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Nouveaux regards sur l'objet, nouveau regard sur la poésie
Valérie Krier, collège d'Avesnes-Lez-Aubert et Sylvie Péreira, collège d'Iwuy
Académie de Lille
Niveaux et entrées duprogramme
Niveau Troisième
La poésie dans le monde et dans le siècle :
« Nouveaux regards sur le monde dans la poésie contemporaine »
Projet d'enseignement permettant de découvrir et d'étudier un auteur de
poésie contemporaine, Francis Ponge, par le biais de l'image et de l'écriture.
Permettre aux élèves de s'interroger sur la problématique suivante :
« Les objets du quotidien peuvent-ils se révéler poétiques ? Le regard de
l'artiste peut-il les transformer ? »
Numérique et projetd’enseignement
Le numérique va permettre aux élèves, par le biais d'un travail tour à tourindividuel et collectif, d'accéder à l’œuvre d'un grand poète, Francis Ponge,facilitant l'entrée dans les textes et leur interprétation.Le numérique favorise ainsi une vraie réflexion sur le travail de l'artiste etdevient un outil indispensable à l'écriture du poème en prose à laquelle lesélèves vont s'essayer.Favorisant une réflexion sur les intentions de l'artiste et la visée de sonœuvre, le numérique permet alors de répondre à la problématique.
Supports exploités
Productions d'élèves
Poèmes de Ponge
Photographies, tableaux, sculptures
Dictionnaires numériques
Enregistrements sonores
Objectifs littéraires etculturels
Motiver la réflexion des élèves sur le renouvellement poétique et artistiquedu XXème siècle, à partir d'une réflexion sur les regards multiples portés surdes objets du quotidien.
Ressources numériques etoutils informatiques
mobilisés
- Logiciel Net Support School installé en salle pupitre ;
- Logiciel de traitement de texte ;
- Dictionnaires électroniques, notamment l'entrée « étymologie » et lesoptions d'affichage du CNRTL pour accéder aux différents sens du mot plusaisément ;
- Autres ressources numériques mises à disposition comme des tableaux etdes enregistrements sonores ainsi qu'une vidéo de l'INA.
Compétences exercées Travailler et développer des compétences de lecture :
- réagir sur un texte, construire le ou les sens à donner au texte ens'appuyant sur des éléments explicites et implicites
- utiliser et développer ses connaissances sur la langue pour lire, construirede nouvelles connaissances en utilisant les dictionnaires électroniques,les enregistrements vocaux, l'observation syntaxique des textes-supports
Travailler et développer des compétences orales et civiques
- donner son avis, échanger sur un texte, une image, un procédé d'écriture
- rendre compte de ce que l'on a compris, de son interprétation d'un texteou d'une image ou même d'une production d'élève
- mettre en voix un poème en justifiant ses choix
Travailler et développer des compétences d'écriture
- rédiger un écrit de synthèse
- produire un écrit imitatif en respectant des contraintes stylistiques,lexicales et formelles
Les séances du projet
Séance 1 : Images d' objets du quotidien (écriture)
Séance 2 : Corpus de textes et d'images (lecture)
Séance 3 : « Le cageot » Francis Ponge (lecture analytique)
Séance 4 : La syntaxe au service des effets de sens. (langue)
Séance 5 : A la découverte d'un poète du XXème siècle. (lecture)
Séance 6 : « Jeux poétiques et figures de style ». (langue)
Séance 7 : « Promenade de Picasso », Prévert (oral)
Séance 8 : Écriture finale : de l'objet à « l'objeu »...
Pourquoi recourir au numérique ?
Le recours au numérique permet de multiplier les supports, de passer très rapidement d'une image àun texte, d'un texte à des définitions de dictionnaire, d'un texte lu silencieusement à sa mise en voix …
La curiosité des élèves est ainsi motivée et l'accès à ces sources « protéiformes » de connaissancesfavorise la construction des apprentissages. En créant des liens entre différents supports, texte-image ,texte lu en autonomie-texte écouté, en élucidant par une image, par la recherche d'un synonyme, unedifficulté lexicale, en échangeant, via les bascules d'écran de NSS, les élèves mobilisent des compétencesqu'ils ont déjà ou apprennent à en développer d'autres.
Dans ce projet, nous avons aussi voulu essayer d'utiliser le téléphone portable de nos élèves à desfins pédagogiques.
Ceux-ci utilisent tous le téléphone portable pour communiquer, échanger des photos, des vidéos,des messages écrits spontanés. Cet outil fait partie de leur quotidien et constitue le principal mode decommunication des jeunes d'aujourd'hui. L'idée a donc été d'utiliser à des fins pédagogiques une desfonctionnalités de cet objet si familier. Ainsi, nous avons testé la fonction « dictaphone » de leurtéléphone. Cette expérience constitue une alternative à l'exploitation du logiciel « Audacity » et al'avantage de permettre à plusieurs personnes de communiquer en même temps, de conserver, écouter ettransmettre les enregistrements très simplement, via Internet.
séan
ce1 Ecrire sur un objet du quotidien
Objectifs : - justifier un choix personnel, partager son opinion dans un groupement
- écrire un texte sur un objet
- amener la thématique et poser la problématique de la séquence
Cette séance se déroule en salle pupitre. Les élèves ont accès à un document constitué de dix
images d'objets banals et usuels : rollers, macaron, stylo-plume, commode, montre, orange,
chapeau, carafe, valise et portefeuille. (Annexe : « Objets du quotidien »)
• La première étape de cette activité est individuelle. Les élèves ont pour consigne de choisir
l'objet qu'ils préfèrent et de justifier leur sélection par la suite. Quelques questions les orientent :
Vous avez retenu cet objet :
- pour sa forme ?
- sa fonction ?
- ses couleurs ?
- un critère plus personnel, comme par exemple ce à quoi il vous fait penser ? …
Au bout d'une dizaine de minutes, chacun annonce l'objet choisi et des groupes sont constitués en
fonction des objets retenus.
Le numérique permet ici tout simplement aux élèves de visualiser
individuellement les images en couleur.
• La deuxième étape de ce travail nécessitera le recours au téléphone portable dans sa
fonction « dictaphone ».
Cette expérience constitue une alternative à l'exploitation du logiciel
« Audacity » et a l'avantage de permettre à plusieurs personnes de communiquer en
même temps, de conserver, écouter et transmettre les enregistrements très
simplement, via Internet. Le téléphone ainsi posé sur la table va libérer la parole et
permettre des échanges, des discussions à plusieurs, ce qui n'est pas possible avec
un logiciel d'enregistrement individuel.
Les échanges enregistrés seront exploités dans l'étape 3.
• Cette troisième phase consiste à produire un écrit sur l'objet choisi.
La consigne est très ouverte : en vous appuyant sur le débat mené, produisez un texte
court (10-15 lignes), sur cet objet. Vous devrez écrire à la troisième personne.
L'écriture à la troisième personne nécessite un changement de point de vue qui oblige les élèves à
prendre de la distance par rapport à l'objet et à rendre plus objective une première approche plutôt
affective. Les travaux seront ensuite mutualisés afin de mettre en évidence, le cas échéant, la place
accordée à la description de l'objet, à ses fonctions et représentations mentales. Les élèves écoutent
donc leur enregistrement et peuvent s'appuyer sur tous les commentaires que leur ont inspirés les
objets.
Exemples de productions
- La montre
(Annexe : « la montre » , fichier son)
Dans ce groupe, les élèves ont échangé, à l'oral, autour de la fonctionnalité de l'objet (utile pour les
examens), son aspect visuel (couleurs et formes variées),et sur leur relation affective avec celui-ci
(personnalisation, plaisir de posséder l'objet)
Nous constatons, dans l'écriture, la présence des différents éléments de discussion révélés par
l'enregistrement.
Oh voilà un objet, une montre !
Elle est extraordinnaire !
Elle sert pour la vie de tous les jours.
Que ce soit pour un examen,
La nuit ou le jour,
Elle montre l'heure, la montre.
Oh ! Elle est à court d'énergie, la montre,
Remettons lui les pendules à l'heure !
La montre se transforme,
Que ce soit en bracelet, en pendule ou même en
horloge.
La montre change de couleur,
Du bleu, du rouge, de gris ou même du noir.
Oh, qu'elle est belle autour de notre poignet,
La montre
Chris, Bryan, Adrien
- La valise
(Annexe : la-valise, fichier son)
Dans ce groupe, l'objet est surtout associé aux représentations mentales des élèves : une valise
renvoie aux vacances. Elle est très peu décrite. Aucun commentaire sur sa forme, seul l'intérieur semble
avoir retenu leur attention par ses couleurs « vieillottes »
L'écriture a donné lieu à une courte scène de théâtre dans laquelle des objets se mettent à parler.
Une valise et des vêtements se disputent ….
La valise : Tout le monde m'aime car je fais
oublier la routine et je représente les
vacances, la tranquilité …
Le débardeur : Non, nous, nous ne t'aimons
pas. On ne peut pas bouger à l'intérieur de
toi et nous ne pouvons voir le jour !
Le maillot de bain : Moi, à longueur de
journée, je supporte tes stupides motifs qui
me font penser à la tapisserie de ma grand-
mère.
Le masque de plongée : Pour ma part, je suis
d'accord avec le maillot de bain , mais …
La valise : Arrêtez de me critiquer !!! Moi
au moins, je ne me plains pas mais je le
pourrais car je vous supporte à longueur de
vacances !
Mélissa, Clarisse, Ophélie, Yann, Maxime
- Les macarons
(Annexe : Les-macarons, fichier son)
Dans ce groupe, les échanges ont surtout porté sur la forme du biscuit, ses couleurs variées et
appétissantes. Les élèves les ont aussi associés à des souvenirs personnels (la tante, la grand-mère) ou à
des représentations mentales (couleur de l'été), passant ainsi de façon tout-à-fait intuitive de l'objet
dénoté à l'objet connoté. Malheureusement, l'écriture n'a pas reflété ces souvenirs d'enfance.
Les macarons sont aimés pour leur forme
arrondie
Qui fait penser à un cookie
Et leur côté croustillant
Que les gens aiment tant.
Les macarons sont aimés pour leurs goûts
et leurs saveurs
Pleines de douceur
Qu'elles soient simples ou surprenantes,
A la framboise ou à la menthe,
Les macarons sont aimés pour leur
couleurs variées,
Rappelant les couleurs de l'été.
Qu'ils soient bleus ou verts,
Des palmiers à la mer,
Les macarons ont tout pour être aimés,
Mais attention,
Ils sont à consommer avec modération.
Julie, Chloe, Manon et Lucas
Une fois les productions achevées, chaque groupe lit son texte et les travaux sont commentés,
oralement par la classe.
- mise en évidence des types d'écrits : poèmes en vers, calligrammes, texte informatif, texte
théâtral
- mise en évidence des difficultés à écrire sur un objet banal : écrits qui s'appuient essentiellement
sur le visuel ou la « fonctionnalité » de l 'objet. (Annexe : textes-objets de la classe)
La problématique de la séquence commence à émerger : que peut-on écrire sur un objet et
plus particulièrement sur un objet du quotidien ?
séan
ce
2 De l'objet banal à l'objet d'art ?
Cette séance, menée en salle pupitre s'appuie sur un corpus de textes, d'images et d'une vidéo(Annexe : Images et textes-objets)
- des poèmes classiques et contemporains : « les Horloges » de Baudelaire, « le Buffet » de Rimbaud, « La
bicyclette » de Jacques Réda et « Promenade de Picasso », de Prévert
- les paroles d'une chanson de Bénabar, « Le sac à mains »
- un extrait de roman « La casquette » de Charles Bovary
- des tableaux et installations : « La Pomme » de Magritte, une nature morte de Paul Cézanne , « Le vélo »
de Duchamp, et le kiosque des noctambules à Paris
- une vidéo d'Yves Montand mettant en voix le texte de Prévert
La séance commence par un recueil d'impressions, d'interrogations sur les différents documents proposés.Des rapprochements sont naturellement établis avec les écrits des élèves, concernant le thème, la forme,l'originalité des documents. Quelques questions viennent orienter la réflexion :
1) Quels commentaires vous inspirent ces différents documents ?
2) Lequel vous surprend le plus ? Pour quelles raisons ?
3) Lequel préférez-vous ? Pourquoi ?
4) Lequel n'aimez-vous pas ? Pourquoi ?
L'objectif n'est pas d'analyser chaque document dans le détail mais de mettre en évidence la place
de l'objet et le regard porté par l'artiste sur ce dernier. Ainsi, la problématique est posée : « Les
objets du quotidien peuvent-ils se révéler poétiques ? Le regard de l'artiste peut-il les transformer ? »
séan
ce
3 « Le cageot », Francis Ponge
Objectifs : - découvrir un auteur de poésie contemporaine
- mettre en évidence des caractéristiques du poème en prose
- montrer que le travail sur la langue dans la poésie de Ponge est au service du sens.
Cette séance de lecture analytique se déroule en salle pupitre afin d'exploiter les dictionnaires
numériques et de recourir, si besoin, à différentes images ou tableaux illustrant, élucidant, un mot du
texte, un sens particulier, un « regard » nouveau
porté sur l'objet.
LE CAGEOT
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie
vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.
Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux
fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.
A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l'éclat sans vanité du
bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la
voirie jeté sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques, - sur le sort
duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement.
Francis Ponge, Le parti-pris des choses, 1942
La découverte du texte / les premières réactions
Cette phase initiale d'une dizaine de minutes est réalisée de manière individuelle en salle pupitre.
Le numérique permet, dans cette activité, de faire partager à tous, très rapidement, lors de la reprise
collective, les commentaires de chacun. L' échange se fait oralement et par bascule d'écran. Ceux qui le
souhaitent et qui ont besoin de mettre sur papier l'essentiel des commentaires oraux de la classe sont
invités à le faire. Cette prise de notes, qui sera répétée à différents moments de l'analyse, constituera en
quelque sorte des bilans intermédiaires. La version numérique peut être considérée comme un « brouillon
de la pensée », de la pensée individuelle à la pensée collective, un cheminement des réactions spontanées
de chacun vers une interprétation raisonnée de tous.
A l'issue de ce temps de travail, il apparaît que :
- les élèves ont peu réagi sur la forme du texte, qu'ils n'ont pas identifié comme un poème, ni même
comme un article de dictionnaire (ce à quoi nous pensions initialement en préparant la séance) . Seuls
quelques constats d'un ou deux élèves sur des sons récurrents nous invitent à croire qu'ils ont perçu un des
aspects de la poésie du texte.
- certains mots ont attiré leur attention mais sans qu'ils sachent encore expliquer pourquoi tel ou tel terme
« détonait » dans l'ensemble du texte ou les interpellait.
- ils ont bien perçu la différence entre la représentation visuelle de l'objet et sa fonction.
Le retour au texte
Après cette phase d'échange collectif, chacun doit surligner de couleurs différentes ce qui est relatif
à la description de l'objet, à son utilité, et les mots ou expressions qui semblent montrer que le texte ne se
contente pas de décrire un objet, ou du moins des mots qui leur paraissent surprenants, voire incongrus.
Les fautes d'orthographe ont été corrigées. La syntaxe est authentique.
Les premières réactions
Justifications des constats
descripition de l'objet /description fonction/description du contenu/ interrogations
Chloé
Ce texte est un extrait du roman « le Parti pris des
choses » de Francis Ponge. Cet extrait évoque la
fonction du cageot, il tourne autour de ce sujet.
L'objet est tout de même représenté pour lui même
car il est un peu décrit (son bois, une simple
caissette) mais le texte parle également beaucoup de
sa fonction. L'auteur dit que ce cageot ne sert qu'une
fois « il ne sert pas deux fois » car il est détruit
facilement.
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot,simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruitsqui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisésans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encoreque les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alorsde l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, etlégèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jetésans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - surle sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantirlonguement.
Cet objet est en somme des plus sympathiques »
Chris
Ce texte parle d'un cageot. L'auteur le met en valeur
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot,simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruitsqui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé
la fonction de l'objet en citant les choses que l'on
peut y mettre à l'intérieur « au transport de ces
fruits ». L'auteur fait un jeu de mot avec « cachot »
et « cageot » à la première phrase .
sans effort,il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encoreque les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alorsde l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, etlégèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jetésans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - surle sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantirlonguement.
Léa
Ce texte parle d'un cageot, c'est encore un objet
banal, du quotidien. Il parle de sa fonction « simple
caissette à claire-voie vouée », « transport de ces
fruits »… Ce texte le décrit aussi «il puisse être brisé
sans effort », « il ne sert pas deux fois »…
Le cageot
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot,simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruitsqui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisésans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encoreque les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alorsde l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, etlégèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jetésans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - surle sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantirlonguement.
(F. Ponge, Le Parti pris des choses, 1942)
Maxence
Ce texte est original parce qu'il décrit le cageot de
plusieurs façons possibles par exemple à quoi il
sert ? ( « vouée au transport de ces fruits ») si il est
fragile ou pas ? (« il puisse être brisé sans effort, il
ne sert pas deux fois ») en quoi il est fait (« de l'éclat
sans vanité du bois blanc ») ou on peut le trouver ?
(« à tous les coins de rues »)
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot,simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruitsqui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisésans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encoreque les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alorsde l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, etlégèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jetésans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - surle sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantirlonguement.
Carolane
Cet objet est un cageot, l'auteur nous décrit le cageot
qui est un objet banal. Il rappelle ce que contient et
comment est transporté le cageot. Il nous dit que cet
objet n'est pas transporté soigneusement et qu'il se
détruit vite. Il est représenté pour lui-même.
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot,simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruitsqui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisésans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encoreque les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alorsde l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, etlégèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jetésans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - surle sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantirlonguement.
Clothilde
Ce document est un texte de Francis Ponge qui date
de 1942. Dans ce texte l'auteur parle d'un cageot. Le
cageot est décrit. Les phrases sont compliquées et
parfois je ne comprends pas leur sens. L'auteur
explique à quoi sert un cageot et il nous dit ce qu'il
peut contenir.
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot,simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruitsqui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisésans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encoreque les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alorsde l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, etlégèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jetésans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - surle sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir
longuement.
Elisa
e trouve ce texte très compliqué à comprendre. C'est
un texte qui porte sur la fonction d'un cageot. Ce
texte comporte des descriptions de l'objet (« bois
blanc » ; « simple caissette »…) Francis Ponge
n'utilise qu'une seule fois le mot « cageot » pour tout
le texte. L'objet n'est pas représenté pour lui-même
mais plutôt pour sa fonction (transporter des
fruits…). L'objet est associé aux fruits qu'il contient.
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot,simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruitsqui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisésans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encoreque les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alorsde l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, etlégèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jetésans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - surle sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantirlonguement.
Julie
Dans ce texte le cageot est décrit pour son aspectvisuel et pour sa fonction pratique. C'est un objetbanal qu'on utilise qu'une fois et qui ne dure pas dansle temps car il est fait pour être brisé facilement. Cetexte contient des phrases longues. L'objet estpersonnifié (ligne6)
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot,simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruitsqui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisésans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encoreque les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alorsde l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, etlégèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jetésans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - surle sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantirlonguement.
Le bilan intermédiaire et la « relance » de la lecture
Il apparaît donc au terme du travail de surlignage que l'objet est :
a) un cageot = une caissette
« une simple caissette à claire-voie » qui « luit de l'éclat sans vanité du bois blanc ». Il est « ahuri » d'être
« dans une pose maladroite à la voierie jeté sans retour ». Il est destiné au transport des fruits et est utilisé
une seule fois avant d'être « brisé »
Cette première lecture est quasiment unanime et s'appuie sur le plus évident : la description de l'objet.
Cette analyse est confortée par deux photographies qui semblent bien illustrer les mots du texte.
« une simple caissette à claire-voie » / qui « luit de
l'éclat sans vanité du bois blanc »
« Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse
être brisé sans effort, il ne sert pas deux fois.
« ahuri » d'être « dans une pose maladroite à la
voierie jeté sans retour »
« vouée au transport de ces fruits qui de la moindre
suffocation font à coup sûr une maladie. »
Pour relancer l'analyse, nous observons que les premiers mots du texte ne sont pas en couleur, ils
ne renvoient donc ni au visuel de l'objet ni à son utilité. Aucune ambiguïté sémantique non plus,
apparemment. Il apparaît intéressant de relire la première ligne et de provoquer leurs réactions : « A mi-
chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, ... »
b) le cageot = une simple caissette ?
Seuls quelques élèves avaient noté le jeu de mots dans leurs commentaires initiaux. Pour les aider, le
dictionnaire électronique va servir d'outil.
Les trois mots « cage », « cachot » et « cageot » sont donc recherchés et leurs définitions lues et
confrontées afin de mettre en évidence ce qui les relie.
Exploitation du dictionnaire :
- la formation composée du mot « cageot », espèce de mot-valise
« Ils ont une prononciation qui se ressemble (« ch » , « g » , « ge »). On peut voir que cage + cachot donne
cageot si on les mélange. « cage » + « ot »). Le cageot est une cage où on enferme les fruits. »
« L'auteur a mélangé les mots cage et cachot ce qui donne le mot « cageot ». »
- la définition du mot, reprise, presque telle quelle par l'auteur dans son texte
« Cage : Enceinte portative en fils de fer ou en menus barreaux, pour tenir enfermés des oiseaux ou de petits
animaux.
Cachot : Cellule généralement située dans les sous-sols des prisons, où sont enfermés les détenus ayant enfreint le
règlement intérieur ; la punition elle-même.
Cageot : Emballage léger à claire-voie monté par agrafage, destiné au transport de certaines denrées
alimentaires périssables.
- l'idée d'enfermement
La réflexion sur l'enfermement s'engage. Deux questions sont posées :
►A quels mots « enfermement » vous fait-il penser ?
►Quels sont les mots du texte qui s'y rattachent ?
L'objectif est de montrer comment l'auteur exploite les richesses sémantiques du lexique et par
conséquent comment le cageot dépasse, par la personnification, son statut d'objet.
Nous commençons à envisager les connotations de l'objet.
Dès lors, certains autres mots du texte font sens : « ahuri », « sympathique » qui désignent des êtres . Une
réflexion lexicale plus approfondie est ensuite menée sur l'adjectif « sympathique » dont la présence
surprend les élèves.
Enfermement
Emprisonnement,
séquestration, coupé du
monde
Manque d'air
Mort
« Qui de la moindre
suffocation font à
coup sûr une
maladie »
« Agencé de façon qu'au termede son usage il puisse être brisésans effort, il ne sert pas deuxfois. »
« dure-t-il moins encore ... »
« les denrées fondantes ounuageuses qu'il enferme. »
Pour éclairer le sens du mot, une recherche étymologique est lancée : quelle est l'origine du mot « sympathie » ?
Le sens s'affine : sympathique passion ?
Le cageot =
Un ami ?
Le cageot =
Un « être »
bienveillant,
compatissant ?
Qui inspire la
compassion ?
Ainsi, un nouveau regard est posé sur cet objet banal, objet de souffrance ?Forts de cette expérience lexicale, les élèves sont invités à réfléchir sur cette idée de souffrance. Celle-ci serait
liée au triste « sort » de l'objet. Une brève relecture de la fiche lexicale les renvoie à l'idée de mort.
Un tableau leur est alors montré pour tenter d'élucider ce mystère sémantique et interprétatif.
Philippe de Champaigne, La Vanité ou Allégorie de la vie humaine, 1646
Après avoir commenté rapidement les éléments représentés sur cette toile, appelée « Vanité », les élèves fontde nouveau appel au dictionnaire pour en chercher le ou les sens.
Passion =
Souffrance ?
Un parallèle est donc établi entre le sort de notre cageot et celui de l'homme …
Une relecture complète du poème est ensuite proposée et un dernier éclairage lexical sur les derniers mots du
poète viendra y mettre un terme : « - sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantirlonguement. »
Pour clore cette séance, il est demandé aux élèves de rédiger une synthèse, à partir de leurs notes, desrecherches lexicales et des commentaires faits oralement.
S'appesantir =
Ne pas
s'appesantir
=
Ne pas
insister ?
Synthèse de la lecture analytique
« Tout d'abord, ce texte de Francis Ponge qui s'intitule « le cageot » est un poème. Ce qui nous permet
de comprendre que ce texte est un poème sont les assonances présentes. Par exemple avec le son « i » ou
encore « a ». Mais aussi les allitérations en « s »
Ponge joue aussi avec le sens des mots, leur étymologie et leurs sons. Par exemple avec les mots
« cage », « cachot » « cageot » qui se ressemblent au niveau de leur sens et de leurs sons.
L'auteur joue aussi sur la présence de figures de style comme la personnification de l'objet qui est
« sympathique », « ahuri » qui a un « triste sort ». Le mot « sympathique » est utilisé pour que l'on puisse
compatir à sa triste condition.
En effet, le cageot est utilisé pour être brisé : « il ne sert pas deux fois ». Ponge nous fait réfléchir à la
fonction de cet objet et à ce qu'il contient. Il nous livre ainsi son point de vue sur les marchandises que
l'objet transporte « ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie », « ces denrées
fondantes ou nuageuses ». Ce poème est aussi lié à la mort et à l'enfermement : « suffocation », « il
enferme », « maladie », « triste sort », « être brisé » et « jeté sans retour » Il est associé au mot « vanité »
intervient à la fin du texte. La vanité est une nature morte qui exprime le temps qui passe et renvoie à la
mort.
La première phrase de ce poème est un jeu de mots qui renvoie aussi à l'enfermenet et la mort.
Les mots « cage » et « cachot »ont ainsi été coupés « à mi-chemin » et ont donné « cageot »
Enfin, Ponge est parvenu à sublimer l'objet banal : « il luit », il est « neuf », le bois est « blanc ».
l'auteur nous fait éprouver de la sympathie pour cet objet en insistant sur sa triste condition.
Néanmoins, il est important de ne pas le prendre trop au sérieux, de « ne pas s'appesantir
longuement ». Ce poème est en fait ce qu'il appelle un « objeu », un jeu de mots avec l'objet dans une
création poétique. »
« Le cageot » est un poème de Ponge, extrait du recueil « Le parti pris des choses ». C'est un poème. En
effet, il contient des allitérations : « simple, « transport », « sûr », « ces », « suffocations », répétitions du
son « s » ainsi que des assonances : «à », « la », « maladie », répétant ici le son « a » Ce poème comporte
trois paragraphes, de même strcture commençant tous par la voyelle « a »
Dans le premier paragraphe, Ponge fait un jeu de mots avec « cage », « cachot » et « cageot ». Le mot
« cageot » est un mot-valise. Il parle avec humour d'un objet dont la fonction est précisément de
transporter quelque chose. Le texte ressemble à une définition de dictionnaire. Il joue aussi sur le sens de
ces mots et sur leurs sonorités.
Le « cageot » est personnifié, il est « sympathique », « il enferme », il est « ahuri ». « Sympathique »
est à envisager aussi dans son sens étymologique (sym = avec et patior = souffrir), il invite le lecteur à
compatir à la triste condition, au « sort » de l'objet. Il a un sort éphémère puisqu'il ne dure qu'une fois et
est destiné à « être brisé ». Le poème envisage la fin de l'objet en développant un champ lexical de la
mort : « suffocation, brisé, terme » …
Ponge joue aussi avec les expressions au sens figuré comme « en faire une maladie » : « ces fruits qui
de la moindre suffocation en font une maladie »
Mais cet objet est aussi valorisé par du vocabulaire mélioratif « il luit », il est « en bois blanc », il
contient des « denrées fondantes et nuageuses »
A la fin du poème, Ponge nous invite à ne pas nous appesantir longuement sur le sort de l'objet, qui
reste banal et dont la fonction est de transporter puis de disparaître. »
séan
ce4 La syntaxe au service des effets de sens.
Prolongement à l'analyse du poème de Francis Ponge, « Le cageot »
Objectifs : - analyser la structure des phrases dans le poème de Francis Ponge
- modifier les structures employées pour mettre en valeur les effets de sens
- préparer l'écriture finale
Lors de l'analyse, nous avons pu observer une régularité syntaxique dans le poème de Ponge :
le modèle canonique S ujet + Verbe + Complément est inversé → Complément + Sujet + Verbe.
Par ailleurs les groupes mobiles dans la phrase, développés par des expansions, apportent des précisions
qui créent des effets de sens.
Nous amenons donc les élèves à analyser de manière plus précise les différents constituants de la phrase
afin d'imiter (reprendre ces constructions grammaticales) ces structures syntaxiques dans le travail
d'écriture qui leur sera proposé à la fin de la séquence.
1ère étape : Surlignez le sujet et les verbes dans chaque phrase.
LE CAGEOT
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie
vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.
Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux
fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.
A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l'éclat sans vanité du bois
blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté
sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques, - sur le sort duquel il convient
toutefois de ne s'appesantir longuement.
Le Parti pris des choses, Francis Ponge.
On remarque que ce sont des phrases assez longues dans lesquelles le sujet et le verbe occupent une
place restreinte et très souvent centrale.
2ème étape : Observez les groupes qui encadrent le sujet et le verbe et précisez leurs fonctions.
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie
C.C. lieu C.O.D
vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.
C.O.D
A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l'éclat sans vanité du bois
C.C. lieu C.C. manière
blanc.
Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans
Apposition
retour, cet objet est en somme des plus sympathiques, - sur le sort duquel il convient toutefois
Attribut du sujet Apposition
de ne s'appesantir longuement.
On remarque que la plupart des groupes soulignés sont des groupes mobiles : on peut en effet les
déplacer dans la phrase.
Ex : La langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de
la moindre suffocation font à coup sûr une maladie, à mi-chemin de la cage au cachot.
OU
la langue française a ,à mi-chemin de la cage au cachot, cageot, simple caissette à claire-voie vouée
au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.
Cet objet, tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans
retour, est en somme des plus sympathiques, - sur le sort duquel il convient toutefois de ne
s'appesantir longuement.
OU
Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans retour,
cet objet sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement est en somme des
plus sympathiques.
OU
Cet objet, tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans
retour, sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement, est en somme des
plus sympathiques.
Les possibilités sont diverses mais l'effet de sens n'est pas le même. En plaçant le sujet au milieu de la
phrase, l'auteur met en valeur l'objet en suggérant une régularité sur un modèle qui n'est pas
habituel. L'objet évoqué, le " cageot ", semble chercher sa place. Il est ambigu, il nous interpelle sur
sa véritable nature. Effet d'incertitude.
On remarque, par ailleurs, que ces groupes apportent des précisions sur l'objet.
3ème étape : observation des différents éléments qui composent ces groupes.
Les élèves réduisent la phrase aux groupes essentielles.
Exemples :
La langue française a cageot.
Il ne sert pas deux fois.
Il luit.
Dure-t-il moins encore que les denrées.
Cet objet est en somme des plus sympathiques.
On remarque que ces groupes apportent des précisions et créent du sens : approfondissement sur
les expansions du nom.
Entraînement
Reprenez les constructions grammaticales du texte de Francis Ponge que vous avez observées et
construisez des phrases sur le même modèle pour parler de la pantoufle.
Exemples élèves
1) Recouverte de velours bordé de satin, la pantoufle s'étouffe sous le poids du pied complètement
enfilé.
2) Souvent rangées dans un coin d'escalier, nos petites pantoufles, chaussures d'intérieur destinées à
nous conforter mais que l'on a du mal à montrer, sont notre face cachée.
3) Confortables au plus haut point et adaptées au style de chacun, les pantoufles, objet de tout
repos, nous attendent impatiemment à la fin de la journée.
4) Attendant notre retour sans se poser trop de questions, la pantoufle, sur laquelle on peuts'appuyer sans retenue, est en somme notre confidente.
séan
ce5 A la découverte d'un poète du XXème siècle.
Objectifs : - approfondir ses connaissances sur un auteur et son œuvre- analyser le fonctionnement de la poésie de Francis Ponge pour mieux la comprendre (jeux
de sens et de langage qui caractérisent sa poésie)- acquérir des savoirs sur le langage- préparer l'écriture finale
Supports :Groupement de poèmes extraits de l’œuvre de Francis Ponge, Le Parti pris des choses :- « Le pain »- « L'huître »- « La cigarette »- « La bougie »et du Grand Recueil :- « La radio »
Démarche
L'analyse du poème de Francis Ponge, « Le cageot » a permis de découvrir l'inédit qui réside dans leschoses lorsque nous nous attardons à les décrire : c'est une activité sociale que Ponge nomme « l'objeu »,c'est-à-dire la transposition d'un objet physique en objet de langage poétique.La lecture d'autres poèmes en prose de l'auteur va permettre d'approfondir cette première approche.Au préalable, ils ont effectué une recherche sur Francis Ponge (travail maison) afin de mieux lire sespoèmes : ils se rendront compte de l’intérêt qu’a porté Ponge aux arts visuels, surtout son admiration pourle peintre Georges Braque. Ainsi, les élèves pourront faire des liens entre la description écrite et lareprésentation picturale d'objets comme nous l’avons vu lors des premières séances.
1ère étape :Travail en salle pupitre.
Le groupement de poèmes est proposé aux élèves (déposé dans leur h/travail et distribué sur supportpapier).On leur précise qu'ils vont se livrer à une analyse d'un des poèmes qu'ils choisiront et que ce travail se ferapar groupes de 4 ou 5 élèves.Les élèves lisent alors l'ensemble des textes et choisissent celui qui leur parle le plus.
Avec la découverte de ces poèmes, les élèves se rendent rapidement compte que les objets choisis par lepoète sont familiers, mais qu’ils sont décrits avec un niveau de langage soutenu ; certains textes sontamusants à lire à cause des jeux de mots, d’autres sont complexes, voire énigmatiques. Chacun choisiradonc son texte en fonction de sa sensibilité.
Après avoir choisi le poème, chaque groupe se livre à l'analyse.La démarche sera la même que celle de la lecture analytique : le groupe est d'abord invité à exprimer sesimpressions sur le texte choisi puis à les valider ou non à travers l'analyse.
Ce travail peut s'avérer complexe sur des textes comme ceux-là. Aussi, prenant appui sur les élémentsanalysés dans « Le cageot », nous proposons aux élèves un tableau afin de guider et faciliter cette analyse.
Le point de départ de la poésie de Ponge est l’objet, un prétexte à l’écriture poétique. À partir de cespoèmes, les élèves auront à rendre compte des structures, du lexique, des jeux sur les mots, sur lessonorités et autres procédés pour créer du sens. En s'attardant sur chaque poème, ils vont comprendrecomment celui-ci fonctionne.
Le recours aux outils numériques, à savoir ici les dictionnaires électroniques, permet un véritable travailsur les mots. Les élèves ont compris, avec l'analyse du « cageot », que l'auteur se livre à un jeu sur lelangage : étymologie, sens dénoté, sens connoté, images… sont autant de moyens qui permettent àl'auteur de construire son poème.
Dans leur analyse, ils sont invités à rechercher dans les dictionnaires électroniques les mots qu'ils necomprennent pas, ceux qui leur semblent ambigus, et à revenir ainsi sur d'autres qui pouvaient leurparaître évidents à la 1ère lecture, construisant ainsi des réseaux de significations qui vont les éclairer surle sens du texte.
Les dictionnaires électroniques sont plus accessibles aux élèves et facilitent le travail de recherche parles différentes entrées proposées (étymologie, synonymie, antonymie…), les options d'affichage (accèsdirect aux différents sens par le surlignage)...
Exemples d'analyse d'élèves
Groupe 1« Le pain » de Francis Ponge
1ères impressions à la lecture du
poème
Analyse Interprétation (construction du sens)
C'est un poème de Francis Ponge « Le
pain ». Dans son poème, Ponge parle
évidemment du pain, un aliment du
quotidien.
Le texte est assez complexe
notamment certains mots : on a une
certaine difficulté à comprendre.
Le vocabulaire est très varié et pas
toujours en rapport avec le pain.
Description subjective et méliorative.
La description : son organisation ? à
quelle personne ? objectivité /
subjectivité ? Péjoratif / mélioratif ?
Francis Ponge est l'auteur de ce
texte extrait de Le parti pris des
choses, 1942. Au début on parle de
sa croûte donc l'extérieur puis on se
rapproche de l'intérieur en parlant
de la mie vers la fin. L’auteur en
parle à la 3e personne du singulier.
Le texte est subjectif car l'auteur
donne ses impressions : « La surface
du pain est merveilleuse » .
Il part d'un objet le pain, un objet
tout à fait banal et quotidien que l'on
trouve partout sans intérêt
particulier.
Il le compare même à des chaînes de
montagnes pour accentuer son
esthétisme cabossé : « comme si l'on
avait à sa disposition sous la main les
Alpes, le Taurus ou la Cordillère des
Andes. », « s'est façonnée en vallées,
crêtes, ondulations, crevasses... ».
Ensuite il s'attarde sur la mie qui est
comparée à une éponge ce qui n'est
pas très mélioratif, et dont les
alvéoles sont comme des sœurs qu'à
la fin on doit se résoudre à briser.
Et à la fin l'auteur révèle rappelle sa
vraie fonction : objet de
consommation.
On peut aussi rapprocher le pain avec
la terre ou le monde car la croûte du
pain peut nous amener à penser a la
croûte terrestre car on dit que la
croûte du pain est :façonnée en
vallées, crêtes, ondulations,
crevasses..., comme celle de la terre.
Puis on s'enfonce au centre avec la
mie : le dessus est semblable au
noyau terrestre. Puis à la ligne 4 on
parle d'un four stellaire qui donne au
pain toute sa valeur gustative, et si
l'on compare une nouvelle fois le
pain à la terre on peut en déduire
que le four est alors le soleil qui fait
vivre la terre.
Jeux sur le langage ? (reprendre les
définitions du dictionnaire)
Amorphe= Qui n'a pas de forme
apparente ou de structure
déterminée. Il dit que le pain a une
forme et une structure non
déterminée.
Qui est propre, relatif aux étoiles.=
stellaire
Astre brillant de sa propre lumière,
observable sous la forme d'un point
scintillant, sans mouvement
apparent.= étoile
Astre dont le rayonnement produit la
lumière du jour et réchauffe la terre.
Jeux sur les sonorités ?
L'auteur utilise aussi des
allitérations en [P]: « pain, respect,
application, panoramique, plan,
Alpes ».
Autres procédés ?
- Comparaison entre le pain et les
montagnes, avec leurs crevasses,
pics etc... et la mie avec une éponge.
- Personnification de la mie en
donnant comme ''fonction '' aux
alvéoles d'être sœurs.
- Allégorie : représentation du
monde par l'intermédiaire du pain.
Groupe 2« La bougie » de Francis Ponge
1ères impressions à la lecture du
poème
Analyse Interprétation (construction du sens)
Il a des rimes en « ent ». il parle avec
un langage soutenu. La bougie crée
une certaine peur.
On a l'impression que l'auteur ne
parle pas forcément d'une bougie.
J'ai l'impression que l'auteur associe
la bougie à une plante, s'appuie sur un
objet complètement différent de
l'autre, il n'y a aucun rapport par
exemple entre une plante et une
bougie.
L'auteur ne décrit alors pas seulement
une bougie mais plusieurs choses à la
fois en les mettant en commun.
J'ai l'impression qu'il l'observe au
moment où il écrit le texte.
La description : son organisation ? à
quelle personne ? objectivité /
subjectivité ? Péjoratif / mélioratif ?
Francis Ponge écrit son texte à la
3éme personne «la », « s' », « les ».
Le texte est subjectif « trop haute »,
« très noir », et utilise un lexique
péjoratif« singulière », « miteux ».
Tout d'abord dans le premier
paragraphe, l'auteur s'attarde sur le
fait que pendant la nuit la bougie
éclaire les objets.
Ensuite dans le 2éme paragraphe, il
s'attarde sur la description de la
bougie.
D'autre part dans le 3ème, il décrit
l'environnement et les insectes qui
sont attirés par la lueur de cette
bougie.
Pour finir dans le dernier, le lecteur
est éclairé par la flamme de la
bougie.
La bougie est un poème en
prose écrit par Francis Ponge en
1942, extrait du Parti pris des
choses.
Ce poème est écrit à la
troisième personne « la », « s' »,
« l'assaillent ». Il utilise le lexique
péjoratif : « singulière »,
« miteux » et décrit la bougie de
façon subjective « trop
haute », « très noir ».
Tout d'abord dans le premier
paragraphe, l'auteur s'attarde sur
le fait que pendant la nuit la
bougie éclaire les objets.
Ensuite dans le 2éme paragraphe,
il s'attarde sur la description de la
bougie.
Dans le 3ème, il décrit
l'environnement et les insectes qui
sont attirés par la lueur de cette
bougie.
Pour finir dans le dernier, on fait
référence au lecteur éclairé par la
flamme de la bougie.
On retrouve beaucoup
d'allitérations en ''r'' comme ''
ravive, lueur'', en ''f'' comme
''frémissent, feuille, frénésie'', en
''s'' comme ''stupeur, frémissent,
singulière'', en ''v'' comme
''vannés, vacillement, vaporise''. Il
y a également des assonances en
''i'' comme ''bougie, ravive, miteux,
Jeux sur le langage ? (reprendre les
définitions du dictionnaire)
Vacillement : Être agité de
mouvements irréguliers provoquant
des variations d'intensité.
Assaillir: Attaquer vivement et avec
violence; se ruer agressivement sur
quelqu'un pour le réduire à merci.
On a l'impression de lire une
description d'un tableau notamment
par ses couleurs et ses matières.
« noir, albâtre, feuille d'or, bois,
clarté, ombre »
Massifs : Groupe d'arbres ou
d'arbustes concentrés dans un
espace réduit, de manière que le
feuillage soit perçu comme un tout
continu OU Qui est fait de pleine
matière, sans parties creuses et sans
parties rapportées ou plaquées; qui
est lourd, pesant, solide
Albâtre : Espèce minérale (variété de
carbonate ou de sulfate de calcium)
caractérisée par les propriétés
suivantes : couleur variable −
généralement blanc laiteux − unie ou
veinée, semi-transparence, pâte
homogène et plus ou moins tendre,
grain fin.
Colon-nette : n'existe pas, le vrai mot
est colonnette, en architecture :
Support vertical de forme cylindrique
généralement de pierre ou de
marbre composé d'un fût, d'un
chapiteau et d'une base, qui soutient
un entablement et sert d'ornement à
un édifice.
vaporise, livre, frénésie,
impassible''.
Dans le texte il y a aussi d'autres
procédés tels que les figures de
styles :
-personnification « encourage » -
Métaphore filée « ravive une
plante », « sa feuille d'or »,
« pédoncule ».
Après l'analyse du texte, on a
l'impression de lire une description
d'un tableau notamment par ses
couleurs et ses matières : « noir,
albâtre, feuille d'or, bois, clarté,
ombre ».
La bougie fond très lentement,
comme la vie , elle finit pas
s'éteindre complètement. Le
combat des papillons fait penser
au combat de tous les jours.
La bougie semble représenter le
côté éphémère de la vie comme
« le cageot ».
Jeux sur les sonorités ?
Beaucoup d'allitération en « r » « s »
« f » « v » comme
«frémisse », « feuille » « ravive »,
« stupeur », « singulière »,
« vannés », « vaporise »,
« vacillement »
Des assonances en « i » , comme
« bougie ».
Autres procédés ?
Personnification « encourage »
Métaphore filée : « ravive une
plante », « sa feuille d'or »,
« pédoncule »
2 des 5 sens : la vue et le toucher
exemple : vue '' la lueur '' , '' ravive '' ,
'' massif d'ombre '' , '' albâtre '' , ''
très noir '' , '' clartés '' et le toucher ''
creux '' , '' miteux ''
Sentiments : « frémissent » ;
« vacillement » ; « se noie » ;
« vannés » ; etc...
Groupe 3« L'huître » de Francis Ponge
1ères impressions à la lecture du
poème
Analyse Interprétation (construction du sens)
Cela ressemble à une définition et
description. Il décrit bien comment on
ouvre l'huître et comment nous la
mangeons. Il décrit l'intérieur et
l’extérieur. Il d'écrit ce à quoi l'huître
sert.
Il parle d'une huître, de ce quelle
contient , on a l'impression qu'elle
ressemble à un coffre car elle retient
quelque chose de précieux. Elle est
dure à ouvrir.
La description : son organisation ? à
quelle personne ? objectivité /
subjectivité ? Péjoratif /
mélioratif ? Il décrit l’huître à la
3e personne du singulier. La 1e
partie est plus objective que la 2e
partie qui est plus subjective.
Il fait une opposition entre les 2
aspects de l’huître : péjoratif et
mélioratif.
A la première lecture du poème,
l'auteur parle d'un objet banal, ici
l'huître. Au début Il décrit
simplement l'huître comme une
définition de dictionnaire :
« L'huître, de la grosseur d'un galet
moye » renvoie à sa
taille,« blanchâtre », « blancs »,
verdâtres », « noirâtre », à sa
couleur et « rugueuse »,
« visqueux » à sa consistance .
Ensuite il montre comment ouvrir
l'huître comme une notice
explicative. D'après lui l'huître est
difficile à ouvrir : « Les doigts
curieux s'y coupent, s'y cassent les
ongles », « les coups qu'on lui
porte », « couteau ». Dans ce texte
l'auteur fait apparaître des
allitérations en K qui rappellent les
coups que l'ont porte pour ouvrir
l'huître et en v et en f qui rappellent
le côté visqueux de l'huître, donc
c'est une image assez péjorative
accentuée par les suffixes en
« âtre ».
L'huître apparaît comme un monde
fermé qui n'est pas accessible à
n'importe qui mais quand on arrive
à entrer, c'est un trésor que l'on
découvre : « Parfois très rare une
formule perle à leur gosier de
Jeux sur le langage ? (reprendre les
définitions du dictionnaire)
« dentelle» : Au fig., lang. culturelle
et poète. Tout ce qui rappelle la
dentelle par sa finesse, sa
délicatesse.
Halo : Cercle brillant, lumineux,couronnant parfois le soleil ou lalune, dû à la réfraction de la lumièredans de minuscules cristaux de glaceen suspension dans l'atmosphèrelorsque celle-ci est brumeuse,vaporeuse.
Firmament : Huitième ciel danslequel sont placées les étoiles fixes.
Cieux : Espace infini dans lequelévoluent les astres, représentéidéalement par une sphère.
Champ lexical de la violence : d'un
couteau ébréché et peu franc, s'y
reprendre à plusieurs fois. Les doigts
curieux s'y coupent, s'y cassent les
ongles : c'est un travail grossier
Formule perle : Forme – Formule =
Forme de la perle et intitulé du
poème .
Perler 1. Exécuter un ouvrage, un
travail en y apportant un soin
minutieux.
nacre, d'où l'on trouve aussitôt à
s'orner ».
Le jeu de mots sur « perle » (verbe
ou nom) nous amène à revoir le mot
« formule » comme une expression
qui naîtrait après un travail
minutieux, un peu comme le travail
de la poésie.
L'huître serait alors le monde de la
poésie qui n'est pas accessible à
tous.
Jeux sur les sonorités ?
Allitération en k, v, f, s.
Autres procédés ?
Il utilise la métaphore du
« monde » de deux manières : A
l'intérieur l'on trouve tout un monde,
à boire et à manger : sous un
firmament (à proprement parler) de
nacre, les cieux d'en-dessus.
C'est un monde opiniâtrement clos.
2ème étape :
Une fois ce travail d'analyse effectué, chaque groupe soumet à la classe le produit de ses recherches et le sens qu'il aconstruit du poème choisi.
Les élèves pourront alors échanger sur ce qu’ils ont découvert, sur les difficultés de langage rencontréesdans les textes et consolider leur savoir autour des notions de dénotation, de connotation et derhétorique.
Ce travail de présentation peut se faire en classe normale avec l'utilisation du vidéo projecteur.Le recours au numérique (tableau numérique ou écran élève affiché à l'aide de Net Support School))permet à l'ensemble de la classe de se repérer plus aisément dans le texte ou dans le dictionnairelorsque les élèves s'y réfèrent.
séan
ce6 « Jeux poétiques et figures de style ».
A partir des poèmes analysés, il s'agit de refaire un point sur les notions de versification abordées, notamment lesjeux de sonorités et sur les figures de style présentes, et de montrer comment ils sont au service du sens.
Objectifs :- Se sensibiliser à la poésie qui réside dans les choses du quotidien et apprécier la poésie sous un nouvelangle à travers l'écriture- Renouveler le regard porté sur les objets du quotidien en jouant sur le langage- Réinvestir les savoir et savoir-faire acquis lors des séances précédentes
séan
ce
7 « Promenade de Picasso», promenade avec les mots
Dans cette séance, les élèves vont devoir s'essayer à la mise en voix du texte de Prévert, à l'instar d'YvesMontand dans la vidéo qu'ils ont découverte en séance 2. Après avoir discuté, à l'oral du sens du texte et deschoix interprétatifs d'Yves Montand, ils ont dû réfléchir à partir du texte de Prévert à la façon dont ilsallaient le mettre en voix, une autre façon de prendre parti, de donner du sens aux mots. Cet exercicecommencé en classe s'est prolongé à la maison. C'est en effet chez eux, à l'aide de leur téléphone, qu'ils sesont enregistrés. Cet exercice a permis à tous, même aux plus timides de s'exprimer et surtout de goûter auplaisir des mots, de jouer avec leur sens et leurs sonorités, avec le rythme des phrases, d' inventer leurpartition. En bref, de se promener avec les mots ...
(Annexes : Promenade de Laurine et Promenade de Carolane , fichiers textes et sons)
séan
ce
8 Écriture finale : de l'objet à « l'objeu »...
DémarcheTravail en salle pupitre
Le sujet suivant est proposé aux élèves :
A votre tour, utilisez toutes les subtilités du langage pour écrire un poème en prose dont le titre sera« Le parapluie » ou « Le balai ».Jeux de mots, jeux phoniques, images… à vous de jouer avec le langage pour renouveler le regard quel'on porte à l'égard de cet objet.
1ère étape
Les élèves sont invités à écrire un premier jet qui consiste à décrire les caractéristiques de l'objet (dénotationde l’objet) et ce à quoi il fait penser (connotation de l’objet).
2ème étape
Afin d'enrichir ce 1er jet et d'approfondir leur connaissance de l’objet, les élèves se lancent dans unerecherche à l'aide des dictionnaires électroniques.Il s'agit de rechercher sa définition et son étymologie dans un dictionnaire, de découvrir les couches de sensque contient l’objet, d'apprendre à quoi renvoie l’objet en question et d'élaborer plusieurs points de vue.Ce travail est enrichi par la recherche de quelques images que l'on pourrait associer à l'objet : comparaisons,métaphores.D'autres mots utilisés dans le 1er jet peuvent faire l'objet d'une recherche lexicale afin d'ouvrir d'autresperspectives de sens.
Là encore, le recours aux outils numériques (dictionnaires électroniques, traitement de texte) facilitele travail de rédaction. Les différents documents consultés peuvent faire l'objet d'une sélection et êtreregroupés dans un fichier afin d'y accéder plus facilement pour la rédaction. Les différentsdictionnaires accessibles permettent un véritable travail sur la langue, étape essentielle dans ce projet.
Progressivement, c'est un nouveau regard que les élèves portent sur l'objet. Il n'est plus l'objet banalinsignifiant qu'il était au début mais devient un objet « signifiant ».
Les élèves se lancent alors dans l'écriture d'un 2ème jet qui respectera la recherche qui a été faite de l’objeten tenant compte des points de vue choisis, des comparaisons possibles, de l’étymologie...Ils sont invités à construire leurs phrases sur le modèle de celles de Francis Ponge (travail de la séance 4).
3ème étape
Les textes seront échangés entre groupes et les élèves devront exprimer leur ressenti face au texte de leurcamarade et le confronter à leurs intentions (on peut pour cela, au préalable (après l'écriture), faire expliciterà chaque groupe sa démarche et ses intentions).
Exemples écrits élèves
Lucile
1ère étape
manche
poils
bois (arbre)
utile
objet du quotidien
magie « balai de sorcière »
ballet
du balais !
Chasser la poussière (sert à nettoyer)
baloier « s'agiter, aller çà et là »
fidèle
briller nettoyer jeux de mots
avoir cent balais
2ème étape
Le balai :
Ref. CNRTL : Ustensile de ménage servant au nettoyage, composé d'un long manche auquel est fixé un
faisceau de brindilles, de feuilles ou plus généralement une brosse de crin, de soies, de nylon, etc.
Queue d'un oiseau de proie ou extrémité de la queue d'un chien.
MAR. Hisser des balais. ,,En signe de dérision, balais arborés en tête de mât par un voilier qui en dépassait
un autre`` (Gruss 1952). Ramasser des balais. ,,S'être laissé doubler par un autre bateau. Provient d'une
coutume ancienne qui consistait à jeter de vieux balais à l'eau pour narguer un bateau que l'on avait balayé``
(Barber. 1969) et p. ext. arriver dernier. ... [ils] ramasseront les balais du retour (Loti, Pêcheur
d'Islande,1886, p. 297).
♦ Balai du ciel. Vent qui dégage le ciel de nuages (d'apr. Jal 1848). Synon. balai du soleil.... puisqu'on l'a
nommé le balai du soleil, les deux côtés auraient été nettoyés (Maine de Biran, Journal,1816, p. 172).
Ramasser les balais (cf. aussi supra B 1 mar.). ,,Rater son coup (...)``. (Esn. 1966) officier de balai, enseigne
de balai, de dernière valeur (...)(Esn. 1966); faire balai, ,,rater son coup (...), où balai équivaut à « néant »``
(Esn. 1966). balai de crin, soudé à peau de balles (...)... pour nous aller pieuter à la caserne, c'est peau
d'balle, balai d'crin (Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, p. 78).
c'est un ustensile du quotidien, simple outil de travail servant à faire le ménage, quel régal. Bref rien d'extraordinaire.
Ne porte aucune importance aux yeux de ses utilisateurs, tant rêveur que pertturbateur
s'envole dans la nuit leger tant protégé
Poème
Le balai
Même s'il est omniprésent dans tous les foyers du monde, le balai, constitué d'un faisceau de brindilles et d'un
manche rutilant, est à tort bien souvent considéré comme ignoré et ignorant. Du balai ! Parant nos masures de couleurs
chatoyantes semblables à celles des plumes des ovipares, il frétille, coiffe et chasse nos vétilles. Retour de chez le
capilliculteur, il s'active et cultive le style de la propreté.
Cet objet, souvent pour compte laissé chez nous, semble résider depuis plus de cent balais. Davantage efficace
qu'un plumeau, multiforme et multi-usage, il virevolte parmi la poussière, volant sous le tapis de misère. Facile à
manier et à diriger, le balai est un véritable instrument de ballet : parfois sous les projecteurs, il prend vie et s'anime
d'une morphologie digne d'un danseur.
Rangé avec ses amis, habillé de la tête au pied, il se pâme et se pavane, ses crins tantôt plaqués ou tantôt
laissés détachés. Ce fidèle ami peut aussi se montrer gredin et plaisantin si jamais vous osez l'oublier dans un coin.
Dantesque, avec sa silhouette peu parfaite, il est un objet paradoxalement fruste mais qui malgré tout ne nous quitte
jamais, tel un modeste accessoire de luxe.
Pourtant, désormais il n'est plus seul, d'extraordinaires adversaires viennent à son nez pour parader, aspirant,absorbant et affinant leur ligne. Ce pauvre balai, si vite oublié, au second plan est à nouveau relégué. Les rivaux sontrudes et la défaite est âpre.
Sophie
Définitions :
Jovial : Qui est gai, enjoué, enclin à rire, à plaisanter, de bonne humeur.
Mutin :Qui a un caractère insoumis, rebelle, qui est porté à la révolte.
Ancestrale : Qui appartient ou qui remonte aux ancêtres ; très ancien.
Fourbe : (Personne) qui emploie des ruses perfides, odieuses, pour tromper autrui, souvent en vue de servir
ses propres intérêts
Synonymes :
de parapluie : abri , parasol , protection , couverture
de pluie : averse, flot, avalanche , marée (…)
de cacher : se dissimuler, se voiler, se masquer, couvrir (…)
démasquer : découvrir, dévoiler, montrer (…)
Étymologie du mot parapluie :
1933 «chapiteau de cirque à un seul mât»
Recherche de description, texte, métaphore (ironie) etc :
Courant au-dessus des têtes un brin de causette avec les gouttes de pluie.Jovial et mutin dehors il s'élance pauvre parapluie oublié dans son coin courageux il reste silencieux pareilà un vieux monsieur toujours jeune et ardent courant → rescousse
Ingénieuse invention ancestrale aux formes multiples on voit le parapluie éclore lorsqu’il pleut. Son
chapeau est de formes diverses → chapiteau (exemples suite) ainsi que sa couleur couleur canne
(manche) → de bois, fer. Le parapluie est courageux = il nous protège de la pluie, tempête etc tombant sur
le chapeau (bruits, chanson ? etc) une fois à l’abri= il ne sert plus, on le jette à la porte.
Éclore quand la pluie menace → c'est une armature robuste → être en dessous (effet = protéger ) un
quelconque ennemi du ciel
on peut se retrouver mouillé → vent, grêle etc
péjoratif :
-Un parapluie qui a le défaut de se retourner dès qu'il fait mauvais temps.
On se retrouve mouillé à cause de ce vent trop fourbe malgré tout, affronter un sommet
pauvre parapluie, oublié, souvent tasser dans un coin, silencieux...
bruit très intense tombant sur le parapluie
il sert à rien une fois à l'abri (dans son rangement) → jeté à la porte attendant la prochaine pluie (mousson)
ou bien jeté dans le noir, dans un placard
Mélioratif :
- Un parapluie, signe de respectabilité ( '' les chefs militaires ont à la main leur kalachnikov, les porte-
parole des communautés villageoises, les anciens, qu'on appelle aussi les barbes grises, tiennent (…) )
invention ingénieuse (ancestrale)
jeune et ardent, courageux, protecteur résistant d'un quelconque ennemi du ciel (caché dans le manche)→
se cacher se blottir/ s'élance, éclore très souvent (''il n'est pas rare (…) sous une pluie menaçante'') dehors
comme un jeune (à l'appel de la pluie) → court à la rescousse (abri Exemples)
baleines-> chapeau (de formes diverses, matériaux, couleur etc) ainsi que le mât-> canne/bras (c'est une
armature robuste)(de formes diverses, matériaux, couleur etc) = domination
Idées de phrases : Le kalachnikov jouets pour enfant mais souvent débuter d'un parapluie
Départ (avant)
Ce simple abri portatif formé d'une étoffe fixée sur des baleines, et de sa poignée qui n'occupe que les mains
est appelé le parapluie.
A peine sorti déjà oublié, cet objet est souvent pourtant utilisé comme un accessoire de mode.
Mais qui est notre protecteur brandi vaillamment sous la pluie.
Sa toile cirée, au soleil luis.
Symbole de protestation ou signe de respectabilité.
Ce spectre nous protège.
Poème final :
Le parapluie
Cet objet, d'une ingénieuse invention ancestrale, permet de résister à un quelconque ennemi du ciel.
Constitué d'une canne d'acier ou de bois, portant ce chapeau aux formes variées, le parapluie est robuste et
protecteur.
Appelé à la rescousse quand la pluie s'annonce, il éclot au-dessus de nos têtes où l'on se voile de ce
mauvais temps en chantonnant, écoutant le chant des gouttes pluie, mais avec le danger d'être démasqué par
le vent.
Une fois rentré et à l'abri, on le retrouve jeté à la porte, abandonné et tassé dans un coin attendant la
prochaine averse dans laquelle il s’élancera une nouvelle fois.
Pauline
Le balai
1ère étape :
Le balai permet d'enlever la saleté du sol, la poussière. Il peut faire penser au ménage et même à un univers
merveilleux car on l'associe souvent à une sorcière qui vole avec son balai. (Conte) C'est un objet insignifiant dans la
vie de tous les jours car il ne sert qu'à nettoyer.
2ème étape :
Définition : Cet ustensile de ménage servant au nettoyage, est composé d'un manche sur lequel est fixé un faisceau
de brindille.
Etymologie :
balai serait emprunté au bret. balazn « genêt » d'où par vocalisation balain, balaen (cf. la forme balain de la
première attest., provenant d'un texte anglo-norm.); ces formes métathétiques issues de *banatlo > *balatno
seraient originaires du bret.
balai serait issu du gaul. *banatlo, devenu par métathèse *balatno puis subissant une adaptation de la finale d'apr.
les mots lat. en -aium. baloier « s'agiter, aller çà et là »suppose le sens de « balai » antérieur à celui de « genêt », ce
qui infirme l'ancienneté de balai « genêt » dans les dial., qui était justement l'argument le plus solide en faveur de
l'orig. Gauloise
Images que l'on pourrait associer à l'objet :
on redoutait le coup de balai
Balai → ballet (danse)
Du balai ! → va-t-en
balayage → coiffure
… 30 balais → âge
Le balai
Ustensile de ménage servant au nettoyage, le balai est composé d'un manche auquel est fixé un faisceau de
brindilles, faisant rayonner nos foyers. Pourtant il est malheureusement bien souvent considéré comme la 7ème
roue du carrosse.
Généreux et courageux, personne ne le hait ou ne rechigne à la tâche. Faisant sa danse, il pousse
inlassablement les poussières, rassemblant ses cheveux perdus pour faire briller le parquet telles des étoiles
scintillantes... Ouste ! Du balai !
Heureusement, il est toujours disponible dans le placard, rangé cheveux en l'air. Dix balais maintenant que
je le serre et qu'il sert, à l'endroit, à l'envers. Il valse admirablement bien jusqu'aux moindres recoins comme un
danseur infatigable. Dans les airs, virevoltant, diabolique et ricanant, il nous emmène où l'on veut à moins que doués
comme des manches, on en fasse mauvais usage !
Dès lors, il est remplacé par ces machines bruyantes et sophistiquées au visage effrayant, aspirant tout sur
leur passage.
Elise
Le parapluie
Proche de l'ombrelle, le parapluie luit sous la pluie. Avec sa belle courbure où ruisselle l'eau, il s'apparente à
un corps de femme au repos. Parfait bouclier contre l'eau tel l'épée pour le guerrier, il nous protège du cortège que
créent les nuages dans les cieux.
Peut être l'être le plus fidèle, protecteur et traditionnel, jeu pour les plus jeunes, appui pour les plus âgés, il est
finalement des plus heureux. Ouvert ou fermé, il sait se détourner : canne ou ombrelle, il aime être utilisé.
Véritable accessoire d'élégance, quelques-uns en ont fait leur intelligence, d'autres en ont fait un film de
romance. Quelque soit notre métier, il est le meilleur associé. Mais le vent, tel un ouragan ravageant une ville, le
retourne et le détruit.
BILAN DES USAGES DU NUMERIQUE
Intérêt et enjeux de l’exploitation du numérique
Les dictionnaires électroniques permettent un véritable travail de recherche, rapide, complet et efficace,sur les mots. Ils rendent alors possible une réflexion sur le langage et ses richesses.Les différentes activités menées recourant à des supports numériques variés ont constitué un support à lalecture et à l'écriture.
Les différents documents consultés peuvent faire l'objet d'une sélection et être regroupés dans un fichierafin d'être facilement accessibles pour le travail final de rédaction. Ils peuvent aussi être partagés par tous.
Effets sur la gestion de classe
Le recours au numérique (tableau numérique ou écran élève affiché à l'aide de Net Support School))permet à l'ensemble de la classe de se repérer plus aisément dans le texte ou dans le dictionnaire.
Permettant la variété des supports, le passage de l'individuel au collectif, il crée une dynamique detravail et inscrit l'élève au cœur des apprentissages. La circulation de la parole et les phases d'échangesévitent l'isolement des élèves les plus en difficulté.
Écueils à éviter
Le cahier reste le support privilégié (appropriation des notions et prolongement au travail en salle pupitre).Aussi, il est nécessaire de prévoir une impression des productions et des différents supports.Le numérique est au service de la construction des apprentissages et ne doit pas servir de prétexte ludiqueà une activité.
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