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Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 1
Premiers Secours
Chapitre 2
Les gestes de réanimation Introduction
Pour vivre, le corps a un besoin continu d’oxygène. Celui-ci arrive aux poumons par la respiration, avant
d’être distribué à tout l’organisme par la circulation.
Si le cerveau, organe qui contrôle l’ensemble des fonctions corporelles, n’est plus approvisionné en
oxygène, il cesse de fonctionner et présente des lésions irréversibles au bout de 3 à 4 minutes.
Une victime qui ne respire plus ou dont le cœur ne fonctionne plus doit rapidement bénéficier des gestes
de réanimation. Ces gestes consistent à maintenir une respiration et une circulation artificielles en
attendant le retour éventuel des fonctions vitales.
Dans ce chapitre, vous découvrirez les aspects essentiels à maîtriser pour réaliser la réanimation d’une
victime.
Rôle du secouriste (objectifs d’apprentissage) Le secouriste doit être capable de
Vérifier l’état de conscience
Assurer la liberté des voies respiratoires
Vérifier que la victime respire
Placer la victime en position latérale de sécurité
Réaliser la suppléance de la respiration par la ventilation artificielle
Vérifier les signes de circulation
Réaliser la suppléance de la circulation par les compressions thoraciques
Obtenir l’intervention des secours adéquats
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 2
Premiers Secours
Précisions concernant les Règles Générales d’Intervention
Quelle que soit la gravité de l’état de la victime,
pensez toujours à votre propre sécurité. Certains équipements individuels peuvent
être utiles pour votre sécurité (gants, masque pour bouche-à-bouche).
La conservation et la suppléance des fonctions
vitales sont prioritaires sur tout autre soin.
Principes de la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) La ventilation artificielle En cas d’arrêt de la respiration, le fait d’insuffler de l’air dans les poumons d’une victime peut lui apporter
suffisamment d’oxygène pour la maintenir en vie. Le cœur doit continuer à battre pour faire circuler le
sang oxygéné. Si le cœur ne bat plus, il faut entreprendre un massage cardiaque.
Les compressions thoraciques Si le cœur s’arrête de battre, le sang cesse de circuler et le cerveau ne reçoit plus d’oxygène. Il faut
donc assister mécaniquement le cœur en exerçant des compressions sur la moitié inférieure du sternum.
La chaîne de survie Lorsqu’une personne présente brutalement un arrêt cardio-respiratoire, ses chances de survie
augmentent considérablement lorsque toutes les étapes reprises dans le concept de chaîne de survie
sont respectées.
Les recommandations internationales L’Association Européenne de Réanimation (European Resuscitation Council – ERC) définit, en relation étroite avec
d’autres associations scientifiques de par le monde, les principes de réanimation cardio-pulmonaire adulte, enfant et bébé. Elle précise également comment réaliser ces techniques et à qui les enseigner.
Les techniques décrites ici sont conformes aux recommandations publiées en 2000 (Resuscitation vol.46 nos.1-3 Août
2000).
Alerte
Appel des secours
100 / 112
RCP Gestes de
réanimation en attendant les
secours
Défibrillation
Administration d’un choc électrique
Stabilisation
des fonctions vitales par une
équipe médicale
Se maîtriser
Sécuriser
I. Bilan global
II. Bilan victime(s)
Soigner
Evaluer
1. Bilan vital
2. Bilan approfondi
Alerter les secours
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 3
Premiers Secours
La respiration et la circulation La respiration est la fonction qui permet à l’air, contenant de l’oxygène, de parvenir aux poumons. Dans les poumons,
l’oxygène (O2) inspiré passe dans le sang tandis que le dioxyde de carbone (CO2) est éliminé lors de l’expiration. Par l’action du cœur, le sang est envoyé, en passant par les artères pulmonaires, vers les poumons pour y être oxygéné.
Le sang revient ensuite vers le cœur par les veines pulmonaires. Le sang oxygéné quitte le cœur par les artères, branches de l’aorte, vers l’ensemble du corps. Les veines ramènent
ensuite le sang désoxygéné du corps vers le cœur.
La composition de l’air L’air est un mélange de gaz composé de 79% d’azote et de 21% d’oxygène. La respiration ne consomme qu’une partie de
l’oxygène inhalé et il reste environ 16% d’oxygène dans l’air que l’on expire, ainsi qu'un peu de dioxyde de carbone. Cela signifie que la quantité d’oxygène que nous expirons peut suffire à oxygéner une autre personne lorsqu' au cours
d’une manœuvre de ventilation artificielle, on est amené à insuffler dans ses poumons.
Les techniques de la réanimation
Que faire ?
Vérifier l’état de conscience Appeler de l’aide Dégager les voies respiratoires Vérifier que la victime respire Si la victime ne respire pas :
réaliser le bouche-à-bouche. Vérifier les signes de circulation Si la victime ne présente aucun signe de circulation avec certitude :
réaliser les compressions thoraciques
Quand faut-il alerter les secours ?
Vous bénéficiez d’une aide : Envoyez cette personne appeler les secours le plus tôt possible.
Vous êtes seul : Si l’arrêt cardiaque est lié à un accident, une noyade ou une asphyxie ou si la victime est un enfant, il résulte le plus souvent d’un arrêt respiratoire. Dans ces cas particuliers, réanimez d’abord la victime durant une minute avant de vous arrêter pour appeler les secours.
Dans les autres cas, pour une victime adulte, appelez immédiatement les secours.
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Premiers Secours
SCHÉMA GÉNÉRAL DE LA RÉANIMATION CARDIO-PULMONAIRE ADULTE
10 insufflations en 1 minute
La victime réagit-elle ?
Toucher la victime et lui parler Lui donner des ordres simples Faire du bruit (frapper dans les mains) La pincer
Dégager les voies respiratoires
Dégager les vêtements Contrôler la bouche Basculer la tête en arrière et
soulever le menton
La victime respire-t-elle ?
Voir le thorax se soulever Ecouter la respiration Sentir le souffle sur sa joue
10 secondes
Maintenir la tête en extension Pincer le nez Insuffler 2 fois progressivement
Maximum 5 tentatives
Y a-t-il des signes de circulation ?
Rechercher tout signe de circulation (Palper le pouls carotidien)
Durant maximum 10 secondes
Position Latérale de Sécurité
15 compressions thoraciques (100/min)
2 insufflations
4 X en 1 minute
Toutes les minutes : contrôler la respiration et la circulation
Sécurité !
Former 100 / 112 ou n° interne Localisation précise Age et état de la victime Confirmer l’appel
Quand alerter les secours ? Après le contrôle de la conscience, ou de la respiration, ou de la circulation
Insuffler 2 fois
Oui
Non
Oui Non
Non
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Premiers Secours
Voies respiratoires obstruées
L’inconscience provoque le relâchementdes muscles qui obstruent alors les voiesrespiratoires.
Voies respiratoires libérées
Le fait de soulever le menton et debasculer la tête en arrière permet delibérer le passage.
Langue Langue
Comment faire ?
Vérifier l’état de conscience Approchez-vous de la victime, appelez-la
énergiquement et établissez un contact physique avec elle : mettez votre main sur son épaule, saisissez sa main. Secouez doucement les épaules. Donnez-lui des ordres simples : "Ouvrez les yeux !", "Serrez-moi la main !".
Si vous n’obtenez pas de réponse, faites un bruit violent près du visage en frappant dans vos
mains à plusieurs reprises.
Si la victime ne réagit pas, elle réagira peut-être à la douleur : essayez, éventuellement, de lui pincer doucement le bras.
Partez du principe qu’il existe des lésions de la tête et de la colonne cervicale : secouez les épaules doucement et manipulez la tête avec beaucoup de prudence.
Observez bien les réactions de la victime : elle peut répondre en ouvrant les yeux, par la parole, par un mouvement volontaire (réponse à un ordre) ou par un réflexe (réponse à la douleur).
Si la victime réagit, surveillez-la jusqu’à ce qu’elle se rétablisse ou que les secours arrivent car elle peut alterner des phases de conscience et d’inconscience. Si la victime ne réagit pas, elle est en danger de mort car elle n’est plus capable d’assurer elle même la protection de ses voies respiratoires.
Dégager les voies respiratoires Dégagez les vêtements : détachez le col et la cravate,
desserrez la ceinture. Contrôlez rapidement si la bouche n’est pas encombrée par
une prothèse dentaire instable, des aliments, du sang, un corps étranger…
En plaçant deux doigts sous la pointe du menton de la victime, soulevez la mâchoire inférieure. Au même moment, placez votre autre main sur le front de la victime et ramenez doucement sa tête vers l’arrière.
Les voies respiratoires d’une victime inconsciente peuvent rétrécir ou s’obstruer, ce qui rend la respiration difficile et bruyante, voire totalement impossible. La principale cause est le relâchement musculaire de la gorge ; la langue tombe alors vers l’arrière et ferme les voies respiratoires. Le fait de soulever le menton et de basculer la tête en arrière permet la libération du passage et à la victime de respirer.
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Premiers Secours
Restez prudent Si vous pensez qu’il peut y avoir des lésions du crâne ou de la colonne vertébrale, manipulez la tête avec beaucoup de prudence. Basculez la tête très doucement en arrière, juste assez pour assurer la liberté des voies aériennes.
Vérifier la respiration A genoux près de la tête de la victime, amenez votre visage près de sa bouche. Servez-vous de vos sens pour rechercher les signes de la respiration.
V.E.S.
VOIR si le thorax ou l’abdomen se soulève ECOUTER le bruit de la respiration SENTIR le souffle de la victime sur votre joue
Si la victime respire efficacement, tournez-la sur le côté (voir fiche technique « Position Latérale de Sécurité » p.19) afin de garder ses voies respiratoires libres et surveillez régulièrement sa respiration.
Contrôlez la respiration durant dix secondes avant de décider que la victime ne respire plus.
Ventiler la victime par le bouche-à-bouche En l’absence de respiration, vous devez insuffler 2 fois dans les poumons de la victime par le « bouche-à-bouche ».
Obstruez les narines de la victime en les pinçant entre
le pouce et l’index. Inspirez profondément et placez vos lèvres autour de sa bouche de manière hermétique.
Soufflez doucement jusqu’à ce que vous puissiez voir le thorax se soulever. Chaque insufflation dure environ deux secondes.
Retirez vos lèvres et laissez la poitrine de la victime revenir à sa position initiale puis recommencez une seconde fois.
Moyens de protection
Le bouche-à-bouche comporte peu de risques de transmission d’une infection grave.
Toutefois, des films de protection ou des masques barrières peuvent être utilisés à des fins hygiéniques.
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 7
Premiers Secours
Si la poitrine ne se soulève pas malgré deux tentatives d’insufflation, vérifiez que :
la tête est suffisamment basculée en arrière ; les narines sont complètement obstruées ; vos lèvres couvrent complètement et hermétiquement la bouche de la victime ; la bouche et les voies aériennes ne sont pas obstruées par des vomissures, du sang ou un corps
étranger.
Si après avoir procédé à ces vérifications, trois nouvelles tentatives d’insufflations ne soulèvent toujours pas la poitrine, passez aux compressions thoraciques. Ventilation bouche-à-nez
Lorsque des lésions de la bouche rendent le bouche-à-bouche impossible, vous pouvez tenter d’insuffler par le nez.
La technique est tout aussi efficace que celle du bouche-à-bouche lorsque :
le nez n’est pas obstrué ; la tête est bien maintenue en extension ; la bouche de la victime est maintenue hermétiquement
fermée.
Pour faciliter l’expiration passive, essayez d’ouvrir la bouche de la victime entre les insufflations.
Ventilation bouche-à-stomie
Une personne laryngectomisée est une personne dont le larynx a été enlevé chirurgicalement, en laissant une ouverture permanente (stomie) sur la face avant du cou, à travers laquelle la personne respire.
La ventilation artificielle doit être faite à travers la stomie. Si de l’air s’échappe par la bouche ou le nez, il est nécessaire de fermer la bouche et le nez avec vos doigts pendant que vous effectuez les insufflations.
Vérifier les signes de circulation La victime a « l’air d’un mort ». Observez tout signe de vie tel que couleur de la peau, des lèvres ou des ongles, mouvements
des membres, respiration, déglutition, toux… Si vous êtes apte à le faire, cherchez à palper le pouls durant maximum dix secondes. En cas de doute, considérez la circulation comme étant absente.
Palpation du pouls carotidien Maintenez la tête en extension avec la main sur le front. Descendez les doigts se trouvant au menton vers la "pomme d’Adam". Glissez-les ensuite vers vous jusqu’au bord du muscle. Palpez l'artère dans le creux entre le muscle et la trachée, en appuyant
légèrement, sans l'écraser, la main presque à l’horizontale. Recherchez le pouls au maximum durant dix secondes.
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 8
Premiers Secours
Si la victime présente des signes de circulation, insufflez dans les poumons de la victime 10 fois en une minute, puis contrôlez à nouveau la respiration et la circulation.
Si vous ne trouvez pas de signe de circulation avec certitude dans les 10 secondes, considérez la circulation comme étant absente.
Alerter les secours Formez le 100/112 ou le numéro d’urgence interne. Localisez-vous avec précision. Signalez l’âge et l’état de la victime (inconscience, arrêt
respiratoire ou arrêt cardiaque). Demandez le retour de l’aidant pour confirmer l’appel.
Rappel : Quelqu’un est présent pour vous aider :
C’est au plus tard après le contrôle de la circulation que vous devez l’envoyer appeler les secours mais vous pouvez également le faire dès le constat d’inconscience ou d’absence de respiration.
Vous êtes seul :
Si l’arrêt cardiaque est lié à un accident, une noyade ou une asphyxie ou si la victime est un enfant, réanimez d’abord pendant une minute avant de vous arrêter pour appeler. Dans les autres cas, chez une personne adulte, appelez immédiatement.
La réanimation cardio-pulmonaire (RCP) En l’absence de signes de vie, vous devez assurer une circulation et une ventilation artificielles. Avant toute chose, placez la victime à plat sur un plan dur.
Position des mains pour les compressions thoraciques :
Remontez le long des côtes de la victime, jusqu’au sternum.
Laissez le majeur sur l’appendice,
l’index sur la partie inférieure du sternum. Placez le talon de l’autre main sur le sternum,
juste à côté des doigts.
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 9
Premiers Secours
Superposez les talons des deux mains et entrelacez les doigts.
Les bras tendus et verticaux, vos épaules au-
dessus du thorax de la victime, laissez peser votre poids sur le thorax de la victime et descendez de 4 à 5 centimètres.
Relâchez la pression sans enlever vos mains.
Répétez ces compressions thoraciques à 15 reprises, à la fréquence d’environ 100 compressions par minute.
Insufflez deux fois, puis répétez les compressions et cela quatre fois de suite. Après quatre cycles de 15 compressions et de 2 insufflations, vérifiez la respiration et la
circulation. Continuez la séquence jusqu’à l’arrivée des secours.
Réanimation cardio-pulmonaire à deux sauveteurs
Si deux intervenants sont formés et entraînés à réanimer à deux, ils peuvent réaliser cette technique ensemble. Chacun se place de part et d’autre de la victime, l’un réalise les insufflations tandis que l’autre réalise les compressions thoraciques et ce, en alternance.
Le cycle reste inchangé : 2 insufflations et 15 compressions thoraciques à répéter 4 fois pendant une minute avant de vérifier la respiration et la circulation. La bonne coordination des intervenants nécessite un entraînement régulier.
2 insufflations
15 compressions thoraciques
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Premiers Secours
SCHÉMA « ABC » DE LA RÉANIMATION CARDIO-PULMONAIRE
Se maîtriser. Toujours veiller à la sécurité.
AAA – Appel de la victime
Si absence de réaction Airway (voies respiratoires)
Alerte des secours
Vérifier l’état de conscience : toucher la victime, lui parler, faire du bruit, la pincer.
Si elle ne réagit pas, elle est inconsciente : dégager l’Airway (desserrer les
vêtements, vérifier la bouche, basculer la tête en arrière et soulever le menton pour
garantir le passage de l’air)
BBB – Bouche-à-bouche ?
Si absence de respiration 2 insufflations
Vérifier la respiration : V.E.S. (Voir – Ecouter – Sentir) durant 10 secondes.
Si la victime respire : la placer en position latérale de sécurité.
Si la victime ne respire pas : réaliser 2 insufflations.
CCC – Circulation ?
Si absence de circulation Compressions thoraciques
Vérifier les signes de circulation durant maximum 10 secondes : être attentif à tout
signe de vie, éventuellement palper le pouls carotidien. En cas de doute, considérer la
circulation comme étant absente.
Si présence d’une circulation : insuffler 10 fois en une minute puis contrôler à nouveau
la respiration et la circulation.
Si pas de signe de circulation : réaliser 15 compressions thoraciques et 2
insufflations 4 fois de suite puis contrôler à nouveau la respiration et la circulation.
Alerter les secours aussi rapidement que possible.
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 11
Premiers Secours
Notions complémentaires : La Défibrillation Externe Automatique (DEA) Dans la plupart des cas de mort subite de l’adulte, l’état de mort apparente débute par une désorganisation grave de
l’activité électrique du cœur : la fibrillation ventriculaire. La fibrillation ventriculaire Lorsque l’arrêt cardiaque survient, la fibrillation ventriculaire (FV) représente 80 à 90 % des arythmies initiales. Cette
activité électrique et musculaire anarchique se caractérise par une absence de circulation et donc un état de mort apparente (inconscience, pas de respiration, pas de signes de circulation). Progressivement, cette activité anarchique va évoluer vers le silence électrique complet : l’asystolie.
Electrocardiogramme Activité électrique Fibrillation ventriculaire (FV) de plus en plus faible Asystolie
normale Initialement, 80 à 90 % des personnes en arrêt cardiaque présentent une fibrillation ventriculaire. Après 4 à 8 minutes, 40 à 60 % présentent encore une fibrillation ventriculaire. Après 12 à 15 minutes, presque 100% sont en asystolie. La défibrillation électrique est le traitement le plus efficace pour restaurer une circulation spontanée. Plus le choc
électrique est administré tôt, plus il a de chances d’être efficace. On estime que les chances de survie de la victime décroissent de 7 à 10 % par minute de retard dans l’administration du choc électrique.
Les Défibrillateurs Externes Automatiques (DEA) L’évolution de l’électronique et les progrès de la micro-informatique ont permis le développement de défibrillateurs de
plus en plus « intelligents ». Les DEA sont des défibrillateurs car ils sont capables de délivrer une quantité de courant électrique par l’intermédiaire
d’électrodes au travers du thorax de la victime afin de tenter de re-synchroniser l’activité électrique cardiaque. Ils sont dits automatiques ou semi-automatiques car l’indication de la délivrance du choc électrique ainsi que le choix de
l’intensité du choc sont à charge de la machine. Seul le moment de la délivrance du choc autorisé par l’appareil incombe à l’utilisateur.
Ces appareils sont très fiables, étant à la fois sensibles (ils reconnaissent les rythmes devant être choqués – fibrillation
ventriculaire et tachycardie ventriculaire rapide supérieure à 180 pulsations / minute) et spécifiques (ils n’autorisent pas à choquer un autre rythme).
Le DEA comporte : Un écran à cristaux liquides qui affiche des messages écrits. Certains appareils permettent de visualiser le tracé ECG de
la victime, mais ils ne doivent pas être utilisés par les secouristes car ils peuvent induire en erreur une personne non formée à l’interprétation de tracés électrocardiographiques.
Un haut-parleur qui émet des messages sonores et guide l’utilisateur dans son intervention. Un module de mémorisation des événements et une mémorisation du tracé ECG de la victime. Ce module permet
d’établir un rapport d’intervention très détaillé qui devra être transmis aux médecins après l’intervention. Un câble reliant les électrodes collées sur la poitrine du patient au DEA. Une batterie à autonomie variable selon les appareils. Les batteries de type lithium sont à recommander en raison de
leur autonomie accrue et de leur facilité de maintenance.
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 12
Premiers Secours
Des électrodes de défibrillation emballées par paire dans une pochette fermée, à usage unique et pré-enduites de gel conducteur du courant électrique.
Depuis le début des années 90, en accord avec les autorités académiques, scientifiques et administratives, la
Défibrillation Externe Automatique est réalisée en Belgique avec efficacité par un nombre croissant de Secouristes – Ambulanciers.
Actuellement, de plus en plus d’entreprises s’équipent de ce type de type de matériel et assurent au personnel une
formation régulière à l’application de ces techniques. Principes de la technique de Défibrillation Externe Automatique Après le constat d’état de mort apparente d’un adulte
(inconscience, pas de respiration, pas de signe de circulation), des électrodes autocollantes de défibrillation sont appliquées sur le thorax dénudé de la victime et connectées à un DEA.
Une électrode est placée sous la clavicule droite, l’autre sur le flanc gauche de la cage thoracique Le DEA analyse l’activité électrique cardiaque de la victime automatiquement ou à la demande, selon les modèles.
Durant cette analyse, la victime ne doit pas être manipulée afin de ne pas parasiter les mesures. Lorsque le DEA détecte une arythmie pouvant être défibrillée, et uniquement dans ce cas, une touche permettant
d’administrer le choc est activée. L’utilisateur peut administrer le choc après s’être assuré que personne n’est en contact avec la victime.
L’analyse de l’activité électrique cardiaque est alors relancée. Après un maximum de 3 chocs consécutifs, la procédure
de défibrillation est interrompue pour permettre de réaliser les compressions thoraciques et la ventilation durant une minute.
Lorsque le DEA signale que le rythme n’est pas défibrillable, il convient de contrôler les fonctions vitales et si nécessaire
de pratiquer la réanimation cardio-pulmonaire. Le DEA reste en permanence connecté à la victime durant la poursuite de la réanimation. Exemples d’utilisation de Défibrillateurs Externes Automatiques
Mettre en marcheMettre en marche
Suivre les instructionsSuivre les instructions
Appliquer les électrodesAppliquer les électrodes
Appuyer sur «Appuyer sur « ANALYSEANALYSE »»
Appuyer sur «Appuyer sur « CHOCCHOC » si cela est conseillé» si cela est conseillé
LAERDALLAERDALForeFore--RunnerRunner
PHYSIOCONTROLPHYSIOCONTROLLPLP--500500
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 13
Premiers Secours
Protocole international de Défibrillation Externe Automatique
DéfibrillationDéfibrillation
Si pas de signes de Si pas de signes de vievie
Pas de défibrillationPas de défibrillation
Si pas de signes de Si pas de signes de vievie
RCP 1 minRCP 1 min
ANALYSEANALYSE
SécuritéSécurité
Pas de signes de viePas de signes de vie
3 chocs 3 chocs si indiquési indiqué
SCHÉMA « ABCD » DE LA RÉANIMATION AVEC UN DEA
Se maîtriser Toujours veiller à la sécurité
AAA – Appel de la victime
Si absence de réaction Airway (voies respiratoires)
Alerte des secours
BBB – Bouche-à-bouche ?
Si absence de respiration 2 insufflations
CCC – Circulation ?
Si absence de circulation Massage cardiaque
DDD – DDDéfibrillation ?
Si choc autorisé par le DEA
Défibrillation
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 14
Premiers Secours
La réanimation cardio-pulmonaire du jeune enfant et du bébé
Les principes de base de la réanimation (A-B-C) du jeune enfant et du bébé sont semblables à ceux de l’adulte.
Cependant, chez les enfants certaines techniques doivent, dans leur exécution, être adaptées aux particularités anatomiques (volumes et proportions du corps), physiologiques (fréquences respiratoires et cardiaques) et pathologiques (causes des défaillances vitales). On différentie le bébé (moins d’un an) et le jeune enfant (un à huit ans). Au delà de huit ans, on applique les mêmes techniques qu’à l’adulte. Les âges sont surtout indicatifs ; bien plus que l’âge, c’est la taille de l’enfant qui conditionnera les techniques à employer. Comment adapter les techniques aux enfants ?
Vérifier l’état de conscience d’un jeune enfant (1 à 8 ans) et d’un bébé (moins d’un an)
Stimulez vivement l’enfant en l’appelant par son nom et en le remuant doucement. (Il est rare qu’un jeune enfant et a fortiori un bébé soit seul. Soit il est sous votre garde et vous le connaissez, soit quelqu’un l’accompagne et peut donc vous renseigner son nom).
Il n’est jamais utile de stimuler un enfant ou un bébé par la douleur.
Dégager les voies respiratoires Dégagez tout vêtement pouvant entraver la respiration. Contrôlez rapidement si la bouche n’est pas encombrée par des aliments, corps étranger, …
Chez le petit enfant (1 à 8 ans) Placez deux doigts sous la pointe du menton
de la victime pour soulever la mâchoire inférieure. Au même moment, placez votre autre main sur le front de la victime et ramenez très doucement sa tête vers l’arrière.
Pour le bébé (moins d’un an) Pour agir efficacement, placez le bébé à bonne
hauteur, par exemple sur une table. Utilisez un doigt pour relever le menton. Placez l’autre main sur le front du bébé pour
basculer doucement et modérément sa tête en arrière.
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 15.
Premiers Secours
Attention : fragile ! Les vertèbres cervicales des enfants sont très fragiles, manipulez la tête avec beaucoup de prudence.
La trachée du bébé n’est pas encore complètement constituée et reste très souple ; en basculant exagérément la tête en arrière, la trachée s’écrase et l’air ne peut passer : la mise en extension de la tête du bébé doit être douce et modérée.
Vérifier la respiration d’un jeune enfant (1 à 8 ans) et d’un bébé (moins d’un an) Amenez votre visage tout près de la bouche et du nez de la victime pour vérifier la respiration (V.E.S).
V.E.S.
VOIR si le thorax ou l’abdomen se soulève ECOUTER le bruit de la respiration SENTIR le souffle de la victime sur votre joue
Si la victime respire efficacement, tournez-la sur le côté en PLS. Contrôlez la respiration durant dix secondes avant de décider que la victime ne respire plus.
Ventiler la victime qui ne respire pas En l’absence de respiration, vous devez insuffler 2 fois dans les poumons de la victime.
Chez le jeune enfant (1 à 8 ans) : réaliser le « bouche-à-bouche » Obstruez les narines de la victime en les
pinçant entre le pouce et l’index, la main restant sur le front.
Inspirez et placez vos lèvres autour de sa bouche de manière hermétique.
Chez le bébé (moins d’un an) : réaliser le « bouche-à-bouche-et-nez » Maintenez votre main sur le front pour
garder la tête en extension douce et couvrez de manière hermétique le nez et la bouche du bébé avec votre bouche.
Soufflez très doucement jusqu’à ce que vous puissiez voir le thorax se soulever. Chaque insufflation dure environ deux secondes.
Retirez vos lèvres et laissez la poitrine de la victime revenir à sa position initiale puis recommencez une seconde fois.
Si la poitrine ne se soulève pas Si la poitrine ne se soulève pas malgré deux tentatives d’insufflations, vérifiez que :
la tête est correctement basculée en arrière (suffisamment mais sans excès surtout chez le bébé) ;
vos lèvres couvrent complètement et hermétiquement la bouche et/ou le nez de la victime ; la bouche et les voies aériennes ne sont pas obstruées.
Si après avoir procédé à ces vérifications, trois nouvelles tentatives d’insufflations ne soulèvent toujours pas la poitrine, passez aux compressions thoraciques.
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 16.
Premiers Secours
Vérifier les signes de circulation Observez tout signe de vie tel que couleur de la peau, des lèvres ou des ongles, mouvements
des membres, respiration, déglutition, toux… Si vous êtes apte à le faire, cherchez à palper le pouls durant maximum dix secondes. En cas de doute, considérez la circulation comme absente.
Chez le jeune enfant (1 à 8 ans) : palper le pouls carotidien Cherchez le pouls à la carotide avec 2 doigts
comme pour un adulte.
Chez le bébé (moins d’un an) : palper le pouls brachial Cherchez le pouls en palpant la face interne
du bras (brachial) avec 2 doigts.
Si la victime présente des signes de circulation, insufflez dans les poumons de la victime 20 fois en une minute, puis contrôlez à nouveau la respiration et la circulation.
Alerter les secours Formez le 100/112 ou le numéro d’urgence interne. Localisez-vous avec précision. Signalez l’âge et l’état de l’enfant (inconscience, arrêt
respiratoire ou arrêt cardiaque). Demandez le retour de l’aidant pour confirmer l’appel.
Vous êtes seul :
La victime étant un jeune enfant ou un bébé, réanimez-la d’abord pendant une minute avant de vous arrêter pour appeler.
Quelqu’un est présent pour vous aider :
Ne retardez pas l’appel aux secours ; c’est, au plus tard, après le contrôle de la circulation que vous devez l’envoyer appeler les secours mais vous pouvez également le faire dès le constat d’inconscience ou d’absence de respiration.
Priorité à l’appel des secours ou aux gestes de réanimation ? Alors que chez l’adulte, l’arrêt cardiaque est généralement consécutif à une pathologie cardiaque, chez les jeunes enfants
et les bébés, la cause est le plus souvent pulmonaire (suffocation, inhalation, noyade, …). L’arrêt cardiaque consécutif à un problème respiratoire peut favorablement évoluer suite aux gestes de réanimation
pulmonaire ou cardio-pulmonaire. Ceci justifie que lorsqu’un choix s’impose entre débuter les gestes de réanimation ou aller appeler du secours, on privilégiera, chez l’enfant, les gestes de réanimation durant 1 minute.
Par contre, pour l’adulte chez qui une pathologie cardiaque a provoqué l’arrêt circulatoire, un choc électrique réalisé
avec le matériel adéquat pourra rétablir les fonctions vitales. Dans les cas de mort subite chez l’adulte, la priorité sera donnée à l’appel des secours.
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 17.
Premiers Secours
La réanimation cardio-pulmonaire (RCP) En l’absence de signes de vie, vous devez assurer une circulation et une ventilation artificielle. La technique à utiliser dépend de l’âge et de la taille de l’enfant.
Chez le jeune enfant (1 à 8 ans) Repérez le bas du sternum et placez le talon
d’une seule main juste au dessus. Gardez le bras bien tendu et vertical. Comprimez le thorax de 3 à 4 centimètres
puis relâchez la pression sans enlever la main.
Réalisez 5 compressions à une fréquence de 100 par minute puis réalisez une insufflation.
Chez le bébé (moins d’un an) Placez 2 doigts juste sous la ligne qui relie
les 2 mamelons. Comprimez le thorax de 1 à 2 centimètres
puis relâchez la pression sans enlever les doigts.
Réalisez 5 compressions à une fréquence de 100 par minute puis réalisez une insufflation.
Après 20 cycles de 5 compressions et 1 insufflation ou après ± 1 minute, vérifiez la respiration et
la circulation. Continuez jusqu’à l’arrivée des secours.
Tableau de synthèse
Bébé (moins d’un an) Jeune enfant (1 à 8 ans) Adulte (plus de 8 ans) 5 compressions thoraciques (CT) Avec 2 doigts Compression de 1 à 2 cm
5 compressions thoraciques (CT) Avec 1 main Compression de 3 à 4 cm
15 compressions thoraciques (CT) Avec 2 mains Compression de 4 à 5 cm
1 insufflation (Ins) Bouche-à-bouche-et-nez
1 insufflation (Ins) Bouche-à-bouche
2 insufflations (Ins) Bouche-à-bouche
20 cycles par minute (5 CT / 1 Ins) 20 cycles par minute (5 CT / 1 Ins) 4 cycles par minute (15 CT / 2 Ins)
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 18.
Premiers Secours
FICHE TECHNIQUE : RETOURNEMENT D’UNE VICTIME
Se placer du côté du visage.
Superposer le pied le plus proche de soi.
Glisser, vers le haut, le bras éloigné, en soutenant l’articulation du coude, pour l’amener dans l’alignement du corps.
Passer la main proche du visage sous l’aisselle de la victime pour lui saisir la nuque et la base du crâne. Poser l’autre main sur la hanche.
Faire rouler la personne sur le dos, en gardant les mains en place pour accompagner la victime jusqu’à la fin du mouvement.
Les gestes de réanimation Ch 2 – Page 19.
Premiers Secours
FICHE TECHNIQUE : POSITION LATÉRALE DE SÉCURITÉ (PLS)
Veiller à ce que les 2 jambes soient étendues. Placer le bras le plus près de soi à angle droit (coude et aisselle).
Placer le dos de la main opposée contre la joue et la maintenir paume contre paume.
Saisir la jambe opposée par l’extérieur du genou et la ramener vers soi en un mouvement.
Vérifier la position de la tête, légèrement en extension.En position finale, le coude repose sur l’avant-bras, la cuisse est à angle droit, les 2 jambes sont parallèles.
Remarque importante
Toute femme visiblement enceinte sera placée sur le côté gauche, afin de ne pas comprimer la veine cave inférieure.
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