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ALE - Infos le concentré d’énergies de l’agglomération lyonnaise N°38 Dans ce numéro >> News Energie "Ma maison pour agir" : comment ça marche ? Le chauffage urbain pour tous Nouvelle visite filmée de bâtiment exemplaire Réhabilitation thermique du patrimoine ancien page 2 La lettre d’informations de l’Agence Locale de l’Energie Gratuit 2 è TRIMESTRE 2012 >> du côté de l'ALE Familles à énergie positive saison 2 : un bon cru Un quizz au menu ! Biblio Agenda page 8 PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE DES DISCOURS À L'ACTION

è 2 précarité énergétique - Alec Lyon

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ale - infos le concentré d’énergies de l’agglomération lyonnaise

n°38

D a n s c e n u m é r o

>> news energie•"Ma maison pour agir" : comment ça marche ?•Le chauffage urbain pour tous•Nouvelle visite filmée de bâtiment exemplaire•Réhabilitation thermique du patrimoine ancien

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"ma maison pour agir" : comment ça marche ?"L’idée est née d’une discussion entre Nicolas Hulot et Jean-Louis Borloo, alors Ministre de l’écologie. Ils voulaient rendre les concepts de développement durable et d’économie d’énergie accessibles au plus grand nombre, et cela de manière visible".

C’est ce que nous a expliqué Michel Chevalet lors de l’inauguration de l’exposition "Ma maison pour agir" le 23 avril dernier à Villeurbanne. C’est en effet, de cette manière que le célèbre

journaliste et scientifique a décidé de mettre en œuvre ce concept de maison économe en énergie et respectueuse de l'environnement.

L’objectif était de créer une maison itinérante, capable de sillonner les routes de France. Celle-ci a la particularité de répondre non seulement à des règles d’esthétisme, mais surtout d’économie d’énergie, ainsi que de vulgarisation des techniques de construction et équipements éco-durables. Cette maison de 80m² allie donc efficacité et design.

Composée de 3 modules assemblables dont l’ossature est faite de bois, elle est aisément transportable, lui permettant ainsi de partir à la conquête du plus grand nombre.Il est à noter qu’elle a été qualifiée de Bâtiment à Energie Positive (BEPOS) étant donné qu’elle produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme.

Pour toutes ces raisons, la maison itinérante de Michel Chevalet connaît un succès sans appel et constant depuis 2009 puisqu’elle aura rencontré pas moins de 500 000 visiteurs.

L’exposition « Ma maison pour agir » a fait étape à Lyon du 23 avril au 16 mai à l’entrée de l’université de la Doua, avec l’ALE comme partenaire pour l’animation.

>> Plus d’infos sur www.ma-maison-pour-agir.com/

news energie

réhabilitation thermique du patrimoine ancien : recherche partenaires pour groupe de travail plan XiXe

La DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) est attentive au traitement thermique du patrimoine ancien et s'efforce, sous le label du "PLAN XIXe" de recenser et de promouvoir les techniques appropriées et compatibles, bonnes pour les économies d'énergie et bonnes pour le patrimoine.

La DRAC Rhône-Alpes et l'ALE sont à la recherche de partenaires impliqués dans la réhabilitation thermique de l'habitat ancien - logement ou immeuble - antérieur à 1948 et ayant fait l'objet ou devant faire l'objet de travaux, en vue de prendre la mesure des transferts thermiques, hygrométriques et aéroliques et de conduire à une conception appropriée et adaptée, en l'espèce, à la pose d'une isolation par l'intérieur.

>> Plus d’infos : ALE / Ellen Wildbrett (04.37.48.22.42) ou DRAC / yves Belmont (06.71.65.31051)

nouvelle visite filmée de bâtiment exemplaireL’Agence Locale de l’énergie de l’agglomération lyonnaise, dans le cadre de son programme de visite de bâtiments exemplaires, a fait découvrir en mars dernier un appartement rénové d’une manière la plus écologique qu’il soit.

En effet, le propriétaire de ce logement situé dans un immeuble des années 80 en plein cœur de Lyon, a décidé de résoudre des problèmes thermiques d’une part, et acoustiques d’autre part, en repensant entièrement son logement à l’aide de matériaux sains et écologiques et d’équipements énergétiquement performants.

Du sol au plafond, en passant par les vitrages et le système de chauffage, tout y est passé !Vous trouverez toutes les explications par le maître des lieux, dans la dernière vidéo réalisée par l'ALE, en ligne sur son site Internet.

Ce type de rénovation reste bien entendu exceptionnel, mais montre toutefois que rien n’est figé, et que même en partant d’un bâtiment ancien dit "classique", on peut arriver à un logement plus respectueux de l’environnement, et qui consomme jusqu’à 3 fois moins d’énergie qu’à l’origine !

> Médiathèque

le chauffage urbain pour tous

L'ALE s'est vu confier une mission par Vénissieux pour l'assister dans l'élaboration d'une plaquette de communication sur le chauffage urbain à destination des usagers du réseau de chaleur de la ville.Afin d'aider ces derniers à mieux comprendre d'où provient la chaleur, comment elle est produite, qui gère les infrastructures, comment sont établis les coûts, etc. cette plaquette explique simplement et graphiquement le rôle de chaque intervenant, depuis la mairie jusqu'à l'usager, en passant par le délégataire, les bailleurs sociaux et les différents prestataires.

Cette plaquette est également l'occasion de rappeler les bons gestes pour réduire ses consommations d'énergie et d'eau.

Après avoir choisi le bois énergie pour sa chaufferie urbaine, Vénissieux poursuit donc son rôle d'exemplarité et de relais d'information auprès de ses citoyens.

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2è trimestre 2012L’énergie au quotidien

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Le défi social que nous avons tous à relever est celui d’anticiper et d’éviter à des familles de basculer dans la précarité énergétique, alors que le coût du logement et des énergies ne cesse d’augmenter.

Pour répondre à ces enjeux, une double approche est nécessaire :

Une approche individualisée auprès des ménages vulnérables est indispensable pour éviter l’aggravation de leur situation. La précarité énergétique conduit à des phénomènes de privation et à une accentuation des problèmes de santé. La lutte contre la précarité énergétique implique le repérage des familles en difficultés (locataires ou propriétaires occupants), le diagnostic de la situation sociale et du logement, puis la mise en œuvre de solutions à travers l’amélioration du logement, l’accompagnement des personnes (usage du logement, suivi des consommations, mobilisation de financements) ou encore la recherche d’un logement plus adapté (notion de "relogement énergétique").

L’approche territoriale à l’échelle de quartiers ou de communes est également fondamentale, car l’entrée individuelle seule ne permettra pas d’atteindre les objectifs quantitatifs attendus. En plus de la rénovation du parc social, le parc privé constitue un enjeu important. On trouve dans notre agglomération un grand nombre de copropriétés habitées par des ménages modestes. Intervenir auprès de ces copropriétés permet de mettre en place des démarches concertées pour élaborer des programmes de travaux intégrant les économies d’énergie, l’amélioration du confort et de la sécurité. Ces démarches sensibilisent et mobilisent les habitants sur des sujets qui les touchent de près.

La prévention et le traitement de la précarité énergétique nous renvoient donc à un vaste plan d’actions sur plusieurs années, impulsé par les collectivités publiques et accompagné par les acteurs locaux. Le but est de créer ainsi une dynamique territoriale et de permettre aux acteurs publics et privés d’apprendre ensemble de nouvelles méthodes de travail. Les premières opérations pilotes en cours dans le Grand Lyon servent d’expérimentation et permettent de construire les conditions de réussite des futures opérations.

En tant qu’association mobilisée pour améliorer les conditions d’habitat des ménages modestes, nos inquiétudes sont notamment liées aux coûts élevés des travaux de rénovation, dans un contexte de paupérisation et/ou d’endettement des ménages et du vieillissement de la population, deux facteurs qui complexifient la mise en œuvre des projets. C’est pourquoi nos équipes s’impliquent continuellement dans la recherche de solutions avec l’ensemble des intervenants concernés.

Delphine agier

Directrice adjointe pact arim Du rhône

ale - infos, la lettre d’informations de l’ALE

Directeur de la publication : Sylvain Godinot Rédaction : Stéphane Rouvier Rédacteurs techniques : Muriel Fusy, Thomas Dubertret, Julia AlengrySecrétaire de rédaction : Véronique BesnardConception / mise en page : Stéphane Rouvierimpression : Imprimerie IMAVLabel “Imprim’Vert” (papier 100% recyclé - encres végétales - recyclage des déchets - sans métaux lourds)

iSSN : 1773-0339Crédits photos : ALE Tirage : 1 700 exemplaires

Nous contacter : ALE - 8, rue Béranger - 69006 LyonTel : 04 37 48 22 42 - Fax : 04 37 48 04 57mail : [email protected]

Site internet : www.ale-lyon.org

Reproduction autorisée avec mention de la source

L'Agence Locale de l'Energie a été créée à l’initiative du Grand Lyon afin d'offrir aux acteurs de l'agglomération un outil technique sur les thèmes de l'énergie et de l'environnement. Elle aide les collectivités, les promo-teurs, les bailleurs, les entreprises, les copropriétés, les professionnels du bâti-ment et les particuliers à mieux intégrer la problématique environnementale dans la réalisation de leurs projets et de leurs missions.

L'ALE se tient au plus près des por-teurs de projets en assurant une assis-tance technique et une veille technolo-gique et réglementaire afin de les aider à concrétiser leurs idées et orientations initiales.

EspAcE Info EnErgIE de l’aggloméra-tion, l’ALE conseille objectivement et gratuitement les habitants du Grand Lyon sur les questions liées à la maî-trise de l’énergie dans leur quotidien.

Centre de Ressources et de Documentation spécialisé sur l’Energie et la Qualité Environnementale des Bâtiments, l’ALE met à disposition de tous les publics une documentation diverse et variée autour des thèmes de l’Energie.

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Dossier

précarité énergétique : des discours à l'action

la précarité énergétique, une notion à définir précisemment pour mieux la combattre

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Selon un rapport du Médiateur national de l'énergie publié en mars 2012, les cas de précarité énergétique ont augmenté fortement en France en 2011, sous l'effet de la crise et de la hausse des factures d'électricité et de gaz.

Le nombre de dossiers liés à des difficultés de paiement reçu par cette autorité administrative indépendante a grimpé de 80 % par rapport à 2010, et a représenté plus de 15 % de l'ensemble des saisines.

Afin de lutter contre ce phénomène de plus en plus inquiétant, aggravé par la crise économique et la hausse du coût de l'énergie, il devient prioritaire de repérer efficacement les personnes concernées et de mettre en place des mesures efficaces.

Julia alengrYville de rillieux-la-pape

La précarité énergétique a été reconnue en 2010 par la loi Grenelle II de l’environnement. Elle complète la loi du 31 mai 1990 relative au droit au logement. Toute personne "qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat", est reconnue comme étant en précarité énergétique. Cette loi, trop générale, ne fixe pas une définition quantifiable de la précarité énergétique.

L’enjeu de la lutte contre la précarité énergétique repose sur l’élaboration d’une définition partagée pour permettre un repérage efficace et la mise en œuvre de politiques publiques adaptées.

Selon la définition anglo-saxonne, la précarité énergétique désigne les foyers consacrant plus de 10% de leur

revenu à leurs dépenses énergétiques. Selon ce critère, la sociologue Isolde Devalière et l’INSEE1 estiment à 3,8 millions le nombre de ménages en précarité énergétique en France.

Cette définition semble trop restrictive car elle ne permet pas de connaître le nombre effectif de personnes en état de précarité énergétique (privation, arbitrage budgétaire…).

La précarité énergétique peut être décrite sous la forme d’une spirale négative, combinant 3 dimensions :

• la situation sociale et économique : surendettement, revenus, perte d'emploi…

• la date de construction du logement : état, qualité thermique…

• la source d’énergie : accès, coût, qualité…

La précarité énergétique se manifeste différemment en fonction du type d’habitat, du statut d’occupation et de la catégorie socioprofessionnelle. Ainsi, une formation et une coordination des acteurs locaux sont essentielles pour proposer des solutions adaptées aux différentes situations et pour fournir un accompagnement de proximité.

1 http://insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1351

Ce phénomène, complexe à définir, peut être appréhendé au travers de ses conséquences :

• financière : surendettement, coupure de fourniture, situation d’impayé…

• sanitaire : risque de maladie (pulmonaire…)

• état du bâti : mauvaise qualité thermique…

• sociale : désinvestissement, repli sur soi, dépréciation de l’image de soi…

• environnementale : émissions de gaz à effet de serre…

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comment identifier les personnes en situation de précarité énergétique ?Au vu du nombre gigantesque de logements à rénover et de l’urgence pour de plus en plus de ménages à avoir un logement à faibles charges, la question de nouvelles méthodes de repérage de la précarité énergétique doit être étudiée.

Les premiers enseignements des campagnes menées dans le cadre de projets de recherche nous éclairent sur les actions qui fonctionnent le mieux, même si la solution unique n'existe pas.

Un repérage efficace nécessite la définition d’une stratégie partenariale et la mise en réseau d’acteurs issus d’un large panel, ce qui n’est pas sans poser des problèmes de mobilisation.

L’implication des collectivités locales est nécessaire. En effet, les actions de

repérage qui s’inscrivent dans le cadre de politiques publiques en place sont les plus efficaces. Lorsque cela n'est pas le cas, il faut alors du temps pour former les acteurs (travailleurs sociaux, associations de quartier, fournisseurs d'énergie, élus), les mettre en lien et partager les tâches. Les actions qui ont déjà été menées (cf. exemples ci-dessous) laissent encore des questions ouvertes sur les modalités de repérage des ménages qui passent en-dessous des "radars" habituels.

Lors du repérage, il est nécessaire d’optimiser le contact avec le ménage afin d’éviter les pertes. l’argumentaire doit tenir compte du fait que les ménages ne sont pas toujours demandeurs de travaux d’économies d’énergies mais de travaux pour améliorer le confort de leur logement.

Enfin, il ne faut pas oublier que le repérage n’est que la première étape d’un long processus. L’accompagnement des ménages repérés doit être dimensionné en nombre et en temps pour ne pas faire attendre les personnes. De même, les fonds publics doivent être à la hauteur des enjeux. La réalisation effective de travaux en dépend.

>> Contact ALE : Thomas DUBERTRET

Les actions présentées ici sont issues du travail de recherche financé par le PUCA, le PREBAT, l’ADEME et l’ANAH. Plus d’informations sur : http://rp.urbanisme.equipement.gouv.fr/

>> Habitat et Développement nord-ouest

Dans le cadre du PIG (Programme d'Intérêt Général) de la communauté d’Arras, Habitat et Développement Nord-Ouest a mis en place des référents communaux pour le repérage. Leur rôle est de proposer des familles identifiées comme potentiellement en précarité énergétique puis d’accompagner la démarche des "techniciens" du premier contact jusqu’à la livraison des travaux. Lors de leurs permanences, un point régulier est réalisé avec eux. Ce sont des Maires, des adjoints, des Directeurs de CCAS ou des agents.

Cette méthode apporte de bons résultats même si des freins ont été identifiés : - les référents ne pensent pas avoir la

légitimité pour interpeller des ménages.- les référents changent fréquemment. - les référents sont peu disponibles en

journée.

>> creaQ bordeaux

L’opération montée par le CREAQ (centre régional d’éco-énergétique d’Aquitaine) à Bordeaux a permis de tester le repérage par l’intermédiaire d’une association de quartier, le CREAQ intervenant ensuite pour le diagnostic et l’accompagnement aux travaux.

Ce binôme donne de bons résultats avec 48 visites et 44 dossiers de travaux réalisés à ce jour. Toutefois, cette action n’est pas évidente à reproduire du fait de la grande disparité des associations de quartier.

>> pig expérimentaux de lutte contre la précarité énergétique

Dans 4 départements (Haute-Loire, Lot et Garonne, Moselle, Seine-Saint-Denis), les PIG expérimentaux (Programme d'Intérêt Général) ont été l’occasion de tester la place des travailleurs sociaux dans le repérage. La lutte contre la précarité énergétique vient en plus de leurs missions de base. L'opération a montré que cela fonctionnait dès lors qu'on leur donnait les moyens de signaler les ménages à un opérateur qui valide ou non leur entrée dans le dispositif d’aides aux travaux.

En Moselle, l’expérience a montré que le repérage est efficace à condition que le volontariat des familles soit testé car il y a un reste à charge. Un envoi de courrier a également été testé mais ceci a été peu concluant. Sur 3 500 envois, il y a eu 2 dossiers de travaux alors que l’activité de l’opérateur (salons, entretiens, visites) a permis la réalisation de travaux dans 98 logements.

>> la communauté d’agglomération pau pyrénées

La CA PAU a testé le repérage par le biais des fournisseurs d’énergie. Cette méthode ne donne pas de bons résultats car ces entreprises doivent respecter la confidentialité des données de leurs clients et ne peuvent pas transmettre de fichier à des tiers.

exemples d'actions de repérage et d'accompagnement aux travaux

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comment inciter et accompagner les travaux de rénovation énergétique ?

muriel fusY - ale agglo. lyonnaise Resp. du pôle Bâtiments Durables

Afin d’agir efficacement contre le problème de la précarité énergétique, il est nécessaire que des travaux soient mis en œuvre dans les logements concernés. Ceci nécessite une politique incitative d’aides aux travaux d’isolation et d’amélioration du chauffage.

Au niveau national, le programme "Habiter Mieux" a été lancé en 2011 sous la forme d’une prime de l’ANAH et des collectivités appelée "Aide de Solidarité Ecologique". Ce

dispositif ne concerne malheureusement que les personnes propriétaires de leur logement pour lesquelles il ne permet pas un accompagnement suffisant faute de moyens pour l’ingénierie technico-sociale et financière.

Souhaitant impulser une dynamique territoriale, certaines collectivités ont pris les devants en créant leurs fonds locaux d’incitation aux travaux de lutte contre la précarité énergétique. C’est le cas des deux collectivités engagées déjà depuis plusieurs années et auxquelles nous avons donné la parole dans cette page : la Région Rhône-Alpes et la ville de la Ricamarie.

etienne gHeWY conseil régional rhône-alpesChargé de mission énergie

Les situations de précarité énergétique sont trop diverses pour qu’une réponse unique puisse y être apportée : urbain ou rural, locataire ou propriétaire, bénéficiaire de minima sociaux ou travailleurs pauvres… autant de situations qui trouvent ou non des solutions. Et les solutions existantes sont elles-mêmes parfois insuffisantes pour sortir durablement un ménage d’une situation de précarité énergétique.

La Région n’a pas une tradition d’intervention sociale mais elle a acquis une expertise dans l’accompagnement de la performance énergétique. Une volonté politique d’allier les deux a émergé en 2005. D’interventions ponctuelles, notamment dans la Drôme, cette politique a été dynamisée à partir de 2006 en s’appuyant sur le réseau IERA - Info Energie Rhône-Alpes, interlocuteur naturel de la politique énergie, puis, sur le réseau des associations de lutte contre l’habitat dégradé, notamment le réseau PACT – Prévention et Action Contre les Taudis.

Ces deux réseaux ont permis d’initier ou de dynamiser dans chaque

département un fonds d’atténuation de la précarité énergétique. Cœur de notre action, ce fonds a des critères larges pour amortir les effets de seuils.

Il s’appuie sur des animations départementales souvent partagées avec les départements et d’autres acteurs publics ou privés. Son fondement est d’arriver à faire aboutir des dossiers de travaux qui ne le pourraient pas par les dispositifs habituels.

D’autres fonds similaires existent en France mais celui de Rhône-Alpes se singularise par son ampleur actuelle, géographique et technique : 8 départements, près de 1000 bénéficiaires, près de 2 M€ depuis 2008, date de son véritable lancement. Ce chiffre ne reflète pas l’ampleur de l’action en 2012 : 550 visites-diagnostics, 1M€ budgétés pour les travaux dont plus de 700 000 sont déjà programmés en milieu d’année, représentant 373 ménages.

Le « succès » de cette politique est malheureusement un signe dramatique de la vulnérabilité de certains ménages face à la hausse des prix de l’énergie. Permettre à tous d’économiser cette coûteuse énergie est plus que jamais d’actualité.

le fonds d'atténuation de la précarité énergétique : rôle moteur de la région rhône-alpes

témoignage d'une commune engagéeLa Ricamarie, 8000 habitants, est une commune qui se trouve dans le sud du

département de la Loire, au sein de la Communauté d'agglomération Saint-Étienne Métropole.

Dominique ploton la ricamarieAdjointe aux Affaires Sociales et Solidarité

"En tant qu'élue aux affaires sociales, je travaillais depuis le début de mon mandat sur l'habitat insalubre ou indécent en lien avec le PACT de la Loire et l'ARS (Agence Régionale de Santé, ex DDASS). Quelques années plus tard et en parallèle, la commune de la Ricamarie a souhaité agir en faveur de l'environnement en créant pour les propriétaires de résidences principales des aides aux énergies renouvelables et aux travaux d'isolation.

Ces 2 axes de travail de la commune à la fois dans les champs du social et de l'environnement se sont rejoints lorsque, grâce aux conseils de Rémy COGNET d'HELIOSE (Espace Info Énergie de la Loire), la commune a fait en sorte que les aides pour l'isolation bénéficient en priorité aux personnes aux ressources modestes.

Un partenariat a alors été mis en place avec le CCAS (Centre communal d'Action Sociale) de La Ricamarie, représenté par sa Conseillère en Économie Sociale et Familiale, et les assistantes sociales du Conseil Général de la Loire, afin que les personnes dont le logement nécessitait des travaux d'isolation soient informées de l'aide communale et bénéficient de la visite à domicile et de l'accompagnement d'un technicien."

+ d'infos : www.ville-laricamarie.fr

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solène biHan fapil rhône-alpes coordinatrice

(Fédération des Associations pour

la Promotion et l'Insertion par le

Logement)

Le parc privé est fortement consommateur en énergie, souvent dégradé et accueille de fait, dans des logements en mauvais état, des ménages qui, faute de moyen, ne peuvent trouver d’autres solutions. Le loyer plus accessible leur permet d’entrer dans le logement mais l’arrivée des premières factures d’énergie après l’hiver peut être difficile, entrainant impayés, coupures ouprivations. Selon le 17ème rapport de la Fondation Abbé Pierre1, 3,5 millions de ménages déclarent souffrir du froid dans leur logement, soit 14,8 % des ménages sachant que cette proportion atteint 22 % chez les ménages modestes (1er quartile) : sont concernés les locataires (25,2%) et les ménages habitant en logement collectif (21%). Intervenir sur ces logements est donc un enjeu pour qu’ils soient rénovés et toujours

accessibles aux ménages qui y logent. Pourtant les leviers d’action sont faibles voir inexistants pour agir sur les logements mis en location. Les propriétaires bailleurs sont peu enclins à faire des investissements importants (isolation, chauffage…) qui seraient nécessaires pour permettre de réelles économies d’énergie et des économiesdecharges.Lesbénéficesdeces travaux sont en effet, pour une grande part, pour le locataire et pour l’instant ni la réglementation (décret décence), ni les tendances du marché ne les y invitent. Le décret décence ne contient aucune référence à l’état énergétique du logement et les tensions sur les grandes villes sont telles que tout logement décent se loue même si son état conduit à une mise en précarité du ménage.

Des programmes d’incitation aux travaux existent comme le programme d’action de lutte contre la précarité énergétique porté par l’Agence Nationale de l’Habitat mais vise uniquement les propriétaires occupants modestes.

Des programmes expérimentaux (ESTHIA2) ont pourtant montré que la rénovation des logements associée à la négociation du niveau de loyer permettaient

de faire baisser significativement lesconsommations énergétiques et la facture globale du logement pour le locataire (loyer plus charges). En privilégiant l’action sur les postes d’isolation et de chauffage la facture pouvait être divisée par deux et les logements passer d’une étiquette DPE G à D ou C. Il s’agit de faire un choix pour l’investissement en faveur de travaux et aider aussi les bailleurs à réaliser des travauxauxbénéficesde leurs locatairestout en conservant un loyer modéré. Des ménages logés dans de bonnes conditions et avec les moyens de faire face à leur facture c’est moins de recours aux aides sociales d’urgence, moins d’expulsions …et pour la collectivité des logements économes c’est moins de kWh envolés.

>> + Infos : www.fapil-rhonealpes.net

1- chiffres eux-mêmes issus de l’article INSEE N° 1351 – Mai 2011

2- Le programme ESTHIA a testé pendant 3 ans des réhabilitations de logement réunissant un objectif de loyer faible et de consommation énergétique réduite. Ce projet porté par l’ALE de l’Agglomération Lyonnaise et la FAPIL Rhône-Alpes a été lauréat de l’appel à projet PREBAT de lutte contre la précarité énergétique et soutenu par l’ADEME, l’ANAH, le PUCA, la Région Rhône-Alpes et les fondations Abbé Pierre, de France, et Première Pierre.

combattre la précarité énergétique dans le parc locatif privé

Afin d'améliorer la connaissance desphénomènes, d'en informer les publics, de former les professionnels, et d'agir localement, il est utile de connaître les acteurs des différents secteurs impliqués de près ou de loin dans lcette lutte :

• energie Réseau des EIE et associations Bureaux d'études Fournisseurs d'énergie et d'eau Syndicatsd'électrification

• logement Bailleurs sociaux PACT et H & D Associations de locataires Syndicats de copropriétaires Agences immobilières FFB / CAPEB ADIL

• institutions ADEME ANAH DDT / DREAL ARS Agences de l'eau Collectivités locales dont les CCAS

•partenaires financiers SACICAP Fondations privées Caisse des dépôts et consignation Caisses de Retraites...

• action sociale CAF UDAF Associations caritatives Régies de quartiers FAPIL et AVIS

rappel : un réseau national

Créé grâce au soutien de l'ADEME et de la Fondation Abbé Pierre, soutenu par EDF, GDF Suez et la FNH, le Réseau des Acteurs de la Pauvreté et la Précarité Energétique dans le Logement créé en 2007, et animé par le CLER et BCE, regroupe quelques 400 membres issus de l'habitat, de l'énergie et de l'action sociale représentants les trois métiers très concernés par le précarité énergétique.

Le site Internet du réseau RAPPEL permet de se renseigner sur la précarité énergétique, de consulter des outils pour aider les ménages dans cette situation et de contribuer à améliorer la connaissance et la lutte contre le phénomène en participant aux forums et autres outils du réseau.

>> www.precarite-energie.org

travailler en réseau pour mieux lutter contre la précarité >> les actions menées par l'ale

L’ALE de l’agglomération lyonnaise participe depuis plusieurs années à la lutte contre la précarité énergétique. Elle est membre du RAPPEL, le Réseau des Acteurs contre la Pauvreté et la Précarité Energétique dans le Logement (cf. ci-contre).La première opération dans laquelle l’ALE s’est investi aux côtés de la FAPIL est le programme ESTHIA (2009-2012) qui a permis de remettre sur le marché une trentaine de logements vacants en Rhône-Alpes à bas loyers et à faibles charges grâce à des travaux de rénovation performante (cf article ci-dessous). En parallèle, l’ALE a été sollicitée par plusieurs communes de l’Est lyonnais et elle les accompagne depuis le début de l’année 2012. Il s’agit des communes de :•Rillieux-la-Pape : suivi du diagnostic

local précarité énergétique, recherche et mobilisation de structures partenaires, formation de travailleurs sociaux, ateliers habitants.

•Saint-Priest : partenariat avec lesstructures locales et notamment le bailleur HLM "Porte des Alpes Habitat" : ateliers habitants, réflexion pour la créationd’un fonds petits travaux…

•Saint-Fons : accompagnement légerde leur diagnostic local précarité énergétique, aide à la mise en place d’actions (logement témoin,…)

>> Contact ALE : Muriel FUSy

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familles à énergie positive saison 2 : un bon cruL’événement final de cette seconde édition du défi régional "Familles à énergie positive" avait lieu samedi 12 mai 2012 à Orliénas pour l’édition du Rhône organisée par l'ALE et HESPUL. Les économies d’énergie réalisées ont été fêtées et les trucs et astuces ayant permis de mettre au régime les kilowattheures ont été divulgués par les quelques 150 personnes représentant l’ensemble des 220 ménages ayant participées dans le Rhône (dont 110 dans le Grand Lyon).Avec près de 23% d’économies d’énergie, soit presque 3 fois l’objectif initial prévu par le concours, c’est "l’équipe de Villeurbanne 2 - Défidée" qui a remporté la palme, suivie de près par "la Communauté de Communes du Beaujolais Val de Saône", avec -22,5%. Sur la troisième marche du podium, l'équipe "Morancé - So Watt?! " réalise 21,9% d’économies d’énergie !Durant la durée de ce concours, sur le seul département du rhône, près de 600 000 kWh auront été économisé, soit l’équivalent de 365 barils de pétrole; ainsi que 110 tonnes de co2 évités, soit 14 tours de la terre en voiture !En moyenne, chaque famille a économisé 15% d’énergie, soit 3 000 kWh, ou 245 € !

>> avis de recherche pour la saison 3 : familles à énergie positive recommence !L'ALE, toujours soutenue pour ce programme par le Grand Lyon, la Région Rhône-Alpes et l'ADEME, renouvelle l'organisation du défi familles à énergie positive dans l'agglomération lyonnaise pour la saison de chauffe 2012-2013 et recherche d'ores et déjà des familles pour constituer des équipes !

Rappel : l'objectif de chaque famille - personnes seules, en couple avec ou sans enfants, propriétaires ou locataires - est de parvenir à réduire d'au moins 8% sa consommation d'énergie sur une saison de chauffe, par de simples changements de comportement. Cette action conviviale est également l'occasion de montrer le côté abordable et concret d'une démarche visant à réduire ses dépenses énergétiques au quotidien sans pour autant changer fondamentalement sa façon de vivre.

>> contact ALE : Chloé SPITZ

D a n s c e n u m é r o

>> news energie•"Ma maison pour agir" : comment ça marche ?•Le chauffage urbain pour tous•Nouvelle visite filmée de bâtiment exemplaire•Réhabilitation thermique du patrimoine ancien

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ALE infos...

et des autres membres de l’ALE : ABC HLM, Fédération des entreprises du BTP du Rhône, CAUE 69, Conseil Général du Rhône, DALkIA, EDF, ENTPE, GDF Suez, GRDF, HESPUL, INSA, PACT du Rhône, Rhônalpénergie-Environnement, SIGERLy, SyDER, SyTRAL, UDAF du Rhône, UNPI, Ville et Aménagement Durable, Ville de Lyon

avec le soutien de :

agEndA>> Journée d'initiation au solaire thermique / 2 juin 2012 >> les journées européennes du l'énergie durable / 18 au 22 juin 2012>> visite d’un centre d’hébergement entièrement rénové à lyon 6è / 19 juin 2012>> visite d’une maison individuelle bbc neuve à francheville / 23 juin 2012

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>> Saison brune Philippe Squarzoni Editions Delcourt Déstabilisé par l’ampleur du changement climatique, et après cinq ans de recherche, l'auteur de cette bande dessinée s’interroge, s’informe, interviewe des spécialistes, se trouve confronté à des impasses, ou renvoyé à de nouveaux questionnements.

>> Nudge : la méthode douce pour inspirer la bonne décision Richard Thaler / Cass Sunstein Editions Vuibert Nudge est un véritable manifeste, utilisant les récentes recherches comportementales pour aider les particuliers comme les entreprises, ou des organismes gouvernementaux, à prendre de meilleures décisions, sans jamais aliéner sa liberté de choix.

>> Règles (CP 2012)

professionnelles de construction en pailles RFCP Editions du moniteur Recensement des bonnes pratiques et des écueils à éviter, ces règles professionnelles s'adressent aux maîtres d'ouvrage et mâitres d'oeuvre (bureaux d'études, architectes, entrepreneurs et artisans) sensibles aux pratiques d'écoconstruction.

> Agenda

Parmi les dernières acquisitions de notre centre de ressources, vous pourrez trouver en libre consultation :

un Quizz au menu !! La Coordination Rhône-Alpes de l’Agriculture Biologique (CORABIO), vient de lancer "manger bio et local en entreprise", une opération pilote dont l'objectif est d'introduire 20% de bio et local dans la restauration des grandes entreprises de la région Rhône-Alpes. Cinq grandes entreprises de plus de 1000 salariés ont fait l'objet de cette démarche (IFP énergie nouvelle, Centre Léon Bérard et France Télécom à Lyon, le CEA à Grenoble et le siège social de Casino à Saint-Etienne). Dans le cadre des animations sur la sensibilisation des convives, CORABIO a fait appel à l'ALE pour élargir l'opération aux thématiques énergie et éco-consommation. L'ALE a donc proposé une animation interactive au moment de la pause déjeuner des salariés, durant laquelle ces derniers étaient invités à remplir un "quizz Eco consommation", avec la possibilité de gagner un calendrier-magnet des fruits et légumes de saison en Rhône-Alpes.Avec plus de 25% de taux de retour, l'action a bien été perçue et a permis notamment de faire connaître l'annuaire de l'éco-consommation en Rhône-Alpes développé par le réseau IERA, le tout dans la bonne humeur.Cette action est reproductible à diverses échelles (commune, établissement scolaire, entreprise...).

>> contact ALE : Sylvain Chirat

> Informer & Conseiller> Eco-consommation

> Sensibiliser & Animer

photo : Arnaud IRACANE