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Léo PAUELS sm LA FAMILLE MARIANISTE Origine et spiritualité ************* Première partie LES FONDATEURS : GUILLAUME-JOSEPH CHAMINADE (1761-1850) et ADELE DE BATZ DE TRENQUELLEON (1789-1828) 1

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Léo PAUELS sm

LA FAMILLE MARIANISTEOrigine et spiritualité

*************

Première partie

LES FONDATEURS :

GUILLAUME-JOSEPH CHAMINADE (1761-1850)

et

ADELE DE BATZ DE TRENQUELLEON (1789-1828)

Abidjan - Kinshasa 2000

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Portrait de G.-J. Chaminadequand il a 43 ans

et qu'il s'installe à la chapelle de La Madeleine

Il était, d'après les contemporains qui ont fait son portrait, de belle taille, large d'épaules, bien pris de corps, très affable et de la plus grande simplicité. Il donnait toujours une impression de calme et de parfaite possession de soi. Il avait au plus haut degré le talent de gagner les cœurs et, d'une certaine façon, il fascinait ceux qui l'approchaient pour recevoir ses conseils de direction. Sa parole était fort lente, un peu embarrassée, mais pleine de sens. Son exquise sensibilité se révélait par une légère altération de la voix; mais l'habitude de se contenir réprimait si bien ses premiers mouvements qu'on le disait impassible. Sobre sans austérité, tout à fait retiré du monde et presque trop renfermé dans sa modeste chambre, il n'avait pour affaires que ses œuvres de zèle et sa conversation n'était absolument que de Dieu. Il ramenait tout aux enseignements de la foi: pensées, jugements, résolutions, conseils, actions. La vie tout entière, disait-il, doit être réglée par la foi selon cette parole de Saint Paul: "le juste vit de la foi".

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Vincent Gizard sm, Petite vie de G.-J. Chaminade, DDB, Paris 1995, p. 71-72

I. CHAMINADE, APOTRE DE LA JEUNESSE

1.1. Une enfance chrétienne

Les chemins du Seigneur sont insondables....L'histoire que nous allons raconter s'est passée il y a deux cents

ans, en France. A cette époque, une violente persécution fut déclenchée contre l'Eglise, et déjà ses ennemis criaient victoire, croyant l'avoir définitivement terrassée. Mais au même moment, Dieu suscita des saints, des apôtres intelligente et courageux qui surent ressusciter la foi chrétienne dans le peuple. Guillaume-Joseph CHAMINADE est un de ces apôtres providentiels.

Guillaume était le dernier-né d'une longue série de frères et sœurs. Aussi les "grands" l'avaient-ils surnommé 'Minet', le petit chat. "Je ne veux pas qu'on m'appelle Minet" disait-il, en tapant du pied. Car il avait du caractère. Sa maman, comme toutes les mamans, préférait son petit dernier. Mais elle savait aussi l'éduquer. S'il criait quand elle lui brossait les cheveux, qu'il portait très longs, elle lui disait : "il faut souffrir pour être beau ! "

Son père s'appelait Blaise Chaminade. Il était marchand de draps - nous dirions : il faisait le commerce des pagnes -. Il avait sa boutique dans la bonne ville de Périgueux, non loin de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Quand Guillaume sortait de la boutique, il voyait sur

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sa droite, la merveilleuse basilique Saint-Front, aux multiples coupoles, construite sur le modèle des églises orientales.

Pour le reste, Périgueux était une petite ville de province bien tranquille, aux rues étroites, où passaient les chariots tirés par des bœufs, portant au marché les légumes et les fruits de la campagne environnante. Une ou deux fois par jour, on voyait passer la diligence, sorte de taxi-brousse de l'époque, tirée par quatre chevaux. Les roues cerclées de fer cahotaient sur les pavés de la route, réveillant la ville endormie, emportant le courrier et les quelques rares voyageurs.

1.2. Au temps où la France était gouvernée par un roi

En ce temps-là, au XVIIIe s., la France vit encore sous ‘l'Ancien Régime’, c'est-à-dire que le pays est gouverné par un roi. Louis XVI vient de succéder à Louis XV. C'est un homme faible, mal conseillé par son entourage, ses courtisans. Comme certains dictateurs modernes, il estime qu'il tient son pouvoir de Dieu et ne doit rendre de compte à personne.

Le peuple français est divisé en trois Ordres : la noblesse, le clergé, le tiers état. Les nobles étaient parfois des seigneurs féodaux, propriétaires de grands domaines. Le clergé (évêques et prêtres) était divise en haut-clergé, recruté parmi les nobles, et bas-clergé, issu du peuple. Le tiers état comprenait les bourgeois, les artisans et les paysans.

La Bourgeoisie constitue une classe intermédiaire. Certains bourgeois sont devenus très riches et contribuent même à financer l'Etat. Ils n'acceptent plus d'être tenus à l'écart de la politique.

La majorité du peuple vit dans une pauvreté proche de la misère. Ils paient beaucoup de taxes et d'impôts, mais le gouvernement ne fait rien pour améliorer leur condition. Si la récolte est mauvaise, c'est la famine, faute de réserves ! Les paysans sont souvent réquisitionnés pour accomplir des corvées – de vrais travaux forcés - au profit des nobles ou de l'Etat.

Au XVIIIe siècle, l'Europe ne possède pas encore de colonies en Afrique. Seuls quelques riches commerçants ont fait construire des bateaux assez grands pour affronter l'Océan. Ils partent de Bordeaux ou d'autres ports européens et longent les côtes africaines jusqu'à

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l'embouchure du Congo. Certains contournent le Cap Horn (Afrique du Sud) pour aller en Inde. Des comptoirs sont installés à des endroits favorables sur la côte africaine et les commerçants y échangent leurs produits contre "le bois d'ébène", c'est-à-dire des esclaves. Ils les embarquent sur leurs bateaux pour aller les vendre en Amérique, où de grandes plantations ont besoin de beaucoup de main-d’œuvre. Avec le produit de la vente, ils achètent du sucre, du café, du coton, etc... qu’ils vont ensuite revendre en Europe.

A cause de ce commerce honteux, la vie économique et sociale a été profondément perturbée en Afrique. Les grands royaumes de l'Ouest Africain se sont à nouveau morcelées en une multitude de chefferies rivales, et certains rois de la côte se font les complices des marchands et tirent de gros profits du commerce des esclaves.

1.3. La formation d'un prêtre-éducateur

Guillaume est né en 1761, le huit avril. Il reçoit dans sa famille une éducation chrétienne soignée. A l'occasion de sa confirmation, il choisit un deuxième prénom : Joseph. Il signera désormais G. Joseph Chaminade. Toute sa vie durant, il gardera une grande dévotion à Saint Joseph, sous la protection duquel il placera toutes ses entreprises.

A dix ans, son père le place avec son frère Louis au Collège Saint Charles de Mussidan et confie l'éducation des deux garçons à leur frère aîné, le père Jean-Baptiste, qui enseigne dans ce collège. L'étude du latin et des auteurs anciens constituait la plus grande partie du programme.

Mais cela ne lui suffit pas. Il veut déjà devenir un saint. Son frère lui apprend à prier, à se recueillir, à écouter la voix de Dieu dans son cœur. Son désir de se consacrer à Dieu est si grand que Jean-Baptiste lui permet de promettre à Dieu – de faire vœu -, dans le secret de son cœur, de garder la chasteté, la pauvreté et l'obéissance, comme le font les religieux.

A seize ans, G. Joseph a achevé le cycle des études secondaires et il est autorisé à porter la soutane. Faute de documents, les historiens trouvent quelques difficultés à reconstituer le déroulement exact de ses études théologiques. Ce qui est certain, c'est qu'il passe la plus grande partie de son temps à Mussidan, étudiant sous la direction de son frère Jean-Baptiste, le Jésuite. En même temps, nous le voyons remplir les

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fonctions d'économe-adjoint, puis d'économe en chef. Cela ne l'empêche pas de prendre aussi sa part à l'éducation et à l'enseignement des jeunes collégiens-séminaristes qui leur sont confiés. Il acquiert ainsi une solide expérience dans l'éducation de la jeunesse.

En 1785, à 24 ans, il est ordonné prêtre. Maintenant il fait partie à part entière de la communauté de prêtres diocésains qui forment la "Congrégation de Saint Charles", et qui dirigent le collège-séminaire de Mussidan. Ils se veulent aussi missionnaires et s'adonnent à la prédication dans les campagnes environnantes.

Les membres de la Congrégation Saint Charles suivent une Règle de Vie qui prévoit une heure d'oraison quotidienne, l'examen de conscience, de fréquentes visites au Saint Sacrement. La consigne était "NE RIEN REFUSER A DIEU!"

La dévotion mariale est très à l'honneur. La statue de N.D. du Roc devant laquelle venaient s'agenouiller maîtres et élèves, est conservée dans l'église paroissiale de Mussidan. L'Immaculée Conception est vénérée et chaque jour on récite le Petit Office, un ensemble d'hymnes en l'honneur de Marie Immaculée.

Ainsi, à 28 ans, à la veille de la Révolution Française, G. Joseph Chaminade est un jeune prêtre très au courant de l'administration et des problèmes financiers; il a une bonne expérience d'éducateur et de directeur spirituel. Sa vie intérieure est marquée par la pratique de l'oraison quotidienne et un attachement tout filial à la Vierge Marie. Il n'est pas étonnant que la Révolution, loin de l'ébranler, ne fera que renforcer ses qualités et mûrir cet apôtre appelé à une grande mission.

Pour approfondir ce chapitre on peut s’aider des questions suivantes :

1. Comment voyez-vous que le Seigneur se prépare en G. Joseph Chaminade un apôtre de la jeunesse ?

2. Comment G. Joseph a-t-il découvert sa vocation ?

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3. Quelles sont les personnes qui ont aidé G. Joseph à réaliser le projet de Dieu sur lui?

4. Moi-même, comment est-ce que je définis ma vocation ? A quoi le Seigneur m’a-t-il appelé ?

5. Comment ai-je découvert ma vocation ?Qui m’a aidé à préciser mon projet de vie ? Quels événements ont été les plus déterminants dans mon cheminement ?

II. FIDELE A L'EGLISE AU RISQUE DE SA VIE

2.1. Le bouleversement de la Révolution Française (1789)

La fin du XVIIIe siècle a été marquée, dans plusieurs parties du monde, par des événements qui détermineront l'histoire des siècles futurs.

Les Etats Unis d'Amérique ont gagné leur guerre d'indépendance. En 1787, la Convention de Philadelphie, sous la direction de Georges Washington, élabora la Constitution à laquelle on ajouta une première ébauche de ce qui deviendra la déclaration des droits de l'homme. A cette époque, environ 75.000 Noirs vivaient comme esclaves aux Etats Unis. Les révoltes étaient fréquentes mais durement réprimées. A partir de 1775, des sociétés anti-esclavagistes furent créées, mais l'esclavage ne fut officiellement aboli qu'en 1808.

En France, le roi ne surveille pas ses ministres; la cour dépense des sommes folles en fêtes et en divertissements. L'Etat est au bord de la faillite. Le peuple est écrasé sous les impôts; les bourgeois exigent de participer à la vie politique, les nobles défendent avec acharnement leurs privilèges. La situation est explosive. Le roi Louis XVI décide alors de convoquer les Etats Généraux, en juin 1789.

La majorité du clergé (le bas-clergé) et quelques nobles libéraux font alliance avec le tiers état. Ils disposent ainsi d'une large majorité et peuvent imposer leur volonté. L'Assemblée se proclame Assemblée Constituante. Le Roi est obligé de céder. Le 14 juillet 1789, le peuple de Paris, pour soutenir l'Assemblée, se soulève et donne l'assaut à la Bastille, forteresse où étaient enfermés les prisonniers politiques.

2.2. Le sort de l'Eglise

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Les caisses de l'Etat sont désespérément vides. L'Eglise est riche. En novembre 1789, ses biens sont déclarés biens nationaux et vendus aux enchères. Des églises sont rachetées par des commençants et transformées en dépôts. En quelques mois, les ecclésiastiques se voient privés de leurs ressources. Comment vont-ils survivre ? Comment feront-ils fonctionner les écoles et les hôpitaux ? L'Assemblée s'en préoccupe. Elle vote, le 12 juillet 1790, la Constitution Civile du Clergé. L'Eglise devient un service public et ses ministres, des fonctionnaires payés par l'Etat.

La Constitution Civile du Clergé poursuit encore un autre but: détacher l'Eglise de France de l'influence romaine. C'est l'ancien projet du gallicanisme qui refait surface et qui semble l'emporter. environ la moitié du Clergé accepte de jurer fidélité à la Constitution : ce sont les assermentés. L'autre moitié refuse : ce sont les réfractaires. Ainsi l'Eglise de France est divisée en deux camps : le premier accepte de collaborer avec le pouvoir civil qui, de fait, vise à détruire l'Eglise. L'autre camp est fidèle au Pape et sera l'objet d’une violente persécution. Les révolutionnaires extrémistes font une chasse à mort aux prêtres réfractaires et à tous ceux qui les soutiennent. Entre le 2 et le 6 septembre 1792, plus de 200 prêtres réfractaires sont massacrés dans les prisons de Paris. Tous les réfractaires reçoivent l'ordre de quitter le pays. Sous l'influence de philosophes comme Voltaire, l'Etat se coupe de la religion et cherche à exterminer celle-ci.

A Bordeaux, c'est en 1793 que la Terreur règne en maître. Place de la Nation, la guillotine est dressée. Chaque jour, on exécute des nobles et des prêtres réfractaires. La Terreur prend fin le 27 juillet 1794, avec la chute de Robespierre.

2.3. Guillaume-Joseph CHAMINADE, prêtre réfractaire

Quand la Révolution éclate, en 1789, G. Joseph Chaminade se trouve à Mussidan. Il est choisi pour participer à Périgueux, sa ville natale, à l'élection des députés du clergé de la région. L'année suivante, il se rend à Bordeaux pour s’y ménager une cachette. Avec l'aide de son ancien professeur, l'abbé Langoiran, il trouve une petite maison à acheter. Puis il retourne à Mussidan. Après la Loi sur la Constitution civile du Clergé, tous les clercs de Mussidan sont convoqués à l'hôtel de ville. Louis et G. Joseph Chaminade refusent de prêter serment à la

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Constitution et expliquent publiquement les raisons de leur refus. Les voilà donc "réfractaires". En 1792, Louis est expulsé, il s'embarque pour l'Espagne. G. Joseph entre dans la clandestinité. Il prend l'habit civil et vient s'installer dans sa maison de Bordeaux, où il n'est pas connu. Il prend contact avec les chrétiens restés fidèles à l'Eglise de Rome et continue à exercer son ministère sacerdotal au péril de sa vie, utilisant toutes sortes de déguisements pour déjouer les contrôles de la police.

Le 27 juillet 1794, c'est la fin de la Terreur. L'abbé Chaminade ouvre une chapelle publique. A 33 ans, il est chargé par son évêque de réconcilier avec l'Eglise les prêtres qui ont prononcé le serment constitutionnel en 1790. Vers la même époque, il devient le directeur spirituel de Mademoiselle de Lamourous, ce qui nous a valu une nombreuse correspondance, révélant le fond de l'âme du P. Chaminade.

En 1797, un parti révolutionnaire extrémiste, les Jacobins, reprend le pouvoir et remet en vigueur les lois contre les prêtres. Cette fois, G. Joseph ne peut pas échapper. Il part en exil à Saragosse, en Espagne. En route, il retrouve son frère Louis. Ils arrivent à destination le 11 octobre 1797, la veille de la fête de Notre Dame Del Pilar, que tout le peuple espagnol a en grande vénération. Ils restent pendant trois ans à Saragosse, jusqu'en 1800, quand Napoléon aura pris le pouvoir en France.

La nationalisation des biens du clergé, l'assassinat de nombreux prêtres, l'interdiction d'exercer le culte, la clandestinité et enfin l'exil avaient mûri ce prêtre que Dieu avait choisi pour réaliser de grands desseins. Il a déjà fait ses preuves comme éducateur et comme directeur spirituel. A Saragosse, les circonstances l'ont obligé à une vie de pauvreté et de contemplation. Il est prêt pour la tâche immense de la rechristianisation de la France.

Questions pour approfondir ce chapitre :

1. Quelle est la situation de l'Eglise de France sous l’Ancien Régime?2. Quels bouleversements la Révolution Française entraîne-t-elle pour

l'Eglise ?3. Comment se manifeste le courage du Père Chaminade durant cette

période.4. Quels sont les traits les plus caractéristiques de l’Eglise dans mon

pays en ce moment ?

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5. En voyant cette situation, qu’est-ce que j’ai personnellement envie de faire ?

PRIERE POUR LES VOCATIONS

Seigneur, tu nous as appelés pour seconder la Vierge Mariedans sa mission apostolique;n'oublie pas ton œuvre, nous t'en prions.Envoie des ouvriers à ta moisson.Fais germer de nombreuses vocations religieuses et sacerdotales.Suscite des missionnaires au cœur ardent et généreux.

Donne à tous une foi vivedans leur mission apostolique, un courage indomptable en face des difficultés et des échecs,une charité compréhensive des hommes et des besoins de l'Eglise,un dévouement inlassableau salut des âmes.

Nous te le demandons par l'intercession de la Reine des Apôtres,Marie notre Mère. AMEN !

III. MISSIONNAIRE DANS SON PROPRE PAYS

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En 1800, après trois ans d'exil à Saragosse, le Père G. Joseph Chaminade revient en France. Il s'installe à Bordeaux où il possède toujours une maison de banlieue. Dans quel état se trouve sa patrie ?

3.l Après le cyclone révolutionnaire

Le Premier Consul Bonaparte, le futur Napoléon, s'est fait attribuer un pouvoir dictatorial. Au début, la paix semble revenir (la Paix d'Amiens est signée en 1802 avec l'Angleterre). Mais ce ne sera qu'un court répit. La situation de l'Eglise est catastrophique.

Depuis une dizaine d'années, l'enseignement de la religion a été interdit. Les jeunes qui ont quinze ans en 1800 n'ont jamais appris le catéchisme. Au contraire ils ont entendu la propagande révolutionnaire qui présentait le prêtre comme l'ennemi à abattre. Les philosophes étaient les maîtres à penser de l'époque. Ils passaient tout au crible de la critique. D'après eux, le christianisme n'était qu'une usurpation du clergé pour tromper le peuple. Ils prédisaient pour bientôt la disparition de toute religion.

Après les années de guerres, de massacres, d'exécutions sur les places publiques, les gens sont blasés et se précipitent dans les lieux de plaisir. Le théâtre est devenu une école de débauche. Les cabarets sont florissants et rassemblement les hommes désœuvrés. Dans la bonne société, les dames tiennent salon. La ville de Bordeaux organise de grandes réjouissances populaires dont les archives nous gardent la trace.

La misère du peuple est grande. L'insécurité continue à régner : le banditisme s'est installé. Les années de guerre extérieure ont ruiné le commerce maritime dont dépend la prospérité de Bordeaux. Beaucoup d'hommes, surtout des jeunes, se trouvent sans emploi. L'enseignement est inaccessible aux enfants des pauvres. Dans les campagnes, rares sont les villages qui possèdent une école primaire.

3.2. G. Joseph Chaminade, ‘Missionnaire Apostolique’

Durant son exil à Saragosse, le P. Chaminade disposait de beaucoup de loisirs, puisqu'on interdisait aux émigrés toute activité pastorale en Espagne. Il consacre alors son temps à l'étude et à la prière.

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Un moment, il songe à se retirer du monde pour se consacrer totalement à la prière et à la pénitence. Mais l'Esprit le veut ailleurs. Sera-t-il donc curé de paroisse ? Il jouit de la confiance de son évêque. Les chrétiens se souviennent de son activité durant la Terreur. Il pourrait facilement se faire nommer curé d'une grande paroisse de Bordeaux. Mais cela ne l'attire pas. La fonction de curé aurait restreint son action à un territoire bien déterminé. Or, c’est dans toute la France, voire dans le monde entier, qu'il faut rétablir l'esprit religieux. La paroisse traditionnelle ne pouvait suffire à elle seule à redresser la situation.

Il existait une institution qu'il connaissait bien : la mission intérieure, ou mission paroissiale. C'était une sorte de retraite, pendant laquelle on convoquait les différentes catégories de fidèles (hommes mariés, femmes, jeunes gens, jeunes filles...) pour entendre une prédication sur les grandes vérités de la foi. Les missions paroissiales étaient animées par une équipe de prêtres spécialisés dans cet apostolat. Elles duraient habituellement de trois à six jours. Ensuite les "prêtres de la mission" s'en allaient dans une autre paroisse. Malheureusement la ferveur des chrétiens, rallumée par la prédication des missionnaires, se refroidissait rapidement après leur départ.

Le Père Chaminade se dit que si on pouvait établir une mission permanente, on pourrait entretenir tout au long de l'année la ferveur première... Il faudrait aussi avoir la possibilité de travailler dans tout le diocèse, et même dans les diocèses voisins... Il décide donc de solliciter à Rome le titre de 'Missionnaire Apostolique', titre dont il se réclamera toute sa vie. Que signifie pour lui ce titre ? Quelle importance y attache-t-il ?

Nous avons déjà vu que le P. Chaminade, par fidélité au pape, avait refusé de prêter serment à la Constitution civile du Clergé. Cette loi avait pour but de détacher l'Eglise de France de l'Eglise universelle. Sous le Premier Consul, Bonaparte, le pouvoir civil avait obtenu un droit de regard dans les affaires de l'Eglise, qui avait été contrainte de signer le Concordat. En sollicitant le titre de Missionnaire Apostolique, le P. Chaminade cherche avant tout à souligner son attachement indéfectible au Saint-Siège, "Centre de vérité et d'unité".

Le Missionnaire Apostolique est un envoyé ou un délégué du Saint-Siège. Il reçoit des pouvoirs spéciaux concernant la prédication et le sacrement de pénitence.

Quand il est amené, en 1839, à préciser le rôle qui doit être celui de la Société de Marie qu'il a fondée, il ne fait que reprendre ce qu'il

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considère depuis le début comme son rôle de missionnaire apostolique. "... Travailler au salut des âmes, en soutenant et en propageant par des moyens adaptés aux besoins et à l'esprit du siècle, les enseignements de l'Evangile, les vertus du christianisme et les pratiques de l'Eglise catholique » (Constitutions, 1839, art. 1).

Pour lui, l'apostolat est une participation à la mission du Christ, l'envoyé du Père. "Multiplier les chrétiens" devient la préoccupation de sa vie. Etre missionnaire est l'axe central de sa mystique et la base de son charisme de Fondateur.

Questions pour approfondir ce chapitre :

1. Quels sont les problèmes que l'Eglise doit affronter après la Révolution Française ?

2. Que signifie pour le P. Chaminade le titre de 'Missionnaire Apostolique' ?

3. L'unité de l'Eglise autour du pape te paraît-elle une chose importante? Si oui, pourquoi ?

4. Si le P. Chaminade venait dans ton pays aujourd’hui, quels problèmes devrait-il affronter ? Quelles initiatives crois-tu qu'il prendrait ?

PRIERE

O Dieu, tu nous invites à suivre d'une façon toute spéciale Jésus ton Fils, devenu fils de Marie pour salut du monde.

Nous voulons devenir des hommes de foiet découvrir ton action dans l'histoire humaineet dans les événements de chaque jour.

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A la suite du disciples bien-aimé, nous accueillons Marie comme un don très précieux.Et pour imiter l'amour de Jésus à l'égard de se Mère, nous nous consacrons à Elle.

Notre Alliance avec Marie nous invite à l'assister dans sa missionde former dans la foi une multitude d'hommes et de femmesqui deviendront frères et sœurs de son Fils premier-né.

Nous vivons dans des communautés inspirées par la foi,en essayant d'avoir un seul cœur et une seule âme.

Nous espérons ainsi donner le témoignage de la présence du Christ ressuscitéet démontrer au monde qu'on peut vivre l'Evangiledans toute la force de la lettre et de l'esprit.

Nous nous efforçons d'être en communion avec hommes de notre tempset de participer à leurs joies et à leurs espoirs,à leurs angoisses et à leurs souffrances.

O Dieu, toi qui nous aimes et nous appelles à la sainteté,Fais de nos vies, personnelle et communautaire,Le témoignage d'un peuple de saints.

IV. LA CONGREGATION MARIALE DE BORDEAUX

Depuis son enfance, le petit Guillaume avait appris à prier la Vierge Marie dans sa famille profondément chrétienne. Les années de

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Collège à Mussidan contribuent à fortifier sa piété mariale. La dévotion à l'Immaculée y était à l'honneur. (Le dogme de l'Immaculée Conception ne sera défini qu'en 1854.) Les biographes du P. Chaminade racontent qu'étant adolescent il bénéficia d'une guérison miraculeuse auprès de Notre Dame de Verdelais, où il s'était rendu en pèlerinage. Une fois devenu prêtre, obligé de s'exiler, c'est tout naturellement qu'il se réfugia à Saragosse, auprès de N.D. del Pilar, célèbre lieu de pèlerinage, connu bien au-delà des frontières de l'Espagne. Des confidences qu'il fera vingt ans plus tard, on peut conclure que c'est durant cette période de recueillement contemplatif que sa vocation de Fondateur lui a été révélée.

De retour en France après son exil, muni du titre de Missionnaire Apostolique, il se mit aussitôt au travail. Il était convaincu qu'il fallait reconstruire l'Eglise en s'appuyant sur la jeunesse. Il avait pu observer les congrégations mariales qui existaient sous l'Ancien Régime. Il se décida à leur redonner vie. Mais en leur insufflant un esprit missionnaire.

4.1. La Congrégation de la Très Sainte Vierge

La Congrégation sera consacrée à l'Immaculée Conception. Alors que le monde proposait aux jeunes la raison, le libertinage, les plaisirs, le P. Chaminade leur propose la pureté dont Marie est le symbole.

"Ce n'est pas sans raison que ce titre fut préféré à tout autre, au temps de la Congrégation naissante. La dépravation des meilleures institutions, soit religieuses, soit morales, menaçait alors la jeunesse d'une perte prochaine: il fallait demander pour elle la pureté, dont l’Immaculée Vierge est le modèle et la source ". (Chaminade )

L'Immaculée est aussi le symbole de la victoire totale de Dieu sur les forces du mal. Elle est la seule que la souillure du péché n'a pas effleurée. En elle, l’œuvre rédemptrice du Christ a atteint son objectif à la perfection. Le privilège de l'Immaculée Conception inspire au Père Chaminade une mystique de combat. N'est-elle pas celle qui doit écraser la tête du serpent ?

"Les nouvelles congrégations ne sont pas seulement des congrégations en l'honneur de la Très Sainte Vierge, mais une milice qui s'avance au nom de Marie et qui entend bien combattre les puissances infernales sous le couvert de celle qui doit écraser la tête du serpent". (Chaminade)

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4.2. Au service de l'Eglise

Le P. Chaminade s'était rendu compte que la pastorale ordinaire pratiquée dans les paroisses ne répondait pas aux besoins profonds de la jeunesse. Il veut une organisation exploitant la générosité naturelle des jeunes et leur donnant la fierté d'être chrétiens.

L'organisation de la Congrégation se met en place progressivement. Le premier groupe fut celui des jeunes gens. Au premier anniversaire de leur consécration, le 2 février 1802, il comptait déjà une centaine de membres.

Dès 1801, avec l'aide de Mademoiselle de Lamourous, il organise la congrégation des jeunes filles.

D'autres personnes, plus âgées, voulurent s'inscrire au nombre des serviteurs de Marie. Pour les hommes, on créa l'Agrégation des pères de famille et pour les femmes, l'Association de dames de la retraite. Des prêtres voulurent se joindre à cette milice de la Vierge. On compta parmi eux de jeunes vicaires mais aussi de vénérables curés de paroisse.

Les jeunes gens créèrent encore la section des postulants, regroupant les enfants, afin de les éduquer et de les préparer à entrer dans la congrégation.

Chaque section avait ses responsables et ses réunions propres. En même temps, l'entraide et la collaboration étaient constantes d'une section à l'autre. Peu à peu les sections devenaient trop nombreuses pour que les membres puissent bien se connaître et se fréquenter facilement en dehors des réunions. Chaque section fut donc subdivisée en fractions, ou équipes homogènes, qui groupèrent ensemble des jeunes issus du même milieu social, avant les mêmes goûts et les mêmes besoins. Chaque fraction pouvait , vivre plus facilement l'idéal de fraternité et exercer plus efficacement son apostolat dans son propre milieu. Les séances générales assuraient l'union de tous.

Dès son intronisation à l'archevêché de Bordeaux en 1802, Mgr d'Aviau prit contact avec la Congrégation de M. Chaminade. Il en sera toujours un défenseur convaincu. L'année suivante, le P. Chaminade écrit au Pape Pie VII pour solliciter une approbation romaine. En réponse, il reçoit les mêmes privilèges et indulgences dont jouissait l'ancienne Congrégation établie au couvent des Capucins.

4.3. Une méthode parfaitement adaptée à son temps

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Le P. Chaminade est bien de son temps. Il sait y puiser ce qui lui paraît conforme à l'Evangile. Par ailleurs, il ne craint pas de critiquer ce qui lui paraît nuisible.

Un rapport du Commissaire de Police de Bordeaux, daté de 1802, montre que les autorités continuent à se méfier de ces réunions hors cadre, dont l'influence ne fait que grandir." La Congrégation du culte de Marie, sous la direction de Chaminade, augmente chaque jour le nombre de ses affiliés... De fréquentes conférences y ont lieu et on y exhume de façon outrageante la mémoire de Voltaire, Dalembert, Diderot et de ceux qu'ils qualifient de philosophes" (Rapport du Commissaire de Police, cf. P. Verrier, p. 196).

Les théâtres, les cabarets, les salles de danse sont aux yeux du P. Chaminade des lieux de perdition. Il fait tout pour en préserver la jeunesse. Il recommande aux congréganistes d'organiser leurs propres loisirs : jeux, promenades, réunions de détente...

Par ailleurs, Chaminade n'est pas un traditionaliste obtus. La Révolution Française avait mis à l'ordre du jour la devise : LIBERTE EGALITE, FRATERNITE. Même si dans l'ensemble il considère les principes de cette Révolution comme néfastes, il a su, dans la Congrégation, développer une certaine égalité sociale de bon aloi. Il réunissait des personnes de classes sociales différentes. Voici comment un témoin du temps, le Père Lalanne, en parle:

" On recevait des personnes de toute condition et de tout âge, sauf à grouper ensemble et à distinguer chaque âge et chaque condition. Union sans confusion, telle était la devise. Les idées et les mœurs de ce temps, où l'on voyait encore le mot égalité écrit sur tous les murs, permettaient ce rapprochement qui n'avait du reste rien de contraire à l'esprit du christianisme. On inspirait aux congréganistes de se soutenir les uns les autres, les riches aidant les pauvres, les grands protégeant les petits.

M. Chaminade se plaisait à rappeler ainsi, parmi ses fervents étudiants, une image de la primitive Eglise » (EF. III, 137).

L'esprit fraternel, inscrit dans la devise de la Nation, n'est nulle part vécu avec autant d'intensité que dans la Congrégation. Si un membre est malade, un autre est désigné pour le veiller et lui porter tous les secours dont il a besoin. La Congrégation des hommes fait tout son possible pour procurer du travail à leurs cadets au chômage. Chaminade a su observer le goût du jour et en utiliser ce qu'il a de positif. Les

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réunions de la Congrégation sont animées : musique, poésie, chants religieux sont à l’honneur. Des jeunes conférenciers exposent des sujets variés : vies de saints, histoire, éloge des vertus, etc...

4.4. Des communautés évangélisatrice

L'évangélisation ne peut se contenter de convertir quelques individus. Elle vise « la conscience personnelle et collective des hommes... la vie et le milieu dans lesquels ils vivent les critères de jugement, les valeurs déterminantes, les points d'intérêts, les lignes de pensée, les sources inspiratrices et les modèles de vie de l'humanité." (E.N. 18, 19) En un mot, il s'agit d'évangéliser les différentes cultures dont vivent les hommes.

Voilà bien le problème auquel la Congrégation de Bordeaux est affrontée. La culture a changé, et un fossé s'est creusé entre les foules déchristianisées et l'Eglise. Seules des communautés de foi vivantes pourront rendre au Christianisme sa vitalité primitive.

"L'union des premiers chrétiens est celle qui doit exister entre les congréganistes : elle est toute fondée sur la charité ; la charité en est le principe et le lien. Elle a pour modèle l'union même des trois Personnes adorables de la très sainte Trinité.

Cette union des esprits et des cœurs, qui de toutes les âmes ne forme en quelque manière qu'une seule âme dans des corps différents, fait éprouver aux chrétiens sur la terre, dans leurs réunions, un avant-goût de cette félicité des Bienheureux qui résulte de leur union dans le séjour de la gloire. " (EF. II, p. 236)

Ces nouvelles communautés ne sont cependant pas faites pour le seul plaisir de se trouver dans la chaude atmosphère d'une réunion d'amis. Si les membres ne sont qu'une petite minorité, le rayonnement de leur communauté s'étend bien au delà de leur cercle restreint.

"Dans notre siècle, à l'époque de renouvellement où nous sommes, la religion demande autre chose à ses enfants. Elle veut que tous de concert secondent le zèle de ses ministres et, dirigés par leur prudence, travaillent à la relever. C'est cet esprit qu'on inculque dans les nouvelles congrégations: chaque congréganiste est un missionnaire permanent, chaque congrégation une mission perpétuelle" (EF. III, p. 237).

Chaque congrégation devient ainsi un milieu d'évangélisation. Aux jeunes qui sollicitent leur admission, on demande seulement la sincérité de leur démarche et la bonne volonté. Ensuite, d'étape en étape, par la

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contagion de l'exemple, le zèle s'affermit et l'apôtre mûrit. Le P. Chaminade rejette tout zèle intempestif, surtout si la personne n'est pas encore assez solide dans la foi. Le congréganiste veillera à ne rien entreprendre qui soit au-dessus de ses forces. Le principal travail se fera au sein même de l'association "par un entraînement mutuel vers le bien.

Avec le temps, la Congrégation devient une pépinière de vocations pour le grand séminaire et les ordres religieux de Bordeaux. L'heure vient où certains congréganistes souhaiteront aller jusqu'au bout de leur engagement par des vœux de religion et même la vie communautaire. Le P. Chaminade, toujours à l'affût des signes de la Providence, répondra à leur attente en autorisant certains congréganistes à prononcer des vœux privés, puis, le moment venu, en fondant deux ordres religieux nouveaux.

Questions pour approfondir ce chapitre :

1. Qu'est-ce qui caractérise les nouvelles Congrégations fondées par G. J. Chaminade ?2. En quoi a-t-il cherché à s'adapter à son temps ?3. Quels sont aujourd’hui les principaux obstacles à la foi? Comment peut-on les vaincre ?4. Qu’est-ce qui fait l’originalité des Fraternités Marianistes

aujourd’hui ? Qu’est-ce qui les distingue d’autres mouvements apostoliques marials dans l’Eglise ?

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V. Le Fondateur d'Ordres Religieux

Le Père Chaminade avait compris que le seul remède au dévergondage des mœurs et à l'indifférence religieuse était de suivre l'Evangile selon "l'esprit et la lettre". Il ne pouvait se contenter de conduire quelques âmes d'élite sur les chemins de la vie spirituelle. Dans une lettre à Adèle de Trenquelléon, qui deviendra sa collaboratrice dans la fondation des Filles de Marie Immaculée, il exprime ses vues sur l'avenir.

"Je vais vous dire mon secret tout entier....Je rentrais en France il y a quatorze ans, avec la qualité de

Missionnaíre Apostolique dans toute notre malheureuse patrie, sous l'autorité néanmoins des Ordinaires des lieux.

Je ne crus pas pouvoir mieux en exercer les fonctions que par l'établissement d'une Congrégation, telle que celle qui existe. Chaque Congréganiste, de quelque sexe, de quelqu'âge, de quelqu’état qu'il soit, doit devenir membre actif de la Mission.

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Plusieurs Congréganistes de chaque corps de la Congrégation formeraient une petite Société religieuse, quoique répandue dans le monde. On trouverait toujours dans ces sociétés des officiers des officières pour conduire la Congrégation...

Actuellement, plusieurs membres voudraient vivre en communauté, abandonnant toute affaire temporelle; il faut suivre cette inspiration, mais prendre garde qu'elle ne dénature pas l'œuvre de la congrégation" (L I. p. 87, 8 oct. 1814).

5.1. Des laïcs consacrés

A l'époque où le Père Chaminade écrit cette lettre (1814), la Congrégation qui est essentiellement un mouvement de laïcs, peut présenter un bilan remarquable. Un nombre important de jeunes sont devenus des chrétiens fervents et des apôtres convaincus. Parmi eux, de nombreuses vocations religieuses et sacerdotales ont germé.

Une particularité des "Nouvelles Congrégations" mérite d'être soulignée. Le P. Chaminade n'hésite pas à présenter à tous l'appel à la sainteté que le Christ adresse à ses disciples. Quelques-uns parmi ces garçons et ces filles ont exprimé le désir de se consacrer à Dieu par des vœux de religion, tout en restant ‘dans le monde’. Il les autorise alors à prononcer des voeux privés pour une durée limitée. Ils continuent à vivre leur vie familiale et professionnelle, mais s'efforcent de pratiquer l'évangile dans toute sa rigueur.

"Les Congréganistes, de quelqu’âge et de quelque sexe qu'ils soient, peuvent être conduits à la plus haute perfection par la pratique des conseils évangéliques. Il pourrait y avoir plusieurs degrés, connus du Directeur seul: il tiendrait note de tout. Peu de pratiques à faire ensemble; avoir rarement des assemblées qui les distinguent de la masse des congréganistes... "(Chaminade).

5.2. Un Institut séculier

A partir de 1812, nous possédons des documents qui montrent que le P. Chaminade met en relation les uns avec les autres, les jeunes qui émettent des voeux. Il leur donne un règlement et les réunit à

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intervalles réguliers. L'Association ainsi constituée est devenue un "Etat de vie consacrée dans le monde", en abrégé ‘l'Etat’.

"Etat religieux embrassé par des jeunes chrétiens dispersés dans la société.

Quoique dispersés dans la société, ces jeunes gens croient avoir embrassé un vrai état de vie dans l'ordre de la religion et du salut, puisqu'en effet, il doit sanctifier toutes les actions et les démarches de leur vie. Leur acte de consécration à la Très Sainte Vierge en est comme la profession. Son esprit est une participation à l'esprit apostolique." (Chaminade)

Etant dispersés dans le monde, ils se réuniront en pensée sur le Calvaire, à Trois Heures de l'après-midi, "dans le cœur de Marie percé par un glaive". Ce rendez-vous quotidien s'est perpétué jusqu'à nos jours dans toute la Famille Marianiste.

En 1814, la plupart des responsables (appelés officiers) de la Congrégation ont fait des vœux. Un document daté de cette époque atteste chez les demoiselles des vœux de chasteté et d'obéissance pour une durée de trois mois. Elles s'engagent en outre « à prendre un soin particulier » des jeunes filles qui assistent aux réunions. Certaines sollicitent la permission de s'engager à vie et de se constituer en communauté.

Sur ce point encore, le P. Chaminade a innové. En effet, ce n'est qu'en 1947 que le Pape Pie XII approuve la forme de vie connue sous l'appellation d'‘Institut séculier’ (Constitution Provida Mater).

De nos jours, l'Alliance Mariale a repris l'intuition du Père Chaminade. Elle se développe un peu partout dans le monde, notamment en France, en Suisse, au Chili, en Côte d’Ivoire, au Congo, au Togo...

5.3. Adèle et l’Institut des ‘Filles de Marie Immaculée’

En 1808, un congréganiste de Bordeaux mit le P. Chaminade en relation avec une association pieuse de jeunes filles, fondée et animée par Adèle de Trenquelléon dans la région d'Agen, à l’est de Bordeaux. Il s'ensuivit une correspondance qui nous est en partie conservée et qui nous permet de mieux connaître la pensée du Fondateur. Bientôt la

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"Petite Société" d'Adèle fut agrégée à la Congrégation et les jeunes filles d'Agen rivalisèrent de zèle avec celles de Bordeaux.

Adèle était née le 10 juin 1789, d'une famille noble profondément chrétienne. Son père s'étant réfugié en Angleterre, c'est avec sa mère qu'elle partit en exil en Espagne et jusqu'au Portugal. Elle fit sa première communion à Saint Sébastien (Espagne) peu avant de rentrer en France, en 1802. Dès cette époque, elle exprima à sa mère son désir d'être carmélite.

Quand elle eut 19 ans, un jeune homme de bonne famille vint la demander en mariage. La voici troublée jusqu'au fond de son âme. Après tout, qui est-elle pour se croire appelée à suivre un chemin extraordinaire? Elle a conscience de sa faiblesse. Dieu permet cette crise parce qu’il veut éprouver l'amour de ses élus. Après un combat intérieur, la lumière se fait de nouveau dans son coeur. En toute liberté elle renonce au mariage et choisit de n'appartenir qu'à Dieu seul.

Le Père Chaminade, en directeur spirituel sage et avisé, encourage la jeune fille sur les chemins de la vie intérieure. Il lui explique le rôle joué par Marie dans la vie de Jésus et comment elle continue à être notre Mère. Marie a triomphé dans le passé de bien des hérésies; elle vaincra aussi l'hérésie des temps modernes, l'indifférence religieuse.

Adèle a déjà une expérience du travail apostolique; elle fait le catéchisme aux enfants des villages environnants, elle s'occupe des pauvres. Elle adopte et place dans les écoles des enfants abandonnés. Sous l'influence du P. Chaminade, son zèle apostolique s'approfondit. Elle se sent poussée par l'Esprit à tout quitter pour se mettre au service de Marie. Ce ne sera pas facile de quitter le château familial et la campagne qu'elle aime; son père malade dont elle s'est faite l'infirmière; ses œuvres de charité auxquelles elle a donné tout son cœur... Elle s'ouvre à son directeur spirituel et à quelques amies. Bientôt quelques- unes forment le projet de s'établir en communauté pour suivre de plus près Jésus, le Seigneur, et travailler au salut des âmes.

A son habitude, le P. Chaminade fait prendre patience à ces jeunes personnes, généreuses mais inexpérimentées. Il leur demande de prier. Enfin, le 25 mai 1816, avec l'autorisation de l'évêque, Adèle et quatre compagnes, forment la première communauté des Filles de Marie Immaculée.

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Après une année de noviciat, elles sont autorisées à émettre des vœux perpétuels entre les mains de celui qu'elles appellent leur "Bon Père".

La première tâche que le P. Chaminade assigne aux Filles de Marie est d'organiser des congrégations pour les jeunes filles et les femmes. Elles y joignent des retraites et autres activités apostoliques. Bientôt, voyant l'abandon complet dans lequel vivaient les enfants du peuple, elles ouvrent des classes gratuites pour les petites filles. Désireuses de donner une meilleure éducation aux mamans, elles les accueillent pour les former aux arts ménagers et à la couture. Le nombre des Sœurs augmente rapidement; elles peuvent ainsi songer à atteindre toutes les classes sociales, les riches comme les pauvres. Grâce à l'influence des mères de famille, les foyers peu à peu redeviennent chrétiens.

La Fondatrice s'était donnée de tout son cœur à sa tâche de formatrice et de supérieure. Sa santé n'y résista pas et au bout de quelques années, elle dut remettre à Dieu son âme depuis longtemps détachée des choses de la terre. Les chrétiens d'Agen priaient pour sa guérison; les congréganistes firent un pèlerinage. Quant à elle, amoureusement abandonnée au bon plaisir divin, elle disait : "Ne demandons que l'accomplissement de la volonté du céleste Epoux !" C'est en poussant ce cri de triomphe: "Hosanna au Fils de David!", qu'elle rendit son demier soupir, le l0 janvier 1828.

Depuis, les Filles de Marie Immaculée ont essaimé en France, en Corse, puis en Espagne, en Italie, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie (Japon, Corée), en Afrique...

Au Togo - Kara, Tchébébé - , elles travaillent à l'éducation de la jeunesse et à la formation de Filles de Marie africaines. Le 8 septembre 1988, fête de la Nativité de Marie, les trois premières novices africaines ont fait leurs premiers vœux.

5.4. Les religieux hommes : la Société de Marie

Tout en s'occupant de la fondation de la Communauté d'Agen, le Père Chaminade continuait à animer la Congrégation de Bordeaux. Depuis longtemps, les principaux responsables émettaient des vœux privés. Est-ce que quelques-uns se décideront à suivre l'exemple de leurs Sœurs d'Agen ? Chaminade attendait un signe de la Providence. Le ler mai 1817, ce signe lui est donné.

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Ce jour-là, Jean-Baptiste Lalanne, congréganiste de longue date, candidat au sacerdoce, vient le trouver pour se mettre totalement à sa disposition. Le Père Chaminade est alors saisi d'une vive émotion :

"C'est là, dit-il, ce que j'attendais depuis longtemps. Dieu soit béni! Sa volonté se manifeste et le moment est venu de mettre à exécution le dessein que je poursuis depuis vingt ans qu'il me l'a inspiré!" Et il explique comment il voit le nouvel Institut : un minimum de formes extérieures, pas de costume propre; la capacité de s'adapter à toutes les circonstances de la vie moderne.

"Le Seigneur a choisi de nouveaux combats. Contre d'autres ennemis, Dieu suscite d'autres guerriers et il leur fournit des armes appropriées aux besoins nouveaux. Mettons le tout sous la protection de Marie Immaculée, à qui son divin Fils a réservé les dernières victoires sur l'enfer: 'Ipsa conteret caput tuum' (Elle t’écrasera la tête). Soyons, mon enfant, soyons dans notre humilité le talon de la femme !" (Chaminade)

Très vite on trouva parmi les congréganistes d'autres jeunes gens animés du même idéal. Le premier noyau comprenait deux séminaristes (dont l'abbé Lalanne), deux employés de commerce, un enseignant; peu de temps après, deux ouvriers tonneliers se joignirent à eux. Après une retraite dirigée par le Père Chaminade, le 2 octobre 1817, en la fête des saints Anges Gardiens, ils prirent la décision de fonder un nouvel Institut sous le vocable de Marie Immaculée. Mgr. d'Aviau, archevêque de Bordeaux, approuva cette initiative et encouragea le P. Chaminade à aller de l'avant. Dans la suite, il ne cessera jamais de suivre avec un grand intérêt le développement du jeune Institut.

Comme leurs Sœurs d'Agen, les Frères Marianistes se consacrèrent en priorité à l'animation de la Congrégation Mariale. Mais bientôt, le Fondateur vit l'intérêt qu'il y avait à s'occuper de l'éducation de la jeunesse en acceptant de diriger des écoles. En 1819, les frères ouvrirent à Bordeaux une école d'enseignement secondaire. L'année suivante, la ville d'Agen recevait une communauté de trois frères chargés de diriger la congrégation des hommes et d'instruire les enfants du peuple. Ainsi, dès le début, le P. Chaminade sut tirer profit de la complémentarité des deux Instituts qu'il avait fondés.

En 1823, dix frères quittaient Bordeaux pour aller fonder une communauté à 800 km de là, à Saint Rémy (Haute Saône). Le voyage dura treize jours. On avait loué une voiture à chevaux, mais elle ne

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pouvait contenir que neuf personnes. Or, les voyageurs, avec le conducteur, étaient au nombre de onze. Alors, à tour de rôle, deux hommes suivaient à pieds. L'installation se fit dans une pauvreté absolue. Mais la jeunesse et le courage eurent le dessus; la joie régnait dans les cœurs.

Après cela, les fondations vont se succéder : la Suisse et les Etats Unis accueillent les frères encore du vivant du Fondateur. "Il faudra alla jusqu'au bout du monde, si Dieu nous y appelle!" disait-il à ses fils et à ses filles. En 1887, une école est fondée au Japon et par la suite le Japon marianiste Province autonome.

En 1946, les frères Marianistes, répondant à l'appel de l'évêque de Brazzaville, ouvrent d'abord une école normale pour former des moniteurs, puis des instituteurs, et enfin le collège Chaminade. Ces établissements formeront un grand nombre de cadres pour le pays. Aujourd'hui, les Marianistes francophones sont à l'œuvre dans les deux Congo (Brazzaville, Kinshasa), au Togo et en Côte d’Ivoire, sans parler de Tunis. D’autres communautés Marianistes sont implantées dans des pays anglophones : le Kenya, le Malawi, la Zambie.

Partout en Afrique, la Famille Marianiste, composée de 4 branches - Fraternités, Alliance Mariale, Soeurs et Religieux Marianistes - , est en plein essor. Sous la direction de l'Immaculée, 1aïcs, religieux et religieuses - ‘tous missionnaires !’ - collaborent étroitement pour que vienne le Règne du Christ. Ils sont au service de l'Eglise locale, pour la plus grande gloire de Dieu et l'honneur de Marie.

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Questions pour approfondir ce chapitre :

1. Quelles sont les différentes branches de la Famille Marianiste? 2. Comment sont-elles apparues ?3. Qu'est-ce qu'elles ont en commun? Qu'est-ce qui les distingue ? 4. Dans laquelle de ces branches vis-tu ou as-tu envie de vivre le

charisme marianiste ?

MOTS-CLEFS DE CETTE HISTORIQUE

Voici quelques définitions utiles pour mieux comprendre l'histoire de l'Eglise durant la période troublée de la Révolution Française.

1) On appelle Ancien Régime l'organisation politique, économique et sociale de la France du XVIe au XVIIIe siècle. Au sommet se trouve le roi, qui exerce un pouvoir absolu: il estime qu’il n’a de compte à rendre à personne, sauf à Dieu. On dit aussi: pouvoir de droit divin.

2) La population est divisée en trois ‘ordres’ ou classes sociales: la noblesse, le clergé, le tiers état. Les nobles étaient parfois des seigneurs féodaux; ils se réservaient les hautes fonctions dans le royaume. Le clergé comprenait le haut clergé dont les membres étaient recrutés dans la noblesse et qui fournissait les évêques; le bas clergé, dont les membres étaient issus du peuple. Le tiers état comprenait les bourgeois, les artisans et les paysans.

3) Les Etats Généraux sont une assemblée convoquée par le roi, qui réunit les délégués des trois ordres de toutes les provinces. Elle a pour but de discuter les grands problèmes de l'Etat. Le parlement, sous l'Ancien Régime était le premier corps de justice ; dans la suite, il joue de plus en plus un rôle politique.Les Etats Généraux de 1789 se déclarèrent habilités à voter une constitution, c'est-à-dire une loi fondamentale, qui limite le pouvoir du roi et règle l'organisation des pouvoirs publics.

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4) La Constitution Civile du Clergé est une loi qui fait des clercs (prêtres) des fonctionnaires de l'Etat. Les prêtres qui acceptent de se soumettre à cette loi sont appelés prêtres ‘assermentés’; ceux qui refusent, sont appelés prêtres ‘réfractaires’.

5) On appelle la Terreur, la politique de répression policière qui régna en France à la suite de la Révolution de 1789. Pour exécuter les condamnés, on leur tranchait la tête au moyen de la guillotine.6) Les Jacobins sont une sorte de parti politique qui tenait ses réunions dans l'ancien couvent des Dominicains (dit les Jacobins), à la rue Saint Honoré à Paris. Ils étaient partisans d'une démocratie centralisée.

7) Depuis 1799, la France est gouvernée par trois Consuls. Bonaparte, le Premier Consul, devient l'homme fort du nouveau régime. En 1801, Bonaparte signe avec le Pape Pie VII un Concordat. C'est un traité qui fixe la situation de l'Eglise catholique et règle la question des nominations épiscopales.Bonaparte se fait couronner ‘Empereur des Français’ en 1804. Il se fait appeler Napoléon Ier. La défaite militaire de Napoléon à Waterloo, en 1815, met fin à son règne.

8) Dans l'histoire de France, la période qui va de 1815 à 1830, est appelée la Restauration. Après la Révolution et après l’Empire, on restaure la royauté. Les deux rois sont Louis XVIII (1814-1824) et Charles X (1824-1830). En 1830 éclate une nouvelle révolution dirigée contre la royauté et contre l'Eglise. Le roi, Louis-Philippe (1830-1848) rétablit l'ordre.

9) Ajoutons que les Papes qui gouvernent l'Eglise à cette époque sont:- PIE VII (1800-1823)

Francaise.- LEON XII (1823 -1829)- PIE VIII (1829-1830)

entreprit - GREGOIRE XVI (1830-1846)de

- PIE IX (1846 - 1878) Béatifié le 3.09.2000, avec Chaminade.

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10) Quelques autres personnages remarquables du XIXe s.:rédactíon de la

- Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars de 1818 à 1859.de vi.-- +,

- John Henry Newman (1801-1890), anglican devenu catholique.- Sainte Catherine Labouré (et la Médaille Miraculeuse en 1830).- St Marcellin Champagnat, fondateur des Maristes en 1817.- Ste Bernadette Soubirous (apparitions de Lourdes, 1858)… - Karl Marx (1818-1883) publie en 1848 'Le manifeste du parti

communiste' et en 1864, ‘Le Capital’. 11) Dans le monde culturel français du XIXe s., il faudrait nommer

- des écrivains comme Baudelaire, Musset, Lamartine, Victor Hugo, Honoré Balzac et même Jules Verne… ou un musicien comme Hector Berlioz…

12) En ce siècle de grands progrès scientifiques, soulignons : - 1795 : invention de la pile électrique par Volta ;- 1804 : premier métier à tisser Jacquard, à cartes perforées ;- 1830 : premiers chemins de fer ;

- 1848 : éclairage électrique à Paris… etc.

En guise de conclusion de cette première partie

Dans son homélie du 3 septembre 2000, jour de la Béatification du P. Chaminade, le pape Jean-Paul II disait :

"La béatification durant l'année jubilaire, de Guillaume-Joseph Chaminade, fondateur des Marianistes, rappelle aux fidèles qu'il leur appartient d'inventer sans cesse des manières nouvelles d'être témoins de la foi, notamment pour rejoindre ceux qui sont loin de l'Eglise et qui n'ont pas les moyens habituels de connaître le Christ. G.-J. Chaminade invite chaque chrétien à s'enraciner dans son baptême, qui le conforme au Seigneur Jésus et lui communique l'Esprit-Saint.

L'amour du P. Chaminade pour le Christ, qui s'inscrit dans la spiritualité de l'Ecole française, le pousse à poursuivre inlassablement son œuvre par des fondations de familles spirituelles, dans une période troublée de l'histoire religieuse de France. Son attachement filial à Marie l'a maintenu dans la paix intérieure en toute circonstance, l'aidant à faire

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la volonté du Christ. Son souci de l'éducation humaine, morale et religieuse est pour toute l'Eglise un appel à une attention renouvelée pour la jeunesse, qui a besoin tout à la fois d'éducateurs et de témoins pour se tourner vers le Seigneur et prendre sa part dans la mission de l'Eglise."

Il ajoute, le lendemain: " La personnalité et l'action du nouveau Bienheureux, qui souhaitait faire en tout l'œuvre de Dieu, invite tous les fidèles à une formation catéchétique sérieuse, pour développer et affermir leur vie spirituelle et entrer plus profondément dans la rencontre avec le Christ, en particulier dans la vie sacramentelle, au sein de leur communauté chrétienne. ~ Tournez-vous sans cesse vers Marie, Mère des chrétiens, Mère des disciples de son Fils!"

Deuxième partie

LA SPIRITUALITE MARIANISTE

symbolisée par cette étoile

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Homélie de St Bernard : Le nom de la Vierge était MARIE!(La Liturgie des Heures, t. IV, p. 1163)

Le nom de la Vierge était Marie.Parlons un peu de ce nom qui signifie: 'étoile de la mer' et qui convient admirablement à la Vierge Marie.Elle est cette noble étoile née de Jacob, dont les rayons illuminent le monde entier, dont l'éclat resplendit au plus haut des cieux et pénètre jusqu'aux abîmes. Elle illumine toute la terre, embrase les esprits encore plus que les corps, fait croître les vertus, et dessèche les vices.Elle est cette splendide étoile qui se lève sur l'immensité de la mer, brillant par ses mérites, éclairant par ses exemples.- O toi qui te sens, loin de la terre ferme, emporté sur les flots de ce monde au milieu des orages et des tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cet astre si tu ne veux pas sombrer.Si les vents des tentations s'élèvent, si tu viens heurter les rochers des tribulations, regarde l'étoile, invoque Marie !Si tu es ballotté par les flots de l'orgueil, de l'ambition, de la trahison, de la jalousie, regarde l'étoile, invoque Marie !S¡ la colère ou l'avarice ou les désirs impurs secouent la petite barque de ton âme, regarde Marie !Si, troublé par l'énormité de tes crimes, confondu par la malpropreté de ta conscience, glacé d'effroi à la pensée du jugement, tu commences à être englouti par le gouffre de la tristesse, par l'abîme du désespoir, pense à Marie !Dans les périls, dans les angoisses, dans le doute, pense à Marie, invoque Marie !

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Qu'elle ne s'éloigne pas de ta bouche, qu'elle ne s'éloigne pas de ton cœur et, pour obtenir le secours de sa prière, ne néglige pas l'exemple de sa vie.Si tu la suis, tu ne dévies pas. - Si tu la pries, tu ne désespères pas. Si tu la consultes, tu ne te trompes pas.Si elle te protège, tu ne crains rien.Si elle te conduit, tu ne te fatigues pas. Si elle t'est favorable, tu parviens au but.Et ainsi tu éprouves par toi-même à quel juste titre il a été dit :« et le nom de la Vierge était Marie ».

VI. L'ETOILE MARIANISTE

Le charisme marianiste peut être symbolisé par une étoile à cinq branches. Au centre de l'étoile se situe Jésus-Christ. Chacune des cinq branches - ou rayons - de l'étoile nous rappelle une des cinq caractéristiques du charisme marianiste, que nous allons passer en revue : 1. croire en Jésus-Christ avec la foi du cœur ; 2. faire alliance avec Marie, mère du Christ et mère de l’Eglise ; 3. approfondir notre relation au Christ par la prière, et spécialement l’oraison sur le Credo ; 4. vivre en petites communautés fraternelles de disciples du Christ Jésus ; 5. être en permanence en mission, envoyés du Christ et pour donner le Christ au monde.

6.1. Le symbolisme de l'étoile

Dans la Bible il est souvent question d’étoiles. Elles sont des créatures de Dieu et révèlent que Dieu est la lumière qui ne finit pas (Ps 18). Selon la Promesse divine, les enfants d'Abraham seront aussi nombreux que les étoiles du ciel (Gn 15, 5). La naissance du Messie-Roi est présentée comme l'apparition de l'étoile de Jacob, qui se lèvera à l'Orient. C'est aussi un astre qui conduit les mages vers la crèche de Bethléem. Le Christ est lui-même l'Etoile du matin qui annonce la fin de la nuit et des ténèbres (Ap 2, 28).

Plus souvent, le Messie est présenté comme le soleil dont le lever est annoncé par l'étoile du matin. Il était donc facile d'appliquer à Marie le symbolisme de l'étoile qui précède et annonce l'aurore définitive. Le

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chapitre 12 de l'Apocalypse présente la Femme couronnée de douze étoiles, toute resplendissante de la lumière du soleil.

6.2. L’étoile du matin

Les bergers de Palestine, qui gardaient les troupeaux dans les maigres pâturages en bordure du désert, étaient plus sensibles que nous, enfants de la ville, aux étoiles et aux multiples constellations qu'elles forment sur la voûte céleste. Pour eux, les nuits de veille étaient remplies de dangers qui engendraient la peur. Les bêtes féroces rodent autour du troupeau; une attaque de bandits est toujours à redouter. On comprend alors qu'ils attendaient avec impatience les premiers signes de l'aurore annonciateurs du jour. A la fin de la nuit ils voient apparaître une étoile particulièrement lumineuse, appelées ‘Etoile du berger’ ou ‘Etoile du matin’. Elle précède de peu le lever du soleil. En la voyant, les bergers louent Dieu qui les a fait échapper une fois de plus aux terreurs de la nuit.

Dans la tradition chrétienne, l'Etoile du matin est devenu le symbole de Marie. La naissance de Marie annonce la venue proche du Sauveur. Elle resplendit de la lumière de l'Immaculée Conception et elle prépare l'Incarnation du Verbe de Dieu, le Soleil de Justice.

6.3. L'Etoile de la mer

Beaucoup de chrétiens ont chanté en latin l'hymne AVE MARIS STELLA, DEI MATER ALMA – Salut, Etoile de la mer, douce Mère de Dieu -. Pour comprendre le sens du symbole, il faut se reporter aux temps anciens, avant l'invention de la boussole. Pour diriger son bateau la nuit, le capitaine n'avait pas d'autre solution que de regarder les étoiles. Certaines étoiles remarquables lui indiquaient la direction du port. Par temps de pluie ou de tempête, le bateau était désemparé et courait le risque d'être fracassé sur une falaise ou de s'échouer sur un banc de sable.

Très tôt, les chrétiens ont compris que Marie était pour eux un guide sûr dans les épreuves de la vie. Le chrétien qui garde son regard fixé sur Marie ne peut pas s'égarer. Elle est une présence rassurante, maternelle, qui aide à surmonter la peur. St Bernard exprime son amour et sa confiance envers Marie dans une homélie célèbre (cf. encadré).

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Questions pour approfondir ce chapitre :

1. Que vous suggère le symbolisme de l'étoile appliqué à Marie ?2. Pourquoi plaçons-nous Jésus au centre de l'étoile?3. Enumère les cinq idées-forces qui caractérisent notre spiritualité.4. Vois-tu une autre image suggestive pour synthétiser le charisme ?

VII. JESUS-CHRIST AU CENTRE DE NOTRE VIE

7.1 ‘Celui-ci est mon Fils bien-aimé’

Par notre baptême, nous avons été incorporés au Christ, nous sommes devenus un avec lui. Toute spiritualité chrétienne est donc basée sur Jésus-Christ. Il n'y a pas pour nous d'autre chemin de sainteté que de suivre le Christ.

Jésus est essentiellement Fils. Il reçoit tout du Père et d'abord son existence. Il est «engendré par le Père ». Celui-ci l'appelle « Mon Fils bien aimé ! » (Mt 3, 17). « Le Père aime le Fils » (Jn 5, 20), « Il a tout remis entre ses mains » (Mt 11, 27).

Jésus n'est pas un fils ingrat il exprime son respect à son Père : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre... » (Mt. 11, 25). Il l'appelle « Abba » (papa), nom qu'un petit enfant donne à son père bien-aimé.

Jésus a été envoyé par son Père « pour rassembler les enfants de Dieu dispersés» (Jn 11, 52). Les paroles qu'il prononce, il les a reçues de son Père (Jn 14, 1 0). « Le Père et le Fils ne font qu'un » (Jn 10, 30). Ce que veut l'un, l'autre le veut aussi; ce que fait l'un, l'autre le fait aussi (Jn 5, 17.30).

Devenus frères de Jésus, nous sommes invités d'abord à reconnaître notre dépendance à l'égard du Père. C'est dans notre relation au Père que notre vie spirituelle prend sa source.

7.2 Devenu Fils de Marie

Au début de l'Evangile de St. Luc, nous lisons ces paroles que l'ange Gabriel adresse à Marie : « Le Saint Esprit viendra sur toi et la

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puissance de Dieu te couvrira comme d'une ombre… » (Lc 2, 35). C'est ainsi que nous apprenons comment Marie est devenue la mère de Jésus.

A partir de cet instant, Marie fera pour son enfant tout ce que fait une maman. Elle l'a mis au monde à Noël : « Et le Verbe s'est fait chair et il a demeuré parmi nous » (Jn 1, 14). Elle l'a nourri de son lait, enveloppé de langes, protégé contre le froid et le chaud. Elle l'a emporté en Egypte pour le faire échapper à la colère d'Hérode. Marie et Joseph lui ont appris à parler et à prier. Ils ont fait de lui un enfant du village et ont observé toutes les coutumes le concernant.

Et Jésus s'est vraiment montré leur fils : « ...Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth et il leur était soumis » (Lc 2, 5-12). Pour les habitants du village, il était 'le fils du charpentier'. Jésus est Fils de Dieu dans l'éternité. Jésus a voulu devenir fils de Marie dans le temps. Durant toute sa vie sur terre, nous le voyons vivre cette double relation filiale.

C'est à ce Jésus que le Marianiste (1aïcs ou religieux) veut ressembler. Comme Jésus, il veut être fils de Dieu et fils de Marie. Comme pour Jésus, sa nourriture doit être de faire la volonté du Père. Comme Jésus, il veut aimer sa mère d'un amour filial et proclamer les merveilles que le Seigneur a faites pour elle.

7.3 Un Jésus crucifié

La scène décrite par Jean 19, 25 est un texte fondateur de notre spiritualité. Jésus a achevé sa mission sur la terre; il peut dire : « tout est accompli ». Cloué sur la croix, il offre sa vie pour que les hommes soient sauvés et réconciliés avec Dieu. Au pied de la croix, se tient Marie, sa mère qui, par décret divin, a été associée à tous ses mystères, y compris sa mort rédemptrice. En mourant sur la croix, Jésus exprime son amour et son obéissance à son Père, dont il veut à tout prix accomplir la mission. Il donne en même temps la preuve la plus éclatante de son amour pour les hommes, car « il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime » (Jn 15, 13).

Nous renouvelons, jour après jour, dans l'Eucharistie, le sacrifice rédempteur du Christ. Tous les jours, le marianiste se tient au pied de la croix ‘avec la mère de Jésus’, pour recueillir les fruits du sacrifice. Le baptême nous a rendus participants du sacrifice de la ‘victime agréable’ à la gloire du Père.

7.4 « Femme, voici ton fils »

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Le dernier acte de sa mission sur terre, fut de confier à Marie tous ceux qui marcheraient à sa suite en devenant ses disciples. Jean, le disciple que Jésus aimait, se trouvait là, au pied de la croix, à côté de Marie. Jésus proclame la nouvelle fonction qui sera celle de sa mère : être la mère de tous les disciples. A Jean, Jésus demande de continuer à aimer Marie, comme lui-même l'a aimée. Le Marianiste, à l'exemple de St Jean, mettra donc tout en œuvre pour aimer Marie comme Jésus l'a aimée.

Questions pour approfondir :

1. Parmi les quelques traits de la figure du Christ esquissés dans ce chapitre, lequel te touche le plus? Pourquoi? 2. Si tu avais dû faire toi-même un portrait de Jésus, quelles pages d’Evangile aurais-tu rappelés ?

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3. De quelle manière places-tu Jésus au centre de ta vie chrétienne ?4. Jésus n’est pas automatiquement au centre de la vie de tous ceux qui se disent chrétiens. Qu’est-ce que tu vois parfois à cette place ? Qu’en penses-tu ?

ACTE DE CONSECRATION A MARIE des religieux marianistes

Seigneur notre Dieu, pour sauver tous les hommeset les conduire vers toi, tu leurs as envoyé ton Fils bien-aiméqui s'est fait homme en naissant de la Vierge Marie.

Accorde-nous d'être formés par elle à l'image de son Fils premier-néet fais-nous prendre part à l'amour du Christ envers sa Mère.

Tu as associé Marie au mystère de ton Filspour qu'elle soit la nouvelle Eve, la Mère des vivants;confirme l'alliance que nous avons contractée avec Elle.

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Que notre dévouement prolonge sur terre sa charité maternelle,et fasse croître l'Eglise, le Corps de ton Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. Amen !

VIII. FAIRE ALLIANCE AVEC MARIE

8.1 Notre don de Dieu

Le nom de Marianistes que nous sommes fiers de porter indique déjà notre appartenance particulière à Marie, la mère de Jésus. Tout chrétien est appelé à imiter Jésus; le Marianiste cherche à imiter Jésus en tant que fils de Marie. Reproduire en nous les dispositions du Fils à l'égard de sa Mère est notre objectif propre.

« Ce que je regarde comme le caractère propre de nos Ordres, et ce qui me paraît sans exemple dans les fondations connues, c'est que c'est en son nom et pour sa gloire que nous embrassons l'état religieux ; c'est pour nous dévouer à elle, corps et biens, pour la faire connaître, aimer et servir, bien convaincus que nous ne ramènerons les hommes à Jésus que par sa très sainte Mère, parce que nous croyons, avec les saints Docteurs, qu'Elle est toute notre espérance, notre refuge, notre secours, notre force et notre vie » (Lettre du 24 août 1839, EM II, 77).

Ce que le Fondateur dit ici concernant les Sœurs et les Frères s'applique aussi aux laïcs. On n'est pas Marianiste si on ne donne pas à Marie une place privilégiée dans sa vie. Marie est notre Don de Dieu, un don merveilleux que nous ne saurons jamais estimer à sa juste valeur.

8.2 Marie, l'associée de Jésus

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L'étude des Evangiles nous fait découvrir comment Marie a été associée au mystère de la Rédemption. Dans le dessein providentiel, elle a été choisie pour être la mère du Verbe incarné. Elle a donné son accord à cette fonction dont elle apprendra bientôt les difficultés. Par son ‘OUI’ inconditionnel, elle a rendu possible l'accomplissement de l'œuvre de son fils. A Cana, elle intervient pour amener les disciples à croire en lui (Jn 2, 11). Quand il meurt, elle est debout au pied de la croix, associée à son sacrifice pour le rachat des hommes. Devenue la mère du disciple, et par conséquent la mère de l'Eglise, Marie exerce son rôle maternel dans l'Eglise naissante. Depuis son Assomption, elle continue à s'occuper de ceux que Dieu lui-même lui a donnés comme ses enfants. Son rôle n'est pas achevé. Elle continue aujourd'hui à rassembler les hommes dans la grande famille de Dieu, pour les présenter à son Fils qui, à son tour, les présentera au Père.

« C'est ne pas connaître le mystère de Jésus-Christ que de ne pas voir la très pure Marie dans toute l'économie de la religion. Jésus-Christ a tout disposé dans la religion de manière que la Sainte Vierge a participé et coopéré à tout. Faut-il pour s'en convaincre d'autres preuves que de dire que Marie est Mère de Jésus et de tous ceux qui sont engendrés en Jésus ? » (P. Chaminade, EM I, p. 241).

8.3 Notre réponse. « Connaître, aimer, servir Marie ! »

a) Le Fondateur nous donne comme premier devoir de connaître notre Mère. Constatant une certaine négligence en ce domaine, il dit : « A combien de chrétiens, la Vierge Marie pourrait adresser le reproche que le Seigneur fit autrefois à son peuple par la bouche d'Isaïe : 'Le bœuf connaît son propriétaire et l'âne, la crèche de son maître mais Israël ne connaît pas, ne comprend pas !’» (Is 1, 3). Pour éviter que ces humiliantes paroles puissent s'appliquer à nous, essayons d'étudier notre Mère et notre Reine. Apprenons enfin à connaître Marie ! ». (DRM 539. EM. II, 430).

Aujourd'hui plus que jamais, nous avons le devoir de fonder notre connaissance de Marie sur le roc solide de l'Evangile. Nous ne pouvons pas nous contenter de quelques approximations sentimentales ou de quelques bribes d'information incontrôlées sur des apparitions ou des miracles. Nos frères protestants nous rendent un grand service en étant très exigeants sur la justesse de nos affirmations concernant Marie.

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Souvent ils sont très heureux de nous entendre parler de Marie mais à condition que nous nous appuyions sur l'Evangile.

b) Dans les dernières paroles qu’Il adresse au disciple bien-aimé avant de mourir, Jésus ne l’envoie pas à travers le monde, mais Il lui recommande d'être le fils de Marie : « Voici ta mère ! » (19, 27). Jean l'a bien compris puisqu’à partir de cette heure-là, il l'accueillit pleinement dans sa vie, dans sa foi et dans son amour, réalisant ainsi le testament de son Maître. Autrefois, au moment où se réalisait l'Incarnation, Joseph aussi avait été invité à accueillir chez lui Marie, son épouse. Joseph et Jean ont tous deux accueilli Marie comme un don précieux de Dieu : c’est ainsi que le Marianiste accueille Marie dans sa vie.

c) Notre amour de Marie trouvera de multiples expressions. Ne dit-on pas que « la bouche parle de l'abondance du cœur » ? Nous parlerons de Marie avec enthousiasme si nous vivons une étroite relation avec elle.

L'Eglise nous recommande aussi le culte de Marie et « surtout le culte liturgique ». Les fêtes mariales, tout au long de l'année, célébrées dans la joie et la louange, maintiennent la ferveur du peuple chrétien. Le pape donne l'exemple de la récitation de l'Angélus et du chapelet et ne manque pas une occasion de l'enseigner aux fidèles. Il nous est bon aussi de poursuivre la tradition ancienne des pèlerinages à pied, qui nous obligent à quitter le confort de nos maisons, pour marcher sur la route vers un sanctuaire marial. Ne sommes-nous pas des pèlerins sur cette terre, en route vers le ciel ?

d) Si nous aimons Marie, nous aimerons à la regarder, à la contempler et notre contemplation nous conduira à l'imitation. Marie est pour nous un modèle ; en elle l'image de Dieu n'a pas été abîmée par le péché. Tout notre travail spirituel consiste précisément à restaurer en nous cette image défigurée. En Marie nous découvrons la foi, l'espérance et la charité réalisées concrètement dans une vie humaine. Elle a vécu en présence de Dieu, toujours docile à l'inspiration de l'Esprit Saint. Toutes les vertus morales, l'humilité, la douceur, l'esprit de service etc..., trouvent en elle une réalisation parfaite. L'imitation de notre Mère devient une exigence de notre affection pour elle.

8.4 Faire alliance avec Marie (cf. Règle marianiste art. 6)

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« En faisant alliance avec Marie, nous entendons l'assister dans sa mission de donner à son Fils premier-né une multitude de frères » Le Père Chaminade n'hésite pas à emprunter à la Bible les images qu'il utilise pour parler de notre relation à Marie. L'Alliance du Sinaï avait établi une relation privilégiée entre Israël et Dieu; de manière analogue notre consécration à Marie nous met dans une relation privilégiée avec Marie, que le P. Chaminade n'hésite pas à appeler une alliance.

De notre part, selon Chaminade, cette alliance comporte trois exigences:a) «  Nous avons choisi Marie pour Mère...b) Nous nous sommes engagés envers Marie. Et à quoi ?- A tout ce qu'un enfant doit sentir et faire pour une bonne mère, à l'aimer, à la respecter, à lui obéir, à l'assister. Oh ! Surtout, nous nous sommes engagés à ce dernier effet de l'amour filial: l'assistance, la bienveillance active; nous nous sommes engagés à publier le nom de Marie et à le faire honorer partout ».c) Nous faisons société avec Marie : c'est-à-dire que nous acquérons des droits et sur ses mérites et sur ses prières et sur sa protection et sur sa gloire et sur tout ce qu'elle a reçu de la libéralité sans borne de son Fils ».

Marie s'engage à notre égard (cf. Chaminade, Retraite de 1819, EM II, 751,753)

a) « Elle nous choisit pour être sa famille;b) Elle s’engage à nous aimer, nous secourir, nous défendre...c) Marie entre en possession de tous nos biens, de toutes nos facultés ... Nous nous sommes donnés à elle pour qu'elle fasse de nous tout ce qu'il lui plaira, pour la plus grande gloire de son Fils ».

Ainsi, notre alliance avec Marie fait de nous ses ambassadeurs, ses envoyés, ses apôtres. En allant vers nos frères et nos sœurs les hommes, nous le ferons toujours sous la conduite et en relation avec Marie. Toute notre vie sera imprégnée de sa présence maternelle. Nous lui prêtons nos mains, nos pieds, notre bouche, afin qu'elle puisse, aujourd'hui encore, continuer à exercer sa maternité spirituelle auprès de tous les hommes, ses enfants.

Questions pour approfondir ce chapitre :1. Pourquoi faire alliance avec Marie?

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2. Quels sont les engagements de Marie à notre égard?3. A quoi nous engageons-nous quand nous faisons alliance avec Marie?4. Ai-je l’habitude de renouveler chaque jour mon alliance avec Marie ? De quelle façon, avec quelle formule ?5. Différents groupes de chrétiens vivent un engagement envers Marie,

selon des modalités, des accents divers. En connais-tu quelques-uns ?

IX. LA FOI DU CŒUR

9.l Le problème

Après la Révolution s'est développé en France, un esprit d'incrédulité et d'indifférence religieuse. Certains philosophes voulaient même éliminer toute foi religieuse.

Aujourd'hui, en Afrique, la situation n'est pas tellement meilleure. Beaucoup d'hommes et de femmes, certes, jeunes et adultes, se tournent vers l'Eglise catholique poussés par un désir profond de chercher Dieu. Souvent ils sont déçus, ne trouvant dans nos communautés chrétiennes que formalisme et routine superficielle. Ils ne trouvent pas de réponse à leurs questions vitales et à leur désir de communion. Ils se tournent alors vers les sectes qui promettent guérison, succès, prospérité... Après peu de temps, découvrant qu'ils ont été trompés, ils sont encore plus profondément déçus.

Alors, c'est un défi qui nous est lancé. Nous , marianistes, qui prétendons vivre d'un « esprit de foi », nous qui nous donnons comme mission « d'éduquer la foi », n'avons-nous pas une réponse adaptée à proposer à nos frères et sœurs désemparés?

9.2. Les deux niveaux de la foi

Dans son expérience de guide spirituel, le P. Chaminade a constaté que la foi véritable est vécue à deux niveaux:a) au niveau de l'intelligence : c’est la foi spéculative; b) au niveau du cœur : c’est ‘la foi du cœur’.

a) La foi spéculative

Pour beaucoup de personnes, la foi se situe seulement au niveau de l’intelligence. Elle consiste uniquement à accepter comme vraies les vérités révélées, telles que l'Eglise nous les enseigne. La foi se limite

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alors à une connaissance plus ou moins obscure, non contrôlable, en somme, une forme inférieure de la connaissance. Certes, il est important que notre foi soit éclairée. Aucun homme cultivé ne peut se contenter de la ‘foi du charbonnier’. Une étude systématique est indispensable si nous voulons échapper au doute, aux incertitudes, aux interprétations approximatives. L'approfondissement intellectuel de notre foi est une première démarche indispensable. Mais cela ne suffit pas encore pour faire passer la foi dans la vie.

b) La foi du cœur

L'expression est de S. Paul (Rm 10, 9-10). De la tête, la foi doit descendre dans le cœur, si on veut qu'elle devienne vie. Le cœur est compris ici au sens biblique, comme le centre le plus profond de la personne. La foi du cœur consiste à adhérer à la personne de Jésus, à le prendre comme modèle et à accueillir sa parole comme norme de notre conduite. Elle est un don de l'Esprit, reçu en germe lors de notre baptême ; elle est appelée à croître au point d'envahir toute notre vie.

9.3. La croissance de la foi

a) Les études religieuses nous permettent d'explorer tout le champ de la relation de l'homme avec Dieu. L'étude de la Parole de Dieu, telle qu'elle nous est transmise dans l'Ecriture Sainte, les commentaires des Pères de l'Eglise, le récit des expériences des mystiques, tout cela doit retenir notre attention. Cela nous permettra d'éviter les fausses interprétations et d'écarter des nouveautés incontrôlées. Nous devons apprendre à distinguer les affirmations fondées sur l'Ecriture et enseignées par le Magistère de l’Eglise des élucubrations fantaisistes des apocryphes ; nous ne mettrons pas non plus sur le même plan ces enseignements fondamentaux et les révélations privées, les messages des apparitions etc., surtout aussi longtemps qu’ils n’ont pas été approuvés par le Magistère. Nous devons nous garder de deux écueils :- d'une part le rationalisme hypercritique, qui ne veut accepter que ce

que la raison peut expliquer, ce qui peut être dit ‘scientifique’;- d'autre part, le piétisme romantique, aux solutions simplistes, fondées

seulement sur le sentiment, ou encore, l’attitude fondamentaliste.b) Au niveau du cœur, il faut exercer la foi par des actes répétés. Il faut progressivement passer du sensible au spirituel; apprendre à tout

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regarder avec le regard de Dieu : la nature, notre propre vie, nos frères et sœurs.

Petit à petit, nous apprendrons à vivre notre foi, à devenir des « hommes de foi ». Nous y arriverons en pratiquant l'oraison pour laquelle le P. Chaminade nous a laissé une méthode simple. L'oraison est le principal exercice de la foi, puisque nous y laissons de côté nos préoccupations personnelles pour tourner notre regard vers le Seigneur.Pour nous préparer à rencontrer le Seigneur dans l'oraison et pour en prolonger les effets, nous nous exerçons à vivre en la présence de Dieu, par de fréquentes élévations de l'âme vers lui, de brèves invocations. Au début de chaque activité, nous offrons notre travail en hommage au Seigneur.

La foi du cœur ne se contente pas d'une connaissance théorique. Elle nous pousse à fréquenter la Parole de Dieu, à la lire, à la méditer, à partager avec d'autres ce que nous avons découvert. La parole devient alors un message qui nous est adressé personnellement, et parfois, à travers nous, à un frère ou à une sœur. Sachant que la foi du cœur est un don de l'Esprit, nous allons la célébrer dans les sacrements. Foi et baptême sont étroitement liés; l'Eucharistie est appelée «le mystère de la foi». En recevant les sacrements, nous offrons notre cœur à l'action de l'Esprit qui habite en nous et nous transforme de l'intérieur.

9.4. Foi, espérance et charité

Le chrétien qui s'engage sur le chemin de la foi qui conduit à la rencontre de Dieu, ouvre en même temps son cœur à l'espérance et à la charité (agapè) qui l'unit à son Seigneur. Il est alors emporté par un élan irrésistible vers son Dieu et Créateur. Sans doute, tâtonne-t-il encore dans l'obscurité de sa condition charnelle, mais l'espérance lui donne une énergie nouvelle qui le porte vers le but.

Marie a vécu à la perfection les vertus théologales de foi, d'espérance et de charité. Elle nous précède sur notre chemin vers Dieu, le chemin de la sainteté.

Question pour approfondir ce chapitre:1. Que pouvons-nous faire pour éduquer notre foi ?2. Qu'est-ce que la ‘foi du cœur’? Comment se manifeste-t-elle ?3. Quels sont, pour moi, des modèles vivants de cette foi du cœur ?4. Quel est le lien entre la foi, l'espérance et la charité ?

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Le Synode pour l’Afrique (1994) et la nouvelle évangélisation

« Non seulement le Synode a parlé de l'inculturation mais il l’a appliquée en prenant, pour l'évangélisation de l’Afrique, l'idée force de l'Eglise Famille de Dieu.

Les Pères y ont vu une expression particulièrement appropriée de la nature de l'Eglise pour l’Afrique. L’image, en effet, met l'accent sur l'attention à l'autre, la solidarité, la chaleur des relations, l'accueil, le dialogue et la confiance.

La nouvelle évangélisation visera donc à édifier l'Eglise-Famille, en excluant tout ethnocentrisme et tout particularisme excessif, en prônant la réconciliation et une vraie communion entre les différentes ethnies, en favorisant la solidarité et le partage en ce qui concerne le personnel et les ressources entre Eglises particulières sans considérations indues d'ordre ethnique » (Ecclesia in Africa (EA), 63).

***« Dans une Eglise-Famille de Dieu, la vie consacrée a un rôle particulier, non seulement pour indiquer à tous l'appel à la sainteté, mais aussi pour témoigner de la vie fraternelle dans la communauté » (EA, 94).

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X. FAMILLE, COMMUNAUTE, FRATERNITE

10.1 « D'un cœur unanime »

La plupart des fondateurs d'Ordres ont commencé par fonder un Institut Religieux et se sont ensuite associés des laïcs pour les seconder et partager leur spiritualité.

Dans la vie du P. Chaminade cela se passe tout autrement. Revenant d'exil en 1800, avec au cœur un zèle ardent pour l'évangélisation, il crée des associations de jeunes chrétiens laïques qui seront ses instruments pour « multiplier les chrétiens ». Ce qui l'inspire, c'est l'Eglise des premiers siècles, quand les communautés chrétiennes étaient le lieu de l'approfondissement de la foi. (DRM, 204)

L'Eglise issue de Vatican II a retrouvé l'importance de la communion ecclésiale. Celle-ci trouve sa source dans la Trinité. C'est un don de Dieu qui nous a été apporté par le Christ et qui continue à se développer par l'Eucharistie. C'est l'Esprit Saint, envoyé par le Père et le Fils, qui continue aujourd'hui à rassembler et à sanctifier l'Eglise (L.G).

Les évêques d'Afrique ont précisé cette notion en considérant l'Eglise comme une Famille. Cette communion ne repose pas sur les aspirations ou la volonté des hommes, mais sur la foi qui accueille le don d'En-Haut. C'est dans ce contexte que s'inscrit la famille marianiste aujourd'hui.

10.2. Les caractéristiques de la Famille Marianiste

a) Une communauté en missionNous reviendrons plus loin sur la mission. Retenons pour le

moment que la Famille Marianiste, dans toutes ses branches, est essentiellement missionnaire. « Vous êtes tous missionnaires », disait le Père Chaminade à ses disciples. Pour atteindre son objectif d'évangélisation de toutes les couches sociales, Chaminade avait rassemblé dans la première Congrégation de Bordeaux, des personnes d'origines et de formations différentes. La fondation des Instituts religieux a eu pour but de créer un ensemble plus vaste et diversifié que nous appelons aujourd'hui Famille Marianiste.

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« L'une des raisons principales de la fondation de la Société de Marie et de l'Institut de Filles de Marie a été d'assurer l'existence et le développement d'une communauté plus vaste » (R. I 1).Voilà l'instrument que Chaminade s'est donné pour réaliser le grand projet d'évangéliser la France et le monde.

b) Une communauté marialeLaïcs et religieux sont invités, tous à leur niveau, à se consacrer à

Marie. Marie devient la grande inspiratrice de notre communauté, réunie au ‘nom de Marie’ et ‘pour sa gloire’.

Notre alliance avec Marie nous rassemble en une Famille qui se veut une cellule d'Eglise, réalisant autant que possible l'idéal même de celle-ci. Marie est ‘figure’ et archétype de l'Eglise: en cherchant à lui ressembler, nous pénétrons dans le cœur même de l'Eglise.

c) ‘Union sans confusion’

La Famille Marianiste est constituée actuellement de quatre branches : les Fraternités ou Communautés Laïques Marianistes (CLM), l'Alliance Mariale (AM), les Filles de Marie Immaculée (FMI), la Société de Marie (SM). Rien n'empêche qu'une branche masculine de l'Alliance soit créée à l'avenir. Chaque branche jouit d'une autonomie interne. Elle peut ainsi élaborer son propre programme d'extension, ses projets d'évangélisation, sa gestion financière. Chaque branche vit par conséquent l'esprit de famille d'une façon qui lui est propre : les 1aïcs, dans des rencontres périodiques ; les religieux et religieuses, dans une vie communautaire de tous les instants. Cette structure comporte un risque réel. Par le jeu de forces centrifuges, chaque branche pourrait devenir étrangère aux autres. Le défi qui nous est lancé est précisément d'assurer le dialogue et la collaboration, bref, un authentique ‘esprit de famille’ entre les différentes branches, réalisant l'idéal de la charité fraternelle de l'Evangile.

Une expression a fait fortune dans la Société de Marie: ‘la composition mixte’. L'expression désigne habituellement la présence de prêtres et de frères dans une même communauté de la Société de Marie. En réalité, ne devrait-on pas l'appliquer à la Famille Marianiste dans son ensemble? Celle-ci se compose d'hommes et de femmes, de prêtres, de religieux et de 1aïcs, de jeunes et d’adultes, de riches et de pauvres, d'intellectuels et de manuels, etc., le tout dans un joyeux mélange de

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races et de cultures. L'idéal communautaire marianiste trouve alors tout son déploiement. L'ambition du Père Chaminade était bien de faire vivre harmonieusement et de faire collaborer efficacement des personnes aussi éloignées les unes des autres par leur culture, l'éducation, le milieu d'origine. Cette diversité de dons est notre grande richesse. L'harmonisation au service de l'Evangile, dans le respect mutuel, est le grand défi que nous avons à relever.

10.3 Les exigences de l'esprit de famille

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). L'amour fraternel n'est pas simplement ‘naturel’. Il faut accepter ses exigences si on ne veut pas le réduire à une formule creuse.a) La première exigence est une maturité relative, proportionnelle à l'âge, qui se manifeste par deux attitudes fondamentales :- Se connaître et s'accepter soi-même; s'aimer soi-même, avec ses talents et ses manques; accepter son histoire personnelle et son milieu, ses parents, l'éducation reçue...Accepter ses frères et sœurs comme différents de soi-même. Cette attitude est faite de respect et de bienveillance, et inclut le pardon. L'acceptation de soi et des autres vécue en communauté dans une ambiance participative, est le meilleur remède pour guérir nos blessures intérieures.b) L'esprit de famille est le contraire de l'égoïsme et demande une grande générosité. Chaque membre de la Famille est au service des autres. En retour, il reçoit bien-être et sécurité. Il accepte les responsabilités qui lui sont confiées en esprit de service.c) Les relations entre frères et sœurs sont marqués par l'ouverture et le dialogue, une franche collaboration qui permet à chacun de s'appuyer en toute confiance sur les autres. Une joie partagée est une joie multipliée; une peine partagée est une peine diminuée.d) La ‘fraternité’ que nous cherchons à vivre est fondée sur la certitude de foi que nous avons Dieu pour Père. Il n'y a pas de fraternité sans paternité. Les relations avec le sexe opposé seront empreintes de respect : chaque fille que je rencontre est ma sœur, chaque garçon que je rencontre est mon frère. L'amour fraternel devient alors l'expression de la chasteté chrétienne vécue.

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Ainsi la Famille Marianiste cherche déjà à réaliser l'idéal que les évêques africains proposent à toute l'Eglise d'Afrique : l'Eglise-Famille de Dieu. C'est à travers nous que l'Esprit Saint communique à toute l'Afrique ce don précieux : sommes-nous prêts à relever ce défi ?

Questions pour approfondir :

1. Quelles nuances vois-tu entre ‘communauté’, ‘fraternité’ et ‘famille’?2. Quelles sont les ‘caractéristiques de la Famille Marianiste’ qui te semblent les plus évidentes dans les groupes que tu connais?3. Quel rôle joue la foi dans la poursuite de l’idéal ici décrit? 4. Sur quels points la Famille Marianiste peut-être faire progresser le sens communautaire africain ?

XI. ORAISON ET PRESENCE DE DIEU

Notre vie chrétienne prend sa source dans la foi et le baptême qui nous ont incorporés au corps mystique du

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Christ. Comme marianistes, nous mettons notre honneur à reproduire dans notre vie la relation qui a uni Jésus à sa Mère. Nous sommes ainsi amenés à vivre un esprit de famille qui trouve son expression dans la communauté et dans la relation fraternelle.

La foi a tourné notre regard vers Dieu et la prière sous ses différentes formes devient une activité essentielle du baptisé.

11.1 La liturgie, prière de 1'Eglise

La première communauté dont parlent les Actes des Apôtres, est le modèle de toute communauté marianiste. Les apôtres et quelques autres disciples sont réunis avec Marie, la mère de Jésus (Ac 1, 14). « Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42).

La prière commune - la liturgie - est vécue autrement selon les états de vie auxquels nous appartenons. Le laïc est tenu de participer à la messe du dimanche ; il s’y réunit avec toute la communauté ecclésiale pour célébrer l'Eucharistie. Il tire aussi un grand profit de la participation à la messe quotidienne ou à la Prière des Heures (Prière du Temps Présent) qui est la prière officielle de l'Eglise. Le Religieux ou la Religieuse prévoit dans son programme journalier un temps plus long consacré à la prière: Eucharistie, Prière des Heures, oraison silencieuse.

D'autres formes de prière sont recommandées par l’Eglise : le chapelet, en commun ou en privé, le chemin de croix, etc...

Dispersés à travers le monde, les Marianistes, religieux et 1aïcs ont l'habitude de se donner rendez-vous, avec Marie et Saint Jean, sur le Calvaire à l'heure où Jésus meurt sur la croix. La Prière de Trois Heures constitue un trait d'union qui nous ramène à l'essentiel de notre charisme.

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11.2 Ascèse et oraison

La prière vocale trouve son complément dans l'oraison ou prière mentale. Celle-ci est une prière personnelle, une conversation avec Dieu. Je parle et j'écoute alternativement. Elle repose sur la conviction que Dieu est présent, qu'il me connaît, qu'il me parle et qu’il entend ma prière. Le P. Chaminade a des formules lapidaires pour recommander l'oraison.

L'oraison, dit-il, « est le pivot sur lequel roule toute la vie chrétienne et religieuse ». « La vie intérieure n'est qu'une oraison continuelle ». « L'oraison est la source commune et unique de toutes les vertus »… (P.J. Hoffer, La vie spirituelle…, p. 134).

L'oraison a donc des effets multiples dans notre vie spirituelle. Elle nous place face à notre créateur, dans notre vérité de créature. Nous découvrons alors notre petitesse et notre dépendance à l'égard de Dieu. Avec l'humilité, notre cœur s'ouvre aux autres vertus et surtout aux dons de l'Esprit Saint. Imprégnés de l'amour de Dieu qui nous anime, nous éprouvons le désir de communiquer aux autres le don reçu. Notre apostolat devient le rayonnement de ce feu que l'oraison a allumé en nous. « On n'est apôtre que dans la mesure où l'on est homme d'oraison (Hoffer, p. 136).

La réussite dans l'oraison suppose un effort spirituel assidu. L'oraison est à fois ouvrage de Dieu et de l'homme; de l'homme qui s'élève à Dieu ; de Dieu qui attire l'homme, qui le soutient, qui l'unit à lui » (Hoffer, p. 136). S’il est vrai ‘que Dieu parle au cœur de ceux qui savent se taire pour l'écouter’, alors il est évident que celui qui veut devenir ‘homme d'oraison’ doit commencer par faire silence en lui. Il doit régler l'usage de la parole et toutes les manifestations extérieures de ses sentiments. Il doit devenir maître de son imagination, de sa pensée, de ses passions. Cet effort sur lui-même le

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conduit à la maîtrise de ses facultés et le rend capable de se recueillir en Dieu. Il apprend à supporter les contrariétés de la vie et à chercher en tout la volonté de Dieu. Si l'homme accomplit sa part de travail, Dieu ne manquera pas d'accomplir aussi sa part. L'effort de l'homme, fécondé par l'Esprit Saint, le fait marcher à grands pas sur le chemin de la sainteté.

11.3 Présence de Dieu

Nous savons que par notre baptême, nous sommes devenus des Temples de Dieu et que l'Esprit Saint habite en nous. A tout moment l'Esprit Saint inspire nos actes, si toutefois nous sommes attentifs à ses impulsions. Il devrait être facile, pour tout baptisé, de vivre en permanence en présence de Dieu. En réalité, nous nous laissons si facilement ‘distraire’ - tirer de côté et d'autre - par les choses de la terre. Demandons à l'Esprit Saint de nous rendre attentifs à la présence active de Dieu dans notre vie.

Le Père Chaminade ne cesse de rappeler à ses disciples que, s'ils veulent rencontrer le Seigneur dans l'oraison, il est nécessaire de penser à lui au moins de temps en temps durant leur journée. L'oraison devient alors un temps fort de la rencontre, où nous sommes uniquement pour lui. Il a même mis au point une forme d'oraison qu'il appelle « oraison de foi et de présence de Dieu ». Il la définit comme « une attention paisible à la présence de Dieu, qui fait qu'une âme le regarde à la lumière de la foi avec toute l'attention de son cœur et ne veut que lui; sans cesse, elle Le regarde et elle ne se lasse point de Le regarder: la lumière de la foi le lui fait considérer dans tous ses attributs et dans tous ses effets » (Hoffer, p. 150). Alors, progressivement, notre journée devient une «continuation d'oraison», « une vie d'oraison », une vie toute entière passée sous le regard et en présence de Dieu.

11.4 Une prière mariale

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Dans une vision prophétique, le P. Chaminade voyait venir l'époque où la Vierge Marie retrouverait dans l'Eglise la place qui lui revient. Il affirmait qu'à l'Immaculée seraient réservées « de grandes victoires ». Le Concile Vatican II et depuis, de nombreux textes du Magistère, ont situé Marie à sa vraie place dans le mystère du salut et dans l'Eglise.

a) Prier avec Marie

Le Fondateur invitait ses disciples « à se laisser former dans le sein de la tendresse maternelle de Marie ». Elle gardait en son cœur toutes les paroles et les événements qui concernaient son Fils. Mieux que personne, elle est donc capable de nous initier à la contemplation des mystères de son Fils.

b) Prier Marie

Il est légitime également d'adresser notre prière à Marie. L'expérience de millions de chrétiens, depuis les origines, prouve que cette prière plaît à Dieu et qu'elle est exaucée. « Priez, mon cher fils, écrit Chaminade à un religieux, priez et veillez : c'est votre ancre de salut. Adressez-vous à votre protectrice éminente, la Sainte Vierge; priez-la de tout votre cœur : vous ne serez pas le premier qu'elle aura sauvé du naufrage …» (DRM, 736. Lettre du 18.12.1825). Comme le P. Chaminade nous le recommande, le Marianiste a le souci de conseiller à des frères ou des sœurs en détresse, de se tourner en toute confiance vers Marie.« Notre prière sera alors celle d'une Famille en route vers la sainteté, avec Marie pour Modèle ; la prière d'une portion du Corps du Christ reconnaissant explicitement Marie comme sa Mère; la prière d'une communauté en mission permanente avec Marie pour Guide (Maria Duce) » (V. Gizard, DRM, 738).

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Prière Marianiste de Trois-Heures

Seigneur Jésus, nous voici réunis au pied de la croix avec ta Mère et le disciple que tu aimais. Nous te demandons pardon de nos péchés qui sont la cause de ta mort. Nous te remercions d'avoir pensé à nous en cette heure de salut et de nous avoir donné Marie pour Mère.Vierge Sainte, prends-nous sous ta protection et rends-nous dociles à l'action de l'Esprit Saint.Saint Jean, obtiens-nous la grâce d'accueillir comme toi Marie dans notre vie

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et de l'assister dans sa mission. AMEN !

Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit, soient glorifiés en tous lieux par l’Immaculée Vierge Marie !

Questions pour approfondir ce chapitre :

1. Résumer en quelques mots les deux grands types de prière dont il vient d’être question.2. Quelles sont, à part la liturgie, les formes de prières que le P. Chaminade recommande le plus ? Pourquoi ?3. Comment se complètent la prière vocale et la prière mentale, silencieuse ?4. Quels sont normalement la place et le rôle de Marie dans la vie de prière du marianiste ?5. Comme maître de vie spirituelle et de prière, le P. Chaminade te paraît-il toujours actuel ou quelque peu dépassé ? Pourquoi ? Comment ?

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XII. TOUS MISSIONNAIRES

12.1 L'expérience personnelle du P. Chaminade

Pendant une vingtaine d'année (1771-1791), G.-J. Chaminade a été en relation avec le collège de Mussidan. C'est là que, sous la direction de son frère Jean-Baptiste, se forment sa spiritualité et son esprit missionnaire. A cette époque, la jeunesse courait le risque d'être contaminée par les philosophes et libre penseurs qui n'avaient que mépris pour la foi chrétienne. A Mussidan, on mettait l'accent sur l'union avec l'Eglise de Rome, le respect de l'autorité du pape, la dévotion à la Vierge Marie. L'école devait être une « mission

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permanente », à la différence des missions paroissiales qui ne duraient que quelques jours.

Sous l'influence de M. Olier et de l'école française de spiritualité, le P. Chaminade comprend que la perfection du chrétien consiste à être conforme au Christ, envoyé par le Père pour annoncer aux hommes la Bonne Nouvelle du salut. Marie qui a été associée à tous les mystères de son Fils, continue à collaborer avec lui à la réalisation de la mission que le Père lui a confiée. Le rôle maternel de Marie rejoint ainsi le rôle missionnaire de l'Eglise.

Au moment où la Révolution l'a obligé à quitter son cher collège, réfugié à Bordeaux, dans la clandestinité, le Père Chaminade travaille surtout avec de jeunes laïcs, dont la foi avait été éprouvée et trempée par la persécution. Quand il revient de son exil, il a en tête un projet d'évangélisation cohérent dont il est persuadé qu'il lui a été inspiré par l'Esprit Saint. Jusqu'à la fin de sa vie, il s'efforcera de le mettre en œuvre.

12.2 Participer à l'apostolat de l'Eglise

Par son baptême et sa confirmation, tout chrétien est appelé à prendre sa part dans l'évangélisation du monde. Le Père Chaminade, muni du tire de « Missionnaire apostolique » se sent appelé à une mission qui dépasse le cadre étroit d'une paroisse ou d'un diocèse. Il se sait investi par le Pape d'une mission universelle.« Vous êtes tous missionnaires, mandatés par l'Eglise... Chaque congréganiste de quelque sexe, de quelqu'âge, de quelqu’état qu'il soit, doit devenir membre actif de la mission ! » La Congrégation elle-même doit être « une sainte milice qui s'avance au nom de Marie ». (Hoffer p. 102, EF III, 212, p.237).

En fondant les deux Instituts religieux, Chaminade poursuit le même but : fournir à la Vierge Marie une armée qui combattrait sous ses ordres. L'éducation et les autres œuvres ne sont qu'un moyen en vue de la mission. Le religieux, la religieuse, est « missionnaire de

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Marie » et non un simple « industriel de l'enseignement » (Hoffer 103; Circulaires, p. 67).

L'Eglise naissante de Jérusalem a toujours été pour Chaminade un modèle à imiter. L'Evangélisation ne se fait pas seulement par la parole, quelqu'éloquente qu'elle soit, mais par le témoignage de communautés unies par la charité. « L'Esprit principal de la Société est de présenter au monde le spectacle d'un peuple de saints et de prouver par le fait qu'aujourd'hui comme dans la primitive Eglise, l'Evangile peut être pratiqué dans toute la rigueur de l'esprit et de la lettre » (Hoffer p. 105 L. II, 388, p. 175). Le pape Paul VI reprendra la même idée en disant : «L'Afrique a besoin de témoins plus que de maîtres; et si elle écoute les Maîtres, c'est qu'ils sont en même temps des témoins».

Ainsi nous voyons Chaminade avec la première Congrégation, comme avec les premières communautés religieuses, travailler en pleine pâte de l'Eglise. Il a su éviter la tentation du repli sur soi. Les congrégations n'étaient pas des clubs fermés de personnes ‘bien-pensantes’, mais des apôtres, dont certains s'engageaient par un ‘vœu de zèle’, à travailler de toutes leurs forces à ‘multiplier les chrétiens’.

12.3 La mission marianiste après Vatican II

Plusieurs priorités pourraient être dégagées pour notre mission au seuil du 3e millénaire. Retenons-en trois.

a) Etre communautés et créer des communautésNous devons d'abord prendre conscience que la

FAMILLE MARIANISTE dans son ensemble constitue le tableau que le Père Chaminade a vu comme une inspiration divine à Saragosse. Notre réussite missionnaire tient donc dans le développement harmonieux de toutes les branches de la Famille. Le Charisme marianiste n'est pas réservé à certaines catégories de personnes : il est proposé à tous les membres de l'Eglise aujourd'hui.

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« Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux ». C'est dans les communautés, qu'elles soient grandes ou petites, que le Christ est présent. Or notre objectif n'est autre que de le rendre présent dans notre monde déboussolé. Nous mettrons donc tout en œuvre pour créer autour de nous des communautés, que ce soit en milieu scolaire, paroissial ou autre.

La Congrégation de Bordeaux pratiquait une méthode « par absorption ». Chaque membre était chargé d'en recruter d'autres; ensuite la formation se faisait à l'intérieur du groupe, tant par la contagion de l’exemple que par des enseignements. Cette méthode reste valable aujourd'hui pour nos Fraternités laïques (ou CLM, Communautés de Laïcs Marianistes). Chaque fraternité doit organiser son renouvellement interne par l'intégration de nouveaux membres. Les groupes devenus trop nombreux se scindent en deux comme les cellules vivantes du corps. Après la formation du catéchuménat, les catéchumènes devraient trouver dans les Fraternités Marianistes de Jeunes (FMJ) une ambiance favorable à leur épanouissement chrétien.Les fraternités, comme les communautés religieuses, ne sont pas des groupes en marge de l'Eglise. Elles doivent se poser la question de leur participation active à l'effort de l'Eglise, en tant qu'individus mais aussi en tant que groupes. Les retraites ouvertes organisées par certaines Fraternités sont un bon exemple de cette collaboration. La lampe n'est pas faite pour être mise sous le boisseau.

b) Nous aimons nous dire ‘marianistes’Cela veut dire que notre apostolat est un apostolat

marial. Nous nous savons envoyés par Marie ; nous sommes des missionnaires de Marie. Nous participons à la réalisation de la mission que le Père lui a confiée.

Notre apostolat sera marial aussi en ce sens que nous devons restituer à Marie la place qui lui revient. Faire connaître sa place dans le mystère du salut en scrutant les textes des Ecritures qui nous parlent de

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Marie. Place de Marie aussi dans l'Eglise : n'est-elle pas la Mère de l'Eglise ?

C'est ainsi que notre Alliance avec Marie deviendra une réalité vécue, source de notre épanouissement et de notre joie. « Mon âme exalte le Seigneur »…

c) L'éducation de la foiCe qui nous est spécialement confié dans la mission

de l'Eglise c'est l'éducation de la foi. Notre rôle premier n'est pas la première évangélisation. D'autres Instituts et d'autres groupes de laïcs en ont fait leur mission première. Nous nous adressons plutôt à des personnes qui ont déjà accueilli l'évangile, mais qui ont encore besoin d'approfondir leur foi. Elles ont besoin pour cela d'être accueillies dans les groupes fraternels où elles rencontrent d'autres chrétiens, où elles trouvent des réponses à leurs questions et un encouragement au moment des tentations. Notre participation à la seconde évangélisation se trouve ici. Il est donc important pour tout marianiste, laïc ou religieux, d'avoir une solide formation biblique et théologique afin de pouvoir répondre aux questions qui lui sont posées.

Etant présents au milieu des cultures telles qu'elles sont vécues par nos contemporains, nous avons également à cœur l'évangélisation des cultures. Il s'agit de porter l'Evangile à l'intérieur des milieux professionnels, dans les familles, dans les quartiers. La culture est déterminée aussi par les lois qu'un pays se donne, et par les mass-media. Là aussi, nous devons être présents pour y défendre la solidarité et la justice.“Tout ce qu'il vous dira, faites-le!” (Jn 2, 5) C'est à nous, aujourd'hui, que cette consigne de Marie s'adresse. Il ne s'agit pas de tout faire, en désordre. Nous devons d'abord être attentifs à ce que le Maître veut nous dire aujourd'hui, devenir dociles aux injonctions de l'Esprit. Ensuite, nous mettre au travail, avec la certitude que ce que nous entreprenons n'est pas notre œuvre, mais la mission de Marie, à laquelle nous participons; avec la

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certitude par conséquent que l’œuvre qui est celle de Marie ne peut pas échouer.

XIII. LES QUATRE BRANCHES D'UNE MEME FAMILLE

A l'origine de la Famille Marianiste il y a les groupes de jeunes gens laïcs qui se réunissaient à Bordeaux à partir de 1800, sous la direction du P. Chaminade. On les appelait : La Congrégation de l'Immaculée Conception. La spiritualité élaborée d'abord pour des chrétiens laïcs, sera ensuite adaptée aux religieuses et aux religieux.

Aujourd'hui, elle comprend quatre branches jouissant chacune d'une autonomie interne. Chaque branche choisit ses responsables et organise sa vie et ses activités.

La force de cohésion de la Famille Marianiste réside dans la spiritualité commune qui est la mise en œuvre du charisme donné par l'Esprit Saint à l'Eglise à travers nos Fondateurs. Des échanges fraternels constants favorisent la collaboration dans la formation et dans les œuvres apostoliques. Un Conseil de Famille réunit au niveau international et au niveau national les responsables de chacune des branches.

13.1 Les Fraternités Marianistes

Le Manuel des Fraternités donne tous les détails concernant le fonctionnement des Fraternités. Il suffit donc ici de rappeler l’essentiel.

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- Les membres sont des chrétiens 1aïcs, baptisés et confirmés (ou du moins en dernière année de catéchuménat).

On ne pose pas de conditions particulières. En effet, c'est dans la fréquentation assidue des réunions de la Fraternité que doit se faire le progrès dans la vie chrétienne. Les seules conditions requises sont de participer aux réunions et d'accepter de bon cœur les tâches que les responsables lui demanderont d'accomplir.

- Le but que les Fraternités se donnent est :- d'aider les membres à approfondir leur foi par l'étude de la Parole de Dieu et des directives du Magistère ;- de mener une authentique vie de prière;- de participer à l'effort d'évangélisation de l'Eglise par l’apostolat.

Organisationa) Les Fraternités sont divisées en deux sections:- Les Fraternités adultes,- Les Fraternités Marianistes de Jeunes (FMJ).

- La Fraternité est le groupe de base. Elle comprend de 10 à 20 personnes; elle est animée par un Président, assisté d'un bureau. A l'intérieur de la Fraternité, chacun exerce une responsabilité, comme cela est décrit dans le Manuel.- Les réunions ont lieu au moins une fois par mois. Dans beaucoup d’endroits, les Fraternités, surtout de Jeunes, se réunissent deux fois par mois. Un programme de formation est édité chaque année, qui facilite grandement la tenue des réunions.

b) Le Conseil des Fraternités comprend tous les Présidents des Fraternités. Un bureau de quatre membres est chargé de l'organisation générale.

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c) Chaque Fraternité a un Assistant spirituel choisi, autant que possible, parmi les Sœur ou les Frères Marianistes.

13.2 L'Alliance mariale

L'Alliance Mariale est une Association privée de laïques qui tend à devenir un Institut Séculier.

- Membres : L'Alliance Mariale accueille des femmes chrétiennes qui ont choisi de vivre dans l'état de célibat consacré, tout en restant dans le monde. Ne vivant pas en communauté, chacune doit avoir des ressources suffisantes pour subvenir à ses besoins personnels.

- Buts : Se réunir pour se soutenir mutuellement dans l'idéal qu'elles se proposent de vivre :- s'assurer une formation commune,- vivre la vie consacrée dans le monde,- porter l'évangile dans tous les milieux: famille, milieu professionnel, quartier....

- Formation : La formation des membres de l'Alliance doit tenir compte du fait qu'elles sont engagées dans un travail professionnel. Les rencontres ne peuvent donc avoir lieu que le dimanche ou le week-end ou durant les congés.

Quand une femme exprime son désir de se consacrer à Dieu dans l'Alliance, elle rencontre l'aumônier qui lui explique les grandes lignes de cet engagement et vérifie qu'il n'y a pas d'obstacles. La personne est alors accueillie comme aspirante et confiée à l'une des membres.

Les temps du postulat peut varier selon la situation de la candidate. Elle reçoit une information générale sur la spiritualité marianiste, sur les exigences de la vie en Institut Séculier. Elle prend conscience des motivations qui l'animent.

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Durant les deux années du noviciat, les candidates reçoivent une initiation à la vie de prière (prière des heures, Oraison). Elles étudient la spiritualité marianiste. Elles approfondissent leurs connaissances bibliques et théologiques.

A la fin du noviciat, elles émettent pour une année, les trois vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance, qu'elles s'engagent à vivre selon leurs statuts propres. Après plusieurs années de vœux temporaires, elles peuvent être admises à prononcer des vœux perpétuels.

13.3 Les Filles de Marie Immaculée (Sœurs Marianistes)

Elles reçoivent des jeunes filles qui se sentent appelées par Dieu à vivre en communauté les vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance, et qui veulent se consacrer à Marie par le vœu de stabilité.

FormationA cause des exigences de la vie moderne, les aspirantes doivent,

au minimum, avoir le niveau de la classe de troisième (système français, ou de quatrième, système belge). Après quoi, selon les cas, elles peuvent s'orienter vers le BAC ou le Diplôme d’Etat ou bien faire une formation professionnelle ( CAP, BEP ... ). Durant ce temps, elles se font connaître aux Sœurs de la communauté la plus proche et participent aux réunions qui leur sont proposées.- Le postulat dure une ou deux années. Il y en a un actuellement à Kara au Togo. Les jeunes filles y complètent leur formation humaine et chrétienne.- Le noviciat, également à Kara, dure deux ans. C'est un temps d'initiation à la vie religieuse communautaire. Cela comporte des cours sur la spiritualité marianiste, l'histoire de l'Institut, la Règle de vie, la Bible et la théologie...- Apostolat: les Sœurs Marianistes sont surtout actives dans l'éducation, la santé, la pastorale.

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13.4 La société de Marie (Marianistes)

Elle accueille des hommes qui ont senti l'appel de Dieu à se consacrer à Marie dans la vie religieuse communautaire, en vivant les vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.

Formation- Tout aspirant doit atteindre le même niveau que les aspirantes (cf. 13.3). Certains font un cycle universitaire avant l'entrée au postulat - ou prénoviciat. Durant ce temps, ils restent en relation suivie avec le chargé des vocations; ils s'efforcent de vivre loyalement leur vie chrétienne et n'hésitent pas à s'engager au service de leur paroisse ou des mouvements de jeunes.

- Le postulat est organisé dans chacun des secteurs où les Marianistes sont présents (Togo, Côte d’Ivoire, les deux Congo). Il est situé le plus près possible du lieu d’origine des postulants. Pendant un an, les postulants font l'expérience de la vie communautaire et vérifient l'authenticité de leur appel. Ils peuvent continuer pendant ce temps une formation profane (études ou stage professionnel).

- Le noviciat est installé en Côte d'Ivoire à Abadjin-Doumé. Il dure deux ans. Les jeunes y sont initiés à la vie religieuse ; ils étudient l'histoire des Fondateurs et de l'Institut, la Règle de vie, la spiritualité marianiste, etc... Durant ce temps, ils ne font pas d'études profanes. A la fin du noviciat, le jeune prononce les vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance pour une année. Il poursuit alors sa formation au scolasticat. - Les vœux temporaires sont renouvelés pendant quatre à six ans. Après quoi, le jeune religieux peut être admis à faire sa profession perpétuelle.

Composition mixteLa Société de Marie ne s'est pas spécialisée dans une

œuvre unique; c'est pourquoi elle accepte des

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orientations diverses. Quel que soit son métier, chaque religieux marianiste s'efforce d'être un éducateur de la foi.- Certains frères se consacrent aux travaux manuels: menuisier, mécanicien, agriculteur, etc... Ils s'efforcent autant que possible de maîtriser suffisamment leur métier pour être capables de former des apprentis. D'autres poussent la formation professionnelle jusqu'à des diplômes supérieurs (BTS, ingénieur).- Traditionnellement, la majorité des frères marianistes s'est consacrée à l'enseignement : instituteurs d'école primaire, professeurs de collèges ou de lycées.- Enfin, parmi les Frères, un certain nombre sont appelés au sacerdoce pour se mettre au service des communautés et des œuvres, travaillant essentiellement dans l'éducation de la foi par des retraites, l'animation de centres spirituels, aumôneries, etc... Tous les religieux, Frères et prêtres, vivent la vie communautaire avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. Tous, aussi bien les frères que les prêtres, peuvent être appelés à des fonctions de responsabilité dans la Congrégation : directeurs de communautés, membres des chapitres, supérieurs provinciaux au généraux...

En Afrique, les Marianistes travaillent dans les secteurs suivants : enseignement, formation d’apprentis, animation rurale, santé, pastorale...

13.5 La Famille Marianiste du ciel

1/ Guillaume-Joseph CHAMINADE ( 1761 – 1850)

Né en 1761, il a 28 ans quand éclate la Révolution Française (1789). Il en a déjà 55 quand il entreprend la fondation des Filles de Marie Immaculée et de la Société de Marie (1816 et 1817). Il achève la rédaction de la

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Règle de vie – Constitutions – de la Société de Marie à l’âge de 78 ans, en 1839.Les dix dernières années de sa vie sont pour lui des années d’épreuve et de souffrance à cause de relations difficiles avec certains de ses disciples. Il les supporte en union avec son Maître Crucifié.Le 22 janvier 1850, ce bon et fidèle serviteur est admis au repos et à la récompense éternelles. Après avoir béni ses enfants spirituels, crucifix en main, il s’endort dans le Seigneur, comblé d'années.Son corps est alors exposé dans la chapelle de la Madeleine, à Bordeaux, où il avait tant travaillé. Le défilé incessant des fidèles devant le cercueil est un signe : ils ont déjà compris qu'un saint vient de mourir. Depuis lors, les Bordelais et les amis des Marianistes, souvent venus de loin, prient sur la tombe du P. Chaminade. De nombreux ex voto – plaques de marbre, bouquets de fleurs, etc. – attestent les faveurs obtenues.Avant la béatification du P. Chaminade, une partie de ses restes ont été transférés solennellement à la Chapelle de la Madeleine, à Bordeaux.La béatification, le 3 septembre 2000, reste l’événement marquant de l’année du Jubilé pour toute la Famille Marianiste à travers le monde.

Prières

a) pour demander des grâces par l’intercession du P. Chaminade

Seigneur, tu es continuellement à l’œuvre dans ton Eglise et, à travers les personnes et les communautés, tu manifestes ton Esprit pour le bien de ton peuple. Tu as accordé ton esprit d'une manière spéciale à ton serviteur Guillaume-Joseph Chaminade pour qu’il vive dans la plus grande fidélité à l’Eglise et se dévoue avec ardeur au salut des hommes et tu as inspiré à plusieurs groupes d'hommes et de femmes de se mettre à sa suite en se consacrant à toi, pour servir l'Eglise sous la conduite de Marie.

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Donne-nous les signes visibles de sa sainteté en accordant les grâces que nous sollicitons par son intercession (en particulier…). Par Jésus le Christ, notre Seigneur. AMEN !

b) de la messe du 22 janvier

"Dieu qui as donné au Bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade, prêtre, la grâce de se confier totalement à la Vierge Marie, Mère de Dieu, pour répandre la foi dans le monde, accorde-nous, à son exemple, de porter témoignage au Christ par la sainteté de notre vie. Lui qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles."

2/ Adèle de BATZ de TRENQUELLEON (1789-1828)Mère Marie de la Conception

Au moment de la fondation de la première communauté des Filles de Marie à Agen, Adèle, malgré son jeune âge, (27 ans) fut désignée comme supérieure. Elle ne vécut désormais que pour s'identifier à la Règle de son Institut, pour aider ses Sœurs à se sanctifier dans la paix du Christ et dans l'amour généreux de Marie et pour travailler à multiplier les chrétiennes. Sa santé n'y résista pas longtemps.

Le I0 janvier 1828, âgée de 37 ans, épuisée par une longue et pénible maladie supportée avec foi, "elle mourut sur la brèche, les armes à la main, les yeux fixés sur l'image du Sacré-Cœur et de la Vierge Immaculée, en s'écriant: "Hosanna au fils de David!"

Le 5 juin 1986, par décret du Pape Jean-Paul II, elle a été déclarée Vénérable. La Famille Marianiste attend avec confiance qu’elle soit, elle aussi, proclamée bienheureuse.

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Prière pour la glorification de Mère Adèle de Trenquelléon

"O Dieu, source de vie et de sainteté, nous te rendons grâce d’avoir mis au cœur de ta servante, Adèle de Trenquelléon, un ardent esprit missionnaire et un profond amour filial pour la Vierge Marie. Nous te rendons grâce pour l'enthousiasme avec lequel elle a cherché, au cours de sa brève existence, à faire croître la foi, l'amour du Christ et de sa Mère, plus particulièrement chez les jeunes et les moins favorisés. Donne-nous, Seigneur, d'être à sa suite témoins de son amour pour nos frères; et pour qu’elle soit glorifiée par l’Eglise, accorde-nous par son intercession les grâces que nous te demandons, (en particulier...). Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. AMEN !

3/ Marie-Thérèse-Charlotte de LAMOUROUS (1754-1836)

Née en 1754, elle se comporte en vraie ‘résistante’ pendant la Révolution, aidant les prêtres clandestins de Bordeaux - dont Chaminade -, dans leur ministère risqué. Elle demeure une collaboratrice très active du P. Chaminade à son retour d’Espagne et aidera également Mère Adèle lors de la Fondation des Filles de Marie Immaculée. Le P. Chaminade est son accompagnateur spirituel. Melle de Lamourous aussi a fondé une congrégation religieuse (La Miséricorde) dont l'apostolat particulier est de remettre sur le droit chemin les filles et jeunes femmes tombées dans une vie de désordre, dans la prostitution. On prie pour sa canonisation avec la prière suivante :

Dieu de bonté et d'amour miséricordieux, qui veux non la mort du pécheur mais sa conversion et qui, dans tes desseins de réconciliation et de paix, as été la source du zèle admirable de ta servante Marie-Thérèse

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de Lamourous, nous te remercions pour toutes les grâces dont tu l’as comblée et pour toutes celles dont tu as voulu qu’elle soit l’intermédiaire. Manifeste sa sainteté en accordant, par son intercession, les faveurs que nous sollicitons aujourd'hui de toi (en particulier...) Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. AMEN !

4/ MARTYRS MARIANISTES ESPAGNOLS

Le 1er octobre 1995, le pape Jean-Paul Il a canonisé trois Marianistes martyrs, les Frères Espagnols Carlos, Fidel et Jesus. Depuis que la Société de Marie (Marianistes) existe (1817), ce sont les premiers religieux à être canonisés. Ces trois religieux ont donné leur vie pour défendre leur foi chrétienne pendant la guerre civile qui a déchiré l'Espagne en 1936, peu avant la Seconde Guerre Mondiale (l939-45).

4.1. CARLOS ERANA GURUCETA (1884-1936)

Carlos est né le 2 novembre 1884. Il a prononcé ses premiers vœux comme marianiste en 1903. Son métier: enseignant! Il a été le Frère Directeur de plusieurs collèges marianistes, à Ciudad Real, Tetuan (Maroc), Madrid. Pendant la guerre civile il revient à Ciudad Real : il a beaucoup d'amis dans cette ville mais il est aussi trop connu. Il est arrêté par les miliciens et tué le 18 septembre 1936, parce qu'il était religieux éducateur.

4.2. FIDEL FUIDIO RODRIGUEZ (1880-1936)

Fidel est né le 14 avri1 1880. Il a fait sa première profession en 1897. Ce fut un éducateur de jeunes très sympathique et enthousiaste. Docteur en histoire, il fut aussi un archéologue réputé. Il savait transmettre à ses élèves le goût de la recherche. Fidel aussi a été arrêté puis emprisonné pendant trois mois à Ciudad Real, avant d'être fusillé, le 17 octobre 1936.

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4.3. JESUS HITA MIRANDA (1900-1936)

Jesus est né le 17 avril 1900. Il est devenu religieux marianiste en 1918. Lui aussi a été un Frère enseignant très dévoué pour les jeunes. Au moment de la guerre civile, pendant les vacances scolaires, il a vécu caché pendant deux mois chez des amis très chrétiens, en même temps que des religieux Passionistes, Juan-Pedro et Pablo-Maria. Ensemble, ils se sont préparés au martyre. Ses compagnons ont été béatifiés dès 1989. Jesus, tué le 25 septembre 1936 par des gens qui luttaient contre la foi chrétienne, l'a été le 1er octobre 1995.

Messe en l’honneur des martyrs marianistes espagnolsfête le 18 septembre, prière d'ouverture :

Seigneur notre Dieu, tu as accordé aux bienheureux Carlos, Fidel et Jesus, tout brûlants d’amour pour la Vierge Marie, la grâce de souffrir pour le Christ ; par leur intercession, accorde-nous de demeurer fermes dans cette foi qu’ils enseignaient aux jeunes et aux enfants et qu’ils confirmèrent de leur sang. Par Jésus Christ ton Fils…

5/ Jakob GAPP (1897-1943)

Le I3 août, les Marianistes fêtent la mémoire du Père Jakob Gapp, Marianiste Autrichien, décapité par les Nazis, en 1943.

Jakob était né le 26 juillet 1897, dans les montagnes du Tyrol autrichien. Religieux en 1921, il est ordonné prêtre à Fribourg (Suisse) en 1930. Aumônier dans plusieurs écoles marianistes, il s'occupait aussi des pauvres et des chômeurs, nombreux à cette époque dans son pays.

En mars l938, les nazis prennent le pouvoir en Autriche. Jakob Gapp s'oppose toujours fermement à leur idéologie, condamnée dès 1937 par le pape. Le P. Jakob

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continue à nous dire: refusez toute idolâtrie de la race, de l'ethnie, de l'Etat, d'un régime politique particulier ! 

Contestataire du nazisme et osant le dire haut et clair, Jakob est envoyé par ses Supérieurs d'abord en France, puis en Espagne, …pour sa sécurité ! Mais la Gestapo (police secrète nazie) l’arrête à la frontière franco-espagnole le 9 novembre 1942 et l'envoie en prison à Berlin. Les nazis, qui l’ont condamné à la guillotine, se rendent compte que cette forte tête pourrait bien vite, après son exécution, être vénérée comme martyr par le peuple, surtout en Autriche. Par conséquent, ils refusent de rendre son corps à la famille.

C'est donc le pape Jean-Paul II lui-même qui autorisera la vénération du ‘prêtre et martyr’ en le béatifiant, le 24 novembre 1996.

Prière d'ouverture de la messe du 13 août

Seigneur, tu as accordé au prêtre Jakob Gapp la grâce de combattre vigoureusement pour la justice et de confesser les vérités de la foi jusqu'à la mort; fais qu'en suivant son exemple et soutenus par sa prière, nous menions nous aussi une vie sainte et demeurions fidèles au Christ et à son Eglise. Par ce même Jésus Christ, ton Fils…

6/ FAUSTINO PEREZ MANGLANO (1946-1963)

Faustino est un jeune Espagnol plein de vie, passionné de foot et de lecture comme beaucoup d'autres gamins. Il est né à Valence le 4 août 1946. Déjà à 10 ans, il promet à Marie de dire chaque jour le chapelet. Il prend l'habitude de s'engager dans des efforts de vie spirituelle et il se fait aider par un directeur spirituel, le P. José-Maria Salaverri, prêtre marianiste, futur Supérieur Général de sa Congrégation. Quand il a 14 ans, alors qu’il fréquente un collège marianiste, Faustino est atteint par la maladie de Hodgkin et il meurt le 3 mars 1963.

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Faustino voulait devenir missionnaire marianiste en Amérique Latine. Le P. Salaverri, voyant la qualité de sa vie spirituelle, lui permet de prononcer les vœux de religieux avant sa mort. Il écrit la vie de Faustino – « Et si Dieu me parlait ? » - et travaille au procès de canonisation de son ancien dirigé spirituel.

PRIERE pour demander des grâces par l’intercession de FAUSTINO

Seigneur Jésus, tu nous, donnes en Faustino un exemple d'accueil généreux de ton amour. Si c'est ta volonté, qu'il soit glorifié dans ton Eglise, daigne le manifester en nous accordant la grâce que nous sollicitons : (la mentionner). Nous te le demandons par l'intercession de Marie, ta Mère, que Faustino a tant aimée sur la terre. AMEN !

Notre Père... Je vous salue, Marie... Gloire au Père...

Note: "LES AMIS DE FAUSTINO"

Ce sont des jeunes chrétiens qui veulent vivre sérieusement leur vie de baptisés comme Faustino - en menant leur vie de tous les jours en union avec Marie, conformément à une charte de vie spirituelle personnelle qu’ils se fixent avec les conseils d'un directeur spirituel.

Faustino est surtout l'ami et le compagnon des jeunes qui croient avoir une vocation marianiste et qui veulent d'une part, y voir clair et d'autre part, vivre tout de suite en marianistes.

Les Amis de Faustino sont fidèles, entre autres choses, à la PRIERE DE TROIS HEURES et à une PRIERE POUR SE CONFIER A MARIE chaque jour. Les voici :

Marie, Mère de Dieu et notre Mère,par Toi Dieu s'est fait homme pour demeurer parmi nous.Apprends-moi à accueillir sa Parole

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et à ouvrir mon cœur comme le tien à l'action de l'Esprit-Saint, pour que le Christ grandisse en moi,à t’aimer et à te servir pour porter avec toi la Bonne Nouvelle de Jésus Christ à mes frères. AMEN !

Il y a d'autres Marianistes dont le procès de canonisation est en cours. Demandons souvent leur aide pour nous laisser conduire comme eux à la sainteté, en suivant la voie marianiste.

PETITE BIBLIOGRAPHIE MARIANISTE

Fiches de travail pour les Fraternités Marianistes, Thèmes du Jubilé. I. Jésus-Christ, conçu du Saint Esprit, né de la Vierge MarieII. Je crois en l'Esprit SaintIII. Montre-nous le Père3

Vincent GIZARD: Le temps des prophètes, AP, Paris 1992.Vincent GIZARD: Petite vie de Guillaume-Joseph Chaminade, D.D.B., Paris 1995. XXX. Témoins de la foi. Fidel, Carlos, Jesus religieux marianistes, Paris 1996.Louis MOREL: Jakob Gapp (brochure) Abidjan.José-Maria SALAVERRI: Et si Dieu me parlait! Faustino. Le Sarment - Fayard, Paris 1989.FIDELE A L'EGLISE AU RISQUE DE SA VIE8

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Paul-Joseph HOFFER: La vie spirituelle d'après les écrits du P. Chaminade, A.G. Rome.Peter DAINO (Trad.-adapt. R. Witwicki) : Marie debout au pied de la croix Marie, la femme qui a dit NON, éd. Epiphanie, Kinshasa. Léo PAUELS: Communautés au service du développement.9Léo PAUELS: Marie, Femme de la Nouvelle Alliance, Ed. Paulines, Abidjan 1997.Robert WITWICKI sm et Sr Augustine MADONDA fsm, Quand Marie avait mon âge. Ed Paulines, Kinshasa 1998.Robert WITWICKI : La voie marianiste. Accompagnement spirituel avec Chaminade. Kinshasa 1999.Robert WITWICKI : MARIE, questions et réponses. Ed. Lindonge, Kinshasa, 1999.Robert WITWICKI : MARIE, apparitions, médailles, grottes, Ed. Lindonge, Kinshasa, 1999.Robert WITWICKI : L'ANGELUS, Marie, porte de la Trinité, Ed. Lindonge, Kinshasa, 2000.

ABREVIATIONS:

Brév.IV Bréviaire = Liturgie des Heures, 4e volume

LG Lumen Gentium (Vatican II, 1964)I. LA CONGREGA-NON DE LA TRESSAINTE VIERGE

EN Evangelii Nuntiandi (Paul VI, 1974)4.2. Au SERVICE DE UEGLISE

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L.I. Lettres du Père Chaminade, tome I4.4. DES COMMUNAUTES EVANGELISATRICESEM I, II Ecrits Marials du P. Chaminade

tome I ou II 19EF Esprit de notre FondationDRM Dictionnaire de la Règle Marianiste

RV Règle de Vie des religieux marianistes 5.2. UN INSTrrUT SFCULIER

IMMACULEE 21

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TABLE DES MATIERES

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Première partie: LES FONDATEURS pages

I. Chaminade, apôtre de la jeunesse 3

II. Fidèle à l'Eglise, au risque de la vie 7

III. Missionnaire dans son propre pays 11

IV. La Congrégation Mariale de Bordeaux 15

V. Le fondateur d'Ordres Religieux 21

Deuxième partie: LA SPIRITUALITE MARIANISTEVI. L'étoile marianiste

33VII. Jésus-Christ au centre de notre vie

35VIII. Faire alliance avec Marie

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IX. La foi du cœur 43

X. Famille, communauté, fraternité 47

XI. Oraison et présence de Dieu 51

XII. Tous missionnaires 57

XIII. Les quatre branches de la Famille Marianiste

et la Famille Marianiste du ciel 61

P. Léo PAUELS sm

LA FAMILLE MARIANISTE

ORIGINE ET SPIRITUALITE

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Abidjan – Kinshasa2000

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Deuxième partie

LA SPIRITUALITE MARIANISTE

symbolisée par cette étoile

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Homélie de St Bernard : Le nom de la Vierge était MARIE!(La Liturgie des Heures, t. IV, p. 1163)

Le nom de la Vierge était Marie.Parlons un peu de ce nom qui signifie: 'étoile de la mer' et qui convient admirablement à la Vierge Marie.Elle est cette noble étoile née de Jacob, dont les rayons illuminent le monde entier, dont l'éclat resplendit au plus haut des cieux et pénètre jusqu'aux abîmes. Elle illumine toute la terre, embrase les esprits encore plus que les corps, fait croître les vertus, et dessèche les vices.Elle est cette splendide étoile qui se lève sur l'immensité de la mer, brillant par ses mérites, éclairant par ses exemples.

O toi qui te sens, loin de la terre ferme, emporté sur les flots de ce monde au milieu des orages et des tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cet astre si tu ne veux pas sombrer.Si les vents des tentations s'élèvent, si tu viens heurter les rochers des tribulations, regarde l'étoile, invoque Marie !Si tu es ballotté par les flots de l'orgueil, de l'ambition, de la trahison, de la jalousie, regarde l'étoile, invoque Marie !S¡ la colère ou l'avarice ou les désirs impurs secouent la petite barque de ton âme, regarde Marie !Si, troublé par l'énormité de tes crimes, confondu par la malpropreté de ta conscience, glacé d'effroi à la pensée du jugement, tu commences à être englouti par le gouffre de la tristesse, par l'abîme du désespoir, pense à Marie !Dans les périls, dans les angoisses, dans le doute, pense à Marie, invoque Marie ! Qu'elle ne s'éloigne pas de ta bouche, qu'elle ne s'éloigne pas de ton coeur et, pour obtenir le secours de sa prière, ne néglige pas l'exemple de sa vie.Si tu la suis, tu ne dévies pas. - Si tu la pries, tu ne désespères pas. Si tu la consultes, tu ne te trompes pas.Si elle te protège, tu ne crains rien.Si elle te conduit, tu ne te fatigues pas. Si elle t'est favorable, tu parviens au but.Et ainsi tu éprouves par toi-même à quel juste titre il a été dit :« et le nom de la Vierge était Marie ».

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VI. L'ETOILE MARIANISTE

Le charisme marianiste peut être symbolisé par une étoile à cinq branches. Au centre de l'étoile se situe Jésus-Christ. Chacune des cinq branches - ou rayons - de l'étoile nous rappelle une des cinq caractéristiques du charisme marianiste, que nous allons passer en revue : 1. croire en Jésus-Christ avec la foi du cœur ; 2. faire alliance avec Marie, mère du Christ et mère de l’Eglise ; 3. approfondir notre relation au Christ par la prière, et spécialement l’oraison sur le Credo ; 4. vivre en petites communautés fraternelles de disciples du Christ Jésus ; 5. être en permanence en mission, envoyés du Christ et pour donner le Christ au monde.

6.1. Le symbolisme de l'étoile

Dans la Bible il est souvent question d’étoiles. Elles sont des créatures de Dieu et révèlent que Dieu est la lumière qui ne finit pas (Ps 18). Selon la Promesse divine, les enfants d'Abraham seront aussi nombreux que les étoiles du ciel (Gn 15, 5). La naissance du Messie-Roi est présentée comme l'apparition de l'étoile de Jacob, qui se lèvera à l'Orient. C'est aussi un astre qui conduit les mages vers la crèche de Bethléem. Le Christ est lui-même l'Etoile du matin qui annonce la fin de la nuit et des ténèbres (Ap 2, 28).

Plus souvent, le Messie est présenté comme le soleil dont le lever est annoncé par l'étoile du matin. Il était donc facile d'appliquer à Marie le symbolisme de l'étoile qui précède et annonce l'aurore définitive. Le chapitre 12 de l'Apocalypse présente la Femme couronnée de douze étoiles, toute resplendissante de la lumière du soleil.

6.2. L’étoile du matin

Les bergers de Palestine, qui gardaient les troupeaux dans les maigres pâturages en bordure du désert, étaient plus sensibles que nous, enfants de la ville, aux étoiles et aux multiples constellations qu'elles forment sur la voûte céleste. Pour eux, les nuits de veille étaient remplies de dangers qui engendraient la peur. Les bêtes féroces rodent autour du troupeau; une attaque de bandits est toujours à redouter. On

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comprend alors qu'ils attendaient avec impatience les premiers signes de l'aurore annonciateurs du jour. A la fin de la nuit ils voient apparaître une étoile particulièrement lumineuse, appelées ‘Etoile du berger’ ou ‘Etoile du matin’. Elle précède de peu le lever du soleil. En la voyant, les bergers louent Dieu qui les a fait échapper une fois de plus aux terreurs de la nuit.

Dans la tradition chrétienne, l'Etoile du matin est devenu le symbole de Marie. La naissance de Marie annonce la venue proche du Sauveur. Elle resplendit de la lumière de l'Immaculée Conception et elle prépare l'Incarnation du Verbe de Dieu, le Soleil de Justice.

6.3. L'Etoile de la mer

Beaucoup de chrétiens ont chanté en latin l'hymne AVE MARIS STELLA, DEI MATER ALMA – Salut, Etoile de la mer, douce Mère de Dieu -. Pour comprendre le sens du symbole, il faut se reporter aux temps anciens, avant l'invention de la boussole. Pour diriger son bateau la nuit, le capitaine n'avait pas d'autre solution que de regarder les étoiles. Certaines étoiles remarquables lui indiquaient la direction du port. Par temps de pluie ou de tempête, le bateau était désemparé et courait le risque d'être fracassé sur une falaise ou de s'échouer sur un banc de sable.

Très tôt, les chrétiens ont compris que Marie était pour eux un guide sûr dans les épreuves de la vie. Le chrétien qui garde son regard fixé sur Marie ne peut pas s'égarer. Elle est une présence rassurante, maternelle, qui aide à surmonter la peur. St Bernard exprime son amour et sa confiance envers Marie dans une homélie célèbre (cf. encadré).

Questions pour approfondir ce chapitre :

1. Que vous suggère le symbolisme de l'étoile appliqué à Marie ?2. Pourquoi plaçons-nous Jésus au centre de l'étoile?3. Enumère les cinq idées-forces qui caractérisent notre spiritualité.4. Vois-tu une autre image suggestive pour synthétiser le charisme ?

VII. JESUS-CHRIST AU CENTRE DE NOTRE VIE

7.1 ‘Celui-ci est mon Fils bien-aimé’

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Par notre baptême, nous avons été incorporés au Christ, nous sommes devenus un avec lui. Toute spiritualité chrétienne est donc basée sur Jésus-Christ. Il n'y a pas pour nous d'autre chemin de sainteté que de suivre le Christ.

Jésus est essentiellement Fils. Il reçoit tout du Père et d'abord son existence. Il est «engendré par le Père ». Celui-ci l'appelle « Mon Fils bien aimé ! » (Mt 3, 17). « Le Père aime le Fils » (Jn 5, 20), « Il a tout remis entre ses mains » (Mt 11, 27).

Jésus n'est pas un fils ingrat il exprime son respect à son Père : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre... » (Mt. 11, 25). Il l'appelle « Abba » (papa), nom qu'un petit enfant donne à son père bien-aimé.

Jésus a été envoyé par son Père « pour rassembler les enfants de Dieu dispersés» (Jn 11, 52). Les paroles qu'il prononce, il les a reçues de son Père (Jn 14, 1 0). « Le Père et le Fils ne font qu'un » (Jn 10, 30). Ce que veut l'un, l'autre le veut aussi; ce que fait l'un, l'autre le fait aussi (Jn 5, 17.30).

Devenus frères de Jésus, nous sommes invités d'abord à reconnaître notre dépendance à l'égard du Père. C'est dans notre relation au Père que notre vie spirituelle prend sa source.

7.2 Devenu Fils de Marie

Au début de l'Evangile de St. Luc, nous lisons ces paroles que l'ange Gabriel adresse à Marie : « Le Saint Esprit viendra sur toi et la puissance de Dieu te couvrira comme d'une ombre… » (Lc 2, 35). C'est ainsi que nous apprenons comment Marie est devenue la mère de Jésus.

A partir de cet instant, Marie fera pour son enfant tout ce que fait une maman. Elle l'a mis au monde à Noël : « Et le Verbe s'est fait chair et il a demeuré parmi nous » (Jn 1, 14). Elle l'a nourri de son lait, enveloppé de langes, protégé contre le froid et le chaud. Elle l'a emporté en Egypte pour le faire échapper à la colère d'Hérode. Marie et Joseph lui ont appris à parler et à prier. Ils ont fait de lui un enfant du village et ont observé toutes les coutumes le concernant.

Et Jésus s'est vraiment montré leur fils : « ...Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth et il leur était soumis » (Lc 2, 5-12). Pour les habitants du village, il était 'le fils du charpentier'. Jésus est Fils de Dieu

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dans l'éternité. Jésus a voulu devenir fils de Marie dans le temps. Durant toute sa vie sur terre, nous le voyons vivre cette double relation filiale.

C'est à ce Jésus que le Marianiste (1aïcs ou religieux) veut ressembler. Comme Jésus, il veut être fils de Dieu et fils de Marie. Comme pour Jésus, sa nourriture doit être de faire la volonté du Père. Comme Jésus, il veut aimer sa mère d'un amour filial et proclamer les merveilles que le Seigneur a faites pour elle.

7.3 Un Jésus crucifié

La scène décrite par Jean 19, 25 est un texte fondateur de notre spiritualité. Jésus a achevé sa mission sur la terre; il peut dire : « tout est accompli ». Cloué sur la croix, il offre sa vie pour que les hommes soient sauvés et réconciliés avec Dieu. Au pied de la croix, se tient Marie, sa mère qui, par décret divin, a été associée à tous ses mystères, y compris sa mort rédemptrice. En mourant sur la croix, Jésus exprime son amour et son obéissance à son Père, dont il veut à tout prix accomplir la mission. Il donne en même temps la preuve la plus éclatante de son amour pour les hommes, car « il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime » (Jn 15, 13).

Nous renouvelons, jour après jour, dans l'Eucharistie, le sacrifice rédempteur du Christ. Tous les jours, le marianiste se tient au pied de la croix ‘avec la mère de Jésus’, pour recueillir les fruits du sacrifice. Le baptême nous a rendus participants du sacrifice de la ‘victime agréable’ à la gloire du Père.

7.4 « Femme, voici ton fils »

Le dernier acte de sa mission sur terre, fut de confier à Marie tous ceux qui marcheraient à sa suite en devenant ses disciples. Jean, le disciple que Jésus aimait, se trouvait là, au pied de la croix, à côté de Marie. Jésus proclame la nouvelle fonction qui sera celle de sa mère : être la mère de tous les disciples. A Jean, Jésus demande de continuer à aimer Marie, comme lui-même l'a aimée. Le Marianiste, à l'exemple de St Jean, mettra donc tout en oeuvre pour aimer Marie comme Jésus l'a aimée.

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Questions pour approfondir :

1. Parmi les quelques traits de la figure du Christ esquissés dans ce chapitre, lequel te touche le plus? Pourquoi? 2. Si tu avais dû faire toi-même un portrait de Jésus, quelles pages d’Evangile aurais-tu rappelés ?3. De quelle manière places-tu Jésus au centre de ta vie chrétienne ?4. Jésus n’est pas automatiquement au centre de la vie de tous ceux qui se disent chrétiens. Qu’est-ce que tu vois parfois à cette place ? Qu’en penses-tu ?

ACTE DE CONSECRATION A MARIE des religieux marianistes

Seigneur notre Dieu, pour sauver tous les hommeset les conduire vers toi,

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tu leurs as envoyé ton Fils bien-aiméqui s'est fait homme en naissant de la Vierge Marie.

Accorde-nous d'être formés par elle à l'image de son Fils premier-néet fais-nous prendre part à l'amour du Christ envers sa Mère.

Tu as associé Marie au mystère de ton Filspour qu'elle soit la nouvelle Eve, la Mère des vivants;confirme l'alliance que nous avons contractée avec Elle.

Que notre dévouement prolonge sur terre sa charité maternelle,et fasse croître l'Eglise, le Corps de ton Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. Amen !

VIII. FAIRE ALLIANCE AVEC MARIE

8.1 Notre don de Dieu

Le nom de Marianistes que nous sommes fiers de porter indique déjà notre appartenance particulière à Marie, la mère de Jésus. Tout

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chrétien est appelé à imiter Jésus; le Marianiste cherche à imiter Jésus en tant que fils de Marie. Reproduire en nous les dispositions du Fils à l'égard de sa Mère est notre objectif propre.

« Ce que je regarde comme le caractère propre de nos Ordres, et ce qui me paraît sans exemple dans les fondations connues, c'est que c'est en son nom et pour sa gloire que nous embrassons l'état religieux ; c'est pour nous dévouer à elle, corps et biens, pour la faire connaître, aimer et servir, bien convaincus que nous ne ramènerons les hommes à Jésus que par sa très sainte Mère, parce que nous croyons, avec les saints Docteurs, qu'Elle est toute notre espérance, notre refuge, notre secours, notre force et notre vie » (Lettre du 24 août 1839, EM II, 77).

Ce que le Fondateur dit ici concernant les Soeurs et les Frères s'applique aussi aux laïcs. On n'est pas Marianiste si on ne donne pas à Marie une place privilégiée dans sa vie. Marie est notre Don de Dieu, un don merveilleux que nous ne saurons jamais estimer à sa juste valeur.

8.2 Marie, l'associée de Jésus

L'étude des Evangiles nous fait découvrir comment Marie a été associée au mystère de la Rédemption. Dans le dessein providentiel, elle a été choisie pour être la mère du Verbe incarné. Elle a donné son accord à cette fonction dont elle apprendra bientôt les difficultés. Par son ‘OUI’ inconditionnel, elle a rendu possible l'accomplissement de l'oeuvre de son fils. A Cana, elle intervient pour amener les disciples à croire en lui (Jn 2, 11). Quand il meurt, elle est debout au pied de la croix, associée à son sacrifice pour le rachat des hommes. Devenue la mère du disciple, et par conséquent la mère de l'Eglise, Marie exerce son rôle maternel dans l'Eglise naissante. Depuis son Assomption, elle continue à s'occuper de ceux que Dieu lui-même lui a donnés comme ses enfants. Son rôle n'est pas achevé. Elle continue aujourd'hui à rassembler les hommes dans la grande famille de Dieu, pour les présenter à son Fils qui, à son tour, les présentera au Père.

« C'est ne pas connaître le mystère de Jésus-Christ que de ne pas voir la très pure Marie dans toute l'économie de la religion. Jésus-Christ a tout disposé dans la religion de manière que la Sainte Vierge a participé et coopéré à tout. Faut-il pour s'en convaincre d'autres preuves que de dire que Marie est Mère de Jésus et de tous ceux qui sont engendrés en Jésus ? » (P. Chaminade, EM I, p. 241).

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8.3 Notre réponse. « Connaître, aimer, servir Marie ! »

a) Le Fondateur nous donne comme premier devoir de connaître notre Mère. Constatant une certaine négligence en ce domaine, il dit : « A combien de chrétiens, la Vierge Marie pourrait adresser le reproche que le Seigneur fit autrefois à son peuple par la bouche d'Isaïe : 'Le boeuf connaît son proprétaire et l'âne, la crèche de son maître mais Israël ne connaît pas, ne comprend pas !’» (Is 1, 3). Pour éviter que ces humiliantes paroles puissent s'appliquer à nous, essayons d'étudier notre Mère et notre Reine. Apprenons enfin à connaître Marie ! ». (DRM 539. EM. II, 430).

Aujourd'hui plus que jamais, nous avons le devoir de fonder notre connaissance de Marie sur le roc solide de l'Evangile. Nous ne pouvons pas nous contenter de quelques approximations sentimentales ou de quelques bribes d'information incontrôlées sur des apparitions ou des miracles. Nos frères protestants nous rendent un grand service en étant très exigeants sur la justesse de nos affirmations concernant Marie. Souvent ils sont très heureux de nous entendre parler de Marie mais à condition que nous nous appuyions sur l'Evangile.

b) Dans les dernières paroles qu’Il adresse au disciple bien-aimé avant de mourir, Jésus ne l’envoie pas à travers le monde, mais Il lui recommande d'être le fils de Marie : « Voici ta mère ! » (19, 27). Jean l'a bien compris puisqu’à partir de cette heure-là, il l'accueillit pleinement dans sa vie, dans sa foi et dans son amour, réalisant ainsi le testament de son Maître. Autrefois, au moment où se réalisait l'Incarnation, Joseph aussi avait été invité à accueillir chez lui Marie, son épouse. Joseph et Jean ont tous deux accueilli Marie comme un don précieux de Dieu : c’est ainsi que le Marianiste accueille Marie dans sa vie.

c) Notre amour de Marie trouvera de multiples expressions. Ne dit-on pas que « la bouche parle de l'abondance du cœur » ? Nous parlerons de Marie avec enthousiasme si nous vivons une étroite relation avec elle.

L'Eglise nous recommande aussi le culte de Marie et « surtout le culte liturgique ». Les fêtes mariales, tout au long de l'année, célébrées dans la joie et la louange, maintiennent la ferveur du peuple chrétien. Le pape donne l'exemple de la récitation de l'Angélus et du chapelet et ne manque pas une occasion de l'enseigner aux fidèles. Il nous est bon aussi

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de poursuivre la tradition ancienne des pèlerinages à pied, qui nous obligent à quitter le confort de nos maisons, pour marcher sur la route vers un sanctuaire marial. Ne sommes-nous pas des pèlerins sur cette terre, en route vers le ciel ?

d) Si nous aimons Marie, nous aimerons à la regarder, à la contempler et notre contemplation nous conduira à l'imitation. Marie est pour nous un modèle ; en elle l'image de Dieu n'a pas été abîmée par le péché. Tout notre travail spirituel consiste précisément à restaurer en nous cette image défigurée. En Marie nous découvrons la foi, l'espérance et la charité réalisées concrètement dans une vie humaine. Elle a vécu en présence de Dieu, toujours docile à l'inspiration de l'Esprit Saint. Toutes les vertus morales, l'humilité, la douceur, l'esprit de service etc..., trouvent en elle une réalisation parfaite. L'imitation de notre Mère devient une exigence de notre affection pour elle.

8.4 Faire alliance avec Marie (cf. Règle marianiste art. 6)

« En faisant alliance avec Marie, nous entendons l'assister dans sa mission de donner à son Fils premier-né une rnulitude de frères » Le Père Chaminade n'hésite pas à emprunter à la Bible les images qu'il utilise pour parler de notre relation à Marie. L'Alliance du Sinaï avait établi une relation privilégiée entre Israël et Dieu; de manière analogue notre consécration à Marie nous met dans une relation privilégiée avec Marie, que le P. Chaminade n'hésite pas à appeler une alliance.

De notre part, selon Chaminade, cette alliance comporte trois exigences:a) «  Nous avons choisi Marie pour Mère...b) Nous nous sommes engagés envers Marie. Et à quoi ?- A tout ce qu'un enfant doit sentir et faire pour une bonne mère, à l'aimer, à la respecter, à lui obéir, à l'assister. Oh ! Surtout, nous nous sommes engagés à ce dernier effet de l'amour filial: l'assistance, la bienveillance active; nous nous sommes engagés à publier le nom de Marie et à le faire honorer partout ».c) Nous faisons société avec Marie : c'est-à-dire que nous acquérons des droits et sur ses mérites et sur ses prières et sur sa protection et sur sa gloire et sur tout ce qu'elle a reçu de la libéralité sans borne de son Fils ».

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Marie s'engage à notre égard (cf. Chaminade, Retraite de 1819, EM II, 751,753)

a) « Elle nous choisit pour être sa famille;b) Elle s’engage à nous aimer, nous secourir, nous défendre...c) Marie entre en possession de tous nos biens, de toutes nos facultés ... Nous nous sommes donnés à elle pour qu'elle fasse de nous tout ce qu'il lui plaira, pour la plus grande gloire de son Fils ».

Ainsi, notre alliance avec Marie fait de nous ses ambassadeurs, ses envoyés, ses apôtres. En allant vers nos frères et nos soeurs les hommes, nous le ferons toujours sous la conduite et en relation avec Marie. Toute notre vie sera imprégnée de sa présence maternelle. Nous lui prêtons nos mains, nos pieds, notre bouche, afin qu'elle puisse, aujourd 'hui encore, continuer à exercer sa maternité spirituelle auprès de tous les hommes, ses enfants.

Questions pour approfondir ce chapitre :1. Pourquoi faire alliance avec Marie?2. Quels sont les engagements de Marie à notre égard?3. A quoi nous engageons-nous quand nous faisons alliance avec Marie?4. Ai-je l’habitude de renouveler chaque jour mon alliance avec Marie ? De quelle façon, avec quelle formule ?5. Différents groupes de chrétiens vivent un engagement envers Marie,

selon des modalités, des accents divers. En connais-tu quelques-uns ?

IX. LA FOI DU CŒUR

9.l Le problème

Après la Révolution s'est développé en France, un esprit d'incrédulité et d'indifférence religieuse. Certains philosophes voulaient même éliminer toute foi religieuse.

Aujourd'hui, en Afrique, la situation n'est pas tellement meilleure. Beaucoup d'hommes et de femmes, certes, jeunes et adultes, se tournent vers l'Eglise cathlolique poussés par un désir profond de chercher Dieu. Souvent ils sont déçus, ne trouvant dans nos communautés chrétiennes que formalisme et routine superficielle. Ils ne trouvent pas de réponse à leurs questions vitales et à leur désir de communion. Ils se tournent alors vers les sectes qui promettent guérison, succès, prospérité... Après peu de temps, découvrant qu'ils ont été trompés, ils sont encore plus profondément déçus.

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Alors, c'est un défi qui nous est lancé. Nous , marianistes, qui prétendons vivre d'un « esprit de foi », nous qui nous donnons comme mission « d'éduquer la foi », n'avons-nous pas une réponse adaptée à proposer à nos frères et soeurs désemparés?

9.2. Les deux niveaux de la foi

Dans son expérience de guide spirituel, le P. Chaminade a constaté que la foi véritable est vécue à deux niveaux:c) au niveau de l'intelligence : c’est la foi spéculative; d) au niveau du coeur : c’est ‘la foi du cœur’.

a) La foi spéculative

Pour beaucoup de personnes, la foi se situe seulement au niveau de l’intelligence. Elle consiste uniquement à accepter comme vraies les vérités révélées, telles que l'Eglise nous les enseigne. La foi se limite alors à une connaissance plus ou moins obscure, non controlable, en somme, une forme inférieure de la connaissance. Certes, il est important que notre foi soit éclairée. Aucun homme cultivé ne peut se contenter de la ‘foi du charbonnier’. Une étude systématique est indispensable si nous voulons échapper au doute, aux incertitudes, aux interprétations approximatives. L'approfondissement intellectuel de notre foi est une première démarche indispensable. Mais cela ne suffit pas encore pour faire passer la foi dans la vie.

b) La foi du cœur

L'expression est de S. Paul (Rm 10, 9-10). De la tête, la foi doit descendre dans le coeur, si on veut qu'elle devienne vie. Le coeur est compris ici au sens biblique, comme le centre le plus profond de la personne. La foi du coeur consiste à adhérer à la personne de Jésus, à le prendre comme modèle et à accueillir sa parole comme norme de notre conduite. Elle est un don de l'Esprit, reçu en germe lors de notre baptême ; elle est appelée à croître au point d'envahir toute notre vie.

9.3. La croissance de la foi

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a) Les études religieuses nous permettent d'explorer tout le champ de la relation de l'homme avec Dieu. L'étude de la Parole de Dieu, telle qu'elle nous est transmise dans l'Ecriture Sainte, les commentaires des Pères de l'Eglise, le récit des expériences des mystiques, tout cela doit retenir notre attention. Cela nous permettra d'éviter les fausses interprétations et d'écarter des nouveautés incontrôlées. Nous devons apprendre à distinguer les affirmations fondées sur l'Ecriture et enseignées par le Magistère de l’Eglise des élucubrations fantaisistes des apocryphes ; nous ne mettrons pas non plus sur le même plan ces enseignements fondamentaux et les révélations privées, les messages des apparitions etc., surtout aussi longtemps qu’ils n’ont pas été approuvés par le Magistère. Nous devons nous garder de deux écueils :-d'une part le rationalisme hypercritique, qui ne veut accepter que ce

que la raison peut expliquer, ce qui peut être dit ‘scientifique’;-d'autre part, le piétisme romantique, aux solutions simplistes, fondées

seulement sur le sentiment, ou encore, l’attitude fondamentaliste.b) Au niveau du coeur, il faut exercer la foi par des actes répétés. Il faut progressivement passer du sensible au spirituel; apprendre à tout regarder avec le regard de Dieu : la nature, notre propre vie, nos frères et soeurs.

Petit à petit, nous apprendrons à vivre notre foi, à devenir des « hommes de foi ». Nous y arriverons en pratiquant l'oraison pour laquelle le P. Chaminade nous a laissé une méthode simple. L'oraison est le principal exercice de la foi, puisque nous y laissons de côté nos préoccupations personnelles pour toumer notre regard vers le Seigneur.Pour nous préparer à rencontrer le Seigneur dans l'oraison et pour en prolonger les effets, nous nous exerçons à vivre en la présence de Dieu, par de fréquentes élévations de l'âme vers lui, de brèves invocations. Au début de chaque activité, nous offrons notre travail en hommage au Seigneur.

La foi du coeur ne se contente pas d'une connaissance théorique. Elle nous pousse à fréquenter la Parole de Dieu, à la lire, à la méditer, à partager avec d'autres ce que nous avons découvert. La parole devient alors un message qui nous est adressé personnellement, et parfois, à travers nous, à un frère ou à une soeur. Sachant que la foi du coeur est un don de l'Esprit, nous allons la célébrer dans les sacrements. Foi et baptême sont étroitement liés; l'Eucharistie est appelée «le mystère de la foi». En recevant les sacrements, nous offrons notre coeur à l'action de l'Esprit qui habite en nous et nous transforme de l'intérieur.

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9.4. Foi, espérance et charité

Le chrétien qui s'engage sur le chemin de la foi qui conduit à la rencontre de Dieu, ouvre en même temps son coeur à l'espérance et à la charité (agapè) qui l'unit à son Seigneur. Il est alors emporté par un élan irrésistible vers son Dieu et Créateur. Sans doute, tâtonne-t-il encore dans l'obscurité de sa condition charnelle, mais l'espérance lui donne une énergie nouvelle qui le porte vers le but.

Marie a vécu à la perfection les vertus théologales de foi, d'espérance et de charité. Elle nous précède sur notre chemin vers Dieu, le chemin de la sainteté.

Question pour approfondir ce chapitre:1. Que pouvons-nous faire pour éduquer notre foi ?2. Qu'est-ce que la ‘foi du cœur’? Comment se manifeste-t-elle ?3. Quels sont, pour moi, des modèles vivants de cette foi du cœur ?4. Quel est le lien entre la foi, l'espérance et la charité ?

Le Synode pour l’Afrique (1994) et la nouvelle évangélisation

« Non seulement le Synode a parlé de l'inculturation mais il l’a appliquée en prenant, pour l'évangélisation de l’Afrique, l'idée force de l'Eglise Famille de Dieu.

Les Pères y ont vu une expression particulièrement appropriée de la nature de l'Eglise pour l’Afrique. L’image, en effet, met l'accent sur l'attention à l'autre, la solidatité, la chaleur des relations, l'accueil, le dialogue et la confiance.

La nouvelle évangélisation visera donc à édifier l'Eglise-Famille, en excluant tout ethnocentrisme et tout particularisme excessif, en prônant la réconciliation et une vraie communion entre les dífférentes ethnies, en favorisant la solidatité et le partage en ce qui concerne le personnel et les ressources entre Eglises particulières sans considérations indues d'ordre ethnique » (Ecclesia in Africa (EA), 63).

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***« Dans une Eglise-Famille de Dieu, la vie consacrée a un rôle particulier, non seulement pour indiquer à tous l'appel à la sainteté, mais aussi pour témoigner de la vie fratemelle dans la communauté » (EA, 94).

X. FAMILLE, COMMUNAUTE, FRATERNITE

10.1 « D'un cœur unanime »

La plupart des fondateurs d'Ordres ont commencé par fonder un Institut Religieux et se sont ensuite associés des laïcs pour les seconder et partager leur spiritualité.

Dans la vie du P. Chaminade cela se passe tout autrement. Revenant d'exil en 1800, avec au coeur un zèle ardent pour l'évangélisation, il crée des associations de jeunes chrétiens laïques qui seront ses instruments pour « multiplier les chrétiens ». Ce qui l'inspire, c'est l'Eglise des premiers siècles, quand les communautés chrétiennes étaient le lieu de l'approfondissement de la foi. (DRM, 204)

L'Eglise issue de Vatican II a retrouvé l'importance de la communion ecclésiale. Celle-ci trouve sa source dans la Trinité. C'est un don de Dieu qui nous a été apporté par le Christ et qui continue à se développer par l'Eucharistie. C'est l'Esprit Saint, envoyé par le Père et le Fils, qui continue aujourd'hui à rassembler et à sanctifier l'Eglise (L.G).

Les évêques d'Afrique ont précisé cette notion en considérant l'Eglise comme une Famille. Cette communion ne repose pas sur les

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aspirations ou la volonté des hommes, mais sur la foi qui accueille le don d'En-Haut. C'est dans ce contexte que s'inscrit la famille marianiste aujourd'hui.

10.2. Les caractéristiques de la Famille Marianiste

a) Une communauté en missionNous reviendrons plus loin sur la mission. Retenons pour le

moment que la Famille Marianiste, dans toutes ses branches, est essentiellement missionnaire. « Vous êtes tous missionnaires », disait le Père Chaminade à ses disciples. Pour atteindre son objectif d'évangélisation de toutes les couches sociales, Chaminade avait rassemblé dans la première Congrégation de Bordeaux, des personnes d'origines et de formations différentes. La fondation des Instituts religieux a eu pour but de créer un ensemble plus vaste et diversifié que nous appelons aujourd'hui Famille Marianiste.« L'une des raisons principales de la fondation de la Société de Marie et de l'Institut de Filles de Marie a été d'assurer l'existence et le développement d'une communauté plus vaste » (R. I 1).Voilà l'instrument que Chaminade s'est donné pour réaliser le grand projet d'évangéliser la France et le monde.

b) Une communauté marialeLaïcs et religieux sont invités, tous à leur niveau, à se consacrer à

Marie. Marie devient la grande inspiratrice de notre communauté, réunie au ‘nom de Marie’ et ‘pour sa gloire’.

Notre alliance avec Marie nous rassemble en une Famille qui se veut une cellule d'Eglise, réalisant autant que possible l'idéal même de celle-ci. Marie est ‘figure’ et archétype de l'Eglise: en cherchant à lui ressembler, nous pénétrons dans le coeur même de l'Eglise.

c) ‘Union sans confusion’

La Famille Marianiste est constituée actuellement de quatre branches : les Fraternités ou Communautés Laïques Marianistes (CLM), l'Alliance Mariale (AM), les Filles de Marie Immaculée (FMI), la Société de Marie (SM). Rien n'empêche qu'une branche masculine de l'Alliance soit créée à l'avenir. Chaque branche jouit d'une autonomie interne. Elle peut ainsi élaborer son propre programme d'extension, ses

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projets d'évangélisation, sa gestion financière. Chaque branche vit par conséquent l'esprit de famille d'une façon qui lui est propre : les 1aïcs, dans des rencontres périodiques ; les religieux et religieuses, dans une vie communautaire de tous les instants. Cette structure comporte un risque réel. Par le jeu de forces centrifuges, chaque branche pourrait devenir étrangère aux autres. Le défi qui nous est lancé est précisément d'assurer le dialogue et la collaboration, bref, un authentique ‘esprit de famille’ entre les différentes branches, réalisant l'idéal de la charité fraternelle de l'Evangile.

Une expression a fait fortune dans la Société de Marie: ‘la composition mixte’. L'expression désigne habituellement la présence de prêtres et de frères dans une même communauté de la Société de Marie. En réalité, ne devrait-on pas l'appliquer à la Famille Marianiste dans son ensemble? Celle-ci se compose d'hommes et de femmes, de prêtres, de religieux et de 1aïcs, de jeunes et d’adultes, de riches et de pauvres, d'intellectuels et de manuels, etc., le tout dans un joyeux mélange de races et de cultures. L'idéal communautaire marianiste trouve alors tout son déploiement. L'ambition du Père Chaminade était bien de faire vivre harmonieusement et de faire collaborer efficacement des personnes aussi éloignées les unes des autres par leur culture, l'éducation, le milieu d'origine. Cette diversité de dons est notre grande richesse. L'harmonisation au service de l'Evangile, dans le respect mutuel, est le grand défi que nous avons à relever.

10.3 Les exigences de l'esprit de famille

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). L'amour fraternel n'est pas simplement ‘naturel’. Il faut accepter ses exigences si on ne veut pas le réduire à une formule creuse.a) La première exigence est une maturité relative, proportionnelle à l'âge, qui se manifeste par deux attitudes fondamentales :-Se connaître et s'accepter soi-même; s'aimer soi-même, avec ses talents et ses manques; accepter son histoire personnelle et son milieu, ses parents, l'éducation reçue...Accepter ses frères et soeurs comme différents de soi-même. Cette attitude est faite de respect et de bienveillance, et inclut le pardon. L'acceptation de soi et des autres vécue en communauté dans une

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ambiance participative, est le meilleur remède pour guérir nos blessures intérieures.b) L'esprit de famille est le contraire de l'égoïsme et demande une grande générosité. Chaque membre de la Famille est au service des autres. En retour, il reçoit bien-être et sécurité. Il accepte les responsabilités qui lui sont confiées en esprit de service.c) Les relations entre frères et soeurs sont marqués par l'ouverture et le dialogue, une franche collaboration qui permet à chacun de s'appuyer en toute confiance sur les autres. Une joie partagée est une joie multipliée; une peine partagée est une peine diminuée.d) La ‘fraternité’ que nous cherchons à vivre est fondée sur la certitude de foi que nous avons Dieu pour Père. Il n'y a pas de fraternité sans paternité. Les relations avec le sexe opposé seront empreintes de respect : chaque fille que je rencontre est ma soeur, chaque garçon que je rencontre est mon frère. L'amour fraternel devient alors l'expression de la chasteté chrétienne vécue.Ainsi la Famille Marianiste cherche déjà à réaliser l'idéal que les évêques africains proposent à toute l'Eglise d'Afrique : l'Eglise-Famille de Dieu. C'est à travers nous que l'Esprit Saint communique à toute l'Afrique ce don précieux : sommes-nous prêts à relever ce défi ?

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Questions pour approfondir :

1. Quelles nuances vois-tu entre ‘communauté’, ‘fraternité’ et ‘famille’?2. Quelles sont les ‘caractéristiques de la Famille Marianiste’ qui te semblent les plus évidentes dans les groupes que tu connais?3. Quel rôle joue la foi dans la poursuite de l’idéal ici décrit? 4. Sur quels points la Famille Marianiste peut-être faire progresser le sens communautaire africain ?

XI. ORAISON ET PRESENCE DE DIEU

Notre vie chrétienne prend sa source dans la foi et le baptême qui nous ont incorporés au corps mystique du Christ. Comme marianistes, nous mettons notre honneur à reproduire dans notre vie la relation qui a uni Jésus à sa Mère. Nous sommes ainsi amenés à vivre un esprit de famille qui trouve son expression dans la communauté et dans la relation fratemelle.

La foi a tourné notre regard vers Dieu et la prière sous ses différentes formes devient une activité essentielle du baptísé.

11.1 La liturgie, prière de 1'Eglise

La première communauté dont parlent les Actes des Apôtres, est le modèle de toute communauté marianiste. Les apôtres et quelques autres disciples sont réunis avec Marie, la mère de Jésus (Ac 1, 14). « Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42).

La prière commune - la liturgie - est vécue autrement selon les états de vie auxquels nous appartenons. Le laïc est tenu de participer à la messe du dimanche ; il s’y réunit avec toute la communauté ecclésiale pour célébrer l'Eucharistie. Il tire aussi un grand profit de la participation à la messe quotidienne ou à la Prière des Heures (Prière du Temps Présent) qui est la prière officielle de l'Eglise. Le Religieux ou la Religieuse prévoit dans son programme journalier un temps plus long consacré à la prière: Eucharistie, Prière des Heures, oraison silencieuse.

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D'autres formes de prière sont recommandées par l’Eglise : le chapelet, en commun ou en privé, le chemin de croix, etc...

Dispersés à travers le monde, les Marianistes, religieux et 1aïcs ont l'habitude de se donner rendez-vous, avec Marie et Saint Jean, sur le Calvaire à l'heure où Jésus meurt sur la croix. La Prière de Trois Heures constitue un trait-d'union qui nous ramène à l'essentiel de notre charisme.

11.2 Ascèse et oraison

La prière vocale trouve son complément dans l'oraison ou prière mentale. Celle-ci est une prière personnelle, une conversation avec Dieu. Je parle et j'écoute alternativement. Elle repose sur la conviction que Dieu est présent, qu'il me connaît, qu'il me parle et qu’il entend ma prière. Le P. Charninade a des formules lapidaires pour recommander l'oraison.

L'oraison, dit-il, « est le pivot sur lequel roule toute la vie chrétienne et religieuse ». « La vie intérieure n'est qu'une oraison continuelle ». « L'oraison est la source commune et unique de toutes les vertus »… (P.J. Hoffer, La vie spirituelle…, p. 134).

L'oraison a donc des effets multiples dans notre vie spirituelle. Elle nous place face à notre créateur, dans notre vérité de créature. Nous découvrons alors notre petitesse et notre dépendance à l'égard de Dieu. Avec l'humilité, notre coeur s'ouvre aux autres vertus et surtout aux dons de l'Esprit Saint. Imprégnés de l'amour de Dieu qui nous anime, nous éprouvons le désir de communiquer aux autres le don reçu. Notre apostolat devient le rayonnement de ce feu que l'oraison a allumé en nous. « On n'est apôtre que dans la mesure où l'on est homme d'oraison (Hoffer, p. 136).

La réussite dans l'oraison suppose un effort spirituel assidu. L'oraison est à fois ouvrage de Dieu et de l'homme; de l'homme qui s'élève à Dieu ; de Dieu qui attire l'homme, qui le soutient, qui l'unit à lui » (Hoffer, p. 136). S’il est vrai ‘que Dieu parle au coeur de ceux qui savent se taire pour l'écouter’, alors il est évident que celui qui veut devenir ‘homme d'oraison’ doit commencer par faire silence en lui. Il doit régler l'usage de la parole et toutes les manifestations extérieures de

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ses sentiments. Il doit devenir maître de son imagination, de sa pensée, de ses passions. Cet effort sur lui-même le conduit à la maîtrise de ses facultés et le rend capable de se recueillir en Dieu. Il apprend à supporter les contrariétés de la vie et à chercher en tout la volonté de Dieu. Si l'homme accomplit sa part de travail, Dieu ne manquera pas d'accomplir aussi sa part. L'effort de l'homme, fécondé par l'Esprit Saint, le fait marcher à grands pas sur le chemin de la sainteté.

11.3 Présence de Dieu

Nous savons que par notre baptême, nous sommes devenus des Temples de Dieu et que l'Esprit Saint habite en nous. A tout moment l'Esprit Saint inspire nos actes, si toutefois nous sommes attentifs à ses impulsions. Il devrait être facile, pour tout baptisé, de vivre en permanence en présence de Dieu. En réalité, nous nous laissons si facilement ‘distraire’ - tirer de côté et d'autre - par les choses de la terre. Demandons à l'Esprit Saint de nous rendre attentifs à la présence active de Dieu dans notre vie.

Le Père Chaminade ne cesse de rappeler à ses disciples que, s'ils veulent rencontrer le Seigneur dans l'oraison, il est nécessaire de penser à lui au moins de temps en temps durant leur journée. L'oraison devient alors un temps fort de la rencontre, où nous sommes uniquement pour lui. Il a même mis au point une forme d'oraison qu'il appelle « oraison de foi et de présence de Dieu ». Il la définit comme « une attention paisible à la présence de Dieu, qui fait qu'une âme le regarde à la lumière de la foi avec toute l'attention de son coeur et ne veut que lui; sans cesse, elle Le regarde et elle ne se lasse point de Le regarder: la lumière de la foi le lui fait considérer dans tous ses attributs et dans tous ses effets » (Hoffer, p. 150). Alors, progressivement, notre journée devient une «continuation d'oraison», « une vie d'oraison », une vie toute entière passée sous le regard et en présence de Dieu.

11.4 Une prière mariale

Dans une vision prophétique, le P. Chaminade voyait venir l'époque où la Vierge Marie retrouverait dans l'Eglise la place qui lui revient. Il affirmait qu'à l'Immaculée seraient réservées « de grandes victoires ». Le Concile Vatican II et depuis, de nombreux textes du

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Magistère, ont situé Marie à sa vraie place dans le mystère du salut et dans l'Eglise.

a) Prier avec Marie

Le Fondateur invitait ses disciples « à se laisser former dans le sein de la tendresse maternelle de Marie ». Elle gardait en son coeur toutes les paroles et les événements qui concernaient son Fils. Mieux que personne, elle est donc capable de nous initier à la contemplation des mystères de son Fils.

b) Prier Marie

Il est légitime également d'adresser notre prière à Marie. L'expérience de millions de chrétiens, depuis les origines, prouve que cette prière plaît à Dieu et qu'elle est exaucée. « Priez, mon cher fils,écrit Chaminade à un religieux, priez et veillez : c'est votre ancre de salut. Adressez-vous à votre protectrice éminente, la Sainte Vierge; priez-la de tout votre coeur : vous ne serez pas le premier qu'elle aura sauvé du naufrage …» (DRM, 736. Lettre du 18.12.1825). Comme le P. Chaminade nous le recommande, le Marianiste a le souci de conseiller à des frères ou des soeurs en détresse, de se tourner en toute confiance vers Marie.« Notre prière sera alors celle d'une Famille en route vers la sainteté, avec Marie pour Modèle ; la prière d'une portion du Corps du Christ reconnaissant explicitement Marie comme sa Mère; la prière d'une communauté en mission permanente avec Marie pour Guide (Maria Duce) » (V. Gizard, DRM, 738).

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Prière Marianiste de Trois-Heures

Seigneur,Jésus, nous voici réunis au pied de la croix avec ta Mère et le disciple que tu aimais. Nous te demandons pardon de nos péchés qui sont la cause de ta mort. Nous te remercions d'avoir pensé à nous en cette heure de salut et de nous avoir donné Marie pour Mère.Vierge Sainte, prends-nous sous ta protection et rends-nous dociles à l'action de l'Esprit Saint.Saint Jean, obtiens-nous la grâce d'accueillir comme toi Marie dans notre vie et de l'assister dans sa mission. AMEN !

Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit, soient glorifiés en tous lieux par l’Immaculée Vierge Marie !

Questions pour approfondir ce chapitre :

1. Résumer en quelques mots les deux grands types de prière dont il vient d’être question.2. Quelles sont, à part la liturgie, les formes de prières que le P. Chaminade recommande le plus ? Pourquoi ?3. Comment se complètent la prière vocale et la prière mentale, silencieuse ?4. Quels sont normalement la place et le rôle de Marie dans la vie de

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prière du marianiste ?5. Comme maître de vie spirituelle et de prière, le P. Chaminade te paraît-il toujours actuel ou quelque peu dépassé ? Pourquoi ? Comment ?

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XII. TOUS MISSIONNAIRES

12.1 L'expérience personnelle du P. Chaminade

Pendant une vingtaine d'année (1771-1791), G.-J. Chaminade a été en relation avec le collège de Mussidan. C'est là que, sous la direction de son frère Jean-Baptiste, se forment sa spiritualité et son esprit missionnaire. A cette époque, la jeunesse courait le risque d'être contaminée par les philosophes et libres-penseurs qui n'avaient que mépris pour la foi chrétienne. A Mussidan, on mettait l'accent sur l'union avec l'Eglise de Rome, le respect de l'autorité du pape, la dévotion à la Vierge Marie. L'école devait être une « mission permanente », à la différence des missions paroissiales qui ne duraient que quelques jours.

Sous l'influence de M. Olier et de l'école française de spiritualité, le P. Chaminade comprend que la perfection du chrétien consiste à être conforme au Christ, envoyé par le Père pour annoncer aux hommes la Bonne Nouvelle du salut. Marie qui a été associée à tous les mystères de son Fils, continue à collaborer avec lui à la réalisation de la mission que le Père lui a confiée. Le rôle maternel de Marie rejoint ainsi le rôle missionnaire de l'EgIise.

Au moment où la Révolution l'a obligé à quitter son cher collège, réfugié à Bordeaux, dans la clandestinité, le Père Chaminade travaille surtout avec de jeunes laïcs, dont la foi avait été éprouvée et trempée par la persécution. Quand il revient de son exil, il a en tête un projet d'évangélisation cohérent dont il est persuadé qu'il lui a été inspiré par l'Esprit Saint. Jusqu'à la fin de sa vie, il s'efforcera de le mettre en oeuvre.

12.2 Participer à l'apostolat de l'Eglise

Par son baptême et sa confirmation, tout chrétien est appelé à prendre sa part dans l'évangélisation du monde. Le Père Chaminade, muni du tire de « Missionnaire apostolique » se sent appelé à une mission qui dépasse le cadre étroit d'une paroisse ou d'un diocèse. Il se sait investi par le Pape d'une mission universelle.

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« Vous êtes tous missionnaires, mandatés par l'Eglise... Chaque congréganiste de quelque sexe, de quelqu'âge, de quelqu’état qu'il soit, doit devenir membre actif de la mission ! » La Congrégation elle-même doit être « une sainte milice qui s'avance au nom de Marie ». (Hoffer p. 102, EF III, 212, p.237).

En fondant les deux Instituts religieux, Chaminade poursuit le même but : foumir à la Vierge Marie une armée qui combattrait sous ses ordres. L'éducation et les autres oeuvres ne sont qu'un moyen en vue de la mission. Le religieux, la religieuse, est « missionnaire de Marie » et non un simple « industriel de l'enseignement » (Hoffer 103; Circulaires, p. 67).

L'Eglise naissante de Jérusalem a toujours été pour Chaminade un modèle à imiter. L'Evangélisation ne se fait pas seulement par la parole, quelqu'éloquente qu'elle soit, mais par le témoignage de communautés unies par la charité. « L'Esprit principal de la Société est de présenter au monde le spectacle d'un peuple de saints et de prouver par le fait qu'aujourd'hui comme dans la primitive Eglise, l'Evangile peut être pratiqué dans toute la rigueur de l'esprit et de la lettre » (Hoffer p. 105 L. II, 388, p. 175). Le pape Paul VI reprendra la même idée en disant : «L'Afrique a besoin de témoins plus que de maîtres; et si elle écoute les Maîtres, c'est qu'ils sont en même temps des témoins».

Ainsi nous voyons Chaminade avec la première Congrégation, comme avec les premières communautés religieuses, travailler en pleine pâte de l'Eglise. Il a su éviter la tentation du repli sur soi. Les congrégations n'étaient pas des clubs fermés de personnes ‘bien-pensantes’, mais des apôtres, dont certains s'engageaient par un ‘voeu de zèle’, à travailler de toutes leurs forces à ‘multiplier les chrétiens’.

12.3 La mission marianiste après Vatican II

Plusieurs priorités pourraient être dégagées pour notre mission au seuil du 3e millénaire. Retenons-en trois.

a) Etre communautés et créer des communautésNous devons d'abord prendre conscience que la FAMILLE

MARIANISTE dans son ensemble constitue le tableau que le Père Chaminade a vu comme une inspiration divine à Saragosse. Notre réussite missionnaire tient donc dans le développement harmonieux de toutes les branches de la Famille. Le Charisme marianiste n'est pas

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réservé à certaines catégories de personnes : il est proposé à tous les membres de l'Eglise aujourd'hui.« Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux ». C'est dans les communautés, qu'elles soient grandes ou petites, que le Christ est présent. Or notre objectif n'est autre que de le rendre présent dans notre monde déboussolé. Nous mettrons donc tout en oeuvre pour créer autour de nous des communautés, que ce soit en milieu scolaire, paroissial ou autre.

La Congrégation de Bordeaux pratiquait une méthode « par absorption ». Chaque membre était chargé d'en recruter d'autres; ensuite la formation se faisait à l'intérieur du groupe, tant par la contagion de l’exemple que par des enseignements. Cette méthode reste valable aujourd'hui pour nos Fraternités laïques (ou CLM, Communautés de Laïcs Marianistes). Chaque fraternité doit organiser son renouvellement interne par l'intégration de nouveaux membres. Les groupes devenus trop nombreux se scindent en deux comme les cellules vivantes du corps. Après la formation du catéchuménat, les catéchumènes devraient trouver dans les Fraternités Marianistes de Jeunes (FMJ) une ambiance favorable à leur épanouissement chrétien.Les fraternités, comme les communautés religieuses, ne sont pas des groupes en marge de l'Eglise. Elles doivent se poser la question de leur participation active à l'effort de l'Eglise, en tant qu'individus mais aussi en tant que groupes. Les retraites ouvertes organisées par certaines Fraternités sont un bon exemple de cette collaboration. La lampe n'est pas faite pour être mise sous le boisseau.

b) Nous aimons nous dire ‘marianistes’Cela veut dire que notre apostolat est un apostolat marial. Nous

nous savons envoyés par Marie ; nous sommes des missionnaires de Marie. Nous participons à la réalisation de la mission que le Père lui a confiée.

Notre apostolat sera marial aussi en ce sens que nous devons restituer à Marie la place qui lui revient. Faire connaître sa place dans le mystère du salut en scrutant les textes des Ecritures qui nous parlent de Marie. Place de Marie aussi dans l'Eglise : n'est-elle pas la Mère de l'Eglise ?

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C'est ainsi que notre Alliance avec Marie deviendra une réalité vécue, source de notre épanouissement et de notre joie. « Mon âme exalte le Seigneur »…

c) L'éducation de la foiCe qui nous est spécialement confié dans la mission de l'Eglise

c'est l'éducation de la foi. Notre rôle premier n'est pas la première évangélisation. D'autres Instituts et d'autres groupes de laïcs en ont fait leur mission première. Nous nous adressons plutôt à des personnes qui ont déjà accueilli l'évangile, mais qui ont encore besoin d'approfondir leur foi. Elles ont besoin pour cela d'être accueillies dans les groupes fraternels où elles rencontrent d'autres chrétiens, où elles trouvent des réponses à leurs questions et un encouragement au moment des tentations. Notre participation à la seconde évangélisation se trouve ici. Il est donc important pour tout marianiste, laïc ou religieux, d'avoir une solide formation biblique et théologique afin de pouvoir répondre aux questions qui lui sont posées.

Etant présents au milieu des cultures telles qu'elles sont vécues par nos contemporains, nous avons également à cœur l'évangélisation des cultures. Il s'agit de porter l'Evangile à l'intérieur des milieux professionnels, dans les familles, dans les quartiers. La culture est déterminée aussi par les lois qu'un pays se donne, et par les mass-media. Là aussi, nous devons être présents pour y défendre la solidarité et la justice.“Tout ce qu'il vous dira, faites-le!” (Jn 2, 5) C'est à nous, aujourd'hui, que cette consigne de Marie s'adresse. Il ne s'agit pas de tout faire, en désordre. Nous devons d'abord être attentifs à ce que le Maître veut nous dire aujourd'hui, devenir dociles aux injonctions de l'Esprit. Ensuite, nous mettre au travail, avec la certitude que ce que nous entreprenons n'est pas notre oeuvre, mais la mission de Marie, à laquelle nous participons; avec la certitude par conséquent que l’œuvre qui est celle de Marie ne peut pas échouer.

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XIV. LES QUATRE BRANCHES D'UNE MEME FAMILLE

Al'origine de la Famille Marianiste il y a les groupes de jeunes gens laïcs qui se réunissaient à Bordeaux à partir de 1800, sous la direction du P. Chaminade. On les appelait : La Congrégation de l'Immaculée Conception. La spiritualité élaborée d'abord pour des chrétiens laïcs, sera ensuite adaptée aux religieuses et aux religieux.

Aujourd'hui, elle comprend quatre branches jouissant chacune d'une autonomie interne. Chaque branche choisit ses responsables et organise sa vie et ses activités.

La force de cohésion de la Famille Marianiste réside dans la spiritualité commune qui est la mise en oeuvre du charisme donné par l'Esprit Saint à l'Eglise à travers nos Fondateurs. Des échanges fraternels constants favorisent la collaboration dans la formation et dans les oeuvres apostoliques. Un Conseil de Famille réunit au niveau international et au niveau national les responsables de chacune des branches.

13.1 Les Fraternités Marianistes

Le Manuel des Fraternités donne tous les détails concemant le fonctionnement des Fratermités. Il suffit donc ici de rappeler l’essentiel.

- Les membres sont des chrétiens 1aïcs, baptisés et confirmés (ou du moins en dernière année de catéchuménat).

On ne pose pas de conditions particulières. En effet, c'est dans la fréquentation assidue des réunions de la Fratemité que doit se faire le progrès dans la vie chrétienne. Les seules conditions requises sont de participer aux réunions et d'accepter de bon cœur les tâches que les responsables lui demanderont d'accomplir.

- Le but que les Fraternités se donnent est :- d'aider les membres à approfondir leur foi par l'étude de la Parole de Dieu et des directives du Magistère ;- de mener une authentique vie de prière;- de participer à l'effort d'évangélisation de l'Eglise par l’apostolat.

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Organisationa) Les Fraternités sont divisées en deux sections:- Les Fraternités adultes,- Les Fraternités Marianistes de Jeunes (FMJ).

- La Fraternité est le groupe de base. Elle comprend de 10 à 20 personnes; elle est animée par un Président, assisté d'un bureau. A l'intérieur de la Fraternité, chacun exerce une responsabilité, comme cela est décrit dans le Manuel.- Les réunions ont lieu au moins une fois par mois. Dans beaucoup d’endroits, les Fraternités, surtout de Jeunes, se réunissent deux fois par mois. Un programme de formation est édité chaque année, qui facilite grandement la tenue des réunions.

b) Le Conseil des Fraternités comprend tous les Présidents des Fraternités. Un bureau de quatre membres est chargé de l'organisation générale.

c) Chaque Fraternité a un Assistant spirituel choisi, autant que possible, parmi les Sœur ou les Frères Marianistes.

13.2 L'Alliance mariale

L'Alliance Mariale est une Association privée de laïques qui tend à devenir un Institut Séculier.

- Membres : L'Alliance Mariale accueille des femmes chrétiennes qui ont choisi de vivre dans l'état de célibat consacré, tout en restant dans le monde. Ne vivant pas en communauté, chacune doit avoir des ressources suffisantes pour subvenir à ses besoins personnels.

- Buts : Se réunir pour se soutenir mutuellement dans l'idéal qu'elles se proposent de vivre :- s'assurer une formation commune,- vivre la vie consacrée dans le monde,- porter l'évangile dans tous les milieux: famille, milieu professionnel, quartier....

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- Formation : La formation des membres de l'Alliance doit tenir compte du fait qu'elles sont engagées dans un travail professionnel. Les rencontres ne peuvent donc avoir lieu que le dimanche ou le week-end ou durant les congés.

Quand une femme exprime son désir de se consacrer à Dieu dans l'Alliance, elle rencontre l'aumônier qui lui explique les grandes lignes de cet engagement et vérifie qu'il n'y a pas d'obstacles. La personne est alors accueillie comme aspirante et confiée à l'une des membres.

Les temps du postulat peut varier selon la situation de la candidate. Elle reçoit une information générale sur la spiritualité marianiste, sur les exigences de la vie en Institut Séculier. Elle prend conscience des motivations qui l'animent.

Durant les deux années du noviciat, les candidates reçoivent une initiation à la vie de prière (prière des heures, Oraison). Elles étudient la spiritualité marianiste. Elles approfondissent leurs connaissances bibliques et théologiques.

Ala fin du noviciat, elles émettent pour une année, les trois voeux de cbasteté, de pauvreté et d'obéissance, qu'elles s'engagent à vivre selon leurs statuts propres. Après plusieurs années de voeux temporaires, elles peuvent être admises à prononcer des voeux perpétuels.

13.3 Les Filles de Marie Immaculée (Soeurs Marianistes)

Elles reçoivent des jeunes filles qui se sentent appelées par Dieu à vivre en communauté les voeux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance, et qui veulent se consacrer à Marie par le voeu de stabilité.

FormationA cause des exigences de la vie moderne, les aspirantes doivent,

au minimum, avoir le niveau de la classe de troisième (système français, ou de quatrième, système belge). Après quoi, selon les cas, elles peuvent s'orienter vers le BAC ou le Diplôme d’Etat ou bien faire une formation professionnelle ( CAP, BEP ... ). Durant ce temps, elles se font connaître aux Soeurs de la communauté la plus proche et participent aux réunions qui leur sont proposées.- Le postulat dure une ou deux années. Il y en a un actuellement à Kara au Togo. Les jeunes filles y complètent leur formation humaine et chrétienne.

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- Le noviciat, également à Kara, dure deux ans. C'est un temps d'initiation à la vie religieuse communautaire. Cela comporte des cours sur la spiritualité marianiste, l'histoire de l'Institut, la Règle de vie, la Bible et la théologie...- Apostolat: les Soeurs Marianistes sont surtout actives dans l'éducation, la santé, la pastorale.

13.4 La société de Marie (Marianistes)

Elle accueille des hommes qui ont senti l'appel de Dieu à se consacrer à Marie dans la vie religieuse communautaire, en vivant les voeux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.

Formation- Tout aspirant doit atteindre le même niveau que les aspirantes (cf. 13.3). Certains font un cycle universitaire avant l'entrée au postulat - ou prénoviciat. Durant ce temps, ils restent en relation suivie avec le chargé des vocations; ils s'efforcent de vivre loyalement leur vie chrétienne et n'hésitent pas à s'engager au service de leur paroisse ou des mouvements de jeunes.

- Le postulat est organisé dans chacun des secteurs où les Marianistes sont présents (Togo, Côte d’Ivoire, les deux Congo). Il est situé le plus près possible du lieu d’origine des postulants. Pendant un an, les postulants font l'expérience de la vie communautaire et vérifient l'authenticité de leur appel. Ils peuvent continuer pendant ce temps une formation profane (études ou stage professionnel).

- Le noviciat est installé en Côte d'Ivoire à Abadjin-Doumé. Il dure deux ans. Les jeunes y sont initiés à la vie religieuse ; ils étudient l'histoire des Fondateurs et de l'Institut, la Règle de vie, la spiritualité marianiste, etc... Durant ce temps, ils ne font pas d'études profanes. A la fin du noviciat, le jeune prononce les voeux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance pour une année. Il poursuit alors sa formation au scolasticat. - Les voeux temporaires sont renouvelés pendant quatre à six ans. Après quoi, le jeune religieux peut être admis à faire sa profession perpétuelle.

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Composition mixteLa Société de Marie ne s'est pas spécialisée dans une oeuvre

unique; c'est pourquoi elle accepte des orientations diverses. Quel que soit son métier, chaque religieux marianiste s'efforce d'être un éducateur de la foi.- Certains frères se consacrent aux travaux manuels: menuisier, mécanicien, agriculteur, etc... Ils s'efforcent autant que possible de maîtriser suffisamment leur métier pour être capables de former des apprentis. D'autres poussent la formation professionnelle jusqu'à des diplômes supérieurs (BTS, ingénieur).- Traditionnellement, la majorité des frères marianistes s'est consacrée à l'enseignement : instituteurs d'école primaire, professeurs de collèges ou de lycées.- Enfin, parmi les Frères, un certain nombre sont appelés au sacerdoce pour se mettre au service des communautés et des oeuvres, travaillant essentiellement dans l'éducation de la foi par des retraites, l'animation de centres spirituels, aumôneries, etc... Tous les religieux, Frères et prêtres, vivent la vie communautaire avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. Tous, aussi bien les frères que les prêtres, peuvent être appelés à des fonctions de responsabilité dans la Congrégation : directeurs de communautés, membres des chapitres, supérieurs provinciaux au généraux...

En Afrique, les Marianistes travaillent dans les secteurs suivants : enseignement, formation d’apprentis, animation rurale, santé, pastorale...

13.5 La Famille Marianiste du ciel

1/ Guillaume-Joseph CHAMINADE ( 1761 – 1850)

Né en 1761, il a 28 ans quand éclate la Révolution Française (1789). Il en a déjà 55 quand il entreprend la fondation des Filles de Marie Immaculée et de la Société de Marie (1816 et 1817). Il achève la rédaction de la Règle de vie – Constitutions – de la Société de Marie à l’âge de 78 ans, en 1839.

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Les dix dernières années de sa vie sont pour lui des années d’épreuve et de souffrance à cause de relations difficiles avec certains de ses disciples. Il les supporte en union avec son Maître Crucifié.Le 22 janvier 1850, ce bon et fidèle serviteur est admis au repos et à la récompense éternelles. Après avoir béni ses enfants spirituels, crucifix en main, il s’endort dans le Seigneur, comblé d'années.Son corps est alors exposé dans la chapelle de la Madeleine, à Bordeaux, où il avait tant travaillé. Le défilé incessant des fidèles devant le cercueil est un signe : ils ont déjà compris qu'un saint vient de mourir. Depuis lors, les Bordelais et les amis des Marianistes, souvent venus de loin, prient sur la tombe du P. Chaminade. De nombreux ex voto – plaques de marbre, bouquets de fleurs, etc. – attestent les faveurs obtenues.Avant la béatification du P. Chaminade, une partie de ses restes ont été transférés solennellement à la Chapelle de la Madeleine, à Bordeaux.La béatification, le 3 septembre 2000, reste l’événement marquant de l’année du Jubilé pour toute la Famille Marianiste à travers le monde.

Prières

a) pour demander des grâces par l’intercession du P. Chaminade

Seigneur, tu es continuellement à l’oeuvre dans ton Eglise et, à travers les personnes et les communautés, tu manifestes ton Esprit pour le bien de ton peuple. Tu as accordé ton esprit d'une manière spéciale à ton serviteur Guillaume-Joseph Chaminade pour qu’il vive dans la plus grande fidélité à l’Eglise et se dévoue avec ardeur au salut des hommes et tu as inspiré à plusieurs groupes d'hommes et de femmes de se mettre à sa suite en se consacrant à toi, pour servir l'Eglise sous la conduite de Marie.Donne-nous les signes visibles de sa sainteté en accordant les grâces que nous sollicitons par son intercession (en particulier…). Par Jésus le Christ, notre Seigneur. AMEN !

b) de la messe du 22 janvier

"Dieu qui as donné au Bienheureux Guillaume-Joseph Chaminade, prêtre, la grâce de se confier totalement à la Vierge Marie, Mère de Dieu, pour répandre la foi dans le monde, accorde-nous, à son exemple, de porter témoignage au Christ par la sainteté de notre vie. Lui qui

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règne avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles."

2/ Adèle de BATZ de TRENQUELLEON (1789-1828)Mère Marie de la Conception

Au moment de la fondation de la première communauté des Filles de Marie à Agen, Adèle, malgré son jeune âge, (27 ans) fut désignée comme supérieure. Elle ne vécut désormais que pour s'identifier à la Règle de son Institut, pour aider ses Sœurs à se sanctifier dans la paix du Christ et dans l'amour généreux de Marie et pour travailler à multiplier les chrétiennes. Sa santé n'y résista pas longtemps.

Le I0 janvier 1828, âgée de 37 ans, épuisée par une longue et pénible maladie supportée avec foi, "elle mourut sur la brèche, les armes à la main, les yeux fixés sur l'image du Sacré-Coeur et de la Vierge Immaculée, en s'écriant: "Hosanna au fils de David!"

Le 5 juin 1986, par décret du Pape Jean-Paul II, elle a été déclarée Vénérable. La Famille Marianiste attend avec confiance qu’elle soit, elle aussi, proclamée bienheureuse.

Prière pour la glorification de Mère Adèle de Trenquelléon

"O Dieu, source de vie et de sainteté, nous te rendons grâce d’avoir mis au coeur de ta servante, Adèle de Trenquelléon, un ardent esprit missionnaire et un profond amour filial pour la Vierge Marie. Nous te rendons grâce pour l'enthousiasme avec lequel elle a cherché, au cours de sa brève existence, à faire croître la foi, l'amour du Christ et de sa Mère, plus particulièrement chez les jeunes et les moins favorisés. Donne-nous, Seigneur, d'être à sa suite témoins de son amour pour nos frères; et pour qu’elle soit glorifiée par l’Eglise, accorde-nous par son intercession les grâces que nous te demandons, (en particulier...). Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. AMEN !

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3/ Marie-Thérèse-Charlotte de LAMOUROUS (1754-1836)

Née en 1754, elle se comporte en vraie ‘résistante’ pendant la Révolution, aidant les prêtres clandestins de Bordeaux - dont Chaminade -, dans leur ministère risqué. Elle demeure une collaboratrice très active du P. Chaminade à son retour d’Espagne et aidera également Mère Adèle lors de la Fondation des Filles de Marie Immaculée. Le P. Chaminade est son accompagnateur spirituel. Melle de Lamourous aussi a fondé une congrégation religieuse (La Miséricorde) dont l'apostolat particulier est de remettre sur le droit chemin les filles et jeunes femmes tombées dans une vie de désordre, dans la prostitution. On prie pour sa canonisation avec la prière suivante :

Dieu de bonté et d'amour miséricordieux, qui veux non la mort du pécheur mais sa conversion et qui, dans tes desseins de réconciliation et de paix, as été la source du zèle admirable de ta servante Marie-Thérèse de Lamourous, nous te remercions pour toutes les grâces dont tu l’as comblée et pour toutes celles dont tu as voulu qu’elle soit l’intermédiaire. Manifeste sa sainteté en accordant, par son intercession, les faveurs que nous sollicitons aujourd'hui de toi (en particulier...) Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. AMEN !4/ MARTYRS MARIANISTES ESPAGNOLS

Le 1er octobre 1995, le pape Jean-Paul Il a canonisé trois Marianistes martyrs, les Frères Espagnols Carlos, Fidel et Jesus. Depuis que la Société de Marie (Marianistes) existe (1817), ce sont les premiers religieux à être canonisés. Ces trois religieux ont donné leur vie pour défendre leur foi chrétienne pendant la guerre civile qui a déchiré I'Espagne en 1936, peu avant la Seconde Guerre Mondiale (l939-45).

4.2. CARLOS ERANA GURUCETA (1884-1936)

Carlos est né le 2 novembre 1884. Il a prononcé ses premiers voeux comme marianiste en 1903. Son métier: enseignant! Il a été le Frère Directeur de plusieurs collèges marianistes, à Ciudad Real, Tetuan (Maroc), Madrid. Pendant la guerre civile il revient à Ciudad Real : il a

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beaucoup d'amis dans cette ville mais il est aussi trop connu. Il est arrêté par les miliciens et tué le 18 septembre 1936, parce qu'il était religieux éducateur.

4.2. FIDEL FUIDIO RODRIGUEZ (1880-1936)

Fidel est né le 14 avri1 1880. Il a fait sa première profession en 1897. Ce fut un éducateur de jeunes très sympathique et enthousiaste. Docteur en histoire, il fut aussi un archéologue réputé. Il savait transmettre à ses élèves le goût de la recherche. Fidel aussi a été arrêté puis emprisonné pendant trois mois à Ciudad Real, avant d'être fusillé, le 17 octobre 1936.

4.3. JESUS HITA MIRANDA (1900-1936)

Jesus est né le 17 avril 1900. Il est devenu religieux marianiste en 1918. Lui aussi a été un Frère enseignant très dévoué pour les jeunes. Au moment de la guerre civile, pendant les vacances scolaires, il a vécu caché pendant deux mois chez des amis très chrétiens, en même temps que des religieux Passionistes, Juan-Pedro et Pablo-Maria. Ensemble, ils se sont préparés au rnartyre. Ses cornpagnons ont été béatifiés dès 1989. Jesus, tué le 25 septembre 1936 par des gens qui luttaient contre la foi chrétienne, l'a été le Ier octobre 1995.

Messe en l’honneur des martyrs marianistes espagnolsfête le 18 septembre, prière d'ouverture :

Seigneur notre Dieu, tu as accordé aux bienheureux Carlos, Fidel et Jesus, tout brûlants d’amour pour la Vierge Marie, la grâce de souffrir pour le Christ ; par leur intercession, accorde-nous de demeurer fermes dans cette foi qu’ils enseignaient aux jeunes et aux enfants et qu’ils confirmèrent de leur sang. Par Jésus Christ ton Fils…

5/ Jakob GAPP (1897-1943)

Le I3 août, les Marianistes fêtent la mémoire du Père Jakob Gapp, Marianiste Autrichien, décapité par les Nazis, en 1943.

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Jakob était né le 26 juillet 1897, dans les montagnes du Tyrol autrichien. Religieux en 1921, il est ordonné prêtre à Fribourg (Suisse) en 1930. Aumônier dans plusieurs écoles marianistes, il s'occupait aussi des pauvres et des chômeurs, nombreux à cette époque dans son pays.

En mars l938, les nazis prennent le pouvoir en Autriche. Jakob Gapp s'oppose toujours fermement à leur idéologie, condamnée dès 1937 par le pape. Le P. Jakob continue à nous dire: refusez toute idolâtrie de la race, de l'ethnie, de l'Etat, d'un régime politique particulier ! 

Contestataire du nazisme et osant le dire haut et clair, Jakob est envoyé par ses Supérieurs d'abord en France, puis en Espagne, …pour sa sécurité ! Mais la Gestapo (police secrète nazie) l’arrête à la frontière franco-espagnole le 9 novembre 1942 et l'envoie en prison à Berlin. Les nazis, qui l’ont condamné à la guillotine, se rendent compte que cette forte tête pourrait bien vite, après son exécution, être vénérée comme martyr par le peuple, surtout en Autriche. Par conséquent, ils refusent de rendre son corps à la famille.

C'est donc le pape Jean-Paul II lui-même qui autorisera la vénération du ‘prêtre et martyr’ en le béatifiant, le 24 novembre 1996.

Prière d'ouverture de la messe du 13 août

Seigneur, tu as accordé au prêtre Jakob Gapp la grâce de combattre vigoureusement pour la justice et de confesser les vérités de la foi jusqu'à la mort; fais qu'en suivant son exemple et soutenus par sa prière, nous menions nous aussi une vie sainte et demeurions fidèles au Christ et à son Eglise. Par ce même Jésus Christ, ton Fils…

6/ FAUSTINO PEREZ MANGLANO (1946-1963)

Faustino est un jeune Espagnol plein de vie, passionné de foot et de lecture comme beaucoup d'autres gamins. Il est né à Valence le 4 août 1946. Déjà à 10 ans, il promet à Marie de dire chaque jour le chapelelet. Il prend l'habitude de s'engager dans des efforts de vie spirituelle et il se fait aider par un directeur spirituel, le P. José-Maria Salaverri, prêtre marianiste, futur Supérieur Général de sa Congrégation. Quand il a 14

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ans, alors qu’il fréquente un collège marianiste, Faustino est atteint par la maladie de Hodgkin et il meurt le 3 mars 1963.

Faustino voulait devenir missionnaire marianiste en Amérique Latine. Le P. Salaverri, voyant la qualité de sa vie spirituelle, lui permet de prononcer les voeux de religieux avant sa mort. Il écrit la vie de Faustino – « Et si Dieu me parlait ? » - et travaille au procès de canonisation de son ancien dirigé spirituel.

PRIERE pour demander des graces par l’intercession de FAUSTINO

Seigneur Jésus, tu nous, donnes en Faustino un exemple d'accueil généreux de ton amour. Si c'est ta volonté, qu'il soit glorifié dans ton Eglise, daigne le manifester en nous accordant la grâce que nous sollicitons : (la mentionner). Nous te le demandons par l'intercession de Marie, ta Mère, que Faustino a tant aimée sur la terre. AMEN !

Notre Père... Je vous salue, Marie... Gloire au Père...

Note: "LES AMIS DE FAUSTINO"

Ce sont des jeunes chrétiens qui veulent vivre sérieusement leur vie de baptisés comme Faustino - en menant leur vie de tous les jours en union avec Marie, conformément à une charte de vie spirituelle personnelle qu’ils se fixent avec les conseils d'un directeur spirituel.

Faustino est surtout l'ami et le compagnon des jeunes qui croient avoir une vocation marianiste et qui veulent d'une part, y voir clair et d'autre part, vivre tout de suite en marianistes.

Les Amis de Faustino sont fidèles, entre autres choses, à la PRIERE DE TROIS HEURES et à une PRIERE POUR SE CONFIER A MARIE chaque jour. Les voici :

Marie, Mère de Dieu et notre Mère,par Toi Dieu s'est fait homme pour demeurer parmi nous.Apprends-moi à accueillir sa Parole et à ouvrir mon coeur comme le tien à l'action de l'Esprit-Saint,

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pour que le Christ grandisse en moi,à t’aimer et à te servir pour porter avec toi la Bonne Mouvelle de Jésus Christ à mes frères. AMEN !

Il y a d'autres Marianistes dont le procès de canonisation est en cours. Demandons souvent leur aide pour nous laisser conduire comme eux à la sainteté, en suivant la voie marianiste.

PETITE BIBLIOGRAPHIE MARIANISTE

Fiches de travail pour les Fraternités Marianistes, Thèmes du Jubilé. I. Jésus-Christ, conçu du Saint Esprit, né de la Vierge MarieII. Je crois en l'Esprit SaintIII. Montre-nous le Père3

Vincent GIZARD: Le temps des prophètes, AP, Paris 1992.Vincent GIZARD: Petite vie de Guillaume-Joseph Chaminade, D.D.B., Paris 1995. XXXI. Témoins de la foi. Fidel, Carlos, Jesus religieux marianistes, Paris 1996.Louis MOREL: Jakob Gapp (brochure) Abidjan.José-Maria SALAVERRI: Et si Dieu me parlait! Faustino. Le Sarment - Fayard, Paris 1989.L'EGLISE AU RISQUE DE SA VIE8Paul-Joseph HOFFER: La vie spirituelle d'après les écrits du P. Chaminade, A.G. Rome.Peter DAINO (Trad.-adapt. R. Witwicki) : Marie debout au pied de la croix Marie, la femme qui a dit NON, éd. Epiphanie, Kinshasa. Léo PAUELS: Communautés au service du développement.SORT DE L'EGLISE9

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Léo PAUELS: Marie, Femme de la Nouvelle Alliance, Ed. Paulines, Abidjan 1997.Robert WITWICKI sm et Sr Augustine MADONDA fsm, Quand Marie avait mon âge. Ed Paulines, Kinshasa 1998.Robert WITWICKI : La voie marianiste. Accompagnement spirituel avec Chaminade. Kinshasa 1999.Robert WITWICKI : MARIE, questions et réponses. Ed. Lindonge, Kinshasa, 1999.Robert WITWICKI : MARIE, apparitions, médailles, grottes, Ed. Lindonge, Kinshasa, 1999.Robert WITWICKI : L'ANGELUS, Marie, porte de la Trinité, Ed. Lindonge, Kinshasa, 2000.

ABREVIATIONS:

Brév.IV Bréviaire = Liturgie des Heures, 4e volumeLG Lumen Gentium (Vatican II, 1964)

CONGREGA-NON DE LA TRESSAINTE VIERGEEN Evangelii Nuntiandi (Paul VI, 1974)

SERVICE DE UEGLISE 15L.I. Lettres du Père Chaminade, tome I

COMMUNAUTES EVANGELISATRICESEM I, II Ecrits Marials du P. Chaminade tome I ou II19EF Esprit de notre FondationDRM Dictionnaire de la Règle Marianiste

RV Règle de Vie des religieux marianistesUN INSTrrUT SFCULIER20

IMMACULEE 21

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TABLE DES MATIERES

Première partie: LES FONDATEURS pages

XIV. Chaminade, apôtre de la jeunesse 3

XV. Fidèle à l'Eglise, au risque de la vie 7

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XVI. Missionnaire dans son propre pays

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XVII. La Congrégation Mariale de Bordeaux 15

XVIII. Le fondateur d'Ordres Religieux 21

Deuxième partie: LA SPIRITUALITE MARIANISTE

XIX. L'étoile marianiste 33

XX. Jésus-Christ au centre de notre vie 35

XXI. Faire alliance avec Marie 39

XXII. La foi du cœur

43

XXIII. Famille, communauté, fraternité

47

XXIV. Oraison et présence de Dieu 51

XXV. Tous missionnaires 57

XXVI. Les quatre branches de la Famille Marianiste

et la Famille Marianiste du ciel 61

P. Léo PAUELS sm

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LA FAMILLE MARIANISTE

ORIGINE ET SPIRITUALITE

Abidjan – Kinshasa2000

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