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ISSN 0299 - 0342 CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS N°333 • avril 2015 de Jafar Panahi

01.04 au 28.04 2015

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Tours • Studio

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Page 1: 01.04 au 28.04 2015

ISSN

029

9 - 0

342

CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURSN°333 • avril 2015

de Jafar Panahi

Page 2: 01.04 au 28.04 2015

Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com

SEMAINE 4 du 22 au 28 avril 2015 SEMAINE 1 du 1er au 7 avril 2015

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35www.studiocine.com Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

EVERY THINGWILL BE FINEde Wim Wenders

CAPRICEde Emmanuel Mouret

UNE BELLE FINde Uberto Pasolini

LE DOS ROUGEde Antoine Barraud

JAUJAde Lisandro Alonso

CROSSWINDLA CROISÉE DES VENTS

de Martti Helde

TAXI TÉHÉRANde Jafar Panahi

14h3019h15

14h1517h1519h3021h30dim 11h

14h3019h15SAUF lundi

lundi19h30

19h30

17h4521h45

CNPjeudi19h45

1h55’

1h40’

1h27’

2h07’

1h41’

1h27’

1h22’ + court métrage 6’

L’ASTRAGALEde Brigitte Sy

17h301h37’

C I N É M A T H È Q U E

AFRIQUE 50 et VOUS AVEZ DIT FRANÇAIS ?de René Vautier

RENÉ VAUTIER, CITOYEN CINÉASTEde Yvan Petit & Franck Wolff

ON CONNAÎT LA CHANSONde Alain Resnais

2h

Hommage à René Vautier20’

SHAUNLE MOUTON

de Mark Burton & Richard Goleszowski

LES CONTES DE LA MERde A. Zareba, G. Salguero & I. Ruiz

LES GOONIESde Richard Donner

Soirée libres courtsAux frontières du réel

HISTOIRE DE JUDASde Rabah Ameur-Zaimeche

LE SCANDALE PARADJANOVOU LA VIE TUMULTUEUSE D’UN ARTISTE SOVIÉTIQUEde Oleva Fetisova, Serge Avédikian

JAMAIS DE LA VIEde Pierre Jolivet

JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE

de Benoît Jacquot

LOST RIVERde Ryan Gosling

1h25’ sans paroles

1h45’ sans paroles

1h30’ VF

1h35’

1h35’

1h35’

1h35’

17h3021h30

19h45SAUFjeudi

mercredi19h45

19h45SAUF

mercredi

17h45SAUFjeu-vendim 11h15

16h15SAUFjeu-vendim 11h

21h30

21h45

14h1516h00SAUFjeu-ven

Le film imprévuwww.studiocine.com

17h3021h45

mardi19h45

mer-samdim-lun17h00dim 11h00

mer-samdim-lun14h15dim 11h00

21h30

21h15dimanche11h00

1h39’

11’

45’

Débat avec Henri Traforetti

14h1519h30

dim 11h17h15-3D

À suivre.

À suivre.

À suivre.

À suivre.

14h1521h4516h00SAUF jeu-vendim 11h

Le film imprévuwww.studiocine.com

SHAUNLE MOUTON

de Mark Burton & Richard Goleszowski

1h25’ sans paroles

17h3021h45

VOYAGE EN CHINEde Zoltan Mayer

1h36’

mardi19h45

LE SCANDALE PARADJANOVde Oleva Fetisova, Serge Avédikian

mer-samdim-lun17h00dim 11h00

LES NOUVEAUX HÉROS

de Chris Williams & Don Hall

1h42’ VF

mer-samdim-lun14h15dim 11h00

LE DERNIER LOUPde Jean-Jacques Annaud

1h58’ VF

21h30LA SAPIENZAde Eugène Green

1h44’

21h15dimanche11h00

L’AFFAIRE SK1de Frédéric Tellier

2h

LA 5e RÉPUBLIQUEET SES MONARQUES

de Michèle Dominici

JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE

de Benoît Jacquot

BIG EYESde Tim Burton

ARNAUDFAIT SON 2e FILM

de Arnaud Viard,

SEA FOGLES CLANDESTINS

de Sung Bo Shim

L’ENNEMIDE LA CLASSE

de Rok Bicek

14h3019h45mer-sam-dim-lun16h00

14h3019h00

14h1521h45

14h1517h4519h3021h15dim 11h15

17h0021h30

CNPjeudi20h00

1h35’

1h45’

1h20’

1h51’

1h52’

À TROIS ON Y VAde Jérôme Bonnell

17h3019h45

1h26’

HACKERde Michael Mann

14h1519h00

2h13’

L’ARNAQUEde George Roy Hill

lundi19h30

2h09’C I N É M A T H È Q U E

Construire la 6e République52’

Débat avec Juliette Grange, professeur des universités

Vendredi 3 avril : rencontre avec Arnaud Viard,le réalisateur, après la séance de 19h45.

Centenaire du génocide arménien

Rencontre avec le producteur,Gorune Aprikian, après la séance.

17h3019h45jeudi 10h00

Ciclic & les Studio présentent :Court métrages animésSéance Jeune public, spéciale collégiens

(Séance gratuite)

Festival Mauvais genre

En présence du réalisateur Paul Cabon

Ciclic et les Studio proposent :

14h1517h4519h30mer-samdim-lun16h00dim 11h15

ATELIER : mercredi

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SEMAINE 2 du 8 au 14 avril 2015 SEMAINE 3 du 15 au 21 avril 2015

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35www.studiocine.com

Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.comTous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire)

TAXI TÉHÉRANde Jafar Panahi

UNE BELLE FINde Uberto Pasolini

HISTOIRE DE JUDASde Rabah Ameur-Zaimeche

LE PETIT HOMMEde Sudabeh Mortezai

LE COUSIN JULESde Dominique Benicheti

L’ASTRAGALEde Brigitte Sy

À TROIS ON Y VAde Jérôme Bonnell

14h1519h45

14h3019h15

14h1519h45mer-sam-dim16h00dim 11h15

14h3019h15dim 11h00

14h1517h3019h15mer-sam-dim16h00dim 11h

lundi19h30

17h1521h15

19h45

CNPjeudi20h00

1h22’

1h27’

1h39’

1h38’ + court métrage 5’

1h31’

1h37’

1h26’

JAMAIS DE LA VIEde Pierre Jolivet

17h4521h30

1h35’

C I N É M A T H È Q U E

CONGO, UN MÉDECIN POUR SAUVER LES FEMMESde Angèle Diabang

LES CHEVAUX DE FEUde Sergueï Paradjanov 1h37’

JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE

de Benoît Jacquot

LOST RIVERde Ryan Gosling

JAMAIS DE LA VIEde Pierre Jolivet

L’ASTRAGALEde Brigitte Sy

LEOPARDIIL GIOVANE FAVOLOSO

de Mario Martone

SALTO MORTALEde Guillaume Kozakiewiez

14h3019h15

14h1517h3019h45dim 11h

14h1519h15mer-sam16h00

14h1517h3021h45

lundi19h30

dimanche16h00

CNPjeudi20h00

1h35’

1h35’

1h35’

1h37’

2h17’

1h34’

BIG EYESde Tim Burton

19h451h45’

C I N É M A T H È Q U E

Courts métrages

Festival du court métrage

Sélection de courts métrages primés ou présentésau Festival du court métrage de Tours (1955-1971).

Le viol comme arme de guerre

52’

SHAUNLE MOUTON

de Mark Burton & Richard Goleszowski

LES GOONIESde Richard Donner

LILLA ANNAde Alicja Borg, Lasse Persson, Per Ahlin

BILLY ELLIOTde Stephen Daldry

Festival 48h Film ProjectAnimations et projections de courts métragesréalisés lors du marathon et remise des prix.

LOST RIVERde Ryan Gosling

JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE

de Benoît Jacquot

LEOPARDIIL GIOVANE FAVOLOSO

de Mario Martone

ARNAUDFAIT SON 2e FILM

de Arnaud Viard,

1h25’ sans paroles

1h30’ VF

47’ VF

1h50’ VO VF

1h35’

1h35’

2h17’

1h20’

vendredià partir de19h30

17h4521h45

VF-mer-samdimanche17h00VO-dim 11h

17h4521h45

mer-samdimanche16h15

mer-samdimanche14h15

21h15

21h00

14h15mer-sam-dim16h00dim 11h15

Le film imprévuwww.studiocine.com

Soirée de clôture

53’SHAUN

LE MOUTONde Mark Burton & Richard Goleszowski

LE SIGNE DE ZORROde Rouben Mamoulian

LE DERNIER LOUPde Jean-Jacques Annaud

IL CASTELLOde Massimo D’Anolfi & Martina Parenti

SUNSET BOULEVARDde Billy Wilder

ARNAUDFAIT SON 2e FILM

de Arnaud Viard,

VOYAGE EN CHINEde Zoltan Mayer

À TROIS ON Y VAde Jérôme Bonnell

1h25’ sans paroles

1h34’ VO

1h58’ VO

1h50’

1h20’

1h36’ + court métrage 10’

1h26’

mardi18h30

17h4521h30+mer-sam-dim16h15

mer-samdimanche17h00dim 11h

vendredirencontre :18h00

film :19h45

dimanche14h15mer-sam-dim16h15dim 11h15

mercredisamedi14h15

21h30

21h45

Le film imprévuwww.studiocine.com

LILLA ANNAde Alicja Bjork, Lasse Persson, Per Ahlin

Soirée Bibliothèque et Sans Canal Fixe

1h28’

HACKERde Michael Mann

21h152h13’

SEA FOGLES CLANDESTINS

de Sung Bo Shim

1h51’

21h45

47’ VF

Débat avec Evelyne Vanderheymet André Grimaldi

Rencontre avec Antoine Rigot.

14h1517h4519h30mer-sam-dim16h00dim 11h15

La Sécu : un droit pour nous. Quel avenir ?

rencontre avec Patrick Laurent.

14h1517h4519h30mer-sam-dim16h00dim 11h

Samedi18 avril14h15

Débat avec Louis Guinamard (journaliste)

Centenaire du génocide arménien

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Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.

S O M M A I R Eavril 2015 - n° 333

Les STUDIO sont membresde ces associations professionnelles :

EUROPAREGROUPEMENTDES SALLES POURLA PROMOTIONDU CINÉMA EUROPÉEN

AFCAEASSOCIATIONFRANÇAISEDES CINÉMASD’ART ET ESSAI

ACORASSOCIATIONDES CINÉMAS DE L’OUESTPOUR LA RECHERCHE

(Membre co-fondateur)

GNCRGROUPEMENTNATIONALDES CINÉMASDE RECHERCHE

ACCASSOCIATIONDES CINÉMAS DU CENTRE(Membre co-fondateur)

Prix de l’APF 1998

LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €.ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Éric Costeix, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Dominique Plumecocq,

Claire Prual, Éric Rambeau, Marieke Rollin, Roselyne Savard, Marcelle Schotte, André Weill,avec la participation de la commission Jeune Public.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet.ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37)

Édito ............................................................................................................. 3

CNP ................................................................................................................ 4

Soirée Bibliothèque ........................................................................... 6

Soirée Libres courts .......................................................................... 6

Soirée Arménie ..................................................................................... 7

LES FILMS DE A à Z ......................................................................... 7

En bref ...................................................................................................... 16

Bande annonce 6e République ...................................................................................... 17

Compte-renduParadise Film Festival ................................................................. 18

À propos deDiscount .................................................................................................. 19

Courts lettrages Snow Therapy ..................................................................................... 20

RencontreThomas Salvador, Vincent n’a pas d’écailles ............ 22

InterférencesVincent n’a pas d’écailles/Birdman ...................................24

À propos deLes Nouveaux sauvages ............................................................... 26

InterférencesLes Nouveaux sauvages/Réalité ............................................27

À propos deAmerican Sniper ............................................................................... 29

À propos deA Most Violent Year ....................................................................... 30

Vos critiques ....................................................................................... 33

Jeune Public ........................................................................................ 34

FILM DU MOIS :TAXI TÉHÉRAN ............................................. 36

GRILLE PROGRAMME .................................. pages centrales

Cafétéria des Studiogérée par l'association AIR (chantier d'insertion),

accueille les abonnés des Studiotous les jours de 16h00 à 21h45

sur présentation des cartes abonné et cafétéria.

Tél : 02 47 20 85 77

Pour permettre au public une plus grandefréquentation de ses collections (les plus richesde région Centre), la bibliothèque propose denouveaux horaires.

Horaires d’ouverture :lundi : de 16h00 à 19h45

mercredi : de 15h00 à 19h45jeudi : de 16h00 à 19h45

vendredi : de 16h00 à 19h45samedi : de 16h00 à 19h45

FERMETURE PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES

Site : www.studiocine.compage Facebook :cinémas STUDIO

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3Les CARNETS du STUDIO n°333 • avril 2015

éditorial

Après les massacres de janvier, desmillions de citoyens montraient,

dans les rues, leur attachement viscé-ral à la liberté d’expression et leur refusde céder à la panique que veulent pro-voquer les terroristes. Il était rassurantde voir la tranquillité de la foule etl’émotion provoquée, dans le mondeentier, par l’assassinat de l’équipe deCharlie Hebdo.Très vite, cependant, on pouvaitconstater que la notion de liberté d’ex-pression n’avait pas la même teneururbi et orbi. Très rares furent les paysoù les dessins de Charlie furent repro-duits. On soutenait la liberté, certes,mais en floutant les caricatures ! Fina-lement, malgré le besoin de se sentirnombreux et unis, on voit bien que laconception laïque et la séparationstricte entre les domaines public et reli-gieux qui en découle est une autreexception culturelle française.Face à la foule pacifique du 11 janvierdéfilaient les foules hostiles icono-clastes. Et l’on apprenait qu’en Iran, unconcours de caricatures allait être orga-nisé, ayant pour thème la Shoah, his-toire de montrer, par l’abject, que toutne peut pas être tourné en dérision…

Le cinéma est sans doute l’exceptionculturelle hexagonale majeure. Et2014, une année de tous les records :

jamais autant de spectateurs dans lessalles ! Et une part de marché pour lesfilms français jamais atteinte !Est-il de bon aloi de jouer les rabat-joieen notant que, certes, le public a glo-balement augmenté, mais que dans lesréseaux indépendants des salles art etessai, la fréquentation a baissé de prèsde 10 % ?Que les trois ou quatre gros succès ducinéma français qui ont fait se déplacerles foules enthousiastes masquent lesproblèmes de financement de très nom-breux films, petits ou moyens, dont lesbudgets se réduisent, petit à petit, enpeau de chagrin ?Comment ne pas se réjouir du succèsdu magnifique film Timbuktu à la céré-monie des Césars sans préciser que lecinéma africain (le peu qu’il en reste) estau cœur de cette diversité culturelleportée par des salles qui ont de plus enplus de mal à en (sur)vivre ?Que la liberté d’expression est la raisond’être des salles indépendantes étran-glées par les appétits monopolistiquesdes grands groupes et par la neutrali-sation du goût du grand public, tra-vaillé par des campagnes de communi-cation massive des films porteurs oudes blockbusters ? Et que la liberté quisemble avoir le vent en poupe… est laliberté de commercer ! DP

Liberté(s)

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5Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 2015 –– Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 20154

La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et le CNP proposent :

CONSTRUIRE LA 6e RÉPUBLIQUE :POURQUOI ? COMMENT ?

La Ve République, c’est la concentration despouvoirs dans les mains d’un seul homme quipeut trahir ses engagements de campagne etdont le mandat ne peut être remis en cause.Cela vaut pour son président-monarquecomme pour les barons à la tête des exécutifslocaux. La rupture avec ce système pose demultiples questions. Comment placer lesreprésentants élus sous le contrôle de leursélecteurs ? Quels mécanismes de démocratiedirecte introduire dans les institutions sanstomber dans le populisme qui flatte le peupleen lui confisquant sa souveraineté ? Quelleplace faire à la démocratie délibérative ? Autirage au sort ? Quels principes fondamentauxinscrire prioritairement dans une nouvelleconstitution ?Après la projection du film La Ve Républiqueet ses monarques réalisé par Michèle Domi-nici (2013 – France – 52’), un débat aura lieuen présence de Juliette Grange, professeurdes universités à François Rabelais, auteurd’un ouvrage sur l’idée de République.

Les Amis du Monde diplomatique, le Collectif féministePcf/Front de Gauche, ATTAC, la Ligue des Droits del’Homme (LDH), la Convergence services publics 37, leCollectif Notre santé en danger, le CNP proposent :

LA SÉCU : UN DROIT POUR TOI, POURMOI, POUR NOUS. QUEL AVENIR ?

70 ans après sa création, la Sécurité socialeest menacée dans ce qui constitue sa raisond’être : la solidarité devant les risques majeursde l’existence. La Sécu est-elle devenue unpuits sans fond où s’engloutissent les cotisa-tions ? Sa mort est-elle programmée par l’Étatsoumis aux marchés financiers ? À l’origine,son fonctionnement respectait son principefondateur : « Contribuer selon ses moyens etrecevoir selon ses besoins ». L’État a rompu

cette logique au profit des mutuelles et desassurances privées, tout en faisant le choixd’exonérer très largement le patronat de coti-sations sociales. Comment répondre aux nou-veaux besoins ?Après la projection de courts-métrages,interventions d’Evelyne Vander-Heym,ancienne directrice de l’hôpital Les Bluets etco-animatrice du Collectif national Protectionsociale-santé du PCF/Front de Gauche etd’André Grimaldi, ancien professeur demédecine à la Pitié-Salpêtrière, puis débat.

Le Café des Femmes, Osez le féminisme ! 37, le Mou-vement du Nid, Peuples Solidaires de Touraine, Frèresdes Hommes (FDH), l’Association d’aide aux victimesen Syrie (AAVS), l’Association Echange et Développe-ment (AED), le Collectif féministe Pcf/Front de Gauche,le Centre d’information sur les droits des femmes et desfamilles (CIDFF) et le CNP proposent :

LE VIOL COMME ARME DE GUERRELe viol de guerre subi par les femmes est uneredoutable arme qui détruit et humilie l’hu-manité entière : des millions de viols ont eulieu durant la deuxième guerre mondiale.Plus récemment, 60 000 viols ont été perpé-trés dans l’ex-Yougoslavie, 500 000 en Répu-blique démocratique du Congo depuis 1998,sans oublier les 50 000 viols recensés à ce jouren Syrie.Ces quelques chiffres illustrent un fait indé-niable : le viol est une arme de guerre.Par ailleurs, de nombreuses autres maltrai-tances sont infligées aux femmes en temps deguerre : enlèvement, prostitution, mariageforcé, esclavage ou bombe humaine…Ce n’est qu’en 2008 avec la résolution 1820du Conseil de Sécurité de l’Onu que le viol aété reconnu comme arme de guerre. Film : Congo, un médecin pour sauver lesfemmes de Angèle Diabang (2014 - France -52’).Suivi d’un débat avec Louis Guinamard, jour-naliste, auteur de Survivantes. Femmes vio-lées en République démocratique du Congo.

jeudi 2 avril - 20h00

jeudi 9 avril - 20h00

jeudi 16 avril - 20h00

Le CNP propose :HOMMAGE À UN CINÉASTE ENGAGÉ :

RENÉ VAUTIERRebelle, intellectuel, homme d’action,cinéaste, il fut tout cela et bien plus encore.Pour beaucoup son nom reste lié à la guerred’Algérie à travers son film emblématiqueAvoir vingt ans dans les Aurès.Engagé dès 15 ans au sein de la Résistance,il ne cessera de dénoncer et combattre toutesformes d’injustice et d’exploitation à traversson cinéma militant : colonialisme, guerre

d’Algérie, racisme, pollution...Actif dans les groupes Medvedkine après mai1968, par ailleurs défenseur de l’autonomiebretonne, le cinéaste combattant nous a quit-tés le 4 janvier 2015, laissant derrière luiœuvre remarquable.Films : Afrique 50 (1950 – France – 20’),Vous avez dit : Français ? (1986 –France – 45’), René Vautier, citoyencinéaste de Yvan Petit et Franck Wolff(2002 – France, – 11’), Sans Canal Fixe.Débat en présence de Henri Traforetti parte-naire avec René Vautier dans le groupes Med-vedkine de Besançon.

jeudi 23 avril - 19h45

Cette année, pour sa 9e édition, Mauvais Genre, le Festival inter-national de cinéma de Tours, en partenariat avec Ciclic, proposeune séance jeune public spécial collégiens, le jeudi 2 avril à 10h.Au programme des courts-métrages animés. (Entrée libre).

Cinématographe : du grec kinema /mouve-ment et graphe/écrire. Écriture du mouve-ment. Ce qui écrit au cinéma ce n’est pas laplume, c’est la caméra.Mais alors, le scénario, qu’est-ce que c’est ?De l’écriture ? De l’écriture technique ? Maisqu’est-ce que c’est qu’une écriture tech-nique ? Et quels rapports entretient-elle aveccelle du roman ?Notre invité, Patrick Laurent, a été scéna-riste pendant une trentaine d’années. Il se

consacre désormais à la littérature. Son pre-mier roman, Comme Baptiste, a été publiéchez Gallimard en septembre 2013. Ledeuxième sortira prochainement chez lemême éditeur.

19h45 : projection du film

Sunset Boulevard1950, de Billy Wilde (voir page 14).

Rencontre avec Patrick Laurent.

vendredi 10 avril 2015 – 18hD’une écriture l’autre : du scénario au roman

Ce mardi 14 avril, les Studio ouvrent leurbibliothèque pour y accueillir l’équipe de SansCanal Fixe, qui vient y projeter Il Castello.L’opération se répétera, de manière régulière,tous les deux mois et chacune sera suivied’une rencontre avec le public.

Il CastelloItalie – 2011 – 1h28, de Massimo D’Anolfi et Martina Parenti

Aéroport de Malpensa, Milan. Au fil de quatre

saisons, le récit dévoile une structure labyrin-thique : une ville faite d’espaces aseptisés oùles marchandises cohabitent avec les per-sonnes, où l’orientation est mise à l’épreuve.Un lieu de départs et d’arrivées, de contrôlessystématiques, d’interrogatoires et d’exer-cices. Mais aussi des personnes, qui ont faitde ce château leur domicile. Un film choral,symbole de notre présence dans ce monde.

Mardi 14 avril, 18h30 : SCF se fixe aux Studio !

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– Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 20156 7Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 2015 –

Les films de A à Zwww.studiocine.com

Sur le site des Studio (cliquer sur : PLUS D’INFOS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverezdes présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle.

Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partir des informations disponibles au moment où nous imprimons.

w w w . s t u d i o c i n e . c o m

AVANT LES FILMS, DANS LES SALLES, AU MOIS D’AVRIL 2015 :• Songs for distingué lovers de Billy Holiday (Studio 1 2 4 5 6) • Black Messiah d’Angelo and the Vanguard Studio (studio 3-7)

Musiques sélectionnées par Eric Pétry de RFL 101.

Franck Magne, jeune inspecteur tout justenommé au Quai des Orfèvres, se voit confierl’enquête sur l’assassinat d’une jeune fille.Pendant sept longues années, il va chercherle lien avec d’autres affaires similaires dansle mode opératoire, et traquer la moindreinformation, afin de mettre un nom et lamain sur SK1, le Serial Killer n°1, qui pen-dant cette période, agressera encore moultjeunes femmes, dont sept périront sous sescoups. Jusqu’à ce que l’analyse ADN per-mette de confondre un dénommé GuyGeorges… Le réalisateur explique avoir« une obsession : tenter de décoder le Mal…cette histoire me semblait emblématiquepour le montrer, mais surtout observercomment la société, la police et la justices’organisent face à lui ». Il s’est appliqué àêtre au plus près de la réalité, sans pourautant tomber dans le voyeurisme et a,pour écrire son scénario, étudié tous les lesécrits concernant le sujet : « je ne pouvaispas faire de la fiction à partir d’un fait diversaussi atroce et aussi récent ». Et s’il ne seplace jamais du point de vue du tueur, iltenait, comme l’avocate de Guy Georges, à« traquer l’homme derrière le monstre ».

Sources : dossier de presse

L’Affaire SK1France - 2014 - 2h00, de Frédéric Tellier,

avec Raphaël Personnaz, Nathalie Baye, Olivier Gourmet…

Clara et moi, le premier et beau long-métrage d’Arnaud Viard, est sorti en 2003.Depuis, toutes ses tentatives pour en réali-ser un second ont été des échecs. Décou-ragé, il décide alors de changer de vie. Il sesépare de Chloé, avec laquelle il tentait defaire un enfant, et reprend son travail deprofesseur au cours Florent. Là, il rencontreGabrielle...Le point de départ, autobiographique,narre, en mêlant élégamment réalité et fic-tion, les embûches auxquelles se confronteArnaud Viard, qui joue son propre rôle.Bourré d’humour et de dérision, ironique ettendre, Arnaud fait son deuxième film estune œuvre délicate qui sait s’adresser àtous et pour laquelle le réalisateur a su trèsbien s’entourer, entre autres par la trop rareIrène Jacob et par l’excellent Mathieu Boo-gaerts à la musique. Souhaitons à ArnaudViard de ne pas avoir besoin d’attendreaussi longtemps pour remettre son talent àl’œuvre dans Arnaud fait son troisièmefilm. JF

Vendredi 3 avril, rencontre avec Arnaud Viard, le réalisateur après la projection de 19h45.

Arnaud fait son deuxième filmFrance – 2014 – 1h20, de Arnaud Viard,

avec Arnaud Viard, Irène Jacob, Frédérique Bel...

En avril, Tours accueillera pour la deuxième foisle Concours international de courts métrages :« 48 Hour Film Project »Le plus important marathon de courts métragessouhaite donner la chance à tous les amoureuxdu cinéma de se lancer un défi, avec comme tou-jours, un principe simple : réaliser un film en48 heures chrono ! Pour sa deuxième édition àTours, la compétition posera de nouveau sesvalises du 3 au 5 avril 2015 !Pour la société de production Les Films du loupblanc, c’était « une véritable évidence pour nousde voir débarquer ce marathon sur notre planèteTours. Une chance pour chaque jeune réalisa-teur de se dépasser et de se révéler... en 48heures seulement ! Et une évidence également

de partager cet événement unique avec notrepartenaire de cœur, les cinémas Studio ».Créativité, talent et passion sont les maîtres-mots de cette compétition internationale. Tousles films seront projetés et les meilleurs serontrécompensés lors de la finale du 17 avril à partirde 19h30 aux Studio.Une soirée pleine de rebondissements, d’anima-tions et d’échanges. Un rendez-vous à ne surtoutpas manquer !

www.48hourfilm.com/tourswww.facebook.com/filmsloupblanc

Les Films du loup blanc : bureau: 07.82.41.82.31 [email protected] - www.facebook.com/flbprod

www.flbprod.com

En présence de Paul Cabon, réalisateur deTempête sur Anorak.

LIBRES COURTS : AUX FRONTIÈRES DU RÉELÀ la lisière du fantastique, les films de cettesélection flirtent avec les codes du genre,jouant sur les figures de l’étrange, du mystèreet des phénomènes inexpliqués. Empruntantparfois les archétypes de la science-fiction,comme le voyage dans l’espace ou la métamor-phose, ils interrogent la normalité et l’ordreétabli de notre monde. Les personnages évo-luent dans des univers lointains oubizarres, ou dans des espaces où le tempssemble suspendu. Chaque histoire, qu’ellesoit empreinte d’humour ou de poésie, faitainsi vaciller notre réalité.

Yuri Lennon’s landing on Alpha 46d’Anthony Vouardoux-Allemagne, Suisse - 2010 - 14’

Un astronaute, Yuri Lennon, part en missionvers Alpha 46, satellite fictif de Jupiter.

ShadowFrance - 2014 – 23’, de Lorenzo Recio

Taipei. Xiao Shou est un garçon timide qui

exerce le métier de montreur d’ombres itiné-rant. Un jour, il croise la sublime Ann dont iltombe immédiatement amoureux.

NectarFrance - 2014 - 18’, de Lucile Hadzihalilovic

Dans un parc, une chambre ronde. À l’inté-rieur, des femmes se livrent à un rituel par-faitement rôdé.

JuniorFrance - 2011 - 21’ , de Julia Ducournau

Justine, dite Junior, treize ans, est un gar-çon manqué un brin misogyne, qui va vivreune étrange métamorphose.

Tempête sur anorakFrance - 2014 - animation - 16’, de Paul Gabon

Une tempête s’empare des côtes bretonnes.La nature s’affole, deux scientifiques se fontprendre dans le tumulte.

Planet SigmaFrance - 2014 - animation, expérimental - 12’, de Momoko Seto

Planet Sigma abrite des créatures géantesendormies dans la glace.

Les fiches signées correspondent à des films vus par les rédacteurs.

A

Vendredi 17 avrilLe festival du film en 48 heures débarque à Tours

Mercredi 22 avril à 19h45Une séance de courts métrages proposée par les Studio et Ciclic.

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– Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 20158 9Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 2015 –

Une nuit d’avril 1957. Albertine, 19 ans,saute du mur de la prison où elle purgeaitune peine pour hold-up. Dans sa chute, ellese brise douloureusement un petit os dupied : l’astragale. Rampant jusqu’à la route,elle est secourue par Julien, repris de jus-tice, qui l’emmène et la cache chez uneproche à Paris. Pendant sa convalescence,Julien, petit malfrat, sera arrêté. Ainsiséparée de cet homme dont elle s’est éprise,et toujours recherchée par la police, Alber-tine se planque et se prostitue pour sur-vivre. Après Les Mains libres (2010), BrigitteSy, également actrice et scénariste, proposeson second long-métrage, basé ici sur leroman éponyme et autobiographique d’Al-bertine Sarrazin paru en 1965 (à lire !) L’As-tragale confirme son talent de réalisatriceavec un superbe film réunissant un duod’acteurs remarquable sur l’histoire véri-dique d’une jeune femme passionnémentamoureuse, audacieuse et dotée d’une bellesensibilité d’écrivain. RS

Charlotte et Micha viennent de s’acheterune maison près de Lille pour y filer le par-fait amour. Mais Charlotte trompe Michaavec Mélodie, tandis que Micha trompeCharlotte, également avec Mélodie… Ver-tiges du mensonge, et secrets sont aucentre de ce triangle amoureux.Jérôme Bonnell est un jeune réalisateurtalentueux. Certains se souviennent duChignon d’Olga ou des Yeux clairs qui luivalurent le prix Jean Vigo. Plus récemment,il remporta un franc succès avec Le Tempsde l’aventure (Emmanuelle Devos et GabrielByrne). Nous nous réjouissons déjà deretrouver la très douée Anaïs Demoustier et

À trois on y vaFrance – 2015 – 1h26, de Jérôme Bonnell.

Avec Anaïs Demoustier, Félix Moati, Sophie Verbeeck.

L’AstragaleFrance – 2015 – 1h37, de Brigitte Sy,

avec Leila Bekhti, Reda Kateb, Esther Garrel, India Hair…

le jeune Félix Moati dont la bonne humeuravait enthousiasmé les spectateurs lors desa visite aux Studio à l’occasion de la pré-sentation du film de Michel Leclerc Télégaucho.

Sources : dossier de presse

Walter Keane est devenu célèbre dans lesannées 1950-1960 pour ses tableaux d’en-fants et d’animaux aux yeux démesurés,vendus bon marché dans toute l’Amériqueet considérés aujourd’hui comme les pre-mières œuvres d’art de masse. C’est en faitsa femme, Margaret, qui était la véritableartiste, comme elle finit par le faire savoirlors d’un procès retentissant…Maître du fantastique, excellent conteur etgraphiste d’exception, Tim Burton a notam-ment signé la mise en scène de Batman 1et 2 (1989, 1991), Edward aux mains d’ar-gent (1990), Ed Wood (1994), Sleepy Hollow(1999), Charlie et la Chocolaterie (2005),Sweeney Todd (2007), Dark Shadows(2012). Ici, pas de vampire, d’extra-ter-restres, ou d’araignées. Pourtant, avec lajolie palette de couleurs semblable à cellede Big Fish, il a, à nouveau, enthousiasméson public.

Sources : dossiers de presse

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Emmanuel Mouret reprend, dans Caprice,le rôle de prédilection d’amoureux roman-tique en perdition qu’il met en scène de filmen film : Une autre vie, L’Art d’aimer, Unbaiser s’il vous plaît… Clément, professeur

Billy Elliot

CapriceFrance – 2015 – 1h40, de Emmanuel Mouret,

avec Virginie Efira, Anaïs Demoustier, Laurent Stocker.

Big EyesUSA – 2015 – 1h45, de Tim Burton,

avec Amy Adams, Christoph Waltz, Krysten Ritter…

des écoles, a tout pour être heureux. Iladmire une célèbre actrice du nom d’Alicia,qui devient sa compagne. Mais tout estchamboulé lorsqu’il rencontre Caprice, unejeune femme excessive qui s’éprend de luitandis que son meilleur ami se rapproched’Alicia. Dans ce triangle amoureux, notrehéros a beau résister, il est toujours aussimaladroit, timide et dépassé par les événe-ments… Du plaisir en perspective avec cettenouvelle comédie romantique truffée d’élé-ments comiques, voire burlesques.

Sources : dossier de presse

Jules et Félicie vivent leur vie routinièred’octogénaires au cœur de la campagnebourguignonne. Forgeron, il passe ses jour-nées à créer des objets en fer alors que safemme s’occupe du potager et des tâchesménagères… Grâce au talent artistique deDominique Benicheti, chacun de ses plansrappelle les peintres du 19e sièle, Van Gogh,Corot, Millet. « Associant objectivité etbeauté, insensibilité et chaleur, le film esten fin de compte un hommage à la vie elle-même ». Magnifiquement restauré, ce chefd’œuvre du cinéma documentaire, « est unpur éblouissement qui transforme le gestede l’homme en véritable miracle cinémato-graphique. »

Sources : telerama.fr – festival-larochelle.comFilmographie : La Revole (97) – La Grotte Chauvet(00) – L’Odyssée magique (09)

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En 1941, Staline organise la déportationmassive de familles estoniennes. Erna faitpartie de ceux et celles qui ont été envoyésen Sibérie. Pendant 15 ans, elle enverra des

Les Contes de la mer

Crosswind-La Croisée des ventsEstonie – 2014 – 1h27, de Martti Helde,

avec Laura Peterson, Tarmo Song, Mirt Preegel...

Le Cousin JulesFrance – 1973 – 1h31, documentaire de Dominique Benicheti

lettres à son mari demeuré en Estonie.Crosswind met, en quelque sorte, ces textesen scène à partir d’un dispositif aussi rigou-reux qu’original : filmées en noir et blanc,les scènes sont des tableaux presque immo-biles au milieu desquels la caméra sedéplace, comme si les personnages avaientété « figés dans le temps, sidérés ». L’effetest esthétiquement très fort et le film en aparfois été jugé assez dérangeant : a-t-onen effet le droit d’esthétiser ainsi un acte dedéportation ?

Sources : telerama.fr, imdb.com

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Un cinéaste reconnu prépare son prochainfilm autour du thème de la monstruosité. Ilvisite des musées pour en trouver desreprésentations, mais au fur et à mesure deses recherches une tache rouge apparaîtdans son dos et s’agrandit de jour en jour...Voilà un film totalement atypique, mêlantles genres et les repères, s’amusant àperdre le spectateur en étant à la fois trèssérieux et plein d’humour (Jeanne Balibar,impayable en historienne d’art cintrée, parexemple). Trivial et érudit, Le Dos rougerepose sur plusieurs envies d’Antoine Bar-raud, le cinéaste : « filmer dans les musées,dresser un panorama personnel de lamonstruosité à travers la peinture et mon-trer le monde et les chimères du cinéasteBertrand Bonello. J’ai eu envie qu’il soit leprotagoniste d’une histoire imaginaire, cou-sue de réel et d’inventé ». Interprété parGéraldine Pailhas, Pascal Greggory, NicolasMaury, Joana Preiss, Valérie Dreville, entreautres, ce projet ambitieux, baroque etincongru, mystérieux et à la lisière du fan-tastique est le film idéal pour succomber auSyndrome de Stendhal. JF

Le Dos rougeFrance – 2014 – 2h07, de Antoine Barraud, avec Bertrand Bonello,Jeanne Balibar, Géraldine Pailhas, Joana Preiss, Pascal Greggory…

Le Dernier loup

Film proposé au jeune public, les parents restant juges.

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Une prof d’allemand attentive, conciliante,sympathique, part en congé de maternité.Elle est remplacée par un homme austère,intraitable, sans compromis, qui n’autoriseque l’allemand pendant son cours. Rapide-ment son comportement provoque des ten-sions dans une classe peu habituée aux exi-gences de discipline. Quand une élève sesuicide, ses camarades accusent le profd’en être responsable. Leur rébellion prendla forme d’absences en cours, d’agressions,de critiques lancées sur la radio du lycée...Comment élèves, enseignants et systèmeéducatif se sortiront-ils de cette impasse ?Le film est inspiré d’événements dont le réa-lisateur a été témoin. Il nous bouscule,nous dérange, en nous plaçant subtilementau cœur d’une micro société ballottée entreémotions, responsabilités de la part desélèves, des parents et des enseignants. Mais« rien n’est blanc, rien n’est noir » !Prix du public au Festival Premiers plansd’Angers 2014, Prix Cineuropa entre autre.MS

Alors qu’il vient de se disputer avec safemme, Thomas, écrivain, erre en périphériede la ville au volant de sa voiture. C’est unenuit d’hiver manquant de visibilité au solenneigé et Thomas percute un jeune garçonqui traversait la route. Les années passentet cet horrible accident résonne toujoursdans la vie de l’écrivain. Comment se par-donner quand on a commis l’impardon-nable ? Tandis que ses relations et sa vievolent en éclats, Thomas trouve un chemininattendu vers la rédemption. Mais ilapprend aussi à ses dépens que certainespersonnes n’en ont pas fini avec lui…Scénariste, producteur et photographe, réa-lisateur de films remarquables comme

Everything Will Be FineAllemagne.Canada/Norvège – 2D / 3D 2015 – 1h55, de Wim Wenders, avecJames Franco, Charlotte Gainsbourg, Rachel McAdams, Marie-Josée Croze…

L’Ennemi de la classeSlovénie - 2013 - 1h52, de Rok Bicek,

avec Igor Samobor, Natasa Barbara Gracner, Tjasa Zeleznik..

11Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 2015 –– Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 201510

Paris, Texas (1984) et des documentairestels que Le Sel de la Terre (2014) co-réaliséavec Juliano Ribeiro Salgado, Wim Wendersest un extraordinaire homme decréation dont on attend avec impatience lanouvelle fiction.

Sources : dossier de presse

Voir pages Jeune Public

Entre Chicago et Los Angeles, Hong-Konget Jakarta, le FBI et le gouvernement chi-nois cherchent à démanteler un puissantréseau de cybercriminalité, responsable dupiratage de la plus ancienne bourse de com-merce au monde, la Chicago Board Trade.Mais il leur faudra quémander l’aide dupirate informatique auteur du code à l’ori-gine du désastre, qui purge sa peine en pri-son.Les films qui prennent pour racines lemonde de la finance et ses dérives se fontde plus en plus nombreux à mesure que lesannées (et la crise) passent. Après l’excel-lent Margin Call (J.C. Chandor, 2011) ou LeLoup de Wall Street de Scorsese (2013),c’est au tour de Michael Mann de se lancer.Le réalisateur de films aussi variés que Heat(1995), Le Sixième sens (1986) ou Le Der-nier des Mohicans (1992) livre un thrillerqui semble décoiffant. À vos écrans !

Sources : dossier de presse.

Après s’être retiré dans le désert, soutenupar son disciple Judas, Jésus retourne dansle monde pour y retrouver ses autres dis-ciples. Son enseignement, radical, stupéfaitles foules et attire l’attention de tous. Judasest, à ce moment-là, le gardien de sa parole...

Histoire de JudasFrance – 2014 – 1h39, de Rabah Ameur-Zaïmeche, avec

Nabil Djedouani, Mohamed Aroussi, Rabah Ameur-Zaïmeche…

Les Goonies

HackerEtats-Unis – 2015 – 2h13, de Michael Mann,

avec Chris Hensworth, Viola Davis, Lee-Hom Wang…

Séance Ciné-ma différence :samedi 18 avril à 14h15

R. Ameur-Zaïmeche a toujours fait des filmshors normes qui saisissent par leurs partispris, leur audace et la façon dont, quel quesoit le contexte, ils ont des résonances poli-tiques contemporaines très claires. Cette foisnon plus, il ne déroge pas à cette règle, ennous offrant une vision très décalée deJudas, ce prototype du traître... Il affirme iciavoir voulu faire un film « plus poétique »(qualité omniprésente dans ses autresœuvres) « que politique ». Mais il n’y a nuldoute que cette vision dans laquelle « il s’agitde rester aux aguets et de se méfier de touteparole d’Évangile qui prétend être vérité, afinde préserver le rêve qui est en nous, » vabousculer.Attention ! Le cinéma de Ameur-Zaïmechene sacrifie jamais la beauté formelle ouvisuelle à la politique ! On attend cette sortieavec impatience !

Sources : Potemkine.fr, lemonde.frFilmographie : Bled Number One (2006) Le Derniermaquis (2008), Les Chants de Mandrin (2011)

Franck est gardien de nuit dans un centrecommercial de banlieue. Dix ans auparavantil était ouvrier spécialisé et délégué syndical,toujours prêt au combat. Aujourd’hui, spec-tateur résigné de sa vie, il s’ennuie. Une nuit,il voit un 4x4 qui rôde et sent que quelquechose se prépare... La curiosité le sort de sonindifférence et il décide d’intervenir. Uneoccasion pour lui de reprendre sa vie enmain.Pour son 15e long métrage, Pierre Jolivet achoisi un registre plus douloureux qui, au fildu récit, prend le rythme, la noirceur, la cou-leur d’un vrai polar. Et il trouve dans OlivierGourmet un acteur exceptionnel, capable dedonner la complexité et la grandeur de cepersonnage dépassé qui finit par être unesorte de héros.

Sources : dossier de presse

Jamais de la vieFrance – 2015 – 1h35 – de Pierre Jolivet,

avec Olivier Gourmet, Valérie Bonneton, Julie Ferrier…

1882, fin fond de la Patagonie, le gouverne-ment argentin mène une campagne des-tructrice contre la population indigènelocale. Le capitaine Gunnar Dinesen arrivedu Danemark, avec Ingeborg, sa fille dequinze ans, pour occuper un poste d’ingé-nieur dans l’armée. Ingeborg tombe amou-reuse d’un jeune soldat et s’enfuit. Son pèrepart alors dans le territoire ennemi pour laretrouver...Lisandro Alonso est le réalisateur de LosMuertos, La Libertad et Liverpool. Ces troisfilms ont été autant d’expériences fasci-nantes pour les chanceux qui ont pu lesvoir. Jauja ne déroge pas à la règle et pro-voque le même effet, mais avec une nuancede taille, à savoir la présence, pour la pre-mière fois, d’un acteur immensémentcélèbre en tête d’affiche : Viggo Mortensenqui montre une nouvelle fois, après Loin deshommes, de David Oelhoffen, son envie desortir des sentiers battus. Esthétiquementsomptueux, il fait bon se perdre dans cemystérieux voyage et suivre cette quête soli-taire qui nous emmène dans un lieuinconnu, loin, vraiment loin de l’ordinairedu cinéma. JF

Nouvellement arrivée de Paris, Célestine estengagée comme femme de chambre dansune maison bourgeoise tenue d’une mainde fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, unénigmatique jardinier qui la fascine. Elle estprête à tout pour échapper à la monotoniede son destin… 70 ans après Renoir, 50 ansaprès Buñuel, Benoît Jacquot ose proposersa lecture du roman d’Octave Mirbeau, écriten 1900. Comme dans Les Adieux à lareine, son précédent film en costumes, ilrefuse toute nostalgie, la caméra suivant le

Journal d’une femme de chambreFrance – 2015 – 1h35 - de Benoît Jacquot,

avec Léa Seydoux, Vincent Lindon…

JaujaArgentine – 2014 – 1h48, de Lisandro Alonso,

avec Viggo Mortensen, Ghita Norby…

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– Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 201512 13Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 2015 –

plus physiquement possible le personnagede Célestine. Par le détour du film d’époque,le réalisateur essaie d’avoir accès à quelquechose de notre réalité : la violence des rap-ports sociaux. Ce film « marxiste féministe »est magnifiquement porté par Léa Seydoux,entre soumission, rébellion et séduction, etrayonne d’un érotisme rare.

Sources : filmdeculte.fr – rfi.fr – nouvelobs.com

Leopardi est, après Dante, le poète italien leplus célèbre. En plus de ses Canti constam-ment réédités, il a laissé de nombreux essaisphilosophiques où s’exprime un pessimismefondamental. Fortement handicapé par unemaladie dégénérative, il mène, en ce début deXIXe siècle, une vie difficile, malheureuse, oùson génie peut malgré tout s’exprimer.Le film de Mario Martone est un biopic trèssoigné, qui reconstitue avec une grande effi-cacité tout un pan de la société italienne del’époque ainsi que la vie nomade du poète, sasouffrance physique et psychologique, enmême temps que son exceptionnelle activitéintellectuelle, lui dont on peut à proprementdire que « ses ailes de géant l’empêchent demarcher ». AW

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Dans une banlieue sinistrée de Detroit, oùles maisons croulent et brûlent, une mère etses deux fils luttent pour leur survie. La mèrese livre à une forme étrange de prostitution,tandis que le fils aîné combat, symbolique-ment, ses démons. Ce film fantastique, auscénario apparemment simple, propose une

LeopardiItalie – 2015 – 2h17, de Mario Martone,

avec Elio Germano, Michele Riondino, Anna Mouglalis…

Lilla Anna

Lost RiverAméricain –2015 – 1h35, de Ryan Gosling,

avec Christina Hendricks, Saoirse Ronan, Iain de Caestecker…

plongée hypnotique dans un monde endécomposition et c’est le premier opus deRyan Gosling en tant que réalisateur. Sortede conte de fées cauchemardesque, il ne peutrenier ses références à de brillants prédéces-seurs, au Twin Peaks de Lynch, par exemple.Il a obtenu 7 nominations au festival deCannes, en 2014.

Sources: dossier de presse.

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Ramasan a 11 ans, mais la mort de son pèrependant la guerre en Tchétchénie l’a irrévo-cablement banni de l’enfance. Avec sa mèreet ses deux jeunes sœurs, il rejoint Vienneet s’installe dans le camp de réfugiés deMacondo. Lorsque la mère part travailler,c’est lui qui prend en charge ses sœurs, c’estégalement lui qui fait des courses et qui luisert d’interprète lors des démarches adminis-tratives. Mais quand Issa, un compagnon decombat de son père, fait irruption dans la cel-lule familiale et endosse petit à petit le rôlede chef de famille, Ramasan perd sesrepères… Pour sa première œuvre de fiction,Sudabeh Mortezai, réalisatrice de documen-taires, a choisi de ne travailler qu’avec desacteurs non-professionnels, auxquels elle ademandé d’improviser à partir des grandeslignes de la scène. Elle a, semble-t-il, relevéla gageure d’être au plus près et au plus vraides émotions sans jamais tomber dans lepathos, ce qui est loin d’aller de soi avec untel sujet.

Sources : telerama.fr, filmdeculte.com, cineuropa.org

+ court métrageCarn

France – 2012 –Animation, 5’ , de Jeffig Le Bars, avec Jeffig Le Bars, .

Les Nouveaux héros

Le Petit hommeAutriche - 2013 - 1h38, de Sudabeh Mortezai,

avec Ramasan Minkailov, Aslan Elbiev, Kheda Gazieva…

Créateur avec sa femme de la compagnie LesColporteurs, l’acrobate Antoine Rigot, funam-bule virtuose, a un accident en 2000, hors dela piste, qui lui fait perdre l’usage de sesjambes. Incapable d’accepter la fin de sa vieartistique, Antoine lutte peu à peu pour ré-apprivoiser son corps… qui devient le sujet etl’objet de ses nouveaux spectacles. Une plon-gée au plus près des corps, du travail qui s’in-terroge, avec sensibilité, sur le sens de l’équi-libre. Une expérience de vie traumatisante quidevient une leçon de courage et de persévé-rance. Et une façon différente de regarder lecorps handicapé.DP

Alexandre, la cinquantaine, est un brillantarchitecte reconnu, animédu désir de procu-rer du bonheur aux gens qui habitent sesconstructions. Alors qu’il remporte unconcours, on lui demande pourtant de revoirson projet aux dépens de sa philosophie. Res-sentant le besoin d’un temps de réflexion surson travail et mû depuis longtemps par leprojet d’écrire un texte sur l’architectebaroque Francesco Borromini, il part en Italieavec sa femme. Sur les berges du Lac Majeur,à Stresa, le couple fait la connaissance dejeunes frère et sœur. Cette rencontre va don-ner un tour imprévu à cette échappée ita-lienne…Eugène Green était venu aux Studio présen-ter La Religieuse portugaise (2009). AprèsLisbonne, le réalisateur, érudit en artbaroque et également écrivain, nous emmèneen Italie, via l’architecture et les doutes de

Dimanche 12 avril à 16h00, rencontreavec Antoine Rigot après la projection.

La SapienzaFrance/Italie – 2014 – 1h44, de Eugène Green, avec Fabrizio Ron-gione, Christelle Prot Landman, Ludovico Succio, Arianna Nastro…

Salto mortaleSuisse-France – 2014 – 1h35,

documentaire de Guillaume Kozakiewiez.

ses personnages, dans une diction un peuthéâtrale. La Sapienza, en référence à uneéglise romaine – chef-d’œuvre baroque – édi-fiée par Borromini, se révèle être comme unvoyage lumineux, également intérieur. RS

Ce documentaire, interprété avec malice parle réalisateur, trace le portrait de SergueïParadjanov, auteur de films cultes, telsSayat-Nova ou Les Chevaux de feu, dans lesannées soixante. Le cinéaste, qui se nommaitlui-même : « le clown triste de la Perestroïka »,a passé cinq ans en prison, victime de diffa-mation, considéré comme anti-soviétique,homosexuel, compte tenu de son insoumis-sion et de sa révolte contre un régime cor-rompu. Rien ne le fera jamais renoncer aucinéma, malgré 15 années passées sans pou-voir toucher à une caméra, à la recherched’une esthétique et d’un goût de la méta-phore, qui rompent avec les codes réalistesdu cinéma socialiste. Ce biopic, récompensédans plusieurs festivals, donne fortementenvie de revoir ses œuvres !

Sources : dossier de presse

Mardi 7 avril à 19h45 – L’Union des Armé-niens du Centre et les Cinémas Studio propo-sent une projection du film Le Scandale Parad-janov ou la vie tumultueuse d’un artistesoviétique dans le cadre de la commémorationdu centenaire du génocide arménien perpétrépar le gouvernement turc ottoman, que l’Uniondes Arméniens du Centre organise du 7 au 30avril.La séance sera suivie d’une rencontre avecle producteur Gorune Aprikian en hommageà l’un des plus grands cinéastes arméno-russo-géorgiens du xxe siècle. Révolté, rebelle,insurgé, homosexuel, Sergueï Paradjanovsublime l’âme des peuples du Caucase. (Pro-gramme des manifestations à consulter sur :www.armeniensducentre.org)

Le Scandale ParadjanovUkrainien, français –2015 – 1h 35, de Serge Avédikian,avec Serge Avédikian, Yuliya Peresild, Karen Badalov…

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Lundi 6 avril - 19h30

Lundi 13 avril - 19h30SOIREE FESTIVAL

DU COURT MÉTRAGE DE TOURSSélection de courts métrages primés ou pré-sentés au Festival du court métrage de Tours(1955-1971), à l’occasion de la sortie du livrequi retrace l’histoire de ce grand rendez-vousdu film court (Editions Anovi).

L’Arnaquede George Roy Hill (1973) USA Couleurs 1h50,

avec Paul Newman, Robert Redford.

Programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque.tours.fr

15Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 2015 –– Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 201514

Kang est le capitaine d’un bateau de pêcheque son propriétaire veut hélas revendre.Qu’à cela ne tienne, Kang décide alors deracheter lui-même le navire, ce qui lui per-mettra de conserver son travail ainsi queson équipage. Mais la pêche est de moinsen moins fructueuse et l’argent vient àmanquer… Kang prendra alors une déci-sion difficile qui ne restera pas sans consé-quences.Adapté d’une pièce de théâtre éponyme, SeaFog pose d’épineuses questions, notam-ment celle de l’individu qui, dos au mur, faitface à un choix cornélien. Produit et co-scé-narisé par Bong Joon Ho (The Host [2006],Snowpiercer [2013]), il promet une échap-pée à travers les méandres de l’âmehumaine.

Sources : dossier de presse

Pensionnaire à la ferme de Mossy Bottom,où il exerce ses talents de mouton sous lasurveillance inefficace du chien Bitzer,Shaun serait bien satisfait de sa vie pépèred’ovidé domestique s’il ne rêvait tout demême de plus grands horizons (« Tout lemalheur des moutons vient de ce qu’ils nepeuvent pas demeurer en repos dans leurpré », aurait dit Pascal…) Aussi Shaunsaute-t-il la barrière et se retrouve-t-il enville, un milieu étrange et effrayant où toutva bien plus vite qu’à la ferme...Bonne nouvelle, l’équipe de Wallace et Gro-mit vient de faire un long métrage adaptéde leur série télévisée ! Nous étions nom-breux à attendre cela, tant ils savent tou-cher de cordes, y compris chez les adultes !

Sources : imdb.com

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Shaun le moutonGrande-Bretagne 2015 – 1h25, de Mark Burton et Richard Starzak

Sea Fog - Les ClandestinsCorée du Sud – 2014 – 1h45, de Sung Bo Shim,avec Yun-seok Kim, Park Yu-chun, Han Ye-Ri…

Voir pages Jeune Public

Dans une somptueuse demeure du célèbreSunset boulevard à Hollywood, le cadavrede Joe Gillis, scénariste fauché, flotte dansla piscine… La suite du film est un flash-back destiné à remonter aux causes decette mort suspecte. Il relate la rencontrede cet homme et de l’actrice, Norma Des-mond, ex-superstar de cinéma dont la gloireremonte au temps du muet. Cette dernière,persuadée que son talent n’attend qu’unbon scénario pour être redécouvert, avaitdemandé à Joe qu’il l’assiste dans l’écritured’un film qui serait taillé pour elle surmesure. Dès lors, une relation tumultueuseet tourmentée naîtra de l’association inat-tendue de ces deux personnages aux tem-péraments opposés. Dans ce film considéré à juste titre commele chef-d’œuvre d’un des réalisateurs amé-ricains les plus talentueux, Billy Wilderrègle ses comptes avec l’univers hollywoo-dien fait d’apparence, d’illusion et decruauté. C’est aussi cynique que subtil, ter-rifiant, magnifique, inoubliable… SB

Film du mois, voir au dos du carnet.

John May est un modeste fonctionnairemunicipal dans une banlieue de Londres.Sa mission est de retrouver les proches despersonnes décédées dans la solitude et d’or-ganiser leurs obsèques. Méticuleux et orga-

Taxi Téhéran

Une belle finGrande-Bretagne, Italie – 2015 – 1h27, de Uberto Pasolini,

avec Eddie Marsan, Joanne Froggatt, Karen Drury.

Le Signe de Zorro

Sunset Boulevard, Boulevard du crépusculeUSA – 1950 – 1h50, de Billy Wilder,

avec William Holden , Gloria Swanson , Erich von Stroheim…

nisé jusqu’à l’obsession, il accomplit sontravail avec soin et compassion. Quand ilapprend que son emploi va être supprimé,John décide de mettre toutes ses forcesdans son dernier cas.Still life capte et montre les petits détails dela vie quotidienne, ceux que tout le mondenéglige. Voilà un film incroyable, sans égal,où les larmes et les rires se mêlent, où latristesse et la joie se croisent. Superbementécrit, réalisé et interprété, il nous captivejusqu’à la fin, aussi intense que touchante.Vous avez été nombreux à le plébisciter lorsde sa sortie avancée aux Studio en janvier…Dernière chance pour ceux qui ne l’ont pasencore vu ! SB

Liliane, la cinquantaine, vit un drame. Elledoit faire face au décès brutal de son fils

Voyage en ChineFrance – 2015 – 1h36, de Zoltán Mayer,

avec Yolande Moreau, Qu Jing Jing, Lin Dong Fu…

dans un accident en Chine. Pour rapatrierson corps, elle s’y rend pour la première foisde sa vie. Plongée dans cette culture si loin-taine, ce voyage marqué par le deuil devientpour elle une véritable expérience initiatique.Ce sera aussi l’occasion de redécouvrir ce filsqu’elle ne voyait plus depuis longtemps.Photographe, acteur, musicien, essayiste...le réalisateur du moyen-métrage Hélium,remarqué à la Quinzaine des réalisateurscannoise en 1997, est un artiste talentueuxet original ! La rencontre dans le Sichuande la prestigieuse Yolande Moreau avec cet« humaniste intemporel », tel que le quali-fiait Henri-Cartier Bresson, est déjà unetrès belle invitation…Sources : dossier de presse, premiere.fr, vozimage.com.

+ court métragesemaine du 8 au 14 avril

505 gFrance – 2012 – 10’, de Jérémy Azencott, avec Audrey Legrand,

Eva Minko, Jérémy Azencott.

Lundi 20 avril - 19h30CENTENAIRE DU GÉNOCIDE ARMÉNIEN

Lundi 27 avril - 19h30On connaît la chanson

de Alain Resnais (1997) France Couleurs 2h, avec Agnès Jaoui, SabineAzéma, Jean-Pierre Bacri, André Dussollier, Lambert Wilson, Pierre Arditi

Les Chevaux de feude Sergueï Paradjanov (1964) URSS Couleurs 1h37

U

T

V

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Cinéaste délinquant multi-récidiviste,Jafar Panahi est peut-être l’un des seuls

réalisateurs à être aussi bien (voire mieux ?)connus des services de police que dupublic... Condamné à plusieurs reprises enIran (assignation à résidence, prison etinterdiction de tourner...) il n’en a pas moinscontinué à faire des films clandestins et àréussir à les faire sortir du pays et distribuerà l’étranger (trois fois en quatre ans !)

Avec Taxi Téhéran, il nous embarque demanière semi-clandestine à bord d’un taxide Téhéran, dont le chauffeur n’est autre…que lui-même. Comme il n’est pas vraimentchauffeur professionnel, il lui arrive de nepas connaître ses itinéraires, de se tromper,encourant parfois la colère de ses passa-gers… Passagers qui se succèdent rapide-ment sur le siège arrière, parfois montent àplusieurs en même temps, se disputent, dis-cutent politique, droit des femmes, charia,cinéma… Bref, toute une vie, toute une villes’installent dans ce taxi-microcosme sansqu’il soit forcément facile de distinguer cequi est mis en scène de ce qui relèverait dela caméra cachée.

Le procédé n’est pas vraiment nouveau, en2004, Kiarostami nous avait déjà donné

Ten, qui suivait le même schéma, maisentretenait moins l’ambiguïté. Seulementvoilà, Panahi n’est pas Kiarostami, Panahi al’ironie mordante, le verbe haut (ou tout aumoins ses personnages ont-ils verbe haut)et le script alerte. Aussi, même si ce n’estpas à proprement parler une comédie, Taxiest un film qui va vite, suscite le rire et mul-tiplie les niveaux de lecture et d’interpréta-tion, voire – aux dires de certains critiques –une franche jubilation devant le jeu auquelil nous invite.

Grand habitué des festivals, qui ont systé-matiquement reconnu la qualité et l’origi-nalité de ses films (Il a déjà reçu une Camérad’or et un Prix du jury – Un certain regard –à Cannes, un Lion d’or à Venise, un Léopardd’or à Locarno, deux Ours d’argent à Berlin,excusez du peu !), Taxi Téhéran, sa dernièrelivraison vient de recevoir l’Ours d’Or à Ber-lin ! Il fait partie de ces cinéastes dont onattend toujours des nouvelles avec impa-tience, tant les films qu’il nous proposesavent toujours se renouveler.

Sources : filmdeculte.fr, imdb.com, lemonde.fr

Filmographie sélective : Ballon blanc (1995),Le Cercle (2000), Sang et or (2003), Hors-jeu (2006)

FILM

DU MOIS

TAXI TÉHÉRANIran 2014 1h22, de Jafar Panahi, avec Jafar Panahi...

LES CARNETS DU STUDIO – n° 333 avril 2015 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n° 0219 K 84305

www.studiocine.com – 08 92 68 37 01

+ court métrage, semaine du 22 au 28 avrilAscension

France – 2013 – 6’, Animation, de Thomas Bourdis , Martin de Coudenhove, Caroline Domergue , Florian Vecchione , Colin Laubry.

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JEU

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1969… Chen Zhen, jeune étudiant originaire de Pékin, est envoyé enMongolie afin d’éduquer une tribu de bergers nomades. Alors qu’ils’enfonce dans la steppe, Chen tombe sur des loups. Fasciné, il captureun louveteau afin de l’apprivoiser. Une belle relation naît entreChen et l’animal, mais un officier du gouvernement veutéliminer les loups de cette région...

Tout public à partir de 9 ans VF

France/Chine – 2015 – 1h58, de Jean-Jacques Annaud.

USA – 2015 – 1h42, film d’animationde Chris Williams et Don Hall.

VF

Hiro Hamada, très jeune génie en robotique, va sauversa ville des menaces criminelles de Yokai. Pour cela,il transformera ses amis en superhéros high-tech.

À partir de 7 ans

France/Espagne – 1946 – 1h34, de Rouben Mamoulian.

Tout public à partir de 8 ans

VO

À force de courage et de combats,Zorro parviendra à rétablir l’ordre...

Suède – 2015 – 47 mn,courts métrages d’animationde Per Ahlin, Lasse Perssonet Alicja Björk Jaworski.

VF

À partir de 3 ans

Lilla Anna est une sympathique petite fille intrépidequi entraîne son oncle dans diverses aventures...

Adaptation d’une série de livres pour enfants,réalisée par les auteurs de Laban le petit fantôme.

sansparoles

GB/France – 2015 – 1h25, film d’animationde Mark Burton, Richard Starzack,

Richard Goleszowski.

Shaun décide de prendre un jour de vacances en quittantla campagne. Il est suivi par tout le troupeau... et surtoutpar le fermier ! Mais la vie à la ville n’est pas simple pourun mouton et encore moins pour un troupeau entier !

Dernière réalisation des studios Aardman, après Wallaceet Gromit, Chicken Run…

Tout public à partir de 8 ans

VFVO GB – 2000 – 1h50, de Stephen Daldry.

En 1984 dans le Nord de l’Angleterre, Billy Elliotonze ans, devient adepte des cours de ballet délivrésdans le gymnase où il suivait des leçons de boxe.Alors que son père et son frère sont engagés dans lagrève des mineurs, Billy se bat de son côté pour leurfaire admettre sa passion pour la danse.

Ce film a été récompensé par de nombreux prixdont trois nominations aux Oscars en 2001.

• Le Petit bateau en papier rouge• Enco, une traversé�e à vapeur• Le Bonhomme de sable

Un programme de courts métragesd’animation, pour faire une jolie promenade en mer.

Allemagne/Chili/Estonie – 2015 – 45 mn,de Aleksandra Zareba, Ignacio Ruiz et Gabriela Salguero.

sansparoles

À partir de 4 ans

Mercredi 22 après la séance de 16h15, les enfants pourrontcontinuer la balade en participant à un atelier pliage de papier.

VFÀ partir de 8 ansUSA – 1985 – 1h30, de Richard Donner.

Dans une petite ville de la Côte Ouest américaine, unebande d’enfants appelés les goonies découvrent la carteau trésor du pirate Willy le Borgne. Ils décident de partirà la recherche du butin. Mais ils ne sont pas les seuls…

Reprise d’un célèbre film d’aventures américain.À force de courage et de combats,Zorro parviendra à rétablir l’ordre...

Samedi18 avril14h15

Tout public à partir de 5 ans

VO

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17Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 2015 –

Voici plus de 30 ans, sur fond de criseéconomique et de montée du chô-

mage, la Marche pour l’égalité et contrele racisme (octobre-décembre 1983) et sasuite motorisée Convergence 84(novembre 1984) ont marqué l’histoiredes luttes de l’immigration et des quar-tiers populaires en France. Pourtant,malgré l’actualité toujours brûlante desrevendications portées par les jeunesmarcheuses et marcheurs de l’époque, lamémoire de leurs mobilisations ne s’estpas transmise aux nouvelles généra-tions.

Après la marche de 1983, interpellant lespouvoirs publics sur la question descrimes racistes et des violences policières,Convergence 84 s’adressait à l’ensemblede la société française, exigeant pourtoute personne résidant sur le territoirel’égalité réelle, tant politique que sociale,à travers une citoyenneté enfin déconnec-tée de la nationalité. Les revendicationsspécifiques de cette jeunesse venaientreformuler celles des pères immigrésmobilisés pour la dignité, au sein dumouvement ouvrier et dans l’industrieautomobile en particulier.

Sans jamais s’éteindre, ces luttes se sontémiettées, minées par le clientélisme, lesrécupérations et trahisons dont elles ontcontinuellement fait l’objet. Dès 1984, lapetite musique à succès du sloganTouche pas à mon pote recouvrait le bruitdes revendications égalitaires concrètes.Comble de l’ironie, en 2014 l’anciennemilitante déçue de Convergence 84,Farida Belghoul, prenait la tête des réac-tionnaires Journées de retrait de l’école,contre la promotion de l’égalité des sexesà l’école.

Voici plus de 30 ans que les pouvoirspublics n’en finissent plus de reconduiredes politiques discriminatoires, répres-sives et liberticides, aggravant cynique-ment, au nom du vivre ensemble, lesconditions sociales du racisme. Il estgrand temps de reconstruire un mouve-ment autonome des quartiers populairesnourri par la mémoire des luttes anté-rieures, et à même d’agréger la plus largesolidarité, jusqu’à transformer politique-ment la société française.

D’ailleurs Nous Sommes d’Ici

« La France, c’est comme une mobylette :pour avancer, il lui faut du mélange »

NOUS EN REPARLERONS PROCHAINEMENT…

Bande annonce

– Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 201516

Ici…

` (IN)ATTENDUQue l’on goûte ou pas son cinéma, force

est de constater que tout film de Léos

Carax fait événement. Pour son sixième

long-métrage en trente ans, le réalisateur

de Holy Motors va s’attaquer à la… comé-

die musicale, si, si ! Mais, comme le pré-

cisent les musiciens du groupe Sparks

qui participent au projet, il ne s’agit pas

d’« une comédie musicale du style Broad-

way… C’est vraiment sans concessions,

mais en même temps très accessible

selon nous. » À voir. Et à entendre donc !

` VERSION ORIGINALE

Après l’échec critique et public retentis-

sant de son Grâce de Monaco, Olivier

Dahan est décidé à se remettre en selle

rapidement et annonce une nouvelle

adaptation – après celle de Jacques

Doillon en 1975 – du roman de Joseph

Joffo : Un sac de billes. Ce qui peut lais-

ser songeur, voire sceptique, c’est qu’il

évoque pour cette histoire de deux frères

juifs pendant l’Occupation allemande «

un musical surprenant ». Surprenant,

c’est bien le terme.

` APACHESPour son quatrième film en tant que réa-

lisateur, Bouli Lanners va retrouver pour

la septième fois (sauf oubli de ma part)

Albert Dupontel. Ces deux-là, ils l’ont

déjà maintes fois prouvé, ne sont pas de

ceux qui parcourent les sentiers battus,

et ce n'est pas avec ce nouveau projet, Les

Premiers, les derniers, où ils interpréte-

ront des chasseurs de primes baptisés,

Cochise et Gilou, qu'ils devraient rentrer

dans le rang. Deux immenses acteurs

participeront à ce « western contemporain

et métaphysique » : l’acteur fétiche d’Ing-

mar Bergman, Max Von Sydow, et

Michael Lonsdale.

et ailleurs…

` LA BELLE ANNÉE

2015 sera une année fructueuse pour

Isabelle Coixet (Ma vie sans moi) puisqu’il

y aura la sortie de Personne n’attend la

nuit : une biographie de l’explorateur du

Pôle Nord, Robert Peary et de son épouse,

Joséphine, interprétés par Gabriel Byrne

et par Juliette Binoche ; mais aussi le

tournage de This Man, This Woman, une

autre histoire d’amour et d’infidélité, mais

contemporaine cette fois. Si on ignore le

nom de celui qui interprétera l’homme en

question, on connaît déjà celui de ses

prestigieuses partenaires : Penelope Cruz

et Diane Kruger.

` FAIRE LE MUR

Après Christian Bale pour The Flowers Of

War, Zhang Yimou va de nouveau tra-

vailler avec un acteur américain et même

deux ! En effet pour The Great Wall, qui

racontera la genèse de la création de la

Muraille de Chine, Matt Damon incarnera

un mercenaire voyageant à travers la

Chine antique et se retrouvant au cœur

de la bataille opposant un clan de guer-

riers et des créatures mythologiques.

Quant à Willem Dafoe, on ne sait quel

rôle lui incombera dans cette fresque

gigantesque ! IG

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1918

Compte-rendu À propos deDiscount

L’équipe des Loups blancs et la Vague jeunedes cinémas Studio sont très heureux devous y avoir comptés aussi nombreux !Avec une vingtaine de films en sélection (11pour la compétition, 9 hors compétition),cette première édition s’est ouverte pardeux projections, suivies d’un entracteanimé par les Swing and Shout, une après-midi de partage, de rencontre et de sourires.

On notera que le Prix du jury et celui dupublic sont allés à La Veilleuse, de JoanBorderie, dérangeante histoire d’un hommequi, parce qu’il ne peut plus dormir,embauche une femme en chair et en ospour lui servir de veilleuse (oui, oui, commepour veiller sur le sommeil des petitsenfants…)Une première édition dont on espère qu’ellesera suivie d’autres les années à venir !

Quelques rapides plans fixes pour définirl’espace commercial et c’est la ruée

sauvage des consommateurs : bienvenuedans l’univers impitoyable de la consomma-tion low cost ! Le discount comme stadeultime d’un capitalisme à bout de souffle ?Toujours moins : de droits sociaux, de tra-vail, d’avenir pour les travailleurs sous-payés, mais toujours plus de produits debasse qualité à des prix bradés. Louis-Julien Petit nous fait découvrir les dessousde la mondialisation heureuse (« Souriez »,le slogan cynique imposé aux salariés del’entreprise), la vie quotidienne d’une équipedans un magasin quelconque au milieu denulle part. Et la mise en concurrence desuns et des autres sous couvert de moder-nité (ici, la mise en place de caisses auto-matiques). C’est un peu une version post-moderne d’Astérix : toute la Gaule étaitoccupée (à détruire assez systématique-ment les emplois) mais dans un Nord (quine ressemble pas vraiment à la pochadegrotesque des Ch’tis) une équipe de cinqbras cassés (un panel d’abîmés de la viequ’un bilan de compétences mettrait au

rebut) a décidé de se payer sur la bête ; pasde manif, pas d’occupation de l’entreprise.Une récupération sauvage. Comme le ditl’excellente Corinne Masiero : « Ce n’est pasun vol de voler les voleurs ! » Dans cet élogede la débrouillardise se réinvente unvocable qui semblait définitivement bonpour les poubelles de l’histoire : la solida-rité. Ce film, drôle et émouvant, porté parune excellente troupe de comédiens, fait,sans crier gare, le portrait de la France d’enbas que les élites ne veulent surtout pasvoir : les déclassés, les gueules cassées dela guerre économique.

Longtemps, on se lamentait de la complai-sance des réalisateurs hexagonaux à ne fil-mer que des drames bourgeois dans desintérieurs cossus. Si on assiste à l’émer-gence de films qu’on pourrait classer dansla veine des indignations loachiennes (sousune forme dramatique ou comique), n’est-elle pas le signe criant de l’ampleur de lacrise sociale vécue au quotidien par de plusen plus de citoyens. Difficile de s’enréjouir… DPLa remise des prixQuelques organisateurs

PARADISE FILM FESTIVAL, ELB, première éditionSamedi 7 février 2015 - 16h00 & 19h30

Le 7 février dernier se tenait aux Studio lapremière édition d’un festival consacré auxcourts-métrages : le Paradise Film Festival (dont lenom même est un écho à Cinéma paradiso, film deGiuseppe Tornatore (1988), véritable hommageà la magie du cinéma !

Swing and Shout

Le jury

« Dans l’intérêt de tous, il vaut mieux payer le prix des choses,car si l’on fait une très bonne affaire, à l’autre bout, il y a quelqu’un qui est volé. Et ce quelqu’un est tellement semblable à nous qu’il se pourrait bien que ce soit nous. »

Philippe Val

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21Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 2015 –– Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 201520

bonheur et la neige, on a le choix pour se fairesoigner. Mais attention, les titres sont trom-peurs, car la thérapie du bonheur s’appelle, enversion originale, Silver linings playbook, etcelle de la neige, Turist en suédois et Forcemajeure en version internationale. L’inventiondes traducteurs est sans limites . JF

Si vous pensez que dans la vie il vousarrive de croiser des super héros et des supernanas, le film vous montre bien que ça n’existepas. Ici, et c’est rare, la faiblesse d’un hommeest montrée très clairement. Alors qu’on a droità l’image d’un couple formaté, l’avalanche sertde déclencheur pour en faire sauter le vernis.Mais peut-on blâmer l’attitude lâche de cethomme ? Que ferions-nous dans une situationde peur extrême ? Snow Therapy nous renvoieà nous-mêmes et le doute l’emporte sur la cer-titude. MS

Malgré une photo idyllique – parents etenfants souriants en combinaison de ski – cehuis-clos froidement oppressant enferme pourun temps suspendu cette famille, unie dans la

couleur bleutée des sous-vêtements… maistiraillée par ses peurs intestines. Le mythe pro-tecteur de l’homme s’écroule pour Ebba. L’in-sécurité et le manque de confiance la gagnentet la contaminent. Quitter cette station desAlpes devient même une épreuve, engendrantpeur panique ou passivité (voire sidération ?),c’est selon. Est-ce là la métaphore vertigineusesouhaitée par R. Ostlund sur le couple et lafamille, leurs lignes de faille annonçant sépa-ration et éclatement aux couleurs d’une ava-lanche émotionnelle qui n’en finit pas desévir... ? RS

Lourde, lourde démonstration sur lafaillite du mâle occidental : malmené, ridicu-lisé, ce pauvre spécimen n’a finalement qu’unechose à faire : fuir ! Et n’est-ce pas le messagesubliminal de cette thérapie nébuleuse, par-don, neigeuse ? la récurrence des scènes debrossage de dents dans la salle de bain montrebien que du désir, il n’y en a plus guère de lapart de sa femme. Alors, à quoi bon se coulerdans l’étoffe du héros protégeant femme etenfants face à une avalanche et répondre ainsià leur demande d’idéal ? Sauve qui peut, oui !Malheureusement, le film est monté à l’envers :fuite d’abord, culpabilité et rédemptionensuite, pas assez cynique, donc… CP

sement. Le tout donne lieu à un drôle de film,comédie dramatique aux accents loufoques,drapés d’un faux côté sage. Plutôt pasmal ! MR

Snow Therapy ou l’anti-carte postale :la blancheur luxueuse des pistes dénuées deskieurs devient le cadre angoissé d’une guerredu couple ponctuée par les coups de semoncedes canons anti-avalanche. J’ai trouvé assezjubilatoire de voir le super mâle en prendrepour son grade ! DP

Le cadre est idyllique : sommets blancsimmaculés sur fond de ciel invariablementbleu, glisse sur une neige soyeuse… Maisquand les canons à neige se mêlent auxdéclencheurs d’avalanche et que la musiquede Vivaldi déraille, une impitoyable guerreconjugale se déclenche. L’esprit de Bergmansouffle alors sur Snow Therapy… SB

Happiness therapy de David O. Russellou Snow therapy de Ruben Östlund ? Entre le

Snow Therapy confirme ce que noussupposions depuis Shining : la poudreuse neconstitue pas le meilleur ciment pour consoli-der la cellule familiale ! IG

Ça commence fort, avec une avalanchetrès cinégénique dans une séquence à la foispuissante et subtile. Après ce début réussi ons’attend logiquement à un film dense et pre-nant. Hélas le drame se délite rapidement etsombre dans un mélo pataud et bavard, qui serésout dans un dénouement confondant demièvrerie et de bons sentiments, sans parlerd’une scène finale sans cohérence avec le reste.La snow est belle mais le scénario, lui, auraitvraiment eu besoin d’une bonne therapy ! AW

Ah ! La neige, la montagne, les vacancesau ski… le rêve made in loisirs de l’hommemoderne ! Oui, mais voilà, Ruben Östlund nel’entend pas tout à fait comme ça, lui. Alors ilnous dresse la chronique d’une crise defamille, entre monts enneigés, avalanches pro-voquées (et subies !) et urbanité d’un hôtel deluxe. Le tout savamment orchestré par uneversion classique (mais sans l’être) de l’Hiverde Vivaldi, administrée… à peu près quandbon lui semble, mais toujours plutôt judicieu-

Les rédacteurs ont vu :Snow Therapy

de Ruben Östlund

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23Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 2015 –– Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 201522

Rencontre avecThoma Salvador

Retrouvez une vidéo de la rencontre sur le site des Studio, rubrique : Ça s’est passé aux Studio.

Pourquoi avoir choisi d’interpréter le pre-mier rôle ? « Je ne suis pas nageur maisalpiniste. Mais j’aime les challenges.Quand j’ai tourné mon premier courtmétrage en 97, j’étais très timide. Je n’aipas pris d’acteur parce que j’avais peurd’être déçu et de ne pas oser le lui dire.J’ai fait un casting d’acrobates mais çan’allait pas ; la France n’a pas une écoled’acteurs physiques. J’étais excité parl’idée de faire tout ça ! Et le fait que je nesois pas connu sert le film. »

Les scènes de nage ont subjugué les spec-tateurs. Comment ont été faits les tru-cages ? « Sans recours au numérique. J’aitout fait pour que ce soit vrai : créer del’illusion avec des moyens simples (vérinshydrauliques, trampolines, fil de pêcheaccroché à une moto…) Je tenais absolu-ment à cet effet de réel, à un côté très pro-saïque. »

Comment trouve-t-on de l’argent pourraconter l’histoire d’un homme qui setrempe dans l’eau pour se régénérer ?« Ça a été un financement compliquéparce que le film aborde plusieursregistres – drôle, mystérieux, fantas-tique – et les financeurs avaient peur quece soit… grotesque. Moi aussi, lors despremières projections : les gens riaient etje croyais qu’ils se moquaient. La drôlerievient sans doute de la proximité desscènes avec le réel.»

Nous aurons sans doute l’occasion derevoir Thomas Salvador, qui a de nom-breux projets (une comédie musicale, unefiction en haute montagne, un film noiravec plein d’acteurs…) qui, espérons-le,seront aussi inattendus que son Vincentsans écailles, mais pas sanscharmes. DP

Les courts métrages de Thomas Salvador seront visiblessur le portail de CiCliC.La première question a porté sur le

choix, pour un premier film, d’un per-sonnage de super héros. Tout est partid’une image : celle d’un type plongé dansun torrent surpris par une fille. « J’avaisenvie d’un personnage décalé et specta-culaire, d’un glissement entre ce que l’onconnaît et l’étrange. J’aime le mouve-ment, le corps dans le cinéma, avec lesacteurs burlesques, de Keaton à Moretti.J’aime la culture américaine du superhéros. J’ai suivi mon envie assez follesans vraiment me poser de questions.Vincent n’a aucune mission, il est res-ponsable de lui seul. Il agit à son échellehumaine. Je tenais à ce que cette per-sonne nous ressemble. Vincent est dansun continuel entre-deux, embarrassé parson pouvoir qui est à la fois une malédic-tion et une fierté. »

Un spectateur a retrouvé le curieuxalliage entre espace naturel et fantas-tique, un alliage rare que l’on retrouvaitdans le dernier Alain Guiraudie, L’In-connu du lac, et dans Les Combattantsde Thomas Cailley. Thomas Salvadorreconnaît ce cousinage avec Alain Gui-raudie (avec lequel il animait un débat laveille) : « un côté bienveillant, avec unrapport au concret, sans grandiloquence,qui laisse de la place aux spectateurs. »Ils aiment tous deux ce rapport immédiatau cinéma : « des émotions, des sensa-tions. Ce qui me transporte le plus – dansla musique, la peinture, la littérature –c’est ce dont j’ai le plus de mal à parler ! »Guiraudie et lui ont tourné dans le Ver-don à trente kilomètres de distance…

Rencontre avec Thomas Salvador mardi 3 février 2015

Thomas n’a pas d’écueils

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Le mardi 3 février, Thomas Salvador estvenu présenter son premier long métrageintitulé Vincent n’a pas d’écailles, enpartenariat avec l’agence régionale CiCliCqui avait aidé à la production d’un de sescourts métrages et qui, cette fois, l’aaccompagné en lui attribuant un fondsd’aide à l’écriture. Une écriturecommencée il y a huit ans…

Page 18: 01.04 au 28.04 2015

25– Les CARNETS du STUDIO n°333 – avril 201524

tout va très vite, les dialogues sont riches,quasi incessants, drôles, incisifs ; mais,plus encore, le mouvement incessant de lacaméra et l’enchaînement des lieux, desdéplacements d’une pièce à une autre, hap-pent le spectateur qui, très vite, ressent unesensation proche de l’étouffement ou, toutau moins, de la saturation... Très vite, onse demande quand on va trouver le tempsde respirer, d’échapper, pour quelques ins-tants au moins, à la spirale de l’enchaîne-ment des scènes. Quand sera-t-il possiblede reprendre ses esprits ? Quand pourra-t-on réfléchir un minimum pour reconstituerla topologie de ce théâtre labyrinthique, oùdes coursives aux cintres en passant par lascène, les loges et les toits, tout semblecommuniquer avec la plus parfaite fluidité ?La réponse est simple : si vous prenez cetemps, vous perdez quelque chose de l’ac-tion, des dialogues... alors (un peu commedans Réalité de Quentin Dupieux, maispour des raisons très différentes) onrenonce, on s’abandonne, on se laissemanœuvrer, manipuler par l’époustou-flante virtuosité du découpage, du scénario.On abandonne ses prérogatives de specta-teur pensant (ou, tout au moins, pensif...)pour plonger dans ce maëlstrom de bruit et

de fureur en jouissant sans cesse de perdrepied, d’être souvent pris à contre-pied... Ilparaît que cette option très post-moderneserait anti-artistique, qu’elle ramènel’œuvre filmique au statut d’attraction defête foraine (G. Lucas, dans une interview,disait vouloir emmener le spectateur surdes montagnes russes). Peut-être, mais, entre ces deux pôles despossibilités offertes par le cinéma, je refusede choisir, ne serait-ce que parce que Bird-man, c’est bien plus que cela ; sans parlerde réflexion sur la création, Birdmancontient aussi des scènes où le rire voussecoue autant et au même moment quel’émotion vous gagne (ahurissante scène oùRiggan, le héros, qui s’est retrouvé enferméen peignoir à l’extérieur du théâtre pendantune représentation, revient sur scène par lasalle (et non par les coulisses), en slip kan-gourou blanc (terriblement classe) et sansson pistolet, qu’il mimera de la main commele font les enfants qui jouent). Je refuse de choisir entre la raison quiprend son temps et la déraison qui vousemporte tout en vous clouant dans votresiège. Parce que le cinéma, c’est tout cela àla fois ! ER

Cette semaine, les écrans des Studiovoyaient projetés deux films que tout

oppose du point de vue de la forme et deleur manière de s’adresser au spectateurmême si, très loin enfoui dans leur prétexte,se trouve le mythe commun du super-héros !

Éloge d’un (relatif) ennuiA ma gauche, Vincent n’a pas d’écailles,premier long métrage de Thomas Salvador ;histoire d’un homme un peu en marge de lasociété, doté d’un étrange pouvoir qui luidonne des forces sur-humaines… à condi-tion qu’il soit mouillé. Dans l’eau, il évolueavec la grâce et la vitesse d’un dauphin,hors de l’eau, il est capable de balancer unebétonnière sur un pare-brise de voiture...pour peu qu’il se soit versé une bassined’eau sur la tête...

Le tout est servi par un acteur assez keato-nien, avec de très longs silences, des dia-logues très rares et des trucages à l’an-cienne : les seuls effets numériques utilisésayant consisté à retirer les câbles servant àtirer l’acteur lors de ses cascades. Il estd’ailleurs amusant de constater que le faitde savoir que les trucages sont faits à l’an-cienne renforce le plaisir enfantin que l’ona à s’ébahir devant telle prouesse, écar-quiller les yeux devant telle image impen-sable... une manière de renforcement del’image-trace chère à André Bazin : ne pas

pouvoir s’empêcher de se dire : « Ça s’estpassé comme ça, devant la caméra, il a faitça, ces bonds hors de l’eau, ces ondulationssouverainement élégantes... »Et, pourtant, de temps à autre, se profilecomme un léger ennui... on se prend à sedire que, peut-être, tel silence est un peulong ou insuffisamment meublé… Et, pour-tant, on finit par s’en moquer un peu aussi,oublier, voire apprécier ces périodes où lefilm, au lieu de foncer comme un dauphin,flotte un peu, comme pour nous dire que lavie c’est aussi (surtout?) ça : des momentsde pas grand-chose qui redonnent du poidset du sens aux moments remplis, à ces ins-tants où la vie semble s’accélérer sans criergare...

Éloge d’une (relative) oppressionÀ ma droite, Birdman, film multi-oscarisé,gros budget, grosse publicité, vedettes, bref,pour son cinquième long-métrage A-G Inar-ritu a sorti l’artillerie lourde... Ici, les effetsnumériques sont légion tandis que, demanière très perverse, le film joue aussi surla déception de cette attente de l’image-trace évoquée pour Vincent n’a pasd’écailles... En effet, l’ensemble de Birdmansemble être filmé en un seul et unique plan-séquence, comme si la durée du film étaitégale à celle de l’action qu’il est censé cou-vrir. Mais, surtout, dès les premièressecondes on réalise bien que nous sommesdans un anti-Vincent n’a pas d’écailles : ici

InterférencesVincent n’a pas d’écailles

Birdman

Grand écart

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La comédie fait rire ou sourire par sa légè-reté de ton, sa dramaturgie dénuée d’es-

prit de sérieux, ses situations cocasses, sesdialogues percutants et spirituels, sansoublier son obligatoire happy end. On y ritde bon cœur, sauf lorsque, loin de la comé-die romantique ou à visée purementcomique, elle devient extrêmement caus-tique, voire féroce, comme dans Affreux,sales et méchants d’Ettore Scola ou dans laplupart des films de Pietro Germi. Il n’estalors plus simplement question d’amuser,de faire rire, d’attendrir, il s’agit de toutautre chose : d’humour noir.

Les Nouveaux sauvages de Damian Szifronest un film à sketches qui se situe directe-ment et ouvertement dans la lignée desMonstres et des Nouveaux monstres deDino Risi. On y rit sans retenue certes, maisce rire n’est pas franc ni insouciant car ilprend pour cibles la violence, la méchan-ceté, l’hypocrisie, la cupidité, le cynisme, lemensonge et autres tares de la naturehumaine. Si on ajoute la déveine, le rouleaucompresseur d’une bureaucratie sourde etaveugle, la tyrannie des apparences et dusnobisme, on aura une idée assez juste dece que véhicule réellement l’humour, etplus particulièrement l’humour noir : une

vision pessimiste de l’homme et de lasociété, qui serait désespérante si ellen’était désamorcée et rendue acceptable parla dérision.

Qu’on pense par exemple au sketch de l’ac-cident de voiture mortel d’un fils de richesbourgeois. Tous les personnages, le père, lamère, le procureur, l’avocat, le jardinier,tous sont pourris jusqu’à l’os. Le seul fina-lement à conserver un minimum d’huma-nité et de sens moral, à vouloir se dénoncer,c’est, paradoxalement, le fils de famille, leresponsable même de l’accident. Inutile dedire que son entourage le réduit très vite au

silence.Ce cynisme généralisé apparaît tout aussinettement mais sous une autre forme dansle dernier sketch. On y voit un repas demariage, vaste et ridicule mascarade, dégé-nérer en une épouvantable algarade entreles deux jeunes époux. Leur couple finit parn’être plus qu’un champ de ruines dévastépar le mensonge, la trahison et la cruauté.Le pire cependant, c’est que ce paroxysmede haine et de ressentiment les soude fina-lement, comme s’ils étaient éblouis, conquispar leur incroyable capacité réciproque à semaltraiter et à se nuire !

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À propos deLes Nouveaux sauvages

InterférencesLes Nouveaux sauvagesRéalité

Lourde, lourde coïncidence entre la sortiedu film de l’Argentin Damian Szifron,

Les Nouveaux sauvages, et les attentats enFrance, au Danemark et au Moyen Orient.Pourquoi ? Parce que le fond est le même,le refus, ou l’impossibilité, de contrôler sapropre haine de l’Autre et donc, le déchaî-nement de la violence. En Argentine, le filma remporté un franc succès, bien sûr,puisque la fiction ne s’est pas confrontée àla réalité. Au contraire, elle la désamorce,car le rire suscité par les différents sketchesa une fonction sociale, fédératrice. Le riredoit être quelque chose de ce genre, uneespèce de geste social, écrivait le philosopheHenri Bergson en 1899, en s’interrogeantsur la signification du comique, dans unessai intitulé Le Rire : tout d’abord, le rireest humain, en ce que seuls les humainsrient et, de surcroît, exclusivement deshumains et non pas des objets, ni de lanature. En synthèse, en suivant Bergson,la dimension comique provient de troissources : le physique, c’est-à-dire l’aspectou les mouvements d’un individu, commeles gestes de Charlie Chaplin dans LesTemps modernes ; la situation et les dia-logues, par exemple dans les films cultesfrançais, tels Les Tontons flingueurs ; enfin,le caractère, c'est-à-dire la mise en exergued’un défaut, rouage essentiel de la comédie,et l’on pense à L’Avare de Molière. Quantaux procédés employés, les plus classiquessont la répétition, l’inversion des rôles, lesquiproquos ou la dimension caricaturale.

Ainsi, dans le film de Szifron, l’aspectcomique est lié à la fois aux situations, auxdialogues et aux caractères : un banal rap-port de force, au début, entre deux conduc-teurs de voiture sur une route déserte, unaccident d’avion provoqué par un pilotedément qui a réuni tous ses ennemis dansla carlingue, le mariage somptueux d’unhomme volage et d’une jeune femmedéchaînée… tous les sketches fonctionnentde la même manière. Ils décrivent unesituation banale qui s’envenime, pousse àbout les protagonistes et fait sauter les bar-rières sociales.

Répétition, quiproquos, caricatures, tousles ressorts du comique sont présents, saufque le fond est tragique, description plau-sible d’une société en décomposition, où lemeurtre, la luxure et la scatologie représen-tent la seule issue. Plutôt humour noirdonc, dans lequel le noir l’emporte, à monsens, sur l’humour, le fond tragique sur laforme comique. Mais, dans la salle decinéma, en France, les spectateurs rient,parce qu’ils sont ensemble et que ces fic-tions qui sont collées à l’actualité leur ser-vent de catharsis, leur offrent un défoule-ment collectif, la possibilité de distancier leschocs émotionnels récents. Union par le riredevant un spectacle, union par l’émotionface à un événement dramatique, c’est cequi tisse les liens entre les individus quicomposent une société, ce qui donne le sen-timent d’appartenir à un pays et d’y parta-ger les mêmes valeurs. CP

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On ne rit pas autant dans Réalité de Quen-tin Dupieux, moins que dans Wrong Copspar exemple, son précédent film. Le registrehumoristique qui s’y manifeste est différent.Sans jamais se prendre au sérieux, le scé-nario et la mise en scène nous emmènentdans un univers insolite, de moins enmoins sécurisant dans la mesure où salogique échappe peu à peu à notre compré-hension. On finit par ne plus savoir qui estqui, qui rêve quoi, on perd complètementpied entre réalité, fiction, rêve, fantasme,folie. On y voit même la projection dans unesalle de cinéma d’un film qui n’a pas encoreété tourné ! Tout se brouille, tout semélange, les certitudes vacillent, la raisonbascule, c’est toute notre compréhensiondu monde qui est remise en cause.

L’étrange mésaventure de Jason, joué parun épatant Alain Chabat, est traitée avecun humour nonsensique là où il aurait ététrès facile d’en faire un film d’horreurcomme The Ring de Hideo Nakata, auquelil fait clairement référence. La musique lan-cinante de Philip Glass, visiblement trèsinspirée ici de Terry Riley pour ses effetshypnotiques, contribue à créer cette atmo-sphère étrange, mais on est très loin de TheRing ou du Cabinet du docteur Caligari deRobert Wiene, prototype du genre. Le filmfantastique joue sur l’ambiguïté au premier

degré afin d’enfermer le spectateur dansune espèce de nasse angoissante suscitéepar des situations et des personnages inex-plicables, un sentiment d’inquiétante étran-geté, une menace sourde.

Ce n’est pas le cas dans ce film, cauchemargai qui ne génère ni malaise ni angoisse,bien au contraire ! L’impossibilité de démê-ler le vrai du faux interloque mais fait sou-rire, notamment grâce au jeu des acteurs(on revoit avec plaisir, à côté d’Alain Cha-bat, Élodie Bouchez et le truculent ÉricWareheim). On y retrouve un peu le sens dumauvais goût et de la provocation présentsdans Les Nouveaux sauvages, mais un peuseulement puisque l’humour joue ici sur unautre registre, celui de l’ébranlement descertitudes, de la fausseté des apparences,de l’absurdité du monde. Dans les deux casl’humour est noir, en ce sens qu’il traduitun pessimisme foncier en ne voyant jamaisdans l’homme et la société un spectacle rai-sonnable, positif, sécurisant. Comme disaitJacques Sternberg : « L’humoriste est natu-rellement mal pensant ». Ambrose Bierceprécisait : « L’humoriste est un grossier per-sonnage dont la vision déformée voit leschoses comme elles sont, non comme ellesdevraient être ». Damian Szifron et QuentinDupieux sont eux aussi de grossiers per-sonnages. AW

À propos deAmerican Sniper

L’homme, tireur d’élite, est allongé sur un toitpoussiéreux ; dans la lunette de son fusil,

une femme et un enfant. Il communique parradio avec sa hiérarchie : il a vu la femme don-ner une roquette à l’enfant, une patrouille s’ap-proche, doit-il, a-t-il la permission de tirer ? Laréponse de la hiérarchie est sans appel : c’est àlui de décider ! Dans le même temps, son col-lègue chargé de sa protection lui dit sansambages : « Si tu te trompes, ils te rateront pas,tu iras pourrir dans une prison militaire. »Dès la première scène de American Sniper, der-nier film de Clint Eastwood, le ton est donné :la question ne sera jamais de savoir s’il est jus-tifié de tuer, mais s’il est justifié de tuer cettecible précise.Et c’est là que la bât blesse le plus dans cetteœuvre très bien filmée, très bien montée, trèsbien tout (ou presque : on peut regretter l’utili-sation d’une musique tout de même très redon-dante...) : l’absence de questions et, plus cruel-lement, l’absence de questions contextualisées.À aucun moment n'est posé le problème desavoir pourquoi les troupes américaines sont enIrak, question pourtant cruciale si l’on entenddéterminer dans quelle circonstance ce droit detuer peut légitimement s’exercer. À aucunmoment ne sont évoqués les noms des respon-sables de cette guerre (qui, pourtant, aujour-d’hui, pourrait être considérée comme l’une descauses principales du gigantesque chaos qui

secoue le moyen Orient !) : Colin Powell ?Connais pas ! Donald Rumsfeld ? Connais pas !George Bush ? Connais pas ! Même SaddamHussein est mis hors champ… La raison de cet aveuglement tient probable-ment à la question du point de vue adopté : demême que le tueur d’élite ne voit le monde quepar le bout de sa lorgnette, nous spectateurssommes embarqués avec lui, pris au piège desa logique étroite. Cet enfermement logique etvisuel est poussé à un tel point que, plus letemps passe et plus les séjours en Irak se résu-ment à UN seul combat ; il n’y a plus d’ailleursque le champ de bataille, il n’y a plus de tempsautre que celui de la mort, qu’elle soit donnée àdistance ou en combat rapproché.Par ailleurs, lorsque se pose la question nonplus de l’engagement du pays mais de l’engage-ment individuel du soldat, la seule remise encause à laquelle on ait droit vient de sa pauvrefemme, délaissée, qui élève les enfants touteseule et a bien peur que son héros de mari nerevienne pas entier de ce front insaisissable oùil exerce ses talents de tueur à distance. Ellepleurniche, elle boude et, pour nous, tout sepasse comme si le monde était divisé en deux :celui du champ de bataille où s’exerce l’impla-cable et infaillible solidarité entre soldats, et lemonde domestique où les nerfs du héros sontmis à tout aussi rude épreuve. ER

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sance. Il aime sa femme et ses enfants maisne prend pas la moindre mesure pour lesdéfendre. Il parle beaucoup, mais jamaisavec autant de conviction profonde quelorsqu’il s’agit de défendre son entreprise etson pognon. Chaque fois qu’il doit expliquerson attitude non violente le même et uniqueargument égocentré revient : c’est trop ris-qué, s’il y a un problème ça retombera surmoi, ça va me coûter trop cher, je vais alleren prison etc. On est à cent lieues d’unpoint de vue philosophique à la Gandhi. Ils’agit d’un intérêt strictement matériel vêtud’oripeaux pacifistes, d’un humanisme depacotille. Abel Morales ne fait que reprendreà son compte le précepte attribué à Mme deMaintenon : « Rien de plus habile qu’uneconduite irréprochable ».

Ce pseudo chevalier sans peur et sansreproche veut réussir sans se salir lesmains, sans utiliser les méthodes de voyoude ses concurrents. S’il joue ainsi toujourscartes sur table, refuse magouilles, compro-missions, violences de toute nature, c’est enréalité par pur calcul. Abel est indiscutable-ment courageux, pour ne pas dire indomp-table, mais il est surtout malin : il y a beau-coup plus à perdre qu’à gagner à combattre

ses ennemis sur leur terrain. Abel est untycoon pas meilleur que les autres, son seulobjectif est de tuer la concurrence, de s’en-richir démesurément. Simplement c’est untycoon plus intelligent et opportuniste queses adversaires.

Trois scènes à la fin du film montrent l’éten-due de son insensibilité réelle, elles dévoi-lent explicitement le cynisme de ce héros.Certes, arrivé à ce stade du récit on n’a pro-bablement déjà plus guère d’illusions, maiselles vont disparaître définitivementlorsque, sans s’expliquer, sans se justifier,Abel décide finalement d’utiliser l’argentdétourné de son entreprise par sa femmeAnna. On pourrait rétorquer que cet argentdétourné est quand même le sien, qu’on nepeut pas se voler soi-même, mais l’argu-ment ne tient pas. Taper dans la caisse,confondre argent de l’entreprise et argentpersonnel est un délit réprimé par la loi :cela s’appelle un abus de biens sociaux.

Autre scène emblématique, celle où l’un deses chauffeurs de camion agressés, Julian,traumatisé, psychologiquement détruit, vavisiblement se suicider. Abel n’esquisse pasun geste, ne dit pas un mot pour essayer de

Voilà un film qui réalise le quasi exploitd’être à la fois la satire très crédible

d’un univers de louches pratiques commer-ciales, un polar serré et un feel good movie,un de ces films édifiants qui donnent foi enla nature humaine. Quoi de plus euphori-sant en effet que cette lutte obstinée et fina-lement triomphante d’un héros intrépidequi refuse avec panache de se défendrecontre ses peu scrupuleux rivaux avec lesmêmes méthodes qu’eux : vols, armes à feu,détournements, organisation mafieuse etc.Même menacés directement, lui, sa femmeet ses trois filles, il refuse de céder auxsirènes de l’auto-défense et à la tentation dela violence comme réponse à la violence.Sorte de Gandhi new-yorkais friqué et frin-gué avec recherche, Abel Morales est unhomme assez courageux, assez fort pourmettre à bas tous ses ennemis grâce à saseule ténacité et devenir, juste récompense,le distributeur de gas-oil le plus prospèrede la ville.

Avec lui triomphent la volonté, la force decaractère, la morale, le bien, le libéralismebien compris, bref les valeurs fondamen-tales d’une Amérique qui croit au capita-lisme vertueux et fraternel. C’est une ode àcette Amérique-là qui se retrouve ressasséead nauseam dans la chanson du génériquede fin, America for me. N’oublions pas parailleurs que ce chevalier des tempsmodernes s’appelle Abel Morales ! Tout estdit : le gentil Abel a pris sa revanche sur leméchant Caïn, une revanche tout ce qu’il ya de plus morale puisqu’en espagnol (le per-

sonnage est d’ascendance mexicaine) sonpatronyme a exactement la même conso-nance et les mêmes connotations qu’enfrançais. Symbolisme pour les nuls ?

Cette leçon d’éthique et de patriotisme estd’autant plus redoutable que le film estexcellemment joué, tant dans ses rôlesprincipaux que secondaires, et mis en scèneavec un talent et une efficacité au-dessusde tout éloge. A Most Violent Year présentevisiblement toutes les apparences de l’es-croquerie idéologique de l’année.

Eh bien non ! En réalité le film est d’autantplus subversif qu’il est classique dans saforme. Après Margin Call le doute n’estguère permis : J.C. Chandor est un mora-liste, pas un moralisateur. Ni ode au capi-talisme triomphant, ni célébration du lone-some hero invincible parce qu’il est du boncôté de la force, ni chant d’amour aux ver-tus transcendantes d’une Amérique éclai-rant le monde, A Most Violent Year est cer-tainement l’un des films les plus ironiques,l’une des charges les plus subtilement impi-toyables contre toutes ces fadaises. Rare-ment, jamais peut-être, l’hypocrisie fonda-mentale de ces alibis moraux, de cettebonne conscience qui ne connaît pas ledoute, n’a été montrée avec autant definesse et de férocité.

Qui est Abel Morales ? Un ambitieux for-cené, un arriviste aux goûts clinquants, unégoïste intégral qui n’a qu’une seule véri-table passion : la réussite, l’argent, la puis-

À propos deA Most Violent Year

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l’en détourner. Il est vrai que Julian estdevenu un problème pour lui, une entravepossible à son irrésistible ascension. Lors-qu’enfin celui-ci se tire une balle dans latête, Abel ne semble pas plus catastrophéque cela. Son premier geste est de sortir sonmouchoir pour aller boucher le trou que laballe a percé dans la cuve de gas-oil : ceserait vraiment cruchon de laisser perdretoute cette belle marchandise !

La scène finale met en présence le bel Abelet le procureur Lawrence, qui l’avait mis enexamen entre autres — et, on l’a vu, defaçon tout à fait justifiée — pour détourne-ment de fonds. Le voilà qui devise à présentpaisiblement avec l’accusé, en qui il recon-naît dorénavant, non plus un escroc, nonplus un justiciable, mais un vainqueur, unindustriel puissant, un homme potentielle-ment influent à qui il laisse entendre à motscouverts qu’ils pourraient tous deuxmutuellement s’entraider dans leurs ambi-tions industrielles et politiques. AbelMorales répond par son habituel discours

moralisateur mais on sent bien qu’il neferme aucune porte et on peut même, sansgrand risque, gager que le prix à payer parLawrence sera élevé…

A Most Violent Year est un film dérangeanten ce qu’un personnage aussi peu recom-mandable, aussi manipulateur et cyniquequ’Abel Morales est présenté comme le gen-til de l’histoire, la victime malheureuse desméchants, un homme positif et sympa-thique. Cela nous rappelle qu’il ne fautjamais être complètement dupe des artificesdu cinéma. J.C. Chandor croit visiblementen la lucidité et l’intelligence des specta-teurs. Mais jouer sur le second degré esttoujours un pari et il n’est jamais gagnéd’avance car l’ironie est une arme à doubletranchant. En ces temps troublés où lacroyance a tendance à se substituer à lapensée, il nous rappelle qu’il faut rester vigi-lant et ne jamais se laisser berner par labête qui veut se faire passer pour un ange.

AW

Vos critiques

On devrait s’indigner, on en est à deuxdoigts mais l’habileté de la réalisationnous emmène au rire, voire au fou rire.En fin de compte on jubile ; honte à nous !Hervé R.Un film à sketches d’une férocité presquejubilatoire. Une comédie noire quidémonte les mécanismes et l’engrenagede la violence. Quand les individus choi-sissent le conflit plutôt que la négocia-tion, cela engendre des forces démo-niaques... CP

FELIX ET MEIRA, de Maxime Giroux[…] Il y a non seulement

deux communautés quivivent côte à côte et quis’ignorent, athées et ultraorthodoxes, mais aussi lesdeux membres du couplejuif tout aussi proches et

incapables de se comprendre, de seconnaître… Il fait froid dans ce film, dansles rues, dans les cœurs, dans les mai-sons. Le père et le fils, le frère et la sœur,le mari et la femme, on ignore tout del’autre pourtant si proche. Mais Meira,frêle et timide, va tout faire exploser avecune petite étincelle de vie. Il y a un beaupropos dans ce film, les personnagesexistent bien, il y a beaucoup de gravitéet de vérité, mais aussi beaucoup de pes-simisme et de réalisme, il ne suffit pasd’être libre pour vivre heureux. Très bellemise en scène aussi, sobre, avec une bellelumière et enfin une bande-son qui n’estpas envahie par une musique omnipré-sente et larmoyante, ça fait du bien.Jacques C.

Rubrique réalisée par RS

UNE BELLE FIN de Uberto PasoliniLes Studio sont le seul

cinéma de France à proje-ter en ce moment (en jan-vier) ce très beau film, cequi signifie que la pressenationale n’en parle pasencore ! C’est fort dom-

mage parce qu’il s’agit d’une vraie réus-site, parce qu’il est difficile de ne pas rirede l’absurdité de certaines scènes toutautant qu’il est difficile de ne pas être trèsému de l’extraordinaire humanité qui s’endégage ! De la mise en scène au scénarioet aux quelques belles surprises qu’ilrecèle, en passant par l’interprétationtout simplement impeccable de l’en-semble des acteurs, tout ici fait qu’il fautvraiment s’y précipiter ! Jérémie A.

A partir d’un sujet particulièrementdélicat qui aurait facilement pu virer aumauvais goût intégral ou bien au mélolarmoyant, U. Pasolini a réussi le grandécart : élégance de la mise en scène, déli-catesse du traitement ET humour tantôtabsurde, tantôt légèrement grinçant…Une vraie réussite ! […] Fanny H.Très beau film traitant d’un sujet sociétaldélicat avec une pointe d’humour«anglais» […] Nicole H.

LES NOUVEAUX SAUVAGESde Damian Szifron

Six sketches et autantd’opportunités d’illustrerla férocité des rapportshumains faits de ven-geances, d’irascibilité, derévolte, de corruption, dejalousies dans nos socié-

tés civilisées. Le morceau final en consti-tue le bouquet, monstrueux de virtuosité.