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de haute- Savoie 2 ème enquête L L e e s s a a d d o o l l e e s s c c e e n n t t s s e e n n H H a a u u t t e e - - S S a a v v o o i i e e E E n n 2 2 0 0 0 0 4 4 O O p p i i n n i i o o n n s s c c o o n n s s t t a a t t s s e e t t p p r r o o p p o o s s i i t t i i o o n n s s Observatoire Départemental de la Vie Familiale

2ème enquête Les adolescents en Haute-Savoie En 2004 ... · suivants : le temps libre, l’argent de poche, la santé/l’alimentation, les relations entre adultes et adolescents,

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Page 1: 2ème enquête Les adolescents en Haute-Savoie En 2004 ... · suivants : le temps libre, l’argent de poche, la santé/l’alimentation, les relations entre adultes et adolescents,

de haute- Savoie

2ème enquête

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EEnn 22000044

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Observatoire Départemental de la Vie Familiale

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Observatoire départemental de la vie familiale en Haute-Savoie – mars 2005 ©

Le sujet QUI est l’adolescent ? QUE fait l’adolescent ? L’adolescent et sa famille, l’adolescent et les autres adolescents, l’adolescent et l’environnement extérieur. Deux questions, trois champs d’investigations ont été développés dans cette grande enquête menée en 2004 par l’Observatoire de la famille de Haute-Savoie. Passage de l’enfance à l’âge adulte, l’adolescence est une période de transformations du corps et de la personnalité. L’environnement familial représente le lieu principal de ces transformations : les relations parents/enfants changent, mêlant dialogues, conflits, incertitudes, complexifiant la construction de l’adolescent. Les valeurs, l’éducation transmises serviront à cette construction soit comme repères, soit comme rejets, par l’apprentissage de l’indépendance et de l’autonomie. Une première partie aborde les relations adolescents/parents et plus généralement adolescents/adultes, leur importance dans la construction de l’identité, mais aussi les difficultés qui en découlent. Chercher à devenir adulte, à s’intégrer dans la société, tel est l’objet du passage par l’adolescence, au cours duquel, l’enfant va construire et affirmer son identité, par la confrontation aux adultes, aux autres adolescents, l’identification à un groupe, par la prise de risque, l’expérimentation –expression d’un besoin d’autonomie, d’un sentiment d’invulnérabilité, d’une volonté de contrôle de son comportement, d’une contribution à la construction de son identité–, par la gestion de l’argent si importante dans la prise d’indépendance, par le partage d’activités, de caractéristiques communes. Ces problématiques sont traitées dans les parties 2 à 5 : relations entre adolescents, argent de poche, temps libre, média. Période de transformations et de construction de son identité, l’adolescence peut être une période de vulnérabilité pour certains, avec un risque de basculement pour l’avenir. Ainsi, l’environnement scolaire comme principale forme de socialisation et d’éducation, ouvre des portes vers une future vie adulte, mais il y a aussi le pendant négatif de la démobilisation, désinvestissement, déscolarisation, absentéisme, échec scolaire... Les thèmes de la santé, de la scolarité et de la violence sont abordés dans les parties 6 à 8.

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Sommaire La démarche .............................................................................................................................................................. 3 ECHANTILLON DES FAMILLES.......................................................................................................................... 4 207 familles composent l’échantillon de l’Observatoire............................................................................................ 4 83% de couples et 17% de familles monoparentales................................................................................................. 4 Sur représentation des familles avec adolescents... ................................................................................................... 4 ... et des familles nombreuses..................................................................................................................................... 4 ...et des parents âgés de 40-49 ans ............................................................................................................................. 5 Catégories socioprofessionnelles................................................................................................................................ 5 ...et zone d’habitation comme critères de redressement ........................................................................................... 5 ECHANTILLON DES ADOLESCENTS.................................................................................................................. 6 L’échantillon des adolescents : neuf établissements, trente-trois classes, six cent quatre-vingt-douze élèves.......... 6 Représentativité de l’échantillon par âge... ............................................................................................................... 6 ...par situation familiale des jeunes interrogés .......................................................................................................... 7 ...par zone d’habitation.............................................................................................................................................. 7 Les limites et remarques............................................................................................................................................ 8

1. RELATIONS ADOLESCENTS - ADULTES........................................................................................9

1.1. « Etre parent, c’est accepter que notre enfant nous échappe et affirme sa personnalité et sa propre identité »................................................................................................................................................................................. 10 1.2. Les adolescents refusent-ils toute forme d’autorité ? ....................................................................................... 10 1.3. Un manque d’écoute des adultes ?.................................................................................................................... 11 1.4. « L’image parentale en perte de vitesse et arrivée de nouveaux modèles... »................................................... 12 1.5. Conduites à risques : provocation ou désir de changement ?........................................................................... 13 1.6. Des parents « inquiets » et « amusés » .............................................................................................................. 15 1.7. L’adolescence, période de changements des relations... ................................................................................... 16 1.8. Des relations pas si « conflictuelles » entre adolescents et parents................................................................... 16 1.9. Des relations plus « conflictuelles » entre adolescents et enseignants.. surtout chez les garçons ..................... 17 1.10. Comment aider les adolescents en difficultés familiales … Plus d’écoute !.................................................... 18 1.11. Pour réussir leur vie d’adulte : réussite professionnelle et familiale d’abord................................................ 19

2. RELATIONS ENTRE ADOLESCENTS ......................................................................................21

2.1. Les familles caractérisent les relations entre adolescents de « copains », alors que les adolescents les décrivent comme « amis »........................................................................................................................................ 22 2.2. L’opinion des familles sur l’appartenance à un groupe ................................................................................... 22 2.3. Les éléments fondateurs des relations entre filles sont affectifs, alors que ceux des garçons semblent plus pragmatiques ........................................................................................................................................................... 23 2.4. Pour les familles, les relations entre adolescents de 11-13 ans sont fondées sur l’affectif et pour ceux de 14-17 ans sur le pragmatique ............................................................................................................................................ 24 2.5. Les familles jugent les relations des 11-13 ans de façon plus rationnelle que les adolescents eux-mêmes....... 25 2.6. La sexualité évoquée surtout dans les discussions des garçons et des jeunes plus âgés ................................... 26 2.7. La sexualité, ils en parlent, mais quel est leur niveau d’information ? ............................................................ 27 2.8. « La sexualité » un sujet sous-estimé par les familles....................................................................................... 29

3. ARGENT DE POCHE..........................................................................................................................31

3.1. Deux adolescents sur trois reçoivent régulièrement de l’argent de poche ....................................................... 32 3.2. Plus on est âgé, plus on reçoit de l’argent de poche.......................................................................................... 33 3.3. L’argent de poche : des pratiques différentes selon les catégories socioprofessionnelles ................................ 34 3.4. Le versement de l’argent de poche : éducatif ou compensatoire ?................................................................... 35 3.5. Vêtements et culture, principaux domaines de dépenses.................................................................................. 36

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4. LOISIRS ET TEMPS LIBRE ..............................................................................................................38

4.1. Les familles ont une image des adolescents plus factuelle à propos du temps libre passé en famille ou avec des amis… ...................................................................................................................................................................... 39 4.2. Tandis que les filles préfèrent écouter de la musique, les garçons occupent leur temps libre en jouant aux jeux vidéo… ............................................................................................................................................................. 41 4.3. Les principes des parents concernant le temps libre des adolescents............................................................... 43 4.4. Une majorité de familles et d’adolescents pour un aménagement du temps scolaire… .................................. 44

5. MEDIA..................................................................................................................................................46

5.1. Les media : pour s’informer ou se distraire ? .................................................................................................. 47 5.2. Quelle durée pour quelle utilisation d’Internet ? ............................................................................................. 49 5.3. Quelle liberté pour quelle utilisation ? ............................................................................................................. 50 5.4. Internet : lieu de rencontre, d’accès à divers produits, d’information ?.......................................................... 51 5.5. Les jeux vidéo : activité de temps libre pour les garçons ?............................................................................... 54

6. SANTE ..................................................................................................................................................56

6.1. Les adolescents se nourrissent bien, pensent six familles sur sept ................................................................... 57 6.2. Les recommandations nutritionnelles............................................................................................................... 58 6.3. L’alimentation des adolescents en Haute-Savoie : correcte ?........................................................................... 59 6.4. Les troubles des adolescents : mensonge, violence verbale, anxiété ? .............................................................. 62 6.5. Opposition au monde adulte et conflit avec soi-même à l’origine des troubles................................................ 64

7. SCOLARITE ........................................................................................................................................66

7.1. Des jeunes confiants en l’avenir et des familles un peu plus réservées............................................................. 67 7.2. Un avenir avec de meilleures perspectives d’emploi, mais aussi des difficultés d’accès à certaines filières.... 67 7.3. L’orientation comme point d’inquiétude.......................................................................................................... 68 7.4. Quant au suivi scolaire, les parents sont-ils à la hauteur ?............................................................................... 68 7.5. L’absentéisme ne concerne pas les échantillons interrogés .............................................................................. 69 7.6. Des solutions « répressives » ou des solutions « sociales » ? ............................................................................. 71

8. VIOLENCE...........................................................................................................................................73

8.1. Représentation et vécu des adolescents et des familles vis-à-vis de la violence : un tableau plutôt noir ......... 74 8.2. Insultes, incivilités entre adolescents à la limite du collège ? ........................................................................... 75 8.3. Violence entre adolescents, physique, au collège / violence des adultes, physique, dans un lieu public .......... 76 8.4. Six adolescents sur dix réagissent contre l’agresseur... .................................................................................... 78

CONCLUSION.........................................................................................................................................80

Table des graphiques............................................................................................................................................... 82 Table des tableaux ................................................................................................................................................... 84 Bibliographie ........................................................................................................................................................... 85

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La démarche Côté « échantillon des familles », 207 familles ont été volontaires pour répondre à cette nouvelle enquête. Après redressement (attribution de coefficients correspondant au croisement – par le logiciel – des parts respectives des modalités de chaque critère), l’exploitation et l’analyse s’appuient sur 163 individus. Les familles ont répondu à cette enquête en fonction de :

- leurs enfants pour celles ayant des enfants âgés de 11 à 17 ans, - l’image qu’elles se font des adolescents pour celles qui n’ont pas ou plus d’adolescents.

Simultanément, il a paru intéressant de comparer le questionnaire des familles avec la perspective des jeunes de onze à dix-sept ans. On a donc travaillé sur deux questionnaires, qui contiennent à peu près les mêmes questions sur les thèmes suivants : le temps libre, l’argent de poche, la santé/l’alimentation, les relations entre adultes et adolescents, les relations entre adolescents, les média et l’informatique, la violence et la scolarité. Interroger les adolescents dans les établissements du second degré semblait le moyen le plus efficace, puisque l'âge des élèves correspond à celui qui a été défini pour la population d'adolescents de cette enquête, on a sélectionné des établissements et des classes entières sur tout le département. La saisie de l’ensemble des questionnaires a été réalisée grâce à un logiciel de traitement d’enquêtes nommé Question Data (Société Grimmersoft) permettant une analyse croisée des données chiffrées.

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ECHANTILLON DES FAMILLES 207 familles composent l’échantillon de l’Observatoire L’échantillon de cette enquête sur l’adolescence est composé de 207 familles, soit 1/840ème, il y a en effet 174 045 familles en Haute-Savoie. Le redressement effectué sur les critères de catégorie socioprofessionnelle et de zone d’habitation attribue des poids inférieurs ou supérieurs à 1 à chaque questionnaire, ce qui peut modifier le nombre d’individus sur lesquels l’exploitation et l’analyse s’appuient au final. C’est le cas ici, puisque l’analyse s’appuie sur 163 familles. 83% de couples et 17% de familles monoparentales La répartition des familles haut savoyardes selon leur situation familiale se situe entre la répartition départementale et la répartition nationale : couples et de familles monoparentales dans l’ensemble des familles est respectée dans l’échantillon. L’ensemble des familles est composé à presque 88% de couples et 12% de familles monoparentales, ce qui est équivalent à la répartition départementale. Au niveau national, la répartition est la suivante : 80% de familles sont des couples avec ou sans enfants et 20% sont des familles monoparentales. Sur représentation des familles avec adolescents... Tableau 1. Répartition des enfants selon l’âge

Nombre d'enfants de… Echantillon Haute-Savoie

Non-réponse 10 3% - -

0-3 ans 21 5% 26747 15%

4-6 ans 26 7% 25782 14%

7-11 ans 71 18% 43424 24%

12-16 ans 169 42% 41804 23%

17-24 ans 101 25% 42305 24%

Total 398 100% 179862 100%

Les tranches d’âge, dans lesquelles se répartissent les enfants, doivent être en principe équilibrées. Mais l’objet de l’enquête a eu une influence involontaire sur le type de familles répondantes. Ainsi on constate une sous représentation des moins de 11 ans et une sur représentation des 12-16 ans. ... et des familles nombreuses... Tableau 2. Situation familiale et nombre d’enfants

Echantillon Haute-Savoie

Famille avec... Famille monoparentale Couple Famille

monoparentale Couple Famille monoparentale Couple

...1 enfant 6 20 22% 15% 59% 38%

...2 enfants 13 58 48% 43% 30% 43%

...3 enfants 3 35 11% 26% 9% 15%

...4 enfants ou plus 5 21 19% 16% 2% 4%

Total 27 135 100% 100% 100% 100%

L’échantillon présente une sous représentation de familles avec un enfant par rapport au département de la Haute-Savoie. Au contraire pour les familles nombreuses, l’échantillon présente une sur représentation.

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...et des parents âgés de 40-49 ans Parallèlement à la sur représentation des adolescents, on constate une sur représentation des familles, dont la personne de référence est âgée de 40 à 49 ans. Les parents des adolescents se sont sentis davantage concernés que les parents appartenant à des tranches d’âge supérieures ou inférieures. Tableau 3. Répartition par âge des familles

Age de la personne de référence Echantillon Haute-Savoie

15-29 ans - - 8% 13562

30-39 ans 20 12% 24% 42158

40-49 ans 111 68% 25% 44122

50-59 ans 32 20% 20% 34308

60-74 ans - - 17% 28909

+ 74 ans - - 6% 10986

Total répondants 163 100% 100% 174 045

Catégories socioprofessionnelles... Un des critères choisis lors du redressement a été la catégorie socioprofessionnelle de la personne de référence, on obtient ainsi une répartition quasi-équivalente entre l’échantillon et le département de la Haute-Savoie. Tableau 4. Répartition par catégorie socioprofessionnelle des familles

Profession de la personne de référence Echantillon Haute-Savoie Agriculteur 2 1% 1% 2 002

Artisan, commerçant, chef d'entreprise 19 12% 9% 15 824 Cadre, profession intellectuelle 21 13% 10% 17 939

Profession intermédiaire 37 23% 18% 31 210 Employé 20 12% 10% 17 234 Ouvrier 55 34% 27% 46 190 Retraité 0 0% 22% 37 588

Autres sans activité professionnelle 7 5% 3% 6 058 Total répondants 163 100% 100% 174045

...et zone d’habitation comme critères de redressement Enfin, concernant le dernier critère qui a permis de constituer l’échantillon, c’est-à-dire la zone géographique, on constate que la répartition est à peu près équivalente entre l’échantillon et l’ensemble de la population des familles du département : la zone était également un critère de redressement. Tableau 5. Répartition des familles selon le lieu d’habitation

Echantillon Haute-Savoie

Aire urbaine d’Annecy 52 32% 30% 52602

Aire urbaine de Thonon-les-bains 23 14% 11% 19668

Aire urbaine de Genève – Annemasse 35 21% 34% 59282

Aire urbaine de Chamonix – Mont Blanc 4 3% 2% 3740

Aire urbaine de Rumilly 5 3% 2% 4024

Aire urbaine de Cluses 20 12% 10% 16832

Aire urbaine de Sallanches 14 8% 7% 11556

Autres communes (multipolarisées et rurales) 9 6% 4% 7886

TOTAL 163 100% 100% 175590

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ECHANTILLON DES ADOLESCENTS L’échantillon des adolescents : neuf établissements, trente-trois classes, six cent quatre-vingt-douze élèves L’enquête destinée aux adolescents a été distribuée dans 9 établissements du second degré, 33 classes, auprès de 717 élèves. Un redressement a été effectué à partir de deux critères : l’âge des adolescents et leur zone d’habitation. Après attribution des poids à chaque individu (25 questionnaires ayant obtenu « 0 » n’ont pas été pris en compte dans l’analyse. L’ensemble des résultats et de l’analyse s’appuie donc sur 692 adolescents. L’échantillonnage aléatoire s’est appuyé sur les classes des établissements distribués dans les bassins suivants : Chablais, Vallée d’Arve et bassin annécien. Tableau 6. Liste des établissements et classes interrogés

Noms des établissements Adresses Classes questionnées Effectifs interrogés

MFR Belvédère SALLANCHES

4e technologie 3e technologie

BEP A1 Service aux personnes BEP A1 Vente

Environ 100

Lycée Jean Monnet ANNEMASSE

1ère ST Génie 1ère scientifique

2de détermination 1ère économique

32 24 65 33

Collège les Allobroges LA ROCHE-SUR-FORON 6e 5e 4e 3e 78

Lycée les 3 Vallées THONON 2 classes de 3e préparatoire 34

Collège privé la Salle ANNECY-LE-VIEUX 6e 5e 4e 3e Environ 150

Lycée Raoul Blanchard ANNECY Environ 90

Collège Demotz RUMILLY 64

Collège la pierre au Fées REIGNIER 6e et 5e Environ 120

MFR SEYSSEL

4e – 3e Bepa viticulture

Bepa sanitaire et social BTA tourisme

BTA sanitaire et social

Environ 100

Représentativité de l’échantillon par âge... Il y a dans le département de la Haute-Savoie, 59 254 personnes âgées de 12 à 18 ans, réparties de façon égale pour chaque âge. Le redressement sur le critère de l’âge permet que cette répartition soit respectée dans l’échantillon. Tableau 7. Répartition par âge des élèves Echantillon Effectifs départementaux

12 ans 102 15% 14,75% 8738

13 ans 99 14% 14,35% 8505

14 ans 97 14% 14,03% 8315

15 ans 99 14% 14,31% 8482

16 ans 94 14% 13,57% 8040

17 ans 102 15% 14,75% 8739

18 ans 99 14% 14,24% 8435

Total répondants 692 100% 100% 59254

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...par situation familiale des jeunes interrogés Les 692 jeunes de 12 à 18 ans se répartissent à l’image de l’ensemble départemental : 83% vivent dans une famille composée d’un couple et 15% dans une famille avec un seul parent. Tableau 8. Répartition par type de famille Echantillon Effectifs départementaux

Non-réponse/autre 12 2% 1% 631

couple 576 83% 83% 48979

famille monoparentale 104 15% 16% 9644

total 692 100% 100% 59254

La proportion des jeunes habitant dans les différentes aires urbaines et communes « multipolarisées et rurales » de Haute-Savoie est respectée puisque ce critère est celui servant au redressement. ...par zone d’habitation Tableau 9. Répartition par zone

Echantillon Effectifs départementaux

ANNECY 199 29% 28,80% 17064

THONON 76 11% 11,03% 6536

COMMUNES MULTIPOLARISEES et RURALES 34 5% 4,90% 2905

GENEVE-ANNEMASSE 234 34% 33,85% 20059

CLUSES 72 10% 10,42% 6176

RUMILLY 17 2% 2,39% 1418

SALLANCHES 46 7% 6,58% 3896

CHAMONIX 14 2% 2,03% 1200

Total répondants 692 100% 100% 59254

La majorité des parents d’élèves interrogés se situe dans la tranche 40-49 ans, avec un âge moyen de 43 ans pour les pères et 41 ans pour les mères. Plus d’un tiers des jeunes vivent dans une famille composée d’un ou deux parents et deux enfants, un autre tiers dans une famille avec trois enfants et un élève sur cinq a trois ou plus frères et sœurs.

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Les limites et remarques Les échantillons

La description des échantillons montre les sur ou sous représentations de certaines catégories et l’analyse tient compte de ces écarts. En outre, pour l’exploitation des résultats basée sur des tris croisés et l’interprétation de tendances, ce qui importe est bien plus la taille de l’échantillon que sa représentativité. La taille de l’échantillon des adolescents est très satisfaisante avec 692 individus. Les croisements effectués sont toujours significatifs, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas dus au hasard. Les questionnaires

Lorsqu’on élabore un questionnaire, on le teste au préalable, afin d’y déceler les difficultés de compréhensions, les formulations inadaptées, les questions sans réponse... Malgré les pré tests effectués auprès de quelques adolescents et familles, il subsiste des questions inexploitables, insuffisamment renseignées... En outre, à plusieurs reprises, on se heurte à des problèmes ou des absences de définitions, à la question du sens donné par les répondants à tel terme. Sans mettre en doute la vraisemblance des réponses ou l’honnêteté des répondants, on s’interroge parfois sur la valeur de ces réponses... Par ailleurs, on a souhaité quelquefois comparer les résultats de cette enquête avec d’autres études, mais là aussi on se heurte à des problèmes de définition, de conditions différentes d’administration du questionnaire... Il en est ainsi d’une question sur l’alimentation, où les recommandations nutritionnelles sont quotidiennes, alors que la question sur la consommation dans le questionnaire concerne une fréquence hebdomadaire. Enfin, l’ordre des questions comme celui des modalités de réponse peut parfois influencer certaines réponses.

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1. RELATIONS ADOLESCENTS - ADULTES « Dans la construction d'un adolescent, les phases de transformations psychiques sont longues et délicates à négocier sur le difficile chemin de la « subjectivation », sur la voie du devenir adulte. Cela dure des années, parfois presque toute une vie. Ces transformations, que l'on peut qualifier de "problématiques adolescentes", se déroulent bien souvent sans heurts ou accrocs majeurs. Mais, il n'existe pas d'adolescence sans crises. Certaines sont transitoires, d'autres plus durables. L'expression "crise d'adolescence" recouvre mal l'ensemble des problématiques psychopathologiques qui caractérisent la traversée de l'âge adolescent. Il convient mieux d'utiliser le pluriel : l'adolescence en crises. [...] L'identification est un mécanisme qui permet au sujet de se construire, en prenant un trait de personnalité sur quelqu'un de son entourage, que ce soit un trait que l'on apprécie ou que l'on ne supporte pas chez l'Autre. Ces mécanismes, qui sont inconscients et participent de la constitution du Moi chez l'enfant, prennent une importance majeure à l'âge adolescent. En effet, le Moi, nous indique Jacques Lacan, est fait comme les pelures d'un oignon, qui s'ajoutent successivement, comme le font les diverses identifications. À l'approche de l'adolescence, le sujet continue à fonctionner à partir de ses identifications infantiles. Mais c'est alors un remaniement profond qui va s’opérer »1. Les relations adolescents / adultes, les mutations de l’adolescent, et ses signes visibles, sont les aspects que l’on a voulu explorer dans la partie « relations adolescents / adultes » Ainsi, on abordera le regard des adultes sur les adolescents, les attentes des adolescents envers les adultes, les types de relations qui existent ou que les uns ou les autres aimeraient voir exister entre eux et ce sur quoi se fondent ces relations.

1 Ces crises inévitables / 60 Millions de consommateurs, LAURU D.- In : Hors-Série Découverte : Adolescents, n°118, Octobre-Novembre 2004

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1.1. « Etre parent, c’est accepter que notre enfant nous échappe et affirme sa personnalité et sa propre identité » Graphique 1. Avis des familles sur les attitudes des adolescents

9%

7%

13%

30%

68%

33%

45%

58%

54%

28%

38%

37%

25%

12%

20%

11%

3%

3%

4%

1%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Les adolescents refusent toute forme d'autorité

Les adolescents ont tendance à demander à leurs parents de s'occuperde leur formation et leur avenir

Il existe un réel décalage entre ce que sont les adolescents et ce qu'ilspensent être

On constate aujourd'hui un décalage entre la maturité sexuelle et lamaturité sociale des adolescents

Etre parent c'est accepter que notre enfant nous échappe et affirme sapersonnalité et sa propre identité

tout à fait d'accord plutôt d'accord plutôt pas d'accord pas du tout d'accord

Lecture : 68% des familles sont « tout à fait d’accord » pour dire qu’« être parent, c’est accepter que notre enfant nous échappe et affirme sa personnalité et sa propre identité »

Presque toutes les familles sont d’accord pour dire qu’« être parent, c’est accepter que notre enfant nous échappe et affirme sa personnalité et sa propre identité » Néanmoins, 4% de familles ne sont pas d’accord avec cette affirmation. 1.2. Les adolescents refusent-ils toute forme d’autorité ? Graphique 2. Attentes des adolescents envers leurs parents

Les adolescents attendent de leurs parents qu'ils...9%

27%

51%

57%

62%

63%

20%

42%

38%

37%

32%

31%

34%

21%

9%

37%

10%

5%

4%

4%

2%

1%

2%

3%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

...soient des copains

…les laissent tranquilles

...prennent le temps de discuter avec eux

...apportent des réponses à leurs questions

…les aident et les rassurent

…leur fassent prof iter de leur expérience et les aident à réussir leur vie

tout à fait d'accord plutôt d'accord plutôt pas d'accord pas du tout d'accord

Lecture : 63% des adolescents attendent de leurs parents qu’ils leur fassent profiter de leur expérience.

Les familles se divisent beaucoup plus sur les affirmations « les adolescents ont tendance à demander à leurs parents de s’occuper de leur formation, de préparer leur avenir » et « les adolescents refusent toute forme d’autorité » : 52% et 42% des personnes interrogées ont répondu « tout à fait d’accord » ou « plutôt d’accord » Ce partage pourrait signifier un doute vis-à-vis de ces propositions. Les adolescents refusent-ils toute forme d’autorité ou au contraire ont-ils besoin de plus d’autorité ? Les adolescents sont toujours plus de quatre sur cinq à affirmer qu’ils attendent de leurs parents qu’ils « prennent le temps de discuter avec eux, qu’ils « apportent des réponses à leurs questions », qu’ils « les aident et les rassurent » et qu’ils « leur fassent profiter de leur expérience »

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1.3. Un manque d’écoute des adultes ? Graphique 3. Interlocuteurs privilégiés des adolescents, distinction par âge

77%

13%

0%

10%

57%

22%

3%

18%

41%

6%2%

51%

42%

18%

2%

38%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

les parents les grands-parents les enseignants d'autres référents

12 ans 13 ans 16 ans 18 ans

Lecture : 77% des adolescents âgés de 12 ans parviennent à mieux discuter avec leurs parents, contre 42% de ceux âgés de 18 ans.

L’écoute est la principale attente des adolescents : c’est ce que révèlent les questions « Avec qui parviens-tu le mieux à discuter ? Pourquoi ? ». A la première question, 53% des adolescents de Haute-Savoie répondent « les parents » et 33% « d’autres référents ». On peut noter des différences selon l’âge des adolescents. Ainsi, plus de jeunes âgés de 12 ans parviennent à discuter avec « leurs parents », plus de jeunes âgés de 16 ans avec « d’autres référents ». . Graphique 4. Raisons d’une communication privilégiée avec les parents et d’autres référents

59%

39%

72%

60%

26%

46%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

tes parents d'autres référents

ils peuvent te parler de leur expérience personnelle,de tout sujet et te conseiller

ils sont là pour t'écouter, ils s'intéressent à toi

ils sont neutres et peuvent entendre tes remarquessans te juger

Lecture : 72% des adolescents parviennent à mieux discuter avec leurs parents car ils sont là pour les écouter, contre 60% pour les autres référents.

« L’écoute » des parents semble primordiale pour 72% d’adolescents. Quant aux autres référents, ils « sont neutres et peuvent entendre les remarques sans porter de jugement » pour 46%. Seulement 26% d’adolescents pensent cela pour leurs parents.

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Graphique 5. « Les adolescents attendent de leurs parents qu’ils les laissent tranquilles », différences selon l’âge

60%81%

59%

40%19%

41%

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

13 ans 17 ans 18 ans

pas d'accord

d'accord

Lecture : 60% des adolescents âgés de 13 ans attendent de leurs parents qu’ils les laissent tranquilles, contre 81% des 17 ans.

L’écoute, oui, les confidences, non ! Les adolescents ne souhaitent pas que les adultes empiètent trop sur leur vie, autrement dit, ils désirent que leurs parents les « laissent tranquilles » (69% de l’ensemble des adolescents ayant répondu « tout à fait d’accord » ou « d’accord »), et ce d’autant plus lorsqu’on avance en âge, bien que l’on constate un fléchissement chez les adolescents âgés de 18 ans. Par ailleurs, 29% d’adolescents ont répondu être « tout à fait d’accord » et « d’accord » que leurs parents ne doivent pas être des copains. 1.4. « L’image parentale en perte de vitesse et arrivée de nouveaux modèles... » Graphique 6. « De quels milieux, les adolescents développent-ils leurs « supports identificatoires ? », comparaison adolescents, familles

14% 17%

31% 38%

10% 3%

45% 43%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

artistique sportif Entourage proche familial

adolescents familles

Lecture : 17% des adolescents ont pour modèle une personne du milieu sportif, ce que pensent seulement 3% de familles. « La destitution des images parentales va faire place progressivement à d'autres supports identificatoires : les pairs, les idoles (idoles des jeunes) et d'autres adultes de référence »2.

38% des adolescents affirment avoir comme modèle d’abord un membre de la famille (père, mère, oncle, tante, frère, sœur...), 31% un membre de leur entourage proche (principalement amis), alors que 43 % des familles pensent que les adolescents prennent comme modèle une personne de l’entourage familial et 45 % un modèle de l’entourage amical. L’identification au modèle sportif n’est pas négligeable puisque que 17 % des adolescents affirment prendre pour modèle des sportifs alors que les familles ne sont que 3 % à le penser. L’écart est moindre en ce qui concerne l’identification au modèle artistique (14 % pour les adolescents contre 10 % pour les familles).

2 Ces crises inévitables / 60 Millions de consommateurs, LAURU D.- In : Hors-Série Découverte : Adolescents, n°118, Octobre-Novembre 2004

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Graphique 7. « De quel milieu, les adolescents développent-ils leurs « supports identificatoires ? », distinction par sexe

4%

47%

30%28%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

du monde sportif de ton entourage familial

f illes garçons

Lecture : 4% des filles ont pour modèle une personne du monde sportif, contre 28% des garçons.

On constate des variations en fonction du sexe des adolescents. En effet, les filles prennent davantage comme modèle une personne de l’entourage familial et les garçons une personne du monde sportif 1.5. Conduites à risques : provocation ou désir de changement ? « Les conduites à risques ne sont ni le symptôme d’une maladie, ni la mise en scène d’un désespoir. Elles traduisent le désir de changement, la recherche des limites. Pas d’adolescence sans risques »3. Les « conduites à risques » constituent un sujet transversal, que l’on retrouve dans plusieurs thèmes : violence, santé... « II y a d'abord les faits. Oui, l'adolescent, garçon comme fille, aime plus le risque que l'enfant ou l'adulte. Et, avant tout, il mettra son corps en risque. C'est l'âge du goût pour la vitesse qui grise, à moto ou en voiture. [...] C'est le plaisir de défier les lois de la pesanteur dans les sports de glisse. C'est l'âge des expérimentations de son corps adulte. [...] Mais l'expérimentation est insuffisante : la puberté a si vite transformé son corps d'enfant que l'adolescent n'arrive pas à intégrer le changement, comme si la pensée n'arrivait pas à suivre les nouveaux désirs et la nouvelle image de soi. [...] Mettre son corps en risque est donc un moyen de mesurer douloureusement les nouvelles limites auxquelles l'adolescent est confronté : entre indépendance et appartenance au groupe, entre volonté de puissance sur l'autre et repli sur soi. Modifier la pensée, en cherchant à étendre sa capacité ou au contraire la restreindre en réduisant l'importance des affects, est cette fois la manière de mettre l'appareil psychique en risque. C'est pour cela que l'adolescent expérimente des produits dits "psychotropes", qui modifient l'état de la conscience. Plusieurs types d'effets sont souhaités : l'ivresse, avec son cortège de sensations nouvelles ; l'excitation, et le sentiment de toute puissance psychique qui l'accompagne ; la sédation, c'est-à-dire l'apaisement, l'anesthésie des sensations pénibles comme l'angoisse »4.

3 Conduites à risques, l’exploration des limites / 60 Millions de consommateurs, SOLAL JF.- In : Hors-Série Découverte : Adolescents, n°118, Octobre-Novembre 2004 4 Idem

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Graphique 8. Appréciation des adultes et des adolescents sur les tatouages et piercing

3%

31%

68%

79%81%

30%

83%

72%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

une forme de provocation une manifestation du malêtre des adolescents

une façon d'aff irmer sapersonnalité

une volonté d'appartenir àun groupe

adolescents familles

Lecture : 81% des familles interrogées pensent qu’il s’agit d’une « forme de provocation », contre 3% d’adolescents.

Les familles de Haute-Savoie voient dans les tatouages et piercing, dans des proportions égales c’est-à-dire pour plus de quatre familles sur cinq, une façon d’affirmer sa personnalité et/ou une forme de provocation. Autant les adolescents sont d’accord avec elles et affirment à 68% qu’il s’agit d’une façon d’affirmer sa personnalité, autant ils sont en désaccord avec les familles s’agissant d’une forme de provocation puisqu’ils ne sont que 3% à l’affirmer ! Les adolescents et les familles sont quasiment d’accord pour affirmer que les tatouages et piercing marquent une volonté d’appartenir à un groupe : 79% et 72%. Par contre, familles et ados pensent à 30 % que c’est une manifestation du mal-être. « Quelle valeur attribuer aux conduites à risques de l'adolescence ? La réponse ne sera pas la même suivant que l'adolescent ou l'adulte y répond. Le risque est un paradigme de l'adolescence : pas d'adolescence sans risques. C'est une valeur positive, que les ados revendiquent. [...]. C'est une valeur d'effort : ce qui est risqué n'est pas acquis, mais à conquérir, à gagner sur le monde de l'adulte. Risquer, c'est aussi abandonner les certitudes de l'enfance. Risquer est donc une attitude d'accueil inconditionnel de la nouveauté : le risque est vécu par l'adolescent comme le juste prix à payer pour changer. C'est un gage de vie, et non une tendance morbide. [...] II y a aussi un risque pour la santé de l'adolescent de n'en prendre aucun. Ils sont même plus en difficulté, car ils se confinent dans un espace balisé, réduit, mais pourtant effrayant. Loin du risque transgressif, ils ont renoncé à gagner de nouveaux territoires et préfèrent régresser sur le terrain connu et pourtant étroit de l'enfance. Mais il existe également des signes de gravité liés à l'excès qualitatif ou quantitatif de ces conduites. Elles ne conditionnent plus l'accès à la vie, mais menacent ceux qui s'y prêtent à la mort physique ou psychique. « Risquer le tout pour le tout » dit l'expression populaire. L'adolescent est alors comme le joueur qui a besoin d'augmenter les enchères pour donner de la valeur à sa vie. [...] C'est ainsi que l'on peut comprendre certaines tentatives de suicide ou certains accidents de la route. [...] Il va de soi que nous ne pouvons pas laisser faire cette escalade sans réagir. Quand l'adolescent ne s'y oppose pas - ce qui arrive rarement - il faut qu'il consulte un psychothérapeute expérimenté [qui] s'emploiera à réconcilier ces jeunes avec le langage, avec l'échange. Les conduites à risques sont inadaptées à permettre une indépendance proclamée ou revendiquée. Mais, de cette indépendance, au fond, l'ado ne veut pas. Il cherche plutôt à se séparer de ses parents, ce qui explique la recherche de ses limites. [...] Donc autonomie, et certes pas indépendance, tant son besoin de dépendance à l'égard de ses parents est encore grand. Nous l'avons compris, tout adolescent est en prise avec des notions contradictoires. L'avenir de ces adolescents dépendra de leur capacité à contenir et à donner forme à leurs pulsions nouvelles. [...] Le rôle des adultes est de lui offrir [un point d’arrêt] »5.

5 Conduites à risques, l’exploration des limites / 60 Millions de consommateurs, SOLAL JF.- In : Hors-Série Découverte : Adolescents, n°118, Octobre-Novembre 2004

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1.6. Des parents « inquiets » et « amusés » Graphique 9. Face à ce comportement, quelle attitude des parents et des adolescents ? Comparaison adolescents, familles

31%

21%

48%

30%

45%

57%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

dépassés amusés inquiets

adolescents familles

Lecture : 57% des familles affirment être « inquiètes », ce qui est aussi le cas de 48% d’adolescents.

Alors que nombreux spécialistes affirment que cette prise de risque est normale, voire nécessaire, les familles restent « inquiètes » (57%) et/ou « amusées » (45%) face à ces comportements. Les adolescents sont nettement moins amusés (21%) et se disent plutôt dépassés (31%). « Les adultes, les parents qui ont mission de protéger leur famille, de parfaire l'éducation de leurs enfants, voient au contraire dans les conduites à risques des adolescents une provocation, un sabotage ou, pire, le symptôme d'une pathologie qui les amènent à demander une consultation auprès du pédopsychiatre... [...] Nous recevons ces parents désorientés, coupables ou en colère sans leurs rejetons. Ni abdiquer, ni les façonner à leur image sont les conseils de bon sens que nous leur donnons »6. L’adolescent cherche à se séparer de ses parents, les relations qui en découlent vont nécessairement se modifier. La « crise » de l’adolescence, synonyme de « conflit » relationnel, d’opposition au monde adulte, qu’en est-il réellement ?

6 Conduites à risques, l’exploration des limites / 60 Millions de consommateurs, SOLAL JF.- In : Hors-Série Découverte : Adolescents, n°118, Octobre-Novembre 2004

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1.7. L’adolescence, période de changements des relations... Graphique 10. Changement des relations entre adolescents et adultes, comparaison adolescents, familles

71%

32%

55%

44%

89%

41%

80%

65%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

adolescents-parents adolescents-grands parents adolescents-enseignants adolescents-autres référents

adolescents familles

Lecture : 71% des adolescents affirment que leurs relations ont changé avec leurs parents contre 89% de familles.

Les relations qui changent le plus fréquemment chez les adolescents sont celles avec les parents et les enseignants, d’après les adolescents comme les familles, bien que ces dernières surestiment ces changements par rapport aux adolescents. 1.8. Des relations pas si « conflictuelles » entre adolescents et parents... Graphique 11. Caractéristiques des relations adolescents/parents et adolescents/enseignants, comparaison adolescents, familles

3%

1%

23%

12%

21%

68%

19%

41%

47%

15%

54%

40%

29%

16%

4%

7%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Relations adolescents/parents - vues par les adolescents

Relations adolescents/parents - vues par les f amilles

Relations adolescents/enseignants - vues par adolescents

Relations adolescents/enseignants - vues par f amilles

inexistantes conflictuelles sereines privilégiées

Lecture : 47% des adolescents ont des relations « sereines » avec leurs parents, les familles sont 15% à le penser.

Selon plus de deux familles sur trois, les relations parents/adolescents seraient de type « conflictuelles » et pour plus d’une sur deux, les relations enseignants/adolescents de type « conflictuelles » ou « inexistantes »

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Graphique 12. Caractéristiques des relations entre adolescents et parents, comparaison filles, garçons

4%

27%

40%

1%

16%

54%

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

inexistantes conf lictuelles sereines

filles garçons

Lecture : 27% de filles ont des relations « conflictuelles » avec leurs parents, contre 16% de garçons.

On constate un décalage entre adolescents et adultes puisque les relations adolescents/parents sont « conflictuelles » ou « inexistantes » pour moins d’un adolescent sur quatre. Ces relations varient selon le sexe : davantage « sereines » pour les garçons, elles sont plutôt « conflictuelles » pour les filles. 1.9. Des relations plus « conflictuelles » entre adolescents et enseignants.. surtout chez les garçons Graphique 13. Caractéristiques des relations entre adolescents et enseignants, comparaison filles, garçons

16% 15%

61%

28%22%

48%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

inexistantes conf lictuelles sereines

filles garçons

Lecture : 15% des adolescentes ont avec les enseignants des relations conflictuelles contre 22% des garçons.

61 % des filles ont des relations sereines avec les enseignants alors que 50 % des garçons estiment avoir des relations inexistantes voire conflictuelles avec les enseignants.

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1.10. Comment aider les adolescents en difficultés familiales … Plus d’écoute ! Graphique 14. Propositions pour aider à passer le cap de l’adolescence, comparaison adolescents, familles

44%

14%

20%

9%

14%

20%

31%

7%6%

36%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

écoute autonomie disponibilité soutien parental limites

adolescents familles

Lecture : 44% d’adolescents pensent que « plus d’écoute » aiderait à passer le cap de l’adolescence, contre 36% de familles.

C’est ce qu’affirment 44% des adolescents et ce que pensent 36% de familles. Par contre, où il y a divergence : 31 % des familles pensent qu’il faut imposer des limites alors que les jeunes ne sont que 14 % à souhaiter que les parents posent des limites. A noter également que 20 % des parents attendent du soutien pour poser des limites à leurs adolescents. Les adolescents relèvent à 20 % que leurs parents ne sont pas assez disponibles alors que ceux-ci ne sont que 7 % à le constater.

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1.11. Pour réussir leur vie d’adulte : réussite professionnelle et familiale d’abord Graphique 15. Classement par les adolescents de ce qui est important à leurs yeux pour réussir leur future vie adulte

53%

41%

6%

2%

35%

38%

17%

8%

12%

20%

78%

89%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

réussir sa vie professionnelle

réussir sa vie f amiliale

consacrer du temps à sesamis

trouver une place légitime dansla société

classé 1 classé 2 classé 3

Lecture : 53% des adolescents ont classé en 1 « réussir sa vie professionnelle » comme ce qui est le plus important pour réussir sa future vie adulte.

Graphique 16. Classement par les familles de ce qui est important aux yeux des adolescents pour réussir leur future vie adulte

66%

62%

55%

50%

29%

36%

35%

41%

5%

3%

10%

9%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

consacrer du temps à sesamis

réussir sa vie professionnelle

réussir sa vie de f amille

trouver une place légitime dansla société

très important moyennement important sans importance

Lecture : 66% des familles ont classé comme « très important » pour réussir sa vie adulte le fait de consacrer du temps à ses amis.

Pour les adolescents ce qui importe avant tout c’est : à à 53 % réussir leur vie professionnelle, à à 41 % réussir leur vie familiale.

On constate un écart important entre la réponse des familles et des adolescents sur la place des amis (les familles pensent à 66 % que les amis sont très importants aux yeux des ados alors que ceux-ci ne citent les amis qu’à 6 %) Au niveau de la société : Les familles la citent à 50 % comme un élément très important alors que les adolescents ne sont que 2 % à l’affirmer.

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PROPOSITION Poursuivre les actions réalisées dans le cadre du soutien à la parentalité où l’on

constate une forte participation des parents lors des conférences. Ces dernières sont

également l’occasion de recenser les besoins des familles.

Privilégier des lieux d’écoute sous plusieurs formes :

à Groupes de paroles à la demande des parents qui se retrouvent pour échanger,

dialoguer, confronter leurs expériences, s’aider mutuellement à retrouver les

repères un moment perdus ou à mieux trouver des réponses à leurs

interrogations.

à Groupes de paroles mixtes en y associant parents et adolescents afin de

permettre une meilleure communication entre parents et adolescents.

Favoriser la création de maisons des familles (espace famille – espace adolescents)

Plus largement, l’implication des parents doit être renforcée, et doit être soutenue

par le partenariat avec des professionnels compétents.

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2. RELATIONS ENTRE

ADOLESCENTS

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2.1. Les familles caractérisent les relations entre adolescents de « copains », alors que les adolescents les décrivent comme « amis » Graphique 17. Qualificatif des relations entre adolescents : comparaison adolescents, filles, garçons, familles

49% 56%43%

23%

45%41%

49%74%

8% 3%4%6%

0%

10%

20%

30%

40%

50%60%

70%

80%

90%

100%

adolescents f illes garçons familles

connaissancescopainsamis

Lecture : 49% des adolescents affirment qu’ils entretiennent des relations d’amis, contre 23% des familles.

49% des adolescents déclarent entretenir des relations « d’amis » avec des jeunes de leur âge, et 45% des relations « de copains » Ce sont particulièrement les filles qui ont des relations « d’amis » (56%) et moins des relations « de copains » Quant aux familles, elles sont plus nombreuses à penser que les relations entre adolescents se font sur le mode « copains » (74%) On observe ici une différence entre l’image que les adolescents ont d’eux-mêmes et celle qu’ils donnent aux autres. 2.2. L’opinion des familles sur l’appartenance à un groupe Graphique 18. Opinion des familles et des adolescents sur l’appartenance à un groupe

L'appartenance à un groupe permet de prendre des distances avec le milieu familial.

24%

35%

37%

49%

22%

11%

17%

5%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

adolescents

familles

tout à fait d'accord plutôt d'accord plutôt pas d'accord pas du tout d'accord

Lecture : 35% des familles sont « tout à fait d’accord » que l’appartenance à un groupe « permet de prendre des distances avec le milieu familial »

La plupart des familles sont d’accord avec l’opinion suivante : l’appartenance à un groupe permet à l’adolescent « de prendre des distances avec le milieu familial » (84%), opinion à laquelle adhèrent beaucoup moins d’adolescents, ils ne sont que 61% à l’affirmer (Graphique 18) Les adolescents sont plus nombreux à affirmer que l’appartenance à un groupe « constitue un lieu de contact affectif » : 81% d’adolescents sont « tout à fait d’accord » et « d’accord »

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« L’amitié occupe [...] une place très importante chez les adolescents qui revendiquent dans sept cas sur dix appartenir à un groupe d’amis ou à une bande de copains. Les garçons se sentent plus souvent investis dans ces relations : 76% d’entre eux, contre 62% des filles déclarent appartenir à un groupe ou à une bande. En grandissant, les filles délaissent plus rapidement ce type de relations. Les adolescents déclarent la réunion de leur groupe ou leur bande de copains motivée majoritairement par le fait de discuter, parler, voire simplement se retrouver (repas,...) et dans trois cas sur dix par des sorties (restaurant, cinéma, théâtre, aller danser, écouter de la musique, etc...). Ils peuvent aussi se voir parce qu’ils partagent un goût commun, notamment les garçons : 42% d’entre eux, contre 15% de filles partagent ainsi essentiellement une activité sportive ou un hobby avec leur groupe d’amis. [...] Les groupes de garçons, se retrouvent en outre plus souvent dans un lieu municipal de type stade, gymnase, maison de quartier, maison de jeunes, etc. alors que pour les filles, les lieux de rencontres se situent davantage dans les bars, les restaurants, au square ou sur une place, un terre-plein, dans la rue ou au centre commercial. Elles sont d’ailleurs plus nombreuses que les garçons à apprécier se promener »7. 2.3. Les éléments fondateurs des relations entre filles sont affectifs, alors que ceux des garçons semblent plus pragmatiques Graphique 19. Eléments fondateurs des relations entre adolescents

72%

56%

27%

22%

22%

17%

15%

15%

12%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

partager des moments f orts

partager les mêmes valeurs/idées

être dans la même classe

habiter à proximité

avoir les mêmes goûts

s'identifier à un groupe

avoir le même âge

pratiquer le même sport

autre

Lecture : 72% des adolescents affirment que l’élément fondateur de leurs relations est « partager des moments forts ».

L’importance des relations entre amis trouve ses fondements dans le partage des moments forts, des expériences communes. Le Graphique 19 montre que « partager des moments forts » et « partager les mêmes valeurs, les mêmes idées » constituent les éléments fondateurs des relations entre adolescents : respectivement 72% et 56%.

7 Les modes de vie des adolescents âgés de 15 à 17 ans : un aperçu à partir des enquêtes statistiques / BLANPAIN N. ; DANIEL A.- In : Etudes et Résultats, n°319, juin 2004

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Graphique 20. Eléments fondateurs des relations : comparaison filles, garçons

83%

21%14% 11%

5%

63%

23%30%

19%24%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

partager desmoments forts

avoir les mêmesgoûts

habiter à proximité avoir le même âge pratiquer le mêmesport

f illes garçons

Lecture : 83% des filles disent « partager des moment forts » comme élément fondateur de leurs relations.

C’est avec beaucoup plus d’intensité que les filles citent comme éléments fondateurs « partager des moments forts » et « avoir les mêmes goûts », tandis que les garçons accordent plus d’importance aux éléments « pratiquer le même sport », « habiter à proximité » et « avoir le même âge » (Graphique 20).

On peut donc supposer, que les éléments fondateurs des relations entre filles sont plutôt d’ordre affectif et émotionnel, alors que ceux des garçons paraissent plus pragmatiques ou fonctionnels. Une étude du CRÉDOC fait aussi remarquer ce fait : « les jeunes interrogés définissent l’amitié en premier lieu sur sa dimension affective. […] Cette dimension affective tout en restant prépondérante, est plus faible pour les garçons que pour les filles, au profit d’une recherche de complicité avec les pairs (un ami, c’est quelqu’un avec qui on rit des mêmes choses) »8.

2.4. Pour les familles, les relations entre adolescents de 11-13 ans sont fondées sur l’affectif et pour ceux de 14-17 ans sur le pragmatique

Graphique 21. Eléments fondateurs des relations des adolescents de 11-13 ans et 14-17 ans

11% 12% 14%20%

25%

41%

57%

67%

47%

24%

40%

12%

36%29%

38%

30%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

être dans lamême classe

avoir le mêmeâge

habiter àproximité

avoir lesmêmes goûts

vestimentaires

pratiquer lemême sport

s'identifier à ungroupe

partager desmoments forts

partager lesmêmes valeurs

de 11 à 13 ans

de 14 à 17 ans

Lecture : 47% des familles mentionnent « être dans la même classe » comme élément fondateur des relations des 14 à 17 ans. C’est avec surprise que l’on constate que les familles imaginent les relations entre adolescents de 11-13 ans fondées sur des aspects plutôt affectifs, émotionnels et au contraire les relations entre adolescents de 14-17 ans fondées sur des aspects plutôt rationnels comme « habiter à proximité ».

8 Une approche des 11-15 ans : étude réalisée pour les scouts de France en partenariat avec Okapi / CREDOC, OLM Ch.- 2002.

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2.5. Les familles jugent les relations des 11-13 ans de façon plus rationnelle que les adolescents eux-mêmes

Graphique 22. Eléments fondateurs des relations des 11-13 ans : comparaison adolescents, familles

68%

50%

25%

15% 14% 14%

0%

38%30%

12%

29%

40%36%

0%0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

partager desmoments

forts

partager lesmêmesvaleurs

avoir lesmêmes goûts

s'identifier àun groupe

habiter àproximité

pratiquer lemême sport

être dans lamême classe

adolescents familles

Lecture : 30% des familles ont cité « partager les mêmes valeurs » comme élément fondateur des relations entre adolescents.

Il existe des différences significatives entre familles et adolescents de 11-13 ans. « Habiter à proximité » est pour 40% des familles l’élément fondateur des 11-13 ans le plus souvent cité, mais ce sont seulement 14% des adolescents qui l’ont affirmé. L’élément fondateur le plus souvent coché par les jeunes est « partager des moments forts » (68%), mais il n’est mentionné que par 38% des familles. 50% des adolescents de 11-13 ans ont nommé l’élément « partager les mêmes valeurs », qui est sous-estimé par les familles (30%). L'image que les familles se font des relations des jeunes âgés de 11-13 ans semble plus pragmatique que le vécu des adolescents de cette tranche d’âge.

Graphique 23. Eléments fondateurs des relations des 14-17 ans : comparaison adolescents, familles

74%

26%22%

18% 16%

57%

14% 11%

41%

25%

nsns nsns0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

partager desmoments

forts

habiter àproximité

être dans lamême classe

s'identifier àun groupe

pratiquer lemême sport

partager lesmêmesvaleurs

avoir lesmêmes goûts

adolescents familles

Lecture : 22% des adolescents ont nommé « être dans la même classe » comme élément fondateur des relations.

A l’égard des jeunes de 14 à 17 ans, l’image des familles est comme précédemment en décalage (Graphique 23). 41% des familles mentionnent l’élément « s’identifier à un groupe » comme principal élément des relations des 14-17 ans, tandis que seulement 18% des adolescents l’ont affirmé 25% des familles ont souligné l’élément « pratiquer le même sport », contre 16% des jeunes. 74% des adolescents ont dit « partager des moments forts », c’est le cas pour 57% des familles. L’image des familles concernant le vécu des 14-17& ans semble influencée par le concept du « groupe ». Néanmoins, les jeunes déclarent porter beaucoup plus d’importance au « partage de moments forts ».

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2.6. La sexualité évoquée surtout dans les discussions des garçons et des jeunes plus âgés Graphique 24. Sujets évoqués entre adolescents

61%

58%

47%

39%

32%

31%

30%

28%

20%

11%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

les loisirs

la sexualité

les amis

la future vie d'adulte

l'école

la famille

la mode multimédia

la mode

l'argent

autre

Lecture : 61% des adolescents parlent des « loisirs ».

Les trois premiers sujets évoqués dans les discussions des jeunes sont : « les loisirs », mentionné par 61%, « la sexualité » par 58 % et « les amis » par 46% (Graphique 24). Graphique 25. Sujets évoqués entre adolescents : comparaison filles et garçons

55%50% 49% 47% 44%

38%

15% 13%

40%

71%

30%

67%

19% 19%25%

46%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

les amis les loisirs la future vied'adulte

la sexualité la famille la mode l'argent la modemultimédia

f illes garçons

Lecture : 55% des filles contre 40% des garçons parlent des « amis ».

Les filles et garçons se différencient aussi par les sujets évoqués dans les discussions. Les filles nomment surtout « les amis », « la future vie d’adulte », « la famille » et « la mode ». Les garçons évoquent davantage « les loisirs », « la sexualité » « la mode multimédia », et « l’argent » (Graphique 25). Deux sujets distinguent de façon significative les adolescents plus jeunes des plus âgés et ce n’est vraisemblablement pas ceux auxquels on s’attendait : la mode multimédia, sujet d’importance pour 55% de jeunes âgés de 12 ans (contre 7% de ceux âgés de 17 ans) et la future vie adulte, évoquée par 53% d’adolescents de 17 ans et 26% d’adolescents de 12 ans.

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Graphique 26. Sujets évoqués entre adolescents : comparaison selon l’âge

46%40%

51%

17%

51%

26%

53%

15%

48%

22%

61%

22%

51%

26%

63%

21%

56%

31%

70%

25%

42%

25%

61%

17%

36%

45% 46%

26%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

les amis la famille la sexualité l'argent

12 ans 13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans

Lecture : 51% des jeunes de 12 ans contre 70% de ceux de 16 ans parlent de sexualité avec leurs camarades.

Le thème de « la famille » serait évoqué particulièrement aux âges extrêmes des adolescents interrogés, 12 et 18 ans, mais ce croisement n’est pas révélé significatif, donc l’interprétation est délicate. Il en est de même pour les thèmes des « amis », la « sexualité » et « l’argent » qui seraient évoqués plus particulièrement dans les discussions des jeunes jusqu’à 16 ans (Graphique 26).

2.7. La sexualité, ils en parlent, mais quel est leur niveau d’information ? Graphique 27. Information et éducation à la sexualité, comparaison adolescents, familles

60%

97%92%92%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

adolescents âgés de14 ans

adolescents âgés de15 ans

adolescents âgés de17 ans

familles

Lecture : 97% des adolescents âgés de 17 ans pensent être suffisamment informés en matière de sexualité ; 60% de familles pensent que les adolescents en général sont suffisamment informés.

91% des adolescents affirment « être suffisamment informés des risques encourus lors des premières expériences sexuelles (infections sexuellement transmissibles, grossesses non désirées) ». Ils sont significativement moins nombreux lorsqu’ils sont âgés de 12 ans que de 17 ans. La perception des adultes sur ce niveau d’information est partagée : 60% de familles pensent que les adolescents sont suffisamment informés.

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Graphique 28. Les interlocuteurs des adolescents à propos de la sexualité

31%

40%

14%11%

4%

46%

31%

16%

7%

0%0%5%

10%15%20%25%30%35%40%45%50%

par les parents par des coursthéoriques dispensés à

l'école

par les médias par les copains par la lecture de revuessur la santé

adolescents familles

Lecture : 31% d’adolescents ont répondu être suffisamment informés grâce entre autres à leurs parents ; 46% des familles pensent que ce sont les parents qui informent entre autres les adolescents.

D’après les adolescents, leurs informations proviennent en premier lieu des cours d’éducation à la sexualité dispensés à l’école pour 40%, puis par les parents pour 31%. Pour les familles, c’est le contraire, elles imaginent les parents comme premiers interlocuteurs (46%) puis l’école (31%). On peut souligner que ce constat se vérifie aussi de façon significative en fonction de l’âge des adoles-cents : ceux âgés de 12 ans ont davantage comme interlocuteurs les parents et pour ceux âgés de 17 ans et plus ce sont les cours dispensés à l’école. Mais peut-être est-ce logique dans la mesure où le public ciblé dans ces cours est plus âgé ? On peut également ajouter que les garçons affirment davantage que les filles être « informés » par les media et les copains, alors que les filles discutent davantage avec leurs parents. « Pour obtenir des informations sur la contraception, les filles et les garçons comptent en moyenne quatre à cinq interlocuteurs dont les plus fréquemment cités sont les copains (69,6%) [...], puis les enseignants et les différentes personnes relais du milieu scolaire (63,5%). Viennent ensuite les médias, avec la presse écrite et particulièrement la presse jeune pour les filles (61,6%). Les garçons privilégient davantage la télévision (53,1% des jeunes), la radio (39,6%) et Internet (5,4%). Au sein de la famille, la mère est citée par un peu moins de la moitié des filles (48,3%) et par un tiers des garçons (35,1%). Le père n’est cité que par 23,2% des garçons et seulement 15% des filles. Ce qui souligne le maintien dans les rapports de filiation, d’une composante forte liée entre personnes du même sexe. [...] Un jeune sur six cite le médecin scolaire comme étant l’interlocuteur privilégié en matière d’information sur la sexualité et la contraception (18,6% des filles et 17,4% des garçons). [...] Cette recherche d’interlocuteur privilégié pose la question de la garantie du secret et de l’intégrité psychique. En effet, tant que les jeunes ne se sentent pas en un lieu garant de sûreté et de sécurité, ils sont dans l’incapacité de déposer ou d’échanger ce qui touche à leur existence. On peut comprendre l’importance des services téléphoniques qui facilitent le travail informatif et interrogatif, sans prise directe avec le poids du regard d’autrui, que ce dernier soit parental ou social »9.

9 Education à la sexualité, de l’intime au social / PELEGE P.- In La santé de l’homme, n°356, novembre-décembre 2001.-

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2.8. « La sexualité » un sujet sous-estimé par les familles Graphique 29. Sujets évoqués entre adolescents : comparaison des 11-13 ans et des familles

67%

52%

42%

30% 27%

16%

2%

42%

19%

55%64%

5%

23%

10%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

leurs loisirs la sexualité les jeuxvidéo, internet

la mode leur future vied'adulte

l'argent le racisme

adolescents familles

Lecture : 19% des familles contre 52% des adolescents mentionnent le sujet « la sexualité » dans les discussions entre adolescents, une différence de 23 points.

Les familles ont des difficultés à estimer les sujets évoqués entre adolescents. Ils surestiment les discussions des jeunes de 11 à 13 ans concernant la mode, les jeux vidéo, l’Internet, l’argent et le racisme. A contrario, les adolescents de 11-13 ans affirment davantage parler « de la sexualité », « des loisirs » et « de la future vie adulte » (Graphique 29). Graphique 30. Sujets évoqués entre adolescents : comparaison des 14-17 ans et des familles

62%

44%

30% 27% 25% 22%

0%

36%29%

12%

47%41% 40%

8%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

leurs loisirs leur future vied'adulte

la famille la mode les jeuxvidéo, internet

l'argent le racisme

adolescents familles

Lecture : 12% des familles s’imaginent que les 14-17 ans parlent de « la famille », mais 30% des adolescents l’ont mentionné. La différence est significative et présente 18 points d’écart.

Il y a tout autant de différences entre familles et adolescents de 14 à 17 ans (Graphique 30). 44% des adolescents parlent de « la future vie adulte » contre 29% selon les familles. C’est avec beaucoup plus d’intensité, que les jeunes citent « les loisirs » (62%) et « la famille » (30%), contre 36% et 12% selon les familles. Par contre, 47% des familles pensent que les jeunes parlent « de mode », qui est seulement indiqué par 27% des adolescents.

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PROPOSITION Les jeunes pensent être suffisamment informés mais les chiffres démontrent qu’il n’en est rien. Plus grave, les interventions conduites dans le cadre de notre action rapcom sont alarmistes sur le comportement sexuel des jeunes. La formation scolaire n’est pas suffisante, elle ne permet pas aux jeunes d’exprimer librement la réalité de leurs connaissances, ni d’échanger sur leur sexualité. L’UDAF propose de développer les réunions d’échanges avec les jeunes par une approche familiale des problèmes de la vie relationnelle et amoureuse, avec des notions sur la reproduction, les MST, la contraception, etc. Ces interventions doivent être également menées auprès de jeunes âgés de 11-14 ans car leurs réponses mettent en évidence leurs besoins de communiquer sur les questions de sexualité.

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3. ARGENT DE POCHE « Les parents privilégient aux jeunes âges les versements occasionnels, d'un montant souvent peu élevé, car il est vraisemblable que cela leur confère un certain droit de regard sur l'utilisation qui est faite de l'argent. Lorsque l'enfant grandit, une plus grande régularité se met en place avec la diffusion de l'argent de poche, une forme de transfert qui traduit davantage leur autonomie financière progressive »10.

10 L’argent de poche versé aux jeunes : l'apprentissage de l'autonomie financière / BARNET-VERZAT Ch. ; WOLFF F-C.- In : Economie et Statistiques, n°343, 20010901.

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3.1. Deux adolescents sur trois reçoivent régulièrement de l’argent de poche « D’après l’enquête « Efforts d’Éducation » réalisée par l’Insee et l’INED, les aides financières versées par les parents à leurs enfants scolarisés sont fréquentes, avec 74% de bénéficiaires entre 6 et 25 ans. Cette forte diffusion s’explique assurément par la prise en compte de deux formes d’aides : de l’argent de poche dont le montant est fixé à l’avance et versé régulièrement, et des sommes d’argent versées de manière occasionnelle. Les parents utilisent un peu plus souvent cette seconde forme de transfert, les aides ponctuelles bénéficiant à 53% des enfants contre 45% pour les versements réguliers »11. Graphique 31. Différentes formes d’argent de poche versé aux adolescents, comparaison adolescents et familles

64%

37%

23%

63%

37%

11%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

100%

tous les mois occasionnellement pour un besoin spécifique

pour les récompenser

adolescents familles

Lecture : 37% des adolescents reçoivent de l’argent de poche pour un besoin occasionnel, ce que pensent 37% des familles.

78% des familles disent verser de l’argent de poche et 76% des adolescents affirment recevoir de l’argent de poche. Tableau 10. Distribution des différentes formes d’aide : comparaison enquêtes Insee et UDAF Etude Insee Echantillon adolescents Echantillon familles

Argent de poche régulier seul 21% 49% 58%

Aides occasionnelles seules 30% 24% 7%

Pas d'argent de poche 25% 24% 22%

Cumul argent de poche régulier et occasionnel 24% 9% 1% Lecture : d’après l’enquête de l’Insee, 30% d’adolescents reçoivent uniquement des aides occasionnelles ; en Haute-Savoie, les adolescents sont 24% à l’affirmer, les familles 7% à le penser.

Il existe « une relation d’indépendance entre les deux formes de transferts, forfaitaires et ponctuels : 21% des enfants reçoivent seulement de l’argent de poche, 30% d’entre eux bénéficient uniquement d’aides ponctuelles, 25% des enfants ne reçoivent rien et 24% des jeunes parviennent à cumuler les deux types d’apport »12. Cette relation d’indépendance est encore plus forte en Haute-Savoie.

Les distributions entre les différentes formes d’aide sont assez disparates entre l’étude de l’Insee et les résultats de l’enquête en Haute-Savoie : beaucoup plus de jeunes hauts savoyards bénéficient d’argent de poche régulier seul (et d’autant plus selon les familles), mais beaucoup moins bénéficient du cumul « argent de poche régulier et occasionnel ».

11 L’argent de poche versé aux jeunes : l'apprentissage de l'autonomie financière / BARNET-VERZAT Ch. ; WOLFF F-C.- In : Economie et Statistiques, n°343, 20010901. 12 Idem

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3.2. Plus on est âgé, plus on reçoit de l’argent de poche Graphique 32. Distribution des versements réguliers mensuels selon l’âge

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

moins de 10 € de 10 à 20 € de 20 à 50 € de 50 à 100 € plus de 100 €

12 ans13 ans14 ans15 ans

16 ans17 ans18 ans

Lecture : Entre 40% et 50% d’adolescents âgés de 18 ans reçoivent plus de 50 euros mensuels contre moins de 10% d’adolescents âgés de 12 ans.

50% de familles pensent que les adolescents reçoivent entre 20 € et 50 € par mois lorsqu’il s’agit d’un versement régulier : légèrement moins d’adolescents l’affirment, 43%. « L’enquête Education 1992 révèle que, pour la France, les trois quarts des enfants scolarisés âgés de 6 à 25 ans reçoivent de l’argent de leurs parents pour un montant moyen de plus de 460 € par bénéficiaire au cours de l’année scolaire, qu’il s’agisse de versements réguliers ou non »13.

Dans l’enquête INSEE-INED, l’âge est une variable discriminante : « la probabilité de recevoir de l’argent de poche ou bien une aide ponctuelle augmente de façon continue avec l’âge des enfants. [...] Quant aux sommes d’argent versées, elles augmentent également régulièrement avec l’âge des bénéficiaires. [...] Néanmoins [on peut noter] des différences entre les versements des deux formes d’aide »14. En Haute-Savoie, les adolescents plus âgés sont plus nombreux à recevoir un montant mensuel plus élevé, comme on peut le voir ci-dessus. Graphique 33. Distribution des versements réguliers mensuels selon le sexe

42%

18%

33%28%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

argent de poche versé occasionnellementpour un besoin spécifique

pour te recompenser de ta participationaux tâches familiales

f illes garçons

Lecture : 42% des filles disent recevoir de l’argent de poche occasionnellement contre 33% des garçons.

On peut noter également des différences selon que l’on est une fille ou un garçon ! Ferait-on davantage confiance aux filles en leur versant de l’argent occasionnellement et récompenserait-on davantage les garçons ? C’est ce qu’indique de façon significative le croisement des deux variables !

13 L’argent de poche versé aux jeunes : l'apprentissage de l'autonomie financière / BARNET-VERZAT Ch. ; WOLFF F-C.- In : Economie et Statistiques, n°343, 20010901. 14 Idem

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3.3. L’argent de poche : des pratiques différentes selon les catégories socioprofessionnelles Graphique 34. Différentes formes d’argent de poche versé aux adolescents, selon la catégorie socioprofessionnelle des familles

88%

63% 63%56%

51%45%

19%

31%37%

44%49%

55%

0%

10%

64%

4%

14% 16%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

professionintermédiaire

ouvrier autre cadre employé artisan-commerçant

tous les mois occasionnellement pour un besoin spécifique pour les récompenser

Lecture : 88% de familles de catégorie socioprofessionnelle « profession intermédiaire » affirment verser tous les mois de l’argent de poche à leurs adolescents, contre 63% des familles de catégorie socioprofessionnelle « ouvrier ».

Le versement de l’argent de poche varie selon la catégorie socioprofessionnelle de la famille dont est issu l’adolescent. Ainsi, les fils et filles d’agriculteurs et de retraités sont moins nombreux à recevoir de l’argent de poche que les fils et filles d’artisans, commerçants, chefs d’entreprise. La catégorie socioprofessionnelle des familles influence-t-elle de la même manière leur opinion sur les versements d’argent ? On observe quelques résultats significatifs (Graphique 34). « Comme l'observaient Bozon (1990) et Marpsat (1991) sur l'enquête Loisirs, il est préférable pour un jeune d’avoir des parents qui exercent une profession de cadre ou bien d’indépendant, et dans une moindre mesure une profession intermédiaire : les transferts sont à la fois plus fréquents et plus importants. [...] À l’inverse, les enfants d’ouvriers et d’agriculteurs doivent plus souvent se passer du soutien financier de leurs parents ; [ils] sont appelés à devenir plus rapidement autonomes sur le plan financier »15.

15 L’argent de poche versé aux jeunes : l'apprentissage de l'autonomie financière / BARNET-VERZAT Ch. ; WOLFF F-C.- In : Economie et Statistiques, n°343, 20010901.

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3.4. Le versement de l’argent de poche : éducatif ou compensatoire ? « La probabilité moyenne estimée pour le versement d’argent augmente [...] pour un parent célibataire et surtout [...] pour un parent divorcé [...]. Dans ces deux cas, les parents cherchent sans doute à responsabiliser plus tôt les enfants en leur accordant une certaine autonomie financière. Il est possible que les versements servent à financer les déplacements plus fréquents de ces enfants. Il peut aussi s’agir d’un effet de substitution du temps accordé à l’enfant par de l’argent, puisque les parents isolés disposent en moyenne de moins de temps pour s’occuper des enfants que ceux vivant en couple »16.

Graphique 35. Motivations relatives au versement d’argent de poche, comparaison adolescents, familles

82%

66%

35%

23%

9% 9%

89%81%

41%

23%

8%1%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

gestion dubudget

autonomiechoix de

dépenses

biens ouservicesrefusés

inciter àtravailler ou

aider

réglementcharges

mensuelles

compensermanque dedisponibilité

adolescents familles

Lecture : 82% d’adolescents affirment que leurs parents leur versent de l’argent de poche afin de les « responsabiliser dans la gestion de leur budget », les familles sont 89%.

Les motivations des parents et des jeunes à l’égard du versement d’argent de poche ont fait partie du questionnement sur l’argent. Il en résulte avant tout que le versement de l’argent de poche revêt un aspect « éducatif » pour « responsabiliser les jeunes dans la gestion d’un budget » et « développer leur autonomie dans leurs choix de dépenses ». Néanmoins, significativement les familles sont plus nombreuses à avoir cité des aspects « éducatifs » et les adolescents surestiment l’aspect « compensatoire » des parents.

16 Idem

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3.5. Vêtements et culture, principaux domaines de dépenses... « Ces transferts [...] ne constituent pas nécessairement un bon indicateur du niveau d'aisance des jeunes. Il convient en effet de savoir quel usage est réservé à ces sommes d’argent. En particulier, il est possible que certains enfants reçoivent beaucoup d’argent de poche, mais qu’ils soient ensuite obligés d’utiliser cette somme pour financer par eux-mêmes les dépenses liées à la poursuite des études. A l’inverse, d’autres peuvent apparaître relativement moins aidés par leurs parents, qui vont en contrepartie apporter une contribution plus importante aux frais de scolarité. Ces deux logiques de redistribution s’opposent sur le degré d’autonomie financière qui est accordé aux enfants dans la gestion de leur budget et de leur vie quotidienne »17. Graphique 36. Classement des dépenses, comparaison adolescents, familles

24%

44%

25%

44%

25%

54%

29%

62%

23%

48%

14%

29%

12%5%

7%

5%

6%

1%

7%

2%

4%

5%

11%

11%

21%

19%

32% 48%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

sport

- ado

lesce

n ts

sport

- fam

illes

hygiè

ne, s

oins c

orpore

ls, m

aquil

lage -

adole

scen

ts

hygiè

ne, s

oins c

orpore

ls, m

aquil

lage -

famille

s

alimen

tation

- ado

lesce

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alimen

tation

- fam

illes

moyen

s de t

ransp

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doles

cents

moyen

s de t

ransp

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amille

s

télép

hone

portab

le - a

doles

cents

télép

hone

porta

ble - f

amille

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ents

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scen

ts

vêtem

ents

- famil le

s

la cu

lture,

les l

oisirs

- ado

lesce

nts

la cu

lture,

les l

oisirs

- fam

illes

dépense la plus importante

aucune dépense

Lecture : 32% d’adolescents ont classé en rang 1 (dépense la plus importante) le domaine « culture, loisirs », contre 48% des familles.

Les « vêtements » et produits de la « culture » sont les principaux domaines de dépense : ils ont reçu le maximum de réponses et ont été le plus souvent placés en premier ou deuxième rang, tant chez les adolescents que chez les adultes. A l’exception du domaine « culture, loisirs », les familles ont tendance à surestimer que les adolescents ne font « aucune dépense » dans les autres domaines et qu’ils consacrent à la « culture, loisirs » la dépense la plus importante.

17 L’argent de poche versé aux jeunes : l'apprentissage de l'autonomie financière / BARNET-VERZAT Ch. ; WOLFF F-C.- In : Economie et Statistiques, n°343, 20010901.

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Graphique 37. Classement des dépenses les plus importantes, comparaison filles, garçons

11%

2%

8%4%

15%

22%26%

2%7% 7%

10%7%

41%

15%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

hygiène transport alimentation sport téléphone culture vêtements

f illes garçons

Lecture : 26% de filles ont classé en rang 1 (dépense la plus importante) le domaine « vêtements », contre 15% de garçons.

Les domaines de dépenses sont plus ou moins importants selon que l’on est une fille ou un garçon. Ainsi davantage de garçons ont placé en premier domaine de dépense la « culture » et le « sport », alors que davantage de filles ont placé d’abord les « vêtements », l’« hygiène » et le « téléphone ». On peut également observer quelques différences en fonction de l’âge des adolescents : les plus jeunes (12 ans) ont plus souvent affirmé qu’ils n’ont aucune dépense, notamment en ce qui concerne le « téléphone », « l’alimentation », «l’ hygiène ». On a une nette opposition entre les adolescents âgés de 12 ans et ceux âgés de 17 ans en ce qui concerne le dépense en « vêtements » : les premiers affirment à 39% ne faire aucune dépense pour ce domaine et les seconds sont 33% à classer ce domaine comme étant le plus important (classé en rang 1).

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4. LOISIRS ET TEMPS LIBRE « Le « temps contraint » dans la journée est habituellement défini par le temps « physiologique » (sommeil, toilette, repas,...), le temps professionnel ou d’études, le temps domestique et celui des trajets. Si les adolescents disposent de davantage de temps libre que leurs parents, c’est en raison d’une faible participation aux tâches domestiques : ils y consacrent en effet 3,4 fois moins de temps, soit 2 heures et 49 minutes par jour. [...] L’adolescence apparaît comme une des périodes de la vie où la disponibilité et le temps libre sont plus grands. [...] C’est une période de construction d’identité, marquée par le besoin de s’affirmer, notamment par la pratique d’activités spécifiques, dont l’écoute de la musique fait partie. [...] Les adolescents sont quasiment les seuls à écouter de la musique, sans avoir simultanément d’autres activités. [...] Les adolescents sont aussi plus tournés vers les activités sportives que leurs aînés : ils y consacrent en moyenne 22 minutes par jour »18.

18 Les modes de vie des adolescents âgés de 15 à 17 ans : un aperçu à partir des enquêtes statistiques / BLANPAIN N. ; DANIEL A.- In : Etudes et Résultats, n°319, juin 2004

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4.1. Les familles ont une image des adolescents plus factuelle à propos du temps libre passé en famille ou avec des amis… Graphique 38. Occupation du temps libre en famille : comparaison adolescents, familles

33%

16%

42%

44%

23%

35%

1%

5%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

familles

adolescents

très souvent souvent rarement jamais

Lecture : 16% des adolescents affirment passer « très souvent » leur temps libre en famille.

60% des adolescents occupent leur temps libre en famille, dont 16% « très souvent » et 44% « souvent ». Ce temps est surestimé par les familles : elles sont 75% à penser que leurs adolescents occupent « très souvent » et « souvent » leur temps libre en famille. Graphique 39. Occupation du temps libre avec des amis : comparaison adolescents, familles

27%

53%

54%

32%

17%

13%

2%

2%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

familles

adolescents

très souvent souvent rarement jamais

Lecture : 53% des adolescents disent passer « très souvent » leur temps libre avec des amis.

Les adolescents disent passer beaucoup plus de temps avec leurs amis : 85%, dont 53% « très souvent » et 32% « souvent » (Graphique 39). La différence avec les familles est relativement faible, elles sont 81% à penser que les adolescents passent « très souvent » et « souvent » leur temps libre avec des amis. Toutefois, les proportions sont inversées entre « très souvent » et « souvent ». Graphique 40. Occupation du temps libre des adolescents par une activité encadrée, comparaison adolescents, familles

19%

17%

48%

36%

30%

24%

4%

22%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

familles

adolescents

très souvent souvent rarement jamais

Lecture : 17% des adolescents passent leur temps libre très souvent en activité encadrée.

53% des adolescents occupent leur temps libre « très souvent » ou « souvent » par une activité encadrée, 67% selon les familles. Pour expliquer cette différence, on peut supposer que les adolescents ne se rendent pas compte qu’ils passent souvent leur temps libre de cette manière, par exemple s’ils s’entraînent au foot dans un club ou apprennent un instrument dans une école de musique. On constate que ce sont surtout les garçons, 63%, qui profitent « souvent » ou « très souvent » d’une activité encadrée par rapport aux filles, 41%, ainsi que les plus jeunes, 66%, par rapport aux 17 ans, 32%. « En matière de loisirs, les garçons disposent de davantage de temps que les filles et leurs goûts diffèrent : les filles préfèrent la lecture, les garçons les jeux, la micro-informatique et le sport. La télévision, la radio et la musique apparaissent plus partagées »19.

19 Les modes de vie des adolescents âgés de 15 à 17 ans : un aperçu à partir des enquêtes statistiques / BLANPAIN N. ; DANIEL A.- In : Etudes et Résultats, n°319, juin 2004

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40

Graphique 41. Classement des activités pendant le temps libre

2% 4% 7%14% 15% 15% 16%

23% 24%28%

34%

47%

66%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

travauxdivers

rien despécial

pratiquerune

activitéartistique

et/ouculturelle

lire aller aucinéma

faire desachats

naviguersur

internet

regarderla

télévision

sepromener

jouer auxjeux vidéo

pratiquerun sport

écouter lamusique

être entreamis

Lecture : 66% des adolescents restent entre amis lorsqu’ils ont du temps libre.

Afin de mieux connaître le temps libre des adolescents, l’enquête proposait de choisir trois activités parmi onze propositions. Les trois premières sont : à « être entre amis » pour 66% des adolescents, à « écouter la musique » pour 47% à et « pratiquer un sport » pour 34%

L’importance des amis pendant le temps libre est un fait remarqué dans une étude de la SOFRES sur les valeurs des jeunes : « Interrogés sur leurs loisirs, les jeunes mettent à nouveau les amis en tête de la hiérarchie (52%), … »20. Lorsqu’on demande aux adolescents s’ils peuvent pratiquer dans le département ces activités « idéales », qui leur conviennent, 93 % répondent « oui », le reste affirmant qu’elles sont trop éloignées ou trop coûteuses.

20 Les valeurs des jeunes : étude réalisée pour Radio-France et le Centre d’Echange et de Réflexions sur l’Avenir / TNS SOFRES, 2003.

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4.2. Tandis que les filles préfèrent écouter de la musique, les garçons occupent leur temps libre en jouant aux jeux vidéo… Graphique 42. Activités pendant le temps libre : distinction filles et garçons

58%

32%27%

23% 21%

9%

38%

16% 19%

44%

9%

45%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

écouter lamusique

se promener regarder latélévision

pratiquer unsport

faire desachats

jouer aux jeuxvidéo

une fille un garçon

Lecture : 58% des filles écoutent de la musique, alors que seulement 38% des garçons le font.

On observe des différences importantes entre filles et garçons en ce qui concerne leur temps libre. Les filles écoutent plus souvent de « la musique », regardent particulièrement « la télévision », « se promènent » et « font des achats » plus fréquemment que les garçons. Les garçons pratiquent le « sport » et jouent plus souvent aux « jeux vidéo » que les filles. Les différences entre garçons et filles correspondent à celles observées dans l’enquête « Pratique sportive des jeunes », réalisée en novembre 2001 par le ministère de la Jeunesse et des Sports : « La pratique sportive est plus fréquente chez les garçons que chez les filles… »21. L’enquête du CRÉDOC souligne aussi ces différences : « Les garçons, notamment les plus

jeunes, consacrent également un temps important aux activités sportives (le tiers des garçons, mais seulement 13% des filles, pratiquent plus de cinq heures de sport hebdomadaires) ou encore aux activités multimédia : 28% des garçons et 6% des filles passent plus de cinq heures par semaine devant un écran d’ordinateur. Les filles sont plus studieuses, et surtout préfèrent les activités calmes telles que la lecture, la musique, … »22. Quelle origine pourrait avoir la différence entre filles et garçons et leurs pratiques sportives ? Annick Davisse répond : « Tout le problème est que le défi, l’épreuve, l’affrontement physique sont à l’origine de la construction historique de nombreux sports. Ce n’est pas sur ces types d’engagement que les femmes ont construit leur histoire et leurs désirs. Ca veut dire que les filles jouent « pour jouer » et les garçons jouent « pour gagner ».23 En ce qui concerne les motivations pour pratiquer du sport, Marie Choquet souligne, par rapport aux données du Baromètre Santé Jeunes 1998 de C.F.E.S., que « le plaisir (74%) est

de loin la première motivation évoquée par les jeunes pour pratiquer un sport en dehors de l’école, suivi par la rencontre avec des amis (37%) et la santé (35%). [...] Gagner et se muscler sont des motifs plus typiquement masculins, maigrir plus typiquement féminins. Reste que une fille sur douze déclare faire du sport par obligation »24. Graphique 43. Activités pendant le temps libre des adolescents selon l’âge 21 La pratique sportive des jeunes dépend avant tout de leur milieu socioculturel / MULLER L.- In : INSEE Première, n°932, Novembre 2003. 22 Une approche des 11-15 ans : étude réalisée pour les scouts de France en partenariat avec Okapi / CREDOC, OLM Ch.- 2002. 23 Filles et garçons face au sport : que faire des différences ? / DAVISSE A.- In : La Santé de l’homme, n°364, Mars-Avril 2003, pp.14-15 24 Jeunes et pratique sportive : l’activité sportive à l’adolescence, les troubles et conduites associés : rapport au Ministère de la Jeunesse et des Sports / CHOQUET M.- Paris : INJEP, 2001

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42

54% 50%

42%

28% 27% 18%

1%

63%

7% 11% 22%

43%

10%

26%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

100%

être entre amis jouer aux jeux vidéo

lire pratiquer un sport

se promener regarder la télévision

faire des achats

12 ans 17 ans

Lecture : 50% des adolescents âgés de 12 ans « jouent aux jeux vidéo » contre 7% de ceux âgés de 17 ans.

Les adolescents plus âgés (17 ans) « restent plus entre amis », « se promènent » et font davantage des achats » que les adolescents de 12 ans, qui au contraire « jouent aux jeux vidéo », « lisent », « pratiquent un sport » et « regardent la télévision » (Graphique 43). Graphique 44. Activités pendant le temps libre des adolescents : comparaison adolescents, familles

34%28%

24%

7%

52%

15% 12% 11%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

pratiquer un sport jouer aux jeux vidéos se promener pratiquer une activitéartistique et culturelle

adolescents familles

Lecture : 34% des adolescents « pratiquent un sport », alors que 52% des familles le croient.

Les échantillons « adolescents » et « familles » se distinguent aussi par rapport aux activités faites pendant le temps libre. Les familles surestiment le temps passé à « pratiquer un sport » ou « une activité artistique et/ou culturelle », mais sous-estiment le temps passer à « jouer aux jeux vidéo » et « se promener ».

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4.3. Les principes des parents concernant le temps libre des adolescents Tableau 11. Principes des parents concernant le temps libre, comparaison adolescents, familles

Les principes des parents concernant le temps libre Adolescents Familles laisser une liberté totale 44% 4%

laisser des plages horaires libres 12% 33%

accorder du temps libre lorsque les devoirs et tâches familiales sont effectués 39% 47%

interdire certaines activités 5% 15% Lecture : 44% des adolescents disent que leurs parents leur laissent une liberté totale

Les avis concernant les principes des parents vis-à-vis de la gestion du temps libre des adolescents ne sont pas identiques. Les adolescents citent plus fréquemment, que leurs parents leur laissent une liberté totale, alors que les familles soulignent qu’il faut accorder du temps libre après les devoirs et tâches familiales effectués. Les familles disent aussi, plus souvent que les adolescents, qu’il faut laisser des plages horaires libres et interdire certaines activités (Tableau 11). Graphique 45. Principes des parents concernant le temps libre selon l’âge des adolescents

32%

60%

3%

36%

57%

5%

44%40%

10%

37% 40%

19%

42%35%

16%

55%

24%

16%

61%

18% 16%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

ils te laissent une liberté totale ils t'accordent du temps libreuniquement une fois les devoirs et

taches familiales effectués

ils te laissent des plages horaireslibres

12 ans 13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans

Lecture : 32% des adolescents de 12 ans disent que leurs parents leur laissent une liberté totale, contre 61% des 18 ans.

Naturellement, les principes des parents varient selon l’âge des adolescents. Le principe « laisser une liberté totale » concerne surtout les adolescents plus âgés alors que le principe du temps libre « lorsque les devoirs et tâches familiales sont effectués » est adopté surtout par les parents d’adolescents plus jeunes (Graphique 45).

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44

4.4. Une majorité de familles et d’adolescents pour un aménagement du temps scolaire… Graphique 46. Pour ou contre un aménagement du temps scolaire ? Comparaison adolescents, familles

ouiadolescents

74%

ouifamilles

62%

nonfamilles

38%

nonadolescents

26%

Lecture : parmi les familles pensant qu’il faudrait un aménagement du temps scolaire, 70% des familles préfèrent du temps scolaire le matin et l’après-midi des activités sportives, culturelles ou artistiques, contre 49% d’adolescents.

62% de familles et 74% d’adolescents se prononcent en faveur d’un aménagement du temps scolaire. La moitié des adolescents et plus des deux tiers des familles optent pour le temps scolaire le matin et des activités sportives, culturelles ou artistiques l’après-midi, encadrées par des intervenants extérieurs à l’Education Nationale. Graphique 47. Aménagement du temps scolaire le plus adéquat vu par les familles

11%

6%

3% 36%

21%

49%

70%2%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

adolescents

familles

temps scolaire : lundi, mardi, mercredi toute la journée, jeudi, vendredi

temps scolaire : lundi, mardi, jeudi, vendredi, samedi matin

temps scolaire : lundi, mardi, jeudi, vendredi

temps scolaire : le matin (les après-midi étant consacrées aux activités sportives, culturelles, artistiquesencadrées par des intervenants extérieurs à l'Education Nationale)

Lecture : parmi les familles et les adolescents pensant qu’il faudrait un aménagement du temps scolaire, 70% des familles préfèrent du temps scolaire le matin et l’après-midi des activités sportives, culturelles ou artistiques, contre 49% d’adolescents.

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45

PROPOSITION 85 % des adolescents disent passer beaucoup de temps avec leurs amis, ils ne sont

que 53 % à occuper leur temps libre dans le cadre d’une activité encadrée.

Une majorité d’adultes et d’adolescents est favorable à un réaménagement du temps

scolaire.

L’UDAF demande que soit prise en compte l’attente des familles et des adolescents

qui souhaitent une réorganisation du temps scolaire :

Ø matins consacrés aux cours théoriques,

Ø après-midi réservés aux activités sportives et/ou culturelles et artistiques

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5. MEDIA « Les jeux, notamment sur ordinateur, font [...] partie de l’environnement culturel des adolescents. Le week-end ou pendant les vacances, les adolescents jouent en moyenne 41 minutes par jour, dont environ 24 minutes sur micro-ordinateur. A titre de comparaison, leurs parents jouent 16 minutes les jours de repos, dont 4 sur ordinateur. Les jeunes ne profitent toutefois pas de leur temps libre supplémentaire pour lire plus longtemps que leurs parents. Ils lisent pendant une durée identique, soit un peu plus d’un quart d’heure par jour en moyenne, et pratiquent cette activité surtout le week-end. [...] Les adolescents consacrent par ailleurs un temps à la télévision légèrement supérieur à celui de leurs parents, près d’1h30 par jour les jours de classe et environ 2h40 les jours de repos »25.

25 Les modes de vie des adolescents âgés de 15 à 17 ans : un aperçu à partir des enquêtes statistiques / BLANPAIN N. ; DANIEL A.- In : Etudes et Résultats, n°319, juin 2004

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47

5.1. Les media : pour s’informer ou se distraire ? Graphique 48. Principales sources d’information des adolescents, distinction filles, garçons

55%

15% 11%8% 6%

50%

18% 15%8%

4%

60%

11% 8% 8% 8%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

télévision école radio presse internet

ensemble des adolescents filles garçons

Lecture : 58% des adolescents interrogés ont la télévision comme source d’information, 50% de filles et 60% de garçons.

88% d’adolescents interrogés ont répondu avoir une source d’information quotidienne principale. Plus d’un adolescent sur deux a la télévision comme principale source d’information, les autres citent par ordre l’école, la radio, la presse et Internet. On constate quelques différences entre les filles et les garçons : davantage de filles citent l’école et la radio, davantage de garçons la télévision et Internet. Graphique 49. Principales sources d’information des adolescents, distinction adolescents, familles

15% 11% 8% 6% 5%

57%

0%

18%

4% 12%

55%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

100%

télévision école radio presse écrite internet aucune

adolescents familles

Lecture : 55% des adolescents interrogés ont la télévision comme source d’information, ce que pensent 57% de familles.

Les deux tiers des familles pensent que la principale source d’information des adolescents est la télévision, puis les copains pour une famille sur quatre et Internet pour une famille sur huit, ce qui est donc bien différent de ce qu’ont dit les adolescents. On constate un grand décalage entre le vécu des adolescents et l’image des adultes.

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Même si la presse écrite ne fait pas partie des principales sources d’information des adolescents (ils sont 8% à l’avoir citée), cela ne signifie pas qu’ils ne la lisent pas : les adolescents sont 44% à affirmer être abonnés à au moins un magazine (18% à deux ou trois), dont 30% à un magazine sportif et 27% à la presse adolescente (pour les principaux genres). « Une analyse de la presse destinée à ce public [adolescents] permet de mieux comprendre qui sont ces adolescent(e)s et comment se construit leur identité. [...] La presse magazine est le media privilégié des pré-adolescent(e)s avec la télévision et la radio : 84% des 8-13 ans lisent au moins un magazine pour jeunes. S’il s’agit d’une presse de prescription pour les plus petits, avec un lectorat mixte, passé sept ans, des magazines comme Julie, qui s’adresse aux 8-12 ans par exemple, sont clairement orientés vers les filles »26. Graphique 50. Distinction sexuée dans le choix des genres de magazines

30% 27%

17% 15%

11% 7% 6%

18%

46%

30%

8% 5%

1%

38%

15%

9%

20%

14% 12%

ns ns 0%

10%

20%

30%

40%

50%

sportif presse adolescente

culturel/musical scientifique jeux voiture, camion, skate, scooter

généraliste

ensemble des adolescents filles garçons

Lecture : pour 46% de filles abonnées à un magazine de presse adolescente, il y a 15% de garçons, a contrario, pour 38% de garçons abonnés à un magazine de sport, il y a 18% de filles.

(ns : ne se prononce pas )

Mêmes si les proportions ne sont pas aussi importantes, les chiffres en Haute-Savoie rejoignent l’analyse ci-dessus, à savoir qu’il y a une distinction sexuée des genres de magazines appréciés des adolescents. Les filles sont plus nombreuses à lire la presse adolescente et les magazines culturels, musicaux, tandis que les garçons préfèrent les magazines où il est question de sport, sciences, jeux, voiture, scooter...

26 La presse des « ado-naissantes » / CASAGRANDE J.- In : Lunes, Dossier : Adolescentes : que lisent-elles ?, n°23, Avril-Juin 2003.- pp.59-64

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49

5.2. Quelle durée pour quelle utilisation d’Internet ? Graphique 51. Tranche moyenne de temps passé à pratiquer différents media selon les familles

40%

38%

20%

14%

5%

1%

25%

31%

24%

21%

13%

10%

27%

22%

48%

52%

48%

55%

8%

9%

8%

9%

27%

26%

4%

6%

9%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

envoyer des email

téléphoner

naviguer sur Internet

jouer aux jeux vidéo

écouter la radio

regarder la télévision

moins de 15 min de 15 à 30 min de 30 min à 1h de 1h à 2h plus de 2h

Lecture : 9% des familles pensent que les adolescents passent plus de 2h par jour à regarder la télévision.

La télévision et la radio sont largement en tête avec plus d’un tiers des familles pensant que les adolescents passent plus d’une heure par jour devant la radio ou la télévision. La pratique d’Internet pour la majorité des familles prend entre 30 minutes et 1 heure par jour maximum. Graphique 52. Tranche moyenne de temps par jour consacré aux jeux informatiques ou Internet

Quel temps moyen par jour (hors vacances scolaires) consacres-tu à... ?

7%

8%

11%

12%

9%

12%

19%

29%

28%

34%

42%

36%

23%

19%

20%

16%

13%

15%

8%

5%

20%

12%

3%

2%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

...internet...le week-end

...jeux informatiques...le week-end

...internet…en soirée

…jeux informatiques...en soirée

moins de 15 min de 15 à 30 min de 30 min à 1h de 1h à 2h de 2h à 3h plus de 3h

Lecture : 2% des adolescents passent plus de 3h par jour sur Internet le soir.

Pour avoir un ordre d’idée, les ménages français âgés de 15 à 24 ans, interrogés par l’Insee sur l’emploi du temps d’une journée en 1999, passent 2h06 devant la télévision, 41 minutes devant les jeux (vidéo ?), 15 minutes devant un livre et 20 minutes au téléphone ou courrier27.

27 Portrait social : Les jeunes / Insee.- Contours et caractères, 2000 p.120.

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5.3. Quelle liberté pour quelle utilisation ? Graphique 53. Principes adoptés par les parents en fonction de l’âge des enfants

36% 54%

33%

64%

29%

11%

79%

18% 7%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

100%

liberté totale pour regarder la TV

accès limité pour se connecter à Internet

interdiction de chatter

12 ans 15 ans 17ans

Lecture : 36% d’adolescents âgés de 12 ans ont répondu que leurs parents leur laissaient une liberté totale pour regarder la télévision, alors que ceux âgés de 17 ans sont 79% à l’affirmer.

La permissivité des parents est influencée par l’âge des enfants. Ainsi, si on regarde la distribution des variables en fonction de l’âge des adolescents, on constate que plus ils sont âgés, plus grande est la liberté laissée par les parents pour regarder la télévision, moins limité est l’accès pour se connecter à Internet ou plus faible est l’interdiction de chatter. Graphique 54. Principes adoptés par les parents en matière de média, comparaison familles adolescents

64%

21%

36%

10%

27%

12%

32%

77%

34%

65%

19%

36%

15%

23%

3%

6%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

regarder la télévision - adolescents

regarder la télévision - f amilles

se connecter à internet - adolescents

se connecter à internet - f amilles

chatter - adolescents

chatter - f amilles

liberté totale accès limité interdiction

Lecture : 21% des familles pensent que les parents laissent une liberté totale pour regarder la télévision, contre 64% des adolescents qui l’affirment.

Les familles sont très éloignées des affirmations des adolescents. Concernant le principe de liberté totale, les familles sont 21% à penser que c’est le cas pour regarder la télévision, 12% pour chatter et 10% pour se connecter à Internet et quasiment le double des familles pense que les parents interdisent cette pratique. Si on fait la moyenne des réponses « ils leur laissent la liberté » pour « regarder la télévision », « se connecter à Internet » et « chatter », on obtient que 15% des familles pensent que les parents sont plutôt « permissifs » vis-à-vis des média. Ce qui va également dans le sens de la question sur la signalétique jeunesse, puisque 14% des familles qui connaissent la signalétique (c’est-à-dire 81% de l’ensemble interrogé) pensent que les parents ne l’appliquent pas. Selon une étude de la Sofres réalisée en septembre 2003, 39% de l’échantillon interrogé tiennent toujours compte « des nouveaux symboles de protection de la jeunesse contre le sexe et la violence à la télévision, pour choisir un programme à voir en famille ou autoriser les enfants à le regarder » ; 26% tiennent occasionnellement compte de cette signalétique et 26% n’en tiennent jamais compte28.

28 La signalétique de protection des mineurs à la télévision, étude réalisée pour le magazine Pèlerin / TNS SOFRES.- 01092001

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5.4. Internet : lieu de rencontre, d’accès à divers produits, d’information ? « Certains adultes s’inquiètent de voir leurs enfants pris dans la Toile, alors qu’une majorité de nos concitoyens reprochent déjà aux adolescents de passer trop de temps devant la télévision. Les jeunes ne risquent-ils pas de se renfermer sur eux-mêmes, piégés par ces nouveaux médias ? L’enquête du Crédoc révèle au contraire que les 12-17 ans utilisent ces nouveaux outils afin de communiquer avec leurs amis ou leur famille, voire pour faire de nouvelles rencontres »29. Graphique 55. Comparaison adolescents, familles à propos du lieu de connexion

37%

21%18%

14%10%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

un lieu d'information un accès gratuit à laculture

un espace deliberté, sans tabous

un lieu de rencontre un contact avecbeaucoupd'individus

Lecture : 37% des adolescents se représentent Internet comme un lieu d’information. La représentation que les adolescents se font d’Internet est partagée : Internet est perçu avant tout par plus d’un adolescent sur trois comme un lieu d’information (surtout pour les adolescents âgés de 17 ans, 58% contre 27% des 16 ans), comme un accès gratuit à la culture pour 21% (surtout pour les garçons, 25% contre 16% de filles), puis comme un espace de liberté sans tabou (surtout pour les plus jeunes, 31% contre 9% des 17 ans), un lieu de rencontre (surtout pour les 14 ans, 21% contre 6% des 17 ans) et comme un contact immédiat avec beaucoup d’individus différents et de tous pays. Par ailleurs, 7% d’adolescents interrogés n’ont pas d’avis sur cette question.

29 Les ados pris dans la Toile / CREDOC.- In : Consommation et modes de vie, n°172, Janvier 2004

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Graphique 56. Impacts d’Internet et représentation d’Internet

la représentation d'Internet comme...

16%

45%

10%

6%

29%

15%15%

27%

4%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

...un lieu de rencontre a des conséquences surles relations avec les autres

...un lieu d'information a des conséquences sur laréussite scolaire

...un contact immédiat avec beaucoup d'individusa des conséquences sur l'ouverture d'esprit

plutôt positif plutôt négatif sans effet

Lecture : 45% de l’ensemble des adolescents considérant Internet comme lieu d’information pense que cela peut avoir un impact plutôt positif sur la réussite scolaire.

Il n’est pas surprenant que les adolescents considérant Internet comme un lieu de rencontre ont davantage dit qu’il a un impact positif sur les relations aux autres et ceux considérant Internet comme un lieu d’information, un impact positif sur la réussite scolaire. Enfin, ceux considérant Internet comme un lieu de contact avec beaucoup d’individus ont davantage répondu que cela pouvait avoir des conséquences plutôt négatives sur l’ouverture d’esprit. Tableau 12. Représentation d’Internet et limitation d’accès à certains sites

Faut-il limiter l'accès de certains sites Internet ? Effectif et part d’adolescents ayant répondu qu’Internet représente...

plutôt oui plutôt non ...un lieu d’information 172 73% 64 27% ...un accès gratuit à la culture 70 53% 62 47%

Lecture : 53% des adolescents ayant pour représentation d’Internet « un accès gratuit à la culture » ont répondu « plutôt oui » à la limitation de l’accès à certains sites.

On observe une tendance chez les adolescents, ayant répondu qu’Internet représente un espace de liberté et de rencontre, à être divisés sur la question de la limitation de l’accès à certains sites Internet. Par contre, il y a une probabilité chez les adolescents ayant comme représentation d’Internet un espace d’information à davantage répondre « plutôt oui » à la limitation de certains sites. Les adolescents ayant répondu qu’il fallait limiter l’accès à certains sites sont toujours plus d’un sur deux à évoquer les sites qui parlent de drogues et de violence, plus de deux sur trois les sites qui parlent de sectes et de pornographie.

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53

Graphique 57 Faut-il limiter l’accès à certains sites Internet et pourquoi ? Distinction filles, garçons

76%

37%

62%

37%

46%

23%

10%

7%

7%

9%

53%

26%

36%

29%

37%

47%

22%

19%

13%

15%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

oui il faut limiter certains sites Internet

sites ou jeux trop violents

sites ou jeux pornographiques

sites ou jeux ayant un rapport à la drogue

sites ou jeux ayant un rapport avec les sectes

non il ne faut pas limiter certains sites

libre choix

découvrir la réalité de la vie

connaître ses propres limites

développer son propre esprit critique un garçon

une fille

Lecture : 76% des filles pensent qu’il faut limiter l’accès à certains sites Internet, surtout lorsqu’ils s’agit de sites pornographiques (62%).

La variable « sexe » influe sur l’opinion que les jeunes ont de la limitation de certains sites. En effet, les filles sont toujours plus nombreuses à encourager la limitation de l’accès à certains sites, quels qu’ils soient et les garçons sont toujours plus nombreux à penser qu’il ne faut pas limiter l’accès de certains sites et la différence avec les filles est la plus importante lorsque la raison en est qu’il faut laisser un libre choix et que cela permet de découvrir la réalité de la vie. « Les jeunes interrogés ont un a priori favorable vis à vis des contenus d'Internet et sont près des deux tiers à faire confiance aux informations qui circulent sur le réseau [...]. Pourtant, ils ne leur font pas une confiance aveugle et sont à peu près aussi nombreux à juger nécessaire un contrôle des sites. La plupart d'entre eux ont entendu parler de « dangers » liés à Internet, mais plus rares sont ceux qui y ont été confrontés directement. Le plus souvent, leur perception d'un danger provient des discours médiatiques et parentaux et la crainte qu'ils éprouvent est d'autant plus grande qu'ils connaissent mal Internet : moins les jeunes l'utilisent et moins ils lui font confiance »30.

30 Les jeunes et Internet : Synthèse internationale de la recherche / CLEMI.- 2003

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5.5. Les jeux vidéo : activité de temps libre pour les garçons ?

Graphique 58. Temps passé à jouer aux jeux vidéo et sur Internet

18%

38%

12%27%

82%

62%

88%73%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

le week-end en semaine le week-end en semaine

adolescents ayant affirmé jouer aux jeuxvidéo pendant leur temps libre

adolescents ayant aff irmé naviguer surInternet pendant leur temps libre

plus de 30 min

moins de 30 min

Lecture : 82% des adolescents ayant affirmé jouer aux jeux vidéo pendant leur temps libre le week-end y passent plus de 30 minutes.

28% des adolescents affirment jouer aux jeux vidéo pendant leur temps libre, ce qui vient juste après être entre amis, écouter de la musique ou pratiquer un sport. Par ailleurs, 82% des adolescents ayant affirmé jouer aux jeux vidéo pendant leur temps libre y passent au minimum 30 minutes par jour le week-end (62% en semaine). Graphique 59. Aspects positifs et négatifs des jeux vidéo

78%

62%

49%

33%

22% 20%

8%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

coûteux distrayants violents créateurs dedépendance

un moyen departager

un moyen dedécouverte

éducatifs

Lecture : 78% des adolescents trouvent les jeux vidéo coûteux.

La quasi-totalité des adolescents (95%) a un avis sur les aspects des jeux vidéo. Leur opinion est partagée entre positif et négatif, même si ce sont les aspects négatifs qui ressortent : 62% des adolescents trouvent les jeux vidéo distrayants, 8% éducatifs. .

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Graphique 60. Les jeux vidéo sont-ils créateurs de dépendance ? Distinction par âge et par sexe

19% 23%

48%

38%

29%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

12 ans 13 ans 16 ans filles garçons

Lecture : 38% des filles trouvent que les jeux vidéo sont créateurs de dépendance

La variable « sexe » et « âge » a une légère influence sur l’opinion que se font les adolescents des aspects des jeux vidéo, principalement lorsqu’il s’agit de l’aspect « créateur de dépendance » : plus de filles et d’adolescents âgés pensent en effet que les jeux vidéo sont plutôt créateurs de dépendance. « Les jeux des garçons ont toujours eu une dimension agressive importante et un haut niveau de violence. [...] Les mitraillages et les hécatombes sur ces champs de bataille « imaginaire » étaient aussi terrifiants pour qui voulait bien y voir. [...] Par les technologies de représentations graphiques numériques, [...] les parents, et les mères en particulier, découvrent de visu sur les écrans que les enfants ne sont ni innocents ni pacifiques. Il y a sans doute trop de jeux vidéo d’une violence extrême sur le marché mais d’un niveau qui n’est pas plus ni moins élevé que dans le cinéma ou à la télévision. [...] Il n’existe encore que trop peu d’études longitudinales pour mesurer si la violence dans les jeux vidéo a la même influence que la violence à la télévision. Enfin, la question est tout autant de savoir ce que les enfants font avec ces jeux que ce que ces jeux font à nos enfants... [...] Ici encore se posent les questions du dialogue des parents et adultes avec l’enfant et avec l’adolescent et au fond du rapport des adultes aux médias »31. L’UDAF constate que les parents n’ont pas pris conscience de l’importance des media et des nouvelles technologies dans la vie de leurs enfants et adolescents. Le prochain observatoire sera consacré exclusivement à ce sujet. 31 Radios-jeunes et jeux vidéo : les grands inconnus des parents / UNAF.- http://www.unaf.fr/article.php3?id_article=590

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6. SANTE « L’Organisation mondiale de la santé définit la santé comme étant « un état complet de bien-être, physique, mental et social, ce qui ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité ». [...] On doit concevoir la santé mentale comme un des aspects de la santé en général. [...] La notion de santé mentale devrait donc s’accompagner d’une optimisation des possibilités d’expression du projet de vie de chacun. Cela supposerait d’accompagner l’être humain dans sa croissance, de permettre à chacun de trouver les moyens nécessaires au plein développement de son activité psychique et affective, de lui permettre une insertion sociale dans le respect des valeurs définies par la société. [...] La souffrance psychique peut apparaître dans diverses circonstances de la vie. Mal repérée, mal accompagnée elle peut faire basculer l’individu dans une maladie somatique ou multiplier les difficultés et entraver son inclusion sociale. Pour percevoir cette souffrance, il faut être attentif aux situations à risque : émotion, angoisse accompagnant une maladie, accident altérant l’image du corps, agression, précarité. Une attention particulière doit être portée à la répétition, à la continuité et à la multiplication des troubles entraînant le décrochage par rapport à la conduite habituelle. [...] La notion de souffrance psychique des jeunes est vague, on a trop tendance à la confondre avec certains de ses effets montés en épingle, dans la catégorie également floue de « violence des jeunes », qui tend à remplacer dans les médias celle de délinquance, en intégrant des actes collectifs parfois commis sans profit personnel des acteurs contre des symboles de la vie sociale : bus, métro, murs. Le plus souvent la souffrance est silencieuse, la révolte exprimant plus fréquemment une sortie de souffrance »32.

32 La souffrance psychique des adolescents et des jeunes adultes / Ministère de l’Emploi et de la Solidarité ; Haut Comité de la Santé Publique.- Février 2000

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6.1. Les adolescents se nourrissent bien, pensent six familles sur sept Graphique 61. Bonne ou mauvaise alimentation des adolescents ? Comparaison adolescents, familles

familles affirmant que les

adolescents ne s'alimentent pas

bien14%

adolescents aff irmant ne pas bien s'alimenter

29%

familles affirmant que les

adolescents s'alimentent bien

86%

adolescents affirmant bien

s'alimenter71%

Lecture : 71% des adolescents affirment bien s’alimenter, ce que confirment 86% de familles. Ce qui est surprenant, c’est que les adolescents sont moins nombreux à le penser, alors qu’on s’attendait au contraire ! « « Bien manger à l'adolescence » relève du défi ou de la gageure... [...] De nos jours, les enfants, et surtout les adolescents, sont exposés à de multiples messages alimentaires et nutritionnels, venant moins de leur famille que de l'extérieur (Etat, médecins, école, médias, publicité et... copains). [...] Les conséquences de l'évolution de nos styles de vie sont paradoxales : alors que le discours officiel et médical prône une alimentation variée, équilibrée et saine, prise dans la détente, les rythmes imposés à de nombreux jeunes et l'offre qui leur est faite vont exactement dans le sens contraire ! Nombre d'adolescents balancent entre le hot dog, la pizza ou le "sandwich grec" pris sur le pouce [...] On assiste aussi à une augmentation significative des troubles des conduites alimentaires. [...] Pour un adolescent, une "bonne alimentation" doit assurer une composition corporelle optimale, favoriser le maintien de capacités cognitives et, si possible, prévenir les maladies de la nutrition en tenant compte du processus de mutation de l'adolescent »33. Parmi ceux qui disent ne pas bien s’alimenter, 37% d’adolescents affirment que c’est par manque de goût (52% des familles), ce qui est caractéristique de leur âge : « Grignotages, déstructuration des repas et goûts spéciaux sont donc des comportements banals à cet âge, et ils s'inscrivent dans un processus de désorganisation global, excessif, mais normal »34. 50% d’adolescents, 45% de familles affirment que les adolescents ne s’alimentent pas bien par manque de temps : « Les adolescents mangent comme ils vivent. [...Leur comportement alimentaire] participe à la recherche de leur identité, à la revendication d'une certaine autonomie, au rejet des contraintes familiales et à la conformité au groupe. C'est l'âge auquel on se retrouve entre amis, et c'est bien souvent autour d'un plat ou d'un verre que se constituent les réseaux d'amitiés, si importants à cette période de la vie. [...] La rencontre autour de l’alimentation prime, plutôt que la qualité de la nourriture ce qui explique le succès des fast-foods »35. Enfin, 25% des adolescents disent ne pas bien s’alimenter parce qu’ils font attention à leur poids, ce que pensent 17% des familles.

33 Adolescents / 60 Millions de consommateurs.- In : Hors-Série Découverte, n°118, Octobre-Novembre 2004 34 Idem 35 Idem

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« Les études épidémiologiques ont montré qu'une alimentation riche en légumes, en fruits, en produits céréaliers et en laitages, et moins riche en aliments gras (gras salés ou gras sucrés) peut prévenir à long terme l'obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires et certains cancers, comme le cancer du côlon. Les adolescents n'ont pas de préoccupations touchant la santé à long terme. Ils vivent dans les sensations, dans l'intensité, dans le présent. Ils sont donc peu sensibles aux conséquences lointaines de leurs habitudes de vie. [...] Il y a longtemps que les comportements caractéristiques des adolescents ont été décrits : les repas sautés, l'absence de petit déjeuner, le grignotage, la consommation excessive de boissons sucrées et le début de l'absorption de boissons alcoolisées. Tous ces comportements ne doivent être "inquiétants" que s'ils engendrent des complications somatiques ou s'ils sont accompagnés d'autres troubles du comportement alimentaire plus graves (anorexie, boulimie). [...] Les parents n'ont pas à s'en alarmer, si les autres repas sont équilibrés par ailleurs. [...] La famille joue un rôle fondamental dans la structuration affective et sociale de l'adolescence, et "prendre certains repas ensemble" est essentiel (et souhaité par les adolescents eux-mêmes). La nourriture familiale est d'ailleurs souvent considérée comme le repas préféré des adolescents interrogés dans les enquêtes »36. 6.2. Les recommandations nutritionnelles On a voulu en savoir un peu plus sur les catégories d’aliments dont les adolescents se nourrissent. On illustrera les réponses, des résultats de l’enquête nationale « Baromètre Santé Nutrition 2002 » réalisée par l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (Inpes). Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) a établi des recommandations nutritionnelles, dont voici un exemple extrait du guide « La santé vient en mangeant », le guide alimentaire pour tous (sachant qu’il en existe un spécifique pour les adolescents mais non encore disponible sur le site www.mangerbouger.fr).

36 Adolescents / 60 Millions de consommateurs.- In : Hors-Série Découverte, n°118, Octobre-Novembre 2004

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« Selon le Baromètre santé nutrition 2002, l’alimentation des jeunes se rapproche ou s’éloigne plus ou moins de ces recommandations selon les groupes d’aliments que l’on considère. Si leurs comportements sont plutôt favorables en ce qui concerne la consommation de céréales et féculents, ainsi que de « viande – produits de la pêche et oeufs », ils le sont moins au niveau de la consommation de fruits et légumes et, dans une moindre mesure, de produits laitiers, celle-ci apparaissant insuffisante. Les jeunes sont également de plus gros consommateurs de produits de type « snacks » et de certains produits gras ou sucrés que les adultes. Les fruits et légumes sont le groupe alimentaire pour lequel la consommation des adolescents est la plus éloignée des repères recommandés. [...] Les jeunes sont toutefois plus nombreux que les adultes à consommer trois fois par jour des produits laitiers. [...] La consommation de céréales et de féculents des jeunes apparaît quant à elle assez satisfaisante. [...] Les jeunes manifestent une préférence spécifique pour les céréales prêtes à consommer. [...] Les 12-17 ans sont en outre proportionnellement plus nombreux que les adultes de 25 ans et plus à consommer certains types de produits sucrés. [...] Ils sont ainsi plus nombreux à ces âges à manger du chocolat, des viennoiseries ou des biscuits, mais moins nombreux à prendre de la confiture. [...] Ils sont également plus nombreux à consommer des boissons non alcoolisées, sirop et sodas, jus de fruits et boissons lactées »37. Graphique 62. Repères nutritionnels d’après les recommandations du PNNS

48,1%

81,8% 79,4%

2,8%0%

20%

40%

60%

80%

100%

au moins 5 fruitset légumes par

jour

produits laitiers 3ou 4 fois par jour

céréales -féculents au

moins 3 fois parjour

viande - produitsde la pêche -

oeufs 1 ou 2 foispar jour

Lecture : 2,8% des 12-17 ans mangent des fruits ou légumes au moins cinq fois par jour (Baromètre santé nutrition 2002).

6.3. L’alimentation des adolescents en Haute-Savoie : correcte ? Tableau 13. Consommation de différentes catégories d’aliments et de boissons par les adolescents au cours d’une semaine, vue par les adolescents et les familles

adolescents familles adolescents familles adolescents familles adolescents familles très souvent très souvent souvent souvent rarement rarement jamais jamais

Eau 78% 85% 16% 10% 5% 5% 0% 0%

Pâtes, riz, pommes de terres 52% 23% 44% 69% 4% 6% 1% 2%

Produits laitiers, yaourts fromage 51% 55% 37% 42% 10% 3% 2% 0%

Viande, poisson, oeufs 38% 42% 51% 52% 11% 5% 1% 0%

Desserts, sucreries 34% 18% 38% 56% 26% 25% 1% 1%

Fruits 33% 28% 44% 41% 20% 30% 2% 1%

Légumes 33% 29% 43% 54% 20% 15% 4% 3%

Boisson sucrée 22% 5% 35% 48% 39% 43% 5% 4%

Aux questions « Quels sont les aliments consommés au cours d’une semaine ? » et « Quelles sont les boissons consommées le plus souvent au cours d’une semaine ? », on demandait aux adolescents et familles de répondre pour chaque modalité « très souvent », « souvent », « rarement », « jamais ».

37 La santé des adolescents / DREES.- In : Etudes et Résultats, n°322, juin 2004

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Graphique 63. Consommation de différentes catégories d’aliments et de boissons par les adolescents au cours d’une semaine, comparaison adolescents, familles

34%

18%

52%

23%

22%

5%

38%

56%

44%

69%

35%

48%

26%

25%

6%

38%

43%

3%

2%

1%

1%

2%

5%

4%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

desserts, sucreries - adolescents

desserts, sucreries - f amilles

féculents - adolescents

féculents - familles

boisson sucrée - adolescents

boisson sucrée - f amilles

très souvent souvent rarement jamais

Lecture : 34% des adolescents consomment « très souvent » des desserts, ce que pensent 18% des familles.

La perception des familles se rapproche de l’affirmation des adolescents lorsqu’on additionne « très souvent » et « souvent » pour la consommation de « pâtes, riz, pommes de terre », « boissons sucrées » et « desserts, sucreries », mais diffère lorsqu’on regarde séparément ces deux propositions : les adolescents sont toujours partagés entre « très souvent » et « souvent » alors que les familles pensent que la consommation est beaucoup plus « souvent » que « très souvent ».

Graphique 64. Consommation de différentes catégories d’aliments et de boissons par les adolescents au cours d’une semaine, comparaison garçons, filles

33%

41%

48%

53%

29%

39%

47%

56%

84%

73%

16%

27%

49%

52%

33%

40%

37%

40%

46%

42%

12%

20%

36%

34%

15%

7%

15%

6%

32%

20%

6%

1%

6%

41%

36%

4%

3%

4%

1%

2%

1%

1%

1%

1%

7%

3%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

viande, poisson, œufs - f illes

viande, poisson, œufs - garçons

yaourts, f romage - filles

yaourts, fromage - garçons

desserts, sucreries - filles

desserts, sucreries - garçons

pâtes, riz, pommes de terres - f illes

pâtes, riz, pommes de terres - garçons

eau - filles

eau - garçons

boisson sucrée - f illes

boisson sucrée - garçons

très souvent souvent rarement jamais

Lecture : 33% des filles consomment « très souvent » de la viande contre 41% des garçons.

En outre, les filles et les garçons se distinguent pour cette consommation hebdomadaire d’aliments et de boissons. Les garçons sont plus nombreux que les filles à consommer « très souvent » des aliments tels que « viande, poisson, oeufs »,

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« yaourts, fromage », « desserts, sucreries », « pâtes, riz, pommes de terre » et « boissons sucrées », alors que les filles sont plus nombreuses à consommer « très souvent » de l’eau.

PROPOSITION Les parents et les adolescents sont persuadés de s’alimenter correctement alors que les professionnels de la santé tirent « la sonnette d’alarme ». L’UDAF propose donc de : Ø Développer les mesures déjà prises au niveau des collèges et des lycées afin de

supprimer les distributeurs de boissons sucrées et autres gourmandises favorisant le grignotage des adolescents.

Ø Développer des campagnes d’éducation à la nutrition dans les collèges, à

l’image des programmes réalisés pour l’obésité infantile. Ø Intensifier les campagnes d’informations (exemple la semaine du goût). Ø Rappeler aux familles l’importance de « prendre certains repas ensemble ».

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6.4. Les troubles des adolescents : mensonge, violence verbale, anxiété ?

« Selon les enquêtes françaises et internationales, environ 12% des enfants et adolescents seraient touchés par un ou plusieurs trouble(s) mental(aux). Certains de ces désordres se déclarent spécifiquement à cette période de la vie –autisme, hyperactivité, anorexie mentale, troubles des conduites- ; d’autres se retrouvent aussi chez l’adulte –schizophrénie, troubles anxieux et troubles de l’humeur ». Troubles mentaux : dépistage et prévention chez l’enfant et l’adolescent, une expertise collective de l’Inserm, 2003, http://www.inserm.fr/ Graphique 65. Troubles qui peuvent toucher certains adolescents, d’après les adolescents

53%

49%

32%

26%

23%

21%

18%

16%

13%

35%

37%

43%

46%

45%

44%

37%

45%

31%

8%

10%

22%

23%

24%

26%

35%

35%

43%

4%

5%

3%

5%

8%

9%

11%

4%

13%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

mensonge

violence verbale

violence physique

anxiété, dépression

vol

toxicomanies

alcoolisme

boulimie, anorexie

conduites suicidaires

très souvent souvent rarement jamais

Lecture : 53% des adolescents pensent que le mensonge est un trouble qui touche « très souvent » certains adolescents.

Dans l’enquête, on a voulu savoir quelle image se faisaient les adolescents et les familles des différents troubles dont sont atteints certains adolescents et qui sont plus ou moins médiatisés. Les deux principaux troubles cités par environ la moitié des adolescents comme affectant très souvent les adolescents sont le mensonge et la violence verbale.

Les filles citent davantage que les garçons au rang des troubles susceptibles de toucher « très souvent » ou « souvent » les adolescents, l’anxiété, la dépression, la boulimie, l’anorexie, le vol et les conduites suicidaires. « Selon, l’Inserm, un enfant sur huit souffre d’un trouble mental en France. Ce message global recouvre des formes de pathologies qui, d’une part, présentent des niveaux de gravité très variables, depuis les plus lourdes telles que l’autisme ou l’anorexie, et jusqu’aux formes les plus légères d’anxiété et, d’autre part, relèvent de modes de soins ou d’accompagnement très différenciés. [...] « Les troubles anxieux » et « troubles de l’humeur » [...] affecteraient de l’ordre de 8% des adolescents. [...] Il paraît indispensable pour prendre la mesure de l’importance de ces pathologies chez les adolescents d’en comparer la prévalence avec celle des troubles mentaux affectant les adultes au cours de leur existence. [...] La prévalence des troubles mentaux en population générale est de 32% sur toute la vie, soit une personne sur trois qui, un jour, consultera pour un problème psychiatrique. Les troubles les plus fréquents sont les phobies (14,3%) et l’alcoolisme (13,8%), puis les troubles anxieux (10%), les troubles dépressifs (9,7%) et la toxicomanie (6,2%). Ensuite, par ordre décroissant, la personnalité antisociale (2,6%), les troubles obsessionnels et compulsifs (2,6%), les troubles schizophréniques (1,5%) et la manie (0,8%). (Source : Neurosciences : quoi de neuf ? De nouveaux modèles pour la psychiatrie par Bruno Giros, directeur de recherche au CNRS, département des sciences de la vie, CNRS extrait de communiqué de presse du 21 Mai 1997 »)38.

38 Eléments de cadrage statistique sur les Adolescents pour les Rencontres Nationales de l’Adolescence du 18/10/2003 / Délégation Interministérielle à la Famille

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Graphique 66. Troubles qui peuvent toucher certains adolescents, d’après les familles

9%

14%

15%

26%

30%

38%

51%

81%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

le vol

l'alcoolisme

le mensonge

les conduites suicidaires

les toxicomanies

la violence physique

la boulimie, l'anorexie

l'anxiété, la dépression

Lecture : 81% des familles pensent que l’anxiété, la dépression sont parmi plusieurs troubles du comportement, ceux qui touchent le plus fréquemment les adolescents. Les familles devaient citer les trois principaux troubles psychiques et comportementaux les plus fréquents chez les adolescents, ce qui ne signifie pas que TOUS les adolescents sont atteints de ces troubles. Elles pointent les troubles d’anxiété et les troubles alimentaires. « La France est dans le peloton de tête des pays européens parmi lesquels les taux de suicide sont les plus élevés. Mais elle se situe dans le tiers des pays européens dans lesquels les jeunes de 15 à 19 ans se suicident le moins. [...] Les jeunes Français âgés de 15 à 24 ans sont – nettement – parmi les jeunes Européens du même âge, ceux qui déclarent le plus avoir fait récemment usage de cannabis. Ils se situent dans la moyenne européenne pour l’usage récent d’autres drogues. [...] A l’âge de 15 ans, les adolescents français se situent parmi les jeunes européens du même âge qui ont le plus pris l’habitude de fumer quotidiennement. En France, comme dans la plupart des pays européens, à quinze ans, les filles fument plus que les garçons : une fille sur quatre déclare fumer quotidiennement contre seulement un garçon sur cinq. [...] Les adolescents Français de 15 ans se situent en position médiane pour la consommation hebdomadaire de boissons alcoolisées. Comme dans tous les pays européens, à quinze ans, les Françaises ont beaucoup moins pris l’habitude des boissons alcoolisées que les garçons »39.

Taux de suicide (pour 100000) Hommes Femmes Général 15-19 ans Général 15-19 ans France 26,0 7,5 9,4 2,5 Source EUROSTAT, Health Statistics, 1999 Expérience et usage récent de drogues chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans en 2002 Ont déjà essayé En ont consommé au cours du dernier mois cannabis Autres drogues cannabis Autres drogues Union européenne (15) 28,9% 8,8% 11,3% 2,7% France 44,9% 9,0% 19,8% 2,9% Source eurobaromètre, Commission européenne Proportion d’enfants déclarant fumer (données pour la France)

Fument quotidiennement Fument au moins une fois par semaine 11 ans 13 ans 15 ans 11 ans 13 ans 15 ans

G F G F G F G F G F G F 1% 0,5% 5% 6% 20% 25% 2% 1% 9% 11% 28% 31%

Enfants déclarant consommer de la bière, du vin ou des alcools au moins une fois par semaine 11 ans 13 ans 15 ans G F G F G F France 6% 3% 12% 5% 31% 15% Source Organisation mondiale pour la santé (bureau régional Europe) Année 1997-1998 (France)

39 Eléments de cadrage statistique sur les Adolescents pour les Rencontres Nationales de l’Adolescence du 18/10/2003 / Délégation Interministérielle à la Famille

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6.5. Opposition au monde adulte et conflit avec soi-même à l’origine des troubles Graphique 67. Conditions favorisant les troubles, comparaison adolescents, familles

60%56%

36%

22%

34%41%

51%

34%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

séparation f amille échec sentimental conflit avec soi-même opposition au mondeadulte

adolescents familles

Lecture : 60% d’adolescents pensent que la « séparation au sein de la famille » est à l’origine de certains troubles chez les adolescents, les familles sont 34% à le penser.

Au travers des réponses concernant les conditions favorisant ces troubles, on retrouve les préoccupations et comportements des adolescents mais aussi peut-être le reflet d’une société en évolution et les idées reçues des adultes. Ainsi, pour les adolescents, les conditions principales se trouvent dans l’environnement familial puis relationnel. Pour les familles, les troubles des adolescents sont d’abord provoqués par une opposition au monde adulte et un conflit avec soi-même : en résumé le mal-être des adolescents.

Pour la variable « conditions favorisant les conduites... », il y a aussi de légères différences entre filles et garçons : les filles sont plus nombreuses à penser qu’à l’origine des troubles se trouve un « conflit avec soi-même », alors que les garçons pensent davantage à « l’échec scolaire ». « Cinq sujets d'inquiétude étaient proposés aux parents concernant leurs enfants : l'échec scolaire, la violence, le mal-être, la consommation de drogues et les accidents de la circulation. Le mal-être a été cité en premier par 42% des parents interrogés, bien avant l'échec scolaire (28%), la violence (17%), la consommation de drogues (8%) et les accidents de la circulation (6%). Les inquiétudes des parents ne sont pas les mêmes selon l'âge des enfants. Les parents d'adolescents de 14 à 17 ans sont plus souvent préoccupés par la consommation de drogues, ceux des adolescents plus jeunes par la violence et ceux des plus âgés par les accidents de circulation. Si le mal-être est cité par 26% des parents d'enfants de moins de 12 ans, il l'est par 67% de ceux d'enfants de 20 ans et plus. Huit propositions étaient faites aux jeunes appelants sur ce qui pourrait, d'après eux, aider leurs parents à mieux remplir leur rôle de parents : avoir plus de temps, de connaissances, de patience, de moyens financiers, un logement plus grand, un meilleur moral ; être en meilleure santé, pouvoir demander des conseils à d'autres adultes. Retenues par 33% des jeunes interrogés, " avoir plus de patience " et " avoir un meilleur moral" devancent toutes les autres propositions. Viennent ensuite "avoir plus de moyens financiers" ou "avoir plus de connaissances". Les garçons sont plus nombreux que les filles à penser que certains moyens proposés pourraient beaucoup aider leurs parents, notamment les moyens matériels. Ces réponses doivent bien entendu être resituées dans le contexte de l'appel à Fil Santé Jeunes et à Inter Service Parents. Les appelants, autant les jeunes que les parents, sont des personnes se questionnant par rapport à une situation familiale ou personnelle difficile. Mais la place importante occupée par les difficultés ou les souffrances d'ordre psychique est sûrement à considérer avec attention »40

40 A l’écoute des jeunes, publication de la Fondation de France et de Fil Santé Jeunes, n°2, mars 2002

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PROPOSITION Il existe des écarts majeurs entre les évènements cités par les adolescents qui

perturbent leur vie et ceux évoqués par les familles. Cet écart est tout aussi important

en ce qui concerne les conditions favorisant ces troubles.

Cette situation est-elle le résultat d’un manque de communication entre les parents et

les adolescents ?

C’est ce qu’expriment de nombreuses familles lors des conférences organisées par

l’UDAF dans le cadre du REAAP (Réseau d’Ecoute d’Appui et d’Accompagnement

des Parents).

Ces familles se sentent démunies et sollicitent un soutien pour les aider à améliorer

leurs relations avec leurs adolescents.

L’UDAF propose donc de développer les actions de soutien à la parentalité.

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7. SCOLARITE La scolarité avec l’ambition de « faire réussir tous les élèves » pose régulièrement questions : comment « motiver et faire travailler les élèves ? », Comment « mieux appréhender leur diversité et leurs difficultés scolaires ? », Comment « lutter contre la violence et les incivilités ? », Comment « améliorer la concertation entre les enseignants et les parents ? », Comment « définir les contenus que les élèves doivent absolument acquérir ? ». Ces préoccupations et cette ambition figuraient dans le rapport dit Thélot41, désormais transcrit dans la Loi. En 2004, qu’en était-il de la scolarité des élèves haut-savoyards ? Trois sujets sont abordés : l’avenir scolaire, l’orientation et le suivi par les parents, l’absentéisme.

41 Pour la réussite de tous les élèves : rapport officiel / Commission du débat national sur l’avenir de l’Ecole, présidée par Claude THELOT.- La Documentation Française, 2004.- http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/brp/notices/044000483.shtml

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7.1. Des jeunes confiants en l’avenir et des familles un peu plus réservées Graphique 68. Comment envisagez-vous l’avenir scolaire ?

plutôt avec inquiétude

-adolescents

35%

plutôt avec inquiétude

-familles

47%

plutôt avec confiance

-adolescents

65%

plutôt avec confiance

-familles

53%

Lecture : 65% des adolescents ont plutôt confiance en leur avenir, lorsque les familles sont 53%.

A la question « comment envisagez-vous l’avenir scolaire ? », 65% d’adolescents répondent « avec confiance », les familles sont 53%. On peut noter l’influence de la variable « sexe » chez les adolescents : les filles sont souvent plus inquiètes que les garçons pour leur avenir scolaire. 7.2. Un avenir avec de meilleures perspectives d’emploi, mais aussi des difficultés d’accès à certaines filières Graphique 69. Pourquoi envisagez-vous l’avenir scolaire avec confiance ou avec inquiétude ? Comparaison adolescents, familles

1%

40%

56%

11% 14%

37%43%

7%

62%

16%

38% 38%31%

22%

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

aide desparents

diversité descursus

scolaires

meilleuresperspectives

d'emploi

inadaptation del'école aux

marchés del'emploi

scolarité àplusieursvitesses

mauvaiseorientationscolaire

difficultéd'accès à desf ilières d'étude

avenir avec confiance avenir avec inquiétude

adolescents familles

Lecture : 62% des familles sont confiantes en l’avenir scolaire des adolescents et invoquent la diversité des cursus scolaires, alors que cet aspect inquiète davantage les adolescents, ils sont 43% à être inquiets de la difficulté d’accès à certaines filières d’études.

Les adolescents se révèlent optimistes. A la question « pourquoi avec confiance » : plus de la moitié a répondu « de meilleures perspectives d’emploi », lorsque les familles ne sont que 16%. Ces dernières voient davantage une diversité des cursus scolaires.

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Quant à la question « pourquoi avec inquiétude ? », les adultes sont un peu plus pessimistes et invoquent plusieurs raisons : un peu plus d’un tiers avancent « l’inadaptation de l’école aux marchés de l’emploi » et « une scolarité à plusieurs vitesses ». Mais les adolescents pointent davantage « une mauvaise orientation scolaire » et « une difficulté d’accès à certaines filières d’études ». 7.3. L’orientation comme point d’inquiétude Graphique 70. De qui les adolescents ont-ils besoin de soutien ?

1%

14%

26%34%

40%49%

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

professionnel copains chefd'établissement,

professeur

famille conseillerd'orientation

parents

Lecture : 49% des adolescents affirment avoir besoin du soutien de leurs parents pour leur scolarité

37% des adolescents ayant répondu envisager l’avenir avec inquiétude, c’est-à-dire 12% de l’ensemble des adolescents interrogés, ont souligné l’orientation comme point d’inquiétude pour leur avenir scolaire. Toutefois, plus loin, à la question « as-tu besoin d’aide pour une orientation scolaire ? », la moitié seulement des adolescents a répondu « oui ». Ce sont davantage des filles (59% contre 41% de garçons). Ces adolescents recherchent avant tout un soutien de leurs parents – ils sont un sur deux – puis du conseiller d’orientation. 7.4. Quant au suivi scolaire, les parents sont-ils à la hauteur ? Graphique 71. Le suivi de la scolarité des adolescents, comparaison adolescents, familles

82%

97%

15%

2%

3%

1%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

adolescents

familles

régulièrement rarement jamais

Lecture : 15% des adolescents affirment que leur parents suivent « rarement » leur scolarité.

La quasi-totalité des familles suit régulièrement la scolarité de leurs adolescents, alors que les adolescents sont plus partagés : 82% affirment que leurs parents suivent « régulièrement » leur scolarité et 17% « rarement ». La raison principalement invoquée par les adolescents est « le manque de temps, de disponibilité » de leurs parents et par les familles « leur niveau d’études différent ».

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7.5. L’absentéisme ne concerne pas les échantillons interrogés Graphique 72. Absences des adolescents de l’école, comparaison adolescents, familles

61%

56%

36%

36% 8%

3%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

adolescents

familles

jamais pas souvent souvent

Lecture : 61% des adolescents disent ne jamais être absent de l’école, ce que pensent 56% des familles.

A la question « pensez-vous que les adolescents s’absentent de l’école », plus de la moitié affirme « jamais » et 8% « souvent », ce qui est sous estimé par rapport aux affirmations des adolescents eux-mêmes : 61% répondent ne « jamais » s’être absentés des cours et 3% « souvent ». Graphique 73. Quelles raisons évoquent les parents pour justifier l’absence de leurs enfants ?

2%6%

9%

15%

32%36%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

enfantredoublant

f in de semaine cours peuimportants ouinintéressants

climat de tensionà l'école

stress f atiguede l'enfant

maladie bénigne

Lecture : 36% des familles invoquent « une maladie bénigne » pour justifier l’absence de leurs enfants.

Permissivité des parents ou situations délicates ? De manière générale, les raisons invoquées par les parents seraient pour une famille sur trois « une maladie bénigne », « le stress, la fatigue de l’enfant », mais aussi un « climat de tension à l’école » (15%).

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70

Graphique 74. Que signifie l’absentéisme pour les familles ?

L'absentéisme...

47%

28% 25%

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

est une répétitiond'absences non justifiées

est une absence de l'écolesans que les parents le

sachent

provoque unedéscolarisation progressive

familles

L’absentéisme peut avoir des répercussions graves comme la déscolarisation. 47% des familles définissent l’absentéisme comme « une répétition d’absences non justifiées » et 25% affirment que l’absentéisme « provoque une déscolarisation progressive ». Graphique 75. Quelles peuvent être les conséquences de l’absentéisme pour les adolescents ?

L'absentéisme...

71%

31%

18%8%

2%0%

10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

aboutit à undécrochage

scolaire

conduit à ladélinquance

n'a aucuneconséquence

mène à lamarginalisation

provoque ladéscolarisation

adolescents

Les adolescents sont 71% à penser que l’absentéisme aboutit à un décrochage scolaire progressif et 31% pensent que « ça conduit à la délinquance ».

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7.6. Des solutions « répressives » ou des solutions « sociales » ? Graphique 76. Les plus efficaces pour limiter l’absentéisme, d’après les familles.

13%

47%

59% 59%

0%

10%

20%

30%

40%

50%60%

70%

80%

90%

100%

responsabiliser lepersonnel encadrant

responsabiliserl'enfant

aider l'enfant ensituation d'échec

scolaire

sensibiliser lesparents à renouer ledialogue avec leursenfants et l'école

Face à ces constats, on a voulu savoir ce que adultes et adolescents pouvaient imaginer comme « solutions ». La formulation des questions était différente pour les adolescents et les adultes, puisqu’aux premiers, on demandait de s’exprimer ouvertement à la question « quelles seraient les réponses les plus efficaces pour limiter cet absentéisme ? », tandis qu’aux seconds, on suggérait plusieurs réponses possibles. Pour plus de la moitié des familles, lutter contre l’absentéisme, c’est d’abord « sensibiliser les parents à renouer le dialogue avec leurs enfants et avec l’école » et « aider les adolescents en situation d’échec scolaire ». C’est enfin « responsabiliser l’adolescent ».

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PROPOSITION

Les jeunes sont confiants dans leur avenir professionnel mais sollicitent davantage d’aide pour leur orientation scolaire. L’UDAF propose : à De développer les liens entre l’école et l’entreprise afin que les jeunes aient

une meilleure connaissance du monde du travail. Tous les collèges pourraient proposer les « ateliers du mercredi » aux élèves de 4ème et 3ème.

à Une alternance dès la 4ème pour les jeunes ne désirant pas suivre une filière

générale.

à La valorisation des métiers manuels.

En ce qui concerne l’absentéisme : L’UDAF propose la mise en place de médiateurs scolaires indépendants de l’Education Nationale pour régler les problèmes des enseignants avec les parents.

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8. VIOLENCE « Qu'elle soit ou non considérée sous le seul angle scolaire, la violence est toujours une thématique qui interfère fortement avec des logiques politiques. Elle renvoie d'un côté à des discours, jamais innocents, et de l'autre à des faits à la fois résistants aux discours et influencés par eux, dans la mesure où ces faits ne trouvent leur qualification qu'à travers les mots employés pour les décrire. Un pouvoir qui prétend faire reculer la violence sera ainsi fortement tenté, dans un premier temps, de noircir le tableau et dans un second temps de l'éclaircir afin d'afficher des résultats. Quitte à recourir par la suite à un regain de dramatisation si celle-ci apparaît comme une bonne carte à jouer. [...] Evoquer la violence en milieu scolaire, c'est tirer un fil qui fait venir toute la pelote : on sait d'avance que la logique imposerait d'aborder aussi l'échec scolaire, ses modes de traitement, la question des sanctions et celle de l'exercice de l'autorité, les relations avec les familles, la mixité sociale au sein des établissements mais aussi les conditions extérieures, la situation des quartiers défavorisés, etc. Isoler la violence en tant que phénomène en soi, comme dépourvu de toute cause, est un tour de passe-passe indéfendable. A l'inverse, récuser les faits sous prétexte de vouloir s'attacher à leurs seules causes profondes, qu'elles soient sociologiques ou pédagogiques, ou les deux à la fois, mène à une autre sorte de déni, tout aussi exaspérant »42.

42 L’inévitable retour de la violence à l’école / CEDELLE L.- In : Le Monde de l’Education : Les tabous de la violence scolaire n°326, Juin 2004

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8.1. Représentation et vécu des adolescents et des familles vis-à-vis de la violence : un tableau plutôt noir « Dans l’enquête Espad 99, divers comportements violents ont été étudiés. Parmi les comportements relativement banalisés (qui concernent plus d’un élève sur cinq), 40% des garçons disent avoir déjà été mêlés à une bagarre, 24% l’avoir provoquée. D’autres comportements déclarés tels que le fait d’avoir abîmé des biens publics ou privés (21% des garçons, 12% des filles), d’avoir volé un objet, dont la valeur dépasse 15 euros (15% des garçons, 6% des filles) ou le fait d’avoir vendu des objets volés (15% des garçons, 3% des filles) sont également assez répandus. Frapper un professeur, utiliser une arme ou mettre volontairement le feu sont par contre mentionnés par moins de 5% de cette génération. [...] La violence physique, appréhendée dans le Baromètre Santé 2000 par le fait de déclarer avoir frappé ou blessé physiquement quelqu’un, seul ou en groupe, au cours des douze mois précédant l’enquête pour la violence agie et par le fait de déclarer l’avoir été pour la violence subie, est en outre un phénomène [...] rapporté par [respectivement...] 9,6% des 12-17 ans et 8,5% »43. « Si plus de huit Français sur dix (83%) se sentent en sécurité aujourd’hui dans leur vie quotidienne, dont un sur cinq (22%) tout à fait en sécurité, les phénomènes de violence les préoccupent réellement et ont, d’après eux, augmenté depuis ces trois dernières années. D’une part, 70% ont, en effet, l’impression que les phénomènes de violence en France ont augmenté depuis trois ans, d’autre part, 77% en sont préoccupés, dont près de deux sur cinq (38%) qui en sont même très préoccupés »44. Graphique 77. Confrontation des adolescents à la violence, comparaison adolescents, familles

oui : 70%

oui : 52%non : 48%

non : 30%

Aux adolescents : as-tu déjà été confronté à la violence ?

Aux familles : vos adolescents sont-ils confrontés à la violence ?

Lecture : à la question « as-tu déjà été confronté à la violence ? » 70% des adolescents interrogés ont répondu « oui » et à la question « vos adolescents sont-ils confrontés à la violence ? » 52% des familles ont répondu « oui ».

Que représente la violence pour les familles et les adolescents de Haute-Savoie ? Les problèmes ou manques de définition déjà soulignés dans cette enquête sont flagrants ici, étant donné les proportions exagérément importantes dès la première question sur la violence.

43 La santé des adolescents / DREES.- In : Etudes et Résultats, n°322, juin 2004 44 Violences et santé : rapport de l’enquête réalisée à la demande du Haut Comité de la santé publique / BVA Opinion–Institutionnel.- Mars 2004

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8.2. Insultes, incivilités entre adolescents à la limite du collège ? Graphique 78. Auteurs de violence, comparaison adolescents, familles

77%

10% 13%

75%

9%16%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

des adolescents des adultes des adolescents et des adultes

adolescents familles

Lecture : 77% des adolescents et 75% des familles affirment que les auteurs de la violence sont des adolescents.

Pour ce qui concerne les auteurs de la violence, une large majorité d’adolescents et de familles tombe d’accord pour affirmer qu’il s’agit d’adolescents : 77% des adolescents interrogés et 75% des familles interrogées. Graphique 79. Type de violence subie, comparaison adolescents, familles

64%69%

15%

77%

43% 41%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

verbale physique psychologique

adolescents familles

Lecture : 64% des adolescents et 77% des familles affirment que la violence est verbale.

Les adolescents mettent en avant et sur le même plan violence physique et violence verbale. Les familles positionnent la violence verbale en tête et mettent au même niveau violence physique et violence psychologique.

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Graphique 80. Lieu où est commis la violence, comparaison adolescents, familles

62%

14%

46%

83%

5%

37%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

a l'école dans le milieu familial dans un lieu public

adolescents familles

Lecture : 62% des adolescents affirment avoir subi cette violence à l’école, contre 83% des familles qui affirment que leurs enfants subissent cette violence à l’école.

Cette violence a principalement lieu au collège (surestimation des familles) ou dans un lieu public (sous estimation des familles). « Lorsque l’on cite un certain nombre de lieux aux personnes interrogées, trois sont particulièrement synonymes de violence : sur la route, dans les transports en commun et dans la rue le soir. [...] Les jeunes ressentent une certaine violence dans les lieux publics comme les magasins, les cinémas, les bars ou tout simplement dans la rue en journée de manière plus fréquente que les autres personnes. Les 15-24 ans sont en effet 30% à se sentir souvent ou de temps en temps exposés à de la violence dans la rue en journée (contre 23% en moyenne) et 34% dans les lieux publics (contre 27% en moyenne). Une tendance qui reflète peut-être simplement la forte présence des jeunes dans la rue et les nombreux lieux qui leur sont plus particulièrement destinés : magasins, bars, boîtes, etc. »45. 8.3. Violence entre adolescents, physique, au collège / violence des adultes, physique, dans un lieu public Graphique 81. Auteurs, types et lieux de la violence, selon les adolescents

29%

7%

58%

71%

100%

28%

38%

13%

4% 2%

89%

25%33%

70%

41%34%

19%

86%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

auteurs = adultes auteurs = adultes auteurs =adolescents

auteurs =adolescents

les deux les deux

VERBALE PHYSIQUE VERBALE PHYSIQUE VERBALE PHYSIQUE

à l'école dans le milieu familial dans un lieu public

Lecture : 58% des adolescents affirment que la violence verbale des adolescents est commise au collège et que 70% pensent que la violence physique des adultes est commise dans un lieu public.

Plus précisément, d’après les adolescents, la violence commise par d’autres adolescents est davantage physique que verbale, elle est commise surtout au collège. La violence commise par des adultes est davantage physique, et commise dans un lieu public.

45 Violences et santé : rapport de l’enquête réalisée à la demande du Haut Comité de la santé publique / BVA Opinion–Institutionnel.- Mars 2004

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Les mauvais traitements Lieu des mauvais traitements Les mauvais traitements sont principalement commis par la famille proche (1er rang avec 84,4% en 2002). La mère et le père restent les auteurs principaux des mauvais traitements. L'entourage arrive en deuxième position avec 10,2%. On peut noter à cet égard une légère augmentation des mauvais traitements au sein de l'entourage (+1,4% par rapport à l�année précédente). Parmi les professionnels mis en cause (5,4%), le personnel scolaire (1,7%) et les familles d'accueil (1,1%) sont essentiellement désignés comme auteurs de violences. Forme des mauvais traitements Les violences constituent traditionnellement la principale forme de mauvais traitements. Elles restent relativement stables en proportion depuis 1999, avec une moyenne sur 4 ans de 67,9%. Ce même constat est fait pour les privations, avec une moyenne de 9,9% sur 4 ans. Tandis que les négligences sont davantage représentées depuis 2 ans, avec une progression de 2 points par rapport à l'année dernière. Nature des mauvais traitements Les mauvais traitements sexuels ont enregistré en 2002 une augmentation de 1,1% par rapport à l'an dernier, contrairement aux mauvais traitements physiques et psychologiques qui indiquent une légère baisse (respectivement � 1,5% et � 1%). Ce constat résulte très probablement de l'influence de la campagne nationale d'information et de prévention des abus sexuels qui a eu lieu en janvier et février 2002. Qualité de l'auteur des mauvais traitements La mère est principalement désignée comme auteur de mauvais traitements physiques et psychologiques. Le père occupe le second rang avec 35,7% pour les mauvais traitements physiques et 33,3% pour les violences psychologiques. Il est majoritairement mis en cause pour les mauvais traitements sexuels soit 30,8%. Notons, que 11,4% des auteurs de mauvais traitements sexuels concernent des membres de la famille autres que les proches parents. Parmi les professionnels, les familles d�accueil sont plutôt désignées comme auteurs de mauvais traitements sexuels alors que le personnel scolaire est plutôt mis en cause pour des violences psychologiques. Rapport d�activité 2002 - chapitre II / Service National d�Accueil Téléphonique pour l�Enfance Maltraitée.- 2002

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8.4. Six adolescents sur dix réagissent contre l’agresseur... Graphique 82 - A qui se confient les adolescents? comparaison adolescents, familles

62%

44%

7%13%

37%

24%

8%

48%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

d'autres adolescents leur famille le personnel enseignant ils ne se confient pas

adolescents familles

Lecture : 62% des adolescents affirment qu’ils se sont confiés à leurs amis contre 37% des familles.

Parmi les adolescents confrontés à la violence, 63% affirment qu’ils ont réagi contre leur agresseur. En outre, suite à cet acte de violence, les adolescents se seraient d’abord confiés à leurs amis (62%), puis à leur famille (44%). Les adultes sous estiment les confidences des adolescents entre eux et avec leur famille. Par contre, ils sont 48% à affirmer que les adolescents ne se sont pas confiés. Graphique 83. Quelle suite ? comparaison adolescents, familles

23%

5%

17%9%

58%

68%

8%

50%

16% 17%

3% 3%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

discussion enfamille

discussion avecun médecin

discussionentre copains

discussionentre collégiens

discussion àl'école avec un

adulte

poursuitejudiciaire

aucune suite

adolescents familles

Lecture : 23% des adolescents affirment que l’acte de violence a été suivi d’une discussion en famille contre 68% des familles.

Alors que 58% d’adolescents affirment ne pas avoir donné de suite, les familles ne sont que 3%. Enfin, pour 9% d’adolescents, l’acte de violence a atteint une certaine gravité puisqu’il a abouti à une poursuite judiciaire.

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PROPOSITION

Les adolescents victimes de violence se confient essentiellement auprès de leurs amis.

Les adolescents subissent cette violence principalement au collège.

Il faut que les familles s’inquiètent du phénomène et que l’Education Nationale les

associe à la lutte contre ce « fléau ».

L’UDAF propose que des mesures soient prises :

- charte d’engagement réciproque entre l’adolescent, la famille et l’école.

- réintroduire des notions de civisme, de moralité et de respect mutuel

- accentuer la surveillance en « interclasse » et aux abords des établissements

scolaires

- relancer l'internat - proposer des solutions alternatives aux élèves en situation

d’échec.

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Conclusion Cette double enquête sur les adolescents en Haute-Savoie avait pour objectif de comparer l’image que s’en font les adultes à la réalité que vivent les adolescents. Dans les huit thèmes abordés, à travers une cinquantaine de questions, on se rend compte des écarts qui existent en effet entre adolescents et adultes. Les écarts existent entre adolescents et adultes. On les imaginait marginalisés en rébellion contre la société, les adolescents s’estiment bien intégrés. On les imaginait en opposition avec leurs parents, c’est pourtant toujours leur famille qui compte à leurs yeux. La famille reste un pilier dans la construction de l’adolescent, ils en attendent d’être écoutés et rassurés, qu’une autorité soit établie tout en leur laissant une certaine autonomie. On les pensait mal dans leur peau, découragés : ils affirment avoir confiance en l’avenir, en particulier en leur avenir. Ils ne sont pas non plus naïfs et certains problèmes les préoccupent aussi. Les filles se disent moins à l’aise et plus inquiètes que les garçons. Globalement, les adolescents ont une vision d’eux-mêmes et de la société plus positive que celle que leur renvoient les adultes. Ils font davantage preuve d’optimisme. Télévision, Internet, jeux vidéo occupent une place importante dans la vie des adolescents, nouvelle tendance que maîtrisent mal les parents. Une opposition entre les familles et le vécu des adolescents notamment pour les thèmes de la santé, de la scolarité et de la violence illustre le pessimisme des adultes. Parents et adolescents proposent un aménagement du temps scolaire permettant la pratique d’autres activités encadrées l’après midi.

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Ont collaboré à la réalisation de cette étude : pour l’Udaf 74 Corinne Linard Alain Letondal Violaine Le Cabec les équipes des Observatoires de la famille des Udaf de Savoie et d’Isère ainsi que l’ensemble des personnes qui ont accepté de répondre à cette enquête sur l’adolescence.

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Table des graphiques Graphique 1. Avis des familles sur les attitudes des adolescents ............................................................................ 10 Graphique 2. Attentes des adolescents envers leurs parents................................................................................... 10 Graphique 3. Interlocuteurs privilégiés des adolescents, distinction par âge......................................................... 11 Graphique 4. Raisons d’une communication privilégiée avec les parents et d’autres référents ............................ 11 Graphique 5. « Les adolescents attendent de leurs parents qu’ils les laissent tranquilles », différences selon l’âge

........................................................................................................................................................................ 12 Graphique 6. « De quels milieux, les adolescents développent-ils leurs « supports identificatoires ? »,

comparaison adolescents, familles.................................................................................................................. 12 Graphique 7. « De quel milieu, les adolescents développent-ils leurs « supports identificatoires ? », distinction

par sexe........................................................................................................................................................... 13 Graphique 8. Appréciation des adultes et des adolescents sur les tatouages et piercing........................................ 14 Graphique 9. Face à ce comportement, quelle attitude des parents et des adolescents ? Comparaison adolescents,

familles............................................................................................................................................................ 15 Graphique 10. Changement des relations entre adolescents et adultes, comparaison adolescents, familles.......... 16 Graphique 11. Caractéristiques des relations adolescents/parents et adolescents/enseignants, comparaison

adolescents, familles........................................................................................................................................ 16 Graphique 12. Caractéristiques des relations entre adolescents et parents, comparaison filles, garçons.............. 17 Graphique 13. Caractéristiques des relations entre adolescents et enseignants, comparaison filles, garçons ....... 17 Graphique 14. Propositions pour aider à passer le cap de l’adolescence, comparaison adolescents, familles....... 18 Graphique 15. Classement par les adolescents de ce qui est important à leurs yeux pour réussir leur future vie

adulte .............................................................................................................................................................. 19 Graphique 16. Classement par les familles de ce qui est important aux yeux des adolescents pour réussir leur

future vie adulte.............................................................................................................................................. 19 Graphique 17. Qualificatif des relations entre adolescents : comparaison adolescents, filles, garçons, familles... 22 Graphique 18. Opinion des familles et des adolescents sur l’appartenance à un groupe....................................... 22 Graphique 19. Eléments fondateurs des relations entre adolescents...................................................................... 23 Graphique 20. Eléments fondateurs des relations : comparaison filles, garçons ................................................... 24 Graphique 21. Eléments fondateurs des relations des adolescents de 11-13 ans et 14-17 ans ................................ 24 Graphique 22. Eléments fondateurs des relations des 11-13 ans : comparaison adolescents, familles .................. 25 Graphique 23. Eléments fondateurs des relations des 14-17 ans : comparaison adolescents, familles .................. 25 Graphique 24. Sujets évoqués entre adolescents..................................................................................................... 26 Graphique 25. Sujets évoqués entre adolescents : comparaison filles et garçons................................................... 26 Graphique 26. Sujets évoqués entre adolescents : comparaison selon l’âge........................................................... 27 Graphique 27. Information et éducation à la sexualité, comparaison adolescents, familles................................... 27 Graphique 28. Les interlocuteurs des adolescents à propos de la sexualité............................................................ 28 Graphique 29. Sujets évoqués entre adolescents : comparaison des 11-13 ans et des familles............................... 29 Graphique 30. Sujets évoqués entre adolescents : comparaison des 14-17 ans et des familles............................... 29 Graphique 31. Différentes formes d’argent de poche versé aux adolescents, comparaison adolescents et familles

........................................................................................................................................................................ 32 Graphique 32. Distribution des versements réguliers mensuels selon l’âge ........................................................... 33 Graphique 33. Distribution des versements réguliers mensuels selon le sexe......................................................... 33 Graphique 34. Différentes formes d’argent de poche versé aux adolescents, selon la catégorie socioprofessionnelle

des familles...................................................................................................................................................... 34 Graphique 35. Motivations relatives au versement d’argent de poche, comparaison adolescents, familles .......... 35 Graphique 36. Classement des dépenses, comparaison adolescents, familles......................................................... 36 Graphique 37. Classement des dépenses les plus importantes, comparaison filles, garçons .................................. 37 Graphique 38. Occupation du temps libre en famille : comparaison adolescents, familles.................................... 39 Graphique 39. Occupation du temps libre avec des amis : comparaison adolescents, familles.............................. 39 Graphique 40. Occupation du temps libre des adolescents par une activité encadrée, comparaison adolescents,

familles............................................................................................................................................................ 39 Graphique 41. Classement des activités pendant le temps libre ............................................................................. 40 Graphique 42. Activités pendant le temps libre : distinction filles et garçons........................................................ 41 Graphique 43. Activités pendant le temps libre des adolescents selon l’âge........................................................... 41 Graphique 44. Activités pendant le temps libre des adolescents : comparaison adolescents, familles................... 42 Graphique 45. Principes des parents concernant le temps libre selon l’âge des adolescents ................................. 43 Graphique 46. Pour ou contre un aménagement du temps scolaire ? .................................................................... 44 Comparaison adolescents, familles.......................................................................................................................... 44 Graphique 47. Aménagement du temps scolaire le plus adéquat vu par les familles............................................. 44

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Graphique 48. Principales sources d’information des adolescents, distinction filles, garçons ............................... 47 Graphique 49. Principales sources d’information des adolescents, distinction adolescents, familles .................... 47 Graphique 50. Distinction sexuée dans le choix des genres de magazines .............................................................. 48 Graphique 51. Tranche moyenne de temps passé à pratiquer différents media selon les familles ........................ 49 Graphique 52. Tranche moyenne de temps par jour consacré aux jeux informatiques ou Internet...................... 49 Graphique 53. Principes adoptés par les parents en fonction de l’âge des enfants ................................................ 50 Graphique 54. Principes adoptés par les parents en matière de média, ................................................................. 50 comparaison familles adolescents............................................................................................................................ 50 Graphique 55. Comparaison adolescents, familles à propos du lieu de connexion ................................................ 51 Graphique 56. Impacts d’Internet et représentation d’Internet............................................................................. 52 Graphique 57 Faut-il limiter l’accès à certains sites Internet et pourquoi ? Distinction filles, garçons................. 53 Graphique 58. Temps passé à jouer aux jeux vidéo et sur Internet........................................................................ 54 Graphique 59. Aspects positifs et négatifs des jeux vidéo ....................................................................................... 54 Graphique 60. Les jeux vidéo sont-ils créateurs de dépendance ? Distinction par âge et par sexe........................ 55 Graphique 61. Bonne ou mauvaise alimentation des adolescents ? Comparaison adolescents, familles................ 57 Graphique 62. Repères nutritionnels d’après les recommandations du PNNS ...................................................... 59 Graphique 63. Consommation de différentes catégories d’aliments et de boissons par les adolescents au cours

d’une semaine, comparaison adolescents, familles......................................................................................... 60 Graphique 64. Consommation de différentes catégories d’aliments et de boissons par les adolescents au cours

d’une semaine, comparaison garçons, filles ................................................................................................... 60 Graphique 65. Troubles qui peuvent toucher certains adolescents, d’après les adolescents.................................. 62 Graphique 66. Troubles qui peuvent toucher certains adolescents, d’après les familles ....................................... 63 Graphique 67. Conditions favorisant les troubles, comparaison adolescents, familles .......................................... 64 Graphique 68. Comment envisagez-vous l’avenir scolaire ? .................................................................................. 67 Graphique 69. Pourquoi envisagez-vous l’avenir scolaire avec confiance ou avec inquiétude ? Comparaison

adolescents, familles........................................................................................................................................ 67 Graphique 70. De qui les adolescents ont-ils besoin de soutien ?............................................................................ 68 Graphique 71. Le suivi de la scolarité des adolescents, comparaison adolescents, familles ................................... 68 Graphique 72. Absences des adolescents de l’école, comparaison adolescents, familles ........................................ 69 Graphique 73. Quelles raisons évoquent les parents pour justifier l’absence de leurs enfants ?........................... 69 Graphique 74. Que signifie l’absentéisme pour les familles ?................................................................................. 70 Graphique 75. Quelles peuvent être les conséquences de l’absentéisme pour les adolescents ?............................. 70 Graphique 76. Les plus efficaces pour limiter l’absentéisme, d’après les familles................................................. 71 Graphique 77. Confrontation des adolescents à la violence, comparaison adolescents, familles ........................... 74 Graphique 78. Auteurs de violence, comparaison adolescents, familles................................................................. 75 Graphique 79. Type de violence subie, comparaison adolescents, familles ............................................................ 75 Graphique 80. Lieu où est commis la violence, comparaison adolescents, familles................................................ 76 Graphique 81. Auteurs, types et lieux de la violence, selon les adolescents ............................................................ 76 Graphique 82 - A qui se confient les adolescents? comparaison adolescents, familles .......................................... 78 Graphique 83. Quelle suite ? comparaison adolescents, familles............................................................................ 78

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Table des tableaux Tableau 1. Répartition des enfants selon l’âge.......................................................................................................... 4 Tableau 2. Situation familiale et nombre d’enfants .................................................................................................. 4 Tableau 3. Répartition par âge des familles.............................................................................................................. 5 Tableau 4. Répartition par catégorie socioprofessionnelle des familles ................................................................... 5 Tableau 5. Répartition des familles selon le lieu d’habitation .................................................................................. 5 Tableau 6. Liste des établissements et classes interrogés .......................................................................................... 6 Tableau 7. Répartition par âge des élèves ................................................................................................................. 6 Tableau 8. Répartition par type de famille ............................................................................................................... 7 Tableau 9. Répartition par zone................................................................................................................................ 7 Tableau 10. Distribution des différentes formes d’aide .......................................................................................... 32 Tableau 11. Principes des parents concernant le temps libre, comparaison adolescents, familles......................... 43 Tableau 12. Représentation d’Internet et limitation d’accès à certains sites.......................................................... 52 Tableau 13. Consommation de différentes catégories d’aliments et de boissons par les adolescents au cours d’une

semaine, vue par les adolescents et les familles .............................................................................................. 59

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Bibliographie Des familles de plus en plus petits / CRISTOFARI M.F ; LABARTHE G.- In : Insee Première, n°789, 20010701. Ces crises inévitables / 60 Millions de consommateurs, LAURU D.- In : Hors-Série Découverte : Adolescents, n°118, Octobre-Novembre 2004 Conduites à risques, l’exploration des limites / 60 Millions de consommateurs, SOLAL JF.- In : Hors-Série Découverte : Adolescents, n°118, Octobre-Novembre 2004 L’adolescence, l’âge de tous les possibles / La Croix du 15/10/2003 Les modes de vie des adolescents âgés de 15 à 17 ans : un aperçu à partir des enquêtes statistiques / BLANPAIN N. ; DANIEL A.- In : Etudes et Résultats, n°319, juin 2004 Une approche des 11-15 ans : étude réalisée pour les scouts de France en partenariat avec Okapi / CREDOC, OLM Ch.- 2002. Education à la sexualité, de l’intime au social / PELEGE P.- In La santé de l’homme, n°356, novembre-décembre 2001.- pp. 15-17 La souffrance psychique des adolescents et des jeunes adultes / Ministère de l’Emploi et de la Solidarité ; Haut Comité de la Santé Publique.- Février 2000 Adolescents / 60 Millions de consommateurs.- In : Hors-Série Découverte, n°118, Octobre-Novembre 2004 La santé des adolescents / DREES.- In : Etudes et Résultats, n°322, juin 2004 Eléments de cadrage statistique sur les Adolescents pour les Rencontres Nationales de l’Adolescence du 18/10/2003 / Délégation Interministérielle à la Famille La fugue, signe « majeur » de risque chez les jeunes / BLANCHARD S.- Le Monde du 07/02/2004 A l’écoute des jeunes, publication de la Fondation de France et de Fil Santé Jeunes, n°2, mars 2002 Les valeurs des jeunes : étude réalisée pour Radio-France et le Centre d’Echange et de Réflexions sur l’Avenir / TNS SOFRES, 2003. La pratique sportive des jeunes dépend avant tout de leur milieu socioculturel / MULLER L.- In : INSEE Première, n°932, Novembre 2003. Filles et garçons face au sport : que faire des différences ? / DAVISSE A.- In : La Santé de l’homme, n°364, Mars-Avril 2003, pp.14-15 Jeunes et pratique sportive : l’activité sportive à l’adolescence, les troubles et conduites associés : rapport au Ministère de la Jeunesse et des Sports / CHOQUET M.- Paris : INJEP, 2001 La France des temps libre et des vacances / VIARD J. ; POTIER F. ; URBAIN J.D.- Avril 2002 L’évolution des pratiques culturelles / DONNAT O.- In : INSEE Donnés sociales. La société française, 2002-2003, pp 581-594 L’argent de poche versé aux jeunes : l'apprentissage de l'autonomie financière / BARNET-VERZAT Ch. ; WOLFF F-C.- In : Economie et Statistiques, n°343, 20010901. 40 ans de services culturels et récréatifs : la télévision détrône le stade et le cinéma/ BESSON D.- In : Insee Première, août 2004, n°983

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La presse des « ado-naissantes » / CASAGRANDE J.- In : Lunes, Dossier : Adolescentes : que lisent-elles ?, n°23, Avril-Juin 2003.- pp.59-64 Portrait social : Les jeunes / Insee.- Contours et caractères, 2000 p.120. La signalétique de protection des mineurs à la télévision, étude réalisée pour le magazine Pèlerin / TNS SOFRES.- Septembre 2001 Les ados pris dans la Toile / CREDOC.- In : Consommation et modes de vie, n°172, Janvier 2004 Les jeunes et Internet : Synthèse internationale de la recherche / CLEMI.- 2003 Radios-jeunes et jeux vidéo : les grands inconnus des parents / UNAF.- http://www.unaf.fr/article.php3?id_article=590 Pour la réussite de tous les élèves : rapport officiel / Commission du débat national sur l’avenir de l’Ecole, présidée par Claude THELOT.- La Documentation Française, 2004.- http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/brp/notices/044000483.shtml L’inévitable retour de la violence à l’école / CEDELLE L.- In : Le Monde de l’Education : Les tabous de la violence scolaire n°326, Juin 2004 Violences et santé : rapport de l’enquête réalisée à la demande du Haut Comité de la santé publique / BVA Opinion–Institutionnel.- Mars 2004 Rapport d’activité 2002 - chapitre II / Service National d’Accueil Téléphonique pour l’Enfance Maltraitée.- 2002

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Tél. 04.50.24.36.37

Fax. 04.50.24.36.24

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