La Ponctuation

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La Ponctuation

Ponctuation = Signes typographiques

autres que les lettres

Fonctions générales ou

à quoi ça sert ?...

• Séparer les groupes de mots

• Indiquer un ton, une intonation, une façon de dire

• Donner un rythme, du rythme

• ! Changer la ponctuation peut changer le sens d’une phrase

• Les élèves qui sont malades referont le DS mardi.

• = seuls les élèves qui ont été malades referont le DS

• Les élèves, qui sont malades, referont le DS mardi.

• = tous les élèves, frappés par une maladie sans doute épidémique, referont le DS…

• Les vieux labradors qui sont gros mangent trop de croquettes.

• = seuls les chiens qui sont gros quand ils sont vieux sont concernés

• Les vieux labradors, qui sont gros, mangent trop de croquettes.

• = tous les vieux labradors seraient gros…

Une des fonctions très importantes de la ponctuation :

• Faire passer avec des mots écrits l’intonation de l’oral

• très important dans les textes de théâtre, forcément

• Parfois, la ponctuation peut avoir plusieurs sens

• l’auteur ajoute une didascalie pour préciser le ton qu’il a voulu

• (ou un adjectif, un verbe précis dans une incise narrative)

• Et dans nos « SMS », nous ajoutons nous aussi des informations sur le ton de notre message :

^^ -_-

À vous…

• Quelle ponctuation pour traduire à l’écrit l’intonation de ce personnage quand il dit :

• « tu m’agaces »

• Quels sentiments y associeriez vous ?

• ………………………………….

À vous…

• Dans un texte de théâtre, quelle didascalie pourriez-vous ajouter :

• CLAUDINE, ……………….

• Tu m’agaces !...

Dans la diapo suivante,

• Vous aurez un extrait de la pièce de Marivaux,

L’île des esclaves, scène 9, où le personnage féminin Cléanthis s’exprime :

c’est une servante qui s’en prend à ses maîtres.

• Quelle ponctuation vous paraît importante dans cet extrait ?

• Comment pourrait-on l’interpréter ?

• Cléanthis •

• Ah ! vraiment, nous y voilà, avec vos beaux exemples. Voilà de nos gens qui nous méprisent dans le monde, qui font les fiers, qui nous maltraitent, qui nous regardent comme des vers de terre, et puis, qui sont trop heureux dans l'occasion de nous trouver cent fois plus honnêtes gens qu'eux. Fi ! que cela est vilain, de n'avoir eu pour tout mérite que de l'or, de l'argent et des dignités ! C'était bien la peine de faire tant les glorieux ! Où en seriez-vous aujourd'hui, si nous n'avions pas d'autre mérite que cela pour vous ? Voyons, ne seriez-vous pas bien attrapés ? Il s'agit de vous pardonner, et pour avoir cette bonté-là, que faut-il être, s'il vous plaît ? Riche ? non ; noble ? non ; grand seigneur ? point du tout. Vous étiez tout cela ; en valiez-vous mieux ? Et que faut-il donc ? Ah ! nous y voici. Il faut avoir le cœur bon, de la vertu et de la raison ; voilà ce qu'il faut, voilà ce qui est estimable, ce qui distingue, ce qui fait qu'un homme est plus qu'un autre.

• Ah ! vraiment, nous y voilà, avec vos beaux exemples. Voilà de nos gens qui nous méprisent dans le monde, qui font les fiers, qui nous maltraitent, qui nous regardent comme des vers de terre, et puis, qui sont trop heureux dans l'occasion de nous trouver cent fois plus honnêtes gens qu'eux. Fi ! que cela est vilain, de n'avoir eu pour tout mérite que de l'or, de l'argent et des dignités ! C'était bien la peine de faire tant les glorieux ! Où en seriez-vous aujourd'hui, si nous n'avions pas d'autre mérite que cela pour vous ? Voyons, ne seriez-vous pas bien attrapés ? Il s'agit de vous pardonner, et pour avoir cette bonté-là, que faut-il être, s'il vous plaît ? Riche ? non ; noble ? non ; grand seigneur ? point du tout. Vous étiez tout cela ; en valiez-vous mieux ? Et que faut-il donc ? Ah ! nous y voici. Il faut avoir le cœur bon, de la vertu et de la raison ; voilà ce qu'il faut, voilà ce qui est estimable, ce qui distingue, ce qui fait qu'un homme est plus qu'un autre.

• = points d’exclamation, signe de l’émotion de celui qui s’exprime. • = points d’interrogation plutôt des questions rhétoriques que de

vraies questions. Hypothèse confirmée avec la série de questions auxquelles elle répond toute seule, avec une série de « non » suivi d’un point-virgule.

• = l’ensemble montre la colère, l’indignation, l’emportement de Cléanthis qui se révolte.

Une même ponctuation peut être comprise de façon très différente

notamment par des metteurs en scène.

• Vous allez lire un extrait du Misanthrope, de Molière, où Alceste dialogue avec la femme qu’il aime, Célimène, une coquette qui lui cause bien des soucis…

Célimène Mais de tout l’univers vous devenez jaloux.

Alceste

C’est que tout l’univers est bien reçu de vous.

Célimène C’est ce qui doit rasseoir votre âme effarouchée,

Puisque ma complaisance est sur tous épanchée ; Et vous auriez plus lieu de vous en offenser, Si vous me la voyiez sur un seul ramasser.

Alceste

Mais moi, que vous blâmez de trop de jalousie, Qu’ai-je de plus qu’eux tous, madame, je vous prie ?

Célimène

Le bonheur de savoir que vous êtes aimé.

Molière, le Misanthrope, II,1

Et pourtant… on sent bien que l’interprétation n’est pas tout à fait la même…

Ces deux couples viennent de prononcer exactement les mêmes paroles : celles que vous venez de lire.

Dans la diapo suivante, comment imaginez- vous la façon dont le comédien va mettre en voix

la ponctuation quand il dit :

Mais moi, que vous blâmez de trop de jalousie,

Qu’ai-je de plus qu’eux tous, madame, je vous prie ?

************** Quels sentiments pourriez-vous lui associer ? (répondez oralement ou par écrit

avant de regarder les réponses qui apparaîtront au clic ! )

• Virgules peu marquées pour accélérer le débit sous l’effet de la colère

• Point d’interrogation simulant une question qui ressemble à de l’ironie

• Sentiments de mépris de la part d’Alceste, pour une Célimène qui le bafoue. L’honneur est en jeu…

• Virgules laissant beaucoup de temps entre les segments de phrase, peut-être chuchotés, montrant l’amoureux angoissé par une situation qui le fait souffrir.

• La question est une vraie question • = il s’agit d’abord de savoir s’il est

aimé…

• Mais on peut très bien imaginer un rythme différent dans les deux images.

• L’essentiel est de justifier ce que l’on imagine par les faits (ensemble du texte, image à commenter…)

Les deux points :

• Annoncent ce qui suit : développement, complément d’information, énumération, explication, parole rapportée au discours direct.

• le renard s’en saisit et dit :

« mon bon monsieur… »

• Les deux points annoncent le discours direct

• La formule pour calculer

le périmètre d’un cercle est la suivante :

2πR

• les deux points annoncent la suite …

• Ils peuvent indiquer une relation logique.

je pars : il m’ennuie. Les deux points indiquent une cause, ici (ou valeur causale, fonction explicative, cela veut dire la même chose…)

• je pars parce qu’ il m’ennuie.

*** • Je n’en peux plus : je pars.

• Les deux points indiquent une conséquence, ici • (ou valeur consécutive).

• Je n’en peux plus, donc je pars.

Points de suspension …

• Marquent l’inachèvement, l’attente, l’incertitude, l’hésitation, la crainte de parler, la difficulté à dire certaines choses, à trouver les mots qui conviennent...

• Selon le contexte donné par le texte

multiples interprétations possibles.

• « il est venu, le…le… comment se nomme-t-il..le…il semble qu’il me crie son nom, et je ne l’entends pas… le…oui…il le crie…J’écoute… »

• Maupassant, Le Horla

• les points de suspension indiquent l’égarement de la terreur, la confusion mentale et la montée de la folie dans le contexte.

• - Alors, tu vas vraiment faire ça ? "Evoquer tes souvenirs d'enfance" ... Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas. Mais reconnais que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux "évoquer tes souvenirs"... il n'y a pas à tortiller, c'est bien ça. - Oui, je n'y peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi...

• - C'est peut-être... est-ce que ce ne serait pas... on ne s'en rend parfois pas compte... c'est peut-être que tes forces déclinent...

• Nathalie Sarraute, Enfance

• - Alors, tu vas vraiment faire ça ? "Evoquer tes souvenirs d'enfance" ... (incrédulité, doute ?) Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas.

• Mais reconnais que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux "évoquer tes souvenirs"... (presque ironique, avec les guillemets qui évoquent un cliché) il n'y a pas à tortiller, c'est bien ça.

• - Oui, je n'y peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi... (appuie l’incertitude, yeux rêveurs, réflexion)

• - C'est peut-être... est-ce que ce ne serait pas... on ne s'en rend parfois pas compte... c'est peut-être que tes forces déclinent... (difficulté à dire quelque chose qui peut blesser l’autre – elle vieillit )

On peut aussi réfléchir sur l’absence de ponctuation…

Voici le manuscrit autographe de Guillaume Apollinaire pour le poème « le pont Mirabeau »

Sous le Pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

faut-il qu’il m’en souvienne

La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous

le pont de nos bras passe

Des éternels regards l’onde si lasse

Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante

L’amour s’en va

comme la vie est lente

Et comme l’Espérance est violente […]

Et à droite, La version définitive…

Sous le Pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

faut-il qu’il m’en souvienne

La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous

le pont de nos bras passe

Des éternels regards l’onde si lasse

Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante

L’amour s’en va

comme la vie est lente

Et comme l’Espérance est violente […]

Toute ponctuation a été enlevée ; le poète a scindé le deuxième vers de chaque strophe en deux. Quel en est l’intérêt ?

Sous le Pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

faut-il qu’il m’en souvienne

La joie venait toujours après la peine

Par exemple, dans la première version, seule la Seine coule sous le pont Mirabeau… Tandis que dans la deuxième version, le lecteur hésitera toujours entre deux interprétations :

Soit il lit en imaginant un point après « la Seine », comme dans la V.O. Soit il lit en imaginant un point après « et nos amours »,

même si le verbe n’est accordé qu’avec le premier sujet… Du coup, le sens est plus ambigu… et s’est enrichi !

À vous…

• Ponctuez le texte de la diapo suivante,

• En imaginant plusieurs possibilités,

• En regardant les effets créés !

Etoile

Je songe à Gaspard ce n’est certainement pas Son vrai nom il voyage il a quitté la ville Bleue Lanchi où tant d’enfants l’appelaient papa Au fond du golfe calme en face des sept îles Gaspard marche et regrette et le riz et le thé La voie lactée La nuit car naturellement il ne marque Que la nuit attire souvent ses regards Mais Gaspard Sait bien qu’il ne faut pas la suivre

Guillaume Apollinaire, Poèmes retrouvés.

Pour s’amuser avec les ambiguïtés…

bébé heureux … …ou bébé martyre ?

Choisissez selon la ponctuation

sur les deux diapos suivantes

• le bébé naquit dans le réfrigérateur on rangea sa nourriture

à ses côtés on mit ses couches près du lait en boîte dans le

freezer on plaça des médicaments pour lutter contre la

diarrhée sur les pieds on lui enfila des chaussons sur la tête

on lui mit un bonnet cousu avec des planches de sapin on

lui fabriqua un landau avec sa grand-mère il pourrait faire

de grandes promenades sur la voiture son père colla

fièrement une affiche soyez prudent j’aime mon enfant

bébé martyre…

bébé heureux …

• le bébé naquit dans le réfrigérateur on rangea sa nourriture

à ses côtés on mit ses couches près du lait en boîte dans le

freezer on plaça des médicaments pour lutter contre la

diarrhée sur les pieds on lui enfila des chaussons sur la tête

on lui mit un bonnet cousu avec des planches de sapin on

lui fabriqua un landau avec sa grand-mère il pourrait faire

de grandes promenades sur la voiture son père colla

fièrement une affiche soyez prudent j’aime mon enfant

Invitation bizarre ?…

• « Passe à la maison. Avec ta femme dans le frigo, il y a tout ce qu’il faut pour faire un bon gueuleton jusqu’à minuit. On regardera la télé et après, on sortira en boîte si on n’est pas là. A votre arrivée, vous trouverez la clé. Chez le voisin, faites comme chez vous, et servez-vous un verre s’il vous embête. Enfermez le chien dans les toilettes avec la femme de ménage. Qui en a peur ? Il y est habitué. »

À vous de rétablir la vérité…

• « Passe à la maison avec ta femme dans le frigo il y a tout ce qu’il faut pour faire un bon gueuleton jusqu’à minuit on regardera la télé et après on sortira en boîte si on n’est pas là à votre arrivée vous trouverez la clé chez le voisin faites comme chez vous et servez-vous un verre s’il vous embête enfermez le chien dans les toilettes avec la femme de ménage qui en a peur il y est habitué »

Déclaration d’amour ?

• Mon Aglaé j’ai pris une grande décision j’ai eu une violente

discussion à propos de notre mariage avec mes parents maintenant

tout est fini entre nous ils se sont montrés odieux papa a dit grand

père te tuera si tu épouses cette fille mais non sans hésitation a

ajouté maman je saurai te défendre tu as compris ils veulent que

j’épouse la fille de la charcutière qui est laide comme toi je la trouve

grotesque mais elle est riche il n’y a plus à hésiter mon choix est fait

t’oublier moi je serai un sale type en épousant Charlotte c’est avec

toi que je me marierai. Ton Gaston

Ou lettre de rupture en vue de mariage arrangé?…

• Mon Aglaé j’ai pris une grande décision j’ai eu une violente

discussion à propos de notre mariage avec mes parents maintenant

tout est fini entre nous ils se sont montrés odieux papa a dit grand

père te tuera si tu épouses cette fille mais non sans hésitation a

ajouté maman je saurai te défendre tu as compris ils veulent que

j’épouse la fille de la charcutière qui est laide comme toi je la trouve

grotesque mais elle est riche il n’y a plus à hésiter mon choix est fait

t’oublier moi je serai un sale type en épousant Charlotte c’est avec

toi que je me marierai. Ton Gaston

Bref…

• Présente ou absente, • La ponctuation fait partie des outils d’analyse

essentiels pour le commentaire !

• Et diverses autres situations de la vie courante…

Ce diaporama utilise , entre autres, quelques pages de ce livre :

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