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MARJOLAINE GUILBERT
METTRE EN SCÈNE L'AUTRE, PAR LE BIAIS DE LA CHANSON
Étude des fondements de la mise en scène d'un spectacle chansonnier
Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en Littérature, arts de la scène et de l'écran pour l'obtention du grade de maître ès arts (M.A.)
DÉPARTEMENT DES LfITÉRA TURES
FACULTÉ DES LEITRES
UNIVERSITÉ LAVAL
QUÉBEC
2009
© Marjolaine Guilbert, 2009
RésUlDé
Ce mémoire de maîtrise vise à cerner les fondements de la mise en scène d'un
spectacle chansonnier et à instaurer, en utilisant l'exercice de la mise en scène au théâtre
comme base comparative, un premier pan de littérature sur le sujet.
L'essai sui vant fait donc état des principaux enjeux qui caractérisent c~ type de
conception artistique et qui résultent d'un amalgame de mes réflexions personnelles, des
témoignages de quatre metteurs en scène de chanson chevronnés (Bertrand Alain, Paule-
Andrée Cassidy, François Léveillée et Denis Bouchard), ainsi que de lectures sur le sujet.
Les annexes, quant à elles, se veulent un document témoin de l'expérimentation
scénique Mise en scène de ['Autre, qui consistait à endosser personnellement la mise en
scène du spectacle d'un auteur-compositeur-interprète (François Duchesne),
expérimentation ayant permis l'élaboration du questionnaire utilisé lors des entrevues
;
avec les quatre artistes du domaine à l'étude rencontrés.
II
Avant-propos
Je tiens à remercier ,de tout cœur Monsieur François , Duchesne, sa gérante
Geneviève Gaudet, ainsi que ses musiciens et choristes, Philippe Binette, Mark Hébert,
François Bérubé, Alexandre Dumont, Nancy Verret et Yanick Métayer, pour avoir
accepté de mettre leur œuvre scénique et musicale au service de l'expérimentation et de
la littérature. L'aventure n'aurait jamais pu débuter sans vous.
Je tiens également à remercier chaleureusement les metteurs en scène qui ont
généreusement accepté ' de me rencontrer afin de partager leurs expérieJlces de scène,
Bertrand Alain, Paule-Andrée Cassidy, FrançoIs Léveillée et Denis Bouchard, pour avoir
ouvert' une fenêtre sur des expériences extrêmement précieuses de travail et de vie que
l'on ne retrouve, autant littérairement qu'émotivement, pas dans les livres. L'aventure
n'aurait jamais eu autant d'étoffe sans vous.
Je tiens finalement à remercier tout spécialement quelques figures féminines qui
ont su encadrer, diriger et encourager la continuité de cette recherche de maîtrise:
Madame Chantal H;ébert, pour avoir ,su rassembler mes premières idées ; Madame
Chantal Savoie, pour m'avoir lancée sur des pistes de -lectures des plus intéressantes;
Madame Geneviève Fuoco, pour m'avoir proposé la source littéraire qui m'a sortie d'une
impasse créatrice ; et Madame Irène Roy, ma directrice de maîtrise, pour -avoir été
extrêmement patiente à mon égard et exigeante à celui de mon travail. Un processus
comme celui-ci peut être fascinant et éprouvant tout à la fois, et sans phares comme vous
tout~s, on risque de s'y perdre rapidement. L'aventure ne se serait probablement jamais
terminée sans vous.
III
À tous ceux qui se sont un jour demandé s'ils étaient aptes à/aire quelque chose .. .
et à mon ami François qui a un jour fait en sorte que je me pose cette question . .
IV
Table des lIlatières
RÉSUMÉ .......................................................................................... 11 AVANT-PROPOS .............................................................................. III
T ABLE DES MATIÈRES .......... : ............................................................ v
INTRODUCTI.oN .............................................................................. 1 MISE EN SCÈNE DE L'AUTRE ........................ · .................................... 4
La démarche: création du spectacle .......... : ...... ............................. 4 La première rencontre ....................................................... ~ .... 4 La première version du spectacle ................................................. 5 Le "set list" .................. ' .... '.' ................................................. 6 Les présentations .................................................................. 7 La mise en place ...................... ~ .......... ' .. ~ .......... ' .................... 9 L'interprétation .................................................................... 10 . Le plan d'éclairage et le cahier de régie .......................................... 10 L'entrée en salle ..................................................... 4 •••••••••••• Il Le spectacle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 13
La réflexion: élaboration du questionnaire d'entrevue ................. ~ .... 14 LE TEXTE SPECTACULAIRE ET LE DISCOURS SCÉNIQUE ................... 16 LA MISE EN SCÈNE SELON UNE PERSPECTIVE THÉÂTRALE ............... 17 LA CHANSON MISE EN SCÈNE ............................................... : ......... 22
Pourquoi et par qui .................................................................... 24 Pourquoi ? .......... '.' ..................... ' ....................................... 24 Par qui? ........................................... ~ ~ ............ ................... 25
« Maitre» en scène: responsabilités et/ou devoirs du metteur en scène ........................................ : ......................... 27 Les paramètres préalables ................................... ~ ..................... 28
Quoi ? ............................................................................. 29 Pour .qui ? ......................................................................... 30 Où ? .............................................................................. .. 32 Comment ? ......................................................................... 33 Quand ? .......................................................................... 35
Les étapes de travail .......................... ~ ........ ~ .............................. 36 Etape no1 : Matériel .................................................................. 36 Étape no2 : Structure / Thématique ............................................... 37 Étape no3 : Mise en place ......................................................... 39 Étape no4 : Travail d'interprétation / Direction d'«atteur » ....................... 41 Étape no5: Arrangements scéniques ......... .................................... 42
La relation du metteur en scène avec les autres intervenants du spectacle. '.' ........................................................................... 43 Les difficultés spécifiques à la mise en scène de la chanson ....... : .................................................................... 46
v
CONVERGENCES ET DIVERGENCES MAJEURES DE LA PRATIQUE
'DE LA MISE EN SCÈNE AU THÉÂTRE ET DANS LA CHANSON ............... 47 Maitre en scène : discours théâtral vs discours chansonnier ...................................... 47 Association et distanciation : phénomène de représentation et d'auto-représentation ..................... 49 Intimité et psychologie .................................................................. 52 La structuration du spectacle ....................................................... 53 L'art théâtral vs l'art chansonnier ................................................... 55
CONCLUSION .................................................................................. 56
BIBLIOGRA.PHIE ..................... ; .......................................................... 60
ANNEXE 1 ~ CAHIER DE :RÉGIE ................................................................. . 62 ANNEXE 2 - PHOTOS DU SPECfACLE AU PErIT CHAMPLAIN ............................ , .... 105 ANNEXE 3 - QUESTIONNAIRE D'ENTREVUE ................................................... 110 ANNEXE 4 - PISTES DE RÉFLEXION (*en lien avec le questionnaire d'entrevue) ......... . 112
VI
1 INTRODUCTION
La cohérence interne de tout spectacle, peu importe le genre, est dépendantè de
l'instance qui la régit, c'est-à-dire de la mise en scène. Toutefois, l'utilisation de
l'appellation « mise en scène », appliquée à un spectacle, renvoie, dans l'imaginaire
collectif, presque uniquement au domaine théâtral, et non à des -domaines con'nexes
comme la chanson. Qu'en est-il de la place de la mise en scène dans les spectacles de
chanson? Qui sont les personnes qui prennent en charge cette responsabilité? Et quels
sont les objectifs que .ces différentes personnes se fixent, ou se voient fixer par les artistes
pour lesquels elles travaillent?
Ces questionnements s'avèrent légitimes dans la mesure où les artistes du
domaine de la chanson, contrairement aux comédiens de théâtre, sont au centre même de
l' œuvre de création et conservent génér(Ûement leur identité sur scène, mis à part certains
chanteurs/musiciens qui, dans l'esthétique qu'ils proposent, endossent des personnages
(par exemple, le groupe Mes Aïeux est formé d'un Diable, d'un ange, d'un curé,d;un
coureur des bois, d'un Indien et d'un farfadet). Dans ces cas-là, le travail de mise en
scène se rapproche, en grande partie, de celui du théâtre; .c'est-à-dire qu'il inclu~, outre la
gestion de l'espace scénique, de la direction de jeu., Par contre, lorsque les notions de
personnage et de jeu sont évacuées du cadre scénique, le travail du metteur en scè~e ne
doit pas interférer avec l'individualité et la personnalité de l'artiste en scène; il doit plutôt . .
s'estomper afin de mettre en valeur l'unicité de ce dernier. Ainsi donc, dans ces cas, qui
est le véritable « maître» de la scène? Qu'est-ce que les artistes du domaine . de la
chanson attendent, eux, du travail d'un metteur en scène? Quels procédés de mise en
scène sont appropriés pour ce genre de situation: comment 'effectue-t -on la mise en place
1
(la gestion de l'espace scénique, le choix de l'ordre des chansons, le montage des
éclairages, etc.) ; comment gère-t-on l'aspect musical (la direction des musiciens, le
rythme général du spectacle et celui des chansons) ; quelle place accorde-t-on à
l'interprétation (les paroles des chansons, les émotions) ?
Si l'exercice de la mise en scène au théâtre est largement documenté et fortement
commenté, il ne l'est nullement en ce qui a trait à la chanson. La seule littérature
existante faisant état de cette pratique dans des spectacles musicaux relève -soit de l'opéra
ou de la comédie musicale, deux formes de spectacles qui se rapprochent, dans la forme,
autant, sinon plus, du théâtre que de la musique, puisqu'y sont présentes les notions de
jeu et de personnage. Plus spécifiquement, la mise· en scène de spectacles de chanson est
un exercice sur lequel aucune documentation ne semble jamais avoIr été colligée, outre
quelques écrits traitant de manifestations ponctuelles. Cet essai vise donc à instaurer un
premier pan de littérature traitant des fondements de la mise en scène d'un spectacle
chansonnier.
Pour en arriver à dresser l'état du sujet, je me suis proposé d'utiliser l'exercice de
la mÎseen scène au théâtre comme base comparative. Le dépouillement de la littérature
portant sur ce sujet fut toutefois un exercice extrêmement délicat, étant donné
l'exponentialité évidente des techniques de mise en scène possibles&elon les époques, les
praticiens, les théoriciens et les intérêts personnels. C'est pourquoi j'ai décidé, en tenant
compte du fait que la mise en scène de théâtre ne sert que de référent général à mon
travail, de m'inspirer presque exclusivement des écrits de Josette Féral, ouvrages qui
offrent, selon moi, un éventail de points de vues sur la mi~e en scène théâtrale
contemporaine suffisamment di versifié.
2
Ensuite, étant donné la rareté, voire l'inexistence, de littérature sur la mise en
scène de spectacles de chansons, j'ai effectué une étude sur le terrain, basée sur une
expérience personnelle de mise en scène ainsi que sur des entrevues avec des artistes qui
ont mis en scène ce type de spectacle. Mon projet pratique, intitulé Mise en scène de
l'Autre, consistait donc à endosser la mise en scène de la production Quelque part,
chroniques personnelles et sociales en chanson, spectacle présenté les 1er et 2 juin 2006
au Théâtre Petit Champlain de Québec, mettant en vedette François Duchesne, un auteur
compositeur-interprète de la région. Cette expérimentation m'a permis de tirer de
premières conclusions quant aux fondements de la mise en scène dans le domaine de la
chanson, conclusions dont je me suis inspirée afin d'élaborer le questionnaire d'entrevue
utilisé lors d'entretiens avec Bertrand Alain, Paule-Andrée Cassidy, François Léveillée et
Denis Bouchard, quatre metteurs en scène expérimentés du domaine chansonnier. Ainsi,
c'est en confrontant mon . expérience personnelle aux témoignages des personnes
rencontrées ainsi qu'aux écrits de Féral sur la mise en scène actuelle que j'ai étoffé ma
réflexJon sur le sujet
Dans l'essai suivant, après avoir présenté la démarche dt: création du spectacle
~insi que le questionnaire qui a résulté de cette expérimentation, je déterminerai d'abord
ce èn quoi consiste globalement l'art de la mise en scène, indépendamment de la pratique
artistique à l'étude. Je ciblerai ensuite les principaux mécanismes inhérents à l'exercice
de cet art au théâtre (afin de les utiliser à titre de base comparati v~), puis dresserai un
premier état du sujet dans le domaine de la chanson. Je comparerai finalement les
3
mécanismes spectaculaires spécifiques à chacune de ces pratiques afin, d'une part, d'en
dégager une base commune et, de l'autre, d'en relever les aspects divergents et distinctifs.
1 MISE EN SCÈNE DE L'AUTRE
Coinme mentionné précédemment, la section création de ma maîtrise consistait en
une expérience de mise en scène dans le domaine de la chanson, pour un spectacle
présenté les 1 e~ et 2 juin 2006 au Théâtre Petit Champlain de Québec, mettant en vedette
François Duchesne, un auteur-composite ur-interprète de]a région.
Lors de la création de ce spectacle, j'ai tenté de m'imprégner de l'imaginaire de
l'artiste, voire de me l'approprier, afin d'arriver, conjointement avec lui, à créer et à faire
vivre à la scène un univers scénique qui lui soit propre. Je me suis chargée de voir à ce
que la mise en place (la gestion de l'espace scénique, le choix de l'ordre des chansons,
etc.), l'aspect visuel (le montage des éclairages, du décor, etc.), l'aspect musical (la
direction des musiciens, le rythme général du spectacle et celui des chansons) et
l'interprétation (paroles des chansons, émotions) soient cohérents et conformes à la
structure, à l'ambiance ou à la thématique que nous avions décidé de faire valoir, de
souligner dans le cadre de ce spectacle.
La démarche: création du spectacle
La première rencontre
Je suis entrée dans le processus de création du spectacle Quelque part, chroniques
sociales et personnelles en chanson à la fin du mois de mars de l'année 2006. L'artiste
4
avait déjà, lui, commencé le travail avec ses musiciens (Philippe Binette, Mark Hébert,
François Bérubé et Alexandre Dumont), son directeur musical (Mark Héb~rt), et sa
gérante / « cO,ach·» vocale (Geneviève Gaudet).
La première étape de mon travail, lors de la rencontre initiale, fut de me situer par
rapport au travail et de cibler les aspects de la représentation sur lesquels je devais me
concentrer. Il y avait plusieurs aspects qui avaient déjà été peaufinés ; par exemple, les
chansons avaient été choisies et les harmonisations de celles-cÎ aussi ; la voix avait déjà
été travaillée ainsi que le choix de rinstrumentation. J'en ai donc conclu qu'il me restait
à ébaucher une certaine structure au spectacle (cohérence globale, «set lis~ »,
présentations), à l'enrober de théâtralité (mise en place, conception d'éclairage, etc.), et à
le déplacer du sous-sol (salle de répétition) à la scène.
La première version du spectacle
La rencontre du 26 mars 2006, bien qu'étant pour moi la première rencontre, était
pour l'artiste et ses musiciens, une dernière rencontre avant une première représentation.
En effet, le spectacle était, pour eux, prêt à être présenté pour une première fois, sans
mise en scène, au café..;bar le Verre Bouteille, à Montréal. J'ai donc assisté à cette
, représentation, cette première version du spectacle, afin de noter les forces et les lacunes'
de cette ébauche et de cibler plus précisément les aspects à approfondir ou à retravailler.
Ainsi, j'ai peaufiné mon plan de travail pour les semaines à venir, en espérant en arriver à
une mise en scène cohérente, créative et complète pour la date fatidique du 1er juin 2006.
5
Le « set list »
Pour bien commencer l'élaboration de la mise en scène, je me suis attaquée dès le
départ aux assises du spectacle, c'est-à-dire à la chanson elle-même. En effet, comme je
le prévoyais lors de l'élaboration de mon projet de mémoire, j'ai tenté, dans une première
approche, de m'imprégner, voire de m'approprier l'imaginaire de l'artiste. Je me suis
donc d'abord attardée à sa poésie, .c'est-à-dire à ses textes, les paroles des chansons, ainsi
qu' à ses rythmes et à ses mélodies.
Après maintes lectures des textes et écoutes des extraits audios, j'ai noté et
classifié les oscillatio.ns thématiques et rythmiques que je percevais dans la création de
l'artiste, afin d'ébaucher une structure, un canevas, une ossature de base au spectacle, et
d'en faire ressortir la cohérence glo.bale. Mais puisque mon objectif était d'arriver à créer
et à faire vivr~ à la scène un univers scénique propre à l'artiste, ce qui je crois est la
philo.so.phie même à la base de la mise en scène de la chanso.n, je me devais, co.mme je
l'avais noté dans mon pro.jet de mémoire, de po.nctuer mes renco.ntres avec -l'artiste de
longues discussions, d'échanges de pro.positions et d'ébauches communes de création.
J'ai do.nc avant tout partagé mes premières impressio.ns avec lui avant de pousser plus
lo.in le pro.cessus créatif. J'ai correspo.ndu régulièrement par co.urriel avec l'artiste afin .
d'établir, co.njointement avec lui, un no.uvel ordre des chanso.ns, un nouveau « set list »,
qui nous permettrait d'arriver, avec les chanso.ns proposées, à ce que le spectacle ne
co.ntienne qu'un seul disco.urs co.hérent évo.luant au rythme de la succession de ses
chansons. Ce fut uri travail plutôt ardu, puisque les thématiques abo.rdées par ce dernier
so.nt très diversifiées, que ses écritures sont divergentes et ponctuelles, que ses mélodies
et ses rythmes se métamo.rphosent selon les pièces (fo.lk, po.p o.U un peu plus techno) et
6
---------------- -------------
qu'il n'existait pas, à prime abord, de lien apparent entre les chansons proposées. Nous
avons donc longuement argumenté sur le canevas, le fameux « set list », afin d'en arriver
à unir le plus étroitement possible nos visions du futur spectacle, ~t nous nous sommes
entendus sur la thématique de la chronique, qui était intrinsèque au spectacle (à même le
titre préalablement choisi). Nous avons ainsi établi une structure de base solide, avec des
transitions fluides à presque tout point de vue et dans laquelle les paroles et les mélodies
évoluaient autour d'une succession d'observations, de critiques et/ou de questionnements
sur le monde, et sur laquelle nous avons pu nous appuyer pour la suite de la création.
C'est cette étape-ci du travail, l' élabora.tion du « set list » qui a été la plus longue à
effectuer (environ un mois de correspondance), mais c'était, à mon avis, I-'étape la plus
déterminante quant à l'élaboration et la cohérence du spectacle, ce pourquoi je lui ai
accordé une importance particulière. Cette tâche nous a permis, à l'artiste et moi, d'unir
dès le départ nos efforts autour d'une même vision; tout le reste de notre création
(élaboration des présentations, de la mise en place, des éclairages) a découlé de cette
- étape de notre travail.
Les présentations
À cette étape-ci du processus, nous pouvions nous appuyer sur une solide ébauche
thématique et conceptuelle afin d'échafauder le spectacle. Mais cette ébauche, quelque
solide qu'elle put être, n'était pas toujours d'emblée visible et compréhensible à même la
succession des chansons; à certains endroits, la ligne directrice était très difficile à
percevoir, très ténue. Alors, une fois le « set list» officialisé, l'artiste et moi nous
7
sommes attârdés à enrichir la thématique choisie, celle de la chronique, afin d'étQffer la
cohérence globale du spectacle: nous avons élaboré des présentations.
À prime abord, dans leur première écriture, les intertextes, ou présentations,
devaient introduire une à une les chansons aux spectateurs, puisque le répertoire de
l'artiste était encore très méconnu de son public (il n'avait jamais enregistré un disque).
Alors, lorsque nous avons retravaillé les premières propositions textuelles dans le but
qu'elles étoffent le lien ténu entre les chansons, créent le fil conducteur et dessinent la
thématique des chroniques, nous avons tenté de ne jamais omettre, ignorer ou négliger la.
qualité première que nous voulions leur donner, c'est-à-dire la capacité d'introduction.
C'est en combinant ces deux volontés (mettre en évidence le fil conducteur du .
spectacle et conserver une qualité primaire d'introduction à chacune des chansons), que
l'artiste et moi en sommes arrivés, encore une fois de façon conjointe et par
correspondance sur internet, à élaborer des présentations finales conséquentes, créatives,
précises et adaptées à la thématique du spectacle. Nous avons créé, à certains moments,
un dialogue très intime entre l'artiste et son public (par l'entremise d'anecdotes ou de
confidences), et à d'autres moments, des ambiances et des passages inusités (par des
absences de présentations, des jeux de scène et des silences). La mise en place
commençait déjà tout naturellement à s'organiser.
Lorsque l'élaboration des présentations fut terminée, l'artiste et moi nous sommes
rencontrés afin d'administrer les retouches finales au texte et d'en travailler l'articulation
orale. Nous ne nous sommes toutefois pas engagés dans un travail d'interprétation en
profondeur, cornrrie nous l'aurions fait au théâtre, puisque les présentations se voulaient
8
très simples, très naturelles et très proches des chansons (le plus important reste encore la .
chanson). Nous nous sommes seulement assurés que les intentions passent, que les
anecdotes et les mots « sonnent» naturellement, et que le nI. conducteur soit aussi
cohérent à la parole qu'il semblait l'être à l'écrit.
La mise en place
U ne fOls la structure du spectacle bien élaborée, c'est -à -dire le «s.et list »
confirmé et les présentations étoffées, nous avons discuté, l'artiste et moi, de la mise en
place. Nos rencontres ont donc été ponctuées, comme je l'avais prédit dans mon projet de
mémoire, d'échanges de propositions et d'idées quant à la réalisation de l'univers
scénique, ainsi que d'ébauches communes de création et de mise en place de l'événement
musical, et ce, afin que nous puissions en arriver à élaborer une esthétique scénique
conforme à ses attentes et à sa personnalité.
1 D'abord, nous avons convenu de ce que l'artiste ne voulait pas: pas de décor, pas
de changement de costume, pas d'accessoires (ou le moins possible). Ensuite, nous avons
parlé de c~ qu'il envisageait comme dispositi,on scénique, en tenant compte des
techniques associées à la musique (instrumentation, fils et caisses de ·son). Nous avons
convenu d'une disposition scénique traditionnelle propre au domaine de la musique, ce
qui facilitait la technique: l'artiste-chanteur au devant de la scène, au centre, assisté de
part et 'd'autre, au devant, de son guitariste etde son bassiste (ainsi que de ses choristes),
et à l'arrière, de son claviériste et de son percussionniste. Puis, nous avons convenu .de ce
que l'artiste désirait: les chansons sur lesquelles il voulait jouer de la guitare acoustique,
celles où il voulait jouer de la guitare électrique, les chansons où il ne voulait pas jouer de
9
r '
guitare du tout, les manipulations ·que ces changements ·de guitares nécessitaient, les
,. déplacements possibles sur scène, les interprétations à élaborer plus en profondeur,. les
éclairages et les changements d'éclairages souhaités. À partir de ces premières
constatations, nous avons tenté de préparer une mise en place très sommaire,de fa~on
plutôt informelle, que nous allions tenter d'intégrer lors de la demi-journée d'entrée en
salle au théâtre Petit Champlain. Puisque nous n'avions que si peu de temps pour répéter,
nous nous en sommes tenus au strict minimum: manipulations de guitares, entrées et
. sorties de scène (musiciens, chanteur, choristes, invité surprise), manipulations de rideaux
de scène, légers déplacements stratégiques et effets d'éclairage plus précis sur trois des
vingt chansons, ajout d'accessoires (deux chaises) pour la première chanson du rappel.
L'interprétation
Ensuite, l'artiste et moi nous sommes rencontrés à quelques reprises (une fois
_sans et deux fois avec les musiciens), afin de paufiner l'interprétation des paroles de
chansons. Nous avons travaillé ensemble exactement comme un metteOr en scène de
théâtre aurait travaillé avec son comédien, sauf que la partition textuell~ se voulait
chantée au lieu de parlée, et que le sous-t~xte se lisait dans la tonalité de la voix et de la
musique plutôt que dans r expression et le geste.
Le plan d'éclairage et le cahier de régie
Lorsque tous les éléments du spectacle furent mis en place, je me suis attaquée à
la confection d'un plan d'éclairage et d'un cahier de régie à l'attention du responsable de
la salle du Petit Champlain et du technicien/régisseur d'éclairage du spectacle. Le plan \ .
m'avait été réclamé par le respo~sable, afin qu'ils puissent, son technicien et lui, préparer
10
le matériel nécessaire avant notre arrivée dans les lieux. Puisque je ne connaissais pas le
~etit Champlain, n'y ayant jamais mis les pieds, nous avons pris rendez-vous quelques
jours avant les représentations avec ce dernier, afin de visiter la salle de spectacle, ce qui
me pennettrait d'élaborer un plan d'éclairage conséquent avec les dimensions de celle-ci.
J'ai donc passé plusieurs heures à confectionner une esquisse de plan, plutôt imprécise,
mais, enfin je l'espérais, efficace
Le cahier de régie, quant à lui, avait été élaboré sous mon initiative personnelle.
Cet outil de travail me semblait essentiel au bon déroulement des représentations', puisque
le technicien/régisseur d'éclairage n'avait jamais assisté à une répétition des musiciens,
ne connaissait aucune des chansons de l'artiste et n'avait aucune idée du déroulement du
spectacle et des effets visuels que ,nous voulions mettre en place. De surcroît, avec un
temps d'entrée en salle aussi restreint (un peu plus d'une demi-journée), c'était
impensable de faire une générale technique et/ou une générale, comme nous le faisons
inévitablement dans le domaine théâtral; nous avons à peine eu le temps d'accrocher les
ptojecteurs, de faire les tests de son et de souper avant que la première représentation ne
prenne son envol. J'ai donc concocté un cahier ' de régie indiquant avec précision les
changements d'éclairage, les mouvements de mise en scène, le texte des chansons et des
présentations ainsi que l'instrumentation des chansons.
L'entrée en salle
Voir Annexe 1 (p.62) Cahier de régie
Bien que j'aie mis plusieurs heures à élaborer avec minutie le plan d \éclairage et
le cahier de régie, ils ont tous deux été mis de côté dès les premiers instants de l'entrée en
Il
~~~~~~~------------------------------------------------------------~---------
salle. Le plan d'éclairage ad' abord été ignoré par le technicien/régisseur d' éclai~age :
seul à installer et à manipuler les projecteurs, il m'a proposé lors de mon arrivée vers 10h
le matin, heure à laquelle il aurait déjà dû avoir terminé d'installer Jes luminaires selon le
plan d'éclairage que je lui avais confectionné, de conserver les éclairages qu'il avait mis
en place pour le spectacle de la veille et qu'il n'avait-pas en~ore démontés. N'ayant que
moins de trois heures à notre .disposition pour terminer de faire les ajustements
,d'éclairage, je n'avais nul autre choix que d'acquiescer à sa demande. Mon plan initial a
été mis de côté et nous avons façonné l'éclairage de scène à partir de ce qui était déjà en
place. Heureusement, il y avait là matière à travailler: la plupart des couleurs que nous
avions en tête, J'artiste et moi, s 'y trouvaient. J'ai toutefois demandé au technicien
d'ajouter quelques projecteurs, afin de tenter de reproduire, sinon le résultat prévu, au
moins l'ambiance colorée souhaitée. Certains éclairages ont donné à peu près l'effet
voulu, mais la plupart ont été improvisés, conjointement avec le régisseur, dans le court
laps de temps qu'il nous restait.
Étant donné que le plan d'éclairage de base n'était plus valable, le cahier de régie 1
. s'est avéré ne plus l'être également, . par ricochet, du moins en ce qui a trait aux
indications d'éclairage. J'ai cru que le technicien/régisseur voudrait peut-être quand
même suivre le déroulement du spectacle avec le cahier (éléments de mise en place,
présentations et chansons), si l'on y annotait les nouveaux effets d'éclairage, mais il a
préféré noter les nouveaux effets sur une feuille brouillon, ce qui était loin de me
rassurer. Je suis donc demeurée, pour la première représentation, à la régie, avec lui, pour
m'assurer que tous les effets importants arrivent, comme prévu, au moment spécifique où
ils devaient se produire.
12
v u que les éclairages avaient changé, nous avons àussi dû ajuster certains
éléments de la mise en place. Nous avons abandonné quelques effets théâtraux ; nous
avons enlevé une « chaise accessoire» (il devait à la base y en ayoir deux) ; nous avons
réajusté, avec les musiciens et l'artiste, les déplacements scéniques; nous avons minimisé
les effets de l'éclairage sur le déroulement du spectacle, etc.
Nous avo'ns aussi dû abandonner l'idée de manipuler l'ouverture et la fermeture
des rideaux de scène, puisque les caisses de retour de son obstruaient le passage du rideau
rouge au devant de la scène et que l'intensité du son des insttuments "était trop importante
pour que nous puissions laisser le mur de pierre au fond de la scène à découvert en
ouvrant le rideau noir qui le couvre (le son se répercute fortement contre la pierre).
Le spectacle
À la veille du spectacle, que,lques minutes avant que l'artiste n'entre en scène, j'ai
reçu la plus belle et la plus grande des récompenses possibles pour mon travail: l'artiste
se sentait en confiance. Un petit doute a surgi à la dernière minute quant à un .élément de
mise en place très précis, et tout de suite l'artiste s'est tourné vers moi pour me demander,
un dernier conseil avant d'entrer en scène. Ce fut un réel bonheur.
En bout de ligne, le spectacle de François Duchesne . Quelque part, chroniques
personnelles ·et sociales en chanson en a été un dont je suis très fière à plusieurs points de
vue: par rapport au processus de travail G' ai réussi à cerner la personnalité de l'artiste et
à lui proposer un univers scénique dans lequel il se sentait confortable), par rapport à ma
relation avec l'artiste U' ai réussi à gagner sa confiance et à élaborer une proposition
13
scénique de façon vraiment conjointe avec lui) et par rapport au résu1tat final (fluidité ·
dans l'enchaînement des chroniques, cohérence du propos, plaisir de tous les intervenants
à faire partie de ce projet). Il n'y a que le plan visuel, qui bien que très beau", laissait à
désirer puisqu'il n'a pas atteint exactement l'effet recherché, autant dans les éclairages
que dan~ certains éléments de mise en place que nous ne pouvions prévoir avant d'être
dans l'espace réel (comme l '.obstruction de la vue des gens au balcon lors d'un
déplacement en particulier).
Voir Annexe 2 (p.105) Photos du spectacle au théâtre Petit Champlain
La réflexion: élaboration du questionnaire d'entrevue ·
Suite à la création de ce spectacle, j'ai entrepris ma réflexion sur la pratique de la
mise en scène dans les spectacles de chanson en tentant de répondre, d'abord par moi-
même, aux principales questions que j'avais soulevées dans mon projet de mémoire:
yi' Qu'en est-il de la place de la mise en scène dans les spectacles de chanson?
yi' Qui sont les personnes qui prennent en charge cette responsabilité?
yi' Quels sont les objectifs que ces différentes personnes se fixent, ou se voient fixés
par les artistes pour lesquels elles travaillent?
yi' Qui est le véritable « maître» de la scène?
yi' Qu'est-ce que les artistes du domaine de la chanson attendent du travail d'un
metteur en scène?
14
yi' Comment effectue-t-on la mise en place (la g~stion de l'espace scénique, ~e choix
de l'ordre des chansons, le montage des éclairages, etc.) ?
yI'. Comm~nt gère-t-on l'aspect musical (la direction des musiciens, le rythme
général du spectacle et celui des chansons) ?
yi' Quelle place accorde-t-on à l'interprétation (les, paroles des chansons, les
émotions) ?
v" Quels aspects du travail de mise en scène doivent être abordés de la même façon
au théâtre et dans la chanson ?
yi' Lesquels doi vent être abordés avec une tangente différente? '
yi' Quels outils peuvent être transférés du théâtre à la chanson?
v" Lesquels doivent être abandonnés ?
Suite à ma réflexion, j'ai élaboré un questionnaire d'entrevue ayant pour but de
ID' aider à confirmer ou à infirmer ,les conclusions auxquelles j'étais parvenue sur la
pratique de cet art, lors de rencontres avec différents metteurs en scène de spectacle de
chansons (Bertrand Alain, Denis Bouchard, Paule-Andrée Cassidy et François Léveillée).
Pour ce faire, j'ai d'abord mis sur papier toutes les 'réflexions/questions possibles
et imaginables qui se présentaient à moi, et les ai ensuite classifiées afin de n'en garder
que l'essentiel.
Voir Annexe 3 (p. 110) Questionnaire d'entrevue
Voir Annexe 4 (p.112) Pistes de réflexion (en lien avec le questionnaire d'entrevue)
15
LE. TEXTE SPÉCTACULAIRE ET LE DISCOURS 'SCÉNIQUE
Afin d'en arriver à comparer les fondements de la mise en scène au théâtre et dans
la chanson, il me faut d'abord préciser le tronc commun unissant ces deux productions
culturelles:
Pour la sémiotique, tout produit culturel est considéré comme un texte, que ce soit un film, un roman ou, comme c'est le cas ici, un spectacle, parce qu'ii constitue un assemblage de signes, bien délimité et organisé. Évidemment, le mot texte s'élargit, ici, par rapport à son lisage habituel (un écrit), pour désigner une organisation composite, faite d'éléments linguistiques. et non linguistiques. On l'appelle ici un texte parce qu'il est comme un « tissu» d'éléments di vers formant un tout, tandis que l'adjectif spectaculaire vient spécifier qu'il ne s'agit pas d'un texte littéraire et que la
sémiotique s'occupe bel . et bien de l'événement en direct. Lé terme désigne la . manifestation concrète qui sera soumise à l'étude' 1. .
Ainsi, c'est la notion de texte spectaculaire qui est commune aux deux pratiques qui nous
intéressent, et la mise en scène cons!ste, · quant à elle, autant au théâtre que dans la
chanson, en l'exercice qui articule ce texte spectaculaire afin d'en créer un discours
produit devant un public.
Le travail d'analyse qui suit s'organisera donc autour des techniques de mise en
forme d'un discours théâtral (texte dramatique) et de celles d'un discours chansonnier
(texte musical) :
Le texte dramatique comporte deux . types de discours: les indications scéniques (didascalies) et les paroles des personnages sous forme de monologues ou de dialogues 2.
Le texte ~e la chanson se compose d'une part des paroles et d'autre part de la mélodie (et non de la 'musique' car nous faiso~s ici l'économie de l'arrangement, de l'orchestration, de l'interprétation et de la sonorisation [ ... ]). Chacun de ces deux codes, paroles et mélodie, se décompose à son tour en deux plans distinctifs, celui de . l'expression et celui du contenu 3. (Voir le tableau ci-après).
1 Louise Vigeant, La lecture du spectacle théâtral, Montréal, Éditions Mondia, 1989, p.20. 2 Ibid., p.16. 3 Robert Giroux (00.), La chanson prend ses airs, Montréal, Triptyque, 1993, p.167.
16
le métrique le conventionnel / . --=:::::::::::: le positionne!
/
plan de l'expression, le sonore -====::::::::= le phonétique (segmental) \ le prosodique ou rythmique (supra-segmental)
parOle\ le grammatica·-r==:::::::::::",...---- le morphologique (catégories)
Texte ·
le syxtaxique (fonctions)
le lexicologique plan du contenll le sémantique -c::::::: les« acteUrs» du niveau syntaxique
le logico-sémantique textuel (sa cohérence, son axiologie)
le contrapuntique
(
Ian de l'expression/ (conventions de l'écriture musicale) . '" l'hannonique (accords)
mélodie . . L signaux ou déclencheurs
plan du contenu-- le sémantique musica~ références connotatives ou culturelles s mbolisme mélodi ue
*Tableau tiré de: GIROUX, Robert(dir.), La chanson prend ses airs, Montréal, Triptyque, 1993, p.l68.
LA MISE EN S'CÈNE SELON UNE PERSPECTIVE THÉ·TRALE
Comme le mentionnait Dario Fo, « la première règle au théâtre, c'est qu'il n' y a .
pas de règles4 ». Tenter de délimiter une tendance, une ligne directrice, une base
commune dans la pratique s'annonce donc être un exercice extrêmement hasardeux. C'est
pourquoi je tenterai de dresser un portrait ' approximatif de ce que peut être la mise· en
scène "théâtrale, mais je ne m'aventurerai pas à entreprendre de déterminer précisément ce
qu'elle est.
Si la mise en scène consiste en l'exercice qui articule le texte spectaculaire, le
metteur en scène, au théâtre, est donc celui qui prend la responsabilité de lire et de mettre
en action le texte dramatique ou, en d'autres termes, de créer le discours scénique. Il doit
donc régir les deux types de discours proposés par le texte dramatique, c'est-à-dire les
4 Josette Féral, entretien avec D~rio Fo, Mise en scène èt Jeu de l'actef,lr, Tome 2, Montréal, Morlanwelz, Éditions Jeu / Éditions Lansman, 2001, p.129.
17
indications scéniques ou didascalies (qui se traduisent par la mise en place, la conception
visuelle - scénographie, éclairage, vidéo - 'et la conception sonore), ainsi que les paroles
des personnages (qui s'expriment par le jeu des acteurs): «être en spectacle, c'est
d'abord se faire voir et se faire entendre, et le metteur en scène doit montrer à voir et
donner à entendre5 ». Le dictionnaire encyclopédique du théâtre de Michel Corvin
propose plus spécifiquement la définition suivante de l'appellation mise en scène:
Activité artistique qui consiste à concevoir et à structurer les composants de la représentation théâtrale" à partir d'un point de vue directeur. L'activité de mise en scène se caractérise par une volonté de maîtrise de tous les éléments scéniques nécessaires à la représentation. L'espace, le jeu, les costumes, la lumière, le son, la manière de régler les effets, tout doit être sourrus à un point de vue qui s'incarne dans la conception que le metteur en scène se fait de l'œuvre et de ce que c'est que de la représenter 6.
Donc, le metteur en scène, au théâtre, est d'abord et avant tout un regard (il observe),
puis un point de vue (il modèle l'angle - esthétique, syntaxique et idéologique - que
prendra la pièce). Certains seront un point de vue avant d'être un regard (ils établiront
l'angle auquel se conformera l'oeuvre avant d'en amorcer la mise ,en place avec les
comédiens et concepteurs), mais ils seront tous indéniablement tantôt l'un, tantôt l'autre.
Eugenio Barba, quant à lui, stipulait que:
Mettre en scène signifie placer une histoire ou des comportements narratifs sur une scène. Cela signifie aussi mettre dans un espace, organiser des relations spatiales entre les acteurs eux-mêmes et entre les acteurs et les spectateurs. Également mettre dans le temps, créer cette qualité du temps scénique, du temps théâtral qui est très différent du temps réel 7.
Cette affirmation met en lumière plus manifestement l'implication concrète, directe du
metteur en scène sur la pièce. En effet, il ne fait pas qu'observer l' œuvre et en modeler
l'angle: il façonne également le jeu des comédiens, les , éléments scéniques et la
5 Josette Féral, entretien avec Jean-Pierre, Ronfard, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 2, op.cit., p.285. 6 Michel Corvin, Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Éditions LarousseNUEF, 2001, p.ll13. 7 Josette Féral, entretien avec Eugenio Barba, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 2, op.cit., p. I03.
18
temporalité théâtrale, afin d'en arriver à une proposition globale cohérente. Le metteur en
scène est donc aussi un créateur.
Il Y a deux styles de metteurs en scène, note Alice Ronfard : « ceux qui étonnent
par la mise en œuvre de l'image théâtrale et ceux qui étonnent par la façon dont ils lisent
les textes8 ». Toutefois, le metteur en scène n'est aujourd 'hui, dans un cas comme dans
l'autre, pl us que rarement le seul maître en scène. Il partage la resporisabilité de la
création avec les autres praticiéns de la scène: les scénographes~ les costumiers, les
éclairagistes et, plus éminemment, les acteurs. En effet, les metteurs en scène
«reconnaissent tous, sans exception, leur dépendance absolue face ' au talent de
l'acteur »; « pour nombre [d'entre eux] (Gilles Maheu, André Brassard, Richard
Foreman, Jacques Nichet, Martine Beaulne), une fois la sélection faite, la moitié du
travail est déjà accomplie lO ». Certains sont plus directifs: ils disent à l'acteur quoi faire
et ce qu'ils attendent de lui; d'autres affirment « ne pas être directifs et attendre des
propositions de l' acteurll » ; mais tous espèrent travailler avec des comédiens qui aient
« non seulement une personnalité mais aussi du métie~2 », et tous reconnaissent vouloir
qU.'un acteur collabore à la mise en scène, n'attende pas des instructions de leur part et
n'hésite pas à proposer des voies d'exploration. Il est à noter, cependant, que le metteur .
en scène, bien que partageant la responsabilité de la création avec lés autres praticiens de
la scène et dépendant du talent de l'acteur, conserve un droit de regard (peut-on dire de
veto?) sur l'apport de ces derniers à la création.
8 Josette Féral, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 1, op.cit., p.60. 9 Ibid., p.16. 10 Ibid., p.58. 11 Ibid., p.2I. 12/d.
19
En ce qui a trait, plus précisément, aux techniques, aux méthodes et aux
approches de mise en scène, peu de gens osent circonscrire une ou des façons de faire qui
seraient généralistes et/ou dominantes, et ce, « moins par modestie qu'en raison de la
conviction qu'il n'existe pas de technique privilégiée13 ». « J'ai probablement une
méthode, mais au fond, j'en ai mille. Cela dépend du texte que je travaille14 », dit Claude
Poissant; « Je n'ai pas, à proprement parler, de méthode, si ce n'est celle qui consiste à
tenter d'être à l'écoute de l'acteur, y compris dans ses silences15 », affirme plutôt Philippe
Sireuil. «Tout est, chaque fois, affaire d'instant et d'instince6 ».
Le champ des possibles est, en effet, fort vaste: il semble aujourd'hui « [ne plus y
avoir] de théories unificatrices et globalisantes qui seraient normatives et dogmatiques.
De telles théories, jugées stérilisantes (Philippe Sireuil), ont dû céder la place à des
théories partielles, plus appropriées aux pratiques d'aujourd'hui17 ». Nombreux sont les
praticiens qui disent faire appel à différents champs : des textes philosophiques,
psychanalytiques, ésotériques, métaphysiques; de la musique, du théâtre, du cinéma, des
romans, de la peinture, des cultures populaires, de la poésie. « Voir leS autres travailler,
se mettre à l'~mbre des grands modèles, apprendre et redécouvrir toujours pour soi-même
les grandes règles du jeu, cela reste pour la plupart des artistes la règle de base1s ».
Souvent, les metteurs en scène parlent, plutôt que de méthodes de travail, de leur
fonction, de leurs devoirs, de leurs tâches. Ainsi, Martine Beaulne affirme que le metteur
en scène a « des devoirs à faire 19 » : analyser -la pièce, préciser son point de vue. René-
13 Josette Féral, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 1, op.cil .• p.34. 14 Josette Féral, entretien avec Claude Poissant, Ibid., op.cit., p.292. IS Josette Féral, entretien avec Philippe Sireuil, Ibid., op.cit. p.330. 16 Id. 17 Josette Féral, entretien avec Philippe Sireuil, Ibid., op.cil., p.27. 18 Josette Féral, entretien avec Philippe Sireuil, Ibid., op.cit., p.8. 19 Josette Féral, entretien avec Martine Beaulne, Ibid., op.cit., p.8l.
20
Richard Cyr, de son côté, soutient que la fonction du metteur en scène, c'est de
considérer le texte, l'acteur et la situation ensemble, afin de réussir à « faire un casse-tête
sans avoir devant [lui] l'image à reproduire, [ ... ] le dessus de la boîte20 ». André
Brassard, quaOnt à lui, maintient qu'il «faut savoir comment on peut modifier un
spectacle, jusqu'où on peut intervenir l », car bien que le metteur en scène ne soit pas
dépositaire de ce que veut dire l'auteur, « ne pas int~rvenir du tout ne serait pas correct
non plus22 ».
Les metteurs en scène définissent aussi régulièrement leur travail en précisant le
rôle qu'ils considèrent avoir à jouer auprès des concepteurs et, surtout, des acteurs. Selon
Alice Ronfard, les metteurs en scène sont des «catalyseurs de réflexion13 »: ils
provoquent la conversation, la discussion, mais c'est l'acteur qui fait. oDe plus, puisque,
fondamentalement, chaque être humain est différent et, donc, qu'il n'y a pas deux acteurs 0
à qui ilO faut parler de la même façon, le metteur en scène revêt également, la plupart du
temps, un rôle s'apparentant à celui d'un psychologue24 ou d'un thérapeute 25, dans le but
d'en arriver à donner à chacun les indications ou les attentions dont il a besoin pour se
réaliser pleinemenf6. Le metteur en scène se doit, en effet, d'être un guide pour les
acteurs27, en étant très attentif à ce qu'ils expriment 28 et en posant les bonnes questions 29,
afin de les orienter et de les aider à développer leur imaginaire30• Enfin, comme le disait
20 Josette Féral, entretien avec René-Richard Cyr, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 1, op.cit., p.136. 21 Josette Féral, entretien avec André Brassard, Ibid., op.cit., p.l 01. 22 Id.
23 Josette Féral, entretien avec Alice Ronfard, Ibid., op.cit., p.310. 24 Josette Féral, entretien avec ~ené-Richard Cyr, Ibid., op.cit., p.136. 25 Josette Féral, entretien avec Richard Foreman, Ibid., op.cit., p.147. 26 Josett~ Féral, entretien avec Peter Sellars, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 2, op.cit., p.328. 27 Josette Féral, entretien avec Gilles Maheu, Ibid., op.cit., p. ~91. 28 Josette Féral, entretien avec Lorraine Pintai, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 1, op.cit., p.279. 29 Josette Féral, entretien avec René-Richard Cyr, Ibid., op.cif., p.132. 30 Josette Féral, entretien avec Martine Beaulne, Ibid., op.cit., p.80.
21
Jean-Pierre Ronfard, « le problème pour le metteur en scène c'est d'essayer de donner
des directives claires31 ».
Bref, il est très difficile de déterminer de façon succincte en quoi consiste le
travail d'un metteur en scène. On pourrait dire, entre autres, que le metteur en scène '
propose « des structures, des formes, une partition, [qu']il agit aussi comme déclencheur
des réactions de l'acteur (Lorraine 'PintaI), [ ... ] [qu ']il apporte une interrogation, un
itinéraire (Philippe Sireuil), [ ... ] [qu'il] crée un climat de confiance et d'échange
(Lorraine Pintalf2 », etc. Toutefois, comme mentionné précédemment, le champ des
possibles est fort vaste. Et tant que le résultat du cheminement ,artistique s'avère
concluant, la voie empruntée par la démarche, peu importe sa nature, s'en trouve
légitimée. Comme dirait Claude Poissant: « toutes les méthodes sont bon~es, dans la
mesure où l'on sait s'en servir3 » .
. . , LA CHANSON MISE EN SCÈNE
Si le metteur en scène, au théâtre, agit tour à tour à titre de regard puis de point de
vue, s'il façonne, en ta,nt que créateur, les éléments scéniques avec les autres praticiens de
la scène, s'il est un catalyseur de réflexion, un psychologue, un thérapeute, un guide, s'il
donne structure, agit comme déclencheur et crée un climat de confiance et d'échange,
qu'en est-il de sa place et de sa tâche dans la mise en scène des spectacles de chanson?
Si, pour le théâtre, toutes les méthodes de travail sont bonnes dans la mesure où l'on sait
3 1 Josette Féra!, entretien avec Jean-Pierre Ronfard, Mise en scène et Jeu. dé l'acteur, Tome 2, op.cit., p.290. 32 Josette Féra!, Mise en scène et Jeu de'l'acteur, Tome 1, op.cit., p.58. 33 Josette Féra!, entretien avec Claude Poissant, Ibid., op.cit., p.297.
22
s'en servir, en est-il de même avec la chanson? C'est ce que la suite de cet essai
s'efforcera de démystifier en se basant principalement sur quatre entrevues effectuées
auprès de metteurs en scène qui ont été appelés à travailler dans le milieu de la chanson.
Afin d'alléger la lecture du mémoire, ils seront identifiés par leurs initiales lorsqu'ils
seront cités: Bertrand Alain (BA), Paule-Andrée Cassidy (PAC), François Léveillée (PL)
et Denis Bouchard (DB).
Avant de s'engager dans la tâche complexe qu'est de dresser un premier état de
l'exercice de la mise en scène dans le domaine de la chanson, il est primordial de ne pas
confondre une chanson comme produit et la chanson comme pratique :
La chanson n'est pas seulement la somme des chansons que l' histoire a retenues (l'anthologie) ou que la mode impose à coup de renfort publicitaire (le hit, le tube éphémère); la chanson n'est pas qu'une liste de produits chronologiquement regroupés dans un chansonnier ou une discothèque. Elle est plutôt une pratique sociale, analysable selon un modèle systémique dans lequel s'auto:..définissent des objets, des intervenants, divers types de consommateurs, etc. 34.
La réflexion qui suit s'articulera donc autour de la chanson, ou de la pratique sociale de
la chanson, et non autour d' une (ou de plusieurs) chanson ; c'est-à-dire qu'elle se.
penchera plus particulièrement sur l'analyse du travail « humain» du metteur en scène
(son rôle, sa tâche, ses méthodes et approches générales de travail, sa hiérarchie
décisionnelle, sa relation avec les autres intervenants du spectacle, etc.),. plutôt que sur la
description achevée d'une esthétique scénique musicale en particulier, et ce, selon
l'ensemble des possibilités scéniques, artistiques et culturelles soulevées par la pratique
de la chanson.
· 34 Robert Giroux (dir.), La chanson prend ses airs, op.cit., p.161.
23
Pourquoi et par qui
Pourguoi? "
Tentons d'abord de cerner les raisons pour lesquelles les artistes musicaux font
appel à la mise en scène pour échaffauder un spectacle et quelles sont les personnes qui
en prennent la charge.
Il est difficile d'avancer une réponse à la question : « Pourquoi les artistes de la
chanson font-ils appel à 13: mise en scène? ». En effet, chaque artiste chérit une panoplie
d'idées, d'ambitions et de fantaisies personnelles, qui sont toutes autant les unes que les
autres de bonnes raisons de faire appel à la mise en scène. Mais si l'on tient pour dit que
ce sont ces envies avec lesquelles le metteur en scène compose," on peut supposer que les
artistes de la chanson se tournent vers la mise "en scène afin de trouver l'aide nécessaire
pour arriver à donner vie, structure et cohérence à leur univers poétique personnel, autant
sur le plan textuel et musical que sur le plan visuel. Ainsi, les artistes de la chanson font
appel à " des metteurs en scène lors de la création de leurs spectacles pour des
préoccupations similaires à celles qu'ont les concepteurs théâtraux: pOllr aider à établir
une ambiance et une esthétique spectaculaire unique et définie ; pour parvenir à
positionner l 'artiste dans un courant, une esthétique ou une tendance ; pour s'assurer que
1
le visuel, l'interprétation et la sonorisation spectaculaires sont conformes aux attentes de
l'artiste (c'est-à-dire, pour le metteur en scène, d'agir en tant qu'œil extérieur) ; etc. Bref,
les artistes du domaine de la chanson font surtout appel à la mise en scène, tout comme
les artistes " théâtraux, pour mettre en place la représentation la plus complète, la plus
cohérente et la plus spectaculaire possible. Mais quelles sont les personnes, qui prennent
en charge cette responsabilité?
24
Par gui ?
Au théâtre, les metteurs ' en scène sont généralement des professionnels
expérimentés possédant une fo~ation exha"ustive en dramaturgie, en mise en scène, en
direction technique, en direction d'acteur et/ou en interprétation, formation le plus
souvent acquise au sein d'une des différentes écoles de théâtre. Cet état de fait est
inévitable dans la mesure où, au théâtre, la mise en scène est reconnue non seulement
. comme une discipline complète et complexe, mais aussi et surtout comme la cJIarpente
essentielle de la création ; c'est en effet, en général, le metteur en scène qui choisit les
comédiens et les autres créateurs (scénographe, concepteur des éclairages, concepteur de
son, etc.), qui les prend en charge et qui leur donne une direction. Et c'est en raison de
l'ampleur que prend c.ette responsabilité dans le travai,ldu metteur en scène, au théâtre,
qu'on lui demande d'être non seulement expérimenté, mais aussi extrêmement qualifié.
En contrepartie, dans le domaine de la chanson, le metteur en scène est plus
généralement appelé à agir à titre de conseiller que de directeur, ne portant ainsi pas les
mêmes responsabilités que lors d'une création théâtrale (comme nous le verrons un peu
plus loin). De ce fait, les individus prenant en charge ce mandat ne sont donc,
communément, pas aussi spécialisés dans la direction, l'interprétation et/ou la technique
d~ scène qu'au théâtre. Cette situation est sans doute attribuable au fait qu'il. n'existe pas,
à proprement parler, d'école de mise en scène dans' le domaine de la chanson. Les
personnes rencontrées en entrevue, par exemple, possédaient toutes, en effet, des
formations autres: formation en jeu au Conservatoire d'art dramatique de Québec (BA,
PAC), formation en jeu à l'École Nationale de théâtre (DB), formation en Arts et
. traditions populaires à l'Université Laval (FL), formation en chant classique au privé
25
(PAC), formation complémentaire en divers ateliers - Carbone 14, Omnibus,
musicologie/musique populaire - (PAC). Tous s'entendaient également pour dire qu'ils
ne savaient pas vraiment ce qui les avait amenés à faire de la mise en scène de chanson:
« ça s'est fait un peu par hasard» (DB), « des tas de circonstances de la vie ont fait en
sorte que» (PAC), « on m'a invité à » (BA), « on m'a demandé de » (FL), «j ' ai été
appelé à » (DB), etc. En effet, la constante ici, est que, le plus souvent, l'artiste choisit le 1
metteur en scène (et non l'inverse comme au théâtre). Bien souvent, l'artiste ou le groupe
se prend en charge lui-même, propose sa vision de la scène, de l'espace, de l'éclairage,
aussi bien que de la musique et de l'interprétation. L'artiste ou le groupe peut aussi
parfois faire appel à d'autres chanteurs, musiciens, techniciens ou gérants de la scène
musicale pour échafauder leur mise en scène (le plus souvent des amis oU des
connaissances rapprochées qui ont des visions, des esthétiques et des g~ûts semblables
aux leurs). On laisse aussi fréquemment la mise en scène faire place à l'improvisation:
on ne met presque rien en place (outre l'ordre des chansons), on joue et on espère pour le
mieux; une situation qui ne se présente à peu près jamais au théâtre. Un seul fait semble
invariable: plus les artistes de la chanson sont reconnus, plus ils veulent se distinguer et
plus leur budget le leur permet, plus la question de la mise en scène devient importante.
C'est ainsi que, dans les ·cas où leur situation le leur permet (on n'a qu'à prendre
l'exemple de Céline Dion), les artistes font appel à des individus de plus en plus
compétents, à des spécialistes. Ils s'entourent d'une équipe complexe composée d'un
metteur en scène expérimenté issu du domaine de la chans<?n, du théâtre, du cinéma ou de
la télévision, d'un directeur musical, d'un chorégraphe, d'un directeur technique à la
sonorisation, d'un directeur technique aux éclairages, d'un directeur technique aux effets
26
spéciaux et à la pyrotechnie, d'un directeur technique à la conception vidéo, d'un
scénographe spécialiste des décors, d'un scénographe spécialiste' des costumes, de
maquilleurs, d'accessoiristes, d' habilleurs, etc.
« MaÎtre» en scène: responsabilités et/ou devoirs du metteur en scènè
Comme souligné précédemment, le metteur en scène n'endosse pas tout à fait les
mêmes responsabilités dans le domaine de la chanson que dans le domaine théâtral.
L'approche de travail est, en effet" complètement différente: si, au théâtre, les acteurs
sont dissimulés derrière des per~onnages, les chanteurs, quant à eux, « travaillent à partir
d'eux, [ ... ] de leur égo » (BA) ; ils sont« au setvice d'eux -mêmes» (BA), «. font la
promotion de leur propre personne» (BA). Comme Denis Bouchard le me~tionnait :
«,lorsque tu vas voir un 'show' de Wajdi Mouawad, ou encore un 'show' de Robert
Lepage, tu te fous un peu de qui joue dedans, alors que si tu vas voir Garou, tu vas voir
Garou ; si tu vas voir Stéphane Rousseau, tu vas voir Stéphane Rousseau. C'est bien
différent. ~ persona; au théâtre, n'existe à peu près pas» (DB). Ainsi, contrairement au
théâtre, où c'est le plus souvent l'imagerie personnelle du metteur en scène qui est mise
de l'avant, les comédiens étant interprètes de cette vision, nous faisons face, dans les
spectacles de chanson, à ce que j'appelle une « mise en scène de l'individu », c'est-à-dire
une représentation où la cohérence et l'ambiance scénique se doivent de refléter d'abord
l'univers imaginaire de l'artiste sur scène, et non celui du metteur en scène: « le point de
départ est toujours l'artiste, et le point final appartient aussi toujours à l'artiste, à celui qui
27
1....--___________________________ _ _ _ _ _ _ _ --
est en scène35 ». L'artiste « a [donc] un pouvoir de plus» (PAC) : «c'est [lui] qui a le
dernier mot, et il faut que ce soit [lui] qui ait le dernier mot» (FL). Nous pouvons par
conséquent en conclure que, dans lachansoD, c'est l'artiste qui est le véritable « maître»
de la scène, et non le metteur en scène, comme au théâtre.
Dans cette perspective, la tâche du metteur en scène est donc, d'abord et avant
tout, de faire une « mise en valeur» (FL) de la (ou des) personne(s) pour laquelle (ou
lesquelles) il travaille en étant « dans l'ombre de » (DB) ou « au service de» (FL)
l'artiste: il doit tout me~re en œuvre afin « que l'artiste soit lui-même et que le public
pense que tout vient de l'artIste .» (FL), .« qu'on ne voit pas le travail du metteur en scène
en arrière» (FL). Le metteur en scène doit alors faire preuve d'une extrême. perspicacité
et d'une grande capacité d'écoute, afin d'arriver à. proposer et à étayer un univers
scénique confortable et familier pour l'artiste : « c'est beaucoup plus une démarche
d'accompagnement que de la direction autocratique » (BA)~ Puisque « c'est l'artiste qui
est le p~int fort du spectacle, [le metteur en scène doit] avoir un peu d'humilité et savoir
assumer le rôle qu'on [lui] donne» (FL) ; «c'est le performer qui [l']engage, ce n'est pas
[lui] qui engage le performer»36.
Les paramètres préalables
Avant d'amorcer la mise en place d'un spectacle de chanson, le metteur en scène
doit faire le défrichage des «paramètres préalables », c'est-à-dire de toutes les
lnformations nécessaire au germe de la création, de tous les détails que l'on doit connaître
35 Josette Féral, entretien avec René-Richard Cyr, commentaire émis au sujet de la mise en scène de la chanson dans Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 1, op.cit., p.l3l. 36 Josette Féral , entretien avec René-Richard Cyr, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 1, op.cit., p.13l.
28
avant de commencer à songer à une thématique, une ambiance ou une directive pour un
spectacle. Il doit répondre aux cinq questions élémentaires suivantes: « quoi? », « pour
qui? », « où? », « comment? » et « quand? ».
Quoi?
D'abord, le metteur en scène doit se questionner sur « quoi », c'est-à-dire sur le
genre, le type de spectacle qu'il s'apprête à mettre en scène. Pour cela, il doit évaluer
plusieurs critères. Le premier est bien évid~mment le style" musical de l'artiste ou du
groupe en scène. En effet, les nombreux genres musicaux n'ont pas seulement des
caractéristiques sonores et formelles différentes, mais aussi des origines et influences
distinctes, des références culturelles, sociales et historiques dissemblablès, des styles
vestimentaires, esthétiques et capillaires particuliers, etc. Ainsi, dépendamment si le
metteur en scène travaille avec un artiste ou un groupe qui s'inscrit dans le courant jazz,
blues, folk, country, rock, disco, dance, metal, grunge, hip-hop, reggae, rap, r'n'b, new
wave, garage, ska, techno, électronique, funk ou autre, les éléments scéniques seront
traités différeIpment. Et, il ne faut pas oublier qu'il existe toujours la possibilité qu'un
artiste s'inscrive dans plusieurs courants à la fois, s'inspire d'une multitude de styles,
adopte les références culturelles de différents courants, emprunte des esthétiques v~riées,
etc. Mais ce n'est pas tout. Le metteur en scène doit aussi, par la suite, arriver à cerner en
quoi l'artiste ou le groupe se distingue des autres artistes appartenant au même courant
musical; il doit relever les particularités qui rendent cet artiste uniq,ue en son genre. Et
"finalement, il lui faut s'imprégner de l'imaginaire de l'artiste, voire se l'approprier, ,afin
d'arriver, conjointement avec lui, à créer et à faire vivre à la scène un univers scénique
29
qui lui soit propre. Pour ce faire, les premières rencontres avec l'artiste ou le groupe
seront ponctuées de longues discussions sur ses attentes, ses intérêts, ses goûts, ses
passions, d'échanges de propositions et d'idées quant à la réalisation de l'univers
scénique, et d'ébauches communes de création et de mise en place de l'événement
musical (comme nous le verrons un peu plus loin, dans la section Les étapes de travail).
À la suite de ces discussions, conformément aux propositions sur lesquelles l'artiste et le
metteur en scène ont conjointement arrêté leur choix, le metteur en scène se chargera de
voir à ce que la mise en place (la gestion de l'espace scénique, le choix de l'ordre des
chansons, etc.), l'aspect visuel (le montage des éclairages, du décor, etc.), l'aspect
musical (la direction des musiciens, le rythme général du spectacle et celui des chansons)
et l'interprétation (paroles des chansons, émotions) soient cohérents et conformes à la
structure, à l'ambiance ou à la thématique qu'ils auront décidé de faire valoir, de
souligner dans le cadre du spectacle. Mais, pour y arriver, le metteur en scène doit
encore, préalablement, évaluer quatre autres aspects: «pour qui?», «où?»,
« comment? » et« quand? ».
Pour qui?
Le metteur en scène se questionne donc ensuite sur le « pour qui? », c'est-à-dire
sur le type de public auquel l'artiste s'adresse: l'artiste es~-il connu de son public'2 ; son
matériel musical l'est-il? ; s'adresse-t-il à un nouveau public? ; présente-t-il du nouveau .
matériel? ; etc. Le public attendu guide, en effet, dans l~ chanson, beaucoup plus les
décisions artistiques qu'il ne le fait au théâtre. Un artiste émergent, par exemple, qui
désire faire connaître son matériel à un public qui ne le connaît que très peu (ou pas du
30
tout), ne structurera pas son spectacle de la même façon qu'un interprète (connu ou non)
qui reprend des airs célèbres (comme Martin Fontaine dans Elvis Story) : l'interprétation
de Jailhouse Rock ne présuppose pas la même attitude face au public que l'interprétation
d'une nouvelle chanson. Ce phénomène est présent au théâtre aussi: on n'aborde pas de
la même façon une création qu'un classique. Ainsi, la connaissance du répertoire est un
facteur qui influence fortement la mise en scène, autant au théâtre que dans la chanson, et
c'est cet état de fait qui doit être pris en compte dans la structuration dramatique et
émotive d'un spectacle (ou, comme on dit dans le jargon musical, dans le « pacing d' un ·
show»). La commercialisation d'un produit musical influence également la mise en
scène. Si la marchandisation d'un disque, par exemple, précède celle d'un spectacle, la
. réalisation de l'album (la production) aura déjà imposé une vision au produit mu~ical ; il
fau9ra donc, pour plaire au public, pre~dre en· compte cette « vision» dans la mise en
place de la représentation. De plus, si le spectacle se veut l'agent de promotion de ce
nouvel album, le metteur en scène se devra de considérer, en plus de la réalisation
musîcale des chansons, la «carrière» de celles-ci (c'est-à-dire l'ordre dans lequel les
chansons seront lancées à la radio) pour élaborer sa mise en scène: «de façon générale,
[ ... ] la chanson de l'heure [est] celle qui [ferme le] 'show', [ ... ] pour qu'elle reste
relativement en tête» (DB). D'un autre côté, si un artiste qui promeut un nouvel album se
doit de respecter la carrière de ses chansons, un artiste de longue haleine, quant à lui, aura
du mal à se défaire de ses succès: il est, par exemple, difficile pour Céline Dion
d'omettre, dans un spectacle, My heart will go on ou Ail by myself. Elle risquerait
fortement de décevoir son public.
31
Q '? ~
Une fois que les questions du « quoi» et du « pour qui» ont été éclaircies, le
metteur en scène s'attarde a,u «où », c'est-à-dire à l'endroit où se tiendront les
représentations : ,salle à l'italienne, salle à configuration variable, salle d ' opéra,
amphithéâtre, aréna, bar, pub, école, scène extérieure, usine d~saffectée ou autre. La
configuration dè la salle modifie de byaucoup ce que le metteur en scène est en mesure de
créer pour un spectacle; il doit donc s'informer des dimensions, des dispositions et des
commodités de l'endroit convoité'. Le lieu recherché peut également varier selon le type
de soirée souhaité. En effet, les spectacles de musique techno, par exemple, plus
communément appelés « raves », ont tendance à avoir lieu dans des endroits déserts ,
vastes, modifiables, comprenant une large piste de danse et peu de sièges, alors que les
spectacles d'interprètes, ou d' auteurs-compositeurs-interprètes, se tiennent généralement
dans des salles plus théâtrales, fixes, remplies de sièges où les spectateurs s' asseoient
confortablement. De plus, lorsqu'il est question d'une tournée, ce défrichage des
informations relatives aux propriétés des salles revêt une importance d'autant plus
capitale, puisque chacun des endroits visités doit posséder grosso modo les mêmes
dimensions et proposer les mêmes commodités pour que le spectacle puisse s'y, déplacer
sans se modifier. La mise en scène peut toutefois,bien sûr, varier (s'adapter), si besoin
est, selon les dispositions des salles de spectacle: «il y a beaucoup d'éléments qui
changent, puisqu'il faut que le 'show' puisse se faire partout» (PAC).
32
Comment?
Le questionnement suivant se p~nche sur le « comment », c'est-à-dire sur les
ressources disponibles pour la mise en place de l' événemeQt. Le metteur en scène se doit
en effet d'évaluer, dans un premier temps, les budgets pouvant être alloués aux
différentes sphères de la représentation, afin de déterminer la proportion de ressources
matérielles, techniques et humaines que l'équipe peut se permettre d'acheter, de louer
et/ou de payer. Il lui faut, en outre": déterminer le salaire des concepteurs (scénographes,
maquilleurs, concepteurs d'éclairages, concepteurs d'effets spéciaux, concepteurs vidéos,
etc.), des techniciens (sonorisateur, régisseur de son, régisseur d'éclairage, accessoiriste,
etc.), du personnel d'accueil et, s'il y a lieu, des -artistes invités; évaluer le coût de
construction des décors, des costumes~ des accesssoires, etc. ; estimer le montant de
location ou d'achat des équipements spécialisés en éclairage (<< spots», gélatines, gobos,
machine à brume ou à fumée, etc.), pyrotechnie (explosifs, équipements de sécurité, etc.), "
vidéo (projecteurs, écrans, tulles, etc.), sonorisation (caisses de son, micros, fils,
oreillettes, etc.) ou autre ; évaluer les frais de location de la salle ou des salles visitées ;
conserver un budget pour la promotion de l'événement (radio, télévision, affiches, tracts,
etc.) ; ne pas oublier, en cas de tournée, le coût de location de chambres d' hôtel et les
frais de transport; et bien sûr, assurer son propre salaire, celui des gérants et celui des
artistes. « Ce sont toutes des choses qu'il faut que tu chiffres, parce qu'il faut non
seulement que le spectacle soit bon, il faut aussi qu'il soit rentable» (DB). Évidemment,
le metteur en scène n'a pas comme mandat direct de régir le budget, mais les moyens
disponibles influencent grandement son travail puisque les possibilités scéniques sont
multipliées ou restreintes en fonction de ces moyens; il doit donc s'en inspirer pour créer
33
le spectacle. À petite échelle, par exemple, lorsque les budgets sont loin d ' être
faramineux, l'artiste ou le groupe doit composer avec le matériel technique, souvent très
restreint, .offert par la ou les salles visitées. Cela complique la planification lorsqu'il
s'agit d'une tournée: en effet, il faut alors recenser le matériel disponible dans toutes les
salles, afin de savoir si le spectacle peut être techniquement soutenu dans chacune d'elles.
Cela veut généralement dire que le spectacle se doit d'être très minimaliste ; « comme on
joue dans toutes sortes de salles lorsque l'on fait de la tournée, [ ... ] personnellement, je
n'embarque pas dans des décors ou des structures trop élaborés» (PAC). Avec un budget
un peu plus grand, l'artiste ou le groupe peut louer ou acheter son propre matériel
technique, s'assurant ainsi de toujours avoir le matériel nécessaire à la mise en place de
l'événement, peu importe l'endroit où les représentations se tiennent, à la condition que
le système électrique de l'endroit supporte la· charge technique et électrique proposée.
Paule-Andrée Cassidy, qui, en plus d'être metteure en scène, est également interprète,
« traîne [son] micro» (PAC), par exemple. À plus grande échelle encore, l'artiste ou le
groupe peut transporter les ressources nécessaires complètes du spectacle dans des
camionnettes, ici encore à la condition que les diménsions de la scène et que
l'appareillage électrique de l'endroit convoité soient aptes à accueillir cette technique.
Enfin, la question du «comment» se résume surtout, pour le metteur en scène, à
déterminer très précisément ce qu'il veut échafauder pour le spectacle, selon le style
musical, culturel, idéologique, médiatique et social de l'artiste ou du groupe en scène, et
ce, en tenant compte des possibilités matérielles, techniques et humaines à sa disposition.
34
Quand?
Le dernier questionnement que doit se poser le metteur en scène, préalablement à
la création, est « quand », c'est-à-dire sur quelle période se déroulent les représentations
(dates, heures, saisons, etc.). Cette question prend une grande ampleur si le spectacle a
lieu, par exemple, au cours d'un festival, sur une scène extérieure: il faut alors adapter la
technique du spectacle au moment de la journée, à la saison et à la météo de l'instant où
le spectacle est présenté. La -question du « quand », ici, complémente fortement celle du
« où »., car les heures d'ensoleillement et le climat varient selon les villes, les pays, les
continents dans lesquels 1; on se trouve. En ce qui a trait aux spectacles en salle, les dates
et heures de représentation ainsi que le climat extérieur n'influencent en rien le
déroulement du spectacle, mais ils peuvent avoir un impact sur les représentations, sur le
type de clientèle et sur le nombre de persoQ-nes présentes: un spectacle présenté, par
exemple, un 25 décembre, jour de Noël, peut se teinter des accents et d~s couleurs de
cette fête; un spectacle ayant lieu à midi n'attirera pas la même clientèle qu'un prenant
place à minuit; une tempête de neige peut faire varier le nombre de personnes présentes
dans une salle de spectacle.
Après avoir évalué le « quoi », « pour qui », « où », « comment» et « quand »,
qui sont les cinq volets des paramètres préalables à la création, le metteur en scène peut
enfin entamer son travail de scène en élaborant la stratégie de mise en place la mieux
appropriée au spectaçle en devenir. Je tenterai donc, dans les prochaines pages, de jeter
un premier regard ',sur les approches de mise en scène privilégiées dans le domaine de la
35
chanson en traçant sommairement les balises du travail d'un metteur en scène, de la
pensée musicale à la conception scénique.
Les étapes de travail
C'est après avoir évalué les paramètres préalables à la création que le metteur en
scène se met à l' œuvre. En passant par cinq étapes de structuration, il échafaude un
canevas de représentation, une os'sature qui sert de base à la création, puis y appose les
touches finales, la chair du spectacle.
Étape nOl : Matériel
Dans un premier temps, le metteur en scène s'approprie à la fois le matériel
humain et musical de l 'artiste, c'est-à-dire qu'il app~end à connaître l'artiste
personnellement (de ses aspirations artistiques à ses opinions politiques, «de ses
convictions profondes comme légères [à] ses préjugés» (PL), etc.) et, qu'en même
temps, il recense et étudie les textes et les mélodies des chansons de l'artiste ou du
groupe afin d'en imprégner son imaginaire. Puisque les chanteurs sont au service d'eux
mêmes, le metteur en scène « n'a [donc] pas le choix de regarder 'qui ils sont' et 'qu'est
ce qu'ils peuvent devenir' » (BA) : « qui c'est, cet artiste-là; [ ... ] qu'est-ce qu'il est;
qu'est-ce que c'est que de le guider; comment je peux l'aider à faire évoluer tel ou tel
aspect de sa pe-rformance scénique» (BA). « Ça va aussi loin que d'arriver à cerner le
vocabulaire de cette personne-là pour utiliser le même quand [il] écrit pour elle, de façon
à ce que, quand [il] écrit, [il] ait l'impression d'être son alter-égo, son carbone» (PL). Il
36
en est de même des émotions: le metteur en scène doit « être capable de ponctuer de la
même façon» (FL) que l'artiste. Il doit aussi arriver à jauger de quelle façon et jusqu'à
quel point il peut intervenir sur le plan personnel. Son travail entre, en effet, dans les
pudeurs, les préjugés que les artistes ont:
Ils en ont tous des petites manies, des petits bouts de carapaces [ . . . ], des petits bouts . de fils qui semblent les retenir à quelque chose. C'est souvent la peur, la peur d'être ridicule, la peur de se tromper. Ce sont des peurs qu'il faut faire sauter afin de libérer les interprètes. Ça a l'air pastoral, mais [le] travail [du metteur en scène] est efficace uniquement quand [il] réussit à entrer dans l'intimité de la personne. (BA)
En même temps et de la même façon que le metteur en scène s'imprègne de la
personnalité de l'artiste, il doit également s'approprier le répertoire de celui-ci ainsi que
son esthétique et son idéologie musicales. Le metteur en scène se doit en effet de
connaître la personne avec laquelle il travaille autant que le courant musical dans lequel
elle s'inscrit s'il veut évaluer correctement la musicalité appréhendée du spectacle, c'est-. .
à-dire l'importance relative de la musique versus celle des paroles ainsi que celle de
l'aspect sonore versus celle de l'aspect visuel, ainsi qu'à cerner la théâtralité de la
représentation, c'est-à-dire l'importance relative de la mise en place versus celle de
l'improvisation. (écl~irages, costumes, dispositions scéniques, décors). Dans un cas
comme dans l'autre, l'important est d'arriver à percevoir « dans quelle direction [les
artistes] ont envie d'aller» (PAC), afin de les « pousser dans ce sens-là» (PAC).
Étape 0°2 : Structure 1 Thématique
Une fois le matériel musical évalué, le metteur en scène se réunit avec l'artiste ou
le groupe ainsi que le directeur musical afin d'élaborer la structure et/ou la thématique
du spectacle. C'est à cette étape que la direction musicale, la direction scénique et les
artistes en scène metten.t en commun leurs premières impressions et idé,es et qu'ils
37
esquissent ensemble la tangente que le spectacle empruntera; ils décident ensemble de
quoi aura l'air le spectacle. « Le· premier travail [qu'ils abordent], c'est de faire le tour de
la question: de quoi [l'artiste] veut parler dans [son] spectacle, quels sont les sujets qui
[le] préoccupent, etc» (PL). Les trois instances pensantes de la représentation (metteur en
scène, directeur musical, artiste) font ainsi beaucoup de travail de table, ou de tables
rondes, parce que « le travail de table ça ne coûte rien» (DB). Ils « 'brainstorm[ent]' sur
le 'show' qu'[ils] voi[ent] et qu'[ils] idéalise[nt] » (DB) et, ainsi, s'entendent sur une ou
plusieurs thématiques, sur la ligne directrice de la représentation. Puis, à partir de ces
questionnements, ils « compilent le matériel» (PL), « réunissent les chansons» (PL) qui ,
dans le répertoire de l'artiste,« cotl[ent] à la thématique» (PL) ; « ça implique souvent
d'intégrer du nouveau matériel (des nouveaux disques, des nouvelles chansons) » (FL).
-Ensuite, il s «recoupel nt] les chansons en petits tableaux, afin de dessiner un fil
conducteur» (FL), de « développer une histoire» (FL). Ils élaborent la « structure
émotive du spectacle» et ce, autant « au niveau des textes [qu'à celui] des musiques»
(PL). Ils construisent ainsi le «set list », ou« pacing »,c'est-à-direl'ordre des chansons,
qui constituera la -base du spectacle, le canevas, -l'ossature. «C'est le -' pacing' qui fait le
'show' [ ... ]. Tu peux avoir un ~show écoeurant', si tu n'as pas de montée, si tu n'as pas
un bon ~pacing', ça ne marche pas» (DB). Bien sûr, « on ne s'attend pas. d'un spectacle
de chanson qu'il soit conçu comme un spectacle de théâtre; qu'il ait, par exemple, une
une ~chute' et un ~ punch' »-(PAC). Toutefois, tes metteurs en scène façonnent, avec
l'aide du directeur musical et de l'artiste, l'évolution rythmique et textuelle du spectacle,
afin de « réussir à trouver malgré tout une cohérence, même si, patfois, eUe n'apparaît
pas» (PAC). Pour ce faire, ils ont plusieurs alternatives: ils peuvent privilégier soit les
38
:variations musicales, soit les variations textuelles ou encore établir un équilibre entre les
variations rythmiques et thématiques. Mais il est certain que, peu importe l'approche
empruntée, il Y aura toujours des compromis à faire. L'important, c'est de tenter de «
trouver une proposition où la cohérence du texte et celle de la musique sont respectées
toutes les deux» (PAC), et d'en faire la« signature {du] spectacle» (PAC). Enfin, pour
c~mpléter le canevas spectaculaire, l'artiste ou le groupe élabore ensuite, en collaboration
avec le metteur en scène, les présentations des -chansons, c'est-à-dire les interventions
textuelles prenant place entre les mouvements musicaux. Cette étape de travail n'est pas
absolument nécessaire à la -création, mais- elle aide de beaucoup à renforcer l'ossature du
spectacle, à le structurer ou à l'orienter, ce pourquoi plusieurs y accordent une grande
importance :
On peut coller deux chansons qui n'ont pas nécessairement de lien et leur permettre, finalement, d'en avoir un~ {ou encDre] dDnner une significatioo cDmplètemen-t différente à une chanson, [ ... ] simplement en leur juxtaposant un certain collage de textes. Des fois, c'est simplement une petite-phrase-entre-le-s deux chansons qui fait en sorte que tout change dans le temps et dans l'espace du spectacle. [ ... ] Et c'est ça la magie de la chanson. {PL)
Pendant la prochaine étape, le metteur en scène, l'artiste et le directeur musical ne
se réunissent pas nécessaire-ment tous ensemble, mais-, très rapidement, la création -« se
met en branle avec tout le monde )) (PAC) : le metteur en scène se concentre sur le travail
de scène et le directeur musical sur les-arrangements musicaux, chacun conformément
aux décisions conjointes qui ont été prises lors de l'étape de travail précédente. Ainsi, le
metteur en scène, avec l'aide du directeur de pr-oduction ou du directeur technique (le cas
échéant), élabore, dans un troisième temps, la mise en place de la représentation, pendant
que l'artiste, les musiciens et le directeur musical, eux,« vont répéter de leur côté» (DB).
39
Le metteur en scène, donc, se concentre sur « tout [ce qui touche] la conception visuelle»
(DB): les images (décors, accessoires~ costumes, projections), les déplacements
(humains, instrumentaux), la technique (raccords, effets sp~ciaux). Lors de rencontres de
production, il tente d'établir «comment le dire» (DB) pendant que le directeur technique
tente d'établir « comment le faire» (DB), et . ce, en s'assurant que le spectacle soit
rentable. C'est l'idéalisation du comment (la matérialisation du comment viendra un peu
plus tard) dans un cadre budgétaire spécifique. Cette étape de travail est évidemment
toujours dépendante du« type de spectacle que [l'artiste] veut monter ainsi que du type
de salle qu' [il] veut fréquenter» (FL). Ainsi, le travail du metteur en scène, à cette étape
ci, est de' déterminer sur papier, le plus spécifiquement possible, de quoi aura
visuellement l'air la scène (avec ses décors, ses écrans cathodiques, ou encore son
dépouillement), quels seront les effets spéciaux et à quel moment ils seront déployés,
quels seront les . raccords techniques (déplacement de pied de micro, branchement de
guitare) et comment il sera possible de les limiter, quels seront les changements de
costumes (s'il y a lieu), quelle sera la disposition des musiciens, quels seront les
déplacements (musiciens, artiste, instruments), etc. Bref, le metteur en scène expose et
annote, avec précision, toute la mécanique scénique anticipée. De la même façon, le
directeur musical place, de son côté, avec l'artiste, tous les aléas musicaux : rythme,
harmonies, arrangements, instrumentation, etc. Il voit « comment les musiciens peuvent
améliorer certains détails ou souligner certains passages d'une chanson» (FL). Il expose
et annote toute la mécanique musicale anticipée. Des allers-retours entre la mise en place
et la direction musicale sont régulièrement nécessaires, lors de cette étape de travail, afin
de s'assurer que les deux instances travaillent de concert, étant donné que le travail de
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chacune d'elles a une incidence sur celui de l'autre. Ainsi, l'artiste aura quelques
rencontres avec le metteur en scène et le directeur de production, afin ,de s'informer d'où
en est rendue la mise en place et d'en confinner ou en infirmer l'intérêt (puisque l'artiste
est, en bout de ligne, la tête décisionnelle de tout le processus créatif), et le metteur en
scène assistera à quelques répétitions musicales afin de donner des directives scéniques à
l'artiste et aux musiciens.
Étape n04 : Travail d'interprétation 1 Direction d' «acteur »
La quatrième étape du travail d'~n metteur en scène dans un spectacle de chanson
est de régir le travail d'interprétation et/ou la direction d'« acteur ». En effet, dans tous
les types de structures scéniques, la voix et la diction " sont des facteurs primordiaux de la
représentation: dans la chanson, l'artiste en scène doit arriver, tout comme au théâtre, à
« rendre le texte intelligible, à en révéler l~ poésie, la musique [ ... ] en s'appuyant sur une
maîtrise parfaite de la langue et de la voix37 »." Toutefois, il n'est pas étonnant de voir les
chanteurs « se laisser prendre par la mélodie, par le côté rengaine» (PAC), puisqu'ils ont
d'abord une préoccupation musicale. Ils « empêchent [ainsi] souvent, malgré eux, la
communication avec la salle >>- (BA). Le travail du metteur en scène est donc de
« ramener [l'interprète] à ce que le texte raconte» (PAC), de le sensibiliser aux gestes
qu'il a « vraiment besoin, ou [qu'il] n'a pas besoin, de faire [ ... ] pour appuyer les mots»
(BA), de s'assurer que les mots proférés sur scène soient bien articulés et interprétés, afin
de donner, encore une fois, structure et cohérence à la représentati?n et d'« optimiser r] la
qualité de la communication de l'interprète avec son public» (BA). Cette responsabilité
37 Josette Féra!, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 1, op.cit., p.18.
41
est souvent partagée avec lé directeur musical qui, lui, s'assure de la justesse mélodique
de la voix.
Étape nOS : Arran2ements scénique
La cinquième et dernière étape du travail de mise en scène est celle de la mise en
commun et en application des arrangements scéniques. Ce travail consiste à créer la
symbiose, à « faire la synthèse,» (DB) entre les propositions de costumes, de décors et
d'éclairages apportées par les concepteurs et les scénographes et à les matérialiser (c'est
la matérialisation du comment, mentionnée précédemment). Le metteur en scène peut
patfois endosser la responsabilité d'une de ces sphères de création, mais il s'en remet
plus régulièrement à des spécialistes en chacun des domaines, 'parce qu'il n'a
souvent « pas les qualifications» (PL) de ces derniers: « C'est important de déléguer»
(PL) : les concepteurs,« sont des gens qui ont un potentiel ou une mission artistique qu'il
faut utiliser» (BA). Le metteur en scène agit ainsi plutôt ~<' comme le catalyseur: [il est]
au centre du projet ».Il « réunit les efforts individuels des chanteurs, des musiciens et des
concepteurs, [et] met tout ça ensemble sur scène» (BA), en s'assurant que les trois
instances scénographiques fonctionnent «de concert» (DB) entre elles et avec les
thématiques scéniques choisies par l'artiste ou le groupe, le metteur en scène ainsi que le
directeur musical dans la première étape de leur travail.
Il ne reste ensuite au metteur en scène qu'à superviser l'entrée en salle, afin de
s'assurer que toutes les sphères de la création se déploient et fonctionnent exactement
comme cela a été prévu dans la mise en place. de l'événement. Puis, lors des
42
représentations, le metteur en scène peut s'asseoir confortablement dans la salle pour
assurer le suivi des représentations ou tout simplement pour profiter du spectacle.
La relation du metteur en scène avec les autres intervenants du spectacle
Si au théâtre, le metteur en scène est considéré, sous toutes réserves, comme le
maître absolu de la scène, c'est, comme je l'ai expliqué plus tôt, parce qu'il a un droit de
regard sur tous les aspects du discours amené par le texte spectaculaire, c'est-à-dire à la
fois sur les indications scéniques et sur les paroles des personnages. Dans la chanson,
comme le texte spectaculaire se compose plutôt, comme mentionné précédemment, d'une
part des paroles et d'autre part de la. mélodie, le metteur en scène n'a un regard que sur
une des deux parties du discours chansonnier, c'est-à-dire les paroles ; c' ~st le directeur
musical qui prend en charge la mélodie. Ainsi, la dynamique scénique (ou l'équilibre
entre l'évolution rythmique et l'évolution thématique du spectacle) est soumise à une
balance très précaire entre la mise en scène et la direction musicale: « la relation entre
metteur en scène et directeur musical en est une qui doit se développer dans le respect
[ ... ] ; l'important -c'est de comprendre les compétences de l'autre et de voir comment
[on] peu[t] garder un regard sur ce qu'il fait» (BA). ·« Il faut parfois que chacun mette de
l'eau dans son vin, mais on trouve généralement une solution qui pousse l'interprétation
textuelle et musicale plus loin» (PAC).
C'est l'artiste qui, en tant que véritable maître de la scène, est le pivot
réunificateur de ces deux instances: il livre l'amalgame des paroles et de la mélodie au
public. C'est pourquoi il n'est pas étonnant que, de façon générale, « les chanteurs se
43
mettent en scène eux-mêmes ou veulent avoir [ ... ] un regard complet sur ce qu' ils font »
(DB).
TEXTE
PAROLES
le métrique le conventionnel
~ ~ le positionnel
plan de l 'expression le sonore ~ le phonétique (segmental) le prosodique ou rythmique (supra-segmental)
MEITEUR EN SCÈNE le grammaticaI'''~~--- le morphologique (catégories) le syxtaxique (fonctions) .
le lexicologique plan du conten\l ... --le sémantique ~ les« acteurs» du niveau syntaxique
. le logico-sémantique textuel . (sa cohérence, son axiologie)
le contrapuntique lan de l'expression< (conventions de l'écriture musicale)
1 l 'hannonique (accords) . HÉLODIE DIRECTEUR MUSICAL Musiciens
L signaux ou déclencheurs plan du contemt---- le sémantique musica~ références connotatives ou culturelles
s mbolisme mélodi ue *Reprise du tableau de Robert Giroux avec ajouts de quelques modifications, à partir de ma réflexion sur le sujef8.
L'artiste peut, dans certains cas, se faire garant de l'aspect mélodique et ne travailler ainsi
qu'en duo avec un metteur en scène. À d'autres occasions, un directeur technique ou un
concepteur d'éclairage peut signer plus ou moins la mise en scène, lorsque l'artiste décide
de ne pas faire appel à une tierce personne et de ne travailler en collaboration qu'avec des
musiciens (voire un directeur musical) et des techniciens de scène.
Outre ce « triangle artistique et décisionnel très particulier» (DB), le metteur en
scène doit aussi composer, entre autres, avec le travail des concepteurs, des producteurs
et des musiciens. Les quatre personnes interrogées en entrevue, sans exception, m'ont
affirmé travailler .en collaboration avec des concepteurs et/ou des techniciens spécialisés
en éclairage, en sonorisation et en scénographie: « c'est capital », m'ont-il dit, « on ne
peut pas tout faire» (FL). Ainsi, comme c'est le cas au théâtre (où le metteur en scène
38 Robert Giroux (dir.), La chanson prend ses airs, Montréal, Triptyque, 1993, p.l68.
44
régit tout ce qui touche de près ou de loin aux indications scéniques), il faut, au metteur
en scène d'un spectacle de chanson, «essa[yer], sans nécessairement avoir la même
compétence que ces gens-là, au moins de savoir de quoi ils parlent» (PL), afin de
pouvoir conserver un regard critique sur l'ensemble de la création. « Ma relation avec
eux », m'a confié Bertrand Alain, « est, je dirais, de réussir à la fois à leur passer la
commande de ce que l'on va faire pour qu'ils puissent s'y · intégrer et d'inclure, en retour,
à notre travail, les contraintes, les besoins et les visions qu'eux, à leur manière, me
donnent» (BA). Quant à ce qui a trait aux relations qu'entretient le metteur en scène avec
.les producteuJs, cela se rapproche ~ussi grandement du théâtre, puisque les considérations
techniques et financières y sont à peu près les mêmes (location et/ou achat de matériel et
d'équipement, location de salle, paiement des concepteurs et autres personnes
impliquées, etc.). Toutefois, « le directeur de production est, de façon générale, beaucoup
plus important dans un 'show' de musique que dans un 'show' de théâtre, parce que qui . .
dit 'show' de musique dit tournée, ce qui n'est pas toujours le cas dans un 'show' de
théâtre ». Les musiciens, quant à eux, sont plus directement sous la supervision du ·
directeur musical que celle du metteur en scène. Celui-ci conserve toutefois, à travers la
collaboration qu'il entretient avec le directeur musical, un regard sur l'apport de ces
derniers au spectacle. « C'est très important, effectivement, que les musiciens p'articipent
au spectacle, soit par leur jeu, soit par leur attitude, soit par l'inter-relation qu'ils ont avec
le chanteur, [ ... l parce qu'il n'y a rien de pire que d'avoir une personne sur scène qui ne
se sent pas impliquée; ça peut devenir une diversion» (PL).
45
Les difficultés spécifiques à la mise en scène de la chanson
Évidemment, la mise en scène de la chanson, comme la mise en scène de théâtre,
comporte son lot bien particulier de difficultés. L'une d'entre elles est que les artistes et
~
les metteurs en scène ne partagent pas toujours nécessair~ment la même culture, le même
langage. Lorsque le metteur en scène n'est, par exemple, pas familier avec le style, avec
la culture musicale de l'artiste avec lequel il travaille, il lui est pratiquement impossible
de proposer un univers scénique confortable et familier à l'artiste; « il y a toujours une
dimensions culturelle qui peut être un outil, mais qui peut aussi être une porte qui se
ferme» (FL). Selon François Léveillée : « le choc culturel est souvent le premier pas à
franchir pour éventuellement avoir une ouverture d'esprit sur l'autre et que ce soit
réciproque. C'est très difficile. Et plus tu vieillis~ plus c'est difficile parce que moins tu es
ouvert» (FL). ·Le langage scénique n'est aussi souvent pas le même que le musical.
Paule-Andrée Cassidy soutient·que « parfois, ce n'est pas facile de développer le langage
entre [le metteur en scène et les musiciens] » (PAC) ; un metteuT en scène possédant peu
de vocabulaire musical peut, par exemple, dire aux musiciens (dans un jargon que ces
derniers auront, bit?n évidemment, beaucoup de difficulté à décoder): «tu sais, le
'titintintin' » (PAC), pour parler d'un accord ou d'un passage mélodique en particulier.
Selon Bertrand Alain, la ~ifficul~é principale, en chanson,est toutefois « de
travailler avec un interprète, parce qu'il y a toujours une dualité entre' ce qu'il est et ce
qu'il peut devenir» (BA) : « ce q'ui est difficile [ ... ] c'est de jauger jusqu'à quel point on
peut intervenir au niveau personnel; [ ... ] chaque personne a ses propres défis» (BA).
Cela est d'autant plus ardu qu'en chanson, le metteur en scène manqu~ généralement de
temps pour travailler en vase clos avec l'artiste, puisque ce dernier doit partager son
46
.J
temps entre les répétitions techniques (avec le metteur en scène, les concepteurs, les
techniciens), les répétitions musicales (avec le directeur musical et les musiciens), ainsi
que la promotion du speètacle (entrevues radiophoniques, télévisuelles~· journalistiques,
etc.). Le metteur en scène ne peut ainsi « pas espérer répéter trop longtemps avec
l'artiste» (DB). De plus, en chanson, il est extrêmement rare que l'artiste, le metteur en
scène, le directeur musical, les musiciens, les concepteurs ainsi que les techniciens aient
le temps d'être tous ensemble, « parce que ça coûte excessivement cher de faire venir
[tout le monde] » (DB). « Ça, c~est le gros probl~me de la réalité du show-business: [ ... ] ) /
on n'a pas le . temps, [ni] l'argent pour monter» (FL) . .
CONVERGENCES ET DIVERGENCES MAJEURES DE LA PRA TIQUE
DE LA MISE EN SCÈNE AU THÉÂTRE ET DANS LA CHANSON ..
Maitre en scène: discours théâtral vs discours chansonnier
Nous avons convenu,en début d'essai, que la chanson s'apparente au théâtre par
la façoIl dont e~le se manifeste, c'est-à-dire par le spectacle, où s'entremêlent un
«assemblage de signes, bien délimité et organisé39 » que nous appelons texte
spectaculaire. Nous avons également convenu que la pratique de la mise en scène, dans
chacune de ces disciplines, est l'exercice qui consiste à articuler le texte spectaculaire en
discours théâtral, dans un cas, ou en discours chansonnier, dans l'autre . . Nous avons
ensuite établi que le discours théâtral, ou texte dramatique, « comporte deux types de
39 Louise Vigeant, La lecture du spectaCle théâtral, op.cit., p.20.
47
discours: les indications _scéniques (didascalies) et les paroles des personnages40 » , tandis
que le discours chansonnier, ou texte musical, « se compose d'une part des paroles et
d'alJtre part de lamélodie41 ».
À partir de ce constat, nous en sommes arrivée à déterminer que le metteur en
scène de théâtre est considéré, sous toutes réserves, comme le maître absolu de la scène,
parce qu'il est celui qui prend l'entière responsabilité de créer le discours scénique
théâtral en lisant et en mettant en action les deux types de discours amenés par le texte
dramatique, c'est-à-dire les indications scéniques ou didascalies (qui se tradujsent par la
mise en place, la conception visuelle - scénographie, éclairage, yidéo - et la conception
sonore), ainsi que les paroles des personnages (qui s'expriment par le jeu des acteurs).
Bien qu'il partage la responsabilité <Je la création avec les autres praticiens de la scène
(les scénographes~ les costumiers, les éclairagistes, etc.) et qu'il soit dépendant du talent
de l'acteur, le metteur en scène de théâtre conserve en effet un droit de regard (voire de
veto) sur tout apport à la conception du spectacle.
Nous en sommes également arrivée à déterminer que, dans la chanson, le metteur
en scènt? n'a un regard que partiel sur la mise en forme du discours scénique, puisque" le
texte spectaculaire se composant des paroles et de la mélodie, plutôt que des paroles et
-des indications scéniques comme au théâtre, il se doit, à moins de posséder lui-même une
expertise mélodique, de partager sa tâche avec un directeur musical. C'est -1' artiste en
scène qui, en tant que pivot réunificateur de ces deux instances (paroles et mélodie), est '
ici le véritable maître de la scène: c'est lui, et non le metteur en scène, comme au théâtre,
qui possède le droit de regard final (de veto) sur la création.
40 Louise Vigeant, La lecture du spectacle théâtral, op.cit., p.16. 41 Robert Giroux (dir.), La chanson prend ses airs, op.cit., p.167.
48
Ainsi, le metteur en scène de spectacle de chanson « est appelé, sauf dans les cas
de 'shows ' concepts, à être beaucoup plus 'low profile' que le metteur en scène de
théâtre» (DB). Souvent, il n'y a même pas, à proprement parler, de mise en scène:
« c'est juste de donner une coup de main sur le 'pacing' [et d'agir] comme œil extérieur»
'(DB). Si l'on peut dire qu'il se développe « un rapport filial [ ... ] entre un acteur et un
metteur en scène42 », où l'acteur se doit d'être à la hauteur de la confiance que le metteur
en scène, l' ayant engagé, lui porte, « ce rapport-là est inversé, tout à coup, [ ... ] quand on
fait du show-business43 » : c'est le metteur en scène qui, ayant été engagé par rartiste, est
« à la merci du créateur» (FL).
Association et dissociation: Phénomène de représentation et d'auto-représentation
Si le metteur en scène de chanson est appelé à être beaucoup plus « low profile»
que le metteur en scène de théâtre, c'est parce qu'il existe, au théâtre, une distance
critique et créatrice entre la vocation littéraire d'un texte et sa vocation scénique qui
n'existe pas dans la chanson. En effet, puisque le metteur en scène'. de théâtre n'est
généralement pas l'auteur de la pièce qu;il monte, il propose, comme nous l'avons
démontré plus tôt, un point de vue (esthétique, syntaxique et idéologique) sur le texte
dramatique qui n'est pas nécessairement exactement le même que celui de l'auteur. Nous
avons d'ailleurs noté qu'André Brassard mentionnait, à ce sujet, que bien que le metteur
en scène ne soit pas dépositaire de ce que veut dire l'auteur, « ne pas intervenir du tout ne
42 Josette Féra!, entretien avec René-Richard Cyr, Mise en scène et Jeu de ['acteur, Tome 1, op.cil., p.131. 43 /d.
49
serait pas correct non plus44 ». Il y a donc, dans la mise en scène théâtrale, une
dissociation entre la proposition dramatique et la p~oposition scénique: le metteur en
scène doit s'approprier, réinterpréter et exalter le texte dramatique qu'il a en main pour
en arriver à proposer une avenue créative ·personnelle claire et définie. C'est ici, comme
nous l'avons exposé dans l'essai, l 'imagerie p~rsonnelle du metteur en scène qui est mise
de l'avant, les comédiens étant interprètes de cette vision.
Inversement, dans les spectacles de chanson, comme nous l'avons aussi démontré,
la cohérence et l'ambiance scénique se doivent de refléter d'abord l'univers imaginaire de
l'artiste sur scène, et non celui du metteur en scène. Cela est dû au fait que, contrairement
au théâtre où les acteurs sont en représentation, c'est-à-dire qu'ils sont dissimulés
derrière des personnages (d'où une partie de l'effet dissociatif), les chanteurs, quant à
eux, « travaillent à partir d'eux» (BA), «font la promotion de leur propre personne»
(BA) ; ils sont en auto-représentation. La tâche du metteur en scène est donc pl~tôt, dans
ces cas, d'être d'abord et avant tout « au service de » (FL) l'artiste en faisant une « m~se
en valeur» (FL) de son univers esthétique et thématique personnel, c'est-à-dire de son
texte musical (qui est l'équivalent du texte dramatique au théâtre). La proposition de mise
en scène ne doit ainsi pas avoir un effet dJssociatif, comme au théâtre, effet permettant
aux spectateurs de noter l'originalité de la pensée scénique du metteur en scène par
rapport à celle de l'auteur, mais associatif, en ce sens qu'elle doit s'effacer au profit de
l'idéologie personnelle de l'artiste: le metteur en scène doit tout mettre en œuvre afin
que ses interventions se conjuguent parfaitement, indiciblement, avec la persona de
l'artiste,<< qu'on n~ voit pas le travail du metteur en scène en arrière» (FL).
44 Josette Féra!, entretien avec André Brassard, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome l, op.cit., p.IO!.
50
'Mais si l'on peut dire que « ce qui fait probablement la différence entre la mise en
'scène de théâtre et la mise en scène de [la chanson], c'est que, contrairement aux acteurs
qui ne sont souvent que des interprètes, les chanteurs écrivent [une grande partie de] leur
matéri~l » (PL), on peut aussi affirmer que, comme à toute bonne règle, il existe quelques
exceptions à cette déclaration. Au théâtre, par exemple, les metteurs en scène ne peuvent
« étonn[ er] par la façon dont ils lisent les textes45 », ou créer un effet dissociatif, que dans
la mesure où le spectateur a la capacité de différencier, dans le discours spectaculaire,
l '.approche du metteur en scène de celle de l'auteur. Cette différenciation n' est
notamment pas possible dans le cadre de la mise en scène d'un texte qui n'a pas été
publié, puisque le spectateur, n'ayant pas accès au texte dramatique (texte écrit), n'a pas
de base de comparaison entre la proposition scénique, amenée par le metteur en scène, et
la proposition dramaturgique, amenée par l'auteur. Ce type de mise en scène crée donc,
peu importe que la lecture scénique qu'a fait le metteur en scène du texte dramatique soit
très fidèle ou remplie de transgressions, u·n effet associatif entre la pensée de ce dernier et
. celle de l'auteur chez le spectateur. Les metteurs en scène ne peuvent, ici, étonner que par
la façon dont ils mettent en œuvre l'image théâtrale, puisqu'ils ne peuvent le faire par la
façon dont ils lisent les textes. La même chose se produit lorsque le metteur en scène est
lui-même l'auteur de la piète, cette double responsabilité créative ne permettant pas de
réelle dichot0mie entre la pensée dramatique et la pensée scénique.
Dans la chanson, le même problème se pose: il existe une différence significative
entre la mise en scène d'un spectacle d'un auteur~compositeur-interprète et de celui d'un
interprète. L'artiste qui interprète une chanson popularisée par un autre artiste avant lui
(les concurrents de Star Académie, par exemple, qui reprennent des airs connus) se doit, !
45 Josette Féral, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 1, Éditions Jeu / Éditions Lansman, 2001, p.60.
51
A en effet, de créer un effet dissociqtif entre la création originale et la sienne, les spectateurs
n'étant pas intéressés à entendre exactement l' ofiginal, mais bien ce que l'artiste en
propose. Il doit donc se positionner face à l'œuvre, adopter un point fie vue qui n'est pas ·
nécessairement celui de l'auteur de la chanson. Dans cette perspective, le travail du
metteur en scène est d'aider l'artiste à se dissocier de l' œuvre originale, à la faire sienne,
au moyen de l'interprétation, des arrangements, etc. Sa fonction est toutefois tout autre
lorsqu'il travaille avec un auteur-compositeur-interprète (ou un interprète qui chante des
chansons non popularisées, écrites par d'autres expressément pour lui) : il ne doit pas
aider l'artiste à se positionner par rapport à l' œuvre, mais bien l'amener . à définir la
,chanson par rapport à sa propre personnalité; à livrer, par effet associatif, l'unicité de la
chanson comme étant parfaitement sienne.
Intimité et psychologie
Pour arriver à obtenir l'association ou la dissociation scénique souhaitée, le
metteur· en scène doit, autant au théâtre que dans la chanson, travailler de façon très
étrojte avec les artistes en scène, puisque ces derniers sont les porteurs scéniques de sa
vision. Bertrand Alain, par exemple,' soutient que « [son] travail est efficace uniquement
quand [il] réussit à entrer dans l'intimité de la personne» (BA). C'est pourquoi les
metteurs en scène définissent régulièrement leur travail en précisant le rôle intime q~' ils
considèrent avoir à jouer auprès des artistes. Étant régulièrement confronté aux pudeurs
et aux -préjugés que l~s artistes ont~ puisque les chanteurs, comme nous l.' avons convenu,
sont ,au service d'eux-mêmes, de leur ego (ils sont en auto-représentation), les metteurs
52
en scène doivent, en effet, arriver à jauger de quelle façon et jusqu'à quel point ils
peuvent intervenir sur le plan personnel. De plus, puisque çhaque être humain est
fondamentalement différent et, donc, qu'il n' y a pas deux acteurs à qui il faut parler de la
même façon, comme nous l'avons également convenu, le metteur en scène revêt, au
théâtre, un rôle s'apparentant parfois à celui d'un psychologue46 ou d'un thérapeute 47,
dans le but d'en arriver à donner à chaque comédien les indications ou les attentions dont
il a besoin pour se réaliser pleinement48• Ainsi, puisque, dans le théâtre comme dans la
chanson, « chaque [artiste] a ses propres défis» (BA), les metteurs en scène se doivent
d'être, dans un cas comme dans l'autre, des « catalyseurs de réflexion49 », des guides
pour les artistes avec lesquels ils travaillent. .
La structuration du spectacle-
Entrer dans l'intimité de l'artiste et être un catalyseur de réflexion signifie non
seulement percevoir ce dont l'artiste · a besoin pour se réaliser pleinement, mais également
savoir précisément ce que l'artiste considère essentiel à la structuration de son spectacle.
En effet, il n'est pas rare que les artistes musicaux, contrairement aux artistes de théâtre,
ne ressentent pas, ou peu, le besoin que le 'spectacle ait un sens, que les paroles des
chansons racontent quelque chose : ce n'est souvent « que la musique qui compte [ ... ]
même s'ils ont écrit eux-mêmes les paroles de leurs chansons» (BA). Les chanteurs et les
musiciens pensent en effet surtout au «beat»: ils structurent leurs spectacles en
46 Josette Féral, entretien avec René-Richard Cyr, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 1, op.cit., p.136. 47 Josette Féral, entretien avec Richard Foreman, Ibid., op.cit., p.147. 48 Josette Féral, entretien avec Peter Sellars, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 2, op.cit., p.328. 49 Josette Féral, entretien avec Alice Ronfard, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome l, op.cit., p.310.
53
harmonisant ou en alternant les rythmes (ils se disent: «j'en fait une tranquille, j'en fait
une vite» (BA». Ils n'ont sans doute pas totalement tort de croire que « ce ·qui importe,
c'est le. moment en tant que tel» (BA), et non pas le sens. Mais bien ' qu'on ne s'attende
pas d'un spectacle de chanson à ce qu'il soit conçu comme un spectacle de théâtre, c'est-
à-dire à ce que ce soit une histoire, Paule-Andrée Cassidy et Bertrand Alain pensent que
« c'est le défi de réussir à trouver malgré tout une cohérence» (PAC), « d'organiser les
sens et les rythmes» (BA), parce que « le sens, ce n'est pas le rythme» (BA).
C'est, en effet, tout un défi de réussir à trouver un fil conducteur qui fonde la
cohérence globale d'un spectacle de chansons, puisque la représentation chansonnière
emprunte forcément une forme morcelée, .chacune des chansons faisant office de bloc
indépendant. François Léveillée croit que ce qui rapproche peut-être le travail de
structuration d'un spectacle de théâtre et celui d'un spectacle de chansons, c'est que « la
chanson en dit beaucoup» (PL) :
Une bonne part du spectacle est déjà écrite, tant dans les idées proposées par les paroles que dans les émotions véhiculées par la musique [ . .. ]. Dans un spectacle de deux heures, par exemple, ona peut-être, juste en termes de mots, au moins 50% sinon 60% du matériel qui est déjà. écrit. C'est à partir de ça qu'on fait d~s 'scènes' avec les chansons: on recoupe des chansons en petits tableaux, afin de dessiner un fil conducteur, et, ensuite, on y colle les présentations. (FL)
Toutefois, bien que tout soit passablement écrit (sauf les transitions), l'objet de la ~se .en
scène de spectacles de chansons repose tout de même sur la mise bout à bout de plusieurs
segments autonomes, tandis qu'au théâtre (traditionnel), il y a un objet dramatique unique
qu'il y a lieu de séquencer afin de donner un rythme. La forme structurelle 'est donc
inversée.
Au-delà du sens des paroles et du rythme inhérent à chacun des morceaux, il faut
aussi penser à la structure de chacune des pièces et à l'enchaînement de celles-ci: les
54
changements d'instruments, les alternances groupe/solo/duo, etc~ Certaines transitions
sont voulues artistiquement; d'autres ,sont imposées par des contraintes de p~oduction.
En effet, il faut considérer, par exemple, que si, au théâtre, le spectacle est une fin en soi,
il n'est souvent, dans la chanson, que le « spin up » (DB) ou l'objet de marchandisation
de l'album: le metteur en scène se doit donc de « regarder quelle est la carrière de
certaines chansons (cette chanson-ci va être le premier single qu'on va sortir, celle-là le
deuxième, cette autre le troisième) [.;.] parce que ça va [aussi] avoir une incidence dans
[la structuration du] 'show' » (DB):
De façon générale, [le metteur en scène de chanson s'] arrange pour que la chanson de l 'heure soit celle qui va fermer [le] 'show' (peut-être pas [les] rappels, mais {le] 'show') pour qu'elle reste relativement en tête. Ça c'est du commerce beaucoup plus que de la mise en scène. Ce sont des considérations que [l'on] a en musique que [l'on] aura pas du tout du tout en théâtre. C'est impensable; ça n'a rien à voir. (DB)
L'art théâtral vs l'art chansonnier
Le théâtre est devenu, au cours du XXe siècle (et plus particulièrement depuis les
années 1980), un art de metteur en scène, parce que la conception, l'idéalisation et la
mise en forme du projet prennent de plus en plus de place dans la création. Il est en effet
courant, pour un metteur en scène de théâtre, de «[faire] des 'meetings' [de création et de
production] longtemps à l' avance, [sans] savoir encore exactement qui va jouer dans [la]
pièce» (DB). Cela est toutefois « impensable en musique» (DB), puisque, comme nous
l'avons démontré, la chanson <~ est un univers pratique» (DB) où «tout part de l'artiste
au lieu de. partir de la pièce, comme au théâtre » (PL). Le metteur en scène de spectacle
de chanson doit donc, quant à lui, d'abord et avant tout s'imprégner de l'imaginaire de
55
l'artiste, voire se l'approprier, afin d'arriver, conjointement avec lui, à créer et. à faire
vivre à la scène un univers scénique qui lui soit propre.
1 CONCLUSION
En somme, cette recherche m'a permis de constater que la mise en scène est, en
soi, une pratique dépendante du domaine dans lequel elle est exercée, même s'il existe de
considérables similitudes entre l'exercice de la mise en scène au théâtre et dans la
chanson.
Les fondements de la mise en scène varient peu d'un domaine à l'autre lorsque
l'on considère, comme nous l'avons fait, la pratique de cet art selon le point de vue du
spectacle. En effet, puisque, comme nous l'avons mentionné au début de l'essai, c'est la
notion de texte spectaculaire qui est commune aux deux disciplines que rious avons
abordées, soit le théâtr~ et la chanson, la mise en sc~ne est, dans un cas comme dans
l'autre, l'exercice qui articule le texte spectaculaire afin d'en créer un discours produit
devant un public. Ainsi, les principes de base demeurent sensiblement les mêmes, peu
importe la discipline à l'étude, puisque les metteurs en scène doivent composer avec des
préoccupations élémentaireS identiques, soit l'élaboration d'une thématique ou d'un
propos, l'interprétation (le rythme et l'émotivité), les éclaira~es, la sonorisation, la
scénographie, les déplacements et les manipulations (que l'on peut aussi traduire par la
mise en place), la vidéo, la mise en marché du spectacle, etc. Ce qu'il y ade différent,
c'est l'importance relative que chacun de ces éléments revêt lors de l'élaboration d'un
spectacle, et donc, la façon dont le metteur en scène doit les gérer. Dans la chanson, par
56
exemple, 'on met généralement beaucoup de temps, d'argent et d'énergie sur la
sonorisation ainsi que sur « l'éclairage, et moins sur le décor, [ ... ] pour des questions
pratiques» (PL), alors qu'au théâtre, on accorde une grande place à la scénographie,
puisqu'elle revêt une importance capitale dans la précision du lieu théâtral et de la
situation scénique.
Si les fondements de la mise en scène sont sensiblement les mêmes d'une
discipline à l'autre, il n'en demeure pas moins que son exercice présente, dans chaque
domaine artistique, un défi complètement différent pour le .metteur en scène. En effet,
comme nous l'avons démontré dans l'essai, ce qui différencie réellement le travail d'un
metteur en scène de théâtre de celui d'un metteur en scène de chanson, c'est la place que
ce dernier se voit attribuer dans la hiérarchie décisionnelle. S'il est, au théâtre, le
« maître» de la scène, il est loin d'assumer ce rôle dans la chanson. Il doit, au contraire,
entretenir, en collaboration avec le directeur musical, le fragile équilibre scénique
existant entre la mise en scène et la direction musicale, équilibre dicté par celui qui est,
ici, le véritable maître de la scène: le chanteur. Ainsi, au terme . de ma démarche de
recherche, alors que mon objectif était de dresser les grandes Ïignes des fondements de la
mise en scène d'un spectacle chansonnier, ce sont là les deux principales conclusions
auxquelles je suis parvenue.
Un jour, alors que je sirotais un verre dans un bar de chansonnier du Vieux
Québec en célébration de mon diplôme universitaire fraîchement acquis en mise en scène
de théâtre, croyant dur comme fer être prête à n'importe quel défi professionnel,
quelqu'un m'a demandé si ça m'intéresserait d'assumer la mise en scène dQ spectacle
57
d'un auteur-compositeur-interprète. Complètement prise au dépourvu devant la
possibilité ahurissante de faire de la mise en scène dans un domaine artistique différent de
celui dans lequel j'avais toujours baigné, j'ai sérieusement questionné mes acquis
universitaires: je me suis demandé si, avec mon bagage théâtral, je saurais m'y prendre
pour effectuer ce travail. Dans les jours qui ont suivi, je me suis maintes fois interrogée
quant aux outils de travail que j'avais emmagasinés pendant ma formation, à savoir s'ils
·pouvaient, par exemple, être compatibles, même le moindrement, avec une discipline
artistique différente. Quels étaient les aspects du travail de mise en sc~ne qui devaient
être abordés de la même façon ? Lesquels devaient être abordés sous un angle différent?
Quels outils pouvaient être transférés du théâtre à la chanson ? Lesquels devaient être
abandonnés? Quelles nouvelles techniques devaient être forgées? Çe sont ces mille et un
questionnements qui m'ont lancée, par le biais de la maîtrise, sur la voie d'une démarche
de réflexion plus approfondie .
. Aujourd 'hui, trois ans après ces premiers questionnements, une première
expérience de mise en scène dans le domaine de la chanson ainsi que quatre passionnants
échanges avec des metteurs en scène de chanson chevronnés en poche, je me rends
compte qu'il n'y a pas un si grand écart dans le travail d'un metteur en scène d'une
discipline à 1; autre, ce qui explique. probablement le fait que trois des quatre personnes
interrogée~ lors des entrevues provenaient du théâtre. Je me sens maintenant plus apte à
transférer les outils de travail que j'ai acquis lors de ma f~rmation au baccalauréat en
théâtre à un autre domaine artistique faisant appel au spectaculaire. Dans le futur,
j'aimerais, entre autres, faire l'expérience, comme l'a fait François Léveillée, de la mise
en scène de l'humour. L'expérience pourrait, j'en suis certaine, me réserver, ehcore une
58
fois, de belles surprises et de grandes découvertes. Comme l' écri vait Josette Féral :
« Chaque spectacle est à lui-même son propre défi. Tout est toujours à redécouvrir> » .
,\,.
50 Josette Féral, Mise en scène et Jeu de l'acteur, Tome 1, op.cit. , p.8.
59
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GIROUX, Robert, « Sémiologie de la chanson », dans En avant la chanson!, Montréal, . Triptyque, 1993, p.17-29.
GROUPE DE TRAVAIL SUR LA CHANSON QUÉBÉCOISE, "Puisque dans ce pays la parole est musique" : proposition d'une stratégie de développement de la chanson québécoise, Montréal, Société de développement des entreprises culturelles, [PDF]. [En ligne], http://bibnum2.banq.qc.ca/pgq/2001/534298.pdf, 5 mars 2007.
Autres manifestations:
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Chicago, University of Chicago Press (Coll. Storia dell' opera italiana), 1998, 44Op.
DAIGLE~ Pascale, BAZINET, Christian, Production d'événements culturels: études des besoins enformation artistique, Québec, Ministère de l'éducation, Ministère de la culture et des communications, Conseil québécois 'des ressources humaines en culture, 2003, 55p.
GARDYNE, John, Producing musicals : a practical guide, Ramsbury, Crowood, 2004, 224p.
PROQUEST, Stage directions, [En ligne], [http://proquest.umi.com], 30 novembre 2005.
WHITE, Matthew, Staging a musical, New York, Theatre Arts Books/Routledge, 1999, 137p.
61
UEL · UE PART
CAHJER DE RÉGIE
1 RE PARTIE
AUTOUR DE MOI .......................... : ... p.63
ÂME VAGABONDE ....... ....................... p.65
PRÉSENTATION ......... .. p.66
LA BALEINE (MARIO BRASSARD) ....... p.67
PRÉSENTATION ........... p.69
MA RIVIÈRE ........................ ..................... p.69
MES DÉFENSES ............................. : .. p.70
PRÉSENTATION ........... p.72
TOUTES LES RAISONS D'EXISTER ........ p.73
PRÉSENTATION ........... p.75
JET SET ...... . ........ ............... .. ........... p .. 76
ET JE ME PERDS ...................... . . : .... ... p. 77
PRÉSENTATION ....... ..... p.79
You MADE MY DAY . . ........ ~ ....... . .. .. .... p.79
PRÉSENTATION ..... ... . ... p.81
LE MONDE EST À MOI . . . ............ .. ....... p.82
2 E PARTIE
SUR QUEL PIED DANSER ....................... p.83
PRÉSENTATION ............ .. p.85
CHAIR DE POULE (JIM CORCORAN) .... . .. p.86
ELLE SAIT QUE J'EXISTE .................... . .. p.87
PRÉSENTATION ............. p.88
MYTH-O-MAN' ..................................... p.89
PRÉSENTATION ..... . .... ... p.90
GÉNÉRATION ZAPPING ........................ . p. 91
PRÉSENTATION .......... . .. p.93
EN DÉSAMOUR ..................... . .............. p.94
CHANGER CE MONDE .......... · .................. p.96
PRÉSENTATION ............. p.97
QUELQUE PART ............ . ....... . ..... . ........ p.98
RAPPEL
~~ S; 2 ~ ~ ~ ~ ~ ~ S;, =1::1:: ~~ ~
PRÉSENTATION .... .. ........ ... p.99
QUAND TU ES AVEC MOI . . ............ .. . p.100
PRÉSENT~TION ............... p.10l
FREEDOM '90 (GEORGE MICHAEL) .. p.10l
62
UEL . UE PART
1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE rCHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND!
o ON : Salle
ENTRÉE DES SPECTATEURS o ON : Backs (scène)
DÉBUT DU SPECTACLE - ENTRÉE EN SCÈNE
o OFF : Backs . . ............. .
..... ? ... ~.~.~.~~ .... (~.~.~ .. 0..~.) ................................................................................ +-.......................................................................................................................................................... ··· ...................... ·· .......... · .. ·· .. · .. · ........ ·t· .. ·········· .... ·· .............................................. ; ......................... .......................................................................................................................................... ........................................................................ /. ... .......... .... 1 o ON : Zone c1aviériste - . .. .. .................................. .
(back, zone, FOH, front floor
..... S.9.!~ ... J~.t..9 .. ~ .. ~) .. .. .................................................. _ ............................................ .l. ............... ~ ....... ~ ........................ ...................................................................................... , .......... _ .................... .. .. .............................. .. ·: · ~l .................................... ......................................................................... ........................................................................................................ ....................................................................................... / .......................... .............................. 1
• Debut de la musique. .. . .
AUTOUR DE MOI
~ ................... ................... .............................................. .. ........... .......... ..... _ ... .. ........................................ 1........... ................................. ........................................................................................... ...................... ........ ..................................... . ....... ~ .... f...!:..q!J:.ç.g.!.~ ... P...1!-..c?.~f!.§.!J:.~ ....................................... " ............................... .. o ON: Back à cour
tl~vier ~OIX
::=:==~:::~~~=:===~='~~~=~=~: :::: E:g~!r~~:~:~ :Ëi~~ç.i?3~~~~2~~ :~J:riIç~~Q"~D~ ï!i~I~; = : t ...... · ...... · ...... · .... · .... · .... · ....................................................................................... " ................................................................................................. ......................................................................... 1 ................................. .... ..................... 1
• François à cour. Un matin gris, j'm'y attendais
o ON: front (floor et FOH) zone choriste.
Ces temps-ci j'me tiens un peu en retrait J'regarde autour, autour de moi Tout me blesse de plus en plus chaque fois
~
63
1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
····T'ëü't .... m·ë .... bfëssë·· .. m·a .. ïs· .. yfa .. ïs .. · .. p~is· .. g .. rarld" .. ·ëho·s(i~ ...... · .. ·· .......... · .. · ...... · .......... · .... · .... · .. ··········· .. ····· .. · .... ·· .. .. ·· .. · .. ··1,· ................................................... ..
Pour tenter de changer mon air morose 1 J'préfère parfOis fermer les yeux 1
Comme ça j 'v~rrai pas si j'suis malheureux
Souvent la vie m'déçoit ou plutôt c'qu'on en fait J'pensais comprendre les gens mais au fond j'me trompais Et si j'élève la voix, désolé c'est plus fort que moi Via si longtemps qu'tu me connais J'aimerais tant que tout soit parfait Autour de moi, autour de moi Autour de moi, autour de moi
Autour de moi, y'a bien des gens Qui déçoivent quand on les connaît vraiment On n'se parle pas, on n's'écoute pas On répète les mêmes erreurs qu'autrefois
o Cross-fade Mais ces temps-ci j't'avoue que j'me sens un peu triste o ON : Zone chanteur (back, J'ai toujours de l'espoir, quelque chose qui m'dit de croire
FOH, front floor) . encore . Et puis d'ailleurs j'suis encore là À fake la paix malg.ré tout ça Autour de moi, autour de moi Autour de moi, autour de moi
1
1
1
,::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::.:
o ON : Backs (tous) 1
- ~~~~;~)i;~~~~i~~1~;~-~-{~9~-~) ; -Ëntréë-dësaütrësïnüsïëfens~ - - -- --- - - --------- -- - -- ----------- - ------------- - ------ ··········-1 .. · ................................................... .
J."E.J/pj~ fb],f.JJ1i.> • croA"ss-fade mbUSiqd· ue entre Autour de moi 1
' et me vaga on e .
................................................... ............ .. .. .................................. ........................................... ..... ~ .. ... Er9..Qç9..~.? ..... P .. ~~.Q.q ..... ?.9. .... g.~.~~.~.F.~ .... ?..~.s.h.~.~ .......... .... .. .. .... ........... .. ..... .... .. .. .. .. .. .. ................................................................................... .................................... ..................... ...... .. .................................... .. ............................... ........................ ..1. .................................................... ..
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1 ÉCLAIRAGE uFMISE-E-N SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
ÂME VAGABONDE Full Band . François Duchesne + Guitare
. rapidement un à la suite de - Musiciens et chanteur chacun dans leurs Il préfère le monde Drum l'autre. zones respectives. Dans' Ies couleurs du soir Voix
LE !?/?/E'tl {{;(QJ[Jj) !Jtlj)JJfffÉ;
œiJJW,i}!.iu!1::jj'0(!iJfJJD(f)JJf1 idJEJ [J~~,'t;/ji).'-tJ ct:@ [fi)(ffJ/.f !JfJ !J!Jj}fjJ))/FÊ:Jfi':'&
Et s'endormir à l'aube Aux lueursde l'aurore Il rêve de voyages 'De succès, de rencontres Mais trop souvent il rage
..... ~{!~~ ..... ?!.:::op,'!!, ..... :~.!P ..... !!.~:·.~!!!!..:~~ .......... .. ........ ·· .. · .. ·· ........ · ...... · .... · ........ · .. · .. 1 .. · .. ·· .... _ .... ; ........ ·· .. · .............................................................................. ..... .. ...................................................................................... · ........ I .. · .. g·~·~ .. ~·9. .... ·~·~·~·!~~·~~~ .... ~·~ .. ·!.~ .. ~! .... ~ .. ?·~"~ .. ~ .. ~ ................................................................................................................. ... ........................................... , .................................................... ..... . o ON : Eclairage Mur fresnels. -Musique full band. Il aimerait comprendre Full band
o VARIER L'INTENSITÉ DES SIDES (Faire miroiter les couleurs de bleu, vert et jaune en variant l'intensité des sides penda nt la chanson.)
Les coups et les blessures C'est un cœur à prendre Protégé d'une armure
Laissez-lui vivre son monde Chercher le jour dans la nuit C'est une âme qui vagabonde Mais il n'avait pas tout prévu ainsi
Il observe le monde Et lève les yeux au ciel Si parfois il tombe Trouvera la vie cruelle Il apprendra aussi S'II arrête un instant De nourrir ses ennuis De nager contre-courant Et les gens aiment croire Qu'il a tout pour plaire Qu'il est vrai, qu'il est fort Qu'il sait toujours bien faire
65
1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE-· ~-----rCHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 r .. • .. • .............. · .. · .. · .... • .................. · .................... • ........ • ........ · ...... · ...... - .................... · ...... .. · ........ ; ...... • ........ 1 ............ • ...... • .. .......... • .. .................................................................................................... • .............. • .. • .......... • .. • .......... .. .... • .. • .... • ...... • .... • ...... ·r .... • .... · ................................................................................................. : ......... ............................................................................................................................................... ................................................................. : ........... .
Laissez-lui vivre son monde Chercher le jour dans la nuit C'est une âme qui" vagabonde Mais il n'avait pas tout prévu ainsi Il veut devenir ce monde Qui désarme et inspire Une âme vagabonde Où les chemins vont s'ouvrir Et son cœur s'enflamme Quand il comprend sa chance Plus de joies que de drames Éclairent son existence
Laissez-lui vivre son monde Chercher le jour dans la nuit C'est une âme qui vagabonde
........................ _ ......................................................................................................... ~ ........................... I ........... _ ............................................................................................... __ ..................................... ~ .. : ........................................................... l ..... M .. ~..! .? .... ! .. !.. .. D.~9. .Y..~J.! ..... P.9..§ .. : .~ .Q .. ~.~ .... ~r.~.y. .y. ..... ~ .. !.Q.?.!............... . ....................................................... ..... ........................................................... 1 ... .. ............ ......... ..... ...... ................ .... .
o OFF: Sides
· .... ~ .. ·Ë·ïï .. ëo·re .. ·ciN .... ·: .... ·fTc .. ïairag·ë .... dë .................... · .. .. base ambré.
o Encore ON, diminué: Éclairage du mur.
a Diminuer intensité zones musiciens.
o Garder intensité zone
• Fin de la musique.
PRÉSENTATION
~=~:~~~==·~ ~::~ _~ :::~~:::~~===::_:~ _~ ]~~:Ëi?_~ç~I~:~i!i~! :~~_~9~l!~i~~~~i~~~6 ~~~~:=~~:~~~--: r .................................................................................................................................................................................................... ....................................... ....................................................................................... .. ~ Présentation. Bonsoir. J'vous souhaite la bienvenue au Théâtre Petit
Champlain. J'suis tellement content d'être ici ce soir avec vous .' enfin de retour sur les planches du Petit Champlain!!! 1 .
Pour ceux qui me connaissent pas, c'est que j'ai fait partie en 1 ................ ........... ........ ................. .. .. .. ...................................................................... .. ...................... .1 ...................... ...... ................................................................... .. ................................ ............................................... .................. _ .............. l ..... ?..9....9...~ .. J!..~ .. ..!~ .. .. Pt~.Œ!.!.~.c.~ .... ~.q!~!.~?Jl.J!...Y._ .P...C.9j~Lt!1...y..?Jç~..!...~~~ .. gy..!....é! .... ~Y... : ................ : .................. ................................... ..
66
1 ÉCLAIRAGE 1 MISE ENSCÈNi 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 r······_····· .. ·· .. ·················;··················· ........... -.. ......................................... ; .................. , .................... ................. _ .......... , ....... , .. .. ..................... , ...... ,., ...... , .. .. .. ................. , ............... " ....... " ............ .. ... .. .. ...... , .. .... , .. , .. .. ...... .. " .. , ..... , ....... , ... ,.,·,·_ .. .. '· .. '· .. r···' .... · ........ · .. · .. · .. · ............................ · .. · ................................................... _ ................................... , ...................... -.. ,., .. , ................................ , ....................................................... , .... , .......... ',.".".",., ... " .. ,.,.,.,.,., .... ,.,.".," ., .. "" ." "., .. " .. "".".,
lieu ici donc ça m'rappelle vraiment des beaux souvenirs de
• François au centre, ne joue pas de guitare.
• Guitare sur le dos. • Musiciens dans leurs zones.
scène et de ' coulisses... J'avais hâte de revenir pour vous présenter mon propre matériel!
J'écris mes chansons comme d'autres peignent des tableaux. Des images, des instants croqués sur le vif,' des états d'âme, des chroniques, qui couvrent, les uns après les autres, beaucoup de sujets différents. Donc ce soir, quelque part dans mon univers, j'vais vous raconter quelques chroniques personnelles et sociales en chanson. Dans les tableaux que j'ai choisi d'exposer, ylen a qui sont plus introspectifs, personnels, d'autres tableaux sont plus engagés, ' plus ouverts sur le monde.
Durant le spectacle, j'vais aussi interpréter quelque œuvres qui sont pas mes propres compositions mais qui s'intégraient bien à mon univers; des chansons d'artistes que j'aime et que j'partage la vision.
J'vous invite donc à me suivre sans plus tarder avec une autre chronique, plus sociale cette fOis-ci, écrite et composée par Mario Br,assard. Une chanson qui me . touche énormément par son message et par sa force : La baleine. Bon spectacle à tous!
LA BALEINE Paroles et mus~que : Mario Brassard
Full Band - guitare
~_~~~_~~;~-~~~i~~_~~~~~~~;~~~~~~:]~:~~:~~:~~~~~~-~~-~~~ ~ -- - ~~~ ~~-~~-~ ~:~~~~~~~ ~ ~~~~~:~~-L--- - -- --- --------- ------- - --- -------_____ " _ ___ __ _ __ _ J_ ~~~~___ Je marche sur le pont
L.. ............ .................... _ ........ _ ........................................................................................ ........................ .1 ........... _ ......................................................................................................................... _ ............................................................. ,_ ............. l ..... Ç.~.~ ..... ~.~ .. Q.~ .... ~ ..... !.1.t~ ..... Q.~.Q.r.~.~.~ .. ~.~ ..................... ............................................................................................................................................................................................ ..................... ..
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1 ÉCLAIRAGE IMISEENSCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS · 1 BAND 1 .... j·ï·âT· .. ï'a·ï·r· .. d·ï·ü·rï .. · .. v·a·g·~3'b·o .. n·cf·· ................................................................................................................................................................................................................ .. .................................. ..
Sur le fleuve Saint-Laurent
La pleine lune brille Comme elle ne l'a jamais fait Comme si elle savait Comme si elle en pleurait
Pendant qu'elle se couche sur le rivage Pendant qu'elle se meurt à bout de courage
Fatiguée de chercher l'eau claire Fatiguée de chercher congénère Parce que le fleuve, c'est l'enfer Parce que c'est elle qui est la dernière
............................................................................................................................................................................. ........................................................................................................................................................................................................... f.~.~.§.~ .... ~.Q.~ ..... ~.~.~~ .... 9.~.~.Q.~.~ ......................................................................................................................................................................... ··· .. ····· .... ······ .. ···1 ...... · .. · .. · ...... ...... · .. .......... .... · .... · ........ ..
0 FLASH: 2 iris jardin et cour. • Musique Full band. SUR MOT: CHANTE C'est une baleine qui chante, agonisante Full band o ON: Éclairage mur (fresnel). Un triste chant solitaire o ON: Sides jaunes. Perdu dans l'eau, perdu dans l'air
C'est moi qui l'ai condamnée C'est moi qui l'ai empoisonnée « Achève-moi' » qu'elle me ·crie Comme on supplie un ennemi
Le vent me l'a traduit, la lune aussi y'a plus ,personne ici pour lui sauver la vie
Parce qu'elle ne peut plus trouver l'eau claire Parce qu'elle ne peut plus trouver congénère Parce que le fleuve, c'est l'enfer
......................................... ...... .. ................................. .. .. .. ................ .................. .. .. ............................ .. ... 1 ........ .. .............................. : ............ ....... ........ .. ............. .. .... .. ............................................................................................................................ l.. ... ~.~.r.ç.~. : .. g .. ~.~ .... ç.:~§.~ ..... ~.!..!.~ .... q.y. .. !.. .. ~.?_~ .... ! .~ ..... 9 .. ~.r.Q. !.~.r.~ .............................................................. " ........................................................ , ........................................................ .. o OFF : Sides jaunes. • Fin musique. o OFF: Pars mauves.
68
-
1 ÉCLAIRAGE n~JjISE EN SCÈNE 1 CHANSONS": PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
PRÉSENTA TION ·· .. · .. · .. ·· .... .. ·· ...... ···· .......... · .. · ...... ··· ...... · .... ···· ........ ·r .............................................................................. , ........................................................................ ; ........................................ .. .. .. ............................ ............................................................... .
o Encore ON: Eclairage de • François reprend sa guitare en main . ........... J?9..?..~ .. : ...................... : ............ .. ............................. ... : ................................................. .... 1 ............... .. ...... ............. ....... ......... ...... ..... .................................................... .. .. .................................. ...... .... • ........ • .... .. ........ • ...... • .......... • ...... r ........ · .... · .. · .. · ..................................... ............................................................... ........ -............................................................................................................. .. .. ......................................................... , .............. ......................................... .
• Présentation. Parfois, les événements d'actualités nous affectent
o ON: Sides bleus (floor) .
personnellement: un tableau qui a rien à voir avec notre vie ou notre environnement réussi à bousculer assez notre p'tit monde pour nous hanter quotidiennement. Avec le temps, ces images-là qu/on voit dans les journaux ou à la télé aux nouvelles finissent par devenir les nôtres. À force de les porter avec soi, on s/coupe soi-même les ailes et on détruit soi-même les ponts qui nous relient aux autres ...
MA RIVIÈRE François ·Duchesne
..... 9. .. Q.~ ... ~ ..... P..9t.? .... ~.9..y.. Y...~.?. .. : ........................................................ . 1 .. ..... .......... .. .. ...... .. .. • ... ... ........... .. ..... • ....... •• .... ... ...... ........ .. .. .... .... .... .. .............. .................................. ...... ...... .......................................... ....... .......................... .... ........................................................................... ........... ....... . _ ................................................ ........... ........ ....... ............ ...... ... .. .
Pendant que Nouvelle-Orléans se noie Et que les Indes tremblent d'effroi Moi je m'invente une prière Parmi les larmes de ma rivière
Pendant qu'Asie tente de renaître Et qu'Haïti implore notre aide Moi je répète ma prière Marchant pieds nus dans ma rivière
Je ne veux plus sortir d~ l'eau Je préfère rester bien au chaud Je ne veux .plus sortir de l'eau
......................................... .......................................... .. ...... . .................................................... , .................... .. ........................................................................................................................................ ............ · ...... · ...... · .. · .. · ................ ·f .. · .. · ............ · .... · .... ........ ...... .. · ............................................................................................ . o ON : Sides jaunes. Pendant qu'Irak est en ébullition
Et qu'Amérique perd la ra isonMoi je chante. pour que ma prière
1
Full Band + Guitare
Clavier Drum
Guit
Full band
Suive le cours de ma rivière L ..................................... ......................... ............................................. _ ........................ .. .................... 1.......................................................................... ............................................. ..................... .................. .. ...... ............ ............... 1.. .. .. ........ ..... .... .. ........... ............ .. .................... ........................................... ........... ............ ................... .. ..... .. ... ............................... ........... .. ........................................... ................. .. .. .. ... .. ........... ........................................ .. ........ .... ... ..
69
1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRESENTATIONS 1 BAND 1
Et que Canada', lui, se divise Moi j'me demande si ma prière Rejoindra bien d'autres rivières
Je ne veux plus sorti r de l'eau Je préfère rester bien au chaud Je ne veux plus sortir de l'eau
Pendant que dehors les feuilles tombent Et que d'autres poussent au bout du monde Moi je partage ma prière En buvant l'eau de ma rivière
Je ne veux plus sortir de l'eau Je préfère rester bien au chaud Doit-on .toujours tomber de haut Pour remettre la terre à niveau?
~ ............................... _ .................................................................................................................... ......... ,.: ........ ......................................................................................... ....................................................................................................................... .J..~ .... O'.~ .... Y..~ .. Y..~ .... P., .. Y..? ... ?..9..Œ . .i..r ... 9..~ ... ..!. ~.~.~ .. Y......................... . ......................................................................................................................... ......... ,......... . ........................................... . o OFF: Pars mauves. o OFF: Sides jaunes. o Encore ON: Floor sides
bleus.
o ON : 2 Leko sur Mur, boom 1 et boom 2
o Encore ON: Éclairage mur (fresnel) .
MES DÉFENSES François Duchesne
Full Band +guitare
..... 9. ... ~ .. ~.!.~.~:~~.~.!.~.~.; ..... ê..~.ç.~~.~ .. ......... ; ............................. , ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... _ ............................ ........................... ~ .................................................................................................................... , ............................................. : ........... . J'ai tellement dit de ces choses qui m'eloignaient de moi Lais'sé quelques mots sur pause afin d'éviter tout combat J'ai tellement dit de ces choses qu'il m'arrivait de croire De ces vérités un peu fausses, un vin qu'on vante sans le boire
70
1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 .. 5'·aT .. feTïern·e',i· .. p·rï·s .... dë· .. dé't'ëùrs· .. ·q'Uï .... in·ïorïi .. ·ra·m·eiï·é .... !;u·r .. ·m·ës .. · .. p·a·s· .. ·· ........................................ ......................... .. J'ignore comment suivre un parcours sans me perdre au mo·ins une fois J'ai tellement pris de détours pour arriver par ici J'n'ai pas vu les gens autour me montrer un raccourci
J'ai pris tellement d'étoiles pour des poussières Ouvre la fenêtre et fais circuler l'air
Et maintenant je comprends pourquoi mes jours Se suivent et se ressemblent 'Pourtant j'ignore à quel instant l'amour Abaissera mes defenses
J'ai tellement retenu de choses qui voulaient sortir de moi · Chaque geste que je pose est freiné par ce qu'on dira J'ai tellement retenu de choses, pas toujours élevé la voix Et quand toutes les portes sont closes, on reste fin. seul sous son toit .
J'ai pris tellement d'étés pour des hivers Ouvre la fenêtre et fais circuler l'air
Et mainten,ant je comprends pourquoi mes jours Se suivent. et se ressemblent Pourtant j'ignore à quel instant l'amour Abaissera mes defenses
Full band
................................................................................................................. · .... · ............................ · ........ .. .. 1 ...... ·'· ........ · .................. · ......................................................................................................................... .. ... .. · .. · ................................ ........ ·1 ........ · .. · .. · ...... · ......................................... .. ............. .... ... .. ....... .. ....................... ............ ................................... .. .................................................... .. .. ... .. ............ .. ...................................................... .............................. .. ........ ................... .. o BAISSER: intensité • Plus doux. Et pourtant ces béquilles me font ralentir
générale. , Pris dans une coquille incapable d'en sortir
Et maintenant je comprends pourquoi mes jours Se suivent et se ressemblent
Pourtant j'ignore à quel instant l'amour Abaissera mes defenses
l ... ..... .. .. ........................... .... ... ... .. ..... .......... ... .. ... .. .. .... ..... .. .... ...... ...... ...... .............. ......... ... ... ...... ............... .... 1 ...... .. .. , ... ..... ...... .... ... , .... ... ... ... .. .. .. ... ........... .... . , .... ....... ....... ............. .... ....... . , ... ...... ..... , ... ..... ,......................... . ..... ... ....................... .. ... ............... 1 ............... .............. ..... ..... .............. n .. . . .. ....... . ,. , . . .. .. .. ........... . ..... . . .... .... . ..... . ........ . .. . . . .. . .. . '1........................................................................ .. ......... .. .. ......... .. ..... ................................ ... .......... ... .. ... ~ ...................... I ... . . . ..... ...... ............ ....... . . . . . ... .. .............. .
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE J CHANSONS - PRÉSENTATIONS '-SAND 1 r::::::::::::::::::::::::::~:::: ::: :::::~:: : ::: :::: ::::::::: :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: : ::::::: : :::::::::1 ::::: :::::::::::::::::::::: : ::::::::::::::: ::: ::: ::: :::::::::::::: : :::::::::: :: ::::::: ::: :::::: :: ~:~:::::::::::::::::: :::::: ::::: : :::::::: :::::::::::: :: :::::: :::::::::::::::::::::::::::::::::: : :::: ::: :::::::::::I:::::g~::::p.9.:~:F.q::~:9.T:::ç:~:~::::~:~f~:6.:~:~§':::?:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: : ::::::::::::::~:::::::::: : :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: : ::: :: :::: ::: :::::::::::: ::::: : :::::::::::::::1: :: : ::::::: ::: :: :: : ::::::::: ::.::::::::::: :::: :::::: :::::: 1
o OFF: Floor sides bleus. . .
. ~~ffl~n~ ........... ......................................... ........ .. , ............ '1' ....... •• .. •••• .. • .. • .. • ...... •• .. • .. • .. • .. • .. •• .... • ............ ........ • .. • .. 1 .... · .. · ................................................................ -................................. .......................................................................................................... ~ ............................................................................................................. ............................................................................................................................................................................................... , ........................................................ .
. b Encore ON : Eclairage de . base ambré. o Encore ON: Mur (fresnel et
leko). ' 1- François dépose sa guitare sèche. ..................................... ............................................................... ......................................... .. ........... ~ ..... F..r9. .. Q.ç9..!..? ..... P .. ~~.Q.g ..... ?.9. .... g.~.!.~.9. .. r.~ .... ~.!.~.ç~.~ .! .q .. ~.~ .. ~ ................................... ~ ................................................................................................................................................................................................................................................................................................ ......... 1 ...................................... · ........ · .... · .... ·1
- Présentation. C'est pas facile d'être toujours totalement soi, sans pudeur, et de laisser tomber ses défenses.
Vous savez quoi, il y a quelques années, j'chantais dans un bar et un étudiant saoul (non, ça c't'assez rare ... ça arrive pas souvent!) m'a lancé spontanément: « J'aimerais ça être toi. ». Tsé, y'a pas dit « ... être comme toi» mais « être toi ». Ça m'a vraiment troublé. Qu'est-ce qui fait qu'une personne en vient au point de vouloir être quelqu'un d'autre? C'est vraiment triste, mais en même temps je pense que ça nous arrive tous, à différent degré ... On rêve tous parfois ' d'une autre vie que la nôtre, d'un autre physique, d'un autre métier : la fameuse expression « le gazon est toujours plus vert chez le voisin »... Mais j'me dis qu'on a tous nos forces sur quoi miser et nos faiblesses qu'il faLit évidemment accepter. Ça sert à rien de rêver d'être quelqu'un qu'on est pas. Même dans nos journées grises, essayons d'être nous-mêmes tout simplement, du mieux qu'on peut. Il faut toujours s'rappeler qu'il y a personne de plus important que chacun de nous. Chacun d'entre nous a toutes les raisons d'exister!
72
1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
o ON: Pars oranges .
TOUTES LES RAISONS D'EXISTER Fran~ois' Duchesne
Full Band + guitare
..... 2 ... Q .. ~ ... ~ ..... ?.! .. 9..~.~ .. j.9. .. ~ .. ~ .. ~.~ .. ~ ..... .. .................. ...... .. ...... ··.· ............ .. .. 1 ............ • .. ...... • .... • .. •• .. • .. .. ...... • .. •• .. ••• .................... ... .. .. ......................... .. .. .......... ...... .. .. ............ ............... .. .... • .... • .. • .... .. • ...... • .... .. • .. • ........ • .... .... t .. · .. ·· .. ····· .... ·•··· ............................................ .......... .. ........... ................... ... , ................. ................ .... .. ..... .... .......... .. .. .... ....... ..... ... ......... .... .. .. ........ .... ......... .. ...... .. .. .. ........ .. ... ............ .......... ..... .... .. .. ... .... ( .. .. ... .. ...... .. ...... .. ... ...... .. .. ... .. ......... .. .. ..
o VARIER L'INTENSITÉ DES PARS ET DES SIDES (joyeux)
Tu nages dan.s le reflet des autres Tes rêves se noient au fond de L'eau Tu prends le blâme de chaque faute y'a ·trop de b~gages sur ton dos Tous les matins devant fa glace Tu regrettes ta vie qui passe Pendant que ton miroir se casse ...
Tes mots sont au fond du tiroïr T'as rayé les pages de ton livre Encore une croix sur ton histoire Qui semble aller à !a dérive Et chaque matin au fond tu rages Devant les restes du naufrage Pendant que le silence t'enlace Tous tes espoirs cèdent leur place ...
Why, why7 T'as perdu tous tes points de repère À marcher seul dans ce désert Why, why? Malgré cette mer à traverser T'as toutes les raisons d'exister
Tu n'as jamais su faire confiance Chacun régit ses intérêts L'amour des· autres crée ta souffrance Car tu détestes ce que tu es Et chaque matin semble un fardeau Parfois t'aimerais changer de peau Pendant que les murs se referment
Full band
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND
T'as perdu tous tes points de repère À marcher seul dans ce désert Why, why? Malgré cette mer à traverser T'as toutes les raisons d'exister
............................................................................................................................................................... , ............................................................................................................................................................................................................. · .. ·f ............ : ................ .. ...... · .... · ........................................................................................................ , ............................................................................... ............. .............. .. .......................................... , ....................... .. o BAISSER: Pars oranges. • Rap. Plus centré sur François. Combien de fois par jour
o RÉAUGMENTER: Pars oranges.
Tu te mets en colère? Combien dans ton discours y'a de mots qui désespèrent? Contre toi, mais pourquoi Penser que le bonheur Est pour d'autres que toi? Et de quoi as-tu peur? À te fondre encore dans le décor T'as pris goût à rien demander Tes joies sont i"usoires . Maintenant il faut t'approprier
Pendant qu'une voix appelle ton nom Tu n'entends pas l'invitation (Écoute en toi!)
Why, why? T'as perdu tous tes points de repère À marcher seul dans ce désert Why, why? Malgré cette mer à traverser T'as toutes les raisons d'exister
Why, why? Why, why?
T'as peut-être perdu tous tes repères Mais accroche-toi
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 ........... .. ... , ................................. ....................... , ............................... , .... ............................................................................................................................................ ............. ...... , ......... ..................... ............ ......................... .......................... , ......................... ........... ,· ...... .. · .. ····t· .... · .. ········ .. ············ .. ·· ... ···· .. · ... · ... · ............................ .......................... , ....... .. ......... , ..... , ........ " ..... , .. ............. , .... , ........ ~ ...... , ... , ......................... ....... ........................... ............... , .................. , ....... ········ .. ···· .............. ·r .... · .. .. ··· · .. ··· ··· ········· ·· .. ····· · .. ········ ... ······1
o OFF: Sides jaunes. o OFF: Pars oran~es.
PRÉSENTATION ................................ .. .......................................... .,. .............................. .................................................. , ............................................................ ..................................................................... ..... ....................... ........................ .. .................. ........ .. ..
o Encore ON : Eclairage de . base ambré.
o Encore ON: Mur (fresnel et 1- François. depose sa guitare sur pied .
..... !.~.~9.) .. : ................................... ........................................................................... ..................................... :............................................................................................................................................. ............................... ......... ···t .... · ............ · .............. · ...... · .... .. · ............ · .. ........................ · ................... ; ......................................... ..................................... .. .. .. .. ........................................................................... ................. ............... '1' ................ . .................................... . - Présentation. J'parlais d'être nous-mêmes tout à l'heure... Y'a un nouveau .
métier qui est apparu dans les dernières années qui crée justement cette impression d'image parfaite, colorée, de vie de rêve qui nous font regretter la nôtre : celui de « vedette des tapis rouges ». De plus en plus, le vedettariat est devenu une profession en soi qui empiète même sur le réel travail d'un artiste.
Aujourd'hui, on a plus besoin de faire des albums, de réaliser quelque chose pour fouler les tapis rouge et les grandes 1
premières. C'est .. comme si on commençait le métier à l'envers . : le marketing et .J'image d'abord, on pensera aux chansons peut-être après, si on a J'temps ... !
J'pense même que très bientôt, il va y avoir des formations pour exercer ce métier là, avec des cours sur comment sourire tout en cachant son humeur de truck, comment ne pas s'enfarger dans les fleurs du tapis, comment faire semblant d'aimer un show, comment avoir l'air riche en étant pauvre... Le tout avec une remise des diplômes à la fin! Mais attends ... j'pense que ça existe déjà ça! ...
Non... y'en a pas de métiers faciles... surtout pas celui de « Jet Set ».
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE-EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRESENTATION-S--- 1 BAND ·1
o ON: Pars rouges. o OFF: Mur (frenels)
JET SET Fran~ois Duchesne
Full Band - guitare
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" .. " ........ " ..... _ ........ " .. " ................ "" ........................ " .... " .................................................................... , ........ " ............................................. " ............... " .... " ........................... " .. " ...... " .. " ............. · ...................... · .. · .. · ...... · .......... " .... "" .. "" .......... "f""·· ... · ...... ·· .......................................... """ .... "" ................................. " ... " .......... ..... ""." .. " .. " .... " ...... "" ........ "" .... "."." .. " .. " .......... "" ........ """"""""" .... "" ... " ..... """" ........... "" .... "" .... " ......... "., ................................ . • Déplacement de François vers cour. Seul au tapis rouge
En direct, je me noie Dans cette masse qui bouge Je ne suis plus le seul roi On célèbre un artiste Que je n'connais même pas Et mon trav'ail consiste À vanter ses exploits
o ON: Douche à cour. • François à cour. Le jet set m'a volé ce que j'aimais de moi . ............ " ............ "" ............................... " ... """."" .. " .... " .... """"""·"""·"""· .......... ,,,,· .. ·,, .. ,,",,·" ...... "1"""" .. · .. · .. ,, .. ·,,·,, .. ·,,·,,,,· ..... " .. "" ... ""." ... "" ... " .... " ........... " ........... "" .............. """ .. "" .. ·"··""· .... " .. · .. · .. · .. · .. " .. ·"· .. · .... ,, .. ,,",, .... ,, ...... """ .. "1
o OFF (presque): tout' le . Qu ~importe les magazines m'ont tous déclaré in reste.
o INTENSITÉ ALTERNÉE: 2 leko du mur.
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!.J~][!]jf IfJ];'JJ):l [hfJi!fJ;If~(J
o OF.F: Alternance. Que je trouve les bons mots .0 ON: Retour de tout le reste. Réponses pré-établies
Un cheeze pour la photo " .... " ...... " .. " .... .... ....... . " .. " .... " ...... .. " .. ""......... .. .................. ............................................ ..... .. .. .. .......... ...... " .......................... .. .... ........ ........ ............ .... .......................... .... .. .... ................................... .......... ............. l ..... p.QJ .. g .. Q.~.~.~ .... g.~ ..... r.!.!.9...! .D..~ .... fy..t!J..~.? .. ...... .............................................. .. ....................................................... .. " ................ " ................ .. ....... " .. " ..... " ...... " .... """"" .. " ........ "" .. " .... " ...... " ...... .
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 i
Égaré sur une île Aux sentiments acides
... .. ............................................... .................................................................... ........................................ 1 ........ .. .......................................................................................................................................................... · ...... .. · ...................................... ·1 .... ·. o ON: Douche à jardin. . • François à jardin . Le jet set m'a volé ce que j'aLmais de moi o OFF (presque): tout le . Qu'importe les magazines m'ont tous déclaré in
reste . o INTt;NSITÉ ALTERNÉE: 2
leko du mur. ,
o OFF: Alternance . Mais j'ai envie de crier o ON: Retour de tout le reste. J'en ai marre d'être ici
Le show est à pleurer Mon gérant me rappelle Qu'il est mieux de se taire Une sortie officielle Aidera ma carrière Resserrons les ficelles Honey, y'a du « P.R. » à faire!
o INTE"'SITÉ PLUS FORTE. • Moment intense, aliénation. Qu'importe les magazines m'ont tous déclaré in o ON: Alternance Lekos mur. • La musique finit sur un feed.
• François prend sa guitare. o OFF: Tout sauf. .. 1· On ferme les rideaux noirs. o Encore ON: Zone chanteur,
faible intensité .
ET lE ME, PERDS François Duchesne
Guitare sèche
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Dans ce bar étourdi ....................................... .................................................................................................................... .. .. ·1 .. · ...... ···· .. .... ...... _ .......... · ........... _ ............................................................................ ........................ · ...... .... · ........ .......... .. · ............ · ........ · .... ·f· ...................... ·_ ........................................................... _ ...................................... " ........................................................................................................................................................................... , ........................................................ .. o ZONE Chanteur. .. Une forte odeur de bière .
. . Coulant'sur le parterre
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS BAND 1
Se tapisse dans l'air Sonne l'écho de minuit L'ambiànce m'étrangle Se cramponne à mes tempes Dis-moi. :. qu'est-ce que je fous ici ?
Et je me perds Dans ce monde amer Et je me perds ' Dans ce monde amer
Une blague au hasard Lancée un peu trop fort Des rirès gras essoufflés Quelques chaises qui grincent Le sol tremble et me coince Dans ce monde imposé
Et je me perds Dans ce monde amer Et je me perds Dans ce monde amer
La musique soupire Les caisses de son transpirent Applaudissements confus Maintenant on me réclame Je sacrifie mon âme Pour quelques sous de plus Pour quelques sous de plus Pour quelques sous de plus
Et je me perds Dans ce monde amer Et je me perds
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
PRÉSENTATION ..................................................................................................................................................... .......... , ......................................................................................................................................... ................................................................... , ......... ......................................................................................................................... .. ............................ ..................... .............. _ ........................................................................ _ ........... · .............. ·• .......... 1· ...... • .. • .......... · ........ · ........ • ............ · .... ·1
o ON : Tout l'éclairage de base ambré. \- Les musiciens reviennent .
..... 2 ... Q.~ .. ; ..... ~.~.r. .... (.f.r.~.?~.~ .. I .. ?..),~ ........................................... ~ .......... I ............................................................................................................................................................................... · ............................ · .... · .. ·t .................................. · .......................................................................................................................................................................................................................................... · ............ · .. · ............ · .. 1 .... · .......... ·........ .. ............ · ............ ·1-- Présentation . . ..
o ON: Pars oranges.
J'suis content que vous soyez revenu, les gars! Je commençais à me sentir un. peu seul.. . En fait, c'est qu'au fil du temps, j'ai de plus en plus besoin de partager ma passion d'la musique avec d'autres musiciens. Plus jouer tout seul une chanson après l'autre comme ça sans arrêt dans ma bulle. . .
Justement, laissez-moi vous les présenter, mes musiciens : Tout d'abord, à la batterie, le toujours très cool et talentueux Philippe ' Binette. Le musicien ~énial en transe derrière ses claviers : Alexandre Dumont. A la guitare électrique, le très versatile country-reggae avec une touche de jazz-fusion triphop : François Bérubé. Finalement, à la basse et à la direction musicale, un complice fidèle, l'excellent et toujours très ponctuel, Mark Hébert!
Y'a une expression que ' les anglophones utilisent quand quelqu'un illumine leur journée soit à cause d'un soutien ou d'un service rendu: YOU MADE MY DAY. Alors les gars, merci d'être là ce soir avec moi! YOU MADE MY DAY.
VOU MADE MY DAY François Duchesne
Full band + Guitare ·
- ~ ~~:-: -?~~~~~~;~;-:~:----- -- , --- -+-- ------ - - -- - ---------- -- -- ------------- +-j;a-i Tïiëfi -appris -à-më ï~efëvër----. ---- -------- --- -- .-- --À chaque ciel qui tombe sur ~Ol .
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE · 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 r .......... · .. .. · .. · .. ·· .. · ...... · .. · .... · .. ·· .. · ................................................................................................................................................................ ....................................................................................................................... ; ....... , ............... - ................ r ........ ·· .. · .... · .... · ........ · .... · .. · .............. ··· .. · .. ·· .......... ··· .. · .... · .................................. - ........... : ................................................................ : ............................................... ................................................... "1" .. .............................. ........ ............. , ..
C'est peut-être que j'ai peur d'embêter . . ' St j'n'en parle à personne Mais soudain ta voix résonne D'une vérité, Tes mots ont nourri ma foi . You made my day
Did . you know that you made my day Without knowing what was wrong with me ? Did you know that you made me feel . In a better, better way ?
J'ai bien appris à prendre ma place Malgré les craintes qui m.e pourchassent J'ai su rassembler mes accords Quand parfois mon équilibre bascule Entre nuits et vautours · Une chance que j'ai ton amour Tes regards me calment Comme des bras qui m'entourent YO,u made my day .
Did you know that you made my day Without knowing what was wrong with me ? Did yOl) know that you made me feel In a better, better way ?
J'ai bien compris de prendre mon temps De m'laisser guider par le vent Chacun marche â son propre rythme J'éÙ couru plus vite que mon ombre Et personne ne m'a suivi Merci d'être tout de même ici T'as crié mon nom Juste .avant qu'il ne s'essouffle
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS . j BAND 1
Without knowing what was Wrong with me ? Did you know that you made me feel In a· better, better way ?
Did you know that you made my day Without knowing what was wrong with me ? Did you know that you made me feel
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o OFF: Sides Jaunes. o OFF: Sides verts. o OFF: Pars oranges.
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base, ambré. 1· Présentation.
PRÉSENTATION'
Même avec les meilleurs musiciens quI l'entoure, un artiste existe véritablement si y'a un public pour l'écouter et lui renvoyer la balle. Alors c'est évident que vous illuminez ma
. journée ... ma SOirée aussi! Bon, je l'sais, c'est têteux, mais c'est le sujet de ma prochaine chanson;) !
Honnêtement, j'veux vous faire une confidence : le moment où j'me sens le mieux dans ma vie, c'est sur scène, en spectacle. On dirait que sur scène, y'a plus de passé, pas de futur, juste l'instant présent. Pour moi, ça veut déjà dire beaucoup : plus de regrets, plus de peurs, juste du fun, juste du vrai! (Voyons, on difait qu'fais une pub .de bière moi là!)
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o OFF: sale.
beau et impressionnant! J'me devais de peindre une chronique sur ces instants que vous me faites vivre. C'est sur scène. avec ma guitare et mes chansons, que j'trouve enfin ma place. Avec J'énergie qu.e vous m'donnez, j'ai l'impression que tou't est possible, que le monde est à moi.
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCENE ---[CHANsoNs - PRESENTATIONS 1 BAND 1
o ON: Sides bleus. o PLUS FORT: Backs.
LE MONDE EST À MOI Fra~ois Duchesne
Tout à coup, la scène m'appartient Quand votre souffle rejoint ma voix J'entends votre âme entre mes mains Instant présent m'enivre de bien-être Me donne la force d'enfin renaître .
Et le jour se lève Rempli de promesse
-Je m'accorde une trêve Le combat, je délaisse Car au bout de mes pas Je sais que le monde est à moi
Une force s'élève Teintée de sagesse Horizon de rêves Mes craintes s'apaisent Car du haut de mon toit Je sais que le monde est à moi
Quand votre cœur partage mes mots Je comprends quelle est ma mission Malgré ses bonheurs inégaux J'adore explorer vos saisons
Et vos sourires m'offrent une liberté Me donne.nt la force de tout -changer
Et le jour se lève
Full band + Guitare
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS';" PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
o Black : scène.
o ON: Backs.
o Encore ON: backs.
• Sortie des musiciens et de François.
Entrée des musiciens et de François.
Les musiciens et François sont chacuns dans leurs zones respectives ..
Je m'accorde une trêve Le combat, je délaisse Car au bout de mes pas Je sais que ·Ie monde est à moi
Une force s'élève Teintée de sagesse 'Horizon de rêves Mes craintes s'apaisent Car du haut de mon toit Je sais' que le monde est à moi
SORTIE PRÉ ENTRACTE.
ENTRÉE POST ENTRACTE.
SUR QUEL PIED DANSER is Duchesne
Full Band + Guitare
.. ......................................................................................................... ....... : .................................................................................................................... ·····1·· .. ············· .. ······················· .. ·
Pauvre de moi, seul à une table d'un bar très populaire J'ai sûrement l'air lamentable devant mon verre de bière Je sifflote la mélodie en fixant la piste de danse
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1 ÉCLAIRAGE 1 MIS-E-EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND!
J'aurais bien le goût d'y aller, mais voyez-vous j'suis pas très 1
bon Cette vieille peur d'être la risée car je danse comme un bûcheron . Tout c'que j'veux c'est relaxer 'et faire descendre le houblon
Et puis dansez si ça vous chante, si des fourmis montent dans vos jambes Ce soir c'est moi le rabat-joie, laissez-moi vivre avec mes choix Laissez-moi dans ce désarroi
Je sais pas sur quel pied danser Même si soudain j'aime le refrain Et mon talon sans permission Suit la musique sur la rythmique Un autre jour ce sera mon tour La prochaine fois, comptez sur moi! En attendant, une gorgée bien entêtée Je sais pas sur quel pied danser
Puis soudain comme par hasard, j'entends ma chanson fétiche Dites-moi est-ce un canular pour m'attirer vers la piste? Peu importe je guette les places pour éviter les ennuis Mais tous ces corps qui s'entrelacent me font regretter d'être assis
Et puis danser si ça vous chante si la musique est entraînante Je veux pas gâcher votre plaisir même si j'suis là à m'affaiblir Même si je suis là à .pourrir!
L ____ ___ __ ____ __ _ _____________ ___ ~ :~_~~~:_: :~~~~:~~:~~:. ::~~ ::-_ ::~:~~~~-~-_:~~=~~~_: _I~~~~~~J;~~~;.~~~!~~~~I:~;t~f~~~_ ~ ~_ : ~~~- -_- : _ _. ~_. :-:::~-: :- ~-~~:-~-=:::::
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND! .. · .. Et .... m·o·n .... tiifô·n .... s;a .. n·s .... p·e··rrn .. ï~;si·orï .. --......... , .......................................................................................................................................................................................................... .. Suit la musique sur la rythmique
Et puis danser si ça libère, moi je commande une autre bière C't'un beau spectacle que vous m'offrez, j'm'amuse autant à vous regarder . J'm'amuse autant sans m'épuiser
Je sais pas sur quel pied danser Même si soudain j'aime le refrain Et mon talon sans permission Suit la musique sur fa rythmique Un autre' jour ce sera mon tour La prochaine fois, comptez sur moi! En attendant, une gorgée bien entêtée
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PRÉSENTATION .......................................... ...................................... ,.. ........................................................................... , ........ .......................................................................................................... .. ....................... ..... · .. · ...... · ...................... · .............. · .................... t ............................ · ............ ; ...................................................... .................................................................................... .................................................................... .. ................................ , .................. , ....................................... .................. . o Encore ON : Eclairage de .
base ambré . ........................ .. ......................................................................... : ........................................................ ~ .. .............................................................................. , ............ ....... ....... ............. .................. ...................... .............................. · .................. · .. r .............................................. ·· ....................................... ................................................................................................................................................................................... ................................... , ...................... .. .. .. ............................ .. • Présentation. Re-bienvenue à la .deuxième partie de mes chroniques
personnelles et sociales. Vous savez, même si j'sais pas toujours sur quel pied danser, ça fait du bien des fois de s'laisser aller et d'lâcher son fou'
Je sqis pas si certain d'entre vous m'ont déjà vu danser, en fin de soirée dans un bar. .. (Parce que j'attends toujours en fin de soirée pour pas qu'y ait trop de témoins ') ;) Ça c'est c'qu'on appelle « ne pas avoir peur du ridicule ',,» Et s'faire remarquer, c'est pas nécessairement une mauvaise chose en soi ... on sait jamais c'qui peut arriver!!
Jim Corcoran a d'ailleurs écrit une chanson là-dessus qui m'inspire et m'donne la chair dep...oule !
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
CHAIR DÈ POULE Paroles et musique : Jim Core oran
! Full band 1 + Guitare
o ON: Pars oranges. o ON : Pars rouges.
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&(F!J1.[g'ff [t(ij)(Jj)(}Œ~U]'!lrgg
!PfJ!)(J:};/j) ~?!J.§)])Jf;,~
Lessivés, enlacés et lourds Besoin de mouvement, besoin .d'air Besoin de chair de poule, besoin de chair ·de poule Besoin de chair ...
Prends ma chemise, prends mes mains Prends mon portefeuille, ce soir on sort 'Choisis l'heure, l'endroit et nos personnages Ce soir on sort, ce soir ...
J'ai toujours voulu danser, mais je me le refusais Je n/étais pas sûr des pas,j'savais vraiment pas qui inviter à danser J'ai toujours voulu danser, mais je me le refusais Dorénavant je ne meJe refuserai plus jamais Dorénavant je ne me le' refuserai plus jamais, jamais
Je veux perdre mes souliers et mon self-control Renverser une table de pool Me mordre la langue par un excès de zèle Performer mon self~control Ce soi r on sort
Choisis l'heure, l'endroit _Et nos personnages~ ce soir on sort J'ai besoin d'air, besoin de mouvement Ce soi r on sort ...
.. Besoin de cha~r de poule, besoin de chair de poule l ........... .. .......... .. .............. .... ................................................... .. ... .. .. ..................................... ................... 1 ..................................................................................................................................................................................................... ............. l ... J~.~§.9...i .. Q ..... Q .. ~ .... ç .. Q.9. .. !.r.: .. ~: .. ........................................... _ ............................................................................................................................................................................................................................... .
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
o OFF: Pars rouges.
Je n'étais pas sûr des pas, j'savais vraiment pas qui inviter à danser J'ai toujours voulu danser mais je me le refusais Dorénavant je ne me le refuserai plus jamais
J'ai besoin de chair de poule, j'ai besoin de chair de poule J'ai besoin de chair de poule
. ELLE SAIT QUE J'EXISTE 1 Full band François Duchesne - Guitare
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Elle sait ql1e j'existe ! EUe sait que j'existe !
Je n'étais pas vraiment un homme Avant qu'elle sache que j'existe Certes, je paraissais conforme Simulant ce vieux goût du risque Je n'étais pas vraiment un homme Avant qu'elle sache que j'existe
. Maintenantla force qui me sillonne M'incite à retrouver sa piste
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1 ÉCLAIRAGE ... 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
Un jour, faudra que je lùi parle Je n'suis qu'une ombre très peu loquace Il faudra que j'use de mes charmes Avant qu'un autre prenne ma place
Je n'étais pas vraiment coquet Avant qu'elle sache que j'existe Sans apparence et sans attraitMa vie se jouait minimaliste Je n'étais pas vraiment coquet . Avant qu'elle sache que j'existe Maintenant je parfume mon complet En prenant mes grands airs d'artiste
Elle sait que j'existe 1 ~ ........................ ............................................................... · .. · ........... · ................ ·· .. ·· ........ ·;· .. ··· .. ·· .. ·· ........ ··1 .... · .................................................................................................. : .............................................................................................................. ~ ...... ~rl..~ .... §.~.!.~ .... q.y..~ .... J~~.?S.t~.~~ .. .... !... ................................................................................................................................................................................................... 1 .......................... " ...... ...................... ..
o OFF: Pars oranges. o OFF: ' Sidesjaunes. o OFF: Pars mauves.
PRÉSENTATION .. ............ ............................................................... ,.. ........................................... · .. ; .. · .................... · ...... ·1 .. · .... · .. · .................. · .... · .. · ...................................................................................................... · ...................... · .. • ...... · .. • ...... • .... · ...... · .... • .......... ·t ...... · .. · ...... · .. · ................................................................................ .. ....................................................................................................................... · .. · .. · .... · ............ · .................. · .. · ...................... · .......... 1 ................ · .. · .......... · ........ · .... · ............ ·1
o Encore ON: Eclairage de
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• Présentation. J'étais en coulisses pendant la pause et j'lisais mon Reader's Digest (un incontournable). J'suis tombé sur un article pas mal intéressant... Selon une étude américaine (là je lais mon Doc Mailloux), chacun de nous mentirait en moyenne au moins deux fois par jour. Bon, on parle de « gentils mensonges », pour pas vexer l'autre, pour éviter des conflits. .
Et si on va plus loin, selon une étude anglaise auprès de 5000 femmes, il semblerait qu'elles sont de « véritables arnaqueuses professionnelles »/;) C'est pas moi qui le dit:
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1 ÉCLAIRAGE IMISiEN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
o ON: Pars mauves .
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En falt, on commence à mentir très jeune. Dès 3 ans, on commence à mentir pour s'amuser, pour tester ses parents. Plus tard, on ment soit pour obtenir un emploi soit lors d'un rendez-vous amoureux. Pour mieux paraître, on exagère nos qualités et on cache nos défauts... Mais j'me suis demandé à quel moment ça devient vraiment problématique?
Un mensonge pour pas aller au travail Ça fait pas mal, banal, presque normal, tout le monde le fait en général Un autre aussi à ses amis, pour éviter la mesquinerie Sans faire de bruit, c'est plus poli ... «Ah oui? » À la maison, en couple, des complications quand ça dépasse la raison, heillel Le ton s'aggrave, une entrave, c'n'est plus qu'un simple accrochage ' On brise le rythme, on crée· un mythe, un mytho, mytho, un mythomane
MYTH-O-MAN François Duchesne
Full band + Guitare
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Il croit en ses fabulations Et s'indigne lorsqu'on sourit C'est ùn imposteur d'occasion Il ne sait pas qu'on se méfie Le mythomane prend la parole Et son orgueil se tient debout Ses mensonges un à un s'envolent Sur une liste aux sujets tabous
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1 ÉCLAlRAGE----TMISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSEN-TATIciNs-~ 1 BAND 1 ...... ........................ ................................................................................ .................................................................... .............................................................................. .. · ...... .... · ............ · .. ............ .. ·1· ....................................................... ..
Même si plus personne ne l'écoute Full band .................... , ..................................................................... · .... · .. · .. .......... · .. · .................. .. · .. · .......... · ........ 1 ........................ · . ...................................................................................... .............................................................. ...................................... , ..................................................................................................... ................ ....... ...... .. .................. .............. ............................... .. ...................... ................................................ .. .. .. .......................... , ............ ...................................... ...... ..
o ON: Pars rouges. Dans une ti.rade confuse o ON: Sides bleus. . . Les versions changent selon les jours
On en vient à croire qu'il s'amuse D'emprunter mille et un det~urs Le mythomane aime s'évader Il oublie souvent de revenir Sa vie est digne d'un conte de fée Si on en croit tous ses délires
Le mythomane maintient la route Un poids sur son dos qui s'ajoute
Le mythomane rêve de projets Qu'il raconte au premier venu À gauche, à droite, il leur promet Que l'aventure n'est qu'un début Ces vrais instants de faux espoirs Lui font du bien, lui font du mal C'est à lui qu'il compte ses histoires Perdu dans son monde idéal
Pourquoi vouloir nier ta vie Est-elle si moche sans contredit?
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PRÉSENTATION
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toujours, dans toutes les générations. Autant dans la l.. ............................... : .......... . .......................................................................... .......... .. .............. .............. 1.. .......... ........................ .. .............. .. .. .................... .......... .. ................ .. ................. : .................... ............ .. ......... ...................... ........................ l .... 9... .~.r!..~r...~.t.!Q!!.. .... q.~.?. .... ~.~p.Y..:.!?gQ.Œ!..(j!.r...~ ... qY..(j!. .... q~t.!..?. .. ..!~ .... g.~.IJ..~t.~.t.!Q.r.!. ... x. ... ~.t .. r.~ ........ , ..... , .................................. .. .................... ..
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 .. · .. Pa·r· .. · .. ·c·o·nTre;· .. · .. "'ïa .... ···f1·oU'v·ëiTë .. ·· .. ·g·J·,,··J·ra·tfo·/1·;·· .... ·}a ........ g"érïérai:io·(i· ...... z; ........ ·a .. · .. '· .. .... .. ................................................ .
o ON: 3 Iris. o ON: 2 Leko Mur. o PLUS FORT: Éclairage de
base .
beaucoup plus de difficultés que les autres à raconter des histoires qui se tiennent ou du moins à. les terminer. Génération Z pour'« zapping », bien entendu!
Les Z sont tellement habitués d'avoir des centaines de canaux, de zapper et d'écouter cinq émissions en même temps qu'ils sont incapables d'aller au bout de leurs idées. Dans leur vie de tous les jours, la génération Z est maintenant armée d'un con.trôle à distance et peut s'permettre de zapper les conversations, de zapper les relations et même de zapper les chansons quand elles dépassent 3 minutes 1 La génération zapping est née et prendra bientôt le contrôle ... â distance!
GÉNÉRATION' ZAPPING François Duchesne
1 Full band + Guitare électrique
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Je n'ai jamais écouté . ~r;::>[;;,>,r;;;;? ';;i' 1. -;:::'i r')!l ' !lJï./~· fl':~ /~ ":J Une chanson au complet l.5!~!.rJ5 fJ r2J .0JjIrJ5J.~ zr ;Sr;) Je préfère un medley !]J1J(fj!JJ :.t ' /fj ,]J@!Jflt d;lJ:!:J Une brochette d'extraits' f.hltiJ!5;jf}j I!!/lil ;fj[JfJ(r ~fk .!IfJ 2,f./!fJU Quand on me donne un livre
Je n'lis que la dernière page J'ai trop peu d'années à vivre Pour m'emmerder à l'ouvrage
. Génération zapping
Quand je regarde la télé Je contrôle tout à distance
L. ........................................ _ ................................................................ ...... ............................................. ./ ..... ........ ....................................................................... .............................. ....................... ................. ................................................... L ... M .. 9. .. Q .... Q.Q.!.g.~ .... ~§ .. ~ .... PE.~.~ .. .. ~ .... ~.9. .. P. .. P..~T .... .............................................................. .................................................................................. , ............................................. ............................ .
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1
1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 ...................................................... ; ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... ................................................................................................................................................................................................................................... · .... · ...... · .. · .............. · .. · .... · ........ ·· .... ·· .. · .. · .... · ........ 1 .................................. .. .................... ..
Au moindre instant de silence . . . Des images en défilé 1
Bombardement à outrance Tout sauf m'entendre penser Plus d'action, de décadence
Génération zapping 'Flushe et puis s'égare Cerveaux en mi.xing Remplis jusqu'au bord Tout est livraison-rapide Tout savoir sans même sortir Mais la vie dessine ses rides À trop s'étourdir
.. ···~· ·()·F·F·: .. ·"fri·s .... ët···fr·ën·t· .. ·à·· .. c·ë·ü .. ~·:· ............................... ·:··· .. Fra·nëoi·s .. ·i)o·ir'·t(; .... à .... ·co·ü·r·~· · · · .. ······........................................................................................ Et je za p
o OFF: Jardin. ON: cour. • Francois pointe à jardin. Et je zap o OFF: Cour. ON: Jardin. • Francois pointe à cour. Et je zap
.. 0 OFF: Jardin. ON: cour. • Francois pointe à jardin. Et je zap g /.PfFlEY /PIlJJ:fJ{}(]
Trop habitué à.zapper Je ne termine plus mes .phrases Mes idées sont effacées Et les mêmes mots se croisent Ma vie est en différée Je ne sais plus ce que j'aime J'ai tellement tout essayé Mon avenir est un dilemme
Génération zapping Flushe et puis s'égare Cerveaux en mixing Remplis Jusqu'au bord Tout est livraison-rapide Tout savojr sans même sortir Mais la vie dessine ses rides
l.. ........................................ .................................................................................................................. 1.. ...................... .... ............... .. ............ ........... .................. .... ...................................................... ............... .. .................................... ............. 1 ..... A ... ! .. ~9..P ..... ~.~~!.2.~ .. r..Q .. ! .~ ................................................................................................................................................................................................................................................................................... ..
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 Dans ma generatlon On s'enrôle pour la dépendance Une agglomération D'esprits en somnolence Où. plus rien n'a de sens
Génération zapping Flushe et puis s'égare Cerveaux en mixing Remp.lis jusqu'au bord Tout est livraison-rapide Tout savoir sa'ns même sortir Mais la vie dessine ses' rides
. On me déclare invalide C'est pas la peine de vieillir Génération' zapping Bientôt va m'engloutir
.. · .. ; .. ·O·F·F·:· .. Ï·r'is· .. ·et···fror't .. ··à .. · .. C-o·ü'ï:·: .. ·· .. · ......................... ·; .... ·Fra·nëoï·s· .. ·p .. ôi .. n·t'e:· .. à· .. ·ëo·ü·r~· .... · .... ·····..................................................................................... Et je za p
o OFF: Jardin. ON: cour. . • Francois pointe à jardin. . Et je zap ..... 9. ... Q.~.~ .. : ..... ç.9..~.~.~ ..... Q.~ .. ~ ..... ~.~.r..q..!.Q. ~ ..................................... ~ ..... F..~9. .. ~.ç9..! .. ? ..... P.9..!.~.~.~ .... ~ ..... ç9..y .. r..~ .......... " ............................................................................................. ~.~ .. J.~ .... ~~.P ........................... ...................................................... ~ ........ .. ........................................................................................................................... ...................................... , .................................. .. .. .. ..
o BLACK ' . Et je zap!
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.................................. .... ., .................................................................. ·_ .. • .............................. ••• ........ • .... 1 .......... • .. • ...... • ........ • ........................................................................................................................................ •• ................................ • ............ r .......................... · ................................................... ....................................... ......................................................... ...................... .... .. ................................................................................................... , ................................................ .. ...... .. • Présentation. ' . Comme bien des gens, j'ai été élevé dans la ouate, dans une
famille unie, avec une enfance très heureuse, sans drame ... o ON: Toutes les zones de 1 tellement que j'en suis venu à penser que la seule réalité,
base. c'était la mienne... Mais quand on vit dans une bulle de verre, déconnecté de la réalité, c'est parfoiS bon de se la faire péter .
à un moment donné afin d'ouvrir son regard sur les autres réalités du monde, de grandir. J'ai justement en tête une
l ... ............ .......................... .. .. ............... .. .................................. .. ................................ .............................. L ................. ..................................................................................... ................................................... ................................................. ... .. ..... l .. ... ~F!..~.~f!..P..t~ .... f!..~l!.t! .. .. yP..Y..?!g~ .... qy.~j .. ~~.!....t.~.!t .. ? .... ~g?.. ... At!.g~!..~.?..(. ..... !!....Y.. ... ?!. ................................................................................................. ..
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1 ÉCLAIRAGE f MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 f' .................................... ............................................ · ............ · .... · .......... · .......... · .............. · .... · .... · .. · .... ····r ...... · ............................................................................................................................................... -................................ · .... · .. ·· .... · .. ···· ...... r··· .. ·· .. · .... ·· .. · .. · .. · .. ·· .. ·: .. · .. · .. · ...... ·· ................... , ......................................................... ......................................................... : .................................................................................................................. , .......................................................... ,
quelques annees .. .
o ON: Pars rouges. o ON: Sides bleus .
. 0 PLUS FORT: Backs. o MOINS FORT: Fronts .
Comme c'était la première journée du voyage, j'm'étais levé en vitesse pour profiter du beau temps. En traversant dans le salon de l'auberge de jeunesse, . serviette de plage autour du cour, j'ai vu tout plein d'monde qui regardait la télé. Je me suis dit « Ça s'peut-tu venir en Californie, être à 2 coins de rue de la plage et regarder la télé?! ». J'ai donc passé l'heure du midi sur la plage à · me laisser bercer pas les vagues, il ' faisait tellement beau! Y avait personne autour donc tant mieux .' j'étais tranquille! Je ·me suis ensuite promené dans les magnifiques petites rues de Santa Monica ...
À un moment, je me suis assis sur le bord du trottoir pour écouter un chansonnier qui chantait « Imagine » de John Lennon. C'était vraiment 'une journée parfaite. Comme c'était .Ie premier jour de mon voyage, je me suis dit que ça annonçait bien la suite.
C'était lè 11 septembre 2001.
EN DÉSAMOUR ' François Duchesne
Full band + Guitare électr!.gue
........................................... ......................................................................... ········ .. ·································1··········· ....................................................................................... ............................................................................................. ······················f······························· .........• : ................................................................................................................................................................................................................................................................... , ..... .................. ............................... . o REMONTER: Fronts. . On entend çhaque jour qu'vIa des personnes qui meurent
Qui se tuent par amour ou pour un monde meilleur Y'.a des crimes et des guerres, des règlements de compte Des défunts qu'on enterrent sans que s'écroule le monde
On entend souvent dans l'ombre des villes L ...... .................................. ................................................................................................................. .. .1 .. ........ ................................. .. .. ........................... _...... ..................................................... .. ............................... .. .. .. ... ................................. l... .. Qy..~.Y. ~ .. ~ .... Q.~.? ..... ~.r~.f~.Q.t?. ..... QJ.9..YF~ .. Q.~.?.1... .. 9. .~.?. .... ?. .y...!.çJ.9. .~ .. ? ... qy. .. ~ .9. .. Q .... ç.9. .~.P .!..I .. ~.. . ... .. . ... .. .. ... .... .. ................................................. ............. ..
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1 ÉCLAIRAGE --- ]MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 . ......................................................... .................................................................................................................... .. ......................................................................................................................... ··· .... ·· .... ·· .... ····· .... · .. ··· .. · .... · .......... · ................ ·· .. · .. T .. · ...................................................................................................................................................................................................................................................................... ·· .... · .. ···· .. ····· .. · .......... ·T .. ·· ........ ······· ........ ··· ...... · ............ ....... .
Des vieillards oubliés dont ne restent que les cendres Des héros acclamés qui deviennent des légendes
Oh oh oh moi je n'entends plus rien Ni le mal ni le bien Lentement, je vais à rebours V'a longtemps que j'suis en Désamour
On entend chaque jour qu'y'a des enfants qui naissent Que dans ce monde autour, c'est la plus grande richesse L'aboutissement d'un rêve ou bien un accident Des.enfants qu'on' élève ou qu'on laisse seul devenir grand
On entend ' parfOiS des aveux, des promesses Que c'est un don de soi qui corrigera nos faiblesses Certains croient qu'un enfant peut régler leurs problèmes Et plusieurs parents le feront pour eux-mêmes
Oh ,oh oh moi je n'entends plus rien Ni le mal ni le bien Lentement, je vais à rebours V'a longtemps que j'suis en Désamour
On entend chaque jour qu'y'a des gens en amour Qui se jurent un avenir de soie et de velours Qui s'entraident ou se blessent, se supportent ou se laissent Regardent la même direction sans voir de la même façon
On entend toujours ce même vieux discours Que l'amo.ur est plus fort que le temps et la mort V'a des couples paSSionnés qui se feront souffrir Des déchirures annoncées qui permettront de grandir
. Oh oh oh moi je 'n'entends plus rien Ni le mal ni le bien
l. .......................................... ............................................................................. ...................................... .1 .......................................................... ... ........................................................ ....................... ................................................................... .. l.. ... ~.~ .. ~~.~.~.~.~ .. ~.L.J~ .... Y..~.~ .~ .... ~ .... r~.~.9. .~.r~ .. .. .................................. ........................................................ ........................................................................................................ ..
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
o OFF: Pars rouges.
o ON: Leko back bleu boom 2. o Encore ON: Zone claviériste .
CHANGER CE MONDE François Duchesne
./ Clavier
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. . À me demander si j'exagère Je tente le tout pour me distraire
.................................. ............................... : ............................................................................................. , ................................................................................................................................................. _ ................ " .............................................. r ..... ? .. ~.ç.~.~n.t .. 9..~.~~..!.! .. ! .~.~.r?.l ..... Ç.~~.~~ ..... ! .:~.Q.f.~.r ............ .. ............................................................................................................................................................................................ .. o OFF: Sides bleus. . • Déplacement lent vers escalier cour. Dans ma tête, trop de questions
Causées par toutes ces émotions C'est pas facile de perdre ses illusions
o OFF: Autres zones, sauf cour. . J'suis pas trop sûr où . atterrir claviériste. J'rêve d'inventer un avenir
• Fra nçois est assis da ns les esca Iiers.
En regardant dehors comme par hasard Tout est si noir, il pleut encore Comme je voudrais changer ce monde
.................................................................................................................................................. : ........................................................................................................................................................ .1.. ..................................................... : ..
Autour de moi c'est coloré On m'a toujours beaucoup donné Comment j'pourrais seulement ,comprendre Ceux qui vivent là-bas dans les cendres Ici, la vie reprend son court Tout simplement, on joue les sourds Mais j'attenqrai qu'enfin revienne le jour
Assis contre le mur, en train d'écrire J'suis pas trop sûr où atterrir J'rêve d'inventer un avenir En regardant dehors comme par hasard Tout est si noir, il pleut encore
l.. ................... ................................................................................................................... ..................... 1 ....................................................................................... _ ....................................................................... ............................. .................. 1 ..... ç.9..r.!'!. r.!'!.~ .... 1~ .... Y..9.~9. .. ~~.!.? ..... ç .. h.~ .. ~ .. 9 .. ~.r ... Ç.~ ..... QJ .. 9. .. Q.q .~ ........................................................ .................................................................................................................. ..
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 .................................................................................... ........... ............... .. : ........ ....... .............................. 1' ............................................. ................................ .. , .............................................................................. • .... • .. • ................... • ........ • .. •• ...... • .. ·f ................ · ................................................................................................................................................................................................ ..
• François se lève, chante debout sur place. Je ne veux pas dormir, ça crève 'Ies yeux
........................................ ........................................................... · ........ · ...... · .................... · .................. .. 1· ........................ · ........ .. ... ........... , .... , .... , ................. ' ............... ' .................................. , .. .. , ................................................. , ..... , .................... ..
o OFF: Zone escaliers. • François retourne au centre de la scène. o ON: Zone Chanteur . .
• Fin de la musique. o ON: Autres zones .. o OFF: Leko back bleu boom 2
· .... ~ .. ·E'n·co're .... O·N .. : .. · .. É·ë'ïaï .. ra'g .. e .... (ie· ...... '~ .. , ................ " .......................................................... .................. , ...... ' .............. , ....... , .......................... , ......... , ........... , .................................. , .................. ..
Y'a trop de feu, le monde empire Tous ces hommes qui se déchirent En écrivant l'espoir même un peu tard Même si c'est noir, j'y crois encore Mais j'aimerais tellement qu'on me montre Comment on pourrait changer ce monde
PRÉSENTATION
base ambré . " ......... " ............................................ """" .. " ... " ....... " ............ """" ........ """"."." .. " .......................... 1 ........ ................................................................................ ...................................... " ........... "" ........... " .... ""." ................... " .... " ... " ... ""1-...................... "" .. ,, ....... " .. , ............................ " ....... " .......... " .. " ................................................. ," .......................................................... , .. " ... , .. " ... " ..... " .... , .. · .. "" .... , .. " ................ , ........................... ,1 ............... , .. , ......... " .. " ...... · ................ 1
• Présentation. C'est vrai que c'est pas facile de regarder le monde comme il est, de l'comprendre et d'y faire sa place. Mais j'réalise qu'à un moment donné, il faut simplement suivre le vent et s'laisser guider parce que même si elle est pas toujours évidente, la vie nous offre toujours des cadeaux, des surprises et des rencontres extra·ordinaires .. .
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vous présenter m'ont toutes guidé vers Une seule conclusion que j'essaie de ' mettre en pratique du mieux que j'peux, chaque jour. L'important, c'est de vouloir aller quelque part et de continuer à avancer sur notre route. Que notre chemin soit droit ou sinueux, long ou court, profitons du voyage, peu importe si on arrive à destination.
Merci d'avoir croisé ma route ce soir... On va s'retrouver sûrement QUELQUE PARTI
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND!
o PLUS FORT: Backs. '
QUE,LQUE PART François Duchesne
Full band + Guitare
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J'ai fait tous mes bagages Je suis prêt à partir La tête dans les nuages Je me prépare à devenir Je sais pas où je vais Rien n'est jamais parfait
-Je défile au hasard Confiant de me rendre quelque part
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Et je marcherai tout simplement 1 Full band Espérant décrocher la lune J'avancerai assurément Quelque part sur la terre Quelque part dans mon univers
J'ai bâti mari avenir Sur un solide espoir En voulant devenir
. Quelqu'un de mieux, quelqu'un de fort Mais je n'ai pas tout prévu La vie sait me faire attendre Ce n'est que le début D'une aventure qui nous rassemble
Et je marcherai tout simplement Espérant décrocher la lune J'avancerai assurément Quelque part sur la terre Quelque part dans mon univers
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 ... ... ........... . .... ... .. . ... , ........ .. .. .. ...... . .. ........ ... .. ......... .... .................... .... .... . ... ..... ........ ....... • .. • .. ••· .. •••• .... •••• · .. •••• •• • .. 1 .. • .. •• .. ••••• •••••••••• .. ••• .... ... . ..................... .... ....... ....... ............ , ......... .... .. ...... ..... .... ... .......... ... ... .. .. .... .. ... .................... ••• .. ·_ · ·· .... •• .. ••• •••• .. ••••• .. .. ••• ••• •• .. .. r .. · ...... ·· .. ·· .. · .. · .......................................... , ... , ................................................................................................................................................................. , .......................................................................... ······ .. ·1· ....... ••••••• ••• .. ••••••• ••• ••••••••• •••••••· .............. .
o REMONTER: Intensité générale .
Plus fort. . Je regarde, je regarde quelque part Devant moi, devant moi ...
Et je marcherai tout simplement Espérant décrocher la lone J'avancerai assurément Quelque part, quelque part ...
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Juste François. Pas de band. J'ai fait tous mes bagages o OFF: Tout sauf ... Voix. Guitare . o Encore ON: Zone chanteur. ...................................... , ............. , ....................................... , .............................. .................. ..
o BLACK o ON: Backs, fronts, FOH
. 0 OFF: Tout sauf Backs. o Encore ON: Backs
o Encore ON: Backs.
o ON: Zone claviériste. o ON: Zone cour. douche.
Les musiciens et François sortent.
Je su i s p rê~ .... ~ ..... P.~ .. Œ.!.r ........................................................................................................ ..
SORTIE DE SCÈNE
Je sais pas si c'est la même chose pour vous, mais la chose qui me désole le plus, c'est de me sentir impuissant face aux malheurs des gens que j'aime, quand je les vois traverser une période difficile et que j'sais pas quoi faire ...
Trouver les bons mots, poser le bon geste enfin ... n'importe quoi qui pourrait calmer la vague. Mais quand ça prend l'allure d'un raz-de-marée, quand ça nous dépasse ... y'a pas ·
chose à dire. Parfois. il suffit seulement d'être là.
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1
• François assis à cour, parle à chaise vide à jardin.
QUAND TU ES AVEC MOI' François Duchesne Il fait si froid dans cette pièce aux couleurs d'hivers Mais tu es là, à te battre pour gagner ta guerre Dire qu'autrefois, on gaspilla if notre air Maintenant, tu vois, je perds mon souffle dans mes prières
Il fait si froid, mon chagrin se peint sur tes murs D'une faible voix, tu me parles de projets futurs Et on y croit qu'un jour on 'rira de tout ça Oui on y croit, mais on n'fait pas les lois
Tu m'as promis qu'en so'rtant d'ici Tu me prendrais dans tes bras Au fond tu dis que le paradis C'est quand tu es avec moi
1./ Clavier
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o FAIBLIT: Zone jardin. ' Ton nom résonne dans les couloirs de l'hôpital
o FAIBLIT: Zone jardin.
Une rumeur conne que tu vas de plus en plus mal . Moi je fredonne comme si tout était normal On se cramponne, t'es pas rendu au terminal
Tu m'as promis qu'en sortant d'ici Tu me prendrais dans tes bras Au fond tu dis que le paradis C'est quand tu es avec moi
Toi tu souris, peu importe ton chemin de croix Cette énergie me rappelle de garder la foi Je t'en supplie, ne baisse jamais jamais les bras On est ·à l'abri, les deux sous un seul toit
Tu m'as promis qu'en sortant d'ici Tu me prendrais dans tes bras Au fond tu dis que le paradis
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1 ÉCLAIRAGE 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 .................................................................................................................................................................................. _ ..................................................................................................................................................... ·•• .......... • ...... ·· .......... ··· .... · .. T .... •• .... · .... · .... · ...... · .... ·•· ................................. .............................................................. ............................................................................................................................................................... ·•·· .... • .. 1 .. • .......................... · .. · .......... · .. • ........ · .. 1
o OFF: Zone Jardin. o OFF: Zone Cour. o ON: Backs.
PRÉSENTATION ..................................... ., ................................................................ ·· ................................................ ···1·· .............................................................................................................................................................................. ......... .......................... ..
o ON: Eclairage de base • François revient au centre. 1 Remerciements. ambré. • Les musiciens reviennent en scène.
• Les divas (choristes) entrent en scène 1 Trip musical.
FREEDOM '90 Paroles et musique: George Michael
o ON: Sides jaunes .
Full band + Guitare
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o ON: Pars rouges. I ·won't let you down, 1 will not give you up o ON: Sides bleus. Gotta have some faith ln the sound
It's the one good thing that l've got 1 won't let you down, so pl~ase don't give me up Because 1 would really, really love to stick around . oh yeah
Heaven knows 1 was just a young boy Didn't know what 1 wanted to be (Didn't know what 1 wanted to be) l was every little hungry school girl's pride and joy And 1 guess it wasenough for me (And. 1 guess it was enough for me) To win the race? A prettier face 1
Brand new clothes and a big 'fat place, on your rock and roll TV (rock and roll TV) But today the way 1 play' the g'ame Is not the same, no way 1
Think l'm gonna get me some happy
1 think there's somethlng you should know (1 think it'5 time l told you 50 j
l.. .......................................... ................................................................................................................... 1. .................................................................................................................................... :. ............................................................................. L .... I.D..~r.~ .. ~ .? .... ?..9. .. ~.~.~.D...! .Q.g ..... q .. ~~.p. .... !.Q.~.!.9..~ .... 9..f ... ~.~ ........... ................................................................................................................... .1 ..................................... : ................... .
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1 ÉCLAIRAGE-- 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRÉSENTATIONS 1 BAND 1 r .. ·· .................. · ........ · .. · .. · .......... ··· .. · .. · .. ............................................................................... : .............. 1' ................................................................................................................................................................................................. · .............. r···· ........ ··· .. · .. ···· .. .. ····· .. · .. .. .. ·····•· ........ ·· .. · ............................................................................................................................................ ...................... · ........ · .. .......... · .... · .. · ...... ···· .. ··,· .. · ...... ···.· ............ r ................................. ..
(There's someone else l've got to be) 1
Take back your picture in a frame . 1
(Take back your singing in the rain) 1 just hope you understand 1 .
Sometimes the clothes do not make the man
Ali we have to do now 15 take these lies and make them true somehow Ail we have to see 15 that 1 don't belong to you And you don't belong to me
Freedom 1 Freedom! Freedom 1 You've gotta give for what you take Freedom , .Freedom' Freedom' You've gotta give for what you take
Heaven knows we sure had some fun boy Whata kick just a buddy and me (What a kick Just a buddy and me) We had every big shot good-time band on the run ooy We were living in a fantasy (We were living in a fantasy) We won the race, got out of the place Went back home got a brand new face for the boys on MTV (boys on MTV) But today the way 1 play the game has got to change, oh yeah Now l'm gonna get myself happy
1 think there's something you should know (1 think it's time 1 stopped the show) There's something deep inside of me (There's someone 1 forgot to be) Take back your picture in a frame
L.. ......................................... ................................................................................................................... 1.. .................................................................................................................. .. .. .......................... ................................ ...................... _ ... :L.. ... CP...~.r.!.~~ .... ~!J.!r.!.I5. .... ~t!.?~ ... !.~!!. .. !?..~ .... !?..~.~~ ... ~g?!..!!)2 .............................................. ............. .. ............................ ............ ................ .. .............. L ................................ .. .. ... .. .. .. .. .. .. ...... I
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, ECCLAIRAGE MISE EN SCÈNE CH'ANSONS ~ PRÉSENTATIONS 1 BAND
·· .. i .. j'u·st·· .. h'·o .. p·e· .. ·yo·u .. ·'ü·n·ëie'::sta·n·a .... · .......... · ........................................................................................................................................................... 1' ............................................. ........ .
Sometimes the clothes do not make the man 1
Ail we have to do now . Is take these lies and make them true somehow Ali we have to see Is that 1 don't belong te you And you don't belong to me
Freedom 1 Freedom 1 Freedom 1
You've gotta give for what you take Freedom! Freedom! Freedom 1
You've gottagive for what you take
Weil it looks like the road to heaven But it feels like the road to hell When 1 knew which side my bread was buttered 1 took the knife as weil Posing for another picture Everybody's got to sell But when you shake your ass They notice fast And some mistakes were built to last
(That's what you get) That's what you get (That's what you get) 1 say that's what you get (That's what you get for changing your minci) That's what you get for changing your mind
(That's what you get) ... (That's what you get) And after ail this time 1 just hope you understand
1
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1 ÉCLAIRAGE-- 1 MISE EN SCÈNE 1 CHANSONS - PRESENTATIONS 1 BAND 1
• Saluts. • Les musici"ens et François sortent de '
, 0 BLACK scène. o ON: Salle o ON: Backs
Is take these lies and make them true somehow All -we have to see Is that 1 don't belong to you And you don't belong to me
Freedom! Freedom! Freedom! You've gotta give for what you take Freedom' Fre,edom! Freedom! You've gotta give for what you take
FIN DU SPECTACLE.
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ANNEXE #2 PHOTOS DU SPECTACLE AU PETIT CHAMPLAIN
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ANNEXE #3 QUESTION~AIRE D·' ENTREVUE
(Les nombres précédés d'astérisques renvoient au questionnaire présenté à l'annexe #4.)
1. Questions générales
o Quelle formation avez vous reçue avant d'exercer le métier de metteur en scène? .
o Qu' est-ce qui vous a amené à faire de la mise en scène dans le domaine de la chanson?
o Quelles sont vos expériences de mise en scène dans le domaine de la chanson (avec qui avez vous travaillé, dans quelles occasions, etc.)?
* 1 : Pedigree des artistes (répertoire)
2. Questions plus spécifiques au travail de la chanson
o Quelles approches privilégiez-vous pour arriver à mettre en scène un spectacle de chanson, du début de la création à la fin de la représentation? Et dans quel ordre? Quels sont les éléments les plus Iles moins importants à travailler?
*2 : Structure du spectacle (textes, thèmes, titre, présentations, etc.) *3 : Voix - diction et justesse *4: Intérprétation (voix et corps) * 5 : Mise en place (artiste et musiciens) *6 : Arrangements musicaux *7 : Scénographie, espace, costumes (vêtements) * 8 : Éclairages *9 : Technique sonore *10: Autres
o Quelles sont vos relations avec les autres intervenants du spectacle? * Il : Artiste( s) en scène * 12 : Directeur musical *13 : Musicien(s) *14: Techn~cien(s) de son * 15 .: Autres techniciens ou intervenants (éclairage, vidéo, accessoires) *16 : Producteurs * 17 : Gérant( e) d'artiste *18 : Autres
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o Quelle est vo.tre implicatio.n dans les différentes phases du pro.cessus de créatio.n et de représentatio.n? Dans laquelle des phases êtes-vo.us le plus / le mo.ins présente e), actif(ve)?
* 19 : Ho.rs salle (en travail de table) *20 : En salle (en entrée en salle, en représentatio.n) *21 : En to.urnée *22: Autres
o Quelles so.nt les difficultés que vous renco.ntrez le plus so.uvent dans la mise en scène de la chanso.n? Quels so.nt les éléments les plus faciles à gérer?
3. Questions plus spécifiquement en lien avec mon tr"avail de maîtrise
o Quelles · différences vo.yez-vo.us entre la pratique de la mise en scène dans le do.maine du théâtre et celui de la chanso.n quant aux métho.des de travail utilisées?
*23 : Libertés *24 : Restrictio.ns *25 : Difficultés / Facilités
o En quoi vos relations avec les autres intervenants du spectacle de chanson diffèrent-elles des relations que vous avez avec ces mêmes concepteurs dans le domaine théâtral? .
Artiste en scène (chanteùrs, co.médiens) Autres intervenants
o En quoi votre implication dans le processus de création dans le domaine de la chanson diffère de celle du domaine du théâtre?
III
• 1
ANNEXE #4 PISTES DE RÉFLEXION (*en lien avec le questionnaire d~entrevue)
Les réflexions/questions ci-dessous sont celles dont je me suis inspirée pour élaborer le questionnaire d'entrevue. Les nombres précédés d'astérisques renvoient au questionnaire présenté. à l'annexe #3.
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*2
*3
*4
*5
Est-ce que vous avez déjà travaillé avec des artistes qui n'avaient jamais endisqué? Endisqué une fois? Endisqué plusieurs fois? Avez-vous déjà travaillé sur un . spectacle de chansons avec des artistes qui n'étaient pas chanteurs et/ou musiciens?
Est-ce que vous écrivez l~s présentations des chansons (textes)? Si oui, le faitesvous vous-même? En collaboration avec l'artiste? Est-ce que c'est l'artiste qui les écrit lui-même? Est-ce que c'est improvisé? Comment construisez-vous le fil conducteur du spectacle? Par la cohérence de la succession des rythmes? Des thèmes? Est-ce que vous choisissez une thématique au spectacle? Comment choisissez-vous le titre d'un spectacle? Comment choisissez-vous les chansons qui seront chantées et jouées pendant le spectacle? Est-ce que le spectacle est construit en fonction de faire la . promotion du dernier disque sorti sur le marché? En ce sens, est-ce plus facile de structurer un spectacle d'une personne qui a déjà endisqué une fois? Plusieurs fois? Es~-ce que le thème du spec~cle est influencé par la structure de l'album?
Est-ce que vous travaillez la justesse 'vocale avec Fartiste? Est-ce que c'est le ·directeur musical qui s'en charge? Ou encore est-ce que personne ne s'en charge (l'artiste se prend en charge vocalement lui-même)? Est-ce que l'artiste a un coach vocal? Est-ce que vous travaillez la diction avec l'artiste?
Outre le travail de la voix, y a-t-il encore place à un travail d'interprétation? Dans la voix? Dans les gestes? Dans les émotions? , Comment vous y prenez-vous .pour dirigez un chanteur?
En quoi consiste la mise en place dans un spectacle de chansons? Comment la travaillez-vous?
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Quelle importance la mise en place prend-elle dans un spectacle de chansons pour l'interprète? Pour les musiciens?
Est-ce que les arr~ngements (la direction musicale) prend une place importante, voire infl uence le processus de création de la mise en scène? Est-ce que vous travaillez les arrangements musicaux en collaboration avec le directeur musical? Est-ce que vous vous contentez des arrangements qu'on vous apporte? Est-ce que vous dictez les arrangements que vous souhaitez retrouver dans le spectacle au directeur musical?
Comment pensez-vous l'espace en général? En fonction de l'artiste en scène? En fonction des musiciens? Est-ce que vous travaillez avec des décors? Avec un scénographé? Est-ce que la pensée de l'espace est restreinte à des contraintes techniques (fils, caisses de son, etc.)? Est-ce que vous pensez aux costumes de scène de l'artiste? Des musiciens? Ou s'habillent-ils comme bon leur semble? Est-ce que vous privilégiez, ou pas, dès changements de costumes pendant les représentati ons?
Quelle place prennent les éclairages dans la mise en scène? Est-ce que vous travaillez en collaboration avec un concepteur d'éclairage? Est-ce que vous ajustez vos éclairages en fonction de la visibilité des musiciens (pour qu'ils voient la scène, leurs instruments, les partitions; pour que les spectateurs les voient)?
Est-ce que vOus arrangez votre mise en scène en fonction de la technique sonore à votre disposition (types de micros, fils, etc.)? Ou si vous demandez les éléments techniques dont vous avez besoin en fonction de votre mise en scène? Est-ce que voùs travaillez étroitement avec le technicien de son? Est-ce que la technique influence cl' autres aspects de la mise en scène (mise en place, etc.)?
Est-ce que j'oublie quelque chose? ©
Quelles sont vos relations avec l'artiste en scène? Est-ce que vous développez une complicité avec lui (elle/eux)? Est-ce que l'artiste vous laisse des libertés? Est-ce qu'il vous restreint? Qui dirige qui? Est-il difficile de créer une mise en scène en fonction de l'univers artistique d'un artiste en solo ou d'un groupe musical? Est-ce difficile de côtoyer les auteurs-
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compositeurs (comme il peut être' difficile de côtoyer l'auteur d'une pièce de théâtre que l'on met en scène)? Est-ce que cela ne crée pas quelques fois des frictions qui entravent la créativité? Est-ce vous qui créez pour l'artiste ou est-ce l'artiste qui crée pour vous (et vous ne faites que diriger ses idées)? Est-ce un travail de collaboration? Qui a le dernier mot dans le processus de création, vous ou l'artiste en scène (peut-être le directeur musical ou autre)? Est-ce que vous avez l'impression de gérer un projet autour d'une personne ou une personne autour d'un projet? Mettre en scène un artiste dans le domaine de la chanson est~ce mettre en scène une personne, un individu dans son intimité, ou est-ce mettre en scène une idée, une musique? Est-ce que vous avez l'impression que votre matière première c'est l'artiste ou sa musique? Peut-on gérer le matériel musi cal de l'artiste et l'artiste lui-même séparément?
Est-ce que vos relations avec le directeur musical ont de l'importance? Est-ce que le travail du directeur musical peut influencer la mise en scène? 'Est-ce que la mise en scène peut influencer le travail du directeur musical? Est-ce que le directeur musical dirige les musiciens en fonction de la mise en scène ou est-ce que la mise en scène est faite en fonction de la direction musicale? Est-ce un travail de collaboration? Est-c~ que vous passez par la direction musicale pour arriver à vos fins dans la mise en scène?
Est-ce que le directeur musical est le seul à diriger les musiciens? Dirigez-vous les musiciens? Est-ce que les musiciens sont impliqués dans la mise en place? Ou est-ce que vous laissez les musiciens faire à peu près ce qu'ils veulent?
Quelles sont vos relations avec le technicien de son? Est-ce que vous avez une relation ayec le technicien de son ou est-cele directeur musical qui s'en occupe? Est-ce que vous avez un mot à dire dans la qualité du son, dans la technique sonore?
Quelle est votre relati~n avec le concepteur d'éclairages? Y en a-t-il un? Est-ce que vous avez un mot à dire dans les éclairages? Quelle est votre relation avec les autres intervenants? Y en a-t-il d'autres? En quoi consiste leur implication dans votre travail et votre implication dans le leur (par exemple les accessoiristes, les techniciens 'en charge des manipulations
. d'instruments et de décors)? .
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Êtes-vous impUqué d'une quelconque façon dans la production (marketing, publicité, etc.)? Rencontrez-vous les producteurs? Est-ce que les producteurs ont une influence sur la mise en scène (argent, idées)?
Est-ce que vous avez des contacts avec le gérant de l'artiste? Est-ce que le gérant de l'artiste a son mot à dire dans la création artistique?
Avec qui travaillez-vous le plus intimement avant la création? Pendant la création? Pendant les représentations? Êtes-vous présent pendant les représentations? Qui s'occupe de faire fonctionner le roulement des représentations quand vous n'êtes pas là : le directeur de la salle? .
, Est-ce (lans cet aspect, dans le travail avec l'artiste, hors salle, ,que vous êtes le plus actif? Est-ce en salle, avec les concepteurs ou les techniciens? Sur quels aspects êtes-vous le plus / le moins actif? Quels aspects sont de moindre importance pour vous? Sur quoi vous achamezvous le plus? L'interprétation, la mise en place?
Est-ce que le concept de générale technique et/ou de générale est présent dans le domaine de, la musique? Si oui, quelle proportion de temps lui est accordée? Comment ça se passe? Est-ce qu'il y a des occasions où on le fait et d'autres non? Est-ce que le chjlnteur et les musiciens ont besoin d'être là pour un « set up » d'éclairage? Est-ce que la générale technique ne se résume pas plutôt 'à la technique sonore, à l' équili brage des instruments et non au reste?
Êtes-vous impliqué dans le processus de tournée? Êtes-vous impliqué avec les producteurs? . Qu'arrive-t-il en tournée par rapport .à la technique et l'entrée en salle?· Est-ce qu'on a du temps pour faire des générale,s techniques? Est-ce qu'on ne' fait que yérifier le son? Est-ce qu'on ne fait rien du tout?
Est-ce que j'oublie quelque chose? ©
Quelles libertés avez-vous dans la mise en scène de la chanson que vous ne vous permettriez pas au théâtre et vice-versa?
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Quelles restrictions avez-vous dans la mise en scène de la chanson que vous n'avez pas au théâtre et vice-versa?
Quels sont les éléments les plus faciles / difficiles à gérer au théâtre, qui sont tout à fait différents dans le domaine de la chanson? Quelles sont les difficultés au théâtre que vous ne rencontrez pas dans le domaine de la chanson?
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