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1033 du 16/09/2014

1033 du 16/09/2014 - La force de tous les agents de la …archives.solidairesfinancespubliques.fr/agt_adh/hebdo/1033/1033.pdf · L’Unité n° 1033 du 16/09/2014 — 3 Brèves Selon

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n° 1033 du 16/09/2014

pages 4 et 5 Solidaires Finances Publiques sur le front estival

page 6 Deux poids, deux mesures

page7 L’univers cité de l’ENFiP

page 8 Informatique : parole aux utilisateurs

page 9 Relance des défaillants

page 11 Congrès de la FGR

pages 12 et 13 Universités d’été d’ATTAC

pages 14 et 15 Accidents de service

Un passe et perd

Sommaire

L’édito

Rédaction /Administration : Syndicat national Solidaires Finances Publiques

BOITE 29, 80 rue de Montreuil 75011 PARIS Tél. 01.44.64.64.44 Fax 01.43.48.96.16 [email protected]

solidairesfinancespubliques.fr Directeur de la Publication : F.-Xavier FERRUCCI

ISSN 2105-0910 - Commission paritaire n° 1014S07013 Imprimerie FECOMME MARKETING SERVICES

Abonnement annuel : 6,5 €

Le remaniement ministériel consécutif aux déclarations tonitruantes de deux membres de l’ex-gouvernement

a constitué, sans conteste, l’événement politicomédia-tique hexagonal de la rentrée. Il a monopolisé pendant plusieurs jours les ondes et les colonnes de la presse.

Sur le fond, il ne change pas vraiment grand-chose.

L’exécutif a décidé de ne pas changer le cap de sa poli-tique économique, voire d’amplifier son caractère libé-ral, et ce malgré l’impasse dans laquelle les orientations choisies nous entraînent. À cet égard, la composition de la nouvelle équipe gouvernementale est au moins assez claire.

Nous verrons bien comment celles et ceux que les journa-listes ont baptisés les « frondeurs » réagiront sur les bancs du parlement….

À côté de l’échiquier politique, les manoeuvres déliques-centes qui animent l’autre camp n’apportent aucune sé-rénité quant à l’avenir.

Au final, ce nouvel épisode dessine un spectre brun-ma-rine à l’horizon 2017.

Autant dire que l’espoir, pour le monde du travail, est plus que jamais dans le camp du mouvement social.

Le pire n’étant jamais certain, Solidaires Finances Pu-bliques, avec l’union syndicale Solidaires, mettra tout en œuvre pour construire les ripostes unitaires les plus larges, indispensables pour tout à la fois, imposer un changement de politique et éloigner les menaces extré-mistes.

À commencer dans notre champ professionnel où les pre-miers jours de septembre ont vu se tenir les premières réunions d’informations consacrées à la présentation, par les directions locales, des fameux et attendus plans trien-naux d’évolution du réseau.

Nul doute que notre conseil syndical, dont les débats se sont ouverts au moment où ce journal paraissait, se pen-chera avec toute l’attention nécessaire sur le contenu des restructurations connues et tracera les voies d’une éven-tuelle riposte syndicale.

Cette fin d’année 2014 s’annonce pour le moins agitée.

L’Unité n° 1033 du 16/09/2014 — 3

Brèves

Selon une étude de l’INSEE publiée le 18 juillet dernier, le salaire net moyen des agents de la Fonction publique d’État a diminué de 0,8 % en euros constants entre 2011 et 2012.Principale cause de cette chute : le gel de la valeur du point d’indice que ne viennent pas ou que très partiel-lement compenser les revalorisations indiciaires ciblées ou encore les évolutions des régimes indemnitaires.En 2012, le salaire brut moyen des agents de l’État s’élève à 2 968 euros (2 465 en net).Une situation qui risque bien de perdurer, voire de s’aggraver.

Baisse de salairePour la promotion il faudra repasser. Le nombre de postes offerts aux concours pour l’accès au grade d’inspecteur des finances publiques pour 2015 sera de 300 !150 en externe et 150 en interne, plus 24 contractuels. Ce niveau de recru-tement correspond à celui de 2013, à un niveau historiquement bas.L’administration ouvrira par ailleurs 119 possibilités de promotions par concours interne au grade de contrôleur principal, en baisse de 7,87 % par rapport à l’année dernière (216 admis).C’est sans doute cela que la ministre de la Fonction publique nomme le bien-être des fonctionnaires, ambition de son plan sur les carrières et les promotions : moins nombreux, moins bien payés, moins bien considérés, moins bien reconnus !

Vaches maigres

L’Université d’été des mouvements sociaux organisée par le réseau des Attac d’Europe s’est tenue durant l’avant-dernière semaine du mois d’août à Paris.On peut parler de réel succès, avec plus de 2 000 personnes pré-sentes, venues de 44 pays, issues des ATTAC d’Europe et du monde (Maroc et Japon entre autres) et d’autres organisations du mouve-ment social, ainsi que la présence de syndicats, dont Solidaires et Solidaires Finances Publiques.La délégation de 11 militants et militantes de Solidaires Finances Pu-bliques a pu ainsi participer aux nombreux débats et ateliers consa-crés :- aux mobilisations contre le projet d’accord transatlantique (Tafta)

et aux politiques d’austérité dans l’Union européenne,- aux luttes et alternatives face au changement climatique, avec en

ligne de mire la Conférence des Nations unies sur le climat qui aura

lieu en décembre 2015 à Paris-Le Bourget,- aux nouveaux mouvements en Europe et dans le monde et à la pré-

paration du prochain Forum Social Mondial qui se tiendra à Tunis en mars 2015,

- ainsi qu’aux conflits en Ukraine, en Palestine, en Irak et en Afrique. Solidaires Finances Publiques coanimait deux ateliers lors de cette Université :

• Un atelier sur les dettes des collectivités locales et réorganisa-tions territoriales en Europe.

• Un atelier sur l’harmonisation fiscale en Europe. Cet événement nous aura notamment permis de nouer des contacts avec d’autres syndicats, des élus, d’apporter nos analyses à ces thé-matiques d’actualité, et d’enrichir les nôtres.Nous reviendrons plus en détail sur ces universités dans nos pro-chains numéros.

Solidaires Finances Publiques fidèle à ses engagements

Patrice EGGENSCHWILLERC’est en plein cœur d’un été maussade, le 1er août 2014, que la triste nouvelle de la disparition de Patrice Eggenschwiller nous est parvenue. Dernière sale grimace d’une vie qui ne l’a pas épargnée. Son état de santé l’a malheureusement trop longtemps et trop souvent éloigné de sa vie professionnelle et syndicale.Autodidacte brillant, sa culture, aussi large que ses convictions, lui a permis de gravir les échelons d’une vie professionnelle bien remplie. D’auxiliaire, il a terminé sa carrière administrative comme inspecteur-vérificateur, métier où il excellait. Il a dû, à plusieurs occasions, faire face à une hiérarchie tatillonne, voire inhumaine. Mais Patrice n’était pas homme à se laisser intimider ou abattre. Attaché aux valeurs d’humanisme, d’amitié et de convivialité, viscéralement révulsé par les injustices, il a mis toute l’énergie dont il était capable au service de son syndicat, le SNUI, et très récemment au service du comité de liaison des retraités de Solidaires Finances Publiques où nous avons eu le grand plaisir de le retrouver depuis 2 ans, après une longue absence.Son engagement syndical dans notre organisation a été, à son image, sans faille et entier. Ancien de la CFDT qu’il a quitté quand il s’est trouvé en désaccord avec les positions de cette organisation et de son secrétaire général de l’époque, Edmond Maire, il a rejoint le SNUI. Secrétaire de section des Hauts de Seine Nord, il a contribué à former, par sa disponibilité et son exemple, nombre de jeunes militants, qui se souviendront sans aucun doute de lui à la lecture de cet hommage posthume. Il a aussi été l’un des piliers de la progression du syndicat en Île de France et un administrateur régional mémorable de la 2ème RIF. Il fût aussi, quoi de plus logique, impliqué dans le mouvement mutualiste, en qualité de trésorier de la MGI dans le département des Hauts de Seine.Intuitif, passionné et éloquent, il était plein d’humour et aimait profondément la vie.Ses compagnons de route, ses camarades et ses amis garderont en mémoire les concerts de guitare, les débats animés, les parties de rigolades, l’amour des bonnes choses de la vie.La rédaction de l’Unité et le syndicat tout entier, adressent à sa compagne et à son fils leurs sincères et attristées condoléances. Patrice restera dans le cœur et dans les pensées de toutes celles et de tous ceux qui l’ont croisé.

Solidaires Finances Publiques en deuil

Comme chaque année, et peut-être encore un peu plus cette année que les pré-cédentes, l’arrivée dans les boîtes aux lettres, les vraies et les virtuelles, des avis d’imposition à l’IR, a drainé un nombre très conséquent de contribuables vers les centres des finances publiques, les vrais et les virtuels.

C’est un marronnier. Deux fois par an, et tous les ans, la DGFiP fait la une des actualités. Une première fois au printemps, une seconde au beau mi-lieu de la période estivale.Le sujet, celui de l’impôt sur le revenu, puisque c’est de cela qu’il s’agit, est traité sous un angle qui doit agacer bon nombre d’agents. Les poncifs ont la vie dure et les minireportages qui se succèdent et se répètent in-lassablement véhiculent, pour bon nombre d’entre eux, des informations incomplètes, voire erronées.Il faut aller regarder du côté de la presse écrite pour arriver à trouver quelques enquêtes un peu plus fouillées. Hélas, il est, pour beaucoup de nos concitoyens, de l’information comme du reste : ils vont au plus facile, au plus accessible, au «prêt à consommer» et négligent malheureusement les développements plus longs et les analyses plus précises.Au final, pour la grande partie de la population, l’impression qui reste et qui imprime l’inconscient populaire, c’est qu’il y a trop d’impôt dans notre pays, ou plutôt «qu’on paye trop d’impôt».Les thuriféraires de la pensée libérale se frottent les mains, d’autant qu’ils sont convoqués sur les plateaux de télévision pour livrer leur vision des choses.

Les médias aux aguets

4 — L’Unité n° 1033 du 16/09/2014

SolidaireS FinanceS Publi queS Sur le Front eStival

1er Sept - La relance IR par courriel n’est pas la solution !Par Solidaires Finances Publiques le lundi 1 septembre 2014

En plein été, une note a été diffusée prévoyant (comme mesure de simpli- f i c a t i o n ) la relance des contribuables par courriel. Dans certains SIP, les agents devaient, sans attendre la note direction-nelle, installer sur un ou plusieurs postes l’application nationale de relance après sollicitation de l’assistance technique.Première difficulté, l’assistance a été débordée par les demandes, certaines directions ou chefs de service ayant demandé l’installation du logiciel sur tous les postes des SIP. La DG a rappelé que la relance est une mission ponc-tuelle qui ne requiert pas l’installation sur tous les postes d’un service. Quant à l’assistance, elle est for-tement sollicitée à la rentrée par l’installation des nou-veaux arrivants. Les demandes d’installation devront donc être limitées et seront fonction du calendrier et des disponibilités...avant ou après le 15 septembre !

» 13 août - Les français sont de plus en plus nombreux à

demander le report de paiement de leurs impôts

» 12 août - De plus en plus de contribuables ont des difficultés à payer l’impôt.

» 12 août - Impôts : les demandes de délai en

forte hausse depuis deux ans.

» 8 août - Fiscalité Réduction d’impôts, mode d’emploi.

» 29 juillet - La régularisation fiscale devrait pouvoir

financer la baisse d’impôt.

» 11 juillet - Le gouvernement étudie une baisse d’impôt élargie en 2015.

En restant le doigt sur la zappette, le téléspectateur candide ne peut retenir qu’une chose  : que la politique fiscale de ce gouvernement (comme celle de ses prédécesseurs d’ailleurs) se limite à l’impôt sur le revenu. Les politiciens et autres experts autoproclamés ne parlent que de cela, sans jamais ouvrir la moindre perspective d’ensemble sur la fiscalité. Quand ils le font, ils mélangent allègrement prélèvements sociaux et fiscaux avec pour seul but de démontrer que la pression fiscale et sociale est insupportable et néfaste à l’avenir de notre pays et de notre économie. Pour le centenaire de l’impôt sur le revenu, nous aurions pu attendre, notam-ment des chaînes du service public, des reportages et des analyses un peu plus poussés. Ils auraient au moins eu le mérite de replacer les choses.

Dans le concert monocorde de la symphonie libérale, Solidaires Fi-nances Publiques a réussi, encore une fois, à faire entendre sa petite musique alternative.Sollicité par de nombreux médias, Solidaires Finances Publiques, à la radio, à la télévision, dans la presse écrite, a pu livrer des explications sur l’impôt, sur les raisons qui poussaient les contribuables à venir dans les services de la DGFiP, sur leurs droits face à l’administration. Nous avons également pu rappeler quelques vérités concernant les fausses baisses d’impôt (aucun commentateur n’avait par exemple en mémoire l’augmentation de la TVA du 1er janvier 2014 ...), les vertus de l’imposition progressive (chacun contribue à hauteur de ses possibili-tés...), relativiser le discours ambiant sur les prélèvements ou la dette, remettre en perspective le montant de la fraude (60 à 80 milliards d’eu-ros par an...) et, bien entendu revenir sur la situation des effectifs et des moyens octroyés à la DGFiP pour faire face à ses missions. Une œuvre d’éducation populaire qui fait, de longue date, notre singu-larité dans le paysage syndical de la DGFiP.

Pauvre impôt sur le revenu

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SolidaireS FinanceS Publi queS Sur le Front eStival

» 3 Septembre - Communiqué de pressePour renforcer le contrôle... des fraudeurs fiscaux

26 août

Heureusement il y a Solidaires Finances Publiques

6 — L’Unité n° 1033 du 16/09/2014

Ces exemples illustrent bien la perte de sens dans l’exercice des missions. Cette perte de sens (donc de repères) participe à la détérioration des conditions de vie au travail des agents. Elle suscite mal-être et indignation parmi les agents. Si nous savons qu’en notre qualité de fonctionnaires nous sommes au service de l’État et que nous devons mettre en application les différents dispositifs législatifs, il n’en demeure pas moins que nous sommes également au service des citoyens pour rendre à tous le même service, sans distinction. Cela s’appelle l’égalité de traitement.Les progrès technologiques ou les nouveautés législatives doivent être au service de tous et ne pas privilégier une minorité. Si les accès à la DGFiP sont aujourd’hui multiples, ils ne doivent défavoriser aucun public, bien au contraire. C’est le sens de l’intérêt général qui doit prévaloir.

Vie de laDGFiP

La pause estivale a été de courte durée pour les services de la DGFiP. Les avis d’impôt sur le revenu sont arrivés dans les boîtes aux lettres des contri-buables avant la mi-août. Tout comme lors de la période de souscription des déclarations les SIP sont sous les feux de la rampe.

Affluence recordComme il fallait s’y attendre, le contexte économique «délicat» comme les récentes annonces gouvernementales ont poussé nos administrés vers les services d’accueil des centres des finances publiques. Si beaucoup d’entre eux se sont déplacés ou ont téléphoné pour obtenir des explications, ils ont été nombreux à formuler des demandes de délais de paiement et/ou à formuler des demandes de remises gracieuses.Les instructions de la centrale en la matière ont de quoi interroger quant au respect des droits des contribuables et de l’égalité de traitement. La DG demande en effet aux agents de privilégier le paiement échelonné à la remise gra-cieuse, afin d’assurer les rentrées fiscales, au détriment d’une instruction humaine de si-tuations parfois inextricables. Selon certaines de nos informations, des redevables se sont même vu «conseiller» de recourir au crédit bancaire pour payer leurs impôts rubis sur l’ongle ! Vive le service public.

Selon que vous soyez connectés ou pasDe leur côté, les adeptes chouchoutés du virtuel continuent de disposer d’avantages exorbitants qui leur permettent d’échap-per à la rectitude administrative au service des orientations gouvernementales. Si la réduction de 20 euros offerte aux contribuables qui avaient choisi de décla-rer leurs impôts par la voie dématérialisée a disparu une fois les bonnes habitudes prises, les contribuables qui aujourd’hui paient en ligne leur contribution, dis-posent d’un délai supplémentaire de 5 jours par rapport à ceux qui osent encore se déplacer dans un Centre des Finances publiques. Autre avantage pour les télédéclarants, la télécorrection, procédure qui leur permet de rectifier en ligne leur déclaration ini-tiale et qui peut aboutir à un auto dégrè-

vement. Ces redevables échappent ainsi à la fourniture de justificatifs qui sont par ailleurs exigés de ceux qui introduisent des demandes contentieuses, gracieuses ou d’étalements, ou encore aux étudiants étrangers et aux travailleurs sans papiers qui souhaitent simplement respecter la législation en souscrivant une déclara-tion. Si l’administration s’est voulue ras-surante en indiquant qu’au-dessus d’un certain seuil, des contrôles pouvaient être opérés et des justificatifs demandés, il n’en demeure pas moins que ces nou-velles modalités changent les règles de traitement du contentieux pour certains, mais pas pour tous. Ainsi le constat est sans appel. La popu-lation est divisée en 2 groupes. D’un côté il y a les «connectés», de l’autre ceux qui

ne veulent pas ou ne peuvent pas recou-rir aux outils informatiques pour remplir leurs obligations fiscales. Ces derniers sont de plus en plus nombreux à se dé-placer à nos guichets pour trouver une oreille attentive à leurs difficultés passa-gères, à leur demande d’explications. La réception physique pendant la campagne déclarative 2014 a ainsi augmenté de 7% par rapport à 2013. Nous regarderons attentivement les chiffres de cette récep-tion pendant la sortie des rôles pour cette année.Ce traitement différencié entre les contri-buables « particuliers » existe de manière encore plus flagrante entre les particuliers et les professionnels contraints par la loi d’utiliser le canal internet pour toutes leurs démarches, ou presque.

Traitement privilégiéQuand le pointillisme est ici de rigueur lorsqu’il s’agit d’accorder délais ou remises de paiements, de contrôler l’octroi de la PPE, il faut ailleurs faire preuve d’une aveugle célérité pour rembourser des sommes astronomiques. C’est le cas pour le traitement des demandes de rembour-sements de crédit de TVA ou encore pour celui du CICE. Cette approche différenciée laisse un sentiment d’iniquité aux agents des services des impôts des entreprises (SIE). Ainsi, le tract de Solidaires Finances Publiques en juillet dernier intitulé «Open-bar pour les entreprises et Austé-rité pour les services» dénonçait ce malaise.

Deux poids,deux mesures

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L’Univers cité de l’ENFiPSi l’administration affirme haut et fort l’importance qu’elle accorde aux formations initiales et en cours de carrière, ainsi que l’attention qu’elle porte aux stagiaires, de nombreux pro-blèmes demeurent que Solidaires Finances Publiques entend bien résoudre.

Ce sont plus de 2  400 lauréats des différents concours externes et internes normaux organisés au titre de l’année 2014 qui vont fré-quenter les bancs des établissements de l’ENFiP pour le cycle de formation initiale 2014/2015. Un chiffre en sensible augmen-tation notamment du fait de l’interven-tion de Solidaires Finances Publiques pour l’appel aux différentes listes complémentaires des concours externes (pour les catégories C et B principale-ment). Une période particulièrement importante, mais aussi parfois pro-blématique pour les stagiaires et qui sera suivie avec la plus grande attention par notre organisation, jusqu’à l’affectation de ces collègues et camarades.

Le cycle de formations 2014/2015 ne s’annonce pas sous les aus-

pices rayonnants que semblent attendre la centrale et la direc-

tion de l’ENFiP. Les sujets de fâcheries, les plus anciens et ceux

qui pourraient advenir en cours d’année demeurent prégnants et

Solidaires Finances Publiques sera plus que vigilant. Pour que les

stagiaires ne pâtissent pas d’une situation dégradée.

Les inspecteurs ouvrent le bal ...Le 1er septembre 2014, les établissements ENFiP de Cler-mont-Ferrand, Noisiel et Toulouse ont accueilli la promo-tion  2014-2015 des inspecteurs-élèves. Cette année, la promotion se compose de 595 stagiaires dont environ la moitié a rejoint l’école de Noisiel. L’établissement de Tou-louse intègre de ce fait 77 stagiaires, dont 30 analystes, 24 PSE (programmeurs système d’exploitation) et 23 inspec-teurs cadastre. La composition de cette dernière popula-tion a, cette année encore, soulevé quelques difficultés. De nombreux lauréats du concours d’inspecteurs ont ainsi dû saisir l’administration, via le syndicat, pour ne pas être affectés d’office sur une spécialité qui ne correspondait nullement à leur souhait. À souligner que la promotion  2014/2015 intègre 38 sta-giaires coopérants.Il est important de rappeler que l’année dernière, la pro-motion n’était que de 427 stagiaires, toutes filières confon-dues. Nous ne retrouvons malheureusement pas, malgré les besoins en emplois d’inspecteurs, le niveau de l’année 2012, où la promotion comptait 776 stagiaires. On retien-dra toutefois que l’école de Toulouse va accueillir sa plus grosse promotion depuis 3 ans (48 stagiaires en 2012, 56 en 2013 et 77 en 2014). C’est notamment les emplois PSE qui font l’objet de l’augmentation la plus significative, ce qui semble démontrer que les initiatives lancées par le ser-vice des systèmes d’information (SSI) commencent à por-ter leurs premiers fruits.

... suivis des contrôleurs ...Le 1er octobre, les établissements ENFiP de Lyon, Noisy, Toulouse et Clermont-Ferrand vont accueillir les contrô-leurs stagiaires lauréats du concours externe et interne normal, ainsi que des stagiaires contractuels handicapés. Ce sont un peu plus de 910 stagiaires qui vont rejoindre

les bancs de nos écoles. L’établissement de Noisy-le-Grand comptera environ 400 stagiaires ; celui de Lyon un peu plus de 370. Pour 2014, l’école de Clermont-Ferrand s’ouvre à nouveau à la population B en formation initiale en accueil-lant plus de 150 contrôleurs stagiaires. L’école de Toulouse quant à elle, devrait intégrer environ 50 stagiaires pour les formations informatiques. L’augmentation significative de la population de contrôleurs stagiaires a fait tomber le dogme absurde de la DGFiP visant à ne pas mixer des populations stagiaires A et B. Dès lors, nous considérons que plus rien ne s’oppose à ce que toutes les écoles de la DGFiP s’ouvrent à la mixité des publics A,B,C ! Cette promotion est en forte augmentation par rapport à la rentrée 2013 qui ne portait que sur 662 CS. Il s’agit de la plus grosse promotion depuis 2012. Ceci fait notamment suite à la mobilisation de Solidaires Finances Publiques et plus particulièrement à l’action menée par nos élus lors du mouvement de mutation  2013. La Direction générale et le ministère ayant alors acté la nécessité de renforcer les recrutements en catégorie B.

... et enfin les agents C ...Le 6 octobre, la formation initiale des stagiaires C com-mencera également. Un peu plus de 500 stagiaires sont attendus, qui se répartiront entre les établissements de Clermont-Ferrand et de Noisy. Une autre vague de for-mation, notamment composée des stagiaires recrutés sur la liste complémentaire, là aussi grâce à l’intervention au plus haut niveau de Solidaires Finances Publiques, devrait commencer en janvier 2015 (début de la scolarité envisagé vers le 5 janvier). Malgré le fait que nous ayons obtenu le recours massif à la liste complémentaire C, la situation de-meure néanmoins totalement catastrophique en matière d’emplois. Nous condamnons de ce fait, le non appel des 102 derniers lauréats de la liste complémentaire C.

Protéger les agents !En cette rentrée, divers éléments sont également observés de près par Solidaires Finances Publiques. Nous citerons notamment l’accompagnement social des sta-giaires et la volonté affichée de la Direction générale de développer l’E-formation. Sur le premier point, Solidaires Finances Publiques maintient particulièrement la pression pour que tous les stagiaires soient gérés à l’identique notamment au regard de la prise en charge des surcoûts financiers générés par la participation au cycle de formation. Solidaires Finances Publiques exige également que des améliorations soient apportées en matière de gestion des structures parascolaires et sur le plan des conditions de vie des stagiaires  : pilotage plus adapté de certaines structures (ex  : Arenfip, ALS), création d’espaces de convivialité sur tous les sites, amélioration de l’offre de logement, création de places de crèche, ouverture du restaurant adminis-tratif le week-end pour les stagiaires ne pouvant rentrer chez eux. Concernant l’E-formation, Solidaires Finances Publiques rappelle sa ferme opposi-tion à ce mode opératoire qui n’est pas adapté pour des formations dispensées par l’ENFiP. Par ailleurs, l’organisation de ce type de formations soulève de nombreuses questions en matière de temps de travail, d’espace dédié, de soutien... C’est pour-quoi Solidaires Finances Publiques estime que les CHS-CT doivent s’emparer de cette question afin d’enrayer toutes les dérives prévisibles et obliger l’administration et les directions locales à faire machine arrière.

La formation en cours de carrièreC’est donc une rentrée chargée qui a commencé dans les écoles de la DGFiP. Les acteurs de la formation seront éga-lement mobilisés pour la 1ère vague de formation d’adap-tation à l’emploi pour les inspecteurs des finances publiques qui, en mutation nationale et/ou locale, obtiennent un poste relevant de l’autre filière. Vague qui sera également accom-pagnée des vagues traditionnelles de formation pour tous les agents qui changent de mission dans leur spécialité d’ori-gine. Ces formations sont essentielles et nous attirons déjà l’attention de tous les agents concernés sur l’importance de les suivre. Le risque est en effet élevé de voir des chefs de service tenter de relativiser les besoins de formation de leurs agents afin de les conserver dans le service dans un pur sou-ci de gestion du quotidien. De telles approches sont catas-trophiques. D’une part elles privent les agents des connais-sances indispensables au bon exercice de leur métier et cela leur sera inévitablement reproché à un moment ou à un autre lors des évaluations professionnelles et d’autre part, elles contribuent à la fragilisation de notre administration qui perd son crédit en matière d’expertise et de technicité aux yeux des contribuables, collectivités locales et usagers. Solidaires Finances Publiques continue d’affirmer que le vo-lume des emplois de permanents pédagogiques et de char-gés d’enseignement demeure insuffisant pour faire face aux besoins. C’est pourquoi nous demandons le renforcement des équipes pédagogiques sur tous les sites ENFiP.

Vie desagents

8 — L’Unité n° 1033 du 16/09/2014

Informatique :parole aux utilisateurs

L’enquête annuelle de satis-faction consacrée à l’infor-matique a été publiée sur Ulysse le 15 juillet dernier. 36 % des utilisateurs ont répondu au questionnaire en ligne. La centrale juge cette participation significative. Chacun jugera !Le questionnaire se déclinait en 3 parties : •L’informatique en général.•La qualité des applications.•La qualité de l’assistance.Le système d’évaluation (en-core un !) attribuait une note de 1 à 10 selon le degré de satisfaction recueilli.

Une informatique omniprésenteDans son cadre général, notre informatique reçoit un accueil assez frileux de la part des utilisa-teurs avec une note quasi identique à celle attribuée l’année précédente (6,2). Solidaires Finances Publiques ne peut partager l’analyse de la DG sur le ressenti favorable des agents pour l’informa-tique dans son cadre général. En effet, nous considérons que l’informatique, outil structurant et devenu incontournable dans notre administration, doit être sans faille afin d’aider les agents dans l’exercice de leurs missions. Or, à chaque déploiement, les agents doivent se dépatouiller avec des applications insuffisamment prêtes ou, pire, inadaptées à l’exercice des missions. Précisons ici que Solidaires Finances Publiques ne pointe aucunement la responsabilité des informaticiens, mais bien celle des responsables administratifs qui confondent bien trop souvent, vitesse et précipitation. Un bémol également s’agissant des outils bureautiques utilisés et pour lesquels les agents révisent leur jugement par rapport aux années précédentes et ressentent fortement leur évolution cette der-nière année. Évolution née de la nécessité (et non la volonté) de passer aux ressources libres pour contraintes budgétaires !! Nous vous renvoyons ici à la lecture de la note du 31 mai 2014 instaurant installation et utilisation de Ooo (open office) sur chaque poste de travail DGFIP à compter du 1er septembre.Pour Solidaires Finances Publiques, la généralisation attendue des outils et suites libres issus du groupe de travail interministériel MIMO mis en œuvre en 2005 pour la promotion du logiciel libre dans nos administrations (voir http://www.journal-officiel.gouv.fr/mimo/) n’a pas été coordonnée par la centrale (grosse utilisatrice de produits sous licence). Certaines directions locales, ayant des accointances avec les suites bureautiques libres, les ont très vite promues ; d’autres, ne voyant au-cune note poindre, n’ont rien développé.Rappelons tout de même que notre ministère s’est engagé dès sa création dans le projet MIMO et comme lui, notre administration centrale.Si Solidaires Finances Publiques n’est pas par principe opposé au développement du «Libre» dans notre administration, il s’est farouchement battu pour obtenir le desserrement du calendrier de déploiement et un accompagnement des agents, notamment en matière de formation.

Vie de

la DGFiP

Alors Satisfaits ou insatisfaits, les utilisateurs ? Si pour les services centraux, la réponse semble claire, elle l’est moins pour Solidaires Finances Publiques. Notons tout de même

une relative prise de conscience de la DG qui au regard des résultats des deux dernières années devrait mettre en œuvre des

groupes de travail-utilisateurs et des actions de formations. Nous y veillerons et restons plus que jamais, dans le cadre de la

démarche stratégique et de la révision du maillage territorial, attentifs à la qualité de notre informatique. Solidaires Finances

Publiques ne cessera de revendiquer une informatique au service de tous les agents dans le cadre de l’exercice de leurs missions.

Les applications Métiers : « Peut mieux faire !»Sur les 10 applications métiers les plus utilisées, l’indice de satisfaction régresse, passant de 6,9 à 6,4. Retrait expliqué par la prise en compte de Nau-sicaa, application fortement dépréciée, notée sous la moyenne avec l’attribu-tion d’un 4,4. Cette application avait pour ambition de devenir le «  Google DGFIP » associant ressources documen-taires et moteur de recherches. Verdict des utilisateurs : c’est un flop ! L’applica-tion s’avère peu utilisée, seulement au 7ème rang sur les 10 recensées comme plus utilisées.Iliad et RAR, applications «maison» développées par des informaticiens DGFIP, sont toujours appréciées des uti-lisateurs. Il ressort également dans cet item une certaine inadéquation de la documentation d’utilisation relative au panel des 10 applications.Là encore, on peut s’interroger sur le suivi et l’accompagnement des utilisa-teurs ?

Matériel informatique :Merci ! Mmmhh ça grince...Depuis ses prémices en 2010, la note attribuée au matériel informatique de la DGFiP était en perpétuelle chute. Cette année, elle réussit à se maintenir au même niveau que 2013, avec un carton à 5,9, les agents faisant état d’un «ressenti» fortement positif quant au matériel mis à disposition. Il est difficile pour Solidaires Finances Publiques de se satisfaire d’une ini-tiative de déploiement de PC né d’une ambi-tion numérique qui détruit le service public et l’égalité de traitement des citoyens sur le terri-toire sans moyens donnés aux cellules informa-tiques en charge de cette mission.Analyse de Solidaires Finances Publiques : monsieur Bézard a demandé 22  000  PC, soit 1/5 du parc informatique DGFiP, parc non renouvelé depuis 2010  ! C’est donc un renou-vellement normal et non une largesse de notre ancien DG… Aurait-il réclamé notre dû  ? Au regard des conditions de déploiement et du management mis en œuvre, on connaît mal-heureusement la réponse. Là encore, on peut s’interroger sur le suivi et l’accompagnement des utilisateurs ?

Assistance informatique :Les utilisateurs restent satisfaits de la qua-lité de l’assistance informatique dans notre administration. En effet, la note attribuée est haute avec 7,4/10, stable depuis le début des enquêtes. Les agents sont contents de trouver une réponse technicienne de proximité à des problèmes qu’ils ne sont pas en mesure de résoudre sans intervention.L’existence d’un réseau structuré d’assis-tance dans nos «anciens réseaux» (ex-DGI et ex-DGCP), avant même la fusion, fait que les agents DGFIP, chargés de la mission d’assis-tance, connaissent l’ensemble des services, des outils et des matériels implantés. La technicité des assistants aux utilisateurs est reconnue, 96 % des agents louent le service rendu.Un nouveau bémol avec une baisse notable du ressenti relatif à l’assistance téléphonique qui semble perdre en qualité notamment au regard du délai de résolution des incidents. Solidaires Finances Publiques restera attentif au suivi et à l’accompagnement des person-nels de ces assistances, lesquels sont de plus en plus mis à contribution sur des sphères de plus en plus étoffées.

L’Unité n° 1033 du 16/09/2014 — 9

Vie des services

Parmi ces outils figure le logiciel V4-08000 (ce n’est malheu-reusement pas de la science-fiction) per-mettant la relance des défaillants par voie électronique. Sa diffusion a fait l’objet d’une note datée du 25 juillet 2014. Elle apporte «des préci-sions sur l’organisa-tion des travaux de relance» dans le cadre de la livraison de ce nouvel outil.La DG y précise pru-demment que chaque direction conserve la possibilité de ne pas utiliser ce produit, sans doute pour éviter de perturber un cycle de travaux établi de longue date dans chaque service.

« Il faut savoir partir à point »

Relance des défaillants : Inconsistance numérique

Au final, la DG s’est encore précipitée avec

cette nouveauté numérique sans tenir compte

du calendrier des missions, ni de l’avis des

services expérimentateurs qui ne sont pas

prêts à renouveler l’expérience. Pour Solidaires

Finances Publiques la relance courriel doit être

marginale sinon le risque est élevé de voir se

dégrader les conditions de réception et les

conditions de travail des agents !

Bien évidemment, certains directeurs et chefs de service se sont précipités, faisant fi des conditions de travail et d’exercice des missions de leurs agents, mais aussi sans même anticiper les difficultés inhé-rentes à la mise en œuvre «à l’arrache» d’une nou-velle méthode de travail.Et ce qui devait arriver arriva.L’installation technique de l’outil a requis l’inter-vention des services d’assistance de proximité, vite débordés par les demandes pressantes de certaines directions ou de certains services précurseurs qui n’ont pas hésité à demander l’installation du logiciel sur tous les postes des SIP.

La DG avait pourtant rappelé le caractère ponctuel de la mission de relance qui ne requiert pas l’équipement de tous les postes d’un service. Finalement, les demandes d’installation devront être limitées (4 postes apparemment) et se feront en fonction du calendrier et des disponibilités... avant ou après le 15 septembre ! Rien n’est dit sur la méthode de travail lorsque le SIP gère plusieurs bases de données Iliad !Gageons que les quelques remontées du terrain n’inci-teront peut-être pas les retardataires à se précipiter et généraliser cette pratique qui n’est pas sans poser de sérieux désagréments, tant aux agents qu’aux rede-vables.

Coincée dans le carcan de son ambition numérique, la DGFiP mul-tiplie, sans aucune concertation et dans l’opacité la plus totale, y compris envers les services de base, le déploiement d’outils dont l’utilisation s’avère pour le moins contre-productive.

De la théorie à la réalité !Pour les directions les plus em-pressées, certains services ont déjà tenté la relance par mail. Si la démarche peut apparaître séduisante de prime abord [gain de temps lié à l’absence d’une mise sous plis, pas d’af-franchissement du courrier (pour la DG gain budgétaire)], les difficultés surgissent rapide-

ment après le «clic» permettant un publipostage et l’envoi de plusieurs centaines de relances !Les agents constatent une surcharge d’appels téléphoniques et d’échanges de mails en provenance des destinataires des courriers électroniques.Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que les travaux n’ont pas été suffisamment préparés en amont (manque de temps et de per-sonnels). Les bases ne sont pas suffisamment nettoyées (par exemple pour les télédéclarations non abouties…), mais surtout parce que les adresses mails ne sont pas fiables et ne permettent pas de réaliser une correspondance avec un foyer fiscal ou une adresse pour prise en compte des impôts locaux.De surcroît, les adresses mail peuvent être des adresses profession-nelles et correspondre à une messagerie fonctionnelle. Le service

ignore de fait le destinataire final de la relance. Un exemple : appel téléphonique d’un contribuable fort mécontent puisque l’ensemble de ses collègues a pu consulter la relance le concernant alors qu’elle lui avait été envoyée à tort ! Certaines adresses de messagerie correspondent à des cabinets de conseils, des associations, des gestionnaires de tutelle, qui rencontrent des écueils pour identifier la personne visée par le service. Parfois une réponse est envoyée, mais sans indiquer au service quel est le contri-buable concerné, ce qui entraîne immanquablement une multiplica-tion d’échanges téléphoniques, des mails, des recherches et consulta-tions des bases de données. Cela agace de part et d’autre.Autres exemples : lorsque le contribuable répond à partir d’un pseu-donyme (kalimero.fr) et ne donne pas son nom et son adresse dans la réponse. Le service doit alors chercher à l’identifier. Il en est de même lorsque la messagerie est utilisée pour télédéclarer, mais a égale-ment servi pour obtenir un renseignement et dépanner des parents, d’autres membres de la famille, des amis. Cela crée de la confusion, des incompréhensions et oblige les agents à faire de nombreuses recherches pour déterminer quel est le contribuable qui doit être réel-lement relancé.Ce type de relance inhabituelle tant dans le vecteur utilisé que sur la forme des courriers types interpelle par ailleurs les contribuables. Ainsi un contribuable pensant qu’il s’agissait d’un envoi frauduleux a pré-venu la police et le service !

Vitesse et précipitationÉtait-il nécessaire de lancer cet outil maintenant et dans un tel contexte ? Pour Solidaires Finances Publiques, la réponse est non !Déjà et encore fortement sollicités depuis la sortie des avis d’imposition IR, les services des impôts des particuliers vont devoir faire face aux sol-licitations diverses et multiples après la sortie des rôles d’impôts locaux, dans le contexte de réductions des effectifs que chacun subit. Les per-sonnels ont autre chose à faire que de fiabiliser des bases détériorées, incomplètes et partiellement inutilisables en l’état. On peut par ailleurs légitimement s’interroger et s’inquiéter quant à la confidentialité des données, aux effets de cette relance pour la gestion et le suivi ultérieur des dossiers (les agents se rendent compte qu’il s’agit d’une relance a minima et qu’il faudra sûrement la réitérer manuellement pour apurer les fichiers). Une autre question, juridique celle-là, pointe le bout de son nez concernant la validité d’une telle procédure.

C’est du 17 au 19 Juin que plus de 350 délé-gués représentants les syndicats membres et ceux des sections départementales étaient réunis pour le 64 ème Congrès de la FGR dont notre syndicat est membre depuis 1982. Outre des camarades ayant des responsabilités dans les sections, ce sont 7 camarades du CLR qui étaient présents.

Les motions revendicatives débattues et votées ont porté sur les Services Publics et le Statut, sur la Protection Sociale et sur ce qui permet de financer ces 2 blocs de résistance à l’ultra libéralisme la Fiscalité et les autres prélèvements obligatoires.

Nos délégués sont intervenus à la tribune sur plusieurs sujets, sur le financement de la protection sociale et notam-ment sur l’Europe, sur l’avenir de la FGR-FP.

En ce qui concerne le financement de la protection sociale, il a été démontré que la société s’était transformée dans le domaine économique et social avec l’usage des nouvelles technologies, la mondialisation mais que le financement de la protec-tion sociale ne reposait que sur la masse salariale, masse qui ne cesse de décroître d’année en année. Il a été rappelé que la FGR-FP doit défendre une autre réparti-tion et taxation des richesses tant au sein de l’entreprise que dans la société afin que le salaire ne soit plus la seule base de financement de la Sécurité Sociale au sens large.

Sur l’Europe, après avoir dénoncé l’idéologie ultra-libérale qui n’a cessé de se déve-lopper au cours des dernières années, qui a engendré la compétitivité entre les pays, le dumping social et fiscal et conduit à l’austérité, à la baisse des salaires et des pensions, l’accent a été mis sur la nécessité de lutter contre l’extrême droite teintée d’ouvriérisme et qui se présente comme le rempart à la mondialisation en proposant le repli sur soi et le protectionnisme. Il a été rappelé qu’une autre politique était possible en particulier pour construire une Europe sociale et que les syndicats européens devaient se montrer plus combatifs car c’est à ce niveau que peuvent se construire des contre-pouvoirs. Nous avons proposé que la FGR-FP demande à siéger au Comité Economique et Social Européen (3ème collège).

Enfin, après avoir rappelé que c’est le chômage de masse, la financiarisation, l’accaparement des richesses par une extrême minorité, qui portent toutes les responsabilités de  « lutte des classes entre générations », nous avons souli-gné que le nombre de plus en plus important de retraités nous obligeait à mener des réflexions pour déterminer toute la place qu’ils doivent prendre pour être reconnus comme acteurs dans la société . Dans ce cadre il faut souligner la

brillante intervention de Catherine GUCHER Sociologue, Maître de conférences à l’Univer-sité Pierre Mendès- France de Grenoble, qui se situait dans le cadre de la réflexion de la FGR menée dans le groupe de travail « Place du Retraité » et de l’enquête nationale lancée auprès de ses adhérents et auxquels nous avons grandement participé.

En tribune Michel Soufflet a particulièrement insisté sur le fait que l’originalité de la FGR-FP, de par sa composition et sa structure, devait être préservée. Il a été affirmé que chacune de ses composantes était indispensable pour continuer d’assurer une représentativité cer-taine au niveau institutionnel et au niveau syndical et rester un exemple car l’unité d’ac-tion était indispensable pour garantir avec efficacité la défense de tous les retraités. Pour cela il lui faudra réfléchir à une approche syndicale plus originale que celle pratiquée par les Unions Confédérales de Retraités sans toutefois ne jamais s’éloigner ni des syndicats qui la composent ni de leurs fondamentaux.

Congrès de la Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique à Poitiers

L’Unité n° 1033 du 16/09/2014 — 11

Nos engagements

12 — L’Unité n° 1033 du 16/09/2014

Nos engagements

Dans le cadre des universités d’été des mouve-ments sociaux organisés par l’association ATTAC, dont Solidaires Finances Publiques est membre fondateur, notre organisation coanimait plu-sieurs ateliers, dont celui consacré aux dettes des collectivités locales. Nous reproduisons ci-après un résumé de la contribution aux débats

réalisés par Solidaires Finances Publiques et dans laquelle nous faisons le lien entre les dettes des collectivités territoriales et la réforme territoriale en cours. Un sujet d’une actualité brûlante.

L’intégralité de l’intervention est sur le site solidairesfinancespubliques.fr, dans la rubrique : espace public/Nos liens/ATTAC

Solidaires Finances Publiques aux universités d’étédes mouvements sociaux

C’est bien la même logique néolibérale qui a orienté les collectivités locales vers des em-prunts toxiques à très haut risque puis conduit l’État à se désengager via les transferts de compétences et la réduction des dotations. In fine, cela conduit les gouvernants à conclure que l’organisation territoriale de l’État et des collectivités freinent le «nécessaire redres-sement budgétaire», qu’elles coûtent bien trop cher aux populations et qu’il est donc plus que temps de ... les réformer.

La «psychose» entretenue autour de la question de la dette a des visées politiques fondées sur une réduc-tion des dépenses publiques et donc, de la sphère publique. Or, c’est en grande partie d’un double effet que la dette s’est développée :– les taux d’intérêt qui ont atteint des niveaux exces-sifs et créé un effet « boule de neige »,– l’abandon d’une partie des recettes de l’État via no-tamment la multiplicité des cadeaux fiscaux.

Nous avons mis l’accent sur les prêts toxiques, bap-tisés « emprunts structurés » dans le jargon de la fi-nance, qui sont des crédits bénéficiant de taux attrac-tifs pendant quelques années puis indexés sur divers indices qui conduisent à des taux d’intérêt prohibitifs.

La situation financière intenable d’une partie des collectivités locales a fait l’objet d’un rapport parle-mentaire de décembre 2011 qui mettait l’accent sur 3 niveaux de responsabilités : les banques, les collecti-

vités et l’État. Sur ce dernier, le rapport souligne l’ab-sence de formation et de soutien des administrations centrales et locales et donc, de la DGFiP. Ce constat ne peut qu’être partagé, mais au lieu de renforcer le secteur public local, les gouvernements successifs l’ont abandonné et poursuivent dans cette voie allant jusqu’à proposer des transferts de missions de recou-vrement au privé. Les banques, quant à elles, sortent d’autant plus renforcées de cette crise qu’une loi de fin juillet vient de leur offrir un ultime cadeau : limiter voire empêcher les recours juridiques que les collecti-vités étaient en train de gagner en utilisant les failles des contrats qu’elles avaient souscrits.

Solidaires Finances Publiques pense que des solutions existent, du renforcement des services publics et d’un «big bang fiscal» à l’annulation/restructuration des dettes en passant par diverses mesures sur le système bancaire. C’est à ce prix que le contrat social et une société à haut niveau de vie seront sauvegardés.

Dettes des collectivités :l’ultime coup bas du gouvernement

L’Unité n° 1033 du 16/09/2014 — 13

Nos engagementsSolidaires Finances Publiques aux universités d’été

des mouvements sociaux

Le lien entre dette et réforme est d’autant plus évident qu’il relève de la même logique : répondre aux impératifs de la globalisation financière por-tée notamment par l’Europe et sa commission. Celle-ci, dans une recommandation de juin 2014 dit tout au gouvernement de ce qu’il devrait faire et qu’il est en train de mettre en œuvre.

Alors la réforme d’aujourd’hui en France, nouvelle étape de la décentralisation ou modification pro-fonde du rôle de l’État dans notre société ?

La réponse est dans la question pour plusieurs rai-sons à commencer par une Europe dans laquelle nombre de pays sont eux aussi réformés ou en cours de l’être, avec une constante : le renforce-ment de la région, la montée en puissance de la métropole et la suppression ou l’affaiblissement du niveau intermédiaire, en France, le départe-ment.

Outre ces réformes structurelles l’Europe défend ardemment une décentralisation de la gouver-nance y compris fiscale et sociale et considère que les États doivent se réorganiser et abandonner des pans entiers de leur souveraineté.

Les 3 volets de la réforme territoriale française, qu’il faut absolument jumeler avec la réforme de l’État et de ses grandes directions à réseau (DGFiP et Douanes au premier chef), vont totalement dans le sens souhaité par la Commission euro-péenne.

La réforme territoriale en France :idéologique,

technocratique etguidée

par l’Europe

Pour Solidaires Finances Publiques, des questions ne trouvent pas de réponses à ce stade alors qu’elles sont essentielles au «vivre ensemble», qui n’est ma-nifestement pas la priorité du gouvernement.D’abord, s’il devait y avoir une réforme territoriale, pourquoi ne pas avoir ouvert un débat citoyen fon-dé, outre sur les grands principes républicains et sociaux, sur au moins trois critères :• critère historique et culturel• critère géographique et environnemental• critère économique et social

Ensuite, comment ces nouveaux équilibres permet-tront-ils demain de couvrir aussi bien ou mieux les besoins économiques et sociaux des populations et particulièrement des territoires extérieurs aux mé-tropoles et éloignés des centres régionaux ?Enfin, quelles solidarités nationales à l’égard des territoires en difficulté, dans et hors des métropoles, alors que la continuité du territoire est en France, avec ses imperfections, un principe républicain qui a permis, bon an mal an, d’avoir une qualité de vie relativement équitable ou en tous les cas, amortie par les solidarités orchestrées nationalement et uni-formément ?Le gouvernement n’a pas ouvert le débat et c’est le premier reproche que l’on puisse lui faire. Ensuite, il va creuser les inégalités tant dans la répartition des richesses et des services publics qu’avec l’éloigne-ment des lieux de démocratie et de décision.Pour nous, l’État social est en danger, menacé de dés-tructuration du fait, entre autres, de cette réforme territoriale qui aura un impact majeur sur les poli-tiques et les finances publiques comme sur le ser-vice public. C’est un enjeu essentiel, car les principes républicains sont en péril comme l’organisation et l’efficacité de l’action publique alors que d’autres ré-ponses politiques, économiques, fiscales et sociales existent.Nos responsabilités sont d’exercer notre « droit d’alerte » auprès des populations et des élus, de dif-fuser et valoriser nos propositions et de tout mettre en œuvre pour qu’un front syndical et social réponde à ces attaques. Solidaires Finances Publiques prend ses responsabilités, seul ou dans les collectifs aux-quels il appartient comme ATTAC, le Collectif pour un Audit Citoyen de la dette publique ou encore la Convergence Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services Publics.

14 — L’Unité n° 1033 du 16/09/2014

Vie desservices

En matière d’accident de service les fonctionnaires sont loin d’être traités de la même façon que les salariés de droit privé pour qui existe une définition de l’accident du travail donnée par l’article L411-1 du code de la Sécurité sociale: « Est considéré comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du tra-vail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise». L’employeur peut contester le caractère profession-nel de l’accident, émettre des réserves motivées et dans tous les cas, c’est la caisse de sécurité sociale qui reconnaît ou pas l’acci-dent comme un accident de travail.Dans la fonction publique il n’y a pas de définition légale de l’acci-dent de service. Seule la jurispru-dence a permis d’en dégager les caractéristiques avec la prise en compte de critères liés au temps et au lieu du travail, à l’activité exercée au moment de l’accident et au lien de causalité entre le trouble subi par l’agent et ses fonctions. La présomption d’impu-tabilité, n’existe pas non plus, c’est à l’agent d’apporter la preuve du lien avec le travail.Toutefois les évolutions de la juris-prudence ont permis de considérer l’accident survenu sur le lieu de travail et pendant les heures de service, comme un accident de ser-vice, à la condition bien entendu de s’être produit dans le cadre de l’accomplissement du service. Mais si d’une façon générale il n’existe pas de difficulté particulière pour obtenir la reconnaissance d’un ac-cident physique il en va autrement pour un accident ayant des consé-quences psychiques.

La première 1 reconnaît la présomption d’imputabilitéDans cette affaire l’employeur public avait refusé de reconnaître comme accident de service un arrêt de travail consécutif à une douleur à l’épaule survenu dans le cadre de l’activité professionnelle de l’agente. Le conseil d’Etat a considéré « qu’un accident survenu sur le lieu et dans le temps du service, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice par un fonctionnaire de ses fonctions ou d’une activité qui en constitue le prolongement normal présente, en l’absence de faute personnelle ou de toute autre circonstance particulière détachant cet accident du service, le caractère d’un accident de service ». Il ajoute également « qu’en l’absence de faute personnelle détachable du service, l’accident de l’intéressée présente le caractère ».

La deuxième 2 reconnaît qu’un suicide ou la tentative de suicide sur son lieu de travail est un accident de service.Dans cette affaire une fonctionnaire territoriale avait demandé que sa tentative de suicide soit reconnue comme accident de service. L’employeur avait rejeté sa de-mande alors que la commission de réforme avait émis un avis favorable. Le conseil d’État a donné raison à l’intéressée et demandé à l’employeur de «réexaminer sa situation et d’admettre l’imputabilité au service de sa tentative de suicide.» Dans ses attendus le conseil d’État a considéré « qu’un accident survenu sur le lieu et dans le temps du service, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice par un fonc-tionnaire de ses fonctions ou d’une activité qui en constitue le prolongement nor-mal présente, en l’absence de faute personnelle ou de toute autre circonstance particulière détachant cet évènement du service, le caractère d’un accident de service ; qu’il en va ainsi lorsqu’un suicide ou une tentative de suicide intervient sur le lieu et dans le temps du service, en l’absence de circonstances particulières le détachant du service  ; qu’il en va également ainsi, en dehors de ces hypothèses, si le suicide ou la tentative de suicide présente un lien direct avec le service ; qu’il appartient dans tous les cas au juge administratif, saisi d’une décision de l’auto-rité administrative compétente refusant de reconnaître l’imputabilité au service d’un tel événement, de se prononcer au vu des circonstances de l’espèce ».Par ailleurs le Conseil d’État a estimé qu’exiger de la personne la preuve que sa tentative de suicide avait eu pour cause certaine un état pathologique se ratta-chant lui-même directement au service n’était pas fondé dès lors que l’accident était survenu durant le service et sur le lieu de travail.

La troisième 3 reconnaît qu’une maladie est imputable au service dès lors que le lien est direct sans être exclusifDans cette affaire une fonctionnaire avait eu un arrêt de travail pour état dépres-sif à la suite de 2 accidents (de service et de trajet). L’employeur avait refusé de reconnaître sa maladie imputable au service au motif que «l’état pathologique de l’intéressée ne pouvait alors être regardé comme directement et exclusivement imputable à l’accident de service dont elle avait été victime».Le Conseil d’État a estimé quant à lui que l’état dépressif de l’intéressée était lié aux 2 accidents dont elle avait été victime et aux difficultés administratives ren-contrées pour obtenir un poste adapté alors qu’elle avait demandé à plusieurs reprises à reprendre son activité professionnelle. En conclusion le Conseil d’État a conclu «que l’arrêt de travail doit être regardé comme étant en lien direct avec les 2 accidents».

Trois décisions récentes du Conseil d’État constituent des avancées intéressantes.

Accidents de service :des évolutions jurispru dentielles positives

1 CE du 15 juin 2012 n° 348258 2 CE 16 juillet 2014 n°3618203 CE du 23 septembre n°353093

L’Unité n° 1033 du 16/09/2014 — 15

Accidents de service :des évolutions jurispru dentielles positives

Vie des services

Ces jugements sont très importants, car, de fait, ils reconnaissent que l’accident d’un-e fonctionnaire survenu sur le lieu de travail et durant les heures de service est un accident de service, en l’absence de faute personnelle ou de circonstance sans lien avec le service. La notion d’accident de service se trouve ainsi considérablement rapprochée de la notion d’accident de travail du secteur privé. Mais pour que cela change pour les fonctionnaires il faudrait déjà dans un premier temps des direc-tives claires de la direction de la Fonction publique pour prendre en considération les décisions du CE. Ces décisions devraient amener tout naturellement la fonction publique à modifier les textes et à « Inscrire dans le statut général une définition de l’acci-dent de service et de l’accident de trajet identique à celle du code de la sécurité sociale » comme le recommande le rapport 4 de l’IGAS et du Contrôle général économique et financier remis en juin 2012. Pour les rapporteurs «cela mettrait fin à certaines inégalités peu justifiables entre public et privé, notamment pour les accidents cardiaques ou vasculaires survenant sur le lieu de travail et pour lesquels il arrive, dans la Fonction pu-blique, que soit exigée de la victime ou de ses ayants droit la preuve, difficile à rapporter, du lien avec le service alors que, dans le régime général, la preuve contraire est quasiment impossible à faire.»Or la Direction générale de l’administration de la Fonction publique a tou-jours refusé de discuter de ce rapport malgré les demandes réitérées de Solidaires Fonction publique.Mais dans l’attente d’une modification des textes et donc de la doctrine de l’administration, les agents devront continuer à se battre pour obtenir la reconnaissance de l’imputabilité au travail de leur accident ou de leur ma-ladie. Au regard des évolutions intéressantes de la jurisprudence il est im-portant que les agents fassent valoir leurs droits et déclarent tout accident physique, y compris ce qui peut sembler bénin au premier abord ainsi que toute réaction émotionnelle, tout malaise, choc psychologique faisant suite par exemple à un entretien avec la hiérarchie, à des pressions, à l’agressivité d’un usager, d’un collègue ...

Mais pour autant, est ce que les décisions des directions seront plus favorable aux agents ?

Précision importante :il n’existe pas de délai réglementaire pour formuler une demande de reconnaissance de l’imputabilité d’un accident ou d’une maladie (imputable au service) ce qui signifie que bien après l’accident (ou la maladie) l’agent peut demander que ceux-ci soient reconnus impu-tables au service. Si la déclaration d’accident ou de maladie imputable au service est essentielle pour préserver les droits des personnels, elle a également un intérêt pour les militants qui siègent dans les CHSCT. En effet les directions doivent communiquer à ses membres les déclarations d’accidents, pour qu’ils puissent les analyser, proposer des mesures de prévention afin d’éviter un nouvel accident, ou encore décider de mener une enquête pour mettre en évidence l’ensemble des causes qui en sont à l’origine. Par exemple, une enquête décidée à la suite d’un « pétage de plomb » peut révéler une situation de travail dégra-dée et dégager des pistes pour améliorer la situation dans le ser-vice. Il est essentiel que toutes les questions liées aux conditions de travail et les accidents en font partie puissent être débattues dans

l’instance dédiée à l’amélioration des conditions de travail.Tout accident est par ailleurs porté à la connaissance du médecin de prévention qui doit remettre obligatoirement un rapport écrit à la commission de réforme dans certaines situations.

Mais pour faire valoir leurs droits nous devrons franchir un autre obstacle, celui de la commission de réforme. En effet lorsque l’admi-nistration ne reconnaît pas spontanément l’imputabilité, il lui revient de rendre un avis au vu du dossier et des certificats médicaux. La commission de réforme est une instance où siègent l’administration, des représentants du personnel et des médecins agréés. Ces ins-tances départementales connaissent de nombreux dysfonctionne-ments, leurs avis sont parfois incompréhensibles voire très contes-tables mais les directions y trouvent leur compte même si l’avis de la commission de réforme ne lie pas l’administration. De fait l’admi-nistration est juge et partie ce qui explique que des décisions soient prises dans l’intérêt de l’administration et non des personnels.

4 Rapport d’évaluation sur le régime des AT/MP dans la Fonction publique juin 2012

Selon les tribunaux un accident du tra-vail pour être considéré comme tel doit répondre à plusieurs critères :- la soudaineté de l’évènement ou d’une

série d’évènements survenus à une date certaine (c’est l’évènement sou-dain qu’on peut dater qui différencie l’accident de la maladie profession-nelle).

- l’existence d’une lésion qui peut être physique (externe comme une cou-pure, ou interne comme un infarctus, un malaise), ou psychique (choc émotionnel suite à un entretien qui s’est mal passé, altercation avec un collègue), la lésion peut également être une douleur,

- l’accident doit survenir par le fait ou à l’occasion du travail.

En conclusion les lignes bougent mais ce n’est pas gagné pour autant. Solidaires continuera de mener la bataille au niveau de la Fonction publique pour une meilleure prise en compte des accidents liés au travail et des droits des agents.Pour en savoir plus sur les accidents de service et les maladies professionnelles se reporter au dossier en ligne sur le site.

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