View
0
Download
0
Category
Preview:
Citation preview
SOMMAIRE
ACTUALITE SOCIALE(12 articles)
mardi 11 juillet 2017 Page 5
mardi 11 juillet 2017 Page 6
mardi 11 juillet 2017 Page 8
mardi 11 juillet 2017
Page 10
mardi 11 juillet 2017Page 12
mardi 11 juillet 2017 Page 14
mardi 11 juillet 2017 Page 16
mardi 11 juillet 2017Page 18
mardi 11 juillet 2017Page 19
Sacrifier sa famille ou son emploi (356 mots)
Début mai, les salariés de Primagaz à Mérignac, Lavera, La Courneuve, Reims etVandœuvre-lès-Nancy ont reçu dans leur boîte…
Ces familles qui prennent le train des vacances (1035 mots)
Ce sacrifice, Berthe Lemarec, grâce à l'aide du Secours populaire français (SPF),n'aura pas à le faire cette année encore.…
Premiers combats contre la casse du Code du travail (844 mots)
Le lundi, beaucoup de députés boudent Paris. Hier, à l'Assemblée nationale, lestravées de l'Hémicycle étaient loin d'être …
GM&S : le sous-traitant à la place du mort (1108 mots)
Bercy sort l’artillerie lourde. Ce mardi, pour la première fois en huit mois,l’ensemble des acteurs du dossier de GM&S ser…
La majorité au garde-à-vous face à la loi travail (1018 mots)
Vu le caractère expéditif de la procédure, comment voulez-vous travaillersérieusement ? Le débat qui vient risque d'être u…
Pénibilité : Edouard Philippe donne satisfaction au patronat(859 mots)
Le lobbying patronal, exercé depuis de longs mois, a fini par porter ses fruits.Samedi 8 juillet, Edouard Philippe a dévo…
Streaming : accord sur un revenu minimum pour les artistes(863 mots)
Les artistes interprètes sous contrat d'exclusivité vont être un peu mieux payés.Quand leurs titres seront diffusés en str…
Fonction publique : les syndicats en colère (475 mots)
Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, rencontrait celundi les représentants syndicaux de la fonction publique d…
Dette SNCF : les syndicats contre le donnant-donnant (523 mots)
Les syndicats de la SNCF sont sur le qui-vive. Alors que le sujet n'avait guère étéabordé lors de la campagne présidentielle, le nouveau g…
mardi 11 juillet 2017Page 20
mardi 11 juillet 2017
Page 21
mardi 11 juillet 2017
Page 22
EUROPE ET INTERNATIONAL(3 articles)
mardi 11 juillet 2017 Page 25
mardi 11 juillet 2017
Page 27
mardi 11 juillet 2017
Page 28
Les chômeurs ne sont pas ceux que vous croyez (757 mots)
Non, dans la très grande majorité des cas, on ne devient pas chômeur en Franceaprès un plan social. Et non, les allocatai…
Droits sociaux (529 mots)
Droits sociaux Au coeur du festival, l a CGT est à la rencontre des salariés …
Entre 200 et 700 emplois en moins ? (535 mots)
Le texte publié lundi matin sur la page de la section CGT du groupe Saint-GobainPam fait l’effet d’une petite bombe, tant …
Au Brésil, le Sénat vote sur une réforme du travail contestée(815 mots)
Réclamée par les milieux d'affaires, rejetée par la majorité de la population, laréforme du travail doit être examinée, ma…
Obamacare : le projet de loi de santé de Trump est-il mort ?(466 mots)
Le sénateur républicain John McCain a estimé dimanche que le projet de loi desrépublicains visant à remplacer l'Obamacare …
Royaume-Uni : les salaires dans le secteur public pâtissent del'inflation et de l'austérité (517 mots)
La diatribe de Jeremy Corbyn au Parlement britannique a fortement déplu auxconservateurs, mercredi. Le leader de l'opposit…
PRIMAGAZ
Sacrifier sa famille ou son emploiDéplacer sa vie à des centaines de kilomètres ou prendre la porte : c'est le choix imposé par Pri-magaz à 82 salariés.
mardi 11 juillet 2017Page 9
356 mots
SOCIAL-ECO
D ébut mai, les salariés de
Primagaz à Mérignac, Lavera,
La Courneuve, Reims et Vandœuvre-
lès-Nancy ont reçu dans leur boîte
mail une vidéo de deux minutes de la
direction les informant que leur
agence allait fermer au 30 septembre,
et que s'ils voulaient garder leur bou-
lot, ceux-ci devraient déménager à
Lyon ou à Nantes, où les activités lo-
gistique et relation clients seront re-
groupées. Ceux qui refuseront seront
tout simplement licenciés pour motif
économique. « Moins de la moitié des
82 salariés concernés par ce PSE se-
raient prêts à accepter cette muta-
tion », affirme Muriel Wolfers, secré-
taire de l'union locale CGT de La
Courneuve, qui soutient les salariés
dans leur combat pour obtenir un
réel effort de reclassement dans la
branche et un meilleur accompagne-
ment pour ceux qui accepteraient de
déménager. Jusqu'à présent, l'entre-
prise proposerait à ses salariés une
prime à peine au-dessus du mini-
mum conventionnel. « Primagaz ne
peut pas ignorer qu'une partie de ses
salariés, et en particulier les femmes,
ne pourra pas suivre : parce que le
foyer vient de prendre un crédit pour
acheter un appartement, parce que
du fait de leur niveau de salaire, ils
ont besoin de la proximité de leurs
parents pour garder leurs enfants en
bas âge, etc. Les propositions de Pri-
magaz dans le cadre du PSE sont
donc d'un cynisme inacceptable », a
dénoncé la CGT dans un tract. D'au-
tant que, comme l'indiquait le délé-
gué CFDT Vincent Frémy à l'AFP, Pri-
magaz a enregistré 27 millions d'eu-
ros de bénéfices en 2016. L'entreprise
a de son côté expliqué dans un com-
muniqué devoir supporter des coûts
et des investissements importants
générés par des réglementations fa-
vorisant les économies d'énergie et
« renforçant les contraintes pour les
sites industriels ». Après une journée
de grève le 5 juillet, les salariés ont
jusqu'au 18 juillet pour espérer faire
bouger le plan social. ■
par Loan Nguyen
Tous droits réservés L'Humanité 2017
F393F3408020160775DE1C90590F71D41D173637148B0993361122E
Parution : Quotidienne
Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016
Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 5
SOLIDARITÉ
Ces familles qui prennent le train des vacancesLe Secours populaire français a organisé hier son premier grand départ en vacances pour une cen-taine d'enfants issus de familles modestes. Une opportunité que n'aura pas un Français sur deux,privé de ce droit fondamental.
mardi 11 juillet 2017Page 4
1035 mots
C e sacrifice, Berthe Lemarec,
grâce à l'aide du Secours popu-
laire français (SPF), n'aura pas à le
faire cette année encore. A 11 h 57, sa
fille Maria, 11 ans, est montée dans le
TGV et a quitté sa mère pour deux se-
maines de vacances du côté de Lau-
sanne. Elle y sera accueillie par Joana
et ses parents, sa famille d'accueil.
Munie de son sac à dos rose et de sa
valise bleue, Maria connaît bien cette
agitation. C'est la cinquième année
consécutive qu'elle a la chance de dé-
couvrir d'autres destinations. « Je ne
veux pas trop connaître le pro-
gramme mais je sais que la famille
m'emmène à chaque fois dans
d'autres villes. On fait des randon-
nées, on va au zoo, on visite des
grottes ! » s'enthousiasme-t-elle.
Cette petite fille qui passe en sixième
à la rentrée habite un rez-de-chaus-
sée dans un quartier résidentiel de
Puteaux (Hauts-de-Seine). Sa mère y
est gardienne d'immeuble. Maria vit
dans ce trois-pièces avec son frère,
âgé de 16 ans, et sa sœur de 23 ans.
Elle dort dans la même pièce que sa
mère. « Je ne connaissais pas le Se-
cours populaire, c'est par ma sœur
que j'en ai entendu parler en 2011,
explique la maman. Avant, je devais
occuper ma fille tout le mois de
juillet car je travaillais. Je l'inscrivais
à des activités à droite à gauche et
au centre aéré, mais elle n'était pas
heureuse. » Le SPF lui paye le billet
de train. Et la famille d'accueil prend
en charge le reste du séjour. Une aide
indispensable sans laquelle tout dé-
part serait impossible. Car, chez les
familles populaires, notamment mo-
noparentales, le non-départ est la
norme : 60 % des foyers gagnant
moins de 1 200 euros par mois res-
tent chez eux.
Berthe reconnaît l'importance cru-
ciale des vacances pour sa fille. Mal-
gré la peur de confier son plus jeune
enfant à des inconnus, elle a décidé
d'y inscrire Maria dès l'âge de 5 ans. «
J'avais peur de l'envoyer là-bas, c'est
normal quand on est maman de s'in-
quiéter. Mais Maria m'a appelée, une
fois en Suisse, et j'ai été rassurée. »
Pour des familles qui ne partent ja-
mais, il faut aussi vaincre une cer-
taine réticence psychologique. « Il y
a une part d'inquiétude qui entrave
certaines familles, qui n'imaginent
même pas pouvoir prendre des va-
cances, souligne le sociologue Ber-
trand Dubreuil. Pour qu'elles l'envi-
sagent, il faut qu'elles se sentent en
sécurité, ce qui n'est pas simple
quand on est au chômage ou en si-
tuation précaire »
Depuis cette décision, Maria est par-
tie chaque année dans sa « deuxième
famille » avec laquelle elle garde tou-
jours le contact. La famille suisse n'a
jamais oublié un seul de ses anniver-
saires et lui envoie des cadeaux. L'an-
née dernière, ce sont les Helvètes qui
sont montés à Paris. « Ils sont venus
dormir à la maison l'année dernière,
ils sont simples et bien. Ils m'ont
même invitée à venir chez eux », se
souvient la mère. Une amitié qui
n'aurait pas vu le jour sans l'ouver-
ture sociale que permettent les va-
cances. « Les effets des vacances vont
bien au-delà du simple rite, elles im-
pactent aussi les comportements,
elles influent sur la relation à l'autre,
sur la perception de soi et de son en-
vironnement », rappelle Michelle De-
messine, sénatrice (PCF) du Nord et
ancienne secrétaire d'état au Tou-
risme.
Reste à pouvoir partir. Or, en dehors
de l'action des associations comme le
SPF, les aides financières restent in-
suffisantes. D'après une étude de
2014 du Centre de recherche pour
l'étude et l'observation des condi-
tions de vie (Crédoc), un peu moins
d'un quart des Français déclarent en
avoir bénéficié pour partir en va-
cances. Un chiffre qui progresse (il
était de 19 % en 2008) sous l'effet
du développement des chèques va-
cances. Sauf que ces aides bénéfi-
cient en priorité aux plus aisés : 25 %
des personnes gagnant plus de 3 000
euros ont reçu un coup de pouce pour
partir en vacances, contre seulement
22 % des revenus inférieurs à 1 200
euros
« C'est d'abord la taille ou le secteur
d'activité où l'on travaille qui compte
pour pouvoir bénéficier de telles
aides et qui crée les écarts, relève
l'Observatoire des inégalités. Cette
situation résulte d'abord de salaires
en moyenne supérieurs dans les
grandes sociétés et de la présence de
comités d'entreprise. » A titre
d'exemple, seuls 19 % des chômeurs
bénéficient d'un soutien pour partir
en vacances, contre 31 % des per-
↑ 6
sonnes en emploi
Si Maria peut prendre le large,
Berthe, elle, ne se le permet pas en-
core. L'envie ne lui manque pas.
Mais, entre les crédits et les factures,
ce n'est pas facile pour cette mère cé-
libataire de mettre de l'argent de cô-
té. Elle aimerait emmener ses enfants
découvrir son Afrique natale, en Gui-
née. Trop cher. A la veille du départ,
elle supervise la préparation de la va-
lise avec attention. Entre le range-
ment des piles de tee-shirts et des
masque et tuba, Maria rêve à son ave-
nir. Elle s'imagine avocate. « Afin de
défendre les gens comme nous »,
glisse-t-elle. « Tu travailleras béné-
volement pour le Secours populaire
français car il nous a beaucoup aidés
», lui rétorque dans un sourire sa ma-
man. Avant de boucler son bagage,
Maria ressort les petits albums où
elle a soigneusement consigné cinq
années de vacances. Elle aime les
feuilleter toute l'année et y noter ses
meilleurs souvenirs. « Si je pouvais,
je partirais tous les ans là-bas », ri-
gole-t-elle. ■
par Solenne Bertrand, Avec Ix-
chel Delaporte Et Laurent Mouloud
Tous droits réservés L'Humanité 2017
7F9A43D685104D00955913A0930821961E17D533B4F00AA0883F598
Parution : Quotidienne
Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016
Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 7
ASSEMBLÉE NATIONALE
Premiers combats contre la casse du Code du travailL'examen du projet de loi d'habilitation pour réformer par ordonnances a débuté hier au PalaisBourbon. Députés communistes et insoumis sont montés au créneau, dénonçant le fond et laforme de la réforme.
mardi 11 juillet 2017Page 6
844 mots
POLITIQUE
L e lundi, beaucoup de députés
boudent Paris. Hier, à l'Assem-
blée nationale, les travées de l'Hémi-
cycle étaient loin d'être bondées. Et
pourtant, c'est hier que la ministre du
Travail, Muriel Pénicaud, a présenté
son projet de loi d'habilitation pour
réformer par ordonnances le Code du
travail. Reste que certains l'atten-
daient de pied ferme. D'emblée,
avant même qu'elle ne s'exprime, le
député PCF Jean-Paul Lecoq a pris la
parole pour un rappel au règlement. «
Les conditions d'examen de ce texte
sont inédites et inacceptables. Les
délais sont complètement fous. A
peine plus de 24 heures pour laisser
aux députés le temps de prendre
connaissance du texte de la commis-
sion et exercer leur droit d'amende-
ment. Le gouvernement veut faire
vite, au cœur de l'été, pour rendre
impossible la mobilisation populaire
», a-t-il dénoncé.
Muriel Pénicaud a dans la foulée re-
nouvelé avec le grand n'importe quoi
qui caractérisait déjà les interven-
tions de Myriam El Khomri, à la
même place il y a quelques mois pour
défendre déjà des attaques sans pré-
cédent contre le Code du travail. Ci-
tant sans rougir « les décennies de
conquêtes, d'avancées, de lutte par-
fois ( ) du Front populaire, du Conseil
national de la Résistance et des ac-
cords de Grenelle en 1968 », la mi-
nistre les a balayées d'un revers de
main puisqu'à ses yeux, « l'employeur
et le salarié sont les mieux placés
pour trouver les solutions qui leur
conviennent ». Niant le rapport de
subordination en entreprise, l'ab-
sence de propriété collective des
moyens de production et le chantage
à l'emploi, elle a repris à son compte
les arguments du Medef en déclarant
que « pour créer de la richesse et de
l'emploi, les entreprises ont besoin
de pouvoir s'adapter plus rapide-
ment. La complexité du Code du tra-
vail ne leur permet pas d'être suffi-
samment agiles ».
Considérant que « l'excès de normes
ne protège pas bien », elle a montré
en toute décontraction son mépris de
la loi en interrogeant ainsi les dépu-
tés : « Savez-vous que l'on peut être
condamné aux prud'hommes si une
lettre de licenciement est mal rédi-
gée, alors même que les raisons de
fond sont bonnes ? » La majorité l'a
applaudie de bon cœur, célébrant
une attaque contre la rigueur obli-
gatoire des formulations et l'associa-
tion de la forme et du fond sans les-
quelles la loi n'est rien.
Qu'on ne s'y trompe pas, les chantres
de la compétition internationale et
de l'appétit vorace des actionnaires
étaient aux anges, puisque le député
Modem Patrick Mignola, avant la
séance, avait annoncé tout sourire
que le texte du jour était une sorte
de « sortie de la lutte des classes » et
une fin « de la culture conflictuelle
dans l'entreprise ». Après les propos
de la ministre, le député France in-
soumise Adrien Quatennens a déposé
une motion de rejet préalable contre
le texte. Il a critiqué la méthode et
le « blanc-seing » des ordonnances.
« Vous nous demandez sur un sujet
majeur de renoncer à notre rôle de -
législateur. C'est non ! » a-t-il tonné.
Il a ensuite critiqué le fond. « Vous
savez bien que le salarié et l'em-
ployeur ne parlent pas d'égal à égal.
Le ministère du Travail a été pensé et
créé pour protéger les salariés. Vous
déshonorez votre fonction. Si vous
pensez que le Code du travail est fait
pour embêter 95 % des entreprises,
comme vous l'avez déjà dit, sachez
que le Code de la route est fait pour
embêter 100 % des chauffards. » -
Huguette Bello, pour le groupe GDR
où siègent les communistes, a an-
noncé un vote en faveur de cette mo-
tion, finalement repoussée.
Plus tôt, lors d'un point presse, les
parlementaires PCF avaient dit toute
leur hostilité au projet. « Si cette ré-
forme passe, il sera possible de déro-
ger à la loi. On aura un Code du tra-
vail par entreprise », s'est ému le dé-
puté Pierre Dharréville. « Cette loi est
un symbole idéologique de l'humilia-
tion de classe que veut imposer l'exé-
cutif, a dénoncé Sébastien Jumel. Elle
va autoriser les licenciements écono-
miques, y compris lorsqu'un groupe
dégage des bénéfices. Avec elle, les
salariés de Palace Parfums n'auraient
pas été indemnisés après avoir été
victimes d'un patron voyou ».
↑ 8
Rappelant que la loi sera au Sénat en
octobre, le sénateur PCF Dominique
Watrin a rappelé qu'il est encore pos-
sible de « relever le défi, avec les syn-
dicats, avec les mouvements sociaux.
Si ce n'est pas cet été, ce sera à la ren-
trée ». ■
par Aurélien Soucheyre
Tous droits réservés L'Humanité 2017
2B9F030F8910F70905841690400DA15E13777236041709167B60C27
Parution : Quotidienne
Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016
Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 9
ANALYSE
GM&S : le sous-traitant à la place du mort
Malgré sa probable reprise, l’équipementier automobile GM&S symbolise la fragilitécroissante d’un secteur soumis aux constructeurs. PSA et Renault entendent le remodeleren fonction des impératifs de la mondialisation.
N° 11238mardi 11 juillet 2017Édition(s) : Principale
Pages 12-131108 mots
FUTURS
B ercy sort l’artillerie lourde. Ce
mardi, pour la première fois en
huit mois, l’ensemble des acteurs du
dossier de GM&S sera réuni. Une
quarantaine de personnes, dont le
ministre de l’Economie, Bruno
Le Maire, pour tenter, à neuf jours de
l’audience prévue à Poitiers, de dé-
nouer l’inextricable conflit de l’usine
de La Souterraine (Creuse). Opposant
salariés, constructeurs automobiles
et potentiel repreneur, l’histoire de
GM&S résume à elle seule un mo-
ment de la mondialisation. Au-delà
du drame socio-économique qui se
joue pour la Creuse, c’est aussi la
question de la mort programmée
d’une certaine vision industrielle de
la France, du discours politique et du
traitement qu’entend y appliquer le
Président qui est posée.
A lire aussi GMD, sérieux mais intrai-
table
Qui connaissait GM&S ? Quand Libé-
ration les rencontre en avril, les ou-
vriers creusois désespèrent d’attirer
l’attention du grand public. Depuis,
ils ont gagné leurs galons d’experts
en communication. Mais l’essentiel
de ce qui a consolidé leur lutte est de-
venu inaudible, dilué dans le fatras
des directs d’où, à quelques enca-
blures du dénouement, il est pour-
tant crucial de s’extirper.
Loin du fatalisme social, les 277 de
GM&S auront mené depuis près de
quatre mois un véritable blitzkrieg
social. Depuis le blocage de divers
sites PSA jusqu’à la destruction de
leurs outils. Ils vont jusqu’à piéger
l’usine ou allumer des feux dans les
ateliers. La bonne stratégie ? «Ce sont
eux qui nous ont créés, Peugeot et Re-
nault, avec leurs méthodes, tonne Jean-
Marc Ducourtioux, délégué CGT.
Trente ans de restructuration écrits
sous leur dictée, ça finit par radicali-
ser.» GM&S est de fait l’histoire
d’une descente aux enfers, ce que
Me Jean-Louis Borie, l’avocat des sa-
lariés résume en parlant d’«un cas
d’école sur les méthodes de la filière».
Siphonnage
Née fabrique de trottinettes en 1963,
c’est dans les années 80, en plein âge
d’or du tout voiture, que l’usine s’en-
gage dans la sous-traitance. S’en sui-
vront vingt belles années avant de
passer aux mains du fonds de pen-
sion Wagon. Le marché est moins flo-
rissant, les industriels désertent et
laissent place aux financiers.
En 2006, le groupe Sonas s’installe
aux commandes. La trésorerie est dé-
jà bien amochée et la crise de 2008
l’achève. Un an plus tard, l’entreprise
est placée en redressement judi-
ciaire, le premier d’une longue série.
En 2009, un nouveau propriétaire,
Altia, entre en scène. Le trio d’ac-
tionnaires qui le dirige rachète La
Souterraine et 23 sites français sans
casse sociale. L’opération est menée
avec le soutien de la Banque publique
d’investissement, qui en devient
même actionnaire à 18 %. Il faudra
cinq ans aux pouvoirs publics pour
découvrir, lors d’un second redresse-
ment judiciaire en 2014, que les gé-
rants d’Altia, toujours propriétaires
des murs, ont littéralement siphonné
les caisses de l’usine creusoise. Au-
jourd’hui, ils perçoivent 260 000 eu-
ros de loyer annuel. Trois ans plus
tard, les gérants attendent toujours
que la justice se prononce sur leur
éventuel abus de bien social, quand
les ouvriers ont déjà été rachetés par
GM&S et placés en redressement,
pour la troisième fois en huit ans.
Au fil de ces déboires, une constante
demeure : les constructeurs automo-
biles, principaux donneurs d’ordre,
sont omniprésents. Au fil des manda-
taires et des tribunaux successifs, ils
conseillent sur les potentiels repre-
neurs auxquels ils seraient enclins à
passer des commandes. Aujourd’hui
encore, l’équipementier GMD, qui
s’apprête à racheter l’usine, est par-
mi les principaux interlocuteurs des
fabricants automobiles français. «On
trouvera un accord, mais on ne sera ja-
mais d’accord», clamait Patrick Brun,
élu CGT de La Souterraine tandis que
les salariés bloquaient le site PSA
Sept-Fons en fin de semaine.
Pour Me Jean-Louis Borie, avocat des
salariés, le problème dépasse le cas
précis de l’entreprise creusoise.«Les
petites usines intégrées comme GM&S,
les constructeurs n’en veulent plus, dit-
↑ 10
il. Ils veulent des fournisseurs adossés
à des groupes comme GMD, disposant
de la surface financière pour se plier
à leur modèle économique et capable
d’installer un atelier au pied de leurs
lignes de productions, notamment
étrangères.»
Ces options ont des conséquences
concrètes. L’un des négociateurs du
dossier creusois, explique ainsi que
«pour répondre aux standards de la
concurrence mondialisée et de la com-
pétitivité, les industriels ont été amenés
à repenser leur modèle en réorientant
la sous-traitance, entre autres à
l’étranger». Pour lui, l’affaire GM&S
pourrait n’être que le «premier domino
d’une longue série». Car «ce qui se
passe aujourd’hui, c’est que PSA veut
faire en cinq ans ce que Renault a réus-
si à faire en quinze».
Compte-gouttes
A Bercy, l’affaire est maintenant sui-
vie comme le lait sur le feu. Bru-
no Le Maire s’est impliqué person-
nellement mais l’Etat n’est pas en-
core parvenu à tordre complètement
le bras à PSA et à Renault pour qu’ils
assurent un montant suffisant de
commandes au sous-traitant. Par ces
pressions, l’Etat espère éviter une si-
tuation similaire dans dix-huit mois.
Mais de l’autre, «si Bercy se montre
très prudent, c’est parce qu’il ne veut
pas prendre le risque de créer un pré-
cédent, notamment en termes d’indem-
nisation des licenciés», poursuit le né-
gociateur. Au-delà, ce réflexe
du XXe siècle percute «la trajectoire
politique d’Emmanuel Macron qui veut
faire entrer la France dans le XXIe».
L’entreprise, deuxième employeur du
département, qui risquait tout bon-
nement la fermeture en janvier, sera
bel et bien reprise. C’est finalement
le scénario pressenti dès avril par
Me Borie qui se dessine. GMD re-
prendra l’usine, s’appuyant sur le vo-
lume de commandes consenti au
compte-gouttes par les construc-
teurs, qui reconnaissent ainsi par le
geste ce qu’ils refusent d’admettre
par les mots : le droit de vie et de
mort qu’ils exercent sur les acteurs
de la sous-traitance.
A lire aussi Portrait : Yann Augras,
explosif
L’Etat se sera débattu, y compris
contre sa propre idéologie, pour faire
lever une à une des conditions sus-
pensives posées par le repreneur. Ce
dernier, usant d’un silence habile,
aura pour sa part encouragé les syn-
dicats, CGT en tête, à aller chercher
pour lui, avec les muscles, les condi-
tions d’une reprise confortable.
L’Etat, enfin, qui promettait une ré-
novation totale de son logiciel poli-
tique, aura comme ceux qui l’ont pré-
cédé, mis la main à la poche pour
contenir l’incendie. Aux yeux du pu-
blic, la face sera sauvée, mais en cou-
lisse il n’y aura que des perdants.
A quelques heures de la rencontre à
Bercy, toutes les conditions suspen-
sives de GMD ne sont pas levées, les
salariés ne démordent pas sur l’in-
demnisation des licenciés. Quant aux
promesses des constructeurs, elles ne
sont formalisées dans aucun écrit.
L’objectif est de faire signer Renault
pour 10 millions d’euros de com-
mande annuelles durant trois ans et
PSA pour 12 millions sur la même pé-
riode. «Nous sommes prêts à nous en-
gager sur cette somme», indique-t-on
chez PSA. Idem pour la marque au lo-
sange qui, par contre, refuse de pas-
ser de 5 à 10 millions d’euros d’aide à
l’investissement dans l’outil de pro-
duction de GM&S. De surcroît, dans
cette affaire, les négociations sont
polluées par le fait que les deux
constructeurs se regardent en chiens
de faïence, quand chacun ne dénigre
pas, carrément, le manque d’engage-
ment de l’autre. ■
par Julie Carnis
Tous droits réservés Libération 2017
1e9af37e84a07901d5a318d0ec0ac1d71ea71b35f4150a5e62ac1e6
Parution : Quotidienne
Diffusion : 77 094 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016
Audience : 961 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 11
La majorité au garde-à-vous face à la loi travail
Les élus LRM, peu actifs en commission, ne devraient pas modifier la copie dugouvernement en séance
mardi 11 juillet 2017Page 8
1018 mots
FRANCE
Vu le caractère expéditif de la
procédure, comment voulez-vous tra-
vailler sérieusement ? Le débat qui
vient risque d'être unilatéral… " Boris
Vallaud, député Nouvelle Gauche des
Landes, est amer. Membre de la com-
mission des affaires sociales de l'As-
semblée nationale, l'élu ne semble
pas attendre grand-chose des débats
parlementaires autour du projet de
loi d'habilitation permettant au gou-
vernement de réformer le code du
travail par ordonnances.
Programmée sur onze séances, la dis-
cussion doit démarrer lundi 10
juillet, en milieu d'après-midi,
quatre jours après son vote en com-
mission des affaires sociales. Le pré-
sident de la République, Emmanuel
Macron, l'avait promis : point capital
de son programme, la réforme du
code du travail se ferait tambour bat-
tant.
Pour ce faire, le premier ministre,
Edouard Philippe, compte sur la dis-
cipline implacable des 313 députés
La République en marche (LRM) –
soit la majorité absolue. A elle de vo-
ter, le 28 juillet en principe, le texte
d'habilitation qui permettra au gou-
vernement de publier les ordon-
nances le 20 septembre, soit quatre-
vingt-dix jours à peine après le début
des négociations avec les partenaires
sociaux.
" Mauvais film "
Une méthode stricte et un calendrier
des plus serrés qui provoquent l'ire
de nombreux députés de l'opposi-
tion. Beaucoup craignent en effet que
le Palais-Bourbon ne se transforme
en simple chambre d'enregistrement,
les députés de la majorité se conten-
tant d'approuver le texte sans en dis-
cuter le contenu.
Ils en veulent pour preuve le résultat
des discussions en commission des
affaires sociales, où la majorité n'a
présenté qu'un seul amendement, se
limitant à voter contre ceux proposés
par l'opposition. En définitive, sur les
232 amendements déposés, quatre
ont finalement été votés (dont trois
avaient un rapport avec le report du
prélèvement à la source).
" En commission, cela a été une véri-
table morgue. Ils veulent privilégier le
dialogue social, mais on ne peut pas
dire qu'ils privilégient le dialogue par-
lementaire ", lâche, lapidaire, le dé-
puté La France insoumise de Seine-
Saint-Denis Alexis Corbière.
Gérard Cherpion, député Les Répu-
blicains (LR) des Vosges, lui, ne cache
pas s'être passablement ennuyé du-
rant les travaux de la commission des
affaires sociales. " Les députés du
groupe majoritaire n'ont fait que lever
le bras, comme un seul homme. Je n'ai
jamais vu ça ", s'étonne-t-il. " Nous
voulions apporter notre pierre à l'édi-
fice et j'aurais donc apprécié que
quelques-uns de nos amendements, vi-
sant à enrichir le texte, soient retenus
", insiste, pour sa part, Francis Verca-
mer (Nord, Les Constructifs).
Une ancienne membre éminente de
la commission assure d'ailleurs avoir
été surprise que les députés aient dû
déposer leurs amendements lundi 3
juillet, en plein Congrès parlemen-
taire à Versailles, avant même que
Muriel Pénicaud, la ministre du tra-
vail, ne soit entendue. " Je regarde
tout ça comme un mauvais film, ex-
plique l'ex-élue. Notre politique était
peut-être vieille, mais elle était plus
respectueuse de la démocratie parle-
mentaire. Où a-t-on vu un texte qui
sort de la commission quasi identique à
ce qu'il était au moment de son arrivée
? "
" Faux procès "
Des critiques balayées d'un revers de
la main par Olivier Véran, député
(LRM) de l'Isère et rapporteur général
de la commission des affaires so-
ciales. " C'est un faux procès qui tient
plus à la nature du texte qu'au fonc-
tionnement du groupe ", tranche-t-il.
Et de rappeler qu'un texte d'habilita-
tion n'est " pas comme tous les autres
projets de loi ". De fait, un projet de
loi d'habilitation ne permet pas aux
députés des possibilités d'amende-
ments aussi larges. Ils peuvent sup-
primer des champs ou les préciser,
mais pas les étendre, ni en ajouter de
nouveaux.
Laurent Pietraszewski, député (LRM)
du Nord et rapporteur du projet, rap-
pelle pour sa part que la majorité est
par ailleurs très attachée à cette ré-
forme : " Il serait incongru que nous, en
tant que -législateur, mettions un car-
can qui -entraverait les acteurs. "" Ma-
jorité godillot ", " moutons de Panurge
"… Brigitte Bourguignon, députée
(LRM) du Pas-de-Calais, en a assez
↑ 12
d'entendre ces critiques injustes : "
Une loi d'habilitation dessine un cadre
très strict. Les amendements posés
étaient surtout des amendements de
suppression. Donc la parole a été beau-
coup laissée à celles et ceux qui vou-
laient retrancher des mesures du texte.
"
Elle l'assure, durant les débats en
séance, le groupe majoritaire a bien
l'intention d'intervenir. " Il y aura
plus de reparties ", ajoute-t-elle. Sur
les 228 amendements qui doivent
être examinés dans l'Hémicycle, sept
ont d'ailleurs été déposés par le rap-
porteur du texte lui-même, M. Pie-
traszewski.
Mais les députés de la majorité ont
beau insister, leurs marques de
bonne volonté sont loin de
convaincre. " On s'attend à une ba-
taille purement symbolique, dit Olivier
Faure, député (Nouvelle Gauche) de
Seine-et-Marne. Le gouvernement a
ouvert une semaine de débat dans l'Hé-
micycle, mais c'est un pur affichage qui
sert à mettre en scène un pseudo-débat
et une opposition entre conserva-
teurs“archaïques” et “réformateurs”. "
Pierre Dharréville, député commu-
niste des Bouches-du-Rhône ne veut
certes " pas transformer le débat parle-
mentaire en sketch ", mais il souhaite
trouver les moyens " d'illustrer notre
volonté politique ". Car il en est per-
suadé : " Il faut faire monter le rapport
de force car il n'y a pas une majorité fa-
vorable à ce texte dans ce pays. "
Sarah Belouezzane, Bertrand Bis-
suel, et Manon Rescan ■
par Sarah Belouezzane, Ber-
trand Bissuel, Et Manon Rescan
Tous droits réservés Le Monde 2017
5A9F33148470A90AE5991700640C014A1B37EA3F54F208A99C92355
Parution : Quotidienne
Diffusion : 264 559 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016
Audience : 2 416 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 13
Pénibilité : Edouard Philippe donne satisfaction au patronat
Quatre risques professionnels sur dix seront traités différemment, et les cotisationsspécifiques sont supprimées
mardi 11 juillet 2017Page 8
859 mots
FRANCE
Le lobbying patronal, exercé depuis
de longs mois, a fini par porter ses
fruits. Samedi 8 juillet, Edouard Phi-
lippe a dévoilé la nouvelle mouture
du compte personnel de prévention
de la pénibilité (C3P) – dispositif fus-
tigé par les organisations d'em-
ployeurs, depuis sa création en 2014,
au motif qu'il serait beaucoup trop
complexe donc inapplicable. Les me-
sures annoncées par le premier mi-
nistre visent à simplifier cet outil
tout en modifiant son financement.
Des " évolutions " saluées par le Me-
def, la Confédération des petites et
moyennes entreprises (CPME), ainsi
que par l'Union des entreprises de
proximité (U2P).
C'est dans une lettre, envoyée samedi
aux partenaires sociaux et révélée le
même jour par l'AFP, que M. Phi-
lippe expose les changements à ve-
nir. Exit le C3P : il faudra désormais
parler du " compte professionnel de
prévention ". Le mot " pénibilité ",
qui heurtait les organisations d'em-
ployeurs, est donc rayé d'un trait de
plume.
Deuxième modification, de fond
cette fois-ci : la procédure ne sera
plus la même pour quatre des dix
risques inscrits dans la loi (manuten-
tion à la main de charges, postures
éprouvantes, vibrations mécaniques,
risques chimiques). Jusqu'à mainte-
nant, quand des salariés étaient ex-
posés à un ou plusieurs de ces " fac-
teurs ", il fallait à la fois le déclarer
et le mesurer. Ce qui, aux yeux du
patronat, était techniquement irréa-
lisable pour de nombreux métiers.
A l'avenir, il n'y aura plus de " pesée ",
s'agissant des quatre critères précé-
demment énumérés ; les travailleurs
qui y sont soumis acquerront des "
droits à départ anticipé à la retraite "
s'ils développent une " maladie pro-
fessionnelle " ayant été " reconnue "
et entraînant un " taux d'incapacité
permanente " supérieur à 10 %. " Une
visite médicale de fin de carrière per-
mettra à ces personnes de faire-valoir
leurs droits ", affirme le premier mi-
nistre dans son courrier.
Dernier aménagement de taille : la
suppression des " cotisations spéci-
fiques "instaurées par la loi de 2014. "
Le financement des droits (…) sera or-
ganisé dans le -cadre de la branche ac-
cidents du travail-maladies profession-
nelles - AT-MP - ", indique le chef
du gouvernement, sans plus de préci-
sion.
" Nous avons tenté de trouver une so-
lution pragmatique, loin des postures
idéologiques de gauche ou de droite ",
explique-t-on à Matignon. " L'idée,
ajoute-t-on, c'est que le nombre de bé-
néficiaires ne soit pas différent " de ce-
lui qui aurait prévalu si le C3P était
resté en l'état. La liste des maladies
professionnelles " devrait évoluer ",
complète-t-on, ce qui laisse entendre
que seront prises en compte d'autres
affections, imputables aux quatre
facteurs de risque susmentionnés.
" Réparation "
Sans surprise, le Medef considère que
les options proposées par l'exécutif
" fonctionnent, même si ce n'est pas
exactement ce que nous voulions ". " Il
reste pas mal de questions pratiques à
régler, observe-t-on dans l'entourage
de Pierre Gattaz, le président de l'or-
ganisation patronale. Mais la solution
du gouvernement permet enfin de pas-
ser à autre chose. Ça ne sera plus une
épine dans le pied des chefs d'entre-
prise. "
Les transformations esquissées par le
premier ministre " vont plutôt dans la
bonne direction ", relève François As-
selin, président de la CPME, qui veut
cependant rester " prudent ", tant que
tous les détails n'auront pas été ré-
glés. En matière de financement, il
espère que le schéma arrêté par le
gouvernement aboutira à une " mu-
tualisation " des coûts, partagée sur
l'ensemble des secteurs d'activité.
Alain Griset, le patron de l'U2P, est
" satisfait " de constater que les de-
mandes de son organisation ont été "
prises en considération " : " Le premier
ministre a fait des propositions, et c'est
plutôt bien. "
Les annonces de M. Philippe consti-
tuent-elles " un bien ou un mal " ? A
ce stade, " je ne sais pas répondre ",
confie Hervé Garnier, de la CFDT –
organisation qui s'était démenée en
faveur du C3P. Beaucoup d'incon-
nues subsistent, remarque-t-il, mais
" je ne vais pas dire que l'idée d'instau-
rer un suivi médical - pour quatre cri-
tères - nous réjouit ". Car elle fait pas-
ser dans une logique de " réparation
" alors que la réforme de 2014, elle,
promouvait une démarche de " pré-
↑ 14
vention ".
La CGT, qui n'est pas attachée au
C3P, ne s'en montre pas moins très
sévère. En supprimant les cotisations
spécifiques et en reportant le finan-
cement sur la branche AT-MP, le
gouvernement offre " un nouveau ca-
deau au patronat ", cingle Catherine
Perret, membre du bureau confédéral
de la centrale syndicale. Avec le dis-
positif ainsi remanié, " des salariés
vont partir à la retraite en mauvaise
santé ", alors que le but, initialement,
était de prévenir de telles situations.
S. B. et B. Bi.■
par S. B. Et B. Bi.
Tous droits réservés Le Monde 2017
D79A33A680701B0AF5EE11A0760521271A57ED39345D0C65BF2D87F
Parution : Quotidienne
Diffusion : 264 559 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016
Audience : 2 416 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 15
Streaming : accord sur un revenu minimum pour les artistes
Les artistes interprètes sous contrat d'exclusivité percevront une rémunération brute de13 %, au lieu de 10,6 % actuellement
mardi 11 juillet 2017Page 15
863 mots
ECONOMIE - ENTREPRISES
Les artistes interprètes sous contrat
d'exclusivité vont être un peu mieux
payés. Quand leurs titres seront dif-
fusés en streaming dans l'Hexagone,
sur les plates-formes Deezer, Spotify,
Apple Music, Qobuz ou encore You-
Tube (pour la seule partie audio), ils
toucheront statutairement une ré-
munération un peu plus élevée
qu'aujourd'hui. Celle-ci passera, dès
que la convention collective natio-
nale de l'édition phonographique au-
ra été modifiée, à 13 % en taux brut
(avant les abattements pour frais de
campagnes publicitaires, à la charge
de l'artiste), contre 10,6 % actuelle-
ment, selon la dernière étude réalisée
par le cabinet BearingPoint. Le reste
va dans la poche du producteur, qui
ne fait pas toujours fortune pour au-
tant.
Cette étude BearingPoint, qui portait
sur 127 projets lancés en 2014, no-
tait qu'après trente mois d'exploita-
tion la production locale de nouveau-
tés s'avérait très majoritairement dé-
ficitaire. Avec une moyenne histo-
rique de huit échecs pour deux suc-
cès.
S'il préfère, l'artiste pourra choisir,
au lieu des 13 %, une avance mini-
male de son producteur – rembour-
sable si besoin – fixée à 500 euros
brut par titre inédit. Par ailleurs,
pour les fonds de catalogue, l'artiste
touchera 12 % de royalties quand un
album de plus de vingt-quatre mois
sera diffusé en streaming.
Cet accord a été signé à l'arraché,
dans la nuit du 6 au 7 juillet, au mi-
nistère de la culture, par les repré-
sentants du Syndicat national de
l'édition phonographique (SNEP) et
de l'Union des producteurs phono-
graphiques français indépendants
(UPFI) pour les producteurs, majors
et indépendants, d'un côté, et les re-
présentants syndicaux des artistes de
l'autre (SNAM-CGT, SFA-CGT, CFTC
et CFDT). Pour éviter que le gouver-
nement ne tranche de façon autori-
taire, les parties devaient s'entendre
sur ce principe d'une rémunération
minimale avant le 7 juillet.
Renforcer la transparence
Cette date fatidique avait été actée
par la filière musicale en septembre
2015, dans les fameux " accords
Schwartz ". Marc Schwartz, qui en
avait été à l'initiative, est entre-
temps devenu le directeur de cabinet
de la ministre de la -culture, ce qui a
sans doute facilité cette signature sur
le partage des rémunérations entre
producteurs phonographiques et ar-
tistes interprètes.
Si les signataires se félicitent, la
Guilde des artistes de la musique
(GAM) critique violemment l'accord.
" L'intégralité des 500 euros est rem-
boursable au producteur et, dans le cas
du 13 %, il s'agit de recettes brutes,
qui seront fortement minorées, parfois
réduites de plus de moitié par les dé-
penses marketing ", regrette Antoine
Guéna, secrétaire de la GAM. " Au fi-
nal, estime-t-il, aucune rémunération
minimum n'est garantie. "
Ce sujet épineux, qui fait l'objet de-
puis sept ans d'une rafale de rap-
ports, est devenu d'autant plus cru-
cial que le streaming représentait
143,6 millions d'euros en 2016, soit
41 % des revenus du marché de la
musique en France. Une part qui aug-
mente chaque année au détriment
des ventes de CD, DVD et vinyles. Ce
nouvel accord concernera surtout les
artistes les plus exposés à la précarité
puisque les plus confirmés, les rap-
peurs ou les adeptes de mu-sique ur-
baine (les plus streamés) s'autopro-
duisent et ont conclu un accord de
licence avec une -major. Ce qui leur
permet d'obtenir des gains plus
conséquents que leurs collègues sous
contrat d'exclusivité.
Ce nouvel accord signé Rue de Valois
s'inscrit dans le droit-fil d'une dé-
fense des créateurs qui se veut plus
marquée. Le 6 juillet, les profession-
nels du cinéma ont paraphé un texte
destiné à renforcer la transparence
dans le secteur. Cinéastes, auteurs,
producteurs, coproducteurs, distri-
buteurs devront désormais détailler
les " comptes de production et d'exploi-
tation " des films. Et notamment pré-
ciser le montant des dépenses et des
recettes d'une œuvre pour chaque
type de distribution (salle, télévision,
vidéo à la demande…). Une façon de
" renforcer la confiance entre tous les
partenaires d'un film, mieux protéger
les créateurs et attirer de nouveaux in-
vestisseurs ", selon Frédérique Bredin,
présidente du Centre national du ci-
néma.
L'audiovisuel devrait signer -des ac-
↑ 16
cords similaires. Dans ce -concert,
l'obstination de Canal+ à refuser de
payer depuis décembre 2016 les
droits des créateurs aux sociétés
d'auteurs pour -faire des économies
fait tache. " Aucune stratégie de réduc-
tion des coûts, fût-elle justifiée par la
volonté d'améliorer la situation finan-
cière, ne saurait exonérer une entre-
prise des obligations qui découlent de
ses contrats avec les sociétés d'auteurs
", a souligné le cabinet de la ministre
de la culture. Difficile d'être plus
clair.
Nicole Vulser■
par Nicole Vulser
Tous droits réservés Le Monde 2017
4B93C3308030130265E010C0670101AC1E87763544030C0EA7AF5EC
Parution : Quotidienne
Diffusion : 264 559 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016
Audience : 2 416 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 17
Fonction publique : les syndicats en colèreRétablissement du jour de carence, gel du point d'indice : les syndicats jugent ces mesures « cho-quantes ».
N° 22484mardi 11 juillet 2017
Page 3475 mots
FRANCE—FINANCES PUBLIQUES
L e ministre de l'Action et des
Comptes publics, Gérald Darma-
nin, rencontrait ce lundi les repré-
sentants syndicaux de la fonction pu-
blique dans le cadre du Conseil com-
mun de la Fonction publique. Depuis
le 29 juin et la publication du rapport
alarmiste de la Cour des comptes, le
ministre est en première ligne face
aux syndicats, chargé d'appliquer les
efforts budgétaires que lui ont de-
mandés le chef d'Etat et son Premier
ministre.
12.000 postes supprimés
Gérald Darmanin a ainsi égrené de-
puis quelques jours l'annonce de
coupes budgétaires touchant directe-
ment les fonctionnaires. D'abord, la
suppression de 120.000 postes de
fonctionnaires étalée sur l'ensemble
du quinquennat puis, fin juin, le gel
du point d'indice des agents de la
fonction publique, alors que celui-ci
avait été augmenté pour la première
fois depuis 2010 (de 1,2 % en deux
fois, en 2016 et début 2017). Un gel
que la CFDT a jugé « choquant ».
Mais c'est la mesure annoncée jeudi
dernier par le ministre qui a provo-
qué l'ire des syndicats. Le jour de ca-
rence pour les fonctionnaires sera ré-
tabli en 2018. Introduit par Nicolas
Sarkozy en 2012 puis supprimé par
François Hollande en 2014, il
consiste, en cas d'arrêt maladie, à
supprimer la rémunération le pre-
mier jour d'absence. « C'est une er-
reur de le réintroduire », a jugé le se-
crétaire général de Force ouvrière,
Jean-Claude Mailly, lundi sur France
Inter, considérant que le gouverne-
ment a « multiplié les erreurs graves
». « Pour 170 millions d'euros, je
pense que ça n'en valait pas la peine
», a-t-il ajouté plus tard sur LCP, en
faisant référence au coût du « micro-
absentéisme » avancé par Gérald
Darmanin.
A son tour, Laurent Berger, secrétaire
général de la CFDT, évoquait lundi
des « annonces déséquilibrées » don-
nant « l'impression que la seule va-
riable d'ajustement, ce sont les fonc-
tionnaires ». Un climat d'inquiétude
s'installe ainsi chez les fonction-
naires induisant une atmosphère «
extrêmement anxiogène », a com-
menté Laurent Berger.
Mesures compensatoires
A l'issue de sa rencontre ce lundi avec
les représentants syndicaux de la
fonction publique, Gérald Darmanin
a tenu bon et réaffirmé la mise en
oeuvre de ces mesures contestées, in-
sistant sur l'importance de « maîtri-
ser les dépenses publiques ». Sans
doute avec l'objectif d'éteindre le feu
de la contestation, le ministre a
néanmoins rappelé que les fonction-
naires bénéficieraient de mesures
compensatoires à la hausse de la
CSG, et qu'un travail d'accompagne-
ment des agents publics serait mis en
place concernant la lutte contre l'ab-
sentéisme. ■
par C. M.
Tous droits réservés Les Echos 2017
A79AF37D87307109457610E0570D81261A176C31A49A0A0F854FFC6
Parution : Quotidienne
Diffusion : 127 475 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016
Audience : 633 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 18
Dette SNCF : les syndicats contre le donnant-donnantLes représentants des salariés refusent les contreparties évoquées par la ministre des Transportsen échange d'une reprise de la dette ferroviaire.
N° 22484mardi 11 juillet 2017
Page 17523 mots
INDUSTRIE & SERVICES—TRANSPORTS
L es syndicats de la SNCF sont sur
le qui-vive. Alors que le sujet
n'avait guère été abordé lors de la
campagne présidentielle, le nouveau
gouvernement s'est dit prêt ces der-
niers jours à traiter la dette du sys-
tème ferroviaire, qui menace d'as-
phyxier le rail français, mais dans
une logique de « donnant-donnant »,
qui crispe d'ores et déjà les représen-
tants des salariés.
« Cercle vicieux »
La dette du gestionnaire des infra-
structures, SNCF Réseau, a dépassé
depuis longtemps la cote d'alerte,
avec 44 milliards d'euros en 2016, et
2 milliards de plus chaque année.
Une reprise de tout ou partie de cette
dette par l'Etat est donc inéluctable.
Elisabeth Borne, la ministre des
Transports, a évoqué cette hypothèse
la semaine dernière, « mais à condi-
tion que chacun s'interroge sur sa
performance économique, du côté de
SNCF Réseau comme de SNCF Mo-
bilités. Si nous remettons de l'argent
dans le système, ce sera du donnant-
donnant. [...] L'Etat prendra ses res-
ponsabilités si chacun fait sa part du
chemin ».
Mais les représentants des syndicats,
d'ores et déjà, renâclent. « La dette
entraîne le ferroviaire dans un cercle
vicieux, avance la CFDT-cheminots.
Vouloir s'y attaquer est donc une
bonne chose. Mais cette dette est
celle de l'Etat, pas celle des la SNCF,
car cela fait cinquante ans que les
pouvoirs publics font supporter à
l'entreprise des investissements
qu'ils ne peuvent pas payer. » Pour
la CGT-cheminots, « c'est comme si
vous achetiez une maison et que vous
demandiez aux ouvriers qui l'ont
construite de payer les traites ! »
L'Unsa-ferroviaire est sur la même
ligne : « Les cheminots n'ont pas à
faire des sacrifices pour une dette qui
n'est pas la leur. Ce n'est pas accep-
table. Quant aux efforts de produc-
tivité, cela fait quarante ans que la
SNCF en fait, avec notamment des
suppressions de postes chaque an-
née. »
« Stratégie de casse »
Sud-rail est encore plus virulent,
évoquant « une stratégie de casse du
corps social des cheminots, qui est
l'un des derniers à pouvoir se mobili-
ser ». Pour le syndicat non plus, pas
question de donnant-donnant, « car
la dette est d'ores et déjà de la res-
ponsabilité du donneur d'ordre pu-
blic, c'est-à-dire l'Etat. Quant à la
productivité, elle ne cesse d'augmen-
ter, avec en retour 0 % d'augmenta-
tion générale depuis trois ans ».
A ce stade, les représentants de sa-
lariés ne veulent donc pas entendre
parler de contreparties. Le gouverne-
ment n'a toutefois pas encore précisé
ce qu'il ambitionne pour « avoir la ga-
rantie que chacun fait le maximum
pour être efficace ». Elisabeth Borne
aura sans doute l'occasion de le faire
la semaine prochaine, puisqu'elle
doit recevoir les quatre organisations
représentatives dans le groupe. La
communication vers le grand public
se fera, elle, sans doute lors des As-
sises de la mobilité, que le gouverne-
ment va organiser à la rentrée. ■
par Lionel Steinmann
Tous droits réservés Les Echos 2017
CE93C3C68D00060BF54617E08C0211B214B7F43284F003E1DA11AA2
Parution : Quotidienne
Diffusion : 127 475 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016
Audience : 633 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 19
Les chômeurs ne sont pas ceux que vous croyezUne étude de l'Unédic, dont La Croix a eu la primeur, dresse le portrait des chômeurs indemnisés.Les résultats vont à l'encontre de bien des idées reçues.
mardi 11 juillet 2017Page 12
757 mots
ECONOMIE—RUBRIQUE
N on, dans la très grande majorité
des cas, on ne devient pas chô-
meur en France après un plan social.
Et non, les allocataires n'attendent
pas tranquillement d'épuiser leurs
droits avant de se remettre à cher-
cher du travail. Les clichés ont la vie
dure. Et c'est tout l'intérêt de l'étude
rendue publique aujourd'hui par
l'Unédic que de remettre quelques
pendules à l'heure.
Le gestionnaire de l'assurance-chô-
mage dresse un portrait des 2,5 mil-
lions de chômeurs indemnisés au 30
juin 2016. Il ne s'agit pas de la totali-
té des personnes inscrites à Pôle em-
ploi, certains demandeurs d'emploi
ne réunissant pas les conditions pour
bénéficier d'une allocation (par
exemple, avoir travaillé quatre mois
préalablement).
Première leçon, le salarié en CDI qui
se retrouve à « pointer » au chômage
après un licenciement économique
est devenu un cas de figure minori-
taire : seuls 9 % des allocataires sont
aujourd'hui dans ce cas, qui prévalait
pourtant il y a trente ans. Les rup-
tures de CDI s'expliquent d'abord par
des licenciements pour motif person-
nel (à raison de 23 % des allocataires)
et de plus en plus par des ruptures
conventionnelles (16 %), notamment
chez les cadres. Signe des temps :
seuls 2 % des chômeurs indemnisés
ont démissionné. Un chiffre qui
pourrait évoluer si – comme l'envi-
sage le gouvernement actuel – l'ou-
verture des droits à l'assurance-chô-
mage devait être étendue aux salariés
démissionnaires.
Deuxième enseignement, corollaire
du premier : « le chômage est désor-
mais structurellement nourri de per-
sonnes qui enchaînent des contrats
temporaires et qui ont de plus en plus
du mal à accéder à l'emploi durable
» , souligne Odile Müller, auteure de
l'étude.
Près de la moitié des personnes in-
demnisées se retrouvent au chômage
à la fin d'un contrat à durée détermi-
née (37 %) ou à la fin d'une mission
d'intérim (10 %). Des proportions qui
se confirment au fil du temps, alors
même que 86 % des salariés en em-
ploi bénéficient d'un CDI. « Ces
chiffres montrent la dualité du mar-
ché du travail, confirme Odile Müller.
Entre, d'une part, des salariés en
poste en CDI et, d'autre part, des per-
sonnes qui enchaînent des CDD et
vont rester longtemps dans cet
entre-deux, entre chômage et travail.
»
Il faut oublier aussi cette vision bi-
naire, qui voudrait que l'on se trouve
soit au chômage et donc sans aucune
activité, soit au travail. Dans les faits,
un allocataire sur deux travaille tout
ou partie du temps, tout en restant
inscrit à Pôle emploi. Dans ce cas de
figure, les allocataires peuvent alors
cumuler le revenu de leur activité
avec leur allocation. « Si ces alloca-
taires restent inscrits à Pôle emploi,
c'est parce qu'ils n'ont pas trouvé de
contrats suffisamment longs ou sé-
curisants pour se désinscrire » , pré-
cise l'Unédic.
Ces chiffres permettent aussi de
battre en brèche l'image parfois vé-
hiculée du chômeur qui attendrait
l'épuisement de ses droits avant de
se remettre à chercher du travail. Le
droit à l'allocation de chômage est de
deux ans maximum pour les moins
de 50 ans. Dans les faits, la durée
moyenne d'indemnisation est de dix
mois. Et les personnes qui sortent du
dispositif n'ont consommé en
moyenne « que » 68 % de leurs droits.
« Très peu d'allocataires attendent la
fin de leurs droits pour reprendre un
emploi, confirme-t-on à l'Unédic. Les
gens savent très bien que leur “em-
ployabilité ” décroît très rapidement.
»
Concernant les revenus, les alloca-
taires indemnisés qui n'avaient pas
travaillé du tout au cours du mois ont
perçu une allocation moyenne de 1
010 EUR. Ceux qui avaient travaillé
ont perçu un revenu total de 1 240
EUR (allocation + salaire). En
moyenne, toujours, le rapport entre
l'allocation perçue et le salaire perdu
est de 72 %. Mais le système de l'as-
surance-chômage est redistributif :
plus le salaire perdu est faible, plus le
taux de remplacement est élevé. Les
allocataires qui touchaient moins de
500 EUR de salaire se voient verser 95
% de cet ancien salaire. Cette propor-
tion est limitée à 64 % pour les allo-
cataires ayant perdu un salaire d'en-
viron 3 000 EUR net par mois. ■
par Emmanuelle Réju
Tous droits réservés La Croix 2017
8992433A8030A70A155412207E0391651E070531C45801A14882E9D
Parution : Quotidienne
Diffusion : 92 075 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016
Audience : 480 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 20
DROITS SOCIAUX
Droits sociaux
mardi 11 juillet 2017Édition(s) : Marseille - Bouches-du-Rhône
Page 28529 mots
D roits sociaux
Au coeur du festival, l a CGT est à
la rencontre des salariés du spectacle
vivant avec des débats publics
Avignon
Pendant le festival, les droits sociaux
doivent être défendus, et les salariés
du spectacle renseignés sur leurs
droits. C'est chose possible à la mai-
son professionnelle du spectacle vi-
vant, qui entre autres organisations
accueille les syndicats du secteur,
comme le Syndicat Français des Ar-
tistes (SFA) CGT.
Les rencontres publiques de la CGTspectacle ont lieu dans la cour du
cloîtres St Louis. photo c.C
Besoin de politiques culturelles
Une délégation de la CGT spectacle
est ainsi présente au festival. Ven-
dredi, la ministre de la culture a reçu
les organisations professionnelles.
Angeline Barth, du Synptac CGT fai-
sait partie de la délégation. «Nous
avons surtout parlé du service public.
Nous lui avons dit nos inquiétudes
sur les ambitions de Macron qui parle
d'évaluer, comme si ce n'était pas ce
que l'on fait depuis 15 ans... Nous
avons besoin d'une ambition cultu-
relle pour ce pays. Mais ce qui nous
est présenté comme un projet impor-
tant c'est cette bourse de 500 euros
que l'on donnerait aux jeunes pour
un accès direct à la culture via Inter-
net.... Sur toutes les autres question,
Mme Nyssen ne nous répond pas
vraiment, elle dit avoir conscience du
peu de moyen et vouloir nous dé-
fendre, mais c'est tout.»
En attendant, comme chaque année,
la CGT organise des rencontres pu-
bliques autour de grandes questions
concernant le droit du travail dans le
secteur du spectacle vivant trois ren-
dez vous sont programmées dans le
cadre de la maison professionnelle
du spectacle vivant. Le premier, qui
avait lieu hier après midi , a été or-
ganisé en collaboration avec Audiens
et l'Afdas «doit permettre d'informer
les artistes et techniciens des consé-
quences des projets de Macron sur
l'assurance chômage mais surtout sur
les accords de branche. Nous avons
besoin d'accords, sur la santé, les
congés, etc...après la loi travail c'est
déjà la confusion. Mais surtout tout
ce qui relève de l'individuel, la for-
mation, par exemple serait confié à
la caisse des dépôts et consignations.
C'est la manière de ce gouvernement
de supprimer des intermédiaires
entre l'individu et les organismes de
formation, qui nous inquiète.» Dans
le débat, un intervenant y verra
même une volonté d'en finir avec le
paritarisme, regrettant d'ailleurs que
personne de la majorité présiden-
tielle n'ait accepté de venir à ce dé-
bat.
Une deuxième rencontre publique
sur «émancipation, culture et monde
du travail», aura lieu mercredi, avec
Philippe Martinez, et une troisième
le 14 juillet, sur «la question des vio-
lences sexistes et sexuelles dans nos
métiers». Une question sur laquelle
pèse un tabou dans la profession se-
lon Angeline Barth «On est dans un
secteur ou beaucoup de choses sont
basées sur le désir, ou on est à la
main des employeurs, et précaires
aussi. Nous avons lancé un tumblr
sur ces sujets afin de recueillir des
témoignages, pour demander ensuite
à la ministre de prendre des me-
sures...»
Christophe Coffinier ■
Tous droits réservés La Marseillaise 2017
CE94B3C382B0E20B95591980AC0A31F51917C435C4C900AF97C1833
Parution : Quotidienne
Diffusion : 1 018 549 visites (France) - © OJD Internet déc.2014
↑ 21
PONT-À-MOUSSONSAINT-GOBAIN PAM
Entre 200 et 700 emplois en moins ?Dans un tract publié lundi matin, la CGT se fait l’écho d’une réunion avec la direction. Elle yévoque deux pistes pour le futur plan d’avenir : la première porterait sur 700 emplois en moinsdans le groupe. La seconde, 200…
mardi 11 juillet 2017Édition(s) : Pont-à-Mousson
Page 32535 mots
54C—PONT-À-MOUSSON-VILLE
L e texte publié lundi matin sur la
page de la section CGT du
groupe Saint-Gobain Pam fait l’effet
d’une petite bombe, tant elle renvoie
les salariés et les habitants du Bassin
mussipontain aux pires craintes de
voir disparaître cette entreprise
phare. Une « fuite » savamment or-
chestrée à prendre avec des pin-
cettes, portant sur une réunion in-
terne à l’entreprise. Le syndicat se
fait l’écho dans son communiqué
d’une réunion entre la direction gé-
nérale, les délégués centraux et le se-
crétaire du comité central d’entre-
prise.
Il y a quelques jours, lors du passagedu Tour de France à Pont-à-Mousson,la CGT avait déployé cette banderole
devenue prémonitoire d’un plan dévoi-lé en CCE le 19 juillet prochain.Photo
E.V. Photo : L'Est Républicain
Comme elle l’avait fait il y a quelques
semaines, lors de la fête du travail,
la direction générale a rappelé « le
contexte économique, qui nécessite
des adaptations rapides » En ligne de
mire, une chute de la production de
l’ordre de 46 %, à mettre en phase
avec les concurrences indiennes et
chinoises ».
Il y a quelques jours, lors du passagedu Tour de France à Pont-à-Mousson,la CGT avait déployé cette banderole
devenue prémonitoire d’un plan dévoi-lé en CCE le 19 juillet prochain.Photo
E.V. Photo : L'Est Républicain
Selon la CGT, deux scénarios lui ont
été présentés. À ce jour, aucun n’est
encore acté avec fermeté. Il le sera,
lors du prochain comité central d’en-
treprise, convoqué le 19 juillet pro-
chain.
L’arrêt des hauts-fourneaux de
Pont-à-Mousson
C’est la première piste que les syn-
dicats s’empressent de qualifier de
« catastrophe ». « Ce scénario viserait
à arrêter les hauts-fourneaux de
Pont-à-Mousson et à supprimer se-
lon nos estimations, 700 emplois sur
l’ensemble de nos établissements
français », expose la CGT. D’emblée,
elle aurait reçu l’engagement de sa
direction que cette perspective
n’avait pas été retenue.
Reste l’impérieuse nécessité pour
Saint-Gobain Pam de modifier ses or-
ganisations et réduire ses coûts fixes
et structurels. « Il faut que PAM se
soigne » avait dit Pierre-André de
Chalendar, le PDG du groupe Saint-
Gobain, lors de la fête du travail.
200 emplois en moinssur 18 mois
C’est la seconde piste évoquée par la
CGT. « Les suppressions d’emplois
seraient réalisées par des départs en
retraite non remplacés, des ruptures
conventionnelles, et des licencie-
ments économiques, qui pourraient
concerner toutes les catégories de
personnels », analyse la CGT, livrant
le chiffre de 200 emplois en moins
sur une période de 18 mois. Lorsque
le plan global serait déployé sur 48
mois, et avec lui, 400 temps pleins au
final supprimés.
Il est également question dans le
tract de la CGT de l’arrêt de la sous-
traitance. Le syndicat évoque aussi la
probabilité de « l’arrêt de l’agglomé-
ration de Dieulouard et du V Process
de Foug ».
Dans ce halo de sombres perspec-
tives, des investissements pourraient
être réalisés « en matière de digitali-
sation et de robotique ». Le but visé
par la direction entend « permettre
d’atteindre des prix de revient offrant
des possibilités d’attribution de vo-
lumes supplémentaires aux usines
françaises. Mais aussi de restaurer la
compétitivité des établissements
français, et plus particulièrement de
l’usine de Pont-à-Mousson. »
Quatre pages d’un tract aux sombres
perspectives, dont il ne faudra tirer
les conclusions que la semaine pro-
chaine au terme du CCE. Un comité
↑ 22
central d’entreprise qui devrait être
assorti d’une réunion d’information
du personnel. ■ par Emmanuel Vaccaro
Tous droits réservés Est Républicain 2017
EA9E93CD88C0B501654D1A90F309B12715A7F33464EB0C1F8382223
Parution : Quotidienne
Diffusion : 123 626 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/2016
Audience : 554 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 23
Au Brésil, le Sénat vote sur une réforme du travail contestée
L'entourage présidentiel a fait pression sur les parlementaires pour qu'ils adoptent cetexte, examiné mardi, instaurant plus de flexibilité
mardi 11 juillet 2017Page 14
815 mots
ECONOMIE - ENTREPRISES
Réclamée par les milieux d'affaires,
rejetée par la majorité de la popula-
tion, la réforme du travail doit être
examinée, mardi 11 juillet, au Sénat
brésilien. Le chef de l'Etat Michel Te-
mer, accusé de corruption, s'y ac-
croche comme à une bouée de sau-
vetage. Si elle est adoptée cette se-
maine, la réforme lui offrira peut-
être un sursis avant le vote des dé-
putés sur l'ouverture éventuelle d'un
procès.
Deuxième mesure phare lancée par
le président brésilien après le gel des
dépenses sur vingt ans adopté fin
2016, la refonte du code du travail
doit permettre de relancer une éco-
nomie à peine sortie de récession, ré-
duire le chômage, qui touche plus de
13 % de la population active, et le
travail informel.
Le code du travail brésilien, qui date
des années 1940 et compte plus de
900 articles, est l'un des plus rigides
au monde. Le Brésil est d'ailleurs
classé au 144e rang sur 159 pays en
matière de flexibilité du travail par
l'Institut Fraser (Canada).
Pour remédier à cette situa-tion, le
gouvernement crée des contrats de
travail flexibles, donne la priorité aux
accords d'entreprise sur les conven-
tions collectives, met fin aux cotisa-
tions syndicales obligatoires et res-
treint la justice du travail.
Trois millions de contentieux juri-
diques engorgent actuellement les
tribunaux, d'après le Tribunal supé-
rieur du travail. Le coût juridique
pour les entreprises est estimé à 0,56
% de produit intérieur brut (PIB) par
an. Autant que le programme social
phare Bolsa Familia (" bourse famille
") d'aide aux plus démunis.
" Le Brésil est le champion du monde
des litiges liés au travail. La réforme
mettra fin à cette ab-surdité et donnera
un nouvel élan immédiat à l'économie
", prédit Adeodato Volpi Netto, chef
stratégiste chez Eleven Capital. La
Banque mondiale évalue à 2,3 mil-
lions les créations d'emplois qu'elle
pourrait entraîner.
Faible productivité
Les économistes partisans d'une
flexibilité accrue y voient la solution
au problème de productivité de la
première économie d'Amérique la-
tine. " La très faible productivité du
Brésil, quatre fois inférieure à celle des
Etats-Unis, empêche le pays d'être
compétitif. Une entreprise étrangère
qui cherche à s'établir en Amérique la-
tine choisit plutôt le Mexique ou le Chi-
li, mais pas le Brésil ", souligne Ga-
briel -Petrus, directeur de la
Chambre de commerce internatio-
nale brésilienne (CCI).
Comment flexibiliser sans créer de la
précarité ? Nombre d'experts re-
doutent le pire alors que l'Organisa-
tion internationale du travail classe
le Brésil au rang des 40 pays enfrei-
gnant le plus les droits des tra-
vailleurs. " Cette réforme étend, par
exemple, la sous-traitance (…), alors
que celle-ci génère beaucoup d'acci-
dents au Brésil, elle autorise le travail
des femmes enceintes dans des condi-
tions insalubres, fréquentes dans le
pays. C'est une profonde régression ",
déplore Magda Barros Biavaschi, éco-
nomiste au Centre d'études syndi-
cales et économiques du travail (CE-
SIT).
" Le plus pervers dans cette législation
où l'on dit donner la priorité à la né-
gociation tient au fait qu'il n'y a plus
personne pour négocier face aux entre-
prises ", regrette Roberto Fragale,
professeur de droit du travail à l'uni-
versité fédérale Fluminense (Etat de
Rio de Janeiro) et juge du travail.
Mesures-clés de la réforme, les nou-
veaux contrats intermittents et au-
tonomes subissent le feu -de la cri-
tique. " Les employeurs auront plus de
liberté pour baisser les salaires des em-
ployés les moins qualifiés en négociant
directement avec eux ", craint Laura
Carvalho, professeure d'économie à
l'université de Sao Paulo.
En outre, dans les nouveaux contrats,
une partie des rémunérations ne se-
ront pas soumises aux cotisations de
sécurité sociale. Un manque à gagner
et une catastrophe potentielle pour
le régime des retraites déjà sur la voie
de l'insolvabilité, dans un pays où les
fraudes aux cotisations patronales
représentent des dizaines de mil-
liards d'euros.
L'entourage du président a exercé,
ces derniers jours, une forte pression
sur les parlementaires pour faire pas-
ser le projet de réforme. " Le gouver-
↑ 25
nement -n'a pas débattu avec les par-
tenaires sociaux, ni su expliquer les
bienfaits de cette réforme. Il s'expose
ainsi lui-même au risque de recours ju-
diciaires ", souligne Gabriel Petrus.
De fait, l'opposition compte porter le
projet de loi -devant la Cour su-
prême. – (Intérim) ■
Tous droits réservés Le Monde 2017
399EB39B8A10B80F35F211B07105C1961C973C3054DA0AB4BA1B4A6
Parution : Quotidienne
Diffusion : 264 559 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/2016
Audience : 2 416 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 26
Obamacare : le projet de loi de santé de Trump est-il mort ?Le sénateur républicain John McCain a estimé dimanche que le projet de loi des républicains vi-sant à remplacer l'Obamacare par un nouveau système d'assurances maladie, était vraisembla-blement "mort".
N° 6252mardi 11 juillet 2017
Page 104466 mots
INTERNATIONAL
L e sénateur républicain John
McCain a estimé dimanche que
le projet de loi des républicains vi-
sant à remplacer l'Obamacare par un
nouveau système d'assurances mala-
die, était vraisemblablement"mort".
"A mon avis, c'est vraisemblablement
voué à l'échec", a-t-il dit à la chaîne de
télévision CBS. Au Sénat, ce texte de
loi, qui fait face à un front uni des
élus démocrates, a été mis à mal un
peu plus durant cette semaine de
pause parlementaire car plusieurs sé-
nateurs républicains ont dû regagner
leurs États d'origine pour affronter
des électeurs franchement hostiles
au projet républicain.
Les sénateurs retournent lundi Wa-
shington. Le chef de la majorité ré-
publicaine au Sénat, Mitch McCon-
nell, a l'intention de mettre aux voix,
avant les vacances parlementaires
qui débutent le 29 juillet, ce projet de
loi qui a besoin du soutien d'au moins
50 des 52 élus républicains, sur un to-
tal de 100 sénateurs. Mais même Mc-
Connell a jeté un doute ces jours-ci
sur la perspective d'une adoption de
la loi.
Les sénateurs démocrates opposés
Les 48 sénateurs démocrates n'ont be-soin que de trois voix supplémentairespour obtenir le rejet du texte présentéjeudi par la majorité républicaine au
Sénat.
Farouchement opposés à l'abroga-
tion et au remplacement de la ré-
forme emblématique de la présidence
Obama, les 48 sénateurs démocrates
n'ont besoin que de trois voix sup-
plémentaires pour obtenir le rejet du
texte présenté jeudi par la majorité
républicaine.
Or les élus républicains appartenant
à l'aile la plus modérée du parti re-
doutent que des millions d'Améri-
cains perdent leur assurance santé en
cas d'adoption du texte, ce qu'un rap-
port publié récemment par le
Congressional Budget Office (CBO),
une instance non-partisane du
Congrès, a corroboré.
Un projet de réforme fiscale en
septembre?
L'administration Trump prévoit de
dévoiler en septembre son projet de
réforme fiscale avec l'espoir de le
faire adopter par le Congrès des
États-Unis avant la fin de l'année, a
déclaré dimanche le secrétaire amé-
ricain au Trésor. Steve Mnuchin a
également annoncé que l'administra-
tion Trump n'envisageait pas d'aug-
menter les impôts sur les Américains
les plus riches pour financer des al-
lègements fiscaux pour la classe
moyenne.
D'après le site Axios, Steve Bannon,
principal stratège du président Do-
nald Trump, milite pour relever à au
moins 40% le taux d'imposition de la
plus haute tranche de revenus afin de
financer des baisses d'impôts pour la
classe moyenne. "Je n'ai jamais enten-
du Steve mentionner cela", a dit Steve
Mnuchin au cours de l'émission "This
Week" sur ABC. ■
par Latribune.fr
Tous droits réservés La Tribune 2017
A19D53AF87F0D704E55717900C0EB1A11CA75F3AD4C801474D340AE
Parution : Quotidienne
↑ 27
Royaume-Uni : les salaires dans le secteur public pâtissent de l'inflation et del'austéritéAvec une revalorisation plafonnée des salaires, les travailleurs du secteur public voient leur pou-voir d'achat diminuer à mesure que l'inflation grimpe depuis le vote en faveur du Brexit. Malgrécette situation, le gouvernement ne compte pas revenir sur sa politique d'austérité.
N° 6252mardi 11 juillet 2017
Page 92517 mots
INTERNATIONAL
L a diatribe de Jeremy Corbyn au
Parlement britannique a forte-
ment déplu aux conservateurs, mer-
credi. Le leader de l'opposition s'en
est pris au gouvernement de Theresa
May, l'accusant "d'exploiter dangereu-
sement la bonne volonté des fonction-
naires" en refusant de revaloriser
leurs salaires.
Depuis quatre ans, les agents de la
fonction publique n'ont droit qu'à
une augmentation de 1% annuelle,
soit moins que le niveau de l'infla-
tion. Pire, la dépréciation de la livre
sterling, observée depuis le vote du
Brexit, accélère la hausse des prix à
la consommation dont l'indice a at-
teint 2,9% en mai, grignotant un peu
plus le pouvoir d'achat des fonction-
naires.
Un salaire réel plus bas en 2020
qu'en 2005
Depuis le redressement de l'écono-
mie britannique en 2014, les em-
ployés du secteur public sont les pre-
miers à souffrir des coupes dans les
salaires réels, selon les conclusions
d'une étude du think tank indépen-
dant Resolution Foundation, rappor-
tées par The Guardian (lien :
https://www.theguardian.com/society/
2017/mar/15/public-sector-workers-
cut-pay-resolution-foundation).
Depuis quatre ans, les agents de lafonction publique n'ont droit qu'à uneaugmentation de 1% annuelle, soit en-
deçà du niveau de l'inflation.
La situation de ces 5,4 millions de
personnes devrait empirer dans les
prochaines années, toujours à cause
des restrictions budgétaires et de la
hausse de l'inflation. Le think tank
prévoit que le salaire réel médian
d'un employé moyen du secteur pu-
blic en 2020 sera plus bas
qu'en 2004-2005.
L'Ecosse a décidé d'abandonner la
règle du 1%
Chargé de conseiller le gouverne-
ment sur la rémunération des agents
de la NHS (la sécurité social britan-
nique, ndlr), le NHS Pay review body
estime pour sa part que la politique
salariale de l'exécutif commence à
"atteindre ses limites". "Notre jugement
est que nous approchons du moment où
l'actuelle politique salariale va devoir
être modifiée et offrir une plus grande
flexibilité à la NHS", a indiqué l'or-
ganisme en mars selon la BBC (lien
: www.bbc.com/news/uk-poli-
tics-39416869).
En Ecosse, le gouvernement local a
entendu le message. Édimbourg a dé-
cidé unilatéralement, fin juin, de
supprimer cette limite de 1% d'aug-
mentation des salaires des tra-
vailleurs du secteur public,
d'après The Guardian (lien :
https://www.theguardian.com/politics/
2017/jun/29/scottish-government-
abandons-public-sector-pay-cap). La
veille, la Chambre des communes à
Londres avait rejeté l'amendement
des travaillistes qui proposait cette
option.
Face à Jeremy Corbyn mercredi, la
Première ministre Theresa May
n'avait pas changé sa position. "Il est
injuste de dire aux gens qu'ils pourront
bénéficier des dépenses publiques sans
avoir à les payer", a-t-elle dit, en af-
firmant que son gouvernement
continuerait à réfléchir aux préoccu-
pations des fonctionnaires. "Mais
nous devons toujours considérer que
ces décisions doivent être prises en gar-
dant à l'esprit l'impératif de vivre en
fonctions de nos moyens", a-t-elle in-
sisté.
(avec AFP) ■
par Jean-Christophe Catalon
Tous droits réservés La Tribune 2017
A29733158030AA0FA5141310E000D1DF1557B937D44B02E4A80FBE7
Parution : Quotidienne
↑ 28
Recommended