103=EurasiaInfo=déc2016 Début de décembre 2016

Nicolas Bárdos-Féltoronyi :

Géopolitique de l’UE face à l’Eurasie et face aux pays proches1

Désormais et à partir de ceux publiés depuis 1999, tous les numéros d’EurasiaInfo peuvent être consultés sur mon site internet : www.bardosfeltoronyi.eu !

Table des matièresQue se passe-t-il dans le concert des grandes nations ou puissances?.................................3Les élections présidentielles aux EUA et la défense européenne...............................................3BARKER, Alex, Paris and Berlin push for tighter defence co-operation..................................5G20, l’affaire syrienne et ses aléas.............................................................................................6Hostility to the US unites Moscow and Beijing..........................................................................8China and Pakistan pin hopes on Arabian Sea port. Fears over volatile region of Balochistan could disrupt plans for hub.........................................................................................................9La Stratégie eurasienne de Beijing...........................................................................................10Washington et Ankara en expension militaire en Afrique........................................................11Le prix stratégique du pétrole, malgré les contradictions irano-saoudiennes...........................14A propos de la russophobie ambiante en Europe occidentale. Où serait la vérité ?.................14Que se passe-t-il dans « l’étranger proche » » de l’UE ?.....................................................15GUERRE FROIDE ET NOUVEAUX « CAMPISMES »: quelle alternative?........................15A.Les pays d’Europe adhérés ou en adhésion à l’UE..........................................................16Reforms in Poland risk dividing the country. A setback for the conservative government exposes its vulnerability............................................................................................................17Parlamentswahl in Litauen. Machtwechsel am Horizont.........................................................18Estlands Opposition übernimmt - Ausbruch aus der Schmuddelecke......................................19Elections législatives au Monténégro, d’après Courrier des Balkans et de NZZ.....................20Ce que la victoire des candidats « pro-russes » en Bulgarie et en Moldavie dit de l’Europe...21B. L’Ukraine, le Bélarus et la République moldave............................................................23L’encerclement de la Russie se poursuit en Ukraine................................................................23Pax Christi international: « Tensions croissantes en Ukraine : appel à des efforts politiques significatifs auprès de la communauté internationale »............................................................25Qui alimente la guerre civile ukrainienne et quelle est l’attitude de l’UE?..............................25La gestion officielle du nationalisme ukrainienne : BABI YAR 2016 : « mémoire retrouvée » ou révisionnnisme ?..................................................................................................................26

1 Voir, comme d’habitude, les remarques méthodologiques et les abréviations dans la NOTA BENE en fin du texte. Les textes en gras sont les miens.

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Bélarus: des élections et en recherche de neutralité..................................................................27En Moldavie, le candidat socialiste remporte l’élection présidentielle....................................29C. La Turquie..........................................................................................................................32Coup d’Etat d’Erdoğan ?..........................................................................................................32Turkey’s crackdown on dissent has gone too far. Erdogan is using emergency rule to rid himself of all opponents............................................................................................................33Ankara indisposé de Bruxelles et de Washington.....................................................................34Coopératios russo-turque et turco-israëlienne se renforcent dans le domaine énergétique et d’armements..............................................................................................................................36D. La Caucasie méridionale...................................................................................................38L’Azerbaïdjan réinjectera des fonds dans le Corridor Gazier Sud...........................................38Les élections en Géorgie...........................................................................................................38E. L’Asie centrale....................................................................................................................39Les conséquences possibles de la mort d’un des dictateurs du centre de l’Asie......................39La Corée et les pays d'Asie centrale lanceront un secrétariat en vue de renforcer la coopération...................................................................................................................................................41Le Tadjikistan commence la construction du barrage le plus haut du monde..........................43F. Iran.......................................................................................................................................44Tehran blames Kurd and Isis militants for clashes in north-west Iran.....................................44Coopération militaires irano-pakistanaise(-chinoise ?)............................................................45Conflits croissant irano-saoudiens et installation des bases militaires iraniennes....................45Rapprochement irano-russe......................................................................................................47Coopération nucléaire irano-omanienne...................................................................................48Boeing contre Airbus................................................................................................................49Yuan/renminbi, la devise chinoise est devenue mondiale selon le FMI...................................49G. Calendrier électoral...........................................................................................................50H. Publications récentes.........................................................................................................51Annexes: textes, extraits et articles complets...........................................................................541.Elections présidentielles aux EUA.........................................................................................542. BRIQUEMONT, Francis, L’Europe en miettes...................................................................653. LIMES, Chi bussa alla nostra porta, n° 6/2015....................................................................664. Fusion Bayer-Monsanto : quelles conséquences ?.....................................................67

Que se passe-t-il dans le concert des grandes nations ou puissances?

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Les élections présidentielles aux EUA et la défense européenne

A ce sujet, je ne serai évidemment pas le premier commentateur. Dans « les publications récentes » et surtout dans « l’annexe n° 1 » ci-dessous, vous trouverez quelques articles d’analyse intéressants. De ma part, fidèle à mon point de vue uniquement européen, je ne ferai que deux remarques sans aborder la portée de Trump sur la situation aux EUA et sur les relations étrangères de ces derniers.

1. Selon moi, à l’instar des présidences de Reagen et de Bush II, celle de Trump fera diminuer le nombre d’Européens d’opinion proaméricaine devant les messages et les actes discutables de Trump et dès lors sera susceptible d’accroître l’autonomie de l’UE.

2. Si ceci se vérifiait, on pourrait le tester dans trois domaines au moins : le maintien ou la remise des sanctions contre la Russie qui punissent avant

tout les Européens, la mise en place progressive d’une « armée européenne », sous une forme ou

autre, peut-être même facilitée par le Brexit, l’abandon tacite des négociations sur la création transatlantique d’une zone

de « libre échange » (TTIP).

Il est remarquable qu’au lendemain même des élections en question, le président de la Commission de l’UE, Juncker, insiste sur la mise en place de mécanismes communs de défense dans l'UE, après les propos récemment tenus et du même teneur par la ministre allemande de la Défense. 

Le 23 novembre 2016, les députés du Parlement votent enfin la résolution sur les efforts de coopération à accomplir en matière de sécurité et de défense, ouvrant la voie à une Union européenne de défense. Les députés suggèrent de consacrer 2% du PIB à la défense et d'établir des forces multinationales. Ils recommandent également de mettre en place un quartier général européen pour planifier et commander des opérations de gestion de crise et permettre à l'UE d'agir là où l'OTAN ne veut pas le faire. Les députés souhaitent que l'UE réagisse plus rapidement et plus fermement devant les menaces réelles qui, disent-ils, exigent que les forces armées européennes collaborent plus étroitement.

La résolution demande au Conseil européen d’oevrer à la création d'une ʺpolitique commune de défense de l'Union et de fournir des ressources financières supplémentaires pour assurer sa mise en œuvreʺ.

Les députés soulignent cependant que l'UE et l'OTAN devraient coopérer davantage, en particulier dans l'Est et le Sud, pour lutter contre les menaces hybrides et cybernétiques, améliorer la sécurité maritime et développer les capacités de défense. Toutefois, l'UE devrait également être prête à agir de manière autonome dans les cas où l'OTAN ne serait pas prête à prendre l'initiative, ajoutent les députés européens. Il s’agit donc d’une révision de la politique commune de sécurité et de défense (PCSD). "Une révision approfondie et substantielle de la PCSD est nécessaire pour permettre à l'UE et à ses États membres de contribuer de manière décisive à la sécurité de l'Union, à la gestion de la crise internationale et à l'affirmation de l'autonomie stratégique de l'Union".

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STERPHENS, Philip, Donald Trump stands to lose from a break with Europe - US commitment to the alliance has always been rooted in self-interest, in: FT, 24.11.2016. Snap out of it. Donald Trump is just the jolt Europe needed. Too long coddled by the US, Europeans should welcome the president-elect’s admonition to stand on their   own feet   . Stunned by the outcome of the US election, European policymakers have gone in desperate search of silver linings. There are none. Whatever Europe’s shortcomings as a partner to the US — and there have been plenty — Mr Trump promises to make the world, including Europe, a more unstable and dangerous place. That this approach may encourage Europeans to assume greater responsibility for their own security is all to the good but it does not alter the essential prognosis.

Mr Trump’s foreign policy is a work in progress. Measured by the public statements of the president-elect and his closest advisers, it is shot through with contradictions. America-first isolationism jostles with pledges to increase military spending. The recurring themes, though, are economic nationalism and withdrawal from the global responsibilities the US has assumed since 1945. Mr Trump, whose criticisms of Nato are longstanding, seems clear that allies — whether Japan, the Republic of Korea or Nato members such as Germany, Poland, France or Britain — should look after themselves. The disdain for globalism catches the public mood in the US. After costly wars of choice in Afghanistan and Iraq there is not much of a market in the midwest for overseas adventurism. The Iraq war was intended as a demonstration of American might. As things turned out, it illuminated national weakness. Superior military hardware takes you only so far unless you have political consent.The charge that Europe has been a free-rider on the US defence budget broadly speaking is a fair one. It has been acknowledged, if then ignored, by many European politicians. I never understood why newly democratic governments in eastern Europe — with most to fear from Russian revanchism — cut so deeply into defence budgets.

Some Europeans presented a philosophical justification for the unequal contribution to Nato. Europe’s role after the collapse of communism was that of a “normative” power, spreading liberal internationalism by example. As the sole superpower, the US could keep the peace. Seen from Washington this was never a good bargain. And, anyway, things have moved on from that glorious moment of innocence when it was possible, just, to imagine a world order recast in Europe’s postmodern image. All this said, American altruism has always been a myth. From the outset the US commitment to the alliance was rooted in self-interest. Roosevelt, Truman and the rest had weighed the cost of isolationism during the 1920s and 1930s. Nato was the first line of defence against the global, and anti-American, ambitions of Soviet communism.

Likewise, the postwar international economic architecture was drawn to American specifications. A secure and prosperous Europe provided a rich market for US multinationals. American business was the big winner from an open international order. The assumption was modified only slightly once the Berlin Wall came down. The Atlantic alliance would at once entrench democracy in the former communist states and spread the liberal “Washington consensus” to rising states in the south and east. The economic calculus has changed during the past decade — mainly because China has been the biggest winner from the open trading system — but it is hard to find a significant US business that thinks America would benefit from a retreat into protectionism.

It would not take much to upend the alliance. Now, as during the cold war, Nato stands or falls on the credibility of the US commitment to defend its allies. If Mr Trump shares the view of his friend Newt Gingrich that Estonia is little more than a “suburb of St Petersburg” the game is lost. No manner of increase in European defence budgets will sustain Nato deterrence if Russia sees the US dumping the alliance’s Article 5 mutual defence arrangements. A part of Mr Trump may say: who 

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cares? He can certainly find “realists” in the US and European foreign policy establishments who would turn over parts of the former Soviet space to a Russian sphere of influence. But the true realist question is what does the US get from Moscow in return? Not much beyond a damaging reputation as an unreliable ally.

Beyond its economic interest in European stability — the EU may have its troubles but it is America’s richest overseas market — the US has much to lose from a break-up of the alliance. You do not restore American power and prestige by ditching old friends. Europe’s role during these past several decades has been to offer the US a stamp of international legitimacy in the pursuit of its national interests. Some would say it has sold itself too cheaply. As Wolfgang Ischinger, the chairman of the Munich Security Conference, wrote recently in The New York Times: “Wherever Mr Trump looks, he will not find better partners to work with to secure America’s strategic interests.” So yes, Europeans should spend more on defence. As importantly, they need a strategy to confront the threat from Moscow and the chaos on its southern borders. But no one should pretend that the US would be a winner were Mr Trump to rupture permanently one of the most successful alliances in history.

BARKER, Alex, Paris and Berlin push for tighter defence co-operation, in: FT, September 12, 2016.

France and Germany are making a concerted push for closer European defence co-operation, calling for a new military headquarters and shared assets in a joint paper aiming to shape an intensifying EU debate on the issue. The six-page position paper, seen by the Financial Times, puts a Franco-German stamp on long-touted ideas to knit-together the national armed forces of willing European countries more closely. In the wake of Britain’s referendum decision to leave the EU, European leaders are eyeing a leap forward on defence, reviving long-ignored proposals to operate together more routinely and share military hardware. The issue is expected to be discussed at an informal summit in Bratislava on Friday.  

However some member states still have serious misgivings about deep military co-operation that may duplicate Nato. Ursula von der Leyen and Jean-Yves Le Drian, defence ministers of Germany and France, respectively, are careful to stop short of endorsing some of the most radical ideas to centralise military spending and decision-making. The Franco-German ministers argue it is “high time to strengthen our solidarity and European capacities in defence, to more effectively protect our borders and EU citizens, and to contribute to peace and stability in our neighbourhood”. Given the Brexit vote, the ministers say Europe’s goal must be for the remaining 27 member states to move towards “a comprehensive, realistic and credible defence in the European Union”.  

While Paris and Berlin have in the past only cautiously acted on their longstanding rhetorical support for deep military co-operation, diplomats say the current political environment provides a rare opportunity for progress. “[It is] high time to strengthen our solidarity and European capacities in defence, to more effectively protect our borders and EU citizens, and to contribute to peace and stability in our neighbourhood”. The Franco-German suggestions will feed into several streams of work across the EU examining the potential for defence co-operation,  including by the European Commission and by Federica Mogherini , the EU’s foreign policy chief. A series of meetings of defence and foreign ministers over coming months would prepare guidance for a summit of EU leaders in December.  

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Most notable is the Franco-German support for a permanent military headquarters to plan and run EU military and civilian missions, such as the Sophia operation against migrant smuggling in the Mediterranean. To date these have been commanded from headquarters in nominated member states. “The EU has the unique ability to use and combine military and civilian instruments. Ideally this should be reflected in the process of strategic and operational planning of [EU] missions and operations,” the paper said.  

The Franco-German plan would develop these capabilities through willing member states embarking on so-called “structured military co-operation” — a form of integration allowed by the EU treaty but never used. Britain has long been opposed to any such initiative, arguing it would intrude on Nato’s remit and waste resources and effort. Other ideas include a European medical command, a logistics hub for strategic transport capabilities, common officer training courses to develop “a European spirit”, and expanded potential for common financing of EU operations. The Franco-German paper supports the EU building up its capabilities to gather intelligence at sea — a key shortcoming identified in recent operations — but stops short of explicitly suggesting assets such as drones or ships should be developed, owned and run by EU institutions.

G20, l’affaire syrienne et ses aléas

D’aucuns disent que la Turquie est le pays pour lequel le G20 a été le plus bénéfique en Chine au mois d’août 2016. Les accords conclus notamment lors des entretiens réalisés avec la Chine et la Russie apportent une nouvelle dynamique et contribuent chaque année de plusieurs centaines de milliards de dollars au commerce extérieur de la Turquie. La Turquie est un des pays les plus pauvres au monde sur le plan des ressources pétrolières et des autres combustibles fossiles, c’est pour cela que l’Etat de la République de Turquie dépense en moyenne 60 milliards d’euros par année pour l’importation d’énergie et de pétrole. Les nouveaux accords énergétiques conclus avec la Chine et la Russie permettront de réduire fortement la dépendance actuelle de la Turquie aux sources étrangères de pétrole et combustibles fossiles.

Pendant la conférence de presse qui a suivi les entretiens tenus à huis clos entre les délégations turque et chinoise, le ministre turc de l’Energie a prononcé une phrase qui a échappé ou a été volontairement ignorée par les médias occidentaux. « La Turquie a commencé à travailler pour la création d’une troisième centrale d’énergie nucléaire et l’emplacement de cette centrale sera très prochainement annoncée » a déclaré le ministre turc de l’Energie et des Ressources naturelles Berat Albayrak. Cette phrase met en évidence la puissance et la volonté de la Turquie à devenir un pays qui a son mot à dire concernant l’énergie et la technologie nucléaire.

La trêve en Syrie, décidée par la Russie et les EUA au début septembre 2016, semble convenir à Ankara. Le ministère des affaires étrangères turc déclare accueillir l'accord "avec satisfaction". Depuis la fin du mois d'août, Ankara mène une offensive au nord de la Syrie, pour, selon le président Recep Tayyip Erdogan, lutter "avec la même détermination" contre les forces kurdes et contre le groupe Etat islamique. La « trêve en Syrie" permettra d'"acheminer plus facilement une aide humanitaire", précise-t-on à Ankara. L'entrée en vigueur est prévue au premier jour de l'Aïd el-Adha, le lundi 12 septembre 2016. Les EUA et la Russie annoncent un plan qui, selon eux, permettra de réduire la violence" et d'ouvrir la voie "à une paix négociée et à une transition politique en Syrie", a déclaré John Kerry, flanqué

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de Sergueï Lavrov, selon lequel Moscou "a mis au courant le gouvernement syrien de cet accord et il est prêt à le respecter".

"L'Iran salue tout établissement d'une trêve en Syrie", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères le 11.9.2016. Mais, a-t-il ajouté, son succès "dépend de la création d'un mécanisme de surveillance globale, en particulier du contrôle des frontières afin de stopper l'arrivée de nouveaux terroristes, ainsi que d'armes et de ressources financières pour les terroristes". Téhéran considère, comme le régime syrien, les groupes rebelles ainsi que les organisations jihadistes comme des "terroristes".

* * *Obama has been manoeuvred into agreement only now, and on Putin’s terms, writes David Gardner in FT September 11th. The week-long ceasefire in Syria due to start at sunset on Monday, marking the Muslim feast of Eid al-Adha and agreed after months of diplomatic wrangling between the US and Russia, is a modest achievement. Yet for Syrians any respite is still a godsend, after more than five years of a pitiless war that may have killed 500,000 people, has displaced half the population, razed towns and great swaths of the cities to rubble, and shattered Syria into de facto partition. Blame for the horror that has engulfed Syria is widely shared…

This tentative deal therefore puts some onus on Russia, which launched a full-scale intervention to rescue the Assads a year ago, to exercise its influence. The hinge of the agreement is that while Russia and the US agree to co-ordinate their air strikes against Isis and Jabhat al-Nusra, Syria’s air force will largely cease its assault on other rebel groups. The ostensible novelty here is not just Moscow and Washington teaming up, but their apparent agreement to give parity of threat to Isis and Nusra. Hitherto, the US has fixed its sights almost solely on Isis, while Russia has mainly gone after mainstream rebels and Nusra. It is moot whether this new clarity of aim can disentangle the confusion of forces on the ground.

Many Syria-watchers feel the US had the means to ground Syria’s air force at any time before Russia arrived last September — but that President Barack Obama has been manoeuvred into doing a partial deal only now, and on Vladimir Putin’s terms. It is hard not to scent a whiff of Russian triumphalism. Three years ago, when President Putin persuaded Mr Assad to give up his chemical weapons, after Mr Obama pulled back from his promise to punish the regime for using nerve gas, Sergei Lavrov, Russian foreign minster, was to be found smugly briefing the press alone ahead of his joint press conference with US secretary of state John Kerry. This time Mr Lavrov again appeared alone in the press room, presumably to underline it was the White House, not the Kremlin, that had problems with the deal. One-upmanship is a luxury Syria cannot afford.

* * *La Turquie a affirmé au début d’octobre 2016 qu'elle maintiendrait ses troupes en Irak en dépit des protestations de Bagdad, au moment où la tension entre les deux pays monte à l'approche d'une offensive destinée à libérer Mossoul, le bastion irakien du groupe Etat islamique (EI). Peu importe ce que dit le gouvernement irakien, la présence turque sera maintenue pour combattre Daech (acronyme arabe de l'EI) et pour éviter une modification par la force de la composition démographique dans la région de Mossoul, a déclaré le Premier ministre turc, Binali Yildirim.

Mossoul, la deuxième ville d'Irak, à majorité sunnite, est tombée aux mains de l'EI en juin 2014 et Bagdad ainsi que les pays de la coalition internationale anti-EI menée par les Etats-

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Unis préparent une offensive pour la libérer. Mossoul, dont la population actuelle atteint près d'un million d'habitants selon l'ONU, était un territoire ottoman pendant quatre siècles avant d'être rattaché à l'Irak après la Première Guerre mondiale et la chute de l'empire ottoman. Ankara estime avoir des droits historiques sur cette ville près de laquelle elle a installé une base à Bachiqa, au grand dam de Bagdad. Selon les médias turcs, quelque 2.000 soldats turcs sont déployés en Irak, dont 500 à Bachiqa où ils entraînent des volontaires irakiens sunnites en vue d'une reconquête de Mossoul. Quand des troupes de 63 pays sont présentes on Irak, il n'est pas raisonnable (pour les autorités irakiennes) de se focaliser sur la présence turque, a ajouté M. Yildirim.

Hostility to the US unites Moscow and Beijing, in: FT, September 13.

The west must not assume Sino-Russian relations are set in stone. The west’s misreading of the Sino-Soviet split in the 1950s and early 1960s was one of the great intelligence failures of the cold war. Had the US realised the extent of animosity between the two powers, it might have found ways to exploit the differences earlier. Today, the US and its allies are in danger of making the opposite mistake. Most serious western analysts dismiss the possibility that Russia and China could ever form a true alliance. Even many Chinese and Russian experts say historical and cultural mistrust is simply too great for each side. But the Sino-Russian relationship has already become much closer much faster than most had anticipated. A fully fledged alliance built on shared antagonism towards the US-dominated world order is a possibility, if not yet a reality.

This week, Russian and Chinese ships are holding their largest-ever joint naval exercises   — eight days of live-fire island invasion drills in the flashpoint   of the South China Sea. That follows apparently co-ordinated ship manoeuvres in June in the East China Sea, near islands at the centre of a bitter dispute between China and Japan. The display of solidarity comes two months after an international tribunal in The Hague rejected China’s historical claims to most of the region, which conflict with the claims of five other countries. Vladimir Putin, Russia’s president, has been China’s staunchest supporter in the wake of that ruling, which China rejected as illegitimate.

Beijing has traditionally eschewed formal alliances and its only close international partners in recent years have been Pakistan and North Korea. But Xi Jinping, president of China, has adopted a more assertive foreign policy than any of his predecessors in the past four decades and there are signs that China is warming to the idea of formal alliances. Mr Xi and Mr Putin have met 17 times since early 2013 and at working level there has been a surge in bilateral contacts.

Moscow backs Beijing’s claim that the US should stay out of maritime sovereignty disputesApart from a shared hostility to American “meddling” in their backyards, China and Russia are similar in many other ways, from their authoritarian political systems to their penchant for state capitalism. Mr Xi and Mr Putin have pledged a “rejuvenation” of their nations and have stoked xenophobia with appeals to populist nationalism and by carefully shaping a strongman image with the help of tightly controlled state media. An alliance carries risks for Russia in particular. Moscow is wary of alienating other potential allies in the region. It remains worried about stark demographic imbalances in the Far East, where densely populated Chinese provinces nestle beside vast uninhabited expanses of Russian territory. Mr Putin also chafes at the suggestion that Russia might be the junior partner.

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Meanwhile, in Beijing, memories of the 1960s border war in Manchuria and Moscow’s paternalistic approach to fellow Communist states during the Soviet era still rankle. But both sides appear increasingly willing to look past their differences and concentrate on what unites them: their animus towards a superpower that they believe is in terminal decline. Washington and its friends must not repeat their cold war mistakes by assuming the Sino-Russian relationship is set in stone and underplaying the risk of an anti-Western alliance. This should not prevent the US working with Russia and China where appropriate, whether in Syria or on climate change. But it requires vigilance and reinforces the importance of offering reassurance to the west’s allies in eastern Europe and in Asia.

China and Pakistan pin hopes on Arabian Sea port. Fears over volatile region of Balochistan could disrupt plans for hub, in: FT, OCTOBER 2, 2016,by: Amy Kazmin in New Delhi, Farhan Bokhari in Gwadar, Pakistan and Christian Shepherd in Beijing (extraits)

From the window of his plush office, Dostain Jamaldini, the moustachioed chairman of the Gwadar Port Authority, looks upon the mostly deserted, three-berth deep seaport that he argues could one day rival Dubai, Hong Kong or Singapore. Presently, no cargo ship is visible in the tranquil Arabian Sea waters — just the small fishing trawlers. But Mr Jamaldini says the empty port, built with Chinese financial and technical help at a cost of $248m, finished nearly a decade ago and barely used since, will buzz with traffic by December 2017. By that time, Gwadar should be linked by road to the rest of Pakistan, a key part of the plan to create a vibrant and bustling hub….

The long-anticipated road is slated to be a modern highway network that seamlessly links Gwadar to China’s Xinjiang province, giving the landlocked Chinese region access to the Indian Ocean. A train should run alongside and Beijing also wants to build oil pipelines from Gwadar to western China, potentially a quicker and easier route for supply from the Gulf.Yet realising this ambitious vision requires extensive ground infrastructure in Balochistan — one of Pakistan’s poorest, most troubled provinces, with a long history of armed separatist insurgency. Analysts say the region’s volatility could prove an obstacle to realising the $46bn China-Pakistan economic corridor.

In August, Quetta, Balochistan’s provincial capital, was rocked by a sophisticated suicide bomb that killed 70 people, many of them lawyers. Pakistan — which has established a 15,000-man security force to protect the infrastructure and the Chinese engineers — publicly called the attack an attempt to disrupt the massive development. “The port has been a white elephant all these years,” says Ahmed Rashid, author of several books on Pakistan and Central Asia. “Unless peace comes to this region and there are political deals done, this infrastructure will be another white elephant. Who is going to send goods down this road? Look at the area you are traversing.”… While Beijing remains publicly committed, some Chinese analysts have suggested it prioritise infrastructure development in Southeast Asia instead…

Balochistan’s resistance to Pakistani authority dates back to the 1947 end of British rule, when the heart of the restive region was Kalat state. Initially, it was agreed it could remain an independent, sovereign state but within a year, it was forced to accede to Pakistan. Since then, the sparsely populated region — which is rich in gas and minerals — has had many armed

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insurgencies. Militants have demanded regional autonomy and that the profits from Balochistan’s vast mineral wealth be used for the province’s development. Putting in this pipeline through an area where people are deeply unhappy with the Pakistani state is waving a red flag. For its part, the Pakistani army has ruthlessly suppressed the insurgencies and their civilian supporters…

Today, western diplomats in Islamabad say Balochi insurgents have been pushed out of the main cities, though the Shura, or ruling council, of the Afghan Taliban, is still believed to be in the provincial capital, Quetta. Yet analysts believe the ambitious Chinese infrastructure remains vulnerable. Balochi nationalists call the project “illegal”, and complain the main benefits will accrue to Punjab, the political base of prime minister Nawaz Sharif. In an interview, a Baluchi separatist leader, who asked not to be identified, also warned of turbulence if the project went ahead… Prime minister Narendra Modi electrified Indians — and raised the hackles of the Pakistan establishment — in August when he proclaimed New Delhi’s moral support for residents of Pakistan’s troubled Balochistan province. Islamabad has long accused its rival, India, of covertly assisting Balochistan’s separatist insurgents. But former US officials say Washington has never found evidence of Indian military aid beyond New Delhi’s hospitality for Baluchi leaders. Speculation is mounting that New Delhi could be poised to do what Pakistan has always suspected — as it seeks a new, more muscular approach to a neighbour that it blames for numerous terror attacks on its soil. But security analysts say the prospect of Indian aid for Baluchi rebels is limited by its lack of direct access to the territory… Chinese analysts also play down the likelihood of India deliberately targeting a Chinese-developed infrastructure project…

La Stratégie eurasienne de BeijingLa construction d'«une Ceinture et une Route » apporte de nouvelles opportunités aux entreprises et au développement régional, in: CRIline, 2016-10-06 (extraits): La construction du projet «une Ceinture et une route » (une ceinture économique des pays traversés par l'ancienne Route de la Soie, et une Route maritime de la Soie du 21ème siècle) a promu considérablement les investissements et les coopérations dans les pays et les régions concernés. Selon les statistiques, la Chine avait investi au total 51,1 milliards de dollars à la fin de juillet dernier.

La construction de ce projet a également apporté de nouvelles opportunités. Julong Co, Ltd est une entreprise qui s'occupe de la sécurité des réseaux de transfert financier, ainsi que de la recherche, du développement, de la fabrication et de la vente des machines qui distinguent les pièces d'argent. Avec la progression de la construction d'« une Ceinture et une Route », et le développement des opérations bancaires en Renminbi transnationales, le chiffre d'affaires de Julong Co, Ltd a également connu une croissance. Feng Yongxuan, directeur exécutif de l'entreprise : « La sortie du pays du Renminbi (RMB) est une grande opportunité pour notre entreprise. Je pense que pour nous, le lancement des opérations en RMB annonce justement le début du dividende de cette politique. Dans les années à venir, quand le RMB entrera réellement dans les affaires régulières, avec l'augmentation des besoins de RMB, nous aurons une croissance encore plus énorme. »

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D'après les statistiques de la Banque populaire de Chine, banque centrale chinoise, pendant les 8 premiers mois de l'année 2016, le montant du paiement entre la Chine et les pays le long de la Ceinture et de la Route a dépassé 860 milliards de yuans. A la fin de septembre dernier, la Banque populaire de Chine avait déjà signé avec 21 pays ou régions traversés par « une Ceinture et une Route » le contrat d'échange mutuel des étalons monétaires, avec un montant de plus de 1 400 milliards de yuans. Les opérations bancaires en yuans s'élargissent stablement. C'est pour cette raison que le commentateur financier, Chen Bing, pense que la stratégie d'« une Ceinture et une Route » a élargi le marché international, et a apporté davantage d'opportunités aux entreprises chinoises. « Le projet « une Ceinture et une Route » a intégré toutes les zones intercontinentales eurasiennes dans un grand marché international. La construction d' «une Ceinture et une Route» apporte non seulement des faveurs au développement économique de la Chine, mais aussi des opportunités à toutes les régions et toutes les villes concernées.»

Hormis les opportunités commerciales, la construction d'«une Ceinture et une Route» apporte également une nouvelle vitalité pour le développement des régions figurant dans le projet. En tant que région importante du projet, la Région autonome du Xinjiang est en train d'élargir l'aéroport de sa capitale Urumqi, et construire une plaque tournante de transport aérien autour d'Urumqi. Zhang Ming, directeur du Centre de recherche d'Urumqi sur le projet de transport intégral urbain : « La plaque tournante de transport aérien d'Urumqi sera orientée vers l'Asie centrale, l'Asie de l'Ouest et l'Europe. Urumqi est un point de transit rapide et pratique pour les passagers allant en Asie centrale, en Asie de l'Ouest et en Europe de l'Est…»

Washington et Ankara en expension militaire en Afrique

Washington élargit son réseau mondial de bases militaires, notamment en Afrique. Ainsi, pour surveiller la partie septentrionale de l’Afrique, il crée une nouvelle base au sud d’Agadez en Niger. La base gérera les drones de surveillance américaine. Rien ne prouve que ces drones ne puissent bombarder ou assassiner comme cela est le cas ailleurs, entre autres en Somalie, au Burkina Faso ou au Cameroun du nord.

US-Militärmacht in Nordafrika - Ein geduldeter Beschützer, in: NZZ, von Ulrich Schmid, 8.11.2016 (extraits): Unauffällig konsolidieren die Amerikaner im Maghreb ihre Militärmacht. In Tunesien sollen sie eine Drohnenbasis eingerichtet haben.

…Die Amerikaner machen wenig Aufhebens von ihrer Präsenz im Maghreb. Anders als im Irak und in Syrien operieren sie weitgehend abseits der Medienaufmerksamkeit, was Präsident Obama nur recht sein kann. Dennoch gelangen ab und zu Details an die Öffentlichkeit. So haben die Amerikaner laut einem Bericht der «Washington Post» bereits Ende Juni begonnen, von einem tunesischen Luftwaffenstützpunkt aus Drohnen in den libyschen Luftraum zu schicken. Es soll sich um Geräte des Typs «Reaper» handeln, sogenannte Erdkampfdrohnen. Vorderhand werden sie angeblich nur zu Spionagezwecken losgeschickt. Sie können allerdings auch mit Raketen bestückt werden.

Wie immer, wenn von Militärstrategischem die Rede ist, fehlt es nicht an Dementis und Unklarheiten. Wo genau sich der fragliche Stützpunkt befindet, ist nicht bekannt. In Tunis behauptete ein Sprecher der Regierung, die Drohnen würden den tunesischen Luftraum nicht verlassen. Sie dienten lediglich den tunesischen Streitkräften zu Trainingszwecken und zur Verteidigung der Landesgrenzen. Dieses Statement richtete sich ans heimische Publikum. Die

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Amerikaner sind in Tunesien wie im ganzen Maghreb nicht sonderlich beliebt. Dass die Regierung mit ihnen zusammenarbeitet und ihnen sogar noch Basen zur Verfügung stellt, gilt vielen als Skandal. Gesamthaft ist zwar der IS auch in der ehrgeizigen jungen Demokratie Tunesien nicht populär. Doch Tunesien ist das wichtigste Rekrutierungsland für den IS. Über 6000 Tunesier sollen sich im Laufe der letzten Jahre der Terrormiliz in Syrien, dem Irak und in Libyen angeschlossen haben.

Umtriebige AmerikanerDie Amerikaner ernten die Früchte zielgerichteter Politik. Nach dem Angriff auf das amerikanische Konsulat in Benghasi 2012, bei dem unter anderen Botschafter Christopher Stevens ums Leben kam, intensivierten die Amerikaner ihre Bemühungen, in den Maghreb-Staaten Basen für ihre Kampfflugzeuge und Drohnen zu finden. Bis jetzt wurden Drohnenangriffe gegen den IS in Sirte vor allem aus Jordanien geflogen. Auch auf Sizilien verfügen die Amerikaner über eine Basis, doch von dort aus dürfen nur Spionageflüge starten. In Afrika ist die Lage schwierig. Camp Lemonnier in Djibouti ist zu weit weg für sinnvolle Operationen in Libyen, und der speziell für Drohnen geplante Stützpunkt in Agadez in Niger wird noch einige Zeit nicht betriebsbereit sein. Insider berichten, auch in Algerien hätten die Emissäre Washingtons angeklopft. Ihr Interesse galt dem Stützpunkt Tamanrasset im Süden des Landes. Die Oase wäre ideal für Einsätze nicht nur in Libyen, sondern in der ganzen Sahelzone. Doch Algier schlug den Wunsch der Amerikaner bereits im Jahre 2014 aus.

Im Falle von Tunesien war man nun offenbar erfolgreich. Das erstaunt nicht. Tunesien ist nebst Marokko das einzige Maghreb-Land mit Sonderbeziehung zur Nato, ein sogenannter «Non-Member-Ally», ein Verbündeter ohne Mitgliedschaft. Marokko erlangte diesen Status 2004 unter George W. Bush, Tunesien letztes Jahr, als Präsident Essebsi Obama einen Besuch abstattete. Als Aussenminister Kerry im November 2015 Tunis besuchte, initiierte er gleichzeitig einen «strategischen Dialog», und sofort tauchten Berichte auf, Tunesien habe vorauseilend seine Einwilligung zur Stationierung amerikanischer Truppen auf seinem Boden gegeben. So weit ist es nicht. Vorderhand sind lediglich Militärberater in Tunesien tätig. Die Stationierung regulärer Truppen würde in Teilen der Bevölkerung vermutlich auf Missfallen stossen.

Aktive TerrorbekämpfungDie Regierungen im Maghreb aber bleiben pragmatisch. Man protestiert ein wenig gegen die Amerikaner zuhanden der Öffentlichkeit, aber man kollaboriert eifrig. Algerien hat eben höchst indigniert im Nachbarland Tunesien angefragt, was es denn mit den amerikanischen Drohnen auf sich habe. Gleichzeitig aber führt Algier mit den USA Marinemanöver durch, lässt Soldaten in den USA ausbilden, beherbergt amerikanische Kriegsschiffe und macht mit bei der Trans-Sahara-Partnerschaft zur Terrorismusbekämpfung, die die Amerikaner 2005 ins Leben gerufen haben. Aktiv sind in diesem Verband auch Burkina Faso, Libyen, Marokko, Tunesien, Tschad, Mali, Mauretanien, Niger, Nigeria und Senegal. Seine Hauptgegner sind Boko Haram und der IS.

Seit 2011 haben die Amerikaner Milliarden von Dollar an Direkthilfe und Darlehensgarantien nach Nordafrika fliessen lassen. Davon hat vor allem Tunesien profitiert, das darüber hinaus auch die Angebote für Sicherheitszusammenarbeit gerne annahm, besonders, nachdem 2012 die Zahl

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der islamistischen Attentate im Land zugenommen hatte. Die USA wissen genauso gut wie die Europäer, dass Tunesien als demokratisches Vorzeigeland Afrikas bei den Islamisten besonders verhasst ist. Aus ihrer Logik heraus müssen die militanten Jihadisten unbedingt verhindern, dass Tunesien auf dem Weg zu Demokratie, Rechtsstaatlichkeit und Säkularismus Erfolg hat. Niemand in Brüssel oder Washington rechnet damit, dass die verheerenden Anschläge des letzten Jahres in Tunis und in Sousse die letzten waren.

* * *Kampf gegen den Terrorismus. USA bauen Drohnen-Stützpunkt in Niger, von Christian Weisflog, in: NZZ, 30.9.2016 (exraits): Die USA weiten ihre Überwachungsflüge mit Drohnen in Afrika aus. Dazu baut Washington in Niger für 50 Millionen Dollar einen neuen Stützpunkt. Die USA dürfen bereits seit 2013 von Niger aus Überwachungsflüge mit Drohnen im Nordwesten von Afrika fliegen. In der Hauptstadt Niamey teilen sich die Amerikaner dazu eine Luftwaffenbasis mit den Franzosen. Das Engagement geht auf die militärische Intervention im Januar 2013 gegen Islamisten in Nordmali zurück. Nun aber baut Washington bei Agadez einen neuen Stützpunkt, um die Überwachungsflüge in der Region auszuweiten. Die Pläne dafür gehen ebenfalls bereits auf das Jahr 2013 zurück.

Bisher nur AufklärungsflügeWie das Pentagon gegenüber der BBC bestätigte, investieren die USA 50 Millionen Dollar in den Bau der neuen Infrastruktur. Zuvor hatte bereits das investigative Internetportal «The Intercept» über das Projekt berichtet und dazu ein offenbar geheimes Regierungsdokument publiziert. Demnach soll die 1830 Meter lange Startbahn, mehrere Hangars und ein 17'000 Quadratmeter grosse Parkfläche für «leichte Aufklärungsflugzeuge» in der Nachbarschaft zur Luftwaffenbasis 201 der nigrischen Armee südlich von Agadez errichtet werden. Der Betrieb und Unterhalt soll Washington weitere 50 Millionen Dollar jährlich kosten.

Bisher ist lediglich die Rede von Aufklärungsflügen. Kritiker befürchten indes, dass die USA den neuen Stützpunkt ähnlich wie in Somalia künftig auch für Drohnenangriffe auf Terroristen nützen könnten. Laut einem Bericht der «Washington Post» bauten die USA in Afrika bereits zwischen 2007 und 2012 ein Überwachungsnetz mit mit vielen kleinen Stützpunkten auf, die oft geheim blieben. Dabei werden keineswegs nur Drohnen eingesetzt. «Der Grossteil der amerikanischen Aufklärungsflotte besteht aus einmotorigen Pilatus PC-12», schreibt die «Post».

In Nordwest-Afrika spielt Niger im regionalen Kampf gegen den islamistischen Terrorismus eine zentrale Rolle. Zwar haben die USA auch in Burkina Faso Drohnen stationiert und im Norden Kameruns soll es ebenfalls eine kleine Operation geben. Geografisch liegt Niger indes ideal, um von dort aus terroristische Aktivitäten in den Nachbarländern Nigeria, Mali, Tschad oder Libyen zu überwachen… In der Region geht der Terror zudem oft Hand in Hand mit Drogen- und Menschenhandel. Durch Niger führt eine der wichtigsten afrikanischen Flüchtlingsrouten nach Libyen. Auch in diese dunklen Machenschaften könnten Drohnenflüge mehr Licht bringen.

* * *La Turquie installe une base militaire en Somalie. Le camp, dont l'installation a été prévue par « l'accord de coopération dans l'industrie de défense » signé en janvier 2015 entre les deux pays, permettra de former 10 500 soldats somaliens. Quelque 200 officiers turcs seront déployés sur la base au cours de la première phase. Située près de la capitale somalienne, Mogadiscio, la base accueillera en effet les officiers turcs chargés de former les troupes locales contre les organisations terroristes. La base, qui a été approuvée par les Nations unies,

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sera opérationnelle sous peu. La Turquie devient ainsi le cinquième pays, après les EUA, la France, l'Angleterre et le Japon, à installer une base militaire en Afrique. Ankara fournit un soutien militaire à Mogadiscio depuis plus de 5 ans dans le cadre d'accords de coopération militaire et financière entre les deux pays. Les autorités somaliennes feraient face à des menaces de la part des terroristes du groupe Al-Shabaab.

Rappelons que la première base militaire turque à l'étranger a été créée au Qatar en avril 2016 dans le cadre d'un accord de sécurité.

Le prix stratégique du pétrole, malgré les contradictions irano-saoudiennes

La puissance est affaire de force, mais aussi d'intelligence et de mise à profit des opportunités. C'est ce qui semble avoir poussé en octobre 2016 les deux pays l'Arabie Saoudite et l'Iran antagonistes en tout, et pour tout, à tempérer leurs ardeurs guerrières, à contourner la question pétrolière des visées géopolitiques, et à extirper la question du prix du pétrole de l'essentiel des luttes ancestrales et lointaines qui les opposent. Sans doute avec l’appui d’autres producteurs, les deux pays, confrontés simultanément, pour le premier à une baisse drastique de ses recettes, et pour le second au besoin de rattraper le retard de ses recettes, étaient dès le départ face à un dilemme insoluble, un véritable nœud gordien, que rien ne pouvait défaire autrement que par "le tranchant d’un coup de sabre".

Ce coup de sabre s’est produit à l’occasion d'un accord historique pour les deux parties, l'une d’elles en proposant la réduction de sa production, et la seconde en acceptant de limiter sa production, tout en gardant la possibilité de parvenir à dépasser cette limite, véritable beau cadeau de l'adversaire à son pire ennemi. En réalité, d'autres facteurs ont amené les deux plus grands producteurs de l'OPEP, à devoir accorder leurs violons sur la question sensible du gel de la production, n'ayant tous les deux aucun autre choix pour le moment. Il s'avère en effet qu'à la veille de leur venue à Alger, les deux puissances régionales du Moyen-Orient se trouvaient, pour la première fois dans une situation similaire en termes de définition de stratégie de résilience, face à la crainte d'une brutale rechute des prix qui serait née d'un nouveau désaccord lors de cette rencontre.

En même temps, le général Mohammad Ali Jaafari, commandant en chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), a déclaré que Téhéran disposait d'informations complètes sur la coopération entre l'Arabie saoudite et le régime d'Israël pour conspirer contre l’Iran. Le général Mohammad Ali Jaafari s'exprimait, ce mardi 18 octobre 2016, au Congrès national des « 3.000 martyrs du Khorasan septentrional », tenu dans la ville de Bojnourd. « Les traîtres saoudiens complotent ces derniers temps contre les pays chiites », a-t-il asséné. 

Évoquant la haute sécurité qui règne dans les provinces orientales de l’Iran, il a déclaré que contrairement à ce que pensent les ennemis, la province du Sistan-et-Baloutchistan est entièrement stable et sûre. "L’Arabie saoudite tente de semer la discorde entre les musulmans chiites et sunnites, un plan qui a toujours échoué", a-t-il ajouté.Le commandant du Corps des Gardiens de la Révolution islamique a ensuite mis en garde contre la guerre "soft", menée par les ennemis de l'Iran dans la période post-accord nucléaire, avant d’appeler les responsables du pays à ne pas faire confiance à un ennemi qui s’infiltre sournoisement. 

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A propos de la russophobie ambiante en Europe occidentale. Où serait la vérité ?

Jean-Marier Chauvier écrit le 17.11.2016 : Je lis dans "Le Monde" et ailleurs qu'une censure poutinienne féroce règne dans les médias russes, "comme à l'époque soviétique". C'est ridicule: le ton, la liberté, le pluralisme, l'ouverture au monde des médias russes n'ont rien à voir avec l'époque de la chape de plomb brejnevienne. Il se fait que j'écoute régulièrement les radios internet des plus libéraux  - "Echo de Moscou" et "Radio Svoboda" - des émetteurs que l'on dit très écoutés (surtout le premier) parmi les "décideurs" et les élites moscovites. "Echo de Moscou" appartient en partie au groupe Gazprom et donne la parole à toutes les tendances de ces élites, sans doute en prenant soin de ne pas stigmatiser ni insulter le Président et tout en privilégiant l'idéologie libérale et pro-occidentale. L'une et l'autre radio, de même que la presse écrite d'opposition (papier et internet), publient des critiques souvent virulentes du pouvoir, du gouvernement.   Il existe aussi des radios nationalistes dont les critiques vont dans l'autre sens, anti-américain et anti-gouvernement russe jugé trop mou ou trop libéral. Il n'y a pas de "pensée unique" en Russie ! Et les débats russes sont souvent très riches, très longs... Je ne parle pas, bien sûr, des radios de divertissement et exclusivement musicales qui sont légion et ont sans doute le maximum d'auditeurs. Je n'ai pas étudié le degré de crétinisation qui ne doit pas être très différent du nôtre. Evidemment, Svoboda, financée par le Congrès des EU, est la plus ardente, on y débat régulièrement du prochain effondrement de la Russie.   Cela dit, l'un des chroniqueurs anti-Poutine les plus radicaux de "Echo de Moscou" explique dans une interview en Allemagne* que ces voix d'opposition sont non pas étouffées mais tolérées pour donner l'impression au bon peuple que la liberté d'opinion existe. Et que, de toute façon, cela ne change rien à rien et ne dérange en rien l'autocratie poutinienne qui décide de tout, puisqu'aucune opposition n'existe. Bien entendu, les chaînes télé sont sous contrôle du Kremlin, et c'est moins une censure administrative d'ancien style qui y règne qu'une censure économique et surtout une "autocensure". La situation n'est pas la même dans les régions où les médias publics, peu nombreux, sont "aux ordres" des administrations locales. Certains sujets sont périlleux, comme la Tchétchénie, on songe à l'influence et à l'impunité de la bande à Kadyrov, qui inspire la peur. Sans oublier que des  serviteurs appliqués du régime en rajoutent plus qu'on ne leur en demande ! ________  * Il s'agit de "Evreiskie Panorama", le Panorama juif, en langue russe, un journal très copieux et très intéressant, qui malmène le pouvoir russe tout en soutenant le pouvoir ukrainien, dénonce les politiques migratoires de l'Europe et l'invasion musulmane, l'antisémitisme en hausse partout, et défend la politique israélienne à 150%. 

Que se passe-t-il dans « l’étranger proche »2 » de l’UE ?

GUERRE FROIDE ET NOUVEAUX « CAMPISMES »: quelle alternative?, d’après Jean-Marie Chauvier, le 17 octobre 2016

Il est à nouveau question de « guerre froide » et de « campisme », le choix d’un camp contre un autre. Les exemples en sont : pro-Maïdan vs pro-Russes en Ukraine, pro-rebelles et coalition internationale vs pro-russes, pro-Bachar Al Assad et leur coalition en Syrie. Le 2 L’expression est utilisée ici par analogie au fait que, dans les années 1990, la diplomatie russe a traité ses anciennes républiques ou les pays voisins de la Russie comme « étranger proche », sauf les Etats baltes.

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terme de « guerre froide », anachronique, pose question. Il semble évident qu’une partie des enjeux de l’ancienne guerre froide sont toujours d’actualité, ainsi le contrôle des bassins et des routes du pétrole et du gaz, à quoi s’ajoutent depuis la fin de l’URSS les perspectives ouvertes par l’expansion à l’Est de l’OTAN à l’hégémonisme américain, et ce qui en découle pour la Russie, « refoulée », encerclée, menacée dans ses zones d’influence. Et dès lors crispée à son tour dans la militarisation et le nationalisme. Par contre, on ne peut plus parler d’affrontement de blocs idéologiques, tout le monde est « capitaliste », y compris la Russie et la Chine, et il s’agit plutôt de coalitions circonstancielles d’états mues par des intérêts à court terme. On en était là avant 1917 !  Pour cette raison, la question des « camps » est aléatoire. Et les présumés « campismes » ne sont nullement symétriques. D’une part, la chute de l’URSS et du « camp socialiste » en 1989-91 a entraîné le ralliement au libéralisme marchand et à l’américanisme triomphants de l’ensemble des élites et d’une majorité des populations européennes d’Est et d’Ouest.Parmi ces « ralliés », souvent avec l’ardeur des néophytes, « les gauches » sociale-démocrates, ex-communistes et en partie d’extrême-gauche. Ralliement aux « valeurs universelles » de la Démocratie et des Droits de l’Homme, du Droit d’ingérence contre les régimes qui ne se plient pas à ces valeurs (et de facto : aux diktats euro-américains), engagements politiques et militaires en conséquence. Les grands médias ont développé, sur cette base, une Pensée Unique sur les conflits mondiaux, une pensée binaire où « les dictatures » sont opposées à la « Communauté internationale », confondue avec la « communauté euro-américaine ». Toute résistance à cet uniformisme est qualifiée de « populisme » ou « conspirationnisme » et autres noms d’oiseaux. Une nouvelle chasse aux sorcières est en cours. D’autre part, à l’opposé se forme un « camp », de fait des coalitions à géométrie variable qui prennent le parti de la résistance, de la lutte prioritaire contre l’impérialisme américain. Ce parti pris est surtout fondé sur des considérations géopolitiques,  parfois dans l’ignorance des contradictions internes des sociétés, des révoltes légitimes même si elles sont instrumentalisées par les Etats-Unis. Ce qui donne lieu à d’autres raisonnements binaires : le Bien et le Mal changent de camp. La principale faiblesse de cet autre « campisme » - du moins lorsqu’il se situe « à gauche » en se réclamant de l’anti-impérialisme – est de projeter sur les puissances associées au « Bien » - hier la Yougoslavie de Milosevic et l’Irak de Saddam Hussein, aujourd’hui la Russie de Poutine et la Syrie de Bachar Al Assad – des attentes quasi-messianiques d’un « autre monde possible » sur la seule base de la défense des souverainetés nationales des états menacés par Washington. De telles attentes ne peuvent être que cruellement déçues.

Les « résistants » (dont Poutine) sont bien sur la défensive, en état d’agressés et non de conquérants, mais ils défendent  leur « morceau de gras » et n’ont aucun projet d’émancipation. On retrouve du reste dans les deux « camps » ou coalitions des réactionnaires et des fascistes autant que des progressistes et des communistes. Les anciens repères sont brouillés. L’eurasime russe, par exemple, séduit aussi bien des dirigeants du parti communiste que des idéologues en partie inspirés du fascisme. Outre la géostratégie, ils se rejoignent dans une conception très conservatrice de l’ordre social et sexuel. Dans une autre conjoncture, en Ukraine, le « camp de Maïdan » rassemble néolibéraux, mafieux du buziness et néonazis, avec la complicité de l’Union Européenne et de ses « gauches » bien pensantes. Et l’on a retrouvé le même genre de salmigondis parmi les combattants des deux camps au Donbass. 

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L’alternative aux « campismes » serait le réveil d’un grand mouvement de la paix, anti-guerre, et pourquoi pas, une relance de la pensée et des politiques de NON ALIGNEMENT, lequel n’est pas seulement un neutralisme, mais une manière active de promouvoir une PAIX JUSTE, soit des négociations qui marient la volonté d’émancipation des peuples opprimés et celle d’en finir avec les guerres.

A.Les pays d’Europe adhérés ou en adhésion à l’UE3

Reforms in Poland risk dividing the country. A setback for the conservative government exposes its vulnerability, in : FT View, OCTOBER 9, 2016.

Some politicians might consider that one year is insufficient to deliver sweeping change but not Poland’s ruling Law and Justice party. Almost a year since the nationalist and socially conservative party came to power, it has triggered a shake-up of the country’s politics. Signs of opposition to the party’s controversial plans have been increasing but last week’s protests against a near-total abortion ban showed that its traditionalist “reformation” may have its limits.

The mass protests were sparked by proposals to make almost all forms of abortion illegal. Poland already has one of Europe’s most restrictive laws. About 1,600 abortions take place in the country every year. Yet the law sought to extend the ban even to cases of rape or incest, and punish women for up to five years for having an abortion. After more than 100,000 demonstrators took to the streets, lawmakersrejected the draft legislation. A deputy premier later described this as a lesson in “humility”. This was not the first time Law and Justice had faced public opposition since taking office last autumn with a landslide majority.

The party, led by Jaroslaw Kaczynski, has performed an extraordinary power grab over public media channels, security services, the public prosecutor and the constitutional court. This has prompted outrage at home and abroad, largely disregarded by those in power in Warsaw.Last week, for the first time, the government retreated. True, the abortion law was not initiated by Law and Justice. But the party is rooted in conservative Catholic values and asked its MPs to vote “in line with their own conscience”. Many backed the bill at first reading but, as the protests intensified, the government initially sought to distance itself from the proposals, and then capitulated by voting down the law.

There are reasons not to read too much into the government’s willingness to compromise. While the law may have emanated from a public campaign, banning abortion goes hand in glove with the party’s ultraconservatism, which has provided a safe harbour for those who wish to impose their traditional values on wider society even if this undermines freedom and human rights. The law may have been dropped but the party’s illiberal programme continues.This was a canny tactical backdown by Mr Kaczynski. Opinion polls showed a steep decline in support for his party, and he faced a choice between appeasing conservative voters or maintaining the support of moderates who do not want a total ban but favour the party’s populist economic agenda. Mr Kaczynski judged the situation as too divisive to pursue the plans.

3 Sauf la Turquie qui figure dans un chapitre spécifique ci-dessous.17

The party’s defeat ought to give it pause for thought. It shows Law and Justice to be less in tune with Polish society than its leaders assumed. The protests have revealed much of the country to be considerably less conservative than Mr Kaczynski would like to admit.Instead of bringing Poles together under a traditionalist banner, recent events show that the leader’s quest to rebalance society is opening deep divisions between conservatives and liberal middle classes. Despite its grand talk of “humility”, it would be naive to expect the government to change tack more broadly. Its parliamentary majority will continue to drive forward a conservative agenda. The opposition can take some comfort from its tactical victory over the draft abortion legislation. But it should expect many more bitter fights to come.

Parlamentswahl in Litauen. Machtwechsel am Horizont, von Rudolf Hermann, in: NZZ, 10.10.2016.

Eine aus dem Nichts aufgestiegene Protestpartei und die oppositionellen Konservativen führen nach der ersten Runde der litauischen Parlamentswahlen. Die regierenden Sozialdemokraten brachen ein. Nach der ersten Runde der Parlamentswahlen in Litauen vom Sonntag, bei der es um die Vergabe der Mandate nach Listenstimmen und damit um die Hälfte der 141 Sitze ging, liegen die zentristische Vereinigung von Bauern und Grünen und die bisher ebenfalls oppositionellen Konservativen Kopf an Kopf vorn. Beide Formationen kamen nach vorläufigen Auszählungen auf etwas über 20 Prozent Wähleranteil. Deutlich abgeschlagen sind die Sozialdemokraten von Ministerpräsident Butkevicius; sie kamen auf ernüchternde 14 Prozent. Für Butkevicius, dessen Partei in Vorwahl-Umfragen eine bessere Position prognostiziert worden war, ist das eine schmerzhafte Niederlage.

Aufstieg aus dem NichtsErgänzt wird das Bild im neuen Seimas (Parlament) von drei kleineren Parteien, die einstellige Vertretungen haben werden. Es sind dies die Liberale Bewegung, die Partei der polnischen Minderheit und Protestpartei «Ordnung und Recht». Die einst hochfliegende linksradikale Partei der Arbeit verfehlte hingegen die Fünfprozenthürde zum Einzug in die Kammer. «Ordnung und Recht» und die Partei der Arbeit waren in den letzten vier Jahren Koalitionspartner der Sozialdemokraten gewesen.

Die zweite Hälfte der Mandate gelangt erst in zwei Wochen zur Verteilung, wenn in den Einerwahlkreisen die Stichwahlen der beiden bestplacierten Kandidaten aus dem ersten Durchgang anstehen. Das definitive Bild der Kräfteverteilung in der Kammer wird sich erst dann zeigen. Als grosse Partei können die Sozialdemokraten dort noch auf eine Korrektur hoffen. Die Bauern- und Grünen-Allianz ist in der litauischen Politik praktisch aus dem Nichts gekommen; sowohl auf nationaler als auch regionaler Ebene hatte sie bisher eine Nebenrolle gespielt. Ihr Aufstieg als unverbrauchte Partei und damit Hoffnungsträger einer politikverdrossenen Bevölkerung entspricht dem Muster, wie es in Europa in den letzten Jahren verschiedentlich zu beobachten war. Die auch von ihr nun geäusserte Forderung nach einem Kabinett, wo Fachkompetenz und nicht Parteizugehörigkeit entscheidend sein soll für die Besetzung der Posten, hat sich in solchen Fällen jedoch bereits allzu oft als hohler Gemeinplatz erwiesen.

Wer mit wem?Um die Formation des Agro-Unternehmers Ramunas Karbauskis wird für die Regierungsbildung dennoch kaum jemand herumkommen. Karbauskis signalisierte Gesprächsbereitschaft für Koalitionsverhandlungen auf beide Seiten. Die Verabschiedung des

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neuen Arbeitsgesetzes durch die abtretende Regierung habe gezeigt, dass die Sozialdemokraten nicht wirklich «links» seien. Die Konservativen, deren Chef Gabrielius Landsbergis ist, der Enkel des legendären litauischen Freiheitskämpfers Vytautas Landsbergis, erklärte jedoch, für seine Partei sehe er eine Zusammenarbeit mit den Sozialdemokraten nicht. Vielmehr wolle er die Bauern- und Grünen-Allianz überzeugen, als dritten Partner die Liberale Union mit ins Boot zu nehmen. Litauen brauche einen Richtungswechsel, und er sehe diesen nun am Horizont.

*    *    *Protestpartei übernimmt die Regierung - Litauens Parlament radikal umgepflügt, von Rudolf Hermann, Stockholm 24.10.2016 (extraits). Knalleffekt in Litauen: eine Partei mit bisher drei Abgeordneten gewinnt haushoch die Parlamentswahlen und bildet die Regierung. Ob sie dafür die Ressourcen hat, steht auf einem anderen Blatt. Noch vor nicht allzu langer Zeit war der litauische Bund von Bauern und Grünen (Lietuvos Valstieciu ir Zaliuju Sajunga, LVZS) höchstens politischen Insidern ein Begriff. Im nationalen Parlament mit einem einzigen auf der Parteiplattform gewählten Abgeordneten, zu dem sich im Lauf der Zeit zwei Zuzüger aus anderen Lagern gesellten, und mit ebenfalls einem einzigen Vertreter im Europaparlament seit 2014, war sie alles andere als ein Schwergewicht. Das hat sich am Sonntag dramatisch geändert: Nach der haushoch gewonnen zweiten Runde der litauischen Parlamentswahlen stellt die LVZS in der neuen Legislative 54 von 141 Abgeordneten – fast doppelt so viel wie die zweitplacierten Christlichdemokraten (31) und über dreimal mehr als die bisher regierenden Sozialdemokraten (17).

In ihrer heutigen Form ist die Partei das Kind des 46-jährigen litauischen Agro-Grossunternehmers Ramunas Karbauskis. Dieser hatte erstmals schon vor knapp 20 Jahren – damals mit mässigem Erfolg – politische Ambitionen auf nationaler Ebene verfolgt, verschwand dann vorübergehend aber wieder von der parlamentarischen Bühne. Seine heutige Popularität gründet auf seinen Aktivitäten zur Revitalisierung der litauischen Dörfer und Landstädte. Als Unternehmer bezahlt er überdurchschnittliche Löhne, und mit sozialen Initiativen versucht er, den auf dem Land grassierenden Alkoholismus einzudämmen.Das hat ihm einige Sympathien eingebracht und dürfte dafür mitverantwortlich sein, dass die Kandidaten seiner Partei namentlich in der zweiten Wahlrunde gut abschnitten, als es um Stichentscheide in Einerwahlkreisen ging. Bei den nach Parteienproporz vergebenen Mandaten der ersten Runde war die LVZS noch gleichauf mit den Christlichdemokraten gelegen.

Allerdings bezeichnete der Politologieprofessor Kestutis Girnius von der Universität Vilnius die Beliebtheit des Bundes von Bauern und Grünen schon vor den Wahlen als Ausdruck des Protests der Bevölkerung gegen das «etablierte System». Vom Programm her trete die Partei nach aussen widersprüchlich auf, und wahrscheinlich sei sie sogar für zahlreiche ihrer eigenen Mitglieder intransparent…

Estlands Opposition übernimmt - Ausbruch aus der Schmuddelecke, von Ingrid Meissl Årebo ; in : NZZ, 20.11.2016 (extraits)

Jüri Ratas wird neuer estnischer Ministerpräsident. Seine Partei geniesst starken Rückhalt bei der russischsprachigen Bevölkerung, will aber nicht vom westlichen Kurs abkommen. Estland steht vor einem Neuanfang. Die noch keine sechs Wochen im Präsidentenpalast residierende Kersti Kaljulaid hat am Sonntag Jüri Ratas mit der Koalitionsbildung beauftragt. Der 38-Jährige ist erst Anfang November zum Vorsitzenden der Zentrumspartei gewählt worden… Da sich der designierte Ministerpräsident bereits mit den Sozialdemokraten und der rechtsliberalen Union von Pro Patria und Res Publica – beides Juniorpartner in der vorigen Koalition – auf ein Regierungsbündnis verständigt hat, dürfte das politische Vakuum sehr bald ein Ende haben. Ex-Regierungschef Taavi 

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Roivas von der Reformpartei war am 9. November nach zweieinhalb Jahren aus dem Amt gezwungen worden.

Die liberale Reformpartei, welche in den vergangenen zwei Jahrzehnten mit einem kurzen Intermezzo permanent in Regierungsstellung war, wird damit zugunsten der Zentrumspartei von den Schalthebeln der Macht verdrängt. Obwohl zweitstärkste Kraft in der Parteienlandschaft mit einem starken Rückhalt bei der russischsprachigen Minderheit, die ein Viertel der Bevölkerung ausmacht, sowie bei der älteren und der ländlichen Wählerschaft, war die sozialliberale Zentrumspartei konstant in die Opposition verbannt. Keine andere Kraft war bereit, mit ihr zusammenzuarbeiten. Ursache dafür war deren Mitgründer und langjähriger Chef, Edgar Savisaar, ein populistischer Machtpolitiker und Oligarch mit guten Verbindungen in den Kreml, der wiederkehrend im Verdacht von Machtmissbrauch und Korruption stand.

Savisaars Rücktritt als Parteichef Anfang Monat ebnete dem Zentrum den Weg in die Regierung. Bedenken, wonach Estland unter der Führung des Zentrums näher an Russland rücken könnte, schlug der designierte Ministerpräsident in den Wind. Laut dem Estnischen Rundfunk beteuerte Ratas am Samstag, dass sich an der eingeschlagenen Aussen- und Verteidigungspolitik des kleinsten der baltischen Länder nichts ändern werde. Estlands Mitgliedschaft in der EU und der Nato sei die beste Garantie für Sicherheit und Wohlstand. Ebenfalls unverändert soll die Minderheitenpolitik bleiben. Kinder staatenloser Eltern erhalten bei der Geburt die estnische Staatsbürgerschaft, minderjährige Kinder können diese einfach beantragen.

Der Regierungswechsel soll dagegen starke Spuren in der Finanz- und Wirtschaftspolitik hinterlassen. Die drei Parteien, welche über eine bequeme Mehrheit im Parlament verfügen und die 15 Ministerposten gleichmässig unter sich aufteilen wollen, streben ein «faireres» Steuerregime an. Die neue Koalition will die tiefen und mittleren Einkommen mittels höherer Steuerfreibeträge weniger belasten, beteuert aber, nicht zu einer progressiven Besteuerung überzugehen. Den Rentnern verspricht man höhere Pensionen. Um diese Erleichterungen zu finanzieren, sollen unter anderem Unternehmen stärker besteuert werden; zudem sind höhere Alkoholsteuern und eine Abgabe auf Süssgetränke geplant.

Elections législatives au Monténégro, d’après Courrier des Balkans et de NZZ

Pour la première fois depuis 1991, le DPS de Milo Đukanović est susceptible de perdre le pouvoir au Monténégro. Arrivé en tête lors des élections d’octobre 2016, son score ne lui permet pas de former seul un gouvernement. Si sa stratégie d’union ne se confirme pas, l’opposition pourrait former une nouvelle majorité inédite. La balle est dans le camp des minorités.

D’après le NZZ du 17.10.2016, Djukanovic wird somit erneut auf Partner angewiesen sein. Im Zentrum der Wahl in dem Kleinstaat mit 640 000 Einwohnern stand die Frage, ob sich das Balkanland enger an den Westen oder an Russland binden soll. Ministerpräsident Djukanovic strebt zum Missfallen Moskaus den Beitritt zur NATO sowie zur Europäischen Union an. Die prorussische Demokratische Front (DF) lehnt dies vehement ab, doch kam die Oppositionspartei nur auf etwa 20 Prozent der Stimmen, wie die Wahlkommission mitteilte.Die beiden anderen Oppositionsparteien Kljuc (Schlüssel) und die Demokraten Montenegros, die einen EU-Beitritt befürworten, aber ein Referendum über den NATO-Beitritt fordern, erhielten jeweils etwa zehn Prozent. Die Wahlbeteiligung lag bei rund 73 Prozent.

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Die Polizei hatte mitgeteilt, in der Nacht zu Sonntag 20 Serben festgenommen zu haben, die bewaffnete «Angriffe» planten. Demnach wollten die Verschwörer die Menge attackieren, die vor dem Parlament am Abend die Verkündung der Wahlergebnisse erwartet. Zudem hätten sie den Ministerpräsidenten gefangen nehmen, die Kontrolle über das Parlament ergreifen und den «Sieg gewisser Parteien» verkünden wollen. Als Anführer der Gruppe wurde laut Medienberichten der frühere serbische Gendarmerie-General, Bratislav Dikic, identifiziert, der sich in einem Veteranverband engagiert und öffentlich gegen den Beitritt Montenegros zur Nato geäussert hat.

Nach der Festnahme der Verdächtigen riefen das Innenministerium ebenso wie die orthodoxe Kirche und die DF die Bürger auf, nicht zu Kundgebungen auf die Strasse zu gehen.Serbien und Montenegro unterhalten seit langem schwierige Beziehungen. Zum einen hatte sich Podgorica vor zehn Jahren vom Staatenbund Serbien-Montenegro losgesagt. Zum anderen sorgt für Spannungen, dass Montenegro die Unabhängigkeit des Kosovo anerkannt hat. Serbien und Russland betrachten das Kosovo dagegen nach wie vor als serbische Provinz.

Ce que la victoire des candidats « pro-russes » en Bulgarie et en Moldavie dit de l’Europe, Jean-Arnault Dérens, in : Courrier des Balkans, 16 novembre 2016 (extraits).

…Deux nouveaux chefs d’État « pro-russes » élus le même jour : Igor Dodon et le général Rumen Radev vont, respectivement, présider aux destinées de la Moldavie et de la Bulgarie. A priori, la nouvelle n’aurait dû susciter qu’un médiocre intérêt : il est bien rare que les aléas de la politique bulgare ou moldave fasse vibrer les chroniqueurs de la presse internationale. Mais, après le choc de l’élection de Donald Trump, ces résultats ont été vus comme de nouveaux signes du craquement d’un monde, de l’affolant affaiblissement de l’Occident. Moscou est-elle donc en train de reconstituer un glacis protecteur, de tailler de larges croupières à l’Union européenne, de repartir à la conquête du continent ? Les bons esprits s’inquiètent d’une irrépressible montée des « populismes », quitte à mélanger un peu vite certains concepts et quelques réalités, oubliant ainsi qu’en Bulgarie, le premier des démagogues et des populistes n’est autre que le très atlantiste Premier ministre démissionnaire Boïko Borissov, qui a érigé des murs sur les frontières de son pays, qui appelle à la haine et à la violence contre les réfugiés. Pour le reste, les véritables points communs entre Igor Dodon le Moldave et Donald Trump restent encore à trouver, tout comme les éventuelles convergences idéologiques entre Marine Le Pen et le général Radev. Que signifie cependant cette double victoire ?

Bien sûr, le contexte particulier de chacune de ces deux élections doit être rappelé. La vie politique bulgare est depuis bien longtemps rythmée par l’opposition entre un bloc russophile et un bloc occidentaliste : le clivage remonte au XIXe siècle, et il surdétermine, encore aujourd’hui, l’affrontement entre la « gauche » – c’est-à-dire le Parti socialiste bulgare (PSB), pro-russe mais aussi pro-nucléaire – et la droite, en l’occurrence le GERB de Boïko Borissov, très atlantiste et, « naturellement », partisan du Tafta et de l’exploitation du gaz de schiste. Cette opposition, caricaturale par bien des aspects, ne doit pas faire oublier que ni le PSB ni le général-Président Radev n’entendent remettre en cause l’appartenance de la Bulgarie à l’Union européenne ou à l’Otan : leur « russophilie » a donc de sérieuses limites. Rumen Radev a certes déclaré, à propos de la Crimée, qu’il fallait tenir compte de l’avis de la population de la péninsule, mais surtout que les sanctions contre la Russie n’apportait rien de bon à personne. Il est un fait que ces sanctions n’ont pas eu, jusqu’à présent, la moindre

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influence sur la politique du Kremlin, tout en se révélant fort néfaste pour les économies de nombreux pays européens, par exemple pour l’agriculture bulgare. Il milite donc pour leur levée – sans remettre en cause l’ancrage européen et atlantique de son pays.

… /L/e nouveau Président moldave Igor Dodon fait figure de radical. Il envisage en effet une remise en cause de l’Accord d’association (ASA) signé par Chișinău avec l’UE. À ce titre, le Moldave Dodon apparaît comme un adversaire des principes du libre-échange et de la mondialisation heureuse… Rappelons tout de même que l’ASA n’a, à ce jour, rien apporté de bon à la Moldavie : un accord de libre-échange entre un minuscule pays improductif et l’immense marché européen s’apparente fort à un pacte de non-agression conclu entre le chat et la souris, entre le loup et le lapin… On doit noter que si, vraiment, la Moldavie dénonçait cet accord pour se rapprocher de l’Union douanière russe, elle n’en tirerait certainement pas plus d’avantages, mais enfin, constatant l’échec des mirifiques promesses européennes, on peut comprendre que les électeurs, sans grand enthousiasme, aient envie d’essayer autre chose.

Regretter l’échec de la candidate « pro-européenne » Maia Sandu n’a pas de sens si l’on ne fait pas l’analyse du gigantesque gâchis que représentent les années de gouvernance « pro-européenne » de la Moldavie, marquée par une corruption galopante et le fameux scandale du milliard « disparu » des banques — ce « casse du siècle » a valu à l’ancien Premier ministre « pro-européen » Vlad Filat une condamnation à neuf années de prison. Associer la perspective européenne à ces dirigeants crapuleux, aux oligarques qui mettent le pays en coupe réglée depuis un quart de siècle était la plus sûre manière de discréditer l’idée même d’Europe. La déception des électeurs moldaves répond aussi aux hésitations de l’Union elle-même : celle-ci n’a jamais envisagé l’intégration du pays, uniquement appelé à trouver une place au sein des limbes de la « politique de voisinage »… Il est donc beaucoup plus juste de parler, en Bulgarie comme en Moldavie, d’une perte d’attractivité de l’UE que d’une grandissante attirance de la Russie. Il n’y a pas de victoire des « pro-russes », mais une défaite de l’idée européenne, en raison des échecs accumulés, des lâchetés, des promesses non tenues de l’Union…

La victoire des ces candidats « eurosceptiques » s’expliquerait aussi en termes sociaux : ce seraient les catégories les plus pauvres et les moins éduquées qui, partout dans le monde, voteraient pour des candidats et des programmes « anti-système »… En Moldavie ou en Bulgarie, on sait aussi que les électeurs véritablement exclus n’ont pas voté pour les candidats « pro-russes ». Ces premiers exclus de la citoyenneté sont les jeunes actifs, diplômés ou non, qui ont massivement du quitter leur pays depuis deux décennies pour essayer de trouver du travail, et n’ont donc pas voté du tout : un Moldave sur deux vit à l’étranger, la Bulgarie se désertifie… Telle est le résultat direct de 25 années de « transition » vers l’économie de marché…

Au vrai, il n’y a pas que des vieux, il y a aussi des pauvres – des très pauvres, ceux qui n’ont pas les trois sous ni le bagage culturel minimum permettant de s’engager dans l’aventure de la migration, ceux qui crèvent dans les campagnes moldaves ou les villes industrielles en déshérence des Rhodopes. Souvent, ils sont Roms, non ou mal scolarisés, parfois analphabètes. Et eux aussi peuvent être nostalgiques d’un passé mythifié, eux aussi voudraient que ça change, sans bien savoir comment. Enfin, en vérité, bien souvent, ils ne croient plus à rien, n’espèrent rien, n’ont pas la naïveté de penser que leur bulletin de vote puisse changer quoi que ce soit : du coup, ce bulletin de vote, qu’il serve au moins à quelque chose, qu’il

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rapporte un peu d’argent ou de nourriture… Et oui, ces très pauvres vendent toujours leurs voix à ceux qui savent les acheter. Faudrait-il donc les priver du droit de vote, comme le suggèrent depuis un certain temps déjà certains en Bulgarie ?

Les Libéraux bulgares veulent imposer le vote électronique – théoriquement pour réduire les fraudes, en réalité pour empêcher ceux qui ne savent pas lire de voter. En Roumanie, on peste aussi sur ces incultes qui votent encore pour le PSD de Victor Ponta… Haine de classe, haine de caste – des instruits contre les ignorants – haine raciale à l’encontre des Roms. Les élites ont toujours peur des « classes dangereuses ».Au XIXe siècle, beaucoup de pays d’Europe ont connu un suffrage censitaire : il fallait payer un minimum d’impôt pour avoir le droit de voter. On estimait en effet qu’il fallait avoir du bien pour être attaché à la patrie et au bien commun, que les gueux ne pouvaient pas être citoyens. La république était celle des possédants. Aujourd’hui, la haine de classe prend un autre visage : c’est moins l’état des possessions que le bagage culturel qui importe, surtout en Europe de l’Est.

Voir également : Oppositionskandidat Rumen Radew wird Bulgariens neuer Präsident, in: NZZ, 13.11.2016 (extraits). Ein General soll Bulgariens neuer Staatschef sein. Ministerpräsident Borissow hat seinen Rücktritt angekündigt. Dem Land steht eine erneute Krise bevor. Der Oppositionskandidat Rumen Radew hat die Präsidentenwahl in Bulgarien nach übereinstimmenden Prognosen klar gewonnen. Der Ex-General bekam bei der Stichwahl am Sonntag nach Angaben mehrerer Meinungsforschungsinstitute etwa 58 Prozent der Stimmen. Die bürgerliche Regierungskandidatin, Zezka Zatschewa, erreichte demnach nur rund 38 Prozent. Regierungschef Boiko Borissow (Gerb) kündigte noch am Sonntagabend seinen Rücktritt an, mit dem er im Wahlkampf für den Fall von Zatschewas Niederlage gedroht hatte.Voir enfin ci-dessous : En Moldavie, le candidat socialiste remporte l’élection présidentielle

B. L’Ukraine, le Bélarus et la République moldave

L’encerclement de la Russie se poursuit en Ukraine

Pendant que les dirigeants européens (allemands, français, russes et bélarus) „s’amusent” avec l’accord dit de Minsk qui est respecté si peu que possible par les deux Ukraines, Washington agit! A l’instar de l’ex-Union Soviétique jadis, ce sont à présent les EUA qui nomment des « conseiller militaires » en Ukraine. Rappelons-nous qu’à un certain moment, il y a eu des dizaines de milliers de « conseillers militaires » au Vietnam pendant la guerre américano-vietnamienne.

Le 8 septembre 2016, le secrétaire américain à la Défense et son homologue ukrainien Stepan Poltorak ont signé à Londres un accord sur le renforcement de la coopération militaire bilatérale. Ashton Carter a en outre chargé le général à la retraite John Abizaid, qui a dirigé le Central Command de l'armée américaine, d'en superviser la mise en œuvre en tant que conseiller du ministre ukrainien de la Défense.

Selon le Pentagone, le projet a pour but « d'améliorer les capacités des forces ukrainiennes, de procéder à des réformes essentielles pour la défense ukrainienne, de perfectionner les processus de gestion des ressources et de renforcer la coopération dans le domaine des technologies de défense ». Ashton Carter a parlé d'un « accord très, très important » pour la défense du territoire ukrainien.

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Le gouvernement ukrainien a contracté en décembre 2013 un prêt de deux ans de quelque € 2,7 milliards à la Russie sous forme d'euro-obligations en vue de consolider son économie. A défaut de rembourser la dette avant l'échéance en décembre 2015, l'Ukraine a essayé de persuader la Russie de se joindre à un accord de restructuration de la dette avec d'autres créanciers internationaux. Moscou a refusé la proposition, alors que son propre plan d'allégement de la dette s'est vu rejeté par Kiev. Après l'échec des négociations bilatérales, Moscou a porté plainte contre Kiev auprès de la Haute cour de justice de Londres, compétante en cette matière. Les auditions sont prévues pour janvier 2017.

L'Ukraine se déclare maintenant prête à dialoguer avec la Russie concernant cette dette que Kiev a emprunté de cette dernière, a déclaré mardi le ministre ukrainien des Finances Alexander Danyluk. "Conformément aux obligations de l'Ukraine dans le cadre de son actuel programme de coopération avec le Fonds monétaire international (FMI), notamment en ce qui concerne les négociations "de bonne foi" avec la Fédération russe sur la dette revendiquée, l'Ukraine est prête à entamer de nouvelles négociations afin de parvenir à une éventuelle solution à cette dispute", a indiqué M. Danyluk dans une déclaration de presse. Les négociations entre Kiev et Moscou pourraient commencer dès début octobre dans le cadre des réunions du FMI, a poursuivi M. Danyluk. Sa déclaration intervient après que son homologue russe Anton Siluanov a indiqué lundi que Moscou pourrait accepter une solution à l'amiable.

D’après Spoutnik France (15.10.2016), en octobre 2016, l’USAID a annoncé le lancement d’un appel d’offres pour la construction de plusieurs bâtiments «à destination humanitaire» à Kiev. L'annonce publiée sur le site de l'Agence des EUA pour le développement international (USAID) laisse entendre que l'appel d'offres, qui expire en décembre 2016, est adressé uniquement à des entreprises de bâtiment américaines. La décision de l'administration de Kiev de chercher des entreprises de bâtiment outre-Atlantique pose de nombreuses questions. Tient-elle à la politique ou à la pénurie d'architectes ? Ou bien l'Ukraine est-elle devenue totalement impuissante sans l'aide des Américains ?

L'analyste politique de l'organisation de suivi international CIS-EMO Stanislav Bychok est certain qu'en l'occurrence « une main lave l'autre ». « La corruption n'existe pas seulement dans les pays de l'ex-Union soviétique ou dans le tiers monde. Elle existe aussi aux EUA. Mais là-bas elle est pour ainsi dire institutionnalisée : l'Amérique influe sur ses partenaires en distribuant des bourses ou des biens immobiliers à construire dans le cadre d'un appel d'offres. À vrai dire je ne comprends pas quel est ce bâtiment qui ne peut pas être construit par des sociétés ukrainiennes avec les fonds ukrainiens et qui peut être construit grâce à un appel d'offres de l'USAID », s'étonne l'expert cité par le site Life. L'USAID serait une institution qui s'occupe de la construction d'ouvrages à visée humanitaire. Le politologue estime que l'USAID cochera une nouvelle case de la rubrique « soutien à la démocratie en Ukraine » pour plusieurs millions de dollars. La partie ukrainienne, pour sa part, fera état de la poursuite de la coopération avec les ONG américaines. Les deux parties en sortiront gagnantes. Selon Stanislav Bychok, dans ce cas l'économie et la corruption ont prévalu, laissant la politique au second plan. 

Mais le politologue et analyste Alexandre Assafov ne partage pas ce point de vue. « Tout délit laisse des traces financières. Si l'USAID cherche des sous-traitants aux EUA, il s'agit d'un gros site d'infrastructure qui n'a rien à voir avec l'activité humanitaire. Sa construction ne 

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peut pas être confiée à des sociétés locales, qui abondent en Ukraine. Il s'agit évidemment de l'élargissement de l'infrastructure de l'ambassade américaine, dont la devanture cache l'activité de plusieurs services secrets des États-Unis, ce qui demande un projet approprié », estime l'expert. Selon lui, tout aurait été plus simple, s'il s'était agi d'un blanchiment d'argent élémentaire. Un appel d'offres aurait été alors lancé pour un programme de lutte contre la corruption ou un projet humanitaire à l'intention des démunis ukrainiens, à l'approche de la saison de chauffage. 

Rappelons qu'en 20 ans de présence en Russie, entre 1992 et 2012, l'USAID a réalisé des projets pour quelque 2,7 milliards de dollars. On sait que l'USAID finance toute sorte d'opérations subversives par le biais de son Office d'initiatives de transition. Un des scandales qui a fait beaucoup de bruit est lié à la tentative de l'agence, à la fin de 2014, pour organiser un large mouvement antigouvernemental à Cuba en utilisant des rappeurs cubains qui ne soupçonnaient même pas d'être manipulés par les Américains. Le spécialiste de la politique étrangère américaine William Blum a révélé dès les années 1960 et 1970 les liens étroits entre l'USAID et la CIA dans le cadre des opérations étrangères. 

Pax Christi international: « Tensions croissantes en Ukraine : appel à des efforts politiques significatifs auprès de la communauté internationale »

L’attention de la communauté mondiale est en ce moment focalisée principalement sur des questions nationales liées au terrorisme, à la migration et la radicalisation, « être ou ne pas être dans l’Union européenne (UE) », ou sur la rhétorique nationaliste utilisée dans les campagnes présidentielles aux Etats-Unis. Les hommes politiques qui prétendent que le monde se fait de plus en plus menaçant et que construire des murs plus hauts est la solution sont de plus en plus populaires.

En conséquence, les conflits de par le monde, en Somalie, Erythrée, Burundi, Soudan, Syrie, Iraq, Afghanistan et ailleurs, ne figurent pas dans les priorités de nombreux hommes politiques, malgré le lien entre ces conflits et de nombreux enjeux nationaux. Par exemple, l’Ukraine, un pays à la frontière de l’Europe, n’est pas suffisamment au premier plan des préoccupations politiques occidentales. C’est préoccupant. Le Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme a déclaré ce mois-ci que « l’escalade des hostilités et les victimes civiles qui en résulte sur les deux derniers mois dans l’est de l’Ukraine sont très inquiétants ».

De plus, des efforts politiques insuffisants peuvent apporter encore plus d’instabilité dans la région, conduire à une persistance de relations difficiles entre l’UE et la Russie, et une escalade militaire de la part des deux parties et de l’OTAN. La communauté internationale doit agir rapidement avec une action politique accrue, car le coût d’un échec pourrait s’avérer très élevé, un risque tout particulièrement déraisonnable en ces temps de crise mondiale.Une autre raison qui pourrait motiver une action immédiate est que le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de l’Ukraine et de réfugiés ukrainiens atteint des proportions catastrophiques. Au 1er août 2016, il y avait 1 749 million de déplacés internes. Selon le HCR, le nombre total d’ukrainiens demandeurs d’asile ou à la recherche de toute autre forme de séjour légal dans un pays voisin atteint maintenant 1 074 800, avec une majorité allant vers la Fédération russe (942 900) et la Biélorussie (126 800).

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Qui alimente la guerre civile ukrainienne et quelle est l’attitude de l’UE?

Une partie des armes et autre matériel militaire livrés à l’Ukraine depuis deux ans par les pays occidentaux, EUA en tête, pour une valeur évaluée entre 500 et 800 millions d’euross, alimente le marché clandestin local et le trafic international, a rapporté à TTU un responsable du service de renseignement intérieur italien (AISI). Selon la même source, des armes provenant d’Ukraine, dont certaines de «fabrication occidentale», auraient été saisies à plusieurs reprises par les douanes des pays limitrophes, notamment hongrois.

Les réseaux mafieux ukrainiens s’approvisionneraient directement à la source, en l’occurrence auprès des militaires et des policiers locaux, dont les salaires, lorsqu’ils sont versés, sont dérisoires (moins de 300 euros pour un soldat). Une partie de ce trafic serait géré par des membres – ou ex-membres – des forces armées et, surtout, de Pravy Sektor, le parti ultra-nationaliste ukrainien dont les formations paramilitaires ont pris une part importante dans le conflit du Donbass. Le trafic d’armes en provenance d’Ukraine est en train de supplanter progressivement celui des réseaux balkaniques.

«La situation est particulièrement alarmante et des mesures doivent être prises afin d’enrayer ce trafic, d’autant que la majorité des armes qui passent la frontière ukrainienne – fusils d’assaut, lance-roquettes antichars et explosifs – sont destinées à alimenter les pays de l’UE», estime la même source, précisant que la deuxième destination serait le Moyen-Orient.

* * *Les 28 pays membres de l’UE ont approuvé au 17 novembre 2016, le principe d’une exemption du visa pour les ressortissants de l’Ukraine pour des séjours de moins de trois mois. En octobre, le même geste avait été fait pour les Géorgiens. Le Parlement européen doit encore approuver la mesure. La date choisie par l’UE a elle une charge historique : la décision intervient quasiment trois ans jour pour jour après le début, le 21 novembre 2013, du soulèvement pro-européen du Maïdan dans la capitale ukrainienne, suivie du coup d’Etat parlementaire orchestré par une sous-sécrétaire d’Etat de Washington.

Les États membres, sous l’impulsion de Paris et Berlin, se sont toutefois laissé la possibilité de revenir en arrière sous certaines conditions en cas de crise migratoire. Avant l’entrée en vigueur de la mesure, l’Europe doit mettre en place un mécanisme de « frein d’urgence ». Un système permettant de geler rapidement les exemptions de visas si trop de voyageurs restent dans l’Union après leur séjour ou si le pays d’origine refuse de réadmettre ses ressortissants. En effet, l’exécutif européen a dû tenir compte de l’inquiétude des pays européens face à une libéralisation des visas qui, tous pays confondus, serait susceptible de concerner plus de 100 millions de personnes en comptant l’Ukraine, la Géorgie, le Kosovo et hypothétiquement la Turquie, même si cette dernière ne respecte pas pour l’heure l’ensemble des critères de l’UE.

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La gestion officielle du nationalisme ukrainienne : BABI YAR 2016 : « mémoire retrouvée » ou révisionnnisme ? par Jean-Marie Chauvier, 2.10.2016

Significative est la façon dont viennent d’être  commémorés en Ukraine les 75 ans du massacre de Babi Yar, ce ravin de la banlieue de Kiev où les occupants nazis et leurs auxiliaires locaux ont liquidé en deux jours, fin septembre 1941, quelque 34.000 Juifs. Tout en évoquant le génocide dont c’était l’une des premières manifestations de cette ampleur[1], les médias ukrainiens ont mis en valeur la mémoire des militants de l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens (OUN) également exécutés à Babi Yar. Ils ont également mis en parallèle l’holocauste avec l’Holodomor ou « exterminbation par la faim » (des Ukrainiens) perpétrée par Staline en 1932-33.

Au même moment, le président d’Israël, invité, a mis en cause, devant le parlement, la participation au génocide nazi de membres…de l’OUN, alors que cette organisation (Bandera, Melnik) est largement réhabilitée depuis le coup d’état « pro-européen » de 2014, et que leur collaboration nazie est systématiquement niée. Le propos de l’Israélien a choqué. Il sera difficile, pour le président ukrainien Porochenko, de gérer à la fois l’héroïsation de l’OUN et la mémoire des victimes de l’holocauste juif – « l’Occident » étant exigeant sur ce dernier point.  Au passage, on observera que les mémoires juive et nationaliste des victimes sont honorées dans l’oubli et la stigmatisation de la mémoire communiste. Une façon de réviser l’histoire qui correspond à la variante « modernisée » de l’idéologie nationaliste qui domine aujourd’hui en Ukraine.

On se souviendra qu’à l’époque où tant les nazis que leurs alliés est-européens combattaient « le judéobolchévisme », les ordres d’extermination visaient les Juifs, les « commissaires » (de l’Armée Rouge) les communistes et les tsiganes. Mais ces « précisions » ne sont plus très opportunes. De 1941 à 1943, on estime à plus de 100.000 le nombre de personnes abattues à Babi Yar – Juifs, tsiganes, communistes, prisonniers de guerre soviétiques. Plusieurs centaines de gens de l’OUN ont subi le même sort : bien que fascistes et collaborateurs, une partie d’entre eux (notamment des partisans de Bandera) sont entrés en rébellion contre l’occupant. Ce qui permet de les présenter désormais comme « héros de la résistance patriotique », antinazie autant qu’antisoviétique.[2] Parlant à la cérémonie de Kiev, Bernard-Henri Levy a également évoqué l’holodomor ( « génocidaire »)  et rendu hommage à Andrei Cheptitsky, le métropolite de l’Eglise uniate, soutien de l’OUN et de l’occupation allemande, ainsi que de la Division SS « Galitchina » (ce que BHL s’est gardé de rappeler) mais qui aida au sauvetage de Juifs. Cette « reconnaissance » du métropolite et de l’Holodomor permettrait peut-être de réconcilier Israël et l’Ukraine dans la façon de réviser cette page de l’histoire. -------------- [1] Avant Babi Yar, il y eut des massacres dès l’invasion de l’URSS le 22 juin 1941, notamment les pogromes de Lvow début juillet (« Journées Pétlioura »). En août, quelque 23.000 Juifs hongrois de Transcarpatie (Ruthénie) et autres « sans papiers » ont été livrés par la Hongrie aux bourreaux allemands, baltes et ukrainiens qui les ont liquidés à Kamenev Podolsk.[2] Les gens de l’OUN ont également massacré des dizaines de milliers de Polonais.

Bélarus: des élections et en recherche de neutralité

Des élections législatives se déroulent le dimanche 11 septembre 2016 au Bélarus. Les Bélaruss élisent leurs 110 députés à la Chambre des représentants. Actuellement, l’assemblée

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est composée de 105 « indépendants » – c’est-à-dire favorables au président Alexandre Loukachenko –, ainsi que de 3 membres du parti communiste, d'un élu du parti agrarien, et d'un du parti républicain du travail et de la justice. Ces trois dernières formations sont également progouvernementales. Pourquoi cette voisine nordique de l’Ukraine, avec qui elle partage 891 km de frontières, n’a-t-elle pas connu de soulèvement similaire au Maïdan ? La réponse se trouve sans doute dans le fait que Lukachenko n’admet pas ni l’OTAN ni une ambassade américaine trop nombreuse dans le pays. Pourtant, le dialogue a repris avec l’UE, tandis que la capitale bélarusse accueille, depuis 2015, les pourparlers de paix en Ukraine mais, c’est vrai, sans que Washington y fasse partie.

Rappelons qu’ex-république soviétique, le Bélarus est dirigé depuis plus de deux décennies par Alexandre Loukachenko qui laisse peu de place à ses opposants. Quelque 200 candidats de l'opposition sont en lice pour 110 sièges à pourvoir au Parlement. Mais nombre d'entre eux ont déjà dénoncé un processus électoral inéquitable et marqué par des irrégularités. Les principaux partis d'opposition n'avaient pas participé aux dernières élections législatives de 2012. Elles avaient été jugées ni libres ni équitables par des observateurs internationaux.

* * *State financial controllers in Belarus and Russia have carried out an audit of the intergovernmental agreement between the countries for construction of Belarus' first nuclear power plant, in Ostrovets, in the Grodno region. The State Control Committee of Belarus and the Accounts Chamber of Russia have looked at the "performance of obligations" laid out in the agreement. The audit assessed: "The fullness of the execution by the parties of their commitments; the adequacy of measures taken by the competent authorities and organizations to ensure implementation of the agreement; and the use of Russian export credit funds."

In a statement yesterday, the Accounts Chamber of Russia said the audit had found the obligations had "in the main been carried out". It noted that three contracts worth €8 billion signed by the customer, Belarusian Nuclear Power Plant, and the general contractor, Russia's AtomStroyExport, for "design and preparatory works" had been completed. The State Entity Nuclear Power Plant Construction Directorate (Belarus AEC) recently announced that an investigation had been launched into an accident at the construction site of the plant on 26 August 2016 that resulted in the death of a Russian subcontractor.

In May 2009, Russia and Belarus signed an intergovernmental agreement on cooperation in the field of atomic energy for peaceful purposes. This framework specified the main directions of cooperation in the development, design, construction and operation of nuclear power plants, nuclear fuel supply, nuclear and radiation safety, as well as scientific cooperation, training and others. This agreement was followed in September 2009 with ASE signing an agreement to assist in a feasibility study into the construction of a nuclear power plant in Belarus. The study also considered the investment options available to finance the proposed plant. An intergovernmental agreement between Russia and Belarus specifically on cooperation in the construction of a nuclear power plant in Belarus was signed in March 2011.

* * *Chinese companies are interested in advancing scientific and technical cooperation with Belarus. Ways to expand partnership were discussed during the meeting on 9 September. The two sides discussed ways to expand promising avenues of cooperation of the National Academy of Sciences of Belarus within the framework of the China-Belarus industrial park Great Stone. Presentations of innovative products by the National Academy of Sciences of

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Belarus (NASB) divisions were also discussed. Chinese companies represent a good example of how science can be used to produce good commercial results.

The NASB is ready to work with Chinese corporations to commercialize R&D products in many areas. At present the NASB is carrying out projects worth about €3,5 million together with Chinese partners. “But the figure is insufficient. The number of contracts should be higher. It was noted that Belarus and China could use new avenues and new mechanisms of cooperation, in particular, for commercializing R&D products, including in other countries. The Chinese partners were made familiar with the latest R&D products of the NASB in the area of laser physics, optics, chemistry, information technologies, biotechnologies, mechanical engineering, radio technology, environmental management.

* * *Weissrussland. Zwei Oppositionelle gewählt, von Paul Flückiger, Minsk, in: NZZ, 12.9.2016 (extraits). Bei den Parlamentswahlen in Weissrussland haben überraschend zwei bisher unbekannte Oppositionelle je einen Sitz gewonnen. Ein paar Hundert Weissrussen sind am Montagabend vom Minsker Oktoberplatz vor die Zentrale Wahlkommission gezogen, um dort gegen die Fälschung der Parlamentswahlen zu demonstrieren. Auf Transparenten forderten sie neue Wahlen und die Demission des autokratisch regierenden Staatspräsidenten Alexander Lukaschenko… «Das war eine unnötige Provokation der Staatsmacht», sagte einer der Initianten des Protestmarsches, der Oppositionspolitiker Uladzimir Niaklaiau…

Laut den inoffiziellen Wahlresultaten haben erstmals seit zwölf Jahren zwei Oppositionspolitikerinnen bei den Parlamentswahlen vom Sonntag überraschend ein Abgeordnetenmandat erhalten. Die junge Anwältin Anna Kanopazkaja gewann einen Sitz für die liberale Vereinigte Bürgerpartei, Jelena Anisim von der Gesellschaft für Weissrussische Sprache trat als Unabhängige an, gilt jedoch als ideologisch der am Ende der Sowjetunion gegründeten Weissrussischen Nationalen Front (BNF) nahe. Dazu ziehen vier Mitglieder von pseudo-oppositionellen Parteien ins Parlament, darunter der pro-russische Präsidentschaftskandidat Uladzimir Ulachowitsch. Selbst ihnen war zuletzt der Weg ins handverlesene 110-Sitze-Parlament Lukaschenkos versperrt gewesen…

Die im Wahlkampf als charismatische Rednerin aufgefallene Liberale Kanopazkaja könnte dennoch am Anfang einer politischen Karriere stehen, schätzt der Politologe Waleri Karbalewitsch. Auffallend ist, dass beide Oppositionsvertreterinnen Lukaschenkos Bestreben nach mehr Unabhängigkeit von dem übermächtigen östlichen Nachbar Russland unterstützen. Anisim ist eine bekannte Fördererin der lange gegenüber des Russischen vernachlässigten weissrussischen Sprache, die spätestens seit der Ukraine-Krise gerade bei jungen Weissrussen ein Revival erlebt. Kanopazkaja könnte laut Minsker Experten die in der Vereinigten Bürgerpartei stark vertretenen unabhängigen Geschäftsleute für die neue weniger russlandhörige Regierungspolitik gewinnen. «Das Wahlresultat ist jedoch eine politische Entscheidung der Staatsmacht und nicht die Folge des Wählerwillens», sagt Karbalewitsch…

En Moldavie, le candidat socialiste remporte l’élection présidentielle

Dans les commentaires qui suivent, il apert que le candidat réputé prorusse préconise une position neutre entre l’OTAN/Washington/UE et la Russie, alors que la candidate dite proeuropéenne est partisanne uniquement de l’OTAN/Washington/UE.

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Igor Dodon profite de la faillite des partis proeuropéens au pouvoir depuis 2009. Sa rivale, Maia Sandu, a obtenu 42 % des suffrages, in LE MONDE, 13.11.2016, par Benoît Vitkine (extraits). La victoire annoncée d’Igor Dodon, candidat ouvertement prorusse à l’élection présidentielle moldave, a bien eu lieu. Dimanche soir 13 novembre, les premiers résultats donnaient au dirigeant du Parti des socialistes moldaves un score de 56,5 %, contre 43,5 % à sa rivale pro-européenne, Maia Sandu. Celle-ci a pu espérer un miracle avec une participation en forte hausse chez les jeunes, mais elle n’améliore que peu son résultat de 38 % obtenu lors du premier tour le 30 octobre. M. Dodon, lui, avait rassemblé 47 % des suffrages. Signe de la polarisation extrême du scrutin, les deux candidats ont dénoncé, en début de soirée, des fraudes, et le manque de bulletins disponibles pour les nombreux électeurs de la diaspora, réputés plus favorables à l’intégration européenne du pays et donc à Mme Sandu.

Ancien ministre de l’économie et du commerce qui a commencé sa carrière en soutenant le rapprochement de la Moldavie avec l’Union européenne, M. Dodon, 41 ans, entend convoquer « rapidement » un référendum consultatif sur «  l’orientation géopolitique » de la Moldavie, qui pourrait menacer l’accord d’association signé entre Bruxelles et Chisinau à la fin de 2013. Cet homme à poigne, président de la fédération nationale d’échecs, voit en Vladimir Poutine un modèle, veut « ramener l’ordre » dans son pays et y défendre les « valeurs traditionnelles », expliquait-il au Monde avant le premier tour, depuis son quartier général de campagne tapissé de clichés le montrant en compagnie du président russe ou du patriarche orthodoxe de Moscou.

« C’est dans l’intérêt de la Moldavie d’avoir des relations proches avec la Russie, mais surtout avec son marché », expliquait-il, alors que le Kremlin a largement fermé la porte aux importations moldaves depuis la signature de l’accord. Moscou est aussi le principal soutien de la République de Transnistrie, amputée au territoire moldave depuis 1991. Hormis cette menace de référendum, les pouvoirs du président sont limités. Mais le nouvel élu bénéficiera d’une légitimité populaire immense, cette élection étant la première au suffrage universel depuis vingt ans. « Face à une classe politique à bout de souffle, Dodon dispose des leviers pour faire dérailler le processus d’intégration européenne », estime le politologue Dionis Cenusa. Reste toutefois une incertitude : la volonté russe de s’impliquer en Moldavie. « Moscou veut évidemment conserver de l’influence en Moldavie, estime un diplomate occidental, mais le pays n’a toujours été qu’une pièce rapportée dans l’empire, pour laquelle les Russes ne veulent pas trop investir. Ils en ont déjà assez de devoir financer la Transnistrie. »

Devant l’importance de l’enjeu, plusieurs candidats proeuropéens s’étaient retirés de la course avant même le premier tour, laissant le champ libre à Maia Sandu, figure de la contestation antigouvernementale de 2015 et ancienne ministre de l’éducation formée à Harvard et passée par la Banque mondiale. Sa probité unanimement reconnue – une incongruité dans le paysage politique moldave – n’a pas suffi à combler le déficit de notoriété dont elle souffrait. Mais surtout, le soutien très mou dont elle a bénéficié de la part du gouvernement proeuropéen a soulevé des doutes quant à la réalité de ce ralliement. Pour nombre d’observateurs, l’élite proeuropéenne au pouvoir s’accommoderait mieux d’un président certes prorusse, mais avant tout populiste et en bons termes avec l’oligarchie, que de cette candidate résolument opposée aux pratiques opaques de la classe dirigeante.

Quoi qu’il en soit, la victoire de M. Dodon, en même temps que celle d’un autre candidat prorusse en Bulgarie, sonne comme un coup de tonnerre dans le ciel européen et constitue, s’il

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en fallait, un nouvel avertissement pour Bruxelles. La désillusion est d’autant plus forte qu’au fil des ans, l’ancienne république soviétique de Moldavie s’était imposée comme le « meilleur élève » du partenariat oriental, et un modèle régional. Le pays a aussi largement bénéficié des fonds européens, Bruxelles lui octroyant plus de 800 millions d’euros pour la seule période 2010-2015. Cela n’a pas empêché le soutien de l’opinion à l’Union européenne, supérieur à 70 % il y a quelques années, de devenir minoritaire.

Les ingrédients de la méfiance moldave sont en partie les mêmes que pour le reste du continent. Après un voyage de Mme Sandu à Berlin, la presse tabloïde avait par exemple assuré que la candidate avait accepté la demande insistante de la chancelière allemande, Angela Merkel, d’accueillir 30 000 réfugiés syriens. A cela s’ajoutent la présence d’une importante minorité russophone (plus de 20 %) et la diffusion importante des télévisions russes, populaires au-delà de cette seule minorité. Mais l’explication principale du désamour est ailleurs. Elle tient à la faillite des partis politiques proeuropéens, au pouvoir depuis 2009. L’épisode le plus saillant de cette faillite fut la découverte, à la fin de 2014, de la disparition des caisses de trois banques du pays de 1 milliard d’euros, soit 15 % du PIB, qui vont durablement plomber le budget national. Le « casse du siècle » a profondément choqué un pays où 40 % de la population vit avec moins de 5 dollars par jour.

Plus généralement, le champ politique « pro-européen » a été monopolisé par des oligarques corrompus qui ont profité de leur accès au pouvoir pour faire main basse sur de larges pans de l’économie nationale et prendre le contrôle des institutions de l’Etat, en premier lieu la justice. L’un d’eux, Vladimir Plahotniuc, dont le Parti démocrate dirige les différentes coalitions gouvernementales depuis 2009, a focalisé l’essentiel des attaques durant la campagne présidentielle, jusqu’à son vrai-faux ralliement à MmeSandu….

Präsidentenwahl in der Moldau-Prorussischer Stratege am Ziel, in: NZZ, von Paul Flückiger 14.11.2016. Der russlandfreundliche Politiker Igor Dodon hat die Stichwahl um das Präsidentenamt in der Ex-Sowjetrepublik Moldau gegen seine europafreundliche Rivalin Maia Sandu klar gewonnen. Der 41-Jährige will bald zu Sondierungen nach Moskau reisen.Proteste gegen den Wahlsiege Dodon in Chisinau. (Bild: Glebe Garanich / Reuters)Igor Dodon hat ein wichtiges Zwischenziel erreicht. Nach einer gnadenlosen und schmutzigen Wahlkampagne konnte der 41-jährige Sozialist in der Moldau am Sonntag in der zweiten Runde gegen die pro-europäische Maia Sandu oben ausschwingen. Mit 52,3 Prozent fiel sein Wahlsieg um einiges knapper als erwartet aus – hatten die zwei Kandidaten des pro-russischen Lagers in der ersten Runde doch bereits eine deutliche Mehrheit der Stimmen erobert. Am Ende scheiterte die betont westlich auftretende Sandu aber an den Stimmen jener Moldauer, die im pro-russischen Separatistengebiet Transnistrien wohnen. Die Moldau hat damit erstmals seit der Unabhängigkeit vor 25 Jahren einen klar prorussischen Präsidenten.

Karriere in der Kommunistischen ParteiDer Agrarökonome Dodon hat seine politische Karriere in der Kommunistischen Partei der Moldau unter Staatspräsident Wladimir Woronin begonnen. Als Wirtschaftsminister hatte er 2006 bis 2009 wichtige Staatsbetriebe privatisieren lassen. Wichtigester Nutzniesser war der Oligarch Vladimir Plahutniuc, der heute mächtigste Mann in der Moldau, der mit seiner formell pro-europäischen «Demokratischen Partei» Regierung, Staatsanwalt und Zentralbank kontrolliert. Enge Beziehungen Dodons zu Plahotniuc gelten als nachgewiesen. Beide wurden von Woronin protegiert.

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Ende 2011 verliess Dodon die KP und schloss sich der betont pro-russischen Sozialistischen Partei an, die er bei den Parlamentswahlen 2014 in dem verarmten Land dank linkpopulistischen Parolen und Wahlplakaten, die ihn Seite an Seite mit Putin zeigten, zum Wahlsieg führte. Für eine Regierungsmehrheit und das erträumte Premierministeramt reichte es indes nicht. Auch beim Präsidentenwahlkampf 2016 trat Dodon mit dem Slogan der Freundschaft zwischen der Moldau und Russland an. Nach dem Bankenskandal während der pro-europäischen Regierungszeit konnte Dodon damit den Stimmenanteil für seine pro-russische Option gegenüber 2014 mehr als verdoppeln.

Machtbewusster WendehalsIm Wahlkampf warb er mit einer Aufkündigung des EU-Assoziationsvertrags und dem Eintritt in Putins Zollunion zwischen Russland, Weissrussland, Kasachstan und Armenien. Nach dem knappen Wahlergebnis buchstabiert er in der Nacht zum Montag allerdings etwas zurück. Dodon versprach, Präsident aller Moldauer sein zu wollen, der politisch links wie rechts stehenden, der pro-Russen und der pro-Europäer. Bereits vor der Zweiten Runde hatte sich der machtbewusste Pragmatiker auch von seiner umstrittenen Aussage, die ukrainische Halbinsel Krim gehöre zu Russland, wieder etwas distanziert. Er hätte nur sagen wollen, dass sie faktisch von Russland beherrscht würde, liess der Wendehals verlauten.Für die versprochenen Neuwahlen, die die korrumpierte Regierung hinwegfegen würden, fehlen dem Staatspräsidenten eh die Kompetenzen. Dies dürfte dem passionierten Schachspieler neben seiner Tätigkeit als Wirtschaftsminister die Kohabitation mit der formell pro-europäischen Regierung erleichtern. Eher kann man nun einen Schaukelkurs zwischen Brüssel und Moskau – bestimmt aber keine Bekämpfung der Korruption erwarten.

C. La Turquie

Coup d’Etat d’Erdoğan ?

Le régime turc continue les purges massives de style stalinien. On est devant la question de savoir: ou bien Erdoğan est à l’origine du coup d’Etat du 15.7.2016 ; ou du moins il en était au courant, ou bien il ne fait qu’en profiter. Quoi qu’il en soit, il agit sur base d’un plan minutieusement préparé pour éliminer ses adversaires en vue, notamment, d’une modification constitutionelle visant à instituer un régime présidentiel.

Le gouvernement turc a pris le contrôle des conseils de deux districts du sud-est du pays, gérés par un parti pro-kurde, et suspendu 11 500 recteurs et professeurs suspectés de liens avec les séparatistes kurdes. Ces suspensions s'ajoutent aux dizaines de milliers de personnes limogées ou suspendues de l'appareil judiciaire, de la police et de la fonction publique dans le cadre des purges contre le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Erdoğan d'être l'instigateur du putsch manqué du 15 juillet.

Par ailleurs, l'État turc a nommé ses propres administrateurs dans les districts de Sur et de Silvan, dans la province de Diyarbakir, la plus importante ville du Sud-Est à majorité kurde. Les deux conseils ont été visés pour leur soutien au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme terroriste par Ankara, d'après les responsables turcs. Le Parti démocratique des régions (DBP) qui les contrôle, ainsi que de nombreux autres dans le sud-est de la Turquie, est considéré comme une extension du PKK par le président Recep Tayyip Erdogan. 

De plus, le patron d'une des plus grandes entreprises turque est soupçonné lui aussie d'être lié à la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dernier. Il a été placé en détention provisoire par un

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tribunal. Faruk Gullu, patron de la chaîne phare de restaurants et de boutiques «Faruk Gulluoglu», l'un des plus importants fournisseurs de baklavas, et dont la boutique à Istanbul est un repère pour les touristes, est accusé d'être un membre de la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen et soupçonné d'avoir orchestré la tentative de putsch en Turquie.

Dans le même temps, Omer Faruk Kavurmaci, le PDG de l’entreprise Aydinli (confection, services, construction), a été mis en examen en tant que « membre d’une organisation terroriste ». L’homme est le gendre de Kadir Topbas, le maire d’Istanbul, figure du parti de la Justice et du développement (AKP). Dans le cadre de l’état d’urgence, les biens et avoirs des suspects sont susceptibles d’être confisqués. Ainsi, l’entreprise Boydak, qui emploie près de 20 000 personnes, est-elle passée sous le contrôle du Fonds d’assurance et de garantie des dépôts, un organisme public chargé des faillites des banques et des entreprises. Dix-huit sociétés de la holding Koza Ipek (médias, minerais, tourisme, énergie), d’une valeur estimée à 9 milliards d’euros, ont suivi le même chemin sur injonction de la 4e chambre criminelle d’Ankara.

Turkey’s crackdown on dissent has gone too far. Erdogan is using emergency rule to rid himself of all opponents, FT View, Turkey to extend state-of-emergency by 90 days OCTOBER 3, 2016 OCTOBER 4, 2016. It should come as no surprise that Turkey’s president has chosen to extend a state of emergency by three months with the threat of doing so indefinitely. For a man as wilful and authoritarian as Recep Tayyip Erdogan, the chance to sidestep institutions, notably the constitutional court, was always going to have formidable appeal. What is far more worrying is the depth and scale of the purges that he is carrying out in the aftermath of July’s failed coup, under cover of emergency rule. The government blames the coup on disciples inside the army and other state institutions of Fethullah Gulen, the leader of a rival Islamist movement and formerly an ally of the ruling Justice and Development party (AKP).

More than 100,000 government workers, including judges, military officers and teachers, have already been dismissed, suspended or detained for their alleged links to the US-based Muslim cleric, who has built up a network of schools and charities around the world. On Tuesday, 13,000 policemen were added to their number. During their attempted coup, the putschists launched air strikes on the capital and fired on civilians, causing about 240 deaths. Given the degree of violence they unleashed, the initial imposition of a state of emergency was justified. Moreover, no government would accept the level of penetration of state institutions apparently achieved by the shadowy Gulenist networks.

Both the US and EU were lamentably slow in recognising this threat and condemning the coup. They have weakened whatever leverage they had over Ankara as a result. Turkey’s current political outlook is fraught with tension. This report looks at how President Erdogan’s increasingly assertive leadership is being tested. However, Mr Erdogan’s stock response to western criticism of his authoritarian methods, that France too has imposed a state of emergency in response to terrorist attacks and that what is acceptable for France should also be so for Turkey, is unconvincing.

Firstly, this is because of his own responsibility in facilitating the rise of the Gulenists he now describes as terrorists. For the best part of a decade, when he was fending off threats from the military and secularist rivals and consolidating his grip on power, Mr Erdogan’s AKP found in the Gulen movement an invaluable ally. The president shares the blame for the violent

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power struggle that has ensued. More troubling is evidence emerging that his government is now using the attempted coup as a pretext to round up all manner of troublesome opponents, not just the Gulenists. In doing so it is not only squandering a chance to build on the national consensus that emerged in opposition to July’s failed coup. It is also damaging the fabric of Turkish society and undermining its institutions, including the security forces. That is a dangerous move in a country whose immune system is already weakened by jihadism and which is battling armed opponents on several fronts. S&P Global Ratings cited the potentially far-reaching consequences for stability as one reason for its decision last week to downgrade Turkish debt to junk.

Turkey’s economy thrived in the era of greater tolerance over which Mr Erdogan presided in the years after his AKP party first won power. It can do so again. But only by respecting the rule of law can the government hope to foster conciliation, start rebuilding the state and be welcomed back into the community of law abiding nations. This crackdown owes nothing to respect for rule of law. Some EU members such as Hungary are conducting their own flirtation with illiberal democracy. But even measured against these imperfect EU governments, Mr Erdogan’s Turkey, a candidate member, is beyond the democratic pale.

Le référendum sur la réforme de la Constitution turque visant à instituer un système présidentiel pourrait être organisé d'ici au printemps 2017) si le Parlement se prononce rapidement en faveur de cette initiative. Le gouvernement d'Ankara a fait part en novembre 2016 de son intention de relancer le projet de réforme de la Constitution souhaitée par le président Erdogan.

Ankara indisposé de Bruxelles et de Washington

Au début d’octobre 2016, le président Erdogan a enjoint à l'UE de se prononcer clairement pour ou contre l'adhésion de la Turquie, assurant que c'était « la fin du jeu », lors d'un discours devant le Parlement à Ankara. Selon lui, « il n'y a aucun obstacle pour que la Turquie devienne un pays membre si l'UE le souhaite, nous y sommes prêts ». « C'est à eux de voir s'ils veulent continuer avec ou sans la Turquie », a-t-il dit. « Le fait qu'ils nous laissent devant la porte depuis 53 ans témoigne de leurs intentions à notre égard », a-t-il estimé, invitant les pays membres à préciser leurs intentions. Alors que le processus d'adhésion à l'UE a été initié au début des années 1960 et que des négociations ont été formellement entamées en 2005, « l'attitude de l'Europe est celle de quelqu'un qui ne veut pas honorer sa promesse faite à la Turquie », a dit le leader turc. Erdogan a par ailleurs fustigé « les déclarations de l'Union, notamment celles sur notre lutte contre le terrorisme, qui est une question de survie pour la Turquie », déplorant que l'UE « essaye d'en faire un critère dans le processus d'adhésion ».

« La Turquie a toujours tenu ses engagements à l'égard de l'Europe », a jugé Erdogan qui a par ailleurs rappelé que l'obligation de visa imposé aux citoyens turcs pour se rendre dans l'UE devait être levée en octobre, un « mois qui sera important » pour les relations du pays avec les Européens, selon le leader turc. Pour arrêter le flot de migrants venus principalement de Syrie et qui se déversait sur les côtes européennes, l'UE et la Turquie ont signé en mars un accord dont la levée de l'obligation des visas pour les Turcs voyageant en Europe était une contrepartie. Mais les relations entre les deux parties se sont tendues après la tentative de coup d'État du 15 juillet en Turquie, Erdogan ayant dénoncé ce qu'il a estimé être un manque de soutien de la part de ses homologues européens.

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Le 22 septembre 2016, Erdogan a accusé les Etats-Unis d'avoir livré des armes à un groupe armé kurde syrien considéré comme «terroriste» par Ankara. «Il y a encore trois jours, deux avions remplis d'armes ont été envoyés à Kobané [en Syrie] au PYD et au YPG», a déclaré le président turc au cours d'un dîner de gala organisé à New York, dans des propos rapportés par l'agence pro-gouvernementale Anadolu. Le dirigeant turc a déclaré s'être entretenu de cette question avec le vice-président américain Joe Biden sans «réussir à [lui] faire entendre raison». Il a estimé que Washington devait classer le PYD et le YPG comme des groupes terroristes même s'ils se battent contre les jihadistes de l'organisation Etat islamique. Il a cité comme exemple le Front al-Nosra (qui a récemment changé de nom pour devenir le Front Fateh al-Cham), considéré comme terroriste par Washington bien qu'il soit lui aussi hostile à l'EI.

De leur côté, les Etats-Unis ont affirmé n'avoir jusqu'à présent fourni des armes qu'à la composante arabe des FDS (Forces démocratiques syriennes), coalition arabo-kurde qui a repris récemment à l'EI la ville stratégique de Minbej. Mais les Américains ont en même temps annoncé qu'ils envisagaient désormais d'en fournir aussi à la composante kurde de cette force, les YPG, si celle-ci devait participer à une éventuelle offensive contre Raqqa, bastion de l'EI en Syrie.

Lors d'une audition de la commission des Forces armées du Sénat américain, le général Joseph Dunford a déclaré que Washington travaillait «très étroitement avec les alliés turcs [...] pour être sûrs [qu'ils peuvent] conduire des opérations efficaces et décisives à Raqqa avec les FDS, et en même temps dissiper les craintes turques sur l'évolution à long terme des Kurdes syriens». Pour la Turquie, le YPG, branche armée du parti kurde syrien PYD, est le prolongement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré par Ankara comme une «organisation terroriste». Alors que le PKK milite pour l'autonomie de la partie kurde du pays, la Turquie a lancé en 2015 une opération militaire contre ces combattants, qui a fait de nombreuses victimes civiles parmi la population kurde. Le lancement de cette opération a contribué au succès électoral d’Erdogan fin 2015.

*    *    *En mi-novembre 2016, Erdoğan déclare qu’Ankara envisageait l’adhésion à l’Organisation de coopération de Shanghai (ci-après – OCS) comme une alternative réelle à l’Union Européenne. Erdogan a dit : « Après le Brexit il est possible que les même évènements se produisent dans d’autres pays : on en parle en France, en Italie. Moi, je dis que pour la Turquie il serait possible de rejoindre l’OSC ». Selon lui, il a déjà discuté cette question avec les présidents de la Russie et du Kazakhstan, ainsi qu’avec d’autres membres de l’OSC. Erdogan a souligné que pour la Turquie il serait beaucoup plus opportun de travailler avec l’OSC, parce que Bruxelles « bloque le processus depuis déjà 53 ans».

Au même moment, il déclare aussi qu’un référendum sur la question de la continuation des négociations pour l’adhésion à l’UE peut être tenu en 2017. Il a également noté sa volonté d’adopter la loi introduisant la peine de mort dans le cas où elle sera approuvée par le Parlement. La peine capitale a été abolie en Turquie en 2002 suite aux conditions d’adhésion à l’UE. Ankara a présenté sa demande d’adhésion à l’UE en 1987. Après 12 ans de multiples réformes la Turquie a reçu le statut de candidat pour l’adhésion. Les négociations ont été débutées en 2005 et sont en cours jusqu’à présent. Actuellement, l’Organisation de coopération de Shanghai regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, la Kirghizie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. La Biélorussie, la Mongolie, l’Inde, l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan ont le statut d’États observateurs. En juillet 2015 la procédure d’adhésion de l’Inde et du Pakistan a été commencée.

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Fin novembre 2016, Le Parlement européen a demandé le gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne en raison de la répression « disproportionnée » en cours depuis le coup d'État avorté de juillet. Dans une résolution non contraignante adoptée à une très large majorité à Strasbourg, les eurodéputés ont appelé à « un gel temporaire » du processus d'adhésion entamé en 2005. Le texte – soutenu par les quatre principaux groupes au Parlement, conservateurs, socialistes, libéraux et Verts – a été approuvé par 479 voix pour, 37 contre et 107 abstentions. Ankara a rejeté cette résolution, considérée comme « nulle et non avenue ». La délégation turque auprès de l'Union européenne à Bruxelles a immédiatement condamné l'appel des députés européens, dénonçant « un manque de vision ».

Tout en reconnaissant qu'Ankara est « un partenaire important » de l'Union, la résolution affirme que la Turquie n'affiche plus « la volonté politique » de coopérer, « les actions de son gouvernement la détournant encore plus de sa voie européenne ». En outre, les eurodéputés avertissent que « le rétablissement de la peine capitale par le gouvernement turc devrait entraîner une suspension officielle du processus d'adhésion ». Dans un rapport publié la semaine précédente, et rejeté par Ankara, la Commission européenne avait critiqué le « retour en arrière » de la Turquie sur les critères d'adhésion au bloc européen, en particulier en ce qui concerne la liberté d'expression et l'État de droit. Arrestations, suspensions, limogeages par dizaines de milliers : depuis le putsch manqué de la mi-juillet, les autorités turques ont lancé de vastes purges dont l'ampleur a suscité l'inquiétude et des critiques. Toutefois, la majeure partie des États membres de l'Union européenne – tout comme la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini – sont opposés à un arrêt des négociations avec la Turquie en dépit du fossé qui se creuse de plus en plus avec Ankara.

Coopératios russo-turque et turco-israëlienne se renforcent dans le domaine énergétique et d’armements

En octobre 2016, la Russie et la Turquie ont signé un accord sur la réalisation du projet de gazoduc TurkStream pour acheminer du gaz russe à l’Europe sous la mer Noire. Elles se réconcilient donc après la crise diplomatique née de la destruction par l’aviation turque d’un bombardier russe survolant la frontière syro-turque en novembre 2015. D’un coût estimé à quelque dix milliards d’euros, le projet TurkStream avait été rendu public fin 2014 en même temps que l’abandon, en pleine crise ukrainienne, du projet South Stream par la Mer Noire, bloqué par l’Union européenne.

L’accord signé prévoirait la construction de deux conduites qui formeront ce gazoduc sous la mer Noire. La capacité de chacune de ces conduites serait de 15,75 milliards de mètres cubes de gaz par an. En dépit de leur récent rapprochement, Russes et Turcs s’opposeraint toujours sur le dossier syrien : les premiers sont des alliés de premier plan du régime du président Bachar al-Assad, alors que les seconds appuient la rébellion qui veut le chasser du pouvoir.

It would also strengthen ties between Moscow and Ankara at a time of growing mistrust between Turkey and the west in the wake of the coup attempt that plunged the country into turmoil three months ago and killed 270 people. Agreement committed the pair to construction of two lines of pipes beneath Turkish waters on the bed of the Black Sea, with a combined capacity of 30bn cubic metres of gas. One would serve the Turkish market and the other the rest of Europe. TurkStream, to be operated by Gazprom, the Russian state-owned gas monopoly, was proposed by Mr Putin two years ago as a replacement for

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the abandoned South Stream pipeline which had involved co-operation between Russia and several EU countries.

Ankara’s relations with the US and European nations, in contrast, remain strained by what Mr Erdogan perceived as slow and halfhearted backing after the attempt to overthrow him in July.Since then, Turkey has railed against Washington’s refusal to immediately extradite Fethullah Gulen, the exiled Islamic cleric accused of masterminding the coup plot, a claim he strongly denies. It has also been riled by western warnings about the scale of the post-putsch crackdown that has seen more than 100,000 people sacked or dismissed from their jobs.

The meeting in Istanbul was the third time in three months that Mr Erdogan and Mr Putin have met, stoking fears in the west that Moscow is exploiting tensions between Turkey, a Nato member with hopes of EU accession, and its traditional allies. Despite their detente, Mr Putin and Mr Erdogan remain deeply at odds over Syria. Though Turkey has softened its previous demand for the immediate departure of President Bashar al-Assad, it remains a key supporter of rebel forces that are battling the Syrian armed forces and their allies, while Russia is one of the Syrian president’s staunchest allies.

La Turquie a déclaré en octobre 2016 qu’elle est disposée à examiner une éventuelle offre de la Russie pour la construction d'un système de défense aérien, un contrat de plusieurs milliards d’euros. La Turquie avait annulé il y a près d'un an un méga-contrat d'un montant de trois milliards d'euros, remporté en 2013 par la Chine à l'issue d'un appel d'offres, pour équiper son armée de missiles sol-air. A l'époque, les autorités turques avaient pointé du doigt la réticence de la Chine à partager une grande partie de sa technologie. En ce qui concerne la Russie, si l'information se confirmait, elle traduirait l'amélioration des relations entre les deux pays après la grave crise provoquée par la destruction par l'aviation turque d'un bombardier russe survolant la frontière syro-turque en novembre 2015. La décision turque de retenir une entreprise d'Etat chinoise en 2013 avait provoqué une levée de boucliers de ses alliés au sein de l'Otan, qui avaient relevé l'incompatibilité du matériel chinois avec leurs propres systèmes de défense aériens.

La Turquie et Israël examineront, simultanément, la construction d'un gazoduc reliant les deux pays pour acheminer le gaz israélien en Turquie, mais aussi jusqu'en Europe. C'est la première fois qu'un ministre israélien fait une visite en Turquie depuis la fin d'une crise diplomatique entre les deux pays, provoquée en 2010 par le fameux assaut meurtrier lancé par Israël contre un navire humanitaire turc en route pour Gaza (qui avait tué dix militants turcs). Cette visite est une preuve du processus de normalisation des relations qui vient de commencer entre nos deux pays, a souligné le ministre israélien. En juin 2016, les deux pays avaient signé un accord pour mettre un terme à leur brouille diplomatique, en vertu duquel Israël a versé fin septembre près de 18 millions d'euros d'indemnités à la Turquie au profit des familles des victimes de l'assaut.

Récemment, Ankara s'est montré intéressé par une coopération énergétique avec Israël, souhaitant importer le gaz naturel dont l'extraction croît. Israël est heureuse de voir des entreprises turques prendre part dans le secteur énergétique israélien, a ajouté le ministre israélien Yuval Steinitz. Cette annonce survient trois jours après la signature entre Moscou et Ankara d'un projet de gazoduc, qui permettra à la Russie d'acheminer du gaz vers la Turquie et l'Europe sous la Mer noire.

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En novembre 2016, Ankara a décidé d'investir dans le système de missiles antiaériens russe ultra puissant S-400. La Turquie veut ainsi mener à son terme son projet national de défense. Porte-parole du président turc, Ibrahim Kalyn, a déclaré que Moscou et Ankara allaient travailler sur les détails d'une possible coopération sur la création du projet national turc de systèmes de défense antimissile. Cette question avait déjà été examinée en octobre dernier par le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie s'était déjà intéressée aux systèmes de missiles S-400 en 2009. Cependant, les négociations avaient été suspendues.

A la fin de l'année 2015 Ankara avait fait connaître son intention d'acheter un système anti-missile franco-italien SAMP-T, dont les propriétés se rapprochent sensiblement de celles du S-400. Mais là encore, un accord n'avait pu être trouvé. Le système de missiles antiaériens russe S-400 Triumph à grande et moyenne portée est entré en service en 2007. Le système est capable d’abattre tout hélicoptère ou missile se déplaçant à des vitesses jusqu’à 4,8 kilomètres par seconde (près de 17 000 km/h). La seule cible que le système ne pourrait pas abattre est un missile balistique intercontinental, qui vole à la vitesse de 6-7 kilomètres par seconde.

D. La Caucasie méridionale

L’Azerbaïdjan réinjectera des fonds dans le Corridor Gazier Sud

L’immense infrastructure gazière reliant l’Azerbaïdjan à l’Europe vient d’entrer dans une nouvelle phase. Près de 3 milliards d’euros supplémentaires, c’est le montant de l’investissement que l’Azerbaïdjan s’apprête à réaliser pour mener à bien les opérations de mise sur pied des infrastructures du Corridor gazier sud. Un réseau de gazoducs qui permettra de faire circuler le gaz azéri jusqu’à l’Europe. Pour mener à bien cet investissement, le pays se tourne vers la Banque Mondiale afin de bénéficier d’un crédit aux conditions avantageuses. L’institution financière doit à ce titre débloquer les fonds dans la foulée tant les enjeux sont conséquents aussi bien pour l’Azerbaïdjan que pour ses futurs clients.

Car le Corridor gazier sud est sur le point de devenir la plus grande infrastructure mondiale de gazoducs avec plus de 3500 km de réseau répartis entre le gazoduc du Caucase du Sud, le gazoduc TANAP et le Transadriatique (TAP). L’Azerbaïdjan qui souffre de la chute du cours du pétrole attend ainsi beaucoup de son gaz naturel pour relancer l’économie nationale et les pays d’Europe du Sud comme la France, l’Italie, la Grèce ou encore l’Espagne sont très demandeurs d’un fournisseur autre que Gazprom.

Rappelons qu’en s’appuyant sur la Commission européenne, sur certains États membres et sur les sociétés énergétiques qui leur sont liées, l’UE poursuit l’objectif d’accéder aux ressources gazières des États riverains de la Caspienne et de les transporter vers son territoire en mettant en place un «corridor gazier Sud». Il s’agit d’accéder prioritairement au gaz turkmène et azéri pour renforcer la sécurité énergétique. Ce corridor est un concept politique qui regroupe l’ensemble des projets envisagés pour transporter ce gaz. D’une capacité de 30 Gm3/an soit environ 1/10e des importations totales de l’Union en 2010.

L’enjeu de toutes les convoitises est d’abord le transport du gaz azéri à partir de 2017, lorsque l’Azerbaïdjan commencera à produire et à vendre la production du gisement de Shah Deniz 2, dont environ 10 Gm3/an seront disponibles dans un premier temps pour l’Union. La question est de savoir si le Turkménistan, l’Iran ou l’Irak sont susceptibles de fournir à l’UE des

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volumes voulus de gaz à l’horizon 2020, mais aussi d’apporter rapidement des garanties crédibles sur leur engagement.

Les élections en GéorgieGeorgia’s ruling party has won a decisive victory in parliamentary elections, consolidating its power over the strategic ex-Soviet republic under the backing of mercurial billionaire Bidzina Ivanishvili. (FT, 10.10.2016). The mountainous country located in the Caucasus along important oil and gas supply routes is a standard-bearer for democracy and a pro-western outpost in the region. The election campaign has been dominated by the rivalry between Mr Ivanishvili, the country’s richest man who founded the ruling Georgian Dream party, and Mikheil Saakashvili, the charismatic but divisive former president who is now governor of Odessa in Ukraine.

According to results published on Sunday with 99 per cent of electoral precincts reporting, Georgian Dream was in a commanding position with 48.6 per cent of the vote compared to 27 per cent for United National Movement, Mr Saakashvili’s party. Mr Ivanishvili, who formally retired from politics in 2013 but is widely seen as the puppet master of the ruling Georgian Dream party, congratulated supporters on a “huge victory” at a rally on Saturday evening.The result is unlikely to alter Georgia’s pro-western foreign policy, with both Georgian Dream and UNM favouring closer ties with the west after Tbilisi signed an association agreement and free-trade deal with the EU in 2014. However, it will greatly strengthen Georgian Dream’s control over the country. The party currently has 47 out of 150 seats in the parliament and governs thanks to a coalition with other groups. But Saturday’s result will almost certainly hand it a clear majority of seats and may even leave it with the three-quarters majority necessary to pass constitutional amendments.

Amid widespread dissatisfaction with both main parties, many voters stayed at home. The turnout of 51.6 per cent was the lowest ever for a parliamentary election in the country.The image of Mr Saakashvili’s UNM is tainted by its final years in power, when it became increasingly harsh in its intolerance of dissent. And Mr Ivanishvili’s Georgian Dream coalition has failed to deliver on its ambitious promises as Georgia’s economy has slowed sharply, with growth last year the weakest since 2009. It was unclear on Sunday afternoon whether any smaller parties would be represented in parliament. The nationalistic Alliance of Patriots — whose scepticism of the west and anti-Turkish rhetoric is widely seen as playing to Moscow’s interests in Georgia — was the best performer, on the brink of the 5 per cent vote threshold necessary to win an allocation of seats.

E. L’Asie centrale

Les conséquences possibles de la mort d’un des dictateurs du centre de l’Asie

La mort du président ouzbek Karimov entraîne sans doute une lutte pour le fauteuil présidentiel dans ce pays d'Asie centrale. Elle induit la redéfinition des postures de la Chine et de la Russie face à l’Ouzbékistan et à la région. La Russie et la Chine sont deux acteurs clés en Asie centrale car Moscou a une puissance militaire significative dans cette région alors que Pékin y exerce une grande influence économique.

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Il ne faut pas exclure qu'après ce décès, la Chine tient à consolider son influence dans la région aux dépens des intérêts russes. La Russie est prédominante en Asie centrale depuis 150 ans. Elle y restera un acteur de premier plan, et ce, peu importe ses motifs, que ce soit la création d'une zone tampon, le maintien de sa sphère d'influence pour des raisons de prestige ou ses inquiétudes légitimes concernant l'islam radical. D'ici 2035, la Russie et la Chine ensemble dépasseraient les EUA et leurs alliés. Malgré les timides tentatives des EUA pour établir des relations avec les pays d'Asie centrale, la Chine reste la seule alternative crédible à la Russie dans la région.

Compte tenu de la politique de Pékin incarnée par ses initiatives récentes et nombreuses, son influence en Asie centrale sera dans l’avenir décuplée, notamment sur le plan économique. Ainsi, dès à présent, la Chine importe le gaz et le pétrole turkmènes via le Kazakhstan et l'Ouzbékistan. Cependant, Pékin craint une instabilité éventuelle dans la région. Cependant, Pékin et Moscou seraient bien capables de surmonter leurs divergences. Il est à prévoir qu'ils plancheront sur l'assurance de la stabilité en Ouzbékistan afin de prévenir l'apparition des islamistes radicaux dans le pays.

D’après le FT du September 13, 2016, Uzbekistan has a new president for the first time in its short history. Shavkat Mirziyoyev was named to the role last week — on an acting basis — following the death of Soviet-era strongman Islam Karimov, who ruled the country even before it declared independence from the Soviet Union in 1991. Shavkat Miromonovich Mirziyoyev has been Uzbekistan’s prime minister since 2003. Observers say that he is, in character, much like the late Karimov: tough and brutish. “He’s the exact same kind of ruler as Islam Karimov, maybe even tougher, and I certainly think less intellectual,” says Daniil Kislov, editor of Fergana, an independent news agency covering the region.

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Uzbekistan is set to hold presidential elections on December 4. But since the country has never held an election judged free and fair by international observers, it’s probably not worth holding your breath. While Mr Mirziyoyev has not yet formally announced his candidacy in the elections, all the signs point to him as the successor to Karimov chosen by Uzbekistan’s power brokers: his appointment as acting president bypassed the constitution, which states that if the president dies the chairman of the senate should perform his duties; he was master of ceremonies at Karimov’s funeral; and it was he who met Russian president Vladimir Putin when he visited Uzbekistan last week.

Is anything going to change in Uzbekistan? Probably not — at least, not any time soon. In a speech last week, Mr Mirziyoyev pledged continuity with Karimov’s policies: “It is our sacred duty to realise the political heritage of the leader of our nation,” he said. He didn’t provide much hope that Karimov’s notoriously brutal and repressive regime would be relaxed, calling for the government to “strengthen the security of the state” to help ensure stability.“Shavkat Mirziyoyev is a clone of Karimov in terms of his management style, also running things with an iron fist,” says Alisher Ilkhamov, who ran the Tashkent office of George Soros’s Open Society Foundations until it was shut down in 2004.

Uzbek statistics are notoriously unreliable, but according to International Monetary Fund forecasts, the country’s growth will fall to 5 per cent this year — its lowest in more than a decade. The recession in Russia, where millions of Uzbeks go to find work, has hit the country hard. Mr Mirziyoyev listed six areas of focus: improving financial stability; expanding metals and food processing; increasing export potential; helping small businesses, lifting employment by creating 1m new jobs this year; and investing in infrastructure.

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“In the context of a significant slowdown in global growth and a decline in global prices for important export goods, we must intensify efforts to deepen economic reforms,” he said.

One area where analysts speculate things could change is in Tashkent’s relations with Russia. Karimov had always been distrustful of Russia and was wary of joining Moscow-led integration projects such as the Eurasian Economic Union. He twice withdrew Uzbekistan from membership of the Collective Security Treaty Organisation, a Nato-like military alliance. Mr Mirziyoyev is considered closer to Moscow, and is related by marriage to Uzbek-Russian oligarch Alisher Usmanov, an ally of Mr Putin’s. Nonetheless, in his speech last week, he pledged to continue the country’s isolationist stance. “It is a steadfast position of our country, as before, not to join any military-political blocs, and not to permit any military bases and facilities of other states on the territory of Uzbekistan,” he said.

La Corée et les pays d'Asie centrale lanceront un secrétariat en vue de renforcer la coopération, d’après Yonhap et Xinhua de novembre 2016.

Le « monde pacifique » s’intéresse de plus en plus à l’Asie centrale. Après la Russie ou l’Union soviétique, ce sont à présent la Chine et la Corée du Sud d’y pénètrer ! L’Afghanistan reste encore sous la domination exclusive des EUA.

La Corée du Sud et cinq pays d’Asie centrale lanceront en 2017 un secrétariat à Séoul dans le but d'approfondir leur coopération dans les secteurs économique et culturel. Ce secrétariat dont le lancement est prévu au deuxième semestre de l’année prochaine prendra en charge l’organisation du Forum sur la coopération Corée-Asie centrale, dialogue annuel de haut niveau entre Séoul et les cinq pays qui a été lancé en 2007. Ces pays d’Asie centrale sont le Kazakhstan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan et le Kirghizistan.

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Cette décision a été annoncée lors de la 10e session du forum qui s’est déroulée hier à Séoul. L’événement a vu la participation de plus de 200 diplomates, universitaires et hommes d’affaires. Après sa création, le secrétariat cherchera à organiser des conférences internationales sur la question du resserrement de la coopération dans les domaines des soins de santé et du tourisme et à établir un réseau entre leaders des prochaines générations.

* * *Il est intéressant de remarquer que le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a récemment conseillé à la Corée du Nord de suivre l’exemple du Kazakhstan en abandonnant son programme de développement nucléaire. Au moment de son indépendance suite à l’effondrement de l’URSS en 1991, le Kazakhstan était la quatrième puissance nucléaire mondiale derrière les Etats-Unis, la Russie et le Royaume-Uni avec 1.400 armes nucléaires stratégiques, une centaine de missiles balistiques intercontinentaux et une quarantaine de bombardiers nucléaires stratégiques.

Nazarbaïev, qui a pris l’initiative de créer une zone dénucléarisée d’Asie centrale, a également critiqué la politique de développement nucléaire de Pyongyang à plusieurs occasions. Au cours de son sommet avec la présidente Park Geun-hye de la Corée du Sud, la question nucléaire nord-coréenne devrait être abordée. En outre, le dirigeant kazakh a invité les entreprises coréennes à venir nombreuses dans son pays pour investir dans divers projets dont celui destiné à créer un centre logistique et une zone économique spéciale près de la frontière avec la Chine. Nazarbaïev a de même noté que les économies des deux pays sont complémentaires dans le monde en prévoyant que la conclusion de l’accord de libre-échange entre l’Union économique eurasiatique, dont son pays est membre, et la Corée du Sud ouvrira un nouvel horizon à la coopération économique entre les deux pays.

* * *Le Premier ministre chinois Li Keqiang est en visite au Kazakhstan en novembre 2016. La visite de M. Li, la deuxième du genre, doit servir à renforcer davantage les relations bilatérales et la coopération dans des domaines tels que le commerce, la connectivité et l'industrie. Au cours des trois dernières années, depuis que le président chinois Xi Jinping a lancé l'initiative "la Ceinture et la Route" lors d'une visite d'Etat au Kazakhstan, les deux pays ont activement procédé au réalignement de leurs stratégies de développement et sont parvenus à des résultats substantiels. Plusieurs projets de connectivité cruciaux contribuent ainsi actuellement à la croissance du volume des échanges commerciaux bilatéraux et régionaux, bénéficiant aux habitants locaux.

Les bases logistiques sino-kazakhes situées en Chine dans le port de Lianyungang (nord-est) et dans la zone économique spéciale de Khorgos-Porte Est (ouest) jouent actuellement un rôle crucial dans la connectivité entre l'Asie de l'Est, l'Asie centrale et l'Europe, offrant une alternative attractive en matière de circulation commerciale entres ces trois régions. De plus, les progrès sont en bonne voie concernant la portion kazakhe de l'autoroute transrégionale "Europe-Chine occidentale", un projet d'artère qui reliera des dizaines de villes de Chine, du Kazakhstan et de Russie.

"Cette coopération efficace entre la Chine et le Kazakhstan accélère non seulement la modernisation de la Route de la soie, mais joue aussi un rôle de plus en plus important dans la coopération transfrontalière en Eurasie", a commenté l'ambassadeur chinois. Par ailleurs, la coopération en matière de

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capacités de production enregistre des progrès stables et montre d'énormes potentiels. Selon l'ambassade de Chine au Kazakhstan, les deux pays ont conclu des accords préliminaires sur 51 projets de coopération, pour un investissement total de 21 milliards d’euros.

La coopération bilatérale en matière de commerce électronique se développe aussi très bien. Selon le cabinet d'analyse web Alexa, AliExpress, filiale du géant chinois de l'e-commerce Alibaba, est devenu la plus grande plateforme de commerce en ligne au Kazakhstan, vendant de tout, des vêtements aux meubles en passant par les produits numériques.

Les relations culturelles entre les deux pays s'affermissent. Il y a un enthousiasme croissant pour l'apprentissage du chinois au Kazakhstan, tandis que beaucoup de sociétés recrutent des employés sinophones. A ce jour, on compte quatre Instituts Confucius et plusieurs centres d'enseignement de langue chinoise à travers le pays. Selon les statistiques kazakhes officielles, la Chine est devenue la deuxième destination pour aller étudier à l'étranger, avec quelque 12.000 étudiants kazakhs actuellement en Chine.

Le Tadjikistan commence la construction du barrage le plus haut du monde, in : Connaissance des énergies-AFP, 29 oct. 2016.

Le Tadjikistan a démarré en octobre 2016 le chantier du gigantesque et controversé barrage hydroélectrique de Rogoun. Le barrage de Rogoun, d'une hauteur prévue de 335 mètres ce qui en fera le plus haut du monde, sera situé à 100 km à l'est de la capitale Douchanbé et doit mettre fin aux coupures de courant, fréquentes en hiver dans ce pays pauvre. Le président tadjik Emomali Rakhmon a inauguré ce chantier en s'installant au volant d'un engin de construction.

Le début de ce chantier gigantesque est "la réussite de l'année" pour le Tadjikistan, a déclaré M. Rakhmon lors de la cérémonie. Il a aussi promis aux Etats frontaliers du Tadjikistan que son pays ne "laisserait jamais ses voisins sans eau". L'Ouzbékistan, plus peuplé et puissant militairement, s'oppose en effet à ce projet imaginé par l'Union soviétique dans les années 1970, son secteur agricole, notamment la culture du coton, dépendant de l'eau venant du Tadjikistan. Le président ouzbek par intérim Chavkat Mirzioïev, successeur probable d'Islam Karimov décédé en septembre 2016, a publiquement critiqué ce projet cette année.

En juillet 2016, le Tadjikistan a annoncé avoir attribué au groupe italien de BTP Salini Impregilo la construction de ce barrage pour un montant de quelque 36 milliards d’euros. A l'époque soviétique, le partage des eaux en Asie centrale était décidé à Moscou mais le système a éclaté avec l'indépendance des cinq pays de la région en 1991, faisant craindre que la rivalité pour cette ressource ne dégénère en conflits.

F. IranTehran blames Kurd and Isis militants for clashes in north-west Iran, in : FT, OCTOBER 9, 2016, by Najmeh Bozorgmehr in Tehran (extraits).

Unusual release of information suggests concern over unrest is rising. Kurdish villagers in Iran's Azerbaijan region. The Iranian regime has blamed clashes in the country's north west

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region on Kurdish separatists and Isis. Details of the military operation were scant: there were “antirevolutionary and terrorist groups”, a “tense battle” and 12 militants killed. That Iran’s elite Revolutionary Guards released any information at all about the clash this week was highly unusual, and suggests to some the regime’s growing concern about unrest in the north-west.For years, Tehran has boasted about the high level of security in its border regions, including the north-west, which has a large population from the Kurdish minority. But in recent months, state media has reported that the north-west has been hit by a string of clashes between regime forces and Kurdish separatists and Isis militants. The arrests of suspected Isis supporters and the seizure of explosives have been reported on state TV. At least 20 Kurds were hanged in August after being accused of “creating fear, panic” and committing terrorist attacks in the west to spread radical Sunni ideas. The guards often blame the US, Israel, and Saudi Arabia, Iran’s regional rival, for backing militants.

Still, the scale of the fighting and severity of the threat from the separatists and Isis is murky. The regime has never confirmed an attack by the Sunni jihadist group in predominantly Shia Iran, and Kurdish regions have been largely peaceful for the past two decades. There are 8m Kurds, many of whom are Sunni, spread across the Iranian provinces of West Azerbaijan, Kurdistan, Kermanshah and Ilam. Kurdish separatism is a theme in several Middle Eastern nations, and Kurdish movements have used conflicts in Syria and Iraq to press their claims.Iranian analysts agree that there is a potential threat from Kurdish separatists and Isis supporters, but they caution that the recent crackdown does not necessarily mean ethnic or sectarian tensions in Iran’s Kurdish areas have escalated. A foreign diplomat in Tehran says Iran may be highlighting security issues in an effort to justify its decision to send fighters to back the Syrian regime in its five-year war.

Others also question the guards’ motives for making public the clashes, and whether they are using Isis as a pretext to further curb dissident ethnic and Sunni minorities… Mr Rouhani is seeking a second term atelections in May but faces stiff resistance and efforts to undermine him from hardliners within the regime, including the guards. The guards have blamed Pjak, an outlawed Kurdish group aligned to the Kurdish Workers’ party, or PKK, in Turkey, and the Democratic Party of Iranian Kurdistan, which is based in Iraq, for some of the clashes. The latter ended an almost two-decade ceasefire in June and took up arms against the Iranian military… Iranian Kurds rose up to fight for independence after the 1979 Islamic revolution, triggering a conflict that cost tens of thousands of lives. But the fighting died down in the late 1980s as most Kurds accepted that their demand for statehood was unrealistic. Instead, they lobby for equal rights in the hopes that they can eventually establish a federal relationship with the government…

Mr Rouhani’s government has allowed Kurdish and Azeri languages to be taught in some Iranian universities as academic subjects — a move that would have been unthinkable before he took office. Bahram Valadbaigi, manager of the Kurdistan Cultural Institute, a non-governmental organisation in Tehran, said that was a step forward — he has published a book on Mustafa Barzani, a Kurdish leader who fought against Iraqi and Iranian regimes. But he added that more reform was needed. “When pent-up demands such as having Kurdish local officials and publishing a daily newspaper [in the Kurdish language] are not met, naturally some young Kurds get emotional and join those forces which operate from abroad,” Mr Valadbaigi said.

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Coopération militaires irano-pakistanaise(-chinoise ?)

Cette coopération me paraît remarquable lorsque l’on sait que le Pakistan est un allié de la Chine populaire. Serait-ce un début d’un axe nouveau?

Les forces navales iraniennes et pakistanaises ont organisé samedi un exercice naval conjoint dans les eaux territoriales pakistanaises, au large du port de Karachi. La 43e flottille de la Marine iranienne, qui est arrivée au port de Karachi le 27 septembre 2016, représentait l'Iran dans cette opération de secours et de sauvetage en mer. La flottille iranienne était composée du navire de guerre logistique Lavan, des navires lance-missiles Falakhan et Khanjar, du transport de troupes Konarak, et d'un hélicoptère de conception iranienne.

Plusieurs exercices basés sur des scénarios déterminés à l'avance se sont succédés pendant cette série de manœuvres conjointes. Ils comprenaient entre autres des opérations de recherche et de secours, un entraînement aux manœuvres de référence verticale des hélicoptères, des exercices de communication par le biais de drapeaux, de systèmes lumineux et de radios, et des manœuvres en formation entre les navires de surface iraniens et pakistanais, a rapporté Press TV.

Rappelons que l’'Iran et le Pakistan avaient déjà organisé un exercice naval conjoint dans le détroit d'Hormuz en 2014.

Conflits croissant irano-saoudiens et installation des bases militaires iraniennes

Alors que les tensions montent entre les deux puissances régionales, leur capacité à éviter les affrontements directs s’affaiblit de jour en jour. La rivalité entre l’Iran et l’Arabie saoudite connaît une escalade constante, passant d’un conflit par procuration à une potentielle confrontation militaire directe. Bien qu’aucun des deux camps ne souhaite un affrontement total, tous deux semblent être en difficulté de gérer une trajectoire qui mène à un conflit militaire sporadique ou, plus hypothétiquement, à une guerre ouverte. Le signe le plus inquiétant est la volonté apparente des deux parties de franchir les lignes rouges de l’autre.

L’Arabie saoudite parraine des groupes d’opposition iraniens, tandis que l’Iran fournit prétendument des missiles aux forces dirigées par les Houthis au Yémen. À plus large échelle, la combinaison de conflits par procuration en pleine escalade en Syrie et au Yémen – et dans une moindre mesure à Bahreïn et en Irak –, à laquelle vient s’ajouter un langage sectaire de plus en plus strident, a créé l’espace pour un cycle d’escalade qui pourrait échapper à tout contrôle dans les moments critiques. Plus tôt ce mois-ci, le guide suprême iranien, l’ayatollah Seyed Ali Khamenei, a lancé une attaque sans précédent contre le royaume saoudien en rejetant les Saoud au pouvoir en les présentant comme des diables « petits et chétifs » au service du Grand Satan (comprendre « les États-Unis »).

Suite à cela, le grand mufti d’Arabie saoudite Abdel Aziz al-Cheikh a utilisé une insulte raciste (« majous ») pour décrire les Iraniens, tout en excommuniant (« takfir ») l’ensemble de la nation iranienne en l’accusant d’être non-musulmane. La toile de fond de cette escalade de la guerre des mots est une série d’événements qui concernent directement les relations bilatérales. Cela a commencé avec l’annonce de la mort de 464 pèlerins iraniens dans la

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bousculade du hadj en 2015, suivie par l’exécution en janvier 2016 du chef religieux chiite saoudien, le cheikh Nimr Baqr al-Nimr. Ces faits ont donné lieu à la prise d’assaut de l’ambassade saoudienne à Téhéran et d’un consulat à Mashhad, élevant les tensions entre les deux puissances régionales à un niveau sans précédent : la situation n’avait jamais été aussi préoccupante, même après le massacre de près de 300 pèlerins iraniens lors du hadj de 1987, au plus fort de la guerre Iran-Irak.

Le facteur le plus important qui sous-tend et exacerbe les tensions est la rivalité régionale entre les deux États. Cette inimitié, du moins dans sa forme actuelle, n’existait pas dans les années 1980. À l’époque, l’Iran était un État révolutionnaire assiégé et rongé par la guerre avec le voisin irakien. En revanche, l’Iran actuel est sans doute la puissance dominante au Moyen-Orient, dont l’influence s’étend aux quatre coins de la région. L’Iran joue surtout un rôle clé dans les conflits au Yémen, en Syrie et en Irak. Grâce à ses alliés locaux, l’Iran détient l’équilibre du pouvoir au Liban. La République islamique exerce également une influence considérable à Bahreïn et dans l’est à majorité chiite de l’Arabie saoudite, et pourrait intensifier dès qu’elle le souhaite le conflit de faible intensité dans ces deux zones d’une importance cruciale.

Certes, il ne faut pas donner une importance exagérée au facteur religieux sectaire. Ce facteur exerce sans doute une influence dans les relations bilatérales entre les deux pays, chacun se considérant comme à la tête d’une des deux branches principales de l’islam. Mais cette auto-reconnaissance – ou peut-être plus exactement cette « auto-description » – prend une importance géopolitique accrue à une époque où la politique identitaire sectaire prolifère dans toute la région et sert de moteur aux guerres en Syrie et en Irak et au conflit politique à Bahreïn. Le sectarisme, ou toute autre forme de politique identitaire, n’est important que dans la mesure où il recoupe l’intérêt national et peut être exploité pour atteindre des objectifs géopolitiques conçus de manière rationnelle.

Ce qui met en évidence la dangereuse escalade actuelle, ce n’est pas l’intensification des conflits sectaires dans la région, ni même l’avantage de plus en plus important pris par l’Iran dans les guerres par procuration en Syrie et au Yémen, mais la perception par l’Arabie saoudite d’une évolution décisive de l’équilibre régional du pouvoir. Cette perception essentiellement correcte comporte de nombreuses couches. La plus importante est le retrait progressif mais relatif des EUA de la région et une augmentation connexe de la confiance de l’Iran dans le golfe Persique, comme en témoigne la détention humiliante de marins de l’US Navy en janvier 2016 et les récentes parades militaires et manœuvres massives à l’occasion du 36e anniversaire du début de la guerre Iran-Irak.

Pour ralentir le rythme de ces évolutions, les dirigeants saoudiens se sont lancés dans une politique énergique pour contenir l’influence iranienne. Cette attitude vise également à déstabiliser la sécurité intérieure de l’Iran en accentuant le soutien à des groupes dissidents et terroristes iraniens. L’Arabie saoudite, en se positionnant comme la plus proche menace pour la sécurité nationale de l’Iran, créerait des conditions propices à une guerre. Toutefois, une combinaison de facteurs stratégiques et militaires pèse fortement contre toute confrontation directe soutenue. Tout d’abord, les États-Unis sont toujours la force militaire la plus importante dans le golfe Persique. Washington va probablement intervenir pour contenir tout conflit, ne serait-ce que pour garantir l’écoulement du pétrole depuis le détroit d’Ormuz.

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Deuxièmement, en raison de l’absence de frontière terrestre entre l’Iran et l’Arabie saoudite, tout conflit direct ne se jouerait qu’à travers une guerre aérienne et navale. Il existerait toujours un équilibre du pouvoir : si l’Arabie saoudite domine les airs, les forces navales iraniennes sont supérieures à la marine relativement réduite et inexpérimentée de Riyad. En outre, Téhéran peut compter sur ses vastes réserves de missiles balistiques pour dissuader les attaques aériennes saoudiennes contre ses infrastructures nationales vitales.

* * *On annonce fin novembre 2016 que l'Iran pourrait chercher à construire des bases navales en Syrie et au Yémen afin d'étendre son rayon d'action, a déclaré le chef d'état-major de l'armée iranienne. "Nous avons besoin de bases lointaines et cela pourrait devenir possible un jour sur les côtes du Yémen ou de la Syrie, ou bien en utilisant des îles ou des bases flottantes", a déclaré le général Mohammad Hossein Baqeri, cité par le quotidien Shargh.Selon lui, disposer de telles bases serait bien plus utile que de disposer d'armements nucléaires. Le régime iranien est l'allié du président Bachar al Assad en Syrie, où des soldats iraniens combattent la rébellion, et des miliciens houthis qui affrontent au Yémen une coalition conduite par l'Arabie saoudite.

Rapprochement irano-russe

A mi octobre 2016, la compagnie pétrolière nationale de l'Iran NIOC et la société russe Tatneft ont signé à Téhéran un mémérandum d'entente portant sur les études de faisabilité sur le développeemnt du champ pétrolifère iranien à Dehloran. Tatneft est active dans divers secteurs de l'industrie pétrolière, y compris les activités en amont et en aval. L'extraction du pétrole, la récupération améliorée du pétrole, le raffinage de pétrole, la fabrication de machines et d'équipements comptent parmi les compétences de Tatneft. Le champ pétrolifère de Dehloran se trouve à 22 km au sud-ouest de la ville de Dehloran dans la province d'Ilam et contient des réserves d'environ 670 millions de tonnes de pétrole. Ilam est une des 30 provinces d'Iran. Elle est située dans le sud-ouest du pays, à la frontière de l'Irak.

En novembre 2016, Téhéran passe commande à Moscou d'environ 9,3 milliards d'euros d'équipement militaire, et ce malgré des sanctions toujours en vigueur. La Russie s'est félicitée de ce succès. Après avoir déjà acheté des systèmes mobiles de missiles sol-air S-300 en octobre à la Russie, Téhéran poursuit donc ses investissements en armement. «Le livret de commande, discuté ce jour, correspond aux besoins de l'Iran», a déclaré le président de la Commission de la défense et de la sûreté au Conseil de la fédération de Russie, Viktor Ozerov, en se félicitant de cet accord. «La coopération entre nos deux pas se poursuit», s'est-il réjouit. 

Les livraisons d'armes à Téhéran sont soumises, jusqu'en 2020, à l'approbation préalable du conseil de sécurité de l'ONU. Les armes dont il est question dans le contrat russo-iranien étant également concernées, la livraison effective est soumise à condition. Toutefois, Viktor Ozerov s'est montré plutôt optimiste : «Des sanctions du même type ont déjà été levées par le passé», note-t-il. De plus, les livraisons devraient s'échelonner sur plusieurs années, et non s'effectuer en une fois. L'Iran utilise déjà plus d'une cinquantaine d'hélicoptères de fabrication russe à l'heure actuelle. S'il s'agit d'un accord de nature militaire, cet échange entre Moscou et Téhéran illustre la phase de diversification des liens commerciaux que traverse l'Iran depuis la signature de l'accord sur le nucléaire.

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* * *Fin novembre 2016, le ministre iranien de la Défense Hossein Dehghan a déclaré que l’Iran était disposé à autoriser la Russie à utiliser la base de Nojeh à Hamadan. Tehéran autorise désormais les avions russes à effectuer des vols depuis l'aérodrome pour frapper sur les positions des terroristes en Syrie. ISelon le chef de la commission de la défense et de la sécurité du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) Viktor Ozerov, le besoin de recourir une nouvelle fois aux services de la base iranienne pourrait survenir si le porte-avions Amiral Kouznetsov stationné actuellement en Méditerranée s'éloignait des côtes syriennes et si son pont ne pouvait pas être utilisé pour effectuer des raids contre les terroristes. 

A la mi-août, les forces aérospatiales russes ont utilisé l'aérodrome iranien à Hamadan pour frapper sur les positions des groupes terroristes État islamique et Front al-Nosra. Le porte-parole du ministère russe Igor Konachenkov a fait savoir que l'aérodrome de Hamadan pourrait être utilisé sur la base des accords bilatéraux pour lutter contre le terrorisme en fonction de la situation concrète en Syrie. Depuis le début de l'opération en Syrie lancée en septembre 2015 à la demande du président syrien Bachar el-Assad, l'aviation russe a utilisé l'aérodrome syrien de Hmeimim. En août 2016, les autorités syriennes l'ont remis à la Russie en possession illimitée.

Coopération nucléaire irano-omanienneAprès un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur son léger dépassement de la limite en eau lourde, l'Iran l'a transportée à Oman en vue de la vendre, a déclaré fin novembre 2016 le représentant de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique Behrouz Kamalvandi. L'AIEA a annoncé que les stocks d'eau lourde ont atteint 130,1 tonnes, ce qui dépasse la limite prévue par l'accord nucléaire conclu en 2015 avec les grandes puissances, alors que le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano a mis l'Iran en garde contre le dépassement du niveau d'eau lourde. De l'eau lourde sera vendue à d'autres pays.

La Russie et les EUA ont déjà acheté de l'eau lourde iranienne. Le 14 juillet 2015 à Vienne, l'Iran et les six médiateurs internationaux avaient conclu un accord sur le programme nucléaire iranien, qui avait été soutenu le 20 juillet par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Conformément à cet accord, l'Iran s'engageait à mettre en œuvre un programme pour réduire son potentiel nucléaire en échange d'une levée des sanctions internationales par étapes.

G. Dimensions géoéconomiques

Le chimiste allemand Bayer a annoncé mi-septembre 2016 acheter le fabricant controversé de pesticides et semences OGM la multinationale Monsanto pour 59 milliards d'euros, ce qui constitue l'acquisition la plus chère jamais payée par une multinationale allemande. Voir Annexe numéro 4 !

Boeing contre Airbus

Le 21.9.2016, le Trésor Américain a annoncé avoir accordé une licence autorisant Airbus à vendre ses premiers avions à l’Iran, puis, peu après, à Boeing à en vendre un gros lot. C’est un

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signal révélateur de « coups » sournois et d’enjeux multiples. Le groupe européen pourrait espérer livrer 17 avions A320 et A330, dont la répartition n’a pas été rendue publique, dans l’attente d’un feu vert pour la tranche la plus importante. Cette décision politique intervient après un long suspense depuis l’annonce en janvier d’accords préliminaires portant sur 118 aéronefs. Le Trésor tardait à délivrer jusqu’ici la licence requise par la présence d’au moins 10 % de composants américains. Or Boeing avait été autorisé à négocier (mais pas encore à signer de contrats) avec l’Iran.

On craignait que Boeing n’obtienne l’autorisation (Licence H) de vendre ses avions mais pas son concurrent. Les lobbys anti iraniens au Congrès et dans sa périphérie étaient vent debout contre toute vente d’avions par quiconque à Téhéran. Ces « durs » ont commis une erreur tactique. Boeing s’est démené pour protéger ses juteux contrats, et a évité le pire scénario : qu’Airbus soit seul autorisé à vendre. Empêcher Airbus de vendre ses avions aurait aussi détérioré les relations transatlantiques au moment où des échéances électorales s’approchent dans une Europe exaspérée de subir des diktats américains. Les menaces de sanctions planant sur la Deutsche Bank pour une affaire de surprimes ont ajouté au ressentiment.

Yuan/renminbi, la devise chinoise est devenue mondiale selon le FMI

Chinesische Währung noch unbedeutend. Der Yuan ist nun eine Weltwährung, in: NZZ,von Werner Grundlehner, 30.9.2016. Die chinesische Währung wird Teil der Sonderziehungsrechte. Dies ist ein wichtiger Schritt für die Liberalisierung und Internationalisierung des Yuan – die nicht wie gewünscht läuft. China ist ein Wirtschaftsgigant, die eigene Währung mag aber nicht mithalten. China bestreitet über 10% des Welthandels, mit Yuan werden aber weniger als 2% der globalen Zahlungen abgewickelt. Dieses Missverhältnis wird sich nun etwas korrigieren. Der Yuan wird zur Welt-Reservewährung im Korb der Sonderziehungsrechte des Internationalen Währungsfonds (IMF). Damit wird der Entscheid umgesetzt, der bereits im vergangenen November gefällt wurde.

Die Sonderziehungsrechte haben wirtschaftlich kaum Bedeutung, sind aber politisch wichtig. Der Yuan wird gleich eine Gewichtung von 10,9% erhalten. Der Euro wird deshalb von 37,4% auf 30,9% zurückgestuft. Die Nummer eins bleibt der Dollar (Zurückstufung von 41,9% auf 41,7%). Federn lassen müssen auch der Yen (von 9,4% auf 8,3%) und das Pfund (von 11,3% auf 8,1%). Marktbeobachter schätzen gemäss der Nachrichtenagentur Bloomberg, dass über die kommenden fünf Jahre 1000 Mrd. $ nach China fliessen werden, weil Notenbanken und Fonds ihren Yuan-Anteil aufstocken werden, nachdem der Yuan das IMF-Gütesiegel erhalten hat, das ihm 2010 noch verweigert wurde. Im Jahr seit der Ankündigung der Aufnahme als IMF-Reservewährung hat der Yuan aber wieder an Wert verloren.

Nur dank massiven Eingriffen der Bank of China waren es lediglich 2,6% zum Dollar. Im globalen Zahlungsverkehr fiel der Yuan sogar wieder hinter den kanadischen Dollar zurück.Dies vor allem wegen der Angst vor einer Schulden- und Bankenkrise im Reich der Mitte. Nach Ansicht vieler Ökonomen war die Währung überbewertet – dies im Gegensatz zur Meinung des US-Präsidentschaftskandidaten Donald Trump, der nicht müde wird zu wiederholen, die chinesische Regierung halte die Währung künstlich tief, um im Wettbewerb mit den USA Vorteile zu erhalten. Der Yuan erreichte Anfang 2014 den höchsten Wert und

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hat seither – auch wegen Abwertungen im Sommer 2015 – gegenüber dem Dollar über 10% verloren.

H. Calendrier électoral

Les douze PECO adhérés à l’UE : élections européennes le 25.5.2019

Croatie : présidentielle en 2018 et législative 2020 (?)Estonie: législative en 2019 et présidentielle 2016Lituanie: présidentielle en 2019 et législative 2020Lettonie: législative en 2019Pologne: municipale 2018, présidentielle 2020 et législative 2019Hongrie: législative 2018 et municipale 2019Slovaquie: municipale 2018, législative 2020 et présidentielle 2018Rép. tchèque: législative en 2017, sénatoriale 2018 et présidentielle 2018Slovénie: présidentielle 2018 et législative 2018Roumanie : législative decembre 2016, locale 2020 et présidentielle 2018Bulgarie : présidentielle novembre 2020, législative 2018 et locale 2019

Autres PECO

Albanie : présidentielle en 2016 et législative 2017 et municipale 2018Bosnie-Herzégovine : municipales 2020, présidentielle 2018 et législative en 2018Macédoine : législative 2016 (?), municipale 2017 et présidentielle 2019, Monténégro: présidentielle 2018 et législatives 2020Kosovo : locale 2017, présidentielle 2017 et législatives en 2018Serbie: présidentielle printemps 2017, législative 2020 et communale 2018Bélarus : locale en 2018, législative 2020 et présidentielle 2020Ukraine : municipale 2019, présidentielle 2019 (?) et législative 2019République moldave : municipale 2019, législative fin 2018 (?) et présidentielle 2020 Transnistrie : législative 10.12.2016

Turquie et pays de la Caucasie méridionale:

Turquie : législative 2019 (?) et présidentielle 2018 et municipale 2018 Arménie : municipale 2019, législative en 2017 et présidentielle 2018Géorgie : législative en 2020, municipale 2018 et présidentielle 2018Azerbaïdjan : municipale 2018 (?), législative 2020 et présidentielle 2018

Iran : législative (le Parlement ; tous les 4 ans) en 2020 et Assemblée des experts (tous les 8 ans) 2024 ainsi que présidentielle (tous les 4 ans et le 19 mai 2017).

Le Parlement appelé Majles représente le corps législatif et comporte 290 sièges. L'Assemblée des experts est composée de 86 membres religieux élus pour 8 ans au

suffrage universel direct. Elle élit et révoque le Guide de la révolution et détient le pouvoir, en principe, de le démettre de ses fonctions, Jusqu’ici elle n’a pas été sollicitée dans ce rôle.

Le Guide de la révolution est le plus haut responsable politique et religieux. Il est aussi appelé Gardien de la jurisprudence, une dénomination dérivée du concept de velāyat-e faqih qui consacre une certaine prédominance du religieux sur la politique.

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Le président de la République islamique d'Iran a un rôle important dans les institutions politiques du pays, bien que n'étant pas le véritable chef de l'État. À l'origine, le poste était plutôt honorifique, selon la Constitution de la République islamique, suivant la chute du shah, en 1979. La présidence de la République est devenue un poste de plus en plus important, surtout depuis 1989.

Le Conseil des gardiens de la Constitution est composé de 12 membres désignés pour six ans : 6 religieux (clercs) par le Guide et 6 juristes (généralement aussi des clercs) élus par le Parlement sur proposition du pouvoir judiciaire (dépendant du Guide). D’une part, le Conseil des gardiens contrôle la validité des candidatures aux élections au Parlement et à l’Assemblée des experts. D’autre part, sa principale fonction est de veiller à la compatibilité des lois à la Constitution et à l'islam. Ce dernier aspect - compatibilité avec l'islam - est exclusivement assuré par les 6 membres religieux, l'autre étant exercé par les 12 membres collégialement. Toutes les lois votées par l'Assemblée doivent obtenir l'approbation du Conseil des gardiens. Toutefois, si ce dernier conclut à une incompatibilité (avec l'islam ou avec la Constitution), il ne peut, de lui-même, procéder à une annulation. C’est le Conseil de Discernement de l’intérêt supérieur qui intervient dans ce cas (voir ci-après).

Le Conseil de Discernement de l’intérêt supérieur est composé des chefs des trois pouvoirs (législatifs, judiciaires et exécutif, c’est-à-dire le président de la République), des six clercs du Conseil des Gardiens, du ministre concerné par l'ordre du jour auxquels s'ajoutent 25 membres désignés par le Guide suprême.

Le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien dont le secrétaire général est Ali Shamkhani.

Asie centrale   :

Kazakhstan : présidentielle 2020 et législative en 2016Ouzbékistan : présidentielle 4.12.2016 (?) Turkménistan : législative en décembre 2018 et présidentielle en 2020Kirghizstan : législative en 2019 et présidentielle en 2019Tadjikistan : législative & locale 2019 et présidentielle 2020 Afghanistan : législative et régionale en octobre 2017 (?) et présidentielle 2018Mongolie : législative 2020 et présidentielle 2017

H. Publications récentes

Concernant la Russie, l’UE, les EUA, le Japon, l’Inde, la Chine ou leur « étranger proche »

HELLENDORFF, Bruno et Clément Hut, Trump Président : stupeurs et tremblements, in : GRIP, 18 novembre 2016.Europas Sicherheitspolitik unter Trump - Macht im Konjunktiv, in: NZZ, Gastkommentar von Johannes Varwick 15.11.2016.ŽIŽEK, SLAVOJ, To paraphrase Stalin: They are both worse, In: These Times, 11/8/2016

HELLENDORFF, Bruno, Le Japon, Nouvel exportateur d’armements. Histoire, régulations et perspectives stratégiques, in : Les Rapports du GRIP, 2016/5 ; une excellente analyse de la politique de sécurité et de défense du Japon dans le passé et de ses perspectives.

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KLARE, Michael, Réarmement face à Moscou et Pékin. À Washington, scénarios pour un conflit majeur, in : Le Monde Diplomatique, septembre 2016 ; le résumé de l’A. : Politique du fait accompli en mer de Chine, grandes manœuvres en Crimée et en Pologne, déploiement d’un bouclier antimissile balistique en Europe orientale : les puissances nucléaires montrent leurs muscles. Dans les cercles dirigeants de Moscou, de Pékin et de Washington, les faucons reprennent la main. En déployant quatre bataillons à proximité de la frontière russe, l’Alliance atlantique ajoute à une tension grandissante, tandis que les stratèges occidentaux n’excluent plus l’hypothèse d’une guerre ouverte.

PRUNIER, Gérard, Rivalités régionales et convoitises des grandes puissances. La Corne de l’Afrique dans l’orbite de la guerre au Yémen, in : Le Monde Diplomatique, septembre 2016 ; le résumé de l’A. : Zone de contact avec la péninsule Arabique, la Corne de l’Afrique est une région stratégique : ports, puits de pétrole, trafics de marchandises, d’armes et de populations. Occidentaux, Asiatiques, multinationales, pétromonarchies et puissances locales — Éthiopie et Érythrée en tête — s’y livrent une lutte d’influence explosive, attisée par le conflit au Yémen.

LIMES, Il mondo di Putin, 2016, n°1 ; ce numéro comporto, parmi d’autres, d’excellents articles d’auteurs tels que CARACCIOLO, GRESSEL, PAOLONI, MARKEDONOV, BELLODI, PRIMAKOV, LUK’JANOV, SCAGLIONE et DE BONIS.

LIMES, La strategia della paura, 2015, n°11 ; les meilleurs articles concernent le Daech, le nouveau califat au Proche-Orient.

Vision and Actions on Jointly Building Silk Road Economic Belt and 21st-Century Maritime Silk Road, 2015/03/28, Issued by the National Development and Reform Commission, Ministry of Foreign Affairs, and Ministry of Commerce of the People's Republic of China, with State Council authorization, March 2015, First Edition 2015; Il s’agit de presenter dans un langage Diplomatique la stratégie à moyen terme de la Chine. Cette stratégie vise manifestement à contrarier celle des EUA dans la région et subsidiairement à établir un rapport de forme face à la Russie en fonction de ses besoins des matières premières et énergétiques.

Concernant la Turquie

BELLAIGUE, Christopher de, Turkey After Trump, in: NYRB, November 15, 2016.

TEMELKURAN, Ece, GOOD ENOUGH FOR THE MIDDLE EAST?, in: New Left Review 99, May-June 2016; If Cihan Tuğal’s book was filmed as a political thriller, the pre-credit sequence would go something like this: George Bush, against the backdrop of the Bosphorus Bridge, delivers a speech announcing the discovery of a cure for radical Islamism to the 2004 NATO summit in Istanbul. As Commander-in-Chief of the ‘war on terror’, Bush has a flattering message for his Turkish hosts: ‘Your country stands as a model to others, and as Europe’s bridge to the wider world. Your success is vital to a future of progress and peace in Europe and in the broader Middle East.’ The ‘Turkish model’, showing the perfect match of moderate Islam with American-style democracy, would prevent a dangerous fundamentalism from taking hold. The camera would pan back to show the audience of Western leaders eagerly applauding Prime Minister Tayyip Erdoğan, whose government epitomized the NATO-friendly Islamic liberalism which they hoped would take root in the Middle East. At this point, the screen would darken and the words, ‘Twelve Years Later . . .’ would appear. In the next scene, the same world leaders would be seen sneaking into a monstrously flamboyant palace to beg an autocratic President Erdoğan to block the wave of Syrian refugees fleeing the war that the ‘democratic face of Islam’ had been stoking, with Western collusion, for the past five years. The screen darkens again and the movie’s title is emblazoned across it: ‘Falling Bridge, Rising Wall’…

KAYA, Sümbül,  Une institution puissante affaiblie par la tentative de coup d’État. Comment M. Erdoğan a maté l’armée turque, in : Le Monde Diplomatique, octobre 2016 ; résumé : « La stratégie d’endiguement menée par M. Recep Tayyip Erdoğan pour contrer la mainmise traditionnelle des militaires sur la vie politique n’a pas empêché le putsch de juillet dernier. Sorti victorieux de cette épreuve de force, le président turc a lancé une vaste opération de purge pour conforter son pouvoir. Au risque de diviser et d’affaiblir une institution engagée dans deux opérations d’envergure. »

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Concernant l’Afghanistan, le Pakistan ou l’Inde

Concernant l’IranDJALILI, Mohammad-Reza & Thierry KELLNER, Où va l'Iran ?, un entretien réalisé par Emmanuel Lincot, in : Asia Focus, 6.10.2016 ; il s’agit d’une belle analyse géopolitique de l’Iran face à des grandes puissances telles que les EUA, la Chine, la Russie, l’UE…

Concernant la Caucasie méditerranéeNote d'Analyse du GRIP, Conflit au Haut-Karabakh : vers une reprise des hostilités?, 5 octobre 2016.

Concernant les PECOBEURQ, Julia, Après le « casse du siècle » en Moldavie, in : Le Monde Diplomatique, octobre 2016 ; résumé : À Chişinău, une gigantesque fraude financière a jeté la population dans la rue. Prorusses et pro-occidentaux ont défilé ensemble contre le système oligarchique. Mais la classe politique se complaît dans les anciennes fractures, semblant ignorer que les Moldaves se sont lassés des clivages géopolitiques.

Concernant des articles géoéconomiques

Special Reports of Financal Times

Turkey, OCTOBER 4, 2016 & SEPTEMBER 28, 2016 : Turkey politicsTurkey’s crackdown on dissent has gone too farErdogan is using emergency rule to rid himself of all opponents

Etudes ou notes géopolitiquement significatives à mon point du vueLIMES, Brexit e il patto della anglospie, n° 6/2016.CARACCIOLO, Lucio, Extraeuropei ed ex europei, in: LIMES, Chi bussa alla nostra porta, n° 6/2015.LIVI BACCI,  Massimo, LA QUARTA GLOBALIZZAZIONE, in: LIMES, Chi bussa alla nostra porta, n° 6/2015.

Alternatives Sud, Changer le modèle Ici et maintenant?, vol. XXIII – 2016, n°3, Résumé: L’imbrication des crises et des guerres, les faux-semblants du développement et la poussée des inégalités témoignent de l’illusion d’une société démocratique fondée sur les artifices d’une croissance « inclusive » et du « libre » échange. Des résistances et des critiques mettent à nu et dénoncent – plus que jamais – un modèle inique et insoutenable. Ce faisant, elles se nourrissent, en creux, d’une soif utopique et d’une volonté de construire un autre monde de possibles.Au Sud, de nombreuses pistes pour un changement de paradigme ont émergé ces dernières années. Elles se cristallisent autour de concepts clés comme le buen vivír, l’économie solidaire, le féminisme décolonial ou les biens communs. Que recouvrent ces conceptions ? Et comment se déclinent-elles selon les lieux et les acteurs ?Au-delà des spécificités, des lignes communes se dessinent. Les luttes sont appréhendées de manière plurielle, en fonction de leur nécessaire interconnexion, et non plus à partir de l’alignement sur la classe révolutionnaire. La transformation est pensée de pair avec la transition, pour ne pas reporter les changements et pour souligner le potentiel créatif de pratiques actuelles. La recherche d’une harmonie – entre les personnes, avec la nature – est aux premières loges. Reste que les contours de ces dynamiques font débat et que la question, centrale, du pouvoir continue de diviser. Loin donc d’avoir disparu, la volonté de « changer le monde » demeure. Elle emprunte plusieurs chemins et réinvente ses moyens d’action, mais la révolution est toujours à l’ordre du jour. 

Rapport du GRIP : Armements, désarmement et sécurité internationale. Résumé du SIPRI Yearbook 2016, 2016/6.HUNG Jui-Min, Arbitrage en mer de Chine méridionale. Taiping: "île" ou "rocher"?, in : Éclairage du GRIP, 17 octobre 2016 ;

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Résumé de l’A. : Le 22 janvier 2013, les Philippines ont demandé un arbitrage extérieur dans le différend les opposant à la Chine à propos des revendications de cette dernière en mer de Chine méridionale. Le tribunal sollicité, organisé sous les auspices de la Cour permanente d'arbitrage (CPA), une organisation intergouvernementale basée à La Haye, devait se prononcer, entre autres choses, sur «[…] le statut de certains éléments maritimes en mer de Chine méridionale et les droits maritimes qu’ils peuvent générer». À l’été 2016, au terme d’un long processus légal émaillé d’altercations diplomatico-politiques, le tribunal a rendu sa sentence, et cette dernière fait d’ores et déjà jurisprudence. Loin de se limiter à la seule dispute sino-philippine, ses arguments ont provoqué d’importants remous légaux, diplomatiques et géopolitiques, en Asie-Pacifique et même au-delà.

QUATREPOINT, J.-M., Des missionaires aux mercenaires, in : Le Monde diplomatique, novembre 2016 ; il s’agit d’une analyse de « la stratégie d’influence des Etats-Unis » auprès des « élites européennes ».PIELLER, Evenlyne, Décibels et extrême droite en Hongrie – le beau Danube noir, in : Le Monde diplomatique, novembre 2016 ; une étude attentive de la droite (Fidesz) et de l’extrême droite (Jobbik) en Hongrie qui se caractérisent par « un appel à un retour vers un passé source d’avenir heureux » et qui « semble proposé par deux partis concurrents ».WAHL, Peter, Impopularité des traités avec le Canada et les Etats-Unis – Le libre-échange divise la société allemande, in : Le Monde diplomatique, novembre 2016 ; l’article rappelle les obstacles majeurs que la Cours constitutionelle allemande dresse devant la ratification de ces traités en RFA.FOUCHER, Michel, Espace politique à géométrie variable – L’Union européenne au défi de ses frontières, in : Le Monde diplomatique, novembre 2016 ; l’A. fait le tour des limites possibles de l’expansion de l’UE compte tenu de l’hypothèse du Brexit.

Annexes: textes, extraits et articles complets

1.Elections présidentielles aux EUA

Vor dem Wahlkampf - Wie alles begann, in : NZZ AM SONNTAG, von Michael Furger, Anja Burri, Lucienne Vaudan und Andreas Mink 14.11.2016Ja, der Sieg von Donald Trump war überraschend, aber kein Zufall. Erst im Rückblick wird klar, wie viele einzelne Ereignisse zum Triumph über Hillary Clinton geführt haben. Angefangen hat alles vor fünfzehn Jahren.Unter all den bizarren Szenen im öffentlichen Leben von Donald Trump gibt es eine, die heraussticht – weil sie anders ist, weil sie ihn wehrlos zeigt und weil sie, das vermuten jedenfalls die Menschen, die dabei gewesen sind, einen Moment darstellt, der für den Fortlauf seiner Geschichte entscheidend war. Es ist der späte Abend des 30. April 2011. In Washington findet das White House Correspondent Dinner statt, ein rauschendes Fest der Washingtoner Elite im Ballsaal des Hotel Hilton. Höchster Gast ist der Präsident Barack Obama, einer der Ehrengäste: Donald Trump. Als Obama um 22 Uhr ans Rednerpult tritt, hat die Gesellschaft schon drei Stunden lang getrunken. Die Stimmung ist heiter, und sie wird noch heiterer, denn Obama kommt auf Trump zu sprechen. Trump führt die Bewegung der «Birther» an, die bezweifelt, dass der Präsident in den USA geboren wurde. Obama musste wegen Trump seine Geburtsurkunde veröffentlichen, und diese Schmach zahlt er ihm nun heim. Minutenlang setzt er eine Pointe nach der anderen: Trump der Wirrkopf, der seichte Unterhalter, der Mann mit dem schlechten Geschmack. Das Publikum grölt. Mittendrin sitzt Donald Trump. Eine Fernsehkamera filmt, wie er regungslos am Tisch sitzt, starr das Gesicht, kochend vor Wut, das

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werden Tischnachbarn später berichten. Vorne der Präsident, der ihn demütigt, um ihn herum die Elite aus Politik und Medien, wie sie lacht über ihn. «Ich glaube, an diesem Abend hat er beschlossen, Präsident zu werden», wird sein langjähriger Berater Roger Stone Jahre später in einem Dokumentarfilm sagen. «Er sagte sich: Ich tue es, und zeige es allen.» Niemand, auch Roger Stone nicht, kann mit letzter Gewissheit erklären, wie der Immobilien-Unternehmer und TV-Star Donald Trump schliesslich zum 45. Präsidenten der Vereinigten Staaten gewählt werden konnte, wie er alle Regeln ausser Kraft setzte, die bisher für einen amerikanischen Wahlkampf galten: die Macht des Geldes, der Organisation, der Vernetzung, der politischen Erfahrung. Aber es gibt Spuren und Hinweise, die im Rückblick plötzlich sichtbar werden. Ereignisse, die den Lauf der Geschichte in eine bestimmte Richtung gelenkt haben. Es sind Ereignisse über einen langen Zeitraum: 15 Jahre lang sind die Leben von Donald Trump und Hillary Clinton aufeinander zugesteuert bis zu dieser Nacht am letzten Dienstag. Die Aussenseiter Ihre Geschichte aber beginnt im Jahr 2000, das letzte Jahr der Amtszeit von Präsident Bill Clinton. Hillary und er ziehen nach New York, wo Hillary zur Senatorin gewählt wird. 2001 gründen sie die Clinton Foundation, die im Laufe der nächsten 16 Jahre Hunderte von Millionen Dollar Spenden zusammentragen wird. Die Stiftung dient auch dazu, wichtige Mitarbeiter der Clinton-Regierung zu parkieren, damit sie bereit sind für den nächsten Kampf, den politischen Aufstieg von Hillary Clinton. Ein solcher Mitarbeiter, vielleicht der wichtigste, ist John Podesta, Bill Clintons Stabschef. Er wird 15 Jahre später Chef von Hillarys Wahlkampfteam sein. Podesta gründet zuerst eine PR-Firma, danach ruft er die Denkfabrik «Center for American Progress» ins Leben. Sie soll die schwächelnden Demokraten mit einer politischen Agenda ausstatten. Das Geld dafür schiesst der Milliardär George Soros ein. Kurz nachdem Barack Obama auf Druck der Birther-Bewegung seine Geburtsurkunde veröffentlicht hatte, hatte er am Korrespondentendinner des Weissen Hauses am 30. April 2011 einen fulminanten Auftritt. Genüsslich spottete er über den anwesenden Donald Trump, die lauteste Stimme der Birther-Bewegung. Der ganze Saal, später die ganze Welt, lachte den Multimilliardär Trump aus.Der Journalist Robert Dreyfuss beschreibt die Denkfabrik damals als «Schattenregierung» und «Personalreservoir für die kommende Präsidentin Hillary», mit anderen Worten: ein millionenschwerer Apparat, der vor allem ein Ziel hat: den politischen Aufstieg von Hillary Clinton. Zu dieser Zeit hat Donald Trump in New York seinen Trump World Tower fertiggestellt. Ein Hochhaus mit 72 Etagen, es soll ein Symbol sein seines Erfolgs, eine Eintrittskarte in die feine Gesellschaft New Yorks. Doch Trump und auch die Clintons passen nicht in den ehrwürdigen Kreis der wohltätigen und kunstinteressierten Damen und Herren. Ein Medienmogul wird 15 Jahre später der «New York Times» sagen: «Alle drei waren Aussenseiter. Die Clintons waren keine New Yorker, und Trump war immer nur ein Angeber.» Und wie meistens, wenn Menschen verstossen werden, finden sie irgendwie zusammen. Bill Clinton findet Zugang zu Trumps Golfklub. Dieser wiederum spendet Clintons Stiftung 100 000 Dollar, unterstützt Hillarys Wahlkampf und wird Mitglied der Demokraten. Es ist eine Zweckgemeinschaft: Trump sucht Renommee, die Clintons suchen Geld. Als Trump 2005 Melania heiratet, sind die Clintons zu Gast. Es entstehen Bilder, die beide Paare in vergnügter Stimmung zeigen. Der Aufstieg

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Trump, geschäftlich zwar in Schwierigkeiten, beginnt eine zweite Karriere, die über zehn Jahre später entscheidend für seine Wahl sein wird. Er wird Star der TV-Serie «The Apprentice». Trump testet Jungmanager und sortiert einen nach dem anderen aus. Die Serie ist ein Strassenfeger. Sie läuft elf Jahre und macht Trump zum Star. Er tingelt durch Talkshows, bei einer sagt er vor der Aufzeichnung in einem Bus, er könne sich bei Frauen alles erlauben, er könne ihnen sogar an die Geschlechtsteile greifen. Der Satz wird ihn Jahre später einholen.

Ein Strassenfeger: Donald Trumps Show «The Apprentice».«Die Serie war sein grosser Trumpf», sagt Trumps Berater Roger Stone. «14 Staffeln lang sieht ihn ganz Amerika in bestem Licht. Die Eliten sagen, das sei nur Reality-TV, aber die Leute unterscheiden nicht zwischen Nachrichten und Unterhaltung. Für sie ist es einfach Fernsehen.» Trump nutzt die Popularität, beginnt über Politik zu reden und denkt laut über eine Präsidentschaftskandidatur nach. Die Saat Noch ist es nicht so weit für Trump — aber für Clinton. Im Jahr 2007, sieben Jahre nach dem Abschied aus dem Weissen Haus, soll der Plan des Clinton-Clans aufgehen. Hillary Clinton bewirbt sich um die Präsidentschaft. In ihrem Rücken der millionenschwere Apparat des «Center for American Progress», die Clinton-Stiftung, Podestas PR-Firma, das Netzwerk in Washington — und Donald Trump. Er möge die Clintons sehr, sagt er öffentlich. «Hillary wäre eine grossartige Präsidentin, weil sie hart arbeitet und eine Agenda hat.» Doch ein aufstrebener schwarzer Demokrat durchkreuzt den Plan. Senator Barack Obama begeistert mit seinem Versprechen nach Wandel das Volk. Er fegt seine Gegnerin in den Vorwahlen weg und wird 2008 Präsident. Kaum gewählt, beruft er Hillary Clinton als Aussenministerin in seine Regierung. Doch ausgerechnet mit der hoffnungsvollen Wahl Obamas kommt es in der amerikanischen Gesellschaft zu zwei Brüchen, die acht Jahre später entscheidend sein werden für den Aufstieg von Trump. Ein Bruch wird ausgelöst

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durch die Finanzkrise. Millionen von Menschen verlieren ihren Job, Millionen verlieren ihr Eigenheim. Die Finanzwirtschaft wird zur meistgehassten Branche des Landes. Der Präsident lässt es zu, dass weit über 100 Millionen Dollar Steuergelder in Form von Boni an die verhassten Banker fliessen. Kaum ist Obama im Amt, schon schwappt der Hass auf die Banker auch auf die Regierung über. Washington, so denkt die Öffentlichkeit, hat sich mit der Wall Street verbündet. Der zweite Bruch ist weniger gut sichtbar. Es ist ein schleichender Rassismus, ein Minderwertigkeitsgefühl der Weissen gegenüber ihrem schwarzen Präsidenten und der First Lady Michelle. «Viele können sich einfach nicht an das Bild dieser zwei erfolgreichen, eleganten und hochgebildeten Schwarzen gewöhnen», sagt James W. Davies, Professor für Politikwissenschaft an der Universität St. Gallen. Früher habe die weisse Unterschicht stets die Gewissheit gehabt, dass unter ihnen noch die Schwarzen waren. Diese Stimmung führt zu einer neuen politischen Kraft. 2009 entsteht die Tea Party, eine konservative, rechtspopulistische Bewegung innerhalb der Republikanischen Partei. Sie bekämpft alles, was mit staatlichen Eingriffen zu tun hat, und macht Rassismus wieder salonfähig. Ihr liebstes Feindbild: der schwarze Präsident Barack Obama. Finanziert von Milliardären, schafft es die Tea Party, die zerstrittenen Republikaner vor sich herzutreiben. Als die Partei 2010 die Mehrheit im Repräsentantenhaus erreicht, blockiert sie die Arbeit der Regierung Obama und schürt den Hass auf Washington. «Trump hat von der staatsfeindlichen Strategie der Republikaner profitiert», wird der amerikanische Politikprofessor Jacob Hacker Jahre später bilanzieren. Tatsächlich ist bereits im Jahr 2010 der Boden bereitet für einen Kandidaten wie Donald Trump. Er wechselt von den Demokraten zu den Republikanern und stellt sich an die Spitze der «Birther»-Bewegung, die behauptet, Obama sei nicht in den USA geboren und daher unrechtmässig Präsident der USA. Eine Umfrage von CNN ergibt 2010, dass ein Viertel der Amerikaner glauben, Obama sei wahrscheinlich oder definitiv im Ausland geboren. Trump fordert die Veröffentlichung der Geburtsurkunde und verkündet es in jeder Talkshow. Er deutet wiederum eine Präsidentschaftskandidatur an und schiesst in Umfragen an die Spitze aller republikanischen Anwärter. Im April 2011 schlägt Obama zurück und demütigt ihn am White House Correspondent Dinner. Doch die Saat von Trump ist längst aufgegangen. Denn mit seinem Engagement für die Birther hat er jene 25 Prozent der fremdenfeinlichen Amerikaner sicher auf seiner Seite. Sie werden ihm treu bleiben bis 2016. Der-Ku-Klux-Klan und andere rassistischen Organisationen feiern ihn als Helden. Der Fehler Hillary Clinton bereist in dieser Zeit die Welt als Aussenministerin und geniesst so hohe Popularitätswerte wie noch nie, höher als jene von Obama. Beobachter rechnen schon mit einer Kandidatur 2016, umso mehr, als Clinton ankündigt, sie werde Ende 2012 zurücktreten. Doch ausgerechnet dann kommt es zu einem folgenschweren Ereignis in Libyen. Im September greifen Rebellen in der Stadt Benghasi das amerikanische Konsulat an. Der US-Botschafter und drei weitere Amerikaner sterben. Die Attacke wird von Clintons Gegnern als Beweis für ihre gescheiterte Libyen-Intervention vorgebracht. Im Zuge der Untersuchungen findet man zudem heraus, dass Clinton ihren gesamten E-Mail-Verkehr regelwidrig über einen privaten Server abwickelt und so Staatsgeheimnisse gefährdet. Der E-Mail-Skandal sollte im Wahlkampf 2016 ihren Gegnern die besten Argumente liefern, sie als unehrliche Person

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darzustellen. Und dieser Wahlkampf hat möglicherweise auch für Trump schon begonnen. Denn im gleichen Jahr, 2012, lässt er den Slogan «Make America great again» markenrechtlich schützen. Das Schmutzspiel Wie konkret Trumps Pläne damals schon sind, weiss niemand. Was man weiss, ist, dass er drei Jahre später, im Mai 2015, einen Anruf von Bill erhält. Die «Washington Post» wird später verschiedene Mitarbeiter zitieren, die von diesem Gespräch berichten. Clinton versucht Trump offenbar davon zu überzeugen, bei den Republikanern eine aktivere Rolle zu spielen. Politische Beobachter sehen darin eine Strategie: Clinton will Trump zu einer Kandidatur überreden, weil er für seine Frau ein leicht zu schlagender Gegner wäre. Am 16. Juni 2015 schliesslich gibt Trump seine Kandidatur bekannt. Zu diesem Zeitpunkt hat er Hillary Clinton bereits den Krieg erklärt. Denn die ist bereits im April in den Präsidentschaftswahlkampf eingestiegen. Trump und Clinton, seit 15 Jahren bekannt, steuern unerbittlich aufeinander zu. Noch fehlt aber beiden die Nomination. Bei den Demokraten hat der Clinton-Clan die Partei mit seinem millionenschweren Apparat derart im Griff, dass die Kandidatur zwingend ist. Es sind einflussreiche Leute aus dem «Center for American Progress», die jetzt nach Jahren der Vorbereitung ihre Macht und ihr Geld auffahren. Allen voran John Podesta, der Wahlkampfchef. Andere mögliche Kandidaten wie die populäre Senatorin Elizabeth Warren verzichten. Vizepräsident Jo Biden zieht sich zurück. Das Weisse Haus selbst hat offenbar Vorbehalte angemeldet. Als in den Vorwahlen der einzige starke Gegenkandidat, Bernie Sanders, gefährlich wird, plant man parteiintern, ihn zu diskreditieren. Man will ihn als Atheisten hinstellen und so für religiöse Demokraten unwählbar machen. Das werden Mails, die Wikileaks veröffentlicht, später an den Tag bringen. Die Anzahl der Fernsehdebatten zwischen Clinton und Sanders reduziert man auf zwei; eine findet am Samstag vor Weihnachten statt, ein unmöglicher Termin. Am 12. Juli 2016 ist klar, dass Sanders die nötigen Stimmen für die Nomination nicht erhält. Der Weg für Hillary Clinton ist frei. Doch die schmutzigen Spiele haben Clinton geschadet: Sanders junge, enthusiastische Anhängerschaft wendet sich angeekelt von ihr ab. Das Finale Doch im Grunde, und das wird erst im Rückblick klar, ist Trump kaum mehr aufzuhalten. Die Brüche in der amerikanischen Gesellschaft sind zu gross: die soziale Situation der Globalisierungsverlierer, der Hass auf Obama, das Unterlegenheitsgefühl der weissen Mittel- und Unterschicht gegenüber ihrem schwarzen Präsidenten. Nach acht Jahren mit einem schwarzen Präsidenten wollen sie nicht auch noch eine Frau akzeptieren. Schon gar nicht diese Frau, verbandelt mit der Wall Street und Teil des verhassten politischen Establishments. Das Volk erwartet von einem neuen Präsidenten immer eine Neubegründung des amerikanischen Traums. Clinton, die sich als Obamas politische Erbin inszeniert, kann das nicht bieten, Donald Trump hingegen schon. Er ist für die frustrierten Amerikaner genau der richtige Mann, einer von ausserhalb des Washingtoner Filzes. Trump setzt sein Image als Geschäftsmann ein, das er während elf Jahren im Fernsehen aufgebaut hat, kapert die Tea-Party-Bewegung und räumt in den Vorwahlen alle Gegner aus dem Feld. Die Ereignisse spielen weiter für Trump. Im Februar 2016 stirbt Antonin Scalia, ein konservatives Mitglied des obersten amerikanischen Gerichts. Dieses ist mächtig: Es kann jeden politischen Entscheid kippen. Die Republikaner

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verhindern eine Ersatzwahl. Der neue Präsident soll die Ernennung vornehmen. Die Richterwahl treibt die Evangelikalen in die Arme von Trump. Zwar angewidert von seinem Frauenbild, schlagen sie sich auf seine Seite. Denn er verspricht, dass das oberste Gericht in entscheidenden Fragen wie etwa der Abtreibungsfrage konservativ bleibt. Clinton begeht nun einen ihrer grössten Fehler: Sie bezeichnet Trumps Anhänger als «bedauernswert». In der Bevölkerung verstärkt sich das Gefühl, von der Elite in Washington nicht ernst genommen zu werden. Jetzt kann nicht einmal Trumps Sex-Skandal die Bewegung stoppen.Als das FBI kurz vor der Wahl wegen neuer E-Mails Ermittlungen gegen Clinton aufnimmt, ist das Duell definitiv entschieden. Am 8. November wird wahr, was sich über Jahre über viele einzelne Entscheidungen und Ereignisse aufgebaut hat. Nicht überall war Trump im Spiel, aber er war der Mann mit dem richtigen Profil für die Bewegung. Als er nachts um 3 Uhr zu seinen Anhängern sprach, redete er zuerst über Clinton, darüber, wie viel sie für dieses Land geleistet habe. Es klang versöhnlich. Wie früher, vor vielen Jahren.Quellen: The New York Times, Reuters, Center for Responsive Politics, The Guardian, The Washington Post, The New Yorker, Politico. CNN, Wikileaks, «The Choice» (Dokumentarfilm von Michael Kirk)

Les 7 propositions de Donald Trump que les grands médias nous cachent, Par Ignacio Ramonet  |  21 septembre 2016, in : La Lettre d'information de Mémoire des luttes, n° 52, novembre 2016 (extraits)

... Face à de si mauvais résultats /de sondages/ cependant, le candidat républicain Donald Trump décida, en août dernier, de remanier son équipe et de nommer un nouveau chef de campagne, Steve Bannon, directeur du site ultra conservateur Breitbart News Network. Trump modifia aussi son discours pour s’adresser à deux groupes d’électeurs décisifs : les Afro-américains et les Hispaniques…

Depuis la crise dévastatrice de 2008 (dont nous ne sommes pas encore sortis), plus rien n’est comme avant nulle part. Les citoyens sont profondément déçus, désenchantés et désorientés. La démocratie elle-même, comme modèle, a perdu une grande part de son attrait et de sa crédibilité. Tous les systèmes politiques ont été secoués jusqu’aux racines… Cette métamorphose atteint aujourd’hui les Etats-Unis, un pays qui a déjà connu, en 2010, une vague populiste ravageuse, incarnée à l’époque par le Tea Party. L’irruption du milliardaire Donald Trump dans la course à la Maison Blanche prolonge cette vague et constitue une révolution électorale que nul n’avait su prévoir.

Même si, apparemment, la vieille bicéphalie entre démocrates et républicains demeure, en réalité la montée d’un candidat aussi atypique que Trump constitue un véritable tremblement de terre. Son style direct, populacier, et son message manichéen et réductionniste, qui sollicite les plus bas instincts de certaines catégories sociales, est fort éloigné du ton habituel des politiciens américains. Aux yeux des couches les plus déçues de la société, son discours autoritaro-identitaire possède un caractère d’authenticité quasi inaugural… Ils trouvent que Trump dit tout haut ce qu’ils pensent tout bas. Et perçoivent que la « parole libérée » de Trump sur les Hispaniques, les Afro-Américains, les immigrés et les musulmans comme un véritable soulagement.

A cet égard, le candidat républicain a su interpréter, mieux que quiconque, ce qu’on pourrait appeler la « rébellion de la base ». Avant tout le monde, il a perçu la puissante fracture qui sépare désormais, d’un côté les élites politiques, économiques, intellectuelles et médiatiques ; et de l’autre côté, la base populaire de l’électorat conservateur américain. Son discours anti-

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Washington, anti-Wall Street, anti-immigrés et anti-médias séduit notamment les électeurs blancs peu éduqués mais aussi – et c’est très important –, tous les laissés-pour-compte de la globalisation économique.

Le message de Trump diffère de celui des leaders néofascistes européens. Il n’est pas un ultra droitier conventionnel. Il se définit lui même comme un « conservateur avec du bon sens ». Sur l’échiquier politique traditionnel, il se situerait plutôt à la droite de la droite. Chef d’entreprise milliardaire et star populaire de la téléréalité, Trump n’est ni un militant antisystème ni, évidemment, un révolutionnaire. Il ne critique pas le modèle politique en soi, mais plutôt les responsables qui pilotent ce modèle. Son discours est émotionnel et spontané… Il s’adresse à cette partie de l’électorat américain gagné par le découragement et le mécontentement, et aux gens lassés de la vieille politique et du système des « privilégiés », des « castes ». À tous ceux qui protestent et qui crient : « Qu’ils s’en aillent tous ! » ou « Tous pourris  ! », il promet d’injecter de l’honnêteté dans le système et de renouveler le personnel et les mœurs politiques.

Les grands médias ont beaucoup diffusé certaines de ses déclarations et propositions. Surtout les plus ignobles et les plus odieuses… Il a également a affirmé que le mariage traditionnel formé par un homme et une femme constitue « la base d’une société libre » et a critiqué la décision de la Cour suprême de reconnaitre le mariage entre personnes du même sexe comme un droit constitutionnel. Il soutient ce qu’on appelle les « lois de liberté religieuse » promues par les conservateurs dans plusieurs Etats pour refuser des prestations aux personnes LGBT. Il ne faut pas oublier non plus ses déclarations sur le « mensonge » du changement climatique qui serait, selon lui, un concept « inventé par et pour les Chinois pour provoquer la perte de compétitivité du secteur manufacturier américain. »

Un tel catalogue de détestables inepties a été diffusé par les médias dominants non seulement aux Etats-Unis mais partout dans le monde. Au point qu’on se demande comment un personnage avec de si misérables idées peut rencontrer un tel succès chez les électeurs américains qui, évidemment, ne sont pas tous décérébrés ? Quelque chose ne cadre pas.Pour résoudre cette énigme, il a fallu fendre le mur de l’information et analyser de plus près le programme complet du candidat républicain. On découvre alors sept autres options fondamentales qu’il défend, et que les grands médias passent systématiquement sous silence.

1) … Récemment, il a tweeté : « Si les grands médias, répugnants et corrompus, couvraient de manière honnête ma campagne, sans fausses interprétations, je dépasserais Hillary de 20 %. » Il n’a pas hésité à interdire d’accès à ses meetings plusieurs médias importants comme The Washington Post, Politico, Huffington Post et BuzzFeed. Il a même osé attaquer Fox News, la grande chaîne de la droite pamphlétaire, qui pourtant le soutient à fond …

2) Une autre cause des attaques médiatiques contre Trump : sa dénonciation de la globalisation économique qu’il tient pour responsable de la destruction des classes moyennes. Selon lui, l’économie globalisée est une calamité dont le nombre de victimes ne cesse de croître. Il rappelle que plus de 60 000 usines ont dû fermer ces quinze dernières années aux Etats-Unis et qu’environ cinq millions d’emplois industriels ont été détruits.

3) Trump est un fervent protectionniste. Il propose d’augmenter les taxes sur tous les produits importés. Et se dit prêt, s’il arrive au pouvoir, à établir des droits de douanes de 40% sur les produits chinois. « Nous allons récupérer le contrôle du pays et nous ferons en sorte que les

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Etats-Unis redeviennent un grand pays » affirme-il souvent, en reprenant son slogan de campagne. Partisan du Brexit, il a déclaré que, s’il était élu, il ferait sortir les Etats-Unis de l’Accord de libre échange nord-américain (ALENA). Il s’est également attaqué au Traité Trans-Pacifique (TPP) et a confirmé que, une fois élu, il retirerait les Etats-Unis de l’accord : « Le TPP constituerait un coup mortel pour l’industrie manufacturière des Etats Unis. » Evidemment, s’il est élu, il stopperait aussi les négociations en cours avec l’Union européenne. Il va même plus loin : « Nous allons renégocier ou sortir de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Ces accords commerciaux sont un désastre. » répète-t-il. Dans des régions comme le rust belt, la « ceinture de rouille » du nord-est où les délocalisations et la fermeture d’usines ont fait exploser le chômage et généralisé la pauvreté, ces propos sont reçus avec enthousiasme et font renaître tous les espoirs.

4) Autre option dont les médias parlent peu : son refus des réductions budgétaires néolibérales en matière de sécurité sociale. De nombreux électeurs républicains victimes de la crise économique, et tous ceux qui ont plus de 65 ans, ont besoin de la Social Security (retraite) et du Medicare (assurance maladie) mis en place par le président Barack Obama que les autres dirigeants républicains veulent supprimer. Trump a promis ne pas revenir sur ces avancées sociales. Il a aussi promis de diminuer les prix des médicaments, d’aider à régler les problèmes des « SDF », de réformer la fiscalité des petits contribuables, et de supprimer un impôt fédéral qui touche 73 millions de foyers modestes.

5) Dénonçant l’arrogance de Wall Street, Trump propose également d’augmenter de manière significative les impôts des traders spécialisés dans les hedge funds (fonds spéculatifs) qui gagnent des fortunes. Il promet le rétablissement de la loi Glass-Steagall (votée en 1933 pendant la Dépression et abrogée en 1999 par William Clinton), qui séparait la banque traditionnelle de la banque d’affaires pour éviter que celle-ci puisse mettre en péril l’épargne populaire par des investissements à haut risque. Evidemment, l’ensemble du secteur financier est vent debout contre Trump et s’oppose au rétablissement de cette loi.

6) En matière de politique internationale, Trump s’est fait fort de trouver des terrains d’entente à la fois avec la Russie et avec la Chine. Il veut notamment signer une alliance avec Vladimir Poutine et la Russie pour combattre efficacement l’organisation Etat islamique (Daesh) même si pour l’établir Washington doit accepter l’annexion de la Crimée par Moscou.

7) Enfin, Trump estime qu’avec son énorme dette souveraine, l’Amérique n’a plus les moyens d’une politique étrangère interventionniste tous azimuts. Elle n’a plus vocation à garantir la paix à n’importe quel prix. Contrairement à plusieurs responsables de son parti, et tirant les leçons de la fin de la guerre froide, il veut changer l’OTAN : « Il n’y aura plus – affirme-t-il – de garantie d’une protection automatique des Etats-Unis envers les pays membres de l’OTAN. »…

DYER, Geoff & Tom MITCHELL, The Big Read. Hillary Clinton: The China hawk, in: FT, September 5, 2016, Comments (extraits).

A new US president faces a choice between continuing the ‘pivot’ strategy or accommodating Beijing Hillary Clinton watched as the tension in the Hanoi Convention Centre slowly mounted. First, the Vietnamese foreign minister rose to criticise China’s actions in the South China Sea. Then, one by one, other ministers from the Association of Southeast Asian Nations raised similar concerns about Chinese bullying.

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Sensing her moment, the US secretary of state asked to speak to the regional summit. For the first time, she announced that Washington had a “national interest” in freedom of navigation and international law in the South China Sea. The Chinese were irate. Yang Jiechi, the foreign minister, looked at Mrs Clinton and warned “outside powers” to stay out of the South China Sea disputes. Turning to the other countries, he fumed: “China is a big country. And you are all small countries. And that is a fact.”

Of the 956,733 miles Mrs Clinton travelled and the 112 countries visited as secretary of state, the 2010 Hanoi meeting was in many ways the defining moment of her tenure. And it provides a valuable glimpse of the worldview that the Democratic nominee would bring to the White House if she wins the November election. For the Obama administration, the “pivot” to Asia is its signature foreign policy initiative. After 200 years of primarily looking east towards Europe, the US decided that its main priority is the Asia-Pacific.By inserting the US directly into the arguments over the South China Sea, Mrs Clinton’s Hanoi statement was, in effect, the launch of the pivot, the moment the US declared to the region — and to Beijing — that the US would not sit aside as China tried to establish itself as the regional leader.The phrase itself comes from an October 2011 article in Foreign Policy magazine by Mrs Clinton. In “America’s Pacific century”, she talked about the country being at a “pivot point”. While President Barack Obama will use an Asean summit in Laos starting today to cement the pivot as part of his own legacy, the reality is that it was very much a joint project between the president and the woman he hopes will succeed him.

For some US officials, including a few angling for senior positions in a future Clinton administration, the Hanoi meeting is evidence that she would be prepared to adopt a tougher approach to China. In Beijing, the meeting reinforced the impression that she was the principal China hawk within the Obama administration…

Offensive turnFrom the outset of the first administration in January 2009, both Mr Obama and Mrs Clinton were in swift agreement that Asia would be a priority. Her first major speech in office was at the Asia Society in New York the following month, when she spoke of “America’s desire for more rigorous and persistent commitment” to the region. Yet there was also a desire within the administration not to start off on the wrong foot with China during the first year, as so many new presidents had done — especially given the crisis ripping across the global economy. It was with this in mind that Mrs Clinton said ahead of her visit to Beijing, also in February 2009, that she would not make a big deal about human rights because “we pretty much know what they are going to say” — a remark that won her fierce criticism at home for appearing to let Beijing dictate terms. By early 2010, the administration started to become less wary of offending Beijing. Mr Obama met the Dalai Lama, the exiled Tibetan spiritual leader, and announced a package of arms sales to Taiwan, while China was also lobbied to back a UN resolution on Iran.

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It was the South China Sea issue, however, that led the administration into a much more direct confrontation with China that year. US officials were already worried about increased Chinese naval activity in the area and the absence of any diplomatic process to resolve the various territorial disputes. They began to suspect that China was stepping up plans to try to exert control over the South China Sea.In her memoir Hard Choices, Mrs Clinton says she started to become concerned about the South China Sea at the May 2010 Strategic and Economic Dialogue in Beijing. The Chinese started to refer to the South China Sea as a “core interest” alongside Taiwan and Tibet — in other words, a subject on which there could be no flexibility.“They warned that China would not tolerate outside interference,” she wrote. “On the flight home from Beijing, I took stock with my team. I thought China had overplayed its hand.”The administration decided to start calling out Beijing over its actions in the South China Sea. Jeff Bader, then Asia director at the National Security Council, and former assistant secretary of state Kurt Campbell prepared the ground before the Hanoi meeting by briefing governments that harboured complaints about the Chinese. Over the past few years, the US has expanded security co-operation with Vietnam and the Philippines, both of which are involved in territorial disputes with China, and backed a court case brought by the Philippines. An international tribunal ruled in July that many of China’s claims in the South China Sea were unlawful…

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Chinese suspicions about Mrs Clinton date back to the 1995 World Conference on Women in Beijing, when she insisted that “women’s rights are human rights and human rights are women’s rights” — remarks that were not broadcast in China… From the start, the decision to push back against China in the South China Sea and the increasing US presence in the region have won strong, bipartisan support in Washington, where there are few disagreements with the basic ideas of the pivot. Within the administration, the only real debate has been about the pace of US naval operations in contested areas in the South China Sea.However the pivot has not been without its critics. Hugh White, a former Australian defence official and an influential observer on Asia, believes that the US is not prepared for the huge risks and costs that would be required to actually shift China’s strategy…

So how would President Clinton act in Asia? For all her input in defining the Obama administration’s strategy to the region, during the election campaign she has turned against one of its central planks, the 12-nation trade deal known as the Trans-Pacific Partnership. (China is not involved in TPP.) Should Mrs Clinton win the election, the ideal situation for her would be for Congress to approve the trade deal before her inauguration. But if that does not happen, she would face the difficult choice of whether to reopen an agreement which she has described as central to American influence in the region, but which she now believes to be flawed in practice. At the Asean summit in Laos this week, Mr Obama will try to reassure Washington’s regional partners that the trade agreement still remains on track. One former US official who worked closely with the Obama administration on China argues that Mrs Clinton would push more strongly on commercial issues and would be far less patient with the restrictions Beijing places on doing business in its own market…

The sorts of proposals being discussed include having another aircraft carrier permanently stationed in the region; expanding missile defence in South Korea; increased deployments to the island of Guam; and sending more planes and ships to the Philippines.“They sound like small, incremental steps, but over time they will add up into a regional framework that can influence China’s rise,” says one former official advising the Clinton campaign. The Clinton team is still betting, in effect, that China has overplayed its hand.

Republicans: Openings and anxiety over Trump’s regional agenda

On the face of it, a President Donald Trump would represent a major opening for China.

One of the few common threads of Mr Trump’s thinking about foreign affairs is a deep scepticism about America’s traditional allies and the money Washington spends to defend them. During his campaign, the Republican nominee has threatened to effectively tear up the US security agreements with Japan and South Korea — and even suggested Tokyo secure its own nuclear weapons. Such proposals would upend the balance of power by substantially reducing the US footprint in north-east Asia. As an opinion piece in China’s nationalist Global Times noted earlier this year, “without Washington’s support, Tokyo will be unable to continue intervening in the South China Sea and sustain its influence on the Asia-Pacific region”.

But there is plenty in Mr Trump’s rhetoric that would unsettle Beijing. He has railed against China for gaming the trade system and has warned that its “days of currency manipulation and cheating are over”. Lou Jiwei, Chinese finance minister, described Mr Trump as an “irrational type” when he suggested new tariffs on Chinese goods.

And while he has talked of establishing more amicable relationships with Russia and China, and said little of substance about how he would approach the South China Sea disputes, Mr Trump has talked about boosting 

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military spending in order to deter “Chinese adventurism”.

Whatever their misgivings about Mrs Clinton, the Chinese leadership has been dealing with the Democratic candidate for more than two decades.

But Beijing knows little about Mr Trump and the small group of people advising him on foreign policy. At least with Mrs Clinton, Beijing knows what it is getting.

2. BRIQUEMONT, Francis, L’Europe en miettes, in: La Libre Belgique, le jeudi 08 septembre 2016; A quel jeu joue l’Otan en Europe de l’Est ? Que font les Etats de l’UE pour s’affranchir de la lourde tutelle des USA et affirmer que la stabilité en Europe, c’est d’abord un problème européen? En voici quelques extraits:

…De Gaulle a dû se retourner de contentement en constatant que le peuple britannique lui donnait raison un demi-siècle plus tard. La situation au Royaume-Uni est intéressante car il est remarquable de constater qu’aujourd’hui il y a conflit entre le parlement et la démocratie représentative - la majorité des députés était et est toujours partisane du "Remain" - et le vote populaire… /L/’UE n’a jamais pu définir une politique étrangère commune et encore moins, bien entendu, une politique de défense et de sécurité.

Aucun homme d’Etat européen n’a proposé de revoir le lien transatlantique avec les Etats-Unis car pour cela il fallait "penser" l’Europe au sein de l’Otan et plus encore après l’adhésion à l’UE des anciens Etats d’Europe centrale, il était essentiel qu’une Europe indépendante et autonome recherche patiemment et fermement la stabilité de "notre" continent avec la Russie, profondément humiliée dans les années 1990. Incapables de s’affranchir de la trop lourde tutelle des USA au sein de l’Otan, beaucoup d’Etats européens n’ont pensé qu’à profiter des dividendes de la paix - attitude très rentable sur le plan électoral - plutôt que d’encourager la création d’une véritable "légion étrangère" européenne dans la crise russo-ukrainienne.

La crise en Georgie aurait d’ailleurs dû être un avertissement sérieux pour l’UE. Le comble est que l’UE - plus que la Russie peut-être - est la seule victime des sanctions réciproques inutiles et à l’efficacité politique nulle. L’Ukraine est un pays corrompu à tous les niveaux de la société. Le Fonds monétaire international (FMI) a suspendu son aide financière. Qui contrôle l’utilisation des fonds versés à l’Ukraine par l’UE ? Et à quel jeu joue l’Otan en Europe de l’Est ? La crise ukrainienne a débouché sur une "guéguerre" froide avec la Russie, mais qui peut croire que la Russie est une menace crédible pour un Etat de l’UE ou de l’Otan dans le cadre de la dissuasion USA-Russie ? L’Otan trouve bien sûr une nouvelle justification à son existence et nous assistons même à une resucée de la doctrine Harmel des années 70-80. "Défense et détente", dans une situation alors autrement plus tendue qu’aujourd’hui. Le secrétaire de l’Otan parle maintenant de "Défense et dialogue" mais que font les Etats de l’UE au sein de l’Otan pour affirmer que la stabilité en Europe, c’est d’abord un problème européen? ...

/L/a Russie, depuis des siècles, a vu le danger venir de l’ouest4. Au temps des troubles (début du XVIe siècle), c’était le roi de Pologne; au début du XVIIe, Pierre le Grand passa une

4 Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Plon, Paris, 1997.

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grande partie de son règne à combattre la Suède de Charles XII; au XIXe siècle, ce fut Napoléon et au XXe siècle, Hitler ! Bref, de quoi laisser des traces dans les esprits russes !

Tout aussi inquiétant et destructeur pour l’idée européenne est la renaissance dans certains Etats d’un nationalisme ou régionalisme exacerbé, qui frise souvent le fascisme. Les révolutionnaires de Kiev se battaient, ne l’oublions pas, sous l’emblème de la croix gammée... L’Europe est en "miettes" et les Européens semblent avoir peur de tout : du terrorisme, des migrants, de la Turquie, de l’austérité, du réchauffement climatique, etc. Les Etats se replient sur eux-mêmes. Verrons-nous demain des hommes ou femmes d’Etats européens capables de faire comprendre aux citoyens qu’une Europe politique et de défense est la seule solution pour garantir la paix sur notre continent. Cette Europe-là n’est un problème que pour les nostalgiques d’un passé révolu.

3. LIMES, Chi bussa alla nostra porta, n° 6/2015.CARACCIOLO, Lucio, Extraeuropei ed ex europei, in: LIMES, Chi bussa alla nostra porta, n° 6/2015 (extraits) :

IL MIGRANTE CI SMASCHERA. LO STRANIERO CHE APPRODA SULLE nostre sponde rompe il ritmo della quotidianità. È l’irregolare per eccellenza. Perciò ci costringe a riflettere sulle regole della nostra vita sociale e politica. Ce ne spalanca gli abissi insondati, ce ne illumina gli angoli oscuri. Mette in questione tutto ciò che per noi non è questionabile. E ci espone alla più radicale delle domande: chi siamo?Pur di non rispondere a tanto dolorosa interrogazione, spesso preferiamo respingere – non solo metaforicamente – l’altro da noi. Rimuoverlo. Almeno restringerlo in un ghetto che ce lo renda invisibile. E configgerlo in una definizione di specie – «il marocchino», «l’afghano», «il somalo» – a certificare che di fronte non abbiamo una persona, con la sua storia di vita, ma una molecola di un mondo inferiore che non vogliamo conoscere. Una razza, non un individuo. Un oggetto, non un umano. Cui imponiamo una maschera, mentre lui ce la toglie.Di fronte al migrante diventiamo stranieri a noi stessi. Soli con la nostra ipocrisia cognitiva, indifferenti a riconoscerlo e ad esserne riconosciuti, perché «straniero è colui il cui sguardo è incapace di farci provare vergogna»1. Sicché l’Europa, che ieri volle alzare la fiaccola della «missione civilizzatrice» colonizzando spazi e anime di quegli africani e asiatici i cui pronipoti ne puntano oggi le terre, sembra incapace di venire a patti con la pressione di presunti alieni in fuga dalle nostre ex colonie…

LIVI BACCI,  Massimo, LA QUARTA GLOBALIZZAZIONE, in: LIMES, Chi bussa alla nostra porta, n° 6/2015 (extraits) :

La nuova mondializzazione sconvolge le categorie della migrazione, mescolando le etnie e inventando vie di contatto tra le persone. Difficile distinguere fra profugo e migrante economico. Il declino demografico dell’Europa. Un parallelo fra Germania e Nigeria.DAL SUO ESILIO IN CORSICA, SENECA SCRIVEVA alla madre Elvia: «Ognuno ha lasciato la sua casa per una ragione o per l’altra. Questo, però, è certo: che nessuno è rimasto nel luogo dove è nato.

Incessante è il peregrinare dell’uomo. In un mondo così grande ogni giorno qualcosa cambia: si gettano le fondamenta di nuove città, nascono popolazioni con nuovi nomi, via via che si estinguono quelle che c’erano prima o si incorporano con altre più forti».

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Migrare è una prerogativa umana e l’Europa si è costruita con le migrazioni, rinnovata con le migrazioni e con le migrazioni ha contribuito al popolamento di altri continenti. Dalle origini dell’agricoltura fino alla metà dello scorso millennio, l’Europa ha ricevuto flussi di immigrazione in provenienza dal Mediterraneo sudorientale o dall’Oriente, attraverso la grande porta di entrata tra gli Urali e il Mar Caspio. Nel Cinquecento, l’incontro tra Europa e America ha gettato i semi della prima grande globalizzazione moderna, aprendo il continente a consistenti flussi di emigrazione. La seconda grande globalizzazione, nell’Ottocento, ha enormemente ingrossato i flussi di emigrazione verso i Nuovi Mondi affamati di capital…

4. Fusion Bayer-Monsanto : quelles conséquences ?, Vendredi 23 septembre 2016, Romain Gelin, Gresea asbl (Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative) (extraits)

L’acquisition de Monsanto par Bayer s’inscrit dans le mouvement plus large de concentration du secteur de la chimie, après l’annonce ces derniers mois des fusions entre Dow Chemical et DuPont ainsi que du mariage entre Syngenta et ChemChina. Quelles motivations ont poussé à cet accord entre les deux firmes transnationales ? Quelles conséquences pour les clients des deux entreprises ? les travailleurs ? Tentative de décryptage.

  Sommaire   En terme commercial et industriel Concentration du secteur de la chimie Qui sont les propriétaires des entreprises de la chimie ? Synergie, réduction des coûts et crainte de restructurations Craintes pour les agriculteurs et les consommateurs

Le deal entre Bayer, leader mondial des pesticides, et Monsanto leader des semences génétiquement modifiées, pour un montant de 59 milliards d’euros a fait grand bruit. Pour les dirigeants de Bayer, cette opération est censée répondre à un défi majeur : nourrir 10 milliards d’habitants dans les prochaines décennies.

En terme commercial et industrielÀ première vue, et au regard des activités des deux entreprises, la fusion entre les deux géants de l’agrochimie revêt une certaine logique. L’objectif du nouveau groupe est de pouvoir proposer un « paquet » aux agriculteurs. Un servicecomplet, qui s’appuiera sur les produits et services des deux entreprises, comprenant, outre les engrais et les semences, les pesticides, mais également des services de conseil aux agriculteurs.Pour ce qui est de l’implantation géographique, la fusion semble également faire sens puisque Bayer est bien implanté en Europe et en Asie tandis que les Amériques et l’Afrique sont des marchés importants pour Monsanto.Un autre intérêt de la fusion pour le nouvel acteur est à rechercher dans la propriété des brevets. En acquérant son concurrent Monsanto, Bayer met en effet la main sur les brevets appartenant à l’entreprise américaine. Un élément primordial dans un secteur où la possession des droits de propriété sur telle semence ou tel pesticide équivaut à un monopole, et permet donc de mesurer la puissance économique du groupe.En ce qui concerne la « recherche et développement », qui représente des investissements importants et dont la rentabilité après plusieurs années n’est jamais totalement garantie, la nouvelle force de frappe financière de Bayer-Monsanto sera un élément important et donnera la possibilité au groupe de mettre plus rapidement des produits sur le marché. Les sommes

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colossales nécessaires pour ce type d’investissement constitueront une barrière à l’entrée d’autant plus grande pour des concurrents potentiels.Pour un investisseur de Bayer, cité par Reuters [1], les fusions de ces derniers mois dans le secteur ont « obligé » Bayer à réaliser une grosse opération sous peine de subir un handicap concurrentiel.

En fusionnant, Bayer et Monsanto acquièrent en effet une taille qui sera comparable à celle de ses concurrents directs (voir Figure 1). BASF est le leader du secteur avec un chiffre d’affaires d’environ 70 milliards d’euros en 2015. Le chiffre d’affaires cumulé de DOW Chemical et DuPont tourne autour des 66 milliards d’euros pour la même année, celui de Syngenta et ChemChina avoisine les 52 milliards d’euros. Bayer et Monsanto cumulent quant à eux des revenus qui s’élèvent à près de 60 milliards d’euros et recollent ainsi au peloton de tête des entreprises de la chimie. Sur le seul segment de l’agrochimie, le chiffre d’affaires cumulé de Bayer-Monsanto atteint les 23 milliards de dollars (20,6 Md€), contre 14,8Md$ pour Syngenta-ChemChina et 14,1Md$ pour Dow-Dupont et 5,8 milliards de dollars pour BASF.

Concentration du secteur de la chimie Le secteur de la chimie et de l’agrochimie est donc dans une phase de concentration intense. Un phénomène déjà observable avant la vague de fusion puisque dix entreprises avaient la main sur près des deux tiers des marchés des semences. Pour les pesticides, six entreprises dominent les trois quarts du marché. Elles ne seront plus que quatre une fois que les fusions de Dow Chemical et DuPont [2] et celle concernant l’entreprise chinoise ChemChina et la Suisse Syngenta seront mises en œuvre.

L’acquisition conclue pour un montant de 66 milliards de dollars (59 milliards d’euros) constitue la plus importante opération jamais réalisée par une entreprise allemande et le plus important rachat d’une entreprise américaine par une firme étrangère. De nouveaux mouvements de concentration étaient pressentis depuis plusieurs mois. Outre les deux offres de Bayer précédemment rejetées par Monsanto, ce dernier avait également tenté de mettre la main sur Syngenta quelques mois auparavant. Des discussions entre Monsanto et BASF avaient également eu lieu à l’été 2016. Début septembre 2016, ce sont les producteurs canadiens de fertilisants Potash Corp et Agium Inc. qui avaient fusionné.

Les fusions précitées devront tout de même faire l’objet d’autorisations de la part des autorités de la concurrence. Le deal Monsanto-Bayer devra être adoubé par une trentaine de juridictions de la concurrence de par le monde. Des cessions d’actifs seront probablement imposées aux deux entreprises (dans les semences de soja et de coton notamment, peut-être dans les pesticides – là où Bayer et Monsanto proposent des produits comparables). BASF, le seul acteur à ne pas s’être engagé dans des opérations de croissance externe compte tout de même se positionner pour racheter des activités que ses concurrents nouvellement fusionnés devraient céder.

 Multiplication des F&A

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Chimie et agrochimie ne sont pas les seuls secteurs à avoir observé des mégafusions ces derniers mois. AB-Inbev et SAB-Miller, Dell et EMC, Holcim et Lafarge ou encore Delhaize et Ahold ont défrayé la chronique des fusions-acquisitions dans divers secteurs. La situation de surliquidités (excès de monnaie disponible) de l’économie mondiale couplée à la faiblesse des taux d’intérêt sont des pistes d’explication pour comprendre la multiplication de ces mégadeals.L’économie mondiale est depuis plusieurs années en situation de surliquidités. Les sauvetages bancaires menés entre 2008 et 2010 et les « quantitative easing » pratiqués par les principales banques centrales de la planète – qui consistent en des rachats de dette (bons du Trésor, obligations d’entreprise), auprès d’acteurs financiers - ont conduit à une situation de surliquidités sur les marchés financiers. Une partie de ces liquidités se retrouve dans les trésoreries des banques, et des entreprises qui ont fortement réduit leurs investissements ces dernières années (la Banque centrale européenne rachète même depuis juin 2016 des obligations d’entreprises [3]). Elles doivent désormais être placées : une des options choisies est celle du rachat d’entreprise, en d’autres termes, des acquisitions. En 2015, le volume total de fusions-acquisitions a atteint les 4,6 billions (ou 3500 milliards) de dollars.

Le contexte de faible taux d’intérêt, lié à la politique monétaire expansive pratiquée par la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne, est une autre piste pour comprendre la multiplication des fusions-acquisitions. Dans le cas de Bayer et Monsanto, l’opération sera financée par un emprunt bancaire de 57 milliards de dollars auprès de 5 banques [4] et par l’émission d’obligations et d’actions pour 19 milliards de dollars. Il est évident que ce genre d’emprunt est d’autant plus intéressant que les taux sont faibles : mieux vaut alors « investir » en rachetant un concurrent plutôt que de « placer » son argent à faible taux (quand ceux-ci ne sont pas négatifs).

Les difficultés de Monsanto ces dernières années, liées au ralentissement de l’économie mondiale, à l’excès de graines qui a conduit à la baisse du prix des semences, ainsi qu’à la chute de sa valeur boursière ont constitué une opportunité pour Bayer, qui en plus des faibles taux d’intérêt a pu se payer un concurrent pour un prix bien moins élevé qu’il ne l’aurait été quelques années plus tôt. Là encore, une constante dans l’économie capitaliste : en période de dépression de l’économie, les plus gros acteurs sont les derniers à être en difficulté, et peuvent souvent s’offrir de « plus petits » concurrents et ainsi renouer avec les profits. Qui sont les propriétaires des entreprises de la chimie ?On l’aura donc compris, l’opération présente des intérêts du point de vue de la croissance de l’entreprise et du pouvoir de marché que Bayer-Monsanto va acquérir. Une garantie de plus de profitabilité pour les années à venir, et donc de dividendes pour les actionnaires. Mais qui sont les propriétaires des entreprises de la chimie ? Comme pour la plupart des sociétés transnationales, les actionnaires sont des fonds d’investissement ou des fonds de pension qui doivent placer leurs liquidités (abondantes en ce moment, voir supra) afin de garantir des retours promis pour les déposants/cotisants. En s’intéressant d’un peu plus près à leur identité, on peut observer la présence des mêmes fondsdans presque toutes les entreprises. Parmi les 10 principaux actionnaires de Bayer et Monsanto, mais également de leurs « concurrents » DuPont, Dow Chemical, BASF ou Syngenta, on retrouve des fonds de pensions ou d’investissement américains. Ceci ne s’applique en revanche pas à ChemChina, entreprise d’État chinoise….

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Les stratégies de ces fonds vont dans le sens d’une rentabilité maximale. En possédant des parts suffisantes dans des sociétés transnationales, ils sont en mesure d’infléchir les stratégies de ces dernières. Bien que les fonds ne désignent que rarement leurs propres administrateurs dans les conseils d’administration des STN et ne prennent donc généralement pas directement part à la gestion, ils demeurent le plus souvent les actionnaires principaux de ces sociétés et disposent donc de droits de vote correspondants. En possédant des parts suffisantes dans des sociétés transnationales, ils sont en mesure de désigner des membres qui les représentent dans les conseils d’administration et ainsi avoir une emprise sur la gestion – axée sur les résultats à court terme - de ces mêmes firmes.

La concurrence entre les différentes entreprises de la chimie semble dans ces conditions tout à fait relative, les mêmes intérêts se retrouvant chez tous les acteurs.Les gains espérés après chaque fusion-acquisition correspondent également à un volume de synergie que l’entreprise espère atteindre, mais bien souvent, ce sont les restructurations, et les dégraissages liés, qui représentent la part importante des économies réalisées. Synergie, réduction des couts et crainte de restructurationsL’objectif affiché de Bayer-Monsanto est de réaliser 1,2 milliard de dollars de réduction des coûts annuels et 300 millions de synergies au niveau du chiffre d’affaires après 3 ans.Un cinquième de ces économies sera réalisé dans « l’agriculture digitale », basée sur les outils d’analyse derniers cri (capteurs, robots, logiciels…) proposés par les deux entreprises et basée sur leurs droits de propriété intellectuels [6]. Ils sont censés faire croître les rendements agricoles pour les fermiers. Bayer compte augmenter ses ventes de près de 300 millions de dollars par an grâce à cela.

Dans le jargon entrepreneurial, synergie signifie généralement que des doublons dans les sites de productions, la logistique, les services centraux ont été identifiés entre les deux entreprises et qu’ils pourront donner lieu à des coupes. Les fusions-acquisitions sont donc souvent synonymes de restructurations, et donc de perte d’emploi. La question du sort des travailleurs n’a pour l’instant pas été évoquée par les directions des deux entreprises, qui préfèrent axer leur discours sur la croissance des activités. Pourtant, ce genre d’opération n’est généralement pas neutre pour les travailleurs concernés.Le quartier général de la division « semences » de Bayer-Monsanto sera basé à St Louis (Missouri), là où se trouve l’actuel siège de Monsanto. Les habitants de cette ville se souviendront probablement de la fusion entre InBev et Anheuser-Busch, qui avait également vu St Louis conserver le siège américain du groupe. Des 6.000 emplois sur le site au moment de la fusion en 2008, il ne restait que 4.000 postes trois ans plus tard [7].

Monsanto a déjà réduit ses effectifs récemment. En octobre 2015, le groupe a annoncé la suppression de 2.600 emplois, soit 13% de ses effectifs, ainsi que la fermeture de plusieurs sites. En janvier 2016, le groupe annonce la suppression de 1.000 postes supplémentaires d’ici à 2018. La fusion entre DuPont et Dow Chemical annoncée fin 2015 n’a pas donné lieu à des annonces immédiates sur l’emploi. On apprend cependant, quelques mois plus tard, que 4.000 postes vont être supprimés comme suite à la fusion. Craintes pour les agriculteurs et les consommateursOutre les travailleurs des deux entreprises, qui sont les premiers concernés, les craintes apparaissent également du côté des agriculteurs et des consommateurs. Pour les agriculteurs, le marché va se réduire à l’avenir. Des 6 acteurs présents sur le marché des semences il y a peu, il n’en restera plus que quatre. Le risque de voir les prix augmenter se profile et le choix

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entre les différents acteurs du marché sera donc désormais restreint. 70% du marché mondial des pesticides sera désormais entre les mains des 4 acteurs. Aux États-Unis, les 4 mêmes firmes représenteront 80% des graines de maïs commercialisées. Comme l’affirme Guy Kastler de la Confédération paysanne française, « en maitrisant l’ensemble de la filière, les firmes dictent aux paysans quoi faire, et comment le faire, et petit à petit, notre autonomie disparait. » [8]

Du côté des consommateurs, même son de cloche : une part croissante des produits alimentaires sera proposée par une poignée de firmes, avec le risque de voir les prix de certaines denrées augmenter. « Nous nous retrouvons avec des multinationales plus puissantes que nombre d’États en mesure d’imposer leur loi au détriment de la souveraineté populaire » explique Guy Kastler. De ce point de vue, la déclaration des dirigeants de Bayer de vouloir nourrir 10 milliards d’êtres humains d’ici 2050 est à nuancer. Pour Swissaid, c’est le contraire qui est à craindre, «  la domination des géants des semences a […] pour effet d’accroitre la pauvreté et la faim dans les campagnes » [9]

Des réactions de la part de mouvements écologistes anti-OGM se sont également faites entendre. Monsanto et Bayer étaient déjà parmi les entreprises les plus détestées du monde. La première fait même l’objet d’une marche mondiale annuelle pour dénoncer ses activités [10]. Il faut dire que le passif des deux géants de la chimie ne joue pas en leur faveur : OGM, agent orange utilisé lors de la guerre du Vietnam, Round Up, gliphosate [11] ont rendu tristement célèbre le semencier américain. Quant à Bayer il a par le passé rempli les chroniques des faits divers et scandales pour son implication dans des essais médicaux sur des déportés pendant la 2de Guerre Mondiale, la mise sur le marché de contraceptifs dangereux, la vente de néonicotinoïdes (accusés de causer la mortalité des abeilles) où pour ses négligences dans les scandales du sang contaminé.

L’image de la nouvelle entreprise fusionnée risque donc de souffrir de la mauvaise réputation que colportent Bayer, et encore plus Monsanto. Lorsque les dirigeants des deux entreprises sont interrogés sur le nom de la nouvelle entité, le PDG de Monsanto se dit ouvert à tout, y compris à la mise au placard de la marque « Monsanto ». Les autorités de la concurrence des différents pays où les deux entreprises sont implantées devront donner leur aval à cette opération, qui pourrait être conclue avant la fin de l’année 2017. 

Pour citer cet article :Romain Gelin, "Fusion Bayer-Monsanto : quelles conséquences ?", Gresea, septembre 2016, texte disponible à l’adresse : http://www.gresea.be/spip.php?article1543

[1] Reuters, « Bayer convainc Monsanto pour une offre à 66 milliards de dollars », 14 septembre 2016[2] Gelin, Romain, « Fusion Dow DuPont : optimisation et restructuration dans la chimie et les OGM », décembre 2015, Mirador : http://www.mirador-multinationales.be/divers/a-la-une/article/fusion-dow-dupont-optimisation-et-restructuration-dans-la-chimie-et-les-ogm[3] La-Croix.com, « La BCE se lance dans le rachat d’obligations d’entreprises », 8 juin 2016, http://www.la-croix.com/Economie/La-BCE-lance-dans-rachat-obligations-entreprises-2016-06-08-1300767175[4] Les cinq banques qui vont fournir le prêt à Bayer sont : Bank of America, Credit Suisse, Goldman Sachs, HSBC et JP Morgan. Le Financial Times estimait à 280 millions de dollars, les gains des banques et cabinets de conseils pour les analyses promulgués lors de la fusion entre Bayer et Monsanto. Morgan Stanley et la firme Ducera Partners ont conseillé Monsanto, tandis que Bayer s’est entouré de Crédit Suisse,Bank of America, Merill Lynch et Rotchild. Financial Times du 16 septembre 2015.

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[5] L’actionnariat est disponible sur les fiches des entreprises concernées sur Mirador[6] Financial times du 15 septembre 2016.[7] « Bayer’s Monsanto bid resurrects memories of A-B sale », in St-Louis Post-Dispatch, 24 mai 2016[8] Cité dans “Monsanto fusionne avec Bayer” 15 septembre 2016, Lorène Lavocat (Reporterre)[9] Ibid.[10] http://www.combat-monsanto.org/spip.php?article1074[11] http://www.infogm.org/5877-glyphosate-toxique-cancerigene-autorise-18-mois._________________NOTA BENELa note est entre autres établie sur base des informations parues dans le Financial Times (FT), The Baltic Times, (TBT), Le Bulletin du Courrier des Balkans (BCB), Analytical Articles of Central Asia-Caucasus Institut, (www.cacianalyst.org), Nemzetiújság (MNO), INFO-TURK, Neue Zürcher Zeitung (NZZ), Wikipedia et RIA Novosti ainsi que sur base de celles publiées dans des hebdomadaires et revues spécialisés, ou qui figurent dans des diverses revues de presse. Elle combine des analyses géopolitiques et géoéconomiques et l’information “pure”, mais sélectionnée, avec les commentaires des journaux et ceux de l’auteur en gras. Comme n’importe quel analyste ou commentateur, l’auteur de cette note est, dans ses sélections, résumés et propos, évidemment biaisé et notamment par ses orientations propres qui, probablement, proviennent entre autres de ses origines hongroise et chrétienne, de son mode de pensée régulationniste, de sa position anti-impérialiste et de ses options socialo-écologiques.

La note examine les événements récents dans l’optique de la problématique suivante : les rapports des forces entre les grandes puissances et leurs répercussions sur « l’étranger proche » à l’UE, ainsi que (i) l’adhésion, l’association ou l’intégration de certains pays eurasiatiques est-elle possible, probable ou souhaitable à l’UE ; il s’agit donc d’analyser ces différents modes d’élargissement de cette dernière ; (ii) étudier les mutations géopolitiques du continent eurasiatique qui seraient susceptibles d’avoir un impact sur l’UE ; (iii) enfin, il s’agit de fournir des éléments d’appréciation dans la perspective de la définition d’une géostratégie de l’UE dans le contexte du continent eurasiatique et des préoccupations dans ses « parages ». Avec la section « Dimensions géoéconomiques », la tentative est faite d’opérer des analyses transversales d’ordre économiques où les multinationales jouent un rôle majeur, voire déterminant. Il s’agit donc d’explorer les dimensions économiques de la géopolitique de la région eurasiatique. Y trouveront leur place des informations et analyses qui concernent notamment les questions énergétiques et les moyens de transport, les privatisations ou les nationalisations et la stratégie des multinationales dans d’autres domaines.

D’une façon limitative, les pays pris en considération ici sont les suivants. Pour se faire comprendre en bref, on peut en fait les regrouper en fonction de certaines proximités géographiques ou géopolitiques :

o les trois pays baltes: l’Estonie*, la Lettonie* et la Lituanie*;o les quatre pays de Visegrád: la Pologne*, la République tchèque*, la Slovaquie* et la Hongrie*;o les neuf ou dix pays balkaniques : la Slovénie*, la Croatie*, la Serbie avec le Kosovo, le Monténégro, la

Bosnie-Herzégovine et la Macédoine, ainsi que la Roumanie*, la Bulgarie* et l’Albanie ;o les trois pays centre-européens de la Communauté des Etats indépendants (CEI): le Bélarus, l’Ukraine

et la République moldave (Moldova);o la Turquie et les trois pays de la Caucasie méridionale : la Géorgie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ;o l’espace de “trois mers” : Méditerranée, Noire et Caspienne dont fait notamment partie l’Iran ;o les six “stans” en Asie centrale : Turkménistan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et

Afghanistan, ainsi que Mongolie.------------* pays membres de l’UE.

Voici enfin l’explication d’autres abréviations : AIEA = Agence internationale de l’Energie atomique ; ASEAN ou ANASE = Association des nations de l’Asie du Sud-est ; BM = Banque mondiale ; BERD = Banque européenne pour la reconstruction et le développement; BRICS = Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud; CEI = Communauté des Etats indépendants composés (sans les Etats baltiques) des 12 pays ex-soviétiques; EUA = EUA d'Amérique; FMI = Fonds monétaire international; FT = Financial Times; NYRB = New York Review of Books ; NZZ = Neue Zürcher Zeitung ; OCDE = Organisation de la coopération et du développement de l’Europe dont font notamment partie les Etats Unis et le Japon; OCS = Organisation de coopération de Shanghai ; OMC = organisation mondiale du commerce; ONG = organisation non gouvernementale; ONU = Organisation des Nations Unies; OSCE = Organisation de la sécurité et de la coopération pour l’Europe; OTAN = Organisation du traité de l’Atlantique du Nord; OTSC = Organisation du Traité de sécurité collective (en Asie

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centrale); PECO = pays de l’Europe centrale et orientale ou centre de l’Europe ou encore pays situés entre la Russie et le monde de langue allemande; PESC = Politique étrangère de sécurité commune; PESD = Politique européenne de sécurité et de défense ; PIB = Produit intérieur brut; PSDC = Politique de sécurité et de défense commune ; RFA = République fédérale d’Allemagne; RMB = renminbi = yuan chinois ; RU = Royaume Uni ; UE = Union européenne ; USAID = Agence des États-Unis pour le développement international ; WIIW = Wiener Institut für Internationale Wirtschaftsvergleiche.

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