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LA GESTION DE LA COULEUR AVEC PHOTOSHOP Nouveau PHOTOSHOP CS3 très prochainment Le paramétrage de la gestion de la couleur de Photoshop CS3 ne change pas par rapport à la CS2. Un bon paramètrage de Photoshop ne sert à rien sans calibrage de la chaîne graphique mais l'inverse non plus ! Une bonne gestion des couleurs n'est possible qu'après le bon paramètrage de Photoshop, une bonne compréhension des espaces de travail ou colorimétriques et enfin une bonne utilisation des outils de conversion ou d'attribution de profils ICC. C'est ce que nous allons voir dans ces tutoriaux Photoshop. Une des grosses différences entre ce logiciel de retouche photo et de nombreux autres tient dans leur gestion des couleurs. Seul Photoshop, depuis la version 6, permet la gestion totale des couleurs. Les autres se contentent d'adopter un espace de travail sRGB ou Adobe 98 par défaut, mais sans gestion des profils ICC. Avant d'aller plus loin dans ces tutoriaux Photoshop, je vous invite à lire, si ce n'est déjà fait, les deux premières parties de ce dossier sur la gestion des couleurs - Notions générales et Calibrer son écran - car y sont déjà expliqués certaines notions et certains mots de vocabulaire très importants pour une bonne gestion des couleurs dans Photoshop. Ce logiciel de retouche d'images est un outil extrêmement puissant pour gérer les couleurs d'une image depuis sa version 6. Dans sa version actuelle, la huitième, les moteurs de conversions - CMM - ont encore été améliorés. Les outils mis à la disposition du photographe pour une excellente gestion des couleurs sont très nombreux et c'est ce que je vais essayer de vous montrer maintenant. Dans cette première partie - paramétrer Photoshop - j'expliquerai comment j'ai configuré le menu Couleurs de ce logiciel et pourquoi. Dans la deuxième - La gestion des couleurs avec Photoshop - j'expliquerai la manipulation des images, de leurs couleurs et leurs conversions dans les différents espaces selon les besoins ( photo vers imprimante, image depuis scanner, image vers le Web...) à l'ouverture, à l'enregistrement et pendant une session de travail.

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LA GESTION DE LA COULEUR AVEC PHOTOSHOP

Nouveau PHOTOSHOP CS3 très prochainment Le paramétrage de la gestion de la couleur de Photoshop CS3 ne change pas par rapport à la CS2.

Un bon paramètrage de Photoshop ne sert à rien sans calibrage de la chaîne graphique mais l'inverse non plus ! Une bonne gestion des couleurs n'est possible qu'après le bon paramètrage de Photoshop, une bonne compréhension des espaces de travail ou colorimétriques et enfin une bonne utilisation des outils de conversion ou d'attribution de profils ICC. C'est ce que nous allons voir dans ces tutoriaux Photoshop. Une des grosses différences entre ce logiciel de retouche photo et de nombreux autres tient dans leur gestion des couleurs. Seul Photoshop, depuis la version 6, permet la gestion totale des couleurs. Les autres se contentent d'adopter un espace de travail sRGB ou Adobe 98 par défaut, mais sans gestion des profils ICC.

Avant d'aller plus loin dans ces tutoriaux Photoshop, je vous invite à lire, si ce n'est déjà fait, les deux premières parties de ce dossier sur la gestion des couleurs - Notions générales et Calibrer son écran - car y sont déjà expliqués certaines notions et certains mots de vocabulaire très importants pour une bonne gestion des couleurs dans Photoshop. Ce logiciel de retouche d'images est un outil extrêmement puissant pour gérer les couleurs d'une image depuis sa version 6. Dans sa version actuelle, la huitième, les moteurs de conversions - CMM - ont encore été améliorés. Les outils mis à la disposition du photographe pour une excellente gestion des couleurs sont très nombreux et c'est ce que je vais essayer de vous montrer maintenant.

• Dans cette première partie - paramétrer Photoshop - j'expliquerai comment j'ai configuré le menu Couleurs de ce logiciel et pourquoi.

• Dans la deuxième - La gestion des couleurs avec Photoshop - j'expliquerai la manipulation des images, de leurs couleurs et leurs conversions dans les différents espaces selon les besoins ( photo vers imprimante, image depuis scanner, image vers le Web...) à l'ouverture, à l'enregistrement et pendant une session de travail.

Les préférences couleurs

Préférences couleurs de PHOTOSHOP. Je ferai régulièrement référence à cette copie d'écran dans la suite du dossier.

La première chose à faire est donc de choisir ses préférences couleurs en déroulant le menu : Édition / Couleurs. Voici le menu qui s'affiche :

- Cliquez sur : " Mode avancé " pour voir apparaître l'ensemble des menus.

Les Espaces de travail RVB et CMJN

Les plus importants ! Un espace de travail est donc un espace colorimétrique qui

doit être indépendant d'un périphérique pour être en toute circonstance neutre. Un signal RVB neutre doit afficher une couleur LAB neutre et inversement sur un écran calibré. Il définit donc l'ensemble des couleurs qui vont pouvoir être affichées mais surtout travaillées dans Photoshop, indépendamment des périphériques. Il s'inscrit toujours dans l'espace absolu - l'espace LAB - et, par définition, est forcément plus petit que lui. Comme je l'ai expliqué sur la première page de ce dossier - Notions générales -, un espace colorimétrique ( autre facette d'un profil - voir ici -) définit une zone à l'intérieur de laquelle les couleurs sont visibles pour cet espace donné et surtout, où les valeurs RVB d'une image sont traduites par des couleurs LAB en l'absence de profil.

Valeurs RVB et couleurs Lab

On a vu qu'à une même valeur RVB correspond de multiples couleurs, les couleurs Lab, comme sur les téléviseurs chez Darty! Donc à une même couleur Lab correspondent de multiples valeurs RVB, selon l'espace colorimétrique. Si on ouvre une image sans profil dans Photoshop, les valeurs RVB de celle-ci seront donc traduites par des couleurs Lab différentes selon l'espace de travail de Photoshop. Faites l'expérience en ouvrant une photo sans profil dans un espace Adobe 98 puis sRGB.

Les couleurs à l'extérieur de cet espace ne sont pas reproductibles ou visibles par cet espace donc cet appareil de reproduction des couleurs ( appareil photo numérique, scanner, imprimante...). Il doit donc être assez grand mais surtout plus grand que ceux de votre scanner, imprimante ou encore appareil photo numérique. Si vous souhaitez imprimer une couleur que peut reproduire votre imprimante mais qui n'appartient pas à votre espace de travail, elle ne sera tout simplement jamais imprimée, donc perdue. Vous avez bridé votre imprimante... Le plus grand d'entre eux - après l'espace L*a*b* qui est représenté par le carré ci-dessous - est l'espace Adobe 1998, en trait noir donc effectivement plus petit. L'espace Adobe 1998 est donc tout à fait adapté car il englobe pratiquement celui de tous les périphériques que nous utilisons quotidiennement en photo numérique.

Remarques

Certes il existe aujourd'hui d'autres espaces couleurs plus grands qu'Adobe 1998 comme Don RGB, Prophoto, EciRGB mais qui sont à manier avec précaution car il n'est jamais anodin de faire des conversions d'espace très grand vers plus petit, surtout en 8 bits. Dans le cadre de ce guide de la gestion de la couleur, qui se veut une initiation, je préfère m'en tenir au traditionnel Adobe 98 et sRGB. Je rentrerai plus dans les détails prochainement...

Seul l'espace de l'imprimante Epson 1270, globalement nettement plus petit, est un peu plus grand vers les jaunes. Tous les autres espaces de travail sont plus petits que lui. On le choisira donc comme espace de travail RVB des images dans Photoshop car il montrera et pourra travailler avec toutes les couleurs visibles par les différents appareils. Toutes les couleurs imprimables avec votre imprimante jet d'encre ( sauf certains jaunes ) seront visibles dans Adobe 1998

donc retouchables puis imprimables. Si l'on choisit sRGB comme espace de travail, on peut voir sur la figure ci-dessous que l'on perdra beaucoup de jaunes qui auraient pu être imprimés mais qui sont invisibles pour cet espace. Par contre cela peut être un choix judicieux pour travailler ses images à destination du Web car c'est l'espace de visualisation par défaut sur Internet.

Différents Espaces colorimétriques. On distingue clairement que les espaces d'impression sont nettement moins grands que les espaces de " visualisation".

Espaces colorimétriques

Noir : ADOBE 1998 Rouge : COLORMATCH Vert : sRGB Bleu : SWOP Cyan : MONACOPROOF Magenta : EPSON1270

Les autres espaces - dont les noms vous sont sûrement familiers - sont sRGB, le plus courant mais pas seulement sur Internet ! - en trait vert -, ou encore Epson 1270 - en trait magenta - assez révélateur de l'espace des imprimantes jet d'encre aujourd'hui etc.

Remarques à propos du sRGB

Espace international, le Standard RGB - sRGB - est le plus petit espace commun " inter-moniteur ". Normalement, n'importe quel écran qui sort aujourd'hui d'usine dans le monde est capable d'afficher cet espace colorimétrique. C'est le plus petit dénominateur commun ! C'est pourquoi il règne sur Internet. Les images pour le Web doivent donc être converties en sRGB avant d'être diffusées. Si vous possédez un appareil photo numérique non professionnel ce sera également le cas par défaut. Avec ces appareils vous aurez d'ailleurs rarement d'autres choix.

Dans la deuxième partie de ce dossier - gestion des couleurs avec Photoshop - j'expliquerai pourquoi cet espace est souvent installé par défaut, à la place de Adobe 1998 et pourquoi il donne l'impression très souvent de mieux fonctionner, paradoxalement !

L'espace de travail CMJN concerne lui uniquement les personnes qui impriment sur imprimantes Offset et ne concerne absolument pas les photographes qui impriment avec une imprimante jet d'encre ou qui font tirer leurs photos par les labos extérieurs type Frontier ou Durst Lambda. Les imprimantes jet d'encre fonctionnent avec des encres donc

en CMJN mais les fichiers traités doivent être des fichiers RVB que leurs propres moteurs de conversion vont convertir. A moins d'installer un RIP, les imprimantes jet d'encre fonctionnent "comme" un appareil RVB au même titre qu'un scanner à plat ou un appareil photo numérique. Cependant, il existe de nombreuses possibilités de choix de profils dans ce menu déroulant dont certains permettent de contrôler l'engraissement, le pourcentage de noir etc... comme le ferait un imprimeur devant sa machine Offset. Par contre, si vous souhaitez préparer des images RVB > CMJN qui seront imprimées par votre imprimeur pour faire des cartes de vœux, par exemple, il faudra choisir entre : " Euroscale Coated V2 " si vous choisissez un papier couché - type carte postale - et " Euroscale Uncoated V2 " si vous choisissez un papier non couché - papier journal -. Si votre imprimeur ne vous donne pas le profil adapté à votre couple : papier/résolution/encre/imprimante, vous n'aurez guère de choix qu'entre ces deux profils. Pour info, en Allemagne où la gestion des couleurs est entrée dans les mœurs, ils ont six profils par défaut, du plus beau papier couché au papier journal !

Conclusion

Comme espace de travail RVB dans Photoshop on choisira Adobe 1998, (voir plus grand encore pour les avertis) le plus grand espace par défaut après l'espace L*a*b*, absolu lui. Comme espace CMJN, on pourrait ne rien cocher si l'on possède une imprimante jet d'encre et uniquement cela. Cet espace ne concerne que ceux qui travaillent avec une imprimante type OffSet ou une imprimante jet d'encre mais commandée par un RIP. Idem pour le Gris et les Tons directs.

Si vous débutez en gestion des couleurs, il peut être plus facile et rationnel de travailler tout d'abord en sRGB. J'expliquerai pourquoi dans la dernière partie de ce dossier - gestion des couleurs avec Photoshop -.

Au passage, vérifiez bien que le profil de votre écran est bien celui créé lors du calibrage de votre moniteur. Pour cela, déroulez le menu RVB et, en haut, vous verrez une ligne RVB Moniteur - mon profil d'écran -. Le nom du profil doit bien être celui du profil que vous avez créé avec votre sonde. Pensez à bien remettre Adobe 1998 comme espace de travail après vérification !

Règles de gestion des couleurs

Dans tous les cas, choisissez : " conserver les profils incorporés " et

cochez bien les trois cases en dessous pour avoir le choix des profils à l'ouverture des fichiers ou à l'enregistrement. C'est la seule façon de savoir où vous en êtes et de pouvoir décider à chaque étape de transformation de l'image quel profil adopter.

Attention : en aucun cas il faut cochez "désactiver" car cela désactive la

gestion des couleurs dans Photoshop.

Conversion : Grâce aux moteurs de conversion, les CMM, l'espace le plus grand, ici en clair va "rentrer" dans l'espace plus petit, celui de l'imprimante dans notre exemple. Les règles de conversion sont très précises.

Options de conversion ou mode de rendu

La fonction a été étudiée sur la page profils ICC mais sur cette page je vais expliquer comment cela fonctionne concrètement. Dans la première case il faut choisir : " Moteur Adobe ACE ", largement meilleur que le CMM de Microsoft ICM. Il est basé sur une technologie Heidelberg et il faut noter que le moteur de la version 7 est encore différent de celui de la version 6, déjà très performant. C'est ce moteur qui va décider, selon des règles appelées Mode bien précises - quatre au total - et en tenant compte des informations contenues dans le profil ICC de l'image source, comment les valeurs RVB d'une image doivent être transformées quand elles passent d'un espace à un autre surtout si l'espace d'arrivée est plus petit que l'espace d'origine. Pour rappel, cela veut dire que l'espace de destination est normalement incapable de reproduire cette couleur mais que le moteur doit s'efforcer de conserver la même couleur LAB - couleur perçue -.

Dans le menu Mode il faut choisir : " Perceptive ", aussi appelé mode photographique. C'est le mode qui fonctionne souvent le mieux - voir la note ci-dessous -. Parfois le mode relatif peut donner de meilleurs résultats mais parfois seulement ! Quand vous convertissez, essayez les deux, au cas où. Vous en aurez la possibilité ! Mais par défaut, je conseille de cocher Perceptif.

L'outil de conversion des images de Photoshop est donc le moteur ACE. Que se passe-t-il avec les couleurs d'une image pendant une conversion d'un espace vers un autre ? Pourquoi existe-t-il plusieurs modes de conversion - perceptive, saturation, relative et absolue - ?

Selon le mode choisi, les règles de conversion vont changer. Il en existe quatre : perceptive, relative, saturation et absolue. Le mieux adapté à la photographie est très souvent, selon moi, le mode relatif mais le plus "logique" car photographique est le mode perceptif que je vais décrire ici. Prenons un exemple : imaginons que je veuille imprimer une image. Elle possède le profil de mon espace de travail - trait rouge -et je sais que celui de mon imprimante est beaucoup plus petit - trait bleu -. Des couleurs de mon original, autour du point A , devraient être non imprimables. Je veux essayer d'imprimer tout de même ces couleurs donc je dois convertir mon image dans un autre espace, celui de destination - à l'intérieur du trait bleu -. Le point B lui est commun aux deux espaces. Il appartient à mon image et sera imprimable sans transformation. Comment imprimer tout de même ces jaunes-verts de mon image qui se trouvent en dehors de l'espace reproductible de l'imprimante pour ne pas dénaturer complètement mon image une fois imprimée ? Que fait l'imprimante des couleurs hors-gamme ? Les supprime-t-elle ? De plus, sur mon image d'origine, la distance entre A et B me donne une certaine "sensation" visuelle; Comment la conserver après la conversion ?

Et bien si je choisis le mode perceptif le moteur ACE va beaucoup travailler ! Il va en effet faire rentrer au " chausse-pied " les jaunes-verts hors espace pour ne pas supprimer complètement ces nuances et conserver mon impression visuelle, ma perception visuelle.

Mais là se posent plusieurs problèmes : 1 - Si les verts hors espace donc normalement non imprimables sont placés dans l'espace de l'imprimante - à l'intérieur du trait bleu -, de nombreuses couleurs vont, en fait, être " superposées ". On remplacerait des couleurs imprimables qui appartiennent à mon image d'origine par des couleurs non imprimables,

les plus proches de l'image d'origine. On pourrait penser alors que le seul choix qui s'offre à nous est de ne garder que la couleur B et d'éliminer A, ou l'inverse. 2 - De plus, si je pose la couleur A sur la couleur B et les couleurs du trait rouge sur celles du trait bleu, il sera impossible de les différencier alors qu'elles étaient différentes dans l'espace d'origine. 3 - Enfin, je rappelle que les jaunes-verts du point A étaient à une certaine distance des jaunes-verts du point B dans mon image d'origine, ce qui me donnait une certaine sensation visuelle.

Pour réaliser une conversion respectant les sensations visuelles de l'image d'origine, le moteur de conversion ACE va procéder en deux temps. Il va tout d'abord "placer" les couleurs du trait rouge ( limite de l'espace de l'image ) sur le trait bleu ( limite de l'espace de l'imprimante ) car les couleurs du trait bleu sont les plus proches visuellement des couleurs du trait rouge. Les couleurs du trait rouge sont les plus saturées de mon original et les couleurs du trait bleu sont les couleurs les plus saturées de mon imprimante. De plus, pour conserver une sensation visuelle proche des sensations d'origine, il va "décaler" légèrement et progressivement les couleurs du trait bleu vers l'intérieur de l'espace de destination - bleu - comme le montre la figure ci-dessous. Il va faire de la place ! Comme il ne pourrait pas faire cela indéfiniment sinon des couleurs disparaîtraient de " l'autre côté ", il fait

disparaître quelques nuances au fur et à mesure qu'il " pousse " les couleurs vers l'intérieur mais tout en essayant de conserver une même perception, d'où le nom de ce mode. L'image perdra une partie de ses couleurs d'origine mais la sensation visuelle restera très proche. La distance relative entre A et B est sauvegardée le mieux possible. Voilà pourquoi une image doit être travaillée le plus longtemps possible dans son espace d'origine. C'est la seule façon de ne pas perdre d'infos. Les conversions dans ce sens là sont destructrices. Il faut les limiter et les faire au dernier moment. Enfin, l'image convertie apparaîtra légèrement

désaturée et à peine moins contrastée si l'espace de l'imprimante

est vraiment trop petit pour ces couleurs. Il suffit alors de lui appliquer un calque de niveau ou de contraste pour retrouver - presque - les couleurs LAB d'origine.

Note

Pour info, en mode saturation, les couleurs hors gamme sont placées juste sur la frontière de l'espace d'arrivée et certaines couleurs à l'intérieur finissent elles aussi sur cette frontière. L'image convertie est nettement plus saturée et cela convient très bien à un graphiste qui réaliserait de la signalétique. En mode colorimétrie relative, très courant, les couleurs à l'intérieur de l'espace d'arrivée ne bougent pas, contrairement au mode perceptif et les couleurs à l'extérieur rentrent à l'intérieur progressivement; du coup la relation entre les couleurs va changer. Pourtant parfois le mieux adapté. Enfin, en mode colorimétrie absolue, seules les couleurs hors espace d'arrivée se retrouvent sur la frontière sans changement pour les couleurs à l'intérieur de l'espace. De nombreuses nuances sont perdues.

Enfin, il faut laisser cochées les deux dernières cases : compensation de noir et simulation.

Options avancées

Laissez décoché. La première peut servir si vous avez plusieurs écrans calibrés d'origines différentes mais dont certains semblent plus saturés que la moyenne. Quant à la deuxième je n'ai toujours pas compris !

Important

Une fois que tous les menus sont correctement paramétrés, il n'est pas nécessaire de rouvrir Photoshop pour que les préférences soient prises en compte. Ce logiciel tient compte des différents paramètres de manière dynamique.

TUTORIEL PHOTOSHOP, première partie

Comment Photoshop gère-t-il les couleurs des images que vous ouvrez ? Comment savoir où vous en êtes, d'où vous venez et où vous pouvez aller ? Différents menus vous permettent à chaque instant de connaître les propriétés colorimétriques de vos images comme nous allons le voir maintenant dans ce tutoriel Photoshop.

• Dans la partie de cette page, je vais montrer toutes les fenêtres d'information qui permettent d'en savoir plus sur les couleurs d'une image.

• Dans la deuxième, je passerai en revue tous les menus intéressants pour la gestion des couleurs dans Photoshop.

Les différentes fenêtres d'informations

Photoshop, pour afficher et travailler correctement les couleurs a, à chaque instant, besoin de connaître :

1. Le profil ICC de l'image à ouvrir ou ouverte pour afficher correctement ses couleurs;

2. Avoir un espace de travail adapté, ni trop grand mais surtout pas trop petit pour ne pas perdre d'infos pendant une retouche !

Nom du document : - 1 - ( RVB # ) : ce dièse juste à côté de RVB indique que le document ne possède pas de profil incorporé en ce moment. - 2 - ( RVB * ) : cet astérisque signifie lui que le document possède un profil colorimétrique collé. - 3 - ( RVB ) : Il n'y a rien à côté de RVB. Cela signifie que le document possède un profil ICC identique à celui de l'espace de

Présence d'un profil ou pas ?

A chaque instant, Photoshop vous permet de savoir si un profil est associé ou pas à une image et si oui lequel. Voici où et comment ?

Tout d'abord, à côté du nom de l'image, dans la barre de titre du fichier :

travail.

Le petit sigle - * ou # - ou bien encore son absence à côté du type de fichier - RVB ou CMJN - est plein d'enseignements sur la nature du profil associé à l'image. Il y a plusieurs possibilités :

• Soit l'image ne possède pas de profil - 1 - , auquel cas apparaît le sigle dièse # à côté du fichier. Cela ne nous dit cependant pas si c'est le fichier original ou s'il a déjà été converti. La photo s'affiche dans l'espace de travail donc comme si elle possèdait ce profil.

• Soit l'image possède un profil ICC - 2 - simplement collé - on dit tagué - à celle-ci et apparaît un astérisque * à côté du nom du fichier. On dit que l'image est taguée ou qu'un profil est attribué, autre que celui de l'espace de travail. Les couleurs sont traduites dans l'espace du profil.

• Soit, enfin, l'image possède un profil tagué mais identique à l'espace de travail - 3 - et... il n'y a plus de tag !

Voilà pour la seule description. Les explications sont abordées dans les deux chapitres suivants : " Gestion des couleurs à l'ouverture / fermeture " et " Gestion des couleurs pendant le traitement ".

Quels profils ?

Profil du document : toujours visible en bas à gauche dans la fenêtre principale de Photoshop si l'on a choisi - Profil du document - dans le petit menu

Ensuite, en bas et à gauche, dans la barre d'état de la fenêtre principale du logiciel - sur PC - apparaît le nom du profil :

Sur cette ligne on voit d'abord apparaître la taille de l'image affichée à l'écran en pourcentage mais surtout, juste à côté, le profil ICC du document en ce moment. A ne pas confondre avec l'espace de travail qui lui est bien Adobe 1998. ( Je suis donc en train de travailler une image avec un profil sRGB dans un espace beaucoup plus grand, Adobe 1998). La flèche juste à droite sert à dérouler un petit menu dans lequel il faut choisir : - profil du document -.

déroulant en cliquant sur la flèche.

Vous avez également d'autres choix dont le nom du document ou encore la taille de celui-ci... Si le fichier ne comporte pas de profil, il sera écrit : RVB sans description. Et comme vous le savez maintenant, dans la barre de titre du fichier, son nom sera tagué d'un #.

Les différents menus de gestion des couleurs

Il y a deux menus importants dans - Menu image / Mode - et un dans : Affichage / Format d'épreuve. Voyons tout d'abord le premier. Il permet à Photoshop, à chaque instant, d'attribuer un profil à un document ou de le convertir d'un profil vers un autre. Toute la gestion des couleurs tourne autour de ces deux termes donc il est essentiel de savoir à quoi ils font référence. Vous trouverez leurs explications sur la page Profils ICC.

Menu IMAGE / MODE de Photoshop 7 : choisir attribuer ou convertir en profil. J'expliquerai plus bas comment choisir entre les deux.

Menu IMAGE / MODE (PS 7) et EDITION / ( CS 1 & 2)

Menu IMAGE / MODE de Photoshop CS 1 & 2 : choisir attribuer ou convertir en profil. J'expliquerai plus bas comment choisir entre les deux.

Le menu 1 - Attribuer un profil - ( figure ci-dessous ) permet d'avoir accès à toutes les informations importantes dont on a besoin pendant l'attribution d'un profil ICC à un document - oui ou non, Choix du profil- avec une case "aperçu" qu'il faut en tout état de cause cocher. En cochant cette dernière vous pourrez voir sur l'image, sans cliquer sur OK donc non définitivement, l'impact sur l'affichage des couleurs avec tel ou tel profil. C'est très efficace et informatif !

Le menu 2 - Convertir en profil - ( figure ci-dessous ) permet d'avoir accès à toutes les informations importantes dont on a besoin pendant la conversion d'un profil ICC vers un autre donc d'un espace vers un autre. On retrouve - Espace source et destination -, toujours avec une case "aperçu" pour observer concrètement ce qui se passe sur l'image mais on a aussi la possibilité de choisir le mode de conversion. La photo sera véritablement transformée si l'on fait OK et pas uniquement taguée comme avec le menu Attribuer. Les valeurs RVB des couleurs d'une image changent pendant la conversion même si les couleurs ne semblent pas changer visuellement. Pour travailler des photos on choisira le plus souvent relative ou perceptive comme je l'explique sur la page précédente. On laisse le reste coché.

Menu IMAGE / MODE / CONVERTIR EN PROFIL : peut-être le menu le plus utile !

Voici donc les fenêtres principales à bien connaître pour attribuer un profil ICC ou convertir une image vers un autre espace, pour le Web ou pour l'impression par exemple.

Menu AFFICHAGE / FORMAT D'ÉPREUVE

Il reste un autre menu très intéressant car c'est une particularité très puissante de Photoshop. Votre image doit être imprimée avec votre jet d'encre, qui possède un espace colorimétrique, on l'a vu, assez petit et presque tout le temps plus petit que l'espace d'origine. L'image sera donc très certainement un peu moins contrastée et moins saturée quand elle sera convertie par le driver de l'imprimante. Et bien grâce au menu - Affichage / Format d'épreuve - il est possible de basculer de l'espace de travail d'origine vers l'espace d'impression sans définitivement convertir l'image. C'est un menu de simulation propre à Photoshop. Seul l'affichage de l'image est changé. Avec le raccourci clavier CTRL + Y ( Commande + Y ), il est possible de basculer de l'un vers l'autre pour bien voir les différences sur l'image entre les deux profils. Au fur et à mesure que l'on corrigera l'image - toujours dans l'espace d'origine donc optimale - grâce aux différents calques de réglages, il ne devrait pratiquement plus y avoir de différences entre les deux images. Quand on travaille avec les bons profils, par exemple d'imprimantes, sur un écran calibré, il est réellement possible de simuler l'apparence finale imprimée de l'image dans Photoshop. C'est pour cela aussi que c'est un très bon gestionnaire de couleurs. Cette fonction est vraiment très utile, comme vous pourrez le voir plus loin.

Les différents menus d'enregistrement

Menu ENREGISTRER SOUS

Lorsque vous décidez d'enregistrer un document dans Photoshop, vous pouvez choisir d'enregistrer le profil ICC qui était attribué à l'image. Si vous voulez enregistrer un autre profil, vous ne pourrez pas le faire ici. Il faut retourner dans l'espace de travail, attribuer ou convertir l'image dans un autre profil et enregistrer. Si vous ne voulez pas taguer l'image, il suffit de décocher.

Menu Fichier / Enregistrer sous...

Menu ENREGISTRER POUR LE WEB

Photoshop possède un menu d'enregistrement spécifique au Web. Il permet de réaliser une compression des données de qualité avant de les diffuser sur le Web.

Remarque importante

L'espace colorimétrique de ce menu comme de l'Internet d'ailleurs est le sRGB. Il n'est pas possible de le changer. Aucun navigateur dans le monde ne sait gérer les couleurs. Ils affichent donc les couleurs par défaut et l'espace par défaut est le sRGB.

Toutes les images enregistrées pour le Web doivent être converties dans cet espace, que le profil soit d'ailleurs tagué ou non ! Si vous avez une image à l'écran avec comme profil Adobe 1998 et que vous l'enregistrez directement sans conversion en sRGB, elle apparaîtra bien fade dans la fenêtre d'enregistrement.

Même si l'image ne contient pas de profil, le navigateur affichera correctement les couleurs des images car leur profil et l'espace du Web est le "même". Je dis bien "entre guillemets" car comme je l'ai

dit plus haut les navigateurs ne savent pas gérer les couleurs. Ils font comme s'ils affichaient dans l'espace sRGB. Du moment que l'image a été convertie, il ne sert à rien de l'alourdir des 4 Ko d'un profil ICC ! Si vous sauvegardez une image depuis Internet et que vous l'ouvrez dans Photoshop, différents cas de figures se présentent :

• Soit votre espace de travail et l'image sont en sRGB - même sans profil - et elle s'affichera correctement;

• Soit votre espace de travail est le Adobe 98 et l'image est en sRGB : il faut lui attribuer le profil sRGB avant de la convertir dans l'espace de travail;

• Soit l'image n'a pas été convertie et n'a pas de profil. Là ce sera au petit bonheur !

LA GESTION DE LA COULEUR AVEC PHOTOSHOP, Deuxième partie

Dans la première partie de ce tutoriel Photoshop j'ai voulu d'abord

montrer les différents menus et fenêtres qu'il met à la disposition du photographe pour savoir où il en est dans la gestion des couleurs de ses images.

Maintenant, dans ce tutoriel, il est temps d'étudier les différentes règles de gestion : dans la dernière partie de ce dossier, je voudrais expliquer comment on peut gérer les couleurs d'une photographie, de son espace d'origine à son espace de destination en la dégradant le moins possible au fur et à mesure de sa retouche dans Photoshop.

Gestion des couleurs à l'ouverture

Quand on ouvre une nouvelle image dans Photoshop correctement paramétré, il va lire le profil colorimétrique - profil ICC - de celle-ci ou remarquer son absence pour savoir comment il doit l'afficher (Photoshop voit bien des valeurs RVB dans la photo mais tant que le profil n'a pas été attribué, il ne sait pas par quelles couleurs LAB les afficher). Selon ce qu'il détecte, Photoshop ouvre un menu différent, menu qui paraît bien étrange la première fois ( Mais qu'est-ce qu'il me demande ??? ). Trois cas de figures peuvent se présenter :

• Soit l'image ne possède pas de profil ICC. Il ne sait donc pas d'où vient l'image donc ne sait pas comment l'afficher correctement.

• Soit elle en possède un, mais différent de l'espace de travail. • Soit enfin l'image possède le même profil incorporé que

l'espace de travail auquel cas elle s'affiche directement, sans passer par un menu. Il n'y a donc rien à ajouter !

Absence de profil ICC - tag # -

Profil manquant : trois possibilités !

La fenêtre qui s'affiche est alors celle-ci :

- 1 - "Ne pas modifier" : ce menu est très intéressant et instructif si je ne sais pas du tout d'où provient mon image. Le logiciel n'a en effet aucun repère pour l'afficher correctement. Photoshop " voit " bien des couleurs dans la palette info (valeurs RVB), donc va les afficher selon son espace de travail mais cela correspond t-il aux couleurs qu'a voulu le photographe? Car il ne sait pas exactement à quoi elles correspondent par rapport aux couleurs L*a*b*. Vous savez maintenant qu'à un couple de valeurs RVB peut correspondre plusieurs couleurs L*a*b* selon le périphérique ou l'espace de travail. Il faudra donc lui indiquer le bon profil grâce au menu Image/mode/attribuer un profil. Certes on pourrait le faire tout de suite avec la troisième case à cocher " Attribution d'un profil " mais ici il n'y a pas de fenêtre d'aperçu et on ne voit pas concrètement ce que l'on fait or ici je ne sais pas d'où provient l'image. Je préfère donc choisir cette case, ouvrir mon image et lui attribuer un profil par le menu Image/mode/attribuer un profil en voyant concrètement ce qui se passe. Ce menu est donc très utile pour attribuer un profil à une image dont on ne connait pas la provenance - Voir les photos d'illustration ci-dessous -.

Illustration des différences d'affichage que l'on peut observer simplement en changeant de profil à l'ouverture. La photo ne contenait pas de profil et provenait d'un appareil photo numérique. Photo enregistrée en mode RAW 16 bits - format propriétaire - mais traduites en valeurs RVB sRGB.

Influence du choix à l'ouverture : Sur l'image de gauche - profil manquant - ouvert sans rien modifier. Les couleurs sont saturées et les noirs profonds. Sur l'image de droite - Attribuer un profil sRGB avec ou sans conversion - l'image est plus terne et moins contrastée.

A l'ouverture, j'ai choisi : ne pas modifier. Les couleurs s'affichent arbitrairement (selon

l'espace de travail) et sont ici très/trop saturées.

A l'ouverture, j'ai choisi : attribuer un profil sRGB. C'est l'espace de mon APN. Les couleurs

s'affichent correctement, sans saturation excessive.

Il fallait donc absolument lui attribuer le profil sRGB ET la convertir en Adobe 98 seulement ensuite, si on souhaitait la travailler dans un grand espace. Là, la perte aurait été nulle, car on convertit l'image dans un espace plus grand que celui d'origine. Il faut noter aussi que les données RVB de chaque pixel n'ont pas changé avec l'attribution d'un profil ou d'un autre. Seul l'affichage des couleurs change selon le profil attribué. (Vous trouverez plus d'explications ici.) Les valeurs RVB ne changent qu'au moment de la conversion.

- 2 - "Attribuer un profil de travail RVB" cela peut être une bonne solution car ce profil - Adobe 1998 - a été choisi pour être le plus grand espace de travail disponible actuellement, en tout cas connu des non spécialistes. Mais ce n'est pas parce que toutes les couleurs sont visibles dans cet espace qu'elles vont pour autant s'afficher correctement si ce n'est pas l'espace d'origine des images. Ce n'est donc pas forcément très prudent de cocher cette case SAUF si vous connaissez l'espace d'origine de votre image, quand bien même il n'a pas été enregistré dans l'image - tagué - et que bien entendu c'est un espace Adobe 1998. Je pense par exemple à certains appareils photo numériques qui peuvent enregistrer la photo en Adobe 1998 mais qui ne taguent pas les images quand on choisit cet espace colorimétrique comme avec le Canon 20 D. Ce menu ne sera pas, à part dans ce

cas, tellement utilisé.

Remarque

Sur les APN reflex, il est de plus en plus souvent possible de choisir entre deux espaces colorimétriques : sRGB ou Adobe 98 lorsque l'on travaille en Jpg. Il existe un moyen très simple de savoir lequel a été choisi en regardant le nom du fichier. Quand la photo a été prise en Adobe 98, que le profil soit ou non tagué à l'image, le nom du fichier commence par un underscore ( _ ).

- 3 - Attribution d'un profil / conversion dans l'espace de travail : ce sera souvent le menu de prédilection.

APN * : Appareil Photo Numérique.

• Soit vous savez d'où vient l'image et il faut alors dérouler le menu pour choisir le profil adéquat puis convertir l'image dans l'espace de travail. - Cela peut être le cas par exemple si votre fichier vient de votre scanner fraîchement calibré ou de votre APN*. Il suffit donc de choisir le profil ICC qui convient. Admettons que votre image vienne de votre scanner qui ne sait pas attribuer un profil - ce qui n'est pas toujours un mal ! - Voir la note ci-dessous -. Cependant vous en avez créé un. Il suffit alors de le choisir dans la liste et de convertir l'image taguée dans l'espace de travail, le plus large disponible. L'intérêt de la conversion dans l'espace de travail est évoqué plus loin. Autre exemple : admettons cette fois que votre image provienne d'Internet. Elle a forcément été enregistrée en sRGB mais pour des raisons de poids de fichiers - bête noire sur la Web ! - n'est pas taguée avec ce profil. Le profil est donc manquant. Cela dit elle a bien été transformée - convertie - dans cet espace. Ce n'est plus un original seulement tagué. Vous pouvez sans aucun soucis choisir : attribuer profil sRGB et convertir dans l'espace de travail.

• Soit vous ne connaissez pas l'origine de l'image. Il est alors préférable de choisir : " Ne pas modifier " et attribuer le profil par le menu : Image / Mode / Attribuer ou convertir en profil car on peut visualiser l'effet de l'attribution du profil sur l'image dans la fenêtre principale si l'on coche la case "aperçu" comme je l'ai déjà dit en - 1 -.

Note à propos de " Et convertir dans l'espace de travail "

On peut légitimement se demander pourquoi convertir dans l'espace de travail - Adobe 1998 - si le profil attribué est sRGB et que l'on va, après traitement de l'image l'enregistrer pour le Web, donc en sRGB ! Il faudra la reconvertir !!! La réponse tient dans la difficulté du travail à accomplir sur cette image. S' il n'y a pas grand chose à faire et que vous n'êtes pas trop tatillon, laissez sRGB et travaillez l'image comme cela sans cocher " Et convertir... ". Cela vous évitera d'avoir à la reconvertir. Si l'image nécessite de nombreux et lourds traitements, il est préférable de les faire dans un environnement le plus large possible. Certes au départ l'image possède beaucoup moins de nuances que l'espace de travail ne permet d'en afficher - une image sRGB convertie en Adobe 1998 est affichée de manière strictement identique - mais lors des traitement rien ne vous dit que les nouvelles couleurs à afficher n'auraient pas été hors espace sRGB. Seul un espace plus grand aurait permis d'afficher le résultat du traitement. Ainsi, le travail sera plus subtil si vous travaillez l'image - au départ sRGB - dans l'espace de travail - Adobe 1998 -. Il faudra penser à convertir l'image en sRGB à la fin du traitement avant de l'enregistrer pour le Web. Il en est de même pour l'impression d'une image.

Conclusion, quelle que soit votre image, si vous voulez la travailler subtilement, convertissez dans l'espace de travail après avoir attribué le profil ICC propre à l'appareil d'origine. Si vous voulez gagner du temps en sRGB, décochez.

( Lire également la note suivante : " Différence entre " tagué" et " incorporé " ).

Présence de profils ICC Différent de l'espace de travail tag * / identique aucun tag -

Si une photo que l'on veut ouvrir dans Photoshop possède un profil ICC mais différent de l'espace de travail, voici la fenêtre qui s'affiche alors :

Profil incorporé mais non concordance.

Important : si l'image avait le profil de l'espace de travail, c'est-à-dire Don RGB ici, l'image se serait affichée sans aucun menu. A charge du photographe d'utiliser les menus : Image / Mode / Attribuer ou convertir pour gérer ses conversions de profils.

- 1 - Préférer le profil incorporé : dans cet exemple, le profil incorporé est sRGB. J'ai pris cet exemple car c'est pratiquement le seul cas où il peut être intéressant de la cocher. Si vous souhaitez travailler une image que vous allez

ensuite enregistrer pour le Web, imprimez sur une imprimante dont vous savez que c'est le profil par défaut, cochez cette case. En effet, l'espace de

travail du Web est ce fameux profil sRGB, plus petit dénominateur commun dans le monde. Autant laisser ce profil sans le convertir dans l'espace de travail - ici Don RGB - puisqu'il faudrait le reconvertir ensuite lors de l'enregistrement. A moins que l'image nécessite de lourds traitements et auquel cas il faudra préférer un espace de travail où il y a de la place !

En règle général, quand une image possède un profil incorporé, il faut le lui laisser car cela permet d'afficher les couleurs correctement mais sauf dans le

cas évoqué ci-dessus, il est préférable de cocher le menu 2. Attention : cette règle n'est donc valable que dans des cas particuliers. Si vous souhaitez la travailler pour l'imprimer sur votre imprimante dont vous avez le profil, autre que sRGB, pour en faire votre original traité ou encore

que vous aimez le travail bien fait, vous devez choisir la case - 2 - pour convertir l'image dans l'espace de travail. Même si l'image ne gagne pas de

couleur à l'affichage - aspect absolument identique à l'ouverture dans Photoshop -, la souplesse de travail sera beaucoup plus grande et les

nuances plus subtiles. Ce qui ne se voit pas à l'affichage peut être perceptible sur un tirage.

- 2 - Convertir les couleurs du document selon l'espace de travail : cela peut être une bonne solution si vous avez choisi Adobe 1998 - le plus grand espace de travail disponible actuellement par défaut dans Photoshop. Votre image possède donc le profil ICC propre à son appareil de provenance - afin d'afficher des couleurs correctes, presque "idéales" - et va être convertie dans cet espace de travail pour être travaillée dans un environnement connu et surtout plus large que celui d'origine. Je répète que l'espace de travail, si l'on a choisi Adobe 1998, est plus large que bien des profils ICC d'appareils

de reproduction des couleurs. Adobe 1998 a justement été calculé pour englober tous les profils d'appareils (même si aujourd'hui ce n'est plus tout à fait vrai). Celui de votre appareil photo est peut-être plus large que sRGB mais moins que Adobe 1998. L'original subit donc une transformation. Après application d'un profil ICC propre à un appareil donné pour un

affichage correct des couleurs, l'image subit une conversion - une transformation - vers un espace de travail donné et si possible plus large pour

que la transformation soit non destructrice. Les données RVB de l'image changent mais l'affichage reste identique ou au moins très très proche.

- 3 - Supprimer le profil incorporé : cela sert surtout si vous voulez

connaître tout le potentiel couleur d'une image. Pour lui attribuer un autre profil, il suffira de passer par le menu : " Menu image / Mode / Attribuer

un profil ". Essayez pour voir !

Différence entre attribuer et convertir

Voir la note sur la page Attribuer un profil ou convertir en profil.

L'objectif d'un photographe est de ne pas faire perdre d'infos à ses images lors de leur traitement dans Photoshop. Aujourd'hui, le meilleur moyen est de travailler les images dans un espace assez grand comme : Adobe 1998. Mais qu'en sera-t-il demain ? Si je crée un espace colorimétrique encore plus grand et que mon image contient certaines couleurs qui ne peuvent être affichées actuellement dans l'espace Adobe 1998, images provenant de mon appareil photo numérique professionnel par exemple. Si j'attribue aujourd'hui un profil à cette image, je le colle " sur " l'image, c'est-à-dire sur l'original, comme un Post-it que va lire l'outil de conversion ou d'affichage. Si je convertis mon image, je transforme l'image avec CE profil. Les valeurs XYZ de mon image d'origine sont définitivement changées si je n'ai pas pris soin de faire une copie de mon original. Bien sûr que je pourrais attribuer ou reconvertir dans autre profil MAIS les valeurs originales de mes couleurs sont définitivement transformées. Or comme la conversion est intéressante quand on change d'espace pour aller vers un espace plus petit, de nombreuses nuances sont perdues même si l'image semble avoir conservé son potentiel. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à la rouvrir sans attribuer de profil et on aura la sensation qu'elle est toujours identique à l'original. Mais non !

Je préfère donc coller/taguer un profil plutôt que l'incorporer, c'est-à-dire que je préfère attribuer un profil plutôt que convertir une image avec un profil, sauf pour Internet. Mais avant cela je fais une sauvegarde de mon fichier original !

Dans tous les cas je conserve une copie de sauvegarde du fichier original, même sans profil intégré. Ce fichier n'aura subi aucune conversion !

Remarques importantes à propos du sRGB

De nombreux logiciels de retouche d'image ne gèrent pas ou très mal les couleurs. Ils travaillent donc en sRGB. Comme c'est le plus petit dénominateur commun dans le monde de l'image, nombreux sont ceux qui préfèrent configurer Photoshop avec ce profil. En effet, c'est comme cela que leurs images s'affichent correctement par défaut - puisque, je le répète, tous les appareils photo numériques de moyen ou bas de gamme, travaillent avec cet espace colorimétrique. Même le D60 Canon, remplacé depuis peu par le 10 D colle uniquement ce profil aux photos. Si Photoshop est configuré avec cet espace par défaut, les images s'afficheront toutes à l'ouverture sans menu puisque les deux

espaces sont identiques !

De plus, le nouvel explorateur introduit dans la version 7 de Photoshop possède le même espace colorimétrique que l'espace de travail. Si vous travaillez dans un espace de travail sRGB vos images s'afficheront normalement dans l'explorateur. Mais si vous travaillez en Adobe 1998 vos images s'afficheront parfois avec beaucoup plus d'éclat et de saturation. Comme si vous supprimiez le profil ICC de chaque image. C'est surprenant quand on n'est pas habitué parce que l'on vient tout juste de calibrer son moniteur ! On a l'impression que l'écran est encore mal calibré car bien trop saturé, mais c'est normal. Ce qui compte c'est que tout redevienne normal à l'affichage dans la fenêtre principale de Photoshop si l'on choisit bien le bon profil !

Dernière chose concernant les impressions : c'est un peu pareil. Les résultats par défaut sur une chaîne graphique non calibrée MAIS en sRGB sont parfois tout à fait corrects. Normal, c'est un standard avec un espace colorimétrique tout petit. Chose curieuse, les labos numériques configurent souvent leurs imprimantes avec ce profil car la très grande majorité des fichiers qu'ils reçoivent à imprimer sont des fichiers sRGB. Maintenant si vous arrivez avec votre fichier Adobe 1998 vous allez être déçu car votre tirage va être tout pâle. C'est le monde à l'envers !!!

Mais si vous travaillez uniquement en Adobe 1998 et que vous imprimez vous-même ou sur une imprimante pro avec ce même profil par défaut vous verrez toutes les nuances de votre fichier de départ. Votre tirage sera encore plus beau et subtil...

Gestion des couleurs pendant les retouches

Mise en application des deux précédents chapitres. Photoshop offre plusieurs possibilités pour convertir une image ou attribuer un profil ICC dont les conséquences ne sont finalement pas du tout les mêmes. Voyons cela...

Dans les deux précédents chapitres, on a vu qu'il pouvait se présenter différents cas de figures au photographe qui ouvre une nouvelle image dans Photoshop. Quand l'image n'avait pas de profil incorporé on a vu qu'il était préférable d'attendre que l'image soit ouverte donc visible à l'écran pour lui attribuer un profil en voyant concrètement ce qui se passe. Je vous conseillais donc de cocher : " Ne pas attribuer de profil ". Voyons comment attribuer un profil maintenant. Je ne reviens pas sur la nécessité de coller/taguer un profil à une image - voir profils ICC - !

Attribuer un profil

Comme on l'a vu tout en haut de cette page, dans le chapitre sur les menus et fenêtres de Photoshop, il faut ouvrir le menu : " Menu image / Mode ou Edition / Attribuer un profil... " selon la version de Photoshop. D'abord vérifier que la case "aperçu" est bien cochée ! Ensuite cliquez dans la case : " RVB de travail " ou " Profil " - en mettant le profil adéquat - et observez l'image à l'écran en cochant / décochant la case "aperçu". Quand cela vous convient cliquez sur OK.

Par ce menu, le profil va être tagué/collé à l'image, comme un Post-It. L'original est conservé mais un petit tag, un profil ICC ou un espace couleurs, est collé dessus pour être lu par Photoshop, par l'écran, ou autre. Il se peut donc fort bien que l'image perde de sa saturation ou de son contraste, cas typique d'une image taguée d'un profil dont l'espace d'origine est plus grand que l'espace de destination.

Enfin, si je reprends mon exemple de tout à l'heure avec le scanner que j'ai calibré, c'est là qu'il faudra attribuer ce profil - dont le nom doit être explicite pour bien l'identifier ! -. Certes les couleurs vont être modifiées mais justement pour tenir compte des " erreurs " du scanner. Là encore, l'original est conservé et l'image est seulement taguée avec le bon profil puisque c'est celui créé spécialement pour lui.

A l'ouverture, j'ai choisi : ne pas modifier. Les couleurs s'affichent arbitrairement (selon l'espace de travail) et sont ici très

désaturées.

A l'ouverture, j'ai choisi : attribuer un profil : Imacon-67-HCT. C'est le profil du scanner qui m'a permi de réaliser ce scan. Les couleurs s'affichent correctement.

Si vous souhaitez adopter le profil de l'espace de travail tout en conservant sa saturation et son contraste à l'image, il faut aller dans le menu suivant : " Convertir en profil... " pour cette fois transformer physiquement l'image. Voyons cela...

Convertir en profil

Ce menu sera souvent utilisé pendant le traitement des photos car c'est lui qui permet de traduire les couleurs de mon image d'un espace vers un autre, donc d'un appareil vers un autre en tenant compte de leurs caractéristiques colorimétriques. Comme je viens de le dire, il permet de conserver toute sa saturation à une image qui contiendrait plus de couleurs que ne peut en afficher l'espace de travail ou un autre espace lors d'un changement de profil. Cela peut arriver ! Même si Adobe 1998 est le plus grand espace disponible aujourd'hui, il est encore loin de contenir toutes les couleurs du mode L*a*b*. Ce phénomène est surtout visible dans les rouges et les bleus très saturés. Pourtant, à l'écran, l'image semble aussi saturée ! Son aspect semble inchangé. Pour finir de se convaincre que l'on a bien transformé l'image, il suffit de regarder les infos RVB de la palette info de Photoshop. Placez le curseur de la souris sur un rouge ou un bleu bien saturé d'une image après l'avoir convertie dans un autre espace. Admettons de Adobe 1998 vers sRGB. La palette info indique des valeurs pour R,V et B. Faites maintenant CTRL + Z sur votre clavier pour ne pas bouger la souris et annuler la conversion : les valeurs ont

changé ! A un couple de valeurs RVB différents peut donc correspondre l'affichage d'une couleur pratiquement identique. Si vous souhaitez conserver l'original il faudra enregistrer l'image à l'aide du menu : " Enregistrer sous " ( CTRL + ALT + S ) en donnant un autre nom à votre fichier ou en en faisant une copie AVANT de convertir. Si vous cliquez sur "enregistrer" ( CTRL + S ), l'image est définitivement transformée avec ce profil donc dans cet espace. Comme c'est définitif, il faut faire attention de ne pas convertir l'image avec un mauvais profil mais surtout avec un profil trop étroit ou qui ne correspond pas à l'image. ( De toutes les façons on ne répétera jamais assez qu'en informatique il faut sauvegarder et en photographie surtout l'original ).

Note

On ne sait pas de quoi demain sera fait en matière d'espace de travail pour Photoshop. Certes son plus grand espace - Adobe 1998 existe depuis... 1998 mais qui sait si demain il ne sera pas remplacé par un espace encore plus grand.

Voilà pourquoi il faut toujours conserver une sauvegarde d'une image originale, taguée ou pas mais surtout jamais convertie définitivement.

Un autre exemple de conversion : je viens de travailler une image JPG de mon appareil photo numérique mais comme le travail était délicat, j'ai attribué le profil Adobe 1998 à celle-ci. Maintenant je veux la diffuser sur Internet donc l'enregistrer pour le Web. Je rappelle que l'espace de travail de la fenêtre " Enregistrer pour le Web " est le sRGB. Si je ne convertis pas avant mon image elle sera toute terne comme le montrent les images ci-dessous.

Avant enregistrement pour le Web - profil adobe 1998 - l'image est

bien saturée.

Après enregistrement pour le Web sans conversion en sRGB.

L'image est désaturée.

Je vais donc prendre le soin de la convertir avant en sRGB afin que les pertes

- car pertes il y aura - soient vraiment minimes. Les différences sont alors à peine perceptibles à l'écran comme je l'ai montré un peu plus haut. Elles seraient un peu plus importantes s'il s'agissait d'imprimer. Si vous regardez en bas à gauche de la fenêtre de Photoshop, vous verrez que le profil est bien changé et est bien sRGB. Vous pouvez enregistrer votre image pour le Web sans problème maintenant. Son aspect ne changera pas, quel que soit l'ordinateur qui la visualisera. Mais bien sûr ce menu sert aussi à choisir le moteur de conversion et le mode de conversion - les règles - : perceptif, relatif, absolu ou saturation. Comme j'ai essayé de le montrer à la page précédente au paragraphe conversion, en

photographie il faut préférer perceptif ou parfois relatif aux autres modes. Le relatif est cependant un peu trop généraliste et pas idéal dans le cadre du traitement d'image de type photographique.