93
ROYAUME DU MAROC ﺍﻟﻤﻤﻠﻜﺔ ﺍﻟﻤﻐﺮﺑﻴﺔMinistère de la santé ﻭﺯﺍﺭﺓ ﺍﻟﺼﺤﺔDirection régionale de la santé ﺍﻟﻤﺪﻳﺮﻳﺔ ﺍﻟﺠﻬﻮﻳﺔ ﻟﻠﺼﺤﺔRégion de Tanger – Tétouan ﺟﻬﺔ ﻁﻨﺠﺔ ﺗﻄﻮﺍﻥIFCS de Tétouan ﻣﻌﻬﺪ ﺗﺄﻫﻴﻞ ﺍﻷﻁﺮ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻴﺪﺍﻥ ﺍﻟﺼﺤﻲ ﺑﺘﻄﻮﺍﻥMEMOIRE PRESENTE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE 1 ER CYCLE DES ETUDES PARAMEDICALES SECTION : INFIRMIER EN PSYCHIATRIE INFIRMIER POLYVALENT PROMOTION : 2010 – 2013 Elaboré par : Encadré par : - ALLOUCH Ali - L’OUAZI Abdelouahid - ECHCHAKRI Amer - KSIKSOU Jamal - EL YAKOUBI Said - HAYATA Farah - SALHI Mohammed ANNEE ACADEMIQUE: 2012 – 2013 Etude descriptive de la prise en charge sociale des malades mentaux à l’hôpital psychiatrique ERRAZI de Tétouan en 2013

1-Page de garde - Infirmiers.com - communauté infirmière · A tous les étudiants de l’IFCS de Tétouan et spécialement nos collègues de la promotion 2010-2013 avec qui on a

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ROYAUME DU MAROC المملكة المغربية Ministère de la santé وزارة الصحة Direction régionale de la santé المديرية الجهوية للصحة Région de Tanger – Tétouan تطوان –جهة طنجة IFCS de Tétouan معهد تأهيل األطر في الميدان الصحي بتطوان

MEMOIRE PRESENTE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE 1ER CYCLE DES ETUDES

PARAMEDICALES

SECTION : INFIRMIER EN PSYCHIATRIE

INFIRMIER POLYVALENT

PROMOTION : 2010 – 2013

Elaboré par : Encadré par :

- ALLOUCH Ali - L’OUAZI Abdelouahid

- ECHCHAKRI Amer - KSIKSOU Jamal

- EL YAKOUBI Said

- HAYATA Farah

- SALHI Mohammed

ANNEE ACADEMIQUE: 2012 – 2013

Etude descriptive de la prise en charge

sociale des malades mentaux à l’hôpital

psychiatrique ERRAZI de Tétouan en

2013

DEDICACES

i

A cœur vaillant rien d’impossible

A conscience tranquille tout est accessible

Quand il y a la soif d’apprendre

Tout vient à point à qui sait attendre

Quand il y a le souci de réaliser un dessein

Tout devient facile pour arriver à nos fins

Malgré les obstacles qui s’opposent

En dépit des difficultés qui s’interposent

Les études sont avant tout

Notre unique et seul atout

Ils représentent la lumière de notre existence

L’étoile brillante de notre réjouissance

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal

Nous partons ivres d’un rêve héroïque et brutal

Espérant des lendemains épiques

Un avenir glorieux et magique

Souhaitant que le fruit de nos efforts fournis

Jour et nuit, nous mènera vers le bonheur fleuri

Aujourd’hui, ici rassemblés auprès des jurys,

Nous prions dieu que cette soutenance

Fera signe de persévérance

Et que nous serions enchantés

Par notre travail honoré

DEDICACES

ii

On dédie ce travail à :

- Nos Parents qui étaient toujours à nos côtés et fiers de

notre travail et nos choix…

- Nos Frères et Sœurs qui nous soutiennent et nous tiens à

cœur grâce à l’aide qui nous apportent toujours…

- Tout le reste de nos familles qui nous ont soutenues tout au

long de notre carrière…

REMERCIEMENTS

iii

A Mr. L’OUAZI Abdelouahid et Mr. KSIKSOU Jamal, nos encadrants et

enseignants qui nous ont guidé, soutenu, et encouragé tout au long de ce travail et qui

par leur personnalité qui mitigent entre flexibilité et directivité nous ont fait apprendre

l’esprit d’autonomie et d’apprentissage.

A Mme ANALLA Zineb, Directrice de l’IFCS de Tétouan, qui à chaque

occasion a eu l’audace de répondre à nos besoins d’apprentissage.

A Mr. BAAJI Moustapha, Directeur de l’hôpital ERRAZI de Tétouan pour sa

contribution comme élément clé durant notre formation et durant le déroulement de

notre travail de mémoire.

A Mr. OUAHBI Mohammed Directeur du centre hospitalier provincial de

Tétouan où on a pu réaliser nos stages et compléter notre formation théorique.

A tous les enseignants et à toutes les enseignantes de l’IFCS de Tétouan qui ont

contribué avec abnégation et dévouement à notre formation.

Aux responsables et personnel des services où nous avons eu l’occasion de faire

nos stages et qui ont collaboré sans hésitation à notre formation pratique.

Au personnel de l’hôpital ERRAZI de Tétouan qui nous ont aidé dans la

réalisation de ce mémoire avec leur contribution à l’étude.

A la présidente de l’association « SANAD pour la prise en charge des vieillards

et des personnes atteintes de la maladie mentale à Tétouan », qui elle aussi à contribué

à la réalisation de ce travail.

A tous les malades et leurs familles qui eux aussi ont contribués à la réalisation

de ce travail et au déroulement de l’étude.

A tous les étudiants de l’IFCS de Tétouan et spécialement nos collègues de la

promotion 2010-2013 avec qui on a passé des moments agréables et inoubliables de

travail, soutien et solidarité.

Et en fin, à toute personne qui a contribué de près ou de loin à la réalisation de

ce travail.

RESUME

iv

Ce travail vise l’exploration et la description de la prise en charge sociale des

malades mentaux suivis en post cure par l’hôpital psychiatrique ERRAZI de Tétouan,

cette prise en charge se considère comme un élément de continuité de la prise en

charge (PEC) biologique et psychothérapique des malades.

Pour cette finalité, une étude a été réalisée auprès du personnel paramédical de

l’hôpital Psychiatrique de Tétouan qui est au nombre de 21, à qui nous leurs avons

distribué des questionnaires auto-administrés, dont le taux de récupération était de

100%. En parallèle, l’étude a été complétée par des entretiens semi structurés réalisés

auprès des familles de 50 patients qui ont été suivis par l’hôpital en post cure. En plus

une interview a été menée auprès d’un responsable d’une association qui s’occupe de

la PEC sociale des malades mentaux à Tétouan. Cette démarche méthodologique qui

mitige entre plusieurs sources et méthodes de collecte de données, vise à construire

une vision plus détaillée et globale sur les éléments de la problématique de la PEC

sociale des malades mentaux à la province de Tétouan en vue de la rapprocher avec

plus d’objectivité.

Les résultats de la recension des écrits, ont démontré que la PEC sociale repose

sur trois éléments clés à savoir, la famille, les organismes civils (ONG,

Associations…) et les organismes du relai social. Empiriquement, l’étude a révélé

l’existence de plusieurs défaillances dans la réalisation de cette approche sociale en

matière de PEC des malades mentaux à Tétouan dont se distingue l’inexistence d’un

travail structuré et organisé.

En effet, il s’est avéré que l’hôpital ERRAZI de Tétouan se focalise dans la

PEC qu’il offre à ses patients sur les approches biologiques et psychothérapiques

considérant l’approche sociale un élément secondaire dans cette PEC. Cette situation

est due à plusieurs causes qui proviennent soit de l’institution elle-même, soit du

patient et sa famille. Souvent, les malades et leurs familles sont peu satisfaits de leur

implication comme élément clé dans la PEC de leurs patients. En outre, le personnel

soignant est peu satisfait du rôle que jouent les familles dans la PEC de leurs patients.

De l’autre côté, la société civile exprime son insatisfaction vis-à-vis de la

situation présente, qui selon elle, est caractérisée par le manque des organismes qui

RESUME

v

œuvrent dans le domaine de la PEC sociale de ces malades, par le manque des

moyens surtout financiers ainsi que par le manque des spécialistes dans le domaine de

la PEC sociale.

Cette situation décrite par l‘étude a débouché sur la conception des solutions

pour arriver à une meilleure application de l’approche sociale comme action focale du

projet thérapeutique du patient. Par conséquent, le travail s’ouvre sur des

recommandations et des suggestions qui touchent les différents aspects de cette

problématique et qui prennent en considération les avis de tous les intervenants à

savoir le personnel soignant, les malades et leurs familles ainsi que les responsables

associatifs.

Mots clés : Etude descriptive - PEC sociale - Malades mentaux - Hôpital

psychiatrique ERRAZI de Tétouan.

TABLE DE MATIERES

vi

Dédicaces………………………………………………………………………….…….i

Remerciements………………………………………………………………………...iii

Résumé………………………………………………………………………………...iv

Table de matières ………………………………………………………………….......vi

Liste des graphiques et des figures………………………………………………….....ix

Liste des abréviations…………………………………………………………………xii

Introduction…………………………………………………………….……………....1

Chapitre I : La problématique de la recherche

1- Formulation du problème……………………………………………….……….....3

2- But de la recherche……………………………………………………………….....5

3- Question de la recherche……….……………………………………………......….5

Chapitre II : Résultats de la recension des écrits

1-Résultats………...…………………………………………………………..….......6

2-Cadre de référence de l’étude.………….………………………………….............18

3- Définition des variables à l’étude…………………………………..………….….20

Chapitre III : La méthodologie

1. Description du devis de recherche………………………………………………....21

1-1 Type de recherche. ……………………………………………….……….21

1-2 Population de l’étude….………………………………………….….…...21

1-3 Milieu de la recherche. …………………………………………..……….22

1-4 Description des Instruments de mesure.………………….………...…….22

1-5 Description du plan d’analyse. …………………………..….……...........24

2. Aspects éthiques. …………………………………………………………….......24

TABLE DE MATIERES

vii

Chapitre IV : Présentation des résultats

1. Résultats du questionnaire mené avec le personnel de l’hôpital psychiatrique

ERRAZI de Tétouan. ..………………………………………………………………..25

1-1 Généralités sur la PEC sociale d’un malade mental…………………….….25

1-2 La prise en charge sociale dans l’Hôpital Psychiatrique de Tétouan……...30

1-3 Le rôle de la famille dans la prise en charge sociale d’une malade mental.33

1-4 Le rôle de la société civile dans la PEC sociale d’un malade mental….. ....37

2. Résultat de l’entretien mené avec les familles des malades suivis en postcure à

l’hôpital psychiatrique ERRAZI de Tétouan……………………………...…………..38

3. Résultats d’entretien avec un responsable d’une association des malades

mentaux……………………………………………………………………………….44

Chapitre V : Discussion des principaux résultats

1. Discussion des principaux résultats. ……………………………………………...45

2. Description des forces et limites de l’étude………………………………………..48

2.1 Forces………………………………………..………………………….…48

2.2 Limites………………………………………….………….……………...48

3. Présentation des implications. ……………………….………….………………....49

4 .Recommandations……………………………………………..…………………...50

Conclusion…………………………………………………………………………….54

Références bibliographiques…………………………………………………………xiii

Annexes………………………………………………………………………………xvi

Annexe 1 : Questionnaire destiné au personnel de l’hôpital

ERRAZI deTétouan…………………………………………………………...xvi

Annexe 2 : Guide d’entretien semi structuré destiné à la famille du malade.xxv

Annexe 3 : Guide d’entretien semi structuré avec un responsable d’une association des malades mentaux…………………………………………………...xxix

LISTE DES FIGURES ET DES GRAPHIQUES

viii

Liste des figures :

Figure n°1 : Cadre conceptuel de l’étude. ……………………..……………………..19

Liste des graphiques :

Graphique n°1 : Proportion des infirmiers ayant des notions sur la prise en charge

sociale d’un malade mental…………………………………………………………...25

Graphique n°2 : Proportion des infirmiers ayant une formation en matière de la PEC

sociale d’un malade mental……………………………………………………….…..25

Graphique n°3 : Nature de la formation en matière de la PEC sociale d’un malade

mental reçue par le personnel infirmier……………………………………………….26

Graphique n°4 : Effets thérapeutiques par l’approche sociale en psychiatrie selon la

perception du personnel infirmier………………………………………………….....26

Graphique n°5 : Les buts de l’approche sociale en psychiatrie selon la perception des

infirmiers…………………………………………………………………………...…27

Graphique n°6 : La place de l’approche sociale dans la PEC globale d’un malade

mental selon la perception des infirmiers ……………………………………………27

Graphique n°7 : La nature de la démarche de la PEC social d’un malade mental selon

la perception des infirmiers………………………………………………………...…28

Graphique n°8 : Impact de l’absence de la PEC sociale sur le projet thérapeutique du

malade mental selon la perception des infirmiers ……………………………………28

Graphique n°9 : Les facteurs entravant la PEC sociale d’un malade mental selon la

perception des infirmiers …………………………………………………………..…29

Graphique n°10 : L’intégration de la composante sociale dans la PEC globale des

patients au niveau de L’hôpital psychiatrie de Tétouan selon la perception des

infirmiers ……………………………………………………………………………..30

Graphique n°11 : Causes de l’absence l’approche sociale dans la PEC globale au

niveau de L’Hôpital psychiatrie selon la perception des infirmiers ………..............30

LISTE DES FIGURES ET DES GRAPHIQUES

ix

Graphique n°12 : Les moyens de l’intégration de la composante sociale dans la PEC

globale du patient au niveau de L’Hôpital psychiatrie selon la perception des infirmiers

………………………………………………………………………………………...31

Graphique n°13 : Les modalités de l’intégration de la composante sociale dans la PEC

globale du patient au niveau de L’Hôpital psychiatrique de Tétouan selon la perception

des infirmiers………………………………………………………………………….31

Graphique n°14 : Sorties d’essai des patients selon la perception des infirmiers...…..32

Graphique n°15 : Préparation des malades à la sortie selon la perception des

infirmiers…………………………………………………………………………...…32

Graphique n°16 : Le rôle de la famille dans la prévention de la malade selon la

perception des infirmiers …………………………………………………………..…33

Graphique n°17 : La sensibilisation et l’éducation des familles sur l’importance de

leurs rôles dans la PEC sociale de leurs malades………………...…………….……..33

Graphique n°18 : Les moyens de la sensibilisation et l’éducation des familles sur

l’importance de leurs rôles dans la PEC sociale de leurs malades selon la perception

des infirmiers ………………………………………………………….……………...34

Graphique n°19 : La provenance des consignes pour la sensibilisation et l’éducation

des familles selon la perception des infirmiers …………….………………..…....…..34

Graphique n°20 : L’influence de la famille sur le projet thérapeutique du patient selon

la perception des infirmiers…………………………………………………………...35

Graphique n°21 : L’intégration des familles dans l’élaboration et l’application du

projet thérapeutique de leur patient selon la perception des infirmiers……………….35

Graphique n°22 : Les motifs du non l’intégration des familles dans l’élaboration et

l’application du projet thérapeutique du patient selon la perception des infirmiers ….36

Graphique n°23 : Le but de l’intégration des familles dans l’élaboration et l’application

du projet thérapeutique selon la perception des infirmiers …………………………...37

LISTE DES FIGURES ET DES GRAPHIQUES

x

Graphique n°24 : Le partenariat avec les organismes de la société civile en matière de

la PEC sociale selon la perception des infirmiers ……………………………………37

Graphique n°25 : La représentation de L’hôpital psychiatrique selon la perception des

familles des patients interviewées ……….………………………………...…………38

Graphique n°26 : Le rôle de la famille dans la PEC sociale d’un malade mental selon

la perception des familles des patients interviewées………………….…….………...38

Graphique n°27 : Le recours privilégie par la famille lors du début de la maladie de

leur proche selon la perception des familles des patients interviewées ………….…...39

Graphique n°28 : La sensibilisation et l’éducation des familles sur leur rôle dans la

PEC sociale du malade mental selon la perception des familles des patients

interviewées…………………………………………………………………………...39

Graphique n°29 : L’occasion de la sensibilisation et l’éducation des familles sur leur

rôle dans la PEC sociale du malade mental selon la perception des familles des patients

interviewées …………………………………………………………………………..40

Graphique n°30 : Thème de la sensibilisation et l’éducation des familles sur leur rôle

dans la PEC sociale du malade selon la perception des familles des patients

interviewées …………………………………………………………………………..40

Graphique n°31 : L’importance de l’accompagnement et la présence de la famille du

malade selon la perception des familles des patients interviewées ………………..…41

Graphique n°32 : Les types de l’accompagnement du malade selon la perception des

familles des patients interviewées ……………………………………………………41

Graphique n°33 : Le but de l’implication de la famille dans l’élaboration des projets

thérapeutiques selon la perception des familles des patients interviewées ..................42

Graphique n°34 : L’implication de la famille par le personnel soignant dans le projet

thérapeutique du malade mental selon la perception des familles des patients

interviewées …………………………………………………………………………..42

LISTE DES FIGURES ET DES GRAPHIQUES

xi

Graphique n°35 : Existence ou non d’un établissement extrahospitalier chargé de

l’accompagnement du malade mental et son suivi après la sortie de L’Hôpital selon la

perception des familles des patients interviewées ………………………………..…..43

Graphique n°36 : Aide ou soutien financier à la maladie mentale selon la perception

des familles des patients interviewées…………….………………………………..…43

LISTE DES ABREVIATIONS

xii

A.F.T : Accueil Familial Thérapeutique.

A.T.M.C : Appartements Thérapeutiques et Maisons Communautaires.

C.A.P : Centres d’Accueil Permanents.

C.A.T.T.P : Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps partiel.

C.M.P : Centre Médico-Psychologique.

H.A.D : Hospitalisation à Domicile.

IFCST : Institut de Formation aux Carrières de Sante de Tétouan.

O.M.S : organisation mondial de la santé.

O.N.G : Organismes Non gouvernements.

O.R.S.G : Organismes de Relai Social Gouvernementaux.

P.E.C : Prise En Charge.

S.M.P.R : Service Médico -Psychologique Régional.

SDF : Sans Domicile Fixe.

U.M.D : Unité pour Malades Difficiles.

INTRODUCTION

1

Le travail en psychiatrie et la prise en charge d’un malade mental quel que soit

la nature de sa pathologie, reposent sur trois dimensions essentielles, une intervention

sur l’approche biologique, sur l’approche psychothérapique et sur l’approche sociale

(Morin et all., 2006).

Cette tridimensionnalité a suscité l’intérêt de plusieurs études mondiales qui

tentaient d’explorer la relation entre ces trois dimensions de la PEC d’un malade

mental. Ces travaux ne se sont pas arrêtés dans l’exploration et la description, ils ont

allé même jusqu’à le niveau expérimental pour mesurer cette relation (Morin et all.,

2006).

Le Maroc en tant qu’un pays en voie de développement reconnait plusieurs

problèmes dans sa politique sanitaire notamment en domaine de la psychiatrie. Une

politique qui s’opérationnalise sur terrain dans les différentes structures de santé

mentale du pays dont les établissements de la région de Tétouan est l’un des exemples.

(M.S., 2012).

La province de Tétouan est l’une des régions qui exprime une nécessité vitale

en matière de la PEC de la maladie mentale. Cela impose, en plus des problèmes

exprimés par les professionnels de santé mentale et par la population concernée, une

nécessité de la réalisation d’une étude qui pourra décrire une composante qui s’avère

peu développée voire inexistante qui est l’approche sociale dans la PEC globale en

psychiatrie. Cette étude sera donc une initiation de ce sujet qui permettra par la suite à

d’autres auteurs de le développer dans d’autres travaux.

Comme étant un établissement de santé mentale régional, l’hôpital ERRAZI de

Tétouan reçoit presque 90 patients à hospitaliser. La PEC de ces patients impose un

relai social post cure. Partant de ce fait, cette recherche propose une exploration du

suivi extrahospitalier qui doit reposer sur l’intégration des malades dans la société et

leur réhabilitation.

Ce travail de mémoire commence dans le premier chapitre par un énoncé de la

problématique qui la situe dans un univers des écrits préliminaires et propose des

éléments argumentatifs et des perspectives de l’étude. L’étude comporte aussi une

INTRODUCTION

2

orientation par la question et le but de la recherche qui s’ouvrent, dans le deuxième

chapitre, sur les résultats de la recension des écrits achevés par un cadre de référence

qui comporte un ensemble de variables qui feront l’objet de l’étude et l’enquête

empirique. La méthodologie du travail qui sera utilisée pour atteindre le but de la

recherche, est retracée dans le troisième chapitre, ainsi que les dimensions éthiques qui

seront prises en considération dans le processus de la recherche. Le quatrième chapitre

présente les résultats de l’investigation et s’ouvre sur une discussion des principaux

éléments relevés par cette dernière constituant ainsi le cinquième chapitre.

La recherche s’achève par un paquet de recommandations et suggestions qui

visent l’amélioration de processus de la PEC en psychiatrie par l’amélioration de

l’approche sociale dans le contexte de l’étude qui est la province de Tétouan.

CHAPITRE I : PROBLEME DE LA RECHERCHE

3

1. Formulation du problème :

L’OMS (1946) définit la santé comme étant un état de complet bien-être

physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou

d'infirmité. Cette définition insiste sur le concept du complet de bien-être dont la

composante mentale occupe une place très importante dans l’état de santé.

De l’autre côté, l’OMS (1986) définit la santé communautaire comme étant un

processus par lequel les membres d’une collectivité, géographique ou sociale,

conscients de leur appartenance à un même groupe, réfléchissent en commun sur les

problèmes de leur santé, expriment leurs besoins prioritaires et participent activement

à la mise en place, au déroulement et à l’évaluation des activités les plus aptes à

répondre à ces priorités.

Par conséquent, l’importance et la place de la communauté dans la promotion

de la santé en général et dans la promotion de la santé mentale en particulier, s’avère

être très privilégiée.

En plus de l’importance accordée à la composante mentale dans la définition de

la santé, l’OMS (1990) note, que des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques

multiples déterminent le degré de santé mentale d’une personne à un moment donné.

A cet effet, la prise en charge d’un malade mentale nécessite une intervention

tridimensionnelle qui se constitue de trois approches, à savoir, une approche

biologique, psychothérapique et une approche de réadaptation sociale (Morin et all.,

2006).

Dans ce modèle l’approche de réadaptation sociale occupe une place clé vu son

rôle indispensable dans la réhabilitation et la prise en charge en psychiatrie.

En effet, la relation existante entre « psychiatrie » et « société » est une relation

tributaire dans la mesure où cette dernière est, d’une part, un garant de la promotion de

la santé mentale et, d’autre part à certaines conditions, un milieu favorable pour

l’apparition de troubles mentaux, ainsi les conditions sociales s’inscrivent parmi les

étiologies en psychiatrie. Cette bipolarité de fait exige donc une meilleure

compréhension et un control sur la sociologie de la maladie mentale.

CHAPITRE I : PROBLEME DE LA RECHERCHE

4

Une composante très importante dans l’approche de réadaptation psychosociale

est la famille, c’est une donnée sociale, par essence, à laquelle la psychiatrie se

confronte en continue dans ces différentes activités et réflexions. En fait la famille joue

un rôle très important dans la prise en charge du malade, c’est une unité indispensable

dans le projet thérapeutique en psychiatrie.

Une autre composante est constituée des organismes communautaires de relai

social, qui jouent aussi un rôle très important dans la prise en charge, la réadaptation et

la réinsertion sociale du patient après hospitalisation.

Ce rôle se confie aussi à des établissements institutionnels (gouvernementaux),

qui s’occupe du patient depuis son séjour hospitalier jusqu’à sa réinsertion sociale et

surtout de son suivi thérapeutique hors hospitalier.

L’absence de structures de relai social en domaine de la psychiatrie et surtout

les organismes responsables de la réinsertion professionnelle est un facteur qui

favorise la dégradation de la qualité de la prise en charge social au Maroc, mais aussi

le problème qui émane de l’ignorance familiale en matière de la thérapie, à savoir ;

l’échec du traitement, les rechutes et le diagnostic tardif, ce qui rend la prise en charge

très lourde sur la famille et la société (Assia et all., 2012).

D’autres causes qui influencent la prise en charge sociale sont l’absence de la

composante familiale chez certains patients dites sans domicile fixe (SDF), l’absence

de l’éducation des familles en matière du protocole thérapeutique de leurs patients et le

recours de certaines familles au secteur informel (Marabouts, Bouya Omar,

Chaâouada…).

D’après notre expérience aux terrains de stage et selon les résultats de certains

entretiens préliminaires menés avec les familles des patients, avec le personnel

soignant et avec certains patients il s’est avéré que la prise en charge sociale de ces

patients est peu développée voire inexistante.

Par ailleurs, l’intervention opérationnelle sur cette composante sociale aboutira

à l’amélioration des conditions de prise en charge des patients en impliquant la famille,

la société civile et d’autre intervenants institutionnels qui contribueront à rendre

CHAPITRE I : PROBLEME DE LA RECHERCHE

5

holistique cette prise en charge psychiatrique améliorant mieux l’attractivité de nos

établissements de soins et empêchant les personnes atteintes d’une maladie mentale et

leurs familles de faire recours au secteurs informel.

En guise de conclusion, ce projet de recherche vise à explorer et décrire dans le

contexte d’une unité psychiatrique décentralisé de l’hôpital psychiatrique ARRAZI de

Tétouan et dans la province de Tétouan en général, la prise en charge sociale du

malade mental. Le but sera donc de mieux comprendre la situation et de sortir avec des

recommandations qui contribueront à l’avancement de la pratique dans ce sens, et

confèreront au dispositif du soin sa multidimensionnalité au lieu d’être accès

uniquement aux approches biologiques et psychothérapiques.

2. But de la recherche :

Explorer et décrire la prise en charge sociale adoptée pour un malade mental au

niveau de la province de Tétouan en l’année 2013.

3. Question de la recherche :

Quel est la prise en charge sociale adoptée pour un malade mental au niveau de

la province de Tétouan pendant l’année 2013 ?

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

6

1. Résultats :

L’approche sociale constitue une unité indispensable dans le projet de la prise

en charge et de la réhabilitation d’un malade mental.

Deleu (2004) définit la réhabilitation psychosociale comme étant un processus

qui facilite le retour d’un individu à un niveau optimal de fonctionnement autonome

dans la communauté. Les principes de cette approche de soins se sont développés aux

états unis (USA), après la 2éme guerre mondiale, se proposant comme une alternative

sociale au modèle médical dominant à cette époque dans le traitement des patients

psychiatriques. Ce modèle de traitement met l’accent sur les forces et les intégrités de

l’individu et propose une complémentarité entre l’approche sociale et la prise en

charge médicale.

Une autre notion qui donne réflexion dans la même direction était celle de

Bachrach (1992), qui mentionne également que la psychiatrie et la réhabilitation

psychosociale ont beaucoup à gagner d’une mise en commun de leurs approches

respectives.

Selon Cnaan (1988), la réhabilitation psychosociale repose sur deux postulats.

La première, met le point sur l’existence en chaque individu d’une motivation à

développer, d’une maîtrise et d’une compétence dans les domaines de la vie qui vont

lui permettre de se sentir indépendant et confiant en lui-même. La deuxième,

mentionne la possibilité d’acquérir de nouveaux comportements qui peuvent être

appris, et que les individus sont capables d’y avoir recours et de les adapter pour

répondre à leurs besoins de base.

En parallèle, Deleu (2004) note que la réhabilitation psychosociale intègre 13

grands principes dont figure l’utilisation maximale des capacités humaines (Full

Human Capacity). Ce principe met l’accent sur la capacité de chaque personne à

améliorer son niveau de fonctionnement. Cela signifie que la vie est un processus de

croissance et de changement, et chaque individu, même sévèrement handicapé, en est

capable. C’est de la responsabilité des professionnels de développer le niveau

d’attentes que les patients ont pour eux-mêmes, de les aider à se percevoir comme

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

7

étant capables de progresser et de les soutenir dans ce processus de croissance. Il

convient pour cela d’exploiter les capacités et les forces de la personne.

Un deuxième principe consiste à doter les personnes d’habiletés (Equipping

People with Skills) par l’apprentissage des habiletés élémentaires, pour agir dans un

environnement social. Le 3ème principe, quant à lui, consiste à avoir de l’auto-

détermination (Self-Determination) en s’appropriant le droit et la capacité de participer

à la prise de décisions relative à la vie personnelle. Alors que le quatrième principe

concerne la normalisation (Normalization) qui donne droit aux personnes souffrant de

maladies mentales de vivre et de fonctionner dans les mêmes lieux que les autres

(logements, loisirs, éducation, travail) ou en tout cas dans les lieux les moins restrictifs

possibles. Pour cela, il faut individualiser les besoins et les services (Differential

uNeeds and Care) selon les personnes. Le sixième principe consiste à avoir un

engagement des intervenants (Commitment of Staff) constitués des familles et des

personnes proches du patient. Puis vient le principe de la déprofessionnalisation de la

relation d’aide (Deprofessionnalization of Service). Enfin, les autres principes sont

successivement l’intervention précoce (Early Intervention), la structuration de

l’environnement immédiat (Environnemental Approach), le changement large de

l’environnement (Changing the Environment) qui consiste à écarter les actions sociales

qui nuisent à la santé du malade. Puis lutter contre la participation limitée du malade

(No limits on participation), la valorisation du travail et l’intégration professionnelle

(Work-Centered Process), et en fin l’importance et la priorité est donnée au social par

rapport au médical (Social Rather ThanMedical Supremacy).

Par ailleurs, la réhabilitation, la réinsertion et la prise en charge sociale dans le

domaine de la psychiatrie sont des actions qui s’opérationnalisent selon plusieurs

dimensions (Deleu, 2004) dont on peut citer :

- La dimension « Famille » ;

- La dimension « Communauté » : ONG, Associations, Entourage…

- La dimension « institution » : ORSG (organismes de relai social

gouvernementaux), Assistants sociaux…

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

8

Cette recension des écrits aura comme objectif de développer ces trois

dimensions qui constituent la prise en charge psychosociale du malade mental selon

les principes sus cités.

Commençant d’abord par la composante « famille ». Selon l'anthropologue

Lévi-Strauss (1983) : « une famille est une communauté de personnes réunies par des

liens de parenté existant dans toutes les sociétés humaines, elle est dotée d'un nom,

d'un domicile, et crée entre ses membres une obligation de solidarité morale et

matérielle, censée les protéger et favoriser leur développement social, physique et

affectif ». Cette définition souligne le rôle qui joue la famille dans le développement

affectif et psychoaffectif en particulier.

La littérature scientifique sur le thème « famille », basée sur des travaux menés,

au début du 20ème siècle, notamment, par Mayer (1903, 1906 et 1911) a attiré

l'attention sur l'importance de l'entourage familial dans le développement des maladies

mentales. C’est un soulignement sur le fait que la famille peut être, dans certaines

conditions, une cause de maladies mentales. Aussi, une littérature profuse a-t-elle été

publiée sur ce sujet sans toutefois qu'une théorie unique n'ait pu être établie sur la

question.

Spiegel (1959) et Bell (1959), dans une revue magistrale, ont classé les travaux

s'intéressant à la famille du malade mental en trois catégories : il y a ceux qui portent

l'accent sur la famille comme agent étiologique dans la maladie mentale, ceux qui

étudient les aspects structuraux de la famille du malade et, en fin, ceux qui considèrent

l'impact de la maladie mentale sur les relations de la famille.

Cette recherche s’intéresse d’abord à l’importance que joue la famille dans la

vie d’un individu, ce qui nous a amené à l’étude publiée par le Haut Comité de la

Santé Publique du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Français (2000), qui a

souligné l’importance de la composante « famille » dans la réussite des mesures de

protection contre les problèmes psychologiques chez les jeunes. Cette étude a

mentionné que les parents ont un besoin de soutien, d’accompagnement et

d’information dans la perspective d'améliorer la prise en charge des jeunes en

difficulté psychique et de considérer les parents comme des partenaires à part entière

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

9

dès qu’un projet éducatif est mis en place. Les modalités de ce partenariat sont à

considérer en accord avec les professionnels, les parents et les jeunes, tous pour une

meilleure prévention et prise en charge.

Cette même étude relève que peu d’adolescents viennent spontanément dire " je

souffre, aidez-moi ". Leur souffrance met en cause, essentiellement, les adultes, les

parents et leur propre identité. A cet effet, il faut une forte légitimation sociale de ce

mal-être et une réelle capacité d’accueil, d’accompagnement, de codification de

l’environnement pour que les jeunes eux-mêmes y recourent. Elle souligne aussi que la

famille, ou le groupe familial, constituent le lieu primaire de prise en charge de

l’individu touché par un risque psychique. Ainsi, "la famille joue un rôle protecteur

très important pour les jeunes, mais en cas de défaillance ou d’absence de sa part, les

situations de crise familiale, présentes ou passées, sont source de grande vulnérabilité"

mentionne le même auteur. Ce dernier exige comme solution de cette problématique la

création de lieux de rencontre pour les parents et la favorisation des actions de

dialogue entre parents et adolescents ou jeunes adultes dans les lieux de vie.

L’étude montre aussi que les gens en difficulté psychologique sont souvent dans

une absence de sécurité et de ressources internes et d’une extrême sensibilité et

vulnérabilité aux attitudes et aux comportements des autres personnes qui les

entourent. En effet, l’auteur les a comparé à des fils électriques à nu dont

l’environnement devrait constituer la gaine protectrice sans pour autant qu’ils se

sentent enfermés. Leur avenir dépend de la capacité de cet environnement de les aider

à prendre soin d’eux, plutôt que de leurs capacités propres. Cela suppose que les

responsables de leur santé soient formés pour comprendre le comportement de ces

jeunes et qu’ils soient motivés pour insérer leur action dans une continuité qui leur fait

défaut.

Plus loin dans l’histoire des écrits sur la famille et son intérêt vis-à-vis du

malade mental, Hillel et all., (1973) ont mené une étude qui a décrit les interactions

statistiquement significatives retrouvées entre certaines caractéristiques factuelles du

malade mental hospitalisé et l'intensité des liens existant entre lui et le monde

extérieur. Elle met en évidence l'influence néfaste de la nature carcérale de l'institution

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

10

psychiatrique de cette époque et la maladie mentale, elle-même, sur l'intégrité des

relations entre le malade mental et le monde extérieur. Cette étude a permis d’affirmer

que, pour la population étudiée, le jeune âge, la courte durée d'hospitalisation, le statut

d’individu marié et l’entité de bon pronostic, sont des facteurs qui militent en faveur

du maintien des liens entre le malade mental et sa famille. Cette recherche a permis

aussi de tenir compte de l'influence, sur l’intérêt vis-à-vis du malade mental

hospitalisé, de la distance du domicile familial par rapport à l'hôpital. Il est aussi

possible d'affirmer que, dans les conditions de cette étude, l'éloignement du domicile

constitue un handicap au maintien des relations entre le malade mental et sa famille.

Cependant, une partie de cette étude a relevé l’existence d’un manque

d'information et d'éducation de la famille et de l’entourage au sujet du malade mental,

de la maladie mentale et de son traitement (manque de contacts, signalé par les

personnes interviewées dans l’étude, entre les équipes traitantes et les familles).

Une importance primordiale de cette conduite « informer les familles et les

accompagner » se note dans la citation de Lamontagne (1998) qui affirme l’importance

de l’accompagnement du patient et de sa famille pendant le processus de sa guérison

au lieu de chercher à le guérir.

Barrelet et all., (2000), ont mis le point, dans une étude intitulée "la famille face

à l'hospitalisation psychiatrique", sur l’oscillation de la famille entre deux positions

vis-à-vis de cette hospitalisation ; l’une centrifuge et l’autre centripète. La première

amène le système familial à évacuer le patient vers le système de soins, à l’hospitaliser

et à l'y maintenir avec la connivence de l'équipe hospitalière. Tandis que la deuxième,

amène le même système familial à manifester une aptitude «centripète» vis-à-vis du

système de soins hospitaliers. L'hôpital est alors défini comme un lieu d'abolition de la

liberté individuelle et de répression des différences. Ce qui amène la famille du patient

à le prendre en charge et à le suivre on manifestant un intérêt observable.

Cette même étude démontre, aussi, que face à l’évolution du temps, la relation

entre les unités de soins de psychiatrie et les familles des patients a beaucoup évolué.

Cette évolution est captée grâce à la relation de synergie et de collaboration entre les

thérapeutes et intervenants et les familles des patients. Ainsi des bases de pratiques

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

11

diversifiées ont été posées, combinées à une tendance à adopter des idéologies

thérapeutiques plus souples qu'auparavant. Sur cette toile de fond, les entretiens de

famille accompagnant l'hospitalisation psychiatrique deviennent une prestation à la

fois supplémentaire et indispensable à la prise en charge hospitalière. Ainsi, le rôle de

la famille se montre très utile pour la négociation du protocole de soin prodigué pour

leurs patients grâce aux éléments biographiques que peut apporter cette dernière, et

qu’ils peuvent contenir les indices étiologique de la maladie ainsi que des points à

développer chez le malade lors de la thérapie.

Aussi, l’étude met le point sur l’importance du droit de la famille d’avoir accès

à l’information concernant la maladie de leur patient, ce qui fait l’objet de la

responsabilité des intervenants hospitaliers s’occupant de la prise en charge.

Parallèlement à ceci, le terme de désinstitutionalisation a été évoqué en 2004 en

France dans la lettre de la Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale. Toutefois,

remarque-t-on dans ce cadre que la famille contribuait de façon importante à la prise

en charge du traitement de son malade, en s’intégrant dans le projet thérapeutique de

celui-ci. Cette implication de la famille correspond à la connaissance de la maladie, du

traitement et surtout de la signification de cette thérapie.

Cette lettre évoque le syndrome d’épuisement (burn-out) chez les familles des

patients, qui a été observé chez les professionnels de santé auparavant, et évoque aussi

qu’il est une problématique énorme qui empêche l’évolution de la prise en charge

familiale des malades mentaux, surtout chez les malades chroniques.

Par contre, la lettre note que certains études démontre que ce n’est pas

seulement l’épuisement qui fait face à l’expérience de la famille en matière de la prise

en charge de leurs patients, mais aussi la non réponse de la part de la communauté

psychiatrique aux besoins de cette famille. Et cela, en matière de l’éducation sur la

maladie, de la création des espaces d’occupation pour les malades et surtout du

soutient financier, ce qui évoque la notion de l’aide à la maladie.

Aussi, dans la même lettre, ont été notés les besoins des familles vis-à-vis des

thérapeutes. En effet, elles attendent de ces derniers ; d’abord une information claire et

fiable, une écoute attentive et juste, un encouragement pour établir des objectifs

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

12

pratiques, du respect pour la compétence et le savoir faire de la famille, de la

considération pour les difficultés concrètes que les familles rencontrent, de l’empathie

vis-à-vis de la souffrance familiale, de la réassurance et de l’espoir, et d’une façon

réaliste, du respect pour les limites de la famille, du temps significatif consacré aux

familles et aux problèmes qu’elles rencontrent, de l’information à propos de la

situation et de son évolution, et, finalement, d’être considérées comme un allié dans le

traitement du patient.

On note aussi dans la même lettre les attentes des familles vis-à-vis de la

thérapie. A savoir, une compréhension de la maladie mentale par apprentissage, pour

pouvoir faire face aux comportements du patient, cela comporte l’importance de bien

mesurer les attentes concernant le patient, adéquates à son état, de motiver le patient

pour qu’il fasse davantage, de connaître les caractéristiques de la maladie mentale, de

réduire le nombre de disputes inutiles, de gérer les menaces et les situations de

violence, d’améliorer l’hygiène des patients, et de contrôler l’abus de toxiques (alcool

et drogues). Aussi une compréhension de la maladie pour pouvoir faire face aux

symptômes et aux problèmes posés par le traitement et donc cela exige de connaître les

médicaments et leur utilisation, et les effets secondaires des médicaments, de devenir

apte à se confronter efficacement à des symptômes psychiatriques sévères, tels que les

hallucinations auditives, la propension à parler tout seul (soliloquie), et la méfiance

aiguë (paranoïa), et de faire respecter la prise du traitement.

Les familles veulent aussi obtenir de l’aide et du soutien pour ceux qui aident à

réduire l’anxiété vis à vis du patient, à être aidé pour accepter la maladie, à alléger la

culpabilité et le blâme, à consacrer du temps à sa vie personnelle. Elles veulent aussi

de l’aide pour Améliorer les tensions au sein du groupe familiale à fin de réduire les

frictions engendrées par le comportement du patient, de gagner du terrain dans le

domaine de la vie quotidienne, à la maison…, de faire mieux accepter par la fratrie

et/ou le conjoint, la maladie mentale et les comportements du patient, d’obtenir du

reste la famille le partage des responsabilités vis à vis du malade. Mais aussi elles

veulent obtenir de l’aide dans la recherche d’une relation avec des personnes qui

partagent des expériences identiques par l’information et la participation à des groupes

familiaux d’entraide ou de soutien mutuel.

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

13

Et en fin elles veulent établir des liens fonctionnels avec les services sectorisés

par une assistance en cas de crise, y compris au domicile, des garanties de l’existence

de services et de la permanence de leur disponibilité pour les patients comme pour

eux-mêmes, dans le domaine de l’hébergement, du traitement, des aspects

administratifs et financiers, et des soins de substitution pour le répit et le repos (week-

ends, vacances…).

En général, la famille est une composante qui a été démontré indispensable dans

la prise en charge du malade mental, lorsque celle-ci est bien intégrée dans le projet

thérapeutique. En effet, en 2006, Morin et all., dans l’étude intitulée "la réadaptation

psychiatrique du schizophrène", ont montré l’efficacité de la psychoéducation

familiale parmi les différentes interventions psychosociales vis-à-vis du malade

mentale.

Une deuxième composante à étudier est la dimension « communauté ». Cela par

l’étude de l’importance des associations et des organismes civiles dans la prise en

charge des personnes atteintes des troubles psychiques.

Au sens général, et selon le dictionnaire numérique de politique

(Toupictionnaire), une communauté désigne un groupe social constitué de personnes

partageant les mêmes caractéristiques, le même mode de vie, la même culture, la

même langue, les mêmes intérêts... Elles interagissent entre elles et ont en outre un

sentiment commun d'appartenance à ce groupe.

L’étude élaborée par Adil Mohammed, (2008) note que l’accompagnement des

personnes en souffrance psychique et de leur famille, qui est un avis partagé par tous

les acteurs des associations, est le moyen essentiel de compensation, permettant aux

personnes affligées de troubles psychiques d’interagir avec le reste de la société. La

première finalité de l’accompagnement correspond donc à un souci de justice sociale,

et doit donner accès à l’individu et à sa famille à tous les dispositifs de droit commun.

Cette étude évoque aussi que les associations visent l’objectif de la

resocialisation et de l’intégration sociale des personnes en cause à travers les missions

d’écoute, d’information, d’orientation, de guidance parentale et de soutien dans la vie

au quotidien. Les principaux appuis obtenus auprès des associations par les personnes

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

14

en situation d’handicap psychique sont le soutien psychologique ; l’information ;

l’accès à l’éducation, la référence vers d’autres services sociaux ; les activités de

loisirs, culturelles, sportives, artistiques ; les soins médicaux ; l’aide sociale et la

formation professionnelle.

Cependant, et dans la même étude, les acteurs associatifs affirment être

confrontés à des limites dans leurs actions d’accompagnements qui sont relatives aux

outils qu’il faudra employer demain pour favoriser l’insertion socioprofessionnelle. En

effet, la demande d’accompagnement est de plus en plus forte d’autant plus que notre

société engendre des pathologies liées au stress, et les partenaires manquent de moyens

pour parvenir à des résultats concrets. En outre, un défi de taille reste à relever pour

ces associations. Il relève d’un autre volet non moins important, à savoir

l’accompagnement juridique, surtout qu’un nombre considérable de malade psychique

se trouvent encore dans des maisons d’arrêts. Les actions ont besoin également de

financement, un cadre juridique adéquat pour les interventions à domicile surtout pour

les plus démunis, à l’école ou sur les lieux de travail.

Dans la même étude aussi, les acteurs sociaux souhaitent pouvoir œuvrer en

collaboration avec tous les professionnels de santé, juristes, assistantes sociales,

éducateurs, et les amener à intervenir dans l’accompagnement demandé. La quasi-

totalité des associations approuve cette orientation. Pour les praticiens hospitaliers, les

associations manquent de professionnalisme, car de tels projets d’accompagnements

doivent se formaliser dans un contrat personnalisé qui liste une série de gestes de la vie

quotidienne concernant des domaines variées : l’hygiène de vie, la santé, la gestion du

budget, la recherche de logement, les déplacements, l’insertion professionnelle, les

relations sociales, les loisirs et les divertissements. Pour ces professionnels de santé, il

serait nécessaire, dans ce domaine, de créer des fonctions, de type « thérapeutes en

réhabilitation psychosociale », intervenant en santé mentale communautaire, et de

disposer d’ergothérapeutes et d’éducateurs. Les familles quant à elles expriment

fortement le souhait d’une meilleure protection sociale de la part de l’Etat sous forme

d’exonérations de paiements de consultations, d’hospitalisation, des médicaments.

Deux familles seulement ont reconnues avoir reçu des dotations des médicaments

auprès d’association caritatives.

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

15

Finalement, on opte pour l’étude de la dernière dimension dans cette étude,

celle de « l’institution ». Maryse et all., (2010) mettent le point sur les principaux

dispositifs qui travail pour la prise en charge d’un malade mental.

Ils commencent d’abord par les dispositifs d’accueil et de première consultation

qui proposent des prestations de premier accueil, de consultation et d’orientation aux

personnes présentant des troubles psychiques permettant de juger de la gravité de la

situation et d’initier une démarche de soin. Ils constituent une première entrée dans le

soin de la majorité des personnes touchées par la maladie mentale et sont portés par

des structures hospitalières ou extrahospitalières. Ces dispositifs comportent le Centre

Médico-psychologique (CMP) qui est le pivot du dispositif de psychiatrie publique. Il

admit les personnes présentant des troubles psychiques qu’ils soient légers ou sévères.

Le CMP est rattaché à un hôpital psychiatrique, regroupe des professionnels de la

psychiatrie et constitue l’entrée dans le soin de la grande majorité des personnes

touchées par la maladie mentale. C’est à partir du CMP que s’organisent toutes les

actions ambulatoires, et que s’élaborent tous les projets de structure alternative pour

éviter l’hospitalisation, réduire sa durée et réinsérer le patient. Sa mission consiste en

la coordination et l’accueil en milieu ouvert, organisant des actions de prévention, de

diagnostic, de soins ambulatoires et d’interventions à domicile.

Ils comportent aussi les centres d’accueil permanents (CAP) qui sont des

centres médico-psychologiques habilités à répondre à l’urgence psychiatrique, ouverts

24 heures sur 24, disposant notamment d’une permanence téléphonique reliée avec les

organismes d’aide médicale urgente et organisant l’accueil, l’orientation et, le cas

échéant, les soins d’urgence ambulatoires. Ces centres peuvent comporter quelques lits

permettant des prises en charge intensives et de courte durée pour répondre à des

situations d’urgence et de détresse aiguës, d’un fonctionnement souple et visant à

éviter une décompensation sévère. Cette unité permet de répondre aux besoins des

familles en matière des urgences pour prévenir surtout le rejet familial.

Le Service Médico -Psychologique Régional (SMPR) est aussi une unité parmi

les dispositifs d’accueil et de première consultation. Les SMPR sont instaurés en

milieu pénitentiaire, ils ont été créés pour répondre aux besoins d’une prise en charge

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

16

psychiatrique des personnes détenues. Ce sont des unités de soins qui dépendent d’un

système implanté dans les plus importantes maisons d’arrêt. Ils peuvent fonctionner

sur le mode des hôpitaux de jour ou sur celui d’une unité de soins à temps complet.

L’Unité pour malades difficiles (UMD) est une autre composante qui est un

service hospitalier psychiatrique spécialisé dans le traitement des malades mentaux

présentant un état dangereux et des troubles majeurs du comportement qui ne

permettent pas une prise en charge en hôpital de psychiatrie générale. Sous l’autorité

d’un psychiatre hospitalier, une équipe pluridisciplinaire propose une prise en charge

ponctuelle à des moments difficiles et aigus. La mission des UMD consiste à proposer

différentes actions de soins : prise en charge individuelle et de groupe, activités

sportives, ergothérapie, sorties thérapeutiques à l’extérieur en gardant à l’esprit la

nécessité d’une resocialisation sans rupture avec le temps et la réalité.

Après ces diapositives l’auteur mentionne les dispositifs proposant une

alternative à l’hospitalisation.

Les alternatives à l’hospitalisation offrent une prise en charge médicale en

dehors du cadre strictement hospitalier pour les personnes dont la souffrance ne justifie

pas une hospitalisation, et/ou pour celles qui en sortent. Rendues possibles par les

progrès techniques, thérapeutiques et organisationnels, ces structures ont pour objectif

la réinsertion du patient, au-delà du soin à proprement parlé.

Les alternatives à l’hospitalisation correspondent à plusieurs formes de prise en

charge, elles peuvent être à temps partiels, établies dans le cadre de l’hébergement ou

hors hébergement. Si elles sont proposées en dehors du cadre strictement hospitalier,

ces prises en charge alternatives sont gérées par le secteur psychiatrique compétent.

Les structures sont des établissements sanitaires agrées et dont la prise en charge

financière est assurée par l’assurance maladie. Pour y accéder, il est nécessaire d’avoir

une prescription par le médecin psychiatre ou généraliste.

L’hospitalisation à domicile, est une alternative à l’hospitalisation à temps

plein. Elle permet à l’usager de retourner à son domicile tout en bénéficiant d’une

prise en charge quotidienne. Les services d’hospitalisation à domicile assurent des

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

17

prises en charge thérapeutiques au domicile du patient, associées - s’il y a lieu - à des

prestations d’entretien.

L’Accueil familial thérapeutique est une autre forme d’hospitalisation à

domicile, auprès de familles agréées qui sont choisies, accompagnées et rémunérées

par l’hôpital. L’accueil s’adresse à des patients adultes ou enfants susceptibles de

retirer un bénéfice d’une prise en charge dans un milieu familial, et pour lesquels le

maintien ou le retour à domicile ne paraît pas toujours souhaitable ou possible. L’AFT

offre un cadre de vie familial à des personnes (enfant, adolescent ou adulte) souffrant

de troubles psychiatriques tout en leur proposant les soins nécessaires en raison de son

état.

Une autre alternative est l’appartement associatif, C’est un appartement dont la

vocation est d’accueillir des malades stabilisés dans des logements autonomes sans

limitation de durée. Afin de mettre à disposition des appartements, l’association

concernée signe une convention avec l’hôpital de référence qui mandate du personnel

de soins assurant le suivi médico-social des résidents. Placée sous la responsabilité

d’un médecin psychiatre, infirmières et assistantes sociales assurent des visites

régulières à domicile auprès de ces personnes. Sa mission fondamentale est de

permettre aux patients ainsi logés de se réinsérer grâce à cette expérience d’autonomie.

Les appartements thérapeutiques et maisons communautaires sont aussi des

unités de soins à temps complet dépendant du secteur psychiatrique. Ils sont mis à la

disposition des personnes nécessitant une présence importante, sinon continue, de

personnels soignants. Ces structures concernent souvent des malades au passé

psychiatrique lourd. Le plus souvent loués par l’établissement hospitalier ou une

association conventionnée avec le service public, ils sont plus souples que le centre de

postcure. Ils constituent une étape entre la sortie d’hôpital et l’accès à une structure

médico-sociale. Les ATMC favorisent la réadaptation du malade et facilitent sa

réinsertion par le suivi médical et infirmier et les visites à domicile de l’équipe

soignante.

Les Centres ou Foyers de postcure sont des unités de moyen séjour relevant du

secteur psychiatrique, destinés à assurer le prolongement des soins et des traitements

après la phase aigüe de la maladie. Le plus souvent à temps plein et en hébergement.

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

18

Des activités ouvertes à la cité y sont proposées. Vues pour les personnes concernées

comme une étape nécessaire à la réadaptation en vue du retour à une existence

autonome, ces centres sont à la fois des lieux de soins et de réhabilitation

Aussi, le Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps partiel (CATTP) Offre une

prise en charge qui est proposée en journée sur un temps court, le temps d’une activité

thérapeutique. Son activité se distingue de celle d’un hôpital de jour dans le mode de

prise en charge et dans sa durée, elle est généralement plus souple qu’en

hospitalisation de jour. Elle vise à maintenir ou favoriser une existence autonome par

des actions de soutien et de thérapeutique de groupe en vue d’une plus grande

autonomie et d’une resocialisation. Le centre d’accueil thérapeutique effectue un

travail essentiellement orienté vers les relations du patient avec autrui et la

reconstruction de son autonomie, au travers des gestes usuels et de divers modes

d’expression.

D’après les résultats de la recension des écrits, il s’avère évident que la PEC

sociale d’un malade mental est tridimensionnelle ce qui a été démontré par tous les

références bibliographiques sur lesquelles s’est basée cette étude. Ce qui ouvre pour un

cadre de référence conceptuel.

2. Cadre de référence de l’étude :

L’étude théorique de la PEC sociale d’un malade mental en psychiatrie a permet

de retracer un cadre conceptuel qui comporte les éléments clés de ce sujet. Ces

éléments sont les même quel que soit la nature de la maladie mentale et quel que soit

la spécificité du malade et de son entourage.

Le cadre conceptuel de l’étude résume trois dimensions essentielles qui

permettent la réalisation du processus de la PEC sociale en psychiatrie ; la première est

la dimension « Famille », qui peut, en effet, être un facteur positif dans la PEC du

patient comme il peut être un facteur négatif qui nuit à cette PEC. La deuxième est la

dimension « Communauté », elle est constitué des organismes civils tel que les ONG,

les associations… etc., cette dimension joue un rôle primordial dans la PEC sociale en

psychiatrie. En fin « Institutions » est la troisième dimension, celle-ci regroupe toutes

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

19

les institutions, de relai social, gouvernementaux qui prennent la relève sociale dans le

processus de PEC d’un malade mental.

Figure n° 1 : Cadre conceptuel de l’étude :

La prise en charge d'un

malade mental

Dimension "Famille": (Facteur positif,Facteur

nuisible)

Dimension "Communauté" : (Associations,

ONG...)

Dimension "Institutions" : (institutions de relai

social gouvernementales)

CHAPITRE II : RESULTATS DE LA RECENSION DES ECRITS

20

3. Définition des variables à l’étude :

Famille : c’est une unité fondamentale dans l’entourage du patient atteint d’une

maladie mentale, elle joue un rôle dans le processus du développement affectif et

psychoaffectif de la personne ainsi dans la prévention de la maladie mentale, en plus,

elle est un élément clé dans la prise en charge sociale en psychiatrie. De même la

famille peut être un facteur de risque, dans certaines conditions, pour la maladie

mentale.

Communauté : une communauté désigne un groupe social constitué de

personnes partageant les mêmes caractéristiques, le même mode de vie, la même

culture, la même langue, les mêmes intérêts… En psychiatrie, la communauté du

patient se définit par les différents intervenants sociaux (ONG, Associations…) qui

prennent en charge le malade mental afin de l’intégrer dans son groupe social et de lui

offrir une aide à la maladie.

Institutions : C’est un ensemble des organismes, de relai social,

gouvernementales qui se chargent de la prise en charge du patient atteint d’une

maladie mentale hors l’hôpital psychiatrique et qui constituent un intermédiaire

important entre ce dernier et le groupe social du patient.

CHAPITRE III : LA METHODOLOGIE

21

1. Description de devis de recherche :

Le devis méthodologique est un ensemble d’éléments qui tentent de répondre

méthodologiquement à la question de recherche. C’est un plan détaillé permettant

l’étude des composantes de la PEC sociale en psychiatrie (Famille, communauté, et

institutions), sur le contexte local de l’étude à travers des utiles technique

d’investigation.

1.1- Type de recherche :

L’étude est de type exploratoire descriptif quantitatif (niveau I). Elle tente

d’explorer et de décrire la prise en charge sociale d’un malade mentale dans la

province de Tétouan.

1.2- Population à l’étude :

L’exploration de la PEC sociale en psychiatrie a suscité l’investigation dans le

contexte de l’étude par différentes méthodes et selon plusieurs sources ; le personnel

de l’hôpital psychiatrique ERRAZI de Tétouan était l’une de ces sources.

L’étude a comporté 21 infirmiers, qui représentent, en fait, la population totale

(échantillon comportant 100% de la population). Ce chiffre est expliqué par le nombre

réduit du corps paramédical qui travaille dans cet hôpital.

En effet, les 21 infirmiers sont répartit comme suit ;

- 1 assistante sociale.

- 1 surveillant général du service hommes.

- 2 Infirmiers Chefs (S. hommes / S. femmes).

- 17 infirmiers et infirmières.

Puis, notre travail a suscité, aussi, pour la triangulation des données, l’étude de

50 patients suivis en postcure (à travers l’entretien avec leurs familles), ce nombre

représente 56% des patients hospitalisés à l’hôpital psychiatrique ERRAZI de Tétouan

qui sont au nombre de 90 ; ce pourcentage est assez significatif pour l’étude.

CHAPITRE III : LA METHODOLOGIE

22

En fait, la PEC sociale est un élément de base qui permet de compléter la PEC

globale du patient après la sortie de l’hôpital, ainsi la population étudiée est une

population qui était suivie en postcure après l’achèvement du séjour hospitalier qui,

généralement, ne dépasse pas 15 jours.

En résumé :

- Les cas étudiés étaient suivi en postcure, période dans laquelle

l’approche sociale doit être appliquée.

- L’échantillon étudié opte pour une précision significative avec 56%

de la population totale.

Et, finalement, l’investigation a touché aussi la société civile qui travail en

matière de la PEC sociale des malades mentaux à Tétouan, à savoir l’association

SANAD.

1.3- Milieu de l’étude :

Le milieu de recherche est l’hôpital psychiatrique ERRAZI de Tétouan, il est

choisi car il est le seul hôpital dans la région, il est accessible et il comporte un nombre

important de patients. En plus, c’est le contexte d’où émane l’irritation de l’étude et

qui présente un terrain propice pour étudier cette problématique.

Il comporte la population de personnel de santé à étudier, et c’est un point de

contact avec les familles des patients grâce au suivi postcure qu’il leur présente.

1.4- Description des instruments de mesure :

Le questionnaire (annexe n°1) a été choisi pour l’étude comme outil de collecte

des données auprès de la population à l’étude (personnel paramédical de l’hôpital

ERRAZI de Tétouan).

Le questionnaire est un instrument de mesure qui traduit les objectifs de l’étude

en des variables mesurables. Il permet d’organiser, de normaliser et de contrôler les

données de telle sorte que les informations recherchées puissent être récoltées de

manière exacte, c’est un outil qui n’est pas coûteux et nécessite peu d’habiletés de

celui qui le fait passer, il permet d’obtenir des informations auprès d’une population

CHAPITRE III : LA METHODOLOGIE

23

très vaste et il procure par son caractère anonyme le sentiment de sécurité chez les

participants à l’étude ce qui motive plus leur participation.

Dans l’étude il est utilisé pour décrire la PEC sociale d’un malade mental en

psychiatrie en général et dans l’hôpital ERRAZI plus particulièrement, il est

administré au personnel de ce dernier afin d’explorer leurs différents avis sur les

variables à l’étude. Le questionnaire est composé de 16 questions dont 15 questions

sont fermés, dichotomique et à choix multiples, classées parmi les 4 items suivants :

- Généralités sur la prise en charge sociale d’un malade mental.

- La prise en charge sociale dans l’Hôpital Psychiatrique de Tétouan.

- Le rôle de la famille dans la prise en charge sociale d’un malade

mental.

- Le rôle de la société civile dans la prise en charge sociale d’un

malade mental.

Enfin le questionnaire est clôturé par une question ouverte portant aux

recommandations et suggestions des participants pour l’amélioration de la variable

principale à l’étude qui est la PEC sociale en psychiatrie.

L’entretien semi-structuré (annexe n°2) a été élaboré pour recueillir la

perception des familles des patients suivis en postcure par l’hôpital ERRAZI sur la

PEC sociale du malade mental. Cet outil permet la triangulation des données issues de

la famille avec ceux provenant du personnel infirmier par le biais du questionnaire. Il

comporte 16 questions dont 14 sont fermés à choix multiples et dichotomiques, et

comporte aussi deux questions ouvertes dont une, recueillant les suggestions et

recommandations de la famille.

Un deuxième entretien semi structuré (Annexe n°3) est mené avec un

responsable de l’association SANAD, dont le but était de faire une triangulation des

données avec la perception du personnel infirmier et de la famille du malade mental

sur la contribution de la société civile en matière de la PEC sociale des malades

mentaux à la province de Tétouan.

CHAPITRE III : LA METHODOLOGIE

24

1.5- Description du plan d’analyse :

Les données collectées par le questionnaire administré au personnel et par

l’entretien semi-structuré mené avec les familles des malades, sont présentées sous

forme des graphiques en secteurs et en barres, par des fréquences relatives et

commentées. Tandis que les données de l’entretien semi structuré avec le responsable

de l’association sont présentées sous forme d’une analyse qualitative incluant des

« verbatim » dans la synthèse des réponses de l’interviewé.

2. Aspects éthiques :

Les mesures entreprises pour respecter les aspects éthiques de l’étude se

résument comme suit ; le questionnaire a été distribué après un consentement libre et

éclairé avec le personnel de l’hôpital ERRAZI de Tétouan, Les droits suivants ont été

bien garantis pour ces derniers à savoir l’information, l’autodétermination, la

confidentialité et le respect de l’anonymat. Les mêmes principes éthiques ont été

abordés auprès de la population interviewés.

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

25

1. Résultats du questionnaire mené avec le personnel de l’hôpital

psychiatrique ERRAZI de Tétouan :

1.1- Généralités sur la PEC sociale d’un malade mental

Graphique.1 : Proportion des infirmiers ayant des notions sur la prise en charge sociale

d’un malade mental

Commentaire : Plus de 1/4 du personnel infirmier participant à l’étude n’ont pas des

notions sur la PEC sociale d’un malade mental.

Graphique.2 : Proportion des infirmiers ayant une formation en matière de la PEC

sociale d’un malade mental

Commentaire : Presque la moitié du personnel infirmier (47%) participant à l’étude

n’a pas profité de la formation en matière de la PEC sociale d’un malade mental.

73.30%

26.70% Notions sur la PEC

sociale

Absence de notions

sur la PEC sociale

53.3%

46.7%

Fig.2 :Formation en

matière de la PEC sociale

d'un malade mental

Absence de formation

en matière de la PEC

sociale d'un malade

mental

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

26

Graphique.3 : Nature de la formation en matière de la PEC sociale d’un malade mental reçue par le personnel infirmier

Commentaire : Parmi les infirmiers participant à l’étude qui ont bénéficié de la

formation en matière de la PEC sociale d’un malade mental, le ¾ l’ont profité comme

formation de base, alors que seulement le ¼ se sont répartis à proportions égales entre

ceux qui l’ont fait à travers la formation continue et les autres qui l’ont fait à travers

l’auto-formation.

Graphique.4 : Effets thérapeutiques par l’approche sociale en psychiatrie selon la

perception du personnel infirmier

Commentaire : Presque la totalité du personnel infirmier (93%) participant à l’étude a

affirmé l’existence des effets thérapeutiques par l’approche sociale.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Formation de base

Formation continue

Auto-formation

Autres

93.30%

6.70%L'approche sociale en

psychiatrie avec des effets

thérapeutiques

L'approche sociale en

psychiatrie sans effets

thérapeutiques

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

27

Graphique.5 : Les buts de l’approche sociale en psychiatrique selon la perception du personnel

infirmier

Commentaire : Parmi les infirmiers participant à l’étude qui ont reconnu les effets

thérapeutiques par l’approche sociale, 43% déclarent que le but de la PEC sociale en

psychiatrie est la réadaptation et la réinsertion sociale, tandis que 29% parle du

développement de la personnalité et des moyens de tolérance comme finalité de cette

PEC. Seulement 14% considèrent que le but derrière la PEC sociale est la modification

des comportements pathologiques à l’encontre de la société, d’autres réponses (14%) ont

évoqué d’autres buts tels que la prévention des rechutes, et la garantie de l’observance

thérapeutique.

Graphique.6 : La place de l’approche sociale dans la PEC globale d’un malade mental selon la

perception des infirmiers

La modification des

comportements

pathologiques à

l’encontre de la société

La réadaptation et la

réinsertion sociale

Le développement de la

personnalité et des

moyens de tolérance

Autres

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%

40,00%

45,00%

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

une place primaire une place secondaire

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

28

Commentaire : Près de ¾ du personnel (73%) participant à l’étude, ont jugé généralement l’approche sociale d’un malade mental avoir une place primaire dans la PEC globale.

Graphique.7 : La nature de la démarche de la PEC social d’un malade mental selon la perception des infirmiers

Commentaire : 40 % des infirmiers participant à l’étude ont affirmé que la PEC sociale

d’un malade mental est une démarche multidisciplinaire, 20% la considèrent comme

une démarche collective et communautaire, tandis que les autres ont mentionné

successivement que c’est une démarche médicale (13%), et une démarche de soins

infirmiers (13%). D’autres propositions mentionnent que c’est une démarche

thérapeutique qui fait partie de l’hygiène mental, du rôle de la famille et du rôle de

l’assistant social.

Graphique.8 : Impact de l’absence de la PEC sociale sur le projet thérapeutique du malade mental selon la perception des infirmiers

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%

40,00%

45,00%

Une démarche

de soins infirmiers

Une démarche

médicale

Une démarche

collective et

communautaire

Une démarche

multidisciplinaire

Autres

66.70%

33.30%

L'absence de la prise en

charge sociale peut

entraver le projet

thérapeutique du patient

L'absence de la prise en

charge sociale ne peut

pas entraver le projet

thérapeutique du patient

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

29

Commentaire : D’une part, près des 2/3 du personnel infirmier participant à l’étude

affirment que l’absence de la PEC sociale fait obstacle au déroulement du projet

thérapeutique du patient par la favorisation des rechutes, le rejet familial, l’absence de

la réinsertion et la réadaptation sociale, l’augmentation de la durée de séjour et le

manque de stabilisation sur le plan psychique et comportemental. Ils affirment aussi

que la PEC sociale permet la réalisation d’un projet thérapeutique optimal et global et

l’augmentation de la tolérance du malade vis-à-vis de la maladie mentale. Le 1/3 du

personnel infirmier restant ne considère pas que l’absence de la PEC sociale constitue

une entrave thérapeutique.

Graphique.9 : Les facteurs entravant la PEC sociale d’un malade mental selon la perception des infirmiers

Commentaire : Le degré de connaissance en matière de la maladie mentale est un

facteur entravant la PEC sociale selon la perception de 27% du personnel infirmier

participant à l’étude. Ensuite, viennent des facteurs tels que le nombre des malades

dans une même famille, le niveau socioéconomique et d’éducation des familles.

D’autre facteurs s’ajoutent, à savoir la notion de chronicité, de biorésistance,

l’inflation des effets secondaires des psychotropes, les conditions de vie précaires,

l’utilisation des drogues et des psychodysleptiques ; et la non acceptation de la maladie

de la part des familles.

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

Le nombre des

malades dans une

même famille

Le niveau

socioéconomique

des familles

Le niveau

d’éducation des

familles

Le degré de

connaissance en

matière de la

maladie mentale

Autres

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

30

1.2- La prise en charge sociale dans l’Hôpital Psychiatrique de Tétouan

Graphique.10 : L’intégration de la composante de la PEC globale des patients au

niveau de l’hôpital Psychiatrique de Tétouan selon la perception des infirmiers

Commentaire : Près de 2/3 du personnel infirmier participant à l’étude, affirment qu’ils

n’intègrent en aucun cas la composante sociale dans la PEC globale des patients.

Graphique.11 : Les modalités de l’intégration de la composante de la PEC globale des patients au niveau de l’hôpital Psychiatrique de Tétouan selon la perception des infirmiers

Commentaire : Parmi les infirmiers participant à l’étude et ayant affirmé que l’hôpital

psychiatrique intègre la composante sociale dans la PEC globale des patients, 80%

mentionnent que cela se fait anarchiquement, tandis que 20% mentionne qu’il se fait

selon un plan précis.

33.30%

66.70%

L'intégration de la

composante sociale dans

la prise en charge globale

du patient

La non intégration de la

composante sociale dans

la prise en charge globale

du patient

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

Un plan bien précis Anarchiquement

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

31

Graphique.12 : Les moyens de l’intégration de la composante sociale de la PEC globale des patients au niveau de l’hôpital Psychiatrique de Tétouan selon la perception des infirmiers

Commentaire : Selon la perception des infirmiers, ayant affirmé que l’hôpital psychiatrique

intègre la composante sociale dans la PEC globale des patients, l’implication des familles et

des proches des malades ( 40% des affirmations) et autres moyens (40% des affirmations)

tels que la propre initiative du personnel et de l’équipe de soins, le suivi de la prise de

traitement hospitalier et extrahospitalier, et la sensibilisation sur les risques de la

consommation des drogues, sont les principales voies de l’intégration de la composante

sociale dans la PEC globale au niveau de l’hôpital psychiatrique. Alors que 20% des

affirmations parlent de la coordination avec les organismes de relai social

Graphique.13 : Les causes de l’absence de l’approche sociale dans la prise en charge

globale du patient au niveau de l’hôpital psychiatrique de Tétouan selon la perception des

infirmiers

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

L'imlication des familles

et des proches des

malades

La coordination avec des

organismes de relai

social

Autres moyens

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

Manque

d’infrastructures

Nombre élevé des

patients

Manque du personnel

formé dans la matière

Autres

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

32

Commentaire : La moitié des infirmiers participant à l’étude, parmi ceux qui ont nié

l’intégration de la composante sociale dans la PEC globale du patient, affirment que cela est

due principalement à un manque du personnel formé dans la matière, tandis que les autres

affirment qu’elle est due au manque d’infrastructure (20%) et au nombre élevé des patients

(20%). Seulement une minorité de (10 %) des infirmiers participant à l’étude qui ont signalé

l’inexistence d’un plan d’action hospitalier en matière de la PEC sociale.

Graphique.14 : La réalisation des sorties d’essai des patients selon la perception des infirmiers :

Commentaire : Presque ¾ du personnel infirmier participant à l’étude, affirment qu’ils

ne font pas de sorties d’essai des patients.

Graphique.15 : Préparation des malades à la sortie de l’hôpital selon la perception des infirmiers

Commentaire : La totalité du personnel infirmier préparent les malades à la sortie.

26.70%

73.30%

Sorties d'essaie pour

les patients

Absence de sorties

d'essaie pour les

patients

100%Ceux qui préparent

les malades à la sortie

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

33

1.3- Le rôle de la famille dans la prise en charge sociale d’une malade

mental :

Graphique.16 : Le rôle de la famille dans la prévention de la maladie mentale selon la perception du personnel infirmier

Commentaire : D’après 80% du personnel infirmier participant à l’étude, le rôle de la

famille dans la prévention de la maladie mentale est un rôle primordial, tandis qu’il est

secondaire pour 13%, et sans importance pour 7%.

Graphique.17 : La sensibilisation et l’éducation des familles sur l’importance de leurs rôles dans la PEC sociale de leurs malades selon la perception du personnel infirmier

Commentaire : 80% des infirmiers participant à l’étude déclarent qu’ils font

la sensibilisation et l’éducation des familles sur l’importance de leurs rôles dans la prise en

charge de leurs malades.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

Primordial

Secondaire

Sans

importance

80%

20%

Présence de la

sensibilisation et

l'éducation des familles

sur l’importance de leurs

rôles dans la prise en

charge de leurs malades

Manque de la

sensibilisation et

l'éducation des familles

sur l’importance de leurs

rôles dans la prise en

charge de leurs malades

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

34

Graphique.18 : Les moyens de la sensibilisation et l’éducation des familles sur l’importance

de leurs rôles dans la PEC sociale de leurs malades selon la perception des infirmiers

Commentaire : Parmi les infirmiers participant à l’étude qui ont affirmé qu’ils

sensibilisent les familles des patients, 67% affirment que la sensibilisation et

l’éducation des familles sur l’importance de leurs rôles dans la PEC sociale de leurs

malades se fait aléatoirement et sans planification. 8% déclarent qu’elle se fait par le

biais d’une unité d’accueil et d’information, la même proportion par des visites à

domicile et au moment de la visite des familles à l’entrée et à la sortie des malades. En

parallèle aucune réponse n’a signalé l’existence des séances d’éducation dans

l’hôpital.

Graphique.19 : La provenance des consignes pour la sensibilisation et l’éducation des

familles sur l’importance de leurs rôles dans la PEC sociale de leurs malades selon la

perception des infirmiers

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%Par l’organisation des séances

d’éducation dans l’hôpital

Par le biais d’une unité d’accueil et

d’information

Par des visites à domicile

Aléatoirement et sans planification

Par d’autres méthodes : à préciser

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

Suite à des consignes

médicales

Suite à des consignes de

l’infirmier chef de service

Suite à des consignes du

pôle de soins infirmiers

Suite à votre propre

initiative

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

35

Commentaire : Parmi les infirmiers participant à l’étude et qui affirment qu’ils

sensibilisent les familles des patients, 67% affirment que cela se fait suite à leur propre

initiative, 17% affirment qu’elle se fait suite à des consignes médicales, et le reste se

sont répartis à proportions égales (8%) entre ceux qui ont affirmé qu’elle se fait suite à

des consignes de l’infirmier chef de service et ceux qui ont affirmé qu’elle se fait suite

à des consignes du pôle de soins infirmiers.

Graphique.20 : L’influence de la famille sur le projet thérapeutique du patient selon la perception des infirmiers

Commentaire : 87% des infirmiers participant à l’étude, affirment que la famille peut

être un facteur qui peut interrompre et nuire au projet thérapeutique du patient dans des

conditions tels que ; le non-respect du traitement prescrit et du rendez-vous des

consultations, le rejet familial, le niveau économique précaire, et l’intervention des

familles pour faire sortir leurs malades contre avis médical.

Graphique.21 : L’intégration des familles dans l’élaboration et l’application du projet

thérapeutique de leurs patients selon la perception des infirmiers

86.60%

13.40%

La famille peut être un

facteur qui peut interrompre

et nuire au projet

thérapeutique du patient

La famille ne peut pas être

un facteur qui peut

interrompre et nuire au

projet thérapeutique du

patient :

46.60%53.40%

Présence de l’intégration des

familles dans l’élaboration et

l’application du projet

thérapeutique de leur patient

Absence de l’intégration des

familles dans l’élaboration et

l’application du projet

thérapeutique de leur patient

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

36

Commentaire : Plus que la moitié du personnel infirmier participant à l’étude (47%)

n’intègre pas les familles dans l’élaboration et l’application du projet thérapeutique de

leur patient.

Graphique.22 : Les buts de l’intégration des familles dans l’élaboration et l’application du projet thérapeutique de leurs patients :

Commentaire : Parmi les infirmiers participant à l’étude et ayant affirmé qu’ils intègrent les

familles des patients dans l’élaboration du projet thérapeutique de leurs patients, 43%

affirment que le but de cette intégration est de diminuer la durée de l’hospitalisation, 29%

annoncent qu’il y a un autre but qui est la prévention des risques relatifs à la consommation

des drogues, le reste affirment que c’est afin de garantir l’observation thérapeutique (14%)

et de prévenir le rejet familial (14%).

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%

40,00%

45,00%Garantir l’observation

thérapeutique

Prévenir le rejet familial

Diminuer la durée

d’hospitalisation

Prévenir les rechutes

Autres

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

37

Graphique.23 : Les motifs de la non-intégration des familles dans l’élaboration et l’application du projet thérapeutique de leurs patients selon la perception des infirmiers

Commentaire : Parmi les infirmiers participant à l’étude qui ont affirmé ne pas intégrer les

familles dans l’élaboration et l’application du projet thérapeutique de leur patient, la moitié

ont mentionné que c’est à cause du manque du personnel, ¼ que c’est à cause du rejet

familial et la négligence des familles, et 1/8 que c’est à cause du manque du temps. Tandis

que 1/8 ont affirmé qu’il y a d’autres motifs tels que l’absence du projet thérapeutique

individualisé prédéfini pour chaque patient et le manque d’infrastructures et de la formation

continue.

1.4- Le rôle de la société civile dans la prise en charge d’un malade

mental :

Graphique.24 : Le partenariat avec les organismes de la société civile en matière de la PEC sociale selon les infirmiers participant à l’étude

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Le rejet familial et la négligence

des familles

Manque du Temps

Manque de personnel

Autres

6.40%

93.60%

Le taravail en partenariat

avec les organismes de la

société civile en matière de

la PEC sociale

L'absence du taravail en

partenariat avec les

organismes de la société

civile en matière de la PEC

sociale

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

38

Commentaire : La quasi-totalité du personnel de l’hôpital psychiatrique (94%)

affirment qu’il ne travaille pas en partenariat avec les organismes de la société civile

en matière de la PEC sociale.

2. Résultat de l’entretien mené avec les familles des malades suivis en

postcure à l’hôpital psychiatrique ERRAZI de Tétouan :

Graphique. 25 : La représentation de l’hôpital psychiatrique selon la perception des familles interviewées

Commentaire : L’hôpital psychiatrique représente pour 87% des familles interviewées un

centre pour la thérapie, le reste s’est réparti à proportions égales entre ceux qui le voient

comme mesures disciplinaires pour le patient et ceux qui le voient comme solution pour se

débarrasser de leur souffrance avec le malade.

Graphique.26 : La participation de la famille sur le rôle de la PEC sociale d’un malade mental selon la perception des familles interviewées

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00% Centre pour la thérapie

Des mesures disciplinairespour le patient

Une solution pour ledébarrassement de lasouffrance avec le patient

Une représentation asilaire

Autres

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

39

Commentaire : Presque la totalité (97%) des familles interviewées reconnaît que leur rôle

dans la PEC de la maladie mentale est primordial, alors que le reste le voie secondaire.

Graphique.27 : Le recours privilégié par la famille lors du début de la maladie mentale de leur proche selon la perception des familles des patients interviewée

Commentaire : Presque la moitié (40%) des familles interviewées annonce qu’elle

avait recours -lors du début de la maladie de leur proche- au secteur informel, dont

42% affirment que c’est par conviction personnelle, la même proportion mentionnent

que c’est grâce à une expérience réussite d’un proche, le reste (16 %) note que le motif

est d’ordre économique. Tandis que 60% des familles participant à l’entretien

annoncent qu’elles avaient recours à l’hôpital.

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

primordiale

Secondaire

Sans

importance

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

Hôpital Secteur informel Les motifs du

choix du secteur

informel

D'ordre économique

Expérience réussite d'un proche

Par conviction personnelle

42%

42%

16%

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

40

Graphique.28 : La Sensibilisation et l'éducation des familles sur le rôle dans la PEC du malade mental selon la perception des familles des patients interviewées

Commentaire : 70% des familles interviewées sont sensibilisées et éduquées sur leur rôle

dans la PEC du malade mental, 30% ne le sont pas.

Graphique 29 : L’occasion de la sensibilisation et l'éducation des familles sur le rôle dans la PEC du malade mental selon la perception des familles des patients interviewées :

Commentaire : La totalité des familles interviewées ayant affirmées être sensibilisées sur

leur rôle dans la PEC du malade mental ; ont affirmé qu’elles reçoivent cette sensibilisation

à l’entrée du patient, lors des visites au niveau de l’hôpital, et à la sortie du patient.

Graphique.30 : Thème de la sensibilisation et l'éducation des familles sur le rôle dans la PEC du malade mental selon la perception des familles des patients interviewées

70%

30%

Présence de laSensibilisation etl'éducation de la famillesur leur rôle dans la PECdu malade mental

Absence de laSensibilisation etl'éducation de la famillesur leur rôle dans la PECdu malade mental

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

La participation aux séances

éducatives organisées au niveau de

l'Hôpital

Lors de la visite d'équipe soignant à

domicile

Le biais d'une unité d'accueil et

d'information de l'Hôpital

Des associations

Autres

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

41

Commentaire : 86% des familles interviewées et ayant affirmées être sensibilisé, annoncent

que la sensibilisation et l’éducation portent sur le traitement, et 14% d’entre eux qu’elle

porte sur la nature et l’évolution de la maladie mentale.

Graphique.31 : L’importance de l’accompagnement et de la présence de la famille du malade selon la perception des familles des patients interviewées

Commentaire : La quasi-totalité (94%) des familles participées à l’entretien reconnaissent

que l’accompagnement du malade est un facteur clé de la réussite thérapeutique.

Graphique.32 : Les types de l’accompagnement du malade selon la perception des familles des patients interviewées

0,00%20,00%40,00%60,00%80,00%

100,00%

Nature etl'evolution de lamaladie mentale

Le traitement dela maladiementale

Comportementface aux

symptomes de lamaladi mentale

Autres

93,30%

6,70%L’accompagnement du

malade est un facteur

important de la réussite

thérapeutique

L’accompagnement du

malade n'est pas un facteur

important de la réussite

thérapeutique

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

42

Commentaire : Parmi les familles reconnaissant la nécessité de l’accompagnement

social de leur malade, 64% de leurs réponses mentionnent que le type

d’accompagnement doit être thérapeutique, 61% psychologique, 54% économique, et

46% qu’il doit être social, alors que 14% des réponses qui mentionnent que

l’accompagnement doit être global et intégré.

Graphique.33 : L'implication de la famille par le personnel dans l’élaboration du projet thérapeutique selon la perception des familles des patients interviewées

Commentaire : 77% des familles qui ont participé à l’interview déclarent qu’elles sont

impliquées par le personnel soignant dans le projet thérapeutique du malade mental,

tandis que le reste affirme qu’elles ne les sont pas.

Graphique.34 : Proportions des buts de l'implication de la famille dans l’élaboration des projets thérapeutiques selon la perception des familles des patients interviewées

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Thérapeutique Psychologique Global et intégré social Economique

76,70%

23,30%impliqué

nonimpliqué

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

43

Commentaire : La garantie de l’observance thérapeutique représente 87% des déclarations

des familles interviewées, la prévention du rejet familial représente 61%, la prévention des

rechutes représente 57%, et finalement la diminution de la durée d’hospitalisation représente

52%.

Graphique.35 : Existence ou non d’un établissement extrahospitalier chargé de l’accompagnement du malade mental et son suivi après la sortie de l’hôpital selon la perception des familles des patients interviewées

Commentaire : La totalité des familles participant à l’interview affirme la non-existence

d’un établissement extrahospitalier qui accompagne le patient et le suit après sa sortie de

l’hôpital.

Graphique.36 : Aide ou soutien financier à la maladie mentale selon la perception des familles des patients interviewées

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Garantir l'observation

thérapeutique

Prévenir le rejet familial Prévenir les rechutes Diminuer la durée de

l'hospitalisation

100%

Absence d’un établissement

extrahospitalier chargé de

l’accompagnement du

malade mental et son suivi

après la sortie de l’hôpital

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

44

Commentaire : La totalité des familles qui a participé à l’entretien affirme qu’elle ne reçoit

pas une aide ou un soutien financier à la maladie mentale.

3. Résultat d’entretien avec un responsable d’une association des malades

mentaux :

Un entretien est mené avec un responsable ressource dans la seule association

qui travaille dans le domaine de la prise en charge sociale des malades mentaux dans

la province de Tétouan. Le résultat de cet entretien est synthétisé comme suit :

Concernant le pacte de partenariat formalisé entre l’association et l’Hôpital

psychiatrique ERRAZI de Tétouan, le responsable a affirmé que la « dite » association

a signé une convention de partenariat pour une collaboration en matière de la prise en

charge des malades mentaux, cette convention était signé en octobre 2005 et

renouvelée en Avril 2013. Les axes de coopération concernent essentiellement

l’organisation des visites des patients hospitalisés pour le soutien psychologique, le

suivi de ces derniers à domicile et le soutien financier pour l’achat des médicaments

qui ne sont pas délivrés à l’hôpital pour certains patients.

« Ces interventions sont insuffisantes pour améliorer la PEC sociale des

malades mentaux et pour soutenir les malades et leurs familles » évoque le

responsable. Il ajoute que cela est dû essentiellement au manque financier de la part de

100%

Absence d'une aide

ou un soutien

financier à la

maladie

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS

45

l’état, la stigmatisation de la maladie mentale dans la société marocaine et le manque

des ressources humaines spécialisés dans le domaine sociale et qui peut collaborer

avec l’association.

Le responsable de l’association a proposé des suggestions pour l’amélioration

de la PEC des malades mentaux. Il évoque à ce fait : « Il faut mettre à la disposition de

l’association des moyens financiers afin de pouvoir prendre en charge un nombre

élevé des familles qui en ont besoin. Il faut aussi encourager la création d’autres

organismes civiles qui travailleraient dans le domaine sociale de la psychiatrie, en

plus il faut que les responsables sur la santé mentale fassent plus d’efforts pour lutter

contre la stigmatisation et la discrimination des malades mentaux à savoir des

caravanes de sensibilisation et éducation pour les citoyens, et finalement il faut que

les personnes spécialisées en matière de la psychiatrie s’impliquent dans le travail

social associatif ».

CHAPITRE V : DISCUSSION DES PRINCIPAUX RESULTATS

45

1. Interprétation des principaux résultats :

D’après les résultats de l’investigation on remarque que dans l’hôpital

Psychiatrique de Tétouan plus de 1/4 du personnel n’ont même pas des notions sur la

PEC sociale d’un malade mentale, en plus seulement la moitié du personnel ont reçu

une formation sur cette approche, alors que le reste n’en ont pas profité.

Ces résultats pourraient être dus à ce que la formation continue ne couvre pas

suffisamment sur les thèmes en relation avec la PEC sociale du malade mental.

En revanche, la quasi-totalité du personnel infirmier participant à l’étude

s’avère être conscient de l’importance de la PEC sociale du malade mental sur tous les

niveaux que ce soit du point de vue du développement de la personnalité, des moyens

de tolérance ou de la modification des comportements pathologiques à l’encontre de la

société. En contrepartie et selon la même perception du personnel infirmier, l’absence

de l’approche sociale entrave le projet thérapeutique du malade.

Quant à l’approche adoptée par la PEC sociale, il s’est avéré qu’elle est

multidisciplinaire, collective et communautaire selon la perception de plus de la moitié

du personnel infirmier participé à l’étude, ce qui est concordant avec les résultats

théoriques de l’étude menée par Morin (2006) qui a conclu que l’approche sociale se

constitue de trois dimensions à savoir la famille, la communauté et les institutions

gouvernementaux.

Explorant les facteurs entravant le processus de l’approche sociale en

psychiatrie, la perception du personnel infirmier cite le degré de connaissances de la

famille et des proches du malade en matière de la maladie mentale, le niveau

socioéconomique et d’éducation de ces derniers, le nombre des malades dans une

même famille et la problématique relative aux médicaments comme des principaux

facteurs.

A propos de l’application de cette composante sociale dans l’hôpital

psychiatrique de Tétouan, plus de la moitié du personnel infirmier affirme que cette

composante ne s’intègre pas dans la PEC globale des patients sous prétexte du manque

du personnel. Cette situation, nécessite une réflexion de la part des responsables vis-à-

CHAPITRE V : DISCUSSION DES PRINCIPAUX RESULTATS

46

vis de cette problématique afin d’optimiser la PEC du malade mental au niveau de

l’hôpital psychiatrique en vue de la rendre globale et intégrée.

En parallèle, le personnel qui affirme l’intégration de la composante sociale

dans la PEC des malades, déclare qu’elle se réalise d’une manière anarchique se

focalisant surtout sur l’implication des familles et des proches des malades et dans

certains cas, sur la coordination avec des organismes sociaux civils malgré leur rareté

dans la province. Cela indique que, d’une part, l’hôpital n’a pas une démarche précise

pour la réalisation de la PEC sociale de ses malades et même si cela est réalisé, il est

fait sans planification ni organisation préalables. De l’autre part, la province de

Tétouan manque d’organismes civils travaillant en matière de la PEC sociale des

malades mentaux.

Près de ¾ du personnel infirmier affirme que l’hôpital ne réalise pas les sorties

d’essais afin de mesurer le degré de réinsertion et réadaptation sociales des patients

auprès de leurs familles tandis que la totalité du personnel affirme que les patients ne

sont pas préparés pour la sortie définitive et que celle-ci se fait à l’improviste et sans

préparation. Cet état de chose, pourrait être un motif consistant derrière l’échec du

processus de réinsertion sociale du malade mental auprès de son contexte familial et

par la suite, l’échec du projet de désinstitutionalisation de l’établissement

psychiatrique manifesté par le recours fréquent du malade à l’hospitalisation.

D’après les résultats de l’investigation, le rôle de la famille s’avère primordial

dans la prévention de la maladie mentale. Ce résultat est approuvé par une majorité

écrasante du personnel infirmier de l’hôpital psychiatrique de Tétouan et la quasi-

totalité des familles interviewées. Cette même importance attribuée à la famille par le

personnel de l’hôpital concorde avec les données recueillies dans la phase

conceptuelle, qui classe la famille parmi les éléments de base de l’approche sociale en

psychiatrie (Deleu, 2004).

Par ailleurs les données indiquent que 20% du personnel ne sensibilise pas les

familles sur leur rôle devant leurs patients. Or, 80% du personnel qui sensibilisent les

familles des patients, le fait aléatoirement et par leur propre initiative. Ce résultat

CHAPITRE V : DISCUSSION DES PRINCIPAUX RESULTATS

47

interroge les intervenants en matière de la sensibilisation de la famille à ce qu’ils

adoptent un projet éducatif sensibilisant les familles sur leur rôle dans la PEC sociale

du malade tout en répondant à leurs besoins d’une manière rationnelle et organisée.

De plus 70% des familles interviewées, notent que la sensibilisation et

l’éducation de la famille se font lors de l’entrée du patient, au moment de visites au

niveau de l’hôpital psychiatrique et lors de la sortie du patient. Or, cette sensibilisation

porte uniquement sur les aspects thérapeutiques et sur la nature et l’évolution de la

maladie mentale alors qu’elle devrait toucher la tridimensionnalité de la PEC globale

et intégrée en psychiatrie.

Cette même dimension de PEC qui a été exprimé sous forme de besoin

d’accompagnement psychologique, de suivi thérapeutique et de soutien financier, a été

ressentie par la quasi totalité des familles.

En parallèle, il s’est avéré que la moitié du personnel infirmier considère que

l’implication de la famille dans l’élaboration du projet thérapeutique de l’hôpital est

nécessaire, ce qui est appuyé par la plus part des familles interviewées qui déclarent

être impliquées dans cette perspective thérapeutique. Cette implication vise, selon la

perception du personnel infirmier la réduction de la durée d’hospitalisation et par la

suite, la réussite du processus de réinsertion sociale des malades mentaux auprès des

familles et de leur entourage ainsi que la garantie de l’observance thérapeutique et la

prévention du rejet et des rechutes liés au traitement.

Contrairement à cette finalité d’intégration des familles dans le projet

thérapeutique du malade, presque la moitié du personnel mentionne quelques limites

telles que, le manque du personnel et le rejet familial qui pourraient, selon la plus part

d’entre eux, constituer parfois un facteur nuisible pour le processus de guérison du

patient.

Explorant le rôle des organismes associatifs dans la PEC sociale du malade

mental, les résultats de l’étude ont conclue que le personnel de l’hôpital psychiatrique

à l’unanimité, ont relevé qu’ils ne travaillent pas en partenariat avec les organismes

civils en matière de la PEC sociale des malades mentaux. En plus, la totalité des

CHAPITRE V : DISCUSSION DES PRINCIPAUX RESULTATS

48

familles interviewées ne reconnaissent pas qu’il existe un appui associatif en matière

de la PEC sociale des malades mentaux.

Paradoxalement à cette conclusion, un responsable ressource d’une association

chargée de la PEC sociale des malades mentaux dans la province de Tétouan déclare

qu’il existe un pacte de partenariat entre l’association et l’hôpital psychiatrique en

matière de soutien psychologique et financier et du suivi thérapeutique du malade.

Certes, ces éléments sont très essentiels pour la concrétisation de l’approche

sociale en psychiatrie, mais restent insuffisants dans le contexte de l’étude vue les

problèmes financiers dont souffre l’association en plus du manque des organismes

civils s’occupant de ce travail dans la province de Tétouan.

En grosso modo, l’étude de la PEC sociale des malades mentaux a soulevé

plusieurs défaillances qui touchent plusieurs aspects à savoir, la dimension famille,

institution et communauté. Cette situation exige une réflexion approfondie et adoptant

une approche participative en vue de formuler des suggestions d’amélioration faisant

intégrer tous les avis des intervenants suscités ce qui a été proposé comme premier pas

par cette étude.

2. Description des forces et limites de l’étude :

2.1- Forces :

- L’étude constitue une première ébauche sur le sujet de la PEC sociale du

malade mental dans le contexte local de cette recherche.

- La pertinence de la problématique étudiée étant donné que la santé mentale est

une priorité nationale, régionale et locale.

- L’étude a opté pour la triangulation des sources et des méthodes de collecte de

données.

2.2- Limites :

- Existence d’un biais incontrôlable affectant les résultats de l’étude, en relation

avec le critère de désirabilité sociale chez le personnel de l’hôpital ERRAZI.

CHAPITRE V : DISCUSSION DES PRINCIPAUX RESULTATS

49

- L’étude a été réalisée dans un bref temps qui ne dépasse pas 6 mois ce qui n’a

pas permis de réaliser des entretiens auprès de certains responsables, à titre

d’exemples le Directeur et le responsable de la formation continue de l’hôpital

psychiatrique ERRAZI.

- La rareté des écrits nationaux qui traite la thématique de l’approche sociale en

psychiatrie.

3. Présentation des implications :

Cette étude constitue une première ébauche sur la description de l’approche

sociale en psychiatrie dans la province de Tétouan (hôpital ERRAZI). Elle a été menée

au contexte de ce dernier qui est un hôpital régional qui s’occupe de la PEC des

malades mentaux dans la région. Les résultats de cette enquête exhaustive auront des

implications importantes sur la recherche en domaine psychosocial, dans le sens où ils

constituent une base de données « scientifiques » sur la composante étudiée.

Les pistes de recherche qu’ouvre l’étude à sa « conclusion » constituent des

mines précieuses à explorer. L’étude débouche aussi sur une diversité de

recommandations touchant les différents niveaux d’intervention dans le système

sanitaire et social de la province en matière de la psychiatrie. Elles visent

principalement l’intégration de la composante sociale dans la PEC des patients dans

l’hôpital ERRAZI de Tétouan ainsi que le renforcement des ressources destinées au

travail social en psychiatrie.

Sur le plan pratique, la recherche propose une panoplie d’opportunités

d’amélioration concernant le travail du personnel à l’hôpital psychiatrique ERRAZI de

Tétouan notamment en ce qui concerne la formation et la sensibilisation du personnel

infirmier sur leur rôle clé et pivot quant à la réussite de la PEC sociale du malade

mental dans le contexte de l’étude ainsi que le rôle de la famille du malade, de la

société civile et des responsables de l’établissement hospitalier psychiatrique.

CHAPITRE V : DISCUSSION DES PRINCIPAUX RESULTATS

50

4. Les recommandations :

S’appuyant sur les avis des différents intervenants en matière de santé mentale à

la province de Tétouan, l’étude propose une gamme de recommandations et

suggestions pour l’application, le renforcement et l’amélioration des actions destinées

à intégrer la composante sociale de la PEC du malade mental dans les approches et les

projets thérapeutiques adoptés localement :

• Les recommandations concernant les responsables gouvernementaux et le

ministère de la santé :

- Il faut mettre à la disposition des associations qui s’occupent de la PEC sociale

des malades mentaux des moyens financiers afin de pouvoir prendre en charge

un nombre élevé des familles qui en ont besoin.

- Il faut développer la recherche en santé mentale en prenant mieux en compte

les dimensions, sciences sociales et sciences humaines, à côté des disciplines

biomédicales telles que les neurosciences.

- Il faut renforcer le travail autour de l’objectif prioritaire au niveau stratégique,

à savoir ; la lutte contre la discrimination et la stigmatisation de la psychiatrie,

de la santé mentale et des malades, afin de changer le regard de la société vis-

à-vis des malades mentaux.

- Il faut créer des fonctions, de type «thérapeutes en réhabilitation

psychosociale», intervenant en santé mentale communautaire, et de se disposer

d’ergothérapeutes et d’éducateurs.

- Il faut établir des programmes de formation en matière de la PEC sociale d’un

malade mental, que ce soit au cours de la formation de base du personnel

paramédicale ou bien au niveau formations continue pour ces derniers.

CHAPITRE V : DISCUSSION DES PRINCIPAUX RESULTATS

51

- Il faut poursuivre et accélérer le développement des groupes d’entraide

mutuelle, après une évaluation nationale de leur activité et de leur

fonctionnement, et leur attribuer la fonction de l’aide à la maladie pour les

patients nécessitants.

- Il faut encourager la création des organismes civils qui travailleraient dans le

domaine sociale en psychiatrie.

- Il faut se diriger vers une politique de création des organismes de relai social

intermédiaires entre l’hôpital psychiatrique et la société, tels que les

appartements thérapeutiques et maisons communautaires (ATMC) favorisant la

réadaptation du malade et facilitant sa réinsertion par le suivi médical et

infirmier et les visites à domicile de l’équipe soignante et aussi des maisons

sociales pour les malades en voie de guérisons et qui n’ont pas un domicile fixe

(les SDF).

- Il faut développer les structures et les activités autour de la réhabilitation

psychosociale et l’éducation thérapeutique, tel que la création d’une unité

spécialisé dans le suivi extrahospitalier dans l’hôpital psychiatrique.

- Il faut renforcer les effectifs des infirmiers en psychiatrie, assistants sociaux et

d’autres disciplines adoptant une prévision sur le moyen terme.

- Il faut renforcer les infrastructures institutionnels de relai extrahospitalier

(centre médico-psychologiques, centres de gestion d’urgences…).

- Il faut aider et soutenir financièrement les familles des malades mentaux

souffrantes.

• Les recommandations concernant l’hôpital psychiatrique :

- Il faut réaliser des séances d’information, d’éducation et de sensibilisation des

familles en matière de la PEC sociale à l’hôpital psychiatrique portant

CHAPITRE V : DISCUSSION DES PRINCIPAUX RESULTATS

52

notamment sur la nature de la maladie, ses complications, son traitement, le

rôle de la famille dans la PEC des patients, leur comportement face à leurs

malades en état critique et l’importance de l’accompagnement des patients en

période de la convalescence.

- Il faut améliorer l’hygiène des patients, et recommander aux patients et à leurs

familles le contrôle de l’abus de toxiques (alcool et drogues).

- Il faut établir un plan d’action hospitalier en matière de la PEC sociale en

adoptant une démarche participative et communautaire faisant intégrer les avis

de la famille et de la société civile.

- Il faut encourager et susciter le personnel de l’hôpital à réaliser des sorties

d’essai des patients pour la préparation du patient en vue de se réadapter.

- Il faut intégrer les familles dans l’élaboration et l’application du projet

thérapeutique de leurs patients.

- Il faut renforcer le travail de l’hôpital en partenariat avec la société civile en

matière de la PEC sociale de ses malades.

- Il faut assurer des prises en charge thérapeutiques et sociales au domicile du

patient.

CONCLUSION

53

L’exploration et la description de l’approche sociale en psychiatrie dans la

province de Tétouan a été une occasion pour mettre en lumière plusieurs points à

améliorer dans la PEC sociale des malades mentaux à Tétouan. Ces derniers

impliquent les trois niveaux d’intervention à savoir l’hôpital psychiatrique, la famille

du malade mental, la société civile ainsi que le niveau stratégique responsable de

l’élaboration de la politique nationale en matière de santé mentale.

En effet, il a été constaté un quasi convergence entre la perception du personnel

infirmier participant à l’étude et celles de la famille des malades quant à l’état de lieu

de la PEC sociale adoptée localement.

Or, ce qui est souhaité par l’étude est de voir corréler les volontés et les vouloir

faire pour une meilleure intégration de la composante sociale en matière de la

psychiatrie à la province de Tétouan. Cette entreprise commence tout d’abord par la

prise en compte de la présence des cas sociaux qui vivent le problème de réinsertion

sociale et du suivi thérapeutique extrahospitalier. Ensuite, viennent les actions à

entreprendre dans le cadre d’une stratégie communautaire faisant intégrer les avis des

patients et leurs familles, les responsables institutionnels, le staff administratif et

soignant ainsi que le réseau associatif de la province.

Entre-temps, cette étude se propose comme un premier pas sur ce chemin en

proposant des solutions territorialisées et actualisées servant d’assise décisionnelle

pour toute initiative de l’application et l’amélioration du travail social en psychiatrie.

Finalement, cette étude se propose comme une ébauche première sur la

thématique de la PEC sociale du malade mental tout en ouvrant des pistes de recherche

sur d’autres contextes et niveaux d’études en s’interrogeant à titre d’exemple :

« Existe-t-il une relation entre la PEC sociale d’un malade mental et le

recours fréquent à l’hospitalisation ? »

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES

xiii

- AUSLOS G. (1995), La Compétence des familles, Editions Eres.

- BACHRACH L.L (1992), Psychosocial Rehabilitation and Psychiatry in the

Care of Long Term Patients, American Journal of Psychiatry 149: 11, p.1455-

1463.

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spécificité thérapeutique ou thérapeutique spécifique, Informations

psychiatriques, 61, 809-814, revue publiée.

- BARRELET L.F., MENTHONNEX A., ARCHINARD M. (1986), Traitement

de famille et travail institutionnel : Au-delà de la triangulation, Thérapie

familiale, 7, 347-361, revue publiée.

- CNAAN R.A., Psychosocial Réhabilitation: Toward a Definition, Psychosocial

réhabilitation Journal, 11: 4, p.61-77, 1988.

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regard croisé : pour une anthropologie de la clinique auprès des adolescents,

p.145-161, Ed. Elsevier Masson, revue publiée.

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Dodet, A.-M. Gallot et D. Marcelli (2000), La souffrance psychique des

adolescents et des jeunes adultes, Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, Haut

Comité de la santé publique, rapport de groupe.

- G. Barbès-Morin, P. Lalonde (2006), La réadaptation psychiatrique du

schizophrène, Annales Médico Psychologiques 164 (2006) 529–536, revue

publiée.

- G. M. Deleu (2004), Les grands principes de la réhabilitation psychosociale,

extrait du séminaire de réhabilitation psychiatrique niveau théorique,

"Généralités sur la réhabilitation psychiatrique ", mardi 29/09/98, Ed. Socrate-

Réhabilitation.

- J. Hillel, R. Ladouceur et L. Tétreault (1973), Du Malade Mental et des Intérêts

Manifestés par sa Famille, l’institut national de la Recherche Scientifique

(JNRS), Université du Québec, Canada, article scientifique publié.

Ministère de la santé publique, 2012, Plan national de santé mentale,

Programme national d’hygiène mental. Article publié.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES

xiv

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l'Hôpital Cantonal de Perreux. Nouvelle approche de la prise en charge

institutionnelle de patients psychiatriques chroniques. Revue Médicale de la

Suisse Romande, 111, 363-369, revue publiée.

- VIDON G. (1995), La réhabilitation psychosociale en psychiatrie, Editions

Frison-Roche, Paris.

- Y. Bélanger (1998), Vivre avec une personne qui souffre d'un trouble de santé

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Rosemont de Montréal, guide non publié.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES

xv

Webographie :

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relatif à la prise en charge psychiatrique des personnes atteintes de troubles

mentaux, SÉNAT, session n° 249. Article disponible Dans

http://www.senat.fr/rap/r12-249/r12-2491.pdf consulté le 27.03.2013

- Charte d’Ottawa (OMS-1986) disponible dans

http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs220/fr/ Consulté le 12.03.2013

- World Health Organization, definitions de santé et santé communautaire,

disponible dans :http://www.who.int/about/definition/fr/print.html. consulté le

15.04.2013

ANNEXES

xvi

Annexe 1 : Guide du questionnaire destiné au personnel de l’hôpital ERRAZI de

Tétouan

Questionnaire destiné aux infirmiers de l’hôpital psychiatrique ERRAZI de Tétouan, dans le cadre d’une recherche menée par un groupe d’étudiants de la 3èmé année de l’IFCST, et intitulée « La prise en charge sociale des malades

mentaux dans la province de Tétouan en 2013 »

Identification :

Age: ………… Spécialité : ……………… Grade : ......………...

Service:……………………………………………………………………………

Ancienneté dans la profession : ………………………………………………….

Poste actuel : ……………………………………………………………………..

Généralités sur la prise en charge sociale d’un malade mental :

1- Est-ce que vous avez des notions à propos de la prise en charge sociale

d’un malade mental ?

a. Oui

b. Non

2- Avez-vous reçu une formation en matière de la prise en charge sociale

d’un malade mental ?

a. Oui

b. Non

- Si oui : A quel niveau ?

ANNEXES

xvii

o Au niveau de la formation de base

o Lors d’une formation continue

o Lors d’une formation prise en charge par vous-même

(Autoformation payante)

o Autres : à préciser

……………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………

3- D’après vous est ce que l’approche sociale en psychiatrie a des effets

thérapeutiques ?

a. Oui

b. Non

- Si oui : lesquels ?

o La modification des comportements pathologiques à l’encontre

de la société

o La réadaptation et la réinsertion sociale

o Le développement de la personnalité et des moyens de tolérance

o Autres : à préciser

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

ANNEXES

xviii

4- D’après vous comment jugez-vous la place de la prise en charge sociale

dans la prise en charge globale d’un malade mental ?

a. Une place primaire

b. Une place secondaire

5- Est-ce que la prise en charge sociale d’un malade mental fait partie de :

a. Une démarche de soins infirmiers

b. Une démarche médicale

c. Une démarche collective et communautaire

d. Une démarche multidisciplinaire

e. Autres : à préciser

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

6- Est-ce que l’absence de la prise en charge sociale peut entraver le projet

thérapeutique du patient ?

a. Oui

b. Non

- Si oui : Comment ?

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

ANNEXES

xix

7- D’après vous, quels sont les facteurs qui peuvent influencer la prise en

charge sociale d’un malade mental ?

a. Le nombre des malades dans une même famille

b. Le niveau socioéconomique des familles

c. Le niveau d’éducation des familles

d. Le degré de connaissance en matière de la maladie

e. Autres : à préciser

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

………………………………………………………………………….

La prise en charge sociale dans l’Hôpital Psychiatrique de Tétouan :

8- Au niveau de l’hôpital psychiatrique de Tétouan, est ce que vous intégrez

la composante sociale dans la prise en charge globale du patient ?

a. Oui

b. Non

- Si non : pour quelle raison ?

o Manque d’infrastructures

o Nombre élevé des patients

o Manque de personnel formé dans la matière

o Autres : à préciser

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

ANNEXES

xx

- Si oui : par quel moyen ?

o Par l’implication des familles et des proches des malades

o Par la coordination avec des organismes de relai social

o Par d’autres moyens : à préciser

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

Et selon :

o Un plan bien précis

o Anarchiquement

9- Est-ce que vous faites des sorties d’essaie à vos patients ?

a. Oui

b. Non

10- Est-ce que vous préparez vos malades à la sortie ?

a. Oui

b. Non

ANNEXES

xxi

Le rôle de la famille dans la prise en charge sociale d’un malade mental :

11- D’après vous, quel est le rôle de la famille dans la prévention de la

maladie mentale ?

a. Primordial

b. Secondaire

c. Sans importance

12- Est-ce que vous sensibilisez et vous éduquez les familles sur

l’importance de leurs rôles dans la prise en charge de leurs malades ?

a. Oui

b. Non

- Si oui : par quel moyen ?

o Par l’organisation des séances d’éducation dans l’hôpital

o Par le biais d’une unité d’accueil et d’information

o Par des visites à domicile

o Aléatoirement et sans planification préalable

o Par d’autres méthodes : à préciser

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

Et elle se fait :

o Suite à des consignes médicales

o Suite à des consignes de l’infirmier chef du service

o Suite à des consignes du pole de soins infirmiers

o Suite à votre propre initiative

ANNEXES

xxii

13- Est-ce que vous pensez que la famille peut être un facteur qui peut

interrompre et nuire au projet thérapeutique du patient ?

a. Oui

b. Non

-Si oui, Dans quelles situations ?

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

………………………………………………………………………….

14- Est-ce que vous intégrez les familles dans l’élaboration et l’application

du projet thérapeutique de leur patient ?

a. Oui

b. Non

- Si non : pour quels motifs ?

o Le rejet familial et la négligence des familles

o Manque du temps

o Manque de personnel

o Autres : à préciser

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

……………………………………………………………………….

ANNEXES

xxiii

- Si oui : dans quel but ?

o Pour garantir l’observance thérapeutique

o Pour prévenir le rejet familial

o Pour diminuer la durée d’hospitalisation

o Pour prévenir les rechutes

o Autres : à préciser

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

………………………………………………………………………

……………………………………………………………………….

Le rôle de la société civile dans la prise en charge sociale d’un malade

mental :

15- Est-ce que vous travaillez en partenariat avec les organismes de la société

civile (associations nationales, ONG…) en matière de la prise en charge

sociale ?

a. Oui

b. Non

- Si oui, lesquelles ?

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………

ANNEXES

xxiv

Propositions et recommandations :

16- Quelles propositions où recommandations pouvez-vous nous faire pour

améliorer la prise en charge sociale des malades mentaux de la province

de Tétouan ?

…………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………...........

Merci pour votre aimable collaboration

ANNEXES

xxv

Annexe 2 : Guide d’entretien destiné à la famille du malade :

1) Tout d’abord, que représente pour vous l’Hôpital Psychiatrique ?

o Centre pour la thérapie

o Des mesures disciplinaires pour le patient

o Une solution pour se débarrasser de votre souffrance avec le patient

o Une représentation asilaire

o Autres à préciser ………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………

2) Comment jugez-vous votre rôle dans la PEC de la maladie mentale ? o Primordiale

o Secondaire

o Sans importance

3) Lors du début de la maladie de votre proche qu’il était votre premier recours ?

o Hôpital

o Secteurs informels à préciser :

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

4) Si votre premier recours est le secteur informel, Quelles étaient les raisons de

votre choix ?

o D’ordre économique

o Une conviction personnelle

ANNEXES

xxvi

o Expériences réussites d’un proche

o Autres à préciser ………………………………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………………………………………………….…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

5) Étiez-vous sensibilisé et éduqué sur votre rôle dans la PEC du malade mental ?

a. Oui b. Non

6) Si oui, est ce que à l’occasion de :

-Votre participation aux séances éducatives organisées au niveau de l’Hôpital - Au cours de visite des équipes soignant à domicile

-Par le biais d’une unité d’accueil et d’information de L’Hôpital

-Par des associations

- Autres à préciser

…. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

7) Sur quel thème a porté cette sensibilisation et éducation : - Nature et l’évolution de la maladie mentale

- Le traitement de la maladie mentale

- Comportement face aux symptômes de la maladie mentale

- Autres à préciser ……………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………

7) Est ce que vous considérez que votre accompagnement du malade est un facteur clé de la réussite thérapeutique ?

a. Oui b. Non

ANNEXES

xxvii

8) Si oui : Dans quel type d’accompagnement ?

- Uniquement thérapeutique

- Uniquement psychologique

- Uniquement social

- Uniquement économique

- Global et intégré

9) Est ce que vous avez été impliqué par le personnel soignant dans l’élaboration du projet thérapeutique de votre proche ? a. Oui b. Non 10) Si oui , quel but visait cette implication?

- Garantir l’observance thérapeutique

- prévenir le rejet familial

- Diminuer la durée d’hospitalisation

- Prévenir les rechutes

- Autres à préciser ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

11) Quand votre patient quitte l’Hôpital, existe- il un établissement extrahospitalier qui l’accompagne et le suit ?

a. Oui b. Non

Si oui, lequel : ………………………………………………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………………. 12) Est-ce que vous recevez une aide ou un soutien financier à la maladie ?

ANNEXES

xxviii

a. Oui b. Non

13) Si oui, de la part de qui ?

o -Entraide social

o -Service social

o -ONG, Association... 14) Quelles sont vos attentes vis-à-vis des prestations des soins et des services de

l’Hôpital Psychiatrique ? - …………………………………………………………………………………………

………………………………………..………………………………………………………………………………………………………………………………………

15) Quelles sont vos suggestions pour améliorer la PEC sociale du malade mentale ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. Merci pour votre collaboration

ANNEXES

xxix

Annexe 3 : Guide d’entretien avec un responsable d’une association des malades

mentaux :

1) Existe-il un pacte de partenariat formalisé entre votre association et l’Hôpital psychiatrique ARAZI ?

a. Oui b. Non

2) Si oui : quels sont les axes d’intervention communs entre vous et l’hôpital Psy en

matière de la PEC sociale des malades mentaux ? …………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. …………………………………..

3) Est-ce que vous considérez que ces interventions sont suffisantes pour la PEC sociale des malades mentaux ?

a. Oui b. Non

4) Si non : quelles sont les contraintes qui s’opposent à cette finalité ?

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………....

5) Finalement, quelles sont vos suggestions pour améliorer la PEC des malades mentaux ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Merci pour votre collaboration