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26/12/2011
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SOUTENANCE DOCTORAT UNIQUE EN ECONOMIE
LA FAUNE SAUVAGE A LA FORET CLASSEE ET RANCH DE GIBIER DE NAZINGA : QUEL
MODELE POUR UNE GESTION DURABLE DES RESSOURCES FAUNIQUES?
Joël Awouhidia KORAHIREDirecteur Codirecteur
Pr. Taladidia Thiombiano Michel Trommetter Université Ouaga 2 UPMF, Grenoble
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Jury de soutenance- Professeur Claude NJOMGANG, Université Yaoundé II au Cameroun, Rapporteur & Président du Jury
- Professeur Taladidia THIOMBIANO, Université de Ouaga 2, Directeur de thèse :
- Professeur Michel TROMMETTER de l’Université Pierre Mendès France de Grenoble en France, co-Directeur de thèse
- Professeur Robert LIFRAN, Rapporteur
- Professeur Idrissa OUEDRAOGO, Université Ouaga2, Membre
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PLAN
I- INTRODUCTION
II-PROBLEMATIQUE
III- CADRE THEORIQUE
IV- METHODOLOGIE
V- RESULTATS OBTENUS
VI- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
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• Depuis les années 1980, il est convenu d’associer les populations locales à
la gestion des aires protégées pour en faire des bénéficiaires et diminuer
leur pauvreté (Gibson et Marks, 1995 ; Songorwa et al, 2000).
• C’est ce qu’on a appelé « Gestion Participative (GP) ou gestion
communautaire». C’est une forme de partenariat permettant aux acteurs
impliquer de se partager les fonctions, les droits et responsabilités de la
gestion d’un terroir (M’Bete, 2003)
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Incitations monétaires indirectes (location des ZVC et
reversement des taxes aux villages)
Incitation monétaire directe (offres d’emplois aux riverains
dans le RGN)
Droits d’usages (cueillettes de fruits, bois, pailles, etc.)
La Forêt Classée et Ranch de Gibier de Nazinga (FC/RGN) dans le sud du
Burkina Faso est une aire protégée de 91 000 Ha, entourée de 10 villages
riverains.
Pour inciter les populations riveraines à la conservation de la faune,
l’administration de la FC/RGN a adopté en 1989 un modèle de gestion
tripartite (protocole) reposant sur 3 types d’incitations.
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PROBLEME PRINCIPAL
Malheureusement, on a constaté depuis 2006 la Rupture du protocole suite
à de sérieux conflits d’intérêts RGN-Populations marqués par des incidents
parfois meurtriers.
Problèmes spécifiques: conflits liés à des externalités négatives mutuelles.(Vermeulen et Ouedraogo, 2003; Korahiré,2003).
Marginalisation des riverains
• Populations exclus des flux financiers de la valorisation de la faune
• Subissent les coûts de la conservation
Aléa moral en équipe subi par le RGN qui affecte sa rentabilité financière
• Actions ou comportements cachées de braconnage par les riverains
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• Etudier les impacts socioéconomiques de la FC/RGN sur les villages riverains
Proposer un modèle degestion participative de lafaune du RGN en vue d’undéveloppement durable,c’est-à-dire l’améliorationdes conditions de vie desriverains et la conservationde la faune sauvage
Question GénéraleQuestions spécifiques
• le RGN contribue-t-il au développement socioéconomique des villages riverains ?Quelle(s) est (sont) la (les)
condition(s) favorable(s) àl’émergence d’une gestiondurable de la faune de laFC/RGN ? • Quels sont les facteurs déterminants du
comportement des populations vis-à-vis de la conservation de la faune?
Objectif GénéralObjectifs spécifiques
• Expliquer empiriquement la décision des populations à coopérer à une action de conservation de la faune
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Hypothèses
H1
• La FC/RGN a uneincidencesocioéconomiquenégative sur les villagesriverains.
H2
• Les dégâts agricolescausés par les animaux etles droits d’usagesreconnus aux populationssont les principauxfacteurs influençant laparticipation aconservation de la faune
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- Théorie du Passager Clandestin sur les biens communs (Olson Mancur, 1956)
Théories Néoclassiques de gestion des ressources naturelles renouvelables (Gordon, 1954. Schaefer, 1957)
-Théorie des externalités et des coûts de transaction (Coase, 1060; Williamson,1885)
Théories Ressources Naturelles
(RN)
Aléa moral en équipe (Laffont et Martimort, 2002)
- Contrainte de participation
- Contrainte d’incitation
Théorie des contrats
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Approche Quantitative
Questionnairede chefs deménagesriverains.
4 villagessondés:Wallem,Koumbili, Saro,Sya
- Statistique descriptive(ACP normée)
-Modèle économétriquelogit (Stata 10)
Approche Qualitative
Entretiens semi-structurésindividuels avec les agentsde la FC/RGN et personnesressources.
- Entretiens collectifs: 1
focus group dans chaquevillage.
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5.1. Les impacts de la FC/ RGN sur les
villages riverains
L’analyse en composante principale normée (ACPn)
Les dynamiques socioéconomiques
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Le social L’économique
- Création d’institutions locales (CVC et de
GFP)
- formation des membres des institutions
- assistance médicale (soins et transferts
de malades);
-Désenclavement: création de plus de 588
kms de pistes rurales;
- baisse de l’insécurité (banditisme);
- dons de touristes de tous genres; dons
en matériels du RGN;
-Propension à l’augmentation de la taille
des ménages; fortes émigrations;
-Emplois directs salaires supérieurs au SMIG
(contractuels saisonniers et temporaires);
-Activités génératrices de revenus (Formation
en apiculture, élevage aulacodes);
-Ouverture de comptes bancaires au profit de
chaque village riverain (FIC) ;
-investissement du FEM/ONG en revenu et en
matériel de 2003 à 2009: 20 660 735 F CFA à
Koumbili, 17 950 655 F CFA à Sya ; 26 721 169
F CFA à Kounou, Boala et Tassyan ; 10 585 425
F CFA à Kountiéro ; et enfin 18 486 630 F CFA à
Natiédougou
- Dégâts agricoles causés par les éléphants
mais non compensés. Reconversion des
paysans qui abandonnent la culture d’igname
très prisée par l’éléphant.
-Etc.
Les dynamiques socioéconomiques
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L’Analyse en Composante Principale normée (logiciel SPAD v4.5)
Grille indicatrice des coûts et bénéfices des villages riverains en 2006
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ACPn/ Projection des individus
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ACPn/ Projection variables
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Etat des recettes observées sur les comptes villageois durant 11 années
(1989-2001)
Village Montant(s) FCFA Observation(s)
Wallem 22 000 aucun mouvement depuis 1989
Koumbili 22 000 aucun mouvement depuis 1989
Saro 22 000 aucun mouvement depuis 1989
Kounou 21 000 aucun mouvement depuis 1989
Tassyan 21 000 aucun mouvement depuis 1989
Kountiéro 32 000 Un seul versement en 1994
Natiédougou 42 000 Un seul versement en 1994
Boala 41 000 Un seul versement en 1994
Sya 39 589 Seul village où plusieurs opérations sur le compte ont eu lieu, notamment des retraits
Boassan ? Seul village ayant récupéré avant 2001 le contrôle de son carnet d’épargne
Source: Vermeulen (2002)
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• Conclusion:
• Certes, les populations riveraines sont marginalisées dans le
partage des bénéfices financiers issus de l’exploitation de la
faune, mais nous convenons avec 74% des enquêtés que la
FC/RGN contribue positivement à l’amélioration de leur bien
mieux être.
• Hypothèse 1 réfutée
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5.2. Les déterminants de la conservation de la faune
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Modèle économétrique :
fonction logistique (F) tel que:
• Variable expliquée (Yi): probabilité à s’engager ou à participer à une action
collective de conservation de la faune sauvage. Elle se définit comme suit:
Yi = 1 si Yi* 0 (CAP/Revenu saisonnier agricole 5% ) alors l’individu décide
de participer, et 0 sinon.
• 18 Variables explicatives (Xi)
Qualitatives (binaires)
Quantitatives:
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Variables Modèle 1
Coefficients
Modèle 2
Coefficients
Modèle 3
Coefficients
Modèle 3
Effets marginaux
Educprim # 1.463** 1.411** 1.242** 0.236*
Age 0.2
Age2 -0.002*
Age 40 à – 60 # 0.868 0.719 0.127
Age 60 et plus # -1.052 -0.901 0.117
Taille 0.109 0.113* 0.083 0.013
Distance -0.242 -0.244
Infsan 1.554** 1.452* 1.399* 0.287*
Infhydro 0.252* 0.313** 0.395*** 0.0646***
Actsecon # -1.142* -1.137* -0.961* -0.165
Superfic -0.062 -0.094
Ravagri1000 -0.010** -0.010** -0.010*** -0.0017***
Revdir 0.142 0.168* 1.119 0.019
Revindir1 # -1.418** -1.548** -1.739** -0.359**
Dgaagri -0.285* -0.247* -0.188 -0.030
Repas -0.831* -0.792 -0.750 -0.122
Drusag # 0.417 0.102
Group # -2.543** -2.165** -1.784** -0.372**
Confintr # -1.382 -1.185
Confrgn # -0.768 -0.851
Constante 3.917 7.174** 4.317***
Pseudo R2 0.4076 0.4065 0.3863
# variable binaire
*Significatif à 10%
** Significatif à 5%
*** Significatif à 1%
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Contribution de 10% du revenu agricole Variables Modèle 4 (coefficients)
Educprim #
Age
Age2
Age 40 à – 60 # 2.494***
Age 60 et plus # 0.424
Taille
Distance
Infsan
Infhydro 0.323**
Actsecon # -1.180*
Superfic -0.287
Ravagri1000 -0.038***
Revdir 0.399***
Revindir1 #
Dgaagri
Repas
Drusag #
Group # -2.357
Confintr #
Confrgn # -2.910
Constante 4.905
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• Conclusion:
• -Les variables « infrastructures hydrauliques, revenus agricoles, et
activité secondaire » sont les principales variables qui influencent la
participation des riverains . Hypothèse 2 rejetée.
• Il est impératif de renforcer les liens
économiques entre les riverains et le ranch et
d’améliorer l’accès à l’eau des riverains.
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5.3. La modélisation de la gestion participative
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• A partir des résultats précédents, 2 types de modèles participatifs :
� Le modèle bio-infrastructurel
� bioéconomique de partage des bénéfices (revenus directs) plus pratique
dans notre contexte.
• L’idée est que le RGN procède au partage de ses bénéfices avec la
population en contre partie d’un travail de surveillance de la forêt par les
populations.
� En outre, le RGN exploite la ressource jusqu’au MEY (profit maximum);
� Le surplus écologique (c’est à dire MSY- MEY) est exploitée par la
population riveraine.
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� Situation actuelle (période 0):
Π0 = B1 (e1, X) + W(X) Profit du Ranch
U0 = B2 (e2, X) + A (X) Utilité de la population locale
B1 (e1, X) = p1.Y1 (e1, X) – c1 e1 ; Y1= q1e1 X ;
B2 (e2, X) = p2.Y2 (e2, X) –c2 e2 ; Y2= q2e2 X ;
W(X) = w X
A (X) = a (1-εεεε X) bénéfice agricole
F(X) = Y1 (e1, X) + Y2 (e2, X) = r X (1-X/K) fonction de croissance naturelle de X
� Situation souhaitée (période 1 = partage des bénéfices = contrat).
Soient α et β les parts de bénéfices transférées par le RGN aux populations.
Modèle bioéconomique
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• Π1 = (1- α) B1 (e1, X) + (1-β ) W(X) Profit Ranch
• U1 = B2 (e2, X) + α B1 (e1, X) + A (X) + βW(X) Utilité Population
D’après la théorie des contrats, chaque acteur va déterminer le niveau d’effort
optimal qui maximise ses gains sous ses contraintes respectives.
• Ainsi:
� Max Π1 S/C F(X) = Y1 + Y2 = q1 e1 X + q2 e2 X (contrainte écologique) 1)
U1 > U0 (contrainte de participation) 2)
� Max U1 S/C F(X) = Y1 + Y2 = q1 e1 X + q2 e2 X (contrainte écologique)
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La résolution de la contrainte écologique implique:
3)
4)
Les niveaux d’efforts e1* et e2* permettent de déduire les quantités optimales
X*, Y1* , Y2
*, B1*, B2* , W* et donc Π1* et U1*.
• La contrainte de participation implique pour le RGN:
U1 > U0
↔ α B1 (e1, X) + β W(X) ≥ - Δ B2 (e2, X) – Δ A (X)
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2 cas possibles en fin de saison
� Cas 1 : Y2 ≤ Y2*, la performance de l’ensemble de la population locale est un
succès (contrainte écologique respectée)
Chaque village reçoit son gain: Gi = ααααi B1 (e1, X) + βi W(X)
� Cas 2: Y2 > Y2*, la performance de l’ensemble de la population est un échec.
Au moins 1 des village à dévié (contrainte écologique non respectée).
• N = nombre total d’actes illégaux constatés dans les blocs de conservation
• ni = nombre d’actes illégal constaté dans le bloc i sous la surveillance duvillage i
• φ La sanction (financière) imposée au village fautif
• L’espérance de gain réalisé par le village i suite à sa déviance
Ei (X) = ni / N. p2 (Y2 - Y2*)
• Le gain est: Gi = ααααi B1 (e1, X) + βi W(X) - Ei (X)- φ
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• Principal Avantage du modèle bioéconomique:
Le modèle lie les récompenses des populations au stock animal en vigueur.
• Octroie un quotas de prélèvement aux populations, ce qui peut résorber
le braconage
• Principale Faiblesse du modèle:
- Modèle statique
• La contrainte d’incitation: priorité accordée aux villages les plus méritants
sur les postes d’emplois au RGN; meilleurs accès aux droits d’usages
(pêche).
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� Dans le cas du RGN, l’amélioration du bien être des riverains passe par:
• Meilleure partage des bénéfices tirés de l’exploitation de la faune;
• L’amélioration de l’accès aux besoins sociaux de base (eau surtout);
• L’augmentation des offres d’emplois au RGN et/ou la diversification desbénéficiaires de ces emplois;
� Mesures d’accompagnements:
• Sensibilisation des communautés;
• Formation des populations aux techniques de défenses contre les dégâtsagricoles d’animaux (exemple: vulgariser la culture du piment), etc.
� Difficultés:
• Rareté de données socioéconomiques sur la zone d’étude
• Discontinuité des statistiques socioéconomiques du ranch
� Perspective de recherche:
• Aborder la question du double aléa moral.
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