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Campus Abroad : Brésil
02-031-09
Travail présenté à
Mme Marlei Pozzebon
18 juillet 2010
TABLE DES MATIÈRES
1. Historique...................................................................................................................3
2. Mission de notre équipe............................................................................................3
3. Le macroenvironnement............................................................................................4
4. Le microenvironnement.............................................................................................6
5. Analyse SWOT.............................................................................................................9
6. Le diagnostic...............................................................................................................9
7. L’étude de marché....................................................................................................11
8. Nos principales observations....................................................................................14
9. Proposition 1 - Le compostage.................................................................................15
10. Proposition 2 - Le recyclage......................................................................................18
11. Proposition 3 - La valorisation des déchets……………………………………………………………22
12. Conclusion…………………………………………………………………………………………………………….23
2
1. Historique
Le Campus Abroad au Brésil avait pour but de sensibiliser les étudiants de HEC Montréal
aux enjeux relatifs à la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) et de développer des
compétences reliées au thème « faire des affaires responsables dans les pays en
développement ». Dans le cadre de ce cours, nous voulions acquérir une connaissance
profonde, en allant directement sur le terrain, du contexte de l’État du Ceara au Brésil,
plus précisément du village de Jericoacoara.
En étudiant les aspects historiques, culturels, sociaux et politiques de la région, nous
avons pu déceler une opportunité d’affaires qui contribuerait au développement
durable de la région. En effet, en contactant la municipalité de Jericoacoara, nous avons
appris qu’il existait un problème de gestion de déchets dans cette région. La
municipalité est prise avec une quantité croissante de déchets et souhaite trouver une
solution rentable ainsi que durable pour le futur. La municipalité nous a aussi fait part
de son désir de travailler avec le recyclage et le compostage.
Pour accomplir notre mission, nous avons eu une vision centrée sur le développement
durable, la responsabilité sociale des entreprises, du partage des bénéfices, de la
valorisation des richesses naturelles et culturelles ainsi que de la protection de la
biodiversité de la région de Jericoacoara.
2. Mission de notre équipe
Jericoacoara est entourée par une aire environnementale protégée qui l’empêche de
disposer des déchets avec des sites d’enfouissement ou l’incinération, car ceci peut
affecter l’équilibre de l’écosystème. Notre mission est donc d’étudier les différentes
possibilités de système de revalorisation des déchets et de proposer la meilleure à la
communauté de Jericoacoara.
3
3. Le macroenvironnement
Le Brésil, pays au 5e rang mondial pour sa superficie et au 8e rang pour son économie, a
connu une croissance économique record durant le 20e siècle. En effet, depuis 1980,
l’économie du Brésil est l’une des économies du monde qui grandit le plus rapidement.
Le protectionnisme de l’État et sa stratégie de substitution des importations en
imposant de lourds tarifs douaniers ont eu un effet positif sur la création de champions
nationaux tels Pétrobras1.
L’économie brésilienne a subi plusieurs changements structurels durant les années 90
lui permettant de sortir de la « décennie perdue » comme par exemple, la création du
Real, le MERCOSUR et le rapprochement des pays Sud-Sud2. Ces changements
structurels ont permis à plus de 40 millions d’individus de sortir de la pauvreté et
désormais jouir d’un niveau de vie supérieur.
Néanmoins, afin de générer une croissance du PIB à long terme, l’État devra faire
plusieurs améliorations comme augmenter la productivité du capital, augmenter les
investissements spécifiques, en formation par exemple, réaliser de meilleures
innovations et réformer les institutions qui gèrent les activités des entreprises3.
Cependant, il existe aussi quelques obstacles à la croissance de la productivité du Brésil.
Par exemple, le revenu modeste par habitant amène une faible plus-value des produits
et services. On trouve aussi un faible coût de la main-d’œuvre, ce qui décourage
l’utilisation de la machinerie qui améliorerait la productivité. Pour gérer ces obstacles, le
gouvernement doit s’attaquer à l’économie informelle représentant près de 50% de
1 J. Stiglitz. A, Charleton. « Pour un commerce mondial plus juste » Fayard, Paris, 2006, 260p.2 Aulakh, P.S., M. Kotabe, H. Teegen, «Export Strategies and Performance of Firms From Emerging Economies: Evidence From Brazil, Chile and Mexico», Academy of Management Journal, vol. 43, 2000, p. 342-36 3 «A Special Report on Business and Financei n Brazil», The Economist, November 145h 2009
4
l’économie brésilienne, l’instabilité macroéconomique et les services publics
inefficients4.
Plusieurs économistes attribuent à Lula et à son prédécesseur la croissance économique
du pays5. Le gouvernement de Lula, étant très interventionniste, a instauré une série de
mesures visant à sortir les gens de la pauvreté et de favoriser l’émergence d’une société
moderne. Par exemple, l’établissement d’un salaire minimum de 500 RS par mois et la
Borsa familia visant à rémunérer les parents pour que leurs enfants aillent à l’école ont
eu un effet direct sur l’enrichissement de la classe pauvre, la « base de la pyramide
économique ». Ces mesures ont toutefois un lourd coût pour la société. La main-
d’œuvre est lourdement taxée par le gouvernement et la semaine de travail est limitée
à 44 heures.
L’environnement est parmi les principaux enjeux du gouvernement actuel. Le Brésil
possède un portefeuille énergétique varié misant en partie sur l’énergie éolienne. Le
Brésil est aussi le premier producteur d’éthanol au monde6. Grâce à la canne à sucre, ce
biocarburant réduit considérablement la quantité de gaz à effet de serre émise par les
transports. Le Brésil a ratifié le protocole de Kyoto. Il existe plusieurs technologies étant
capable de traiter les déchets et de les revaloriser en énergie propre7.
La région du Nordeste est composée de 9 États et occupe 18% de la superficie totale du
Brésil. Elle possède 49 millions d’habitants. L’État du Ceara possède 8.5 millions
d’habitants dont 2.2 millions sont de la main-d’œuvre. Les exportations sont évaluées à
1, 080 millions $US et les importations, 1,230 millions $US.
4 «A Special Report on Business and Financei n Brazil», The Economist, November 145h 20095 «Le Brésil s'envole», Le point,6 mai 2010, no. 1964.6 “L’éthanol, l’or vert du Brésil” En ligne : http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2007/11/21/ethanol-or-vert-bresil7 C, Warren. « From wastes to watts ». En Ligne : http://www.nysemagazine.com/wastetowatts?page=1
5
Les ressources naturelles que l’on retrouve dans cet État sont entre autres l’or, la
bauxite, le nickel, l’uranium, le fer et le phosphate. On y pratique la culture de café, de
cacao, de riz, de citron et de canne à sucre. Les industries dominantes sont les produits
chimiques, le textile et les véhicules motorisés. Jusqu’au 20e siècle, l’État du Ceara était
l’un des plus pauvres au pays. Au début du siècle, il a commencé à attirer quelques
investisseurs internationaux.
En 1980, du pétrole a été trouvé sur la côte. Le Ceara est désormais en croissance et en
expansion. Le secteur du tourisme par exemple se développe et est bien exploité dans la
capitale, Fortaleza. Le gouvernement du Ceara prévoit investir 3 milliards $US
seulement en infrastructure.
4. Le microenvironnement
Jericoacoara est un ancien village de pêcheurs, situé au nord-est du Brésil, dans l’Etat du
Ceara. Cette communauté se situe à environ 300 km de Fortaleza, capitale du Ceara. Elle
appartient à la municipalité de Jijoca qui compte actuellement 15 000 habitants, tandis
que Jericoacoara compte seulement 2300 habitants. Cette dernière est entourée de
dunes de sables et possède une des plus belles plages du monde8.
Alors que Fortaleza se situe exactement au niveau de l’équateur, Jericoacoara est au
nord de Fortaleza et c’est grâce à sa situation géographique particulière que les
touristes peuvent admirer le lever et coucher du soleil au dessus de l’océan. Ils peuvent
également profiter des vagues pour faire du surf et du kite-surf grâce à la qualité du
vent. Jusqu’en 1985, Jericoacoara était considéré uniquement comme un village de
pêcheurs. C’est à partir de cette année que le tourisme a commencé à se développer.
D’autre part, en 1984, il a été déclaré « zone de protection environnementale » (APA)
par l’État, puis en 2002, cette région est devenue un parc national. Grâce à son statut de 8 Jericoacoara. En ligne : http://www.jericoacoara.com/j1/pages/english/place.php
6
zone protégée, il est interdit d’y établir de nouvelles constructions. Ainsi, ce petit village
peut développer son tourisme sans pour autant remplacer les petites « pousadas » avec
des hauts immeubles.
En ce qui concerne les opportunités que Jericoacoara pourrait saisir pour maintenir son
développement, il y a en premier lieu le tourisme qui est l’un des principaux atouts de
ce village. Son environnement protégé amène des restrictions pour les constructions et
donne la possibilité au village de développer son tourisme tout en conservant son
patrimoine d’origine.
De plus, il peut bénéficier d’un environnement composé de dunes, de parcs naturels et
de belles plages qui lui permettent d’attirer de plus en plus de touristes. D’autre part,
cette image qui tend à s’étendre à travers le monde permettrait aussi de mobiliser plus
facilement des entreprises extérieures pour aider à traiter les déchets du village. De plus
la communauté de Jericoacoara semble engagée et prête à se mobiliser et agir pour
tenir compte de la gestion des déchets et préserver leur village. En effet, lors d’un projet
mis en place pendant seulement quatre mois, les habitants ont rapidement accepté de
faire le tri de leurs déchets grâce aux nouveaux équipements qu’on leur avait fourni. Il
serait alors important d’informer davantage et de sensibiliser la population afin qu’elle
participe à la gestion des déchets produits. Cela permettrait à la ville de se développer
d’une meilleure façon et ce, à long terme.
Par ailleurs, à Jericoacoara, il existe des possibilités d’exportation de l’artisanat local qui
permettrait à cette dernière d’explorer un nouveau domaine qui aiderait à son
développement.
Le tourisme est à la fois une opportunité et une menace. En effet, la présence de
nombreux touristes implique la multiplication de restaurants et de pousadas et donc, de
7
déchets principalement organiques. De plus, les touristes ne sont pas forcément
conscients des problèmes internes de la ville et ne sont donc pas sensibilisés sur le sujet.
D’autre part, une accumulation des déchets au cœur ou autour du village de
Jericoacoara pourra à long terme nuire à l’environnement protégé de ce dernier. Par
ailleurs, en ce qui concerne la commercialisation des produits locaux de Jeri, sa situation
géographique particulière et sa longue distance avec les grandes villes brésiliennes
limiterait l’exportation et le transport des produits qui y seront fabriqués.
L’environnement et les ressources naturelles sont les principales forces de Jericoacoara.
Grâce à son parc national et à son statut de « zone protégée », cet ancien village de
pêcheurs attire des touristes venus du monde entier. Cet avantage non négligeable
permet au village de se développer et fait aussi prendre conscience aux habitants qu’il
faut à tout prix penser aux conséquences à long terme et à son développement futur.
Une des principales faiblesses de Jericoacoara est sa location. En effet, elle se situe loin
de la capitale du Ceara et les voies de transport sont difficiles d’accès. Lors des
entrevues avec des membres du conseil de la municipalité de Jijoca, il nous a été confié
que leur principal obstacle à une bonne et complète gestion des déchets est le coût
élevé du transport des déchets entre Jericoacoara/Jijoca et Fortaleza.
Ainsi, il est difficile et coûteux de transporter des produits extérieurs jusqu'à ce village.
D’autre part, étant donné que le village n’a pas encore mis en place un traitement
complet des déchets (il existe en effet aujourd’hui que le tri), les habitants ne voient
plus l’intérêt de trier leurs déchets. De plus, certains habitants ne voient pas la
différence entre les différents types de déchets. Encore ici, il serait nécessaire de
développer une campagne de sensibilisation et de marketing. Il n’existe pas
d’entreprises de recyclage dans la région.
8
5. Analyse SWOT
Opportunités :
- Politique : Gouvernement populiste et favorable au développement durable
- Économique : Croissance économique, pétrole, tourisme
- Sociologique : Diminution drastique de la pauvreté
- Technologique : Technologies vertes pour revalorisation énergétique des déchets.
- Environnement : Éthanol, signature du protocole de Kyoto
Menaces :
- Économique : Faible taux de productivité, économie informelle
- Sociologique : Décrochage scolaire
Forces :
- Tourisme
- Espace protégé (nécéssité de la garder propre) et éco-tourisme
- Support de la communauté locale et des commerçants
- Effort de sensibilisation de la population déjà en place
- Poste de tri déjà en place
Faiblesses :
- Localisation loin des grands centres urbains (coûts de transport élevés)
- Manque de volonté politique
- Pas d’entreprises de recyclage dans la région
- Infrastructures déficientes (routes)
- Espace protégée; difficile de construire de nouvelles infrastructures
- Manque de ressources financières
- Projet de recyclage raté
6. Le diagnostic
Suite à une analyse des opportunités et menaces ainsi qu’aux forces et faiblesses, il
nous est possible de faire un diagnostic et de dresser certains facteurs clés de succès.
D’une part, le macroenvironnement décèle beaucoup plus d’opportunités que de
menaces à court terme. En effet, la situation économique, sociale et environnementale
9
au Brésil s’améliore et la population en général est en droit d’aspirer à un niveau de vie
supérieur. Le gouvernement Brésilien et du Ceara connaissent très bien les défis et
enjeux auxquels ils font face et, selon notre rencontre avec le ministère du tourisme,
plusieurs actions sont entreprises pour les surmonter. L’environnement fait partie de
ces enjeux stratégiques et les technologies vertes et l’éthanol pourront certainement
servir à limiter l’empreinte écologique et la quantité de gaz à effet émise par unité de
PIB de la population enrichissante.
D’autre part, le diagnostic au niveau du microenvironnement décèle quant à lui
plusieurs forces et faiblesses complexifiant notre analyse. La principale force de la
municipalité de Jericoacoara, soit l’espace naturelle protégée, est en même temps la
cause de plusieurs faiblesses. Le défi est complexe; le tourisme est la principale source
de l’activité économique de la région, mais crée aussi beaucoup de déchets. En même
temps, il est crucial de garder cet environnement naturel protégé propre pour que la
population et les touristes puissent continuer d’en profiter à long terme. L’image de
marque du parc et de la ville de Jericoacaora rappelle aussi le tourisme durable et
écologique. Le festival de Éco-Jeri, auquel nous avons assisté à notre première journée,
nous rappelle cette thématique. La problématique des déchets pourrait contraindre
l’image écologique et naturelle du parc. La population locale est déjà sensibilisée à cet
enjeu et est prête à participer à l’élaboration d’une solution durable. Il existe des postes
de tri dans la ville, mais ceux-ci ne sont pas utilisés pour l’instant.
Les principales faiblesses, quant à elles, proviennent de la situation géographique et
politique du parc. En effet, le parc est situé loin des centres urbains et industriels. Il
n’existe pas d’entreprise de recyclage dans la région à notre connaissance. L’espace
protégée du parc empêche la possibilité de créer une route par laquelle de plus gros
camions pourraient compacter les matières recyclables et les amener à Fortaleza. Pour
cette raison, les coûts de transport sont beaucoup plus élevés que le coût des matières
recyclables combinées rendant le projet financièrement non viable. Ceci fût la cause de
10
l’échec de l’ancien projet de recyclage, et ce, même si la population a activement
participé au tri. Cette dernière activité est généralement la plus coûteuse et non le
transport.
Aussi, il semble avoir un manque d’intérêt au niveau de la politique municipale, et ce,
malgré l’importance qu’accordent les hautes instances gouvernementales du pays. Le
maire semble préférer investir les maigres ressources financières et humaines dans des
projets qui lui « rapporterait des votes » selon l’association municipale. Par conséquent,
les ressources financières allouées à la gestion des déchets ne seront pas énormes.
Ainsi, l’analyse de l’environnement nous permet de croire que les facteurs clés de
succès pour un projet viable en gestion des déchets à Jericoacoara seront :
Solution simple, locale et efficace
Peu de ressources financières et technologiques requises
Implication et « empowerment » de la population locale
Limiter le transport des matières au maximum
7. Étude de marché
Types d’industrie et de commerces présents :
Restaurants
Hôtels (pousadas)
Épiceries
Magasins (vêtements, artisanat, buggy)
Principaux déchets produits par les entreprises locales :
Les déchets les plus ramassés à Jericoacoara sont :
11
Organiques ; nourritures et plantes
Plastiques* ; bouteilles d’eau et de boissons gazeuses
Papier ; papiers journaux, emballages, et carton
Verre ; bouteilles de bière dont celles de type « long neck »
Aluminium ; cannettes de bières
Construction ; Gypses, brique, terre…
*Pour le plastique, il s’agit principalement de bouteilles en plastique dû à la présence
des touristes. En effet, bien que l’eau soit potable, seuls les habitants nés dans la région
la boivent. Les touristes ont le réflexe d’acheter l’eau en bouteille, ce qui explique la
quantité importante de déchets plastiques. Ces types de déchets sont supérieurs aux
déchets organiques provenant des posadas et restaurants.
Quantité de déchets produits :
Déchets organiques : 2100 kg/jour (soit environ 63 tonnes par mois)
Déchets recyclables : 200kg/jour (6t/mois)
Déchets dus aux constructions : 500kg/jour (15t/mois)
Quantité totale de déchets : 84 tonnes par mois (pour une population de
1200 habitants à Jericoacoara (actuellement il y a 2300 habitants avec les
touristes)
Méthodes de gestion actuelles :
Tri des déchets : Les habitants ont la possibilité de trier eux-mêmes leurs déchets grâce
à des contenants de tri sélectif à certains endroits dans la municipalité, mais cela n’est
pas obligatoire. Il n’existe pas d’entreprises faisant du recyclage dans la région. La
municipalité avait déjà entamé cette activité, mais l’a abandonné il y a quelques années.
Le terrain est désormais habité par une famille et les machines sont désuètes et
inutilisable dues au manque d’entretien. La municipalité nous explique que le recyclage
12
n’est pas rentable, car les coûts de transport sont trop élevés dû à la localisation du
village dans le parc national.
Un entrepreneur local nous a fait part qu’il en faisait la collecte une à deux fois par mois
et les vendait à un recycleur à Fortaleza. Selon ses données, il a besoin de quatre
employés payés à 500 RS par mois pour effectuer la collecte, puis d’un camion et
environ 500 RS d’essence pour accomplir ce service. Cela n’est pas du tout rentable pour
lui puisque le coût total excède 4000 RS, mais ne récupère que 2000 RS tout au plus de
la vente des matériaux. Il perd donc environ 2000 RS par collecte. Nous avons remarqué
que ce coût est inférieur au 8000 RS critique pour éviter de procéder à un appel d’offre.
Nous n’avons pas exploité plus en profondeur cette observation. Celui-ci nous a par
ailleurs dit que le maire était supposé lui fournir une subvention afin de couvrir ces frais,
mais qu’il attendait encore après les fonds fournis par le maire pour commencer une
collecte régulière.
Cependant, nous avons appris de la part d’un jeune entrepreneur que plusieurs
entreprises privées étaient intéressées à venir faire la collecte des matériaux recyclable
et en faire le recyclage. Il n’était toutefois pas en mesure de nous donner des noms.
De plus, nous avons appris suite à des entrevues avec les pousadas que plusieurs d’entre
elles déposait leur contenant en vitre dans un sac à part pour que des gens viennent les
chercher durant la nuit. Ces gens revendraient ces contenants à une entité inconnue
afin de recevoir un revenu supplémentaire.
L’association communautaire de Jericoacoara nous a fait part de sa volonté à faire partie
de la solution et d’en tirer les bénéfices. Elle ne semble pas être prête à déléguer cette
activité entièrement au secteur privé. Il souhaite possiblement un partenariat public-
privé. Le compostage n’est pas pratiqué dans la municipalité de Jijoca, mais la ville est
intéressée et mentionne qu’il existe des fermes environnantes qui voudrait en acheter.
13
Collecte de déchets :
Équipements : 1 camion (capacité = 4.5 tonnes avec deux ou trois
conducteurs) + 2 voitures ouvertes. Ils peuvent circuler partout dans le
village même sur les plages. Lorsque que c’est la saison touristique, il y a
davantage de voitures de ramassage.
Fréquence de passage : tous les jours de la semaine entre 8h et 8h30.
Trajet : les trois véhicules prennent les cinq rues les plus importantes et font
parfois deux à trois passages dans ces rues.
Un budget de 300 000 RS est alloué à la gestion des déchets.
Les déchets sont ensuite transportés jusqu’à un dépotoir. Une entreprise privée est en
charge de la collecte et de la gestion du dépotoir. La municipalité de Jijoca, nous a fait
part qu’elle avait l’intention de creuser éventuellement un trou pour enfouir les
déchets. Les mesures de protection de l’environnement devraient être aussi mise en
place telle une toile qui récupère les jus toxiques afin que ceux-ci ne se retrouvent pas
dans la nappe phréatique de la région. Par ailleurs, la combustion des déchets à l’air est
illégale et passible d’une amende de 10 000 RS. Preuve à l’appui, cette pratique à tout
de même lieu.
8. Nos principales observations
L’économie de Jericoacoara est essentiellement axée sur les services et le tourisme. Ces
entreprises ne produisent pas de métaux lourds ou autres produits extrêmement
toxiques. Toutefois, les produits sont vendus à la population locale et aux touristes. Les
entreprises partagent ainsi la responsabilité avec les consommateurs au niveau de la
réduction de l’empreinte écologique des activités économiques du village.
Les principaux déchets produits sont organiques, plastiques, métalliques et tous non
toxiques sauf pour les grosses bières de type « long neck » ouvrant la porte à plusieurs
14
solutions possibles. Les matières organiques telles la nourriture et certains types de
papier peuvent être utilisés pour faire du compost ou être revalorisés pour en faire de
l’énergie propre9. Les matériaux métalliques, plastiques ou en verre telles les cannettes
en aluminium, les bouteilles d’eau en plastique et les bouteilles de bières en verre
peuvent être recyclés sauf pour celle de type « long neck ».
La municipalité possède les infrastructures de base pour procéder au tri des déchets. Le
recyclage semble être pratiqué de manière ponctuelle bien que nous n’ayons aucune
preuve que cela se produit réellement. Nous avons des doutes par rapport aux données
recueillis par l’entrepreneur et que nous estimons peu probable qu’un entrepreneur
procède à une activité non rentable. Il est difficile dans le contexte actuel de savoir si
réellement certaines entreprises sont intéressées par la collecte et le recyclage, car nous
n’avons pas pu obtenir leurs noms et les contacter. De plus, l’association
communautaire peut s’opposer à ce que le service soit relégué complètement au
secteur privé.
Enfin, la problématique des déchets semble préoccuper de plus en plus la communauté.
Suite à notre visite au dépotoir, nous avons bien vu que les règles ne sont pas
respectées et que la quantité de déchets s’accumule. Le maire actuel ne semble pas
toutefois alarmé par cette situation, car selon l’association communautaire « les déchets
n’apportent pas des votes ».
9. Proposition 1 – Le compostage
Les déchets organiques représentent près de 2 100 kg/ par jour ou encore 63 tonnes par
mois. Il s’agit de la plus grande quantité de déchet produit par la municipalité. Il serait
possible pour la municipalité de composter ces déchets pour ensuite les revendre à des
fermiers locaux. La municipalité pourrait être en charge d’offrir ce service à la
population et récolter un profit. 9 C, Warren. « From wastes to watts ». En Ligne : http://www.nysemagazine.com/wastetowatts?page=1
15
La municipalité pourrait voir sa quantité de déchets envoyés au dépotoir réduire de
moitié permettant une diminution de ses coûts d’exploitation. Il est difficile à cette
étape de prédire qu’elle serait l’effet net exact, mais nous pouvons facilement entrevoir
une réduction des coûts significatifs. Les profits réalisés par la vente du compost
pourront être investis dans les activités offertes par l’association communautaire tels
des cours de cuisine, de couture ou d’art.
Les fermiers, quant à eux, auraient accès à un engrais naturel qui à la fois donne un
excellent rendement, prévient l’appauvrissement des sols, procure une culture
biologique et coûte bien moins cher que les engrais chimiques. Les fermiers pourront
alors ajouter de la valeur à leur produit en ajoutant l’argument biologique. L’achat d’un
engrais moins cher augmentera aussi leur pouvoir d’achat.
Il serait à court terme très facile de procéder au compostage. La production du
compostage ne nécessite pas d’investissement élevé dans des technologies complexes
et importées. Au contraire, le compostage est assez simple à faire et requiert un
investissement de départ minimal comme le démontre l’expérience de Map Agro et
Waste Concern au Bangladesh10. Les profits et les économies réalisés par la production
du compost couvriront très certainement l’investissement de départ. Toutefois, par
manque de données, il est impossible d’estimer le retour sur investissement.
Cependant, la plus grande complexité consiste à l’acquisition d’un terrain. Ce terrain
devra se situer à l’écart de la zone habitable, car les odeurs pourraient déranger la
population et les touristes. La construction d’un nouvel édifice peut augmenter
significativement les coûts. Pour cette raison, nous recommandons que la municipalité
ou l’association communautaire utilise un édifice abandonné. Par exemple, l’ancienne
usine de recyclage serait un bon endroit.
10 C, Seelos. J, Mair,. « Profitable Business Models and Market creation in the Context of Deep Poverty : A Startegic View ». Academy of Management Perspective, 2007, p.49
16
Afin de maximiser les chances de succès, nous proposons à la municipalité de fournir
des sacs en plastique 100% décomposables spécialement conçus pour la collecte
d’aliments organiques. Ceux-ci pourraient être disponibles dans les épiceries du village.
Il faut que le service soit le plus simple possible pour la communauté. Nous
recommandons aussi à la municipalité de faire des ateliers visant à sensibiliser la
population à la problématique des déchets et des avantages qu’apporte le compostage.
Enfin, nous croyons que cette proposition à de fortes chances de fonctionner à court
terme. En effet, elle répond à tous les facteurs clés de succès identifiés lors du
diagnostic. Il s’agit d’une solution locale, l’investissement de départ est minimal, la
vente du compost occasionnera un revenu et il y aura une diminution de la quantité de
déchets envoyés au dépotoir. Les fermiers pourraient eux-mêmes venir chercher leur
compost éliminant ainsi les coûts de transport. La municipalité verra très rapidement un
retour sur investissement. Cette proposition s’intègre aussi avec la volonté de la
municipalité de s’occuper elle-même de la problématique des déchets. Elle n’aura pas
besoin de s’associer avec une entreprise privée pour le compostage sauf peut-être pour
la collecte des sacs. Ce service créera de nouveaux emplois diminuant ainsi le taux de
chômage et apportant des votes. Le seul risque que nous entrevoyons réside dans
l’acquisition d’un terrain. Si la ville s’oppose à dédier un terrain et une bâtisse, les coûts
seront plus élevés et le service sera alors moins rentable. Néanmoins, lors de nos
premières rencontres avec la municipalité de Jijoca, les gens semblaient largement en
accord avec le compostage.
10. Proposition 2- Le recyclage
17
Une des solutions les plus communes aux problèmes de déchets est le recyclage. Cette
solution est mise en place un peu partout sur la planète dans différents
environnements. Cependant, il ne suffit pas de penser au recyclage pour que son
implantation se fasse, plusieurs problèmes s’y rattachent. Son implantation seule peut
se révéler un défi de taille puisqu’il y a toujours plusieurs contraintes qui s’y rattachent.
Dans ce cas-ci, rien n’est plus vrai. Comment assurer la viabilité de l’implantation du
recyclage à Jericoacoara ? Comment s’assurer que le recyclage entraînera plus de
bénéfices pour l’environnement que d’effets néfastes dû à l’augmentation du transport.
Le recyclage à Jericoacoara n’en est pas à son premier essai, et ce petit village n’est pas
un cas unique puisque le recyclage peut difficilement s’implanter avec succès sauf si
tout le monde s’y met et participe.
Il n’y a pas de solution miracle ou de modèle qui permet d’implanter le recyclage de la
même façon partout, c’est pourquoi nous ne croyons pas que celle-ci puisse se faire à
court terme. Le projet doit être réfléchi, analysé selon les spécificités du village.
Plusieurs questions doivent être posées : Quels matériaux seront recyclés ? À quel
endroit seront-ils collectés, triés, transportés afin d’être recyclés ? Qui en fera la
collecte, le tri et le recyclage ? Comment les matériaux seront-ils triés et transportés ?
Doit-il y avoir un partenariat avec le privé pour certaines étapes ? Il y a quelques fois
plusieurs réponses possibles à chacune de ces questions et il peut être difficile de choisir
la meilleure option, et la meilleure option peut différer selon le choix sur d’autres
points, c’est pourquoi la façon optimale peut difficilement être trouvée du premier coup
et que le projet devra souvent changer de direction durant son implantation et même
ensuite pour toujours s’améliorer. Nous allons tenter de répondre à chacune de ces
questions au meilleur de ce que nous connaissons et de ce que nous avons vu à
Jericoacoara.
Tout d’abord, il est préférable que ce soit la communauté qui s’occupe de l’implantation
de ce projet de recyclage. Premièrement parce que le centre communautaire est formé
18
de personnes qui résident à Jericoacoara tandis que la municipalité de Jijoca regroupe 8
petits villages et ne connaissent donc pas aussi bien les détails spécifiques à
Jericoacoara. De plus, puisque la municipalité doit s’occuper de plusieurs villages, il est
fort probable qu’elle ne déplora pas autant d’efforts que le centre communautaire est
prêt à faire. Cependant, l’implantation ne peut se faire sans la collaboration avec la
municipalité puisqu’elle est responsable de l’attribution des budgets de la collecte des
déchets.
Pour réduire les coûts reliés à l’implantation du recyclage, la collecte de celle-ci devrait
être faite par la même entreprise qui collecte actuellement les déchets. Puisque chaque
déchet recyclé ne nécessite plus d’aller au dépotoir, la capacité actuelle pour la collecte
des déchets resterait suffisante. La majeure différence est que les déchets et le
recyclage ne seraient pas disposés au même endroit puisqu’un va au dépotoir tandis
que l’autre va au centre de tri. Il y a deux façons de rendre la chose possible. La collecte
des déchets utilise actuellement un gros camion compresseur et 2 camions ouverts pour
faire la récolte qui font la collecte à chaque jour. La première façon serait donc de
continuer à faire la récolte des déchets à chaque jour et d’utiliser un camion ouvert
uniquement pour le recyclage pour éviter que les déchets et le recyclage ne se
mélangent. La deuxième façon consisterait à ne récolter que 5 à 6 jours par semaines les
déchets et ne ramasser que le recyclage durant les 1 à 2 autres jours. Il serait préférable
de continuer la collecte à chaque jour puisque les individus sont habitués à cette façon
et que le contraire risquerait de confondre les individus qui laisseraient traîner des
déchets dans la rue lors des jours sans collecte, ce qui aurait comme effet de détériorer
la propreté du village.
Il vaut parfois mieux partir avec un petit projet et le faire grandir lorsqu’il se porte bien
que de voir trop grand et ne pas réussir à l’implanter correctement. Si on voulait
s’occuper de la totalité des déchets, le projet risquerait d’être non viable et il y aurait
rapidement un abandon et ensuite un retour des déchets aux dépotoirs. C’est pourquoi
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nous croyons qu’il est préférable de se concentrer sur certains matériaux très précis,
plus nombreux et aussi plus facile à recycler. Le projet de départ consisterait à ne
recycler que le plastique et l’aluminium puisque ces deux matériaux font partie des
déchets les plus courants, qu’ils ont une bonne valeur de revente et que leur
compression est assez simple. Le verre pourrait éventuellement être recyclé, mais le
papier ne risque pas d’être viable à long-terme puisqu’il n’a pas une grande valeur. De
plus, le papier n’est pas aussi néfaste sur l’environnement que les autres déchets
puisqu’il se décompose assez rapidement dans la nature, ce qui en fait un déchet avec
moins d’impacts.
En ne recyclant que certains objets, on facilite le tri pour les individus, ceux-ci risquent
donc de faire moins d’erreurs lorsqu’il sera temps de jeter tel produit dans un certain
bac. Nous croyons que la collecte du recyclage doit être séparée de la collecte des
déchets pour réduire les risques que les déchets et le recyclage ne se mélangent ou que
les collecteurs ne mettent le recyclage dans le camion vidangeur. Puisque la collecte des
déchets se fait à chaque porte, la collecte du recyclage devrait se faire à des endroits
spécifiques. Des conteneurs à aluminium et à plastique seraient installés au bout de
chacune des ruelles et à quelques endroits sur les rues principales. Avec la longueur des
rues qui est plutôt courte à Jericoacoara, la distance ne devrait pas démotiver les
personnes qui désirent recycler puisque avec des conteneurs placés à des endroits
stratégiques, les résidents en croiseraient à chaque sortie. Pour la partie plus
touristique, plus près de la plage, pour ne pas ruiner l’attrait touristique du paysage, les
conteneurs devraient mieux fondre dans le décor et être accessibles à partir des
pousadas. Un propriétaire d’une posada a proposé l’idée de faire des conteneurs en bois
ou entourés de lianes pour leur donner une image naturelle. Les conteneurs doivent
également permettre l’écoulement de l’eau puisqu’une grande majorité des déchets
plastique et d’aluminium sont des bouteilles et des canettes, qui contiennent donc
souvent encore un peu de liquide. L’écoulement de l’eau permet aussi d’éviter qu’une
odeur s’accumule puisqu’elle facilite le nettoyage du conteneur.
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Il est essentiel de définir un lieu de triage bien positionné. Le mieux serait à la sortie de
la ville puisque les camions qui font la collecte doivent y passer nécessairement. De plus,
il y a à notre connaissance un terrain disponible qui appartient à la municipalité qui
pourrait être utilisé. En présentant un bon projet, ce terrain pourrait facilement être
attribué pour faire le tri. Puisqu’un projet de recyclage est difficilement rentable, il est
primordial que celui-ci soit financé par la municipalité et que les coûts fassent partie du
budget de la gestion des déchets. C’est pourquoi il revient à la municipalité de donner
ou de payer le terrain qui sert au tri. De plus, la sortie de la ville est loin du centre
touristique de Jericoacoara, ce qui contribue à ne pas nuire à l’attrait du village. Il serait
aussi plus facile pour une entreprise de venir chercher le matériel avec un grand camion
si le centre est à la sortie de la ville puisqu’il est assez difficile de conduire dans les
petites rues du village.
Le tri nécessiterait l’embauche de quelques employés et un investissement initial pour
avoir quelques machines servant à la compression. Cependant, puisque seulement le
plastique et l’aluminium seraient recyclés et qu’ils seraient collectés dans des
conteneurs différents, le tri serait plus facile que dans les essais précédents. Le nombre
d’employés au tri serait donc plus faible. Un des problèmes majeurs serait
l’investissement initial pour avoir la machinerie. Cependant, puisqu’il n’y a que deux
matériaux, le nombre de machines requises est aussi inférieur et il serait possible de
rechercher des machines usagées. En achetant usagé, le montant serait inférieur et la
municipalité aurait la possibilité d’acheter au moyen d’un prêt, ce qui permettrait de
réduire l’investissement initial de beaucoup.
Pour faciliter l’implantation du recyclage, il serait préférable de trouver des partenaires
privés. Il est possible de trouver des entreprises qui sont prêtes à s’occuper du transport
pour une certaine quantité. Bien que ces entreprises offrent un prix moins élevé
puisqu’elles doivent payer le transport, elle permettrait au centre communautaire de
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réduire leurs efforts de gestion à la collecte et au tri seulement, en se débarrassant de la
responsabilité une fois le recyclage ayant quitté Jericoacoara.
Le risque le plus important reste politique ; si le centre communautaire et la
municipalité ne travaillent pas ensemble, il est improbable que l’implantation du
recyclage ne se fasse d’une façon durable. Les efforts de la municipalité doivent être
concentrés sur le financement et la réduction des coûts tandis que les efforts de la
communauté doivent être concentrés sur la mobilisation et l’implication des villageois
pour s’assurer que l’implantation se fasse à un endroit stratégique et d’une façon qui
répond aux besoins de ceux-ci puisqu’ils en seront les principaux bénéficiaires.
Ainsi, malgré que le recyclage soit une solution à moyen/long terme et exigeant un
certain investissement initial, elle peut tout de même demeurer simple, locale et
efficace.
11. Proposition 3- La valorisation des déchets
Plusieurs techniques de traitement des déchets ont été abordées dans le document
rassemblé par un étudiant de Mme Marlei Pozzebon. Par contre, lorsque nous sommes
arrivés sur le terrain pour poser des questions sur l’utilisation des déchets pour la
création d’énergie, les responsables ne semblaient guère enthousiastes à l’idée. En
effet, l’énergie est abondante au Brésil, en quantité, en qualité et en disponibilité
suffisante. De plus, l’adoption de telles technologies requiert un investissement de
départ important ce qui limite les chances de succès. Ainsi, nous n’allons pas nous
pencher sur aucune solution générant des surplus d’énergie dans un tel contexte. Cette
option peut toutefois être envisageable à long terme si la demande énergétique excède
la capacité actuelle du système électrique. Il serait même envisageable de faire un
partenariat avec Coelce. Ceux-ci pourrait encore une fois acheter les déchets à la
population, mais au lieu des recycler, ils pourraient les revaloriser en énergie propre.
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12. Conclusion
Enfin, le plan d’action que nous proposons se divise en deux temps. D’abord, la
première phase consiste en la réintroduction du compostage à court terme. Cette
solution était déjà en vigueur auparavant et semblait bien fonctionner. Elle demeure
simple, locale, efficace et sans investissement majeur de départ. La deuxième phase de
notre plan se définirait à moyen et long terme, sous la forme du processus de recyclage.
Malgré les détails qui pourraient varier selon les décisions des autorités, nous avions
fourni quelques possibilités concernant les choix appropriés à effectuer pour améliorer
l’ancienne gestion des déchets. Nous demeurons certains que la situation actuelle exige
des efforts monétaires et de mobilisation de la part de la municipalité et de la
communauté. Un partenariat public-privé est donc ce que nous privilégions le plus. Sur
une dernière note, nous avions senti énormément de tensions politiques entre les
différents acteurs de Jericoacoara et de Jijoca, au-delà des problèmes
environnementaux, légaux, sociaux, technologiques et économiques. Par contre, nous
jugeons que ce projet serait bénéfique et à l’avantage de tous et toutes, que cela soit
pour les habitants ou les touristes de la ville dans une perspective de développement
futur et durable.
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