3.5 Pose en coffrage 3.1 Armatures sur plans armatures ... 2.pdf · 3.2 Armatures sur catalogue ... catégorie correspond aux armatures des structures en béton armé d’ouvrages

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    Chapitre3 Fabrication et pose en coffrage des armatures

    3.1 Armatures sur plans

    3.2 Armatures sur catalogue

    3.3 Armatures spciales

    3.4 Armatures en acier inoxydable

    3.5 Pose en coffrage

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    Chapitre 3 Fabrication et pose en coffrage des armatures

    Le cycle des armatures englobe toutes les oprations qui, partant des aciers en barres ou en couronnes, se terminent lorsque les armatures ont t mises en place dans le coffrage et contrles avant btonnage.

    Il existe plusieurs processus aboutissant ce rsultat. Tout dabord, les aciers en couronnes doivent tre dresss et leur caractre de continuit conduit lutilisation de machines diffrentes de celles adoptes pour les aciers en barres. Ensuite, plu-sieurs choix sont possibles dans la rpartition des oprations entre latelier darma-ture et le chantier. Enfin, les moyens de production mis en uvre varient suivant la catgorie des armatures.

    La norme NF A 35-027 dfinit trois catgories darmatures : armatures sur plans ; armatures sur catalogue ; armatures spciales.

    3.1 Armatures sur plans

    3.1.1 - Dfinition

    Les armatures sur plans sont fabriques partir de plans fournis par le client. Cette catgorie correspond aux armatures des structures en bton arm douvrages de gnie civil ou de grands btiments. Chacune de ces structures fait lobjet dune tude spcifique qui comporte en particulier ltablissement de plans darmatures.

    3.1.2 - Cycle de production

    La figure n 6 prsente les divers processus de production des armatures sur plans habituellement utiliss.

    Dans le cas des armatures sur plans la fabrication proprement dite est le plus souvent prcde dun travail de prparation trs important.

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    Figure n 6 : cycle des armatures sur plans.

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    Chapitre 3 Fabrication et pose en coffrage des armatures

    3.1.2.1 - Prparationde la fabrication analyse des plans

    Cette phase de prparation peut prendre diffrentes formes en fonction du contenu de la commande darmatures.

    Le premier cas est celui dune commande darmatures coupes-faonnes un armaturier charg uniquement de la fabrication. En gnral ce type de commande mane dune entreprise spcialise dans la pose sur chantier, titulaire dun march complet de fourniture et pose des armatures. Ce poseur effectue en gnral un travail pralable avec le bureau dtudes afin que la conception du ferraillage tienne compte du processus de mise en coffrage quelle a adopt.

    Latelier de fabrication reoit de son client des listes (ou nomenclatures) darma-tures. Ces documents ne donnent aucune indication sur la destination ou la fonc-tion de chaque armature coupe-faonne.

    Figure n 7 : exemple de liste ou nomenclature darmatures.

    Larmaturier est alors un simple excutant. Il nintervient auprs du bureau dtudes que si certaines armatures prvues prsentent des difficults ou impossibilits de fabrication. Parfois les nomenclatures sont utilises directement pour la fabrication. Le plus souvent, elles sont transcrites sous forme dordres de fabrication manus-crits ou informatiss, qui constituent des plans datelier. Ces documents de pro-duction sont en gnral dits en plusieurs exemplaires. Lun des exemplaires constitue ltiquette didentification qui restera attache larmature jusqu sa pose en coffrage.

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    Figure n 8 : exemple dordre de fabrication.

    Le deuxime cas concerne la commande darmatures livrer assembles dans toute la mesure du possible. Ce type de commande peut tre pass par une socit spcialise dans la pose des armatures ou par une entreprise de gros uvre en maonnerie ou en bton arm.

    Larmaturier dispose alors de plans complets de ferraillage et de coffrage. Cepen-dant, ces plans ne constituent pas des plans datelier utilisables pour la fabrication.

    Le travail de prparation, assur par des techniciens appels dcortiqueurs , peut tre plus ou moins labor. Son objet principal est dtablir les documents de production partir des plans des bureaux dtudes. Ce travail peut aussi donner lieu une analyse dtaille des plans qui permettra : de sassurer que les armatures figurant sur les plans sont conformes aux prescrip-

    tions normatives ; quelles sont dfinies sans ambigut ; quelles sont ralisables et que leur pose en coffrage ne prsentera pas de diffi-

    cult insurmontable ; de proposer ventuellement les modifications ncessaires ou souhaitables qui

    devront, avant toute mise en uvre, tre valides par le bureau dtudes.

    Cette prestation nest pas due contractuellement par les armaturiers car les mar-chs qui leur sont sous traits par les entreprises de gros uvre ne comprennent thoriquement quun travail dexcution : fabrication et (ou) pose en coffrage des armatures.

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    Chapitre 3 Fabrication et pose en coffrage des armatures

    Cependant, son impact sur lamlioration de la qualit est incontestable, parfois considrable et trs apprci. Cest pourquoi elle fait partie des obligations impo-ses par lAFCAB aux armaturiers certifis.

    Le troisime cas est celui o la fabrication et la pose sont assures par une mme socit. La prparation se fait alors en commun entre latelier et le service pose de cette socit suivant les principes dcrits dans le deuxime cas, ci-dessus.

    3.1.2.2 - Dressage

    La recherche dune diminution des chutes dacier et dune meilleure productivit a conduit un dveloppement des aciers livrs en couronnes plutt quen barres. Limit lorigine aux petits diamtres, ce conditionnement existe aujourdhui jusquau diamtre 20 mm. Cette opration est ralise dans une dresseuse. Le principe consiste faire passer le fil dans une chicane constitue de cadres tournants ou de galets. Certaines machines (dresseuses) effectuent uniquement le dressage et la coupe en barres droites, dautres (cadreuses) ralisent le faonnage directement aprs cette opration.

    Dresseuse.

    Cadreuse-dresseuse.

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    3.1.2.3 - Coupe

    Cest une opration simple qui seffectue, soit direc-tement sur les barres avec des cisailles mcaniques, soit sur les dresseuses dans le cas des fils livrs en couronnes. Dans les cadreuses, la coupe est effectue en fin de faonnage.

    3.1.2.4 - Faonnage

    Le faonnage est ralis froid. Cisaille.

    Dans le cas des fils, le faonnage seffectue directement aprs le dressage dans des cadreuses. Les formes sont programmes par loprateur partir des docu-ments de production (nomenclatures, tiquettes ou bons de fabrication selon le cas, comme prcis au paragraphe 3.1.2.1).

    Les barres coupes sont faonnes sur des cintreuses. Les armatures comportant deux pliages sont assez frquentes. De ce fait beaucoup de cintreuses sont qui-pes de deux ttes de faonnage pouvant fonctionner simultanment.

    Toutes ces machines comportent une gamme de mandrins de cintrage cor-respondant aux diamtres susceptibles dtre prvus sur les plans.

    Il existe aussi des machines qui faonnent par une succession de plis de petite amplitude. Ceci permet des program-mations plus complexes comme par exemple des formes non circulaires ou non planes.

    Cintreusetrois galets.

    Cintreuse deux ttes.

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    Chapitre 3 Fabrication et pose en coffrage des armatures

    Pour le faonnage des armatures avec des rayons trs levs, (par exemple les cerces de rservoirs circulaires ou armatures darcs ou de votes) on utilise des cintreuses trois galets ou on faonne par une succession de plis.

    3.1.2.5 - Assemblage

    Lassemblage des armatures coupes faonnes (appel couramment montage) est ralis soit en usine, soit sur chantier soit, le plus souvent, de faon mixte. Las-semblage en usine, trs dvelopp en France, est plus rapide et plus conomique mais peut entraner des cots de transport plus levs. Les choix sont effectus en fonction du volume des cages transporter, de la distance entre atelier et chantier et du processus de pose en coffrage.

    En atelier, lassemblage est ralis par soudure. Il sagit le plus souvent uniquement de soudures de montage dont la fonction est dassurer le bon positionnement et le maintien des armatures faonnes y compris pendant leurs transports, leurs manutentions et la mise en place du bton.

    On ralise parfois des soudures rsistantes permettant dassurer la continuit mcanique dune armature. On utilise alors un des procds avec apport de mtal.

    Les procds de soudage essentiellement utiliss par les armaturiers sont les suivants.

    Cest un soudage sans mtal dap-port par passage dun courant lec-trique de forte intensit combin un effet de pression entre les pices assembler. Ce procd est sen-sible aux rglages mais il procure une bonne productivit. Il convient donc bien aux productions en srie en usine (armatures sur catalogue, panneaux et treillis souds).

    Soudage par rsistance.

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    Cest un soudage larc sous flux gazeux avec fil lectrode fusible. Le fil condi-tionn sous forme de bobine, la fois lectrode et mtal dapport, est amen de faon automatique et continue par un dvidoir et des galets dentranement la torche. Larc lectrique se produit entre les armatures et le fil fusible. Le gaz permet de protger la soudure contre loxydation par latmosphre ambiante. Ce procd est moins exigeant pour le rglage des paramtres de soudage. Il est bien adapt lassemblage en atelier des armatures sur plans.

    Dans ce procd, le fil est tubulaire et contient une poudre qui produit le gaz de protection. Ce procd est encore plus tolrant sur les rglages et surtout sur les conditions ambiantes. Il est essentiellement utilis sur chantier.

    Soudage semi-automatique.

    Machine souder les panneaux.

    Machine souderles armatures

    de pieux de fondation.

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    Chapitre 3 Fabrication et pose en coffrage des armatures

    Pour lassemblage manuel des armatures sur plans les plus courantes (poutres, poteaux) on utilise souvent des trteaux sur lesquels on pose les armatures longitudinales. Les cadres sont ensuite engags sur celles-ci, soit par la fermeture des cadres, soit par une extrmit des armatures longitudinales. Les autres formes peuvent ncessiter des dispositifs particuliers.

    Il existe aussi des machines plus ou moins automatises permettant de raliser des cages dans lesquelles les cadres sont assembls sur des armatures filantes de montage. Les armatures longitudinales sont ensuite introduites dans ces cages.

    Par ailleurs, certaines machines sont trs spcialises. Cest en particulier le cas des machines qui produisent des cages darmatures de pieux de fondation en enrou-lant et soudant sur des barres filantes des spires issues directement de couronnes.

    Sur chantier lassemblage est effectu soit en atelier forain install proxi-mit de louvrage, soit directement en coffrage. En gnral ces deux solutions coexistent. Lentrepreneur assurant la pose choisit au cas par cas celle quil estime la plus pratique. Il est possible de souder sur site, mais le plus souvent, le montage se fait par ligatures avec des fils dattache en acier recuit.

    Dune faon gnrale, en tenant compte dans la conception des armatures, des techniques de montage de larmaturier, le bureau dtudes peut diminuer de faon significative les temps et donc les cots dassemblage.

    Poteau en cours de montage.

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    3.2 Armatures sur catalogue

    3.2.1 - Dfinition

    Les armatures sur catalogue sont conues sous la responsabilit du fabricant et dcrites dans un catalogue. La norme NF A 35-027 spcifie que celui-ci doit tre approuv par un bureau de contrle technique.

    3.2.2 - Cycle de production

    3.2.2.1 - Prparation de la fabrication

    La prparation est effectue lors de ltude du catalogue. Chaque rfrence est dfinie par une fiche de fabrication et fait lobjet dinstructions relatives ltique-tage et au conditionnement.

    Le plus souvent larmaturier na aucune information sur louvrage dans lequel les armatures quil livre seront intgres. Quand il reoit une commande spcifique, elle se prsente sous la forme dune nomenclature indiquant les nombres de chacun des produits du catalogue dsigns par leur rfrence sans prciser leur composition. Cette nomenclature est parfois accompagne dun plan de pose sur lequel est simplement repre la position de chaque armature.

    3.2.2.2 - Fabrication des armatures sur catalogue

    Les armatures sur catalogue se diffrencient des armatures sur plans par plusieurs caractristiques : leurs formes et dimensions sont rptitives et une grande partie dentre elles se prsente sous la forme de cages de longueur 6 m, avec des cadres rectangulaires rgulirement espacs. Certains producteurs proposent aussi des gammes de poutres, de chevtres, et autres produits rpondant aux besoins pour les constructions courantes. Ces caractristiques ont permis de dvelopper des outils de production spcifiques. Dans les divers processus existants, une partie ou la totalit des phases de la fabrication est automatise. Certaines machines intgrent dans un seul ensemble la totalit des oprations de dressage, coupe, faonnage et assemblage. Elles produisent des armatures assembles directement partir de fils en couronne.

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    Chapitre 3 Fabrication et pose en coffrage des armatures

    Figure n 9 : armatures sur catalogue schma de principe

    dune machine automatique

    Plieuse.

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    Figure n 10 : cycle des armatures sur catalogue.

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    Chapitre 3 Fabrication et pose en coffrage des armatures

    3.3 Armatures spciales

    3.3.1 - Dfinition

    La norme NF A 35-027 ne donne pas des armatures spciales une dfinition pr-cise et exhaustive.

    On peut considrer quentrent dans cette catgorie tous les dispositifs structuraux utiliss dans le bton, mettant en uvre des armatures classiques associes dautres lments.

    Les principales armatures spciales sont les suivantes :

    3.3.2 - Dispositifs de raboutage et dancrage (DRAAB)

    Les dispositifs de raboutage permettent dassurer la continuit mcanique des armatures grce un lment intermdiaire appel manchon.

    La liaison entre le manchon et les armatures est ralise suivant diffrents procds : filetage conique avec enlvement de matire ; refoulement froid et filetage cylindrique ; soudage par friction ; vissage sur reliefs de barres spcifiques ; vissage de vis ttes fusibles ; croutage et filetage par roulage ; sertissage.

    Les dispositifs dancrage sont des pices en forme de platines fixes lextrmit dune barre darmature. Ils permettent de transmettre au bton leffort sollicitant la barre. Ils apportent une solution lorsque lencombrement des ancrages par adh-rence et courbure est incompatible avec les dimensions du bton ou la densit du ferraillage.

    La liaison entre larmature et lancrage utilise les mmes technologies que les raboutages. La justification de la transmission des efforts entre lancrage et le bton

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    relve de la norme NF EN 1992-1 (pressions localises, systmes tirants et bielles).

    La fabrication des manchons eux-mmes relve de lindustrie mcanique. Les pro-cds et la fabrication de ces manchons font lobjet dune certification spcifique de lAFCAB.

    Larmaturier assure la prparation des arma-tures (coupe, filetage, faonnage ventuel).

    La mise en uvre fait partie des oprations de pose en coffrage. Chaque procd cor-respond des procdures spcifiques qui doivent tre scrupuleusement respectes.

    3.3.3 - Botes dattentes

    On dsigne par botes dattentes des dispositifs qui comportent des armatures faonnes dont une extrmit est replie lintrieur dun volume creux ralis sous forme de bote ou de profil appels support . Lensemble ainsi constitu est fix contre le coffrage lintrieur de la partie de structure btonne en pre-mire phase. Aprs dcoffrage de cette premire partie la boite est ouverte, reti-

    re totalement ou en partie, et les armatures en attente sont dplies. Il est ainsi pos-sible de raliser un recouvre-ment avec les armatures de la seconde phase.

    Boite dattente support amovible.Dgagement des armatures.

    Raboutages et ancrages.

    Exemples de procds de raboutage.

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    Chapitre 3 Fabrication et pose en coffrage des armatures

    Il existe de nombreux procds qui sont classs en deux catgories.

    botes pour lesquelles lensemble du support est retir aprs dcoffrage de la premire phase de btonnage o seules les arma-tures en attente subsistent dans le bton. Le support peut alors tre constitu de divers matriaux : bois, matire plastique

    Boite dattente support amovible.

    Boite dattente support incorpor.

    botes pour lesquelles une partie du support est abandonne dans le bton. Le matriau constitutif de cette partie doit tre compa-tible avec le bton. Cest en gnral de lacier.

    Les boites dattente font lobjet dune certification spcifique de lAFCAB.

    3.3.4 -

    Les goujons de dilatation sont des dispositifs qui ont pour but dassurer la trans-mission de charges au passage dun joint de dilatation tout en permettant les variations dpaisseur de ce joint.

    Les goujons eux-mmes sont des dispositifs mcaniques et non des armatures. En revanche ces procds utilisent en gnral des armatures au voisinage des goujons afin de rpartir dans le bton les contraintes localises dues aux goujons.

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    Les procds sont varis mais tous demandent une grande prcision de mise en uvre. Ils relvent davis techniques du CSTB dans lesquels on trouve lensemble des prescriptions les concernant.

    3.3.5 - Rupteurs thermiques

    Les rupteurs thermiques sont utiliss essentiellement pour viter les ponts ther-miques entre les lments de structure en bton intrieurs des btiments et les parties extrieures telles que balcons, loggias ou ttes de refends. Ils comportent une partie isolante parfois traverse par des armatures. Les parties darmatures non enrobes dans le bton ne sont pas protges de la corrosion on utilise donc des armatures en acier inoxydable. Si une rsistance au feu est requise, elle nces-site une protection adapte. Ces mmes parties ne relvent pas du bton arm mais du calcul des structures mtalliques (Eurocode 3). Ces dispositifs relvent aussi davis techniques.

    Armatures en acier inoxydable

    pour bton arm. Barres, fils machines et fils lisses en acier inoxydable.

    La norme NF EN 1992 -1-1 et son Annexe Nationale citent lemploi de ces aciers en particulier pour diminuer les enrobages. Il faut alors vrifier et prendre en compte leurs caractristiques propres (soudabilit, adhrence, dilatation thermique, com-patibilit avec dautres aciers).

    Leur production et leur utilisation dpassent le cadre de cet ouvrage. On trou-vera toutes les informations ncessaires dans le document T81 de la collection CiMbton Bton arm dinox Le choix de la dure .

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    Chapitre 3 Fabrication et pose en coffrage des armatures

    3.5 Pose en coffrageLa pose en coffrage des armatures est ralise soit partir darmatures coupes faonnes soit partir darmatures assembles (voir figure n 6).

    Dans le premier cas elle inclut lassemblage qui a t dcrit au paragraphe 3.1.2.5.

    Quelle que soit la mthode adopte, le bureau dtudes joue encore ici un rle pri-mordial. En prenant en compte le processus de pose le concepteur de larmature est en mesure de faciliter cette opration. Inversement, une armature parfaitement calcule peut savrer trs difficile voire impossible mettre en place si le proces-sus de pose a t ignor.

    Pose darmature sur chantier.

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    Chapitre Pour une armature conforme

    4.1 Contexte normatif

    4.2 Caractristiques certifies des aciers

    4.3 Conformit des armatures

    4.4 Certifications gres par lAFCAB

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    Chapitre Pour une armature conforme

    La conformit finale de larmature au sein de louvrage est conditionne par : la conformit des sections darmature et des dispositions constructives ; la conformit des matriaux utiliss ; la conformit de la fabrication de larmature ; la conformit de la pose en coffrage.

    Du point de vue des responsabilits, chacun de ces quatre points incombe des intervenants diffrents. Le premier concerne les bureaux dtude, le deuxime les fabricants daciers, le troisime les armaturiers et le quatrime les entreprises assu-rant la pose, (appeles souvent poseurs ), qui peuvent tre spcialises dans cette activit ou sont parfois galement armaturiers ou entreprises gnrales.

    Au plan pratique, le calcul est bien le domaine exclusif des bureaux dtude, mais la conception (choix des formes et de la disposition des armatures) doit prendre en compte les moyens et les mthodes de fabrication et de pose en coffrage que seules les entreprises connaissent et matrisent.

    Dailleurs, les rgles de certification de lAFCAB, imposent aux armaturiers dana-lyser les plans quils reoivent, de signaler les dispositions qui leur paraissent non-conformes ou impossibles raliser. Dans tous les cas larmaturier peut proposer des solutions alternatives. Cette dmarche ncessite la matrise des rgles de lart relatives la conception des armatures et elle apporte un complment souvent indispensable au travail des bureaux dtudes.

    Ce chapitre traite de tous les aspects de la conformit des armatures lexception du calcul proprement dit.

    Contexte normatifRaliser une armature conforme implique naturellement de se rfrer des normes et des textes rglementaires. Un nouveau contexte normatif et rgle-mentaire a t mis en place pendant ces dernires annes. En ce qui concerne les aciers, il sagit essentiellement de normes europennes. Pour les armatures, il sagit des Eurocodes. Ces textes europens ont t complts ou accompagns par des textes franais.

    Les Eurocodes sont des normes europennes de conception et de calcul pour les btiments et les ouvrages de gnie civil. Ces normes ont pour objet dharmoniser les rgles de conception et de calcul au sein des diffrents tats de la communaut

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    europenne et de contribuer la cration du march unique de la construction des btiments et des ouvrages de gnie civil.

    Les Eurocodes forment un ensemble cohrent et homogne de 59 normes : faisant appel une approche unique, semi-probabiliste avec des mthodes de

    dimensionnement selon des tats limites (Etats Limites Ultimes, Etats Limites de Service) ;

    appliques aux diffrents matriaux (bton, acier, mixte, bois, maonnerie, alu-minium) et aux divers types de constructions.

    Ils harmonisent les codes de calcul des diffrents tats membres et remplacent les rgles antrieures en vigueur dans chacun de ces tats.

    Dans chaque pays, lAnnexe Nationale chaque Eurocode prcise les conditions dapplication de la norme europenne. Elle permet de tenir compte des particula-rits gographiques, gologiques ou climatiques ainsi que des niveaux de protec-tion spcifiques chaque pays. Les Eurocodes prvoient que certains paramtres soient dtermins au niveau national. LAnnexe Nationale contient en particulier les informations ncessaires sur ces paramtres. Souvent, (et cest le cas de lEuro-code 2) des corrigendum sont ensuite tablis et valids par des experts nationaux.

    De plus, un document Recommandations professionnelles a t rdig par la Commission franaise de lEurocode 2, BNSR CF EC2, dite commission miroir. Il reprend certaines dispositions des rgles BAEL non contradictoires avec la norme NF EN 1992-1-1 (Eurocode 2). Ce document na pas un statut de norme mais il permet de conserver certaines habitudes qui ont fait leurs preuves et trs utile en pratique. Les rponses valides aux questions poses par des membres de la profession sont rgulirement publies sur internet, en particulier sur les sites de lEGF.BTP (www.egfbtp.com), de lUMGO (www.umgo.ffbatiment.fr/) et du SETRA (www.setra.equipement.gouv.fr/) Enfin, Le Guide pour lapplication de lEuro-code 2 Partie 1-1 (septembre 2011) rdig par Henry Thonier (EGF.BTP), donne des commentaires et prcisions trs utiles aux concepteurs.

    La mise en application des nouveaux rfrentiels ne fera pas oublier instantanment les anciens. Les modifications qui sont intervenues seront donc mises en relief.

    4.1.1 - Aciers

    Au moment de la rdaction de cet ouvrage, les normes en vigueur contenant des prescriptions relatives aux aciers sont les suivantes.

    NF EN 10080 : Aciers pour larmature du bton. Acier soudable pour bton arm. Gnralits. Septembre 2005.

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    Chapitre Pour une armature conforme

    Cette norme ne contient pas de niveau de performance des produits et doit tre utilise en liaison avec une spcification de produit . Cette spcification peut tre dorigine europenne (TS 10081, Annexe C de la norme NF EN 1992-1-1 ou Annexe N de la norme NF EN 13369), ou dorigine nationale (NF A 35-015,

    utilisateur.

    NF A 35-080-1 : Aciers pour le bton arm. Aciers soudables. Partie 1 : barres et couronnes.

    NF A 35-080-2 : Aciers pour bton arm. Aciers soudables. Partie 2 : treillis souds.

    Ces deux normes doctobre 2010 spcifient toutes les prescriptions relatives aux barres, couronnes et treillis souds en application de la norme NF EN 10080. Ce sont donc les normes franaises fondamentales concernant ces produits.

    Dautres normes ont un champ dapplication plus limit.

    inoxydable.

    verrous.-

    tures haute adhrence pour le bton. Partie 1 : Prescriptions relatives aux perfor-mances mcaniques

    infrieur 5 mm.-

    ses chaud. Fils destins la fabrication darmatures pour bton arm galvaniss chaud.

    poteaux en bton arm supports de lignes ariennes.

    Les textes relatifs aux armatures que nous allons citer larticle suivant contiennent aussi parfois des spcifications concernant les aciers, mais il sagit trs gnrale-ment de rfrences aux normes cites ci-dessus.

    * Les normes XP A 35-014, NF A 35-017, NF A 35-020-1, NF A 35-024 et XP A 35-025, NF A 35-030 ne concernent pas les aciers pour bton arm soudables et ne relvent donc pas de la norme NF EN 10080.

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    4.1.2 - Armatures

    4.1.2.1 - Normes Eurocodes

    Pour le bton arm, la principale norme porte la rfrence NF EN 1992-1-1. Elle est accompagne de recommandations professionnelles qui sont ncessaires son application. Dautres Normes Eurocodes concernant le bton arm ont aussi t publies. Lensemble comprend donc les normes ci-dessous.

    -ments, octobre 2005.

    e tirage juin 2009.

    valid par la Commission BNSR CF EC2, mars 2007.

    avec botes dattentes valides par la Commission BNSR CF EC2, octobre 2010.

    les btiments, septembre 2005.

    validation.

    septembre 2005.

    44

    Chapitre Pour une armature conforme

    4.1.2.2 - Autres textes relatifs aux armatures

    NF A 35-027 : Produits en acier pour bton arm. Armatures.Au moment de la rdaction du prsent texte la dernire dition de cette norme date de novembre 2009. Une rvision est envisage. Les prescriptions de cette norme concernent lensemble des caractristiques des armatures. Elle sapplique en labsence de spcifications diffrentes mentionnes sur les plans ou dans les pices crites.

    NF EN 13670 : Excution des ouvrages en bton. Au moment de la rdaction du prsent texte cette norme est finalise. Elle sera accompagne dune Annexe Nationale. Il sagit dune norme europenne coh-rente avec les Eurocodes. Elle comprend en particulier un article 6 Armatures de bton arm et une Annexe D Guide pour les armatures de bton arm . Lar-ticle 1.3 de la norme NF EN 1992-1-1 mentionne dailleurs parmi ses hypothses : Les exigences dexcution et de mise en uvre donnes dans lEN 13670 sont satisfaites .

    Fascicule 65 : Excution des ouvrages de gnie civil en bton. CCTG des mar-chs publics de travaux.Ce fascicule traite des armatures dans son chapitre 6 et son annexe F. Au moment de la rdaction du prsent texte sa mise en cohrence avec la norme NF EN 13 670 est en cours.

    NF EN ISO 17660-1 : Soudage des aciers darmatures Assemblages transmet-tant des efforts.

    NF EN ISO 17660-2 : Soudage des aciers darmatures Assemblages non transmettant.

    NF EN 1996-1-1/A1 : Eurocode 6 Calcul des ouvrages en maonnerie - Partie 1-1 : Rgles gnrales pour ouvrages en maonnerie arme et non arme - Partie 1-1 : rgles gnrales pour ouvrages en maonnerie arme et non arme.Au moment de la rdaction du prsent texte cette norme est encore ltat de projet Pr NF EN 1996-1-1/A1 janvier 2011.Cette norme contient des prescriptions complmentaires la norme NF EN 1992-1-1 pour les utilisations spcifiques des armatures dans le cas douvrages en maonnerie.

    NF DTU 20.1 : Travaux de btiment Ouvrages en maonnerie de petits l-ments Parois et murs Partie 1-1 : cahier des clauses techniques types Partie 1-2 : critres gnraux de choix des matriaux Partie 2 : cahier des clauses admi-nistratives spciales types Partie 3 : guide pour le choix des types de murs de

    minimales. Octobre 2008.Cette norme DTU prescrit les dispositions constructives minimales concernant les ouvrages en maonnerie et notamment celles relatives aux chanages.

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    Rgles PS MI - norme NF P 06-01 : Construction parasismique des maisons indi-viduelles et btiments assimils mars 1995. Ces rgles restent utilisables pour certains btiments neufs rpondant un certain nombre de critres, notamment gomtriques, dans certaines zones de sismicit (voir Annexe 2).

    : Construction parasismique des maisons individuelles aux Antilles CP-MI Antilles Ce guide est utilisable pour des btiments simples, sous certaines conditions stipules dans le guide (voir Annexe 2).

    NF EN ISO 3766 : Dessins de construction Reprsentation simplifie des arma-

    Caractristiques certifies des aciers

    Les prescriptions relatives aux aciers se traduisent dans les normes par les carac-tristiques spcifies suivantes : soudabilit et composition chimique ; caractristiques mcaniques en traction ; diamtres, sections, masses liniques et tolrances ; adhrence et gomtrie de la surface (verrous ou empreintes) ; non-fragilit (aptitude au pliage) ; dimensions et rsistance au cisaillement des assemblages souds

    des treillis souds ; rsistance la fatigue (caractristique optionnelle) ; aptitude au redressage aprs pliage (caractristique optionnelle) ; marquage.

    Ces caractristiques figurent dans les certificats dlivrs par lAFCAB disponibles sur le site www.afcab.com

    4.2.1 - Soudabilit et composition chimique

    Un acier est dit soudable sil est possible de lassembler par soudure, par des procds courants, sans altrer ses caractristiques mcaniques. La soudabilit dun acier est atteste par sa composition chimique. Les normes fixent les valeurs qui ne doivent pas tre dpasses concernant les teneurs en carbone, soufre, phos-phore, azote et cuivre, ainsi quune combinaison des teneurs en carbone, manga-nse, chrome, molybdne, vanadium, nickel et cuivre appele carbone quivalent.

    46

    Chapitre Pour une armature conforme

    4.2.2 - Caractristiques mcaniques en traction

    e

    Le diagramme contrainte-dformation des aciers lamins chaud comporte un palier de ductilit qui met en vidence la limite dlasticit suprieure dcoule-ment R

    eH qui est aussi la limite apparente dlasticit R

    e.

    Le diagramme contrainte-dformation des aciers lamins froid ne comporte pas de palier. Dans ce cas, la limite apparente dlasticit R

    e est fixe conventionnelle-

    ment gale la contrainte correspondant 0,2 % dallongement rmanent.

    Figure n 11 : diagrammes des contraintes-dformations types daciers pour bton arm.

    Les normes NF A 35-080-1 et NF A 35-080-2 spcifient des nuances corres-

    Actuellement en France, on utilise des aciers de limite dlasticit 500 MPa. La norme NF EN 1992-1-1 prcise au paragraphe 3.2.2.3 que les rgles de dimension-nement et les dispositions constructives sont utilisables avec des aciers de limite

    RmRe

    RmRe

    m

    a) Acier lamin chaud

    Allongementen %

    Allongementen %

    ContrainteContrainte

    0,2 %

    m

    Allonen %

    b) Acier lamin froid

    Re : limite dlasticitRm : rsistance en tractionAgt : dformation relative sous charge maximale.

    Agt Agt

  • 47

    m e et Agt

    Les normes franaises fixent des valeurs minimales pour le rapport rsistance la traction/limite dlasticit (R

    m/R

    e), et pour lallongement sous charge maximale (A

    gt).

    Elles distinguent trois classes daciers (A, B et C) qui correspondent des carac-tristiques de ductilit diffrentes.

    Le tableau ci-dessous reproduit le tableau 3 de la norme NF A 35-080-1. Celui de la norme NF A 35-080-2 est analogue. Il tend simplement les nota au diamtre 5,5 mm.

    Tableau n 1 : valeurs spcifies des caractristiques mcaniques en traction

    Nuance dacier

    Limite apparente dlasticit Re

    en MPa

    Rapport Re,act. /Re.nom.

    max.

    Rapport Rm/Re Allongement sous charge maximalemin. max.

    B500A 500 1,30 1,05 a) 2,5 b)

    B500B 500 1,30 1,08 c) 5,0 d)

    B450B 1,30 1,08 c) 5,0 d)

    B450C 1,25 1,15 1,35 7,5

    a) 1,03 pour le diamtre 5 mm.b) 2,0 % pour le diamtre 5 mm.c) 1,05 pour le diamtre 5 mm.d) 4,0 % pour le diamtre 5 mm

    Il appartient aux matres duvre de prciser leur choix dans le cas o la nature des ouvrages ou leurs conditions dexploitation ncessitent lemploi dun acier de classe de ductilit spcifique.

    La norme NF EN 1992-1-1 prescrit pour les ponts lemploi daciers de classe de ductilit B ou C.

    La norme NF EN 1998-1, qui dfinit les rgles de calcul des constructions pour leur rsistance aux sismes, impose son article 5.3.2 lemploi daciers de classe de ductilit B et parfois C dans les lments sismiques primaires, cest--dire ceux qui font partie du systme structural rsistant aux actions sismiques. La classe dacier exige dpend de la classe de ductilit du btiment. Dans tous les cas la classe de ductilit de lacier adopte par le bureau dtudes doit figurer clairement sur les plans et tre scrupuleusement respecte.

    48

    Chapitre Pour une armature conforme

    4.2.3 - Diamtres, sections, masses liniques et tolrances

    Compte tenu de la prsence des reliefs (verrous ou empreintes), la section dun acier haute adhrence nest pas tout fait circulaire. Les normes fixent cependant des diamtres nominaux : d qui correspondent des sections nominales : An (aire du cercle ayant le mme diamtre nominal) et des masses liniques nominales calcules sur la base dune masse volumique de 7,85 kg/dm3. La valeur de la masse linique est assortie dune tolrance.

    Les diamtres prvus par la norme NF EN 10080 sont donns dans le tableau n 2. Les diamtres utiliss dans chaque pays sont actuellement diffrents. En France, on

    Tableau n 2 : diamtres, sections et masses nominaux des aciers

    Diamtre nominal du produit, d

    en mm

    Nuance dacier Section nominale,

    Anen mm2

    Masse linique

    nominale, en kg/mB500A B500B B450B B450C

    5 (C) x x x x 19,6

    6 (B,C) x x x x 28,3 0,222

    7 (C) x x x x 38,5 0,302

    8 (B,C) x x x x 50,3 0,395

    9 (C) x x x x 63,6

    10 (B,C) x x x x 78,5 0,617

    12 (B,C) x x x x 113 0,888

    14 (B,C) x x x x 1,21

    16 (B,C) x x x x 201 1,58

    20 (B,C) x x x

    25 (B) x x x 3,85

    32 (B) x x x 6,31

    40 (B) x x x 1 257 9,86

    50 (B) x x 1 963

    56 (B) x x 19,3

  • 49

    4.2.4 - Adhrence et gomtrie de la surface

    La norme NF EN 1992 -1-1 ne cite que les aciers verrous, mais lAnnexe Nationale franaise indique que les aciers empreintes (produits essentiellement en France) sont galement conformes.

    Les normes imposent la gomtrie de surface des aciers des caractristiques permettant dassurer une adhrence convenable (voir figures n 1 et 2 dans le chapitre 2). Les exigences portent sur des valeurs minimales soit de hauteur des verrous, ou de profondeur des empreintes, soit des surfaces relatives des ver-rous fR, ou des empreintes fP dont le mode de calcul est donn par la norme NF EN ISO 15630-1. Essais sur barres et couronnes.

    NotafR, et fP sont des coefficients sans dimension qui correspondent au rapport entre la surface totale projete des reliefs prsents sur une certaine longueur dacier sur un plan perpendiculaire son axe et la surface dveloppe du cylindre de mme longueur et ayant pour diamtre le diamtre nominal de lacier. La figure 12 montre lexemple du calcul de fP.

    Figure n 12 : calcul de fP.

    L

    L

    Surface dveloppedu cylindre nominal

    L

    CoupeA - A

    Surfaces frontales des reliefs

    LfP =

    Total des surfaces frontales sur la longueur L

    50

    Chapitre Pour une armature conforme

    4.2.5 - Non fragilit (aptitude au pliage)

    Lacier est soumis un pliage, sur un mandrin dont le diamtre est fix en fonction de celui de lacier, suivi dun dpliage. Lessai est satisfaisant sil ne se produit ni cassure ni fissure transversale dans la zone de pliage-dpliage.

    4.2.6 - Dimensions et rsistance au cisaillement des assemblages souds des treillis souds et des treillis raidisseurs

    Les dimensions des treillis souds et des treillis raidisseurs font partie des carac-tristiques certifies. Pour les treillis souds il sagit des longueurs, largeurs, espa-cements des fils, longueur des abouts, et diamtres relatifs des fils. Pour les treillis raidisseurs il sagit des longueurs, hauteurs, largeurs et des pas des diagonales.

    La rsistance des assemblages souds au cisaillement tant spcifie, il est pos-sible de les prendre en compte dans les calculs, notamment pour ceux mettant en jeu lancrage ou les recouvrements des treillis souds.

    4.2.7 - Rsistance la fatigue

    Cette caractristique nest exige que de faon exceptionnelle. Elle se contrle partir dun essai de traction ondule.

    4.2.8 - Aptitude au redressage aprs pliage

    Cette caractristique optionnelle peut faire lobjet dune attestation sur demande du producteur dacier. Elle concerne les aciers de diamtre au plus gal 16 mm.

  • 51

    Les rgles de certification de la marque NF Aciers pour bton arm dfinissent la procdure de vrification de laptitude au redressage aprs pliage. Cette proc-

    lacier suivi dun dpliage avec vrification du dsalignement rsiduel (ou baon-nette ) et dun essai de traction.

    4.2.9 - Marquage

    Les aciers comportent un marquage permettant didentifier dune part leur prove-nance et dautre part leur nuance. Les prescriptions ce sujet sont dtailles en Annexe 3.

    Conformit des armaturesChaque opration du cycle de production des armatures dcrite au chapitre prc-dent fait lobjet de prescriptions.

    4.3.1 - Dressage

    La norme NF EN 1992-1-1 prcise explicitement en 3.2.1 (2) que les exigences relatives aux proprits des aciers de bton arm visent le matriau en place dans le bton durci . Cette prescription signifie en particulier que le dressage ne doit pas altrer les caractristiques spcifies de lacier. Si le dressage nest pas effectu correctement, les caractristiques suivantes peuvent tre affectes : la hauteur des reliefs peut se trouver diminue par crasement ou abrasion au

    passage dans les galets ou les cadres tournants ; les paramtres aprs dres-sage doivent tre au moins gaux 90 % des paramtres correspondants avant dressage ;

    la ductilit peut tre diminue car le chicanage entrane un crouissage de lacier susceptible de provoquer une rduction de lallongement sous charge maximale Agt et (ou) du rapport Rm/Re ;

    dans les machines cadres tournants comportant un arrt de lavancement du fil au moment de la coupe une dtrioration localise est aussi susceptible de se produire.

    Le dressage est donc une opration qui ncessite attention et comptence de la part des armaturiers.

    52

    Chapitre Pour une armature conforme

    4.3.2 - Coupe

    En matire de coupe, la caractristique respecter est la longueur des barres qui, en labsence dautres prescriptions, fait lobjet de tolrances dimensionnelles dans la norme NF A 35-027. Les tolrances sont diffrentes selon que les barres sont utilises en recouvrement ou non. Le bureau dtude doit donc prciser sil sagit ou non de barres en recouvrement. Cette indication peut apparatre sur les plans, mais elle doit aussi figurer sur les listes darmatures qui sont parfois le seul docu-ment communiqu larmaturier.

    Tableau N 3 : tolrances sur les dimensions des armatures coupes longueurselon la norme NF A 35-027 (novembre 2009)

    Longueur de llment L (en m)

    Armatures dont la longueur est conditionne par des

    barres coupes (mm)

    Armatures utilises par recouvrement ou coupe

    longueur (mm) : chanages, semelles

    L 2 20 + 10

    50 2 < L + 10

    50 + 10

    4.3.3 - Faonnage

    4.3.3.1 - Diamtres de cintrage

    Larticle 8.3 (3) de la norme NF EN 1992-1-1 fixe les valeurs minimales des dia-mtres intrieurs de cintrage permettant de satisfaire deux exigences diffrentes : ne pas endommager larmature elle-mme lors du cintrage ; ne pas endommager le bton lors de la mise en charge de larmature.

    La premire condition est lie uniquement aux caractristiques mcaniques de lacier et en particulier sa ductilit. La seconde a pour but de limiter les contraintes qui apparaissent dans le bton au contact dune armature cintre, sollicite en traction, en particulier lintrieur de la courbure. Elle ncessite donc une vrification par le calcul qui fait intervenir leffort sollicitant larmature, les caractristiques mcaniques du bton et la distance du centre de courbure au parement bton le plus proche.

  • 53

    Dans tous les cas, quels que soient la fonction de larmature et langle de faonnage, les diamtres de man-drins de faonnage doivent respecter les valeurs figurant dans le tableau 8.1 N de la norme NF EN 1992-1-1 et qui sont reprises sur la figure 13.

    Barres et fils

    Diamtre de la barre

    Diamtre minimal du mandrinpour tous les faonnages

    16 mm nm 4

    > 16 mm nm 7

    Assemblages souds

    (barres et treillis)plis aprs soudage

    Diamtre minimal du mandrin

    ou ou

    nm 5

    d 3 nm 5

    d < 3 ou soudure dans la partie courbe n

    m 20

    diamtre du mandarin peut tre rduit 5

    Figure n 13 : diamtre minimal nm

    du mandrin pour viter le dommage aux armatures.

    Les diamtres de mandrins doivent en gnral faire lobjet dune justification par le calcul vis--vis de la rupture du bton.

    Cette justification nest pas ncessaire si lune des conditions ci-aprs est remplie : lancrage ncessaire de la barre ne dpasse pas 5 au-del de lextrmit de la

    partie courbe ; ou bien la barre nest pas dispose prs de la surface (plan de flexion proche du

    parement) et il existe une barre transversale de diamtre lintrieur de la partie courbe.

    Le texte initial de la norme NF EN 1992-1-1 comporte le mot et la place de ou bien . Cest le corrigendum N 2 qui a introduit cette modification importante.

    Il nest galement pas ncessaire deffectuer cette vrification pour toutes les armatures deffort tranchant et les autres armatures transversales.

    d

    54

    Chapitre Pour une armature conforme

    Dautre part, la Commission EC2 franaise a prcis que lorsquune armature ancrer est insre lintrieur dautres armatures (par exemple, soit issues de la poutre soit par ajout de cadres dans le poteau, dans le cas dune poutre arrivant dans un poteau), elle nest pas considre comme dispose prs de la surface.

    En dehors des cas cits ci-dessus, le diamtre minimal de faonnage rsulte dun calcul ou dune vrification suivant lexpression (8.1) de la norme NF EN 1992-1-1.

    Comme on pouvait le craindre, grce au calcul informatis, on a vu apparatre sur les plans des diamtres de faonnages correspondant au millimtre prs aux valeurs minimales donnes par lexpression (8.1).

    Ces armatures sont probablement tout fait conformes mais ne tiennent aucun compte des contraintes dexcution.

    Lannexe D de la norme NF EN 13670 recommande dutiliser les mandrins de dia-

    dj une amlioration mais elle ne correspond pas exactement aux mandrins dont les armaturiers franais sont quips. Cest pourquoi lAnnexe Nationale de cette mme norme a indiqu que lutilisation des diamtres de mandrins (en mm) de 30, 70, 150, 300 et 800 est galement recommande.

    Les prescriptions de la norme NF EN 1992-1-1 portent sur les diamtres de man-drins. Dans le cas o le faonnage est ralis sans mandrin, il faut appliquer ces prescriptions aux diamtres intrieurs de faonnage.

    Jusqu sa version de novembre 2009, la norme NF A 35-027 spcifiait des dia-mtres de faonnage minimaux forfaitaires et diffrents selon la fonction de larmature (ancrages, coudes, cadres). Ces prescriptions, ancres dans les habitudes et trs gnralement reprises sur les plans, tant contraires la norme NF EN 1992-1-1 elles ne sont plus applicables.

    Les bureaux dtudes doivent donc spcifier les mandrins de cintrages de toutes les armatures autres que les armatures transversales. Les armaturiers ne peuvent plus utiliser des valeurs forfaitaires comme ils le faisaient dans le cas courant o ces indications faisaient dfaut sur les plans.

  • 55

    4.3.3.2 -

    Le redressage des armatures plies est un cas de faonnage trs particulier car dune part il sexcute gnralement sur le chantier et dautre part, il sapplique une zone darmature qui a prcdemment subi un pliage.

    La norme NF EN 13 670 admet le dpliage daciers ne bnficiant pas de laptitude au redressage aprs pliage, mais exige dans ce cas des diamtres de faonnage pnalisants voire rdhibitoires en pratique. Cette aptitude est donc de fait exige

    de diamtre au plus gal 16 mm et 7 diamtres pour les armatures de diamtre suprieur 16 mm. Le redressage doit tre effectu avec un outil spcifique et sui-vant une procdure tablie. Le Fascicule 65 impose laptitude au redressage aprs pliage et spcifie que cette opration ne doit avoir lieu quune seule fois.

    Le cas des botes dattentes correspond des prescriptions particulires qui seront

    4.3.3.3 - Longueur des parties droites.

    La norme NF A 35-027 fixe les valeurs minimales des longueurs droites qui sont justifies par des exigences pratiques dexcution et de scurit sur certaines machines de faonnage.

    Ces rgles restent applicables car elles ne sont pas contraires aux normes Euro-codes mais elles ne sont pas toujours justifies compte tenu de lvolution des matriels.

    4.3.3.4 - Ancrages des cadres et triers

    La norme NF EN 1992-1-1 prconise un certain nombre dancrages pour la ferme-ture des cadres et triers. Leur utilisation permet dassurer la continuit complte de ces armatures. Cest pourquoi la position de ces fermetures nest pas impose. Il est possible dadopter celle qui facilite le mieux lexcution, en particulier la mise en place des armatures longitudinales.

    rgles BAEL 91 et par la norme NF EN 1992-1-1 et met en vidence les change-ments apports.

    56

    Chapitre Pour une armature conforme

    Angle de pliage

    Prescriptions des rgles BAEL 91

    Prescription de la norme NF EN 1992-1-1

    90

    135

    150

    180

    Figure n 14 : armatures transversales. Comparaison dancrages conformes aux rgles

    BAEL 91 et la norme NF EN 1992-1-1.

    Par rapport aux rgles BAEL 91, la norme NF EN 1992-1-1 permet de diminuer de 5 diamtres les longueurs droites aprs courbure pour tous les ancrages dangles compris entre 90 inclus et 180 exclus. Il devient donc possible dancrer les triers avec des crochets 135 ou 150 avec une longueur droite aprs courbure de 5 diamtres ce qui facilite la mise en place des armatures longitudinales.

    La fermeture avec deux crochets plis plus de 135 ne permet pas la mise en place dune armature longitudinale dans langle.

    La fermeture avec deux coudes 90, avec une longueur droite aprs courbure de 10 diamtres est la plus commode pour la mise en place des armatures longitudi-nales. Cest la solution la plus utilise dans la plupart des autres pays. En dehors du cas des constructions devant rsister aux sismes et relevant de lEurocode 8, elle devrait donc sutiliser galement en France.

  • 57

    Figure n 15 : armatures transversales. Exemples de combinaisons

    dancrages conformes la norme NF EN 1992-1-1.

    4.3.3.5 -

    La norme NF EN 1998-1 dfinit, dans les lments des structures devant rsister aux sismes, des zones critiques dans lesquelles doivent tre disposes des armatures de confinement .

    Elle prescrit son article 5.6.1 : Pour les armatures de confinement utilises en tant quarmatures transversales dans les poutres, les poteaux ou les murs, on doit utiliser des cadres ferms avec des extrmits coudes 135 et ayant des retours de longueur 10 diamtres .

    Cette exigence ne concerne que les armatures de confinement et donc unique-ment les zones critiques de la structure. Cependant, ces zones ne sont pas identifies sur les plans, et larmaturier est amen adopter ces fermetures pour lensemble de la construction. De plus sil livre des armatures dans des zones de

    de sa production pour viter les risques derreurs.

    De ce fait, le double crochet 135, avec une longueur droite aprs courbure de 10 diamtres, dj prconis par les rgles BAEL, devrait rester aussi utilis malgr les inconvnients pratiques quil prsente pour la mise en place des armatures longitudinales.

    Il faut remarquer que les rgles PS MI ne formulent pas la mme exigence ce qui permet dutiliser les fermetures 90, avec une longueur droite aprs courbure de 10 diamtres pour les armatures exclusivement destines aux btiments relevant de ces rgles, en particulier les armatures sur catalogue.

    135

    135 10 10 10

    10 5

    5

    5

    5

    150

    5

    150

    10

    10

    135

    58

    Chapitre Pour une armature conforme

    4.3.3.6 -

    La norme NF EN 1992-1-1 traite ce sujet au paragraphe 9.2.2. Elle prescrit :

    de : cadres, triers ou pingles entourant les armatures longitudinales tendues et la zone comprime, barres releves, cadres ouverts, chelles, pingles faon-ns sans entourer les armatures longitudinales mais correctement ancrs dans les zones comprimes et tendues.Cette prescription laisse beaucoup de possibilits de choix aux concepteurs.

    Figure n 16 : armatures transversales de poutres flchies. Exemples

    de dispositions conformes la norme NF EN 1992-1-1.

    sismes et relevant de la norme NF EN 1998-1, les cadres de confinement doivent tre ferms avec des extrmits coudes 135 avec des retours de longueur 10 diamtres.

    d

  • 59

    4.3.3.7 -

    La norme NF EN 1992-1-1 prescrit son article 9.5.3 de maintenir les barres ver-ticales places dans les angles et celles places moins de 150 mm dune barre tenue avec des cadres convenablement ancrs.

    Dans le cas des constructions devant rsister aux sismes et relevant de la norme

    pour les poutres sappliquent aussi aux poteaux.

    La norme NF EN 1992-1-1 prescrit son article 9.2.3 que les cadres de pices soumises la torsion soient ferms et ancrs au moyen de recouvrements ou de crochets.

    Figure n 17 : armatures transversales de torsion. Configurations

    recommandes par la norme NF EN 1992-1-1.

    Les armatures proches des parements risquent, lors de leur mise en charge, de gnrer des pousses susceptibles de faire clater le bton denrobage. La norme NF EN 1992-1-1 ne reprend pas les prescriptions des rgles BAEL ce sujet. On peut cependant considrer quil est de bonne construction de tenir compte de

    ou

    Configurations recommandes Configuration non recommande

    A2 A3 BA1

    60

    Chapitre Pour une armature conforme

    ce risque. Les bureaux dtudes sont essentiellement concerns, mais les armatu-riers doivent aussi sen proccuper dans les cas suivants : adjonction de barres de montage ; proposition de modification de ferraillage pour des raisons de commodit

    dexcution.

    La figure 18 montre les armatures tendues de poutre brise comme par exemple les limons descaliers pouvant donner lieu une pousse au vide.

    Figure n 18 : exemples de pousse au vide darmatures tendues et solution alternative.

    La figure n 19 reprsente schmatiquement un ferraillage de console comportant deux lits de barres de faonnages identiques. Leur superposition ncessite un dcalage inacceptable du lit infrieur. Ceci peut inciter larmaturier modifier le lit suprieur en augmentant son rayon de cintrage et en rduisant de 135 90 langle de pliage. Il peut en rsulter une pousse au vide.

    Il existe dautres faons tout fait correctes de rsoudre ce problme, telles que la mise en place dpingles complmentaires, ou le remplacement des crosses par des boucles plat.

    d

    d

  • 61

    Figure n 19 : exemple de pousse au vide dancrage et solution alternative.

    4.3.3.10 - Conditions gnrales de faonnage

    Larticle 5.2 de la norme NF A 35-027 interdit de faonner une temprature inf-rieure 5 C, et exige des prcautions entre 5 C et + 5 C, telles quune rduction de la vitesse de cintrage. Dans tous les cas, le chauffage des armatures est interdit.

    La norme NF EN 13670 contient des prescriptions identiques.

    Le faonnage des armatures en place est exceptionnel. Il est cependant souvent adopt dans les ponts-cadres et les portiques.

    Ces ponts cadres ou portiques comportent en gnral des armatures coudes assurant lencastrement de la dalle dans les pidroits. Si ces barres sont livres sur le chantier faonnes suivant leur forme dfinitive, la mise en place du coffrage et du ferraillage de la traverse devient trs difficile, et parfois impossible. Ces arma-tures sont alors livres droites et faonnes sur place lorsque la traverse est coffre et ferraille. Les entreprises de pose darmatures utilisent pour cette opration des cintreuses portatives. Lexigence essentielle est le respect des diamtres de man-drins de cintrage prvus.

    Le guide de conception du SETRA (Service dtudes sur les Transport, les Routes et leurs Amnagements) ladmet explicitement.

    Cest dailleurs plutt pour la fermeture des cadres sur chantier que le risque de non-conformit est important.

    INCORRECTbarres identiques INCORRECT

    CORRECTpingles

    CORRECTboucles ou U

    disposs plat

    62

    Chapitre Pour une armature conforme

    Cette pratique est cependant admise par le Fascicule 65 sous rserve demploi dun matriel spcifique et du respect dune procdure particulire soumise au visa du matre duvre. En fait, il nexiste pas, notre connaissance de cintreuse portative permettant un faonnage correct dans cette configuration.

    Pour faciliter la mise en place des armatures longitudinales grce des cadres ouverts, il est prfrable de prvoir des cadres en deux parties comme le montre la figure n 20B.

    Figure n 20A Figure n 20B

    Figure n 20 : exemple de faonnage darmatures dans le coffrage, cadres fermer

    sur le chantier et solution alternative.

    4.3.3.11 - Tolrances de faonnage

    NF A 35-027 que larmaturier doit respecter et qui sont rappeles sur la figure n 21.

    Cette norme fixe aussi des tolrances sur les angles de faonnage des ancrages (figure N 22).

    Gaines pour cablesde prcontrainte

    A) Dconseill en l'absenced'un outil de faonnage adapt

    B) Solution alternative

    mettre en place aprs pose des gaines

    plier surle chantier aprspose des gaines

  • 63

    Figure n 21 : norme NF A 35-027 tolrances sur les dimensions

    des armatures faonnes.

    Figure n 22 : norme NF A 35-027 tolrances sur les angles des armatures faonnes.

    Cas gnral des armatures longitudinales

    Cas des cadres

    A et B < 150 A et B 150

    Cas particulier pour armatures longitudinales

    + 30 0D

    + 30 0A

    + 30 0A

    - 30 0B

    + 30 0B

    + 30 0D

    + 30 0C

    + 30 0C

    0 -10B

    0 -20B

    0 -10A

    0 -20A

    1 2

    a) Cas d'un angle de 90

    b) Cas des autres angles

    =+ 10

    + 10 090

    64

    Chapitre Pour une armature conforme

    minimales. Aucun cart en moins nest donc accept.

    La norme NF EN 1992-1-1 concerne le calcul et non lexcution. Elle ne contient donc pas de prescription pour les tolrances de faonnage. Les valeurs fixes par la norme NF A 35-027 restent donc applicables.

    4.3.4 - Assemblage

    4.3.4.1 -

    demande quil confre aux cages darmatures une rigidit suffisante pour suppor-ter le transport, la pose en coffrage et le btonnage. Le nombre et la rpartition des points dattache ou de soudure entre armatures coupes-faonnes est opti-mis au cas par cas par larmaturier.

    4.3.4.2 - Assemblage par soudure

    Les prescriptions applicables aux assemblages souds suivant la fonction quils

    normes NF EN ISO 17660-1 Soudage des aciers darmatures Assemblages transmettant des efforts et NF EN ISO 17660-2 Soudage des aciers darmatures Assemblages non transmettant. Lorsque les soudures doivent transmettre des efforts, des rgles particulires doivent tre respectes et les oprateurs ralisant les soudures doivent tre qualifis. Dans le cas courant, les soudures ont uni-quement une fonction de montage. Il faut nanmoins sassurer par des essais de traction sur assemblages souds que les armatures ne sont pas affectes par le soudage (rduction de section, perte dallongement sous force maximale). Cest aussi pourquoi les normes imposent en particulier que le petit diamtre assem-

    Le couple 6-16 mm est cependant admis.

    La spcification de porte trs gnrale de la norme NF EN 1992-1-1 a t cite propos du dressage : les exigences relatives aux proprits des aciers de bton arm visent le matriau en place dans le bton durci . Cette exigence inclut en particulier labsence daltration des caractristiques des aciers lors des oprations de soudage.

  • 65

    4.3.4.3 - Tolrances dimensionnelles sur les armatures assembles

    Les tolrances dimensionnelles sur les armatures assembles sont aussi fixes par la norme NF A 35-027 aussi bien pour les positions respectives des armatures, que pour les dimensions densemble.

    Caractristique Type darmature* cart en moins(en mm)cart en plus

    (en mm)

    Position relative lmentaire

    Cadre, triers, pingles (C) 10 + 10

    lments darmatures autres que cadres, triers et pingles (A) 30 + 30

    Position relative cumule C, B)

    Largeur / Hauteur

    Dimension nominale < 150 mm 10 + 5

    Dimension nominale 150 mm 20 + 5

    Longueur

    Armatures dont la longueur est conditionne par des barres coupes

    L 2 m 20 + 10

    2 m < L + 10

    L 50 + 10

    Armatures dont la longueur est conditionne par des barres faonnes (L) 30 + 10

    Armatures utilises par recouvrement ou coupe longueur (par exemple chanages, semelles filantes)

    50 + 50

    ** Dans le cas des armatures utilises par recouvrement ou coupe la longueur, les tolrances

    10 30

    204 x 20+ 10- 30

    + 5- 20

    Figure n 23 : norme NF A 35 027 tolrances sur les caractristiques

    dimensionnelles des armatures assembles.

    Bien entendu, dans certains cas particuliers, des tolrances plus svres peuvent tre souhaites. Le matre duvre doit alors sassurer quelles sont ralisables, et les prciser explicitement dans les pices crites du march. Des disposi-tions particulires de production pourront alors tre adoptes (gabarits, contrle spcifique)

    66

    Chapitre Pour une armature conforme

    4.3.5 - Pose en coffrage et position finale des armatures

    Si la pose est ralise partir darmatures coupes faonnes, toutes les rgles -

    pectes. Le travail sur site plutt quen atelier ncessite une comptence et une attention particulires.

    Dans tous les cas, les armatures ne peuvent tre convenablement mises en place que si elles ont t conues et fabriques de faon satisfaisante. La position des armatures aprs btonnage implique aussi les entrepreneurs chargs des coffrages et du btonnage.

    Les normes et autres textes rglementaires formulent des prescriptions qui portent dune part sur les enrobages et dautre part sur les positions des armatures non concernes par lenrobage.

    4.3.5.1 - Enrobage

    La norme NF EN 1992-1-1 dfinit lenrobage comme la distance entre larma-ture (pingles, triers et cadres compris, ainsi que les armatures de peau, le cas chant) la plus proche de la surface du bton et cette dernire.Lenrobage des armatures doit tre suffisant pour garantir : la protection de lacier contre la corrosion (durabilit) ; la bonne transmission des efforts dadhrence ; une rsistance au feu convenable.

    Dans des conditions normales, les armatures enrobes dans un bton compact et non fissur sont protges naturellement par un phnomne de passivation gnr par laction de la chaux, libre par les silicates de calcium contenus dans le ciment, sur loxyde de fer. La prsence de chaux maintient la basicit du milieu entourant les armatures. Les armatures sont protges tant que le pH de ce milieu est compris entre 9 et 13,5. Deux principaux phnomnes peuvent dans certaines conditions dtruire cette protection : la carbonatation du bton denrobage par absorption du gaz carbonique contenu

    dans latmosphre ; la pntration des ions chlorures jusquaux armatures.

    La carbonatation nest pas nuisible au bton, mais elle entrane une neutralisation (chute du pH de la solution interstitielle) du milieu entourant les armatures qui

  • 67

    peuvent alors soxyder. La progression de la carbonatation se fait depuis lextrieur de louvrage en contact avec lair ambiant, vers lintrieur. La vitesse du processus dpend de la teneur en dioxyde de carbone, de la porosit du bton et de lhumi-dit relative de lair.

    Laction des chlorures est spcifique certains environnements tels que la pr-sence de sels de dverglaage et surtout les proximits de bords de mer. Les ions chlorure peuvent migrer depuis la paroi expose vers les armatures et dpassi-ver lacier. Ils pntrent dans le bton par capillarit avec une vitesse fonction de la porosit du bton.

    Lorsque la corrosion a dbut, elle produit un gonflement des armatures qui entrane un clatement du bton denrobage. La protection de lacier disparat et le phnomne sacclre.

    La durabilit du bton arm ncessite donc que les armatures soient convenable-ment protges, ce qui impose en particulier que la distance entre les armatures et le parement expos le plus proche (enrobage) soit suffisante. Larmature doit donc : tre fabrique de faon permettre de respecter ces distances ; tre pose en coffrage en les respectant effectivement, sans cart en moins.

    des armatures .La valeur minimale denrobage prconise dpend de plusieurs paramtres qui sont pris en compte de faon extrmement dtaille : la composition du bton ; la dure dutilisation du projet (fixe par le matre douvrage) traduite par la

    notion de classe structurale ; les conditions denvironnement traduites par des classes dexposition ; la classe de rsistance du bton ; lutilisation dacier inoxydable ; la prsence de protections complmentaires ventuelles ; la rgularit du parement ; les risques dabrasion du bton ; la rgularit de la surface contre laquelle le bton est coul ; les conditions de surveillance et de contrle de lexcution.

    Dans un mme ouvrage certains de ces paramtres, dont en particulier les classes dexposition, peuvent ne pas tre les mmes pour diffrentes parties de la struc-ture, voire pour les diffrents parements dune mme pice. LAnnexe Nationale de la norme NF EN 1992-1-1 prescrit que lorsquun lment de structure est concern par plusieurs classes dexposition, on retiendra lexigence la plus leve .On trouvera en Annexe N 5 le dtail du processus de dtermination de lenro-bage tel quil rsulte de la norme NF EN 1992-1-1, aprs prise en compte des prcisions et complments formuls dans son Annexe Nationale. Une innovation importante rside dans la prise en compte des tolrances dexcution.

    68

    Chapitre Pour une armature conforme

    Pour prendre en compte ces tolrances, lenrobage minimal Cmin

    doit tre major dune marge de scurit C

    dev. On obtient ainsi lenrobage nominal C

    nom.

    Cnom

    = Cmin

    + Cdev

    La marge recommande est de 10 mm. Elle peut tre rduite 0 lorsquun sys-tme dassurance qualit incluant des mesures denrobage des armatures est mis en place. Les contrles imposs par les Rgles de certification AFCAB Pose rpondent cette exigence.

    Cest lenrobage nominal qui doit tre indiqu sur les plans. Il constitue la rfrence pour la fabrication et pour la pose des armatures.

    Compte tenu de la grande varit des cas prvus par la norme NF EN 1992-1-1 lenrobage nominal peut varier de 10 mm 55 mm. Dans un souci doptimisation des structures les bureaux dtudes peuvent donc prvoir des enrobages diff-rents pour les diverses parties dun mme ouvrage ou dun btiment. Les armatu-riers doivent tre vigilants sur ce point.

    pas dpasser Cnom = 50 mm pour viter des problmes de fissuration. Elle recom-mande pour cela dutiliser les possibilits de rduction de C

    min.dur numres au

    Cdev

    indiques ci-dessus.

    Le nouveau fascicule 65 ainsi que la norme NF EN 13670-1 reprennent les pres-criptions de la norme NF EN 1992-1-1. Le nouvel ensemble des textes concernant lenrobage est donc totalement cohrent.

    Les prescriptions relatives au comportement du bton arm au feu se trouvent dans la norme NF EN 1992-2. Elles sont bases en particulier sur la rduction de la rsistance caractristique de lacier de bton arm en fonction de la temprature et donc de la distance entre les armatures et le parement expos au feu. Les courbes de rsistance caractristique en fonction de la temprature sont diffrentes pour les aciers lamins chaud ou lamins froid, mais dans tous les cas le respect des enrobages spcifis aux plans est fondamental.

    La norme NF A 35-027 ne traite pas de lenrobage, car celui-ci ne dpend pas de la seule armature. En revanche, elle ne tolre aucune marge en plus sur les dimen-sions des armatures coupes, faonnes ou assembles quand elles mettent en jeu lenrobage.

  • 69

    4.3.5.2 -

    Un enrobage convenable nest pas la seule condition pour assurer la protection des armatures contre la corrosion. Il faut aussi limiter la fissuration du bton. La norme

    -ser la fissuration. Elles consistent respecter, au choix, un diamtre maximal ou un espacement maximal des barres. Les valeurs limites dpendent de divers facteurs dont, en particulier, la contrainte de lacier et les classes dexposition de la partie douvrage concerne. Comme indiqu plus haut, lAnnexe Nationale de la norme

    Cnom = 50 mm.

    4.3.5.3 -

    La norme NF EN 13670 ne contient aucune prescription au sujet des tolrances de pose des armatures autres que celles relatives lenrobage.

    Pour les ouvrages de gnie civil, le fascicule 65 version 2008 spcifie : Sauf pres-criptions particulires du march pour tenir compte de risques tels quincendie ou milieux agressifs, les tolrances suivantes sont respecter : en aucun cas, lenrobage ne peut tre infrieur Cmin ; la tolrance

    (plus) dans la direction h (hauteur ou paisseur de llment), o

    lcart de larmature diminue la rsistance, est prise gale : pour h 150 mm

    (plus) = 10 mm

    (plus)

    = 15 mm pour h 2 500 mm

    (plus) = 20 mm

    avec une interpolation linaire pour les valeurs intermdiaires. pour les armatures parallles dont lespacement est au plus gal 100 mm, la

    tolrance sur cet espacement est fixe 10 mm ; dans les autres cas, lcart tolr est de 20 mm dans toutes les directions .

    Cas particulier des ancrages et recouvrementsDans la norme NF EN 1992-1-1 le calcul des ancrages et des recouvrements est trait larticle 8.7. Il prend en compte un nombre important de paramtres : enrobage, conditions dadhrence, distances entre armatures, proportion de barres se recou-vrant Le dtail des prescriptions correspondantes sort du cadre de cet ouvrage. En revanche les bureaux dtudes seront amens faire figurer sur leurs plans cer-tains dtails parfois inhabituels qui font partie de leurs hypothses de calcul. Il est impratif de respecter ces dispositions. Les habitudes passes qui permettaient certaines adaptations en utilisant quelques rgles forfaitaires doivent tre aban-donnes car elles peuvent dans certains cas entraner de graves non-conformits.

    4.3.5.4 - Possibilit de btonnage correct

    La norme NF EN 1992-1-1 traite aux larticles 8.2 et 8.9 des exigences relatives la pos-

    70

    Chapitre Pour une armature conforme

    Figure n 24 : distances minimales des armatures aux coffrages, et entre elles,

    (en mm) permettant la transmission des forces dadhrence et un btonnage correct

    suivant la norme NF EN 1992-1-1.

    La norme prescrit galement : lorsque les barres sont places en lits horizon-taux distincts, il convient de superposer les barres de chaque lit en files verti-cales en mnageant entre ces files un espace suffisant pour permettre le passage des aiguilles vibrantes et assurer un bon compactage du bton . Cette condition semble difficile respecter la lettre, mais elle fixe lobjectif atteindre.

    Lemploi de paquets de barres fait lobjet de larticle 8.9 de la norme. Les rgles des barres isoles sont applicables en remplaant le diamtre de la barre par un diamtre fictif qui dpend du nombre de barres du paquet. Ces problmes ne sont pas toujours bien traits par les logiciels de dessin darmatures.

    titre la norme en attirant lattention sur les difficults de btonnages auxquelles risque de conduire un enrobage C

    nom infrieur la dimension nominale du plus

    gros granulat.

    ee

    cc

    ee

    cc

    e

    ec

    c

    Barres isoles et paquets de deux barres superposes

    : diamtre de la barre (mm) dg : dimension du plus gros granulat (mm)c e max (, dg + 5)

    e max ( 2, dg + 5 )

    Paquets de 2 barres accoles

    c 2

    e max ( 3, dg + 5)

    Paquets de 3 barres accoles

    c 3

    e

    ec

    c

  • 71

    Larmaturier peut difficilement signaler les dispositions qui lui semblent anormales, car il ne dispose pas de toutes les informations ncessaires, telles que la formula-tion du bton (dimension maximale des granulats), les caractristiques du bton ltat frais (consistance) et les conditions de btonnage.

    4.3.6 - Botes dattentes

    Le principe des botes dattentes ainsi que les diverses catgories de supports ont t dcrits au paragraphe 3.3.3.

    Les attentes ne doivent bien entendu tre ralises qu partir daciers bnficiant de laptitude au redressage aprs pliage. Bien quelles soient trs utilises, la fabri-cation des botes dattentes ne fait lobjet daucune norme en dehors de celles qui visent les armatures quelles contiennent, au mme titre que toutes les armatures. Elles ne sont pas non plus couvertes par des avis techniques du CSTB.

    LAFCAB a tabli des rgles de certification pour ces produits. Outre les exigences visant la qualit des produits, ces rgles demandent aux producteurs de fournir aux utilisateurs une notice comportant des recommandations demploi depuis la pose des botes jusquau dpliage des attentes ainsi que des recommandations pour le calcul. Lutilisation de botes bnficiant dun certificat AFCAB ne dispense pas dune prconisation par un bureau dtudes. Celui-ci pourra sappuyer sur la notice tablie par le fabricant pour le choix des modles, le calcul et la mise en uvre. Les caractristiques calculer ou justifier sont videmment les sections dacier mais aussi les dimensions permettant dassurer les enrobages, les ancrages et les longueurs dplier en tenant compte dun recouvrement de la totalit des attentes dans la mme section (norme NF EN 1992-1-1 art. 8.7.3). Le modle de bote utiliser dans chaque cas doit tre dfini par le bureau dtudes et non pas choisi en fonction dhabitudes voire de disponibilit dans un stock.

    La mise en uvre des botes dattentes comporte aussi plusieurs aspects spci-fiques. En particulier, leur emploi en attentes pour planchers en dalle pleine tra-ditionnelle ou avec prdalles sest beaucoup dvelopp, parfois sans tre par fai-tement matris.

    Pour lever les inquitudes relatives la qualit du dpliage des attentes une enqute a t mene en 2008, par la FIB, auprs des entreprises. Elle a permis de dterminer les tolrances en altitude des botes rellement respectes lors de leur pose. Il a t retenu deux classes de tolrance de positionnement en altitude : tolrance courante de base 2,5 cm ; tolrance fine 1,5 cm.On peut dailleurs penser que la classe de tolrance fine peut ventuellement tre retenue pour des chantiers avec prdalles qui sont un peu plus industrialiss avec

    72

    Chapitre Pour une armature conforme

    une organisation qualit en gnral plus volue. Le niveau dorganisation de qua-lit des chantiers avec dalles traditionnelles est beaucoup plus disparate ce qui incite plutt retenir la classe de tolrance courante.

    La figure n 25 explique pourquoi la tol-rance de positionnement en altitude des botes dattentes qui doit tre adopte est plus leve que pour dautres arma-tures. La figure n 26 montre quelles peuvent tre les consquences dun cart de niveau excessif compte tenu de la largeur de boucle des attentes choi-sie. La figure n 27 indique le calcul de la largeur de boucle en fonction de la tol-rance de positionnement en altitude des botes et de lenrobage exig dans le cas dune dalle traditionnelle.

    Avec les notations des figures n 26 et n 27, pour une paisseur de dalle h et un enrobage c , la tolrance courante 2,5 cm conduit une largeur l telle que : l h 2c 5 en centimtres.Par exemple avec h = 18 et c = 2 : l 9 cmDans le cas de prdalles le brin infrieur peut tre en contact avec la prdalle

    Figure n 26 : botes dattentes consquences dun cart de niveau

    avec largeur de boucle excessive.

    d

    d

    dd

    d dd

    d

    dd

    l

    dd

    d d

    Figure n 25 : btonnage dun mur

    avec botes dattentes.

  • 73

    Figure n 27 : calcul de la largeur de boucle suivant la tolrance de niveau de pose

    des botes et lenrobage (dalle traditionnelle).

    Dans le cas dutilisation combine avec des prdalles suspendues les charges doivent tre releves par les suspentes puis transmises lappui par les attentes ce qui correspond un calcul particulier. De plus, le croisement des suspentes et des attentes ncessite des dispositions convenables pour ne pas dtriorer les armatures par des pliages et dpliages rpts.

    Figure n 28 : botes dattentes et prdalles suspendues.

    d d

    d

    d d dd d

    dd d

    d

    d

    74

    Chapitre Pour une armature conforme

    Le groupe franais de suivi de lEurocode 2 a t sollicit pour mettre au point les mthodes de conception et de calcul des dalles prdalles suspendues avec botes dattentes.

    Suite aux travaux dun groupe dexperts, des Recommandations profession-nelles concernant les dalles prdalles suspendues avec botes dattentes ont t publies en novembre 2009. Ce texte a t valid par la commission BNSR

    professionnelles pour lapplication de la norme NF EN 1992-1-1 de mars 2007.

    Pour rpondre aux besoins pratiques un certain nombre dindustriels et entreprises du secteur se sont runis et ont rdig un projet de Rgles professionnelles pour les planchers prdalles suspendues avec botes dattentes (dition

    CERIB, FIB, EGF.BTP, UMGO).

    Ce document ne constitue en rien de nouvelles rgles. Il est articul en deux par-ties. La premire contient des solutions dattentes courantes (largeurs de boucles compatibles avec les tolrances de pose, capacits rsistantes des attentes selon la longueur des brins dplis).

    La seconde prcise et complte les recommandations professionnelles en dtaillant les conditions dapplication des mthodes de conception et de ralisation, afin de faciliter le travail des diffrents intervenants sur les chantiers (entreprises, bureaux dtudes structures, bureaux de contrle, prfabricants).

    Il existe aussi un -dues avec botes dattentes (dition du 2 fvrier 2011 CERIB, FIB, EGF.BTP, UMGO). Ce sujet est donc maintenant bien document.

    Le dpliage des attentes qui avait t lorigine de certaines proccupations est en fait facilement ralisable si la bote est bien conue, convenablement choisie et correctement mise en uvre. Il doit tre ralis suivant les prconisations du fabricant des botes dattente.

    4.3.7 - Armatures manchonnes

    Les manchons eux-mmes relvent de la norme NF A 35-020-1 : Produits en acier. Dispositifs de raboutage ou dancrage darmatures haute adhrence pour le bton (DRAAB).

  • 75

    Chaque procd de manchonnage darmatures fait lobjet de consignes de mise en uvre spcifiques, tablies par le concepteur ou le fabricant. Leur validit est atteste par la certification AFCAB, et elles doivent tre scrupuleusement respec-tes, aussi bien lors de la prparation des barres que lors de leur mise en place.

    4.3.8 -

    Les goujons de dilatation ne font lobjet daucune norme en dehors de celles qui visent les armatures qui les accompagnent, au mme titre que toutes les armatures.

    Les procds sont varis. Ils relvent davis techniques du CSTB dans lesquels on trouve lensemble des prescriptions les concernant. Tous demandent une grande prcision de mise en uvre aussi bien pour assurer le libre mouvement des goujons que pour rpartir correctement dans le bton les charges concentres appliques.

    Leur calcul relve des rgles de charpente mtallique pour les goujons eux-mmes et du bton arm pour les armatures.

    4.3.9 - Rupteurs thermiques

    Ces dispositifs relvent aussi davis techniques. Dans la traverse de lisolant, le fonctionnement des armatures ne peut pas tre celui du bton arm. Il relve des rgles de charpente mtallique et non de cet ouvrage. Les dispositions figu-rant dans lavis technique doivent tre scrupuleusement respectes et la mise en uvre doit tre particulirement soigne.

    4.3.10 - Adaptations et modifications

    Il arrive assez frquemment que lentreprise souhaite remplacer les armatures pr-vues aux plans du bureau dtudes en utilisant des produits sur catalogue . Cest en particulier le cas pour des botes dattentes ou des chanages dont lentreprise dispose parfois en stock dans son dpt.

    76

    Chapitre Pour une armature conforme

    Les contraintes de dlais ou la rticence du bureau dtudes modifier leurs plans ne doivent pas inciter lentreprise se passer de lavis de celui-ci. Les adaptations, qui en rsulteraient, risqueraient dtre approximatives et dans tous les cas poten-tiellement dangereuses.

    Il en est de mme si larmaturier relve des anomalies ou rencontre des difficults dexcution. Il ne doit en aucun cas prendre seul la dcision de modifier larmature prvue sur les plans. En revanche, il doit les signaler au bureau dtudes en indi-quant les solutions alternatives que son expertise lui permet de proposer.

    La mise en application de la norme NF EN 1992-1-1 renforce cette ncessit. Les spcifications de cette norme prennent en compte de nombreux paramtres en particulier au sujet des ancrages, des enrobages et des recouvrements. Les habi-tudes passes peuvent maintenant dans certains cas conduire des non-confor-mits. Cette volution rend encore plus ncessaire le travail en commun entre le bureau dtudes lentreprise et larmaturier en amont de lexcution.

    Toutes les armatures doivent imprativement tre prescrites ou tout au moins vali-des par le bureau dtudes avant excution.

    Certifications gres par lAFCAB

    Les certifications gres par lAFCAB couvrent lensemble du cycle des armatures depuis la production des aciers jusqu la pose des armatures en coffrage. On dis-tingue quatre certifications.

    4.4.1 - Certification NF Aciers pour bton arm

    La certification NF - Aciers pour bton arm, gre par lAFCAB, garantit que les produits certifis : sont conformes leur norme de rfrence : caractristiques mcaniques, masse linique, analyse chimique, caractristiques gomtriques, non-fragilit,

  • 77

    soudabilit, aptitude au redressage aprs pliage (optionnelle), rsistance au cisail-lement des soudures et dimensions des treillis souds ; ont une origine identifiable et sont contrls.

    Chaque acier certifi est identifiable par une marque de laminage spcifique chaque producteur et par un tiquetage NF AFCAB. Il fait lobjet dun certificat dlivr par lAFCAB qui prcise : sa dnomination ; lusine productrice ; les caractristiques certifies ; la marque de laminage ; les conditions de validit.Lannexe 3 dtaille les dispositions relatives aux marques de laminage.

    Les certificats sont consultables sur www.afcab.org

    4.4.2 - Certification NF Armatures

    La certification NF Armatures garantit que les produits certifis : sont conformes la norme NF A 35-027 (aciers de base conformes, non alt-

    ration des aciers au cours de la fabrication, dimensions et angles conformes, conformit du manchonnage) ;

    sont conformes aux plans, catalogues ou cahiers des charges du client ; ont une origine identifiable et sont contrls.

    Chaque fardeau ou paquet darmatures comportent une tiquette sur laquelle sont prsents : le logo de la marque NF ; la mention NF A 35-027 ; la porte du certificat (catgories et oprations couvertes, par exemple : arma-

    tures sur plan coupes faonnes) ; le nom de lusine et de la socit titulaire du certificat ; le numro de certificat ; pour les armatures sur plans, les indications spcifies larticle 9 de la norme

    NF A 35-027 (nom du client, nom du chantier, numro du plan, rfrence de larmature) ou pour les armatures sur catalogue, la rfrence du produit.

    Dans le cadre de la certification NF - Armatures, lAFCAB exige des essais de pliage et de traction pour vrifier les caractristiques des armatures aprs soudage. LAFCAB supervise aussi la qualification des soudeurs.

    78

    Chapitre Pour une armature conforme

    4.4.3 - Certification AFCAB Dispositifs de raboutage ou dancrage des armatures du bton

    La certification AFCAB-Dispositifs de raboutage ou dancrage des armatures du bton garantit que les produits certifis : permettent de raliser des liaisons respectant les critres de la norme

    NF A 35-020-1 ; sont fabriqus conformment des plans et sont contrls ; font lobjet dinstructions de mise en uvre appropries.

    4.4.4 - Certification AFCAB Botes dattentes pour bton arm.

    La certification AFCAB Botes dattente pour le bton arm permet dattester que ces produits viss par le certificat sont conus et fabriqus de manire : permettre dassurer effectivement la continuit du ferraillage de part et dautre

    dune reprise de btonnage en respectant les exigences des rgles de calcul et de conception du bton arm en vigueur ;

    ce que les armatures quils contiennent sont conformes aux plans, catalogues et/ou aux pices crites de la commande, prsentent dans leurs parties droites des caractristiques gomtriques, mcaniques et technologiques conformes aux spcifications des aciers pour bton arm avec lesquels elles sont fabriques, prsentent des caractristiques conformes la norme NF A 35-027, rsultent dune fabrication dont la qualit est contrle suivant les dispositions des pr-sentes Rgles et ont une origine identifiable ;

    ne pas altrer par leur prsence les autres qualits du bton arm (rsistance, durabilit).

  • 79

    4.4.5 - Certification AFCAB Pose des armatures du bton

    La certification AFCAB Pose des armatures du bton garantit que les aciers et les armatures poss par lentreprise certifie : sont conformes leurs normes de rfrence ; sont poss en respectant les plans, les rgles de bton arm, les rgles de mise

    en place des accessoires (notamment les manchons) ; sont parachevs sans altration des aciers ; sont contrls aprs la pose.

    Pour les ouvrages de gnie civil faisant lobjet dun march public de travaux, le Fascicule 65 : impose dutiliser des aciers et des dispositifs de raboutage certifis ; conseille fortement de choisir un atelier darmatures bnficiant de la certification

    NF Armatures. Dans ce cas, ces produits ayant t contrls dans le cadre de la certification, ils ne feront lobjet que dune vrification didentification et daspect ;

    impose dans le cas dautres provenances, une rception des armatures par lots suivant les rgles trs contraignantes dfinies par la norme NF A 35-027 ;

    conseille fortement de recourir des entreprises de pose bnficiant de la certi-fication AFCAB Pose des armatures du bton ;

    impose aux matres duvre, dans le cas contraire, une acceptation sur la base des critres du rglement de certification et du contrle de la pose des arma-tures du bton de lAFCAB.

    Dans tous les cas, les garanties apportes par les certifications de lAFCAB

    donneurs dordre. Elles sont de ce fait souvent imposes par les cahiers des charges des marchs. Quand elles ne sont pas imposes, elles constituent toujours un critre important dans le jugement des offres.

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    Chapitre5 Pour une armature parfaitement dfinie

    5.1 Cartouche de plan darmatures

    5.2 Repres et nombre darmatures

    5.3 Dimensions et angles de faonnage des armatures

    5.4 Choix des mandrins de faonnage

    5.5 Fermetures des cadres

    5.6 Positions relatives des barres entre elles

    5.7 Enrobage

    5.8 Rservations

    5.9 Armatures de formes spciales

    5.10 Produits sur catalogue

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    Chapitre 5 Pour une armature parfaitement dfinie

    Le chapitre prcdent a t consacr linventaire et lanalyse des prescrip-tions qui simposent tous. Lapplication de certaines dentre elles ncessite de connatre la destination de louvrage, ses conditions dexposition aux intempries, aux actions agressives et au feu, ainsi que la fonction de chaque armature.

    Il est donc fondamental que larmaturier dispose toujours de plans dfinissant compltement et sans ambigut les armatures quil doit excuter. Pourtant, on constate malheureusement quil nen est pas toujours ainsi et que certaines prci-sions font souvent dfaut sur les plans.

    Cette situation semble due au fait que larmature par elle-mme nest pas un ouvrage ; elle nest quun des composants du bton arm. Il nexiste donc pas de march darmature sign directement avec le matre douvrage. Larmaturier est un sous-traitant de lentreprise titulaire du lot gros uvre . Cette entreprise lui confie lexcution et ventuellement la pose des armatures. Le bureau dtudes peut tre dsign par le matre douvrage, le matre duvre, ou par lentreprise de gros uvre, mais il na jamais de lien contractuel avec larmaturier.

    Il arrive souvent que la mission du bureau dtudes ne comporte pas explicitement la fourniture de plans darmatures dtaills incluant des cahiers de ferraillage.

    Cest en particulier le cas des tudes de btiments publics relevant de la loi MOP (Matrise dOuvrage Publique). Le texte de cette loi nonce les dfini-tions des diffrentes missions de matrise duvre. Ces dfinitions nont pas t juges suffisamment prcises par les organisations professionnelles des bureaux dtudes qui ont donc tabli et publi un document (Dcomposition des tches de matrise duvre) donnant le contenu des diverses missions. Celle confie aux bureaux dtudes intgrs des quipes de matrise duvre est en gnral la mission plans dexcution et non la mission plans datelier et de chantier . Selon le document prcit, les plans dexcution sont des plans lchelle 1/50 sur lesquels les seules prcisions exiges sont : nature dacier, sections darma-tures, implantation gnrale , alors que ce sont les plans datelier et de chantier qui doivent comporter les nomenclatures, faonnages, calepinage, quantits commander . Ceci conduit les bureaux dtude inclure dans leurs plans des NOTA tels que celui reproduit dans lencart ci-aprs.

    En pratique, ces plans sont transmis tels quels par lentrepreneur de gros uvre larmaturier, alors quils ne comportent pas toutes les prcisions ncessaires la dfinition et la ralisation des armatures. Lorsque larmaturier sadresse au bureau dtudes pour les obtenir, celui-ci rpond parfois que sa mission se limite ltablissement des plans qui ont dj t communiqus. Lexemple des missions relevant de la loi MOP est particulier. Cependant, quel que soit le cadre juridique des marchs, la prestation sous-traite aux armaturiers ninclut jamais une mission

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    dtablissement de plans datelier ou de modification des plans darmatures quil reoit du bureau dtude. Le rglement de lAFCAB a partiellement pris en compte cette difficult. Il demande aux armaturiers de signaler au bureau dtudes les non-conformits quil relve sur les plans en regard : des incompatibilits de dimensionnement (par exemple, poutre de longueur

    -rieure celle du coffrage) ;

    des rgles de faonnage ; des dimensions de retour de crosses et dancrages.Larmaturier doit alors faire des propositions au bureau dtudes qui reste le seul dcideur en la matire.

    Dune faon gnrale, la dfinition complte dun ensemble darmatures doit com-porter les p