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UNIVERSITE D‟ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d‟Economie, de Gestion et de Sociologie
(Domaine : Sciences de la société)
Département Economie
(Mention Economie)
----------------------------
Mémoire de fin d‟études pour l‟obtention du Diplôme de Maîtrise en Sciences Economiques
Option : Macroéconomie et Modélisation
PLACE DE L’ENTREPRENEURIAT DANS LA
POLITIQUE GENERALE DE L’ETAT A
MADAGASCAR : CAS DU PND
Par : Mlle RATSIMANDRESY Malala Fitiavana
Encadreur : Monsieur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa,
enseignant-chercheur à la faculté DEGS
Date de soutenance : 17 janvier 2017
Promotion : FANDRESENA Date de dépôt : 30 Janvier 2017
AU : 2015/2016
REMERCIEMENTS
Dans le cadre de la réalisation du présent travail, j‟ai eu plusieurs conseils et des
appuis de plusieurs responsables dont je ne saurais passer sous silence la précieuse, efficace et
opportune contribution.
C‟est la raison pour laquelle je tiens à adresser mes vifs et meilleurs remerciements à tous
ceux qui ont contribué de près ou de loin à l‟achèvement de ce mémoire.
Particulièrement, je souhaite témoigner de ma vive reconnaissance à Monsieur
RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa, Chef du Département
ECONOMIE pour l‟encadrement et ses conseils durant l‟élaboration de ce mémoire.
Tous les enseignants du département Economie qui nous ont transmis leur savoir-faire et sans
qui la réalisation de ce travail a été impossible ;
Tout le personnel du Département Economie de l‟Université d‟Antananarivo ;
Toute ma famille et mes amis.
SOMMAIRE
INTRODUCTION………………………………………………………………………..…..1
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE SUR L‟ENTREPRENEURIAT ET SON
ENVIRONNEMENT…………………………………………………………………...…….4
Chapitre 1 : Notions et concepts de l‟entrepreneuriat………………………..………..6
Section 1 : Définitions………………………………………………………....6
Section 2 : Les théories économiques de l‟entrepreneuriat……………...…….7
Section 3 : Les formes d‟entrepreneuriat……………………………….…….11
Section 4 : Entrepreneuriat et croissance économique………………………..15
Chapitre 2 : Les conditions favorables à l‟entrepreneuriat……………………...……19
Section 1 : Revue des facteurs d‟incitation à l‟entrepreneuriat………………19
Section 2 : Les conditions essentielles à retenir…………………………..…..23
PARTIE II : ANALYSE DE LA PLACE DE L‟ENTREPRENEURIAT DANS LE PND....27
Chapitre 3 : Approche générale sur le Plan National de Développement (PND)……29
Section 1 : Description du PND……………………………….……………..29
Section 2 : Les objectifs du PND…………………………………….………30
Chapitre 4 : Analyse de la considération des conditions favorables à l‟entrepreneuriat
dans le PND………………………………………………………………….………32
Section 1 : Prise en compte des conditions propices à l‟entrepreneuriat dans le
PMO …………………………………………………………………………32
Section 2 : Niveau d‟effectivité des conditions dans les premières expériences
de mise en œuvre du PND……………………………………………………36
CONCLUSION……………………………………………………………………..……….40
LISTE DES ACRONYMES ET DES ABREVIATIONS
CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement
EDBM Economic Development Board of Madagascar
GEM Global Entrepreneurship Monitor
GUIDE Guichet Unique des Investisseurs et du Développement d‟Entreprise
INSTAT Institut National de la Statistique
MAP Madagascar Action Plan
MPME Micro, Petites et Moyennes Entreprises
OCDE Organisation for Economic Cooperation and Development
ODD Objectifs de Développement Durable
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel
PAS Programme d‟Ajustement Structurel
PED Pays en Développement
PGE Politique Générale de l‟Etat
PME Petites et Moyennes Entreprises
PMI Petites et Moyennes Industries
PMO Plan de Mise en Oeuvre
PND Plan National de Développement
RNB Revenu National Brut
R&D Recherche et Développement
SA Société Anonyme
SARL Société à Responsabilité Limitée
EI Entreprise Individuelle
TIC Technologie de l‟Information et de la Communication
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Données sur l‟indicateur « Facilité de création d‟entreprise » en 2015 et en 2016 à
Madagascar…………………………………………………………………………………37
Tableau 2 : Données sur l‟indicateur « Obtention de prêts » en 2015 et en 2016 à
Madagascar………………………………………………………………………………….38
1
INTRODUCTION
L‟entrepreneuriat, associé généralement aux concepts de création d‟entreprises et
d‟esprit d‟entreprise, montre un caractère plus complexe et multidisciplinaire. Actuellement,
l‟entrepreneuriat devient l‟objet de plusieurs études surtout celles des grands organismes
internationaux tels que l‟ONUDI, l‟OCDE et la Banque mondiale. « Promouvoir
l‟entrepreneuriat devient indispensable tant pour les pays développés que pour les pays en
développement » (ONUDI, 2003 ; OCDE, 2015 ; CNUCED, 2015). Mais pourquoi véhiculer
une si grande importance à l‟entrepreneuriat ? Pourquoi promouvoir l‟entrepreneuriat plutôt
que d‟autres phénomènes ? La réponse réside dans le fait que « l’entrepreneuriat, en ce qu’il
crée des emplois, stimule la croissance économique et l’innovation, améliore les conditions
sociales et contribue à répondre aux défis environnementaux et demeure ainsi important pour
l’accomplissement des objectifs de développement durable » (CNUCED, 2015).
Ce chaînon d‟idées devient au cours de différentes périodes l‟objet de plusieurs
travaux et études économiques comme ceux de Schumpeter (1911) et de Kirzner (1971). Dans
l‟histoire de l‟analyse économique, différentes variables ont été utilisées pour expliquer le
progrès des nations et c‟est à partir du 20ème
siècle qu‟on a pris en compte des variables
qualitatives telles que l‟entrepreneuriat dans les modèles de croissance endogène et les
méthodes statistiques. Le rôle de l‟entrepreneuriat dans l‟économie a changé radicalement au
cours du dernier demi-siècle. Il s‟avère qu‟après la 2ème
guerre mondiale, l‟importance de
l‟entrepreneuriat et des petites entreprises s‟est estompée mais au cours des dernières années,
l‟entrepreneuriat est considéré comme un moteur de développement social et économique à
travers le monde (Audretsch, 2006). L‟idée selon laquelle l‟entrepreneuriat et la croissance
économique sont intimement liés commençait à être mise en exergue par les travaux de
Schumpeter sur l‟entrepreneur innovateur (Schumpeter, 1911). Selon lui, à travers
l‟innovation, l‟entrepreneur recherche de nouvelles opportunités de profit en réalisant de
nouvelles combinaisons et grâce à « l’introduction d’un nouveau bien ou d’un bien de
meilleure qualité, l’introduction d’une nouvelle méthode productive ou commerciale,
l’ouverture d’un nouveau marché, la conquête de nouvelles sources de matières premières et
de biens intermédiaires, la réalisation de nouvelles organisations industrielles » (Schumpeter,
1947). Ainsi, l‟entrepreneur schumpetérien est source d‟accroissements de la productivité et
peut aussi générer d‟autres opportunités de profit puisqu‟il instaure une situation de
déséquilibre au niveau du marché. L‟entrepreneuriat est donc un phénomène impliquant la
découverte, l‟évaluation et l‟exploitation d‟opportunités et a par conséquent des effets positifs
2
sur la croissance économique. Plus d‟entrepreneurs signifie plus de croissance, et plus de
croissance à son tour incitent plus d‟entrepreneurs (DEJARDIN, 2000, p1). De nombreuses
études se sont poursuivies sur cette relation à savoir celles de Kirzner et d‟autres modèles de
croissance développés entre autres par Acs et Armington (2004), et, par Audretsch et Thurik
(2001).
Mais à l‟opposé de celles-ci, ce présent travail se veut être une étude des facteurs
favorables à l‟entrepreneuriat. En effet, puisqu‟il devient indispensable à la croissance
économique, lui construire un environnement propice à son développement dans le milieu
économique et social devient nécessaire. Selon Julien et Marchesnay (1996), l‟acte
d‟entrepreneuriat demeure la création d‟entreprise, l‟innovation en est le moteur,
l‟entrepreneur est l‟acteur, le marché représente les opportunités et le milieu constitue
l‟incitation à l‟entrepreneuriat. Ainsi, il est nécessaire d‟instaurer un cadre favorable à la
création d‟entreprise dans un pays du fait que « la création d’entreprise est l’acte fondateur
de l’entrepreneuriat » (Dumais et al., 2005, p17). Pourtant, l‟instauration de ce dernier revient
principalement dans les responsabilités de l‟Etat. Selon l‟OCDE, l‟Etat doit intervenir dans
l‟économie pour stimuler la création d‟entreprise (OCDE, 2004). De même, « L’Etat doit
encadrer, organiser et développer l’esprit d’entreprise » (Boutillier et Uzunidis, 1999, p142).
Par conséquent, les politiques publiques en faveur du développement devront fortement
contribuer à la promotion de l‟entrepreneuriat à travers un nombre de dispositifs adéquats
puisque « l’initiative individuelle n’est rien sans l’Etat qui apporte à l’entrepreneur de la
sécurité, des marchés et même des capitaux dont il a besoin pour mener à terme ses projets »
(Boutillier et Uzunidis, 1999, p10).
Dans le cas de Madagascar, un pays où la création d‟entreprise reste encore très faible
passant de 9584 établissements formels en 2016 contre 14670 en 2015 et 15343 en 2014 dont
80% sont des MPME selon les données de l‟INSTAT, les gouvernements successifs ont déjà
entrepris de différentes politiques dans le cadre des programmes de développement à savoir
les Programmes d‟Ajustement Structurel ou PAS de 1994 à 2006 et le Plan d‟Action pour
Madagascar ou MAP de 2007 à 2012. Actuellement, la politique générale de l‟Etat se
concrétise par la mise en place du Plan National de Développement ou PND qui régit les
politiques publiques à mettre en œuvre pour la période 2015 à 2019.
En se concentrant sur ce dernier et par rapport au rôle des politiques publiques évoqué
plus haut, cette étude tient à savoir à quels points les pouvoirs publics actuels tiennent compte
de l‟entrepreneuriat dans les programmes de développement. Autrement dit, « Dans quelles
3
mesures la politique générale de l’Etat Malagasy à travers le PND constitue-t-elle une
plateforme favorable à l’entrepreneuriat ? ».
Pour mieux répondre à cette problématique, l‟idée est de relever les conditions-cadres
favorables à l‟entrepreneuriat notamment à la création d‟entreprise dans le cadre d‟un PED
qu‟est Madagascar afin d‟apprécier leur considération dans le PND par le biais d‟une analyse
des textes et d‟une analyse de l‟effectivité de celles-ci par rapport à la réalité. Pour ce fait,
dans un premier temps, il s‟agit d‟avancer une approche théorique sur l‟entrepreneuriat et son
environnement en traitant certaines notions, concepts et théories et essentiellement en
évoquant une synthèse des différentes conditions-cadres nécessaires au développement de
l‟entrepreneuriat dans les PED. Dans un deuxième temps, le travail se poursuivra par une
revue des textes sur le PND afin d‟évaluer la prise en compte des conditions évoquées dans la
première partie et une analyse du niveau d‟effectivité de ces dernières à partir des données
réelles de première expérience de la mise en œuvre du PND.
4
Partie I
Approche théorique sur l’entrepreneuriat et son
environnement
5
L‟entrepreneuriat est un concept difficile à cerner car il présente une grande
multidisciplinarité. Pourtant, généralement connu comme l‟acte d‟entreprendre par la création
d‟entreprise, il revêt récemment être au cœur des études de différents auteurs comme
Verstraete(2001), Audretsch (2006) et Coster (2009) à l‟instar poursuivant les pistes de
Schumpeter ou de Kirzner. En effet, ces derniers ont montré tout au long de leurs travaux le
rôle de l‟entrepreneuriat dans la croissance économique d‟un pays (Schumpeter, 1911 ;
Kirzner, 1971). Ils entretiennent d‟ailleurs une relation mutuelle selon certaines théories
(DEJARDIN, 2000). L‟entrepreneuriat peut prendre différentes formes selon diverses
classifications mais en tout cas il génère des situations conduisant à la croissance économique.
Il s‟avère ainsi nécessaire de promouvoir l‟entrepreneuriat au sein d‟une communauté, d‟une
région et d‟une nation même. Cette promotion de l‟entrepreneuriat devrait par conséquent
figurer dans les priorités des politiques gouvernementales ou des politiques publiques de
l‟Etat. Ces politiques devront tenir compte des facteurs d‟incitation à l‟entrepreneuriat pour
pouvoir bâtir un environnement favorable au développement de celui-ci. C‟est d‟ailleurs la
finalité de cette première partie en faisant un effort de synthèse des différentes conditions
favorables à l‟entrepreneuriat dans le cadre des PED.
Dans un premier temps, il est primordial d‟apporter certains éclaircissements sur les notions et
les concepts fondamentaux de l‟entrepreneuriat à travers une diversité de définitions, de
théories et de formes d‟entrepreneuriat et de mettre en exergue la relation entre
l‟entrepreneuriat et la croissance économique par une brève revue de la littérature. Ensuite, un
effort de synthèse des conditions favorables à l‟entrepreneuriat est entamé par le biais d‟une
revue des facteurs d‟incitation à l‟entrepreneuriat puis des conditions essentielles à retenir.
6
Chapitre 1 : Notions et concepts de l’entrepreneuriat
Evoqué précédemment, l‟entrepreneuriat est un concept difficile à cerner car il revêt
une large multidisciplinarité qui inclut différentes notions et plusieurs définitions de
l‟entrepreneur. Ce concept ne fait pas seulement référence à la création d‟entreprise ou à la
culture d‟entreprise, il met en jeu plusieurs autres notions. Il peut par contre se présenter sous
différentes postures en fonction de ses enjeux ou de ses activités ou aussi des objectifs de
l‟entrepreneur. Les théories sur l‟entrepreneuriat étaient au départ moins considérées et sont
principalement caractérisées par les œuvres de Schumpeter et de Kirzner qui à la base
apportaient des critiques aux théories orthodoxes de croissance.
Section 1 : Définitions
Le concept d‟entrepreneuriat est difficile à définir puisqu‟il se met dans un champ
large et interdisciplinaire. En général, la littérature renvoie ce terme aux notions de créations
et d‟esprit d‟entreprise. Pourtant, les termes « entreprise » et « esprit d‟entreprise » peuvent
prendre toutes sortes de significations dans des contextes différents (Bridge, et al., 2003) donc
celui-ci est complexe et sa définition ne peut pas se limiter à ces notions. C‟est pourquoi
divers auteurs se sont plutôt penchés sur la définition des caractéristiques d‟ «un
entrepreneur » que sur celles de l‟entrepreneuriat.
Faisant partie des définitions génériques de l‟entrepreneur, le dictionnaire n‟offre pas de
précisions en définissant l‟entrepreneur comme celui qui entreprend quelque chose. Par
ailleurs, Raymond W.Y.Kao et Tan WeeLiang considèrent l‟entrepreneur comme étant «un
facteur de production, la personne qui met ensemble les autres facteurs (terrain, travail et
capital)» et «une personne qui organise et gère une affaire» (Kao et Tan, 2001, p5). Dans une
approche plus orthodoxe, l‟entrepreneur est la personne qui est à la direction d‟une entreprise
et qui met en œuvre divers facteurs de production tels que les ressources naturelles, le travail
et le capital en vue de produire des biens ou des services (Le petit robert, 1993, p782).
Mais comme dit auparavant, cette considération est trop étroite à laquelle il faut apporter
d‟autres notions comme « le risque, l’innovation, l’art de la gestion, le talent, le savoir-faire »
(Secretan, 1986) pour construire et motiver une équipe selon H.K. Secretan. Selon Julien et
Marchesnay (1996), l‟acte d‟entrepreneuriat demeure la création d‟entreprise, l‟innovation en
est le moteur, l‟entrepreneur est l‟acteur, le marché représente les opportunités et le milieu
constitue l‟incitation à l‟entrepreneuriat. De ce point de vue, nous rejoignons l‟approche de
7
Marsden (1991) qui identifie les entrepreneurs comme étant ceux qui « innovent et assument
des risques. Ils emploient et dirigent de la main d’œuvre. Ils ouvrent des marchés et trouvent
de nouvelles combinaisons de produits et de traitement de matières premières. Ils initient des
changements et facilitent l’ajustement dans des économies dynamiques ».
A cela s‟ajoute aussi la notion d‟ordre selon lequel «L’entrepreneur agit, structure et engage
ou met en scène son environnement à des fins socio-économiques […] Son action induit du
changement et conduit à une modification partielle d’un ordre existant. L’entrepreneur
construit son ordre. Celui-ci ne lui est profitable (pas seulement économiquement) que si
l’ordre socio-économique dans lequel il s’insère y trouve également un intérêt et en tire de la
valeur.» (Verstraete, 2001, p8). L‟entrepreneur serait alors celui qui innove en fonction des
opportunités qui seprésentent dans le milieu où il se trouve, mais également celui qui organise
enparallèle les ressources qui rendent possible la production et lacommercialisation de son
idée, tout en lui permettant de trouver intérêt à la situation grâce au profit qu‟il réalise.
Section 2 : Les théories économiques de l‟entrepreneuriat
Au départ, la présence d‟une théorie économique traitant l‟entrepreneuriat était encore
très floue du fait que la pensée néoclassique a, pendant longtemps, empêché l‟émergence de
tout intérêt pour l‟étude de l‟entrepreneur comme acteur de la prise de décision, en banalisant
celle-ci, la réduisant à l‟application mécanique de règles mathématiques d‟optimisation. Mais
d‟un autre côté, c‟est aussi dû à l‟approche subjectiviste de l‟école autrichienne qui a freiné
l‟élaboration d‟une théorie de l‟entrepreneur en interdisant toute prédiction du comportement
individuel (Casson M, 1991). Des réflexions sur l‟entrepreneur avaient toutefois été
constatées avant que les théories classiques et néoclassiques ne relèguent le sujet à l‟arrière-
plan. Ces réflexions n‟ont pas, pour autant, donné naissance à une véritable théorie de
l‟entrepreneur. De ce fait, certaines d‟entre elles étaient encore empreintes de considérations
morales, politiques ou religieuses. On peut à l‟instar parler de la pensée des mercantilistes
vers le 16ème
et le 17ème
siècle alors que les entreprises privées agricoles, industrielles et
commerciales ne commencèrent qu‟à se développer. Elle considère l‟entreprise comme un
instrument permettant l‟accroissement des richesses valorisant ainsi les activités marchandes
reconnues comme étant d‟intérêt public. Dans cette lignée de pensée, De Monchrétien A, en
1616, dit de l‟entrepreneur que c‟est « un individu qui passe contrat avec l’autorité publique
pour assurer la réalisation de divers travaux ou d’une mission quelconque » (cité par
Boutillier, Uzunidis, 1999, p23). Vu de la chaîne des idées, le 16ème
siècle est marqué par
8
l‟émergence de l‟individualisme et de la notion de souveraineté de la personne par rapport à la
collectivité dans lesquelles les mercantilistes s‟aventurent jusqu‟à donner à l‟égoïsme le rôle
d‟institution régulatrice de la société : un climat plutôt favorable aux projets entrepreneuriaux
individuels. Cette idéologie mercantiliste est pourtant contradictoire à celle du Moyen-Âge
prônant pour la condamnation du profit et de la cupidité. A cela se rejoignent les physiocrates
représentés principalement par Quesnay F. qui stipule que l‟entrepreneur ne fait que
superviser le travail d‟autrui et appartient à la « classe stérile » ou « improductive » (cité par
Boutillier S et Uzunidis D, 1995, p15). Ce n‟est qu‟au début du 18ème
siècle que les notions
d‟entrepreneur et d‟entreprise deviennent des concepts théoriques, une époque où l‟économie
représente une science indépendante (Vérin H., 1982) et l‟on observe le développement des
échanges et de l‟entreprise pré-capitaliste.
En s‟appuyant sur une revue de la littérature depuis cette période, Cantillon, Say et
Shumpeter s‟avèrent être les principaux origines et fondateurs de la théorie économique de
l‟entrepreneur et leurs écrits permettent de soutirer l‟équation entrepreneuriale suivante :
« Entrepreneur=incertitude+risque+innovation » (Boutillier et Uzunidis, 2015). Cantillon
établit un lien entre entrepreneur, risque et incertitude en définissant l‟entrepreneur comme
toute personne prenant le risque de mener une affaire commerciale à son propre compte dans
le but de réaliser des profits, un agent économique qui supporte le risque inhérent à
l‟économie de marché. L‟entrepreneur fait partie de la classe de ceux qui vivent dans
l‟incertitude selon un ordre dicté par les exigences de la raison. Dès lors, l‟entreprise est
définie comme étant une forme d‟intervention économique produite par un ordre ou une
classe d‟entrepreneurs (Vérin H., 1982, p12).
Par ailleurs, J.B. Say réfère l‟entrepreneur à un intermédiaire entre le savant qui produit la
connaissance et l‟ouvrier qui l‟applique à l‟industrie. « L’entrepreneur déplace les ressources
économiques d’un niveau de productivité et de rendement donné vers un niveau supérieur »
(cité par Drucker, 1985, p45). C‟est l‟agent principal de la production dans le cadre de
l‟organisation et de la planification et qui supporte entièrement les risques. Ces derniers sont
liés à l‟intégration d‟une nouveauté pour l‟entrepreneur de Say et liés aux aléas du marché
pour celui de Cantillon. Pourtant, dans le même siècle que l‟apparition de ces pensées
relativement marginales, la théorie économique classique émerge en excluant le rôle de
l‟entrepreneur et donne place au rôle du marché, citons entre autres Smith A.(1723-1790) et
Ricardo D. (1772-1823). L‟entrepreneur est relégué comme facteur externe au mécanisme
économique vu que les variables économiques sont déterminées par les seules décisions
d‟individus supposées rationnelles et disposant d‟une information parfaite et que l‟équilibre
9
est atteint par l‟application automatique du principe de maximisation. De plus, son activité
dépend des mécanismes du marché tels que les prix et les coûts. En outre, les néoclassiques
n‟encourage pas la considération de l‟entreprise dans sa pluralité : « La firme néoclassique
n’est qu’une unité artificielle, un simple relais dans la théorie des prix, qui ne connaît d’autre
organisation que les combinaisons de facteurs donnés par la fonction de production, d’autres
variables que les prix et les quantités d’input et d’output, et qui ignore totalement les
problèmes d’organisation, de coordination, de contrôle auxquels sont constamment
confrontées les entreprises réelles »( Gabrié H. et Jacquier J.L., 1994, p15). A celle-ci
s‟ajoute les marginalistes tel que Walras L. en 1874 qui attribue à l‟entrepreneur le simple
rôle de combinaison des facteurs de production, celui-ci étant un service gratuit.
A partir des années 1920, l‟analyse s‟est peu à peu focalisée sur l‟entrepreneuriat dont on peut
citer essentiellement Schumpeter qui en 1930 identifie l‟entrepreneur comme le principal
acteur de changement. Schumpeter fait partie des auteurs qui ont essayé d‟introduire le rôle de
l‟entrepreneuriat dans les analyses économiques. En fait, il critique la théorie néoclassique qui
prône pour la maximisation du profit, la rationalisation de la nature humaine et l‟existence
d‟un équilibre parfait du marché pourtant ceux-ci ne permettent pas d‟expliquer le
changement dans la sphère économique. Ainsi, Schumpeter attribue à l‟entrepreneur le rôle d‟
« innovateur » en tant que moteur de développement économique. L‟entrepreneur
schumpétérien est celui qui génère du changement dans les comportements habituels des
entreprises et des agents économiques en général en jouant sur l‟innovation et l‟invention.
Elle se distingue des autres agents par sa capacité à engendrer une « réponse créative »
(Schumpeter, 1947, pp149-159) qui s‟expliquent par «les capacités de chercher et de
découvrir des opportunités économiques, d’évaluer les opportunités économiques, de
mobiliser les ressources financières nécessaires à l’entreprise, de faire des arrangements
dans le long terme, d’être responsable de la gestion, d’être l’ultime preneur d’incertitude
et/ou de risque, de fournir et d’être responsable du système de motivation au sein de la firme,
de chercher et de découvrir de nouvelles informations économiques, de traduire les nouvelles
informations en nouveaux marchés, nouvelles techniques et nouveaux biens, et d’être un
meneur pour le groupe de travail» (Harvey, 1978, p74). Ainsi, il met en relief cinq (05) types
d‟innovations appréhendées par l‟entrepreneur dont la production de nouveau produit ou
l‟amélioration des produits déjà existants, l‟adoption de nouvelles méthodes de production,
l‟élargissement à de nouveaux marchés, le recours à de nouveaux fournisseurs plus
avantageux ainsi qu‟à un nouveau type d‟organisation (Casson, 1991).
10
Plus tard, on observe Hayek, Mises et Kirzner qui remettent en cause l‟hypothèse de
transparence de Walras (Hayek) et complètent Schumpeter en affirmant que l‟entrepreneur est
un découvreur d‟opportunités pas uniquement un créateur d‟opportunités. Les économistes, en
dépit, de leur intérêt pour le sujet, ont des difficultés à cerner l‟entrepreneur. Ainsi pour
Mises, un même individu peut combiner les fonctions d‟entrepreneur, de propriétaire, de
capitaliste et de travailleur, mais « la fonction spécifique de l’entrepreneur consiste à
déterminer l’utilisation des facteurs de production » (Mises, 2004). Le principal but de
l‟entrepreneur est l‟enrichissement mais en obéissant à la loi du marché (Mises, 2004, p151).
D‟autre part, un des tournants essentiels de la théorie économique de l‟entrepreneuriat est
représenté par Kirzner. En une quarantaine d‟années, Kirzner a publié 11 ouvrages et plus de
100 articles. Il a aussi été l‟une des forces intellectuelles majeures en provoquant la
résurgence de l‟école autrichienne d‟économie.Selon lui, le marché est un processus de
vigilance entrepreneuriale. Satisfaire la demande est l‟objectif qui dicte la production, mais il
doit y avoir des individus dont la tâche est d‟être capables d‟anticiper ce que les
consommateurs vont vouloir dans le futur et ensuite d‟organiser les moyens de production
dans ce sens (Kirzner, 1971).Ses travaux portent entre autre sur le rôle de l‟entrepreneur, sur
la relation entre le profit et l‟entrepreneuriat et sur l‟impact de la régulation gouvernementale
sur l‟entrepreneuriat.
Kirzner est issu de l‟école autrichienne d‟Economie1 et qui d‟ailleurs critique les
modèles orthodoxes de croissance en considérant le rôle fort de la connaissance et de
l‟information. Il établit ainsi une nouvelle théorie se basant sur le fait que le processus de
développement consiste en l‟interaction d‟individus conscients de l‟existence probable
d‟opportunités multiples (Kirzner, 1971). En se référant à la théorie de l‟action de Ludwig
von Mises, Kirzner souligne que tout pays en voie de développement doit s‟interroger sur la
meilleure voie à emprunter et sur l‟utilisation des opportunités ainsi décelées dans laquelle
l‟entrepreneur tient une grande place. Ainsi l‟entrepreneur est défini comme étant «l’élément
nécessaire pour assurer une tendance vers l’accomplissement des opportunités à disposition»
(Yu, 1997). Sa principale fonction est d‟ajuster afin de faire tendre les marchés économiques
1L‟école autrichienne d‟économie apparaît à l‟Université de Vienne en 1871 avec Carl Menger, un
des pionniers de la révolution marginaliste. Durant toute son historie, elle s‟engage dans de
nombreux débats qui l‟oppose à d‟autres écoles de théories économiques. Son âge d‟or se situe
dans la période qui précède la première guerre mondiale; le deuxième conflit mondial entraîne la
dispersion de ses membres. Kirzner fait partie de ce que l‟on appelle la quatrième génération
d‟économistes autrichiens basée aux Etats-Unis.
11
vers l‟équilibre. L‟entrepreneur kirznérien se distingue ainsi par son attitude adaptative face
aux changements dans l‟environnement des données créés par la réponse créative des
entrepreneurs schumpétériens. Kirzner axe sa conception sur la notion de « vigilance
entrepreneuriale » qui caractérise les entrepreneurs ayant la capacité de relever et d‟exploiter
les opportunités profitables après avoir arbitré entre les informations. Selon lui, la
«“vigilance” entrepreneuriale n’est pas un ingrédient à être déployé dans la prise de
décision; c’est plutôt quelque chose dans quoi la décision elle-même est intégrée et sans
laquelle elle serait impensable» (Kirzner et al., 1980). Hayek, Mises et Kirzner stipulent ainsi
que l‟entrepreneur n‟est pas un être hors du commun mais que tout individu peut le devenir.
Les barrières sociales et économiques ne sont donc pas si imperméables. Sur ce dernier,
Casson (1991) axe son analyse sur l‟évaluation de la réussite potentielle de l‟individu et les
raisons pour lesquelles un individu préfère devenir entrepreneur, que ce soit par nécessité ou
par opportunisme.
Les théories économiques ont successivement privilégié différents aspects de
l‟entrepreneur en le liant premièrement à la notion de risque et d‟autre auteurs lui conférant le
rôle d‟innovateur puis de découvreur d‟opportunités par une réponse adaptative. Ainsi, la
théorie économique de l‟entrepreneuriat s‟instaure et est au cœur des études des auteurs au
fur et à mesure que le temps passe.
Section 3 : Les formes d‟entrepreneuriat
Les formes d‟entrepreneuriat peuvent être comprises sous différents angles. On
distinguera celles axées sur le type d‟entrepreneur et celles concernant l‟entrepreneuriat
proprement dit. En effet, l‟entrepreneuriat peut être suscité à cause de circonstances
concernant l‟entrepreneur et de même, la nature de l‟activité détermine le poids de
l‟entrepreneuriat sur son environnement. Par ailleurs, il est aussi important de les définir
suivant le caractère formel ou non de l‟entrepreneuriat.
1.1- Approche selon le type d‟entrepreneur :
Une typologie de l‟entrepreneuriat s‟impose selon les motivations de l‟entrepreneur et
ses visées (GEM, 2006). On peut distinguer les types suivants :
- Entrepreneurs motivés par la nécessité : ce sont les entrepreneurs qui créent une
entreprise parce qu‟il n‟existe pas d‟autres opportunités d‟emploi rémunéré viables. Ils
font recours généralement à des technologies et à des processus anciens et peu
12
productifs, et n‟a pas d‟idées innovantes ni de perspectives de forte croissance. En, ce
sens, ce ne sont pas de véritables entrepreneurs.
- Entrepreneurs innovateurs : ce sont par contre des entrepreneurs motivés par des
opportunités et qui aspirent au profit et à l‟indépendance. Ils innovent et visent une
forte croissance de son activité, notamment par une expansion au-delà des marchés,
des produits et des services locaux.
- Entrepreneurs destructeurs ou non productifs qui ne représentent pas des sources
d‟accroissement de la prospérité et pratiquent généralement des activités qui
redistribuent la richesse d‟un pan de la société à eux-mêmes. Il s‟agit d‟activités de
recherche de rente. Ils font diminuer la richesse de l‟ensemble de la société et inclut
des activités criminelles, telles que la contrebande, le trafic de stupéfiants, les
opérations minières ou marchandes illégales ou le braconnage.
Dans une autre angle de vue mais restant dans le même cadre de l‟entrepreneur, les
analyses portant sur l‟entrepreneuriat des femmes et l‟entrepreneuriat des jeunes se révèlent
être d‟une priorité surtout pour les gouvernements. Selon la CNUCED, « Une attention
croissante est portée à l’entrepreneuriat des femmes comme moyen d’autonomisation et
comme moyen d’élargir leurs opportunités et de bénéficier de leur participation à l’emploi
productif (indépendant ou non) ; Selon les estimations disponibles, au niveau mondial, entre
un quart et un tiers des entreprises du secteur formel sont détenues et dirigées par des
femmes. Or les études indiquent aussi que, dans certains pays, les femmes entrepreneurs
rencontrent davantage de difficultés que les hommes pour créer et développer leur entreprise,
en particulier en raison des normes culturelles et des attitudes sociales » (CNUCED, 2015).
De plus, la création d‟entreprises par des femmes est un sujet auquel les responsables de
l‟action gouvernementale et les chercheurs accordent une attention croissante et il est admis
qu‟elle représente une source importante mais inexploitée de croissance économique (OCDE,
2004).
Par ailleurs, l‟entrepreneuriat des jeunes est aussi devenu une priorité dans le cadre du
développement pour de nombreux pays confrontés aux problèmes de la poussée
démographique et du chômage des jeunes. Il y a plus de chances que les jeunes aient été en
contact avec le numérique dès leur plus jeune âge, et, dans certaines sociétés, ils sont plus
instruits que leurs parents (GEM, 2013). Par ailleurs, les probabilités sont moindres qu‟ils
aient à assumer des responsabilités qui leur font courir plus de risque et afin d‟en tirer profit,
plusieurs pays ont récemment mis en place des politiques et des programmes en faveur des
13
jeunes entrepreneurs comme le plan d‟action « Entrepreneuriat 20 » en Europe (CNUCED,
2015).
1.2- Approche selon l‟activité entrepreneuriale :
Les cibles, les processus ainsi que les objectifs de l‟entrepreneuriat diffèrent selon les
formes que ce dernier prend. On cite à l‟instar :
- Entrepreneuriat de type autocréation dont l‟autocréation d‟emploi constitue
généralement une alternative, voir une solution pour ceux qui éprouvent des difficultés
à trouver un emploi.
- Entrepreneuriat public : celui-ci comprend principalement les entreprises publiques et
les différents établissements des gouvernements au niveau national, provincial ou
local, orientés vers le service aux citoyens et qui contribuent à la création des
ressources collectives nécessaires au développement économique.
- Entrepreneuriat non marchand ou social dont l‟activité principale est la création de
valeur sociale ou la mise en œuvre de solutions innovantes à des problèmes sociaux
(environnement, santé,….). « L’entrepreneuriat social possède une visée sociale. Les
organisations à but non lucratif, sous toutes leurs formes, telles que les agences
publiques, ont développé une activité entrepreneuriale afin d’être compétitives pour
obtenir des clients, et des ressources rares, dans l’optique de remédier à des
problèmes sociaux » (GEM, 2006).
- Entrepreneuriat corporate ou intrapreneuriat ( Pinchot et al., 1985) : les activités
entrepreneuriales se trouvent eu sein d‟une organisation établie (Antoncic et Hisrich,
2001 ; Zahra, 1991) dans laquelle une entreprise confie à un de ses cadres la mission
de créer et développer un centre d‟activité spécifique en lui dotant des moyens
financiers nécessaires au lancement ou même lui associer au capital social (Jacques
Arlotto et Philippe Jourdan, 2005).
- Essaimage ou extrapreneuriat désigne la création d‟entreprises par des salariés qui
concerne essentiellement les sociétés technologiques et innovantes. L‟essaimage
technologique consiste en la création d‟entreprises à partir de technologies
développées dans l‟organisation et est considéré comme un moyen de créer des
emplois bien rémunérés et des emplois dérivés car il génère 10 fois plus de retombées
en création d‟emplois qu‟une licence concédée à une entreprise existante pour lancer
un nouveau produit sur le marché (Gu et al., 1999). En outre, Louis Jacques Filion fait
remarquer trois (03) types d‟essaimage dont l‟essaimage interne ou « spin-off »
14
(entreprise créée par un membre du personnel), l‟essaimage externe ou « spin-in »
(entreprise créée par un chercheur externe à l‟organisation) et l‟essaimage de sortie ou
« spin-out » (entreprise créée parce que l‟organisation essaimante ne veut plus de
technologie en question) (Filion, 1988).
1.3- Entrepreneuriat formel et entrepreneuriat informel :
Comme son nom l‟indique, l‟entrepreneuriat formel s‟agit d‟une forme
d‟entrepreneuriat qui a un caractère légal, c‟est-à-dire dont les papiers administratifs existent
et qui alimente régulièrement les recettes fiscales de l‟Etat à travers les différents impôts pour
les entreprises. Ainsi, celle-ci semble être la forme idéale et souhaitée de l‟entrepreneuriat
pour que ce dernier contribue directement à la croissance économique d‟un pays. Pourtant, il
ne faut certainement pas négliger le rôle de l‟entrepreneuriat informel de plus qu‟il est
fortement présent. Il est important d‟étudier d‟autres formes d‟entrepreneuriat qui sortent de
l‟ordinaire telle que cet entrepreneuriat informel qui fait l‟objet d‟étude de certains
chercheurs : les « entrepreneurial outsiders »(McElwee, 2009), les « street entrepreneurs »
(Smith&Christou, 2009), l‟ «entrepreneurshipat the margins » (Smith, 2007), ou encore
l’ «underground enrepreneurship » (Williams, 2006). Le nombre des entrepreneurs de
l‟informel évolue au rythme de l‟évolution de la proportion de l‟économie informelle dans
l‟économie. Par ailleurs, Williams en 2007 affirme que les entrepreneurs ont tendance à
entreprendre à un moment donné du développement de leur entreprise dans l‟économie
informelle (Williams, 2007). Dans les analyses, l‟informel est considéré comme « tremplin et
amortisseur » pour les entrepreneurs. Ainsi, l‟idée selon laquelle l‟économie informelle
constitue un refuge pour les pauvres est abandonnée et qu‟il faut distinguer « l’informalité
comme conséquence » et « l’informalité comme stratégie ». En effet, la majorité des
entrepreneurs2 ont développé une partie de leur activité ou même la totalité dans l‟économie
informelle (Williams, 2006 ; Williams et al., 2007). A cela se rejoint l‟idée du Bureau
International du travail selon laquelle l‟économie informelle sert d‟incubateur pour de
nombreux entrepreneurs (ILO, 2002, p54).
La définition de l‟entrepreneuriat, un concept large, fait intervenir des définitions de
l‟entrepreneur à son amont. Les théories sur l‟entrepreneuriat et l‟entrepreneur existaient déjà
depuis le 16ème
siècle mais se sont affermies avec les œuvres de Cantillon, Say et Schumpeter
2 70% des entrepreneurs situés au début de leur création ont développé leur activité dans l‟économie informelle
selon une recherche menée en Angleterre (Williams, 2008b)
15
au 18ème
siècle et des autres auteurs plus récents de notre époque. L‟entrepreneuriat revêt être
la combinaison entre l‟incertitude, le risque ainsi que l‟innovation apportée par l‟entrepreneur.
Il s‟agit de celui qui crée des entreprises, celui qui gère et qui organise mais parallèlement
celui qui innove et qui supporte les risques selon les divers auteurs qu‟on a vus
précédemment. Mais d‟un côté, de l‟entrepreneur vient aussi la délimitation de la forme de
l‟entrepreneuriat. En effet, ces formes dépendent des objectifs et des motivations de
l‟entrepreneur à entreprendre que ce soit par nécessité ou par volonté, que ce soit à visée
sociale ou en vue de réaliser des profits personnels. Il ne faut pas tout de même se focaliser
dans les visions mythiques de l‟entrepreneuriat mais analyser d‟autres concepts comme
l‟informalité de l‟entrepreneuriat qui tient une place très importante tant pour les agrégats
macroéconomiques (emplois,…) que pour les entrepreneurs eux-mêmes à leur début
d‟activité. Ainsi, toutes ces formes d‟entrepreneuriat contribuent largement à la croissance
économique d‟un pays, c‟est ce que plusieurs auteurs développent dans leurs travaux et dans
les théories économiques dont on abordera dans la section suivante.
Section 4 : Entrepreneuriat et croissance économique
« L’entrepreneuriat est considéré comme un déterminant majeur des performances
économiques s’agissant notamment des progrès dus à l’innovation. L’importance de son rôle
structurel et du dynamisme qu’il impulse dans toutes les économies n’est plus à démontrer.
Les pouvoirs publics admettent chaque jour davantage qu’il constitue un instrument efficace :
1) pour créer des emplois, 2) augmenter la productivité et la compétitivité, mais aussi 3)
lutter contre la pauvreté et atteindre des objectifs sociétaux, en ce sens qu’il aide certains
segments de la population à se prendre en charge. », d‟après l‟OCDE (2004). Le rôle de
l‟entrepreneuriat vis-à-vis de la croissance économique semble être incontournable est au
cœurs de plusieurs études. L‟acte d‟entreprendre est vital dans la création de richesses
économiques et /ou sociales et l‟amélioration du bien-être collectif. La multiplicité des
initiatives entrepreneuriales participe à une adaptation plus affinée de l‟économie aux besoins
de la société en matière d‟emploi, de santé, d‟environnement ou encore de lutte contre les
exclusions ou les inégalités sociales (Coster, 2009). Un des principaux déterminants de la
croissance économique est le niveau d‟emplois existants ou créés or le niveau d‟emploi est
conditionné de son côté par le nombre d‟entreprises existantes dont essentiellement les PME.
Ces dernières génèrent des emplois mais avec des niveaux différents selon leur taille et leur
type (Schreyer, 1996). En fait, selon des études, l‟impact de l‟entrée de nouvelles entreprises
16
sur la création d‟emploi atteint son apogée entre quatre et sept ans après leur création (Steel et
Storey, 2002) et que l‟augmentation de la production et de l‟emploi se fait plus sentir dans les
secteurs plus jeunes du fait que de nouvelles entreprises s‟intègrent sur le marché et que les
entreprises déjà présentes s‟élargissent en saisissant des opportunités commerciales et
technologiques jusque là non exploitées. Par ailleurs, il existe une corrélation positive entre le
niveau d‟entrepreneuriat, c‟est-à-dire l‟entrée de nouvelles entreprises, et le niveau de la
productivité de la main d‟œuvre ainsi que la productivité totale des facteurs (Brandt, 2004b).
De cette idée, le capital entrepreneurial est considéré comme à l‟origine d‟une part importante
de la croissance que ne parviennent pas à expliquer les modèles traditionnels de simulation
des fonctions de production (Baumol, 2002). Une étude de l‟OCDE ( Scarpetta et al., 2002)
montre que l‟entrée et la sortie d‟entreprises du marché contribue à intensifier la progression
de la productivité globale en réorientant les ressources qui allaient aux entreprises anciennes,
devenues moins productives, vers les nouvelles qui, elles, le sont davantage. En effet, le jeu
de la concurrence force les entreprises moins performantes à sortir du marché tandis que les
jeunes entreprises parvenues à survivre améliorent leur productivité (Baldwin et Gu, 2003).
Pourtant, par rapport à ces rôles économiques de l‟entrepreneuriat, il ne faut pas oublier qu‟il
représente aussi un outil nécessaire pour lutter contre la pauvreté et les opportunités sociales.
Il s‟agit ici des formes d‟entrepreneuriat social qui offre davantage de possibilités d‟ascension
sociale aux groupes défavorisés, autrement dit une alternative sociale et économique du
chômage endémique dans les pays en développement (OCDE, 2004).
1.1- Revue de littérature :
Parmi les modèles les plus connus de croissance économique est celui de Solow. Selon
ses travaux, la croissance économique s‟explique par l‟augmentation des ressources primaires
du capital et du travail employé dans la production, il fait référence aux facteurs de
production, et l‟augmentation totale de ces derniers. Ce modèle explique les différences de
bien-être entre les pays ainsi que l‟homogénéité des niveaux de revenu par habitant (Solow,
1956). De ces principes se basent alors les théories de l‟entrepreneuriat et de la croissance
économique du fait que l‟entrepreneuriat contribue à la production grâce à une combinaison
de facteurs de production. Ainsi, une allocation plus entrepreneuriale des ressources implique
un plus grand niveau de production et de bien-être. Cette fonctionnalité est considérée comme
exogène dans les modèles de croissance et des travaux plus récents ont cherché à identifier les
aspects particuliers du facteur de contribution de l‟entrepreneuriat dans la croissance
économique. Quelques tentatives ont été faites pour incorporer l‟entrepreneuriat dans les
17
modèles de croissance et les axiomes de la théorie de la croissance endogène ont permis
d‟adapter l‟entrepreneuriat et l‟innovation dans les modèles comme celui de Romer qui
considère le secteur de la recherche comme moteur de la croissance (Romer, 1990).Plusieurs
études se focalisent sur le lien direct entre l‟entrepreneuriat et la croissance économique et
d‟autres sur des relations plus indirectes comme celles avec la croissance de l‟emploi. Par
exemple, la fonction de Cobb-douglas a été utilisée pour expliquer l‟entrepreneuriat et
l‟innovation technologique comme des facteurs déterminants de la croissance et cette étude a
permis de conclure que la croissance rapide de nouvelles entreprises génèrent la création
d‟emploi dans les PME dans les pays développés ( Wong et al., 2005).D‟autres travaux ont
intégré dans les modèles de croissance la variable R&D et les connaissances techniques (Acs
et Armington, 2004) et ont démontré une relation mutuelle entre le chômage et
l‟entrepreneuriat (Audretsh et Thurik, 2001).
1.2- Entrepreneur innovateur et croissance économique :
En analysant la littérature économique, l‟innovation prend une grande place dans les
travaux des économistes dont on distingue essentiellement les travaux de Schumpeter depuis
1911. « En introduisant de nouvelles idées, de nouveaux procédés, de nouveaux produits et
services, les entrepreneurs schumpetériens et les intrapreneurs affectent, et ultimement,
renouvellent les activités d’une économie. Agrégées relativement à un territoire, leurs
multiples initiatives peuvent se traduire par un effet positif sur la croissance » (Dejardin,
2000). L‟entrepreneur contribue au développement parce qu‟il améliore les techniques de
production et propose des innovations de produit qui rompent avec les routines de
consommation sur le marché. Il crée un choc par son travail de recherche et de développement
qui détruit les vieilles sources d‟avantages concurrentiels et crée de nouvelles (Schumpeter,
1934). Dans cette lignée de pensée, l‟investissement en R&D est indispensable à la croissance
et à l‟innovation (Audretsch et al., 2006). Pourtant, de nombreuses relations d‟incidence
entrent en jeu de l‟entrepreneuriat à la croissance économique : le rythme de croissance
économique évolue avec le nombre d‟entrepreneurs innovateurs. Mais il s‟avère aussi que
plus de croissance peuvent d‟une part signifier plus d‟opportunités de profit pour les
entrepreneurs (DEJARDIN, 2000). S‟agissant de ces opportunités de profit, on fait plutôt
référence aux entrepreneurs kirzneriens.
1.3- Vigilance au profit et croissance économique :
18
La théorie de l‟entrepreneur de Kirzner explique la relation entre l‟entrepreneuriat et
la croissance économique en évoquant l‟amélioration du bien-être économique par la création
de nouveaux biens et services et l‟amélioration de la qualité des biens existants, de leur
variété avec des coûts moindres, autrement dit, la vigilance au profit des entrepreneurs.
L‟action entrepreneuriale influence positivement les actions des agents économiques sur le
marché, l‟arbitrage fait par l‟entrepreneur entre les propositions de vente et d‟achat lui permet
de saisir de nouvelles opportunités de profit et rend le marché plus efficient, l‟économie
devient plus compétitive dans le sens où elle assure une plus grande satisfaction des
consommateurs. De l‟angle du producteur, l‟évaluation faite par l‟entrepreneur sur les prix
des facteurs de production corrige l‟asymétrie d‟information et offre d‟autres opportunités de
profit pour différents marchés (HARPER, 2003). « La différence entre le prix de vente et le
prix d’achat est le profit de l’entrepreneur. Ce profit est le résultat d’un échec pour ceux qui
vendent les biens aujourd’hui parce qu’ils n’ont pas perçu l’opportunité de vendre plus cher.
La vigilance de l’entrepreneur à ces opportunités saisit ces différentiels et génère une
tendance à l’élimination des profits » (Kirzner, 1971). L‟entrepreneur révèle l‟existence de
gains de productivité non exploités : des meilleures utilisations des facteurs de production et
des améliorations de la structure du capital, de l‟affectation du temps et des ressources rares
(Facchini, 2007, p119). L‟entrepreneur kirznerien contribue ainsi à l‟augmentation de
l‟efficience économique et technologique par le biais de cet arbitrage et aussi par la
découverte d‟autres possibilités offertes par le progrès technologique permettant une
allocation plus efficiente des ressources améliorant à son tour la productivité des facteurs. En
somme, l‟action entrepreneuriale à travers la vigilance au profit est au cœur d‟une explication
de la croissance économique (BOETTKE et COYNE, 2003).
Les théories reliant la croissance économique et l‟entrepreneuriat trouvent leur place à
travers les travaux de différents auteurs mais notamment ceux de Schumpeter et de Kirzner.
L‟entrepreneuriat a été intégré dans les modèles de croissance du fait que celui-ci participe à
grande échelle à la création d‟emplois, à la favorisation de groupes sociaux défavorisés et à
l‟amélioration de la productivité des facteurs. Ces rôles sont en effet expliqués par la place
que tienne l‟entrepreneur innovateur et la vigilance au profit de certains autres entrepreneurs.
Ainsi, l‟entrepreneuriat est au cœur de la croissance économique et il s‟avère ainsi nécessaire
de connaître les conditions effectives de son développement pour apprécier ces rôles, c‟est ce
qui nous amène au chapitre suivant.
19
Chapitre 2 : Les conditions favorables à l’entrepreneneuriat
L‟idée à laquelle l‟entrepreneuriat constitue un déterminant essentiel de la croissance
économique a été à l‟apanage de plusieurs auteurs. Il est important maintenant de constituer
une plateforme sur laquelle celui-ci peut s‟épanouir afin d‟atteindre cette croissance. Plusieurs
facteurs sont déterminants dans le développement de l‟entrepreneuriat, des mesures doivent
être entreprises à cette cause.
Section 1 : Revue des facteurs d‟incitation à l‟entrepreneuriat
L‟entrepreneuriat est un phénomène à caractère multiple et est conditionné par un
grand nombre de facteurs. « Parmi les facteurs faisant obstacle à la création d’entreprises et
qui, selon les observations, peuvent se combiner de différentes manières dans les zones en
difficulté, on citera l’insuffisance des réseaux sociaux et d’entreprises, le faible niveau de la
demande effective dans l’économie locale, les difficultés d’accès aux financements, l’absence
d’expérience et de qualifications professionnelles des habitants et l’absence d’exemples à
suivre, les obstacles culturels dont la barrière de la langue et le manque d’affinités des
habitants avec les institutions en place, le phénomène de concentration sectorielle, les
problèmes de sortie du dispositif de transferts sociaux et l’inadéquation de la réglementation
nationale » (OCDE, 2004). Par ailleurs, le GEM insiste sur des conditions de base pour les
pays moins avancées à savoir les institutions, les infrastructures, la stabilité macroéconomique
et l‟enseignement primaire (GEM, 2009). Ainsi, les arbitrages entre ces différentes conditions
à l‟entrepreneuriat constitueront l‟objet des politiques publiques vis-à-vis du rôle promoteur
de l‟Etat.
L‟acquisition de connaissances suffisantes en général et surtout sur
l‟entrepreneuriat est indispensable à l‟activité entrepreneuriale. En effet, il existe un lien
favorable entre le niveau de scolarité de l‟entrepreneur et le rendement de l‟entreprise
(Cooper et al., 1992). Les études supérieures permettent au créateur d‟entreprise de mieux
faire face aux difficultés et de saisir les occasions desquelles dépend la croissance de
l‟entreprise. « L’éducation est un mécanisme important pour créer une attitude et une culture
d’entreprise, spécialement au niveau des jeunes. Il est reconnu que l’éducation constitue un
des facteurs les plus influents dans la création et la consolidation des entreprises car elle
facilite le développement du savoir faire et des capacités qui encouragent l’esprit d’entreprise
et contribue à favoriser l’existence d’une image positive de l’activité entrepreneuriale »
20
(GEM, 2009). Ainsi, le capital humain constitue l‟une des conditions préalables à
l‟entrepreneuriat puisqu‟il est la source de l‟esprit d‟entreprise et des capacités
entrepreneuriales : « Les capacités humaines sont les conditions préalables indispensables
pour que l’entrepreneuriat se développe » (ONUDI, 2003). A cela se rejoignent les
formations à l‟entrepreneuriat qui permettent le partage de connaissances spécifiques pour les
entrepreneurs. L‟enseignement et la formation à l‟entrepreneuriat augmentent les chances de
survie des entreprises tout en augmentant leur rentabilité et logiquement les créations
d‟entreprises (Charney et Libecap, 2000). Les compétences entrepreneuriales sont alors à la
base de l‟entrepreneuriat. D‟ailleurs, le manque d‟accès aux informations particulières
pertinentes pour les activités entrepreneuriales, autrement dit les principes de création et de
conduite d‟entreprise, représente des obstacles à l‟entrpreneuriat en Afrique et touche ainsi
également Madagascar ( Rapport sur le développement en Afrique, 2011, p147). Shane et
Venkataraman (2000) stipulent que pour mener son entreprise au succès, un entrepreneur doit
imaginer et concevoir de nouveaux produits et services en analysant leur faisabilité technique,
commerciale et financière à partir des besoins insatisfaits et des besoins futurs des marchés
existants ou des besoins induits par l‟apparition de nouvelles techniques ou technologies. En
ce même ordre d‟idée Aldrich et al. (1987) démontrent à partir d‟une étude faite que plus
l‟entrepreneur possède une capacité à gérer son réseau, plus il peut mobiliser les ressources
nécessaires à la croissance de son affaire tels que les facilités de caisse, les interventions pour
des problèmes administratifs etc. Ces capacités se mesurent par le niveau d‟éducation de la
population surtout le nombre de diplômés de l‟enseignement supérieur (OCDE, 2015).
En Afrique également, le secteur privé souffre également du manque d‟innovation et
de productivité qui se voit concrètement au niveau de la conception de produits et de services
nouveaux, de l‟élaboration de processus ou de moyens nouveaux utilisant les facteurs de
production avec davantage d‟efficience, de la mise en œuvre de technologies conçues par
d‟autre mais qui ne sont pas encore introduites sur le marché local (Rapport sur le
développement en Afrique, 2011, p137). Pourtant, les transferts technologiques à partir des
R&D sont des éléments activateurs de l‟entrepreneuriat efficace et innovateur (GEM, 2009).
De surcroît, les composantes politiques, fiscales et législatives peuvent entraver
l‟activité entrepreneuriale. Premièrement, la rigueur excessive des règlementations des
marchés des produits et de la main d‟œuvre peut avoir un impact négatif sur l‟entrée sur le
marché et la productivité (Scarpetta et al., 2002). En effet, selon la banque mondiale dans des
études en 2003, la baisse du niveau d‟investissement privé, la hausse des prix à la
consommation, l‟aggravation de la corruption des fonctionnaires et l‟extension de l‟économie
21
informelle subordonnent le poids excessif de la réglementation (Banque mondiale, 2003). Par
ailleurs, il paraît que les taux d‟entrée ont tendance à baisser avec l‟augmentation de la durée
accordée par les créanciers pour les entreprises qui ont faillies. On distingue aussi d‟un autre
côté les obstacles à la sortie du marché qui découragent les jeunes entreprises peu
expérimentées du fait que la sortie du marché est très coûteuse. A cela s‟ajoute la
réglementation de l‟emploi qui régit les contrats de travail. D‟après la banque mondiale, celle-
ci limite la création d‟emploi et l‟épanouissement des entreprises à des économies d‟échelle,
réduit la flexibilité de la main d‟œuvre et freine l‟investissement dans la R&D et dans les
technologies. Elle augmente le taux de chômage surtout pour les jeunes et la population
féminine. Ainsi, les obstacles à l‟entrée et à la sortie du marché et la règlementation sur le
marché du travail constituent des enjeux majeurs dans la promotion de l‟entrepreneuriat en
matière d‟innovation et d‟adoption de nouvelles technologiques (Scarpetta, 2002). Par
ailleurs, les charges administratives et la fiscalité constituent entre autres des facteurs
d‟incitation à l‟entrepreneuriat (OCDE, 2015). D‟après le Doing Business (2011), les
formalités en Afrique sont plus lourdes par rapport à la moyenne mondiale et l‟ensemble des
taxes officielles et des honoraires des juristes et autres professionnels intervenant dans
l‟enregistrement d‟une société lors du démarrage sont très élevés : 194% du RNB par habitant
contre 72% la moyenne au niveau mondial. Ainsi les politiques publiques devront considérer
la mise en place d‟un cadre règlementaire favorable.
En outre, les conditions de marché demeurent des conditions irréversibles à
l‟entrepreneuriat et prennent en compte l‟accès des entreprises aux marchés étrangers (OCDE,
2015) mais aussi de l‟ouverture du marché intérieur (GEM, 2009). Cela revient aux conditions
à l‟entrée sur le marché des biens et services.
L‟un des facteurs à ne pas négliger et qui représente un obstacle à l‟entrepreneuriat
dans presque tous les pays est le financement. Les notations de crédit et la disponibilité de
capital à risque permettent d‟apprécier l‟accès au financement et les conditions sur le marché
des capitaux (OCDE, 2015). Le capital financier est le capital nécessaire au financement de
l‟investissement et du fonds de roulement. Il est d‟une grande importance de veiller à
l‟existence d‟une infrastructure financière appropriée qui facilite l‟accès des entreprises au
financement. Selon la banque mondiale, l‟accès au financement constitue le principal obstacle
à la croissance pour 410 à 520 millions de MPME au niveau mondial et moins de 30% de
celles-ci ont recours au financement extérieur et la moitié d‟entres elles ne sont pas
suffisamment financées (Banque mondiale, 2013). Il est indispensable de garantir l‟accès des
MPME au financement à cause du rôle déterminant qu‟elles jouent dans la croissance
22
économique et dans le développement durable. A l‟instar, le financement public (CNUCED,
2015) a un rôle important à jouer dans la promotion de l‟entrepreneuriat à travers des
mécanismes de garantie de crédit, des subventions au renforcement des capacités et une
assistance technique pour le développement des activités de prêt, de promouvoir l‟utilisation
de nouvelles technologies bancaires, d‟apporter aux utilisateurs des connaissances financières
et de superviser comme il se doit les produits financiers proposés aux entrepreneurs sociaux,
aux micro entrepreneurs et aux groupes défavorisés. L‟aide financière apportée aux
entreprises innovantes doit particulièrement être privilégiée d‟après la relation directe entre
l‟innovation et la croissance économique évoquée précédemment. D‟autre part, on parle aussi
de financement privé (CNUCED, 2015) qui consiste en des mécanismes traditionnels comme
les banques. Pourtant, par aversion pour le risque, celles-ci sont du moins réticentes quant aux
prêts accordés aux PME. Il est donc préférable de faire recours à d‟autres mécanismes tels que
les investissements d‟impact, les investissements providentiels, le capital-risque assurant le
financement d‟amorçage et de démarrage, le financement participatif, le micro financement,
les services financiers mobiles et les marchés des capitaux. Par ailleurs, des formes de
partenariat public-privé (CNUCED, 2015) pour le financement de l‟entrepreneuriat sont
envisageables et sont surtout utilisées dans les secteurs de l‟énergie, de l‟eau, des transports ,
des infrastructures sociales ( santé et éducation) , autrement dit, financent les entreprises
sociales.
Enfin, la plus grande base sur laquelle se fonde l‟entrepreneuriat est la culture
enrepreneuriale qui constitue « la base qui pousse les agents économiques à entreprendre. Il
s’agit ici des préférences en matière de carrière et des mentalités face à la prise de risque et à
la récompense » (OCDE, 2004). Pourtant, pour promouvoir et développer cette culture
entrepreneuriale, il faut considérer des facteurs culturels et l‟existence de capital social sur
lequel l‟entrepreneur peut s‟appuyer. Le succès d‟une entreprise ne dépend pas uniquement de
l‟entrepreneur mais aussi de l‟accumulation de capital social et des liens d‟affaires
(Fafchamps et Minten, 1998). Le capital social réside dans les interactions sociales des
agents : « un ‘capital social’, constitué du réseau de relations indispensables au bon
fonctionnement de l’entreprise : relations commerciales avec les fournisseurs et les clients,
connaissance de leurs pratiques, maîtrise des règles informelles régissant le fonctionnement
d’un secteur, compréhension des relations avec les administrations (fiscales, du travail, en
charge de l’application de la réglementation propre à un secteur d’activité, etc.). Il est
également plus largement constitué d’un réseau de relations (famille, amis, camarades de
promotion, membres d’une même organisation à caractère professionnel, religieux,
23
géographique, etc.) qui pourront, le cas échéant, fournir appui et conseils » (Barlet et al.,
2011). Putman définit le capital social comme étant « les caractéristiques de l’organisation
sociale, telles que, les réseaux, les normes et la confiance sociale, qui facilitent la
coordination et la coordination pour un bénéfice mutuel » (Putman, 1995). La théorie du
capital social stipule que celui-ci facilite l‟action économique et permet aux entrepreneurs
d‟élargir leur champ d‟action, d‟économiser leurs moyens et d‟accéder à des ressources et des
opportunités exclusives (Bourdieu, 1980). Carsrud A. et al (1986) insistent pour leur part, sur
le rôle des réseaux de relations et d‟échanges de conseils (mentoring) sur la réussite de
nouvelles entreprises.
Sur le plan macro, pour les pays en développement essentiellement, la stabilité
macroéconomique au niveau du pays est considérée comme une condition de base à
l‟entrepreneuriat à travers l‟instauration de politiques budgétaire et monétaire saines (GEM,
2009 ; OCDE, 2004). Par ailleurs, l‟existence d‟infrastructures à l‟entrepreneuriat est aussi
préalable aux entreprises naissantes (GEM, 2009). Il s‟agit d‟infrastructures appropriées
comprenant des ressources humaines, matérielles et techniques mais aussi d‟industries
préexistantes au niveau local (Van de Ven, 1995). Sur ce dernier, il convient de mentionner le
rôle que les « grappes industrielles » peuvent jouer pour promouvoir l‟entreprenariat (OCDE,
2004). C‟est aussi ce qu‟explique l‟analyse de Kangasharju (2000), laquelle met l‟accent sur
l‟importance d‟un bassin important de petites entreprises servant de modèles et orientant les
ressources en leur faveur, ce qui favoriserait la création de plus de nouvelles entreprises.
Section 2 : Les conditions essentielles retenues
L‟ensemble des mesures suivantes constituera les conditions essentielles favorables à
l‟entrepreneuriat et applicables dans les pays en développement puisqu‟elles permettent
d‟optimaliser les facteurs déterminants évoqués précédemment. Plusieurs propositions dans
les initiatives de l‟OCDE, de l‟ONUDI, du GEM et de la banque mondiale sont synthétisées
dans la présente section. Notamment, ces conditions devront être prises en compte par les
politiques publiques afin d‟instaurer un environnement propice aux entreprises pour atteindre
le niveau de croissance prévu.
Amélioration et renforcement des compétences entrepreneuriales
Cette première condition suppose l‟engagement de l‟Etat à l‟éducation : de
l‟enseignement primaire à l‟enseignement tertiaire. . Il s‟agit notamment d‟intégrer d‟une
24
manière cohérente et systématique des matières sur l‟entrepreneuriat dans l‟ensemble des
systèmes éducatifs formels afin de partager les compétences entrepreneuriales. La promotion
de formes de partenariat public-privé s‟inscrit d‟autant plus dans ces politiques pour instaurer
une collaboration entre les établissements publics privés d‟enseignement et de recherche et les
PME. De surcroît, des politiques de financement public des formations des enseignants et des
programmes d‟études sur l‟entrepreneuriat doivent être prises en compte ainsi que
l‟amélioration de la coordination entre les différents organes gouvernementaux (OCDE,
2004). D‟autre part, s‟écartant du système éducatif général, des formations managériales et
entrepreneuriales devront être réalisées ainsi que la mise en place de services de conseil aux
PME afin de perfectionner les compétences des entrepreneurs (ONUDI, 2003).
Promotion de la culture entrepreneuriale et de l’innovation
L‟Etat devrait mettre en place des dispositifs qui permettront de susciter l‟esprit
d‟initiative et de protéger l‟innovation à travers les droits de brevet. Il doit aussi être un
promoteur de la recherche et du progrès technologique et ainsi de l‟IDE pour permettre des
transferts technologiques et cognitifs (Rapport du développement en Afrique, 2011).
Instauration d’un cadre règlementaire et administratif favorable
Cette mesure consiste premièrement à alléger les coûts et les procédures de création
d‟une entreprise (OCDE, 2015), il s‟agit d‟améliorer les textes législatifs (ONUDI, 2003).
D‟autre part, il s‟agit d‟établir des unités gouvernementales permanentes ou ad hoc qui
serviront d‟institutions tenant compte des préoccupations des PME en matière de
réglementation et d‟ordonner aux agences de régulation la préparation de notes d‟impact à
l‟intention de ces dernières lors de l‟élaboration des règlementations. Prendre en compte des
propositions affectant les PME avant la formulation des politiques et l‟analyse d‟impact des
réglementations est d‟une priorité. Par ailleurs, il faut graduer et moduler les règlementations
administratives en fonction des nécessités et fixer des délais précis pour la prise de décision
administrative. Les administrations devraient fournir des formulaires simples munis
d‟indications et créer un registre central des procédures administratives et des licences afin de
mesurer aussi le poids des formalités administratives. L‟instauration de guichets uniques pour
les demandes d‟informations sur les règlementations revêt de surcroît important pour
améliorer la qualité des services et faciliter la tâche aux PME (OCDE, 2004). En outre, des
exonérations fiscales peuvent aussi être envisagées. En somme, « des procédures simples et
peu coûteuses d’octroi de licences et d’enregistrement, une fiscalité non prohibitive et
transparente mais aussi une réglementation stable et appliquées » seront favorables à
25
l‟entrepreneuriat (OCDE, 1998). A cela peuvent s‟ajouter la protection contre le licenciement
et la protection des droits de propriété (OCDE, 2015).
Amélioration des conditions de marché
Celle-ci consiste à faciliter l‟accès aux marchés étrangers et à alléger les barrières à
l‟entrée sur le marché local (OCDE, 2015).
Amélioration de l’accès au financement
Les pouvoirs publics devront mettre en place des dispositifs d‟aide financière qui
faciliteront l‟accès au crédit des entreprises. Entre autres, l‟Etat peut jouer sur les différents
mécanismes de financements publics et peut recourir à des partenariats public-privé
(CNUCED, 2015).
Stabilité macroéconomique (des politiques budgétaire et monétaire saines)
Existence d’infrastructures appropriées
L‟Etat devrait développer ou créer des infrastructures comme support à
l‟entrepreneuriat en allouant des ressources humaines, matérielles et techniques. Il devrait
aussi optimiser le développement d‟entreprises locales préexistantes qui serviront de modèles
aux entreprises naissantes.
En somme, il convient que les pouvoirs publics visant à favoriser la création
d‟emplois, à améliorer la croissance et la compétitivité et à lutter contre la pauvreté dans le
cadre des objectifs sociaux et économiques accordent une place privilégiée aux politiques de
l‟entrepreneuriat. Pourtant, il n‟existe pas d‟environnement de l‟entrepreneuriat applicable en
tout temps et en tout lieu. On doit se limiter à des conditions élémentaires qui sont propices au
développement de l‟entrepreneuriat déduite d‟un effort de synthèse de différentes propositions
à retenir :
L’amélioration et le renforcement des compétences entrepreneuriales
La promotion de la culture entrepreneuriale et de l’innovation
L’instauration d’un cadre règlementaire et administratif favorable
L‟amélioration des conditions de marché
L’amélioration de l’accès au financement
La stabilité macroéconomique
L’existence d’infrastructures appropriées
26
De cette grille, on va pouvoir évaluer la considération de l‟entrepreneuriat dans la
politique générale de l‟Etat à Madagascar à travers une analyse des textes sur le PND et puis
une analyse de l‟effectivité de ces conditions dans les premières expériences de mise en
œuvre du PND en utilisant des données sur quelque unes de ces conditions compte tenu du
temps de travail et des données disponibles.
27
Partie II
Analyse de la place de l’entrepreneuriat dans le PND
28
A Madagascar, « la reprise économique n’a pas su gagner de l’élan, subissant les
effets de chocs extérieurs, d’une instabilité politique persistante et d’une mauvaise
gouvernance. Néanmoins, les autorités ont su mettre en œuvre une combinaison de politique
économique qui a permis de maintenir dans l’ensemble la stabilité macroéconomique.
Cependant, la croissance et l’investissement ne sont pas suffisants à l’heure actuelle pour
accomplir des progrès significatifs sur le plan de la situation sociale et il est nécessaire
d’accroître les recettes et les financements extérieurs pour satisfaire les besoins élevés sur le
plan des infrastructures et du secteur social. Les besoins de financement de la balance des
paiements restent à la fois urgents et de longue durée » (FMI, 2015). Par ailleurs, au niveau
général et non seulement économique, les politiques publiques jouent aussi un rôle important
dans la promotion de l‟entrepreneuriat. Dans ce sens, les gouvernements malgaches ont déjà
entrepris beaucoup de démarche pour inciter les investisseurs et faciliter la création
d‟entreprise. Citons comme exemple la mise en place de l‟EconomicDevelopmentBoard of
Madagascar (EDBM) et du Guichet Unique des Investisseurs et du Développement
d‟Entreprise (GUIDE). Selon l‟INSTAT, plus de 80% des entreprises identifiées à
Madagascar sont des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) contre 20% de grandes
entreprises. Les MPME créent plus de 51% d‟emplois sans tenir compte des activités rurales
et de l‟agriculture (INSTAT). Ainsi, dans les contextes actuels, à quels points les autorités
publiques malagasy ont-elles intégré la problématique de l‟entrepreneuriat dans les
programmes de développement vu son apport considérable dans la création d‟emplois ?
Les conditions favorables à l‟entrepreneuriat serviront de cadre pour pouvoir répondre
à cette question. Elles permettront dans cette deuxième partie d‟évaluer la contribution de la
politique générale de l‟Etat dans la promotion de l‟entrepreneuriat. Les politiques actuelles de
l‟Etat sont régies dans le PND c‟est pourquoi dans un premier temps, une approche générale
sur les orientations de celui-ci serait nécessaire. Ensuite, on analysera la prise en compte des
conditions-cadres à l‟entrepreneuriat dans le contenu textuel du PND et par la fin, l‟effectivité
de ces dernières sera révisée à partir de données réelles sur les premières expériences de mise
en œuvre du PND.
29
Chapitre 3 : Approche générale sur le Plan National de Développement (PND)
Plusieurs politiques et programmes se sont alternées à Madagascar. Les grandes
politiques à long terme ont été surtout marquées par les programmes d‟ajustement structurel
(PAS) qui ont été mis en œuvre depuis 1994 jusqu‟en 2006 dans le but de mettre en place des
conditions d‟une économie de marché et d‟accélérer la croissance en vue de lutter contre la
pauvreté en s‟axant sur la consolidation des résultats encourageants obtenus lors de
l‟exécution des précédentes réformes, le renforcement de l‟administration publique,
l‟amélioration des finances publiques, le désengagement de l‟Etat des activités productives et
commerciales et la promotion du secteur privé et l‟amélioration des conditions de vie de la
population. Juste après, le plan d‟Action pour Madagascar ou MAP, adopté officiellement en
Novembre 2006, est un plan d‟action ambitieux et réaliste qui définit la feuille de route et les
priorités de Madagascar de 2007 à 2012. Il décrit les engagements, les stratégies et les actions
pour une croissance économique rapide et ce, par rapport aux avantages et défis de la
mondialisation, selon la vision « Madagascar Naturellement » et les Objectifs du Millénaire
pour le Développement. Et actuellement, les initiatives de développement de Madagascar
suivent les politiques enregistrées au sein du plan national de développement régissant la
situation de 2015 à 2019. Et c‟est dans le cadre de celui-ci que nous allons focaliser les
analyses par rapport à la promotion de l‟entrepreneuriat.
Section 1 : Description du PND
Le PND régit plusieurs politiques et programmes dans le cadre de la politique générale
de l‟Etat qui sont établies conformément aux objectifs de développement durable (ODD). En
effet, la politique générale de l‟Etat s‟impose comme défis l‟unité et la réconciliation
nationale ; la gouvernance, l‟Etat de droit, la démocratie ; la lutte contre la corruption ; la
justice impartiale ; la protection sociale ; l‟eau et l‟assainissement ; la reprise économique ; la
création d‟emplois ; la défense nationale et l‟intégrité de l‟Etat ; la sécurité publique ; les
infrastructures, les grands travaux, les équipements ; l‟efficacité énergétique ; la
redynamisation du monde rural ; le renforcement du système éducatif et formation
professionnelle ; la décentralisation effective ; la préservation de l‟environnement ; la gestion
des ressources stratégiques ; le développement du tourisme ; la renaissance culturelle et
sportive ; le développement du secteur privé ; la santé pour tous et la diplomatie au service du
développement. Ainsi, le PND s‟avère être « l‟instrument d‟excellence au service du PGE »
30
qui fixe des objectifs spécifiques cohérents avec ces aspirations et qui détermine les aspects
techniques de la politique macroéconomique ainsi que les stratégies sectorielles à moyen
terme, déclinées en programmes et plans d‟actions traduits en termes de projets.
Le PND intègre les politiques visant une croissance économique soutenue et partagée
permettant à la société malagasy d‟être résiliente aux chocs additionnels de par l‟utilisation de
différents types de capital, naturel, humain et productif, d‟une manière inclusive, intégrée et
durable. Les pouvoirs publics tendent à améliorer la productivité du travail, à réduire le
chômage et le sous-emploi rampant ainsi que les inégalités de genre, à amorcer la transition
de l‟informel à la formalisation à travers l‟intégration de la grande majorité des actifs dans la
chaîne de croissance intensive en emplois. L‟Etat malagasy décide de laisser la liberté
d‟actions au secteur privé dans le cadre d‟un dispositif légal prédéfini et d‟améliorer le climat
des affaires à travers la réhabilitation et la construction de nouvelles infrastructures de
communication, l‟institution de culture de dialogue public-privé, l‟amélioration du cadre légal
régissant les investissements privés de manière à stimuler leurs intérêts dans les domaines peu
ou non exploités, et à améliorer la productivité du capital par le biais des innovations. L‟enjeu
est d‟élargir la base de la croissance, de la rendre plus forte et durable afin de parvenir au
développement où le niveau de chômage sera notablement réduit au profit des emplois
décents.
Section 2 : Les objectifs du PND
D‟ après ce qu‟on a dit précédemment, le PND contribue à la réalisation de la politique
générale de l‟Etat en déterminant des objectifs spécifiques. Pourtant, des objectifs globaux
sont à préciser dans le cadre de la mise en œuvre du PND. Sur le plan macroéconomique, le
PND œuvre pour l‟équilibre interne et externe, la maîtrise de l‟inflation, la stabilité des taux
de change et une croissance économique inclusive. D‟un autre côté, sur le plan sectoriel, la
création d‟emplois décents, la formalisation de l‟informel, la réduction de la fragilité et des
inégalités ainsi que la réduction de la pauvreté se présentent comme prioritaires. Le scénario
de croissance table sur les objectifs de croissance suivants : 5, % en 2015, 7,0% en 2016,
8,9% en 2017, 10,4% en 2018, 10,5% en 2019.
Les pouvoirs publics estiment atteindre ces objectifs en définissant cinq (05) principaux axes
stratégiques à savoir :
- Axe 1 : Gouvernance, Etat de droit, Sécurité, Décentralisation, Démocratie, Solidarité
nationale
31
- Axe 2 : Préservation de la stabilité macroéconomique et appui au développement
- Axe 3 : Croissance inclusive et ancrage territorial du développement
- Axe 4 : Capital humain adéquat au processus de développement
- Axe 5 : Valorisation du capital naturel et renforcement de la résilience aux risques de
catastrophes
De cet aperçu du Plan National de Développement, la croissance économique surtout
inclusive est la principale finalité de la politique macroéconomique. Par ailleurs, il régit aussi
des politiques à visée de création d‟emplois, d‟augmentation de la productivité et de lutte
contre la pauvreté. Or, on sait que l‟entrepreneuriat est un facteur essentiel conduisant à
l‟aboutissement des ces objectifs. Dans quelles mesures les politiques et programmes figurant
dans le plan national de développement considèrent-elles alors l‟entrepreneuriat ? Est-ce que
des mesures pour promouvoir l‟entrepreneuriat sont présentes ? Il s‟agit de relever les actions
gouvernementales susceptibles de satisfaire les conditions nécessaires à l‟entrepreneuriat et
d‟apprécier leur effectivité sur le plan réel, c‟est d‟ailleurs l‟objet du prochain chapitre.
32
Chapitre 4 : Analyse de la considération des conditions favorables à l’entrepreneuriat
dans le PND
Dans le PND s‟inscrivent diverses initiatives propres à diverses thématiques. D‟après
ce qu‟on a vu dans la première partie de cette étude, l‟entrepreneuriat a besoin d‟une
plateforme indispensable à son développement dont des compétences entrepreneuriales
améliorées (condition 1), des promotions de la culture entrepreneuriale et de l‟innovation
(condition 2), un cadre règlementaire et administratif favorable (condition 3), des conditions
de marché propice (condition 4), un meilleur accès au financement (condition 5), une
certaine stabilité macroéconomique (condition 6) et des infrastructures appropriées
préexistantes (condition 7). Dans la première section, on analysera la prise en compte de ces
conditions dans le plan de mise en œuvre du PND, c'est-à-dire les textes relatifs à la mise en
œuvre (PMO). Et puis dans la section suivante, il convient de vérifier l‟effectivité des
conditions prises en compte dans les premières expériences de mise en œuvre (2015-2016).
Section 1 : Prise en compte des conditions propices à l‟entrepreneuriat dans le PMO
La mise en œuvre du PND (cf. ANNEXE A) suit d‟après ce qu‟on a vu précedemment
cinq axes principaux sur lesquelles on va aussi axer l‟analyse.
Axe 1 : « Gouvernance, Etat de droit, Sécurité, Décentralisation, Démocratie,
Solidarité nationale »
Dans les plans d‟action en vue d‟atteindre cet objectif stratégique 1, les liens directs
avec les conditions de l‟entrepreneuriat n‟existent pas mais l‟existence d‟un Etat de droit est
nécessaire à tout phénomène et permet d‟instaurer un cadre institutionnel favorable. Les
programmes oeuvrent principalement pour une administration publique et territoriale
efficiente et efficace, une justice et une sécurité apaisantes et respectueuses de la dignité et
des droits humains.
Axe 2 : « Préservation de la stabilité macroéconomique et appui au
développement »
Les programmes mis en place dans cet axe visent essentiellement la stabilité
macroéconomique. Ainsi, de cet angle de vue, la « condition 6 » est prise en compte. Le défi
de la politique macroéconomique est de préserver la stabilité macroéconomique à travers le
rétablissement de l‟équilibre interne et externe des politiques appropriées au plan budgétaire,
33
monétaire et de change. La préservation de la stabilité macroéconomique consiste à améliorer
la prévisibilité du contexte économique interne, de soutenir le programme d‟investissement
public et privé grâce à un cadre macroéconomique stable et à la maîtrise de l‟inflation. Les
principaux objectifs spécifiques visés par cet axe sont l‟augmentation de l‟espace budgétaire,
la réforme du système bancaire et financier ainsi que l‟élargissement du marché intérieur et le
développement de relations commerciales avec l‟extérieur. Sur ces deux derniers objectifs,
deux autres conditions de l‟entrepreneuriat sont aussi considérées dont respectivement la
« condition 5 » et la « condition 4 ». En effet, trois programmes sont à réaliser dans le cadre
de cet axe dont :
- un programme en vue d‟une efficience économique, des finances publiques
transparentes et efficaces dont les actions prioritaires seront l‟affinement de la
politique monétaire et budgétaire ainsi que les outils de sa mise en œuvre ; la
préservation de l‟adéquation entre la masse monétaire et le volume des activités
économiques ; l‟optimisation du système de recouvrement des recettes fiscales et
douanières ; la modernisation du cadre des recettes non fiscales ; l‟amélioration de
l‟alignement du Programme d‟Investissements publics avec les priorités nationales ; le
renforcement du système de contrôle et d‟audit des finances publiques ; la mise en
œuvre de la stratégie nationale d‟endettement ; l‟affinement des instruments d‟analyse
et de choix des options de financement du déficit public ; la mise en place d‟un cadre
budgétaire à moyen terme et des cadres de dépenses à moyen terme global et
sectoriel ; et, l‟élaboration et la mise en œuvre d‟une stratégie nationale d‟intégration
du secteur informel. L‟ensemble de ces actions vise la stabilité macroéconomique d‟où
l‟effort de satisfaction de la « condition 6 : la stabilité macroéconomique ».
- un programme mettant les banques et finances au service du développement ayant à
l‟instar des actions prioritaires comme l‟étude des conditions favorables à
l‟implantation des banques de développement dans le pays et la facilitation de la mise
en place de fonds de garantie des emprunts pour les PME/PMI qui vont de paire avec
la « condition 5 : l’amélioration de l’accès au financement ».
- un programme prônant le commerce au service de la compétitivité et au profit de la
population en opérationnalisant un système de régulation et de contrôle des activités
commerciales, en créant des structures de promotion des exportations, en identifiant de
nouveaux marchés pour les produits malagasy, et en promouvant les produits
malagasy sur les marchés internationaux. Ainsi, les actions élaborées dans ce
34
programme optimisent la « condition 4 : les conditions du marché » en faveur de
l‟entrepreneuriat.
Axe 3 : « Croissance inclusive et ancrage territorial du développement »
L‟accent sera mis sur les conditions d‟exploitation optimale des ressources naturelles
ainsi que des atouts physiques des territoires et de leurs contraintes en particulier le foncier,
sur les conditions de contribution des différentes compétences et énergies du pays, des
instruments techniques d‟innovation disponibles. Les politiques mises en oeuvre dans le cadre
de cet axe devront ainsi prioriser les mesures de nature à améliorer l‟attractivité de
l‟environnement des affaires, la promotion du pays comme terre privilégiée d‟investissements
internationaux, la politique d‟appui et de développement du secteur privé, garantie de la
création d‟emplois de qualité, décents et pérennes, le focus sur le développement des secteurs
dits stratégiques et porteurs (tourisme, agriculture dont pêche, industries extractives, BTP,
transports et infrastructures stratégiques). De ce fait, l‟Axe 3 aura à apporter du soutien au
plan d‟investissement des entreprises, de la relance des activités prioritaires et des secteurs de
relais au développement. Des mesures seront menées à travers des actions d„appui
indispensables pour relever la compétitivité et la productivité des entreprises, y compris les
PME/PMI locales gérées par les femmes. Les objectifs spécifiques de cet axe sont d‟ailleurs le
renforcement des secteurs porteurs à forte valeur ajoutée et intensifs en emplois décents et
pérennes, le renforcement des infrastructures d‟épaulement et structurantes, l‟optimisation de
l‟organisation et de la structuration territoriale et le développement du secteur privé et des
secteurs relais. A ces effets, différentes actions sont envisagées.
- Dans le cadre de la densification des infrastructures structurantes en appui à la
croissance, il s‟agit de mettre en œuvre un programme de construction, de
réhabilitation et d‟entretien périodiques des routes nationales et rurales ; de
réaménager les ports fluviaux et maritimes ainsi que les aéroports ; de réhabiliter les
gares routières et les voies ferroviaires ; de promouvoir les énergies renouvelables et
de développer les lignes de transport d‟énergie électrique ; de mettre en place des
points d‟accès TIC ; et de développer et d‟entretenir les infrastructures de
télécommunication. Ces actions œuvrent alors à la réalisation de la « condition 7 :
l’existence d’infrastructures appropriés » avec le programme d‟aménagement du
territoire et de sécurisation foncière.
- Dans le cadre du développement du secteur privé en tant que moteur de croissance, il
s‟agit de promouvoir l‟innovation, la recherche et le développement ainsi que
35
l‟utilisation stratégique de la propriété intellectuelle et de promouvoir la culture
entrepreneuriale rurale notamment l‟industrialisation rurale. Ainsi, ces actions œuvrent
pour la « condition 2 : la promotion de la culture entrepreneuriale et de
l’innovation ». De plus, dans ce même programme, la mise en place d‟un Fonds de
l‟Entrepreneuriat Local et d‟un Fonds de Garantie Local ainsi que d‟une caisse de
soutien et de solidarité nationale pour aider les PME/PMI, MPE et coopératives est
envisagée ce qui contribue à la « condition 5 : l’amélioration de l’accès au
financement ». En enfin, des initiatives consistent en l‟amélioration du cadre
juridique, légal et fiscal qui permettent la « condition 3 : l’instauration d’un cadre
règlementaire et administratif favorable » mais celles-ci sont peu précises et
détaillées.
Axe 4 : « Capital humain adéquat au processus de développement »
Cet axe vise à restaurer la culture de l‟excellence et de l‟utilité des services publics
offerts et la dignité humaine en offrant entre autres des services sanitaires et d‟éducation de
qualité dans un environnement sain ; des opportunités pour la capitalisation du savoir-faire et
des expériences des individus en adéquation avec la formation et les besoins du
développement et surtout la mise en place d‟un mécanisme d‟accélération de l‟atteinte des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans la perspective des Objectifs
Durables pour le Développement (ODD). Les programmes au sein de cet axe favorisent
l‟entrepreneuriat à travers la mise en place d‟éducation universelle aux normes d‟excellence,
de formations technique et professionnelle au profit de l‟économie et des régions et
d‟enseignement supérieur de qualité aux normes internationales ainsi que de recherche
scientifique innovante et adaptée aux besoins de la société. Ainsi, ces programmes contribuent
en une partie à la « condition 1 : l’amélioration des compétences entrepreneuriales »
puisqu‟ils tiennent compte du capital humain.
Axe 5 : « Valorisation du capital naturel et renforcement de la résilience aux
risques de catastrophes »
L‟Axe 5 mettra l‟accent sur la mise en place d‟un dispositif et de stratégies appropriés
et bien ciblés capables de préserver le capital naturel, de réduire les effets négatifs du
changement climatique et de renforcer la résilience des populations et des territoires
concernés. Une des priorités sera également l‟intégration du capital naturel dans le processus
de planification du développement économique et social et du système de la comptabilité
36
nationale. Les programmes y afférents ne contribue pas à la promotion de l‟entrepreneuriat
selon l‟approche qu‟on a choisit dans cette étude car ils ne considèrent aucune des conditions
retenues mais peuvent par contre le favoriser dans d‟autres approches reliant capital naturel et
entrepreneuriat.
L‟ensemble des ces actions figurant dans les préoccupations des pouvoirs publics
malagasy à travers le PND devra ainsi constituer après l‟analyse une plateforme favorable au
développement de l‟entrepreneuriat. En effet, par rapport aux conditions retenues et
développées dans l‟approche théorique, celles-ci tiennent compte de la totalité de ces
dernières mais avec des pondérations différentes. Par contre, sur le plan concret, sont-elles
vraiment effectives pour constituer une plateforme potentielle au développement de
l‟entrepreneuriat ? La prochaine analyse consiste ainsi à évaluer l‟aboutissement de ces
conditions si on consulte les données réelles de première expérience de mise en œuvre du
PND (2015-2016).
Section 2 : Niveau d‟effectivité des conditions dans les premières expériences de mise
en œuvre du PND
Si on se réfère à l‟analyse des textes, le PND est favorable à l‟entrepreneuriat dans les
mesures où il tient compte des sept (07) conditions retenues. Pourtant, est-ce pour autant
valable si on regarde les données réelles sur l‟effectivité de ces conditions ? Pour contribuer à
la réponse à cette question et compte tenu des données et temps disponibles à ce travail,
l‟analyse se limitera sur quelques unes des conditions dont :
- l‟instauration d‟un cadre règlementaire et administratif favorable
- l‟amélioration de l‟accès au financement
Le choix de ces conditions revêt d‟un arbitrage par rapport à la facilité de mesure et
l‟existence d‟indicateurs pour Madagascar entre les sept conditions retenues. Entre autres, ce
sont des conditions avec des données plus quantitatives que les autres et représentent les
contraintes principales de l‟entrepreneuriat à Madagascar (INSTAT). L‟appréciation de
l‟effectivité de ces deux conditions se fera à l‟aide des indicateurs développés par la Banque
mondiale dans l‟indicateur « Doing Business » ou facilité des affaires. Le cadre règlementaire
et administratif favorable sera évalué par l‟indicateur « facilité de création d‟entreprise » ou
« Starting a business ». Celui-ci informe des coûts nécessaires au démarrage (en pourcentage
par rapport au revenu/habitant), de la durée et du nombre de procédures nécessaires. Par
37
ailleurs, l‟accès au financement sera mesuré par l‟indicateur « obtention de prêts » qui montre
la force de l‟indice de fiabilité des garanties, l‟indice relatif à l‟étendue de l‟information sur le
crédit, la couverture du registre de crédit et la couverture du bureau de crédit. L‟analyse s‟axe
sur une comparaison des données en 2015 (cf. ANNEXE B) avant la mise en œuvre du PND
et celles de 2016 (cf. ANNEXE C), première année de mise en œuvre, à partir de ces
indicateurs sur cités.
Niveau d‟effectivité par rapport à l‟instauration de cadre règlementaire et administratif
favorable
o Indicateur « Facilité de création d’entreprise »
Tableau 1 : Données sur l‟indicateur « facilité de création d‟entreprise » en 2015 et en 2016 à
Madagascar
Sous-indicateurs 2015 2016
Rang sur 189 pays 37 128
Procédures (en nombre) 4 9
Temps nécesssaire (en jours) 8 13
Coût (en % du revenu/hab) 13.5 43.7
Capital minimum requis (en % du revenu/hab) 0.0 0.0
Source :Banquemondiale, 2015, “ Doing business, going beyond efficiency: economy profile
Madagascar”/ Banquemondiale, 2016, “Doing business, measuring regulatory quality and
efficiency: economy profile Madagascar”.
D‟après ces données, Madagascar se trouve sur la 128ème
place sur 189 pays or il était
en 37ème
place en 2016 en terme de facilité de création d‟entreprises. Ce recul au niveau du
placement s‟explique notamment par l‟augmentation du nombre de procédures
administratives nécessaires (4 en 2015 contre 8 en 2016), il s‟agit de la procuration d‟un
numéro provisoire d‟identification fiscale et de l‟obtention d‟une carte professionnelle , et le
prolongement de la durée consacrée à la réalisation de ces procédures du fait qu‟elles se sont
multipliées ( 8 jours en 2015 contre 13jours en 2016) ainsi qu‟une forte augmentation des
coûts liés à celles-ci passant de 13.5% du revenu/hab à 43.7% en 2016. Sur ce dernier, en
2016, ces coûts deviennent très élevés car ils se rapprochent de la moitié du revenu. Les
procédures administratives accaparent ainsi une grande partie du temps des agents mais aussi
de leur revenu. Ainsi, on constate que dans la première année d‟expérience du PND, la
condition « instauration d‟un cadre règlementaire et administratif » à travers la facilité de
38
création d‟entreprise n‟est pas satisfaite telle qu‟il était annoncé dans le texte. Les
règlementations sont encore très lourdes pour les entrepreneurs naissants.
Niveau d‟effectivité par rapport à l‟amélioration de l‟accès au financement
o Indicateur « Obtention de prêts »
Tableau 2 : Données sur l‟indicateur « Obtention de prêts » en 2015 et en 2016 à Madagascar
Sous-indicateurs 2015 2016
Rang sur 189 pays 180 167
Force de l‟indice de fiabilité des garanties (0-12) 1 5
Indice relatif à l‟étendue de l‟information sur le crédit (0-8) 0.0 0.0
Couverture du registre de crédit (en % adulte) 0.2 3
Couverture du bureau de crédit (en % adulte) 0.0 0.0
Source :Banquemondiale, 2015, “ Doing business, going beyond efficiency: economy profile
Madagascar”/ Banquemondiale, 2016, “Doing business, measuring regulatory quality and
efficiency: economy profile Madagascar”.
D‟après ces données, Madagascar se trouve actuellement à la 167ème
place sur 189
pays contre à la180ème place en 2015 en terme de facilité d‟obtention de prêts. Cette
amélioration de situation se concrétise par une augmentation de l‟indice de fiabilité de
garantie (1 à 5) et l‟amélioration du taux de couverture du registre de crédit (0.2 à
3) .Pourtant, ces indicateurs sont en général encore très faibles surtout l‟indice relatif de
l‟étendue de l‟information sur le crédit qui est de l‟ordre de 0 pour les deux années
successives. Sur une échelle de 0 à 12, la fiabilité des garanties est encore très faible. On
observe ainsi dans cette première expérience de mise en œuvre que le PND améliore
faiblement l‟accès au financement.
En somme, d‟après l‟analyse d‟effectivité lors de la première expérience de mise en
œuvre du PND, la condition « instauration d‟un cadre règlementaire et administratif
favorable » n‟est pas satisfaite, elle se dégrade même. Pourtant, par rapport à la condition
« meilleur accès au financement », le PND a permis de la satisfaire mais faiblement.
39
Les mauvais choix économiques et les crises politiques périodiques ont entretenu la
«régression économique» à Madagascar, avec un taux de croissance réelle durablement
négatif, sinon faible, quand il est positif. Ces faibles croissances ont pour origine les
hésitations et/ou les insuffisances constatées au niveau de la mise en oeuvre de la politique de
l‟Etat. Le Plan National de Développement a été instauré en vue d‟adopter de nouvelles
politiques macroéconomiques constituant les fondations de la nouvelle politique générale de
l‟Etat pour 2015 jusqu‟à 2019. Différents axes stratégiques ont été mis au point afin
d‟atteindre les objectifs macroéconomiques et sectoriels dont essentiellement la stabilité
macroéconomique et la création d‟emplois. Oeuvrant dans cette voie, les pouvoirs publics
décident de mettre plus d‟attention dans le développement du secteur privé et la régulation des
services financiers en vue de faciliter l‟accès au financement surtout des PME. Par ailleurs,
dans le cadre de la promotion du secteur privé, ils optent pour une amélioration des
infrastructures, une promotion de l‟innovation et de la culture entrepreneuriale. Du point de
vue technique et opérationnel, ces initiatives devront constituer un élan efficace pour
l‟entrepreneuriat. On peut ainsi dire qu‟au niveau textuel, le PND constitue une plateforme
favorable à l‟entrepreneuriat puisqu‟il tient compte des conditions retenues favorables à
l‟entrepreneuriat. Par ailleurs, si on analyse l‟effectivité des conditions « instauration d‟un
cadre règlementaire et administratif favorable » et « amélioration de l‟accès au financement »
sur la base de la première expérience de mise en œuvre du PND, la première est non satisfaite
et la deuxième est effective à un degré considérablement faible.
40
CONCLUSION
L‟entrepreneuriat en étant un phénomène multidisciplinaire fait l‟objet de plusieurs
travaux et de théories à partir de ceux de Cantillon, Say et Schumpeter puis de Kirzner ;
L‟entrepreneuriat revêt la combinaison entre l‟incertitude, le risque ainsi que l‟innovation
apportée par l‟entrepreneur. Il ne faut pas tout de même se focaliser dans les visions
mythiques de l‟entrepreneuriat qui tient une place très importante tant pour les agrégats
macroéconomiques que pour les entrepreneurs eux-mêmes. Les différentes formes
d‟entrepreneuiat qu‟il soit motivé par la nécessité ou par les opportunités contribuent
largement à la croissance économique d‟un pays. L‟entrepreneuriat a été intégré dans les
modèles de croissance du fait que celui-ci participe à grande échelle à la création d‟emplois, à
la favorisation de groupes sociaux défavorisés et à l‟amélioration de la productivité des
facteurs. « L‟entrepreneuriat est au cœur de la croissance économique ». Ainsi, les politiques
gouvernementales devront prendre en compte l‟entrepreneuriat et les conditions favorables à
son développement à savoir l‟amélioration et le renforcement des compétences
entrepreneuriales, la promotion de la culture entrepreneuriale et de l‟innovation, l‟instauration
d‟un cadre règlementaire et administratif favorable, l‟amélioration des conditions de marché,
l‟amélioration de l‟accès au financement, la stabilité macroéconomique et l‟existence au
préalable d‟infrastructures appropriées. A cet effet, dans le cas de Madagascar, les politiques
gouvernementales s‟inscrivent dans le Plan National de Développement en faveur de la
politique générale de l‟Etat. D‟après l‟analyse des textes, le PND constitue une plateforme
favorable à l‟entrepreneuriat car il tient compte des conditions retenues favorables à
l‟entrepreneuriat avec des pondérations différentes à travers les différents axes stratégiques de
sa mise en œuvre. Par ailleurs, dans l‟analyse du niveau d‟effectivité par rapport à
l‟instauration d‟un cadre règlementaire et administratif et l‟amélioration de l‟accès au
financement, le PND n‟est pas totalement favorable à l‟entrepreneuriat. Il s‟avère que le cadre
règlementaire et administratif s‟est même dégradé et une légère amélioration de l‟accès au
financement s‟observe d‟après les données de première expérience de sa mise en œuvre
fournies par le « Doing Business ». L‟Etat doit ainsi réviser l‟exécution concrète des
initiatives dans le PND pour les autres périodes définies. En se projetant sur ces dernières,
montreront-elles une plus grande efficacité par rapport à l‟entrepreneuriat ? Est-ce que les
conditions favorables à l‟entrepreneuriat seront plus effectives dans la mise en œuvre du PND
pour 2017 à 2019 ?
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2015-2019.
I
ANNEXES
ANNEXE A : PLAN DE MISE EN ŒUVRE DU PND
Axe stratégique PND 1 : « Gouvernance, Etat de Droit, Sécurité, Décentralisation,
Démocratie, Solidarité nationale ».
II
Axe stratégique PND 2 : « Préservation de la stabilité macroéconomique et appui au
développement ».
III
Axe stratégique PND 3 : « Croissance inclusive et ancrage territorial du développement »
IV
Axe stratégique PND 4 : « Capital humain adéquat au processus de développement »
V
Axe stratégique PND 5 : « Valorisation du Capital naturel et renforcement de la résilience
aux risques de catastrophes ».
Source : Ministère de l‟Economie et de la planification, « Plan de mise en œuvre du PND
2015-2019 », 02 Avril 2015
VI
ANNEXE B :Indicateur « Doing Business » de Madagascar en 2015
VII
VIII
s
IX
Source:Banquemondiale, 2015, “ Doing business, going beyond efficiency: economy profile
Madagascar”
X
ANNEXE C: Indicateur “Doing business” de Madagascar en 2016
XI
XII
XIII
XIV
Source: Banquemondiale, 2016, “Doing business, measuring regulatory quality and
efficiency: economy profile Madagascar”.
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION…………………………………………………………………………….1
Partie I : Approche théorique sur l’entrepreneuriat et son environnement……………...4
Chapitre 1 : Notions et concepts de l‟entrepreneuriat………………………………………….6
Section 1 : Définitions………………………………………………………………………..6
Section 2 : Les théories économiques de l‟entrepreneuriat…………………………..………7
Section 3 : Les formes d‟entrepreneuriat……………………………...……………………11
1.1- Approche selon le type d‟entrepreneur ……………………………………………11
1.2- Approche selon l‟activité entrepreneuriale………...………………………………13
1.3- Entrepreneuriat formel et entrepreneuriat informel ……...………………………..14
Section 4 : Entrepreneuriat et croissance économique……………………………………..15
1.1- Revue de littérature……………………………………………………………….16
1.2- Entrepreneur innovateur et croissance économique………………………………17
1.3- Vigilance au profit et croissance économique……………………………………17
Chapitre 2 : Les conditions favorables à l‟entrepreneneuriat…………………………………19
Section 1 : Revue des facteurs d‟incitation à l‟entrepreneuriat ……………………………19
Section 2 : Les conditions essentielles à retenir ……………………………………………23
Partie II : Discussions sur la place de l’entrepreneuriat dans le PND…………………27
Chapitre 3 : Approche générale sur le Plan National de Développement (PND)…………29
Section 1 : Description du PND…………………………………………………………..29
Section 2 : Les objectifs du PND………………………………………………………….30
Chapitre 4 : Analyse de la considération des conditions favorables à l‟entrepreneuriat dans le
PND…………………………………………………………………………………………32
Section 1 : Prise en compte des conditions propices à l‟entrepreneuriat dans le PMO……32
Section 2 : Niveau d‟effectivité des conditions dans les premières expériences de mise en
œuvre du PND………………………………………………………………………………36
CONCLUSION….…………………………………………………………………………...40
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Auteur : RATSIMANDRESY MalalaFitiavana
Titre : Place de l‟entrepreneuriat dans la politique générale de l‟Etat, cas du PND
Nombre de pages : 40
Tableaux : 2 Figures : Annexes : 3
Contact : Adresse mail : ratsimandresymalala@gmail.com / Tel : 0334220340
Adresse de l‟auteur : Lot 75Bis ManjakaIlafy Tana 103
Résumé
L‟entrepreneur est porteur d‟innovation et saisit des opportunités. Ce rôle d‟innovateur
et cette vigilance au profit rendent l‟entrepreneuriat important dans le milieu économique.
C‟est un phénomène au cœur de la croissance économique surtout dans un grand nombre de
pays développés. La croissance économique et l‟entrepreneuriat entretiennent une relation
étroite et mutuelle car plus d‟entrepreneurs garantit plus de croissance et plus de croissance
conduit à l‟émergence de plus d‟entrepreneurs. A cet effet, les pouvoirs publics devront
mettre un focus sur l‟entrepreneuriat au niveau des politiques de développement. L‟Etat doit
optimaliser toutes les sources de croissance à travers les politiques qu‟il établit dont
essentiellement l‟entrepreneuriat. Il doit entrer en jeu car les initiatives individuelles ont
besoin de l‟appui des pouvoirs publics. Pourtant, pour pouvoir promouvoir l‟entrepreneuriat,
il faut tenir compte de diverses conditions à savoir des meilleures compétences
entrepreneuriales, une culture entrepreneuriale et de l‟innovation promues, un cadre
règlementaire favorable, des infrastructures adaptées, un accès au financement et une stabilité
macroéconomique. Dans le cas de Madagascar, on fait référence au Plan de développement
national (PND) comme politique de développement de l‟Etat de 2015 à 2019. Par rapport à la
considération de l‟entrepreneuriat, le plan de mise en œuvre du PND tient compte de ces
conditions favorables à l‟entrepreneuriat dans sa totalité mais avec des pondérations
différentes. Par contre, dans une analyse limitée de la réalisation concrète des conditions
afférentes au cadre règlementaire et à l‟accès au financement, le PND n‟est pas favorable à
l‟entrepreneuriat dans les premières expériences de sa mise en œuvre.
Mots-clés : Entrepreneuriat, croissance économique, politique générale de l‟Etat
Encadreur : Mr RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa
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