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LE MAGAZINE DE LA NORMALISATION ET DU MANAGEMENT Stratégies 2016 Secteur par secteur, comité stratégique après comité stratégique De l’agroalimentaire à l’ingénierie industrielle et l’énergie Enjeux présente les programmes et les normes importantes 2016 AFNOR Mars 2016 Supplément N° 362 Éditions AFNOR / ISSN 2417-9450

Stratégies 2016

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LE MAGAZINE DE LA NORMALISATION ET DU MANAGEMENT

Stratégies 2016

Secteur par secteur, comité stratégique après comité stratégique

De l’agroalimentaire à l’ingénierie industrielle et l’énergie

Enjeux présente les programmes et les normes importantes 2016

AFNORMars 2016

Supplément N° 362

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LE MAGAZINE DE LA NORMALISATION ET DU MANAGEMENTÉdité par AFNOR

11, rue Francis-de-Pressensé 93571 La Plaine Saint-Denis CedexTél. : 01 41 62 80 00 Fax : 01 49 17 90 00www.afnor.org

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Merci à Monica DIAZ, Afnor Normalisation

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Abonnements : Tel. : 01 41 62 86 00Le numéro : 16 e Abonnement 10 numéros + 1 supplément CEE et AELE : 147 e Étranger hors CEE et AELE : 208 ewww.enjeux.org

Dépôt légal : FÉVRIER 2016 Commission paritaire : N° 1119 G 87039

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Impression : Imprimerie JOUVE sur papier PEFCJOUVE 1, rue du Docteur-Sauvé 53100 MAYENNE

sommaireAFNOR

Supplément Mars 2016

N° 362

N° 362 – SUPPLÉMENT MARS 2016NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENTISSN 2417-9450

LE MAGAZINE DE LA NORMALISATION ET DU MANAGEMENT

AGROALIMENTAIRE 3

MESSAGE DU PRÉSIDENT DU CCPN 1

SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL 32

ENVIRONNEMENT ET RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE 60

ÉLECTROTECHNOLOGIES 83

SANTÉ ET ACTION SOCIALE 17

BIENS DE CONSOMMATION, SPORTS ET LOISIRS 45

INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX 72

PÉTROLE 99

CONSTRUCTION ET URBANISME 9

MANAGEMENT ET SERVICES 38

INFORMATION ET COMMUNICATION NUMÉRIQUE 66

GAZ 94

TRANSPORT ET LOGISTIQUE 23

GRAND CYCLE DE L’EAU 53

UTILISATION RATIONNELLE DE L’ÉNERGIE 78

II ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

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Claude Breining Président du CCPNDR

PERSPECTIVES

Une normalisation agile pour un monde qui bouge !

Dans le cadre de l’élaboration de la stratégie, le Comité de concertation et de pilotage de la normalisation (CCPN) a pris

l’initiative de conduire une réflexion sur deux grands enjeux sociétaux qui concernent l’ensemble des thématiques transverses rete-nues : la digitalisation de la société et l’écono-mie numérique, le climat et l’environnement.Ces thèmes embrassent eux-mêmes de nom-breux sujets, initiatives, développements et enjeux. L’intérêt de cette démarche est de mettre en évidence le maillage et les interac-tions entre les domaines d’activité et entre les acteurs de la société inhérents à ces deux questions.

Digitalisation de la société et économie numériqueLe développement tous azimuts du numé-rique suppose de garantir un niveau néces-saire d’interopérabilité, ce qui pousse les nor-malisateurs à s’organiser en conséquence, via notamment des structures ad hoc.L’approche géographique sur laquelle il convient de réfléchir est au minimum celle de l’Europe. S’enfermer dans une logique nationale, dans un contexte d’ouverture des échanges, risque de mener à une impasse.Cette échelle européenne nécessite un bon niveau d’anticipation, afin de bâtir une

stratégie de recherche d’alliances et d’identi-fication des opportunités et non pas d’agir en réaction et dans un mode défensif.Force est de constater que la digitalisation de la société s’accélère. Les objets communiquent, les réseaux deviennent actifs et la quantité d’infor-mations et de données en circulation croît de façon exponentielle. Ces données massives, ou big data, engendrent des problématiques iné-dites. Il n’est plus question de s’interroger sur le fait d’être favorable ou non à la circulation et à l’utilisation de ces données, mais de définir une politique pour intégrer le big data comme une donnée d’entrée à nos réflexions.Production et collecte, traitement et infrastruc-ture, restitution et présentation pourraient être les trois grands métiers qui encadrent la période de « création destructrice » qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d’activité économique conjointement à la créa-tion de nouvelles activités économiques.Ces évolutions remettent également en cause les modèles économiques. Des nouveaux acteurs apparaissent sur le marché, parfois de façon extrêmement rapide, bouleversant une certaine forme d’ordre établi.L’adaptation au changement de rythme est imposée par les innovations technologiques et leur appropriation par la société.La sécurité, sous tous ses aspects, apparaît comme un enjeu majeur partagé par tous : cyber-

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PERSPECTIVES

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et des analyses stratégiques peuvent per-mettre d’identifier des manques, de formali-ser des besoins et d’établir des priorités.

La transition énergétiqueCette thématique peut être conceptualisée au travers de quatre enjeux, les « 4 D » : décentralisation des énergies qui va induire

des bouleversements dans le transport, la distribution et le stockage ; « décarbonation » avec le développement

des énergies renouvelables et donc la néces-sité d’interconnexion des énergies, décroissance de la consommation en lien

avec les avancées en termes d’efficacité énergétique ; digitalisation pour le développement de

l’intelligence des systèmes.La normalisation a bien sûr un rôle à jouer pour assurer la cohérence entre ces différents niveaux ou besoins.

Impact de ces nouvelles attentes pour l’outil normalisationLa normalisation doit s’adapter. Des associa-tions avec les autres organisations interve-nant sur ces domaines doivent être étudiées. Un compromis devrait être trouvé entre la qualité des tours de table, le consensus et la réactivité nécessaire de façon à être à même de fournir au marché et à la société en général les documents de référence tout à la fois perti-nents, reconnus, nécessaires et qui répondent à leurs besoins.Un axe essentiel qui constitue un défi impor-tant à relever est la transversalité, notam-ment par l’intégration du numérique, des travaux de normalisation qui est primor-diale pour bien appréhender les concepts communs aux différents domaines et leurs interactions.Une notion revient de façon récurrente, celle de la confiance. Que ce soit pour faciliter des initiatives, contribuer aux développements, rassurer les usagers, les consommateurs et les citoyens, renforcer les échanges ou préparer l’avenir, rien n’est possible sans la confiance. La normalisation a un rôle majeur à jouer pour relever ce défi, il nous revient à tous de nous y mesurer.Enfin, sur le volet des investissements, la normalisation est à promouvoir comme outil d’aide à la décision et d’évaluation de la performance.Les objectifs sociétaux et environnementaux étant parfois en contradiction, la normalisa-tion peut proposer des cadres de fonctionne-ment des mécanismes de compensation. ●

sécurité, compromis entre développement et respect de la vie privée et de l’intimité, mais aussi identification des risques de fragilité et de dépendance technologique ainsi que garantie d’un fonctionnement minimal en situation dégradée.Les relations au travail sont transformées du fait de la place prise par les technologies de l’information et de la communication dans l’univers professionnel et personnel.

Climat et environnementLes grands enjeux de la normalisation iden-tifiés pour les thématiques de la préservation de l’environnement et de la limitation des changements climatiques ont trait à l’efficacité énergétique, à la simplification des concepts et à la transition énergétique.

Efficacité énergétiqueLa normalisation est clairement identifiée comme l’un des outils pertinents et adaptés pour accompagner la mise en œuvre de la stra-tégie nationale bas-carbone ; les chantiers des technologies, qui nécessiteront des investisse-ments privés et publics significatifs, et l’impact de la gestion des sols en lien avec les gaz à effets de serre (GES) sont notamment identifiés comme particulièrement prometteurs.L’analyse des crises d’origine environnemen-tale, sanitaire, mais aussi des accidents per-met, dans une certaine mesure, de tirer profit du fruit de l’expérience. Cette « pédagogie de l’accident » permet de montrer les risques et les dangers de l’absence de normes ou de l’absence d’utilisation de normes.

Simplification des conceptsDans une logique d’accompagnement de l’ac-tivité des organisations et en particulier des entreprises et des collectivités territoriales soucieuses de rationaliser leurs investisse-ments, la normalisation doit contribuer à la simplification des concepts : des cartographies

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3ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

AGROALIMENTAIRE

Agroalimentaire

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Gérard Boivin Président du Cos

Gérard Mathieu Vice-président

Thierry Bergier Rapporteur

Gérard BOIVIN

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Sur les 55 millions d’hectares que comptele territoire métropolitain, plus de 28 millions

sont occupés par des activités agricoles.

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AGROALIMENTAIRE

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55 millions d’hectares que compte le territoire métropolitain, un peu plus de 28 millions sont aujourd’hui occupés par des activités agricoles.Néanmoins, même si sa balance commerciale demeure encore globalement excédentaire, en quelques années, la France est passée du 2e au 5e rang mondial des exportateurs de produits agroalimentaires, derrière les États-Unis, l’Al-lemagne, les Pays-Bas et le Brésil. Principaux postes excédentaires : produits laitiers, pro-duits céréaliers, boissons ou aliments pour animaux. Principaux postes déficitaires : tabac, viandes, fruits et légumes. Il s’agit dès lors pour la filière de faire face à de nouveaux défis de qualité, sécurité et compétitivité, tout en répondant toujours mieux aux enjeux sani-taires, sociétaux et environnementaux.

Dès lors, le Cos appuie plus particulièrement les actions permettant de : demeurer à l’écoute des consommateurs ; répondre aux évolutions réglementaires ; favoriser le rayonnement de l’agriculture et

l’agroalimentaire français et la conquête ou le développement des parts de marché à l’in-ternational. Pour appuyer cette stratégie, les acteurs français de l’agroalimentaire sont très actifs au sein des instances de normalisation internationales (les responsabilités prises à l’Iso s’élèvent à 17 % et celles prises au Cen à 20 %. Pour mémoire, tous domaines confon-dus, les responsabilités françaises s’élèvent à 10 % de moyenne à l’Iso et à 22 % au Cen) ; favoriser l’établissement de la stratégie de

l’Iso pour 2016-2020 en mettant l’accent par-ticulièrement sur la cohérence du corpus des normes et la distinction de l’Iso d’organismes développant des standards.

Éléments de contexte et enjeuxDans un contexte toujours affecté par la vola-tilité des prix des matières premières, l’impact des tensions internationales sur le commerce des produits agroalimentaires et plusieurs crises sanitaires ou fraudes, agriculture et agroalimentaire doivent faire face à des évo-lutions structurelles liées notamment à la démographie, aux préoccupations de santé publique en rapport avec l’alimentation, aux innovations technologiques, au changement climatique et à la concurrence entre débou-chés alimentaires et non alimentaires.Par ailleurs, la nécessaire anticipation est ren-due d’autant plus délicate que de nombreuses interrogations existent quant à l’impact des évolutions des réglementations dans l’agri-culture et l’agroalimentaire (la dernière loi d’Avenir entraîne, par exemple, une transpa-rence des résultats d’inspection qui conduit à une réflexion sur l’harmonisation des contrôles officiels) et à celui des évolutions de la Politique agricole commune (Pac), dont le cadre financier et réglementaire a été défini en 2014. Sans oublier le projet de loi relatif à la santé qui stipule que la déclaration nutri-tionnelle obligatoire peut être accompagnée d’une présentation ou d’une expression com-plémentaire.Le caractère stratégique de ce secteur de l’économie française n’est évidemment pas à démontrer. Lors du dernier recensement, le secteur agricole comptait 515 000 exploitations et 966 000 actifs permanents, 493 000 salariés dans les industries agroalimentaires, ce qui en fait le 2e employeur industriel de France. L’ensemble contribue pour environ 3,5 % au produit intérieur brut (PIB) français. Sur les

La combinaison de ces actions permet, via la mise à disposition de ces secteurs d’outils consensuels pour établir des règles com-munes d’application volontaire répondant à leurs enjeux, de : répondre aux attentes des consommateurs

et des opérateurs, notamment en termes de sécurité des produits et d’information ; protéger des dénominations ou des caracté-

ristiques spécifiques de produits ; répondre aux enjeux nationaux et interna-

tionaux, tels que le développement durable ; contribuer, tout en promouvant les pratiques

françaises, à l’organisation d’une concurrence loyale à l’échelle internationale.Elles font en outre écho à plusieurs axes rete-nus par le nouveau Programme national pour l’alimentation (PNA) : la justice sociale, avec notamment la nécessité

d’assurer la qualité (nutritionnelle et sanitaire) des denrées distribuées dans le cadre de l’aide européenne et, plus largement, d’améliorer la qualité de l’offre alimentaire pour tous via l’en-gagement des professionnels dans des accords collectifs avec l’État (dispositif incitatif qui vise à faire évoluer la composition nutritionnelle de l’offre, ainsi que la durabilité des modes de pro-duction, de transformation et de distribution) ; l’éducation alimentaire de la jeunesse à une

approche globale de l’alimentation, centrée sur l’importance du repas, de sa structura-tion, de ses rythmes et de ses rites, mais aussi la sensibilisation des jeunes à des métiers générateurs d’emplois ; la lutte contre le gaspillage alimentaire,

grâce à la promotion de bonnes pratiques et d’initiatives exemplaires.Par le Comité stratégique de filière alimen-taire (CSFA) : développement de l’économie circulaire ; ouverture du marché de l’alimentation fonc-

tionnelle pour répondre aux besoins spéci-fiques des populations tout au long de la vie.Ou encore par la Pac : aides à la compétitivité et à l’adaptation des

exploitations, notamment pour les bâtiments d’élevage (construction et bien-être).

Le Cos a tout à fait conscience que ces outils ne sont pas suffisamment connus, notamment des PME. À ce titre, il inscrit aussi parmi ses priorités de réflexion communication et for-mation à la normalisation afin de lever, dans l’esprit des opérateurs, les confusions récur-rentes entre règlements, normes et standards/référentiels privés.

Le nouveau Programme national pour

l’alimentation (PNA) recèle des exigences

qui elles-mêmes requièrent des outils

collectifs éprouvés. Ger

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AGROALIMENTAIRE

5ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Comment au cours de l’année écoulée s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Depuis plus de dix ans maintenant, le secteur laitier français a souhaité investir dans la normalisation. En France, cela passe par le financement de la commission de normalisation V04 A Lait et produits laitiers, dédiée principalement aux méthodes d’analyse pour le lait et les produits laitiers. Cette commission réunit les acteurs du secteur et leur permet d’exprimer leurs besoins en termes de méthodes d’analyse, d’être acteurs de la rédaction des méthodes et de leur normalisation en France, en Europe et dans le monde.À l’échelle internationale, la Fédération internationale du lait (Fil) collabore également étroitement avec le comité Iso/TC 34/SC 5 Lait et produits laitiers. Là encore, la France est très impliquée : participation active des experts français dans les groupes de travail, présidence de comités, prise en charge de projets…Au-delà du domaine analytique, le CNIEL est présent dans plusieurs commissions de normalisation, sur des sujets plus transversaux présentant un enjeu pour la filière, comme les commissions Afnor sur le bien-être animal ou la microbiologie. Je participe aussi au Cos Agroalimentaire.Le CNIEL intègre la normalisation dans le développement de ses projets et s’assure que les positions portées par les experts sont en accord avec les propositions faites par les professionnels.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?En termes de méthodes d’analyse, décision a été prise de poursuivre le financement

de la commission V04 A pour les trois années à venir.Au-delà du niveau national, c’est l’international qui est visé : certains pays ont bien compris l’intérêt stratégique de la normalisation et ont investi le domaine. Le secteur laitier français doit faire valoir son expertise et son savoir-faire en étant force de proposition.Il faut aussi assurer une veille permanente sur les nouveaux sujets proposés et les sujets en cours pour identifier les enjeux et juger de l’intérêt de s’impliquer pour y porter nos positions. Celles portées par le CNIEL représentent toujours l’expression des avis d’une filière. C’est ce qui fait leur force.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?Les normes sont d’application volontaire. Elles constituent cependant un socle commun permettant de comparer facilement des matériels, des pratiques et des résultats. Dans certains cas, leur élaboration collective peut les rendre plus faciles à appliquer, car issues « du terrain ».Les normes peuvent être reprises, directement ou indirectement, dans le cadre réglementaire français. C’est notamment le cas pour la qualité du lait. Au niveau international, les normes référencées par le Codex sont souvent utilisées dans les échanges internationaux, et font foi en cas de litige auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Autant de raisons qui justifient de s’y investir !

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?En tant qu’interprofession, nous ne sommes pas directement utilisateurs

des normes sur lesquelles nous travaillons ou à l’élaboration desquelles nous participons. Elles servent cependant de base commune sur certains sujets dans le cadre des discussions qui peuvent avoir lieu au sein du CNIEL.

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ?L’internationalisation des échanges amène bien sûr la filière laitière à réfléchir à de nouvelles problématiques.Dans le cadre du développement des relations entre Afnor et le SAC (organisme de normalisation chinois), le CNIEL a par exemple souhaité inscrire les méthodes d’analyse pour le lait et les produits laitiers à l’ordre du jour des discussions. Objectif : faire reconnaître les normes Iso comme référence pour faciliter les échanges entre ces deux pays.Les questions sociétales, de plus en plus présentes, nous poussent également à faire valoir les bonnes pratiques françaises dans la normalisation internationale.

Organisme : Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (CNIEL)– Domaine d’activité de l’organisme : interprofession laitière.Organisme représentatif de l’ensemble de la filière laitière (producteurs de lait, industries laitières privées, coopératives laitières).– Taille de l’organisme : 100 personnes.

Jennifer HUET

Responsable Codex et normalisation au Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (CNIEL).

Elle s’implique dans la normalisation…

DR

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AGROALIMENTAIRE

6 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Garantir la sécurité sanitaire des alimentsQu’il s’agisse d’hygiène des denrées, de sécu-rité et de contrôle sanitaire ou de traçabilité de la chaîne alimentaire, les normes peuvent définir des règles communes, en l’absence de réglementation, ou venir en appui de celles-ci, qu’elles soient nationales ou européennes.Bien que les récentes crises n’aient pas mis en cause la sécurité sanitaire des aliments, elles ont cependant montré que cet enjeu demeure toujours d’actualité, avec une préoccupation constante des consommateurs quant à la maî-trise des risques et la transparence des circuits de production, transformation et distribution des produits alimentaires.Dans ce contexte, les travaux s’orientent de plus en plus vers des normes d’organisa-tion afin d’aider les entreprises à prendre en compte un nombre croissant d’exigences réglementaires (suite du paquet Hygiène de l’Union européenne en particulier) ou contractuelles, via la mise en place de sys-tèmes de management de la sécurité des denrées alimentaires. Exemple : de nou-veaux travaux engagés en 2015 sur l’évalua-tion du niveau d’hygiène en restauration commerciale. Ils pourront, le cas échéant, être étendus à d’autres types d’activités dans le domaine de la remise directe au consom-mateur final.La coexistence de ces normes avec les nom-breux référentiels privés développés par la distribution – British Retail Consortium (BRC), International Featured Standard (IFS)… – a amené le Cos à, notamment, recommander le développement de docu-ments normatifs complémentaires à même d’assurer l’équivalence de la norme Iso 22000 Management de la sécurité des denrées ali-mentaires avec ces référentiels et contribuer ainsi à l’allégement, pour les entreprises, de la pression d’audit liée aux démarches de certification de la sécurité sanitaire des aliments, mais aussi à réfléchir aux pro-positions de la Commission européenne concernant l’article 8 du projet de nouveau règlement européen sur les contrôles offi-ciels. Cette proposition de rédaction, dans la continuité des dispositions actuelles, si elle était votée, permettrait aux autorités compétentes d’effectuer des contrôles offi-ciels en tenant compte de la fiabilité et des résultats des autocontrôles effectués par les opérateurs ou par un tiers à leur demande. En d’autres termes, par exemple, une certifi-cation sur la base de l’Iso 22000.Autre volet de la sécurité sanitaire des ali-ments : les matériaux au contact des den-rées alimentaires (emballages, articles culi-naires…) dont la réglementation a récemment

responsabilité notamment pour les engrais organiques et organominéraux.C’est aussi dans ce cadre que s’inscrivent plu-sieurs réflexions que le Cos suit en matière de valorisation non alimentaire des produits agricoles. Bien que ces sujets couvrent des applications non alimentaires, ils ont en com-mun la ressource agricole et forestière. Afin de réduire les risques de concurrence et de favoriser l’accès des agriculteurs français à ces nouveaux débouchés, le Cos suit avec attention ces actions conduites sous l’égide d’autres comités stratégiques.

Développer la production agricoleAu-delà des normes liées aux pratiques, deux axes de travail se font jour vis-à-vis de cette thématique.Tout d’abord des travaux à propos des matières fertilisantes et supports de culture (ceux-ci présentent la spécificité d’être, pour partie, d’application obligatoire en France). Dans ce cadre, après avoir choisi en 2015 de redevenir active au sein du comité tech-nique Iso/TC 134 Engrais et amendements, la France poursuit cette année ses prises de

NF U 44-204Matière fertilisante avec additif agronomique – dénominations et spécifications

NF U 47-600-1

Méthodes d’analyse en santé animale – PCR (réaction de polymérisation en chaîne) – partie 1 : exigences et recommandations pour la mise en œuvre de la PCR en santé animale

NF U 47-600-2

Méthodes d’analyse en santé animale – PCR (réaction de polymérisation en chaîne) – partie 2 : exigences et recommandations pour le développement et la validation de la PCR en santé animale

NF V 45-071Produits transformés issus de la pêche et de l’aquaculture – conserves de sardines préparées à l’ancienne – spécifications

AC X 30-032Développement durable et responsabilité sociétale – guide d’utilisation de la norme Iso 26000:2010 pour la filière vin

NF EN 15948Céréales – détermination de la teneur en eau et en protéines – méthode utilisant la spectroscopie dans le proche infrarouge sur des grains entiers

FD Cen/TR 16699Produits alimentaires – détermination des résidus de pesticides par CG-SM/SM – paramètres pour la spectrométrie de masse en tandem

XP Iso/TS 21569-3

Méthodes horizontales d’analyse moléculaire de biomarqueurs – méthodes d’analyse pour la détection des organismes génétiquement modifiés et des produits dérivés – partie 3 : méthode PCR en temps réel construit spécifique pour la détection de la séquence P35S-pat pour criblage des organismes génétiquement modifiés

NF EN Iso 12966-4Corps gras d’origines animale et végétale – chromatographie en phase gazeuse des esters méthyliques d’acides gras – partie 4 : détermination par chromatographie capillaire en phase gazeuse

NF EN Iso 16649-3

Microbiologie de la chaîne alimentaire – méthode horizontale pour le dénombrement des Escherichia coli bêta-glucuronidase positive – partie 3 : recherche et technique du nombre le plus probable utilisant le bromo-5-chloro-4-indolyl-3 beta-D-glucuronate

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

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animale afin de permettre le développement de méthodes d’identification des espèces animales dans les denrées alimentaires. De nouveaux travaux internationaux ont d’ail-leurs été lancés dans la foulée – soulignant ainsi la qualité de la réflexion prospective du Cos. Enfin, le Cos poursuivra son suivi attentif du volet agroalimentaire de l’accord de partenariat bilatéral avec le SAC, orga-nisme de normalisation chinois, un acteur dont la montée en puissance est notable ces dernières années. L’une de ses dernières initiatives a été la reprise en 2015 du secré-tariat de l’Iso/TC 34/SC 6 Produits alimen-taires – viandes, volailles, poissons, œufs et leurs produits dérivés.

Développement durable et amélioration des pratiques de l’amont agricoleLes débats à propos de la transition écologique mettent en lumière les attentes sociétales vis-à-vis de l’agriculture et de l’agroalimentaire pour la prise en compte du développement durable.Dès 2005, agriculture et agroalimentaire lan-çaient des projets pilotes menés en partenariat avec Afnor. L’amont agricole était particulière-ment en pointe, comme l’illustrent les travaux du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT). Dans le domaine des céréales, bien que les chartes de produc-tion constituent toujours une référence tech-nique reconnue par tous, ces dernières années

d’une commission de normalisation française pour suivre ces travaux, dont on attend des avancées cette année. Il était en effet impor-tant pour le Cos que la France soit représentée sur un sujet présentant des enjeux tant écono-miques que sociétaux. Le segment « aliments de l’enfance » a lui aussi choisi la normalisa-tion pour favoriser l’information du consom-mateur. Suite à une étude de faisabilité, une nouvelle commission de normalisation a été mise en place en 2015.À côté des normes de spécifications qui faci-litent les relations clients-fournisseurs en définissant le cahier des charges des produits, la normalisation a développé un corpus de méthodes d’essai et d’analyse permettant de disposer de méthodes communes, compa-rables et fiables, pour évaluer la qualité des produits, diminuer les entraves aux échanges et réduire les litiges commerciaux. Dans ce cadre, un groupe de travail sur l’authen-ticité des aliments devrait prochainement démarrer au sein du Cen/TC 275 Analyse des produits alimentaires – méthodes horizon-tales. Ce champ, qui concerne alimentation humaine et animale, s’ouvre aussi aux aspects nutritionnels, qui font l’objet de nombreuses initiatives.Enfin, suite à diverses fraudes survenues ces dernières années dans les produits car-nés, le Cos a invité la commission de nor-malisation chargée du développement de méthodes d’analyse de biomarqueurs à élargir son champ aux produits d’origine

évolué, entraînant le besoin de mettre à jour ou de développer des méthodes d’analyse. C’est dans ce contexte que la France a repris l’ani-mation du secrétariat du Cen/TC 194 Usten-siles en contact avec les denrées alimentaires.Pour renforcer les positions françaises, la coor-dination des travaux de normalisation avec ceux menés dans d’autres instances, au pre-mier rang desquelles le Codex Alimentarius et l’Office international de l’épizootie (OIE), est d’une importance capitale. Elle a donc été inscrite dans le plan d’actions de l’Iso/TC 34 Produits alimentaires, dont la France assure présidence et secrétariat en jumelage avec le Brésil.Enfin, le Cos a poursuivi ses réflexions autour de l’élevage (après le bien-être) en ouvrant, à la demande des pouvoirs publics, un nouveau champ de normalisation sur les pratiques de nettoyage-désinfection après un épisode infectieux.

Qualité des produits et satisfaction des consommateursLa qualité des denrées et de l’offre alimentaire constitue, avec la sécurité, une autre attente forte des consommateurs, à la satisfaction desquels participe une information claire sur les caractéristiques des produits, leur compo-sition ou leur origine. La normalisation peut y contribuer tout en permettant aussi une stra-tégie de différenciation des productions.Quelques secteurs (charcuterie, produits de la mer) ont déjà exploité cette potentialité de différenciation en affichant dans des normes, souvent nationales, les spécifications définis-sant le cahier des charges de leurs produits. Pour les produits de la mer, les travaux ont repris dès 2011. Et ce fut le cas en 2015 pour le tonyu (un produit dérivé du soja).Pour une meilleure information du consom-mateur à l’échelle européenne, le Cos a par-ticipé à l’évaluation de la faisabilité du déve-loppement d’une norme européenne pour les denrées alimentaires halal. La mise en œuvre des conclusions de cette étude, plus longue que prévu initialement en raison de la complexité du sujet, notamment quant à son volet relatif à l’abattage rituel, a débuté dès 2013 avec la création d’un comité de projet européen (Cen/TC 425 Aliments halal) et s’est poursuivie depuis 2014 avec la mise en place

L’élevage animal est soumis à des normes en matière de bien-être, mais aussi

pour les pratiques de nettoyage-désinfection. Ting

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ont vu apparaître d’autres initiatives, souvent adossées à ces chartes, mais ne le revendi-quant pas. Alors que les surfaces couvertes augmentent, la visibilité des chartes diminue, situation qui a amené les acteurs à porter cinq chartes de production (blé tendre, orge de brasserie, maïs grain, maïs fourrage, blé dur et maïs doux) à la normalisation – dans l’es-prit de ce qu’avait conduit le CNIPT – pour rendre une prééminence à ces référentiels. Cependant ces initiatives demeuraient sou-vent partielles en regard des principes du développement durable, qui couvrent les dimensions économique, environnementale et sociale de la gouvernance et des compor-tements. Par ailleurs, la question de l’adapta-tion des normes transversales aux spécificités des secteurs agricole et agroalimentaire méri-tait d’être posée.Une dynamique plus large s’est mise en place grâce à des initiatives destinées à partager des pratiques spécifiques à l’agroalimentaire au-tour de la norme Iso 26000 Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale. Le Cos l’a poursuivie en menant une réflexion desti-née à promouvoir cette expertise française à l’échelle internationale.

Dynamisme des acteurs françaisReprise par la France de l’Iso/TC 166 Articles en céramique, en verre et en céramique vi-treuse à la suite de celle du Cen/TC 194 Usten-siles en contact avec les denrées alimentaires, ouverture de nouveaux champs au sein de l’Iso/TC 34 Produits alimentaires ou lance-ment de travaux sur la décontamination des élevages après un épisode infectieux consti-tuent des signes du dynamisme normatif des acteurs français. Le pilotage par la France de plusieurs structures, dont l’Iso/TC 34, constitue un moyen de mise en œuvre et d’internationalisation de ces stratégies par-ticulièrement appréciable, notamment grâce aux relations développées avec le Codex Alimentarius et l’OIE.Au-delà de toutes ces actions, afin de cerner plus précisément les besoins de l’agricul ture et de l’agroalimentaire, de positionner au mieux les acteurs français, le Cos poursuit cette année ses auditions d’acteurs clés de plusieurs de ses secteurs afin – à partir de leurs besoins et d’une cartographie du posi-tionnement des différentes structures élabo-rant des « normes » – d’identifier les apports possibles de la normalisation française, eu-ropéenne (Cen) ou internationale (Iso) et de réfléchir à l’actualité de certaines collections de normes. ●

NF U 44-001Amendements minéraux basiques – dénominations et spécifications

NF V 01-015Traçabilité et sécurité des aliments – management et hygiène – évaluation du niveau d’hygiène en restauration commerciale

NF V 09-503Analyse sensorielle – mesure des performances d’un ou plusieurs jury(s) effectuant des profils sensoriels conventionnels

NF V 30-001

Céréales à paille et maïs – bonnes pratiques de culture et de stockage à la ferme – exigences et recommandations pour l’élaboration d’une démarche de bonnes pratiques de culture et de stockage à la ferme des blé tendre, blé dur, orge brassicole, maïs doux, maïs grain et fourrage

NF EN 16802

Produits alimentaires – détermination des éléments et de leurs espèces chimiques – détermination de la teneur en arsenic inorganique dans les produits alimentaires d’origines marine et végétale, par CLHP avec échange d’anions et spectrométrie de masse à plasma induit par haute fréquence (ICP-SM), après extraction par bain d’eau

NF Iso 16577 Analyse moléculaire de biomarqueurs – termes et définitions

XP Iso/TS 22002-6Programmes prérequis pour la sécurité des denrées alimentaires – partie 6 : production des aliments pour animaux

NF EN Iso 8968-4Lait et produits laitiers – détermination de la teneur en azote – partie 4 : détermination de la teneur en azote protéique et non protéique et calcul des protéines vraies (méthode de référence)

NF EN Iso 11290-1Microbiologie de la chaîne alimentaire – méthode horizontale pour la recherche et le dénombrement de Listeria monocytogenes et Listeria spp. – partie 1 : méthode de recherche

NF EN Iso 22964Microbiologie de la chaîne alimentaire – méthode horizontale pour la recherche de Cronobacter spp.

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

La viticulture française s’est engagée dans des programmes de management de la qualité, de l’environnement, ou de responsabilité sociétale.

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Gérard BOIVIN

Philippe Estingoy Président du Cos

Mélanie Raimbault RapporteurDR

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9ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

CONSTRUCTION ET URBANISME

Philippe ESTINGOY

Construction et urbanisme

Qu’il s’agisse des matériaux, de l’énergie,de la connectivité, le bâtiment est au cœur

de profonds bouleversements.

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CONSTRUCTION ET URBANISME

ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 201610

Le Cos Construction et urbanisme a pour vocation de coordonner le pro-gramme de normalisation des sec-teurs bâtiment et génie civil, travaux

publics, aménagement et urbanisme. Il exa-mine, avec l’aide des bureaux de normalisa-tion, l’opportunité et l’initiation de nouveaux thèmes de normalisation et analyse leur fai-sabilité, veille à la progression et à la cohé-rence des travaux, ainsi qu’à la pertinence des normes produites par rapport au marché et aux besoins exprimés par les utilisateurs. Il prend en compte le cadre réglementaire rele-vant de ses projets.L’activité économique du secteur demeure en difficulté. La stratégie du Cos se doit d’en tenir compte en poursuivant les efforts de visibilité, de lisibilité des documents, mais aussi en veillant à la pertinence et à la cohé-rence des normes, ainsi qu’à leur légitimité auprès des acteurs.La stratégie du Cos se doit également d’inté-grer les initiatives différentes et complémen-taires des secteurs du bâtiment, du génie civil, des travaux publics, de l’aménagement et de l’urbanisme.Trois grands axes prioritaires guident la stra-tégie globale du Cos, pour chacun desquels l’appropriation des normes par les acteurs de

En réponse à la démarche de simplification engagée par le ministère chargé du loge-ment, le Cos, à travers le groupe Mieux vivre la norme technique et au titre de sa mission visant à coordonner et positionner l’action de la normalisation par rapport à la réglementa-tion dans son périmètre, doit veiller à ce que les travaux normatifs tiennent compte des orientations de politique publique, en parti-culier des démarches de simplification régle-mentaire, qui contribuent à une régulation du flux réglementaire et normatif par une meil-leure prise en compte de la notion d’oppor-tunité, de réduction des coûts et d’association des parties intéressées. Demeure attentif aux travaux menés dans

le cadre des plans de relance (Pacte, PTNB, PRDA) pour lesquels des liens existent avec la normalisation. Considère les textes réglementaires et ini-

tiatives liés au bâtiment, à l’aménagement et l’urbanisme (villes durables, smart cities, aménagement durable, écoquartiers et écoci-tés, certifications/labellisation…) dessinant le cadre pour lequel la normalisation fournit des outils d’harmonisation et constitue un de ces relais pour valoriser les savoir-faire français à l’international. Est attentif à la poursuite de la mise en

œuvre en Europe du règlement Produits de la construction (RPC), qui initie un nouveau cycle de révision des normes harmonisées « produits », dans un contexte de reprise de contrôle de la Commission européenne sur le contenu et la portée de normes harmoni-sées. Il faut aussi chercher à faire valoir les enjeux qualitatifs portés par les construc-teurs français, conformément aux attentes des consommateurs. Est attentif à la formalisation des perfor-

mances mécaniques, physico-chimiques des produits et des objets composés. Veille aux nouvelles exigences, pour l’éner-

gie par exemple, le développement durable, la silver économie, le process de construction lié à la mise en place de la maquette numé-rique, qui constituent des facteurs de relance potentiels pour le secteur. Veille à la prise en compte des exigences

de sécurité des ouvrages et notamment de la sécurité incendie. Demeure attentif aux initiatives lancées par la

Commission européenne, les directives (éco-design…) ou les initiatives d’organisations comme les Nations unies ou la Banque mon-diale, non spécifiques à la construction, mais

la construction et notamment les TPE-PME doit demeurer une préoccupation constante : promouvoir l’image de la construction,

notamment à travers des actions visant à aider les professionnels à mieux « vivre la norme » ; être influent à l’échelon européen, sans tou-

tefois négliger l’international ; parier sur le développement durable et les

technologies innovantes.

ContexteL’activité du Cos s’articule autour des besoins des acteurs dans les différentes étapes de l’acte de construire (programmation, concep-tion, produits/techniques, réalisation/mise en œuvre, gestion/exploitation, réhabilitation, requalification), qui peuvent s’appliquer au bâtiment, aux opérations de génie civil ou aux opérations d’aménagement. Il s’intéresse aussi à des thèmes plus généraux et/ou trans-verses associés à l’activité de la construction, sécurité, aménagement urbain, accessibilité, conservation des biens culturels, technolo-gies de l’information ou documents d’aide aux marchés. Avec le développement de nouveaux outils, comme la modélisation des données d’un bâtiment, de normes liées aux performances d’un bâtiment (énergétiques, environnementales), ou encore le dévelop-pement de démarches liées à l’aménagement durable, aux villes durables et intelligentes, le Cos peut être amené à s’interroger sur une vision prospective liée aux usages et aux modes de vie.Le Cos Construction et urbanisme : Poursuit ses réflexions stratégiques et

actions à proposer pour faciliter la proximité avec les utilisateurs de normes, leur permettre de mieux vivre la norme technique et d’être mieux associés à son élaboration, simplifier les documents pour les rendre applicables à tout type d’entreprise, permettre une meil-leure diffusion et connaissance de la norme et assurer une mise en perspective face aux enjeux et spécificités du secteur. Dans ce cadre, le Cos veillera à établir un lien avec le Conseil supérieur de la construction et de l’ef-ficacité énergétique (CSCEE).

Le Cos veut promouvoir l’image de la construction et aider les professionnels à « mieux vivre la norme ». Sc

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CONSTRUCTION ET URBANISME

ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016 11

qui pourraient avoir un impact sur les normes produites et venir opacifier le schéma secto-riel (RPC, PEB…).

Promouvoir l’image de la construction au travers d’une normalisation efficaceLa promotion de l’image de la construction peut passer par le développement d’une vision globale en normalisation des ouvrages de construction. L’image de la construction serait aussi favorisée si les techniques initiale-ment innovantes ayant fait l’objet d’avis tech-niques (AT) plusieurs fois renouvelés et consi-dérés, par conséquent, comme des techniques stabilisées faisaient l’objet d’un passage vers la normalisation.

Prise en compte des très petites entreprises (TPE) et très petites séries (TPS)L’une des conditions de la pertinence et de l’appropriation des normes dans la construc-tion tient à leur adaptation aux TPE-PME, qu’il s’agisse d’acteurs impliqués dans la fabrication ou dans l’utilisation des produits, ainsi qu’aux petites et très petites séries. La prise en compte des TPE chargées des travaux de mise en œuvre passe notamment par un accroissement de leur capacité à accéder aux travaux normatifs.Il convient de s’assurer de cette adéquation en identifiant des moyens pour rendre les normes lisibles et applicables par tout type d’entreprise et des actions visant à renforcer la présence des organisations représentatives des TPE dans les commissions de normalisa-tion. En particulier, nous pouvons chercher à mettre en œuvre des dispositions qui faci-litent la combinaison, par les artisans, de pro-duits d’origines différentes.

Mieux vivre la norme techniqueL’appropriation des normes dans la construc-tion passe par un travail pédagogique auprès des acteurs et du grand public pour clarifier ce que sont les normes et les rendre ainsi plus accessibles.Le Cos poursuit ses réflexions stratégiques et actions en ce sens. Pour les normes tech-niques, les enjeux portent notamment sur les modalités de concertation favorisant la représentation de tous les acteurs aux tra-vaux, sur les enjeux techniques et les impacts économiques relatifs aux projets ainsi que sur les enjeux d’accessibilité et de lisibilité des textes. Les membres du Cos vont pour-

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?J’ai participé activement à des commissions de normalisation françaises et européennes. Plus particulièrement en France aux commissions S 61D Détection incendie, S 61I Mise en sécurité et S 61G Coordination détection d’incendie – désenfumage – SSI, que je préside.À l’international, je suis représentant français au comité technique Cen/TC 72 Systèmes de détection d’incendie en lien avec la commission S 61D et membre de groupes de travail européens au sein du TC 72 et du TC 191 Installations fixes de lutte contre l’incendie (lié à la commission S 61I).

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Notre investissement en normalisation doit permettre le maintien des niveaux de qualité et de performances actuels, tout en élargissant les possibilités techniques laissant place à l’innovation. Même si cela n’est pas simple, une approche plus orientée vers les performances devrait permettre de parvenir à ce défi d’ouverture à l’innovation sans compromettre le respect d’un haut niveau de qualité et le respect des pratiques usuelles.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?Ils permettent d’être au plus près de l’anticipation des évolutions majeures qui se préparent en normalisation, particulièrement dans un contexte européen et international. L’influence, dans le respect

de nos usages, sur la normalisation, indépendamment des innovations technologiques, doit aussi tenir compte des us et coutumes liés à la dimension culturelle et à la mise en œuvre des produits dans un pays donné. Enfin, c’est important, il s’agit d’être certain qu’une évolution normative apporte une réelle valeur ajoutée à nos clients et qu’une révision de norme n’est pas principalement dictée par des règles administratives.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre activité ?Au minimum dans le respect de leurs applications réglementaires et par la promotion volontaire de l’usage des marques de qualité nationales qui apportent une vraie valeur ajoutée aux utilisateurs des produits concernés en encadrant un contexte autour d’une norme.

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ?Oui, la normalisation devrait permettre d’aider à une reconnaissance interentité (laboratoires, certificateurs…) et donc définir assez précisément les choses pour éviter les écueils des interprétations variables. Ce point constitue précisément un défi en matière de normalisation, avec la prise en compte de l’innovation, qui nécessite forcément davantage d’ouverture sur la méthode.

Organisme : groupe DEF– Domaine d’activité de l’organisme : sécurité incendie.– Taille de l’organisme : > 2 000.

Frédéric CHÂTEAU

Responsable certification et normalisation, Groupe DEF.

Il s’implique dans la normalisation…DR

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CONSTRUCTION ET URBANISME

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suivre leur travail et leur échange notam-ment sur la mise en œuvre des actions pro-posées via la démarche Objectifs 500 000, déclinées dans le plan d’action confié par le Cos à un groupe de travail dédié : Mieux vivre la norme technique.Au titre de sa mission visant à coordonner et positionner l’action de la normalisation par rapport à la réglementation dans son péri-mètre, des liens sont à établir avec le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique, qui doit conseiller les pouvoirs publics dans la définition, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques (« normes juridiques ») relatives à la construc-tion et sur l’adaptation des règles de construc-tion aux objectifs de développement durable.

Dynamique européenne et cohérence avec les référentiels normatifs nationauxParallèlement au maintien d’une dynamique européenne dans les travaux, il est impor-tant de consolider les documents nationaux, normatifs ou paranormatifs, qui prennent en compte spécificités et pratiques françaises.Le Cos soutient les travaux du groupe de coordination des normes du bâtiment (GCNorBat-DTU) dans son action pour que les NF DTU, normes de mise en œuvre des produits et parties d’ouvrage, forment un corpus utile et simple d’utilisation pour la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et les entreprises de travaux. Ils ont fait l’objet pendant dix ans d’un travail conséquent d’in-tégration des normes européennes de pro-duits dans le cadre du plan Europe. D’autres chantiers s’ouvrent pour une meilleure prise en compte des interfaces sur les chantiers et la définition des conditions pratiques d’une accélération du transfert en normalisation des méthodes d’évaluation des produits inno-vants, lorsqu’elles sont éprouvées, et des tech-niques de mise en œuvre associées. Le Cos veille donc à ce que la démarche initiée visant à faciliter le passage des innovations dans la normalisation se poursuive.La refonte des documents utiles aux marchés publics de génie civil (fascicules du CCTG, normes, guides professionnels…) va égale-ment dans ce sens. Le Cos peut si nécessaire faire remonter les besoins de mise à jour ou de mise en cohérence des documents utiles dans les marchés publics.Dans cette dynamique de coordination, le Cos soutient le GCNorBat dans son travail initié en 2013, pour assurer une meilleure coordina-tion des normes électriques pour le bâtiment.

NF P 99-600Mission coordonnateurs SPS – bonnes pratiques d’évaluation des offres de coordonnateurs SPS à l’attention des maîtres d’ouvrage

NF EN 13830 Façades rideaux – norme de produit

FD DTU 34.4 P3Travaux de bâtiment – mise en œuvre des fermetures et stores – partie 3 : mémento de choix pour les maîtres d’œuvre

NF EN 54-26Systèmes de détection et d’alarme incendie – partie 26 : détecteurs de monoxyde de carbone – détecteurs ponctuels

NF EN 16034

Blocs-portes pour piétons, portes et fenêtres industrielles, commerciales et de garage – norme de produit, caractéristiques de performance – caractéristiques de résistance au feu et/ou d’étanchéité aux fumées

NF EN 16648 Conservation du patrimoine culturel – méthodes de transport

NF EN Iso 16283-2Acoustique – mesurage in situ de l’isolation acoustique des bâtiments et des éléments de construction – partie 2 : isolation des bruits d’impact

NF EN 16703Acoustique – code d’essai pour systèmes de cloisons sèches en plaques de plâtre avec montants en acier – mesure de l’affaiblissement aérien

NF EN Iso 10140-3:2010/A1:2015

Acoustique – mesurage en laboratoire de l’isolation acoustique des éléments de construction – partie 3 : mesurage de l’isolation au bruit de choc – amendement 1

NF EN 15429-3Balayeuses – partie 3 : efficacité de la collecte des matières particulaires – essai et évaluation

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

La maquette numérique (Bim) fait l’objet de programmes normatifs indispensables pour l’interopérabilité.

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Enfin, le Cos soutient le GCNorBat pour com-mencer les travaux d’intégration des recom-mandations professionnelles Rage dans le corpus des NF DTU.

Accessibilité dans le cadre bâti et silver économieDans le respect des textes législatifs et régle-mentaires français, il convient que le Cos poursuive les débats entre acteurs pour éla-borer une réelle stratégie en normalisation sur ce thème majeur qui viserait une dynamique pour les travaux normatifs nationaux (dia-gnostic, signalétique, accessibilité des équi-pements, bandes de guidage, mobilier urbain avec une forte problématique accessibilité…), évaluerait les risques d’incohérence entre textes normatifs français et réglementaires et futures normes européennes répondant à une commande de la Commission européenne, et identifierait les moyens d’action permettant de réduire ces risques. Cette stratégie, qui devrait inclure une vision de la conception universelle et de sa pertinence industrielle, ainsi que des réflexions quant à l’adaptabilité du logement, devrait constituer un préalable à un positionnement approprié de l’expertise française en Europe et dans le monde.

Dynamique de normalisation européenneLa normalisation dans la construction a tou-jours été fortement poussée par des initiatives européennes. Il est par conséquent impératif de demeurer proactif dans cette dynamique, sans toutefois oublier l’échelon international, de plus en plus présent et où le rapproche-ment entre normes européennes et internatio-nales est essentiel.

Mise en œuvre du règlement Produits de la construction (RPC)Il convient de veiller à la bonne prise en compte des éléments du RPC lors des révi-sions des normes existantes ou de l’élabora-tion de nouveaux documents, d’échanger et partager sur les difficultés rencontrées par les acteurs, sur les moyens pour mettre en cohérence les exigences de la Commission européenne et les besoins des professionnels de disposer de normes dans des délais raison-nables. Le Cos poursuit la mobilisation et la sensibilisation vis-à-vis des difficultés rencon-trées et des contributions à porter à l’échelon européen pour que la normalisation euro-péenne des produits de construction conserve toute son efficacité.

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Je suis particulièrement impliquée dans la normalisation liée aux Eurocodes (Cen/TC 250) en tant que :– Présidente de la CN P 06E Coordination des Eurocodes structuraux, groupe miroir du Cen/TC 250 et chef de la délégation française aux réunions du TC 250.– Experte dans différents sous-comités du Cen/TC 250 et groupes miroirs français :– membre du groupe miroir français du sous-comité européen SC 2 Règles de conception et de calcul des ouvrages en béton, mandatée par ce groupe pour le représenter dans les travaux du TG 3 Diagnostic et mise à niveau des constructions existantes en béton ;– membre de la commission de normalisation Afnor parasismique (CNPS), groupe miroir français du sous-comité européen SC 8 Règles de conception et de calcul des ouvrages en zone sismique ;– expert du groupe de travail européen WG 2 Diagnostic et mise à niveau des constructions existantes (groupe horizontal) ;– membre de la CNJOG, groupe miroir du sous-comité européen SC 7 Conception et calculs des fondations des ouvrages et des ouvrages géotechniques ;– expert du groupe de travail européen WG 6 Robustesse.– Membre au niveau français du groupe de rédaction du DTU 21.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Notre organisation, sous mandat EGF-BTP, veille à la défense de l’économie des projets, qui n’est pas toujours prise en compte par les universitaires européens qui proposent les projets (drafts) des projets de normes, d’où son implication dans la normalisation.

Ainsi qu’à la défense des intérêts français, même si ce n’est pas toujours directement visible.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?L’image d’Eiffage intervient au côté de celle d’Afnor dans les feuilles de présence et interpelle les autres experts européens qui connaissent nos réalisations majeures. J’ai même eu des demandes d’universitaires italiens pour prendre en stage leurs élèves en vue de leur donner une formation pratique en relation avec les chantiers, chose qu’ils ne peuvent pas faire. Naturellement, les réseaux se constituent au fil des rencontres répétées de mêmes groupes d’experts. Il faudrait être naïf pour penser que nous n’essayons pas de peser sur le contenu normatif, mais cela en toute intégrité et grâce à la force de la conviction.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?Dès que possible ! Mes ingénieurs les enseignent dans différentes écoles d’ingénieurs et formations.

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux (RSE, brevets, négociations avec des acteurs « grands émergents » [Chine…]) ?Ces paramètres existent depuis longtemps et nous avons appris à faire avec eux.

Organisme : Eiffage Construction– Domaine d’activité de l’organisme : entreprise générale de construction.– Taille de l’organisme : 20 000 salariés ; groupe Eiffage : 70 000 salariés.

Évelyne OSMANI

Directrice du bureau d’études structures d’Eiffage Construction.

Elle s’implique dans la normalisation…

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CONSTRUCTION ET URBANISME

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Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?J’ai assuré la présence de l’Union nationale des syndicats français d’architectes (Unsfa) au sein de plusieurs commissions et instances françaises : P01E Développement durable dans la construction ; P 529 Conception de l’environnement intérieur des bâtiments ; GCPEB : Groupe de coordination sur la performance énergétique des bâtiments ; Cos Construction et urbanisme ; Cos Environnement.En Europe : Cen/TC 350 Développement durable dans la construction et le génie civil ; WG 1 Performance environnementale des bâtiments ; WG 3 Aspect produit.À l’international : Iso/TC 59 SC 17 Développement durable dans la construction et le génie civil : WG 1 Principes généraux et terminologie ; WG 3 Déclaration environnementale des produits ; WG 4 Performance environnementale des bâtiments. Et Iso/TC 205 Conception de l’environnement intérieur des bâtiments : WG1 Principes généraux ; WG7 Confort visuel.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?L’Unsfa continuera à participer aux travaux liés au développement durable dans la construction et l’efficacité énergétique. Nous allons rejoindre la commission qui couvre le sujet du Bim, vis-à-vis duquel nous travaillons depuis plusieurs années au sein d’autres instances, Mediaconstruct notamment.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?La présence des architectes dans la normalisation est le moyen de faire valoir notre point de vue, de le confronter et l’enrichir des échanges avec l’ensemble des parties prenantes. Cela nous permet d’anticiper les évolutions, de mettre en place les stratégies d’adaptation pour la profession et de favoriser le développement d’offres de formation par rapport à ces évolutions.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?Les architectes doivent connaître, pour l’utiliser, l’ensemble du corpus normatif. La référence aux normes est intégrée à nos descriptifs. À l’agence, au quotidien, nous utilisons les normes pour réaliser nos détails, prescrire nos produits, vérifier certains détails de mise en œuvre.Les normes sont des outils indispensables à la simplification des rapports entre les nombreux acteurs qui concourent à la réalisation des projets. La référence à la norme nous évite une description fastidieuse des ouvrages et des produits.

Organisme : UnsfaDomaine d’activité de l’organisme : syndicat des architectes.

Gérard Senior

Architecte, Unsfa.

Il s’implique dans la normalisation…

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Groupe stratégique construction du CenLa participation de la France au groupe stratégique du secteur construction du Cen constitue aussi une opportunité pour détec-ter les orientations futures des travaux euro-péens et défendre les positions françaises le plus en amont possible. Il s’agit aussi, à tra-vers ce groupe, d’être attentif aux initiatives de la Commission européenne (adaptation au changement climatique, prise en compte de l’exigence 7 du RPC [utilisation durable des ressources naturelles], sécurité incendie…).Le Cos sera à même, à l’issue du travail du groupe Mieux vivre la norme technique, de proposer que soient portées à l’échelle euro-péenne les préconisations qui auront été for-malisées pour améliorer l’efficience globale du dispositif normatif.

Parier sur le développement durable et les technologies innovantesLa dynamique née des actions issues du Gre-nelle de l’environnement – le plan Bâtiment durable, la transition énergétique – doit être maintenue afin de poursuivre l’inscription de la construction dans une logique de dévelop-pement durable. Dans cette dynamique, en cohérence avec les textes réglementaires, il convient d’étudier le rôle de la normalisation comme outil de mise en œuvre. Veillons aussi à ce que le respect des exigences de sécurité (par exemple sécurité incendie) soit bien pré-cisé dans l’évaluation des performances éner-gétique et environnementale des produits et systèmes.

Performance énergétique des bâtimentsSuite à la réflexion menée par le groupe de coordination Performance énergétique bâti-ment, une organisation qui vise à élargir le périmètre de la CN P 529 Conception de l’environnement intérieur des bâtiments a été mise en place et devrait permettre d’as-surer un suivi efficace des développements normatifs du Cen/TC 371 Performance éner-gétique des bâtiments et des autres comités techniques en charge de l’élaboration de la seconde génération de normes qui viennent en appui de la directive dédiée (DPEB). Le groupe de coordination ayant été dissous, le Cos doit néanmoins veiller toutefois à ce que la coordination stratégique sur cette thématique transverse soit bien assurée, à travers notamment une réunion annuelle spécifique élargie, organisée sous l’égide de la CN P 529.

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Construction durable, affichage environnemental et sanitaire, performance énergétiqueCe sujet fait l’objet de nombreuses initiatives françaises ou internationales, d’abord dans le bâtiment, ensuite élargi au génie civil, au sein des comités techniques Iso/TC 59/SC 17 Développement durable dans les bâtiments et les ouvrages de génie civil et Cen/TC 350 Contribution des ouvrages de construction au développement durable. Outre le maintien de l’influence française en Europe (Cen/TC 350, secrétariat Afnor) et à l’international (SC 17, présidence française), il appartient au Cos de : Poursuivre la veille quant à la bonne mise

en œuvre de la norme NF EN 15804, dédiée aux déclarations environnementales des pro-duits de construction, et à la cohérence de ses déclinaisons sur différentes familles de pro-duits, en positionnant le Cen/TC 350 comme l’instance européenne de coordination. Il s’agit également de poursuivre la consolida-tion du système français FDES/Base Inies face aux autres systèmes européens, en particulier pour les aspects sanitaires. Veiller à la cohérence des normes dévelop-

pées par les commissions de normalisation sur les déclarations environnementales des équipements électriques électroniques (D3E) et de génie climatique destinés à un usage dans les ouvrages de bâtiment avec la norme NF EN 15804. Veiller aux travaux en cours ou à venir sur

l’utilisation des ressources ou l’économie circulaire en veillant notamment aux actions européennes. Maintenir l’information des membres du

Cos quant aux évolutions des initiatives de la Commission européenne ou des réglementa-tions touchant à la construction durable (Pro-duct Environmental Footprint [PEF], directive Écoconception, Écolabels, réglementation Bâti-ment responsable, RPC…) et la cohérence de la réponse normative apportée en favorisant l’usage des normes existantes pour mettre en œuvre ces initiatives est primordiale. Veiller à la cohérence entre travaux norma-

tifs européens et démarches engagées par les pouvoirs publics avec les acteurs (étiquette environnementale des bâtiments). Demeurer attentif à ce que les méthodo-

logies développées à propos de la phase d’usage (performance énergétique) puissent s’inscrire dans des démarches d’évaluation plus globales, dites multicritères, et veiller en particulier à l’articulation avec la norme

NF P 18-451Exécution des structures en béton – règles spécifiques pour le BFUP

NF DTU 53.1 (P 62-202)

Travaux de bâtiment – revêtements de sol textiles (CGT, CGM, CCS)

NF Iso 37101Aménagement durable – système de management – exigences et lignes directrices pour la résilience et l’intelligence

NF EN 12608-1

Profilés de poly (chlorure de vinyle) non plastifié (PVC-U) pour la fabrication des fenêtres et des portes – classification, prescriptions et méthodes d’essai – partie 1 : profilés en PVC-U non revêtus avec des faces de teinte claire

NF EN 3-8

Extincteurs d’incendie portatifs – partie 8 : exigences pour la construction, la résistance à la pression et les essais mécaniques des extincteurs conformes aux exigences de l’EN 3-7 dont la pression maximale admissible est inférieure ou égale à 30 bar

NF EN 16763Prestations de services pour les systèmes de sécurité incendie et les systèmes de sûreté

NF EN Iso 52000-1Performance énergétique des bâtiments – évaluation cadre PEB – partie 1 : cadre général et modes opératoires

NF P 18-470Bétons – bétons fibrés à ultra hautes performances – spécification, performance, production et conformité

NF EN 131-1Échelles – partie 1 : terminologie, types, dimensions fonctionnelles

NF EN 131-2:2010 +A1:2012/A2

Échelles – partie 2 : exigences, essais, marquage

EN Iso 16283-3Acoustique – mesurage in situ de l’isolation acoustique des bâtiments et des éléments de construction – partie 3 : isolation des bruits de façade

EN Iso 10140-1Acoustique – mesurage en laboratoire de l’isolation acoustique des éléments de construction – partie 1 : règles d’application pour produits particuliers

EN Iso 10140-4Acoustique – mesurage en laboratoire de l’isolation acoustique des éléments de construction – partie 4 : exigences et modes opératoires de mesure

NF X 46-035 Recherche de plomb avant travaux

NF Iso 16733-1Ingénierie de la sécurité incendie – sélection de scénarios d’incendie et de feux de dimensionnement – partie 1 : sélection de scénarios d’incendie de dimensionnement

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

Page 18: Stratégies 2016

CONSTRUCTION ET URBANISME

ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 201616

smart water grids…) ainsi qu’à la précision des périmètres et objectifs sur ces sujets.

Maquettes numériques dans la constructionLa modélisation des données d’un bâtiment et de son environnement via le dévelop-pement des maquettes numériques intelli-gentes, outils de conception virtuelle, est l’un des aspects les plus visibles du changement fondamental qui transforme la construction dans le monde entier.La normalisation accompagne déjà cette évo-lution depuis quelques années à l’Iso. Le Cos, après avoir ouvert un nouveau champ de tra-vail national (CN PPBIM), continue à veiller attentivement à ce que les travaux répondent aux attentes des professionnels. Le Cos est particulièrement attentif aux développements européens au sein du comité Cen/TC 442. Il est vigilant vis-à-vis des autres enjeux liés à la maquette numérique, notamment la garan-tie de la qualité des échanges électroniques, le lien avec le cycle de vie des projets (PLM), l’utilisation et l’appropriation par tous les acteurs ou la définition des responsabilités. Les problématiques, verrous, processus et enjeux étant majoritairement communs aux bâtiments et aux infrastructures, il veille à la cohérence normative et réglementaire, en par-ticulier suite à la mission lancée par le minis-tère du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité, à travers le plan Transition numérique bâtiment. ●

durabilité, le partage d’indicateurs cohérents au plan international, la prise en compte des scénarios de fonctionnement en situation dégradée (panne électrique, panne électro-nique, attaque informatique). Veiller à ce que les systèmes développés ne

créent ni dépendance au regard du dévelop-pement des systèmes (possibilité de changer de fournisseur sans remettre en cause l’essen-tiel des infrastructures) ni dépendance dans l’exploitation du système (possibilité de chan-ger de gestionnaire, voire de fonctionner en régie). Favoriser la promotion de l’Iso/TC 268 Amé-

nagement durable et son positionnement face aux autres démarches initiées (smart cities, indicateurs urbains…) ou face à d’autres organisations internationales (OCDE, Banque mondiale, PNUE…). Veiller à l’intégration de la notion de ville

intelligente (smart cities) dans les débats des commissions de normalisation et à la bonne compréhension des concepts de villes durables et de villes intelligentes, qui doivent être complémentaires. Cette démarche peut aussi s’appuyer sur une information des autres Cos quant aux développements nor-matifs en cours en France, en Europe et dans le monde. Veiller à la cohérence des orientations du

groupe de coordination européen Villes et communautés durables et intelligentes mené par la France, à son positionnement face aux développements liés (smart grids,

NF EN 15978, qui traite de la performance environnementale des bâtiments. Être attentif à la bonne coordination et infor-

mation des acteurs vis-à-vis des développe-ments normatifs liés à la performance énergé-tique des bâtiments.

Aménagement durable, villes durables, smart citiesFace aux multiples initiatives menées, le Cos a élargi son périmètre à l’urbanisme en inté-grant la dimension aménagement durable (quartiers, villes, territoires) afin de position-ner au mieux la normalisation dans son rôle d’harmonisation des pratiques.En Europe et dans le monde, ce sont les thèmes de la ville durable et de la ville intelligente (smart cities) qui fédèrent le plus d’initiatives et de projets, y compris pour la normalisation. Sur cette thématique encore nouvelle, le Cos doit s’attacher à : Veiller à la bonne complémentarité en

France entre les documents normatifs déve-loppés, les démarches engagées depuis plu-sieurs années par l’État et la Commission européenne dans la définition et la mise en œuvre d’une politique volontariste en faveur du développement durable des territoires, qui se décline en démarches opérationnelles. Les développements normatifs doivent gar-der en perspectives et questionnements les approches multidisciplinaires en s’appuyant sur l’analyse du cycle de vie (ACV) et le coût global, l’amélioration de la résilience et la

« Ville intelligente » ou « ville durable » :

ces concepts prennent corps et l’offre française

se structure. Sang

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Michel Ballereau Président du Cos

Valérie Bernat Rapporteur

Santé et action sociale

Michel BALLEREAU

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17ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

SANTÉ ET ACTION SOCIALE

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L’un des objectifs que s’assignele Cos : aider au partage

de l’innovation par la normalisation.

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SANTÉ ET ACTION SOCIALE

18 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Le Cos Santé et action sociale est une instance d’évaluation et de coordina-tion des travaux de normalisation. Il assure une mission de veille sur des

initiatives nouvelles. Il est à l’écoute de tous les partenaires engagés dans les travaux, définit les grandes orientations nationales de normalisation dans le champ de la santé et de l’action sociale. Il prépare les positions françaises à défendre en Europe et sur la scène internationale. Il anticipe les dévelop-pements normatifs souhaitables et constitue un outil d’intelligence économique. Ses tra-vaux s’inscrivent dans le contexte européen et international.Les grands axes stratégiques qu’il fédère encadrent le développement des travaux nor-matifs suivants :– Agir pour le renforcement de la sécurité des produits de santé (dispositifs médicaux, dis-positifs in vitro, médicaments, systèmes d’in-formation de santé).– Contribuer à la garantie de la compétence et de la qualité des prestations de santé.– Orienter les secteurs sanitaire, médico-so-cial et social dans leurs réflexions normatives.Les travaux du Cos s’ancrent dans une approche pragmatique de normes répondant à des besoins, patents ou latents, qui soient utiles, robustes dans le temps et qui s’ins-crivent dans un contexte de simplification et

l’assurance maladie un déficit national de l’ordre de 8 milliards d’euros, soit 5 % du budget annuel. Les soins de la génération actuelle vont peser sur les générations les plus jeunes. La normalisation s’inscrit donc dans un contexte où il s’agit de faire mieux et moins cher.Les normes sont admises et ont déjà large-ment prouvé leur intérêt dans tout le domaine des technologies et des produits de santé (dispositifs médicaux et dispositifs in vitro, cosmétiques). Au sein de l’Union européenne, certains produits s’inscrivent dans le contexte des normes harmonisées.La question posée est celle de l’utilisa-tion plus importante de la normalisation dans le champ des pratiques médicales et sociales. Les normes présentent l’intérêt de la continuité de référentiels entre les maté-riels et les pratiques, ce qui n’est pas le cas des autres types de référentiels. Elles pré-sentent aussi l’intérêt de constituer un lan-gage commun entre toutes les activités de santé, ce qui n’est pas le cas des référentiels propres à chaque activité, tels que l’on peut les trouver dans le domaine médical. Les normes présentent enfin un intérêt de par leur souplesse d’utilisation. Elles peuvent s’adapter au monde de la pratique en santé et pour l’action sociale, sous l’impulsion de différents acteurs. Elles constituent alors un moteur puissant d’amélioration de la qualité pour les patients et les usagers, une contrainte qui génère indirectement des économies dans les organisations et un fac-teur de compétitivité internationale.Le champ européen (Cen) permet la cohé-rence d’une politique commune. La Com-mission européenne pousse elle-même à la normalisation dans le domaine des soins (directive Soins transfrontaliers). Les pro-positions françaises innovantes sont écou-tées, et le savoir-faire qu’elles véhiculent est intégré dès lors que les délégations sont présentes et investies. C’est le cas pour les antiseptiques et désinfectants et aujourd’hui pour les cosmétiques.

de haut niveau de compétence et de sécurité. Ainsi, le Cos évoque les conditions possibles de mise en œuvre des normes, à titre informa-tif, dès le processus d’élaboration, afin d’opti-miser le travail.Le Cos joue un rôle d’information et de diffu-sion de ses propres travaux auprès des autres Cos. Il tient compte lui-même, dans ses tra-vaux, des avancées réalisées par les autres Cos dans des secteurs proches. Il identifie les sujets en développement importants pour les-quels des actions de normalisation s’avèrent pertinentes. Il décide ensuite, si nécessaire, après concertation de l’ensemble des parties concernées par le sujet, de la création de com-missions de normalisation ou de l’extension du domaine de compétence de commissions existantes.

CONTEXTELe monde de la santé (incluant le secteur médical, le médico-social et le social) offre globalement en France un haut niveau de qua-lité, même si des insuffisances réelles peuvent exister, y compris dans le champ des activi-tés diagnostiques et thérapeutiques. Dans le contexte international, les écarts peuvent être importants entre différents pays.Deuxième élément, particulièrement impor-tant en France : celui des contraintes de financement des soins de santé, avec pour

Le champ des dispositifs médicauxfait l’objet d’une réforme européenne.Dans le même temps, l’accélération des progrès technologiques bouleverse l’acte de soins. M

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SANTÉ ET ACTION SOCIALE

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Le champ international (Iso) est celui d’ac-teurs mondiaux. Dans la santé, la présence, donc l’influence des délégations françaises, est actuellement moindre. Mais l’optique, le dentaire et les cosmétiques sont parvenus aujourd’hui à prendre secrétariat et prési-dence de commissions de normalisation.La France dispose d’atouts qu’il lui revient de mettre en valeur. Son système de santé est globalement performant. Les biotechnologies sont en pointe, l’industrie pharmaceutique et cosmétique est présente, les systèmes d’in-formation sont plutôt avancés dans certains domaines de la santé. La prise en charge des personnes âgées est de bon niveau, dans un monde amené à devenir concurrentiel. La qualité des échanges entre les différents acteurs privés, dont les industriels des dis-positifs médicaux, et les acteurs publics est plutôt bonne, ce qui n’exclut pas des positions différentes.

RÔLE TRANSVERSE DU COS

Positionner la normalisation comme outil possible de la réglementationLa normalisation a déjà prouvé qu’elle pou-vait constituer une assise pour la réglemen-tation. Par exemple, la législation française sur les laboratoires de biologie médicale, qui s’appuie sur les normes, est un atout dans les discussions internationales, pour autant que la France réagisse suffisamment vite face aux travaux menés par d’autres pays. Le Cos continue à étudier les évolutions en cours du cadre réglementaire et normatif com-munautaire impulsées par la Commission européenne. Il accompagne la réflexion des industriels, de leurs clients et fournisseurs et des professionnels dans l’application du futur dispositif (renforcement des exigences de sécurité sanitaire du marquage CE des dis-positifs médicaux, des produits cosmétiques par l’application du règlement n° 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil, appli-cation du règlement n° 528/2012 relatif aux produits biocides…). Dans ce cadre et face aux enjeux de sécurité sanitaire et de qua-lité des soins, le Cos participe à la cohérence entre politique nationale de normalisation et stratégies publiques.

Mobiliser des acteurs impliqués autour des sujets d’actualitéDans sa mission d’information des acteurs et de coordination des programmes de tra-vail, le Cos souhaite tout d’abord poursuivre

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?L’année 2015 a consacré l’aboutissement de quatre ans d’efforts. La profession d’ostéopathe en Europe n’est réglementée que dans quelques États membres. Cela a comme conséquence une très forte disparité de situation de l’ostéopathie d’un État à l’autre. Face à ce constat, les fédérations européennes d’ostéopathes ont lancé en 2011 un projet de normalisation européenne des services en ostéopathie afin de tenter d’établir un cadre normatif d’application volontaire susceptible d’harmoniser la discipline à l’échelon européen, du point de vue de la description de la profession, de ses activités et compétences, de sa formation. Sous l’impulsion de l’organisation professionnelle nationale que je représente, une commission de suivi a vu le jour en France, donnant l’occasion aux principaux acteurs français de peser sur le contenu de cette norme. La délégation française, que j’ai eu l’honneur de diriger, a ainsi pu défendre au sein du comité technique européen les positions décidées par la commission de suivi, obtenir des modifications substantielles du projet et le rendre acceptable. La France a voté en faveur du document final, ce qui représente une véritable évolution positive dès lors qu’initialement elle s’était opposée au lancement du projet ! Ce résultat constitue une belle victoire du mécanisme de concertation inhérent au processus normatif. La norme ostéopathie doit être intégrée prochainement dans la bibliothèque nationale.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Dès lors qu’il s’agit d’une norme relative à une prestation de services et non à un produit, sa mise en application paraît plus délicate. Il s’agit de notre prochain projet, à court terme, dont nous cherchons

à organiser les modalités à l’échelon européen. Très rapidement viendra la préparation de la révision de cette nouvelle norme, mais nous réfléchissons aujourd’hui à en rédiger un complément qui portera sur les enjeux déontologiques. Une réflexion portant sur la pertinence de lancer un projet de norme Iso sur la base de la norme Cen est en cours.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation?Au moment du lancement du projet de norme européenne, les pouvoirs publics français étaient réticents à réformer le dispositif de formation des ostéopathes. La situation de l’offre de formation dans notre pays était alors très hétérogène. Les écoles pouvaient proposer aux candidats à la profession le meilleur comme le pire. Nous avons saisi l’opportunité de ce projet pour créer grâce à la commission de suivi une dynamique et un espace de dialogue entre les différentes parties intéressées et convaincre ainsi les pouvoirs publics de la maturité de notre projet. Une concertation autour de la norme européenne a eu lieu entre des acteurs peu habitués à dialoguer, ce qui a permis aux différentes parties de mieux se connaître. Les pouvoirs publics ont accepté de participer aux travaux et ont pu prendre conscience de notre capacité à tenir nos engagements et à trouver des compromis. Une relation de confiance s’est instaurée. Le processus de suivi a incontestablement établi les conditions favorables au lancement en 2013 d’une concertation par le ministère de la Santé. Celle-ci a abouti fin 2014 à une réforme profonde du dispositif d’agrément des établissements de formation à l’ostéopathie et du programme de formation, qui est passé de trois à cinq ans après le baccalauréat.

Organisme : Syndicat français des ostéopathes (SFDO)

Philippe STERLINGOT

Président du Syndicat français des ostéopathes (SFDO).

Il s’implique dans la normalisation…

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SANTÉ ET ACTION SOCIALE

20 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

ses activités fondées sur une démarche d’ouverture et de planification maîtrisées. Ainsi le Cos continue-t-il à mobiliser les acteurs impliqués, présents et nouveaux (présidents de commission de normalisa-tion, fédérations, syndicats professionnels, industriels…) autour des thèmes d’actualité en multipliant les occasions d’échanger pour mieux préparer l’avenir.

Soutenir la qualité sanitaireLe Cos soutient la qualité sanitaire, qu’elle concerne les produits, la maintenance, les ser-vices, la qualité du management, les proces-sus ou les procédés et celle de prestations de santé déterminées.

Travailler en interface avec les autres CosLe Cos travaille en interface avec les autres Cos traitant de problématiques communes et avec le groupe de coordination stratégique Accessibilité, qui a pour rôle d’assurer un relais opérationnel face aux diverses sollicita-tions, nationales ou provenant de l’Iso ou du Cen, sur cette thématique.

Sensibiliser et former à la normalisation en santé et action sociale lorsqu’elle est pertinenteLe Cos va proposer une réflexion collective sur les aspects de sensibilisation et de for-mation à la normalisation en santé et action sociale (enjeux et risques, organisations, prospectives…).

Aider au portage de l’innovation par le biais de la normalisationLe Cos encourage le développement de partenariats susceptibles de porter au-delà des frontières les nouveaux outils mis en valeur par la recherche française. Pour cela, le développement de partenariats avec les pôles de compétitivité, les fédérations ou les associations de développement et de l’in-novation doit notamment être mis en place. Les liens précoces entre recherche (dans la sphère santé) et normalisation méritent d’être développés (objectif notamment des appels à projets prénormalisation du programme

NF EN 16686 Prestations de soins en ostéopathie

NF X 30-503Déchets d’activités de soins – réduction des risques microbiologiques et mécaniques des déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés par les appareils de prétraitement par désinfection

NF X 30-506Déchets d’activités de soins – emballages pour déchets d’activités de soins liquides à risques infectieux – spécifications et essais

NF EN Iso 24234 Médecine bucco-dentaire – amalgame dentaire

NF EN 16442Enceinte de stockage à atmosphère contrôlée pour endoscopes thermosensibles désinfectés

NF EN 13060 Petits stérilisateurs à la vapeur d’eau

NF EN 14885Antiseptiques et désinfectants chimiques – application des normes européennes relatives aux antiseptiques et désinfectants chimiques

NF EN 16615

Antiseptiques et désinfectants chimiques – méthode d’essai quantitative pour l’évaluation de l’activité bactéricide et levuricide sur des surfaces non poreuses, avec action mécanique à l’aide de lingettes dans le domaine médical

NF EN 14675

Antiseptiques et désinfectants chimiques – essai quantitatif de suspension pour l’évaluation de l’activité virucide des antiseptiques et des désinfectants chimiques utilisés dans le domaine vétérinaire – méthodes d’essai et prescriptions

NF EN Iso 7396-1Systèmes de distribution de gaz médicaux – partie 1 : systèmes de distribution de gaz médicaux comprimés et de vide

NF EN Iso 14534Optique ophtalmique – lentilles de contact et produits d’entretien des lentilles de contact – exigences fondamentales

NF EN Iso 11979-8Implants ophtalmiques – lentilles intraoculaires – partie 8 : exigences fondamentales

NF Iso 16971Instruments ophtalmiques – tomographie de cohérence optique du segment postérieur de l’œil humain

XP Iso TS 17518Laboratoire de biologie médicale – réactifs pour la coloration de matériel biologique – directives pour les utilisateurs

NF EN Iso 23640Dispositifs médicaux de diagnostic in vitro – évaluation de la stabilité des réactifs de diagnostic in vitro

NF EN Iso 15197Systèmes d’essais de diagnostic in vitro – exigences relatives aux systèmes d’autosurveillance de la glycémie destinés à la prise en charge du diabète sucré

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

Page 23: Stratégies 2016

SANTÉ ET ACTION SOCIALE

21ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

européen de recherche Empir). Dans ce contexte, l’ensemble des sujets d’intérêts por-tés par les parties intéressées doivent être présentés et discutés par le Cos.

LES PRODUITS DE SANTÉLes normes relatives aux dispositifs médi-caux définissent le niveau de sécurité et les performances des matériels pour leur mise sur le marché, dans le cadre de la mise en œuvre de trois directives européennes, et leurs conditions d’exploitation. Le secteur de la cosmétique s’inscrit dans un contexte de marché en pleine progression et dans un contexte réglementaire (règlement Cosmé-tiques [CE] 1223/2009 en Europe) qui régit la mise sur le marché de ces produits dans l’Union européenne.

Suivre les projets de règlements européens dans le domaine des dispositifs médicauxL’année 2016 va être marquée par l’adop-tion des règlements européens pour les dispositifs médicaux. Plus de la moitié des domaines de normalisation français actifs sont concernés. Un point important : le ren-forcement des règles de mise sur le marché (exemple : tests cliniques ante et post mise sur le marché) dans l’intérêt des bénéficiaires des produits. Le Cos veille plus particulièrement à l’application possible des dispositifs médi-caux à des professions qui ne les utilisaient pas jusqu’à présent et à la prise en compte de l’identification unique dont l’impact s’avère important pour tous les opérateurs. La participation active d’Afnor à l’Advisory Board Healthcare Services (ABHS) est égale-ment un moyen de bénéficier d’informations importantes du secteur dans le but de contri-buer à son évolution.

Améliorer la qualité des pratiques et les procédés industriels dans le domaine des produits cosmétiquesCe segment traite aussi du domaine des pro-duits cosmétiques dont le travail normatif est dédié à l’amélioration de la qualité des pra-tiques et des procédés industriels.

LA QUALITÉ DES ACTIVITÉS SUPPORTS EN SANTÉDans le secteur de la stérilisation ou des anti-septiques et désinfectants, les normes portent essentiellement sur l’élaboration de procé-dés et de méthodes d’analyse harmonisées à l’échelle internationale afin de lutter contre les infections et faciliter les échanges mon-diaux. Les normes pour les emballages de déchets d’activités de soins, les salles propres (y compris les salles d’opération) ou les sys-tèmes d’information en santé proposent des outils méthodologiques et pratiques afin de contribuer aux exigences d’organisation et de réduction des risques en santé. Ce segment d’activités fédère les domaines pour lesquels les principales exigences normatives visant à l’amélioration de la qualité et de la sécurité sanitaire concernent des systèmes de distri-bution (technologies des salles propres, salles d’opération et qualité de l’air intérieur, stérili-sation, informatique).

LES PRESTATIONS DE SANTÉL’émergence de thèmes relatifs aux pres-tations de santé (selon l’acception anglaise healthcare services) est au cœur même de l’ar-ticulation entre réglementation (nationale, européenne) et normes. La réflexion euro-péenne se renforce. Elle concerne le cœur des métiers de la santé, au sens général, intégrant le domaine médico-social (cf. supra et infra).

Continuer les réflexions sur le champ des prestations de santé et des systèmes d’information en santéFace au développement de normes dans le domaine de la santé et à la mise en place d’un groupe ad hoc au sein du Strategic

Advisory Group on Services (SAGS), qui a pour but de traiter des besoins en normali-sation en Europe dans le champ des presta-tions de santé, le Cos a confié à un groupe de travail la conduite d’une réflexion liée aux problématiques posées de manière à faire émerger des recommandations et dévelop-per une stratégie normative nationale puis européenne. La France a pris une part active à ces travaux européens.Sont inclus dans ces travaux ceux sur une norme de compétence des prestations de radiologie (imagerie ou incluant la radiologie interventionnelle), sur une déclinaison secto-rielle santé de l’accréditation des structures de prestations de soins, sur les « biothèques ». Le dossier « tourisme médical » justifie une réflexion compte tenu de ses implications. Des travaux méritent aussi d’être conduits quant à la définition des médicaments dans les systèmes d’information, les logiciels de santé qui sont des dispositifs médicaux, les données de santé des objets connectés, la sécurité des systèmes d’information en santé, l’identité, l’interopérabilité des systèmes d’in-formation, pour sa partie propre à la santé et particulièrement pour la terminologie. Des travaux sur la chirurgie réparatrice et esthé-tique sont en cours.La réorganisation de l’offre de soins, le déve-loppement des technologies de communica-tion et les encouragements au développement de la santé à domicile soulèvent aussi des enjeux très importants de développement des activités de télémédecine (télédiagnostic, télé-consultations). Le Cos est également attentif à toute initiative visant à améliorer l’interopé-rabilité des systèmes d’information sanitaire, sociale et médico-sociale.

L’amélioration des pratiques fait l’objet d’un consensus.

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SANTÉ ET ACTION SOCIALE

22 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

ACTIVITÉS RELATIVES À L’ACTION SOCIALELes normes pour l’univers de l’action sociale permettent de définir des niveaux de qua-lité des produits, services et organisations sanitaires, sociales et médico-sociales propo-sées aux personnes fragiles (handicapées ou âgées), qu’elles soient à domicile ou non. La réflexion liée au champ de l’action sociale est encore nouvelle. Elle progresse rapidement. Réflexion et action rejoignent ici celles menées en Europe et à l’échelle internationale. Le pilotage de normes par la France, notamment dans la prise en charge des personnes âgées, peut contribuer à maintenir le niveau des acquis, plus élevé en France que dans d’autres pays d’Europe.

Aider au développement des nouveaux marchés par le biais de la qualité sur le thème de la silver économieLe lancement de la filière silver économie par le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique et le ministère des Affaires sociales et de la santé, le 24 avril 2013, et l’ins-tallation de son comité de filière en juillet ont pour but de favoriser l’émergence de solutions industrielles innovantes au service de l’au-tonomie des personnes de plus de 60 ans. Il s’agit d’imaginer pour notre société le recours à l’utilisation de nouvelles technologies de l’information et de la communication comme outils contribuant à la sécurisation des per-sonnes (âgées ou non) maintenues à domicile, une exigence devenue indispensable pour la délivrance d’une prestation de qualité. Des téléservices (téléassistance, géolocalisation…) et de nombreuses applications existent déjà, pouvant d’ailleurs faire l’objet d’une norma-lisation importante, qu’il convient de péren-niser. Mais aussi la proposition de nouveaux services dédiés aux aidants ou professionnels devant répondre à de nouvelles demandes, voire à de nouveaux besoins. Pour aider au développement de cette filière, un groupe de réflexion créé fin 2013 sous l’égide du Cos avait pour but de proposer, le cas échéant, un programme de normalisation pour répondre aux besoins. La place de la santé et de l’action sociale est importante. Ainsi, cette année 2016 devra permettre de répondre aux recommandations rédigées du groupe de réflexion silver écono-mie pour le Cos Santé et action sociale et aider à porter le projet de loi relatif à l’adaptation de la société au vieillissement fondé sur ce que l’on appelle les trois A : anticipation, pour prévenir et retarder la perte d’autonomie ; adaptation des politiques ; accompagnement. La réflexion se poursuit pour les services médicalisés, les services à la personne et les hébergements pour personnes âgées. ●

NF EN 1657

Antiseptiques et désinfectants chimiques – essai quantitatif de suspension pour l’évaluation de l’activité fongicide ou levuricide des antiseptiques et des désinfectants chimiques utilisés dans le domaine vétérinaire – méthode d’essai et prescriptions (phase 2, étape 1)

NF EN 16777

Antiseptiques et désinfectants chimiques – essai quantitatif de surface non poreuse sans action mécanique pour l’évaluation de l’activité virucide des désinfectants chimiques utilisés dans le domaine médical – méthode d’essai et prescriptions (phase 2, étape 2)

NF EN 12791Antiseptiques et désinfectants chimiques – désinfection chirurgicale des mains – méthodes d’essai et prescriptions (phase 2, étape 2)

NF EN 16872

Services de santé des docteurs en médecine ayant une qualification complémentaire en homéopathie – exigences relatives aux prestations de soins de santé fournies par les docteurs en médecine ayant une qualification complémentaire en homéopathie

NF EN 285 Stérilisation – stérilisateurs à la vapeur d’eau – grands stérilisateurs

NF EN Iso 15378Articles d’emballage primaire pour médicaments – exigences particulières pour l’application de l’Iso 9001:2008 prenant en considération les bonnes pratiques de fabrication (BPF)

NF Iso 16128-1

Lignes directrices relatives aux définitions techniques et aux critères applicables aux ingrédients et produits cosmétiques naturels et biologiques – partie 1 : définitions des ingrédients

NF EN Iso 10650 Médecine bucco-dentaire – activateurs électriques de polymérisation

NF EN Iso 10685-2Optique ophtalmique – catalogue de montures de lunettes et de lunettes de soleil et identification – partie 2 : informations commerciales

NF EN 16128Optique ophtalmique – méthode d’essai de référence relative à la libération du nickel par les montures de lunettes et les lunettes de soleil

NF EN Iso 10322-1Optique ophtalmique – verres de lunettes semi-finis – partie 1 : spécifications pour les verres unifocaux et multifocaux

NF EN Iso 10322-2Optique ophtalmique – verres de lunettes semi-finis – partie 2 : spécifications pour les verres progressifs et dégressifs

NF EN Iso 15004-2Instruments ophtalmiques – exigences fondamentales et méthodes d’essai – partie 2 : protection contre les dangers de la lumière

NF EN Iso 14644-1Salles propres et environnements maîtrisés apparentés – partie 1 : classification de la propreté particulaire de l’air

NF EN Iso 14644-2Salles propres et environnements maîtrisés apparentés – partie 2 : surveillance du maintien des performances de la salle propre pour la propreté particulaire de l’air

NF EN Iso 4074Préservatifs masculins en latex de caoutchouc naturel – exigences et méthodes d’essai

NF EN Iso 13485Dispositifs médicaux – systèmes de management de la qualité – exigences à des fins réglementaires

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

Page 25: Stratégies 2016

23ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

TRANSPORT ET LOGISTIQUE

Transport et logistique

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Florence Castel Présidente du Cos

Odile Caillat Rapporteur

Florence CASTEL

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Les véhicules sont, on le sait,à l’aube d’une révolution. La route elle-même

fait l’objet d’innovations à accompagner.

Page 26: Stratégies 2016

TRANSPORT ET LOGISTIQUE

24 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

L’aménagement et l’urbanisme sont déterminants pour la métro-pole « intelligente », efficiente et durable du XXIe siècle. En France,

l’urbain concentre 80 % de la population. Dans le monde, depuis 2008, plus de la moitié des hommes vivent dans les villes. Deux tiers d’ici à 2050, si l’on se fonde sur des projec-tions récentes de l’Organisation des Nations unies (ONU). Cette formidable attractivité de l’urbain consacre l’émergence de véritables « villes monde », qui à l’instar de l’agglo-mération parisienne concentrent opportu-nités culturelles et intellectuelles, grandes infrastructures, activités économiques et pouvoirs décisionnels. Ces villes sont indis-pensables au dynamisme de pays, voire de continents entiers.Dans un contexte qui fait que les échanges, qu’on le veuille ou non, s’inscrivent dans une économie mondialisée, transport et logistique sont déterminants pour le fonctionnement des métropoles et des territoires qu’elles irriguent. Les flux, de personnes ou mar-chandises, doivent ainsi être organisés à trois niveaux : entre nos territoires et le reste du monde (échelle internationale) ; entre les ter-ritoires entre eux (échelle nationale) ; au sein même des territoires (échelle locale).La tâche n’est pas simple pour les entreprises intervenant dans tous ces domaines, car elles exercent leur activité dans un contexte particulièrement concurrentiel et doivent aussi répondre aux stratégies de dévelop-pement des collectivités et aux attentes des populations.Le développement de leur compétitivité est essentiel, qu’il s’agisse des entreprises de renommée internationale qui doivent chaque jour conserver leurs parts de marché et en conquérir de nouvelles, ou des entreprises de petite taille pour lesquelles l’accès aux marchés internationaux peut également constituer une option, seules ou dans le cadre de consortiums, mais qui subissent aussi sur le territoire natio-nal la concurrence d’entreprises étrangères. Il est donc important d’apprécier les consé-quences des normes pour les différents types d’entreprises et, surtout, de mieux les utiliser comme instrument de compétitivité.

transport et de leurs équipements (dont les véhicules décarbonés), ingénierie et gestion du trafic, systèmes avancés d’information et de communication pour les transports, contenants utilisés par les différents modes de transport et pour le transport intermodal, conception et exploitation des plateformes logistiques, portuaires et aéroportuaires, ser-vices logistiques, transport de matières dan-gereuses, sécurité, sûreté, accessibilité des transports.Les infrastructures de transport routier, la conception, la construction et la maintenance des bâtiments logistiques relèvent de la com-pétence du Cos Construction et urbanisme.Le Cos structure son action autour de quatre axes principaux : accompagnement de l’innovation, en contact

avec les principales filières industrielles ou de services de mobilité ; interopérabilité et intermodalité des offres

de transport de personnes et des chaînes logistiques ; intégration des enjeux du développement

durable, avec notamment les problématiques énergétiques, environnementales, clima-tiques et sociétales dans les transports ; questions systémiques (transports dans la

ville durable, silver économie, responsabilité sociétale…).Les travaux sont menés par le Bureau de nor-malisation de l’automobile (BNA), le Bureau de normalisation de l’aéronautique et de l’es-pace (BNAE), le Bureau de normalisation du ferroviaire (BNF), le Bureau de normalisation

Enfin, les compétences du Cos Transport et logistique sont circonscrites, mais compte tenu de l’importance de ce domaine, il est impératif de demeurer attentifs aux travaux d’autres Cos. Environnement et responsabi-lité sociétale, Électrotechnique, Information et communication numérique, Construc-tion et urbanisme, Utilisation rationnelle de l’énergie, Santé et sécurité au travail, Ingénie-rie industrielle, biens d’équipements et maté-riaux (« Usine du futur ») doivent faire l’ob-jet d’une veille appropriée, qui seule permet anticipation et réaction rapide.Le changement climatique, le développement des systèmes de transport intelligents, en anglais Intelligent Transport Systems (ITS) et l’anticipation des évolutions démographiques et sociétales représentent, pour les acteurs des filières représentées au sein du Cos, trois défis à transformer en opportunité de croissance. Dès lors, l’ensemble de la filière se doit d’être proactive en matière de normalisation et anti-ciper la réglementation.

Périmètre du CosLe Cos Transport et logistique aborde l’en-semble des questions relatives à la mobilité des personnes, au transport des marchan-dises ainsi que les services logistiques, que ces déplacements soient effectués par le mode routier, ferroviaire ou guidé, fluvial, maritime ou aérien. Le domaine de l’espace lui est ratta-ché par extension de l’aérien.Le Cos couvre de nombreuses activités : conception et fabrication des moyens de

Les flux de marchandises doivent être organisésà trois niveaux : international, national et local.D’où des besoins évidents d’interopérabilité… Jc

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TRANSPORT ET LOGISTIQUE

25ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

contre 0,5 %) et à un rythme supérieur à sa moyenne annuelle depuis 2008. Le transport individuel (83 % du transport intérieur de voyageurs) a augmenté de 1,2 %, tandis que le transport collectif a poursuivi un ralen-tissement entamé en 2012 (+ 0,2 %), compte tenu de la baisse du prix des carburants, qui a favorisé le report vers le véhicule particu-lier, rendu plus attractif. Le transport collectif de proximité a progressé (+ 1,1 %) au même rythme qu’en 2013, alors que le transport col-lectif longue distance a diminué légèrement (– 0,4 %). Seul le transport en cars et autocars interurbains a augmenté (+ 1,2 %), mais deux fois moins qu’en 2013 (+ 2,4 %). Enfin, le fer-roviaire longue distance a diminué dans une moindre mesure (– 0,8 % contre – 1,2 %) par rapport à 2013.La circulation routière a augmenté en 2014 (+ 0,8 %) à un rythme un peu plus élevé que sa moyenne annuelle depuis 2008 (+ 0,6 %). La circulation des voitures particulières (75 % de la circulation totale) s’est accrue de 1,0 %, celle des véhicules lourds a baissé à nouveau (– 1,1 %) en 2014 (– 1,7 % en moyenne annuelle depuis 2008), marquée par une forte baisse du pavillon français (– 4,5 %) et en dépit d’une augmentation de la circulation des bus et des poids lourds étrangers.Malgré l’augmentation de la circulation rou-tière, la consommation d’énergie dans le trans-port routier (individuel et marchandises) était quasi stable (+ 0,1%) du fait de l’amélioration des performances des moteurs et de la « dié-sélisation » du parc de voitures particulières qui s’est poursuivie (62,2 % du parc) en dépit de la baisse des immatriculations de voitures neuves diesel (– 4,1 %). Les émissions réelles de gaz à effet de serre des transports sont en recul (–0,7 %).Le trafic aérien de passagers en France a poursuivi sa croissance en 2014 (+ 3,0 % par

chaîne logistique, de l’économie collaborative (autopartage, covoiturage), des enjeux socié-taux de la mobilité (dont la mobilité des per-sonnes âgées), de l’innovation dans les ser-vices et de meilleure utilisation des ressources et des infrastructures existantes (routières, ferroviaires, aéroportuaires, portuaires, plate-formes logistiques, réseaux électriques etc.).Dans le contexte du système français de nor-malisation désireux de trouver la meilleure efficacité de ses différentes instances, le Cos va intensifier ses liaisons avec d’autres Cos, Construction et urbanisme, Informa-tion et communication numérique (ICN), Utilisation rationnelle de l’énergie (URE) et Électro technologies.

Activité économiqueEn 2014, la demande intérieure en France a entraîné une légère reprise de l’activité du transport, avec une production marchande de services de transport qui a crû de 0,2 %, rythme identique à celui de l’ensemble de l’économie (+ 0,2 % pour le PIB). La produc-tion marchande de transport progresse de 0,2 % après une baisse de 0,1 % en 2013.Le transport de marchandises a baissé en 2014. Le transport intérieur routier de marchan-dises diminue de 1,2 %. L’évolution de l’ac-tivité est contrastée selon les autres modes : le fret ferroviaire continue de décroître ten-danciellement depuis les années 2000 malgré un redressement (+ 0,6 %) en 2014, le fluvial baisse de 2,0 % (contre + 1 % en 2013), tan-dis que les tonnages de marchandises traités dans les ports français (– 2,2 % en moyenne annuelle depuis 2008) sont en légère progres-sion (+ 0,4 %) en raison d’un frémissement de l’activité économique et du commerce international.Le transport intérieur de voyageurs a aug-menté deux fois plus vite qu’en 2013 (+ 1 %

des transports, de la route et de ses aménage-ments (BNTRA) et Afnor dans son activité de normalisation.

Évolutions du secteurLes opérateurs de mobilité, qu’il s’agisse des opérateurs classiques de transport ou de nou-veaux opérateurs qui exploitent les données de mobilité, innovent avec le numérique, mais aussi en termes de services. Le déploiement de nouveaux services à la mobilité s’accélère grâce à un environnement juridique favo-rable : ouverture des données de transport, de lignes d’autocar pour les liaisons interurbaines (loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances dite « loi Macron ») ; encouragement de l’autopartage et du covoiturage (loi sur la transition énergétique) ; cadre pour l’expéri-mentation des véhicules autonomes.Des améliorations sont attendues du côté de la chaîne logistique, comme l’a prouvé la préparation de la Conférence nationale sur la logistique, qui a mis en évidence les pro-grès possibles en performance de la chaîne logistique et l’enjeu de compétitivité pour les territoires.Le Cos veut contribuer à l’amélioration de l’efficacité économique et énergétique et de la compétitivité des acteurs économiques des différentes filières transport et logistique. En référence aux grands axes de la stratégie fran-çaise de normalisation 2011-2015 et du projet de stratégie 2016-2020, il s’attache particuliè-rement à déployer : Les mesures découlant du processus légis-

latif : loi relative à la transition énergétique, lois de décentralisation – notamment les mesures induites par la clarification des mis-sions des collectivités locales comme autorités organisatrices de la mobilité – et loi portant réforme ferroviaire ; mise en œuvre du « ciel unique » européen. Les stratégies, feuilles de route et plans d’ac-

tion issus des conférences environnementales, du plan national d’actions pour les mobilités actives (Pama), de la conférence ministérielle sur le fret ferroviaire, de la stratégie nationale Mobilité 2.0, de la Conférence nationale sur la logistique, du débat national sur l’ouverture des données publiques dans les transports, du 3e Plan national santé environnement, du Plan national d’adaptation au changement cli-matique, de la Stratégie nationale bas carbone et du futur plan de réduction des émissions de polluants atmosphériques. Les propositions du rapport Evrard pour la

stratégie française de normalisation. Les besoins d’accompagnement normatif de

la mutation numérique de la mobilité et de la

La sécurité aérienne est évidemment couvertepar un champ réglementaire mondial.

Pour autant, de la qualité du service à l’accessibilité, des besoins existent.

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TRANSPORT ET LOGISTIQUE

26 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

NF EN 16186-1 Applications ferroviaires – cabine de conduite – partie 1 : données anthropométriques et visibilité

NF Iso 17840-1Véhicules routiers – information pour les premiers et seconds intervenants – partie1 : fiche de secours pour véhicules particuliers et pour véhicules utilitaires légers

NF EN 12645Instruments de mesure de la pression des pneumatiques – dispositifs de contrôle de la pression et/ou de gonflage/dégonflage des pneumatiques des véhicules motorisés – métrologie, exigences et essais

Série NF EN Iso 18541

Véhicules routiers – normalisation de l’accès aux informations relatives à la réparation et à la maintenance pour l’automobile (RMI)partie 1 : informations générales et définitions de cas d’usage partie 2 : exigences techniques partie 3 : exigences d’interface fonctionnelles pour l’utilisateur

NF EN Iso 23671Pneumatiques pour voitures particulières – méthode de mesure de l’adhérence sur revêtement mouillé – pneumatiques neufs en charge

NF Iso 14960- parties 1 et 2

Pneumatiques sans chambre – valves et composants

NF Iso 4000-1 Pneus et jantes pour voitures particulières – partie 1 : pneumatiques (série millimétrique)

NF EN Iso 16290 Systèmes spatiaux – définition des niveaux de maturité de la technologie (NMT) et de leurs critères d’évaluation

NF EN 9239 Management de programme – recommandations pour la mise en œuvre de la maîtrise des risques

NF EN 9320 Management de programme – recommandation générale pour l’acquisition et la fourniture de systèmes ouverts

NF EN 4652-001 Série aérospatiale – connecteurs coaxiaux pour radiofréquences – partie 001 : spécification technique

NF EN 9133 Systèmes de management de la qualité – procédure de qualification pour pièces aérospatiales normalisées

NF EN 13094Citernes destinées au transport de matières dangereuses – citernes métalliques ayant une pression de service inférieure ou égale à 0,5 bar – conception et construction

NF EN 1908 Prescriptions de sécurité pour les installations à câbles transportant des personnes – dispositif de tension

NF EN 12929-1 et 2Prescriptions de sécurité pour les installations à câbles transportant des personnes – exigences pour les installations

NF EN 12930 Prescriptions de sécurité pour les installations à câbles transportant des personnes – calculs

NF EN 13107 Prescription de sécurité pour les installations à câble transportant des personnes – ouvrages de génie civil

NF EN 13223Prescription de sécurité pour les installations à câble transportant des personnes – entraînements et autres dispositifs mécaniques

NF EN 13243 Prescription de sécurité pour les installations à câble transportant des personnes – installations électriques

NF EN 16072 Systèmes de transport intelligents – eSafety – exigences opérationnelles du service eCall paneuropéen

NF EN 16062Systèmes de transport intelligents – eSafety – exigences de protocole d’application de haut niveau (HLAP) relatives à l’eCall via des réseaux commutés de circuits GSM/UMTS

NF EN 302895Systèmes de transport intelligents (STI) – communications de véhicule – ensemble de base d’applications – carte dynamique locale (LDM) (V1.1.1) – systèmes de transport intelligents (STI) – communications de véhicule – ensemble de base d’applications – carte dynamique locale (LDM) (V1.0.0)

NF EN 302637-2 et 3

Systèmes de transport intelligents (STI) – communications de véhicule à véhicule – ensemble d’applications de basepartie 2 : spécification du service de base de sensibilisation coopérative (V1.3.2) partie 3 : spécification du service de base de notification environnementale décentralisée (V1.2.2)

NF R 14-711Écoconduite – activités de conseil et de formation à l’écoconduite des véhicules légers – prestations des organismes de conseil et de formation à l’écoconduite des véhicules légers

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

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TRANSPORT ET LOGISTIQUE

27ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Ces activités ont lieu en liaison avec le Cos Électrotechnologies, auquel le BNA participe depuis cette année dans une logique de veille.

Développer et mobiliser les normes environnementales et de responsabilité sociétale utiles au secteur transport et logistiqueLes conséquences de fortes variations des conditions climatiques (plages de tempéra-tures plus larges) du fait du changement cli-matique devront être prises en compte dans les travaux de normalisation. Une coopéra-tion est établie avec le groupe de coordination Changement climatique du Cos Environne-ment et responsabilité sociétale. Il est en effet essentiel que le Cos suive la mise en œuvre des normes pertinentes et qu’il contribue aux travaux engagés par diverses instances, en France, en Europe et dans le monde.Le Cos suit ainsi la mise en œuvre de la norme NF EN 16258 Méthode de calcul, la déclara-tion et la communication sur les consomma-tions d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre liées aux prestations de service de transport (publiée en 2013), en lien avec le décret n° 2011-1336 relatif à l’information sur la quantité de dioxyde de carbone émise à l’occasion d’une prestation de transport et ses arrêtés d’application. Il assure une veille sur les pratiques en France et à l’étranger et suit les travaux de la Commission européenne, du Global Logistics Emissions Council (GLEC), qui contribueront probablement à la mise à jour de la norme NF EN 16258 lors de son examen systématique en 2017 et aux travaux de l’Iso sur le sujet suite à la publication de l’IWA en 2015.Les membres du Cos sont également invi-tés à contribuer aux réflexions européennes du Forum sectoriel sur le management de l’énergie (SFEM), dont un groupe de travail

considérablement les impacts, que l’adaptation des territoires à valoriser des modes de trans-port plus performants en termes d’émission.

Déploiement des véhicules décarbonés : vers une vision française de la recharge intelligenteAprès l’adoption de la directive européenne sur le déploiement de l’infrastructure de recharge en carburants alternatifs en 2014, le déploiement des véhicules « à faibles émis-sions » a été fortement encouragé en France en 2015 par la loi de transition énergétique.Dès lors, la participation des experts français aux travaux conduits en Europe s’avère déter-minante pour assurer la coordination entre les différents niveaux d’intervention possibles. C’est le cas de la filière automobile, dont des représentants assurent la vice-présidence du groupe européen e-Mobilité et la prési-dence du groupe stratégique Afnor Véhicule décarboné et électromobilité (GCSVDEM). Il réunit les acteurs de l’automobile, de la distribution d’électricité et les équipemen-tiers de la recharge ; il participe aux travaux européens de négociation des mandats de normalisation M/468 Systèmes de recharge, M/533 Carburants alternatifs. Ce groupe est à l’écoute des acteurs français des véhicules décarbonés (véhicules à hydrogène, recharge par induction, véhicules de catégorie L) afin de relayer leurs positions dans ces négociations européennes.Pour favoriser le déploiement du véhicule élec-trique, le GCSVDEM est mandaté par le Cos afin de préparer une feuille de route sur l’inté-gration du véhicule électrique dans les réseaux d’électricité intelligents (smart grids). Une vision française partagée de la recharge intel-ligente serait à même de favoriser le déploie-ment d’une infrastructure de recharge via une meilleure utilisation des réseaux électriques.

rapport à 2013), avec 144,8 millions de passa-gers, porté par l’international (+ 4,2 %), tandis que le trafic intérieur métropolitain a diminué (– 2,2 %) en raison d’un mouvement de grève. Le trafic aérien en passagers internationaux en provenance de France s’est élevé à 112,87 mil-lions de passagers, répartis entre l’Afrique (17,13 millions de passagers [+ 1,2 %]), l’Amé-rique (12,86 millions [+ 1,5 %]), l’Asie (11,21 millions [+ 5 %]) et l’Europe (73,49 millions [+ 5,4 %]). Le fret aérien international en pro-venance de France était de 1,58 million de tonnes en 2014.La création d’entreprises dans le secteur « trans-ports et entreposage » a été dynamique (progres-sion de 4,1 %, dont 47 % en micro-entreprises en raison de nombreuses immatriculations de voiture de tourisme avec chauffeur [VTC]). Les défaillances d’entreprises ont nettement dimi-nué en 2014 (– 10 %), mais sont demeurées à un niveau supérieur à celui de 2008.

Analyse des tendances des années passéesLe transport intérieur terrestre de mar-chandises, après une période de croissance régulière jusqu’en 2007 (412,4 milliards de tonnes-kilomètre), a subi une très forte baisse en 2009 (343,7 milliards de t/km). En 2014, il restait inférieur de 18 % au niveau de 2007.Le transport de fret ferroviaire se situait au niveau de 2009 (32 milliards de t/km), le point bas ayant été atteint en 2010 (30 milliards de t/km).Le transport de voyageurs a représenté 1 000,1 milliards de v.km, en croissance depuis la pause connue en 2008 (964,5 milliards de v.km).Les émissions de gaz carbonique du transport étaient orientées à la baisse, en dépit de la sta-bilité du transport routier.Les émissions de polluants étaient égale-ment en baisse, mais certaines concentrations étaient encore trop élevées au regard de la réglementation européenne, en particulier le NO2, les PM 10 et les PM 2,5.

Les orientations stratégiques

Lutte contre les effets adverses du changement climatique et réduction de l’impact environnemental des activités de transportIl convient de mettre en œuvre tout à la fois les technologies qui, à un coût économiquement acceptable, permettent de limiter l’impact des activités humaines sur les changements clima-tiques et celles qui contribuent à réduire les effets de ces changements. Cela concerne tant les véhicules eux-mêmes, pour lesquels les progrès technologiques permettent de réduire

Les drones civils, à usages multiples, font l’objet de toutes les attentions.

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TRANSPORT ET LOGISTIQUE

28 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Transport pourrait notamment aborder la question des poids et dimensions des camions. Le Cos travaille cette année encore avec le Cos Utilisation rationnelle de l’éner-gie afin de contribuer au volet transports des développements internationaux sur l’effica-cité énergétique, par exemple en contribuant à l’établissement d’une cartographie à même d’aider à identifier les besoins en accompa-gnement normatif des filières de transport sur l’aspect performance énergétique dans une vision cycle de vie : performance éner-gétique des véhicules (motorisation et pneu-matiques), types de carburant, outils de rationalisation de l’exploitation (ingénierie du trafic), recyclage (pneus), démantèlement (véhicules terrestres, aéronefs, navires), suivi des impacts normatifs des modifications apportées aux régimes d’autorisation et de restriction du règlement Reach (un enjeu important pour l’industrie aéronautique et le ferroviaire, notamment en matière de gestion des substituts et des obsolescences).

Contribuer à l’amélioration de la performance de la chaîne logistiqueÀ propos de la logistique et du fret, les ques-tions portent aussi bien sur la fluidité des flux de marchandises que sur les flux d’informa-tion. Les besoins concernent les contenants, notamment les caractéristiques dimension-nelles des π-containers standardisées dans le cadre des travaux sur l’Internet physique (initiative visant à améliorer l’efficience et la durabilité dans la manière dont les objets physiques sont manipulés, déplacés, entrepo-sés, réalisés, fournis et utilisés), les matériels de transport, la traçabilité des marchandises, les systèmes d’information. Les travaux à mener, à lancer ou à soutenir se rapportent aux échanges d’informations, notamment à leur sécurisation, à l’évolution des réseaux logistiques (interconnexion, Internet phy-sique) et à l’automatisation de certaines tâches (manutention), notamment l’usage de moyen d’assistance musculaire et de la robo-tisation dans les opérations de chargement et déchargement, d’emballages, de transfert et de palettisation – dont l’accompagnement par la normalisation a commencé avec de premiers travaux pour les exosquelettes (hors périmètre du Cos). Cela doit être conduit en veillant à une bonne articulation avec les autres Cos potentiellement en charge de cer-tains de ces sujets et en particulier le Cos ICN.De façon générale, la multimodalité et l’inter-modalité induisent l’augmentation du nombre de rupture de charge dans un transport de fret, pour les contenants comme pour les contenus. Dès lors, dans un contexte d’échanges com-merciaux internationaux, le Cos est attentif à l’homogénéisation des normes internationales d’emballage, d’arrimage et de calage et à l’har-monisation des procédures d’homologation des packagings (exemple : six mois en France, trois mois en Espagne).

Série NF EN 16584Applications ferroviaires – conception à l’usage des personnes à mobilité réduite – exigences générales

Série NF EN 16585Applications ferroviaires – conception à l’usage des personnes à mobilité réduite – équipements et éléments à bord du matériel roulant

Série NF EN 16586Applications ferroviaires – conception à l’usage des personnes à mobilité réduite – accessibilité du matériel roulant aux personnes à mobilité réduite

NF F 58-003Matériel de travaux de voie – agrément de travail des matériels rail route appartenant à des entreprises et utilisés sur les voies ferrées à écartement UIC

NF R 10-025 parties 1 à 4

Véhicules routiers – mesure de l’opacité des gaz d’échappement émis par les moteurs à allumage par compression (diesel)Partie 1 : opacimètre étalon (de référence) Partie 2 : spécifications techniques des opacimètres commerciaux à flux partiel Partie 3 : procédure de contrôle des polluants visibles (opacité) des gaz d’échappement Partie 4 : procédures de contrôle des opacimètres commerciaux à flux partiel

NF EN 9277Management de programme – guide pour le management de l’ingénierie système

NF EN 4826

Série aérospatiale – dépôt électrolytique zinc-nickel (12-16 % Ni) sur aciers de résistance ≤ 1 450 MPa, sur alliages de cuivre, alliages de nickel et alliages d’aluminium pour pièces et éléments de fixation

NF EN 12397Prescriptions de sécurité pour les installations à câbles transportant des personnes – exploitation

Série NF EN 13796-1 à 3

Prescriptions de sécurité pour les installations à câbles transportant des personnes – véhicules

NF EN 1909Prescriptions de sécurité pour les installations à câbles transportant des personnes – récupération et évacuation

NF EN 12896-1 à 3

Transports publics – modèle de données de référencePartie 1 : concepts communs Partie 2 : topologie du réseau de TP Partie 3 : informations horaires et horaires des véhicules

NF EN Iso 17575-1 à 4

Perception du télépéage – définition de l’interface d’application pour les systèmes autonomesPartie 1 : imputation Partie 2 : communications et connexions aux couches basses Partie 3 : données du contexte Partie 4 : itinérance

NF EN Iso 12855Perception du télépéage – échange d’informations entre la prestation de service et la perception du péage

NF EN Iso 24014-1Transport public – système billettique interopérable – partie 1 : architecture

NF EN Iso 19061

Systèmes de transport intelligents – identification automatique des véhicules et des équipements (AVI/AEI) – profil d’application d’interopérabilité pour AVI/AEI et identification d’enregistrement électronique en utilisant des systèmes de communication dédiés à courte portée

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

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TRANSPORT ET LOGISTIQUE

29ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

auprès des comités techniques des instances internationales et européennes. Descendante : faire connaître aux PME

concernées les normes, l’intérêt de les utiliser, les expériences les plus avancées et les bonnes pratiques. Inciter les prestataires de services à faire évoluer les offres « produits » (logiciels transport) sur des bases normatives solides afin de les rendre pérennes et communicantes.La stratégie nationale Mobilité 2.0 passerait donc par la création d’une filière systèmes de transport intelligents. L’Europe inves-tit fortement dans les ITS. La France doit se structurer en conséquence. Le Cos suit cette évolution en lien avec le Cos Information et communication numérique. Côté automobile, la Plateforme de la filière automobile (PFA) participe à cette initiative et désigne des représentants au sein de cette filière, manda-tés aussi pour participer au Cos Information et communication numérique.

Veiller à la performance tout au long des chaînes de mobilité des personnes et des biensLe Cos va suivre les travaux associés aux développements des nouveaux services ITS dont l’installation est recommandée par la directive européenne de 2010 Services d’in-formation sur les déplacements et la sécu-rité. Il demeure attentif aux évolutions des services ITS dont le cadre de certification est en cours de définition, notamment ceux dont

Navires et technologie maritime permet une veille. Il convient de continuer à mener des actions pour sensibiliser autorités portuaires, prestataires de services maritimes et por-tuaires, armateurs, interfaces avec d’autres modes (ferries transportant des camions/wagons) pour un suivi complet de l’Iso/TC 8. Les normes de sûreté de la chaîne d’approvi-sionnement (série Iso 28000) ont été rattachées au nouvel Iso/TC 292 Sécurité et résilience. Ces normes sont en conflit avec les textes discutés à l’OMI, bien que des représentants à l’OMI soient actifs dans les travaux Iso.

Développement des ITS pour améliorer la gestion de la sécurité, de la fluidité du transport et de la facilité d’usageDans le cadre de la stratégie nationale Mobi-lité 2.0 lancée en février 2014 par le secrétaire d’État en charge des transports, les acteurs des systèmes de transport intelligents (ITS) se constituent en macrofilière pour définir des priorités communes et débattre avec les pou-voirs publics. La préfiguration, en 2015, d’une filière dite de mobilité intelligente pourra conduire à instaurer une articulation entre le Cos et la future filière.

Développer la compétitivité des filières par la mise en place d’une filière ITSLes systèmes d’information pour le trans-port de marchandises et la logistique doivent aujourd’hui être conçus d’une façon aussi ouverte et intermodale que possible de manière à répondre aux besoins croissants d’information des chargeurs, à l’internationa-lisation des échanges, aux mesures de sécuri-sation du fret et aux impératifs de traçabilité des flux de marchandises ainsi qu’à la déma-térialisation des procédures administratives et commerciales. Les échanges électroniques d’information et la dématérialisation des transactions sont devenus un facteur clé pour la compétitivité des entreprises de transport et logistique, secteur largement ouvert à la concurrence internationale. Bien que l’offre de services soit importante et que des réali-sations remarquables puissent être citées, les PME peinent à arrêter leurs choix dans un domaine stratégique mais complexe et évo-lutif et rencontrent des difficultés souvent importantes dans la mise en œuvre.La pérennité des systèmes d’information associés à diverses applications (gestion d’en-treprise, gestion commerciale, gestion d’acti-vité, réglementation, contrôle, etc.), ainsi que le maintien de coûts accessibles aux PME obligent à rechercher des solutions normali-sées. Ces PME, à l’instar des grands groupes, doivent aussi avoir l’assurance que leurs besoins ont bien été pris en compte dans l’éla-boration des normes : c’est bien dans la mis-sion de la normalisation. Celle-ci procède donc d’une double démarche : Ascendante : faire remonter les besoins des

utilisateurs et porter les positions françaises

Le Cos suit le projet de norme pour les conte-neurs 45 pieds palletwide d’une capacité de 33 europalettes et de ses suites, d’initiative française, ainsi que la transposition en droit français de la directive 2015/719 modifiant la directive 96/53 Poids et dimensions (93/123/CE). Il est également attentif aux impacts des nou-velles contraintes des poids maximaux auto-risés en transport international déterminés par la directive 2015/719, notamment celles prévues par le Code de la route sur la charge maximale à l’essieu et la charge maximale d’un groupe d’essieux ainsi que les nouveaux dispositifs aérodynamiques installés sur les poids lourds.En réponse aux préoccupations croissantes quant aux conditions dans lesquelles s’ef-fectue le « dernier kilomètre » logistique en ville et en complément des réflexions menées sur l’aménagement durable, le Cos, avec les représentants des collectivités locales, doit identifier ou anticiper les besoins de norma-lisation ou d’accompagnement par la norma-lisation. Ces actions sont en cohérence avec le cadre national pour des chartes sur une logistique durable en ville et avec les suites de la Conférence nationale pour la logistique du 8 juillet 2015 – stratégie France logistique 2025. Parmi les conclusions de la Conférence, la mise en place d’un référentiel responsa-bilité sociétale des entreprises (RSE) com-mun et partagé par l’ensemble des acteurs de la logistique est envisagée. Des travaux doivent débuter prochainement pour tenter d’adapter au secteur spécifique de la logis-tique les normes utilisées dans beaucoup d’autres domaines permettant d’attester de la responsabilité environnementale et sociale. Lors de cette conférence, la nécessité d’ouvrir les données de transport de mar-chandises a aussi été soulignée, afin d’amé-liorer la connaissance des flux, et partant la performance au regard des besoins des chaînes logistiques, de la gestion et de l’ex-ploitation des infrastructures de transport. Une démarche portant sur la mise en place d’une solution multimodale nationale de plateforme collaborative électronique (CCS) portuaire est en cours.Plus largement, il s’agit de définir un lan-gage commun et standardisé permettant aux filières de partager de manière simple et effi-cace l’information sur les marchandises afin de fluidifier les flux, éviter les doubles saisies, réduire les erreurs et litiges et améliorer la traçabilité.

Réunir en normalisation les acteurs français des transports maritimesLe Cos continue à privilégier les travaux établis sous l’égide de l’Organisation maritime inter-nationale (OMI). Celle-ci développe de très nombreux standards. Les sociétés de classifica-tion disposent également de très nombreuses règles et standards en matière de conception des navires. Le suivi français de l’Iso/TC 8

La mobilité urbaine s’envisage différemment : les nouveaux usages

génèrent de nouvelles problématiques.

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TRANSPORT ET LOGISTIQUE

30 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Après les engagements du secrétaire d’État en charge des transports lors de la Confé-rence nationale sur la logistique en juillet der-nier, le Cos va suivre les travaux engagés, en particulier la préparation du document stra-tégique France logistique 2025, pour préparer son intervention sur les sujets pour lesquels il peut apporter une valeur ajoutée.Lors de la phase 2 de la Nouvelle France industrielle, les 34 plans ont donné lieu en mai 2015 à la mise en place de neuf solutions d’avenir.

Nouveaux services de mobilité : écouter les besoins et accompagner les acteursAvec le développement de nouveaux services à la mobilité (NSM) y compris les solutions de mobilité partagée – autopartage, covoitu-rage –, les services de transport par autocar interurbain, les mobilités douces et actives, le Cos est attentif à l’expression des besoins des utilisateurs qui pourraient s’exprimer en termes de sécurité, de qualité de service, de fiabilité des informations, etc. que la normali-sation pourrait servir.Dans le cadre de la filière silver économie, industriels et opérateurs cherchent à déve-lopper des solutions de mobilité adaptées aux seniors. Des solutions développées en réponse aux besoins spécifiques des personnes âgées, avec une orientation conception universelle, pourront améliorer la mobilité de tous, souf-frant ou non d’un handicap de quelque nature qu’il soit : par exemple, l’amélioration des déplacements porte-à-porte. Dans la muta-tion numérique, des opérateurs de mobi-lité ont le souci des voyageurs en situation d’« illectronisme » ou inhabileté numérique, c’est-à-dire de difficulté à employer les inter-faces informatiques (ordinateurs, tablettes, téléphones mobiles, bornes) pour accéder aux informations voyageurs et se procurer des titres de transport. Attentif à identifier plus généralement les besoins de normalisation relatifs à la réponse de l’offre de transports à la demande différenciée tout au long de la vie, le Cos sera à l’écoute des retours des acteurs. Des solutions de progrès pourraient être à l’origine de futures normes avec des entre-prises innovantes.Outre l’écoute de ces besoins, le Cos peut s’appuyer sur les recommandations secto-rielles des Livres blancs élaborés par les Cos Afnor l’an dernier sur la normalisation dans les services (Quelle normalisation pour les services ?) et la silver économie (La normali-sation volontaire, un outil stratégique pour la silver économie).Au sein du Cos, les filières vont conduire leurs propres actions, mais il apparaît globa-lement que des travaux interfilières et inter-Cos seront nécessaires pour traiter certaines problématiques sociétales. Il est nécessaire de renforcer l’articulation du Cos avec les comi-tés de haut niveau élaborant les stratégies des

Une meilleure information favorise l’utili-sation des transports en commun. Ce levier d’action prend de plus en plus d’ampleur. Les travaux vont porter sur les modèles de don-nées (mise à jour de la norme Transmodel), les échanges de données, les calculateurs d’itiné-raires multimodaux, l’utilisation de la techno-logie sans contact dans la billettique. Le rap-port Jutand dédié à l’ouverture des données publiques (open data) dans le domaine des transports, ainsi que les travaux relatifs au grand calculateur d’itinéraire national mul-timodal, fourniront des orientations impor-tantes pour les travaux futurs. Le transport et la logistique pourraient être intéressés par les travaux qui démarrent à la suite du Livre blanc Big Data : impact et attentes pour la nor-malisation, élaboré par le Cos Information et communication numérique.Le Cos encourage la normalisation des sys-tèmes d’aide à la conduite (Adas) – travaux Iso en cours – et de toutes les solutions allant vers la conception et le déploiement de véhi-cules automatisés et connectés : optimisation de conduite, voitures communicantes entre elles et avec les infrastructures, écoroutage, calcul des itinéraires optimaux, etc.Il s’agit d’un axe majeur vis-à-vis duquel plu-sieurs filières trouvent des activités qui ont directement un impact et impose une approche et une vision globales. Le big data, les Adas, le projet Scoop, l’open data, les ITS urbains consti-tuent autant de sujets qui seront certainement intégrés dans la nouvelle filière ITS numérique.

Innovation et anticipation des évolutions démographiques et sociétalesLe Cos va assurer la cohérence de son action avec celles découlant du projet Industrie du futur et les neuf solutions industrielles asso-ciées, en particulier les solutions Mobilité éco-logique et Transport de demain. Il va s’atta-cher à promouvoir l’usage de l’outil normatif au service de la compétitivité des filières, en améliorant l’articulation du Cos avec les ins-tances dédiées aux normes dans les filières.

les technologies utilisent un système de posi-tionnement. Il va suivre la progression des travaux relatifs au mandat ITS urbain, qui doivent débuter par l’information multimo-dale, la logistique urbaine et la gestion du tra-fic. Il suivra également les travaux relatifs au mandat M/502 Inviolabilité des tachygraphes numériques (protection sous l’aspect méca-nique) et tous les travaux déjà engagés et à venir susceptibles de concerner la sécurité numérique, en lien avec l’Iso/IEC/JTC 1 Tech-nologies de l’information. Ces travaux sont importants dans la logique d’harmonisation du fonctionnement des transports routiers européens, confrontés malheureusement à de trop nombreuses fraudes.À propos des télépéages, il convient de s’as-surer, notamment dans le cadre ou en appli-cation de la directive Interopérabilité, que la modification de normes existantes ou la créa-tion de nouvelles normes permettent le déve-loppement du système français et les activités des opérateurs (concessionnaires, émetteurs de contrats, ingénieries, industriels…).

Soutenir les actions normatives favorisant la fluidité des transports terrestres via les technologies de l’information numériquePour contribuer à la mise en œuvre norma-tive de la directive européenne Systèmes de transport intelligents, le Cos va travail-ler avec l’Agence française de l’information multimodale et de la billettique (AFIMB), les pôles de compétitivité, le groupe de coor-dination Intelligence dans les transports et leurs services (GCITS). L’harmonisation des services concerne notamment l’échange d’informations et la communication entre véhicules et infrastructure routière ainsi que la continuité des services de gestion et circu-lation du fret dans les couloirs de transport européens. Les travaux issus du projet Scoop (déploiement pilote de plus de 3 000 véhi-cules communicants sur 2 000 km de routes connectées) pourraient faire l’objet d’une capitalisation.

Information des voyageurs, sécurité/

sûreté, billettique… Le transport est aussi

lié aux services, à la société numérique. Ka

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TRANSPORT ET LOGISTIQUE

31ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Des lignes partagéesL’action collective trouve pleinement son sens en période de difficultés économiques fortes. Il est essentiel que nos filières soient accompa-gnées pour porter les intérêts des entreprises qui les constituent. Il est de même stratégi-quement important que nous soyons en capa-cité de faire valoir les savoir-faire de « l’écurie France » dans la compétition mondiale.Ces orientations constituent des lignes direc-trices partagées entre les acteurs des filières représentées au sein du Cos. Sans aucune-ment se substituer aux travaux opération-nels des bureaux de normalisation sectoriels ni préempter les prérogatives des filières, elles témoignent solennellement de l’enga-gement commun des acteurs du transport et de la logistique dans la mise en œuvre des politiques publiques, notamment en matière de lutte contre le changement climatique, et constituent leur contribution collective à la défense des intérêts des entreprises et de leur compétitivité.Ces convictions communes vont amener le Cos à travailler cette année à la définition de ses modalités de fonctionnement propres afin d’accroître son efficacité et d’être vérita-blement force de proposition. La poursuite de travaux expérimentaux, à l’instar de ceux conduits en 2014 sous le pilotage du président d’alors, Jean-Bernard Kovarik, doit aussi per-mettre de mieux intégrer toutes les parties prenantes pour lesquelles la normalisation s’avère être un atout. Les pôles de compétiti-vité pourront ainsi utilement être partenaires d’expérimentations.Le Cos doit être une véritable instance de débats pour garantir la meilleure coordina-tion possible des travaux et défendre les posi-tions des filières. Pour y parvenir, soutenir les pilotages français d’instances internatio-nales, anticiper et contribuer aux mandats de la Commission européenne concernant plu-sieurs filières ou bureaux de normalisation ou encore proposer des visions de synthèse sur les évolutions de ces domaines de compé-tence sont des enjeux clés pour le Cos. ●

Le véhicule électrique et le déploiement rapide d’un réseau national de bornes de recharge : le contexte normatif existe pour les bornes de recharge, en réponse à la directive européenne sur les carburants alternatifs. En France, les conditions du déploiement des bornes ont été définies dans le Livre vert par le groupe du préfet Vuibert. Le groupe de Coor-dination stratégique du véhicule décarboné et de l’électromobilité (GCSVDEM) travaille sur l’adaptation aux puissances augmentées, la recharge sans fil, la recharge intelligente et la contribution à la stabilité du réseau, prépa-rant ainsi les générations suivantes de bornes. Ce groupe fera remonter les résultats au Cos. Des solutions plus performantes de stockage

de l’énergie : les progrès électrochimiques vont permettre de développer les capaci-tés de stockage d’énergie à volume et masse constants. Il s’avère dès lors fondamental que la France soit présente dans les évolutions scientifiques. Il s’agit d’une opportunité de créer une filière industrielle de batteries. En complément, des études portent sur le recy-clage et la réutilisation des batteries. L’en-semble des travaux va être valorisé par des actions normatives dynamisées par la France. Le véhicule consommant moins de 2 l/100 km :

là, les travaux sont structurés dans le cadre d’un projet transversal piloté par la Plate-forme de la filière automobile (PFA). Les innovations issues de ce projet constitueront l’opportunité d’actions normatives : maté-riaux, motorisation thermique et hybridation, réseau électrique 48 V… Les véhicules à conduite déléguée : les tra-

vaux sont en cours dans le cadre de la PFA sur les aspects juridiques, assurances, régle-mentaires et normatifs. La France participe activement aux projets de normes qui sont d’ores et déjà en cours de développement dans les instances internationales (Iso/TC 22 Véhi-cules routiers, Iso/TC 204 ITS, Etsi). Un besoin spécifique de coordination intersectorielle est nécessaire au niveau des BN (BNA/BNTRA…) et des Cos (Information et communication numérique, Construction et urbanisme…).

filières normatives ainsi qu’avec les autres Cos concernés. Il n’est ainsi pas possible de prendre en compte les besoins et attentes des populations en développant de nou-veaux services de mobilité sans s’intéresser à l’aménagement urbain : le lien avec le Cos Construction et urbanisme est amené là à se développer.

Prendre en compte les projets émergents de l’industrie aéronautique et spatialeLes professionnels de l’aéronautique se coor-donnent afin de faciliter l’émergence d’une position française concertée sur les orienta-tions européennes en matière de normalisa-tion du trafic aérien, portées à travers le plan directeur du programme Sesar (Single Euro-pean Sky ATM Research).Par ailleurs, l’industrie aéronautique et spa-tiale se positionne sur de nouveaux travaux normatifs lancés à l’échelle internationale (drones, infrastructures aéroportuaires) et européenne (IFE service multimédia de bord [In-Flight Entertainment], qualité de l’air en cabine, siège passager, etc.).Le Cos se préoccupe aussi du suivi : des travaux lancés par la Commission euro-

péenne pour les drones et le Ciel unique européen ; des travaux de l’Agence de défense euro-

péenne (AED) et de l’Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) pour la navigabilité aérienne et les liens avec la normalisation ; de la normalisation des échanges de don-

nées entre industriels ; des systèmes d’information associée à l’utili-

sation des puces RFID ; d’un projet de norme sur la séparation des

couches technique et applicative dans les logi-ciels embarqués ; de la prise en compte des impacts du règle-

ment Reach sur les normes aéronautiques ; des travaux relatifs à l’usine du futur ; des aspects normatifs de certains thèmes de

travail de l’International Aerospace Quality Group, notamment sur l’Advanced Product Quality Planning et les contrefaçons ; des aspects normatifs liés aux données

massives.Il convient de tout faire pour favoriser l’émer-gence, en tant que de besoin, d’une réponse normative française coordonnée pour chacun de ces sujets.Côté spatial, l’activité du comité technique joint Cen/Cenelec/TC 5 se poursuit avec l’implémentation du mandat M/496 Indus-trie spatiale de la Commission européenne. Le Cos est attentif à d’éventuelles évolutions nées des suites données par la Commission à ce mandat.

Prendre en compte les projets émergents de l’industrie automobileParmi les neuf solutions d’avenir, l’une est dédiée à la mobilité écologique, qui intègre :

La plateforme française de la filière automobile est engagée dans nombre de réflexions et de nouveaux sujets.

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32 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Santé et sécurité au travail

Olivier Toche Président du Cos

Jean-Loup Commo Rapporteur

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SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

Les conditions de travail stricto sensusont régies en France par le Code du travail.

Les préoccupations des acteursdu Cos rejoignent ces problématiques.

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ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016 33

SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

Les orientations du Cos Santé et sécu-rité au travail (SST) pour cette année s’inscrivent dans la stratégie française de normalisation et portent sur le

périmètre au sein duquel il intervient.

Principaux éléments de contexte Préservation et amélioration de la santé et de la sécurité au travail constituent des enjeux majeurs du développement économique durable. Les risques liés au travail existent, mais ils peuvent être éliminés, ou tout au moins réduits et maîtrisés. L’objet de la pré-vention des risques professionnels, tous sec-teurs d’activités économiques confondus, est de les détecter, les éviter, les combattre à la source avant de les maîtriser.Ce sujet mobilise un large panel de compé-tences et de connaissances : inspecteurs et contrôleurs du travail, ingénieurs-conseils, contrôleurs de sécurité, ergonomes, méde-cins, techniciens de métrologie (bruit, vibra-tions, poussières, vapeurs…), concepteurs, fabricants, opérateurs/utilisateurs…Par ailleurs, santé et sécurité au travail ne constituent pas uniquement des questions purement techniques, indépendantes de l’évolution du monde du travail. Aujourd’hui, en France, les activités de service sont les plus gros employeurs, de nouveaux risques émergent sur les lieux de travail (risques psy-chosociaux), des mutations technologiques sont en cours (nanotechnologies, démarches d’écoconception), des services spécifiques se développent (services aux personnes à domi-cile). L’amélioration des conditions de travail constitue un prérequis pour la durabilité de la performance économique. À ce titre, la lutte contre la pénibilité et le maintien dans l’em-ploi sont devenus des dossiers importants de politiques publiques dans un contexte de vieillissement de la population active et d’ac-cès à l’emploi des personnes en situation de handicap. De même, la santé et la sécurité des travailleurs au service des seniors est l’une des conditions indispensables au développe-ment et à la pérennité de la silver économie, dont le modèle économique s’appuie sur les besoins des futurs seniors et leur pouvoir d’achat.Ainsi le champ santé et sécurité au travail tend-il à s’étendre aux conditions de travail, régies en France par le Code du travail et qui font l’objet de négociations collectives et d’ac-cords négociés entre partenaires sociaux.

Assurer la cohérence des travaux de normalisation SST avec les politiques publiquesEn matière de SST, la complémentarité entre normes et réglementation est particulière-ment développée, car le recours à la Nouvelle approche y est largement utilisé. Ainsi, une bonne partie des travaux de normalisation liés aux équipements de travail est-elle des-tinée à venir en appui à des directives Nou-velle approche (Machines, Équipements de protection individuelle [EPI], Atmosphères explosibles [Atex], Basse tension [DBT], Com-patibilité électromagnétique [CEM)]…).D’autres travaux sont engagés sur des aspects qui ont trait aux conditions de travail.Par ailleurs, la politique publique en matière de soutien à l’innovation comporte un volet dédié aux « textiles intelligents », au service notamment des vêtements et des gants de protection. De même, à l’échelle européenne, le mandat M/509 consacré aux textiles de pro-tection et aux vêtements et équipements de protection individuelle vise-t-il à accélérer l’introduction de produits et solutions inno-vants sur le marché.Il est important d’assurer la cohérence des tra-vaux de normalisation en matière de SST avec les politiques publiques, en particulier pour des travaux initiés par des pays membres du Cen ou de l’Iso, qui, faute de disposer de cadres de négociation paritaires, recourent à la normalisation.Pour cela, le Cos, dans la perspective de la pro-chaine stratégie française de normalisation : doit s’assurer, par l’échange d’informations

en son sein, que le lancement de travaux de normalisation SST est évalué au regard des cadres de négociation paritaires de la SST, comme en France la Commission des acci-dents du travail/maladies professionnelles (Cat/MP) ou le Conseil d’orientation sur les conditions de travail (Coct), en Europe, le

groupe de travail normalisation du Comité consultatif pour la sécurité et la santé sur le lieu de travail (CCSS, dit Comité de Luxem-bourg) ou, à l’échelle internationale, l’Organi-sation internationale du travail (OIT) ; doit s’assurer, par l’échange d’informations

avec les autres Cos, que les travaux de norma-lisation ayant des incidences sur la SST initiés dans d’autres Cos sont engagés en concerta-tion avec lui, pour assurer la cohérence des travaux normatifs.

Renforcer l’influence de la France sur les normes internationalesGrâce à l’impulsion de la Nouvelle approche et des directives qui en ont résulté, les nor-malisations européennes Machines et EPI ont permis d’atteindre un niveau de sécurité des produits appréciable. Cette préoccupation demeure et doit être maintenue.Après cette période s’est ouverte, pour les membres du Cen, celle de la révision des normes européennes harmonisées. Pour nombre d’entre elles, cette révision a été l’oc-casion d’adopter une seule et même norme au Cen et à l’Iso, en application de l’accord de Vienne, afin de bénéficier des avantages offerts par les normes internationales. Résul-tat : une tendance à l’internationalisation des normes qui se poursuit.Ce mouvement s’inscrit dans la politique cadre de « pertinence mondiale des normes » adoptée par l’Iso, qui résulte elle-même de l’accord sur les obstacles techniques au commerce (accord OTC) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le niveau de sécurité des produits requis est dès lors à considérer dans le cadre du commerce mon-dial, notamment dans l’optique du Partena-riat transatlantique de commerce et d’inves-tissement (TTIP) en négociation.Mais du fait des différences de rapport entre réglementation et normes dans l’Union

En matière d’équipements de protection individuelle (EPI), l’Europe est parvenue

à un haut niveau de sécurité.

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ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 201634

SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

issus de la Nouvelle approche. C’est un capi-tal à défendre dans un marché mondial qui disparaîtra si les membres du Cen se désen-gagent à l’Iso.Pour mettre cela en œuvre, il convient de : sensibiliser les décideurs à ce que le main-

tien à l’Iso de l’acquis Cen constitue un investissement ; recourir à des documents Iso reprenant les

principes européens (exemple de la norme EN Iso 12100) ; recourir à des documents de l’Organisation

internationale du travail (recueil de directives pratiques sur la sécurité et la santé dans l’uti-lisation des machines) ; réfléchir à l’intérêt d’élaborer à l’interna-

tional des Common Regulatory Objectives (CRO), objectifs réglementaires communs, élaborés selon les principes de l’UN/CEE Recommandation L (modèle international pour l’harmonisation technique fondée sur de bonnes pratiques de réglementation à mettre en œuvre aux fins de la préparation, de l’adoption et de l’application de règlements techniques en ayant recours à des normes internationales) ; assurer la participation d’experts européens

dans les travaux internationaux.De plus, en ce qui concerne la mise en œuvre du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) en négociation entre l’Union européenne et les États-Unis, une simple reconnaissance mutuelle des normes serait totalement inadaptée à l’ensemble des sujets SST et en particulier aux normes euro-péennes harmonisées. Les normes interna-tionales Iso doivent prévaloir. Si nécessaire, en transition vers des normes Iso, l’élabora-tion de normes transatlantiques permettant une harmonisation technique des produits

de l’approche spécifiquement européenne de la santé et de la sécurité à la conception et/ou à des prescriptions entraînant un recul du niveau de sécurité précédemment atteint dans l’Union européenne, voire à des prescriptions contraires aux directives Machines ou EPI.Alors que les travaux de normalisation s’in-ternationalisent (révision des normes EN harmonisées sous accord de Vienne, perti-nence mondiale) et que de nouveaux acteurs montent en puissance (Chine, Japon, Corée du Sud, Brésil…), le Cen et ses membres doivent maintenir à l’Iso les acquis européens

européenne et dans le reste du monde, le transfert des normes européennes harmoni-sées du Cen vers l’Iso et leur retour au Cen peut être à l’origine de difficultés, puisque les cadres de référence ne sont pas les mêmes. En effet, dans l’Union européenne, les cadres de référence pour l’élaboration des normes Machines et EPI sont les directives, alors qu’à l’échelle internationale de tels cadres n’existent pas. Conséquence : la révision d’une norme européenne dans un cadre inter-national peut aboutir à des solutions privilé-giant le consensus international au détriment

NF EN 1417Machines pour les matières plastiques et le caoutchouc – mélangeurs à cylindres – prescriptions de sécurité

NF EN 1501-1/A1Bennes de collecte des déchets et leurs lève-conteneurs associés – exigences générales et exigences de sécurité – partie 1 : bennes à chargement arrière

NF EN 13001-1 Appareils de levage à charge suspendue – conception générale – partie 1 : principes généraux et prescriptions

NF EN 16474 Machines pour les matières plastiques et le caoutchouc – presses à vulcaniser les pneumatiques – prescriptions de sécurité

NF EN Iso 23125 Machines-outils – sécurité – machines de tournage

NF X 35-119Ergonomie – manipulation à fréquence élevée – évaluation et valeurs seuils de la contrainte biomécanique de tâches répétitives des membres supérieurs

NF X 35-702Sécurité des machines – principes ergonomiques pour la conception des cabines de tri manuel des déchets recyclables secs ménagers et assimilés issus des collectes séparées

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

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La digitalisation de l’économie, « l’Usine du futur », l’industrie 4.0 n’excluent pas

de fortes exigences de sécurité.

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ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016 35

SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

Patrice Caulier

Responsable de la sécurité et de la conformité chez Bobcat France SAS.

Il s’implique dans la normalisation…

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Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Je participe aux travaux de normalisation en tant que chairman de l’Iso/TC 110 SC 4, qui traite des chariots tout-terrain. Nous avons partagé notre travail en onze groupes de travail, chacun traitant d’un aspect particulier de ces machines. Le sous-comité organise, deux fois par an, une semaine de réunion de ses différents groupes de travail. Au cours de l’année écoulée, nous nous sommes réunis à Seattle (États-Unis) et à Londres (Grande-Bretagne). Des experts américains, européens, australiens et sud-africains participent aux travaux des groupes de travail et du sous-comité. J’ai organisé une rotation des lieux de réunion pour que ce ne soit pas toujours les mêmes experts qui se déplacent. Personnellement, je participe aux travaux de la quasi-totalité des groupes de travail en tant qu’expert et j’assure comme chairman l’animation des réunions du sous-comité qui se tiennent une fois par an à la suite des réunions des groupes de travail. Je parle de la quasi-totalité, car un groupe de travail traite d’une variété de chariots télescopiques très particulière, les chariots embarqués à l’arrière des camions, que mon entreprise ne fabrique pas et pour lesquels je n’ai aucune expertise à offrir au groupe.Bien sûr ces réunions sont précédées d’une réunion du comité miroir français animé par l’Union de normalisation de la mécanique (UNM), qui assure aussi désormais le secrétariat du sous-comité. C’est évidemment un moment important pour déterminer les positions communes nationales défendues ensuite lors des réunions des groupes de travail ou du sous-comité.À l’échelle internationale, je participe aussi aux travaux du comité de l’Iso/TC 127, qui traite des engins de terrassement, ainsi qu’à un certain nombre de groupes de travail de ce comité technique. L’un des sujets prioritaires actuellement concerne la visibilité. À la suite d’une objection formelle initiée par une pétition d’un citoyen allemand, les fabricants d’engins de terrassement ne bénéficient plus de la présomption de conformité à la directive Machines sur ce point. Les réunions du TC 127 sont, elles aussi, précédées de réunions du comité miroir français qui permettent de définir des positions communes.

Je représente aussi le comité Iso/TC 110/SC 4 au sein de l’Off Road Coordination. Le but de cette coordination, qui regroupe des représentants de différents comités et sous-comités techniques qui s’occupent d’engins non routiers (agricoles, engins de terrassement, chariots télescopiques, engins de construction…), est de partager les projets en développement pour déceler d’éventuelles synergies afin d’éviter, autant que possible, la duplication des exigences, voire des essais à réaliser.En Europe, je participe aux travaux du comité technique Cen/TC 150 pour les chariots télescopiques, du TC 151 pour les engins de terrassement et du TC 98 pour les plateformes élévatrices. Les chariots télescopiques, quand ils sont équipés d’une nacelle porte-personne, sont considérés comme des plateformes, et la réglementation européenne leur est applicable.L’on ne peut passer sous silence des travaux qui, s’ils ne sont pas de normalisation stricto sensu, sont très similaires pour les entreprises : je veux parler de la réglementation européenne développée par la Commission, que ce soit à l’heure actuelle sur les émissions de polluants pour le stage V, les niveaux de bruit des machines ou l’harmonisation des règles de circulation routière. Je participe à tous ces travaux par l’intermédiaire du Committee for European Construction Equipment (CECE) et de l’European Federation of Materials Handling (FEM).

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Bobcat, entreprise mondiale, est présente dans les comités de normalisation de nombreux pays dont la France, la République tchèque et les États-Unis. Nous sommes très impliqués dans les travaux de la normalisation internationale, européenne et française. Nous assumons des présidences de sous-comités et de groupes de travail.Nous continuerons à l’avenir à être très actifs dans la normalisation et, au moins pour notre entité américaine, à assurer un parrainage financier pour l’organisation des réunions. En effet, nous considérons que la normalisation nous permet de connaître et de développer l’état de l’art et qu’elle est un vecteur de compétitivité.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?Bobcat, entreprise à vocation mondiale, fait elle-même partie de Doosan, entreprise sud-coréenne présente sur les cinq continents. Il est donc extrêmement important pour nous de connaître les législations techniques dans tous les pays. La normalisation, qui fixe des exigences communes pour le plus grand nombre de pays, nous permet de faciliter le développement et la commercialisation de nos produits. Nous considérons qu’elle définit l’état de l’art de nos différentes activités. Leader mondial pour certains de nos produits, notre influence dans le contenu des normes est de première importance, car nous devons montrer le chemin pour une utilisation toujours plus sûre de ceux-ci.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre activité ?Nous sommes présents à toutes les étapes de développement des normes et partageons les projets avec les responsables des bureaux d’études et les ingénieurs chargés de l’application ou de la vérification des exigences. Éventuellement, pour des sujets plus pointus (compatibilité électromagnétique par exemple), ce sont les ingénieurs de l’entreprise, spécialistes de ces sujets, qui participent aux travaux.Il est très important en Europe de disposer de normes harmonisées qui nous permettent d’avoir la présomption de conformité à la directive Machines. En suivant ces normes pas à pas, je dirais ligne à ligne, nous sommes certains de couvrir les risques et d’apporter les solutions techniques nécessaires à la mise sur le marché de nos machines. En documentant ce travail, nous élaborons notre dossier technique et sommes à même de répondre à toutes demandes venant des autorités. En ce sens, la normalisation facilite grandement notre travail.

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux : RSE, brevets, négociations avec des acteurs « nouveaux » de grands émergents (Chine…) ?Les travaux auxquels je participe dans le cadre de l’Iso/TC 110/SC 4 sont confrontés à un brevet déposé par une entreprise participante. Néanmoins, ce brevet couvre une méthode bien particulière pour atteindre un résultat qui, lui, est défini par la norme. Il faut bien évidemment connaître ce brevet pour rechercher d’autres procédés afin d’obtenir le même résultat. Cela ne présente pas un handicap majeur pour nos activités normatives.

Organisme : Bobcat France SAS– Domaine d’activité de l’organisme : chariots télescopiques, engins de terrassement.– Taille de l’organisme : 220 personnes, 70 millions d’euros.

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SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

Network ; pour les EPI, le Forum sectoriel EPI). De telles structures n’existent pas à l’Iso, ce qui peut conduire à des approches non cohérentes, voire au chevauchement de certains travaux. Ainsi, des travaux animés par la France sont-ils menés au sein d’un groupe joint Iso/IEC afin de parvenir à la fusion des normes Iso et IEC qui traitent des parties des systèmes de commande relatives à la sécurité.En France, dans le cadre des échanges d’infor-mations avec les autres Cos, des réflexions ont été initiées avec le Cos Électrotechnologies. La question du renforcement de la cohérence des normes élaborées dans les enceintes « sécurité des machines » et « électrotechniques » est exa-minée pour, notamment, proposer et consoli-der des solutions techniques convergentes, en particulier quant aux méthodes d’essai, et expliciter les domaines d’application des normes concernées. Cela se fera en collabora-tion étroite avec les différentes commissions de normalisation et les experts français pré-sents en Europe et à l’international.De même, pour les EPI, une structure a été mise en place en France pour contribuer à la compatibilité et à l’interopérabilité de ces équipements.Enfin, un nombre croissant de normes concernant la SST relèvent aussi de la res-ponsabilité d’autres Cos, en particulier du Cos Management et services. Par exemple, le domaine des nanotechnologies, où il est primordial d’anticiper et de minimiser l’impact sur la santé au travail de ces nou-velles formes de production, les normes de management qui ont un impact sur la santé au travail ou encore les normes de services comme celles relatives à la silver économie susceptibles d’avoir un impact sur le secteur

va assurer une veille sur les développe-ments des partenariats transatlantiques en cours de négociation, TTIP, Tisa (accord sur le commerce des services) notamment, pouvant concerner la normalisation SST.

Renforcer la cohérence entre normes élaborées dans des enceintes différentesLes normes concernant la SST sont élaborées dans un grand nombre d’instances de travail (par exemple, pour les machines, une qua-rantaine de comités techniques Cen et quatre comités techniques Cenelec ; pour les EPI, sept comités techniques Cen et un comité technique Cenelec). Au Cen, des structures d’échanges sont en place (pour la sécurité des machines, le Safety of Machinery Sector

et procédés avec le niveau élevé de sécurité requis par les traités de l’Union européenne doit être défendue.Pour cela, le Cos SST, dans la perspective de la stratégie française de normalisation attendue : va maintenir le travail d’identification des

risques découlant de l’absence de participa-tion aux réunions des comités techniques (TC) et sous-comités (SC) Cen et Iso du champ SST par l’identification des structures à prési-dence actuellement non française qui seraient stratégiques pour la France si elles devenaient vacantes. Cette anticipation permet d’être prêts à réagir le cas échéant ; va identifier les TC et SC Iso du champ SST

à présidence française arrivant en fin de man-dat, pour être prêt à réagir ;

NF EN 13020Machines pour le traitement des surfaces routières – prescriptions de sécurité

NF EN Iso 4254-14 Matériel agricole – sécurité – partie 14 : enrubanneuses

Série NF EN Iso 14122Sécurité des machines – moyens d’accès permanents aux machines

Iso 5682 parties 1, 2 et 3 (rev.)

Équipement de pulvérisation– partie 1 : méthodes d’essai des buses de pulvérisation– partie 2 : méthodes d’essai pour évaluer la distribution transversale horizontale des pulvérisateurs à jet projeté– partie 3 : méthode d’essai pour évaluer les performances des systèmes de régulation du volume/surface

NF S 31-199 Performances acoustiques des espaces ouverts de bureaux

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

Les marchés économiques liés à la protection des travailleurs représentent, en France comme ailleurs, des volumes importants. Th

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ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016 37

SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

invite les commissions de normalisation à analyser, lors de l’examen systématique des normes, la pertinence des normes concernées en regard des besoins des acteurs écono-miques ; invite les commissions de normalisation à

améliorer dans les normes les prescriptions relatives aux notices d’instruction pour les équipements de travail ; suivra la mise en œuvre des propositions

d’action données dans le document Présomp-tion de conformité et normes incomplètes.

Travaux Iso sur les systèmes de management SSTSuite à l’engagement par l’Iso de travaux de normalisation sur les exigences relatives aux systèmes de management de la santé et de la sécurité au travail, le Cos, dans la perspec-tive de la prochaine stratégie française de normalisation :– confirme ses profondes réserves sur le sujet et les conditions de déroulement des travaux au niveau Iso ;– soutient dès lors l’implication des parties prenantes françaises dans les travaux Iso pour y faire valoir les principes adoptés par l’OIT en la matière. ●

dans certains accords d’atelier Cen (Cen Workshop Agreement [CWA]) ou référentiels non normatifs français, des acteurs ont tenté de traiter de questions concernant la sécurité au travail. Eu égard aux processus d’élabora-tion (temps réduit et parties intéressées repré-sentées limitées) et aux modalités d’adoption de ce type de documents qui manquent de transparence, ces questions ne doivent pas faire l’objet de CWA. Ceux-ci n’apportent pas en effet les garanties attendues dans le domaine de la SST.Pour cela, le Cos SST, dans la perspective de la stratégie française de normalisation : suit la mise en œuvre du règlement

1025/2012 relatif à la normalisation euro-péenne, pour éviter qu’il permette d’utiliser les CWA dans la réglementation ; suit la mise en œuvre du vade-mecum sur la

normalisation européenne, en particulier au sujet du rôle des consultants Cen ; invite les commissions de normalisation à

mettre en œuvre les orientations, conseils et recommandations du Guide de rédaction des normes pour la prise en compte des besoins des micro, petites et moyennes entreprises (Cen/CLC Guide 17) lors de l’élaboration ou la révision des normes SST ;

sinistré de l’aide à la personne. Une veille et une plus grande vigilance du Cos SST sont nécessaires sur ces sujets.Pour cela, le Cos SST cherchera à renforcer la cohérence entre les normes pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs élabo-rées dans des enceintes différentes.

Contribuer à la qualité des normes relatives à la santé et la sécurité au travail et à leur diffusionL’aptitude des normes à répondre aux besoins de l’ensemble des acteurs concernés, y compris TPE-PME, par les sujets dont elles traitent, dépend de la collaboration de ces acteurs au travail normatif. Il s’agit d’exprimer les positions et les attentes au sein des com-missions de normalisation. L’élargissement de la représentativité de ces commissions et le retour d’expérience utilisateurs, en identifiant et mobilisant de nouvelles parties intéressées, représentent des enjeux forts pour contribuer à la qualité du travail normatif.Par ailleurs, la clarification du rôle et du posi-tionnement des documents normatifs entre eux contribue aussi à la qualité du travail normatif, en aidant à choisir un statut adapté à l’objectif du document. Or on observe que

Normes et bonnes pratiques font partie de l’arsenal destiné à lutter

contre les pathologies du travail (troubles musculo-squelettiques…). Jd

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38 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

MANAGEMENT ET SERVICES

Management et services

Xavier Quérat-Hement Président du Cos

Fabienne Ramirez Rapporteur

Xavier QUÉRAT-HEMENT

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Les entreprises ont besoin de méthodes,d’outils et d’indicateurs

pour le pilotage de leurs activitésressources humaines.

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MANAGEMENT ET SERVICES

39ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Le champ de compétences du Cos Management et services couvre plusieurs segments : management, orienté vers la satis-

faction des parties prenantes, la maîtrise de la performance et la création de valeur par les organisations ; services opérationnels dans les entreprises,

services aux entreprises (B to B), gestion de la relation client ; méthodes et outils génériques liés à la

mesure et à la confiance.Le Cos coordonne le programme de normali-sation. Il initie les nouveaux thèmes et analyse leur faisabilité. Il veille à la progression et à la cohérence des travaux, à la pertinence des normes produites par rapport au marché et aux besoins exprimés par les utilisateurs.

Contexte : services et performance, moteurs de la croissance et de la compétitivité Les services se présentent comme des solu-tions crédibles pour une croissance durable et responsable dans tous les secteurs.En Europe, les mesures pour mettre en œuvre la directive Services auront généré un surcroît de croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Union de 0,80 %, et le gain économique total espéré serait trois fois supérieur. Les services représentent 76 % du PIB de l’Union européenne, 80 % pour la France. Les services créent des emplois nouveaux et locaux : 70 % des emplois européens sont dans les services, 76 % en France. La Commission européenne y voit un nouveau périmètre pour renforcer le marché intérieur et la compétitivité.En France, la Commission nationale des ser-vices (CNS) vise à mettre en œuvre toutes les actions utiles à la valorisation du poten-tiel de croissance du secteur, que ce soit dans les domaines des services aux entreprises, des activités financières, des transports, des services aux particuliers ou des services aux collectivités.Comme pour les produits, la normalisation contribue à augmenter la performance des nouveaux services, à clarifier les engage-ments des prestataires, à établir des relations de confiance, à accompagner l’innovation et la R&D. La normalisation, démarche volontaire pour l’ensemble des parties prenantes, doit répondre aux besoins de tous les acteurs du marché, dont les PME-TPE.

normalisation liés aux services et propose des recommandations destinées à faciliter leur déploiement. Elles sont au nombre de cinq : Recenser et analyser les besoins associés à

ces nouvelles tendances ou correspondant à une attente des marchés et des consom-mateurs et préciser les secteurs d’activité porteurs. Accompagner le secteur des services dans

leur compréhension et appropriation de la normalisation. Proposer des solutions normatives adaptées

à la diversité des secteurs, au développement des marchés et au degré de maturité des orga-nisations concernées, à leur taille, leur expo-sition à la concurrence, en particulier sur la scène internationale. Identifier et développer la normalisation

combinant produits et services. Promouvoir les initiatives et renforcer les

contributions françaises à la normalisation européenne et internationale des services, en associant l’ensemble des parties prenantes.Le déploiement de ces recommandations implique les différents Cos et acteurs motivés dans les services. Le plan d’actions est piloté par le comité stratégique Management et ser-vices via un groupe de promotion. C’est dans ce cadre qu’a eu lieu le colloque européen Afnor/Cen « Services made in Europe : quels outils pour soutenir le développement des services en France et en Europe ? » fin 2015 à Paris. Les pistes de travail qui s’en dégagent pourraient être déployées dès cette année en France et en Europe.Il ouvre aussi un axe de réflexion sur les nou-velles économies vis-à-vis desquelles le Cos commence à être sollicité : économie circu-laire (avec l’économie de la fonctionnalité), silver économie, économie du partage, éco-nomie collaborative, sociale et solidaire… en lien avec les travaux en cours au sein du Cos (services B to B, excellence de services…).

Le Cos est responsable d’un programme de normalisation destiné à accroître la perfor-mance des entreprises et de toutes les formes d’organisation. Administrations, collectivités territoriales et services publics trouvent déjà des premières réponses normatives à leurs ambitions de satisfaction des clients, mais il convient d’associer plus étroitement ces acteurs afin qu’ils s’approprient ces normes (ou en élaborent de nouvelles) et les recon-naissent comme de véritables moyens de conduite du changement.Les programmes normatifs ont des finalités variées, orientées vers la performance des organisations via un pilotage qui s’appuie sur : des méthodes de référence fondamentales et

d’évaluation ; le management, dont la qualité et l’innova-

tion ; la valorisation du capital humain ; l’excellence de services à travers des normes

génériques et spécifiques.

Les priorités du Cos cette année se rapportent aux services, systèmes de management inté-grés et PME, avec les actions de communica-tion associées : Promouvoir une normalisation pour facili-

ter le déploiement des services. Prendre en compte les intérêts et besoins des

PME-TPE. Engager une réflexion sur les systèmes de

management intégrés (SMI). S’organiser et communiquer.

Priorités 2016Promouvoir la normalisation pour faciliter le déploiement des servicesEn France, le Cos a travaillé l’an dernier sur le Livre blanc Quelle normalisation pour le déve-loppement des services ?. Le document identi-fie, avec les parties prenantes, les enjeux de la

L’année 2015 a été marquée par la parution de la nouvelle version

de la norme Iso 9001, incontournable pour la performance des organisations.

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MANAGEMENT ET SERVICES

40 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Livre blanc et actions associées doivent ser-vir de fondement pour communiquer à pro-pos de la normalisation dans les services et permettre aux acteurs économiques de mieux s’en emparer pour faire progresser leur straté-gie. Ils vont servir aussi à alimenter les contri-butions françaises aux stratégies européenne et internationale.Si, dans certains secteurs économiques, des services ont développé des normes pour leur activité (formation, maintenance, conseil en management…), nombreux sont ceux qui ne disposent pas encore de normes dédiées. Néanmoins, certaines entreprises utilisent déjà des normes génériques (management de la qualité, maîtrise des risques, gestion des récla-mations). Le Cos invite les représentants de ces activités de services à examiner l’adéqua-tion des réponses proposées par ces normes transversales et leurs besoins spécifiques.De même, les acteurs vont être particuliè-rement sollicités cette année par l’activité européenne : Par les activités du comité de projet européen

Système d’excellence de service (Cen/TC 420), portées par l’Allemagne qui visent au déploie-ment de la norme expérimentale publiée début 2016 (XP Cen/TS 16880). Pour l’élaboration de normes horizontales

de services : le mandat européen M/517, des-tiné à produire des normes génériques de services, entre dans sa phase 2. Le Royaume-Uni (BSI) s’est porté volontaire pour créer un comité technique européen chargé d’élaborer les normes pour les trois thématiques rete-nues comme prioritaires par la Commission européenne : passation des marchés, accords et contrats, évaluation de la performance des services. Le Cos encourage la mobilisation des acteurs français dans la rédaction des normes prévues au sein de ce nouveau comité technique européen.Le Cos mène une veille active vis-à-vis de l’ac-tivité européenne, étant associé aux travaux du groupe de conseil stratégique européen mis en place par le Cen (Cen SAGS).

Prendre en compte les intérêts et besoins des PME-TPELe Cos pilote la mise en œuvre de la straté-gie française pour adapter les normes aux besoins des PME-TPE. Il encourage les com-missions de normalisation qui lui sont atta-chées à intégrer leurs attentes et leurs besoins. Il veille aussi à la bonne représentativité de

NF EN Iso 9001 Systèmes de management de la qualité – exigences

NF EN Iso 9000Systèmes de management de la qualité – principes essentiels et vocabulaire

NF Iso 13528Méthodes statistiques utilisées dans les essais d’aptitude par comparaisons interlaboratoires

NF EN Iso/IEC 17021-1

Évaluation de la conformité – exigences pour les organismes procédant à l’audit et à la certification des systèmes de management – partie 1 : exigences

NF Iso 19600Systèmes de management de la conformité compliance – lignes directrices

NF Iso 13611Interprétation – lignes directrices pour l’interprétation en milieu social

NF EN Iso 17100Services de traduction – exigences relatives aux services de traduction

NF EN 16646Maintenance – maintenance dans le cadre de la gestion des actifs physiques

NF X 60-000 Maintenance industrielle – fonction maintenance

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

Certains services disposent de normes pour leur activité (formation, conseil en management…), d’autres s’appuient sur des normes génériques (gestion des réclamations…).

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MANAGEMENT ET SERVICES

41ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

ces PME-TPE en s’assurant de l’information de leurs représentants lors de l’instruction des nouveaux projets au lancement des travaux. L’accent porte sur les achats responsables, l’innovation, le management du risque…Structure indépendante des Cos et des commis-sions de normalisation, le Comité de concerta-tion normalisation et artisanat (CCNA) assure le relais en informant ses membres des sujets et dossiers traités par différents Cos (Agroa-limentaire, Construction et urbanisme) et notamment le Cos Management et services.La nouvelle version de l’Iso 9001 Système de management de la qualité est incontournable pour la performance de toutes les formes d’organisations.Cette norme demeure le socle de la confiance client et fournisseur. La nouvelle version vise à rendre le concept de management de la qua-lité plus accessible et lisible par toute forme d’organisation, dont les PME-TPE. Cet aspect est à prendre en compte dans les révisions ini-tiées cette année.Ainsi, la participation de l’APCMA à la com-mission de normalisation Qualité et manage-ment pour faire valoir les besoins des PME permet de l’associer directement aux travaux internationaux. La commission Qualité et management a nommé un représentant de l’APCMA dans le groupe de travail Iso chargé de l’élaboration de l’Iso/TS 9002 Lignes direc-trices pour l’application de l’Iso 9001, atten-due pour 2016.Le Cos doit identifier les thématiques impor-tantes pour les PME-TPE : Les interfaces « normes volontaires/régle-

mentation obligatoire » ou diverses normes qui permettent de construire la confiance (attestation de conformité, qualification, cer-tification, compliance…), avec par exemple la révision de la norme Iso 17025 dédiée aux compétences des laboratoires d’essai et d’éta-lonnage, souvent de petites structures. Un groupe de travail Management des

risques dans les PME et les ETI a travaillé sur une méthode d’organisation à destination de ces entreprises pour leur permettre de maîtri-ser leurs risques. Publication attendue cette année. La mise à disposition d’outils contribuant à

la performance de professions le demandant, intégrant les thématiques de l’innovation et du capital immatériel des organisations, avec un nouveau sujet dédié au management de la propriété intellectuelle.

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Président de la commission française, il a fallu suivre l’avancement des travaux de tout le comité technique sur les normes de ressources humaines (il compte aujourd’hui six groupes de travail, un 7e étant en cours de constitution). En tant qu’animateur du groupe de travail international sur la gouvernance humaine (sujet porté par la France : j’en assure l’animation et Afnor le secrétariat), il a fallu bâtir le projet de texte sur la gouvernance humaine et le partager avec les autres pays inscrits à ces travaux et suivre les autres thématiques développées au sein du comité technique.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Nous travaillons à doter le monde des professionnels des ressources humaines de règles normatives, qui, parce qu’elles doivent être appliquées partout, sont nécessairement un peu générales.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?S’agissant des normes à propos des ressources humaines, elles sont plutôt de la nature

des lignes de conduite que des dispositifs contraignants, voire incontournables. Le sujet ici est de mettre la préoccupation des RH au plus haut niveau de la prise de décision dans l’entreprise. La prévention est plus forte que la thérapeutique, et il faut se souvenir que la performance sociale est au cœur de la performance économique.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre activité ?Les directions des ressources humaines n’ont pas beaucoup de textes normatifs internationaux pour le moment. Les législations sociales locales se chargent de donner à chaque DRH, dans chaque pays, un univers réglementaire allant de « contraignant » à « tentaculaire ». L’internationalisation du travail normatif devrait au moins fournir un socle commun à chacun. La nouveauté est qu’il s’agit d’élaborer des normes volontaires.

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ?La normalisation dans le domaine des ressources humaines doit contribuer à mieux vivre avec les différences de pays, de continents, de mentalités, de pratiques, voire de convictions en impliquant les parties prenantes de l’entreprise ou de l’organisation.

Izy BEHAR

Administrateur de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), président de l’European Association for People Management (EAPM) et rédacteur en chef de la revue mensuelle Personnel.

Il s’implique dans la normalisation…

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MANAGEMENT ET SERVICES

42 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Le Cos a validé la participation d’Afnor à la section thématique « excellence opéra-tionnelle » de la Commission nationale des services, dont l’une des priorités est de déve-lopper les outils opérationnels répondant aux besoins d’information, de conseil et de soutien des TPE-PME pour la mise en œuvre de l’excellence opérationnelle. Le Cos est prêt à examiner les besoins en normalisation qui pourraient émerger de ses activités.

Engager une réflexion sur les systèmes de management intégrés (SMI)Le fait marquant pour 2015-2016 est l’abou-tissement de nombreuses normes de système de management. Outre la norme Iso 9001 sur la qualité, la norme Iso 14001 sur l’en-vironnement a été publiée. La norme Iso 45001 sur la santé et sécurité au travail doit être publiée l’année prochaine. Au-delà de ce triptyque QSE, d’autres normes de système de management sont en cours d’élabora-tion ou de révision : sur le management du risque (révision de l’Iso 31000, groupe de tra-vail Afnor), le management de l’innovation (Iso/TC 279 Processus d’innovation : interac-tions, outils et méthodes, secrétariat Afnor), les programmes de conformité (compliance) à l’Iso/PC 271 (publication de la NF Iso 19600 Systèmes de management de la compliance – lignes directrices en 2015) et la lutte contre la corruption (Iso/PC 278), le management colla-boratif des relations d’affaires (Iso/PC 286), la gestion des achats responsables (Iso/PC 277, projet Iso 18617 piloté par la France), la ges-tion des actifs (série Iso 55000)… D’autres normes sont importantes pour des secteurs comme la défense. C’est le cas des normes de management de projet et de management par la valeur, complémentaires des travaux dédiés à l’ingénierie système, traités dans le cadre du Cos Information et communication numérique.Il convient d’ajouter la dimension humaine dans les organisations avec le management des ressources humaines, en particulier à l’échelle internationale (Iso/TC 260), où il existe un véritable enjeu de performance et de création de valeur. Les entreprises ont besoin de méthodes, d’outils et d’indicateurs pour le pilotage de leurs activités ressources humaines, comme la politique de prévention des discriminations, la gestion des talents et la formation professionnelle… La France

NF Iso 30408Gouvernance humaine – la dimension humaine partie importante de la stratégie des organismes – lignes directrices

XP EN Iso/TS 9002Systèmes de management de la qualité – lignes directrices pour l’application de l’Iso 9001

XP Cen/TS 16880Systèmes d’excellence de service – exigences et lignes directrices relatives aux systèmes d’excellence de service visant à atteindre l’enchantement du client

NF X 50-155 Management par la valeur – coût global

FD X 50-260Management des risques – lignes directrices pour la mise en œuvre dans les ETI-PME

FD X 50-115 et 116 Management de projet – présentation générale

NF X 50-141-5Relations clients-fournisseurs – qualité des démonstrations (essais, calculs, simulations, etc.) – partie 5 : lignes directrices pour maîtriser les risques liés au processus de démonstration

NF Iso 7870-6Méthodes statistiques en management de processus – cartes de contrôle – partie 6 : cartes de contrôle EWMA

FD Iso Guide 31Matériaux de référence – contenu des certificats, étiquettes et documentation d’accompagnement

XP Cen Iso/TS 80004-1

Nanotechnologies – vocabulaire – partie 1 : termes cœur

NF Iso 28564-2Systèmes de guidage destinés à l’information du public – partie 2 : principes de conception et exigences pour panneaux de direction et de localisation

NF X 60-400Maintenance industrielle – mise en sécurité des équipements et des installations avant intervention de maintenance

NF Iso 19366Services de formation fournis en dehors du cadre de l’enseignement formel – exigences

NF EN 16775Services d’expertise – exigences générales relatives aux services d’expertise

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

Les travaux de normalisation accompagnent le développement des nanotechnologies.

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MANAGEMENT ET SERVICES

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a ainsi l’initiative d’un projet de norme internationale sur la gouvernance humaine (pr NF Iso 30408), le développement des normes de systèmes de management ou asso-ciées pose la question de leur utilisation et de leur articulation dans les organisations.Le Cos a décidé d’engager une réflexion cette année, en concertation avec les autres Cos concernés, sur le retour d’expérience concer-nant la mise en œuvre opérationnelle de sys-tèmes de management intégrés. Un séminaire dédié doit avoir lieu après la publication des principales normes.

Coordonner, s’organiser et communiquerLa richesse de l’année 2015, avec la publi-cation du Livre blanc Quelle normalisation pour les services ?, la publication des normes Iso 9000 ainsi que du référentiel européen sur l’excellence de services… conduit à définir un plan de communication lié aux différentes activités du Cos afin de faire la promotion des travaux réalisés et engagés et de per-mettre à l’ensemble des acteurs de s’en saisir et de mobiliser la participation française à la normalisation dans les structures nationales, européennes et internationales.Le groupe de promotion du Livre blanc est ouvert aux membres de tous les Cos. Il a pour mission d’assurer sa promotion dans les ins-tances concernées comme la CNS. Il vise aussi à accompagner la mise en œuvre des recom-mandations, dont la mobilisation des acteurs français en Europe, l’identification du déve-loppement d’une normalisation liée à l’émer-gence des services, le partage d’expérience. Il s’agira d’engager des actions transverses, en particulier en Europe.Le Cos maintient aussi la coordination dans les nanotechnologies. Elles présentent aujourd’hui un enjeu économique et sociétal important, où il convient de prendre en compte les risques susceptibles d’être liés à la manipulation de la matière à l’échelle du nanomètre. L’enjeu des travaux de normalisation est d’accompagner le développement des nanotechnologies afin de pouvoir bénéficier de leurs bienfaits tout en se prémunissant d’éventuels effets négatifs. C’est pourquoi la normalisation française, euro-péenne ou internationale demeure aujourd’hui tournée vers la terminologie, la détection, la métrologie, la caractérisation et les bonnes pra-tiques de production, de conditionnement, de transport et de sécurité tout au long du cycle de

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Generali Univers clients entreprises est investi dans le cadre de la commission Management du risque (norme Iso 31000) et en particulier au sein du groupe de travail Guide Iso 31000 pour les PME et ETI.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?En tant qu’assureur majeur dans le domaine des risques entreprises dommages, nous considérons que nous avons un rôle à important à jouer pour inciter les entreprises PME-ETI à s’insérer dans un processus de normalisation Iso 9001 Management de la qualité, Iso 14001 Management de l’environnement, Iso 31000 Management du risque et Iso 26000 Responsabilité sociétale, car nous avons établi un lien évident entre baisse de la sinistralité et engagement dans l’excellence opérationnelle, engagement RSE et maîtrise des risques.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?Nous sommes moins concernés par ce mécanisme, même s’il nous paraît

essentiel d’être informés au fur et à mesure des évolutions des normes, afin de pouvoir en permanence disposer des bonnes informations pour défendre auprès des entreprises les actions les incitant à intégrer les normes dans leurs organisations.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?Nous prenons en compte les normes dans notre approche du risque et dans nos règles de tarification comme facteur de qualité du risque et meilleure compréhension du fonctionnement de l’entreprise. Cela permet d’avoir avec le client une représentation identique de l’entreprise et une vision partagée de ses risques.

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ? Il s’agit de risques liés à la supply chain et aussi à la norme Iso 22301 Système de management de la continuité, deux axes de réflexion importants que nous intégrons. Nous nous intéressons à la norme Iso 55000 Gestion des actifs – asset management, car il se pourrait à l’avenir que les règles d’indemnisation des actifs matériels prennent en compte la création de valeur liée aux actifs matériels et non seulement une valeur de remplacement pouvant être déconnectée de la réalité économique.

Louis-Rémy PINAULT

Manager opération d’assurances chez Generali.

Il s’implique dans la normalisation…

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La normalisation aborde les services aux entreprises, aux particuliers, aux collectivités…

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MANAGEMENT ET SERVICES

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dans les comités stratégiques sectoriels. Il est donc nécessaire d’assurer la cohérence entre ces travaux et ceux des commissions de nor-malisation chargées des produits et des ser-vices, pour leurs déclinaisons sectorielles. Ce travail de mise en cohérence est rendu possible par une coordination sous l’égide d’Afnor.Le Cos compte aussi renouveler les partages d’expérience pour : Échanger avec les présidents de commis-

sion de normalisation afin de fluidifier les relations entre le Cos et ses commissions de normalisation ; favoriser la coopération entre le Cos et les commissions de normalisation. Par exemple, en 2016, une réunion thématique avec la commission de normalisation Manage-ment de la valeur sur les services est prévue. Ouvrir son tour de table pour améliorer sa

capacité à porter ou instruire de nouveaux projets de normes et réunir une expertise représentative de l’ensemble des intérêts de l’économie des services. Identifier les besoins des entreprises, des

collectivités territoriales et de l’État dans le champ des services en particulier. Partager avec les autres Cos, en particulier

vis-à-vis des sujets transverses, comme les bouleversements nés de la nouvelle économie. Contribuer aux stratégies en France, en

Europe et à l’international en se positionnant comme le carrefour entre les grands acteurs de son périmètre et le CCPN.Il doit pour tous ces sujets relever le défi de la simplification et faire preuve de pédagogie en particulier vis-à-vis des nouveaux acteurs de la normalisation.Considérant les évolutions du monde écono-mique, de l’entreprise, de la société et des tra-vaux de normalisation sur son périmètre, le Cos réfléchit activement à une nouvelle orga-nisation des axes thématiques qu’il couvre. Objectifs : améliorer la lisibilité, la cohérence et l’exhaustivité de traitement. ●

connaissances fondamentales scientifiques et techniques n’ont plus de statut particulier et doivent trouver leur équilibre afin de mainte-nir l’influence française sur la scène mondiale.Les domaines concernés : symboles graphiques et pictogrammes, couleurs et colorimétrie, y compris des normes d’application obliga-toire, documentation technique de produits, grandeurs et unités, terminologie, qui s’ouvre vers les besoins des PME-TPE à travers des normes sur l’interprétation (publication de la NF Iso 13611 Interprétation – lignes directrices pour l’interprétation en milieu social) et la tra-duction, métrologie et méthodes statistiques, qui fournissent les outils et méthodes venant en support des normes de système de mana-gement. À l’Iso (Iso/TC 69), un groupe ad hoc sur les données massives (big data) a vu le jour fin 2015 dans le but d’identifier les normes sta-tistiques à même d’être utilisées ou devant être développées pour répondre aux enjeux de ce nouveau marché.Toutes ces thématiques transverses sont géné-ralement communes à plusieurs filières écono-miques. Elles peuvent générer des déclinaisons

vie des produits. C’est grâce à cette approche transversale que l’activité nanotechnologies a été rattachée au Cos Management et services. Celui-ci veille à assurer un rôle d’information auprès des Cos sectoriels utilisateurs et de coordination auprès des commissions de nor-malisation impliquées.La France influence fortement ces travaux. Elle détient présidence et secrétariat du comité technique Cen/TC 352 et assure la gestion du mandat M/461, qui couvre le développement de travaux et la coordination de ceux déve-loppés dans les autres comités techniques, en lien étroit avec les projets de R&D européens (H2020 NMP). À l’échelle internationale, la participation des experts français permet une influence forte grâce notamment à la vice-présidence du groupe Iso/TC 229/TG 2 Consommateurs et dimensions sociétales et l’animation de l’Iso/TC 229/NLCG Groupe de coordination des liaisons.Le Cos accompagne l’évolution des domaines codifiant les connaissances fondamentales scientifiques et techniques. Cette année, les commissions qui ont pour objet de codifier les

Les PME/TPE font l’objet d’attentions particulières de la part des normalisateurs.

La performance des organisations vue par le Cos.

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BIENS DE CONSOMMATION, SPORTS ET LOISIRS

Biens de consommation, sports et loisirs

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Sophie Huberson Présidente du Cos

Stéphane Jock Vice-président

Grégory Berthou Rapporteur

Sophie HUBERSON

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La sécurité à chaque tour de roue…Les normes internationales sur les bicyclettes,

inspirées des normes européennes,ont été finalisées.

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BIENS DE CONSOMMATION, SPORTS ET LOISIRS

46 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

La normalisation relative à la sécurité des produits et des services, en appui à la réglementation, demeure l’axe de travail prioritaire des travaux en

2016, pour les biens de consommation comme pour le secteur sports et loisirs. Les aspects fonctionnels des produits et équipements, ainsi que la qualité des services, en particulier dans le tourisme, constituent également des axes de travail essentiels. Cela s’inscrit dans un contexte marqué par l’impact du numé-rique et la nécessaire innovation. Le dévelop-pement durable et la responsabilité sociétale deviennent des composantes importantes des travaux : prise en compte de l’accessibi-lité, déclinaisons de la norme Iso 26000 ou encore affichage environnemental des pro-duits. De plus en plus centrés sur l’expérience de consommation, les enjeux fondamentaux liés à ces secteurs se retrouvent désormais autour du triptyque qualité, confiance et enchantement.

Garantir la sécurité des produits et des servicesLa plupart des produits, équipements et services du périmètre du Cos relèvent soit d’une directive sectorielle Nouvelle approche (jouets, navigation de plaisance, équipements de protection individuelle…), soit de la direc-tive Sécurité générale des produits (DSGP), dont la révision a été initiée mi-2010. Ce texte essentiel a un impact fort sur les activités du Cos : son évolution y fait l’objet d’un suivi attentif.La Commission européenne (DG Sanco) a adopté, en février 2013, une proposition de règlement européen sur la sécurité des pro-duits de consommation, qui à terme doit remplacer la DSGP. Ce projet de règlement a été adopté par le Parlement européen le 15 avril 2014, mais son adoption définitive demeure subordonnée à un accord du Conseil

Améliorer les données utilisées pour la normalisation des produits de consommationUne réflexion a été initiée dès 2012 par le Cos à propos des données d’accidentologie, indis-pensables aux normalisateurs pour fixer, de manière fiable et incontestable, les niveaux d’exigences adaptés aux produits de la vie courante. Le Cos a ainsi mis en exergue en France le besoin d’organiser un système de partage et d’accès aux données d’accidentolo-gie. Cette demande pourrait trouver un écho en Europe : l’Anec, qui représente la voix des consommateurs dans la normalisation euro-péenne, a porté dès 2013 une demande simi-laire. Dans le cadre du processus d’adoption en cours du paquet Sécurité des produits et surveillance du marché, la mise en place d’une base de données paneuropéenne des bles-sures est en effet envisagée. La Commission européenne a d’ailleurs lancé une enquête sur les systèmes nationaux de collecte de données d’accidentologie dans l’Union fin 2014, en vue d’évaluer le rapport coût-avantage d’une base de données européenne sur les accidents et les blessures (BDAB).La sécurité des enfants demeure omnipré-sente dans les travaux, notamment en Europe. Les membres du Cos déplorent d’ailleurs le manque d’une base documentaire à jour, permettant aux différents comités techniques Cen de disposer de données morphologiques et ergonomiques communes afin de fixer

européen. Or l’article 7 de la proposition de RSPC, relatif à l’indication d’origine des pro-duits, apparaît comme un point bloquant. Son entrée en vigueur, prévue initialement en jan-vier 2015, a ainsi été repoussée. Un échange spécifique sur cette proposition avait été organisé en juin 2013 entre la DG Sanco et les membres du Cos. D’autres points d’actualisa-tion pourront être organisés si nécessaire.Il fait partie d’un paquet Sécurité des pro-duits et surveillance du marché, qui intègre aussi une proposition de règlement unique pour la surveillance du marché et un plan d’action pluriannuel (2013-2015) de surveil-lance du marché. Il fait également suite au nouveau règlement de l’Union européenne (UE) n° 1025/2012 du 25 octobre 2012 relatif à la normalisation européenne, qui a précisé et raccourci la procédure d’adoption des man-dats de normalisation attribués au Cen/Cene-lec, dont un nombre important figure dans le cadre de la DSGP. C’est le cas par exemple des projets de mandats pour les appareils à étha-nol, les bougies ou les barbecues.En France, le Cos instruit chaque année des avis de la Commission de sécurité des consommateurs (CSC), qui donnent générale-ment lieu à des travaux de normalisation (ou de révision de normes) : c’est actuellement le cas pour les avis sur les planches à repasser, les porte-vélos, les artifices de divertissement, les lampes à lumière pulsée pour l’épilation et les cigarettes électroniques.

Les barbecues (comme les bougiesou les appareils à éthanol)

font l’objet d’un mandat de normalisation. Bern

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BIENS DE CONSOMMATION, SPORTS ET LOISIRS

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Thierry BOEGLIN

Directeur de Poséidon, MG International.

Il s’implique dans la normalisation…

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Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Il y a quelques années, la société Poséidon a mis au point un système de vision par ordinateur pour la détection de noyades en piscines publiques. En alertant les maîtres-nageurs-sauveteurs (MNS) dès les premières secondes, cette innovation française est rapidement devenue une référence en matière de sécurité.L’entreprise a décidé de faire reconnaître son innovation technique par une norme Afnor, c’est-à-dire une méthode de référence d’application volontaire (à ne pas confondre avec la réglementation). Des exigences de sécurité et des méthodes d’essai ont été définies avec les professionnels, et la norme NF S 52-010 a été publiée en août 2014.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Les effets positifs de la norme française pour le marché et pour Poséidon nous ont amenés à demander à Afnor de nous accompagner dans une démarche de normalisation à l’échelle internationale : Poséidon travaille dans une quinzaine de pays en Europe, aux États-Unis, en Asie et en Australie. La France a ainsi proposé la création d’un nouveau groupe de travail au sein du comité technique Iso/TC 83 Matériel et équipements de sports. Après consultation des pays participants et vote favorable, ce groupe animé par la France a démarré ses travaux début mars 2015 pour établir une nouvelle norme internationale. Onze pays se sont réunis à deux reprises,

et un projet de norme a été finalisé fin 2015. Il aura fallu moins de deux ans entre la première réunion de travail du groupe d’experts français pour la norme française et le lancement de l’enquête CD au niveau Iso. Nous avons choisi de nous affranchir de l’étape européenne en démarrant directement une démarche de normalisation Iso sous accord de Vienne. Cette stratégie constitue une façon de prendre en considération la mondialisation de l’économie et permet un gain de temps et d’efficacité.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?La norme reprend des éléments liés à l’innovation de Poséidon et constitue un référentiel pour les consommateurs, qui ont désormais la possibilité de différencier un véritable système de vision par ordinateur développé pour la détection de noyades en piscines d’un simple système de détection d’immobilité qui ne sera pas en mesure de différencier une personne totalement immergée d’une personne partiellement immergée avec la tête au-dessus de la surface de l’eau. Définir des références communes en matière de terminologie, de méthodes de caractérisation et de mesure de performance des procédés et des produits est particulièrement déterminant pour des produits immatériels comme les logiciels. Avant la publication de la norme, il était pratiquement impossible, pour les professionnels et les consommateurs, de vérifier le niveau

de qualité et de sécurité d’un système de vision par ordinateur pour la détection de noyades.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?La norme NF S 52-010 est désormais utilisée au quotidien. Notre force de vente valorise nos technologies en mettant en avant le contenu de la norme (exigences de sécurité et méthodes d’essai) et l’utilise comme un outil stratégique en recommandant de l’intégrer dans les cahiers des charges. L’incorporation de la référence normative dans le cahier des charges d’un appel d’offres constitue une garantie pour le consommateur. La norme permet également de stimuler notre équipe d’ingénieurs en lui fixant un objectif clair en matière de performances à atteindre.

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ?Comme la conformité à la norme peut impliquer l’utilisation d’un ou plusieurs de nos brevets, nous nous sommes engagés auprès d’Afnor à consentir, pour sa mise en application, à négocier des licences dans des termes et conditions raisonnables et non discriminatoires avec des demandeurs du monde entier (concept Frand).

Organisme : Poséidon – MG International– Domaine d’activité de l’organisme : systèmes de vision par ordinateur pour la prévention de noyades en piscines publiques.– Taille de l’organisme : 18 personnes.

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seuils, dimensions, forces adaptées aux diffé-rents âges de l’enfant. Une action financée par la Commission européenne est actuellement menée pour mettre à jour des données exis-tantes à l’horizon 2017-2018.Le Cos a contribué activement à la révision du guide Iso/IEC 50 relatif aux principes directeurs pour la sécurité des enfants, qui s’adresse aux rédacteurs de normes sur des produits qui ne sont pas exclusivement des-tinés aux enfants (exemple : lave-vaisselle), dont la publication est intervenue début 2015. Ce guide a fait l’objet d’une présentation exhaustive à l’occasion de la rencontre « Des outils pédagogiques pour mieux normaliser » organisée par Afnor en juin dernier.

Mieux informer le consommateur : disponibilité, traçabilité, sincéritéL’information du consommateur est omnipré-sente dans les travaux, en appui des politiques publiques de protection des consommateurs. Cela se vérifie en France et en Europe à tra-vers, par exemple, le mandat de normalisa-tion M/532 sur l’étiquetage de composition textile adopté récemment.À l’initiative des acteurs français, de nou-veaux travaux européens pourraient rapi-dement démarrer sur la déclaration et la mesure des substances réglementées dans les articles. Pour l’affichage environnemental des produits de consommation, l’actualité natio-nale et européenne entraîne une attention particulière des membres du Cos. Plusieurs référentiels ont déjà été publiés pour l’ameu-blement, le cycle, les chaussures et articles de sport ; certains secteurs professionnels du Cos ont participé aux expérimentations menées en 2012 en France, dont le bilan a été rendu public fin 2013. Ce thème trouve aujourd’hui un prolongement européen avec l’expérimentation 2013-2016 visant à facili-ter une meilleure information sur la perfor-mance environnementale des produits et des organisations. Sur base de la méthode com-mune européenne recommandée, dite PEF (empreinte environnementale des produits), des référentiels sectoriels européens sont appelés à se développer. Ils seront accompa-gnés de tests sur les modalités de vérifica-tion et de communication au consommateur. Un premier appel à projets en 2013 avait débouché sur une forte participation fran-çaise. Parmi les secteurs retenus : textile, cuir, chaussures, distribution…

Promouvoir la conception universelle des produits et des servicesPar ailleurs, un groupe de coordination Accessibilité a été créé dès 2012. Il suit en France la réponse au mandat européen et assure la veille pour tous les travaux de nor-malisation sectoriels dédiés à l’accessibilité.

NF EN 71-14 Sécurité des jouets – partie 14 : trampolines à usage familial

NF EN 14682Sécurité des vêtements d’enfants – cordons et cordons coulissants – spécifications

XP D 90-300-1 et 2

Cigarettes électroniques et e-liquides – partie 1 : exigences et méthodes d’essai relatives aux cigarettes électroniquesPartie 2 : exigences et méthodes d’essai relatives aux cigarettes e-liquides

NF S 52-107 Pistes de ski – aménagement des espaces freestyle

XP Cen/TS 16717Sols sportifs – méthode d’essai de détermination de l’absorption des chocs, de la déformation verticale et de la restitution d’énergie, au moyen de l’athlète artificiel amélioré

NF EN 16630Modules fixes d’entraînement physique de plein air – exigences de sécurité et méthodes d’essai

NF EN 15567-1 et 2

Structures de sport et d’activités de plein air – parcours acrobatiques en hauteur – partie 1 : exigences de construction et de sécuritéPartie 2 : exigences d’exploitation

NF EN 14533Textiles et produits textiles – comportement au feu des articles de literie – système de classification

NF EN 16664Équipements de jeux – buts légers – exigences fonctionnelles, exigences de sécurité et méthodes d’essai

NF EN Iso 18323Bijouterie – confiance des consommateurs dans l’industrie du diamant

Série NF EN 16582

Piscines privées à usage familial – partie 1 : exigences générales, exigences de sécurité et méthodes d’essaiPartie 2 : exigences spécifiques, exigences de sécurité et méthodes d’essai pour piscines enterréesPartie 3 : exigences spécifiques, exigences de sécurité et méthodes d’essai pour piscines hors sol

Série Cen/TR 13387

Lignes directrices générales relatives à la sécurité – partie 1 : principes de sécurité et évaluation de la sécuritéPartie 2 : risques chimiquesPartie 3 : risques mécaniquesPartie 4 : risques thermiquesPartie 5 : informations relatives au produit

NF Iso 13810 Tourisme industriel – exigences générales de qualité de service

XP Cen/TS 16822Textiles et produits textiles – autodéclarations environnementales – emploi des termes

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

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de même pour les liners. Des travaux ont été engagés en 2014 pour les piscinettes et les spas domestiques, à l’initiative de l’Italie et de l’Allemagne.La France a abandonné le secrétariat d’un récent groupe de travail du Cen/TC 46 Poêles à mazout sur les appareils à éthanol, faute de mobilisation suffisante, même s’il n’est pas exclu que le mandat sous DSGP en prépa-ration pour ces produits puisse conserver la philosophie de la norme française, très diffé-rente de la norme allemande.La révision de la norme NF EN 13869 Briquets – sécurité enfants est engagée au sein du Cen/PC 355, pour la deuxième partie du man-dat, qui porte sur la recherche d’une méthode d’essai alternative au panel d’enfants. Ces travaux sont menés sur la base des résultats d’une étude financée par la Commission européenne. Cette révision est en phase de finalisation.Un nouveau comité technique international Iso/TC 264 Artifices de divertissement a vu le jour fin 2011 à l’initiative de la Chine, qui en anime le secrétariat. Les acteurs français, très mobilisés, ont obtenu le pilotage du groupe de travail sur les méthodes d’essai (WG 4). La France avait accueilli la deuxième réunion de ce comité Iso/TC 264 à l’automne 2013 à Toulouse (Haute-Garonne). Ces travaux ont démarré au moment même où ceux (d’en-vergure) engagés au Cen, dans le cadre d’un mandat de la Commission européenne en lien

Le Cos propose ainsi de continuer à investi-guer l’économie collaborative, de manière à préparer et diffuser des éléments exploitables pour les autres secteurs concernés et faire émerger l’expression de besoins éventuels de travaux.Enfin, plus globalement, le Cos veille à accom-pagner et renforcer l’influence française sur la scène internationale, à l’instar des cigarettes électroniques ou des systèmes de détection vidéo contre les noyades dans les piscines publiques.

BIENS DE CONSOMMATIONLa normalisation poursuit son développe-ment au Cen et à l’Iso, avec un fort position-nement de la France, qui détient le secrétariat de plusieurs structures. Les normes à paraître cette année sont généralement établies dans le cadre de la DSGP ou de directives sectorielles.La France assure ainsi le secrétariat du comité technique Cen/TC 402 Piscines et spas domes-tiques, ainsi qu’un secrétariat de groupe de travail (structure des piscines domestiques) sur les deux mis en place dans un premier temps. Les premières normes européennes pour les piscines domestiques sont publiées depuis l’automne dernier. Un nouveau groupe de travail, dédié aux éléments de protection, domaine dans lequel la France est la seule à avoir développé des normes nationales, pour-rait être proposé dans les prochaines années si le contexte le permet. Il pourrait en être

Il a aussi contribué activement à la révision du guide Iso/IEC 71 sur les principes direc-teurs de l’accessibilité dans les normes, dont la nouvelle version, davantage opération-nelle, a été publiée début 2015. Dans un souci d’efficacité, son activité est coordonnée avec celle de l’Observatoire interministériel de l’accessibilité et de la conception universelle (Obiaçu). Ces travaux sont fortement orientés autour de la notion de conception universelle, qui vise au développement de produits ou de services accessibles à tous, y compris aux publics ayant des besoins spécifiques. À cer-tains égards, le rapport « La normalisation volontaire, un outil stratégique pour la silver économie » publié par Afnor courant 2015 fait également écho à cette notion.

Développer la normalisation des services, notamment sous l’angle de la mise en relation des particuliers entre euxEnfin, tendance lourde d’évolution des modes de consommation, le passage d’une économie du produit à une économie du service. Le Cos participe depuis 2014 à la réflexion globale sur la normalisation dans les services initiée par le Cos Management et services, s’impliquant notamment dans le groupe en charge d’éla-borer le Livre blanc sur les services, publié en février 2015. Dans le cadre du déploie-ment de ses recommandations, une rencontre « Consommation, sport, loisirs et tourisme face aux défis des services » a été organisée en octobre, afin de couvrir spécifiquement les sujets relevant du périmètre d’action du Cos. Par ailleurs, l’impact du numérique devient prégnant dans les services : associés ou non à un produit, les services peuvent être physiques ou dématérialisés, en miroir du service réel.Autre manifestation : l’explosion du marché de l’occasion, qui pose la question de la sécu-rité des produits de cette nature. Une première réponse normative a été proposée par l’Iso, à travers la publication dès 2014 d’une spécifi-cation technique sur le commerce frontalier des produits de seconde main (Iso/TS 20245). Cette question est également abordée au Cos sous l’angle de la mise en relation des particu-liers entre eux, accélérée par l’émergence de plateformes numériques et du service associé, avec la nécessaire adaptation pour faire face à la double problématique qualité/sécurité du produit de seconde main et la qualité du ser-vice mis en œuvre.

Le programme normatif relatif aux jouets est toujours riche.

La question des drones-jouets pourrait émerger. Po

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avec la directive 2007/23/CE sur le placement sur le marché des articles pyrotechniques, étaient finalisés.Le domaine de la petite enfance est actuel-lement rythmé par l’adoption d’une série de mandats sous DSGP concernant l’environne-ment de l’enfant (cinq groupes de produits). Plusieurs comités techniques sont concernés : Cen/TC 252 Articles de puériculture, Cen/TC 207 Ameublement, Cen/TC 248 Textile et habillement, Cen/PC 398 Chaises hautes pour enfants. Régulièrement informé, le Cos exerce une coordination informelle entre les opéra-teurs nationaux (Afnor, Bureau de normali-sation bois et ameublement [BNBA], Bureau de normalisation des industries textiles et de l’habillement [BNITH]). Le programme pour les jouets demeure lui aussi toujours actif, en particulier pour les aspects liés aux exigences chimiques. La question des drones-jouets pourrait également émerger.Dans le textile/habillement (BNITH), la France a repris (en binôme avec la Corée du Sud) le secrétariat du comité Iso/TC 38/SC 24 Essais physiques des étoffes, abandonné par le Portugal. Un fascicule de documentation sur la sécurité des vêtements d’enfants, en complément de la norme EN 14682:2007 Cor-dons et cordons coulissants sur les vêtements d’enfants, a été publié dès 2013. Des travaux européens sur les textiles techniques et intel-ligents sont engagés, faisant écho au plan de la Nouvelle France industrielle, prolongé aujourd’hui dans le programme « Industrie pour le futur ».Dans l’ameublement (BNBA), l’activité du comité Cen/TC 207/WG 4 Mobilier d’extérieur a été relancée dès 2011. Celle du Cen/TC 207/WG 2 Mobilier de la petite enfance demeure importante dans le contexte d’un mandat. À l’Iso, le développement de normes pour les méthodes d’essai, sur base des normes européennes existantes, a été privilégié afin de mieux associer certains pays (Chine) et éviter ainsi une multiplication des normes nationales. En France, des travaux relatifs aux tables à repasser démarrent après un avis de la CSC.À noter, côté horlogerie-bijouterie (BNHBJO), secteur essentiellement tourné vers l’interna-tional à l’Iso, la révision de normes techniques afin, notamment, de les rendre plus lisibles par le consommateur (c’est par exemple le cas de la norme Iso 764 sur la résistance des montres au magnétisme) et la proposi-tion française d’apporter une définition des montres connectées.S’agissant de l’électrotechnologie, la sécurité des applications électrodomestiques demeure

Série EN Iso 4210

Cycles – exigences de sécurité relatives aux bicyclettes – partie 1 : termes et définitionsPartie 2 : exigences pour bicyclettes de ville et de randonnée, de jeune adulte, de montagne et de coursePartie 4 : méthode d’essai de freinagePartie 5 : méthode d’essai de guidagePartie 6 : méthode d’essai du cadre et de la fourchePartie 8 : méthode d’essai des pédales et du pédalierPartie 9 : méthode d’essai de la selle et du poste d’assise

FD Cen/TR 16741

Textiles et produits textiles – guide sur les conséquences environnementales et sur la santé liées aux substances chimiques présentes dans les produits textiles destinés à l’habillement, aux textiles d’intérieur et à l’ameublement

XP D 90-300-3 Cigarettes électroniques et e-liquides – partie 3 : émissions

GA S 54-212Guide d’application du FD Cen/TR 16467 Équipements d’aires de jeux accessibles à tous les enfants

GA S 54-217Exigences générales relatives au contrôle des aires de jeux et des équipements sportifs à usage collectif et compétences associées des inspecteurs

NF EN 13200-8Installations pour spectateurs – partie 8 : management de la sécurité

Série NF EN 16510

Équipement de chauffage domestique – partie 1 : exigences et méthodes d’essai généralesPartie 2-1 : poêlesPartie 2-2 : foyers ouverts et insertsPartie 2-3 : cuisinièresPartie 2-4 : chaudières domestiques à combustible solide – puissance calorifique nominale inférieure ou égale à 50 kWPartie 2-6 : poêles à granulés de bois

NF Iso 18831Habillement – bien-aller virtuel – caractéristiques des vêtements virtuels

NF D 61-062Mobilier d’extérieur – sièges réglables type chilienne – exigences générales de sécurité – essais mécaniques et spécifications

NF EN 13869Briquets – exigences de sécurité enfants pour les briquets – exigences de sécurité et méthodes d’essai

NF EN 1384 Casques de protection pour sports hippiques

NF EN 1972 Équipement de plongée – tubas – exigences et méthodes d’essais

NF Iso 8653 Bijouterie – taille de bagues – définition, mesure et désignation

NF EN 16739Sécurité des émissions des désodorisants combustibles – méthodologie de l’évaluation des résultats d’essais et application des limites d’émission recommandées

FD Cen/TR 16417Chaussures – lignes directrices de l’industrie de la chaussure concernant les substances extrêmement préoccupantes (annexe XIV de Reach)

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

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BIENS DE CONSOMMATION, SPORTS ET LOISIRS

51ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

environnemental des sols. La réalisation d’es-sais croisés interlaboratoires pour les sols synthétiques doit être menée de manière à conforter l’avancée de ces travaux.La France, à l’origine de la création du comité Cen/TC 354 Petits véhicules moto-risés fin 2007, a abandonné le secrétariat du WG 3 Karts en 2012. En dépit de la crise économique, la profession a néanmoins sou-haité conserver le secrétariat de ce comité technique. En 2013, un nouveau groupe de travail (WG 4) pour traiter des trottinettes à assistance électrique a même été mis en place à l’initiative de la France.Seuls les secteurs du matériel de sports d’hi-ver et du cycle sont présents à l’Iso. La profes-sion du cycle, d’abord candidate à la reprise de l’Iso/TC 149 Cycles en 2011, a abandonné pour laisser ses chances à une candidature européenne unique (Din) face à la Chine, mais conserve la présidence de l’Iso/TC 149/SC 1 (travaux BNA). Elle se mobilise actuellement autour du mandat lié aux exigences générales relatives aux bicyclettes sous DSGP, suite à une décision de la Commission. Les nouvelles normes internationales (série EN Iso 4210), élaborées sur base de normes européennes, ont été finalisées. La norme européenne sur les vélos à assistance électrique est en cours de révision.Un guide d’application de la norme Iso 26000 au monde du sport est à l’étude depuis 2011 ; le ministère des Sports avait souhaité mettre à disposition de tous les acteurs des outils

Le suivi par Afnor du comité Cen/TC 136 Équi-pements de sports, d’aires de jeux et autres équipements de loisirs a été réorganisé dès 2011 autour d’une commission de normalisa-tion point central, miroir du comité technique, dans le but affiché de renforcer l’influence fran-çaise au sein de ce comité technique dominé par l’Allemagne. La réactivation du groupe de travail pour les équipements de plongée (WG 7) de ce comité technique européen a aussi permis au secrétariat français de propo-ser de nouveaux sujets (masques, palmes…).La velléité du Din de redynamiser le comité Iso/TC 83 Matériels de sport (dont l’Alle-magne a le secrétariat) se confirme en pro-posant notamment qu’un lot important des normes du Cen/TC 136 soient portées à l’Iso. Seule la norme sur les sacs de couchage avait dans un premier temps été inscrite au pro-gramme Iso, mais ce glissement progressif vers l’international constitue une tendance forte. La France s’est ainsi abstenue sur plu-sieurs propositions de nouveaux sujets pré-sentés par la Chine sur le fitness de plein air notamment. Mais d’autres sujets (articles de loisirs flottants, équipements de jeux gon-flables) ont fait l’objet d’une consultation en 2014, avec des résultats concluants. Le déve-loppement de deux normes sur les pistes de luges d’été, acté en 2013, s’est également concrétisé. D’autres sujets demeurent à l’étude (exemple : parcours acrobatiques en hauteur).Le comité Cen/TC 217 Sols sportifs, à secréta-riat français, travaille quant à lui sur l’impact

primordiale, marquée par la publication de plusieurs règles particulières applicables à certains appareils électrodomestiques (série des normes EN 60335-2), qui complètent une version précédemment révisée de la norme NF EN 60335-1 Sécurité des applications élec-trodomestiques, d’application obligatoire.En France, à partir d’une demande de l’Insti-tut national de la consommation (INC), une démarche de normalisation des cigarettes électroniques et des e-liquides a abouti à la publication de normes expérimentales début 2015. Le positionnement de ces travaux en Europe a d’ores et déjà été étudié, la Commis-sion européenne réfléchissant à une démarche normative (mandat) pour ces produits. La première réunion du Cen/TC 437 Cigarettes électroniques et e-liquides s’est tenue en juin 2015 à Paris. La France a proposé le lan-cement de travaux relatifs à la vape et aux produits de la vape à l’échelle internationale.

SPORTS ET LOISIRSDans ce secteur, les normes complètent sou-vent les règles de fédérations sportives et portent essentiellement sur la sécurité des matériels et équipements, ou d’activités non rattachées à une fédération (saut à l’élastique) ; les collectivités locales sont très vigilantes au regard de toute nouvelle norme, et le Cos suit attentivement l’évolution du Conseil national d’évaluation des normes (CNEN), qui succède à la Commission consultative d’évaluation des normes (CCEN), laquelle avait bloqué la révision du décret Buts en 2010, et de la Com-mission d’examen des règlements fédéraux relatifs aux équipements sportifs (Cerfres), récemment intégrée au Conseil national du sport (CNS) mis en place en juillet 2013.Les travaux sont essentiellement européens ; quelques normes françaises continuent à voir le jour, souvent liées à l’évolution des pratiques : c’est le cas, par exemple, du réfé-rentiel de bonnes pratiques (BP) Sols sportifs et pratique du handisport, des normes sur le paintball et sur les pistes de descente VTT, de la norme sur les systèmes de vision par ordinateur pour la détection de noyades en piscines ou de l’accord (AC) sur les itinéraires de raquette à neige.

L’accent est mis sur la sécurité de produits et de services accessibles

à tous, notamment dans le champ de la silver économie. Sa

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BIENS DE CONSOMMATION, SPORTS ET LOISIRS

52 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Services touristiques, a mobilisé les acteurs français (bureaux d’information touristique, plages, espaces naturels protégés, tourisme d’aventure…). La France a animé un groupe de travail international sur le tourisme indus-triel et en assure le secrétariat depuis 2013.La réunion annuelle de l’Iso/TC 228 à Paris, en mai 2014, avait mis en lumière de nouvelles perspectives de travail à propos de plusieurs thèmes : environnement dans le tourisme d’aventure, tourisme accessible et environ-nement dans les hébergements touristiques (propositions du Portugal), centres de congrès (propositions de la Corée du Sud), services de croisières, services de location de voitures (propositions de l’Espagne), tourisme solidaire (proposition du Royaume-Uni). Des consulta-tions ont eu lieu avant d’inscrire ces sujets au programme du comité technique international. Trois propositions ont été retenues : bonnes pratiques de développement durable dans le tourisme d’aventure, service de location de voiliers et tourisme volontaire international.Au-delà des travaux de l’Iso, les professionnels du tourisme de bien-être sont présents dans les travaux français (spas, soins de beauté, thalas-sothérapie, normes publiées en 2014) et euro-péens (instituts de beauté, solariums).Le groupe de coordination Tourisme regroupe l’ensemble des acteurs, instruit toutes les demandes nouvelles et coordonne les tra-vaux ; il est présidé par Marie-Odile Beau, chef du bureau des clientèles touristiques, sous-direction du tourisme, DGE. ●

octobre 2011, faute d’accord entre acteurs (casi-nos, PMU, Française des jeux et opérateurs de jeux en ligne), entre autres sur l’implication des réseaux de distribution. Associations de consommateurs et de protection des joueurs souhaitent voir ces travaux se poursuivre. Un comité technique Cen sur les jeux en ligne pourrait prochainement voir le jour, dans un cadre vaste : éthique sportive et sincérité du résultat sportif, ce qui intègre aussi le dopage, déjà abordé en 2012 à travers une norme pour les denrées alimentaires à l’usage des sportifs.Une réflexion pourrait être utilement menée quant au besoin de normes spécifiques aux services à la personne, dans la perspective du vieillissement de la population. Il existe actuellement une norme générique tout juste révisée. Le rapport Afnor sur la silver économie susmentionné tend à confirmer ce besoin, via certains aspects comme l’activité de coaching à domicile.

TOURISMELa France demeure la première destination touristique mondiale et arrive au troisième rang côté recettes. Les évolutions constantes (développement des nouvelles technologies, arrivée du bas coût [low cost], réduction de la durée des séjours, nouveaux concepts comme l’écotourisme…) créent des changements dans les habitudes de consommation ainsi que l’émergence de nouveaux acteurs.La sous-direction du Tourisme, très impli-quée dans les travaux du comité Iso/TC 228

collectifs concrets, dans le cadre de la Straté-gie nationale de développement durable du sport. Dans un premier temps, trois activités avaient été retenues : équipements (de la pro-grammation à la gestion), organisation d’évé-nements et vie sportive (locale, fédérale, com-pétition). Le ministère a pris en compte l’avis de toutes les parties prenantes du groupe de travail mis en place. Il a finalement abandonné ce projet, difficile à financer, et qui a fait l’objet de critiques des représentants du mouvement sportif, inquiets qu’il n’empiète sur leurs pré-rogatives dans la gouvernance du sport (vie fédérale). En 2013 a été publié le fascicule de documentation FD X 50-148 visant à faciliter la mise en œuvre de la norme NF Iso 20121 sur l’organisation d’événements responsables, qui s’applique aux événements sportifs.

SERVICES AUX PARTICULIERSPeu de travaux sont actuellement en cours, même si la révision de la norme NF X 50-007 Service de location de matériels de sports d’hi-ver est lancée, à l’initiative des professionnels de la distribution du sport. Cette norme, qui définit le service rendu par des professionnels à des particuliers, est bien appliquée sur le terrain. Elle a permis de clarifier le service de location de matériels de sports d’hiver et de faire valoir le professionnalisme des loueurs.Le projet de norme pour les jeux et loteries, dont l’objectif est de définir les engagements en matière de jeu responsable des opéra-teurs de jeux, demeure suspendu depuis

Les premières normes européennes

sur les piscines domestiques ont été

publiées, et les travaux pourraient

se poursuivre sur les éléments

de protection. Anya

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53ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

GRAND CYCLE DE L’EAU

Grand cycle de l’eau

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Christophe Bonnin Président du Cos

Agnès Meur Rapporteur

Christophe BONNIN

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Des travaux normatifs se déploientdans le cadre de directives sur l’eau

et le milieu marin.

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GRAND CYCLE DE L’EAU

54 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Le Cos Grand Cycle de l’eau coordonne le programme de normalisation cou-vrant l’ensemble des thématiques du domaine. Il initie les nouveaux

thèmes et analyse leur faisabilité, veille à la progression et à la cohérence des travaux ainsi qu’à la pertinence des normes produites par rapport au marché et aux besoins expri-més par les utilisateurs. Le Cos réunit les principaux décideurs, définit les priorités et prépare les positions françaises à l’internatio-nal, en anticipant les développements norma-tifs souhaitables.

Promotion de la compétitivité des entreprises : quatre défis stratégiquesL’enjeu majeur de la normalisation portée par le Cos est de promouvoir la compétitivité des entreprises françaises au sein du grand cycle de l’eau. Pour y répondre, il articule ses réflexions et travaux autour de quatre défis stratégiques : contribuer au développement de territoires

plus sobres et plus sûrs ; prendre en compte les conséquences du

changement climatique : stress hydrique, ges-tion des eaux pluviales et des inondations ; favoriser une meilleure gestion quantita-

tive et qualitative de l’eau, en tenant compte du respect de l’environnement et de la santé humaine ; optimiser les organisations et les process.

Le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication est aussi un défi important et transverse pour les acteurs de l’eau. Ils doivent en effet les inté-grer comme facteur de compétitivité et faire émerger de nouveaux modèles du smart water.

ont un effet direct sur les objectifs de qualité des milieux (directive-cadre stratégie pour le milieu marin [DCSMM], eaux de baignade, eaux conchylicoles, boues, future directive Sols…), nouvelles réglementations euro-péennes : règlement Reach (enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques), directive Biocides, règlement CLP (classification, étiquetage et emballage), règlement Produits de construc-tion (RPC). Les initiatives européennes pour améliorer

la gestion de l’eau et sauvegarder les res-sources en eau : Water Blueprint, initiative liée à la stratégie EU 2020 et en particulier à la cartographie sur l’efficacité des ressources. Le projet de futur outil réglementaire euro-

péen pour optimiser la réutilisation de l’eau.

France Les évolutions de la politique de l’eau,

dans le cadre de la modernisation de l’action publique, en vue d’assurer une gestion équi-librée et durable de la ressource, dans le res-pect des obligations communautaires. Les initiatives ministérielles en relation avec

la filière eau : comité stratégique de filière (CSF) Eau ; Industrie du futur, 2de phase de la Nouvelle France industrielle : solution « ville durable », axe 3 « développer une gestion plus intelligente des réseaux d’eau et d’énergie ». Les grandes orientations 2013-2018 des

pôles de compétitivité, force de proposition pour « transformer les efforts collaboratifs des

CONTEXTELe contexte dans lequel évolue le Cos s’arti-cule autour d’éléments clés.

International Un contexte international de plus en plus

concurrentiel, qui pousse les acteurs de l’eau à développer les avantages compétitifs, à accroître la valeur ajoutée des produits et services, à rechercher la différenciation par l’innovation et l’intégration de nouvelles technologies. Des enjeux mondiaux d’accès et de gouver-

nance de l’eau, portés par les stratégies inter-nationales du développement durable et les Objectifs du millénaire (objectif 7C de l’ONU, Forum mondial de l’eau 2015, Rio 2012+20…). De nouveaux défis mondiaux à relever en

matière de changement climatique, gestion et valorisation des ressources, alimentation, santé, urbanisation, maîtrise de l’énergie ou encore technologies de l’information et de la communication. Une politique Iso volontariste dans le

domaine de l’eau, considéré comme l’un des grands enjeux stratégiques pour la normalisation.

Europe Les évolutions réglementaires ayant un

impact pour les activités du secteur : direc-tive-cadre sur l’eau (DCE) et sa transposition en droit français, économies d’eau, utilisa-tion des eaux, directives européennes qui

Gestion de l’eau, sauvegarde des ressources, optimisation de la réutilisation…

font l’objet d’approches réglementaires et normatives. St

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GRAND CYCLE DE L’EAU

55ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

travaux de R&D en produits, procédés et ser-vices innovants mis sur le marché » (pôle Eau à vocation mondiale de Montpellier [Hérault], pôle Hydreos, pôle Dream…). Le Grenelle de l’environnement (protec-

tion des eaux douces et marines, assainis-sement…), la loi sur l’eau et les différentes déclinaisons « trames bleue et verte », pour la protection des milieux naturels ou la maîtrise de l’impact de l’homme sur les ressources. Les politiques liées au développement

durable et au changement climatique, les décisions prises dans des secteurs d’acti-vités connexes (agriculture, urbanisme, industrie…). Enfin, le rôle des élus : la perception des

consommateurs et de l’opinion publique est déterminante dans les décisions politiques.

ValeursAu carrefour des réseaux, les réflexions et travaux du Cos s’appuient sur des valeurs : dialogue, coopération, réactivité, efficacité et communication, dans le respect des exigences de la normalisation.

ORIENTATIONS STRATÉGIQUESCette année, le Cos articule ses réflexions et travaux autour de huit axes du grand cycle de l’eau, dont un transverse.

Axe 1 : développer et harmoniser les méthodes d’analyse de la qualité de l’eau et de gestionDévelopper la cohérence des travaux nor-matifs nationaux et européens induits par la directive-cadre Eau (DCE), mais également la directive-cadre Stratégie pour le milieu marin (DCSMM). Être vigilant quant au renforce-ment des complémentarités et synergies entre les différentes méthodes d’analyse de la qua-lité de l’eau, pour l’ensemble des paramètres concernés : chimiques, microbiologiques, bio-logiques et hydrobiologiques. Accompagner et soutenir la mise en cohérence des travaux sur la qualité écologique des milieux aqua-tiques (paramètres biologiques et hydrobiolo-giques) avec les autres paramètres.Méthodes d’orientation pour la détermination des virus, bactéries et polluants organiques et inorganiques dans l’eau : promouvoir les développements normatifs permettant d’har-moniser et de valoriser ces méthodes.Favoriser le développement des normes réfé-rencées dans la réglementation, de façon à pouvoir appuyer la réglementation, notam-ment à propos du contrôle sanitaire des eaux.

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Les travaux de la commission Afnor X10C Hydrométrie ont repris en 2014, après plus de dix ans d’inactivité. La première année a consisté essentiellement à rassembler les parties prenantes intéressées et à définir un programme de travail pour les quatre ans à venir. Fin 2015, neuf organismes participaient activement aux travaux de la commission. Les sujets d’intérêt prioritaire identifiés parmi ceux traités par l’Iso/TC 113 Hydrométrie sont portés par les sous-comités SC 1 Méthodes d’exploration du champ des vitesses et SC 5 Instruments, équipements et gestion des données. La commission a également suivi les travaux du Cen/TC 318 Hydrométrie, en se prononçant par exemple sur l’inscription d’un nouveau sujet : management des données hydrométriques – recommandations.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?L’un des objectifs forts est la reprise de la norme Iso 748 Mesurage du débit des liquides dans les canaux découverts au moyen de moulinets ou de flotteurs, notamment pour intégrer les résultats des récents travaux de recherche effectués dans le domaine des incertitudes. L’objectif est de rendre cette norme applicable par la communauté des hydromètres, ce qui n’est pas complètement le cas aujourd’hui. Autre sujet d’intérêt : la mise à jour de la norme Iso 9555 Méthode de dilution en régime permanent utilisant des traceurs. Ce sujet n’est actuellement plus porté à l’échelle internationale, alors que cette méthode de mesure demeure largement mise en œuvre à EDF-DTG. Cela va dès lors nécessiter une forte implication de la commission X10C.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?En tant que concessionnaire ou propriétaire exploitant d’ouvrages de production d’électricité thermique et nucléaire, EDF est responsable de leur fonctionnement en état sûr et du respect des limites imposées par les textes réglementaires. Les fleuves et les rivières sont les vecteurs de transport des ressources en eau, qui constituent soit directement la source d’énergie principale dans le cas des ouvrages hydroélectriques, soit la source froide des machines thermodynamiques dans le cas des centrales thermiques. La connaissance des ressources en eau est donc au centre des préoccupations d’EDF, et l’entreprise demeure soucieuse de leur bonne utilisation. La normalisation, en proposant un référentiel technique partagé et reconnu, permet d’atteindre l’objectif de production de données hydrométriques de qualité.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?Les normes font partie de notre référentiel technique et viennent compléter les procédures rédigées en interne (modes opératoires…), ainsi que les bonnes pratiques élaborées par la communauté des hydromètres français (charte qualité hydrométrie). L’enjeu : rendre cet ensemble de documents cohérents, complémentaires et utiles pour nos hydromètres.

– Domaine d’activité de l’organisme : surveillance et prévisions hydrométéorologiques.– Taille de l’organisme : 700.

Arnaud BELLEVILLE

Ingénieur spécialiste hydrologue-hydromètre chez EDF division technique générale.

Il s’implique dans la normalisation…

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GRAND CYCLE DE L’EAU

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l’environnement et respectueuses de la santé humaine. Apprécier la pertinence d’utiliser le levier de la normalisation pour valoriser le potentiel des ressources géothermiques et déployer ces savoir-faire à l’exportation.Produits chimiques de traitement de l’eau : surveiller attentivement et faire connaître les évolutions réglementaires européennes Reach, CLP, directive Biocides. Mettre en exergue l’impact de ces nouvelles régle-mentations et montrer comment la norma-lisation européenne intégrera les nouvelles dispositions de ces directives européennes. Exemple : révision de 130 normes sur les pro-duits chimiques de traitement de l’eau.Produits de la construction en contact avec l’eau potable : favoriser et soutenir le lea-dership français en matière d’eau potable dans la réponse normative au mandat euro-péen sur ce sujet.

Axe 3 : contribuer au développement de réseaux et de territoires plus sobres, plus sûrs et plus intelligentsSmart water ou gestion intelligente de l’eau : soutenir et accompagner le déploiement des recommandations produites par le groupe de réflexion du Cos. Outre le lancement de tra-vaux normatifs sur les services smart water, il convient de travailler sur le thème « Smart water et interopérabilité », de prendre en compte le besoin identifié de veille normative collective fine sur le thème « Eau, smart city et ville durable et intelligente ». Le Cos doit être particulièrement attentif à la cohérence et au renforcement des liens entre les travaux sur les services de l’eau, d’une part, et sur l’amé-nagement durable et les smart cities d’autre part. Il faut là agir dans l’optique de valoriser les métiers de l’eau dans une approche plus globale des territoires.Le Cos continue à veiller à ce que les inté-rêts des acteurs de l’eau soient bien pris en compte dans les travaux et réflexions dédiés à la ville intelligente et durable, mais aussi au comptage intelligent. Les réflexions du Cos sont menées en concertation avec le Cos Utilisation rationnelle de l’énergie (groupe de coordination stratégique Smart Grids), ainsi qu’avec le Cos Construction et urbanisme (thématiques villes et communautés durables et intelligentes).Durabilité des canalisations : se mettre à l’écoute des réflexions destinées à favoriser la

versants (inondations…), valorisation de la gouvernance des bassins versants en harmo-nisant les savoir-faire et les bonnes pratiques.

Axe 2 : soutenir les pratiques de captage et de potabilisation de l’eau bruteOuvrages de captage des eaux souterraines – forages d’eau et de géothermie : permettre le développement et la diffusion de bonnes pra-tiques de forages, structurantes pour la filière, contribuant à une meilleure protection de

Hydrométrie : soutenir le développement de travaux normatifs pour favoriser la four-niture de données hydrométriques de bonne qualité. Il s’agit d’un outil indispensable pour gérer les ressources en eau de façon optimale et protéger l’environnement aquatique.Gestion de bassins versants : adopter une posture d’écoute vis-à-vis d’initiatives norma-tives potentielles. Exemples de thématiques potentielles : développement de critères pour établir des programmes de gestion de bassins versants, gestion de crise pour les bassins

NF EN 1610Mise en œuvre et essai des branchements et canalisations d’assainissement

NF EN 124-1 à 6Dispositifs de couronnement et de fermeture pour les zones de circulation utilisées par les piétons et les véhicules

NF S 70-003-2Travaux à proximité de réseaux – partie 2 : techniques de détection sans fouille

FD X 33-020Guide de bonnes pratiques pour l’élimination et la valorisation des boues d’eau potable

NF EN 16421Influence des matériaux sur l’eau destinée à la consommation humaine – stimulation de la croissance microbienne (SCM)

NF EN 15768Influence sur l’eau des matériaux en contact avec l’eau destinée à la consommation humaine – identification par CG-SM de substances organiques lixiviables à l’eau

GA T 90-788Qualité de l’eau – guide d’application de la norme XP T90-388 – traitement au laboratoire d’échantillons contenant des macro-invertébrés de cours d’eau

FD Cen/TS 16692

Qualité de l’eau – dosage du tributylétain (TBT) dans la totalité des échantillons d’eau – méthode par extraction sur phase solide (SPE) avec disques SPE et chromatographie en phase gazeuse avec spectrométrie de masse triple quadruple

NF EN 14757Qualité de l’eau – échantillonnage des poissons à l’aide de filets maillants

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

Le Cos veut être vigilant quant au renforcement des complémentarités et synergies entre les différentes méthodes d’analyse de la qualité de l’eau.

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GRAND CYCLE DE L’EAU

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Gilles PIERREFEU

Responsable Pôle appui référence mesure à la Compagnie nationale du Rhône (CNR), Centre d’analyse comportementale des ouvrages hydrauliques (Cacoh).

Il s’implique dans la normalisation…

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Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?La Compagnie nationale du Rhône (CNR) au travers du Centre d’analyse comportementale des ouvrages hydrauliques (Cacoh) poursuit son investissement dans la remise en route de la commission X10C Hydrométrie initiée en 2014 avec ses partenaires, comme les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), EDF-DTG, l’Institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Istrea), le Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi)… En 2015, sur proposition des membres de la commission, la CNR a accepté de coprésider cette commission avec EDF-DTG. En ce sens, la CNR cherche à créer une cohésion de groupe avec les différents participants du groupe X10C tout en insistant sur la dimension opérationnelle des travaux de cette commission.La réactivation de cette structure permet à CNR de mieux appréhender le mécanisme des normes, de la naissance d’un sujet jusqu’à la publication du texte normatif de référence tant en France qu’à l’échelle internationale.CNR s’appuie sur Afnor pour la logistique et le secrétariat. Cela permet notamment de faire un relais avec les autres groupes internationaux en participant aux différents votes pour la mise à jour des textes relatifs à l’hydrométrie.À court terme, CNR a souhaité cibler son action dans la participation aux échanges avec les experts français du groupe X10C afin de donner son avis quant à la révision de textes existants. Après cette période de reprise en main du circuit normatif, CNR devrait s’impliquer davantage dans les projets de révision, voire d’écriture pour de nouvelles thématiques opérationnelles.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?À court terme, CNR souhaite apporter son concours sur deux thématiques importantes : la mesure de débit et les incertitudes associées. Ces deux problématiques

constituent des sujets opérationnels pour la CNR. L’objectif est double : contribuer à faire progresser la maîtrise des équipements de mesure et disposer de méthodes partagées et reconnues du plus grand nombre.À CNR, nous reprenons souvent une idée : toute mesure réalisée sur le terrain peut être juste ou fausse en fonction de l’incertitude que l’on se fixe. Il est donc primordial de bien maîtriser leur détermination et développer cette culture d’incertitude en interne (entre services) et en externe (avec nos organismes de tutelle ou partenaires).À moyen et long terme, les mesures bathymétriques d’ouvrages immergés et les mesures de matière en suspension seront examinées.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?La normalisation permet à la CNR de mieux gérer son activité en maîtrisant davantage le processus de mesure. Cette maîtrise reconnue de tous via la normalisation apporte un crédit supérieur à un argumentaire interne, aussi détaillé soit-il. À titre d’exemple, il aura fallu plusieurs années pour démontrer la fiabilité des mesures CNR lors de la forte crue de décembre 2003. Ces mesures ont été réalisées avec des profileurs de courant à effet Doppler (ADCP), qui étaient alors peu connus des experts français. Une conférence de consensus internationale a été initiée par les services de l’État pour conclure, en novembre 2005, à la fiabilité des mesures CNR. Ce délai aurait certainement été plus court si ce process de mesure avait fait l’objet de normes opérationnelles.Plus généralement, la CNR dispose de 19 aménagements hydrauliques sur le Rhône, depuis la frontière suisse jusqu’à la mer Méditerranée. Un aménagement hydraulique se compose d’une usine hydro-électrique qui produit de l’énergie en « turbinant » l’eau du fleuve. Le barrage permet de générer la hauteur de chute nécessaire au fonctionnement de l’usine. Quant à l’écluse, elle assure le passage des bateaux de part et d’autre de l’usine hydro-électrique. CNR intervient aussi en France et à l’international pour répondre

à des appels d’offres à caractère hydraulique, notamment sur le Mékong, au Laos, en 2015. Ainsi, en tant que concessionnaire ou en tant que bureau d’études, CNR se doit de maîtriser le processus de mesure de débit pour ses clients.Le suivi des niveaux du Rhône en fonction du débit constitue donc l’activité prioritaire du pôle hydrométrie de la CNR. Ce duo niveau/débit est borné par des textes réglementaires qui régissent l’exploitation des aménagements du Rhône. Leur validation est nécessaire tant à fort débit lors d’épisodes de crue pour la sûreté des personnes et des biens qu’en bas débit pour des questions environnementales – débit réservé pour la faune et la flore sur les tronçons de Rhône en aval des barrages ou encore la remontée d’eau salée dans le secteur de la Camargue. Hormis ces situations extrêmes, la fiabilité des mesures de débit est directement liée à l’optimisation de la production d’énergie, activité quotidienne des équipes prévisionnistes et de suivi temps réel des aménagements du Rhône.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?L’activité hydrométrie s’appuie actuellement sur des procédures CNR internes. Elles ont vocation à être les plus opérationnelles possible. La métrologie fait partie intégrante de nos réflexions. En tant que de besoin, CNR s’appuie sur des prestations externes de métrologues confirmés.L’expérience de ces vingt dernières années a conduit la CNR à initier un groupe d’hydrométrie francophone sur les mesures en hydrométrie : le groupe Doppler, qui réunit plus d’une centaine de membres, a vite pris forme puisqu’il répondait à un besoin de partager les pratiques en termes de mesures et d’incertitudes.CNR souhaite passer au stade supérieur en formalisant et ajustant ses pratiques grâce à des normes existantes, quitte à les améliorer.

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ?Il est un peu tôt pour répondre efficacement à cette question. En effet, la reprise de la commission X10C ne fait que débuter. Nous devons calibrer les ressources humaines et budgétaires en fonction des retombées à court et moyen terme de notre participation à ce groupe normatif.À ce stade de la réflexion, CNR souhaite établir la priorité pour ces travaux de normalisation en fonction de ses besoins opérationnels propres, en veillant notamment à ne pas se faire « imposer » certaines pratiques par la réalisation et mise à jour d’une norme ayant un impact sur son activité sans qu’elle n’y ait été associée. Ainsi ce qui se passe à l’échelle internationale peut nous amener à ajuster nos actions au sein de cette commission.

– Domaine d’activité de l’organisme : expertise mesures et modélisations.– Taille de l’organisme : 40.

Page 60: Stratégies 2016

GRAND CYCLE DE L’EAU

58 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

le contexte réglementaire national (arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments), aborder des sujets comme la récupération de l’eau de pluie ou l’utilisation des eaux usées traitées, pour préciser les conditions dans lesquelles elles peuvent être pratiquées sans risque, en veil-lant à la valorisation des savoir-faire français. Mettre en exergue une approche technique de la réutilisation des ressources en eau, qui porte sur les spécifications techniques des produits, des réseaux et/ou du traitement, dans le bâtiment et à l’extérieur de celui-ci. Cette approche technique est notamment développée au sein du groupe de travail Uti-lisation des eaux usées traitées (WG 50) du Cen/TC 165 Techniques des eaux résiduaires. Elle se distingue de l’approche managériale, qui porte davantage sur les bonnes pratiques ou les questions d’évaluation des risques et de la performance, eu égard aux différentes applications de la réutilisation des ressources en eau (cf. ci-dessous axe 6).Normes produits sous le règlement Produits de construction (RPC) : mettre en exergue l’impact du RPC sur les normes qui donnent au produit un niveau de base en termes de sûreté, de santé et de sécurité.

Axe 5 : valoriser les modèles de gouvernance des services de l’eauLe leadership français dans les travaux de nor-malisation pour les services de l’eau contribue à la valorisation des modèles de gouvernance du service public de l’eau. Ce positionne-ment a notamment permis à la France d’être force de proposition et d’influence pour les réflexions stratégiques engagées sur les défis de l’eau à l’Iso (task force Iso Eau).Cette année, le Cos poursuit cette sensibilisa-tion autour d’un certain nombre de thèmes en développement ou émergents. Exemples : gestion de crise, gestion du patrimoine, notion de services en développement, paran-gonnage (benchmarking) des services de l’eau, gestion des eaux pluviales, prévention des fuites d’eau…Plus généralement, le Cos est particulière-ment attentif à ce que les intérêts des acteurs de l’eau soient bien pris en compte dans les travaux génériques ou multisectoriels. Le Cos s’intéressera donc aux travaux d’envergure plus large, dès lors que l’eau constitue une composante d’un système intégrant d’autres

Normes produits sous le règlement Produits de construction (RPC) : relever le défi de la normalisation harmonisée européenne sous RPC et de la nouvelle philosophie voulue.

Axe 4 : garantir un assainissement des eaux usées de qualitéPetites installations d’assainissement et assai-nissement non collectif (ANC) : être attentif à la prise en compte de l’ensemble des régle-mentations nationales existantes dans les travaux normatifs européens sur les petites installations d’assainissement. Veiller à ce que ces travaux soient bien en synergie et com-plémentaires de la nouvelle réglementation nationale pour l’assainissement non collectif. Exemples : mise en œuvre des filières ANC, entretien et conception des installations ANC, infiltration des eaux usées traitées…Mieux maîtriser la ressource en eau dans et à l’extérieur du bâtiment : en relation avec

promotion de thèmes transverses, comme la durabilité des canalisations, ainsi que des dif-férents matériaux qui les constituent. Mettre en exergue les sujets émergents susceptibles d’être identifiés. Exemples : aspects environ-nementaux, questions de durabilité, analyse du cycle de vie, comparaison des perfor-mances ou vocabulaire et concepts communs du cycle de l’eau pour les différents produits.Sécurité des travaux à proximité de réseaux : en favorisant le développement d’une norme homologuée relative à la prévention des dommages lors des travaux à proximité de réseaux, contribuer à appuyer la régle-mentation pour une meilleure gestion de la sécurité et de la prévention des risques. Participer à l’effort de dématérialisation en adaptant la normalisation aux évolutions réglementaires. S’appuyer sur les acteurs du domaine afin d’identifier de nouvelles problématiques.

FD Cen/TR 1295-4Calcul de résistance mécanique des canalisations enterrées sous diverses conditions de charge – partie 4 : paramètres pour la fiabilité de la conception

NF EN 1253-3 et 4Avaloirs et siphons pour bâtiments – partie 3 : maîtrise de la qualitéPartie 4 : tampons, couvercles d’accès

NF P 16-006 Installations d’assainissement non collectif – conception

NF P 16-007 Infiltration des eaux usées traitées

NF P 16-008 Installations d’assainissement non collectif – entretien

NF S 70-003-1Travaux à proximité de réseaux – partie 1 : prévention des dommages et de leurs conséquences

NF X 10-950-1 et 2Forage de géothermie – coulis des échangeurs géothermiques fermés verticaux – partie 1 : caractérisation en laboratoirePartie 2 : caractérisation à la mise en œuvre

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

Manager les ressources alternatives en eau (water re-use) va au-delà de l’irrigation.

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GRAND CYCLE DE L’EAU

59ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Axe transverse 8 : tisser des relations et développer des partenariats avec de nouveaux acteursTisser des relations avec les pôles de compé-titivité et les réseaux de PME innovantes du secteur de l’eau. Promouvoir la normalisa-tion spécifique à l’eau auprès de réseaux de PME-TPE, peu familières de la normalisation. Les impliquer dans les travaux et contribuer ainsi à la structuration de filières. Exemples : Swelia, en partenariat avec le pôle Eau de Montpellier, et LR-Transfert, le pôle Hydreos, le pôle Dream, les clusters travaillant sur des technologies innovantes appliquées à l’eau (cluster WSM Eau membranes et capteurs)…Donner l’impulsion à des échanges avec les porteurs d’initiatives françaises, européennes et internationales visant à promouvoir l’inno-vation dans le secteur de l’eau. Exemples : CSF Eau (comité stratégique de filière – groupe de travail eau), Industrie du futur, 2de phase de la Nouvelle France industrielle, solution ville durable.Être attentif à l’émergence de technologies innovantes et à leurs applications, évaluer la pertinence de développements normatifs futurs. Exemples : nanotechnologies appli-quées au secteur de l’eau, technologie des fines bulles, bio-essais… ●

Axe 7 : caractériser la qualité et valoriser les boues issues du traitement de l’eauDisposer de méthodes d’analyse fiables pour caractériser la qualité des boues. Prendre une part active au process de réorganisation des travaux européens pour les méthodes de mesure environnementale. En concertation avec le Cos Environnement et responsabilité sociétale, construire et soutenir une position française qui concilie approche horizontale multimatrices et défense des particularités métiers, notamment pour l’échantillonnage et la préparation.Accompagner la montée en puissance du por-tage sur la scène internationale des intérêts et savoir-faire français. Soutenir le développe-ment de l’Iso/TC 275 Valorisation, recyclage, traitement et élimination des boues piloté par la France. Asseoir le leadership français pour les travaux normatifs sur les savoir-faire d’excellence : procédés thermiques, digestion, méthodes d’analyse… Être vigilant vis-à-vis des développements normatifs pour la valo-risation agricole.Soutenir la proactivité de la filière française des boues, grâce à la rédaction de guides de bonnes pratiques et au développement de normes uniques en Europe (siccité limite).

problématiques cruciales, énergie, transports ou encore gestion des déchets, etc. Exemples : gestion du patrimoine physique (asset manage-ment), responsabilité sociétale, aménagement durable, villes et communautés durables et intelligentes…Des synergies doivent être recherchées, notamment avec le Cos Construction et urba-nisme eu égard à ses réflexions et travaux pour les villes et communautés intelligentes et durables, ainsi qu’avec le Cos Utilisation rationnelle de l’énergie.

Axe 6 : manager les ressources alternatives en eau – water re-useEn lien avec le contexte réglementaire natio-nal sur la réutilisation des eaux usées trai-tées (REUT) – voir l’arrêté du 2 août 2010 modifié le 25 juin 2014 relatif à l’utilisation d’eaux issues du traitement d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de cultures ou d’espaces verts : Accompagner la montée en puissance du

water re-use comme thématique nouvelle en normalisation, à l’échelle internationale. En effet, si des travaux internationaux ont débuté en matière de water re-use appliqué à l’irriga-tion, il s’agit là d’un élargissement potentiel de la problématique à toutes les applications, en intégrant des enjeux beaucoup plus globaux. Assurer la cohérence générale des tra-

vaux sur le water re-use et dégager des prio-rités normatives eu égard aux différents champs d’application, comme l’irrigation (agriculture, arrosage des espaces verts…), la réutilisation des eaux usées traitées en zone urbaine, le water re-use industriel, etc. ainsi qu’aux aspects davantage transverses, comme l’évaluation des risques et de la performance.

L’Iso/TC 275 Valorisation, recyclage, traitement et élimination

des boues est piloté par la France. Shar

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60 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Environnement et responsabilité sociétale

Vincent Laflèche Président du Cos

Bruno Costes Vice-président

Corinne del Cerro Rapporteur

Vincent LAFLÈCHE

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ENVIRONNEMENT ET RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

La France doit maintenir un haut niveau d’exigences environnementales

et sociétales pour répondre à ses engagements internationaux

et à son chantier de transition écologique.

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ENVIRONNEMENT ET RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

61ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Le Cos Environnement et responsabi-lité sociétale couvre les activités qui permettent aux acteurs, publics et privés, d’intégrer dans leur politique

et stratégie les bonnes pratiques de gestion globale de l’environnement et de responsabi-lité sociétale, une meilleure compréhension et application de la réglementation et de contri-buer au développement durable. L’apprécia-tion et la qualification, voire la vérification standardisées des informations transmises, que ce soit aux entreprises (B to B) ou aux consommateurs (B to C), ont pour but de don-ner confiance aux parties prenantes concer-nées, afin qu’elles puissent en avoir une per-ception équivalente. Ces activités contribuent à la fiabilisation des données, des informa-tions et autres allégations publiées grâce à des approches et méthodes éprouvées.Le Cos Environnement et responsabilité sociétale couvre différents segments : mesure/métrologie environnementale ; management environnemental ; information sur la performance environne-

mentale ; responsabilité sociétale.

Le Cos joue un rôle d’information et de dif-fusion auprès des autres Cos et différents secteurs pour ces segments. Il veille à la coor-dination des outils et méthodes et à leur uti-lisation la plus appropriée par les différents secteurs.

ContexteÀ l’échelle internationale, le développement durable dans un contexte de mondialisation, crise et essor démographique demeure un défi à relever par toutes les parties prenantes de la société. Le changement climatique constitue lui-même un enjeu fort, global et mobilisateur pour inciter États et entreprises à améliorer leur empreinte environnementale. Pour par-tie, l’action internationale est portée par les

environnementales et sociétales pour répondre à ses engagements internationaux, tout en travaillant pour les fondamentaux de sa compétitivité, notamment à travers le chantier « transition écologique ».La normalisation, grâce à son fonctionnement orienté vers la recherche du consensus asso-ciant l’ensemble des parties prenantes, consti-tue un outil susceptible d’apporter une contri-bution forte pour la mise en œuvre harmonisée des politiques européennes et françaises.

Rôle transverse du CosIntégrer la dimension environnementale et de responsabilité sociétale dans les stratégies des autres secteursLe Cos joue un rôle transversal d’information et de diffusion afin de promouvoir l’intégra-tion de la dimension environnementale et de responsabilité sociétale dans les autres straté-gies normatives. En fonction de leurs besoins, le Cos est à disposition de ces secteurs, pour échanger et débattre sur les thèmes utiles pour leurs activités et leur fournir informa-tions et documents sur lesquels s’appuyer. Il peut les alerter quant aux sujets transverses qui les concernent.

Améliorer la gouvernance de la normalisation en matière d’environnementLe Cos compte bien réaffirmer son rôle de coordination quant à la cohérence et la gou-vernance de sujets transverses dans l’environ-nement et la responsabilité sociétale, rôle qu’il convient d’assurer vis-à-vis des différents organismes européens et internationaux : Cen, Cenelec, Iso et IEC, Etsi, UIT. L’élabora-tion de normes horizontales pour différents secteurs répond à un objectif d’efficacité et de cohérence d’ensemble. Le rôle des com-missions de normalisation rattachées au Cos pour ces normes horizontales doit faire l’objet

démarches volontaires d’entreprises et les échanges internationaux.La normalisation est essentielle dans l’accom-pagnement de l’ensemble des acteurs. Elle constitue un moyen important permettant de favoriser les échanges, mieux prendre en compte les chaînes clients-fournisseurs dans l’industrie et les services à l’échelle mondiale, mieux sensibiliser les acteurs à travers une information organisée et cohérente et aborder les défis du développement durable et de la responsabilité sociétale des organisations en soutien de textes internationaux et européens dédiés.En Europe, l’approche volontariste et exem-plaire prend de l’ampleur vis-à-vis de plu-sieurs thèmes :– la transparence, avec le reporting environ-nemental et sociétal obligatoire ;– la nécessaire prise en compte du change-ment climatique ;– l’économie circulaire, avec une approche systémique intégrant efficience des ressources et recyclage/réutilisation accrus et élargis ;– l’exposition aux substances dangereuses.L’Europe s’appuie à la fois sur la normalisa-tion, pour une mise en œuvre efficace et cohé-rente au sein du marché unique avec des com-mandes de normalisation explicites, et sur l’expérimentation de nouvelles approches, qu’il s’agisse de partenariats européens pour l’innovation appliqués à des sujets environ-nementaux ou d’utilisation expérimentale de méthodologies (initiative Product / Organiza-tion Environmental Footprint). Les travaux en matière de normalisation sont de plus en plus systémiques et intersectoriels, ce qui génère un besoin accru de coopération et de coordination entre organismes de normalisa-tion et entre secteurs concernés.La France, enfin, multiplie les initiatives dans un contexte de crise qui perdure. Elle doit maintenir un haut niveau d’exigences

Le changement climatique constitue un enjeu fort, global et mobilisateur

pour inciter États et entreprises à améliorer leur empreinte environnementale.

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ENVIRONNEMENT ET RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

62 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

d’une attention particulière. Ce sera souligné cette année.Un effort particulier va porter sur la promotion et l’amélioration de la présence de la France en Europe et sur la scène internationale.

Favoriser l’économie circulaireLa communication, fin 2015, de la Commis-sion européenne sur l’économie circulaire ainsi que les réflexions menées en France par les pouvoirs publics confirment la nécessité d’analyser la pertinence de l’outil normatif à ce sujet. Les travaux du Cos, en matière de complémentarité entre normalisation et régle-mentation pour ce sujet spécifique, les projets de recherche du programme européen Hori-zon 2020, les besoins terminologiques sont à valoriser dans les instances européennes et internationales.Le Cos reste à l’écoute des comités stra-tégiques de filières et de leurs besoins en matière d’économie circulaire.

La normalisation en appui de la réglementationDans le cadre de la modernisation et de la simplification du droit de l’environnement et des derniers développements réglementaires européens, la normalisation s’avère être un outil pertinent, en appui à la réglementation. Le Cos va particulièrement suivre les projets de demandes de normalisation de la Commis-sion européenne traitant de sujets environne-mentaux et de responsabilité sociétale et se tient d’emblée à la disposition des autorités publiques comme force de proposition.

Mesure, métrologie environnementaleDévelopper les méthodes de mesureLes professionnels des déchets sont très actifs sur les questions de caractérisation des déchets en lien avec des exigences accrues sur l’efficience du recyclage, la dépollution et la sécurisation du traitement des déchets dan-gereux ainsi que la sortie de statut de déchet. L’identification de la présence de métaux cri-tiques et précieux est un axe important dans la recherche de l’efficience.Le développement des méthodes de mesure normalisées pour les questions des émissions et pollutions dans l’air, l’eau, le sol constitue le pendant naturel d’une politique publique de préservation et de protection toujours plus approfondie et exigeante.Parallèlement, la métrologie au sein de matrices solides, qu’il s’agisse de produits

XP T 90-716-1

Qualité de l’eau – mesure par fluorescence in vivo des effets perturbateurs endocriniens des eaux naturelles et eaux résiduaires – partie 1 : mesure des effets sur l’axe thyroïdien d’embryons d’amphibiens (Xenopus laevis)

XP T 90-716-2

Qualité de l’eau – mesure par fluorescence in vivo des effets perturbateurs endocriniens des eaux naturelles et eaux résiduaires – partie 2 : mesure des effets sur l’axe œstrogénique et de l’activité de l’enzyme aromatase d’embryons de poissons (Oryzias latipes)

BP X 30-323-0Principes généraux pour l’affichage environnemental des produits de grande consommation – partie 0 : principes généraux et cadre méthodologique

NF EN 14181Émission de sources fixes – assurance qualité des systèmes automatiques de mesurage

XP Cen/TS 1948-5Émissions de sources fixes – détermination de la concentration massique en PCDD/PCDF et de type dioxine – partie 5 : échantillonnage en continu des PCDD/PCDF et PCB

FD Cen/TR 13201-1 Éclairage public – partie 1 : sélection des classes d’éclairage

NF EN Iso 11074 Qualité du sol – vocabulaire

NF EN Iso 14001Systèmes de management environnemental – lignes directrices générales concernant les principes, les systèmes et les techniques de mise en œuvre

NF Iso 13168Qualité de l’eau – détermination simultanée des activités volumiques du tritium et du carbone 14 – méthode par comptage des scintillations en milieu liquide

NF Iso 18589-2 et 3

Mesurage de la radioactivité dans l’environnement – sol – partie 2 : lignes directrices pour la sélection de la stratégie d’échantillonnage, l’échantillonnage et le prétraitement des échantillons – partie 3 : mesurage des radionucléides émetteurs gamma

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

Économie circulaire, recyclage : les réflexions normatives doivent se prolonger.

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ENVIRONNEMENT ET RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

63ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

prises lors de la Conférence climat de Paris (Cop) 2015 doit être prise en compte pour fournir aux parties prenantes engagées dans les programmes de réduction et d’adaptation au changement climatique le cadre normatif approprié. Le Cos va par ailleurs conduire, en appui de ces travaux, des réflexions sur les programmes de mesure, reporting et vérifica-tion (MRV).

Information sur les performances environnementalesHarmoniser l’empreinte environnementaleL’approche cycle de vie appliquée au produit comme au site constitue un axe important de l’évolution de l’approche européenne des empreintes environnementales. Le Cos se doit d’être vigilant pour préserver des acquis nor-matifs (famille des normes Iso 14040 et 14025) et la prise en compte des initiatives au sein (et en dehors) de la normalisation : normes sectorielles développées, expérimentation PEF. Le développement d’indicateurs cohé-rents, fiables, pertinents et communs entre les secteurs constitue dès lors un enjeu clé.La réflexion menée sur la façon optimale de s’organiser pour structurer de façon harmoni-sée les démarches horizontales et sectorielles et partager les éléments communs se poursuit cette année.Enfin, le programme européen (PEF/EOF), suite au séminaire de novembre dernier, doit faire l’objet d’une attention particulière.

environnementale, prise en compte de la chaîne de valeur –, de même que l’articula-tion entre la norme Iso 14001 et le règlement européen Système de management environ-nemental et d’audit (Emas) et le lien avec les autres systèmes de management existants (qualité…) ou émergents (énergie, développe-ment durable…) sont des sujets qu’il convient de porter auprès des parties prenantes.

Intégration et déclinaison sectorielle des normesActuellement, deux approches se déve-loppent en matière de normes horizontales. En effet, pour aider à l’appropriation de ces normes par les différents secteurs, ceux-ci ont besoin de développer des déclinaisons sectorielles, alors que des acteurs ont besoin d’une intégration de ces mêmes normes pour faciliter leur mise en œuvre dans leur organi-sation. Le Cos va démarrer une réflexion sur la question des normes sectorielles déclinées de normes horizontales par rapport à la ten-dance qui porte vers l’intégration des normes.

Mobiliser les parties prenantes sur la problématique changement climatiqueLes effets de l’activité humaine sur le change-ment climatique sont avérés. Cela se traduit par des conditions météorologiques extrêmes susceptibles d’engendrer des conséquences sur les activités ou les produits. Dans ce contexte, la mise en œuvre des décisions

ou de déchets, est amenée à se développer, compte tenu des enjeux liés aux matières pre-mières secondaires et à la traçabilité des subs-tances dans les articles.

Répondre aux besoins de nouvelles méthodes sur les substances réglementéesLe Cos soutient le développement de travaux européens pour les substances. Les travaux vont porter sur l’identification et la traçabilité des substances dans les articles, les méthodes alternatives d’évaluation – comment répondre au besoin croissant de développement de ces méthodes actuellement traitées par l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) et l’Organisation de coopération et de dévelop-pement économiques (OCDE) –, le lien avec la problématique des fiches de données de sécurité (FDS), le management des substances (substances chimiques et matériaux dange-reux…) et la communication des informations au sein des chaînes d’approvisionnement, les valeurs toxicologiques de référence…À noter : dans le cadre de l’économie circu-laire, la problématique de la métrologie des substances s’applique aussi aux déchets.

Mesure de l’intensité carboneLe Cos doit accorder une attention particu-lière au suivi de la mesure de l’intensité car-bone, qui relie la croissance aux émissions de gaz carbonique (CO2) des produits, en lien avec les développements réglementaires pos-sibles en matière de changement climatique.

Management environnementalAccompagner la mise en œuvre des nouvelles normes de système de management environnementalLe Cos accompagne bien évidemment la mise en œuvre des nouvelles normes de système de management environnemental Iso 14001 et Iso 14004, notamment vis-à-vis des PME. L’intégration de nouvelles thématiques – éco-conception, évaluation de la performance

Côté management environnemental, il s’agit maintenant de faire vivre

la nouvelle version de la norme Iso 14001. Pete

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ENVIRONNEMENT ET RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

64 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Développer la communication environnementaleCertains aspects de la communication envi-ronnementale sont de plus en plus souvent liés à la communication des données dans les rapports de responsabilité sociétale. Il convient aujourd’hui d’harmoniser les moda-lités de communication des données environ-nementales et sociétales vis-à-vis des parties prenantes récipiendaires, notamment pour la biodiversité. Cette cohérence doit aussi être assurée tout au long du cycle de vie des produits, en particulier lors de la transition produit-déchet-produit, dans la perspective du renforcement du concept d’économie circulaire.

Responsabilité sociétaleEn matière de responsabilité sociétale, les efforts s’orientent toujours vers l’aide aux acteurs économiques, notamment les PME-PMI, pour leur permettre de s’approprier et de mettre en œuvre ce concept de respon-sabilité tel que le définit la norme Iso 26000. En France, les travaux de la plateforme RSE du ministère de l’Environnement, du Déve-loppement durable et de l’Énergie pour-ront amener le Cos à examiner des pistes de développement.En Europe, la nouvelle directive Reporting RSE, en cours de transposition dans les États membres, fait l’objet d’une vigilance particu-lière, en lien avec certification et reporting. La démonstration du caractère responsable des entreprises et organisations se développe dans deux directions complémentaires : développement de systèmes d’audits com-

plets ou partiels de la chaîne de valeur sur les thématiques éthiques, sociales et de santé- sécurité, en complément de l’environnement ; développement du reporting sur la mise en

œuvre de la RSE.À l’échelle internationale, l’approfondisse-ment de certains thèmes au sein de la respon-sabilité sociétale permet d’aider les acteurs, qu’il s’agisse d’achats responsables, de santé et sécurité, de compliance (respect du droit et de l’éthique des affaires) ou de gouvernance. Ces développements doivent être suivis, en lien avec les Cos en charge de ces sujets.

Feuille de route Rôle transverse du Cos Améliorer la gouvernance de la normalisa-

tion en matière d’environnementÀ partir d’une analyse du baromètre interna-tional normalisation d’Afnor, le Cos va iden-tifier des éléments de stratégie en matière de présence française en Europe et sur la scène internationale.

NF X 30-012 Terminologie – recyclage

NF X 30-035Responsabilité sociétale – entreprises et collectivités pour un développement territorial durable – éléments de dialogue et pistes pour l’action

FD X 30-438Déchets – guide de bonnes pratiques pour les reconnaissances géologiques, hydrogéologiques et géotechniques de sites d’installation de stockage de déchets

NF X 30-620-2Qualité du sol – prestations de services relatives aux sites et sols pollués – partie 2 : exigences dans le domaine des prestations d’études, d’assistance et de contrôle

NF M 60-760Énergie nucléaire – mesures de la radioactivité dans l’environnement – air – prélèvement d’aérosols en vue de la mesure de la radioactivité dans l’environnement

NF EN 13201parties 2, 3, 4 et 5

Éclairage publicPartie 2 : exigences de performancePartie 3 : calcul des performancesPartie 4 : méthodes de mesure des performances photométriquesPartie 5 : exigences relatives à l’efficacité énergétique

NF EN 14662-3

Qualité de l’air ambiant – méthode normalisée pour le mesurage de la concentration en benzène – partie 3 : prélèvement par pompage automatique avec analyse chromatographique en phase gazeuse sur site

NF Iso 13381-1Surveillance et diagnostic des machines – pronostic – partie 1 : lignes directrices générales

NF EN Iso 19694-1 à 6

Émissions de sources fixes – détermination des émissions des gaz à effet de serre dans les industries à forte intensité énergétique Partie 1 : aspects générauxPartie 2 : industrie sidérurgiquePartie 3 : industrie du cimentPartie 4 : industrie de l’aluminiumPartie 5 : industrie de la chauxPartie 6 : industrie des ferro-alliages

NF Iso 14034Management environnemental – vérification des technologies environnementales (ETV)

NF Iso 18400parties 101, 103, 105 107 et 201

Qualité du sol – échantillonnage Partie 101 : cadre pour la préparation et l’application d’un plan d’échantillonnage Partie 103 : sécurité Partie 105 : emballage, transport, stockage et conservation des échantillonsPartie 107 : enregistrement et notificationPartie 201 : prétraitement physique dans le terrain

NF Iso 27914 Stockage géologique du CO2

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

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ENVIRONNEMENT ET RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

65ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Favoriser l’économie circulaireLe Cos va suivre la mise en œuvre des recom-mandations issues du séminaire sur l’écono-mie circulaire, dont les grandes thématiques transverses qui nécessitent une coordination intersectorielle fine, en regard de la scène européenne.

Mesure et métrologie environnementale Mesure de l’intensité carbone

Ce sujet doit faire l’objet d’une étude, afin d’en déterminer le périmètre.

Management environnemental Intégration et déclinaison sectorielle des

normesLe Cos participera à l’initiative du Cos Mana-gement et services pour l’organisation d’un séminaire dédié aux normes de systèmes de management (environnement, qualité, santé et sécurité au travail…).

Information sur les performances environnementales Harmoniser l’empreinte environnementale

Une analyse stratégique des suites données au programme de normalisation européen doit être organisée, en coordination avec les autres Cos concernés, afin de proposer une remontée de l’information au CCPN. Développer la communication environne-

mentaleLe thème de la biodiversité va faire l’ob-jet d’une étude destinée à en déterminer le périmètre.

Responsabilité sociétaleLe Cos va contribuer à la réflexion euro-péenne quant au rôle du Cen/Sabe en matière de développement durable. Il continue à suivre avec vigilance les déclinaisons secto-rielles de la norme Iso 26000 et invite dès lors les secteurs à présenter leurs initiatives. ●

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Le Club CO2 pilote le groupe de travail sur les sujets transverses de l’Iso/TC 265 Captage du dioxyde de carbone, transport et stockage géologique (il en finance l’animation et le secrétariat). Deux réunions du groupe se sont tenues en 2015, en janvier en Alabama (États-Unis) et en septembre à Oslo (Norvège). Les discussions ont porté sur la terminologie, la gestion des risques sur l’ensemble de la chaîne et l’engagement des parties prenantes dans les projets de captage et stockage du CO2 (CCS).

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?L’objectif des membres du Club CO2 est de contribuer de façon active à la rédaction de standards ou documents techniques sur le CCS, en faisant valoir l’intérêt de la filière française. Cette démarche collective permet de mobiliser des ressources ciblées en nombre limité en assurant une coordination entre les experts français impliqués dans la démarche.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?La normalisation devrait permettre d’accompagner et de faciliter le déploiement de la filière. La présence du Club CO2 dans

l’Iso/TC 265 permet donc aux membres du Club d’être informés en amont des travaux en cours et d’en être acteurs afin que la filière française puisse rester compétitive dans ce domaine.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre activité ?Il n’est pas possible de fournir une seule réponse à cette question : lorsqu’elles seront publiées, chaque membre du Club CO2 appliquera les normes en fonction de son secteur d’activité (recherche, fournisseur d’équipement, émetteur de CO2).

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ?Pour le CCS, la dimension sociétale est très présente (l’implication des parties prenantes est un sujet discuté même s’il semble aujourd’hui difficile de le décliner en norme), de même que l’analyse du cycle de vie (en effet, il convient de bien prendre en compte tous les impacts environnementaux induits par le CCS). Enfin, la forte participation asiatique (Chine et Japon), en termes de nombre d’experts et de prise en charge du pilotage des groupes de travail, illustre la volonté de ces deux pays de peser sur ce secteur.

Aicha EL KHAMLICHI (Ademe) et Valérie CZOP (EDF)

Secrétariat du Club CO2.

Elles s’impliquent dans la normalisation…

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Le développement de méthodes de mesure normalisées pour les émissions dans l’eau, l’air, le sol constitue le pendant d’une politique publique de protection exigeante.

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Page 68: Stratégies 2016

66 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Information et communication numérique

Yves Le Querrec Président du Cos

Jean-François Legendre Rapporteur

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INFORMATION ET COMMUNICATION NUMÉRIQUE

Le Livre blanc du Cossur les big data

a permis d’ouvrir des pistesde réflexion et de travail.

Page 69: Stratégies 2016

INFORMATION ET COMMUNICATION NUMÉRIQUE

67ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Périmètre du CosLe Cos Information et communication numé-rique suit l’ensemble des dossiers relatifs au numérique, en particulier ceux associés à la collecte ou à la génération de l’information, à sa structuration, à sa modélisation, à son traitement, à sa diffusion, à son stockage et à sa préservation, ainsi qu’au traitement de la sécurité, physique ou immatérielle. Toutes les formes de communication sont là concernées : écrite, audiovisuelle, machine à machine (M2M) et toutes les formes d’échanges. Le Cos s’inscrit dans un objectif d’écoresponsabilité et de contribution du numérique au dévelop-pement durable.La normalisation pour le numérique se posi-tionne à l’articulation entre un fournisseur et des clients pour apporter des mécanismes volontaires de régulation qui facilitent l’ou-verture des marchés, l’accompagnement des réglementations, en particulier les évolutions du cadre européen et l’organisation des pra-tiques des acteurs du marché. Elle intervient pour faciliter la transformation de la société et permettre de nouveaux usages, et faire le lien entre les aspects communication et infor-mation du M2M, et les aspects applicatifs de secteurs verticaux. Elle contribue à diffuser et valoriser l’innovation. Elle vise à un traite-ment unifié de la sécurité : les besoins d’inte-ropérabilité de nature à améliorer l’efficacité des acteurs contribuant à la sécurité doivent en effet être pris en compte.Ses premiers utilisateurs sont les administra-tions, les fournisseurs de technologies (indus-triels, opérateurs et prestataires de services), les utilisateurs de ces services (prescripteurs et acheteurs), les consommateurs. Les normes du numérique concernent bien entendu les sphères publiques et privées.Les normes portent sur : des technologies : équipements informa-

tiques et télécommunications, logiciels, codage de l’information audiovisuelle, objets communicants (dont les capteurs), cartes à circuits intégrés, identification automatique, dispositifs optiques et tous les supports (papier compris), etc. ; des méthodes : l’ingénierie système et les

cadres d’architecture pour la conduite des projets complexes, la modélisation, la simula-tion, les langages, les syntaxes de structura-tion des contenus ou d’échanges de données, la représentation de données (information géographique et géolocalisation), la qualité du logiciel et des services ;

capteurs (data fueling) et, parmi les capteurs, les citoyens des villes ou districts intelligents (via les smartphones, etc.) ; le traitement des mégadonnées en temps

réel pour en tirer des analyses prédictives ; des infrastructures de services partagés

disposant de grandes capacités ubiquitaires pour en permettre l’exploitation.Son développement s’avère générateur de fortes ambitions en tant que moteur de crois-sance, mais il suscite des craintes dans les usages compte tenu de risques avérés en matière de cybercriminalité et d’éventuelles dérives : faux avis de consommateurs, exploi-tation abusive des données personnelles et des traces que tout un chacun laisse sur les réseaux, fuite de données…Les usages du numérique se développent mas-sivement, sous forme de logiciels traitant des données pour aider à la prise de décision ou d’objets pilotés par des outils numériques. Il est dès lors souhaitable que la normalisation intègre plus fortement la notion de transpa-rence pour l’utilisateur des principes pour les-quels les logiciels traitent les données : modèles utilisés, limite de validité des modèles, prin-cipe des traitements mis en œuvre afin de susciter une prise de conscience de ce qui peut être (ou non) attendu du numérique.La normalisation doit aider à développer une culture de la confiance à travers des pratiques partagées.

Rôle transverse du Cos

Intégrer le numérique dans les stratégies des autres secteursLe Cos doit plus que jamais jouer son rôle transversal d’information, de diffusion et de coordination pour les dossiers liés au numé-rique. En fonction de leurs besoins, le Cos est à la disposition des autres secteurs, afin d’échanger et débattre des thèmes utiles pour

des services faisant appel à ces technolo-gies : accès aux réseaux, informatique en nuage, enseignement et formation à distance, administration numérique, commerce élec-tronique, ressources humaines, organisation de la sécurité ; l’organisation du numérique : sécurité des

échanges et protection des utilisateurs, mana-gement des contenus, aspects légaux associés à leur localisation et leur accès ainsi que leur protection, identité numérique, écorespon-sabilité et développement durable, mise en œuvre de systèmes ouverts.Notre périmètre de travail concerne aussi quelques grands domaines d’application : banque, documentation, postal, espace, sécu-rité du citoyen.Les normes et les documents de référence contribuent à l’apport de cadres génériques, en appui à des travaux sectoriels désireux de disposer de documents : transport, santé, énergie… Les normes du domaine numé-rique sont élaborées à l’échelle internationale et européenne et, dans une moindre mesure, française. Des mécanismes appropriés faci-litent la reconnaissance des meilleures spéci-fications issues de forums techniques. Enfin, la normalisation soutient les besoins d’ouver-ture en matière d’outils et d’applications.

ContexteDéjà pressentie comme une évolution majeure lors des orientations du Cos les années précé-dentes pour la normalisation, la transformation numérique de la société (notamment celle des entreprises) s’intensifie et confirme une véri-table préfiguration d’une 4e révolution indus-trielle. Elle repose sur un socle de trois compo-santes incontournables et indissociables : les objets connectés, ainsi que les dispositifs

dotés de capacités cognitives, qui fournissent un grand nombre de données numériques, dont les infrastructures physiques avec

La protection des utilisateurs, le management des contenus,

les aspects légaux font partie des sujets vis-à-vis desquels la normalisation

a un rôle à jouer.

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68 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Comment simplifier techniquement l’ap-proche paiement ? Comment le rendre indé-pendant et neutre vis-à-vis de solutions logicielles ? Des travaux normatifs sont-ils envisageables au sein du périmètre de la couche intermédiaire navigateur – appli-catif serveur ou OS – applicatif dans le cas de l’Internet des objets (IoT) pour élabo-rer un ensemble de dispositifs universels ? Convient-il d’intégrer un volet dédié aux réseaux sociaux qui se positionnent désormais sur ces questions ?

Les domaines d’applicationIl est important d’asseoir une démarche de développement d’un ensemble cohérent de normes génériques qui s’appuient sur l’exis-tant et permettent d’assurer les fonctions fon-damentales : interopérabilité, sécurité, garan-tie générique et adaptabilité aux cultures et aux besoins spécifiques, intégration d’objectifs environnementaux. Pour cela, le Cos va miser sur les domaines métiers qui entrent dans son périmètre et des cas d’usage : Le smart cities avec la ville numérique, les

réseaux intelligents et la smart mobilité, la création de ressources partageables, le par-tage intelligence collaborative, la gestion des données confort et intégration des seniors, l’efficacité des processus internes de la ville (dont l’achat public dématérialisé). Le digital manufacturing, en lien avec l’usine

du futur, y compris la mise en œuvre de ser-vices via l’infonuagique, les robots et la pro-duction personnalisée à la demande facilitée par l’impression 3D. Les services en ligne en intégrant les besoins

exprimés dans le Livre blanc du Cos Manage-ment et services, les processus de l’innovation, y compris les plateformes d’intelligence colla-borative et les communautés de pratiques.

Améliorer la coordination de la normalisation en matière de confiance numériqueLa dépossession des personnes de leurs don-nées et de la maîtrise de leur environnement numérique, le risque relatif à la réputation au sein des entreprises, les pratiques déloyales sur les réseaux constituent des facteurs de risque. Le numérique modifie la chaîne de valeur. Ces comportements posent d’impor-tantes questions quant à leur interférence avec le développement des échanges électro-niques. Il est par ailleurs insupportable pour un acteur économique ou industriel de perdre la maîtrise du produit de son innovation ou de ses investissements.Il est dès lors important d’apporter des réponses pragmatiques aux enjeux du com-merce électronique qui permettent par exemple de redonner un sens à l’expérience client tout en prouvant aux utilisateurs que leurs données vont bien être exploitées de façon conforme à leurs attentes. Ainsi, pour la fiabilité des avis en ligne de consommateurs,

échelle, de mécanismes efficaces et dès lors interopérables à propos de tous les aspects qui ne le seraient pas encore. Cela explique la volonté européenne de recourir désormais à des normes dans la logique de la Nouvelle approche.Lors d’une phase intermédiaire, cette accélé-ration pourra nécessiter l’établissement d’un lien entre matériel et immatériel ou encore entre deux processus électroniques, avec en toile de fond l’impact futur sur l’archivage de l’information : coffre-fort numérique…

Le paiementL’acte de paiement est incontournable dans le processus commercial, et partant dans le commerce électronique. Il existe actuelle-ment une mosaïque de solutions, qui varie en fonction de multiples facteurs. Constat : ces solutions sont hétérogènes, parfois propres à un domaine, voire un commerce bien spéci-fique. En revanche, tout le monde s’accorde sur l’absence et sur la nécessité d’élaborer des solutions universelles.Pour établir là une stratégie normative, plu-sieurs questions essentielles se posent :

leurs activités et leur fournir informations et documents sur lesquels s’appuyer. Cela concerne des thématiques pour lesquelles une approche systémique s’avère être l’une des méthodes possibles pour s’adapter à ce carac-tère transverse et à la complexité du sujet. Des exemples : transports intelligents, usine du futur, ville numérique, réseaux intelligents, e-santé… Les processus de normalisation du numérique demandent à l’évidence une appropriation par les domaines métiers.Pour répondre à cet objectif, le Cos va établir et mettre en œuvre un plan de communica-tion approprié.

Accompagner la mutation vers la digitalisation de l’entreprise et de la sociétéDans le cadre de cet objectif ambitieux et mul-tifacette, le Cos identifie plusieurs priorités :La dématérialisation des processus d’achat public et de la facture électronique, en inté-grant les dispositifs européens.La mise en place de processus dématériali-sés est engagée de longue date. Il s’agit d’ac-célérer la mise en œuvre, à une très large

BP Z 75-501Référentiel de bonnes pratiques sur la protection contre la fuite d’information (DLP)

NF EN 319 403

Signatures électroniques et infrastructures (ESI) – évaluation de la conformité des prestataires de services de confiance – exigences relatives aux organismes d’évaluation de la conformité évaluant les prestataires de services de confiance (V2.1.1)

NF X 50-120Sécurité et protection du citoyen – NRBC-E – méthodologie d’évaluation des techniques de détection et d’identification d’agents biologiques pathogènes

NF X 50-121Sécurité de protection du citoyen – NRBC-E – utilisation d’équipements portables de détection et d’identification nucléaire et radiologique dans le domaine de la sécurité globale

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

Parmi les documents publiés l’an dernier, le référentiel de bonnes pratiques sur la protection contre la fuite d’informations.

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69ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Fabrice DEL TAGLIA

Directeur général de Nomade Aventure.

Il s’implique dans la normalisation…

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Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Mon investissement de l’année trouve sa source deux à trois ans plus tôt. En effet, depuis fin 2012, Nomade Aventure s’est beaucoup investi dans l’élaboration de la norme sur les avis en ligne et j’ai personnellement participé aux travaux et à la plupart des dix-huit réunions qui ont permis à la norme NF Z 74-501 de naître, le 3 juillet 2013. Puis le site web de Nomade a été le 2e (le 1er – et toujours le seul – dans l’univers du tourisme) à être certifié, dès septembre 2013. Mais, très tôt, nous savions tous qu’il serait utile, voire indispensable de porter cette norme à l’international. Son caractère franco-français en réduisait la portée : comment convaincre les grands sites étrangers de s’y rendre conforme pour le seul marché hexagonal ? Elle était la seule au monde à traiter de ce sujet, et il était important que la France garde la main si nous voulions en préserver l’esprit. Après qu’Afnor a réussi à en faire voter le principe par l’Iso, il a fallu réactiver notre commission de normalisation. Afnor m’a alors proposé d’en assurer la présidence, sensible, je crois, à mes contributions dans la première phase, à ma recherche du consensus et au caractère exemplaire de notre site par rapport à cette norme. Cela m’a donc amené, depuis un an, à animer les travaux de la CN et du groupe de travail Avis en ligne que nous avons créé, à mener la délégation française à la première réunion du comité technique (TC) 289 Online Reputation en octobre dernier, et à prendre la fonction de project editor de la future norme internationale. C’est-à-dire qu’il me revient, en lien avec le convenor (animateur) canadien, Howard Deane, du groupe de travail ad hoc, d’étudier les commentaires sur

la norme reçus de la part des différents pays participants, d’en proposer la résolution (rejet, acceptation ou intégration sous une forme différente) et in fine de… rédiger le futur texte de la norme Iso qui en découlera.

Beaucoup de travail donc et une lourde responsabilité ? Le jeu en vaut-il la chandelle pour vous et pour votre entreprise ?C’est vrai, cela représente beaucoup de travail : réunions, conférences téléphoniques, analyses, rédaction… Mais c’est passionnant ! On a l’impression de faire avancer les choses, et sur un sujet qui, ne nous y trompons pas, concerne assez directement la vie quotidienne de tous : très nombreux sont les sites web publiant des avis en ligne, les internautes veulent pouvoir s’y fier, mais si leur confiance dans les avis est encore élevée, elle s’érode lentement et elle est souvent abusée. Il faut donc combattre toutes les mauvaises pratiques, aussi bien dans l’intérêt du citoyen et du consommateur que dans celui des entreprises et des organisations. Il y a donc un côté « militant », citoyen dans ma démarche et dans mon investissement, mais je suis persuadé aussi que mon entreprise, qui se situe dans un secteur – le voyage – où les avis ont une très grande importance, bénéficiera d’une confiance accrue, dans les avis en général et dans ceux qu’elles publient en particulier.

Est-il lourd pour une entreprise de 50 salariés de se rendre conforme à une norme ?Nous avions déjà une expérience en la matière, puisque depuis 2010 nous sommes certifiés conformes à l’engagement de service Afnor Certification « Vers un tourisme responsable », qui est très exigeant. Pour les avis en ligne, depuis que nous avons commencé, fin 2007,

à publier des avis de voyageurs sur notre site, nous étions attachés à le faire en toute transparence et honnêteté. Ce qui impliquait déjà pour nous, entre autres, de solliciter 100 % de nos clients, de garantir que 100 % des avis émanent de personnes ayant effectivement effectué le voyage évalué, de publier 100 % des réponses, etc. Par conséquent, nous avions déjà des pratiques très proches de celles prescrites par cette norme. Les évolutions que nous avons eu à faire étaient donc très mineures. Mais je suis convaincu que, quelle que soit sa taille, une entreprise publiant des avis en ligne a intérêt à appliquer la norme : il en va de la confiance des internautes et de ses clients.

Faut-il aller plus loin ?Je le crois. Le premier pas, essentiel, était de s’entendre entre toutes les parties prenantes (sites web publiant des avis, mais aussi syndicats professionnels, organisations de consommateurs, pouvoirs publics) sur ce qu’il convenait de prescrire pour combattre les mauvaises pratiques : de telles réflexions et actions collectives étaient irremplaçables. Le second pas est de donner à ces travaux et ces idées une portée internationale… car le web n’a pas de frontière. C’est en cours. Mais je pense aussi qu’il serait bon de leur donner une portée en partie légale : non pas en transposant toute la norme dans la loi, mais peut-être certaines de ses dispositions, ou l’obligation pour tout site d’indiquer s’il est conforme à la norme ou non…

– Domaine d’activité de l’organisme : tour-opérateur.– Taille de l’organisme : 50 salariés, 21 millions d’euros de chiffre d’affaires.

il faut capitaliser sur le leadership interna-tional pris en 2014 par les acteurs français. Il s’agit aussi d’évaluer les besoins potentiels pour des questions connexes contribuant à l’e-réputation des entreprises.Le Cos suit aussi attentivement les dévelop-pements internationaux et européens autour des pratiques en matière de protection de la

vie privée et les questions en relation avec les priorités communautaires et les évolutions de la réglementation.Dans le domaine de la sécurité, les pouvoirs publics jouent à l’évidence un rôle important. Le Cos est attentif à la cohérence du dispositif normatif européen afin de limiter la multipli-cation d’instances traitant de la cybersécurité.

À l’échelle internationale, le Cos doit veiller à la pertinence et la qualité des interfaces entre les différentes commissions de normalisation impliquées, au-delà du périmètre cybersécu-rité, incluant donc la sécurité physique, quelle que soit l’instance au sein de laquelle les ques-tions sont traitées (Iso, Iso/CEI/JTC 1…). Autre dossier essentiel auquel il faut commencer à se

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INFORMATION ET COMMUNICATION NUMÉRIQUE

70 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

L’identité numérique devient l’un des élé-ments de cette sécurité qu’il faut prendre en compte dans le cadre du règlement européen e-IDAS, au niveau duquel s’insèrent notam-ment les technologies de PKI Signature.

Accompagner la compétitivité des filières et la performance de l’économie française

Développer l’exploitation des données massivesLes enjeux économiques, industriels, tech-niques et sociétaux associés à la collecte et l’exploitation de données de plus en plus massives sont importants. Ils constituent de réelles opportunités, mais aussi des risques qu’il faut appréhender, anticiper et maîtriser.Les entreprises sont déjà engagées dans la refonte de leurs priorités stratégiques et de leur modèle opérationnel pour intégrer un ensemble de combinaison de progrès techno-logiques. L’un des points communs est consti-tué par l’archivage, le stockage et l’exploita-tion des données, avec tous les impacts en termes de communication et d’information. Ce sujet est au cœur des réflexions. Le besoin de travaux normatifs se fait chaque jour plus prégnant pour canaliser ce foisonnement.Un premier travail a déjà été produit par le Cos avec le Livre blanc de juin 2015. Le travail doit se poursuivre grâce à une mise à jour et une extension aux canaux d’acqui-sition des données, en particulier avec l’IoT. Autre défi pour la normalisation dans le domaine données massives/big data : accéder et pouvoir exploiter l’ensemble de l’informa-tion dans un monde de plus en plus com-plexe et diffus. Cela suppose de s’affranchir des contraintes liées à la forme et à l’origine de l’information.Le Livre blanc du Cos sur les données mas-sives apporte des lignes directrices pour la normalisation, qui permettront d’appuyer les ambitions industrielles, soutenues d’ailleurs par le gouvernement.Il est maintenant nécessaire d’étendre cette démarche du Cos aux canaux d’acquisition des données (dont les objets connectés).

Soutenir le développement des objets connectésEn interconnexion entre objets connectés et big data, il s’avère indispensable de prolonger le travail déjà réalisé au niveau du big data avec celui à effectuer sur les objets connectés afin d’assurer une cohérence conceptuelle et de pouvoir raccrocher ce qui ressort des silos de données et ce qu’il sera possible de réaliser vis-à-vis du big data.Ce sujet porte sur un domaine extrêmement large, puisqu’il concerne les cartes et autres dispositifs d’identification et d’authentifica-tion, les équipements industriels (compteurs intelligents), les réseaux domestiques, l’identi-fication par radiofréquence, les smartphones et tablettes, les nouveaux produits commercialisés

bien positionner les acteurs français en lien avec les besoins des filières.Enfin, le Cos poursuit cette année une réflexion sur le principe général d’intelligibilité des trai-tements numériques. Il invite les commissions qui travaillent sur les usages du numérique à y contribuer. Il importe d’éviter une fracture entre l’extension de l’usage des traitements numériques et les utilisateurs, consommateurs et citoyens compris. Suivant des modalités à déterminer, réfléchissons à la manière d’ap-porter des éléments d’information qui per-mettent de contribuer à cette intelligibilité. Il s’agit, par exemple, du domaine d’application, des limites de validité, du niveau de confiance à accorder aux résultats, du principe sur lequel se fonde le traitement.En cohérence avec l’ensemble de ces items, les solutions et les systèmes d’informations exis-tants doivent dès aujourd’hui et plus encore demain répondre à des critères de confiden-tialité et de sécurité des données partagés.

préparer : le rapprochement de la sécurité des systèmes d’information des autres domaines de la sécurité. La France dispose d’un poten-tiel avantage tactique et se trouve en capacité de faire des propositions à ses partenaires le moment venu.Le Cos est vigilant à propos de l’élaboration de normes horizontales susceptibles d’avoir un impact sur la sécurité pour ses secteurs d’intervention. Est concerné, outre la sécurité numérique, l’ensemble de la sécurité sociétale et de la sécurité privée.Afin de promouvoir l’intégration d’une appro-che globale et cohérente de la normalisation des référentiels ayant trait à la gestion de la sécurité numérique dans les stratégies norma-tives d’autres secteurs, le Cos accompagne la réflexion pour une coordination des travaux liés à la sécurité qui relèvent de différents organismes : Cen, Cenelec, Iso, Etsi. En fili-grane, l’on retrouve la perspective de saisir les opportunités qui se présenteraient afin de

Cen/TS 419221-1 à 4

Profils de protection pour application de création et de vérification de signature

Iso 2108Information et documentation – numéro international normalisé du livre (ISBN)

Iso 30302Information et documentation – système de gestion des documents d’activité – lignes directrices de mise en œuvre

Iso 15489-1Information et documentation – gestion des documents d’activité – partie 1 : concepts et principes

Iso 27019

Technologies de l’information – techniques de sécurité – lignes directrices de management de la sécurité de l’information fondées sur l’Iso/CEI 27002 pour les systèmes de contrôle des procédés spécifiques à l’industrie de l’énergie

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

Les objets connectés ne sont pas seuls à bouleverser le paysage : les dispositifs dotés de capacités cognitives arrivent.

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71ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

fonctions d’accompagnement sont utiles pour accroître l’efficacité des humains ou soulager les gestes des personnes : aide au vieillisse-ment de la population, loisirs, pénibilité de tâches… Des besoins se font jour pour organi-ser la notion « d’acceptabilité » de tels disposi-tifs, avec les humains, dans des contextes bien différents. Ces critères d’acceptabilité peuvent notamment passer par la normalisation des méthodologies de mesure d’impact ou des cri-tères de mesure de performance et de fiabilité.

Préserver le patrimoine numériqueL’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme mentionne que « tout indi-vidu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’ex-pression que ce soit ». Production et circulation de l’information sous forme numérique sont aujourd’hui en plein essor, alors même que la préservation à long terme de cette infor-mation n’en est qu’à ses balbutiements. Il est nécessaire d’élaborer des normes autour des documents numérisés, des documents numé-riques natifs et des systèmes informatiques qui les gèrent pour assurer l’intégrité de ce patrimoine et sa disponibilité future.

Poursuivre une mobilisation des parties prenantes sur la problématique environnementaleLe dernier rapport du Giec tend à confirmer les effets de l’activité humaine sur le changement climatique. Dans le sillage de la Cop 21, le Cos doit continuer à mobiliser ses parties prenantes afin que les programmes en faveur de l’écores-ponsabilité des TIC produisent des résultats tangibles et exploitables par les entreprises. ●

Renforcer les méthodes pour concevoir des systèmes complexesIl est nécessaire de faire évoluer les méthodes de conception compte tenu de l’intégration du numérique dans des systèmes de plus en plus complexes. Cela concerne l’ensemble d’un processus : cadre d’architecture, expres-sion et formalisation des besoins. Le Cos est à l’écoute de l’expression de besoins normatifs. Il a déjà pu prendre en compte, dans sa stra-tégie, des besoins spécifiques, en matière de cadres d’architecture par exemple.

Accompagner l’intelligibilité et la réversibilité dans l’économie numériqueTechnologies et usages du numérique évo-luent à un rythme soutenu, suscitant des ruptures technologiques importantes à un rythme décennal. Les contenus numériques sont en croissance, naissent et disparaissent au rythme des offres du marché, laissant par-fois des chantiers inachevés. La normalisation des modèles de réversibilité des contenus numériques constitue dès lors un enjeu que notre réflexion doit s’approprier.

Répondre aux enjeux de société : cohésion sociale, sécurité sociétale, vieillissement… au plan national et européen

Articuler les relations entre les individus et les dispositifs autonomes dotés de fonctions cognitivesL’avènement d’un monde où cohabiteront des humains et tout un environnement de drones, cobots, robots industriels ou de service et autres dispositifs autonomes dotés de fonc-tions cognitives est sans doute pour bientôt ! La technologie est disponible, et des besoins se font jour dans différents domaines où des

récemment comme les montres, lunettes, tee-shirts, etc. L’action du Cos vise à identifier les besoins d’interface et de normes génériques pour orienter les secteurs concernés dans le développement de leurs spécifications.C’est un enjeu important : si l’on dispose d’un système connecté et que l’on souhaite l’ouvrir, seule une architecture basée sur le protocole IP permettra de supporter cette orientation.Mais il existe aussi d’autres sujets à prendre en compte : sécurité (protection de la vie pri-vée), aspects physiques (gestion de l’énergie), applications sectorielles à traiter par ailleurs.Les travaux d’orientation ont lieu de manière coordonnée avec les besoins identifiés par les plans industriels. Cette réflexion doit prendre en compte les initiatives internationales enga-gées au sein de différentes instances : Iso/CEI/JTC 1, CEI, Etsi, Cen, etc. Il est essentiel que le Cos assure une coordination efficace des acti-vités des commissions de normalisation qui ont des domaines aux frontières communes afin de limiter le risque de duplication de tra-vaux ou d’incohérence dans les normes.

Solliciter et diffuser une culture  de la qualité dans les services numériques autour de l’informatique en nuageLes bénéfices technologiques et économiques du cloud sont unanimement reconnus. En sim-plifiant l’accès aux données, l’accompagne-ment des entreprises face aux enjeux de déve-loppement et de mobilité se trouve facilité.En lien avec les différentes initiatives gouver-nementales ou régionales, l’action du Cos vise à soutenir éditeurs et fournisseurs de services en développant notamment une déclinaison de la normalisation adaptée à la transition vers l’informatique en nuage des PME. Pour aider à la transformation numérique des entreprises et l’incarner comme une priorité, le Cos est particulièrement attentif à la bonne prise en compte de la normalisation et des normes déjà existantes dans des travaux qui visent à créer un espace de confiance européen et à garantir un traitement sécurisé des données.Il convient de veiller à ce que les différents standards et normes en cours d’élaboration ou déjà parus assurent la complétude des besoins.

L’intégration du numérique dans les travaux d’autres Cos

est indispensable, à l’image des services ou de la silver économie. N

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72 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Ingénierie industrielle, biens d’équipement et matériaux

Philippe Canteau Président du Cos

Nathalie Geslin Rapporteur

Philippe CANTEAU

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INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX

Dans sa stratégie de croissanceet de compétitivité, le secteur peut miser

sur les technologies de fabrication avancéeset les technologies clés génériques.

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INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX

73ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Le champ de compétences du Cos Ingénierie, biens d’équipement et matériaux (Ibem) intègre la concep-tion, la fabrication, la mise en œuvre,

l’exploitation, la maintenance, la valorisation en fin de vie de matériaux métalliques et non métalliques, d’équipements, de procédés ou d’installations industrielles pris indépen-damment ou intégrés dans un système de production industrielle. Cela comprend les techniques, les méthodes, les outils, les com-pétences et les services pour l’industrie, l’in-génierie industrielle, la réglementation asso-ciée et la sécurité des équipements industriels (hors directive 2006/42/CE Machines).Le Cos a pour vocation de coordonner le pro-gramme de normalisation ; il initie les nou-veaux thèmes et analyse leur faisabilité, veille à la progression et à la cohérence des travaux, ainsi qu’à la pertinence des normes pro-duites par rapport au marché et aux besoins exprimés par les utilisateurs.

ContexteLe Cos Ibem est confronté à plusieurs défis.Face aux nouveaux enjeux d’un marché mon-dialisé et à la diversification des besoins en produits et services, les entreprises du secteur cherchent en permanence la différenciation par l’innovation et l’intégration de nouvelles technologies.Objectif premier : gagner en compétitivité et accroître la valeur ajoutée des produits et des services associés (fonctionnalité du produit). Dans sa stratégie de croissance et de compé-titivité, le secteur peut miser sur les technolo-gies de fabrication avancées et les technologies clés génériques : assemblage multimatériaux, capteurs, matériaux composites, traitement de surface, microfabrication, robotique, fabri-cation additive, matériaux avancés, biotech-nologies, simulation numérique…Ensuite, pour proposer une offre plus proche du marché, les entreprises du secteur vont être amenées à utiliser des modes de pro-duction flexibles et des outils de production reconfigurables, passant de la production de masse à une production personnalisée ou en petite série.Enfin, ces mutations s’accompagnent du développement d’une chaîne numérique de production se traduisant par une communi-cation continue et instantanée entre machines et systèmes, l’instrumentation des machines et l’utilisation d’outils de simulation, de réa-lité virtuelle et de traitement des données puissants.

fabrication additive, méthode de vieillisse-ment accéléré des plastiques…Une identification de ces technologies révélera des besoins de nouveaux travaux normatifs.

Accompagner le développement à l’international

Faire alliance avec les organismes qui développent des documents de référenceLa majorité des normes du secteur sont éla-borées à l’Iso, et les organismes américains SAE, ASTM, ASME, API y sont influents. La réflexion engagée se poursuit quant aux formes possibles de coopération par théma-tique et aux actions à lancer pour organiser cette coopération et soutenir le système Iso.Exemples : ASME dans la maîtrise de l’éner-gie des systèmes de pompage et les compres-seurs, ASTM et Iso ainsi que le Bureau de normalisation québécois (BNQ) avec l’UNM et Afnor pour la fabrication additive, liste de normes américaines SAE reconnues à l’Iso sur l’espace de l’Iso/TC 20 du portail Iso.

Examiner systématiquement toutes les opportunités de leadership à l’internationalLorsqu’un pays abandonne le secrétariat d’une structure, des actions sont engagées pour prendre les positions jugées stratégiques par l’industrie et les partenaires. Identifica-tion des structures Iso ou Cen stratégiques pour l’économie française et évaluation des risques en cas d’absence de participation doivent aider à la prise de décision.

Engager une réflexion stratégique sur la prise en compte des nouveaux sujets par segments du CosL’Iso, qui s’emploie à répondre aux besoins normatifs, procède notamment en multipliant les propositions d’ouverture de nouveaux

Ces améliorations ou ruptures technolo-giques, qui visent à la réduction des coûts et des délais, se doivent par ailleurs de respecter réglementations et directives européennes. La réglementation européenne, à travers les directives Nouvelle approche, poursuit deux objectifs : permettre la libre circulation des produits et assurer la sécurité des installa-tions, des biens et des personnes.À ces impératifs de sécurité s’ajoutent les enjeux environnementaux vis-à-vis des-quels les attentes sont fortes. Ils appellent des réponses concertées : optimisation des procédés industriels quant aux aspects éner-gétiques et aux matières premières, maîtrise de l’énergie, valorisation des matériaux ou des équipements industriels en fin de vie, gestion des toxiques, écoconception, utili-sation durable des matériaux, matériaux à hautes performances (aciers à haute limite élastique)…Pour aider les entreprises à utiliser les leviers de la normalisation et relever ces défis éco-nomiques et techniques, le Cos s’est fixé des orientations sur plusieurs thématiques : inno-vation, international, compétitivité, environ-nement et réglementation.

Associer innovation et normalisation afin de favoriser l’appropriation et l’intégration de technologies nouvelles

Identifier les technologies innovantes et les besoins en normalisation associésLa normalisation favorise l’accès au marché de solutions innovantes et permet de donner confiance aux utilisateurs d’innovations. En cela, elle les « légitime » et contribue dès lors à leur développement sur le marché. Certaines de ces technologies innovantes font l’objet de travaux normatifs : fabrication de composites, assemblage multimatériaux, biomimétique,

Le champ de compétences du Cos est vaste et couvre notamment

la fabrication, l’exploitation, la valorisation en fin de vie de matériaux

métalliques et non métalliques.

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INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX

74 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

domaines d’activité. Parmi les domaines émergents, nombreux sont ceux qui se révèlent transversaux et nécessitent dès lors une réponse normative globale.Afin d’éviter la redondance et la dispersion des travaux des commissions françaises et pour fournir une réponse cohérente aux besoins industriels, il est nécessaire que le Cos Ibem dispose d’une vision d’ensemble des nouveaux domaines, puis élabore une straté-gie de travail comportant notamment l’identi-fication précise des sous-domaines ainsi que de leurs adhérences.

Soutenir la compétitivité

Définir une stratégie normative dans le contexte de l’industrie du futur en s’appuyant sur les filières industriellesAprès une identification des thématiques qui relèvent du périmètre du Cos Ibem, il faut évaluer celles qui font (ou peuvent faire) l’ob-jet d’actions de normalisation, puis participer à l’élaboration d’une stratégie volontariste en la matière.

Valoriser la normalisation comme outil de compétitivitéLes normes participent au maintien de la compétitivité. S’associer à des campagnes de communication, organiser des réunions d’in-formation favorisent la reconnaissance de la normalisation comme outil de compétitivité.

Échanger sur l’économie de fonctionnalitéLes conditions du marché évoluent. Les indus-tries sont amenées à fournir des solutions qui intègrent une offre de service supportée par des produits. L’organisation d’une réunion avec des représentants du Cos Management et services doit permettre de présenter l’évo-lution de la normalisation dans les services et d’envisager les besoins adaptés.

Décliner le développement durable pour produire de manière efficiente

Disponibilité des matières premières : réflexion sur la place de la normalisationLes préoccupations quant à l’utilisation effi-ciente des ressources s’avèrent de plus en plus prégnantes en Europe et en France. Le Cos Ibem doit poursuivre sa réflexion sur la disponibilité des matières premières. Cela intègre notamment l’approvisionnement en matériaux stratégiques, le recyclage et les matériaux de substitution.

Intégrer le cycle de vie dans la normalisation des produits et procédésLa préservation des ressources et la réglemen-tation sur la fin de vie des produits poussent à développer de nouvelles normes intégrant le cycle de vie.

NF EN 100881 à 3

Aciers inoxydablesPartie 1 : liste des aciers inoxydablesPartie 2 : conditions techniques de livraison des tôles et bandes en acier de résistance à la corrosion pour usage généralPartie 3 : conditions techniques de livraison pour les demi-produits, barres, fils tréfilés, profils et produits transformés à froid en acier résistant à la corrosion pour usage général

NF EN Iso 6892-3Matériaux métalliques – essai de traction – partie 3 : méthode d’essai à basse température

NF T 46-050Caoutchouc – analyse enthalpique différentielle (DSC) – principes généraux

XP Cen/TS 13388Cuivre et alliages de cuivre – inventaire des compositions et des produits

EN 1396Aluminium et alliages d’aluminium – tôles et bandes revêtues en bobine pour applications générales – spécifications

NF T 51-800Plastiques – spécifications pour les plastiques aptes au compostage domestique

NF EN 15534-6

Composites à base de matières cellulosiques et de thermoplastiques (communément appelés composites bois-polymères (WPC) ou composites fibres d’origine naturelle [NFC]) – partie 6 : spécifications relatives aux profilés et éléments pour clôtures

NF EN Iso 10286 Bouteilles à gaz – terminologie

NF EN Iso 14414 Évaluation énergétique des systèmes de pompage

NF Iso 17296-2 à 4

Fabrication additive – principes générauxPartie 2 : vue d’ensemble des catégories de procédés et des matières premièresPartie 3 : principales caractéristiques et méthodes d’essai correspondantesPartie 4 : vue d’ensemble des échanges de données

NF EN Iso 2692

Spécification géométrique des produits (GPS) – tolérancement géométrique – exigence du maximum de matière (MMR), exigence du minimum de matière (LMR) et exigence de réciprocité (RPR)

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

Se développe une chaîne numérique de production qui se traduit par une communication continue et instantanée entre machines et systèmes.

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Page 77: Stratégies 2016

INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX

75ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Pascal VINZIO

Vice-président recherche et prédéveloppement, innovation, groupe KSB, filiale KSB SAS.

Il s’implique dans la normalisation…

DR

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Je suis administrateur de l’Union de normalisation de la mécanique (UNM), représentant de ma profession (Profluid), membre de quatre commissions de normalisation UNM directement en lien avec nos produits. Je préside deux comités techniques du Cen (Robinetterie industrielle et Écoconception des produits mécaniques).J’ai reçu le trophée de la normalisation mécanique de la part de l’UNM en 2014 et le trophée Or Normes d’Afnor en 2015.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Nous vivons dans un monde industriel normalisé et réglementé. La normalisation est donc un élément essentiel de la compétitivité de nos entreprises, d’autant que dans le monde nombre de pays émergents s’impliquent de plus en plus dans les groupes de travail et les comités techniques. Leur participation accrue pourrait remettre en cause les équilibres et des acquis des normes actuelles, d’où l’importance de participer activement à la normalisation.Être acteur en normalisation, c’est s’assurer que nos produits répondent et répondront à des référentiels et à la réglementation. Je pense notamment à la directive pour les équipements sous pression (DESP), qui a entraîné des révisions de normes harmonisées concernant directement la robinetterie.La normalisation garantit aussi au client que la pompe qu’il achète s’assemblera bien avec son moteur et qu’elle est interchangeable avec celle d’un autre constructeur. Sans ce prérequis, vous ne pouvez pas faire partie de la compétition.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?Le mécanisme collectif normatif démarre à l’échelle de notre organisation professionnelle. La normalisation constitue une activité importante pour le syndicat Profluid et ses entreprises adhérentes. Elle est également suivie par les associations européennes de nos professions (CEIR et Europump).

Les mécanismes collectifs nous aident à harmoniser les pratiques : nos équipements sont utilisés dans des secteurs d’activité (chimie, eau, pétrole) encadrés par des standards internationaux. Les travaux de normalisation sont essentiels, puisque les équipements doivent répondre aux exigences des donneurs d’ordres et des ingénieristes du monde entier.La participation à la normalisation permet de rencontrer ses homologues tant au plan national qu’européen ou international. C’est l’occasion de réaliser le « benchmark » et de confirmer les tendances des évolutions techniques du marché.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?Les normes se retrouvent dans tous les appels d’offres et cahiers des charges (produit, matière, dimensionnel, interfaces, essais…). Vis-à-vis de nos clients, il est important de montrer notre engagement et notre contribution à leur rédaction, car dans beaucoup de cas la réglementation s’appuie sur des normes. Avec l’appui de mes collègues du marketing, j’ai donc rédigé une plaquette pour expliquer à nos clients notre politique et notre implication en la matière : cela devient un véritable argument de vente et – pour eux – un service. Nous montrons que nous sommes proactifs et non pas passifs.

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ? La normalisation est aussi essentielle pour porter une innovation technologique sur le marché. En effet, elle donne confiance aux clients (un produit ne respectant pas un référentiel peut être mal reconnu). Cela vaut pour des produits et les procédés. Par exemple, nous assistons au développement de la fabrication additive, qui entre dans une phase active d’industrialisation. Pour cela, il faut se mettre d’accord sur la terminologie, les règles de construction, les matières utilisées et leurs performances. Autant de travaux techniques qui doivent déboucher sur une transposition normative.

– Domaine d’activité de l’organisme : constructeur de pompes, robinetterie et systèmes industriels.– Taille de l’organisme : plus de 16 300 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros dans le monde. En France, trois usines, près de 1 200 salariés, 300 millions d’euros de CA.

Exemples : les matériaux (aluminium, caout-chouc, matières plastiques…), les produits manufacturés (méthodologie d’écoconcep-tion adaptée aux bureaux d’études des PME mécaniciennes, remanufacturing) ou encore les produits liés à l’énergie.

Promouvoir les travaux relatifs à l’utilisation rationnelle de l’énergie et à l’efficacité énergétiqueCertaines installations industrielles qui entrent dans le champ du Cos utilisent de fortes quantités d’énergie. La maîtrise de cette consommation constitue un facteur important pour la compétitivité de ces entreprises.Les travaux du Cos Utilisation rationnelle de l’énergie (URE) visent à optimiser les flux et la consommation d’énergie.

Intégrer les aspects responsabilité sociétaleLa responsabilité sociétale est un vecteur important du développement durable. De plus en plus d’organisations afficheront leur engagement en la matière et demanderont à leur tour à leurs partenaires un engagement de même nature. La norme Iso 26000 sur la responsabilité sociétale est une norme de lignes directrices, applicable à tous, appli-cable par chaque organisation et traduite dans différents contextes.La mise à disposition d’une méthode pour faciliter le développement de guides d’utili-sation de la norme Iso 26000 en assurant la cohérence avec celle-ci est à l’ordre du jour.

Se repérer dans l’environnement normatif et réglementaire

Maintenir l’information sur les initiatives européennesEn 2016, le Cos poursuit son activité vis-à-vis de la réglementation à propos des initiatives lancées par la Commission européenne : révision de la directives Équipements sous pression, règlements sur le statut des déchets en tant que matières premières secondaires ou matières premières recyclées, déclinai-sons de la directive 2009/125/CE Exigences en matière d’écoconception applicables aux produits liés à l’énergie (directive ErP) ou Reach…

Répondre aux exigences réglementairesLe Cos va veiller à la cohérence de la réponse normative apportée en favorisant l’usage des normes existantes pour mettre en œuvre les initiatives lancées par la Commission euro-péenne : équipements sous pression, éco-conception des produits liés à l’énergie pour la directive ErP, emballage, produits de la construction. ●

Page 78: Stratégies 2016

INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX

76 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

EN 10025-1 à 6

Produits laminés à chaud en aciers de constructionPartie 1 : conditions techniques générales de livraison Partie 2 : conditions techniques de livraison pour les aciers de construction non alliésPartie 3 : conditions techniques de livraison pour les aciers de construction soudables à grains fins à l’état Partie 4 : conditions techniques de livraison pour les aciers de construction soudables à grains fins obtenus par laminage thermomécaniquePartie 5 : conditions techniques de livraison pour les aciers de construction à résistance améliorée à la corrosion atmosphériquePartie 6 : conditions techniques de livraison pour produits plats en aciers à haute limite d’élasticité à l’état trempé et revenu

EN 485-1 et 2Aluminium et alliages d’aluminium – tôles, bandes et tôles épaissesPartie 1 : conditions techniques de contrôle et de livraisonPartie 2 : caractéristiques mécaniques

EN 755-1, 2 et 9

Aluminium et alliages d’aluminium – barres, tubes et profilés filésPartie 1 : conditions techniques de contrôle et de livraisonPartie 2 : caractéristiques mécaniquesPartie 9 : profilés, tolérances sur dimensions et forme

EN 12020-2Aluminium et alliages d’aluminium – profilés de précision filés en alliages EN AW-6060 et EN AW-6063 – partie 2 : tolérances sur dimensions et forme

EN 13807 Bouteilles à gaz transportables – véhicules – batteries – conception, fabrication, identification et essai

EN 16773Aluminium et alliages d’aluminium – lignes directrices relatives à la fabrication de feuilles minces dans le domaine des récipients alimentaires semi-rigides

EN Iso 8049 Ferro-nickel en grenailles – échantillonnage pour analyse

EN Iso 4892-1 Plastiques – méthodes d’exposition à des sources lumineuses de laboratoire – partie 1 : lignes directrices générales

EN Iso 5659-2 Plastiques – production de fumée – partie 2 : détermination de la densité optique par un essai en enceinte unique

EN Iso 11469 Plastiques – identification générique et marquage des produits en matière plastique

FD E 29-770 Bouteilles à gaz transportables – code couleur des bouteilles à gaz pour gaz à usage industriel ou médical

EN Iso 20421-2 Récipients cryogéniques – grands récipients transportables, isolés, sous vide – partie 2 : exigences de fonctionnement

EN Iso 21009-2 Récipients cryogéniques – récipients fixes isolés sous vide – partie 2 : exigences de fonctionnement

EN 14511-1 à 4

Climatiseurs, groupes refroidisseurs de liquide et pompes à chaleur avec compresseur entraîné par moteur électrique pour le chauffage et la réfrigération des locauxPartie 1 : termes, définitions et classification Partie 2 : conditions d’essaiPartie 3 : méthodes d’essaiPartie 4 : exigences de fonctionnement, marquage et instructions

EN 16282-1 à 9

Équipement pour cuisines professionnelles – éléments de ventilation pour cuisines professionnellesPartie 1 : exigences générales et méthode de calculPartie 2 : hottes de ventilation pour cuisine – conception et exigences de sécuritéPartie 3 : plafonds ventilés de cuisine – conception et exigences de sécuritéPartie 4 : entrées et sorties d’air – conception et exigences de sécuritéPartie 5 : conduit d’air – conception et dimensionnementPartie 6 : séparateurs d’aérosols – conception et exigences de sécuritéPartie 7 : installation et utilisation de systèmes fixes de lutte contre l’incendiePartie 8 : installations de traitement des fumées de cuisson – exigences et essaisPartie 9 : efficacité de captage et de retenue des systèmes d’extraction – méthodes d’essai

EN Iso 1101Spécification géométrique des produits (GPS) – tolérancement géométrique – tolérancement de forme, orientation, position et battement

EN Iso 15614-1Descriptif et qualification d’un mode opératoire de soudage pour les matériaux métalliques – épreuve de qualification d’un mode opératoire de soudage – partie 1 : soudage à l’arc et aux gaz des aciers et soudage à l’arc du nickel et des alliages de nickel

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

Page 79: Stratégies 2016

INGÉNIERIE INDUSTRIELLE, BIENS D’ÉQUIPEMENT ET MATÉRIAUX

77ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Michel CATALDI

Chef du département caractérisation et comportement, direction technique, Herakles Safran.

Il s’implique dans la normalisation…

DR

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Je préside la commission B43C d’Afnor sur la normalisation des céramiques techniques avancées et le sous-comité européen Cen/TC 184 SC 1 sur la normalisation des matériaux composites. Je suis également expert français auprès du comité de normalisation des céramiques techniques avancées, l’Iso/TC 206, et président de la délégation française aux réunions plénières de l’Iso/TC 206.Au travers de ces différentes fonctions, que j’occupe depuis maintenant quatre ans, je cherche avant tout à poursuivre l’œuvre de mes prédécesseurs en donnant de la visibilité et de la reconnaissance, à l’échelle européenne et internationale, au savoir-faire français en matière de méthodologies d’essais appliquées aux matériaux composites à matrice céramique et aux composites « carbone-carbone ».Les composites n’étant qu’un sous-ensemble des céramiques techniques, je m’emploie également, au niveau de la commission française B43C, en multipliant les contacts avec le monde académique et industriel, à fédérer une équipe multidisciplinaire qui nous permette d’émettre des avis et positions pertinents sur les projets de normes Iso en cours d’instruction.Je veux à ce titre remercier tous mes collègues du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), de la Direction générale pour l’armement (DGA), d’Airbus DS, du LMT, de Canoe, de l’Insa Lyon, de l’ENSCI, du Laboratoire des composites thermostructuraux (LCTS) et du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) qui m’aident à donner davantage de consistance et d’ampleur au vote français à l’échelle internationale.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Herakles Safran, qui est avec ses partenaires historiques CEA, DGA, Airbus DS et le LCTS à l’origine de la majorité des normes européennes actuelles d’essais sur les matériaux composites, a pour ambition de porter à l’échelon de l’Iso l’ensemble des normes élaborées en France, puis en Europe et d’en faire des normes NF EN Iso, de façon à pouvoir mettre en avant, vis-à-vis de ses clients, un référentiel technique d’essai reconnu dans le monde.

Dans ce même objectif, Herakles veille aussi à soumettre régulièrement au processus de normalisation les nouvelles méthodologies d’essais qui peuvent être développées en interne et incite ses partenaires académiques à en faire autant.Cela se traduit aujourd’hui par un portefeuille de normes du comité technique Iso/TC 206 issues des travaux français très conséquent (22 normes et projets en cours sur un patrimoine de 85 normes).

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?La participation aux comités techniques internationaux est une opportunité à nulle autre pareille pour l’anticipation des évolutions ou les créations de nouvelles normes. En étant informé du domaine d’application et de l’objectif de la norme dès le début du processus de normalisation, cela laisse toute la durée de ce processus (environ trois ans) pour pouvoir, éventuellement, influer sur son contenu normatif et, à terme, intégrer dans le référentiel normatif NF des normes Iso que l’on saura être « compatibles » avec nos besoins et contraintes.La participation à ces comités internationaux permet aussi de nouer des liens et de créer des réseaux propices à de la veille technique qui, dans mon activité, serait difficilement accessible autrement.Enfin, la participation d’Herakles Safran aux comités de normalisation, en donnant de la visibilité sur ses compétences en matière de méthodologies d’essais, permet également de compléter l’image de la société en tant qu’acteur international majeur dans le développement et l’industrialisation des matériaux composites à matrice céramique et des composites carbone-carbone.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?Comme toute grande société, Herakles Safran a intégré dans son référentiel qualité de nombreuses normes qualité, telle que l’EN 9100, et est organisée pour répondre aux exigences de ces normes.En tant que responsable au sein d’Herakles d’un laboratoire de caractérisation des matériaux, j’ai organisé l’activité de ce laboratoire de façon à répondre à la majorité des exigences de la norme NF EN Iso 17025, spécifique à mon activité.En complément de ces normes qualité, il est aussi important que je puisse garantir à mes

clients, qu’ils soient internes ou externes à la société, que les méthodes d’essai qui sont mises en œuvre dans mon laboratoire sont les plus pertinentes pour déterminer les propriétés matériaux désirées.Pour répondre à cet objectif, la solution la plus évidente est de s’appuyer sur des normes internationales qui, en tant que résultat d’une collaboration et analyse critique des meilleurs experts internationaux, répondent nécessairement à cette exigence de pertinence.Pour cela, j’intègre tant que faire se peut dans mon référentiel technique les normes relatives à mon activité, en privilégiant les normes NF EN Iso.

De nouveaux paramètres interfèrent-ils dans vos réflexions et travaux ?Dans mon domaine de compétence, la France jouit d’une aura dans le milieu de la normalisation (nombre et qualité des normes proposées, rôle d’animateur à l’Iso…), qui est le résultat de près de vingt ans d’investissement personnel – et du soutien organisationnel ou financier d’Afnor et de leur organisme d’appartenance – de quelques personnes convaincues de l’importance de normaliser au plus tôt dans ce jeune domaine des matériaux composites.Maintenant que les perspectives d’introduction ou de croissance d’utilisation de ces matériaux dans des domaines aussi variés que l’aéronautique, l’industrie, le nucléaire et le spatial n’ont jamais été aussi élevées, donc les enjeux économiques à venir importants, nous assistons à une très forte montée en puissance des pays asiatiques en tant qu’acteurs de la normalisation. Cette montée en puissance se fait dans certains pays de façon très structurée, avec notamment des budgets étatiques pour accompagner les travaux de normalisation selon des objectifs pluriannuels prédéfinis. Elle contraste fortement avec mon ressenti d’une plus grande difficulté, en France, à identifier des experts qui veulent et peuvent se rendre disponibles pour participer activement aux travaux normatifs. Il serait dommage que cela se traduise par un déclin progressif de la position française actuelle.Cette difficulté est encore plus marquée dans le domaine concurrentiel des céramiques techniques monolithiques, où malgré des efforts conséquents de communication faits par la commission B43C et Afnor en 2014, il est difficile de mobiliser des experts pour influer sur le contenu des nombreuses normes en discussion au sein de l’Iso/TC 206.Cela m’amène à me demander si, en France, nous avons bien pris collectivement la mesure de l’importance de participer aux enquêtes publiques et aux travaux des commissions de normalisation, pour faire valoir notre position sur les projets de normes en cours d’instruction qui, demain, pourront potentiellement impacter notre activité professionnelle.

– Domaine d’activité de l’organisme : secteur aéronautique et spatial.–Taille de l’organisme : plus de 2 000 personnes.

Page 80: Stratégies 2016

78 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Utilisation rationnelle de l’énergie

Jean-Jacques Marchais Président du Cos

Marie-Emmanuelle Crozet Rapporteur

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UTILISATION RATIONNELLE DE L’ÉNERGIE

Le Cos poursuit son engagementdans les travaux dédiés à la détermination

et au calcul des économies d’énergie,ainsi qu’au mesurage et à la vérification.

Page 81: Stratégies 2016

UTILISATION RATIONNELLE DE L’ÉNERGIE

79ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

CONTEXTEParadoxalement, en dépit d’une baisse à court terme du coût des énergies fossiles liée entre autres au ralentissement de la croissance en Chine et dans le monde, les conditions d’une hausse générale des prix de l’énergie à terme et d’une volatilité sans cesse croissante demeurent réunies, rendant l’efficacité éner-gétique toujours incontournable.Définie comme « le rapport entre les résultats, le service, la marchandise ou l’énergie que l’on obtient et l’énergie consacrée à cet effet » selon l’article 2 de la directive 2012/27/UE sur l’efficacité énergétique, l’efficacité énergétique draine dans son sillage d’autres bénéfices : innovation technologique, amélioration de l’indépendance énergétique, emploi… L’in-vestissement des entreprises dans ce domaine représenterait en moyenne 8 % de leur chiffre d’affaires depuis 2011, ce qui représente une opportunité de développement d’activités pour une filière industrielle.L’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans son rapport 2015 sur l’efficacité éner-gétique, rappelle que les mesures d’efficacité énergétique comptent parmi les moyens les plus rentables pour assurer la sécurité d’ap-provisionnement énergétique, la compétiti-vité énergétique, la qualité de l’air et la réduc-tion des émissions de gaz carbonique (plus de 40 % de l’abattement nécessaire pour limiter le réchauffement à 2 °C peuvent provenir de façon rentable de l’efficacité énergétique).Un socle réglementaire européen existe aujourd’hui, constitué de publications offi-cielles, comme la directive Performance énergétique des bâtiments (DPEB, 2010), la directive sur l’écoconception des produits liés à l’énergie (2009) et la directive Effica-cité énergétique (DEE, 2012). Cette dernière, qui vise à l’amélioration de 20 % de l’effica-cité énergétique d’ici à 2020 dans le cadre communautaire, décline un ensemble des mesures d’efficacité énergétique qui devaient être transposées dans les législations natio-nales avant le 5 juin 2014. Elle affiche la parti-cularité de citer le système de management de l’énergie développé dans le cadre de travaux de normalisation internationale (article 8).Par ailleurs, la publication européenne cadre pour les politiques en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030 de l’Union euro-péenne a, entre autres, pour ambition de mieux prendre en compte dans la stratégie européenne la conjoncture économique et financière actuelle, paramètre d’ajustement des

outre, des mesures incitatives sont prises, comme le système des certificats d’écono-mies d’énergie. Plus récemment, la loi relative à la transi-tion énergétique pour la croissance verte, dont l’adoption a eu lieu l’été dernier, vient renforcer le dispositif français pour atteindre les objectifs de la transition énergétique. De même, cette loi fixe un objectif de prix du car-bone (valeur de la tonne de CO2 de 22 euros à 56 euros en 2020 et 100 euros en 2035, qui ne peut que renforcer l’intérêt de l’efficacité énergétique).La normalisation contribue à apporter des éléments de réponse aux enjeux de transition du système énergétique mondial : compéti-tivité des économies, sécurité de l’approvi-sionnement, stabilité des prix de l’énergie, intégration progressive de nouvelles techno-logies, notamment en matière de gestion de l’énergie (Com [2014] 500 final).Dans un contexte normatif international ambitieux, le Cos Utilisation rationnelle de l’énergie porte les positions françaises et veille à la cohérence des programmes straté-giques au sein des enceintes européennes et internationales.

ORIENTATIONS STRATÉGIQUES

Poursuivre la mise en œuvre de l’approche quantitative de l’efficacité énergétiqueLe déploiement d’une politique d’efficacité énergétique dans une organisation passe par une bonne connaissance de la consommation énergétique et la détermination de potentiels et solutions d’économie d’énergie. À l’échelle macro-économique, l’approche quantita-tive a pour objectif d’apporter des réponses

investissements publics et privés. La mutation du marché de l’énergie y est aussi mentionnée comme un point d’attention particulier. Il y est rappelé que « l’augmentation de la part des éner-gies renouvelables, les améliorations de l’efficacité énergétique et la mise en place d’infrastructures de meilleure qualité et plus intelligentes constituent des options “sans regret” pour la transformation du système » (Com 2013 – 169).La Commission européenne a indiqué, dans sa communication du printemps 2015, son objectif de révision des directives dans l’éner-gie et en particulier des directives DPEB et DEE. Une consultation publique a d’ailleurs été lancée, dont les réponses étaient attendues pour l’automne dernier.Parallèlement, la France a progressivement instauré un cadre législatif (loi de pro-gramme fixant les orientations de la poli-tique énergétique dite Pope n° 2005-781 du 13 juillet 2005, Grenelle 1, Grenelle 2, plan d’actions en matière d’efficacité énergétique de juin 2011), qui s’étoffe depuis une décen-nie sous l’impulsion des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolu-tion du climat (Giec), du Protocole de Kyoto et des politiques publiques de l’Union euro-péenne. Les dispositions de transposition de l’article 8 de la directive 2012/27/UE Effi-cacité énergétique prévoient l’instauration d’un audit énergétique obligatoire dans les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Ces disposi-tions ont été transposées en droit national par voie législative par l’article 40 de la loi n° 2013-649 du 16 juillet 2013 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans le domaine du développement durable (loi DDADUE). En

Un socle réglementaire européen existe aujourd’hui, avec les

directives Performance énergétique des bâtiments, Écoconception

des produits liés à l’énergie, Efficacité énergétique.

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Page 82: Stratégies 2016

UTILISATION RATIONNELLE DE L’ÉNERGIE

80 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

mesurables aux objectifs fixés par les régle-mentations françaises et européennes.Ainsi, le Cos veille-t-il à : Poursuivre l’engagement dans les travaux

dédiés à la détermination et au calcul des économies d’énergie, ainsi qu’au mesurage et à la vérification, en accompagnant le lance-ment de travaux de mesurage de l’énergie en Europe (Cen/Cenelec). Engager les réflexions quant aux bénéfices

identifiés, aussi bien en termes d’économie d’énergie que financiers, socio-économiques ou environnementaux (Agence internationale de l’énergie, Capturing the Multiple Benefits of Energy Efficiency). Dans le prolongement de cette réflexion, le Cos pourrait lancer un tra-vail, avec le Cos Environnement et respon-sabilité sociétale, afin d’évaluer la cohérence entre les normes qui traitent d’efficacité éner-gétique et celles qui traitent des GES. Une première étape consisterait à être à même de pouvoir expliquer aux utilisateurs la complé-mentarité de ces normes pour eux. Valoriser les travaux à propos des calculs

d’économies d’énergie, comme la norme Iso 17742 Calcul de l’efficacité énergétique et des économies d’énergie pour les pays, villes et régions, publiée en août 2015. Le Cos suit plus particulièrement les projets portés par la France à l’Iso. Défendre la vision française, dans le cadre

de la révision de la norme Iso 50001 Mana-gement de l’énergie, ainsi que le caractère opérationnel de cette norme.De par son périmètre orienté sur l’exploitation des systèmes utilisant l’énergie, le Cos URE a vocation à promouvoir une approche quantitative de l’énergie auprès de Cos plus concernés par la conception de produits et d’équipements.

Communiquer et promouvoir les normes sur l’efficacité énergétiqueLe Cos URE dispose aujourd’hui d’un « kit de normes » cohérent et opérationnel. Celui-ci est organisé comme une boîte à outils permet-tant aux utilisateurs de faire le point sur la situation énergétique de leur organisation, déployer une démarche d’amélioration de l’efficacité énergétique et évaluer les écono-mies d’énergie réalisées.Le Cos URE choisit comme axe prioritaire le renforcement de la communication et de la promotion des normes existantes.Un travail de cartographie des normes sur l’utilisation rationnelle de l’énergie a été

Iso 50004Systèmes de management de l’énergie – lignes directrices pour la mise en œuvre, la maintenance et l’amélioration d’un système de management de l’énergie

NF Iso 50006

Systèmes de management de l’énergie – mesurage de la performance énergétique à l’aide des performances énergétiques de référence (PER) et d’indicateurs de performance énergétique (IPÉ) – principes généraux et lignes directrices

NF EN 16247-5Audits énergétiques – partie 5 : compétence des auditeurs énergétiques

FD X 30-147Plan de mesurage pour la performance énergétique : conception et mise en œuvre

NF EN Iso 16948Biocombustibles solides – détermination de la teneur totale en carbone, hydrogène et azote

NF EN Iso 16967Biocombustibles solides – dosage des éléments majeurs – Al, Ca, Fe, Mg, P, K, Si, Na et Ti

NF EN Iso 16968Biocombustibles solides – dosage des éléments mineurs – As, Cd, Co, Cr, Cu, Hg, Mn, Mo, Ni, Pb, Sb, V et Zn

NF EN Iso 16993Biocombustibles solides – conversion de résultats analytiques d’une base en une autre base

NF EN Iso 16994Biocombustibles solides – détermination de la teneur totale en soufre et en chlore

NF EN Iso 16995Biocombustibles solides – méthodes de détermination de la teneur en chlorure, sodium et potassium solubles dans l’eau

NF Iso 17741Règles techniques générales de mesure, de calcul et de vérification des économies d’énergie de projets

NF Iso 17743Économies d’énergie – définition d’un cadre méthodologique pour le calcul et la déclaration des économies d’énergie

NF EN 1434-3Compteurs d’énergie thermique – partie 3 : échange de données et interfaces

NF EN 13757-5Systèmes de communication et de télérelevé de compteurs – partie 5 : transmission sans fil

NF EN 13757-6Systèmes de communication et de télérelevé de compteurs – partie 6 : bus local

Iso/TR 19880-1 Hydrogène gazeux – stations de remplissage

NF Iso/CEI 13273-1Efficacité énergétique et sources d’énergie renouvelables – terminologie internationale commune – partie 1 : efficacité énergétique

NF Iso/CEI 13273-2Efficacité énergétique et sources d’énergie renouvelables – terminologie internationale commune – partie 2 : sources d’énergie renouvelables

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

Page 83: Stratégies 2016

UTILISATION RATIONNELLE DE L’ÉNERGIE

81ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

mené, qui donne une vision d’ensemble des normes génériques et sectorielles, existantes ou en cours d’élaboration. Les membres du comité doivent veiller à l’exploitation de ce document et définir le format le plus adapté pour le promouvoir auprès d’un large public moins familier de la normalisation.

Positionner la normalisation en soutien à la réglementationLes politiques publiques font de l’énergie une préoccupation prioritaire de développement pour les années qui viennent, en particulier à l’échelle européenne. Dès lors, la normalisa-tion peut apporter des solutions volontaires aux mutations du marché de l’énergie.Le Cos demeure particulièrement vigilant et accompagne la révision des directives Perfor-mance énergétique des bâtiments et Efficacité énergétique.

Poursuivre une collaboration transverse avec d’autres comités stratégiques sur les enjeux de la transition énergétiqueLe Cos URE est le comité référent pour la transition énergétique dont les principaux champs d’activités sont traités dans différents groupes de coordination : Groupe de coordination Réseaux intelli-

gents (rattaché au Cos URE) : partage de l’in-formation et évaluation des initiatives toutes énergies confondues et tous types de réseaux, mobilisation le cas échéant. Ce groupe fait le lien avec des initiatives connexes, comme celle du groupe de coordination Véhicules électriques. Groupe de coordination Écoconception

des produits liés à l’énergie (rattaché au Cos URE) : coordonner le développement de normes pour l’amélioration de la performance environnementale des produits liés à l’énergie afin d’accompagner la mise en œuvre de la directive Écoconception. Groupe de coordination Villes intelligentes

et communautés durables (rattaché au Cos Construction et urbanisme). Groupe de coordination Performance

énergétique des bâtiments (rattaché au Cos Construction et urbanisme).À propos de la smart energy, le Cos veille sur les travaux engagés au sein du System Committee on Smart Energy établi à l’IEC, avec, parmi d’autres sujets, les enjeux nés d’interactions avec les autres énergies et la chaleur thermique et les interfaces avec les utilisateurs.

Christophe DEBARD

Directeur commercial et marketing, Cetiat.

Il s’implique dans la normalisation…

DR

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Je participe aux travaux de normalisation français sur le projet plan de mesurage : fascicule de documentation (FD) plan de mesurage. L’objectif est le leadership du groupe miroir pour la préparation de la norme européenne.J’ai participé, lors de travaux les années précédentes, à l’élaboration des EN 16247-1 et 3 sur les audits énergétiques et du BP X 30-120, aux travaux d’accompagnement à l’expérimentation sur le terrain de l’Iso 50001 en région Rhône-Alpes.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Elle prend la forme d’une implication dans les travaux touchant aux méthodes d’audits et de mesures dans le domaine de l’efficacité énergétique, au niveau français et éventuellement européen (futur groupe miroir plan de mesurage). Plus généralement, dans le domaine URE, nous exerçons un suivi informatif des travaux menés en normalisation pour utilisation dans le cadre de nos prestations.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?Participer aux travaux permet d’influencer les contenus normatifs et fournit un avantage concurrentiel, un bénéfice d’image.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?– EN 16247-3 : méthodologie construite sur la base de cette norme pour répondre aux exigences de la qualification auditeur réglementaire. – La méthodologie est également construite pour répondre à des diagnostics non réglementaires.– Mise en œuvre de la norme Iso 50001.Auditeur IPMVP.

Quel est le retour sur investissement matériel et surtout immatériel de votre mobilisation ?Au plan immatériel, la montée en compétence en interne et la structuration de notre méthode de comptage, suite aux travaux du FD mesurage.Au plan matériel, la vente de diagnostics énergétiques réglementaires.

Voyez-vous poindre dans votre activité de nouveaux défis en termes de normalisation auxquels vous n’étiez jusqu’alors pas confronté ?L’un des principaux défis concerne la mesure des gains constatés suite à des actions en faveur de l’efficacité énergétique mises en place par des industriels. Il est donc important de disposer d’une méthode de calcul des gains d’énergie partagée par les auditeurs et consommateurs d’énergie et applicable par tous. Le futur FD mesures et vérifications doit être un outil capable de répondre à ce défi.

La crise économique à laquelle nous sommes confrontés modifie-t-elle votre regard vis-à-vis de l’action collective que constitue la normalisation ?En tant que centre technique industriel (CTI), nous avons pour mission de contribuer à la normalisation dans notre cœur de métier (chauffage, ventilation et climatisation), mais comme pour beaucoup d’acteurs, le problème de notre disponibilité se pose pour participer à des groupes de travail.On constate un désengagement marquant des industriels bénéficiaires finaux de la norme, notamment les PME. Qui sert la normalisation dans ces conditions ?

– Domaine d’activité de l’organisme : centre technique industriel dans le domaine aéraulique et thermique.– Taille de l’organisme : 130 personnes.

Page 84: Stratégies 2016

UTILISATION RATIONNELLE DE L’ÉNERGIE

82 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Enfin, le comité est attentif, en coordination avec les autres Cos, à ce que les sujets trans-verses, réflexions et travaux normatifs soient pris en compte, dans ce comité ou dans un autre. Exemples : le stockage de l’énergie, qui a une dimension multiénergies et concerne différents secteurs, les compteurs intelligents, l’hydrogène énergie, etc. Il veille à ce qu’il n’y ait pas de sujet orphelin entre deux domaines de normalisation, ou à l’inverse qui soit abordé dans deux domaines différents.Enfin, le Cos s’attache dans ses travaux à faire le lien entre le thème utilisation rationnelle de l’énergie et les sujets de transition énergétique que sont les énergies renouvelables ou encore les combustibles solides de récupération.

Renforcer l’influence française dans les instances européennes et internationalesLe Cos doit s’efforcer de renforcer le maillage d’experts français présents dans les commis-sions de normalisation miroir, ainsi que dans les différentes instances européennes (Forum sectoriel du Cen/Cenelec sur le management de l’énergie [SFEM]) et internationales (TC, groupes stratégiques). Il contribue à la mobi-lisation de parties intéressées dans les diffé-rents domaines liés à l’utilisation rationnelle de l’énergie afin d’assurer la prise en compte des intérêts français. Il compte mesurer l’inté-rêt du Réseau normalisation et francophonie (RNF) pour renforcer l’influence à l’échelle internationale.En parallèle, il va contribuer à renforcer la mobilisation de nouveaux experts sur les questions liées à l’utilisation rationnelle de l’énergie : utilisateurs d’énergie, collectivités territoriales, etc.Le Cos URE doit favoriser le dialogue entre les experts français et leurs homologues euro-péens ainsi que la coordination de positions européennes dans le cadre des processus de concertation et de rédaction des normes. Il veille ainsi à : assurer la présence française dans les ins-

tances stratégiques européennes (comités techniques, forum sectoriel, groupes de coor-dination, etc.) et y défendre une vision coor-donnée des intérêts français et européens ; poursuivre et soutenir une réflexion com-

mune à l’échelle européenne au travers de groupes de travail thématiques dédiés (groupes de travail du Forum sectoriel sur le management de l’énergie : communication sur la norme Iso 50001 Management de l’énergie) ; développer le réseau d’experts européens en

communiquant à propos du programme euro-péen du Cen/Cenelec et les actions du SFEM, auprès des membres et plus largement. ●

FD X 30-148Mesure et vérification de la performance énergétique : bonnes pratiques pour le calcul des économies d’énergie

Iso 18846Biocombustibles solides – dosage de la teneur en particules fines dans les quantités de granulés

Iso 17828Biocombustibles solides – détermination de la masse volumique apparente

Iso 17829Biocombustibles solides – détermination de la longueur et du diamètre des granulés

Iso 17830Biocombustibles solides – détermination de la distribution granulométrique des granulés désintégrés

Iso 17831-1Biocombustibles solides – détermination de la résistance mécanique des granulés et des briquettes – partie 1 : granulés

Iso 17831-2Biocombustibles solides – détermination de la résistance mécanique des granulés et des briquettes – partie 2 : briquettes

Iso 18122Biocombustibles solides – méthode de détermination de la teneur en cendres

Iso 18123Biocombustibles solides – méthode de détermination de la teneur en matières volatiles

Iso 18134-1Biocombustibles solides – dosage de la teneur en humidité – méthode de séchage à l’étuve – partie 1 : humidité totale – méthode de référence

Iso/TS 16996Biocombustibles solides – détermination de la composition élémentaire par fluorescence de rayons X

NF Iso 17741Règles techniques générales de mesure, de calcul et de vérification des économies d’énergie de projets

NF Iso 17743Économies d’énergie – définition d’un cadre méthodologique pour le calcul et la déclaration des économies d’énergie

EN 13757-3Systèmes de communication et de télérelevé de compteurs – partie 3 : couche d’application spéciale

EN 16836-1Systèmes de communication des compteurs – réseau maillé sans fil pour l’échange de données de compteurs – partie 1 : introduction et cadre normatif

EN 16836-2Systèmes de communication des compteurs – réseau maillé sans fil pour l’échange de données de compteurs – partie 2 : spécifications des couches réseau et librairie d’objets

EN 16836-3Systèmes de communication des compteurs – réseau maillé sans fil pour l’échange de données de compteurs – partie 3 : spécifications de la couche spéciale profil énergie

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

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83ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Électrotechnologies

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Patrick Bernard Président du Cos

Thierry Lainé Rapporteur

Patrick BERNARD

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ÉLECTROTECHNOLOGIES

S’il est un segment de l’économie fortementconcerné par la numérisation tous azimuts,

c’est bien l’ensemble des électrotechnologies.

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ÉLECTROTECHNOLOGIES

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Les électrotechnologies constituent un ensemble de solutions au cœur de très nombreux processus. Elles sont aussi au cœur de la réponse à de

nombreux enjeux économiques, environne-mentaux et sociétaux. Sans exhaustivité : lutte contre le changement climatique, efficacité énergétique, mobilité durable, compétitivité industrielle, personnalisation des services, santé, bien-être des seniors et des personnes avec handicap… Les électrotechnologies per-mettent des gisements de progrès dans de très nombreux domaines grâce aux améliorations des produits et des systèmes et à leur intero-pérabilité sans cesse croissante. Nous sommes à un moment clé de cette industrie, où le lien avec les technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment, ouvre un champ de nouvelles réponses aux exigences sociétales et environnementales contempo-raines. Ce sont aussi des opportunités à sai-sir pour la création d’activités et d’emplois domestiques. Les électrotechnologies sont un relais de croissance pour l’ensemble de l’in-dustrie et, partant, de l’économie.De ce point de vue, la normalisation volon-taire constitue un outil majeur et essentiel que les acteurs français ont largement utilisé pour marquer les marchés de leur empreinte. La pérennisation de cette influence, parmi les premières au monde au sein de l’IEC à l’in-ternational et du Cenelec en Europe, nécessite une implication permanente tant les sujets et initiatives mis en avant par d’autres acteurs, notamment les pays émergents, sont nom-breux et les enjeux économiques et sociétaux aigus.Au vu des discussions internationales au sein de l’IEC et du Cenelec, des réflexions de stra-tégie industrielle nationale menées dans dif-férentes instances, des orientations récentes des politiques publiques, des réflexions sur la nouvelle stratégie française de normalisation et des échanges avec les autres Cos, les par-ties prenantes de l’électrotechnique retiennent six axes majeurs caractérisant les priorités du Comité électrotechnique français (CEF) ainsi que du Cos Électrotechnologies.

le management des énergies bas carbone, les évolutions industrielles et l’initiative Usine du futur, ainsi que l’utilisation plus efficace des ressources (écoconception, économie circu-laire, management des substances), démarche dans laquelle les électrotechnologies se sont engagées il y a de nombreuses années. L’assurance impérative de la santé et la

sécurité des citoyens et des installations qui concernent au premier rang les installations électriques et les produits associés, avec notamment l’anticipation des besoins liés au vieillissement de la population (silver écono-mie), l’évolution des biens de consommation (sécurité, fonctionnalités, communication), mais aussi les exigences de sécurité au tra-vail et les applications de défense. Le déve-loppement de nouveaux usages des électro-technologies est facteur de progrès social et environnemental. Le renforcement de la confiance des acteurs

à travers des processus d’évaluation de la conformité structurés et robustes s’accom-pagne d’une surveillance des marchés qui se doit d’être à la hauteur des exigences dans un contexte de globalisation. Les exigences normatives doivent être vérifiées tout comme les exigences réglementaires telles que celles relatives à l’environnement. La gouvernance des organisations et l’in-

fluence à l’international constituent deux leviers essentiels pour conforter, voire ren-forcer (dans certains domaines) le rayon-nement des acteurs français et européens et

Le développement des infrastructures de demain, avec notamment les réseaux intel-ligents et communicants (smart grids), les villes et communautés intelligentes (smart cities), les bâtiments intelligents et com-municants (smart building), la digitalisation des processus d’échanges, la mobilité élec-trique et la distribution électrique en courant continu. La mise en place progressive de sys-tem committees à l’IEC doit permettre de bien traiter ces sujets de plus en plus complexes et interconnectés. La bonne prise en compte et la gestion nor-

mative de la révolution numérique engagée. L’intégration des technologies électrotech-niques, informatiques et télécommunications révolutionne déjà et va bouleverser massi-vement les processus et modes de fonction-nement, entre machines, entre produits et machines, entre opérateurs et machines ou produits tout au long de leur cycle de vie. L’ultradigitalisation peut, potentiellement, fragiliser des solutions aujourd’hui robustes. Aussi la cybersécurité et la protection des données constituent-elles deux sujets qui méritent une attention particulière ; elles se préciseront et s’encadreront grâce à la nor-malisation. En corollaire, la confiance en ces « filets de sécurité » doit être maintenue à tra-vers des processus solides d’évaluation de la conformité. La poursuite d’une prise en compte effec-

tive des besoins en termes de développe-ment durable avec la maîtrise de l’énergie,

Amélioration des produits et des processet interopérabilité ont des conséquences

sur de nombreux secteurs. Silv

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2012, ne font pas suffisamment référence. Ces travaux identifient la nécessaire coopération entre les organismes européens de norma-lisation, l’Union européenne et les parties prenantes, pour créer une véritable intero-pérabilité pour l’environnement numérique des foyers domestiques et des bâtiments. Une action de communication à l’échelon euro-péen s’avère nécessaire.Les interfaces entre le réseau et le smart buil-ding au niveau européen sont traités par une structure du Cenelec. Stratégiquement, il s’agit de normaliser une modélisation des données permettant un interfaçage vers les réseaux hétérogènes du Smart Home. Ceux-ci se feront dans le futur au niveau IP, avec des langages de haut niveau.Au niveau français, des travaux de révision concernant la norme NF C 15-160 Installa-tions pour la production et l’utilisation de rayonnements X – exigences de radioprotec-tion doivent être menés. Cette révision aura notamment pour but de mettre à jour les conditions d’installation auxquelles doivent satisfaire les générateurs électriques de rayons X.À l’international, la maintenance des normes de la série IEC 60601-2 concernant les appareils médicaux de monitoring, diagnostic et aide au traitement occupera une place prépondérante en 2016. Cela témoigne de la volonté d’offrir des diagnostics encore plus fiables et des trai-tements toujours plus efficaces.Le nouveau comité système Aspects sys-tèmes de l’assistance à l’autonomie à

Contribuer et valoriser les travaux du Cenelec dans le contexte du développement et de la mise en œuvre des codes réseaux (Network code). Pour les compteurs intelligents, promouvoir

la suite DLMS/Cosem (Device Language Mes-sage specification/Companion Specification for Energy Metering) pour les échanges de données de comptage et plus particulièrement pour le contexte français les normes pour la technologie CPL-G3 (courant porteur en ligne).Le comité système (SyC) Smart Energy est un comité système de l’IEC qui développe un cadre de référence, une démarche métho-dologique pour produire des « livrables » de niveau système (architecture de référence, cas d’usage) et une priorisation des travaux normatifs des comités techniques de l’IEC concernés par les systèmes électriques intel-ligents. Ce SyC Smart Energy couvre égale-ment les interactions avec les autres énergies ou fluide (gaz, eau, chaleur).En France le suivi du SyC Smart Energy est assuré via la commission miroir Approche systèmes de la gestion intelligente de l’éner-gie électrique (UF ASGIEE), qui a établi ses priorités : s’accorder sur des cas d’usage (Use Cases ou

UCs) prioritaires (en nombre limité et suffi-samment génériques) ; caractériser et valoriser les éventuels besoins

de marchés spécifiques « France » différents de besoins européens ou internationaux, en cohérence avec les ambitions françaises dans le cadre de l’initiative Réseaux électriques intelligents (REI) ; contribuer au plan de développement du

SyC Smart Energy à élaborer ; être force de proposition quant à la gouver-

nance et l’organisation des travaux du comité Système IEC.

Des bâtiments intelligents, communicants et évolutifs (smart buildings & homes)Compte tenu de la fin de la période de pré-dominance du Cenelec sur l’IEC à propos des bâtiments intelligents, communicants et évolutifs, les experts français vont devoir contribuer aux travaux de l’IEC, notamment pour les systèmes d’alarme et de sécurité élec-troniques. La perte de pouvoir progressive de l’Europe face à l’Asie était prévisible. Il s’avère fondamental que les experts français s’investissent dans les sujets émergents. Les travaux européens en matière de bâtiments intelligents et communicants, qui ont abouti à la version 2 de Smart House, publiés en

notamment l’industrie, pour qui la norme représente le tout premier référentiel pour les cahiers de charges des produits et services qu’elle met sur le marché. Les enjeux sont nationaux en optimisant les commissions miroirs et en consolidant les expertises ; euro-péens, en remettant l’industrie au cœur des débats et des grandes décisions ; et interna-tionaux, en garantissant une influence euro-péenne et française durable face aux grandes ambitions des pays émergents.

LES AXES

Développer les infrastructures de demainDes réseaux intelligents et communicants (smart grids)La France a été fortement impliquée dans les travaux européens sur les réseaux intelli-gents et communicants (smart grids), contri-buant à en préciser les contours et accorder les positions des acteurs. Forts de cette expé-rience, les acteurs français ont largement porté le sujet à l’échelle internationale et se sont positionnés pour : Capitaliser sur le comité système (SyC)

Smart Energy de l’IEC et l’influencer à la hau-teur des ambitions des acteurs (constructeurs et opérateurs de réseaux). Faire émerger une stratégie de sortie pour

l’IEC/PC 118 Interface utilisateur pour le réseau intelligent. Au-delà du sujet de l’in-terface utilisateur, les autres sujets traités par ce comité sont globalement en redondance avec les programmes de travail d’autres comités de l’IEC (TC 8 Aspects système de la fourniture d’énergie électrique, TC 57 Ges-tion des systèmes de puissance et échanges d’informations associés…). Par ailleurs, des velléités s’affirment de plus en plus pour pousser à l’adoption à l’échelle internatio-nale de normes potentiellement contradic-toires avec la série de normes IEC 61850 Réseaux et systèmes de communication pour l’automatisation des systèmes électriques dont le développement comme pierre angu-laire des réseaux intelligents est une priorité pour les acteurs français. Enfin, le caractère temporaire d’un comité de projet (PC) doit être réaffirmé. Favoriser la prise en compte de la problé-

matique des microgrids (actuellement évaluée par le groupe d’évaluation système SEG 6 Réseaux de distribution non traditionnels/microréseaux) par le comité système SyC Smart Energy.

La France s’est fortement impliquée dans les travaux sur les réseaux

intelligents et communicants.

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Le travail du SEG 1 Smart Cities a permis d’identifier différents domaines où une nor-malisation d’un point de vue système est nécessaire : la continuité des services publics ; l’urbanisme et les systèmes de simula-

tion (urban planning and simulation system : « partage de données et simulations d’urba-nisme ») ; cities facilities management (gestion et construc-

tion de conduite souterraines [gaz, électricité, eau, système d’égouts, communication]) ; use case Smart Home (la maison et les inte-

ractions entre les maisons et les services publics en dehors de la maison) ; use case Smart Education (l’éducation au ser-

vice de la ville intelligente) ; méthode d’évaluation et indicateurs clés

d’une ville intelligente ; la mobilité et la logistique.

Une infrastructure en support à la digitalisationLes développements de projets liés au plan France très haut débit (THD, très haut débit pour tous à l’horizon 2022, en particulier par le câblage du pays en fibres optiques) se poursuivent notamment via l’élaboration de normes expérimentales demandées par l’Au-torité de régulation de communication élec-troniques et des postes (Arcep), par le groupe d’harmonisation de la mission France THD et par Objectif Fibre. Réussir cette expérimenta-tion permettra le passage de ces documents au niveau européen.Les projets de câblage cuivre (câbles à paires torsadées) pour couvrir les besoins résidentiels, y compris la télévision, en relais de l’arrivée de la fibre optique dans le logement se poursuivent. Les câblages génériques évoluent en raison de la montée à 40 Gbits/s.Le groupe stratégique SMB/SG 9 Technolo-gies de la communication vient d’être créé en remplacement d’Actel, avec un domaine d’application très étendu, puisqu’il couvre les quatre premières couches du modèle OSI.

Les infrastructures radioLa norme incontournable du domaine des émetteurs de radio-télévision, l’IEC 60215 Exigences de sécurité relatives aux matériels d’émission radioélectrique, est actuellement en cours de révision. La publication d’une nouvelle édition de cette norme est prévue cette année et devra faire l’objet d’une cam-pagne de promotion en France.

Des villes et communautés intelligentes (smart cities & communities)L’électricité et l’électronique sont au cœur des infrastructures urbaines et souvent la clé de voûte du développement d’une ville ; ainsi l’IEC aura un rôle important à jouer dans le développement de normes concernant les grands processus et la supervision des villes intelligentes. C’est pourquoi a été mis en place en 2013 un groupe d’évaluation système (SEG) Smart Cities afin de préciser les enjeux qu’elles représentent pour la filière électrique. La France soutiendra la création d’un comité sys-tème à l’IEC dont l’objectif sera de favoriser le développement de normes permettant notam-ment la mise en place des interfaces néces-saires entre les infrastructures urbaines au ser-vice d’une efficacité globale des systèmes de la ville (énergie, eau, déchets, mobilité, services publics, bâtiments et maisons).

domicile (AAL), de par sa vision hori-zontale, devra également se préoccuper, au-delà de l’interopérabilité des produits, de l’intégration de ses systèmes dans les produits et systèmes existants. Cela pour-rait passer par des passerelles encore à défi-nir entre les matériels d’aide à domicile et les systèmes existants et futurs d’automa-tisation et de communication de l’habitat avec tous les aspects de sécurité, fiabilité et sûreté des informations circulant dans ce cadre. La communication à assurer par ce nouveau comité système sera dès le début des travaux à affirmer comme un vecteur de rapprochement vis-à-vis des comités existants qui sont destinés à s’intégrer dans l’aspect système du SyC AAL. Un recense-ment exhaustif des comités ou sous-comités d’études en lien avec le sujet AAL est un préalable aux travaux.

NF EN 62676-4Systèmes de vidéosurveillance destinés à être utilisés dans les applications de sécurité – partie 4 : directives d’application

NF EN 50436-6Éthylotests antidémarrage – méthodes d’essai et exigences de performance – partie 6 : sécurité des données

NF C 18-550 Opérations sur véhicules et engins à motorisation thermique, électrique ou hybride ayant une source d’énergie électrique embarquée – prévention du risque électrique

NF C 15-100/A5 Installations électriques à basse tension, amendement concernant le logement

FD C 16-600 État des installations électriques des immeubles à usage d’habitation

NF C 13-100Postes de livraison alimentés par un réseau public de distribution HTA (jusqu’à 33 kV)

Normes expérimentales de la série XP C 93-850

Câbles à fibres optiques (nécessaires aux travaux de la mission France très haut débit)

NF EN 62325-451-4

Cadre pour les communications pour le marché de l’énergie – partie 451-4 : processus métier de règlement des écarts et de réconciliation, modèles contextuels et modèles d’assemblage pour le marché européen

Série de normes NF EN 50598NF EN 62559-2

Écoconception des entraînements électriques de puissance, des démarreurs de moteur, de l’électronique de puissance et de leurs applications entraînées

Méthodologie des cas d’utilisation – partie 2 : définition du formulaire type de modèle de cas d’utilisation de la liste d’acteurs et de la liste d’exigences

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

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parties prenantes impliquées dans la normali-sation. Ce comité a pour mission de définir les orientations stratégiques de la filière dans le domaine de la réglementation technique, de la normalisation et de la standardisation afin de défendre au mieux les intérêts des acteurs industriels, et dans le souci d’un développe-ment accru de l’influence française dans les structures européennes et internationales.En plus des activités normatives déjà lancées (par exemple, l’implication de la filière dans le groupe du Cen sur les portes palières), les deux points principaux d’attention pour 2016 pour le transport électrique ferroviaire demeurent d’une part le développement de normes européennes en support aux direc-tives Interopérabilité (la future directive issue du 4e paquet ferroviaire étant en continuité avec la directive actuelle), d’autre part les développements liés au mandat européen M/486 sur le rail urbain, qui concernent large-ment les grands acteurs français du domaine ferroviaire, y compris pour l’interurbain.À noter également différentes initiatives lan-cées au sein de la recherche européenne.Les travaux du projet NGTC sont lancés depuis septembre 2013 et visent à prépa-rer une nouvelle génération du système européen de contrôle commande ferro-viaire (évolution d’ETCS) s’appuyant sur la conception des systèmes de contrôle-com-mande utilisés dans le domaine du transport urbain (architecture de type CBTC, pilotage automatique…).La recherche ferroviaire européenne, qui se met en place avec Horizon 2020 et la

À noter également que d’autres comités tech-niques ont initié des travaux sur la distribution de courant continu à travers une prise USB.

La mobilité électriqueLe véhicule électriqueEn France, le nouveau guide technique (Livre vert) pour la conception et l’aménagement des infrastructures de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables prévoit la normalisation des bornes, l’inscription de chaque borne sur un site Internet national et l’interopérabilité des bornes. La rédaction de ce guide technique a eu lieu dans un contexte international dynamique.Une stratégie de sortie du groupe d’évalua-tion système SEG 5 Électrotechnologies pour la mobilité entre les comités systèmes Smart Energy et Electrotechnological Aspects for Smart Cities est par ailleurs à promouvoir.La France soutient le mandat européen M/533 visant à promouvoir les énergies alternatives : elle a proposé la mise en place d’un comité technique à part entière au Cenelec. Ce comité, dont le secrétariat sera assuré par la France, permettra notamment la reprise européenne des normes internationales de l’IEC concer-nant les prises des véhicules électriques. Dans ce cadre, la France soutient la transposition au niveau national de la directive européenne sur le déploiement d’infrastructures de recharge pour carburants alternatifs.

Le transport électrique ferroviaireLa filière ferroviaire a constitué en 2014 un comité de haut niveau (CHN) regroupant les

Le développement du courant continuLa normalisation des liaisons à courant continu (CC) du réseau de transport d’élec-tricité a débuté dans un contexte en forte évolution, aussi bien du côté des technolo-gies que des enjeux (quelques milliards d’in-vestissement à l’échelle européenne). Des travaux importants sont déjà lancés et sont étendus à un réseau de transport à CC. Ces travaux sont en cours au sein de l’IEC avec une déclinaison adaptée à l’Europe pour la prise en compte des réglementations qui lui sont particulières (HVDC Grid Code). De nombreux projets européens de liaisons de ce type sont soit en cours, soit en phase de décision afin de renforcer les interconnexions entre États membres, d’une part, ou de ren-forcer les évacuations de grandes quantités de productions intermittentes, d’autre part, comme celles par exemple des fermes off-shore, afin de promouvoir le marché de l’élec-tricité européen. La France restera active au sein de la normalisation européenne dans les prochaines années.Les réseaux à courant continu sont actuelle-ment principalement dédiés à l’alimentation à basse tension de certains centres de traite-ment de données (data centers) et centres de télécommunications. Cependant des besoins nouveaux apparaissent avec des usages du courant continu en domestique (applications home), en grands bâtiments tertiaires ou dans des quartiers isolés non connectés au réseau dans les pays en développement.À l’international, le groupe d’évaluation système SEG 4 Low Voltage Direct Current Applications, Distribution And Safety For Use In Developed And Developing Econo-mies a été créé début 2015 pour rassembler les experts du domaine du courant continu en basse tension afin d’évaluer les usages du courant continu et les applications possibles, le tout dans un objectif d’efficacité énergé-tique et de propositions de développement de nouvelles applications.Les acteurs français doivent être force de proposition sur les scénarios de sortie du SEG 4 en termes de structures et d’organisa-tion futures pour traiter de ce sujet devenu incontournable.

La révision de la norme NF C 15-100 Installations électriques à basse tension

est en cours. Alfo

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si nécessaire, grâce aux documents normatifs adéquats.Une bonne coordination, voire la participation active de la filière aux commissions miroir des différents SC et WG du JTC 1, est indis-pensable. Par ailleurs, l’extrême transversalité du sujet, qui ressort d’ailleurs parfaitement de la dernière consultation, mérite une attention particulière en France. Le Cos recommande la mise en place d’un groupe de coordination inter Cos présidé par le Cos ICN.

Compatibilité électromagnétiqueLes produits embarquant de l’électronique se généralisent. Avec l’avènement annoncé des objets connectés, ainsi que par l’utilisation accrue des communications sans fil, la pol-lution électromagnétique demeure un point de focalisation pour tous les acteurs. Le point important pour les acteurs français en 2016 reste la qualité des transmissions possibles par courant porteur en basses fréquences pour le relevage automatique des compteurs d’énergie électrique. Cette technologie pour-rait se développer pour relever d’autres types de compteurs.Dans le domaine des courants porteurs, le débat commencé en 2015 quant au niveau de perturbation autorisé sur le réseau électrique se poursuit activement. C’est la qualité des communications des équipements dialoguant sur le réseau électrique qui est en jeu.Dans le cadre des travaux à l’IEC et suite à l’accord obtenu sur la bande de fréquences entre 2 et 30 kHz, les travaux vont maintenant se focaliser sur la bande de fréquences entre 30 et 150 kHz.Une technologie, très adaptée au mode indus-triel, permet de communiquer à distance sur quelques mètres, sans aucun problème de compatibilité électromagnétique (CEM) : elle ne déborde pas en dehors du local où elle est mise en œuvre ; il s’agit du Light Fidelity (LiFi), technologie pour laquelle plusieurs acteurs français ont investi. Une norme IEEE existe pour définir le protocole, mais aucune norme n’est encore développée pour la partie matérielle, les Led.

Le bâtiment numériqueL’activité normative européenne et interna-tionale devient conséquente pour les sys-tèmes électroniques résidentiels dans les foyers domestiques et les bâtiments, compte tenu du foisonnement de projets autour des smart grids. Il est stratégique de s’assurer de la

des produits (alimentation par le câble de communication) devient une possibilité. Les travaux de normalisation associés sont en gestation ; l’analyse des applications visées devrait permettre de définir la puissance à véhiculer. Les travaux (échauffement des câbles, normalisation de câbles hybrides cuivre-optique…) vont se poursuivre tout au long de l’année.La bonne connaissance, compréhension et influence des débats sur la scène mondiale sont essentielles. Les fonctions et applications métiers vont évoluer et surtout s’enrichir du fait des nouvelles possibilités qu’offre cette révolution. Si les technologies de communica-tion existent déjà, elles devront se durcir pour permettre cette évolution dans les processus industriels, et plus largement, les processus sensibles. Il sera bien de la responsabilité des métiers et autres secteurs de définir ces nouvelles fonctionnalités et de les encadrer,

Joint Undertaking (JU) Shift2Rail, verra le développement de systèmes de contrôle-com-mande dans le train (TCMS) sans fil, de moteurs ou convertisseurs avec des com-posants (semi-conducteurs) fonctionnant à plus hautes températures, de trains moins consommateurs d’énergie, etc. La composante homologation virtuelle et la normalisation seront de plus en plus présentes.

La révolution numériqueLes objets connectésLa normalisation autour de l’Internet des objets, également appelé objets connectés, a démarré au comité joint Iso/IEC/JTC 1 et dans plusieurs consortiums (IEEE, IIC ou OIC). Des propositions traitant des archi-tectures générales sont d’ores et déjà en cours d’élaboration. Bien que les travaux ne fassent pas apparaître de besoins particu-liers côté infrastructures, la téléalimentation

NF EN 50436-7Éthylotests antidémarrage – méthodes d’essais et exigences de performance – partie 7 : document d’installation

Série de normes NF EN 61511

Sécurité fonctionnelle – systèmes instrumentés de sécurité pour le secteur des industries de transformation

NF C 18-510/A1Opérations sur les ouvrages et installations électriques et dans un voisinage électrique – prévention du risque électrique

NF EN 60335-1/A2Appareils électrodomestiques et analogues – sécurité – partie 1 : exigences générales

NF EN 60335-2-113

Appareils électrodomestiques et analogues – sécurité – partie 2-113 : exigences particulières pour les appareils destinés aux soins cosmétiques et esthétiques comportant des lasers et des sources de lumière de forte intensité

NF C 17-200 Installations électriques extérieures – règles

NF C 14-100/A3 Installations de branchements à basse tension

Série de normes expérimentales XP C 93-923

Boîtier pour point de branchement optique

NF EN 61851-1Système de charge conductive pour véhicules électriques – partie 1 : exigences générales

NF EN 60215Règles de sécurité applicables aux matériels d’émission radioélectrique

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

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veiller à assurer un engagement au bon niveau dans les travaux en cours sur la mesure de l’énergie en aval compteur ; suivre les travaux du nouveau comité sys-

tème IEC Smart Energy et des premiers pro-jets à venir au sein du TC 120 qui traitent des systèmes de stockage de l’énergie électrique ainsi que des avancées réalisées à l’Iso dans le cadre de la réflexion en cours pour une restructuration de ses comités techniques en charge de l’efficacité énergétique.

Les énergies décarbonéesLa Conférence internationale sur le climat, fin 2015 au Bourget, devrait avoir un impact sur l’évolution des énergies décarbonées et com-pléter les actions lancées suite aux travaux sur la transition énergétique. Les réflexions liées à l’adaptation aux variations climatiques vont se poursuivre, avec des répercussions sur les travaux normatifs. Les différentes politiques vont de plus en plus être orientées vers une amélioration de l’efficacité écologique des sys-tèmes énergétiques connectés et de leurs uti-lisations finales dans les bâtiments, l’industrie et le transport et non plus de produits isolés : l’implantation des éoliennes off-shore se

renforce et les travaux normatifs vont avant tout être axés sur l’installation et la certifi-cation de systèmes et non plus de turbines seules. La mise en place des hydroliennes, en particulier fluviales, exploitant l’énergie des débits des rivières, va nécessiter un travail normatif accru ; pour le photovoltaïque, les publications

européennes sur l’utilisation dans le bâti des cellules photovoltaïques vont être éditées cette année, avec deux sous-ensembles diffé-rents, modules et systèmes, ce qui augmen-tera cette notion de systèmes dans les normes concernées ;

unique, nommées et définies sans ambiguïté. La base de données de l’IEC baptisée CDD (component data dictionnary) est continuelle-ment enrichie, notamment avec les produits d’instrumentation utilisés dans l’industrie du process (IEC 61987) ou les appareillages électriques (IEC 62683). Ces dictionnaires servent de référence pour les catalogues électroniques tels que eCl@ss ou Etim. Il convient de poursuivre ce travail essentiel pour assurer l’interopérabilité des systèmes industriels.

Agir efficacement pour le développement durableL’efficacité énergétique des installations et processÀ l’échelle internationale, les aspects d’efficacité énergétique, la prise en compte des implications des smarts grids sur les installations, le dévelop-pement du courant continu, la connectivité aux réseaux des énergies renouvelables (photovol-taïque et éolien notamment) ainsi que l’alimen-tation des véhicules électriques constituent les principaux domaines pour lesquels les travaux de normalisation déjà engagés se poursuivent.De nombreux comités techniques ont engagé dans leur domaine des travaux ayant trait à l’efficacité énergétique. Il est important pour le Cos Électrotechnologies d’assurer le suivi et la cohérence des différentes initiatives et notamment : encourager une intégration rapide des exi-

gences des normes d’installations électriques dans le programme de révision de la norme NF C 15-100 ; suivre la mise en œuvre de la directive Effi-

cacité énergétique (2012/27/UE) en France en liaison avec les Cos URE et Construction pour assurer un développement cohérent avec le marché des normes associées ;

cohérence des projets entre les diverses activi-tés internationales et européennes, issues des organisations de normalisations comme des consortiums.La modélisation des données d’un bâtiment par des maquettes numériques intelligentes, outils de conception virtuelle, devrait trans-former, dans les années qui viennent, la construction à l’échelle mondiale. Les instal-lations électriques seront aussi concernées et devront prendre en compte ces nouveaux modèles et outils.

La révolution numérique dans l’industrieFace aux difficultés de l’industrie française à se développer, voire à maintenir son rang, les industriels ont lancé l’initiative « Alliance pour l’industrie du futur ». Le gouvernement l’accompagne avec un programme de promo-tion d’initiatives industrielles propres à per-mettre une relance des investissements sec-toriels dans des domaines prometteurs pour l’avenir.Une technologie disruptive appelée fabri-cation additive consiste à fabriquer pièces mécaniques, composants électriques ou élec-troniques à l’aide d’imprimantes dites 3D ; elle risque, à terme, d’affecter profondément la fabrication industrielle, en particulier les petites séries, spécialités françaises.Les travaux sur l’Internet des objets (IoT), la généralisation de l’adressage IPV6, la nor-malisation des protocoles de communication devraient trouver une large application dans l’industrie. Consciente de sa vulnérabilité envers la malveillance, celle-ci travaille désor-mais de manière active dans la cybersécurité, afin d’anticiper une probable réglementation.Le domaine des micro et nanomoteurs, appe-lés MEMS, est porteur pour plusieurs entre-prises françaises. La normalisation de ces composants (caractéristiques, dimensions, tension…) permettrait d’étendre leur marché.Les définitions de modèles de données géné-riques des produits indispensables pour permettre l’interopérabilité des systèmes sont développées en utilisant les techniques de l’ontologie. Les ontologies de produits sont établies sous forme de dictionnaire de référence pour leur description générale et leurs données techniques d’ingénierie. Cela consiste à décrire des familles ou types de produits similaires, appelés classes, en utilisant un ensemble de caractéristiques standardisées appelées propriétés. Classes et propriétés sont identifiées de manière

La réglementation Étiquetage énergie s’applique à de nombreuses familles d’appareils électriques du quotidien,

dont l’électroménager.

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électriques à basse tension à horizon 2017. Cette révision consiste à remettre à jour l’en-semble des parties de la norme, en cohérence avec les normes IEC et les documents d’har-monisation du Cenelec correspondants, et à y intégrer les exigences normatives contenues dans les guides UTE liés à la NF C 15-100. Il va s’avérer nécessaire, en parallèle, de mener une réflexion globale sur la structure et le format de cette norme, afin de prendre en compte les attentes des utilisateurs (artisans et installa-teurs notamment) sur la simplification des documents (lisibilité, densité, coût, etc.).La publication récente d’un amendement au niveau du Cenelec traitant de l’installa-tion des détecteurs de défaut d’arc (AFDD) conduira la commission U 15 Installations électriques à basse tension à se pencher sur la manière de les prendre en compte dans la NF C 15-100.

Les produits d’installation et biens de consommationLes principaux travaux doivent se concentrer sur la contribution des produits à l’efficacité énergétique du bâtiment, le développement de composants sur les réseaux de distribution en courant continu ainsi que la création d’une nouvelle norme sur les fonctions spécifiques pour l’efficacité énergétique du bâtiment.Un groupe de travail couvrant le petit appareillage a pour objectif de normaliser,

réparabilité, recyclabilité et taux de matériaux recyclés. Le mandat en cours d’approbation (écodesign) va générer le développement d’un grand nombre de normes transverses et/ou sectorielles pour permettre l’évaluation de ces critères sur les différents produits.

Les biens de consommationL’étiquetage énergieConsidérée comme l’un des outils clés de l’économie circulaire, la réglementation euro-péenne Étiquetage énergie s’applique à de nombreuses familles d’appareils électriques de notre quotidien (électroménager, télévi-sion, éclairage, chauffage, production d’eau chaude sanitaire…). Cette réglementation, complétée par sa composante « écoconcep-tion », est appelée à : s’étendre pour inciter les fabricants à conce-

voir et produire de nouvelles familles d’ap-pareils, présentant une meilleure efficacité énergétique, une réduction significative des impacts environnementaux et une excellente aptitude à la fonction ; renforcer les exigences existantes pour

constituer de nouveaux objectifs en matière de développement durable ; fixer de nouvelles dispositions environne-

mentales.Outils basés sur la Nouvelle approche, les normes constituent les référentiels qui défi-nissent les différentes méthodes de mesure nécessaires. Les organismes européens Cen et Cenelec se doivent d’anticiper le plus pos-sible l’élaboration de ces normes selon les exi-gences réglementaires envisagées afin qu’elles soient disponibles, a minima, lors de l’entrée en application des règlements propres aux différentes familles de produits et qu’elles présentent un haut niveau de répétabilité et de reproductibilité de par l’impact de l’étique-tage énergie sur la concurrence commerciale entre fabricants.

Assurer durablement la sécurité des citoyens et des installationsLes installations électriquesEn France, des travaux importants ont démarré l’an dernier, avec la révision com-plète de la norme NF C 15-100 Installations

dans les systèmes de piles à combustible (PAC), de nouveaux projets normatifs ont vu le jour à la suite des travaux pour les sta-tions de recharge hydrogène. D’autres sujets importants émergent dans le contexte du mandat européen pour la rédaction de normes sur les infrastructures de recharge pour les carburants alternatifs, ou dans le cadre des discussions sur le stockage de l’énergie ; enfin le nucléaire est mis à contribution pour

participer à la rénovation énergétique à court terme. Les commissions de normalisation vont travailler essentiellement à répondre aux besoins normatifs post-Fukushima en matière de sécurité et sûreté des centrales nucléaires, de protection des personnes, et d’instrumen-tation de mesure de la contamination de la chaîne alimentaire.

L’utilisation efficace des ressources (resource efficiency)L’écoconceptionUn nouveau projet européen piloté par l’Al-lemagne a été approuvé par le Cenelec. La norme expérimentale française XP C 08-100-1 Déclarations environnementales relatives aux équipements électriques, électroniques et de génie climatique destinés à un usage dans les ouvrages de bâtiment – règles d’élaboration communes doit constituer une base d’orienta-tion pour ces travaux. Ce sujet devrait ensuite être porté sur la scène internationale, les pays industriels asiatiques souhaitant y joindre leur contribution.

L’économie circulaireDes difficultés sont apparues sur des ques-tions de responsabilité pour les utilisateurs ou fabricants d’articles utilisant un (ou des) com-posant(s) recyclé(s). Cette question est impor-tante : elle va remettre en cause certaines définitions sur la traçabilité et la maîtrise des substances dans les produits dans plusieurs directives européennes. Aujourd’hui, la direc-tive Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) exclut la réutilisation de produits (ou pièces détachées) non conformes à la directive ROHS (qui vise à limiter l’uti-lisation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électro-niques). Ces questions devront être traitées cette année en Europe et en France pour débloquer la situation et inciter les parties prenantes à s’engager avec de nouveaux référentiels.Il s’agira d’une évolution majeure de l’ap-proche écoconception, avec l’introduction de critères mesurables de durabilité, réemploi,

Efficacité énergétique des installations et process, énergies décarbonées font partie, à certains égards,

du champ du Cos Électrotechnologies. Andr

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Pour la e-santé, la modernisation de l’offre de soins au sein des établissements de santé répond à deux objectifs : amélioration de la qualité des soins avec l’utilisation de robots médicaux pour la chirurgie par exemple ; diminution des coûts par une meilleure prise en charge des patients, notamment par le biais des systèmes d’information (Iso 13606-X).

TélécommunicationsEn France, il est nécessaire de s’assurer que le nouveau groupe stratégique du SMB de l’IEC (SG 9 Technologies de la communication) sur les télécommunications ne traite pas unique-ment les aspects logiciels, mais prenne aussi en compte les aspects sécurité des réseaux physiques de communication.Des propositions françaises relatives aux aspects sécurité des réseaux de communica-tion sont à l’étude et pourront être proposées au JTC 1/SC 25 Interconnexion des équipe-ments liés aux technologies de l’information.

La cybersécurité et la protection des donnéesAu sein de l’IEC, un comité consultatif, l’Ad-visory Committee on Information Security and Data Privacy (Acsec), a été mis en place afin de proposer une approche cohérente pour la cybersécurité et la protection des données des systèmes électrotechniques et électroniques. Dans le contexte des systèmes smart et des objets connectés, ces questions sont de nature transversale, et beaucoup de TC/SyC de l’IEC pourraient être concernés par la mise en œuvre de recommandations. L’Acsec doit être un lieu d’échange avec les autres organismes produisant des normes dans le domaine pour garantir la cohérence des propositions normatives développées.

AAL et ses implicationsCe nouveau sujet éminemment transversal a pour objectif d’établir une vision des besoins en termes d’assistance à la personne, compte tenu notamment du vieillissement général de la population et des modes de vie des familles. Là où plus globalement les techno-logies vont permettre le développement de services nouveaux mettant en œuvre l’inter-opérabilité entre fournisseurs de produits et services et fournisseurs de systèmes touchant des domaines allant de l’électromédical au multimédia, à l’électrodomestique, aux sys-tèmes de surveillance…Interopérabilité et sécurité se révèlent être des points clés dans ce contexte, d’où la créa-tion d’un groupe de travail international spé-cifique à l’IEC, dont les travaux démarrent cette année.La transformation d’un groupe stratégique de l’IEC en 2014 en comité système Active Assisted Living (AAL) a débouché sur la création d’une commission miroir en France intitulée UF AAL Aspects systèmes de l’assis-tance à l’autonomie à domicile. Les travaux démarrent cette année.En Europe, l’accessibilité et la prise en compte des exigences relatives à l’accessibilité des per-sonnes dans une acception large (personnes vulnérables, personnes en situation de handi-cap, jeunes et très jeunes enfants) sont traitées par l’intermédiaire d’un mandat européen. L’Europe, dans sa stratégie normative pour 2020, s’est fixé comme objectif de prendre en compte de manière générale la santé et les mutations démographiques, autrement dit la silver économie, les besoins des seniors.En Europe et en France, des initiatives ont déjà été lancées avec la création de groupes thématiques de coordination.

à l’échelle internationale, les aspects sécu-rité, compatibilité électromagnétique (CEM) et installation des systèmes électroniques pour les foyers domestiques et les bâtiments (HBES). Les travaux dans ce domaine se limi-taient pour l’essentiel au niveau européen.Pour les biens de consommation, la nor-malisation des aspects sécurité (produits et personnes), en appui de la réglementation, demeure un travail prioritaire. Elle est par-ticulièrement concernée par les mandats ou projets de mandats élaborés par la Commis-sion européenne.

Les atmosphères explosiblesLa directive Atex 2014/34/UE relative aux appareils et systèmes de protection destinés à être utilisés en atmosphères explosibles a été transposée en droit français par le décret n° 2015-799 du 1er juillet 2015. Ce point génère une demande croissante concernant les normes Atex, en particulier l’intégration des exigences concernant les gaz, les poussières, l’intégration des niveaux de protection des équipements (EPL) dans toutes les normes et la sécurité fonctionnelle des systèmes fixes de détection.

La sécurité au travailVolonté de créer le projet sous la référence EN 50365 Casques électriquement isolants pour utilisation sur installations en basse ten-sion en France avec l’aide de la filière générale puis de le faire remonter à l’échelle européenne.Promotion du projet, en collaboration avec la filière générale, qui a débouché l’an dernier sur une proposition française au Cenelec sous le titre EN 50321-2 Travaux sous tension – chaus-sures pour protection électrique – chaussure avec semelle électriquement isolante. Ce projet doit être promu et soutenu cette année pour être pris en compte en Europe.Suite à une forte pression française dans les instances européennes et internationales après publication de normes IEC mettant en cause la concordance entre les essais des EPI en courant alternatif ou continu, un groupe ad hoc est en place à l’IEC. Les experts fran-çais inscrits vont être très vigilants lors du déroulement des travaux.Suivi particulier de la commission S 100 A Compatibilité des équipements de protection individuelle (EPI) de la filière générale, qui va traiter de la compatibilité de ces EPI avec la création en Europe d’un groupe Cen/Cenelec, dans lequel il conviendra de s’assurer de la prise en compte des spécificités et intérêts de la filière électrique.

La distribution de l’énergie est au cœur de problématiques complexes : individualisation

et miniaturisation pour le consommateur, interconnexions transnationales pour les fournisseurs.

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Les représentants du CEF doivent s’attacher à participer activement à ces travaux et être forces de propositions.Après la création en 2015 du nouveau sys-tème d’évaluation IECRE dédié aux énergies renouvelables, il existe deux projets impor-tants en développement : la certification en cybersécurité et la certification des produits de communication.Ces sujets sont traités dans le cadre du groupe de travail de l’IECEE et du CAB. Là aussi, la présence des membres du CEF est indispensable pour orienter favorablement les travaux.Le financement des différents systèmes d’évaluation de la conformité est un sujet majeur de l’IEC. Un nouveau modèle de financement doit être établi et mis en place cette année pour être appliqué au plus tôt en 2017. Ses objectifs principaux sont d’assurer le développement et la pérennité des diffé-rents systèmes pour répondre aux attentes actuelles et futures des parties prenantes. L’engagement des membres du CEF à tra-vers les postes de trésoriers et les participa-tions aux groupes de travail dédiés doit être effectif et efficace pour orienter les nouveaux modèles.Enfin, l’évolution des règles de base des sys-tèmes devrait être surveillée au plus près pour assurer une adéquation permanente des systèmes aux besoins des industriels et autres parties prenantes. L’engagement des membres du CEF dans les instances en charge de ces règles doit être pérennisé pour éviter toute dérive préjudiciable à terme.2014 et 2015 ont vu la création de quatre comités de concertation pour l’évaluation de la conformité en France : le CCEC, miroir du CAB de l’IEC ; le CCFIECEE, miroir de l’IE-CEE ; le CCFIECEx, miroir de l’IECEx ; le CCFIECRE, miroir de l’IECRE (en cours de constitution).Ces comités sont importants pour la prise de position du comité français dans les dif-férentes instances. Comparés aux structures mises en place par d’autres pays (États-Unis, Canada, Allemagne), ils ne semblent cepen-dant pas suffisants pour assurer et aug-menter notre capacité d’influence. Il serait opportun cette année de faire des proposi-tions d’organisation qui permettraient au CEF d’étendre son influence au service des parties prenantes.

le militaire et le développement de normes hybrides concernent autant la défense que la sécurité.Dans la sûreté de fonctionnement, le projet « Collecte et exploitation du retour d’expé-rience en sûreté de fonctionnement des sys-tèmes et équipements », initié sous l’égide du secteur de la défense est en cours d’étude finale cette année, avec la volonté de proposer ce sujet sur la scène internationale.

Renforcer la confiance des acteursÉvaluation de la conformitéLa norme établie, l’évaluation de la confor-mité de l’objet concerné (produit, système, ser-vice…) à ce document permet au fournisseur de démontrer la conformité de sa fourniture et aux différents acteurs de vérifier cette conformité.Il convient de garder présent à l’esprit, lors de la rédaction des normes, que les exigences décrites pourront être utilisées pour évaluer la conformité à la norme. La satisfaction des exigences de la norme doit notamment pou-voir être vérifiée dans des conditions écono-miques acceptables.L’IEC a mis en place (et continue de dévelop-per) des systèmes d’évaluation de la confor-mité supervisés par le Conformity Assessment Board (CAB). Afin de permettre un accès le plus simple possible aux marchés internatio-naux, ces systèmes se caractérisent par l’en-gagement des organismes d’évaluation de la conformité qui y participent de travailler selon des procédures communes et de reconnaître les évaluations de leurs homologues.L’IEC, à travers sa structure du CAB, mène une promotion permanente de ses diffé-rents systèmes auprès de toutes les parties prenantes, y compris les autorités et les ins-titutions réglementaires, pour encourager l’acceptation des certificats émis dans les différents pays. Cet axe de développement des activités de l’IEC doit être encouragé et promu pour faciliter l’accès des entreprises aux marchés internationaux.

Dans les villes et communautés urbaines, la façon dont la ville est en mesure de répondre aux menaces de sécurité et catastrophe poten-tielles est une préoccupation centrale des res-ponsables. L’électricité étant une clé de bon fonctionnement de la plupart des systèmes de la ville, l’élaboration de normes pour la continuité de service d’un réseau électrique et la sauvegarde de l’alimentation sont des aspects à prendre en considération. Par ail-leurs, une caractéristique des villes intelli-gentes tient à la masse de données, récoltées et agrégées, analysées et utilisées afin d’aider à gérer la ville dans son ensemble. Exemple de ce que les normes IEC pourraient dévelop-per : le partage de données entre les systèmes automatiques gérés électroniquement d’une manière qui serait sécurisée, sûre, fiable et dans le respect de la vie privée.Un renforcement du suivi des activités liées aux matériels et systèmes de navigation et de radiocommunication maritimes s’avère nécessaire. Le système réglementaire dans le maritime dépasse la simple réglementation française : les réglementations internationales influencent fortement la normalisation ; l’ar-rivée de la e-navigation renforce la nécessité de concevoir des infrastructures robustes et immunes aux attaques.Les produits connectés, smart products : la manière de les mettre en communication entre eux, en intégrant la problématique de la sécurité fonctionnelle, ce qui signifie bien assurer une sécurité via un logiciel, assurer une interopérabilité entre produits connectés, assurer la sécurité des données (personnelles, techniques, mise à jour des produits…) ; le chantier est immense et touchera à terme quasiment tous les produits domestiques, ter-tiaires et industriels.

La défenseObjectif prioritaire, le maintien du développe-ment des technologies duales par l’utilisation autant que possible de normes civiles dans

Un comité consultatif a été mis en place à l’IEC afin de proposer une approche cohérente pour la protection des données des systèmes électroniques et électriques.

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doit demeurer au cœur des préoccupations et débats du Cos. Partage et mutualisation des investissements sont des conditions essen-tielles pour demeurer très influents face à des pays comme l’Allemagne, en Europe, la Chine et les États-Unis dans le monde.En Europe, les parties prenantes françaises sont toujours très attachées à la nouvelle approche mise en place depuis plus de vingt ans, qui limite la réglementation aux exigences essentielles et s’appuie sur les normes pour la définition des moyens de conformité correspondants. Cette articulation réglementation/norme est la raison même de l’existence des organismes de normalisation européens (ESO). La France observe une éro-sion des budgets alloués aux consultants, qui faute de moyens effectuent ce travail de plus en plus difficilement. Or la présence d’une tierce partie indépendante pour vérifier la compatibilité des normes avec la réglementa-tion est une nécessité : les parties prenantes ne peuvent être juges et parties. Une action doit être portée au sein des Cen/Cenelec pour rappeler ces principes et la demande de sa bonne application dans l’intérêt des ESO et des filières industrielles européennes. ●

Gouvernance et influence internationaleLa gouvernance de l’IEC et plus tard celle du Cenelec ont été des éléments essentiels du suc-cès et de l’influence des acteurs européens et notamment français sur les marchés mondiaux des électrotechnologies, dans les réseaux, les produits ou les installations et notamment basse tension. Les positions de leadership des acteurs français en sont un résultat tangible.De nombreuses impulsions sont actuellement en cours, comme l’initiative Steer en Europe ou les travaux autour de TTIP entre Cen/Cenelec et American National Standards Ins-titute (Ansi). Une implication des acteurs du Cos et plus particulièrement de l’industrie est essentielle pour garantir la bonne prise en compte de leurs exigences spécifiques, résul-tant notamment de leur implication historique dépassant largement les comités techniques. Établir une priorité des initiatives est essentiel pour garantir la bonne implication des experts vis-à-vis des sujets choisis. Les organisations ou structures mises en place à tous les niveaux doivent éviter toute redondance.Le bon équilibre entre l’investissement à l’in-ternational et en Europe des acteurs du marché

Surveillance du marchéSi l’évaluation de la conformité permet de démontrer la conformité d’un produit ou service à un référentiel donné, ce qui a pour effet de renforcer la confiance des uti-lisateurs, cette confiance peut toutefois être remise en cause. Les produits non conformes et/ou dangereux représentent environ 5 % du marché français, taux pouvant atteindre des chiffres très significatifs dans le cas de certains marchés émergents.La surveillance du marché est un domaine essentiel qu’il faut renforcer pour assurer à chacun des acteurs un marché sûr et loyal. Ce problème prend de plus en plus d’impor-tance compte tenu de l’arrivée sur le marché de certifications ou de déclarations de performance (luminaires, électroménager par exemple) qui faute de contrôles suffisants laissent la porte ouverte à des acteurs peu scrupuleux.Sans remettre en cause les prérogatives des autorités en charge de cette surveillance, les industriels compléteront leur investissement dans la normalisation par un investissement collectif pour apporter leur soutien et contri-bution à cette tâche essentielle et stratégique pour les acteurs européens.

Le concept de smart house dans sa version 2 concerne

à la fois le bâtiment intelligent et le bâtiment communicant. De

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94 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

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Dominique Kaczmarek Président du Cos

Marie-Emmanuelle Crozet Rapporteur

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L’Europe du gaz est une réalité depuis maintenant plusieurs décennies.

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95ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

La normalisation dans le domaine du gaz porte sur l’ensemble de l’activité gazière, depuis les activités de trai-tement, transport, stockage du gaz

naturel (y compris sous forme liquéfiée), de distribution par réseau des combustibles gazeux (gaz naturel, gaz manufacturés, gaz de pétrole liquéfiés [GPL], biocombus-tibles gazeux et hydrogène) et de comptage jusqu’aux activités de l’aval (appareils d’uti-lisation, générateurs, gaz naturel carburant et stations de remplissage pour véhicules [GNV]) et services associés (diagnostic immo-bilier, entretien des chaudières…).Ces travaux sont très largement menés à l’échelle européenne dans le cadre du Cen. En effet, « l’Europe du gaz » est une réalité depuis maintenant plusieurs décennies, notamment au travers des réseaux transeuropéens. Cette réalité s’est encore renforcée après la mise en place, au début des années1990, des direc-tives de type Nouvelle approche pour les appareils à gaz (sécurité, rendement, etc.). Ce qui a conduit à la mise en chantier de nom-breuses normes européennes nécessaires à la construction du marché européen du gaz.Mais les enjeux se situent aussi à l’internatio-nal, avec l’évolution vers l’Iso observée depuis plusieurs années pour le gaz naturel liquéfié (GNL), les stations de remplissage GNV, les équipements auxiliaires et, plus récemment, pour la cuisson domestique.La normalisation continue à jouer un rôle déterminant pour accompagner les évolu-tions des politiques publiques et des solu-tions technologiques et industrielles, du fait de la nécessité de maintenir le parc de normes françaises, européennes et internationales en tenant compte des évolutions technologiques et réglementaires et d’un contexte énergé-tique en mutation marqué par la montée des préoccupations environnementales et des exigences renforcées de maîtrise éner-gétique ; des interactions croissantes entre

tertiaire (16 %), l’énergie (8 %) et enfin l’agri-culture (1 %).Le gaz naturel est principalement importé dans le cadre de contrats de long terme (31 % de Norvège, 15 % de Russie, 16 % d’Algé-rie, 18 % des Pays-Bas) et via des achats épi-sodiques (Nigéria, Qatar...) ou directs par les clients éligibles. Le solde (moins de 2 %) pro-vient de la production nationale (le gisement de Lacq [Pyrénées-Atlantiques] étant épuisé depuis fin 2013).Sa part dans la consommation énergétique française est susceptible de croître encore à l’avenir, compte tenu notamment du déve-loppement de nouveaux usages liés à la mobilité : l’utilisation du gaz naturel pour les bateaux et les véhicules, en particulier les véhicules utilitaires lourds (autobus, bennes à ordures ménagères), la production combinée de chaleur et électricité (cogénération).La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte confirme que le gaz naturel est amené à jouer un rôle significatif dans la tran-sition énergétique, en raison de son contenu en carbone le plus faible des énergies fossiles et de sa capacité à permettre l’intégration des éner-gies renouvelables : à l’intégration du biogaz/biométhane, tant par les filières traditionnelles que par celles aujourd’hui moins matures de gazéification de la biomasse, s’adjoint l’inté-gration d’électricité d’origine renouvelable par le power to gas.

différentes filières de fourniture d’énergie ; et des approches plus systémiques pour les utilisations (notamment dans les bâtiments).Dans un rapport de juin 2014, l’Agence inter-nationale de l’énergie (AIE) se montrait moins optimiste que les années précédentes quant à la croissance de la demande mondiale de gaz. Celle-ci avait déjà entamé son ralentissement en 2013. Cette année-là, elle augmentait de 1,2 % pour s’établir à 3 500 milliards de m3. Il s’agit de l’énergie primaire dont le rythme de consom-mation a le moins progressé l’an dernier.La raison ? La concurrence du charbon, dont les prix sont plus attractifs. L’AIE note ainsi que les coûts élevés des infrastructures nécessaires pour produire du GNL, qui devra satisfaire la faible croissance de la demande dans les cinq ans, constituent un frein pour la production, « compte tenu de la réticence – ou de l’incapacité – croissante de nombreux pays à payer de tels prix ».D’ici à 2019, c’est la Chine qui devrait tirer vers le haut la consommation de gaz. Celle-ci a augmenté de 13,3 % en 2013 et devrait dou-bler entre 2014 et 2019.En France, depuis 1973, la consommation de gaz a crû plus rapidement (3,6 % en moyenne annuelle) que celle des autres énergies (1,1 %). Sa part dans le bilan énergétique national a dès lors quasiment doublé entre 1973 et 2008, passant de 7,4 % à 15 %. Les principaux consommateurs de gaz naturel sont le sec-teur résidentiel (39 %), l’industrie (38 %), le

La normalisation gazière tient compte des évolutions technologiques et réglementaires et

d’un contexte marqué par la montée des préoccupations environnementales

et des exigences de maîtrise énergétique.

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96 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

LES ORIENTATIONS STRATÉGIQUESLe Cos Gaz a souhaité inscrire son action dans le cadre de la transition énergétique et de ses attendus vis-à-vis de l’énergie gaz. Dès lors, il a retenu plusieurs orientations prioritaires pour le programme de normalisation dont il assure le pilotage et la coordination.

Accompagnement et suivi de la normalisation en Europe et sur la scène internationaleS’agissant de la transition énergétique, le Cos suit tout particulièrement : le biogaz et le biométhane (biogaz épuré),

notamment via les travaux européens conduits au sein du Cen/PC 408 Biométhane + GNV (initialement créé pour répondre au mandat M/475 et qui couvre à la fois le biométhane destiné à être injecté dans les réseaux de gaz naturel et le biométhane carburant) et ceux du comité Iso/TC 255 sur le biogaz ; le power to gas (hydrogène produit à partir

d’électricité renouvelable lorsque celle-ci est excédentaire, le cas échéant recombiné avec du gaz carbonique (CO2) pour en faire du méthane de synthèse), via le suivi des travaux sur les technologies de l’hydrogène et des mélanges gaz naturel/hydrogène, les piles à combustible ; le GNL de détail (petites installations et

utilisation comme carburant [véhicule ou marine]), via notamment le développement des travaux internationaux dans le GNL (et un mandat en support au déploiement d’in-frastructures pour les carburants alternatifs) et du GNV.Le Cos poursuit les travaux entamés ces der-nières années : les travaux liés à la sécurité, l’utilisation

rationnelle de l’énergie et la réduction des émissions des appareils à gaz et des infrastruc-tures (appareils, systèmes, méthodes de mesure et d’essai) qui s’inscrivent principale-ment dans le cadre de la mise en œuvre de réglementations européennes ; les travaux liés au 3e paquet énergie sur l’ou-

verture du marché intérieur du gaz naturel et au Forum de Madrid institué pour la mise en œuvre de ce processus, en particulier ceux sur l’interopérabilité des réseaux et les aspects tech-niques liés à la régulation du marché au sein du comité Cen/TC 234 Infrastructures gazières, illustrés par ceux sur la qualité du gaz ;

NF D 35-370Appareils d’extérieur utilisant les combustibles gazeux – dispositions complémentaires pour extension de l’utilisation des gaz de 3e famille aux gaz de 2e famille

NF EN 26Appareils de production instantanée d’eau chaude pour usages sanitaires utilisant les combustibles gazeux

NF EN 89Appareils de production d’eau chaude par accumulation pour usages sanitaires utilisant les combustibles gazeux

NF EN 203-2Appareils de cuisson professionnels utilisant les combustibles gazeux – partie 2-1 : exigences particulières – brûleurs découverts et woks – partie 2-3 : exigences particulières – marmites

NF EN 12309-1 à 12309-7

Appareils à sorption fonctionnant au gaz pour le chauffage et/ou le refroidissement de débit calorifique sur PCI inférieur ou égal à 70 kWPartie 1 : termes et définitionsPartie 3 : conditions d’essaiPartie 4 : méthodes d’essaiPartie 5 : exigencesPartie 6 : calcul des performances saisonnièresPartie 7 : dispositions spécifiques pour les appareils hybrides

NF EN 13203-2Appareils domestiques produisant de l’eau chaude sanitaire utilisant les combustibles gazeux – partie 2 : évaluation de la consommation énergétique

NF EN 15502-1/A1Chaudières de chauffage central utilisant les combustibles gazeux – partie 1 : exigences générales et essais

NF EN 15181Méthode de mesurage de la consommation d’énergie des fours à gaz

NF EN 16617Tuyauterie – tuyauteries flexibles métalliques onduleux pour les gaz combustibles – exigences de performances, essais et marquage

Iso/TS 18683Lignes directrices pour les systèmes et installations de distribution de gaz naturel liquide comme carburant pour navires

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

Premiers consommateurs de gaz : le secteur résidentiel, l’industrie, le tertiaire.

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97ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Georges BOUCHARD

Délégué général de l’Association française du gaz (AFG).

Il s’implique dans la normalisation…

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Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?L’AFG héberge le Bureau de normalisation du gaz agréé par la déléguée interministérielle aux normes pour organiser les travaux de normalisation dans le domaine du gaz par délégation d’Afnor aux niveaux français européen et international. Dans ce cadre, j’ai eu l’occasion d’accueillir personnellement en nos locaux plusieurs réunions de comités techniques européens et internationaux.Je représente l’AFG au Cos Gaz, où j’ai pu présenter les avancées de la loi de transition énergétique pour la croissance verte et contribuer aux orientations stratégiques du Cos.Suite au rapport de la déléguée interministérielle aux normes, j’ai proposé la candidature de l’AFG pour représenter la filière gaz au COPN.L’AFG est aussi directement présente dans certaines commissions de normalisation d’Afnor pour y défendre les intérêts de la filière, notamment dans le domaine des travaux à proximité des réseaux.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Depuis la création du BNG, en 1970, l’AFG soutient les travaux dans le domaine du gaz.D’abord pour assurer la sécurité des personnes, des animaux et des biens au travers des normes sur les appareils à gaz, puis sur les infrastructures. Tout en poursuivant les travaux dans ces domaines, les nouveaux sujets constituent aussi des priorités pour l’AFG dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte, avec le développement du gaz dans la mobilité (GNL carburant, GNL marine), la sécurité d’approvisionnement (qualité du gaz), le power to gaz, le biométhane et les technologies de l’hydrogène.L’AFG s’efforce de contribuer à ce que la normalisation gazière soit optimisée, dans l’absolu et en termes de rapport qualité/prix. Pour cela, elle favorise la cohérence avec les travaux réglementaires relatifs à la sécurité et la performance des installations, les retours d’expérience issus des activités

de certification conduites par sa filiale Certigaz et la coopération avec les travaux conduits en Europe par l’association technique Marcogaz.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?Dans le domaine du gaz, où la sécurité est un enjeu primordial, il est important de disposer de référentiels connus et reconnus. Les processus d’élaboration des normes (au sens document technique et non au sens juridique du terme) conduisent à obtenir ces textes de manière consensuelle après avoir examiné les avis des parties intéressées.Une fois adoptées, les normes sont accessibles à tous et disposent d’un niveau d’acceptabilité qui en fait des bases solides sur lesquelles les administrations peuvent s’appuyer pour accompagner les exigences réglementaires.Au-delà de la sécurité, et pour ne citer qu’un exemple, la première version de la norme sur la qualité du gaz, bien qu’amputée de ses objectifs initiaux, est une première étape de l’harmonisation européenne qui facilitera les échanges et l’ouverture du marché.Par ailleurs, les pouvoirs publics ont demandé à l’AFG de s’inspirer des pratiques du BNG pour organiser pour leur compte la concertation préalable à l’examen par le Comité supérieur de prévention des risques technologiques (CSPRT) des textes concernant le gaz.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?En tant que syndicat professionnel, l’AFG n’est pas directement utilisatrice des normes de la filière. Mais elle veille, dans ses actions de communication, à sensibiliser ses membres à l’importance de la normalisation, à les alerter sur les travaux en cours et à leur signaler les nouvelles publications et leur impact.

Quel est le retour sur investissement matériel et surtout immatériel de votre mobilisation ?L’AFG ne tire aucun bénéfice de l’activité de gestion du Bureau de normalisation du gaz, qui est contrôlée par un conseil de direction

indépendant et gérée grâce à un budget équilibré qui lui est propre.

Voyez-vous poindre dans votre activité de nouveaux défis en termes de normalisation auxquels vous n’étiez jusqu’alors pas confronté ?Nous constatons une inflation des demandes de normalisation. De plus en plus horizontaux, les nouveaux sujets à développer nécessitent une approche différente, moins spécifique aux problématiques gazières, mais liées à d’autres domaines (multiénergie, réseaux intelligents, environnement…). Cela nécessite une implication plus large et l’établissement de réseaux relationnels différents.Par ailleurs, dans la normalisation gazière, les travaux qui étaient jusque-là essentiellement menés en Europe sont maintenant beaucoup tournés à l’international, que ce soit pour les appareils de cuisson ou le GNL, pour ne citer qu’eux.

Quels sont les effets du décret sur la normalisation ?Le décret de 2009 a confirmé l’organisation du système français de normalisation (SFN), qui repose sur l’apport des bureaux de normalisation sectoriels. Son application au travers des audits du Comité d’audit et d’évaluation (CAE) a permis de montrer leur professionnalisme et de renforcer leur position dans le système français de normalisation. Dans leur environnement sectoriel, leur connaissance du terrain, des parties et des enjeux en font des acteurs essentiels.La révision des règles du système français de normalisation (SFN) devrait permettre d’optimiser le travail d’élaboration des normes. Cette période de révision devra être suivie d’une stabilisation des référentiels. Cela permettra aux acteurs de se consacrer davantage au travail de fond, qui nécessite plus d’implication dans un contexte économique qui impose une gestion rigoureuse des ressources disponibles.

La crise économique à laquelle nous sommes confrontés modifie-t-elle votre regard vis-à-vis de l’action collective que constitue la normalisation ?La normalisation permet de mutualiser les efforts dans l’élaboration de règles communes, c’est en ce sens un atout dans un contexte économique difficile. L’harmonisation des règles permet de limiter la surenchère sur le minimum qui permet d’assurer sécurité, efficacité énergétique, respect de l’environnement… L’innovation est ensuite laissée à l’initiative de chacun pour différencier les produits et services dans un monde concurrentiel.Mais au-delà de la normalisation, il convient de s’assurer que les règles sont les mêmes pour tous et qu’elles sont uniformément appliquées.

– Domaine d’activité de l’organisme : syndicat professionnel de la chaîne gazière.– Taille : 40 personnes.

Page 100: Stratégies 2016

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98 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

la participation au forum sectoriel Cen/SFG_I Infrastructures et l’animation du forum sectoriel Cen/SFG_U Utilisations ; les travaux européens sur le comptage intel-

ligent développés par le groupe de coordina-tion Cen/Cenelec/Etsi et le comité européen Cen/TC 294 et ceux sur les réseaux intelli-gents portés par le groupe de coordination européen dédié ; les travaux français qui viennent en appui

de la réglementation pour les infrastructures et installations gazières (travaux à proximité des réseaux, diagnostics immobiliers).

Coordination intersectorielle Échanges réguliers avec le Cos Pétrole :

cette volonté s’illustre par l’organisation de réunions de Cos comportant une partie commune. Participation active des acteurs gaziers

au Cos Utilisation rationnelle de l’énergie, au Forum européen sur le management de l’énergie (SFEM), aux groupes de coordina-tion des travaux liés aux technologies de l’hy-drogène et à l’écoconception des produits et aux groupes de travail joints européens ; suivi des développements internationaux dédiés à l’Iso et à l’IEC. Suivi et recherche de cohérence avec les acti-

vités des groupements professionnels euro-péens comme Marcogaz, EASEE-gas, GIE… mandatés par la Commission européenne, NGVA Europe ou European Biogas Associa-tion. Cette démarche prend corps dans un objectif d’harmonisation destiné à favoriser le recours à la normalisation. Attention portée aux travaux des Cos Envi-

ronnement et responsabilité sociétale et Ingénierie industrielle, biens d’équipement et matériaux, dont les thématiques ont un impact sur l’industrie gazière, en particulier pour le suivi des travaux sur le captage, le transport et le stockage géologique du CO2 (Iso/TC 265), ceux sur les critères de durabi-lité de la biomasse (Iso/TC 248) ou sur la cuis-son propre (Iso/TC 285). ●

NF D 35-360Installations professionnelles ambulantes, destinées aux applications alimentaires utilisant les GPL

NF EN 125/A1Dispositifs de surveillance de flamme pour appareils à gaz – dispositifs thermoélectriques de surveillance de flamme

NF EN 331Robinets à tournant sphérique et robinets à tournant conique à fond plat destinés à être manœuvrés manuellement et à être utilisés pour les installations de gaz dans les bâtiments

NF EN 203-2-8Appareils de cuisson professionnels utilisant les combustibles gazeux – partie 2-8 : exigences particulières – sauteuses et réchauds paëlla

NF EN 14543

Spécifications pour les appareils fonctionnant exclusivement aux gaz de pétrole liquéfiés – parasols pour chauffage de terrasse – appareils de chauffage radiants non raccordés utilisés à l’extérieur ou dans des espaces largement ventilés

NF EN 16726 Infrastructure gazière – qualité du gaz – groupe H

NF EN 16723-1

Gaz naturel et biométhane pour utilisation dans le transport et biométhane pour injection dans les réseaux de gaz naturel – partie 1 : spécifications du biométhane pour injection dans les réseaux de gaz naturel

NF EN 16723-2Gaz naturel et biométhane pour utilisation dans le transport et biométhane pour injection dans les réseaux de gaz naturel – partie 2 : spécifications du carburant pour véhicules automobiles

NF EN Iso 16923Stations-service de gaz naturel – stations de GNC de ravitaillement des véhicules

NF EN Iso 16924Stations-service de gaz naturel – stations de GNL de ravitaillement des véhicules

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

Une norme sur les parasols pour chauffage de terrasse doit paraître cette année.

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Pascal Manuelli Président du Cos

Marie-Emmanuelle Crozet Rapporteur

Pascal MANUELLI

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La normalisation pétrolière couvre entre autres les matériels utilisés par la filière,

dont les unités d’exploration et de production.

Page 102: Stratégies 2016

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100 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

La normalisation pour le pétrole couvre l’ensemble de la chaîne de cette éner-gie, depuis l’exploration, le raffinage, la pétrochimie, le transport, jusqu’à

la distribution des produits d’origines pétro-lières, synthétiques et biosourcés. Elle réunit aussi les motoristes et chauffagistes impli-qués dans les spécifications des carburants ou combustibles et les autres produits pétroliers. Elle concerne enfin les matériels utilisés par la filière (unités d’exploration et de production, raffineries, usines pétrochimiques, dépôts, équipements de combustion), mais aussi les services, plus communément regroupés sous le terme d’activités parapétrolières.

ENJEUXPlusieurs enjeux ont conduit la filière pétro-lière à s’engager dans la normalisation : Le besoin de spécifications des produits

afin de répondre aux exigences de plus en plus complexes des moteurs et générateurs de chaleur modernes, de la sécurité, de la performance d’utilisation chez le consomma-teur final, de la protection de la santé et de l’environnement. La nécessité de faire évoluer les spécifica-

tions des produits pétroliers et de leurs com-posants en fonction de la diversification des ressources, en particulier le « bio » dans les carburants et les combustibles. Une actuali-sation pour les liants hydrocarbonés utilisés dans la construction routière et dans le bâti-ment s’avère d’ailleurs nécessaire. L’amélioration de l’efficacité énergétique du

cycle de vie des produits énergétiques dans un contexte où l’ensemble de la filière prend conscience que la vente de l’économie de consommation d’un baril est plus durable que la vente de ce même baril.

l’efficacité énergétique et une utilisation plus rationnelle de l’énergie pour apporter une réponse concrète dans le cadre de la lutte contre le changement climatique et alléger la facture d’importation de pétrole et gaz. Cela passe par des actions destinées à réduire la demande (en tout premier lieu les économies d’énergie). Diversifier encore davantage les ressources.

La filière pétrole, comme celle du gaz, engage des ressources humaines et financières importantes en recherche et investissements pour les énergies renouvelables et pour-suit des efforts soutenus pour compenser la déplétion des gisements, avec des accès à des ressources plus profondes, plus difficiles et des ressources non conventionnelles, toutes nécessaires pour répondre à la demande.Ces deux priorités, « mieux utiliser l’énergie » et « diversifier les ressources », sont tout à la fois complémentaires et nécessaires. Selon les experts internationaux de l’Agence interna-tionale de l’énergie (AIE), aujourd’hui consi-dérés comme les plus crédibles, il est prouvé que les scénarios verts, les plus volontaristes en matière de réduction de la demande et d’amélioration de l’efficacité énergétique, nécessiteront a minima une part de 27 % de

L’amélioration de l’efficacité économique, grâce à la fixation de normes uniques au sein d’un périmètre européen, voire mondial, qui permet de réduire coûts de raffinage et de distribution (hors matière première) et de répondre au besoin de libre circulation des produits pétroliers et d’interopérabilité des véhicules et des industries utilisatrices. La nécessité d’unicité des normes afin

qu’elles s’appliquent potentiellement par-tout dans le monde et qu’elles soient com-préhensibles par tous les acteurs. C’est particulièrement important pour les équi-pements de l’industrie pétrolière et gazière afin de limiter les risques d’accidents et leurs conséquences pour les personnes, les biens et l’environnement. Le besoin de méthodes d’analyse fidèles et

éprouvées.

CONTEXTE

La filière a deux priorités : « mieux utiliser l’énergie » et « diversifier les ressources »La filière de l’énergie gère de front deux prio-rités totalement complémentaires : Mieux utiliser l’énergie sur l’ensemble

du cycle de vie grâce à l’amélioration de

L’amélioration de l’efficacité énergétique du cycle de vie des produits fait partie des enjeux. St

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101ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

pétrole dans le schéma de la demande en énergie primaire en 2035, supérieure à celles du gaz (24 %) et du charbon (23 %). De nou-veaux produits continueront à être dévelop-pés pour des usages spécifiques, mais les car-burants d’origine fossile pour les transports routiers, l’aviation et la marine et les bases pour l’industrie chimique seront difficiles à remplacer à cette échéance.Dans les scénarios verts, la croissance est sobre en énergie. Pourtant, le ratio entre la croissance de la demande en énergie et celle du PIB demeure positif d’un tiers : la demande mondiale est tirée par celles des pays hors OCDE, dont la démographie et la croissance du PIB ont des effets plus impor-tants que celui de l’amélioration de l’effica-cité énergétique. Cette croissance mondiale entraîne une augmentation de la demande en pétrole et gaz. La demande des pays de l’OCDE sera alors minoritaire.

Certaines raffineries vont devoir trouver de nouvelles dynamiques pour assurer leur avenirEn Europe, les fermetures de raffineries se sont poursuivies. En France, seules huit raf-fineries sur les douze qui opéraient en 2009 (elles étaient vingt-quatre en 1975) sont encore en activité. Le raffinage français a perdu 700 millions d’euros en 2013 et pré-sente un réel handicap de compétitivité par rapport aux raffineries des États-Unis et du golfe arabo-persique. Le coût de l’énergie consommée dans les raffineries françaises représente la moitié des coûts opératoires. Elles ne peuvent concurrencer les raffineries de la côte est des États-Unis, qui grâce au gaz de schiste accèdent à l’énergie au tiers du coût, sans compter le poids des contraintes réglementaires européennes particulièrement avant-gardistes.Autre handicap des sites français : l’inca-pacité à s’adapter à une demande nationale anormalement distordue en faveur du gazole. Notre parc automobile est majoritairement diesel. La France est contrainte d’importer du gazole, alors que dans le même temps les raf-fineries doivent exporter à perte leurs produc-tions d’essences. Total, par exemple, a ainsi opéré un investissement massif d’un milliard

Alain LOPPINET

Vice-président qualité chez Sica.

Il s’implique dans la normalisation…DR

Comment, au cours de l’année écoulée, s’est caractérisé votre investissement dans les travaux de normalisation ?Participation au Cos Pétrole et au Cos Gaz.Participation aux travaux du Bureau de normalisation du pétrole : groupe de coordination matériel (GCM), M10, M12, M14, M15, M16, M18.Participation aux travaux des commissions Afnor : GCCC, GC-Éco.Participation aux travaux du Cen/TC 12 Matériel, équipement et structures en mer pour les industries du pétrole AH 8.Participation aux travaux de l’Iso/TC 67 Matériel, équipement et structures en mer pour les industries pétrolière, pétrochimique et du gaz naturel WG 2 Évaluation de la conformité et WG 5 Tubes en alliages d’aluminium.Participation aux travaux de l’American Petroleum Institute : API SC 18 Quality.

Quelle est la stratégie de votre organisation pour les années qui viennent en matière de normalisation ?Obtenir une norme unique à l’international de façon à avoir une utilisation identique partout dans le monde (sous réserve de conditions locales spécifiques).Faire en sorte que l’Iso/TC 67 reprenne des travaux réels nonobstant les diverses sanctions (Iran et Russie) pour éviter de ne pouvoir utiliser que les normes API qui progressent alors que les normes Iso correspondantes deviennent obsolètes faute de mise à jour.Éviter que l’Europe se distingue sur les équipements offshore dans le pétrole et le gaz par un mandat qui ne fera que compliquer les opérations.

En quoi les mécanismes collectifs de normalisation peuvent-ils aider à répondre aux défis qui se posent à votre organisation ?En préparant des normes universelles utilisables partout dans le monde.

Comment appliquez-vous les normes qui concernent votre organisation ?La norme est la base de notre travail puisque les inspections en usine sur du matériel pétrolier et gazier appliquent à la lettre les chapitres correspondants des normes de matériels.

Quel est le retour sur investissement matériel et surtout immatériel de votre mobilisation ?Être au fait des révisions de façon à maintenir notre niveau de service à un maximum et satisfaire ainsi nos clients, principalement des pétroliers internationaux.

Voyez-vous poindre dans votre activité de nouveaux défis en termes de normalisation auxquels vous n’étiez jusqu’alors pas confronté ?Oui, nous sommes en plein dedans avec les sanctions internationales qui malheureusement s’appliquent à l’élaboration des normes Iso et Cen. Cela nous oblige à utiliser les normes API, ce qui n’est pas excellent pour la compétition internationale. Toutefois, nous modifions nos manières de travailler en tenant compte de ce nouvel environnement.

– Domaine d’activité de l’organisme : inspection en usine de matériels pétroliers– Taille : 50 employés directs à l’international.

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PÉTROLE

102 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

d’euros sur un site de Normandie pour pro-duire davantage de gazole et moins d’es-sences. Face à l’absence de rentabilité pour de tels investissements, certains sites français vont être amenés à réduire leurs capacités ou trouver de nouvelles dynamiques de recon-version pour maintenir l’emploi.

L’empreinte environnement devra être mesurée sur l’ensemble du cycle de vieLa normalisation doit aussi contribuer à répondre aux nouvelles directives euro-péennes qui visent à réduire la compétition d’usage avec l’alimentation pour les bases d’origine végétale en prenant en compte des critères robustes et représentatifs de l’em-preinte environnementale sur l’ensemble du cycle de vie. L’utilisation des déchets va nécessiter le développement de solutions industrielles économiquement viables, qui devront à terme se dispenser du soutien des fonds publics pour offrir aux consommateurs des produits compétitifs répondant à leurs besoins.

Les instances de la normalisation française doivent contribuer à résoudre le conflit Iso/APILa situation conflictuelle entre API et Iso persiste (tout comme le problème sous-jacent de sanctions internationales contre l’Iran) en dépit des efforts de l’Association internationale des producteurs de pétrole et de gaz (iOGP) pour faire émerger une solution pérenne entre les deux organismes de normalisation. Cette situation est de plus en plus inquiétante et va évidemment à l’encontre de l’enjeu d’unicité des normes souhaité par le Cos.

ORIENTATIONS STRATÉGIQUESLa normalisation dans le secteur du pétrole a pour axes stratégiques généraux : Sécurité des biens et des personnes : c’est la

première priorité de la filière, qui a défini le niveau d’exigence le plus élevé pour ses équi-pements afin de protéger toutes les personnes et riverains des sites industriels. Optimisation de l’usage des produits au

juste coût pour la société, selon le principe « efficacité coûts » et place du consommateur au centre des préoccupations par la réponse à ses besoins sans qualité ni surqualité inappro-priées en période de perte de pouvoir d’achat.

EN 13924-1Bitumes et liants bitumineux – cadre de spécifications pour les bitumes routiers spéciaux – partie 1 : bitumes routiers durs

NF EN 14274Carburants pour automobiles – évaluation de la qualité de l’essence et du carburant pour moteur diesel (gazole) – système de suivi de la qualité des carburants (FQMS)

NF EN 15376Carburants pour automobiles – éthanol comme base de mélange à l’essence – exigences et méthodes d’essais

NF EN 16136Carburants pour automobiles – détermination de la teneur en manganèse dans les essences sans plomb – méthode spectrométrique optique par plasma à couplage inductif (ICP OES)

NF Iso 16861 Combustibles (classe F) – spécifications du diméthyléther (DME)

NF EN Iso 17945

Industries du pétrole, de la pétrochimie et du gaz naturel – matériaux métalliques résistant à la fissuration sous contrainte induite par les sulfures pour utilisation dans des environnements corrosifs de raffinage du pétrole

NF EN Iso 19901-3Industries du pétrole et du gaz naturel – exigences spécifiques aux structures en mer – partie 3 : superstructures

NF EN Iso 19901-5Industries du pétrole et du gaz naturel – exigences spécifiques relatives aux structures en mer – partie 5 : contrôle des poids durant la conception et la fabrication

NF EN Iso 19901-8Industries du pétrole et du gaz naturel – exigences spécifiques relatives aux structures en mer – partie 8 : reconnaissance des sols en mer

Iso 19901-1Industries du pétrole et du gaz naturel – exigences spécifiques relatives aux structures en mer – partie 1 : dispositions océano-météorologiques pour la conception et l’exploitation

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PUBLIÉS EN 2015

Le Cos s’intéresse aux travaux du Cen/TC 441 sur la mise en œuvre de la directive Carburants alternatifs dans sa partie étiquetage en station.

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Page 105: Stratégies 2016

PÉTROLE

103ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

Maintenir une forte implication dans le développement des méthodes d’essais des biocarburants du marché et des biocarburants avancés. Veiller à l’impact de la mise en œuvre des

exigences fondamentales applicables aux ouvrages de construction sur la qualité des liants hydrocarbonés pour les aspects hygiène, santé et environnement dans le champ d’application du règlement Produits de construction (RPC), en application depuis juillet 2013. Assurer la révision de la principale norme

de spécifications des bitumes routiers (EN 12591) en participant au développement de spécifications de performances d’usage. Participer aux travaux de révision de la spé-

cification des bitumes polymères (EN 14023). Cette norme est révisée par le Cen/TC 336/WG 2, groupe de travail animé par la France.

Matériels et installations Continuer à soutenir l’Iso/TC 67, qui traite

du matériel pétrolier et gazier afin de trouver une solution pérenne dans le conflit API/Iso en visant une exemption de la normalisation du périmètre des sanctions internationales ; coordonner en France le suivi des actions auprès des autorités et d’Afnor Normalisa-tion ; suivre l’activité de l’API pour le jeu de normes communes avec l’Iso. Suivre les activités du Cen/TC 12, miroir

européen de l’Iso/TC 67, et établir des posi-tions françaises consensuelles en réponse aux

à 10 % d’éthanol ou équivalent composés oxygénés. La filière française du pétrole va participer aux travaux européens du comité Cen/TC 19 Carburants et combustibles gazeux et liquides, lubrifiants et produits connexes, d’origine pétrolière, synthétique et biologique et, à l’échelle internationale, prendre part aux groupes de travail pour les bio-essences et le biodiesel de l’Iso/TC 28/SC 7 Biocombustibles liquides. Participer aux travaux du Cen/TC 441 sur

la mise en œuvre de la directive Carburants alternatifs dans sa partie étiquetage en station et coordonner la position française dans ce comité technique. Poursuivre l’amélioration de la qualité envi-

ronnementale des carburants, en mettant à jour les normes carburants en liaison avec les directives pour la qualité des carburants et pour les énergies renouvelables, en parti-cipant à la révision de la norme EN 589 sur le GPL carburant portant notamment sur la réduction de la teneur en soufre ; des com-bustibles marins, en participant à la révision de la norme Iso 8217, classification et spéci-fications des combustibles pour la marine dans le cadre de l’Iso/TC 28/SC 4/WG 6 ; des bitumes, en participant au développement de méthodes de mesures prenant en compte la problématique des substances dangereuses réglementées ; des combustibles chauffage, en assurant une veille des travaux menés par les organismes de normalisation européens et des États membres.

Réduction des émissions de gaz à effet de serre et prise en compte des principes de développement durable, dont la limitation des impacts environnementaux des produits. Développement de technologies innovantes

qui répondent aux exigences de sécurité et de protection de l’environnement : gaz naturel (CNG, GNL…), offshore profond, forage dans des conditions de pression et de températures élevées, exploitation des hydrocarbures non conventionnels y compris les sables bitumi-neux et les gaz et huiles de schistes. Indépendance énergétique et sécurité de la

chaîne d’approvisionnement. Faire de la normalisation un espace de

dialogue et d’anticipation avec les pouvoirs publics pour répondre aux besoins du mar-ché, aux orientations politiques, en valorisant le savoir-faire industriel, contribuant au déve-loppement de l’économie et permettant d’évi-ter des réglementations supplémentaires.

Orientations spécifiquesLe Cos Pétrole confirme les priorités sui-vantes :

Produits Développer les normes des biocarburants

avancés, en particulier pour ceux issus de biomasse qui n’entrent pas en compétition avec l’alimentation et à partir de déchets. Cela comprend les diesels à teneur en esters méthyliques et éthyliques d’acides gras supé-rieure à 7 % et les essences à teneur supérieure

La filière se prononce en faveur de la création de normes concertées,

respectueuses de l’environnement et des riverains, pour l’établissement d’une réglementation de production

d’hydrocarbures de schiste. Ole

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PÉTROLE

104 ENJEUX N° 362 – Supplément – Mars 2016

propositions de mandats de la Commission européenne. Poursuivre et entretenir les liaisons avec

les organismes régionaux comme ceux des pays est-européens membres de l’Euro Asian Council for Standardization (EASC) et des pays du Moyen-Orient membres du Gulf Standardization Organization (GSO), afin, toujours, de chercher à faire adopter une seule norme sur un sujet donné. Soutenir l’activité du comité technique Cen/

TC 265 (présidé par la France) relative aux réservoirs métalliques construits sur site pour le stockage des liquides. Suivre les travaux relatifs à l’évolution des

technologies utilisant les produits pétroliers pour la production de chaleur (Cen/TC 47 et Cen/TC 57, Iso/TC 109 relatifs aux équipe-ments thermiques utilisant les combustibles liquides).

définissant des critères de durabilité et leurs méthodes d’application dans les analyses de cycle de vie.

Perspectives à moyen et long termeLa filière pétrole se prononce en faveur de la création de normes concertées, respec-tueuses de l’environnement et des riverains, pour l’établissement d’une réglementation de production d’hydrocarbures de schiste. Les ressources conventionnelles sont insuffi-santes pour répondre à la demande. Le pre-mier challenge mondial est de développer les ressources grâce à l’augmentation des taux de récupération des gisements et au développe-ment des ressources non conventionnelles, dont celles des huiles et gaz de schiste.La production de gaz et d’huiles de schiste a conféré un avantage compétitif extraordinaire aux États-Unis. Le gaz de schiste, trois fois moins cher qu’en Europe, a permis la relance d’industries, dont la pétrochimie, qui exporte en Europe. Il a réduit la dépendance énergé-tique des États-Unis et a réduit d’un facteur deux les émissions de gaz à effet de serre par rapport au charbon dans la génération élec-trique. La consommation d’eau est inférieure à celle des mines de charbon.L’Europe pourrait alléger le déficit de la balance extérieure des paiements, créer des emplois dans la filière d’extraction et dans les entreprises consommatrices intensives en énergie grâce au développement des hydro-carbures de schiste, sous réserve, après explo-ration, de confirmation des réserves et de la confirmation de la rentabilité de techniques ad hoc.La microfracturation destinée à ouvrir (de la largeur d’un grain de sable) les fissures naturelles des schistes mères, pour libérer les hydrocarbures de leur piège, nécessitera la création d’une filière industrielle spécifique avec des équipements adaptés.La filière pétrole est favorable à la création de normes pour l’exploration et la produc-tion d’hydrocarbures de schiste par micro-fissuration, établies en concertation avec les pouvoirs publics, les collectivités locales et les industries pétrolières. Ces futures normes tiendront compte de la maturation des technologies, écarteront les pratiques révolues des premiers essais, protégeront les nappes phréatiques et bénéficieront de l’ex-périence des milliers de puits réalisés depuis sans incidents aux États-Unis, garantiront la sécurité, respecteront l’environnement et les riverains. Elles devraient constituer la base de la réglementation encadrant la future filière industrielle. ●

Transversalités Poursuivre la coopération avec le Cos Gaz,

à propos notamment du GNL, du GNV, du gaz naturel et du biométhane pour les appli-cations liées au transport routier et à la pro-duction de chaleur. Contribuer aux travaux et réflexions du Cos

Utilisation rationnelle de l’énergie ainsi qu’à ceux du forum sectoriel européen afin de garantir la cohérence de l’approche des théma-tiques liées à l’énergie dans la normalisation. Contribuer aux travaux du Cen/TC 383 et de

l’Iso/PC 248 sur la production durable de la bioénergie, au sein de la commission miroir française Biomasse. Contribuer aux travaux du Cen/TC 411

dédié aux produits biosourcés et à la com-mission miroir X 85A grâce à l’amélioration de la connaissance de l’empreinte environ-nementale et l’utilisation des produits, en

NF EN 16709Carburants pour automobiles – carburants diesel à haute teneur en Emag (B20 - B30) – exigences et méthodes d’essai

NF EN 16734Carburants pour automobiles – carburant B10 pour moteur automobile diesel – exigences et méthodes d’essai

NF EN 15940Carburants pour automobiles – gazoles paraffiniques de synthèse ou obtenus par hydrotraitement – exigences et méthodes d’essai

Iso 8216-1Classification des combustibles (classe F) – partie 1 : catégories des combustibles pour la marine

Iso 8217Produits pétroliers – combustibles (classe F) – spécifications des combustibles pour la marine

EN Iso 17348

Industries du pétrole, de la pétrochimie et du gaz nature – choix de matériaux dans un environnement CO2 pour les tubes sans soudure et accessoires pour utilisation en tant que tube de cuvelage, de production et équipements de fond – lignes directrices

EN Iso 17349Industries du pétrole, de la pétrochimie et du gaz nature – courants contenant des niveaux élevés de CO2 sous haute pression et débits élevés – lignes directrices

EN Iso 17781Industries du pétrole, de la pétrochimie et du gaz nature – exigences de test pour les matériaux en acier duplex inoxydable

Iso 17776

Industries du pétrole, de la pétrochimie et du gaz nature – installations des plateformes en mer – lignes directrices relatives aux outils et techniques pour l’identification et l’évaluation des risques

EN 16808Industries du pétrole, de la pétrochimie et du gaz nature – sécurité des machines – élévateurs manuels

NORMES ET DOCUMENTS NORMATIFS IMPORTANTS PRÉVUS EN 2016

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