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Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS)
Syndromes de Rett et apparentés
Synthèse à destination du médecin traitant
Texte du PNDS
Argumentaire
Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares
Centre de référence des Anomalies du développement & syndromes malformatifs de l’interrégion Est
Avril 2017
1
Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS)
SYNDROMES DE RETT ET APPARENTÉS
Texte du PNDS
Centres de référence maladies rares
Déficiences intellectuelles de causes rares Filière DéfiScience
&
Anomalies du développement et syndromes malformatifs de l’interrégion Est
Filière AnDDI-Rares
Avril 2017
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Sommaire
Liste des abréviations ........................................................................................................... 3
Synthèse à destination du médecin traitant ........................................................................ 5
Guide ..................................................................................................................................... 9
1 Introduction ................................................................................................................... 9
2 Objectifs du protocole national de diagnostic et de soins ........................................ 11
3 Diagnostic et évaluation initiale ................................................................................... 12 3.1 Objectifs 12 3.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination) 12 3.3 Circonstances de découverte - Suspicion du diagnostic 13 3.4 Confirmation du diagnostic - Diagnostic différentiel 14 3.5 Évaluation de la sévérité - Extension de la maladie - Recherche de comorbidités - Évaluation du
pronostic 16 3.6 Recherche de contre-indications au traitement 24 3.7 Annonce du diagnostic et information du patient 24 3.8 Conseil génétique 25
4 Prise en charge thérapeutique ..................................................................................... 26 4.1 Objectifs 26 4.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination) 26 4.3 Prise en charge thérapeutique (pharmacologique et autre) 26 4.4 Éducation thérapeutique et modification du mode de vie (au cas par cas) 31 4.5 Recours aux associations de patients 32
5 Suivi ............................................................................................................................... 33 5.1 Objectifs 33 5.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination) 33 5.3 Rythme et contenu des consultations 34 5.4 Examens complémentaires 35
Annexe 1. Liste des participants ..................................................................................... 37
Annexe 2. Coordonnées du (des) centre(s) de référence, de compétence et de(s) l’association(s) de patients ................................................................................................... 38
Annexe 3. Critères diagnostiques ................................................................................... 39
Annexe 4. Echelles de sévérité de la maladie ................................................................ 41
Annexe 5. Courbes de croissance .................................................................................. 48
Références bibliographiques ................................................................................................ 52
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Liste des abréviations
AFSR Association Française du Syndrome de Rett
ALD Affection de longue durée
AMM Autorisation de mise sur le marché
ANSM Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
ARSD Australian Rett Syndrome Database
BDNF Brain-Derived Neurotrophic Factor
BMC Contenu minéral osseux
BMD Densité minérale osseuse
CAMSP Centre d’Aide Médico-Sociale Précoce
CBZ Carbamazepine
CDKL5 Cyclin-dependent kinase-like 5
CGI - CGI S Clinical Global Impression - Clinical Global Impression Scale-Severity : échelle couplant
l’échelle d’impression clinique globale et le score de sévérité clinique du Rett
CHQ Child Health Questionnaire
CSS Score de sévérité clinique :échelle de sévérité clinique du syndrome de Rett
ECG Electro-cardiogramme
EDA Activité électrodermale
EEG Electro-encéphalogramme
FAM Foyer d’Accueil Médicalisé
FLACC Face Legs Activity Cry Consolability
FOXG1 Forkhead box protein G1
HAS Haute Autorité de Santé
IMC Indice de masse corporelle (BMI : body mass index)
IME Institut Médico-Educatif
IMP Institut Médico-Pédagogique
IRM Imagerie par résonnance magnétique
ISCD International Society for Clinical Densitometry
LTG Lamotrigine
MAS Maison d’Accueil Spécialisé
MDPH Maison départementale des personnes handicapées
MBA Score moteur et de comportement
MBD Methyl-CpG binding domain
MECP2 Methyl-CpG Binding Protein 2
MEF2C Myocyte Enhancer Factor 2C
MLPA Multiplex Ligation-Dependent Probe Amplification : technique
d’amplification multiplex permettant la recherche de grands réarrangements (délé-
tion/duplication) d’un gène.
MPR Médecine physique et de réadaptation
NGS Next-generation sequencing
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PNDS Protocole national de diagnostic et de soins
QOL (QdV) Quality of life (Qualité de vie)
RSBQ Rett Syndrome Behaviour Questionnaire
RTT Syndrome de Rett
SESSAD Service d'Education Spéciale et de Soins à Domicile
STXBP1 Syntaxin Binding Protein 1
TCF4 Transcription Factor 4
VNS Stimulateur du nerf vague
VPA Valproate
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Synthèse à destination du médecin traitant
Caractéristiques de la maladie
Le syndrome de Rett est une maladie neuro-développementale rare, touchant essentiellement les filles,
caractérisée dans sa forme typique, par une phase de développement normal ou sub-normal, suivie d’une
décélération globale du développement psychomoteur, suivie d’une perte des acquisitions cognitives et
motrices. Le syndrome de Rett est causé, dans plus de 95% des formes typiques, par des mutations dans le
gène MECP2.
Les signes les plus typiques du syndrome de Rett (que l’on rencontre à tous les stades) sont :
la perte de l’utilisation volontaire des mains ;
l’absence d’apparition ou la perte du langage oral (pas de mots ou de phrases) ;
des troubles de la coordination et de l’équilibre avec une perte possible de la marche ;
des stéréotypies manuelles caractéristiques à type de pression/torsion, applaudissement,
frottement/lavage des mains ;
des troubles ventilatoires à type d’hyperventilation intermittente, d’épisodes d’apnées, d’expulsions
forcées d’air ou de salive ;
une déficience intellectuelle sévère ;
des troubles anxieux et du comportement ;
une communication par le regard préservée.
À ce jour, il n’existe pas de traitement curatif. Le traitement est symptomatique et vise à limiter les
complications de la maladie par des soins et des approches médicamenteuses, rééducatives et chirurgicales
appropriés. La plupart des patientes atteintes du syndrome de Rett atteignent l’âge adulte (59,8% au delà de
37 ans) et nécessitent ces traitements toute leur vie.
Les formes atypiques ou variantes du Rett sont diagnostiquées quand les enfants (filles le plus souvent mais
parfois garçons) présentent certains symptômes du syndrome de Rett mais pas l’ensemble des critères
« obligatoires ». Les plus fréquents et reconnaissables sont :
la forme avec préservation du langage ;
la forme congénitale sans phase de développement normal ;
la forme avec une épilepsie sévère et précoce.
Diagnostic
Le diagnostic du syndrome de Rett est confirmé par la mise en évidence d’une mutation dans le gène
MECP2 pour les formes classiques, ou dans les gènes CDKL5, pour la forme variante avec epilepsie
précoce ou dans le gène FOXG1 pour la forme variante congénitale
Cette anomalie n’est pas visible sur un caryotype standard. Elle ne peut être détectée que par une analyse
ciblée du gène, ou par une analyse globale (panel de gènes ou exome) à l’aide de techniques récentes de
séquençage à haut débit.
Prises en charge
Dans l’enfance, la prise en charge est celle du polyhandicap et de ses complications. Les comorbidités
neurologiques sont nombreuses.
L’épilepsie est fréquente, puisque plus de 90% des filles Rett font au moins une crise dans leur vie mais la
prévalence de l’épilepsie pharmacorésistante varie entre 16 et 45% des cas selon les séries. De plus, le
diagnostic d’épilepsie est difficile à porter en raison des anomalies quasi constante de l’EEG et la plus forte
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prévalence de phénomènes paroxystiques non épileptiques. Compte tenu de ces difficultés diagnostiques, il
est indispensable d’avoir une évaluation experte de l’épilepsie, et il est parfois nécessaire de réaliser des
enregistrements EEG video prolongés afin d’utiliser de façon raisonnée les traitements anti-épileptiques.
Les stéréotypies manuelles et les mouvements anormaux font partie de la maladie. Ils sont polymorphes
et évoluent avec l’âge avec des phénomènes hyperkinétiques chez les enfants plus jeunes, et des
phénomènes bradykinétiques chez les plus âgées, qui justifient une expertise par des équipes de neurologie
pédiatrique averties de cette pathologie.
La prise en charge des troubles alimentaires à l’origine d’une dénutrition, des troubles de l’oralité, du reflux
gastro-oesophagien et de la constipation nécessite un avis spécialisé en gastro-entérologie pédiatrique.
La prise en charge de la fragilité osseuse repose sur un régime riche en calcium, une supplémentation en
vitamine D, et parfois des bisphosphonates par voie intraveineuse, et nécessite un suivi spécialisé en
endocrinologie ou rhumatologie pédiatrique.
La prise en charge de complications orthopédiques repose sur des appareillages précoces (orthèses et
appareillages) et un suivi par des équipes de médecine physique et réadaptation et d’orthopédie, averties de
cette pathologie.
La prise en charge de la dysautonomie dans le syndrome de Rett englobe la prise en charge des troubles
ventilatoires, du sommeil et des troubles du rythme cardiaque. Aujourd’hui il n’y aucun traitement curatif aux
troubles ventilatoires du syndrome de Rett. En revanche, il est indispensable de prévenir des troubles de la
déglutition et des épisodes infectieux éventuels. Parfois une prise en charge adaptée des périodes
d’encombrement par de la kinésithérapie respiratoire intensive aidée dans certains cas par des appareils
d’aide à la toux (Cough Assist®) ou de désencombrement (Percussionnaire®) est nécessaire. Cette prise en
charge peut nécessiter un suivi spécialisé par un pneumologue pédiatre.
Les troubles du sommeil sont fréquents (plus de 80% des patientes), associés ou non à des troubles
ventilatoires, et invalidants et leur prévalence diminue avec l’âge. La prévalence plus élevée d’allongement
du QTcorrigé et de tachy-arythmie justifie un dépistage systématique.
Un dépistage des troubles sensoriels auditifs et visuels est nécessaire, ainsi qu’un suivi ophtalmologique et
dentaire régulier auprès de professionnels formés à l’examen des personnes polyhandicapées.
La prise en charge éducative et rééducative des enfants doit se faire dans un cadre multidisciplinaire
associant pédiatres, kinésithérapeute, psychomotricien, éducateur spécialisé, ergothérapeute, orthophoniste
et orthoptiste.
Une évaluation globale est indispensable pour orienter la prise en charge individuelle des troubles moteurs
et orthopédiques, ainsi que des troubles de la communication et de l’anxiété qui sont constants.
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Surveillance
Évaluation médicale annuelle par une équipe pluridisciplinaire : examen neuro-moteur, dépistage des
complications orthopédiques (scoliose, cyphose, luxation de hanche, équin), surveillance de la croissance
(poids, taille, puberté), dépistage et anticipation des complications respiratoires (pneumopathies de
déglutition, encombrements respiratoires), évaluation des troubles digestifs (reflux gastro-oesophagien,
troubles de l’oralité et/ou de déglutition avec dépistage de fausses-routes, constipation, et si nécessaire suivi
de la gastrostomie), examen bucco-dentaire. A partir de l’âge de 6 ans, une évaluation de la fragilité
osseuse (ostéodensitométrie et bilans du métabolisme osseux et nutritionnel) est recommandée tous les 2
ans. Un bilan ophtalmologique est également récommandé à partir de 6 ans, ou plus tôt en cas de signes
d’appel (strabisme en particulier).
La transition vers l’âge adulte doit être anticipée pour les jeunes à partir de l’âge de 13 ans.
Chez l’adulte, le traitement multidisciplinaire du syndrome de Rett doit se poursuivre en tenant compte des
complications suivantes : la perte de la marche possible, la prévalence plus élevée de l’épilepsie et de
l’apparition de signes parkinsoniens.
Les troubles de l’humeur (dépression) et du sommeil restent fréquents à l’âge adulte et peuvent justifier
d’une prise en charge par une équipe habituée à la prise en charge des troubles du comportement dans le
polyhandicap.
Les suivis gastro-entérologique et pneumologique doivent être poursuivis en raison de l’importance de la
constipation, des troubles de l’oralité et de la déglutition et des troubles respiratoires (pneumopathies de
déglutition).
Le suivi gynécologique doit être systématique.
La recherche d’une structure adaptée et la mise en place d’une mesure de protection juridique doivent aussi
être anticipées avec les professionnels et la famille.
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Rôles du médecin généraliste
Orienter l’enfant vers un service de neurologie pédiatrique ou de génétique pour confirmer le
diagnostic.
Veiller à ce que le suivi du patient soit réalisé par une équipe multidisciplinaire connaissant les
spécificités du syndrome de Rett selon les recommandations du PNDS.
Assurer la surveillance des complications de la maladie en coordination avec les équipes référentes.
Assurer le suivi habituellement recommandé chez tous les patients (enfants ou adultes) : vérification
et mise à jour des vaccinations, dépistages systématiques chez toute patiente (cancers du colon, de
l’utérus, du sein …).
Informations complémentaires
Orphanet (http://www.orpha.net) ou genereviews –MECP2 related disorders-
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK1497)
Association nationale de patients : www.afsr.fr
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Guide
1 Introduction
Le syndrome de Rett est une maladie neuro-développementale particulière, touchant essentiellement les
filles, caractérisée dans sa forme typique, par une décélération globale du développement psychomoteur,
suivie d’une perte des acquisitions cognitives et motrices, survenant après une période de développement
normal. Il constitue la principale cause de déficience intellectuelle chez la fille, après la trisomie 21, avec une
prévalence variable de 1/10 000 à 1/22 000 naissances féminines dans les différentes régions du monde.
Le syndrome de Rett est causé, dans plus de 95% des cas typiques, par des mutations dans le gène
MECP2 (Methyl CpG Binding Protein 2) localisé en Xq28.
Le syndrome de Rett est un « diagnostic clinique » qui repose sur l’association de caractéristiques
cliniques co-existant chez une même patiente, sur une séquence d’évolution particulière et sur
l’exclusion de certains diagnostics différentiels.
Ces caractéristiques ont permis de définir des formes typiques ou classiques (¾ de cas)et des formes
atypiques ou variantes (¼ des cas).
L’un des critères essentiels du syndrome de Rett classique est la perte documentée, habituellement
entre 1 et 2 ans, d’acquis psycho-moteurs, tels que l’utilisation des mains, le babillage et les capacités de
communication, y compris parfois l’interaction visuelle. Cette période de régression qui peut durer
quelques semaines à quelques mois, est suivie d’une période de « réveil », où l’on assiste à une
récupération relative des capacités de communication visuelle, sans récupération franche des fonctions
motrices.
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Les critères nécessaires pour le diagnostic du syndrome de Rett (Tableau 1)
Une période de régression suivie d’une phase de récupération ou stabilisation.
Tous les critères majeurs (cf ci-dessous) et éliminer tous les critères d’exclusion.
Les critères nécessaires pour le diagnostic du syndrome de Rett atypique ou variant (Tableau 2)
Une période de régression suivie par une phase de récupération ou de stabilisation.
Au minimum 2 des 4 critères majeurs.
Au minimum 5 des 11 critères accessoires.
Les 4 critères majeurs
La perte partielle ou complète de l’utilisation volontaire des mains.
La perte partielle ou complète du langage oral.
Les troubles de la marche : instabilité ou absence de marche.
Les stéréotypies manuelles caractéristiques (pression, torsion, applaudissement, mains dans la
bouche, frottement, lavage des mains).
Les critères accessoires
Un dysfonctionnement respiratoire avec des épisodes d’apnées pendant la veille, de blockpnée et
d’expulsion forcée d’air.
Un bruxisme pendant la veille.
Des troubles du sommeil.
Des troubles du tonus.
Des troubles vasomoteurs.
Une scoliose/cyphose.
Un retard de croissance.
Des mains et pieds petits, hypotrophiques.
Des rires et pleurs immotivés.
Une diminution de la sensibilité à la douleur.
Une communication par le regard –pointage visuel.
Les critères d’exclusion
Des lésions cérébrales d’origine périnatale ou postnatale, troubles métaboliques ou maladie
neurologique progressive.
Un développement psychomoteur anormal pendant les 6 premiers mois de la vie.
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2 Objectifs du protocole national de diagnostic et de soins
L’objectif de ce protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) est d’expliciter aux professionnels
concernés la prise en charge diagnostique et thérapeutique optimale actuelle et le parcours de soins d’un
patient atteint de syndrome de Rett.
Il a pour but d’optimiser et d’harmoniser la prise en charge et le suivi de cette maladie rare sur l’ensemble du
territoire. Il permet également d’identifier les spécialités pharmaceutiques utilisées dans une indication non
prévue dans l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) ainsi que les spécialités, produits ou prestations
nécessaires à la prise en charge des patients mais non habituellement pris en charge ou remboursés.
Ce PNDS peut servir de référence au médecin traitant (médecin désigné auprès de la Caisse d’assurance
maladie à partir des 16 ans du patient) en concertation avec le médecin spécialiste notamment au moment
d’établir le protocole de soins conjointement avec le médecin conseil et le parent/tuteur du patient, dans le
cas d'une demande d'exonération du ticket modérateur au titre d'une affection hors liste.
Le PNDS ne peut cependant pas envisager tous les cas spécifiques, toutes les comorbidités ou
complications, toutes les particularités thérapeutiques, tous les protocoles de soins hospitaliers, etc. Il ne
peut pas revendiquer l’exhaustivité des conduites de prise en charge possibles, ni se substituer à la
responsabilité individuelle du médecin vis-à-vis de son patient. Le protocole décrit cependant la prise en
charge de référence d’un patient atteint de syndrome de Rett. Il doit être mis à jour en fonction des données
nouvelles validées.
Ce présent PNDS a été élaboré selon la « Méthode d’élaboration d’un protocole national de diagnostic et de
soins pour les maladies rares » publiée par la Haute Autorité de Santé en 2012 (guide méthodologique
disponible sur le site de la HAS : www.has-sante.fr).
Ce travail répond aux questions :
Quels sont les signes permettant d’évoquer le diagnostic de syndrome de Rett typique et
atypique ?
Quelles sont les différentes pathologies et comorbidités pouvant être présentes chez ces patients ?
Quelles comorbidités/ complications peuvent apparaître au cours de la vie de la personne ?
Comment identifier et prévenir si possible les comorbidités/ complications qui se posent chez les
patients ?
Quels parcours de soins proposer pour la surveillance, la prévention et le traitement de ces
comorbidités/complications?
Quelles sont les modalités d’information sur la maladie et sa prise en charge, notamment le rôle du
conseil génétique ?
Un document plus détaillé ayant servi de base à l’élaboration du PNDS et comportant notamment l’analyse
des données bibliographiques identifiées (argumentaire scientifique) est disponible sur le site internet de
l’espace maladies rares de l’hôpital universitaire Necker-Enfants malades, Paris :
http://www.maladiesrares-necker.aphp.fr/
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3 Diagnostic et évaluation initiale
3.1 Objectifs
Détecter la maladie le plus tôt possible.
Confirmer le diagnostic et expliquer l’importance de connaître l’anomalie génétique précise .
Assurer un bilan initial, identifier les comorbidités et apprécier la sévérité.
Préciser la prise en charge thérapeutique : médicale, paramédicale, et médico-socialev
Évaluer l’environnement familial.
Mettre en place un accompagnement parental.
Demander l’exonération du ticket modérateur et informer sur les droits aux prestations et les aides
apportées par la MDPH.
3.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination)
Le diagnostic de la maladie relève du médecin spécialiste (neuropédiatre et généticien).
Le diagnostic, l’évaluation initiale et la prise en charge globale du patient reposent sur une coopération
pluridisciplinaire et font intervenir :
3.2.1 Pour les enfants
des médecins de plusieurs disciplines pédiatriques : pédiatre généraliste, neuropédiatre,
endocrinologue pédiatre, gastro-entérologue pédiatre, médecin de médecine physique et de
réadaptation (MPR), chirurgien orthopédiste pédiatrique, pédopsychiatre ;
un généticien clinicien ;
des médecins impliqués plus ponctuellement : pneumo-pédiatre ou pédiatre ayant une expertise
dans le sommeil de l’enfant, oto-rhino-laryngologiste, ophtalmologiste, réanimateur pédiatre,
algologue ;
d’autres professionnels et paramédicaux : kinésithérapeute, psychologue, psychomotricien,
ergothérapeute, orthophoniste, diététicien, stomathérapeute, dentiste, orthoptiste, assistant social,
éducateur spécialisé.
3.2.2 Pour l’adulte
médecins impliqués dans la majorité des cas : neurologue, généticien, médecin généraliste,
endocrinologue, nutritionniste, gynécologue, psychiatre, orthopédiste, médecin ayant une
orientation en troubles du sommeil ;
médecins impliqués plus ponctuellement selon les besoins, pneumologue, oto-rhino-laryngologiste,
réanimateur, algologue ;
autres professionnels et paramédicaux : kinésithérapeute, psychologue, psychomotricien,
ergothérapeute, orthophoniste, diététicien, stomathérapeute, dentiste, orthoptiste, assistant social,
éducateur spécialisé.
Ces professionnels travaillent conjointement avec le médecin généraliste, le pédiatre et/ou le généticien pour
une prise en charge globale du patient.
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3.3 Circonstances de découverte - Suspicion du diagnostic
Le diagnostic est porté en moyenne à 2,7 ans (intervalle 2,0-4,1) dans le syndrome de Rett classique et 3,8
ans (intervalle 2,3-6,9) dans les formes atypiques.
Plus le diagnostic est porté précocement, plus rapidement peuvent être introduites les thérapies et prises en
charge adaptées permettant de réduire les comorbidités et les complications du polyhandicap (déformations
orthopédiques, dénutrition, troubles respiratoires et fragilité osseuse).
Cela a pour conséquence, non seulement d’améliorer la qualité de vie des patients, mais aussi de diminuer
les difficultés rencontrées par les familles et les soignants en mettant en place un accompagnement de
l’enfant et de son entourage.
Il existe une grande variabilité clinique tout au long de la vie du patient. L’évolution du phénotype de la petite
enfance à l’âge adulte signifie que les caractéristiques cliniques faisant suspecter le diagnostic évoluent
avec l’âge.
3.3.1 Pour le syndrome de Rett typique ou classique
Dans l’enfance entre 2 et 4 ans, chez une fille
Un retard du développement (hypotonie, retard postural, retard d’acquisition de la marche, retard
du langage) ;
La notion de l’acquisition puis de la perte de l’utilisation des mains et du babillage ;
Des stéréotypies manuelles ;
Des traits autistiques avec une perte du contact puis l’apparition après 3 ans d’un pointage
oculaire.
C’est l’association de ces signes, souvent associés à une décélération de la croissance du périmètre
crânien, à un retard de croissance et/ou des difficultés alimentaires, qui évoquent le diagnostic.
Quand le diagnostic n’est pas fait dans la petite enfance, l’apparition d’un pointage oculaire
contrastant avec l’absence de langage, l’apparition de troubles ventilatoires (apnées lors des phases d’éveil,
blockpnée, expulsion forcée d’air), d’un retard de croissance avec des mains et pieds hypotrophiques, d’une
cyphose et/ou d’une scoliose sont des éléments supplémentaires d’orientation à partir de l’âge de 4-6 ans.
Chez l’adolescente ou l’adulte, il est évoqué devant un tableau de polyhandicap chez la fille.
L’association d’une petite taille, de stéréotypies manuelles, de troubles ventilatoires, d’une rigidité
parkinsonnienne associée à des troubles trophiques comportant une altération précoce de la peau et des
ongles font évoquer le diagnostic.
L’un des signes particuliers chez l’adulte est la dégradation de l’humeur, en particulier après 25 ans,
avec une diminution de l’intérêt pour l’entourage, contrairement à l’enfant plus jeune.
3.3.2 Pour le syndrome de Rett atypique dans sa forme avec épilepsie précoce
Chez une petite fille (et plus rarement le garçon)
Une épilepsie précoce se manifestant par des orages de crises cloniques ou toniques avant 5
mois ;
L’évolution avant 1 an vers des spasmes infantiles (syndrome de West) ;
Une épilepsie myoclonique pharmacorésistante ;
Un retard du développement sévère ;
Des stéréotypies manuelles.
3.3.3 Pour le syndrome de Rett atypique dans sa forme congénitale
Chez la fille ou le garçon
Un retard du développement sévère ;
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Une microcéphalie congénitale ou post natale précoce à partir de 4 mois ;
Des mouvements anormaux à type de dyskinésie, dystonie mobile généralisée ;
Des dyskinésies bucco-linguales.
3.3.4 Pour le syndrome de Rett atypique dans sa forme avec préservation du langage
Chez la fille
Le diagnostic est parfois posé devant un bilan de troubles autistiques chez la fille de 4 ans (régression du
contact, stéréotypies, absence de langage).
Dans ces formes, il persiste quelques mots ou phrases écholaliques. La préservation de l’utilisation des
mains est possible. Les stéréotypies sont fréquentes. L’atteinte motrice (de la marche) est souvent mineure.
Les autres signes classiques du syndrome de Rett (microcéphalie, retard de croissance, scoliose, syndrome
dysautonomique, épilepsie) sont absents.
D’autres formes de syndromes de Rett encore appelées « syndromes de Rett-like, peuvent être
diagnostiquées devant l’association :
d’un retard du développement avec ou sans régression psychomotrice ;
d’une décélération de la croissance du périmètre crânien ;
de stéréotoypies manuelles ;
d’un pointage visuel.
3.4 Confirmation du diagnostic - Diagnostic différentiel
La confirmation du diagnostic repose sur des critères cliniques selon un consensus international de 2002,
révisés en 2010 (Tableau 1).
Pour le syndrome de Rett typique, la présence de 4 critères obligatoires associés à la notion de régression
est nécessaire pour le diagnostic clinique. Cela traduit au mieux l’histoire classique du Rett typique
caractérisée par une phase de régression de l’utilisation des mains et du langage, suivie de l’apparition de
troubles de l’équilibre et de stéréotypies manuelles.
Après la période de régression, s’en suit une phase de stabilisation et parfois d’amélioration de certains
acquis, en particulier la communication visuelle.
A noter que la décélération de la croissance du périmètre crânien a disparu des critères obligatoires car elle
n’est pas systématiquement observée chez les filles Rett typiques. Toutefois, comme il s’agit d’un signe
d’appel classiquement décrit et qu’il est un signe distinctif d’autres encéphalopathies, ce critère a été noté
comme un signe additionnel aux critères obligatoires, qui doit faire suspecter le diagnostic.
Aucun critère accessoire n’est obligatoire pour le diagnostic. Les critères accessoires ont pour but de
lister les éléments qui suggèrent le diagnostic comme la décélération de la croissance du périmètre crânien,
les anomalies ventilatoires, le pointage oculaire utilisé pour la communication.
Pour le syndrome de Rett atypique, les critères diagnostiques sont régulièrement l’objet de discussion
(Tableau 1). Le consensus de 2010 a proposé 4 critères importants ayant en commun la notion de
régression, suivie d’une stabilisation ou d’une récupération : absence ou réduction de l’utilisation des mains,
réduction ou perte du babillage, réduction ou perte de la communication et le profil évolutif du syndrome de
Rett comportant une phase de régression suivie d’une récupération de certains acquis. Cela permet de
distinguer les syndromes de Rett des encéphalopathies progressives.
Parmi ces syndromes de Rett atypiques, certains variants ont été identifiés. Les 3 principaux sont :
le variant avec préservation du langage ;
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le variant avec épilepsie précoce ;
le variant congénital (Tableau 2).
3.4.1 Syndrome de Rett typique
Le diagnostic clinique conduit à l’analyse génétique du gène MECP2 à la recherche d’une variation de
séquence pathogène qui confirme le diagnostic.
Différentes stratégies diagnostiques sont aujourd’hui proposées :
séquençage ciblé par la méthode de Sanger associé à la recherche de grands réarrangements par
MLPA par exemple ;
séquencage à haut débit d’un panel de gènes ou de l’exome.
Du fait de la grande homogénéité clinique du syndrome de Rett classique, la question du diagnostic
différentiel se pose peu. Lorsque le diagnostic est évoqué, la mise en évidence dans le gène MECP2 d’une
mutation ponctuelle ou d’un grand réarrangement (délétion/duplication d’une partie du gène) confirme le
diagnostic.
3.4.2 Syndrome de Rett atypique
Le diagnostic clinique conduit à l’analyse génétique. Les 3 principales formes atypiques ont des marqueurs
moléculaires.
Il s’agit de mutations dans le gène MECP2 dans les formes avec préservation du langage.
Les syndromes de Rett avec épilepsie précoce sont principalement associés à des mutations dans
le gène CDKL5.
Des mutation dans le gène FOXG1 sont fréquemment mises en évidence chez les enfants
présentant une forme congénitale de syndrome de Rett.
Toutefois, force est de constater qu’à ce jour, une large proportion de ces formes de Rett atypiques demeure
sans cause moléculaire identifiée.
3.4.3 Diagnostics différentiels
Même si les phénotypes des syndromes de Rett sont bien caractérisés, leur variabilité dans les formes
atypiques en particulier, rend parfois le diagnostic difficile. Plusieurs syndromes ont des carastéristiques
communes avec le syndrome de Rett. Cependant des caractéristiques spécifiques permettent le plus
souvent de les différencier. Ces syndromes sont les suivants :
3.4.3.1 Pour le Rett typique
Le syndrome d’Angelman est caractérisé par un déficit intellectuel sévère, une absence de
langage, des rires immotivés, des stéréotypies avec battements des mains, une microcéphalie, une
ataxie. Il touche les garçons et les filles. L’analyse génétique permet le diagnostic différentiel.
Le syndrome de Pitt Hopkins est également caractérisé par un déficit intellectuel sévère, une
absence de langage, des rires immotivés, des troubles ventilatoires pendant la veille, une
microcéphalie, une ataxie. La préhension volontaire est souvent conservée. Les traits du visage
sont reconnaissables par une macrostomie avec des dents écartées et un palais large et peu
profond, des lèvres épaisses, des yeux enfoncés, un nez aux narines évasées et des oreilles à
l'hélix épais. L’analyse génétique permet le diagnostic différentiel par la mise en évidence de
mutations hétérozygotes de novo du gène TCF4 (18q21).
Les troubles du spectre autistique (ou autismes syndromiques) avec régression transitoire, dont les
causes génétiques ne sont pas toujours identifiées.
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3.4.3.2 Pour le Rett atypique dans sa forme congénitale
Encéphalopathie avec mouvements anormaux, hyperkinétiques surtout chorée diffuse, athétose
distale, dyskinésies et dystonies orolinguales/faciales ;
Encéphalopathie avec microcéphalie congénitale, d’orgine génétique (Microcéphalies à Gyration
Simplifiée) ;
Encéphalopathies liées à des mutations STXBP1 ou autres gènes d’encéphalopathies épileptiques
précoces ;
Encéphalopathies en lien avec une anomalie du métabolisme des neurotransmetteurs.
3.4.3.3 Pour le Rett atypique dans sa forme avec épilepsie précoce
Encéphalopathies épileptiques précoces de toute origine génétique
Monogéniques (STXBP1, en particulier) ;
Malformations cérébrales (lissencéphalie en particulier) ;
Métaboliques (épilepsies sensibles aux vitamines B6, acide folinique).
3.5 Évaluation de la sévérité - Extension de la maladie - Recherche de co-morbidités - Évaluation du pronostic
Le syndrome de Rett affecte la santé et la qualité de vie à tous les âges de la vie du patient en raison de ses
nombreuses manisfestations et comorbidités. Lors de la découverte du syndrome de Rett chez un patient, il
importe de faire une évaluation et un bilan des anomalies observées que l’on peut regrouper sur le plan
clinique en différents domaines.
3.5.1 Le handicap intellectuel sévère et le polyhandicap
Les patients atteints du syndrome de Rett présentent un trouble du développement cognitif sévère à
profond, et souvent un polyhandicap qui associe une déficience motrice à une déficience intellectuelle avec
restriction des capacités d’expression.
Selon la définition (circulaire n°89-19 du 30 octobre 1989), le polyhandicap est un « handicap grave à
expressions multiples associant toujours une déficience motrice et une déficience intellectuelle sévère ou
profonde, entraînant une restriction extrême de l'autonomie et des possibilités de perception, d'expression et
de relation ».
La situation complexe de la personne porteuse d’un polyhandicap nécessite une prise en charge
multidisciplinaire adaptée pour les troubles somatiques essentiels (lutte contre les carences nutritionnelles et
prévention de la fragilité osseuse, prévention et traitement des problèmes respiratoires, mobilisation et
installations adaptées des enfants non marchants, prise en charge de troubles respiratoires et non
respiratoires du sommeil, du comportement et de la douleur, prise en charge des déformations
orthopédiques).
Cette prise en charge commence par une anticipation des situations d’urgence et de décompensation
(crises épileptiques graves ou inhabituellement prolongées, fièvres ou maladies infectieuses brutales avec
sepsis sévère, épisodes douloureux, états de choc, états d’agitation ou d’agressivité).
La coordination d’une prise en charge rééducative visant à maintenir ou développer les capacités motrices et
favoriser l’interaction et la communication même non verbale est importante.
Ce projet s’inscrit dans la durée avec une attention très particulière à la période de l’adolescence pendant
laquelle des besoins de santé nouveaux apparaissent tels que des complications orthopédiques graves
(luxation de hanche, scoliose) ou des régressions fonctionnelles parfois inéluctables (perte de la marche ou
de la station debout ou de la préhension manuelle).
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3.5.1.1 La motricité globale dans le syndrome de Rett
Les principales acquisitions des patients Rett sur le plan de la motricité globale sont la station assise seule
(80%), le rampé (69%), la mise en position debout avec aide (62%). La proportion de filles Rett marchantes
est diversement évaluée selon les séries, puisque certaines incluent dans la « capacité à marcher » le fait de
marcher seul ou avec une assistance minimale : dans la majorité des séries (de 43% à 51.8%), plus de la
moitié des filles Rett sont dites marchantes ; seule une série rapporte 61% de patientes Rett marchantes soit
indépendamment (18%) soit avec une assistance minimale (61%).
Les échelles d’évaluation
Un moyen simple de les évaluer est d’utiliser l’échelle des 15-items de motricité globale (Rett Syndrome
Gross Motor Scale) divisée en 3 sous-échelles en relation avec la station assise, la marche, et d’autres
capacités motrices plus évoluées (« challenge ».) (Tableau 3).
D’autres échelles sont proposées telles que le score sévérité clinique du syndrome de Rett (CSS)
(Tableau 4). Ce score permet d’évaluer le score de 13 domaines (âge à la régression, âge du début des
stéréotypies, degré de décélération de la croissance du périmètre crânien, statut de croissance (BMI),
station assise, capacité à marcher, utilisation des mains, scoliose, capacité à vocaliser/verbaliser, contact
visuel, respiration périodique, température des mains et des pieds, et la présence de crises).
Un autre score a été développé permettant d’adapter l’échelle d’impression clinique globale (CGI) avec les
items de l’échelle de sévérité clinique du syndrome de Rett (CSS) (Tableau 5).
L’âge au moment de l’évaluation est déterminant. En effet, les scores de motricité globale pour la station
assise, debout et la marche diminuent après 19 ans, probablement en lien avec la progression de la scoliose
et l’apparition d’une bradykinésie.
Enfin, l’échelle d’évaluation Motrice-Comportementale a été développée avec un objectif d’exhaustivité
(Tableau 6). Cette échelle comporte de multiples items permettant d’évaluer la motricité globale/fine, le
langage, la communication et les interactions sociales. Toutefois, cette échelle est très longue à faire passer
pour les personnes et les professionnels et n’a jamais été systématiquement validée.
3.5.1.2 L’utilisation des mains
Sur le plan de l’utilisation des mains, près des 3/4 des filles et femmes Rett peuvent toucher et agripper un
objet, se gratter, garder un objet ou le lacher volontairement. En revanche, 25% peuvent manger avec leurs
doigts, 19% peuvent tenir un biberon ou une tasse, et moins de 10% peuvent tenir une fourchette ou une
cuillère ou transferer des petits objets d’une main à l’autre. Il y a une discrète tendance à l’amélioration de
l’utilisation des mains entre le groupe des enfants de moins de 5 ans et le groupe des plus grandes
(respectivement 5-9 ans et 10-19 ans), suivi d’un discret déclin après 19 ans pour le score composite de
l’utilisation des mains (score de 0 à 7 incluant le fait de toucher, d’agripper, de maintenir l’objet dans la main,
de le lacher volontairement, de le manipuler et d’orienter la préhension et la manipulation avec le regard).
La majorité des jeunes ont une alimentation orale, avec assistance. 28% des adultes ont une alimentation
par gastrostomie, soit exclusive, soit complétée par une alimentation orale. Une minorité mange seule.
3.5.1.3 L’évolution motrice à l’âge adulte
Au delà de 30 ans, plus de la moitié des patientes marchent soit indépendamment (18%) ou avec assistance
(43%). Cette proportion est similaire à l’étude italienne (130 filles), et néerlandaise (53 adultes, âge moyen
31.4 ans). Seules 15% ne marchent pas du tout. La majorité (85%) tient assis sans aide, mais la majorité n’a
pas acquis les transferts de la position assise à debout (66%). Concernant l’utilisation des mains, 40% n’ont
aucune préhension volontaire, et 48% sont capables d’agripper un objet d’intérêt. Une minorité (8%) peut
prendre et transférer les objets d’une main à l’autre.
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3.5.2 La communication verbale et non verbale
Les jeunes Rett communiquent avec des vocalisations pré-linguistiques, un contact visuel, des sourires-
réponses et des gestes pour exprimer leurs besoins et leurs envies.
La majorité (82.8%) est capable de faire des choix avec le regard. Un peu moins de la moitié utilisent une
modalité pour communiquer leur choix (le seul regard), 52.8% utilisent 2 modalités (le regard accompagné
d’un mouvement du corps ou d’une vocalisation). Pour celles qui ont fait un choix, le temps du choix est
inférieur à 8 secondes dans plus de la moitié des cas, et cette durée ne change pas avec l’âge. Cette
communication est largement influencée par le partenaire de communication, en combinant langage et
gestuelle, et les capacités motrices de la fille Rett.
Les filles Rett ont une capacité de reconnaissance des visages avec des scores pour les nouveaux visages
supérieurs au hasard. Elles ont un profil de reconnaissance des expressions faciales des émotions simples
(heureux, triste, et apeuré) atypique. Les études en eye-tracking montrent que leur profil d’analyse est
atypique puisqu’elles fixent de façon moins intense et moins prolongée l’ensemble des éléments de la face
(48% versus 72% chez les contrôles), particulièrement la bouche.
Comme pour toute personne atteinte de trouble cognitif sévère, le défi pour les aidants familiaux et les
professionnels est de développer des outils de communication augmentée, exploitant les compétences
préservées (regard, expression du visage, gestes simples), et partir du postulat que la personne a une vie
psychique plus élaborée que celle que l’on peut percevoir.
Le maintien de stimulations de communication en famille, ou en institution par les aidants ou par les
professionnels de rééducation aide à la qualité de l’intégration et de la participation des jeunes aux activités
de vie quotidienne.
3.5.3 Les comorbidités neurologiques du syndrome de Rett
3.5.3.1 Les phénomènes paroxystiques épileptiques et non épileptiques
L’épilepsie est un des signes majeurs du syndrome de Rett puisqu’elle affecte entre 70 et 90% des filles Rett
et est à l’origine d’une altération considérable de la qualité de vie.
Les crises débutent le plus souvent après la régression, habituellement après 3 ans et rarement après 20
ans. L’âge médian du début des crises est de 4.7 ans. Les filles atteintes du syndrome de Rett peuvent
présenter tous types de crises épileptiques, mais également des phénomènes paroxystiques non
épileptiques.
On distingue trois profils évolutifs (i) l’épilepsie avec des crises répondant au traitement (55 à 70%) ; (ii)
l’épilepsie active allant de l’évolution rémittente avec des crises fréquentes (16 à 45% selon les séries) ; (iii)
l’absence de crise (10 à 18%). Les crises quotidiennes sont rares.
La prise en charge de ces crises est complexe car la nature épileptique ou non épileptique est souvent
incertaine et les deux types de phénomènes coexistent habituellement chez une même personne.
La complexité de la distinction entre épilepsie et non-épilepsie est liée au fait que ces phénomènes
surviennent chez des patientes, dont l’EEG intercritique est anormal. L’EEG dans le syndrome de Rett suit le
profil évolutif de la maladie et est caractérisé par un ralentissement du rythme de fond avec un rythme lent
(théta) dans les régions fronto-centrales et la perte de figures physiologiques puis l’apparition de décharges
de pointes ondes focales, multifocales, et généralisées, qui s’activent classiquement au cours du sommeil.
Les jeunes peuvent présenter des crises partielles et des crises généralisées. Elles présentent un ou
plusieurs types de crises différents et souvent combinés. La combinaison la plus fréquente est l’association
de crises partielles et généralisées avec des crises partielles complexes, toniques et tonico-cloniques (80%).
Les crises partielles, parmi lesquelles les formes partielles avec généralisation secondaire, sont les plus
fréquentes (94%). Il s’agit le plus souvent de crises débutant dans les régions centrales et occipitales,
cloniques focales, avec déviation des yeux, de la tête,et parfois avec des apnées. Les crises généralisées
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(56%) sont souvent des absences/ruptures de contact associées à une diffusion des décharges de rythmes
rapides dans les régions frontales.
Distinguer la nature épileptique ou non épileptique de ces phénomènes est complexe, surtout en cas de
prise de posture tonique, et nécessite souvent une vidéo EEG (électroencéphalogramme) accompagnée
d’un EMG (électromyogramme) et d’une solide expérience dans le syndrome de Rett et dans l’épilepsie.
Ainsi dans près de 40% des cas, l’histoire clinique de crises n’est pas confirmée par la vidéo EEG : les
principales crises non épileptiques sont des épisodes moteurs, tels que des tremblements, des secousses,
des chutes, des rotations de la tête, des épisodes de pseudo-absences, parfois accompagnés de rires
immotivés, de dilatation pupillaire, ou encore des accès de dysrythmie respiratoire apnée / hyperventilation.
En l’absence d’EEG-Vidéo contemporain, ces phénomènes conduisent à la surestimation de la fréquence de
l’épilepsie et souvent à une médication antiépileptique excessive.
La sévérité de l’épilepsie semble diminuer au-delà de l’âge de 20 ans où la fréquence des crises
généralisées diminue, alors que la fréquence des crises partielles augmente. Ces crises restent
polymorphes.
D’autre part, l’épilepsie de l’adulte atteinte du syndrome de Rett est plus sensible aux antiépileptiques que
celle de l’enfant. Il est nécessaire d’organiser la transition enfant adulte dans le suivi de l’épilepsie.
3.5.3.2 Les stéréotypies et mouvements anormaux
Les stéréotypies manuelles sont un des signes spécifiques du syndrome de Rett. Elles apparaissent en
moyenne vers 25 mois, le plus souvent en même temps ou juste après la perte de l’utilisation des mains.
Elles sont polymorphes et possèdent des caractéristiques spécifiques du syndrome de Rett. Elles sont le
plus souvent bi-manuelles, sur la ligne médiane à type de frottement ou de lavage des deux mains. Les
stéréotypies avec les mains séparées sont plus rares avec des mouvements différents pour chacune des
mains, comme le fait de se tirer les cheveux avec une main et se taper le torse avec l’autre, se mettre la
main dans la bouche, se tortiller les doigts ou faire des mouvements de castagnette. Par ailleurs, certaines
stéréotypies sont associées à une certaine forme d’auto-agressivité, notamment lorsque les fillettes mettent
leurs mains à la bouche avec des morsures fréquentes.
Une des caractéristiques des stéréotypies chez les filles atteintes du syndrome de Rett par rapport aux
enfants autistes est qu’elles ne regardent pas leurs mains quand elles font leurs stéréotypies, probablement
en raison de leurs difficultés de coordination oculo-manuelle.
Le bruxisme constitue la seconde forme de stéréotypies fréquentes dans le syndrome de Rett avec près de
82% des patientes. Le bruxisme disparaît pendant le sommeil et induit des lésions dentaires parfois
invalidantes.
D’autres stéréotypies sont rencontrées plus rarement dans le syndrome de Rett, telles que les rotations de la
tête, de rétropulsion cervicale, d’accès de révulsion oculaire, de grimaces, de balancement du tronc, de
torsion des pieds, torsion de la langue..
Plus de 95% des filles atteintes du syndrome de Rett ont plus d’une seule stéréotypie ; parmi celles-ci un
tiers ont 5 ou plus stéréotypies. Les associations les plus fréquentes sont les stéréotypies de lavage et
bruxisme (près de 70%), et les stéréotypies de lavage et les mains dans la bouche (45%). Certaines
associations sont très complexes et peuvent donner lieu à ce que l’on pourrait qualifier de « danse
stéréotypique ».
Une des caractéristiques des stéréotypies manuelles dans le syndrome de Rett est qu’elles diminuent avec
l’âge, en particulier après 10 ans, d’abord en étant moins complexes et surtout avec l’évolution vers
l’hypokinésie et la rigidité extrapyramidale de la patiente adulte.
À partir de l’adolescence, l’hypomimie, la bradykinésie et la rigidité deviennent fréquents. Cette rigidité
s’installe plus rapidement avant 10 ans chez les patientes n’ayant jamais acquis la marche autonome.
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Avec la progression de la maladie, la démarche devient plus rigide, avec un élargissement du polygone de
sustentation, une diminution du ballant des bras et une hyperextension des jambes. Elles peuvent présenter
un « freezing » à l’initiation du mouvement.
Les myoclonies touchent environ un tiers des patientes et sont localisées au niveau de la tête et du tronc, et
plus rarement à la partie distale des membres. La sévérité du myoclonus n’est pas liée aux autres
symptômes, ni à l’âge.
3.5.4 Les troubles dysautonomiques – Troubles de la commande respiratoire – Troubles du sommeil - Allongement du QT
3.5.4.1 Troubles de la commande respiratoire
Les troubles de la commande respiratoire sont l’un des signes caractéristiques du syndrome de Rett et sont
particulièrement invalidants. 65-93% des patientes présentent des accès d’hyperventilation qui alternent
avec des périodes de respiration irrégulière ou d’hypoventilation. Ils sont plus prévalents entre 10 et 18 ans.
Toutefois, les troubles ventilatoires sont variables et un large catalogue de manifestations ont été décrites.
Elles sont classées par de nombreux auteurs en accès de respirations forcées, de respiration profonde,
d’hyperventilation rapide et superficielle, d’hypoventilation, d’apnées centrales et obstructives, respirations
apneustiques, manœuvres de Vasalva (inspiration, blocage de la respiration puis expiration forcée par la
bouche), respiration de Biot (profil respiratoire anormal caractérisé par une série d’inspirations rapides,
superficielles, suivies par des périodes régulières ou irrégulières d’apnées) respiration périodique alternant
apnées/respiration forcée. Ces troubles du rythme respiratoire sont plus prononcés pendant la veille mais
une respiration irrégulière existe également pendant le sommeil.
Les respirations forcées et apneustiques sont plus fréquentes parmi les 5-10 ans et la respiration de type
Valsalva chez les plus de 18 ans. Le pattern de respiration inadéquate (de type Biot) est entre 10 et 18 ans
souvent associé à des pseudo-absences non épileptiques, parfois accompagnées de postures dystoniques,
de mouvements anormaux.
De plus, la plupart de ces troubles du rythme respiratoire sont associés à une dysrégulation du couplage
cardio-respiratoire.
3.5.4.2 Les troubles du sommeil
Les troubles du sommeil touchent plus de 80% des patientes atteintes du syndrome de Rett avec une
prévalence qui diminue avec l’âge. Les épisodes de rires et de pleurs nocturnes sont assez spécifiques de la
maladie avec une prévalence respective de 77% et 49% chez les moins de 7 ans. Les autres particularités
du sommeil sont des troubles de l’endormissement, des bruxismes nocturnes (50%) et des perturbations
liées aux crises épileptiques. Les cris nocturnes sont rapportés dans 28% des cas. La prévalence des rires
nocturnes diminue avec l’âge, et la prévalence des accès de somnolence diurne augmente avec l’âge.
L’inversion du rythme veille/sommeil, avec des réveils matinaux difficiles ou des endormissements diurnes
prolongés est rarement rapportée et se retrouve principalement chez les plus âgées.
Les patientes présentent également un risque accru d’apnées centrales ou obstructives, ou d’hypoventilation
alvéolaire.
3.5.4.3 L’allongement de l’intervalle QT corrigé
Un allongement du QTc (QTc >0,45 seconde) a été décrit dans 30 à 40% des cas de syndrome de Rett et
est supposé être la possible cause de la mort subite dans le syndrome de Rett. Aucun facteur de risque n’a
été retrouvé associé à la présence d’un allongement du QTc.
De ce fait, il est recommandé de réaliser un ECG chez tout patient syndrome de Rett au diagnostic. En cas
d’allongement du QTc, il est recommandé de faire un Holter de 24 heures à la recherche de tachyarythmies
cardiaques.
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En cas d’ECG anormal, il est recommandé d’adresser le patient à un cardiologue et de le contrôler tous les
ans. En cas d’ECG normal, il est recommandé de faire un contrôle tous les 3 ans.
De plus, certains médicaments doivent être contre-indiqués tels que cisapride, les antipsychotiques (par
exemple, thioridazine) y compris certains antiémétiques (dropéridol, dompéridone…), les antidépresseurs
tricycliques, les antiarythmiques (tels que quinidine, sotalol, et amiodarone), et des antibiotiques (tels que
érythromycine et kétoconazole). La liste des médicaments contre-indiqués doit dans tous les cas être
discutée avec le cardiologue traitant, de façon à adapter la liste à la situation de chaque patient.
3.5.4.4 Les troubles du comportement
Les troubles du comportement et de l’humeur sont très fréquents dans le syndrome de Rett. Ils associent de
façon caractéristique, des cris nocturnes et diurnes (39 à 84% cas), des réveils et rires nocturnes (64 à 84%
des cas), et des automutilations (28 à 73% des cas).
Les troubles de l’humeur comportent principalement une dépression, une baisse de moral (66 à 77% des
cas). Cette dégradation de l’humeur tend à augmenter avec l’âge en particulier après 25 ans.
Le comportement anxieux, avec une frayeur inappropriée (68 à 75%) est également une des caractéristiques
du syndrome de Rett.
Bien que le syndrome de Rett ne soit plus classé dans les troubles du spectre autistique, certains traits
autistiques (i.e défaut d’interaction sociale) persistent après la phase de régression et n’évoluent pas avec
l’âge. Le comportement autistique et les troubles du comportement sont indépendants de la sévérité de la
maladie neurologique.
3.5.5 Comorbidités digestives et troubles de la croissance
3.5.5.1 Les troubles de l’alimentation et du transit
Les troubles de l'alimentation sont très fréquents pendant les premières années de vie. Ils sont le plus
souvent d’origine mixte : reflux gastro-œsophagien, incoordination et hypotonie des muscles laryngo-
pharyngés.
Plus de la moitié des filles Rett présentent une dysmotricité gastro-intestinale (92%), des difficultés de
mastication et de déglutition (81%). Les vomissements, les réveils nocturnes, les manifestations de reflux,
les difficultés de mastication et les fausses-routes diminuent avec l’âge.
Les principaux traitements utilisés sont les inhibiteurs de la pompe à protons et les laxatifs dans la moitié des
cas, des polyvitamines et des compléments nutritionnels dans la moitié des cas également.
Les troubles de déglutition sont responsables de pneumopathies de déglutition qui peuvent être aggravées
par un reflux gastro-œsophagien et par une hypersalivation. Ces troubles sont majorés par les mouvements
anormaux (dystonie axiale) et par les anomalies rachidiennes (cyphose/scoliose). Ils surviennent
indépendamment et s’ajoutent aux troubles ventilatoires classiquement observés dans le syndrome de Rett.
L’adaptation de la prise alimentaire et de l’installation pour le repas doit être régulièrement réévaluée afin de
limiter le risque de fausses-routes. Une prise en charge en kinésithérapie respiratoire avec techniques de
désencombrement et d’aide à la toux est proposée s’il existe un encombrement bronchique.
Une constipation peut être présente, le plus souvent fonctionnelle. Elle peut être secondaire, due à une
dysmotricité digestive à l’origine également de ballonnements, d’éructations et de syndromes subocclusifs.
Malgré la forte prévalence des troubles gastro-intestinaux et nutritionnels dans le syndrome de Rett, il n’y a
pas de recommandation de procédures d’examens complémentaires spécifiques à la maladie. De plus, les
études montrent que la prise en charge habituelle comporte un traitement symptomatique (supplémentation
nutritionnelle et traitements médicamenteux) en priorité. Le TOGD et le radiocinéma de la déglutition sont
effectués chez 48% des patients avec des troubles de déglutition ou des difficultés alimentaires. La
fibroscopie œso-gastroduodénale est prescrite chez 59 à 79% des patients avec une symptomatologie
étiquetée « œsogastrique » (reflux gastro-œsophagien, pyrosis, douleurs à l’alimentation).
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3.5.5.2 Les anomalies de la croissance
Le défaut de croissance est un des signes « accessoires » du syndrome de Rett. Le retard et/ou la cassure
staturo-pondérale débute à partir de l’âge de 13 mois bien que le pic d’apparition soit entre 7 et 12 ans.
En revanche, le BMI moyen chez la fille atteinte du syndrome de Rett est normal. De ce fait, une
décélération du BMI est un bon indicateur de dénutrition. On n’observe pas d’accélération de la croissance
du poids et de la taille en période pubertaire. Des courbes adaptées ont été publiées pour le syndrome de
Rett Classique. (Annexe 1)
Les causes du retard de croissance chez les filles Rett sont multiples : nutritionnelles (défaut d’apport
calorique en lien avec des troubles de l’oralité de déglutition et/ou une dysmotricité digestive) et non
nutritionnelles (sévérité de la maladie, dégré de handicap, personne marchante et non marchante), mais
aussi une altération de la balance énergétique avec une dépense énergétique excessive (en lien avec les
troubles ventilatoires apnée-hyperventilation et suspectée d’être en lien avec les mouvements anormaux).
De façon intéressante, les stéréotypies et la capacité à manger seule n’influencent pas le BMI.
Une large étude de la littérature, combinée à un sondage des parents, et une discussion d’experts
internationaux (méthode Delphi) a permis de faire émerger un consensus de prise en charge. Celle-ci
comporte une évaluation détaillée et régulière (tous les 6 mois avant 12 ans puis tous les ans), de la
croissance staturo-pondérale (Annexe 4.3), de la qualité des repas et de leur déroulement (Annexe 4.3).
L’objectif de croissance est un BMI autour du 25e centile.
3.5.5.3 L’indication de la gastrostomie
Près de 25% de la population des filles Rett sont porteuses d’un gastrostomie. L’indication de la
gastrostomie doit être envisagée en cas de retard de croissance non rattrapé par les conseils
d’enrichissement de l’alimentation, de risques de pneumopathies de déglutition et/ou si les temps de repas
sont excessivement longs.
Les indications de mise en place d’une gastrostomie augmentent avec l’âge.
La mise en place de la gastrostomie améliore l’histoire naturelle de la dénutrition et de la cassure de la taille
chez les Rett mais ne permet pas de restaurer une croissance pour la taille et le poids normal, quel que soit
l’âge de la mise en place de la gastrostomie et qu’il y ait ou non une fundoplicature.
3.5.6 Comorbidités osseuses et orthopédiques
3.5.6.1 L’ostéoporose
La fragilité osseuse du syndrome de Rett se manifeste par des fractures, fréquentes se produisant pour des
traumatismes à faible énergie, et par des douleurs peu spécifiques. 97% des enfants de plus de 9 ans ont
une densité minérale osseuse inférieure à -2DS, cette déminéralisation prédomine au niveau du fémur. Les
facteurs contribuant à cette fragilité osseuse sont :
une diminution de la formation osseuse ;
une augmentation de la destruction osseuse ;
l’absence de la station debout et la marche ;
l’état nutritionnel insuffisant ;
les apports en calcium et en vitamine D insuffisants ;
et le développement pubertaire.
La fragilité osseuse est un signe clinique à part entière de la maladie, conséquence de la mutation de
MECP2.
La fragilité osseuse se quantifie en mesurant la densité osseuse par absorptiométrie biphotonique après
l’âge de 5 ans. La mesure la plus fiable est celle du rachis lombaire (L1-L4). En cas d’arthrodèse ou de
scoliose sévère, il est possible d’utiliser la mesure au col fémoral. Une densité osseuse inférieure à -2DS est
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pathologique. Elle s’interprète avec le bilan phosphocalcique (recherche de carence en vitamine D, de
carence d’apport calcique et de signes d’hyper-résorption osseuse).
3.5.6.2 Les anomalies musculo-squelettiques
Pendant les premières années de vie, l’hypotonie est le plus souvent présente, avec une cyphose souvent
marquée.
La scoliose répresente la comorbidité orthopédique la plus fréquente avec 50% des enfants avant 11 ans et
75% avant 13 ans. Elle est définie par un angle de Cobb supérieur à 10°. Il s’agit de scolioses d’origine
neurologique, à grand rayon de courbure, qui peuvent inclure le pelvis et ce d’autant que l’enfant n’est pas
marchant. Les facteurs de risques de survenue de la scoliose sont les scores élevés de sévérité moteur et
comportemental (selon l’échelle « clinical severity scale » tableau 5) et l’absence ou perte de la marche. Les
patterns de scoliose sont variables (simple « c » ou double « s ») et la localisation de la courbure maximale
est principalement thoracique (45%) plutôt que lombaire ou thoraco-lombaire. Plus les scolioses débutent tôt
(angle de Cobb > 25° avant 10 ans) et plus la marche autonome n’est pas acquise, plus le risque de scoliose
sévère (> 60° après 16 ans) est important. À l’inverse, les filles ayant une marche autonome à 10 ans et une
scoliose minime ou absente ont un risque minime de développer une scoliose sévère.
Ces déformations sont responsables, lorsqu'elles sont sévères, de douleurs, d'une diminution des
performances respiratoires du patient (syndrome restrictif), d'un déséquilibre en position assise ou debout
(pour les patients ambulants) avec un retentissement fonctionnel parfois sévère.
Une approche globale de la prise en charge de la scoliose est recommandée qui prend en compte des
facteurs tels que l’état nutritionnel, osseux, l’activité physique et la posture pré-opératoires. La chirurgie doit
être indiquée quand l’angle de Cobb est entre 40 et 50° et doit être organisée de façon mulitidisciplinaire par
des spécialistes de l’anesthésie, du contrôle de la douleur, des crises épileptiques et de la mobilisation
précoce dans le syndrome de Rett.
Avant la poussée de croissance pubertaire, il est possible de proposer un traitement conservateur par corset
orthopédique ou la mise en place de tiges provisoires sous-cutanées afin de maintenir une croissance
rachidienne et la contrôler autant que possible.
Lorsque la maturité osseuse est suffisante et que la déformation de la colonne vertébrale laisse persister un
trouble statique important source de douleurs, de gêne respiratoire potentielle ou avérée ou de gêne
fonctionnelle motrice, la correction définitive de la déformation de la colonne vertébrale au moyen d'une
ostéosynthèse et d'une fusion osseuse doit être discutée.
La subluxation de hanche (migration de la tête fémorale supérieure ou égale à 30%) est également une
complication fréquente rapportée selon les séries jusqu’à 48% des patientes Rett. Elle justifie une
surveillance clinique et radiologique chez les patientes les plus jeunes afin de débuter une prévention
précoce (adaptation de l’appareillage et kinésithérapie).
3.5.7 Les anomalies dentaires
Les principaux problèmes bucco-dentaires sont les caries, en lien avec un défaut d’hygiène bucco-dentaire,
un reflux gastro-oesophagien et une alimentation et/ou à des médicamens sucrés.
Les gingivites sont très fréquentes et également liées au défaut d’hygiène bucco-dentaire mais aussi aux
stéréotypies (mains dans la bouche).
L’usure dentaire non-physiologique en lien avec le bruxisme est présente dans près des ¾ des filles Rett
Le retard de la chute des dents temporaires, le retard à l’éruption des dents définitives et les troubles de
l’articulé dentaire sont courants.
Certaines manifestations orales du RTT sont liées aux traitements symptomatiques de la maladie alors que
d’autres sont liées à des comorbidités telles que l’activité épileptique, les difficultés pour assurer une hygiène
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bucco-dentaire optimale, des problèmes de veille ou encore les stéréotypies à type de mains dans la
bouche.
3.5.8 Douleur et syndrome de Rett
Peu d’études sont disponibles sur la douleur dans le syndrome de Rett, alors qu’on sait que MecP2 est
impliqué dans les cascades moléculaires requises pour l’initiation de la sensation douloureuse.
Selon un questionnaire parental dans la cohorte australienne, les parents rapportent que leurs filles Rett ont
une sensibilité diminuée à la douleur dans la majorité des cas (60%). À l’inverse, 15% rapportent une
augmentation de la sensibilité à la douleur.
De plus, les filles Rett auraient une diminution plus importante de la douleur liée à des causes externes telles
que les traumatismes, les accidents et les automutilations, et une augmentation de la perception
douloureuse pour les causes internes telles que les douleurs abdominales et les céphalées.
Les signes de douleurs les plus fréquents sont l’expression faciale (85%) une vocalisation (82%, i.e,
grognement, cris). La source principale de douleurs est gastro-intestinale (66%).
3.5.9 État de santé général et qualité de vie dans le syndrome de Rett
L’essentiel de la littérature porte sur les caractéristiques cliniques du syndrome de Rett, en particulier ceux
soulignés par les critères majeurs et accessoires de la maladie. Seules deux études se sont attachées à
évaluer l’état de santé général des patientes Rett sur la base de questionnaires familiaux.
Ainsi, parmi la liste des problèmes de santé rapportés dans le passé et dans le mois précédent l’étude, on
retrouve, l’épilepsie (79,1% dans le passé versus 51,6% dans le dernier mois), les problèmes
gastrointestinaux tels que le reflux (60,4% dans le passé versus 35,1% au cours du dernier mois), des
troubles intestinaux, tels que la constipation ou un syndrome occlusif , (56,0% dans le passé versus 41,7%
au cours du dernier mois), des problèmes dentaires (42,8% dans le passé versus 12,1% dans le mois
précédent), des problèmes cutanés (40,6% dans le passé versus 29,7% dans le mois, des infections
respiratoires (28,6% dans le passé versus 11% dans le mois précédent) et des problèmes ophtalmologiques
(22% dans le passé versus 8,8% dans le mois précédent).
3.6 Recherche de contre-indications au traitement
À l’exception de la mise en évidence d’un QT long, et des contre-indications médicamenteuses associées, il
n’existe aucune contre-indication aux médicaments dans le syndrome de Rett. Cependant, la vulnérabilité
des patients doit faire discuter de manière approfondie le rapport bénéfice-risque de chaque prescription
médicamenteuse. Une prudence particulière doit par ailleurs être apportée aux traitements connus pour
leurs effets dépresseurs respiratoires : benzodiazépines, morphiniques ou dérivés.
3.7 Annonce du diagnostic et information du patient
L’annonce du diagnostic doit faire l’objet d’une consultation dédiée, par un médecin qui connait parfaitement
la maladie et comprend :
l’explication du diagnostic ;
la planification de la prise en charge et du suivi, avec la description de l’équipe multidisciplinaire qui
l’assurera ;
l’information sur l’existence d’une association de personnes malades, en donnant leurs
coordonnées.
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L’annonce est faite par le médecin qui a fait le diagnostic et qui a prescrit l’analyse génétique, en présence,
de préférence, du psychologue du service.
L’information des patients et de l’entourage doit porter :
sur l’histoire naturelle et le pronostic du syndrome de Rett, sur les traitements prescrits, leurs effets
indésirables possibles
sur la nécessité d’un suivi régulier et sur la planification des examens nécessaires au diagnostic,
au suivi de la maladie ou au dépistage des complications éventuelles.
Chaque étape du développement ou chaque phase difficile nécessite un accompagnement. Il s’agit d’un
processus continu. L’accompagnement des parents et des soignants de proximité par l’équipe
pluridisciplinaire est indispensable, et l’association de patients peut être extrêmement utile.
3.8 Conseil génétique
La consultation de génétique est indispensable, mais pas obligatoirement au moment de l’annonce du
diagnostic. Elle est urgente pour les parents de l’enfant atteint, si une autre grossesse est en cours. En effet,
pour les trois gènes impliqués dans la forme typique (MECP2) ou dans les formes variantes (CDKL5 et
FOXG1), il existe un risque faible de récidive (~ 1%) qui pourrait résulter d’une mosaïque germinale
(présence de la mutation dans une partie des gamètes) chez l’un des parents.
Le risque de récidive est très faible s’il est vérifié que l’anomalie génétique est apparue de novo chez le
patient (absence de la mutation chez les 2 parents). Un prélèvement sanguin pour les deux parents d’un
enfant atteint doivent donc être adressés au laboratoire de génétique qui a réalisé le diagnostic moléculaire
chez le cas probant avant la consultation de conseil génétique.
Pour une nouvelle grossesse chez la maman de l’enfant atteint (et chez une éventuelle nouvelle conjointe du
papa), un diagnostic prénatal sur cellules fœtales (réalisé à partir d’une biopsie de villosités choriales ou
d’une amniocentèse en fonction du terme de la grossesse) pourra être proposé. Pour les encéphalopathies liées aux gènes MECP2 et CDKL5, Il est également important de faire la recherche de la mutation familiale chez les sœurs asymptomatiques de l’enfant atteint. En effet, et de façon exceptionnelle, une sœur pourrait être hétérozygote pour la mutation identifiée chez le cas probant tout en étant asymptomatique en raison d’une inactivation biaisée du chromosome X porteur de l’allèle muté.
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4 Prise en charge thérapeutique
4.1 Objectifs
suivi et prise en charge du retard du développement et du polyhandicap ;
suivi et traitement de l’épilepsie et des phénomènes paroxystiques non épileptiques ;
suivi et traitement des troubles (respiratoires et non respiratoires) du sommeil ;
suivi et traitement de l’encombrement respiratoire et anticipation des décompensations ;
suivi et prise en charge des mouvements anormaux (stéréotypies, dystonie, parkinsonisme) ;
suivi des troubles nutritionnels et digestifs (reflux gastro-œsophagien, constipation) et adaptation
thérapeutique ;
suivi endocrinien (hypothyroïdie, croissance, éventuelle puberté précoce) et adaptation
thérapeutique ;
surveillance, prévention et traitement des complications orthopédiques ;
surveillance, prévention et traitement des complications bucco-dentaires (bruxime, caries) ;
prévention et traitement de la fragilité osseuse et fractures ;
suivi psychologique (anxiété, pleurs) et adaptation thérapeutique ;
mise en place d’une éducation thérapeutique pour le patient et/ou la famille ;
prise en charge globale du patient et de sa famille.
4.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination)
La prise en charge globale de la maladie du patient repose sur une coopération pluridisciplinaire,
coordonnée par un neuropédiatre (ou neurologue) du centre de référence ou de compétences .
La prise en charge globale des patients concerne de nombreux professionnels en ville et à l’hôpital qui
travaillent conjointement avec le médecin traitant ou le pédiatre (cf. § 3.2).
4.3 Prise en charge thérapeutique (pharmacologique et autre)
Si la prise en charge thérapeutique implique la prescription de spécialités dans une indication ou des
conditions d’utilisation non prévues dans l’AMM, il est nécessaire de le mentionner entre parenthèses et
d’inclure en début de chapitre le paragraphe suivant :
« Plusieurs spécialités pharmaceutiques mentionnées dans ce PNDS pour la prise en charge thérapeutique
de l’enfant sont utilisées dans une indication ou des conditions d’utilisation non prévues dans l’AMM. »
Il est rappelé que la prescription de la spécialité est possible1, en l'absence d'alternative médicamenteuse
appropriée, si l'indication (ou les conditions d'utilisation) a(ont) fait l'objet d'une recommandation temporaire
d'utilisation (RTU) ou si le prescripteur juge indispensable, au regard des données acquises de la science, le
recours à cette spécialité pour améliorer ou stabiliser l'état clinique du patient.
Dans ce cas :
le patient doit être informé du caractère hors AMM de la prescription, « de l’absence d’alternative
médicamenteuse appropriée, des risques encourus et des contraintes et bénéfices susceptibles
d’être apportés par le médicament », des conditions de prise en charge par l’assurance maladie ;
la mention « Prescription hors autorisation de mise sur le marché » doit figurer sur l’ordonnance ;
la prescription doit être motivée dans le dossier médical du patient .
1 Article L. 5121-12-1 du code de la santé publique
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) peut s’appuyer sur le PNDS
pour élaborer une RTU de la spécialité dans l’indication hors AMM, s’il n’existe pas d’alternative
médicamenteuse appropriée2.
La spécialité peut faire l’objet d’une prise en charge ou d’un remboursement par l’assurance maladie dans
l’indication hors AMM, à titre dérogatoire et pour une durée limitée, après avis de la HAS, à condition qu’elle
ait fait l’objet au préalable d’une RTU et que son utilisation soit indispensable à l'amélioration de l'état de
santé du patient ou pour éviter sa dégradation3 .
4.3.1 Objectifs principaux
Optimiser le développement psychomoteur et somatique et améliorer la qualité de vie des patients
et des familles à tous les âges ;
Dépister et prendre en charge les comorbidités en particulier, la dénutrition, les troubles digestifs
hauts et bas, les troubles respiratoires ;
Dépister et prendre en charge les crises épileptiques et non épileptiques ;
Dépister et prendre en charge les troubles orthopédiques ;
Dépister et prendre en charge la fragilité osseuse ;
Dépister et prendre en charge les troubles du comportement, et du sommeil ;
Prévenir les situations d’urgence en optimisant la formation et l’éducation thérapeutique.
4.3.2 Les traitements ou prises en charge
4.3.2.1 Retard de développement, polyhandicap
La prise en charge précoce, programmes d’éducation spécialisée, comportant psychomotricité,
intégration « sensorielle » spécifique.
La kinésithérapie motrice active vise à prévenir l’atrophie musculaire et développe la force
musculaire. La kinésitherapie passive vise à lutter contre les rétractions musculo-tendineuses. Les
changements de posture en cas d’immobilisation ont pour but de garder ou rétablir un schéma
corporel d’ensemble et de lutter contre les escarres. Les massages peuvent avoir un rôle relaxant.
La kinésithérapie est aussi souvent prescrite pour les suites opératoires (scoliose, luxation de
hanche) pour aider à la verticalisation, pour préserver les transferts et la marche.
La psychomotricité permet de compléter le travail de contrôle postural et des changements de
position (allongé, assis, debout), la dissociation et l’utilisation des mains et la lutte contre les
stéréotypies.
La musicothérapie avec pour but de développer la partie non verbale de la communication.
La balnéothérapie avec pour but de favoriser le mouvement et la posture en limitant les effets de la
pesanteur.
L’équithérapie avec pour but de développer un travail sensoriel sur la posture et le maintien en lien
avec l’animal.
Le travail avec un psychologue permet de compléter cet accompagnement et peut être préconisé
pour les parents, les aidants et la fratrie.
L’ostéopathie permet de soulager certains troubles fonctionnels
4.3.2.2 Les appareillages
Ils ont pour but de diriger la croissance du squelette, en rééquilibrant la posture, soit par stimulation, soit par
inhibition des chaines musculaires, soit par réflexe postural, soit par l’utilisation positive de l’effet gravitaire.
L’appareillage est prescrit en accord avec les parents, à l’issue d’un bilan orthopédique, et doit être contrôlé
et validé par le prescripteur. Ce dernier doit travailler étroitement avec l’orthoprothésiste. Les appareillages
2 Article L. 5121-12-1 du code de la santé publique.
3 Article L. 162-17-2-1 du code de la sécurité sociale (CSS).
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comprennent principalement le corset-siège, les orthèses anti-équin et les corsets pour corriger la scoliose.
D’autres appareillages sont couramment prescrits : orthèses de coude, verticalisateur ou matelas moulés,
orthèses de posture d’extension de genoux nocturnes statiques. Les appareillages sont régulièrement
évalués à la recherche de signes de mauvaise tolérance (escarres) et adaptés à la croissance de l’enfant.
4.3.2.3 La rééducation de l’oralité – orthophonie
La texture des repas est adaptée aux faibles capacités de mastication. Selon les enfants, on propose une
texture hachée ou moulinée pour les personnes mastiquant peu et sans troubles de déglutition, ou une
texture mixée pour ceux qui ont des troubles de déglutition ou ayant une mastication inexistante.
L’orthophonie en rééducation de l’oralité a pour but de réduire l’hypersensibilité autour de la bouche à
l’origine d’un réflexe nauséeux et de lutter contre les fausses-routes.
4.3.2.4 Education à la communication non orale
La communication est évaluée en orthophonie et ergothérapie le plus souvent. La prise en charge consiste à
developper et entretenir des capacités de communication non verbale.
4.3.2.5 Troubles du comportement
Tout trouble du comportement doit d’abord impliquer la recherche attentive d’une douleur et de sa cause.
L’approche d’un trouble du comportement doit être pluridisciplinaire. Des évaluations psychologiques +/-
psychiatriques permettent d’adapter une prise en charge individuelle. Thérapie comportementale et
médicaments psychotropes sont souvent nécessaires pour les troubles du comportement, surtout en cas
d’agitation majeure ou de troubles anxieux qui nécessitent un traitement médicamenteux. Les techniques de
relaxation (Concept Snoezelen) peuvent aider à lutter contre l’anxiété.
4.3.2.6 Troubles du sommeil
Des évaluations du sommeil (agenda de sommeil +/- actimétrie) et des polysomnographies, lorsqu’elles sont
nécessaires, permettent une prise en charge individuelle. Mélatonine et médicaments psychotropes
(neuroleptiques) sont souvent nécessaires pour les troubles du sommeil.
En cas d’anomalies objectivées du sommeil (syndrome d’apnées centrales et/ou obstructives et/ou une
hypoventilation alvéolaire), se discute au cas par cas, de façon pluridisciplinaire et selon le degré de
handicap, l’apport d’une oxygénothérapie voire d’un support de type ventilation non invasive . Les indications
de telles prises en charges doivent toujours se faire dans le cadre de réunions de concertation
pluridisciplinaire.
4.3.2.7 Traitement de l’épilepsie
Il n’y a pas de recommandation de traitement pour l’épilepsie spécifique au syndrome de Rett. Le choix du
traitement dépend du type de crises principalement rapporté par la famille. Dans les cas de
pharmacorésistance (résistance au delà de la seconde ligne de traitement), (entre 16 et 19% des cas
d’épilepsie chez les filles Rett) des polythérapies sont parfois envisagées.
Étant donné que les crises partielles et généralisées peuvent survenir chez les filles atteintes du syndrome
de Rett, des médicaments antiépileptiques à large spectre sont recommandés. Les médicaments les plus
communément utilisés sont le valproate et la lamotrigine.
Une étude rapporte l’efficacité du topiramate, et une autre du levetiracétam, en particulier sur les épilepsies
myocloniques.
Le choix de l’antiépileptique doit aussi tenir compte du risque augmenté d’ostéopénie qui est majoré en cas
d’utilisation du valproate, alors qu’il est inchangé avec la lamotrigine, le topiramate, le vigabatrin et la
carbamazépine.
L’utilisation des traitements GABAergiques doit se faire avec prudence chez les patientes présentant des
troubles respiratoires centraux ou périphériques.
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Le régime cétogène a été évalué comme probablement bénéfique avec une bonne indication dans le
syndrome de Rett par le Groupe International d’Étude sur le Régime Cétogène. Toutefois, il est recommandé
de l’utiliser préférentiellement chez les patients porteurs d’une gastrostomie d’alimentation compte tenu de la
mauvaise compliance possible chez le patient polyhandicapé.
La stimulation du nerf vague a été rapportée chez quelques patientes (10 patientes rapportées). À 12 mois
de l’implantation, 6/10 parents rapportent une diminution de la fréquence des crises de 50%, et 2/10 une
diminution de 25-30%, une réduction de leur durée et de leur intensité associée à une amélioration du
contact visuel et une diminution des stéréotypies. De plus, en dépit des inquiétudes sur les effets
secondaires potentiels de la VNS sur la dysautonomie des filles Rett, aucune aggravation des troubles
respiratoires n’a été rapportée.
4.3.2.8 Prévention et traitement de la dénutrition
Une évaluation de la croissance, de l’oralité et des ingestas (par la diététicienne) sont nécessaires au
diagnostic et de façon régulière (au minimum annuellement) permettent une prise en charge individuelle.
L’objectif est d’assurer une croissance normale à ces patients malgré leur handicap et des ingestas qui ont
souvent tendance à se réduire au fil des années, réduction éventuellement majorée par un reflux gastro-
œsophagien non ou partiellement traité. En cas de ralentissement de la croissance, un régime
hypercalorique peut être prescrit, adapté par la diététicienne. Le suivi est alors intensifié.
Par ailleurs, ce régime doit être d’emblée enrichi en calcium en prévention de la fragilité osseuse. En cas de
dénutrition sévère (BMI < 3e percentile) malgré un régime hypercalorique, ou de fausses-routes associées à
des pneumopathies de déglutition, une nutrition entérale par gastrostomie est alors discutée. Cette
proposition fait l’objet d’une concertation pluridisciplinaire.
4.3.2.9 Prévention et traitement de la fragilité osseuse
Dès le diagnostic, tout enfant/adulte atteint du syndrome de Rett doit avoir une supplémentation par
Vitamine D (une ampoule 100 000 UI tous les 3 mois ou l’équivalent en dose quotidienne soit 1 200 UI/jour).
Les apports en calcium doivent être adaptés à l’âge, tout au long de la vie, de façon très attentive en
fonction du type d’alimentation (orale, gastrostomie).
Il faut lutter contre l’immobilité.
Enfin, il faut assurer un développement pubertaire de qualité.
Les traitements pour limiter les cycles doivent assurer une bonne œstrogénisation.
En cas de fractures associées à une densité osseuse inférieure à -2DS, il existe une ostéoporose fracturaire
et il faut envisager un traitement par bisphosphonates IV, après avoir discuté le rapport bénéfice/risque de
ce traitement.
4.3.2.10 Traitement du reflux gastro-œsophagien
Une prise en charge médicale du reflux gastro-œsophagien est primordiale compte tenu de son éventuel
retentissement sur l’oralité. Le traitement est débuté dès le premiers signes directs (rejets, vomissements,
grimaces ou inconfort au cours du repas) ou indirects (bruxisme, pleurs ou inconforts nocturnes, troubles du
sommeil).
On prescrit en première intention des inhibiteurs de la pompe à protons, en association, si échec, avec un
anti H2 (ranitidine). Dans les cas de RGO majeur, résistant à la bithérapie IPP-antiH2, on peut discuter
l’utilisation du béthanéchol (urécholine - disponible en pharmacie hospitalière) s’il n’existe pas d’épilepsie ou
d’asthme instable, et en instituant une mise en place progressive pour lutter contre les effets secondaires
(globe vésical, diarrhée…).
En cas d’échec des traitements médicamenteux, une exploration par fibroscopie est indiquée et en fonction
des résultats une chirurgie anti reflux peut être discutée.
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4.3.2.11 Prévention et traitement des complications respiratoires (encombrement et pneumopathies de déglutition)
La lutte contre les fausses-routes alimentaires et le reflux gastro-œsophagien est fondamentale. La
vaccination contre la grippe saisonnière et le pneumocoque est indiquée.
La lutte contre les fausses-routes salivaires comprend le positionnement de la tête et l’utilisation de patch de
scopolamine (ou de belafit orale). Le traitement par injection de toxine des glandes salivaires peut être
discuté.
Chez les enfants présentant un encombrement sévère et/ou des pneumopathies de déglutition, on
recommande un arrêt d’alimentation orale et la mise en place d’une gastrostomie d’alimentation et
l’utilisation d’un aspirateur de mucosités. Sur le plan médicamenteux, aucune étude n’a montré l’efficacité
d’un quelconque traitement. Cependant, des traitements inhalés à base d’anticholinergiques pour réduire la
production de sécrétion, ou à base de traitements anti-asthmatiques lors d’hyperréactivité bronchique
(Ventoline®) associée ont pu être proposés.
En cas d’infections respiratoires récurrentes, une antibiothérapie continue orale ou inhalée peut
occasionnellement se discuter. Par exemple, la mise en place d’une antibiothérapie alternée (amoxicilline,
amoxicilline/acide clavulanique, sulfamethoxazole/triméthoprime, en l’absence d’allergie connue ou
macrolides). Les fluidifiants sont contre-indiqués.
En parallèle, on recommande chez tout enfant présentant un encombrement sévère et/ou des
pneumopathies de déglutition de la kinésithérapie respiratoire ou l’intensification de celle-ci, ainsi que le
positionnement en décubitus ventral ou luge permettant un drainage bronchique nocturne.
Dans certains cas, les parents sont formés à des techniques instrumentales de désencombrement telles que
le Cough Assist®, le Percussionnaire® ou les relaxateurs de pression.
La ventilation non invasive nocturne et/ou une oxygénothérapie peuvent se discuter au cas par cas. Les
indications de telles prises en charges doivent toujours se faire dans le cadre de réunions de concertation
pluridisciplinaire.
La récidive d’infections respiratoires doit faire penser à une possible compression de l’axe trachéo-
bronchique par la déformation scoliotique rachidienne.
4.3.2.12 Traitements chirurgicaux
Toute intervention doit être réalisée en milieu hospitalier en lien avec l’équipe spécialisée du centre de
référence. Le risque anesthésique est a priori plus important chez ces patients qui peuvent présenter des
complications respiratoires (risque d’apnées ou d’hypoventilation post-anesthésie).
Le seuil de la douleur peut être élevé, ce qui peut entraîner un retard de diagnostic des complications
postopératoires.
Du fait de stéréotypies et de la dénutrition fréquente, la cicatrisation peut être retardée et/ou compliquée par
des surinfections.
La chirurgie de la scoliose et de la luxation de hanche doit être faite par une équipe entraînée à la chirurgie
des scolioses neurologiques (risque plus élevé de complications respiratoires et neurologiques ainsi que
d’infection du site opératoire).
La mise en place de la gastrostomie percutanée doit également être réalisée par des équipes entrainées à
ces techniques dans le contexte du polyhandicap.
Les actes, produits ou prestations non remboursés doivent également être signalés dans le PNDS. Les
produits ou prestations non remboursés peuvent également faire l’objet d’une prise en charge ou d’un
remboursement par l’Assurance maladie, à titre dérogatoire et pour une durée limitée, après avis ou
recommandation de la HAS et consultation de l’ANSM, s’il n’existe pas d’alternative appropriée et à condition
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que leur utilisation soit indispensable à l'amélioration de l'état de santé du patient ou pour éviter sa
dégradation4.
4.4 Éducation thérapeutique et modification du mode de vie (au cas par cas)
Nous partons d’un constat d’un réel besoin pour les patients et leur entourage proche qui vise à améliorer la
prise en charge des patients dans leur globalité.
Meilleure est la prise en charge médicale, paramédicale et éducative, meilleur est le confort du patient. Il est
utile de rappeler que la prise en charge précoce de certains symptômes permet de mieux appréhender les
complications, voire éviter des hospitalisations. Tous ces apprentissages sur la maladie passent par une
compréhension et une éducation des parents pour anticiper et gérer des situations parfois très compliquées.
Pour monter le projet d’éducation thérapeutique et l’appliquer, un coordonnateur de soins est associé aux
consultations du neurologue pédiatre. Cette consultation « à 2 voix » est un réel besoin des parents et
s’apparente à une pédagogie de la diplomatie où l’écoute et la parole permettent de débloquer des
situations. Il s’agit d’un partenariat entre les professionnels et les familles et nécessite un diagnostic éducatif
et des entretiens individuels, sur place lors des consultations chez les professionnels, avec un suivi par
téléphone.
Chaque personne est singulière, chaque situation unique. Cet accompagnement personnalisé est
bienveillant et aide la famille du patient à prendre des décisions pour des soins qui sont parfois lourds et
compliqués, de sorte à améliorer la qualité de vie du patient et a fortiori, celui de ses proches. Il aide aussi la
famille pour des choix qui concerne le projet de vie, l’orientation, la transition ou les aides pour les dossiers
administratifs et aides techniques.
Les programmes d’éducation thérapeutique des enfants atteints du syndrome de Rett plus spécifiques sont
en cours d’élaboration et reposent sur des outils adaptés aux besoins et aux attentes des parents, grands-
parents, fratrie, aidants qui les accompagnent au quotidien.
4 Article L. 162-17-2-1 du Code de la sécurité sociale (CSS)
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Ses objectifs sont d’aider la famille à :
Comprendre la maladie ;
Comprendre les traitements, leurs effets indésirables éventuels et les précautions à prendre ;
Savoir agir et réagir au quotidien face à des situations particulières ;
Éviter certaines complications ;
Maitriser les gestes techniques (aspiration de mucosités, manœuvres de désencombrement,
alimentation, installation, gestion des mouvements anormaux) liés à la prise en charge de la
maladie.
Les thèmes proposés pour l’ETP concernent des symptômes spécifiques associés au syndrome de Rett.
Chaque parcours étant différent, le patient doit être au cœur des préoccupations et mis au centre du
dispositif. La priorisation des besoins et des compétences à acquérir sont évalués en fonction de chaque
patient et selon la sévérité de l’état clinique.
Les sessions proposées portent sur :
Adaptation de l’alimentation, des prises alimentaires et gestion des troubles digestifs courants ;
Prévention et traitement de la constipation et de la dysmotricité digestive basse ;
Prévention et prise en charge des troubles ventilatoires et des pathologies respiratoires ;
Prise en charge des mouvements anormaux, phénomènes paroxystiques et crises épileptiques ;
Les soins au quotidien : hygiène, soins, médicaments ;
Adaptation des installations autour de l’enfant et de son environnement ;
La transition enfant/adulte.
La conception d’un programme ETP est centrée sur les besoins et les réalités du patient dans le cas de
comorbidites et de polypathologies telles qu’on peut les retrouver dans le syndrome de Rett.
4.5 Recours aux associations de patients
Les coordonnées de l’association nationales pour le syndrome de Rett sont données aux familles.
Association Française du Syndrome de Rett (AFSR)
Adresse : 264 rue du Champ Monette - 60600 Agnetz
Mail : contact@afsr.fr
Tél : 09 72 47 47 30
Site : https://afsr.fr/
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5 Suivi
5.1 Objectifs
Il n’existe pas de traitement curatif spécifique au syndrome de Rett
Les objectifs du suivi sont donc de prévenir les complications et de traiter les différentes comorbiditées de la
maladie.
5.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination)
Le suivi est le plus souvent coordonné par le neurologue pédiatre, pédiatre, neurologue ou neuro-généticien
d’un centre de référence ou de compétences prenant en charge les polyhandicaps d’origine génétique. Le
suivi est mis en place en relation avec le pédiatre ou le médecin traitant et les médecins spécialistes en
fonction des atteintes et comorbidités présentes.
Le suivi implique aussi des liens étroits avec tous les professionnels assurant la prise en charge
paramédicale, psychologique, sociale et éducative.
Le suivi repose sur une coopération pluridisciplinaire, coordonnée par un médecin des centres de référence
ou de compétences et fait intervenir :
Des médecins de plusieurs disciplines : pédiatre, pédopsychiatre, généticien, gastro-
entérologue, pneumologue, endocrinologue, chirurgien orthopédiste, réanimateur, spécialiste du
sommeil, médecin de médecine physique et réadaptation, ophtalmologiste ;
D'autres professionnels et paramédicaux : infirmier, kinésithérapeute, psychologue,
psychomotricien, orthophoniste, diététicien, éducateur, orthodontiste, orthoptiste, assistant social,
éducateur, AMP ;
Des professionnels non médicaux.
La prise en charge globale des patients concerne de nombreux professionnels en ville et à l’hôpital. Ces
professionnels sont médicaux, paramédicaux et psychologues. Tous les professionnels travaillent
conjointement avec le médecin référent. Sont aussi impliqués les CAMSP, SESSAD, IMP, IME, MAS, FAM
et toute structure intervenant auprès de l’enfant ou de l’adulte.
Les associations de patients peuvent être de bons conseils et ont toute leur place pour aider à
l’accompagnement des familles et les soutenir.
Un accompagnement psychologique peut être proposé à la famille si elle en ressent le besoin.
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5.3 Rythme et contenu des consultations
Figure : La grande flèche bleue indique l’âge de l’enfant (en années) au cours du suivi. L’âge médian au diagnostic du
syndrome de Rett classique : 2,7 ans (intervalle2,0-4,1) et l’âge médian au diagnostic du syndrome de Rett atypique
3.8 ans (intervalle 2,3-6,9) sont indiqués par une flèche verticale bleue.
Le suivi de la croissance (poids, taille, BMI et PC) se fait tous les 6 mois jusqu’à 4 ans puis tous les ans jusqu’à 14 ans,
puis tous les 2 ans ; l’objectif de ce suivi est d’identifier une cassure de la courbe pondérale et/ou staturale. L’objectif de
BMI est au 25e percentile.
(1) La consultation de génétique est ponctuelle pour permettre l’identification de la mutation MECP2, et doit être répétée
en cas de nouvelle grossesse.
(2) La consultation neuropédiatrique doit être semestrielle jusqu’à l’âge de 4 ans puis tous les ans jusqu’à l’âge de 16
ans, puis relayée par la consultation en neurologie
(3). La transition doit être abordée à partir de 12-14 ans.
Elle comprend systématiquement : a) Examen neurologique avec recherche de déformations orthopédiques précoces
(équin, scoliose, cyphose, asymétrie du bassin, luxation de hanche) ; b) Évaluation de l’intensité des stéréotypies : dans
la bouche (majoration du reflux), déformations-ulcérations des mains ; c) Évaluation des crises d’épilepsie et EEG de
sieste si nécessaire ; d) Évaluation des troubles du comportement : cris, agitation ; e) Dépistage des troubles de
l’endormissement, des réveils nocturnes et de l’inversion du rythme veille-sommeil, troubles respiratoires diurnes ou
nocturnes (ronflement, apnées) ; f) Recherche de régurgitations, difficultés alimentaires, pleurs fréquents, constipation ;
g) Recherche de fausses-routes, pneumopathies de déglutition et/ou encombrement chronique.
(4) La consultation en médecine physique est également annuelle afin de compléter la recherche de déformations or-
thopédiques précoces (équin, scoliose, cyphose, asymétrie du bassin, luxation de hanche) avec des radiographies du
bassin et du rachis tous les ans en fonction des signes cliniques. Le médecin de médecine physique est en lien avec
l’appareilleur pour prescrire, adapter et suivre les appareillages (siège coque, verticalisateur, attelles anti-équins, or-
thèses de coudes, matelas..).
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(5) Le dépistage du QTc long par un ECG ; s’il existe un allongement du QTc, un avis et un suivi cardiologique doivent
être proposés. Si l’ECG est normal, il faut le passer tous les 3 ans.
(6) La consultation en endocrinologie est systématique à partir de l’âge de 4 ans afin de dépister une ostéoporose. Elle
comporte une évaluation diététique des apports nutritionnels et en calcium, un bilan phosphocalcique (sang et urine),
une ostéodensitométrie tous les 1 à 2 ans.
(7) La consultation en gynécologie doit être mise en place dès la puberté avec un suivi systématique tous les 2 ans,
dans le cadre de la prévention du cancer du col de l’utérus et la discussion d’une contraception.
(8) La consultation en gastro-entérologie pédiatrique n’est pas systématique. Il est souhaitable qu’elle s’inscrive dans le
cadre d’une consultation multidisciplinaire. L’avis du gastro-entérologue est justifié en cas de a) stagnation pondérale
+++ > 6 mois et dénutrition sévère; b) si reflux gastro-œsophagien résistant aux IPP; c) Si fausses-routes et/ou compli-
cations respiratoires faisant discuter une gastrostomie percutanée; d) si constipation résistante aux traitements usuels.
En cas d’initiation du suivi en gastro-entérologie pédiatrique, il convient de revoir l’enfant tous les 6 mois. Aucun examen
complémentaire n’est obligatoire dans la cadre de la consultation. Le TOGD et la fibroscopie sont discutés au cas par
cas.
(9) La consultation du sommeil n’est pas systématique. Elle est indiquée en cas de troubles du sommeil sévères résis-
tants à la mélatonine et à la prescription d’IPP accompagnés ou non de troubles ventilatoires. En fonction de l’habitude
de l’équipe, l’évaluation des troubles du sommeil comprendra un agenda de sommeil et une actimétrie. Certaines
équipes proposent d’emblée une polysomnographie.
(10) La consultation en pneumologie pédiatrique n’est pas systématique. Il est souhaitable qu’elle s’inscrive dans le
cadre d’une consultation multidisciplinaire. L’avis du pneumologue est justifié en cas a) de pneumopathies de déglutition
à répétition (n>2) ; b) d’encombrement chronique résistant au traitement par IPP ; c) discussion d’appareillage de désen-
combrement ou autres thérapeutiques. En cas d’initiation du suivi en pneumologie pédiatrique, il convient de revoir
l’enfant tous les 6 mois.
(11) La consultation en orthopédie n’est pas systématique et doit être indiquée en cas de déformation orthopédique
sévère et évolutive malgré des appareillages adaptés. Idéalement elle doit être couplée à la consultation de médecine
physique. Elle est accompagnée de radiographies du bassin couché et du rachis de face et de profil couché et assis tenu
avec d’autres imageries ostéo-articulaires en fonction des points d’appel cliniques. Elle comporte une évaluation neuro-
orthopédique et fonctionnelle. Elle permet de discuter d’éventuelles chirurgies : ténotomie, arthrodèse, injection toxines
botuliques.
(12) La consultation chez le dentiste a pour but de donner des conseils de bonne hygiène bucco-dentaire et de dépister
des complications. Les soins dentaires peuvent être réalisés sous MEOPA dans des structures adaptées (à l’hôpital ou
en libéral) qui peuvent accueillir des personnes handicapées. Un suivi tous les 2 ans est recommandé en l’absence de
signes d’appel.
(13) La consultation ophtalmologique est indispensable dès la récupération du contact visuel : elle vise à étudier de la
poursuite oculaire, de l’oculomotricité, la recherche d’un strabisme (exotropie, ésotropie), d’une apraxie oculomotrice,
d’un trouble oculomoteur intermittent (exophorie, ésophorie, insuffisance de convergence) de la réfraction (nombreuses
anomalies) et examen du fond d’œil. En l’absence d’anomalie, le suivi n’est pas indiqué.
(14) La consultation par l’assistante sociale : suivi du projet éducatif et rééducatif en milieu familial et ou institutionnel.
Coordination avec la MDPH, évaluation des aides à apporter, suivi du projet familial et/ou institutionnel éducatif, réédu-
catif, occupationnel, dossier MDPH, mise en place d’aides humaines et/ou aides techniques si besoin, l’orientation à
l’âge adulte, la recherche d’une structure adaptée, la mise en place d’une mesure de protection juridique …
5.4 Examens complémentaires
Les examens complémentaires sont indiqués sur orientation clinique :
Le dosage des antiépileptiques n’est pas systématique en contrôle des crises. En revanche, en cas
d’aggravation des crises sous traitement, certains dosages médicamenteux (dépakinémie, tégrétolémie)
peuvent permettre d’ajuster le dosage. À l’inverse, en cas de signes cliniques (neurologiques et extraneuro-
logiques anormaux) sous antiépileptiques, il convient de faire le dosage des antiépileptiques.
Le bilan biologique est recommandé de façon annuelle.
Hémoglobine, ferritine, numération formule sanguine, albumine, préalbumine, protidémie,
ionogramme sanguin, créatinine
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25 OH, vitamine D, calcium, phosphore, phosphatase alcaline, calciurie, créatininurie sur une
miction (avec calcul du ration calcium/créatinine)
Si le BMI < 25e centile ou prise d’antiépileptiques, accompagné du dosage d’acide folique et de vitamine
B12.
Si la patiente poursuit un régime cétogène, accompagné d’un bilan lipidique (cholestérol, triglycéride),
hépatique (AST, ALT, GGT, bilirubine totale et conjuguée) et pancréatrique (amylase, lipase).
Si la patiente reçoit plus de 50% de ses apports caloriques par voie entérale (sonde entérale ou gas-
trostomie) :
Hémoglobine, ferritine, numération formule sanguine,
Albumine, protidémie, ionogramme sanguin, urée, créatinine,
Bilan hépatique complet,
25 OH, vitamine D, calcium, phosphore, phosphatase alcaline, magnésium calciurie, créatininurie
sur une miction (avec calcul du ration calcium/créatinine).
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Annexe 1. Liste des participants
Ce travail a été coordonné par le Pr Nadia Bahi-Buisson, Centre de référence de Déficience intellectuelles
de causes rares (Multisite AP-HP, Pitié-Salpêtrière dirigé par le Pr Delphine Héron), et par le P
r Christophe
Philippe Centre de référence des Anomalies du développement de l’Est, CHU Dijon (CLAD Est dirigé par Pr
Laurence Faivre, CHU Dijon).
Ont participé à l’élaboration du PNDS :
Rédacteurs
Pr Nadia Bahi-Buisson, neuropédiatre, Paris
Pr Christophe Philippe, généticien biologiste, Dijon
Groupe de travail multidisciplinaire D
r Alessandro Amaddeo, pneumologue pédiatre, Paris
Pr Dominique Brémond-Gignac, ophtalmologiste, Paris
Elisabeth Célestin, assistante parcours de santé Paris
Pr Brigitte Fauroux, pneumologue pédiatre, Paris
Pr Agnès Linglart, endocrinologue pédiatre, Paris
Dr Lofti Miladi, chirurgien orthopédiste pédiatrique, Paris
Pr Mathieu Milh, neuropédiatre, Marseille
Dr Marlène Rio, généticien clinicien, Paris
Dr Robert Rubinsztajn, réanimateur pédiatre, Paris
Livio de Sanctis, neuropsychologue, ingénieur du sommeil, Paris
Dr Cécile Talbotec, gastro-entérologue pédiatre, Paris
Groupe de lecture P
r Thierry Bienvenu, généticien biologiste, Paris
Dr Perrine Charles, neurologue, Paris
Pr Jean-Christophe Dubus, pneumologue pédiatre, Marseille
Pr Patricia Franco, neuropédiatre, spécialiste du sommeil, Lyon
Dr Marie Hully, neuropédiatre, Paris
Sixtine Jarde, assistante sociale, Paris
Pr Sylvie Odent, généticien - coordonnatrice CLAD-Ouest, Rennes
Pr Thierry Odent, chirurgien orthopédiste pédiatrique, Tours
Dr Sylviane Peudeunier, neuropédiatrie, Brest
Pr Nicole Philip, généticien clinique - coordonnatrice CLAD-Sud-PACA, Marseille
Pr Vincent des Portes, neuropédiatre – coordonnateur CRMR Déficiences intellectuelles de causes rares,
Lyon
Dr Celia Rech, médecine physique et réadaptation, Paris
Véronique Richard, coordinatrice espace maladies rares, maladies chroniques et handicap, Paris
Membres ou consultants spécialistes hors sites D
r Isabelle Fontaine, médecin généraliste en IME, Île-de-France
Association Française du Syndrome de Rett Mme Mélanie Sembeni, présidente Mme Sophie Bourdon, vice-présidente
Déclarations d’intérêt
Tous les participants à l’élaboration du PNDS ont rempli une déclaration d’intérêt.
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Annexe 2. Coordonnées du (des) centre(s) de réfé-rence, de compétence et de(s) l’association(s) de pa-tients
Association Française du Syndrome de Rett (AFSR)
264 rue du Champ Monette
60600 Agnetz
Mail : contact@afsr.fr
Tél : 0972474730
Site : https://afsr.fr/
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Annexe 3. Critères diagnostiques
Tableau 1 : Critères diagnostiques du syndrome de Rett (2010)
Envisager le diagnostic de syndrome de Rett quand il existe une décélération de la croissance du
périmètre crânien en post-natal
Critères nécessaires pour le Rett classique ou typique
1. Une période de régression suivie d’une phase de récupération ou de stabilisation a
2. Tous les critères majeurs et exclure les critères d’exclusion
3. Les critères accessoires sont fréquemment observés mais non nécessaires au diagnostic
Critères nécessaires pour le Rett atypique ou variant
1. Une période de régression suivi d’une phase de récupération ou de stabilisation a
2. Au moins 2 des 4 critères majeurs
3. Au moins 5 des 11 critères accessoires
Critères majeurs
1. Perte partielle ou complète de l’utilisation volontaire des mains
2. Perte partielle ou complète du langage acquis b
3. Troubles de la marche : altération (marche dyspraxique ou “pseudo-marche”) ou absence de
marche
4. Stéréotypies manuelles telles que le serrage des mains, applaudissement ou tapotement, mains
dans la bouche ou automatismes de lavage ou de frottement des mains
Critères d’exclusion pour le Rett classique ou typique
Lésions cérébrales secondaires à un traumatisme (péri ou postnatale), maladies
neurométaboliques, ou infection sévère avec conséquences neurologiques c
2. Développement globalement anormal pendant les 6 premiers mois de vie d
Critères accessoires pour le diagnostic du syndrome de Rett
1. Troubles ventilatoires pendant la veille
2. Bruxisme pendant la veille
3. Troubles/altération du sommeil
4. Anomalies du tonus musculaire
5. Troubles vasomoteurs périphériques
6. Cyphose/Scoliose
7. Retard de croissance
8. Pieds et mains petits et froids
9. Accès de rire ou de cris inappropriés
10. Diminution de la réponse à la douleur
11. Communication visuelle intense - “pointage visuel”
a Sachant que les mutations dans MECP2 sont parfois identifiées chez des enfants avant la survenue de la régression,
le diagnostic de syndrome de Rett « possible » doit être donné chez les enfants de moins de 3 ans qui n’ont pas perdu d’acquis mais ont d’autres signes suggérant le syndrome de Rett. Ces enfants doivent être réévalués tous les 6-12 mois, à la recherche d’une éventuelle régression. Si une régression est diagnostiquée, le diagnostic doit être changé en « syn-drome de Rett définitif ». Toutefois, si l’enfant ne présente aucune régression à l’âge de 5 ans, le diagnostic de syn-drome de Rett clinique doit être questionné.
b Cet item évalue la perte du langage acquis et pas strictement l’acquisition de mots ou d’association de mots. De ce fait,
si un enfant a acquis un babillage puis le perd, on considère qu’il a perdu le langage
c Il faut éliminer ces hypothèses par l’anamnèse complétée d’un examen neurologique, ophtalmologique, une IRM céré-
brale
d L’existence d’un décalage des acquisitions pendant les 6 premiers mois et/ou d’une hypotonie est courante dans le
syndrome de Rett et ne constitue pas un critère d’exclusion.
e Si un enfant présente ou a présenté un critère accessoire dans son histoire, il faut le considérer. En effet, la plupart de ces signes sont âge-dépendants et se manifestent ou sont plus prévalent à certains âges. De ce fait, le diagnostic de Rett atypique est souvent plus facile chez les filles plus âgées par rapport aux plus jeunes. On considère que pour les plus jeunes (avant 5 ans), qui ont présenté une période de régression et plus de 2 critères majeurs mais qui n’a pas les 5/11 critères accessoires, le diagnostic de « Rett atypique probable » doit être proposé. Ce diagnostic doit être réévalué tous les 6 mois/1an.
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Tableau 2 : Critères diagnostiques des syndromes de Rett atypiques (2010)
Arbre décisionnel pour le diagnostic des syndromes de Rett atypiques
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Annexe 4. Échelles de sévérité de la maladie
Tableau 3 : Évaluation de Rett Syndrome Gross Motor Scale
Items Niveau d’assistance
Maximal (0 point)
Modéré (1 point)
Minimal (2 points)
Absent (3 points)
1. Assis sur le sol pendant 10 secondes
2. Assis sur une chaise pendant 10 secondes
3. Assis sur un tabouret pendant 10 secondes (pas de dossier)
4. Passage de la position assise à debout
5. Tenue debout 3 secondes
6. Tenue debout 10 secondes
7. Tenue debout 20 secondes
8. Marche 10 pas
9. Pas sur le côté
10. Tourner
11. Marcher sur une pente
12. Enjamber un obstacle (de la hauteur d’un pied de porte)
13. Se mettre debout à partir de la position assise au sol
14. Se pencher pour toucher le sol puis se relever
15. Courir
Calcul du score de sévérité clinique
Items à additionner Score
Total Tous les items ___ / 45
Sous-échelle « Assis » 1, 2, 3 ___ / 9
Sous-échelle « Debout et marche » 4, 5, 6, 7, 10, 11, 12, 13, 14 ___ / 27
Sous-échelle « Challenge » 8, 9, 15 ___ / 9
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Tableau 4 : Mesure du score de sévérité clinique du syndrome de Rett (CSS)
Le CSS permet d’évaluer le score de 13 domaines (âge à la régression, age du début des stéréotypies, degré de
décélération de la croissance du périmètre crânien, statut de croissance (BMI), station assise, capacité à marcher,
utilisation des mains, scoliose, capacité à vocaliser/verbaliser, contact visuel, respiration périodique, température des
mains et des pieds et la présence de crises). Le score total varie de 0 à 58 avec des scores plus élevés représentant
une plus grande sévérité clinique.
Manifestation Score Définition
Age du début de la régression 1 >30 mois
2 18 mois à 30 mois
3 12 mois à <18 mois
4 6 mois à <12 mois
5 <6 mois
Croissance somatique 0 Pas d’anomalie de la croissance
1 Décroissance du BMI >1SD (11th-25
th %)
2 Décroissance du BMI >2SD (5th-10
th %)
3 Décroissance du BMI >3SD (<5th
%)
4 Décroissance du BMI >4 SD (<<5th %)
Croissance du périmètre crânien 0 Décélération absente ou minimale (0-1 centile,)
1 Décélération >2 centiles , périmètre crânien >10ème
après 24 mois
2 2nd
-10e centile après 24 months
3 2nd
-10e centile avant 24 mois
4 <2nd
centile avant 24 mois
Capacité à tenir assis 0 Station assise acquise < 8 mois
1 Station assise avec un décalage de son acquisition >8 mois
2 Station assise avec un décalage de son acquisition >18 mois
3 Station assise avec un décalage de son acquisition >30 mois
4 Perdue
5 Jamais acquise
Ambulation 0 Acquise <18 mois / démarche apraxique
1 18 mois <Acquise seule<30 mois
2 >30 mois, marche seule
3 >50 mois, marche avec aide
4 Perdue
5 Jamais acquise
Utilisation des mains 0 Acquise et conservée
1 Capacité à tenir un objet acquise normalement (avant 6-8 mois) &
partiellement conservée
2 Capacité à tenir un objet acquise tardivement (>10 mois) & partiellement
conservée
3 Capacité à tenir un objet acquise & totalement perdue
4 Jamais acquise
Scoliose 0 Absence
1 10 à <20
0
2 200 à <40
0
3 400 à <60
0
4 ≥600
5 Chirurgie
Language 0 Préservé, contextuel
1 Seulement des petites phrases
2 Mots isolés
3 Vocalisation, babillage
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4 Cris
Communication non verbale 0 Préservée & interactive (pointage adapté avec le doigt ou les yeux)
1 Bon contact maintenu (≥30 seconds)
2 Contact visuel intermittent (5 secondes à <30 secondes)
3 Contact visuel peu soutenu (<5 secondes)
4 Perdue et jamais récupérée
5 Absente
Dysfonction respiratoire 0 Absente
1 Hyperventilation minimale et/ou apnée (<10% du temps)
2 Hyperventilation intermittente et/ou apnée (50 % du temps)
3 Hyperventilation constante et/ou apnée sans cyanose (100% du time)
4 Hyperventilation constante ou apnée avec cyanose
Symptômes dysautonomiques 0 Absents
1 Extrémités roses mais tièdes
2 Extrémités marbrées et froides
3 Extrémités bleu-violettes et mains ou pieds froids
4 Extrémités bleu-violettes et mains et pieds froids
Age du début des stéréotypies 0 ≥10 ans
1 36 mois à <10 ans
2 18 à <36 mois
3 12 à <18 mois
4 <12 mois
Epilepsie/Crises (fréquence) 0 Absent
1 < 1/ mois
2 < 1/ semaine à 1/ mois
3 1/ semaine
4 > 1/ semaine
5 Spasmes infantiles
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Tableau 5 : Adaptation de l’échelle d’impression clinique globale (CGI) avec les items de
l’échelle de sévérité clinique du syndrome de Rett (RCSS) - CSS: Clinical Severity Scale -
CGI-S : Clinical Global Impression Scale-Severity
Domaines cliniques
CGI-S: 1 CGI-S: 2 CGI-S: 3 CGI-S: 4 CGI-S: 5 CGI-S: 6 CGI-S: 7
(CSS =0) (CSS <5) (CSS 5-10) (CSS 10-20) (CSS 20-25) (CSS 25-35) (CSS 35-
40)
Langage/ Communi-cation
Normal Adapté Peut avoir des atypies telles que des persévéra- tions/ écholalie/ difficultés à la lecture
Phrases Peut avoir une écholalie
<5 mots Babillage Capacité à faire des choix 25-50%
Aucun mot Babillage Capacité à faire des choix ≤25%
Vocalisa- tions Cris occasion- nels Aucun choix ou rares choix
Aucun mot Aucun Vocalisa- tions Cris Aucun choix
Locomotion Normale Normal, peut avoir quelques signes de dystonie/ataxie/dyspra- xie à l’examen clinique attentif
Marcher, monter les escaliers, courir Peut faire du vélo ou courir
Marche autonome, incapable d’utiliser les escaliers ou de courir
Marche avec assistance
Debout avec ou sans support Peut marcher avec aide Assise seule ou avec support
Ne tient pas assise, ni debout
Utilisation des mains
Complète-ment normale
Normal, peut avoir quelques difficultés de motricité fine
Pince Bilaterale. Peut utiliser un crayon mais a des troubles de la motricité fine (i.e. tremble-ments)
Peut atteindre des objets, ratisser empoigner ou pince unilaterale Peut utiliser des couverts/ tasse
Peut atteindre mais n’attrape pas l’objet
Atteint rarement l’objet , n’attrape pas
Absent
Social (Contact visuel)
Normal Contact visuel occasionnel Evitement
Contact visuel approprié > 30 sec
Contact visuel <20 secs
Contact visuel <10 secs
Contact visuel, Inconsé-quent 5 secs
Aucun contact visuel
Dysautono-mie Absent Minimale Anomalies respiratoires absentes ou minimales (<5% du temps d’observa-tion) et extrémités chaudes et roses
Dysrythmie respiratoire <50% temps d’observa-tion Pas de Cyanose Extrémités tièdes et roses
Dysrythmie respiratoire 50% temps d’observa-tion Pas de Cyanose Extrémités tièdes et roses
Dysrythmie respiratoire 50%-100% temps d’observa-tion, parfois avec cyanose Extrémités froides et parfois bleues
Dysrythmie respiratoire Constantes avec cyanose Extrémités froides et parfois bleues, marbrées
Crises épileptiques
Absentes Absentes ou controlées
Absentes, avec ou sans traitement
Mensuellesà hebdoma-daires
Hebdoma-daires Hebdoma-daires à quotidien-nes
Quotidien-nes
Attention Entièrement normale
Inattention occasionnel-le
Attentive à la conversa-tion et suit un ordre
50-100% du temps d’observa-tion
50% du temps d’observa-tion
< 50% du temps d’observa-tion
0%
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Tableau 6 : Échelle motrice – Comportement – Activité Cette échelle comporte 37 scores ordinaux dans 3 domaines : orofacial/respiratoire (7 items), et moteur/physique (14
items). Cotations : 0 - Normal ou jamais ; 1 - Léger ou rare ; 2 : Modéré ou occasionnel ; 3 - Marqué ou fréquent ; 4 -
Très sévère ou constant.
Le score total s’étend de 0 à 148, avec le score le plus élévé correspondant à une sévérité la plus importante.
Comportement et social
1. Régression des acquis moteurs 0 1 2 3 4
2. Régression des acquis verbaux 0 1 2 3 4
3. Mauvais contact visuel 0 1 2 3 4
4. Absence d’intérêt soutenu 0 1 2 3 4
5. Cris, irritabilité 0 1 2 3 4
6. Hyperactivité / passivité excessive 0 1 2 3 4
7. N’atteint pas les objets ou les personnes 0 1 2 3 4
8. Ne suit pas de commandes verbales 0 1 2 3 4
9. Difficultés alimentaires 0 1 2 3 4
10. Difficultés de mastication 0 1 2 3 4
11. Propreté non acquise 0 1 2 3 4
12. Masturbation 0 1 2 3 4
13. Automutilation (s’arrache les cheveux, les oreilles) 0 1 2 3 4
14. Comportement agressif (crache, jette se tape la tête) 0 1 2 3 4
15. Crises 0 1 2 3 4
16. Apparente insensibilité à la douleur 0 1 2 3 4
Sous-total
Orofacial/respiratoire
1. Troubles du langage 0 1 2 3 4
2. Bruxisme 0 1 2 3 4
3. Blocage de la respiration / blockpnée 0 1 2 3 4
4. Hyperventilation 0 1 2 3 4
5. Incontinence salivaire/Expulsion d’air/salivé 0 1 2 3 4
6. Objets et mains dans la bouche 0 1 2 3 4
7. Auto- ou hétéromutilation par morsure 0 1 2 3 4
Sous-total
Comportement moteur/physique
1. Maladresse/défaut d’utilisation des mains 0 1 2 3 4
2. Stéréotypies à type de lavage, applaudissement 0 1 2 3 4
3. Ataxie/apraxie (troubles de la marche) 0 1 2 3 4
4. Balancement du tronc 0 1 2 3 4
5. Crises oculogyres 0 1 2 3 4
6. Bradykinésie 0 1 2 3 4
7. Dystonie 0 1 2 3 4
8. Hypomimie 0 1 2 3 4
9. Scoliose 0 1 2 3 4
10. Myoclonus 0 1 2 3 4
11. Chorée/athétose 0 1 2 3 4
12. Hyperréflexie 0 1 2 3 4
13. Troubles vaso-moteurs 0 1 2 3 4
14. Stéréotypies à type de lavage, applaudissement
Sous-total
Total
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Tableau 7 : Check-list du Rett Syndrome Behaviour Questionnaire Le Rett Syndrome Behavioural Questionnaire (RSBQ) est une échelle de 42 items développée pour évaluer
les caractéristiques du comportement et des émotions des patientes Rett. Les items sont gradés de 0 à 2, où
0 indique que le comportement est absent (ou que l’affirmation n’est pas vraie), 1 parfois présent (ou
l’affirmation est parfois vraie) et 2 souvent présent (ou l’affirmation est souvent vraie). L’échelle est divisée
en 8 sous-échelles : humeur générale, anomalies respiratoires, comportement des mains, mouvements
répétitifs de la face, balancement du corps et visage sans expression, comportements nocturnes,
frayeur/anxiété, et station debout/assise.
Domaine 1 : Humeur générale
1. Changements brutaux d’humeur 0 1 2
2. Accès de cris sans raison apparente pendant la journée
3. Accès de tristesse / repli sur elle sans raison apparente
4. Accès de pleurs inconsolables sans raison apparente
5. Phase d’irritabilité sans raison apparente
6. Cris intenses pendant de longues périodes sans pouvoir être consolée
7. Elle se comporte moins bien que d’habitude, certains jours, certaines périodes
8. Vocalise sans raison apparente
Domaine 2 : Problèmes respiratoires
9. Elle retient sa respiration parfois
10. Elle avale de l’air
11. Elle a l’abdomen plein d’air, parfois douloureux
12. Elle a des périodes où elle respire vite et profondément
13. L’air ou la salive sont expulsés de la bouche avec force
Domaine 3 : Comportement des mains
14. N’utilise pas ses mains pour une préhension volontaire
15. Répertoire restreint des mouvements des mains
16. Mouvements des mains uniformes et monotones
17. Le temps passé à regarder les objets est supérieur à celui passé à prendre ou manipuler les objets
18. A des difficultés à interrompre ou stopper les mouvements des mains répétitifs
19. Fait des siestes fréquentes pendant la journée
Domaine 4 : Mouvements répétés de la face
20. Fait des grimaces avec la bouche
21. Fait des mouvements répétitifs avec la langue
22. Fait des expressions de grimace avec le visage
Domaine 5 : Mouvements du corps et visage sans expression
23. Balancements du tronc de façon répétitive
24. Visage sans expression
25. Se balance lorsque les mains sont bloquées
26. Semble regarder à travers les personnes à distance
27. Utilise la fixation visuelle pour exprimer ses sentiments, ses souhaits et ses besoins
28. Tendance à mettre ses mains sur la ligne médiane au niveau du menton ou du thorax
Domaine 6 : Comportements nocturnes
29. Accès de cris sans raison apparente pendant la nuit
30. Accès de pleurs inconsolables sans raison apparente pendant la nuit
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31. Accès de rires sans raison apparente pendant la nuit
Domaine 7 : Anxiété/Terreur
32. Accès de panique apparente
33. Accès de terreur/anxiété dans des situations non familières
34. Semble effrayée quand il y a des changements soudains de la position du corps
35. Certaines parties du corps sont par moment maintenues rigides
Domaine 8 : Station debout / assise
36. Marche avec les jambes raides
37. Bien qu’elle tienne debout seule, elle cherche à s’appuyer sur des objets ou des personnes
Domaine 9 : Comportements sans domaine
38. Accès de rire sans raison apparente dans la journée
39. Change la direction du regard avec une rotation horizontale lente de la tête
40. Fait des mouvements répétitifs avec les mains séparées
41. Semble isolée
42. A des blessures de mains en raison des mouvements stéréotypés répétés des mains
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Annexe 5. Courbes de croissance
1/ Courbes de croissance
1-A Le poids des filles Rett (en bleu) comparé à une population de référence (en orange). 1-B La taille des filles Rett (en bleu) comparée à une population de référence (en orange).
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1-C Le périmètre crânien des filles Rett (en bleu) comparé à une population de référence (en orange). Le périmètre crânien chez les patientes Rett tombent en dessous de la population de référence à partir de l’âge de 1 an).
1-D Le périmètre crânien des filles Rett (en bleu) comparé à une population de référence (en orange). Le BMI moyen est le même que dans la population de référence mais la distribution est plus large.
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2/ Évaluation nutritionnelle
Évaluation générale des difficultés alimentaires
1/ Rythme des évaluations nutritionnelles
tous les 6 mois jusqu’à 5 ans
tous les 6 mois entre 5 et 12 ans
tous les ans à l’adolescence et l’âge adulte
2/ Évaluation nutritionnelle doit inclure
rapport de la quantité d’aliments prise
les types d’aliments
les préférences et tolérances de texture
une évaluation diététique cadrée comportant la pesée des aliments et la composition des
plats
3/ Évaluation du stress pendant les repas
• pour l’aidant ou la famille : le temps du repas
• par la présence de signes associés : pleurs, grimaces, douleurs
• par l’évaluation par observation directe ou par vidéo
4/ Évaluation des capacités à manger seul, à marcher et déglutir pendant les repas
par le compte-rendu de l’aidant ou la famille
par l’observation directe ou par vidéo d’un repas
5/ Évaluation des besoins pour une assistance pour
le positionnement de l’enfant pendant les repas
des équipements spécifiques (couverts, verres…)
la modification de la consistance de l’alimentation
Mesures anthropométriques et autres évaluations cliniques
1/ Mesures du poids et de la taille systématiques dans l’examen clinique
2/ un BMI > 25e centile dans la population générale est une bonne cible en pratique clinique (corres-
pondant au 50e centile chez les enfants Rett)
3/ Les mesures de poids et de taille doivent être reportées autant que possible sur des courbes
standards et spécifiques du syndrome de Rett
4/ Un examen bucco-dentaire pour évaluer la bonne santé bucco-dentaire des patients est néces-
saire en raison de son impact sur la prise alimentaire
5/ Bilan biologique recommandé
Hémoglobine, Ferritine, Numération Formule Sanguine, Albumine, Préalbumine,
Protidémie, Ionogramme sanguin, Créatinine
25 OH, Vitamine D, Calcium, Phosphore, Phosphatase Alcaline, Calciurie et Créatininurie
sur une miction (avec calcul du ration calcium/créatinine)
Si le BMI < 25th centile ou prise d’antiépileptiques
Vitamine B12 et folate
6/ Si le patient reçoit plus de 50% de ses apports caloriques par voie entérale (sonde entérale
ou gastrostomie),
Hémoglobine, Ferritine, Numération Formule Sanguine
Albumine, Protidémie, Ionogramme sanguin, Urée, Créatinine,
Bilan hépatique complet
25 OH, Vitamine D, Calcium, Phosphore, Phosphatase Alcaline, Magnésium, Calciurie et
Créatininurie sur une miction (avec calcul du ration calcium/créatinine)
Vitamine B12 et folate
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Évaluation des moyens pour augmenter les apports caloriques
1/ L’évaluation des besoins nutritionnels doit être réalisée de façon individuelle et adaptée à chaque pa-
tient
2/ Le meilleur indicateur des besoins caloriques peut être déduit en comparant les apports caloriques
actuels et plusieurs mesures de croissance
3/ Si le patient est en dessous du poids attendu pour l’âge, augmenter les apports caloriques jusqu’à ce
que le poids cible soit atteint
4/ Pour augmenter les calories, donner de fréquents snacks de suppléments nutritionnels hypercaloriques
5/ Il n’y a aucune évidence que le régime sans gluten soit associé à une amélioration de la croissance
des enfants Rett
6/ Il n’y a aucune évidence que le régime sans lactose soit associé à une amélioration de la croissance
des enfants Rett
Facteurs guidant l’indication d’une alimentation entérale
1/ Les bénéfices d’une gastrostomie incluent
la diminution du nombre et de la durée de repas
la réduction du nombre de pneumopathies de déglutition
l’amélioration globale de la qualité de vie de l’enfant
2/ Les indications d’une gastrostomie incluent
la prise de poids insuffisante malgré une augmentation des apports caloriques
les troubles de déglutition avec risque majeur de fausses-routes
les repas anormalement longs, sources de stress pour l’enfant et sa famille
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PNDS Syndromes de Rett et apparentés
Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares Centre de référence des Anomalies du développement & syndromes malformatifs de l’interrégion Est
1
Cet argumentaire a été élaboré par les Centres de référence
Déficiences intellectuelles de causes rares
Filière DéfiScience &
Anomalies du développement et syndromes malformatifs de l’interrégion Est
Filière AnDDI-Rares &
le « Centre Rett »
Il a servi de base à l’élaboration du PNDS « Syndromes de Rett et apparentés ».
Le PNDS est téléchargeable sur le site de l’hôpital Necker Enfants Malades, Paris.
Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS)
SYNDROMES DE RETT ET APPARENTÉS
Argumentaire
PNDS Syndromes de Rett et apparentés
Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares Centre de référence des Anomalies du développement & syndromes malformatifs de l’interrégion Est
2
Sommaire
Liste des abréviations ............................................................................................................ 3
Préambule ............................................................................................................................... 5
Méthode globale d’élaboration du PNDS « Syndromes de Rett et apparentés » ............... 5
Argumentaire .......................................................................................................................... 6
1 Recherche documentaire .............................................................................................. 6
2 Chapitres ....................................................................................................................... 7 2.1 Diagnostic clinique et moléculaire, classification, conseil génétique 7 2.2 Comorbidités neurologiques 13 2.3 Comportement moteur, utilisation des mains, capacités de communication dans le syndrome de
Rett 20 2.4 Comorbidités digestives 24 2.5 Troubles osseux et orthopédiques 27 2.6 Dysautonomie – Troubles ventilatoires – Troubles du sommeil - Allongement du QT 31 2.7 Anesthésie 35 2.8 Prise en charge bucco-dentaire 35 2.9 Essais thérapeutiques 36 2.10 Puberté – Evolution à l’âge adulte 39 2.11 Accompagnement psycho-socio-éducatif, qualité de vie 41 2.12 Echelles 42 2.13 Survie et causes de décès 44
Annexe 1. Liste des participants ..................................................................................... 46
Références bibliographiques ................................................................................................ 47
PNDS Syndromes de Rett et apparentés
Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares Centre de référence des Anomalies du développement & syndromes malformatifs de l’interrégion Est
3
Liste des abréviations AFSR Association Française du Syndrome de Rett
ALD Affection de longue durée
AMM Autorisation de mise sur le marché
ANSM Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
ARSD Australian Rett Syndrome Database
BDNF Brain-Derived Neurotrophic Factor
BMC Contenu minéral osseux
BMD Densité minérale osseuse
CAMSP Centre d’Aide Médico-Sociale Précoce
CBZ Carbamazepine
CDKL5 Cyclin-dependent kinase-like 5
CGI - CGI S Clinical Global Impression - Clinical Global Impression Scale-Severity : échelle
couplant l’échelle d’impression clinique globale et le score de sévérité clinique du Rett
CHQ Child Health Questionnaire
CSS Score de sévérité clinique : échelle de sévérité clinique du syndrome de Rett
ECG Electro-cardiogramme
EDA Activité électrodermale
EEG Electro-encéphalogramme
FAM Foyer d’Accueil Médicalisé
FLACC Face Legs Activity Cry Consolability
FOXG1 Forkhead box protein G1
HAS Haute Autorité de Santé
IMC Indice de masse corporelle (BMI : body mass index)
IME Institut Médico-Educatif
IMP Institut Médico-Pédagogique
IRM Imagerie par résonnance magnétique
ISCD International Society for Clinical Densitometry
LTG Lamotrigine
MAS Maison d’Accueil Spécialisé
MDPH Maison départementale des personnes handicapées
MBA Score moteur et de comportement
MBD Methyl-CpG binding domain
MECP2 Methyl-CpG Binding Protein 2
MEF2C Myocyte Enhancer Factor 2C
MLPA Multiplex Ligation-Dependent Probe Amplification : technique d’amplification multiplex
permettant la recherche de grands réarrangements (délétion/duplication) d’un gène.
MPR Médecine physique et de réadaptation
NGS Next-generation sequencing
PNDS Syndromes de Rett et apparentés
Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares Centre de référence des Anomalies du développement & syndromes malformatifs de l’interrégion Est
4
PNDS Protocole national de diagnostic et de soins
QOL (QdV) Quality of life (Qualité de vie)
RSBQ Rett Syndrome Behaviour Questionnaire
RTT Syndrome de Rett
SESSAD Service d'Education Spéciale et de Soins à Domicile
STXBP1 Syntaxin Binding Protein 1
TCF4 Transcription Factor 4
VNS Stimulateur du nerf vague
VPA Valproate
PNDS Syndromes de Rett et apparentés
Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares Centre de référence des Anomalies du développement & syndromes malformatifs de l’interrégion Est
5
Préambule Le PNDS sur le syndromes de Rett et apparentés a été élaboré selon la « méthode
d’élaboration d’un protocole national de diagnostic et de soins pour les maladies rares »
publiée par la Haute Autorité de Santé en 2012 (guide méthodologique disponible sur le site
de la HAS : www.has-sante.fr).
Le présent argumentaire comporte l’ensemble des données bibliographiques analysées pour
la rédaction du PNDS.
Méthode globale d’élaboration du PNDS « Syndromes de Rett et apparentés » Après une analyse critique de la littérature internationale (voir « Recherche
bibliographique »), une première version du PNDS a été réalisée par un Groupe de travail
multidisciplinaire sous la coordination du Pr Nadia Bahi-Buisson (Service de neurologie
pédiatrie, Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares, Hôpital Necker).
Le document a aussi été soumis à relecture et modifications libres à un Groupe de lecture,
représentants-experts du Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares.
Les remarques et modifications issues des relectures ont été intégrées, permettant d’aboutir
au document final. Le PNDS présenté est donc le fruit de ce travail collégial.
PNDS Syndromes de Rett et apparentés
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6
Argumentaire
1 Recherche documentaire On insiste sur l’importance croissante des publications sur le sujet « Rett syndrome » :
entre 2003 et 2016 : 2 075 publications
entre 2011 et 2016 : 1 158 publications
Nombre de références Pubmed : 3 132
Sources consultées Bases de données : PubMed, Cochrane
Sites internet : clinical trials
Période de recherche 2003-2016
Langues retenues Anglais, Français
Mots clés utilisés Rett syndrome, atypical Rett syndrome
Les articles ont été sélectionnés selon leur date de publication, le journal éditeur, l’équipe ou
les équipes auteurs. Nous avons regroupé les articles sélectionnés selon 13 chapitres (ou
champs) proches des chapitres du PNDS. Les tableaux ci-dessous présentent les références
de ces articles et, selon les cas, des commentaires ou notifications de leurs apports
principaux.
PNDS Syndromes de Rett et apparentés
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7
2 Chapitres
2.1 Diagnostic clinique et moléculaire, classification, conseil génétique
Thème Principales sources Commentaires
Description originale du syndrome de Rett
Wien Med Wochenschr. 1966 (Rett 1966) Description princeps du syndrome de Rett en allemand.
Ann Neurol. 1983 (Hagberg et al. 1983) La description originale initale des 35 patientes Rett en anglais.
Revues de synthèse
les plus récentes
Nat Rev Neurol. 2017 (Leonard et al.
2017)
Dans cette revue, les auteurs reprennent l’évolution des critères du
diagnostic du syndrome de Rett, de la variation phénotypique et le lien
entre les formes typiques et atypiques de la maladie. Il y a également une
synthèse des données connues sur la neurobiologie de MECP2. Elle fait le
point sur les données actuelles, sur les corrélations phénotypes génotypes,
les différentes comorbidités du syndrome de Rett.
Orphanet J Rare Dis. 2016 (Ehrhart et al.
2016) L’action principale de MECP2 est la régulation épigénétique de l’empreinte
et la condensation de la chromatine, mais MECP2 influence également de
nombreux processus biologiques (régulations métaboliques, expression du
gène et voies biologiques).
Pediatr Neurol. 2016 (Knight et al. 2016)
Pediatr Neurol. 2015 (Tarquinio et al.
2015)
Analyse des critères cliniques prédictifs conduisant aux tests génétiques
pour le syndrome de Rett. La perte de l’utilisation des mains est le critère
avec l’Odds Ratio le plus élevé, suivi des troubles de l’équilibre et des
stéréotypies. Le retard de langage et la déficience intellectuelle sont les
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Thème Principales sources Commentaires
Curr Opin Neurol. 2005 (Segawa and
Nomura 2005)
critères cliniques les moins prédictifs.
Critères du diagnostic
et histoire naturelle
Brain Dev. 1985 (Hagberg et al. 1985)
The Rett Syndrome Diagnostic Criteria
Work Group. (1988)
Eur J Paediatr Neurol. 2002 (Hagberg et
al. 2002)
Première définition des critères du syndrome de Rett.
Ann Neurol. 2010 (Neul et al. 2010)
Dernier consensus du consortium RettSearch : il définit le syndrome de
Rett sur des critères cliniques indépendamment des critères moléculaires.
Am J Med Genet Suppl. 1986 (Naidu et al.
1986)
Am J Med Genet Suppl. 1986 (Kerr and
Stephenson 1986)
Am J Med Genet Suppl. 1986 (Hagberg
and Witt-Engerstrom 1986)
L’étude de l’histoire naturelle a conduit à la proposition de construction en
4 stades de la maladie, illustrant l’évolution particulière du syndrome de
Rett typique.
Dev Med Child Neurol. 1998 (Leonard and
Bower 1998)
Brain Dev. 2001 (Hagberg et al. 2001)
Dev Med Child Neurol. 2003 (Cass et al.
2003)
Certains critères sont révisés : le développement précoce avant la
régression n’est pas totalement normal dans la majorité des cas, et la
décélération du périmètre crânien n’est pas obligatoire.
Brain Dev. 2001 (Kerr et al. 2001) Un groupe international développe le 1er score de sévérité (score de Kerr)
permettant d’évaluer la variabilité du syndrome de Rett selon 20 items :
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Thème Principales sources Commentaires
2 points sont donnés aux plus sévères
1 point à une anomalie perceptible mais modérée
0 point à l’absence d’anomalie.
MECP2 et corrélations
phénotypes – génotypes
Nat Genet. 1999 (Amir et al. 1999)
Ann Neurol. 2000 (Amir et al. 2000)
1ère description des mutations dans MECP2 dans le syndrome de Rett.
91% des patientes Rett avec une mutation dans MECP2 ont une
inactivation aléatoire de l’X.
Res Dev Disabil. 2014 (Fabio et al. 2014)
J Med Genet. 2014 (Cuddapah et al. 2014)
Percy Brain Dev. 2001 (Percy 2001)
Brain Dev. 2001 (Monros et al. 2001)
Arch Dis Child. 2003 (Colvin et al. 2003)
J Med Genet. 2007 (Archer et al. 2007)
Neurology. 2008 (Bebbington et al. 2008)
Neurology. 2008 (Neul et al. 2008)
Les 1ères descriptions de corrélation phénotype génotype sur des grandes
cohortes. Les 2 études retrouvent des résultats similaires avec les
mutations les plus sévères (p.Arg270X, p.Arg255X, p.Arg168X) alors que les
mutations p.Arg133Cys et p.Arg294X semblent moins sévères sur les
critères de la marche, de l’utilisation des mains et de la présence de
quelques mots.
Neurology. 2009 (Zeev et al. 2009) Neurology. 2008 (Nectoux et al. 2008)
Un polymorphisme commun du brain-derived neurotrophic factor (BDNF)
agit comme un gène modificateur du syndrome de Rett. Il contribue à la
variabilité de la maladie en plus du type de mutation MECP2 et du degré
d’inactivation de l’X.
L’allèle Met66 de BDNF protègerait contre l’épilepsie dans le Rett, alors
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Thème Principales sources Commentaires
que les mutations faux-sens dans le MBD (methyl-CpG binding domain)
sont plus fréquemment associées à une épilepsie précoce dans le Rett.
Rett atypiques Am J Med Genet Suppl. 1986 (Goutieres and Aicardi 1986) Brain Dev. 1992 (Zappella 1992) Pediatr Neurol. 1994 (Hagberg and Skjeldal 1994)
1ère description des formes sans régression, avec épilepsie précoce et
congénitale.
1ère description des formes avec préservation du langage.
Intégration des critères pour définir un syndrome de Rett variant avec la
combinaison de 3/6 critères majeurs et 5/11 critères mineurs chez une fille
de plus de 10 ans.
Neuropédiatrics 1995 (Hagberg 1995) Définition et discussion des critères cliniques dans les syndromes de Rett
variants.
CDKL5 et forme atypique avec épilepsie précoce
Epilepsia 2008 (Bahi-Buisson et al. 2008) 1ère description de l’évolution particulière de l’épilepsie comportant une
épilepsie précoce avec des crises toniques et un EEG subnormal, suivi d’un
syndrome de West puis d’une épilepsie myoclonique.
Brain 2008 (Bahi-Buisson et al. 2008) Eléments clés du diagnostic du Rett atypique avec mutation dans CDKL5.
Eur J Hum Genet. 2013 (Fehr et al. 2013)
Neurology 2016 (Fehr et al. 2016)
Am J Med Genet A. 2016 (Fehr et al.
2016)
Orphanet J Rare Dis. 2016 (Mangatt et al.
2016)
Discussion de la nature de l’encéphalopathie epileptique liée aux
mutations CDKL5 : Rett atypique ou encéphalopathie épileptique.
Comparaison de la prévalence des comorbidités chez les patients CDKL5
par rapport au syndrome de Rett classique (questionnaire aux familles).
Dans l’encéphalopathie CDKL5, on retrouve une plus forte prévalence de
l’épilepsie, des troubles gastro-intestinaux, des troubles du sommeil et
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Thème Principales sources Commentaires
Am J Hum Genet. 2004 (Weaving et al.
2004)
moins de troubles respiratoires et de scolioses.
Description princeps chez des patientes présentant des spasmes infantiles
liés à l’X (locus Xp22).
FOXG1 et forme atypique congénitale
Neurology 2016 (Papandreou et al. 2016)
Dev Med Child Neurol. 2016 (Cellini et al.
2016)
Le syndrome Rett FOXG1 est caractérisé par des mouvements anormaux
de type hyperkinétique-dyskinétique.
Mol Syndromol. 2012 (Florian et al. 2012)
J Med Genet. 2011 (Kortum et al. 2011)
J Med Genet. 2010 (Philippe et al. 2010)
Eléments clés des phénotypes liés aux mutations : encéphalopathie avec
microcéphalie post-natale, dyskinésie, hypogénésie du corps calleux.
Am J Hum Genet. 2008 (Ariani et al. 2008) Description princeps à partir des remaniements 14q12 (translocation,
duplication large délétion du chromosome 14q12).
Avec préservation du langage Am J Med Genet A. 2015 (Urbanowicz et al. 2015)
Preserved Speech Variant.
Dev Neurorehabil. 2014 (Marschik et al. 2014)
Am J Med Genet. 2001 (Zappella et al. 2001)
Les patients syndrome de Rett avec préservation du langage ont une
trajectoire développementale du langage unique (incluant une phase de
régression) affectant tous les domaines linguistiques et socio-
communicatifs dans les modalités réceptives et expressives.
Brain Dev. 2009 (Renieri et al. 2009)
Eur J Hum Genet. 2000 (De Bona et al. 2000)
Critères du diagnostic du Zappela variant.
La forme « Preserved speech variant » est une forme allélique au
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Thème Principales sources Commentaires
syndrome de Rett classique. La variabilité phénotypique est partiellement
dépendante du type de mutation et d’autres mécanismes tels que le biais
d’inactivation, et/ou l’influence de gènes modificateurs.
Syndromes de Rett apparentés et diagnostics différentiels
Diagnostic différentiel STXBP1 related encephalopathy
Am J Med Genet A. 2015 (Olson et al. 2015)
Neuroreport. 2015 (Romaniello et al. 2015)
Des mutations dans STXBP1 sont rapportées dans des formes de syndrome
de Rett atypiques avec épilepsie dans le cadre de séquençage à haut débit
(NGS).
Diagnostic différentiel TCF4 related encephalopathy
J Med Genet. 2016 (Lopes et al. 2016)
Front Cell Neurosci. 2015 (Gold and
Christodoulou 2015)
J Pediatr Genet. 2015 (Marangi and
Zollino 2015)
Am J Med Genet A. 2012 (Armani et al.
2012)
Discussion de l’implication de mutations TCF4 dans des phénotypes Rett-
like identifiés dans des screening NGS.
Bien que les phénotypes de microcéphalie, épilepsie, absence de langage,
constipation soient des éléments communs à des maladies telles que le
syndrome d’Angelman, Mowat Wilson, et Rett, le syndrome de Pitt
Hopkins peut constituer un diagnostic différentiel avec un pattern
ventilatoire très particulier, comportant des épisodes d’hyperventilation
ou d’apnées dans un contexte de dysmorphie faciale. Les auteurs notent
certaines similarités cliniques entre les syndromes de Rett et Pitt-Hopkins
qui justifient de chercher une mutation du gène TCF4 dans les formes
MECP2 négatives.
Overlapping clinique entre syndrome de Rett et Angelman
Mol Syndromol. 2012 (Willemsen et al.
2012)
Semin Pediatr Neurol. 2007 (Jedele 2007)
J Child Neurol. 1998 (Ellaway et al. 1998)
Les auteurs discutent de l’overlap des présentations cliniques entre les
syndromes de Rett et d’Angelman, qui se caractérisent toutes les 2 par un
retard du développement sévère, une absence de langage, une
microcéphalie progressive, des convulsions, des stéréotypies, et des
mouvements anormaux distincts. Bien que d’autres signes cliniques
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13
Thème Principales sources Commentaires
permettent de distinguer les deux syndromes, il faut se méfier de cet
overlap dans des syndromes d’expression clinique et de sévérité variables.
Diagnostic différentiel MEF2C related encephalopathy
Clin Genet. 2012 (Lambert et al. 2012) Les mutations MEF2C sont des causes rares d’encéphalopathies et de
syndrome de Rett atypiques.
2.2 Comorbidités neurologiques
Thème Principales sources Commentaires
Epilepsie et phénomènes
paroxystiques non épileptiques
Brain 2017 (Tarquinio et al.
2017)
On distingue 3 patterns distincts de crises dans le syndrome de Rett classique :
absence de crise
évolution rémittente avec rechutes fréquentes
crises répondant au traitement.
Parmi les patientes syndrome de Rett, 30% (dont 12% des patientes avec une histoire de
crises) sont libres de crises et sans traitement antiépileptique. En étude longitudinale, la
prévalence de l’épilepsie active est relativement faible dans le RTT (30-45%) ; toutefois, le
risque de faire au moins une crise dans la vie d’une fille RTT est de 90%. Les crises
quotidiennes sont rares dans le RTT.
Epilepsy Behav. 2017
(Vignoli et al. 2017)
Dev Med Child Neurol.
2013 (Bao et al. 2013)
L’efficacité et la tolérance des antiépileptiques ont été évalués de façon rétrospective.
Les traitements communément utilisés sont valproate (47%), carbamazepine (39%),
lamotrigine (30%), levetiracetam (24%) et topiramate (19%).
Le VPA est le plus efficace chez les plus jeunes RTT (40% des <5 ans, 19% de 5 à 9 ans), et le
CBZ le plus efficace chez les plus de 15 ans. Les effets adverses sont les mêmes que dans la
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Thème Principales sources Commentaires
population générale : agitation, somnolence et perte de poids. Le LTG est le mieux toléré.
Epilepsia 2015 (Nissenkorn
et al. 2015)
Dev Med Child Neurol.
2013 (Bao et al. 2013)
Neurology 2010 (Glaze et
al. 2010)
L’épilepsie est rapportée chez 61 à 68,1% des patients, et les crises non controlées dans
32,6% des patients avec épilepsie.
L’âge médian du début des crises est 4.68 ± 3.5 ans, rare avant 2 ans . Plus le début est
précoce, plus l’épilepsie est sévère. Les patients avec une délétion C Terminale ont une
prévalence plus faible de l’épilepsie. Celles qui ont une mutation p.Arg133Cys ont un
risque augmenté d’avoir des crises, mais pas une épilepsie pharmacorésistante. Celles qui
ont une mutation p.Arg255X (49%) ont un risque augmenté d’avoir des crises et une
épilepsie pharmacorésistante. Enfin les mutations p.Thr158Met (74%) and p.Arg306Cys
(49%) sont associées à une épilepsie plus sévère mais pas plus fréquente.
Les filles avec des crises ont une sévérité de la maladie plus élevée, une altération plus
importante de la marche, de l’utilisation des mains et de la communication.
Clin Neurophysiol.2008
(Buoni et al. 2008) La prévalence de l’épilepsie pharmaco résistante dans le RTT est 16% (des filles Rett
épileptiques). Aucun critère de sévérité (prédictif d’épilepsie pharmaco résistante) n’a été
identifié sur des scores EEG qualitatif et quantitatif. Le syndrome de Rett est donc une
encéphalopathie avec un risque d’épilepsie mais pas pharmaco résistante (16% chez les
filles Rett versus 20-40% dans la population générale d’épilepsies).
Pediatr Neurol. 2008 (Bahi-
Buisson et al. 2008)
Les crises ont un impact négatif sur la vie des filles Rett et leur famille (68% des cas), avec
une corrélation très forte avec l’existence de crises tonico-cloniques, généralisées,
cyanosantes, pharmacorésistantes sur le niveau de conscience de l’enfant, ses capacités de
communication. Les crises ont également des conséquences psycho-sociales en lien avec la
peur des crises et la difficulté à trouver des modes de gardes et aidants chez l’enfant Rett
épileptique.
J Pediatr. 2006 (Jian et al.
2006)
Les situations prédictives d’une épilepsie dans le syndrome de Rett sont l’absence
d’acquisition de la marche et l’altération précoce du développement avant 10 mois qui
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15
Thème Principales sources Commentaires
doublent le risque de crises épileptiques chez l’enfant RTT.
Dev Med Child Neurol.
2006 (Wilfong and Schultz
2006)
Étude rétrospective sur l’utilisation du stimulateur du nerf vague comme traitement de
l’épilepsie dans le syndrome de Rett chez 7 patientes. La VNS est bien tolérée, sans
complication. L’évaluation de la qualité de vie montre une amélioration de l’éveil à 12 mois
sans changement de l’humeur et des capacités de communication.
Non epileptic and video EEG
Epilepsy Behav. 2012
(d'Orsi et al. 2012)
Étude basée sur une analyse vidéo : la vidéo polygraphie est souvent utile pour
caractériser les phénomènes cliniques paroxystiques, afin de déterminer s’il s’agit de
phénomènes dysautonomiques (tachycardie sinusale, tachy-arythmie, hyperventilation ou
apnées centrales pendant la veille), de documenter des myoclonies épileptiques et non
épileptiques. Les crises myocloniques peuvent être confondues avec des stéréotypies ou
des mouvements anormaux. Les évènements rapportés par les parents comme des crises
généralisées tonico-cloniques comprennent des épisodes non épileptiques moteurs.
Eur J Paediatr Neurol. 1998
(Cooper et al. 1998)
Étude rétrospective sur 150 enregistrements EEG chez 78 RTT typiques
33% des filles RTT ont un EEG anormal pendant les 6 mois qui suivent la régression. Les
anomalies sont principalement des pointes ondes qui s’activent pendant le sommeil et
diminuent pendant les accès d’hyperventilation ou de blockpnée. Les anomalies
épileptogéniques (pointes, pointes ondes) sont courantes en l’absence de crises cliniques,
75% ont un EEG anormal plus tard et jusqu’à 6 ans.
Electroencephalogr Clin
Neurophysiol. 1998 (Glaze
et al. 1998)
Les crises épileptiques chez les filles Rett sont sur-estimées sur la base de l’interrogatoire.
Étude rétrospective sur des EEG vidéo (8-120 h) chez 82 filles RTT (agées 2-30 ans).
67% avaient « une histoire de crises » et 52% prenaient des antiépileptiques. Toutes
avaient un EEG intercritique anormal.
42% des enfants avec une histoire clinique de crises n’étaient pas confirmées par la vidéo
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16
Thème Principales sources Commentaires
EEG : ces crises non épileptiques étaient des épisodes moteurs, tels que des tremblements,
des secousses, des chutes, des rotations de la tête et des épisodes d’absences, de rires
immotivés, de dilatation pupillaire, d’apnées/hyperventilation. Cette étude confirme que
la survenue de crises épileptiques est sur-estimée dans le RTT ; à l’inverse certaines crises
peuvent passer inaperçues. Une étude vidéo EEG permet de confirmer le diagnostic
d’épilepsie et d’aider à l’indication d’antiépileptiques.
Pediatr Neurol. 2007
(Moser et al. 2007)
Le but de cette étude est d’étudier les corrélations entre les stades cliniques du RTT et les
stade EEG, et corréler l’activité EEG avec la survenue de crises, sur une population de 11
filles agées de 1 à 33 ans. Dans 8/11 cas, on retrouve une corrélation entre les stades EEG
et les stades cliniques du RTT. Dans 3/11 cas, les activités épileptiformes n’étaient pas
associées à des crises cliniques.
Neurophysiologie
du syndrome de Rett
J Child Neurol. 2005 (Glaze
2005)
Ment Retard Dev Disabil
Res Rev. 2002 (Glaze 2002)
Brain Dev. 2001 (Nomura
2001)
Brain Dev. 1989 (Bader et
al. 1989)
Brain Dev. 1989 (Bader et
al. 1989)
Caractéristiques de l’atteinte des systèmes nerveux central, périphérique, autonomique
dans le RTT.
Les potentiels évoqués montrent typiquement des potentiels auditifs et normaux en
péripherie. Les potentiels évoqués somatosensoriels peuvent être caractérisés par des
réponses « géantes » suggérant une hyperexcitabilité corticale. L’hyperexcitabilité corticale
est aussi traduite sur l’EEG, qui est caractérisé par :
la perte de figures physiologiques
l’apparition d’anomalies épileptiformes focales, multifocales, et généralisées
l’apparition d’un rythme lent (théta) dans les régions fronto-centrales.
L’atteinte du système nerveux autonome se traduit également par un allongement du QT
sur l’ECG et une diminution de la variabilité du rythme cardiaque.
Troubles du comportement dans
le syndrome de Rett
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Thème Principales sources Commentaires
J Neurodev Disord. 2015
(Barnes et al. 2015)
Cette étude mesure de façon quantitative le profil du comportement dans un groupe de 74
patientes RTT en utilisant comme échelles principales (parent-rated RSBQ, Anxiety,
Depression, and Mood Scale (ADAMS), et Aberrant Behavior Checklist-Community (ABC-C).
Elle permet de conclure que le comportement anxieux/évitement social est le
comportement anxieux le plus fréquent dans le RTT. Ce comportement anxieux est un
composant important du phénotype Rett avec des implications importantes pour la qualité
de vie.
J Intellect Disabil Res. 2016
(Cianfaglione et al. 2016)
Étude longitudinale : 91 filles de 7 à 48 ans (questionnaires parentaux)
L’un des signes particuliers chez l’adulte est la dégradation de l’humeur, en particulier
après 25 ans, avec une diminution de l’intérêt pour l’entourage, contrairement à l’enfant
plus jeune.
Les enfants jeunes (< 12 ans) ont une humeur plus positive que les 3 autres groupes d’âge
(13-17, 18-25, > 26 ans), plus d’intérêt et de plaisir que les adolescentes qui elles-mêmes
sont similaires aux adultes.
J Neurodev Disord. 2015
(Cianfaglione et al. 2015)
Am J Med Genet A. 2008
(Halbach et al. 2008)
Dev Med Child Neurol.
2003 (Cass et al. 2003)
Disabil Rehabil. 2001
(Mount et al. 2001)
J Ment Defic Res. 1988
(Coleman et al. 1988)
Dev Med Child Neurol.
Ces 5 grandes études portant sur des populations différentes (Coleman 63 cas, Samson
107 cas, Mount 38 cas, Cass 87 cas, Halbach 53 cas, et Cianfaglione 91 cas) soulignent
l’importance des troubles du comportement et leurs caractéristiques dans le syndrome de
Rett. Les principaux troubles du comportement sont les cris nocturnes et diurnes (39 à 84%
cas), les réveils et rires nocturnes (64 à 84% des cas), l’anxiété et frayeur inappropriée (68
à 75%), dépression/baisse de moral (66 à 77% des cas), automutilations (28 à 73% des cas).
Bien qu’il n’y ait pas de différence significative en fonction des populations d’âges
étudiées, il y a une tendance à la réduction des troubles du comportement avec l’âge,
suggérant que le phénotype comportemental varierait avec l’âge.
PNDS Syndromes de Rett et apparentés
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Thème Principales sources Commentaires
1993 (Sansom et al. 1993)
J Intellect Disabil Res. 2012
(Kaufmann et al. 2012)
J Neurodev Disord. 2015
(Cianfaglione et al. 2015)
Étude des troubles des interactions sociales dans le RTT : caractérisation et lien avec la
sévérité clinique (80 filles agées de 1.6 à 14.9 ans)
Les traits autistiques persistent après la phase de régression. Le score de traits autistiques
(échelle Screen for Social Interaction) et le questionnaire RSBQ ne montrent pas
d’évolution avec l’âge. En revanche, le score de Vineland diminue avec le temps.
Le score d’interaction sociale n’est pas corrélé aux scores de Vineland ou de sévérité du
Rett (Rett syndrome severity scale). Le comportement autistique n’est pas lié aux sous-
scores d’anxiété/crainte du RSBQ. Les troubles du comportement, les traits autistiques
dans le Rett sont indépendants de la sévérité de la maladie neurologique.
Stéréotypies
et mouvements anormaux
dans le syndrome de Rett
Acta Neurol Scand. 1996
(Elian and de 1996)
Mov Disorders. 2008
(Temudo et al. 2008)
Analyse des mouvements anormaux sur une série de 60 patientes RTT
Les patientes évoluent d’un état hyperkinétique vers un état hypokinétique. Un large
spectre de mouvements anormaux peut être observé au cours de la vie des filles RTT, tels
que les stéréotypies, tremblements, chorée, myoclonus, ataxie, dystonie et rigidité.
Selon le type et la localisation de mutations, le pattern diffère : chez les filles porteuses de
mutations tronquantes (stop ou délétion), la proportion de dystonie ou de syndrome
akinéto-rigide est plus importante.
Neurology. 2007 (Temudo
et al. 2007)
Mov Disorders. 2012
(Goldman and Temudo
2012)
Toutes les filles RTT ont des stéréotypies de mains qui coïncident ou précèdent la perte de
l’utilisation des mains. Les stéréotypies les plus fréquentes sont le fait de se tirer les
cheveux et le lavage des mains.
Les stéréotypies sont assez variées et le nombre de stéréotypies diminue significativement
avec l’âge. De la même manière, les stéréotypies non manuelles (bruxisme par exemple)
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19
Thème Principales sources Commentaires
tendent à disparaître avec le temps.
Chez l’enfant de moins de 10 ans, l’association de stéréotypies manuelles sans regarder ses
mains, le bruxisme, et 2 ou plus des autres stéréotypies sont très caractéristiques du
syndrome de Rett.
Les principales différences des stéréotypies dans le RTT par rapport à l’autisme sont
l’atteinte de mains, leurs caractéristiques complexes, continues, localisées sur la ligne
médiane du corps et impliquant la bouche. A l’inverse les stéréotypies chez l’enfant
autiste, sont simples, bilatérales, intermittentes, utilisant des objets.
Mov Disord. 2009 (Vignoli
et al. 2009)
Les stéréotypies dans le RTT sont un des signes les plus prévalents et présents à tous les
stade de la maladie. Il s’agit d’une étude rétrospective de 12 patientes chez des patientes
âgées de plus de 14 ans (médian 18.6 ans ; intervalle: 14-31).
L’âge moyen d’apparition des stéréotypies est de 19,4 mois. Les stéréotypies apparues au
début de la maladie persistent au cours de l’évolution, et s’associent à de nouvelles
stéréotypies qui apparaissent avec le temps. Toutes les patientes présentent des
stéréotypies impliquant les mains jointes ou séparées : les plus fréquentes sont les mains
dans la bouche, les mouvements d’émiettement et de torsion des mains. Les stéréotypies
manuelles persistent à l’âge adulte ; ces signes permettent d’évoquer le diagnostic chez les
patientes sans diagnostic à l’âge adulte.
Neurology 1990 (FitzGerald
et al. 1990)
Mov Disorders. 1990
(FitzGerald et al. 1990)
Symptômes moteurs et comportementaux chez 32 patientes RTT, âgées de 21 mois à 30
ans.
Ils comprennent principalement les stéréotypies manuelles et des troubles de l’équilibre,
mais également un bruxisme, une hypersialorrhée, des déviations oculaires, des signes
parkinsoniens, une dystonie, un myoclonus et une athétose.
Les types de mouvements semblent liés à l’âge avec des phénomènes hyperkinétiques
chez les enfants plus jeunes et des phénomènes bradykinétiques chez les plus âgées.
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20
Thème Principales sources Commentaires
Brain Dev. 1992 (Nomura
and Segawa 1992)
Brain Dev. 1990 (Nomura
and Segawa 1990)
Les phénomènes moteurs caractéristiques du RTT comportent 2 groupes de symptomes :
des anomalies du développement moteur (locomotion) comportant une
discordance entre l’acquisition du rampé, 4 pattes, et l’acquisition de la marche
des symtômes moteurs comportant des anomalies du tonus musculaire, de la
posture, de la locomotion associées avec des mouvements stéréotypés.
Le développement de l’utilisation des mains est souvent décalé et la latéralité est
indéterminée dans la majorité des cas. Avant l’apparition des stéréotypies
pathognomoniques du RTT, les filles présentent des comportements anormaux et excessifs
des mains et de la bouche, tels que le fait de lécher ou caresser ses mains. L’utilisation
volontaire des mains est souvent perdue juste avant ou après l’apparition des stéréotypies.
Les mouvements caractéristiques « frottements des mains » sur la ligne médiane
deviennent évidents entre 8 mois et 3 ans.
Brain Dev. 1990 (Aron
1990)
Phys Ther. 1989 (Tuten and
Miedaner 1989)
Utilisation d’atelles dans les stéréotypies
Une étude rétrospective évaluant l’efficacité d’orthèses de coudes chez 8 filles RTT. Les
résultats indiquent une amélioration de la socialisation, une augmentation de l’interaction
avec l’environnement, une diminution des stéréotypies à type de mains dans la bouche, et
de frottement/serrage des mains.
L’utilisation d’attelles de mains bilatérales n’a pas d’effet significatif.
2.3 Comportement moteur, utilisation des mains, capacités de communication dans le syndrome de Rett
Thème Principales sources Commentaires
Comportement moteur,
équilibre dans le syndrome
de Rett
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Thème Principales sources Commentaires
J Neurodev Disord. 2014
(Neul et al. 2014)
Retard du développement chez les filles RTT : données d’histoire naturelle (échelle MBA)
Étude longitudinale sur 7 ans chez 542 filles Rett typiques et 96 Rett atypiques. Les
acquisitions motrices précoces (< 6 mois) sont souvent acquises mais en retard le plus
souvent. Les comportements moteurs complexes et les acquisitions de communications
sont soit retardées soit absentes.
Orphanet J Rare Dis. 2014
(Anderson et al. 2014)
Am J Med Genet A. 2012
(Vignoli et al. 2012)
Clin Genet. 2013
(Halbach et al. 2013)
Étude longitudinale sur la cohorte australienne (396 patientes sur 20 ans)
L’âge médian de la cohorte est de 25 ans (de 18 à 54 ans). Plus de la moitié des patientes
marchent indépendamment (18%) ou avec assistance (43%). La proportion est similaire à
l’étude italienne (130 filles agées de plus de 14 ans) et néerlandaise (53 adultes, âge
moyen 31.4 ans). Elle confirme également la stabilité de la fonction motrice sur une période
de 3-4 ans chez les filles Rett.
Cette étude souligne que la perte de la marche n’est pas inévitable avec l’âge.
J Child Neurol. 2011 (Foley
et al. 2011)
Étude de l’évolution de la motricité globale chez les filles et femmes RTT sur une période de
3-4 ans
Les scores de motricité globale selon la « Gross Motor Scale for Rett syndrome » observés
sur une période de 3-4 ans montrent des changements mineurs avec une plus grande
stabilité des scores moteurs chez les adolescentes et les adultes ayant acquis la marche.
PLoS One 2014 (Isaias et
al. 2014)
Étude montrant le défaut d’ajustement et du contrôle de l’équilibre dans l’initiation de la
marche
Les enfants RTT ont une atteinte particulière de l’organisation temporelle des différentes
phases de l’ajustement postural anticipatoire qui se manifeste par une diminution de
l’impulsion vers l’avant dans l’initiation du pas (diminution de la taille et de la vélocité du
premier pas).
Neuropediatrics 2008
(Downs et al. 2008)
Étude du profil de motricité globale chez les filles Rett par analyse video familiale (99 filles
Rett âgées de 1.5 à 27.9 ans (médiane 14.1 ans)
Près de la moitié de la cohorte (43%) marche de façon indépendante, peut faire un pas de
côté, et tourner de 180°. Moins de 30% sont totalement non marchantes.
Environ un quart sont capables de monter une pente ou d’enjamber un obstacle sans aide
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Thème Principales sources Commentaires
mais 14% sont capables de courir.
Une minorité (9-20%) est capable de se transférer sans assistance.
Les auteurs distinguent les items de motricité générale (assis, debout, un pas sur le côté,
tourner à 180°), des items de motricité complexe (déplacement de la position au sol à
debout, prendre un objet au sol depuis la position debout, enjamber un obstacle, marcher
sur une pente ou courir), et soulignent les difficulités de transfert (dans plus de 60% des
cas).
Dev Med Child Neurol.
2003 (Cass et al. 2003)
Étude clinique multidisciplinaire sur une série de 87 filles Rett (2 ans 1 mois à 44 ans 10
mois)
L’observation de la marche est clinique avec 2 niveaux (absente/très assistée, légèrement
assistée/indépendante). 51.8% des patientes ont une marche légèrement
assistée/indépendante. Il n’y a pas de différence en fonction de l’âge (4 groupes : < 5 ans,
5-9 ans, 10-19 ans, > 20 ans).
64.2% sont capables de tenir debout avec aide et 28.4% sans aide - 82.5% tiennent assise
seules - 62.5% passent de la position assise à debout soit de façon indépendante soit avec
une aide minimale.
Utilisation des mains Dev Neurorehabil. 2014
(Downs et al. 2014)
Revue de la littérature sur les stratégies de rééducation de l’utilisation des mains. Pas de
consensus
Même en l’absence de consensus, la pratique basée sur l’évidence et sur les besoins des
filles RTT est la seule évidence disponible, en plus de l’expérience du praticien. Les auteurs
proposent un kit d’outils-stratégies pour optimiser l’utilisation des mains à décliner selon les
facteurs individuels, en lien avec des tâches et l’environnement.
Dev Med Child Neurol.
2010 (Downs et al. 2010)
Niveau d’utilisation volontaire des mains sur la base d’études de vidéo familiales
(144 filles d’âge moyen 14 ans 10 mois (+/- 7 ans 10 mois ; intervalle 2 ans-31 ans 10 mois)
Étude selon l’échelle en 10 points – Hand Apraxia Scale
33% des participantes n’ont aucune utilisation des mains (n=43)
17% peuvent réaliser une préhension simple d’un gros objet
12% peuvent manipuler un gros objet (n=18)
38% peuvent manipuler un petit objet (n=58)
Environ 13% (n=18) peuvent transférer un objet, dont 5% (n=8) des petits objets.
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Thème Principales sources Commentaires
J Child Neurol. 2011
(Downs et al. 2011)
Étude longitudinale de l’utilisation des mains dans le syndrome de Rett (étude sur vidéo)
Environ 40% des patientes capables d’attraper des objets ont perdu cette acquisition sur
une période de 3-4 ans.
La perte de l’utilisation des mains est plus fréquente chez les filles de moins de 8 ans et
moins fréquente chez les filles âgées de 13 à 19 ans. Elle est plus fréquemment perdue
chez les filles non marchantes par rapport aux marchantes. Elle est plus rarement perdue
chez les filles ayant acquis la capacité à manger avec les mains.
J Child Neurol. 2003
(Umansky et al. 2003)
Préférence manuelle-dégré de latéralité et utilisation des mains (étude sur questionnaire)
145 filles RTT âgées de 2 à 24 ans, post-régression. L’utilisation des mains est fortement
réduite, plus pour les tâches complexes que les tâches simples, et plus pour des tâches
externes (toucher des objets ou des aliments) que pour des tâches internes (se gratter, se
frotter les yeux).
33.6% des patientes ont une préférence manuelle à gauche, 40.7% une préférence droite,
et 25.7% n’ont aucune préférence.
La latéralité est plus marquée pour les tâches externes et les tâches complexes par rapport
aux tâches internes ou simples. Les patientes les plus âgées ont une moins bonne
utilisation des mains et une latéralité possiblement plus marquée.
Communication
dans le syndrome de Rett
Disabil Rehabil. 2017
(Urbanowicz et al. 2017) Étude de la capacité à faire des choix chez les filles Rett sur la base d’études vidéo
64 filles de 2.3 à 35.6 ans (âge médian 11.6 ans) ont été évaluées. La majorité (82.8%) est
capable de faire des choix avec le regard. Un peu moins de la moitié utilise une modalité
pour communiquer leur choix, 52.8% utilisent 2 modalités, et les autres utilisent 3 modalités.
Pour celles qui ont fait un choix, le temps du choix est inférieur à 8 secondes et cette durée
ne change pas avec l’âge. Pendant le choix, 57.8% de leurs partenaires de communication
utilisent les gestes et le langage et 39.1% le langage seulement. Les autres utilisent le
langage, les gestes et des symboles.
Pediatr Neurol. 2014 Reconnaissance des expressions faciales et relation avec le profil d’analyse du visage chez
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Thème Principales sources Commentaires
(Djukic et al. 2014) les filles RTT
Étude de la reconnaissance de 3 émotions basiques (heureux, triste, et apeuré) en utilisant
6 comparaisons visuelles par pair après familiarisation. Les filles RTT ont des difficultés
pour reconnaître la plupart des expressions émotionnelles sur les visages.
Leur profil d’analyse est atypique puisqu’elles fixent de façon moins intense et moins
prolongée l’ensemble des éléments de la face (48% versus 72% chez les contrôles),
particulièrement la bouche. Des corrélations significatives sont observées entre le fait de
regarder ces éléments critiques de la face et l’analyse de l’émotion.
Dev Med Child Neurol.
2013 (Rose et al. 2013)
Rett syndrome : Étude en eye-tracking de l’attention et la mémoire de reconnaissance
Les filles RTT ont une capacité de reconnaissance des visages avec des scores pour les
nouveaux visages supérieurs au hasard. Elles ont une attention moins marquée que les
témoins, ont une fixation des visages plus restreinte car elles tendent à ignorer le nez et la
bouche. Les mouvements des points de fixation visuelle sont moins amples et se fixent
moins longtemps.
Pediatr Neurol. 2012
(Djukic and McDermott
2012)
Préférences sociales de filles RTT par l’étude du pattern de fixation visuelle
Les filles RTT ont une tendance à préférer les stimuli sociaux ou en lien avec des
interactions sociales. Elles regardent les personnes et dans les yeux des personnes.
2.4 Comorbidités digestives
Thème Principales sources Commentaires
Croissance et nutrition
Neurology. 2012 (Tarquinio
et al. 2012)
Les courbes de croissances des filles RTT classiques et atypiques ont été établies à partir
de 9 749 observations de 816 participants.
La croissance des filles RTT classiques est ralentie par rapport à la population générale
d’un mois pour le périmètre crânien, 6 mois pour le poids et de 17 mois pour la taille. Le
BMI moyen est similaire chez les RTT et la population générale.
L’accélération pubertaire de la taille et du poids est absente chez les RTT classiques. Les
RTT classiques ont plus fréqemment un retard de croissance que les RTT atypiques.
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Thème Principales sources Commentaires
Dans les RTT classiques, le retard de croissance est associé à un moins bon
développement neurologique, une maladie plus sévère et certaines mutations MECP2
(délétion pré-C-terminal, large délétion, p.Thr158Met, p.Arg168X, p.Arg255X, et pArg270X).
J Pediatr Gastroenterol
Nutr. 2013 (Leonard et al.
2013)
Une approche analytique pour la prise en charge du retard de croissance chez les filles
RTT. Elle comprend une analyse des difficultés des prises alimentaires et des besoins
nutritionnels. Un BMI aux environs du 25ème
centile est un bon objectif en pratique clinique.
La gastrostomie est indiquée pour une croissance extrêmement ralentie, s’il existe un risque
de pneumopathie de déglutition et/ou si les temps de repas sont prolongés.
J Pediatr Gastroenterol
Nutr. 2007 (Oddy et al.
2007)
Un suivi de routine de la croissance est indispensable pour déterminer la sévérité des
problèmes nutritionnels dans le RTT.
Une prise en charge nutritionnelle active est recommandée pour donner des chances
maximales d’atteindre le meilleur objectif de croissance possible. De plus, les filles RTT
ayant une mobilité réduite ont un score de BMI inférieur à celles qui ont une mobilité plus
élévée. Les troubles ventilatoires (blockpnée et hyperventilation) sont également associés à
à des scores de BMI plus faibles.
Dysmotricité digestive
J Pediatr Gastroenterol
Nutr. 2014 (Baikie et al.
2014)
Des problèmes gastro-intestinaux et nutritionnels comportent une dysmotricité gastro-
intestinale (92%), des difficultés de mastication et de déglutition (81%), un défaut ou un
excès de poids (47%), un retard de croissance (45%), une faible minéralisation osseuse ou
des fractures (37%), et des anomalies du tractus biliaire (3%), rapportés par les parents
pendant toute la vie des filles et des femmes RTT, et qui peuvent être à l’origine de
problèmes substantiels dans la prise en charge.
J Pediatr Gastroenterol
Nutr. 2012 (Motil et al.
2012)
Étude des symptomes gastro-intestinaux et problèmes nutritionnels observés sur 983
patientes (questionnaire International Rett Syndrome Foundation)
59% rapportent des troubles digestifs correspondant à une dysmortricité gastro-intestinale
(92%), des difficultés de mastication et de déglutition (81%).
Les vomissements, les réveils nocturnes, les manifestations de reflux, les difficultés de
mastication, et les fausses routes diminuent avec l’âge.
A l’inverse la mise en place d’une gastrostomie augmente avec l’âge.
Les principaux traitements utilisés sont les laxatifs dans la moitié des cas, des
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Thème Principales sources Commentaires
polyvitamines et des compléments nutritionnels dans la moitié des cas également. La
gastrostomie a été effectuée dans ¼ des cas.
Gastrostomie J Pediatr Gastroenterol
Nutr. 2009 (Motil et al.
2009)
La mise en place d’une gastrostomie pour un support nutritionnel améliore l’histoire
naturelle de la dénutrition et de la cassure de la taille chez les filles RTT mais ne permet
pas de restaurer une croissance pour la taille et le poids normal, quel que soit l’âge de la
mise en place de la gastrostomie et qu’il y ait ou non une fundoplicature.
Medicine (Baltimore). 2014
(Downs et al. 2014)
Évaluation de la gastrostomie
Alors que les parents d’enfants RTT sans gastrostomie avec une alimentation orale sont
très inquiets sur la quantité d’alimentation ingérée, particulièrement chez les enfants de
moins de 7 ans, les parents d’enfants porteurs d’une gastrostomie sont satisfaits de la
gastrostomie et se sentent moins inquièts sur l’état de santé de leur enfant.
Les filles porteuses de la mutation MECP2 p.Arg168 mutation sont souvent perçues comme
ayant plus de difficultés alimentaires, avec 6 fois plus de fausses-routes par rapport à celles
porteuses de la mutation p.Arg133Cys.
Des toux, fausses-routes ou vomissemnts pendant les repas sont associés à un risque plus
important de gastrostomie (pas d’amélioration spontanée avec le temps). 28.8% des filles
ont une gastrostomie surtout dans le groupe des patientes avec une large délétion MECP2
et celles porteuses de mutation p.Arg168. Les z-scores de poids pour l’âge sont augmentés
de 0.86 après 2 ans de la chirurgie.
J Pediatr Gastroenterol
Nutr. 2009 (Motil et al.
2009)
La dysfonction oropharyngée et la dysmotricité gastro-oesophagienne sont présentes dans
respectivement 100% et 69% des patientes RTT. L’étendue et la sévérité de ces atteintes
sont étudiées par vidéofluoroscopie.
Les anomalies de la fonction oropharyngée comprennent une faible mobilité de la langue,
une réduction de la clairance oropharyngée et une pénétration laryngée des liquides et des
aliments solides pendant la déglutition.
La dysmotricité gastro-oesophagienne comprend une absence des vagues primaires ou
secondaires, une vidange retardée, une atonie, la présence de vagues tertiaires, spasmes,
et un reflux gastro-oesophagien. La dysmotricité gastrique comprend une diminution du
péristaltisme ou une atonie. Des apports énergétiques insuffisants sont associés avec la
persistance de résidus dans l’épiglotte et les sinus pyriformes et une insuffisance de masse
grasse.
J Pediatr Gastroenterol Ces articles princeps rapportent les difficultés alimentaires chez les filles RTT par rapport
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Thème Principales sources Commentaires
Nutr. 1999 (Motil et al.
1999)
J Am Diet Assoc. 2003
(Isaacs et al. 2003)
aux autres causes d’encéphalopathies développementales.
2.5 Troubles osseux et orthopédiques
Thème Principales sources Commentaires
Ostéoporose
PLoS One. 2016 (Jefferson
et al. 2016)
Recommandations pour la prise en charge clinique des troubles osseux chez les fille RTT
sur la base d’une revue de la littérature et d’un consensus d’experts
Des recommandations initiales ont été établies, sur la base de la littérature, associées à 11
questions ouvertes portant sur des questions, sur lesquelles la littérature était manquante et
adressées à un panel d’experts d’internationaux. Le panel d’experts a revu le document
selon une méthode Delphi pour atteindre un consensus d’agrément.
Les experts recommandent une évaluation complète de l’histoire de fractures, du type de
mutation, des traitements en cours, du stade pubertaire, du niveau de mobilité, des apports
caloriques, et des marqueurs métaboliques osseux. Une ostéodensitométrie systématique
doit être réalisée et répétée en fonction du risque individuel d’ostéoporose.
Une augmentation de l’activité physique, l’instauration d’un traitement par calcium, une
supplémentation par vitamine D sont les premières approches systématiques pour optimiser
le métabolisme osseux des filles RTT.
S’il y a des risques avérés d’ostéoporose selon les critères ISCD (International Society for
Clinical Densitometry), l’utilisation des bisphosphonates est recommandée. Une histoire de
fracture associée à une faible densité osseuse à l’ostéodensitométrie est nécessaire au
diagnostic d’ostéoporose.
Bone. 2015 (Jefferson et al.
2015)
Le contenu minéral osseux, la densité minérale osseuse et la masse maigre tendent à
diminuer avec le temps chez les filles RTT avec une décroissance plus marquée pour le
contenu minéral osseux. Le poids, la taille et la masse musculaire ont un impact sur la
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Thème Principales sources Commentaires
formation osseuse. Les auteurs recommandent des apports nutritionnels optimaux et une
activité physique pour améliorer la santé osseuse. La progression pubertaire doit être
évaluée en parallèle d’examens ostéodensitométriques réguliers pour anticiper les
changements de la masse osseuse avec le temps.
J Pediatr Gastroenterol
Nutr. 2014 (Motil et al.
2014)
Il existe une diminution de la formation de l’os plutôt qu’une augmentation de la résorption
osseuse qui pourrait expliquer en partie le déficit de la masse minérale osseuse chez les
filles RTT. Par conséquent, il est indispensable d’assurer un apport adéquat en protéines,
calcium et phosphore pour améliorer la croissance osseuse.
J Pediatr Gastroenterol
Nutr. 2011 (Motil et al.
2011)
Le déficit de vitamine D est prévalent chez les filles et les femmes RTT. L’utilisation de
suppléments polyvitaminiques associée à une supplémentation de vitamine D est
recommandée.
Pediatr Res. 2011
(Jefferson et al. 2011)
Pediatr Res. 2010 (Shapiro
et al. 2010)
Plus de 50% des filles ont des valeurs de contenu et de densité osseuse reflétant une
ostéoporose. 11% des femmes et filles ont une histoire de fractures. La faible masse
osseuse est corrélée avec la sévérité clinique et la marche mais pas avec la scoliose.
Certaines mutations p.Thr158Met et p.Arg270X tendent à être associées à une ostéporose
plus sévère.
Bone. 2010 (Hofstaetter et
al. 2010)
Il existe une altération significative de la minéralisation osseuse chez les patientes RTT.
Ceci explique en partie la faible densité osseuse observée chez les filles RTT.
Pediatr Res. 2008 (Motil et al. 2008)
La prévalence des z scores < ou -2 DS pour le contenu minéral osseux (BMC) et la densité
minérale osseuse (BMD) sont respectivement à 59 et 45%. Bien que le BMC et la BMD
augmentent avec l’âge, les z scores pour le BMC et BMD sont plus bas chez les filles les
plus âgées par rapport aux plus jeunes. La prévalence des fractures et de la scoliose sont
de 28 et 64%, respectivement. Les faibles z scores de BMD sont positivement associés
avec les fractures et la scoliose. Ces déficits de BMD sont observés dans tous les groupes
de mutations MECP2.
Pediatrics. 2008 (Downs et al. 2008)
Arch Dis Child. 2010
L’incidence des fractures dans cette cohorte est de 43.3 épisodes pour 1 000 personnes/an, soit 4 fois plus que dans la population générale. Ce risque est particulièrement élevé chez les filles porteuses de mutations p.Arg270X et p.Arg168X. Avoir une épilepsie augmente le
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29
Thème Principales sources Commentaires
(Leonard et al. 2010) risque de fracture indépendant du statut de mutation.
L’utilisation du valproate augmente le risque de fractures après 1 an et après 2 ans et plus
de traitement, quels que soient la mobilité, le type d’épilepsie et le génotype des patientes.
Le risque est moindre avec la lamotrigine pour la première année, mais il est le même après
2 ans. Seule la carbamazépine comporte un risque plus faible après 2 ans et plus.
Scoliose
Spine (Phila Pa 1976).
2016 (Downs et al. 2016)
L’âge médian du diagnostic de scoliose est de 11 ans. La scoliose est progressive dans
tous les cas pour tous les types de mutations sauf pour la mutation p.Arg306Cys. La
progression de la scoliose peut être freinée par la capacité de marcher seule ou avec
assistance. L’angle de Cobb et la capacité de marcher à 10 ans sont des critères prédictifs
pour dépister les patientes qui développeront une scoliose sévère à 16 ans.
Dev Med and Child. 2016
(Downs et al. 2016)
Évaluation de l’impact de l’arthrodèse sur la survie et la survie d’infections respiratoires
grave dans le syndrome de Rett chez 140 filles RTT (26% de la cohorte) qui ont développé
une scoliose sévère (Cobb angle ≥45°) avant l’âge adulte (âge médian au diagnostic 8 ans
9 mois), sur la base de l’étude du registre australien (Australian Rett Syndrome Database),
du registre de décès local et de l’institut australien de santé.
Le taux de décès chez les filles opérées est inférieur à celui des filles non opérées (hazard
ratio [HR] 0.30, 95% confidence interval [CI] 0.12-0.74; p=0.009), particulièrement chez les
filles ayant développé une scoliose précoce (avant l’âge de 8 ans. De la même manière,
l’arthrodèse est associée à une réduction du risque d’infection respiratoire grave dans le
groupe des scolioses précoces (risk ratio 0.41, 95% CI 0.16-1.03; p=0.06).
Spine (Phila Pa 1976).
2009 (Downs et al. 2009)
Consensus d’experts sur la prise en charge de la scoliose sur la base d’un consensus
d’experts (méthode Delphi), étude de la littérature et des pratiques cliniques
Une approche globale de la prise en charge de la scoliose est recommandée qui prend en
compte des facteurs tels que l’état nutritionnel, osseux, l’activité physique et la posture pré-
opératoires. La chirurgie doit être indiquée quand l’angle de Cobb est entre 40 et 50° et doit
être organisée de façon multidisciplinaire par des spécialistes de l’anesthésie, du contrôle
de la douleur, des crises épileptiques et de la mobilisation précoce dans le RTT.
Pediatr Res. 2010 (Percy et Étude de l’histoire naturelle de la scoliose aux US (Rare Disease Clinical Research Network
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30
Thème Principales sources Commentaires
al. 2010) database for RTT)
La scoliose est notée dans 53% des cas (292 patientes) avec un âge moyen des patientes
avec scoliose de 15 ans versus 6 ans pour les patientes sans scoliose. Les facteurs de
risques de survenue de la scoliose sont les scores de sévérité moteur et comportemental
(score MBA). Aquisitions tardives, absence ou perte de la marche, constipation sont
associées à la scoliose.
Spine (Phila Pa 1976).
2012 (Gabos et al. 2012)
L’arthrodèse pour la prise en charge de la scoliose donne des résultats techniques
satisfaisants mais un taux élevé de complications médicales post-opératoires précoces.
Étude rétrospective de l’évolution post-opératoire précoce chez 16 patientes RTT comparée
à l’évolution de 32 patients présentant un tétraplégie spastique avec un suivi minimal de
2 ans. 15/16 ont developpé des complications médicales ; toutes les patientes ont présenté
au moins une complication mineure gastro-intestinale et/ou respiratoire. Les complications
majeures respiratoires ont été observées chez 63% des patientes et représentent 61% de
toutes les complications. Les complications majeures gastro-intestinales ont été observées
chez 37% des patientes et représentent 21% de toutes les complications.
Child Care Health Dev. 2015 (Marr et al. 2015)
Dev Neurorehabil. 2016
(Downs et al. 2016)
Étude de la récupération post-arthrodèse chez les filles RTT pendant les 12 mois post-
opératoires sur la base de questionnaires familiaux (Australian Rett Syndrome Database),
en 2006 et 2012
Les parents rapportent que le niveau de douleur, de l’appétit, de l’apport énergétique, et de
l’humeur de leur enfant ainsi que leurs conséquences médicales ont influencé la
récupération post-opératoire. La majorité ont récupéré leur capacité à tenir assise (88%), à
tenir debout (81%) et à marcher (80%) à 12 mois. Selon les familles, la décision de chirurgie
est associée à une peur, d’obligation, de résilience et de culpabilité pour les familles. Le
développement de complications post-opératoires et l’impression d’isolement augmentent
leur fardeau émotionnel, alors qu’une information adaptée, une préparation à l’intervention,
une confiance dans l’équipe médicale sont des facteurs qui soulagent les familles.
J Anesth. 2015
(Karmaniolou et al. 2015)
Prise en charge péri-opératoire et devenir des patientes RTT après une chirurgie du rachis
(24 patientes)
Les principales comorbidités pré-opératoires comportent des infections respiratoires
fréquentes et une épilepsie mal controlée. Aucun problème durant l’induction et l’intubation
n’a été noté. Les drogues analgésiques et antalgiques communes ont été utilisées. En post-
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Thème Principales sources Commentaires
opératoire, les complications gastro-intestinales et respiratoires sont les plus courantes. La
durée moyenne de séjours en soins intensifs est de 8.1 jours et de séjour à l’hopital de 26.5
jours.
Luxation de hanche et scoliose
Dev Med Child Neurol.
2010 (Tay et al. 2010)
Étude de la prévalence de la luxation de hanche et de la scoliose sur la cohorte
australienne (31 patientes RTT ; âge moyen de 15 ans 5 mois)
48% de la cohorte présente une subluxation de hanche (migration de la tête fémorale
supérieure ou égale à 30%).
8/31 patientes ont été opérées pour la prévention ou la prise en charge d’une subluxation
ou luxation de hanches.
27/31 ont une scoliose avec un angle de Cobb inférieur à 10° et 20/31 avec un angle
supérieur à 30°.
11/31 ont eu une arthrodèse du rachis.
Compte tenu de la prévalence élevée de la luxation de hanche et des déformations
rachidiennes dans le RTT, on recommande une surveillance clinique et radiologique chez
les patientes les plus jeunes afin de débuter une prévention précoce.
2.6 Dysautonomie – Troubles ventilatoires – Troubles du sommeil - Allongement du QT
Thème Principales sources Commentaires
Dysautonomie –Troubles de la
commande respiratoire
Troubles du sommeil
Dev Neurorehabil. 2017
(O'Leary et al. 2017)
Étude de quantification de la réponse à la douleur chez les filles RTT par l’EDA (activité
électrodermale) un indicateur d’activité du système nerveux sympathique
L’augmentation de l’ EDA (activité électrique biologique enregistrée à la surface de la peau
et reflétant l'activité des glandes sudoripares et du système nerveux autonome et par
conséquent, de la perception de l'individu et de son comportement involontaire), de la
fréquence cardiaque, des valeurs de Face Legs Activity Cry Consolability (FLACC, échelle
recommandée au niveau international pour mesurer la douleur post-opératoire et la douleur
des soins chez le patient polyhandicapé, sur la base de 5 items comportementaux simples :
visage, jambes, activité, cris, consolabilité) ont été étudiés pendant une ponction veineuse
(invasive) et la collecte de signes vitaux (non-invasifs) en fonction du score de sévérité
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Thème Principales sources Commentaires
clinique dans le RTT (CSS).
L’activité EDA et l’augmentation du rythme cardiaque augmentent significativement pendant
la ponction veineuse et les actions non-invasives, et ne sont pas corrélées avec le score
FLACC ou le score de sévérité clinique du RTT. L’augmentation de l’EDA est le critère de
mesure le plus sensible de mesure de la réponse à la douleur chez les filles RTT.
Ces résultats suggèrent que l’atteinte motrice dans le RTT peut biaiser les évaluations des
échelles non verbales de la douleur et soulignent l’importance d’utiliser des mesures
autonomiques pour évaluer et quantifier la douleur telles que la mesure de l’EDA.
J Sleep Res. 2015 (Wong
et al. 2015)
Histoire naturelle des troubles du sommeil dans le RTT sur la base de questionnaires
familles (320 familles) dans la Australian Rett Syndrome Database, sur une période de 12
ans
Cette étude montre que les troubles du sommeil sont observés chez plus de 80% des
patientes et que leur prévalence diminue avec l’âge. Les accès de rires nocturnes et de cris
nocturnes sont rapportés dans 77 et 49% des cas, respectivement, particulièrement chez
les plus jeunes. Les filles RTT porteuses d’une large délétion MECP2 ont une prévalence
plus élevée de rires nocturnes. Le traitement permet une réduction de 1.7% de problèmes
de sommeil. Les auteurs distinguent 2 groupes à l’inclusion, un avec une prévalence élévée
de troubles du sommeil et un avec une prévalence faible. Environ ¾ des filles et femmes
étaient dans le groupe de prévalence élevée ; ces troubles persistent avec le temps (recul
de 12 ans). A l’inverse, 57% des filles avec des rires nocturnes et 42% avec des crises
nocturnes présentent une amélioration modérée avec le temps (recul de 12 ans).
Respir Physiol Neurobiol.
2013 (Ramirez et al. 2013)
Anomalies ventilatoires chez les patientes RTT
Les troubles ventilatoires sont plus prononcés pendant la veille ; mais il existe des
irrégularités ventilatoires pendant le sommeil. Pendant la veille, les patientes présentent soit
des accès d’hyperventilation soit une hyperventilation irrégulière. Toutefois, il existe une
grande variabilité interindividuelle dans la sévérité, l’âge de survenue, la durée, et le type de
troubles ventilatoires. Les études chez le modèle murin suggèrent que différentes régions
de la medulla ventrolatérale et du pont sont à l’origine des troubles ventilatoires.
Des études précliniques chez le modèle murin ciblent différents récepteurs aux
neuromodulateurs et neurotransmetteurs, ainsi que la fonction de MeCP2 dans les cellules
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Thème Principales sources Commentaires
gliales pour reverser les troubles ventilatoires
Sleep Breath. 2013
(Carotenuto et al. 2013)
Étude contrôlée de la polysomnographie du sommeil chez les filles RTT
Le groupe des filles RTT présente une altération plus importante du sommeil touchant les
paramètres macrostructuraux du sommeil et respiratoires, avec une proportion plus élevée
de mouvements périodiques des membres par rapport aux contrôles.
Cette étude suggère que la polysomnographie est un examen utile dans l’évaluation des
troubles du sommeil dans le RTT et permet d’aider à la compréhension des troubles.
Dev Med Child Neurol.
2013 (Hagebeuk et al.
2013)
Caractérisation des troubles respiratoires et du sommeil dans le RTT atypique
L’échelle de troubles du sommeil chez l’enfant indique que des troubles de l’initiation et du
maintien du sommeil, une somnolence diurne, et des troubles respiratoires dans le
sommeil.
La polysomnographie montre des apnées centrales dans 1/4 cas pendant le sommeil ;
pendant la veille, les apnées centrales sont enregistrées dans 2/4 cas, précédées dans tous
les cas par une hyperventilation. La polysomnographie montre une proportion faible de
sommeil paradoxal (REM) (9.7-18.3%), des réveils nocturnes fréquents et une faible
efficacité du sommeil (intervalle 59-78%).
Pediatr Pulmonol. 2008
(Weese-Mayer et al. 2008)
Caractérisation du profil de dysautonomie et de dysrégulation cardio-respiratoire pendant la
nuit chez les patientes RTT (agées de 2 à 7 ans) à domicile
Étude en continu des mouvements respiratoires en pléthysmographie d’inductance du
thorax et de l’abdomen couplé à l’ECG chez 47 patientes RTT versus 47 témoins. Les
rythmes respiratoires et cardiaques sont plus irréguliers dans la veille par rapport au
sommeil, mais il existe une irrégularité respiratoire aussi dans le sommeil chez les filles
RTT. Les filles RTT présentent un découplage des rythmes cardiaques et respiratoires
indiquant une dysrégulation du système nerveux autonome dans la veille comme dans le
sommeil.
Brain Dev. 2007 (Young et
al. 2007)
Étude du type et de la fréquence des troubles du sommeil chez les filles RTT agées de 2 à
29 ans, selon un questionnaire parental rempli à 3 reprises pendant l’évolution (2000, 2002
et 2004)
Les troubles du sommeil sont rapportés dans 80%. La prévalence des rires nocturnes
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Thème Principales sources Commentaires
diminue avec l’âge, et la prévalence des crises nocturnes et des somnolences diurnes
augmentent à l’âge. La prévalence de troubles du sommeil est plus élevée chez les filles
porteuses d’une large délétion de MECP2, d’une mutation p.Arg294X ou p.Arg306Cys.
Arch Dis Child. 2001 (Julu
et al. 2001)
Pediatr Pulmonol. 2008
(Weese-Mayer et al. 2008)
Étude du profil cardio-respiratoire chez 56 filles âgées de 2 à 35 ans par un enregistrement
d’une heure des mouvements respiratoires, de la pression artérielle, de l’intervalle R-R sur
l’ECG, du rythme respiratoire, des gaz du sang transcutanés, du tonus vagal et des
baroréflexes mesurés de façon synchronisé.
Le rythme respiratoire est normal pendant le sommeil et anormal pendant la veille. Les
respirations forcées et apneustiques sont plus fréquents parmi les 5-10 ans et la respiration
de type Valsalva (inspiration, blocage de la respiration puis expiration forcée par la bouche)
chez les plus de 18 ans qui ont tendance à avoir une respiration normale. Le pattern de
respiration inadéquate est entre 10 et 18 ans souvent associé à des vacant spells (pseudo-
absences non épileptiques).
Brain Dev. 2001 (Ellaway et
al. 2001)
Absence de réduction du temps de sommeil lié à l’âge chez les filles RTT.
La durée moyenne du sommeil des filles RTT dans la cohorte est de 10.75 h, le sommeil
diurne de 0.77 h. L’efficacité du sommeil est de 89.7%, et la latence du sommeil de 0.52 h.
Aucune différence n’a été observée en fonction de l’âge. Cette étude suggère que la durée
totale et diurne de sommeil chez les filles RTT ne diminue pas avec l’âge, contrairement à
l’enfant bien portant.
Dev Med Child Neurol.
1998 (McArthur and
Budden 1998)
Brain Dev. 1999
(Yamashita et al. 1999)
Brain Dev. 1999 (Young et
al. 2007)
J Pediatr. 1994 (Marcus et
al. 1994)
Étude actigraphique du sommeil de 9 filles RTT (age moyen de 10.1 ans), pendant une
période de 10 semaines
Étude de l’effet d’un traitement de 4 semaines de mélatonine (2.5 to 7.5 mg)
On observe à l’inclusion une faible efficacité du sommeil, une latence prolongée
d’endormissement, et un temps de sommeil total réduit et fragmenté. La mélatonine
diminue significativement la latence d’endormissement, la durée totale du sommeil et
l’efficacité du sommeil pendant les 3 semaines du traitement, sans effet secondaire. La
réponse au traitement est variable en fonction des patientes.
L’allongement
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Thème Principales sources Commentaires
de l’intervalle QT
Arch Dis Child. 1999
(Ellaway et al. 1999)
Étude de l’intervalle QT et de la survenue de tachy-arythmie dans le RTT en ECG et par un
enregistrement holter chez 34 filles RTT
Par rapport aux témoins les filles RTT ont des valeurs de QT corrigé supérieures à la
population générale. La sévérité clinique n’est pas un signe prédictif de l’intervalle QTc chez
les RTT mais constitue un risque de mort subite chez le filles RTT
Neuropediatrics. 1999
(Guideri et al. 1999)
J Pediatr. 1994 (Sekul et al.
1994)
L’incidence de la mort subite est plus élevée chez les filles RTT.
Les filles Rett ont un intervalle QTc significativement allongé (p < 0.001) et plus d’anomalies
de l’onde T (p < 0.001) par rapport aux filles témoins du même âge. Avec l’avancée des
stades de la maladie, la proportion d’allongement du QTc et des anomalies de l’onde T
augmentent. Ces anomalies augmentent avec l’âge et l’avancée dans la la maladie, et
constituent un risque de mort subite.
2.7 Anesthésie
Thème Principales sources Commentaires
Anesthésie Paediatr Anaesth. 2003
(Coleman 2003)
Paediatr Anaesth. 2002
(Khalil et al. 2002)
Anaesthesia. 1994
(Konarzewski and Misso
1994)
La plupart des articles sont des présentations de cas cliniques isolés.
Des résultats conflictuels sont disponibles sur la sensibilité excessive des filles RTT aux
drogues sédatives et anesthésiques.
2.8 Prise en charge bucco-dentaire
Thème Principales sources Commentaires
Soins dentaires Dev Period Med. 2015 Manifestations orales dans le syndrome de Rett: une étude retrospective de 17 cas
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Thème Principales sources Commentaires
(Janas and Osica 2015)
Pediatr Dent. 1997 (Ribeiro
et al. 1997)
Spec Care Dentist. 2002
(Magalhaes et al. 2002)
Med Oral Patol Oral Cir
Bucal (revue) 2011
(Fuertes-Gonzalez et al.
2011)
Les principales manifestations comportent des mouvements de succion ou des morsures
des doigts ou des mains (17/17), un bruxisme (14/17), une respiration buccale (7/17), un
bavage (5/17), des accès de protrusion linguale (5/17). La gingivite (13/17) est l’altération
des tissus mous la plus fréquente. Seules 2.7% des dents sont cariées. Une usure dentaire
non-physiologique est présente dans 71% cas (12/17).
Certaines manifestations orales du RTT sont liées aux traitements symptomatiques de la
maladie alors que d’autres sont liées à des co-morbidités telles que l’activité épileptique, les
difficultés pour assurer une hygiène bucco-dentaire optimale, des problèmes de veille ou
encore les stéréotypies à type de mains dans la bouche.
2.9 Essais thérapeutiques
Thème Principales sources Commentaires
Résumés des essais
de traitement
dans le syndrome de Rett
Ment Retard Dev Disabil Res Rev. 2002 (Percy 2002)
Pediatr Neurol. 2016 (Djukic et al. 2016)
PNAS. 2014 (Khwaja et al. 2014)
J Child Neurol. 2003 (Liebhaber et al. 2003)
Brain Dev. 2001 (Ellaway et al. 2001)
J Child Neurol. 1999 (Ellaway et al. 1999)
Pediatr Cardiol. 2005 (Guideri et al. 2005)
Les essais thérapeutiques controlés ont été conduits chez des
patientes RTT, après contrôle des critères cliniques du RTT;
stratification par age, stade, et présence d’une mutation dans
MECP2; et l’utilisation de mesures d’efficacité claires.
Des essais ouverts ont été conduits pour évaluer l’effet de la L-
carnitine, le régime cétogène, un antagoniste opioide, la
naltrexone , et la fluoxétine.
Les essais portant sur la L-carnitine, la naltrexone, l’association
folate-betaine, la créatine l’acide folinique, et l’IgF1 étaient en
double aveugle, contre placebo et ont une analyse motrice et
comportementale.
Les échelles cliniques utilisées étaient (i) l’échelle Motrice et
comportementale pour le syndrome de Rett (MBA), l’échelle
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d’apraxie des mains (Hand Apraxia Scale), et une évalation
globale par les parents (parental Overall Well-Being Index).
Aucun essai n’a permis de montrer une amélioration significative
des signes cliniques du syndrome de Rett.
Les essais plus récents donnent des données préliminaires sur la
tolérance, la pharmacocinétique, et une efficacité de l’IgF1
recombinante (mecasermin). Un essai ouvert monocentrique
portant sur 10 patientes Rett de plus de 10 ans marchantes, avec
le Glatiramer acetate suggèrerait une amélioration des fonctions
motrices.
Tous les essais thérapeutiques ont été faits en plus des des
recommandations spécifiques de la prise en charge chez les filles
RTT, en particuler la prise en charge du retard de croissance, des
troubles ventilatoires, des crises épileptiques, de la marche, la
scoliose, de la fonction gastro-intestinale. L’évaluation des filles ne
peut pas être effectuée à la suite des différentes injections.
Ann Neurol. 1994 (Percy et al. 1994)
J Child Neurol. 2009 (Glaze et al. 2009)
Creatine J Dev Behav Pediatr. 2011 (Freilinger et al.
2011)
J Child Neurol. 2012 (Hagebeuk et al. 2012) a
randomized study.
Fluoxetine and buspirone (Gokben et al. 2012) (case
report)
Fluoxetine (Temudo et al. 2009)
Mélatonine Dev Med Child Neurol. 2011 (Rossignol and Frye
2011)
Dev Med Child Neurol. 2011 (Guenole and Baleyte
Évaluation de l’effet de la Mélatonine (2.5 à 7.5 mg)
Amélioration des paramètres du sommeil avec un comportement
plus calme pendant la veille, et des effets secondaires minimaux.
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2011)
Brain Dev. 1999 (Yamashita et al. 1999)
Brain Dev. 1999 (Miyamoto et al. 1999)
Brain Dev. 1998 (McArthur and Budden 1998)
La mélatonine permet une amélioration du temps de sommeil total
et de l’efficacité du sommeil chez les filles Rett. Il existe une
variabilité importante des réponses individuelles à la mélatonine.
Aucun effet adverse n’a été observé à 4 semaines du traitement.
Quand la mélatonine a été interrompue à 4 semaines, les troubles
du sommeil sont réapparus.
Ces résultats suggèrent que les troubles du sommeil chez la fille
Rett pourraient être en lien avec une altération de la sécrétion de
mélatonine.
Clinical trial.gov
NCT02738281
(https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT02738281)
Histoire naturelle du syndrome de Rett classique, atypique et
variants (NCT02738281) sur une période de 5 ans
Évaluation de la croissance moyenne sur 5 ans, du
périmètre cranien,
Évaluation du nombre moyen de stéréotypies par 24h à 5
ans,
Évaluation de l’épilepsie rapportée à 5 ans après
l’inclusion,
Évaluation de la scoliose rapportée à 5 ans après
l’inclusion,
Le score CSS une échelle de sévérité clinique à 5 ans
après l’inclusion,
Le score MBA une échelle d’évaluation motrice et
comportementale (performance) score à 5 ans après l’inclusion,
Des mesures de qualité de vie 5 ans après l’inclusion,
avec un score de qualité de vie pour l’enfant (CHQ), et par l’aidant
/parent (SF-36).
NCT02715115, Essai de phase 2
(https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT02715115)
Une étude de sécurité du NNZ-2566 dans la population de RTT
pédiatrique (NCT02715115). Il s’agit d’une étude randomisée, en
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double avengle, contre placebo, avec des doses croissantes pour
étudier la sécurité et la pharmacocinétique du NNZ-2566 oral chez
les filles RTT à un âge pédiatrique (5-15 ans).
NCT02563860, Essai de phase 2
(https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT02563860)
Étude ouverte de phase 2, du traitement par Statines
(NCT02563860) chez les filles Rett Syndrome, étude ouverte avec
une augmentation progressive des doses de Lovastatin chez les
filles RTT âgées de 3 ans et plus (enfant, adulte, sénior).
NCT01520363, Essai de phase 2
(https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT01520363)
Étude contre placebo du Dextromethorphan dans le syndrome de
Rett (NCT01520363), age 1 à 10 ans.
2.10 Puberté – Evolution à l’âge adulte
Thème Principales sources Commentaires
Puberté
Pediatr Neurol. 2014
(Killian et al. 2014)
Brain Dev. 2013 (Knight et
al. 2013)
Étude de la trajectoire pubertaire chez les filles Rett
La trajectoire diffère de la population générale. Le BMI affecte le timing de la puberté, mais
sans relation avec la présentation clinique du Rett, ni le type de mutations dans MECP2.
Transition pédiatrie-adulte
Orphanet J Rare Dis. 2014
(Anderson et al. 2014)
Étude longitudinale sur la cohorte australienne (396 patientes sur 20 ans)
L’âge médian de la cohorte est de 25 ans (de 18 à 54 ans). La majorité des filles Rett (71%)
vivent au domicile familial, et les autres vivent en institution. Plus de la moitié marchent soit
indépendamment (18%) ou avec assistance (43%). La majorité (86%) ont développé une
scoliose, dont 40% ont été opérées. Près des 2/3 des patientes (64%) poursuivent un
traitement anti-épileptique. La constipation est très prévalente (83%) et la plupart ont des
problèmes d’éructation et de ballonnement (53%). Les troubles du sommeil sont courants
(63%), et l’anxiété et les troubles du sommeil sont plus fréquents chez les filles de 26-30
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ans par rapport aux plus jeunes ou aux plus agées. Les autres problèmes rapportés sont
des infections urinaires, des pneumonies infectieuses.
Ces données soulignent l’importance du suivi pluridisciplinaire des femmes Rett adultes
pour anticiper les problèmes de santé et optimiser leurs prises en charge.
Am J Med Genet A. 2008
(Halbach et al. 2008)
Étude néerlandaise sur la base de questionnaires parentaux, portant sur 70 patientes Rett
agées de plus de 16 ans
Cette étude confirme la forte dépendance des femmes Rett. Alors que la dénutrition est
bien connue, le surpoids chez l’adulte est mal connu. Avec l’âge, le syndrome de Rett se
manifeste par une majoration de la cyphose , de la dysautonomie, et une amélioration des
fonctions de communication. Les besoins médicaux principaux portent sur les signes de
dysautonomie et leurs relations avec la qualité du sommeil, la respiration, et le
comportement des patientes Rett.
Clin Genet. 2013 (Halbach
et al. 2013)
1ère
étude longitudinale de l’évolution des patientes Rett à l’age adulte, sur une population
de 53 patientes Rett adulte néerlandaises, sur la base d’un questionnaire parental, sur une
période de 5 ans
Les patientes Rett adultes (âge moyen à l’évaluation 31.4 ans) ont une maladie
relativement stable. Le profil évolutif est caractérisé par une dégradation lente de la
motricité globale, contrastant avec une amélioration des fonction de communication, moins
de dysautonomie, une épilepsie moins active, et un bon état général. 7/53 patientes sont
décédées pendant la période d’évaluation
Am J Med Genet A. 2003
(Smeets et al. 2003)
Étude du profil évolutif du syndrome de Rett chez 24 patientes porteuses d’une mutation
MECP2
Trois profils évolutifs ont été identifiés en fonction de la mutation MECP2. Le génotype
p.Arg133Cys est principalement associé à une présentation autistique alors que le
génotype p.Arg306Cys est associé à une progression plus lente de la maladie. D’autre part,
la délétion C-Terminale est associée à une progression plus rapide de la scoliose.
Les femmes les plus âgées avec un syndrome de Rett sont souvent non diagnostiquées.
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2.11 Accompagnement psycho-socio-éducatif, qualité de vie
Thème Principales sources Commentaires
Qualité de vie (QdV)
Am J Med Genet. 2016
(Epstein et al. 2016)
Définition des critères pour établir une échelle de qualité de vie selon des méthodes
quantitatives (étude sur questionnaires adressés à 21 familles de filles Rett agées de 6 à 18
mois, de la cohorte australienne)
Après un entretien téléphonique semi-structuré, 10 items ont été identifiés : impression de
bonne santé physique, présence d’une douleur physique ou inconfort, bien-être général et
comportement, capacité de communication, mouvement et mobilité, qualité des interactions
sociales, diversité des activités, accès aux soins et services, stabilité de la vie quotidienne,
environnement naturel.
Neurology 2011 (Lane et al.
2011)
Ment Illn. 2016 (Parisi et al. 2016)
Étude rétrospective chez 260 patientes Rett agés de 5 à 18 ans sur des données cliniques
(NIH-sponsored RTT natural history study), mesurant la qualité de vie avec le CHQ-PF50
en fonction du score de sévérité clinique (CSS) et le score moteur et de comportement
(MBA).
Une atteinte clinique sévère est associée à un score QOL physique bas, mais une atteinte
motrice sévère et un début précoce des stéréotypies sont associés à un meilleur score QOL
psychosocial. A l’inverse, une meilleure fonction motrice est associée à un plus mauvais
score QOL psychosocial. L’évaluation standard du QOL psychosocial chez l’enfant et
l’adolescente présentant un syndrome de Rett diffère significativement en fonction de la
sévérité de l’atteinte motrice. Le questionnaire (Child Health Questionnaire 50 (CHQ-PF50)
représente un des outils de mesure les plus fiables de l’évolution de patientes Rett.
Pediatr Neurol. 2016
(Killian et al. 2016)
Qualité de vie des aidants : facteurs prédictifs
Étude sur questionnaire de la cohorte australienne (727 participants). La qualité de vie des
aidants dans le syndrome de Rett est comparable à celle des aidants d’autres maladies
chroniques. Elle est stable sur une période d’évaluation de 5 ans . Les caractéristiques de
la maladie (sévérité de la maladie définie par le CSS, la présence d’une épilepsie mais pas
son activité) impactent significativement la qualité de vie, et le facteur qui impacte le plus la
qualité de vie est la difficulté d’alimentation.
Les principales sources d’altération de la qualité de vie sont le stress émotionnel, la
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42
Thème Principales sources Commentaires
dépendance, l’altération de la dynamique familiale.
Orphanet J Rare Dis. 2017
(Mori et al. 2017)
Étude de la qualité de vie des filles CDKL5 et de leurs familles (questionnaire australien
chez 192 familles
La qualité de vie des familles/aidants est considérablement altérée, en particulier s’il y a des
troubles du sommeil et les enfants alimentés par voie orale (par rapport à ceux porteurs de
gastrostomie).
Expérience de la douleur
J Dev Phys Disabil. 2015
(Barney et al. 2015)
Étude de l’expérience de la douleur selon des approches subjectives et objectives chez les
filles Rett sur une population de 18 filles Rett (age moyen= 12.8 years, SD= 6.32).
On retrouve dans la majorité des cas (89%) une expérience de douleur, d’origine gastro-
intestinale (8/18), musculo-squelettique (5/18), et liée aux crises épileptiques (5/18). Les
douleurs sont décrites comme intenses (score 0-10; M= 5.67, SD= 3.09) et prolongées (M=
25.22 heures, SD= 53.52).
Clin J Pain. 2013 (Symons
et al. 2013)
Évaluation de la douleur par les aidants chez 44 patientes Rett (age moyen = 21.5, SD =
13.5), selon les items de l’échelle
Non-Communicating Children's Pain Checklist – Revised
Près d’un quart (24%) des répondeurs rapportent une douleur prolongée de 8 jours ou plus
dans les 30 derniers jours. Les signes de douleurs les plus fréquents sont l’expression
faciale (85%) une vocalisation (82%, i.e, grognement, cris).
La source principale de douleur est gastro-intestinales (66%). La fréquence de la douleur
est significativement correlée à l’âge, le nombre de sources de douleurs,et des co-
morbidités du Rett.
2.12 Echelles
Thème Principales sources Commentaires
Echelles d’évaluation dans le syndrome de Rett
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43
Thème Principales sources Commentaires
Plos One 2016 (Downs et
al. 2016)
Validation de l’échelle Rett Syndrome Gross Motor Scale could be an appropriate measure
of gross motor skills in clinical practice and clinical trials.
J Child Neurol. 2015 (Neul
et al. 2015)
Identification de critères spécifiques du syndrome de Rett pour l’échelle Clinical Global
Impression (CGI).
Il s’agit d‘une échelle de type Likert en 7 points. Les critères spécifiques comportent de
items intépendants déterminant la sévérité de la maladie (CGI-S) et des items de mesure
de l’amélioration (CGI-I).
Am J Med Genet A. 2009
(Smeets et al. 2009)
Echelle de sévérité simplifiée
Les informations portent sur 6 caractéristiques du Rett : capacité à tenir assise, marcher,
utilisation des mains, langage, épilepsie et scoliose. Chaque domaine est coté de 0 à 3,
dans lequel :
0 est la situation normale
1 indique une capacité diminuée à tenir assise et à marcher, une utilisation réduite des
mains, quelques mots, une épilepsie controlée et une scoliose légère
2 indique que les capacités à tenir assise et marcher, ainsi que l’utilisation des mains et du
langage sont perdues, une épilepsie non contrôlée, une absence de langage, et une
scoliose sévère
3 indique que les capacités à tenir assise et marcher, ainsi que l’utilisation des mains et du langage n’ont jamais été acquises, l’existence d’états de mal épileptiques, et une scoliose sévère, opérée
Le score maximal de 18 permet d’évaluer de façon globale la sévérité du syndrome de Rett en se concentrant sur les items considérés comme étant déterminants sur l’évolution et la sévérité à long terme.
J Autism Dev Disord. 2007
(Fyfe et al. 2007)
Développement d’un outil d’évaluation vidéo du syndrome de Rett
Les items évalués portent sur l’alimentation, la capacité à boire, la communication,
l’utilisation des mains, les mouvements anormaux, la mobilité, la dépendance aux soins.
Mov Disord. 1990
(FitzGerald et al. 1990)
Analyse du comportment moteur et du comportement (MBA Motor Behavioral analysis)
L’échelle MBA inclue des mesures du comportement/ interactions sociales (intervalle 0–64),
une évaluation orofaciale/respiratoire (intervalle 0–28), et une évaluation motrice et des
signes physiques (intervalle 0–56).
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Thème Principales sources Commentaires
L’échelle est plus exhaustive que la CSS car elle permet d’évaluer la dysfonction motrice,
comportementale, respiratoire tout en étant dynamique. Il existe une redondance entre les
échelles MBA et CSS. La différence entre les 2 échelles est que la MBA est plus exhaustive
et la CSS porte plutôt sur des signes développementaux.
Ann Neurol. 2010 (Percy et
al. 2010)
L’échelle de sévérité globale (CSS Clinical Severity Scale) a été utilisée pour évaluer plus
de 1000 RTT, étude des corrélations phénotype-génotype.
Cette échelle permet au clinicien de noter les symptômes clé. Il permet de grader les
symptômes clés de la maladie sur une échelle de Likert de 0-4 ou 0-5 avec un score total
maximum 58. La CSS permet d’évaluer 13 groupes d’items : âge du début de la régression
(range 1–5), statut de croissance somatique et du périmètre crânien (range 0–8), fonction
motrice (range 0–19), communication (range 0–9), comportement et singes neurologiques
du Rett (range 0–17). Les scores de tous les items sont additionnés pour un score global
(range 1–58).
J Child Psychol Psychiatry.
2002 (Mount et al. 2002)
Le questionnaire Rett Syndrome Behaviour Questionnaire (RSBQ) permet d’évaluer le
phénotype comportemental dans le RTT.
Il s’agit d’une checklist de 42 items comportementaux et émotionels chez les filles RTT,
avec pour but de définir les types et la sévérité des symptômes comportementaux chez les
filles RTT par rapport aux filles atteintes d’une déficience intellectuelle sévère.
Huit domaines sont explorés : humeur générale, problèmes respiratoires, comportement
des mains, mouvements répétitifs de la face, balancement du tronc et le facies sans
expression, les comportements nocturnes, anxiété/frayeur, et la capacité à marcher/tenir
debout.
2.13 Survie et causes de décès
Thème Principales sources Commentaires
Survie et causes de décès
Orphanet J Rare Dis. 2014
(Anderson et al. 2014)
La survie est estimée à 77.6% à 20 ans, 71.5% à 25 ans et 59.8% à 37 ans.
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Thème Principales sources Commentaires
L’âge médian de la cohorte est de 25 ans (de 18 à 54 ans). La majorité des filles RTT
(71%) vivent au domicile familial, et les autres vivent en institution. Plus de la moitié
marchent soit indépendamment (18%) ou avec assistance (43%).
Dev Med Child Neurol.
2010 (Freilinger et al.
2010)
Brain Dev. 2001 (Berg and
Hagberg 2001)
Brain Dev. 2001
(Hagberg et al. 2001)
J Pediatr. 2006 (Laurvick et
al. 2006)
Étude de la survie dans le RTT: comparaison de la cohorte originale suédoise avec les
données obtenues de l’Australian Rett Syndrome Database
Dans la série suédoise 1971-1999, Berg and Hagberg rapportent un taux de mortalité de
18% (âge médian au décès 24 ans) dans une cohorte de 54 filles RTT (intervalle d’âge 5–
60 ans; médian 20 ans). Dans la cohorte de l’Australian Rett Syndrome Database (ARSD),
la patiente la plus âgée à 28 ans, la mortalité est de 2% à 10 ans et de 22% à 25 ans. Dans
la série suédoise, la plupart des décès sont liés à une mort subite inattendue dans le
sommeil ou une infection aigue, alors que dans la cohorte australienne, la plupart des
décès sont liés à une pneumopathie. Les autres causes de décès sont la mort subite
inattendue dans un contexte d’épilepsie (SUDEP), un dysautonomie sévère avec ou sans
arythmie cardiaque, une dilatation gastrique aigüe avec rupture gastrique, ou des
problèmes liés aux traitements.
J Paediatr Child Health.
2016 (Downs et al. 2016)
Management éthique des comorbidités (scoliose et retard de croissance) dans le syndrome
de RTT (revue de la litterature et expérience de Australian Rett Syndrome Database 1993-
2016)
L’arthrodèse est associée à une réduction de la mortalité et une amélioration respiratoire.
La gastrostomie est associée à une reprise pondérale. Ces 2 traitements agressifs doivent
être réalisés en concertation avec le projet familial, avec une attention particulière avec
leurs besoins et leurs souhaits.
Des pratiques basées sur l’évidence accompagnées d’un cadre éthique solide permettent
de construire un projet médical avec les familles en solidifiant les liens avec les familles en
réduisant l’impact négatif du handicap sur les familles, ce qui permet d’améliorer la santé et
la qualité de vie des filles RTT.
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Annexe 1. Liste des participants Rédacteurs
Pr Nadia Bahi-Buisson, neuropédiatre, Paris
Pr Christophe Philippe, généticien biologiste, Dijon
Groupe de travail multidisciplinaire
Dr Alessandro Amaddeo, pneumologue pédiatre, Paris
Pr Dominique Brémond-Gignac, ophtalmologiste, Paris
Elisabeth Célestin, assistante parcours de santé, Paris
Pr Brigitte Fauroux, pneumologue pédiatre, Paris
Pr Agnès Linglart, endocrinologue pédiatre, Paris
Dr Lofti Miladi, chirurgien orthopédiste pédiatrique, Paris
Pr Mathieu Milh, neuropédiatre, Marseille
Dr Marlène Rio, généticien clinicien, Paris
Dr Robert Rubinsztajn, réanimateur pédiatre, Paris
Livio de Sanctis, neuropsychologue, ingénieur du sommeil, Paris
Dr Cécile Talbotec, gastro-entérologue Pédiatre, Paris
Groupe de lecture
Pr Thierry Bienvenu, généticien biologiste, Paris
Dr Perrine Charles, neurologue, Paris
Pr Jean-Christophe Dubus, pneumologue pédiatre, Marseille
Pr Patricia Franco, neuropédiatre, spécialiste du sommeil, Lyon
Dr Marie Hully, neuropédiatre, Paris Sixtine Jarde, assistante sociale, Paris
Pr Sylvie Odent, généticien - coordonnatrice CLAD-Ouest, Rennes
Pr Thierry Odent, chirurgien orthopédiste pédiatrique, Tours
Dr Sylviane Peudeunier, neuropédiatre, Brest
Pr Nicole Philip, généticien clinicien - coordonnatrice CLAD-Sud-PACA, Marseille
Pr Vincent des Portes, neuropédiatre - coordonnateur CRMR Déficiences intellectuelles de
causes rares, Lyon
Dr Célia Rech, médecine physique et réadaptation, Paris
Véronique Richard, coordinatrice espace maladies rares, maladies chroniques et handicap, Paris
Membres ou consultants spécialistes hors sites
Dr Isabelle Fontaine, médecin généraliste en IME, Ile de France
Association Française du Syndrome de Rett
- Mélanie Sembeni, présidente
- Sophie Bourdon, vice-présidente
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