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1 Desmo Passion L M D S B n°2 ERRARE JAPONUM EST

200507-Desmo Passion n° 02 - juillet 2005

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Le magazine du D.O.C.Belgium - Ducati Sud Belgio

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Desmo Passion

L� M����� �� D���� S�� B����

n°2

ERRARE JAPONUM EST

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Dans ce numéro

Le journal de Ducati Sud Belgio asbl Compte bancaire : 001-4489635-66 Président : P-E Leclercq - 0477/437034 Trésorier & Vice-Pdt : M. Poels - 0475/604692 Secrétariat : S. Jager - 0479/253383 Resp. Circuit : E. Gorski - 0478/542632

Maquette et mise en page PLS Blues Band Thierry Vanderbracht Site web www.ducati-sud-belgio.be Forum de discussion Cf. site Web E-mail [email protected] Snail mail 11, Voie Cardijn 1348 - Louvain-la-Neuve

Desmo Passion

Photo de couverture : J-C et C. Meunier - Zolder - 1971

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Ducati Sud Belgio

V oici le deuxième numéro de votre revue de club, Desmo Passion. On y a fait une place de choix à ses lec-

teurs : récits de voyage, émois de collectionneurs, comptes-rendus de balade, interviews. Rien que du vé-cu. Et c’est ce que nous recher-chons. Saviez-vous qu’il fut une époque où, en proportion du nombre d’habi-tants, la Belgique avait le plus grand nombre de Ducati au monde ! Etonnant et pourtant vrai. Est-ce pour cela que la Belgique compte quelques Ducatistes de renom comme par exemple, les frères Meu-nier dont on a pu admirer les 900ss de course à Beauvechain ? Desmo Passion les a rencontré. Ceux-ci ont écrit une page de l'histoire de Duca-ti à une époque où rouler en twin desmodromique était réservé à une poignée de mécaniciens pointus, farfelus mais avant tout passionnés. La saga "Ducati Story" continue avec un modèle méconnu, bien que notre Vice-président préféré en ait fait son mulet favori : la Paso et sa descendante, la 907ie. C’est un mo-dèle intéressant, au style novateur, témoin du renouveau d’une gamme alors essoufflée, en quête de nou-veaux marchés et au main d’un nouveau propriétaire, le groupe Ca-giva des frères Castiglione. Clin d'œil de notre paléontologue maison, Sleopus Maximus qui nous

livre en page 29 un extrait de sa thèse sur l'Homo Ducatisti. Autre nouveauté, les portraits de membres avec 2 personnalités re-présentatives : un jeune Mostroïste et un expérimenté STiste.

Mais charité bien ordonnée commence par soi-même. :

la DSB Classic à Beauve-chain fut une réussite :

public, motos, so-leil. De mémoire

d’Eburon, on avait pas vu cela depuis

longtemps, grâce à cha-cun d’entre vous. Merci

encore. Pour répondre à certains : non, nous ne somme pas fixés sur le passé mais fiers de l’avoir connu et apprécié, fiers d’y avoir participé et surtout soucieux de mettre en avant le tra-vail fait par cette usine artisanale, depuis le Cucciolo jusqu’aux mo-dèles d’aujourd’hui. De l’artisanat, de la passion et parfois, du génie. Pourvu que ça dure. De la passion et du savoir-faire aussi chez les col-lectionneurs qui restaurent, entre-tiennent et qui, pour certains, roulent toujours sur ces superbes engins. Bonne lecture à tous ! DSB team Marc, Sam, Eric, Polo

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A aah, la vie d’un club ! Qu’est-ce qu’on ne pour-rait pas écrire sur ce sujet ! Combien de fois on ne s’est

pas retrouvé seuls devant le barbec’ avec une météo cala-miteuse et/ou un public clairsemé. "Who dares wins" disent les brittons. Cette Clas-sic, on en a rêvé et on l’a faite. Et le succès fut au-delà de nos espoirs les plus secrets. Notre idée était d’orga-niser une expo de vieilles brêles Ducati (pre-88) tout en organi-sant une concentration fin mai, entre Moto Légende (F) et le TT d’Assen (NL). Le lieu fut vite trouvé : une base aé-rienne située en plein milieu de la Belgique. Une fois les autorisations obtenues, on s’est alors improvisés "chef marketing" en envoyant par-

tout nos invitations : presse, mail, courrier, … Il fallait ensuite trouver les machines de l’expo : pas question d’exposer 15

fois une 900ss issue d’une 860GTS bi-douillée. Après 1 mois, on avait quasi fait le tour de la gamme, du Cuccio-lo (sur vélo belge, en plus) à la Montjuich NCR en passant par des 125s, 175 F3, 750ss, 350, Mach3, Scrambler, Mono coursifiés, 750GT, S, GTS, Darmah, Harris 900, …

Tout était en place, il ne restait plus que la météo. Je crois que St Fabio a été très sollicité ce samedi pour que le ciel soit de la partie. Heureusement, il nous a entendu et tout s’est passé comme sur des roulettes : on avait modes-tement tablé sur 150 per-sonnes et on en a eu 500 ; on pensait accueillir une bonne centaine de motos et on en a compté plus de 400. Le bar était déva-

DSB Classic à Beauvechain

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lisé à 14h30, le fritkot était vide à 13h ! Les rencontres et les retrouvailles de toute une série de vieux tromblons en twin italien qui n’avaient plus connu cela depuis une dizaine d’an-nées étaient particulièrement sym-pathiques. Le fête était là, merci à tous ceux qui y ont participé et qui ont mouillé leur chemise : Philippe, Kevin, Anne, Hubert, Marc, Maurizio, Eric, Sam, Jacques, Mauro & C°, Marcel, ... Notre plaisir fut aussi d’accueillir une délégation des moines Taglionistes de Limoges et de voir une flopée de ducatistes débarquer de Tarbes, Vichy, Lyon, Lille, Cambrai, Hirson,

Paris… De même qu’une meute de hollandais, luxo et teutons chaussés de machines superbes. Clin d’œil aussi aux frangins Micheli et leurs 916 (146.00km au biniou !) ainsi qu’à Marcel, 74 ans qui court toujours en 900ss préparée Imola. Aaah, la vie d’un club ! Quand je vous disais … Paul-Emile LECLERCQ Alias Polo La Soupape Prèze DSB

DSB Classic à Beauvechain

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DSB Classic à Beauvechain

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Lou DucatiDoLemouzi

A utour de Limoges vit une secte originale : Ducati-DoLemouzi. Stephane Troncard (Troncs), moine

Taglioniste nous raconte, la larme à l'œil, et la clef de 15 à la main, l’émouvante saga de son club. Comment on en arrive là ? Simplement, et c’est toujours la même histoire depui s des lustres : on roule sur une bécane qu’on aime pour ce qu’elle n o u s r e n d comme sensa-tions, on sait qu’elle ne re-présente que 3% du marché moto, on en croise bien des comme ça de temps en temps sur la route avec un salut plus qu’amical au passage, puis l’idée germe. Celle qui veut que tous comptes faits on ne doit pas être le seul agité du bocal à rouler sur un engin pareil et qu’il serait bien qu’on puisse en discuter avec quelqu’un partageant la même passion. Aidé en cela par Madame, qui, il faut bien l’admettre, a écouté avec force patience et hochements de tête l’explication du pourquoi du comment du givrage des Mikuni par temps hivernal et humide le long de la vallée de la Briance. Si si, disait-elle, vas-y ça sera chouette ! ☺ Et l’idée fait de plus en plus son che-min. J’ose demander au DCF la liste des Ducatistes de la région, réponse né-

gative pour des raisons anti-commerciales (que je comprendrai quelques temps plus tard). Je n’ose pas mettre une annonce chez le re-vendeur Ducati du coin. Imaginez un peu la tronche de l’annonce : "Ducatiste esseulé roulant sur un Bi à bretelles, avec l’avant bras droit hy-pertrophié aux Dell’orto de 40, re-cherche Ducatiste pas farouche,

complémentai-rement musclé du bras gauche p a r l ’ e m -brayage pour rencontre Co-nique. Une ex-périence du Mono serait un plus ". Mouais, ben si je l’avais

collée celle-là je l’aurai fait mais in-cognito et la nuit alors Et puis dans tout ça, j’ai attendu. Je ne sais pas quoi mais j’ai attendu. Pour des questions professionnelles la moto restait au garage toute la semaine, et le week-end il fallait s’occuper de la famille. On va pas dire que la petite flamme qui brillait à l’intérieur se faisait de plus en plus petite, mais disons qu’il me man-quait une sacré dose de peps. Et puis un jour, ta-ta-ta, le miracle fût. Une annonce paraît dans l’Echo : "Ducatiste de la région de Limoges recherche voisins pour ren-contres " ou quelque chose dans le genre. Oh putain ! En plus le numéro de téléphone ressemble à ce qui se fait aux alentours de la maison. Je prends mon courage à deux mains,

Prêt pour la grand messe

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tout tremblant comme un premier communiant, et j’appelle. Je ne me souviens plus très bien de ce premier coup de fil ni des premières ren-contres, mais le courant est passé avec Olive. Ce dont je me souviens bien par contre, c’est que ça fait maintenant quelques années que ça dure. C’est lui le vrai Gardien du Dogme maintenant, celui qui ranime la flamme quand elle à tendance à s’étioler. Il est venu avec toute une bande de potes, toutes ses connais-sances ducatistes. C’est lui aussi, sa-cré veinard va, qui a la chance d’avoir "trouvé " une 750TT à cadre Harris dans une grange. Bon il est pas bégueule, car je roule aussi des-sus une fois l’an. Et à deux les idées germent plus vite et mieux. De fil en aiguille, on en ar-rive à penser : • que ça serait bien si on se fédé-

rait, • qu’il fau-

drait orga-niser un t r u c chouet te genre ba-lade / concentre "à l’an-cienne ", les vomis en moins et les kilomètres du Samedi en plus.

• qu’il ne faut pas que l’on soit 50 à l’organisation sinon ça va foirer velu,

• que malgré tout y’a plein de gens biens autour de nous,

• que l’on habite une région fort pourvue en routillous sympa-toches,

• que le mois d’Avril est un mois parfait pour organiser tout ça, car il ne fait pas trop chaud pour ne pas bouillir sous le casque (hein Polo ?)

Bref, on dresse gentiment le Cahier Des Charges Fonctionnel du Ducati-DoLemouzi (grosso modo : les "Ducati Du Limousin " pour les outre Quiévrain que vous êtes) Et PAN ! Voilà donc ce qui se fait le premier week-end d’Avril : 200 à 250 km de Routillous do Lemouzi le sa-medi après-midi, apéro trapu , gril-lade savoureuse d’agneau de l’un des nôtres et gîte de fortune chez l’habitant. Esprit ducatiste mais pas bégueule, car ouvert aux Euro-péennes. Quelques Chinoiseries arri-

vent même à se faufiler pa-raît-il … Q u e l q u e s autres idées aussi, comme celles d’aider des copains aux différentes courses orga-nisées par le DCF par le

prêt de matériel, de découvrir et de faire grandir au sein de la structure le prochain Capirossi (là, je divague …)

(Suite page 9)

En attendant le départ

Lou DucatiDoLemouzi

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Rétro : La Paso

E n 1986, la marque Ducati, forte d’une histoire glorieuse a échappé de justesse à la dis-parition pure et simple grâce

à son rachat par le groupe Cagiva, dirigé par les frères Castiglioni. Face à la concur-rence meur-t r i è r e d e s marques japo-naises, ceux-ci décident de jouer la carte de l’audace. Ils ont entre temps recruté Massi-mo Tamburini qui fut l’un des fondateurs de la marque Bimota (le "ta ", c’est lui) et au mois de mai de cette année a lieu sur l’autodrome de Misano la présentation à la presse de plusieurs

modèles Ducati, dont certains déjà en production : les Indiana 350 et 650, la F3 350, la Montjuich 750 et cerise sur le gâteau, la Paso 750, baptisée ainsi en l’honneur du pilote Renzo Pasolini disparu en 1973.

Renzo, le magni-fique… Pilote au grand cœur, son talent fit se lever les foules du Conti-nental Circus, à l’époque où cou-rir en moto s’ap-parentait plus à une roulette russe qu’à un boulot,

même passionnant. On ne compte plus les pilotes qui y laissèrent la vie, mais ce Grand Prix de Monza maudit vit disparaître en un même accident

On se jette aussi un petit salon de la moto ici à Limoges une fois tous les 2 ans : 14 brêlons en 2004. Du pétarou 50cc des années 60/70 jusqu’aux 900SS/851 et 996 de piste. Pas de jaloux, tout le monde y a trouvé son bonheur. Et puis surtout quelle joie de voir ce stand tout rouge dans ce grand palais des sports envahit de trucs jaunes à roulettes ! Cette assoce c’est une vraie fille fa-cile : chacun y trouve son bonheur là où il le veut. Si y’a pas ce qu’il cherche qu’il ne gueule pas ça ser-

vira à rien, y’a qu’à juste aller voir ailleurs. Donc vous aussi de l’autre côté de la frontière du Nord, arrêtez de criti-quer les organisateurs. Retroussez-vous les manches, armez vous de votre plus beau sourire (et qu’il soit indéfectible toute la journée) et d’un brin de volonté saupoudrée d’une pincée de motivation : vous serez récompensés de vos efforts parce que vous le valez bien ! TTroncs Moine Taglioniste inTTégriste Monastère DucatiDoLemouzi Evéché de Taglionie Centrale.

(Suite de la page 8)

DucatiDoLemouzi

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Renzo Pasolini et Jarno Saarinen, autre grand nom de cette époque. Treize ans après ce jour funeste, la Paso est un hommage de passionnés à un autre passionné, bien que celui dont elle porte le nom n’ait jamais roulé en compétition sur une Ducati dans toute sa carrière. Le beurre et l’argent du beurre ! La Paso représente l’espoir de faire redémarrer la marque Ducati dont les ventes stagnent à un trop bas niveau depuis le début des années 80, en se positionnant nettement en rupture avec le passé. Sa ligne origi-nale a été cousue main par le desi-gner en chef, son moteur pro-pose des solutions iné-dites, son cadre en tubes carrés (d’inspiration Y a m a h a ) s’écarte des standards de la marque, sa suspension arrière progressive "soft damp" représente une amélioration importante et ses pneus de 16 pouces sont dans l’air du temps. Elle s’adresse, non pas aux puristes tradi-tionalistes, mais plutôt aux passionnés de moto, aux amateurs de belle mé-canique et aux esthètes fanas du design à l’italienne. Visuellement, peu de gens y restèrent insensibles. La presse unanime s’inté-ressa à cette machine révolution-

naire, faisant pleuvoir les commen-taires sur sa silhouette inhabituelle résultant de son habillage intégral, de sa bulle de carénage opaque et de ses galbes sensuels. Les essais rou-tiers révélèrent une moto stable, pré-cise, attachante et au confort sans faille, au moteur puncheur et à l’ap-pétit d’oiseau. La révolution contestée… Lorsque l’émotion du premier mo-ment se dissipa et qu’elle fut compa-rée à ses concurrentes japonaises, l’enthousiasme fut quelque peu re-froidi par la dure réalité : des défauts apparaissaient comme difficilement

p a r d o n -nables pour une moto de ce prix: la mode de l ’ é p o q u e avait conduit Tamburini à équiper la Paso d’une monte pneu-matique en 16 pouces

130/60 à l’avant et 160/60 à l’arrière. Le résultat, flatteur à l’œil, engendrait un comportement intéressant à vi-tesse moyenne, mais aussi une grande lourdeur en manœuvre lente et une tendance à "tomber " dans les virages serrés très déroutante. Le moteur, assez vivant, présentait lui aussi des défauts inhérents aux choix de conception : afin d’adapter la carburation aux normes anti-pollution de plus en plus sévères,

Rétro : la Paso

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l’ingénieur Bordi avait retourné la culasse arrière du moteur Pantah en vue de disposer les conduits d’admis-sion face à face et avait choisi de do-ter la Paso d’un carbura-teur de voi-ture Weber DCNF44 à double corps qui s’avéra inadapté à l’usage moto-cycliste. Prati-quement impossible à régler, son comportement chaotique poussa bon nombre de propriétaires à le remplacer par un kit de carbus Dell’Orto ou Mikuni pour corriger le tir. Evoluzione… La 750 fut commercialisée de 87 à 90 et en 1988, il lui fut adjoint une sœur, la 750 Sport, destinée aux accros de la ligne "à l’ancienne", dotée du même moteur refroidi par air et des mêmes roues de 16 pouces. En 89, Ducati sortit une déclinaison bodybuildée de la Paso, reprenant le bas moteur de la désormais célèbre 851 avec sa boite à 6 vitesses, ses cylindres de 904 centimètres cubes et un refroidissement liquide. Annon-cée pour 88 chevaux et capable de performances nettement plus en rap-port avec son prix que la 750, la 906 (pour 900 - 6 vitesses) conserva mal-heureusement ses roues de 16 et son "Gros-Bébert" caractériel. Les cou-

leurs disponibles étaient les mêmes que pour la 750 : rouge ou bleu mé-tallisé (une série limitée de 750 Paso fut produite en blanc). Seule diffé-

rence mar-quante, le bas du carénage était peint en blanc au lieu d e n o i r . Comme pour la 750, une 900 Super Sport fut produite sur la même base m é c a n i q u e mais avec le

refroidissement air-huile de la Paso 750 et des roues de 17. La diffusion de la 906 fut confiden-tielle et fin 1990, Ducati présenta sa remplaçante : la 907ie. Dotée enfin de roues en 17 pouces, de freins de dernière génération et d’une injection électronique Marelli dérivée de celle utilisée sur les 851. Sa robe était uniformément rouge ou noire et la bulle du carénage était dotée d’un spoiler qui en allégeait quelque peu la forme. Bien qu’elle n’en portât pas l’appel-lation, ce fut la meilleure des "Paso ". Arrivée trop tard , sa production fut arrêtée en 93 sans qu’elle ait vrai-ment connu le succès auquel elle aurait dû avoir droit. Probablement que son prix élevé et le fait qu’au-cune bagagerie n’avait été prévue pour une moto qui se voulait une GT n’ont pas favorisé sa carrière. De plus, les Ducatistes n’ont jamais vrai-

(Suite page 28)

Rétro : La Paso

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A la fin de la saison 1977 de la Coupe Ducati Cross du nom d’un certain sponsor

belge de l’époque, ma machine, une 350 Desmo affichait au comp-teur un respectable 55.000 kilo-mètres et montrait des signes de fa-tigue plus qu’évident. L’heure du grand démontage avait a m p l e m e n t sonné. Mais la Coupe Ducati réservée préa-lablement au mono 350 avait p r i s e n t r e temps une autre orienta-tion, stratégie commerciale oblige, délais-s a n t n o s bonnes vieilles machines au profit des 500 twins parallèle nouvellement sorties des chaînes de production. Dans l’expectative d’une hypothé-tique reconduction de la Coupe Du-cati, naquit alors l’idée de transfor-mer cette moto et de l’adapter à l’air du temps et aux influences d’une époque. Je me lançai d’emblée dans une opération de lifting qui me poussa à redessiner l’ensemble de manière plus personnelle. Pour augmenter la garde au sol et libérer le levier du sélecteur de vitesse de l’entrave du

tube d’échappement, j’avais opté pour une ligne d‘échappement qui cheminait sur le flanc gauche du cylindre et qui aboutissait sous la selle côté droit. Le réservoir d’ori-gine quelque peu court à mon goût fut prolongé afin d’obtenir une meil-leure position sur la moto. Cela né-cessita l’élaboration d’une nouvelle selle qui engloberait l’embout du mégaphone pour le protéger et qui

répondait à mes critères d ’ a é r o d y n a -miques sans doute bien plus empiriques que d’une efficaci-té réellement vérifiable. Un carénage de récupéra-t ion subi ra maintes re-touches afin de s’adapter à la machine et

clore l’ensemble. La partie cycle reçut quelques trai-tements, le cadre d’origine fut ren-forcé, ainsi que le bras oscillant. Il est assemblé au cadre par l’intermé-diaire d’un axe monté sur roule-ments. Le moyeu de 230 mm et le frein ar-rière proviennent d’une 750 S et donne un nettement meilleur rende-ment que celui d’origine. La jante arrière aux dimensions supé-rieures (2,15 x 18’) fut placée pour permettre la monte de pneuma-tiques modernes. La fourche est une Ceriani de 35 mm

Un mono dans la course

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munie d’un double disque Brembo. Le moteur qu’en a lui avait subi quelques modifications. Une bielle polie d’origine Ducati de 22 mm d ‘épaisseur au maneton de 32 mm de diamètre remplacèrent l’an-cienne bielle de 18 mm. Un piston forgé Borgo haute com-pression et un arbre à came racing (13 mm de levée de soupape) fu-rent également montés. C’était en 1978. Bien que passable-ment plus performante, la moto n’en restait pas moins et pas plus qu’un bon mono et ne pouvait réellement rivaliser avec la puissance des ma-chines modernes. L’engouement pour les courses de motos "classics" n’avait pas encore pris l’ampleur qu’on lui connait ac-tuellement. Dès lors, sans le support de la Coupe Ducati ma machine bien que belle fut rangée sagement durant près de 25 ans. Ce n’est que l’année der-nière que l’envie me pris de la réa-nimer. D’où r e d é m o n -tage du mo-teur, de l’ad-jonction de q u e l q u e s nouvelles pièces racing, du place-ment d’une pompe à huile haut dé-bit et d’une préparation plus pointue de la culasse. Une surcharge en alu-minium fut soudée le long du con-duit d’admission permettant un réa-lésage plus important de celui-ci et

ainsi monter un carburateur Dell Or-to PHSB au diamètre de 38 mm. Des soupapes aux diamètres plus important furent également mon-tées nécessitant, dès lors, la pose de nouveaux sièges. Les culbuteurs al-légés furent usinés afin d’adapter d’autres ressorts moins gourmands en inertie. La transmission primaire fut rempla-cée au profit d’une pignonerie à taille droite ainsi qu’une nouvelle cloche d’embrayage allégée. Voilà dans les grandes lignes, les quelques améliorations dont bénéfi-cia la machine. Mon enthousiasme de l’époque et mon optimisme créatif ne me faisait reculer devant presque rien, et que ne fait-on pas au nom de ce que l’on estime beau ou bon.

Certes peut-être actuelle-ment saugre-nue aux yeux des puristes, cette transfor-mation à le mérite d’exis-ter et j’espère qu’elle plaira à certain comme il m’a

plu de la réaliser. Philipe Weber

Un mono dans la course

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Meunier Bros : une saga

J e suis parti seul avec ma 900ss le jeudi précédent le week-end des 1000km du

Mans en 1975. Je n’étais pas qualifié malgré ma licence internationale, mais j’ai tenté le coup de passer par les essais qualificatifs libres. Je quali-fie ma Ducati de justesse. Je télé-phone dare-dare à mon frère Jean-Claude pour lui dire qu’il peut venir me rejoindre pour se qualifier à son tour, la course se déroulant à 2 pi-lotes. Jean-Claude se qualifie le ven-dredi sans problème. Hélas, en fin de journée, on casse un guide sou-pape ! C’était foutu, nous n’avions rien pour réparer. C’est alors que, à notre grande surprise, Christian Vi-laseca, patron de Japauto (ndlr: 5 fois vainqueur du Bol d’Or) nous a remis les clefs de son atelier person-nel qu’il possédait à proximité du circuit. On y a travaillé seuls, toute la

nuit, et le lendemain on a pu pren-dre le départ. Quand on sait ce que représentait Japauto à l’époque,

c’est formidable cette confiance.» Celui qui raconte cela est Christian Meunier en me montrant, chez lui à Lillois, cette magnifique Ducati 900ss couples coniques qui a terminé 9è de cette course, prestation éton-nante quand on sait que la concur-rence était faite essentiellement des usines qui alignaient toutes des 4 cy-lindres japonais ! Mais la brêle était gonflée : réalésage 1050cc, pistons Porsche, arbres à cames NCR, em-brayage à taille droite, soupapes spéciales et un kit poly perso que tous le monde a pu admirer à Beau-vechain. Les frères Meunier, toutes proportions gardées, c’est un peu les Dardenne de la moto. Fin ‘70, tout amateur de moto belge était supporter de cette toute petite équipe de copains qui faisait le championnat d’Europe d’endurance 20 ans avant les frères Snickers. De purs amateurs qui tra-vaillaient avec leur père au garage

Avec le Guazzoni à Mettet

La Une de "Moto Flash", qui allait donner naissance à Moto80

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du Bosquet situé à la Mazerine à Rixensart (B).

Ils ont accepté de me raconter une partie de leur carrière. En 1962, à 18 ans, ils couraient sur un 50cc Guaz-zoni qu’ils ont vendu pour s’acheter une 350 Kawa bicylindre à distribu-teur rotatif latéral. Ce sera ensuite le tour d’une AJS 7R (photo de couver-ture à Zolder avec la Kawa 350). C’est par l’intermédiaire de la Coupe Ducati mise sur pied par l’im-portateur de l’époque, Vanden-borre, qu’i ls sont entrés en "desmodromie". La chance leur a permis d’acheter en 1971 la toute première 750ss Desmo qui apparte-nait à un certain … Jacky Ickx qui l’avait obtenue de Taglioni lui-même. Cette moto dotée d’une préparation spéciale (culasses, cadres, double allumage) a été re-vue et encore «corrigée» par les 2 artistes pour lui donner plus de puis-sance et faciliter les opérations de maintenance durant les courses de 24h : circuit de refroidissement d’huile, préparation d’embrayage,

de remplissage de carters, … Après quelques courses en ama-teur, ils passent la vitesse supérieure et en 1974, ils participent à leur 1ère course d’endurance ; ensuite, sous le label "Ecurie de la Grande Haie", c’est l’entrée dans le championnat d’endurance. En ‘75 ils sont même plus rapides que les Ducati Indo d’usine aux essais des 24h de Montjuich devant Ferrari, et Grau, vainqueur avec Canellas. "Ce truc là, Ducati ne nous l'a jamais pardon-né surtout que nous les dépassions systématiquement devant les tri-bunes surpeuplées !" ajoute Jean-Claude. "Nous avons eu du mal par après à avoir l'aide directe de l'usine". Ils participent ensuite régu-lièrement aux 24h de Francor-champs), aux 1000km du Mans, aux 1000km de Mugello.

Meunier Bros : une saga

La 350 Kawa à Zolder

C'est quoi, ce bruit ?

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Je feuillette la documentation "d'époque" qu'il mettent à ma dispo-sition. Sur un des documents de 1983 qui leur servaient à trouver des spon-sors, je lis : "Ducati Meu-nier : nouveau cadre, nou-velles suspen-sions, même moteur + trans-mission sou-papes par cour-roies". Etonnant. Ce projet n’a m a l h e u r e u -sement pas abouti sur circuit mais Christian, technicien chevronné, avait bel et bien construit un moteur à courroies

crantées sur base d’un 900ss '76 en usinant lui-même les pièces de liai-son. Particularité : une seule courroie assurait la distribution des 2 cy-

lindres ! Meunier brothers fait concurrence au Pantah ! Pour diverses raisons, ils quit-tent la compéti-tion en 1982 par les Zolder Duca-ti Racer, sorte de mini Dayto-na organisé par le Ducati Club N e d e r l a n d ,

avec l'aide des DS de l'époque. Pôle position et course en tête devant

Année Epreuve Résultat

1974 24h Francorchamps 19è

1975 24h Francorchamps 10

1.000 km Mans 9

24h Barcelone Abandon

1.000km Mugello 12

1976 24h Francorchamps 15

1.000km Mettet 5

1977 Coupe Ducati 1

24h Francorchamps 15

24h Barcelone abandon

1978 Coupe Ducati 1

24h Francorchamps 14è puis abandon sur bris de chaine

1981 24h Francorchamps 18è puis abandon sur bris de soupape

1982 24h Francorchamps 3è après 3h, abandon sur chute

Zolder Int’l Racer 2

Ducati , un travail d’équipe : Meunier, Cambier, Burléon

Meunier Bros : une saga

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On distingue le système de remplissage rapide d’huile sur le côté

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Meunier Bros : une saga

tout le gratin Ducati, y compris les nouvelles Pantah TT2… Hélas, la mo-to ratatouille dans le dernier tour en raison d’un robinet d’essence qui n’était pas mis en position "réserve" ! A quoi ça tient. Aujourd'hui Jean-Claude et Christian sortent encore de temps en temps leur motos de course. Beauvechain en mode "expo" mais aussi sur les circuits comme Croix en Ternois. La

dernière fois à Francorchamps lors d'un run expert, leur 900s avait fait 2 secondes de moins que la 1ère 916 ! Merci, les Meunier ! PLS

Un 2T, ça fume !

Sous la pluie à Spa

A Zol-

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M y name is Guidon, Pour-quoi Guidon ?.. pourquoi pas, vu le prénom Guy, çà le faisait mieux que

guitare, guimauve ou guibole. Né à Namur (bien que faux lent) le 20 juin 1954, soit un an avant l’exposition u n i v e r s e l l e d e Bruxelles, père de deux ados (Vincent 26 ans et Lolo (rence) 21 ans) et époux de maman Paulette la reine des ‘paupiettes’, heu-reux habitant du ‘pays des val-lées’ (Molignée, Meuse, Lesse..) de-puis ma naissance. Comment m’est ve-nu le virus de la mo-to ? Familial : c’était le seul moyen de locomotion du pa-ternel à l’époque, avant qu’il n’achète une Vauxhall Viva bleue, sa première voiture, que j’étais par-venu à lui abîmer dans notre grange, avant même qu’elle ne soit immatriculée, rien de bien grave mais un petit coup à l’avant gauche en faisant des ‘marche avant – marche arrière’.. pas fier le Guy quand j’ai dû annoncer la joyeuse nouvelle. Le virus couvait dans la buanderie sous forme d’une DKW 250 2 temps à l’abandon puisqu’il avait acheté un nouveau moyen de locomotion.

L’envie nous titillait (je dis nous car j’étais ami avec le fils mon instituteur de primaire , Jean-Luc pour ne point le nommer), de goûter au fruit dé-fendu mais problème . pas de clef et comme nous n’étions pas des

spécialistes pour by-passer la clé de con-tact, nous avions dé-cidé d’en fabriquer une nous-mêmes avec un …. clou. He oui à l’époque la clé de contact était moins sophistiquée que maintenant, pas de puce inté-grée, mais une tige plus ou moins ronde avec une ou deux rainures sur la lon-gueur. Un clou du bon diamètre, limé à bonne hauteur et hop le Guy et le Jean-luc étaient

partis fiers comme Artaban sur les chemins de campagnes (beaucoup moins fréquentés à l’époque). Et alors là .. quelles sensations mes amis.. c’est là que je l’ai chopé.. le virus, une belle journée d’été, les cheveux dans le vent, ces 4 ou 5 belles courbes, ce moteur qui pousse quand même pas mal pour des gars de 15 (16 ?) ans.. Ensuite se sont enchaînées les mo-tos, toutes plus hétéroclites les unes que les autres…, une DKW 200cc que nous avions racheté 100fr (25€) à l’époque et qui croupissait dans un rang à cochons, superbe souve-

Portrait

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nir quand mon paternel après avoir nettoyé le réservoir, les carbus et re-chargé la batterie nous la démarrait du premier coup de kik.., une Puch 50cc avec laquelle nous nous pre-nions pour Joel Robert, idem avec la DKW, la FN 250 du frère ainé de Jean-luc, une Villiers 125.. Ensuite vint le temps des filles, des copains des sœurs de ma Paulette, mon beauf maintenant, une des premières Kawa Z1000 de l’époque, que j’avais essayé et dont je sent encore la roue avant se délester. Une fois un boulot en main, je n’ai pas pu résister au plaisir de m’offrir une bécane.. D’abord une Suzuky DR400 (trail) pour grimper dans les bois d’Anse-remme, là où j’habitais à l’époque, puis une Honda 750KZ car j’en avais un peu marre de rouler dans les bois et je voulais élargir mes horizons. En-suite ma Kawa GPZ750, la première moto neuve que je m’étais offerte et qui m’avais surpris par sa légèreté et sa maniabilité en allant remettre ma bonne vieille Four chez le conce Ka-wa. Ensuite vint miss Yam Diversion 900, puis le flash en faisant du lèche-vitrine chez Zone-Rouge à Andenne, sur une SS900 et une ST2 qui me fai-sait de l’œil sur le parking. ‘Patron, j’peux essayer une des Ducati ?... si tu veux tu peux essayer les deux..’ Premier essai, la SS900… çà pousse bien mais çà fait mal la nuque et les poignets.. par contre le moteur, cela ne ressemble à rien de ce que j’ai

déjà essayé jusqu’à maintenant. Je rentre au stand… j’peux essayer la ST2 ?... pas de problème, juste une petite signature au cas où tu la casses ou tu te casses avec . Après 20 min d’essai, je suis conquis, c’est celle là qu’il me faut… et c’est elle que j’ai eue. Quatre ans de bonheur, même avec les problèmes de réguls Et comme Mme n’aime pas trop de tomber en panne au milieu de nulle part, elle m’avait dit “pour tes cinquantes ans, on en ra-chète une nouvelle… là j’en reviens pas encore” Depuis (2004), miss ST3 est dans le garage et au fond miss ST2 ne m’a pas coûté grand-chose en diffé-rence prix d’achat et de reprise sauf quelques réguls capricieux. Elle affiche 18mk sans problème, elle va me conduire dans le Lot ce mois d’août. Paulette est contente, elle ne doit plus pousser la miss et elle a moins mal aux fesses sur la luxueuse selle en gel, on a récupéré les valises de l’ST2, reçu le Top-Case et on est donc paré pour le cercle polaire.. Voilà, j’ai dû en oublier, les chutes sans doutes bien que peu nom-breuses et sans gravité, une Ital Jet 50cc qui fut la toute première avec laquelle j’ai eu le nez dans le guidon bracelets. Pas de courses mais des joies simples de rouler dans les prai-ries comme si on était à Francorchamps. Guidon

Portrait

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Balade : Primavera 2005

L a Primavera est la première balade de club de l’année. Cette année 2005 a été pla-cée sous le signe de la malé-

diction., rien n’a marché comme prévu :-) (CR paru sur le forum) Comme vous le savez, principe fon-damental de le la loi de Murphy est : Si quelque chose peut mal tourner, alors ça tournera mal. Cette loi a généré une série de corollaires bien connus : • La tartine beurrée tombe toujours

du côté du beurre. • Si la tartine tombe du côté non

beurré, vous avez beurré le mau-vais côté.

Appliqué à la moto, cela donne par exemple : • Si le village que vous cherchez se

trouve par chance sur la carte, il sera soit à l'extrême bord, soit à cheval sur le pli central.

• Une crevaison arrive toujours loin de la maison et le jour où l'on n'a rien pris pour réparer.

• Au redémarrage après un arrêt dû à un feu rouge, vous ne pour-rez que caler surtout si vous n'avez qu'un kick et de préfé-rence si vous avez doublé toute la file de voiture et que vous vous êtes arrêté en plein milieu devant la première voiture. Vous voyez le genre ;-)

Revenons à nos moutons : une ba-lade à l'étranger à moto entre potes, que rêver de mieux ? Du vrai, du trapu, autre chose que des pe-

tites balades de SBKistes entre la maison et le bistrot ;-) Et en plus, dans ce beau pays de la Forêt Noire, doté de pistes de short track tous les 10km, de paysages su-perbes, d'auberges accueillantes, de Pinot Noir excellent, de Trocken délicieux et d'aubergistes serviables. Rencontré au salon de l'auto, Klaus l'aubergiste de Wolfach nous a tapé dans l'œil et nous avons eu envie d'y montrer le bout du nez. Et c'est à partir de ce moment que Murphy a décidé de s'inviter ... Sans prévenir ! Ainsi, on s'attendait à ce que l'hôtel exige des arrhes, hé bien non ! Il nous a fait confiance, l'andouille … et c'est sur base du sondage effec-tué sur notre forum favori que 16 lits ont été réservés par notre discret organisateur. Le temps passe et plus aucunes nou-velles depuis le sondage. "Si tout va bien, c'est que quelque chose cloche.", loi n° 2 de Murphy. Effecti-vement, des désistements en pa-gaille, certains sur accident ou pour raisons professionnelles, et d'autres que l'on a appris 2 jours avant le dé-part, comme quoi … Qu'à cela ne tienne, l'organisateur fut prévenu, à charge pour lui de prévenir les Allemands. "Pas de pro-blème, ce sera fait". Attention, mé-fiez-vous :, ceci est typiquement le genre de phrases Murpypètes (par analogie à centripète), qui attirent la loi de Murphy sur vous. A ne ja-mais penser, ni dire tout haut comme on le verra !

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Une fois partis de Namur, le second principe s'est alors furieusement abattu sur nous "Quand tout baigne, y en a forcément un qui coule.". La disparition aussi malheureuse qu'inexpliquée en cours de route d'un quidam qui n'avait pas du bien tout com-prendre, qui avait du con-fondre le Sax avec la Saxe et qui pensait sans doute se taper un go-det à Dinant plutôt à Ba-den-Baden. H e u r e u s e -ment, avec un GSM il est facile de prévenir. Ben non, pensez-vous ! Il a fallu que cha-cun panique pendant 1/2h à ratisser les bas-côtés de la route de Beau-raing pour se rendre compte que ce n'était pas suite à un accident. Bref, re-cap vers le sud-est via la belle route de la Meuse. "C'est quand on a oublié quelque chose, qu'on en a furieusement be-soin", loi n° 14 bien connue et en-core vérifiée ; la pluie ayant fait son apparition avant Sedan, le pantalon pluie d'un des participants se révé-lait introuvable. Hop ! demi-tour sur la ville et achat d'un froc étanche. Il n'y avait donc plus qu'un "groupe" de 3 dont un arsouillait gaiement 100km derrière puisque étant parti beaucoup plus tard, mais cela, cu-rieusement, c'était prévu.

Je passe sur les cols Vosgiens (Donon, Champs de Feu, Steige) où très bizarrement on ne s'est ni cassé la pipe, on a pas crevé et où le soleil était là (cela m'a très fort inquiété, en fait) pour en arriver comme l`a déjà dit Marc à notre arrivée bien sympathique en terre teutonne.

L ' i t i n é r a i r e ayant été tra-cé au cor-deau, on ne pouvait pas se tromper. Ben non, z'était zan gompter zur Herr Meurvi gui a vabri-gué des ban-

neaux routiers bour le moins biz-zares ;-) Enfin, bref, après quelques hésitations on était en terrasse et après 2 minutes de palabres, le vin blanc était déjà dans les verres. Aaaaaah ! C'est là que la foutue phrase Mur-phypète nous est revenue dans les gencives "Ach so ! Bienfenue les Du-gatistes, les zeizes jambres zont prêtes, vous zètes les bremiers". Gloups et regloups … - "Chef, on ne vous a pas prévenu" - "Nein ! Gue ze basse-t-il ?» - "Ben on est que 5". La tête du gars a pris la couleur du verre de vin. Une heure passe et l'al-cool aidant, les sourires reviennent. On est toujours qu'à 2 en terrasse ! Coup de fil :

Balade : Primavera 2005

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- "Allo, Polo ! C'est moi" - "Alors, ça roule ? on vous attend depuis 1 heure Vous êtes où, là, ?" - "Ché pas !" - "Et ton GPS ?" - "L'écran est trop petit, je ne vois plus où je dois aller" MDR … heureusement 1/2h plus tard, bien renseigné, il vidait son go-det avec nous en compagnie d'autres motards que nous avons rencontrés sur place et de Marc Her-man arrivé transi en début de soirée. Je passe sur les 2 journées d'arsouille, sur les superbes paysages de la Schwarzwald Hochstrasse, sur les tro-quets sympa, le grand nombre de BM et de Guzzi rencontrées çà et là, sur le côté propret de chaque vil-lage ainsi que sur le nombre d'échoppes qui vendent des cou-cous de toute taille ! Attention ce-pendant à la loi n° 2 dont vous con-naissez peut-être le corollaire dit de Materne "Si vous voulez mettre de la confiture sur la tartine, vous pouvez être sûr qu'il y a des trous dans le pain.". De fait, les motos marchaient le ton-nerre et moi, sur mon vieux coucou de '81, je prenais un pied formidable dans ces grandes courbes rapides, ces freinages de trappeur en dévers. La moto de Marc, fraîchement sortie de chez le mécanicien, marchait fort, consommait peu, faisait peu de bruit … L'homme était heureux. Chut, plus bas ! Murphy guette ! De fait, le soir pour se rendre au resto,

après avoir mis les clefs dans cette belle moto … clic-clic-rac-clac-clac-gnan-gnan-pof ! Plus rien ! Le canari jaune refusait de démarrer malgré une nouvelle tresse électrique, un doublage des câbles vers la batterie et de nouveaux basculeurs. Je ne vous dis pas la tête du propriétaire qui en quelques instants est passé de la couleur de ses chaussettes à celle de sa moto. Heureusement en Forêt Noire, il y a des descentes partout ! Et bien noooon ! Juste devant l'hôtel (mais alors, juste devant), il y a un plat de 300m à gauche et à droite ! Salaud de Murphy ! Du coup, chacun y allé de son exercice de poussette. Rien à faire et c'est en passager, la tronche jusqu'à ses godasses, que notre ami Marc a rejoint le resto, peu mangé, grommelé, etc … Heureuse-ment, Klaus (encore lui) avait un chargeur de batterie-booster avec lequel nous sommes repartis repus, guillerets et soulagés. Vous ne me croirez pas si je vous dit que notre ami a encore essayé un p'tit coup (avec une batterie quasi à sec). Murphy a à nouveau fait des siennes car le moteur est parti du premier coup ! Marc a donc rame-né, la queue entre les jambes, le chargeur-booster à un aubergiste qui a failli s'étrangler de rire en pen-sant à tout ce que nous avions vé-cu. "Ach … les valllons, za z'est des drôles de type, gâ même !" Super sympa ce Klaus. Plus rien jusqu’au départ où le pneu d'une des motos s'est vu doté d'une

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bande de roulement proche du zéro absolu. En 250 bornes, ce pneu cor-rect le matin, était complètement schlass le soir. Et rentrer à 2 sur ce boudin, en arsouil-lant par temps sec et chaud se révé-lait être de la folie. Enfer et damna-tion ! lundi, z'est gongé en Alle-magne : à la Bentegote, alles Zu ! On se résignait déjà à laisser un compagnon der-rière nous … Et bien non ! Murphy marche aussi … à l'envers : "Toute ten-tative de démons-tration d'une Loi de Murphy quelconque qui échoue prouve que la loi est exacte." Klaus a téléphoné à un des ses potes et le lendemain, jour de congé, un nou-veau boudin équipait le fidèle des-trier de notre ami ducatiste, qui fier comme un bar tabac, programmait déjà son GPS avec ardeur. Chouette, on allait pouvoir tirer au plus court et, comme Marcel, rattra-per le temps perdu ! Morbleu ! A midi on était encore à Baden-Baden, en plein centre ville . Le GPS devait avoir mangé du Gre-mlins car chaque fois qu'il pouvait se tromper, il n'a pas hésité ! Bref, on a visité le beau grand (bêerk) tunnel, la sortie sud, la déviation industrielle … pour arriver, après une belle boucle au nord, à un bac qui fran-

chit le Rhin. Les places étant limitées sur la bac (quelle lenteur à charger, décharger et traverser), il en resta un à quai , car avec Murphy

(maintenant vous commencez à pi-ger ?), vous savez que s'il y avait N motos, il devait for-cément y avoir N-1 places sur le bac ! Dépité, le sympa-thique propriétaire du GPS a préféré tirer tout droit pour rattraper le temps tandis que nous fi-nissions ce voyage de groupe … à 2 sans problème, sur des routes alle-mandes magni-

fiques (Wisembourg, Lautenbourg, Pirmassens), des routes luxembour-geoises étonnantes (Nittel) et une bonne petite Nationale 4 de derrière les fagots histoire de retrouver ses marques. Aaah les copains, quelle aventure ! Dire que pendant ce temps, là, il y en a qui roulent sans le moindre pé-pin. Pffftt ! Il ne savent pas ce qu'ils ratent PEL

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Il est pas bô, mon pneu ?

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Portrait

M aurizio Napoli est né à Lecce. Marié, père d’une fille de 3 ans, il habite à Ligny, près de Sombreffe.

Il roule en Mostro S2R. J’ai 34 ans et suis informaticien dans le secteur financier depuis 10 ans. Pour des raisons professionnelles (boulot de mon père), je me suis re-trouvé à vivre en France, où la quantité de 2 roues est, me semble-t-il, plus importante qu'en Belgique... C'est là que j'ai commencé à baver devant une petite 125cc d'un co-pain... Ensuite, de retour en Bel-gique à 18 ans, j’avais un autre co-pain qui se promenait avec une Ka-wa. Et j'ai encore les yeux écarquil-lés. Mais des parents sur-protecteurs, çà vous empêche de vous balader en 2 roues… Trop dangereux... Le dan-ger vient de toi et surtout des autres... Refrain connu. Ensuite se

sont succé-dés les études, mon boulot et m a d a m e (qui est infir-mière aux urgences et qui n'aime pas les mo-tos, à cons-tater les dé-gâts que cela peut provoquer). Un de mes oncles s'est

offert un VN 800, pas mal, mais pas m o n g e n r e . . . Un collègue m'a fait rêver avec une R1, et depuis ce jour là, je n'ai que en tête. J'ai donc décidé de passer mon permis (et oui à 2 mois près, je n'aurais pas dû le passer)... Et je me suis mis en chasse de ce que devrait être ma belle... Je me suis orienté évidemment, en tant que bon italien qui se respecte, vers une italienne... ;-) Mais c'est sur-tout en voyant "il mostro" que j'ai su que c'était çà qu'il me fallait. Ensuite contretemps important, j'ai été pa-pa :-) Je m'étais mis à la recherche d'une petite occasion. N'ayant pas d'ex-périence et recueillant des avis miti-gés sur la fiabilité des Ducatis, je me suis abstenu... jusqu'à l'automne der-nier, où j'ai flashé sur la S2R. Je n'ai pas pu m'en empêcher, il m'en fallait une... Donc rendez-vous chez Ferracin: "Bonjour monsieur, je viens voir la S2R». La semaine sui-vante : "Bonjour monsieur, je viens voir la S2R." et ainsi de suite pendant environ 6 semaines !Jusqu'au jour ou j'ai décidé de prendre ma plume et de signer un bon de commande... J'avoue qu'a voir des Ducatis, j'ai envie d'en avoir plus d'une... J'aime bien la 998, la Multistrada... Mais le seul problème, le nerf de la guerre, ce sont les pepettes... Donc patience, et qui sait... Soyons philosophe, cela me laisse le temps d'agrandir mon garage. Maurizio

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C a y est !! j’enclenche la pre-mière. Avec le poids, la mo-to est tout à fait changée, l’équilibre est à retrouver

mais le temps de sortir de Bruxelles et les marques sont prises. Je ne dirais pas que le bout d’autoroute, qui nous permet en ralliant Mons de nous rapprocher au plus vite de notre destina-tion finale, affi-nera la posi-tion. Mais maintenant je me rends bien compte que le tableau de bord n’est visible qu’au prix de contorsions déstabili-santes. La sacoche de réservoir à deux étages me cache le peu d’information délivrées par les voyants et le trip journalier, pour la vitesse, je me fie à mes sensations. Les latérales bien remplies transfor-ment la répartition des masses et malgré un ressort de suspension ar-rière taré au max. quand ma passa-gère monte en selle, la moto se tasse encore un peu plus. Un coup d’œil sur la RMT m’apprends que le Mostro 750 n’est pas prévu pour une telle charge, qu’importe : à nous la grande aventure !!! Nous voilà lancé dans ce qui est mon premier voyage au long cours en moto avec femme et bagages. Direction le Lot, plus précisément le village de Montcuq (je vous laisse deviner la prononciation) où un oncle nous accueillera.

Le trajet pour descendre fait la part belle aux nationales et autres dépar-tementales qui figurent sur les cartes du bibendum avec un liseré vert. Le Nord de la France est assez rapi-

dement avalé même si les vil-lages sont nom-breux, le trafic en cette mati-née est calme. Volontairement nous éviterons Reims et sa cir-culation chao-tique et préfè-rerons le pas-

sage à l’écart de la colline de Laon et sa cathédrale visible de très loin. Commence alors le bal des dépar-tementales qui croisent les natio-nales qui mènent à Paris. Le pay-sage de collines est parsemé de vil-lages et les maisons ont déjà forte-ment changées, tant dans leurs cou-leurs que dans leurs formes. Nous jardinons pas mal au gré des déviations et nouveaux contourne-ments et même si un certain rythme est pris, nous commençons à avoir faim… et la moto soif !!! Je n’ai pas contrôlé la jauge depuis un bout de temps et le témoin de réserve est d’un bel orange profond. Le comp-teur journalier affiche un 246 km. Re-cord battu. Peu importe les prix pro-hibitifs de cette pompe de village… la fin est proche !! C’est à Château-Thierry que nous trouverons à nous restaurer malgré l’après midi déjà avancée. Une

Laon

Balade : Sam

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bonne pause est nécessaire même si je n’ai qu’une hâte…reprendre la route. Nous repartons sur nos départemen-tales de traverse, les autres usagers sont peu nombreux et tous sont des locaux qui connaissent leurs routes. Bref, nous remettons le pied à l’étrier avec un très bon rythme. Malgré ce-la l’heure avance et quand nous arrivons à Sens, une décision doit être prise. Rapidité ou petites routes, nous optons pour la première pour rejoindre Bourges. Ayant estimé un arrêt pour la nuit entre Sens et Bourges, j’avais sciemment laissé un manque d’information sur cette zone. Nous nous arrêtons à Gien pour manger le soir, il est déjà 19h pas-sées, la discussion porte sur les solu-tions qui s’offrent à nous, soit la chambre d’hôtes glanée sur la route au hasard d’un panneau ou l’hô-tel F1 du côté de Bourges. Notre préférence va à l a c h a mb r e d’hôtes mais il faudrait faire vite. Evidement la première affiche complet mais le réseau est bien organisé et en trois coup de fil nous trouvons à nous loger sans devoir faire demi-tour. Nous arrivons donc dans la ferme renseignée et nous arrêtons, l’ac-cueil est chaleureux et pendant que

ma moitié discute, je décharge la moto… La vache… pas celle de la ferme !! le pneu arrière en a pris un coup, bien sûr en duo l’usure cen-trale est un classique mais là… la bande de peur est élargie, le bord du pneu est lisse et brillant (comme neuf)… Responsables les deux fontes qui m’ont été prêtées et qui ont été bouffées par frottement sur le bou-din. Résultat des fontes bien abi-mées, un t-shirt noirci, une chaus-sette envolée, et une bande peur digne d’une Harley…Déjà qu’on n’emmène pas grand-chose si en plus les fontes laissent sortir les fringues !! c’est mon préteur qui ne va pas être aux anges, gloups. Le lendemain, petit déjeuner gar-gantuesque avec les confitures faites maison, et départ tôt. Après Bourges, nous filons bon train vers La Châtre, le Mostro oscille à la décélé-ration, typique d’un manque de

pression sur le boudin arrière qu’il me faudra regonfler réguliè-rement jusqu’à 3.1 bar parfois. Puis Guéret nous accueille pour un verre réhydra-tant, mais au mo-ment de payer, plus de porte carte : carte

d’identité, cartes bancaires envo-lées. Je m’en suis servi pour faire le plein. Il y a plus de 100 km. Pas ques-tion de scruter 100 km de départe-mentales à 2 à l’heure, autant cher-cher un quatre cylindres dans la

Balade : Sam

Gien

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gamme Ducati. Surtout que la meil-leure partie de notre mission nous attend. la D940 nous conduira à tra-vers de magnifiques paysages, sur un tracé sinueux parfois parsemé de gravillons jusqu’aux portes de Roca-madour et son village niché. Un arrêt sandwich devant la vallée qui entoure les fameuses grottes du Loup, nous réenfilons nos souliers ver-nis et enchainons sur la N20, un bi-tume ultra régulier et de très grandes courbes sur un parcours bien vallon-né nous dépose dans un Cahors sur-chauffé, le Mostro apprécie moyen-nement la température ambiante. Nous reprenons la route pour quelques kilomètres avant que nous ne perdions trop d’eau !! Enfin, c’est l’arrivée à Montcuq. Pen-dant une semaine nous profiterons des tables de nos hôtes et de leurs amis qui se sont installé à travers tout le Lot. J’en profite donc pour vous dire que si vous êtes dans le coin, f a i t e s - v o u s plaisir. Un dé-tour par la val-lée du Célé et celle du Lot aussi bien vers l’Est que vers l’Ouest ainsi qu’un repas à S a i n t - C i r q -Lapopie sont chaudement r e c o m m a n -dés et le strict minimum. Le retour, puisqu’il en faut un se pré-pare dans un mélange d’excitation et d’appréhension. La météo nous

annonce une journée de mauvais temps, nous n’osons y croire. Et pour-tant le lendemain, c’est la drache nationale qui nous joue son grand air nostalgique. Qu’importe la pluie, nous sommes équipés…Le Mostro protégeant très peu, le chargement du retour sur la monture, et toute cette eau (il n’a pas plu depuis deux mois !!) font que je roule sur des œufs. A peine vingt kilomètres se sont écoulés, nous remontons une file de voitures impromptue pour arri-ver sur les lieux d’un accident entre deux poids lourds, l’un encastré dans la roche du talus et l’autre dans le champ 5 mètres en contre-bas, témoignage de la violence du choc. La remorque en travers de la route ne permet que le passage de la mo-to, nous passons après avoir déblayé la chaussée des débris. Si nous n’avons pas été retardés, nous sommes refroidi et décidons d’em-

prunter l’auto-route jusqu’à ce que la pluie s’arrête. Et ce n’est qu’au sud de Châteauroux q u e l e s nuages nous q u i t t e r o n s . Aussi c’est avec soulage-ment que

nous reprendrons l’itinéraire de l’al-ler. Une panne sèche évitée de jus-tesse (ah la sacoche de réservoir), une benne de blé renversée (bien pire que les gravillons), elle aussi évi-

Cahors

Balade : Sam

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ment adhéré au concept qui s’écar-tait des traditions auxquels ils étaient attachés. Ducati a dû le com-prendre mais a quand même atten-du jusqu’en 1997 pour sortir la ST2, plus (trop?) classique, équipée du même moteur majoré de 40cc ainsi que de supports de valises et de top-case.

La majeure partie des Paso fut ex-portée outre-atlantique où elle fit là-bas une carrière honorable. Il est encore possible de trouver à assez bon prix des Paso en occasion, mais le problème de cette bécane reste sa carburation erratique et sa monte pneumatique en 16 pouces qui n’offre pas beaucoup de choix au niveau des gommes disponibles (quand elles le sont).

(Suite de la page 11)

tée de justesse, nous mènerons à Gien vers 17 heures. Là nous déci-dons de rentrer directement. Un ra-pide calcul me fait estimer notre heure d’arrivée à 1h du mat’. Il sera 11h45 lorsque le desmo se tait au pied de la maison, nous sommes éreintés, fourbus, mais comblés. Ré-sultat de la course : le Lot est une superbe région, les routes sont très belles, et un porte carte complet (argent liquide compris) m’attend à la maison –merci la carte de visite- des fontes de prêts qu’il vaudrait mieux avoir perdues, un pneu carré mais beaucoup de bonheur. Sam

Road-book Bruxelles, Mons, Maubeuge, Avesnes, Vervins, Laon (de loin), Fismes, Châ-teau-thierry, Montmirail, Esternay, No-gent-sur-seine, Sens, Gien, Bourges, Levet, Châteauneuf sur Cher, Li-gnières, La châtre, Guéret, Bourganeuf, Eymoutiers, Treignac, Tulle, Beaulieu, Rocamadour, Payrac, Cahors, Montcuq

Balade : Sam

Rétro : la Paso

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centration, … n'hésitez pas. Envoyez votre article à : [email protected]

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B eaucoup de choses ont été écrites ces derniers temps concernant l'évolution de Ducati, et parfois dans une

certaine confusion. J'ai donc estimé qu'il était temps de vous révéler les résultats d'une étude extrêmement sérieuse qui a été faite sur le sujet par d'éminents scientifiques dont les compétences sont universellement reconnues. Je vous livre donc ici en primeur le résultat de leurs travaux (petits veinards) Il y a très très longtemps, à une époque où les créatures munies de deux roues venaient de faire leur apparition à la surface de la Pla-nète, les premiers "Homo Ducatistis" vivaient dans la paix et l’harmonie. Ils parcouraient par petits groupes les vastes étendues d'un monde en-core sauvage, menés généralement par un grand mâle dominant monté sur un Twinodon de l'espèce "Coupleconicus Desmodromiquis". Les plus jeunes et les femelles sui-vaient docilement sur leurs Mono-saures et la concorde régnait. La faible densité de la population per-mettait à ces hordes primitives d'opérer de longues transhumances car ils ne couraient pas encore le risque de rencontrer sur leur chemin les grands prédateurs voraces qui sont apparus par la suite, tels le "Radarus Ferox" ou le "Gendarmus Cretiniensis". Ils pratiquaient avec ferveur le culte du dieu Taglioni et leurs prêtres, les Dellortistes, veillaient strictement à l'orthodoxie de leurs mœurs. Il était par exemple exigé de la part de tous les membres de la

communauté de procéder à la cé-rémonie de la sainte vidange tous les deux mille kilomètres et la célé-bration du réglage des soupapes ne pouvait s'opérer que les soirs de pleine demi-lune, selon un rite extrê-mement strict. Malgré cela, le taux de mortalité des manetons de vile-brequin était relativement élevé dans cette société primitive où le sorcier, appelé Bouclardix, jouait un rôle social et économique très im-portant. Mais chacun acceptait avec fatalisme ce que la nature lui imposait au cours d'une existence f e r t i l e e n a l é a s d i v e r s . Petit à petit cependant, sous l'influence de facteurs extérieurs (l’hypothèse la plus vraisemblable s’oriente vers une éruption des coûts de production due à un séisme fi-nancier), une mutation s'opéra au sein de l'espèce. En l’espace de q u e l q u e s g é n é r a t i o n s , l e "Pantahistus" supplanta son ancêtre moins bien équipé pour survivre en ces temps difficiles. En effet, bien que de plus petite taille, le Courroi-crantosaure qu'il était parvenu à ap-privoiser lui permit de bien mieux ré-sister à ses nouveaux ennemis : les Japanouillards. Ceux-ci, après avoir traversé les Steppes de l'Asie, ba-layèrent tout sur leur passage. L'un des plus célèbres combats qui se déroula contre ces envahisseurs est connu sous le nom de la bataille des Desmopyles. Malheureusement, et en dépit de l'héroïque résistance d'une poignée de héros bolognais, le déferlement des hordes nippones ne put être endigué et nous en vi-

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vons encore les séquelles aujour-d’hui… Donc, bien que les deux espèces coexistassent pendant de nom-breuses années encore sur leurs an-ciens territoires, les "Coupleconicus" ne résistèrent pas à leurs rivaux qui les délogèrent finalement de leur niche écologique commune. Néanmoins, il en subsiste toujours actuellement quelques rares spécimens et l'on peut parfois les observer à la tombée de la nuit, lorsqu'ils vont se désaltérer dans quelque bistrot retiré, ou bien à l’oc-casion de rassemblements qu'ils or-ganisent sur certains circuits éloignés de la civilisation. Aucune reproduc-tion n'étant désormais possible, cette espèce devenue stérile est donc inexorablement vouée à la dispari-tion, malgré certaines tentatives de clonage réalisées notamment en An-gleterre par le Dr Baines. De plus, il est touchant de constater avec quelle ferveur les ultimes resca-pés entretiennent les rites ancestraux, avec toute la ferveur des causes dé-sespérées. Il s'agit à l'évidence d'une communauté que les Autorités de-vraient protéger avant que les der-niers détenteurs d'un savoir très pré-cieux ne se soient définitivement éteints. Il semblerait même que l'Unesco ait voté récemment leur classement au Patrimoine Mondial de l'Humanité Desmodromique. Par ailleurs, pour des raisons qui échappent aux spécialistes de la théorie de l'évolution, une accéléra-tion très nette de la différenciation entre individus s'est produite dans le

courant de ces dernières décennies. Certains pensent que ce phéno-mène serait dû à l'influence de virus importés de contrées lointaines par des explorateurs imprudents. C'est ainsi que l'on a vu émerger en un laps de temps très court quatre sous-espèces qui présentent entre elles des particularismes tels que les Moto-logistes de la Faculté de Borgo Pani-gale les ont classées de la façon sui-v a n t e : " H y p e r s p o r t i c u s " , "Supersporticus", "Mostroïstus" et "Stistus". Une toute dernière mutation vient encore de se produire récemment (résultant vraisemblablement de l'ac-couplement improbable d'un "Stistus" et d'une "Mostroïsta", à moins que ce ne soit le contraire) et a donné nais-sance à un nouveau sous-groupe : le "Multistradistus". On dit aussi que des chercheurs fous essaieraient, au fond de leurs laboratoires secrets, de réac-tiver les gênes des Ancêtres originels pour engendrer un hybride déjà dési-gné sous le nom de "Classicus" Tous ces clivages morphologiques répondent manifestement à une spé-cialisation de l'espèce mais il s'y ajoute aussi un important volet cultu-rel qui a profondément bouleversé la communauté et est à la base d'une forte poussée démographique. En effet, après l’émergence passagère de sectes castiglionistes et tamburi-nistes, l’ancienne religion dominante taglioniste a petit à petit cédé du ter-rain face à de nouvelles divinités ve-nues de l’autre côté de l’Atlantique. Le TPGisme s’est finalement imposé comme croyance officielle et actuel-

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lement, on estime que plus des trois quarts des fidèles se sont convertis à ce nouveau culte. Celui-ci se pra-tique dans de grands temples tous semblables, construits à grands frais aux quatre coins de la planète : les Ducatistores. Les adeptes sont conviés à se ras-sembler régulièrement en ces lieux sacrés pour y faire des dons et des offrandes au Dieu Marketinge. Par cette démarche, ils peuvent espérer atteindre le nirvana desmodromique. Pour témoigner de leur ferveur, ils doivent aussi revêtir des signes de reconnais-sance que les prêtres leur fournissent moyen-nant d’importants sacri-fices financiers, ce qui témoigne de la vigueur de leur foi. Ces ex-voto vont du fixe-chaussettes en carbone au suspensoir griffé Terrabian-ca en passant par toutes sortes d’amulettes et de gris-gris consacrés par leur Grand Maître Minolus 1er. Les croyants sont égale-ment conviés à de grands pèleri-nages en terre sainte bolognaise, se-lon un rythme bisannuel : les Wédé-wés, où chaque dévot est tenu de se rendre au moins une fois dans son existence s'il veut assurer la survie de ses fragiles culbuteurs. C'est d'ailleurs à l'occasion de ce genre de manifes-tation que l'on peut constater à quel point une diversité s'est crée au sein

d'un groupe en constante augmen-tation numérique. Mais comme dans tout phénomène évolutif où la prolifération d’une es-pèce n'est pas contrôlée, des craintes sont apparues récemment quant à la pérennité de celle-ci. En effet, d’éminents chercheurs ont no-té ces dernières années un manque de résistance chronique de la part de nombreux individus face à des facteurs agressifs contre lesquels ils ne semblent pas disposer d'une im-

munité naturelle suffisante. Tous n'en meurent pas

mais la plupart en sont frappés : il s'agirait, d'après les dernières ana-lyses, d'une affection causée par la bactérie Pompafricus.

Ce redoutable agent infectieux proliférerait principalement aux

environs des Ducatistores qui constituent un des principaux biotopes de la communauté.

Espérons donc que sous la pression des

groupes de protection de la nature qui se sont déjà

mobilisés, les Desmolo-gistes sauront trou-ver une parade

efficace à cette épidé-mie. A défaut, une espèce de plus risque de disparaître définitivement de la surface de la Terre, après avoir pourtant déjà traversé de si nom-breuses et pénibles épreuves ! God save the Desmo ! Sleop

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Event Type Date R-V Info

Desmo Days Circuit 6-7/8/2005 Croix-en Ternoix 0478/542632

Autunno Balade 2/10 9:00h Café "Sax" à Dinant

0477/437034

6h Nogaro (Agen)

Circuit 23-24/6/2005 Nogaro +33 (0)2 41792381

Forum, Web and C°

Calendrier 2005 (extrait)

Le forum, le site Web, le club. Ké n’affair ! Un peu de lumière sur tout cela. Ducati Sud Belgio est une asbl qui chapeaute nos organisations. Ceci est devenu obligatoire car chaque organisateur peut être tenu respon-sable des bêtises des participants aux activités organisées. Comme vous le savez, le club ne vit que de ses cotisations avec les-quelles il édite DP et organise toutes ses événements. Ceux-ci sont en priorité réservés gratuitement aux membres. Son statut de club officiel Ducati (DOC) procure en outre cer-tains avantages financiers à ses membres. Le site Web du club est la vitrine du club et de ses activités. Il a pour ob-jectif de diffuser le calendrier, de

relater les activités du club (compte-rendus, photos) à l'extérieur et d’atti-rer de nouveaux membres ☺ Il est

géré par le Club. Le forum de discussion internet Ya-hoo! est un lieu d’échange ouvert et libre qui se veut dynamique : cha-cun peut écrire des messages, poser des questions, proposer des balades de week-end. Pour y être admis, il suffit de se rendre sur Yahoo (adresse en page 2) et de suivre la procédure. Quant à DP, il est le journal de liaison des membres du club DSB. Il été créé à l’intention de ceux qui ne sont pas sur Internet. Ses colonnes sont ouvertes à tous et parait 3 ou 4 fois par an..

Barbecue annuel "Ducati Sud Belgio" Lieu : "Le Coignelot" à 6960-Vaux-Chavannes (Manhay) PAF : 8,- euro. Rendez-vous 11:30h. Réservation obligatoire au +32 (0)479/253 383. Famille & enfants bienvenus

Barbecue 11 Septembre