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Livre et numérique : A l’Ouest, quoi de nouveau ?
Journée d’étude du 01 Juin 2007Dans le cadre des « Polyphonies du livre »
Université de Nantes / IUT de La Roche sur Yonhttp://livreetnumerique.wordpress.com
Moteurs de recherche et chaîne du livre. Vers un « dé »-chaînement des passions ?
Olivier Ertzscheid / Maître de Conférences
- Sciences de l’information et de la communication -
IUT La Roche sur Yon. Université de Nantes.
Mél : olivier.ertzscheid@gmail.com
Site : http://www.affordance.info
? Quels enjeux pour la chaîne du livre ?
« Livre et numérique ? »– Environnement socio-technique qui cadre et définit en
creux certaines de ses pratiques de lecture • Quelle économie des contenus numériques ?• Quel meilleur accès possible à ce type de contenus ?• Quel public-lecteur ?
Place de chacun des acteurs. Nouvelle écologie
– des pratiques, des usages, – des modes de lecture à l’heure du numérique.
Les forces en présence
L’existant• Editeurs, libraires, bibliothèques, auteurs
– En ligne ou non– Ce que chacun met en ligne :
• Auteurs : leurs textes• Editeurs, libraires, bibliothèques : leur catalogue
Les nouveaux entrants– Moteurs de recherche
• Google, Yahoo (OCA), MSN
La nouvelle économie.
Théorie de la longue traîne : « The long tail »
• 20% des produits ne représentent plus 80% du C.A.
• Amazon réalise plus de la moitié de son C.A. sur des produits qui sont au fond de son catalogue.
• Intérêt ? – contraintes de stockage
différentes– choix beaucoup plus vaste. – exploiter un fond de
catalogue qu'elles sont les seules à pouvoir proposer.
Une culture du gratuit– Une envie du moindre coût– http://isbn.nu/0714540536 – http://isbn.nu/2253010693– Un même ouvrage :
• de 8 à 20 $. • Livré de 3 jours à 8 semaines.
– Quid de la loi Lang ???
… L’HISTOIRE …Comment et pourquoi Google
en vînt à s’intéresser aux livres. Et comment le monde du livre
en fût tout bouleversé.
Chapitre 1er
« Genèse d’une trilogie »
Google et les livres
• Fusée à 3 étages : – 1. Google Scholar :
• Revues, articles
– Google Books• 2. Projet Bibliothèque
– Ouvrages en bibliothèques
• 3. Partners Program– Partenariat avec éditeurs
Google Scholar
articles et ouvrages scientifiques– Enorme potentiel de données « ouvertes »
• Archives ouvertes, institutionnelles, etc…• Travail de « visibilité » : moteur incontournable de « La
recherche »• Données et textes « structurés » (Métadata, DublinCore,
OAI-PMH)
• Contents :– projet Muse : 270 revues éditées par près de 40
éditeurs http://muse.jhu.edu/– Bibliothèques (catalogues – Sudoc)
• Pas contents :– Editeurs (Elsevier, etc …).– Thompson : ISI : marché mondial de la citation
Google Books (volet bibliothèque)
• Google Projet Bibliothèque– Annonce partenariat avec bibliothèques pour numériser gratuitement leur
fonds et les rendre accessibles en texte intégral si copyright dépassé.– La clé aux marchands du temple ?
• Problèmes : – Les (faux) problèmes
• hégémonie américaine– Les (vrais) problèmes
• Modèle marchand de la bibliothèque ?– Financé par publicité : Que devient l’accès raisonné ?– « laisser les utilisateurs et les chercheurs décider par eux-
mêmes, par leurs choix, de la hiérarchie. »– Risques : ouvrages les plus consultés, pas de roulement du
fonds, ouvrages oubliés, nouvelle forme d’enfer ?• Aucune « lisibilité » du fonds documentaire (chiffres hautement
fantaisistes)• Eugénisme documentaire …
Eugénisme documentaire
• Google a le droit de "faire des copies de sa copie et de les distribuer ou de les vendre (y compris et sans limitation à ses "syndication partners"")
– TRADUIRE : Google ne facture aucun coût à l'usager final, mais s'autorise toute marchandisation possible sur des copies de copies.
• L'université, pour la copie qui lui est remise, doit – "s'engager à ne pas le revendre à d'autres tiers" (normal), – "empêcher le téléchargement de tout ou partie de l'oeuvre à des fins commerciales, y compris
des copies en mode image disponibles sur le site de l'université" (ce que Google s'autorise pour lui-même ...), et elle doit enfin s'assurer que "sa copie digitale ne soit pas téléchargée ou disséminée auprès d'un large public" TRADUIRE : Tout le « traffic » de consultation pour téléchargement passera par Google.
– QUI DECIDE DE CE QU’EST « UN LARGE PUBLIC » ???
• Au final le marché de dupe est le suivant : – chacun des 2 partenaires reçoit "sa" copie– Mais le marchand (Google) s'ouvre tous les droits sur la sienne et les copies de la sienne
(impression, téléchargement, revente ...) – et impose au bibliothécaire un usage fermé et stérile de la sienne (pas de revente ni de
cession, pas de téléchargement depuis les sites universitaires, etc.).
• Plus d’infos sur « Contrat californien et eugénisme documentaire »• http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2006/09/contrat_califor.html
• En tout 13 bibliothèques partenaires dont (hors Etats-Unis): – Espagne : Université Complutense Madrid, Bibliothèque nationale de
Catalogne, Barcelone– Angleterre : Oxford, Harvard– Allemagne– Suisse– Belgique (francophone et néerlandophone)
• Le syndrôme du petit village gaulois ?
?
Google Books sous le capot
• (Source : http://www.lessig.org/blog/archives/003292.
shtml)• Corpus : 18 millions d’ouvrages
– 16 % : Domaine public• Accès texte intégral
– 9 % : Copyright. In Print• Accès selon desiderata des auteurs/éditeurs
– 75 % : Copyright (USA : 1923) Mais « out of print »
• Extraits (snippets)
Full-View (16 %)
Domaine public
Accès texte intégral
+ téléchargement
Limited Preview (9 %)
• Volet éditeur
• Accord passé
• 20 % texte
« Snippet view » (75 %)
• Pas d’accord• Pas d’ayants-droit• Règle de l’Opt-out• Données bibliographiques• Mot-clé en contexte
Chapitre Second
« La Bataille de l’édition »
Le dilemme des éditeurs
• En être ou non ? IL LE FAUT – Question est de savoir comment …
• Sept. 2005 : procès Authors Guild• Oct. 2005 : procès AAP• Argument officiel :
– « massive copyright infringement »– Opt-Out illégal.
• Position Google (vrai) : si « usage équitable » (‘fair-use’), pas besoin de permission (Opt-In).
• question des USAGES : – Google Book Search : fair-use or not fair-use ?
Google Book$ ?• Aujourd’hui :
– Usager : gratuit Mais identification • Stratégie « portail » :
– monétisation des accès et des consultations– Public captif
– $ : • Liens contextuels• Liens vers éditeurs/libraires en ligne MAIS• Constitution d’un catalogue propriétaire (Google)
• Demain ???– Vidéo à la demande => Livres à la demande ? Au chapitre ?– Service de paiement sécurisé en ligne– Flou artistique augmenté par changements de stratégie et contradictions
(apparentes) : « Aucun enregistrement, ni impression, ni sauvegarde pour l’usager … »
GoogleZone
Chapitre Troisième
« Plus on est de fous … »
Open Content Alliance(http://www.opencontentalliance.org/)
http://www.openlibrary.org/
• « a group of cultural, technology, nonprofit, and governmental organizations »
• build a permanent archive of multilingual digitized text and multimedia content.
• accessible through – Internet Archive– Yahoo!
• Une philosophie et des services différents
• Adobe• MSN• Yahoo!• Une trentaine
d’universités,de musées et d’archives
• HP Labs• Internet Archive• Johns Hopkins
University Libraries• National Archives
(United Kingdom)• Xerox Corporation
MSN Book Search
• MSN ?????– MSN Book Search. Rien n’est visible pour
l’instant– 7 novembre 05 : British Library pour la
numérisation de 10 000 ouvrages.• Quelle analyse ?
– stratégie d'isolement de Google ? – Impossibilité (ou inutilité) de rattraper
l'avance pris par les deux autres projets ?– « Dissuasion » numérique
• Renforcer les crispations.
Chapitre Quatrième
« Et les libraires dans tout ça ? »
• Les petits– Label « libraire indépendant » ?– Portail de la librairie indépendante ?– Affiliation commerciale avec Google
• Libraire près de chez vous
• Les gros– Sauramps (Montpellier) + Ombres Blanches (Toulouse) + Mollat
(Bordeaux) • 160 000 titres en stock physique cumulés
– Négociation avec Google depuis l'automne dernier. – Permettre une remontée quotidienne de leur fonds auprès du
moteur pour l'affichage de liens sponsorisés vers lesdits sudistes
• Les saumons– Édition de l’Eclat (Michel Valensi)
? Réflexions ? Pour ouvrir le débat
… et l’appétit
Ou comment à quelque chose malheur est bon.
Grâce (à cause) de Google on n’aura jamais autant …
(on n’aura jamais autant …)Questionné l’irréductible légèreté du livre
• dans :– Son rapport avec l’individualité consciente qui
le feuillette• lecture fragmentaire.
– Son rapport avec l’inscription qu’il recueille• lecture numérique
– Son rapport à un héritage culturel partagé• économie des savoirs du livre. • Google Books : tête de gondole comme seul modèle
bibliothéconomique :-((
(on n’aura jamais autant …) Porté le numérique en débatculture, économie et politique
• Mise en ligne de la culture : – débat culturel, économique ET politique
• « les dimensions collectives de la production, circulation, consommation des savoirs sont en voie de différenciation accélérée. » Jean Max Noyer
• « le financement de Google par la publicité (...) s'appuie aussi sur le métier de Google, sur une activité de quasi-bibliothécaire : la création puis la vente de mots-clés. Son thesaurus est un thesaurus » Alain Giffard
(on n’aura jamais autant …) Interrogé les « modèles »
• Aujourd’hui : – Relative richesse et diversité des modèles
• ModèleS de bibliothèque numérique
– Yahoo, MSN, Google … mais aussi … – Gallica : http://gallica.bnf.fr/Presentation.htm– Bibliothèque électronique de lisieux : http://www.bmlisieux.
com/– Bibliothèque Universelle : http://abu.cnam.fr/ – Projet Gutenberg : http://www.gutenberg.org/
• ModèleS de librairies numériques (petits et gros)
• Demain ??????????????????
Une équation et quelques inconnues de taille
• « Bien mal acquis » … reste acquis !– Les textes disponibles seront numérisés.– le livre sera numérique – le livre ne sera pas QUE numérique.
• Quelle sera la part du numérique dans les pratiques et les modalités d’appropriation du livre ?
• Rien n’est réglé mais quelques indices :– Massification des accès– Modernisation des dispositifs de lecture
Les « métiers du livre »
• On connaît position : – Des bibliothèques
• Pour & Contre – ( = « pour mais à condition que d’autres modèles existent »)– ( = « donnez-nous les MOYENS ($$) d’être contre »)
– Des éditeurs• Contre. Contre. Contre. Mais … « Il faut en être »
– Des auteurs• S’expriment peu. Désintermédiation. Les éditeurs « portent »
(pour l’essentiel) leur parole. Donc quand même plutôt contre.
– Des chercheurs• De plus en plus « Pour »
– (Google Scholar) et phénomène de l’auto-publication
– Des (gros) libraires• POUR.
Bon d’accord mais demain ??• Un moteur de recherche n’est
– NI une librairie, – NI une bibliothèque, – NI un éditeur.
• MAIS … le CATALOGUE est la convergence – De métiers : biblio, édition, librairie – De pratiques & des missions : Conservation, diffusion, accès,
recherche• OR aujourd’hui Google c’est :
– Le catalogue– + Le fonds numérisé– + Le public captif – + L’adéquation aux nouveaux usages– + Les outils de monétisation de services à l’usager (et aux
partenaires : Adwords, Adsense, Payment Corp)– + L’infrastructure et la technologie de recherche
• Qu’est-ce qui l’empêche de devenir libraire ? Editeur ? Bibliothécaire ?
PréambulePourquoi cette histoire ?
• Livres Hebdo : 20 Janvier 2006– « Google aurait numérisé des centaines d’ouvrages
français, sans aucune autorisation des maisons d’éditions. »
– « Les oeuvres "pillées" appartiendraient aux éditeurs Gallimard, Grasset, Hachette ou Fayard, et antérieures à 1970, les auteurs étant Albert Camus, Paul Valéry, André Malraux, André Gide ou André Breton. »
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