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Vol. II, Numéro 2, hiver 2009 L’efficacité du plan Colombie à combattre le fléau de la drogue Par David Custeau, Université de Sherbrooke 1. Introduction Depuis la fin du 19 e siècle, la problématique de la drogue attire l’attention des États partout à travers le monde. 1 C’est d’abord la culture et le trafic de l’opium qui amena la communauté internationale à réfléchir sur le sujet. 2 Par conséquent, on peut affirmer aujourd’hui que le système de contrôle de la drogue est l’une des plus vieilles formes de multilatéralisme que l’on connaisse. 3 Le combat contre les narcotiques a beaucoup évolué au fil du temps de sorte qu’aujourd’hui, il s’inscrive même dans la lutte globale contre le terrorisme. 4 Ce qui nous intéresse, pour cette présente recherche, est le cas spécifique de la Colombie. 2. Problématique La Colombie est non seulement le premier producteur de cocaïne au monde, mais elle est également le premier fournisseur des Amériques et de l’Europe, d’où l’importance de porter une attention particulière à cet État andin. 5 En plus de cette problématique importante, la Colombie est au prise avec une guerre civile où des guérillas, dont les fameuses Forces armées révolutionnaires de la Colombie (FARC), mènent des campagnes déstabilisatrices et profitent allègrement des revenus de la culture illicite de la plante de coca pour financer leur combat. 6 À celles-ci s’opposent l’armée colombienne et des groupes paramilitaires, dont les méthodes d’intervention sont souvent remises en question et pointées du doigt. 7 Cependant, ce qui nous intéresse le plus par rapport aux problèmes colombiens est la grande importance que joue le géant étasunien dans ce pays. En effet, les États-Unis mènent depuis plusieurs années une importante lutte à la drogue afin d’empêcher les narcotiques d’entrer sur le territoire étasunien. 8 Par exemple, lors des années 90, les États-Unis ont lancé un vaste programme de destruction des cultures illicites et de 1 UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME. UNODC - About us, [En ligne], 10 avril 2007, http://www.unodc.org/unodc/en/about.html (Page consultée le 10 avril 2007). 2 Loc. cit. 3 Loc. cit. 4 Guy TAILLEFER. « Plan Colombie : Cinq milliards plus tard… », Le Devoir, vendredi 16 mars 2007, p.B9. 5 INSTITUT NATIONAL DES HAUTES ÉTUDES DE SÉCURITÉ (FRANCE). Drogues et antidrogue en Colombie, [En ligne], 2005, http://www.inhes.interieur.gouv.fr/ressources/pdf_bdd_documentation/DOC00016705.pdf (Page consultée le 10 avril 2007). 6 Loc. cit. 7 Loc. cit. 8 Adolfo León ATEHORTUA CRUZ. « Les organisations du trafic de drogues en Colombie ». Cultures & Conflits, disponible [En ligne], 10 avril 2007, http://www.conflits.org/document1061.html (Page consultée le 16 mars 2007). Cahiers de recherche en politique appliquée 26

1. Introduction 2. Problématique

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Vol. II, Numéro 2, hiver 2009

L’efficacité du plan Colombie à combattre le fléau de la drogue Par David Custeau, Université de Sherbrooke

1. Introduction Depuis la fin du 19e siècle, la problématique de la drogue attire l’attention des États

partout à travers le monde. 1 C’est d’abord la culture et le trafic de l’opium qui amena la communauté internationale à réfléchir sur le sujet.2 Par conséquent, on peut affirmer aujourd’hui que le système de contrôle de la drogue est l’une des plus vieilles formes de multilatéralisme que l’on connaisse.3 Le combat contre les narcotiques a beaucoup évolué au fil du temps de sorte qu’aujourd’hui, il s’inscrive même dans la lutte globale contre le terrorisme. 4 Ce qui nous intéresse, pour cette présente recherche, est le cas spécifique de la Colombie.

2. Problématique La Colombie est non seulement le premier producteur de cocaïne au monde, mais elle est également le premier fournisseur des Amériques et de l’Europe, d’où l’importance de porter une attention particulière à cet État andin.5 En plus de cette problématique importante, la Colombie est au prise avec une guerre civile où des guérillas, dont les fameuses Forces armées révolutionnaires de la Colombie (FARC), mènent des campagnes déstabilisatrices et profitent allègrement des revenus de la culture illicite de la plante de coca pour financer leur combat.6 À celles-ci s’opposent l’armée colombienne et des groupes paramilitaires, dont les méthodes d’intervention sont souvent remises en question et pointées du doigt.7 Cependant, ce qui nous intéresse le plus par rapport aux problèmes colombiens est la grande importance que joue le géant étasunien dans ce pays. En effet, les États-Unis mènent depuis plusieurs années une importante lutte à la drogue afin d’empêcher les narcotiques d’entrer sur le territoire étasunien.8 Par exemple, lors des années 90, les États-Unis ont lancé un vaste programme de destruction des cultures illicites et de

1 UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME. UNODC - About us, [En ligne], 10 avril 2007,

http://www.unodc.org/unodc/en/about.html (Page consultée le 10 avril 2007). 2 Loc. cit. 3 Loc. cit. 4 Guy TAILLEFER. « Plan Colombie : Cinq milliards plus tard… », Le Devoir, vendredi 16 mars 2007, p.B9. 5 INSTITUT NATIONAL DES HAUTES ÉTUDES DE SÉCURITÉ (FRANCE). Drogues et antidrogue en

Colombie, [En ligne], 2005, http://www.inhes.interieur.gouv.fr/ressources/pdf_bdd_documentation/DOC00016705.pdf (Page consultée le 10 avril 2007).

6 Loc. cit. 7 Loc. cit. 8 Adolfo León ATEHORTUA CRUZ. « Les organisations du trafic de drogues en Colombie ». Cultures & Conflits,

disponible [En ligne], 10 avril 2007, http://www.conflits.org/document1061.html (Page consultée le 16 mars 2007).

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démantèlement des cartels.9 Cependant, la production de cocaïne a continué d’augmenter jusqu’à atteindre son plus haut niveau en 2000.10 Devant cet état de fait, Washington mit en place avec le gouvernement colombien une initiative nommée « Plan Colombie ». Ce plan fut élaboré en 1999, appliqué essentiellement de 2000 à septembre 2005 et visait à réduire d’une façon importante le problème de la drogue en Colombie tout en faisant de cet État un endroit plus sécuritaire.11

Cela nous amène à la question de recherche suivante : « Est-ce que le Plan Colombie a atteint les objectifs poursuivis par le gouvernement étasunien? ». L’hypothèse de recherche apporte à cette question la réponse suivante : « Le Plan Colombie n’a pas atteint les objectifs poursuivis par le gouvernement étasunien ». À cet effet, la recherche se concentre principalement sur les objectifs par rapport au problème de la cocaïne en Colombie, qui représentent le cœur du plan, sans toutefois laisser de côté certains autres aspects importants.

3. Cadre opératoire Avant de passer à la vérification empirique de l’hypothèse, il est important de définir nos variables ainsi qu’établir avec quels indicateurs nous les cernerons. Tout d’abord, pour la variable indépendante qui est le Plan Colombie, de 1999 à 2005, nous aborderons sa création, ses objectifs et la contribution américaine à celui-ci. Premièrement, par rapport à sa création, nous examinerons dans quel contexte cela se fit et qui participa à sa mise en place. Par la suite, pour l’analyse des objectifs poursuivis par le plan, nous utiliserons le texte du Plan Colombie en tant que tel, dans lequel sont énoncés les buts visés par cette initiative antidrogue. Pour conclure avec la variable indépendante, nous traiterons de la contribution étasunienne au plan, afin de cerner précisément ce que les Américains désiraient obtenir par l’application du plan et de quelle façon. Cela facilitera la vérification de l’hypothèse à savoir la non atteinte des objectifs étasuniens, car nous pourrons précisément déterminer en quoi consistaient ces derniers. En ce qui a trait à la variable dépendante, l’efficacité du Plan Colombie par rapport à l’atteinte des objectifs étasuniens, nous examinerons, dans un premier temps, l’ampleur de la culture de drogues illicites en Colombie. Par cela, nous entendons le nombre d’hectares utilisés pour la culture de la coca dans le but de produire de la cocaïne, puisque c’est vraiment sur la cocaïne que le Plan Colombie s’est concentré. Ensuite, à l’aide de données statistiques provenant de l’ONU, nous dresserons le portrait de la production et le trafic de cocaïne avant, pendant et après la mise en œuvre du Plan Colombie. En troisième lieu, puisque le Plan Colombie a également un volet sécuritaire, nous aborderons les progrès fait dans le domaine du rétablissement de la paix et du respect des droits humains. Pour conclure avec les retombées du plan, nous verrons diverses critiques qui furent adressées à celui-ci. Après cette analyse en deux temps de la situation, nous serons en mesure de déterminer si les objectifs étasuniens furent atteints les ayant, tout d’abord, définis et cernés et, deuxièmement,

9 Loc. cit. 10 UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME. 2006 World Drug Report : Volume 2 : Statistics, [En

ligne], 2006, http://www.unodc.org/pdf/WDR_2006/wdr2006_volume2.pdf (Page consultée le 10 avril 2007).

11 Guy TAILLEFER. Op. cit.

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ayant fait un portrait comparatif de la situation colombienne avant et après le plan à l’aide d’indicateurs plus précis. Donc, afin de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse, nous procéderons à une vérification empirique à l’aide de sources sérieuses provenant de divers périodiques, de livres et de sites Internet officiels et ce, pour la période de 1990 à aujourd’hui. Le public cible de cette recherche fondamentale est avant tout les amateurs et les passionnés de relations internationales et de sciences politiques, ainsi que ceux qui s’intéressent particulièrement au phénomène de la drogue et à la Colombie.

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4. Vérification empirique

a. Le Plan Colombie

i. Création Comme ce fut mentionné précédemment, le Plan Colombie vit officiellement le jour, en 1999, sous la gouverne du président colombien Andrès Pastrana.12 À sa création, les autorités colombiennes avaient comme visée de valoriser les exportations légales de la Colombie « comme les fleurs, le textile et d’autres produits que les nations riches taxent abondamment. » 13 En mettant l’accent sur les produits de l’économie licite, Pastrana espérait voir les paysans et les producteurs locaux se détourner de la culture de la coca et du commerce de son dérivé illicite, la cocaïne. 14 Cette initiative allait donc dans le même sens que ce que l’on appelle le développement alternatif, qui est, tel que défini par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime dans la résolution A/S-20/11 :

[…] un processus visant la prévention et l’élimination de la culture illicite des plantes contenant des drogues narcotiques et des psychotropes par des initiatives de développement en milieu rural soutenant la croissance des économies nationales et le développement durable dans les pays posant des actions contre la culture et le commerce des drogues illicites […].15

Cette façon d’approcher le problème de la drogue est généralement favorisée par les pays cultivateurs puisqu’elle permet une transition progressive vers des solutions licites et viables afin que les fermiers ne se retrouvent pas sans emploi et sans ressources.16 Donc, afin que la mise en œuvre de son plan soit possible, Pastrana s’adressa à l’hégémon des Amériques, les États-Unis, puisque leur participation était un impératif, environ 50% des exportations colombiennes étant alors destinées au marché étasunien.17

C’est à ce moment-là que ce qui allait devenir le Plan Colombie emprunta une voie bien différente de ce qui était désiré initialement par le président colombien. Dans cette optique, abordons maintenant les objectifs de ce fameux plan.

12 Stéphane BORDELEAU (RADIO-CANADA). Colombie : trente ans de guerre à la coca, [En ligne], septembre

2002, http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/colombie/ (Page consultée le 28 janvier 2007). 13 Loc. cit. 14 Loc. cit. 15 Traduction libre : UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME. Action Plan on International

Cooperation on the Eradication of Illicit Drug Crops and on Alternative Development, [En ligne], 8 septembre 1998, http://www.unodc.org/unodc/en/resolution_1998-09-08_3.html#E (Page consultée le 24 janvier 2007).

16 UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME. Alternative Development: A Global Thematic Evaluation: Final Synthesis Report, [En ligne], décembre 2005, http://www.unodc.org/pdf/Alternative_Development_Evaluation_Dec-05.pdf (Page consultée le 24 janvier 2007).

17 WORLDPRESS. Worldpress.org - Colombia Profile, [En ligne], 10 avril 2007, http://www.worldpress.org/profiles/colombia.cfm (Page consultée le 10 avril 2007).

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ii. Objectifs Sous l’influence de Washington, le Plan Colombie devint le « Plan pour la paix, la prospérité et le renforcement de l’État » avec de toutes nouvelles visées.18 Alors que le président Pastrana approchait le problème de la drogue avec une vision purement macroéconomique, l’administration Clinton imposa comme objectif pour le plan d’établir et de sécuriser la société colombienne afin de permettre à l’État d’exercer sa pleine autorité, ou le monopole de la violence comme le dit Weber, et toutes ses autres obligations essentielles, tel que cela est assuré aux États-Unis par la constitution.19 Cet objectif global est atteignable, toujours selon l’esprit du Plan Colombie, en déployant les efforts nécessaires à l’avènement d’un vrai État de droit avec un système de justice garantissant le droit à la vie, la dignité et la propriété des habitants colombiens et en assurant la tranquillité et la prospérité à l’intérieur même du pays.20 Cependant, d’une façon plus concrète, le plan énonce explicitement six objectifs, sept si l’on inclut celui qui les chapeaute tous.21 Le premier objectif est de renforcer le combat contre le trafic de drogues et de démanteler les groupes organisés qui en sont responsables par un effort plus coordonné des forces armées.22 Deuxièmement, on vise à renforcer le système judiciaire et à combattre la corruption. 23 En troisième lieu, le plan propose de neutraliser le système financier relié au commerce de substances illicites et de saisir ses ressources.24 Bref, on désire abattre l’économie parallèle. Le quatrième objectif, quant à lui, est de neutraliser et de combattre les groupes et individus violents et impliqués dans la production et le trafic de narcotiques. 25 Cinquièmement, l’initiative américano-colombienne demande à ce que la lutte contre la drogue soit davantage intégrée en faisant, des initiatives régionales, des initiatives nationales et internationales.26 On vise donc à accroître les échanges d’informations et la coopération.27 L’objectif numéro six, de son côté, met de l’avant la nécessité de renforcer et d’étendre les plans de développement alternatif dans les zones affectées par la culture de drogues illicites. 28 Selon les autorités américaines et colombiennes, mais surtout américaines, la réalisation de ces objectifs secondaires permettraient d’atteindre le but principal, soit de réduire de 50% la culture, la production et la distribution de narcotiques et ce, en 6 ans.29 Le plan de 1999 prit donc fin en septembre 2005, tel qu’indiqué précédemment. Traitons maintenant de la contribution américaine à la mise en œuvre du Plan Colombie.

18 Stéphane BORDELEAU (RADIO-CANADA). Colombie : trente ans de guerre à la coca, [En ligne], septembre

2002, http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/colombie/ (Page consultée le 28 janvier 2007). 19 UNITED STATES INSTITUTE OF PEACE. Plan Colombia: Colombia: Peace Agreements: Library and Links:

U.S. Institute of Peace, [En ligne], 10 avril 2007, http://www.usip.org/library/pa/colombia/adddoc/plan_colombia_101999.html (Page consultée le 10 avril 2007).

20 Loc. cit. 21 Loc. cit. 22 Loc. cit. 23 Loc. cit. 24 Loc. cit. 25 UNITED STATES INSTITUTE OF PEACE. Op. cit. 26 Loc. cit. 27 Loc. cit. 28 Loc. cit. 29 Loc. cit.

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iii. Contribution américaine Ayant déjà vu la contribution étasunienne à la création du plan en tant que tel, nous allons maintenant regarder les efforts et les ressources déployés par les États-Unis afin de réaliser les objectifs précédemment énoncés. Premièrement, comme l’indique l’Institut national français des hautes études de sécurité, la politique antidrogue des États-Unis est concentrée sur la réduction de l’offre et ce principalement par la force, afin de dissuader les producteurs actuels ou d’autres personnes qui pourraient se laisser tenter par cette branche de l’économie illicite.30 De plus, les États-Unis mettent l’accent sur les cultures illicites et s’attaquent d’abord directement à celles-ci, puisque contrôler le trafic est plus coûteux et les succès de ce type d’opérations plus difficiles à mesurer à l’aide d’indicateurs fiables.31 Dans cette optique, avec le Plan Colombie, afin de réduire l’offre de la drogue, les États-Unis ont mis l’accent sur la destruction des plantations de drogues illicites, notamment par l’aspersion aérienne d’herbicides.32 D’ailleurs, à partir de 2002, les aspersions, aussi connues sous le nom de fumigations, ont connu une hausse fort importante avec l’accession d’Álvaro Uribe Vélez à la présidence colombienne, élément sur lequel nous reviendrons au cours des prochaines pages.33 Outre l’éradication des champs de coca, les États-Unis ont favorisé une approche coercitive et militarisée face au problème des narcotiques colombiens. Effectivement, sur la contribution financière étasunienne totale au Plan Colombie, soit environ 5 milliards de dollars, plus de 80% a servi à acheter de l’équipement militaire, à entraîner des soldats et des policiers et à faire la fumigation.34 De plus, « près de 40% des fonds ont servi à l’achat d’hélicoptères de combat américains de type Black Hawk et à leur mise en service. »35 L’aspect sécuritaire a donc pris une place fort importante dans l’application du Plan Colombie par les autorités américaines, puisque celles-ci ont œuvré à s’attaquer directement aux guérillas, aux FARC et à tous les autres groupes violents et profitant de la culture illicite de plantations de coca.36 De plus, lorsque George W. Bush devint président des États-Unis et énonça ce que l’on appelle la Doctrine Bush, le Plan Colombie acquit une importance encore plus grande et vint s’insérer dans la lutte globale contre le terrorisme, si chère au président américain.37

Maintenant que nous avons vu globalement ce en quoi consistait le Plan Colombie de 1999 à 2005, nous allons à présent analyser les résultats et les retombées de celui-ci. Dans cette visée, commençons en traitant de l’ampleur de la culture et de la production de drogues en Colombie et sa fluctuation au fil des années durant lesquelles le plan était en application.

b. L’efficacité du Plan Colombie

30 INSTITUT NATIONAL DES HAUTES ÉTUDES DE SÉCURITÉ (FRANCE). Op. cit. 31 Loc. cit. 32 Loc. cit. 33 INSTITUT NATIONAL DES HAUTES ÉTUDES DE SÉCURITÉ (FRANCE). Op. cit. 34 Adam ISACSON. Plan Colombia - Six Years Later, [En ligne], novembre 2006,

http://www.ciponline.org/colombia/0611ipr.pdf (Page consultée le 10 avril 2007). 35 Loc. cit. 36 Loc. cit. 37 Guy TAILLEFER. Op. cit.

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Avant même de commencer l’analyse de notre variable dépendante, il est important de mentionner que se retrouvent en annexe trois graphiques pertinents à la compréhension des diverses données statistiques qui seront avancées par rapport à l’importance du problème de la drogue. Ceux-ci sont issus du 2006 World Drug Report volumes 138 et 239 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.

i. Ampleur de la culture de drogues illicites en Colombie Donc, afin de bien cerner l’ampleur qu’a la culture illicite de la coca et la production de la cocaïne en Colombie, toujours dans l’optique de vérifier si le Plan Colombie a atteint ces objectifs par rapport à la réduction de l’ordre de 50% de la production, de la culture et de la distribution de cocaïne, nous allons regarder quelles étaient les statistiques sur ces aspects et ce avant, pendant et à la fin du Plan Colombie. Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, dans son rapport annuel de 2006 sur la problématique de la drogue, grâce à un blitz de fumigation durant les premières années de l’application du Plan Colombie, il est vrai que le nombre d’hectares de champs utilisés par des cultures illicites de la plante de coca a été réduit (voir graphique 1 en annexe).40 Cependant, en 2003 et 2004, la diminution a plutôt stagné et, depuis ce temps, la culture de la coca a repris en ampleur.41 Par exemple, pour la seule année 2005, il y a eu une hausse de 6000 hectares, ou encore de 8% malgré une année record sur le plan des aspersions et des éradications faites à la main.42

Donc, si l’on prend les données de 2005 par rapport à la culture illicite de la coca en

comparaison avec celles de 2000 (date à laquelle le Plan Colombie entra en vigueur), on remarque que le nombre d’hectares utilisés à cette fin est passé de 163,000 à 86,000, pour une réduction d’un peu plus de 46%.43 Cela est considérable. Cependant, comme plusieurs analystes l’affirment, le fait d’avoir mis presque seulement l’accent sur les aspersions au lieu de vraiment mettre l’accent sur le développement alternatif a laissé les fermiers sans véritables alternatives viables et ceux-ci retournent donc à la culture illicite.44 Par conséquent, on remarque depuis 2004 que la culture reprend en importance malgré le progrès réalisé auparavant, celle-ci se déplaçant vers de nouvelles régions, tout simplement.45

38 UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME. 2006 World Drug Report : Volume 1 : Analysis, [En

ligne], 2006, http://www.unodc.org/pdf/WDR_2006/wdr2006_volume1.pdf (Page consultée le 10 avril 2007).

39 Id. 2006 World Drug Report : Volume 2 : Statistics, [En ligne], 2006, http://www.unodc.org/pdf/WDR_2006/wdr2006_volume2.pdf (Page consultée le 10 avril 2007).

40 Loc. cit. 41 Adam ISACSON. Op. cit. 42 UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME. Colombia Coca Cultivation Survey, [En ligne], juin

2006, http://www.unodc.org/pdf/andean/Colombia_coca_survey_2005_eng.pdf (Page consultée le 10 avril 2007).

43 Loc. cit. 44 Adam ISACSON. Op. cit. 45 Loc. cit.

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ii. Ampleur de la production et de l’exportation de drogues illicites à partir de la Colombie Nous avons donc vu que la culture illicite de la coca est à un plus bas niveau en 2005 en comparaison avec les données recueillies en 2000. Cependant, est-ce que l’initiative américano-colombienne a également réussi à réduire la production et les exportations de cocaïne? Tout d’abord, par rapport aux statistiques dont dispose l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime sur la culture illicite de coca en Colombie et en fonction de la productivité de chaque hectare des terres cultivées (7,7 kg de pure cocaïne par hectare), le gouvernement colombien et les Nations Unies estiment à 640 tonnes métriques la production de cocaïne pour la seule année 2005.46 En consultant le rapport annuel de ce même organe des Nations Unies pour l’année 2001, nous remarquons que, pour l’année 2000, la production totale de cocaïne sur le territoire colombien était estimée à 695 tonnes métriques (voir graphique 2 en annexe).47 Il y a donc, suite à l’application du Plan Colombie, une baisse de moins de 8% de la production de cocaïne, ce qui est bien loin de l’objectif de 50%. Pour les exportations, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime se base sur le prix de la cocaïne sur le marché et sur la quantité de drogues saisies afin d’estimer l’ampleur du trafic dans un pays. Tout d’abord, en 2000, le gouvernement colombien a rapporté des saisies de l’ordre de 110,4 tonnes métriques.48 49 En comparaison, les saisies pour l’année 2005 se situaient à 187,8 tonnes métriques (voir graphique 3 en annexe).50 Depuis 2001, seul lors de l’année 2001 a-t-on vu les saisies diminuer avant de reprendre leur courbe croissante.51 Selon l’ONU, cela serait explicable par de plus grands efforts déployés par les autorités colombiennes à ce niveau, sous l’influence étasunienne.52

Par rapport au prix de la cocaïne, celui-ci nous permet, selon la loi de l’offre, de conclure

que si le prix de celle-ci augmente, c’est que l’offre a diminué.53 Selon Adam Isacson, directeur du Projet Colombie au Center for International Policy, avec des chiffres de l’ONU à l’appui, le prix d’un gramme de cocaïne dans la plupart des villes américaines est passé de 50$ à 40$ depuis 2000, malgré la réduction massive des zones de culture et les importantes perquisitions.54 Cela laisse donc présager une plus grande disponibilité de cette drogue sur les marchés américains et, donc, que les exportations de cocaïne colombienne vers les marchés étasuniens n’ont pas été

46 UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME. 2006 World Drug Report : Volume 2 : Statistics, [En

ligne], 2006, http://www.unodc.org/pdf/WDR_2006/wdr2006_volume2.pdf (Page consultée le 10 avril 2007).

47 Id. Global Illicit Drug Trends 2001, [En ligne], 2001, http://www.unodc.org/pdf/report_2001-06-26_1/report_2001-06-26_1.pdf (Page consultée le 10 avril 2007).

48 Loc. cit. 49 De ce total sont exclues les saisies de moins de 10kg. 50 Id. 2006 World Drug Report : Volume 2 : Statistics, [En ligne], 2006,

http://www.unodc.org/pdf/WDR_2006/wdr2006_volume2.pdf (Page consultée le 10 avril 2007). 51 Loc. cit. 52 Id. 2006 World Drug Report : Volume 1 : Analysis, [En ligne], 2006,

http://www.unodc.org/pdf/WDR_2006/wdr2006_volume1.pdf (Page consultée le 10 avril 2007). 53 Adam ISACSON. Op. cit. 54 Loc. cit.

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réduites, sachant que 70% de la production mondiale de la cocaïne provient de la Colombie55 et que celle-ci approvisionne très majoritairement le territoire étasunien, phénomène à la hausse depuis 2000.56 Selon Daniel Pécault, ce phénomène serait explicable par l’amélioration de la productivité des plantations, ce que les données de l’ONU ne prennent pas nécessairement en considération.57

iii. Luttes armées et droits de l’homme en Colombie Puisque le Plan Colombie avait un volet sécuritaire proéminent, il est judicieux de s’attarder quelque peu sur ce que le plan a eu comme conséquences sur la guerre civile colombienne et sur le respect des droits humains au sein de cet État. Sur cet aspect, la Maison Blanche se félicite de ses réalisations, clamant avoir su assurer une présence policière dans les 1098 municipalités colombiennes pour la première fois de leur histoire.58 D’ailleurs, la ville de Medellin est plus sécuritaire depuis l’implantation du Plan Colombie, son taux d’homicide étant passé de 160 par 100,000 personnes à 32,5, ce qui fait d’elle une ville plus sécuritaire que Washington, Détroit ou encore Baltimore.59 Selon plusieurs analystes, cela serait principalement expliqué par la victoire des paramilitaires face aux guérillas dans cette ville, les ayant expulsées de celle-ci afin d’en assumer le parfait contrôle.60 De plus, les politiques dures d’Uribe, président actuel de la Colombie, en matière de sécurité ont amené une plus grande présence policière et militaire dans la ville. 61 Cependant, Uribe et l’administration américaine ont beau vouloir éliminer les FARC, l’Armée de libération nationale (ELN) et les Autodéfenses unies de Colombie (AUC), celles-ci continuent de guerroyer dans plusieurs régions.62 Par exemple, dans le département du Putumayo pour lequel les États-Unis ont dépensé des centaines de millions de dollars en aide militaire, les guérillas poursuivent leur combat et leurs actions déstabilisatrices face à l’État colombien.63

Sur le plan des droits humains, selon un rapport présenté à l’ONU par le Centre Europe Tiers-Monde et l’Association américaine de juristes, deux organisations non gouvernementales, le Plan Colombie « est exécuté dans le mépris le plus total des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des populations colombiennes, qui en sont les premières victimes, comme l’attestent les déplacements massifs ». 64 D’ailleurs, selon ces deux

55 UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME. 2006 World Drug Report : Volume 1 : Analysis, [En

ligne], 2006, http://www.unodc.org/pdf/WDR_2006/wdr2006_volume1.pdf (Page consultée le 10 avril 2007).

56 CENTRAL INTELLIGENCE AGENCY. CIA - The World Factbook -- Colombia, [En ligne], 15 mars 2007, https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/co.html#Issues (Page consultée le 10 avril 2007).

57 Daniel PÉCAULT. « Entre pragmatisme et violence. Les stratégies des « mafias » colombiennes de la drogue », Politix, 2000, Volume 13, Numéro 49, p.80.

58 Guy TAILLEFER. Op. cit. 59 Adam ISACSON. Op. cit. 60 Loc. cit. 61 Loc. cit. 62 Loc. cit. 63 Loc. cit. 64 CENTRE EUROPE TIERS-MONDE et ASSOCIATION AMÉRICAINE DE JURISTES. Question de la violation

des droits de l’homme et des libertés fondamentales où qu’elle se produise dans le monde, [En ligne], 19 mars 2001,

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organisations, 70% des exactions commises en Colombie seraient l’œuvre des groupes paramilitaires, appuyés par les États-Unis et l’armée colombienne dans le but de mater les rébellions des diverses guérillas.65 L’organisme Humans Rights Watch abonde d’ailleurs dans le même sens en faisant état de violations des droits humains par les groupes paramilitaires, ceux-ci attaquant des villages, exécutant des dirigeants de mouvements de la société civile (ouvriers, pêcheurs, etc.) et provoquant le déplacement de grandes masses de la population civile locale.66 De plus, il semble impossible de poursuivre les paramilitaires en justice, ce qui, toujours selon Humans Right Watch, démontre la faillite du système judiciaire colombien. 67 Amnesty International fait également le même bilan et dénonce de plus l’assassinat par des paramilitaires de Yolanda Izquierdo, militante pour les droits humains, le 31 janvier 2007.68

Ces données et ces rapports semblent donc démontrer que la lutte armée se poursuit toujours en Colombie et que c’est la même chose pour la violation des droits humains. De plus, ce sont les paramilitaires, supportés par les créateurs et les exécuteurs du Plan Colombie, qui commettent le plus grand nombre d’exactions. Pour Isacson, le bilan est simple : le renforcement de l’État et du système judiciaire est un échec.69

iv. Diverses critiques adressées au Plan Colombie Outre les critiques déjà abordées par rapport à la réduction du problème de la drogue, à l’apaisement des conflits armés, au démantèlement des groupes rebelles violents et au respect des droits humains, certains analystes font ressortir d’autres conséquences négatives à l’application du Plan Colombie. Tout d’abord, au point de vue sanitaire, les aspersions aériennes touchent fréquemment les habitants colombiens causant des irritations oculaires et des apparitions massives d’ulcères.70 De plus, sur le plan environnemental, ces mêmes fumigations entraînent l’empoisonnement de l’eau et la destruction de certaines récoltes licites. 71 Également, les fumigations sont une menace dont on ne connaît toujours pas l’étendue précise pour la biodiversité, une des plus riches au monde grâce à l’Amazonie. 72 Finalement, une autre conséquence environnementale serait directement liée au déplacement de grands groupes de la population. En effet, les déplacés, à la recherche de nouvelles terres, finissent souvent par défricher certains terrains boisés en Amazonie afin de subsister, ce qui contribue à la déforestation et à l’appauvrissement de l’environnement.73

http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/0/75d01c1605459bfec1256a2b00398c08/$FILE/G0112075.pdf (Page consultée le 10 avril 2007).

65 Loc. cit. 66 HUMAN RIGHTS WATCH. Colombia : Prosecution Problems Persist, [En ligne], 10 avril 2007,

http://hrw.org/english/docs/2004/03/11/colomb8106.htm (Page consultée le 10 avril 2007). 67 Loc. cit. 68 AMNESTY INTERNATIONAL. Colombie. L’assassinat d’une défenseure des droits humains relance la

controverse sur le processus de démobilisation des paramilitaires, [En ligne], 2 février 2007, http://www.amnistie.ca/content/view/9967/114/ (Page consultée le 10 avril 2007).

69 Adam ISACSON. Op. cit. 70 CENTRE EUROPE TIERS-MONDE et ASSOCIATION AMÉRICAINE DE JURISTES. Op. cit. 71 Loc. cit. 72 Loc. cit. 73 CENTRE EUROPE TIERS-MONDE et ASSOCIATION AMÉRICAINE DE JURISTES. Op. cit.

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5. Conclusion

a. Résultats de la recherche et retour sur l’hypothèse Après avoir exploré nos deux variables, soit le Plan Colombie et son efficacité, à l’aide de nos divers indicateurs, nous pouvons en arriver à la conclusion que l’hypothèse de recherche est confirmée. En effet, « le Plan Colombie n’a pas atteint les objectifs poursuivis par le gouvernement étasunien » puisque, comme nous l’avons vu, la culture, la production et la distribution cocaïne n’ont pas été réduites de 50% tel que cela était visé par les administrations Clinton et Bush. De plus, comme l’indique l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, la culture des opiacés gagne également en importance en Colombie.74 Additionnellement, le Plan Colombie n’a pas su redonner à l’État le monopole de la violence, alors que ne furent pas démantelées les guérillas et les différentes organisations criminelles trempant dans la culture illicite de coca et le commerce de la cocaïne. Également, les paramilitaires, supportés par les États-Unis et le gouvernement colombien, bafouent systématiquement les droits humains et entraînent des déplacements massifs de populations. Finalement, non seulement le Plan Colombie n’a pas su atteindre ses objectifs initiaux mais, en plus, il a causé des dommages environnementaux et sanitaires. C’est pour cette raison que le CATO Institute, centre d’études sur les politiques publiques basé à Washington, qualifie le Plan Colombie de dernier échec de Washington dans la guerre à la drogue.75

74 UNITED NATIONS OFFICE ON DRUGS AND CRIME. 2006 World Drug Report : Volume 2 : Statistics, [En

ligne], 2006, http://www.unodc.org/pdf/WDR_2006/wdr2006_volume2.pdf (Page consultée le 10 avril 2007).

75 CARPENTER, Ted Galen (CATO INSTITUTE). Plan Colombia: Washington’s Latest Drug War Failure, [En ligne], 27 juillet 2001, https://cato.org/pub_display.php?pub_id=3949 (Page consultée le 27 janvier 2007).

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b. Ouverture Pour conclure, la présente recherche a démontré l’échec du Plan Colombie à l’aide d’indicateurs pertinents, de ressources statistiques, de rapports, etc. Nous avons également vu de quelle façon l’approche coercitive et militaire américaine n’a pas entraîné les effets escomptés. Cela va de pair avec les nombreuses études de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime qui suggèrent de réduire l’offre de drogues par le développement alternatif et par le renforcement de l’application des lois antidrogues. Il serait, par conséquent, fort intéressant qu’une future recherche soit menée sur les succès et l’avenir des projets de développement alternatif en Colombie ou bien encore dans la région andine. Cela permettrait donc de comparer les accomplissements de deux approches bien différentes ayant un objectif commun, soit combattre le fléau de la drogue. Au surplus, une étude aurait pu être menée plus spécifiquement sur l’impact du Plan Colombie sur l’organisation des groupes criminalisés et des guérillas profitant de ce pan de l’économie illicite. Bref, le problème de la drogue en Colombie étant loin d’être réglé, force est de constater que sûrement plusieurs autres études seront réalisées sur ce sujet inépuisable.

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Annexe

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