorie de risque de march, en milliers de milliards de dollars 2 Lindice Herfindahl dun march donn est la somme des
carrs des parts de march des participants. Sil ny a que 1participant, lindice est de 10 000 ; sil y en a 10, qui possdent chacun 10 %
des parts de march, lindice est de 1 000.
Sources : banques centrales des pays du G 10, dAustralie et dEspagne ; BRI, statistiques bancaires internationales. Graphique VI.C
cumule, les positions trangres de ces tablissements ont augment de plus
de $850 milliards (18 %) depuis la mi-2010, en grande partie grce aux prts
aux emprunteurs des cm. En outre, les banques internationales originaires
des cm ont, elles aussi, profit de ce retrait. Si leur part dans le total mondial
des prts trangers est encore modeste (1,4 %), elle est en nette hausse depuis
2007 (graphique VI.10, cadre de gauche). Ainsi, sur la priode 20092011, elles
ont accord des prts consortiaux internationaux pour un montant estim
$1 100 milliards, ce qui reprsente environ 10 % du nombre total des nouveaux
montages (graphique VI.10, cadre de droite), contre moins de 25 % (chiffre enbaisse) pour les banques de la zone euro.
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9182e Rapport annuel BRI
Les disparits observes dans le retrait des marchs trangers depuis le
dclenchement de la crise rsultent en partie de la diversit des modles
bancaires de collecte de ressources (graphique VI.9), qui explique que certains
tablissements aient t plus vulnrables que dautres aux difficults globales
de financement pendant la crise. Ainsi, les prts accords et financs
localement se sont rvls plus solides durant la crise, parce quils taient
largement protgs des perturbations luvre sur les marchs de gros. Enconsquence, les autorits rglementaires de nombreux pays daccueil, qui
ont vu disparatre les ressources transfrontires, encouragent aujourdhui
limplantation de filiales de banques trangres et durcissent les conditions du
financement local des banques. Grce ce changement de stratgie, les
banques accordent plus volontiers des prts aux emprunteurs trangers
partir dtablissements situs dans le pays daccueil, une tendance qui se
confirme depuis 2008 au niveau agrg (graphique VI.9, cadre du milieu). Les
banques espagnoles, dont les activits internationales ont continu se
dvelopper, accordent et financent localement la plupart de leurs prts
trangers. Par contre, les tablissements allemands, qui ont enregistr unevive contraction de leurs portefeuilles internationaux pendant la crise, ralisent
essentiellement des oprations transfrontires.
Synthse
Du fait de la crise, le secteur bancaire est confront des dfis immdiats et
long terme. Dans limmdiat, les banques doivent rquilibrer leurs bilans,
en dprciant leurs actifs douteux avec des pertes la cl pour leurs
actionnaires et cranciers et en se recapitalisant ce qui pourrait tre facilit
par lapport de fonds publics. Une fois leurs bilans assainis, les banques seronten meilleure position pour regagner la confiance des marchs et renforcer
Banques des conomies mergentes: activit de prt
Prts consortiaux3Part du total mondial
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
6
9
12
15
18
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11
Crances trangres (g)1
Total des actifs (d)2
0
10
20
30
40
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11
Banques de la zone euroAutres banques dEurope
Banques des tats-UnisBanques des cm
1 Total des crances trangres des banques ayant leur sige au Brsil, au Chili, en Inde, en Malaisie, au Mexique, au Tapei chinois eten Turquie, en% du total des crances trangres des banques dclarantesBRI. 2 Actifs des banques des cm, en% du total desactifs dun chantillon de grandes banques internationales. Composition de lchantillon: voir graphique VI.2, cadre de gauche. 3 Partdu total des montages de prts consortiaux, par pays dorigine des banques participantes.
Sources : BRI, statistiques bancaires internationales; calculs BRI. Graphique VI.10
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leur liquidit, aussi bien au niveau national quinternational, en faisant appel
aux sources de financement classiques. long terme, la solidit financire
intrinsquedes banques devra tre suffisante pour leur permettre dassumer
leurs fonctions essentielles dintermdiation sans recourir au soutien des
pouvoirs publics. En outre, comme le nouvel environnement rglementaire
psera sur leur rentabilit, les banques devront adopter des stratgies degestion des cots plus volontaristes que par le pass.
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