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Colza : Bilan de campagne 2016-2017 Région Centre-Val de Loire
11 août 2017
Après une année 2016 où l’humidité était souvent la règle, la campagne 2017 a été quant à elle caractérisée par des périodes de sécheresse importante. La première conséquence a été le retard des semis voire tout simplement l’annulation de certains emblavements et, plus tard en saison, des retournements de culture. Il ne faut pas oublier les périodes de gel en pleine floraison et les jours caniculaires en périodes de remplissage. Malgré cela, les niveaux de rendements sont largement au-dessus des moyennes dans de nombreuses situations où tous les accidents de l’année n’ont pas été cumulés. Le rendement régional pourrait atteindre voire dépasser 37 q/ha, le meilleur niveau des 4 dernières campagnes. Ce rendement régional est tiré vers le haut par l’Eure-et-Loir, département ou se cumulent un rendement moyen qui pourrait dépasser 43 q/ha et la plus grande surface cultivée de la région. Cet effet est renforcé par la baisse des surfaces dans les départements de l’Indre et du Cher principalement en zone superficielle qui ont habituellement les rendements les plus faibles. Les bonnes valeurs des moyennes cachent cette année encore une forte variabilité de rendement pouvant aller au sein d’un même département de 20 à plus de 55 q/ha. Pour illustrer ce bilan de campagne 2017, une sélection de stations météorologiques et d’illustrations a été réalisée. Vous pouvez retrouver plus d’éléments dans les diaporamas Bilan Colza et Bilan BSV accessibles avec les liens ci-joints :
- Bilan de campagne colza 2016-2017 Centre-Val de Loire en illustrations - Bilan BSV campagne colza 2016-2017 Centre-Val de Loire
Ce bilan de campagne utilise les données mises à disposition par de nombreux partenaires régionaux, notamment par le groupe DIA colza Centre-Val de Loire ainsi que les observateurs BSV Centre-Val de Loire, que je remercie.
Julien CHARBONNAUD – 270 Avenue de la pomme de pin – 45160 Ardon j.charbonnaud@terresinovia.fr En collaboration avec Véronique Quartier et Jean-Claude Lacotte
Bilan de campagne Colza – 2016-2017 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 2/12
Caractéristiques de la campagne Lors de la campagne 2016, décevante pour l’ensemble des cultures d’hiver, le colza avait malgré tout résisté avec des résultats moyens. Les prévisions de surfaces emblavées étaient donc plutôt à la hausse. Cependant, l’été très sec qui s’est installé de façon durable jusqu’à mi-septembre a engendré le renoncement de certains emblavements et conduit aussi par la suite à des retournements de parcelles mal ou non levées. On assiste au final à une baisse de surface au niveau régional de plus de 3%.
Figure 1: Evolution des surfaces en Région Centre-Val
de Loire depuis 1979 (Agreste – juillet 2017) Cette baisse de surface régionale cache cependant une certaine hétérogénéité. L’Indre et le Cher sont en fort recul avec respectivement -8 % et -16 %. Ces reculs sont le résultat de potentiel en retrait depuis plusieurs années en lien avec les difficultés d’implantation dans les sols argileux, renforcé par les problématiques de gestion des insectes à l’automne. Ils ont été amplifiés par le déficit hydrique au moment des semis 2017. A l’inverse, les 3 plus petits départements en terme de surfaces historiques, progressent entre 1 et 7 %. Le Loir-et-Cher compte la 2ème surface implantée derrière l’Eure-et-Loir et devant le Cher et l’Indre. Pour l’Eure-et-Loir, les surfaces s’effritent légèrement mais le département reste de loin le 1er département de production française avec plus de 85 000 ha.
Figure 2 : Evolution des surfaces par département pour
la Région Centre-Val de Loire (Agreste – juil. 2017) La carte ci-dessous illustre le gradient de rendement Sud-Nord observé sur la région en lien avec le potentiel sol et climat. On remarque cependant de très bons résultats parcellaires dans tous les départements avec souvent des valeurs proches voire dépassant les 50 q/ha malgré des conditions de cultures qui ont semblé parfois difficiles !
Figure 3 : Estimation des rendements moyens et de leur fourchette dans les départements de la région Centre-
Val de Loire (Partenaires – août 2017)
Automne – Hiver 2016 • Date de semis, beaucoup plus tardif ! Après les pluies importantes de juin 2016, l’absence de pluies en juillet et août puis sur début septembre a fortement perturbé les travaux de préparation de semis et la volonté de semer. Si habituellement le retard des dates de semis est lié à la volonté de contenir les fortes croissances automnales avec des
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Bilan de campagne Colza – 2016-2017 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 3/12
phénomènes d’élongation comme après 2002 et 2012, il n’en est rien en 2017. Beaucoup de semis ont été réalisés avant le retour des pluies à la mi-septembre voire après.
Figure 4 : Parcelles semées avant le 1er septembre
depuis 1996 – Réseau DIA Colza Centre-Val de Loire Les cartes ci-dessous permettent d’approcher la notion de pluie utile (Pluie – ETP). On remarque que les conditions de sécheresse sont quasiment identiques sur l’ensemble de la région. Sur le mois d’août, les valeurs ne dépassent pas 10 à 15 mm. Si à la mi-septembre l’ensemble de la région est plus arrosé, on remarque le déficit qui se maintient sur l’Ouest du Cher.
Figure 5 : Cartes des précipitations pendant les phases
d’implantation (source Météo France)
Les trois graphiques ci-après illustrent sous une autre forme le déficit hydrique estival par décade par rapport à la moyenne sur 20 ans. Si historiquement un passage pluvieux est fréquent fin août, ce n’est pas le cas depuis 3-4 ans rendant difficile les levées notamment dans les sols argileux. Les quantités de pluies resteront globalement en retrait par rapport à la normale jusqu’à la fin de l’année.
Figure 6 : Pluviométrie 2016 par rapport à la normale
dans le Cher (Bourges - Source Météo-France)
Figure 7 : Pluviométrie 2016 par rapport à la normale dans l’Indre-et-Loire (Tours - Source Météo-France)
Figure 8 : Pluviométrie 2016 par rapport à la normale dans l’Eure-et-Loir (Chartres - Source Météo-France)
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Moyenne 1996-2015 Campagne 2016-2017
CHARTRES-CHAMPHOL
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• Des températures normales Les températures automnales en cumul sont proches de la normale avec des valeurs légèrement supérieures de mi-septembre à mi octobre puis à nouveau sur novembre et décembre. Ce cumul de températures n’a pas conduit à une exubérance végétative mais à tout de même permis aux levées tardives de poursuivre leur croissance une partie de l’hiver. Le nombre de jour de gel est aussi peu élevé.
Figure 9 : Cumul des températures pendant la période
automnale dans l’Indre-et-Loire (Tours - Source Météo-France)
• Des biomasses faibles En lien avec les conditions de levées tardives et des températures proches de la normale, les biomasses entrée hiver sont assez faibles.
Figure 10 : Biomasse entrée hiver en
région Centre-Val de Loire Les données pluriannuelles confirment que les valeurs observées en entrée hiver sont parmi les plus faibles depuis 15 ans.
Figure 11 : Biomasse moyenne entrée hiver en région Centre-Val de Loire (Eure et Ile de France avant 2015) Il y a peu d’écart de biomasse en moyenne entre les mesures entrée et sortie d’hiver en lien avec un hiver plutôt favorable au maintien de la croissance.
Figure 12 : Biomasse moyenne sortie hiver en région
Centre-Val de Loire (Eure et Ile de France avant 2015) La comparaison de mesure entrée et sortie d’hiver sur 93 parcelles confirme la croissance des plus petites biomasses. Pour les biomasses supérieures à 1 kg/m² en entrée hiver l’évolution lors de l’hiver est très variable entre maintien de la biomasse et perte pouvant atteindre 50 %.
Figure 13 : Evolution de la biomasse pendant l’hiver
2016-2017 en région Centre-Val de Loire
0
200
400
600
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1200
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°C B
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)
Biomasse entrée hiver par m² par classe d'absorption
En Novembre - Décembre 2016 Biomasse moyenne sur 158 parcelles : 747 g/m²
92 115 371 313 62 360 631 380 337 248 378 833 255 299 307 275 158 0
500
1000
1500
2000
2500
3000
Biom
asse
(g/m
²)
Moyenne Médiane1er Quartile 3ème Quartile
206 415 195 222 330 371 320 555 387 136 541 567 435 451 153 131 106 0
500
1000
1500
2000
Biom
asse
(g/m
²)
Moyenne Médiane1er Quartile 3ème Quartile
y = 0.837x R² = 0.6617
0
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0 1000 2000 3000 4000
Biom
asse
Sor
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(g/
m²)
Biomasse Entrée Hiver (g/m²)
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Printemps 2017 • Températures « normales » Après un hiver un peu plus rigoureux que la normale, le cumul des températures rejoint la moyenne. Le cumul est légèrement au-dessus de la courbe fin mars/début avril, mais ensuite la chute des températures observées ramène le tracé une fois de plus sur la moyenne. Les températures estivales à partir de la mi-mai conduiront au final à un cumul de températures se rapprochant de l’année la plus chaude depuis 20 ans : 2007.
Figure 14 : Somme des températures moyennes pour
l’Indre-et-Loire (Tours - Source Météo-France) Le suivi de croissance dans le temps illustre un redémarrage plus précoce que les 4 dernières années. Le décrochage de croissance illustre la période de floraison où l’activité photosynthétique est réduite par le fait de l’ombrage des fleurs. Cette année la poursuite des observations de façon plus tardive en saison et l’avance des stades permettent d’observer le dessèchement du couvert.
Figure 15 : Suivi de biomasse dans le temps
(Subdray – Cher)
• Mise en place du couvert pour la floraison Après un hiver assez sec, le retour de conditions plus humides à partir de fin février permet d’obtenir des biomasses plutôt favorables à l’expression du potentiel début floraison. Le graphique ci-dessous illustre 2 situations : - les parcelles avec des biomasses inférieures à
4 kg/m² mais qui obtiennent quand même cette année un niveau de rendement compris entre 25 et 30 q/ha. Ces parcelles cumulaient depuis le départ un ensemble de facteurs limitants : défaut de peuplement, enracinement faible, dégâts de ravageurs…
- les parcelles ayant dépassé 4 kg/m² où le potentiel peut s’exprimer. Pour certaines d’autres facteurs limitants ont pénalisé les rendements avant la récolte (stress hydrique principalement). Les parcelles les plus performantes atteignent les 45 q/ha.
Point remarquable cette campagne, des valeurs de près de 6kg/m² sont mesurées dans des sols argilo-calcaires superficiels (hors réseau).
Figure 16 : Biomasse F1-G1 et Rendement – Réseau Observatoire Centre + Réseau DIA Colza Centre-Val de
Loire (4 kg/m² : seuil minimal ; 6 kg/m² : seuil optimal)
0200400600800
10001200140016001800200022002400
Tem
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² 20132014201520162017
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ha)
Biomasse verte à F1-G1 (kg/m²)
2008-2014201520162017
Attente rendement
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• Les conditions de mise en place des siliques
Des biomasses plutôt favorables, associées à un rapport rayonnement sur température favorable, permettent de poursuivre la mise en place d’un potentiel de rendement optimal. Le rapport rayonnement sur température indique la capacité climatique offerte à la plante pour produire des fleurs et les transformer en siliques.
Figure 17 : Cumul de l’indice rayonnement/température pendant la période de floraison (Source Météo-France –
Bourges - 18) Les éléments précédents peuvent surprendre lors de la lecture des deux graphiques suivants. En effet, le nombre de siliques semble en retrait. Cependant, il s’agit d’un traitement partiel des données. Les comptages de siliques sont encore incomplets notamment pour l’Eure-et-Loir, et les parcelles à problèmes n’ont pas disparu pour autant, une parcelle du réseau affiche seulement 2000 siliques/m².
Figure 18 : Distribution du nombre de siliques/m²
Réseau Partenaires DIA Centre-Val de Loire (provisoire au 07/08/2017)
Figure 19 : Distribution du nombre de siliques/m²
Réseau Partenaires DIA Centre-Val de Loire Il ne faut pas oublier les conditions sèches combinées soit avec de fortes températures en période de remplissage, soit des valeurs négatives lors de la floraison qui ont pu impacter le rendement de certaines parcelles déjà en difficulté. Malgré ces facteurs limitants, les rendements ont été déplafonnés dans certaines parcelles. Le graphique ci-dessous illustre quand même le déficit en eau à partir de mi-avril pour les sols les plus superficiels. Même si la situation reste préoccupante en mai et juin, les bons rendements indiquent que le peu de pluie a été très bien valorisé.
Figure 20 : Etat de la réserve hydrique - RU 50, 100, 150
mm (Source Météo-France - Chartres – Eure-et-Loir)
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cm²/
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Nombre de siliques par m²
2005 - 73 parcelles2012 - 99 parcelles2013 - 82 parcelles2014 - 91 parcelles2015 - 89 parcelles2016 - 83 parcelles2017 - 44 parcelles
37 78 33 49 59 80 77 84 91 73 70 91 90 92 98 104 99 82 92 89 83 62 4000
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Moyenne Mediane1er Quartile 3eme Quartile
Nombre de parcelles
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RU 50 mmRU 100 mmRU 150 mm
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Une autre représentation permet d’illustrer que les faibles pluies étaient bien présentes au moment les plus critiques notamment lors de l’allongement de la silique et donc du nombre de graines. On remarque pour les sols les plus profonds, que les besoins étaient couverts pratiquement jusqu’à la fin de cycle.
Figure 21 : Bilan hydrique 2016 - RU 50, 100, 150 mm
(Source Météo-France – Châteauroux - 36)
La carte ci-dessous illustre via le cumul Pluie-ETP, la diversité régionale lors de la période de mise en place du potentiel, c’est-à-dire de mi-avril à mi-juin. Les écarts sont quand même de l’ordre de 60 mm. A noter cette campagne, que quelques parcelles ont été irriguées à partir de début floraison.
Figure 22 : Carte du cumul Pluie – ETP du 15/04 au
15/06/ 2017
• Les conditions de remplissage Si 2016 a été l’année avec le plus faible rayonnement lors du remplissage, à l’inverse, 2017 fait partie des records par le haut. Cet élément très favorable offre à la plante puis à la silique une énergie lumineuse non limitante pour son fonctionnement.
Figure 23 : Conditions de rayonnement pour l’Eure-et-
Loir (Chartres - Source Météo-France) Toute la région a un rayonnement supérieur à la normale avec des valeurs majoritairement comprises entre 105 et 110 %, comparé à l’année dernière où la valeur était proche de 80 %.
Figure 24 : Carte de rayonnement mai-juin 2017 par
rapport à la normale
0100200300400500600700
Mars Avril Mai Juin
en m
m
Cumul Besoins (K x ETP)Cumul disponibilité en eau - RU 50 mmCumul disponibilité en eau - RU 100 mmCumul disponibilité en eau - RU 150 mmDynamique schématique type de croissance de la siliqueDynamique schématique type de croissance la graine
CHATEAUROUX-DEOLS
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J/cm
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201520162017Moyenne 1996-2015Print 2013 miniPrint 2008 maxi
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Les premières données de nombre de graines/m² confirment que les conditions de cultures ont été favorables à la mise en place d’un nombre de graines important, principal élément explicatif des bons résultats de l’année. Cependant, le positionnement des points de part et d’autre de la courbe de tendance indique que la composante PMG s’est plus ou moins exprimée. Si les conditions de rayonnement étaient à l’optimum, la différence s’est faite sur le stress hydrique lié au type de sol, à la localisation de la parcelle et à la qualité d’enracinement.
Figure 25 : Relation rendement et nombre de
graines/m² - Réseau Partenaires DIA Centre-Val de Loire
Les données PMG partielles confirment le point négatif de fin de cycle par un stress hydrique un peu trop important dans certaines parcelles pour faire la récolte du siècle de façon généralisée.
Figure 26 : PMG (à 9 %) régional pluri-annuel -Réseau
Partenaires DIA Centre-Val de Loire
Le graphique ci-dessous illustre la teneur en huile des variétés testées cette année par rapport aux données antérieures. Si le rayonnement a fortement pénalisé les résultats 2016, il n’en est rien en 2017. Les teneurs en huile retrouvent des valeurs plus classiques mais légèrement en retrait par rapport à des années plus anciennes traduisant une fin de cycle plus difficile notamment dans les sols les plus superficiels.
Figure 27 : Teneur en huile du regroupement Centre Comme pour les teneurs en huile, les teneurs en glucosinolates traduisent une fin de cycle un peu stressante.
Figure 28 : Teneur en GLS du regroupement Centre
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1015202530354045505560
0 20000 40000 60000 80000 100000 120000
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t (q/
ha)
Nombre de graines / m²
201220132014201520162017Tendance 96 - 16
62 54 72 78 65 75 76 77 82 88 84 85 83 68 78 76 70 48 0
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9 %
Moyenne Médiane1er Quartile 3ème Quartile
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• Conditions de récolte Si les premières récoltes ont été précoces, avec des premières machines dans les champs vers le 20-25 juin, le retour des pluies faibles mais régulières a conduit à des parcelles non récoltées vers le 25 juillet, les machines alternant entre les différentes cultures.
Figure 29 : Pluie pendant la période de récolte (Source Météo-France – Blois – Loir-et-Cher)
Maladies du colza • Phoma, en 2016-17 L’absence de précipitations estivales a été très défavorable à la maturation du champignon. Les premières projections de spores dans l’environnement ont été possibles à partir de début novembre. Le contexte de l’année pouvait faire craindre le pire car si les projections étaient tardives, les stades des colzas étaient très peu avancés pour un bon nombre de parcelle vu le recul des dates de semis et de levées. Par précaution, tous les pièges dynamiques de spores ont été remis en route contre 3 habituellement dans le cadre du réseau BSV pour suivre avec précision l’intensité de la projection des spores. L’automne peu pluvieux a fortement limité le risque comme l’illustre le graphique suivant.
Figure 30 : Captures de spores de phoma à l’automne 2016 (Piége Dynamique – BSV COLZA Centre-Val de
Loire - Axereal - Cher) • Sclérotinia 2017 Le risque sclérotinia est évalué par la mise en place de Kits Pétales en début floraison. La contamination des pétales n’était pas cette année un facteur limitant de la maladie, puisque tous les kits étaient positifs. C’est le climat post-floraison qui permet ou non à la maladie de se développer. Si l’humidité est rarement limitante dans le couvert, c’est souvent la température qui freine le développement de la maladie. Cette campagne, si dans la majorité des situations il n’y a pas ou peu de sclérotinia, quelques parcelles avec des niveaux d’attaques importants (> 80 %) sont observées dans des zones non traitées mais aussi en parcelles protégées. Dans ce dernier cas, deux pistes sont possibles : un problème de positionnement du traitement ou un défaut d’efficacité du produit face à la mise en place de résistance. Des échantillons de sclérotes sont en cours d’analyse.
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Bilan de campagne Colza – 2016-2017 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 10/12
Insectes du colza • A l’automne Les températures impactent directement l’activité des insectes. Les températures plus fraiches cette année par rapport à la campagne passée ont conduit à une présence plus faible des insectes notamment le charançon du bourgeon terminal.
Figure 31 : Impact de la température sur la présence
des insectes à l’automne en 2016 (Source Météo-France – Tours – Indre-et-Loire)
Altise d’hiver La présence des altises a été signalée dans quasiment toutes les cuvettes jaunes du réseau BSV Centre-Val de Loire comme habituellement à partir de fin septembre. Les dégâts sur feuilles sont par contre très variables d’une parcelle à une autre faisant apparaitre des valeurs de moins de 5 % de surfaces foliaires détruites à plus de 50 %. Si la présence de larve dans les plantes est toujours présente, elle est moins forte que l’année dernière avec moins de parcelles touchées à plus de 70 %.
Figure 32 : Présence de larves d’altises – BSV Colza
Centre-Val de Loire
L’état de développement larvaire rend également la présence de larve d’altises plus ou moins préjudiciable à la culture. Le graphique ci-dessous illustre le fait que les stades L3, les plus dangereux, apparaissent après le redémarrage de végétation cette année. Ce qui n’était pas le cas la saison dernière avec des L3 présentes avant noël permettant aux larves d’avoir le temps de gagner le cœur de plantes avant la reprise de végétation. Dans la deuxième partie du graphique, le calcul sur la base des températures normales doit inciter à la vigilance vis-à-vis des larves, car la probabilité de L3 présentes avant la fin de l’année est grande. Ce niveau de vigilance est même supérieur si on regarde les données climatiques non plus sur les 20 dernières années mais seulement 10.
Figure 33 : Simulation d’apparition des différents stades
larvaires – (Tours, Indre-et-Loire) Charançon du bourgeon terminal Avec des températures plus fraiches au moment du vol des charançons du bourgeon terminal, le nombre de captures a été moins important, même s’il est présent sur l’ensemble de la région.
Figure 34 : Présence du charançon du bourgeon
terminal dans les cuvettes BSV Colza Centre-Val de Loire
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% de plante avec au moins une galerie
2011 - 72 parcelles2012 - 84 parcelles2013 - 68 parcelles2014 - 89 parcelles2015 - 74 parcelles2016 - 76 parcelles2017- 75 parcelles
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Période de piégeage Automne 2009 à 2014Automne 2015Automne 2016
Bilan de campagne Colza – 2016-2017 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 11/12
Les parcelles présentant des ports buissonnants dus à la présence de larve de charançon du bourgeon terminal au cœur de la plante sont plus faibles cette année.
Figure 35 : Impact du charançon du bourgeon terminal
sur les plantes – BSV Colza Centre-Val de Loire • Au printemps Au printemps, l’activité des insectes est en forte relation avec les températures. A partir d’une certaine valeur, les vols peuvent débuter et s’amplifier.
Figure 36 : Impact climatique sur la présence des insectes au printemps 2017 pour l’Indre-et-Loire
(Tours - Source Météo-France) Charançon de la tige du colza En lien avec les températures, les premières captures de charançons de la tige ont eu lieu début février. Le retour d’une période plus froide a stoppé le vol, qui n’a redémarré qu’à partir de fin février – début mars.
La question de deux interventions s’est posé dans certaines situations où les captures de femelles aptes à pondre avaient été réalisées de façon précoce, suivi d’un deuxième vol 15 jours à 3 semaines plus tard. On observe en plaine, quelques parcelles touchées par l’insecte. Dans un essai conduit dans le Cher, l’écart de rendement atteint 15 q/ha pour un taux de plantes touchées de 38 %.
Figure 37 : Présence du charançon de la tige dans les
cuvettes – BSV Colza Centre-Val de Loire Méligèthe Les méligèthes sont arrivés en cultures fin mars – début avril. Si des premières fleurs étaient présentes dans certaines parcelles, c’était loin d’être le cas partout. Le nombre d’insectes pouvait être parfois important et nécessitait de protéger la culture. Une présence aussi importante n’avait pas été observée depuis quelques années.
Figure 38 : Présence de méligèthes dans les parcelles –
BSV Colza Centre-Val de Loire
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10
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60
70
0 1 à 24 25 à 50 51 à 75 76 à 100
% d
e pa
rcel
les
% de plante avec port buissonnant
2011 - 16 parcelles2012 - 33 parcelles2013 - 66 parcelles2014 - 58 parcelles2015 - 51 parcelles2016 - 43 parcelles2017 - 34 parcelles
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ture
s en
° C
T° Max T° MinT° Moyenne Ch Tige Début volCh Tige MéligètheCh Siliques
TOURS -PARCAY-MESLAY 2017
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Cuve
ttes
ave
c pr
ésen
ce (%
)
Semaines
Période de piégeage 2010 à 201520162017
0102030405060708090
100
S19
S18
S17
S16
S15
S14
S13
S12
S11
S10S9S8S7S6
Prés
ence
dan
s les
par
celle
s (%
)
Semaines
Période de présence de 2010 à 2015Printemps 2016Printemps 2017
Bilan de campagne Colza – 2016-2017 – Centre-Val de Loire – Terres Inovia 12/12
Charançon des siliques et Cécidomyie Les charançons des siliques ont été observés bien avant le stade sensible – en pleine floraison - en lien avec l’élévation des températures au mois d’avril. Le nombre de parcelles concernées et le nombre d’insectes par plante ont ensuite diminué lors de la période la plus à risque, c’est-à-dire la présence des siliques, conduisant donc à peu de présence de larves de cécidomyies dans les siliques.
Figure 39 : Présence du charançon des siliques – BSV
Colza Centre-Val de Loire
Figure 40 : Nombre de charançon des siliques par plante
– BSV Colza Centre-Val de Loire
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Moyenne de la période 2009 à 2015Printemps 2015Printemps 2016Printemps 2017
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