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Jules Cavaillès 1901-1977 Le Peintre du Bonheur

1901-1977 Le Peintre du Bonheur - Galerie FLEURY · compagnie de Rose, sa femme qui sera le véritable pilier et ange-gardien de sa ... des vues de ports et des natures mortes et

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Jules Cavaillès1901-1977

Le Peintre du Bonheur

Jules Cavaillès1901-1977

Le Peintre du Bonheur

10 octobre - 15 novembre 2008

GALERIE FLEURY36, avenue Matignon

75008 PARIS

Tél./Fax 01 42 56 46 11

Mail : [email protected]

Site internet : www.galerie-fleury.com

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Je suis très heureux de vous accueillir du 10 octobre au 15 novembre

2008, pour l’exposition consacrée à l’artiste Jules Cavaillès. Composée

d’une vingtaine d’œuvre, elle vous enchantera par la diversité de

ses sujets : scènes d’intérieur, natures mortes, bouquets, fenêtres

ouvertes…

Peintre de la “Réalité Poétique”, Jules Cavaillès aime révéler la nature

en utilisant la juxtaposition de touches vibrantes de couleurs.

“Le peintre du bonheur” nous donne a voir une œuvre sensible et gaie

qui évoque les œuvres de Georges Braque, Raoul Dufy, Henri Matisse,

Pierre Bonnard ou encore Marc Chagall avec lesquels il a noué des liens

d’amitié. Cependant, sa touche personnelle l’éloigne de la violence du

fauvisme pour nous offrir un ensemble lumineux et festif, un hymne à

la nature et à la vie.

Je tiens à remercier tout particulièrement Monsieur Tjerk Wiegersma

pour sa contribution à l’élaboration de l’exposition.

Christian FLeuRy

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Jules Cavaillès

Jules Cavaillès est le vrai peintre de la « joie de vivre ».

Il aime les images heureuses évoquant les plaisirs de la vie ; les bords de mer,

la campagne luxuriante, les femmes nues, les fleurs, les coquillages et même de

grandes écrevisses rouges.

Il compose et recompose à loisirs cette réalité choisie, la met en scène par de

nombreux objets glanés comme autant d’attrapes-souvenirs, puis anime le tout à

coup de couleurs pures caressées par une douce lumière. Ses intérieurs, dont les

décors sont issus de réminiscences enfantines aux accents Napoléon III provinciale,

sont encore empreints de la chaleur maternelle et invitent à prendre le temps.

Ses fenêtres ouvertes, elles, sont une bouffée d’air pur. Véritables théâtres de la

douceur de vivre, elles forcent à la contemplation. On reconnaît dans l’œuvre de

Jules Cavaillès au-delà de sa délicatesse de poète et de ses prouesses de peintre,

son grand talent pour la vie.

Cavaillès aura toujours su conserver son indépendance, son enthousiasme et sa

sensibilité. C’est en inventeur d’harmonies inédites et en créateur de rapports de

tons rares que sa peinture, toutes de contraintes techniques, révèle la force de sa

Cavaillès peignant Fenêtre à Cannes.

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liberté poétique et éveille la poésie de l’objet. Il aimait à dire qu’il voulait que ses

toiles chantent :

Rien ne doit être « inhabité » dans une toile, aucun espace ne doit

rester mort. Tout doit concourir à l’harmonie du tableau. C’est ce

qui donne le côté vivant à la peinture.

Jules Cavaillès est né le 20 juin 1901 à Carmeaux, petite ville dans le Tarn (France) et

y écoulera paisiblement son enfance. Mauvaise élève à l’école d’Albi, il continue ses

études en 1914 au lycée de

Castres. Il a alors 13 ans et fait

la connaissance de soldats en

convalescence qui s’amusent à

lui donner des cours de dessin

tout en lui vantant les charmes

de la capitale ; Paris, seule

ville au monde où l’on peut

sérieusement penser à faire

de la peinture. Enthousiaste

et dévoré par cette nouvelle

passion qui ne le quittera plus,

il tente de convaincre ses

parents de le laisser partir pour

la ville rêvée afin d’y « faire sa

vie ». Le refus parental est

catégorique, Jules retourne à

l’école. Il prépare le concours de dessin

des Arts et Métiers, mais échoue à l’oral

et entre en 1919 comme dessinateur

industriel aux Mines de Carmaux.

Cavaillès y fait la connaissance du

« père Artigue », élève de Paul Laurens

et ami d’Henri Martin. Il l’engagea à

venir étudier à Paris et persuade ses

parents de le laisser partir. Ce sera

chose faite dès 1922. Jules partira en

compagnie de Rose, sa femme qui sera

le véritable pilier et ange-gardien de sa

vie. Ensemble et sans le sous, ils partent

et commencent l’aventure parisienne.

Décidé à se consacrer définitivement à la peinture, il devient élève de Pierre et de

Paul Albert Laurens à l’académie Julian. Il habite avec sa femme à « La Rûche »,

fameux phalanstère du passage Dantzig, qui avait abrité deux ans auparavant des

artistes tels que Soutine, Modigliani, Chagall et Zadkine. C’est à cette époque que

Cavaillès se lie d’amitié avec le jeune peintre Limouse. Pendant plusieurs années,

les deux artistes partagent le même atelier et se rendent ensemble régulièrement

au Musée du Louvre afin d’admirer et étudier les tableaux restés encore à l’état

d’esquisses. Il confessera plus tard :

J’ai pris plus de plaisir devant l’esquisse de la « Descente de Croix »

que devant l’œuvre définitive de Rubens qui est refroidie par la

science et poussée à l’absolu. Ce qui me touche dans la peinture,

c’est l’expression d’un sentiment vrai et spontané.Préparation pour une nature-morte.

Jules Cavaillès et Pierre Bonnard, 1942.

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Dès 1923 il expose et vend pour la première fois. En 1925, il commence à se détacher

des normes académiques pour embrasser les formes contemporaines de l’art. Mais

très vite, la réalité matérielle le rattrape ; les couleurs et les toiles étant trop chères,

Jules et Rose ouvrent une épicerie à Choisy-le-Roi puis rue l’Abbé-Groult. Il part se

ravitailler tous les matins aux Halles, file ensuite chez Julian, puis retourne l’après-

midi à son magasin. En 1934, Cavaillès décide de se présenter au concours de la

Fondation Blumenthal, pour la pensée et l’art français. Retenu avec quelques autres,

il fut évincé car on le jugea trop riche pour concourir du fait de sa boutique. Dès

lors il vendit sa Flotte des Indes

comme il l’appelait et remporta

le concours deux ans plus tard,

événement qui le rendu de plus en

plus connu auprès du grand public.

C’est ainsi qu’introduit par Auguste

Perret et Antoine Bourdelle il est

invité à se produire au Salon des

Tuileries, où exposent déjà Friesz,

Gromaire, Segonzac, Vlaminck et

ses amis. En 1936, il est chargé

par Raymond Escholier, de former

le 14e groupe des « Artistes de

ce temps », au Petit Palais. Il est

appelé à exécuter une décoration

pour le Pavillon du Languedoc lors

de l’Exposition Internationale de

1937. Fort de son succès, il finit par

être nommé professeur à l’Ecole

Nationale des Arts Décoratifs

de Paris dès 1938. La guerre

éclate ; Cavaillès est mobilisé au

7e génie d’Avignon, puis affecté

à l’usine d’armement de Laudun,

avec son ami Arbus. Il participe

malgré tout à des expositions de

peintures, notamment à Helsinki

Jules Cavaillès et Edgar Faure, Salon d’Automne, 1975.

Groupe en Suisse.

Jules Cavaillès et Marc Chagall.

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et Budapest. En 1944, il ne rejoint pas son poste de professeur à Paris mais

entre dans la résistance avec Jean Cassou dans la région du Languedoc. À la

libération, il est nommé conservateur du musée de Albi, jusqu’au moment où il

retrouve son poste au musée des Arts Décoratifs à Paris. Il réunira pour le musée

une importante collection de toiles de ses contemporains. Dès 1946, Cavaillès ne

cessera de peindre. À Paris, dans son atelier de la rue Poissy, comme dans sa

propriété bourguignonne d’Epineuil ou dans son appartement de Cannes, il peint

des paysages, des vues de ports et des natures mortes et s’offre la liberté poétique.

Suivant le vœu de Delacroix, les peintures de Jules Cavaillès sont une fête pour

l’œil. Il remporta de nombreux prix, exposa dans divers endroits et notamment dans

de prestigieuses galeries ainsi qu’à la Biennale de Venise de 1948. Aujourd’hui ses

toiles apparaissent dans d’importantes collections telles que celles du Musée d’Art

Moderne de la ville de Paris, celles des musées d’art d’Albi, Montpellier, Toulouse,

Marseille, Chicago, Helsinki ou encore Zurich.

Jules Cavaillès s’éteint à Epineuil le 29 janvier 1977, en laissant derrière lui, non

seulement le souvenir d’un peintre chaleureux, mais aussi celui d’un épicurien.

Concluons sur ses mots évocateurs :

J’ai cherché à créer la poésie du mets et non l’ambiance de la

cuisine.

Diana Wiegersma

Jules Cavaillès, Research Center.

Jules Cavaillès lors d’une exposition au Japon.

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Bouquet fond jaune

Huile sur toile Oil on convas

81 x 60 cm 31,9 x 23,6 in

Signée en haut à droite Signed top right

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Jardin à Albi

Huile sur toile Oil on convas

81 x 65 cm 31,9 x 25,6 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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Bouquet de fleurs

Huile sur toile Oil on convas

65 x 46 cm 25,6 x 18,1 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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La baie de Naples

Huile sur toile Oil on convas

50 x 61 cm 19,7 x 24 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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Jardin à Cannes

1946

Huile sur toile Oil on convas

81 x 60 cm 31,9 x 23,6 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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Femme cousant

Huile sur toile Oil on convas

92 x 65 cm 36,2 x 25,6 in

Signée et datée en bas à gauche Signed and dated lower left

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Maria

1943

Huile sur toile Oil on convas

65 x 50 cm 25,6 x 19,7 in

Signée et datée en bas à droite Signed and dated lower right

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Les amoureux

Huile sur toile Oil on convas

81 x 50 cm 31,9 x 19,7 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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Le bocal à poisson

Huile sur toile Oil on convas

73 x 92 cm 28,8 x 36,3 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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Intérieur

1946

Huile sur toile Oil on convas

100 x 81 cm 39,4 x 31 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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Les drapeaux

Huile sur toile Oil on convas

60 x 73 cm 23,6 x 28,7 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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Le vase bleu

Huile sur toile Oil on convas

81 x 65 cm 31,9 x 25,6 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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Bouquet au vase bleu et coupe de fruits

Huile sur papier Oil on paper

66 x 43,2 cm 26 x 17 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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Albi sous la neige

1943

Huile sur toile Oil on convas

61 x 50 cm 24 x 19,7 in

Signée en bas à droite Signed lower right

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Les parasols à Cannes

1966

Crayon de papier Pencil on paper

53,3 x 35,6 cm 21 x 14 in

Signé, daté et situé Signed, dated and en bas à droite situed lower right

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Expositions personnelles

1937 Galerie Druet, Paris, France

1941 Galerie Becksbaka, Helsinki, Finlande

1943 Galerie Henri Gaffié, Nice, France

1946 Galerie Saint-Germain-des-Prés, Paris, France

1948 Galerie Andre Weil, Paris, France

1956 Galerie Romanet, Paris, France

1957 Galerie David B. Findlay, New York, USA

1958 Galerie David B. Findlay, New York, USA

1959 Exposition particulière, Cologne, Allemagne

Galerie Abels, Cologne, Allemagne

1961 Galerie Charpentier, Paris, France

1963 La Gravure, Paris, France

1964 Galerie Arthur Tooth & Sons, Londres, Angleterre

1965 Findlay Galleries, New York, USA

1967 Galerie Arthur Tooth & Sons, Londres, Angleterre

Galerie Schmit, Lumières de Cannes, Paris, France

1969 Galerie Vismara, Monaco

1978 Hommage à Jules Cavaillès, Château de Guillebeaudon, France

Exposition Cavaillès, Galerie des Granges, Genève, Suisse

1982 Musee Toulouse-Lautrec, Albi, France

2002 Galerie Quintessens, Utrecht, Pays-Bas

2007 Waterhouse & Dodd, Londres, Angleterre

2008 Galerie Fleury, Paris, France

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Expositions collectives

1923 Salon des Artistes français, Paris, France

1925 Indépendants, Salon d’Automne, Paris, France

1928 Salon des Tuileries, Paris, France

Galerie Nandette Monthui, Rue Laffitte, Cavaillès et Limouse, Paris, France

1929 Salon d’Automne, Salon des indépendants, Paris, France

1930 “Temps Présent”, Galerie Charpentier, Paris, France

1937 Pavillon du Languedoc, Exposition Internationale, France

1939 Galerie Bäcksbacka, Helsinki, Finlande

Galerie de l’Elysée, Paris, France

1941 Exposition d’art contemporain Français et Anglais, Melbourne, Australie

Exposition d’art Français, New York, USA

Exposition d’art Français, Copenhagen, Danemark

Galerie Berry Raspail, Les Etapes du Nouvel Art contemporain, Paris, France

1942 Galerie Arte, Cannes, France

1943 Galerie Bäcksbacka, Helsinki, Finlande

Exposition de peinture française contemporaine, Budapest, Roumanie

1947 La peinture française contemporaine, Pays-Bas

1948 Biennale de Venise, Italie

1949 Brooks Memorial Art Gallery, Memphis, Tennessee, USA

“Maîtres de demain”, Galerie Wildenstein, Londres, Angleterre

1950 “Autour de 1900”, Galerie Charpentier, Paris, France

“Les grandes étapes de l’Art Moderne”, Musée de Rouen, France

1951 “Continuité de la Peinture contemporaine française”, Le Caire, Egypte

Biennale de Sao Paulo, Brésil

1953 “Exposition artistique de l’Afrique française”, Constantinople

“Demi-Siècle de Peinture française”, Israël

1954 “Plaisirs de la Campagne”, Galerie Charpentier, Paris, France

“Ecole de Paris”, Galerie Charpentier, Paris, France

1955 “Ecole de Paris”, Galerie Charpentier, Paris, France

“Peintres témoins de leur temps”, Coblenz, Suisse

1957 “Ecole de Paris”, Galerie Charpentier, Paris, France

“Réalité Poétique”, Vevey, France

1961 Galerie Charpentier, Paris, France

1963 Exposition à la Guilde de la Gravure, France

1967 Exposition Internationale du Figuratif, Japon

1972 “Réalité Poétique”, Galerie des Granges, Genève, Suisse

1975 Galerie Art et Orient, Ile Saint Louis, France

1976 Salon des Peintres du Gaillacois, France

1985 “La Réalité Poétique”, Galerie Triade, Barbizon, France

1987 “Les Peintres de la Réalité Poétique”, Galerie J.-P. Joubert, Paris, France

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Bibliographie

1935 “L’Art Vivant”, Jacques Guenne

1936 “Mobilier et Décoration”, G. Derys & B. Champigneulle

“Art et Industrie”, n° XI, George Waldemar

1937 “Art et Décoration”, L. Cheronnet

1939 “ Contemporains”, R. Huyghe

1943 “Jules Cavaillès”, monographie, coll. “Les Maîtres de Demain”,

Sequana F. Fels

1945 “Les Etapes de la Peinture contemporaine”, B. Dorival

1946 “Quadrige”, R. Huyghe

1947 “France Illustration”, R. Zscholier

1949 “Avec les Peintres de la Réalité poétique”, G. d’Assailly

1955 “Prestige Français”, R. Barotte

1956 “Les Cahiers d’Art - Documents 33”, Jean-Albert Cartier

1958 “Eloges de Cavaillès”, Jean Cassou

1960 “Le Chant du Ruisseau”, Maurice Toesca, éd. Le livre contemporain

1962 “Jules Cavaillès”, Marcel Zahar

1965 David B. Findlay Gallery, New York, catalogue d’exposition

1967 “Jules Cavaillès - Carnet de Cannes”, Dominique Rolin

1982 “Jules Cavaillès”, Musée Toulouse-Lautrec, Albi

1994 “Les Peintres de la Réalité poétique”, François Daulte

Crédit photographique : © François Devos

Septembre 2008Imp. Marie Honfleur

GALERIE FLEURY36, avenue Matignon

75008 PARIS

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