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Proposer une technique de relever du
sol adaptée à chaque patient présentant
un risque de chute : recensement et
analyse des techniques existantes
Lucile BARBOT
Travail Écrit de Fin d’Études
En vue de l’obtention du Diplôme d’État de Masseur-Kinésithérapeute
Année scolaire 2014-2015
Région des Pays de la Loire
Institut de Formation aux Métiers de Rééducation et Réadaptation
Des Pays de la Loire
54, Rue de la Baugerie
44230 SAINT SEBASTIEN SUR LOIRE
Remerciements
Un grand merci à toutes les personnes qui m’ont accompagnée dans la réalisation de ce mémoire.
A mon directeur de travail écrit tout d’abord, pour tous les conseils qu’il m’a apportés et le temps
qu’il m’a consacré durant toute l’année.
A tous les patients et élèves de masso-kinésithérapie qui ont accepté de se faire filmer et de
répondre à mes questions.
Aux équipes de masso-kinésithérapeutes des centres de rééducation de Niort et de Cholet pour leur
accueil et leurs conseils.
Aux masseurs-kinésithérapeutes du secteur vasculaire de la Tourmaline pour toutes les informations
qu’ils m’ont apportées.
Enfin, à mes parents pour la relecture et leur soutien.
Résumé – Abstract
La chute est une problématique commune à de nombreuses pathologies, ce qui justifie le
travail du relever du sol. Une abondante littérature existe concernant la chute de la personne âgée et
présentant plusieurs techniques de relever du sol. Mais celles décrites pour la population gériatrique
ne sont pas toujours adaptées pour les patients cérébro-lésés, amputés, blessés médullaires pour ne
citer qu’eux et la littérature reste discrète concernant les techniques qui pourraient alors être
utilisées. Comment travailler le relever du sol avec ces patients ? Quelles sont les techniques utilisées
par des patients présentant d’autres types de pathologies ? Une enquête a donc été réalisée dans le
but de recenser un maximum de techniques de relever du sol. Ne pouvant balayer la totalité d’entre
elles dans un seul mémoire, cette enquête se limite à l’étude de la population adulte, en mesure de
se relever du sol sans aide humaine. Suite à une recherche bibliographique sur ce sujet et aux
résultats de l’enquête, 16 techniques de relever du sol sont présentées, accompagnées d’une
description pour chaque cas proposé.
Fall is a problem that concerns many diseases. So, the action to get up from the floor has
been studied in this survey. Many articles are refering to elederly’s falls and describe several
techniques to rise from the floor. But these techniques don’t suit necessarily to brain hurted,
amputee, spinal cord injury, and the scientific literature only gives us a few information about the
techniques used for these population. How to work on getting up from the floor with these patients ?
What are the techniques used by patients with different pathologies ? A survey has been realised, in
order to register the techniques which are not in the literature. All these techniques can’t fit in one
dissertation, so this survey is just about adults who are able to rise from the floor on their own. After
a literature research and the survey results, 16 techniques of getting up from the floor are exposed,
with a description for each technique.
Mots clés Key words
Chutes
Descente au sol
Relever du sol
Syndrome post-chute
Falls
Go down to the ground
To rise from the floor
Post-fall syndrome
Sommaire
1 Introduction .................................................................................................................................... 1
2 La chute .......................................................................................................................................... 2
2.1 La chute chez la personne âgée .............................................................................................. 2
2.1.1 Quelques chiffres ............................................................................................................. 2
2.1.2 Conséquences psychologiques des chutes ...................................................................... 2
2.1.3 Facteurs prédisposant ..................................................................................................... 3
2.2 La chute chez des populations présentant tout type de handicap ......................................... 4
3 Le relever du sol .............................................................................................................................. 4
3.1 Objectifs de l’apprentissage du relever du sol ........................................................................ 4
3.2 Dans quels cas ? ....................................................................................................................... 5
3.3 Rôle du masseur-kinésithérapeute ......................................................................................... 6
3.4 Adapter la technique pour chaque patient ............................................................................. 7
3.5 Limites du relever du sol ....................................................................................................... 10
4 Questionnement ........................................................................................................................... 10
5 Enquête auprès des masseurs-kinésithérapeutes ........................................................................ 11
5.1 Réalisation de l’enquête ........................................................................................................ 11
5.2 La descente au sol ................................................................................................................. 14
5.3 Liste des techniques de relever du sol .................................................................................. 16
6 Discussion ..................................................................................................................................... 22
7 Conclusion .................................................................................................................................... 30
Références bibliographiques
ANNEXES
1
TEFE
1 Introduction
La chute est un sujet fréquemment abordé en masso-kinésithérapie, en particulier lorsqu’il s’agit de
personnes âgées ; elle est au centre de l’attention des rééducateurs. Le relever du sol est donc
fréquemment proposé en rééducation chez ces patients, que ce soit dans le cadre d’un syndrome
post-chute ou dans le cadre d’une prévention primaire. Les articles concernant la chute chez les
personnes âgées sont nombreux et variés, et les techniques de relever du sol pour cette population
sont décrites avec précision. En effet, de part le vieillissement des systèmes, les schémas moteurs
sont différents de ceux des sujets jeunes. La majorité des techniques décrites préconisent un passage
par la quadrupédie, à partir du procubitus, ou encore de la position petite sirène.
Cependant, le relever du sol est préconisé dans bien d’autres cas, nettement moins abordés dans la
littérature. En effet, un paraplégique, ou encore un amputé fémoral ne pourront probablement pas
utiliser le même schéma moteur que ceux décrits ci-dessus pour les personnes âgées. Des patients
présentant des pathologies ou des incapacités diverses sont souvent eux aussi concernés par la
chute, mais peu d’articles traitent de ces techniques de relever du sol.
Plusieurs questions se sont alors imposées : quelles autres techniques de relever du sol existe-t-il ?
Quels sont les avantages et les inconvénients de chacune d’entre elles ? Comment choisir celle qui
sera la plus adaptée au patient et à sa pathologie ? De l’ensemble de ces questions, a donc été tirée
une problématique générale :
« Comment proposer une technique de relever du sol adaptée à chaque patient présentant un
risque de chute ? »
2
2 La chute
2.1 La chute chez la personne âgée
2.1.1 Quelques chiffres
La chute est un problème phare dans la rééducation masso-kinésithérapique des personnes âgées.
C’est un sujet très fréquemment abordé dans la littérature. En effet, les articles s’intéressant aux
personnes concernées par la chute ciblent principalement la population gériatrique, même si celle-ci
est loin d’être la seule concernée par ce phénomène.
Même si la chute n’est pas systématique chez les personnes âgées, (la moitié d’entre elles ne
chuteront jamais (1)), il s’agit d’un phénomène très fréquemment rencontré dans le milieu
gériatrique. C’est le premier facteur de décès accidentel chez les sujets de plus de 65 ans, ce qui
représente plus de 10 000 décès par an. (2) On notera également qu’à la suite d’une première chute,
le risque de décès est multiplié par 4 durant l’année qui suit, et que le risque de récidive de chute est
quant à lui multiplié par 20. (3)
Suite à une chute, la moitié des personnes âgées serait incapable de se relever sans aide et 15%
d’entre elles resteraient plus d’une heure au sol. (4) De plus, parmi ces 15%, la moitié décèderait
dans les 6 mois suivant la chute. Cependant, 85% des chutes n’occasionnent pas de séquelles
sévères. (1) En effet, seules 10% des chutes entraîneront des conséquences traumatiques, dont
uniquement 5% de fractures. Toutefois, même si les séquelles graves sont loin d’être systématiques,
il est primordial de prendre en compte l’impact psychologique de la chute. (3)
Si les conséquences des chutes chez les sujets jeunes sont principalement traumatiques, chez le sujet
âgé, l’impact est avant tout psychologique. En effet, de nombreuses personnes âgées seront
amenées à développer un syndrome post-chute, ce qui aura pour conséquence un manque de
confiance en elles et la perte de leur indépendance.
2.1.2 Conséquences psychologiques des chutes
Le syndrome post-chute est une forme aiguë du syndrome de désadaptation psychomotrice. Il se
distingue par des composantes (3) (5) :
Motrices : caractérisées par une rétropulsion, des troubles de la marche
Neurologiques : caractérisées par une perte des stratégies d’adaptation posturale, une
hypertonie oppositionnelle
3
Psycho-comportementales : caractérisées par une forte anxiété, voire une stasobasophobie,
une perte de l’estime de soi
La perte de confiance et d’estime de soi peut entraîner une limitation d’activités, et ainsi avoir pour
conséquence un déclin accéléré des capacités motrices. Les risques de chute sont donc augmentés,
favorisant l’apparition d’une stasobasophobie (6). Une telle régression entraîne une perte
d’autonomie et peut, dans certains cas, mener à l’institutionnalisation du patient (2). La chute
représente donc un marqueur de la fragilité (7).
Il sera donc essentiel, dans la prise en charge de sujets chuteurs, de tenir compte des conséquences
psychologique de la (ou des) chute(s) précédente(s). (4) Toutefois, il est important de préciser que la
peur de tomber peut également être présente chez les patients n’ayant jamais chuté.
Le retentissement psychologique sera par conséquent le premier aspect à contrôler lors de la prise
en charge d’un sujet potentiellement chuteur.
2.1.3 Facteurs prédisposant
Certains facteurs peuvent avoir tendance à favoriser la survenue d’une chute. D’après la Haute
Autorité de Santé, nous prenons en compte les facteurs ci-dessous (8) :
L’âge (le risque est majoré à partir de 80 ans)
Le sexe féminin
Les troubles psychiatriques (la démence, le déclin cognitif, la dépression…)
La polymédication (le risque de chute est accru lorsque le nombre de médicaments par jour
dépasse 4)
Les troubles mictionnels (en particulier l’impériosité urinaire)
Les troubles locomoteurs et neuromusculaires
La baisse de l’acuité visuelle
Les troubles comportementaux (alcool, malnutrition…)
Un environnement perturbateur
Nous considérons par exemple que le risque de chute chez les patients présentant la maladie
d’Alzheimer est multiplié par 3 par rapport à un sujet sain, du fait des troubles cognitivo-
comportementaux qu’elle engendre. (3)
4
2.2 La chute chez des populations présentant tout type de handicap
Bien que peu abordée dans la littérature, le risque de chute dans les populations autres que
gériatrique est pourtant bien présent. En effet, dans les articles, la chute est presque
systématiquement associée aux populations âgées. (2) (7) (6) Cependant, certains handicaps étant
susceptibles de survenir chez des patients de tout âge, tels que l’amputation (9) ou la perte de
l’usage d’un membre (10), peuvent perturber de façon plus ou moins importante l’équilibre d’un
patient, le rendant plus exposé à une éventuelle chute. De même leurs déficiences peuvent rendre
compliqué le relever du sol.
Enfin, si chez la personne âgée, la perte de la mémoire motrice est souvent à l’origine de l’incapacité
au relever du sol, chez les sujets plus jeunes victimes d’une perte d’un membre ou de son usage, il
s’agit de recréer de nouveaux schémas moteurs.
Même si les conséquences d’une chute chez un patient âgé ou chez une personne plus jeune
peuvent être complètement différentes, l’appréhension quant à elle, est susceptible d’être présente
dans les deux cas. Il s’agit donc d’une problématique commune à toutes populations confondues,
pouvant laisser des séquelles physiques, mais aussi psychologiques considérables, d’où la nécessité
de travailler en séance le relever du sol afin de les préparer au mieux à une éventuelle chute.
3 Le relever du sol
3.1 Objectifs de l’apprentissage du relever du sol
L’objectif principal de l’apprentissage du relever du sol est bien sûr que le sujet arrive à se relever
seul en cas de chute, ou avec le moins d’aide possible. Parallèlement, il permet de (re)donner au
patient une confiance en lui indispensable au maintien de son indépendance. Il s’agit de lui montrer
ce qu’il est encore capable de réaliser seul afin qu’il reprenne une assurance potentiellement perdue,
comme c’est souvent le cas dans le syndrome de désadaptation psychomotrice. (4)
Il est fréquent qu’un patient soit dans l’incapacité de se relever. Dans ce cas, le but sera différent, il
s’agira de lui montrer que d’autres solutions existent. Le fait de pouvoir se mouvoir au sol afin
d’appeler à l’aide est alors d’une importance capitale. Le syndrome de désadaptation psychomotrice
est fréquemment retrouvé chez des patients chuteurs qui sont restés longtemps au sol (parfois plus
d’une heure). Pour cette population, le fait de savoir qu’ils pourraient réussir à se déplacer pour
5
prévenir des secours en cas de nouvelle chute est d’un réconfort certain et peut participer à diminuer
leur peur. (3)
Dans la population gériatrique, l’apprentissage du relever du sol et des Niveaux d’Evolution Motrice
(NEM) permet dans certains cas de restaurer une certaine mobilité du tronc et de modérer la
rétropulsion en position assise, améliorant par conséquent l’équilibre assis. (11) En sollicitant la
plasticité cérébrale, le masseur-kinésithérapeute cherche, par l’apprentissage du relever du sol, à
reconstruire les schémas moteurs permettant le redressement. La répétition de ces enchaînements
permettra l’amélioration de la posture, de la satisfaction du patient et aura un impact positif sur le
maintien de son autonomie. (12)
Le patient âgé a perdu la mémoire motrice et ne sait plus comment faire. Les autres patients,
amputés, cérébrolésés, paraplégiques, hémiplégiques…, doivent reconstruire un nouveau schéma
moteur en fonction des capacités restantes. Dans tous les cas (qu’il s’agisse de retrouver un schéma
moteur ou d’en recréer un), cela nécessite un apprentissage et un temps de rééducation important.
Il est possible de séquencer les objectifs dans le temps (11) :
A court terme : réacquérir l’assurance et la commodité du patient
A moyen terme : promouvoir la satisfaction du patient afin de renforcer ses liens sociaux et
interrompre cette sensation d’isolement (si elle est présente).
A long terme : retrouver un maximum d’indépendance dans son environnement par un
ensemble de conseils d’auto-entretien (Education thérapeutique du patient).
3.2 Dans quels cas ?
D’une manière générale, l’apprentissage du relever du sol en séance de rééducation masso-
kinésithérapique est appréhendé durant la phase de réadaptation, avant la sortie du patient. Ce
travail peut être envisagé lors de différents cas (5) :
La prévention primaire :
L’objectif de l’apprentissage du relever du sol dans ce cas est d’acquérir (ou de réacquérir) les
schémas moteurs nécessaires afin qu’ils deviennent automatiques et qu’ils puissent être reproduits
en cas de chute. Il permet également de rassurer le patient sur ses capacités et sur ses possibilités
de se relever.
6
Les patients en post-chute
L’approche masso-kinésithérapique sera différente lors de la prise en charge de patients ayant déjà
chuté. La descente au sol sera effectuée lentement et par étapes. De même, les différentes phases
du relever du sol devront être validées une à une avant d’accompagner le patient au sol. Le masseur-
kinésithérapeute reste très présent au début de l’apprentissage de la technique pour guider et
encourager le sujet, jusqu’à ce qu’il se sente parfaitement à l’aise. L’objectif final est de reconstruire
les schémas oubliés.
Dans le cas d’un patient en post-chute, le travail de groupe peut se révéler bénéfique pour diminuer
la peur et faciliter la réalisation du mouvement. (13) En effet, travailler en groupe permet une
interaction ainsi qu’une identification entre les patients. Le fait de voir qu’un autre patient dans la
même situation qu’eux est capable de se relever amène une grande motivation et un message
d’espoir chez les observateurs. Ceux-ci travailleront alors par imitation de leurs pairs et trouveront
plus facilement un schéma moteur approprié pour se relever du sol.
Pour l’ensemble de ces patients, l’aspect psychologique ne doit pas être mis à l’écart. La présence de
troubles cognitifs justifie une prise en charge particulière et adaptée, préférant les démonstrations
aux explications. (5)
3.3 Rôle du masseur-kinésithérapeute
Le masseur-kinésithérapeute doit adapter ses objectifs et sa démarche d’approche en fonction de
chaque patient et de son vécu.
Il est tout d’abord essentiel d’obtenir une relation de confiance avec le patient, en particulier s’il
s’agit d’un patient ayant déjà chuté. Tout progrès devra être valorisé afin qu’il reprenne peu à peu
confiance en lui (4). Nous devons toujours partir du schéma moteur préférentiellement adopté par le
patient, en lui demandant de se relever comme il le ferait habituellement. En cas de difficulté, une
explication ou une démonstration peuvent être nécessaires, en veillant à choisir une technique se
rapprochant au maximum du schéma observé précédemment. Cette étape initie les patients au
relever du sol et prépare à l’acceptation du travail à effectuer. (5)
Les directives données au patient concernant les différentes positions à adopter doivent être
simples, courtes et précises (11). De même, le contact avec le patient est important : les mains du
rééducateur « parlent » autant que la bouche, elles seront donc posées à des endroits stratégiques,
préférentiellement sur des zones osseuses.
7
Même si les approches varient en fonction du sujet rééduqué, quelques consignes simples sont à
appliquer par le masseur-kinésithérapeute, quel que soit le patient : (12)
Aucune traction ne doit être réalisée sur les membres supérieurs, ni par le soigné ni par le
soignant, et ce quelle que soit la position.
Les poussées entre les scapulas sont à évitées car elles risquent de majorer la peur du patient
et favoriser ainsi la rétropulsion et l’hypertonie.
Les prises sous le creux axillaire ne doivent pas être accompagnées d’un soulèvement du
corps, car le patient sera plus disposé à s’agenouiller qu’à se lever, par diminution des
informations sensitives au niveau plantaire.
Les prises doivent être choisies avec attention (la prise canne par exemple).
3.4 Adapter la technique pour chaque patient
Chez le sujet jeune et sain, on retrouvera fréquemment un schéma classique du relever du sol
consistant à passer directement par la position assise, puis accroupie, pour arriver à la position
debout grâce à une poussée sur les membres inférieurs. (14)
Cependant, de nombreux facteurs peuvent rendre la réalisation de cet enchaînement difficile, voire
impossible. Le masseur-kinésithérapeute peut donc apporter quelques conseils généraux permettant
de trouver un schéma mieux adapté aux capacités de chaque patient. Par exemple, en cas de
problème de stabilité, une plus grande surface du corps doit rester en contact avec le sol, et ce le
plus longtemps possible. De même, si un soutien est nécessaire mais que l’appui sur les mains n’est
pas possible, l’appui sur les avant-bras sera privilégié. Le passage par la position de l’ours peut être
envisagé en cas de déficit de force mais exige des amplitudes articulaires importantes et une absence
de douleurs lombaires. De plus, en cas de déficit sur un membre inférieur, un passage par la position
petite sirène (ou assis-plage) puis par le chevalier servant (la jambe saine en avant pour une
meilleure prise d’appui), pourra être proposé.
L’ensemble de ces conseils et bien d’autres encore peuvent être apportés afin de trouver un schéma
moteur adapté au patient. Ce schéma nécessitera le passage par des positions intermédiaires, dont
les principales sont représentées ci-après.
8
Il est donc nécessaire d’adapter la technique du relever du sol aux capacités motrices du patient. Le
schéma moteur le plus souvent décrit pour les personnes âgées consiste à passer par la position
quadrupédie, soit à partir du procubitus, soir à partir de la position petite sirène, puis de passer par
le chevalier servant avant de se redresser. (12) (15) Mais ce schéma n’est pas à appliquer de manière
systématique, il doit en effet être adapté à chaque patient rencontré.
Ces schémas « classiques » de relever du sol ne peuvent parfois pas être exécutés en raison de
déficiences variées. Le handicap est donc également un autre point essentiel à prendre en compte.
En effet, les techniques vont être différentes si le patient présente une ataxie cérébelleuse (16), une
amputation tibiale ou fémorale (9), ou encore si celui-ci est paraplégique (10) ou porteur d’une
prothèse de hanche (3)… Le relever du sol est préconisé pour ces autres populations, mais reste à ce
jour peu détaillé dans la littérature. Le patient doit impérativement être pris en compte dans sa
globalité, afin de trouver une technique de relever du sol qui lui correspondra au mieux. Dans le cas
d’un patient présentant une prothèse de hanche (PTH) par exemple, le schéma moteur suivant peut
être utilisé (3) :
Chevalier servant, jambe non
prothétique en avant Debout Genoux dressés
4 pattes Procubitus Décubitus dorsal Décubitus latéral,
côté de la PTH
Figure 2 : Schéma moteur pouvant être proposé à un patient porteur une prothèse de hanche
Figure 1 : Positions intermédiaires pouvant être utilisées durant le relever du sol (14)
9
Pour tous transferts réalisés du sol à un fauteuil roulant, nous devons nous intéresser à plusieurs
caractéristiques du fauteuil utilisé par le patient : la hauteur et l’inclinaison de l’assise, la direction
des petites roues lors du transfert, la stabilité et la légèreté du fauteuil, la présence ou non
d’accoudoirs ainsi que le type de repose-pieds (rabattables ou non). (17)
De même, le lieu du relever du sol peut également venir perturber le transfert : la superficie (un
relever du sol dans un couloir étroit par exemple sera plus difficile à réaliser), la hauteur (prendre
appui sur un support plus élevé permet de diminuer les amplitudes et de réduire les contraintes
occasionnées au niveau des épaules), la stabilité et la densité du sol (un sol mou tel que du sable
pourrait venir perturber la prise d’appui).
Concernant le travail du relever du sol chez les blessés médullaires, de nombreux paramètres sont à
prendre en compte. (17) En effet, avant de proposer une technique à un patient, il est nécessaire de
connaître le niveau de lésion de la moelle épinière, la force et la souplesse des membres supérieurs
et du tronc, et si le patient présente des contractures, de la spasticité ou encore des ostéomes. Le
profil psychologique du patient doit également être pris en considération.
Comme pour tous transferts, quelques grands principes doivent être respectés lors d’un relever du
sol chez un blessé médullaire (également applicables chez un amputé) : (17)
Afin de gagner quelques précieux centimètres, une prise d’appui sur les poings plutôt que sur
les paumes des mains peut être effectuée.
Surveiller l’état cutané très régulièrement (principalement au niveau sacré et lombaire) et
éviter au maximum les frottements, en particulier sur les grandes roues.
Ne pas oublier les freins pour assurer une meilleure stabilité.
Déplacer les membres inférieurs délicatement et vérifier leur position avant tout transfert.
Déposer les fesses le plus doucement possible à la réception afin d’éviter tout traumatisme.
Lors de la chute d’un amputé, celui-ci peut être amené à se relever avec ou sans sa prothèse. Si le
patient est tombé alors qu’il ne portait pas sa prothèse, ou bien si celle-ci s’est enlevée lors de la
chute, il peut être amené à la remettre, afin de faciliter le relever du sol. En cas d’impossibilité de
mettre sa prothèse, il devra apprendre à se relever sans. Dans les deux cas, il lui sera conseillé de
ramper jusqu’à un appui, afin qu’il puisse directement s’asseoir et éviter une autre chute. Dans le cas
d’un patient amputé fémoral porteur d’une prothèse avec un genou fixe, il est préférable de la
déverrouiller pour faciliter le transfert.
10
3.5 Limites du relever du sol
Plusieurs limites peuvent compliquer, voire rendre impossible la réalisation du relever du sol (4)
(13) :
Les douleurs
Les insuffisances musculo-squelettiques et ostéo-articulaires
La désadaptation à l’effort
Les troubles de coordination et de planification du mouvement
La peur (qui peut provoquer une inhibition psychomotrice)
En tant que masseur-kinésithérapeute, il est nécessaire de prendre en compte chacune de ces limites
afin de s’adapter et de proposer une technique de rééducation adéquate. Des aides verbales,
gestuelles ou humaines pourront être apportées pour faciliter la réalisation de la technique. Pour les
patients présentant des troubles de coordination et de planification du mouvement ainsi que pour
les patients trop anxieux pour pouvoir réaliser un relever du sol, un travail par étapes devra être
validé avant la descente au sol. (4) Le chevalier servant, la position à genoux dressés, la quadrupédie,
ainsi que les retournements devront donc être acquis au préalable. D’autres approches peuvent être
abordées en séance de rééducation pour un sujet présentant une ou plusieurs de ces limites et étant
dans l’incapacité de se relever seul. Par exemple, la mobilité au sol sera travaillée afin d’avoir la
possibilité de prévenir les secours en cas de chute.
L’ensemble de ces limites est pris en compte pour la suite de ce mémoire. Seuls sont étudiés les
patients adultes présentant les capacités pour se relever par leurs propres moyens.
4 Questionnement
La littérature décrit principalement des techniques de relever du sol dans le cadre gériatrique. La
technique consiste à passer par la position quadrupédie, soit à partir du procubitus, soit directement
à partir du décubitus latéral, puis de passer à genoux dressés et enfin de se relever à partir du
chevalier servant, avec l’aide ou non d’un appui. (11)
Cependant, pour les patients présentant des pathologies variées (telles que la paraplégie,
l’amputation…) la littérature est moins riche. Aucun livre ou article ne concerne le relever du sol dans
sa globalité, présentant l’ensemble des techniques possibles. Il est nécessaire d’aller rechercher un
livre spécifique à la pathologie pour avoir en général peu de techniques proposées et peu détaillées.
(3) (9) (10)
11
Ce manque d’informations concernant le relever du sol m’a interpelée. Des recherches sur le sujet
m’ont amenée à me poser un certain nombre de questions :
Y a-t-il d’autres techniques de relever du sol possibles?
Si oui, quels sont les avantages et les inconvénients de chacune d’entre elles ?
Comment choisir la bonne technique de relever du sol pour chaque patient?
Certaines techniques sont-elles plus utilisées que d’autres ? Pour quelles raisons ?
Comment descendre les patients au sol ?
Faut-il les descendre passivement ou activement ?
Quel est l’intérêt de travailler le relever du sol ?
De l’ensemble de ce questionnement, a découlé une problématique générale :
« Comment proposer une technique de relever du sol adaptée à chaque patient présentant un
risque de chute ? »
5 Enquête auprès des masseurs-kinésithérapeutes
5.1 Réalisation de l’enquête
Dans le but de répondre au mieux à cette problématique, une enquête a été réalisée afin de
constituer une liste des techniques de relever du sol la plus complète possible. Les objectifs de ce
travail de recherche sont de m’aider à trouver la technique de relever du sol la plus adaptée possible
pour chaque patient pouvant présenter un risque de chute, mais également de pouvoir montrer aux
patients que de multiples solutions existent.
Une recherche bibliographique a donc été entreprise à l’aide de différents moteurs de recherche :
Kinedoc, Pubmed, Pedro et Google scholar. Ci-dessous, est présentée la liste des principaux mots-
clés triés par catégories, qui m’ont permis de trouver les articles nécessaires à la réalisation de ce
mémoire :
La chute : problématique de chute, chute ET personne âgée, chute ET gériatrie, syndrome
post-chute, désadaptation psychomotrice, chute ET blessés médullaires, chute et amputés,
fall on the floor alone person get up.
Généralités sur le relever du sol : relever du sol, transfert ET sol, séquences de redressement,
séquence de redressement ET hémiplégie, niveaux d’évolution motrice OU NEM, techniques
getting up from the floor, methods of getting up from the floor, getting up from the floor old
people, fall on the floor and get up alone.
12
Le relever du sol chez les blessés médullaires : floor to wheelchair transfer, get into the
wheelchair, paraplegic transfer floor to wheelchair, paraplegic wheelchair transfer onoff the
floor, wheelchair floor transfer.
Le relever du sol chez les amputés : « relever du sol » ET amputé, transferts ET amputés
fémoraux transferts ET amputés tibiaux, doubles amputés, amputés bilatéraux, amputee
transferring.
Un grand nombre d’articles et d’ouvrages présents au Centre de documentation et d’information de
l’Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et de la Réadaptation des Pays de la
Loire (IFM3R), m’ont également beaucoup apporté.
Ayant constaté la pauvreté des articles concernant les techniques de relever du sol chez les
populations autres que gériatriques, une confrontation avec les techniques actuellement utilisées sur
le terrain m’a semblé indispensable. Une analyse a donc été réalisée sur les techniques de relever du
sol utilisées au Centre Hospitalier de Cholet et au centre de rééducation Melioris Le Grand Feu à
Niort (respectivement mes stages du 01/09/2014 au 10/10/2014 et du 05/01/2015 au 06/02/2015).
Les techniques rencontrées à Cholet étaient principalement d’ordre gériatrique. Nous avons recueilli
à Niort un certain nombre de techniques de relever du sol chez les amputés ainsi que chez les blessés
médullaires. Des vidéos prises de l’ensemble de ces patients m’ont permis d’analyser plus
précisément les diverses techniques rencontrées. Les photos présentant les différentes techniques
de relever du sol (partie5-3), proviennent de ces vidéos. Les bibliothèques présentes dans ces deux
établissements m’ont également beaucoup aidée à récolter ces techniques. De plus, une visite chez
les orthoprothésistes du centre de Niort m’a permis de trouver quelques articles concernant les
patients amputés.
De même, afin d’analyser quelques techniques de relever du sol chez des sujets jeunes, des élèves de
l’école de masso-kinésithérapie de Saint-Sébastien-sur-Loire ont été filmés.
La consigne donnée à tous les patients et autres personnes ayant été filmés en train de se relever du
sol est : « Allongez-vous par terre, puis relevez-vous de manière habituelle, sans vous préoccuper de
la caméra. »
Une recherche sur Internet m’a permis de compléter mon mémoire, via des sites tels que Youtube.
Un grand nombre de techniques non rencontrées dans la littérature y sont présentées,
principalement concernant les blessés médullaires et les amputés. Pour un grand nombre d’entre
13
elles, les vidéos présentées dans la partie suivante sont postées sur Internet directement par des
patients. Cela me laisse penser qu’elles sont réellement utilisées et qu’elles pourraient être
reproduites par d’autres patients présentant des affections semblables.
Après avoir recensé et analysé un certain nombre de techniques de relever du sol, d’autres
professionnels de santé ont été sollicités afin de confronter les techniques trouvées avec celle qu’ils
préconisent à leurs patients :
l’équipe de masseur-kinésithérapeutes du secteur vasculaire du centre de rééducation La
Tourmaline à Nantes
un masseur-kinésithérapeute exerçant au Clousis à Saint-Jean-de-Monts
Un certain nombre de questions leur ont été posées, adaptées en fonction de leur domaine de
compétences, dans le but de savoir s’ils ont recours ou non aux techniques recensées dans ce
mémoire ou s’ils en connaissent d’autres. Le but est également de voir si certaines techniques sont
préférentiellement utilisées dans les centres où ils travaillent et pour quelles raisons.
Sur l’ensemble des vidéos recensées, 16 schémas moteurs différents sont retrouvés. Les techniques
sélectionnées sont décrites dans la partie 5.3 : 7 correspondent aux patients ayant accepté d’être
filmés dans un centre de rééducation, 2 correspondent à des élèves de kinésithérapie et 6
proviennent de vidéos postées sur Internet.
S’intéresser aux techniques de relever du sol m’a amenée à me pencher également sur les
techniques de descente au sol. En effet, les patients peuvent ne pas chercher à savoir se relever
uniquement après une chute, ils peuvent également vouloir descendre volontairement au sol, que ce
soit pour ramasser un objet, jouer par terre avec leurs enfants ou encore s’allonger dans l’herbe ou
sur le sable… L’objectif est également de familiariser le patient avec le sol et de permettre une
descente qui soit la moins traumatisante possible. Une descente au sol passive n’est pas
fonctionnelle. Elle peut être mal vécue par le patient et est très contraignante physiquement pour le
masseur-kinésithérapeute. Les techniques de descente et de relever du sol semblent indissociables,
c’est donc l’ensemble de ces techniques qui sera abordé dans les parties suivantes.
14
5.2 La descente au sol
La descente au sol est une étape essentielle à travailler avant d’évoquer le relever du sol. Elle doit
être abordée de façon progressive et de façon différente en fonction de chaque patient. Chez des
patients ayant déjà chuté, la descente au sol pourra dans un premier temps être passive. (15)
Cependant, les descentes actives au sol devront toujours être privilégiées dès que possible. Il est
conseillé de travailler la descente au sol près d’une chaise, d’un plan bobath ou encore d’un espalier,
afin d’offrir une surface d’appui au patient. Dans tous les cas, il est préférable de ne pas descendre
directement le patient au sol et de valider des étapes intermédiaires :
Exemples de travail des positions intermédiaires en gériatrie :
Retournements :
Procubitus – Décubitus latéral – Décubitus
dorsal
Décubitus Dorsal – Redressement du tronc -
Assis
Travail en quadrupédie et à genoux dressés.
Travail de fentes avant, à l’aide de surfaces d’appui de moins en moins hautes.
Décubitus dorsal – Décubitus latéral –
Procubitus
15
Exemples d’exercices précédent la descente au sol chez un paraplégique : travail des push-
up :
Exemple d’exercice précédent la descente au sol chez un patient amputé fémoral :
Le patient part debout, face à un espalier, puis descend en chevalier servant, jambe prothétique au
sol. Il passe ensuite à genoux dressés. L’appui sur les membres supérieurs aide à la jambe saine à se
dégager et permet ainsi de revenir en chevalier servant (toujours jambe saine devant, pour faciliter la
prise d’appui). Enfin, il finit debout. Le patient ici est amputé au niveau fémoral de sa jambe gauche.
Il est possible suite à la position à genoux dressés de passer en petite sirène (ou assis plage) du côté
sain afin de ne pas tourner la prothèse (en particulier chez les amputés fémoraux).
Lorsque ces étapes sont maîtrisées, il sera beaucoup plus aisé pour les patients de se mettre au sol.
Avec des plans à la même
hauteur. Le but est d’augmenter
progressivement la hauteur des
blocs.
Avec des plans à différentes
hauteurs, pour mimer le
relever du sol au fauteuil.
Un fer peut être utilisé au
début pour faciliter la prise
d’appui.
Entre les barres parallèles.
Hauteur du
bloc : 25 cm
Hauteur du
fer : 12 cm
Hauteur du
bloc : 45 cm
Hauteur entre l’assise
du fauteuil et les
barres : 50 cm
16
Une fois la descente acquise, des exercices à même le sol pourront être réalisés, principalement chez
les patients en post-chute, afin de réconcilier les patients avec le sol et leur permettre de retrouver
confiance en eux.
Le travail de descente au sol est donc la première étape avant de travailler le relever du sol, que ce
soit chez la population âgée [ANNEXE 1], chez les patients amputés [ANNEXE 2], ou encore chez les
blessés médullaires [ANNEXE 3].
5.3 Liste des techniques de relever du sol
Ci-après, est présentée une liste des techniques de relever du sol pouvant être proposées aux
patients en mesure de se relever sans aide, en fonction de leurs capacités et de leur pathologie :
Cas n°1 :
Description : décubitus dorsal – tête et tronc relevés – appuis sur une main et sur les pieds pour
passer accroupi – extension des membres inférieurs – debout.
Populations concernées : sujets jeunes.
Cas n°2 :
Description : décubitus dorsal – tronc relevé – assis jambes croisées – prise d’appuis sur les jambes et
sur une main restée au sol – soulèvement des fesses – chevalier servant – debout.
Populations concernées : sujets jeunes ou âgés.
17
Cas n°3 :
Description : décubitus dorsal – décubitus latéral – petite sirène – accroupi – redressement par
poussée sur les jambes – debout.
Populations concernées : sujets jeunes.
Cas n°4 :
Description : décubitus dorsal – décubitus latéral – petite sirène – 4 pattes – chevalier servant avec
les deux mains à terre – position de l’ours – debout.
Populations concernées : populations gériatriques, patients présentant une faiblesse des membres
inférieurs, patients amputés.
Cas n°5 :
Description : décubitus dorsal – décubitus latéral – procubitus – quadrupédie – pose d’un pied
devant – chevalier servant – debout.
Populations concernées : sujets jeunes, personnes âgées en post-chute, patients héminégligents ,
patients porteurs d’une prothèse de genou ou de hanche, amputés tibiaux ou fémoraux,…
18
Cas n°6 :
Description : décubitus dorsal – petite sirène – quadrupédie – chevalier servant (avec ou sans appui
sur une chaise) – debout
Populations concernées : personnes âgées, patients hémi-négligents, patients amputés.
Cas n°7 :
Description : décubitus dorsal – assis – reculer en position assis – reculer jusqu’à se trouver dos à un
escalier – les deux mains sur la première marche – assis sur la première marche – les deux mains sur
la deuxième marche – assis sur la deuxième marche – attraper la main courante avec une main,
l’autre reste sur la deuxième marche, un pied monte sur la première marche – appuyer avec la main
restée au sol, tirer avec l’autre pour se redresser – debout.
Populations concernées : personnes âgées, patients amputés.
Cas n°8 :
Description : procubitus – 4 pattes – position de l’ours – redressement – debout
Populations concernées : amputés, patients âgés présentant une faiblesse des membres inférieurs.
Remarque : le patient ici est amputé fémoral droit.
19
Cas n°9 :
Description : procubitus – 4 pattes – chevalier servant avec les mains à terre – position de l’ours –
debout.
Populations concernées : amputés fémoraux, personnes âgées.
Remarque : le patient ici est amputé fémoral droit.
Cas n°10 : (18)
Description : assis par terre de côté par rapport au fauteuil – une main sur le fauteuil, l’autre à terre,
le moignon droit sur le fauteuil – poussée sur les mains et le moignon qui est sur le fauteuil – assis
sur le fauteuil.
Populations concernées : doubles amputés tibiaux, sans prothèses.
Cas n°11: (19)
Description : assis par terre – une main sur le fauteuil, l’autre à terre – poussée sur les mains – assis
au fauteuil.
Populations concernées : doubles amputés fémoraux, sans prothèses.
20
Cas n°12 : (20)
Description : assis avec le fauteuil sur un côté, une main attrape le fauteuil, l’autre reste au sol –
poussée sur les deux bras – assis sur le bord du fauteuil – remontée du tronc (soit directement, soit
par appui sur la jambe) – remontée des pieds sur les palettes.
Populations concernées : paraplégiques, amputés fémoraux bilatéraux portant ses prothèses.
Cas n°13 : (21)
Description : assis avec le fauteuil de côté, jambes pliées – une main sur le fauteuil, une main à terre
– accroupi – poussée sur les bras pour monter les fesses – assis sur le fauteuil, remontée des pieds
sur les palettes.
Populations concernées : paraplégiques.
Cas n°14 : (22)
Description : assis sur les palettes du fauteuil (ou par terre avec les palettes relevées) – bras sur
fauteuil (le plus haut possible) – poussée sur les bras – assis sur le fauteuil.
Populations concernées : paraplégiques, amputés fémoraux avec prothèses.
Cas n°15 : (23)
21
Description : assis dos au fauteuil – une main sur le fauteuil, l’autre à terre – poussée sur les bras,
fesses sur le bord de l’assise – allongé sur le fauteuil pour hisser la deuxième main sur le fauteuil –
poussée sur les bras – assis au fond du fauteuil.
Populations concernées : paraplégiques, amputés fémoraux avec prothèses.
Cas n°16 : (24) (20)
Description : procubitus – sphinx – ramper jusqu’au fauteuil – les deux mains de part et d’autre de
l’assise du fauteuil – poussée sur les bras – commencer le retournement – attraper les accoudoirs
opposés aux premières prises – se hisser au fond du fauteuil – remettre les pieds sur les palettes.
Populations concernées : paraplégiques.
22
6 Discussion
Dans la partie 5-3, nous trouvons donc un certain nombre de techniques de relever du sol. Pour une
même population, plusieurs schémas moteurs sont proposés. Quand un patient se trouve dans
l’incapacité de se relever seul, il sera donc nécessaire de bien connaître l’ensemble de ses capacités
et incapacités afin de pouvoir lui proposer les schémas moteurs de relever du sol les plus adaptés
possibles. Cependant, cette liste ne précise pas la faisabilité de chaque technique. En effet, pour un
patient paraplégique par exemple, toutes les techniques décrites ne pourront pas être réalisables.
Certaines sont plus contraignantes ou demandent plus de force que d’autres.
Un certain nombre de questions émanent donc de ce travail de recherche :
Quelles sont les particularités de chaque technique décrite ci-dessus ?
Quel est l’intérêt d’utiliser une technique plutôt qu’une autre ?
Pour quelles situations l’une de ces techniques devient-elle plus adaptée ?
Quelles sont leurs points forts et leurs points faibles ?
Quelles sont les techniques de relever du sol les plus utilisées ?
Une technique peut-elle être réalisée avec certaines variantes, comme l’utilisation d’un appui
par exemple ?
Afin de répondre au mieux à l’ensemble de ces questions, une analyse détaillée de chaque technique
a été réalisée.
Cas n°1 :
Cette technique de relever du sol est préférentiellement utilisée par des sujets jeunes, car elle
nécessite des abdominaux suffisamment puissants pour relever le tronc, du décubitus dorsal à la
position assise. De même, elle demande des membres inférieurs forts pour se redresser à partir de la
position accroupie. Mais il ne s’agit pas uniquement d’une question de force. En effet, de grandes
amplitudes articulaires sont requises dans la position accroupie (hanche, genoux et chevilles). La
technique peut être adaptée par exemple le long d’un mur, qui offre une surface d’appui chez des
sujets jeunes présentant des troubles de l’équilibre.
Cas n°2 :
De même que le cas n°1, cette technique nécessite de forts abdominaux pour passer du décubitus
dorsal au chevalier servant, en passant par la position assise. En revanche, comparé au cas
précédent, le passage par la position chevalier servant augmente le polygone de sustentation et
requiert donc un équilibre moins important. Une prise d’appui est possible pour faciliter le
23
redressement, que ce soit sur une chaise ou directement sur le genou du sujet (appui sur la jambe
qui est placée devant lors du chevalier servant).
Cas n°3 :
Le passage du décubitus dorsal au décubitus latéral puis à la position petite sirène est fréquemment
décrit pour la population âgée. En revanche, la suite de la technique demande un équilibre et une
force plutôt rencontrée chez la population plus jeune. En effet, le passage de la position petite sirène
à la position accroupie demande une certaine habileté et une bonne équilibration. De même, des
membres inférieurs forts sont nécessaires au redressement à partir de la position accroupie. Cette
technique est donc plus destinée à des sujets jeunes.
Cas n°4 :
Il s’agit d’un schéma typique décrit en gériatrie. La position de l’ours peut être retrouvée chez des
patients présentant des faiblesses des membres inférieurs. Ne pouvant pas se relever directement à
partir du chevalier servant, ils passent par cette position facilitatrice. Cependant, cette technique
demande une bonne mobilité de hanches (de la souplesse au niveau des ischios-jambiers) et une
absence de douleurs lombaires, pour passer de la position quatre pattes à la position chevalier
servant avec les mains au sol, puis à la position de l’ours.
Cette technique peut également être adoptée chez les patients amputés portant leur prothèse. Les
amputés fémoraux déverrouillent leur prothèse (si possible) et tournent du côté controlatéral à celle-
ci pour éviter d’être en appui dessus et de la déplacer. Lors du chevalier servant, ils prennent appui
de préférence sur leur jambe saine, qui se place donc devant.
Chez des patients porteurs d’une attelle de genou (type Zimmer), chez des amputés fémoraux ne
pouvant pas déverrouiller leur prothèse, ou encore chez des patients arthrodèsés au niveau du
genou, le même schéma que le cas n°4 peut être adopté avec une jambe tendue :
Description : petite sirène – 3 pattes, genou sain posé – position de l’ours – debout.
24
Cas n°5 :
Il s’agit de l’un des schémas les plus décrits dans la littérature concernant les techniques de relever
du sol. Il peut être utilisé en gériatrie, mais aussi pour de nombreux autres cas. Les amputés
tourneront en général du côté sain pour passer en décubitus latéral, afin de ne pas tourner sur la
prothèse et ainsi risquer de l’enlever ou de la faire tourner. En revanche, les patients porteurs d’une
prothèse de hanche tourneront préférentiellement du côté opéré, afin de ne pas risquer un
mouvement luxant lors du passage en décubitus latéral. (En effet, dans cette position, la jambe du
dessus à tendance à partir en adduction, flexion et rotation interne, qui sont les mouvements contre-
indiqués lors de la mise en place d’une prothèse de hanche).
Les amputés (fémoraux ou tibiaux) ou les patients porteurs d’une prothèse de genou ou de hanche
laisseront la jambe prothétique au sol lors du passage en chevalier servant, afin de prendre appui sur
la jambe saine pour se relever. Les patients héminégligents tourneront généralement du côté opposé
à l’héminégligence afin de mieux voir là où ils vont. Pour un hémiplégique, le schéma est similaire,
excepté qu’il sera sur 3 pattes au lieu de 4 et qu’il prendra appui de préférence sur sa jambe saine
lors du redressement à partir du chevalier servant.
Il est possible de rajouter un appui lors du redressement, comme une chaise par exemple. Lors de
l’apprentissage de cette technique, on indiquera aux patients présentant des difficultés à se relever
qu’il est possible de se déplacer à 4 pattes jusqu’à une chaise (ou autre), afin de pouvoir avoir un
appui pour faciliter le redressement. Si aucune surface permettant un appui n’est présente, celui-ci
peut aussi être effectué directement sur le genou du patient. Cette technique peut également être
réalisée contre un mur. Le patient se place en chevalier servant face à celui-ci, pose les deux mains
dessus et se penche suffisamment en avant pour stabiliser les mains sur le mur. Puis, il se lève par
une poussée des membres inférieurs. Cette stratégie est un intermédiaire entre l’appui sur une
chaise ou autre élément horizontal (très stable et facilitant) et la prise d’appui sur le genou, qui
nécessite plus de force.
Une petite variante peut être proposée lors du redressement :
4pattes – genoux dressés – chevalier servant 4 pattes – chevalier servant mains au sol –
chevalier servant assis (comme ici) ou redressé
25
Le cas de droite demande de plus grandes amplitudes articulaires au niveau des hanches, lors du
passage de la position 4 pattes à la position chevalier servant avec les mains au sol. Un passage par la
position genoux dressés comme le montre le cas de gauche permet d’éviter ce facteur. Cependant, le
cas de droite garde plus longtemps une plus grande surface du corps en contact avec le sol.
L’augmentation du polygone de sustentation permet donc une meilleure stabilité.
Cas n°6 :
Cette technique peut être utilisée chez les personnes âgées. Cependant, les abdominaux devront
être suffisamment forts pour passer directement du décubitus dorsal à la position petite sirène. Une
autre alternative est possible : un passage par le décubitus latéral entre le décubitus dorsal et la
position petite sirène sera plus adaptée pour la population gériatrique. Une chaise est utilisée ici
pour faciliter le redressement, il est également possible de se relever sans appui si les capacités du
patient le permettent. Il est également possible pour un amputé d’utiliser ce schéma moteur, tout en
respectant les conseils donnés pour les deux cas précédents.
Cas n° 7 :
Ce schéma de relever du sol permet d’assurer une plus grande stabilité au patient. Quand un escalier
est présent à proximité du lieu de chute, son utilisation peut se révéler d’une grande aide. En effet, la
main courante peut être utilisée comme point d’appui et le fait de surélever ses fesses marche par
marche facilite le passage à la position debout. Cette technique peut être adoptée aussi bien par des
personnes âgées que par des patients cérébelleux ou même amputés.
Cas n°8 et 9 :
Ces techniques sont réalisables pour un amputé fémoral ou tibial. De même, ces schémas peuvent
être réalisés par un patient présentant une faiblesse des membres inférieurs, comme une personne
âgée. De grandes amplitudes articulaires au niveau des hanches sont néanmoins requises,
principalement dans le cas n°9, lors du passage de la position 4 pattes à la position chevalier servant
avec les mains au sol. Pour faciliter le redressement, un appui est possible sur les jambes de la
position de l’ours à la position debout. En effet, les patients peuvent prendre appui sur leurs genoux
et remonter peu à peu leur mains sur leurs cuisses jusqu’à être complètement redressés.
Dans le cas n°9 lors du passage en chevalier servant, la jambe laissée au sol sera préférentiellement
la jambe prothétique, pour pouvoir prendre appui sur la jambe saine.
Lors de la chute d’un patient amputé, la prothèse peut éventuellement s’enlever. Le patient aura par
conséquent deux solutions : soit la remettre et ainsi se relever grâce à l’une des techniques
26
proposées, soit tenter de se relever sans sa prothèse. Dans le cas d’un amputé fémoral, le même
schéma moteur que le cas n°9 peut alors être envisagé : (25)
Description : décubitus dorsal – décubitus latéral – procubitus – 3 pattes – position de l’ours –
redressement du tronc – debout.
Remarque : le sujet peut également passer du décubitus latéral à la position 3 pattes en passant par
la position petite sirène. Cela évite le passage par le procubitus, qui peut être une position mal
supportée par certains patients.
Cette technique s’adresse à un amputé unilatéral et concerne essentiellement les sujets jeunes. En
effet, pour le passage de la position trois pattes à la position debout, en passant par la position de
l’ours sur une jambe, il est nécessaire que le sujet présente une bonne athlétisation de sa jambe
portante ainsi qu’un très bon équilibre pour le redressement. De plus, il sera conseillé au patient de
ramper jusqu’à une chaise afin de pouvoir y prendre appui et qu’il puisse directement s’y asseoir.
Dans le cas contraire, il n’aurait d’autres choix que de se déplacer à cloche-pied et le risque de
récidive de chute serait majeur.
Cas n°10, 11 et 12 :
Les deux premières techniques s’adressent à des patients présentant une double amputation des
membres inférieurs et ne portant pas leurs prothèses. Dans le cas n°10, le patient est un double
amputé tibial, il peut donc s’aider à se hisser sur le fauteuil avec l’un de ses moignons, contrairement
au cas n°11 qui est un double amputé fémoral. Ces techniques sont principalement réalisables pour
des sujets jeunes, car elles demandent une grande force au niveau des membres supérieurs et du
tronc.
Dans le cas n°12, le schéma de relever au fauteuil est similaire au précédent, mais il est question ici
de la contrainte des jambes. Cette technique est l’une des plus utilisées chez les patients
paraplégiques. Elle est réalisable avec les deux jambes tendues, les deux jambes repliées ou bien
avec une seule jambe pliée pour servir de pivot (comme ici). Comme pour toutes les techniques
suivantes, le coussin sur le fauteuil peut être ôté pour diminuer la hauteur de l’assise. La main qui
reste au sol peut éventuellement être placée sur une surface plus en hauteur pour faciliter la
27
réalisation du relever du sol. Les fesses devront être bien soulevées pour éviter des frottements sur
le fauteuil, qui peuvent engendrer des blessures. Il sera donc nécessaire de faire attention cas de
présence d’une escarre sacrée. En revanche, cette technique peut être adaptée en cas de présence
d’une escarre au niveau dorsal, car peu de frottements de cette zone sont réalisés lors de la
réalisation de cette technique (contrairement au cas n°14). Cette technique est également réalisable
chez un amputé bilatéral portant ses prothèses.
Cas n°13 :
Dans ce cas, la spasticité peut gêner le relever du sol, mais peut aussi la faciliter. En effet, elle peut
aider à la propulsion des jambes lors du passage de la position accroupie à la position assise sur le
fauteuil. Cependant, cette position accroupie n’est pas une position facilement réalisable avec tous
les paraplégiques. Les deux jambes peuvent être attachées ensemble pour éviter que l’une d’elle ne
tombe sur le côté lors du transfert. Comparé au cas n°12, cette technique offre deux autres
avantages. En effet, même s’il n’y a pas réellement d’appui sur les jambes, elle offre malgré tout un
point de stabilité. De plus, dans la technique précédente, le sujet doit trainer ses jambes, les talons
frottant sur le sol, ce qui n’est pas le cas dans la technique n°13. Le poids à déplacer est diminué,
occasionnant moins de contraintes sur les épaules. Les frottements sur les talons sont réduits ce qui
diminue le risque de blessures à cet endroit.
Cas n°14 :
Cette technique, peut être réalisée par un patient paraplégique, ou bien par un amputé fémoral
bilatéral portant ses prothèses. Bien que paraissant facilement réalisable, elle est moins utilisée car il
s’agit d’une position très contraignante pour les épaules. De plus, elle demande de la force dans les
membres supérieurs et de grandes amplitudes articulaires au niveau des épaules. Cette technique
est donc principalement proposée à des patients jeunes, ne présentant pas de problèmes d’épaules.
Or, les sujets paraplégiques sur-sollicitent souvent leurs épaules, celles-ci seront donc fréquemment
douloureuses. Lors de la poussée sur les membres supérieurs pour la remontée au fauteuil, des
frottements plus ou moins importants peuvent être provoqués au niveau du dos, ce qui est contre-
indiqué en cas d’escarre, présente sur le dos ou au niveau sacré. Dans ce cas, une méthode
d’approche par le côté du fauteuil (comme les cas n°12 ou 13 par exemple) ou par l’avant (comme le
cas n°16) sera préférentiellement proposée.
28
Cas n°15 :
Dans cette technique, les freins peuvent être mis ou pas : soit ce sont les pieds qui glissent vers le
fauteuil lors de la poussée sur les bras, soit les pieds ne bougent pas et c’est le fauteuil qui roule pour
se placer sous les fesses du patient.
Cette technique est peu utilisée par les paraplégiques, car moins facilement réalisable. Elle pourrait
également être réalisable par un amputé fémoral bilatéral portant ses prothèses. Elle est légèrement
moins contraignante au niveau des épaules, car une seule main est placée en hauteur sur le fauteuil
(l’autre reste au sol dans un premier temps), ce qui permet une inclinaison du tronc du côté opposé.
Cependant, il est nécessaire de garder un bon équilibre lors de d’allongement en arrière pour
permettre à la deuxième main de venir se positionner sur le fauteuil.
Cas n°16 :
Cette technique de relever du sol demande beaucoup de force dans les membres supérieurs pour se
hisser sur le fauteuil. A partir de la phase où les genoux sont posés sur les palettes, certains patients
paraplégiques réalisent un push-up avec un retournement pour venir directement s’asseoir sur
l’assise du fauteuil. Il est difficile d’imaginer un amputé bilatéral portant ses prothèses réaliser cette
technique. En effet, le patient est amené à ramper et à se hisser sur le fauteuil. Durant ces phases,
les prothèses auraient tendance à s’enlever, il est donc conseillé d’utiliser une autre technique pour
ces patients.
En cas d’incapacité de se relever du sol, plusieurs de ces techniques peuvent donc être
proposées à un même patient. Comme nous venons de le voir, une technique est préférentiellement
tournée vers une catégorie de patients, mais elle peut être adaptée pour correspondre au maximum
aux capacités de chacun. Par exemple, les techniques de relever du sol proposées pour les
paraplégiques dans la partie 5.3 ont été réalisées par des patients paraplégiques complets. En cas de
paraplégie incomplète, nous pourrons donc nous inspirer de l’une des techniques décrites, en
l’adaptant au maximum au patient, afin que la motricité potentiellement préservée aux membres
inférieurs puisse l’aider à la remontée au fauteuil.
De même, certains schémas sont préférentiellement proposés pour les hémiplégiques, ou pour les
patients porteurs d’une prothèse de hanche. Ce ne sont que des exemples de populations
concernées ; il s’agit de schémas moteurs décrits dans la littérature pour des patients présentant ce
type de pathologies, mais d’autres schémas présentés peuvent tout à fait leur convenir.
29
Les schémas de relever du sol décrits ne sont donc pas forcément à reproduire de façon exacte, ils
doivent être adaptés en fonction des capacités de chaque patient, pour que la réalisation soit la plus
aisée possible.
De plus, afin de faciliter la réalisation du relever du sol, un appui peut être rajouté, que ce soit sur
une chaise, une marche d’escalier ou bien encore à l’aide d’une canne ou d’un déambulateur.
L’environnement doit donc être toujours pris en compte lors d’une chute afin d’évaluer toutes les
possibilités qui lui sont offertes : prises d’appui, localisation du téléphone pour prévenir les secours,
place nécessaire pour effectuer les transferts…
Cette discussion présente une analyse critique de ces techniques de relever du sol. Cependant,
certaines techniques sont peu utilisées dans les centres de rééducation qui ont été sollicités pour ce
travail écrit et le peu de retour de celles-ci dans la littérature rend leur analyse complexe.
Ce mémoire a pour but de recenser un maximum de techniques de relever du sol. Or, durant la
réalisation de cette enquête, chaque nouveau patient filmé a présenté une nouvelle approche du
relever du sol, soit par l’utilisation d’un nouvel appui, soit en combinant plusieurs techniques décrites
précédemment. Une étude de masse centrée sur un plus grand nombre de centres de rééducation de
France et même à l’international serait surement très intéressante pour recueillir davantage de
techniques de relever du sol et avoir une vision à plus grande échelle de ce sujet.
30
7 Conclusion
L’apprentissage du relever du sol est une étape importante dans la rééducation d’un patient. En
effet, la chute est un problème fréquemment abordé dans la littérature et peut avoir de lourdes
conséquences. L’acquisition d’un relever du sol plus sécurisé sera donc un objectif primordial dans la
rééducation de toute personne potentiellement chuteuse. Pour cela, la descente au sol devra être
abordée en premier lieu, par étapes et d’une façon adaptée à chaque patient.
L’ensemble de ce travail de recherche a permis de recueillir un certain nombre de techniques de
relever du sol, destinées à tous types de patients présentant un risque de chute. Après les avoir
analysées, nous constatons que certains schémas de relever du sol reviennent de façon récurrente.
En effet, après avoir supprimé toutes les variantes (pivots, appuis…), certaines « trames » sont mises
en évidence. L’objectif du masseur-kinésithérapeute sera donc, à partir de l’une de ces trames, de
reconstruire une stratégie qui sera la plus pertinente en fonction des capacités de chaque patient.
Cependant, plusieurs de ces techniques peuvent convenir à un même patient. Dans ce cas, le choix
de la technique lui revient. Il choisira en général la technique avec laquelle il se sent le plus à l’aise,
celle pouvant être la plus rapidement exécutée, la moins contraignante, ou encore celle lui
demandant un coût énergétique le moins important possible. L’utilisation d’un appui peut venir
faciliter la réalisation du relever du sol ; l’étude de l’environnement sera donc un point essentiel, afin
d’étudier toutes les possibilités qui s’offrent à lui (prise d’appui, localisation du téléphone…).
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Sommaire des annexes
Annexe 1 : Exemples de techniques de descente au sol fréquemment décrites, comme pour la
population gériatrique.
Annexe 2 : Exemples de techniques de descente au sol pour les patients amputés.
Annexe 3 : Exemples de techniques de descente au sol pour les patients paraplégiques.
Annexe 1
Exemples de techniques de descente au sol fréquemment décrites, comme pour la population
gériatrique.
Cas n°1 :
Description : debout – accroupi avec une main par terre – assis, bascule du tronc en arrière –
décubitus dorsal.
Populations concernées : sujets jeunes.
Cas n°2 :
Description : debout – flexion antérieure du tronc, une jambe se croise derrière, une main va prendre
appui au sol – assis – bascule du tronc en arrière – décubitus dorsal.
Populations concernées : sujets jeunes.
Cas n°3 :
Description : debout – chevalier servant – à genoux dressés – 4 pattes – procubitus – décubitus
latéral – décubitus dorsal.
Populations concernées : sujets jeunes ou âgés, patients amputés.
Cas n°4 :
Description : debout – chevalier servant – une main à terre – pivot sur la jambe au sol – assis –
bascule du tronc en arrière – décubitus dorsal.
Populations concernées : sujets jeunes ou âgés.
Cas n°5 :
Description : debout – à genoux dressés – 4 pattes – procubitus – décubitus latéral – décubitus
dorsal.
Populations concernées : sujets jeunes ou âgés.
Cas n°6 :
Description : debout – tronc penché en avant – main au sol – à genoux – petite sirène – bascule du
tronc en arrière – décubitus dorsal.
Populations concernées : sujets jeunes ou âgés, patients amputés.
Cas n°7 :
Description : debout – accroupi – assis – pivot sur les fesses – bascule du tronc en arrière – décubitus
dorsal.
Populations concernées : sujets jeunes.
Cas n°8 :
Description : debout – accroupi, mains au sol – 4 pattes – un coude posé, bascule du corps sur le côté
– décubitus latéral – décubitus dorsal.
Populations concernées : sujets jeunes.
Annexe 2
Exemples de techniques de descente au sol pour les patients amputés.
Cas n°1 :
Description : debout – flexion du tronc – position de l’ours – procubitus.
Populations concernées : amputés fémoraux.
Remarque : cette technique correspond aux amputés fémoraux ayant un genou fixe ou un genou
libre.
Cas n°2 :
Description : debout – pose des mains à terre – 4 pattes – procubitus.
Populations concernées : amputés fémoraux.
Remarque : cette technique est réalisable avec des amputés fémoraux, le genou de la prothèse étant
déverrouillé. Le patient ici est un amputé fémoral droit.
Les cas n° 3 et 6 de l’annexe 1 peuvent également être réalisables par un amputé tibial ou fémoral.
Annexe 3
Exemples de techniques de descente au sol pour les patients paraplégiques.
Cas n°1 :
Description : assis avec les pieds en dehors des palettes – une main sur le fauteuil, une main par terre
– poussée sur les bras, arrivée fesses à terre.
Populations concernées : paraplégiques, amputés fémoraux ou tibiaux en bilatéral.
Cas n°2 :
Description : assis pieds en dehors des palettes – une main sur le fauteuil, une main à terre – la
deuxième main vient également à terre – les genoux suivent à terre – décubitus latéral – assis par
terre
Populations concernées : paraplégiques.
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