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UNION EUROPÉENNE LIBRE ÉCHANGE DE TRAVAILLEURS L’UE lève demain les restrictions sur l’emploi de ressortissants des pays de l’Est en Europe de l’Ouest. P.14 Imprimé sur du papier recyclé, ne jetez pas ce journal sur la voie publique : donnez-le. Merci ! MAYA VIDON / EPA / SIPA 20 Minutes ne paraîtra pas demain, la journée du 1 er Mai étant fériée. 1 ER MAI BOUQUET UNITAIRE POUR SARKOZY Tous les syndicats appellent à défiler ensemble demain pour protester contre la politique du gouvernement et l’attitude des patrons. Une mobilisation historique. P.10-11 GRAND PARIS L’ÎLE-DE-FRANCE EN A PLEIN LES FOUILLES Près de trois chantiers préventifs sont lancés chaque mois pour étudier la présence de vestiges. P.4 ÉDITION DE PARIS S. POUZET / 20 MINUTES (Publicité) MARDI 17 JUIN 2008 N° 1429 www.20minutes.fr www.20minutes.fr JEUDI 30 AVRIL 2009 N° 1613 LE PRÉSIDENT AFFICHE D’ÉNORMES AMBITIONS POUR LE GRAND PARIS Nicolas Sarkozy a multiplié, hier, les annonces visant à bâtir sa métropole parisienne du futur. Si les élus locaux étaient satisfaits des engagements avancés, reste maintenant à règler l’épineuse question du financement. P.2 1 ER MAI BOUQUET UNITAIRE POUR SARKOZY Tous les syndicats appellent à défiler ensemble demain pour protester contre la politique du gouvernement et l’attitude des patrons. Une mobilisation historique. P.12-13 CAHIER WEEK-END UN 2.0 BIEN ENRICHI EN BOURGEOIS Notre fine équipe de chercheurs de tendances en or s’est tapée l’incruste dans les milieux les plus fortunés. P.23-30

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UNION EUROPÉENNE

LIBRE ÉCHANGE DE TRAVAILLEURS L’UE lève demain les restrictions sur l’emploi de ressortissants des pays de l’Est en Europe de l’Ouest. P.14

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20 Minutes ne paraîtra pas demain, la journée du 1er Mai étant fériée.

1ER MAI

BOUQUET UNITAIRE POUR SARKOZY

Tous les syndicats appellent à défiler ensemble demain pour protester contre la politique du gouvernement et l’attitude des patrons. Une mobilisation historique. P.10-11

GRAND PARIS

L’ÎLE-DE-FRANCE EN A PLEIN LES FOUILLES Près de trois chantiers préventifs sont lancés chaque mois pour étudier la présence de vestiges. P.4

ÉDITION DE PARIS

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(Publicité)

MARDI 17 JUIN 2008 N° 1429www.20minutes.frwww.20minutes.fr JEUDI 30 AVRIL 2009 N° 1613

LE PRÉSIDENT AFFICHE D’ÉNORMES AMBITIONS POUR LE GRAND PARISNicolas Sarkozy a multiplié, hier, les annonces visant à bâtir sa métropole parisienne du futur. Si les élus locaux étaient satisfaits des engagements avancés, reste maintenant à règler l’épineuse question du financement. P.2

1ER MAI

BOUQUET UNITAIRE POUR SARKOZY

Tous les syndicats appellent à défiler ensemble demain pour protester contre la politique du gouvernement et l’attitude des patrons. Une mobilisation historique. P.12-13

CAHIER WEEK-END

UN 2.0 BIEN ENRICHI EN BOURGEOIS

Notre fine équipe de chercheurs de tendances en or s’est tapée l’incruste dans les milieux les plus fortunés. P.23-30

JEUDI 30 AVRIL 20092 GRAND PARIS

UN CONSENSUS QUI POURRAIT VITE FAIRE PSCHITT« C’est Noël, tout ce qu’on veut, on l’a », ironise, dans les allées du palais de Chaillot, une élue parisienne. Nico-las Sarkozy s’est clairement positionné, hier, comme un président bâtisseur et rassembleur après des mois de bras de fer avec les élus locaux, notamment sur la question des transports. « Le Grand Paris, c’est l’Etat qui associe, qui ne décide pas seul », a déclaré le chef

de l’Etat. « A une condition : que le pou-voir ne soit pas paralysé. » De quoi calmer le jeu à court terme. A gauche, le ton consensuel semble séduire. « Comment voulez-vous que je me plai-gne, alors qu’il parle de projet collec-tif ? », se réjouit le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, qui regrette juste que « la solidarité financière entre les villes » n’ait pas été abordée dans le discours. Pierre Mansat, adjoint (PCF)

chargé de l’Intercommunalité, salue, lui, « un changement très important de ton par rapport à l’année dernière », tandis que Claude Bartolone, président (PS) de Seine-Saint-Denis, lâche : « Lorsque le Président évoque des rat-

trapages, en termes de transports et de pôles économiques, j’ai envie d’y croire. » Les élus de grande couronne, moins concernés, restent davantage sur leur faim.Mais le chef de l’Etat a soigneusement évité les sujets qui fâchent, comme le financement, nerf de la guerre pour tenir le calendrier, et la gouvernance. « Le fait qu’il n’a pas parlé du Syndidat des transports d’Ile-de-France [Stif] prouve qu’il ne changera rien au sys-tème actuel », veut croire Jean-Paul Huchon, président (PS) d’Ile-de-France et dudit syndicat. D’ailleurs, la question du tarif unique divise déjà. « Soit on est obligé d’augmenter, soit on est obligé de baisser l’abonnement. Mais cela risque de bourrer les transports et de mettre le Stif en déficit. » Quant à Chris-tian Favier, président (PCF) du Val-de-Marne, il se dit « réservé sur les états généraux début 2010 ». « A trois mois des élections régionales, je ne suis pas persuadé que l’on soit en mesure de les organiser. » Chassez le politique, il revient au galop. W SERVICE GRAND PARIS

L’hémicycle du conseil régional.

« Un changement très importantde ton par rapportà l’année dernière. »

HAL

EY /

SIPA

Roland Castro, architecte« L’échelle de temps qui a été donnée, dix ans, me paraît bonne. Cela obligera tout le mondeà aller vite. »

Michel Cantal-Dupart, architecte,partenaire de Jean Nouvel« Le discours avait une certaine allure. Les politiques ont suutiliser la matière grise des 450 personnes qui constituaientles dix équipes d’architectes. »

Pierre Mongin,président de la RATP« Le Président donne rendez-vousà l’histoire. Dix ans pour réaliser ces projets, c’est un beau défi. »

Jean-Paul Planchou,maire (PS) de Chelles (77)« Question transports, le Président a pris un bon engagement. J’émets une réserve quant à la datedes états généraux, début 2010.Il eût été mieux, de les reporter après les régionales. »

Xavier Lemoine, maire (UMP)de Montfermeil (93)« Le volet transports va permettre de nous raccrocher au Grand Paris et de nous désenclaver. »

Vincent Capo-Canellas,maire (NC) du Bourget (93)« Le Bourget a été cité comme l’un des nouveaux pôles d’excellence économique. Il fallait que l’Etat reconnaisse ce territoire.C’est chose faite. »

Didier Paillard, maire (PC)de Saint-Denis (93)« Le pôle de développementde la culture et de la créationà Saint-Denis correspond à une réalité. Mais le Président a été petit joueur sur les logements : 70 000, ce n’est pas assez. »

Antonio Duarte, présidentde l’association Grand Paris« Une déception sur la gouvernance, reportée à l’après-mandat présidentiel. Il faut un unique responsable. Entre les communes, la région, les départementset l’Etat, on n’y comprend rien. »

Les RéactionsALEXANDRE SULZER

« Nous allons faire le Grand Paris en dix ans. » Un ton prophétique, une ava-lanche d’annonces à réaliser au pas de charge, une volonté affichée de se dé-marquer de ses prédécesseurs. Pas de doute, le discours tenu, hier, sur l’avenir de la métropole parisienne au palais de Chaillot (16e) était bien de Nicolas Sarkozy. La plupart des mesures concrètes étaient déjà connues (lire l’édi-tion d’hier), mais le Président en avait gardé quelques-unes sous le coude.

Petit tour d’horizonG « Il faut que les transports en com-mun fonctionnent la nuit. »G « On ne fera pas l’économie d’une réflexion sur le principe d’une tarifica-tion unique pour que le coût du trans-port soit le même pour tous les citoyens du Grand Paris, où qu’ils habitent. »G Une nouvelle ligne de métro entre Montparnasse et Saint-Lazare pour désaturer la ligne 13 « mérite ré-flexion ».G « Tous les Franciliens doivent pouvoir s’exprimer dans les états généraux du Grand Paris, qu’il faudrait pouvoir orga-niser au début de l’année prochaine. »G La gouvernance pourrait passer par une « Agora du Grand Paris », qui par-tirait de Paris Métropole, la structure

intercommunale mise en place par le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë.G Une gare TGV à la Défense.G Le nouveau tribunal de grande ins-tance sera installé aux Batignolles (17e), et la Cité de la défense nationale à Ba-lard (15e).G « Je tiens à l’enfouissement de la RN 13 » à Neuilly-sur-Seine.G Une ligne ferroviaire à grande vi-tesse « qui mettra Le Havre à une heure de Paris », et le « développe-ment d’un grand port de transforma-tion à Achères ». W

GRAND PARIS Le Président s’est donné dix ans, hier, pour réaliser la métropole parisienne du XXIe siècle

NICOLAS SARKOZY PRÉCISE SES OPTIONS CAPITALES

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ORI /

AFP

Le président français, hier, lors de son discours à la Cité de l’architectureet du patrimoine, au palais de Chaillot (16e).

PLANLa carte du métro automatiqueà grande vitesse, révélée dans plusieurs médias, a subiune transformation de dernière minute. Une branche relierait finalement la Défense à Villejuif, comme prévu par Arc Express,le projet de rocade ferroviairede la région. Ce tronçon pourrait peut-être profiter des voiesde l’actuel T2 (La Défense-Issy).

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CUISINE Six équipes d’apprentis et de lycéensse sont affrontées, hier matin, lors de la finaledu premier concours régional d’art culinaire

RECETTES LOCALES POUR CHEFS EN HERBELISE MARTIN

« Ce dessert, je ne l’ai jamais raté. Et là, j’ai oublié la farine et j’ai dû tout re-faire ! » Pour Lyes et les cinq autres cuistots en herbe sélectionnés pour la finale du premier concours régional d’art culinaire, la tension était à son comble sous les toques, hier matin. Au Marché international de Rungis (Val-de-Marne) était réuni un jury – présidé par le chef du restaurant du Ritz, Michel Roth –, chargé de juger ces élèves de CFA et de lycées hôtellerie-restauration.

Patrimoine culinaire« L’idée est de valoriser le patrimoine culinaire francilien, de montrer qu’on peut réaliser des recettes rien qu’avec des produits locaux », explique Emilie Espiand, du Cervia (Centre régional de valorisation et d’innovation agricole ali-mentaire). Au menu : deux recettes tra-ditionnelles, la poularde à la briarde et

le gâteau parisien dit « polonais ». A charge pour chaque équipe d’apporter sa touche personnelle. Pour certains, c’est une purée de cresson de Méréville (Essonne), pour d’autres, des herbes aromatiques de Milly-la-Forêt…Sébastien, 18 ans, est chargé du service pour l’équipe de Cergy. Il est confiant en son duo avec Yoan, qui officie en cuisine, et surtout intarissable sur l’his-toire du gâteau « parisien-polonais », ainsi baptisé au XVIIe siècle quand le roi de Pologne, lors de son exil en France, a agrémenté de kirsch et de fruits secs une génoise qui avait durci pendant le voyage. « Moi, je rajoute un flambage au moment de servir », précise-t-il fière-ment. Une coquetterie qui n’aura pas suffi à les faire gagner, puisque le concours a été remporté par une école de Jouy-en-Josas (Yvelines). Mais leur prof est satisfait : « C’est un excellent exercice ; ça les prépare à leur examen tout en les mettant en valeur. » W En haut : Yoan et Sébastien, de l’équipe de Cergy. En bas : le jury notant le dessert.

SOCIAL

EMMAÜS DÉVELOPPE SON ACTIVITÉ DE BRIC-À-BRAC DE QUARTIERLa Ville de Paris s’est engagée, hier, à créer avec Emmaüs dix nouveaux bric-à-brac de quartier dans la capitale, dont au moins un cette année. Le seul maga-sin de ce genre existant aujourd’hui a ouvert en janvier 2008, et connaît un large succès. « On fait près de 1 500 tic-kets de caisse par samedi. Les gens, surtout en période de crise, peuvent ré-cupérer à moindre coût toutes sortes d’objets du quotidien », explique Char-les-Edouard Vincent, le responsable du projet Emmaüs Défi.

La boutique, située boulevard Jourdan (14e), emploie déjà une quarantaine de personnes, toutes recrutées dans les centres d’hébergement d’urgence de Paris. « J’ai trouvé ici ma deuxième mai-son », assure Jocelyne, en CDD. Chaque nouveau bric-à-brac emploiera dix sala-riés en insertion. Deux cents nouveaux conteneurs de récupération de vête-ments seront aussi implantés dans les arrondissements d’ici à 2010. W W. M.

80, boulevard Jourdan,ouvert le samedi de 10 h à 19 h.

JUSTICE

AMENDE POUR INSULTE À DATI« Naze, naze, naze, le peuple aura votre peau ! » Damien C., informaticien de 25 ans, a été condamné, hier, pour avoir injurié Rachida Dati dans un courriel envoyé à l’un de ses collaborateurs à la mairie du 7e arrondissement, dirigée par la ministre. Sa peine, prononcée par le tribunal correctionnel de Paris, est une amende de 1 000 € avec sursis. Ce n’est

pas le contenu du message, mais l’as-pect jugé injurieux de l’adresse utilisée ([email protected]) qui avait incité à un dépôt de plainte au nom de la garde des Sceaux pour « outrage sur une personne dépositaire de l’autorité publique ». Damien C. a expliqué avoir voulu « tester les limites de la liberté d’expression ». W

Mardi, vers 20 h, un bus RATP de la ligne 303 dans lequel voyageaient une tren-taine de personnes s’est retrouvé sous le feu de deux bandes rivales à Villemon-ble (Seine-Saint-Denis). Selon un témoin cité par France 24, l’autocar aurait es-suyé « trois rafales d’armes automati-ques », mais aucune personne n’a été blessée. « Les vitres ont explosé, tout le monde s’est allongé à terre. Le chauffeur a réussi à forcer le passage pour s’ex-traire. Mais des voitures l’ont poursuivi », explique Philippe Touzet, délégué du syndicat SUD, qui précise que les as-saillants visaient des jeunes à bord.Autre théorie du côté de la RATP, selon qui « le bus s’est retrouvé au milieu de la fusillade, chaque bande étant d’un côté de la voie ». Dans la soirée, six per-sonnes ont été interpellées, dont le ti-reur présumé, armé d’un fusil à pompe. Six douilles de calibre 12 ont été retrou-vées sur place. Des haches et des battes de base-ball ont par ailleurs été retrou-vées sur les jeunes de Villemonble pas-sagers du bus. W D. T.

FAITS DIVERS

UN BUS SOUS LES TIRS DE BANDES RIVALES JUSTICE

Recours en Conseil d’Etat pour les retardataires à l’agrégationLes candidats retardatairesà l’agrégation au centre d’Arcueil (94), le 2 avril, en raison d’une panne de la SNCF, vont déposerun recours en Conseil d’Etat, aujourd’hui, « contre la décisiondu ministre Xavier Darcos dene pas réorganiser les épreuves », a annoncé, hier, le porte-paroled’un collectif regroupant soixante-cinq de ces « désagrégés ».

Pas d’expertise pourles panneaux animés du métroLe juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a débouté, hier, cinq associations réclamant « un avis professionnel et indépendant » sur les panneaux publicitaires animés qui doivent équiper le métro et les gares franciliennes. Elles soupçonnent ces dispositifs équipés de capteurs faciaux de releverde la vidéosurveillance.

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JEUDI 30 AVRIL 20094 GRAND PARIS

LES INDICES RECUEILLIS LORS DES FOUILLES PASSÉS AU CRIBLE À PANTIN Un travail de l’ombre. Si les fouilles sont la plupart du temps ouvertes au public, l’analyse des objets récoltés se déroule dans des lieux interdits aux ba-dauds. A Pantin (Seine-Saint-Denis), au centre archéologique régional de l’Inrap, on étudie en détail les pièces rapportées des sites, du moindre morceau d’os jus-qu’à un fragment de dorure à la feuille d’or. « Ici, l’objet n’a pas de valeur. Ce qui compte, c’est de conserver l’intérêt historique pour les générations futu-res », assure un chef d’opération.

La conservation des pièces se fait dans des sacs plastique bien fermés. Elles sont ensuite lavées à l’eau, puis analy-sées au microscope. Entre-temps, tout le « mobilier » est consciencieusement répertorié. Ce travail de longue haleine demande minutie et patience. « Le re-bord d’une faïence, un bout de caillou, un éclat de céramique… Tous les indi-ces nous permettent de dater les ob-jets », explique Mercedes Pion, la ges-tionnaire du mobilier.Deux couloirs plus loin, en longeant les caisses d’entreposage, se trouvent les

bureaux des spécialistes. Quelques outils, pierres et instruments de me-sure traînent sur leurs paillasses. « Même si on fouille et qu’on ne trouve rien, c’est une avancée. Le vide est une information car, au moins, on sait que cet endroit était inhabité », souligne Anne Dietrich, une xylologue (spécia-

liste du bois) de l’Inrap. Derrière elle, un tracéologue étudie les outils en silex. « Notre travail est très complé-mentaire. Quand on met nos informa-tions en commun, cela permet de ra-conter une histoire de bout en bout », ajoute Renaud Gosselin. En fin de cycle, le chef d’opération fait un rapport, tan-

dis que les pièces sont récupérées par l’Etat, qui les place dans un musée ou les entrepose dans les réserves. Elles y sont soigneusement classées. Car le moindre centimètre de fragment peut être indispensable pour comprendre cet immense puzzle qu’est l’histoire de l’homme. W W. M.

Dans les locaux du centre archéologique de l’Inrap, à Pantin, où les fragments sont lavés, séchés, analysés et classés.

« Le rebord d’une faïence, un boutde caillou, un éclat de céramique…Tous les indices nous permettentde dater les objets. »

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WILLIAM MOLINIÉ

Le chantier de Baillet, dans le Val-d’Oise, doit s’achever aujourd’hui (lire encadré). Avec environ 300 archéologues en CDI ou CDD, l’Ile-de-France, pre-mière région du territoire en matière de fouilles préventives, concentre à elle seule près de 30 % de l’activité natio-nale. Les raisons du succès ? Depuis 2001, la discipline profite d’une loi spé-cifique demandant aux aménageurs de prendre en compte le risque de fouilles. Toute nouvelle autorisation de permis de construire amène donc à étudier systé-matiquement la présence possible de vestiges sur le site à aménager.

« Des siècles de vie humaine »Les interventions se sont donc multi-pliées dans la région. En l’espace de deux ans, l’Institut national de recher-ches archéologiques préventives (Inrap) a ouvert soixante-dix-huit chantiers de

fouilles en Ile-de-France, soit plus de trois par mois. « Autour de Paris, nous avons la plus grosse activité de France car il y a eu beaucoup de constructions de villes nouvelles », explique Catherine Remaury, la directrice interrégionale Centre-Ile-de-France de l’Inrap. A quel-ques mètres sous terre seulement, les

découvertes sont exceptionnelles, mais pas vraiment surprenantes pour un ex-pert chevronné. « Le Bassin parisien a toujours été très peuplé. C’est donc une mine d’informations, puisque des siè-cles de vie humaine s’y entassent »,

explique un cartographe de l’Inrap. Les trouvailles peuvent remonter jusqu’au mésolithique moyen (- 8000 à - 6500), comme ce campement de chasseurs-cueilleurs sorti de terre dans le 15e ar-rondissement. Parmi les découvertes les plus remarquables, on note les ins-tallations de pêche antique sur le quai Branly, l’établissement thermal gallo-romain de Vanves, la nécropole gauloise de Bobigny, ou encore, plus récemment, la première enceinte médiévale de la capitale, rue de Rivoli.Malheureusement, certains sites sont parfois détériorés. « La valeur mar-chande que l’on trouve est générale-ment minime. Mais certaines person-nes achètent un détecteur de métaux et viennent piller notre histoire. S’il manque une pièce du puzzle, il est alors très difficile de le reconstituer », re-grette-t-on à l’Inrap. Ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur. Au détriment de l’histoire. W

PATRIMOINE Depuis deux ans, près de quatre-vingts chantiers préventifs ont été menés près de Paris

L’ARCHÉOLOGIE FRANCILIENNE CREUSE SON TROUUN TRÉSOR

SOVIÉTIQUE RETROUVÉLes fouilles du châteaude Baillet-en-France (Val-d’Oise) se terminent aujourd’hui, après plusieurs semaines de chantier et une découverte inattendue. Les archéologues de l’Inrap ont, en effet, mis au jour des statues soviétiques qui faisaient face au pavillon nazi, lors de l’Exposition universelle de Paris de 1937. Offertes à la CGT par l’URSS,ces œuvres de Tchaikov auraient été brisées sous le régimede Vichy, puis déposéeset oubliées dans le puits à glace du château, à l’époque propriété du syndicat. Elles seront restaurées et présentéesen 2010 à la Cité de la musique (19e), pour l’Année de la Russie.

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« La valeur marchandeest minime. Mais certains achètentun détecteurde métaux et pillent notre histoire. »

GRAND PARISJEUDI 30 AVRIL 2009 5

MAGALI GRUET

Leurs petites et grandes entreprises connaissent bien la crise. Hier, le Medef Ile-de-France organisait une rencontre entre des entrepreneurs franciliens touchés de près ou de loin par le ralen-tissement de l’économie. Et l’ambiance était plutôt morose. Du côté de la Fnaim, la conjoncture de l’immobilier ne ravit pas Marcel Ricard, son président Paris- Ile-de-France. « Les prix ont baissé de 5 % dans Paris intramuros depuis le début de l’année, et nous avons des prévisions à - 8 ou 9 % pour la fin 2009 ». Mais « ça n’ira pas plus loin », selon lui, qui admet que des succursales d’agen-ces immobilières ont dû fermer face à la baisse des ventes.

Le prix des hôtels en chute libreCôté travaux publics, le constat est iden-tique, avec des baisses de commandes de 6 à 7 % par rapport à 2008, même si Bernard Grenez, son vice-président régional, relativise : « Nous avions fait une très bonne année 2008, nous reve-nons à des niveaux normaux ». Sauf que l’emploi en a pris un coup : 60 % des

intérimaires dans le secteur n’ont pas été reconduits. Dans l’hôtellerie, Gene-viève Roy, également vice-présidente de la CCIP, a confié que le nombre de nuitées achetées baissait de 20 % dans les établissements parisiens, et que les prix étaient en chute libre. « Sur les trois premiers mois de l’année, on ne s’est pas inquiétés, mais là, ça dure, alors que ça devrait reprendre. »

La situation profiterait cependant à cer-tains, dans le domaine des services ou des nouvelles technologies, qui n’ont pas manqué de fanfaronner hier. Laurent Horwitz, président de Companeo, une société d’achat pour les TPE-PME, a ex-pliqué qu’il vivait la crise « comme une opportunité. Quand on en a les moyens, c’est le moment de prendre des parts de marché. Nous avons suffisamment de cash pour investir, on compte un peu en profiter. » Les autres apprécieront. W

ÉCONOMIE Les entreprises franciliennes inquiètes

MORAL AUSSI EN BAISSE

« Quandon en a les moyens,c’est le momentde prendre des parts de marché. »

EMPLOI

Travailler à l’étrangerLe Pôle emploi propose des sessionsde sensibilisation à la mobilité internationale. L’atelier d’aujourd’huia pour thème « Candidature en anglaisen Grande-Bretagne et en Irlande ».Entrée libre de 9 h à 12 h. 48, boulevardde la Bastille (12e). Rens. : 01 53 02 25 50.

TRANSPORTS

Semaine de la tranquillitédans le TransilienLes lignes B, D et H organisentune Semaine de la tranquillitéjusqu’à aujourd’hui. Le personnelira à la rencontre des usagerspour les sensibiliser aux comportements adéquats dans les trains en garesde La Coureneuve-Aubervilliers(6 h 30-9 h), Valmondois (6 h 30-9 h 30)et Garges-Sarcelles (13 h 30-19 h 30).

CITOYENNETÉ

Forum des libertésLes forums des libertés sont organiséspour faire émerger les suggestions

des citoyens sur les libertés et la sécurité,qui seront ensuite communiquéesau ministère de l’Interieur. Chaque forumdonne lieu à un débat entre citoyens,élus et acteurs de la sécurité.Entrée libre. Aujourd’hui à Versailles (78)à 18 h. Université Interâge,6, impasse des Gendarmes.

LOISIRS

Masterclass avec le réalisateurRon HowardA l’occasion de la sortie du filmAnges et Démons, adapté du romande Dan Brown, aussi auteur du Da Vinci Code, le réalisateur, Ron Howard,sera aujourd’hui à 17 h 30 à la Fnac Montparnasse pour une rencontre.Entrée libre. 136, rue de Rennes (6e).

Concert-lecturede « La Flûte enchantée »Le conservatoire de Boulogne (92) propose un concert-lecture de La Flûte enchantée de Mozart, avec vingt-cinq élèvesde 17 à 30 ans qui interpréterontl’opéra en allemand en version concert.A 20 h, au 22, rue de la Bellefeuille. Entrée gratuite sur réservation (01 55 18 66 66).

INFO-SERVICES

Aujourd’hui à Paris … et en FranceMATIN APRÈS-MIDI

GOUTTE À GOUTTEUne nouvelle perturbation arrive par l’ouest. A l’avant, la situation est plus calme même s’il persiste une certaine instabilité en Bourgogne et Franche-Comté. Les températures sont à nouveau de saison sur la plupart des régions.

Demain à Paris7 °C

APRÈS-MIDI MATIN

17 °C

8 °C 19 °C

météo

JEUDI 30 AVRIL 20096 FRANCE

VINCENT VANTIGHEM (AVEC GABRIEL THIERRY)

Il était bien sur le chemin entre Bierne et Bergues (Nord). Le corps sans vie de Jonathan a été découvert par un prome-neur, hier matin, dans les douves de Bergues. Mardi, les gendarmes avaient fait baisser le niveau d’eau de 30 cm pour faciliter les recherches des spéléolo-gues. C’est sans doute ce qui a permis de le retrouver. Le jeune homme de 17 ans avait disparu il y a près d’une se-maine, à l’issue d’une soirée « fortement arrosée », selon les gendarmes. Hier, le parquet de Dunkerque n’avait « aucun élément » pour privilégier une thèse. Ni celle de l’accident. Ni celle de l’agres-sion.

Des traces sur le visagePour les enquêteurs, la seule piste ré-side dans les traces de tuméfaction qui ont été découvertes sur le visage du jeune homme lors des premières consta-tations. « On n’a pas encore déterminé s’il s’agissait de coups reçus ou les conséquences liées à sa chute », a ex-pliqué Philippe Muller, le procureur de la République de Dunkerque.

Présenté comme un jeune homme « sé-rieux et sportif », Jonathan s’était pré-senté à une soirée à laquelle il n’était pas invité. Auditionnés, certains protagonis-tes ont même évoqué une bagarre. « Mais ce n’est qu’une simple rumeur », a tenu à préciser Philippe Muller. Seule certitude : Jonathan a bien séjourné dans l’eau depuis la nuit de sa disparition. Et qu’il était ivre. « Comateux », même selon certains de ses proches. Pour cette raison, les enquêteurs ont aussi saisi les bouteilles d’alcool qui traînaient sur le chemin du halage, le long du canal. Quant aux auditions, elles vont se pour-suivre. Toujours dans l’espoir de com-prendre ce qui s’est passé. W

FAITS DIVERS Jonathan avait disparu le 23 avril

LE CORPS DÉCOUVERT

PROCÉDUREPhilippe Muller a annoncé qu’il allait ouvrir aujourd’hui une information judiciaire pour homicide volontaire. « Si c'est une chute accidentelle, ce sera un classement. » Une autopsie doit aussi être pratiquée en fin de matinée.

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POLITIQUEComptes en tropStylos, écharpes et jetons de supermarchés ne seront pas remboursés. La commission des comptes de campagne a rejeté une partie des dépenses d’objets promotionnels de candidats aux municipales de 2008, qui n’apportent rien au débat électoral.

INCENDIESavoie : deux pyromanes arrêtésAvec seize d’incendies à leur actif en Savoie et en Haute-Savoie, deux pyromanes présumés de 26 et 27 ans ont été interpellés et mis en examen.

TEMPÊTEKlaus ne met pas K.-O. le réseau électriqueLe réseau de transport d’électricité (RTE) a mieux résisté lors de la tempête Klaus que pendant les tempêtes de 1999. Klaus, qui a balayé le Sud-Ouest en janvier, a coûté 19 millions d’euros à RTE.

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Le chant du cygne pour les garçons à la voix cristalline et à la mèche sage ? La préfecture de l’Oise aurait coupé le sifflet des Petits Chanteurs à la croix de bois, et interdit leur concert d’hier soir, sous prétexte qu’ils ne sont pas payés pour leurs prestations. Accusée d’in-fraction à la législation du travail, l’as-sociation des Petits Chanteurs a décidé de monter de quel bois elle se chauffe : les représentations s’inscrivent dans le cadre d’un projet éducatif. « Si on doit commencer à payer les enfants, c’est la mort des Petits Chanteurs à la croix de bois », s’indigne Alain Babaud, vice-président de l’association. « Nous n’avons ni les moyens, ni l’assise », in-siste-t-il, alors qu’une tournée des jeu-nes voix en Europe doit bientôt com-mencer.Selon l’association centenaire, les pa-rents sont également opposés à la ré-munération de leurs enfants-chanteurs. Une manifestation de soutien devait se tenir hier soir devant l’église parisienne où était prévu le concert. W

JUSTICE

GUEULE DE BOIS POUR LA « CROIX DE BOIS »

PROCÈS VIGUIER

QUINZE À VINGT ANS REQUISUne peine de quinze à vingt ans de ré-clusion criminelle a été requise hier, aux assises de Haute-Garonne à Tou-louse, contre Jacques Viguier. Ce pro-fesseur de droit toulousain est jugé pour le meurtre de son épouse disparue en 2000, et dont le cadavre n’a jamais été retrouvé. Dans son réquisitoire de près de trois heures, l’avocat général, Marc Gaubert, a fait état de « présomptions très graves, précises et concordantes qui, additionnées, font une certitude ». « Il n’y a pas d’autre hypothèse que votre culpabilité », a martelé Marc Gaubert en s’adressant directement à Jacques Vi-guier, immobile dans son box, en égre-nant les « explications invraisembla-bles », les « mensonges » et « les plus de quarante taches de sang retrouvées en sept lieux différents » de son domi-

cile. Jacques Viguier, qui est resté im-passible à l’annonce des réquisitions, a toujours nié avoir assassiné son épouse, disparue en février 2000. Le verdict est attendu aujourd’hui. W

A. G

ELEB

ART

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UTE

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Le procès se déroule à Toulouse.

« L’objectif est de ne plus laisser toute parole de Frédéric Lefebvre sans réponse

par un travail de ripostes. »Le Mouvement des jeunes socialistes a annoncé la prochaine mise en place d’une cellule

de quatre à cinq personnes, pour contrer les déclarations du porte-parole de l’UMP.

C’EST DIT !

JEUDI 30 AVRIL 20098 FRANCE

DÉLINQUANCE

« CARTOCRIME » LAISSE SON EMPREINTE SUR LE NETDepuis hier, les internautes peuvent consulter la cartographie de la délin-quance. Actualisée chaque mois, « Car-tocrime » permet de visualiser, dépar-tement par département, le nombre des vols, escroqueries, agressions et meur-tres constatés et relevés par la police et la gendarmerie. Des statistiques remon-tant jusqu’en 1996 sont aussi disponi-bles. Selon le concepteur du site, Jean-

Luc Besson, il s’agit de « démystifier les statistiques de la délinquance », souvent controversées. Le président de l’Obser-vatoire national de la délinquance (OND), Alain Bauer, a quant à lui souligné qu’il était question de « données brutes » de la police et de la gendarmerie, ne reflé-tant pas toute l’activité de l’OND. Cet observatoire, a-t-il rappelé, effectue ré-gulièrement des « enquêtes de victimi-

sation » à partir de l’expérience vécue par les victimes et non de simples sta-tistiques.Alain Bauer espère que « Cartocrime » pourra intégrer en 2010 les données re-latives au lieu de l’infraction et non au lieu du dépôt de plainte, comme cela est actuellement le cas. Selon Jean-Luc Besson, il y a eu deux mille connexions sur le site hier matin. W

BASTIEN BONNEFOUS

Est-ce son corps qui parle ou une prière intérieure ? Ruth Halimi, la mère d’Ilan, assise sur le banc des parties civiles, se balance doucement d’avant en arrière sans cesser de fixer Youssouf Fofana, tout sourire dans le box des accusés. La scène dure pendant de longues minutes hier, alors que les assises de Paris at-tendent l’arrivée de la cour pour l’ouver-ture du procès du « gang des barbares ». Installé dans le coin droit du box, Yous-souf Fofana, le chef présumé du groupe, fait l’objet de tous les regards.

« Barbare et salafiste »Alors que les vingt-six autres accusés, dix-sept hommes et neuf femmes, ca-chent mal leur gêne, baissant les yeux et évitant de se parler, Fofana parade. Survêtement blanc, crâne rasé et collier de barbe noire, le Franco-Ivoirien de 28 ans provoque dès son entrée, lançant, l’index dressé vers le plafond, « Allah akbar » (Dieu est grand). Quelques mi-nutes plus tard, alors que la cour lui demande son état civil, il se lève et ba-lance d’une traite : « Mon nom c’est

arabe, mon prénom c’est africaine bar-bare armée révolte salafiste. Ma date de naissance, le 13 février 2006 à Sainte-Geneviève-des-Bois. » A savoir le jour et le lieu où a été retrouvé Ilan Halimi ago-nisant, brûlé et poignardé. Fier de lui, Fofana se rassoit. De l’autre côté du pré-toire, Ruth Halimi, entourée de ses deux filles et de la petite amie d’Ilan, ne cille

pas. A écouter chaque accusé se présen-ter, on peine à imaginer que c’est ça le « gang des barbares ». Des garçons et des filles nés en 1983, 1988 ou 1989 qui, au moment des faits, étaient, c’est selon, « lycéenne », « livreur de pizzas », « sans profession »… Pendant dix semaines, ils vont devoir expliquer comment ils ont pu, du 20 janvier au 13 février 2006, par-ticiper à l’enlèvement et à la séquestra-tion avec tortures d’un homme de 23 ans qui devait forcément avoir de l’argent, selon eux, puisqu’il était juif. W

JUSTICE Le procès du « gang des barbares » s’est ouvert hier à Paris

FOFANA PROVOQUE D’EMBLÉE

B. P

EYRU

CQ /

AFP

Youssouf Fofana dans le box des accusés.

HUIS CLOSComme prévu, le procès devrait se dérouler à huis clos. Deux des accusés, mineurs à l’époque des faits – Emma, une des rabatteuses, et Jean-Christophe, un geôlier – ont refusé la publicité des débats réclamée notamment par la famille d’Ilan Halimi.

WSABOTAGESGarde à vue prolongéeL’animatrice du comité de soutien au « groupe de Tarnac » restera 24 heures de plus en garde à vue. Cette femme de 36 ans a été interpellée mardi dans l’enquête sur les sabotages de lignes TGV.

ASSEMBLÉEAbsentéisme sanctionnéles députés absents devront payer. Avec plus d’une absence par mois aux réunions de commission,leur indemnité mensuelle serait désormais amputée de 25 %.

SANTÉConvergence des tarifs repousséeLe gouvernement a décidé de repousser de 2012 à 2018 la convergence des tarifs des hôpitaux publics et des cliniques privés. Ce principe reste contesté par la communauté hospitalière publique.

INTERNETUMP anti-Hadopi muetsPlusieurs députés UMP hostiles au projet de loi Création et Internetont accusé hier leur groupe de les avoir privés de leur temps de parole pendant la discussion de ce texte.

IMMIGRATIONUn bébé en rétentionUn bébé de 4 mois a été placé en centre de rétention administrative à Nîmes en compagnie de ses parents, des ressortissants russo-azerbaïdjanais, et de son frère de 9 ans, selon le Réseau éducation sans frontières.

secondes20

sur 20minutes.fr Retrouvez notre dossier sur l’affaire

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JEUDI 30 AVRIL 200910 FRANCE

JUSTICE

L’AVOCAT GÉNÉRAL PAS SÉDUIT PAR LES « TENTATEURS » EN CASSATIONRebondissement dans les procès in-tentés par des ex-candidats de « L’île de la tentation » à la société de produc-tion Glem (aujourd’hui TF1 Production), pour requalifier leur prestation en job sous contrat. Hier, l'avocat général de la Cour de cas-sation, la plus haute juridiction fran-çaise, a estimé que prendre part à « L’île de la tentation » ne peut s’assimiler à un contrat de travail : les candidats « ont participé à l’émission à des fins person-nelles et non professionnelles ».

Contacté par 20 Minutes, leur avocat Jérémy Assous reste confiant : « Cela n’engage que lui. Mes clients étaient à l’entière disposition de la production. Trente et une décisions de justice nous donnent raison. Plutôt que de modifier le règlement, TF1 veut modifier la loi. » En février 2008, la cour d’appel de Paris avait condamné Glem pour « travail dissimulé » et requalifié les règlements du jeu en CDI. Rendez-vous le 3 juin prochain pour la décision définitive de la cour. W MAXIME ROBIN

AFFAIRE CASINO-FRANPRIX

UN REPAS INDIGESTE POUR LE JUGELe menu ne lui convenait pas. La juge d’instruction Xavière Simeoni, chargée d’une enquête sur la plainte du groupe Casino - qui accuse d’abus de biens so-ciaux deux anciens gérants de Franprix, propriété du groupe à 95 % - a dessaisi récemment la brigade financière de cette affaire. Cette décision intervient après la révélation d’un déjeuner au domicile du

procureur de Nanterre Philippe Cour-roye, réunissant le patron de la brigade financière et celui de Casino. L’informa-tion, révélée hier par Le Canard enchaîné, serait de nature à annuler la procédure selon la juge. En outre, l’épouse de Cour-roye est chargée de mission à la Fonda-tion Casino. Deux ingrédients trop épicés au goût de la juge . W

LAURE DE CHARETTE

La décision risque de faire frissonner plus d’un étudiant. La Coordination na-tionale des universités (CNU), réunie hier pour la neuvième fois à l’université Paris-IV, a appelé les enseignants-chercheurs et les personnels adminis-tratifs à « ne pas organiser la tenue des examens jusqu’à la satisfaction de ses revendications ». Ils demandent, entre autres, le retrait du décret sur le statut des enseignants-chercheurs et le réta-blissement des postes supprimés en 2009.

« La balle est dans le camp des deux ministres »Cet appel a été voté par les représen-tants de 73 établissements. « C’est bien dommage d’en arriver là et ça fend le cœur d’avoir à voter une telle motion. Mais on en arrive à un point où on doit le faire », a déclaré hier soir Sarah Hat-chuel, professeur d’anglais à l’univer-sité du Havre et l’une des porte-parole de la CNU. Avant d’ajouter : « La balle est dans le camp des deux ministres maintenant. » Seulement voilà, Xavier

Darcos (Education) et Valérie Pécresse (Enseignement supérieur et Recherche) n’ont peut-être guère de soucis à se faire : la CNU serait, selon certaines sources, de moins en moins représen-tative. Elle ne serait plus composée que d’une frange radicale d’enseignants politisés. Dès lors, la menace de voir boycottés le bac – un membre de l’université doit

être présent au jury pour que l’examen puisse être validé – et les partiels du second semestre est limitée. « Nous sommes pour l’aménagement des ca-lendriers des examens au cas par cas », martèle de son côté Jean-Baptiste Pré-vost de l’Unef, syndicat étudiant à gau-che, farouchement opposé, « dans l’in-térêt des étudiants », à l’option de l’annulation des examens.

Reste qu’il suffit parfois d’un petit groupe pour perturber, du moins localement, la sérénité des examens. « On n’a pas d’autre choix que de dégainer cet ulti-matum, explique David, étudiant à Tours et ex-membre de la CNU. C’était prévi-sible. C’est une manière de dire qu’on est prêts à aller jusqu’au bout. » Encore faut-il qu’ils mettent leur menace à exé-cution. W

UNIVERSITÉS La 9e Coordination nationale a appelé, hier, à ne pas organiser la tenue des partiels

ÉPREUVE DE FORCE OU BAROUD D’HONNEUR ?

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Les représentants de 73 établissements ont voté un appel au boycott des examens.

CAMPUSValérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, a affirmé hier que neuf sites universitaires non sélectionnés dans le cadre de l’opération Campus mais jugés « prometteurs » et « innovants » allaient recevoir 260 millions d’euros de subventions. Sont notamment concernés : Rennes, Clermont-Ferrand, Nantes, Paris-Est, Cergy. Ces subventions serviront à rénover l’immobilier de ces campus « le plus rapidement possible ».

W

SOCIAL Pour la première fois, toutes les organisations syndicales appellent à défiler ensemble demain

UN 1ER MAI UNIFIÉ POUR FAIRE SA FÊTE À LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENTLAURE DE CHARETTE

Demain, ils vont battre le bitume bras dessus, bras dessous. Du jamais vu. Le gratin syndical – CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa – a décidé de faire cause commune pour le 1er Mai 2009, une première historique dans un contexte inédit. A l’occasion de la Fête du travail, plus de 280 manifesta-tions devraient avoir lieu en France pour protester contre la politique gouverne-mentale et l’attitude patronale. Pour la première fois, la CFE-CGC (cadres) sera

dans la rue et la CFTC, qui fait souvent bande à part, se mêlera au cortège. Seul FO jouera les cavaliers seuls dans 40 % des défilés. « Nous visons un 1er Mai grandiose. Nous avons besoin d’une vé-ritable lame de fond irrésistible », s’est écriée hier Maryse Dumas de la CGT.

Réunir le plus de mondeSi l'on en croit le sondage BVA-Orange à paraître dans L’Express aujourd’hui, une majorité de Français (71 %) juge « justi-fié » l’appel syndical unitaire. L’union sacrée va-t-elle pour autant motiver les

récalcitrants ? Le défi est là : réunir plus de monde que le 19 mars (entre 1,2 et 3 millions de manifestants) et le 29 jan-vier (1 à 2,5 millions). Pour y parvenir, il va falloir convaincre les jeunes, les fa-milles et les salariés du privé à renoncer à leur long week-end au profit d’une journée merguez et fanfares. Un pari pas impossible : la fièvre sociale devrait nourrir une forte participation. Des conflits durs et très médiatisés comme celui de Continental (lire ci-dessous) tien-nent le haut de l’affiche. Pour la première fois aussi depuis longtemps, quatorze

organisations de gauche, dont le PS et le NPA, ont signé un appel commun pour réussir un 1er Mai « historique » destiné à « mettre un coup d’arrêt à la politique de Nicolas Sarkozy et du Medef ». Reste à savoir si le front commun ne va pas se lézarder avec la tentation, chez certains, de la grève générale. Et si le gouverne-ment Sarkozy est prêt à faire une fleur aux syndicats. Ce qui serait, là aussi, historique, lors de la fête du muguet. W

« Vous vous êtes foutu de moi. Mainte-nant, la révolution, vous l’aurez, cadre ou pas cadre », lance-t-il à sa direction. Comme ses 1 120 collègues de Conti-nental, Stéphane Bacquet, délégué CGC, ne compte pas rater le 1er Mai. Depuis le 11 mars, les salariés de l’équipementier automobile allemand ne se remettent pas de l’annonce de la fermeture de leur usine de Clairvoix, alors qu’ils avaient accepté de revenir aux 40 heures en 2006

pour la sauver. « On avait chacun reçu une lettre nous enjoignant à voter par référendum pour protéger le site jus-qu’en 2012. C’était même marqué « Clai-roix 2012 » sur l’urne », s’indigne Jean-Carlo Buttazzoni, technicien qualité. Aujourd’hui, tous les syndicats sont ras-semblés pour dénoncer cette « trahi-son » alors qu’à l’époque, la CGT avait refusé de signer le compromis.

Un financier qui a peur des ouvriersLa semaine dernière, le comité d’entre-prise a affrété un train spécial pour em-mener les salariés à Hanovre, afin de rappeler aux actionnaires, réunis en as-semblée générale, les promesses de la direction. Pendant le voyage, les « Contis » déroulaient inlassablement le film qui les a menés à ce funeste 11 mars. « Cinq semaines après avoir signé les 40 heures, notre ancien directeur est

parti à la tête d’une usine roumaine », explique Olivier Chesnais, employé à l’approvisionnement en matières pre-mières. « Il a été remplacé par un incom-pétent, un financier qui a peur des ouvriers. On ne comprenait pas pour-quoi. Maintenant c’est clair », confirme un salarié du bureau d’études. « Les in-vestissements n’ont pas été complétés assez vite. Certaines machines n’ont même jamais tourné », poursuit-il, l’air abattu. Sa conclusion est approuvée par tous : « Ils nous reprochent de ne pas

gagner assez par rapport aux usines d’Europe de l’Est, avec leurs ouvriers à 400 € par mois contre 2 000 € ici. Deux sites en République tchèque et en Rou-manie sont prêts à remonter la produc-tion dès que cela ira mieux. »

Plus de moralitéCadres et ouvriers en sont convaincus, Clairvoix aurait été rentable en 2009, comme elle l’a été en 2008, malgré des produits compliqués à fabriquer, si la direction ne leur avait pas tiré une balle

dans le pied en coupant la production.D’où leur colère quand le groupe leur demande de « regarder la réalité du marché ». « Aujourd’hui, un dirigeant gagne quarante fois plus qu’un ouvrier, contre quatre fois plus il y a vingt ans. On est capable d’envoyer les gens à l’abat-toir pour que deux ou trois personnes s’en foutent plein les poches. Mais on va où là ? Qu’est-ce qu’ils ont, ces gens, à vouloir toujours plus ? Il n’y a plus de moralité », tonne Stéphane Bacquet, l’un des 50 cadres sur plus de 1 000 salariés. Amer, le délégué syndical l’est d’autant plus qu’il s’est battu en 2006 pour « faire avancer les choses ». « Tu comprends ma colère ? Ce qui s’est passé à la sous-préfecture de Compiègne, j’aurais pré-féré que cela arrive à Hanovre, lâche-t-il. Avant de lancer une mise en garde gé-nérale. Il ne faudra pas s’étonner que les brigades rouges reviennent contre les purs et durs du capitalisme. Aujourd’hui, ceux qui nous dirigent, ce n’est pas leur fric. Si l'entreprise se casse la figure, ils n’en ont rien à faire. Ce ne sont pas ce que j’appelle des entrepreneurs. » W

ANGELINE BENOIT

Stephane Bacquet, au centre, délégué CGC de l'usine Continental de Caliroix.

LES CONTINENTAL NE VEULENT PLUS D’UNE DIRECTION À LA GOMME

« Aujourd’hui, un dirigeant gagne quarante fois plus qu’un ouvrier, contre quatre fois plus il y a vingt ans. Mais on va où, là ? »

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À PARTSégolène Royal fait manif à part. La présidente de la région Poitou-Charentes ne sera pas aux côtés de Martine Aubry au défilé parisien du PS le 1er Mai, préférant manifester avec les salariés d’Heuliez à Niort. La semaine dernière, le PS avait annoncé qu’il manifesterait à Paris derrière sa « direction rassemblée ». Raté.

W

sur 20minutes.fr Tout sur les manifestations et les réactions

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JEUDI 30 AVRIL 200912 FRANCE

FRANCEJEUDI 30 AVRIL 2009 13

Pour l’instant, les syndicats rechignent à s’engager au-delà de demain. « On se prépare pour réussir le 1er Mai », résume la CGT. Mais du côté de FO, on louche déjà sur lundi prochain, date à laquelle la suite du mouvement doit être définie. Jean-Claude Mailly appelle à « une grande grève public-privé de vingt-quatre heures », arguant que « ce n’est pas une manifestation de plus qui fera bouger le gouvernement ». A la veille de la Fête du travail, FO évite l’ex-pression de grève générale, trop « in-surrectionnelle ». Mais la proposition, rejetée par la CFDT car « en décalage avec les attentes des salariés », séduit dans les rangs de Solidaires. « L’idée de grève est confortée par nos équipes sur le terrain. Elles ne tiendront pas au rythme d’une manifestation toutes les six semaines et sont dans les starting-blocks », explique-t-on. Côté politique, on résiste pour l’instant à la tentation. Seul le NPA rappelle, depuis la Guade-loupe, que la grève générale qui a pa-ralysé les Antilles « a montré son effi-cacité ». W

LA TENTATION DE LA GRÈVE GÉNÉRALESTÉPHANE SIROT

Historien, spécialiste des mouvements sociaux et du syndicalisme.

A la veille du 1er Mai, qui prend l’ascendant psychologique ? La rue ou le pouvoir ?La manifestation s’annonce impor-tante, cela joue en faveur des syndi-cats. Mais leur marge de manœuvre est étroite entre le mécontentement des salariés et la prudence nécessaire dans le rapport de force avec le pouvoir politique.

Les syndicats sont-ils vraiment plus forts parce qu’ils montrent un front uni ?Pas forcément, la médaille a son re-vers : le risque est que l’unité soit une fin en soi et qu’elle se fasse au prix d’un amaigrissement des revendications. Il n’y a, par exemple, aucune revendica-tion chiffrée, comme les 200 € en Gua-deloupe, faute de consensus.

Peuvent-ils espérer un changement de cap, vu la fin de non-recevoir du gouvernement

après les 29 janvier et 19 mars ?Il en faut vraiment beaucoup aujourd’hui pour faire plier un gouvernement. De-puis les manifestations géantes de 2003 pour les retraites, le pouvoir politique a montré qu’il était capable de ne pas céder à des mouvements qui envoient pourtant des millions de personnes dans la rue. Il ne joue plus le jeu tradi-tionnel des relations sociales. Les jeu-nes peuvent infléchir sa politique, les salariés moins. Au mieux, ils peuvent

espérer des petits pas en avant supplé-mentaires, sur le pouvoir d’achat par exemple.

Que faudrait-il pour que le gouvernement infléchisse sa politique ?Les défilés du 1er Mai ne suffiront pas. Seule la conjugaison de plusieurs in-grédients – Fête du travail, conflits dans les universités, les hôpitaux – peut jouer, par crainte d’une multiplication à l’infini de mouvements incontrôlables tendant à se radicaliser.

Mais serait-il encore crédible s’il fléchissait ?Oui, car l’opinion publique, au-delà de l’électorat de gauche, soutient ce mou-vement. W

RECUEILLIS PAR LAURE DE CHARETTE

« IL EN FAUT VRAIMENT BEAUCOUP AUJOURD’HUI POUR FAIRE PLIER LE POUVOIR POLITIQUE »

DR « Le risque est que

l’unité soit une fin en soi et qu’elle se fasse au prix d’un amaigrissement des revendications. »

JEUDI 30 AVRIL 200914 MONDE

SOPHIE COIS

Le plombier polonais est de retour. L’Union européenne doit lever demain les dernières restrictions pour permet-tre aux ressortissants des pays de l’Est de venir travailler librement dans la « vieille Europe ». Il aura fallu cinq ans pour que les habitants des huit Etats concernés – la République tchèque, l’Es-tonie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, la Slovénie et la Slovaquie – bénéficient des mêmes droits que les autres. Depuis leur adhésion en 2004, ils sont en effet soumis à des restrictions sur la libre circulation dans l’UE, un droit pourtant fondamental.

A compter de demain, ils pourront dé-sormais travailler partout… ou presque, car deux pays font encore de la résis-tance. Craignant que les travailleurs de l’Est ne perturbent leur marché de l’em-ploi, l’Allemagne et l’Autriche ont déposé lundi une demande de dérogation auprès de Bruxelles pour prolonger les restric-tions jusqu’en 2011. Celles-ci ont été levées par la quasi-totalité des Etats membres entre 2004 et 2008. La France, par exemple, a surmonté sa peur du « plombier polonais » en juillet 2008, au début de sa présidence de l’UE. Après hésitation, la Belgique et le Danemark ont eux aussi renoncé à demander une

dérogation. Cette décision réjouit la Commission, qui avait averti en coulisses que la crise ne serait pas un argument suffisant pour maintenir les restrictions. Afin de rassurer la vieille Europe, Bruxel-les avait publié une étude en novembre, affirmant que « les flux de mobilité (…) ont eu une incidence nettement positive sur la croissance économique de l’UE ». A la crainte de voir les travailleurs de l’Est prendre les emplois des nationaux, la Commission répondait ainsi que la levée des restrictions permettait au contraire de résorber le travail au noir.

Gagner du temps vis-à-vis de l’opinionLa décision de la Belgique et du Dane-mark relève aussi d’une question d’image et de symbole. « Bruxelles, en tant que capitale de l’Europe, se devait de respec-ter la demande des huit pays membres

qui revendiquaient un traitement égal », confie Alice Garrot, conseillère au cabi-net de la ministre belge de l’Emploi.Mais les arguments de la Commission n’ont pas suffi à convaincre l’Allemagne et l’Autriche, qui justifient leur décision par leur proximité avec les pays de l’Est. « Le contexte de crise les pousse aussi à une certaine prudence », explique Christian Lequesne, directeur du Ceri-Sciences-Po. A cinq mois des élections législatives, l’Allemagne argue que son taux de chômage a brutalement aug-menté en mars. Elle compte près de 3,6 millions de demandeurs d’emploi, mais ce chiffre pourrait croître d’un mil-lion en 2010. Selon Christian Lequesne, ces deux pays veulent aussi gagner du temps vis-à-vis de leurs opinions publi-ques, avant de devoir lever toutes les restrictions le 1er mai 2011. W

EUROPE Les restrictions pour les ressortissants de huit pays de l’est de l’UE sont levées demain

LA LENTE INTÉGRATION DES TRAVAILLEURS DE L’EST

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Campagne de l’office de tourisme polonais en 2005 mettant en scène un « plombier ».

ROUMAINS ET BULGARES À L’ÉCARTG La Roumanie et la Bulgarie sont entrées dans l’UE en janvier 2007. Ces pays pourront donc faire l’objet de mesures transitoires jusqu’en 2013.G En 2007, 15 pays, sur les 27 de l’Union, avaient restreint l’accès à leur marché du travail aux Bulgares et aux Roumains. En janvier, la Grèce, l’Espagne, la Hongrie et le Portugal ont décidé de lever ces restrictions.G C'est encore insuffisant d’après la Commission européenne, qui plaide pour une levée rapide de ces mesures. « La libre circulation des travailleurs se régule d’elle-même et confère une indispensable flexibilité dans les deux sens : les travailleurs vont où il y a du travail, ils ne partent pas pour être chômeurs dans un autre pays », affirmait le commissaire européen à l’Emploi en janvier.G D’après une étude de la Commission, seuls 2,5 % de la population roumaine en âge de travailler a émigré vers un autre pays de l’UE. Pour la Bulgarie, le taux de mobilité n’est que de 1,7 %. « Si l’on considère le long terme (…), ce sont le Portugal et l’Irlande qui comptent la proportion la plus élevée de ressortissants vivant dans un autre Etat membre. »

W

Craignant pour leur marché du travail, l’Allemagne et l’Autriche ont demandé une dérogation.

SRI LANKA

NI TRÊVE, NI ACCÈS AUX CIVILSChou blanc. Les ministres des Affaires étrangères britannique, David Mili-band, et français, Bernard Kouchner, en visite hier au Sri Lanka, n’ont obtenu ni trêve dans l’offensive contre les rebel-les tamouls, ni accès humanitaire aux civils piégés dans les combats. Leurs appels à un cessez-le-feu « humani-taire » visaient pourtant « uniquement à sauver les civils » et non les rebelles tamouls, ont-ils expliqué à Colombo. En vain. Environ 50 000 personnes sont toujours prises au piège des combats entre l’armée et les rebelles dans la région du conflit, une bande côtière de six km2 dans le nord-est de l’île. W

ÉTATS-UNIS

CINQ FRANÇAIS MORTS SUR LA ROUTEUn autocar transportant des touristes français s’est renversé mardi sur une autoroute en Californie. Le bilan provi-soire était hier de six morts, dont cinq Français, et une trentaine de blessés. Le véhicule, qui circulait sur l’autoroute 101 reliant San Francisco à Los Angeles, s’est couché pour une raison inconnue sur un pont à hauteur de Soledad, à 213 km au sud de San Francisco, peu avant 15 h 30 heure locale. Le bus trans-portait 34 touristes français et un guide franco-canadien, selon la police. Sous la violence du choc, plusieurs passagers ont été éjectés sur la chaussée et en contrebas de l’autoroute. « Je n’avais jamais vu quoi que ce soit d’aussi grave », a assuré un policier. Selon lui, l’autocar

était le seul véhicule impliqué dans l’ac-cident. Certains voyageurs, hospitalisés, sont dans un état grave. Hier, aucune information n’était disponible sur l’iden-tité des victimes ou sur leur région d’ori-gine. Le Quai d’Orsay a mis en place un numéro vert (0 800 174 174). W

Le car accidenté mardi, en Californie.

AFP

LIBAN

DES SUSPECTS LIBÉRÉS DANS L’AFFAIRE HARIRILe Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a ordonné hier la libération des quatre généraux arrêtés dans l’enquête sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri. Ils sont incarcérés depuis le 30 août 2005. « Les personnes détenues ne peuvent, au stade actuel de l’enquête, être assimilées ni à des sus-pects, ni à des accusés dans le cadre de la procédure », a justifié le magistrat belge Daniel Fransen. Bien qu’ils se trou-vent au Liban, les quatre hommes dé-pendent du TSL, qui a ouvert le 1er mars près de La Haye (Pays-Bas). W

JEUDI 30 AVRIL 200916 MONDE

EUROPE

ERASMUS S’ÉTENDRALes ministres de l’Education de 46 pays européens réunis en Belgique se sont fixé hier pour objectif de ren-forcer la mobilité internationale des étudiants et de rendre l’accès à l’en-seignement supérieur « plus équita-ble ». « En 2020, au moins 20 % des diplômés de l’espace européen de l’éducation supérieure devraient avoir eu une période de formation ou d’édu-cation à l’étranger », indique le com-muniqué final. W

CUBACastro campe sur ses positionsLe président cubain, Raul Castro, a déclaré hier que c’était aux Etats-Unis et non à Cuba de faire « un geste » à l’égard de ce pays, sous embargo américain. Il a par ailleurs exclu de dialoguer avec Washington sur son système politique. Cette déclaration du président cubain est en droite ligne avec le commentaire publié la semaine dernière par Fidel Castro.

ESPAGNEEnquête sur les tortures à GuantanamoLe juge d’instruction espagnol Baltasar Garzon a ouvert hier une enquête préliminaire visant les « auteurs matériels » et « concepteurs » du camp de prisonniers américain de Guantanamo, a-t-on appris hier. Cette enquête fait suite à une plainte déposée par quatre anciens détenus de Guantanamo, dont un de nationalité espagnole.

secondes20

La grippe porcine a fait son premier mort aux Etats-Unis, avec le décès hier d’un jeune enfant mexicain au Texas. Agé de 23 mois, il était venu avec ses parents visiter de la famille. La situa-tion a été jugée « grave » par le prési-dent Barack Obama. Le pays recense désormais 91 cas dans dix Etats. A part le Mexique et les Etats-Unis, les pays les plus touchés sont le Canada (13) et la Nouvelle-Zélande (14 ). En Espagne, 10 malades ont été recensés dont le premier cas d’une personne contami-née alors qu’elle n’avait pas voyagé au Mexique. L’Egypte a décidé, hier, l’abattage « immédiat » de son cheptel de porcs, estimé à environ 250 000 bêtes, pour éviter l’apparition de cette grippe sur son territoire. C’est le premier pays au monde à prendre une telle mesure. L’Organisation mon-diale de la santé étudiait hier un éven-tuel passage à la phase 5 de l’alerte pandémique (sur 6), signifiant que la pandémie est « imminente ». W

PREMIER DÉCÈS AUX ÉTATS-UNIS

« C’est facile de nous obliger à fermer notre café, mais comment allons-nous vivre ? Ils me disent que c’est pour ma santé, mais j’ai le choix entre mourir de cette maladie ou mourir de faim », se lamente Rene Perez Lozano, à Mexico. La mairie de la capitale mexicaine a or-donné, mardi, la fermeture de tous les restaurants, cafés, bars, cabarets, dis-cothèques et dancings de la ville, pour une semaine au moins, afin de contenir la grippe porcine qui pourrait avoir fait 159 morts dans le pays. Seule la vente à emporter est autorisée. Chaque jour de fermeture coûte au secteur quelque 30 millions de dollars, et 108 millions de dollars (82 millions d’euros) à l’ensem-ble de l’économie de la capitale, a affirmé à l’AFP le président de la Confédération patronale de la République mexicaine (Coparmex), Juan de Dios Barba.

Le secteur touristique très exposéDe même, les autorités ont mis en place mardi un dispositif pour éviter la vente de nourriture dans la rue. Toutefois, de nombreuses cuisines en plein air qui vendent des tacos et autres plats typi-ques mexicains restaient ouvertes dans

les rues de la capitale. A Mexico, où les mesures préventives ont nettement ré-duit l’activité économique, le maire n’a pas non plus écarté l’éventualité d’im-poser le port du masque chirurgical aux usagers du métro, dans lequel voyagent 4,5 millions de personnes chaque jour en période normale. Le gouvernement a aussi annoncé la fermeture de « tous les sites archéologiques » du pays, et cela

« jusqu’à nouvel ordre ». Le secteur tou-ristique risque de pâtir de la grippe en-core plus dans les jours à venir. La France a en effet proposé aux autres pays européens de suspendre les vols vers le Mexique. Un choix qui doit être discuté aujourd’hui à Luxembourg. W

ÉPIDÉMIE Le maire a ordonné la fermeture préventive des lieux publics comme les cafés ou les bars

LA VIE QUOTIDIENNE SE GRIPPE À MEXICO

L. A

COST

A / A

FP

Les mesures de fermeture engendrent des pertes journalières de plus de 22 millions d’euros.

sur 20minutes.fr L’évolution en direct et nos décriptages

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Cent jours que Barack Obama est à la Maison Blanche. Pour marquer l’événement, 20minutes.fr donne la parole à Bo, son jeune chien arrivé mi-avril. Au travers de son blog, retrouvez toutes les actus insolites de la famille la plus célèbre des Etats-Unis.

W

JEUDI 30 AVRIL 200918 ÉCONOMIE

ANGELINE BENOIT ET DOMINIQUE ALBERTINI

Exit Daniel Bouton. Face à l’accumula-tion des affaires mettant en cause sa gestion de la Société générale, le PDG du groupe a choisi hier d’annoncer sa démission. « Je suis devenu la cible d’attaques incessantes qui finissent par nuire à [la Société générale] », a-t-il expliqué dans un entretien au Figaro, reconnaissant avoir « certainement fait des erreurs ». Après dix-huit ans de maison et onze ans à la tête de la troi-sième banque française, Daniel Bouton la quitte à reculons. Mais s’il a contribué à en faire l’un des fleurons de la finance mondiale, il laisse derrière lui un bilan entaché par une série de scandales re-tentissants.

Cracks de la financeCraint et respecté il y a encore un an, Daniel Bouton a vu sa carrière basculer en quelques mois. Tout a commencé en janvier 2008, avec l’affaire Kerviel, qui a attiré l’opprobre du monde entier sur le joyau de l’établissement finan-cier : l’activité de banque d’affaires. Sous le règne Bouton, devenu star de

l’univers de la finance triomphante, la Générale s’était transformée en repaire des cracks de la finance. Tandis que le cours de la Bourse flambait, les spécu-lations engrangeaient des hyperprofits. Jusqu’à la gigantesque fraude à 4,9 mil-liards d’euros du désormais célèbre courtier Jérôme Kerviel, qui a contraint

Bouton à présenter ses excuses et sa démission.Pour autant, le conseil d’administration n’a pas souhaité laisser partir celui qui avait déjà réussi à déjouer une offre hostile de la BNP et pouvait bien devoir jouer ce rôle à nouveau. Puis est surve-nue l’affaire des stock-options généreu-

sement attribuée à Bouton et son direc-teur général en pleine crise, ainsi que la révélation d’une retraite de 730 000 € par an pour Bouton.

Polémique de tropDernière affaire en date, ce lundi, les révélations de Libération sur les 5 à 10 milliards de perte d’une filiale du groupe. Le groupe a eu beau nier, ce fut la polémique de trop. Daniel Bouton s’en va, assurant qu’il ne touchera aucune indemnité de départ. Le conseil d’admi-nistration se réunira le 6 mai pour élire un nouveau président. L’actuel directeur général Frédéric Oudéa, promu par Da-niel Bouton lui-même, figure parmi ses possibles successeurs. W

BANQUE Atteint par des scandales en série, le patron de la Société générale a fini par démissionner hier

STAR DE LA FINANCE, DANIEL BOUTON S’ÉJECTE

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Daniel Bouton, le 24 janvier 2008, alors que l’affaire Kerviel agite la Société générale.

NATIXISNatixis, la banque d’investissements la plus chahutée par la crise financière en 2008, va changer de directeur général. Dominique Ferrero sera remplacé par Laurent Mignon, gérant de Oddo et Compagnie.

W

FINANCES

EN RACHETANT FORTIS, LA BNP DEVIENT LEADER EN EUROPEC’est dans une ambiance électrique que les assemblées générales belge et hollandaise des actionnaires de la banque belge Fortis ont approuvé hier et mardi son rachat par le groupe fran-çais BNP-Paribas. Une opération à 10,4 milliards d’euros qui fait de celui-ci la première banque européenne par ses dépôts.Fortis revient de loin. Proche de la faillite en septembre dernier, le groupe belge avait été renfloué in extremis par les gouvernements du Benelux, puis

nationalisé dans l’attente d’un repre-neur. L’épisode avait marqué l’arrivée de la crise financière en Europe, avec la crainte que l’effondrement de Fortis, première banque de Belgique, n’en-traîne d’autres établissements dans sa chute. En octobre 2008, BNP s’était por-tée volontaire pour un rachat. Malgré le soutien de l’Etat belge à cette solution, l’opération avait été retardée de plu-sieurs mois en raison de l’opposition de petits actionnaires s’estimant lésés par le démantèlement de Fortis. W

ACIER

ARCELORMITTAL PLIÉ PAR LA CRISELe géant de l’acier ArcelorMittal a en-core subi de plein fouet la crise écono-mique au premier trimestre, affichant hier plus d’un milliard de dollars de per-tes. Ebranlé par les difficultés persistan-tes de l’automobile et de la construction, l’effondrement des ventes s’est accéléré. Les usines ne fonctionnent qu’à 50 % de leur capacité et les expéditions d’acier

fondent. D’où l’inquiétude des syndicats, qui ont appelé les actionnaires à ne pas se verser de dividendes. ArcelorMittal « a engrangé des bénéfices spectaculai-res entre 2006 et fin 2008, le groupe a réalisé des acquisitions effrénées par-tout dans le monde et n’a pas fait suffi-samment de provisions », reproche Philippe Verbeke, délégué CFE-CGC. W

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JEUDI 30 AVRIL 2009

JEUDI 30 AVRIL 200922 REVUE DE PRESSE

PHILOSOPHIE MAGAZINE

BENOÎT XVI, LA CAPOTE ET LE STOÏCISMELe pape a ripé ? Le pape a dérapé ? Vite un patch de réflexion, à s’appliquer près du cerveau. C’est prouvé, après plusieurs études auprès d’un panel de lec-teurs, les pages de Philoso-phie Magazine diffusent leurs actifs pour nous éclaircir les idées tout en traquant la cellulite. L’honnêteté nous pousse cependant à préciser qu’une majorité de scien-tifiques affirment qu’il n’y a pas de cellulite au cer-veau. Oui, il n’y a que Phi-losophie Magazine pour nous expliquer que si Benoît XVI accuse la ca-pote de tous les maux, dont surtout celui d’ag-graver le sida, ce n’est pas une bourde, ou que ses mules rouges sont « à semelles glissantes », idéales pour les dérapages en tous genres. C’est en fait, au fond, et quand on réfléchit bien

(grâce aux actifs qui se diffusent, voir plus haut) : « une transfor-mation de l’horizon métaphysi-que » de l’Eglise, glissant vers le « stoïcisme ». Philosophie Mag, inclassable, inimitable. W

TÉMOIGNAGE CHRÉTIEN

SŒUR SOURIRE, DESTIN TRAGIQUEElle chantait « Dominique, nique, nique » et les cou-vents l’adoraient. Puis elle entonna « la pilule d’or », cantique d’amour sur la contraception (La pilule d’or est passée par là/ Seigneur je rends grâce à toi), et les catholiques la boycottèrent. Alors que l’enchaînement témoignait finalement d’une certaine logique, et d’un sens pratique indéniable. Témoignage Chrétien a aimé le film de Stjin Coninx sur l’ancienne religieuse qui fit les hits des années 1960 (avec « Dominique, nique, nique » donc), aima une autre femme, fut victime de « producteurs véreux et des ecclésiastiques sans scru-pule », puis se suicida. W

LIAISONS SOCIALES

PARLONS AFFAIRES, DE FAMILLELes familles Michelin, Cassegrain, Dupetit-Thouars, Folliet, Lehning et Jacquemard sont heureuses et même génétiquement émues de vous fournir ce guide du discours capitaliste familial, à transmettre de géné-ration en génération. Compilé dans Liaisons sociales, voici donc le parlé paternaliste, mais néanmoins cor-porate, mis à portée de chacun. Patron, par exemple, se dit « Monsieur Jean ou Madame Monique », la boîte, c’est « La Maison », le secret, « la discrétion », et les salariés, « le personnel ». Ou les « Bibs », mais ça, c’est pour Michelin seulement (UV débutant de « Parler Mi-chelin », semestre 2). W

GALA

LES STARS ONT BESOIN D’AIDEFaudrait voir à régulariser toutes ces petites privau-tés, d’autant que ça dure depuis trois ans. Gala sug-gère le mariage à Sophie Marceau, qui fréquente Christophe Lambert, comme certains s’en souvien-nent peut-être. Et si le rappeur Kayne West pouvait ranger plus strictement ses 200 paires de baskets, cela présenterait mieux sur la photo. Arielle Dom-basle, elle, serait bien avisée de ne pas comparer son BHL de mari au Christ. Même si elle trouve « qu’il lui ressemble ». Quant à Christine Bravo, son goût pour « la petite étoile Che Guevara » (en or) comme cadeau de naissance, disons que ça se discute. W

GQ

MÉTAPHYSIQUE DE LA POCHETTEEngore une grave guestion garrément gonflée dans GQ. « Faut-il choisir un paquet de cigarettes mou ou rigide ? » Ach, on adore ! Entre « qu’est-ce qu’une chaussure à bout fleuri aléatoire », « est-il interdit de porter une pochette avant 17 h » et « pourquoi les Anglais aiment-ils le style Besancenot ? », il y avait, ce mois-ci, de ces points d’interrogation qui vous vrillent le cœur à jamais (si, c’est vrai). D’ailleurs depuis, nous sommes tous des bouts fleuris aléatoires allemands. GQ peut aussi séduire par ses affirmations. Par exem-ple, celle selon laquelle Michel Denisot est « l’homme le plus cool de la télé ». W

CLIMAX

HARRY POTTER, AUX ARMES !Harry a « les hormones en alerte ». Harry va équar-rir la chetron des vilains à coups de baguette. Harry devient Dirty. En fait de Clint Eastwood, voici un ado binoclard aux notes inégales et à la cape gothique. Mais un binoclard sans pitié. C’est avec « l’étoffe d’un héros et les mains dans la merde », s’extasie Climax, qu’Harry Potter revient sur les écrans. Le magazine souhaite au passage qu’il mette « la branlée du siè-cle » à ce snob de Malefoy dans ce film si « Sex Drug and Rock’n’roll ». On est heureux que Climax rétablisse la vérité, parce que voir des Hippogriffes et s’enquiller les Bièraubeurre, c’est pas très net. W

CACHE-RICHESSE« Même les princes arabes se font plus discrets […]. Ils louent des Ferrari pour remonter les Champs-Elysées à 40 km/h, en regardant des DVD. »Henry-Jean Servat, à propos de l’attitude des riches face à la crise, VSD, hier.

PAGE RÉALISÉE PAR ANNE KERLOC’H

NUMÉRO SPÉCIAL BOURGES. Le 2.0 vous emmène en safari chez les bourgeois. Sortez l’appareil photo : au rythme où vont les choses, il n’y en aura bien-tôt plus. PARTEZ. Y a-t-il des bourges à Bourges ? La réponse vous est offerte par le Routard. PAGE 25. VOTEZ. Ça s’agite chez les particules. Nadine et Geneviève se crêpent le chignon dans notre « Star Clash ». PAGE 26. ÉCOUTEZ. Il n’y a pas que des monospaces à Versailles. Il y a aussi des rockeurs. PAGE 28. Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur www.2point0.fr

DR

LAURENT BAINIER

Ça donne la chair pied-de-poule. Les BCBG qu’on croise les dimanches à la sortie de la messe avec leur ribambelle de lardons se transforment peu à peu en bécébranchés, qu’on croise le di-manche à la sortie de la messe avec leur ribambelle de lardons. C’est une révolte ? Non, Sire. C’est une révolu-tion qui pourrait transformer le Bottin mondain plus sûrement que la grippe porcine ne changera le herd-book.

Bon chic, bons gènesLes bécébranchés, c’est la version 2.0 du bécebège façon Le Quesnoy dans La vie est un long fleuve tranquille. Décom-plexés, mieux intégrés à la société qui les entoure, ils surfent aussi bien sur les nouvelles modes que sur le Net, où ils multiplient les groupes Facebook communautaires (« Je suis versaillais et j’assume », « Je suis bécébranché » ou encore « Je rêve de vivre dans le monde merveilleux du catalogue Cy-rillus »). « Une des clés de ce chan-gement, c’est le fait que les femmes BCBG d’aujourd’hui travaillent, expli-que Laure de Charette, co-auteure du Guide des bécébranchés (lire ci-contre) et journaliste à 20 Minutes. Du coup, elles préfèrent n’avoir que quatre enfants contre sept ou huit pour leurs parents. Et elles adoptent, au contact de leurs collègues, des nouveaux comporte-ments ». Sexe avant le mariage, pilule, string sous le tailleur, mèches folles dans les rallyes ou religion à la carte... Rien ne se perd, mais tout se transforme. Les bécébégé vont jusqu’à quitter leur sacro-saint Paris pour s’installer en banlieue chic, voire... en province. Le Bottin mondain, bible du bon genre, ne compte d’ailleurs plus que 31 %

de Parisiens sur les 44000 ménages qu’il mentionne en 2009. « Le Bottin connaît une vraie ouverture sociale ces dernières années, explique Blanche de Kersaint, directrice de la publication. Le changement s’opère surtout par les mariages, plus mixtes qu’avant. »Car si les bien nés s’adaptent au monde qui les entoure, ils exercent toujours une fascination sur le reste de la so-ciété et sont courtisés, copiés mais rarement égalés. Le look « minet » qu’ils ont popularisé il y a dix ans est devenu le style «chalala», un hit du Sentier. Mêmes coupes de cheveux, mêmes boucles de ceinture, mêmes polos mais sans ce petit supplément de sang bleu qui transcende l’habit et fait le moine. « A l’école, au travail, en boîte, on se reconnaît de suite, estime Marine, Versaillaise émigrée dans le XVIIe arrondissement. Ce n’est pas tant le nom que les manières, la façon de se

tenir et de parler qui nous trahit ! On ne peut pas se tromper. » Les Marie-Charlotte ne sont pas près de devenir des Marie-Madeleine fumeuses de marie-jeanne. Leurs valeurs, comme l’importance accordée à l’éducation et à la famille, le rejet du matérialisme et une hygiène de vie saine, restent pro-fondément ancrées dans cette frange de la société. « Les BCBG ont évolué sans se renier, rappelle Laure de Cha-rette. Ils ne cesseront de le faire. S’ils se fondent un jour dans le reste de la société, c’est que le monde se sera bé-cébranchisé, pas l’inverse ! » W

TENDANCE AVEC LES JEUNES LOUPS

LES BÉCÉBRANCHÉS PASSENT À TABLE

LE CAHIER WEEK-END NOUVELLE GÉNÉRATION DE 20 MINUTES ET 20MINUTES.FR

BÉCÉBRANCHITUDEDans leur « Guide des Bécébranchés » (Editions de l’Archipel) qui sortira en librairie le 17

mai, Jean-Baptiste Giraud, Laure de Charette (notre bien-aimée collègue, journaliste au service France de « 20 Minutes »), Flore Ozanne et Inès Lacaille observent les nouveaux BCBG avec la passion d’un entomologiste en classe verte. Entre teufs débridées aux JMJ ou à Paray, pauses clopes en plein rallye et déjeuners de famille avec 100 convives, ils ont suivi les bien nés pour tirer de cette génération un portrait très drôle, mais jamais moqueur.

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SIPA

Les charmes discrets de la bourgeoisie (ici le film de Bunuel) fascinent toujours.

Sexe avant le mariage, pilule, string sous le tailleur, religion à la carte.... Rien ne se perd mais tout se transfome.

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ANSO

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SIPA

JEUDI 30 AVRIL 200924 SHOPPING

CÉDRIC COUVEZ

Jusqu’ici le look BCBG rimait avec coincé ! Mais depuis que la série évé-nement « Gossip Girl » a pris la relève de « Sex and the City », la tenue façon écolière bourgeoise, un poil bitchy tout de même, est devenue le must-have de la saison. Tour d’horizon de la pa-noplie parfaite du « preppy », l’uniforme des étudiants en classes préparatoires aux grandes écoles outre-Atlantique... Le blazer à blason Cauchemar des gamins en pension, cet uniforme re-devient sexy bien porté. N’hésitez pas à le choisir soigneusement taillé pour éviter l’effet « veste à papa ».La jupe plissée écossaise La mini-jupe qui moule le boule n’a plus la cote. Ce printemps, optez plutôt pour la très sage jupe plissée. Question motif, le « preppy » adore l’écossais. Mais pas de panse de brebis farcie au menu, pour rendre sexy cette affaire, faites comme Britney Spears dans le temps en oubliant votre culotte à la maison. Le chemisier blanc Réservé à votre maman quinquagénaire il y a encore un an, le chemisier blanc à col claudine re-

vient en force. Pensez à bien le boutonner jusqu’en haut pour éviter de passer pour une actrice en casting chez Marc Dorcel. La cravate L’accessoire phallique par excellence fait un carton chez les demoi-selles. En plus de pouvoir la piquer dans

la penderie de votre homme, vous pour-rez toujours vous en servir, le soir venu, pour le ligoter à votre beau lit-baldaquin. Le serre-tête La bourgeoisie catho-lique n’a plus le monopole du serre-tête. Cantonné aux messes et aux longs déjeuner dominicaux en famille, l’accessoire s’exporte dans les boîtes branchées. Deviendra-t-il la frange des temps modernes? La réponse ce week-end au Baron.Les chaussettes montantes Les bas résille et les collants noirs, c’est vrai-ment trop 2008. La school-girl ur-baine se réapproprie sans vergogne la chaussette montante. Idéale pour protéger ses gambettes du froid, son port l’été est un véritable ode à la mode. Il faut souffrir pour être belle. Les ballerines C’est peut-être la nouveauté la moins... nouvelle. Si les ballerines ont déjà fait leur come-back depuis belle lurette, elles s’imposent indubitablement comme la chaussure phare du look « preppy ». Bonne nou-velle, comme chacun le sait, la ballerine marche aussi bien avec un jean qu’une jupette, le coup de pompe n’est donc pas à l’ordre du jour. W

ÉCOLE BUISSONNIÈRE

PRÊTE À JOUER « PREPPY » WOMAN

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Taylor Momsen, Gossip Girl très classe.

GOTHA MAIL

«LE BOTTIN MONDAIN NE DEVRAIT PAS SOUFFRIR DE LA CRISE »BLANCHE DE KERSAINTDirectrice du Bottin mondain.

Le Bottin mondain (BM) recense depuis 1903 tous les bien nés. Ça a encore un sens aujourd’hui ?Apparemment oui. D’ailleurs, nous vendons aujourd’hui plus d’exemplai-res qu’il y a vingt ans. Le BM se porte bien et ne devrait pas trop souffrir de la crise.Comment entre-t-on dans le Bottin?Si l’on n’a pas de parents proches ins-crits au BM, il faut être parrainé par deux membres. Ensuite, on doit acheter au moins un BM [185 €] tous les sept ans.Les inscriptions se portent bien ?Nous comptons 44 000 mentions. L’époque où nous n’acceptions pas les divorcés ou les enfants naturels dans nos pages est révolue. Nous nous som-mes adaptés à une société en pleine évolution.Vous vous êtes même exportés sur le Web (www.bottin-mondain.fr)?Depuis 1999, oui. Dès le départ, nous avions envie de laisser la section « sa-

voir-vivre » en accès libre. Nous re-cevons énormément de questions par mail sur les usages à respecter en so-ciété et nous y répondons sur notre site. Nous présentons également l’histoire du Bottin, dont nous sommes très fiers et nous publions des annonces, notam-ment immobilières.Vous êtes l’ancêtre de Facebook, finalement...On peut dire ça. On a peut-être actuel-lement moins de succès que Facebook et ses millions de membres, mais notre succès à nous dure depuis plus de cent ans. Je ne sais pas à quoi ressemblera Facebook dans cent ans. W RECUEILLI PAR L.B.

MONTRE-MOI ÇA

LE BONHEUR DE BONNE HEURE

Quelle est la dernière mode dans les cours d’école des beaux quartiers ? Les Pokemons, les billes, le jeu du foulard ? Non, non, non, l’accessoire tendance du moment, c’est la montre John Isaac. Entièrement manufactu-rées à Genève, ces pièces d’horlogerie fines cartonnent chez les « rich kids » et leurs mamans fashion victims. Taillées pour les fins poignets et les portefeuilles épais, les montres John Isaac s’arra-chent chez Colette ou encore au Bon Marché. Question prix, mieux vaut avoir un compte en banque en béton armé : ces bijoux à quartz ou à mouvement mécanique se négocient aux alentours de 1 000 €. Juste de quoi exploser sa tirelire du mois... W C. C.

DR

LE CHER PAS CHER

TOUR DE BARGE DANS LES RICHESSES DE BOURGES LA RÉDACTION DU ROUTARD

Ça ne s’invente pas. Bourges est dans le Cher. Alors, pour notre numéro spécial « haute société », nous vous emmenons en promenade dans cette jolie ville du Centre. Les rockeurs l’ont quittée depuis une semaine, mais la bonne nouvelle pour les retardataires, c’est qu’après le Printemps de Bourges, c’est le prin-temps à Bourges.Pour commencer de façon originale, on vous propose d’aller explorer les marais de Bourges. Déjà, parce qu’on y a une vue surprenante sur la ville et la cathédrale. Ensuite, parce que cette vaste zone (135 ha) irriguée par l’Yè-vre fait partie intégrante de l’histoire et de l’identité de la ville. Au Moyen Age, ses rivières fournissaient pois-sons, écrevisses et grenouilles, et les terrains étaient propices à la culture du chanvre. Aujourd’hui, les « maretiers » (maraîchers du coin) et les jardiniers y cultivent leurs légumes. Vous y verrez les fameuses plates, barques à fond

plat, et de multiples chemins de terre, comme celui qui part du resto la Cour-cillière, qui permettent de découvrir les lieux et d’en apprécier le calme.En ville, difficile de faire l’impasse sur la

cathédrale. Sans aucun doute l’une des plus belles de France, et la seule du pays à posséder cinq nefs et cinq portails… mais pas de transept. On ne peut pas tout avoir ! Le portail central représente le Jugement dernier. Un véritable péplum, avec des centaines de personnages :

hommes nus, saints et anges. Considéré à juste titre comme un chef-d’œuvre, cet ensemble sculpté était particulièrement révolutionnaire pour l’époque (début du XVIe siècle).

Les fils de BourgesCôté célébrités, la vedette locale est Jacques Cœur, un enfant du pays de-venu le grand argentier de Charles VII. Un genre de grand capitaliste de son temps, qui fut aussi un mécène averti. Son palais est un remarquable exemple de l’architecture gothique civile. Riche-ment décorée, la demeure a manifeste-ment été construite pour symboliser sa réussite financière et sociale. Voilà bien un Berruyer bourgeois !Enfin, histoire de vous mettre l’eau à la bouche pour le prochain Printemps, rien ne vous empêche d’aller faire un tour place André-Malraux. La maison des jeunes et de la culture de Bourges, la première du genre, inaugurée par Malraux en 1964, est à l’origine de la création du festival (en 1977), et accueille d’ailleurs toujours les vedettes à l’affiche pour leurs conférences de presse. W

P. R

ENAU

LT /

HEM

IS.F

R

A Bourges, il n’y a pas que des bourges mais il y a de jolies maisons.

LES IMMANQUABLES DU ROUTARD

LES BONNES ADRESSES DU ROUTARD

Le Christina Proche du palais Jacques-Cœur. On adore cet hôtel : bien situé, au calme, en bordure de la ville historique et à quelques pasdes rues piétonnes. Chambrestout confort, à la déco classique,mais soignée. Excellent accueil. Doubles climatisées 45-80 €. 5, rue de la Halle.02 48 70 56 50.

Chambres d’hôtesles Bonnets Rouges En plein centre historique. Stendhal est venu dans cette maisonde charme du XVe siècle. Quatre chambres d’hôtes ravissantes, toutes différentes, empreintes de romantisme et d’élégance. Parfait souci du détail. Doubles 55-75 € 3, rue de la Thaumassière. 02 48 65 79 92.

La Courcillière Au cœur des « marais potagers », sur les bords de l’Yèvre.Salle avec de grandes baies vitrées donnant sur les marais ou,aux beaux jours, sous les glycines, au bord de l’eau. Spécialités régionales qui se dégustent au chant des grenouilles et des canards. Menus 17 € (sauf w.-e. et jours fériés), 23,50 € et 29 €, et carte. Rue de Babylone. 02 48 24 41 91.

Au rendez-vous de George SandPrès du palais Jacques-Cœur. Deux salles minuscules attendent les gourmands. Formule autour de 11 €. 3, place des Quatre-Piliers. Tél. : 02 48 24 08 43.

A lire Le Guide du Routard Chateaux de la Loire, 2009.

JEUDI 30 AVRIL 2009 25WEEK-ENDEn partenariat avec le Guide du Routard

1. Monter au sommet de la tourde la cathédrale. 396 marches pour mériter la vue et muscler vos fessiers.

2. Suivre une des visites thématiques guidées de la ville par des acteurs en costume. Voir l’office de tourisme.

3. Rapporter des sirops Monin, fabriqués à Bourges, bien connus des amateurs de cocktails..

Retrouvez toutesles adresses de cette pageet nos conseils sur 2point0.fr

CÉDRIC COUVEZ

BAL DE LA DÉBUTANTENée en 1932 dans l’Aisne, Nadine Lhopitalier quitte l’école après le certificat et devient ouvrière dans une usine de hous-ses de voitures. Les trois-huit n’étant pas son dada, elle monte à Paris pour entamer une carrière de modèle pour le peintre Jean-Gabriel Domergue. Rastignac dans l’âme, elle réus-sit à s’infiltrer dans le milieu du cinéma où elle tient, de 1952 à 1962, une multitude de seconds rôles.

LE FAIRE-PARTCourtisée par une horde de banquiers, Nadine épouse en 1962 l’un d’entre eux, le baron Edmond de Rothschild. Entre deux dîners mondains elle s’adonne à ses passions, l’écri-ture et les bonnes manières. Résultat : une bonne dizaine de manuels de savoir-vivre dans la « haute ».

PROCHAIN RALLYE Depuis le décès de son époux en 1997, Nadine de Rothschild fait perdurer ses œuvres de charité. Bonne vivante, elle s’occupe également de promouvoir les grands vins de Bordeaux que possède sa riche famille. En sus, elle a lancé sa propre académie, qui prodigue des cours d’éducation personnelle. W

VOS COMMENTAIRES : « Nadine ! Parce qu’on la voit moins dans les médias que Geneviève et, donc, on l’entend moins rabâcher ses principes plus que désuets ! » (Posté par Eusebe.)

BAL DE LA DÉBUTANTEAprès une enfance tranquille en Meurthe-et-Moselle, Geneviève Mulmann s’inscrit dans une école hôtelière

de Strasbourg. Elle y acquiert le parfait guide des bon-nes manières avant de se reconvertir en esthéticienne.

Beau brin de fille, Geneviève part à la conquête de Paris en devenant mannequin pour Balenciaga.

LE FAIRE-PARTEn 1957, Geneviève est élue Miss Elégance. Elle tombe sous le charme du président du

comité, Louis Poirot. Ensemble, ils auront deux enfants, Ludovic et Xavier, et une franchise à succès : Miss France. C’est là que Geneviève embrasse le très chic pseudonyme « de Fon-tenay ».

PROCHAIN RALLYEA la tête du comité Miss France depuis 1981, la « dame au chapeau » continue d’imposer ses valeurs au plus célèbre des concours de beauté hexagonal. Si elle a vendu une partie de son activité à la société Endemol, elle continue de créer le scandale lorsqu’une des participantes ose lécher du yaourt sur un rocher… W

VOS COMMENTAIRES : « Geneviève, Geneviève !! Ses chapeaux, sa moustache et sa finesse ! » (Posté par Jojo.)

JEUDI 30 AVRIL 200926 PEOPLE

« STAR CLASH » Les reines de la bienséance lèveraient le petit doigt pour se crêper le chignon

NADINE VS GENEVIÈVE, PARTICULES ÉLÉMENTAIRES

NADINE

GENEVIÈVE66,5 % des internautes du 2point0.fr la préfèrent à Nadine.

BEN

AROC

H /

SIPA

ANDA

NSO

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SIPA

LUCILLE DOUX Impossible dans ce cahier dédié à la bourgeoisie de faire l’impasse sur sa gastronomie. Attention toutefois à ne pas confondre cuisine bourgeoise et cuisine de bourgeois : l’art culinaire bourgeois, ce ne sont pas des louches de caviar ar-rosées de champagne, mais plutôt un bon rôti de porc au lait accompagné de profiteroles au chocolat. En bref, une popote française riche et familiale. Trop riche, dites-vous ?

Proust et sa madeleineLongtemps boudée par les amateurs d’allégé, le menu bourge revient sur les cartes des bistrots au prix d’un petit régime. « L’huile d’olive a remplacé le beurre, constate Philippe Toinard, chroniqueur gastronome. Mais les sa-veurs sont toujours là. La cuisine bour-geoise est d’abord un héritage de tra-ditions pour lesquelles on éprouve de la tendresse. » C’est Proust et sa ma-deleine…

De plus, c’est une cuisine sans prise de tête, aux recettes simples à réaliser. Les cuistots en herbe de Provence peuvent s’y risquer sans crainte. Accessible et

malléable, elle permet à chacun d’expri-mer sa créativité aux fourneaux. « La gastronomie bourgeoise doit pouvoir se faire 365 jours par an. Elle s’adapte très

bien aux produits de saison et aux spéci-ficités régionales », ajoute Philippe Toi-nard. Mais les mets bourgeois, ce sont sur-tout des plats réconfortants et familiers qui sèchent nos larmes en temps de crise. Crème fraîche et chocolat sont les « must eat », et ils savent nous re-donner le sourire. « Cela peut servir de refuge en cas de coup de déprime », assure Julien Poisot, chef du restaurant Tante Louise, à Paris. Des plats allégés, certes, mais toujours alléchants. « C’est une cuisine qui rassure. Les noms des plats ou des sauces nous sont fami-liers », ajoute Emmanuel Chaignon, directeur du même restaurant.Et en ces temps de vaches maigres, où l’on pense Carte bleue avant de songer à celle des grands restos, savoir que l’on mangera un repas traditionnel qui nous replongera dans les souvenirs les plus heureux de notre enfance est de-venu l’atout numéro un des bistrots. Désormais, toutes les occasions sont bonnes pour bouffer du bourgeois ! W

BISTRO REPETITA

LES RESTOS REDÉCOUVRENT LE GRATIN DE BOURGES

Comme Stéphane Audran dans Le Festin de Babette, les bourges cuisinent en famille.

CUISINE

NAN

A PR

ODUC

TION

S / S

IPA

JEUDI 30 AVRIL 200928 CULTURE

BORIS BASTIDE ET BENJAMIN CHAPON

A voir Thomas Mars et Christian Maz-zalai du groupe Phoenix en interview, on se dit qu’on s’est trompé de cible. Cheveux ébouriffés pour l’un, pull troué au niveau des aisselles pour l’autre. Et très vite, la douche froide. « Notre vrai premier concert à Versailles, c’était dans une sorte de MJC », « On n’a jamais mis les pieds dans un rallye. C’est très mystérieux pour nous »… Le mythe du groupe versaillais, donc for-cément BCBG, s’effondre. A un mois de sortir Wolfgang Amadeus Phoenix, soit le meilleur disque français de l’année, la formation qui mêle pop, rock et électro pourrait au moins se la jouer nouveaux riches. Après tout, quel autre groupe hexagonal peut se vanter d’avoir été invité à jouer dans l’émis-sion culte « Saturday Night Live » aux Etats-Unis ? C’était le 4 avril dernier et le combo en est encore tout retourné. « C’est leur tour Eiffel à eux, commente Christian Mazzalai. Il y a même des gens qui visitent le plateau pendant l’émission en direct. » Pourtant, le buzz grandissant autour du groupe et de leurs singles 1901 et Lisztomania ne leur est pas monté à la tête.

Un véritable esprit de gangIl faut dire que les Versaillais ont été formés à l’école de l’austérité. Ils ont bien essayé les grands studios ronflants de Los Angeles pour leur deuxième album, Alphabetical, mais ils préfèrent encore travailler dans le garage des parents de Thomas. « Ce qu’on aime nous, c’est brancher nous-mêmes nos instruments. Là, tu peux faire un truc personnel. Si un mec fait un réglage pour toi, tu vas avoir le même son que le mec de la veille », lâche Christian.

Presque du genre à cracher dans la soupe, nos petits gars qui viennent de monter leur label, Loyauté, après des années passées chez Virgin. « On fonc-tionnait déjà en circuit fermé, explique Thomas Mars. On a mis sur le papier ce qu’on vivait réellement. »Repliés sur eux-mêmes, envers et contre tout, les quatre membres de Phoenix le sont depuis leur adoles-cence passée au milieu d’un Versailles plutôt bourgeois. « A l’école, on s’est reconnus en à peine deux minutes, se souvient Christian. On a créé une sorte de meute pour se protéger de tout ça. » Aujourd’hui, le groupe se venge en se moquant gentiment de Mozart. Dans le nom Wolfgang Amadeus Phoenix, « il y a un côté vandalisme qui nous plaît, s’amuse Thomas. C’est comme dessi-ner une moustache sur la Joconde. » Ces quatre-là sont irrécupérables. W

POP Le groupe versaillais fait un buzz planétaire, loin des clichés BCBG

PHOENIX, BRANCHÉ PAS BON GENRE

A. S

EL /

SIPA

Christian Mazzalai, Thomas Mars, Deck D’Arcy et Laurent Brancowitz (de g. à dr.), en 2005.

VERSAILLES La préfecture des Yvelines, pas même 90 000 habitants, peut se targuer d’avoir vu passer quelques-uns des talents musicaux français les plus excitants de ces dernières années. Outre Phoenix, Air, Etienne de Crécy et Alex Gopher ont aidé au lancement de la French Touch avec l’aide des labels Solid, Source et Record Makers. Depuis le rock de Deportivo et de Jack The Ripper, la pop de Syd Matters et des Chicros, l’électro de Turzi et des Housse de Racket ainsi que le rap de Fuzati et son Klub des Loosers ont donné une image très contrastée de Versailles.

W

Par BASTIEN BONNEFOUS

Le 1er mai 2008 mourait

Frédéric Fajardie, un des écrivains français de romans noirs les plus importants de ces trente dernières années. Au fil de ses romans devenus mythiques (Tueurs de flics, La Nuit des chats bottés, Brouillard d’automne, Un homme en harmonie…), Fajardie s’était créé un cercle de lecteurs inconditionnels. Jérôme Leroy en était. Il lui rend hommage dans un roman tendre et triste dont Fajardie est le héros. La crise, le Nord, des bourgeois bouffis de suffisance, des patrons plus que voyous et des ouvriers debout qui trinquent. Fajardie, l’ancien mao de 68, revient sur les traces d’un « trésor de guerre » de la Gauche prolétarienne et se bat pour une société plus juste.Signalons également la réédition en poche de Monnaie bleue, un des premiers romans de Jérôme Leroy. Paru en 1997, tout notre monde y est déjà dit : les quartiers populaires en feu, la démocratie molle pliée sous le pouvoir policier et la « banlieuisation » des âmes chère à un autre disparu récent, le Britannique J. G. Ballard. Fajardie, Ballard, des histoires de morts plus que jamais vivants.En harmonie, Jérôme Leroy, Les Equateurs, 182 p., 15 €. Monnaie bleue, La Table Ronde, « La petite vermillon », 299 p., 8,50 €.! L’actu du livre noir sur Polar Blog, bonnefous.20minutes-blogs.fr.

POLAR BLOG

Déjà, avec un nom de scène comme Isabeau, on sait tout de suite que la jouvencelle ne vient pas des bas-fonds du Bronx. Malgré son air pincé, sa voix su-raiguë de bourgeoise coincée, la noble Isabeau n’a pourtant pas perdu son sens de l’humour et même quelques relents lubri-ques. Le décalage entre son air snob style madame l’institutrice hautaine et son langage cru : « Non, je ne fouette pas de la moule ! », marche à bloc. Cette comique se démène, jouant la prof en 1975, 2002 et 2012, de plus en plus cool et dépassée. On s’amuse de ses jeux de mots, quand elle évoque le « Requiem de Vivendi ». Isabeau a quitté le business pour la scène… On lui en sait gré. W O. G.

Isabeau de R., tenue correcte tou-jours exigée. 24,10 €. Jusqu’au 20 mai au Théâtre de Dix Heures, 36, bd de Cli-chy, 18e. M° Pigalle. 01 46 06 10 17.

HUMOURBCBG, COINCÉE ET POURTANT POILANTE

Isabeau de R.

F. A

GOST

INI

OIHANA GABRIEL

Elles ont beau avoir des robes en soie et des répliques habi-les, elles n’en sont pas moins dures. Julie de Lespinasse, bâtarde et promise au couvent, est recueillie par Madame du Deffand, femme d’influence qui tient un salon convoité par les philosophes dans la France des Lumières. Mais il y a ma-lentendu. Julie cherchait une mère, elle trouve une femme sans cœur. L’aristocrate voulait une lectrice, un faire-valoir, elle

découvre une opportuniste. Sur cette trame de jalousie fémi-nine, amplifiée par la présence du président Hénault, ami de la plus vieille mais séduit par la plus jeune, Jean-Claude Bris-ville offre un texte élégant et raffiné, des répliques cinglan-tes, très jouissives dans la bou-che de Danièle Lebrun, cruelle à souhait. WL’Antichambre. De 20 à 40 €. Jusqu’au 28 juin du mardi au samedi à 21 h, samedi à 18 h 30, dimanche à 15 h 30 au Théâtre de l’Œuvre, 55, rue de Clichy, 9e. 01 44 53 88 88.

THÉÂTRE « L’Antichambre », plongeon dans un salon mondain du XVIIIe siècle

LA JALOUSIE CHEZ LES ARISTOS

ERIC

DEV

ERT

Sarah Biasini et Danièle Lebrun, rivales dans L’Antichambre.

SAFARI CHEZ LESBOURGES DU 2.0

DÉGUSTATIONCommencer le week-end férié un Ferrero en bouche, voilà qui sonne assez BCBG. On ouvre le safari par une aprèm gourmande avec les ateliers et autres bouchées chocolatées dans la bouti-que éphémère de la marque spécialiste des soirées de l’ambassadeur. Kinder à éviter.Gratuit. Jusqu’au 3 mai de 10 h à 19 h au 68, rue Jean-Jacques-Rousseau, 1er. M° Etienne-Marcel.

AFTER WORK Après cette mise en bouche, on se déguise pour décou-vrir comment les « bécé-branchés » s’éclatent sans se faire refouler par le physio. Ce soir, robe noire distinguée pour les Marie-Charlotte, chemise classe pour les Charles-Antoine. Parmi les after works chic de la capitale, les bourges sont friands de l’open bar bulles et buffet du JeudiOnly au Paris Paris.

15 €. Le Paris Paris, 5, av de l’Opéra, 1er. M° Pyramides. 01 42 60 64 45.

CONCERTPetite échappée musicale. Le trio français, qui chante dans notre langue (quelle audace !) répondant au doux nom de Libre va décoiffer les jeunes gominés ce jeudi soir avec leur rock énergi-que et plein d’humour.10 €. Ce soir à 20 h 30 à l’Espace Kiron, 10, rue de la Vacquerie, 11e. M° Voltaire. 01 44 64 11 50.

CLUBAprès quelques bouteilles de champ, va falloir se tré-mousser sur la piste. Un rendez-vous incontourna-ble de la jeunesse dorée : les Planches. Le vendredi, c’est soirée Nouba, soit un retour en enfance.

De 10 à 18 €. Les Planches, 40, rue du Colisée, 8e. M° Saint Philippe-du-Roule. 01 42 25 11 68. Si vous avez envie de croi-ser les people, direction les soirées VIP de l’Etoile, qui donne tout simplement sur l’Arc de triomphe. Samedi, c’est DJ Remy Kersten qui fait péter le son.

Gratuit ce week-end. L’Etoile, 12, rue de Presbourg, 16e. M° Charles-de-Gaulle-Etoile. 01 45 00 78 70.

1330 SORTIR À PARISEnvoyez vos bons plans à : [email protected]

JEUDI 30 AVRIL 200932 TV-MÉDIAS

MAXIME ROBIN

Chic, bientôt l’été : tongs, grilla-des et sport à la télé. La spécialité de France Télévisions. Après une saison 2008 faste grâce aux JO de Pékin, cet été s’annonce moins affriolant. Mais avec la couverture des Mondiaux de natation (Rome, du 26 juillet au 2 août) et d’athlé-tisme (Berlin, du 15 au 23 août), le groupe conserve son parfum mul-tisports. Et quelques surprises, passées ici en revue.

G Tatiana Golovine au vestiaireLa saison commence avec Ro-land-Garros, du 24 mai au 16 juin. L’équipe de consultants se fémi-nise et accueille Tatiana Golovine. Elle interrogera les joueurs dans les vestiaires, pour glaner les infos qu’on s’échange entre pros de l’ATP.

G Antoine de Maximy en roue libreRéclamé sur le Tour de France par le directeur des sports Daniel Bi-lalian, le globe-trotteur a carte blanche pour fouiner et rapporter chaque soir quatre minutes d’ima-ges insolites, sur le mode de «J’irai dormir chez vous ». Le résultat sera forcément surprenant, puis-

que totalement improvisé : « Ma tactique, c’est de ne rien prépa-rer ! », résume-t-il. Restent les fondamentaux de la Grande bou-cle : Gérard Holtz, Jean-René « chute à l’arrière » Godard, Lau-rent Fignon et Laurent Jalabert à moto, au cœur du peloton.

G Le marathon de Cohn-Bendit

France Télévisions cherchait un fin connaisseur de l’histoire alle-mande pour commenter le par-cours du marathon de Berlin, vingt ans après la chute du mur. Ce sera Daniel Cohn-Bendit. L’ancien maire de Francfort et candidat vert aux Européennes prendra l’antenne le 23 août, dernier jour des Mondiaux d’athlétisme. W

FRANCE TÉLÉVISIONS Tennis, vélo, athlétisme... le service public présente sa grille estivale, agrémentée de quelques surprises

IL VA Y AVOIR DU SPORT

Pour le Tour, Antoine de Maximy rapportera des séquences insolites.FR

ANCE

2

FRANCE 4

LE TRAVAIL, C’EST LA GAIETÉPrenez un comédien et même plusieurs, doués d’humour, et précipitez les vingt-quatre heures dans un milieu professionnel inat-tendu. Puis demandez-leur d’écrire un sketch à partir de leur expérience, pour une grande soi-rée de comique. Dernière touche : invitez dans le public du spectacle final des professionnels des mé-tiers concernés.« Quels drôles de job ! » débar-quera les 6 et 13 juin à 20 h 35 sur France 4, pour deux prime « évé-nementiels de 90 minutes ». L’oc-casion de voir Camille Chamoux en poissonnière à Rungis, Jérôme Commandeur en agitateur de salon de coiffure ou Armelle (Maeva dans « Caméra café ») s’essayant au métier de soigneuse de zoo. Cette production d’In the Target (Endemol) est adaptée d’un format israélien de Channel 2,

« Comedians at Work », qui s’est hissé jusqu’à 44% de part d’audience ! « Ce n’est pas une déclinaison de “Vis ma vie”, insiste Bruno Gaston, directeur des pro-grammes de la chaîne. Les comé-diens vont traduire l’expérience vécue par l’écriture et le specta-cle. » Si le programme rencontre le succès, France 4 envisage de le pérenniser, de manière récur-rente, et toujours sous forme de 90 minutes. ANNE KERLOC'H

Camille Chamoux.

DR

RADIO

LES ADIEUXDE CLUZELGrand final pour Cluzel et fin du grand oral pour Hees. Hier, Jean-Paul Cluzel, président de Radio France dont le mandat n’a pas été reconduit par Nicolas Sarkozy, faisait ses adieux aux salariés de l’entreprise. « Je vous quitte sans joie, mais sans nostalgie », a-t-il lancé dans un discours très ap-plaudi, où il a précisé : « La radio a un avenir, mais je ne suis pas sûr que cet avenir soit assuré ».Cluzel devait rencontrer hier de manière informelle son succes-seur Jean-Luc Hees, dont la no-mination après audition a été ap-prouvée par le CSA ainsi que par les commissions des Affaires culturelles du Sénat et de l’As-semblée nationale. Par ailleurs, Jean-Paul Cluzel a confirmé avoir « plusieurs pistes » d’emploi. A. K.

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LIGUE DES CHAMPIONS DE HANDBALL

PROGRAMME TV 33JEUDI 30 AVRIL 2009

17.20 Grey’s Anatomy18.15 Une famille en or18.55 Qui veut gagner

des millions ?20.00 Journal

18.05 Incroyables Expériences

19.00 N’oubliez pas les paroles

20.00 Journal

19.05 Le Grand Jounal (C)19.55 Les Guignols

de l’info (C)20.10 Le Grand Journal,

la suite (C)

19.30 Arte culture19.45 Arte info20.00 Les Animaux

à sang froidDocumentaire.

18.50 100% Mag19.45 Six’20.00 Malcolm

« Infraction ».20.30 Tongs et paréo

18.05 Questions pour un champion

18.40 19/2020.00 Tout le sport20.10 Plus belle la vie

Profilage « Le fils prodigue ». (Fr., 2009). Avec Guillaume Cramoisan, Odile Vuille-min, Jean-Michel Mar-tial. Matthieu se retrouve face à une énigme : l’assassinat d’un jeune avocat, retrouvé défiguré dans une carrière abandonnée. Sa mort est-elle liée au procès qu’il vient de perdre, ou à des souve-nirs d’enfance ?

Envoyé spécial Présenté par Guilaine Chenu, Françoise Joly. « Hôpital-clinique : la guerre de la santé ». L’hôpital privé a le vent en poupe face aux difficultés que l’hôpital public affronte. « Les déso-béissants ». Gros plan sur des militants d’un nouveau genre. « Hollywood, les enfants de la comédie ». Des familles rêvent de faire de leur enfant une star.

Le Silence de la mer Réalisation : P. Boutron (Fr., 2004). 1 h 30. Avec Julie Delarme, Thomas Jouannet, Michel Gala-bru. Hiver 1941. Dans un vil-lage de la France occupée, Jeanne et son grand-père sont contraints de loger Werner, un officier allemand amoureux de la culture française.

Desperate Housewives « Petits arrangements avec la mort ». (USA, 2008). Avec Teri Hatcher, Felicity Huffman, Marcia Cross. Les brûlures dont ils souf-frent amènent Gaby et Car-los à faire une découverte des plus étonnantes. Mais pour la plupart des autres, les conséquences sont plus délicates.

Le Voyage d’hiver · Drame de Hans Stein-bichler (All., 2005). 1 h 32. Avec Josef Bierbichler, Hanna Schygulla, Sibel Kekilli. Un sexagénaire, diagnos-tiqué maniaco-dépressif, refuse tout soin et prend l’avion pour le Kenya. Notre avis : Hans Steinbi-chler met en scène deux acteurs fétiches de Fass-binder.

NCIS : enquêtes spéciales « La Grenouille ». (USA, 2007). Avec Mark Harmon, Michael Weatherly, David McCallum. Le NCIS arrête un marchand qui était en train d’échanger des diamants contre des armes, notamment des missiles de croisière. Plus tard, l’équipe découvre que le système Ares de la Navy va être vendu.

20.45 Série 20.35 Magazine 20.35 Téléfilm 20.45 Série 20.45 Film 20.40 Série

21.40 ProfilageSérie. « Paradis perdu ».

22.40 Paris enquêtes criminellesSérie. « Fantômes ». Avec Vincent Perez.

23.45 Des hommes d’honneur·· Drame de Rob Reiner (USA, 1992).

22.45 Climat 2Magazine.

22.55 Les Filles des ruinesDocumentaire.

23.55 Sous les pierresde GazaDocumentaire.

00.55 Journal de la nuit01.10 Faites entrer

l’accuséMagazine.

22.15 Ce soir (ou jamais !)Magazine. Présenté par Frédéric Taddeï. En direct.

22.30 Soir 323.00 Ce soir (ou jamais !)

Magazine. En direct.00.10 Téléscopie

Magazine.01.05 Des racines

et des ailes

21.25 Desperate HousewivesSérie. « Circulez, y a tout à voir ».

22.10 WeedsSérie (2 épisodes). Avec Mary-Louise Parker.

23.00 Crimes à Oxford·· Thriller d’Alex de la Iglesia.

22.20 Amos OzDocumentaire.« La nature des rêves ».

23.35 Au cœur de la nuitDocumentaire.« Rosa von Praunheim et Todd Verow ».

00.25 Arte cultureMagazine.

00.45 Afrique du SudDocumentaire.

21.25 NCIS : enquêtes spécialesSérie. « Amis et amants ». « Mort à l’arrivée ».

23.05 Wallander : enquêtes criminellesTéléfilm de Stephan Apelgren (Suè., 2006). « Drôle de flic ».

00.40 66 Minutes

20.35 Cœur de dragonFantastique de Rob Cohen (USA, 1996). Avec Dennis Quaid. Un chevalier, un dragon et une cavalière combattent un prince.22.15 Prince Valiant

20.35 La Grande LibrairieMagazine. Présenté par François Busnel. Invités : Roberto Saviano, Mario Var-gas Llosa, Pierre Assouline.21.35 Un soir au muséeMagazine.

20.35 FootballCoupe de l’UEFA. Demi-finale aller. Werder Brême (All.)/Hambourg (All.) En direct.22.40 Enquête d’actionMagazine.

NRJ 12

20.35 Agents secretsEspionnage de F. Schoen-doerffer (Fr., 2003). Avec V. Cassel. Des agents secrets français font exploser un navire rempli d’armes.22.30 Starship Troopers

20.40 La Tulipe noireAventures de Christian-Jaque (Fr., 1963). Avec Alain Delon. Des jumeaux font régner la loi à leur façon en Roussillon, en 1789.22.40 Cobra Policier.

VOYAGE

20.40 Carnets de marcheDocumentaire. « L’Ari-zona, le grand Canyon ». « France, le pays cathare ».22.35 Pilot GuidesDocumentaire. « Las Vegas City Guide ».

JEUDI 30 AVRIL 200934 PAUSE

MINEURS, DEMANDEZ L’ACCORD À VOS PARENTS.

20 Minutes, 2 721 000 lecteurs, LNM 15+ 1er quotidien national (Epiq 2008)50-52, bd Haussmann, CS 10300 75427 Paris Cedex 09Tél. : 01 53 26 65 65 Fax : 01 53 26 65 10Fax rédaction : 01 53 26 65 68 E-mail : [email protected]é par 20 Minutes France, SAS au capital de 35 172 990 €, RCS Paris B438 049 843

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L’information est un droit

HOROSCOPEBélier du 21 mars au 20 avrilCela pourrait aller si vous n’étiez pas si agressif. Analysez un peu plus la situation avant de vous énerver.

Taureau du 21 avril au 21 maiC’est décidé, vous prenez conscience de votre état physique et vous voulez plaire. Vous faites un régime.

Gémeaux du 22 mai au 21 juinLe moral semble bon aujourd’hui. Vos tracas, vous les mettez de côté dès que vos proches sont là !

Cancer du 22 juin au 22 juilletVous avez fait un bilan de votre vie. Dorénavant, vous ne laisserez pas votre entourage décider à votre place.

Lion du 23 juillet au 23 aoûtLe vent en poupe, le moral en hausse, le corps plein d’énergie. Aujourd’hui, tout semble vous sourire.

Vierge du 24 août au 23 septembreQuelle excellente journée qui s’annonce ! Vous n’avez jamais été aussi bien dans votre peau. Continuez ainsi.

Balance du 24 septembre au 23 oct.C’est votre journée on dirait ! Vous voyez la vie en rose et comptez bien continuer à la vivre ainsi.

Scorpion du 24 octobre au 22 nov.Vous devriez penser davantage à votre santé physique et psychique. Faites un effort rapidement en ce sens.

Sagittaire du 23 nov. au 21 déc.Pas trop le moral aujourd’hui. La moindre contrariété vous rendra morose. Ça ira mieux demain.

Capricorne du 22 déc. au 20 janv.Vous possédez une énergie telle que vous pourrez abattre une somme incroyable de travail. Quel tonus !

Verseau du 21 janvier au 18 févrierVous vous sentez épanoui. Prêt à affronter la vie. Il est loin le temps où vous vous sentiez mal à l’aise !

Poissons du 19 février au 20 marsVous vous levez le moral au plus bas. Vous n’allez pas vous laisser abattre tout de même ! Réagissez.

FORMULE 1 McLaren légèrement puniMcLaren-Mercedes a été condamnée hier à trois Grands Prix de suspension avec sursis par le conseil mondial de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) pour avoir violé le code sportif lors des GP d’Australie et de Malaisie.

TENNIS Coria pose la raquetteL’Argentin Guillermo Coria, qui avait atteint la 3e place du classement ATP en 2004, met un terme à sa carrière professionnelle. Il est actuellement 672e mondial.

FOOTBALL Le Graët devra s’expliquerLa commission de discipline de la fédération (FFF) étudiera le 7 mai les critiques contre l’arbitre de la demi-finale de Coupe de France Toulouse-Guingamp (1-2) formulées par Noël Le Graët, vice-président de la FFF et président de Guingamp (L2).

secondes20

Déception, regrets et colère. Ce sont les trois sentiments qui se dégagent du côté des supporters après qu’Erik Gerets a annoncé sa décision de quitter l’OM en juin. « On est tous très déçus car depuis Raymond Goethals, on avait enfin trouvé un entraîneur à l’image du club, passionné, et qui va peut-être nous ramener un titre, renchérit Christophe Bourguignon, président des Ultras. Et on n’a pas su le garder à cause de RLD et sans doute aussi d’autres histoires en coulisses. » Pour les associations, le bouc émissaire est tout trouvé. Le responsable de cette situation est l’actionnaire qui « une fois encore prouve sa grande ignorance du football et de l’OM, poursuit Christian Cataldo, président des Dodgers. Et encore, je pense que le “meilleur est à venir” avec peut-être la démission de Pape Diouf. » « C’est clair, on se dit qu’on a un proprio bon pour l’asile, qu’il aille se faire interner, s’exclame Michel Tonini, président des Yankees. On a l’impression qu’il ne supporte pas que tout se passe bien au club. » W

À MARSEILLE, SANDRINE DOMINIQUE

FOOTBALL

LOUIS-DREYFUS INSUPPORTABLE

ALEXANDRE PEDRO

Après le cycliste italien Davide Rebel-lin, un autre médaillé des Jeux de Pékin a été pris par la patrouille. Le Bahreï-nien d’origine marocaine Rashid Ramzi, champion olympique du 1 500 m à Pékin, a subi un contrôle antidopage positif lors des JO. « Le comité olympique national a reçu un courrier du CIO [Comité interna-tional olympique] lui disant que le 19 fé-vrier un test, fait sur son athlète Rashid Ramzi, était positif à l’EPO Cera », a expliqué le dirigeant bahreïnien Sheikh Ahmed bin Hamad al-Khalifa qui précise que Ramzi va se rendre « en France pro-bablement le 8 mai » pour l’ouverture de l’échantillon B.

Encore un cas à révélerSi ce cas devait être confirmé, l’athlète serait déclassé. Du coup, Mehdi Baala, quatrième de la course, monterait sur la troisième marche du podium. « Je suis vraiment content même si c’est une part de rêve qui m’a été volée, a dé-claré le Français. La seule chose à dire

est que le nouveau système de contrôle antidopage est génial. » Outre Ramzi et les cyclistes David Rebellin et Stefan Schumacher, la Grecque Athanasia Tsoumeleka, championne olympique du 20 km en 2004, et la Croate Vanja Perisic, spécialiste du 800 m, ont éga-lement été pris. Tout comme l’haltéro-phile dominicaine Yudelquis Contreras, cinquième de sa discipline à Pékin. W

DOPAGE Le champion olympique du 1500 m positif

RASHID RAMZI A TROP JOUÉ AVEC LE FEU

Le Bahreïni Rashid Ramzi aux JO de Pékin.

JEUDI 30 AVRIL 200936 SPORT

G. G

IGLI

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SIPA

JEUDI 30 AVRIL 2009 SPORT 37

À BORDEAUX, RÉMI BOSTSARRON

Bordeaux provoque Marseille en duel. En s’imposant à Rennes (2-3), hier, les Girondins sont revenus à deux petites longueurs du leader et préservent le suspense dans la course au titre. Une performance admirable, puisqu’ils ont infligé aux Bretons leur première dé-faite à domicile cette saison au terme d’un match en retard qui avait débuté comme un cauchemar.

Menés après quelques secondes de jeu seulement sur un but de Danzé (1-0), les Bordelais ont à peine eu le temps de réagir avant de se voir réduits à dix après l’expulsion de Planus pour un tacle mal maîtrisé (26e). La tâche de-

venait a priori insurmontable, pour eux qui étaient déjà privés au coup d’envoi de joueurs importants (Wendel, Cave-naghi, Trémoulinas). Dominateurs mais opposés à des Bretons bien organisés et à un gardien très inspiré, ils ont tenté de porter le danger par des frappes

lointaines de Gourcuff (25e, 32e) et Ser-tic (41e), en vain. Forcément, ils se sont aussi exposés à des contres, très mal gérés cependant par les Rennais. C’est alors qu’a surgi Gouffran, auteur de son premier but en Ligue 1 cette saison sur une magnifique reprise (62e, 1-1). Ter-riblement réalistes, comme souvent ces dernières semaines, les Marine et Blanc ont pris l’avantage grâce à un coup franc de Gourcuff (70e, 1-2).

« On est toujours là »Longtemps héroïques, ensuite, pour résister au réveil de Rennais, ils n’ont pas pu éviter l’égalisation de Sow (88e, 2-2) mais ont su arracher la victoire par Gourcuff, l’ancien Rennais, tout au bout des arrêts de jeu (93e, 2-3). « On a vécu une belle soirée, difficile mais au dé-nouement heureux, a reconnu le coach des Girondins, Laurent Blanc. Le foot-ball de haut niveau, c’est un état d’esprit conquérant, il faut toujours y croire. La victoire, c’est une bonne chose pour dire à une équipe [Marseille] qu’on est toujours là et à d’autres qu’on ne va pas lâcher la deuxième place qu’on a maintenant. » W

FOOTBALL Les Bordelais, pourtant vite réduits à 10, ont battu hier Rennes (2-3)

LES GIRONDINS DURS SUR L’OM

T. B

REGA

RDIS

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P

Yoann Gourcuff, auteur de deux buts hier, a été décisif pour les Bordelais.

MANCHESTER ENVOIE ARSENAL À TERRELes Mancuniens ont facilement dominé Arsenal hier (1-0) lors de la demi-finale aller de la Ligue des champions. John O’Shea a inscrit le seul but de la partie.

P. E

LLIS

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P

UN DUO POUR LE TITRE

RUGBY Chabal et Nallet au Racing-MétroLes deux internationaux français ont signé pour trois ans avec le club francilien qui monte en Top 14.

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Ironie du sort, c’est un ancien Rennais, Gourcuff, qui a provoqué la défaite des Bretons et permis aux Girondins de rester dans la course au titre.

RECUEILLI PAR ALEXANDRE PEDRO

Qu’est-ce qui vous motive à vouloir devenir président du Havre ?Président, ce n’est pas une obsession. Mais dans la logique de ce projet et des investisseurs, c’est à moi de prendre la présidence. Je croyais en avoir fini avec le foot. Si je reviens, c’est parce que je suis havrais, j’ai joué quinze ans dans ce club, j’y suis attaché. Je pense être légitime. Nous avons un projet ambi-tieux derrière moi, avec des investis-seurs indiens qui veulent aider le club et promouvoir le foot dans leur pays. Je suis à fond dedans, il y a un truc génial à réaliser. Et puis, j’aime bien l’idée d’un président qui soit jeune et qui soit un ancien joueur.

Où en est votre projet ?J’espère que ça va se débloquer très vite. On nous a déjà fait perdre un mois et demi, c’est pour ça que j’essaye de faire bouger les lignes en ce moment. Il faut que ça se débloque assez vite pour pouvoir bien préparer la saison prochaine. Le but, ce n’est pas de ra-cheter le club pour racheter le club.

L’argent n’est que le moyen. Je ne veux pas faire du HAC un nouveau Matra-Racing et me contenter de signer des chèques. J’ai envie d’inventer autre chose dans la façon de gérer un club, avec ma sensibilité et mes idées.

Où en sont vos discussions avec la direction du club ?

Jean-Pierre Louvel [le président actuel] ne prend pas en considération notre projet. Et le sien, c’est quoi ? Descendre en L2, vendre les meilleurs joueurs et essayer de remonter. Les supporters en ont marre de voir leur équipe naviguer entre la L1 et la L2, marre de voir les meilleurs jeunes vendus pour sauver les meubles. Le Havre mérite mieux. W

VIKASH DHORASOO L’ancien footballeur a pour projet de reprendre Le Havre

« JE VEUX GÉRER LE CLUB AUTREMENT »

Vikash Dhorasoo pendant un tournoi exhibition en Inde, le 4 avril dernier.

FOOTBALL Le nouveau stade de Valenciennes livré en 2010 ?Le président de Valenciennes, Francis Decourrière, a indiqué hier qu’il espérait inaugurer après le Mondial en juillet 2010 son nouveau stade de 25 000 places, Nungesser 2, situé à une centaine de mètres de l’actuel.

CYCLISME Un Suisse en tête du Tour de RomandieL’Espagnol Ricardo Serrano a remporté hier la première étape du Tour de Romandie courue entre Montreux et Fribourg. Le Suisse Gregory Rast a terminé 3e et endosse le maillot jaune.

TENNIS Simon se plaît à RomeLe Français Gilles Simon s’est qualifié hier pour le 3e tour du tournoi de Rome en battant difficilement l’Italien Fabio Fognini (6-7, 6-2, 6-3).

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M. R

OMAN

A / A

FP

JEUDI 30 AVRIL 200938 SPORT