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Psycholinguistique 4 L’acquisition lexicale
Lecture : De Boysson-Bardies (1996): A la découverte du sens des mots (9 à 17 mois).
In : Comment la parole vient aux enfants, Editions Odile Jacob, pp. 115-148
Introduction
• Pour construire le lexique, il faut : – Extraire les unités de sens du discours entendu : or,
la parole se présente comme une onde acoustique continue; pas de pauses systématiques et peu d’indices acoustiques distincts signalent les frontières entre les mots : la question de la segmentation en phrases, syntagmes, mots sans connaissance préalable
– Mémoriser les mots sous une forme qui permette de les reconnaître et de les utiliser : la question de la qualité (distinctness) des représentations phonologiques
« Chers enfants, est-ce que le dispositif acoustique programmé dont vous êtes pourvus à la naissance vous permet de relever les caractéristiques de l’organisation syllabique des mots ? Bien que, selon les langues, ces unités ne soient pas toujours coextensives aux mots adultes, pouvez-vous nous dire si les syllabes saillantes ou accentuées vous fournissent une base valable pour l’extraction des mots ? Remarquez-vous si des syllabes s’organisent de façon plus ou moins systématique pour former des mots ? Comment repérez-vous cette organisation ? Nous savons d’autre part que les indices phonotactiques (sur les séquences permises dans la langue) sont aussi impliqués dans la segmentation et le traitement des mots. Les régularités phonologiques des langues vous aident-elles à segmenter ce que vous entendez ? « (DBB, p. 127)
Il ne restait qu’à formuler ces questions de façon à obtenir des réponses !
Stratégies multiples
• Absence de blancs entre les mots; la nature du signal acoustique correspondant à un mot varie selon le locuteur
• Le locuteur adulte active tous les mots pouvant se trouver dans la phrase; ensuite, ces mots qui se recouvrent s’inhibent mutuellement
• Target: word «CHAT»• No prosodic boundary:
Ambiguous: [d'un CHAT grincheux] ... => chagrin
Non-Ambiguous: [d'un CHAT drogué] ... => *chad
With prosodic boundary:Ambiguous:
[le gros CHAT] [grimpait aux arbres] => chagrinNon-Ambiguous:
[le gros CHAT] [dressait l’oreille] => *chad
Word detection : phonological phrase boundaries block lexical activation (adults)
Word detection: influence of phonological phrase boundary
600
427
541
421
3,6% 1,9%2,0% 1,5%
250
300
350
400
450
500
550
600
650
700
750
No Boundary Boundary
Reacti
on
Tim
e
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
50%
Err
or
Rate
Ambiguous Non-Ambiguous
Ambiguous Non-Ambiguous
Christophe et al. (2004). Journal of Memory and Language.
• Les bébés, quant à eux, n’ont pas encore de lexique très fourni
• À partir de 6 mois, ils disposent de multiples stratégies leur permettant de découvrir les mots dans les phrases
Indices phonotactiques
• Certaines séquences de phonèmes ne sont possibles qu’à la frontière entre deux mots et sont donc des indices de segmentation; ex /els/ impossible à la fin d’un mot en français (mais possible en allemand)– « elle sait voir »– « der fels ist gross »– En français : /rtf -> on sait qu’il doit y avoir frontière de mot entre /t/
et /f/ comme dans « une porte fermée »
• À 9 mois, les enfants connaissent déjà ces régularités dans leur langue et peuvent les exploiter pour inférer la position des frontières de mots (S. Mattys & P. Juczyk, 2001)
• On donne à écouter à des bébés de 6 et de 9 mois des listes de mots abstraits (non familiers) anglais et des listes de mots hollandais : même prosodie, mais des suites /zw/ et /vl/ existant en hollandais, « zwesten », « vlakte » ne sont pas admises en anglais
• Le temps d’écoute = mesure de « préférence »– à 6 mois, aucune préférence– à 9 mois, les bébés américains écoutent plus longtemps la liste
de mots anglais (8.93 sec.) que la liste de mots hollandais (5.03 sec.); les enfants de 9 mois pourraient être sensibles aux indices phonotactiques de leur propre langue (Jusczyk et al. Infants’sensitivity to the sound patterns of native language words, JML, 1993)
Apprentissage des régularités statistiques dans la séquence des sons pour définir les frontières de
mots (Saffran, Aslin, Newport,1996)• Contexte
– Les probabilités transitionnelles d’un son à l’autre sont plus élevées pour des sons qui se suivent à l’intérieur d’un même mot que pour des sons qui se suivent en franchissant une frontière de mots
• Ex: pretty baby: pre-ty > ty-ba
– Les bbs de 8 mois peuvent-ils extraire l’information sur les frontières des mots seulement sur base d’indices statistiques?
• Méthode– Cf Jusczyk &Aslin : familiarisation avec matériel auditif; test avec deux
types de stimuli• items contenus dans le matériel de familiarisation• Items très similaires mais non contenu dans matériel familiarisation
– Les bbs contrôlent la durée de chaque essai test par la fixation de leur regard
• Méthode– 24 bbs de 8mois (environnement américain) familiarisés avec flux
continu de parole de 2 minutes composé de 4 non-mots de 3 syllabes répétés dans ordre aléatoire : bidakupadotigolabubidaku
– Seul indice : probabilités transitionnelles, plus élevées à l’intérieur des mots (bida) qu’entre les mots (kupa)
– Test : le bb reçoit des répétitions de 2 « vrais » mots et 2 « nonmots »:mêmes syllabes mais ordre différent
• Résultats– Les bbs discriminent, ils écoutent plus longtemps les « non-mots » (effet
de déshabituation) que les « mots » – Ils prêtent davantage attention à des séquences de syllabes qui «
franchissent » la frontière (ex: kupado) qu’aux « mots » (bidaku) • Interprétation
– Deux minutes d’exposition à de la parole concaténée pour former des « mots » suffisent pour que bbs 8mois extraient information sur les régularités statistiques des syllabes
Exploiter des mots déjà connus pour en
trouver de nouveaux (Bortfeld, Morgan, Golinkoff & Rathbun, 2005)
• Les bébés commencent à reconnaître le patron sonore de leurs propres noms dès l’âge de 4.5 mois (Mandel, Jusczyk, & Pisoni, 1995), et à 6 mois ils peuvent isoler leur nom du flux de la parole (Mandel et al., 1995)
• Les bébés de 6 mois sont-ils déjà capables d’exploiter leur propre prénom et le mot « maman » pour segmenter les mots qui viennent juste après ?
• Ils écoutent plus longtemps un mot nouveau lorsque celui-ci vient après leur prénom ou Mommy, Mama, que lorsqu’il vient après un autre nom (Tommy, Lola)
• CCL :Les bébés sont capables de « top-down processing »
Word detection in infants:in French.
• Same experimental procedure and design:– Sentences containing ‘balcon’ (12):
[La rangée de balcons] [fait face au cloître] [du monastère].
– Sentences containing both syllables of ‘balcon’ (12):
[La grande salle de bal] [confère un air solennel] [au château].
– distractor sentences (12).
Word detection: French 16-month-olds
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Cible 'balcon' Cible 'bal'
Po
urc
enta
ge
de
rép
on
ses
Phrases 'balcon'
Phrases 'bal#con'
[La rangée de balcons] [fait face au cloître] [du monastère]. [La grande salle de bal] [confère un air solennel] [au château].
Millotte (2005) PhD thesis.
Phonological phrase boundaries constrain lexical access
• (French) adults do not suffer from a local ambiguity when it spans a phonological phrase boundary;
• (French and American) infants do not turn their heads when hearing both syllables of a word separated by a phonological phrase boundary.
=> phonological phrase boundaries are computed on-line and interpreted as word boundaries.
Word detection with infants:a variant of conditioned head-turning.
• Session 1: infants are trained to turn their head for ‘paper’
• Session 2: after warm-up trials, infants are tested on whole sentences:– containing ‘paper’ (12):
[The church] [with the most paper spires] [is heavenly].
– containing both syllables of ‘paper’ (12):[The man] [with the least pay] [perspires constantly].
– distractor sentences (24).
Word detection: American 13-month-olds
Gout, Christophe & Morgan (2004) Journal of Memory and Language
[The church] [with the most paper spires] [is heavenly]. [The man] [with the least pay] [perspires constantly].
13-month-olds
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Target "paper" Target "pay"
Pe
rce
nt
he
ad
-tu
rns
"...paper..."
"...pay#per..."
Pourquoi ce décalage entre enfants américains et français ?
• Les bébés américains parviennent à différencier les mots dès l’âge de 10 mois, 6 mois avant les bébés francophones
L’accent tonique en anglais …
• Tombe sur les mots de contenu, et, dans ces mots, sur la racine et non sur les inflexions
• Corpus 200.000 mots : 4% de mots polysyllabiques débutant par une syllabe faible
• La prédominance du rythme fort/faible peut être utilisée pour segmenter la chaîne parlée en mots par l’adulte. Et par le bébé ?
L’utilisation du patron accentuel
– en anglais, patron dominant des mots de contenu « strong/weak » (trochaic) : syllabe initiale accentuée + une ou plusieurs non accentuées (kingdom, hamlet) : chaque syllabe accentuée marque le début d’un mot nouveau
– Bbs anglophones de 9 mois écoutent plus longuement des listes de mots « strong/weak » (typiques de l’anglais) comme « kingdom », que des listes W/S (atypiques de l’anglais) comme « beret », »device » (à 6 mois pas de différence)
– Pas de préférence généralisée pour le pattern S/W : les bbs exposés à l’ l’hébreu préfèrent le schéma W/S, dominant en hébreu
L’enfant commence à comprendre les mots et les phrases de son entourage …
M. Lewis, Infant Speech : a study of the beginning of language (1936)
• Avant 9 mois la plupart des gestes sont reliés à des situations précises et appris en réponse à des mots dits dans des contextes bien délimités– À 8-9 mois, le bébé agite la main quand on dit « goodbye »– À 7 mois, il bat les mains quand on dit « bravo » et se retient de toucher
un objet quand on dit « chut »
• La plupart des enfants commencent à comprendre des mots seulement vers 9 mois, mais le ton de la voix de la mère et la situation restent des appoints nécessaires pour obtenir une réponse de l’enfant– Ex: « non », lié par l’enfant à une interdiction (mais cela pourrait être «
oui » prononcé sur le même ton ?)– « on va se promener » : l’enfant va vers la porte, aidé par la présence
du bonnet ou de l’anorak !
• les bébés reconnaissent-ils des formes phonétiques stables ?
Le bb qui a appris à reconnaître le patron sonore de certains mots isolés va-t-il reconnaître ces mots dans un
contexte de phrases ? (Jusczyk & Aslin, 1995) • Méthode
– Paradigme HTP pour familiariser les bbs à une paire de mots; ensuite on teste si les bbs écoutent plus longuement les passages des phrases qui incluent les mots familiers que les passages sans ces mots
– 4 mots monosyllabiques : « feet », « cup », « dog », «bike»– Au début exp., les bbs 7m ½ sont familiarisés avec deux des mots
jusqu’à ce qu’ils aient accumulé 30 sec d’écoute pour chaque mot– Phase test : 4 passages différents (2 contenant les mots familiarisés et
2 contenant les deux autres mots), chacun consistant en 6 phrases, sont joués pour les bbs; le mot test apparaît dans les 6 phrases
• Résultats– Les bbs de 7m ½ écoutent plus longuement les passages contenant les
mots familiers, alors que ces mots n’étaient pas connus au préalable, et n’étaient pas les plus proéminents dans les phrases
– A 6 mois, pas d’évidence de détection de mots familiers : les habiletés de segmentation en mots qui sont utilisées dans la perception de la parole se développent entre 6 et 7m1/2
Les bbs peuvent-ils extraire des mots nouveaux de contextes de phrases ?
• Contexte– Les mères ne présentent des mots nouveaux isolés que dans 20% des
cas; les bbs doivent apprendre les mots nouveaux dans le contexte de phrase (plus difficile, car co-articulation)
• Méthode– Les bbs 7m1/2 sont d’abord exposés aux passages de parole fluente
contenant les deux mots cible, et ensuite testés à l’aide de mots isolés répétés
• Résultats– Idem exp. précédente. Les bbs écoutent plus longuement les listes de
mots isolés qu’ils les ont entendu au préalable dans des phrases
• Interprétation– Les bbs ont été capables d’extraire les mots cibles (reconnaître les
patrons sonores de mots nouveaux), qui étaient répétés dans des phrases différentes …
Détection d’unités mot ou de syllabes fortes ? (Jusczyk, Houston, & Newsome,
1999)• But
– S’assurer que les bbs détectent des unités-mots, en utilisant des bisyllabes
• Méthode– Familiarisation avec mots accentués strong/weak: »doctor », « candle »;
test avec 4 passages de 6 phrases chacun : 2 contenant les mots »familiers » et 2 contenant mots nouveaux « kingdom », »hamlet »
• Resultats– Préférence pour les passages contenant les mots « familiers «
– mêmes résultats si les bbs sont d’abord familiarisés avec les mots contenus dans les phrases
• Question– Les bbs répondent-ils seulement à la syllabe forte ?
• Méthode– Familiarisation des bbs avec la première syllabe forte « can » (candle),
« dock » (doctor) et présentation des phrases contenant les mots entiers (candle, doctor)
• Résultats– Les bbs ne témoignent pas d’une tendance significative à écouter les
passages contenant les mots strong/weak
• Interprétation& Questions– Ds l’expé précédente, les bbs apparient le mot entier (strong/weak) de
la phase de familiarisation à l’écoute des phrases, et non la seule syllabe initiale
– Cohérent avec l’idée selon laquelle la syllabe forte signale le début d’un mot (Metrical Segmentation Strategy, Cutler &Norris, 1988); difficultés à détecter les mots avec patron weak/strong ?
• Méthode– Familiarisation des bbs avec mots W/S :guitar, surprise (beret,
device)
• Résultats– Les bbs de 7m1/2 n’écoutent pas plus longtemps les passages
contenant les mots W/S après avoir été familiarisés avec versions isolées de ces mots
– Mais après avoir été familiarisés avec la syllabe forte de ces mots, « tar » « prize », ils ont tendance à écouter davantage les passages contenant les mots entiers W/S !!!
• Interprétation– les bbs semblent percevoir le « tar » de « guitar » comme
commençant un mot nouveau quand il se produit dans le contexte d’une phrase
Quelles représentations les bbs ont-ils des premiers mots ?
• A partir de 9 mois, le bébé prend conscience que les mots ont un sens et son but principal est alors de comprendre, de reconnaître des mots pour les relier à un sens
• L’enfant devient attentif au sens, il cherche à mémoriser et à représenter les formes auxquelles il peut attribuer une signification
• Cela entraîne une redistribution des capacités d’attention et de représentation; intérêt pour la reconnaissance des mots familiers
les bbs utilisent-ils leurs capacités de discrimination des sons de la parole lors de la perception des mots ?
Hallé & De Boysson-Bardies, 1994
• Effet de la familiarité– Les bb de 11 mois (12 E/16) montrent une préférence (HTP) pour des
mots très fréquents dans l’input (biberon, chaussure,chapeau, gâteau, lapin, ballon) par rapport à des mots non familiers (caduc,bigot, volute, busard): les enfants ont stocké une représentation en mémoire à long terme
• Modification des mots familiers utilisés dans l’expérience– Condition voisement : piberon, kâteau, jepeau– Condition lieu : viberon, jateau, kapeau
• Résultat– Les bbs de 11 mois continuent à être plus intéressés par ces mots
modifiés que par les mots rares,et ne font pas de différence par rapport aux mots familiers
• Interprétation– « la représentation perceptive des mots ne spécifie pas une
séquence de phonèmes, mais des unités plus globales, moins analysées »
« dans les contextes de réception quotidienne de la parole, la représentation des mots serait codée sous une forme relativement plus « holistique » qui prendrait en compte principalement les supports des indices prosodiques aux dépens d’une description segmentale fine. Cette hypothèse a été proposée par les psycholinguistes qui ont étudié les productions des enfants (Ferguson, 1986; Ferguson & Farwell, 1975; Menn, 1978; Macken, 1980). Pour eux, les premières représentations des mots chez les enfants ne comportent pas une description segmentale complète mais se feraient sous forme d’un mot « prosodique », une structure globale, syllabique, sur laquelle sont repérés certains traits articulatoires » (DBB, p. 138)
Les bbs utilisent-ils différemment les habiletés de perception de la parole dans les situations qui nécessitent le lien avec la
signification ?
The Switch Task (Werker,Cohen, Lloyd, Casasola & Stager, 1998) • Exp. 1. Les bbs sont habitués à deux appariements « mot-objet »
(AA et BB). On compare ensuite leur temps de regard pour un essai
« même » (AA ou BB) et un essai « switch » (AB). Les bbs de 14 mois ne font pas de différences entre les essais « même » et les essais « switch »
• Exp. 2. Les bbs n’apprennent qu’une seule paire. A 8 mois, ils regardent plus longtemps les essais « switch »; à 14 mois, pas de différence entre « même » et « switch »
• Exp. 3. Une paire, phonologiquement très contrastée : « lif-neem ». Les bbs de 14 mois regardent plus longuement les essais « switch »
• Exp. 4. Une paire très similaire « bih-dih », mais pas de signification (échiquier) : a 14 mois, réactions différentes aux essais « même » et « switch »
• Interprétation– Les bbs de 14 mois ne font plus attention aux détails
phonétiques (qu’ils sont cependant capables de discriminer) lorsqu’ils doivent lier les mots à la signification, car ceci requiert des ressources attentionnelles intenses (cf simplification des formes phonologiques quand les bébés passent du babillage aux premiers mots)
– Lien avec taille du vocabulaire : les bbs de 14 mois avec vocabulaire élevé (production > 25 mots, compréhension > 200 mots) ont plus de chances de réussite que ceux avec vocabulaire peu élevé
Le changement dans l’efficacité du traitement des mots parlés est lié à des changements dans les
patrons d’activations neuronales
• 1. Données sur mots connus et inconnus (Mills et al., 1997)– Dès l’âge de 13 mois, plus large amplitude dans les réponses PE
(potentiels évoqués) aux mots connus vs inconnus à 200-400 msec après le début du mot
– De 13 à 17 mois, différence détectée dans les deux hémisphères, sur les sites frontaux, temporaux, pariétaux,et occipitaux
– À 20 mois, la différence est observée seulement dans l’HG sur les sites temporaux et pariétaux : émergence de systèmes de traitement cérébraux spécialisés pour le traitement des mots
– Lien avec taille vocabulaire à 20 mois• Enfants avec vocabulaire élevé(> 150 mots) : PE aux mots connus plus
focalisés• Enfants avec vocabulaire faible (50 mots): réponses plus distribuées
2. Détail phonétique de la représentation lexicale (Mills, Prat, Neville, & Werker, 2003)• But
– Examiner les changements développementaux dans le traitement neuronal (N200-N400) des mots et non-mots phonétiquement proches
• Méthode– 10 mots connus : dog, cal,shoe, milk, bear– 10 nonmots inconnus : neem, blick,zav, kobe– 10 nonmots inconnus phonétiquement similaires aux mots
connus : bog, gal, zue, nilk• Prédictions ?? • Résultats
– À 14 mois• Mots connus > nonmots• Nonmots phonétiques > nonmots• Motsconnus = nonmots phonétiques• Les différences sont distribuées sur les régions antérieures et
postérieures des deux hémisphères
– A 20 mois (fig.4)• Gauche > Droite sur les sites temporaux et
pariétaux (Droite > Gauche sur régions occipitales)• Mots connus > nonmots : seulement sur sites
temporal G, pariétal G etfrontal D• Motsconnus > nonmots phonétiques:site
temporal G et pariétal G• Nonmots phonétiques = non mots
Conclusions
• À 14 mois, le traitement électrophysiologique des nonmots phonétiques ne peut être distingué de celui des mots connus, et diffère de celui des nonmots: tâche difficile de lier le mot au sens et moindre attention aux détails phonétiques (cf switch task)
• A 20 mois, la signature PE aux nonmots phonétiques diffère de celle aux mots connus, mais pas de celle aux nonmots: les enfants ne montrent la réponse de reconnaissance qu’aux mots connus phonologiquement corrects dans tous les détails : les différences phonétiques plus saillantes favorisent l’apprentissage (lien avec l’explosion lexicale)
• Résultats compatibles avec hypothèse limitation ressources attentionnelles– Lier un mot à un objet est difficile pour un novice, et
une partie de l’information phonétique n’est pas prise en compte
– Courbe en U : à 7-8 mois, meilleure attention aux détails phonétiques qu’à 14 mois (essai de mémoriser le lien de sens) : changement dans le traitement que les enfants font des mots
– Lorsque l’enfant devient, de simple associationiste, un « referential word learner » plus mature, les différences phonétiques deviennent plus saillantes
Mais que se passe-t-il à 18 mois : le temps des développements liés ? (Nazzi & Bertoncini, 2003)
• Le changement dans la catégorisation d’objets précéderait l’émergence de l’habileté à lier les patrons sonores aux catégories d’objets, qui précéderait l’explosion lexicale, qui précéderait l’émergence de l’usage de formes phonologiques bien spécifiées …
• Evidence dans le développement « normal » : à venir ..• Dans le développement « déviant »
– Syndrôme de Down• développement langagier très retardé (à 3 ans beaucoup ne parlent
pas encore)• capacité de catégorisation (attacher un mot nouveau à un objet) et
explosion lexicale émergent simultanément• Les enfants SD n’atteignent jamais un « bon » niveau de
développement lexical (problèmes de mémoire phonologique qui les empêche d’avoir des représentations phonologiques spécifiées ?)
– Syndrôme de Williams• développement atypique; l’explosion lexicale a lieu avant la
capacité à former des catégories, qui n’est toujours pas développée à 4 ans
• le couplage des développements conceptuels et linguistique ne s’effectue pas, empêchant le mécanisme d’acquisition lexicale référentielle de se produire
• utilisation de bonnes capacités de mémorisation pour acquérir un « proto-lexique » large ?
La constitution du lexique précoce
Lecture : D. Basano « La constitution du lexique : le « développement lexical
précoce » in M. Kail & M. Fayol: L’acquisition du langage avant 3 ans
• Le développement quantitatif du lexique
• La composition du lexique et le développement des classes de mots
• L’influence de la langue en acquisition
• (L’acquisition du sens des mots et la formation des concepts)
Développement quantitatif du lexique
• Sur base de questionnaires, journaux remplis par les parents, tendances moyennes concernant le moment d’apparition des premiers mots et le rythme d’accroissement du vocabulaire
• Production : Les premiers mots conventionnels : 11-14 mois (idem pour les signes de la LS )
• Accroissement d’abord très lent : il faut 4 à 5 mois pour atteindre un vocabulaire de 50 mots (1 à 2 mots nouveaux produits par semaine jusqu’à 50 mots)
• Vers 18 mois (16-20 mois) : explosion lexicale en production (vocabulary spurt): entre 4 et 10 mots nouveaux produits par jour ! (Benedict, 1979; Nelson, 1973)
• Mêmes changements en compréhension (Mills et al., 1997)
Etude de Bates et al. (94) sur base des
rapports parentaux au CDI • Dispositif
– 1803 bbs de 0;8 à 2;6 ans dont les parents participent au normage du MacArthur Communicative Development Inventories (CDI) (existe aussi en français !)
– Checklist « infant » (0;8 à 1;4) de 396 mots parmi les premiers à apparaître dans le vocabulaire
• Le parent doit cocher les mots que l’enfant a) reconnaît; b) produit
• 19 catégories sémantiques : onomatopées, noms d’animaux, noms de véhicule, jouets, items de nourriture, vêtements, parties du corps, ameublement, objets ménagers, objets et lieux d’extérieur, personnes, routines et jeux (peekaboo), verbes, mots pour le temps, adjectifs, pronoms, marques interrogatives, prépositions, quantificateurs
« Toddler » (1;4 à 2;6)– Toddler : le parent indique seulement si l’enfant produit le mot (N= 680)
(compréhension difficile à évaluer à cet âge)– 22 catégories sémantiques
– Grammaire précoce : début des combinaisons de mots (« pas encore », parfois, souvent)
– Si l’enfant produit des combinaisons de mots, questions sur la nature de ces combinaisons et formes grammaticales
– Checklist des verbes dans formes fléchies régulières et irrégulières– Les parents doivent écrire les trois plus longs énoncés produits par
l’enfant durant les dernières semaines– Complexité grammaticale : paires minimales et le parent doit indiquer
quel est l’énoncé le plus proche de ce que dit l’enfant: Kitty sleeping vs Kitty is sleeping
– Les paires minimales portent sur des contrastes présence/absence de verbes copules, auxiliaires, possessifs, pluriels, marques du passé, prépositions, articles dans des contextes obligatoires
– L’échelle est fortement corrélée avec MLU (Mean Length of Utterances)
Etude transversale à l’aide du MAcArthur Communicative Development Inventories (Fenson, Dale, Reznick, Thal,
Bates, Hartung, Pethick & Reilly, 1993)
– 11 mois: moyenne: 6 mots (de 0 à 52)– 12 mois: moyenne : 44 mots (de 3 à 357)– 20 mois : moyenne : 311 mots (de 57 à 534)
• Variabilité importante, en particulier à partir de 13 mois – À 13 mois, les plus avancés sont au stade de 50 Mots– 24 mois : moyenne : 311 mots
• 10% les plus avancés : 500 mots• 10% les moins avancés : moins de 57 mots
– 2;6 : médiane : 574 (208-675), avec p. 10 qui a démarré (208-262) et p. 90 qui plafonne (654 à 675)
• Production en retard par rapport compréhension; le décalage se maintient assez longtemps– 8-10 mois: signes de compréhension des mots (4 à 5 mois avant
l’émergence de la production) : les enfants ont stocké des représentations de mots familiers
– 16 mois : compréhension: 200 mots; production : 60 mots
La composition du lexique et le développement des classes de mots
• Éléments « sociopragmatiques » : non, allo, au revoir, onomatopées, ça y est, y a plus
• noms : maman, oiseau, chaussure : termes à fonction référentielle, qui désignent des entités, individus animés ou inanimés ou classes d’objets
• verbes et adjectifs : vouloir, manger, partir, petit : termes à fonction prédicative qui désignent des actions, états, propriétés, qualités attribués aux entités
• Mots grammaticaux, classe fermée (closed class) : déterminants, pronoms, prépositions, conjonctions
Résultats de Bates et al. (1994)
– Augmentation linéaire taille vocabulaire en fonction de l’âge (r = 0.68; p < .001)
– Variabilité importante dans le rythme de développement (cf supra)
– Donc: toute analyse de la composition du vocabulaire doit être réalisée non en fonction de l’âge (variabilité extrême) mais en fonction du niveau de développement lexical
De la référence à la prédication puis à la grammaire : enfants anglophones (Bates)
– Expansion des noms : apogée lorsque les enfants possèdent entre 100 & 200 mots, puis forte diminution jusqu’à 41.9% du lexique
– Expansion linéaire des prédicats, verbes et adjectifs : proportion initialement faible (moins de 15% avant le seuil des 100 mots), s’accroît régulièrement avec l’augmentation du vocabulaire à partir seuil 50-100 mots
– Mots classe fermée : proportion quasi inexistante au début (5%), s’accroît brusquement à partir seuil vocabulaire = 400 mots : développement linéaire jusqu’à atteindre 15% à la fin période étudiée
• Développement mots de fonction requiert présence masse critique noms, verbes, …
• Implications pour enfants SLI, sourds, syndrôme de Down: développement grammatical retardé ou déviant
• Idem enfants italophones, hispanophones, francophones
• Idem si on examine le nombre absolu de mots produits en fonction taille vocabulaire (Fig. 2) : les courbes de croissance diffèrent pour les 3 types d’items
• La tendance linéaire pour les Noms se manifeste déjà de 0 à 50 mots (0;8 à 1;4 ans), tandis que les Verbes et les Adjectifs se développent plus lentement, et ne « décollent » pas avant le seuil de 50 Mots (en anglais)
• Variation stylistique– Noms (style référentiel): variation énorme dans les
stades précoces du développement (Fig. 6)• Avant 50 Mots: médiane : 40 % (étendue : de 0 à 75%)
– Prédicats : variations moindres que pour les Noms (Fig. 8)
– Mots de fonction• accroissement linéaire après 400 mots• De 1 à 400 mots : variation individuelle substantielle dans
l’usage des mots de fonction• cf changement entre 1;8 et 2;4 ans dans les corrélations
statistiques associées avec la proportion des mots de classe fermée
– À 1;8 ans, ces scores sont associés avec des mesures de « répétition par cœur », mais non liées au développement général; corrélé NEGATIVEMENT avec les « mêmes » mesures 8 mois plus tard !! L’usage précoce des items de classe fermée dépend de la « rétention par cœur », un style lexical qui n’est pas utile lorsque l’enfant doit atteindre un contrôle productif sur la morphologie grammaticale !
– À 2;4, ces mêmes scores sont liés au MLU et au vocabulaire total
Le style référentiel est corrélé avec
• L’âge
• L’ordre dans la fratrie : les aînés ont des scores référentiels plus élevés
• Niveau éducation de la mère, du père, l’activité professionnelle des parents …
Modèle en 4 stades
• Stades éléments socio pragmatiques & ludiques : les tout premiers mots
• Stade de la référence : commence avec l’explosion des 50 mots, se caractérise par usage prédominant noms communs
• Stade de la prédication : après le seuil des 100 mots : développement verbes et adjectifs qui servent à encoder significations relationnelles
• Stade grammaire : brusque expansion mots de fonction à partir seuil 400 mots (… débuts de la grammaire, de la production de phrases….)
Hypothèse de la « masse lexicale critique »
• Conception émergentiste du langage : le développement du lexique et l’émergence de la grammaire sont en relation d’interdépendance et non le produit de règles innées spécifiques comme le proposent les théories modularistes et innéistes– Pas de dissociation entre lexique et grammaire chez
les enfants normaux : on ne trouve pas d’enfant qui aurait un vocabulaire développé et aucune manifestation de grammaire
– Relations forte entre taille vocabulaire à 20 mois et longueur moyenne des énoncés (indicateur de complexité syntaxique) à 28 mois
Sur-représentation des noms et sous-représentation des verbes et des mots de fonction : phénomène universel
et/ou influence de la langue en acquisition ?
En françaisBassano et al. (1998, 1999)
• Proportion de noms moins élevée qu’en anglais: 28% à 20 mois
• Proportion de prédicats, impératifs verbaux (tiens, donne, regarde…) + être, pouvoir, vouloir : un peu plus élevée qu’en anglais: 18% à 20 mois
• Développement de la catégorie des mots grammaticaux plus présent chez les francophones: 22% à 20 mois, et expansion forte à partir de 2 ans (36% du lexique des enfants de 30 mois): richesse du potentiel grammatical de la langue française en termes pronoms et déterminants
Relations temporelles entre développement lexical et grammaticalisation (Bassano, 2005)
• Processus de grammaticalisation : les mots identifiés comme « noms » ou « verbes » acquièrent, dans la production de l’enfant les propriétés qui les caractérisent en tant que classe grammaticale– Noms : emploi du déterminant, antéposé, portant les marques
de genre et de nombre– Verbes : emploi des flexions finales pour construire les formes
simples (p. passé, infinitif, imparfait, futur) et emploi des auxiliaires et des modaux pour construire les formes composées (passé composé, futur proche, …)
La grammaticalisation des noms en français (Bassano, 2005)
• Indice de grammaticalisation mesure la capacité de l’enfant à utiliser un déterminant dans les contextes où celui-ci est obligatoire – strict : utilisation de vrais déterminants « un chat », « le chien » :
pas avant 18 mois, utilisation modérée jusqu’à 2 ans; 0.75 à 28 mois, 0.90 à 29 mois : explosion grammaticale typique, intégration brusque de la contrainte vers 27 mois
– Accomodant : tient compte aussi des fillers pré-nominaux : «/e/ nez », « /a/chat » : le processus de grammaticalisation est plus précoce et plus progressif que la version stricte ne le laisse penser; l’emploi du déterminant est préparé par des phénomènes précurseurs; accroissement nettement marqué à partir de 25 mois
Grammaticalisation des verbes en français (Bassano, 2005)
• Mesure de la capacité de l’enfant à produire des formes composées complètes : « j’ai renversé », « je ne veux pas manger » (et non « pas fini », « pas mettre ça »)– Strict : pas avant 23 mois; à 29 mois l’indice atteint 0.80,
explosion grammaticale des verbes– Accomodant : « /lé/fini », « /a/sauter » : augmentation régulière à
partir 18 mois, et plus brutale à partir 26 mois, en différé de qqs mois par rapport au moment d’explosion de la production lexicale de cette catégorie
• Conclusion : l’explosion de la grammaticalisation suit, avec un délai d’environ 2 mois, l’expansion de la production lexicale
En coréen (Gopnik & Choi, 1990, 1995) et en chinois mandarin (Tardif et al., 1998)
• production plus précoce et plus fréquente des verbes et moindre usage de noms chez les petits coréens (Choi et al., 1995, 1996) et enfants chinois mandarin (20-22 mois)– 9/10 enfants parlant le mandarin (1;10) produisent
significativement plus de verbes que de noms communs (Tardif, 1996)
– Proportion égale de verbes et de noms dans le lexique de 9 enfants coréens (autour de 50 mots), mais davantage de noms que de verbes chez enfants anglophones
– 7/9 enfants coréens témoignent d’une « explosion des verbes » et d’une explosion des noms à 1;6 ans
Propriétés structurelles de la langue etHabitudes des communautés linguistiques
• Prédominance des noms observée dans langues européennes à structure SVO, et cultures qui favorisent dénomination chez l’enfant (GB, Etats-Unis, France, Italie)?
• Structure– Coréen: structure SOV, verbe en position finale (position plus
saillante : mémoire, récence!), tandis qu’en anglais : nom en position finale
– omission fréquente du S et de l’O en coréen : le verbe (+ flexions morphologiques) est l’élément saillant, souvent le seul dans les énoncés qu’entendent les enfants (cf l’impératif en français)
• Langage adressé aux enfants– Coréen : les mères encouragent les actions pendant les sessions de
jeux beaucoup plus que les mères anglophones : ordres : « put (it) in »; « push (it) »; description: « (the doll) is taking a bath » : 45% des énoncés des mères coréennes (contre 25% des énoncés des mères anglophones) (voir Tableaux 4 & 5)
– Demander le nom d’objets : 9% des mères coréennes vs 24% mères anglophones
Controverse : prédominance universelle des noms (Kim, McGregor, Thompson, 2000; Bornstein,
Cote, et al., 2004) • Hypothèse
– supériorité des noms dans toutes les langues• Méthode
– Comparaison 8 enfants coréens (1;6 à 1;9) et 8 enfants anglais (1;4 à 1;8) (Kim et al., 2000)
– Enfants argentins (47), belges (28), français (30), israéliens (37), italiens (34), coréens (42), et américains (51) âgés de 20 mois (Bornstein et al., 2004)
– questionnaires complétés par les mères à propos de la parole de leur enfant
• Résultats– Noms > Verbes autour de 50 mots– la proportion de verbes est plus importante chez les coréens que
les anglais (Tables 2a & 2b)
Résultats (Kim et al; 2000)
• Explosion du vocabulaire– Critère : si l’enfant a acquis 10 mots ou plus de la catégorie des
noms ou des verbes en l’espace de 15 jours – Anglais
• tous les enfants témoignent d’une explosion nominale autour de 50 mots
• 2 enfants: explosion des verbes, mais après la période 50 mots– Coréen
• 2 enfants montrent explosion nominale autour 50 mots (et 2 après 50 mots)
• 2 enfants montrent explosion des verbes (1 après 50 mots)– La moyenne d’âge pour l’explosion nominale est
• anglais : 1;7 (8 enfants) proche du seuil 50 mots (1;7.8)• coréens : 1;10 ans (4 enfants), plus tardif que seuil 50 mots
(1;8.8)
Langage adressé aux enfants (Kim et al., 2000)• On fournit des jouets, et on enregistre les énoncés des mères
• anglais: les mères produisent davantage de noms• Coréen : les mères produisent davantage de verbes d’action (Tab. 4)
• En position initiale– mères coréennes produisent davantage de noms concrets– mères anglophones davantage de verbes
• En position finale– mères anglophones davantage de noms concrets– mères coréennes davantage de verbes d’action (structure SOV) (Tab. 5)
• Enoncés isolés (Fig. 1)– Les deux groupes de mères produisent un nombre similaire « nom isolé »
(Baby !, A table !), pour fournir des noms aux objets– les mères coréennes produisent plus de « verbes isolés » que les mères
anglophones (e.g. Taca: Ta- (stem) + -ca finale : « Let’s hop in »)• Enoncés orientés
– Les deux groupes produisent une proportion similaire d’énoncés orientés vers la nomination
– les mères coréennes produisent davantage d’énoncés orientés vers l’activité (voir Fig. 2)
Conclusions : patrons généraux et spécifiques
• Patrons généraux– Au stade 50 mots, les enfants coréens et anglais acquièrent plus
de noms que de verbes, et les deux groupes acquièrent nombre similaire de noms
– Apprentissage précoce du mot avec une pré-disposition pour l’association noms-objets
• Patrons spécifiques– Plus grande proportion de verbes dans le lexique des coréens
au stade 50 mots – Explosion nominale autour 50 mots chez bbs anglophones, mais
pas chez 6/8 bbs coréens; différence liée à la saillance et la fréquence des verbes dans l’input ?
– Plus grande transparence sémantique pour le verbe en coréen; la structure aide l’enfant à découvrir les mots et à leur assigner une signification
• Ex: l’enfant est engagé dans un jeu de « turn-taking » avec la mère, qui donne la balle à l’enfant, puis la lui réclame en disant Cwu-e : give (me), avec un geste de requête, main tendue
Trois hypothèses pour expliquer le « noun advantage »
• Conséquence d’un avantage conceptuel ou perceptif dans l’identification des objets dans le monde sur les relations entre les objets; concepts relationnels plus difficile à identifier, même pour actions observables, concrètes; termes relationnels appris plus tard, et plus variables inter-langues
• Facteurs culturels (en relation avec acoustiques, prosodiques ou syntaxiques) rendent les noms plus saillants que les autres formes grammaticales
• Adjectifs et verbes = prédicats qui requièrent des « arguments » pour leur signification, l’acquisition de ces formes grammaticales et leurs liens avec la signification doit être basée sur l’acquisition antérieure des noms
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