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BRGM
#
B, R, M.
Servive Géologique
des Antilles
S.E M. SA. MAR
Décharge de Cul-de-Sac
Ile de Saint-Martin - Guadeloupe
ETUDE D'IMPACT
Par Michel BERETTA
Sous la direction technique de
Ch. PAULIN.
RAPPORT B.R.G.M. 88. GLP. 004
Janvier 1988
TABLE DES MATIERES
1 . INTRODUCTION
2. PRESENTATION DU PROJET
3. ETAT INITIAL - ENVIRONNEMÈInT DE LA DECHARGE
3.1 - Situation géographique et raorphologie de la décharge
3.2 - Géologie
3.2.1 - Cadre géologique
3.2.2 - Géologie du site
3.3 - Hydrologie
3.3.1 - Description du bassin versant
3.3.2 - Conditions pluviométriques moyennes
3.3.3 - Conditions pluviométriques extrêmes
3.3.4 - Vents
3.4 - Hydrogéologie
3.4.1 - Structure
3.4.2 - Comportement hydraul ique
3.5 - Milieu vivant
3.5.1 - Végétation
3.5.2 - Faune sauvage
3.5.3 - Elevage
3.5.4 - Milieu marin
3.6 - Environnement humain
4. MISE EN CONFORMITE DE LA DECHARGE
4.1 - Mode d'exploitation actuel
4.2 - Travaux de mise en conformité
4.2.1 - Travaux hydrauliques
4.2.2 - Préparation des casiers
4.2.3 - Traitement des ordures déjà accumulées
4.3 - Mode d'exploitation approprié.
EFFETS SUR L'ENVIRONNEMENT
5.1 - Eaux
5.2 - Morphologie du site
5.3 - Paysage
5.4 - Nuisances liées au vent
5.5 - Effet sur la circulation.
6. RAISONS DU CHOIX DU SITE
7. MESURES COMPENSATOIRES
7.1 - Protection des eaux
7.2 - Protection contre l'érosion
7.3 - Protection du site et du paysage
7.4 - Protection contre les odeurs
7.5 - Salubrité des véhicules
7.6 - Protection contre les animaux
7.7 - Protection contre les dépôts sauvages.
FIGURES DANS LE TEXTE
Figure n" 1
Figure n" 2
Figure n" 3
Plan de situation
Echelle 1/100.000
Plan du site
Echelle 1/5.000
Schéma des différentes phases d'aménagement
LISTE DES PHOTOS
Photo n" 1
Photo n* 2
Photo n' 3
Photo n" 4
Photo n" 5
Photo n' 6
Vue générale du site
Vue générale du site
Masse d'ordures non traitées
Zone amont
Vue générale de la ravine
Limite aval du site, crête d' Eastern Point
et cordon littoral.
INTRODUCTION
Le présent dossier concerne l'étude relative à la mise
en exploitation d'un site de décharge contrôlée d'ordures ménagè¬
res dans la région de Cul de Sac à Saint-Martin.
Les travaux d'aménagement de la décharge et de piste
d'accès, et les opérations d'exploitations sont soumises à la ré¬
alisation d'une étude d'impact.
Le présent dossier est établi conformément à la procé¬
dure mise en place pour les études d'impact par la loi n° 76-663
du 19 juillet 1976 et le décret d'application n' 77-1133 du 21
septembre 1977.
L'étude comprend les cinq parties suivantes
1 - Etat initial - description de l'environnement
2 - Mise en conformité de la décharge
3 - Effets sur l'environnement
4 - Raisons du choix du site
5 - Mesures compensatoires.
PRESENTATION DU PROJET
Le récent développement touristique de l'île de Saint-
Martin a provoqué un accroissement spectaculaire de la production
d'ordures raénagères. Cette augmentation des volumes d'ordures à
traiter et la modification nette des types de déchets
(emballages, matériaux de construction, etc..) a nécessité une
rationalisation de l'exploitation des ordures raénagères. Cette
rationalisation concerne l'ensemble du processus de traitement,
de la collecte à la gestion du site de décharge.
Un premier site de décharge s'était développé au Quar¬
tier Colombier. Ce site n'étant pas satisfaisant pour accueillir
une décharge contrôlée un nouveau site a dû être cherché.
Le site de Cul de Sac a été choisi en urgence comme
nouveau site de décharge, pour sa situation favorable.
Il reste d'une part à mettre en place des techniques
d'aménagement et d'exploitation appropriées pour que cette dé¬
charge soit conforme à la législation, et d'autre part à établir
le dossier de demande d'autorisation, dont fait partie l'étude
d'impact, pour que le site devienne une "décharge contrôlée".
ETAT INITIAL - ENVIRONNEMENT DE LA DECHARGE
3.1 - Situation géographique et raorphologie du site
Le site de la décharge de Cul-de-Sac s'étend sur le
versant Est du mont Red-Rock, dans une ravine débouchant dans la
baie des Grandes Cayes juste au Sud d' Eastern Point. On y accède
à partir de Cul-de-Sac pour une piste longeant, verfc le Nord, la
baie de Cul-de-Sac, puis la baie des Grande Cayes (voir figures 1
et 2) .
La décharge propreraent dite s'étend sur le replat de la
ravine limitée au Nord et au Sud par deux crêtes du Mont Red-
Rock. La pente moyenne au niveau de la décharge est de 7 % ; la
pente des versants atteint elle 30 %. La partie aval du site for¬
me une dépression séparée de la mer par un cordon sableux.
3.2 - Géologie
La géologie du site a été étudiée avec précision lors
de l'étude de faisabilité réalisée par le B.R.G.M. en Février
1987 pour le compte de la SEMSAMAR (rapport BRGM N° 87. GLP. 029
"Etude de faisabilité de la décharge de Cul-de-Sac - Ile de
Saint-Martin - Guadeloupe - Etude géologique et hydrogéologique).
Nous rappelons ici les principales observations et conclusions
utiles à l'étude d' impact.
3.2.1 - Cadre géologique
Saint-Martin est un des éléments émergé du banc
d'Anguilla, haut fond s'étendant sur 4.600 km2 à environ 50 m de
profondeur .
L'île est essentielleraent constituée par des formations
sédimentaires recoupées par des intrusions diverses. La géomor¬
phologie de l'île est dominée par la présence d'une épaisse
série, dite "formation de Pointe Blanche", d'âge éocène
supérieur, qui donne la plupart des monts de la partie est. Cet¬
te forraation est recoupée par d'importantes intrusions magmati¬
ques et filoniennes.
Dans la zone nord-est qui nous préoccupe les forraations
3
B.R.G.M.
plan de situation
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FIGURE 1 ee GLP
ÉTUDE D; IMPACT.DE LA DÉCHARGEDE CUL-DE-SAC (Saint-Martin)ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET GEOTECHNIQUE
plan du siteiECHELLE 1 / 5000
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Bassin versant.ââ GLP
sédimentaires éocènes sont représentées par une série marno-
calcaire épaisse et bien stratifiée bien visible à Estern Point.
Les intrusions oligocènes sont représentées principalement par
des formations raicrodioritiques et des diorites quartzifères cor¬
respondant aux différents terraes du matériel granodioritique
ayant intrude les forraations éocènes à l'échelle de l'île.
En relation avec cette intrusion raagraatique se sont mises en pla¬
ce des formations filoniennes en couches, représentée par des
andésites, en concordance avec la stratification de l'encaissant
éocien.
Toutes ces formations, décrites par Alain de REYNAL de
SAINT-MICHEL (1966), se retrouvent aisément à l'échelle du site,
à la faveur de nombreux affleurements.
3.2.2 - Géologie du site
r
3.2.2.1 - Données structurales
La ravine qui sert de réceptacle à la décharge est si¬
tuée sur la limite structurale, probablement faillée, entre deux
ensembles très différents.
Au Nord se trouve l'épaisse série marno-calcaire sili¬
cifiée et intrudée d'andésite forraant toute la crête descendant
jusqu'à Eastern Point.
Au Sud, les formations de diorites quartzifères et de
microdiorite forment l'ensemble du massif, de Cul-de-Sac au Mont
Red-Rock. Elle forme en particulier la crête sud camouflant la
décharge, sur le flanc de laquelle a été creusée la tranchée de
drainage sud.
La limite structurale de ces deux forraations est sans
doute faillée, córame l'indique la rupture de pente très rectili¬
gne entre Red-Rock et Eastern Point.
3.2.2.2 - Formations de surface,
Cette situation a été favorable au creusement d'une ra¬
vine profonde et à l'accumulation de formations superficielles
meubles relativement épaisses, comparativeraent aux zones alen¬
tours où l'épaisseur de sol ne dépasse pas un raètre.
L'épaisseur de formations superficielles croît des
bords vers l'axe de la ravine. Cet épaississement serable progres¬
sif de la tranchée sud (environ 30 cm) à l'axe de la ravine
(environ 3 m dans la fosse n" 2).
Les forraations sont assez homogènes horizontalement
comme ie révèlent les analyses granulométriques effectuées sur
des échantillons moyens issus de chacune des fosses.
Verticaleraent , la différenciation est également peu prononcée.
Seule la fosse n" 2, sur l'axe de la ravine laisse apparaître un
horizon plus argileux et plus pauvre en cailloux entre 1,50 et
2,10 mètres de profondeur. Sinon, la taille des blocs décroît
progressivement de base en haut et le rapport argile / sable ne
présente pas un gradient prononcé.
3.3 - Hydrologie
3.3.1 - Description du bassin versant
'
Le bassin versant de la ravine sur laquelle est instal¬
lée la décharge s'étend sur le flanc est du mont red-Rock. Il a
une superficie de 0,375 kra2 . Il a une corapacité élevée
(coefficient de Gravelius : K = 1,05). La distribution des alti¬
tudes révèle un profil de pente soutenu et régulier, caractéris¬
tique d'un bassin peu évolué.
3.3.2 - Conditions pluvioraétriques moyennes
L'île Saint-Martin est réputée pour son ciiraat
ensoleillé, sec, présentant peu de variations saisonnières. Les
précipitations à Cul-de-Sac sont les plus faibles enregistrées
sur les dépendances guadeloupéennes. La précipitation annuelle
raoyenne est de 690 rara, La mois le plus pluvieux. Octobre, a des
précipitations inférieures à 100 mm, ce qui donne, pour vingt
jours de pluies, une précipitation journalière inférieure à 5 mm.
3.3.3 - Conditions pluviométriques extrêmes
Les précipitations moyennes exceptionnellement faibles
ne doivent pas faire oublier que Saint-Martin est soumis périodi¬
quement à des pluies cycloniques dont les quantités peuvent at¬
teindre 300 ram/j (cyclone Eloïse mesuré le 14 Septerabre 1975 à
Marigot ) .
Tout diraensionneraent d'ouvrage s ' intéressant aux débits
maximaux doit prendre en compte ces phénomènes extrêmes.
Une étude de la pluviométrie et des écoulements durant
le cyclone Eloïse, qui a été faite à l'occasion de l'étude de
faisabilité, nous a permis d'obtenir une estimation du débit de
crue de période de retour 10 ans dans la ravine de la décharge.
Nous obtenons un débit de crue de 7,5 mS/s pour ie cyclone
Eloïse. Nous pouvons distinguer la part de l'eau arrivant direc¬
tement par la ravine en amont de la décharge, l'exutoire corres¬
pondant draine 0,25 km2. Nous obtenons donc 5 m3/s arrivant di¬
rectement par la ravine en amont de la décharge et 2,5 m3/s arri¬
vant par les versants nord et sud de façon plus ou moins
canalisée .
La précipitation extrême du cyclone Eloïse (300 mm/j)
correspond à une période de retour d'environ 30 ans. A Marigot,
la pluie extrême journalière de période de retour 10 ans est 225
mm/j, soit 25 % de moins que la pluie d'Eloïse (14-09-75). Ceci
n'implique pas que l'intensité, et avec elle le débit de pointe,
décroissent dans les mêmes proportions.
Les valeurs de 6 à 7 m3/s peuvent être retenues comrae
estimation du débit instantané de crue de période de retour 10
ans .
3.3.4 - Vents
Le site de la décharge est situé sur un versant "au
vent" et subit un vent régulier de l'Est pouvant atteindre excep¬
tionnellement la vitesse de 10 m/s (38 km/h). Un vent saisonnier
du Sud-Est s'établit pendant une courte période de l'hivernage.
3.4 - Hydrogéologie
L'objectif de l'étude hydrogéologie est de faire la
synthèse des données issues des études géologiques, hydrologiques
et des essais de percolation "in situ" qui ont été réalisés à
l'occasion de l'étude de faisabilité, afin de caractériser le
comportement hydraulique du sol sur le site de la décharge.
3.4.1 - Structure
La prospection géologique a permis de mettre en éviden¬
ce une forraation superficielle meuble d'épaisseur supérieure à
trois raètres dans l'axe de la ravine. Des essais de percolation
effectués sur le site ont révélé une perraéabilité de l'ordre de
lO^ ra/s. On a donc affaire à un terrain de forte perméabilité. On
note une légère diminution de la perraéabilité sur l'axe de la
ravine, par rapport aux bordures. La perraéabilité peut être consi¬
dérée corarae homogène à l'échelle du site.
3.4.2 - Comportement hydraulique
Dans ce contexte, les phénomènes de ruissellement sont
très limités. Bien que 1 ' inf iltation potentielle soit importante,
la quantité des précipitations ne permet pas l'établissement d'un
écoulement souterrain perraanent. L'infiltration est essentielle¬
ment verticale jusqu'à la nappe dont la cote ne doit pas être
très supérieure à la mer (aucun niveau d'eau n'a été mis à jour
dans les fosses de prospection).
Compte-tenu de la faiblesse de l'alimentation la nappe
éventuelle est très certainement salée.
Quelques remarques concernant la géoraorphologie et no¬
tamment les traces d'érosion superficielle permettent de faire le
lien entre les caractéristiques hydrogéologiques du terrain et le
régime pluviomètrique.
Les traces d'érosion dues au ruissellement sont très
peu marquées. L'axe de la ravine, en amont, n'est marqué que par
un amoncellement de pierres sans surcreuseraent . La dune littorale
est continue, ce qui indique que même pendant les orages les plus
intenses, il ne se met en place aucun ruisseau continu du haut de
la décharge à la mer. Même les remblais, réceraraent mis en place,
ne portent pas de trace de ravinement intense.
Bien évidemment, ces considérations n'ont de valeurs
que pour des précipitations moyennes. En condition cyclonique, le
comporteraent du bassin est totaleraent différent. Si l'évapotran¬
spiration et l'infiltration évacuent la presque totalité de l'eau
en période normale, leur fait devient négligeable durant les
crues. Les 7 m3/s estimés pour le débit instantané de crue (T -
10 ans) doivent être évacués entièrement par écoulement de
surface.
3.5 - Milieu vivant
3.5.1 - Végétation
Si la végétation sur le site même de la décharge se li¬
mite à une partie rase et à quelques gomraiers, les alentours pro¬
ches accueuillent une végétation diversifiée. Elle est caracté¬
ristique d'une forêt xérophile sur roche volcanique de basse
altitude. La forêt qui couvre le versant est constituée principa-
leraent de Gorararaiers rouges (Bursera Siraaruta), Crotón flavens et
Merisier. La crête qui descend jusqu'à Eastern Point est particu¬
lièreraent riche en cierges ( Cephalocereus Nobilis), Tête à l'An¬
glais (Melocactus intortus ) , raquettes (Opuntia) (cf. photo n"
6) .
La zone du cordon sableux est fixée par une importante
végétation pionnière, (Patate bord de mer. Pois bord de mer, spo-
robole de Virginie) ainsi que par une végétation arbustive à Gom¬
mier rouge, Raisinier et Mancenil 1 ier .
3.5.2 - Faune sauvage
La faune locale est représentée principalement par les
oiseaux marins : Frégates et Pélicans. Nous n'avons observé aucu¬
ne faune mammifère ou reptilienne sauvage.
3.5.3 - Elevage
r.
Les alentours de la décharge constituent des sites de
pâturages privilégiés, occupés par des troupeaux d'ovins et de
caprins .
La présence d'excrément atteste du passage du bétail
sur le site raêrae de la décharge, l'accès de la décharge étant li¬
bre à l'entrée, et la clôture étant localement endommagée. Un
passage anti-bétail (constitué de tuyaux horizontaux posés sur
une fosse) a été mis en place à l'entrée du chemin d'accès, au
niveau de la baie du Cul de Sac. Sa fonction est d ' erapêcher le
bétail de sortir de la propriété, mais certainement pas de l'em¬
pêcher d'entrer sur le site de la décharge !
Deux mares situées à l'aval du site de la décharge ser¬
vent d'abreuvoir pour le bétail. Ces raares sont directement mena¬
cées par les ruissellements issus de la décharge.
3.5.4 - Milieu marin
Quoique le milieu marin ne doive pas être directement
touché par les effets de la décharge dans l'hypothèse d'une ex¬
ploitation contrôlée, sa proximité et le manque de contrôle ac¬
tuel le rendent très vulnérable.
La baie des Grandes Cayes qui s'étend au Sud d' Eastern
Point est un milieu peu profond, ouvert et agité. Un iraportant
complexe récifal, avec faune et flore associées, s'y est dévelop¬
pé à la faveur de 1 ' hydrodynamisrae agité et de l'absence d'apport
de sédiraent.
Cet écosystème peut être menacé non seulement par les
pollutions chimiques mais aussi par les rejets de matériaux argi¬
leux dans les eaux de ruissellement (boue créé par les travaux
d ' aménageraent .
8
3.6 - Environnement humain
La population de la partie française de Saint-Martin
est concentrée principalement dans les localités de Marigot, de
Quartier d'Orléans et de Grand case.
La décharge est donc relativement bien placée pour la
desserte des zones habitées, quoique un peu éloignée des Terres
Basses .
Les distances approxiraatives aux localités sont :
Cul de Sac : 3 . km
Grand-Case : 6 kra
Quartier d'Orléans : 7 kra
Marigot : 12 kra
Terres Basses : 20 km
La vocation touristique de Saint-Martin rend le peuple¬
ment de l'île variable selon les saisons. A la population rési¬
dente estimée à 12.000 habitants en 1987 vient s'ajouter une im¬
portante population touristique.
L'environnement humain à proximité du site est très fa¬
vorable à la mise en place d'une décharge.
La première habitation est située à Cul-de-Sac à 3 kra,
le coraplexe touristique d'Anse Marcel (à 1,5 kra à vol d'oiseau
est coraplètement isolé de la décharge par le Mont Red-Rock.
Aucun aménagement touristique n'est prévu à moyen terme
dans la partie nord de la Baie des Grandes Cayes, le site étant
classé en zone NC (zone "non constructible", cf. Plan d'Occupa¬
tion des Sols ) .
MISE EN CONFORMITE DE LA DECHARGE
Le cycle de vie habituel d'une décharge contrôlée d'or¬
dures ménagères coraprend, dans l'ordre, les phases suivantes :
- Etude de faisabilité,
- Constitution d'un dossier d'autorisation (une étude d'impact),
- Travaux d ' araénageraent et déraarrage de l'exploitation,
- Exploitation routinière,
- Remise en état du site.
Dans le cas de la décharge du Cul-de-Sac, l'énorme
croissance de la production d'ordures depuis les dernières années
sur l'ensemble de la partie française de l'île de Saint-Martin,
font que ce site a dû être utilisé avant l'autorisation officiel¬
le d'exploitation en décharge contrôlée.
Les problèraes créés par cette situation proviennent du
fait que l'exploitation et l'entretien de cette décharge ont été
entrepris sans les dispositions rainiraales pour satisfaire à la
régleraentation en vigueur.
Nous nous intéresserons principaleraent aux actions vi¬
sant à liraiter 1 ' irapact de l'exploitation sur 1 ' environneraent ,
laissant au Maître d'oeuvre le soin de spécifier de façon plus
complète les techniques d'exploitation, de gestion et de contrôle
de la décharge.
4.1 - Mode d'exploitation actuel
Le mode d'exploitation actuel consiste en un stockage
en masse sans aménageraent. Le terrain n'a pas été préparé pour
accueillir les déchets. Aucun casier n'a été creusé, aucun raaté-
riau de couverture n'est disponible pour recouvrir les déchets.
Il n'est effectué ni tri, ni compactage des différentes ordures.
Une clôture a été mise en place, sur une partie seule¬
ment de la périphérie de la décharge. Les aménagements concernant
l'entrée de la décharge (portail à fermeture, zone d'accueil des
particuliers, panneau d'information) sont inexistants.
10
La piste d'accès, récemment retracée, est de qualité
satisfaisante, bien qu'une partie localisée très près de la mer
soit, menacée par l'érosion.
L'impact actuel de la décharge sur l'environnement est
donc très iraportant.
Les nuisances imraédiates sont causées principalement
par les odeurs des déchets non traités, par les fumées issues des
feux incontrôlés et par les déchets éparpillés un peu partout à
l'intérieur et sur les abords du site.
L' iraportance de 1 ' irapact visuel, dépend bien évideraraent
de la sensibilité de chacun (photo n" 3).
Bien plus important est l'impact de l'exploitation ac¬
tuelle sur la vie future de la décharge. En effet, 1 'aménageraent
préliminaire de la décharge est rendu très difficile par l'encom¬
brement du sol.
Compte-tenu des quantités en place et de l'accroisse¬
ment des dépôts, il est urgent de traiter et d'aménager le site
avant d'atteindre une situation de détérioration irréversible. Si
aucune action d'urgence n'est prise, l'extension du tas d'ordures
rendra pratiqueraraent irapossible le creuseraent des casiers tels
qu'ils ont été prévu durant l'étude de faisabilité (photo n" 4).
4.2 - Travaux de raise en conformité
Ces travaux concernent essentiellement les travaux
d' assainisseraent visant à liraiter le ruisselleraent, la raise à
disposition du raatériau de couverture, l'exécution des casiers et
1 ' aménagraent des voies de circulation.
Nous insisterons sur les aspects relatifs aux impacts
sur l'environnement.
4.2.1 - Travaux hydrauliques
Il faut absolument faire la distinction entre le réseau
de drainage périphérique et le système de drainage interne.
Le premier a pour rôle d'empêcher l'eau de ruisselle¬
ment venant des côtés de pénétrer sur le site de stockage des
déchets .
Le second a pour rôle d'évacuer la pluie tombée sur les
casiers afin d'éviter toute eau stagnante.
11
Ces deux réseaux doivent rester indépendant .s .
Le système de drainage interne sera mis en place à
l'occasion du creuseraent des casiers.
Le drainage périphérique peut être réalisé dès à
présent .
4.2.1.1 - Drainage périphérique
Un collecteur recueillant les eaux de la ravine en
amont du site sera raccordé à une buse de gros diamètre (0 1000)
mise en place dans l'actuelle tranchée nord, et prolongée jusqu'à
la limite aval du site de décharge.
Une nouvelle tranchée de drainage sera creusée sur la
liraité nord du site à 1 ' eraplaceraent de la bordure finale du mas¬
sif de stockage.
La buse et les tranchées périphériques ne devrons :
- ni s'écouler à l'intérieur du site
- ni capter les eaux issues des casiers.
L'évacuation de cette eau canalisée pourra se faire di¬
rectement à l'aval du site, le sol présentant une capacité d'in¬
filtration suffisante, soit éventuellement aliraenter les abreu¬
voirs existants.
4.2.1.2 - Drainage des casiers
Le drainage des casiers doit être rais en place en fin
de phase de creuseraent, avant l'édification de la digue.
Une buse en PVC ajouré vers le haut sera raise en place
dans un raassif d' enrocheraent et de gravier.
Les différents drains disposeront d'une pente rainiraale
de 2 % et convergeront vers un bac décanteur. Le trop plein du
bac décanteur sera évacué dans un puits filtrant situé juste en
aval .
Nous insistons sur 1 ' iraportance de 1 ' indépendance des
deux réseaux de drainage.
On prendra garde à ce que les abreuvoirs à bétail ne
soient pas menacés par ces effluents (photo n° 6) .
12
4.2.2 - Préparation des casiers
Les premiers casiers seront creusés dans la zone aval
du site.
Cette zone doit donc tout d'abord être nettoyée ; les
ordures qui s'y trouvent étant temporairement repoussées vers
1 ' amont .
Les casiers seront creusés jusqu'à leur profondeur
finale. Le raatériau extrait sera stocké dans le coin nord-est du
site (voir figure 3).
Les systèraes de drainage des casiers (voir paragraphe
2.2.1.2) seront mis en place.
La première phase d'édification de la digue pourra
alors être entreprise.
Dans cette situation, une exploitation adéquate de la
décharge pourra comraencer.
4.2.3 - Traitement des ordures déjà accumulées
Avant que la décharge entre dans sa phase d'exploita¬
tion de routine, il faut traiter le volume d'ordures accuraulées
dans la zone araont (voir photos n" 3 et 4).
Corapte-tenu de l'importance de ce stock, de la persis¬
tance des apports quotidiens et de l'urgence de la raise en
conformité, des moyens exceptionnels doivent être mis en place
pour que cette phase soit la plus rapide possible.
Cette phase doit se terminer par le nettoyage complet
de la zone araont, où seront creusés de nouveaux casiers, perraet-
tant d'extraire ef fectiveraent les raatériaux de couverture situés
dans l'axe de la ravine.
4.3 - Mode d'exploitation approprié
Là encore nous n'insisterons que sur les aspects direc-
teraent liés à l'environnement.
13
Fig. 3 SCHÉMAS DES DIFFÉRENTES PHASES D'AMÉNAGEMENT
Amont
WNettoyage de la zone qvqI
Aval
E
Préparation des casiers
Traitement des ordures existantes
stock
k:s
drainage
Nettoyage de la zone amont
Apport quotidien
Préparation des casiers amonts
tock
Etat final
reboisement
B.R- G- M. âS GLP 004
Lorsque la décharge sera de nouveau conforme, (lorsque
le traitement se limitera à l'apport quotidien), les dispositions
adéquates devront être prises pour ne pas recréer la situation
actuel le .
La première disposition concerne le contrôle et le tri
des ordures entrant sur le site. Les objets ne pouvant pas être
compactés (carcasses de voitures, etc, ..) seront mis à l'écart
en vue d'un traiteraent particulier.
La seconde disposition concerne le respect des lieux de
dépose des ordures, tant par les entreprises de collectes que par
les particuliers. Les ordures doivent pouvoir être traitées
iraraédiateraent, ne pas occuper les zones de stockage de raatériau
de couverture et ne pas souiller les voies de coramunication.
Un passage anti-bétail, tel que celui qui a été instal¬
lé à l'entrée du chemin d'accès, devra être mis en place à l'en¬
trée du site de décharge.
Compte-tenu des limites de capacité de la décharge et
de la faible réserve de raatériau de couverture l'exploitant devra
observer une rigueur draconienne en ce qui concerne le
corapactage .
Le raatériel adéquat, préconisé par le raaître d'ouvrage,
devra être en service en perraanence.
En effet, des insuffisances ou des irrégularités dans
le corapactage peuvent se traduire par une impossibilité de stoc¬
ker la masse d'ordures prévue, raais surtout, peuvent engendrer
des problèmes de tassement différentiel préjudiciables à la remi¬
se en état du site.
Enfin, la gestion du matériau de couverture doit être
faite de façon rationnelle.
On s'assurera, lors de la phase de mise en conformité
et de creusement des casiers, que le volume de raatériau raeuble
situé dans l'axe de la ravine est extrait de façon optiraale. Cet¬
te réserve, estimée à 30.000 m3 lors de l'étude de faisabilité,
est actuel leraent sous les ordures.
La zone de piémont situé dans la partie nord du site
pourra fournir un volurae de raatériau suppléraentaire, mais son ex¬
ploitation doit être faite avec l'attention nécessaire pour pro¬
téger topographie et végétation sur le versant (voir "effet sur
1 ' environnement" ) .
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5. EFFETS SUR L'ENVIRONNEMENT
Ce chapitre a pour objectif de décrire les effets de la
décharge sur l'environnement durant la phase d'exploitation rou¬
tinière (et conforme à la régleraentation). On part de l'hypothèse
que la raise en conforraité du site a été exécutée avec succès.
Le bilan des nuisances permettra de définir les mesures
compensatoires à adopter pendant l'exploitation et durant la pha¬
se de remise en état du site.
5.1 - Eaux
Compte-tenu de la perméabilité moyenne des terrains
d'accueil, une pollution locale des eaux souterraines est inévi¬
table (sinon par une étanchéf ication artificielle des casiers).
L'absence de nappe exploitable de fort gradient d'ècou¬
leraent liraité 1 ' irapact de la décharge sur les eaux souterraines.
Toutefois, les pollutions agressives (produits chimi¬
ques toxiques : arsenic, plorab, mercure) risquent d'avoir un ef¬
fet très néfaste sur le milieu marin proche. L'absence de sédi¬
mentation argileuse rend très vulnérable la baie des Grandes
Cayes .
Les eaux de ruisselleraent traversant le site de la dé¬
charge ne constitueront pas une source de pollution si les amé¬
nagements adéquats sont réalisés. On veillera à l'évacuation des
eaux du bac de décantation et à la protection (ou la suppression)
des raares servant d'abreuvoirs.
5.2 - Morphologie du site
La raise en place de la décharge entraîne une raodifica-
tion non négligeable de la topographie.
Toutefois, une pente artificielle peut être facileraent
reconstituée par la raise en place du raassif "ordure + matériaux
de couverture" .
Le prélèvement de raatériau sur le piedmont du versant
nord peut affecter grandement la topographie si l'exploitation
n'est pas planifiée.
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La création de front de taille dans les matériaux meu¬
bles peuvent se traduire par des phénomènes de ravinement.
5.3 - Paysage
L'impact visuel de la décharge est exceptionnellement
faible. En effet, la décharge reste invisible jusqu'au petit col
situé à 50 mètres de l'entrée. Elle est notamment complètement
invisible du bout de la presqu'île fermant la baie des Grandes
Cayes au Sud (voir photo n° 1).
Tous les endroits d'où l'on peut voir la décharge
(somraet du Mont red Rock, Eastern Point, etc..) sont difficile-
raent accessibles et ne constituent pas des sites à vocation
touristique .
Gardons-nous d'oublier les paysages vus du large ou
d'avion qui justifient à eux seuls un araénageraent du site.
5.4 - Nuisances liées au vent
Retenons seulement :
- le bruit
- les odeurs
- les éparpillements de déchets.
Les fumées ne doivent plus constituer une nuisance en
phase d'exploitation normale, le brûlage des déchets étant inter¬
dit par la législation dans les décharges contrôlées.
Compte-tenu des vents dominant d'Est (voir paragraphe
3.3.4), ces nuisances seront très limitées, le site étant circons-
.crit de reliefs au Nord, à l'Ouest et de façon moins nette au
Sud.
Le Mont Red-Rock protège efficacement des odeurs et du
bruit, l'important coraplexe touristique situé à l'Anse Marcel.
Notons que les odeurs actuelles dues à l'absence de recouvrement
sont très importantes et devraient diminuer afin d'assurer un
confort rairainum au personnel de service et aux particuliers ve¬
nant déposer leurs déchets (sans quoi ceux-ci ont toutes les
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chances d'être rais en place sur le cherain d'accès...)
5.5 - Effet sur la circulation
L'emplacement choisi pour la décharge ne contribue pas
à gêner la circulation de façon particulière.
Seule la localité de Grand-case est concernée par le
trafic lié à la décharge.
Le respect des heures de collecte suffira à limiter
l'impact sur la circulation.
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6. RAISONS DU CHOIX DU SITE
Les raisons prévalant au choix de ce site sont raulti-
ples :
- 1 ' insularité et la vocation touristique de Saint-Martin rendent
très rares les sites araénageables en décharge,
- l'épaisseur de raatériau de couverture, la topographie bien
adaptée sont des faits exceptionnels dans cette zone,
- le principal argument pour le choix de ce site est sa situation
très retirée et son caraouflage exceptionnel (voir photo n° 1).
La présence de la décharge ne reraet pas en cause l'uti¬
lisation future de la Baie des Grandes Cayes à des fins
touristiques .
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MESURES COMPENSATOIRES
7.1 - Protection des eaux
Corapte-tenu de l'absence de nappe exploitable, les eaux
souterraines ne sont pas directement menacées par les pollutions
classiques. Toutefois, les produits chimiques agressifs, théori¬
quement interdits sur ce site de décharge, peuvent polluer le rai¬
lieu marin après avoir transité par la nappe. On veillera donc au
contrôle des produits introduits dans la décharge.
Beaucoup plus vulnérables sont les eaux de
ruissellement. Les aménageraents devront être exécutés pour dé¬
tourner les eaux venant de l'araont du site ainsi que pour canali¬
ser et traiter les eaux issues de la décharge (voir paragraphe
2.2.1) .
7.2 - Protection contre l'érosion
La lutte contre l'érosion consiste en la réalisation de
travaux hydrauliques adéquats (voir paragraphe 2.2.1) et dans la
réalisation d'ouvrage en terre de qualité.
On veillera donc à la bonne réalisation des casiers, de
la digue, et des pistes d'accès.
7.3 - Protection du site et du paysage
La digue lorsqu'elle aura atteint sa hauteur finale,
sera couverte de végétation (herbacée et arbustive) afin d'amé¬
liorer sa stabilité et de camoufler la zone de stockage.
En fin d'exploitation, la dernière couche de matériau
de couverture sera suffisamment épaisse et de bonne qualité pour
permettre le développeraent de la végétation. En effet, l'iraper-
raéabilité engendrée par les déchets corapactés et la chaleur déga¬
gée par la décoraposition des raatières organiques peuvent gêner le
reboisement .
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7.4 - Protection contre les odeurs
La lutte contre la production d'odeurs nauséabondes
doit être menée par un recouvrement journalier des ordures.
L'exploitant devra prévoir d'avoir toujours la quantité
de matériau de recouvrement disponible.
7.5 - Salubrité des véhicules
Compte-tenu de la longueur de la piste d'accès et de
l'absence d'eau sur le site, le nettoyage des roues de camions ne
semble pas indispensable.
On veillera à ce que les bennes soient hermétiques et
bien diraensionnées afin que des ordures ne soient pas seraées sur
les routes.
7.6 - Protection contre les animaux
On empêchera l'entrée du bétail sur le site de la dé¬
charge en installant un passage anti-bétail à l'entrée mêrae du
site (et non en bout de piste d'accès) et en réparant la partie
endoraraagée de la clôture.
7.7 - Protection contre les dépôts sauvages
L' araénageraent d'un site d'accueil pour les
particuliers, accessible mêrae aux heures où la décharge est
ferraée, contribuera à liraiter les dépôts d'ordures le long de la
piste d'accès.
Ce site doit être entretenu et les ordures traitées
quotidienneraent .
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Décharge (camoufle*)
Mont Red Rock
VUE GÉNÉRALE DU SITEvue de la pointe au Sud de la baie des Grandes Cayes
N* 1
VUE GÉNÉRALE DU SITE
vue d'Eastern Point
N" 2
Versant Nord Eastern Point
N°3
MASSE D'ORDURES NON TRAITÉES
vue de la piste sur le s i t e .
Axe de la ravine
t Versant Nord
ZONE AMONT
Axe de la ravine
Crête Sud Cxête Nord
N-5
VUE GÉNÉRALE DE LA RAVINEvue de l'Est
Eastern Point Mare (abreuvoir)
N # 6
LIMITE AVAL DU SITE, CRÊTE D'EASTERN POINT ET CORDON LITTORAL