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Dossier portant sur les travaux engagés à Athènes en vue de l'organisation des Jeux Olympiques de 2004.Read more about the author : www.melina-frangiadakis.com
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Mélina FRANGIADAKIS 04/04/2008 I.E.P. de Lille 4RI1
SEMINAIRE D ’OUVERTURE : « LES POLITIQUES DE LA VILLE.
DEUX SIECLES D'INTERVENTION PUBLIQUE, D'HAUSSMANN A BORLOO » THIBAULT TELLIER
L’ IMPACT DES JEUX OLYMPIQUES D ’A THENES 2004 SUR LA POLITIQUE DE MODERNISATION DE LA CAPITALE GR ECQUE
ANNEE UNIVERSITAIRE 2007 / 2008
2
« Les Jeux Olympiques sont un cadeau tombé du ciel : une chance
unique pour la ville de changer de visage… et les Grecs ne l’ont pas
laissée passer. »
Alexis Stamatis, écrivain.
3
Sommaire
Introduction :
Les Jeux Olympiques comme réponse aux enjeux urbains athéniens 4
Première Partie :
Les Jeux Olympiques, catalyseurs de la métamorphose d’Athènes 6
I- Mise en valeur du patrimoine et requalification urbaine 6
II- Développement sans précédent des infrastructures de transports 9
III- Création et réhabilitation de logements 11
IV- Les infrastructures sportives 12
Deuxième Partie :
Les Jeux Olympiques, instrument d’aménagement urbain durable ? 14
I- La structuration de l’agglomération bouleversée ? 14
II- La gestion urbaine transformée ? 16
III- La stratégie post-olympique 17
Conclusion :
« Les Jeux viennent et partent mais la ville reste. » 20
Bibliographie 21
4
Introduction : Les Jeux Olympiques comme réponse aux enjeux urbains athéniens
J’ai eu la chance de me rendre deux fois à Athènes. Ma première visite ne constituait qu’un
passage aussi bref qu’obligé dans une ville extrêmement polluée, qui me semblait sale,
congestionnée, désordonnée, aux bâtiments décrépis, avant de rejoindre les îles. Puis, j’y suis
retournée en novembre 2004, dans l’immédiat post-olympisme, pour découvrir la nouvelle
Athènes. La métamorphose était édifiante. J’ai ainsi compris que, si l’urbanisme de la ville
hôte était fondamental pour la réussite des Jeux, au moins sur le plan technique, la réciproque
était également vraie : les Jeux Olympiques ont en effet donné aux Grecs l’impulsion qui
leur manquait depuis plusieurs décennies pour faire face à la crise urbaine que
connaissait leur capitale depuis les années 1970.
Athènes ou le chaos urbanistique
La mauvaise réputation d’Athènes (« ville laide », « désorganisée », offrant une « piètre
qualité de vie »…) trouve son origine et sa justification dans son développement rapide et
anarchique : 80% de sa superficie actuelle ont été aménagés après les afflux de population de
la fin de la guerre civile et qui se sont poursuivis jusqu’au début des années 1960, dans un
pays où la construction illégale est la norme (les deux tiers des constructions sont réalisées
sans permis). L’urbanisation a été la principale responsable de la dégradation de la ville.
L’agglomération athénienne, qui s’étend à tout le département de l’Attique, compte
aujourd’hui 4 millions d’habitants, sur les 11 millions qu’en compte le pays. Elle est limitée
par les monts Hymettus (Est), Lycabette (Nord-est), Parnès (Nord) Aegalien (Ouest), et par le
Golfe Saronique au Sud-ouest, ce qui laisse difficilement présager une extension
supplémentaire de la ville. Tout l’enjeu urbain réside donc dans l’amélioration du
caractère fonctionnel d’Athènes et dans son embellissement.
Dans cette optique, plusieurs plans d’aménagement ont été élaborés au cours de ces trente
dernières années, parmi lesquels :
- Le « Plan Cadre Athènes 2000 » (1979) visant au contrôle de l’urbanisation et à la
restructuration de l’agglomération, contesté par la population et, en conséquence,
abandonné deux années plus tard ;
5
- Le Schéma Directeur et le Programme de Protection de l’Environnement de la région
Métropolitaine athénienne (1989) visant à assurer des services collectifs pour
l’ensemble de l’agglomération, ainsi qu’à stabiliser la population, resté sans effet ;
- Le plan « Attique S.O.S » dont l’objectif principal est l’amélioration de la qualité de vie
des Athéniens, qui passe notamment par la diminution de la pollution atmosphérique.
Prévus pour la période 1994-1999, les travaux ont tardé, ce qui a valu à Athènes de se voir
refuser l’organisation des Jeux Olympiques de 1996.
Lorsqu’en 1997, Athènes est élue ville hôte pour les Jeux de 2004, en récompense notamment
des avancées dues au plan « Attique S.O.S », les services publics réorganisent les travaux
planifiés en s’appuyant sur le projet olympique, et les autorités prennent conscience du fait
qu’elles ont, cette fois-ci, une date butoir pour les achever.
L’aménagement du territoire, variable clé du succès des Jeux
Les questions d’infrastructures urbaines sont au cœur de la préparation des Jeux. Si elles
manquent de fiabilité, c’est le déroulement de cet événement sportif planétaire qui est mis en
péril.
La ville hôte est désignée par le Comité International Olympique (CIO) après plusieurs étapes
de sélection, sept années avant les Jeux. Un Comité d’Organisation des Jeux Olympiques
(COJO) alors créé dans le pays de la ville hôte, est chargé de la préparation des Jeux dans le
respect de la Charte Olympique et du contrat liant la ville hôte avec le CIO. En ce sens, il lui
incombe d’appliquer le schéma d’aménagement des Jeux tel qu’il figure dans le dossier de
candidature de la ville. Indépendamment, la municipalité d’Athènes et les Ministères des
Travaux Publics, des Sports, et des Transports poursuivent leurs propres projets de
remodelage urbain liés, directement ou non, à l’organisation des Jeux.
Problématique
A la lumière de ce préambule sur les difficultés d’application des plans d’aménagement
urbain à Athènes, nous étudierons l’impulsion provoquée par les Jeux d’Athènes sur les
transformations récentes de la capitale grecque. En quoi la stratégie olympico-urbaine mise
en place a-t-elle répondu aux problèmes urbains chroniques d’Athènes ?
Il conviendra d’étudier les grands chantiers qui ont donné à Athènes son nouveau visage
(Première Partie) avant de s’interroger sur le caractère durable de cette métamorphose dans
l’ère post-olympique (Deuxième Partie).
6
Première Partie :
Les Jeux Olympiques, catalyseurs de la métamorphose d’Athènes
Dans son livre The condition of postmodernity, publié en 1989, le géographe David Harvey
estime que « les événements de grande ampleur, tels que les Jeux Olympiques, ont émergé
comme un dispositif significatif des sociétés post-industrielles, dans lesquelles la promotion
de « spectacles urbains » est devenue un élément clé des politiques urbaines et
économiques ».
Athènes, avec ses Jeux de l’été 2004, n’a pas échappé à la règle. Cette année-là, pas une
journée ne s’est passée sans qu’un article soit publié quelque part dans le monde sur l’ampleur
des travaux entrepris pour l’accueil des Jeux Olympiques, leur retard ou encore leur coût
record (5% du PIB grec, alors que les Jeux de Sydney représentaient 1.5% du PIB australien
et ceux d’Atlanta, 0.03% du PIB américain). Si cette politique de grands travaux en faveur du
développement urbain d’Athènes avait « mûri » depuis plusieurs années dans les bureaux du
Ministère de l’Aménagement du Territoire, c’est bel et bien grâce aux Jeux qu’elle a été
réellement lancée et menée à bien.
Comment Athènes s’est-elle transformée en une véritable métropole européenne
moderne ? Quels sont les grands chantiers qui ont métamorphosé la ville ?
Nous étudierons succinctement la mise en œuvre de ce vaste programme de modernisation,
identifierons ses problématiques essentielles, ses enjeux, dans quatre champs clés pour
l’organisation des Jeux et l’aménagement de l’agglomération athénienne : la réhabilitation
urbaine (I), les transports (II), l’hébergement (III) et les infrastructures sportives (IV).
I – La réhabilitation urbaine
La réhabilitation est un outil de la politique urbaine qui consiste à reconstruire ou réaménager
le cadre environnemental de l’habitat ou des monuments. Lorsqu’on connaît le souci des
autorités d’embellissement de la ville, on comprend l’importance que revêt ce volet des
« travaux d’Hercule » qui ont été effectués. Cela prend une dimension encore plus importante,
lorsqu’il s’agit, selon les mots de Dora Bakoyannis, Maire d’Athènes au moment de la
7
préparation des Jeux, de « faire de la plus ancienne ville d’Europe, la plus moderne ». 680
millions d’euros ont ainsi été investis pour rendre la ville plus agréable à vivre aux touristes et
aux habitants. La réhabilitation urbaine a été conçue dans une double dimension: le premier
objectif était d’ « embellir » le centre-ville, le second consistait en la requalification des zones
périphériques.
1) L’embellissement du centre-ville
Des travaux d’embellissement ont été poursuivis dans deux directions : celle de la valorisation
du patrimoine archéologique d’une part, et celle de la rénovation d’autre part.
Nous l’avons dit en introduction, une des caractéristiques de l’urbanisme d’Athènes était son
caractère désordonné. Les sites archéologiques étaient séparés de l’environnement urbain,
isolés les uns des autres. Un besoin de réunification se faisait ressentir : c’est maintenant
chose faite grâce à une « grande promenade » reliant les sites entre eux, valorisant ces espaces
devenus objets de consommation des touristes, déconnectés des Athéniens.
Les travaux entrepris pour les Jeux ont, en outre, mis à jour un patrimoine jusqu’alors ignoré ;
les fouilles organisées (notamment pour la construction des deux nouvelles lignes de métro)
ont permis de découvrir des pièces archéologiques remontant à la préhistoire et à la période
classique. Les nouveaux sites archéologiques découverts ont été à leur tour reliés aux sites
existants.
L’autre axe de travail pour l’embellissement du centre d’Athènes a consisté en un grand plan
de rénovation intitulé « 2004, une autre Attique, une autre Athènes ». Des dizaines de rues et
avenues ont été réaménagées et parfois rendues piétonnes ; 12 000 arbres et 500 000 plantes
ont été plantés dans toute la ville pour augmenter la surface d’espaces verts (2% de la ville,
triste record européen) ; Prenant exemple sur Barcelone, la municipalité a nettoyé tous les
bâtiments publics pour donner l’exemple et mis au point un programme de subventions (30 à
50% du montant des travaux) pour les propriétaires privés qui acceptent de ravaler leurs
façades ; la mairie s’est également attaquée aux voitures abandonnées (33 500 véhicules ont
été dégagés !) et aux animaux errants par le biais d’une campagne d’adoption ; les trottoirs
ont été élargis pour faciliter l’accès aux personnes handicapées, etc.
A ce programme s’est ajouté « Alliance pour la propreté », un plan visant à sensibiliser les
Athéniens à la propreté de leur cadre de vie et à moderniser le système de collecte et de
8
traitement des déchets qui était déjà inadapté au développement de la ville et encore moins au
volume supplémentaire de déchets occasionné par les Jeux Olympiques.
2) La requalification des zones périphériques
Deux grands projets ont été engagés : le réaménagement de la baie de Phalèdre (front de mer,
côte Sud d’Athènes, illustration ci-dessous issue d’un publireportage Metro réalisé en
association avec le Ministère grec de la Culture) et celui du site de l’ancien aéroport à
Hellinikon.
Les Jeux Olympiques ont été l’occasion de mener à bien l’un des plus grands projets de
régénération urbaine d’Europe : le remodelage de la plus grande partie de la côte athénienne
qui se détériorait depuis les années 1970. L’objectif est double : améliorer la protection de
l’environnement et rétablir le contact entre les citadins et le littoral.
Le transfert à Spata, en 2001, de l’aéroport, avait laissé 530 hectares vides. Il a été transformé
en complexe sportif et un appel à projet a été lancé pour la réalisation d’un grand parc
métropolitain.
La gestion spatiale de la ville a donc été reprise en mains par les autorités mais c’est le
développement des transports qui donne tout son sens au nouvel aménagement du territoire
athénien.
9
II – Un développement sans précédent des infrastructures de transports
Elément central des projets d’aménagement depuis plus de 50 ans, le développement des
transports en commun ne s’est jamais concrétisé avant l’élection de la ville d’Athènes pour les
Jeux.
Tout le réseau de transport a été modernisé : 9.6km de nouvelles lignes de métro, 23 km de
lignes de tramway, 32 km de réseau ferroviaire de banlieue, 120 km de nouvelles routes ont
été inaugurés et 90 km de routes existantes, rénovées. Nous nous attacherons aux travaux les
plus remarquables dans l’objectif de décongestion du centre-ville : le métro, le tramway et le
périphérique.
1) Le métro
Athènes, qui ne disposait avant les Jeux que de très anciennes portions de lignes de métro,
peut désormais se targuer d’avoir le plus beau et le plus propre métro d’Europe. Les lignes ont
fait l’objet d’un vaste programme de modernisation : amélioration de la signalétique,
rénovation de stations, vitesse accrue, sécurité mieux assurée. Leur extension était
indispensable pour relier le centre-ville aux sites olympiques situés au nord de la capitale.
Coût total : 2 milliards d’euros.
Depuis la mise en service du métro, on compte 70 000 conducteurs de moins dans les rues
principales d’Athènes. On peut donc escompter que les espoirs de réduction de temps de
trajets pour ses usagers, et de diminution de la pollution atmosphérique et des embouteillages
pour tous, ne soient pas déçus.
2) Le tramway
Deux lignes ont été construites : l’une relie le centre d’Athènes à Glyfada, station balnéaire
sur la côte ; l’autre rejoint la baie du Phalèdre où sont situés deux des pôles sportifs
principaux des Jeux. Le tramway, qui avait été supprimé il y a 50 ans, est donc remis au goût
Le tramway ultramoderne relie le centre
aux sites olympiques du sud. Il permet
d’atteindre la côte en 22 minutes au lieu de
deux heures auparavant. Sa vitesse
moyenne dépasse les 25Km/h alors que
celle d’un automobiliste peine à atteindre
10Km/h !
10
du jour au nom du respect de l’environnement. Sa capacité est de surcroît deux fois supérieure
à celle d’un double-autobus.
3) Le périphérique
Il ne restait plus qu’à joindre l’Est à l’Ouest. Pour cela, il était jusqu’alors impossible ne pas
passer par le centre d’Athènes, dont on connaît le problème d’engorgement. Un semi-
périphérique, allant de l’Aéroport International Venizélos tout neuf à l’Est, encercle
désormais la ville par le Nord, ce qui contribue sensiblement à désobstruer l’agglomération.
La réorganisation des transports en commun a très bien assuré les déplacements des visiteurs
et des athlètes pendant les Jeux et laisse un héritage considérable aux Athéniens. En est-il de
même pour les hébergements spécialement créés ?
Une ligne ferroviaire
reliant l’aéroport au
métro passe même au
centre de la voie comme
le montre cette
photographie parue dans
le rapport final des Jeux
d’Athènes.
Avec ses nombreux
tunnels dans la
montagne, ce
périphérique
constituerait, à en croire
les experts grecs, le
meilleur ouvrage d’art
du pays. Il réduirait le
trafic en centre-ville de
8% (250 000 véhicules)
chaque jour. Budget :
950 millions d’euros.
11
III – Création et réhabilitation de logements
Le rôle du COJO consiste, comme cela a été mentionné en introduction, en la gestion de
l’accueil de plusieurs milliers de personnes (athlètes mais aussi journalistes, juges,
personnalités politiques, sponsors et bien sûr les spectateurs) dont il faut assurer, nous
l’avons, les déplacements, mais aussi, cela va de soi mais ce n’est pas une mince affaire,
l’hébergement. On peut distinguer deux types de logements : les « villages » destinés à
accueillir la « famille olympique » et les hébergements des visiteurs (c’est-à-dire les
spectateurs).
1) Les villages
Les villages créés pour absorber ce surplus de population doivent à la fois obéir aux normes
strictes fixées par le CIO et s’inscrire dans une planification urbaine de long terme.
A Athènes, ces villages, au nombre de
25, devaient accueillir en tout 30 000
personnes. Ils ont été dispersés dans
tout le département de l’Attique, à
proximité des complexes sportifs.
Le plus connu du grand public, qui
aussi l’infrastructure la plus importante
en termes de capacité, est le Village
olympique [ci-contre], conçu pour
héberger les 16 000 sportifs en
compétition.
La Charte Olympique dispose que « le
Village olympique est un des projets
majeurs à réaliser dans le cadre de
l’organisation des Jeux Olympiques. Il
devra répondre notamment aux besoins
des organisateurs durant la période des
Jeux, mais aussi à ceux de la ville pour
ce qui est de son utilisation post-
olympique ». Il est précisé qu’il peut résulter soit d’une rénovation d’habitations déjà
12
existantes, soit de la création d’un nouveau territoire résidentiel. C’est cette dernière option
qui a été retenue dans le cas d’Athènes. Implanté au pied du Mont Parnès sur une surface de
124 hectares, le Village a été présenté dans le dossier de candidature d’Athènes comme un
habitat en parfait accord avec le plan de développement urbain de la ville, permettant en
particulier de revitaliser le Nord-ouest de l’Attique jusque là délaissé. C’est le plus grand
projet de construction urbain qu’a jamais connu la Grèce, qui signe l’acte de naissance d’une
nouvelle ville de 10 000 habitants selon le plan post-olympique.
Par ailleurs, 24 autres villages (dits « des médias » et « des juges et des arbitres ») ont été
construits ou bien sont le fruit d’une rénovation de zones résidentielles. Trois types d’usage
sont envisagés pour l’Après-Jeux : un retour à l’usage antérieur pour les bâtiments rénovés ;
une transformation en bureaux ou en habitations ; l’emménagement de Ministères ou services
publics.
2) L’offre d’accueil pour les visiteurs
Jugée satisfaisante par le COJO, elle n’a pas nécessité de grands travaux. Seuls des bateaux de
croisière ont été amarrés pour augmenter de façon ponctuelle la capacité d’accueil, comme
cela avait été fait à Sydney en 2000.
La stratégie pour la Grèce était plutôt de valoriser son potentiel touristique pour la décennie
suivant les Jeux Olympiques. Certes, le parc hôtelier a été modernisé à 80%, mais le COJO
s’est principalement concentré sur une campagne de promotion du pays, sur le thème du
« berceau olympique ».
Les grands travaux de construction urbaine devant correspondre à la fois aux contraintes du
CIO et à cet objectif de planification urbaine de long terme ne concernaient pas seulement
l’habitat mais aussi les installations sportives. Dans quelle mesure l’implantation des
complexes sportifs a-t-elle participé à la transformation de la ville ?
IV – Les infrastructures sportives
Jean-Pierre Augustin note que « le sport urbain a besoin de lieux scénique. Les équipements
privés puis publics se sont multipliés et s’intègrent dans l’urbanisme monumental ; terrains
de grands jeux […], piscines, tennis, patinoires tissent un véritable maillage dans l’espace
des villes ».
13
Comme pour l’habitat, la stratégie d’implantation des centres sportifs a été élaborée dans une
double perspective de réponse aux contraintes propres aux Jeux Olympiques (en l’occurrence,
celles des Fédérations Internationales des 28 ports représentés) et aux besoins d’Athènes dans
la phase post-olympique.
La concentration des sites est habituellement considérée comme étant l’une des clés de la
réussite de l’organisation des Jeux ; Pourtant, Athènes a préféré répartir les équipements
sportifs dans un réseau s’étendant des zones montagneuses aux zones côtières sur l’ensemble
du territoire, quelle que soit la densité de population, de sorte que l’impact négatif sur
l’environnement, d’un site unique, soit évité. C’est l’occasion, de plus, de réaménager la
banlieue d’Athènes et de ne pas créer de « jalousie » entre la capitale et la province.
Adeline Henry, dans sa typologie des sites sportifs olympiques d’Athènes, distingue les sites
s’inscrivant dans le cadre :
- d’une réhabilitation urbaine ou écologique (Cf. Première partie, paragraphe I-2) ;
- de la valorisation du patrimoine (qui se traduit par la rénovation des stades de la capitale) ;
- d’une recherche de nouvelles centralités (banlieue Ouest d’Athènes).
Dans cette optique, chaque installation sportive a fait l’objet d’une étude séparée pour définir
sa meilleure utilisation après les Jeux.
En outre, conformément à l’ « Agenda 21 du Mouvement Olympique » (programme d’action
en faveur du développement durable), une attention particulière a été accordée à la relation
entre architecture et paysages, de sorte que les nouvelles constructions ne dénaturent pas le
patrimoine historique.
* * *
A la lumière de l’ampleur de ces quatre grands chantiers auxquels se sont attaqués les Grecs à
l’occasion des Jeux, nous prenons la mesure du développement urbain de l’Attique qui a été
réalisée en à peine sept ans, entre le moment où l’élection d’Athènes a été annoncée et
l’ouverture des Jeux (et encore, les travaux n’ont véritablement commencé qu’en 2001…).
Mais ces aménagements, catalysés par les Jeux, seront-ils proportionnellement durables
aux coûts qu’ils ont engendrés ?
14
Deuxième Partie :
Les Jeux Olympiques, instrument d’aménagement urbain durable ?
Avant les Jeux Olympiques, les besoins d’Athènes en développement urbains, en particulier
dans le secteur des transports, étaient immenses. La Première Partie de notre étude montre
combien les Jeux ont constitué un catalyseur positif pour Athènes, la rendant plus
fonctionnelle pour les citadins, plus attrayante pour les touristes et les investisseurs. Il est vrai
que les grands chantiers entrepris ne pouvaient simplement se justifier pour 17 jours de
compétition. Chacun d’entre eux, nous l’avons vu, a d’ailleurs été pensé dans le cadre d’une
planification urbaine de long terme.
La question qui se pose désormais est donc de savoir si ces nouveaux aménagements sont
véritablement durables, s’ils ont transformé en profondeur, ou non, la structuration de
la ville d’Athènes et si leur organisation a eu un impact sur la gestion de la politique
urbaine grecque. Il ne s’agira pas tant ici d’évaluer leurs retombées économiques, mais leur
impact sur le strict plan de la politique urbaine et de l’aménagement du territoire dans l’ère
post-olympique. Selon un sondage paru dans le grand quotidien grec Tea Nea au lendemain
des Jeux révèle que 61% des Athéniens interrogés estiment que les vrais bénéfices des Jeux
sont pour l’avenir, le long terme ; Mais quel sera l’héritage réel des Jeux Olympiques pour
les Athéniens ?
Nous verrons dans quelle mesure on peut affirmer que ces grands chantiers ont réorganisé
l’agglomération athénienne (I) avant de nous interroger sur les conséquences des Jeux dans la
gestion par les Grecs de leur politique urbaine (II). Enfin, nous dresserons un panorama de la
stratégie post-olympique des Grecs, désireux de poursuivre le bel élan que leur a donné
l’événement sportif (III).
I – La structuration de l’agglomération bouleversée ?
De la Première Partie, il n’est pas difficile de conclure qu’Athènes, à l’échelle de son centre-
ville, est au moins devenue plus fonctionnelle, sinon plus belle, grâce au nouveau système de
15
gestion des déchets, au réaménagement des différents quartiers qu’il serait trop long de
détailler ici, et au ravalement des façades. Nous nous attarderons plutôt sur deux importants
projets de requalification urbaine de la région d’Athènes, à savoir d’une part celle de la zone
d’Hellinikon, où était situé l’ancien aéroport, et celle de la plaine du Mésogée d’autre part.
1) Le parc urbain d’Hellinikon
Lorsqu’en 2001, l’aéroport international d’Athènes est transféré en plaine du Mésogée, le
Ministère de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et des Travaux Publics lance
un appel à projet pour la réalisation « d’un parc urbain du XXIème siècle, d’une taille et d’une
conception exceptionnelles ». Objectif affiché : la régénérescence de la métropole.
La forme donnée à cette zone durant les Jeux Olympiques n’était que temporaire ; la phase
finale de travaux, devant aboutir à l’architecture proposée par le projet vainqueur, (le projet
Iterae/OLM très novateur mais complexe, reposant sur l’eau), n’aurait lieu qu’après le
déroulement des Jeux et devrait intégrer les équipements sportifs implantés sur la zone et ceux
datant de l’ancien aéroport (un hôpital, une caserne…).
Après les manifestations
d’opposition des municipalités
environnantes au projet
vainqueur du concours du
Ministère en 2005, un accord
a été trouvé et les travaux
devraient s’échelonner de
2009 à 2013 pour que le Parc
Métropolitain Hellinikon voie
le jour et que les Athéniens
aient leur lieu de détente et de
loisirs.
Budget : 400 millions d’euros.
Ci-contre : la zone de l’ancien
aéroport actuellement (en haut) et le
projet de réhabilitation (en bas).
16
2) La plaine du Mésogée
Intéressons-nous maintenant au seul espace épargné par les problèmes urbanistiques
chroniques d’Athènes (engorgement, pollution, constructions anarchiques) : la plaine du
Mésogée, dont l’urbanisation était restée très limitée.
Grâce aux nombreuses infrastructures de transports collectifs résultant des Jeux et qui
rejoignent la plaine où le nouvel aéroport a été implanté, il apparaît clairement que la plaine
du Mésogée constitue le cœur du nouveau développement de l’agglomération athénienne.
Cette nouvelle ossature conférée à cette zone devenue un nœud de transports laisse en effet
présager que le développement futur de la plaine aura un impact sur toute la région. En
conséquence, sa planification, encore floue, devra s’établir de façon partagée entre les acteurs
de toutes les municipalités environnantes, pour éviter les écueils de la réhabilitation
d’Hellinikon.
Ainsi, c’est surtout dans la partie Est de l’agglomération que les projets de grande ampleur ont
été mis en œuvre, signe de la persistance d’une « dissymétrie spatiale », pour reprendre
l’expression employée Olivier Deslondes. Cela nous conduit à penser que la structure de
l’agglomération n’a pas été transformée en profondeur. La mise en place des Jeux a-t-elle eu
des effets plus notables sur la gestion urbaine par les autorités publiques ?
II – La gestion urbaine transformée ?
Tout l’intérêt de cette question des leçons tirées des Jeux en matière de gestion des villes par
les autorités, réside dans le fait que les blocages des plans d’aménagement trouvent leur
explication dans la centralisation des décisions au niveau du gouvernement (pour la ville qui a
le statut de capitale), qui prive du même coup les autorités locales de quelque initiative que ce
soit.
1) Les Jeux, révélateurs du caractère obsolète des mécanismes de gouvernance urbaine
d’Athènes
« Améliorer la gestion des régions urbaines va au-delà de la seule réforme des institutions et
des modes de financement, il s'agit aussi de faire évoluer les mentalités et la culture de
gestion. » (O.C.D.E). Or, ce sont bien les méthodes grecques qui ont été critiquées tout au
long des grands travaux : retards accumulés du fait du démarrage tardif des chantiers, travail
des ouvriers 24 heures sur 24 et recours à la main d’œuvre illégale pour rattraper ces retards…
17
On peut y apporter deux explications : la première, d’ordre culturaliste, consiste à dire que la
méthode de travail méditerranéenne n’est pas la bonne (ce à quoi on objectera que, ce qui
compte in fine, est le résultat) ; la seconde, plus structurelle, attribue ces problèmes de délais
de construction à la complexité de la gestion d’Athènes dont tout un enchevêtrement
d’administrations a la charge.
Dora Bakoyannis, maire d’Athènes, a dit « avoir pris conscience du nœud gordien qui entoure
Athènes et ses citoyens et ne peut être délié », à savoir la confusion des compétences,
concernant les décisions relatives à l’aménagement du territoire athénien, entre les Ministères,
les préfectures, les super-préfectures, les agences semi-privées, les collectivités locales, etc.
2) Vers une réforme de la gestion urbaine
L’on s’achemine vers une profonde réforme de la gouvernance, qui se ferait, dans le respect
des recommandations faites à la Grèce par l’OCDE, par une nouvelle autorité, à l’échelle de la
« région métropolitaine ». Cette expression est toutefois ambiguë (désigne-t-elle
l’agglomération d’Athènes ou bien l’Attique ?) et ouvre la voie à une multitude de scénarii
pour ce qui concerne ses compétences, son statut administratif, son budget, etc.
Evidemment, ce projet politique reste encore à l’heure actuelle un peu abstrait, mais le simple
fait que la réflexion soit initiée témoigne de l’entrée de la Grèce dans une phase de transition
en matière de politique urbaine : la modernisation ne s’arrête pas avec la clôture des
Jeux Olympiques ; au contraire, la Grèce semble « dopée » par le dynamisme et le
développement économique provenant du succès des Jeux.
Quelles orientations ont été prises dans cette stratégie de développement métropolitaine ?
III – La stratégie post-olympique
« La Grèce s’est saignée », comme le titrait l’Equipe le 12 août 2004, pour organiser les Jeux
les plus coûteux de l’Histoire. Nous avons vu que chaque rénovation ou construction engagée
était pensée pour le bon déroulement des Jeux mais aussi dans la perspective d’une intégration
fonctionnelle dans l’espace urbain post-olympique. Nous allons voir toutefois que l’héritage
des infrastructures olympiques, sportives ou autres, n’était pas si planifié que cela, et quelle
stratégie Costas Caramanlis (parti conservateur de la Nouvelle Démocratie) porté à la tête du
gouvernement quelques mois avant les Jeux, a mis au point pour rentabiliser au mieux ces
Jeux.
18
1) L’absence d’une planification de la « reconversion » post-olympique des installations
La reconversion des villages réservés à l’hébergement ne pose pas problème, des projets
précis ayant dus être soumis au CIO dans le dossier de candidature dans le but de montrer
combien ils étaient utiles dans le développement d’Athènes et de sa région. Ce sont plutôt les
gigantesques installations sportives, construites pour impressionner le monde entier, qui sont
problématiques, d’autant plus que les Grecs ont choisi de n’avoir recours à aucune structure
temporaire comme c’est traditionnellement le cas pour les sports peu pratiqués dans le pays
hôte ; ils ont au contraire souhaité que toutes les installations soient permanentes et résistent
au temps pour être rentabilisées.
Certes, un plan de gestion avait été annoncé par le gouvernement du Pasok, précédent celui de
Caramanlis, porté au pouvoir par les législatives de mars 2004 : les 18 nouveaux stades et les
autres complexes devaient servir de centres d’entraînement, les salles en forme
d’amphithéâtres avaient vocation à devenir des salles de spectacles ou de conférences. S’il
faut reconnaître que ces projets restaient relativement vagues, les politiques concentrant plutôt
tous leurs efforts sur les retards à rattraper pour que tout soit prêt à temps, one ne peut
toutefois pas nier qu’à des fins purement politiciennes, Caramanlis s’est contenté de
dévaloriser les plans de ses prédécesseurs, comme le veut la tradition grecque.
Malgré la création de « Hellenic Olympic Properties S.A », société publique de droit privé
chargée de l’exploitation de l’héritage post-olympique, on ne peut dresser, jusqu’à la fin de
l’année 2004, d’autres conclusions que celle de la confusion quant au devenir des installations
sportives. Initialement vouées à rester dans le domaine public en dépit de leurs coûts
prohibitifs de fonctionnement, il a finalement été décidé lors d’une réunion gouvernementale
tenue le 26 août que les infrastructures sportives seraient cédées à des entreprises, sans
toutefois que cela entrave leur utilisation publique… Puis en septembre, de nouvelles
déclarations ont été faites, allant dans le sens d’une location au secteur privé, mais plus d’une
vente…
2) Le projet de loi du 31 mars 2005 et la gestion post-olympique effective
Le projet de loi présenté par la Ministre en charge des sports de l’époque, vise à régler
« toutes les questions à la fois juridiques, d’aménagement du territoire, d’urbanisme et des
droits de propriété, pour toutes les installations olympiques », ce qui est novateur pour la
19
Grèce. L’accent a en outre été mis sur la transparence de la gestion post-olympique, tant au
niveau des appels d’offre lancés que du rôle de l’Etat et des collectivités territoriales dans
cette gestion. La Grèce aurait-elle tiré des leçons des Jeux ?
L’objectif défini est la valorisation du patrimoine olympique, son intégration fonctionnelle au
territoire, dans une triple perspective :
- la promotion de l’Attique comme destination de tourisme professionnel, culturel et sportif ;
- l’amélioration du rôle commercial et industriel de l’Attique ;
- la création d’un pôle de haute technologie et de Recherche en Attique.
A cela s’ajoute une réglementation très stricte relative au permis de construire, autour des
sites sportifs, la création de nouveaux espaces verts tant désirés par les collectivités locales
ainsi qu’un descriptif de l’usage de chaque équipement.
Depuis, Hellenic Olympic Properties aurait réalisé « six appels d’offre sur des sites
olympiques qui contribuent à générer des revenus, créer des emplois et assurer que les sites
concernés serviront un objectif social pendant de longues années » (www.olympic.org).
Ainsi, des centres commerciaux, parcs de loisirs, musées et centres de congrès étaient toujours
en préparation en 2007.
* * *
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Conclusion
« Les Jeux viennent et partent mais la Ville reste. »*
Nous avons tenté de montrer combien les Jeux Olympiques de 2004 avaient été un catalyseur
de changement pour Athènes qui ne parvenait pas à se libérer de ses problèmes
urbanistiques chroniques et à sortir de la crise urbaine dans laquelle elle était plongée
depuis les années 1970. Grâce aux quatre grands chantiers entrepris pour accueillir les Jeux
dans le respect des normes du CIO et dans l’espoir de montrer au monde entier ce dont les
Grecs sont capables, à savoir dans les domaines du patrimoine, des transports, du logement et
des infrastructures sportives, la capitale grecque s’est trouvée métamorphosée, en quelques
années à peine, en une métropole européenne moderne et attractive.
Les Jeux Olympiques ont permis l’accélération de la modernisation d’Athènes, mais
aussi la requalification de sa banlieue dont certaines zones avaient perdu leur utilité,
notamment Hellinikon. Dans un premier temps, l’implantation de complexes sportifs répartis
sur l’ensemble de la plaine de l’Attique a permis leur réhabilitation et dans un second temps,
la gestion post-olympique devrait les réintégrer pleinement au réseau fonctionnel que
constitue désormais la métropole athénienne. Ces espaces offrent aux Athéniens une nouvelle
ouverture sur la mer, de nouveaux lieux récréatifs qui réorganisent sensiblement l’espace
urbain autour d’une nouvelle ossature formée par le développement des transports en
commun.
Si la plus grande confusion relative à la stratégie post-olympique a d’abord régné au sein du
gouvernement alors nouvellement élu, il apparaît clairement aujourd’hui que l’ensemble des
acteurs impliqués ont conscience du caractère crucial de l’héritage laissé à la Ville, non
seulement pour rentabiliser au mieux les 13 milliards d’euros qu’ont coûté ces
transformations à l’Etat grec et à l’Europe, mais aussi afin de tirer le meilleur profit de la
dynamique de développement urbain initiée à l’occasion des Jeux. Forts de l’expertise
acquise grâce aux Jeux, les Grecs semblent avoir emprunté la voie des grandes réformes
nécessaires à leur politique urbaine.
* Citation d’un Athénien anonyme publiée dans le Figaro du 30 août 2004.
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Bibliographie
Ouvrages, études et rapports
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AUGUSTIN Jean-Pierre, L’Olympisme, Bilan et enjeux géopolitiques, 2004.
AUGUSTIN Jean-Pierre, Sport, géographie et aménagement, 1994.
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Doctorat en géographie, 2005.
OCDE, Athens Territorial Review, 2004 : http://www.oecd.org/
Articles
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géographique de Lyon, 2002. http://www.persee.fr
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« Athènes se métamorphose pour gagner ses Jeux Olympiques », La Croix, 12/02/2004.
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« Un chantier à en perdre Athènes », France Soir, 28/06/2004.
« Athènes l’Européenne », Alexis Stamatis, L’Equipe, 09/08/2004.
« J.O d’Athènes : les plus coûteux de l’Histoire », Les Echos, 13/08/2004.
« Les Jeux olympiques ont métamorphosé Athènes », Les Echos, 17/08/2004.
« Athènes la tête haute », Le Figaro, 30/08/2004.
« Sauvegarder l’héritage et l’esprit des Jeux », Le Monde Diplomatique, Août 2006.
Athènes, le « néfos » et les Jeux Olympiques, Olivier Deslondes : http://www.cafe-geo.net/
Sites Internet
http://www.amb-grece.fr/ : Ambassade de Grèce en France
http://www.minenv.gr/ : Ministère grec de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire
et des Travaux publics
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http://www.olympicproperties.gr : Hellenic Olympic Properties S.A
http://architettura.it : Document Iterae architecture : Hellenikon Metropolitan Park
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