Upload
icare
View
1.805
Download
1
Embed Size (px)
Citation preview
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
1
1
TRANSMISSIONS AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSEES
Me Stéphanie ARNAUDMaître de conférences à l’Université de Sophia-Antipolis
Membre du conseil d’administration de l’Institut Notarial du Patrimoine et de la Famille16 Place Garibaldi 06300 NICE – [email protected]
Me Frédéric PETITDES Gestion de patrimoine (Faculté de CLERMONT FERRAND)
Membre du conseil d’administration de l’Institut Notarial du Patrimoine et de la FamilleChargé d’enseignement à l’Université PARIS XII
02 rue de Paris 95150 TAVERNY – [email protected]
Introduction• Les familles recomposées sont une réalité
socioéconomique dont on ne peut ignorer les difficultés juridiques qu’elles engendrent
• Statistiquement
• Situation à appréhender : la présence d’enfants de lits différents
• Dans ce cas, les impératifs et préoccupations des parents ne sont pas nécessairement les mêmes selon le contexte familial
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
2
DES OBJECTIFS
METHODESJOUER
sur l’assiette successorale
1- Difficile au profit des descendants de l’autre directement
2 – Par l’intermédiaire du conjoint survivant
• De manière temporaire pour assurer le respect des filiations
• De manière définitive pour nier les filiations
JOUER sur les droits successoraux
1 – Conférer des droits héréditaires aux enfants de l’autre
2 – Préserver les droits légaux de ses propres enfants
* leur réserve * leurs parts héréditaires
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
3
JOUER SUR L’ASSIETTE
- Tontine
• Avantages matrimoniaux
• Mécanismes des régimes matrimoniaux
• Recours aux structures sociales
• Secours du droit des biens
- Adoption- Libéralités :
• Donation-partage conjonctive• DEE• Recours au résiduel – graduel• RAAR
JOUER SUR LES DROITS SUCCESSORAUX
JOUER SUR LES DROITS SUCCESSORAUX
• Adoption• Libéralités :
– Donation-partage conjonctive– DEE– Recours au résiduel – graduel– RAAR
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
4
L’ADOPTIONL’ADOPTION
Adoption - Pourquoi ?
Créer un lien de filiation entre deux personnes qui ne sont pas nécessairement parentes par le sang :
- Adoption plénière : ���� une filiation qui se substitue totalement à sa filiation d'origine.���� 3 cas d'adoption plénière de l'enfant du conjoint (art 345 C.civ)
� lorsque l'enfant n'a de filiation légalement établie qu'à l'égard de ce conjoint ;
� lorsque l'autre parent s'est vu retirer totalement l'autoritéparentale;
� lorsque l'autre parent est décédé sans laisser d'ascendants au premier degré ou lorsque ceux-ci se sont manifestement désintéressés de l'enfant.
- Adoption simple : créer un lien de parenté entre l'adoptant et l'adopté et conserver les liens avec sa famille biologique.
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
5
Adoption – Attention :
Présence de descendants n’est pas un obstacle à l’adoption:
���� Les enfants de sang n’ont rien à dire���� Seul le juge contrôle si l’équilibre familial est
compromis.
Décision définitive ou quasi définitive :
���� Irrévocable lorsqu’elle est plénière���� Difficilement annulable lorsqu’elle est simple :
•Sauf rétractation de l’adoptant (pendant 2 mois)•Sauf révocation du juge pour motif grave.
Adoption – Effet sur les vocations successorales
Assimilation aux enfants de l’adoptant :
����Même vocation successorale����Même vocation du conjoint en sa présence����Sauf : pas d’action en retranchement possible pour l’adopté simple.
Diminution de la vocation successorale des enfants de l’adoptantEffets indivisibles :
���� il n’est pas possible de faire une adoption divisible : �sélective selon la qualité et personnalité du/des adoptés�cantonnée selon la nature des biens
����Sauf cumuler au temps de l’adoption, un pacte familial : une RAAR
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
6
Pacte de famille : l’adoptant ne souhaite peut être pas une égalitéentre tous les enfants sur son patrimoine propre.
Cas pratique :Mr DUPONT a 1 enfant : Anatole issu d’un premier mariage.Mme DUPONT a 2 enfants : Barbara et Carla issus d’un premier mariage. Pas d’enfant commun.
Patrimoine propre de Mr : 6.000 (pavillon à GRASSE)Patrimoine propre de Mme : 8.000 (appartement à PARIS)Patrimoine commun : 1.000 (RP indivise apportée par les époux
à la communauté)1.000 (liquidités)
Les époux souhaitent que le patrimoine commun revie nne à égalité aux 3 enfants ; et que les biens propres de chacun revien nent exclusivement àleurs enfants respectifs.Pour protéger le conjoint survivant, ils adoptent u ne communauté réduite aux acquêts avec attribution intégrale + apport bie n indivis.
Exemples de mauvaises solutions :
Adoption seule : Chaque enfant recevra 5.333
Adoption + legs par chaque parent du patrimoine pro pre à ses enfants + R.A.A.R signée par les enfants de l’autre :
Décès Mr : Anatole conserve son legs de 6.000. pas de réduction. Mme conserve les biens communs.
Décès Mme : Masse de calcul : 8.000(propre) + 2.000(biens issus de cté)= 10.000 Réserve individuelle = ¼ = 2.500 QD = ¼ = 2.500Imputation : 8.000 / 2.500 (QD) Legs réductible pour 5.500
Barbara et Carla prélèvent obligatoirement leur réserve en étant attributaires en moins prenant de l’indemnité de réd uction (Art 924 al 2) .Anatole a renoncé à sa quote-part d’indemnité de réduction mai s prend seul les biens existants (2.000).
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
7
Solution :
Adoption + legs bien propre en cas prédécès + en ca s second décès TESTAMENT PARTAGE par chaque parent attribuant le p atrimoine propre à ses enfants 1 ère union et le patrimoine commun aux 3 enfants + R.A.A .R signée par les tous les enfants.
Décès Mr : idem solution précédente
Décès Mme : Le TESTAMENT PARTAGE (Art 1079 C.Civ), (à la différe nce d’un legs d’attribution, auquel les légataires peuvent renonc er) produit les effets d’un partage : les enfants ont alors qualité d’hérit iers et non plus de légataires = ils ne peuvent renoncer au legs sans r enoncer en cela à la successionBarbara et Carla = 100 % propre Mme + 2/3 biens communs
Anatole = 1/3 bien commun (+ 100 % propre Mr )
L’adoption : acte grave sociologiquement – économiquement –
psychologiquement – juridiquement
acte parfois inutile selon le schéma familial et pa trimonial :
���� Utilisation de la QD���� Recours à l’apport en communauté
CAS PRATIQUE : Mr et Mme GUITRY ont chacun un enfant d’une précédente union et ont deux enfants communs.Patrimoine : 200 cmté
1/ Chacun lègue la QD à son enfant de la 1 ère unionDécès Mr (suc = 100) : A prend 50 (QD + part de réserve)
B et C prennent 25 chacun Décès Mme (suc=100): D prend 50 (QD + part de réserve)
B et C prennent 25 chacun Chaque enfant aura reçu 50
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
8
Cas pratique variante : Mr et Mme GUITRY.Patrimoine : 100 cmté
100 (propre à Mr)On peut retomber sur le schéma précédent en apporta nt le bien propre àune communauté universelle + partage de celle-ci moi tié/moitiéLes enfants valideront avec une RAARéduction
Cas pratique variante : Mr et Mme GUITRY. Idem ci-dessus mais Mr ne veut pas apporter le propre à la cmtéPatrimoine : 100 cmté
100 (propre à Mr)1/ Chacun lègue la QD à son enfant de la 1 ère unionINCONVENIENT : l’égalité n’est pas parfaite dès lors que la valeur des biens du conjoint survivant va évoluer de façon imp ortante.Ici, A n’a pas pris 25 sur chacun des deux biens ; il a pr is 50 sur un seul bien.
Cas pratique variante : Mr et Mme GUITRY.Mr a 3 enfants d’une 1 ère union, Mme a 1 enfant d’une 1 ère union, pas d’enfant commun.Patrimoine : 200 cmté
Prévoir la stipulation de parts inégales suivante : la cmté se partagera ¾ en faveur de Mr et ¼ en faveur de Mme quelque soit l’ordre des décès.
����Rappel : la stipulation de parts inégales n’est pas un gain de survie (sauf l’attribution intégrale)
���� Ici, il n’y aura pas lieu à action en retranchementEn effet, dire que Mme aura ¼ de la cmté seulement, revient à dire que son enfant ne recevra que ½ de ce que Mme aurait eu si on était en cmté légale, ce qui correspond à sa part de réserve.
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
9
L’ADOPTION
Donation-partage Conjonctive :
- en faveur d’enfants non communs- et en faveur du conjoint
18
Application
Situation familiale :
Pierre (66 ans) Marie (64 ans)
Arnold Elouan Maëlys Bérangère
Enfant 1er lit (EPL-A) Enfants communs Enfant 1er lit (EPL-B)
EC1 EC2
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
10
19
Validité : art 1075 al1 du C.Civ issu loi du 23/06/06
DANGER s’agissant du conjoint : la donation de biens présents entre époux est irrévocable
L’intérêt en présence d’héritiers réservataires : Bénéficier de l’incorporation des donations antérie ures ; du non rapport successoral ; des dispositions de l’art 1078c.civ
L’attribution au profit de Marie , sera assortie de :- clause résiduelle ou graduelle- clause de droit de retour
DONATION PARTAGE AU PROFIT DE PRESOMPTIFSHERITIERS (dont le conjoint survivant)
20
DONATIONS-PARTAGES CONJONCTIVES AU PROFIT DE LA FAMILLE RECOMPOSEE (art 1076.1 c.civ)
1 unique instrumentum portant étroitement imbriquées 2 donations (1):
- une DP conjonctive par les époux au profit des enfants communs
- une donation-partage ordinaire par chaque parent au profit des autres
(1) M.GRIMALDI « Libéralités partages d’ascendants » Ed. LITEC n°1766 note 59
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
11
21
Conditions spécifiques en cas d’enfants de lits dif férents
L’enfant non commun ne doit pas être alloti en bien s propres de celui dont il n’est pas issu.
Il n’est gratifié que par son auteur
Il ne peut recevoir que des biens propres à son auteur, ou des biens communs .
Dès lors que l’enfant non commun reçoit des biens communs :
L’autre époux n’est pas codonateur
Mais il doit donner son consentement à cette donation de biens communs (art 1422 du Code civil)
22
Conséquences civiles
Concernant l’action en réduction : (art 1077-2 al2)
Les enfants communs
- Ne peuvent agir en réduction que dans les 5 ans du décès du second parent
- En effet, Ce n’est qu’au regard des deux successions globalisées, que l’on vérifiera s’il a reçu sa part héréditaire due au titre de chaque succession.
Les enfants non communs- Dès le décès de leur auteur, ils peuvent agir en ré duction (mais non pas être assigné avant le 2ème décès)
Concernant les récompensesL’allotissement de l’enfant d’un premier lit en bie ns communs fait naître une récompense à la charge du donateur et au profit de la communauté(art. 1437 du Code Civil)
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
12
23
Désignation des biens donnés :Une donation-partage antérieure, de plus de 6 ans, au profit des enfants communs par les deux parents, portant sur un appartement à PARIS 17ème
(137.500 € à ce jour) est réincorporée.
Biens propres de l’époux
Biens communs Biens propresde l’épouse
Appartement TOULOUSE Résidence secondaireTerrain 1Terrain 2LiquiditésRéincorporation DP antérieurePortefeuille de valeurs mobilières
187.500
612.500662.500137.500
212.500257.50050.000
Biens donnés par Pierre Biens donnés par Marie
Biens propres : 800.000 500.000
Part dans les biens communs : 400.000 400.000
1.200.000 900.000
24
���� Pierre et Marie souhaitent dans la mesure du possible respecter la vocation héréditaire de leur s enfants et au minimum la part réservataire.
���� Pierre souhaite également favoriser le plus possible son conjoint.
Il donne Arnold = 400.000
les enfants communs = 175.000
et Marie = 450.000
���� Marie donne : 300.000 à chacun des enfants
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
13
25
Pierre (66 ans) Marie (64 ans)
Arnold Elouan Maëlys Bérangère
Donation par Pierre : 400.000 175.000 175.000 450.000
Donation par Marie : 300.000 300.000 300.000
400.000 475.000 475.000 300.000
Quelle que soit la composition de leurs lots, Elouan et Maëlys sont réputés avoir été allotis :
- en biens paternels à concurrence de 175/475 ème
- en biens maternels à concurrence de 300/475 ème
26
Attributions :
���� Marie : Portefeuille de valeurs mobilières 450.000���� Arnold : Des liquidités communes 300.000
Portefeuille de valeurs mobilières 100.000
���� Elouan :
Portefeuille de valeurs mobilières 31.250Des liquidités communes 18.750
Appartement PARIS 17ème (réincorporation antérieure) 137.500
2 Terrains propres de Marie 287.500
���� Maëlys :
Portefeuille de valeurs mobilières 31.250Des liquidités communes 43.750
Appartement TOULOUSE propre de Pierre 187.500
Résidence secondaire propre Marie 212.500
���� Bérangère : Liquidités communes 300.000
475.000
475.000
400.000
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
14
27
Liquidation fiscale :
���� Donation à Marie : 450.000 – 79.533 (Abt) x 20% - 2752 = 71.341
���� Donation à Arnold : 400.000(Cté) – 156.974 (Abt père)x20%-1777= 46828
���� Donation à Elouan :Du père 175.000 (175/475) - 34.375 (son rapport) -156.974 x 20%-1777 = néant
De la mère (300/475) 300.000 – 34.375 (son rapport) – 156.974 - 9.375 (don somme d’argent en PP < 65 ans) X 20 % - 1777= 18.078
���� Donation à Maëlys :
Du père 175.000 (175/475) - 34.375 (son rapport) -156.974 x 20%-1777 = néant
De la mère (300/475) 300.000 – 34.375 (son rapport) – 156.974 - 21.875 (don somme d’argent en PP < 65 ans) X 20 % -1777 = 15.578
���� Donation à Bérangère : 300.000 – 156.974 - 30.390 (don somme d’argent en PP < 65 ans) X 20 % - 1777 = 20.750
28
Liquidation successorale :
1/ Décès de Pierre
A) Liquidation de communauté
Biens existants 0
Récompenses dues par Pierre 300.000 (à raison de l’attribution faite en biens communs à Arnold)
Récompenses due par Marie 300.000(à raison de l’attribution faite en biens cté à Bérangère
600.000
Revenant à chaque époux ½ = 300.000
Pierre Marie
Part de communauté 300.000 300.000
Imputation des récompenses dues - 300.000 - 300.000
0 0
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
15
29
B) Liquidation de successionMasse de calcul (Art. 922 du Cciv) :Biens existants 0 Réunion fictive 1.200.000
1.200.000Réserve individuelle ¼ = 300.000Imputation sur QD de la donation faite à Marie : 450/300. La donation à Marie est réductible pour 1/3.
Elouan et Maëlys (175.000) n’ont pas reçu leur part d e réserve (300.000)
MAIS : la donation partage n’est pas pour autant réductibl e :
A défaut pour eux d’avoir reçu leur part de réserve
���� Cette insuffisance peut être comblée sur les biens existants ou avec les libéralités qu’ils ont reçu par ailleurs.
���� A défaut l’atteinte, s’agissant d’une donation-partage conjonctive, peut être compensée grâce à ce qui a été reçu de l’autre ascendant.
30
2/ Décès de Marie
Masse de calcul (Art. 922 du Cciv)Biens existants 450.000 (portefeuille de valeurs mobilières)Réunion fictive 900.000
1.350.000Réserve individuelle ¼ = 337.500
Elouan et Maëlys (300.000) et Bérangére (300.000) n’on t pas reçu leur part de réserve (337.500).
Leur réserve s’apprécie au regard des deux successi ons confondues. Leur réserve est de 300.000 + 337.500 = 637.500
Ils ont reçu 175.000 + 300.000 = 475.000
Ils prélèvent dans les biens existants de Marie un complément de : 162.500
Bérangère prélève sur les biens existants 37.500 pour compléter sa réserve.
Le solde des biens existants revient aux enfants communs au titre du legs soit 87.500.
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
16
31
CONCLUSION
• Chaque enfant se partage les biens existants. (Béra ngère reçoit partie des biens propres de Pierre).
• Dans tous ces cas, le passage des biens de Pierre à Marie entraîne l’impossibilité de respecter la part hérédi taire.
• Pour atténuer : Marie a légué la QD aux enfants comm uns.
• Seule la part réservataire est respectée.
32
337.500681.250681.250400.000Part reçue
225.000525.000525.000300.000Part réservataire
300.000700.000700.000400.000Part héréditaire
BérangèreMaëlysElouanArnold
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
17
33
DP CONJONCTIVE :
but égalité entre tous les enfants
34
���� Pierre et Marie souhaitent l’égalité entre leurs enfants indépendamment de leur vocation héréditaire.
�Pierre souhaite également favoriser son conjoint
� S’agissant d’une donation-partage inégale, il sera prudent d’envisager une RAAR
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
18
35
Pierre (66 ans) Marie (64 ans)
Arnold Elouan Maëlys Bérangère
Donation par Pierre : 525.000 187.500 187.500 300.000
Donation par Marie : 187.500 187.500 525.000
525.000 375.000 375.000 450.000
Quelle que soit la composition de leurs lots, Elouan et Maëlys sont réputés avoir été allotis :
- en biens paternels à concurrence de 1/2- en biens maternels à concurrence de 1/2
36
Attributions :
���� Marie : Portefeuille de valeurs mobilières 300.000
���� Arnold : Des liquidités communes 262.500
Portefeuille de valeurs mobilières 262.500
���� Elouan :
Appartement PARIS 17ème (réincorporation antérieure) 137.500Terrain 1 propre de Marie 237.500
���� Maëlys :
Appartement TOULOUSE propre de Pierre 187.500
Des liquidités communes 137.500
Portefeuille valeurs mobiliéres 50.000���� Bérangère : Résidence secondaire propre Marie 212.500
Liquidités communes 262.500
Terrain 2 propre Marie 50.000
375.000
375.000
525.000
525.000
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
19
37
Liquidation fiscale :
���� Donation à Marie : 300.000 – 79.533 (Abt) x 20% - 2752 = 41.341
���� Donation à Arnold : 525.000 – 156.974 (Abt père)x20%-1777= 71828
���� Donation à Elouan :Du père 187.500 - 34.375 (son rapport) -156.974 x 2 0%-1777 = néant
De la mère 187.500 – 34.375 (son rapport) – 156.974 X 20 % - 1777= néant
�Donation à Maëlys :Du père 187.500 - 34.375 (son rapport) -156.974 x 2 0%-1777 =néant
De la mère 187.500 – 34.375 (son rapport) – 156.974 – 30.390 (don somme d’argent en PP < 65 ans) X 20 % -1777 = néant
���� Donation à Bérangère : 525.000 – 156.974 - 30.390 (don somme d’argent en PP < 65 ans) X 20 % - 1777 = 65.750
38
Liquidation successorale :
1/ Décès de Pierre
A) Liquidation de communauté
Biens existants 0 liquidités
Récompenses dues par Pierre 262.500 (à raison de l’attribution faite en biens communs à Arnold)
Récompenses due par Marie 262.500(à raison de l’attribution faite en biens cté à Bérangère
525.000
Revenant à chaque époux ½ = 262.500
Pierre Marie
Part de communauté 262.500 262.500
Imputation des récompenses dues - 262.500 - 262.500
0 0
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
20
39
B) Liquidation de successionMasse de calcul (Art. 922 du Cciv) :Biens existants 0 Réunion fictive 1.200.000
1.200.000Réserve individuelle ¼ = 300.000Imputation sur QD de la donation faite à Marie : 300/300. La donation à Marie n’est pas réductible.
Elouan et Maëlys (187.500) n’ont pas reçu leur part d e réserve (300.000)
MAIS : la donation partage n’est pas pour autant réductibl e :
A défaut pour eux d’avoir reçu leur part de réserve
���� Cette insuffisance peut être comblée sur les biens existants ou avec les libéralités qu’ils ont reçu par ailleurs.
���� A défaut l’atteinte, s’agissant d’une donation-partage conjonctive, peut être compensée grâce à ce qui a été reçu de l’autre ascendant.
40
2/ Décès de Marie
Masse de calcul (Art. 922 du Cciv)Biens existants 300.000 (portefeuille de valeurs mobilières)Réunion fictive 900.000
1.200.000Réserve individuelle ¼ = 300.000
Elouan et Maëlys (187.500) n’ont pas reçu leur part d e réserve (300.000).
Leur réserve s’apprécie au regard des deux successi ons confondues. Leur réserve est de 300.000 + 300.000 = 600.000
Ils ont reçu 187.500 + 187.500 = 375.000
Ils prélèvent dans les biens existants de Marie un complément de : 150.000
Il manque 75.000 à chaque enfant commun pour constituer sa réserve.
Il est donc nécessaire d’avoir envisagé une RAAR pour consolider l’opération et éviter une action en réduction à l’encontre d’Anatole et Bérangére
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
21
41
CONCLUSION
• Chaque enfant aura reçu une part égale...
• A condition que la valeur du portefeuille n’ait pas à ce point augmenté qu’elle dépasserait ce qui serait nécessair e pour compléter la réserve des enfants communs (le surplu s se partagerait en 3 et non en 4)...
• Et à condition d’avoir signé une RAAR.
42
525.000525.000525.000525.000Part reçue
225.000525.000525.000300.000Part réservataire
300.000700.000700.000400.000Part héréditaire
BérangèreMaëlysElouanArnold
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
22
L’ADOPTION
DONATIONS AU DERNIER VIVANT
LEGS RESIDUEL/GRADUEL
44
Application
Situation familiale :
Pierre (66 ans) Marie (64 ans)
Arnold Elouan Maëlys Bérangère
Enfant 1er lit (EPL-A) Enfants communs Enfant 1er lit (EPL-B)
EC1 EC2
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
23
45
Patrimoine des époux :
Biens propres de l’époux
Biens communs Biens propresde l’épouse
Appartement TOULOUSE LiquiditésRésidence principalePortefeuille de valeurs mobilières
400.000
400.000
200.000600.000 néant
800.000 800.000
46
���� Pierre et Marie souhaitent dans la mesure du possible respecter la vocation héréditaire de leur s enfants et au minimum la part réservataire.
���� Pierre et Marie souhaitent tous pouvoirs sur le patrimoine et plus particulièrement sur la résidenc e principale
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
24
47
Première hypothèse : donation entre époux avec choix de QD
Réduction facultative
���� Marie peut tout prendre en PP et verser une indemnité de 900.000.
���� Elle peut cantonner son émolument : prélève la RP (600.000) en PP et le reste en usufruit (propre 800.000 ; liquidités 100.000)
���� Elle opte, à des fins purement liquidatives, pour ¼ ¾.
Réduction automatique
���� Pour obtenir la PP de la RP, il faut procéder au partage.
48
Deuxième hypothèse : testament, legs résiduels,
���� Legs avec charge résiduelle, en pleine propriété de tous ses droits de la RP (dès lors que pas attribuée au CS dans le partage de communauté) et usufruit du surplus.
Charge résiduelle limitée à immeubles : nécessité d’un bien identifiable et subsistant en nature
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
25
49
���� Au préalable : apport du patrimoine au sein d’une sociétécivile de patrimoine (Marie co-gérante)
���� Legs avec charge résiduelle, en pleine propriété de toute la succession (composée seulement des parts d e la StéCiv) + RAAR
���� Au préalable : apport du patrimoine au sein d’une sociétécivile de patrimoine, prévoyant tous pouvoirs à l’us ufruitier (dissolution société) et sortie en Quasi-usufruit
���� Legs en usufruit de toute la succession
���� Valide au regard droit des sociétés ; risques au regard droit des biens (cf obligation conserver la s ubstance)
50
Troisième hypothèse : DEE limitée à l’usufruit de la succession
Marie a l’usufruit des biens existants (biens propres 800.000; liquidités 400.000; résidence principale 400.000/800.000)
���� Elle peut cantonner son émolument : quasi-usufruit sur les actifs bancaires et en échange ell e abandonne son usufruit sur les biens propres.
���� Elle ne peut cumuler avec ¼ légal en PP ni même imputer sa libéralité sur la vocation légale en PP (car QDS en NP)
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
26
51
���� Elle pourrait refuser la libéralité et opter pour ¼ e n PP.
Masse de calcul et d’exercice :
MC = 1.200.000 ¼ = 300.000
ME = IDEM ici
Elle sera donc plein propriétaire de la RP MAIS aucun droits sur le reste
Elle peut exercer un droit viager sur la RP ?
Evaluation : 60% X 70% (valeur usufruit éco) = 42% X 600.000 = 252.000
Imputation sur ses droits légaux : 300.000 – 252.000 = 48.000 qu’elle prélèvera sur les liquidités
���� Elle peut avoir été privée de ce choix , Mr lui ayant retiré toute vocation légale (Mme aurait alors intérêt, dans le partage de la communauté, à faire porter ses droits en PP : si mésentente sur liquidités; et si entente sur RP en récupérant quasi-usufruit sur argent)
52
Quatrième hypothèse : Testament, legs graduels,
� Legs en pleine propriété 100 % + R.A.A.R
� Mêmes contraintes quant à l’objet que le legs résidu el
� Garanties à mettre en place
� Schéma très proche du démembrement et plus pénalisant fiscalement
� Le choix s’effectue en fonction du degrés de gestio n que l’on veut conférer au 1er gratifié :
graduel = gestion d’un propriétaire
démembrement = gestion d’un usufruitier
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
27
53
Choix entre libéralités graduelles et démembrement de propriété
Libéralités graduelles Démembrement de propriété
SuccessionDroits sur PP Droits sur US
Droits sur NP
PaiementDifféré ou fractionné
Par le CS
Différé ou fractionné
Décès conjoint (premier gratifié)
Droits sur PP
Imputation = droits sur plus value
Pas de droits
Observations
Renouvellement des abattements et tranches basses 6 ans après la successions ?
Impôt de plus value à la revente
54
Libéralités graduelles Démembrement de propriété
- obligations de conserver
- ne peut porter sur la réserve qu’avec l’accord du réservataire
- gestion de propriétaire
- confidentialité et révocabilité de la désignation du second gratifié
- acte et bien concerné limités
- titres cédés au sein d’un portefeuille de VM : plus values àla charge du 1er gratifié
- subrogation automatique : Non
- subrogation conventionnelle ?
- vente possible mais accord du NP
- peut porter sur la réserve si 2nd conjoint (mais non si concubine)
- relations usufruitier/nu-propriétaire
- le nu-propriétaire est désigné depuis le début
- grande liberté quant aux acte et bien concernés
- titres cédés au sein d’un portefeuille de valeurs mobilières : plus values à la charge du nu-propriétaire
- subrogation automatique : Oui
- subrogation conventionnelle : Oui
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
28
55
133533533400Part héréditaire
(hypothèses 3 & 4)
233533533300Au minimum
part réservataire(hypothèses 1 & 2)
BérangèreMaëlysElouanArnold
56
CONCLUSION
• Recherche du respect des filiations :Toutes ces techniques relèvent d’un jeu de vase communiquant entre les enfants et le conjointElles ne sont pas satisfaisantes si on recherche to ut à la fois les pleins pouvoirs pour le conjoint et le respect de la part héréditaire des enfants .
• Recherche du non respect des filiations :Si on recherche l’égalité entre les enfants sans uti liser l’adoption : techniques efficacesSi on cherche à « squizzer » certains enfants : techniq ues limitées à la QD
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
29
JOUER SUR L’ASSIETTE
• Tontine• Avantages matrimoniaux• Fonctionnement des régimes matrimoniaux• Recours aux structures sociales• Secours du droit des biens• Assurance vie
L’ADOPTIONLa Tontine
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
30
LA TONTINE - Définition
• Contrat reposant sur une double condition suspensive et résolutoire de sorte que le co-tontinier survivant sera réputé propriétaire de la totalité du bien depuis l’origine
• Contrat à titre onéreux• Contrat aléatoire : les intéressés ne doivent
pas savoir s’il va avoir une perte ou un gain au dénouement de la tontine.
Effets civils
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
31
Effets fiscaux
L’ADOPTION
Avantages matrimoniaux
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
32
63
Application
Situation familiale :
Pierre (66 ans) Marie (64 ans)
Arnold Elouan Maëlys Bérangère
Enfant 1er lit (EPL-A) Enfants communs Enfant 1er lit (EPL-B)
EC1 EC2
64
Patrimoine des époux GUITRY :
Biens propres de l’époux
Biens communs Biens propresde l’épouse
Appartement TOULOUSE LiquiditésRésidence principalePortefeuille de valeurs mobilières
néant
400.000200.000600.000400.000
néant
1.600.000
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
33
Hypothèse 1 communauté avec
« Clause de préciput ou stipulation de parts inégales …dans la limite de la QDS entre époux »
EX : 5/8émes en PP , 3/8émes en UsufruitEx : les immeubles (1.000.000 soit 5/8 de 1.6 M) en
PP au conjoint survivantles autres actifs (600.000) en usufruit
Hypothèse 2 communauté avec
« Attribution intégrale en pleine propriété au conjoint survivant »
Et avec « RAARetranchement »
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
34
67
1°°°°) EVALUATION DE L’AVANTAGE MATRIMONIAL
Attribution intégrale au conjoint = 1.600.000
Communauté légale = 800.000
Avantage matrimonial 1.600.000 – 800.000 = 800.000
2°°°°) SUCCESSION
Masse calcul biens existants = 0
libéralités (dont avantage matrimonial) = 800.000
Réserve = ¾ = 600.000
QD = ¼ = 200.000
Imputation de l’avantage matrimonial sur la QD entr e époux
En PP 200.000 En USU 600.000
3°°°°) Règlement
Sans RAAR : maintien du démembrement OU conversion en capital
Avec RAAR : exercice différé à notre avis s’oppose à un règlemen t après conversion, donc faire comme si le démembrement se poursuivait : le règlement sera ici de 3/8éme valeur second décès
68
COMMENTAIRES
• une RAARéduction possible au bénéfice d’un avantage matrimonial ?Doctrine majoritaire en ce sens
• Portée fiscale de la RAARetranchement :Si on analyse cette renonciation provisoire comme u n droit qui est né dés le 1er décès mais dont seul l’exercic e est différé au second décès : -À défaut de textes risque taxation dés 1er décès- Situations comparables : textes fixent au jour de l ’exercice du droit
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
35
Hypothèse 3 communauté avec « Prélèvement en pleine propriété sur le pavillon et l’appartement,moyennant indemnité payable au 2éme
décès avec imputation sur ses droits dans la communauté en pleine propriété »
Et avec « Moitié en pleine propriété et moitiéen quasi-usufruit au survivant »
* La communauté = 1.600.000 € ; le conjoint prélève le pavillon et l’appartement pour 1.000.000 € ; il comp ense avec ses droits dans la communauté (800.000) et est débiteur d'une indemnité du surplus soit 200.000 €(1.000.000 – 800.000) payable au 2éme décès
* La succession est composée de l'actif bancaire soit 600.000 € et de l'indemnité soit 200.000 € = 800.000 €
* Le conjoint reçoit le pavillon et l’appartement (1. 000.000) et le quasi-usufruit des actifs bancaires et de l'inde mnité
* Chaque enfant reçoit la nue propriété des actifs ban caires et de la créanceGarantie à prendre sur les immeubles le cas échéant…
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
36
2éme succession composée de :Pavillon 600.000Appartement 400.000Liquidités 200.000Port actions 400.000
1.600.000Dette de restitution - 600.000Indemnité - 200.000
ACTF NET = 800.000
2662662662éme Succ
2662662661ére Succ
BérangèreMaëlysElouanArnold
COMMENTAIRES
La combinaison de ces clauses permet ici d’avoir une première succession égale à la moitié de la communauté en nue-p ropriétéMais pour autant le conjoint est plein propriétaire du pavillon et d e l’appartement et a les pouvoirs d’un plein propriét aire sur les actifs bancaires.C’est qu’en effet, le prélèvement moyennant indemni té réalise une attribution préférentielle sans rompre l’égalité en valeur.Par le biais de l’indemnité, on étend l’application du quasi-usufruit à la valeur de l’immeuble alors qu’il ne pouvait s’appliquer à l’immeuble en tant que tel de par sa nature.L’article 1512 du Code Civil, valide la liberté conventionnelle pour fixer les bases d’évaluation et les modalités de paiement de la soulte éventuelle.Il est donc tout à fait possible, même en présence d ’enfants communs tout du moins, d’envisager un paiement au plus tard au décès du conjoint survivant, MAIS il faudra que les enfants de chaque 1 er
mariage signent une RAARéduction (et non pas ici une RAARetranchement).
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
37
73
VARIANTE Patrimoine des époux GUITRY:
Biens propres de l’époux
Biens communs Biens propresde l’épouse
Appartement TOULOUSE LiquiditésRésidence principalePortefeuille de valeurs mobilières
400.000
400.000
200.000600.000 néant
800.000 800.000
74
Apport des biens propres à une communautéclause de reprise en cas de dissolution autre que par
décès (et hors décès pendant instance divorce) et en cas de prédécès de l’époux non apporteur
Prélèvement en pleine propriété sur le pavillon et l’appartement,moyennant indemnité payable au 2éme décès avec
imputation sur ses droits dans la communauté en plei ne propriété
Stipulation de parts inégales en cas de prédécès de Mr : ¾ en nue-propriété au prédécédé ou ses héritie rs et en quasi-usufruit au conjoint survivant ; ¼ au conjo int survivant
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
38
septembre 2010 [email protected]
Pour tenir compte de l’évolution des valeurs on pourrait aussi prévoir :
-Au titre d’une stipulation de parts inégales, exclu sivement, que les biens apportés par Mr seront, en cas de son prédécès, repris par ses héritiers, en nature ou en valeur, sans effet résolutoire et après qu’il soit fait app lication le cas échéant de la clause de prélèvement moyennant indem nité, le surplus étant partagé par moitié
-
* La communauté = 1.600.000 € ; le conjoint prélève le pavillon et l’appartement pour 1.000.000 € ; il comp ense avec ses droits dans la communauté (400.000) et est débiteur d'une indemnité du surplus soit 600.000 €(1.000.000 – 400.000) payable au 2éme décès
* La succession est composée de l'actif bancaire soit 600.000 € et de l'indemnité soit 600.000 € = 1.200.000 €
* Le conjoint reçoit le pavillon et l’appartement (1. 000.000) et le quasi-usufruit des actifs bancaires et de l'inde mnité
* Chaque enfant reçoit la nue propriété des actifs ban caires et de la créanceGarantie à prendre sur les immeubles le cas échéant…
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
39
2éme succession composée de :Pavillon 600.000Appartement 400.000Liquidités 200.000Port actions 400.000
1.600.000Dette de restitution - 600.000Indemnité - 600.000
ACTF NET = 400.000
1331331332éme Succ
4004004001ére Succ
BérangèreMaëlysElouanArnold
78
133533533400Part héréditaire
(hypothèses 3 & 4)
233533533300Au minimum
part réservataire(hypothèses 1 & 2)
BérangèreMaëlysElouanArnold
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
40
L’ADOPTION
Mécanismes des régimes matrimoniaux
MODIFICATION DE LA QUALIFICATION DES BIENS :
-par les mécanismes des régimes matrimoniaux
���� recours au régime de la Dot (art 1438 et 1439 du Code civil)
���� transformation d’un bien propre (à l’un des époux) en bien commun, puis transmission par l’autre époux à ses propres enfants.
Mais attention dans ces cas au problème des récompenses.
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
41
L’ADOPTION
Utilisation de la Société Civile
septembre 2010 [email protected]
L’utilisation de la SCI pour transmettre :
au conjoint sans défavoriser ses propres enfants :
���� conserver l'usufruit avec son conjoint ���� transmettre la nue-propriété à ses propres descendants
aux enfants de l'autre au détriment éventuellement de ses propres enfants :
���� transmettre l'usufruit au conjoint���� conférer l'intégralité des droits de votes au conjoint���� accepter qu'il affecte quasi systématiquement le résultat en
dividende ou autre fruits.���� enrichissement du conjoint devant profiter à terme sa
propre descendance.
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
42
L’ADOPTION
Secours du droit des biens
• MODIFICATION DE LA QUALIFICATION DES BIENS :
o théorie de l’accession
o vente à « soit même » recours à une société.
o partage ou échange en démembrement de propriété
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
43
L’assurance vie
• RESPECT DES FILIATIONS :
Intérêt de la clause bénéficiaire démembrée (àorganiser)
NON RESPECT DES FILIATIONS :
Art L 132-16 C.Ass permet de faire d’un bien commun, un bien propre au conjoint survivant
Via le démembrement, cadre fiscal favorable si 990 i applicable ou si contrat exonéré, en nue-propriété aux enfants de l’autre
Limite : primes excessives
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
44
ANNEXE 1 :
Donations partage conjonctives en présence d’enfants non communs
88
DONATIONS-PARTAGES CONJONCTIVES AU PROFIT DE LA FAMILLE RECOMPOSEE
Définitions
Rappel :
En présence d’enfants communs seulement
Deux parents font chacun donation à leurs enfants de leurs biens respectifs (biens communs, biens propres) ;
Ces biens sont confondus dans une masse unique pour être partagés entre leurs présomptifs héritiers.
Ce ne sont pas deux partages autonomes (également envisageables) mais une seule et même répartition .
(De même qu’est valide le partage fait par les enfants, des deux successionsconfondues des parents)
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
45
89
En présence d’enfants de lits différents
Validité : doutes antérieures : arrêt Cour Cass. Civ.1ère du 14.10.1981
Qui déclarait nulle la donation-partage conjonctive « portant indistinctementsur les biens des deux époux»
Loi du 23 juin 2006 : art 1076-1 .
«En cas de donation-partage faite conjointement par les deux époux, l’enfant non commun peut être alloti du chef de son auteur en biens propres de celui-ci ou en biens communs, sans que l e conjoint puisse toutefois être codonateur de biens communs »
1 unique instrumentum, portant étroitement imbriqué es 2 donations (1):
- une DP conjonctive par les époux au profit des enfants communs
- une donation-partage ordinaire par chaque parent au profit des autres
(1) M.GRIMALDI « Libéralités partages d’ascendants » Ed. LITEC n°1766 note 59
90
D’où la nécessité qu’il y ait au moins deux enfants c ommuns :
Le texte ne le précise pas.En ce sens : Rép Mi CUQ du 11 mars 2008 (2)
Faut il que les parents soient mariés ?
Le texte (article 1076-1 et Art 1077-2) vise « les époux » mais parce qu’il vise les biens communs.Selon nous, rien ne justifie une telle limitation. (3)
(2) En ce sens également : « succession et libéralités » Ed. Francis LEFEBVRE n°4063.(3) En ce sens, « Droit patrimonial de la famille » Ed. DALLOZ 2008-09 M.GRIMALDI n°411.102En sens contraire « Succession et libéralité » Ed. Francis LEFEBVRE n°4050.
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
46
91
Intérêt
Permettre un allotissement, indépendant de l’origin e du bien alloti.
Chaque enfant peut recevoir exclusivement ou cumula tivement :
- des biens propre de son père
- et/ou des biens propres de sa mère
- et/ou des biens communs
Pour autant, chaque enfant, demeure l’ayant cause à la fois de son père et à la fois de sa mère. (quand bien même il n’aurait reçu en attribution un bien n’appartenant qu’à son père par exemple)
Il l’est vis-à-vis de chacun, à hauteur de ce que chacun des parents a mis dans la masse à partager.
septembre 2010 [email protected]
Exemple : Le père donne 100, la mère donne 200. Tot al = 300
A reçoit 100 (biens paternels) B reçoit 150 (biens maternels)
50 (biens maternels)
Chaque enfant est l’ayant cause de :
Son père pour 100 / 300 x 150
Sa mère pour 200 / 300 x 150
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
47
septembre 2010 [email protected]
Permet une approche plus globale du patrimoine des parents àtransmettre :- allotissements davantage sur mesure- réduit le risque d’une indivision- diminue le nombre de lots à constituer…
Optimisation civile :
Une donation-partage conjonctive avec enfants de lits différents peutaussi être transgénérationnelle ; associer les présomptifs héritiers(conjoint)
Elle peut être utilement couplée avec une RAAR, sachant qu’elle peut être inégalitaire.
94
Plus particulièrement en présence d’enfants de lits différents, deux visions du cercle familial et ains i de l’égalitéentre enfants :
Vue de chaque parents, l’égalité entre ses enfants et de ce fait, les enfants communs auront plus de droits que les autres.
Une égalité entre enfants, peu importe leur auteur :
Et de ce fait, au regard de chaque parent la donation-partage sera inégale.
(ce qui n’est pas interdit mais possible atteinte à la Réserve, ce qui peut être anticipé avec une RAAR)
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
48
95
Conditions spécifiques en cas d’enfants de lits dif férents
L’enfant non commun ne doit pas être alloti en bien s propres de celui dont il n’est pas issu.
Il n’est gratifié que par son auteur
Il ne peut recevoir que des biens propres à son auteur, ou des biens communs .
Dès lors que l’enfant non commun reçoit des biens communs :
L’autre époux n’est pas codonateur
Mais il doit donner son consentement à cette donation de biens communs (art 1422 du Code civil)
96
Conséquences civiles
Concernant l’action en réduction : (art 1077-2 al2)
Les enfants communs
- Ne peuvent agir en réduction que dans les 5 ans du décès du second parent
- En effet, une donation partage conjonctive a, en quelque sorte, pour effet une confusion des deux successions :
Ce n’est qu’au regard des deux successions globalisées, que l’on vérifiera s’il a reçu sa part héréditaire due au titre de chaque succession.
- La succession du prémourant n’est donc liquidée qu’à titre provisoire. (pour autant ne serait pas remise en cause si égalitaire)
- A quelle date faut il se placer pour évaluer le bien ?
A la date de l’acte si les conditions de l’article 1078 du Code Civil sont remplies, à défaut, il paraît souhaitable de retenir la date du décès du survivant plutôt que la date du décès respectifs des ascendants.
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
49
97
- Exception : l’enfant renonçant à la succession du pr émourant peut alors tout de suite être assigné en réduction.
- Par ailleurs, l’enfant récalcitrant n’ayant pas accepté son lot dans la donation-partage, pourra le faire, par acte authentique signifié au donateur, mais obligatoirement avant le premier décès (car censé être gratifié par les 2)
Les enfants non communs
- Dès le décès de leur auteur, ils peuvent agir en ré duction (mais non pas être assigné avant le 2ème décès)
Concernant les récompenses
L’allotissement de l’enfant d’un premier lit en bie ns communs fait naître une récompense à la charge du donateur et au profit de la communauté (art. 1437 du Code Civil)
98
Conséquences fiscalesLes enfants communs
Si les attributions réelles des gratifiés sont conformes à leurs droits théoriques dans chaque masse de biens donnés, l’impôt est liquidé en tenant compte des biens mis effectivement dans le lot de chaque enfant.
A B
Père 150.000 (biens paternels) 150.000 (biens paternels)
12.500 (Cmté) 12.500 (Cmté)
Mère 125.000 (propres Mme) 125.000 (propres Mme)
12.500 (Cmté) 12.500 (Cmté)
Total 300.000 300.000
* Par rapport à la donation faite par le Père, A et B seront chacun taxés sur 162.500 € - 156.359 €
* Par rapport à la donation faite par la Mère, A et B seront chacun taxés sur 137.500 € - 156.359 €
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
50
99
A défaut, les droits sont calculés sur les droits théoriques de chaque donataire dans chaque masse (Rép. Mi HUGUET, AN 17.01.1983 p 283)
Même exemple que précédemment MAIS allotissement différents :
A reçoit 300.000 (biens paternels)
B reçoit 250.00 (biens maternels) + 50.000 (Cté)
Chaque enfant bénéficiaire quand même de deux fois l’abattement de 156.359€
(car chacun a reçu une part théoriquement dans les biens donnés par son père et par sa mère)
Cependant : si la donation-partage conjonctive porte pour partie sur des sommes d’argent exonérées, l’exonération profite seulement aux bénéficiaires effectifs de ces sommes d’argent (Rép Mi FROMION 19/12/06)
Par rapport à l’exemple précédent : 50.000 (Cté) = exonérés.
A est taxable sur 300.000 B est taxable sur 250.000
septembre 2010 [email protected]
Les enfants non communs
Solution antérieure
Dès lors qu’un époux, avec l’accord de son conjoint, fait donation d’un bien de communauté, à son enfant non commun,
Cette donation est fiscalement considérée comme faite par lui seul :
- Taxation en ligne directe pour le tout
- Un seul abattement applicable
(Ex : Rép Mi DEJOIE JO Sénat Q 09 juillet 1987 p 1079)
Solution toujours d’actualité
Cette solution demeure applicable hors cadre de la donation-partage conjonctive (Ex : Donation-partage à un enfant commun et à un enfant non commun)
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
51
septembre 2010 [email protected]
Solution renforcée dans le cadre d’une donation partage conjonctive.
La donation-partage consentie en application de l’article 1076-1 CCiv est soumise au tarif en ligne directe sur l’intégralité de la valeur du bien donné, qu’il soit propre ou commun.
Art 778 bis CGI (issu Art 42 LFR 2006)
L’instruction du 22 novembre 2007 (n°48 à 51) confirme :
- taxation en ligne directe pour le tout
- un seul abattement applicable
- Réductions de droits en fonction du seul âge de l’époux donateur
Il y aura lieu de tenir compte de l’incidence des récompenses venant augmenter ou diminuer l’actif successoral taxable (à défaut risque de redressement pour omission dans les 6 ans)
ANNEXE 2 :
Donations partage AU PROFIT DES PRESOMPTIFS
HERITIERS
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
52
septembre 2010 [email protected]
Situation nouvelle :
La donation-partage était un acte d’autorité parentale, des ascendants vers les descendants
Désormais toute personne peut faire entre ses héritiers présomptifs, la distribution et le partag e de ses biens et droits (art 1075 al1)
DONATION PARTAGE AU PROFIT DE PRESOMPTIFSHERITIERS (dont le conjoint survivant)
104
Notion « d’héritiers présomptifs » :
���� RAPPEL : s’apprécie au jour de la donation ���� Situations familiales envisageables :
- En présence d’enfants et du conjoint : enfants + conjoint- En l’absence de descendants :
Père / Mère / Conjoint (+ frères et sœurs MAIS uniquement sur les biens provenant d’un ascendant)
- En l’absence de descendant et de conjoint :Père / Mère / Collatéraux privilégiés
- En l’absence de descendant, de conjoint et de Père et Mère :Collatéraux privilégiés���� DANGER s’agissant du conjoint : la donation de biens
présents entre époux est irrévocable (une clause de non divorce ne serait pas valable car il y a eu partage)
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
53
105
L’intérêt en présence d’héritiers réservataires :
���� Bénéficier de l’incorporation des donations antérie ures(cette réincorporation génère éventuellement un droit de partage mais pas de DMTG : Art 776 A CGI issu art 49 LFR 2006); du non rapport successoral ; des dispositions de l’art .1078 c.civ
L’intérêt en l’absence d’héritiers réservataires ?
���� Une série de donations hors part successorale, arri ve au même résultat !���� Danger : risque de survenance d’un nouvel héritier présomptif (ex: un frère ou même un héritier réserv ataire) ����action pour être rempli de sa part héréditaire (Art 1077-2 Al3)���� Intérêt de la réincorporation : une nièce allotie d e ce qui a été précédemment donné au neveu (dt partage) et celui- ci gratifié d’un nouveau bien (Dmtg)
106
L’intérêt même en l’absence d’héritiers réservatair es du testament-partage :
���� Contrairement au testament ordinaire, le testament-partage impose le partage qu’il contient.L’héritier ne peut y renoncer pour, en tant qu’héri tier provoquer un autre partage de la succession
���� le testament partage n’est pas rapportable; ce n’es t pas un legs d’attribution ; il permet donc de favoriser tel héritier par rapport à un autre par des allotissements inégau x
���� Art 1039 C.Civ : en cas de prédécès du légataire d’u n testament partage, son lot revient à ses représentan ts au contraire d’un legs ordinaire qui serait caduc (sau f si représentation prévue)
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
54
septembre 2010 [email protected]
APPLICATION :
Mr a trois enfants et son second conjoint
Pavillon 100Valeurs mobilières 300
Donation partage
Lots de Mme : pavillon (100)
Lots des enfants : Valeurs M. (300)
Donations simples
Donation Mme : pavillon (100)
Donation enfants : V M (300)
Au décès, la situation est la suivante :Biens donnés : Pavillon 150Valeurs mobilières 50
Donation partageMasse de calcul quotité disponible :
Biens existants 40
Réunion fictive libéralités 400
Total 440QD = ¼ = 110
La donation faite au conjoint (100) s’impute sur la QD qu’elle ne dépasse pas.
Les conditions de l’article 1078 sont remplies
Les biens existants se partagent entre les 3 enfants.
Le conjoint conserve son pavillon
Donations simplesMasse de calcul quotité disponible :
Biens existants 40
Réunion fictive libéralités 200
Total 240
QD = ¼ = 60La donation faite au conjoint (150) s’impute sur la QD qu’elle dépasse de 90.
Le conjoint doit une indemnité de réduction de 90.Les 3 enfants se partagent les biens existants (40) et l’indemnité de réduction (90) + leurs donations (50) = 180 (montant de la réserve globale)
Biens existants 40
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
55
ANNEXE 3 :
RENONCIATION ANTICIPEEA L’ACTION EN RETRANCHEMENT
L’ACTION EN RETRANCHEMENT
Enfin et surtout, si on est en présence « d'enfants qui ne seraient pas issus des deux époux , ces conventions seront sans effet pour tout l'excédent de la Quotité disponible réglée par l'article 1094-1 C.Civ» (Art 1527 al2 C.Civ-Ioi 03/12/01).Ce texte élargit l'action en retranchement, qui n'est autre qu'une action en réduction, aux enfants naturels simples (mais non lorsqu'il s'agit des enfants du défunt adoptés simplement par le conjoint survivant- Arrêt Cour Cass07/06/06) ou adultérins en plus des enfants d'un précédent mariage.
Pour autant, les bénéficiaires de cette action sont libres de ne pas l'exercer (ils peuvent désormais y renoncer avant le décès).
Les enfants communs ne peuvent exercer cette action , alors même qu'une attribution intégrale exercée par un parent survivant ayant des enfants d'une précédente union, viendrait à les léser pour partie. Par contre si une action en retranchement est exercée, elle leurs profite.
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
56
Renonciation anticipée à l’action en retranchement
Forme : (Renvoi aux articles 929 à 930)
La renonciation doit être faite au profit d’une ou plusieurs personnes déterminées
Le renonçant n’est engagé que du jour où celui dont il a vocation à hériter, a accepté.
La renonciation est établie par acte authentique reçu par 2 notaires
(nouvel article 1527 ali 3)
L’acte précise les conséquences juridiques futures pour le renonçant
Possible plusieurs renonçants dans le même acte, même reçu séparément
Le renonçant doit avoir la capacité pour consentir une donation entre vifs
La renonciation ne constitue pas une libéralité
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
57
Portée de l’action en retranchement
L’article 1527 (nouvel al 3) prévoit la possibilité de «renoncer à demander la réduction de l’avantage matrimonial excessif avant le décès de l’époux survivant »
Monsieur Sébastien HUYGHES souligne dans son rapport : «Les enfants signataires du pacte ne renoncent donc pas définitivement à faire valoir leurs droits réservataires, mais accepteront qu’ils ne soient rétablis qu’au décès de leur beau parent »
Il s’agit d’une renonciation à agir provisoire
Garanties :
Les renonçants bénéficient de plein droit du privilège sur les immeubles prévu au 3° de l’article 2374 du Code civil.
Ils peuvent demander inventaire des meubles et état des immeubles.
N’est ce pas là une reconnaissance d’un quasi-usufruit conventionnel et ce quel qu’en soit l’objet ?
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
58
ANNEXE 4 :
LES CLAUSES D’ATTRIBUTION ET DE PRELEVEMENT
– LES CLAUSES D’ATTRIBUTION ET DE PRELEVEMENT
Faculté d'attributionou d'acquisition
Clause de prélèvement moyennant indemnitéClause préciputaire
Art 1390 à 1392 « clause commerciale »
art 1511 à 1514art 1515 à 1519Fondement
Bien propre de l'époux prédécédé à charge d’en tenir compte à la succession d’après la valeur au jour où cette facultésera exercée (valeur amiable ou judiciaire par le TGI)Possible pour un régime de communauté (propres, donc pas la communauté universelle), et de séparation de biens.
Souvent on double cette clause de promesse de bail à l’égard des héritiers et portant sur les locaux propres où est exploité le fonds de commerce. Là aussi, cette clause a souvent pour objet le fonds de commerce ou les parts de société � permettre la continuation de l’exploitation
bien commun (en PP, usu, NP… liberté d’évaluer la NP éco)Objectif :être sûr que tel époux puisse conserver ce bien commun, d’importance pour lui (exemple : fonds de commerce, exploitation agricole, cabinet professionnel…) sans léser les héritiers.Et puis les époux qui ont des enfants d'une précédente union ont tout intérêt à adopter la convention matrimoniale, ne serait-ce que la clause de prélèvement cumulée avec un préciput en usufruit (hypothèse F) ou lorsque l'un seulement a des enfants d'une précédente union. .
biens de communauté seulement (ou assimilé � société d’acquêts ; participation aux acquêts)Une certaine somme (déterminée ou déterminable)Biens en nature (immeubles, meubles, par exemple pour éviter le 5 %)Une certaine quantité d’une espèce déterminée de biens
En pleine propriété, en usufruit (la nue propriété est alors calculée, art 669 du CGI , arrêt Cour Cass du 24.02.1998), prise en charge du passif y afférent…
Importance d’une rédaction précise.
Objet
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
59
Facultéd'attribution
ou d'acquisition
Clause de prélèvement moyennant indemnité
Clause préciputaire
S'il convient d'établir la convention de mariage en tenant compte de la situation patrimoniale et familiale existante il convient non moins d'en appréhender l'évolution possible.Par exemple s'agissant du préciput ou du prélèvement, il faut être précis quant à leur objet: on citera « les immeubles» ou bien on citera tel immeuble précis à telle adresse, ou bien on distinguera par leur qualité (immeuble de rapport, résidence principale ou secondaire. . . ). Or il faudra anticiper que ces biens puissent être vendus d'ici là (et voir si on fait porter la clause sur le bien subrogé) ; que le domicile des époux soit la moitié de l'année dans tel immeuble, l'autre moitié dans tel autre; que le domicile peut ne leur appartenir qu'en usufruit. . Il faudra vérifier que la clause porte sur un bien de communauté sinon elle serait sans effet (d'où la nécessaire qualification juridique préalable des biens)
Il sera judicieux de ne pas oublier les meubles meublant, pour échapper au forfait de 5% ou à l'inventaire.
De même lorsque le préciput porte sur les contrats d'assurance-vie, on échappe à la jurisprudence Praslicka ; les souscriptions conjointes sont possibles, on évite les récompenses pour primes excessives…/…
Objet
Tableau (suite)
Faculté d'attributionou d'acquisition
Clause de prélèvement moyennant indemnité
Clause préciputaire
Le conjoint survivant appelé ou non à la succession (ne joue qu’en cas de décès)
le conjoint survivant ou l'un des époux quelle que soit la cause de dissolution
le conjoint survivant ou l’un d’eux s’il survit (et donc un préciput différent suivant l’époux qui survit)Avant # :Cf..distinction gain de survie/dissolution par décès (indivision post-divorce : attendre décès du 1er époux)Prévoir le cas de décès pendant l’instance(le divorce emporte révocation de plein droit de la clause de préciput –art 265 nouveau C.civ)
Possible subordonner àl’absence d’enfants voire écarter la condition de survie
Bénéficiaire
Tableau (suite)
07 - TRANSMETTRE AU SEIN DES FAMILLES RECOMPOSÉES : RESPECT OU NON DES FILIATIONS
Stéphanie ARNAUD, notaire à Nice et Frédéric PETIT, notaire à Taverny
60
Faculté d'attributionou d'acquisition
Clause de prélèvement moyennant indemnité
Clause préciputaire
- simple faculté pour le conjoint
- opération de partage ou de vente selon que le conjoint est appelé ou non à la succession
-simple faculté pour le conjoint
-(délai 3 mois et 40 j puis possible mise en demeure des héritiers;1mois pour que le conjoint notifie son choix)
- opération de partage
IE : l’époux en devient propriétaire avant même le partage
Versement et calcul de l’indemnité :Art. 1511 � valeur au jour du partageArt. 1512 � liberté conventionnelle pour fixer les bases d’évaluation et les modalités de paiement de la soulte.
Ex :Ex : imputer les sommes dues sur les droits de l’époux dans la communauté et subsidiairement sur ses droits dans la succession de l’autre.
Ex :Ex : fractionner le paiement de la soulte voire le différer au deuxième décès. (mais risque : avantage matrimonial ?)
-simple faculté pour le conjoint
- avantage matrimonial
Nature de l'opération
Tableau (suite)
Faculté d'attributionou d'acquisition
Clause de prélèvement moyennant indemnité
Clause préciputaire
Droit proportionnel de partage (attribution) ou droit de mutation à titre onéreux en cas de vente
droit proportionnel de Partage
(1,10 %)
droit proportionnel de partage
(1,10 %)
Fiscalité
Sur actif net de Communauté :les créanciers de la communauté sont
prioritaires ; idem récompenses de autre époux ⇨ recours de l’époux sur le reliquat net de la communauté
Limites
Rétroactivement au jour du décès en cas d'attribution/au jour de la notification aux héritiers en cas de vente
rétroactivement au jour du décès
rétroactivement au jour du décès
Transfert depropriété