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71 Migros Magazine 26, 23 juin 2008 Mieux vivre Vie pratique «Migros Magazine» à votre service Prenez la vie du bon côté! Pour surmonter les petits tracas du quotidien, rien ne vaut une bonne dose de rire et d’humour. Les conseils du psychothérapeute Bernard Raquin pour alléger vos journées. F lûte, j’ai crevé un pneu!» «Oh non, encore de la pluie...» «Il va me lâcher les baskets, celui-ci!» Et vous? De quoi vous plaignez-vous aujourd’hui? Non, non, ne mentez pas: une âme de râleur vibre en chacun de vous... Le sort s’acharne contre votre modeste personne, s’entête à placer des peaux de bananes sur votre chemin, s’escrime à gâcher vos journées. Une solution pour accepter les aléas, pas toujours agréables mais inévitables, du quotidien: en rire plutôt qu’en pleurer, comme le suggérait l’écrivain Beaumarchais. «L’humour sert d’antidote aux soucis de la condition humaine.» Le psychothérapeute français Bernard Raquin a fait du rire son gagne-pain. Auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, il dispense notamment ses conseils dans Développez votre humour! Pour transformer votre vie quotidienne. «Nous défor- mons tous la réalité, en considé- rant des détails comme impor- tants, en exagérant des problè- mes sur lesquels nous n’avons Comme le disait Beaumarchais: «Mieux vaut en rire qu’en pleurer.»

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mieux vivre

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71Migros Magazine 26, 23 juin 2008

Mieuxvivre

Vie pratique«Migros Magazine» à votre service

Prenez la vie du bon côté!Pour surmonter les petits tracas du quotidien, rien ne vaut une bonne dose de rire et d’humour.Les conseils du psychothérapeute Bernard Raquin pour alléger vos journées.

Flûte, j’ai crevé un pneu!»«Oh non, encore de lapluie...» «Il va me lâcher

les baskets, celui-ci!» Et vous?De quoi vous plaignez-vousaujourd’hui? Non, non, nementez pas: une âme de râleurvibre en chacun de vous... Le

sort s’acharne contre votremodeste personne, s’entête àplacer des peaux de bananes survotre chemin, s’escrime à gâchervos journées. Une solution pouraccepter les aléas, pas toujoursagréables mais inévitables, duquotidien: en rire plutôt qu’en

pleurer, comme le suggéraitl’écrivain Beaumarchais.

«L’humour sert d’antidoteaux soucis de la conditionhumaine.» Le psychothérapeutefrançais Bernard Raquin a fait durire son gagne-pain. Auteur denombreux ouvrages sur le sujet,

il dispense notamment sesconseils dans Développez votrehumour! Pour transformer votrevie quotidienne. «Nous défor-mons tous la réalité, en considé-rant des détails comme impor-tants, en exagérant des problè-mes sur lesquels nous n’avons

Comme le disaitBeaumarchais:«Mieux vaut en rirequ’en pleurer.»

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pas prise. L’humour permetd’évacuer ces sensations négati-ves, ou du moins de les réduire.»

Quant au rire, il agit nonseulement sur le corps, endétendant les muscles et enoxygénant le sang – et du mêmecoup le cerveau – mais aussi surl’esprit. «Il sert de soupape desécurité lors de situations diffici-les, poursuit Bernard Raquin. Ilnous aide à appréhender lesévénements avec plus de légè-reté.» Et le spécialiste de préciserque même le rire déclenché estbénéfique pour la santé: son usageest d’ailleurs de plus en plusfréquent en milieu thérapeutique.

L’humour, ça s’apprendBref, nous avons tout intérêt àprendre la vie du bon côté. Plusfacile à dire qu’à exécuter!D’autant que face à l’humour,nous ne naissons pas égaux. Alorsque pour certains, rire de toutsemble un vrai jeu d’enfant,d’autres peinent à saisir le comi-que d’une situation, quelle qu’ellesoit. «C’est une question d’entraî-nement, assure Bernard Raquin.L’apprentissage de l’humours’apparente à celui d’une langueétrangère. Au début, personne nenous comprend, on tombe à côté,on n’a pas le bon tempo, maisensuite cela devient naturel.»

A vos exercices, donc! Pourcommencer, le spécialiste recom-

mande de s’interroger chaquematin: que pourra-t-on trouverd’amusant lors de sa journée? Uneémission à la télévision? Unescène dans la rue ou au bureau?«Ainsi, on oriente notre cerveau:notre attention sera captée parl’inattendu, on remarquera desdétails bizarres ou comiques.Notre esprit se mettra à chercherl’humour et finira par le trouver.»

L’art de la dédramatisationEtape suivante: dédramatiser.«Certes, cette règle ne s’appliquepas à toutes les situations,reconnaît Bernard Raquin:

«Développez votre humour! Pourtransformer votre quotidien»,Bernard Raquin, Ed. Dangles.Suivez les conseils du maître! Dansce manuel pratique, BernardRaquin soumet à son lecteur unesérie d’exercices lui permettant demieux manier l’exagération, lequiproquo, la déformation, les jeuxde mots, bref, toutes les techni-ques utiles à la bonne marche del’humour.

«Rire pour vivre. Les bienfaits del’humour et du rire!», BernardRaquin, Ed. Dangles.Dans son dernier ouvrage, l’auteur

revient cette fois-ci sur les effetsdu rire sur le mental et la santé.Histoire de se convaincre qu’il vautmieux voir la vie du bon côté quebouder toute la journée...

«Vivre avec humour», Bruno Fortin,Ed. CPF.Spécialiste de la gestion du stress,le psychologue québécois BrunoFortin s’intéresse particulièrementaux bienfaits de l’humour, que cesoit sur le cœur ou sur l’esprit.Dans ce manuel pratique, ilexplique à ses lecteurs commentaccorder davantage de place àl’humour dans leur vie quotidienne.

Lisez... et riez!

certains événementssont trop graves. Enrevanche, on peuts’attaquer auxpetits tracas de lavie quotidienne,comme les busratés, lesretards, lesproblèmes avecun commerçantou avec uncollègue. Ilsuffit de seprojeter dansl’avenir, et de sereprésenter en train de narrerl’incident à des amis, comme onraconterait une blague.»

Autres conseils du psycho-thérapeute: essayer d’imaginercomment notre humoriste préféréaurait tourné cette histoire ouencore la mettre en scène commesi elle était arrivée à quelqu’und’autre. Autant de moyens deprendre de la distance avec lesévénements.

L’autodérision – ou l’art dene pas se prendre au sérieux –constitue également un outil fortutile lorsqu’on veut voir la vie dubon côté. «En exagérant délibé-rément les aspects négatifs deson existence, on parvient à leurenlever leur crédibilité, assure

Du thé renversé sur la nappe,un t-shirt lavé trop chaud ouun chewing-gum collé soussa chaussure: l’autodérision

est un outil très puissantpour aider à dédramatiser les

situations gênantes.

Migros Magazgazineine 2626, 2, 23 j3 juinuin 2008

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Ha! ha! ha!

L’école suissedu rirePour resserrer les liens entreemployés, rien de tel qu’unstage de «rire en entreprise». Ils’agit là d’un séminaire dispensépar l’Ecole suisse du rirerelationnel. Fondée en 2005 parYvan Aboussouan – clown deformation! – elle proposenotamment des cours de yoga durire, de gestion des conflits et derire primal. Kézako? L’expressionde la joie la plus basique, la plusspontanée, que nous héritonstous génétiquement. Cetteformation permet de se réappro-prier ce rire que nous perdonsmalheureusement au fil dutemps.Sur le Net: www.rireprimal.ch

Des sites pour rigoler

De l’humoursur le NetUn petit coup de blues au bureau?Retrouvez le sourire en visitantl’un des nombreux sites internetdédiés à l’humour! En prenantgarde, toutefois, à ne pas éveillerl’attention de votre supérieur...Quelques exemples parmi tantd’autres:www.humour.comwww.jememarre.comwww.fautrigoler.netPour en trouver davantage, taper«rigoler», «blague» ou «humour»sur google, vous n’aurez quel’embarras du choix!

Riez pour votre santé

Bon pour le cœurLe rire et le sens de l’humourpeuvent prévenir les risques decrise cardiaque. Telle est laconclusion de récentes étudesscientifiques menées auxEtats-Unis et en Allemagne. Deschercheurs du centre médical del’Université du Maryland àBaltimore ont interrogé despersonnes ayant souffertd’attaques cardiaques ou subiune intervention cardio-vascu-laire: 40% d’entre elles recon-naissent être des gens tropsérieux et trop stressés et ne pasrire suffisamment des situationsde la vie courante.Les chercheurs ignorent encorede quelle manière le rire protègele cœur.

• Regarder le best-of de soncomique préféré (et si vous n’avezpas le DVD, tapez son nom suryoutube, vous trouverez sûrementdes extraits).• Mettre la stéréo à fond (attentiontoutefois aux voisins) et chanter àtue-tête – même faux! – en seprenant pour une star.• Passer une soirée à refaire lemonde avec une bande de copains.• S’offrir une sucrerie... attentiontoutefois à ne pas en abuser! Oudéguster son plat préféré.• S’installer à la terrasse d’un café,au soleil, dans un endroit

fréquenté et regarder les genspasser: à coup sûr, on

observera des situations amusan-tes.• Revoir pour la énième fois sonfilm préféré, même si on connaîtdéjà la fin par cœur.• Planifier ses prochaines vacances.• S’offrir une journée parfaite: cesamedi, vous ne ferez que ce quivous plaît, que ce soit du shoppingen ville, une balade avec lesenfants, un dîner en amoureux, etc.• Passer une heure au téléphone(voire plus: mais attention à lafacture!) avec son/sa meilleur(e)ami(e).• Faire du sport, partir en randon-née, prendre l’air: bref, se vider latête!

Dix moyens de retrouver la bonne humeur

Bernard Raquin. La chargeémotionnelle se dégonfle.» Lepsychothérapeute rappelletoutefois que l’autodérisionnécessite une certaine maîtrisede l’humour. Surtout lorsqu’onl’utilise en milieu hostile: onrisque de donner des armes à sesadversaires. En revanche, bienexploitée, l’autodérision permet

de rire de soi-même avant que lesautres ne le fassent. Déstabilisa-tion garantie!

Car n’oublions pas quel’humour se pratique avant touten société. «Partagé, le rire créeun lien très fort, comme unebulle de sympathie qui englobedeux ou plusieurs personnes,rappelle Bernard Raquin.Souvent, l’humour crée un étatd’esprit favorable aux relations,rapproche les gens et peutdénouer bon nombre de situa-tions.»

Ne risque-t-on pas, à forcede pratiquer l’humour auquotidien, de devenir insouciant?De prendre la vie trop légère-ment? «Je ne pense pas, répondBernard Raquin. En général,nous avons plutôt tendance à toutprendre au sérieux, et cela demanière excessive. Il est vrai quel’humour peut être un masque,une fuite pour cacher ou ne pasressentir une émotion. Et il s’agitégalement de ne pas communi-quer uniquement sur ce mode:nous risquons d’irriter la per-sonne en face de nous.» Aconsommer donc avec une (très)légère modération!

Tania Araman

D’autres récitssur:www.migrosmagazine.ch

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Migros Magazine 26, 23 juin 2008

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Il faut se courber sous les brasd’un mélèze pour arriver à laporte de son chalet, sur les

hauteurs de Morgins (VS).Comme un salut forcé, unereconnaissance, une humilité.Oui, pour entrer là, il fautd’abord s’incliner devant levégétal. Ce jour-là, c’est feu decheminée et bougies parfuméesavec vue plongeante sur la valléemangée par le brouillard et unepluie fine. «Vous avez pris despantoufles?» Chez Joëlle Rey, onsaute à pieds joints dans leconfort, on glisse d’un coup dansle bien-être.

Le regard frais d’une eau deroche, une chevelure rousseempruntée à la fée Viviane,42 ans. Deux chats à poils longs,Tiki et Cayenne, sucré-poivré,comme elle peut-être. Joëlle Reya un talent et une envie: celui dedonner de l’énergie et de mettreles personnes en phase avec leurchemin de vie.

Plusieurs viesMassages énergétiques, magné-tisme et sons chamaniques.Tout un programme! Maisattention, elle n’affiche aucunsigne extérieur. Ni bijoux deturquoise, ni colliers de plumes,encore moins de robe noire. Pasde tambour non plus pourajuster les battements du cœurfaçon Indiens Huichols, justeses mains, intuitives et chaudes,

Entre les mainsd’une chamaneDes paumes qui chauffent. Des sons qui soignent. Joëlle Rey, unefemme de voyage et de souffle, propose des massages différents, inspirésdes pratiques chamaniques. Rendez-vous sur l’herbette, entre terre et ciel,à Morgins (VS).

qui laissent passer le flux.Joëlle Rey ne veut pas d’uneimage de guérisseuse, encoremoins de gourou. «Je ne cultivepas ce rôle, parce que je suisune femme du XXIe siècle, jevis normalement.»

Un parcours en plusieursphases. D’abord une premièrevie de bibliothécaire freelance,puis dans les ressourceshumaines à Genève. Un quoti-dien de femme d’affaires. Maistoujours il y a eu, en filigrane,comme une inclination ensourdine, cette passion pour lemagnétisme et «l’énergie». Ellevoyage beaucoup «pour serecharger et s’épanouir»,parcourt ses terres de cœur etd’âme que sont l’Ecosse et laCalifornie, entreprend uneformation de masseur-réflexo-

logue. Fait des rencontresdécisives.

Et puis, en 2004, les chosesse précipitent, elle rachète sanstrop savoir pourquoi le chaletpaternel à Morgins. Reporte àplus tard son installation à SanFranciso. «Il fallait que je vienneici, dans ma montagne. J’aimeles mélèzes et les myrtilles,j’avais besoin de calme, dedonner plus de sens à ma vie.»La femme d’affaires a posé samallette, tourné le dos à la vieurbaine et agitée, pris la direc-tion des pâturages d’arabelles etde narcisses, abandonné lavoiture. A vingt minutes à pieddu village. «Ça me va. On fait ledeuil des soirées jazz et cinémaau bord du lac. Mais la solitudene me gêne pas du tout. Quandon en fait moins, on gagne en

espace, le temps s’arrête. Uneécorce d’arbre, c’est comme unmandala.»

Avec les quatre élémentsCette approche différente, c’est cequ’elle propose à ceux quiprennent le temps de s’arrêter là.Pour une nuit, pour un soin, pourune marche zen en sa compagnie.Ses massages, elle les propose enchambre, mais surtout en pleinair. Sur un matelas, le nez dansles boutons-d’or. Mais rien à voiravec un massage sportif ou desimple relaxation. «J’essaieMassages énergétiques, sons chamaniques et magnétisme sont au programme.

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75Migros Magazine 26, 23 juin 2008 Vie pratiqueMieuxvivre

D’autres témoignagessur:www.migrosmagazine.ch

D’asurwww

d’entendre les gens dans leur vie,là où ils en sont.» Un dos, unestructure de pied, pour elle, c’estcomme lire une carte de randon-née. Elle y voit les tensions, lesémotions contenues, les fatigues.S’appuie aussi sur la morphologiedes personnes, leur typologie enfonction de la symbolique desquatre éléments.

Et puis, il y a aussi les sons.Qu’elle chuchote à l’oreille,tandis que la personne seconcentre sur une couleurassociée à un chakra. Murmurede voyelles, frottement de

consonnes, qui bourdonnentau-dessus de la tête. «Oui, lessons soignent. La musique estguérissante en elle-même.Comme les basses d’un haut-parleur nous passent à travers lecorps, les sons font vibrer lescellules. Ça stimule les organeset fait baisser la tension dusystème nerveux.» De quoi sedétendre en profondeur, seretrouver «dans son jardin à soi,loin de la grand-route du stress».

Au fond, ce qu’elle propose,c’est peut-être tout simplementl’art de ne rien faire. «C’est un

dialogue avec les corps subtils,dans un état de relaxationprofonde, pour accéder à unepart sacrée au cœur de soi,comme un coffre au trésor.Encore faut-il vouloir l’ouvrir.»Chamane, cette femme-là ? «Sic’est quelqu’un qui fait le lienentre le visible et l’invisible,alors oui, dans ce sens-là, j’ensuis peut-être une.» Une pas-seuse de bien-être, assurément.

Patricia Brambilla

Photos Loan Nguyen

Infos sur www.lechappeebelle.ch

Tambour contre la déprime. Lechamanisme, aussi vieux quel’humanité? Sans doute. Cetancien corpus de pratiquesrituelles, hérité notamment desIndiens Huichols du Mexique, necesse d’être remis au goût dujour. Avec force tambour, chants,danse et transe. En 2007,Laurent Huguelit, auteur deplusieurs ouvrages sur laméditation, a fondé L’Outre-monde, centre de pratiques et desoins chamaniques, à LaChaux-de-Fonds. Une approchedifférente pour aborder desproblématiques modernes,comme le burn-out, l’épuisementphysique et mental, la dépres-sion, les moments douloureux derupture affective. Peut-être unethérapie, une invitation au voyagevers soi-même à tous les coups.

Infos sur www.outremonde.ch etwww.chamanisme-fss.org

Des corps durs pour unemédecine douce. A défaut d’untraitement radical, pourquoi pasun traitement minéral? Inspiréede l’Egypte antique, entre autres,l’utilisation des pierres dans lessoins corporels continue deséduire à cause de leurs vibra-tions, les roches posséderaientdes vertus guérissantes, en favori-sant les échanges énergétiques.Pourquoi pas une fascinanteaméthyste pour dénouer lestensions physiques et psychi-ques? Qui dit mieux qu’unevivifiante malachite contre lesrhumatismes et autres inflamma-tions? Une façon pour le moinsesthétique de rétablir l’équilibredu corps et de l’esprit tout enlibérant certains blocagesémotionnels. De quoi faire d’unepierre deux coups! Notamment àLausanne, à Genève et à Yverdon.

Infos sur www.pierresdevie.ch

Des soins venusd’ailleurs

Joëlle Rey proposesurtout ses massagesen plein air. Etendudans les pissenlits.

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76 Vie pratique Migros Magazine 26, 23 juin 2008

Lorsque ladépression frappeles adolescentsSimple crise de puberté ou problème plus profond? Difficile pour desparents de déterminer le mal dont souffre leur ado et de trouver les motspour lui venir en aide. Dario Balanzin, médecin à Genève, livre des clés.

Apeine sortis de l’enfanceet déjà fatigués de vivre.Les témoignages de

parents désemparés face aumal-être de leurs ados abondentsur le Net. «Mon fils de 14 ansm’a avoué qu’il déprimait depuisplus d’un an», raconte cettemère. «Le mien n’a plus le goûtde vivre», confie cette autre. «Ilsemble tellement malheureux»,se désole une troisième.

«D’après les statistiqueseuropéennes, la dépressiontouche entre 28% et 44% desjeunes selon les pays. Pas moinsde 8% d’entre eux souffrentd’une forme majeure de cettemaladie», affirme le Dr DarioBalanzin, responsable de laconsultation pour adolescents auservice médico-pédagogique duDépartement de l’instructionpublique à Genève.

A l’affût des signesL’adolescence étant une périodedélicate par essence, il estdifficile pour les parents dedéterminer si leur enfant traverseune simple crise ou si le malaises’ancre plus profondément.«Tous les jeunes doivent faire ledeuil de leur enfance, rappelleDario Balanzin. Leur corps subitde grands changements et ils seretrouvent en pleine quêteidentitaire. La problématique de

la dépression est donc biensouvent négligée à l’adolescence:on l’attribue à un processusnormal.»

Comment, dès lors, décelerun réel problème chez un adoles-cent? Troubles alimentaires,rétrécissement du réseau social,désinvestissement des activitésextrascolaires, résultats en chutelibre à l’école sont des signes qui,accumulés, peuvent mettre lapuce à l’oreille des parents.

«La maladie ne se manifestepas de la même manière chez unjeune que chez un adulte,explique Dario Balanzin. Onparle d’équivalents dépressifspour désigner les conduitesadoptées par les uns et les autres.Chez l’adolescent, ces équiva-lents peuvent être de typedéfensif – il consommera dessubstances telles que du cannabisou de la cocaïne, ou mêmesimplement de l’alcool – ouoppositionnel – il fera l’écolebuissonnière, pratiquera le sexe àrisque, commettra des actesdélictuels comme le racket.»

Chercher la discussionFace à de tels comportements,les parents se doivent d’engagerle dialogue avec leur enfant. «Ilfaut l’encourager à communi-quer, lui demander s’il souhaitepartager ce qu’il ressent,

conseille Dario Balanzin. S’ilentretient une relation deconfiance avec un autre proche– un oncle, une marraine, unegrand-mère – n’hésitez pas àpasser la main.» Et si l’on seheurte à un mur de silence?«Insistez! Parfois, c’est ce qu’ildemande. Poussez-le à mettre

des mots sur sa souffrance. Ne lelaissez pas s’enliser seul dans ladouleur. Témoignez-lui de labienveillance.»

Si malgré les efforts desparents, les «symptômes»subsistent et qu’ils s’accompa-gnent de fatigue, de maux detête, d’accidents répétés – autant

• Chaque canton dispose d’uneconsultation pour adolescent (ou deson équivalent). Voici quelquesnuméros utiles.BerneService de pédopsychiatrie, Bienneet Jura bernoisTél. 032 323 34 54FribourgService de pédopsychiatrieTél. 026 305 30 50GenèveService médico-pédagogiqueTél. 022 327 43 15JuraCentre médico-psychologique pourenfants et adolescents, DelémontTél. 032 420 51 80NeuchâtelOffice médico-pédagogiqueTél. 032 889 69 13ValaisService médical scolaire etpsychopédagogique de la ville deSionTél. 027 324 13 66VaudService universitaire de psychiatrie

de l’enfant et de l’adolescent,LausanneTél. 021 314 19 60

Vous trouverez d’autres adresses,classées par canton, sur le siteinternet de l’initiative pour laprévention du suicide en Suisse:www.ipsilon.ch (onglet «Trouver del’aide»)• Le site www.telme.ch offreun soutien psychologique auxjeunes, ainsi qu’à leurs parents. Ilpropose des consultationstraditionnelles, par téléphone, oupar internet.• Le site www.psychologie.chpropose une interface de recherchepour trouver un psychologue adaptéà vos besoins (langues parlées,spécialités, etc.)• Les écoles des parents des diverscantons proposent la plupart dutemps des consultations avec despsychologues. Pour trouver l’écoledes parents de votre région,rendez-vous sur le site:www.lafamily.ch

Mon ado déprime: à qui m’adresser?

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77Migros Magazine 26, 23 juin 2008 Vie pratique

Dixit SMS

Vos réponsesà notre questiondu 9 juinComment faites-vous aimerles maths à vos enfants?

J’ai tout essayé mais rienn’y fait! Ce n’est pas unproblème fille ou garçon. Soitils adorent soit ils détestent.Marie-Jeanne, Remaufens

En leur montrant à quoielles servent dans la vie detous les jours.Sabine, Tannay

En leur montrant que lesmaths peuvent aussi être unjeu.Yolande, Vuibroye

En leur montrant qu’onpeut tout apprendre tout ens’amusant.Sylvie, Le Mont-sur-Lausanne

Avec des jeux, commecompter les voitures ou lenombre de panneaux sur laroute.Martine, La Chaux-de-Fonds

Votre avis compte!

Votre enfant se confie-t-ilà vous lorsqu’il se sent mal?

Envoyez votre SMS auno 920 (Fr. 0.90/SMS), ouun courrier électronique à[email protected](160 signes max.) encommençant votre messagepar MMF, puis en indiquantvotre prénom et votre lieude domicile. Ex: «MMFSacha Grattavache En leurmontrant l’utilité...»Délai: le 29 juin 2008.A gagner: les cinq messagesretenus gagnent un bond’achat de 20 francs.

t SMS

Grandir

D’autres informations et desconseils sur:www.migrosmagazine.ch

D’aconwww

de signes de somatisation – uneconsultation chez un psycholo-gue s’avérera peut-être néces-saire. «La famille doit alorsencourager et soutenir le jeunedans cette démarche», recom-mande Dario Balanzin.

Une fois pris en charge,l’adolescent négociera avec sonpsy ce qui pourra être communi-qué à ses proches. «Il préférerapeut-être garder certaines chosespour lui. Bien sûr, il existe deslimites au secret professionnel: sila vie du jeune est mise endanger – pensées suicidaires,

consommation de drogue, etc. –le psychologue est tenu d’enparler aux parents.» Quant auxantidépresseurs, ils sont parfoisutilisés, mais ne constituent enaucun cas la première solution ets’accompagnent toujours d’unentretien régulier avec unspécialiste, voire d’une psycho-thérapie. «Des études ontd’ailleurs montré que cetteassociation de moyens augmen-tait nettement les chances derétablissement.»

Au bout de combien de tempsl’ado guérira-t-il de sa dépres-

sion? «C’est très variable. Celadépend des facteurs déclenchants,de la gravité de l’état, de lastructure psychologique du jeuneet de son environnement (famille,école, relations avec ses contem-porains). Une chose est sûre:traiter une dépression à l’adoles-cence pourra éviter un état plusgrave à l’âge adulte.» Tania Araman

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Selon les statisti-ques européennes

la dépressiontouche jusqu’à

44% des jeunes.

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79Migros Magazine 26, 23 juin 2008 Vie pratiqueVoiture

Un break Legacy peu banalSubaru ne construit que des moteurs «boxer», c’est-à-dire à cylindres opposés. C’est le cas aussi dudiesel de la marque, une première mondiale. Nous avons testé cette nouvelle motorisation.

Juste avant de prendrelivraison de la voiture detest, nous nous sommes

remémoré ce vieux préjugé: lesSubaru sont des voitures banaleset plutôt gourmandes. C’étaitpeut-être vrai autrefois. Car au-jourd’hui la marque japonaises’est forgé une image sportive enremportant d’innombrablesvictoires en championnat dumonde des rallyes. Et, questionconsommation, Subaru pourraitnous réserver une petite surprise…

La marque reste fidèle à unelogique implacable. Depuisplusieurs décennies, elle associela traction intégrale avec desmoteurs à cylindres opposés.Avec l’avènement du diesel enEurope, en raison de sa faibleconsommation, les ingénieursjaponais ont été confrontés à undilemme: jusqu’ici, personnen’avait jamais construit de

Subaru Legacy AWD 2.0 D«Limited»Moteur/transmission: moteur4 cylindres turbodiesel à filtre àparticules, 1998 cm3, 150 ch,boîte 5 vitesses manuelle,traction intégrale.Performances: 0-100 km/h en8,9 s, pointe 203 km/h.Dimensions: L x l x h = 4,72 x1,73 x 1,47 m, coffre 459-1628 l,poids: 1645 kg.Consommation: 6,8 l/100 km(essai), 5,8 l/100 km (usine).Etiquette énergie A, émission deCO2 154 g/km.Prix: 44 700 francs, prix de base(Subaru Legacy 2.0D «Swiss»,150 ch) 36 500 francs.

Fiche technique

moteur boxer à autoallumage. Etcomme il n’était pas question dedéroger à ce principe, lesingénieurs ont dû se mettre autravail et explorer cette voienouvelle. Le diesel Subaru estdonc une authentique nouveautémondiale.

Les cylindres d’un moteurboxer sont opposés par paires etse déplacent sur le plan horizon-tal. Cette disposition à plat estintéressante en termes d’encom-brement, mais également depoids et de vibrations.

Dès les premières minutes deroute, nous devons réviser notreancien préjugé. Ce break Legacyn’a rien de banal. Le styleextérieur est réussi et l’intérieurest agencé avec chic.

Mais nous nous intéressonsbien davantage au moteur. D’unepuissance maximale de 150 ch, ildéploie son potentiel de façon

harmonieuse dès qu’il a dépasséle régime de 1800 tr/min. Enoutre, il est plus silencieux qu’undiesel conventionnel et ne vibreabsolument pas.

La surprise la plus agréablese produit toutefois lors dupremier arrêt à la pompe. Notrecalculette nous indique uneconsommation moyenne de6,8 l/100 km, ce qui est plutôtinhabituel pour une Subaru.Mais en consultant la liste desprix, nous ne sommes pas aubout de notre étonnement. Leprix de base de l’exemplaire misà notre disposition, avec le packd’équipement «Swiss», n’excèdepas 44 000 francs. Ce packcomprend pourtant de nombreuxextras comme l’intérieur cuir, laclimatisation, le système denavigation et le toit ouvrantpanoramique, qui, ailleurs,figureraient sur une liste d’op-

tions. Seule la peinture métalli-sée est facturée en plus (700francs). Alors finis les préjugés.

Herbie Schmidt

La Subaru Legacy offre un rapport qualité-prix exceptionnel.

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Les micropolluantssèment le troubleClaires comme de l’eau de roche, les eaux du Léman? Pas tout à fait. Leplus grand lac de Suisse recèle des quantités de micropolluants, dont leseffets à long terme ne sont pas connus. La prudence est donc de mise.

C’est l’été! Enfin. Voicirevenu le temps desavourer des filets de

perche sur une terrasse avant depiquer une tête dans le Léman.Mais est-ce bien raisonnable deconsommer des produits du lacet de risquer de boire la tasse,avec tout ce qui se trouve dansl’eau? Car dans le Léman, le plusgrand lac de Suisse et l’un desplus grands d’Europe, on netrouve pas que des poissons, desalgues et des baigneurs. Dans lerayon objets encombrants, desbénévoles repêchent chaqueprintemps des vélos, des meublesou des chaussures. Mais le plusinquiétant est invisible à l’œil nu.

Les eaux contiennent un tasde substances qui n’ont rien à yfaire et dont les effets à longterme ne sont pas encore connus.Plus précisément, le lac recèle desmicropolluants, des produits quise révèlent toxiques à très faibleconcentration déjà. Cette familleregroupe les produits phytosani-taires (pesticides, insecticides etherbicides), les résidus demédicaments et de produitsd’origine industrielle ou cosmé-tique.

«Les eaux du Léman sontsans danger pour la baignade etles eaux potables, rassure Fran-çois Rapin, secrétaire général dela Commission internationalepour la protection des eaux duLéman (Cipel). La concentrationactuelle des micropolluants dans

l’eau ne dépasse pas la limitefixée, déjà avant traitement.» Pasde panique, donc, pour les plus de600 000 personnes qui consom-ment via leur robinet l’eau duLéman (après traitement).

Et si les eaux ne sont pastotalement limpides, leur états’est bien amélioré, se réjouit laCipel, qui préférerait bien sûrqu’aucune substance d’originehumaine ne s’y trouve. «Notreobjectif est de les faire diminuerau maximum, car les éliminercomplètement est illusoire,poursuit le secrétaire général dela Cipel. Il faudrait retirer lesproduits toxiques de la circula-tion et dépolluer ceux qui s’ytrouvent déjà.

Prévenir plutôt que guérirLa Cipel veut nettoyer au mieuxles eaux de son lac pour éviterles mauvaises surprises à longterme, comme c’est le casaujourd’hui avec les PCB(polychlorobiphényles). «Il y atrente ans, ils étaient considéréscomme un produit parfait, noteFrançois Rapin. Aujourd’hui, onen fait les frais.» Très utilisés dèsles années trente jusqu’auxannées huitante dans les peintu-res, condensateurs électriques ettransformateurs, les PCB sonttotalement interdits depuis 1986en Suisse. L’Office fédéral del’environnement indique que lesPCB sont responsables d’unevaste palette d’effets toxiques: ilsendommagent le systèmeimmunitaire, le système nerveuxcentral et ont un effet négatif surles mécanismes de régulationendocrinienne du développementde l’individu. Une exposition

aiguë aux PCB, classés dans lessubstances probablementcancérigènes, peut notammententraîner des irritations cutanées,des infections hépatiques etneurologiques.

En avril dernier, la France ainterdit la pêche de l’omblechevalier à des fins de consom-mation et de commercialisation,après avoir trouvé dans un desdix-neuf poissons du Lémananalysés un taux dépassant lalimite de 8 picogrammes par

Autres éléments trop présentsdans les eaux du Léman, lesphosphates. Leur présence y estparticulièrement problématique enraison de la profondeur du lac(310 m). Le brassage apportant del’oxygène jusque dans les grandsfonds ne s’y produit que lorsd’hivers rigoureux. Résultat, cesfertilisants font croître trop d’algueset les bactéries nettoyeuses, quiont besoin d’oxygène pour faireleur travail, n’arrivent pas à suivre.Après un pic à la fin des annéesseptante, les valeurs sont redes-cendues et ont rejoint celles desannées cinquante. Pour diminuerla présence des phosphates – in-dispensables à la vie, mais enquantité moindre – ils ont étéinterdits dans les lessives. Cetteinterdiction ne concerne toutefoispas les produits vaisselle. «Ilsétaient utilisés pour contrecarrerl’effet du calcaire. A la place, onmet des argiles. Mais cela n’estpas possible pour les produitsvaisselle, car les argiles attaque-raient la vaisselle, explique Fran-çois Rapin. On trouve cependantpratiquement partout des produitsvaisselle sans phosphates.» Dansl’agriculture, des mesures ontégalement été prises pourdiminuer l’apport de fertilisants.

Les phosphates

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Pour le jardin, il existe pleind’autres méthodes que lespesticides. La Cipel a d’ailleursédité «Le guide du jardinnaturel», qui peut être téléchargésur son site internet. On yapprend que l’eau bouillanteélimine les mauvaises herbes surdes surfaces imperméables.Sarcloir, binette, fourcheextirpent les plantes indésirablesjusqu’à la racine. La luttebiologique permet de vaincreinsectes et ravageurs en invitantleurs prédateurs. Par exemple, unver de la famille des nématodesest un moyen efficace de luttercontre l’invasion de limaces. LaCipel rappelle que les oiseauxinsectivores, hérissons ou larvesde coccinelles ne peuvent existerdans un jardin aseptisé par despesticides. Autre moyen pouréliminer les pucerons, selon Fran-çois Rapin: de l’eau savonneuse.Et si vraiment les pesticidessemblent indispensables, ilconvient de privilégier lesproduits d’origine naturelle, lesbio-pesticides.

Jardiner sanspesticides

gramme. Suite à la découvertefrançaise, les chimistes suissesont procédé à des études com-plémentaires portant sur lesprincipales espèces de consom-mation (le brochet, la truitelacustre et l’écrevisse, en plus del’omble chevalier, le corégoneféra, la perche et la lotte déjàétudiés une première fois). Lesrésultats des analyses descinquante-cinq nouveauxprélèvements sont tombés lasemaine dernière: toutes les

espèces contiennent des taux dePCB inférieurs au seuil régle-mentaire.

Quoi qu’il en soit, selonFrançois Rapin: «Seule uneconsommation quotidienned’omble chevalier pourrait avoirdes conséquences sur la santé.»Si la concentration de PCB estplus importante dans cetteespèce, c’est parce que cessubstances toxiques et persistan-tes se fixent dans les graisses.D’autre part, ce poisson gras

carnassier se trouve en fin dechaîne alimentaire, «commel’ours polaire», et absorbe doncdes PCB dans sa nourriture.

Médicaments pas toxiquespour l’hommeA côté des PCB, les eauxcontiennent aussi des résidusmédicamenteux, dont une grandepartie est rejetée par l’urine et lesselles, certains à près de 100%.«Il est difficile de supprimer lesmédicaments», constate François

Rapin, indiquant qu’un groupede travail au niveau nationalétudie la possibilité d’ajouter uneétape supplémentaire auxstations d’épuration pouréliminer ces substances.

Particularité des résidusmédicamenteux: ils ne sont pastoxiques pour l’homme, puisqu’ilslui sont destinés, mais posent unproblème environnemental, enpassant au travers des mailles dufilet que sont les stations d’épura-tion. «On préférerait que ces

eNature

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substances ne se retrouvent pasdans les eaux d’épuration afin delimiter au maximum les problèmesfuturs», rappelle François Rapin.En tête des substances médica-menteuses retrouvées en plus forteconcentration dans le Lémanarrive un anesthésiant utilisélocalement. Les chercheurs de laCipel relèvent qu’il est impossibled’évaluer, à l’heure actuelle, lerisque de cette substance pourl’environnement. Ils mettenttoutefois en garde: «Etant donnéles effets secondaires possibles deces produits chez l’être humain(mort fœtale ou dépressionrespiratoire), il serait nécessaired’évaluer l’écotoxicité de cettesubstance.»

Les eaux du lac contiennentaussi des résidus de produitscosmétiques, notamment desfiltres UV, apportés par les

baigneurs ou les stations d’épu-ration. On y trouve égalementdes pesticides, principalementdes herbicides et des fongicides.«Dans un lac, on ne sait pas sices produits sont problémati-ques, remarque François Rapin.Mais en rivière, les substancesphytosanitaires ont une influencesur la variété des organismes. Sion verse des restes de produitstoxiques dans un ruisseau, lespoissons meurent. En les traitantcorrectement, cela ne devrait pasarriver.»

François Rapin estime qu’onne peut pas extrapoler et simple-ment déduire que les substancestrouvées prolongent leurs effetsune fois dans l’eau, par exemplequ’un herbicide tue les algues,que les résidus de pilules trou-blent le cycle de reproduction despoissons. Mais rien non plus ne

permet d’exclure que les micro-polluants aient des conséquencesnégatives sur l’écosystème.

Pour éliminer de façonsatisfaisante les micropolluantsde l’eau destinée à la consomma-tion, les scientifiques de la Cipelnotent qu’un traitement simplene suffit plus: «Seuls les proces-sus de potabilisation les pluscomplets (filtration sur sables,ozonation et filtration surcharbon actif) réduisent signifi-cativement les teneurs enmicropolluants», lit-on dans lerapport 2007 de la Cipel.

Laurence Caille

Illustrations Christian Lindemann

Commission internationale deprotection des eaux du Léman(Cipel): www.cipel.orgOffice fédéral de l’environnement:www.bafu.admin.ch

Le meilleur moyen d’éliminerles micropolluants? Ne paspolluer les eaux. Les gestescommencent à la maison. Ilfaut éviter de jeter n’importequoi dans le lavabo et lestoilettes: cotons-tiges, serviet-tes hygiéniques, préservatifs,litière pour animaux, mégots decigarettes, restes de repas,dissolvants, produits detraitement des plantes ouencore, entre autres, lesmédicaments. Le principe estsimple: les déchets solides vontà la poubelle, les déchets vertsau compost, l’huile de fritureusagée doit être apportée à ladéchetterie, les médicaments àla pharmacie et les produitstoxiques sont à retourner aumagasin.

Les W.-C. ne sontpas des poubelles