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Je quitte la DPM pour l’IGAS au 15 novembre 2003. C’est l’occasion, bien
sûr, pour moi de faire un bilan à titre personnel de mon apport à cette
direction et de l’enrichissement professionnel et culturel que celle-ci m’a
offert. Je ne livrerai pas, dans ces colonnes, le résultat de cette introspection ; par contre je me sens
autorisée à relever les changements qui me paraissent avoir affecté la DPM à l’issue de ces 4 ans
qui viennent de s’écouler bien vite…
La quantité et la qualité des articles de ce numéro en témoignent : la direction mène de nombreux
chantiers dans un secteur qui est replacé sous la pleine lumière des projections médiatiques. Même
si le débat sur l’immigration de travail est moins vif qu’en 2001 -compte tenu de la situation
économique du pays, il ne fait aucun doute qu’il ressurgira dès que celle-ci s’améliorera : les
perspectives démographiques et les problèmes de déficits de main d’œuvre dans certaines
branches et certains métiers l’imposeront. Il est très opportun que la direction poursuive les
travaux d’anticipation et suscite les échanges nécessaires entre spécialistes et partenaires sociaux,
engagés avec le concours du Commissariat au Plan dès 2001. L’immigration de travail représente
des flux très limités aujourd’hui, pour autant chacun admet que les flux annuels de nouveaux
arrivants liés à d’autres motifs (principalement familiaux) ne sont pas négligeables. Plus de
110 000 personnes entrent légalement en France chaque année pour s’y installer durablement.
La DPM s’était déjà préoccupée de l’accueil de ces personnes avec dès 1999, la création de plate-
formes d’accueil gérées par l’OMI (30 000 personnes accueillies fin 2002). Mais la nouvelle
politique d’accueil impulsée depuis avril dernier, revêt une autre ampleur et la mobilisation de tous
les acteurs concernés (DPM – OMI – FASILD – Services Sociaux – préfets – DDASS et partenaires
divers), en quelques mois est tout à fait remarquable ! Des flux importants d’une autre nature
sollicitent fortement la DPM, il s’agit bien sûr de ceux de l’asile ; et j’ai vécu la “crise sociale” géné-
rée par cette explosion depuis 4 ans ! (23 500 dossiers en 1998 – 79 300 fin 2002, toutes formes
d’asile confondues). Accueillir toujours plus, partout sur le territoire, vaincre les réticences locales,
détecter des locaux, trouver des partenaires, obtenir des rallonges budgétaires… le combat mené
(et non encore achevé) a été rude pour la DPM et ses partenaires mais a permis d’éviter jusqu’à
présent tout drame humanitaire.
L’action en faveur des étrangers admis sur le territoire dont beaucoup deviennent Français, dans le
cadre de procédures améliorées et raccourcies (coup de chapeau au passage au personnel de la sous-
direction des naturalisations dont j’ai pu apprécier, la grande motivation et l’appétence pour la “mo-
dernité”) et en faveur de leurs descendants, a été très renouvelée au cours de ces dernières années.
La lutte contre les discriminations est portée avec conviction par la direction et ses partenaires,
toujours en recherche d’outils et de moyens d’action plus performants.
L’intégration a repris des couleurs. Il s’agit à présent de développer l’accueil notamment par la signa-
ture d’un contrat d’accueil et d’intégration et d’améliorer la promotion sociale et professionnelle.
Il en va de la cohésion de notre société. C’est un enjeu majeur qui dépasse les forces et moyens de
la DPM. Celle-ci s’est, en conséquence, engagée dans une politique interministérielle, difficile et
lourde, qui appelle une modification assez considérable des pratiques professionnelles des agents de
la DPM. Ceci est possible, fort heureusement, parce que les moyens de la DPM ont été renforcés :
en personnel, il s’agit moins d’une augmentation que d’une redistribution au profit des secteurs
les plus sollicités et d’apports de compétences correspondants bien aux profils recherchés ; en
crédits malgré le contexte budgétaire difficile, les moyens gérés pour la direction sont passés de
300 M€ de crédits d’intervention en LFI 2002 à 449 M€ en gestion 2003 (augmentation liée pour
l’essentiel à l’asile). Cette progression témoigne d’un net changement d’échelle. Par ailleurs de
nombreuses réformes structurelles sont en cours (musée de l’immigration, autorité administrative
indépendante, agence pour l’accueil et les migrations…).
J’ai vraiment le sentiment de quitter la DPM à l’issue d’une
phase passionnante et à un tournant important de son
histoire.
Bonne chance à la DPM et à ses partenaires.
Danielle Vilchien
mLa lettre de
la Direction de
la Population
et des Migrations
• EditorialDanielle Vilchien
Intégration
• Mise en place du Contrat d’Accueil et d’IntégrationAnne Bisson
• Signature d’un accord cadre pour favoriserl’intégration des femmes immigrées ou issues de l’immigrationIsabelle Wang
• Projet de création d’un Centre de Ressour-ces et de Mémoire de l’ImmigrationChantal Vuldy
• A propos de la laïcité Suzel Anstett
• L’apprentissage de la langue française :une priorité gouvernementale Julia Capel Dunn
Lutte contre les discriminations
• Colloque franco-britannique des 13 et 14 novembre sur les discriminations et mise en place d’une autoritéadministrative indépendante de luttecontre les discriminationsPatrick Aubert
• Conférence de Milan sur la lutte contre la discrimination Dominique Barelli
Réfugiés et demandeurs d’asile
• Dispositif de coordination de la politiquede l’asile Anne Peuteuil
• Le logement des réfugiés issus du dispositif national d’accueil Frédéric Wormser
Travailleurs étrangers
• Canicule : dérogations accordées pour l'introduction de travailleursétrangers saisonniers agricolesAnne Sophie Canihac
• Mise en ligne des formulaires CerfaChristine Biron
Questions internationales
• Les négociations de l’OMC sur la circulation des fournisseurs de services après l’échec de Cancun Jean François Camier
Naturalisations
• Le plan d’actions de la sous-direction des naturalisations François Galard
• Contrat d’objectifs entre la DPM et la DAGPB Monique Lajugie
Etudes
• Les entrées d’étrangers sur le marché de l’emploi français de 1999 à 2001 Cyrille Gheerbrant
Personnel
• Mouvements de personnel• Evolution des effectifs
Christophe Verrier
Sommaire Editorial
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Novembre/décembre 2003 - N° 55
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Mise en place du Contratd’Accueil et d’Intégration
Premiers éléments de bilan
L’expérimentation a débuté le 1er juillet 2003. Compte tenu des flux
différents selon les départements, ce démarrage a en fait été
étalé tout au long de juillet, avec des périodicités très différentes.
Certains départements ont en outre débuté l’expérimentation plus
tardivement, soit pour des raisons de disponibilités de locaux de
l’OMI (Bouches-du-Rhône en octobre, Hérault en novembre), soit
que la modicité des flux ait contraint à reporter la première séance
(Jura, 9 septembre). Enfin, la plate-forme de Strasbourg a été obli-
gée de suspendre son fonctionnement pendant trois semaines en
septembre pour cause de travaux.
La période estivale est en outre traditionnellement plus calme et le
nombre de formateurs disponibles moins important, d’où le report
en septembre d’un certain nombre de rendez-vous en la matière.
L’ensemble de ces éléments amènent donc à ne pas considérer
comme définitifs les premiers enseignements que l’on peut tirer de
trois mois et demi d’expérimentation du contrat. Ils sont néanmoins
intéressants et permettent d’ores et déjà d’envisager l’intérêt de ce
dispositif et les points d’amélioration possible.
3428 contrats ont été signés sur juillet
et août
Le taux de signature avoisine les 90% des personnes présentes , ce
qui démontre à l’évidence que le contrat est bien accepté par les
migrants. Il faut néanmoins observer la suite donnée à cette signa-
ture, et notamment l’assiduité aux diverses formations prescrites.
Le recul est encore insuffisant pour une telle observation.
Les contrats sont signés par les préfets, dans quelques cas le contrat
n’est pas remis au migrant à l’issue de la plate-forme mais transmis au
préfet pour signature, puis envoi à la personne. Une note conjointe
DPM/DLPAJ est en cours de signature pour harmoniser les pratiques.
Formation civique
C’est la grande nouveauté de cette prestation d’accueil ; celle-ci a
semblé poser quelques difficultés aux organismes de formation, qui
n’ont peut-être pas au départ mesuré la valeur de cette journée . La
DPM et le FASILD ont mené une série de visites sur l’ensemble des
sites afin d’évaluer la qualité de cette formation.
A de rares exceptions près, qui ont d’ailleurs donné lieu à un recadrage
avec l’organisme, ces formations se déroulent de manière satisfaisante.
Des améliorations sont toutefois possibles s’agissant de l’identification
du lieu de formation (de façon plus symbolique : drapeaux français et
européen, Marianne, …), parfois des conditions matérielles d’accueil.
L’interprétariat est assuré conformément aux exigences du marché,
même si la prestation peut apparaître parfois insuffisante ou inadap-
tée, surtout s’agissant de langues rares.
Le taux d’entrée en formation reste toutefois insuffisant pour cette
formation présentée comme obligatoire. Les motifs d’absence invo-
qués – lorsqu’ils le sont – tiennent à la date, à la garde des enfants,
à l’employeur…, mais demandent à être plus sérieusement étudiés.
Une évaluation est en cours afin de faire évoluer les modalités de
déroulement de cette prestation. Par ailleurs, le Haut Conseil à l’in-
tégration a souhaité rédiger un nouveau programme de cette jour-
née, plus complet et axé sur les lois communes qui fondent nos
institutions, en accord avec la DPM et la DESCO.
Formation linguistique
Les formations ont eu quelques difficultés à s’organiser du fait de la
période estivale ; les auditeurs de l’OMI n’ont toutefois pas de diffi-
culté, d’après la grille de sélection préalablement établie, à affecter les
personnes en fonction de leur niveau de maîtrise du français et à les
orienter soit vers un bilan de prescription, réalisé sur la plate-forme,
soit vers un organisme de formation. Des difficultés sont signalées en
matière d’adaptation des formations à la demande (problèmes horai-
res, peu de cours du soir ou le samedi, garde d’enfants).
Le taux de personnes signalées comme ayant besoin d’une forma-
tion est actuellement de 33,9%, soit très en-deçà du taux initiale-
ment envisagé de 50%. Il semble que la part de personnes régulari-
sées – et donc présentes depuis un certain temps en France – dans
le public total explique pour partie cette tendance.
Un certain nombre de personnes enfin se sont engagées dans une
démarche de formation avant même leur passage sur la plate-forme
d’accueil et la signature du contrat. L’éventualité de la prise en
compte, sous certaines conditions, de ces formations est à l’étude.
Suivi social
Le nombre de personnes orientées vers un suivi social dans le cadre du
CAI est assez faible (4,3%), mais un nombre en fait plus important
(environ 30%) bénéficient sur la plate-forme d’un entretien avec un
travailleur social, qui ne donne pas lieu à un suivi spécifique mais à une
simple orientation vers les services compétents de droit commun.
Vivre en France
Les DDASS ont dans l’ensemble des départements coordonné, en
lien avec les services sociaux spécialisés, la mise en œuvre de ces
journées d’information. Les formations ont commencé dans la
plupart des départements et ont permis de nouer des partenariats
intéressants. Elles semblent rencontrer un certain succès de la
part des signataires du contrat, puisque près de18% des signatai-
res demandent une inscription dès leur passage en plate-forme
d’accueil.
Relation avec l’ANPE
La mise en œuvre du CAI a été l’occasion d’un partenariat renouve-
lé avec le service public de l’emploi. L’ANPE a demandé à chaque
département de désigner un correspondant de la plate-forme, ce qui
a été fait. Des difficultés subsistent pour permettre la mise en œuvre
concrète d’un rapprochement et l’identification des primo-arrivants
malgré la création par l’agence d’un nouvel outil d’inscription à l’ALE
pour suivre cette catégorie particulière de demandeurs d’emploi. Des
initiatives locales existent pour mieux formaliser ce lien : ainsi, la
DDASS des Hauts-de-Seine, en lien avec l’OMI et l’ANPE, a mis au
point une fiche navette entre l’ANPE et la PFA. La collaboration sera
poursuivie et développée pour la rendre plus opérationnelle.
Conclusion
Il est sans doute encore trop tôt pour tirer des leçons définitives de
quelques trois à quatre mois d’expérimentation. Toutefois, les pre-
miers enseignements ne sont pas sans valeur : à l’évidence, le prin-
cipe même du contrat est bien accepté par les migrants, même s’ils
n’en mesurent pas nécessairement, au moment du bref passage sur
la plate-forme, tous les avantages, mais également toutes les impli-
cations et la part – relative – de contrainte s’agissant des forma-
tions civiques et linguistiques. La véritable réussite de ce dispositif
passera, les premiers résultats le montrent, par la capacité de l’Etat
et de ses opérateurs à garantir la qualité des formations et leur
adaptation la meilleure possible aux contraintes de la vie quoti-
dienne des personnes qui ont signé le CAI, mais aussi à assurer un
véritable suivi individuel de ce contrat.
Anne Bisson
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Signature d’un accordcadre pour favoriser l’intégration des femmes immigrées ou issues de l’immigration
Le 26 septembre 2003, le conseil d’administration du FASILD a
adopté à l’unanimité un accord-cadre tripartite DPM/SDFE/FASILD.
Celui-ci vise d’une part à favoriser l’intégration des femmes immi-
grées et issues de l’immigration par une égalité de traitement effec-
tive entre les femmes et les hommes, et à promouvoir d’autre part, au
moyen d’une politique volontariste, cinq grands axes d’intervention
en faveur de la promotion sociale, professionnelle et individuelle de
ces femmes.
Améliorer la connaissance, sensibiliser et former l’ensemble des acteurs concernés
Le premier axe prévoit, à partir de la production d’études et de
recherches sur la situation des femmes immigrées, de rendre visible
la situation de celles-ci en identifiant notamment leur représenta-
tion au sein des communautés immigrées ainsi que les freins à leur
intégration par une analyse des phénomènes dits de double discri-
mination. Cet axe vise à améliorer la connaissance de ces femmes
pour les aider à sortir d’une logique de traitement social et de “vic-
timisation” qui n’est pas nécessairement la plus appropriée. C’est
pourquoi la formation des différents acteurs (institutionnels, éco-
nomiques et associatifs), sur les représentations culturelles et sur
l’objectif d’égalité entre les femmes et les hommes, constitue un
enjeu majeur.
Faire évoluer positivement les représentations des femmes immigrées et issues de l’immigration
Le deuxième axe définit quatre domaines d’action :
- valoriser les initiatives professionnelles prises par les femmes
immigrées ;
- soutenir l’accès aux responsabilités professionnelles et la partici-
pation à la vie publique de ces femmes ;
- souligner le rôle et l’apport de ces femmes à l’histoire et à la
mémoire collective de la France ;
- engager une réflexion sur le rôle des médias en particulier sur les
images véhiculées concernant les femmes immigrées.
Promouvoir une politique active d’accès aux droits personnels et sociaux
En ce qui concerne le troisième axe, la conception républicaine d’é-
galité hommes/femmes doit permettre à toute femme issue de
l’immigration d’acquérir une véritable autonomie par un accès
effectif aux droits personnels et sociaux (l’éducation, la santé, le
logement, la formation, l’emploi…). Aussi, il convient de sensibiliser
les primo-arrivants lors de leur arrivée sur les plates-formes d’ac-
cueil de l’OMI, et tout particulièrement les femmes, sur l’intérêt à
bien connaître leurs droits pour en bénéficier pleinement confor-
mément au principe constitutionnel d’égalité de traitement hom-
mes/femmes. En effet, le code de la famille d’un certain nombre de
pays d’origine confère aux femmes un statut personnel inégalitaire
à leur détriment. Le rétablissement de l’égalité en faveur des fem-
mes immigrées constitue donc un réel enjeu par la connaissance
des règles de droit applicable en France. Enfin, la prévention et la
lutte contre les violences de toute nature faites aux femmes (escla-
vage domestique, prostitution, mariages forcés, mutilations génita-
les féminines…) font l’objet d’une attention particulière de la part
des pouvoirs publics.
A cet effet, un groupe de travail spécifique du Conseil supérieur de
l’information sexuelle (CSIS), conduit par le Service des droits des
femmes et de l’égalité, a été constitué le 7 mai dernier à la deman-
de de Madame Ameline, Ministre déléguée à la parité et à l’égalité
professionnelle, sur l’accès à l’information et à l’éducation à la
santé, notamment en matière de sexualité, des femmes et hommes
(jeunes et adultes) des “quartiers”. Ce groupe remettra ses conclu-
sions à la Ministre, ainsi que des recommandations portant notam-
ment sur le respect de la dignité de la personne et la prévention des
atteintes à l’intégrité physique et psychique des femmes, dans le
courant du mois de décembre 2003.
Favoriser l’intégration sociale
S’agissant du quatrième axe “Favoriser l’intégration sociale”, il pré-
voit expressément l’obligation de permettre aux femmes immi-
grées et issues de l’immigration d’apprendre la langue française,
vecteur d’intégration, et d’accéder à la formation et aux activités
culturelles.
Favoriser l’intégration économique
Enfin, le dernier axe de cet accord-cadre vise à favoriser l’intégration
économique ainsi que l’autonomie financière des femmes immi-
grées et issues de l’immigration par l’égalité des chances dans le
système éducatif dans un premier temps, puis par l’accès à l’emploi
ensuite. Un groupe de travail est actuellement présidé par Madame
Ameline pour étudier les conditions pratiques permettant de facili-
ter la création d’entreprise par les jeunes femmes et femmes issues
de l’immigration.
Modes d’action mis en œuvre :
Une action transversale intégrée dans l’ensemble des politiques
publiques, consistera à améliorer les connaissances relatives à la
situation des femmes de l’immigration en développant notam-
ment l’analyse des phénomènes de double discrimination. Cette
action portera une attention particulière à la formation des acteurs
associatifs et institutionnels, et à la nécessité de faire évoluer posi-
tivement les représentations des femmes immigrées et issues de
l’immigration.
Une action ciblée visera à promouvoir et à mettre en œuvre une
politique active en faveur de ces femmes en matière d’accès aux
droits, dès l’accueil des primo-arrivants, dans un souci de rétablisse-
ment de l’égalité lorsque la situation le nécessite : l’égalité hom-
mes/femmes, l’accès à la formation et à l’emploi, le respect de leur
autonomie, le rôle de l’école en matière d’orientation scolaire et
professionnelle, la lutte contre les violences à l’encontre des fem-
mes sous toutes ses formes et la pratique des mariages forcés, ainsi
que la prévention des mutilations sexuelles et la polygamie.
Cet accord, qui est accompagné d’un programme de travail pour les
années 2003 à 2005 ainsi que de deux annexes présentant des indi-
cateurs de suivi et les conventions en vigueur auxquelles l’accord-
cadre fait explicitement référence, s’inscrit dans le cadre des mesures
arrêtées par le Comité interministériel à l’intégration du 10 avril
2003. Il prévoit une déclinaison territoriale de ses dispositions sur
l’ensemble du territoire.
A noter que dans le prolongement des actions impulsées par le pré-
sent accord-cadre, une Charte nationale de l’égalité sera signée le
8 mars 2004. Elle reprendra les axes d’intervention développés par
le même accord. L’élaboration de cette charte fait suite à une
demande formulée par Madame Ameline à tous les membres du
gouvernement de s’engager dans une démarche résolue de prise en
compte de l’égalité entre les hommes et les femmes, dans toutes les
actions qu’ils initient ou qu’ils conduisent. La charte constituera
donc un outil de mise en œuvre des actions transversales menées
en matière d’égalité, démarche qualifiée “d’approche intégrée”.
Isabelle Wang
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Projet de création d’un Centre de Ressources et de Mémoire de l’Immigration
Le Comité interministériel à l’intégration du 10 avril dernier a sou-
haité que soit approfondie la réflexion sur la création d’un lieu de
mémoire et des cultures de l’immigration susceptible de mettre en
valeur le rôle de l’immigration dans l’histoire de la France et de la
nation française. Une mission de préfiguration a été constituée à cet
effet afin d’examiner les conditions de réalisation de ce projet ; la
présidence en a été confiée à Jacques Toubon, Ancien ministre ; à
partir des consultations nécessaires, la mission a entamé ses tra-
vaux afin de définir les grandes lignes du futur Centre de Ressources
et de Mémoire de l’Immigration.
Il devrait permettre, à partir des archives disponibles, de mieux
appréhender la dimension historique de l’immigration, mais aussi
d’en avoir une vision plus actuelle au travers de la mise en valeur
des cultures d’origine et des créations artistiques contemporaines.
La mise en œuvre du projet
Le GIP ADRI ayant été désigné comme appui technique à la mission
de préfiguration, ses moyens et compétences ont été recentrés sur
ce projet et sa convention constitutive qui arrivait à échéance le
30 novembre 2003 a été modifiée par avenant.
Ainsi, l’ADRI, qui avait été transformée en GIP en 1998 afin de four-
nir aux acteurs de l’intégration des outils de formation et d’infor-
mation sur l’intégration des personnes d’origine étrangère dans les
champs social, culturel et économique, voit aujourd’hui son exis-
tence prorogée au 31 décembre 2004 et ses outils d’information
(publications, sites Internet, réseaux, colloques) élargis aux théma-
tiques liées à l’histoire et aux cultures de l’immigration.
La conception du projet a suscité la mise en place d’un conseil
scientifique, composé d’historiens, d’archivistes, de démographes et
d’un comité technique rassemblant les administrations et établisse-
ments publics concernés.
Ces instances se sont réunies régulièrement depuis le mois de juin
et ont travaillé sur le rôle du Centre de Ressources et de Mémoire,
son public, son périmètre, ses missions, son lieu d’implantation.
Le Centre doit être multifonction (centre de ressources, d’exposi-
tions, de débats) et s’adressera au public le plus large ; il privilégiera
les présentations par trajectoires collectives, par problématiques,
par grands thèmes, par périodes. Il sera fédérateur d’initiatives asso-
ciatives, régionales…
Parallèlement, la mission a souhaité réunir les grands réseaux d’as-
sociations de l’immigration afin de leur faire connaître le projet, de
recueillir leurs réactions et d’envisager leur participation.
Un premier forum a rassemblé 80 associations le 9 juillet dernier à
la Bibliothèque de France. Il a permis une approche partagée du pro-
jet. Quatre groupes de travail ont été constitués sur : l’inventaire des
projets sur la mémoire en France et en Europe, la collecte et la valo-
risation des archives associatives et familiales, le projet d’un portail
Internet, la programmation d’expositions thématiques. Les résultats
de ces groupes de travail et les propositions qui en découleront
seront présentés lors d’un second forum en novembre.
Enfin l’ADRI a inscrit dans l’agenda de la mission une rencontre
sur la culture, l’intégration et la diversité culturelle ; elle a réuni, le
25 septembre à l’école des Beaux Arts à Paris, des artistes et des
responsables institutionnels et des lieux culturels.
Les perspectives
Les 28 et 29 novembre prochain, à mi-parcours du travail de la mis-
sion, un colloque national sera organisé à la Bibliothèque de France.
Ce colloque sera la première manifestation publique de “préfigura-
tion” du Centre. Il ouvrira la discussion sur les 4 thèmes autour des-
quels se structure la réflexion de la mission de préfiguration, à
savoir : la mémoire et les archives (comment les collecter et les dif-
fuser), la muséographie et la programmation (quelles présentations
pour quels publics), la médiation et les ressources (quelle politique
de numérisation et de diffusion), la pédagogie et l’ouverture aux
publics (comment enseigner l’histoire de l’immigration).
Le colloque sera l’occasion de confronter les pistes de travail déjà
tracées par les différentes instances de la mission et les associations
avec les attentes des représentants de la société civile.
Il permettra de perfectionner le projet dont le rapport sera remis au
Premier Ministre lors du prochain Comité Interministériel à
l’Intégration. Après décision de ce comité, le futur Centre pourrait
se mettre progressivement en place et s’installer à Paris dans un lieu
à identité forte ou chargé d’histoire.
Chantal Vuldy
A propos de la laïcité
Le 3 juillet 2003, le Président de la République a rappelé que la
France était une République laïque et que la loi de 1905, par la
séparation de l’Eglise et de l’Etat, permettait de concilier l’unité
nationale et la neutralité de la République tout en reconnaissant la
diversité religieuse et le respect des croyances. Il notait cependant
que malgré la force de cette tradition républicaine, l’application de
ce principe de laïcité était aujourd’hui en débat, non pas de manière
frontale mais dans son application dans le monde du travail, dans les
services publics et notamment à l’école comme si insensiblement,
l’exigence laïque s’affaiblissait derrière les consensus de façade.
C’est pourquoi le Président de la République a jugé nécessaire de
confier à une commission présidée par Monsieur Bernard Stasi et
composée de personnalités de toutes sensibilités, la mission de for-
muler des propositions pour faire vivre le principe de laïcité dans la
France d’aujourd’hui.
La commission Stasi a commencé ses travaux en septembre et a
auditionné de nombreuses personnalités ainsi que certains minis-
tres dont François Fillon, ministre des Affaires sociales, entendu le
16 septembre 2003.
Après avoir rappelé que les principes de la laïcité étaient indis-
sociables de la République, il a indiqué qu’il fallait être capable
d’enrichir le Pacte républicain mais en veillant à ce que l’éthique ré-
publicaine conserve son sens et sa force, ou en d’autres termes, de
retenir une laïcité ferme dans son principe et pragmatique dans son
application.
Pour le Ministre, la République doit se fixer comme principal objec-
tif de former des citoyens et de les faire vivre ensemble. Derrière la
notion de laïcité se pose le postulat de la primauté du citoyen sur
toute autre filiation. Elle oblige de veiller à l’affirmation de la supé-
riorité de l’intérêt général sur les intérêts particuliers, elle suppose
de bien distinguer ce qui relève de la sphère privée de la sphère
publique.
Le ministre a ensuite illustré son propos par la politique menée dans
le champ de l’intégration qui ne s’inscrit pas en simple continuation
de la politique précédente. Il a précisé qu’il souhaitait rompre avec
l’esprit de culpabilité et tourner la page au différentialisme qui avait
fait la part belle au communautarisme.
En clair, a t’il précisé, pour les étrangers en situation régulière, je vise
l’intégration et non la coexistence et pour ceux qui sont ou décident
d’être Français, je défends l’idée de l’assimilation pleine et entière
par le biais de l’égalité des chances.
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C’est pourquoi, il est nécessaire, a-t-il déclaré de rehausser les exi-
gences de l’accueil et de l’intégration en mettant notamment en
place un contrat d’accueil et d’intégration. Le ministre a dévelop-
pé les mesures annoncées par le comité interministériel à l’inté-
gration. Le Ministre a évoqué ensuite plus précisément la question
de l’Islam en déclarant que sa pratique ne posait aucune difficul-
té dès lors qu’elle demeure dans le strict cadre de la sphère privée
et respectueuse des droits individuels. Il est essentiel que l’islam
évolue dans le sens d’un Islam laïque auquel beaucoup de Musul-
mans aspirent.
L’école joue un rôle essentiel à la fois dans la garantie de neutralité
de l’éveil et la raison et dans l’intégration au sein de la communau-
té nationale. Parce que la laïcité doit demeurer le principe d’organi-
sation générale du système éducatif public, le ministre s’est pro-
noncé à titre personnel favorable à une législation interdisant le
port ostentatoire de tout signe religieux afin que les enseignants
disposent d’un cadre clair. Mais sur ce sujet, le débat est ouvert et il
appartiendra à la commission de faire des recommandations.
Suzel Anstett
L’apprentissage de la langue française :une priorité gouvernementale
Dans le cadre du contrat d’accueil et d’intégration, le dispositif
linguistique proposé aux nouveaux arrivants vise à l’acquisition
de compétences linguistiques orales de base. Les formations lin-
guistiques sont financées par le FASILD, leur durée est comprise
entre 200 et 500 h. Chaque signataire du contrat d’accueil et d’in-
tégration ayant atteint le niveau requis se voit remettre une attes-
tation ministérielle de compétences linguistiques (AMCL), délivrée
au nom du ministère des Affaires sociales, du Travail et de la
Solidarité. L’obtention de l’AMCL dispense les étrangers souhaitant
acquérir la nationalité française de se soumettre, lors de l’établisse-
ment du procès-verbal d’assimilation par l’agent préfectoral, à
l’examen des “connaissances linguistiques permettant d’effectuer
seul les démarches de la vie courante”.
Toutefois, ce premier niveau de maîtrise de la langue française,
reconnu et valorisé dans le cadre du contrat d’accueil et d’intégra-
tion, pourra ne constituer qu’une étape s’inscrivant, pour un certain
nombre de personnes, dans le cadre d’un véritable parcours linguis-
tique approfondi, intégrant à la fois une compétence orale et une
compétence écrite, et permettant un accès effectif au droit com-
mun de l’emploi et de la formation (formations pré-qualifiantes,
formations qualifiantes, emploi). Le FASILD continue, à côté du
dispositif mis en œuvre dans le cadre du contrat d’accueil et d’inté-
gration, à financer un certain nombre de formations linguistiques
permettant l’acquisition d’un niveau de français “confirmé”.
Néanmoins, le FASILD n’ayant ni la capacité ni la légitimité de pren-
dre en charge l’ensemble des besoins, les pouvoirs publics travaillent
à la prise en compte de l’apprentissage de la langue comme com-
pétence professionnelle par les plans de formation des entreprises
et par les OPCA des branches professionnelles. L’enjeu est de per-
mettre à tout salarié de pouvoir suivre à son initiative une forma-
tion linguistique rémunérée.
Enfin, afin de valoriser ces compétences dans le cadre de l’accès au
droit commun de l’emploi et de la formation, les pouvoirs publics
(MASTS, MEN, Ministère de la Culture) travaillent à la conception et
à la mise au point d’un dispositif global d’évaluation et de validation
des connaissances langagières, adapté à l’ensemble des publics mi-
grants, depuis les non lecteurs / non scripteurs jusqu’aux lecteurs /
scripteurs, et conduisant à une certification nationale.
Julia Capel-Dunn
La DPM avait organisé fin 2002 avec le conseil économique et
social et l’ambassade de Grande-Bretagne un séminaire d’échan-
ge franco-britannique sur les discriminations raciales et un colloque
de plus grande envergure était prévu cette année.
Le Président de la République ayant décidé la création d’une autori-
té indépendante sur toutes les discriminations et le Premier minis-
tre ayant confié à Bernard Stasi une mission de préfiguration en juin
2003, une manifestation destinée à ouvrir les débats dans la socié-
té sur la mise en place de cette autorité indépendante a été sou-
haitée par le cabinet du Premier ministre.
Les problèmes rencontrés en France et en Grande-Bretagne dans le
domaine des discriminations étant similaires, mais les solutions
apportées dans les deux pays étant assez différentes, il est apparu
intéressant de confronter les constats, les politiques et les pratiques.
C’est pourquoi la DPM participe avec le conseil économique et social,
le GELD, l’ambassade de Grande-Bretagne et le British Council à l’or-
ganisation d’un colloque qui réunira les 13 et 14 novembre au Palais
d’Iéna environ 200 personnes, dont 50 britanniques. Sept ministres
britanniques et français seront présents, dont François Fillon qui inter-
viendra en ouverture, ainsi que des représentants de la Commission
européenne et de plusieurs pays de l’Union.
Pour la première fois, des échanges transnationaux seront conduits
en France sur l’ensemble des motifs de discriminations cités dans
les directives européennes (race ou origine étrangère, sexe, orienta-
tion sexuelle, âge, handicap, opinions ou convictions).
Après une première table ronde qui rappellera l’importance des dis-
criminations dans les deux pays et les enjeux en cause, des ateliers
thématiques et transversaux aborderont les questions de l’accès au
marché du travail et de la vie professionnelle, du rôle des services
publics, des discriminations liées aux territoires (ruraux ou urbains)
et enfin traiteront des moyens à mettre en place pour lutter effica-
cement contre ces phénomènes. Jean Gaeremynck assurera la pré-
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LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS
Colloque franco-britannique des 13 et 14 novembre 2003sur les discriminations et mise en place d’une autorité administrativeindépendante de lutte contre les discriminations
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Dsidence de ce dernier atelier, tandis que Catherine Barbaroux, la
déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle, pré-
sidera l’atelier sur l’emploi.
L’après-midi du 14 novembre, une dernière table ronde, élargie à des
représentants de l’Union, d’autres pays européens et du Canada,
permettra d’échanger sur les organismes indépendants de lutte
contre les discriminations mis en place ou à créer en application des
directives européennes de 2000 et de 2002. La clôture des travaux
sera assurée par deux grands témoins, la présidente du British
Council et une personnalité du conseil économique et social.
Ces travaux permettront d’alimenter la réflexion de la mission de
Bernard Stasi, pour la mise en place d’une autorité administrative
indépendante de lutte contre les discriminations. Dans ce cadre, un
programme d’audition de personnalités de la société civile et de
responsables administratifs a été établi par Bernard Stasi, avec l’as-
sistance technique du GIP-GELD (Groupe d’étude et de lutte contre
les discriminations). Les auditions ont commencé en juillet et se
poursuivront jusqu’en fin d’année 2003. Les conclusions des travaux
de la mission sont attendues pour la fin du 1er trimestre 2004.
Le GIP GELD constituera la matrice de la nouvelle AAI. Ses moyens
humains, matériels et financiers serviront de base à la mise en place
de la nouvelle autorité. L’année 2003 représente à cet égard une
année de transition préparant la création de l’autorité indépendan-
te. Au cours de cette période, le GELD est maintenu, ses moyens de
fonctionnement sont préservés à titre conservatoire dans l’attente
de décisions à intervenir courant 2004 et ses missions sont partiel-
lement réorientées pour répondre aux sollicitations de la mission
Stasi. Il a notamment reçu mandat, au delà de la contribution
apportée à la préparation de l’AAI, d’organiser les échanges et le
partenariat avec les institutions concernées par l’élargissement du
champ à d’autres types de discriminations, ainsi que de préparer
la reconversion des outils disponibles (site internet, plate-forme
d’écoute, dispositif d’accueil, partenariats associatif…).
La création de l’autorité administrative indépendante devrait inter-
venir courant 2004, après l’adoption par le Parlement du projet de
loi correspondant.
Patrick Aubert
Conférence de Milan sur la lutte contre la discrimination
Cette conférence, organisée sous présidence italienne de l’Union
européenne par le gouvernement italien et la région Lombardie
avec le soutien de la Commission européenne, s’est déroulée à
Milan les 21 et 22 juillet 2003. Elle a réuni plus d’une centaine de
participants parmi lesquels des experts, des représentants d’ONG,
d’organisations syndicales, d’Etats membres et de pays candidats.
Comme les conférences de Bruxelles et de Copenhague organisées
respectivement en 2001 et en 2002, la conférence de Milan s’ins-
crit dans le cadre du programme d’action communautaire de lutte
contre la discrimination (2001-2006) qui est entré en vigueur le
1er janvier 2001 et dont la stratégie repose pour une part sur des
actions de sensibilisation organisées au niveau européen. Le ministre
italien du travail et des affaires sociales, Mr Maroni, le président de
la région Lombardie, M. Formigoni et Mme Diamantopoulou
ont présidé à l’ouverture de la conférence. Dans son discours1,
Mme Diamantopoulou a exprimé sans détour son mécontente-
ment au sujet de la transposition en droit interne de la directive
2000/43 concernant l’égalité de traitement entre les personnes
sans distinction de race ou d’origine, alors même que la
Commission attache à cette question une grande importance. Elle
estime en effet que les Etats n’ont pas tenu leurs engagements :
“The deadline for putting these new rules into national law by july
19th has been and gone. I am frankly dismayed that most Member
States have so far failed to transpose the Racial Equality Directive
into national law. Governments have had three years to prepare for
this, so there can be no excuses for failing to meet the commit-
ments made in 2000”. Elle a souligné que même les pays où la
situation est plutôt encourageante comme la Suède, le Royaume-
Uni, la Belgique et l’Italie2, n’ont pas répondu à toutes les prescrip-
tions de la directive. Elle incite chaque Etat à mettre en place un
organisme d’égalité de traitement : “…each Member State must
establish an Equality Body capable of providing effective and inde-
pendant assistance to victims of discrimination”.
Les travaux organisés autour de trois tables rondes ont permis d’a-
border la lutte contre les discriminations sur le lieu de travail, dans
l’accès aux services publics et les différentes situations auxquelles
la deuxième génération peut être confrontée, notamment dans
l’accès à la formation et à l’emploi. L’atelier auquel j’ai participé a
mis l’accent sur le rôle des partenaires sociaux dans la lutte cont-
re les discriminations sur le marché du travail. Il faut rappeler,
comme on l’a vu à Copenhague, qu’une des questions qui préoccu-
pe la Commission concerne le dialogue social. Les directives ne pré-
voient pas seulement l’adoption de conventions collectives énon-
çant des dispositions anti-discrimination. Elles prévoient égale-
ment la surveillance des pratiques sur le lieu de travail, l’adoption
de codes de conduites et l’échanges d’expériences et de bonnes
pratiques. Combattre la discrimination n’est donc pas seulement la
tâche des gouvernements ; elle engage tout autant la responsabili-
té des organisations d’employeurs et de travailleurs dans l’identifi-
cation et la reconnaissance des pratiques discriminatoires. Il est
ressorti du débat qu’un des enjeux aujourd’hui pour les partenaires
sociaux est d’arriver à couvrir l’ensemble des différents motifs de
discrimination et qu’ils sont donc appelés à revoir leur stratégie, à
approfondir en interne leur réflexion, à partager leurs expériences
respectives et à faire preuve de volontarisme. D’autre part, si des
progrès ont été réalisés en matière de conventions collectives, il
reste à définir des indicateurs de mesure et des mécanismes de
contrôle permettant d’évaluer ce qui se produit réellement au
niveau des branches et des entreprises. Enfin, il est nécessaire de
mobiliser différents acteurs parmi lesquels les responsables de
petites et moyennes entreprises qui ont besoin d’informations pra-
tiques et de lignes directrices.
Rendez-vous est pris en 2004 en Irlande pour une 4ème conférence
européenne sur la discrimination.
Dominique Barelli
1 Une copie de son intervention est à la disposition de tous ceux qui souhaitent en prendre connaissance.2 L’Italie a pris un décret-loi daté du 9 juillet 2003 qui prévoit à l’article 7 la création d’un “Ufficio per il contrasto delle discriminazioni” placé auprès de la présidence du Conseil des ministres et dont le budget annuel ne devra pasdépasser le plafond de 2 035 357 euros.
7
Dispositif de coordination de la politique de l’asile
Entre 1998 et 2002, la demande d’asile a connu en France une
croissance exceptionnelle passant de 22 000 demandes à 83 000,
asile conventionnel et asile territorial confondus.
Dès le mois de mai 2002, le Gouvernement français a pris la mesu-
re de cette augmentation et engagé les réformes nécessaires. Des
moyens importants ont été affectés à l’OFPRA, à la CRR et au minis-
tère de l’Intérieur pour réduire le délai de traitement des demandes
et la capacité des CADA a été significativement accrue. Par ailleurs
le gouvernement a décidé de procéder à une réforme législative du
droit d’asile que l’assemblée nationale a adopté récemment en pre-
mière lecture.
Il est apparu néanmoins que ces mesures se heurtaient, pour une
réelle efficacité, d’une part à l’éclatement des compétences entre
trois ministères (intérieur, affaires étrangères et affaires sociales) et,
d’autre part, à la difficulté à promouvoir un chaînage cohérent et
global du traitement des demandes qui comporte l’accueil des
demandeurs, leur hébergement, le traitement juridique de leur
demande, l’intégration en cas d’admission et la reconduite des
déboutés.
C’est la raison pour laquelle le Premier ministre a décidé, à l’occa-
sion d’une réunion des ministres concernés qui s’est tenue le 17
juillet 2003, de créer un dispositif de coordination de la politique de
l’asile en France. Le premier ministre a décidé de confier la direction
de ce dispositif de coordination au préfet DI CHIARA. La mission qui
lui est confiée porte sur quatre domaines : le processus, l’héberge-
ment, l’éloignement, les réformes européennes et leurs corollaires
du point de vue des financements et des coûts.
Evolution du nombre de places de CADA
Pour répondre à l’augmentation considérable de la demande
d’hébergement des demandeurs d’asile, le gouvernement poursuit
le développement quantitatif et qualitatif des capacités des centres
d’accueil de demandeurs d’asile (CADA). Depuis plus d’un an 4 718
places nouvelles ont été mises en service dans la perspective de
desserrer la pression de la demande dans les départements de for-
tes arrivées.
Une répartition plus équilibrée des places d’hébergement spécifique
en faveur des demandeurs d’asile sur le territoire métropolitain a
été engagée et cet effort se poursuit par la création de 1 000 places
supplémentaires qui ouvriront d’ici la fin de l’année.La capacité
nationale sera alors de 12 500 places en CADA. Cette extension de
la capacité conjuguée à une déconcentration accrue des modalités
d’admission en CADA devrait améliorer la gestion locale de l’héber-
gement des demandeurs d’asile.
Nouvelle mission de France Terre d’Asile
A compter du 1er janvier 2004, l’OMI sera chargé de la mise en
œuvre de la gestion de la coordination du dispositif national d’ac-
cueil, jusque là assurée par France Terre d’Asile (FTDA).
La mise en œuvre de la réforme de l’asile en 2004 et la réduction
des délais d’instruction des demandes d’asile aura pour conséquen-
ce notamment d’accroître le nombre de réfugiés statutaires.
FTDA, dont la vocation reste liée aux évolutions de l’asile et de l’in-
sertion des réfugiés et qui dispose d’une bonne visibilité des
pratiques efficaces mises en œuvre sur le territoire et susceptibles
d’être très utilement étendues pour faciliter l’autonomie des réfu-
giés, sera chargé d’organiser, en complémentarité avec les services
offerts par l’OMI, des actions en faveur du logement, de la forma-
tion et de l’emploi des réfugiés statutaires.
Par ailleurs le rôle assumé jusqu’à présent par l’association dans le
domaine de la coordination des organismes gestionnaires des CADA
et des CPH place FTDA dans une position favorable pour exercer une
mission d’observatoire de l’intégration des réfugiés statutaires. Ces
deux projets essentiels pour faciliter l’accès des réfugiés dans la
société française seront mis en œuvre en 2004.
Anne Peuteuil
Le logement des réfugiésissus du dispositif nationald’accueil
Les réfugiés, 108 000 personnes en France en1999 selon FTDA,
appartiennent, sur le plan statistique, à la catégorie des immi-
grés. Ces derniers représentaient 4,3 millions de personnes lors du
recensement de 1999. Les réfugiés représentaient donc 2,5% des
immigrés. En termes de flux, on constate un quasi doublement du
nombre de personnes ayant obtenu le statut de réfugié en quatre
ans : 8495 en 2002 contre 4342 en 1998.
La croissance du nombre de places de CADA et l’accélération pré-
vue des procédures d’instruction de demande d’asile laisse supposer
que ce flux de réfugiés risque d’augmenter fortement, à court terme
au moins, compte tenu du nombre de dossiers de demande d’asile
en instance. L’importance de ces chiffres et de leurs évolutions jus-
tifie en soi qu’on s’intéresse particulièrement au logement de ces
personnes. Par ailleurs le DNA doit faire face à un afflux de deman-
deurs d’asile alors que des réfugiés statutaires occupent 13% de ses
places en 2003. L’accès au logement des réfugiés constitue alors
non seulement un enjeu en lui-même mais encore un enjeu pour
l’accueil des demandeurs d’asile.
L’analyse du logement des réfugiés n’a pas grand sens en dehors de
comparaisons avec d’autres catégories de population. Cependant les
données statistiques utilisables aujourd’hui ne permettent pas de
différencier cette catégorie de population au sein des immigrés. En
effet les réfugiés, dès lors qu’ils accèdent au logement ne sont plus
connus en tant que tels par les gestionnaires. Ainsi, dans de nomb-
reux domaines il n’existe aucune étude sur le logement des seuls
réfugiés : conditions de confort, type de logement, quartiers privilé-
giés, parcours résidentiels. On peut supposer que pour l’ensemble
de ces données, la situation des réfugiés est proche de celle de l’en-
semble des immigrés.
Ainsi, en 1999, près de 54% de l’ensemble des ménages étaient
propriétaires, alors que 31% des ménages immigrés l’étaient, de
même 2,33% de l’ensemble des ménages n’avaient ni baignoire ni
douche alors que 3,81% des ménages immigrés étaient dans cette
situation, de même encore, si le nombre moyen de personnes par
pièce était de 0,62 pour l’ensemble des ménages, il atteignait 0,91
pour les ménages immigrés. Pour ce qui concerne le type de loge-
ment, l’enquête logement de 1996 de l’INSEE montre que les ména-
ges immigrés représentaient 9,1% des ménages de France et 15,8%
des ménages logés dans le parc HLM ; en 1992 ces proportions n’é-
taient que de 8 et 13,2% respectivement. Cela traduit une forte
augmentation relative du nombre de ménages immigrés dans ce
type de logement. Bien évidemment ces données, et celles qui peu-
vent rendre compte du parcours résidentiel, devraient être affinées
pour tenir compte de l’origine géographique des immigrés. Par
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RÉFUGIÉS ET DEMANDEURS D’ASILE
Canicule : dérogationsaccordées pour l'introduction de travailleurs étrangerssaisonniers agricoles
Al'occasion de la préparation de la campagne 2003, le gouverne-
ment a souhaité préciser dans la circulaire DPM/DMI2/
2003/164 du 2 avril 2003 les priorités à respecter en matière de
recours à la main d'œuvre étrangère dans le secteur agricole,
conformément à la politique de promotion de l'emploi salarié prô-
née dans ce secteur. Ainsi figure au titre des objectifs gouverne-
mentaux le maintien dans chaque département du nombre d'intro-
duction de travailleurs saisonniers étrangers au niveau le plus faible
des campagnes 2001 ou 2002.Cette même circulaire prévoyait en
outre la mise en œuvre d'une procédure de demande de dérogation
en cas de perspective de dépassement de ces quotas.
Compte tenu des circonstances climatiques exceptionnelles de ces
derniers mois, les récoltes se sont annoncées abondantes et préco-
ces pour la campagne 2003. La DPM a dès lors été saisie de nom-
breuses demandes de dérogation émanant des différents départe-
ments concernés, qui sollicitaient l'introduction de travailleurs sai-
sonniers étrangers supplémentaires pour faire face à leur surchar-
ge de travail.
Ainsi, après avis favorable du Ministère de l'agriculture, la DPM a été
amenée à accorder à ce jour des dérogations à 7 départements
(Haute-Corse, Corrèze, Hautes-Alpes, Eure-et-Loir, Oise, Rhône, et
Sarthe) concernant l'introduction de plus de 1370 travailleurs
étrangers saisonniers (dont 517 pour la Haute-Corse et 425 pour la
Corrèze), d'origine polonaise, ukrainienne ou encore marocaine.
Anne Sophie Canihac
Mises en ligne des Formulaires CERFA
Les formulaires CERFA suivants sont désormais en ligne sur le site
du ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité (sec-
teur travail) www.travail.gouv.fr :
- Cerfa n°96-6102 : contrat de travail pour travailleur étranger
(non agricole) ;
- Cerfa n° 96-6103 : contrat de travail pour travailleur étranger
(agricole) ;
- Cerfa n° 61-2104 : questionnaire relatif au logement
d’un travailleur étranger ;
- Cerfa n° 61-2070 : attestation de dépôt d’offres d’emploi.
Les questionnaires concernant le regroupement familial des ressor-
tissants étrangers et l’attestation de mise à disposition d’un loge-
ment et descriptif, seront très prochainement mis à la disposition
du public sur Internet, sous forme interactive.
Les formulaires concernant l’engagement de versement de l’em-
ployeur en vue de l’introduction ou le contrôle en France des res-
sortissants étrangers ainsi que la demande de contrôle médical en
vue de la première délivrance d’un titre de séjour à un scientifique
ou à un artiste étranger seront également mis en ligne.
Christine Biron
TRAVAILLEURS ÉTRANGERS
exemple des originaires du Sud-Est asiatique ont des parcours rési-
dentiels très différents de ceux des originaires du Maghreb ou du
Sud Sahel. Enfin, il apparaît que les quartiers d’habitat social rele-
vant des procédures de la politique de la ville (ZUS notamment :
zones urbaines sensibles) regroupent de fortes proportions de
ménages immigrés et que les zones d’éducation prioritaires (ZEP)
concentrent un pourcentage très important de jeunes issus de l’im-
migration.
Si rien actuellement ne permet de distinguer les conditions de loge-
ment des réfugiés de celles des autres immigrés, il n’en va pas
nécessairement de même pour l’accès au logement social. En effet,
l’Etat et l’Union sociale pour l’habitat ont signé en 2002 une
convention pour favoriser l’accès au logement social des réfugiés
sortant du DNA. Sa mise en œuvre fait l’objet d’un suivi au sein d’un
comité qui se réunit tous les trimestres. Ses travaux montrent
notamment, pour le premier trimestre 2003, que le délai moyen de
sortie des ménages d’un CADA vers un logement (le plus souvent
HLM) est légèrement supérieur à 7 mois (139 ménages sur 236
concernés, soit 59% des cas) et vers un CPH de 4,5 mois (97 ména-
ges sur 236 ; il s’agit de ménages ne pouvant aller directement vers
un logement autonome). Or, selon l’enquête logement de 1996 de
l’INSEE, environ 44% des ménages immigrés occupent leur loge-
ment HLM après moins de 6 mois d’attente. Cela signifie que sur la
période considérée, un ménage réfugié, donc immigré, dès lors qu’il
est hébergé en CADA, accède au logement social nettement plus
vite qu’un immigré non réfugié.
Une telle situation, si elle se confirmait dans la durée signifierait que
les réfugiés issus du DNA bénéficient d’une discrimination positive
dans l’accès au logement social, d’une part par rapport aux autres
réfugiés qui sont dans la même situation que l’ensemble des immi-
grés mais qui ne passent pas par le DNA, d’autre part par rapport à
l’ensemble des immigrés. Les difficultés d’accès au logement social
sont telles (1,5 millions de demande en instance en 2002 pour
400 000 attributions, plusieurs dizaines d’années d’attente dans les
secteurs favorables à l’intégration pour les grands logements dans
certaines agglomérations…) que ce traitement favorable pourrait
poser en soi des problèmes d’équité. De plus, il paraît nécessaire,
pour faire face aux besoins, d’élargir l’offre de logements. Enfin, les
données relatives aux ZUS et aux ZEP laissent penser que l’intégra-
tion des réfugiés ne passe pas par l’accès au logement social dans
ces quartiers.
Par conséquent, et sachant qu’au moins dans l’immédiat le secteur
social ne pourra pourvoir à tous les besoins, il est prévu de se tour-
ner également vers les bailleurs privés. A cette fin, une convention
va être passée avec FTDA pour développer, dès le début de l’année
2004, l’offre de logements dans ce secteur.
Frédéric Wormser
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Les négociations de l’OMCsur la circulation des fournisseurs de services après l’échec de Cancun
Les ambassadeurs des 146 Etats membres de l’Organisation se
sont réunis pour la première fois à Genève, après l’échec de la
5ème conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du com-
merce à Cancun au Mexique (10-14 septembre 2003). Les Etats-
Unis et l’Union européenne, qui se tiennent désormais en retrait par
rapport à l’OMC, ne sont pas intervenus à cette occasion, la Com-
mission européenne maintenant ainsi son attitude nouvelle consis-
tant à assister aux réunions sans faire de propositions.
En effet, l’échec de Cancun est peut-être d’abord celui de l’Union
européenne, qui s’est fortement impliquée dans ces négociations,
notamment en faveur de l’accueil des fournisseurs de services
étrangers. L’Union doit tirer toutes les conséquences de cet échec,
qui rend peu vraisemblable la mise en œuvre à la date prévue (fin
2004) du Programme de développement adopté à l’unanimité lors de
la 4ème conférence ministérielle de l’OMC à Doha (Qatar, 9-14 novem-
bre 2001) et remet en cause le fonctionnement de l’OMC.
L’échec de Cancun, résultat d’une confrontation nord-sud, est peut-être d’abord celui de l’Union européenne
L’Union européenne, qui ouvre depuis longtemps son marché, sans réci-
procité, à de nombreux pays en développement (accords de Yaoundé,
Lomé puis Cotonou avec de nombreux Etats A.C.P.), s’est pleinement
engagée dans le cycle de négociations de Doha, dont le programme est
centré sur les préoccupations des pays en développement.
Les pays en développement (PED) souhaitant prioritairement un
accès aux marchés des pays développés dans les domaines de l’a-
griculture et de la circulation temporaire des fournisseurs de servi-
ces, l’Union européenne a fait le 29 avril 2003 une offre initiale en
matière de services particulièrement généreuse, avant de lancer au
milieu du mois d’août, conjointement avec les Etats-Unis, une
initiative en matière agricole particulièrement favorable aux pays
en développement.
L’offre sur les services du 29 avril proposait d’élargir les engagements
spécifiques de l’Union européenne en matière de circulation à :
- des salariés détachés à l’intérieur de leur groupe, catégorie désormais
ouverte aux stagiaires salariés, qui posent des problèmes en droit
français et présentent un risque important de dumping social ;
- des fournisseurs contractuels de services : ouverture aux indépen-
dants, multiplication des secteurs offerts, allongement de la durée
du contrat et du séjour, diminution des qualifications exigées,
remplacement des tests de nécessité économique (opposition de
la situation de l’emploi) par “des plafonds numériques”.
L’initiative agricole euro-américaine proposait de limiter ou réduire
les soutiens internes aux agricultures européenne et américaine,
l’Union européenne proposant en outre d’éliminer ses subventions
à l’exportation des produits intéressant particulièrement les pays en
développement.
L’Europe s’est toutefois heurtée à unesurenchère des pays en développement
Les concessions européennes - et américaines - ont été jugées
insuffisantes par de nombreux pays en développement (le “G21”,
emmené par l’Inde, le Brésil et finalement la Chine ; les pays afri-
cains), qui exigeaient le démantèlement de toutes les subventions
aux exportations agricoles des pays industrialisés, sans envisager
d’efforts comparables de leur côté.
L’échec de la conférence de Cancun, dû avant tout à l’alliance en
matière agricole des grands PED, alliance simultanément défensive
(Inde très revendicative sur le mode 4 mais hostile à toute ouverture
de son marché agricole - la Chine demandant l’absence de tout nou-
vel engagement pour les nouveaux membres) et offensive (Brésil),
est finalement intervenu sur les sujets de Singapour (procédures
douanières, marchés publics, investissement, concurrence), auxquels
tenait particulièrement la Commission européenne mais que les
pays en développement (PED) se sont déclarés incapables de traiter
en raison de leur réelle ou prétendue technicité.
La stratégie de la Commission européenne, consistant à ouvrir
l’Union aux fournisseurs de services des pays en développement pour
assurer le succès des négociations de l‘OMC, a donc échoué.
L’Union europeenne doit tirer les conséquencesde l’échec de la conférence de Cancun
Cet échec remet en cause le Programme de Doha pour le dévelop-
pement et devrait réduire durablement l’engagement de la
Commission européenne dans ces négociations, spécialement sur la
circulation des fournisseurs de services.
L’OMC a décidé de reprendre les négociations sur l’agriculture, le
coton*, le commerce non agricole et les “sujets de Singapour” : les
services – et notamment le “mode 4” – ne figurent pas dans cette
liste. Cependant, l’apparition d’une confrontation commerciale
Nord-Sud et particulièrement l’intransigeance nouvelle des grands
pays en développement rendent peu probable l’accomplissement
dans les délais prévus du programme de Doha. Toutes les réunions
plénières ayant été annulées, les négociations se dérouleront en
petits groupes jusqu’à la mi-décembre 2003.
L’échec de Cancun doit conduire à repenser le rôle et le fonctionnement de l’OMC
Du fait des récentes adhésions (Russie, Chine…), l’OMC apparaît de
plus en plus comme une enceinte trop vaste pour favoriser l’abou-
tissement de négociations. Le multilatéralisme souffre en tout cas
de l’opposition nouvelle du Sud, conduite par les grands pays en
développement, aux pays occidentaux. Cette nouvelle donne doit
conduire à repenser le rôle du multilatéralisme et du bilatéralisme,
et à examiner les rapports entre ces différents niveaux de négocia-
tion ainsi qu’avec les réglementations nationales.
La situation nouvelle conduit également à remettre en cause le fonc-
tionnement de l’OMC, dont le Directeur général, voire le Secrétariat,
pourrait voir son droit d’initiative renforcé. Les négociations pour-
raient à l’avenir être conduites non par le Conseil général mais par un
groupe plus restreint. Par ailleurs, la faible volonté actuelle de négo-
ciation de nombreux membres de l’OMC pourrait conduire à la dis-
tinction entre une “OMC I” dont les membres s’en tiendraient à des
engagements classiques du type de ceux du GATT et une “OMC II”
dont feraient partie les membres qui le souhaiteraient. En tout état de
cause, le faible nombre et la faible qualité des offres initiales de libé-
ralisation en matière de services faites à l’OMC à ce jour aussi bien
que l’échec de la conférence ministérielle de Cancun devraient porter
un coup d’arrêt aux négociations de libéralisation du mouvement
temporaire des personnes physiques fournissant des services.
Jean François Camier
* objet avant Cancun d’une demande africaine de suppression des subventions à l’exportationdes pays industrialisés, en raison des pertes de recettes en résultant pour les pays africains,largement supérieures à l’aide publique au développement dont ces pays bénéficient .
QUESTIONS INTERNATIONALES
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Le plan d’action de la sous-direction des naturalisations
Ala fin de l’année 2002, les déclarations du Président de la Ré-
publique et du ministre des Affaires sociales, du travail et de la
solidarité, ont insisté sur la nécessité d’accélérer le processus de
naturalisation, cette procédure permettant aux étrangers qui rem-
plissent les conditions et en formulent la demande d’accéder à la
citoyenneté.
Pour concrétiser cette orientation, le ministre des affaires sociales a
demandé que les dossiers puissent être traités sans délai par son
service à la fin de l’année 2004. A cette époque, la sous-direction
des naturalisations possédait un stock de 62 000 dossiers en attente
de décision représentant un délai de 16 mois avant le début de l’ins-
truction. Dès lors, il convenait, pour se conformer aux orientations
retenues, de prendre rapidement des mesures exceptionnelles de
nature à mettre en œuvre un effort sans précédent appelant une
augmentation de 50% de l’activité des trois bureaux les plus direc-
tement concernés.
Dans ce contexte sensible, un plan d’action a été élaboré et présen-
té au Ministre qui l’a approuvé. La mise en œuvre de ce plan, qui a
débuté fin janvier 2003, comprend un ensemble de mesures de sim-
plifications des procédures, d’organisation, de formation et d’éva-
luation de nature à réduire en deux ans les délais d’instruction des
dossiers d’acquisition de la nationalité française par décret :
- L’autonomie et la responsabilisation des agents ont été renforcées
et leur travail a été réorganisé et enrichi. Un accompagnement en
terme de formation et de supports écrits a été mis en place ;
- Alors que tous les dossiers faisaient antérieurement l’objet d’un
double examen (par un rédacteur puis un réviseur), cette procé-
dure est désormais réservée à la minorité des dossiers où apparaît
une sérieuse difficulté juridique ou pratique ;
- Les procédures ont été réexaminées et chaque fois que c’était pos-
sible, précisées ou simplifiées ;
- La mise en place de contrôles internes, effectués de manière aléa-
toire après le traitement des dossiers permet de s’assurer que la
qualité et l’homogénéité des décisions prises, déjà améliorée ces
dernières années, reste constante ;
- La poursuite d’un travail en profondeur sur la qualité des dossiers
en provenance des préfectures a été décidée. Il porte sur une ana-
lyse systématique de leur contenu et l’envoi de lettres aux préfets
pour signaler les éventuelles insuffisances. Parallèlement des for-
mations régionales ont été organisées pour les agents des préfec-
tures centrées en particulier sur les questions d’état civil ;
- Enfin, il a été procédé, à titre de mesure d’accompagnement, à une
légère augmentation des effectifs de la sous-direction des naturali-
sations en 2003 (cinq agents supplémentaires). Ces moyens ont été
exclusivement affectés aux bureaux de gestion des dossiers, mettant
ainsi indirectement à contribution tous les autres bureaux dont les
effectifs sont restés stables malgré l’augmentation de leur activité.
La nouvelle organisation a déjà donné des résultats significatifs qui
témoignent de sa pertinence. Ainsi, le délai de mise en instruction
des dossiers a été ramené de 16 mois au 31 décembre 2002 à 8 mois
environ au 1er octobre 2003, date à laquelle 57 929 nouveaux fran-
çais étaient parus au Journal officiel (contre 44 473 à la même date
en 2002). Ce plan d’action, qui a pour objet et pour effet d’amélio-
rer, dans des conditions très fortement attendues, le service rendu
aux postulants à la nationalité française dans notre pays, doit pou-
voir atteindre son objectif.
François Galard
Contrat d’objectifs entre la DPM et la DAGPB
La nouvelle constitution financière instaurée par la loi organique
du 1er août 2001, relative aux lois de finances, définit un nouveau
cadre de gestion de la dépense publique. Notre département minis-
tériel s’est engagé dans une démarche volontariste d’implication de
l’ensemble des directions dès la préparation du PLF 2004.
L’avancée des travaux de structuration des dépenses en program-
mes et missions permet d’envisager à titre expérimental la passa-
tion de contrats d’objectifs en amont de futurs projets de perfor-
mances. Soucieux de prendre une part active à cette démarche, la
Direction de la Population et des Migrations a proposé que la sous-
direction des naturalisations puisse, en raison de sa singularité,
bénéficier de cette démarche contractuelle novatrice.
Plusieurs facteurs plaident pour ce choix :
Sa localisation géographique :
Délocalisé en région nantaise depuis quinze ans, ce service est doté
de moyens de gestion propres (dotation globale de fonctionne-
ment, crédits de vacation…). Le sous-directeur est ordonnateur
secondaire et P.R.M.
Cette structure doit bénéficier d’une gestion spécifique notamment
en matière d’effectifs (difficultés de recrutement …).
La nature de son activité :
Service de gestion, la sous-direction reçoit 90 000 demandes d’ac-
quisition de la nationalité française par an. Le nombre de décisions
prises est très directement lié aux moyens qui lui sont attribués. La
corrélation objectifs/moyens est facilement mesurable.
De plus, ce service s’est engagé depuis sa délocalisation dans une
démarche de modernisation et d’adaptation permanente au plan
organisationnel et informatique (projet PRENAT). Plusieurs indica-
teurs permettent désormais une approche qualitative du service
rendu à l’usager.
Sa situation conjoncturelle :
Sur instruction ministérielle, un plan d’action a été mis en œuvre
début 2003 afin de résorber, à échéance de l’année 2005, l’intégra-
lité du stock des demandes en attente de traitement. La réalisation
de cet objectif qui suppose une augmentation de 50% de la pro-
duction annuelle doit être accompagnée de moyens adaptés au
plus juste.
Un projet de contrat d’objectifs a donc été élaboré conjointement
entre la DPM et la DAGPB. Aux termes de ce contrat, la sous-direc-
tion des naturalisations s’engage à :
- Réduire les délais de traitement des demandes d’acquisition
de la nationalité française ;
- Renforcer la mémoire (travaux de numérisation d’un million
de noms) ;
- Moderniser l’ informatique (projet Prenat) ;
- Poursuivre la démarche qualité.
La DAGPB s’engage pour sa part à :
- Mettre en œuvre une gestion des ressources humaines adaptée aux
enjeux de production et à la spécificité géographique du service ;
- Adapter la dotation globale de fonctionnement à la conjoncture ;
- Financer le plan de numérisation et accompagner la modernisation
- Préciser de façon conventionnelle les relations de sa sous-direction
de l’informatique (SINTEL) avec la sous-direction des naturalisations.
Il est prévu que ce contrat soit signé pour les années 2003-2004.
Une évaluation annuelle permettra de prévoir les ajustements néces-
saires. Un bilan sera réalisé au terme de ces deux années.
Monique Lajugie
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La suppression de la procédure d’admission au travail en 1984 et
l’institution du titre unique permettant d’y accéder sans autre
formalité ont mis fin au comptage des flux endogènes d’étrangers
qui deviennent actifs chaque année. La dernière étude de J-F. Léger
sur ces flux propose de nouvelles évaluations pour la période
1999-2001.
On distingue les trois flux suivants, l’immigration légale permanente
étant seule considérée :
1 - les entrées directes sur le marché de l’emploi des étrangers qui
entrent en France afin d’exercer une activité salariée ou non.
Leur estimation se fonde sur les chiffres de l’OMI puis de
l’AGDREF. Entre 1999 et 2001, les entrées directes passent de
19 000 à plus de 22 000 ;
2 - les entrées indirectes des étrangers qui entrent sur le marché du
travail l’année même de leur arrivée en France à un autre titre
que l’exercice d’une activité. Leur évaluation nécessite de
connaître le nombre des entrées, puis d’estimer la part de ceux
qui deviennent actifs l’année de leur arrivée sur la base de l’en-
quête Emploi. Les sources considérées sont le regroupement
familial, les parents de Français, les réfugiés ou apatrides et les
membres de leurs familles, puis, à partir de 1999, les bénéficiai-
res d’une carte “vie privée et familiale”. Les statistiques de l’OMI
sont complétées par celles de l’OFPRA et par des estimations
qui tiennent compte, notamment, des données AGDREF. Le flux
annuel d’entrées d’actifs potentiels en France a considérable-
ment augmenté à la suite de la création de la carte de séjour
“vie privée et familiale”, passant de 66 000 en 1999 à 93 000 en
2001. Les étrangers originaires des pays tiers constituent l’es-
sentiel (plus de 85%) de ces actifs potentiels. En multipliant les
taux d’activité par âge, sexe et nationalité regroupée par les
effectifs d’actifs potentiels correspondants (à l’exception des
bénéficiaires du réexamen), on parvient à évaluer le nombre
d’entrées indirectes sur le marché du travail à 33 000 personnes
en 1999, 42 000 en 2000 et 48 000 en 2001 (alors que ce flux
était inférieur à moins de 20 000 personnes depuis 1995) ;
3 - les entrées différées des étrangers présents sur le territoire fran-
çais le 1er janvier de l’année considérée qui ne sont encore
jamais entrés sur le marché du travail et qui deviennent actifs
pour la première fois cette année. Leur nombre est estimé sur la
base de la même méthode que les entrées indirectes. On l’esti-
me à environ 30 000 pour la période 1999-2001. L’intensité
d’entrée sur le marché du travail serait de plus de 95% pour les
hommes quelle que soit leur nationalité, de 90% pour les fem-
mes originaires des pays membres de l’EEE et de près de 60%
pour celles originaires des pays tiers. La moitié des entrées sur
le marché de l’emploi se fait avant 21 ans pour les hommes,
21,5 ans pour les femmes originaires des pays tiers et 22 ans
pour celles originaires des pays membres de l’EEE. Enfin, alors
que les moins de 20 ans représentent 60% des entrées différées
au cours des années 1996-1998, ils ne représentent que 30% de
ce flux pour la période 1999-2001.
Au total, le bilan des entrées d’actifs étrangers sur le marché du travail
pour la période 1999-2001 révèle une augmentation de leur flux
annuel, voisin de 80 000 en 1999 et de 85 000 en 2001, supérieur à
100 000 en 2001. Les ressortissants de l’EEE en représentent le
quart. Cette augmentation traduit celle du nombre de bénéficiaires
d’une carte de séjour “vie privée et familiale”. Elle est accentuée en
2001 par l’adoption des données AGDREF. Toutefois, elle a peu de
conséquence sur le poids des étrangers dans le flux annuel global
d’entrées sur le marché du travail, qui reste inférieur à 14%, même
en 2001. La répartition par type d’entrées varie sensiblement d’une
année à l’autre : - les entrées différées représentent 39% des entrées
annuelles d’étrangers sur le marché de l’emploi en 1999, 36% en
2000 et 31% en 2001 ; - les entrées indirectes représentent 42% de
ce flux annuel de nouveaux actifs en 1999, 49% en 2000 et 47% en
2001 ; - les entrées directes représentent 16% des entrées annuel-
les d’étrangers sur le marché de l’emploi en 1999, 15% en 2000 et
22% en 2001. Parmi les ressortissants de l’EEE entrés sur le marché
de l’emploi en 1999 et 2000, on compte autant d’hommes que de
femmes ; en 2001, ils sont respectivement 54% et 46%. La part des
hommes chez les étrangers originaires des pays tiers est de 60%. Les
ressortissants de l’EEE ont une moyenne d’âge de 31 ans, contre
30 pour ceux des pays tiers.
Le poids des étrangers dans les entréesglobales sur le marché du travail français
Le résultat de ces évaluations peut être comparé avec les informa-
tions disponibles sur le flux annuel global (Français et étrangers)
d’entrées sur le marché de l’emploi qui est, depuis quelques années,
voisin de 1 500 000 (INSEE). Parmi ces entrées, on évalue à environ
670 000 le nombre annuel d’entrées “internes” sur le marché de
l’emploi pour les années 1999-2000. Pour obtenir le nombre global
qui tient compte des flux d’actifs étrangers “externes”, on ajoute aux
670 000 entrées “internes” sur le marché du travail le nombre d’en-
trées directes et indirectes. Il s’élève à 711 000 en 1999, 724 000 en
2000 et 741 000 en 2001. La prise en compte des données AGDREF
dans l’estimation du nombre d’entrées pour les années 1999 et
2000 modifie peu ce résultat : la proportion d’étrangers dans le flux
global d’entrées sur le marché du travail est alors égale à 12% en
1999 et 13% en 2000, ces estimations devant être considérées sur-
tout comme établissant un ordre de grandeur.
Cyrille Gheerbrant
ETUDES
Les entrées d’étrangers sur le marché de l’emploi français de 1999 à 2001
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La lettre de la DPM
Conception : Suzel Anstett
Centre d’information et de documentation - Direction de la Population et des Migrations
Tél. : 01 40 56 41 48
N° SICOM : 03 135 - Maquette et réalisation : PARIMAGE
Retrouvez la Lettre de la DPM sur intranet, rubrique population et migrations.
MOUVEMENTS
DE PERSONNEL
Sous-direction des naturalisations :
Arrivées :
- Elise DAVID, secrétaire administrative de classe normale
- Chantal BARBEREAU, secrétaire administrative de classe normale
- Béatrice ANDRE-LE BERRE, secrétaire administrative
de classe normale
- Yannick GALLAIS, cadre filière technique (CPAM)
Départs :
- Noëlle MORTIER, secrétaire administrative de classe normale,
en congé parental
- Mme Carine LAHITTE-VERITE, secrétaire administrative,
reçue au concours d’inspecteur de l’action sanitaire et sociale
Services de la DPM à Paris :
Arrivées :
- Jean-Marie LAGRANGE, Inspecteur hors classe de l’action
sanitaire et sociale, chargé de mission
- Stéphanie CHAMORRO, agent contractuel occasionnel ,
affectée à DMI1
- Murielle HO-TIN-NOE, agent contractuel occasionnel ,
affectée à ACI2
- Julie BEAUSSIER, attachée d’administration centrale (IRA),
affectée à DMI2
- Hélène HALBRECQ, attachée d’administration centrale (IRA),
affectée à ACI3
- Alexandre VISCONTINI, attaché principal d’administration
centrale, adjoint au chef du bureau ACI1
- Augustin SEBAHAKWA, agent contractuel occasionnel ,
affecté à ACI3
Départs :
- Isabelle VIREM-CHAPALAIN, agent contractuel, affectée à la DGS
- Ewa ISSINDOU-KAPLER, agent contractuel, affectée à la DIIES
- Michèle MONT, agent contractuel occasionnel, précédemment
affectée à ACI2
Mouvements internes :
- Martine MONBLANT, adjointe administrative principale
de 1e classe, affectée à DMI2 en remplacement de M. SOREL,
adjoint administratif principal de 2e classe, affecté au BRHAG
en remplacement de Mme MONBLANT
Promotions :
Adjoint administratif principal de 1e classe 2003 :
- Patricia LIAUNET, sous-direction DMI
- Thérèse CLAUSTRE, affectée auprès du conseiller technique
pour les questions de santé
Secrétaire administratif de classe normale 2002 :
- Patricia BRICAUD, sous-direction des naturalisations, bureau N2
Secrétaire administratif de classe supérieure 2003 :
- Jocelyne SOLTANI, secrétariat de direction
Réussites au concours professionnel de secrétaire administratif
de classe exceptionnelle au titre de 2003 :
- Nezha EL KHARBILI-CHAKAR, centre d’information
et de documentation
- Gino LABETANT, sous-direction des naturalisations, bureau N1A
Les effectifs de la DPM en 2003
Chaque année, les effectifs attribués de la DPM et des autres
directions sont révisés par la DAGPB.Les effectifs attribués, pré-
cisés par catégorie (A, B ou C) et calculés en équivalent temps-plein
(ETP), correspondent à la limite supérieure que ne doivent pas
dépasser les directions. Il ne faut donc pas les confondre avec les
effectifs réels de chaque direction.
La révision des effectifs attribués se fait en concertation avec les
directions. Le 5 mars 2003, a été organisée une réunion entre la DPM
et le service des ressources humaines (SRH) de la DAGPB à laquelle
participaient du côté de la DPM, la chef de service, le BRHAG et le
chef du bureau de l’administration de la Sous-direction des naturali-
sations. La DAGPB était représentée par le chef de service de SRH et
l’adjoint à la sous-directrice de la gestion du personnel.
Concernant la DPM-Paris, il n’y a pas eu de difficultés particulières.
Les effectifs attribués proposés par la DAGPB le 12 mai étaient
conformes aux conclusions de la réunion du 5 mars. La DPM-Paris
dispose d’un effectif attribué de 81 (48 pour les catégorie A, 18 pour
les catégorie B, 15 pour les catégorie C). Les effectifs attribués de
2003 sont très proches de ceux de 2002.
Ce sont les effectifs réels qui ont connu une véritable évolution. Au
1er octobre 2003, la DPM-Paris comptait 75 agents, qui travaillaient
pratiquement tous à temps complet.Au 1er janvier 2003, ils n’étaient
que 72. Ces 3 agents supplémentaires sont des agents de catégo-
rie A. Lorsque l’on prend en compte les 2 contractuels occasionnels
de catégorie C et celui de catégorie A, recrutés respectivement au
1er septembre et au 1er octobre 2003, on arrive à un total de
78 agents. Cette augmentation des effectifs permet à la DPM-Paris
de faire face aux grands chantiers auxquelles elle est confrontée, que
ce soit la poursuite de la mise en place de la politique d’accueil et
d’intégration initiée par le gouvernement ou le développement du
dispositif de prise en charge sociale des demandeurs d’asile.
La Sous-direction des naturalisations a quant à elle comme principal
objectif de résorber son stock de dossiers de naturalisations à échéan-
ce du 1/01/2005. La discussion avec la DAGPB sur les effectifs de Rezé
était essentiellement centrée sur le renforcement des personnels de
catégorie B puisque ce sont les agents de cette catégorie qui traitent
les dossiers de naturalisations. Après la réunion du 5 mars, la DAGPB
proposait un effectif attribué de 63 en catégorie B contre 64 l’année
précédente. La DPM avait demandé un effectif attribué de 69.
Finalement, les effectifs attribués à la sous-direction le 25 juillet,
après validation par les cabinets, ont été de 64 en catégorie B.
L’effectif attribué en catégorie A est passé de 34 à 33 alors que celui
des catégorie C est resté stable avec un total de 61. Si l’effectif attri-
bué en catégorie B (64) est inférieur aux souhaits de la DPM, les
effectifs réels de la sous-direction sont supérieurs à ce chiffre. Au
1er octobre, en effet, 69 agents de catégorie B travaillaient à la sous-
direction des naturalisations, ce qui correspond à un total de 66,8
en équivalent temps-plein (ETP).
Au 1/01/2003, il n’y avait que 66 agents de catégorie B, soit un total
de 62,6 en ETP. La DAGPB a donc autorisé la sous-direction à recru-
ter au-delà de ce qui lui était permis. Elle a également donné son
consentement au recrutement de 4 contractuels occasionnels de
catégorie B, toujours dans le but d’atteindre l’objectif de résorption
des stocks. La DPM, que ce soit à Paris ou à Rezé, a donc vu ses effec-
tifs attribués stabilisés et ses effectifs en ETP s’accroître dans un
contexte pourtant difficile. En effet, sur l’ensemble des directions qui
dépendent de la DAGPB, les effectifs attribués ont diminué de 59.
Christophe Verrier
PERSONNEL
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