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Les pancréatites aiguës et chroniques DES - 14 février 2009 Pascal HAMMEL Pôle des Maladies de l’Appareil Digestif Hôpital Beaujon, Clichy [email protected]

Hepatoweb.comhepatoweb.com/DES/exposes/DES02_2009_HAMMEL/HAMMEL.pdf · Author: Didier Created Date: 5/16/2009 12:45:16 PM

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  • Les pancréatites aiguës et chroniques

    DES - 14 février 2009

    Pascal HAMMEL

    Pôle des Maladies de l’Appareil Digestif Hôpital Beaujon, Clichy

    [email protected]

  • Pré-test (1)

    1- Concernant la pancréatite aiguë, quelles sont les réponses exactes :

    A- Elle est définie par une élévation de l’amylase sérique à plus de 2N

    B- Le scanner doit être fait précocement (< 24h) C- L’élévation des transaminases à l’entrée a une bonne

    valeur prédictive positive (85 %) pour déterminer l’origine biliaire d’une PA

    D- Le score de Balthazar se définit points (0 à 10) et non en lettres « A….E »

    E- Le score de Ranson est toujours le plus utilisé pour définir la gravité clinico-biologique d’une PA

  • Pré-test (2)

    1- Concernant la pancréatite aiguë, quelles sont les réponses exactes :

    A- Une hypercalcémie > 3 mmoles/L, quelle qu’en soit la cause, peut déclencher une PA

    B- Seule une élévation majeure des triglycérides (> 10 voire 20-30 g/L) peut causer une PA

    C- Le traitement de la pancréatite aiguë biliaire sans angiocholite ni calcul intra-cholédocien fait appel à la sphinctérotomie endoscopique systématique

    D- Les PA se compliquent souvent de diabète E- La sphinctérotomie pour dyskinésie du sphincter

    d’Oddi est à haut risque (20%) pour provoquer pancréatite aiguë

  • Pré-test (3)

    1- Concernant la pancréatite CHRONIQUE d’origine alcoolique, quelles sont les réponses exactes :

    A- Un alcoolisme important (> 150 g d’alcool/j) est souvent trouvé chez les patients atteints de PC-OH

    B- Les douleurs disparaissent avec le temps, qu’il y ait ou non sevrage alcoolique

    C- Peu de patients ayant une intoxication alcoolique sévère ont une PC, suggérant l’existence de co-facteurs

    D- L’origine des douleurs dans une PC est uni-factorielle (inflammation glandulaire)

    E- Les PA sont la principale cause de décès des patients atteints de PC

  • Pré-test (4)

    1- Concernant la pancréatite CHRONIQUE en général, quelles sont les réponses exactes :

    A- Les pancréatites héréditaires liées à une mutation du gène PRSS1 sont à transmission autosomique dominante et à haut risque de cancérisation

    B- Le drainage des pseudokystes est le plus souvent chirurgical

    C- Après 20 ans d’évolution d’une PC (OH), > 50 % des patients sont diabétiques

    D- L’élévation des IgG4 sériques évoque une PC autoimmune E- La dystrophie kytisque sur pancréas aberrant est une

    affection indolore souvent découverte fortuitement sur un scanner pour PC

  • 10 messages sur les pancréatites

  • Message 1 : gravité variée de la PA !

    P. oedémateuse - Sans gravité - Guérison en moins de 10 jours

    P. nécrosante - Grave - Risque de défaillance viscérale - Risque d’infection - Potentiellement mortelle

    Mortalité globale: 5 %

  • Message 2 : l’alcool et la lithiase encore et avant tout !

    Lithiase

    Alcool

    Tumeur

    PA

  • Causes PA Causes PC

    Lithiase

    Alcool

    Alcool

    Tumeur

    autres

  • Message 2 : il y a d’autres causes de pancréatite…

    • Tumeur (bénigne ou maligne) •  Iatrogène : post-opératoire ou CPRE • Génétique

    − Mucoviscidose − Trypsinogène cationique, SPINK 1

    • Médicamenteuse • Métabolique

    − Ca++ > 3 mmoles , Triglycérides > 10 mmoles / L • Dysimmunitaire

    − Maladies systémiques − Maladie de Crohn ou RCH

    • Radiothérapie •  Infectieuse

  • Message 3 : bien connaître l’histoire naturelle de la PC

    20 a

    Déb

    ut a

    lcoo

    lism

    e

    PK clair

    Compression VBP

    Calcifications, IPE, Diabète

    40-50 a

    PA, PK nécrotique

    Douleurs

    5 ans

  • Message 4 : les pièges de la PC

    - Douleurs chroniques invalidantes

    - Diabète décompensé

    - Cancers épidémiologiquement liés à l’alcoolo-tabagisme (ORL, oesophage, poumon)

    - Hépatopathie alcoolique

    - Risque de cancer pancréas : 4 % à 20 ans. Pas de dépistage !

  • Message 5 : Obtenir l’abstinence +++

    - Etablir la relation de cause à effet

    - « Faire peur » PA, Chirurgie, Diabète, Décès

    - Chances plus élevées de sevrage qu’en l’absence de poussées de PA ++

  • Retour sur les nouvelles causes de PA….

  • Pancréatites* non Alcooliques non Biliaires

    Divers . Métaboliques

    . Toxiques

    . Radiothérapie

    « Dysimmunitaire » . Autoimmune

    . Associée aux MICI

    . Infiltration à éosinophiles

    Obstructive . Tumeur (TIPMP+++)

    . Sténose non tumorale

    Génétique . Autosomique dominante

    . Autosomique récessive,

    gène modificateur

    * chroniques ou aiguës itératives

  • Message 7 : la TIPMP est-elle devenue « endémique ? »

    Aspect typique en imagerie

    Diagnostic difficile

  • Mois

    Cal principal ou mixte

    Caux secondaires

    50 %

    15 %

    0

    20

    40

    60

    80

    100 %

    0 20 40 60

    Risque actuariel de dysplasie de haut grade ou de cancer en fonction de la topographie

    • Excellent pronostic si pas de cancer infiltrant (survie ~ 90 % 3 ans), Récidive rare (< 5 %)

    • Sévère si cancer infiltrant + métastases (gg, à distance)

  • TIPMP : problème du traitement

    Supprimer symptômes Risques de la chirurgie Traiter cancer Atteinte exocrine et Éviter cancer ++ endocrine

    Quelle est l’extension réelle des lésions dans le pancréas ? Peut-on se contenter de surveiller certaines lésions ?

  •   64 (35 %) patients

      Delay from first AP to surgery 16 months (1-204)

      Median Balthazar severity index (available for 60 patients)

      Severe pancreatitis : 2 patients (3%) need for ICU for 28 and 12 days, respectively

      No death   No relapse of AP after surgery

    n attacks n patients

    1 20

    2-5 40

    6-10 4

    Score 0-2 47 3-4 9 5-6 3 >6 0

    median 1

  • *

    *p

  • Message 8 : PC autoimmune : ça existe, mais….

    igG4

    Corticoïdes

    (récidive fréquente mais bon pronostic)

  • Valeur diagnostique des IgG4 sériques

    •  Ig G4 : élévation inconstantes ! –  70-91 % séries japonaises –  15%-76% séries occidentales –  22%-33% séries Françaises

    •  seuil : 135, 140, 280 ou 800 mg/dL ?

    seuil 135 280 se 91% 53% spe 70% 99% VPP 36% 75%

    Hamano NEJM 2001; Choi Pancreas 2007; Chari Clin Gastro hepat ol 2006; Ghazale Am J Gastroenterol 2007Finkelberg NEJM 2006; Nahon Uzan Clin Gastro hepat 2005

  • 1- Diagnostic solide avant de traiter…

    2- La PAI peut s’améliorer spontanément

    3- Corticoïdes : formes symptomatiques (atteinte biliaire++)

    4- Amélioration souvent rapide : clinique, sérologique et imagerie (plus tardif)

    Message 8 : PC autoimmune

  • 5- Modalités de traitement ? 40 mg, 4 semaines puis décroissance

    6- Rechutes fréquentes, sensibles aux corticoïdes

    place d’un traitement “de fond” ?

    Message 8 : PC autoimmune

  • Message 9- Pancréatites et génétique : le cadre

    Pancréatites

    Alcool

    Lithiase

    Tumeurs Iatrogènes, dysimmunitaires, métaboliques

    Autres

    Tumeurs

    Génétique

    Endocrine - NEM - VHL

    Exocrine - Syndromique - Non syndromique

    Sporadique TIPMP

    PRSS1 Génétique (PRSS1, SPINK1, CFTR)

  • 1. Confirmer le diagnostic de pancréatite aiguë / chronique

    2. (Re)chercher les causes fréquentes - pancréatite aiguë (lithiase biliaire 40%, OH 40%) - pancréatite aiguë : lithiase : 40 %, alcool : 40 %

    - pancréatite chronique : alcool : 80%

    3. Eliminer une cause plus rare - interrogatoire - biologique (triglycéridémie, calcémie) - examens morphologiques (TDM, écho-endoscopie, IRM)

    Conférence de consensus Gastroenterol Clin Biol 2001

    Pancréatites : avant de penser à la génétique…

  • 1. Identifier une cause !

    2. Expliquer les symptômes

    3. Chez un enfant : éviter d’autres investigations

    4. Evaluer le risque chez les apparentés (?)

    5. Définir des stratégies pour prévenir les complications MAIS - pas de traitement préventif de la pancréatite - stratégie de surveillance : discutée - quel traitement préventif du cancer ?

    Applebaum Med Clin North Am 2000, Etemad Gastroenterology 2001

    Pourquoi rechercher une mutation de ces gènes ?

  • 1. Identifier une cause !

    2. Expliquer les symptômes

    3. Chez un enfant : éviter d’autres investigations

    4. Evaluer le risque chez les apparentés (?)

    5. Définir des stratégies pour prévenir les complications MAIS - pas de traitement préventif de la pancréatite - stratégie de surveillance : discutée - quel traitement préventif du cancer ?

    Applebaum Med Clin North Am 2000, Etemad Gastroenterology 2001

    Pourquoi rechercher une mutation de ces gènes ?

    Recommandations !

  • Rebours JFPD 2006

    fumeurs

    PCH et risque de cancer du pancréas

  • A qui proposer une recherche de mutation PRSS1 ?

    Ellis Pancreatology 2001

    Chez un sujet symptomatique ayant :

    . ≥ 2 épisodes de P. aiguë sans autre cause

    . P. chronique idiopathique (exhaustivité du bilan ?)

    . Histoire familiale de pancréatite (apparenté 1erou 2nd degré)

    . Protocole de recherche

  • . Chez des sujets asymptomatiques : non recommandé car prévalence dans la population générale CFTR 5 % 5T 10% SPINK1 1%- 4 %

    . Chez les sujets ayant une pancréatite : pas de consensus A discuter si : - antécédent familial de mucoviscidose - signes évocateurs d’une mucoviscidose atypique

    (affection pulmonaire, asthme, stérilité masculine) - tests fonctionnels anormaux - âge < 35 ans (mais pas de seuil discriminant)

    Teich J Gastroenterol 2002

    A qui proposer une recherche de mutation SPINK1 ou CFTR ?

  • Syndrome LPAC (Low Phospholipid Associated Cholelithiasis)

    - Symptômes biliaires avant 40 ans

    - Récidive des symptômes après cholécystectomie

    - Matériel échogène dans les VB intrahépatiques (« queue de comète ») - Cholestase chronique modérée

    - ≥ 1 épisode de colique hépatique, d’angiocholite ou de pancréatite aiguë

    - Apparition des symptômes au décours d’une grossesse

    - Efficacité de l’acide ursodésoxycholique sur symptômes et récidives Rosmorduc O. Gastroenterology 2003

    10-Le joker : MDR3-ABC4

  • Sang Hépatocyte Bile

    ABCG8 ABCG5

    Mutation MDR3/ABCB4

    MDR3

    BSEP

    Rôle Composition Eau + électrolytes

    Cholestérol

    Acides biliaires

    Phospholipides - Cytoprotection

    épithélium biliaire

    - Solubilisation du Cholestérol

    Solubilisation des lipides

    alimentaires (ABCB11)

    (ABCB4)

    (ABC = ATP Binding Cassette)

    Rosmorduc, Gastroenterology 2001, 2003

  • symptômes évocateurs de mucoviscidose ?

    Pancréatite chronique ou aiguës récidivantes

    Histoire familiale ? non

    âge < 40 ans ?

    oui non

    CFTR

    alcool ? autres facteurs de risque ?

    oui

    pas de test génétique

    non

    SPINK 1 (N34S) PRSSI (A16V)

    Teich J Gastroenterol 2002

  • symptômes évocateurs de mucoviscidose ?

    Pancréatite chronique ou aiguës récidivantes

    Histoire familiale ? oui non

    PRSSI (R122H, N29I)

    âge < 40 ans ?

    oui non

    CFTR

    alcool ? autres facteurs de risque ?

    oui

    pas de test génétique

    non

    SPINK 1 (N34S) PRSSI (A16V)

    Teich J Gastroenterol 2002

  • symptômes évocateurs de mucoviscidose ?

    Pancréatite chronique ou aiguës récidivantes

    Histoire familiale ? oui

    non

    PRSSI (R122H, N29I)

    âge < 40 ans ?

    oui non

    CFTR

    alcool ? autres facteurs de risque ?

    oui

    pas de test génétique

    non

    SPINK 1 (N34S) PRSSI (A16V)

    Teich J Gastroenterol 2002

    MDR3/ABCB4

    Lithiase, cholestase

  • Réalisation pratique du test génétique

    Tube ad hoc (EDTA,…) + consentement + arbre généalogique ++

    Pancréatites Cancers héréditaires

    PRSS1, SPINK1

    Dr Férec [email protected]

    02 98 43 05 55 Labo. Genétique moléculaire

    46 rue le Dantec, BP 454 29275 Brest

    CFTR

    Laboratoire référent «local »

    Laboratoire référent «local »

    BRCA2, CDKN2a, …

    http://www.fnclcc.fr/

    Groupe CaPaFa : [email protected]

  • Réponses pré-test (1)

    1- Concernant la pancréatite aiguë, quelles sont les réponses exactes :

    A- Elle est définie par une élévation de l’amylase sérique à plus de 2N

    B- Le scanner doit être fait précocement (< 24h) C- L’élévation des transaminases à l’entrée a une bonne

    valeur prédictive positive (85 %) pour déterminer l’origine biliaire d’une PA

    D- Le score de Balthazar se définit points (0 à 10) et non en lettres « A….E »

    E- Le score de Ranson est toujours le plus utilisé pour définir la gravité clinico-biologique d’une PA

  • Réponses Pré-test (2)

    1- Concernant la pancréatite aiguë, quelles sont les réponses exactes :

    A- Une hypercalcémie > 3 mmoles/L, quelle qu’en soit la cause, peut déclencher une PA

    B- Seule une élévation majeure des triglycérides (> 10 voire 20-30 g/L) peut causer une PA

    C- Le traitement de la pancréatite aiguë biliaire sans angiocholite ni calcul intra-cholédocien fait appel à la sphinctérotomie endoscopique systématique

    D- Les PA se compliquent souvent de diabète E- La sphinctérotomie pour dyskinésie du sphincter

    d’Oddi est à haut risque (20%) pour provoquer pancréatite aiguë

  • Réponses Pré-test (3)

    1- Concernant la pancréatite CHRONIQUE d’origine alcoolique, quelles sont les réponses exactes :

    A- Un alcoolisme important (> 150 g d’alcool/j) est souvent trouvé chez les patients atteints de PC-OH

    B- Les douleurs disparaissent avec le temps, qu’il y ait ou non sevrage alcoolique

    C- Peu de patients ayant une intoxication alcoolique sévère ont une PC, suggérant l’existence de co-facteurs

    D- L’origine des douleurs dans une PC est uni-factorielle (inflammation glandulaire)

    E- Les PA sont la principale cause de décès des patients atteints de PC

  • Réponses Pré-test (4)

    1- Concernant la pancréatite CHRONIQUE en général, quelles sont les réponses exactes :

    A- Les pancréatites héréditaires liées à une mutation du gène PRSS1 sont à transmission autosomique dominante et à haut risque de cancérisation

    B- Le drainage des pseudokystes est le plus souvent chirurgical

    C- Après 20 ans d’évolution d’une PC (OH), > 50 % des patients sont diabétiques

    D- L’élévation des IgG4 sériques évoque une PC autoimmune E- La dystrophie kytisque sur pancréas aberrant est une

    affection indolore souvent découverte fortuitement sur un scanner pour PC