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" Rien ne changera chez nous, si rien ne change chez vous ! « Don Helder Camara

" Rien ne changera chez nous, si rien ne change chez vous ! « Don Helder Camara

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" Rien ne changera chez nous,

si rien ne change chez vous ! «  Don Helder Camara

Les nouveaux arrivants, fuyant la campagne, construisent leurs pitoyables masures sur les seuls terrains disponibles pour les plus pauvres : sur des terres marécageuses, le long des voies ferrées ou, débordant sur la mer.

L’histoire commence ici, au cœur d’un des 550 bidonvilles que compte Manille, la capitale des Philippines. Manille est une mégapole

de 15 millions d’habitants. Un tiers y survit dans les bidonvilles.

A pied d’œuvre c’est ici ! Un lieu oublié des dieux et des hommes, où nul ne se rend si la misère ne l’y contraint pas

Et chacun d’eux se rend, à pied ou en pédicab, à son labeur quotidien pour être à pied d’œuvre.

Comme tous les matins, chacun des protagonistes de ce drame humain se lève avec le soleil.

Et on ne sait plus trop qui, de l’homme dégradé par la misère ou des ordures ménagères, est déchet de l’activité humaine

Tout au long de la journée, une noria de camions poubelles y vomissent déchets et détritus de la société dite d’abondance. Car dans les villes du Tiers Monde, richesse insolente et misère noire souvent se côtoient et trop souvent s’ignorent

Ici la misère rassemble chaque matin ses troupes déguenillées en un morne quotidien qui ne garantit aucun lendemain

Le travail est dégradant et malsain. Il avilit les corps des enfants qui souffrent d’eczémas, de tuberculose et de malformations osseuses. Sur ce dépotoir, la moindre égratignure peut devenir mortelle. Et dire que certaines fillettes n’ont même pas de bottes pour se protéger

Sous l’écrasante chaleur des tropiques, la Montagne, fumante des déchets en décomposition fermente. Une odeur épouvantable imprègne l’atmosphère et s’incruste dans les guenilles des forçats de la misère.

Filles ou garçons, ici la misère ne fait pas de discrimination. Chacune et chacun fouille cette gangue pourrie pour y trouver une pauvre pépite de survie.

Et malgré tous ces dangers, des familles entières s’accrochent à ce triste gagne-pain car l’analphabétisme et le manque de qualification professionnelle, leur interdit tout espoir d’un emploi, tout espoir d’une vie plus digne.Et c’est à juste raison que les

pères s’inquiètent. La récolte suffira-t-elle à nourrir la famille et à envoyer leurs enfants à l’école ?

Le danger est permanent. Quand ce n’est pas la maladie qui tue, c’est l’accident. Il ne se passe pas une semaine sans blessé ou tué : un imprudent heurté par un camion ou pire écrasé par un bulldozer.

Alors comment ne pas être découragé quand certains jours, la collecte suffit tout juste à acheter un bol de riz parfumé au poisson séché

Gagner 100 pesos philippins exige un travail harassant à ramasser vieux cartons, plastiques ou pour les plus agressifs, bocaux en verre ou boîtes en métal

Ici pas de cantine avec réfrigérateur. Le lieu est pestilentiel et pour se restaurer, il faut tout acheter, jusqu’à l’eau pour se désaltérer.

Déjà huit heures de labeur, à déchirer et fouiller les sacs poubelle. Il est maintenant une heure de l’après-midi et Lee aimerait bien manger

En voulant ramasser les déchets les plus convoités, verre et métal, Lee s’est heurtée aux adultes plus forts, plus aguerris.

La misère est sans pitié pour les plus faibles ; chacun veut survivre.

Mais pas d’argent ! Et son sac reste désespérément vide. A peine deux ou trois bocaux en verre ou en fer blanc !

Heureusement que dans ce bagne nauséabond un espoir existe. Il a nom SABANA.

Son champion c’est le père jésuite Pierre Tritz qui a mis ce programme en place en accord avec le BIT, le Bureau International du Travail de Genève.Sabana est un des dix programmes de scolarisation de la Fondation ERDA de Manille

SABANA est un acronyme tagalog, la langue officielle des Philippines, qui signifie « Centre d’éducation des enfants ex-chiffonniers »

Une fois proprement habillés, ils oublient très vite leurs guenilles de chiffonniers. N’est-ce point là un précieux privilège de l’enfance ?

Le premier souci, quand les petits arrivent à SABANA est de dresser leur bilan de santé et de leur prodiguer les soins nécessaires

Progressivement leur nouvelle vie s’organiseAinsi un jour par semaine, on leur sert un repas équilibré pour compenser leurs carences antérieures en protéines et oligoéléments

Et avec le sourire, ils réapprennent à rêver des rêves d’enfant !

A SABANA, ces enfants retrouvent fierté et joie de vivre.

A travers chants et danses, ils découvrent la beauté et la chaleur d’un groupe uni dans une même activité. Ils y apprennent les richesses de leur culture et se forgent ainsi une identité que la misère leur déniait

Comme les autres enfants, souvent après une remise à niveau pour compenser le retard accumulé, ils iront à l’école.

Mais quel futur, si vous ne savez ni lire, ni écrire, si vous êtes analphabète ?

Ils pourront ainsi apprendre un métier voire poursuivre des études universitaires

Le Conseil Régional de Lorraine en Le Conseil Régional de Lorraine en partenariat avec l’Association Lorraine partenariat avec l’Association Lorraine ERDA CE a co-financé avec le soutien ERDA CE a co-financé avec le soutien du Conseil Général de la Moselle, 3 du Conseil Général de la Moselle, 3 tranches d’équipement des ateliers tranches d’équipement des ateliers d’ERDA TECHd’ERDA TECH

Mais les familles de ces enfants sont dans un dénuement tel qu’elles ne peuvent se passer du maigre revenu des enfants gagné dans la collecte des déchets

A chacun des ex-chiffonniers, ERDA attribue une bourse pour couvrir les frais scolaires essentiellement sous forme de remise de fournitures : livres, cahiers, cartables et même les uniformes d’école

Alors que faire devant un dilemme aussi crucial:

• aller à l’école et ne pas manger à sa faim

• ou retourner sur la Montagne Fumante pour survivre ?

Pour gagner leur vie, ces enfants travailleront ! Non plus un travail dégradant mais plutôt un travail épanouissant, gratifiant dans des conditions d’hygiène respectueuses de leur santé

Devant une situation inacceptable, le Père Tritz autant homme de terrain qu’homme d’action, a proposé une solution. Une solution élaborée avec son équipe et approuvée par le Bureau International du Travail de Genève.

Une à deux après-midi par semaine, Les plus jeunes peindront des cartes postales et leurs aînés des t-shirts qui seront vendus. Ils seront un salaire suffisant pour compenser la perte du revenu antérieur.

SABANA, le programme d’aide aux enfants chiffonniers de Manille fait partie de l’ensemble des programmes de scolarisation développés par ERDA en 30 ans d’action au service des plus démunis. Le tableau suivant présente cet ensemble de programmes

A situations extrêmes,

Programmes exceptionnels

PALIHAN : une nouvelle chance pour les jeunes sans qualification

SABANA : des écoliers qui gagnent leur vie

Projet ABK : éliminer le travail des enfants

TUKLASAN : l’accueil des enfants des rues

ASAP : la réhabilitation des enfants prisonniers

Un programme pour chaque âge scolaire L’enseignement pré-primaire : des

écoles maternelles pour tous Le programme EAP ( des bourses pour

l’école primaire) ERDA TECH : un lycée professionnel

pour former à un métier Les bourses d’enseignement

secondaire Bourses d’université pour les plus

méritants

« Nous sommes dans un monde interdépendant, on ne peut plus faire le bonheur dans un seul pays. […] il y aura une communauté, une intégration mondiale si trois conditions sont remplies : s’il y a un partage des valeurs, un partage des responsabilités et un partage des bénéfices. » Louis SCHWEITZER, PDG de Renault

In „Le Monde“ –Le grand débat – jeudi 25 mars 2004« Le monde a besoin de plus d’éducation, de plus de santé et d’une vision du développement qui fasse davantage de place à l’équité sociale. »

 Amartya SEN, prix Nobel d’économieLe Monde – 19 janvier 05

« L’indifférence, la négligence font parfois plus de dégâts que l’hostilité déclarée. Nous les sorciers avons maltraité trop longtemps les êtres qui nous sont proches et récoltons aujourd’hui ce que nous avons semé. »

In « Harry Potter et la chambre des secrets. »

« Agissons envers les autres comme nous voudrions qu'ils agissent envers nous. C'est la doctrine de l'humanité.» Confucius

« Le terrorisme se nourrit de la colère et du désespoir »

Georges W. BUSH – ONU – 16 septembre 2005

«Ne nous y trompons pas, la lutte contre le sous-développement n’est pas seulement une obligation morale : elle répond également à l’intérêt véritable de l’humanité toute entière. Faute de quoi, le jour viendrait fatalement de l’affrontement entre la richesse et la pauvreté »

Georges POMPIDOU, Président de la République –Allocution au « Commmonwealht Club » - San Francisco – 27 février 1970

Quelques citations à méditer !

« Ensemble, on peut faire beaucoup plus »

Pierre Tritz, le fondateur d’ERDA

Photo 23 septembre

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