12
Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Samedi 1 er février 2014 Forum Les forêts et l’enchantement sonore Dans le cadre du cycle Forêts du 31 janvier au 6 février Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Forum Les forêts et l’enchantement sonore | Samedi 1 er février 2014

| Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

Roch-Olivier Maistre,Président du Conseil d’administrationLaurent Bayle,Directeur général

Samedi 1er février 2014Forum Les forêts et l’enchantement sonore

Dans le cadre du cycle Forêts du 31 janvier au 6 février

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse

suivante : www.citedelamusique.fr

Foru

m L

es fo

rêts

et l

’enc

hant

emen

t son

ore

| Sam

edi 1

er fé

vrie

r 201

4

Page 2: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

C’est la jungle imaginaire de Kipling qui a inspiré à Charles Koechlin ses plus belles pages. Quant à la forêt des romantiques allemands (der Wald), elle fait entendre ses murmures dans les lieder de Schumann ou de Mahler.

Avant le XIXe siècle, les musiciens considèrent la forêt comme un décor pittoresque, une sorte de toile peinte où peuvent se dérouler des chasses ou des scènes mythologiques. C’est avec le romantisme, dans l’alliance étroite de la musique avec la poésie, que naissent les vrais décors naturels, écrins des métamorphoses du sentiment – dans la culture germanique portée vers le fantastique, comme dans la culture scandinave habitée d’étranges légendes (Grieg, Sibelius). De nombreux lieder et poèmes symphoniques (Liszt, Koechlin, Roussel) ont pour cadre la forêt. L’opéra peut aussi y mettre en scène l’enchantement féerique ou la terreur nocturne (Les Troyens de Berlioz, Siegfried de Wagner, Hänsel und Gretel de Humperdinck ou Erwartung de Schönberg). Sans oublier certains tableaux sylvestres des grands ballets de Tchaïkovski.

« Dans la nature, dans les rêves de la solitude des forêts, de même que dans le labyrinthe du cœur de l’homme, sommeille, depuis les origines, un chant merveilleux et éternel », écrivait Eichendorff. C’est une étroite affinité qui lie Schumann au poète romantique, comme en témoigne le Liederkreis op. 39. De l’évocation chromatique du crépuscule (Zwielicht) aux mirages entrevus dans les bois (Im Walde), on y entend sans cesse le bruissement d’un lointain (In der Fremde) qui rayonne d’une inquiétante étrangeté. La forêt des Waldszenen op. 82, un recueil de petites pièces pour piano dans l’esprit des Scènes d’enfants, est plutôt celle du Paysage souriant ou des Fleurs solitaires, même si, au détour de ces clairières, c’est parfois un Lieu maudit qui surgit, peint avec des dissonances douloureuses. Les vers de Verlaine, mis en musique par Debussy en 1891, lui font écho : « Le son du cor s’afflige vers les bois… ».

Les aventures de Mowgli et autres fables animalières de Rudyard Kipling, publiées en deux volumes en 1894 et 1895, ont très tôt inspiré Charles Koechlin. Ses Trois poèmes du Livre de la jungle, écrits en 1899, furent suivis par une série de poèmes symphoniques puisant à cette même source, comme Les Bandar-log (un « scherzo des singes » composé en 1939). La forêt qu’évoque Koechlin dans ces pages si modernes et inventives est aussi celle qui dicta à Albert Roussel le « poème de la forêt » qu’est sa Première Symphonie (1906). Un programme sylvestre, donc, que complète le Concerto pour la main gauche de Ravel, interprété par Nicholas Angelich.

Cycle Forêts

Page 3: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

DU VENDREDI 31 JANVIER AU JEUDI 6 FÉVRIER

VENDREDI 31 JANVIER – 20H

Robert SchumannWaldszenen op. 82Liederkreis op. 39 (sur des textes d’Eichendorff )Claude DebussyTrois mélodies (sur des textes de V erlaine) Manuel de FallaTrois mélodies (sur des textes de Théophile Gautier)Gustav MahlerLieder

Bernarda Fink, mezzo-sopranoAnthony Spiri, piano

SAMEDI 1er FÉVRIER – 11HCLASSIC LAB

Forêts en musiques

Avec les Élèves du Conservatoire de Paris, Benoît Faucher et Lucie Kayas

SAMEDI 1er FÉVRIER – 15HFORUM

Les forêts et l’enchantement sonore

15h Table ronde

Animée par Rémy Stricker, musicologue. Avec la participation d’Hélène Pierrakos, musicologue, et de Jean-Pierre Lefebvre, germaniste.

17h30 Concert

Œuvres de Franz Liszt, Emmanuel Chabrier, Albert Roussel, Claude Debussy, Béla Bartók, Richard Strauss, Edvard Grieg, Eduard Schütt

Laurent Cabasso, piano

SAMEDI 1er FÉVRIER 2014 – 20H

Charles KoechlinLes Bandar-Log op. 176Maurice RavelConcerto pour la main gaucheAlbert RousselSymphonie n° 1 « Le Poème de la forêt »

Orchestre du Conservatoire de ParisPatrick Davin, directionNicholas Angelich, piano

Concert précédé d’un Flash Concert à 19h.

MERCREDI 5 FÉVRIER – 9H30, 10H45, 15H30 ET 16H30JEUDI 6 FÉVRIER - 9H30, 10H45, 14H30 ET 15H30SPECTACLE JEUNE PUBLIC

Le Son de la sèveInstallation-concert dans les arbres

Association 16 rue de Plaisance, Benoît Sicat et Nicolas Camus, interprétation

Page 4: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

4

SAMEDI 1ER FÉVRIER 2014 Amphithéâtre

Avant le XIXe siècle, les musiciens considèrent la forêt comme un décor pittoresque, une sorte de toile peinte où peuvent se dérouler des chasses ou des scènes mythologiques. C’est avec le romantisme, dans l’alliance étroite de la musique avec la poésie, que naissent les vrais décors naturels, écrins des métamorphoses du sentiment – dans la culture germanique portée vers le fantastique, comme dans la culture scandinave habitée d’étranges légendes (Grieg, Sibelius). De nombreux lieder et poèmes symphoniques (Liszt, Koechlin, Roussel) ont pour cadre la forêt. L’opéra peut aussi y mettre en scène l’enchantement féérique ou la terreur nocturne (Les Troyens de Berlioz, Siegfried de Wagner, Hänsel und Gretel de Humperdinck ou Erwartung de Schönberg). Sans oublier certains tableaux sylvestres des grands ballets de Tchaïkovski.

Page 5: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

5

15h Table ronde

Animée par Rémy Stricker, musicologue, avec la participation d’Hélène Pierrakos, musicologue, et Jean-Pierre Lefebvre, germaniste

Prologue

La forêt sonore

La forêt parle

La forêt respire

Les esprits de la forêt

Les hommes dans la forêt

Lieu d’enfance

Lieu d’amour

Lieu de paix

Lieu d’angoisse

Terre de chasse et de combat

Scène de chasse

La forêt guerrière

L’armée des arbres

Lieu hanté

Le diable

La sorcière

Le troll

Épilogue

17h30 Concert

Laurent Cabasso, piano

Fin du forum vers 18h30.

Page 6: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

6

Imaginer un programme autour du thème de la forêt sans les sublimes Waldszenen de Schumann (déjà programmées dans ce cycle), tel était le défi que me proposait la Cité de la Musique il y a quelques mois.

Très vite je me suis trouvé confronté à deux difficultés : la rareté des œuvres strictement pianistiques inspirées par ce beau thème et la nécessité de trouver une cohérence dans un enchaînement de pièces forcément disparates. J’ai donc choisi des œuvres qui témoignent au moins par leurs titres d’un lien avec la forêt, d’un sentiment poétique, ou qui par leur climat émotionnel m’évoquent de manière subjective l’atmosphère bruissante ou de la forêt (Musiques nocturnes, extrait de la suite En plein air de Béla Bartók). Le thème de la chasse ô combien romantique ne pouvait pas manquer à cette évocation, offrant ici une des pages les plus héroïques et enflammées de Liszt : l’étude d’exécution transcendante Wilde Jagd.

Il m’est aussi apparu que les compositeurs choisis privilégiaient souvent des clairs-obscurs dans leur évocation de la forêt. Il m’a donc fallu concevoir un ordre permettant de passer d’une pièce à  l’autre sans créer chez l’auditeur une désagréable sensation de monotonie. Guidé essentiellement par la nécessité de donner un rythme à ce programme j’ai arbitrairement décidé de ne pas regrouper les œuvres par auteur, par style ou par ordre chronologique, mais de créer des ruptures et de provoquer des rencontres parfois surprenantes.

Laurent Cabasso

Page 7: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

7

Emmanuel Chabrier (1841-1894)« Sous-bois ». Andantino – Pièces pittoresques, n° 4 en ut majeur

Composition : 1881.

Dédié à Mademoiselle Marie de La Guéronnière.

Créé le 9 avril 1881 à la Société nationale de Musique par Marie Poitevin.

Première publication : Paris, Énoch & Costallat, 1881.

Durée : environ 4 minutes.

Claude Debussy (1862-1918)Cloches à travers les feuilles. Lent – Images pour piano, 2e série, I

Composition : octobre 1907.

Dédié à Alexandre Charpentier.

Créé le 21 février 1908 au Cercle musical par Ricardo Viñes.

Première publication : Paris, Durand, 1908.

Durée : environ 5 minutes.

Jardins sous la pluie. Net et vif. – Estampes pour piano, III en mi mineur

Composition : juillet 1903.

Créé le 9 janvier 1904 à la Salle Érard par Ricardo Viñes.

Première publication : Paris, Durand, 1903.

Durée : environ 3 minutes 30.

Béla Bartók (1881-1945)Musiques nocturnes. Lento – En plein air, BB. 89 (Sz. 81), n° 4

Composition : juin-août 1926.

Dédié à Ditta Bartók.

Créé le 8 décembre 1926 à Budapest par le compositeur.

Première publication : Vienne, Universal Edition, 1927.

Durée : environ 4 minutes 30.

Page 8: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

8

Franz Liszt (1811-1886)Waldesrauschen (Bruissements de la forêt). Vivace – Deux Études de concert, n° 1 en ré bémol majeur

Composition : 1862 à Rome.

Dédié à son élève Dionys Pruckner.

Première publication : Große theoretisch-praktische Klavierschule sous la dir. de Siegmund Lebert et Ludwig Stark,

Stuttgart, Cotta, 1863 (également en tirages à part).

Durée : environ 4 minutes.

Albert Roussel (1869-1937)Promenade sentimentale en forêt. Lent – Rustiques, op. 5, II en la bémol majeur

Composition : 1904.

Dédié à Madame Sérieyx Taravant.

Créé le 17 février 1906 à la Société nationale par Blanche Selva.

Première publication : Paris, Durand, 1906.

Durée : environ 5 minutes 30.

Franz Liszt (1811-1886)Wilde Jagd (Chasse sauvage). Presto furioso – Étude d’exécution transcendante n° 8 en ut mineur

Durée : 5 mn environ.

Composition terminée en 1851.

Dédié à Carl Czerny.

Première publication : Leipzig, Breitkopf & Härtel, 1852.

Durée : environ 5 minutes.

Richard Strauss (1864-1949)Auf stillem Waldespfad (Sur le sentier silencieux de la forêt). Andante – Stimmungsbilder, op. 9 n° 1 en fa majeur

Composition : avant le 4 février 1884.

Pas de date de création précise connue.

Première publication : Munich, Joseph Aibl, 1886.

Durée : environ 4 minutes 30.

Page 9: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

9

Edvard Grieg (1843-1907)Waldesstille (Calme des bois). Lento – Pièces lyriques pour piano, 10e recueil, op. 71 n° 4 en si majeur

Composition : 1901.

Dédié à Mien Röntgen.

Pas de date de création précise connue.

Première publication : Leipzig, Peters, 1901.

Durée : environ 5 minutes.

Claude DebussyBruyères. Calme – Préludes, 2e cahier, V en la bémol majeur

Composition : 1910-1912.

Pas de date de création précise connue.

Première publication : Paris, Durand, 1913.

Durée : environ 2 minutes 20.

Eduard Schütt (1856-1933)Geschichten aus dem Wiener Wald (Légendes de la forêt viennoise). Vivace – Paraphrases sur des motifs de Johann Strauss, n° 3 en fa majeur

Composition : 1889.

Dédicace : à Max Pauer.

Pas de date de création précise connue.

Première publication : Hambourg, Rather, 1889.

Durée : environ 8 minutes.

Page 10: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

10

Entre l’homme et la forêt – lieu mythique, univers en soi – se déclinent une multitude de rapports. Tantôt la nature se fait complice de l’homme. Tantôt au contraire l’on s’intéresse à ce qu’il ressent à l’intérieur de la forêt. Aux scènes et tableaux se joignent des « promenades » musicales. La forêt peut se faire objet de légendes, ou prétexte.

Quelle main gauche vivante et envahissante dans les Sous-bois de Chabrier (1881) ! Destinée à être jouée sempre con gran dolcezza e grazia, elle crée un sentiment de mouvante plénitude de la forêt. Il n’y aura pas ici de mélodie « linéaire ». Cette mobile profusion de vert qui absorbe l’auditeur est d’une parfaite modernité.

Dans les Cloches à travers les feuilles (1907), Debussy s’inspire d’une ancienne coutume du Juras, où les cloches sonnaient depuis les vêpres de la Toussaint jusqu’à la messe des morts, dans la campagne. Un décor d’une étrange neutralité, l’automne et sa « buée irisée », le clair tintement des cloches dans le feuillage, ont suscité un enjeu d’écriture complexe, et une luxuriance envoûtante.

On retrouve un rendu impressionniste dans les Jardins sous la pluie (1903), avec ses staccatos de main gauche en gouttes de pluie, « nettes et vives », qui citent la mélodie « Do, do, l’enfant do ». Un second motif fera allusion à la chanson « Nous n’irons plus au bois ». Cette toccata est une étude sur la variation des couleurs, de la lumière, elle évoque l’intensité changeante de la pluie, ses revirements avec le vent, le choc sonore plus ou moins dense des gouttes.

Transcrire « en plein air » des sons de nature pendant la nuit : l’idée qui est à l’origine des Musiques nocturnes de Bartók (1926) vient d’un « concert » de grenouilles en Transylvanie. Sur un fond sonore de gruppettos et clusters, se détachent divers bruits et cris d’oiseaux. Deux thèmes populaires, bientôt superposés, traversent ce décor nocturne, le premier lent, l’autre animé et dansant.

C’est en précurseur que Liszt propose un rendu impressionniste dans ses Bruissements de la forêt dont les sonorités cristallines évoquent autant le froufrou du feuillage qu’un ruissellement lumineux. Cette étude écrite à Rome en 1862 pour une commande ajoute un post-scriptum aux Douze Études transcendantes de sa période weimaroise.

La Promenade sentimentale en forêt est vue par un moderne dans les Rustiques de Roussel (1904), triptyque contemporain de son Poème de la forêt. Le contrepoint et un rythme syncopé donnent à l’entrée dans la forêt un style robuste, assorti de motifs d’oiseaux (le coucou). La partie centrale, assouplie, sera plus impressionniste et chaleureuse.

Huitième Transcendante, Chasse sauvage (1851) donne à entendre une vision fantastique démoniaque et passionnée : Liszt reprend la légende médiévale de la « chasse sauvage » ou « fantastique ». Les nuits de violente tempête, on disait que des damnés, pour leur supplice, chassaient à travers la forêt avec une meute de chiens, galopant et hurlant.

Page 11: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

11

De l’Allemand Richard Strauss, on connaît peu le piano de jeunesse. Sur le sentier silencieux de la forêt est un Feuillet d’album de 1882, remanié et intégré dans le recueil des Stimmungsbilder qui fait écho aux Scènes de la forêt de Schumann. À entendre le chant, et la main gauche qui lui fait écho, on songe au futur piano accompagnateur de ses derniers lieder.

C’est dans la tradition romantique des pièces de caractère que s’inscrivent les Pièces lyriques du Norvégien Grieg, une série initiée en 1867 et poursuivie tout au long d’une vie, en dix recueils qui se sont diffusés dans plus d’un foyer. Au-delà d’une atmosphère, Paix de la forêt (1901) évoque un regard réconcilié, qui parvient à la tranquillité intérieure.

Bruyères de Debussy, c’est l’espace ouvert, le grand air et la joie libre d’une arabesque qui court sur toute l’étendue du piano. Debussy disait à Marguerite Long songer plutôt aux « buissons celtiques qui prolifèrent sous les grands pins ».

Souvent pratiquée par Liszt, la paraphrase de concert est une pièce de virtuosité basée sur une musique connue (un air d’opéra ou une pièce d’un autre auteur). Pianiste, compositeur et chef d’orchestre originaire de Saint-Pétersbourg et actif à Vienne, Eduard Schütt se fonde ici sur la célèbre valse de Johann Strauss II : Légendes de la forêt viennoise (1868).

Marianne Frippiat

Page 12: | Samedi 1 Les forêts et l’enchantement sonorecontent.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_13229.pdfest d’une parfaite modernité. Dans les Cloches à travers les feuilles

12

Laurent Cabasso

Né en 1961, Laurent Cabasso fait ses

études au Conservatoire de Paris

(CNSMDP) où il obtient les premiers

prix de piano et de musique de

chambre. Après avoir été le lauréat

de grands concours (Prix Géza-Anda

de Zurich en 1982, Tokyo en 1983,

finaliste du Concours Clara-Haskil

à Vevey en 1987), il entame une

carrière musicale internationale qui le

conduit à Paris (Théâtre des Champs-

Élysées et Salle Pleyel), au Tonhalle

de Zurich, au Concertgebouw

d’Amsterdam, et dans de nombreux

festivals (La Roque-d’Anthéron, Piano

aux Jacobins à Toulouse, Besançon,

Montpellier, ainsi qu’en Amérique et

en Asie). Sous la direction de chefs

tels que Charles Dutoit, Ferdinand

Leitner, Armin Jordan, Tibor Varga,

Serge Baudo, Emmanuel Krivine,

Michel Plasson ou encore Jean-

Claude Casadesus, Laurent Cabasso

est l’invité de grands orchestres,

comme l’Orchestre National de

France, l’Orchestre Philharmonique

de Radio France, l’Orchestre de

la Suisse Romande, l’Orchestre

Philharmonique de Monte-Carlo,

entre d’autres. Il se produit aussi

régulièrement dans de nombreuses

formations de chambre aux côtés des

meilleurs musiciens d’aujourd’hui

(Sonia Wieder-Atherton, Alexandre

Tharaud, Gérard Poulet, Sylvia

Marcovici, Vadim Repin, Olivier Vernet,

Quatuor Ardeo, etc.). Sa discographie

restitue bien son approche esthétique

et fait toujours l’objet d’un accueil

chaleureux ; sont ainsi récompensés

ses enregistrements de Schumann

(Fantasiestücke op. 12 et Bunte

Blätter), Beethoven (Sonates op. 31),

Chostakovitch et Prokofiev (Sonates

pour violoncelle et piano avec Sonia

Wieder-Atherton), et Liszt (Mazeppa,

Les Préludes, Orphée et Prométhée avec

Olivier Vernet). Son dernier disque,

consacré aux Variations Diabelli

de Beethoven et à la Wanderer-

Fantaisie de Schubert, est salué par

la critique. Laurent Cabasso enseigne

au Conservatoire à Rayonnement

Régional (Académie Supérieure

de Musique) de Strasbourg depuis

1993 et au Conservatoire de Paris.

Artiste engagé, il s’attache à faire

découvrir la musique à ceux qui

n’y ont pas un accès immédiat et

n’hésite pas à mettre son talent au

service de causes humanitaires.