View
221
Download
0
Category
Preview:
Citation preview
Archipel N° 71
C omment se ressourcer, quand le grand âge ne
permet plus d’investir comme avant, les
espaces culturels ? A cette question, posée lors de la
soirée d’hiver autour de l’art, comme
ressourcement, Jacqueline avait répondu qu’elle se
ressourçait, aujourd’hui, dans la contemplation
d’œuvres acquises tout au long de son existence.
Conscient de la richesse d’un savoir être
singulier, un membre du Comité de Rédaction
d’Archipel a souhaité poursuivre cet échange. Il
allait ainsi puiser, à la source d’une vie bien
remplie, les réponses à ce
questionnement. Et celles-ci
ne résidaient pas dans la
belle longère du pays
drouais, où le visiteur est
chaleureusement accueilli,
mais dans un esprit, habité
par le Beau. Car, à 91 ans,
contemplation et voyage
intérieur continuent de
nourrir Jacqueline, plus
orientée que jamais vers
ces ressources mentales,
nécessaires au bien vivre,
mais aussi au bien mourir.
Guidé de pièce en pièce,
pour admirer ces œuvres
d’art, dont la présence s’enrichit d’anecdotes
passionnantes, le visiteur s’intéresse bientôt à ces
autres sources de bien être que furent le voyage
et la méditation. Sans doute fallait-il avoir
beaucoup pratiqué celle-ci, pour cultiver cet art
du détachement qui permet d’évoquer aussi
sereinement le vivre et le mourir…
Jacqueline : Mon plaisir aujourd’hui,
c’est contempler les œuvres d’art. J’en ai plus
d’une cinquantaine que j’ai acquises, chaque
fois sur un coup de
cœur. Elles sont
l’œuvre d’artistes
connus et d’autres
moins connus (et là
Jacqueline insiste),
c’est toujours sur mes
fonds propres et en
travaillant, que j’ai pu
financer mon choix.
Mais il y avait déjà
des tableaux dans la
famille, dont ceux de
ma belle-mère, qui
était peintre.
Quand on ne peut plus investir comme avant les espaces
culturels, contemplation et voyage intérieur favorisent les ressources
mentales qui permettent d’appréhender sereinement le grand âge.
Jacqueline témoigne ici d’un souhait autour du « bien mourir »,
inscrit dans ses directives anticipées…
Tressage de Guy Haudouin
2 Archipel N° 71
Tu es entourée de photos et de souvenirs de
voyages. Dirais-tu que le voyage te ressourçait ?
- Oui, j’ai beaucoup voyagé. J’ai découvert
la montagne tardivement, en France d’abord,
puis j’ai voulu faire des
marches plus longues. Il n’y
avait qu’en Himalaya qu’on
trouvait des porteurs, à
l’époque. Je travaillais
encore et je suis partie en
Himalaya, trois années de
suite, pendant mes vacances,
pour faire de longues
marches. Je suis montée à
5500 m, au Zanskar. On
avait emporté de l’oxygène
dont on ne s’est pas servi.
Ces marches en haute
montagne, dans le silence,
modifient, profondément et
durablement, l’état de l’esprit, qui est comme
décanté.
Les objets dédiés à la méditation sont aussi
très présents. Méditer nous aiderait-il à vivre et à
mourir en « pleine conscience » ?
- Tout dépend de ce qu’on appelle
« méditer ». Certains disent qu’il faut un sujet de
méditation. Moi, j’essaie au contraire de me
débarrasser de tout sujet, de toutes pensées
accessoires, pour atteindre un état de conscience
différent, là où il n’y a pas de pensée. Alors, on
est bien, on a du mal à décrocher et à revenir sur
terre, du reste. Il n’y a plus qu’un grand calme,
mais pour atteindre ce calme là, il faut être guidé.
J’ai pratiqué le Raja Yoga, un yoga du mental.
Travailler sur le mental, c’est apprendre à
maîtriser un certain nombre de choses : faire
circuler l’énergie, pratiquer la visualisation…
Moi je ne visualise pas bien les couleurs, mais il
suffit d’y penser pour que l’effet bénéfique soit
là. J’ai donc suivi ses cours qui conduisent à un
état méditatif, mais il y avait d’abord à faire tout
un travail de purification des différents circuits,
canaux ou des différents méridiens. On travaillait
longtemps aussi sur la respiration, pour se mettre
en état de réceptivité et petit à petit éliminer les
pensées qui nous traversent en permanence. Il y a
un mot que j’aime bien, un mot sanskrit :
« Vrriti » ; il rend bien toutes ces petites pensées
qui nous encombrent. Je fais cela tous les soirs en
m’endormant, parce que c’est souvent le soir,
quand on est couché, que les pensées nous
envahissent, et en
général, ce sont des
pensées négatives. On
peut les transformer en
quelque chose de positif
mais surtout les
éliminer, pour atteindre
un calme mental. En
méditation, on découvre
en partie le potentiel du
cerveau, qui nous est
inconnu. J’ai aussi
beaucoup travaillé sur
les énergies avec ce
professeur […]
(Jacqueline donne alors
un exemple des différentes techniques de
visualisation et du travail autour de l’énergie.
J’essaie de traduire dans ma langue
d’occidentale, ce terme de « chakra » qu’elle
utilise.)
- Les chakras sont des centres d’énergie à
différents niveaux du corps. Il y en a un sur le
sommet du crâne, un à la racine du nez, un à la
gorge, au cœur, au ventre, au bas-ventre, au bas de
la colonne vertébrale. Chacun a des fonctions
différentes. L’énergie n’est pas visible, mais on
sait qu’elle existe, qu’elle nous alimente, sans
énergie on ne pourrait rien faire.
Est-ce que les acupuncteurs travaillent sur
ces chakras ou disons, ces centres d’énergie ?
- Les acupuncteurs travaillent sur des
méridiens. Je ne suis pas suffisamment
compétente pour en parler, mais je sais qu’en
Chine, la médecine utilise les méridiens dont se
LE DOSSIER
Nature morte de Edith Auffray
« C’est souvent le soir, quand on
est couché, que les pensées nous
envahissent, et en général, ce sont des
pensées négatives. On peut les
transformer en quelque chose de positif
mais surtout les éliminer, pour
atteindre un calme mental. »
3 Archipel N° 71
LE DOSSIER
servent les acupuncteurs. On n’en trouvait pas
trace jusqu’à ce que la science et les machines
modernes trouvent et confirment la présence de
ces méridiens. Mais là c’est très technique et il
faudrait faire des recherches plus précises. Il faut
d’ailleurs se méfier en acupuncture, car ce n’est
pas neutre, de travailler sur l’énergie. On peut
toucher un centre d’énergie et faire des dégâts. Il
y a une énergie très forte qui est au bas du ventre
et que l’on appelle la Kundalinî¹. Quand on a
suffisamment travaillé, cette énergie peut monter,
et c’est tellement fort, que je crois même qu’on
peut en mourir, si certaines étapes ne sont pas
respectées.
Peux-tu lier cette méditation à du
ressourcement ou à une pratique spirituelle ?
- C’était pour moi une recherche
spirituelle, qui m’a conduit à un état de bien être.
J’ai travaillé pendant des années avec ce
professeur de Raja Yoga, avant de venir habiter
la région drouaise. Je n’ai jamais retrouvé un
enseignement semblable. J’ai suivi par la suite un
enseignement spirituel, complètement différent
mais qui ne faisait absolument pas appel aux
techniques corporelles.
Quand on parle de méditation de “pleine
conscience”, qu’entends-tu par
ces mots ? J’ai l’impression
que tu vis dans la pleine
conscience…
- Oui, j’essaie d’être
dans le ici et maintenant,
complètement, dans ce que je
fais. J’en avais parlé dans le
numéro sur la mémoire². Vivre dans le ici et
maintenant et ne pas se
projeter dans l’avenir ni se
retourner sans cesse sur le
passé.
Tu es dans le « bien
vivre », mais tu te prépares
aussi au « bien mourir ». Tu
m’as confié que tu t’étais sentie
très fatiguée, il y a un mois ou
deux. Tu as alors pensé que la
mort pouvait venir et tu t’es
mentalement préparée à vivre
ce moment.
- Oui, je m’étais dit : « c’est peut-être
comme ça que je mourrai, c’est peut-être le
moment ». Je ne sais pas du tout comment je
vivrai mes derniers moments. On ne peut pas
dire qu’on n’a pas peur de la mort, qu’on vivra
ce moment avec sérénité, moi je ne sais pas, peut
-être que mon corps se révoltera, peut-être que je
vivrai ça très mal, je ne sais pas. J’ai des
douleurs chroniques qui me rendent la vie assez
difficile, mais on n’en meurt pas. En dehors de
ça, j’ai une santé de fer. Peut-être que je vais
mourir de vieillesse. Maman est morte à 91 ans,
et c’est l’âge que j’ai en ce moment.
Est-ce quelque chose qui t’inquiète ?
- Non, mais je souhaite le vivre en pleine
conscience et ne pas être trop « dérangée » par
des attachements affectifs qui sont plutôt une
gêne pour le bien mourir. Je voudrais citer le
Dalaï-lama qui a quitté Dharamsala où il vivait
avec sa mère. Elle était sur le point de mourir. Il
l’a quittée pour ne pas la gêner dans ses derniers
moments. Son attachement affectif aurait pu la
retenir. Dans le bouddhisme, il y a des prières
d’accompagnement qui aident le mourant à se
détacher de tout ce qui le rattache à la vie. Ceci
dit, ce moment là reste
une inconnue.
Que penses-tu de
la demande sociétale de
« sédation profonde et
continue », inscrite dans
la nouvelle loi sur la fin
de vie ?
- Là, c’est
personnel. Je comprends
très bien qu’il y ait des
gens qui demandent une
sédation, mais moi je
veux mourir
consciemment, si
possible sans
souffrance, si l’on arrive
à trouver la juste dose
qui permet de ne pas
souffrir tout en restant
conscient. C’est cela
que je souhaiterais et
Torse épanoui ; buste de Denis Monfleur
4 Archipel N° 71
LE DOSSIER
que j’ai écrit dans mes directives anticipées. La
sédation pose problème. Y a-t-il des enquêtes sur
le vécu des personnes revenues d’une sédation
limitée ?
Tu vis seule, en pleine campagne, ne crains-tu
pas de mourir sans cet accompagnement dont tu
parlais ?
- Ça peut être angoissant, oui, c’est pour
cela que je dis que je ne sais pas. Peut-être qu’on
me retrouvera trois jours après, (rires) quand ma
femme de ménage viendra. Ma fille aînée vit ici
presque six mois par an. Elle va repartir, mais elle
me téléphone tous les jours, donc si je ne réponds
pas pendant trois jours, je peux penser qu’elle
s’inquiètera… Je suis abonnée à Présence verte
qui avertira mes voisins si j’ai émis un appel de
détresse.
Parlerais-tu de médecine à propos de la
méditation ? Dirais-tu qu’elle a des vertus
thérapeutiques ?
- Oui, on suit Mathieu Ricard qui se prête à
des programmes de recherche dans les
neurosciences, et avec lui, c’est sensationnel,
parce que c’est immédiat. On lui pose un casque
sur la tête avec des électrodes etc. et on voit les
modifications qu’apporte au cerveau, sa pratique
de méditation. Moi, je peux dire que sans même
me mettre dans cet état méditatif, mais
simplement le soir en pratiquant la respiration j’ai
un changement d’état de conscience. La
modification de la conscience est immédiate. J’ai
alors l’impression de ne presque plus respirer.
(Là, Jacqueline fait une démonstration de cette
technique autour de la visualisation apprise avec
son professeur de Raja Yoga. Il est question
d’écran frontal, et d’ouverture des différents
chakras…)
- En Amérique, les neurosciences s’intéressent
vraiment au pouvoir du mental, mais là, il faut
quand même se méfier. Il y a un risque
spiritualiste avec le new âge, c’est pour ça que
dans le bouddhisme, on dit qu’il faut un maître,
pour éviter les écueils, les fausses joies. Quand
on a atteint un certain niveau de
perfectionnement, l’acquisition de pouvoirs,
appelés Siddhis, est considérée comme un risque
d’écueil et de tentation très forte. Même des
grands maîtres peuvent être pris par la soif de
pouvoir. Certains de ces pouvoirs paraissent
inimaginables, comme ce don d’ubiquité, qui
permet de se retrouver à deux endroits différents
en même temps, ou la lévitation.
Mais ça c’est possible ou c’est du domaine
de la croyance, comme la réincarnation ?
- Je me pose la question… Par exemple,
dans le domaine musical, on voit des enfants
surdoués, qui, à trois ou quatre ans savent déjà
interpréter une œuvre. On se dit que ce n’est pas
possible. Il y a déjà tout un passé d’acquisitions
avant, mais je ne sais pas… C’est un mystère et
je laisse la porte ouverte… Peut-être qu’on saura
quand on sera de l’autre côté… (Un ange
passe…accompagné d’un long silence
méditatif ! ) Il y a des gens qui disent
communiquer avec les morts, et là encore c’est
un mystère. On dit que ces morts sont
prisonniers dans le bas astral, que leur âme n’a
pas pu atteindre un certain niveau de
perfectionnement, et qu’ils restent attachés au
terrestre.
Pour nous, occidentaux enclins au
scepticisme, ce que tu dis est incroyable !
- Et pourtant, c’est l’occident qui a inventé
le purgatoire ! On parle bien du paradis, d’un au
-delà… Est-ce que le purgatoire correspond au
bas astral du monde oriental ? (Un ange
repasse… !)
Ce ne serait donc pas très différent pour les
occidentaux et les orientaux ?
- Je n’ai pas approfondi le sujet, mais la
philosophie bouddhiste est compatible avec
n’importe quelle religion. C’est une attitude de
distance qui consiste à se débarrasser de tout ce
qui peut nous embarrasser, nous gêner, nous
tirer vers le bas. Il y a encombrement. Moi-
même je suis prisonnière. Je regarde quelquefois
« Je ne sais pas du tout comment je
vivrai mes derniers moments. Peut-
être que mon corps se révoltera […] Peut-
être que je vais mourir de vieillesse.
Maman est morte à 91 ans, et c’est l’âge
que j’ai en ce moment. »
5 Archipel N° 71
LE DOSSIER
les actualités, mais il faudrait que j’évite. C’est
pour ça que je n’ai pas Internet. Je n’envoie pas
de SMS, je trouve que ça fait trop de
communications inutiles. Je me contente de
garder l’esprit ouvert sur le monde actuel… Des
centres d’intérêt tu peux en trouver partout. Plus
jeune, le travail intellectuel me ressourçait. Je
lisais énormément et voulais étudier, mais mon
père a été prisonnier de guerre et ma mère a eu
un accident de voiture. Elle ne pouvait plus
travailler. Je devais alors entrer en hypokhâgne³ mais j’ai dû arrêter mes études
pour travailler. C’est un
manque, mais j’ai pu profiter
d’une pré-retraite, pendant 7
ans. Grâce au contrat de
solidarité, je me suis inscrite à
l’École Pratique des Hautes
Études, sections Religions.
Cours passionnants, avec de
grands maîtres dont Antoine
Faivre, historien de
l’ésotérisme occidental, qui
connaissait bien la littérature
allemande, et plus
spécialement Maître Eckhart.
L’ésotérisme est une
connaissance opérative qui
trouve sa source à l’intérieur
(du grec eso) de soi. J’ai donc
suivi cette filière qui
correspondait à mes
aspirations.
Devenir bénévole accompagnant à Jalmalv
nécessite des qualités d’être, proches de cette
« pleine attention » à l’autre. Savoir se poser, être
là, à l’écoute d’une parole ou d’un silence, n’est-ce
pas faire l’expérience du calme, de cet apaisement
intérieur, recherché dans la méditation ?
- Après l’École Pratique des Hautes
Études, j’ai suivi un enseignement spirituel (celui
qui enseignait est mort il y a quelques années).
On travaillait beaucoup avec les lettres
hébraïques, c’est pour cela que parfois je pense
aux vies antérieures, car là encore c’est un
mystère : pourquoi me suis-je sentie dans un
domaine connu, avec ces lettres hébraïques qui
sont d’une richesse incroyable ? Chaque lettre a
un sens, elle veut dire quelque chose en elle-
même. Dans un mot, la combinaison du sens des
lettres ajoutée à leur numérologie, enrichit son
interprétation… Donc chaque fois que j’allais à
l’hôpital, je travaillais mentalement avec quatre
lettres qui me préparaient à l’attention à l’autre,
grâce à un reliement.
Quelles étaient ces lettres ?
- Beth Reysh Yod Tav ; B R Y T = alliance,
reliement ciel/terre ↕
A quoi pourrait-on comparer ce travail ?
- On pourrait peut-être
comparer cela à la
calligraphie chinoise, parce
que chaque lettre a aussi un
sens mais je ne l’ai pas
étudiée et je ne sais pas si la
calligraphie arabe offre aussi
cette possibilité
d’interprétation. Il y a des
modalités sans doute un peu
différentes mais ça peut
donner accès à des niveaux
supérieurs de conscience ou
de connaissance, comme
aussi la prière et la
méditation chrétiennes. Par
exemple, la peinture
d’icônes nécessite une
préparation spirituelle. Le
cerveau passe du rythme
bêta au rythme alpha.
Quand on est bénévole, peut-on faire
l’impasse d’une pratique favorisant le
ressourcement ou autrement dit le bien-être ?
- Je ne crois pas, parce que sinon, on s’use.
Pour éviter d’être trop impliqué affectivement, il
y a tout un travail à faire. Mais quand on a
« Je veux mourir consciemment, si
possible sans souffrance, […].
C’est cela que je souhaiterais et que
j’ai écrit dans mes directives
anticipées. La sédation pose problème.
Y a-t-il des enquêtes sur le vécu des
personnes revenues d’une sédation
limitée ? »
Buste de Agnès Bracquemond
6 Archipel N° 71
LE DOSSIER
quelque chose à changer en soi, il n’y a que soi
qui peut le changer, les autres peuvent juste vous
aider à en prendre conscience.
Est-ce que tu dirais que le bénévolat te
ressourçait ?
- Oui, énormément. C’est difficile à dire
quand on voit beaucoup de gens en souffrance.
J’ai fait des accompagnements jusqu’à la mort.
Aux Eaux Vives, long séjour de l’hôpital de
Dreux, j’ai fait de longs accompagnements de fin
de vie, que j’avais élargis à des gens en
souffrance, soit par la solitude, soit par une
douleur qu’on n’arrivait pas à calmer, soit par la
perte d’un membre, d’un organe, d’une faculté…
En sortant, j’oubliais complètement ce que j’avais
pu dire : c’était la réponse adaptée au bon moment
et c’était chaque fois un regard neuf. Quand je
savais que j’avais eu l’attitude, ou le geste, ou le
mot juste, je ressentais une joie intérieure, un
calme intérieur. C’est comme ce sourire
intérieur que l’on a quand on change d’état de
conscience… On est en relation avec le Soi,
probablement, diraient les psys (rire !). Je ne
suis pas du tout calée en psychologie, je n’ai
même jamais tiré un enseignement de mes rêves,
même si je rêve beaucoup en ce moment.
C’est aussi ce que je fais. Donner du sens à
une image onirique, c’est quelque chose qui libère
cette énergie, dont parle Jung. Mais peut-on
parler de sens, sans parler de l’exigence
spirituelle dont il est porteur ?
- Je sais que Dominique définit le
spirituel, comme quelque chose qui a un sens,
qui donne du sens. Je crois que c’est pour cela,
que le sens est universel. Parfois tu as des
affinités de pensées avec un auteur, un
philosophe ou un poète, et tu ne sais pas d’où
elles viennent. Je pense qu’il y a une
universalité de l’esprit. J’ai eu un initiateur,
René Guénon , dont j’ai lu tous les livres. Je me
sentais en parfaite adéquation avec sa pensée.
On peut travailler sur sa propre énergie pour se
ressourcer, et on peut travailler pour les autres,
ce qui ressource aussi. J’ai une formule
rituelle que j’utilise, chaque fois que j’entends
parler d’un drame où de morts brutales, à la
télévision. Je l’utilise pour aider ces morts à
faire ce passage qui peut être difficile.
Cela demande une vraie conscience
universelle ! Pourrait-on faire un lien entre perte
de sens et besoin de ressourcement ?
- On a perdu beaucoup de valeurs. La
plupart des gens ne savent plus se ressourcer, ou
alors ils se ressourcent dans le matériel, dans
l’avoir, mais plus dans l’être. Chacun doit
trouver sa voie, son chemin. Il y a différents
chemins mais tous arrivent au même but. Moi
j’ai trouvé le mien avec les lettres hébraïques.
J’ai ressorti tous mes cahiers pour retravailler
sur ces lettres. Comme je ne vais plus à
l’hôpital, je peux faire un travail pour les autres,
un accompagnement par la pensée, et ça marche
bien. Le cerveau a des possibilités immenses qui
restent encore à découvrir. On peut travailler là-
dessus…
« Ces marches en haute montagne,
dans le silence, modifient,
profondément et durablement, l’état de
l’esprit, qui est comme décanté. »
7 Archipel N° 71
LE DOSSIER
J ’ai toujours aimé peindre ou dessiner, attirée
par l’art en général. Voyant que j’avais
envie de crayonner, ma mère m’a offert mon
« premier » cahier de dessins où j’ai dessiné et
colorié aux feutres les personnages de mon
« premier » livre d’Astérix le Gaulois (Astérix,
Obélix, Falbala,...), j’avais 6 ans, je crois…
J’ai une préférence pour le figuratif, sous
plusieurs techniques soit à l’huile, acrylique,
pastel, fusain… A part le pinceau et le couteau,
j’aime travailler la matière avec les doigts,
guider la couleur…
Je peins pour le plaisir, peu importe si cela
plaît ou ne plaît pas ; je n’ai pas de prétention
en peinture. C’est une détente car il n’y a
aucune obligation. Je peins quand j’ai envie et
quand j’ai du temps (je travaille).
Dans une atmosphère détendue, parfois
musicale, être seule avec la créativité, s’évader
de ses soucis, se détacher du monde, quel
ressourcement, quelle thérapie… pour avancer
dans « un mieux-être ».
Sophie Derouin
Bénévole accompagnante
¹ Lire à ce sujet aux éditions Albin Michel, le beau livre de
C.G. Jung Les énergies de l’âme ; Séminaire sur le yoga de la
Kundalinî. « Ce livre, essentiel dans l’œuvre de Jung, nous
permet de comprendre pourquoi le fondateur de la
« psychologie des profondeurs » a établi sa notion d’un
archétype du « Soi » à partir des textes sacrés indiens. Il nous
introduit dans une énergétique de l’âme dont le besoin,
aujourd’hui, se fait de plus en plus ressentir. » Extrait de la
quatrième de couverture. ² Page 20 ,du numéro 70 Mémoire
et souvenirs. ³ Classe d’études littéraires préparant à l’entrée
à l’École Normale Supérieure. Référence faite ici à D.
Desmichelle, formateur des bénévoles. Né en 1886 et mort
en 1951, René Guénon est une « figure inclassable de
l’histoire intellectuelle du XXème siècle ».
Nous allons conclure avec une pensée
positive…
- Une pensée, je ne sais pas, mais parmi les
mots que l’on peut trouver dans différents
domaines, existentiel, musical, etc., j’aime bien ce
mot : harmonie. Il y a tellement, en ce moment, de
dysharmonies, de dysfonctionnements… Même la
maladie est un déséquilibre. Ce mot, harmonie, est
pour moi, très positif. Et si ce devait être une
image, ce serait un chemin de crête, car c’est un
chemin difficile à tenir, un chemin d’équilibre, de
tous les instants. Il est nécessaire, pour garder
l’équilibre, d’être dans le juste milieu, ni dans le
manque, ni dans l’excès, ni trop, ni trop peu. (Large
sourire de bien être…)
Propos recueillis par Nadia Saber
« Chaque fois que j’allais à l’hôpital, je
travaillais mentalement avec quatre
lettres qui me préparaient à l’attention à
l’autre, grâce à un reliement. »
Œuvre
de
So
phie
Der
ouin
B R Y T
8 Archipel N° 71
LE DOSSIER
Diplômée de l’école de sophrologie caycédienne*,
Catherine Deroy est thérapeute à Chartres et à la maison
médicale de Saint Symphorien le château. Elle pratique la
sophrologie depuis plus de vingt ans.
Archipel : Vous êtes thérapeute, sophrologue
et sexothérapeute. Pouvez-vous pour nos lecteurs,
préciser votre formation professionnelle ?
Catherine Deroy : - Diplômée de l’école de
sophrologie caycédienne*, depuis plus de vingt
ans, je pratiquais déjà la sophrologie quand je
travaillais avec les enfants, dans un RASED¹, à
l’Éducation nationale. C’était alors un travail sur
le corps à partir d’exercices simples et ludiques
que je créais autour d’une comptine. Les résultats
étaient satisfaisants pour les enfants inhibés.
Je me suis formée à Indigo Formations, une
école de psychothérapies intégratives dirigée par
Alain Héril et me suis spécialisée en Gestalt
thérapie et sexothérapie. Depuis 2004, je suis
thérapeute à Chartres et à la maison médicale de
Saint Symphorien le château. Là,
je travaille en lien avec un
médecin qui souhaitait aussi du
paramédical pour ses patients. Je
reçois les enfants en difficulté
dans les apprentissages, les
adolescents « en crise », les
adultes et les couples. Je suis
également superviseure depuis
2013 (formation suivie à Indigo formation).
Pour préparer cette interview, je suis allée
voir votre site² et découvert entre autres que la
sophrologie permettrait de « s’offrir un temps de
pause… ». Peut-on faire un lien entre sophrologie
et ressourcement, autrement dit, avec le thème de
ce nouveau numéro d’Archipel : Se ressourcer ?
Pourquoi ? Comment ?
- Oui, bien sûr. La sophrologie offre un
temps de pause pour se ressourcer par la détente,
dans un état de conscience modifiée. J’ai vu
l’évolution en vingt ans. Au début les gens
n’avaient pas de projet. Ils venaient pour le bien
être, pour avoir un temps à soi. Il y a eu un
basculement ces dix dernières années où le
projet est devenu : « Apprenez-moi à gérer mon
stress. » La sophrologie a été
reconnue par la médecine et les
entreprises. Une fois par semaine,
j’ai deux groupes qui travaillent la
gestion du stress autour
d’exercices corporels, de
visualisation et de projection de
situations.
9 Archipel N° 71
LE DOSSIER
Vous proposez aussi des stages intitulés :
« Être acteur, conscient au monde. ³» Pouvez-vous
nous dire ce qui a motivé cette proposition ?
- Il s’agissait d’offrir un temps de
ressourcement, loin du quotidien, pour apprendre
à mieux se connaître. Le fait de venir au Mont
Ventoux, de lâcher prise et de mettre à distance
son quotidien, c’est déjà un acte d’engagement, de
responsabilité. C’est cela « être acteur »,
s’engager, être responsable de ses choix, accepter
de perdre ses repères pour découvrir ses propres
ressources. On peut appréhender cet engagement,
c’est normal, car c’est du « nouveau ».
« Être conscient au monde », c’est s’inscrire
dans le monde, prendre sa place, tant sur le plan
familial que professionnel et social.
Comment se ressourcer ? questionne ce
numéro. Quels outils utilisez-vous pour favoriser
l’ancrage et l’enracinement dont il est question
dans les stages ?
- Je pratique un travail sur la conscience
corporelle. Quand je me déplace, je prends
conscience de Moi, de mon corps, circulant parmi
les autres. Je sens et je ressens la façon dont je
bouge. Je travaille aussi beaucoup sur la
responsabilité. Pour l’enracinement, je pratique la
technique de « l’homme debout ». (Catherine se
lève et me fait une démonstration. Je complète
ainsi ma propre formation à la communication
non verbale par ce langage autour de la marche.
Comment mieux s’ouvrir au monde en étant
debout, non pas la tête baissée et le regard rivé au
sol, mais au contraire en se redressant pour
élargir le regard, s’élever en quelque sorte ?)
J’ai également lu, sur votre site, le
témoignage de personnes ayant bénéficié du stage
« Être acteur, conscient au Monde ». J’ai retenu ces
premiers mots de Raphaël : « Vous avez besoin de
vous ressourcer ? de vous déconnecter de votre
quotidien ? Faites comme moi, jetez-vous à
l’eau… » Peut-on voir un lien entre ce besoin dont
il parle et l’état actuel de la société ?
- Oui, tout à fait. Les contraintes du
quotidien envahissent notre espace physique et
mental. Le burn-out, le surmenage, le mal être, le
stress, cette impression de manque de temps, tout
cela nécessite de couper avec le tourbillon du
quotidien, de prendre du recul et porter un
nouveau regard sur soi.
Il y a un véritable engouement aujourd’hui
pour la méditation et la “pleine conscience”. Que
peut-on comprendre par ces derniers mots ? Sont-
ils justes ?
- La pleine conscience, c’est la conscience
de l’instant : ce que je vois et ce que je sens. Ce
que je ressens, ce que j’entends, ce que je vis, ici
et maintenant, à l’instant T. Mon fil rouge, c’est
vraiment travailler sur plus de conscience de soi
pour développer la confiance en soi, l’estime de
soi, savoir s’aimer pour aimer.
Que penser de l’extension de cette discipline
dans de nombreuses directions, jusque dans les
entreprises ?
- Les entreprises font appel à la
sophrologie pour la gestion du stress, mais c’est
difficile pour un sophrologue de travailler dans
une entreprise qui reste fermée à des enjeux
autres que la rentabilité, l’efficacité. Il faut avoir
le vocabulaire de l’entreprise. Ce serait pourtant
nécessaire parce qu’il y a une énorme souffrance,
notamment dans les banques, à la Poste…
Alors qu’aux États-Unis, depuis Woody
Allen, le rapport au « psy » est banalisé, il est
encore difficile en France de reconnaître qu’on
peut avoir besoin d’une aide, d’un soutien autre
que médical. Serait-il aujourd’hui plus rassurant
de faire appel à un « coach » qu’à un « psy » ?
- Il faudrait un vrai travail de médiation
pour appeler « un chat, un chat », pouvoir faire
reconnaître le travail des psys, le vulgariser, car
il y a encore des personnes en souffrance qui ne
font pas appel à une aide psychologique, par
peur d’être « folles ». Faire appel à un psy c’est
aussi reconnaître une difficulté (passagère) dans
sa vie, oser demander de l’aide, et ainsi être
accompagné par un psy qui propose un nouveau
regard, un nouvel éclairage sur la situation.
Vous utilisez une méthode thérapeutique
appelée Gestalt. Quelle différence avec une
thérapie plus « classique » ?
« La sophrologie offre un temps de
pause pour se ressourcer par la
détente, dans un état de conscience
modifiée. »
10 Archipel N° 71
LE DOSSIER
- La Gestalt répond à la question du
Comment ? Comment je fais avec mes émotions,
comment je les gère ? Le travail du thérapeute est
un véritable engagement. Le thérapeute gestaltiste
est présent, ici et maintenant, dans la relation à
son patient. Il accueille et ressent les émotions qui
émergent, il peut les verbaliser à travers son
ressenti, aider la personne à reconnaître ce qui
l’anime. C’est de l’engagement, c’est « oser aller
vers soi». On est attentif à la vie d’une émotion :
comment elle m’anime, comment elle circule,
comment elle m’agite… Les trois principales
émotions que sont la colère, la tristesse et la peur
nécessitent un accompagnement et du courage
pour les traverser.
Vous l’utilisez pour aider, entres autres, des
personnes touchées par le deuil. Comme vous le
savez, Jalmalv est une association de bénévoles
formés dans l’accompagnement des personnes en
fin de vie ou en deuil. Nos lecteurs seront donc
intéressés par votre expérience thérapeutique.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette
spécificité qu’est la Gestalt-thérapie ?
- Je me suis formée à l’accompagnement au
deuil avec le Dr Christophe Fauré , toujours dans
le cadre de l’école Indigo. Face à une personne
endeuillée, il s’agit surtout d’écoute, de
beaucoup d’écoute. La parole libère des
émotions dont je suis le réceptacle. Petit à petit,
je vais l’aider à traverser ses émotions dont elle
s’est coupée au moment du drame. Je travaille
selon les cinq grandes étapes du deuil (la
sidération, la colère, le marchandage, la
dépression, l’acceptation), mais il est bien
évident qu’au niveau psychique, le temps
n’existe pas. Par exemple, la phase de
sidération peut durer trois ans… C’est vraiment
un travail de doigté, de finesse, comme de la
dentelle, pour sentir si la personne est prête à
traverser ses émotions.
Que risque, selon vous, une personne qui
ne prendrait pas le temps de se ressourcer, le
temps d’être à l’écoute de ses besoins ?
- Le stress engendre bien des maladies :
mal à dire. Le burn-out, le surmenage, la
dépression, sont des risques que la sophrologie
tente de prévenir.
Personnellement, je me ressource dans le
silence, mais pour avoir travaillé avec des élèves
en difficulté d’apprentissage, je sais que ce calme
dont j’ai besoin, peut être source d’insécurité,
d’angoisses, pour d’autres. Y aurait-il des
personnes « allergiques » à l’ancrage ou pour
lesquelles la relaxation, voire la méditation,
seraient contre-indiquées ?
- Certains ne sont pas prêts ou pas
conscients de la nécessité de se ressourcer. On
peut aussi sentir qu’on en a besoin mais on ne
sait pas comment faire. Par exemple un enfant
qui est très en colère. Si on se contente de lui
dire « calme-toi ! », lui ne sait pas comment
faire pour se calmer. Il s’agit donc de
comprendre qu’il y a une nécessité et d’agir en
fonction du mode de ressourcement possible
pour chacun. Dans mon travail, je suis toujours
dans le « comment ? ». Ainsi, quand je prends
conscience de ce besoin de me ressourcer,
comment je fais ?
Quels peuvent être, selon vous, les
obstacles à un mode de vie plus authentique, plus
conforme à nos besoins ?
- Le principal obstacle, c’est le manque de
connaissance. Souvent j’entends dire « ça va
aller, ça va aller, ça va passer », mais cette
« La spiritualité au sens large parle de
nos valeurs humaines, présentes au
cœur de chaque être humain. La
méditation favorise l’accès à notre part de
spiritualité, dont la pleine conscience est
une voie vers cette part de nous, parfois
oubliée. »
11 Archipel N° 71
LE DOSSIER
conduite est une façon d’éviter ses émotions et de
s’y confronter. Un autre obstacle est le manque de
compréhension de son fonctionnement. Alors on
prétexte un manque de temps ou on se trouve
d’autres alibis… pour recouvrir (mettre un
couvercle sur) une souffrance qui est là. Il me
semble fondamental, pour une vie plus
authentique, de devenir conscient de soi, de cette
vie intérieure sans cesse animée par nos émotions.
Et pour conclure, ressentez-vous le besoin de
vous ressourcer ? Rarement, parfois ou souvent ?
- Je dirais souvent. Par besoin, car c’est une
nécessité pour me ressourcer afin d’accompagner
au mieux, les personnes que je rencontre. Il me
semble essentiel que l’accompagnant chemine
continuellement vers plus de conscience de soi.
La supervision (à travers les échanges, le partage
entre différents acteurs de la relation d’aide) est
une autre forme de ressourcement.
(J’admire le petit espace vert que l’on aperçoit
par la baie vitrée. C’est un jardin zen avec une
statue de Bouddha, ce qui m’amène à poser une
dernière question autour de la méditation.)
Peut-on parler de méditation en négligeant
l’exigence spirituelle dont elle est porteuse ?
- Non, bien sûr. La spiritualité au sens large
parle de nos valeurs humaines, présentes au cœur
de chaque être humain. La méditation favorise
l’accès à notre part de spiritualité, dont la pleine
conscience est une voie vers cette part de nous,
parfois oubliée.
Merci d’avoir accepté cette interview.
Entretien réalisé par un membre du CRA.
¹ Réseau d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté.
² Pour en savoir plus sur ces thérapies, voir le site de
Catherine Deroy : www.catherinederoy-therapies.fr
³ Avec Valérie Brüggemann, thérapeute confirmée
(www.valeriebruggemann.com) Pour en savoir plus sur ces
stages, voir le site déjà cité.
Psychiatre, le Dr Fauré est spécialiste de
l’accompagnement des Ruptures de la Vie, dont le deuil, la
maladie grave et la fin de vie. Son livre Vivre le deuil au
jour le jour, aux éditions Albin Michel, est disponible
dans notre médiathèque.
Catherine précise qu’elle a appris l’art de la méditation
auprès de Christophe André, psychiatre et auteur de best-
seller sur la méditation, qu’il pratique et utilise aussi pour
soigner ses patients. Aquarelle de Alain Maudoux
A la fin des années 1950, Alfonso
Caycédo, professeur agrégé de psychiatrie
de la faculté de médecine de Barcelone, est
profondément marqué par les méthodes de
traitement brutales (électrochocs, comas
insuliniques, etc.) parfois employées sans qu'en
soient mesurées toutes les conséquences. Ce
vécu le décide à se consacrer à l’étude de la
conscience et à la recherche d’autres formes de
thérapie en psychiatrie. Dès le début de sa
carrière, il crée la sophrologie - « science pour
la (re)construction de l’individu au départ
du corps vécu au présent et pour son
positif » - avec l'objectif de redonner au corps
la place première qu'il aurait perdue dans notre
culture.
En 2010 après cinquante ans de travail,
Alfonso Caycedo déclare la Sophrologie
caycédienne comme étant au point.
Sources : Wikipédia
Recommended