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Une petite histoire de la Réanimation

Pierre Daoudal

Réanimation et Maladies Infectieuses

"V. Vic Dupont"

CHI 70 VESOUL

Une petite histoire de la Réanimation...

Une chaine qui nous relie dans le temps comme dans l'espace ...

Les “pères fondateurs”

M Goulon V Vic-Dupont JJ Pocidalo J Lissac M Rapin

Pierre Mollaret

Georges Guillain

Pierre Marie

Jean-Martin Charcot

Les debuts 1955/1968

La réanimation a un demi-siècle d’existence. La date précise de

sa fondation remonte au 1er septembre 1954 quand est créé, à

l’hôpital Claude Bernard, le centre de traitement des formes

respiratoires de poliomyélite. Ce nouveau centre est créé dans un

pavillon portant le nom de Pasteur destiné jusqu’alors au

traitement des typhoïdes, où chaque malade disposait d’une

chambre individuelle. Ce pavillon, baptisé ultérieurement du nom

de Lassen, est maintenant détruit comme l’ensemble de l’ancien

hôpital Claude-Bernard.

Les debuts 1955/1968

En 1952 et en 1953, une épidémie de poliomyélite touche

les pays scandinaves.

Lassen et Ibsen expérimentent la ventilation assistée par voie endotrachéale

après trachéotomie

Engström invente le premier respirateur à insuflation positive

Pierre Mollaret à l'Hôpital Claude-Bernard va les utiliser non seulement

chez les malades atteints de poliomyélite, mais aussi chez ceux souffrant

d'autres insuffisances respiratoires aiguës.

Les debuts 1955/1968

Pierre Mollaret est l'élève de Georges Guillain

Il a laissé son nom à la méningite aseptique récurrente, due au Virus Herpes simplex On lui doit aussi la description, avec Guillain, du triangle des myoclonies, une zone anatomique du tronc cérébral dans laquelle une lésion est susceptible de se traduire par des myoclonies du voile du palais.

Pierre Mollaret décrivit aussi l'agent de la maladie des griffes du chat

P. Mollaret

Maurice Goulon 1919 -2008 Victor Vic-Dupont 1909 - 1976

La première équipe est composée de J.-J. Pocidalo, biologiste, B. Damoiseau, interniste, M. Goulon, neurologue et

infectiologue, M. Rapin et J. Lissac, viendra ensuite V. Vic-Dupont

Les debuts 1955/1968

En 1954, l'école du Pr J. Hamburger à l'Hôpital Necker développe la connaissance de

l'équilibre de l'eau et des électrolytes et décrit les aspects cliniques et

biologiques des grands déséquilibres du milieu intérieur

L'essor industriel permet de mettre au point et d'utiliser, d'abord à Necker (Gabriel

Richet) pour la première fois en 1954, le rein artificiel dont l'utilisation allait

transformer le pronostic des insuffisances rénales aiguës, puis chroniques.

Invention du respirateur „Engström 150“ en Suède

Construction à Claude Bernard du RPR puis du „Claude Bernard“ (JJ Pocidalo)

Mais...Il faut d’abord se familiariser avec les techniques de ventilation par voie

endotrachéale et à l'interprétation des gaz du sang: Entrainement dès le mois d’août

1954 sur des chiens anesthésiés, intubés et ventilés sous appareil d’Engström

Les debuts 1955/1968

Les debuts 1955/1968

L'historique de la réanimation en France montre bien que deux écoles ont donné naissance à des médecins réanimateurs.

La première est celle issue de l'Hôpital Claude-Bernard pour la réanimation respiratoire et de l'Hôpital Necker pour la réanimation métabolique.

La seconde est celle issue des salles d'opération et des salles de réveil, faite par les médecins anesthésistes

En France se développe la rivalité Réanimation médicale vs Anesthésie-Réanimation.

Mollaret, Goulon, Lissac, Rapin et Vic-Dupont sont les défenseurs de la filière interniste "élitiste".

Lareng à Toulouse, Cara, Laborit et Huguenard à Paris, Deleuze, à Lyon, cherchent à développer une filière anesthésiologique.

Schématiquement la réanimation est plus "Médicale" au nord de la Loire et plus "Anesthésiologique" au sud

Les debuts 1955/1968

Dés 1960, les techniques de transport des malades graves se développent sous la direction du Pr Maurice Cara à l'Hôpital Necker,

de Pierre Huguenard à Henri Mondor

et de Louis Lareng à Toulouse.

Ce sont les ancêtres des SMUR.

Maurice Cara, Henri Laborit, Louis Lareng, Pierre Huguenard

Des services se créent dans les principaux hôpitaux de province; soit "de novo", soit par "métastase" du service de Claude Bernard.

Wattel à Lille

Larcan, Dureux et Canton à Nancy

Mantz et Tempé à Strasbourg

Bertoye à Lyon

Issus de Claude Bernard, Bazin part à Caen, Emile à Anger, Lissac à Boucicaut , Rapin à Henri Mondor (Creteil), Goulon à Raymond Poincaré (Garches).

La Société de Réanimation de Langue Française est créée en 1970 et prend la suite des Journées de Réanimation de Claude Bernard qui avaient débuté en 58

Les debuts 1955/1968

À partir de 1962, l’équipe de Claude Bernard se dispersa comme—la comparaison est de Maurice Goulon lui-même —une gerbe de feu d’artifice, les uns et les autres allant vers de nouveaux centres : Raymond Nedey à l’hôpital Foch, Jacques Lissac à l’hôpital Boucicaut Gabriel Duchesne au Val de Grâce François Liot puis François Monsallier à Cochin Antoine Margairaz à Ambroise Paré Philippe Amstutz à St Antoine Philippe Auzépy à Bicêtre. Tandis que les différentes régions de France se dotaient progressivement de nouveaux services : À Lyon avec André Bertoye et Jean François Bolot À Bordeaux : Robert Castaing À Nancy : Alain Larcan À Strasbourg : moi-même avec Jean Daniel Tempe À Lille : Cyr Voisin et Francis Wattel À Rennes : François Cartier À Montpellier : André Bertrand À Marseille : Philippe Ohresser À Nantes : Françoise Nicolas À Rouen : Max Dordain À Toulouse : Louis Lareng. Ainsi que les pays francophones : À Lausanne : Claude Perret À Bruxelles : Aimé de Coster De son côté Maurice Goulon obtint en 1963 à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches, à partir des services de rééducation motrice d’André Grossiord, un service de plus de deux cents lits. Il en réalisa dans un deuxième temps la partition d’une part en un Service de réanimation d’adultes dont il assuma la charge pendant des années avec le concours de Maurice Rapin avant que ce dernier ne prenne la direction du Service de réanimation de l’Hôpital Henri Mondor, et d’autre part un service de réanimation pédiatrique qu’il confia en 1980 à Annie Barois. Eloge de M. Maurice Goulon (1919-2008) par Jean-Marie MANTZ.

Bull. Acad. Natle Méd., 2009, 193, no 8, 1719-1726, séance du 17 novembre 2009

Les debuts 1955/1968

Les debuts 1955/1968

Les Urgences, une occasion manquée?

Les réanimateurs médicaux occupés à imposer leur structure en service autonome dans

l’établissement, négligent la prise en charge des urgences médicales,

A quelques exceptions près cependant car localement de fortes personnalités, tel Alain Larcan à

Nancy, les placent aussi sous leur responsabilité.

Au début des années 70, c'est ainsi que les structures nouvelles des urgences hospitalières et pré-

hospitalières avec les SAMU et les SMUR, sont dirigés par les anesthésistes.

.

Une conséquence inattendue

La découverte du coma dépassé qui remet en question la notion de mort et ouvre l'ère des transplantations.

"Le coma dépassé est décrit pour la première fois en 1959 à l’hôpital Claude Bernard par l'infectiologue Pierre Mollaret et le neurologue Maurice Goulon. Les travaux sur l'ischémie et la traumatologie cérébrale de J.-J Pocidalo, Maurice Goulon, Maurice Rapin, Bernard Damoiseau et Jacques Lissac, conduisent à une nouvelle définition de la mort, la mort cérébrale, qui devient légale en France par la circulaire du 24 janvier 1968"

Les 30 glorieuses 1968/1998

Les 30 glorieuses 1968 / 1998

Les 30 glorieuses 1968 / 1998

N’étant pas reconnue comme une spécialité médicale par l’Ordre des médecins, la réanimation médicale n’a pas de certificat d’études spécialisées mais une compétence

reconnue par sa Commission de qualification en réanimation. L’enseignement se fait par compagnonnage dans les services

1968 M. Goulon fonde la collection „ Réanimation et Médecine d’urgence“ Le premier service hospitalo-universitaire de réanimation médicale est créé à Claude

Bernard à partir du Centre pré-existant, et confié au Pr. Vic-Dupont . 1972 Certificat d’Université de Réanimation médicale: le CURM, est créé à Claude Bernard, puis à Strasbourg sous la direction de JM.Mantz,

et à Lille avec Voisin et Wattel. 1972 Première réunion de la SRLF 1984 Création d'un DESC de réanimation

Les 30 glorieuses 1968/1998 (Toujours en 1984)

CNERM SNMRHP Première Journée de Réanimation de Franche Comté

Les 30 glorieuses 1968/1998

Des services de Réanimation médicale ou polyvalente ont été créés dans tous les

hôpitaux importants jusqu'en 1980.

Des établissements privés se dotent d'unités de surveillance post opératoire

Les services de spécialité crééent des unités de surveillance continue

La confusion est parfois entretenue volontairement

En réalité l'état des lieux est quasi impossible (étude du CREUF en 1992-94)

En Europe, la prise en charge des services de réanimation peut être faite par des

anesthésiologistes (Italie, Danemark), des internistes (Royaume-Uni) ou l'une des

deux écoles (Belgique)

Les 30 glorieuses 1968/1998

Estimation de l'origine des réanimateurs en 2013

Anesthésie 48%

Cardiologie 9%

Pneumologie 9%

Médecine Interne 8%

Néphrologie 4%

Médecine g.ale 13%

Autre 8 %

290 services 1800 médecins age moyen 42, 1/3 < 40 ; 11% > 60

41% sont titulaires du DESC de Réanimation

Les techniques et le matériel

Scopes

Radios

Fibroscopes

Pousse-seringues

Hémofiltration

Echographes

Les lits ...

Les techniques et le matériel

Les techniques et le matériel

Les techniques et le matériel

Les techniques et le matériel

Les techniques et le matériel

Les techniques et le matériel

Les techniques et le matériel

Les techniques et le matériel

Hémoculture selon Reilly

Les techniques et le matériel

Les pathologies

La poliomyélite: un vaccin (1965)

Les septicémies post abortum: une loi (1975)

Le tétanos: un vaccin (1982)

Les méningites

Les maladies aigues neurologiques curables: myasthénies, polyradiculonévrites, porphyries, intoxications "barbituriques", comas divers...

Les septicémies et les médiastinites post chirurgicales

Le paludisme

Les hypoxémies réfractaires

D'une façon générale, toutes les pathologies aiguës supposées curables permettant d'espérer ramener le malade à son état de santé antérieur.

L'évolution "naturelle" des défaillances chroniques était une contreindication formelle à l'admission en réanimation.

Les pathologies

Poliomyélite

Les pathologies

Tétanos

Les pathologies

Purpura fuminans

Les pathologies

Myasthénie

Les pathologies

Septicémie post-abortum à Perfringens

Les pathologies

Rage

Les pathologies

Croup

Les traitements ( le mythe de l'éternel retour)

Le choc infectieux: Aramine / Lévophed

Isuprel /Nipride

Dopamine / Dobutrex

Inhib. PDE3, Milrinone/Enoximone

Noradrénaline

La gangène gazeuse et l'oxygène hyperbare

L'oxygénateur à membranes et l'ECMO

La saga de la corticothérapie...

L'ennemi de la vérité n'est pas le mensonge, mais la conviction...

Après 1998

Après 1998

Bibliographie

Remerciements à François Vachon pour son aide dans la préparation de ce document et l'iconographie

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