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INFO 345 « NON au 19 Mars » VOICI quelques articles de presse ou de contributeurs retenus à votre attention : 1/ La ville de COURBET devenue ZEMMOURI à l’indépendance Situé à 80 km à l’Est d’Alger et à 6 km de la mer (Courbet-Marine) Période française 1830-1962 COURBET était une commune de plein exercice, créée en 1872 par le groupement des villages de Zaatra à 2 km au Sud et de Zemmouri au Nord, détachée de celle de Blad-Guitoune. Ce centre était situé à 16 km de Ménerville. "La fin de notre village racontée par Monsieur Roland GUBILO, secrétaire de mairie" Généralités "COURBET", nom donné à ce village en souvenir de l’amiral du même nom. (Complément ndlr : il s’agit de l’Amiral Amédée, Prosper, Anatole Courbet (1827-1885) qui a établi le protectorat sur l'Annam Voir sa biographie au paragraphe 2] À l’origine, ce village dépendait de la commune de l’Alma créée en 1856. Par la suite COURBET fut érigé en commune de plein exercice. Situé à 80 km à l’Est d’Alger et 6 km de la mer (Courbet-Marine) ce centre n’était pas sur les lignes des grandes voies de communication. C’était un village sans histoire, avec sa mairie, son école, sa poste, sa place ombragée bordée par neuf superbes ficus bien taillés au carré, son kiosque à musique dont le pourtour était carrelé et ses rues bien tracées. La plupart de ses habitants étaient des agriculteurs possédant en général de petites propriétés, avec des professions connexes (forgerons, mécaniciens, bourreliers, entreprises de défoncement) et d’autres professions nécessaires à la vie d’un village. La mairie fut construite en 1913. Ce bâtiment comprenait au centre la mairie et

« NON au 19 Mars » VOICI quelques articles de presse … · Comme le secret n'existe pas dans la pêche, ... * Et aussi par lunité territoriale composée dhommes du village en

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INFO 345

« NON au 19 Mars »

VOICI quelques articles de presse ou de contributeurs retenus à votre attention :

1/ La ville de COURBET devenue ZEMMOURI à l’indépendance

Situé à 80 km à l’Est d’Alger et à 6 km de la mer (Courbet-Marine)

Période française 1830-1962

COURBET était une commune de plein exercice, créée en 1872 par le groupement des villages de Zaatra à 2 km au Sud et de Zemmouri au Nord, détachée de celle de Blad-Guitoune. Ce centre était situé à 16 km de Ménerville.

"La fin de notre village racontée par Monsieur Roland GUBILO, secrétaire de mairie"

Généralités

"COURBET", nom donné à ce village en souvenir de l’amiral du même nom. (Complément ndlr : il s’agit de l’Amiral

Amédée, Prosper, Anatole Courbet (1827-1885) qui a établi le protectorat sur l'Annam –Voir sa biographie au paragraphe 2]

À l’origine, ce village dépendait de la commune de l’Alma créée en 1856. Par la suite COURBET fut érigé en commune de plein exercice. Situé à 80 km à l’Est d’Alger et 6 km de la mer (Courbet-Marine) ce centre n’était pas sur les lignes des grandes voies de communication.

C’était un village sans histoire, avec sa mairie, son école, sa poste, sa place ombragée bordée par neuf superbes ficus bien taillés au carré, son kiosque à musique dont le pourtour était carrelé et ses rues bien tracées. La plupart de ses habitants étaient des agriculteurs possédant en général de petites propriétés, avec des professions connexes (forgerons, mécaniciens, bourreliers, entreprises de défoncement) et d’autres professions nécessaires à la vie d’un village. La mairie fut construite en 1913. Ce bâtiment comprenait au centre la mairie et

sur ses ailes le bureau des P.T.T. (à droite) et la salle des fêtes (à gauche). L’ensemble de ce bâtiment est la réplique de l’Hôtel de ville de Pessac (Gironde).

Outre les centres de Courbet et ses annexes Courbet-Marine et Raymond Poincaré (Zaatra) le territoire de la commune se partageait en fractions : Talamali, Ouled Youssef, Ouled Khalif, Boussara Kebir, Boussara Seghir, Zâatra Bendou.

Parmi les patronymes de la population musulmane les plus nombreux étaient : Bensot, Rial, Khelifi, Zemmouri, Bendou, Benabidi, Boutiche, Talamali, Delala. Pour la petite histoire rapportons que ce village connaissait une certaine animation chaque année avant 1939 quand, vers le mois de juillet-août, le 65

ème Régiment d’artillerie de

Blida y venait effectuer des exercices de tir dans la zone dite des « Touarès ».

Circonscription administrative

* Département d’Alger,

* Arrondissement de Maison Blanche (créé en 1957), la sous-préfecture se trouvait à Cap Matifou. M. ROUFFIAC

Jean en était le sous-préfet.

* Canton de Ménerville,

* La commune dépendait de la recette des contributions diverses de Ménerville. Le receveur exerçait les

fonctions de Receveur municipal (Monsieur FLORI Paul).

Population

La population totale comptait 6474 habitants (résultat du dénombrement de la population effectué en 1960 –réf : tableau annexé à l’arrêté du 1er septembre 1961 authentifiant les résultats du dit dénombrement). La population européenne avait des origines diverses, citons entre autres :

* Alsacienne : ZURCHER Pierre, ZURCHER Aimé, WINCKLER, KOCH, OSTER, KLEIN

* Corse : DOMINICI, ANTONI,

* D’autres régions de France : DEMANGE, JEANNOUTOT, SAUNIER, FABRE, PEU, LAFONT, PIDEIL, MANGUE,

TOURNIER,

* Italienne : composée surtout des pêcheurs de Courbet-Marine dont beaucoup étaient naturalisés,

* Espagnole

En général très peu d’étrangers.

Économie

La commune de Courbet était une région essentiellement agricole. On cultivait surtout la vigne puis les céréales, le tabac et le maraîchage. La cave coopérative était d’une importante capacité. Le président en était M. ZURCHER Pierre. La production des conserveries de poissons (sardines, anchois) était importante. Un petit marché se tenait chaque dimanche, on y trouvait légumes, fruits, volailles, épicerie, confection, bimbeloterie, quincaillerie.

Courbet-Marine

Ce port devait sa réputation à sa zone de pêche et à sa station estivale. Ce petit port abri se trouvait dans une zone de pêche très poissonneuse. C’est pour cette raison que des conserveries de poissons (sardines, anchois) ont été installées. Elles appartenaient entre autres à Messieurs SALZANO, APICELLA, FALCONE et DI CRESCENZO. La pêche se pratiquait au lamparo. Les pêcheurs étaient tous d’origine italienne d’ISCHIA. [Complément ndlr : Vers 1914 des balancelles et des tartanes pratiquant la pêche " aux bœufs " bien loin à l'Est d'Alger, les pêcheurs découvriront au large d'une plage, un nouveau parcours de traîne (ou cale) pour leurs filets dont les prises s'avérèrent riches et très abondantes de poissons de fond mais aussi de surface comme les sardines et anchois.

Aussitôt ces heureux pêcheurs baptisèrent ce lieu CALANOVE, qui veut dire en patois napolitain Nouvelle Cale.

Cette appellation persiste encore parmi les autochtones pour désigner la plage de Courbet-Marine. Signalons que le mot Cale était couramment employé par les maîtres de pêches de chalutiers algérois pour décrire un parcours de traîne de leurs filets sur le fond de la mer, ne pas confondre avec la cale, partie la plus basse de l'intérieur d'un navire.

Comme le secret n'existe pas dans la pêche, les pêcheurs de lamparos du port d'Alger, pour la plupart originaire de la petite ville de " Cetara " dans le golfe de Naples, apprirent bien vite la présence en cet endroit, de sardines et surtout d'anchois dont la salaison était leur spécialité. Ils envisagèrent de se rendre sur cette plage pour entreprendre une saison de pêche : et c'est ainsi que venant d'Alger par la mer, les premiers pêcheurs débarquèrent à Courbet-Marine.

A l'époque aucune route carrossable ne desservait cette plage, où au début les pêcheurs s'abritèrent dans des baraques de fortune, dépourvues de tout confort que des fonctionnaires français qualifiaient de " gourbis " (Gérard CRESPO : Les italiens en Algérie)

En 1956, pour parfaire ce port une jetée fut construite. Durant les « évènements » la zone du port n’était pas soumise au couvre-feu. Courbet-Marine était aussi une station estivale avec de nombreux cabanons dont les propriétaires étaient des communes environnantes : Ménerville, Félix Faure, Les Issers, Bordj Menaiel. Une église (Notre Dame des Dunes) avec l’office chaque dimanche pendant la saison estivale, Une école communale (une classe et un logement de fonction) construite en 1956 (entreprise Femenia des Issers, architecte M. CHAUZY), Un court de tennis,

La fête de la St PIERRE (patron des pêcheurs) y était célébrée chaque année. Un garde maritime y était en poste,

En 1957 un centre formation d’élèves gradés africains fut installé. Il était spécialement réservé aux militaires de la communauté.

Raymond Poincaré (Zâatra)

Petit centre groupant quelques habitants avec aux alentours des fermes (Zurcher, Flottes, Bastos). Une école communale agrandie en 1960 par l’installation de deux classes en éléments préfabriqués. En 1960 un groupe de logements fut construit avec le concours de l’O.P.H.L.M. du département d’Alger. [Complément ndlr : cliquez SVP

sur ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=jDXl-UwA_bE ]

Scolarisation

L’école communale se trouvait sur la place, face à la mairie. Par suite de l’accroissement de la population scolaire elle s’avéra insuffisante ce qui entraîna la construction d’un groupe scolaire, cinq classes et logements de fonctions en 1959 (entreprise Dominici frères, architecte M. CHAUZY).

Enseignement professionnel

Il concernait les adultes. La maçonnerie était enseignée. Ce centre dépendait de la section de Tizi-Ouzou.

Culte

Une église catholique avec presbytère, dont le clocher pouvant recevoir de nouvelles cloches a été construit en

1961. Ont desservi cette paroisse les chanoines GIROUD et GIBERT, et le dernier prêtre fut l’abbé J-B GASSIE.

Police

La caserne de gendarmerie qui fut construite avec le concours de l’O.P.H.L.M. d’Alger date de 1953. Le dernier

chef de cette brigade fut l’adjudant SENTENAC.

Transports

La R.N. n°24 traversait le territoire de la commune. La gare la plus proche était celle de Félix-Faure. Un service de

cars assurait quotidiennement la liaison Courbet-Alger. Au service DELUCA succéda le transport SOUFI. Le

point de départ d’Alger se trouvait rue Ledru-Rollin.

[Complément Ndlr : Courbet était desservi par la station de chemin de fer de l'Est Algérien de Blad-Guitoune (Félix-Faure) à 9 kms et à Haussonvilliers par la ligne à voie étroite des chemins de fer sur routes d'Algérie (CFRA) jusqu'au port de Dellys au départ de services maritimes côtiers en direction de l'Est et de l'Ouest]

Patrimoine

La commune possédait de nombreux terrains dits «Les communaux» complantés en vigne qu’elle louait. Le lot le plus important était celui dit de la ferme AYMERIC, dont les bâtiments furent incendiés lors des « évènements ». En bordure de mer une vaste forêt s’étendait. Elle était sous régime domanial. Un garde forestier en poste à Courbet en avait la charge. [Complément Ndlr : En 1900, un jeune vignoble complanté en Carignan, Cinsaut, Grenache donnait déjà sur 130 hectares, un excellent vin de consommation courante. Cette réussite doit être

mise au crédit de ces hommes et ces femmes de la terre, qui en plus animaient et donnaient du travail à une vaste région adossée au massif kabyle dont les cimes enneigées se profilaient au Sud Est.]

Administration municipale

étaient élus à la suite des élections de 1953 :

M. ZURCHER Pierre, Maire

Messieurs PIDEIL Etienne, DEMANGE Eugène, JEANNOUTOT Célestin, Adjoints,

Messieurs GERMSER Jean, VOGIEN Frédéric, LAUZIER, MOLL Jean, PEROUX Alexis, PEU Alexandre, MARTI

Jean, PEREZ, HOMMAGE Marcel,

Messieurs KANOUM Adjoint, BENABIDI, ALICHE Ramdane, BOUTICHE, RIAL, TOUEL, KHELIFI, BENSOT,

ZEMMOURI.

étaient nommés à la Délégation Spéciale en mai 1958 :

M. ZURCHER Pierre, Président

Messieurs PIDEIL, BENABIDI, DEMANGE, BENDOU, JEANNOUTOT, DELALA Vice Présidents,

Messieurs PEU, LAUZIER, MOLL, MERDJAOUI, KOUSSA, VOGIEN, HOMMAGE, BENBOURENAN, LEBDIRI,

GENOUN, SEMMANI, PEROUX, APICELLA , RIAL, HAIDOUCHE.

étaient élus en 1959, liste unique (bulletin de vote barré de jaune) « Défense des intérêts communaux dans le

cadre de l’Algérie Française » :

M. ZURCHER Pierre, Maire,

Messieurs DOMINICI Pascal, Adjoint,

Messieurs PEU Alexandre, APICELLA Vincent, MOLL Jean,

Les maires successifs :

Messieurs EHREMPFORT,

PEU Auguste,

TOURNIER Jean (1941-145)

ZURCHER Pierre, (1945-août 1962), -né à Dely Brahim, Chevalier de la Légion d’Honneur-

Les secrétaires successifs :

SARRA Edmond,

PERRAULT Henri (1945-mars 1956, tué lors d’une attaque du village),

GUBILO Roland (16 avril 1956-13 décembre 1962)

Les évènements (1954-1962)

La commune de Courbet a été très affectée par les «évènements». Outre les nombreuses exactions, beaucoup de ses habitants ont profondément souffert dans leur chair. Harcèlement des centres, incendies des fermes, destruction de récoltes, les attentats furent nombreux. Au nombre des victimes :

PONS Pierre, boulanger, GERMSER Jean maçon,

MOLL Robert et son oncle, Entreprise de labours,

MAS et APICELLA (Courbet-Marine),

Sept membres des familles FUSTER et FAYOS employés dans le domaine CHEVALLIER, près de Courbet furent assassinés le dimanche 25 août 1957.

D’autres furent blessés :

Messieurs MOLL Jean et LAUZIER père.

M. DOMINICI Pascal échappa à une attaque sur la route reliant Courbet à Félix Faure. Une grenade fut jetée dans la boulangerie de M. TUR (dégâts matériels, pas de victimes) et les auteurs furent abattus. Dans le cadre de la pacification une S.A.S. dont le chef, le lieutenant BERTUCCI Eugène fut blessé au cours d’une opération de police, fut implantée à Courbet (immeuble Charnoz). Par la suite elle fut rattachée à celle de Félix Faure-Mandourah (capitaine PHOENIX). Les populations de toutes les fractions avaient été regroupées autour de Courbet et de Raymond Poincaré. Militairement la commune dépendait du quartier ALMA-MENERVILLE (1/405 R.A.A. Lieutenant-colonel GRAY et Commandant TAMPON LAJARIETTE). La sécurité du territoire de la commune fut successivement assurée par :

* Une compagnie de l’armée de l’Air composée surtout de rappelés,

* Puis par un détachement du 2ème

Dragons (capitaine CHARIUT) qui, au cours d’une opération dans la région de

Keddara, eut de nombreux tués (août 1957).

* Et aussi par l’unité territoriale composée d’hommes du village en âge d’être mobilisés, appelés chaque semaine

à faire une période de 24 heures. L’adjudant ASSANTE, le lieutenant CHISS Roger et le lieutenant REDE Pierre

commandèrent cette unité. Celle-ci coopérait avec l’armée pour des missions de contrôle d’identité, de sécurité

du car Courbet-Alger et d’embuscades. Le couvre-feu était institué par les autorités militaires. C’est ainsi que la

circulation sur la R.N. 24D entre Félix-Faure et Courbet était fixée, selon les périodes de 6h30 à 17h30.

Malgré les dangers, les agriculteurs se rendaient toujours sur leur terre. Le 13 mai 1958 entraîna comme partout ailleurs la constitution d’un Comité de Salut Public dont le bureau fut assez controversé. Une manifestation eut lieu devant le Monument aux Morts le 25 mai 1958.

Les élections sur le plan local

Lors du référendum de septembre 1958, les électeurs de Courbet répondirent massivement « oui ». Aux élections législatives qui suivirent la liste MARCAIS Philippe, LAURIOL Marc, ABDESLAM Robert et SID CARA Nefissa (barrée « bleu ») obtint une large majorité. Aux élections municipales la liste ZURCHER Pierre fut élue (barrée « jaune »).

En mai 1958, les sauterelles s’abattirent sur le territoire de la commune partout dans la région causant d’importants dégâts. La lutte antiacridienne fut menée par le syndicat communal de défense contre les sauterelles (Président Jean MOLL). Le scrutin cantonal fut favorable à la liste CONTANT Emile, maire de l’Alma (barrée « rouge » de tendance gaulliste).

Au référendum du 8 janvier 1961, malgré la forte et menaçante pression exercée par l’armée, le « non » l’emporta largement. Pour ce scrutin les graffiti dont l’armée fut l’auteur firent leur apparition. C’est ainsi qu’à l’entrée de la mairie on pouvait lire « seuls les c… votent non ». Le kiosque à musique de la place tout récemment repeint fut barbouillé de non. Et le chef de bataillon GROMULD commandant le C.F.E.G.A. de Courbet-Marine mis en demeure M. ZURCHER, Maire, de faire disparaître toutes ces inscriptions. Les laisser était, paraît-il, de la

provocation. Tout ceci bien entendu, pour la petite histoire. Le nommé ACHEUN Djema qui avait pris le maquis dès les premiers jours de la rébellion et qui avait échappé à toutes les recherches a été tué quelques jours avant le 19 mars 1962. Il se cachait dans le centre de regroupement de Courbet.

Le scrutin d’autodétermination du 1er juillet 1962 se déroula sans incident. Les Français votèrent, de nombreux bulletins blancs furent comptés. La municipalité de la « République Française » resta en place jusqu’au août 1962. Elle céda les lieux et place à la délégation spéciale que l’administration algérienne désigna. M. KANOUN un agriculteur en était le président. Il était illettré. L’état algérien se mettait en place. Le drapeau algérien hissé au fronton de la mairie qu’une salve d’armes salua ainsi que des you you. Tous les Européens durent déposer en mairie toutes les armes qu’ils détenaient (contre reçu). Ceux-ci peu à peu faisaient leurs bagages et Courbet se vidait de sa population européenne. Les biens devenaient vacants. Le Monument aux Morts fut détruit. Cet acte eut lieu un après midi. Pour ce faire, les exécutants utilisèrent un camion qui, à l’aide d’une corde, fit basculer la stèle de pierre surmontée du coq gaulois, qui fut ensuite réduite à la masse en petits morceaux lesquels allèrent combler les ornières d’une route.

Extrait : Edgar SCOTTI et Joseph PALOMBA : http://yves.bandet.free.fr/Galerie/Calanove/LaCalanove.html

Oui, belle plage de Courbet-Marine, la Calanove de nos pêcheurs dont le souvenir reste toujours gravé dans nos coeurs, même si aujourd'hui les autochtones la désignent de son nom d'origine : Zemouri Al Bahri.

Nous ne pouvons oublier cette époque, ni les rudes visages de ces pêcheurs de lamparos dont chaque chef de famille était porteur d'un surnom ou sobriquet, selon la coutume du petit peuple napolitain. Sans que ce soit méchant ou péjoratif, par cette appellation on savait vite dans ce métier qui était qui, d'autant que le fils ou les fils en seront héritiers. Pour ne parler que de la Calanove, qui ne connaissait pas le MUGIELLE (petit chat), père de six garçons, tous pêcheurs, la LEBRE (l'avare) comme TSIP-TISP , définition pour le moins mystérieuse et TCHITCHIL A COUCHIARO (François la cuillère) dont les deux fils ne connurent jamais l'origine de ce surnom, au demeurant brave homme de grande prestance, porteur d'une jambe de bois avec pilon, ressemblant à s'y méprendre à l'acteur américain incarnant le capitaine Akab dans le film Moby-Dick . Dans ce même registre, toujours sur cette plage, le CAVAYOLE (petit cheval) de la famille Salsano, le NEGRO pour son teint sombre, de la saga des Ferrigno, PALANERE (intraduisible pour des oreilles chastes) ; MANDJAPANE (gros mangeur de pain) et pour en finir nous évoquerons aussi, car il marquera dans ce métier, le MAURIDJELLI (petit arabe) qui fut une des plus hautes autorités de la pêche algéroise, dont le père était musulman et la mère catholique.

Bien sûr, l'on peut sourire de ces petits travers au sein de cette corporation, mais ils font partie de nos souvenirs du passé. Aujourd'hui, fort heureusement, les temps ont bien changé. Si la pauvreté fut la cause de l'immigration des pères, la réussite dans ce métier favorisera les fils. Partie de zéro en Algérie, l'industrie de la pêche avait atteint un haut niveau en 1962 et malgré le drame qui les obligera à l'exode, courageusement beaucoup de pêcheurs remonteront la pente. Certes, l'usure du temps a fait son office, mais les jeunes surent faire front. Quand aux descendants des cousins immigrés dans le sud de la France, ils ont presque tous pignon sur rue, que ce soit à Marseille, Sète ou Port-Vendres, sans rien renier du passé, ils conservent intact le souvenir de leurs aïeuls ! C'est ainsi, à l'heure des voyages et des vacances au-delà des frontières, des liens se renouent entre parents éloignés et souvent méconnus, et nous assistons aujourd'hui à des jumelages de villes, comme ce fût le cas dans le Languedoc, où les Maires de CETARA et de ISCHIA en Italie, viendront signer ce pacte d'amitié avec ceux de FRONTIGNAN, SETE et le GRAU DU ROI, dont les grands-parents vinrent de ces villes du MEZZOGIORNO napolitain, s'établir sur le littoral languedocien français.

En conclusion, nous voulons dire à ceux qui eurent des attaches familiales dans le village et hameau maritime que nous avons cités, que bien qu'elles soient succinctes et incomplètes, ces pages pourront leur fournir quelques éléments qu'ils auront soin de développer ou d'en combler les lacunes. En 1955, le village de Courbet, à 4 km de la mer et la belle plage de Courbet-Marine, avait 5670 habitants. Certes l'histoire de ces lieux ne s'est pas arrêtée en 1962, avec le départ de ceux qui venus de France et des rivages de la Méditerranée, fertilisèrent ses coteaux et donnèrent vie à ce hameau maritime. Mais, frappés par des circonstances tragiques qui les obligèrent à un exode dramatique, ces hommes de la terre et ces marins pêcheurs contraints à un abandon définitif, emporteront dans leurs coeurs, le souvenir impérissable d'une région qu'ils aimèrent par-dessus tout. Et pour terminer, nous voudrions dédier aux gens de mer, qui sont l'objet principal de ce petit fascicule, les paroles prononcées à Gydnia par le regretté Pape Jean-Paul II, les concernant :

"C'est la mer de Galilée qui nous conduit à l'Evangile aujourd'hui. Les apôtres étaient des pêcheurs, des

hommes de mer, le Christ lui-même a souvent séjourné avec eux le long du rivage et sur la mer. La mer est donc

devenue un lieu particulier de la rencontre de l'homme avec Dieu ; le lieu touché par les pieds du Sauveur du

Monde, le lieu où s'est écrit un chapitre essentiel de l'histoire du Salut".

Et si vous souhaitez en savoir plus sur COURBET, cliquez SVP au choix sur l’un de ces liens :

http://alger-roi.fr/Alger/courbet/textes/1_memoire_palomba.htm

http://alger-roi.fr/Alger/courbet/pages/0_courbet_galerie.htm

http://alger-roi.fr/Alger/courbet/textes/3_courbet_memoire_hesse.htm

http://home.nordnet.fr/jcpillon/piedgris/26mars62-Alger.html

http://montmaur.voila.net/montmaur_montmaurins_algerie.htm (Famille ESTACHY)

http://www.enpi-info.eu/files/features/Algeria%20-%20Local%20Development%20programme%20-

%20overcoming%20social%20exclusion%20%28fr%29.v.4.pdf

http://yves.bandet.free.fr/Galerie/Calanove/LaCalanove.html

http://www.procida-family.com/docs/publications/emigration-italienne.pdf

2/ Amiral Amédée Courbet

Amédée-Anatole-Prosper Courbet est né le 26 juin 1827 à Abbeville(Somme) et décédé le 11 juin 1885 à Makung

aux îles Pescadores. C’était un officier de marine français.

Origines et jeunesse

Amédée-Prosper-Anatole est le deuxième fils du négociant en vins Courbet. C'était une famille riche et considérée dans leur ville natale. Son père meurt en 1836 alors qu’il n’a que neuf ans. Il reste à Abbeville pour ses études à l'institution Speri. Il en sort bachelier pour rentrer à Paris à l'institution Favart, d'où il suit les cours du lycée Charlemagne. À la fin de l'année scolaire 1845-46, il a le second prix de mathématiques spéciales; et en 1847, à vingt ans juste, sur cent vingt six élèves reçus, il entre dans les quinze premiers à l'École polytechnique, dans la promotion de Bouquet de la Grye et de Sainte-Beuve. Le 24 février 1848, la révolution éclate. Les polytechniciens s'élancent dans Paris insurgé. Anatole Courbet a le grade de sergent-major, et, à ce titre, entraîne et commande ses camarades.

Et c'est comme ça que le directeur du National et maire de Paris, Armand Marrast a pu connaitre Anatole Courbet. Il lui propose de venir travailler avec lui, à la fois au journal et à l'Hôtel de Ville. Et il devient même le secrétaire du gouvernement provisoire. Voyant les politiciens qui changent d'avis régulièrement Anatole Courbet

est déçu. Il comprend qu'il ne sera jamais un homme politique. Il écrivit cette phrase « Quand je pense qu'il y a aujourd'hui trente-six ans, je risquais ma peau dans les rues de Paris pour préparer l'avènement de ces polichinelles-là... Ce remords me poursuivra jusque dans la tombe... » Après cela, Courbet se retourna vers les études. L'examen final arrivé, il sortit avec le rang de cinquante-sixième. Et ses examinateurs le notèrent: « gout prononcé pour la Marine : pourra faire un bon officier ».

À 22 ans, promotion de 1849, il était nommé aspirant de 1re

classe, et dirigé d'office sur le port de Toulon, pour être embarqué sur le navire L’Océan.

Carrière dans la Marine française

Il arrive à Toulon en octobre 1849, et le premier vaisseau à embarquer en tant que jeune aspirant est L’Océan. Ensuite le 18 novembre 1849, il embarque sur une corvette à voiles La Capricieuse. Après Courbet reçoit l'ordre d'embarquer dans L’Olivier qui a charge de poursuivre les pirates levantins, à la faveur de la guerre, dans les eaux du Levant. Il est nommé enseigne de vaisseau en 1854 et lieutenant de vaisseau le 29 novembre 1856. L'année 1858 s'ouvre. Et un ordre de mission l'envoie à Lorient, pour faire du service à terre. Courbet n'aime guère cela. Il embarque sur un vaisseau-école Le Suffren. Ensuite le 14 août 1866, Courbet est nommé capitaine de frégate. En janvier 1870 il embarque dans Le Talisman, pour ensuite partir en mission aux Antilles le 2 avril. Courbet retourne aux Antilles mais cette fois-ci sur La Minerve, et le 11 Avril 1873, il apprend sa promotion au grade de capitaine de vaisseau. Il est alors nommé chef d'état-major général de l'amiral d'Hornoy, et monte à ce titre à bord du cuirassé Le Richelieu le 13 octobre 1877. Pour la première fois, Courbet a, en mains, une flotte entière; en tout, neuf cuirassés et cinq croiseurs. Courbet remplit bien sa mission. Et l'amiral Jauréguiberry convoque Courbet a son cabinet le 24 mai 1879. Et il lui offre de le nommer gouverneur de la Nouvelle-Calédonie. Il est à la fois officier colonial et administrateur civil. Il débarque à Nouméa le 8 août 1880 et reste gouverneur de Nouvelle-Calédonie jusqu'au 25 septembre 1882, date à laquelle il remet ses pouvoirs à son successeur, Pallu de la Barrière. Son séjour calédonien, dans une conjoncture politique difficile, a été émaillé de conflits avec le Conseil municipal de Nouméa et avec une partie de la presse locale. Courbet quitte la Nouvelle-Calédonie pour Sydney, puis la France, le surlendemain, heureux, dira-t-il, d'être débarrassé de « cet odieux gouvernement ».

En Indochine

[L'amiral Courbet à la cour de Hué]

Le 23 avril 1883, Courbet embarque pour le Bayard, dont le nom sera inséparable du sien. Le 26 mai 1883, une dépêche arrivée d'Indochine bouleverse la France entière, car elle annonce le massacre de plusieurs soldats et marins français par les Pavillons noirs. Courbet part avec sa flotte pour la Cochinchine sur le champ. Et le 13 juillet, il arrive devant Saigon. Les ordres sont simples, il faut agir et vite. Et le 20 après une bataille féroce, la France gagne contre les Annamites, la ville de Tuan-An, grâce à l'amiral Courbet. Le 11 décembre la bataille de Tonkin commence. L'assaut est donné le 13, mais en face ils possèdent un armement moderne et sont des combattants dangereux, donc une résistance féroce s'oppose à l'armée française. Puis, le 16 au matin, la colonne française débouche devant Tonkin. Et ça malgré un ennemi supérieur en nombre et bien armé.

Le 26 décembre 1883, il est nommé commandant en chef de la Division navale du Tonkin. Il impose à l'Annam la paix de Hué et enlève Sontay aux Pavillons noirs. Ensuite les victoires s'enchaînent le 12 mars 1884 Bac-Ninh est pris; puis le 12 avril, la dernière place forte aux mains des Pavillons noirs, Hong-Hoa, succombe à son tour. La victoire est rapide, complète, décisive. Elle est encore la victoire de Courbet. Le 1

er mars, il est nommé vice-

amiral, et on lui donne le commandement en chef de toutes les forces navales d'Extrême-Orient. Le 28 juin, 600 soldats français, marchant sous le commandant Dugenne vers Lang-Son, sont attaqués par 6 000 réguliers chinois et massacrés. Jusqu'au 1

er août, les négociations pour la paix entre la Chine et la France n'arrêtent pas.

Mais en vain. Le 2 août 1884 la guerre contre la Chine commence. Courbet a sous ses ordres un aviso, trois croiseurs, trois canonnières, et deux torpilleurs. Les Chinois ont onze bâtiments de guerre, douze jonques de guerre et sept canots torpilleurs à vapeur. L'amiral Courbet descend avec sa flotte la rivière de Min, pour détruire toutes les forteresses sur son passage. C’est la « descente de la rivière Min ». Courbet sera alors surnommé « le terrible Coupa ». Les forts Mingan, Kimpaï, Blanc et la flotte chinoise sont réduits au silence. Et le 31 août 1884 la bataille est finie et c'est une victoire pour la France.

Et le 10 septembre 1884, le gouvernement lui envoie cette récompense suprême des chefs : la médaille militaire. Le 18 septembre 1884, il est promu vice-amiral.

[Chapelle ardente en l'honneur de l'amiral Courbet]

Après cette guerre, la paix s'installe mais une paix bizarre, boiteuse, déconcertante et Courbet lentement s'affaiblit, rongé depuis deux ans, par une maladie du foie, des intestins et de l'estomac, certainement à cause du climat difficile. Dès le 15 mai, ses forces diminuent lentement. Le 11 juin l'agonie commence à être intense, jusqu'au soir à 21 h 30, où le docteur Doué annonce « Messieurs, l'Amiral Courbet est mort ». Il meurt à bord du Bayard, son navire. Il était Grand Officier de la Légion d'honneur.

L’amiral Courbet est l'avant-dernier Français à avoir remporté une bataille navale, en février 1885, le combat de Shipu. La dernière bataille navale remportée par la France (gouvernement de Vichy) est le 17 janvier 1941 à Koh Chang contre les Thaïlandais (Siamois).

3/ Le jour où Boumédiène avait tenté de tuer la famille de Hocine AÏT AHMED

http://www.algerie-focus.com/blog/2014/01/le-jour-ou-houari-boumediene-avait-tente-de-tuer-les-membres-de-la-famille-de-hocine-ait-ahmed/

Le Président Houari Boumédiène a-t-il tenté de «liquider» la famille de Hocine Aït Ahmed ? Oui, répond le

chercheur Djamel Kada, fils du Moudjahid Ahmed Kada.

Celui qui avait destitué Ahmed Ben Bella en 1965 a tenté d’assassiner les proches du chef historique du Front des Forces Socialistes (FFS), arrêté et emprisonné en 1964 suite à l’insurrection qu’il avait déclenchée en Kabylie. Djamel Kada a rapporté, dans les colonnes du quotidien arabophone «Echourouk», que Boumédiène, à travers le commandement de la 1

èrerégion militaire, avait instruit le moudjahid, originaire des Aurès, Ami

Abdeslam Ben Fila, qui avait relaté les faits au chercheur quelques temps avant sa mort, de conduire un camion blindé et scellé de Blida vers l’Ouest du pays. Celui-ci, qui était un des amis de Si Saïd Abid, chef de la 1

ère

région militaire, mort assassiné, n’avait à l’époque aucune idée du contenu du camion en question pensant qu’il ne pourrait s’agir que d’armement par exemple.

Mais en observant une pause en cours de chemin il s’était rendu compte qu’il y avait des personnes à l’intérieur. Il avait forcé la serrure pour ouvrir la porte. C’est à ce moment-là qu’Ami Abdeslam Ben Fila avait constaté qu’il s’agissait de personnes encore en vie. Et ce sont ces détenus qui lui avaient affirmé qu’ils étaient des proches d’Aït Ahmed. Les membres de la famille du chef du FFS n’avaient pas mangé et bu depuis 48 heures. Il y avait même un vieillard âgé de 75 ans.

Emu par leur sort, Ami Abdeslam Ben Fila s’était déplacé dans un verger pour leur apporter de quoi manger et boire. Des odeurs nauséabondes se dégageaient du camion. Les proches d’Aït Ahmed étaient forcés d’aménager un coin du camion pour le transformer en toilettes. L’ancien Moudjahid avait conclu ainsi que Houari Boumédiène par cet acte, aurait pu «assassiner» ces concitoyens. Révolté, ce «chauffeur» a décidé de démissionner dés son retour à son commandement prétextant des soucis de santé.

Le chercheur Djamel Kada est remonté encore plus loin, en enquêtant sur la vie de Hocine Aït Ahmed, en évoquant par exemple l’éviction du fondateur du FFS de la présidence de l’OS (organisation secrète), qu’il a dirigé, en 1946, après la mort de Belouizdad Mohamed, et ce, sous prétexte qu’il était berbériste. Selon le chercheur, beaucoup de zones d’ombre demeurent à propos du chef historique du FFS. Ce dernier s’exprimera-t-il un jour, avec franchise, pour faire des révélations sur tous ces dessous, encore inexplorés, de l’histoire algérienne ?

NDLR : Peut-on rappeler que ce personnage qui a fait la guerre d’indépendance bien à l’abri des frontières a fait exécuter : Krim BELKACEM, assassiné en 1970 à Frankfort (RFA), AÏT AHMED condamné à mort a réussi à s’évader de la prison d’EL HARRACH en 1966, Ahmed Medeghri, Ministre de l'Intérieur, « s’est donné la mort » en 1974, Mohamed KHIDER assassiné en 1967 en Espagne.

4/ MOHAMED KHIDER

Né le 13 Mars 1912 à ALGER, décédé le 4 janvier 1967 à MADRID (ESPAGNE).

Député d'Alger de 1946 à 1951

Issu d'un milieu très modeste, Mohammed Khider a peu fréquenté l'école. Il a exercé divers métiers (employé

dans une usine de tabac, receveur des traminots) tout en se donnant une culture autodidacte. Avant son départ

pour l'armée, en 1936, il adhère à l'Etoile nord-africaine de Méssali Hadj, puis au Parti du peuple algérien (PPA)

dont il est le secrétaire fédéral à Alger. Plusieurs fois arrêté, il purge un an de prison après les événements du 8

mai 1945. Libéré, il entre au comité central du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques),

parti qui sert de couverture légale au PPA clandestin.

Candidat pour le deuxième collège dans le département d'Alger, il est élu le 10 novembre 1946 en seconde

position derrière Ahmed Mezema avec 99 792 voix sur 222 765 suffrages exprimés, les trois autres sièges

revenant à la liste modérée. Son élection est validée le 31 janvier 1947.

Membre des commissions des pensions, de la famille et de la presse, mais plus présent en Algérie qu'à Paris,

Khider intervient peu à l'Assemblée nationale. Le 18 mars 1947, il participe à la discussion des interpellations

relatives à la politique française en Indochine où il réclame l'arrêt des hostilités et le respect du droit des

peuples. Il ne participe pas à la discussion du statut de l'Algérie et ne prend pas part à son vote le 27 août 1947,

il intervient en séance le 26 juillet 1949 pour protester contre l'inclusion de l'Algérie dans le pacte atlantique,

dénonçant une annexion perpétuelle contrevenant aux droits du peuple algérien « qui s'est vu imposer par la

force un gouvernement d'origine étrangère ». Une vive altercation s'ensuit avec le député MRP Fernand Bouxom.

Fin 1950, Mohammed Khider obtient un congé et ne paraît plus à l'Assemblée nationale. En juin 1951, il gagne Le

Caire où il dirige la représentation extérieure du MTLD avec Ahmed Ben Bella et son beau-frère Aït Ahmed. Rallié

au FLN dont il devient le chef du Comité politique, il participe à ce titre aux négociations secrètes entamées par

le gouvernement Mollet. Il est arrêté avec quatre de ses camarades, dont Ben Bella, le 22 octobre 1956 lors du

détournement de l'avion d'Air-Maroc. Les conditions de cette arrestation, très controversées, provoqueront la

démission d'Alain Savary, secrétaire d'Etat aux affaires marocaines et tunisiennes et celle de M. de Leusse,

ambassadeur à Tunis. Libéré en 1962 après les accords d'Evian, il devient secrétaire général du FLN de l'Algérie

indépendante. Mais en opposition avec le président Ben Bella, il démissionne en 1964 et s'exile en Suisse puis à

Madrid.

Le 3 janvier 1967 à Madrid. Loin de sa patrie à qui il a donné sa jeunesse et toutes ses forces pour lui permettre

d’accéder à l’indépendance, Mohamed Khider, l’un des 9 chefs historiques qui ont déclenché le 1er novembre

1954, la lutte de libération nationale, est lâchement assassiné.

C’est un soir de ramadan, alors qu’il démarrait sa voiture pour se rendre chez un ami, qu’une personne se présenta à mon père en tant qu’algérien. Il lui demande la possibilité de le voir pour discuter d’une affaire importante. Mon père au volant de sa voiture, accompagné de sa femme, lui répond d’attendre le lendemain. Celui-ci insiste et pour finir, il dégaine un pistolet qu’il décharge à plusieurs reprises sur Mohamed Khider. Il met fin ainsi à 55 années de vie dont 40 ans ont été consacrés à son pays. Durant 35 ans, mon père a réussi à échapper aux balles des Français, mais il a suffi de 5 années d’indépendance pour qu’il soit éliminé par ses propres ‘’frères’’….

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5/ “L’Algérie de 1962, de l’indépendance à la course au pouvoir”

http://www.liberte-algerie.com/culture/un-ouvrage-magistral-de-belaid-hadjem-l-algerie-de-1962-de-l-independance-a-la-course-au-

pouvoir-213755

Cet ouvrage destiné à un large public, évoque la crise de 1962 qui reste souvent mal connue ou racontée

différemment par les historiens. Il apporte des éclaircissements, voire des révélations sur cet épisode

sombre de l’histoire.

Décidément, les historiens, écrivains et autres patriotes, ont ces derniers temps une plume qui les démange. Il y a quelques semaines, c’est un autre auteur, Bélaïd Hadjem en l’occurrence, un professeur d’histoire invétéré, qui vient de s’y mettre. Il vient de publier un livre intitulé : L’Algérie de 1962, de l’indépendance à la course au pouvoir. Nous sommes d’autant plus sensibles à cette initiative et nous nous en félicitons car le livre est un recueil de vérités acerbes qui vont à l’encontre de celles de ceux qui, jusqu’à aujourd’hui, détiennent le monopole de l’écriture de l’histoire de l’Algérie.

Cet ouvrage, destiné à un large public, évoque la crise de 1962 qui reste souvent mal connue ou racontée différemment par les historiens. Il apporte des éclaircissements, voire des révélations sur cet épisode sombre de l’histoire.

Le livre de Belaïd Hadjem est un ouvrage exceptionnel. En effet, sur la base des ses innombrables consultations du service historique de l’armée de terre (SHAT) du château de Vincennes ainsi que ses contacts avec des acteurs de la révolution impliqués directement ou indirectement dans la crise de 1962, entre autres le commandant Azzedine et Salah Boubnider, l’auteur a réuni des informations crédibles et vérifiables. Grâce à une approche scientifique, il a mis en exergue l’avidité des hommes assoiffés de pouvoir, à l’instar de Boumedienne et de Ben Bella. Il conteste leur légitimité historique ou révolutionnaire, estimant qu’ils ont liquidé d’autres Algériens pour s’autoproclamer par la peur et la force des baïonnettes, parrains du peuple. Youcef Zirem, auteur et animateur de l’émission “Graffiti” sur Berbère Télévision, qualifie ce livre d’ « ouvrage magistral vu sous un angle universitaire ».

La course au pouvoir ne s’est nullement estompée après la crise de 1962, une période trouble qui explique une victoire sur la colonisation mal gérée. Belaïd Hadjem évoquera exhaustivement “les déchirements qui se sont imbriqués au sein du Front de libération nationale durant l’été 1962”. L’auteur parle d’une “transition mouvementée de la colonisation vers l’indépendance” et qui se décline en trois parties.

La première évoque l’origine de la crise, la réaction des nationalistes face aux accords d’Évian ainsi que l’éclatement du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA). Dans la deuxième partie, il évoque la mainmise de la puissante ALN, élément incontournable pour accéder au pouvoir et enfin, en troisième partie, l’escalade des querelles et des affrontements fratricides.

N’étant pas un épiphénomène historique, la crise de 1962 constitue l’aboutissement logique des soubresauts qui ont caractérisé le Front de libération nationale (FLN) depuis sa naissance. Chronologiquement, on retrouve les événements de la nuit du 6 au 7 juin 1962, entre autres l’interruption des travaux du CNRA à Tripoli, ayant abouti, comme le précise l’auteur Bélaïd Hadjem, à son éclatement et au cessez-le-feu conclu entre les forces armées des frontières, un certain 5 septembre 1962. L’Algérie de 1962, de l’indépendance à la course au pouvoir, est un ouvrage de 131 pages, publié aux Éditions Chihab. En raison d’un tirage réduit, le livre n’est pas disponible en librairie. Une vente dédicace s’est déroulée lors de la 18

ème édition du Sila (Salon international du livre d’Alger), du 31 octobre au 9 novembre 2013.

Bio express

Bélaïd Hadjem est né en 1969 à Bouzeguène, Tizi Ouzou. Titulaire d’une licence d’histoire, en 1992, à l’université d’Alger, il entame une courte expérience dans l’enseignement secondaire. Bélaïd est également diplômé de la faculté d’histoire d’Aix-Marseille I et de Paris VIII. Il vit actuellement en France.

6/ Tesson : c'est Hollande qui a confondu vie publique et vie privée !

Le président en appelle au respect de sa vie privée comme un pompier pyromane vient éteindre l'incendie

qu'il a lui-même allumé, analyse Philippe Tesson.

[François Hollande, président de la République, à l'Élysée, le 23 décembre 2013. © Bertrand Guay / AFP]

Que les hommes politiques, au premier rang desquels le président de la République, aient droit au respect de leur vie privée, ainsi que le revendiquait François Hollande dans le communiqué qu'il faisait publier vendredi dernier, c'est évident. "Comme tout citoyen", ajoutait-il. C'est déjà un peu moins évident. C'est en tout cas un sujet de débat. Le président de la République n'est pas un citoyen comme les autres. La curiosité qu'inspirent les grands de ce monde ne date pas d'aujourd'hui, Louis XIV ne nous démentira pas, Saint-Simon non plus. Les hommes d'État exemplaires n'ont jamais détesté qu'on vantât leurs vertus. Alors pourquoi ferait-on silence sur les faiblesses de ceux qui sont moins sages, surtout lorsqu'elles sont vénielles, comme une libido un peu intempérante, est-ce un crime ?

Et puis tout se sait aujourd'hui, même ce qui est caché. Va-t-on interdire les réseaux sociaux, cette plaie insupportable dont l'usage est apparemment devenu indispensable à l'humanité tout entière ? Il y a belle lurette que la vie privée des hommes politiques est compromise. L'intérêt qu'on lui porte ne part pas forcément d'un mauvais sentiment. Les présidents de la République appartiennent à tout le monde. Ils sont de la famille. Ils le disent assez. On en connaît même un qui se prétend un homme normal. Un ami, quoi, un copain. On est en République, non ? Ils nous mettent à l'aise. On les aime bien, on aime bien savoir qui ils sont, d'où ils viennent, comment ils se portent, s'ils font de la bicyclette ou de la cuisine. Alors de là à s'intéresser à des caractéristiques plus intimes, il n'y a qu'un pas qui évidemment mène à une sorte de voyeurisme, mais c'était fatal, même si ce dérapage, et il faut l'avouer, n'est pas très délicat. Telle est la rançon de la familiarité.

Affaiblissement de son image

Cliquez SVP sur ce lien pour lire la suite : http://www.lepoint.fr/invites-du-point/philippe-tesson/tesson-c-est-hollande-qui-a-confondu-vie-publique-et-vie-privee-13-01-2014-1779570_543.php

7/ 1814, l’autre anniversaire, l’autre révolte fiscale

[Napoléon en exile sur l'île de Sainte-Hélène. / Wikipédia]

Eclipsé par les commémorations de la grande guerre, le bicentenaire de la première restauration marque

pourtant une évolution majeure dans l'histoire fiscale française.

C'est un anniversaire qui risque de passer inaperçu, écrasé par le centenaire de la Grande guerre. Pourtant, voici exactement deux siècles, la France et l'Europe ont connu un moment important de leur histoire avec le premier coup d'arrêt de l'aventure napoléonienne. Un moment qui a eu en France des conséquences économiques loin d'être négligeables.

[Extrait :….

L'effondrement de l'empire

En ce début d'année 1814, les forces de l'Europe coalisée viennent d'entrer sur le territoire « historique » de la France, celui du royaume prérévolutionnaire. Une armée gigantesque de 500.000 hommes déferle sur un pays défendu par des troupes près de neuf fois moins nombreuses. En quelques mois, le souverain le plus puissant d'Europe, Napoléon, empereur des Français, semble avoir tout perdu. Sa « grande armée » lancée dans les plaines russes a été décimée par les campagnes de Russie et d'Allemagne.

[… ]

L'histoire se répète, deux siècles plus tard ?

Rien d'étonnant à ce que la France, un des derniers pays d'Europe à avoir adopté l'impôt sur le revenu, ait toujours été en pointe en termes d'impôts indirects. C'est la France qui a ainsi « inventé » la TVA dans les années 1950, système adopté ensuite par le reste de l'Europe à partir de la fin des années 1960. Aujourd'hui encore, les impôts indirects représentent plus de la moitié des recettes fiscales de l'Etat. Et deux siècles après le baron Louis, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, lui aussi confronté à une crise budgétaire, a aussi, pour tenter de faire face, augmenté la TVA. Malgré le « ras-le bol fiscal. » L'histoire se répète….

Cliquez SVP sur ce lien pour lire l’article dans son intégralité : http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20140110trib000809037/1814-l-autre-anniversaire-l-autre-revolte-fiscale.html

EPILOGUE COURBET / ZEMMOURI

Année 2008 = 26 408 habitants

De Zemmouri à Dellys en passant par Cap Djinet et Sidi Daoud

http://www.liberte-algerie.com/reportages/de-belles-plages-cotoient-des-villes-hideuses-de-zemmouri-a-dellys-en-passant-

par-cap-djinet-et-sidi-daoud-206090

De belles plages côtoient des villes hideuses

En dépit du séisme du 21 mai 2003 et des traces laissées par le terrorisme, la côte est de la wilaya de

Boumerdès continue de capter un flux important d’estivants et de touristes. De Figuier à Dellys en passant

par Zemmouri et Cap Djinet, un paysage féerique formé de montagnes, de massifs boisés et de belles plages

s’offre aux visiteurs. Un décor qui contraste avec l’intérieur des villes où la saleté, les constructions

cubiques et le parpaing continuent de régner. Même les abords de la RN24 ont été pris d’assaut par des

bidonvilles.

Pour aller vers Zemmouri on a mis plus d’une heure pour traverser la coquette ville de Figuier. Non pas à cause de barrages fixes mais ce sont des baraques installées illicitement depuis 2004 qui continuent à obstruer cette route. Des centaines d’estivants algérois habitués aux plages de Sghirat, Zemmouri ou encore Cap Djinet se disent découragés par le goulot d’étranglement de Figuier. À Zemmouri, le terrorisme a laissé place au tourisme et… au sport et surtout à la boxe. La localité a été dégarnie de tous “ses” terroristes et les nouveaux “vrais émirs” s’appellent désormais Benchabla, Flissi, Tarikat, Fellah, Touilbini pour ne citer que ceux là. “Dommage que vous les médias vous n’évoquez nos localités que lorsque vous parlez des ‘exploits’ des ‘autres émirs’”, nous dit Hacène, un exploitant de parasols installé au bord de la plage de Zemmouri.

Excepté l’entrée de la ville où les baraques et les constructions hideuses ont remplacé le bougainvillier et les petites villas aux tuiles rouges, la plage, elle, a connu un début de développement. Le complexe touristique Adim constitue le noyau de cette évolution. Cette infrastructure, la seule dans la région affiche complet tout comme le camp de toile Farès très fréquenté par les Algérois. Côté ouest, ce sont les campings d’entreprises Batimetal, Sonatrach, SNTF et TVA qui ont ouvert leurs portes aux enfants des travailleurs. Il y avait plus de 30 sociétés nationales dans les années 90 mais seules quatre d’entre elles continuent d’offrir aux enfants quelques jours en mer. Ces centres ont échappé à la privatisation et au nouveau mode de gestion des œuvres sociales axé principalement sur les voyages à la omra. À Zemmouri El-Bahri, un important site archéologique est laissé à l’abandon. Il s’agit de la vieille ville historique de Rusubikari, actuellement Zemmouri El-Bahri. Le site géré par le ministère de la Culture est transformé en décharge sauvage. À quelques encablures de Zemmouri, c’est le futur eldorado du tourisme qui s’offre à nos yeux. Il s’agit de la forêt de Chouicha. Située dans la commune de Legata, ce lieu très boisé et typique a longtemps constitué un abri pour les hordes de l’ex-GSPC.

Aujourd’hui, ce sont des familles qui le fréquentent. Des professionnels du tourisme pensent déjà à y investir. Comme Zemmouri, Cap Djinet offre le même constat. Une ville anarchique où les étalages des commerces débordent sur la route au su et au vu de tout le monde.

L’ancien Courbet, jadis très encombré par les touristes, est devenu méconnaissable. L’inévitable tableau des constructions illicites non finies, propres à nos villes, est encore là. Un panorama qui tranche avec la beauté de la plage de Cap Djinet et son nouveau port en éternelle construction. Une plage aménagée et qui offre de nombreuses commodités aux estivants. En face et à quelques mètres, deux structures touristiques achevées seront bientôt opérationnelles. Il s’agit d’une auberge de jeunesse et d’une base nautique. À quelques centaines de mètres, juste à la sortie est de la ville, la plage Mazer située au contrebas de quelques cabanons transformés, hélas, en villas d’habitations. Au sommet, c’est la chaîne montagneuse majestueuse d’Ouled Ali qui surplombe la ville et sa plage. Cap Djinet est aussi un site archéologique qui n’a jamais été exploité. Le visiteur est irrésistiblement saisi par quelques vestiges historiques des époques romaine et ottomane que les constructions illicites continuent d’engloutir pour les faire disparaître à jamais.

Ici, deux projets d’hôtels sont en étude ainsi qu’un magasin de mobile spécialisé en tourisme, nous affirme M. Zoulim, directeur du tourisme de la wilaya, qui nous apprend qu’un autre hôtel avec thalasso est également prévu à Sahel Bouberak dans la commune de Sidi Daoud. Encouragée par l’amélioration de la situation sécuritaire dans la région, de nombreux citoyens de la commune comptent se lancer dans des projets touristiques. Ici on est conscient que le développement de la région passe inévitablement par l’élargissement de la RN24 qui comporte quarante ralentisseurs. Pour le moment, les travaux ne sont signalés qu’à Boumerdès et Zemmouri. À Dellys, l’ouverture du premier hôtel de la région Le littoral Motel au lieu-dit les Salines vient de

combler un déficit dans cette ville historique et touristique. Un autre hôtel d’une centaine de chambres et une auberge de jeunesse sont en cours de construction.

Et dire qu’à l’époque coloniale, la ville millénaire disposait de trois hôtels Le grand large, Le sport nautique et Le beau rivage. À cause de la situation sécuritaire, deux hôtels implantés en plein milieu de la forêt de Takdemt dans les années 1990 ont été abandonnés

BONNE JOURNEE A TOUS

Jean-Claude Rosso