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LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 16 SEPTEMBRE 2014 AFRIQUE 19 P. 24 «Action lumiĂšre» pour le secteur de l’énergie Maroc Export ZOOM Africa Business Agenda, la prĂ©fĂ©rence africaine gagne du terrain P. 21 CAHIER DE L’INTÉGRATION Dans quelle Afrique investir ? P. 22-23 INTERVIEW Najib Cherfaoui, expert maritime P. 25 LE MARCHÉ DE LA SEMAINE Le Burkina revoit Ă  la hausse ses ambitions P. 26

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LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 16 SEPTEMBRE 2014

AFRIQUE

19

P. 24

«Action lumiĂšre»pour le secteurde l’énergie

Maroc ExportZOOMAfrica Business Agenda, la préférenceafricaine gagne du terrain P. 2 1

CAHIER DE L’INTÉGRATIONDans quelle Afrique investir ? P. 22-23

INTERVIEWNajib Cherfaoui, expert maritime P. 25

LE MARCHÉ DE LA SEMAINELe Burkina revoit à la hausse ses ambitions P. 26

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LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 16 SEPTEMBRE 2014

NEWS

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Le forum économiquemaroco-guinéen tenula semaine derniÚre àCasablanca restera

longtemps gravĂ© dans les es-prits, notamment en GuinĂ©e.Au moment oĂč le monde fuitce pays touchĂ© par le virusEbola, le royaume lui a grande-ment ouvert les bras. MalgrĂ© lapsychose crĂ©Ă©e par l’épidĂ©miemortelle, le Maroc a accueilliune centaine de dĂ©cideurs po-litiques et Ă©conomiques gui-nĂ©ens. Avec leurs collĂšguesmarocains, ils ont parlĂ© busi-ness, signĂ© trois conventionsportant sur l’agro-alimentaireet sur l’assainissement. Des in-vestissements et des marchĂ©squi dĂ©passent le milliard de di-rhams en somme, sans parlerde la multitude d’autres projetsĂ  concrĂ©tiser par la suite.Comme le mentionne lethĂšme du forum, la GuinĂ©e esten effet «une Ă©conomie Ă construire, des opportunitĂ©s Ă saisir». Les hommes d’affairesdu royaume y ont une largemarge de manƓuvre et uneexpertise Ă  partager. Cela,d’autant plus que la GuinĂ©e estun pays richement dotĂ© enressources naturelles. C’estune Ă©conomie qui a elle aussibesoin de produire et d’expor-ter. Son gouvernementcherche des investisseurs,mais ses hommes d’affairesont plus besoin de partenairesextĂ©rieurs pour faciliter leursexportations. Le concept departenariat «gagnant-ga-gnant» devrait s’inscrire danscette logique. Il ne s’agit passeulement d’aller saisir des op-portunitĂ©s, mais Ă©galementd’en offrir ici. ●

Gagnant-gagnant

Oumar BaldĂ©[email protected]

BILLETEnterprise Bank dans le viseur de BMCE ?Bank of Africa, la filiale panafricaine deBMCE Bank, continue de voir grand.Elle envisagerait de se doter d’une pre-miĂšre filiale et d’acquĂ©rir ainsi Enter-prise Bank, une banque nigĂ©riane encours de cession. À en croire certainessources, Bank of Africa aurait rĂ©itĂ©rĂ©,ces derniĂšres semaines, son offre de325 millions de dollars pour acquĂ©rir100% du capital de cette banque,cĂ©dĂ©e par la sociĂ©tĂ© de gestion nigĂ©-riane Amcon. La rĂ©ponse de cette der-niĂšre est attendue dans les prochainessemaines, bien que BOA ne soit pas laseule candidate sur ce dossier. Il est Ă noter que le total bilan d’EnterpriseBank avoisine 1,2 milliard de dollars.

RAM Cargo Ă  destinationde l’AfriqueRoyal Air Maroc (RAM) a lancĂ© depuishier (lundi 15 septembre), quatre nou-velles lignes cargo Ă  partir de Casa-blanca vers Dakar, Bamako, Ouagadou-gou et Niamey. Ces nouvelles lignesoffrent une capacitĂ© hebdomadaire de15 tonnes. Par ailleurs, la compagnie asignĂ© une convention avec l’Associationmarocaine des exportateurs (ASMEX)afin de promouvoir les opĂ©rations com-merciales. Les membres de l’ASMEX ontainsi droit Ă  des facilitĂ©s tant au niveaudes tarifs qu'au niveau de la logistique.

L’Afrique optimiste quantĂ  son avenirSelon un classement du think tank amĂ©-ricain Pew Research Center, l’Afrique estla rĂ©gion du monde la plus optimisteconcernant son avenir Ă©conomique. Eneffet, 59% des Africains interrogĂ©s esti-ment que la situation de leur pays vaĂ©voluer positivement. 51% des AfricainsinterrogĂ©s jugent que les conditionsĂ©conomiques actuelles sont satisfai-

santes, un taux malgrĂ© tout largementsupĂ©rieur Ă  celui des EuropĂ©ens et desMoyen-orientaux qui pour la grandemajoritĂ© demeurent insatisfaits. Parmiles 9 pays africains pris en compte dansl’enquĂȘte, le SĂ©nĂ©gal est le plus opti-miste. 73% des personnes interrogĂ©esdans ce pays estiment que la situationĂ©conomique va s’amĂ©liorer au coursdes prochaines annĂ©es.

Les Émiratis promettent 19 milliards de dollarsĂ  l’UEMOALes projets des États membres del’Union Ă©conomique et monĂ©taireouest-africaine (UEMOA) semblent avoirsĂ©duits les Émiratis. En effet, Ă  l’issue dela confĂ©rence organisĂ©e le 9 septembreĂ  DubaĂŻ, 16 projets sur un total de 22 prĂ©-sentĂ©s ont reçu des promesses de fi-nancement, soit un montant de 19 mil-liards de dollars. L’UEMOA, la Banque

Le SĂ©nĂ©gal guĂ©rit son cas d’EbolaLe SĂ©nĂ©gal a annoncĂ© la guĂ©rison de l'unique cas confirmĂ© d'Eboladans le pays, un Ă©tudiant guinĂ©en qui Ă©tait traitĂ© dans un hĂŽpital de lacapitale sĂ©nĂ©galaise. En revanche, la partie est loin d’ĂȘtre gagnĂ©edans les autres pays touchĂ©s en Afrique de l’Ouest. Cela a poussĂ© lesNations Unies Ă  allouer 3,8 millions de dollars du Fonds central d'in-tervention d'urgence (CERF) pour le Service aĂ©rien humanitaire desNations Unies (UNHAS) afin de soutenir les opĂ©rations humanitaires.La compagnie nationale, une des rares Ă  maintenir ses vols Ă  destina-tion de ces pays, pourrait bien profiter de ce pactole.

AGENDA

1er sommet ACRIS(Addis-Abeba, du 17 au 19 novembre)

Le 1er Sommet africain des infrastructures résilientes au cli-mat (ACRIS) se tiendra du 17 au 19 novembre à Addis-Abeba.Ce sommet permettra d'examiner les moyens de relever ledéfi dans les secteurs des nouvelles technologies de l'infor-mation, de l'agriculture, de la sécurité alimentaire et de l'eau,

qui sont les plus concernées par le changement climatique sur le continent africainet qui ont besoin d'infrastructures résilientes, a indiqué l'Union africaine (UA).

Africa Agri Forum 2014(Les 13 et 14 octobre Ă  Abidjan)L’Africa Agri Forum, l’évĂ©nement rĂ©gional de l’agriculture en Afrique francophone,sera organisĂ© les 13 et 14 octobre Ă  Abidjan sous le thĂšme : «Quelle rĂ©volution vertepour le continent africain ?». La confĂ©rence abordera les questions clĂ©s relativesau dĂ©veloppement du secteur agricole dans la rĂ©gion ainsi que le rĂŽle des gouver-nements africains dans sa promotion. Au programme, les sĂ©ances plĂ©niĂšres trai-teront notamment des leviers de croissance du secteur dans le continent, de lamodernisation et du financement de l’agriculture en Afrique.

ouest-africaine pour le dĂ©veloppement(BOAD) et le cabinet britannique GlobalFinance & Capital Limited (GFCL), coor-ganisateurs de ce rendez-vous, ontsignĂ© un accord de partenariat stratĂ©-gique pour la gestion de l’exĂ©cution desprojets et des Ă©chĂ©ances.

Coup de pouce japonaisĂ  la BADLa Banque africaine de dĂ©veloppement(BAD) le Japon viennent de conclure unprĂȘt concessionnel de 300 millions dedollars dans le cadre du programme En-hancing Private Sector in Africa (EPSA)lancĂ© en 2005 par le Japon. Les moda-litĂ©s de sa mise en Ɠuvre sont l'installa-tion accĂ©lĂ©rĂ©e de co-financement (pourle secteur public), le Fonds d'assistanceau secteur privĂ© africain (FAPA), et lesprĂȘts au secteur privĂ©. Au cours de cesderniĂšres annĂ©es, des projets impor-tants ont Ă©tĂ© cofinancĂ©s dans ce cadre.

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ZOOM

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Les centaines d’accords, cou-vrant diffĂ©rents domaines decoopĂ©ration, signĂ©s ces dernierstemps avec plusieurs pays, facili-tent Ă  leur tour l’implantation descadors de l’industrie sur unebonne partie du continent. L’in-fluence progressive de la Chine,

de l’Inde, des États-Unis sur lecontinent au dĂ©triment de parte-naires historiques comme laFrance, attire Ă©galement l’atten-tion des dirigeants africains.

PĂ©nurie de talentsSur un autre volet, l’étude de PwC

L’Afrique commence Ă faire confiance Ă l’Afrique. Le roi Moham-med VI, qui en a Ă©mis le

souhait derniĂšrement lors de saderniĂšre tournĂ©e africaine, a dequoi ĂȘtre satisfait des rĂ©sultatsd’une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par le cabi-net d’audit et de conseil PwC. Eneffet, selon l’étude 2014 del’«Africa Business Agenda» sur lesprioritĂ©s et les prĂ©occupationsdes dirigeants africains, rĂ©alisĂ©eauprĂšs de 260 chefs d’entrepriseafricains, 75% d’entre ces derniers«donnent la prioritĂ© au continentafricain» en ce qui concerne leursfusions-acquisitions et alliancesstratĂ©giques. «Ce choix s’expliquenotamment parce que les oppor-tunitĂ©s y sont plus grandes», notel’enquĂȘte. Celle-ci ne mentionnepas de prĂ©fĂ©rence des patronsafricains pour un pays donnĂ©,mais le Maroc, dont les entre-prises poursuivent leur dĂ©ploie-ment sur le continent peut consi-dĂ©rablement en tirer profit. Leroyaume est d’autant plus bienplacĂ© qu’il occupe le rang dudeuxiĂšme investisseur africain enAfrique aprĂšs l’Afrique du Sud.

Africa Business Agenda

La prĂ©fĂ©rence africainegagne du terrain● Selon une Ă©tude du cabinet PwC, 75% des dirigeants africains donnentla prioritĂ© au continent africain pour leurs fusions-acquisitions et alliancesstratĂ©giques. C’est une bonne opportunitĂ© pour les entreprises marocainesdans leur dynamique d’implantation dans les marchĂ©s subsahariens.

indique que 90% des dirigeantssont confiants pour leurs pers-pectives de croissance Ă  moyenterme, et 51% se disent mĂȘme«trĂšs confiants». Quant au courtterme, ils sont plus mesurĂ©sselon PwC, puisqu’ils sont 84% Ă se dĂ©clarer confiants quant auxperspectives de croissance deleur chiffre d’affaires dans les 12prochains mois. Pour doper leurcroissance, les entreprises afri-caines misent sur trois principauxleviers : le dĂ©veloppement denouveaux produits et services(31% des rĂ©pondants), l’augmen-tation de la part de marchĂ© exis-tants (27%) et la conquĂȘte de nou-veaux marchĂ©s gĂ©ographiques(20%). À noter toutefois que «les

problĂ©matiques varient d’un paysĂ  l’autre» selon PwC. L’étude prĂ©-cise que les principales prĂ©occu-pations des dirigeants au niveaumacro-Ă©conomique sont l’excĂšsde rĂ©glementation (80%), la vola-tilitĂ© du taux de change (79%), etl’inadĂ©quation des infrastruc-tures (78%). Pour ce qui est desmenaces au business, l’enquĂȘtefait ressortir que 83% des pa-trons pointent du doigt «la pĂ©nu-rie de talents et la corruption».58% Ă©voquent «l’apparition denouveaux entrants comme unemenace importante» et 59%mentionnent les cybermenaces,incluant l’insuffisance de la sĂ©cu-ritĂ© des donnĂ©es. ●

Sur 260 patronsinterrogés, 75%donnent la prioritéau continent.

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CAHIERS DE L’INTÉGRATION

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CEDEAOObjectif croissance

AprĂšs la dĂ©cĂ©lĂ©ration de son taux de croissance (6,3% en 2013 contre 6,6% en2012), la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l’Afrique de l'ouest se donnepour ambition d’ĂȘtre plus performante sur le plan Ă©conomique au cours de l’annĂ©e2014 avec une croissance projetĂ©e de 7,1%. Parmi les États membres de la CE-DEAO, la Sierra Leone a enregistrĂ© en 2013 un taux de croissance de 14,6%, soitle plus Ă©levĂ© de la rĂ©gion contre 0,5%, le plus bas de la zone pour le Cap-Vert. Sixpays membres, Ă  savoir le Burkina-Faso, le NigĂ©ria, le Ghana, le LibĂ©ria, la CĂŽted'Ivoire et la Sierra Leone, ont affichĂ© des taux de croissance plus Ă©levĂ©s que letaux de croissance projetĂ© pour l'annĂ©e 2013, qui est de 6,3%. Une croissance quipourrait ĂȘtre attribuĂ©e Ă  la production de gaz, de pĂ©trole et de minĂ©raux ainsi qu'Ă l'amĂ©lioration de la production agricole. Il est Ă  noter que l’Union Ă©conomique etmonĂ©taire ouest-africaine fait partie de la rĂ©gion de la CEDEAO.

Dans quelle Afrique investir ?● Face Ă  la marche laborieuse de l’Union africaine qui peine Ă  fĂ©dĂ©rer l’ensemble desÉtats sous une seule orientation Ă©conomique, les pays du continent ont depuis trĂšslongtemps compris la nĂ©cessitĂ© de former des groupements Ă©conomiques rĂ©gionaux.C’est le cas de la CEDEAO, de la CEEAC, de la SADC ou encore de l’EAC. Zoom sur cesorganisations rĂ©gionales et sur leurs attractivitĂ©s en termes d’investissements, les dĂ©fisĂ  relever ainsi que leurs faiblesses et leurs prĂ©visions de croissance.

DĂ©veloppement

UMADes voisins cloisonnés

Le commerce au sein de l'UMA ne dĂ©passe pas 3%des Ă©changes globaux des pays, soit l’un des tauxd'intĂ©gration les plus faibles au monde. Le coĂ»t dela non-intĂ©gration Ă©conomique du Maghreb coĂ»te3 Ă  9 milliards de dollars par an. Pour pallier ces in-suffisances, les entrepreneurs magrĂ©bins plaidentpour une intĂ©gration Ă©conomique afin de rĂ©pon-dre aux dĂ©fis futurs de la rĂ©gion en termes decroissance Ă©conomique, d’emploi et d’investisse-ment. Les pays maghrĂ©bins, avec un marchĂ© deplus de 92 millions d’habitants auraient Ă  gagnervia une intĂ©gration Ă©conomique, une hausse duPIB rĂ©el/hab de 25% Ă  34% en dix ans selon laBanque mondiale. Au niveau politique, les rela-tions entre États restent globalement assez gla-ciales, malgrĂ© l’espoir d’un rĂ©chauffement suscitĂ©au lendemain du «printemps arabe».

SADC40% du PIB continental

DĂ©veloppement et croissance Ă©conomique, dĂ©-fense de la paix et sĂ©curitĂ©, mais aussi rĂ©ductionde la pauvretĂ© et amĂ©lioration du niveau et de laqualitĂ© de vie des peuples. Tels sont entre autresles objectifs de la CommunautĂ© Ă©conomique del’Afrique australe (SADC en anglais). Avec unmarchĂ© de 294 millions d'habitants et qui de-vrait atteindre 683 millions d’habitants en 2050,ce groupement rĂ©gional d’une quinzaine d’Étatsest l’un des plus en vue du continent. Il concen-tre 1/4 de la population africaine, 1/3 des terreset 40% du PIB continental. C’est Ă©galement unezone qui regorge de ressources miniĂšres consĂ©-quentes. Politiquement, elle est dominĂ©e parl’influence sud-africaine qui en est le gĂ©ant in-contestĂ©. Les pays de la SADC ne sont pas tousliĂ©s par une union douaniĂšre.

CEDEAO

UMA

CEEAC

1,13Milliard

de dollars

222Milliard

de dollars

1,13Milliard de dollars

valeur des Ă©changescommerciaux avec le Maroc

fin août 2013

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CAHIERS DE L’INTÉGRATION

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EACZone de production en devenir ?

La communautĂ© des États de l’Afrique de l’est (EAC en anglais) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1967. C’estl’un des plus anciens groupements rĂ©gionaux sur le continent, mais qui ne rĂ©alisera de vĂ©-ritables pas dĂ©cisifs qu’à partir des annĂ©es 2000. En effet, ce n’est qu’en 2001 qu’une zonede libre-Ă©change a Ă©tĂ© instaurĂ©e avant qu’elle ne soit suivie par l’entrĂ©e en vigueur du traitĂ©de l’union douaniĂšre valable depuis 2010. L’EAC, c’est un marchĂ© de 152 millions d’habitantsqui pourrait atteindre 392 millions d’habitants Ă  l’horizon 2050. Parmi ses forces, l’EAC fo-calise sur la promotion de la productivitĂ© en encouragent les investissements, l’industrieet le commerce. Par contre, on estime que les tensions internes au sein de l’EAC consti-tuent son talon d’Achille. La Tanzanie et le Burundi reprocheraient aux trois autres pays(Kenya, Ouganda, Rwanda) de faire cavaliers seuls, en adoptant sans eux, toute une sĂ©riede projets d'infrastructures, notamment ferroviaires et pĂ©troliĂšres. Enfin, notons que c’estune rĂ©gion qui fait Ă©galement face Ă  un dĂ©ficit Ă©nergĂ©tique.

CEEACRichesses naturelles en abondance

La CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) regroupedes pays disposant d’énormes richesses naturelles (pĂ©trole, bois et diamants),mais qui peinent Ă  en faire profiter leurs populations, estimĂ©es actuellement Ă plus de 149 millions de personnes. Certains États de la CEEAC (au nombre de10) font partie de la CEMAC (union monĂ©taire) et sont rĂ©unis par une zone delibre-Ă©change. La CEEAC constitue une passerelle avec les marchĂ©s del’Afrique de l’est et australe. On note de bonnes relations entre le Maroc et cer-tains pays de la zone dont le Cameroun et le Gabon. Ce qui favorise l’implan-tation d’importants groupes marocains opĂ©rant dans les secteurs de labanque, de l’assurance ou encore des mines, mais la CEEAC, c’est aussi denombreux obstacles tarifaires et non tarifaires sur les produits en libre-Ă©change, un manque d’infrastructures sans parler de l’instabilitĂ© politique.

COMESATrait d’union entre l’est et le sud

Le marchĂ© commun de l’Afrique orientale et australe est une zone de libre-Ă©changeet une union douaniĂšre qui regroupe en tout une quinzaine de pays n’appartenantpas aux mĂȘmes groupes rĂ©gionaux. C’est donc une force Ă©conomique puissante etdisposant en mĂȘme temps de ressources naturelles importantes, notamment enmines, Ă©nergies et en eau. Elle permet Ă  la fois d’accĂ©der au canal de Suez puisquel’Égypte en fait partie, Ă  la Mer rouge mais aussi Ă  l’OcĂ©an indien. Son taux de crois-sance moyen est estimĂ© Ă  5,8% en 2014 alors que son PIB Ă©tait de 539 milliards dedollars en 2012. Les principaux produits exportĂ©s sont les huiles brutes de pĂ©troleet minĂ©raux bitumineux, les cathodes de cuivre, cafĂ©, or, tabac, thĂ© noir alors queles importations concernent gĂ©nĂ©ralement les huiles de pĂ©trole, le blĂ©, ainsi que lesvĂ©hicules et les produits pharmaceutiques.

SADC

EAC

COMESA

23Milliard

de dollars

303Milliard

de dollars

1Milliard

de dollars

SOURCE : CNCE / VALEURS 2012

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ACTUALITÉ

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«Action lumiĂšre» pour lesecteur de l’énergie

Maroc Export

Les caravanes de promo-tion des exportations sontde retour. Et cette fois, cesont les secteurs de l'Ă©lec-

tricitĂ©, de l'Ă©lectronique et desĂ©nergies renouvelables qui par-tent Ă  la recherche d’opportunitĂ©ssur le continent. Du 21 au 27 sep-tembre, une dĂ©lĂ©gation consti-tuĂ©e de plus de 80 entreprisesopĂ©rant dans les Ă©nergies comptesillonner le Burkina Faso, le Congoainsi que le Gabon. Sous l’égidede Maroc Export, cette mission deprospection dĂ©nommĂ©e «ActionlumiĂšre» a pour objectif de «ven-dre» l’offre et l’expertise marocaineen matiĂšre d’électrification Ă  cespays qui ne manquent pas de pro-grammes dans ce sens. Ainsi, desrencontres en B to B et des confĂ©-rences sont prĂ©vues avec les opĂ©-rateurs de ces pays, mais aussiavec les acteurs publics. Unebonne partie de la dĂ©lĂ©gation seraconstituĂ©e des membres de la FĂ©-dĂ©ration nationale de l'Ă©lectricitĂ©,de l'Ă©lectronique et des Ă©nergiesrenouvelables (FENELEC). Pour

cette derniĂšre, c’est l’occasion derenforcer l’élan dĂ©jĂ  entrepris de-puis des annĂ©es. En effet, la FENE-LEC, qui avait longtemps comprisque le marchĂ© africain est pro-metteur pour ses mĂ©tiers,confirme davantage son orienta-

tion exportatrice du secteur del'électricité, de l'électronique etdes énergies renouvelables.

Potentiel existantIl faut noter que chacun des paysvisitĂ© a des objectifs chiffrĂ©s entermes d’électrification ou de sĂ©-curisation de son secteur Ă©nergĂ©-tique. Le gouvernement burki-nabĂ© ambitionne de passer d’un

● Maroc Export et la FĂ©dĂ©ration nationale de l'Ă©lectricitĂ©, de l'Ă©lectronique et des Ă©nergiesrenouvelables (FENELEC) organisent une nouvelle mission de prospection au Burkina Faso,en RĂ©publique du Congo et au Gabon. Ces pays disposent de programmes d’électrificationet commencent Ă  se tourner vers les Ă©nergies renouvelables.

taux de couverture Ă©lectriqueĂ©valuĂ© Ă  27,42% en 2011 Ă  60% en2015. À l’horizon 2020, ce taux de-vrait ĂȘtre portĂ© Ă  100% pour lespopulations urbaines et Ă  49%pour les populations rurales. Pource qui est du Gabon, le tauxd’électrification y Ă©tait de 83% en2012 mais le secteur doit se met-tre Ă  l’abri des dĂ©lestages en rai-son d'une forte urbanisation. L'ob-jectif du gouvernement estd'augmenter les installations deproduction Ă  1.200 MW Ă  l’horizon2020. D’ailleurs en 2012, la BAD aaccordĂ© un prĂȘt concessionnelde 57,5 millions d’euros pour lesoutien au secteur gabonais desĂ©nergies renouvelables. Quant Ă la RĂ©publique du Congo, l’objectifprojetĂ© avant fin 2015 est de rĂ©ali-ser un taux d'accĂšs Ă  l’électricitĂ©des populations rurales de 50%.En partenariat avec le Programmedes Nations Unies pour le dĂ©ve-loppement (PNUD) et le Fondspour l'environnement mondial(FEM), le Congo a rĂ©cemmentlancĂ© un projet d'Ă©lectrification ru-rale basĂ© sur de petites centraleshydroĂ©lectriques. Ce projet, ap-pelĂ© «Les mini-rĂ©seaux hydroĂ©lec-triques pour l’électrification rurale»,est inscrit dans le cadre de la pro-motion, la production et la distri-bution des Ă©nergies propres envue d’impulser un dĂ©veloppe-ment Ă©conomique endogĂšne enmilieu rural.

Terrain balisĂ©Cette nouvelle tournĂ©e africainesemble avoir Ă©tĂ© bien prĂ©parĂ©e.En effet, la semaine derniĂšre, unedĂ©lĂ©gation de journalistes issus deces pays a effectuĂ© une visitedans le royaume afin de constaterune partie de l’évolution du sec-

teur Ă©nergĂ©tique. Il s'agissait d'in-troduire auprĂšs des mĂ©dias despays concernĂ©s les grandeslignes de la politique marocaineen matiĂšre de dĂ©veloppementdes accords bilatĂ©raux pour lesportefeuilles du commerce extĂ©-rieur et de l'Ă©nergie. Durant cesquatre jours de visite au Maroc, ladĂ©lĂ©gation de journalistes a tenudes rĂ©unions avec AbdelkaderAmara, ministre marocain del’Énergie, des mines, de l'eau et del'environnement, et MohammedAbbou, ministre du CommerceextĂ©rieur. Des rencontres ont aussieu lieu avec Maroc Export, laConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des en-treprises du Maroc (CGEM), l'Of-fice national de l'Ă©lectricitĂ© et del'eau potable (ONEE), la FENELECet l'Agence marocaine pour le dĂ©-veloppement des Ă©nergies renou-velables et de l'efficacitĂ© Ă©nergĂ©-tique (ADEREE). ●

80Plus de 80 entreprises marocaines prendront

part Ă  cette grande mission de prospectiondu 21 au 27 septembre.

60%Le gouvernement burkinabé a pour objectif

de passer d’un taux de couverture Ă©lectriqueĂ©valuĂ© Ă  27,42% en 2011 Ă  60% en 2015.

100%À l’horizon 2020, le Burkina ambitionne de rĂ©aliser

un taux d’accĂšs Ă  l’électricitĂ© de 100%pour les populations urbaines et de 49%

pour les populations rurales.

83%C’est le taux d’électrification du Gabon en 2012.

Cependant, le secteur doit se mettre Ă  l’abrides dĂ©lestages en raison d'une forte urbanisation.

1.200 MWL’objectif du Gabon est d’augmenter

les installations de production à 1.200 MWà l’horizon 2020.

57,5 millions d’eurosEn 2012, la BAD a accordĂ© un prĂȘt concessionnel

de 57,5 millions d’euros pour le soutien au secteurdes Ă©nergies renouvelables au Gabon.

50%Le Congo souhaite accroĂźtre le taux d’accĂšsĂ  l’électricitĂ© des populations rurales Ă  50%

d’ici 2015.

CHIFFRESCLÉS

Le Burkina Faso al’ambition de porterson taux d’électrifi-cation Ă  60% en 2015contre 27 % en 2011.

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LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 16 SEPTEMBRE 2014 25

INTERVIEW

le long terme. Ces hommes etces femmes doivent s’organiseren une communautĂ© capabled’instituer une veille maritimepour explorer les lignes d’hori-zon et dĂ©gager des pistes pros-pectives. L’objectif Ă©tant d’éviterque l'avenir ne devienne unecontrainte Ă  subir. Cette com-munautĂ© doit, notamment, in-nover de maniĂšre solidaire pouraccĂ©lĂ©rer l’émergence du sys-tĂšme portuaire africain. Ainsi, lesports africains doivent se doter

d’une vision future et Ɠuvrer Ă la prĂ©servation du patrimoinenaval. Pour cela, ils doivent inter-roger, Ă©couter et mĂ©moriser leurpassĂ© afin d’anticiper les ten-dances et surtout de guider lescentres de dĂ©cision actuels versles chemins fructueux. C'est-Ă -dire crĂ©ateurs de richesses,d’emplois et de prospĂ©ritĂ©.

Pensez-vous réellement queles ports marocains consti-tuent une passerelle obliga-

Les ÉCO : Quelle est l’utilitĂ©de ce forum dans le dĂ©velop-pement des Ă©changes entre leMaroc et les pays africains ?Najib Cherfaoui : La finalitĂ© es-sentielle de ce forum devraitavoir pour objet de faire Ă©voluerles mentalitĂ©s. Les gens de merde l’Afrique possĂšdent des com-pĂ©tences considĂ©rables qui nesont jamais sollicitĂ©es ni consul-tĂ©es sur le devenir du secteurainsi que sur les directions et lesorientations Ă  entreprendre sur

toire pour le transport et lecommerce de et versl’Afrique ?Il ne s’agit pas seulement d'unepasserelle. Il faut d’abord rĂ©glerla question du transport par voiede mer. En clair, il faut commen-cer par unifier le droit maritime,puis dĂ©velopper et mutualiserles flottes marchandes afri-caines pour amĂ©liorer leur ren-tabilitĂ©. Le problĂšme portuaireest la derniĂšre des prioritĂ©s, caron construit les ports pour lesnavires et pas l’inverse.

Globalement commentjugez-vous l’activitĂ© por-tuaire en Afrique ?Il ne s’agit pas de juger l’activitĂ©portuaire en Afrique car le traficest rĂ©alisĂ© par les chargeurs : leport n’est qu’une Ă©tape de pas-sage. Autrement dit, votre ques-tion se ramĂšne Ă  savoir quel estl’avenir Ă©conomique de l’Afrique.LĂ , je peux vous rĂ©pondre quecet avenir est fabuleux : leMaroc et la Chine l’ont trĂšs biencompris.

Quels sont les ports africainsles plus dynamiques et lesplus en vue ?LĂ  aussi, il faut considĂ©rer nonpas les ports mais plutĂŽt les po-pulations qu’ils desservent. Autant un pays est peuplĂ© et d’au-tant ses relations portuaires se-ront dynamiques. Cela revient Ă classer le dynamisme par la dĂ©-mographie. Il est Ă  noter queglobalement l’Afrique a franchila barre du milliard d’habitantsen 2010. Cela dit les ports detransbordement de conteneursqui ont une vocation planĂ©taireĂ©voluent au grĂ© des intĂ©rĂȘts desgrands opĂ©rateurs ainsi que desfluctuations de leurs alliances,indĂ©pendamment des hinter-lands de leur implantation. ●

«Il faut commencer par unifierle droit maritime en Afrique»

NAJIB

CHERFAOUI Expert maritime

● Casablanca accueille depuis jeudi dernier, le Port Finance International Maroc 2014.L’évĂ©nement rĂ©unit des acteurs internationaux du monde maritime, issus notammentdu continent. Cette annĂ©e, il est justement question de discuter des moyens de dĂ©-velopper l’offre au Maroc et en Afrique. À cet effet, le professeur Najib Cherfaoui, ex-pert maritime, revient sur les enjeux et le potentiel de dĂ©veloppement des activitĂ©sportuaires en Afrique.

●●●

«Il est urgent demutualiser lesflottesmarchandesafricaines pouraméliorer leurrentabilité».

Grand-messe de la famille portuaire au Maroc

Des investissements de plus de 10 milliards de dollars sont prĂ©vus pour le dĂ©veloppement des ports africains. Le dĂ©ploiement de l'activitĂ© portuaire enAfrique du Nord reprĂ©sente une opportunitĂ© importante et prĂ©cieuse aussi bien pour les investisseurs que pour la communautĂ© maritime. La circulationdes containers a plus que triplĂ© entre 1995 et 2005. De nombreux pays mĂ©diterranĂ©ens souhaitent augmenter la capacitĂ© d’accueil de leurs ports etainsi accompagner leur Ă©conomie en plein essor. Port Finance International est justement l’occasion idoine pour dĂ©battre de ces grandes orientations.Cet Ă©vĂšnement permet de rassembler les expertises des opĂ©rateurs rĂ©gionaux et internationaux, mais c’est aussi l’opportunitĂ© pour les leaders, dansle secteur, d’anticiper et planifier des projets, ainsi qu’une chance de rencontrer des collĂšgues, partenaires ou encore des clients. Les acteurs des au-toritĂ©s portuaires, terminaux, banques et sociĂ©tĂ©s d’investissement, cabinets d’avocats et consultants en ingĂ©nierie ainsi que des entreprises de logis-tique et de construction implantĂ©es dans la rĂ©gion et Ă  l’international ont rĂ©pondu prĂ©sent Ă  cette grand-messe de la famille maritime.

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LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 16 SEPTEMBRE 2014

LE MARCHÉ DE LA SEMAINE

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Le Burkina revoit Ă  la hausseses ambitions

AprÚs un taux de crois-sance de 7% en 2013, fa-vorisé par la productionde coton et le boom mi-

nier, le Burkina Faso devrait rĂ©Ă©di-ter sa performance en cetteannĂ©e 2014. En tout cas, tellessont les prĂ©visions faites par Co-face si certaines conditions sontrĂ©unies. «Une campagne agricole2013-14 qui s’annonce promet-teuse, au regard des prĂ©visionspluviomĂ©triques, et la poursuitedes investissements relatifs Ă  laStratĂ©gie de croissance accĂ©lĂ©rĂ©eet de dĂ©veloppement durable de-vraient maintenir la croissance Ă un niveau Ă©levĂ© en 2014», indiqueCoface. D’un autre cĂŽtĂ©, certainsrisques continuent de peser surcette croissance attendue. Ils sontliĂ©s notamment aux principalesressources naturelles qui font laforce de ce pays d’Afrique del’Ouest de prĂšs de plus de 18 mil-lions de consommateurs. «UnemodĂ©ration des cours du coton etde l’or est le risque le plus significa-tif pesant sur l’activité», prĂ©vien-nent les analystes. Et ce malgrĂ©que le gouvernement ait prĂ©vu derĂ©duire la dĂ©pendance de l’or etdu coton en favorisant l’agro-ali-mentaire pour les filiĂšres Ă©levage,fruits et karitĂ©.

RĂ©formes fiscalesPour l’heure, l’État burkinabĂ© peutse rĂ©jouir d’avoir pu rĂ©duire le dĂ©fi-cit budgĂ©taire en 2013. D’ailleurs,ce freinage devrait se poursuivreen 2014 grĂące aux rĂ©formes fis-cales et Ă  la maĂźtrise des dĂ©pensescourantes. Les recettes, pour leurpart, devraient progresser avecune meilleure mobilisation fiscaleet l’augmentation des redevancesminiĂšres. Quant Ă  l’inflation, elle sesitue autour de 2%, alors que le«risque de surendettement estmodĂ©ré», Ă  en croire Coface. «L’en-dettement Ă  court terme restera

● Comme en 2013, le Burkina Faso prĂ©voit d’atteindre un taux de croissance de7%, Ă  l’aide de la bonne tenue des exportations de ses richesses naturelles. Le paysdoit toutefois relever le dĂ©fi de sa dĂ©pendance des alĂ©as climatiques et des aidesinternationales.

Risque pays

TENSIONS SOCIALES LIÉES À LA QUESTION CONSTITUTIONNELLE ET AU COÛT DE LA VIELes questions liĂ©es Ă  la Constitution, qui empĂȘche le prĂ©sident Blaise CompaorĂ© de se prĂ©senter une nouvelle fois en 2015, et aux revendications so-ciales sont Ă  l’ordre du jour. MĂȘme si le CongrĂšs pour la DĂ©mocratie et le ProgrĂšs au pouvoir ne dispose pas de la majoritĂ© nĂ©cessaire au Parlementpour modifier la Constitution, le vote en mai 2013 d’une loi portant crĂ©ation du SĂ©nat pourrait changer la donne. L’opposition et la sociĂ©tĂ© civile crai-gnent qu’un amendement puisse passer si les deux chambres Ă©taient appelĂ©es Ă  siĂ©ger en mĂȘme temps, d’autant plus qu’une part importante dessĂ©nateurs devrait ĂȘtre nommĂ©e par l’ExĂ©cutif. Cette situation cumulĂ©e avec les protestations contre la vie chĂšre, le chĂŽmage et la corruption a alimentĂ©les manifestations populaires de juin et juillet 2013. L’opposition capitalise sur le mĂ©contentement pour s’organiser autour d’une plateforme communeet se prĂ©sente en alternative viable. Avec l’objectif de maintenir la pression sur le pouvoir, la gronde pourrait s’intensifier en 2014. Sur le plan sĂ©curitaire,mĂȘme si la menace islamiste semble Ă©cartĂ©e au Mali, le pays pourrait rester vulnĂ©rable Ă  des incursions. À cet effet, la surveillance aux frontiĂšres aĂ©tĂ© renforcĂ©e. La rĂ©glementation se renforce avec l’adoption en mai 2013 d’un projet de loi sur les partenariats public-privĂ©. Toutefois, les insuffisancesjudiciaires et une rĂ©gulation contraignante des innovations financiĂšres entravent l’investissement.

composĂ© de dons et de prĂȘtsconcessionnels. Toutefois, le ni-veau de confessionnalitĂ© pourraitĂȘtre revu Ă  la baisse», ajoute l’ana-lyse de Coface. Celle-ci estime enoutre que c’est de la nĂ©gociationde cette transition que dĂ©pendrala viabilitĂ© de l’endettement. Par ail-leurs, suite Ă  la 6e revue de l’ac-cord triennal au titre de la facilitĂ©Ă©largie de crĂ©dit, une extension,suivie d’une 7e revue a Ă©tĂ© accor-dĂ©e. On peut s’attendre Ă  un nou-veau programme de prĂȘts FMI en2014. Sur un autre volet, relatifcette fois Ă  la gĂ©ographie, il faut

FICHE PAYSBURKINA FASO

Taille17,7 millions de consommateurs

MonnaieFranc CFA

PIB12,126 milliards US$

Croissance PIB7% en 2014

RĂ©gion Ă©conomique : Afrique de l’Ouest

Doing Business 2014 :154/189

noter que l’enclavement du payscontinuera Ă  grever le solde de labalance des services, en raison del’acheminement des biens depuisles ports du Togo et du BĂ©nin.

Forces et faiblessesEnfin, pour les investisseurs, il fautnoter que l’économie burkinabĂ© nemanque pas d’atouts, comme ellerenferme des inconvĂ©nients. Parmiles avantages de ce pays, on peutrappeler qu’il est le premier produc-teur de coton en Afrique tout enenregistrant une montĂ©e en puis-sance de la production aurifĂšre. LeBurkina Faso est Ă©galement citĂ©pour ses «bons antĂ©cĂ©dents de po-litique Ă©conomique et [de sa] miseen Ɠuvre de rĂ©formes structu-relles». Le Burkina Faso, qui fait par-tie des pays les pauvres au monde,ne manque pas de bĂ©nĂ©ficier du«soutien» de la communautĂ© finan-ciĂšre internationale. C’est en effetl’un des premiers pays Ă  avoir bĂ©nĂ©-ficiĂ© de l’initiative PPTE. Cette fortedĂ©pendance de l'aide extĂ©rieureest d’ailleurs l’une de ses grandesfaiblesses, ainsi que sa forte expo-sition aux alĂ©as climatiques. ●

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La croissancedu payss’appuie sur lecoton et unebonneproductionminiùre.

EN PARTENARIAT AVEC

SOURCE : COFACE

Croissance PIB (%) 5,0 9,0 7,0 7,0

Inflation (moyenne annuelle) 2,8 3,8 2,0 2,0

Solde budgétaire* / PIB (%) -7,6 -8,2 -7,8 -7,7

Solde courant / PIB (%) -1,3 -2,1 -5,2 -8,2

Dette publique / PIB (%) 29,7 27,3 31,4 31,7

2011 2012 2013 2014

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

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roun) qui occupe le 4e rang parmi lesbanques camerounaises. Wafa Assu-rance Cameroun S.A. ne serait, detoute façon, pas la premiĂšre expĂ©-rience en la matiĂšre. L’on apprend eneffet que le groupe a procĂ©dĂ© de lamĂȘme maniĂšre en Tunisie oĂč, en l’es-pace d’un an, sa filiale a pu se hisserau 7e rang du marchĂ© de l’assurancevie. Quoi qu’il en soit, Wafa AssuranceCameroun S.A. ne sera pas le premierassureur marocain Ă  opĂ©rer au Came-roun. En effet, il trouvera sur place les

filiales de deux autres compagnies duroyaume, Ă  savoir Saham Assurances,qui a rachetĂ© en 2010 la compagnieColina, et RMA Watanya qui, depuis lafin de l’annĂ©e 2013, dĂ©tient 38% du ca-pital de Beneficial Life Insurance S.A.Cameroun et Beneficial General Insu-rance S.A Cameroun. DeuxiĂšme mar-chĂ© de la CIMA (ConfĂ©rence interafri-caine des marchĂ©s d’assurances)derriĂšre la CĂŽte d’Ivoire, le Cameroun,qui compte environ 22 millions d’ha-bitants, totalise actuellement 23 com-

pagnies d’assurances dont 16 en as-surance dommages et 7 en assu-rance-vie. Selon les statistiques del’ASAC, le chiffre d’affaires de l’ensem-ble du secteur s’est Ă©levĂ© en 2013 Ă 163,54 milliards de FCFA, soit un peuplus de 327 millions de dollars. Uneperformance en hausse de 8,57% parrapport Ă  l’annĂ©e 2012. Pour ce qui estdu cas particulier de l’assurance vie,son chiffre d’affaires s’est Ă©levĂ© en2013 Ă  41 milliards de FCFA (28 mil-lions de dollars), reprĂ©sentant unecroissance de 2,21% par rapport Ă l’exercice 2012. À en croire l’ASAC,mĂȘme si l’assurance vie ne reprĂ©senteque 26,6% du chiffre d’affaires du sec-teur en 2012, sa croissance est plussoutenue: 11,7% en moyenne sur lessept derniĂšres annĂ©es. L’arrivĂ©e deWafa Assurance sur le marchĂ© came-rounais coĂŻncidera d’ailleurs avec lelancement dans les 14 pays de la zoneCIMA de la micro-assurance qui estdestinĂ©e aux populations les pluspauvres. Au cours d’un forum orga-nisĂ© la semaine derniĂšre Ă  Douala,cette organisation a invitĂ© les compa-gnies des États membres Ă  proposerles produits de la micro-assurance Ă leurs clients, soulignant que «le poten-tiel de la micro-assurance peut reprĂ©-senter plusieurs fois le chiffre d’affairesdes assureurs». ●

PAR JULIEN CHONGWANGLe Quotidien de l’Économie –

Douala – Cameroun

Leader de l’assurance auMaroc, la compagnie WafaAssurance, filiale du groupeAttijariwafa, s’apprĂȘte Ă  dĂ©-

marrer les activitĂ©s de sa filiale au Ca-meroun dans le secteur de l’assu-rance-vie. Une annonce lĂ©gale paruedans le quotidien gouvernementalCameroon Tribune du mardi 9 sep-tembre indique notamment quecette filiale a changĂ© de dĂ©nomina-tion pour s’appeler Wafa AssuranceVie Cameroun S.A. au lieu de Wafa As-surance Vie S.A, dĂ©nomination initia-lement adoptĂ©e. MaĂźtre Marceline En-ganalim, la notaire qui a publiĂ© cetteannonce lĂ©gale, mentionne que cechangement de nom a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© aucours d’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ex-traordinaire organisĂ©e dans ses ser-vices Ă  Douala le 6 mai 2014. C’est diresi cette nouvelle compagnie existaitbien avant cette assemblĂ©e gĂ©nĂ©raleextraordinaire, mĂȘme s’il est vraiqu’elle n’a pas encore dĂ©butĂ© ses ac-tivitĂ©s et qu’elle n’a pas encore ouvertde bureau dans le pays. Pourtant, ledirecteur gĂ©nĂ©ral d’une des compa-gnies d’assurance en activitĂ© sur lemarchĂ© camerounais croit savoir queWafa Assurance Cameroun est finprĂȘte et pourrait commencer ses ac-tivitĂ©s Ă  tout moment. «Je sais qu’ellea mĂȘme dĂ©jĂ  reçu son agrĂ©-ment», affirme-t-il, chose que neconteste pas l’Association dessociĂ©tĂ©s d’assurances du Came-roun (ASAC). Un haut cadre decette organisation qui regroupetoutes les compagnies d’assu-rances du pays remarque nĂ©an-moins qu'«Au niveau de l’ASAC,nous n’avons pas encore reçu denotification relative Ă  cette nou-velle compagnie qui est annoncĂ©e».Nos deux sources s’accordent enoutre pour dire que Wafa Assurancearrive au Cameroun suivant le monde«greenfield», c’est-Ă -dire sans hĂ©riterd’un portefeuille existant, car elle nerachĂšte ni ne prend de participationdans une des compagnies prĂ©sentessur le marchĂ©. Aussi n’y a-t-il pas dedoute que la nouvelle compagnie vas’appuyer sur le rĂ©seau de la filialed’Attijariwafa bank, la SociĂ©tĂ© com-merciale de banques (SCB Came-

Wafa Assurance crĂ©e une filiale● La sociĂ©tĂ©, souhaitant se consacrer Ă  l’assurance-vie, compte s’appuyer sur le rĂ©seaude la filiale d’Attijariwafa bank pour s’implanter sur ce marchĂ©.

Du 8 au 10 septembre ,les assuranceurs despays membres de laConférence interafri-

caine des marchĂ©s d’assurance(CIMA) se sont rĂ©unis Ă  Doualapour procĂ©der au lancement de lamicro-assurance dans cet espaceconstituĂ© de 14 pays franco-phones d’Afrique centrale et del’Ouest. L’on peut observer qu’ils’agit malgrĂ© tout d’un pas enavant dans la prise en compte descouches dĂ©favorisĂ©es. Pour le casdu Cameroun par exemple, seule-ment 1% de la population est titu-laire d’une police d’assurance ma-ladie. En fixant le montant de laprime de la micro-assurance Ă 3.500 FCFA par mois, les expertsveulent rĂ©pondre Ă  cette prĂ©occu-pation des populations. En atten-dant les rĂ©alitĂ©s de la mise enplace de la micro-assurance dansla zone CIMA, l’on peut dĂ©jĂ  identi-fier au moins trois bĂ©nĂ©fices rĂ©sul-tant de son avĂšnement. Outre lapossibilitĂ© offerte aux couches dĂ©-munies de souscrire une policed’assurance, les compagnies quin’avaient pas encore la possibilitĂ©d'investir la micro-assurance enl’absence d’un cadre lĂ©gal completont dĂ©sormais la possibilitĂ© d’ex-plorer ce champ que l’on crĂ©dited’un trĂšs riche potentiel. Enfin, lessommes collectĂ©es dans cettebranche de l’assurance vont ac-croĂźtre la capacitĂ© de financementde l’économie par les compagniesd’assurances qui, comme on lesait, prennent des participationsdans des sociĂ©tĂ©s ou font enbanque d’importants dĂ©pĂŽts quisont ensuite prĂȘtĂ©s aux autres opĂ©-rateurs Ă©conomiques. En tout cas,le succĂšs est garanti, surtout si ledĂ©lai maximum de 10 jours pourrĂ©gler les sinistres est respectĂ©. ●

Micro-assurance,la bienvenue

Thierry Ekouti,Dir. pub - Le Quotidien del’Économie (Cameroun)

BILLET

Le pays compte23 compagniesd’assurances dont7 sont spĂ©cialisĂ©esdans l’assurance-vie.

LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 16 SEPTEMBRE 2014 27

VUE DU CAMEROUN