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Prévenir l’épuisement professionnel
Jacques Lafleur, psychologue
Clinique de Réduction du Stress d ’Anjou
Le 27 avril 2006
UQUAM
Nos objectifs
1. Mieux connaître et différencier la fatigue et l’épuisement
2. Réaliser l’importance de prendre soin de soi (tout en
prenant soin des gens et des choses à l’extérieur de soi)
3.Développer des moyens de réduction du stress
Réponse non spécifique de l ’organisme à toute demande qui lui est faite (Selye, 1974)
SIRIM:
1. J’ai confiance/je réussis: adrénaline (et dopamine)
2. Je doute/je réévalue: cortisol et ACTH
3. Je ne suis pas/ plus capable: cortisol et ACTH
Notre vie quotidienne joue réellement sur nos hormones
Le stress: données de base
Difficultés d ’adaptation et comportements
La course quotidienne ne laisse pas de temps pour le repos et l’activité physique; de plus, elle favorise le fast-food.
La fatigue coupe le goût faire de l’activité physique.
Une haute tension musculaire rend le repos difficile.
Les émotions difficiles mènent à des comportements compensatoires malsains: alcool, sucre, gras, sel, café, etc.
La vitesse / les difficultés de concentration créent des accidents
=» Le stress entretient des comportements malsains/dangereux
Les sphères de santé
Le physique
La vie émotionnelle
Les perceptions de soi, de la vie
La motivation
Les comportements
Les facultés intellectuelles
La vie relationnelle avec soi-même et avec les autres
L’existentiel, le sens
Symptômes et poids du stress
Joie de vivre
Poids du stress
Équilibre Équilibre
Surcharge
Épuisement
Sécuritose
Ennui
Symptômes et poids du stress
Joie de vivre
Quantité de demande
Équilibre Équilibre
Surcharge
Épuisement
Sécuritose
Ennui
«Diagnostic» de pré-épuisement
1. Augmentation des symptômes physiques et psychologiques en nombre et en intensité
Tensions, fatigue, insomnie, perte de joie de vivre, irritabilité, perte du contrôle émotionnel,
baisse de rendement, sentiment de « bout du rouleau »
2. Obsession en ce qui concerne les «obligations», diminution de la capacité de les
gérer
3. Sérieux avertissements
(Un saut qualitatif)
4. Épuisement (incapacité de vaquer à ses occupations)
Traitement du pré-épuisement
=» Diminuer dramatiquement la dépense d’énergie et la dépense d’énergie d’adaptation
- Diminuer la tâche et ralentir
- Se ressourcer: nature, jeu, vie intérieure, amis, culture, etc.
- Dormir, bouger, «relaxer», prendre du temps pour soi
- Mais aussi: travailler culpabilité et image de soi
=»aborder le conflit intérieur: difficile en période de détresse
La médication: les pour et les contre
Gestion du stress, 1ère génération
Si (tension -» symptômes) alors (détente -» soulagement)
Le remède, c’est la relaxation
Schultz, Jacobson, Benson, (notamment)
Servan-Schreiber (2003)
Études effectuées auprès de cadres, après 6 semaines et 3 mois
Palpitations : 47%, 30%, 25%
Tensions dans le corps : 41% 15 % 6%
Insomnie : 34% à 6%
Sentiment d’épuisement : 50% à 12%
Douleurs diverses : 30% à 6%
Les gens qui se disent anxieux la plupart du temps : 33% à 5%
Mécontents : 30% à 9%
En colère : de 20% à 5%
Nos recherches
71 répondants sur 127, le cours est terminé depuis au moins 6 mois
88% continuent la pratique, dont 43% tous les jours
92% s’endorment mieux
42% ont cessé la médication (sommeil et anxiété)
97% connaissent mieux l ’origine de leurs problèmes, 91%réagissent mieux aux situations stressantes, 94 % contrôlent mieux les problèmes
90% se sentent mieux dans leur peau
64% disent que leurs apprentissages ont eu une effet + sur leurs proches
84% disent que les changements durent encore
Migraines et biofeedback
Traitement terminé depuis
Moins de 1 an 1-3 ans 4-5 ans
Fréquence 82% 68% 68%
Intensité 36% 26% 68%
Durée 15% 36% 66%
Migraines et biofeedback-3
Les migraines ont disparu: 18%
Nette amélioration 32%
Amélioration moyenne 22%
Légère amélioration 9%
Sans changement 12%
Détérioration 7%
74% amélioration en aff de soi, anxiété et rel. inter.
Gestion du stress, génération actuelle
La détente oui, mais quelles sont les causes de la tension?
Quatre éléments communs à toute situation de mauvais stress
Une réaction qui donne une panoplie de symptômes
Des demandes d’adaptation (occasions de stress)
Une incapacité de composer sereinement (répondre)
Une personne, à un moment donné de sa vie
Les quatre clés de l’équilibre personnel
1. S’occuper de ses symptômes de stressPrévenir etse soigner
2. Doser ses occasions de stressChoisir: établir ses priorités
4. Assouplir ou changer
ses attitudes
3. Mieux répondre- Exprimer- Agir- Inhiber de moins en moins
5 types de candidats à l’épuisement
Le grand travailleur (le bon gars, la bonne fille)Le sauveur (Superman, Superwoman)Le minutieux (le/la perfectionniste)Le courageux (le/la victime)L'ambitieux (le/la carriériste)
Le grand travailleur (le bon gars, la bonne fille)
Incapable de dire non, de décevoir Soumis à l’autorité (et aux collègues)“Celui/celle sur qui on peut compter”Besoin d ’être accepté, aimé, de plaire
Le sauveur (Superman, Superwoman)
Cherche les grands défis, s’ennuie dans la routine
Motivé par de grandes valeurs (aider les pauvres, les malades, les marginaux, les travailleurs, etc.)
Besoin d’être admiré
Le minutieux (le/la perfectionniste)
Besoin de tout faireIncapable d’ajuster la qualité du travail à sa
quantité ou à la nécessité de cette qualitéPeur des reproches
Le courageux (la victime)
Se retrouve dans un emploi dont le sens ou les
exigences ont changé avec le temps
Victime, du “système”, de l’employeur, de ses
collègues ou clients
Vit dans la nostalgie du temps d ’avant
Besoin de la sécurité qui est liée à l’emploi actuel
L'ambitieux (le/la carriériste)
Cherche à aller “toujours plus haut”Besoin d’argent et souvent de gloire
Caractéristiques psychologiques des candidats au burnout
“Mourir au combat”
Respect de soi <≠> “valeurs” (la responsabilité, la loyauté, la fidélité, la sécurité, l’appartenance, le service aux autres, le dévouement, etc.)
Sentiment d ’obligation : les choses doivent être faites.
Obsédés par les obligations non encore remplies
De plus, ils peuvent
Être très serviablesCroire que «le repos se mérite»Tenir à travailler autant (plus fort) que les autres Vouloir se mêler de tout, contrôlerAvoir le sens (désir) du mérite, du sacrifice Aimer travailler “sur l’adrénaline”
Cause des arrêts de travail (SM)
Le travail : 32%
Vie personnelle 9%
Vie personnelle et travail: 59%
(Louise St-Arnaud,psychologue, Équipe de recherche RIPOST,CLSC-CHSLD Haute-Ville-Des-Rivières et Équipe santé au travail,
Direction régionale de santé publique de la Capitale nationale)
La santé «psychologique» au travailJ'ai le goût d’aller travailler
Je sais pourquoi je fais ce que je fais/ pourquoi on fait ce qu’on fait (sens)
Je sais où je veux arriver (objectifs clairs et maintenus)
Je suis capable d’accomplir la tâche (compétence)
Je peux décider comment l’accomplir (latitude décisionnelle)
Je collabore avec d'autres (soutien relationnel/équipe, «bonne ambiance»)
Je peux réussir de façon satisfaisante (objectifs réalistes)
On me donne les moyens de réussir (soutien organisationnel)
Je suis traité correctement (équité)
J'ai une rétroaction saine: - réévaluation si insatisfaisant- reconnaissance si satisfaisant
Facteurs organisationnels à impact négatif
La violence physique, l’intimidation ou le harcèlement psychologique
La quantité de travail et les échéanciers irréalistes (on “donne un coup” à longueur d’année)
L’octroi ou la délégation de tâches sans soutien ou moyens appropriés pour les réaliser
Les objectifs ambigus
Les rôles et fonctions ambigus
Le climat d’insécurité
Les lignes hiérarchiques confuses
Les manquement éthiques, les injustices
La dépersonnalisation, le fait de traiter les gens comme des numéros, sans vie familiale
Les réformes et changements perpétuels
Le mépris ou l’ignorance des compétences,
L’inflexibilité
Les politiques ambiguës
Habiletés à développer pour être satisfait de son travail et pour éviter l’épuisement
1. Redonner au travail la place qu'on veut lui accorder dans l'ensemble de sa vie
2. Reconnaître ses symptômes de stress et les respecter
3. Établir ses objectifs de travail et les respecter soi-même
4. Faire respecter ses objectifs de travail
5. Travailler avec efficacité
6. Décrocher
1. Redonner au travail la place qu'on veut lui accorder dans l'ensemble de sa vie
Prendre du recul pour déterminer l'équilibre que l'on souhaite établir entre ses vies personnelle, familiale et professionnelle:
“Quelle est la vie que je veux vivre?”
Traduire cet équilibre en termes de temps
=> Estime de soi et engagement
Org: =>accepter que les gens aient une vie
privée
2. Reconnaître ses symptômes de stress et les respecter
Se donner un vision dynamique du stress, qui nous donne de l'emprise sur lui
Faire régulièrement l'évaluation de son état de stress
Connaître et respecter ses signaux d'alarme, de façon à prévenir le stress excessif
=>Estime de soi, sens du discernement
org: =»sensibiliser, aider
3. Établir ses objectifs de travail et les respecter soi-même
Établir ses priorités (et ses tâches) avec un esprit de collaboration et savoir les réévaluer avec un bon mélange de souplesse et de fermeté
Utiliser un agenda détaillé
Savoir situer toute nouvelle demande ou “urgence” dans le cadre de ses priorités
S'en tenir à ses priorités sans se sentir coupable ou incompétent
=> Capacité de prendre du recul, de choisir, de lâcher prise
Org=»participer à ce processus de façon responsable
4. Faire respecter ses objectifs de travail
Collaborer pleinement avec l'employeur, les collègues et les subordonnés, mais sans se laisser manger la laine sur le dos:
se positionner,
négocier,
déléguer,
et aussi lâcher prise
=>affirmation de soi
Org=»participer à ce processus de façon responsable
5. Travailler avec efficacité
Fournir une très bonne prestation de travail
Atteindre ses objectifs professionnels
Quitter le travail avec le sentiment du “devoir accompli”
=>sens des responsabilités, de l ’organisation, gestion du
temps
Org=»donner les moyens, reconnaître le travail accompli
6. Décrocher
À la fin de la journée, regarder ce qu’on a accompli plutôt que ce qu’on n’a pas fait
Apprendre à laisser le travail attendre jusqu'au lendemain
sans se sentir coupable ou incompétent
Se donner une vie personnelle et familiale riche, et en
profiter
=>lâcher prise, sens des valeurs et reculOrg=»souligner ce qui a été fait, soutenir l ’équilibre
travail/famille
Une enquête parmi d’autres
Chaire en gestion de la santé et de la sécurité au
travail de l'Université Laval: Sur 3142 répondants dans 4 organisations: 43% des gens vivent une détresse psychologique élevée
54% Centre hospitalier41% Maison d'enseignement supérieur 39% Pépinière35% Industrie secteur métallurgie
Conclusion
Le monde du travail est devenu relativement pathogène
Première vision: conflit individu/organisationLes individus se sentent exploités et se protègent ou se videntLes organisations les considèrent faiblesLe conflit demeure et s’amplifie
Deuxième vision: on fait face à un problème de sociétéOn respecte les personnesOn développe la co-responsabilité
Et ici?
Quelques chiffres
Augmentation (entre 10 et 15% annuellement) de la prescription d ’antidépresseurs entre 1995 et 2000 (15,800,000 en 2000)
+ 36 % de visites médicales pour dépression de 1995 à 2000, dont 78% concernent les 20-60 ans (7,800,000 visites en 2000)
1, 314,000 personnes ont eu en moyenne 7.5 semaines de dépression
22% (89), 32% (96) et 43%) (02) des indemnisations longue durée pour SM
L ’indice de niveau de stress élevé au travail a doublé en 10 ans
Le travail représente une source de stress majeure pour 50 % des gens (2001)
42% des entreprises disent: «nos employés vivent de réelles pressions de temps»
Le nombre de journées d'absence triple en 10 ans
55% des demandes aux PAE sont directement liés à des problèmes de travail
Quelques données à l ’appui
Le «gros bon sens»: insomnie, fatigue, burnout, dépression, etc.
Le DSM IV: Axe IV
Échelle de réajustement social» des psychiatres Holmes et Rahe
Le banal: la probabilité d ’attraper un rhume est directement proportionnelle au niveau de stress (Cohen, S., D. A. Tyrrell, et al.)
Le moins banal: 10 fois plus de décès chez les veufs et veuves dans l ’année qui suit le décès du conjoint que chez les groupes du même âge
Interheart: impact du stress comparable à celui du tabagisme
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