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www.comptoirlitteraire.com André Durand présente Jean-Paul SARTRE (France) (1905-1980) Au fl de sa !"#rap$e s%nscr&ent ses 'u&res u s"nt résuées et c"entées (surt"ut *’La nausée’’, ‘’Les mouches’’, ‘’Huis clos’’  et *’Les mots’’ )+ ,"nne lecture 1

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    www.comptoirlitteraire.com

    Andr Durand prsente

    Jean-Paul SARTRE

    (France)

    (1905-1980)

    Au fl de sa !"#rap$e s%nscr&ent ses 'u&resu s"nt rsues et c"entes

    (surt"ut *La nause, Les mouches, Huis closet *Les mots)+

    ,"nne lecture

    1

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    Issu dune grande famille de la bourgeoisie protestante librale, n quelques mois avant la mort deson pre dont il ne garda quune photo jaunie, lev dans un univers protg par une mre humble etun grand-pre mgalomane (parent du docteur Schweiter!, il fut un enfant culturellement cho",entour de livres mais dcouvrant trs t#t le sentiment de sa $btardise(le sentiment d%tre de trop!,

    le&prience de la $mauvaise foi, a"ant conscience de jouer par sa conduite cabotine les attitudes deladulte' n frquentant le cinma de son quartier, enfant, il con)ut le coeur de son travail * venir etqui serait de montrer $le vritable lien des hommes, l'adhrence+'

    dmis directement en huitime au l"ce ontaigne, il fut, comme il le raconta dans .Les mots,rtrograd ds sa premire dicte en classe de di&ime pour avoir crit / $Le lapen ovache me leten+ ($0e lapin sauvage aime le th"m+! 1ais il devint un adolescent intellectuel et ambitieu& qui prenait 2ietsche pour modle et sa phrase$Deviens qui tu espour devise' Il passa du l"ce 3enri-I4 (5657! * celui de 0a 8ochelle (5659!, o: ilrencontra ;aul 2ian' >!

    2ouvelle

    ?n professeur arrivant en province na de cesse de copuler avec une rachitique'

    @ommentaire

    Sartre " manifeste dj* son horreur fascine des corps dans leur facticit, son obsession de la laideuret de la beaut'

    =================================================================================

    Jsus la chouette, professeur de province(56>>!

    8oman?n professeur de province est victime de chahuts jusque sur sa tombe aprs son suicide'

    @ommentaire

    An sent dj* le romancier de BLa nausequi labore son approche du $ralisme critiquesurtout *lgard du comportement des bourgeois de province, des lites socialistes'

    =================================================================================

    vec ;aul 2ian, * partir de 56>C, Sartre suivit les cours de lDEcole 2ormale Suprieure' Il s" lia *8a"mond ron, aurice erleau-;ont" et, surtout, Simone de Feauvoir quil appela le castor(jeude mots sur Feauvoir et $beaver, $castor en anglais!' vec ses condisciples, il semplo"a *critiquer les valeurs et les traditions de sa classe sociale, cette bourgeoisie quil jugeait trop sGredelle, de sa scurit, de ses devoirs et encore plus de ses droits' 2ietsche tait toujours son maHtre aussi la volont de puissance, le surhomme, se dessinent-ils dans les crits du normalien /

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    Une dfaite(56>9!

    8oman

    Jrdric est un jeune homme de vingt-trois ans qui fait des tudes de philosophie et que 8ichardArgante, compositeur et crivain clbre, engage pour quil donne des le)ons * ses filles' Il devient lemaHtre * penser de Jrdric qui lui fait part de son dsir de devenir crivain en mariant la philosophieet le roman' @osima, la femme de 8ichard, a des allures de petite fille, vit dans limaginaire et aimeles contes de fes' Jrdric sprend de cette femme fatale et m"strieuse qui le d)oit cruellement,comme le d)oit aussi 8ichard'

    @ommentaire

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    comme si celui-ci sDtait transform en animal vivant' 0e monde inanim des choses provoque en luiune impression dDcRurement doucetre, de nause' ?n aprs-midi, aprs sD%tre e&aminlonguement dans la glace de sa chambre dDh#tel, il perd le goGt de lui-m%me, ne se reconnaHt pas'@omme une nouvelle nause sDannonce, il se rfugie au caf, BLerende&vous des cheminots,dontlambiance est le seul rempart quDil ait russi * opposer * cette agression, la musique et lDatmosphrebru"ante semblant le protger' Il passe par une srie de dsillusions et se demande m%me sDil nDestpas en train de devenir fou' 0es m"thes rassurants qui justifiaient son e&istence sDeffondrent les uns

    aprs les autres dans la drision' ais ces dsillusions sont autant de dm"stifications' 0Dillusion desaventures se dissipe' Simple leurre aussi que les moments parfaits que son ancienne amie, nnie,prtendait crer' P la bibliothque, son tude sur onsieur de 8ollebon le laisse indiffrent d)u parles rsultats h"pothtiques de son travail, il carte la narration historique et observe plut#t les autreslecteurs et plus particulirement lDutodidacte' @e clerc de notaire, hros grotesque de la culture, a laparticularit de vouloir lire s"stmatiquement tous les livres de la bibliothque municipale en ensuivant lDordre alphabtique' Tuant au& gens de bien, qui se figurent avoir trouv leur place dans lasocit et loccupent avec bonne conscience, qui sont engoncs dans leur respectabilit arrogante,qui paradent * la sortie de la messe ou au muse de Fouville, ils sont dmasqus par le narrateur quivoit en eu& des $salauds( Il rompt tous ses liens avec cette socit mesquine, conventionnelle,touffante, pour mettre * nu lDe&istence' SDil lui arrive de se laisser aller * quelque l"risme, sese&altations passagres se brisent vite / lDhorreur de la nature et du monde lDemporte et la nause le

    poursuit' Uout en effet est de trop, les hommes comme les choses dDobscures menaces psent sur laville, et des prolifrations monstrueuses surgissent des campagnes environnantes' Il se sent de plusen plus mal * lDaise devant lDe&istence des choses puis devant sa propre e&istence soumise au regarddes autres et il la ressent progressivement comme $une mollesse, une faiblesse de l')tre' Sil pense* se tuer, il dcouvre que son suicide lui-m%me serait dpourvu de sens / il se sentent $en tropdansun monde $trop plein' 0e dimanche, il sDessaie * lDaventure des promenades sur la jete, mais lavraie mer est froide, noire et pleine de b)tes( Uous ces instants mis bout * bout lui font pressentirque le sentiment dDaventure serait tout simplement celui de lDirrversibilit du temps' ?n djeuner aveclDutodidacte, qui ne cesse de lDadmirer, provoque une nouvelle nause' 0es propos du clerc sont sinaVfs, si empreints dDhumanisme et de bonne volont, et surtout dun socialisme sorti tout droit de lalittrature, que 8oquentin ne peut sDemp%cher de le contredire, lui faisant sentir que les gens qui lesentourent ne savent m%me pas quDils e&istent' 0a nause, ce sont les objets qui e&istent, cDest le

    monde qui e&iste sans que les gens ne distinguent la mince pellicule dont se parent les objets et les%tres' 8oquentin per)oit leur ralit, leur e&istence' 8oquentin peut enfin nommer sa nause / cDestlDe&prience de lDabsolu, de lDabsurde irrductibilit du monde car e&ister, cDest %tre l*, gratuitement, etlorsquDon sDen rend compte, on ne peut chapper * la nause' nn", une ancienne amie, lui donnerende-vous * ;aris' Se remmorant le temps pass avec elle, ses mises en scne qui dpouillaientleurs rapports de la banalit de la rptition mais qui les compliquaient aussi, il songe au& momentsparfaits quDelle prtendait crer' Il la retrouve, mais elle ne croit plus au& moments parfaits elle sesurvit et nie la similitude de leur dcouverte'

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    manifestement * remettre en question toutes les formes romanesques' Son livre est plus un rcit *intentions philosophiques quun roman' @est le journal dDun homme sans pass qui ne peut retrouver$le temps perdu, qui est priv * tout jamais de ce qui constituait son essence, qui sveille *le&istence, qui est pitre, timide, vellitaire, cras par la vie des autres comme par la sienne propre,toujours au bord dun dgoGt qui lui fait rejeter les apparences parmi lesquelles il droule dles fastesmdiocres de sa triste e&istence, qui se sent peu * peu happ par les dsillusions, qui volue suivantun double principe / dDune part, la dcouverte mtaph"sique de lDabsurdit de lDe&istence, qui est un

    dfaut de lD%tre, et, dDautre part, la mise en question et la dm"thification de principes tels quelDaventure, lDhumanisme, les instants parfaits, les gens bien pensants, etc'' @e chef-doeuvre du romanphilosophique au QQe sicle illustre cette phrase de BL')tre et le nant / $-ne nause discrte etinsurmontable rvle perptuellement mon corps $ ma conscience' 0e thme sartrien par e&cellencede la fascination de la conscience devant le rel devient la trame m%me du roman et le drameintrieur de 8oquentin dont le journal, * la fois mtaph"sique et satirique, semble tout dtruire' 0adcouverte de lDe&istence que fait 8oquentin, bien que dDordre philosophique, se place dabord sur leplan de la sensation'

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    gouaille, les raccourcis familiers ou argotiques ont leur place' ais la varit des tons est e&tr%me /satire c"nique, dialogues grotesques, vertiges hallucins, cauchemars contr#ls, mditationsmtaph"siques situes dans des cafs ou des jardins publics' 0a fragmentation des scnes et despisodes, dans ce roman enc"clopdique et destructeur, rappelle B4ouvard et 5cuchet' ais leroman flaubertien est ici dsintgr dDune manire plus radicale encore et 8oquentin, diffrent en celades hros de Jlaubert, dcouvre sa libert au terme dDune cascade dDchecs / * lDhorreur du monde, iloppose lDhroVsme de lDcriture'

    @omme lavait dj* fait 8a"mond Tueneau dans .Le chiendent(56NN! / $ ais cette oscillationnDtait quDune apparence en ralit le plus court chemin dDun labeur * un sommeil, dDune souffrance *une mort' NL pages---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Le mur

    2ouvelle de >7 pages

    n spagne, pendant la guerre civile, le narrateur, le prisonnier rpublicain ;ablo Ibieta, pris par lesfranquistes, est enferm avec Uom, de la brigade internationale, et [uan' Uous trois, aprs un brefinterrogatoire qui tait aussi un jugement dont ils nont pas connu la sentence, attendent de connaHtreleur sort' An leur apprend enfin quils sont condamns * mort' ;ablo se sent irrit par ses deu&compagnons' ?n mdecin belge prtend apporter un secours moral au& condamns, mais ne fait

    quaugmenter leur terreur et leur solitude' ;ablo constate avec dgoGt sa panique ph"sique, sapleur, sa sueur' Il se sent trs loin de sa vie passe, il na m%me plus envie de revoir la femme quilaimait, @oncha, de lui parler' 0a pro&imit de la mort lloigne de tout, il a $perdu lillusion d)treternel' P laube, les franquistes emmnent [uan et Uom' ;ablo entend les coups de feu' ?ne heureplus tard, ils viennent le chercher pour linterroger, savoir o: est cach son ami, 8amon Wris' ;ablorefuse de parler, par ent%tement surtout, le sort de 8amon lui tant maintenant indiffrent' nfin, pourse moquer deu&, il leur iindique une fausse cachette, au cimetire' 0es franquistes renoncent *le&cuter, ;ablo se demande pourquoi et apprend par un autre prisonnier qua"ant chang de refuge,il a t trouv * lendroit quil leur avait indiqu Il clate de rire'

    @ommentaire

    0a nouvelle illustre parado&alement le point de vue moral de \ant sur lDautonomie et la responsabilit';ar son mensonge, le personnage est devenu involontairement mais objectivement responsable de lamort de son ami' n fait, il a renonc * son autonomie, notamment en voulant prendre enconsidration les circonstances e&trieures et les consquences de ses actes au lieu dDobserver la loimorale, qui lui commandait purement et simplement de $ne pas mentir' Il nDa russi quD* bafouer * lafois la vracit et lDamiti' 0a situation e&tr%me est assume, conquise, surmonte' 0a nouvelle distille,sur le plan littraire, toute lhorreur dun conte ddgar ;oe'?n film de Serge 8ouillet (56O9! a t tir de la nouvelle, qui nDest pas indiffrent, et Sartre sen estdclar' Il avait demand que le personnage soit incarn par ichel del @astillo, comdien pisodiquemais qui avait $la t)te de lemploi'

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    La chambre

    2ouvelle de NN pages

    P ;aris, un vieu& couple sDinquite de ce que leur fille, ]ve, demeure auprs de son mari, ;ierre, qui,en proie au dlire, doit dans un an %tre devenu compltement dment, et de ce quelle soppose * sonenfermement dans une clinique ps"chiatrique' 0e pre leur rend visite et sDadresse comme * unenfant * son gendre qui refuse de sortir de sa chambre car il se croit victime dune conspiration dont ilsoup)onne parfois ]ve d%tre complice' ;ourtant, aprs son dpart, il rvle quDil sDest moqu de sonbeau-pre' ais il lappelle gathe, voque un sjour * 3ambourg quDils nDont pas fait, voit voler desstatues dont elle feint dDentendre le bourdonnement, se demandant toutefois jusqu* quel point il croit* ses hallucinations, prouvant du remords de ne pouvoir entrer compltement dans son dlire, de n"croire que comme * un jeu alors quil souffre vraiment, sDaffligeant du peu de temps quDil reste * cethomme quDelle aime toujours' lle pense quelle $na plus sa place nulle part, ne pouvant pluspartager le&istence des gens normau&, ne pouvant plus se faire accepter par ;ierre sans feindre lacrdulit' lle sait que son tat ne fera que saggraver cependant, elle est dcide * ne jamais

    accepter quil soit rduit * limbcillit / elle sera pr%te alors * le tuer'

    @ommentaire

    0a nouvelle est, ce qui est e&ceptionnel, divise en deu& parties' 0a focalisation se fait dabord surme

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    @ommentaire

    0e personnage, qui a essa" de donner consistance et ralit * son e&istence par le meurtre gratuit,est 8oquentin devenu fou par e&cs de lucidit'

    ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    ntimit

    2ouvelle de C5 pages

    0ulu est la femme dD3enri qui est impuissant et quDelle trompe avec ;ierre, qui est beau et viril, maisquDelle nDaime pas vraiment, qui veut lDemmener * 2ice' u

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    influenc par le manque dDauthenticit du milieu o: il vit, * partager les convictions et les attitudes des$salauds, comme Sartre appelle ailleurs les bourgeois, qui sDattachent avant tout au maintien delDordre social' 0a mauvaise foi parvient * ses limites e&tr%mes'0e st"le, volontairement gris et dpouill, est dune efficacit magistrale, qui rend saisissantelvolution du personnage'---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    @ommentaire sur le recueil

    n choisissant des personnages marginau& (trois condamns * mort, un fou, un obsd se&uel, unimpuissant et un homose&uel!, Sartre illustre les principales thses de sa philosophie e&istentialiste,les cinq te&tes semblant dire quDil est impossible dDchapper * lDe&istence autrement que par unemauvaise foi qui se fi&e des valeurs elles-m%mes alinantes' 0e recueil a conserv son pouvoir deprovocation, grce * un st"le apparemment neutre et profondment original, et demeure lDun dessommets de IRuvre de Sartre'

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    n 56CL, Sartre, mobilis et terriblement branl par la grande tristesse et la grande amertume de ladfaite, plongea dans le drame dune collectivit' Jait prisonnier et intern dans un camp en

    llemagne, Il participa * la vie communautaire, crivant m%me * la demande de ses amis chrtiens undrame intitul B4ariona^, destin * raliser, le soir de 2o_l, lunion la plus large des chrtiens et desincro"ants' 0es contradictions de son antihumanisme tant ainsi dnoues, il fut conduit *lengagement * gauche'Wrce * un subterfuge, il fut libr en avril 56C5' Uout en participant * la constitution dDun rseau dersistance, il reprit son enseignement et son travail dcrivain, en particulier pour le thtre' 0a scnelui est, en effet, apparu comme le lieu privilgi pour montrer $un caractre en train de se faire, lemoment du choi+, de la libre dcision qui en"a"e une morale et toute une vie , pour e&poser lesthmes gnrau& de sa philosophie, pour rflchir sur la ralit de l%tre, sur les problmes $de la finet des mo1ens, de la l"itimit de la violence, des consquences de laction : des rapports de la

    personne et de la collectivit, de lentreprise individuelle avec les constantes historiques' Sansparvenir toujours * dominer les tentations de la rhtorique et du didactisme, faisant souvent appel au&

    mo"ens classiques du drame bourgeois, ce thtre sest voulu avant tout thtre de la libertconduisant tour * tour le hros vers une solitude aristocratique, la drision ou lvidence de labsurde /=================================================================================

    BLes mouches^(56CN!

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    l'amour, $ la haine, et qui donne avec lui sa terre, sa maison et ses souvenirs( + 0es %tres humains,qui, eu&, ont leurs problmes, semblent des trangers * ce jouvenceau qui nDen a pas' Se sentant loinde la vie, Il envie leur affairement, il voudrait devenir homme parmi les hommes / $8h > s'il tait unacte, voistu, qui me donnt droit de cit parmi eu+(( ' duss3e tuer ma propre mre+' Il voudraitconnaHtre ce contact avec la ralit qui donne son emploi * une libert abstraite il veut se m%ler au&%tres humains, partager la chaleur et la solidarit humaines qui pourraient donner un contenu, uneralit pratique et un terrain dDaction, * la libert il voudrait entrer dans leurs querelles, pour

    transformer le monde en lui donnant le sens quil a choisi' Il faut agir et choisir, mais, vellitaire, ilvacille, il se rsoudrait * quitter rgos sans agir' Ar, rencontrant Electre, qui nest quune servante, et@l"temnestre, il dcouvre quil est le frre de lune, le fils de lautre et dcide de rester * rgos'Electre, qui c#toie le couple criminel, qui a attendu quine ans le retour de ce frre qui serait levengeur et dlivrerait rgos, qui est convaincue de la ncessit de la violence, le pousse * agir' aisle conformisme social intervient alors sous les traits de [upiter / * quoi bon punir un assassinat aussiloign dans le temps, troubler lDordre tabli au nom dDune justice primeX t cDest lDh"pocrisiecache sous cet argument qui le dcide' Il a rclam un signe / $?eus, 3e t'implore : si la rsi"nationet l'ab3ecte humilit sont les lois que tu m'imposes, manifestemoi ta volont par quelque si"ne'+ Ar lemaHtre de lordre tabli a le tort de rpondre trop complaisamment et trop vite par un miracle cettefacilit dessille les "eu& dDAreste sur la lchet humaine / le prtendu dieu nDest que lDimage du besoinde peureuse tranquillit des %tres humains, il est trop aisment dDaccord avec leur crainte et leur

    confort, et Areste, qui est $un bon 3eune homme et une belle me+ mais il " a des limites, sDcrie /$8lors((( c'est a le 4ien

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    se perd et sDenglue, mais rien nDavait prcis les voies de cette ascse, si ce nDest une vigilantelucidit qui risquait de rester purement critique et ngative, vaine en fait car par quel mo"enpouvons-nous nous assurer que nous ne jouons pas un r#le, que nous ne cessons pas dD%trecomdiens' 0e critre sera alors le degr de responsabilit personnelle que nous mettons dans nosactes' Si nos prtentions nous $en"a"ent+ de telle fa)on que nous courions un risque et acceptionsles consquences de nos actions, notre conduite sera authentique'Uelle est la transformation, au cours de la pice, du jeune Areste qui se dfinit par le meurtre quDil

    accomplit, meurtre juste puisquDil sDoppose * lDabus de pouvoir et * la t"rannie'@ette notion allait, par la suite, dominer la morale de Sartre / le sens de la vie humaine est laresponsabilit de lD%tre humain ce nest pas original, mais le mrite de Sartre est de la rappeler avecforce * une humanit qui, prcisment, tout en lDadoptant dans toutes ses thories, sDefforce dans lapratique de lDoublier'---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    @ommentaire de la scne K de lacte II

    $Be suis libre, /lectre+

    C*#%!#( Be suis libre, /lectre A la libert a fondu sur moi comme la foudre(

    /L#2!*#( Libre< oi, 3e ne me sens pas libre( 5eu+tu faire que tout ceci n'ait pas t< 6uelquechose est arriv que nous ne sommes plus libres de dfaire( 5eu+tu emp)cher que nous so1onspour tou3ours les assassins de notre mreC*#%!#( 6ui D'oE viennentelles< #lles pendent du plafond comme des "rappes de raisinsnoirs, et ce sont elles qui noircissent les murs A elles se "lissent entre les lumires et mes 1eu+, et cesont leurs ombres qui me drobent ton visa"e(C*#%!#( Les mouches(((/L#2!*#( /coute >((( /coute le bruit de leurs ailes, pareil au ronflement d'une for"e( #lles nousentourent, Creste( #lles nous "uettent A tout $ l'heure elles s'abattront sur nous, et 3e sentirai mille

    pattes "luantes sur mon corps( CE fuir, Creste< #lles enflent, elles enflent, les voil$ "rosses commedes abeilles, elles nous suivront partout en pais tourbillons( orreur > 3e vois leurs 1eu+, leursmillions d1eu+ qui nous re"ardent(C*#%!#( 6ue nous importent les mouches / $3e ne me sens paslibre+!, appu" par lDimpossibilit du retour en arrire' ;eu * peu, le thme prcis de la libertsDestompe au profit dDun autre, qui se traduit par lDabsence de lumire (ligne 5N!, la souffrance (ligne5C!, la prsence obsdante des mouches (numration de leurs actions et de leurs caractristiquesdans les lignes 59 * >L et >5 * >O!, reprsentations mtaphoriques et s"mboliques de la culpabilit etdu remords'n quelques rpliques ingales se rvle le thme de lopposition / le m%me acte criminel (un

    assassinat! est revendiqu par lDun des personnages comme un acte de libert et par lDautre commeune faute lourde, dont la culpabilit et les remords sont dj* des obsessions et un emprisonnement,

    0es caractristiques du dialogue / 0a simple observation du te&te fait apparaHtre une diffrence delongueur dans les rpliques et un retournement' @Dest Areste qui parle le plus longuement au dbut etses interventions, une fois dfini son acte, se rduisent * des interrogations ($6uiL - $6ue nous importent les mouches9!' Inversement, le discoursdDElectre se dveloppe jusquD* la rplique plus importante de la ligne >5 et ces trois rpliques sontentirement consacres * lDe&pression de la souffrance puis de lDhorreur'@ette volution du dialogue traduit lDvolution inverse des personnages' SGr de lui, sGr de son acte etdu bien-fond de son action, Areste nDa aucun problme de conscience, aucune interrogation, aucuneincertitude' n revanche, Electre est entirement environne dDlments ngatifs / interrogations

    (lignes >, N!, incapacit de voir (ligne 5N!, impossibilit de se librer de la prsence des mouches(lignes >N, >O!' 0es deu& dernires rpliques traduisent e&actement la situation respective des deu&protagonistes / affirmation dDune libert che Areste et dDun emprisonnement s"mbolique che Electre,seule * %tre sensible * la prsence pesante et obsdante des mouches'

    ?n langage imag / 0es paroles dDAreste, ds la premire rplique, sont images et lDon peutpercevoir que lDensemble du dialogue fait de nombreu& emprunts au domaine de la nature' An peutclasser les diffrentes figures et anal"ser dDo: vient leur force'

    0es comparaisons /- $comme la foudre+ (ligne 5! suggre la rapidit, la soudainet et la violence' Ici, cDest lDide desurprise et de force qui est mise en relief

    - $comme un passeur d'eau+ (ligne O! est le dbut dDune longue comparaison qui met en jeu Areste(le passeur!, son acte (le vo"ageur!, lDeau, espace dangereu& * franchir, lDautre rive, qui peut %tre lamtaphore dDune vie nouvelle (mais qui peut aussi connoter le passage du fleuve des enfers! - $comme des "rappes de raisins noirs+ (ligne 5K! dsigne les mouches, elles-m%mesreprsentations mtaphoriques du remords' @Dest ici le nombre et la couleur qui sont mis en valeur'

    0es mtaphores / Frves ou files, elles sont indissociables des comparaisons' @elle des diffrentschemins (lignes 6, 5N! prolonge la comparaison du passeur' lle connote lDerrance, lDignorance, leshsitations multiples' 0es complments dterminatifs ($haleurs+, ligne 5L - $muletier+, $conducteursde chars+, ligne 55! insistent sur des appartenances diverses, que dpasse lDaffirmation de lapossession, $mon chemin+' 0a mtaphore des mouches est file dans toute la rplique dDElectre($ailes+, $mille pattes "luantes+, $leurs millions d1eu++, lignes >5 * >O! / elle met en vidence, sous

    une forme concrte, lDhorrible invasion qui assaille Electre, incarnation obsdante de la culpabilit,reprsente aussi de manire allgorique par les Erin"es'

    0es comparaisons et les mtaphores donnent au te&te une valeur de parabole ou dDallgorie qui rendles notions mises en jeu plus faciles * cerner, plus mouvantes aussi' 0es personnages sDe&primentcomme pourraient le faire leurs homologues antiques' 0es images ont une force illustrativeimportante' lles servent aussi * donner au dialogue une tournure un peu archaVsante'

    8elation du passage avec le titre / @e passage attire lDattention sur le titre de la pice qui est insolite etmtaphorique' vec la mtaphore des mouches, elles-m%mes associes au& Erin"es, le titre devient

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    e&plicite / la pice a pour thme, au-del* de la lgende des trides, le dbat de conscience quiaccompagne la ralisation dDune action violente' Areste meurtrier se dfinit comme un homme libre,Electre, complice, est dchire de remords'

    =================================================================================

    Sartre, le philosophe, en vint * e&poser son e&istentialisme dans /=================================================================================

    .L!"tre et le nant/(56CN!

    ssai

    Sopposentlensoi, l%tre plein, massif et opaque des choses, et lepoursoi, la conscience commepouvoir de nantisation et comme sujet et libert' 0a conscience est impossible * dfinir commenature dote de caractres dj* donns, dune essence (selon la formule devenue clbre /$Le+istence prcde lessence!' n situation dans un monde $tou3ours d3$ l$, la conscience, dontles structures sont la facticit et la contingence, la transcendance, la temporalit, " rencontre $ lere"ard de lautre(cest le&prience du $pourautrui!, rencontre qui seffectue sur le mode du conflit,

    du choc de deu& liberts qui tentent de se dtruire en tant que liberts (anal"ses du dsir, de lamour,de la haine!' 0%tre humain, pour Sartre, se rvle comme $pro3et d)tredont les conduiites sont devaines tentatives pour raliser limpossible s"nthse de $lensoi et du $poursoi, tentativescontradictoires que la ps"chanal"se e&istentielle cherchera * mettre en vidence en dvoilant le choi&fondamental et libre fait par lindividu' Il est condamn * une libert absolue, sans recours carle&istentialisme sartrien est athe / $7l n1 a rien au ciel, ni 4ien, ni al, ni personne pour me donnerdes ordres' @ette libert, qui loblige * inventer lui-m%me son chemin sans que rien ne le justifie, estle fondement de toutes les valeurs et le rend responsable de ses choi& devant lui-m%me et devant lesautres' Il peut sans doute %tre tent de se mentir * lui-m%me, de se dissimuler * soi-m%me et au&autres en jouant sa vie, en passant son temps * se laisser $hanter par autrui qui nous souffle nosattitudes, mais cette dmission est prcisment $la mauvaise foi+ dune libert qui croit pouvoir sesoustraire * ses e&igences / choisir et sengager'

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    BHuis clos^(56CC!

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    nom duquel ils pourraient entreprendre, dans le prsent, de lui donner un sens' Ils sont condamns *faire face * leur pass * travers ce regard de lautre qui nous constitue, nous mesure, nous dfait,nous refait' @ette vision pessimiste des rapports avec autrui peut %tre rattache * le&pos thoriqueque Sartre en faisait au m%me moment dans BL)tre et le nant / len-soi du pass soppose au pour-soi du prsent' P [ulien Wreen, la pice $a fait un effet e+traordinaire+ / $Be crois quun catholiqueaurait pu lcrire sans 1 chan"er "randchose( Lenfer, cestavant tout de ne pouvoir aimer( 5eu $

    peu, on se sent "a"n par un sentiment dhorreur $ cause de la parfaite vraisemblance de cette

    ima"e dun chtiment tenel+' @ette dramaturgie du chtiment, o: Sartre appliquait la rgle des troisunits, o: il jouait sur le dcalage entre le fantastique de la situation et le ton naturel, parfoissarcastique, des dialogues, a t si commente que chaque phrase tinte aujourdDhui comme unpastiche un peu us' Tue Warcin lDintellectuel de gauche soit un lche, Ins, une lesbienne, stelle,une avorteuse, cDest trs mal, mais nDest-on pas tent aujourdDhui de leur accorder des circonstancesattnuantesX Sartre apparaHt schmatique, puritain, misog"ne'8dige * la fin de lDanne 56CN, la pice, a"ant trouv grce auprs de la censure naie, fut cre le>9 mai 56CC au thtre du 4ieu&-@olombier dans une mise en scne de 8a"mond 8ouleau' lle aconnu, aprs la 0ibration, un succs mondial' Souvent reprise, elle a t la premire oeuvre deSartre monte, tardivement, par la @omdie-Jran)aise, dans une mise en scne de @laude 8g"(566L!' ichel 8asine, * 0ille, en 5665, en a propos une version tourne vers le burlesque' lle at lobjet dune adapatation au cinmapar [acqueline udr" (567C, un $lamentable insuccs, selon

    Sartre! et * la tlvision par ichel itrani (56O7!'=================================================================================

    n 56CC, Sartre put abandonner son mtier de professeur, tant devenu scnariste professionnel,salari par ;ath, pendant deu& ou trois ans'

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    .Les chemins de la libert/(56C7-56C6!

    Srie romanesque---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    L!#ge de raison(56C7!

    8oman de N5L pages

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    fausse piste, en les envo"ant sur une route o: les maquisards les attaqueront, mais leur donne ainsi,contre la volont de ses compagnons, la joie du triomphe' algr ce renseignement, tous sontfusills'

    @ommentaire

    aquisards et miliciens occupent alternativement la scne, et plus que le combat de la 0ibration,cDest ici une lutte primordiale entre les consciences qui est voque, lutte * mort o: les tortionnairesveulent sDemparer de la libre volont des torturs, qui gardent le pouvoir dD%tre vainqueurs de leursbourreau&' 0a pice fut reprsente pour la premire fois au thtre ntoine en 56CO et publie en56C9'

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    BLa putain respectueuse^(56CO!

    , mais ce ne fut quun $lamentable insuccs+, adit Sartre'

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    B&fle$ions sur la 'uestion (uive^(56CO!

    ssai

    Sartre affirme que le [uif est cr par lDantismitisme car $si le Buif n'e+istait pas, lantismitel'inventerait+' 2e cro"ant pas * la spcificit du [uif en gnral, il e&amine surtout la question juive enJrance' @e qui constitue la singularit juive est dDabord la dcision de la collectivit de considrer les

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    [uifs comme diffrents, de les tenir * lDcart' @Dest pourquoi il entreprend dDabord de dcrirelDantismite' ;our lui, lDantismitisme nDest pas une opinion, mais une passion qui implique $un choi&libre et total de soi-m%me, une attitude globale'+ 0Dantismite se veut impermable au& argumentsrationnels' Uerrible, il est en m%me temps moutonnier et vaniteu&' Il reconnaHt au& [uifs certainesqualits intellectuelles, mais il mprise lDintelligence' 0e [uif est capable dDacqurir ce quDon peutobtenir par le travail et lDargent, mais nDa pas de valeur propre' Seul ce qui relve de la tradition, dontle [uif est e&clu, est valoris' 0Dantismite est irrationaliste' ais il a besoin de lDe&istence du [uif pour

    fonder sa supriorit' Il est manichen et pour lui le [uif incarne le al' Il " a une ambivalence chelDantismite qui prouve une vritable fascination pour le [uif quDil dteste, comme en tmoignent leshistoires quDil aime * raconter sur lDavidit ou lDobscnit des [uifs'

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    Sartre " rassemblait des te&tes publis antrieurement notamment dans B0es temps modernes^, et unarticle de 56N6 / B-ne ide fondamentale de la phnomnolo"ie de usserl : lintentionalit^'

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    [essica, qui lavait provoqu, dans les bras de 3oederer'

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    @ommentaire

    0e personnage principal est lhomme de guerre allemand du Q4Ie sicle, Woet von Ferlichingen'Tui est WoetX ?n imposteur, un cabotin, un fau& dmiurgeX Il cherche le sens de sa vie * traverslDaction' 0a pice fait rflchir sur la violence, l3istoire, le Fien et le al, renvoie dos * dos Satan et!

    ssai

    Sartre appliquait au pote et dramaturge [ean Wenet sa ps"chanal"se e&istentielle'Il a comment / $2est peut)tre le livre oE 3ai le mieu+ e+pliqu ce que 3entends par la libert( 2ar

    Jenet a t fait voleur( ais il a dit : .Be suis un voleur, et ce minuscule dcal"e a t le dbut dunprocessus par lequel il est devenu pote, puis, finalement, un )tre qui nest plus vraiment en mar"ede la socit(+

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    vec le dclenchement de la guerre dlgrie, Sartre redoubla dans son opposition * la politiquecoloniale de la Jrance' Il allait protester violemment contre les tortures pratiques par des soldatsfran)ais, signer le .anifeste des 5>5 sur le droit * lDinsoumission en faveur de la rbellionalgrienne, un autre manifeste contre le gnral de Waulle, %tre lDobjet de nombreuses poursuites en

    justice, subir deu& plastiquages de son appartement et chapper * plusieurs attentats' @ompagnon deroute du stalinisme, du maoVsme et du castrisme, il se rendit souvent * lDtranger, durant une diainedDannes, accompagn de Simone de Feauvoir'

    n mai 567C, il fut invit officiellement en ?'8'S'S'' Son vo"age le conduisit * oscou, * 0ningrad eten Aubistan' 0Dagenda tait charg, mais, de lDaveu m%me de Sartre, les moments de dtente(f%tes et beuveries! furent les plus fatigants' P lDissue dDune de ces f%tes, des problmes de sant semanifestrent et il dut passer di& jours dans un h#pital moscovite, victime dDune svre crisedDh"pertension'n rentrant en Jrance, il fut assailli par les journalistes' Ses commentaires surprirent tout le monde /les cinq longs entretiens parus du 57 au >L juillet dans le quotidien .0ibration se prsentaientcomme un grandiose pang"rique * lDadresse de ses h#tes le titre du premier entretien en rsumebien tout le pathos / .La libert de critique est pleine et entire en -(*(%(%(' @e premier vo"age ne fut pas sans suite' Il visita lD?nion sovitique neuf fois entre juin 56O> etseptembre 56OO' @haque t, lui et Simone de Feauvoir entreprenaient un vo"age de plusieurssemaines, visitant oscou, 0ningrad, lD?raine, la Worgie, lDstonie, la 0ituanie'' ', rencontrant les

    crivains sovitiques les plus importants' An leur faisait voir nombre de films, de pices de thtre,des curiosits en tout genre ils furent invits dans la villa dDt de \rouchtchev'0es motivations de ces vo"ages ne sont pas parfaitement claires' lles nDtaient certainement pas aupremier chef idologiques / il tait bien trop lucide pour cela' Il devait bien sGr %tre conscient du faitque leur signification idologique dbordait le cadre de ses simples visites et que celles-ciaccrditaient lDimage dDune ?'8'S'S' ouverte au dialogue et respectueuse de la libert dDe&pression'Ses lecteurs sovitiques constituaient lDessentiel de son auditoire / ses oeuvres faisaient lDobjet detirages gigantesques et les droits dDauteur qui en dcoulaient reprsentaient une grande part de sesrevenus' Sartre et de Feauvoir avaient nou, * oscou comme dans dDautres villes, des liens dDamitia"ant leur origine dans la politique, la cration artistique, ou dDordre plus intime, et le dsir de les

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    entretenir les incitait galement * entreprendre de nouvelles visites nfin, lD?nion sovitique tait pourSartre le lieu sur lequel il pouvait projeter ses visions dDune socit meilleure (par la suite @ubareprendrait ce r#le, puis la @hine! / le prsent misrable nDe&cluait pas les lendemains qui chantent'

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    B.ean^(567C!

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    humain, de mDaimer pour ce que je suis et non pas pour cet Athello que je joueX ais il fut inconscientdes implications de son passage'n 5679, sortit une adaptation cinmatographique de la pice par 4ittorio Wassman et Jrancesco8osi, .Kean, "enio e sre"olate&&a(5679! o: 4ittorio Wassman tint le r#le de \ean, film qui fut bienaccueilli en Italie, mais jamais projet en Jrance'

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    B/e0rassov(5677!

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    dcouvre lDe&istence du fils aHn, Jran, que lDon disait mort / ancien officier de la Mehrmarcht, lejeune homme vit claustr, toujours en uniforme, obsd par les crimes de guerre dont il a tcomplice, tentant de comparaHtre devant un tribunal imaginaire'

    @ommentaire

    0a relation troite entre Jran et 0ni confirme la prfrence de Sartre pour le lien entre frre et sRurquil a justifi dans BLes mots^ par sa relation particulire avec sa mre'0a pice fut cre le >N septembre 5676, au Uhtre de la 8enaissance, dans une mise en scne deJran)ois

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    une passion sincre, bien quDencourage par lDadmiration e&tasie de son entourage devant son le'Il lut p%le-m%le les classiques de la bibliothque de son grand-pre et les illustrs pour enfants quDensecret il prfrait' prs la lecture, le jeune gar)on dcouvrit lDcriture / ds quDil sut crire et avantm%me de connaHtre lDorthographe, il se mit * rdiger de longs rcits dDaventures, inspirs par sesillustrs favoris' Il sDamusa peu * peu * les corser dDpisodes hroVques ou effra"ants qui taient deson invention' Il trouva dans les mots et les livres un refuge, dans la littrature une ralit * opposer *lirrationalit ou au& souffrances du quotidien / $5our avoir dcouvert le monde $ travers le lan"a"e,

    3e pris souvent le lan"a"e pour le monde+' Fien quDil " ait dans toute cette activit littraire enfantinebeaucoup de comdie destine * son entourage, elle " chappait par la passion e&clusive quil " mit,sans aucun rapport avec la complaisance sans sincrit de sa famille' Urs entour par elle, le jeunegar)on manqua par contre de camarades de son ge quDil ne trouva que quand, de fa)on tardive, ilalla rgulirement * lDcole' ;ourtant, ces amitis entre enfants nallaient pas bien loin / ils taienttrop couvs par leurs familles et il tait incapable de sDintgrer au& autres enfants, il se sentait e&clude leur univers et infrieur * eu&' Il eut alors un contact plus vrai avec la vie'

    @ommentaire

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    n 56OK, lui qui avait longtemps envisag lDRuvre dDart comme la seule forme de salut, mais qui avaitlaiss peu * peu la place * un engagement politique qui se traduisait par une littrature militante, futincit * sDengager plus activement encore par des actions ponctuelles dans la rue, dans la foule, danslactualit, dans la politique concrte'

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    BLettres au 2astor et 8 'uel'ues autres^

    (posthume, 56KN!

    @ommentaire

    @ette correspondance avec Simone de Feauvoir livr des documents prcieu& sur litinraire deSartre et sur ses rapports avec ses proches'

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    0e 57 avril 56KL, Sartre mourut, * lge de soi&ante-quine ans' 0e 56 avril, une foule immenseaccompagna son enterrement'

    %me ses adversaires lui ont rendu hommage parce quDil avait donn un sens philosophique et un

    st"le littraire au& grands vnements de lDpoque, que la fcondit de son talent et son don desformules frappantes avaient marqu puissamment la littrature et la philosophie et que ses idesavaient fait le tour du monde' P la fois philosophe, romancier, dramaturge, critique, journaliste,homme politique, il a laiss une oeuvre immense qui est tire * des millions de&emplaires dans lemonde et est traduite dans une vingtaine de langues' Il demeurera certainement surtout par sonoeuvre littraire et, en particulier, par son thtre'4ritable intellectuel, ce qui faisait son originalit, comme lDa crit Simone de Feauvoir, $cDest que,pr%tant * la conscience une glorieuse indpendance, il accordait tout son poids * la ralit+' Il nacess de mettre en question le monde contemporain au nom de l%tre humain et de sa libert, laissantce message / $L'homme est l'avenir de l'homme, l'homme est ce qu'il fait+'3omme du refus, il est devenu le s"mbole de la rsistance au& ides re)ues, de la contestation et dela remise en question de soi' ;enseur sauvage d"namiteur des valeurs bourgeoises, il a t le maHtre

    * penser de toute une gnration (entre lDaprs-guerre et les annes soi&ante-di&!'3omme dDe&tr%me gauche, il eut un champ daction trs vaste et se pronon)a sur tous les grandsproblmes de laprs-guerre qui divisaient la conscience fran)aise ou mondiale, la guerre dlgrie, le4ietnam, le problme isralo-palestinien, l?'8'S'S' et les dmocraties populaires, mai 56OK, le@ambodge, etc''ais il se trompa souvent, rejetant les dissidents sovitiques, appelant au terrorisme et au crimepolitique, se laissant manipuler par les gardes rouges ou par les gauchistes de mai OK, demandantau& crivains du tiers-monde de renoncer * la littrature, privilge des pa"s dvelopps, pour fairedabord la rvolution alors quil " avait vu auparavant un instrument de transformation sociale' An a pudire quil a t lcrivain vers lequel ont converg toutes les forces de son poque, suscitant autantdadmirations que de rprobations, parfois sans m%me avoir t lu parce qutant trop clbre'

    ndr DurandJaites-moi part de vos impressions, de vos questions, de vos suggestions 1

    Contactez-moi

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