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Acte des Assises de la simplification administrative du 24 avril 2012
Mai 2012
40 PROPOSITIONS DE SIMPLIFICATIONPOUR LES INDÉPENDANTS ET PME
Penser simple d ’abord
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012 2
Rédaction :Jean-François KRENC
Editeur responsable :Christophe WAMBERSIE administrateur délégué de l’ASBL Ediclam
Siège social :Avenue A. Lacomblé, 29 – 1030 BRUXELLES
© UCM 2012
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012 3
PRÉAMBULE / « PENSER SIMPLE D’ABORD »
1/ LE COÛT DE LA COMPLEXITÉ ADMINISTRATIVE
2/ LES PRIORITÉS DES CRÉATEURS DE CROISSANCE
3/ 40 PROPOSITIONS DE SIMPLIFICATION
Penser entreprise
1 • Mettre en œuvre le principe «think small first»2 • Prévoir des charges administratives proportionnelles à la taille de l’entreprise3 • Prendre en compte les PME préalablement à l’adoption d’une nouvelle
réglementation via l’instauration d’un test PME 4 • Mieux quantifier les charges administratives induites5 • Favoriser la concertation préalable par le biais des organisations
représentatives des indépendants et des PME6 • Évaluer le Plan PME7 • Procéder à des études d’impact a posteriori8 • Transposer dans les législations PME et indépendants
le principe «only once»
Faciliter les relations entre entreprises et administrations
9 • Recenser les instances publiques ou parapubliques aux missions redondantes ou contradictoires
10 • Évaluer le temps nécessaire pour renseigner les enquêtes statistiques11 • Optimiser les plans d’échantillonnage pour mieux répartir les enquêtes publiques
entre les PME12 • Supprimer la redondance des questions des enquêtes statistiques émises par les
organismes publics13 • Harmoniser les documents types et notes explicatives émis par les organismes
publics14 • Faciliter l’accès aux informations des conventions collectives15 • Faire évoluer les outils existants notamment en complétant et transmettant en
ligne les formulaires16 • Mettre en place un portail d’information sur les aides aux entreprises 17 • Maximiser l’utilisation de la Banque-carrefour des entreprises18 • Simplifier le langage de l’administration à l’égard des entrepreneurs individuels19 • Créer un référent unique par dossier et assurer un suivi automatique
de l’évolution du dossier20 • Créer une caisse de compensation
PLAN
THÈME 2
THÈME 1
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012 4
Faciliter l’application de la législation
21 • Transposer les directives européennes au plus près de leur contenu22 • Accélérer la transposition des directives européennes et respecter les délais23 • Prévoir des dates communes d’entrée en vigueur pour les textes réglementaires
concernant les entreprises24 • Assurer la publication des instructions dans un délai d’un mois à compter
de l’adoption de la loi25 • Assurer une meilleure visibilité de l’entrée en vigueur des normes qui concernent
les PME26 • Fixer un cadre fédéral ou interprofessionnel prédéfini avec un pouvoir
d’implémentation sectoriel clair27 • Harmoniser les définitions entre les niveaux européens et nationaux28 • Clarifier certaines notions légales, telle la notion de rémunération
Faciliter le quotidien de l’entreprise et de l’indépendant
29 • Améliorer les formalités légales par la suppression du double dépôt des actes30 • Améliorer les formulaires de création et de modification d’entreprise31 • Renforcer le rôle du guichet unique32 • Prévoir un accès plus aisé à la commission de dispense de cotisations pour
les indépendants33 • Adopter le projet de loi relatif à la procédure sommaire d’injonction de payer34 • Réduire le décalage entre le moment de perception des revenus et celui du paiement
de cotisations sociales correspondantes
Faciliter l’accès aux marchés publics
35 • Transposer la directive sur les délais de paiement36 • Faciliter l’accès au financement37 • Améliorer la participation des PME aux marchés publics grâce
à des procédures simplifiées38 • Permettre de postuler en ligne aux marchés publics39 • Avertir les PME dûment répertoriées de l’ouverture de nouveaux marchés publics40 • Créer un monitoring des charges administratives
THÈME 3
THÈME 4
THÈME 5
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
5
Préambule / Penser simple d’abord ! «
La complexité administrative fait de l'État, sans qu'il le veuille, un adversaire de la croissance.
» L’organisation d’une société complexe comme la nôtre rend indispensable la
fixation de toute une série de règles. Ces règles vont cependant de pair avec
une masse de formalités et de procédures administratives qui sont perçues, par
les entreprises, comme « excessives » et « difficiles à appliquer ».
Cette situation résulte notamment du fait que le monde des entreprises n’a pas
toujours été impliqué dans l’élaboration et surtout les modalités de mise en
œuvre de la réglementation. Par ailleurs, le manque de coordination entre les
administrations s’est traduit, entre autres, par des demandes de différentes
administrations des mêmes données et par une dispersion des initiatives
administratives. Par conséquent, les entreprises ont été confrontées à une
augmentation des charges indirectes qui constituent une entrave à leur
développement économique et découragent l’esprit d’entreprise.
Or, les entreprises doivent pouvoir se concentrer pleinement sur leurs
activités économiques de base et ne peuvent être surchargées d’obligations
administratives. Cela est encore plus vrai pour les indépendants et les petites
entreprises qui ne disposent pas toujours de moyens financiers suffisants ni
d’un personnel qualifié capable de remplir les multiples obligations
administratives alors qu’elles représentent un important pôle de création
d’emplois.
Au cours des dernières années, cette prise de conscience s’est intensifiée à tous
les niveaux politiques et des efforts méritoires ont déjà été consentis. Il reste
néanmoins encore beaucoup de pain sur la planche. Le Gouvernement fédéral
entend diminuer la charge administrative pesant sur les entreprises de 30 % à
l’horizon 2014. Si les entités fédérées et locales emboitent le pas, cela
générerait une économie de 1,905 milliard d’euros qui pourraient être demain
utilement consacrés à la consolidation et la croissance des projets
économiques.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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La complexité administrative fait de l'État, sans qu'il le veuille, un adversaire
de la croissance. Pour réduire ce que l’on nomme la “surcharge
administrative”, les indépendants et PME posent cinq revendications. Ils
attendent d’abord des autorités publiques une réglementation claire et stable
qui garantit la sécurité juridique. Ils souhaitent également une information et
une communication adéquates, rapides et à jour et des instructions
compréhensibles et claires. Une limitation des formalités administratives à ce
qui est nécessaire ainsi qu’une exécution rapide et coordonnée des différentes
procédures est aussi souhaitée. De même, l’utilisation des nouvelles
technologies de l’information pour remplir les formalités doit être davantage
développée. Enfin, les indépendants et employeurs réclament une
administration conviviale, serviable et compétente : l’administration doit être
au service des entreprises et non l’inverse.
Pour contribuer à la réalisation de cet objectif, l’UCM a désiré, en étroite
concertation avec ses fédérations professionnelles, organiser « Les Assises de la
simplification administrative » en vue de proposer au Gouvernement fédéral
des propositions concrètes, facilement applicables, destinées à rendre le
quotidien des indépendants et PME plus aisé. À l’issue des travaux, le présent
mémorandum a été rédigé, reprenant 40 propositions concrètes, autour de
cinq thèmes, afin qu’entreprendre soit demain plus simple.
Christophe WAMBERSIE
Secrétaire général
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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1/ LE COÛT DE LA COMPLEXITÉ ADMINISTRATIVE «
Pour une TPE, le coût de la complexité administrative pèse à concurrence de 500 euros par collaborateur et par mois. Dix fois plus qu’une grande entreprise.
»
Le récent rapport du Bureau du Plan indique que le coût total des charges
administratives des entreprises et des indépendants passe de 5,92 milliards
d’euros en 2008 à 6,35 milliards d’euros en 2010.
Le coût relatif total des charges administratives pesant sur les entreprises et
sur les indépendants augmente de 7 %, atteignant 1,79 % du PIB en 2010
après 1,72 % en 2008. Cette évolution résulte d’un mouvement divergent du
coût total supporté par les entreprises, qui augmente, et celui supporté par les
indépendants, qui diminue légèrement.
La hausse du coût des charges administratives interrompt une baisse constante
constatée depuis dix ans. La complexité administrative pesait à concurrence de
3,48 % du PIB en 2000, 3,43 % en 2002, 2,57 % en 2004, 2,44 % en 2006, 1,72
% en 2008.
Le coût pour les PME
Les charges administratives pesant sur les entreprises belges pour l’année 2010
atteignent 5,07 milliards d’euros, soit 1,43 % du PIB. Cette charge est
principalement assumée par les petites entreprises, occupant entre 1 et 9
travailleurs et représentant 84 % des entreprises belges. Ces TPE déboursent
annuellement 41.543 euros (dont 18.589 euros pour recourir à des services
externes) pour faire face à leurs obligations administratives.
Une charge énorme au regard de leurs capacités financières. Ainsi, le montant
des charges administratives entraîne un surcoût horaire de 3,29 euros pour les
petites entreprises (soit 500 euros par collaborateur et par mois), de 1,04 euro
pour les entreprises de taille moyenne et seulement 0,34 euro (dix fois
moins !) pour les grandes entreprises.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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C'est la fiscalité qui génère la part la plus importante du coût total des charges
administratives, et l’environnement qui génère la part la plus faible de ce coût
total. Constat préoccupant : les employeurs estiment que les charges
administratives relatives à la réglementation environnementale ont fortement
augmenté.
La comparaison du coût moyen par employé selon la taille des entreprises
entre 2008 et 2010 met en évidence une augmentation du coût par employé
commune aux petites et moyennes entreprises. Mais cette augmentation est
surtout marquée chez les petites entreprises sous l’effet de la forte
augmentation du coût moyen par employé des charges administratives
fiscales.
Or, les PME représentent, en Belgique, 99,8 % des entreprises, 66,9 % des
emplois occupés et 57,7 % de la valeur ajoutée par les entreprises. Il est donc
primordial de les accompagner et de prendre des mesures en faveur de
l’entrepreneuriat, notamment en réduisant leurs charges administratives.
Selon une étude visant à cerner l’esprit d’entreprise en Belgique, les lourdeurs
administratives constituent, pour 16 % des personnes sondées, le frein
essentiel à l’entrepreneuriat.
Le coût pour les indépendants
Les charges administratives pesant sur les indépendants sont estimées, pour
2010, à 1,28 milliard d’euros, soit 0,36 % du PIB. 59 % de ces dépenses sont
des coûts internes, soit les formalités dont les indépendants se chargent eux-
mêmes ; le reliquat étant généré par le recours à des services extérieurs (41 %).
Un indépendant débourse annuellement, en moyenne, 3170 euros pour
assumer les démarches administratives.
Enfin, près de deux tiers des indépendants estiment que les charges
réglementaires liées à l’environnement ont fortement augmenté. Les
indépendants, comme les entreprises, portent un meilleur jugement sur la
qualité de leurs contacts avec l’administration que sur la qualité de la
réglementation.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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2/ LES PRIORITÉS DES CRÉATEURS DE CROISSANCE
« Une administration plus disponible. Une consultation préalable des PME à toute législation. Une transposition concrète des préceptes européens « only once » et « think small first ». Un guichet unique renforcé. Telles sont les priorités.
»
En marge des Assises de la simplification administrative, l’UCM a sondé ses
fédérations professionnelles sur les mesures qu’elles estiment prioritaires.
Les 700 personnes sondées ont été invitées à se prononcer, sur une échelle de
1 à 5, sur la pertinence des affirmations suivantes.
Quelles sont, selon vous, les sources de la complexité administrative ? À votre
estime, que signifie « penser entreprise » ? Comment faciliter les relations
entre entreprise et administration ? Comment faciliter l’application de la
législation ? Comment faciliter le quotidien de l’entreprise et de
l’indépendant ? Selon vous, quels outils peuvent faciliter l’accès des
indépendants et PME aux marchés publics ?
Bien que les répondants n’aient pas clivé leurs réponses, estimant souvent
l’ensemble des affirmations proposées comme pertinentes, il est cependant
possible de mettre en exergue certaines préoccupations prioritaires des
indépendants et des PME.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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SONDAGE 1 – LES SOURCES DE LA COMPLEXITÉ ADMINISTRATIVE
La complexité administrative trouve ses sources dans les carences suivantes.
Pour 19 % des sondés, l’administration n’est pas assez disponible. Par ailleurs,
les délais de réponse ou d’autorisation sont trop longs (18 %). Le sondage met
en exergue les échéances trop nombreuses (13 %) et l’instabilité de la
réglementation (12 %).
À l’inverse, seuls 8 % des répondants estiment que la dématérialisation est
insuffisante.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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SONDAGE 2 – QUE SIGNIFIE « PENSER ENTREPRISE » ?
À la question de savoir ce que signifie « penser entreprise », les répondants
dégagent deux principes. D’une part, la nécessité de prendre en compte
préalablement les PME avant l’adoption d’une législation.
Le test PME se voit donc conforté dans son opportunité, les répondants
estimant primordial que les organisations représentatives des indépendants et
PME soient étroitement intégrées dans ce test. À leur estime, un test PME qui
ferait l’économie d’une telle consultation manquerait son but.
D’autre part, les sondés estiment qu’il est nécessaire de transposer au plus près
les préceptes européens que sont le « only once » et le « think small first ». Le
premier précepte encourage les États à ne demander qu’une seule fois une
information auprès des indépendants et PME, à charge de l’administration de
s’échanger ces données par la suite. Le second précepte invite l’État à « penser
petit d’abord », c’est-à-dire à légiférer en considérant prioritairement la
praticabilité des normes au regard d’une PME : ce qui est accessible et
praticable pour une petite entreprise l’est a fortiori pour une grande.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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SONDAGE 3 – COMMENT FACILITER LES RELATIONS ENTRE ENTREPRISE ET
ADMINISTRATION ?
En vue de faciliter les relations entre entreprises et administrations, les sondés
réclament un recensement des missions redondantes des services publics, la
mise en place d’un portail unique, commun à l’ensemble des niveaux de
pouvoir, harmoniser davantage les formulaires administratifs, notamment par
une structure commune permettant davantage de lisibilité et, enfin, une
maximalisation de la Banque-carrefour des entreprises.
À l’inverse, les sondés estiment qu’évaluer le temps nécessaire pour renseigner
les enquêtes statistiques n’est pas, aujourd’hui, un objectif prioritaire, quoique
pertinent.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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SONDAGE 4 – COMMENT FACILITER L’APPLICATION DE LA LEGISLATION ?
S’agissant des leviers permettant de disposer d’une meilleure législation, les
sondés estiment opportun d’assurer une meilleure visibilité de l’entrée en
vigueur des normes qui concernent les PME (17 %) et de prévoir des dates
communes d’entrée en vigueur pour les textes réglementaires concernant les
entreprises (16 %).
À l’inverse, fixer un cadre fédéral ou interprofessionnel prédéfini avec un
pouvoir d’implémentation sectoriel clair ne recueille que 6 % des suffrages. Il
semble que les fédérations soient attachées à la possibilité de négocier, au
niveau de leur commission paritaire, des spécificités répondant aux besoins et
réalités de leur secteur.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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SONDAGE 5 – COMMENT FACILITER LE QUOTIDIEN DE L’ENTREPRISE ET DE
L’INDEPENDANT ?
Afin de faciliter le quotidien de l’entreprise et de l’indépendant, trois
propositions se dégagent largement : améliorer les formalités légales par la
suppression du double dépôt des actes (19 %), renforcer le guichet unique (19
%) et, enfin, réformer le calcul de cotisations sociales entre le moment où l’on
perçoit les revenus et le moment où l’on paie les cotisations y afférentes (16
%).
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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SONDAGE 6 – COMMENT FACILITER L’ACCÈS AUX MARCHÉS PUBLICS ?
Sondés sur les moyens permettant de faciliter l’accès aux marchés publics, les
répondants ont mis en exergue les propositions suivantes. Premièrement,
créer un monitoring des charges administratives spécifique aux marchés
publics (22 %), transposer au plus vite et de manière la plus favorable la
directive sur les délais de paiement (20 %) et, enfin, améliorer la participation
des PME aux marchés publics grâce à des procédures simplifiées (20 %).
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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3/ 40 PROPOSITIONS DE SIMPLIFICATION THÈME 1 / PENSER « ENTREPRISE »
PROPOSITION 1 - METTRE EN ŒUVRE LE PRINCIPE « THINK SMALL FIRST »
L’Union européenne reconnaît le rôle central des PME dans son économie
et entend, en 10 principes, penser dans sa politique, en priorité, aux petites
entreprises. Parmi ces principes figure l’objectif de simplification
administrative.
La mesure est pertinente : en Europe, entre un tiers et la moitié des
charges administratives totales pesant sur les entreprises découlent de la
réglementation de l’Union.
Afin de réduire ces charges, l’Union a lancé, en 2007, un programme
d’action pour la réduction des charges administratives. L’objectif de ce
programme est de parvenir à une réduction des charges de 25 % d’ici 2012.
Selon la Commission, ces mesures pourraient permettre à moyen terme
d’accroître de 150 milliards d’euros le produit intérieur brut (PIB) de
l’Union.
Les PME sont le levier durable de l’emploi privé. 30 % des emplois
sont pourvus par les entreprises de moins de 10 travailleurs. 80 % des
nouveaux emplois sont créés par les PME. Lorsqu’une grande entreprise
crée un emploi, les PME en créent 4.
La contribution globale des PME à l'emploi total dans l'économie
marchande non financière était de 67,1 % dans l'UE27. Les micro-
entités (TPE), soit les entreprises occupant moins de 10 travailleurs,
emploient 29,6 % de la main-d’œuvre ; les PME, soit les entreprises
occupant entre 10 et 250 travailleurs, représentent 37,4 % de
l’emploi privé.
Au cours des dernières années, les PME ont créé 80 % des nouveaux
emplois dans l'UE. Par ailleurs, selon une étude de la Commission
européenne publiée en janvier dernier, ce sont les PME – et
particulièrement les TPE – qui créent massivement l’emploi. En effet,
en Europe, lorsqu’une grande entreprise crée un poste, 4 TPE créent
un emploi. Les TPE doivent donc être encore davantage soutenues.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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La Belgique s’est engagée à atteindre un taux d’emploi de 73,2 % en
2020, soit une augmentation de 5 % du taux d’emploi de 2011 (67,8
%) : l’étude de la Commission prouve que les PME sont le meilleur
levier.
Un esprit d’entreprendre déficient en Belgique (-31 %) et en Europe
(-16 %). L’esprit d’entreprendre en Belgique (30 %) est 15 % en deçà de
la moyenne européenne (45 %), elle-même en deçà de 16 % de la
moyenne américaine (61 %).
Le « taux d’activité entrepreneurial » dans notre pays est de 3,5 %,
alors que la moyenne européenne est de 5,8 % et que certains pays de
taille comparable à la Belgique présentent des taux nettement
supérieurs, tels que la Suisse avec 7,2 %, et les Pays-Bas avec 7,7 %.
Par ailleurs, 70 % des Belges estiment que les entrepreneurs
constituent le moteur de notre économie, mais seuls 2 % envisagent
de devenir entrepreneurs dans les deux ans à venir. En outre, seuls 11
% des personnes interrogées estiment que le climat économique
actuel incite à entreprendre.
Selon une récente étude de la Commission européenne, seuls 30 %
des Belges souhaitent devenir leur propre patron, un pourcentage qui
est le plus faible d’Europe, à l’exception de la Slovaquie. La moyenne
européenne est de 45 % de candidats entrepreneurs, comparée aux 61
% aux États-Unis. Un sondage Eurobaromètre confirme ce constat.
Ainsi, seuls 18 % des Belges souhaitent devenir indépendants – l'un
des chiffres les plus bas d'Europe, seule l'Autriche faisant moins bien
que nous avec un taux de 16% – ; la moyenne européenne, quant à
elle, est de 28 %, contre 42 % aux États-Unis.
La complexité : frein essentiel à l’entrepreneuriat. Pour un Belge sur
six (16 %), les lourdeurs administratives dissuadent d'entreprendre.
Dans le cadre d’une étude relative à l’esprit d’entreprendre à
questionnaire « fermé », 31 % des répondants pointent du doigt la
difficulté de trouver des sources de financement et l'accès difficile au
secteur bancaire, devant l'importance des charges sociales (29 %), la
pression fiscale (18 %) et les lourdeurs administratives (16 %).
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Think small first ! Chaque disposition législative ou réglementaire doit
être en premier lieu pensée pour les PME, et non "adaptée" a posteriori
pour elles.
L’UCM demande que soit instauré, au niveau européen, un échange
de bonnes pratiques par la création d’un cadre permettant un
échange régulier et structuré de bonnes pratiques entre États
membres.
L’UCM souhaite également que la simplification administrative
constitue l’objectif commun de toutes les institutions européennes.
Elles doivent agir conjointement en vue de promouvoir et
d’appliquer une réglementation plus intelligente et plus qualitative.
L’Europe – et les États membres – devraient examiner davantage les
charges ressenties lors de l’élaboration et la transposition de la
législation de l’Union européenne.
Enfin, l’UCM souhaite que les exemptions, dérogations ou régimes
allégés existants destinés à atténuer les charges administratives pour
les PME ou micro-entités soient davantage appliqués.
PROPOSITION 2 - PRÉVOIR DES CHARGES ADMINISTRATIVES
PROPORTIONNELLES À LA TAILLE DE L'ENTREPRISE
Europe : 23 millions de PME et 41.000 grandes entreprises. Les
charges administratives sont pourtant équivalentes.
Bien que 99 % des entreprises de l'UE soient des PME – c'est-à-dire des
entreprises comptant au plus 250 salariés et réalisant un chiffre d'affaires
maximal de 50 millions d'euros –, la plupart des textes législatifs et des
procédures administratives n'établissent pas de distinction en fonction
de la taille des entreprises.
Il en résulte que 23 millions de PME doivent souvent répondre aux
mêmes exigences administratives que les 41.000 grandes entreprises
européennes.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
19
L’insuffisante prise en compte des PME. Trop souvent, une simple
déclaration d’intention.
Une étude de la législation communautaire en vigueur a conclu que 83
textes contiennent des mesures spécifiques aux PME. Cependant, dans
plus de la moitié de ces textes, la mesure se limite à une déclaration sur
la nécessité de tenir compte des PME, sans en spécifier la manière. Les
39 textes restants comprennent des mesures telles que des exemptions
pour les entreprises plus petites, des délais d'application des mesures aux
PME, un traitement spécial pour les petites entreprises, et des services
d'information et d'orientation spécifiques aux PME.
Les PME ne doivent plus être considérées comme l'exception. Elles
doivent constituer le cœur même du principe.
Ces dernières années, une part non négligeable des nouvelles
dispositions entrées en vigueur sont apparues en réaction à des
comportements qui n’étaient pas le fait des PME et aux besoins de
régulation qui s’en sont suivis. Il en résulte que, trop souvent, les TPE et
les PME se voient imposer des règles qui, à l’origine, n’ont pas été
élaborées en pensant à elles. Or, il est important de rappeler que ces
entreprises sont spécifiques.
L’application de certaines réglementations se révèle alors extrêmement
complexe et coûteuse à mettre en place dans les entreprises de petite
taille. Leur mode organisationnel et leurs ressources sont
fondamentalement différents de ceux des grandes structures.
Afin de prendre ces spécificités en compte, le législateur est
fréquemment obligé, a posteriori, d’adapter les réglementations pour les
transposer dans les plus petites structures, ce qui n’est pas satisfaisant.
C’est pourquoi les PME ne doivent plus être considérées comme
l'exception mais doivent constituer le cœur même du principe.
L’instauration d’un « moratoire ». Une charge nouvelle doit conduire à
la suppression d’une charge existante.
L’UCM plaide pour l’instauration d’un moratoire selon lequel tout
accroissement de charges administratives lié à l’adoption d’un nouveau
texte devrait être compensé par une réduction des charges existantes.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 3 - PRENDRE EN COMPTE LES PME PRÉALABLEMENT À
L'ADOPTION D'UNE NOUVELLE RÉGLEMENTATION VIA L’INSTAURATION D’UN
TEST PME
La Commission européenne reconnaît depuis longtemps la nécessité de tenir
compte des PME dans l'élaboration des politiques et des mesures législatives.
Office of Advocacy. L’exemple américain.
Les pouvoirs publics américains ont instauré, depuis 1953, une
législation qui crée une discrimination positive en faveur des petites
entreprises américaines pour leur permettre de se développer
rapidement.
Il existe au sein de la « Small Business Administration », l’agence
fédérale mise en place par le Small Business Act américain, un bureau de
défense des PME appelé « Office of Advocacy ». Ce bureau est composé
de juristes et d’économistes avec à leur tête un responsable issu du
monde de l'entreprise. Ce bureau est chargé d'une mission de lobbying
en faveur des PME lors de l'élaboration des lois et des règlements. C'est
un groupe de pression officiel, interne au gouvernement, qui peut
également élaborer des propositions de lois à soumettre au Président et
au Congrès.
Le « test PME » européen. Une première étape.
La Commission européenne a à présent inclus un « test PME » à ses
lignes directrices internes sur l'analyse d'impact récemment révisées et
devant être respectées par son personnel dans l'élaboration des
initiatives politiques communautaires.
Ce test comprend plusieurs étapes, notamment une évaluation des
entreprises susceptibles d'être affectées et une estimation détaillée des
coûts et des bénéfices pour les PME concernées. En particulier, le test
devrait comparer les coûts nets projetés pour les PME et pour des
entreprises plus grandes. Il devrait également envisager les coûts ou les
bénéfices indirects potentiels pour les PME, par exemple via une
évolution de la structure du marché ou du comportement de la
concurrence.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Là où le test identifie des contraintes significatives pour les PME par
rapport à des entreprises plus grandes, la Commission doit envisager une
série de mesures spécifiques en leur faveur. Il convient en outre
d'évaluer les coûts et les bénéfices de chaque option, ainsi que l'effet de
l'allégement des contraintes globales supportées par les PME.
Vers un « test PME ». Ce test doit impérativement intégrer la
concertation des organisations représentatives.
L’UCM plaide pour que le « test PME », au niveau fédéral, consiste en
l’organisation d’une structure de concertation, composée des
organisations sectorielles et interprofessionnelles de défense des PME et
indépendants, mandatée à remettre, par voie d’avis et préalablement à
l’adoption de normes législatives, leurs considérations quant à la charge
administrative des règles projetées, les pistes de simplification et
l’opportunité d’exonérer les TPE ou PME de tout ou partie des charges.
Il est essentiel pour l’UCM que ce « test PME » intègre cette dimension
consultative et ne soit pas un test purement formel laissé à la discrétion
des administrations. À notre estime, le « test PME » doit également être
instauré au niveau régional.
S’inspirer du modèle européen. Le « test PME » européen contient en
son sein des propositions pertinentes qu’il convient de transposer.
L’UCM plaide pour que soit transposées les guidelines existantes pour le
« Test PME » européen. Citons ainsi, notamment : l’application quand
cela est opportun des exemptions, l’instauration de délais de mise en
conformité plus longs, l’application de tarifs réduits, l’instauration
d’obligations de reporting simplifiées, la mise en place des campagnes
d’informations spécifiques.
Un « test PME » au sens large. Les actes administratifs doivent
également être intégrés.
L’UCM plaide pour que le « Test PME » porte également sur les actes
administratifs pris par arrêtés et également les circulaires. En effet, c’est
souvent à ce niveau que des mesures inopportunes sont adoptées.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
22
L’instauration d’une « sonnette d’alarme ».
Parallèlement à l’instauration d’un test PME, l’UCM plaide pour
l’instauration d’une procédure dite de la « sonnette d’alarme » quant aux
charges administratives. Elle serait réservée à la compétence du Conseil
Supérieur des Indépendants et PME (CSIPME) qui, constatant qu’une
législation, dans son application, génère des charges administratives
massives, inviterait le législateur à revoir les modalités de mise en œuvre
de la législation incriminée.
Un « test PME » à tous les niveaux de pouvoirs. Et spécifiquement au
niveau des pouvoirs régionaux.
La mise en place d’un test PME au niveau régional parait également
opportune.
PROPOSITION 4 - MIEUX QUANTIFIER LES CHARGES INDUITES Une prise en compte insuffisante.
Une charge administrative induite correspond aux coûts administratifs
supplémentaires liés à la collecte et la transmission d’informations que
les entreprises n’auraient normalement pas à effectuer si l’obligation
légale les concernant n’existait pas. L’UCM estime que le législateur
tient insuffisamment compte de ces charges induites.
Exemples. La lutte contre l’écart salarial et le bilan social, la nouvelle
législation sur les voitures de société.
Ainsi, par exemple, dans le cadre de la lutte contre la discrimination
salariale entre hommes et femmes, les charges administratives induites
des entreprises ont été alourdies, par l’ajout de nouvelles rubriques au
sein du bilan social. Or, les données demandées peuvent être fournies
via l'ONSS par le biais d'une extension de l'application « Trillium », qui
est entièrement automatique, et ce sans alourdir le bilan social.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Au 1er janvier 2012, une nouvelle règle pour le calcul de l’avantage de
toute nature relatif à l’usage d’une voiture de société est entrée en
vigueur. L’avantage était calculé sur base de la valeur catalogue du
véhicule, l’émission de CO2 et le type de carburant utilisé. À dater du 1er
mai 2012, la valeur facturée était remplacée par la valeur catalogue en
cas de vente à un particulier, réduite à concurrence de 6 % par année
d’ancienneté sans que cette réduction ne puisse excéder 30 %.
L’UCM estime que cette législation va à l’encontre de l’ensemble des
principes de simplification administrative. D’une part, les acteurs
économiques doivent rechercher la valeur catalogue de leur véhicule,
options et TVA comprises, démarche très problématique pour des
véhicules non récents. D’autre part, la législation a connu trois
modifications en moins d’un an : l’ancienne législation encore applicable
en décembre 2011, la règle établie au 1er janvier 2012 et les
modifications opérées le 1er mai 2012.
Outre le fait que ces multiples changements sur cette législation sensible
impactent économiquement les acteurs économiques – indépendants,
PME, comptables, secrétariats sociaux – par le coût qu’appellent
l’analyse, le calcul et la communication des nouvelles règles, elle
modifie considérablement les charges fiscales imposées à l’acteur
économique en cours d’année.
Les charges induites dans la réglementation fiscale. La fiscalité
locale, notamment, doit être revue et simplifiée.
Les acteurs économiques – indépendants, PME – sont confrontés à de
nombreuses mesures fiscales émanant des pouvoirs locaux. Ainsi, par
exemple, le secteur horeca est confronté à diverses taxes : enseignes
lumineuses, terrasses, taxe musicale…
Ces taxes sont plus onéreuses en termes de gestion pour les acteurs
économiques et en frais de contrôle et recouvrement que ce qu’elles ne
rapportent. En outre, ces taxes entravent lourdement l’activité
économique et le développement du commerce.
L’UCM plaide pour une fusion de diverses mesures fiscales sectorielles,
l’étude de l’opportunité de forfaits réduits, spécifiques aux petites
entreprises et une diminution globale de cette fiscalité locale.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 5 - FAVORISER LA CONCERTATION PRÉALABLE PAR LE BIAIS
DES ORGANISATIONS REPRÉSENTATIVES DES INDÉPENDANTS ET DES PME
Les organisations de défense des intérêts des indépendants et PME, sectorielles
et interprofessionnelles, sont garantes d’une législation conforme à la réalité
économique de ces acteurs économiques. Elles permettent d’évaluer a priori la
pertinence d’une nouvelle charge administrative, d’examiner la praticabilité
concrète des mesures normatives envisagées ou encore de proposer des
formules alternatives, permettant d’adopter la voie administrative la plus
simple.
Les organisations représentatives sont les garantes des intérêts des
indépendants et PME. Il convient donc de favoriser la concertation
formelle et informelle.
L’UCM plaide pour que la concertation préalable de ces organisations
soit maximalisée. L’UCM plaide pour une saisine systématique et
d’initiative du législateur des organes consultatifs pertinents, tels,
notamment, le Conseil Supérieur des Indépendants et des PME
(CSIPME), le Conseil National du Travail (CNT), le Conseil Central de
l’Économie (CCE).
L’UCM plaide, d’autre part, pour une maximalisation des contacts
informels, en amont du processus législatif, avec les organisations
sectorielles ou intersectorielles représentatives.
PROPOSITION 6 - ÉVALUER LE PLAN PME
En exécution de l’Accord du gouvernement du 18 mars 2008, la Ministre des
Indépendants et PME, Sabine Laruelle, avait adopté un plan fédéral pour les
PME, intitulé « Un nouvel horizon pour les PME ».
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Un plan nécessaire et ambitieux. 6 mesures spécifiques sont à évaluer.
Afin de poursuivre la simplification administrative, l’UCM souhaite
qu’une évaluation de ce plan soit effectuée, spécifiquement sur certaines
propositions figurant en son axe n° 3 « Améliorer les relations entre le
monde des PME et les pouvoirs publics ». Il visait notamment à
simplifier la charge administrative pour les candidats à un marché
public (proposition n° 25), créer un call centrer offrant une assistance
« Marchés publics » au sein SPF Économie afin d’éviter que les PME
soient freinées par la complexité des procédures d’attribution
(proposition n° 27), simplifier la procédure d’agréation des
entrepreneurs de la construction (proposition n° 28), simplifier la charge
administrative relative au remboursement de la TVA (proposition n°
29), simplifier l’enquête structurelle à laquelle doivent répondre les
entreprises (proposition n° 30) et, enfin, appliquer le principe « think
small first approach » (proposition n° 31).
PROPOSITION 7 - PROCÉDER À DES ÉTUDES D’IMPACT A POSTERIORI
Bien légiférer ? Évaluer d’abord la législation existante.
La révision fréquente des textes législatifs ou réglementaires est source
d’inflation et d’accumulation normative, ouvre la porte à des
réglementations contradictoires et renforce l’instabilité de
l’environnement législatif. Pour ces motifs, toute révision d’un texte
devrait être précédée, au préalable, de la réalisation d’un bilan de la
réglementation existante. Cette évaluation préviendra l’empilage des
difficultés d’application liées à un texte et permettra d’améliorer ainsi la
qualité de la réglementation.
L’impact assessment. Une mesure déjà applicable au Royaume-Uni.
Pour l’UCM, cette évaluation doit comporter une appréciation de la
législation existante et, surtout, l'évaluation des conséquences
économiques, financières, sociales et environnementales, ainsi que des
coûts et bénéfices financiers attendus des dispositions envisagées pour
chaque catégorie d'administrations publiques et de personnes physiques
et morales intéressées, en indiquant la méthode de calcul retenue.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Au Royaume-Uni, les "impact assessments" sont actualisés au fur et à
mesure de l'élaboration d'un texte en fonction de quatre étapes.
Primo, une évaluation initiale des options, risques, coûts et
avantages éventuels pour les catégories affectées.
Secundo, une évaluation partielle comprenant une étude plus
approfondie des risques, coûts et avantages éventuels pour les
catégories qui seront les plus affectées.
Tertio, une évaluation intégrale incluant les conclusions de la
consultation mise en œuvre.
Quarto, une évaluation finale approuvée et signée par le
ministre compétent.
Bien légiférer ? Oser supprimer des règles obsolètes, redondantes,
inefficientes.
Trop souvent, de nouvelles charges administratives sont imposées aux
indépendants et aux PME dans des buts divers : perception de données
pour une enquête qualitative ou quantitative, lutte contre la fraude
sociale ou fiscale… Toutefois, certaines charges imposées se révèlent à
l’usage ou au fil du temps obsolètes, redondantes ou inefficientes au
regard du but initialement poursuivi.
Par conséquent, l’UCM recommande la réalisation d’une étude d’impact
a posteriori pour tout nouveau texte réglementaire de manière à évaluer
précisément le bien-fondé des dispositifs qu’il instaure et à apprécier,
dans une perspective de proportionnalité, leur rapport coût-efficacité.
Bien légiférer ? Faire confiance aux acteurs de terrain.
L’UCM suggère également qu’un organe consultatif, représentatif des
intérêts des indépendants et PME, puisse, par voie d’avis, se prononcer
sur l’opportunité de suppression de certaines formalités administratives
ou d’exemption de ces formalités à l’égard des petits acteurs
économiques, le législateur devant ensuite justifier en quoi ces mesures
sont nécessaires ou ne peuvent être exemptées au bénéfice des
indépendants et PME.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 8 - TRANSPOSER DANS LES LÉGISLATIONS PME ET
INDÉPENDANTS LE PRINCIPE DU "ONLY ONCE"
Les acteurs économiques doivent introduire de manière récurrente et
redondante certaines données relatives à leur activité, quand bien même
celles-ci ont été communiquées auparavant et n’ont connu depuis aucune
modification.
Only once. Communiquer une seule fois.
Le principe du « only once » permet à l’indépendant ou à la PME de ne
plus enregistrer qu'une seule fois des données – ou modifications –
auprès de l’administration publique ; à charge de celle-ci de
communiquer en interne les données ainsi renseignées ou modifiées.
L’UCM demande que ce principe soit intégré dans les différentes
législations relatives aux indépendants et PME.
Le « coffre-fort numérique ». Un outil concret de centralisation
d’informations.
Dans le cadre de leurs relations avec les administrations fédérales,
régionales ou locales, les PME se voient fréquemment demander les
mêmes documents, que les procédures soient similaires mais réalisées
dans différentes entités ou bien qu’elles soient différentes. Il en résulte
que les entreprises sont obligées de faire des copies lorsque la procédure
est réalisée à l’aide de documents papier, ou qu’elles sont obligées de les
transférer par voie électronique à chaque nouvelle demande.
L’UCM plaide également pour la création d’un « coffre-
fort numérique », permettant à une PME de stocker en une seule fois
tous les documents nécessaires pour s’acquitter de ses différentes
obligations. Les indépendants et PME déposeraient leurs déclarations
une fois pour toutes sur un site sécurisé, sorte de « coffre-fort
numérique ». Les administrations viendraient y chercher les
informations dont elles ont besoin.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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THÈME 2 / FACILITER LES RELATIONS ENTRE ENTREPRISES ET ADMINISTRATIONS
PROPOSITION 9 - RECENSER LES INSTANCES PUBLIQUES OU PARAPUBLIQUES
AUX MISSIONS REDONDANTES OU CONTRADICTOIRES
La Belgique souffre d’une trop grande administration. 1,3 million d’emplois publics. Une hausse de 100.000 fonctionnaires en cinq ans. La bureaucratie freine l’esprit d’entreprise.
La Belgique compte 1,3 million d’emplois publics au sein du pouvoir
fédéral, des entités fédérées et des pouvoirs locaux. Les fonctionnaires
représentent 18,3 % de l’emploi total en Belgique.
Ces dix dernières années, l’emploi public a progressé en moyenne de 10
à 13 % et, plus fortement, au sein des pouvoirs locaux – communes et
provinces –, de sorte que l’on dénombrait, en 2009, 100.000
fonctionnaires de plus qu’en 2005. Près de 400.000 agents publics, soit
un tiers de l’effectif total, sont affectés à la seule activité
d’administration.
En 2008, notre pays comptait 4 fonctionnaires pour 100 habitants contre
3 seulement aux Pays-Bas, 3,2 en Allemagne et 3,6 en France. Notre État
dispose, par comparaison à ses pays voisins, de 70.000 agents publics
excédentaires.
Rationnaliser les effectifs. Un défi dans la réforme de l’État.
L’UCM souhaite qu’un recensement des instances publiques ou
parapubliques soit effectué afin, d’une part, de rationnaliser les effectifs
dévoués à la fonction publique et, d’autre part, d’éviter que les acteurs
économiques soient confrontés à des demandes ou exigences similaires
ou redondantes entre différentes administrations relevant d’un niveau
de pouvoir identique ou différent – fédéral, fédéré, local.
L’UCM attire spécifiquement l’attention sur les transferts de
compétences à venir du pouvoir fédéral vers les entités fédérées et exige
qu’une vigilance particulière soit portée sur les missions concurrentes
qui pourraient subsister, la cohérence des politiques administratives
adoptées et l’absence d’inflation du nombre de fonctionnaires.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 10 - EVALUER LE TEMPS NÉCESSAIRE POUR RENSEIGNER LES
ENQUÊTES STATISTIQUES
Les enquêtes. Distinguer l’essentiel de l’accessoire, le facultatif de l’obligatoire.
L’UCM demande que soit considéré, lors de l’élaboration des enquêtes,
le temps nécessaire pour les exécuter. À ce sujet, elle invite les pouvoirs
publics nationaux à s’inspirer des directives européennes qui opèrent, de
plus en plus souvent, une distinction entre une partie obligatoire et une
partie facultative de l’enquête.
PROPOSITION 11 - OPTIMISER LES PLANS D’ÉCHANTILLONNAGE POUR MIEUX
RÉPARTIR LES ENQUÊTES PUBLIQUES ENTRE LES PME
Mieux coordonner les enquêtes. Les PME sont trop sollicitées.
Les entreprises sont très régulièrement sollicitées par les différents
organismes de statistiques publiques dans le cadre d’enquêtes
obligatoires – 8 enquêtes par an en moyenne. Aujourd’hui, les enquêtes
des différents services sont peu coordonnées, conduisant ainsi à
redemander des informations déjà détenues par une autre
administration ou à avoir recours à une même entreprise dans un grand
nombre d’échantillons.
Comme le remarque l’Agence pour la Simplification Administrative
(ASA), les enquêtes statistiques représentent toujours, pour les
entreprises, une importante source de contrariétés.
Principe de proportionnalité. L’enquête est-elle utile et opportune ?
L’UCM demande une optimisation des plans d’échantillonnage afin de
mieux répartir les enquêtes publiques entre les PME. Elle souhaite en
outre un examen plus approfondi de la pertinence de certaines enquêtes
menées ainsi qu’une évaluation de l’exploitation des enseignements tirés
de ces enquêtes.
Sous l’angle de la proportionnalité, il convient en outre de s’interroger
sur l’exploitation de ces questionnaires au regard de la charge
administrative qu’elles constituent pour les petits acteurs économiques.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 12 - SUPPRIMER LA REDONDANCE DES QUESTIONS DES
ENQUÊTES STATISTIQUES ÉMISES PAR DES ORGANISMES PUBLICS
Trop de questions, trop souvent. Les enquêtes des organismes publics
peuvent être améliorées.
L’UCM souhaite que les pouvoirs publics examinent les critères
qualitatifs et quantitatifs des enquêtes soumises aux petits acteurs
économiques. Sous l’angle qualitatif, l’UCM constate qu’au sein de
certaines enquêtes, des questions sont redondantes ou peu pertinentes.
Sous l’angle quantitatif, l’UCM constate que certaines enquêtes portent
sur les mêmes thèmes, émanant parfois de niveaux de pouvoir différents.
Enfin, la périodicité des enquêtes peut être utilement réexaminée sous
l’angle de la proportionnalité, notamment au regard du temps nécessaire
aux acteurs économiques pour y répondre, en comparaison avec la
pertinence de l’actualisation des données demandées.
PROPOSITION 13 - HARMONISER LES DOCUMENTS TYPES ET LES NOTES
EXPLICATIVES
Des documents lisibles et intelligibles. Une standardisation s’impose.
L’UCM recommande que les documents types et les notes explicatives
émanant des administrations publiques, tous niveaux de pouvoir
confondus, soient davantage harmonisés, permettant de la sorte une
meilleure lisibilité par les acteurs censés les remplir, augmentant ainsi la
lisibilité et la compréhension des documents et diminuant le risque de
renseignements erronés, redondants et le temps imparti pour les
compléter.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 14 - FACILITER L’ACCÈS AUX INFORMATIONS DES CONVENTIONS
COLLECTIVES
Une seule information, à un seul endroit. Un site officiel exhaustif,
actualisé, géré par les pouvoirs publics.
Trop souvent, les informations relatives aux règles propres aux secteurs
sont difficiles à trouver. Par ailleurs, l’État disperse ses informations sur
une pluralité de sites officiels. La mise à jour, l’exactitude des données
figurant sur ces sites sont largement perfectibles. Cette situation conduit
à une perte de temps dans le chef des acteurs économiques et augmente
le risque d’infractions aux diverses législations spécifiques.
L’UCM souhaite faciliter l’accès aux informations des conventions
collectives. À cet effet, l’UCM demande la création d’un seul site officiel
public, exhaustif et dûment actualisé, recensant l’ensemble des
informations spécifiques aux secteurs. Ce site regrouperait l’ensemble
des informations pertinentes, notamment s’agissant des règles en
vigueur émanant des entités fédérales et fédérées.
PROPOSITION 15 - FAIRE ÉVOLUER LES OUTILS EXISTANTS NOTAMMENT EN
COMPLÉTANT ET TRANSMETTANT EN LIGNE LES FORMULAIRES
La simplification, c’est aussi le numérique. 82 % des PME utilisent
internet.
Les indépendants et PME utilisent sans cesse davantage l’outil internet.
Parmi les cinq types d’utilisation de l’internet dans les entreprises, le
courrier électronique est celui qui est utilisé le plus fréquemment : 82 %
de PME l’utilisent chaque jour. La consultation des comptes bancaires
vient ensuite, avec 69 % de PME l’utilisant quotidiennement, précédant
les échanges avec les clients et les fournisseurs, qui sont effectués
quotidiennement par 57 % des PME. La recherche d’informations
professionnelles est très répandue mais elle reste plus occasionnelle,
avec seulement 51 % d’utilisation quotidienne.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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La transmission des formulaires en ligne permet de restructurer et
rationaliser les administrations et les services publics. L’UCM considère
qu’il existe un lien direct entre l’e-government, la rationalisation des
processus administratifs et la simplification administrative.
L’accessibilité numérique. Un service public, des gains d’efficience.
Par ailleurs, l’e-government constitue une solution flexible à une série
de problèmes concrets rencontrés par les indépendants et chefs de PME
: accessibilité et disponibilité des administrations, obtention et
remplissage de documents, accès à l’information, accessibilité des
services publics de proximité. L’UCM souhaite que les formulaires soient
davantage disponibles en ligne afin d’être complétés électroniquement.
L’UCM estime en outre que l’administration peut tirer de substantiels
gains d’efficience en prévoyant que les formulaires soient complétés
automatiquement et de manière proactive par l’administration, sur base
des informations dont elle dispose à la simple mention de l’identité de
l’indépendant ou de l’entreprise (numéro NISS, numéro BCE).
Le maintien du format papier. Indispensable en vue d’éviter la
« fracture numérique ».
Si l’augmentation de la disponibilité des formulaires en ligne est
souhaitable, l’UCM estime toutefois qu’il convient de ménager la
possibilité de remplir les formulaires sous format papier. En effet, il
demeure une « fracture numérique », spécifiquement dans le chef de
TPE occupant moins de 10 travailleurs et certains travailleurs
indépendants, spécifiquement dans les secteurs de la construction, du
transport et du commerce de détail.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 16 - METTRE EN PLACE UN PORTAIL D’INFORMATION SUR LES
AIDES AUX ENTREPRISES
Toutes les aides, à un seul endroit. Les PME n’ont pas le temps de
chercher.
Les aides réservées aux entreprises relèvent de la compétence de tous les
niveaux de pouvoir : européen, fédéral, régional, provincial et
communal. Les modalités d’octroi de ces aides sont souvent très
complexes et font l’objet d’une médiatisation spécifique.
Pour un dirigeant, rechercher les textes applicables peut devenir un
véritable casse-tête. En effet, l’éparpillement des textes entre les
différents codes, lois, arrêtés, décrets, ordonnances ou circulaires rend la
tâche du chef d’entreprise de plus en plus difficile.
Les indépendants et PME sont confrontés à une multitude de sources
d’informations, parfois discordantes, sur la validité, les modifications, les
critères d’accessibilité… Très souvent, le manque de ressources
humaines et financières de la structure ne permet pas la présence d’un
juriste apportant les conseils pertinents lors de la mise en place d’un
nouveau dispositif réglementaire.
L’UCM plaide pour qu’un site ad hoc soit réservé aux différentes aides
disponibles pour les indépendants et PME, renseignant, pour toute
matière – environnementale, économique, sociale… – les aides
disponibles au sein de chaque niveau de pouvoir.
Des sites portails intuitifs et proactifs. L’information doit venir à
l’entreprise et non l’inverse.
L’UCM plaide en outre pour que ces informations soient distillées de
manière intelligente. Ainsi, il serait opportun, par exemple, qu’une fois
certaines données de l’entreprise renseignées, ces informations soient
mémorisées et que le site distille les seules informations pertinentes
intéressant l’employeur concerné.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 17 - MAXIMISER L’UTILISATION DE LA BANQUE-CARREFOUR DES
ENTREPRISES
La Banque-carrefour des entreprises (BCE) préserve actuellement les données
suivantes : le nom, la dénomination ou la raison sociale de l’entreprise ; le
siège social et les adresses des différentes unités d’établissement en Belgique ;
la forme juridique ; la situation juridique ; la date de création ou de cessation
de l’entreprise ou de l’unité d’établissement ; les données d’identification des
fondateurs, mandataires et fondés de pouvoir ; les activités économiques
exercées par l’entreprise ; la mention des autorisations et licences dont dispose
l’entreprise ; les références aux documents concernant la personne morale
déposées aux greffes des tribunaux ainsi qu’aux comptes annuels et aux bilans
déposés à la Banque Nationale de Belgique (BNB). De plus, toutes les données
auparavant détenues par le registre du commerce ont été reprises par la BCE.
BCE et compétences entrepreneuriales. Une plus grande lisibilité.
L’information contenue dans la Banque-carrefour des entreprises ne
permet pas toujours aux non-initiés de déterminer si l’entreprise satisfait
ou non aux compétences entrepreneuriales requises.
Par conséquent, les activités pour lesquelles l’entreprise satisfait aux
conditions devraient de préférence être classées sous une rubrique
distincte. Il faudrait en outre attirer l’attention de l’utilisateur, dans le
Public Search, sur le fait que la mention d’une activité ne signifie pas
nécessairement que l’entreprise satisfait aux conditions
entrepreneuriales pour cette activité.
PROPOSITION 18 - SIMPLIFIER LE LANGAGE DE L’ADMINISTRATION À L’ÉGARD
DES ENTREPRENEURS INDIVIDUELS
Les indépendants, dans leur activité, ne bénéficient pas d’une expertise
interne pour appréhender la complexité des législations et des normes qui leur
sont imposées. Or, la technicité sans cesse plus complexe des législations, les
différents niveaux de pouvoir, les modifications fréquentes des législations qui
leur sont applicables sont autant de sources d’infraction à la législation de leur
part et, par ailleurs, autant de coûts indirects pesant sur leur projet
entrepreneurial via, notamment, le recours à des consultances externes –
groupes sociaux, comptables, fiscalistes, avocats, sociétés de consultance…
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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L’entrepreneur individuel n’est pas une grande entreprise. Des
règles spécifiques doivent lui être réservées ; la communication
davantage soignée.
L’UCM demande qu’une attention spécifique soit apportée aux
entrepreneurs individuels. D’une part, par le législateur qui doit prendre
en compte le critère de l’entrepreneur individuel dans les règles qu’il
désire lui imposer. À ce titre, l’UCM plaide pour que les charges qui leur
sont imposées soient réduites, à l’instar des TPE – micro-entités
occupant moins de 10 travailleurs –, de sorte qu’il existerait trois
niveaux de technicité pour les acteurs économiques : le premier, très
faible, pour les entrepreneurs individuels ; le deuxième, largement
accessible, pour les micro-entités ; et enfin un troisième pour les autres
entreprises.
D’autre part, l’UCM plaide, dans le même état d’esprit, pour que la
communication émanant de l’administration à l’égard de ce type
d’entrepreneur, tout en demeurant correcte juridiquement, soit la plus
vulgarisée et la plus accessible possible, notamment par l’emploi de
termes clairs et simples, l’usage d’exemples concrets et des informations
se concentrant sur l’essentiel.
PROPOSITION 19 - CRÉER UN RÉFÉRENT UNIQUE PAR DOSSIER
Un seul point de contact. Gage d’une bonne administration.
Trop souvent, les indépendants et PME déplorent qu’un dossier soumis à
l’administration passe, dans son traitement, par des interlocuteurs
successifs. S’il est a priori normal que l’instruction d’un dossier soit
traitée en interne par différents agents publics, l’UCM plaide cependant
pour qu’un référent unique soit instauré par dossier de telle sorte que
l’acteur économique puisse, à tout moment, bénéficier d’un contact
privilégié avec un seul et même agent public, affecté à faire le lien entre
l’entrepreneur et l’administration.
Cette proposition permettrait de renforcer la confiance et la proximité
entre l’administration et l’entrepreneur et générerait des gains
d’efficience, évitant, à chaque instant, que l’acteur économique ait à
rappeler l’ensemble des rétroactes afférents au traitement de son dossier.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Des agents publics polyvalents.
L’UCM insiste sur la polyvalence des agents dans le traitement des
dossiers. En effet, il arrive parfois qu’un dossier soit bloqué simplement
parce que l’agent traitant est malade ou en congé pendant une période
relativement longue et que ses collègues ne peuvent ou ne veulent pas
prendre le relais dans le traitement du dossier.
PROPOSITION 20 - ASSURER UN SUIVI AUTOMATIQUE DE L’INSTRUCTION DU
DOSSIER
Savoir où en est son dossier. Un droit élémentaire de l’acteur
économique.
Les indépendants et PME se plaignent d’ignorer les suites réservées à
leur dossier lorsqu’il est instruit par l’administration. Pour remédier à
cette carence, l’UCM propose, parallèlement à la proposition n° 19
visant à créer un référent unique par dossier, la mise en place d’un suivi
automatique de l’instruction du dossier introduit.
Concrètement, l’administration serait tenue, lors de l’introduction d’une
demande émanant d’un acteur économique, d’en accuser, par écrit ou
par courriel, bonne réception et de lui renseigner, d’initiative,
l’ensemble du cheminement théorique de son dossier jusqu’à la décision
finale, avec mention des délais impartis. L’administration serait
également tenue, à délais réguliers, à chaque phase ou en cas de retard
sur l’échéancier initialement communiqué, d’informer de manière
proactive l’administré de l’état d’instruction du dossier, des étapes
ultérieures ou des raisons du retard éventuellement concédé.
Qui ne dit mot consent. L’entreprise n’a pas à subir les décisions
tardives de l’administration à son service.
Les acteurs économiques sont souvent confrontés, dans le traitement de
leurs demandes, à des décisions tardives ou hors délai émanant de
l’administration. En cas de silence de l’administration, la réponse est
trop souvent réputée négative.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Pour l’UCM, il convient d’apporter deux changements. Primo, l’absence
de réponse dans un délai déterminé engage l'administration à ne pas
remettre en cause la situation de l’entreprise qui a correctement déposé
son dossier. Secundo, pour les procédures qui n’engagent pas
directement la sécurité du consommateur, le non-respect du délai de
réponse par l’administration engendre acceptation de la demande de
l’entreprise.
Par ailleurs, afin de prévenir la demande abusive de pièces
complémentaires à l’instruction du dossier, chaque régime d’autorisation
doit indiquer précisément au préalable les pièces à fournir par
l’entreprise.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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THÈME 3 / FACILITER L’APPLICATION DE LA LÉGISLATION
PROPOSITION 21 - TRANSPOSER LES DIRECTIVES EUROPÉENNES AU PLUS
PRÈS DE LEUR CONTENU
Bien légiférer ? Éviter les initiatives législatives unilatérales.
En matière d'initiatives législatives, et compte tenu du fait que la plupart
des législations économiques découlent d'un cadre européen, il est
indispensable de s'inscrire dans le cadre d'un « raisonnement
européen ». Cette démarche permettrait d'éviter d'adopter des lois
nationales sans lien avec les pratiques ou lois des autres pays de l'Union
européenne dont l'impact sur la compétitivité de nos entreprises serait,
in fine, nécessairement négatif.
De la même manière, les initiatives législatives nationales ne doivent pas
anticiper des initiatives européennes. À cet égard, la mise en œuvre de la
directive services est particulièrement positive s'agissant du processus
d'évaluation mutuelle qui a été instauré. Il a permis de créer un dialogue
entre les États membres visant à identifier les mesures prises par chaque
gouvernement pour la transposition des différents articles de cette
directive. Il s'agit là d'une pratique réglementaire innovante qu'il
conviendrait de promouvoir.
Dialoguer entre États membres. Comparer, évaluer les législations
permet d’améliorer la compétitivité de nos entreprises.
La réalisation de démarches de benchmarking avant toute initiative
législative de transposition permet d’'éviter toute incompatibilité avec le
droit communautaire ou l'adoption de dispositifs nationaux unilatéraux
qui freinent la compétitivité de nos PME.
Dans la même optique, la généralisation des processus d’évaluation
mutuelle entre les États membres afin que les directives soient
transposées de manière similaire éviterait d’éventuelles distorsions de
concurrence.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Transposer n’est pas inventer ou choisir. L’État belge soumet ses entreprises à des obligations plus strictes.
Le législateur belge a tendance à saisir l'opportunité de la transposition
d'une réglementation européenne pour adopter des dispositions
spécifiques ou plus contraignantes que celles inscrites dans les textes
européens ou encore à faire un choix arbitraire parmi les exigences
prévues.
Cette tendance nuit à la compétitivité des entreprises et des PME en
particulier, car elles sont soumises à des obligations plus strictes que
leurs homologues européennes. Dès lors, nos PME subissent des
distorsions de concurrence par rapport à leurs concurrentes implantées
dans les autres pays de l'Union.
Afin de rencontrer l’objectif d’une bonne transposition, l’UCM formule
les deux propositions suivantes. D’une part, la reprise, sans aucune
modification, des dispositions impératives des directives européennes
lors de la transposition. D’autre part, lorsque des dispositions nationales
spécifiques sont nécessaires, celles-ci doivent être systématiquement
justifiées et motivées.
Transposer, c’est simplifier. L’implémentation d’une directive doit être l’opportunité de toiletter les législations existantes.
L’UCM estime que l’exercice de transposition d'un texte européen
pourrait constituer une excellente opportunité pour évaluer et simplifier
l'ensemble de la législation applicable à un domaine donné.
PROPOSITION 22 - ACCÉLÉRER LA TRANSPOSITION DES DIRECTIVES
EUROPÉENNES ET RESPECTER LES DÉLAIS
Transposer rapidement. Une question de sécurité juridique.
Pour l’UCM, l'intégration rapide des dispositions communautaires
permettrait, tout d'abord, de mettre un frein à la surcharge des textes
européens lorsque la Belgique les adapte à sa législation nationale. C'est
un enjeu important notamment pour la sécurité juridique.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Ensuite, la problématique de la reconnaissance ou non de l'effet direct
des directives, qui est l'objet de conflits entre les juridictions nationales
et les juridictions européennes, s'estomperait.
PROPOSITION 23 - PRÉVOIR DES DATES COMMUNES D’ENTRÉE EN VIGUEUR
POUR LES TEXTES RÉGLEMENTAIRES CONCERNANT LES ENTREPRISES
Les PME n’ont pas nécessairement le réflexe, le temps et les moyens humains
de suivre les évolutions législatives qui les concernent. En effet, au-delà des
principales évolutions législatives ou réglementaires qui font l’objet d’une
communication ciblée et massive, nombre de dispositions ne sont pas visibles.
Pourtant leur impact peut ne pas être négligeable. Les exemples sont fréquents
où des dirigeants d’entreprise s’étonnent d’être soumis à de nouvelles taxes ou
obligations qu’ils n’avaient pas anticipées.
Il s’agit là d’une source supplémentaire d’insécurité juridique pour les
entreprises et notamment les petites structures qui ne bénéficient pas
forcement du temps et des moyens financiers nécessaires pour assurer une
veille juridique efficiente.
Le Royaume-Uni a instauré un repère temporel fixe d’entrée en vigueur de ses législations. Un exemple à suivre.
Le Royaume-Uni a choisi de limiter les dates d’entrée en vigueur des
nouvelles législations. Cette mesure permet aux PME d’avoir un repère
temporel fixe, de connaître à l’avance les dates de publication des
instructions et, de ce fait, d'améliorer la mise en œuvre de leurs
obligations. L’UCM estime qu’il s’agit d’un dispositif efficace dont il
convient de s’inspirer.
PROPOSITION 24 - ASSURER LA PUBLICATION DES INSTRUCTIONS DANS UN
DÉLAI D’UN MOIS À COMPTER DE L’ADOPTION DE LA LOI
Le retard dans la publication de ces instructions entraîne nécessairement une
source d’insécurité juridique supplémentaire pour une PME. L’UCM propose
donc, à défaut de publication en amont, que la publication de l’instruction
intervienne dans un délai d’un mois à compter de l’entrée en vigueur de la loi.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 25 - ASSURER UNE MEILLEURE VISIBILITÉ DE L’ENTRÉE EN
VIGUEUR DES NORMES QUI CONCERNENT LES PME
Afin d’assurer une visibilité améliorée des nouvelles normes qui concernent
les PME et d’avoir une meilleure gestion du temps consacré par l’entreprise à
la veille juridique, l’UCM propose que les publications qui concernent
spécifiquement les TPE et les PME fassent l’objet d’une publication à deux
dates spécifiques fixées dans l’année.
PROPOSITION 26 - FIXER UN CADRE FÉDÉRAL OU INTERPROFESSIONNEL
PRÉDÉFINI AVEC UN POUVOIR D’IMPLÉMENTATION SECTORIEL CLAIR
L’UCM souhaite que les contours de l’autonomie sectorielle reconnue aux
commissions paritaires dans l’élaboration des normes de droit du travail soient
davantage définis. Les spécificités sectorielles sont de nature à complexifier le
droit du travail. L’UCM plaide pour un cadre interprofessionnel le plus clair et
large possible, permettant ainsi une convergence des règles applicables au plus
grand nombre.
PROPOSITION 27 - HARMONISER LES DÉFINITIONS ENTRE LES NIVEAUX
EUROPÉEN ET NATIONAUX
La latitude laissée aux États membres dans la transposition des directives peut
amener à créer des divergences quant à la définition de certaines notions et
donc quant à leur interprétation. Afin de renforcer la sécurité juridique des
entreprises, l’UCM propose l'harmonisation des définitions entre le niveau
national et européen afin de ne laisser aucune marge d'interprétation sur les
notions fondamentales mentionnées dans les textes de droit européen.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 28 - CLARIFIER CERTAINES NOTIONS LÉGALES, TELLE LA
NOTION DE RÉMUNÉRATION
Certaines notions de droit social sont, en droit belge, particulièrement
malaisées à saisir. Ainsi, comme le souligne le Plan d’action de lutte contre la
fraude sociale et fiscale du Gouvernement, s’agissant de la notion de
rémunération : « la rémunération constitue la base de calcul des cotisations
sociales. Cela devrait être un principe simple, mais il ne l’est pas. En effet,
depuis l’instauration du concept de rémunération en 1965, il donne de plus en
plus lieu à certaines interprétations et constructions tendant à restreindre le
concept. »
S’agissant par ailleurs de la notion de « temps de travail », le même Plan
dispose que « la réglementation en matière de durée de travail est particulièrement complexe, notamment du fait qu’au fil des ans, les possibilités de flexibilité ont été élargies. De ce fait, de plus en plus de fondements juridiques ont été prévus dans la législation sur la base desquels les limites légales en matière de durée de travail pouvaient être franchies. (…) En outre, la réglementation du temps de travail ne s’avère pas toujours idéalement adaptée aux besoins pratiques (… ) » L’UCM demande qu’en concertation avec les partenaires sociaux, il soit
procédé à une clarification de certaines notions juridiques relatives au droit du
travail et de la sécurité sociale visant à garantir une meilleure sécurité
juridique, une praticabilité plus aisée du droit du travail sans atteinte à la
compétitivité des entreprises, notamment en termes de coûts salariaux, de
flexibilité de la main-d’œuvre.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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THÈME 4 / FACILITER LE QUOTIDIEN DE L’ENTREPRISE ET DE L’INDÉPENDANT
PROPOSITION 29 - AMÉLIORER LES FORMALITÉS LÉGALES PAR LA
SUPPRESSION DU DOUBLE DÉPÔT DES ACTES
Trop souvent, lors de l'accomplissement d'une formalité légale, les chefs
d'entreprise doivent déposer une déclaration en plusieurs exemplaires. L’UCM
propose que les indépendants et PME ne soient tenus de déposer qu'un seul
exemplaire des actes dont la publicité est obligatoire, notamment s’agissant
des statuts, procès-verbaux d'assemblée générale, comptes annuels ; à charge
de l’État de faire circuler ces documents auprès des autres administrations.
PROPOSITION 30 - AMÉLIORER LES FORMULAIRES DE CRÉATION ET DE
MODIFICATION D’ENTREPRISE
La création d'entreprise nécessite un ensemble de démarches avant d'aboutir à
l’exercice effectif de l'activité. L’UCM plaide pour qu’un seul formulaire,
applicable à toute création d’entreprise, sans égard à la forme juridique de
société projetée, soit créé. La même démarche peut être opérée en cas de
modification de la structure juridique. Les procédures seraient, de la sorte,
standardisées, plus lisibles et davantage rationnalisées.
PROPOSITION 31 - RENFORCER LE GUICHET UNIQUE
Afin de faciliter la vie des entrepreneurs, il a été procédé à une centralisation
auprès des guichets d’entreprises agréés de l’accomplissement d’un maximum
de démarches administratives : inscription BCE, vérification des compétences
professionnelles, délivrance des cartes d’ambulant, demande des cartes
professionnelles pour étranger, inscription à la TVA…
Depuis fin 2009, ces guichets exercent également la mission de guichet
unique, permettant à tout candidat entrepreneur, lorsqu’il souhaite démarrer
une activité de service soumise à autorisation, d’accomplir l’ensemble de ses
formalités administratives au même endroit.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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L’UCM souhaite que les guichets d’entreprises deviennent, au cours de cette
législature fédérale, un véritable guichet unique. À cette fin, il convient de
transformer le guichet en véritable point de contact unique pour les
entrepreneurs, afin de mettre en œuvre un principe fondamental de
simplification administrative : le only once, imposant aux autorités d’aller
chercher les informations là où elles se trouvent (BCE, ONSS, BNB, TVA…)
sans les demander plusieurs fois aux entreprises.
Il convient en outre de se prémunir, dans le cadre de la réforme de l’État,
contre le risque selon lequel la représentation des entités fédérées au sein de la
BCE et le transfert aux Régions de la compétence sur certaines missions
actuellement dévolues aux GEA – par exemple, l’accès à la profession – se
fassent au détriment de la qualité des données et du service fourni.
Il convient enfin de veiller au maintien d’un vrai guichet unique via la
signature d’un accord de coopération entre toutes les entités qui confient des
missions aux guichets uniques.
PROPOSITION 32 - PRÉVOIR UN ACCÈS PLUS AISÉ À LA COMMISSION DE
DISPENSE DE COTISATIONS POUR LES INDÉPENDANTS
Selon une récente étude, 40 % des difficultés actuelles des indépendants et
chefs d’entreprise sont liés à la crise économique et non à une mauvaise
gestion. Parallèlement, depuis le début de la crise, les demandes adressées à la
commission de dispense de cotisations sociales pour les indépendants a crû de
40 %. Par conséquent, le délai de traitement d’une demande est passé, en
moyenne, de 6 mois à 11 mois. La commission ne semble pas être dotée des
moyens humains et technologiques nécessaires pour traiter l’ensemble de ces
demandes.
L’allongement du délai de traitement par la commission des dispenses est, en
cas d’issue négative, problématique à double titre. D’une part, l’indépendant
en difficulté se voit refuser la dispense pour les trimestres examinés et, d'autre
part, doit honorer une majoration au motif que les cotisations ont été payées
tardivement, ces majorations pouvant s’élever à 19 % du montant dû.
L’UCM souhaite que le traitement d’un dossier par la commission de dispense
des cotisations s’effectue impérativement dans les six mois à dater de
l’introduction de la demande.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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L’UCM souhaite également que la notion « d’état de nécessité » fasse l’objet
d’une définition plus précise afin de contrer les demandes manifestement
abusives adressées à la commission, limiter l’arbitraire des décisions et
permettre à l’indépendant d’évaluer a priori la pertinence et la solidité de son
dossier.
PROPOSITION 33 - ADOPTER LE PROJET DE LOI RELATIF À LA PROCÉDURE
SOMMAIRE D'INJONCTION DE PAYER
Inverser le contentieux. Le titre exécutoire est a priori octroyé au demandeur, sauf contestation.
La réforme de la procédure sommaire d’injonction de payer vise
notamment à opérer une inversion de contentieux. En effet, le titre
exécutoire – qui seul permet de procéder à la saisie – est octroyé au
demandeur sauf si le défendeur conteste le bien-fondé de la demande en
justice. Il vise aussi à supprimer la limitation de 1.860 euros au-dessus de
laquelle ce type de procédure ne peut actuellement être introduit. La
procédure sommaire d’injonction de payer est donc un instrument
particulièrement efficace de lutte contre les retards de paiement.
Une adaptation qui se fait attendre. Le projet de texte est en discussion depuis 2008.
En 2008, le projet de loi modernisant la procédure sommaire
d’injonction de payer avait été voté au Sénat. Le Plan PME 2008
prévoyait la réforme de la procédure d'injonction de payer, de manière à
obtenir plus rapidement un titre exécutoire en cas de créance non
contestée.
Le projet de loi est resté bloqué à la Chambre depuis 2009,
principalement en raison du fait que certains partis politiques souhaitent
exclure le consommateur du champ d’application de cette procédure qui
privilégierait le créancier par rapport au débiteur, qui reste la partie
faible.
L’Accord gouvernemental précise que le Gouvernement « veillera à la
stricte application de la législation européenne en matière de procédure
sommaire d’injonction de payer tout en veillant à assurer une
homogénéité suffisante entre les procédures européennes et belges, et
ceci tout en tenant compte de la qualité des parties en présence. »
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Un projet qui simplifie la procédure de recouvrement. Et permet d’éviter les faillites d’entreprises.
Le projet de loi simplifie grandement la procédure de recouvrement de
créances. Premièrement, l'introduction de la demande pourrait se faire
sur requête unilatérale. Deuxièmement, le juge devrait se prononcer
dans les trente jours suivant le dépôt ou la réception de la requête au
greffe. Selon l'UCM, ces deux principes sont novateurs et
particulièrement appréciables pour les indépendants et chef des PME,
dans un contexte de crise où les disponibilités de trésorerie sont limitées
et lorsqu’on sait qu'environ une faillite sur quatre est due à des retards
de paiement et pourrait donc être évitée si les créanciers payaient à
temps.
Inclure les produits ou services à caractère privé. À peine de perdre toute attractivité pour les indépendants et PME.
Par ailleurs, il n'y a pas de véritable motif pour restreindre le champ
d'application de la loi en excluant les créances dont le débiteur est "une
personne physique ou morale qui acquiert des produits ou utilise des
services à des fins excluant tout caractère professionnel." En d'autres
termes, les créances relatives à des services ou produits fournis à des
consommateurs ne pourraient pas être réclamées via cette procédure.
Cela réduirait considérablement l'impact positif d'une telle initiative
légale sur la capacité de trésorerie des entreprises.
Il n'y a pas de raison objective de traiter différemment des dettes
indiscutables. L'argument des opposants pour qui toute dette doit
pouvoir être contestée est faible. S'il y a place pour la contestation, le
juge a trente jours pour le voir. Dans l'immense majorité des cas, l'enjeu
est simplement de houspiller des mauvais payeurs, qui mettent les
vendeurs et fournisseurs en difficulté. L'UCM plaide donc pour que
cette loi s'applique, comme prévu au départ, à l'ensemble des sommes
dues, quel que soit le débiteur.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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PROPOSITION 34 - RÉDUIRE LE DÉCALAGE ENTRE LE MOMENT DE
PERCEPTION DES REVENUS ET CELUI DU PAIEMENT DE COTISATIONS SOCIALES
CORRESPONDANTES
Depuis 1968, les indépendants paient leurs cotisations sociales en fonction de
leurs revenus de l'année "antépénultième" (soit 2009 pour 2012). Les montants
en jeu sont importants : 22 % des revenus déclarés au taux de base, à payer en
quatre tranches à chaque fin de trimestre. Pendant les trois premières années
d'activité, faute de référence, une cotisation forfaitaire est réclamée.
Ce système fonctionnait dans une société où, bon an mal an, les revenus des
indépendants étaient en croissance régulière. Ce n'est plus du tout le cas. Dans
de très nombreux métiers, il y a des années fastes et des années de vaches
maigres, pour de multiples raisons (gros contrats, investissements, problèmes
de santé, travaux publics, gamme de produits ou de services à renouveler,
etc.). Le système actuel amène donc des professionnels à payer peu de
cotisations quand ils gagnent beaucoup, puis à se mettre dans de grandes
difficultés économiques lorsque la conjoncture se retourne.
C'est à ce point vrai que non seulement les demandes de report ou de dispense
de cotisations se multiplient, mais la possibilité de retarder ses paiements sans
sanctions avait été introduite dans le dispositif anticrise par le gouvernement
fédéral.
Il y a trois ans, l'UCM a sondé 800 indépendants. 75,3 % d'entre eux ont
déclaré souhaiter le versement des cotisations en fonction des revenus de
l'année en cours.
L’UCM plaide pour une réforme du calcul des cotisations sociales des
indépendants, pouvant se concrétiser par la transposition du mécanisme des
versements anticipés en vigueur pour les impôts. Une cotisation minimale
serait fixée. En outre, la caisse d'assurances sociales proposerait un montant à
payer en fonction des derniers revenus connus. La personne suit ou non le
conseil selon sa propre estimation de ses revenus de l'année, avec possibilité
d'ajustement jusqu'à six mois après la fin de l'année. Le calcul définitif se ferait
après établissement par le fisc des revenus de l'année. Il y a un incitant aux
versements anticipés sous forme d'intérêts, à payer ou à recevoir, selon que la
somme versée pour l'année n'atteint pas ou dépasse le montant effectivement
dû.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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THÈME 5 / FACILITER L’ACCÈS AUX MARCHÉS PUBLICS
PROPOSITION 35 - TRANSPOSER LA DIRECTIVE SUR LES DÉLAIS DE PAIEMENT
Les retards de paiement freinent l’accès au marché public des PME.
En ces temps de crise économique, le retard croissant dans le paiement
des factures est un poison pour beaucoup d'indépendants et de PME. Si
les factures pour les biens ou les services fournis ne sont pas réglées par
les tiers, les obligations de l’indépendant ou du chef d’entreprise
(salaires, loyers, TVA, cotisations) n’attendent pas. Une faillite sur
quatre pourrait être évitée si les factures étaient simplement réglées
dans les délais.
Des enquêtes récentes réalisées parmi les membres d’EBC démontrent
que l’accès des PME aux marchés publics est fortement limité par le
risque très élevé de retard de paiement, ce qui – en période de crise
économique, où les entreprises sont sous une pression financière
majeure – est inacceptable.
Une entreprise sur trois est payée en retard.
À lire le Baromètre des paiements de l’assureur-crédit Atradius (2010),
34 % des entreprises belges ont vu leurs factures acquittées en retard, 53
% des entreprises ont reçu des demandes de délais de paiement et, dans
un cas sur deux, les clients ont différé leur paiement sans accord
préalable.
En moyenne, les entreprises belges sont payées dans les 2 jours suivant
la date d’échéance par leur clientèle domestique (32 jours) et dans les 4
jours suivant la date d’échéance par leur clientèle étrangère (36 jours au
lieu de 45 jours en 2009). Par ailleurs, les délais de paiement imposés par
les entreprises sont restés stables.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Concrétiser l’Accord gouvernemental.
L’Accord gouvernemental précise, page 120, au point 2.5.1 « Soutenir les
entreprises et leur faciliter la vie », que le Gouvernement
« conformément aux directives européennes et en particulier à la
directive 2011/7/UE, raccourcira les délais de paiement des pouvoirs
publics aux entreprises avec un mécanisme d’intérêts de retard. Il
simplifiera aussi l’accès aux marchés publics. Un suivi sera assuré. » Ce
texte constitue une bonne base pour pouvoir transposer la directive sans
réserve.
Le but de la directive consistait en « la lutte contre le retard de paiement
dans les transactions commerciales, afin d’assurer le bon
fonctionnement du marché intérieur, en améliorant ainsi la
compétitivité des entreprises et en particulier des PME. » Le délai de
transposition est fixé au 16 mars 2013, avec possibilité d’exclure les
contrats conclus avant cette date.
L’UCM plaide pour une transposition dans des modalités les plus
favorables pour les indépendants et PME : les nouvelles règles doivent
conduire à une réduction drastique des délais de paiement,
spécifiquement s’agissant des pouvoirs publics.
Au-delà de la transposition, des moyens complémentaires. Les
pouvoirs publics doivent jouer le rôle d’exemple. Des sanctions
financières automatiques, progressives et d’ordre public doivent être
instaurées. La création d’un « observatoire des délais de paiement » et
d’un médiateur sont souhaitables, de même qu’une liste noire des
« mauvais payeurs ». La TVA doit également pouvoir être déduite sur les
créances demeurant en souffrance.
Depuis mars 2009, le problème des retards de paiement des
administrations fédérales fait l'objet d'une surveillance intense et a
permis d'améliorer la situation. Une circulaire du 12 mars 2009 relative
aux délais de paiement et intérêts de retard en matière de marchés
publics a été publiée au Moniteur belge du 16 mars 2009. À notre
estime, les pouvoirs publics se doivent de montrer l’exemple.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Par ailleurs, l’UCM prône que lorsque les délais sont dépassés, l'intérêt
de retard sera d'ordre public. Il ne serait donc plus question de prévoir
que l'intérêt légal ne sera pas appliqué. En outre, des sanctions plus
dissuasives seront prévues : elles seront proportionnelles au nombre de
semaines de retard.
Divers outils de vigilance peuvent être créés.
Ainsi, l’UCM plaide pour l’instauration d’un point de contact
permettant aux entreprises de dénoncer le non-respect des délais de
paiement.
Par ailleurs, un « observatoire des délais de paiement » permettrait de
suivre l'évolution des délais de paiement. En France, un tel organe existe
depuis 1991, pour améliorer les relations clients-fournisseurs. Cet
observatoire pourrait également être chargé d’opérer un diagnostic dans
le secteur public avec le souci de l’exemplarité du comportement des
acheteurs publics vis-à-vis des PME.
En outre, une liste noire regroupant les mauvais payeurs,
administrations ou entreprises pourrait utilement être créée.
Instaurer un médiateur permettant d’accélérer le recouvrement des
sommes dues aux PME serait également une initiative pertinente. Tous
les six mois, le médiateur pourrait remettre au Gouvernement un
rapport sur l'évolution du délai moyen de paiement et proposer
d'éventuelles corrections législatives à apporter.
L’UCM estime aussi que le SPF Économie devrait mener une campagne
d'information afin d'aider les indépendants et les PME à lutter contre les
délais de paiement excessifs.
Enfin, l’UCM considère qu’il convient de légiférer sur la problématique
des réceptions de travaux. Pour échapper au paiement, de nombreuses
collectivités publiques tardent à réceptionner les travaux, ne rendant
pas, de ce fait, la créance exigible. Il conviendrait donc de contrer ces
pratiques abusives qui sont de nature à retarder les délais de paiement.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Obtention d’un titre exécutoire par internet. L’exemple anglo-saxon.
En Angleterre, il est possible de se voir octroyer un titre exécutoire par
internet, en renseignant les coordonnées de la créance et en joignant,
sous format .pdf, la facture en souffrance. Après un rapide contrôle, le
créancier bénéficie d’un titre exécutoire et peut demander à un huissier
d’exécuter le recouvrement de la dette.
PROPOSITION 36 - FACILITER L'ACCÈS AU FINANCEMENT
Une plus grande médiatisation du médiateur du crédit (CeFip).
Depuis sa création, il a permis de sauver 2.605 emplois.
Le service de médiation du crédit du CeFip est ouvert à toute entreprise,
chef d’entreprise, artisan, commerçant, profession libérale, entrepreneur
individuel qui rencontre avec sa ou ses banques des difficultés pour
résoudre ses problèmes de financement. Le médiateur analyse le dossier
en vue de faciliter le dialogue entre l’entreprise et ses organismes
financiers. Il informe également l’entrepreneur des mesures de soutien
public disponible. Il assume aussi un rôle de médiation avec les autres
pouvoirs publics, tels les receveurs fiscaux. Enfin, dans son rapportage
périodique de ses activités vers les autorités, il se permet d’émettre des
suggestions et recommandations en vue de faciliter l’accès au crédit.
Depuis la création du service, 712 dossiers ont été introduits au total. La
première année, 260 dossiers ont été réceptionnés ; la deuxième année,
254 dossiers ; et la troisième, 198. Au cours de la première année, 166
dossiers ont été clôturés. Durant la deuxième année, 251 dossiers
supplémentaires ont été clôturés et cette année encore 231. Le
pourcentage des dossiers aboutis est d’environ 60 %. Enfin, depuis la
mise en place du service, 2.605 emplois en équivalents temps plein ont
pu être sauvegardés.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Un service dédié aux PME. 98 % des dossiers les concernent.
Les TPE sont les principales bénéficiaires du dispositif. 98 % des
entreprises en médiation sont des PME de moins de 50 salariés. Les
entreprises des secteurs du commerce (26 %), des services (16 %), de la
construction (15 %) et de l’horeca (11 %) sont les plus nombreuses à
saisir le médiateur du crédit.
Les problèmes les plus rencontrés sont le besoin de fonds à court terme
(38 %), comme les paiements des fournisseurs, et les besoins de fonds à
moyen et long terme (26 %), comme un investissement en matériel.
Viennent ensuite les difficultés relatives à la dénonciation de crédits
existants (10 %), celles liées au démarrage d’une activité (9 %), et les
arriérés de paiement (8 %) comme le règlement de la TVA ou des
cotisations ONSS.
90 % des entreprises ignorent l’existence du médiateur du crédit.
Malgré son indéniable plus-value, le médiateur du crédit souffre encore
d’un déficit de publicité. Selon l’enquête « CeFip - Financement des
PME 2010 », moins de 10 % des entreprises affirment connaître le
service de médiation du crédit du CeFip. Les aspects liés à la
communication du service sont aujourd’hui prioritaires. Ainsi, des
formulaires dits « intelligents » sont mis à la disposition des entreprises
qui peuvent introduire leurs dossiers directement via le site web. Il s’agit
à la fois d’une action de communication et de simplification
administrative.
PROPOSITION 37 - AMÉLIORER LA PARTICIPATION DES PME AUX MARCHÉS
PUBLICS GRÂCE À DES PROCÉDURES SIMPLIFIÉES
Un enjeu de taille. 17 % du PIB européen.
La commande publique représente un vecteur clé de création
d’emplois et, par conséquent, un bénéfice réel en termes de
croissance économique. Elle permet de mobiliser tous les secteurs
d’activité.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Les marchés publics représentent 17 % du produit intérieur brut
(PIB) des États membres de l’Union européenne, soit environ 2.800
milliards d’euros. Par conséquent, pour les PME, principales
créatrices d’emplois en Belgique, il convient d’améliorer leur accès à
la commande publique et leur permettre d’exécuter ce type de
contrat.
Le « only once ». Primordial pour un accès des PME aux marchés
publics.
Des dispositifs simples pourraient être mis en place pour améliorer
l’accessibilité des PME à la commande publique. Ainsi, très souvent,
les acheteurs demandent à plusieurs reprises les mêmes documents.
Ces demandes répétitives, qui ont un coût indirect pour l’entreprise,
pourraient être évitées. De même, des documents complémentaires
sont fréquemment demandés à l’appui des documents obligatoires et
les doublonnent.
L’UCM propose que les documents obligatoires à fournir dans le
cadre de marchés publics de petits montants doivent être clairement
déterminés et regroupés dans un document unique.
En outre, l’UCM souhaite que les attestations fiscales et sociales ne
doivent être fournies qu’une seule fois par l’entreprise via une plate-
forme électronique, en application du principe « only once »
encouragé par le Small Business Act.
Enfin, l’UCM plaide pour que certains documents récurrents, tel la
production du certificat de bonnes vie et mœurs, circulent au sein
des autorités étatiques, évitant de la sorte à l’acteur économique de
devoir le produire à chaque candidature à un marché public. L’État,
dès lors qu’il produit le certificat, est le mieux à même de considérer
si l’acteur économique est détenteur d’un certificat de bonnes vie et
mœurs.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
54
Exiger les formalités administratives en aval. Cela permet de
soustraire l’ensemble des entreprises évincées du marché de charges
inutiles.
Enfin, l’UCM souhaite que certaines formalités administratives, en
cas de soumission à un marché public, ne soient demandées qu’au
terme de l’octroi du marché à l’entreprise bénéficiaire. De la sorte,
tout candidat au marché connaît parfaitement les exigences
administratives à satisfaire mais n’est tenu de les rencontrer que
lorsqu’il est désigné comme bénéficiaire du marché.
En outre, le recours plus fréquent à des mécanismes tels que la
déclaration sur l’honneur, le principe de confiance peuvent faciliter
l’accès aux marchés publics et doit aussi être encouragé.
Enfin, certaines pratiques comme l’utilisation de critères
d’attribution trop complexes, les demandes de certains documents
administratifs non strictement nécessaires ou encore le recours au
cautionnement gagnerait à n’être utilisé que lorsque c'est vraiment
justifié.
Des exigences proportionnelles à la taille du marché.
L’UCM estime que les formalités administratives requises par les
autorités publiques doivent être proportionnelles à la taille du
marché envisagé. L’UCM demande, par conséquent, qu’il soit opéré,
au sein des marchés publics, une classification en fonction de
l’importance financière et du type d’offre de marché, et que les
charges administratives soient réduites pour les marchés de faible
importance, notamment s’agissant des marchés ouverts par les
autorités locales (communes, provinces, intercommunales).
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Rationalisation des documents requis sur le chantier. Une réduction
des exigences s’impose.
Le Cahier général des charges contraint l’entrepreneur à tenir à
disposition du pouvoir adjudicateur une liste mise à jour
quotidiennement de tout le personnel occupé sur le chantier, des
renseignements individuels précis – tels que nom, prénom, date de
naissance, métier, salaire horaire. Le texte des conventions
collectives applicables sur le chantier doit également être tenu sur le
chantier en version papier par l’entrepreneur.
Selon l’UCM, la liste obligatoire du personnel occupé sur le chantier
peut être limitée aux données essentielles, à savoir le nom, le prénom
et la qualification professionnelle de l’intéressé. Les services
d’inspection sont en effet en mesure d’obtenir les autres
renseignements dans les bases de données existantes. Par ailleurs,
l’obligation de tenir le texte des conventions collectives en version
papier sur le chantier est tout à fait obsolète. La mention d’une
version électronique sur le chantier suffit.
Libération du cautionnement. Vers une procédure rapide et simplifiée.
La réglementation des marchés publics stipule que la libération du
cautionnement a lieu pour moitié à la réception provisoire et pour
l’autre moitié lors de la réception définitive. La libération a lieu à la
demande de l’entrepreneur auprès du pouvoir adjudicateur, qui en
délivre mainlevée auprès de la Caisse des dépôts et consignations.
Cette procédure de mainlevée du cautionnement pose fréquemment
problème, surtout au moment de la réception définitive, les pouvoirs
adjudicateurs oubliant souvent de procéder à la formalité de
délivrance de la mainlevée.
La demande de procéder à la réception définitive doit valoir comme
demande de libération du cautionnement. L’UCM propose de
reconnaître au procès-verbal de réception définitive la valeur d’un
acte de libération automatique de la garantie restante.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Des entrepreneurs mieux protégés. Les procédures de réclamation
doivent être simplifiées.
Pendant l’exécution du marché, l’entrepreneur peut, dans certains
cas, introduire une réclamation ou une requête en dommages-
intérêts, révision ou résiliation du marché. Ce droit est soumis à
diverses formalités, parmi lesquelles la notification obligatoire du fait
ou de la circonstance incriminée au pouvoir adjudicateur. Il est
cependant tout à fait incompréhensible que cette notification
obligatoire soit également imposée pour les faits ou circonstances
connus du pouvoir adjudicateur, comme c’est actuellement prévu
dans le projet d’arrêté des règles générales d’exécution.
Dans les règles générales d’exécution, l’obligation de dénonciation
formelle doit rester limitée aux faits et circonstances non connus du
pouvoir adjudicateur, comme stipulé dans l’actuel Cahier général des
charges (art. 16, §3). Il faut donc supprimer, dans le projet d’arrêté, la
formalité de notification obligatoire pour les faits et circonstances
connus du pouvoir adjudicateur.
Vers une transmission électronique des documents.
Dans le cadre des marchés publics, de nombreux documents sont
encore exigés en version papier : pièces justificatives requises pour
l’établissement d’un dossier d’agréation, documents requis dans le
cadre de la sélection qualitative, état d’avancement et déclaration de
créance transmis en vue de l’obtention d’un paiement… Cela
multiplie inutilement la paperasserie et augmente les frais
administratifs des entreprises.
L’UCM propose que la transmission électronique des documents et
justificatifs requis soit permise et plus systématique, de manière à ce
que les communications ne doivent plus s’effectuer uniquement sur
papier.
En outre, l’UCM estime que cette transmission électronique doit être
appliquée de manière uniforme dans toutes les régions.
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Enfin, selon l’UCM, la transmission d’informations peut aussi être
sensiblement simplifiée par une application généralisée de la
déclaration sur l’honneur.
Les marchés privés. Moins de formalités pour la libération du
cautionnement.
La loi Breyne prévoit que le cautionnement constitué par
l’entrepreneur auprès de la Caisse des dépôts et consignations est
libéré par moitié : la première à la réception provisoire et la seconde
à la réception définitive.
Pour obtenir cette libération, le document de libération doit être
signé par toutes les parties bénéficiaires de la caution. Les signatures
doivent en outre être légalisées à la commune, ce qui est tout à fait
obsolète et est une source de complication administrative, a fortiori
en cas de décès ou de divorce éventuel des conjoints.
L’UCM propose de supprimer l’exigence de la légalisation de la
signature au niveau de la Caisse des dépôts et consignations. Il
conviendrait en outre de prévoir la libération automatique de la
seconde moitié du cautionnement après un délai de trois mois à
compter de la réception définitive. Dans ce cas, l’acheteur ou le
maître d’ouvrage est présumé marquer tacitement son accord sur la
libération du cautionnement, sauf opposition expresse adressée à la
Caisse des dépôts.
PROPOSITION 38 - PERMETTRE AISÉMENT DE POSTULER EN LIGNE AUX
MARCHÉS PUBLICS
Des formulaires en ligne préremplis.
La Belgique dispose déjà d’un site permettant aux PME de postuler
en ligne aux marchés publics. Toutefois, l’UCM considère qu’il
convient de rendre le dispositif plus efficient en souhaitant que, par
le simple renseignement de son numéro BCE, le site complète
d’initiative les données générales propres à l’entreprise.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Une utilisation plus fréquente des courriels. Les autorités locales
doivent intégrer dans leur administration les nouveaux moyens de
communication.
Le courriel permet aujourd’hui de transférer des écrits et pièces
jointes avec une grande sécurité juridique, tant au niveau de la date
d’envoi que de l’attachement de pièces jointes. Ce moyen de
communication évite des frais postaux (courriers ordinaires, envois
recommandés) et permet d’accélérer les échanges écrits.
L’UCM plaide pour que les procédures relatives aux marchés publics
soient revues afin d’examiner l’opportunité d’intégrer, en
complément des échanges classiques de documents par voie postale,
les échanges électroniques.
L’UCM plaide en outre, à ce sujet, pour qu’un effort particulier soit
opéré au sein des administrations locales. Grands pourvoyeurs de
marchés publics, ces entités, par manque de moyens ou de formation,
utilisent insuffisamment les nouveaux moyens de communication –
website, mailing.
Enfin, l’UCM estime que la diffusion systématique et totale des avis
de marché sur les portails marchés publics électroniques existants
doit être encouragée. En effet, en Région wallonne, par exemple, les
avis de marchés de certains gros OIP ainsi que ceux de pouvoirs
locaux ne sont pas systématiquement diffusés sur le portail existant à
cet effet.
Diviser en lots des marches publics de grande taille.
L’UCM estime qu’une division en lots des marchés publics de grande
taille permet d’en faciliter l’accès pour les plus petites structures.
Cette proposition fait partie des recommandations européennes.
Les Assises de la simplification administrative / 24 avril 2012
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Création d’un FAQ concernant les marchés publics. Pour une
meilleure information des indépendants et PME.
L’UCM estime qu’il convient de développer l’information sur les
procédures de passation des marchés publics à l’attention des PME et
des indépendant. A cet effet, l’UCM plaide pour la mise en ligne de
FAQ et guide orienté soumissionnaire pour répondre aux questions
relatives aux documents, modalités de soumission auxquels sont
confrontés les entrepreneurs.
Renforcer la formation des agents publics. Ceux-ci doivent être
orientés PME.
L’UCM estime qu’il convient d’inclure dans les formations dispensées
aux fonctionnaires qui sont amenés à passer des marchés publics un
focus spécifiques sur les problèmes rencontrés par les PME et les
« bonnes pratiques » qu’il faut utiliser pour garantir un accès aisé aux
marchés publics pour toutes les entreprises.
Par ailleurs, il convient d’organiser périodiquement des rencontres
entres les agents qui dispensent les formations de la passation de
marchés publics dans les pouvoirs publics et les entrepreneurs afin de
sensibiliser ces personnes-clés aux difficultés rencontrées lorsque les
PME soumissionnent.
L’UCM plaide enfin renforcement des modules « accès marchés
publics » dispensés par certains opérateurs d’animation économique.
L’UCM pourrait d’ailleurs organiser ce type de formation avec le
soutien des pouvoirs publics.
Création d'un « helpdesk PME ».
L’UCM estime que la création d’un « helpdesk PME » permettrait de
répondre aux questions générales que se posent les entreprises
lorsque celles-ci soumissionnent.
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PROPOSITION 39 - AVERTIR LES PME DÛMENT RÉPERTORIÉES DE
L’OUVERTURE DE NOUVEAUX MARCHÉS PUBLICS
Les PME sont bien souvent peu au fait des marchés publics. Au-delà du
portail d'annonces légales, une démarche proactive serait intéressante.
L'idée consiste à proposer aux chefs d'entreprise de s'inscrire sur une base
de données répertoriant de manière positive leur savoir-faire et leur
intérêt pour certains types d'offres. Ils sont ensuite avertis de l'ouverture
d'un marché susceptible de les intéresser.
L’UCM estime en outre que la diffusion systématique des avis de marché
sur les portails marchés publics électroniques existants doit être
encouragée. En effet, en Région wallonne, par exemple, les avis de
marchés de certains gros OIP ainsi que ceux de pouvoirs locaux ne sont pas
systématiquement diffusés sur le portail existant à cet effet.
PROPOSITION 40 - CRÉER UN MONITORING DES CHARGES ADMINISTRATIVES
Pour l’UCM, il est important que la réduction des charges administratives
influe concrètement sur le quotidien des indépendants et PME. Un
monitoring des diminutions de coût liés aux charges administratives au
bénéfice des indépendants et PME doit être créé.
Des objectifs SMART, une obligation de résultat. Sur base du Rapport
du Bureau fédéral du Plan 2012 établissant le coût des charges
administratives en 2010.
L’UCM estime que le rapport publié tous les deux ans par le Bureau
fédéral du Plan doit servir de référence objective. L’UCM plaide pour
que les chiffres les plus récents, soit le Rapport 2012 établissant le
cadastre des charges administratives pour l’année 2010, constitue la
référence du monitoring.
Par ailleurs, s’agissant de la réduction des charges au bénéfice des
entreprises, l’UCM plaide pour que l’essentiel de l’effort soit effectué au
bénéfice des PME et TPE, conformément au prescrit du Small Business
Act.
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