32
1 A 54 ans après plus de trente ans d’alcoolisation sous toutes ses formes, le chemin de l’Abstinence est long tel un parcours, miné de bombes anti personnelles ou à défragmentation, qu’empruntent les casques bleus en Afghanistan pour maintenir la paix (et libérer les deux otages français : Hervé Ghespière et Stéphane Taponier, journalistes de France Télévision). Mais le début du chemin passe par l’adhésion aux Soins que prodigue un centre de cure en addictologie spécialisé en Alcoologie. Plus encore l’investissement personnel est essentiel. Il ne faut pas sous-estimer le problème de l’alcool au quotidien car il faut le prendre à bras le corps, en mesurant à leurs justes valeurs les effets et les méfaits de cet ennemi perfide, sournois et présent à chaque coin de rue, sur des panneaux publicitaires, dans des supermarchés, des bars, des téléfilms, des boites de nuit, des stations essence ou des teintures mères homéopathiques vendues en pharmacie et cette liste est loin d’être exhaustive. Je ne veux pas faire un traité sur ce sujet épineux n’étant nullement spécialisé en ce domaine. Tout ce que je peux faire, humblement, c’est témoigner de mon propre parcours dans ma démarche de Soins étant malade alcoolique abstinent depuis seize mois. A la fin de notre première rencontre dans mon livre : On Compte sur Toi !... Ou Le Parcours d’Un Malade Alcoolique Abstinent… Je t’avais dit que tu pouvais me faire confiance, que je reviendrai bientôt vers Toi car tu pouvais compter sur Moi. Je te propose de revenir vers Toi, lors de notre première rencontre nous avons évoqué mon passé, mon parcours en tant que malade alcoolique pour finir en te remerciant car tu avais été avec mon fils l’élément moteur de ma démarche vers les Soins et l’Abstinence. Je t’ai proposé le dialogue et tu m’as écouté, que cela fut bon ! Si j’ose à nouveau t’aborder c’est pour que tu sois plus présent dans mon combat au jour, le jour pour rester malade alcoolique abstinent. Je te rendrai visite un jour, je te le promets, je ne sais pas encore comment ni quand, laissons le temps au temps. " Le temps est un grand maître. Le malheur est qu’il tue ses élèves." écrivait Hector Berlioz, espérons qu’il m’accorde une longévité. Je t’avais promis que nous deviendrions Amis, mais qu’aucun lien d’Amitié ne peut se nouer sans franchise et sans honnêteté intellectuelle et morale. Je crois avoir été digne de foi lors de notre première rencontre. Je serai à l’identique de moi-même, veillant à ne pas te lasser. Cependant avant de gérer le quotidien de mon alcoolo-abstinence, je dois faire le point avec toi de mes soins en cure et en postcure. Nous les avons juste abordés avant de nous quitter et de remercier tous les soignants tant ils furent

storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

  • Upload
    letram

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

1

A 54 ans après plus de trente ans d’alcoolisation sous toutes ses formes, le chemin de l’Abstinence est long tel un parcours, miné de bombes anti personnelles ou à défragmentation, qu’empruntent les casques bleus en Afghanistan pour maintenir la paix (et libérer les deux otages français : Hervé Ghespière et Stéphane Taponier, journalistes de France Télévision). Mais le début du chemin passe par l’adhésion aux Soins que prodigue un centre de cure en addictologie spécialisé en Alcoologie. Plus encore l’investissement personnel est essentiel. Il ne faut pas sous-estimer le problème de l’alcool au quotidien car il faut le prendre à bras le corps, en mesurant à leurs justes valeurs les effets et les méfaits de cet ennemi perfide, sournois et présent à chaque coin de rue, sur des panneaux publicitaires, dans des supermarchés, des bars, des téléfilms, des boites de nuit, des stations essence ou des teintures mères homéopathiques vendues en pharmacie et cette liste est loin d’être exhaustive. Je ne veux pas faire un traité sur ce sujet épineux n’étant nullement spécialisé en ce domaine. Tout ce que je peux faire, humblement, c’est témoigner de mon propre parcours dans ma démarche de Soins étant malade alcoolique abstinent depuis seize mois. A la fin de notre première rencontre dans mon livre :

On Compte sur Toi !... Ou Le Parcours d’Un Malade Alcoolique Abstinent…

Je t’avais dit que tu pouvais me faire confiance, que je reviendrai bientôt vers Toi car tu pouvais compter sur Moi. Je te propose de revenir vers Toi, lors de notre première rencontre nous avons évoqué mon passé, mon parcours en tant que malade alcoolique pour finir en te remerciant car tu avais été avec mon fils l’élément moteur de ma démarche vers les Soins et l’Abstinence. Je t’ai proposé le dialogue et tu m’as écouté, que cela fut bon ! Si j’ose à nouveau t’aborder c’est pour que tu sois plus présent dans mon combat au jour, le jour pour rester malade alcoolique abstinent. Je te rendrai visite un jour, je te le promets, je ne sais pas encore comment ni quand, laissons le temps au temps. " Le temps est un grand maître. Le malheur est qu’il tue ses élèves." écrivait Hector Berlioz, espérons qu’il m’accorde une longévité. Je t’avais promis que nous deviendrions Amis, mais qu’aucun lien d’Amitié ne peut se nouer sans franchise et sans honnêteté intellectuelle et morale. Je crois avoir été digne de foi lors de notre première rencontre. Je serai à l’identique de moi-même, veillant à ne pas te lasser. Cependant avant de gérer le quotidien de mon alcoolo-abstinence, je dois faire le point avec toi de mes soins en cure et en postcure. Nous les avons juste abordés avant de nous quitter et de remercier tous les soignants tant ils furent attentifs, patients, toujours à l’écoute de mon mal-être, répondant scrupuleusement à mes attentes et à mes impatiences, gérant cliniquement mes angoisses, apaisant mes peurs et séchant mes pleurs. Je loue leurs qualités et je rends grâce à Dieu du chemin qu’ils m’ont permis de parcourir en essayant toujours d’être disponibles. Je dois les honorer pour avoir toujours été présents à mes côtés. Nous devons ensemble, Ami, leur rendre un vibrant hommage car ils nous ont permis de nous rencontrer. Peut-être n’étais tu pas là lors de notre première rencontre, un contretemps sans doute, un embouteillage certainement, n’aie aucune crainte pour ce rendez-vous manqué je ne t’en tiens pas rigueur. Tu pourras, tout à loisir, au hasard d’une librairie me lire et découvrir mon parcours quelque peu chaotique et anecdotique. Cette fois tu me rencontres au présent et non plus au passé sauf pour la cure et la postcure auxquelles nous avons fait allusions mais que je me dois d’évoquer car elles marquèrent, l’an dernier, l’arrêt de mon alcoolisation, avec ma détermination et mon adhésion. Grâce à nous avons pu connaître la paix et la plénitude de cette lumineuse clairière que nous avons pu rejoindre avant de nous quitter la première fois que nous nous sommes rencontrés, il n’y a pas si longtemps cela ne fait qu’un peu plus de trois mois.

Pouvoir Dire Non à l’Alcool ! Que de sensations retrouvées ! Que de saveurs longtemps ignorées !

Page 2: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

2

Quelle Liberté retrouvée !Je pense à toi Ami, qui cherche peut-être à arrêter de boire parce que tu détruis ce qu’il y a autour de toi ou que tu prends conscience d’être ton meilleur ennemi quand tu as bu, ton couple bat de l’aile, ça se ressent au niveau de ton travail, tes enfants ont peur de tes colères quand tu viens de toucher ta paie ou ton R.S.A., anciennement le R.M.I. Tu ressens comme un vide autour de toi sans rien avoir pour te raccrocher. J’ai ressenti si souvent cela, cette sensation d’être sans cesse attiré vers le bas, comme dans une spirale infernale descendante dont tu ne peux pas t’extirper. Tends ta main vers le haut du fond de ton désespoir, il y a des bras assez forts pour te hisser vers le haut ! Frappe aux portes des spécialistes, parle-s-en à ton médecin généraliste en montrant du doigt l’alcoolisme et cesse de parler de dépression ou de la précarité de ta situation. Prends le temps, entre deux cuites de faire une pause. Prends du recul. Cesse de gémir et de te plaindre, personne ne va s’apitoyer sur ton sort. Il y a des solutions sinon je ne serai pas là avec toi. J’ai au moins appris une chose en étant malade alcoolique abstinent :

Tomber c’est facile, l’important c’est de toujours pouvoir se relever !

Tu sais, tu vas voir la précarité de ma situation, à tous les niveaux, les 711€ d’allocation d’adulte handicapé, comme pour Toi les fins de mois commencent toujours à partir du 15, je n’ai aucun bien matériel, je n’ai plus le droit de travailler, je n’ai aucun moyen de locomotion, je n’ai jamais passé mon permis de conduire, tous ces problèmes je les ai déblatérés à chacune de mes soulographies, je les ai dégueulés dans la cuvette des chiottes des bars. C’est sûr que j’avais d’autres poivrots comme interlocuteurs et un auditoire avec un barman ou un patron de bar qui s’en mettaient plein les fouilles, ils n’applaudissaient pas, ils gerbaient eux aussi leurs vies ou encaissaient, le jour du R.M.I., les patrons de bar appelaient le jour de son versement : la saint Rémi. Que de temps perdu ! Que de valeurs gâchées ! Que de Vies foutues en l’air ! Que d’enterrements après le décès d’un des nôtres après un A.V.C., ou une cirrhose transformée en cancer, une pancréatite etc. pour se retrouver autour d’un verre après la mise en bière !

« Le pauvre, si jeune ! »

Arrête, veux-tu, de te plaindre ! Regarde autour de Toi ce champ de ruines qu’a laissé notre pire ennemi, l’Alcool. Bien sûr qu’il y a un chemin à suivre, c’est celui des Soins en alcoologie avec la possibilité d’un suivi en Centre de Soins de Suite et de Réadaptation en Addictologie spécialisé en Alcoologie ou tout autre problème d’addictologie. Il existe aussi des C.S.A.P.A pour un suivi. Il y a des mouvements d’entraide tels que les A.A., Vie Libre, Alcool Ecoute Joie et Santé, ou d’autres. Des portes vont s’ouvrir mais à Toi d’y frapper. Je t’ai dit lors de notre premier échange que j’étais chrétien, tu l’apprends si tu es arrivé en retard, parce que le Christ est éducateur de mes libertés. Je ne suis pas une grenouille de bénitier, même baptisé catholique, je ne vais pas à la messe le dimanche dans cette église qui ne parle que dans des discours du XIXème siècle, qui n’a pas su s’adapter et qui a surtout oublié que la foi se vit ! Je dis que le Christ est éducateur de mes libertés comme l’a publié Le Père Varillon, car le Christ après un miracle n’a jamais dit « Je », dans les évangiles jamais tu entendras le Christ dire :« - Je t’ai sauvé » ou « - Je t’ai guéri » Il a dit :« - Ta parole t’as sauvé » ou « - Ton acte t’as guéri ». Même quand Pilate lui dit avant sa crucifixion :« - Tu te dis Fils de Dieu »Jésus lui a répondu :« - C’est toi qui le dis »Croire aujourd’hui à lumière des évangiles c’est de reconnaître le Christ qui a remis l’Homme au milieu de son histoire, libre de gagner ou de se perdre. "Déus factus Homo, Homo factum Déo", Dieu s’est fait

Page 3: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

3

Homme pour que l’Homme se fasse Dieu, et voilà que tout revient à Toi. Tu es libre de ton devenir. Sans Toi rien n’est possible. Il y va de même pour ta décision de suivre ma démarche vers les Soins, comme je te l’ai déjà dit. Je t’ai longuement parlé lors de notre premier échange que j’ai toujours, de loin ou de près, travaillé auprès de jeunes en difficulté scolaire. Lorsque je rencontrai un élève pour la première fois j’ai toujours évoqué cette image illustrant parfaitement que je ne pouvais rien faire sans lui. Je lui tenais ce discours après avoir rempli un verre d’eau et le poser sur la table entre nous :« - Tu vois, ça c’est une piscine, tu es au milieu et tu es entrain de te noyer. »Je tendais mon index tendu au-dessus du verre, en continuant :« - Je te tends une perche, à toi de faire l’effort de lever le bras pour la saisir et il m’appartient de faire l’effort pour te hisser hors de l’eau. Il n’y a que deux solutions ou tu fais l’effort de lever le bras, à moi de déployer mes forces, ou tu décides de te noyer et je me noie avec toi. Inutile je tiens trop à la vie. »Puis après avoir dressé le plan de travail et fixé les objectifs, je ne prenais aucune décision. Je donnais ma carte de visite à l’élève et je lui disais :« - Si tu veux faire l’effort de lever le bras et si tu veux que nous travaillions ensemble tu m’appelles et nous fixerons le planning. Réfléchis bien, prends le temps nécessaire. Mais ne tarde pas trop car j’ai un emploi du temps chargé, je donne même des cours les dimanches. »Ils m’ont tous appelé. Ces illustrations reflètent à la perfection le choix que tu dois faire, car les équipes soignantes aussi performantes soient-elles, ne pourront jamais faire un travail sans Toi dans ta démarche vers les Soins et l’Abstinence. Tu ne peux pas t’en sortir seul dans ton déni de l’alcoolisme. C’est sur que j’ai eu de la chance de frapper à la porte d’un C.M.P. en Charente-Maritime pour que me soit remis les brochures de "La Couronne", Centre d’Alcoologie de la Charente, pour une cure d’un mois et de "La Gandillonnerie", Centre de Soins de Suite et de Réadaptation en Addictologie dans la Vienne pour une postcure de trois mois. Mais ce n’a rien à voir avec un sevrage tels que tous ceux que j’ai suivis au cours de mes hospitalisations récurrentes en psychiatrie, tu ne restes pas dans ta chambre ou dans une salle de télévision. Tu ne restes pas allongé sur un lit avec ta perfusion de sérum, pour un apport hybride attendant passivement ta prise de benzodiazépine et de vitamines B1, B6, B12 ou PP, la liste est trop fastidieuse. Il faut arrêter de subir des traitements il faut vivre sa thérapie. C’est ce qui me fut proposé en cure à La Couronne avec des activités planifiées pour l’ensemble des patients sous forme d’informations sur l’Addictologie grâce des ateliers vidéo, des nombreuses réunions soignants-soignés, des groupes de parole etc. Je ne rentre pas dans les détails du programme au risque de te lasser, car nous en avons déjà parlé. Cependant je sais que de relire fréquemment le livret de soins, remis lors de mon admission en cure le 04/01/10 et que j’ai tenu scrupuleusement à jour, m’a beaucoup aidé au long des seize derniers mois car ce séjour à La Couronne est à l’origine de ma reconstruction. Mais des centres de cure et de postcure ne sont pas des prisons et nous avons eu des occasions de sortie après un certain laps de temps. Quand j’étais en cure, j’eus deux sorties, une avec Fred et une avec Patrick. Ce fut ainsi qu’hors du cadre hospitalier à deux reprises je me retrouvais confronté à l’alcool. Un dimanche, Fred, un patient qui était avec moi à La Couronne, m’invita chez lui, en Gironde, pour passer la journée et déjeuner en compagnie de sa femme. A peine étions nous arrivés dans son patelin, il s’arrêta au PMU pour faire son tiercé. Avant même de jouer ses jeux, il commanda un whisky en passant devant le comptoir. Je me retrouvais seul, hébété de voir un patient en cure prendre de l’alcool, quand le patron me demanda :« - Et, pour vous ce sera ?- Une menthe à l’eau, s’il vous plait. »Une fois ses tickets validés, Fred revint. Je tentai de lui faire remarquer qu’il allait se trouver en rupture de contrat avec La Couronne car au retour de sorties nous avions un éthylotest. Il regarda sa montre :« - Ca ne se verra pas il est à peine 11h00, me dit-il avec aplomb.- C’est dommage après deux semaines de cure, tu fous tout en l’air, essayai-je de le raisonner.- T’inquiète pas pour moi, je sais ce que je fais, ponctua-t-il ».

Page 4: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

4

Regrettant sa décision, je ne pouvais rien faire, après deux semaines de cure j’étais mal placé pour accorder un jugement ou prodiguer des conseils. Il régla les deux verres avant de partir chez lui. Sa femme Monique nous attendait. La table était mise, le repas prêt. Fred reprit un verre avant le déjeuner, une rasade de whisky, malgré les recommandations de sa compagne. Elle me regarda, levant les yeux au ciel, cela voulait en dire long sur la détermination de son concubin. A table il y avait une carafe d’eau, Fred ouvrit une bouteille de bordeaux, une querelle s’engagea au sein du couple. Elle le menaça de partir s’il ne finissait pas sa cure et lui fit remarquer l’inconvenance de boire en ma compagnie puisque je respectai l’abstinence. Il ne prit que deux petits verres de vin, avant de se remettre à l’eau. Un de leurs amis vint en début d’après midi. Nous fîmes une belotte. Fred ne reprit pas d’alcool car nous avions une heure de route à faire. La peur du gendarme et le retrait de permis du commercial eurent raison de son alcoolisation. Il va sans dire qu’à notre retour à La Couronne Fred se révéla positif et de par ce fait exclu du programme des soins. Fred et Monique devinrent des amis par la suite, j’ai eu leur visite il y a deux semaines chez moi. J’ai toujours eu des entretiens avec Fred par téléphone ou par MSN, il a connu tout au long de l’année des périodes de fortes alcoolisations, pour finir à devenir un consommateur régulier d’alcool tout en ayant retrouvé un emploi dans le commercial et s’être remis avec sa compagne après un temps de disputes et de séparations. Mais il a toujours tenu à garder des contacts avec moi car il me respecte dans mes choix et se trouve en confiance car me dit-il, je suis un exemple, il fait parti de ceux qui m’ont incité à écrire pour témoigner "On Compte sur Toi !..." Il a suivi ma progression dans mon premier livre et s’il est venu me voir c’était pour avoir un manuscrit de mes écrits bien qu’inachevés.La sortie avec Patrick, militaire de carrière, se déroula tout autrement. Nous étions au terme de la troisième de soins à La Couronne, quand il m’invita à le voir jouer au rugby au sein de son club dans la banlieue d’Angoulême. J’acceptai volontiers pour me sortir du centre et me sentant en confiance avec ce compagnon de cure. Je me rappelle de cette journée car elle fut très particulière dans mon trajet vers l’abstinence. Alors qu’il était sur le terrain pour son match je fus attiré par la buvette, il y avait bien entendu de la bière à la pression. J’étais à deux doigts d’en commander une avant de revenir à la raison et de m’abstenir pour prendre un sirop à l’eau, le coca était prescrit car selon les séances d’information du centre, il présentait des dangers pervers ainsi que toutes les boissons gazeuses pour ne pas exciter les neuro-connecteurs qui restaient présents dans mon cerveau avec les neuro-stimulateurs, car le coca pris avec du whisky représentait un danger potentiel et constant si je voulais préserver mes chances d’en arriver à l’abstinence ce qui était vrai pour le Perrier, ou le jus d’orange associé à la vodka-orange. C’est aussi vrai que des cocktails, des bières ou pastis sans alcool constituent un signal d’alarme d’un obstacle qu’il ne faut pas franchir. En tous cas c’est ce que je retiens, entre beaucoup de choses, des précieuses informations que m’ont prodiguées mes thérapeutes et toutes les équipes soignantes. Merci, une fois encore pour le bien inappréciable qu’ils m’ont si chaleureusement et si généreusement apporté. Je ne peux mieux faire pour leur accorder un vibrant hommage, avec Toi, comme Ami, trop longtemps ignoré. Puis vint, le 26/01/2010, le jour de ma sortie de La Couronne. Nous n’étions que quatorze patients pour vingt-trois soignants qui se relayaient auprès de nous, toute petite structure de seize lits, nous étions choyés. N’aimant pas les au-revoir, trop émotif, je préférai saluer mes camarades, la veille au soir de mon départ. Je savais que je les revisse le lendemain matin mais je n’avais personne à embrasser, les adieux étaient faits. Je devais lever l’ancre de ce lieu béni par tant de soins et d’attentions pour m’amarrer à "La Gandillonnerie" mon centre mixte de postcure avec une capacité d’accueil de soixante-dix lits. Après le petit déjeuner, je bouclai mes valises, emportant avec moi mon téléphone portable où dix nouveaux numéros étaient venus s’ajouter à mon répertoire. En attendant le VSL qui devait me conduire de la Charente à la Vienne je saluai reconnaissant les membres du personnel présents ce matin-là. L’ambulance arriva puis je partis le vague à l’âme vers une contrée méconnue dans le flou artistique d’une brochure indicative qui présentait la structure avec de belles prises de vue de l’ensemble. J’avoue aujourd’hui que je n’étais pas du tout rassuré ce matin là et je quittais avec un profond regret La Couronne. Nous avions à peine cent

Page 5: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

5

kilomètres à faire, Après deux heures de route nous parvînmes à destination. La blanche structure de La Gandillonerie, se trouvant dans une cuvette, s’étendait de toute sa longueur dans un cadre verdoyant donnant de la majesté à l’établissement, qui allait être mon nouveau lieu de résidence. Arrivés à l’accueil l’ambulancier me souhaita un bon séjour, remit une lettre de La Couronne et fit signer un papier par l’hôtesse d’accueil. Un cadre soignant me présenta, Eric, le patient en fin de postcure comme mon accueillant. Il m’aida à investir les lieux l’espace d’une semaine. Je me repérai assez vite malgré l’étendue de la structure. J’eus quelques difficultés de prime abord à trouver mes repères surtout dans la relation soignants-soignés, puisqu’elle s’orchestrait différemment dans la gestion du temps avec des réunions d’information tous les mardis et jeudis de 14h00 à 15h00, une vidéothérapie tous les lundis de 16h30 à 17h30 dans un auditorium qui faisait office de salle de cinéma. Pour en terminer avec cet accompagnement psychothérapeutique nous avions un groupe de paroles avec les onze patients, arrivés la même semaine que moi, animés par la psychologue et une chef d’atelier tous les jeudis de 10h00 à 11h00. Le suivi médical était assuré un chef d’établissement psychiatre addictologue et ses deux adjoints, un cadre infirmier, onze infirmières et trois aides-soignantes. Mais au cœur de ce centre de postcure se situait la sociothérapie grâce à des ateliers thérapeutiques :- Cuisine- Cafétéria- Lingerie buanderie- Ménage- Espaces verts- Maraichage- Confection- MaintenanceComme tu dois t’en douter je fus affecté à l’atelier Cuisine, à tour de rôle en salle, en plonge, ou en la cuisine. Les ateliers allaient dans le sens d’une démarche thérapeutique de resociabilisation. Il s’agissait donc d’une réadaptation à une vie socioprofessionnelle sans bien entendu la participation de l’alcool. Il fallait suivre des règles strictes, propre au monde du travail : horaires, respect des autres, du lieu et des consignes avec un but en commun : participer activement à la vie du centre. Tout était effectué par les patients avec leurs chefs d’ateliers. Ceux de la Cuisine étaient trois. C’était l’atelier qui demandait le plus d’heures d’exercices avec un week-end sur deux de travail. Je m’y suis de tout cœur appliqué. Rencontrant des difficultés en plonge en raison d’une hernie discale au niveau des lombaires je fus souvent remplacé par des camarades à ce poste pour être plus attaché au service en salle. Car ce n’était pas une cantine mais un restaurant avec un menu du jour. Nous avions un roulement, une équipe de matin, une du midi et une du soir. Il y avait aussi une vie collective avec la cafétéria, un cinéma, une salle de sport… Je me suis impliqué dans la cafétéria où nous jouions à la belote ou au tarot. Un billard et un baby foot étaient aussi à la disposition des patients. Je me réservai aux jeux de cartes. J’avais mon ordinateur portable, sans accès à internet, et mon imprimante. Grâce à ces outils je m’investis auprès de mes camarades pour transférer leurs CD sur des clés USB. Je fis aussi de nombreuses affiches pour prévenir les patients de quelques animations ou sorties à venir. J’aidais aussi volontiers certains patients à remplir un C.V. ou une lettre de motivations.Nous avions l’autorisation de sortir un week-end sur deux à partir de la troisième semaine. Poitiers se trouvant à 45km, nous profitions à trois ou quatre patients d’un taxi, qui travaillait en partenariat avec le centre, pour y passer la journée d’un samedi sur deux. En ces occasions nous fréquentions les bars et les restaurants de la cité poitevine pour nous donner rendez-vous à des heures régulières pour se restaurer ou reprendre le taxi en fin d’après midi. Jamais aucun d’entre nous ne fut tenté par de l’alcool, évitant même certaines coupes glacées en dessert pour se rabattre sur des liégeois.

Page 6: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

6

J’étais tout au long de mon séjour dans une dynamique de soins. Mais j’avais besoin d’un accompagnement social car ma propriétaire ne voulait pas me renouveler le bail du T2 meublé dans lequel je vivais à La Tremblade. Ce dernier expirait le 01/06/2010 et ma sortie de postcure était prévu le 26/04/2010, cela me laissait un mois de battement. Les logements trop durs à trouver à l’année dans cette station balnéaire étaient réservés aux touristes saisonniers et le prix des loyers trop difficiles à supporter. N’envisageant pas de retrouver un nouvel appartement dans de telles conditions je me projetais sur un retour à Bordeaux où j’avais vécu pendant vingt ans, deux années auparavant. Mais le problème du comment revenir dans la capitale girondine se posait gravement ne me trouvant pas sur place, en postcure dans la Vienne difficile de trouver un logement dans la gironde avec un dossier F.S.L., fonds de solidarité et de logement, à monter après avoir trouvé un bail locatif. Ce le seul bémol de ce parcours de soins de trois mois. Mais au grand damne de l’assistante sociale nous étions confrontés à un mur administratif. Pour tout le suivi médical, de mes soins socio et psycho thérapeutique, pour l’attention que les équipes soignantes se relayant sans cesse auprès des patients, pour mes chefs d’atelier mes camarades de travail et à tous les patients je dois une fière chandelle. Je leur rends hommage et je leur fait chapeau bas d’une révérence de reconnaissance.A ma sortie de La Gandillonerie, je retrouvai mon appartement, à La Tremblade dans le chantier que j’avais laissé. Mon nouveau comportement joua en ma faveur et les propriétaires, sans renouveler le bail, m’accordèrent un délai, le temps de retrouver un appartement. Mes démarches furent vaines. Je repris contact dés ma sortie de postcure avec mon couple d’amis Hélène et René ostréiculteurs à Ronce les Bains commune de La Tremblade La situation perdura jusqu’en janvier 2011. Je rencontrai Michel un ancien responsable d’un groupe de A.A. au Château d’Oléron, il me suggéra une collocation afin de partager les frais lui payant une partie de ses charges locatives, loyer, eau, électricité, pour 170,00€ et ce jusqu’à l’été car il devait repartir à Nancy chez son frère pour rompre avec la monotonie de la vie à Arvert, avec ses 3000 habitants hors saison. Je me donnais donc quatre mois pour trouver une solution d’hébergement à Bordeaux avec la recherche d’un hôtel au mois pour me trouver sur place et rechercher un studio meublé. Voilà la situation à aujourd’hui, les hôtels au mois sont si peu nombreux et tous occupés pour deux ans minimum. Une association Tremplin 17 m’aide à remplir les formalités avant d’arriver à Bordeaux. Mais face à la crise du logement et la précarité de ma situation, cela ne sera pas chose facile. Je vais devoir repasser par la case Départ et me retrouver mes valises à la main dans la rue et composer le 115 tous les jours pour avoir une place dans un asile de nuit, il n’y a pas d’autres solutions, même avec mon handicap et deux certificats médicaux, de mon médecin traitant et du CSAPA attestant que je serais plus "actif" profitant mieux de la vie sociale à Bordeaux qu’à Arvert où la vie sociale est quasi nulle, et que j’avais besoin de me rapprocher des centres de soins. Mais dans l’état de notre société quelle place peut-on accorder à un adulte handicapé aussi fragile soit-il ? Il n’y en a pas. Je ne me plains pas, ce n’est qu’un constat. Il faut être fort, il y a tellement de gens qui travaillent tout en dormant dans leurs voitures, des femmes avec des enfants dans nos rues. Les politiques sont trop occupés à leurs courses pour la présidentielle de 2012, toutes tendances confondues, pourquoi s’occuper du problème de l’hébergement, les beaux jours arrivent nous sommes au début du printemps, pourtant le soleil ne brille pas pour tout le monde. Il y a seize mois je me serais soulé, aujourd’hui je dois être plus fort et plus déterminé, car boire ne ferait qu’aggraver la situation où reporter le problème sans le résoudre pour autant, j’ai déjà perdu tant de temps, trop de temps. Il ne faut pas se tromper de chemin face à l’adversité, il serait trop facile de s’apitoyer sur son sort au contraire et je sais que je vais avoir besoin de ressort. C’est un combat que je dois mener en évitant les mines que l’alcool ennemi à laisser derrière lui. Tout cela semble facile à lire, pourtant à chaque mot écrit une flèche vient me transpercer le cœur sans que pour cela je pleure et je peine à les écrire, mais où que je sois, dans la rue ou dans un paisible abri, il y aura toujours qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, la Paix que l’Abstinence m’a procurée. Mais il y a encore beaucoup de travail et je dois le prendre sur moi, car à chaque coin de rue, l’ennemi embusqué pour mieux m’assaillir, je ne lui procurerai pas ce plaisir. Lui en jouirait et je ne ferai que pâtir. Pourtant là où le mur administratif veut me conduire, je pourrais me procurer de l’alcool tout à

Page 7: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

7

loisir. Il sera présent partout et fera parti de mon quotidien, du soir au matin, et du matin au soir mais je ne sombre pas dans le désespoir, je m’arme pour ne pas en boire. Même les médecins ne peuvent pas m’éviter ce chemin. Rassure toi, Ami, nous avons un allié c’est l’écriture et la lecture et à l’alcool je ne m’offrirai pas en pâture. Je sais pertinemment qu’à la perfection nul n’est tenu et que mes beuveries m’ont si souvent corrompu au point je demeure une proie facile et avec la dépression très fragile, cependant en venant te voir, Ami, j’ai pris des engagements : Ne plus boire ! Je te promets de m’y tenir quelque soit la croisée des chemins je choisirai toujours celui des Soins, Dieu m’en est témoin.En parlant de Dieu, hier je suis rentré dans une église pour me recueillir, mais il y avait une cérémonie, je n’ai pas pu prier, je me suis juste signé. Il se fait tard ce soir, je vais te laisser car demain matin j’ai beaucoup de coups de fil à donner, pour essayer de trouver une autre issue que la rue. Qui sait de quoi demain sera fait ? A demain, Ami, si tu le veux bien. Au moins tu vois que l’abstinence se mène au quotidien !Il est plus de 2h00 et j’ai cherché en vain le sommeil malgré mes psychotropes, je pense que cela est dû à la pression qui pèse sur mes épaules et ma crainte de l’avenir. Je tourne sans cesse le problème dans ma tête, je suis reconnu adulte handicapé, il m’est interdit de travailler par la MDPH de Bordeaux depuis plus de trois ans car ma capacité de travail est inférieure à 5%, et en dépit de toutes ces informations ils sont incapables de m’accompagner dans une structure d’accueil pour une resociabilisation. Je sais que je ne suis pas en mobilité réduite mais les faits sont là, très éloquents, complètement déments. Je dirai ubuesque, gigantesque et grotesque. Comment veux-tu trouver le repos avec de telles idées en tête. Il y aurait bien une solution augmenter mon traitement mais ce ne serait pas une sage décision. Tout à l’heure je téléphonerai à la mairie de Bordeaux, j’écrirai une lettre à Xavier Bertrand ministre de la santé, et à notre président Nicolas Sarkozy. Ce sont mes dernières munitions pour faire état de ma posture, il doit y avoir une issue. Il m’appartient de la trouver, je dois mettre tout en œuvre pour parvenir à trouver à me loger, je m’y appliquerai en dernier ressort. Tu vois que je ne baisse pas les bras car j’y crois, à défaut de réponses favorables à mes requêtes il y aura toujours le C.C.A.S., centre communal s’action sociale, j’ai la rage au cœur, les manches retroussées et je ne vais pas abandonner en si bon chemin. J’espère ne pas t’avoir inquiété, le but était juste de t’informer de ma conjoncture telle qu’elle se présente aujourd’hui. Nous ne sommes que le 05/04/11, il me reste un mois pour sortir de ce fourbi.Par contre tout n’est pas noir et j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer. J’ai reçu un mail d’une maison d’édition susceptible d’imprimer mon premier livre :

On Compte sur Toi !... ou Le Parcours d’Un Malade Alcoolique Abstinent…

Une éditrice prendra contact avec moi dans un délai de 25 jours. L’éditeur me propose un contrat éditorial, prend à sa charge l’impression du livre et toutes ses réimpressions et s’occupe d’organiser la promotion, la diffusion et la distribution de l’ouvrage. La maquette de l’ouvrage et le projet de couverture réalisés par l’Editeur sont à ma charge. Le montant de la participation est évalué en fonction de l’importance du travail technique à réaliser, et fait l’objet d’une mensualisation. Les critères pris en compte, sont entre autres, le nombre de pages, le nombre d’images et éventuellement la correction.Un petit rayon de soleil dans la clairière, mais je ne fais pas de châteaux en Espagne, c’est tout bonnement une nouvelle qui me réchauffe le cœur. Je m’étais engagé à venir vers Toi, une infime lueur pour ne pas manquer notre rendez-vous. Mais l’expérience m’a montré qu’on ne peut pas se bercer d’illusions. Beaucoup de promesses, sans résultats, nous verrons bien. L’important est qu’ils aient apprécié notre rencontre. Qui sait ?...

Page 8: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

8

La vie continue son cours inexorablement et cela ne change rien à mon avenir, de toute manière je n’aurai pas le sous pour financer ce projet, je me vois mal aller à la Banque Postale pour demander un crédit sans apport personnel pour publier un livre. Nous verrons bien ce qu’il adviendra.Pour en revenir au quotidien il n’est guère facile de gérer sa vie au jour le jour sans perspective d’avenir.Bien sûr je sais que tu comptes sur moi si ce n’est par la publication, je mettrai mes deux livres sur le net il existe plusieurs sites gratuits réservés aux jeunes auteurs et par ce biais nous nous rencontrerons. Je pense privilégier "je livre mon histoire", c’est un des meilleurs dans le genre. Au moins je ne me serais pas autant investi dans mes projets pour rien. Tout à l’heure je vais contacter Philippe Demestre, mon infirmier référent de La Couronne, ainsi que le Docteur Pinton de la Gandillonerie et le Docteur Eliane Blanche-Barbat du CSAPA pour les tenir informés des problèmes que je rencontre. Peut-être auront-ils des suggestions à me proposer pour répondre à la complexité absurde de ma situation. Peut importe où je serai dans un mois, si j’ai assez d’argent j’irai dans un cyber pour continuer notre conversation. Je ne vais pas t’abandonner en si bon chemin, sois en certain. En attendant il nous reste un mois pour dialoguer ensemble, je ne vais pas te lâcher comme cela. Devant de tels problèmes, je ne perds pas courage, il m’en faudrait davantage pour baisser les bras et renoncer à Toi. Si seulement je pouvais permettre à quelques malades alcooliques de suivre mes pas et emprunter le chemin des Soins, j’en serai fort honoré et notre rencontre n’aura pas été vaine. Mais la décision leur appartient et la solution est en eux. Des addictologues, des équipes de soins seront toujours à leur écoute. Je sais les délais d’attente sont assez longs pour les admissions dans ces centres spécialisés en alcoologie, c’est la raison pour laquelle, ils doivent s’armer de patience et surtout ne jamais perdre courage. En attendant une admission dans un de ces établissements, il y a des soins palliatifs, on ne doit pas les ignorer. Il ne faut pas avoir peur, il faut prendre la maladie alcoolique à bras le corps. Même s’il y a des hauts et des bas, des moments de déprime comme je viens d’en avoir un, j’aurais pu le cacher mais je t’ai dit que je serai authentique. Je le suis ! Des coups de blues et de cafard m’arrivent car je ne suis qu’un être humain et je ne fais pas le malin. Je joue franc jeu et il m’arrive d’être malheureux. On le serait à moins je suppose. C’est ce qui fait ma force et me rend plus crédible à tes côtés. C’est ça l’Abstinence au quotidien ! J’écris tel que je suis avec mes humeurs et ma tendance, parfois, à la dépression. Je ne me voile pas la face, l’arrêt de l’alcool ne met pas un terme aux problèmes que tu peux avoir à gérer, mais il te permet de les appréhender avec davantage de lucidité et plus de réactivité.J’ai remué ciel et terre entre les services municipaux, les organismes de logements et les services sociaux de la ville de Bordeaux. J’ai contacté par téléphone le ministère du travail et des affaires sociales ainsi qu’un secrétariat de l’Elysée, mais de mails en coups de fil toutes mes démarches furent infructueuses. Je devais me résoudre à l’hébergement au foyer Leydet comme S.D.F. Je les ai contactés ce matin, ils m’attendent dans un mois le 7 mai. Je devrai composer le 115 à midi pour être sûr d’avoir un abri pour la nuit. Ensuite je rencontrerai une équipe éducative qui me dirigera vers un foyer en fonction de ma problématique. Je leur ai fait part de mon alcoolo-abstinence, ils en tiendront compte. Sachant que je vais avoir besoin d’un suivi en alcoologie j’ai contacté le CSAPA de Bordeaux, le premier rendez-vous ne pourra avoir lieu que le 30 mai. J’expliquai à la secrétaire l’urgence des résolutions compte tenu des dangers auxquels j’allais être exposé dans la rue, elle me dirigea vers le C.E.I.D., Communauté Etude Information Drogue, dans le vieux Bordeaux, ils pourront me recevoir pour un entretien dés mon arrivée dans la ville. Je vais aussi frapper aux portes du C.C.A.A, Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie, du Dr Belot et des A.A. Je reviendrai plus tard sur les A.A., mais tu vois que si tu veux t’engager dans une démarche de soins les portes sont nombreuses en attendant une place dans un établissement de cure et de postcure, même après en être sorti. Pour éviter de te faire un listing et t’ennuyer je les évoquerai à chacune de mes étapes de soins. Tout ce que je veux, même si je suis certain de ma détermination à rester abstinent, c’est assurer mes arrières car quand on est malade alcoolique, on l’est à vie. Mais tu le vois, Ami, si j’évoque avec toi le quotidien c’est que j’ai très envie de t’aider à t’aiguiller si tu es dépendant, en fonction de ton état et de ta situation géographique.

Page 9: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

9

Je vais bientôt créer un site ou un blog, où nous pourrons échanger ensemble je te promets d’être le plus disponible possible et je m’engage, sans porter aucun jugement à respecter ton anonymat et à te guider selon tes demandes. Le problème est que je ne sais pas créer un blog ou un site et j’ignore comment fonctionne Face book. Nous verrons cela plus tard. Il est 1h30, encore une nuit blanche qui s’annonce. Je te dois bien cela au point où nous en sommes et c’est grâce à toi si nous sommes ensemble. Mais il est évident que je ne pourrais que t’orienter sans pouvoir prodiguer des soins, j’en serais bien incapabe. Cependant je sais que je vais pouvoir beaucoup apporter à des gens qui cherchent ou suivent des Soins. Je travaille pour cela, ce deuxième livre en est un signe manifeste. Je te propose de te familiariser avec des structures ou associations que j’ai si souvent citées.-Le C.S.A.P.A., Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie :

L’accueil et l’accompagnement sont assurés par des équipes pluridisciplinaires, notamment des médecins, des infirmiers, des psychologues, des éducateurs spécialisés et des assistantes sociales. Ils ont pour mission l’accueil, l’information, l’évaluation médicale, psychologique, sociale et l’orientation de la personne ou de son entourage. Ils peuvent également aider au repérage des usages nocifs, Ils travaillent à la réduction des risques liés à la consommation ou au comportement en cause. Ils prennent en charge médicalement (bilan de santé, sevrage) et psychologiquement (soutien, psychothérapie individuelle ou familiale, groupes de paroles). Ils prescrivent et suivent les traitements médicamenteux, dont les traitements de substitution aux opiacés. Tu as aussi, en leurs seins une prise en charge sociale et éducative qui comprend l’accès aux droits sociaux et l’aide à l’insertion ou à la réinsertion. Tous les intervenants œuvrent en équipe soit à des soins ambulatoires, soit à un hébergement individuel ou collectif. Dans ce dernier cas, le séjour doit permettre la consolidation du sevrage, la restauration de l’équilibre personnel et l’insertion professionnelle. Tu vois qu’au cœur de ces centres médicaux sociaux règne une parfaite harmonie. Tu ne te sens pas largué, tu as une écoute sincère et tu te sens par l’excellence de ces équipes en confiance. C’est vraiment ce que je retiens de leurs interventions à mon égard.-Les A.A., alcooliques anonymes, sont des lieux d’échange, d’entraide, d’écoute et de partage. Le désir d’anonymat incite à la discrétion la plus totale, tout ce qui se dit en groupe ne doit pas sortir des groupes. C’est une association d’hommes et de femmes qui partagent entre eux leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun dans un souci d’aider d’autres alcooliques à se rétablir. Le désir d’arrêter de boire est la seule condition pour devenir membre des A.A. Il n’y a ni cotisation, ni droit d’entrée, ils se financent de leurs propres contributions. Les A.A. ne sont associés à aucune secte, confession religieuse ou politique, à aucun organisme ou établissement ; ils ne désirent s’engager dans aucune controverse ; ils n’endossent et ne contestent aucune cause. Leur but premier est de demeurer abstinent et d’aider d’autres alcooliques à le devenir. Chaque réunion de groupe s’achève sur la récitation, tous, main dans la main de La Prière de La Sérénité : Mon Dieu Donnez- moi la SERINITE d’accepter les choses que je ne puis changer, le COURAGE de changer les choses que je peux et la SAGESSE d’en connaître la différence.L’invocation de Dieu, et la présence très fréquemment de réunion dans des salles paroissiales peuvent choquer. C’est sûr que c’est une association d’origine américaine et que le Président des Etats Unis prête serment sur la bible avant son investiture et que chacun de ses discours finit par : Que Dieu bénisse les Etats Unis d’Amérique ! Cela m’a choqué au début mais après cet à priori surpassé ce qui m’a gêné lors de ces réunions fut d’entendre toujours les mêmes choses. Cette appréciation n’appartient qu’à moi seul et tu

Page 10: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

10

peux frapper à leurs portes. Cela m’a beaucoup aidé au début de mon abstinence en dehors des établissements hospitaliers et cela je ne peux le renier. Je préfère à aujourd’hui gérer mon abstinence avec le CSAPA. J’espère, Ami ne pas avoir été trop long à ces évocations mais je devais resituer les choses telles que je les ai vécues.Aujourd’hui me sont parvenus trois avis favorables quant à l’édition de mon premier livre qui cella notre Amitié dont un des éditions "XXXXX" qui me dit ceci : Monsieur,Nous avons bien reçu votre manuscrit « Le Parcours d’un malade alcoolique abstinent » et nous l’avons lu avec attention.Cette plongée intimiste dans votre quotidien de malade alcoolique, celui d’un homme désireux de chasser les démons de toute une vie pour s’offrir une seconde chance, nous a beaucoup touchés. Ce témoignage poignant et chargé d’émotion permettra au lecteur de mieux cerner les mécanismes de ce fléau, mais aussi de lui faire prendre conscience que l’alcoolisme n’est pas une tare mais une maladie à part entière qu’il faut combattre avec force au quotidien. C’est donc avec plaisir que nous nous proposons de publier votre manuscrit.

Les éditions XXXXX fonctionnent sur un système participatif dans lequel l’auteur conserve l’intégralité de ses droits. Nous prenons à notre charge les frais de correction, le référencement du livre en librairie et sur Internet, les frais d’impression et de retirage, de logistique et de mis en page. Pour l’ouvrage que vous nous avez envoyé, ce coût s’élève à 2995€, étalé sur trois à cinq échéances.

Dans le cadre des relations contractuelles avec nos auteurs, nous offrons systématiquement 5 exemplaires de l’ouvrage, accompagnés de 50 flyers. La rémunération de l’auteur sur les ventes effectuées sur le site Internet XXXXX est de 20%, d’autres conditions peuvent aller jusqu’à une rémunération de 40% en fonction du réseau de distribution et des volumes concernés.

Si vous le souhaitez, je peux vous faire parvenir notre contrat type, qui vous donnera des indications plus complètes sur nos prestations et votre rétribution sur les ventes.

Je reste à votre disposition pour davantage de précisions et vous prie d’agréer, monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

Editions XXXXXwww.XXXXX.frCa calme. Autant dire que je ne suis pas prêt d’arriver vers Toi qui fut à l’origine de ce parcours dans l’écriture. Je pense que tu dois mesurer la gravité de cette nouvelle avec son impact sur mon moral qui est au plus bas. Si j’avais continué à boire je me serais saouler à outrance en plus je viens juste de percevoir mes allocations, c’eût été le cas me mettant dans un état pitoyable. J’aurais pleuré ma misère et déploré la démesure de cette proposition que je ne peux honorer avec mes 711,00€ d’allocations et ma charge locative de 180,00€. Tu fais le décompte j’aurais eu à boire près de 530,00€ au comptoir d’un bar. Je n’aurais pas tenu compte de mes obligations que je me dois d’honorer, mes prélèvements pour la mutuelle 52,00€, l’internet 43,00€, les remboursements de ma dette d’eau 30,00€ et d’un trop perçu d’allocation CAF 79,50€, chacun de ses prélèvements seraient revenus impayés. L’alcool aurait ajouté des problèmes plus conséquents financièrement qui m’auraient conduit à déplorer inexorablement mon dénuement face à l’endettement. Car l’alcool, en plus de coûter cher dans les bars, a des conséquences dramatiques sur la gestion d’un budget. Ce soir je t’écris désolé de ce rendez-vous manqué que je ne peux que déplorer. Mais sans me méprendre je réagis, déprimé, en me repliant sur moi et demeure effondré. Que puis-je faire, après

Page 11: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

11

tant de travail et d’efforts, de nuits blanches et de cafés avalés pour rester éveillé et tenter de te rester fidèle. Je ne m’apitoie pas sur moi-même. Je suis révolté. Tu vois, Ami, il nous faut encore du temps pour nous rencontrer. Je veille à me préserver du danger et contourner les pièges qu’à laisser mon ennemi dans mon esprit car il y a toujours présents des neuro-stimulateurs dans les recoins de mon cerveau. Le moindre écart et c’est le détonateur. Le moindre faux pas et c’est de nouveau la douleur. Mais en vie, je veux rester. La liberté retrouvée après tant d’années, en paix je veux rester ! Tu le sais, même si ma volonté est farouche, l’alcool, le tenace ennemi a laissé un champ de mines dans mon cerveau. Je ne dois pas lui tourner le dos. Le combat est dur à gérer au quotidien mais je veux rester libre et éviter qu’un de ces engins pyrotechniques me pète entre les mains. Je t’ai promis la fidélité, je me dois de la respecter en parcourant ce terrain, de mines, truffé. Oui, ce soir je suis désorienté car de nouveau déprimé. Je m’abandonne à mes pleurs, m’alcooliser eût été un déshonneur. Quel dur labeur ! Mais à cette tâche je dois m’appliquer parce que je ne veux pas te perdre Ami et auprès de Toi je veux rester, pour cela je ne dois pas perdre de vue mon irascible ennemi. Il est là, quelque part, caché dans l’ombre avec ses feintes en grand nombre. Je dois être vigilent dans mon combat contre lui car sur moi il veut reprendre autorité, il en est ainsi : je veux conserver mon intégrité ! C’’est pour cela que je t’écris. Tu es mon réconfort et avec toi je me sens plus fort. Merci, Ami, de me donner tant de rage et le courage, il en faut car l’alcoolisme est un fléau. Il n’est pas une tare mais une maladie à part entière qu’il faut combattre avec force au quotidien. Pour cela il faut se lever et au lit ne pas s’abandonner. J’ai déjà trop dormi, et à 54 ans je découvre la vie. Oui, il y a des lendemains, pour les découvrir il faut se lever tôt le matin, il y a une vie sans l’alcool, j’en suis depuis seize mois un des témoins. Au fur et à mesure que le temps passe j’en oubliais que dans un mois je vais me retrouver dans la rue à Bordeaux et sans le sou, ou si peu. Mais à cette nouvelle épreuve je suis préparé. Je connais la Rue, pour l’avoir tant de fois vécue. Cependant je ne tendrai pas la main et je ne mendierai pas ma vie. J’arriverai à Bordeaux le 7 mai. Hélène et René vont m’y amener. J’ai prévenu le foyer Leydet, pour les sans-abris, de mon arrivée. Ils m’ont demandé de faire le 115 à midi étant nouvel arrivant je devrai y trouver un lit pour la nuit. Ensuite ils m’ont dit au téléphone que je rencontrerai une équipe éducative pour être dirigé vers une structure plus adaptée compte tenu de mon état. Je ne le sais pas si tu as remarqué, cela fait quelques phrases où j’emploie le futur, y aurait-il une perspective d’avenir dans ce terrible destin qui fut le mien. En tout cas je le crois et sois en sûr je ne t’oublierai pas. Plutôt que de payer l’hôtel je préfère garder de l’argent pour aller dans des cybercafés et à tes côtés je resterai. N’aie pas peur pour moi je saurai retrouver le chemin de la réinsertion. Pour te donner un ordre d’idée, j’arriverai un vendredi et le lundi matin suivant, à 8h00 je donnerai la main aux restos du cœur pour décharger les camions de livraison et mettre en étal le stock des denrées alimentaires. En suite je me mettrai en relation avec le diaconat de la ville pour faire office d’écrivain public et aider des plus malheureux à rédiger une lettre de motivations ou un C.V. Je connais la ville de Bordeaux et ses infrastructures pour y avoir vécu pendant vingt ans. Cela va faire trois ans que j’ai quitté cette ville je ne pouvais plus y vivre l’alcool m’avait anéanti. Mais tu le sais déjà. J’ai renoué avec un ancien élève, Alexandre Eglinger que j’ai longtemps accompagné. Il reconnait que c’est grâce à moi il a pu s’en sortir dans la vie. Je dois reconnaître que son niveau scolaire était au plus bas lorsque je l’ai rencontré et nous avons main dans la main longtemps étudié. Maintenant il travaille dans le secteur hôtelier. Bien que marié, sa femme réside à Paris et il vit chez ses parents. Chez lui je pourrai déposer mon imprimante, ma grosse valise enfin les choses les plus encombrantes, pour ne garder avec moi qu’un sac de sport avec les affaires de première nécessité et mon PC portable en faisant attention de ne pas me le faire voler. De toute manière je ne vais pas fréquenter la rue, entre les heures de bénévolat et les nombreuses démarches que je vais avoir à faire je n’errerai pas dans les rues. Dés que je le pourrai je passerai une annonce dans Sud-Ouest pour chercher des cours à donner. Pour moi il y a des priorités :- Faire état de domiciliation.- Etablir une demande de transport gratuit.- Choisir un médecin traitant et avoir un suivi au C.M.P.

Page 12: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

12

- Refaire du bénévolat.- Rechercher un studio-meublé dans les 350,00€.- Prendre contact avec les services sociaux.- Avoir un suivi au CSAPA.- Faire suivre mon courrier.- Garder ma connexion SFR pour internet, rompre mon contrat me reviendrait trop cher.- Conserver mon portable avec mes contacts.- Rester en relation avec La Couronne, La Gandillonerie, et le Dr Blanche-Barbat.- Continuer à t’écrire.- M’inscrire sur les liste électorales (je ne veux pas rater le rendez-vous des présidentielles de 2012).- Reprendre les cours dés que possible.- M’inscrire à la bibliothèque municipale (elle est une des plus belles de France) à Mériadec. Tout cela en faisant scrupuleusement attention à ne pas me faire voler mon ordi ou mon téléphone portable ce qui n’a l’air de rien mais dans ce genre de foyer avec la population des alcoolos, des toxicos, et des S.D.F. ce n’est pas si évident que cela, mais ne buvant pas, je serai plus vigilent qu’auparavant. Tout paraît simple mais quelle aventure pour une nouvelle vie sans alcool. Les journées passeront vite à l’exception des week-ends. Je vais aussi revoir des anciens camarades comme Alain, Jean-Julien, ou Jean-Philippe. Eux sont plus réticents à me revoir car ils boivent et connaissent déjà mon alcoolo-abstinence. Je frapperai à leurs portes si elles se referment ce sera la preuve que ces gens ne sont pas dignes d’intérêt. Je sais au moins que celle de Jean-Julien, ancien directeur d’une agence bancaire, aujourd’hui à la retraite sera ouverte lui ne boit pas mais son ami est alcoolo-dépendant. Enfin nous verrons bien. Puis j’aurai aussi des gens que j’ai connus quand je faisais les marchés. Tout cela augure de beaux-jours une fois la galère terminée. Tu verras tout ce passera bien. Fais-moi confiance si je te le dis. Il faut reconstruire un tissu social, tout ceci semble simple à écrire mais c’est un projet de grande envergure que cette aventure !Quand je serai de nouveau établi et seulement après je pourrai me permettre d’aller à la rencontre de gens dans des centres de cure ou de postcure pour leur apporter mon soutien fort de mon témoignage et de mon vécu. Tu vois que nous allons avoir du pain sur la planche car tu vas t’investir toi aussi au travers de toutes mes démarches. Et j’ai une très bonne nouvelle à t’annoncer je t’en réserve la primeur mais il se fait déjà tard et cela fait plus de vingt heures que je suis avec toi devant mon ordinateur. Alors tu vas être un peu patient le temps que je gère ma joie et que je reprenne mon souffle tant cette nouvelle m’a bouleversé. Quelques heures de sommeil me sont nécessaires pour ne pas altérer la qualité de notre entretien. Je te dis :« - A tout à l’heure, Ami ! Ciao bello ! »…

…La cafetière est pleine, j’ai pris une bonne douche, j’ai envoyé des mails à La Couronne et à La Gandillonerie, j’ai téléphoné à Hélène et René, j’ai pris un moment de recueillement pour rendre Grâce au Ciel et à notre Seigneur de sa miséricorde et de son infinie bonté. Accroche ta ceinture car nous partons pour un merveilleux voyage, celui vers la Lumière et la Paix. J’espère que tu es prêt, car nous allons décoller. Il est 6h10, la température extérieure est de 23°, nous allons nous envoler pour la publication, le chef de bord et tout son équipage vous souhaitons un bon voyage. Non tu ne t’es pas trompé d’avion, sois en sûr Ami, cette fois nous y sommes. Je ne me suis pas trompé de destination, je t’offre un voyage pour la publication, les larmes me viennent, que d’émotions en direction pour l’impression. Non tu ne rêves pas, nous y sommes bel et bien arrivés à nous l’offrir ce voyage que je t’avais tant promis, j’arrive enfin vers Toi ! Voilà le mail que j’ai reçu, imprimé, rempli, signé et adressé à l’expéditeur : Une Maison d’Edition… Sujet : Edilivre Collection Tremplin-Contrat de publication-On compte sur toi ! ou Le parcours d’un malade alcoolique abstinent

Page 13: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

13

Bonjour Dominik CARDOT

Nous sommes heureux de vous faire part de l’avis positif de notre comité de lecture quant à la publication de votre ouvrage On compte sur toi ! ou Le parcours d’un malade alcoolique abstinent.Nous vous proposons ainsi d’intégrer la Collection Tremplin. Cette collection, dédiée aux nouveaux auteurs, a été pensée comme un espace de découverte éditoriale ; Nous espérons qu’elle vous donnera toute la satisfaction que vous en attendez.Quand nous nous sommes rencontré il y a trois mois, je t’avais promis de faire une randonnée en canyoning, après le wild-boaring, et les parcours à pieds, bonjour la chute. Quand j’ai appris cela hier soir, je ne t’explique même pas mon émotion, je n’en revenais pas. Je savais en t’abordant après toutes ces années d’errements, que notre relation se révélerait au grand jour. Et bien nous y sommes dans la lumineuse et paisible clairière après ce si long chemin vers les Soins et l’Abstinence. Tu t’es révélé tout au long du parcours être l’élément moteur de ma démarche, sans toi je n’y serais jamais arrivé. Je ne me perdrai pas à nouveaux dans des remerciements, je vous dois tant à tous, vous vous reconnaîtrez en me lisant. Quand j’ai reçu ce mail hier en fin d’après-midi je suis allé chez Nadine dans un bar du bourg je ne pouvais contenir ma joie, je devais la partager. Bien sûr Hélène était au cœur de mes pensées mais je ne pouvais pas la joindre avant 19h00, je dois tant à cette femme aux qualités indénombrables et inestimables. Elle m’a pardonné mes erreurs du passé, elle m’a offert le gîte et le couvert. Je luis dois de l’argent aux alentours de 600,00€, sans elle non plus nous n’aurions pas pu nous rencontrer. Mon premier réflexe a été d’aller dans un bar, j’ai offert un demi à Damien qui est un client habitué et que je vois tous les jours. Il était au courant de notre rencontre, il fut enchanté pour moi. Nadine la patronne a pris une menthe à l’eau, elle aussi ravie. Ce sont des gens que j’ai rencontrés en même temps que Toi. Moi j’ai pris un café. Damien m’a demandé si j’aimais les huîtres, il m’en offrira après le week-end. Ce qui m’a fait plaisir c’est quand il m’a dit :« - Surtout je veux t’acheter un de tes livres que tu me dédicaceras - Ouais, y a pas de problèmes, Damien, je serai à Bordeaux mais je reviendrai pour t’en offrir un, m’engageai-je. »Je ne suis pas sans ignorer que la fréquentation d’un bar est un neuro-stimulateur. Il faut comprendre que pour moi, à l’heure où j’écris ces mots, les bars demeurent mon seul lieu de rencontre et d’échange ici, dans un petit bourg, j’y vais pour rencontrer des gens et parler un peu. Je ne vais pas rester tout le temps enfermé, seul, sans personne à qui parler. Par contre je sais qu’à Bordeaux j’aurai d’autres choses à faire que d’aller dans des bars. De ce côté-là je suis immunisé. Mais je sais que mon chemin est balisé et je connais le panneau triangulaire jaune avec un point d’exclamation : "ATTENTION ! DANGER !". Je suis dans une dynamique de soins je crois te l’avoir déjà dit, je ne vais pas te le rappeler. Hier soir encore, dans un tel état d’euphorie, je me serais alcoolisé avant mon entrée en cure à La Couronne. C’est ma problématique, la tristesse et la liesse étaient deux sources d’alcoolisation aigüe. Hier soir encore eût été, il y a quelques temps une occasion d’ivresse. Pourtant sans boire je connais l’ivresse. J’étais et je suis encore à l’heure où je t’écris fou de joie, mais je vis le bonheur dans sa plénitude et je ne me réveille plus en me demandant ce que j’ai fait la veille. Aujourd’hui je le sais j’étais avec Toi ! Tu resteras toute mon existence mon seul alibi et celui là il est de taille. J’espère en tout cas que tu fais un bon voyage. Je m’y applique avec circonspection. Maintenant tu n’es plus en avion, tu transites par clefs USB, d’un ordinateur à l’autre avec toujours en fond sonore des musiques de Michel Legrand, du jazz ou de la musique classique. Quelque soit le PC que j’utilise je me connecte à spotify ou radiomee et je choisis un thème musical avant d’écrire. Je ne puis pas m’en passer pour travailler. C’est ma façon de m’isoler et de préserver notre intimité. Je suis ainsi dans un autre monde ou sur une autre planète la B52, celle du "Petit Prince" de Saint-Exupéry. En effet je t’explique les escales de ton voyage d’un ordi à l’autre. Chez mon colocataire, il y a deux PC, celui de mon coloc, Michel, absent pour trois semaines car il est chez son frère à Nancy, en suite il y a à

Page 14: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

14

l’étage le mien dans ma chambre, et il y a celui que j’ai offert à Hélène, qui vit à 5km de là où je vis, donc tu fais la navette entre les trois. Dans trois semaines tu seras à 150km d’ici, à Bordeaux et tu voyageras d’un PC d’un cyber, à mon PC et peut être dans d’autres. Ma clef USB, est à ce jour notre seul lien qui nous relie. C’est pour cela que j’en ai 5, au cas où j’en égare une. Nous avons maintenant une autre attache puisque j’essaie de créer un site internet et un blog mais je passe tellement de temps avec toi que je n’ai guère le temps de m’y consacrer. Pour te donner un ordre d’idée avant-hier je me suis mis en relation avec toi à 13h00 et je suis resté en ta compagnie jusqu’au lendemain 11h00. Je ne sais pas si tu peux imaginer ce que représentent vingt-deux heures de présence à l’aide de cafés et de deux paquets de cigarettes, avec des recherches internet pour illustrer mes évocations, ça fait un peu de boulot, c’est encore une preuve de mon amitié pour toi. De toute manière c’est simple nous sommes aujourd’hui le 10 avril et je suis venu vers toi dans ton mon premier livre le 27 décembre, donc en trois mois et une semaine je t’ai écrit cent pages, tu es tellement précieux à mes yeux que je te dois cet effort, cet investissement personnel qui est la preuve de mon engagement et de ma fidélité. Je profite du temps qu’il nous reste car quand je serai dans la rue dans trois semaines je n’aurai pas autant de temps à te consacrer, pourtant je te promets de venir le plus souvent possible pour te rencontrer et te tenir au courant de mon évolution dans la Rue. Nous partons tous les deux vers l’inconnu, mais je t’emmène faire un long voyage pour une nouvelle aventure dont tu connais l’envergure. Malheureusement tu ne logeras pas dans des hôtels luxueux, je ne peux pas te les offrir du moins pas encore. Mais au moins tu feras connaissance de nouvelles personnes que j’aurai l’occasion de te présenter. Tu vivras au jour le jour sans savoir de quoi demain sera fait. Avec moi tu vivras la Rue et tu

seras mais nous serons "Carpe diem : Cueille le Jour", expression du poète Horace que l’on traduit souvent par « Cueille le jour sans te soucier du lendemain ». Littéralement cette phrase signifie « Cueille le jour présent et sois le moins confiant possible en l’avenir ». Elle est tirée de vers latins de l’idéaliste romain, intéressé par l’épicurisme et le stoïcisme. Elle fait l’objet auprès du grand public, depuis l’Antiquité qui a traduit par «Profite du jour présent » alors que les deux mots signifient « cueille le jour » il perd tout rapport avec le texte original qui au contraire incite à bien savourer le présent (sans toutefois récuser toute discipline de vie) dans l’idée que le futur est incertain et que tout est appelé à disparaître.La rose, fleur rapidement fanée et qu’il faut cueillir dés sa floraison, est devenue une métaphore canonique de la brièveté de l’existence humaine dans la poésie française du XVIème siècle. Ronsard écrit ainsi «cueillez dés aujourd’hui les roses de la vie » dans ses Sonnets pour Hélène. La maxime Carpe Diem figure fréquemment sur les cadrans solaires. Nous allons vivre au jour le jour sans trop savoir de quoi demain sera fait mais c’est sans cet esprit que je t’ai abordé. Mais je garde une lueur d’espoir pour des lendemains meilleurs même si le plus dur est à venir. L’incertitude du jour suivant sera difficile à affronter tout en ne sachant pas si j’aurais un toit et un repas au jour le jour. Plus que l’alcool, du moins je pense, cela va être la plus grosse difficulté. Tu fais partie de mon avenir puisqu’avec toi je vais le bâtir. J’envisage des jours meilleurs, je m’emploie déjà à me reconstruire et je crois qu’ensemble nous avons fait un grand pas. En cure, en postcure et au A.A. avec l’aide du CSAPA je pense avoir bien préparé le terrain avant de te rencontrer. Maintenant que tu es là, et que tu comptes sur moi nous avons un projet en commun : bâtir. J’ai le plan en tête il faut le coucher sur du papier et le chiffrer. Plutôt que de construire il serait plus intéressant de restaurer une vieille bâtisse avec des bénévoles qui adhèrerait au projet. Si on propose une structure toute faite, il n’y aurait aucun investissement personnel. Quand il s’agit de restaurer chacun y va de son idée, il ou elle voit les nouvelles réalisations et en même temps la personne reconstruit une partie d’elle-même. A chaque nouvelle étape un nouveau souffle et chacun de se réjouir, de se surpasser. Vois-tu où je veux en venir. Se reconstruire en édifiant une réalisation que l’on peut voir animé d’un projet en commun. Créer une maison d’accueil qui pourrait recevoir des sans abris ou des alcooliques sur le chemin de la guérison. Je ne peux pas imaginer un bâtiment austère, une ferme serait plus appropriée avec des terrains en friche qui pourraient devenir potagers. Et pourquoi ne pas penser à une basse cour avec un clapier à

Page 15: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

15

lapins. S’occuper des animaux, les chérir, les nourrir, en prendre soin ce sont autant d’éléments que la personne s’accorde à elle-même. Les gens qui participeraient à ces travaux se reconstruiraient en même temps, cela leur permettrait de se projeter dans l’avenir comme je le fais actuellement. Ce chantier pourrait se faire avec l’adhésion d’une équipe de thérapeutes et de soignant avec lesquels nous travaillerions en étroite collaboration. Le projet est en train de mûrir dans ma tête, tu en es le plus actif artisan. Il faut aussi penser très sérieusement à trouver un lieu pas très retranché, surtout pas en campagne, il faut que les participants ou les adhérents qui collaboreraient au projet ne se trouvent pas éloignés des centres de soins. Il leur est nécessaire de construire un tissu social.. Il paraît évident également que cette bâtisse que nous appellerions CARPE DIEM ne soit pas à proximité d’un bar. Le cadre est un peu plus précis, reste à voir le lieu, il doit se situer proche d’une municipalité qui adhérerait au projet. La banlieue de Bordeaux serait très appropriée, non pas par hasard mais là au moins je saurai quelle direction ou quel tram il faut prendre pour aller à un entretien d’embauche ou à tout autre rendez-vous. Amis béglais, talençais, mérignacais, pessacais, lormontais, si vous adhérez au projet préparez-vous. Nous avons une idée de la gestion avec les revenus des produits fermiers de nos cultures qui serviraient en grande partie à nous nourrir, je ne parle pas d’autarcie. Il est primordial de penser aux subventions, mon écriture pourrait en faire partie, mais il est utile de se pencher sur la question. Le plus important est le souffle qui en donne l’impulsion, il doit être celui de tous les participants. Un lieu dont ils seraient fiers. Ils y reviendraient des années après pour nous présenter leur progéniture. Au sein de cette structure il doit y avoir un lieu d’échange socioculturel, une possibilité de réinsertion socioprofessionnelle. En son cœur il devra y avoir une grande pièce, autour d’une cheminée, qui servirait de lieu de vie. Nous pouvons penser aussi à des ateliers de création artistique telle que la musique, l’écriture, la poterie, la photographie, le dessin, la peinture que sais-je encore ? Un panneau d’expression libre où chacun irait de sa plume ou de son pinceau. Une petite estrade en planche pour les expressions scéniques. Cette salle devra être assez grande. Il faut donner vie à cette impulsion qui ne serait pas la mienne mais une réalisation collective ou chacun devrait y mettre son cœur et se mettre à l’ouvrage. Comment ne pas respecter ce que l’on a bâti de ses propres mains. Nous photographierions toutes les personnes s’impliquant dans tel ou te domaine. Véritable travail d’archives qui serait exposé aux yeux de tous. Je m’attacherai aux prises de vues, je les travaillerai avec mon ordi. Il faudra penser aux pauses déjeuner, important dans un esprit d’équipe de privilégier ces heures de repas. Il va sans dire qu’il n’y aura pas de vin à table. Pourquoi ne pas envisager deux ou trois ânes et un chien de ferme ? Les animaux sont essentiels à la reconstruction d’un être détruit par la vie. J’en sais quelque chose. Un journal de "Carpe diem" pourrait voir le jour, il traiterait du fonctionnement de ce projet, de sa réalisation, aux moyens mis en œuvre pour sa concrétisation. Il parlerait de la vie interne du lieu de vie et être vendu pour une modique somme et permettre ainsi une ouverture vers l’extérieur. Il faut considérer le projet de vie dans son cœur. Qu’est-ce qui est essentiel ? Bien sûr il va de soit qu’il faut pour participer au projet il faut être animé par une soif de vie, une soif d’apprendre, une soif de lendemain. Je ne sais pas si tu te rends compte pour quelqu'un qui va se retrouver à la rue dans un peu plus de trois semaines ce que ce projet représente. Mais il me tient à cœur et ensemble je sais que nous pouvons y parvenir. Je sais déjà que je pourrais activement participer à la formation, la remise à niveau scolaire ou à l’alphabétisation. Je pourrais également être un élément moteur de la création et de la réalisation du journal ainsi qu’à sa diffusion, on s’appuiera sur des quotidiens ou des hebdomadaires de son lieu de résidence. Je pourrais également m’occuper en grande partie du budget prévisionnel et de la gestion du centre. En résumé nous avons cette ébauche de schéma, chacun devant apporter une pierre à l’édifice et de l’eau au moulin, il n’est qu’esquisse. Tu vois, de l’acheteur en librairie, tu es devenu mon ami, nous avons fait une randonnée, du canyoning, tu es à l’origine de mon abstinence et aujourd’hui te voilà bâtisseur. Que de chemin parcouru, que d’embûches nous avons contournées. Je te félicite, tu es une fille ou un gars vachement sympa et je suis heureux d’avoir fait ta connaissance. Merci, Ami(e) !LE Projet   de CARPEDIEM   :

Page 16: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

16

Le projet du centre est basé sur l’implication de la personne qui rentre dans ce centre destiné à accueillir des gens de l’extérieur. Vous serez responsable de ce que vous aurez à leur proposer qu’il s’agisse d’une composition musicale, artisanale, créatrice ou de votre choix, le domaine est si vaste. Ce lieu doit permettre l’épanouissement de chacun dans le respect de sa différence et de sa confession religieuse. Il y aura bien sûr tous les matins des journaux locaux pour vous accompagner dans votre recherche d’emploi. Le téléphone et internet seront à votre disposition. Vous aurez bien sûr une salle de télévision. Mais cela ne sera pas un lieu de vie car le projet de Carpediem n’est pas de faire de vous des spectateurs mais des acteurs de votre vie. Ce point est essentiel et montre à quel point nous travaillerons ensemble à ce que chacun trouve sa place au sein du centre. Un règlement vous sera remis à l’accueil et une équipe éducative veillera à son respect. En entrant dans Carpediem vous n’entrez pas dans une caserne mais pour veiller au bon fonctionnement de ce cadre de vie, des règles sont à respecter comme au sein de toute collectivité. Le règlement, le projet et les améliorations à venir vous seront remises, bien sûr toutes vos idées ou suggestions seront les bienvenues, je pense au théâtre ou à la poésie et pourquoi pas le mime. Un journal, auquel vous serez amenés à participer est un de nos supports de travail, il est destiné à des gens de l’extérieur, pour les inviter à venir nous rencontrer, à votre famille ou à vos ami(e)s. Avant toute entrée vous aurez un entretien avec un responsable du centre. Ce lieu de vie reste à petite échelle car nous voulons garder une dimension humaine. Des intervenants extérieurs pourront participer à améliorer votre réinsertion socioprofessionnelle, travailleur social, notamment. Vous êtes libres de vos sorties mais chaque soir vous devrez attester des démarches que vous avez accomplies dans tous les domaines socioprofessionnelles. Carpediem n’est qu’un tremplin vers votre indépendance. L’heure de lever devra être matinale, normal « cueille le jour ». Les horaires de sorties à planifier. Vous pourrez avoir tous les atouts nécessaires pour vous travailler à cotre réinsertion socio professionnelle. - Respect du cadre de vie, de l’infrastructure des accueillants et des résidents- Respect de l’hygiène corporelle- Pour participer au projet il faut adhérer au projet et participer activement au bon fonctionnement du Centre- Lieu de vie, d’écoute et d’expression- Lieu de créativité artistique - Etre abstinent de quelque addiction 1) Alcool 2) Drogue 3) Jeu- Travail à la ferme   : 1) Agriculture. Activités potagères. 2) Volailles et Lapins 3) Poterie- Formation   : 1) Alphabétisation 2) Cours de remise à niveau 3) Initiation Informatique 4) Travail sur Internet 4) Accompagnement dans la recherche d’une formation professionnelle 5) Accompagnement dans la recherche d’un emploi 6) Travail assisté par ordinateur - Loisirs   : *jeux de cartes et de société sont à votre disposition

Page 17: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

17

*des sorties cinéma, spectacles, théâtre, musique sont possible, vous trouverez un panneau d’information à l’accueil avec toutes les manifestations dans la région *sports - cyclotourisme -

--

- XXXXX   : 1)…………………… 2) ………………….. 3)……………………

-XXXXX   : 1)…………………… 2)……………………

Tout est à réfléchir en équipe, nous aurons tout le temps, l’espace des restaurations et de la préparation.

Voilà tel que je vois l’avenir et ce dans quoi j’aimerais qu’ensemble nous nous investissions. Je mesure avec solennité et gravité l’ampleur d’une telle entreprise mais avec des manches retroussées et des bras de bonne volonté nous pouvons y arriver. Je suis certains que des artisans du coin adhèreront au projet et donneront des conseils avisés. Et puis à nous de nous occuper des matériaux. Il faudra démarcher, de ce côté-là je pense, humblement, être un bon ambassadeur. Pour ce qui est d’autres ameublements il y a les déchetteries et Emmaüs nous filerait un coup de main. Je suis prêt à suivre un stage professionnel de gestion en entreprise ainsi qu’un complément de formation en informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement dans ce projet. Je me propose de prendre en charge toute la partie socio éducative et une partie du financement reste à trouver des fonds et une équipe de travail, rien que cela. Je serai responsable du centre mais je n’envisage pas de hiérarchie au sens propre du terme, je préfère m’entourer de collaborateurs avec un organigramme. L’esprit d’équipe est primordial pour donner un souffle de vie et d’espoir à notre association. J’imagine un centre d’accueil de 10 à 15 lits. Peut-être que d’autres centres Carpediem verront le jour en France ou en Métropole. En parlant de dépasser les frontières Alexandre connait une maison d’édition au Québec, comme quoi d’un pin’s j’en ai fait une veste, d’arrêter de boire nous a permis de nous rencontrer et voici deux livres édités et publiés, les petits ruisseaux font des grandes rivières. Il faut de la volonté et une dynamique d’entreprendre. Dommage je ne sais rien faire de mes mains sinon je l’aurais restaurée cette ferme. Je compte bien à ce que mon projet voit le jour, soyez assurés que j’y travaillerai, je peaufine déjà le projet. J’ose croire que mes lecteurs collaboreront activement à sa réalisation. Si je n’ai pas parlé de véhicule pour transporter ce petit monde est que j’ai toujours refusé de passer mon permis de conduire, vu mon histoire cela se comprends bien. Mais ce n’est pas un handicap. Je suis prêt à passer par les médias s’il le faut je pense qu’avec la parution de mes deux livres je devrais y arriver. Qui pourrait freiner cet élan de bonne volonté avec toutes les ressources que j’ai ? Tu vois que je ne suis pas prêt de reboire ce qui signifierait l’arrêt de tout mon projet. Vers demain je veux me projeter et rien ne pourra me l’interdire, même pas la rue. Au contraire c’est un nouvel obstacle à franchir et je n’ai pas droit à l’abandon, il existe trop de gens qui comptent sur moi je n’ai pas le droit de les décevoir. Je ne viens de rien, de nulle part, je suis un être qu’on a déraciné si jeune. J’ai voulu m’ôter la vie, Dieu s’y est opposé. J’ai flirté avec la mort quand je m’alcoolisais et tu vois où j’en suis aujourd’hui. Après seize moi d’abstinence une phrase de Nietzsche me vient à l’esprit : « Qui nous a donné l’éponge pour effacer l’horizon ? » personne se toute manière même mon écran n’est plus noir. Celui de mon ordi est haut en

Page 18: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

18

couleurs, et celui que j’utilisais pour mes cours était blanc c’était du Velléda banc qui recouvrait des planches de contreplaqué. En plus j’ai toute mon expérience éducative en qualité d’éducateur pré stagiaire (3 ans) et animateur socio éducatif (20 ans). J’ai été responsable le l’URFJT, union régionale des foyers de jeunes travailleurs à Reims (1 an). J’ai une expérience d’écrivain public au Diaconat et au Secours Catholique de Bordeaux, et huit mois en prison à Reims et Charleville-Mézières, je connais la rue pour y avoir recherché mon père et l’avoir fréquentée. Je sais ce que le mot réinsertion sociale veut dire. J’en connais les tenants et les aboutissants. Il serait dommage de gaspiller tous ces atouts. Il manque les fonds pour une telle cause pas difficile de monter une association loi 1901. J’ai un ami à Bordeaux qui est ancien directeur d’une agence bancaire. Mais je ne veux pax et ne peux pas compter sur mes anciennes relations car je suis alcoolo-abstinent. J’ai internet pour régler tous ces problèmes. Il nous faut trouver un infirmier pour monter une structure de soins, un intervenant social pour les dossiers les plus épineux, des éducateurs qui veuillent bien se lancer dans l’aventure. Tu pourrais faire un de mes collaborateurs. En plus les services d’une secrétaire serait de bon alois. Tout cela se travaille. Il n’y a pas d’obstacle insurmontable. Je pense avoir fait le tour de la question. Il va de soit qu’un responsable politique abonde dans notre sens. Alors, Ami, on donne vie à  CARPEDIEM » ou on laisse cela lettre morte ?

Il va sans dire que tout se discutera en équipe et si la présence de la croix heurte certaines sensibilités nous aurons l’occasion d’en discuter, c’est un avant projet, l’idée me parait bonne même si dans Carpediem l’idée d’avenir n’existe pas dans l’esprit d’Horace. Nous aurons tout à loisir le plaisir de le redéfinir. Si tu ne veux, ou ne peux, pas t’impliquer je le comprendrai tu as déjà des charges familiales, sportives, budgétaires si non nous restons à ton entière disposition et ouvert à toutes propositions. Sache quand même qu’en achetant un de mes livres tu auras apporté ta pierre à cet édifice prodigieux. J’y pense soudain il faudra une rivière pas trop loin si on veut manger du poisson. De toute manière cela verra le jour, j’en suis certain comme je le suis de l’accueil qu’auront eu mes deux premiers ouvrages. Si tu apprends à me connaître je suis quelqu’un de très humble, je ne suis rien ou si peu de choses. La vie m’a tout appris et ma meilleure école fut la Rue, alors je prépare mon cartable la rentrée cette année est le 7 mai car dans la rue je dois retourner. Cependant je vais l’emprunter dans le bon sens du moins je l’espère même si cela va être dur, je commence à me préparer en ne faisant qu’un seul repas par jour. Que veux-tu c’était écrit  ! Le tout est de s’y préparer. Mais je veille à ne pas reboire. Tu sais ce ne sont pas les occasions qui manquent ni les excuses, j’en aurais tant. Je dis non à mon ennemi et moi il n’aura jamais raison. J’ai toujours mes bouteilles d’eau une au salon et une dans ma chambre. Quand je vois à l’occasion d’une série TV quelqu'un se servir une rasade de whisky, j’ai encore tendance systématiquement à me servir un verre d’eau et je trinque avec eux. J’ai encore appris la mort la mort d’un ami qui buvait il a mis le pied sur une mine à défragmentation, et j’ai un ami, Stéphane, à Paris qui était avec moi à La Gandillonerie qui a une pancréatite. Une bombe à retardement ! Il me téléphone tous les deux jours et nous conversons longuement

Page 19: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

19

quand il n’est pas bourré. En règle générale je ne parle pas aux gens en état d’ébriété, cela ne sert à rien. Cela fait une semaine que je n’arrive pas à le joindre, je suis très inquiet, je lui laisse des messages mais là plus de nouvelles, je prie Dieu qu’il ne lui soit rien arrivé. Hier je suis allé à l’église me recueillir et j’ai allumé deux cierges, un pour ma mère dont je ne parviens pas à faire le deuil tant elle m’a fait souffrir et un pour Hélène, en rendant grâce à Dieu de l’avoir placée sur mon chemin. Sans elle je ne serais plus là, du moins je le crois. Mais revenons à nous ! Je suis un homme de communication et les gens apprécient ma compagnie, pourtant je n’ai rien de particulier. Je ne suis pas beau mec, je commence à avoir de la bouteille et le ventre de la cinquantaine. Je ne vais pas vers les gens, c’est eux qui viennent vers moi, pourtant partout où je vais-je me fais discret. Je te l’ai dit même avec un bac à quinze ans et demi et aujourd’hui un équivalent bac plus cinq, ma meilleure école fut la Rue. C’est là où j’ai tout appris. Bien sûr il y eut ma stricte éducation comme tu le sais si tu as lu mon premier livre, et je dis merci à mes parents de m’avoir inculqué les vraies valeurs. Même au prix de nombreux sacrifices. Je remercie Montaigne, je gratifie Montesquieu, Diderot, Rousseau pour m’avoir appris la tolérance. Je bénis St Exupéry de m’avoir fait croire en l’existence. mais dans les livres c’est facile, dans la Rue tu n’as pas de bouquins et la majeure partie des gens qui la vivent n’ont aucune de ces connaissances. Dans la Rue, les services sociaux, les restos du cœur, le secours populaire, le secours catholique, les SDF n’ont guère de moralité même si en leur sein certains ont un code d’honneur. C’est là où j’ai tout appris. Je l’ai également écrit dans mon premier roman autobiographique mon plus grand professeur fut mon premier élève. Ce sont les élèves qui m’ont appris à me remettre en permanence en question et en plus de vingt ans d’enseignement dans des milieux ouvriers ou avec des cas sociaux, j’en ai quelques heures de cours derrière moi. Mais quand je recroise un élève c’est Monsieur, alors que j’ai toujours demandé à mes élèves de m’appeler par mon prénom et à me tutoyer, c’est Monsieur quand même. La preuve en est Alexandre, lui ne dit pas "Monsieur" mais il reconnait la qualité de mon exercice à ses côtés et cela appelle le respect. Je ne regrette aucun moment de ma vie, certes j’ai commis beaucoup d’erreurs mais, même en prison, j’ai tellement appris. Aucune école ne peut enseigner cela et je remercie le Ciel de m’avoir fait connaître cet enfer. Beaucoup diront la meilleur école c’est la Vie, je leur donne entièrement raison et j’en retire les leçons. Mais revenons là où je dois aller le 7 mai. Tu ne crois pas que ce n’est pas un autre enfer, la Rue, cependant je dois m’y résigner. Je le fais avec force et courage, car si je m’abandonne à la dépression, je suis foutu. Il faut que j’affronte cette épreuve avec détermination. De toute manière comment veux-tu vivre avec 711,00€/mois d’allocations ? Cela relève du domaine de l’impossible. Cela veut dire pas de sortie, pas de cinéma, pas d’assurance ou de licence pour pêcher ou chasser, cela veut dire : rien ! Les politiques sont impuissants. Tu es adulte handicapé à plus de 90% on t’interdit de travailler. Même une heure ou deux par semaine. Même si les socialistes arrivent au pouvoir en 2012, ils ne feront rien de plus, ils seront pieds et mains liés. Il y aura peut-être quelques avancées, quand j’ai été déclaré adulte handicapé c’était du temps de Mitterrand. Ca je ne peux l’oublier. Alors il n’y a aucun vote utile, ils veulent tous la place, que des guignols ! Tu me trouves acerbe. Y a de quoi se mettre en colère, mais De gaulle après 68 a fait très fort en poussant les gens à la consommation et en ouvrant le robinet aux crédits, il nous a tous muselés. Comment veux-tu un mai 68 aujourd’hui  ? Les hommes ou les femmes de notre pays ne peuvent pas se permettre de faire grève qui va payer les crédits. Ils ont fait très fort aussi les socialistes avec leur 35 heures pour favoriser l’embauche et les loisirs, les gens se les paient à crédit, comment veux-tu financer le temps libre ? Alors il y a la télé véritable opium du peuple et la française des jeux qui fait fortune en ces temps de crise. J’ai compté, le soir dans chaque pub tu as trois ou quatre spots de jeu qu’il s’agisse du P.M.U., de la F.D.J., et des sites de poker. Bonjour l’Addictologie ! Je me rappelle d’une phrase du prêtre éducateur de Rue Guy Gilbert, lors d’une de ses conférences alors qu’une discothèque dans le jura à Saint Laurent-du-Pont venait de brûler peu avant un incendie dans un internat, c’était dans les années 77, enfin bref. Il disait nous vivons dans une société où nos jeunes brulent dans une discothèque et des ados dans un internat alors qu’il n’y a jamais eu d’incendie dans une banque. On vit dans une société où nous préférons assurer notre argent alors que nous acceptons que nos enfants

Page 20: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

20

crament comme dans des boites d’allumettes. Il n’avait pas tort nous vivons dans une société où L’AVOIR est plus important que L’ETRE. Tu comprends peut-être mieux pourquoi je n’ai aucun bien matériel et les raisons de ne pas investir dans un véhicule ni jamais passer mon permis de conduire, à la lueur de mon premier livre tu comprendras mieux. Au fait je ne fais pas qu’écrire quoique… Je t’avais promis de venir vers toi, à cet effet j’ai créé un site internet et un blog mais je ne sais pas encore m’en servir. Tout s’apprend j’espère y arriver assez vite mais tu me prends tellement de temps. Je suis avec toi depuis 15h00 et il est minuit. J’ai pris mon traitement et sur mon ordi, j’ai réussi à créer le site : alcoolo-abstinence.webself.fr et le blog http://alcoolo-abstinent.centerblog.net, Tu vois qu’avec temps tout arrive, quel chemin tu me fais accomplir. Rassure toi j’ai pris le temps de prendre mon traitement pour la dépression, et je vais me faire chauffer un café si tu le veux bien. J’en profite, je suis seul encore une semaine, après mon colloc revient, la journée cela ne le gêne pas, que je prenne un café, il regarde la télé toute la journée, mais après 2h00 du matin je ne peux plus descendre me faire un café pour ne pas le réveiller. Enfin j’ai encore un toit. Je lui ai payé les 180,00€ de charges locatives que je lui ai envoyées par mandat, après le 1er mai je pense aller chez Hélène et René pour une semaine avant d’aller à Bordeaux. Il faut que je me renseigne pour monter une société ou une association loi 1901. Je n’ai pas de quoi chômer. J’ai envoyé le début de notre conversation à ma maison d’édition, je leur ai fait savoir que mon premier livre était attendu dans la Charente à La Couronne, dans la Vienne à La Gandillonerie et en Charente-Maritime au CSAPA mais aussi par mes nombreuses connaissances. Je ne sais pas quel impact cela aura, je pense toutefois être bien accueilli. En tout cas nous avons tout fait pour. Attends deux minutes, le café……J’écoute radio Suisse Classique, j’espère que cela ne te gêne pas. Si tu préfères je peux écouter du jazz mais je n’en ai pas trop envie à cette heure le la nuit. Là j’écoute un concerto d’un illustre inconnu. Je prends le café avec un sucre si jamais un jour t’avais envie de m’inviter. Tu sais dans quelle région de France on trouve les plus jeunes prostituées ? Non ah, bac ha alors ! C’est dans le Nord parce que le con sert tôt en sol mineur ! Bon ça ne te fait pas rire alors réfléchis à cette devinette. Trois évêques, têtes nues, cuités au champagne sont assis dans un pré. Avec ce que je viens de te dire trouve la superficie et le prix du champ. Je te laisse la nuit pour réfléchir, je ne te donnerai la réponse que demain matin dés l’aube à l’heure où blanchit la campagne. D’ailleurs, je t’invite à relire ce poème de Victor Hugo :

Demain, dès l’aube…Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,Sans rien voir au dehors, sans attendre aucun bruit,Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombeNi les voiles au loin descendant vers Harfleur,Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombeUn bouquet de houx vert et de bruyère en fleur

Le 4 septembre 1847 Victor Hugo

Page 21: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

21

Pourquoi ce poème, parce qu’il me repose et me détend, c’est mieux qu’un verre de whisky. Mais là où je vais te scotcher, Ami, c’est de le relire après avoir pris connaissance de quelques détails qui ont de l’importance. Victor Hugo à écrit ce poème à la veille du quatrième anniversaire de la mort de sa fille Léopoldine, alors qu’il faisait un pèlerinage annuel entre le Havre et le cimetière de Villequier sur la tombe de sa fille. Elle était morte noyée dans la seine à l’âge de 19 ans avec son mari. A la lumière de cette notion relit ce poème écrit au Havre au soir du 4 septembre, avec une plume à la lumière d’une bougie dans un hôtel et là, tout le poème immortalise à jamais sa fille et l’Amour qu’il lui portait.Merci pour cet exercice, en parlant de Victor Hugo, le plus célèbre auteur du XIXème siècle, c’est qu’il fut le premier à écrire dans, Ruy Blas, un alexandrin à onze pieds, pour montrer à l’Académie Française qu’il fallait rompre la rigueur imposée aux auteurs : joli pied de nez. Voilà un exemple de mon enseignement. Je m’éclaire de la vie et du cadre pour lire un roman. C’est comme quand tu écoutes L’aigle Noir de Barbara, si tu ne l’as pas, cherche le et avant de l’écouter apprends, Ami, qu’elle évoque à travers cette chanson le viol qu’elle a subi par son oncle alors qu’elle n’était qu’enfant. Je ne fais pas étal de mes connaissance nous apprenons à mieux nous connaître. Tu sais comme Gabin le disait : « Je sais qu’on ne sait jamais ! » Je suis triste si une journée se passe sans rien apprendre. Je fouine. Tu vois à l’évocation de demain matin j’ai pensé à ce poème alors j’ai cherché à le relire. Voilà tout ce qui me manquera dans la Rue à Bordeaux, espérons que cette période ne s’éternise pas. Carpediem ? Nous n’en sommes pas encore là. Mais, tout de même je dois m’y préparer. Tout à l’heure à 10h30 j’ai rendez-vous avec un gars qui me rachète mon téléphone portable, un Samsung Player5 pour 40,00€. J’ai pris avec mon nouvel abonnement un Samsung Galaxy mini, un androïde comme cela je resterai sur internet, je devrai faire gaffe à ne pas me le faire voler et ne pas m’en servir au foyer Leydet. Je ne suis pas prêt de savoir utiliser toutes les fonctions de ce mobile mais il m’a couté 38,00€. C’est simple nous sommes le 11 avril et il me reste 40,00€ pour aller jusqu’au 7 mai et j’ai deux paquets de cigarettes d’avance. Il faudra bien se débrouiller. Heureusement que je peux manger le midi chez Hélène. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que nous allons faire un petit régime. Ce n’est que le début de la galère. Nous allons en baver quelque temps, c’est une question d’habitude. Je ne me plains pas imagine si j’avais des enfants à charge ou si j’étais infirme, grâce au Ciel il n’en est rien. Par contre je n’ai plus de musique, car plus de réseau internet, j’ai débranché et rebranché la neuf box mais rien y fait. Bref cela reviendra, je t’écris dans le silence, ça change. N’en profite pas pour feuilleter mon bouquin ou lire en diagonale pour trouver la solution à ma devinette de tout à l’heure, tricheur. Tout à l’heure je joindrai La Couronne et La Gandillonerie pour leur dire que mon livre va être publié. Puis je vais joindre la maison Edilivre pour savoir quand mon livre va sortir. Je te tiendrai au courant, bien entendu. En espérant qu’internet fonctionne à nouveau car je n’ai plus de téléphone et je vais garder mes unités sur mon portable j’en aurai besoin à Bordeaux, il me reste une heure trente de communication. J’ai rebranché la neuf box et j’ai de nouveau tous mes services. Cool. La musique a fait son retour et j’ai pris le temps de faire une nouvelle cafetière. Nous allons ensemble regarder comment établir une association loi 1901. Les textes sont long et fastidieux j’ai parcouru brièvement j’ai simplement vu que deux personnes suffisaient, bien sûr le caractère non lucratif et qu’il n’y avait pas besoin d’un conseil d’administration. Je travaillerai dessus avec un avocat à Bordeaux ou avec des personnes compétentes en ce domaine je pense à Jean-julien notamment. Je ne vais pas m’engager dans autant de paperasserie, laissons le temps au temps, mais comme tu le vois je mène bataille et je parviendrai à mes fins, du moins je m’en donnerai les moyens. C’est sur que je t’ai quitté pendant presque deux heures merci de m’en excuser. Il est près de 3h00, déjà ! Nous avons encore du temps devant nous. Je parlais tout à l’heure de l’Afghanistan, je suis directement touché par cet événement. Le fils de Nadine, la patronne du bar dont je t’ai parlé samedi matin, qui est parachutiste de métier au 1er R.C.P., à Pamiers dans l’Ariège, doit y partir, avec sa compagnie, en mission la première semaine de mai pour une opération jamais encore tentée jusqu’à présent. Très périlleuse d’ailleurs des équipes de télévision ont filmé leur préparation et choisi quatre

Page 22: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

22

familles de soldats qui partent pour cette opération. Tu en entendras parler le moment venu. Pour l’heure, le jour n’est pas officiel, il est tenu secret-défense. Mais comme toute mère elle s’inquiète pour lui, cela se comprend. En plus qu’elle a déjà perdu son mari il y a vingt ans, elle a élevé ses deux fistons toute seule, l’un est sapeur pompier de Paris l’autre engagé parachutiste. C’est une dame qui appelle au respect. Je lui ai raconté brièvement mon parcours d’alcoolique elle m’a écouté très attentivement. Je ne la connais pas depuis longtemps mais c’est un petit bout de femme avec une main de fer. Elle m’a raconté les malheurs de son enfance mais elle m’a avoué ne pas en avoir souffert, c’est une Dame, je lui tire mon chapeau. Et puis il ne faut pas que j’oublie Damien demain en fin d’après-midi pour les huîtres, tu vois que demain je ne serai pas beaucoup avec toi, mais j’aurai passé près de vingt heures avec toi à l’exception de mes problèmes de connexion. Je sais que tu ne m’en voudras pas. J’ai aussi une pensée très émue pour les familles de ces deux journalistes voilà 464 jours, je pense à l’angoisse de ces mères de famille plus particulièrement. Je suis très attaché au 1er R.C.P. parce qu’avant il était à Pau et j’y ai enseigné, j’en parle comme si c’était hier, lis mon livre, ce n’est pas que je veuille tenir à tout prix à ce que tu l’achètes, tu as compris ma démarche, mais comme il va être publié et que dans mon contrat il y a la notion d’exclusivité, donc je ne peux pas le mettre en ligne, sinon tu penses bien que je te l’aurais déjà fait parvenir. Je dois respecter scrupuleusement les closes du contrat que j’ai signé avant-hier et retourné à Edlivre. Le café vient de se terminer je vais en boire un fraichement coulé, c’est meilleur que du réchauffé au micro-onde, tu en conviendras. Les bérets rouges comme les bérets verts sont pour moi une référence de code d’honneur et je leur dois le respect. Même si je ne suis pas militariste dans l’âme, je fais partie de la majorité des français de maintenant qui regrette la suppression du service militaire. Au moins pendant ces douze mois, les jeunes apprenaient à découvrir d’autres hommes, de leur âge, venant de régions et d’horizons différents. De toute manière si deux hommes de ma classe évoquent encore et toujours à un comptoir : leur temps d’armée. Il y avait une vie en collectivité. Certes l’instruction militaire ne durait que deux mois mais combien de jeunes gens analphabètes ai-je pu rencontrer à l’armée, c’était dément. Combien de fois, en tant qu’élève infirmier, n’ai-je vu des gars qui ne s’étaient jamais fait prendre leurs tensions ? Il y avait en plus de la remise à niveau scolaire, un suivi médical et je ne parle que de cela mais il y en aurait tant à en dire. Le seul problème était dans un souci de réduction budgétaire car cela coutait trop cher, pendant cette année là ils n’étaient pas productifs. Tu me diras vu le pourcentage des gars de vingt ans au chômage il était de 15% l’an dernier, il était de 24%. Mais bon que ce fût de gauche ou de droite les militants désiraient sa suppression, c’est chose faite, n’en parlons plus. Personnellement je garde de bons souvenirs de mon temps d’armée même si ce temps là fut un peu particulier dans mon cas, pour des raisons que je tairai. Je ne parle pas de cette époque-là, même dans mon premier livre, je n’ai jamais évoqué volontairement mon intervention au Liban, Hélène sait très bien qu’il s’est passé quelque chose de gravissime. Elle croyait à la lecture de mon premier livre, car elle l’a suivi étape par étape de jours en jours, l’apprendre mais je préfère placer cela en secret-défense. Peut-être le saura-t-elle, tout ce que je puis dire c’est que le ministre de la défense était Charles Hernu. Il était le seul à savoir ce qu’il m’était arrivé à 4h20 GMT, il s’est éteint en 1990, Paix à son âme. C’est aussi pour cette raison que je fus reconnu adulte handicapé à plus de 90%, comme Jésus à dit à son premier apôtre : « Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’Homme, lui n’a pas où poser sa tête » puis il dit à un autre : « Suis-moi ». Celui-ci répondit : « Permets-moi d’aller d’abord d’enterrer mon père. »Mais Jésus lui dit : « Laisse les morts enterrer leurs morts » avant de lui demander d’annoncer la venue du Règne de Dieu.Il est évident que la première évocation des morts dans la bouche de Jésus se rapporte à ceux qui ne veulent pas entendre l’appel de Dieu. Il n’y a rien d’inhumain dans cette phrase qui choque à la première lecture. On la comprend mieux à la troisième parole quand il dit, après, à un autre : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume de Dieu ». Quand à la première phrase de Jésus qui n’a pas de gite, il faut se replacer dans le contexte de l’époque. Jésus est nomade itinérant, comme

Page 23: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

23

ses apôtres il n’a pas de sécurité matérielle et pas de possession propre, ils ne sont chez que là ou on les accueille pendant un moment. Mais si on peu assez facilement comprendre cette réponse dans le contexte de l’époque, n’est-elle pas un peu étrangère à nous aujourd’hui ? Car nous, nous ne pouvons évidemment suivre Jésus physiquement, sur les chemins de la Palestine. Cette parole a-t-elle alors quelque chose à nous dire ? Je le crois, si nous la prenons de façon un peu métaphorique. En effet, cette sécurité à laquelle Jésus fait indirectement référence, n’est-ce pas exactement ce que nous recherchons de plus en plus ? Nous voulons être sécurisés et assurés dans tout, que ce soit au niveau matériel ou spirituel que ce soit vis-à-vis de nous même ou vis-à-vis des autres. Le mot « insécurité » est devenu un mot qui fait peur et qui nous sert à mettre des barrières entre nous et ceux qui ne sont pas sûrs. Si, il fut un temps, l’insécurité c’était comme les maladies ou les catastrophes naturelles, c’est aujourd’hui devenu les jeunes des banlieues ou les immigrés et autres étrangers. Et le fait de chercher à tout prix à nous mettre en sécurité vis-à-vis de ces gens dénote en fait la peur qu’on en a, une peur qui du même coup exclut la rencontre et le dialogue. Jésus n’est pas uniquement entré dans les maisons où il pouvait tranquillement s’installer les pieds sous la table ; il est allé aussi là où il risquait de se faire jeter, aussi là où il risquait d’être incompris, aussi là où il risquait carrément sa vie. Et sans doute que si aujourd’hui Jésus redonnait une réponse à cet homme qui voulait le suivre, il dirait que le Fils de l’Homme se rend aussi dans les cités un peu chaudes ou chez les malades du SIDA ou chez les chômeurs et que le suivre n’est pas très sécurisant. Je t’ai dit, Ami que j’étais chrétien et que je le revendiquais car le Christ était éducateur de mes libertés. Bien sûr je n’entends pas les discours de la sacro sainte Eglise Apostolique et Romaine, j’ai lu le père Varillon, je t’en ai parlé dans mon premier livre, mais j’écoute aussi les méthodistes et l’église réformée. Je n’ai pas fait d’exégèse et je n’ai jamais été séminariste. Mais j’ai un vécu une si longue histoire, je suis en quête spirituellement en permanence. Aujourd’hui, moins, car trop occupé par mes problèmes matériels ou de logement, mais cette nuit nous avons eu un peu de temps pour discuter. Je me suis exprimé car avec toi je me sens en confiance. Nous avons abordé tant de chapitres chacun reste ouvert, pour moi les portes de mon cœur ne seront jamais fermées, et si je revois de nouveau la lumière depuis que je suis alcoolo-abstinent, j’en rends grâce au Ciel. Je ne parviens plus à prier car je suis trop tourmenté, j’engage des dialogues avec le christ comme avec toi, je lui dis mon désarroi, mais je n’attends pas un miracle de lui, je sais seulement que cette paix intérieure que j’évoquais si brillamment dans mon premier roman à la prison de Reims, je ne pourrais la retrouver que quand je serai en paix, lorsque je pourrai être dans mon petit studio et enfin prendre du repos. Alors et seulement alors je pousserai de nouveau la porte d’une église évangélique qu’elle soit baptiste, pentecôtiste, méthodiste ou réformée. J’irai là où je pourrai retrouver la paix. Il est évident que ce n’est pas en restant dans un petit bourg où je pouvais le faire. Je sais vers quelle église j’irai à Bordeaux et après je relierai les évangiles, car la grâce s’acquiert encore faut-il faire du chemin et se mettre en quête. Peut-être seras-tu à côté de moi, peu importe du moment que tu sois bien. Ne crois pas que mon projet Carpediem soit sorti de mon imagination tel un signe du Saint Esprit, quoi qu’il n’y fût pas étranger, mais tout le travail que nous faisons ensemble m’ouvre des portes que je croyais à jamais refermées. J’en ai fait du chemin en seize mois pour confesser tout ce qui me pesait sur le cœur, mais l’alcool me rendait aveugle et depuis que je ne bois plus je recouvre la vue. C’est aussi cela l’Abstinence au quotidien et il est 6hoo du matin. Merci de m’avoir accompagné toute cette nuit, Ami ! Là je vais faire une pause, boire un petit café et prendre une douche. Avant de partir en vélo pour aller vendre mon portable à 10h30 je reviendrais peut-être passer un moment. Cela ne sera pas pour t’écrire mais pour me corriger. Car avec toi depuis le début je t’ai promis la qualité. Alors je dois m’y appliquer ! A demain car aujourd’hui entre le téléphone, le repas chez Hélène et les huîtres je pense qu’après j’irai dormir du sommeil du juste. Ciao, Bello ! Avant de partir j’allais oublier la réponse à la devinette, trois évêques, têtes nues cuités au champagne assis dans un pré. Qu’elle est la superficie du champ et quel en est le prix ? Le champagne et un nectar 1ha, les évêques portent des tiares ils sont têtes nues cela nous fait trois sans tiares 3 centiares, pour la superficie

Page 24: storage.canalblog.comstorage.canalblog.com/27/83/850100/63812856.docx · Web viewen informatique pour gérer un réseau SFR pour 10 ordinateurs. Pour ma part je m’investis pleinement

24

nous avons 1 hectare 3 centiares et pour le prix et bien à trois soulards. 3 sous l’are. Dur, dur, d’être alcoolo-abstinent ! Ciao !Je reviens un moment, pas très longtemps, c’est pour te donner des nouvelles de Stéphane, mon compagnon d’infortune, il était chez sa mère cinq jours et il a vu le médecin, hier, il a une pancréatite aigüe avec deux kystes, médicalement il n’y a rien à faire. Où il continue à boire et il va croiser un putain de camion, où il se bouge, comme il est très dépressif et qu’il aime à flirter avec la mort, le médecin a fait appel à une psychologue. Amère du constat, il est suicidaire y a rien à faire. Pourtant il l’a pris son téléphone pour m’appeler. Je lui ai passé un savon comme quoi je m’étais fait un sang d’encre, il m’a dit qu’il n’avait plus mon numéro car son portable est passé dans la machine à laver. Il est à Paris d’ici je ne peux rien faire pour qu’il se bouge. Je lui ai suggéré d’aller au pôle emploi et de créer une adresse mail, je pourrais au moins lui envoyer mon bouquin. Je lui ai aussi dit qu’une heure dans un cybercafé était aussi possible et que nous pourrions nous voir par msn. Il en a convenu, mais je ne sais pas si j’ai été assez convaincant. Je lui ai aussi demandé qu’il donne mon numéro à sa mère s’il lui arrivait quelque chose. Déjà trois occasions pour qu’il se bouge de son canapé, attendant le poids lourd qui arrive à vive allure. S’il m’appelle il y a tout lieu de croire à quelque espoir. Je te tiendrai au courant, dés que j’aurai des nouvelles. Il est en vie, même en sursis, mais il vit. Que de dégâts dus à l’alcool ! Une vie brisée à trente balais. Si seulement il pouvait arrêter la picole. Le temps d’un instant. Il y aurait une autre réalité. « Carpe diem ! » chez lui signifie requiem ! Je suis sûr qu’il va me rappeler et me dire qu’il a une adresse mail, allez on y croit ! J’y crois !...Il est 16h00 bientôt, je relis et corrige ce que je t’ai écrit cette nuit. A 17h00, j’ai les huîtres qui m’attendent et après je vais faire une pause dans l’écriture, non pas que tu m’ennuies mais je serais certainement très fatigué. Mais avec les vieux loups, il faut s’attendre à tout !...